Le mariage sous L'Ancien Régime
1
LE BON MARIAGE,
Par le R.P. Clavde
Maillard de la Compagnie
Vignette: un salamandre, devise en latin de l'éditeur en-dessous, VRIT NEC
VRITVR (Il brûle sans être brûlé).
A DOVAY,
De l'Imprimerie de Iean Serrvrier, à la Salemandre, 1643.
Filet simple.
AVEC PRIVILEGE.
Frontispice allégorique du mariage de Jesus-Christ avec l'église, de l'imprimerie
de
Jean Serrurier à Douay.
LE BON MARIAGE,
O V
LE MOYEN D'ESTRE HEVREVX
ET
FAIRE SON SALVT EN ESTAT DE MARIAGE
AVEC
VN TRAITÉ DES VEFVES:
Liure tres-utile à ceux qui sont mariez, & à
ceux qui aspirent au mariage,
ou qui ne sont encor determinez à aucun estat,
&
condition de vie.
Ceux & celles qui font profession de cœlibat ou de
Religion,
connoistront l'usage qu'ils peuuent auoir de ce
Liure en la seconde
preface.
Par le R.P. Clavde
Maillard de la Compagnie
de IESVS.
Vignette: un salamandre, devise en latin de l'éditeur en-dessous, VRIT NEC
VRITVR (Il brûle sans être brûlé).
A DOVAY,De l'Imprimerie de Iean Serrvrier, à la Salemandre, 1643.
Filet simple.
AVEC PRIVILEGE.
L'explication, & l'application de la peincture du frontispice est immediatement
apres l'Epistre dedicatoire.
Bandeau décoratif.
AVX NOBLES, DISCRETS, ET EQVITABLES SEIGNEVRS, MESSIEVRS LES BAILLIF ESCHEVINS ET NOBLES VASSAVX DE LA SALLE ET CHASTELLENIE D'YPRE.
MESSIEVRS,
L'attente de mon retour en Lorraine, qui a coulé depuis vn
an, de mois à autre, m'ayant donné quelques treues en mes Sermons, m'a pareillement
fourny le loisir de me communiquer au public par escrit, comme i'auois fait par cy deuant
de viue voix:
mettant en lumiere ce Traité du bon Mariage,
qu'aucuns
m'auoient dés assez long-temps demandé.
Ie le fais d'autant plus volontiers, que moins on a traité de
ce subject quant aux mœurs, & pour l'vsage du commun ; quoy qu'assez
liberalement quant à la speculation, & pour l'escole ; qui est tou-tefois le
fondement de toutes les actions humaines, puis que ce qui a fait viure aux hommes une vie
commune & humaine, c'est le Mariage : ce qui les a retiré de la brutalité, pour les
appriuoiser, est le Mariage : ce qui a donné commencement aux villes, c'est le Mariage :
ce qui a enseigné à garder la foy, honorer la iustice, travail-ler pour le
commun, faire des alliances & amitiés, est le mesme Ma-riage.
Le mariage est la premiere compagnie de toutes, le soustien de
tous les estats : l'vnique cause de la conseruation de la nature humaine, puis que
des bons Mariages ordinairement viennent les bons enfans; des bons enfans, des bons
citoyens, & les bons Ecclesiastiques; des bõs citoyens, des bons Magistrats ; &
par consequent les bonnes & florissantes villes ; des bonnes villes, les bonnes
Prouinces, & enfin la grandeur & puissance des Royaumes. En vn mot, il semble que
toute la prosperité humaine depend de ces trois poincts, de bien commẽcer les
mariages : d'y maintenir l'vnion, & de bien esleuer les enfans; & voilà en quoy
consiste l'estre du bon Mariage : pour l'establissemẽt duquel les sages legisslateurs de
la Gentilité ont fait tant de loix.
Or ils n'ont pas
connu ce qui est le principal, & que la foy nous enseigne, sçauoir que le bon Mariage
est plustot vn don du ciel, qu'vn effect des loix humaines : qu'il est le signe du
Mariage de Iesus‑Christauec l'Eglise : qu'il donne vne grace surnaturelle
aux mariez (qui n'y mettent point d'empeschement) qu'il les fauorise d'vne as
sistance du S. Esprit : qu'il
remplit les familles de benedictions, & le ciel de predestinez : enfin est capable de
rendre les mariez bien-heureux en ce monde par anticipation, & eternellement en
l'autre. En vn mot qu'il est Sacrement.
Il ne faudroit autre instructiõ pour faire vn bon Mariage,
qu'vne attentiue consideration de la peincture que i'ay mise en teste de mon liure,
qui est la representation du Mariage de Iesus-Christ auec l'Eglise, qui doit estre
l'idée du bon Mariage, comme il en est toute la grandeur, tesmoin S. Paul, a & que ie propose
aux mariez comme a
Ephes. 5. vn
parfait miroir, en la suite de mon liure.
S'il est vray ce que dit S. Augustin, b
b Tota vita Christi per hominem
que in terris geffit, morum difciplina, & speculum
fuit.Lib. I de vera religione c. 16.tom.I.2 que toute la vie que Iesus‑Christ a mené en terre a esté la reigle & le miroir de nos mœurs, il et
particulierement veritable pour le regard des mariez, qui sont obligez s'ils veulent auoir
vn bon Mariage, & y faire leur salut, d'y effigier3 autant qu'ils pourront les traits
& perfections du Mariage de Iesus-Christ auec l'Eglise : & partant tout ainsi que
les Dames qui desirent se rendre agreables aux yeux d'autruy, disputent cent fois le
iour auec la glace d'vn miroir, pour adjancer & corriger ce qui pourroit estre
messeant, ou moins parfait, en leurs personnes : de mesme, quiconque se veut rendre
agreable à Dieu en estat de mariage, & y acquerir de la perfection, doit se seruir
de ce miroir, auant que se marier, & ne le quiter iamais tout le temps de son
mariage.
Ie n'entens pas
volontiers ces ames sans cœur, qui disent auec le desesperé de l'Euangile, cc
Luc 14.
Vxorem duxi, & ideo non poffum venire. ie suis marié, &
partant ie ne puis estre parfait : si les Payens croyoient qu'en sacrifiant à Iunon, leurs mariages
pouuoient estre chastes : à Venus, feconds : aux graces pleins d'amitié & de concorde : croirons nous que
les mariez se sacrifians par vn humble seruice, & offre de leurs corps & ames au vray
Dieu du ciel & de la terre, s'vnissans par
imitation à celuy qui est le principe de chasteté ; la source de fecondité ; & la
fontaine des graces ; ne puissent arriuer à la perfection de leur vocation? ce seroit
en vain que Dieu les auroit appellé à cet estat, & qu'il l'auroit honoré de la
qualité de Sacrement : ce seroit en vain qu'il leurs auroit donné le Mariage de Iesus
Christ, pour leurs seruir comme d'vn parfait miroir, pour y reconnoistre l'idée de la
perfection qu'ils doiuent effigier en leurs mariages.
Messieurs, i'ay dit, & ie le maintiens, qu'il ne faudroit
qu'vne attentiue consideration de ce beau miroir que ie vous propose en petite
forme en mon frontispice & en ma preface, pour faire un bon mariage. Or d'autant que
chacun n'est pas capable de la faire, sans l'aide d'vne exposition plus ample, des
merueilles que ce miroir represente, ie la fais en mon Liure, pour seruir à tous : &
voila mon dessein, & le subiect de mon entreprise.
I'ay fais choix de Vos Seigneuries, pour par leur entremise
& authorité, communiquer ce beau miroir au public ; poussé de plusieurs
raisons. La premiere est, que comme ainsi soit que les exẽples sont plus puissans pour
persuader que les paroles : comme vous estes choisis, en tout le territoire, pour donner
exemple aux autres de syncerité, fidelité, & iustice ; aussi ie veux croire que vos
Mariages sont autant de confirmations & d'exemples des veritez que i'aduance
parlant du bon Mariage, & qu'en chacune de vos maisons y a vn miroir du bon Mariage,
qui esclate à l'edification & instruction du public. ainsi que vous authoriserez par
vos exemples & deportemens, ce que ie represente par mes paroles.
La seconde, que mon
intention estant conformement à ma profession de proffiter au public, instruisant ceux
qui sont à marier à
le bien faire : ceux qui le sont defia à s'y
perfectionner, & à esleuer leurs enfans Chrestiennement. Ie n'ay sçeu faire choix de
perssonne qui peust seconder mes intentions plus fauorablement que Vos Seigneuries, qui par vostre prudence, fidelité, integrité, & autres vertus, auez esté
esleuez sur le noble tribunal de tout ce territoire : & par les qualitez que la
naissance vous a données, joinctes aux Seigneuries que vous possedez, faictes la plus
noble partie de toute la Chastellenie, & en representez le corps : ainsi m'addressant
à vos personnes, i'ay pensé m'addresser à tout le reste pour communiquer mon dessein
à tous les membres, par le moyen du chef, & de la partie principale.
La troisiesme est, que me trouuant au College d'Ypres4 depuis d De aduenis qui peregri nantur
a-pud vos, vel qui ex his nati fuerunt in terra vestra,
hos habebitis famulos & hæreditario iure transmittetis
ad posteros ac possidebitis in æternum.
Leuit. 25.
tantost vn an, où i'ay mis du iour ce petit œuure que ie vous offre, vous auez droict de
le repeter comme vostre par toute loy, & moy obligation de le vous offrir.
La loy Diuine le veut, en voicy les termes. d Quant aux estrangers qui sont pelerins parmy vous, ou quant à leurs enfans, qui seront nez en vostre
terre, ils seront vos seruiteurs, & par droict de succession vous les lairrez à vos
enfans pour en jouyr à iamais. Ce Liure est mon part né en votre Ville, où ie suis
estranger : donc la loy vous l'adjuge, et à vos enfans à iamais, comme leur
possession legitime et hereditaire. Ie n'ignore pas que la loy s'entend des
sere
Omnis fructus nõ iure semi nis, sed
iu-re soli percipitur. Vlpianus lib.
7 D.lege qui scit. Eius est fructus cuius est fundus.
uiteurs estrangers ; qualité que i'admets tres-volontiers pour le re gard de Vos
Seigneuries, autant que ma profession me le peut per-mettre.
La loy ciuile
m'oblige au mesme deuoir e
qui donne le fruict non à celuy qui a fourny la semence, mais à celuy à qui
appartient le fond ou croit le fruict, donc il appartient à toute votre Ville, et à
tout vostre territoire : partant ie ne le puis mieux rendre au
proprietaire, que par les mains de vos Seigneuries, qui faites vn des premiers
corps de la iustice, & tout ensemble representez la noblesse.
Il est vostre par droict de reconnoissance, puis que demeurant
en ce College où i'apperçois tous les iours les marques de vos liberalitez &
magnificences, en la bastisse des escoles, mais sur tout en la stru cture de cette iolie,
deuote, & magnifique Eglise, admirée meritoi-rement de tous ceux qui la voyent,
marque de vos pieuses liberalitez : i'ay deu prendre cette occasion pour tesmoigner au
public, au nom de tous nos Peres (quoy que ie sois le moindre de tous) les
obligations que nous vous auons : tant pour les biens-faits du corps, dont vous estes
chef ; que pour les vostres en particulier, & pour votre bonne & syncere
affection enuers nostre Compagnie, & ce College.
I'espere tant de vos bontez, qu'encor que ce mien part, que
ie vous presente comme vostre, par tant de tiltres, soit habillé en estranger : il
ne manquera pourtant d'auoir entrée à vos bonnes graces :
s luy ferez l'honneur de le
receuoir & le traiter comme vostre, & comme chose de laquelle vous pouuez disposer
pour vous & pour vos enfans : & qui a cela de bon, qu'en le communiquant par
vostre liberalité & authorité à vos voisins & amis, vous le ferez sans
aucune diminution de vos droicts, ny de vostre possession & vsufruict, ains le
rendrez plus vostre & plus recommandable.
Son habit ne luy empeschera pas l'accés aupres des personnes
honnestes, doctes, & nobles, qui le reconnoistront assez en cet habit : si quelqu'vn
auec le temps luy fait la charité de l'habiler à la flamande5, il luy en aura de
l'obligation, puis qu'il en aura plus libre communication auec le vulgaire, & sera
plus connu.
Pour moy ce m'est
assez en l'offrant à vos Seigneuries, de ioindre
mes deuoirs à ceux des Peres de tout ce College, en
reconnoissance de vos bien-faits ; & mes vœux aux leurs, pour la prosperité &
le seruice de toute la ville, & de tout le territoire : & croiray auoir bien
employé mon petit trauail, s'il est capable de paroistre deuant vos Seigneuries ; s'il
peut auoir place en vos bonnes graces, & augmenter le bon-heur & contentement
que vous pretendez en vos mariages, & procurez en l'administration de vos charges à
tout le territoire, à la gloire de Dieu; & que vous esperez dans le ciel : enfin
s'il vous fait connoistre que ie suis
MESSIEVRS
DE VOS SEIGNEVRIES
Tres-humble, & tres-affectionné Seruiteur
Clavde
Maillard de la Compagnie de Iesvs
Filet cadre, rayé.
EXPLICATION DE LA PEINCTVRE du frontispice.
L'Honneur du mariage entre l'homme & la femme, consistant en ce qu'il est signe
du mariage de Iesus-Christ auec l'Eglise ( comme dit sainct Paul
Ephes. 5. ) &
comme ie monstre ample ment au chap. 9. du premier Traité du premier liure, i'ay voulu
fi-gurer au frontispice de ce liure, le Mariage de Iesus-Christ auec l'Eglise : on
pourra connoistre comme le mariage de l'homme & de la femme en est le signe, par
l'explication de la peincture, & par l'application d'icelle.
Dieu le Pere par son amour enuers l'homme, a esté
autheur du mariage de Iesus-Christ auec l'Eglise, fecit nuptias filio
suo, il a fait des nopces à son fils, Math. 22.
Le sainct Esprit jettant
ses rayons sur l'agneau, signifie les dons qu'il a donné à l'humanité de Iesus-Christ : & requiescet super
eum spiritus Domini, Isaiæ 11.
l'esprit du Seigneur reposera sur luy. Les jettant sur l'Eglise, nous monstre les
prerogatiues, & l'assistance speciale dont il l'a fauorisée entant qu'espouse.
Les anges se resioüyssent de ce mariage, & en
loüent Dieu : Gaudeamus &
exultemus, & demus gloriam ei quia venerunt nuptie agni,
Apoc. 19. par ce que
les enfans de ce mariage doiuent peupler le ciel.
Les deux anges auec les trompettes representent les
anges & les predicateurs qui inuitent les hõmes à ces nopces, Omnia parata
sunt, venite ad nuptias, tout est prest, venez aux nopces. Math. 22.
L'espoux des nopces est l'agneau, qui signifie
Iesus-Christ en tant d'endroits de l'Apocalypse.
L'agneau, ou Iesus-Christ en qualité d'espoux. 1.
Nourrit son espouse, voire de sa propre chair, & la gouuerne. Apoc.7.
2. La mene aux fontaines de vie, qui sont les Sacremẽs. Apoc.7.
3. La purifie, la lauant de son sang. Apoc.7.
4. Ouure le liure pour l'instruire.
Apoc.5.
5. A sept yeux pour la conduire & garder : sept cornes pour la defendre &
gouuerner, d'vne puissance & authorité Royalle.
Apoc.5.
6. Est assis au throsne, comme meritant tout honneur,
Apoc.7.
7. Meurt pour tesmoigner son amour à son espouse. Apoc.5.
8. Fera sentir sa cholere au iour du iugement contre les meschans. Apoc.6.
L'espouse est l'Eglise, Apoc. 21. Ephes.5.
Iesus-Christ l'a espousée,
in
fide, par la foy : signifiée par le flambeau : Osee 2. In
iustitia, en saincteté, signifiée par le liure des sainctes
escritures, où sont les preceptes de toute saincteté. In
iudicio, en iugement, auec meure deliberation : luy donnant iurisdiction sur les ames, ce
qui est signifié par les clefs. In misericordia, & miserationibus, par sa grande misericorde, non pour les merites qui fussent en elle. In sempiternum, indiuisiblement, à iamais : ce que monstre le quadre sur lequel elle est
affermie, contre tous les efforts de l'enfer, qui ne pourront iamais preualoir contre
elle.
Comme souuerain Seigneur de l'vniuers, il l'a
couronné d'vne triple couronne : de pouuoir, de grace, & de gloire. Et scies quia ego
Dominus, monstrant qu'il est le souuerain Seigneur.
Sa robbe d'or & bigarrée monstre sa charité,
& les graces & vertus dont elle est ornée, qui est son dost, & qui la
rauissent entierement à l'amour de son espoux : comme aussi son espoux à son amour
: Dilectus meus mihi
& ego illi, Cant. 2. mon
bien-aimé est tout à moy, & moy toute à luy.
Les Patriarches, Prophetes, Apostres, Martyrs,
Confesseurs, Religieux, seculiers & autres qui sont d'vn costé : les Matrones,
Vierges, Vefues, Religieuses, Dames & Damoiselles, & autres qui sont de l'autre
costé, predits par Isaie, filÿ tui de longè
venient, & filiæ tuæ de latere surgent, vos fils viendront de loin, & vos filles de costé. Isaie 60. Sont
les enfans sortis de ce mariage, qui ont Iesus-Christ pour pere, & l'eglise pour
mere.
Moyse & sainct Paul sont les
Paranymphes du Mariage, l'vn en la loy ancienne qui en promulge les conditions,
Gen. 2. Relinquet homo
patrem suum & matrem, & adherebit vxori suæ, l'homme laisse
ra son pere & sa mere, & demeurera auec sa femme. L'autre en la nouuelle loy
qui les confirme, & nous asseure que c'est vn grand Sacrement, Ephes.5. Sacrementum hoc magnum
est.
On peut voir cette explication plus amplement en la
suite du liure, & nommément au chap.9. du Traité I. du liure premier, où ie
monstre les circonstances de ce mariage de Iesus-Christ auec l'Eglise par vn discours
exprés.
Cul de lampe à motif floral.
Filet cadre, rayé.
APPLICATION DV MARIAGE DE IESVS-CHRIST auec l'Eglise, & de sa peincture : au mariage de l'homme auec la femme.
DIeu autheur du mariage de Iesus Christ auec l'Eglise, est autheur du mariage de
l'homme auec la femme, Gen. 2.
Le S. Esprit donne vne
grace speciale à l'espoux & à l'espouse en vertu du Sacrement.
Les Anges & les Predicateurs y inuitent, puis
que le mariage est vne vocation diuine.
Les Anges s'en rejoüissent, & en donnent loüange
à Dieu, d'autant qu'il est la pepeniere du ciel.
Le mary doit estre vn agneau doux, debonnaire,
patient, traittable, & à l'imitation de l'agneau mystique Iesus Christ, doit
- 1. Nourrir sa femme de la sueur de son corps, & la conduire.
- 2. La consoler.
- 3. La purifier par son bon exemple, par sa bonne vie, & sainctes prieres.
- 4. L'enseigner.
- 5. La garder auec les yeux de sa prudence & vigilance : & la defendre par sa force & authorité.
- 6. Est assis au throsne comme le chef & comme celuy qui doit commander & qui doit estre honoré.
- 7. Meurt pour sa femme ; ce qui luy fait entendre le grand amour qu'il doit auoir pour elle à l'imitation de Iesus Christ.
- 8. Fait sentir sa cholere, quand il s'agit de l'honneur & seruice de Dieu, contre lequel il ne doit rien souffrir.
Le quadre monstre l'indissolubilité du mariage,
& la fermeté de l'amour des mariez.
Le liure que tient l'espouse, les fins du mariage
instituées de Dieu, & contenuës és escritures
Sainctes : monstre aussi comme la femme doit estre docille.
Les clefs signifient la liberté auec laquelle le
mariage se doit faire : ou bien que c'est à la femme d'auoir soin de la maison, &
d'ouurir & fermer.
La robbe d'or & bigarrée, la diuersité des
vertus de la femme.
Le flambeau sa fidelité ; ou sa pureté sans
obscurité : ou l'amour sincere
qu'elle doit auoir pour son mary : ou la bonne reputation que sa bonne vie luy doit
donner.
Ces paroles dilectus meus mihi
& ego illi, Cant. 2.
monstrent l'amour reciproque des mariez, qui doiuent estre vn en vnité d'esprit, comme
ils sont en vnité de chair.
La triple Couronne, 1. que la bonne femme est la
couronne & la gloire de son mary, Prouerb. 22. 2.
Que les enfans sont la couronne & la gloire de la femme mariée. 3. Qu'elle obtiendra
la couronne de gloire en l'autre vie, obseruant ce que dit S. Paul, I. Timoth. 2. Saluabitur mulier per
filiorum generationem & c. La femme sera sauuée mettant des enfans au monde.
La multitude de personnes de l'vn & l'autre
sexe qui est a l'entour, signifie que les Patriarches, les Prophetes, les Apostres & c.
Vierges, Matrones, & c. sont les fruicts du mariage, creus en terre & destinez
pour le ciel.
Vous pouuez voir en ce frontispice, comme en vn
tableau racourcy tout le contenu de mon Liure, & cette application, faicte icy
sommairement, deduicte plus amplement dans les chapitres.
Cul de lampe, cœur entouré de feuilles.
Bandeau décoratif
AVX MARIEZ, ET A CEVX qui aspirent au mariage, ou qui ne sont encor determinez à aucun estat & condition de vie.
Filet cadre, rayé.PREFACE ET SOMMAIRE DE TOVT LE LIVRE.
Lettrine "M".
MESSIEVRS, L'estat absolument necessaire pour la conseruation de la nature humaine ; le plus important pour la prosperité de tous
les estats: le plus commun parmy les hommes: le fondement de tous: le plus espineux : voire le plus perilleux pour le salut, estant le mariage. Ie ne croy pas
pourtant qu'il y en ait aucun qu'on entreprenne auec moins de deliberation, qui soit
accompagné de plus d'incommoditez, & suiuy de plus de repentir.
Il semble que le monde est plein maintenent de ces
combatans, qui se precipitoient anciennement au combat les yeux clos, puis que nous
voyons que tant de personnes se jettent dans le mariage les yeux bandez, sans conseil, ny consideration ; comme dans vn combat perilleux, où il faut luicter auec la
pauureté, les riottes, les soupçons, les jalousies, la diuersité d'hu meurs & de
mœurs, les affaires continuelles, les soins rongeans, & vne infi-nité de semblables
ennemis. Ce qui verifie le dire de Socrate, que la plus
part des hommes sont comme ces poissons qui se debatent pour entrer en la nasse, sans
prendre garde qu'elle doit estre leur prison fatale ; mais n'y sont si tost entrez,
qu'ils en cherchent l'issuë, qu'ils ne trouueront iamais qu'auec leur mort.
Les maux qui se retrouuent en cet estat, ne
procedent pas de sa nature, qui est excellente & digne d'honneur, comme estant
inuention & institution Diuine, capable d'esleuer à la perfection ceux qui en font
profession : ils procedent ou de ce que plusieurs l'entreprennent mal â propos, sans
considerer ce qu'ils font, & sans y estre appellez de Dieu, ainsi payent la faute
de leur temerité par vn long repentir : ou de ce que ceux qui l'ont entrepris comme
il falloit, ne s'y comportent comme ils deuroient.
Par la grace de Dieu ce mal-heur n'arriue pas à
tous ceux qui sont en l'estat de mariage, plusieurs ne s'y engagent que suiuant le fil de
la vocation de Dieu, & n'y prennent autre guide que ses ordonnances & volontez ;
ainsi y trouuent la consolation & le repos qu'ils y cherchoient, & par
l'abondance des graces qu'ils reçoiuent de la main liberale de celuy qui les y a
appellé, reconnoissent que c'est la piste de leur predestination.
Mon liure seruira d'exhortation à ces derniers,
pour continuer courageusement leur carriere, & apprehender la couronne de gloire,
qui doit estre la recompense de leur perseuerance : & aux autres de soulagement
en leurs maux, & fournira les remedes ou à leur temerité, ou à leurs mauuais
comportemens ; leurs rendant cette condition, où ils se sont engagé, plus tolerable &
meritoire de la vie eternelle.
I'ay dit en mon Epistre Dedicatoire, que le mariage
de Iesus-Christ auec l'Eglise doit estre comme vn miroir aux personnes mariées & à
marier, où elles doiuent recõnoistre la perfection de leur estat, ce que les periodes
suiuantes mõstreront plus clairement, & serõt cõme le Sommaire de mon Liure.
Les miroirs seruent pour voir nostre face,
qu'autrement nous ne pourrions voir, & d'ordinaire ils nous font voir tels que nous
sommes : si blancs, blancs : si noirs, noirs : si assis, assis : si debout, debout : si
nous approchons, l'image qui est au miroir s'approche de nous : si nous reculons, elle
recule. De mesme iamais les mariez ne veront la condition des bons Mariages, que
dans ce miroir, où se contemplans, ils connoistront s'ils sont blancs, c'est à dire, purs
& Saincts : si noirs, c'est à dire, impurs & imparfaits : si prés de
Iesus-Christ en
perfection, si esloignez de luy. Cest dans la fine glace de ce miroir sans tache qu'ils
apperceuront la beauté, ou la laideur: la bonté, ou la malice : l'honneur, ou le
des-honneur : les benedictions, ou maledictions de leur mariage : & par consequent
l'estime qu'ils en doiuent faire : la perfection qu'ils y ont aquise, ou l'amendement
qu'ils doiuent y apporter.
Pausanias dit que dans
le temple d'vne certaine Deesse6 y auoit vn miroir,
dans la glace duquel chacun pouuoit apprendre sa bonne fortune : Ie m'en rapporte à ce
qui en est : mais ie vous asseure que Dieu a mis le Mariage de Iesus-Christ dans son
Eglise, comme vn miroir, pour y faire voir aux mariez leur bonne ou mauuaise fortune,
& vn des principaux traits de leur predestination ou reprobation.
C'est vne chose disputable parmy les
Optiques7, si nous
voyans par le mi roir, nous voyons nostre face, ou bien l'image de nostre face : le plus
proba-ble est, que ce n'est pas l'image de nostre face que nous voyons, mais nostre
face mesme, & ce par la reflexion de l'espece : mais c'est vne chose hors de
controuerse, que dans le mariage de Iesus C. comme dans vn parfait miroir, les mariez
peuuent voir l'estat & condition de leur mariage, or ie les aduertis qu'il y faut
vne grande reflexion.
Le second effect que produit cette speculation, est
vn moyen tres efficace pour surmonter les ennemis du mariage. Le moyen duquel se seruent
les veneurs pour tuer le basilic, animal si venimeux qu'il tuë de sa seule veüe, est
qu'ils s'entourent de miroirs, dans lesquels le basilic se regardant, les rayons
enuenimez des especes visibles qui sortent de ses yeux retournans par reflexion, du
miroir contre luy, l'empoisonnent, & le tuent. Si le diable puant d'Asmodée iette son
infection contre les mariez : si la concupiscence tasche de tuer leur ame par les
halenées empoisonnées, si la ialousie y veut eclypser l'amour par les nuages des soupçons
& deffiances : si quelque langue ser pentine y veut infecter & faire mourir la
bonne intelligence : si quelque ruf-fien attaque la fidelité, faut leurs opposer ce beau
miroir, il sera capable de rendre leurs efforts inutiles, & de les faire reflechir
sur eux à leur confusion.
Lors que le veneur ayant enleué le faon
du tygre se
voit poursuiuy par la mere enragée de sa perte, il ne fait que luy opposer vn miroir, ou
elle se mire & croyant y voir son faon, elle desiste de sa poursuite. Si le
diable plein de rage ; si le rapporteur plein d'enuie ; si l'impudique plein de
soulfre infernal, poursuit quelqu'vn en son mariage, ne faut que luy opposer ce
beau miroir, leur faisant voir l'image de leur Dieu Createur & Sauueur
effigiée8 en leurs mariages pour les arrester tout court.
Le troisiesme effect est que tout ainsi que celuy
qui est sal & vilain se rea Nos vero omnes reuelata facie
gloriam Domini speculantes, in eandem imaginem
transformamur à elaritate in claritatem tanquam à Domini
spiritu 2.Cor.3. gardant dans le miroir, peut se nettoyer & deuenir comme vn autre
hom me : de mesme, il n'y a si sal, ny si abandonné en estat de mariage, qui se
con- templant dans ce miroir, ne puisse reconnoistre sa laideur & vilainie, &
a-uec la grace que Dieu luy donnera la corriger, & deuenir vn autre homme. I'ay
pour garant S.Paul
a qui dit que lors
que nous contemplons la gloire de Dieu en Iesus Christ, comme en vn beau miroir, nous
effigions la mesme gloire en nous mesmes, & sommes transformez en son image,
transportans sa perfection en nous, & ce par l'assistance du S. Esprit.
Ie confesse, Messieurs, que cela se peut entendre
de tous les Chrestiens, b Donec formetur Christus in nobis.
Galat.4 qui
doiuent tenir Iesus-Christ comme vn miroir, où ils se contemplent continuellement
taschans d'effigier Iesus-Christ en leurs ames par imitation de ses vertus : b toutefois on ne
sçauroit nier, qu'il ne se puisse entendre des ma
riez, ausquels Iesus-Christ & son mariage doit estre comme vn
miroir pour en figurer les traits, & en tirer les perfections sortables à leur
mariage & se transfigurer d'hommes charnels, en spirituels : de naturels en
surnaturels: secondez de la grace speciale que le Sainct Esprit à annexé
à leur estat. Ils peuc Hæc no stre generis est dig nitas,
si in nobis, quasi in quodam speculo, diuinitatis forma
resplendeat. serm. I. de quadrag9. uent dire auec Sainct Leon, c l'excellence de
nostre condition est que la forme & figure du mariage de Iesus-Christ paroisse au
nostre, comme au miroir de la Diuinité.
Pour arriuer à ce bon-heur, ne faut imiter ceux
dont parle S.Iaques
d qui ne se
voient dans le miroir qu'en passant, & aussi tost s'oublient de leurs mãquemens
qu'ils deuoient corriger. Faut imiter les Dames curieuses de leur beauté & bonne
grace, qui se regardent cent fois, & corrigent les defauts qu'elles remarquent. Il y
en a d'autres qui se voyans laids dans le miroir, se d Iacobi I.10 faschent contre luy & le iettent
par despit : ce n'est pas le miroir qui cause la laideur, il la monstre pour l'oster :
personne ne se doit fascher contre le miroir sans tache du mariage de Iesus-Christ, si
en s'y contemplant, il se trouue e Dicentes malum bonum, & bonum
malum : ponentes tenebras lucem, & lucem tenebras,
Isaiæ 5.
laid en son mariage, cette fine glace ne cause pas ces ordures, elle les monstre pour les
nettoyer.
A Smyrne ville de Grece, on
gardoit au temple vn faux miroir qui representoit les faces les plus belles auec vne
insigne deformité, & donnoit vne beauté imaginaire aux plus laids. Le monde est plein
de semblables miroirs, qui sont inuention de la chair, forgez sur l'enclume de la
concupiscence, dont le forgeron est l'amour propre, ils se vendent dans la boutique des
flateurs, menteurs, imposteurs : ils font paroistre la beauté laideur : la
blancheur, noircure : e mais voicy le miroir
de verité dit S.
Bernard, qui ne flatte perf Speculũ veritatis, nemini
blanditur, nullum, seducit talem in eo quisque reperiet
qualis fuerit. Serm.I.de 7.panibus.11 sonne, f ne trompe personne,
les mariez s'y veront tels qu'ils sont.
Il y a trois sortes de miroirs : les vns plats,
& representent les choses au naturel : les autres sont en relief & ronds, ou
demy ronds, & representent les choses moindres qu'elles ne sont : & les derniers
sont creux, & representent les choses par dessus le naturel. La nature fournira bien
quelque miroir pour y reconnoistre l'estat du mariage, mais ce miroir est plat & ne
represente rien que de naturel, vne amitié naturelle, vne alliance naturelle, vne
lignée naturelle, vne assistance & fidelité naturelle, tout cela est plat.
Le monde donne des miroirs de relief, pour la
connoissance aussi du ma riage, releuez par les richesses, les honneurs, les plaisirs :
tout ce relief consi-ste en vne figure ronde, qui n'a autre constance que l'inconstance
: ny autre consistance qu'en vn point, & ce miroir amoindrit par trop la grandeur
du mariage : la bonté du miroir ne consiste pas à l'or, ny aux choses pretieuses où
il est enchassé, bien à la parfaicte representation : ny la bonté du mariage à ces choses
exterieures, ains à la plus parfaicte representation du mariage de Iesus-Christ.
Ces deux sortes de miroirs representent l'object
d'autant moindre, que plus on est esloigné du miroir : tout le contraire arriue au
mariage, tant plus on esloigne sa consideration de la seule nature, & l'affection du
relief des choses mondaines, tant plus grand voit on le mariage.
Enfin les miroirs creux font les choses grandes par
dessus leur naturel, & sont excellents pour seruir de miroirs ardants. D'autant que
les rayons du Soleil s'vnissans & se reflechissans dans cette concauité, augmentent la lumiere, & produisent le feu. Ce qui represente le miroir creu & approfondy du mariage de Iesus-Christ, qui s'est humilié iusques à se marier auec l'Eglise,
autrefois Ethiopienne, sale, infecte, & roturiere. Tant plus on s'approche de ce
miroir, tant plus grand on y voit le mariage, qui estoit tout plat, veu dans le miroir de
la nature : & n'auoit qu'vne grandeur imaginaire dedans celuy du monde : mais sa
grandeur ne se voit que dans le miroir du mariage de Iesus-Christ, comme asseure S. Paul: a & ce miroir est
tres‑g Sacramentum hoc magnum est
veruntamen in Christo & in ecclesia
Ephes. 5.
excellent pour produire le feu d'vn chaste & sainct Amour dans les mariages, &
l'ardeur de la grace de Dieu dans les cœurs des mariez, par le moyen de l'vnion de leurs
mariages auec celuy de Iesus-Christ, & par la reflexion des perfections qui y
esclatent.
On dit h qu'Archimede par l'artifice
des miroirs ardants, brusloit de la h
Galien. ville
où il estoit assiegé toutes les nauires des assiegeans. Ie vous donne parole que ce
miroir ardant est capable de brusler & reduire à neant toutes les difficultez, qui
voudroient assieger & troubler l'estat & la paix des mariez.
On fait les miroirs ou de verre : ou d'airain
& estaint : ou d'argent, ou enfin d'or. Cela nous monstre quatre sortes de mariages :
le premier est de verre, qui est le mariage de la loy de Nature, qui est le moindre de
tous : le second de la loy de Moyse, estably auec plus de
loix & ceremonies que le premier : n'est toutefois que d'airain : le troisieme est
celuy des Chrestiens, entant que Sacrement, & entant qu'il represente le mariage de
Iesus-Christ auec l'E glise : il n'est toutefois que d'argent quand on ne reçoit pas la
grace Sacra-mentale, & qu'on ne represente pas le mesme mariage de Iesus-Christ
par l'imitation de ses perfections ; & lors que l'on le fait, il est tout d'or.
Les miroirs ont leurs ennemis. Pline dit i que rien n'en ternit
tãt le lustre i Lib.7. c.15.12 que ie ne sçay quoy qui est aux femmes k : rien qui empesche
tant la ioüis sance du lustre de ce beau miroir que l'amour desordonné des mariez,
prin-k mẽstrua cipalement quand il rompt le digues
du mariage, & desborde dehors de ses limites : la boüe entre l'œil & la glace du
miroir en empesche l'effect, & la ioüssance.
Le mesme Pline dit l qu'il y a ie ne sçay
quelle malignité aux dents des l Lib.11. c.37.13 hommes qui eclypse le lustre des miroirs, qui leurs sont
opposez : voire qui fait mourir les pigeonneaux qui sont encor sans plumes. Les dents represen
tent les mesdisances, les rapports, les soupçons, les calomnies,
les ruffiens, les curiositez & entretiens superflus, qui mettent souuent la ialousie
& la dis corde dedans les mariages ; & seruent comme de nuages entre eux &
le ma-riage de Iesus-Christ : voire tuent les petits innocens, & d'effect & de
mauuais exemples, & par des prodigalitez & mauuais mesnages.
La glace de Venise est si polie, qu'on dit que les
mouches n'y peuuent prendre pied, ce qui donna subject à vne certaine Princesse de
prendre pour deuise vne fine glace de miroir, auec vn nuage de moucherons qui voltigeoient à l'entour, & auoit pour epigraphe : m Ie n'ay que faire de
vous. Les m Nil mihi vobiscum est.
mariages des Christiens, à l'imitation de celuy de Iesus-Christ, doiuent estre comme vne
fine glace auec le poli d'vn parfait amour, & d'vne inuiolable fidelité ; où ny les
rapports, ny les mesdifances, ny les ialousies, ny les discordes, ny les soupçons ne
prennent iamais pied, beaucoup moins les mauuaises actions.
Tout ce qui est au miroir n'est pas luisant ny
diaphane, il y faut de l'opacité au derrier pour retenir l'espece : il n'y a que le beau
miroir du mariage de Iesus-Christ qui soit diaphane & sans macule ny opacité.
Les mariages humains ont bien de l'opacité, il s'en trouue peu où il n'y ait du
meslange d'incommoditez & d'imperfections. Or voicy le remede.
Moyse
n fit le grand vase
qui estoit au temple, des miroirs des femmes : ce n
Exod. 38 vase
estoit afin que les ministres du temple s'y mirassent, reconneussent s'ils auoient
quelque tache, & la lauassent auec l'eau qui estoit dans le vase. Et pourquoy Dieu
a-t-il mis dans l'Eglise le beau miroir du mariage de son Fils? sinon afin que les
mariez y vissent leurs defauts, & les corrigeassent.
Mais voicy vn autre mystere, il falloit que cette
mer d'airain fust grande, puis qu'elle fournissoit de l'eau pour lauer les pieds &
les mains des ministres du temple, & cependant il semble que la base n'estoit que
de miroirs, qui sont fresles comme verre. Comment est-ce que les mariez peuuent
faire leur salut, dans vne mer de soins? dans vn ocean d'affaires : parmy tant d'oppositions, de contradictions, de vicissitudes ? ie confesse que l'infirmité humaine
n'est capable de supporter ce poids, mais la base & le soustien est le miroir d'or du
mariage de Iesus-Christ, representé par le mariage humain : & fortifié de la grace
qu'il confere. Voilà quasi le Sommaire de tout mon liure, & l'idée du bon
Mariage.
Ie confesse que plusieurs traitent doctement &
amplement de cette ma tiere, mais la plus part s'arrestant à la speculation & à la
doctrine de l'esco-le, ie me suis estudié à ce qui est de la prattique & de
l'instruction des mœurs, de ceux qui entreprennent cet estat, ou l'ont entrepris ; afin
qu'ils y puissent treuuer la perfection qu'ils y doiuent chercher, & arriuer par
le moyen d'icelle à leur salut.
Ie rapporte plusieurs sentences de l'escriture Saincte
des SS. Peres,
& autres en Latin, pour la satisfaction de ceux qui entendent cette langue :
i'ay laissé à la discretion de l'Imprimeur de les mettre en marge, ou au corps du
discours : ne m'estant pas trouué au lieu de l'impression, & luy en ayant lais sé la
disposition : il les a mises dans le corps du discours ; & pour le soulage- ment de
ceux qui n'entendent le Latin, en lettre Italienne, de sorte que pas-sans ce qu'ils
trouueront escrit en telle lettre, ils ne perdront rien du sens du discours, les mesmes
sentences estant rendues en François.
La modestie & ma profession ne m'ont permis de
particulariser beaucoup de cas, qui concernent cette matiere, qui auroient peu offenser
les oreilles delicates : ie me suis contenté de toucher les principes generaux,
desquels, ceux qui seront desireux de leur perfection, pourront aysément tirer la
connoissance qui leur est necessaire : le surplus se peut plus suremẽt apprẽdre de
quelques Confesseur docte & prudent, qu'estre exposé par escrit à la veuë du
vulgaire, qui souuent pour sa mauuaise disposition, tourne en poison ce qui luy auoit
esté donné comme salutaire medicament.
Ie me tiendray fort bien recompensé de mon petit
trauail, si ceux qui as pirent à l'estat de mariage en tirent instruction, & ceux
qui y sont en reçoi-uent consolation : & les vns & les autres se laissans
conduire par la Diuine prouidence, y trouuent le repos & la perfection qu'ils y
cherchent, & enfin la gloire & salut eternel.
Cul de lampe, cœur entouré de feuilles.
Bandeau décoratif.
AUX PERSONNES DEVOTES, Religieuses, & autres qui viuent en l'estat de Mariage. PREFACE.
Lettrine "M".MESSIEVRS ET DAMES, Vous ne me
sçaurez mauuais gré, du tiltre que i'ay
donné à mon liure, s'il vous plaist de prendre la peine de
li- re le premier Chapitre ; où vous connoistrez que mon intention n'est pas
de deroger à la préeminence de vostre estat, au respect duquel le mariage n'est que le
trentieme à comparaison du soixantieme, ou du centieme : mais de monstrer que le mariage,
n'est pas vne condition infructueuse, ains
qu'estant regardée des influences celestes,
secondée de la grace Sacramentale ; arrosée des benedictions dont Dieu a coustume de la
fauoriser, elle porte le fruict qui luy est conuenable, & tel que le grand Pere de
famille en attend.
Mon dessein est d'instruire ceux que Dieu appelle à cet estat,
afin qu'ils le puissent entreprendre à sa gloire, & pour leur salut : ie pretens de
donner des remedes à ceux qui y sont, pour euiter, ou au moins addoucir, les incommoditez qui en sont quasi inseparables : & d'encourager aucuns
à se rendre
tousiours plus capables des consolations qu'ils y perçoiuent : non de raualer la
condition de ceux que Dieu a appellé à vn estat de uie plus rele uée, ny apporter aucun
retardement à leurs genereuses & religieuses en-treprises.
Ie veux faire voir
que comme la prouidence Diuine a crée diuerses intelligences dans le ciel ; &
grand nombre de creatures en terre, differentes en perfections & habitudes, qui ne
laissent pourtant d'auoir la perfection
conforme à la condition de chacune : de mesme qu'elle a estably
diuers estats en son Eglise, & quoy qu'auec inegalité d'excellence, pas vn
toutefois sans sa perfection speciale.
Partant que c'est à ceux que cette Prouidence a priuilegié par
dessus les autres, de la remercier tellement du choix qu'elle a fait de leurs
personnes, qu'ils ne laissent pourtant d'adorer la mesme Prouidence en la vocation
(quoy que moins noble) qu'elle a fait des autres ; sans se tant complaire à la faueur
qu'ils ont receuë, qu'ils se laissent aller au mespris de celle qu'elle a donné aux
autres.
Chacun se doit souuenir de ce que dit l'Apostre
I. Cor. 7. Vnusquisque
proprium donum habet ex Deo, alius quidem sic, alius autem sic. Chacun a son propre don de Dieu, l'vn d'vne façon, l'autre de l'autre : marquez ces paroles, ex Deo,
de Dieu, duquel nous deuons attendre & tenir nos vocations, & qui les
proportionne aux habitudes & inclinations qu'il nous a donné.
Il importe donc d'instruire & confirmer chacun en sa
vocation : par la grace de Dieu les personnes deuotes & Religieuses ne manquent de
liures à cet effect : ceux qui sont mariez, ou à marier, n'en ont pas tant qui leurs
soient propres & particulieres ; ce qu'ils ont esté quasi commun à tous.
C'est ce qui m'a esmeu
à leurs donner ce mien petit trauail, qui
leurs sera tellement propre, qu'il ne lairra pourtant de vous seruir, en quel
estat que vous soyez, comme ayant quelque rapport au mariage duquel vous estes
fruict : vous y pourrez reconnoistre la faueur de vostre vocation plus resleuée, &
voir
Combien il importe de vous proposer vne bonne fin en vos actions
: Les belles alliances du Verbe auec nostre nature : de Iesus-Christ auec l'Eglise :
du mesme auec les iustes; auec les vierges, & auec les personnes Religieuses. Ce
que monstre le premier Traité du premier liure.
Au second Traité du mesme liure, tout au commencement aux
chapitres 1. 2. 3. 4. 5. vous trouuerez ample matiere pour vous confirmer en
vostre vocation, & puis aux suivans, comme vous deuez garder la fidelité à
Iesus-Christ vostre espoux.
Au premier Traité du
second liure, vous verez d'abord en quoy consi ste la vraye deuotion : en apres, les
vertus propres aux hommes, & aux fem-mes, & ce que ie dis pour les femmes
conuient pour la plus part aux filles :
chacun en peut tirer ce qui luy est propre, suivant son sexe
& sa condition.
Au second Traité vous lirez les deuoirs des peres & meres
enuers les enfans, & des enfans enuers les peres & meres, chacun y a part.
Au troisieme, les obligations des maistres & maistresses,
& des seruiteurs & seruantes, il y en a peu qui ne soit d'vne de ces
conditions.
Enfin le Traité des vefues vous monstrera comme vous deuez les
honorer : les vertus qui leurs conuiennent ; que les vefues, qui ont fait diuorce auec le monde, pour prendre Iesus-Christ pour espoux, se peuuent facilement
appliquer.
Ainsi tout vous peut seruir, sauf le Chapitre 12. du premier
Traité du premier liure.
Si Dieu me preste la vie, la santé & le loysir, i'espere
vous donner en bref quelque chose qui vous sera plus particulier, pour vous aduancer à
la perfection de vostre estat, vous vnir plus estroittement auec Dieu par sa grace,
& enfin par sa gloire que ie vous souhaite en qualité
de
Tres-humble,
& tres-affectionné Seruiteur en nostre Seigneur C. M. de la Compagnie de
Iesvs.
Bandeau très orné.
TABLE DES CHAPITRES CONTENVS EN CE LIVRE.
Filet cadre, rayé. LIVRE PREMIER. TRAITE' PREMIER. De l'excellence & des fins du Mariage.
Lettrine "D".DEs trois diuerses estats qui se retrouuent en l'Eglise, | page 1 |
Combien le mariage est honorable. | 6 |
Qu'au mariage & en toutes autres actions se faut proposer vne bonne fin. | 10 |
De la premiere fin du mariage qui est la generation. | 15 |
De la seconde fin du mariage qui est l'assistance mutuelle. | 22 |
De la troisiesme fin du mariage, sçauoir qu'il est remede contre la concupiscence. | 28 |
De la quatrieme fin du mariage, sçauoir qu'il est Sacrement. | 35 |
Du mariage du Verbe auec la nature humaine. | 39 |
Du mariage de Iesus-Christ auec l'Eglise. | 46 |
Du mariage de Dieu auec l'ame par la grace. | 53 |
Du mariage de Dieu auec les personnes Religieuses. | 61 |
De l'vsage du mariage. | 67 |
Des mauuaises fins qu'aucuns se proposent en mariage, & premierement de ceux qui se marient principalement pour les richesses. | 76 |
De ceux qui se marient principalement pour satisfaire à leur ambition. | 83 |
De la troisieme fin qu'aucuns se proposent en mariage qui est la sensualité. | 87 |
Que pour estre bien-heureux en mariage & en tous autres estats, ne faut s'y engager sans bien connoistre si Dieu y appelle. | 92 |
Est prouué par exemples que ceux qui suiuent la vocation Diuine ont bon succés, & au contraire ceux qui ne la suiuent mauuais. | 96 |
Comme on peut reconnoistre qu'elle est la volonté de Dieu touchant son estat & vocation. | 100 |
Filet cadre, rayé. TRAITE' SECOND. Des maux & des biens du Mariage.
QV'en tous estats se trouuent des difficultez, | page 107 |
Du premier mal du mariage qui est la tribulation de la chair. | 110 |
De la seruitude, second mal du mariage. | 116 |
Du troisieme mal du mariage que S. Paul appelle diuision. | 122 |
Comme le soin de la famille & des affaires temporelles empeche les mariez de connoistre & aymer Dieu. | 128 |
Des biens du mariage & particulierement du bien de la lignée. | 134 |
D'ou vient que plusieurs en mariage ne participent point au bien d'auoir lignée, ou de la sterilité. | 139 |
D'où vient que le mariage estant chose si saincte, il en sorte quelquesfois des si mauuais fruicts, & de bons peres & bonnes meres quelquesfois si mauuais enfans. | 147 |
Du second bien du mariage, qui est la fidelité. | 154 |
De l'abominable infidelité que les mariez commettent par le detestable peché d'adultere. | 161 |
Quelques causes d'où procede le vice infame d'adultere. | 166 |
Si le peché d'adultere est plus grand en vne femme qu'en vn homme. | 170 |
De la ialousie. | 177 |
Quelques histoires pour monstrer que Dieu defend les innocens contre les ialoux. | 181 |
Du troisieme bien du mariage, qui est le bien de Sacrement. | 189 |
Trois choses qui empeschent que les mariez ne reçoiuent la grace du Sacrement, & premierement le peché mortel. | 195 |
La seconde chose qui empesche la grace du Sacrement de mariage, qui est le manquement de consentement. | 198 |
La troisieme chose qui empesche la grace du mariage, sçauoir quand il est clandestin. | 204 |
Des empeschemens qui rendent le mariage illicite, non toutefois nul. | 209 |
Des empeschemens qui rendent le mariage nul. | 211 |
Quelques causes de tant de mariages infortunez qui se retronuent au monde. | 217 |
Bandeau décoratif. Des obligations des mariez. LIVRE SECOND.
DIscours fondamental de tout ce second liure, qui est la crainte, & le seruice de Dieu, ou la deuotion que doiuent auoir les mariez. | 225 |
Filet cadre, rayé. Des obligations des mariez l'vn enuers l'autre. TRAITE' PREMIER.
DE l'amour mutuel des mariez. | 236 |
Condition que doit auoir l'amour des mariez. | 242 |
Des obligations particulieres du mary, & premierement de sa prudence. | 250 |
Que cest au mary d'entretenir sa famille, & trauailler. | 254 |
Que cest au mary de commander entant que chef. | 258 |
Que le mary entant que chef doit aimer sa femme. | 261 |
Quelques conditions que doit auoir l'amour du mary enuers sa femme. | 266 |
De la pudicité des femmes & filles. | 275 |
De la pudeur & vergongne des femmes & filles. | 280 |
De la diligence des femmes. | 283 |
De l'obeyssance des femmes. | 289 |
Quelques conditions que doit auoir l'obeyssance. | 293 |
De l'humilité des femmes en leurs habits. | 301 |
Quelles sont les intentions de celles qui sont curieuses en habits. | 307 |
Des nuditez qu'aucunes affectent. | 312 |
Du fard des femmes. | 319 |
En quoy consistent les vrays ornemens des Chrestiens. | 325 |
De l'amour des femmes enuers leurs marys. | 333 |
Filet cadre, rayé. Des obligations des peres & meres enuers leurs enfans. TRAITE' SECOND.
DEs obligations particulieres des meres enuers les enfans. | 341 |
Que les meres ont vne obligation particuliere d'auoir soin de leurs filles. | 347 |
Combien est chose importante que l'instruction des enfans. | 356 |
Qu'il faut instruire les enfans lors qu'ils sont encor ieunes | 360 |
Comme les peres & meres qui negligent l'instruction de leurs enfans en sont punis. | 366 |
Que la correction des enfans doit estre discrette. | 372 |
Comme les peres & meres s'acquiteront de l'obligation qu'ils ont d'instruire leurs enfans les recommandans à Dieu, leurs monstrans bons exemples, & les pouruoyans de bons pedagogues. | 378 |
Que les peres & meres sont obligez de pouruoir leurs enfans. | 384 |
Testament de S.Louys à Philippe son fils, & l'idée de l'instruction que les peres & meres doiuent à leurs enfans. | 392 |
Filet cadre, rayé. Des obligations des enfans enuers les peres & meres. TRAITE' TROISIEME.
EN quelle qualité les enfans doiuent tenir leurs peres & meres. | 395 |
Quel est l'honneur que les enfans doiuent à pere & mere. | 398 |
De l'obeyssance des enfans enuers pere & mere. | 403 |
Que les enfans sont obligez d'assister pere & mere. | 409 |
Filet cadre, rayé. Des obligations des maistres & maistresses enuers leurs seruiteurs & seruantes, & des seruiteurs & seruantes enuers maistres & maistresses. TRAITE' QVATRIEME.
QVe tous les hommes sont seruiteurs. | 415 |
De ce que les maistres doiuent à leurs seruiteurs de droict de nature. | 419. |
De ce que les maistres doiuent à leurs seruiteurs de droict Diuin. | 422 |
Des obligations des seruiteurs enuers leurs maistres & maistresses, & en particulier de l'honneur qu'ils leurs doiuent. | 427 |
De la fidelité des seruiteurs enuers leurs maistres. | 430 |
De l'obeyssance des seruiteurs enuers leurs maistres. | 433 |
Tableau racourcy du bon mariage, qui est le mariage d'Isaac auec Rebecca. | 437 |
Filet cadre, rayé. TRAITE' DES VEFVES.
DE l'estat & condition des vefues. | 456 |
Des qualitez des vrayes vefues, & premierement de leur pieté. | 460 |
De la seconde qualité des vefues, qui est la prudence. | 466 |
De la troisieme qualité d'vne vraye vefue, qui est la chasteté. | 469 |
Exemples d'aucunes vrayes vefues. | 475 |
De l'honneur qu'on doit aux vefues. | 478 |
Des merueilles que Dieu fait par les vefues, & pour les vefues. | 482 |
Qu'on peut se remarier, que c'est toutefois chose plus honorable de demeurer vefue. | 487 |
L'estat que les loix Ecclesiastiques & Ciuiles font de la viduité. | 490 |
Trois considerations en faueur de la viduité. | 495 |
Quatrieme consideration tirée de la nature, qui rend l'estat de viduité recommandable. | 497 |
Le miroir & parangon des vefues. | 502 |
Conclusion du present Traité. | 504 |
1
Vignette.
Filet cadre rayé entouré de petites fleurs pour créer un bandeau.
107
209
Filet cadre, rayé.
225
Filet cadre rayé encadré de petites fleurs pour créer un bandeau.
LE BON MARIAGE OV LE MOYEN D'ESTRE HEVREVX ET FAIRE SON SALVT EN MARIAGE. LIVRE PREMIER
TRAITE' PREMIER. De l'excellence & des fins du Mariage. Des trois diuers estats qui se retrouuent en l'Eglise. CHAPITRE PREMIER.
Lettrine "L".
L'Eglise est vne.
L'Vnite' est vne
qualité inseparable de l'Eglise : Sainct
Paul Rom.12. la compare à vn corps, auquel tous les membres sont vnis souz la conduicte, influence & gouuernement
d'vn chef & non de plusieurs. L'espoux mystique (Cant.6.)
se congratule en l'vnité de son espouse : le bon Pasteur met toute son industrie
à faire vn berçail souz la direction d'vn seul Pasteur (Ioan. 10.) Il ny peut
auoir qu'vne foy, qu'vn Baptesme : qu'vn Dieu, ny par consequent qu'vne
Eglise. (Ephes.4.) aussi le symbole de Nice fait profession d'vne Eglise,
Saincte, Catholique, Apostolique : vnam, Sanctam, Catholicam, & Apostolicam Ecclesiam.
C'est la Reine laquelle dans l'esclat de sa
magnificence & majesté est debout à la droite du Roy celeste, couuerte d'vne robbe
toute recamée de fin or, bigarrée en la diuersité de ses couleurs, (Ps.44.) elle est vne ;
& tant l'vnité de sa personne que l'vnité de sa robbe, nous represente son
indiuisibilité : toutefois la varieté de ses couleurs monstre la diuersité des
estats & conditions dont elle est enrichie, & qui releuent sa beauté & majesté
Royalle, deuant les yeux du Roy celeste son vnique espoux.
2
Significations diuerses de la bigarrure de la robbe de
l'espouse mystique
On peut entendre par cette bigarrure la diuersité
des vertus & dons celestes qui l'embellissent, & luy seruẽt comme d'vn vestement
royal : ou bien la diuersité des Sacremens qui l'enrichissent comme autant de pretieux
tresors, mis dans l'espargne de celuy qui se qualifie Roy des Roys : ou bien la
diuersité des membres qui composent & font ce corps mystique : ou bien la varieté des
nations dont elle est ramassée : nous pouuons aussi dire que cela represente les diuerses
dignitez & prelatures qui comme broderies & pier reries l'ornent ; les miracles
qui luy donnent l'esclat ; les merites qui luy don-nent le prix, & la recompensent.
S. August. (epist.86) entend les
ceremonies, lesquelles comme vn ouurage artistement elaboré releuent ses fonctions. Cassiodorus,
dit que l'or de cette bigarrure sont les Apostres, en leur
charité : l'argent, les Prophetes en la clarté de leur conoissance & reuelations : les pierreries,
les Vierges en leur pureté : l'escarlatte, les Martys en leur zele : la pourpre, les
Penitens en leur austeritez : le reste des diuerses soyes & couleurs qui entrent en
cet œuure, sont tant d'autres conditions de Saincts qui se trouuent en l'Eglise.
Trois estats de l'Eglise.
Ie croy que toute cette bigarrure & varieté se
peut entendre des trois principaux estats qui sont en l'Eglise, & ausquels tous les
autres se peuuent reduire : sçauoir l'estat des Vierges ; celuy des continens : &
celuy des mariez, compris en ce passage du Cantique 6. Quæ est ista quæ
progreditur quasi aurora consurgens, pulchra vt Luna, electa vt Sol, terribilis vt
castrorum acies ordinata ? qui est cette cy qui s'aduance, paroissant en son leuer comme l'au rore : belle
comme la Lune: choisie comme le Soleil : terrible comme vne ar-mée rangée ?
L'Eglise belle cõme la lune, choisie comme le soleil, terrible cõme vne armée rãgée en ses progrés.
C'est l'Eglise representée en ses diuers progrez :
semblable à l'aurore en son commencement, lors qu'apres la nuict obscure & espesse de
l'infidelité & idolatrie, elle commença à poindre au trauers des nuées des
persequutions, comme vne rayonnante aurore : belle comme la Lune, en sa seconde
marche : lors que les persequutions des Gentils estant cessées,
apres la conuersion de l'Empereur Constantin, ioüyssant
du doux air & de l'agreable serain d'vne paix tant desirée, elle fit paroistre
l'esclat de sa beauté, au trauers des broüillars de tant d'heresies, lesquelles estans
sorties du puits de l'abysme taschoient de ternir son lustre ; elle les a toutefois
dissipées, receuant continuellement la lumiere de la grace & de la doctrine celeste,
par les benignes influẽces du Soleil de iustice Iesus-Christ; & partant belle
comme la Lune en la candeur de sa doctrine, en la pureté de ses mœurs, & en
l'esclat de sa perfection : Choisie comme le Soleil en l'estat auquel elle se retrouue
maintenant, dans la splendeur de la foy, dans l'ardeur de la charité comme vn Soleil en
son zenit : dans le relief de ses esperances toutes surcelestes14, & partant
terrible aux persecuteurs, aux heretiques, aux meschans, à
3
l'enfer, & à tous ceux qui voudront s'opposer à ses
progrés.
L'estat des mariez est comme l'aurore.
Disons mieux & conformement à nostre dessein,
auec Iustus
Argelitanus que cela nous represente les trois estats de l'eglise. Celuy des mariez
brillans comme l'aurore, lors qu'ils viuent & se maintiennent dans les termes de
la chasteté, sobrieté & fidelité que leur estat requiert; & quoy qu'ils soient
dãs la nuict de beaucoup d'empeschemens & destourbiers15 à la perfection, si ne
L'estat des continens comme la Lune.
laissent ils pourtant d'auoir de la lumiere, & quelque esclat de beauté en
leur condition. Celuy des continents, beau comme la lune en la pureté de sa splendeur :
& enfin celuy des sainctes Vierges, choisies comme vn soleil, dans la lueur de leur
perfection & charité. Ces trois estats comme troisforts
L'estat des vierges comme le Soleil.
escadrons, vnis par l'vnion d'vn sainct amour, rangez par la disposition de la
diuine prouidence, qui en fait le choix, & en donne les ordres, assistez de sa faueur
et conduite, sont effroyables à leurs ennemis & inuincibles cõme vne bataille
rangée.
Ie ne pense en rien deroger à l'honneur que merite
l'estat de mariage & que l'Apostre me commande de
luy rendre, si ie dis que c'est le moindre des trois, & qu'il est aupres des deux
autres comme l'aurore comparée à la lune ou au soleil. I'ay pour garants la Theologie
& les saincts
Peres, qui tous reuerent (comme ils sont obligez, & la raison requiert) le
mariage ; toutefois sans preiudice de la preeminence que requiert l'estat des
continents, & sur tout celuy des Vierges.
Que signifie Clerc.
S. Hierosme ep. ad Nepoti.16 exhortant les clercs à bien viure leurs represente leur nom, escoutons-le parler: Clericus interpretetur
primo vocabulum suum, & nominis definitione prolata, nitatur esse quod dicitur ;
si enim ϰλἢρos Græce, sors Latine appellatur,
propterea vocantur Clerici, vel quia de sorte Domini, vel quia ipse Dominus sors, id
est pars Clericorum est. Deuant toutes choses que le Clerc interprete son nom & considere ce qu'il veut
dire, & lors qu'il prononcera ce mot, qu'il tasche d'estre ce qu'il dit : car si le
mot de clerc qui est grec signifie sors en latin, les clers sont ainsi appellez dautant
qu'ils sont le sort ou partage de Dieu, qu'il a choisi entre les autres : ou d'autant
que Dieu est leur sort, puis qu'ils l'ont choisy pour leur part & portion, Dominus pars
hæreaitatis meæ.
Commẽt les Clercs sont le sort de Dieu.
Les Clercs sont appellez la part ou le sort de Dieu
dautant qu'ils sont destinez au seruice de sa maiesté ; & consacrez pour l'entretien
de la religiõ & des choses sacrées : le sort de Dieu pour autant que par vn soin
particulier de sa prouidence, ils sont choisis pour cette condition : Dieu est leur
sort d'autant qu'ils doiuent renoncer à tout autre soin pour le seruice de Dieu qu'ils
doiuent prendre pour leur part & heritage : dont les clercs ont cela pardessus les
mariez & par consequent tiennent un rang & estat plus releué que ceux qui sont en
mariage, le soin desquels est diuisé, & leur estu
4
de, s'employe à la recherche des sorts & heritages terrestres.
Les tesmoignages de la Theologie & des
saincts Peres, voir
de l'oracle de l'eternelle verité sont euidens en faueur de l'estat des vierges (par
lequel i'entens l'estat des personnes religieuses, de l'vn ou de l'autre sexe) que ce
seroit temerité d'en doubter. Cest estat est appellé par les Theologiens estat de
perfection, non que les Euesques ne soient en l'estat de perfection, mais auec ceste
distinction, que les Euesques sont dans l'estat de perfection pour
Commẽt les Euesques sont en estatde perfectiõ.
les autres, estant leur propre de procurer la perfection, en ceux qui sont soubz
leur charge, & partant d'estre aussi parfaits en leurs personnes, puis qu'il est
malaysé de perfectionner autruy si auparauant on n'est perfait : mais les Religieux sont
en l'estat de perfection pour le regard d'eux mesmes, entant que leur condition les
oblige d'aspirer continuellement à leur propre
Commẽt les Religieux sõt en l'estat de perfection.
perfection. Leur estat est appellé vie Apostolique, estat Apostolique, nestce
pas les mettre au plus haut faiste de perfection, puis que c'est les mettre en paralele
auec les Apostres, que
personne ne doubte auoir esté au premier degré de perfection, comme choisis immediatement
de Iesus Christ, pour luy estre domestiques, ses amis, ses freres, ses tesmoins, ses
heraults, ses trom
Eloges des Apostres.
pettes, ses ambassadeurs, ses soldats, ses lieutenans en terre, ses compagnons en
la conuersion du monde. Comme ceux qui ont esté les fondemens de l'e glise, ses colomnes,
les tours de ceste maison que la sapience de Dieu ve-noit bastir au monde : les
gouuerneurs du Royaume du fils de Dieu, qui est l'Eglise : les iuges au tribunal qu'il y a
estably pour la remission de pechez : les portiers du paradis : les prophetes de la
nouuelle loy : les dispensateurs des tresors de Iesus, les conseillers & gardiens de
son espouse. Les lumieres du monde, le sel de la terre, ceux qui deuoient conuertir
l'vniuers : les mede cins des corps & des ames : des conducteurs & capitaines de
la milice Chre-stienne : les docteurs des ignorans, les pescheurs des ames. Enfin les
iuges au dernier iugement pour iuger les douze tribus d'Israel. Vne partie
de ces qualitez compete17 aux Religieux & partant leur estat est appellé Apostoli que, qui
n'est pas vn petit degré d'honneur ny vn leger tesmoinage du re-lief qu'il a pardessus
les autres estats.
S. Hierosme ad
Hedibiam18 parle grandement à mon
propos, & ie ne puis obmettre ses paroles. Vis esse
perfecta, dit il, & in primo stare
fastigio dignitatis? fac quod fecerunt Apostoli, vende quæ habes & da pauperibus
& sequere Saluatorem, & nudam solamque crucem virtute nuda
sequaris, Voulez vous estre parfaicts, voulez vous estre au premier rang d'honneur?
faictes ce qu'ont faict les Apostres, vendez ce que
vous auez & le donnez aux pauures & suiuez le Sauueur : suiuez la croix nuë &
seule, auec vne vertu nuë & destitué de tout.
Les escrits des Saincts Peres sont
plein de semblables tesmoignages :
5
Dignité de l'estat des vierges.
mais quel plus authentique preuue voulons nous que celle de l'oracle de verité
Iesus Christ, Matth. 19.
Si vis perfectus esse
vade & vende omnia quæ habes & veni sequere me.
Si tu veux estre parfait, vas, vends tout ce que tu as & viens & me suis,
remarquez qu'il ne parle pas à quelque enfant prodigue, ou à quelque desbauché, mais à vn
homme de bien, qui toute sa vie auoit gardé les commandemens de Dieu, sans en enfraindre
aucun; & ne voila pas la condition des personnes religieuses & des vrayes vierges
qui quittent tout pour suiure Iesus Christ.
S. Aug.
de sancta viduitate,
bona pudicitia coniugalis, sed melior continentia virginalis vel
vidualis. C'est vne chose bonne que la chasteté coniugale ; mais la virginité &
viduité sont meilleures. Le mesme lib. de viduis
supergreditur virginitas conditionem humanæ naturæ, per quam homines Angelis
assimilantur. Maior tamen est victoria virginum quam Angelorum. Angeli enim sine carne
viuunt, virgines vero in carne triumphant. Il faut confesser que la virginité surpasse la condition humaine, & qu'elle
rend les hommes semblables aux Anges. Toutefois disons que la victoire des vierges est
plus grande que celle des Anges. Car les Anges viuent sans chair, & les vierges
triomphent en vne chair fragile S. Cyprian lib. de
virg. parlant de la virginité, dict, flos est Ecclesiastici
germinis : decus atque ornamentum gratiæ spritualis, illustrior portio gregis
Christi. C'est la fleur, le germe Ecclesiastique : la beauté & ornement de la grace
spirituelle : la meilleure part du trouppeau de IesusChrist. Le mesme, au mesme endroit,
virginitas est soror Angelorum, victoria libidinum regina virtutum possessio omnium bonorum. La virginité est la soeur des Anges : la victoire de la lubricité, la Reine des
vertus, la possessiõ de to9 biẽs.
Les escrits des SS.PP. sõt rẽplis de
sẽblables eloges en faueur de la virginité.
Antithese des trois estats de l'Eglise.
Ie ne puis obmettre le tesmoignage de S. Aldholmus Euesque
qui viuoit enuiron l'an 680. tiré de la Bibliotecque des peres tom. 3. libello de laudibus
virginitatis c.9. tesmoignage par lequel il monstre la difference de ces
trois estats (desquels ie parle maintenant) par diuerses similitudes. Voicy ses paroles. Porro tripartitum,
humani generis distantiam orthodoxæ fidei cultricem, Catholica recipit Ecclesia,
sicut in quodam volumine Angelica relatione refertur, quomodo virginitas, castitas,
iugalitas, tripartitis gradibus separatim differant : quæ sicut tifaria disparis vitæ
qualitate sigillatim sequestrantur, ita discretis meritorum ordinibus tripliciter
dirimuntur, Angelo hoc modo alternatum distinguente, Vt sit virginitas aurum :
castitas, argentum : iugalitas, æramentum vt sit virginitas diuinitæ, castitas mediocritas iugalitas paupertas. Ut sit virginitas, pax : castitas redemptio : iu galitas,
capituitas Vt sit virginitas sol ; castitas, lucerna iugalitas, tenebræ. Ut si vir-ginitas, dies : castitas aurora : iugalitas, nox. Ut sit virginitas, regina : castitas,
domina iugalitas, ancilla. Vt sit virginitas homo : castitas semiuiuus : iugalitas
corpus. Vt sit virginitas purpura ; castitas, rediuiua : iugalitas
lana : L'Eglise Catholique admet trois estats de personnes qui font professesion de
religion orthodoxe, suiuant
6
ce qui est rapporté en vn certain liure par tesmoignage Angelique, ou
est monstré comme la virginité, la continence & le mariage sont trois degrez ou
estats : & tout ainsi qu'ils sont distincts l'vn de l'autre en la façon de viure,
aussi sont-ils diuers en merites, & voicy la distinction que l'Ange y a mise. La
virginité est l'or, la chasteté, l'argent : le mariage, l'airain. La virginité, les
richesses : la chasteté, la mediocrité : le mariage, la pauureté. La virginité la paix :
la chasteté, la rançon: le mariage, la captiuité. La virginité, le soleil : la chasteté,
la lampe : le mariage, les tenebres. La virginité la Reine : la chasteté, la Dame
d'honneur : le mariage, la Seruante. La virginité, l'homme : la cha steté, demy vif : le
mariage, le corps. La virginité la pourpre : la chasteté la pre-miere teinture ; le
mariage la laine. Puis il conclud au mesme chapitre, His igitur
tribus graduum ordinibus quibus credentium multitudo in Catholica florens Ecclesia
discernitur Euangelicum paradigma centesimum, sexagesimum & trigesimum fructum
iuxta meritorum mercimoniam spopondit. La parabole Euangelique
Math. 13. promet
à ces trois estats par lesquels les fideles sont distinguez en l'Eglise Catholique, le
fruict centieme, soixantieme, trentieme, en suite des diuers merites.
Ie ne dis pas cecy pour raualer l'estat du mariage
que i'honore, comme il est honorable en effect ; & le mespriser seroit mespriser
l'escriture
saincte ; mais c'est pour maintenir les mariez dans leur rang & afin que ce que
ie diray cy apres à l'honneur de leur condition ne les face trop presumer de leur
estat, le preferant aux deux autres & diminuant l'opinion qu'ils en doiuent auoir. Que
les mariez sçachent que s'ils peuplent la terre des fruicts de leur mariage, les vierges
peuplent le Ciel comme dit S. Hierosme & les
vierges suiuent l'agneau par tout ou il va dit S. Iean.
Filet cadre, rayé. Combien le mariage est honorable. CHAPITRE II.
Heresies contre le mariage.
SAinct Paul
impose le silence à tous ceux qui ont voulu condamner le mariage, lors qu'escriuant aux
Hebrieux c.13.
il dict honorabile
connubium in omnibus & thorus immaculatus : le mariage est honorable en tous, & le lict immaculé. Cela confond
l'impudence de Marcion qui nommoit le mariage commerce d'impudicité : r'abbat l'insolence D'Hierax qui disoit que
les mariez ne pouuoient estre sauuez : la temerité des Saturniens19, qui asseuroiẽt que les nopces & la procreation des enfans
prouenoient de Satan,
& non de Dieu. D'Eustathius, qui soustenoit que pas vn de ceux qui ont femme n'a
7
uoit espoir en Dieu. Des Armeniens qui nioient que la grace
accompagnast le mariage : & esmousse toutes les calomnies & entreprises de
semblables canailles, ennemis du mariage & du genre humain, entant qu'ils l'ont
voulu sapper & destruire en son fondement & racine qui n'est autre que le
mariage.
L'authorité de S. Paul secondé des
reuelations Diuines, & appuyé sur l'assistance du Sainct Esprit, doit
preualoir à ces chauues-souris qui n'ont
Explication de
S. Paul com me
le ma-riage est honorable en tout.
veu que dans la nuict de leurs entendemens obscurcis de l'amour d'eux mesmes, sans
faire estat d'ouurir les yeux aux clairs rayons de la foy Catholique. Il nous asseure
donc que le mariage est honorable, in omnibus, en tous, Nõ cõme
l'expliquent Luther & Beze, en toutes personnes, & partãt esleuẽt l'estendart de l'impudicité &
d'vne totale liberté. En tous disent ces chastes Prophetes, cest à dire entre les
Prestres & Nonnains : pour quoy ne dirõt ils pas, en tous, entre le pere & la
fille? la mere & son fils? les freres & soeurs? voila la brutalité de ces
reformateurs. Mais le sens de S. Paul est autre in omnibus en tout ce qui le concerne, cest à dire, soit que vous le consideriez cõme
Sacrement, soit que vous ayez esgard aux personnes conioinctes ou à l'amour & fidelité
qu'elles se doiuent : soit que vous regardiez le fruict qui en prouient qui sont les
enfans.
In
omnibus, enuers tous, chacun en doit faire estat & l'honorer comme interprete
Fulgenti.
lib. de fide ad Petrum c. 3. & quoy que
Dieu par sa bonté & prouidence ayt daigné vous appeller à vn estat de plus grande
perfection, sçauoir, ou au cœlibat, ou à la virginité, vous deuez honorer le mariage comme institué de Dieu, comme vn estat qui ne manque de perfectiõ, & ne deuez
mespriser ceux que Dieu y appelle, qui diuise les vocations cõme bon luy semble.
In omnibus
en tous pauures, riches, rousturiers, ieunes,
Raisons pourquoy le mariage est honorable.
vieux : le tout conformement aux loix & ordonnances de l'Eglise.
In omnibus
en toutes ses circonstances, que ie reduiray à six, desquelles on peut recognoistre
l'estime qu'on doit faire de ceste condition.
La premiere est son autheur, sçauoir Dieu mesme
immediatement & non par le ministere de ses Anges, ou de quelque homme : car ayant
formé la
Dieu autheur du mariage.
premiere femme de la coste d'Adam, il luy amena, voulant
estre le premier instituteur & paranymphe du mariage : & leurs dit à tous deux crescite &
multiplicamini & replete terram : croissez, multipliez, & remplissez la terre. Gen.1. Ce fut luy mesme
qui establit les loix du mariage relinquet homo patrem
suum & matrem & adherebit vxori sue, & erunt duo in carno
vna, Pour cela l'homme quittera son pere & sa mere pour demeurer auec sa femme,
& ils seront deux en vne chair, Gen. 2. Ainsi on ne peut
douter que Dieu n'en soit l'inuenteur & instituteur, qui n'est pas vn petit honneur
: car si on fait estime des ordres pour les qualitez releuãtes de noblesse, de vertu, de
saincteté de ceux
8
qui les ont inuenté & establis, il est clair qu'il ny peut auoir
chose au monde, qui puisse entrer en parangon20
auec Dieu.
Le mariage institué au paradis terrestre en l'estat
d'innocence.
La seconde est le lieu & le temps ou le mariage
a esté institué ; le lieu n'a esté autre que le paradis terrestre lieu de benediction &
de delices : le temps, celuy d'innocence. Les autres estats ont esté instituez en lieu de
miseres, en pays de bannissement, en la vallée de larmes : depuis nostre cheutte :
comme remede à noz maux & mal heurs : mais le mariage comme vn office de
nature, & dans l'integrité d'icelle ; ainsi personne ne peut doubter que ce ne soit le
premier & le plus ancien de tous les estats : voire la source & la fontaine de
tous les autres, cela est clair.
Excellence du fruict de mariage.
La troisiesme est le fruict qui en sort qui est le
plus beau, le meilleur, & le plus rare de tout le monde, pour lequel Dieu a creé le
reste du monde ; & duquel naist tout autre fruict. N'est-ce pas du mariage que
naissent les patriarches, que procedent les prophètes, sortent les
Apostres? vt pomma ex arbore frumentum è stipula ita virginitas è nuptiis, Hier. lib. I.
aduers.
Iouinianum tout ainsi que la põme naist de l'arbre, le bled du tuyau, de mesme la virginité
du mariage n'est ce pas le mariage? qui germe les martyrs? produit les confesseurs?
enfante les docteurs? esleue les vierges? enfin donne l'estre à tout ce qu'il y a de
meilleur au monde? C'est ce qui fait dire à S. Hierome,
Laudo coniugium
quia virgines generat, lego de spinis rosam & de concha
Margaritam. Ie fais estat du mariage d'autant qu'il engendre les vierges ; ie cueille la
rose des espines, ie tire les perles des coquilles. Le mariage est la vigne fertile
& belle qui estend ses seps21
par tout le monde, voire les pousse iusques au ciel.
Vxor tua sicut vitis
abundans, Ps.127. C'est
le champ odoriferant auquel Dieu a donné sa benediction : & Dieu fait ceste faueur aux
mariez que les mesmes enfans qui sont le fruict de leur mariage, peuuent aussi estre
enfans de Dieu, fruicts de la grace, & enfin capables de gloire à laquelle ils sont
destinez par la misericorde Diuine, & coheritiers de Iesus-Christ.
L'hõneur que Iesus Christ a
rendu au mariage.
La quatriesme est l'estat que nostre Seigneur a fait
du mariage ne voulant naistre que d'vne femme mariée, quoy que vierge, il pouuoit former
son corps ou comme il auoit formé celuy d'Adam :
ou bien d'vne femme non mariée : mais voulant naistre d'vne vierge mariée, il a voulu honorer la virginité & le mariage tout ensemble. N'est-ce pas vne prerogatiue & honneur au mariage
qu'il a voulu le fauoriser de sa presence, de celle de sa mere, Nostre Dame, & des
Apostres se trouuant
aux nopces de Cana
en Galilée? &
comme il auoit approuué la virginité naissant d'vne vierge : la viduité voulant
estre benist au temple, d'vne vefue, au iour de sa presentation, aussi a il voulu
authoriser le mariage par sa presence & par le premier miracle qu'il a fait, changeant
l'eau en vin delicieux : & par ce miracle monstrant comme tous les iours par sa grace
il change au Sacrement de mariage l'eau en vin : ie veux
9
dire ce qui est naturel en surnaturel ; ce qui est ciuil en diuin :
l'œuure de la chair, de soy vile & brutale en œuure sacramentale & meritoire : le
contract ciuil en sacrement : adioustant à l'assistance mutuelle que se doiuent
les mariez, qui n'est que ciuile & naturelle ( & qui se retrouue parmy les gentils, voire parmy
plusieurs bestes, & partant signifiée par l'eau ) vne grace speciale, signifiée par le
vin, ce qui releue cét estat à vn estre diuin & surnaturel.
La 5. est l'honneur que les anges en font, daignans
en estre les mi
Estat que les anges font du mariage.
nistres, comme appert au mariage du ieune Tobie auec Sara,
duquel l'ange Raphaël est non
seulement l'autheur de la part de Dieu, & le paranymphe, mais donne les preceptes
salutaires au nouueau marié, pour y trouuer repos, prosperité, & benedition ; &
euiter la malignité que cét ennemy commun des hommes22 auoit exercé enuers sept autres
espoux de la mesme Sara : Il y a beaucoup d'autres exemples en confirmation de la mesme verité.
Mais pourquoy les anges ne se monstreroient-ils pas
fauorables au mariage? puis qu'il est institué pour reparer la ruine faite dans le
ciel par la cheute des anges reuoltez? pourquoy ne l'honoreroient-ils pas? puis que
Dieu leur maistre l'honore tant, qu'il affecte le surnom des Dieu protecteur special des mariez. mariez, se qualifiant le
Dieu d'Abraham, le Dieu
d'Isaac, le Dieu de
Iacob : voire il se
monstre protecteur special des mariez. Ne punit-il pas Pharaon
Gen. 12. & toute sa
maison, pour auoir enleué la femme d'Abraham? n'est-il par
contraint par la pesanteur de sa main vangeresse de la restituer? Il apparoit à
Abimelech la nuict, le
menace de mort pour la mesme Sara, quoy qu'il ne pensast
pas qu'elle fut la femme d'Abraham ; mais seulement
sa sœur, & quoy qu'il ne l'eust touché. Dieu luy pardonna sur la protestation qu'il
fit de l'auoir fait en toute simplicité, ignorant qui elle estoit, mais cependant
empescha que rien ne fut fait au preiudice du mariage d'Abraham comme protecteur des mariez.
La derniere & plus réleuante circonstance du
mariage est celle de laquelle parle S. Paul
Ephes. 5. Sacrementum hoc magnum
est, ego autem dico in Christo & in Ecclesia, ce Sacrement est grand, mais en Iesus-Christ & en son Eglise, Principal honneur du mariage en ce qu'il represente trois
mariages. cette grandeur consiste en ce qu'il represente trois admirables
vnions qui sont comme autant de mariages : La premiere est l'vnion du Verbe auec la
nature humaine, par l'incarnation ; & ce sont ces nopces que le Roy celeste a fait à
son Fils, simile est regnum
cœlorum homini regi qui fecit nuptias filio suo
Math 22 . Le royaume des cieux
est semblable à vn roy qui a fait des nopces à son fils. La seconde est de Iesus-Christ ou du
Verbe, fait homme, auec l'Eglise, laquelle il a prise pour espouse dilexit Ecclesiam
& tradidit semetipsum pro
10
ea vt exhiberet sibi
gloriosam non habentem maculam aut rugam
Ephes.5. il a
aimé l'Eglise, s'est donné pour elle, pour la glorifier & la rendre belle & sans
tache. La troisiéme est l'vnion du mesme Iesus-Christ auec l'ame fidelle par la
grace, vnion, qui est qualifiée mariage Osée 2. Sponsabo te mihi in
sempiternũ, & sponsabo te mihi in iustitia, & iudicio & in misericordia,
& in miserationibus & sponsabo te mihi in fide, ie te fianceray pour iamais, ie t'espouseray en iustice & iugement, & en
misericorde & miserations ie t'espouseray en la foy. S. Bern.
Serm. Dom. 1. post
octau. Epiph. Sponsa nos ipsi sumus, & omnes simul vna sponsa, & anima
singulorum quasi singulæ sponsæ. Nous sommes l'Espouse, dit-il, tous ensemble vne espouse, & l'ame d'vn chacun
en particulier vne espouse : ie parleray de ces trois mariages puis apres.
Filet cadre, rayé. Qu'au mariage & en toutes autres actions se faut proposer vne bonne fin. CHAPITRE III.
Dieu est la fin de toutes choses.
C'Est le propre d'vn agent raisonnable de se proposer quelque fin en toutes ses
actions, & d'y dresser tout ce qu'il fait. Et comme ainsi soit que Dieu est la
premiere & souueraine raison, voire la regle de toute raisõ, aussi s'ensuit il, que
tout ce qu'il fait il le fait pour quelque fin : & d'autant qu'il est grand α & ω
principium, &
finis: le principe & la fin de toutes choses, aussi tout ce qu'il
fait, il le rapporte à soy mesme & à sa gloire, omnia propter semetipsum operatus est
Dominus; & par consequent toutes les creatures ont la mesme fin où
elles doiuent mirer comme à leur but, & comme à la fin generale de toutes choses
& principalement l'homme qui est doué de raison & d'entendement.
Il ne s'ensuit pas pourtant que les creatures ne
puissent auoir quelque fin
Chaque creature a vne fin particuliere.
immediate & particuliere outre cette fin generale ; ainsi la viande outre la
gloire de Dieu, à laquelle elle se rapporte, comme à la fin generale & vniuerselle,
a pour fin particuliere la nourriture de l'animal : la medecine, a pour fin particuliere
la santé : le cheual a pour sa fin le seruice de l'homme : le soleil & la lune
d'esclairer le monde, & ainsi du reste : toutefois tout autant de creatures qu'il y a
au monde, & qu'il y en peut auoir, ont Dieu & sa gloire pour leur derniere fin, à
laquelle toutes se rapportent comme les lignes à leur centre, & comme les fontaines
& riuieres à la mer.
La perfection de chaque creâture gist en ce qu'elle
tende à la fin pour laquelle Dieu la creée : c'est pourquoy Dieu a donné à chaque
creature des habitudes & inclinations qui la portent à la fin que Dieu s'est proposée en
11
sa production, & ces habitudes sont comme autant de puissans
ressorts qui infailliblement font leurs efforts, s'ils n'en sont emportez par quelque
violence.
Lors que les creatures vont tout droit à leur fin,
voila le bon ordre & la
Cause du desordre lors que les creatures se destournent
de leur fin.
paix de l'vniuers ; lors qu'elles s'en destournent voila les reuoltes, les desordres & confusion, & vne guerre intestine dans le monde, parmy les creatures
quand l'air se maintient en sa region qui est la superficie de la terre & de l'eau, il
est en bonne paix : mais quand il est comme captif & detenu violemment dans les
cauernes de la terre, contre l'ordre estably de la diuine prouidence, il cause des
terre-trembles : la ruine des chasteaux & des villes. L'eau se porte tousiours en bas
poussée de la pesanteur naturelle que Dieu luy a donnée, & par vn certain instinct de
nature qui la tire au receptacle cõmun des eaux, qui est la mer, quand elle est empeschée
& detenuë violem ment, elle rompt les digues, inonde les campagnes, gaste les
moissons, arra- che les arbres, submerge les villages & les villes, enfin cause des
grands ra-uages & desolations : ainsi en est il de tout le reste.
Si cela est veritable pour le regard des autres
creatures il l'est à plus forte raison de l'homme, qui est la principale de toutes les
sublunaires, si bien que tout son bon-heur & toute sa perfection, depend de ce qu'il
corresponde à la fin pour laquelle Dieu la creé ; qu'il y rapporte ses actions ; & son
mal-heur arriue, quand il y manque.
La perfection de l'homme consiste non seulement en ce
qu'il ayt pour but la fin pour laquelle il a esté creé, qui est Dieu, mais encor qu'en
toutes ses actions en particulier, outre la fin commune & generale, il se propose la
fin que Dieu pretend de luy, en cette action particuliere qu'il fait lors, &
cest de là que les Philosphes disent que la fin est la premiere en toute action :
premiere & in
intentione en l'intention, d'autant que tout agent raisonnable, agit pour
vne fin qui est la mire à laquelle il vise auant toute chose : derniere
in
executione en l'execution, d'autant qu'il ne met la main à l'oeuure qu'en
La bonté ou malice de noz actions depend de la fin.
vertu de la fin qu'il s'est proposée : Les mesmes Philosophes disent que, actiones specificantur ab
obiecto, c'est à dire que les actions prennent leur estre &
distinction de l'object, qui veut dire de la fin pour laquelle elles sont faites : ainsi
si elles sont pour vne bonne fin, elles sont bonnes : si pour vne mauuaise, mauuaises.
Par exemple vous donnez l'aumosne par charité, la fin est bonne, & partant l'action
est aussi bonne : vous la donnez pour acquerir de la reputation ou pour attirer à mal
celuy ou celle à qui vous la donnez, la fin est mauuaise, aussi est l'action : ainsi la
mesme action prise materiellement peut estre bonne ou mauuaise, eu égard à la fin bonne ou
mauuaise, pour laquelle elle est faite : & cela est si veritable, que les choses
lesquelles d'elles mesmes sont bonnes, sont renduës mauuaises, quand elles sont faites pour
12
vne mauuaise fin, comme le ieusne, l'oraison, l'aumosne faictes par
vanité : au contraire les actions qui sont ou semblent mauuaises, faictes pour vne
bonne fin sont souuent bonnes, c'est chose mauuaise de conuerser auec vn heretique, vous
le faictes auec desir & esperance de le conuertir, cette fin la rend bonne ; &
c'est chose claire que les choses indifferentes, c'est à dire, que d'elles mesmes ne sont
ny bonnes ny mau uaises, sont toutefois bonnes ou mauuaises suiuant la fin pour laquelle
el-les sont faictes. Cette doctrine est commune entre les Theologiens, & tirée
de S. Thomas I. 2.
q.19. art.5.
in copore,
voicy ses paroles. Non solum enim
quod est indifferens, potest accipere rationem boni vel mali per accidens, sed etiam
id quod est bonum potest accipere rationem mali, vel illud quod est malum, rationem
boni, propter apprehensionem rationis. Qui est quasi de mot à mot à ce que i'ay dit : & en suite de cette doctrine
plusieurs excusent Moyse
lors qu'il tua l'Egyptien23, & les Sages femmes qui cacherent les
enfans des Iuifs auec mensonge24, à
raison de la droite intention que luy & elles auoient, croyans qu'ils le
pouuoient faire en bonne conscience.
Que si la bonté ou malice, l'honneur ou le
des-honneur, le merite ou le demerite de nos actions, procede de la fin pour laquelle nous
les faisons, ainsi la mort pour la patrie est honorable, d'autant qu'elle a vne bonne
fin : la mort sur le prez pour satisfaire à la rage d'vne passion & à vne pointille
d'honneur est blasmable, au iugement des bien censez, d'au tant qu'elle a mauuaise fin,
nous ne pouuons douter que la bonté ou la ma-lice d'vn mariage, son honneur ou son blasme
: son bon-heur ou mal-heur, ne depende de la fin pour laquelle il est fait.
Nous pouuons reduire les fins du mariage qui sont
bonnes licites & hon
Quatre bonnes fins du mariage. nestes à quatre : La premiere &
principale est la multiplication du genre humain, ou la generation : la seconde,
l'assistance mutuelle : la troisieme le remede à l'incontinence ou à la concupiscence : la
quatriéme est la grace sacramentale ou la signification du mariage du Verbe auec nostre
nature, ou de Iesus-Christ auec l'Eglise : ie parleray en particulier de chacune de
ces fins, apres que i'auray remarqué vn poinct & doctrine que chacun doit diligemment
remarquer, non seulement en entreprenant l'estat du mariage, mais en tout autre affaire
comme estant le fondement de toute la vie Chrestienne : il est traité amplement par
Hieronymus Platus de
nostre Compagnie, au
liure qu'il a fait du bien de l'estat religieux lib.1. c.3. ceux qui desireront le lire le
pourront faire, ie me contenteray d'en mettre icy vn petit Sommaire.
Tous les hommes sont nez pour estre seruiteurs de
Dieu, & afin que comme seruiteurs ils executent ses volontez en toutes choses, soient
grandes soient petites, & pour se conformer entierement à ce qu'il desire : ne
13
pensez pas que ce soit assez de vous garder d'offenser Dieu, &
qu'il vous soit permis de choisir vn estat selon vostre volonté, ou de vous comporter comme il vous plaira en l'estat que vous auriez choisy : c'est vn erreur ; &
c'est vne verité que nous sommes entierement à Dieu, & que nous ne deuons faire aucune
action pour petite qu'elle soit que pour luy complaire & qu'en toutes nos entreprises,
deuant toute chose, nous deuons sonder la volonté de Dieu, & rapporter tout à sa
gloire, il y a diuerses raisons de cette verité.
La premiere, tant plus vne chose est eminente sur vne
autre, tant
Que nous deuons tout rapporter à Dieu raisons diuerses.
plus elle doit auoir d'authorité & de commandement sur celle qui luy est
inferieure ; or Dieu a vne eminence infinie sur l'homme, donc il s'ensuit qu'il a vne
souueraine authorité & Seigneurie sur luy, & par consequent que l'homme se doit
soubmettre à Dieu en tout, & chercher la gloire & volonté de Dieu par tout.
La seconde, il nous a fait, donc nous luy appartenons
: voicy vn beau discours de S. Bernard là
dessus de quadruplici debito,
creator tuus est, tu creatura : tu seruus, ille dominus ille figulus, & tu
figmentum. Totum ergo quod es illi debes, à quo totum habes, il est ton Createur, & toy sa creature : tu es son seruiteur, luy ton
Seigneur, toy le pot de terre moullé de sa main. Donc tu dois tout à celuy duquel tu as
tout.
La troisiéme, nous sommes faits pour Dieu, donc la
raison demande que nous luy soyons subjects, & qu'en tout nous ne cherchions que sa
gloire & sa volonté : les choses moindres sont creées pour les plus grandes, les
plantes pour les animaux, les animaux pour les hommes, l'homme pour Dieu : Dieu n'a peu
auoir autre volonté ny fin en la creation de l'homme que sa gloire, donc l'homme se doit
rapporter là, & toutes ses actions pensées & intentions. Matth.22.
La 4. est le commandement qu'il nous en donne lors
qu'il veut que nous l'aimions de tout nostre cœur, & partant que nous le craignions,
le seruions, luy obeyssions, puis que la clef dorée de la crainte, du seruice,
& de l'obeyissance est l'amour.
La 5. est tirée de la I. aux Corint.6. où S. Paul dit, non estis vestri,
empti enim estis pretio magno, vous n'estes pas à vous, vous estes acheptez à grand pris: le pris auec lequel
Dieu nous a achepté est son fils, son fils a dõné son sang & sa vie pour nous, nemo igitur sibi viuat
sed ei, qui pro se mortuus est, que personne ne viue selon sa volonté, pour ses commoditez, à sa disposition, mais
suiuant la volonté de celuy qui est mort pour luy. Rom.14. & partant dit
S. Bernard :
Si totum me debeo pro
me facto, quid addam iam pro refecto, & refecto hoc modo? si ie me dois totalement à Dieu d'autant qu'il m'a fait, que luy dois-ie
donner pour ce qu'il m'a refait, & m'a refait en cette façon ?
14
La 6. est qu'il veut recompenser le seruice, que
iustement il demande de nous, d'vn pris & recompense eternelle, qui est la gloire, en
laquelle comme dit S. Augustin Dieu nous
possedera, & sera possedé de nous, & partant puis que nous le possederons à
iamais, la raison veut qu'il nous possede dés maintenant, & la possession que nous
esperons de luy, merite bien que nous nous donnions entierement à luy, & c'est la
condition sans laquelle iamais nous ne le possederons.
La 7. c'est la promesse & le serment solemnel que
nous auons fait au baptesme de quitter tout autre seruice, & de renoncer à tout
autre maistre pour suiure & seruir Dieu, ce qui a fait dire S. Paul ad Coloss. 3. Mortui estis
& vita vestra abscondita est cum Christo in Deo, & vous estes morts au monde, à vous mesmes, & à toutes autres choses,
pour viure en Dieu auec Iesus Christ.
De ces raisons nous pouuons & deuons tirer ceste
consequence, que nous ne sommes pas à nous, mais à Dieu, & que tout ce que nous
sommes, tout ce que nous pouuons, tout ce que nous auons, est à Dieu, se doit
rapporter à son seruice, & à sa gloire : qu'en tout, nous deuons dependre de sa
bonté, & dresser toutes nos pensées, intentions, desseins & actions à son
seruice, ainsi que ceux la font contre toute raison & iustice, qui veulent se
gouuerner selon leur volonté, disposer de leurs actions comme il leurs plait &
non pas selon les ordonnances de Dieu, qu'en cela ils sont pires que des seruiteurs
fugitifs qui se soustraient de la domination de leur maistre, auquel ils appartiennent,
partant dit S.
Bernard serm. 20 incant. dignus plane est
morte qui tibi Domine Iesu recusat viuere, & mortuus est : & qui tibi non
sapit, desipit, & qui curat esse nisi propter te, pro nihilo est, & nihil est
: propter temetipsum Deus fecit omnia, & qui vult esse sibi, & non tibi, nihil
esse incipit inter omnia. Celuy la est digne de mort, ô mon Seigneur Iesus-Christ, qui ne veut viure
pour vous, & est mort : qui n'est sage en vous, est fol : quiconque tasche d'estre
pour autre que pour vous n'est rien. Dieu a tout fait pour vous, quiconque veut estre à
soy & non à vous commence d'estre rien entre tout.
Si nous sommes obligez de rapporter tout ce que nous
sommes & tout ce que nous faisons à Dieu, comme à nostre derniere fin, & si nos
actions ne sont pas bonnes sinon entant qu'elles sont rapportées à Dieu comme à leur
fin generale, & en particulier aux fins ausquelles il les a destiné ; & mauuaises,
entant qu'elles s'esloignent des mesmes fins, c'est chose noLe bonheur du mariage depend de la fin.
toire que tout le bien & bon-heur du mariage depend de ce qu'il s'entreprenne
pour Dieu, & selon Dieu, & se rapporte aux fins pour les quelles il est institué,
& tout son mal-heur, procede de ce qu'il ne s'en-treprend pour Dieu, & pour les
fins qu'il luy a prescript, in Christo & in
15
Ecclesia,
conformement aux ordonnances de Dieu & de l'Eglise. Ie m'en vay monstrer qu'elles sont
les bonnes fins qui rendent le mariage heureux, & puis ie monstreray qu'elles sont
les mauuaises fins qu'aucuns s'y proposent, & desquelles procede leur mal-heur &
leur ruyne.
Filet cadre, rayé. De la premiere fin du mariage qui est la generation. CHAPITRE IV.
C'Est chose euidente que la premiere & principale fin du mariage est la
generation & multiplication du genre humain, quoy que S. Chrysost.
lib. de
virginitate25 tasche de monstrer
que la conionction de l'homme & de la femme, pour la production des enfans, est vn
effect du peché & n'eust esté en l'estat d'innocence, & semble que S. Iean Damascene
lib. 2. & 4. de Fide
Orthodoxa26 ayt esté du mesme aduis,
disant que Dieu eust pourueu à la multiplication humaine par quelque autre voye, cognuë
à la diuine prouidence & à nous incognuë.
L'opinion contraire est toute commune & semble
bien fondée, puis que
La principale fin du mariage est la generation.
l'homme & la femme ont esté creez auant le peché : qu'ils ont esté de sexe
different auant le peché, & que ceste diuersité de sexe n'estoit que pour la
generation, voire que le mariage a esté institué auant le peché. Il est bien vray qu'en
l'estat d'innocence ne se fust trouué cét appetit brutal & desordonné, qui s'y
retrouue maintenant, qui est vn effect du peché : ne
La generation eust esté quand biẽ l'homme n'eust
peché. se fust trouué aucun mouuement en nos membres, sinon par ordonnance de la
raison, & par consequent ny eust eu ny honte en cette action, ny vergongne aucune à
en parler : la nudité n'eust point fait rougir, puis que tout cela prouient de la
rebellion de la chair, contre l'esprit, en punition de la rebellion de l'esprit contre
Dieu, laquelle rebellion nous fait rougir, & cette peine & punition du peché nous
cause la honte : toutefois l'action eust esté quoy que sans desordre, sans plaisir
dereglé, sans brutalité comme elle est maintenant.
Apres la creation de l'homme Dieu dit non est bonum hominem esse
solum,
Diuerses raions pourquoy il a fallu que la generation
fust. il n'est pas bon que l'homme soit seul, comme voulant dire l'homme est vn
animal sociable, & partant ne doit estre seul : nous auons creé l'homme pour estre
chef de tous les hommes, & la source de tous les autres, & pour multiplier
l'espece par son entremise : cette muliplication ne se peut faire sans la generation : la
generation ne peut estre sans compagne,
16
ainsi faut luy faire vne compagne. C'est vne perfection des choses qui
ont vie d'engendrer son semblable, or puis que les œuures de Dieu sont parfai tes,
& qu'entre toutes les choses de ce monde, la plus parfaicte estoit l'hom- me, il
n'eust esté parfaict s'il n'eust eu la faculté d'engendrer son sembla-ble : cette faculté
eust esté en vain, s'il ne l'eust peu mettre en execution, cela ne se pouuoit faire sans
la femme, donc Dieu crea la femme à cét effect.
Ce monde estant creé pour l'homme chef des œuures
de Dieu, qui est
Diuers eloges de l'homme. prince de toutes les creatures terrestres ;
lieutenant de Dieu en terre, petit monde, totius naturæ finis, fin de toute la
nature dit Aristote: μἑσoν
ἀπαντων, mensura
omnium, la mesure de tout le reste dit Pythagore: magnum mundi
miraculum, le grand miracle du monde, dit Trismegiste :
Exemplar totius
vniuersi, dit Theophraste, l'idée de tout le monde. Totius naturæ
prodigium, le prodige de toute la nature, dit Nemesius. Horison
mundi, la ligne orizontale du monde, dit S. Denys
Areopagite, decor &
ornatus mundi, la beauté & ornement du monde, dit S. Anastase.
Omnis
creatura, l'abregé de toutes les creatures, dit S. Gregoire. Totius creaturæ
dux & princeps, le capitaine & le prince de toutes les creatures, dit Philon. Enfin l'image
de Dieu, imago
Dei. L'homme manquant le monde demeuroit sans beauté sans ornement, sans
capitaine, sans prince, sans chef : or l'homme ne pouuoit subsister sans generation, la
generation ne pouuoit estre sans compagne, donc c'est à bon droit que Dieu dit, il n'est
pas bon que l'homme soit seul.
La ruine des anges deuoit estre reparée par la
multiplication des hommes, cette multiplication ne se pouuoit faire sans la femme, ansi il
n'est pas bon pour les anges que l'homme soit seul.
Le Verbe eternel se deuoit faire homme, deuoit
venir de la premiere souche de la nature humaine, sçauoir Adam, deuoit estre le premier
né de toutes les creatures, le premier des predestinez, & ainsi il n'estoit pas bõ,
que l'homme fut seul, autrement le Verbe ne pouuoit prendre chair humaine.
Le dessein de Dieu estoit de prendre pour ses
courtisans plusieurs des descendans d'Adam, ce dessein estoit en
vain, sans la multiplication, la multiplication ne pouuoit estre sans la generation,
ainsi pour accomplir le conseil & dessein Diuin, il n'estoit pas bon que l'homme
demeurast seul.
Les heretiques de nostre temps qui n'ont autre
estude que leur liberté & le contentement de la chair ; pensent auoir cause gagnée
produisans ces paroles contre les religieux, pour condamner les vœux & donner
licence aux nonnains, aux prestres, & autres qui font profession de cœlibat de se
marier. S'il n'est pas bon, disent-ils, que l'homme soit seul, c'est à dire, sans femme,
les vœux de chasteté sont donc mauuais, puis qu'ils
17
contrarient à la compagnie que Dieu a trouuée bonne.
Voilà beaucoup de mauuais prestres & religieux,
bien obligez à ces pre
Que les vœux ne sont contraires à l'ordonance de Dieu
touchant la multiplication. tendus reformateurs, qui leurs donnent
dispense de leurs vœux à si bon prix; mais cette dispense est elle canonique ?
examinons-la. Il est vray que Dieu a dit qu'il n'estoit pas bon que l'homme fust seul, ouy
ie l'accorde, mesme auec l'interpretation qu'ils pretendent, seul, sans femme, sans
mariage : il est vray que Dieu a institué le mariage : mais aussi est il vray que Dieu a
dit par la bouche de S. Paul, son Apostre, bonum est homini
mulierem non tangere: il est bon que l'homme ne touche point de femme, ne se marie point. I. Corint. 7. &
au mesme lieu, Qui matrimonio iungit
virginem suam benefacit, & qui non iungit melius facit. Quiconque marie sa fille fait bien, qui ne la marie pas, fait encor mieux : & mulier cui vult nubat
tantum in Domino, beatior autem erit si sic permanserit, secundum meum consilium, puto
autem quod & ego spiritum Dei habeam. La femme se marie à qui elle voudra suiuant les loix diuines ; mais elle sera plus
heureuse, si elle demeure sans estre mariée, & c'est mon conseil, & ie croy que ie
parle selon l'esprit de Dieu. Voire Iesus-Christ mesme n'a-t'il pas dit Matth. 10. Sunt eunuchi qui
seipsos castrauerunt propter regnum cœlorum. Il y en a aucuns qui se sont priué du mariage pour le Royaume des
cieux.
S. Cyprian
lib. de
habitu virginum accorde ces passages, qui d'abbord semblent
contraires par ces paroles, Prima Dei sententia
crescere & generare præce pit, secunda continentiam suasit, cum adhuc rudis
mundus & inanis est, copia fœcun-ditatis generante propagamur & crescimus ad
humani generis augmentum : cum iam refertus est orbis, & mundus impletus ; qui
capere continentiam possunt, spadonum more viuentes castrantur ad
regnum. Par la premiere sentence Dieu a commandé de croistre & d'engendrer, par la
seconde il a conseillé la continence, lors que le monde estoit encor rude & vuide, il
deuoit se multiplier par la fecondité & generation, maintenant que le monde est
peuplé, ceux à qui Dieu fait la grace d'estre continens, s'abstiennent de mariage pour le
Royaume des
cieux : partant que les heretiques & semblables estallons de haras, escoutent
ce que leurs dit nostre Seigneur, Matth. 22. Erratis nescientes
scripturas neque virtutem Dei, vous vous trompez, vous n'entendez pas l'Escriture, vous ne connoissez pas la
vertu de Dieu, vous ne sçauez pas le prix de la continence, vertu diuine que Iesus-Christ
a enseigné au monde.
Le mariage a esté institué de Dieu en l'estat
d'innocence ie l'accorde,
Quel eust esté le mariage en estat d'innocence. mais il
eust esté autre qu'il n'est maintenant, car lors on n'eust engendré que des efleus &
des predestinez : il ne se fust point trouué de desordre en la sensualité : il eust esté
sans corruption, l'esprit n'eust aucunement empesché du seruice de Dieu par son vsage :
Depuis le peché, le mariage est subject à tant d'incommoditez, offusque tellement
l'esprit, empesche si fort l'excercice des choses meilleures : rauale si bas l'ame, la
destourne tant de la connoissance
18
de Dieu, qu'on a iuste occasion de dire, Bonum est mulierem non tangere
: il est bon de n'auoir point de femme : Beatior erit si sic
permanserit, vaut mieux estre seul que d'estre marié, car estant seul on a
plus de moyen de seruir Dieu, & de procurer son salut plus efficacement & plus en
repos.
Donc en l'estat d'innocence auquel ny auoit point
de reuolte au corps, point de desordre en la chair, point de mouuement qui ne fust
commandé & composé par la raison : estat auquel le monde n'estoit encor peuplé,
non est bonum hominum
esse solum il ne falloit pas que l'homme fust seul, ainsi faciamus ei
adiutorium, faut luy faire vn aide.
S. Aug.
lib. 9. de Genesi ad
literam, recherchant quel aide l'homme pouuoit
Commẽt la femme est l'aide de l'hõme principalement
pour la generation.
tirer de la femme, dit, que cet aide estoit purement pour la generation, car en
toutes autres choses l'homme pouuoit receuoir plus d'assistance d'vn autre homme que d'vne
femme. Escoutons le parler. Si quæratur ad
quam rem fieri oportuerit hoc adiutorium, nihil aliud probabiliter occurrit, quam
propter filios procreandos : sicut adiutorium semini terra est, vt virgultum ex
vtroque nascatur. Si vous me demandez pourquoy cet aide a deu estre fait, ie ne trouue autre chose,
sinon pour la generation : tout ainsi que la terre aide la semence afin que de l'vn &
de l'autre naisse la plante. S. Ambroise
lib. de paradiso c. 10. Ideo quia ex viro solo
non poterat humani esse generis propagatio, pronuntiauit Dominus non esse bonum solum
esse hominem, d'autant que la multiplication des hommes ne se pouuoit faire par l'homme seul,
Dieu a dit, il n'est pas bon de laisser l'homme seul ; & le mesme plus bas, adiutorium, ad
generationem consti tutionis humanæ intelligimus, & vere bonum adiutorium, maior
quippe in causa ge-nerationis operatio mulieris reperitur, sicut istius terræ quæ
semina primo accepta cohibendo, paulatim fœtu suo, adolescere facit. & producit in
segetem. Nous deuons entendre que c'est vn aide pour la generation, ouy vn fort bon aide,
car la femme opere d'auantage en la generation, tout ainsi que la terre, laquelle
receuant la semence, en la retenant la fait croistre petit à petit, & enfin la fait
meurir.
Rupert expliquant ce
passage, non est
bonum, dit il, non
est vtile, non conducit ad propositum nostrum esse hominem solum, proposuimus enim
præscitos & prædestinatos de primo homine propagare sanctos, imagini ac
similitudini nostræ conformes futuros ergo vt propositum istud impleatur, faciamus
ei adiutorium simile sibi, adiutorium inquam ad multiplicandam prædestinatum progeniem
sanctorum. Il n'est pas vtile ny expedient à nostre dessein, que l'homme soit seul : nostre
dessein est de tirer les predestinez du premier homme, qui soient conformes à nostre
image & semblance, donc pour accomplir nostre dessein, faisons luy vn aide qui luy
soit semblable, aide pour multiplier les predestinez & les Saincts.
19
La mesme verité est confirmée par ces autres
paroles que Dieu a dit à Adam
La benediction de Dieu dõnée à Adã pour la
multiplication efficace.
& à Eue, apres
les auoir conioinct crescite & multiplicamini & replete terram, croissez &
creſcite & multiplicamini & replete terramremplissez la terre : auquel effect il les benit non de paroles creuses, ou seulement
accompagnées de fauorables souhaits, comme faisoient les Parens de Rebecca,
disans crescas in mille
millia, croissez de mil liers en milliers, mais de paroles efficaces,
leurs donnant en vertu de ces pa-roles la fecondité comme il auoit donné aux bestes, pour
la multiplication de leur espece.
Les Rabbins disent que Dieu s'est reserué l'vsage
& la disposition de quatre clefs, de nature ; l'vne de la pluye, pour la faire
tomber des nuées quand bon luy semble, Deut. 28.
Aperiet Dominus
thesaurum suum optimum cœlum vt tribuat pluuiam terræ tue in tempore
suo. Il ouurira le ciel qui est son thresor pour donner la pluye à la terre en son
temps. La seconde est la clef de la ge
Quatre clefs de nature que Dieu s'est reseruée.
neration, Gen.
30. Num pro Deo ego sum
qui te priuauit fructu ventris tui. Quoy disoit
Iacob à Rachel,
pour qui me prenez vous? croyez vous que ie sois Dieu, c'est de luy que depend la
fecondité, c'est luy qui vous a priué du fruict de votsre ventre. La troisieme clef est la
clef du garde de manger, auquel preside la prouidence diuine, & qui donne à chacun
sa pitance. Aperis tu
manum tuam & imples omne animal benedictione. Vous ouurez vostre main,
& vous remplissez tous les animaux de benediction. La quatriesme est la clef de la vie
& de la mort, auec laquelle il ouurira les sepulchres, & commandera aux morts
d'en sortir, aperiam tumulos
vestros, Ezechiel 87. I'ou
uiriray vos sepulchres. Dieu auec la seconde clef, par le moyen
de sa be-nediction ouurit la fecondité aux premiers hommes pour la multiplication de
l'espece.
Les heretiques abusent de ce passage comme de
l'autre, non est bonum
hominem esse solem, & veuillent inferer de ces paroles,
crescite & multiplicamini, que tous, hommes & femmes, prestres, moines, religieuses, &
deuotes sont obligez de se marier : & que ces paroles sont vn commandement obligatoire. Voyons auec quelle verité, & examinons ce que les Docteurs Catholiques en
disent.
Posons le cas que ces paroles soient commandement : s'ensuit il
pourtant que tous les hommes y soient obligez ? & quand ils y seroient
obligez
Si les paroles de Dieu croissez & mul-tipliez sõt commandement.
pour vn temps, est-ce à dire que cette obligation durera tousiours? Nous
auons desia monstré par les paroles de S. Cyprian que ce
pouuoit estre vn commandement, lors que le monde estoit rude & grossier, &
n'estoit multiplié, mais que depuis il n'estoit plus commandement, mais la
continence estoit vn conseil, & qu'elle estoit louable, & le maistre des sentences
confirme l'aduis de S. Cyprian, lib. 4.
dist. 26.
S. Thomas dit que ce
commandement n'obligeoit tous les hommes en
20
particulier, mais la multitude des hommes, & partãt n'estoit
necessaire qu'il fut mis en execution de tous, mais suffisoit qu'aucuns le pratiquassent,
pour la conseruation & la multiplication de l'espece : & 2.2. qu. 152. art. 2. il
dit qu'il y a deux sortes de commandemens, les vns doiuent estre mis en ex
Que tous les hommes ne sont obligez à se marier.
ecution de tous : les autres d'aucuns seulement, & cela suffit. Le commandement que Dieu donna à l'homme de manger de omni ligno paradisi, des
fruicts du paradis, obligeoit tous les hommes en particulier, puis que personne ne peut
viure sans manger, & que chacun est obligé de conseruer sa vie ; mais le commandemẽt
de se marier, n'obligeoit pas tous en particulier, mais obligeoit seulement à la
conseruation & multiplication de l'espece, ce qui se pouuoit faire suffisamment,
aucuns se mariant sans que chaque parti culier le fist : de plus la perfection de la
nature humaine demandoit que com-me aucuns se marioient & vaquoient aux affaires
temporelles, aussi d'autres ne se mariassent pour s'employer auec plus d'attention &
de perfection à la contemplation des choses celestes.
Scotus in 4. Sent.
dist. 26. dit que le commandement de se marier estoit
per modum præcepti
affirmatiui, comme vn precepte affirmatif, qui oblige semper, sed non
ad semper, tousiours, mais non pour tousiours, ains en temps de necessité, & partant
obligeoit au commencement du monde, à cause de la necessité de la multiplication, &
obligeroit encor si le monde venoit à quelque notable ruine, ou par guerre, ou par peste,
ou par famine, ou autrement.
Aucuns pensent que c'estoit vn commandement qui a
duré iusque à la Loy Euangelique, par laquelle il a esté abrogé lors que nostre
Seigneur a desployé l'estendart de la Continence & Virginité, & y a inuité le
monde par ces paroles, qui
potesti capere capiat, ceux qui la pourront suiure qu'ils la suiuent.
Quelqu'vns comme remarque S. August.
14. de ciuitate Dei27 c. 21. ont expliqué ces paroles
crescite & multiplicamini,
croissez & multipliez non de la fecondité charnelle, mais de la spirituelle & de
l'ame, il monstre toutefois qu'elles se doiuent entendre de la fecondité de la chair, pour
laquelle Dieu a creé l'homme & la femme, auec diuersité de sexe, & à cét effect
leurs a donné sa benediction.
Voila diuerses interpretations & intelligences
de ces paroles, nous pou
Les paroles de croistre & multiplier ne sont pas
commandement. uons toutefois dire qu'en ces paroles ny a aucun
commandement, mais seulement que Dieu par icelles, a voulu monstrer qu'il auoit creé
l'homme & la femme auec diuersité de sexe pour la multiplication du genre humain,
& à cét effect leurs auoit donné sa benedition & la fecondité, crescite & multiplicamini. Que si ces paroles croissez & multipliez, sont dictes auec
quelque authorité & commandement, ce n'est pas que cette authorité & com
21
mandement oblige chaque homme en particulier de les mettre en
practique, mais cét pour monstrer que ces paroles deuoient estre efficaces en vertu
de la benediction, de laquelle il les accompagnoit. Dieu auoit dit les mesmes paroles
auparauant aux bestes, & toutefois personne ne peut raisonnablement inferer qu'il
leurs eust donné quelque commandement par icelles, puis que les bestes sont incapables de
commandement ; mais par ces paroles il denote la benediction qu'il donne pour rendre
ses paroles efficaces ; & tout ainsi que lors que Dieu dit replete terram & subiicite eam, &
dominamini piscibus maris & volucribus cœli, & vniuersis animantibus, quæ
mouentur super terram, remplissez la terre, soubmettezlà, &
seigneuriez sur les poissons de la mer, sur les oyseaux du ciel, & sur tous les
animaux qui se meuuent sur la terre. Dieu n'a pas commandé à l'homme de soubmettre la
terre, de Seigneurier sur les bestes, mais seulement luy a donné authorité pour ce faire,
& pour s'en seruir : de mesme lors qu'il a dit crescite & multiplicamini,
croissez & multipliez, il a don né le pouuoir de se marier & la benediction &
la fecondité, & non le com-mandement.
Quoy ! si cest vn commandement, pourquoy S. Iean Baptiste
? pourquoy Iesus Christ ne se sont-ils pas marié ? Pourquoy Iesus Christ exhorte-il à
la continence ? Pourquoy S. Paul dit il qu'il est
bon de ne point toucher fem me ? pourquoy asseure-il que celles qui ne se seront mariées
seront plus heu-reuses ? auront plus grande gloire ? au contraire, elles deuroient estre
plus punissables, si c'estoit commandement, d'autant qu'elles ne l'auroient accomply. Disons donc qu'il ny a point de commandement, au moins en la loy Euangelique, mais
que nos heretiques voudroient volontiers prendre subiect de ces paroles, d'authoriser
leur incontinence, & d'obliger toutes sortes de personnes à se marier contre conseil
expres de Iesus Christ pour auoir quelque couuerture de leur impudicité.
Quoy qu'il en soit c'est chose asseurée que la
premiere & principale fin du mariage est la generation & multiplication de
l'espece, & telle estoit la fin qu'auoit Tobie en son mariage, cõme il
proteste. Tu scis Domine quod
non luxuriæ causa accipio sororem meam coniugem, sed sola posteritatis dilectione, in
qua benedicatur nomen tuum in secula seculorum. Seigneur vous m'estes tesmoing que ie ne prens Sara pour femme, pour
satisfaire à ma sensualité ; mais seulement par desir de lignée, par laquelle vostre nom
soit beny à iamais.
Tobie 8. Il auoit appris
cette saincte & salutaire leçon de l'AngeRaphael,
paranymphe de son mariage, Accipies virginem cum
timore Dei, amore si liorum magis quam libidine ductus, vt in semine Abrahæ
benedictionem in filiis con-sequaris. Tu prendras cette pucelle en la crainte de Dieu, plustost par desir d'auoir enfans
que pour satisfaire à ta concupiscence, afin que tu reçoiues
22
benediction en la semence d'Abraham par tes enfans.
Ceux qui se marient doiuent donc se proposer ceste fin, & non seulement en
l'institution de leur mariage, mais aussi en l'vsage d'iceluy, comme vne fin pour laquelle
le mariage a esté estably de Dieu & l'homme & la femme crées auec diuersité
de sexe.
Filet cadre, rayé. De la seconde fin du mariage qui est l'assistance mutuelle. CHAPITRE V.
LA bonté de Dieu enuers l'homme ne se contentant point de l'auoir crée à son image
& semblance ; de luy auoir donné le domaine & Sei gneurie sur toutes les
creatures ; a encor eu soin de luy donner de l'assistan- ce par la production de sa
semblable, auec laquelle il peust contracter ami-tié, conuerser familierement &
doucement auec elle, se peussent consoler & aider mutuellement, & exercer l'vn
enuers l'autre tout deuoir de charité & d'amitié.
C'est icy la seconde fin du mariage, sçauoir l'aide
& l'assistance mutuelle, exprimée en ces paroles, adiutorium simile sibi. Vn aide qui
luy soit semblable. Ie sçay bien que l'aide principal que l'homme pouuoit pretendre de la
femme, estoit pour le regard de la generation & nourriture des enfans, ce que
l'homme ne pouuoit faire seul, comme i'ay dit au chapitre precedent : il ne s'ensuit pas
toutefois qu'elle ne peust assister & aider l'homme en beau coup d'autres choses,
& principalement en l'administration & soin de sa fa-
Diuerses habitudes de l'hõme & de la femme.
mille. Car comme Dieu a fait l'homme & la femme auec diuersité de sexe, aussi
leurs a il donné diuerses habitudes & inclinatiõs, conformement à leur sexe, à l'homme
la prudence & la force pour faire les affaires exterieures & plus difficiles : à
la femme la vigilance, pour auoir soin des affaires domestiques : à l'homme vne
authorité pour maintenir les enfans en leur deuoir : à la femme vne tendresse &
douceur pour les nourrir & esleuer : à l'homme l'industrie pour amasser, à la femme
la diligence pour conseruer & sagement distribuer. Cecy paroistra mieux par
l'interpretation de ces paroles, Faciamus ei adiutorium simile sibi,
Faisons luy vn aide qui luy soit semblable.
La version
Chaldaique28 au
lieu d'adiutorium simile
sibi, tourne sustentaculũ quod sit penes eum,
comme s'il vouloit dire, mettons aupres de luy quelqu'vn qui le soulage à porter son
fardeau, & qui luy preste la main au besoin : & ainsi il crea la femme pour
assister l'homme en sa necessité. Le Sage dit
Eccl.
23
4. Melius est duos esse
simul quam vnum : habent enim emolumentum societatis suæ : si vnus ceciderit ab altero
fulcietur : Væ soli quia cum ceciderit non habet sublevan tem se, & si
dormierint duo fovebuntur mutuo : vnus quomodo calefiet ? & si quis-piam
præualuerit, contra vnum duo resistent ei : vaut mieux estre deux, que d'estre seul : car deux ont de l'aduantage de leur
compagnie : si l'vn tombe il sera soustenu de l'autre : malheur à celuy qui est seul, car
lors qu'il sera tombé il n'aura personne pour l'aider à se releuer : si deux dorment
ensemble ils s'eschauferont l'vn l'autre, comment est-ce que celuy qui est seul
pourra estre chaud ? si vn troisieme attaque deux qui sont ensemble, les deux se defendront contre luy. Ne voila pas la condition des mariez depeinte par le Sage ? &
l'assistance qu'ils se doiuent, representée auec ses circonstances.
Il en prit bien à Nabal qui estoit vn pauure
sot & estourdy, sans courtoi
Abigail soulage
Nabal
sie ny recognoissance, homme auare & grossier, d'auoir rencontré vn bon aide,
ie dis vne femme sage & prudente, telle qu'estoit Abigail qui luy presta
la main au besoin : autrement il estoit perdu : Dauid estoit armé de cholere,
& d'vne iuste vangeance contre luy, pour son ingratitude, il auoit iuré son grand
iuron de la chastier, mais à toute outrance, il estoit assisté de gens plein de
ressentiment & de resolution, il ne pouuoit eschapper, mais Abigail en ayant le
vent, sçeut par sa prudence & bonne grace, & par ses liberalitez & bien
dire, si bien appaiser Dauid, qu'il pardonna à ce sot pour l'amour d'elle. Ceste fẽme ne fut elle pas
sustent aculum penes
eum, vn soustien, vn soulagement, qui l'empescha de tomber en vne ruine
totale, voire à la mort ? telle doit estre la femme sage, plustost qu'vne pierre
d'achopement qui fasse tresbucher son mary : le mary doit porter les charges de la
famille, mais la femme se doit souuenir qu'elle est coniux, cest à dire souz le mesme
ioug, & partant qu'elle doit en porter sa part & soulager son mary.
La parole
Chaldaique29
Semach qui signifie adiutorium, sustentaculum,
aide,
La fẽme est le support des hommes.
soustien, signifie aussi fulcrum, vn estançon,
adminiculum vn
appuy, vn support : & Chochible
signifie prope ipsum,
penesipsum, iuxta ipsum, proche de luy, à son costé, à sa main, qui est à
dire que la femme doit estre comme à la main de sõ mary, pour l'aider, le consoler,
l'assister, le soulager en ses trauaux : pour l'aduertir doucement & prudemment. Telle
estoit la fidelle Michol, lors que si fidelement elle assista Dauid son mary, contre les
poursuites de Saül
son pere & luy sauua la vie : telle la sage Abigail qui prenoit si biẽ
son apoint pour faire cognoistre à son mary sa sottise, non auec empire authorité
& rigueur, comme font plusieurs, mais auec douceur & mansuetude, suiuant ce
que dit Dauid,
superuenit mansuetudo &
corripiemur, estant aduerty auec mansuetude on se corrige. Elle ne
criailla pas, ne tintamarra pas, lors qu'il estoit yure, ains le flatta : mais quand il
eut cuit son vin, elle l'aduertit doucement, elle sçauoit trop mieux que tout ainsi
qu'il n'est salutaire d'abbreuuer
24
le cheual, lors qu'il est eschauffé ; de mesme qu'il ne faut aduertir
le mary lors qu'il est en cholere ou yure. Le Sage a fort bien dit,
Eccl. 36. Si est lingua
curationis, est & mitigationis & misericordie : non est vir illius secundum filis hominum. Si vne femme a la grace de remedier aux vices de son mary, de le consoler, le
soulager, l'appaiser : si elle assiste son mary en ses maladies, incommoditez, auec
douceur & misericorde en portant vne partie, cét homme n'est pas de la condition des
autres hommes, il est d'vne categorie plus releuée que le reste, il est le plus heureux
homme du monde.
O quel soulagement à vn mary, qui a vne telle
femme! mulieris bonæ
beatus vir, heureux l'homme qui a trouué vne bonne femme ; vne femme sage
est la couronne, l'honneur, le soulagement, la consolation, l'ornement d'vn mary,
voire souuent la cause de son salut, & corporel & spirituel, c'est Sainct Paul qui le
dit Sanctificatus est vir
infidelis per mulierem fidelem, Corinth.
7. l'homme infidele est sanctifié, est sauué, par la femme fidele, ne voila pas ce
que disoit tantost Le
Sage ? Emolumentum
Societatis, vn grand aduantage
L'hõme doit escouter aucunesfois sa femme.
d'vne bonne compagnie.
La saincteté, prudence, sagesse, & autres
vertus du Patriarche Abraham, sont assez cognuës, cependant Dieu veut qu'il soit aidé par sa femme en
la conduicte de sa famille, ne luy dit il pas, Genes. 21.
audi vocem
eius : escoutez, faictes ce qu'elle vous dira, c'estoit touchant Ismael, & l'education
d'Isaac. Si Pilate eut escouté la parole
de sa femme, & eut fait estat de ses aduis, il ne se fut ietté dans l'abysme de
mal-heur auquel il se precipita.
Au lieu de simile sibi les septante tournent secundum ipsum,
selon luy, c'est à dire de mesme nature auec luy, & non seulement de mesme
nature, mais principalement de mesme volonté, de mesme intention, conspirans par
ensemble aux mesmes desseins par vn accord & bonne intelligence, par vne
condescendance mutuelle, Vir & mulier bene
sibi consentientes, Eccli.
25. S'eschauffans l'vn l'autre au seruice de Dieu & à l'acquisition de la vertu,
suiuant ce que dit Le
Sage, Si dormierint duo
fovebuntur mutuo, deux qui couchent ensemble s'eschaufferont l'vn l'autre, de peur que ce grand
mal heur ne leurs arriue, que de deux qui se trouueront en mesme lict, l'vn soit
esleué à la gloire, l'autre reietté à l'opprobre & confusion.
La version Hebraique au lieu de simile sibi a
contra
ipsum, contre luy : ce qu'- aucuns Hebreux expliquent qui luy soit
contraire, puis que la femme sou uent contrarie à son mary, le tourmente & ne luy
donne point de repos, cet-te interpretation repugne à l'intention de Dieu, lequel en la
creation de la femme a cherché le soulagement de l'homme, non son affliction, sa
consolation, non sa desolation : son assistance, non sa ruine. Que si plusieurs sont
des fleaux à leurs marys, les contrarient, les inquietent, c'est vn effect du peché
& de leur mauuaise volonté, non suiuant l'intention de Dieu, cela n'est
25
pas commun à toutes, celles qui sont Sages n'ont garde de le faire.
Tostatus explique
contra
ipsum, de diuers Sexe : d'autres contra ipsum, c'est à dire,
coram
ipso, deuant luy, comme au Psalme 50.
Peccatum meum
contra me est semper, mon peché est tousiours deuant moy, en
S. Matthieu 21.
Ite in castellum quod contra vos est,
Allez au chasteau qui est deuant vous. Donc coram ipso deuant luy pour monstrer
que la femme doit tousiours estre à la main de son mary, comme en sa presence, & se
comporter par tout comme si par tout il la voyoit.
Helas que les intentions de Dieu sont maintenant
peruerties, par les homEn quoy l'homme semblable à Dieu.
mes ! les femmes ne sont pas à plusieurs adiutorium simile sibi, vn aide, vn
support semblable à l'homme, car plusieurs marys ne les traictent pas comme leurs
semblabes, mais comme des esclaues, comme des seruantes, voire comme des bestes. Si
l'homme est fait à la semblance de Dieu entant qu'il a vn estre intellectuel, & par
consequent six beaux traits de ressemblance. 1. l'estre spirituel & indiuisible,
2. immortel, 3. est pourueu d'entendemẽt, de volonté, de memoire, 4. le franc arbitre presque
tout puissant qui peut mesme, s'il veut, resister à Dieu selon la voye ordinaire establie
de Dieu mesme, 5. est ca
La femme faite à la ressemblance de Dieu cõme l'homme. pable de vertu & de sapience, & de grace, voire de la gloire & de
la iouïssan ce de Dieu, 6. qu'il surpasse le reste des animaux & creatures en
dignité, no-blesse, authorité & maiesté royale. La femme est simile sibi, non seulement
sẽblable à l'homme, mais aussi semblable à Dieu faite & formée à son image
& semblance cõme l'homme ; car comme dit S. Basile
ho. 10. in Gen.
Habet & mulier nihilominus quam vir, quod ad imaginem Dei est facta, honor utrique nihilo
dispar, æquales virtutes: utriq. in agone decertanti propositum par prœmiū,
consimilis peccanti decreta condemnatio. La femme n'est pas moins faite à la semblance de Dieu
que l'homme, l'vn merite autant d'honneur que l'autre, les vertus sont égale en l'vn & en l'autre : le mesme prix est proposé à tous deux, s'ils combattent
valeureusement : que s'ils font mal, la mesme punition leurs est gardée.
S. Ambroise
lib. de parad. c.10. de ipsius Ade costa
facta est mulier vt sciremus La fẽme pour quoy faite de la coste de l'homme
vnam in viro muliere esse naturam, vnum fontem generis
humani. La femme a esté faite de la coste d'Adam, afin que nous sçeussions
que c'est la mesme nature en l'homme & en la femme, qu'ils sont vne mesme fontaine du
genre humain. Elle a esté tirée du costé d'Adam dit S. Augustin, pour
monstrer l'amour qu'ils se doiuent porter : non du limon de la terre comme l'homme,
dit Rupert, pour
denoter l'indissolubilité de l'amour coniugale, S. Thomas 1. part.
q.92, art.3. elle n'a pas esté faite de la teste de l'homme, dautant qu'elle ne luy deuoit
pas commander : non des pieds, dautant qu'elle ne deuoit pas estre sa seruante ny
mespriser de luy : mais de sõ costé, d'autant que l'homme la deuoit tenir comme sa
semblable, comme sa compagne, simile sibi : aucuns pẽsent
que cette coste fut tirée du costé gauche, qui est le costé du cœur
26
pour monstrer la sincerité de l'amour qui doit estre entre le mary &
la femme & qu'il doit estre tout cordial.
Mais mes dames remarquez cette parole adiutorium, aide :
non ruine, non
Plusieurs femmes ne sont aide à leurs marys.
empeschement, non occasion de scandal & de damnation. Quel aide eut
Adam de sa femme, sinon
qu'elle fut cause de sa ruine & couppa la gorge à toute sa posterité ? quel aide le
pauure Iob en ses malheurs
de la sienne? elle l'incite à blasphemer, & à se desesperer, elle se mocque de luy au
lieu de l'exhorter à patience, & de le consoler.
Ce fut bien icy la plus cuisante de toutes ses
afflictions que Dieu reserua comme la derniere, pour l'espreuue de son inuincible patience
apres la perte de ses biens, de ses enfans, l'abandonnement de ses amis, les maladies & pourritures de son pauure corps : il falloit vne femme esceruelée, qui au lieu
de le consoler & aider se mocquast de luy, le teint en qualité d'vn badin & homme
sans courage, & l'incitast à se bander contre Dieu mesme. Ô qu'elle n'a que trop de
semblables qui sont souuent la cause de la ruine & damnation de leurs marys, & par
leurs meschantes langues les incitent & conduisent au desespoir.
Raulin, de
matrimonio serm. 2. Cest vn grand tourment qu'vne
mauuaise femme. Histoire plaisante à ce propos.
Vn bon autheur raconte qu'vn certain ieune homme
estant en aage d'estre marié pria son pere de luy donner deux femmes, & comme il luy
faisoit tres-grande instance, le pere le pria que pour la premiere année il se contentast d'vne, que la seconde année il luy en donneroit encore vne : la premiere année
il rencontra vne Proserpine qui le faisoit dépassionner : l'année estant passée, le Pere luy dit,
qu'il vouloit s'acquitter de sa promesse & luy donner encore vne femme, helas dit-il,
ie vous rends vostre parole, si ie pouuois aussi bien quitter ma femme, ie le ferois
volontiers : & si vne seule me fait mourrir cent fois, sans pouuoir mourir, me causant
tant d'ennuis, comment pourrois-ie viure auec deux. Il est vray que cest vn grand
support à un mary qu'vne bonne & sage femme, mais aussi cest vne charge
insupportable qu'vne meschante femme.
Le mesme autheur dit que comme on auoit apprehendé
vn meschant
Autre histoire au mesme propos.
homme, meurtrier, magicien, larron, voleur, & que les bourgeois de la ville
se plaignoient aupres du Iuge, des torts qu'ils auoient receu de luy : le Iuge leurs
demanda quel estoit leur aduis, de quel genre de mort on le deuoit punir : l'vn disoit
qu'il falloit le brusler : d'autres qu'il falloit l'escorcher tout vif : chacun en parloit
suiuant ses ressentimẽts, mais vn certain qui auoit rencontré vne fort mauuaise femme,
dit, pour Dieu donnez luy ma femme, ie vous asseure que ce sera le plus grand supplice
qu'on luy sçauroit donner. Il est tout asseuré qu'vn des plus grands tourmens qu'vn
honneste homme puisse auoir au monde, est d'auoir rencontré vne mauuaise femme, au
contraire vne des plus grandes consolations est vne bonne femme, Mulieris
27
bonæ beatus
vir. Comme on demandoit à Protagoras pourquoy il
auoit donné sa fille en mariage à son ennemy, parce dit il que ie n'auois rien de
plus mauuais, & que ie ne le pouuois trauailler dauantage qu'en luy donnant vne
mauuaise femme.
Que les femmes se souuiennent qu'elles sont
simile,
semblables à l'homme
La foiblesse des femmes ne les dispense pas d'estre vertueuses. ouy à la semblance de Dieu, & si elles sont plus foibles de corps,
cela ne les dispense pas d'estre aussi vertueuses que l'homme ; ie les prie d'escouter
vne belle exhortation que leurs fait S. Basile homil.
10. in Genesim, ou apres
auoir monstré comme la femme est aussi bien formée à l'image & semblance de
Dieu que l'homme, comme nous auons rapporté vn peu auparauant, il adiouste, non dicat mulier
imbellis sum & infirmæ conditionis, que la femme ne dise pas ie suis delicate & d'vne condition plus foible,
isthæc infirmitas carnis est, nam in
anima sibi sedem fixit virtus firma ac potens, ceste foiblesse & infirmité est à la chair, la vertu qui doit estre forte
& ferme est en l'ame. Comme s'il vouloit dire la ressemblance que l'homme & la
femme ont auec Dieu, n'est pas au corps, qui n'est ny spirituel ny intellectuel, ny
indiuisible, ny immortel, cest en l'ame : & s'il y a de la diuersité entre le corps
de l'homme & celuy de la femme, il n'y en a point entre leurs ames, qui n'ont point de
sexe : la vertu est en l'ame non au corps, partant poursuit S. Basile. Nolim isti externo homini animum admone as tuum, quod velut quoddam animi tectorium
est : ie ne veux pas que vous croyez que l'ame & l'esprit consiste en ce que vous
voyez d'exterieur, qui est le corps, qui n'est que l'enduict de l'ame. Delitescit anima
intus sub hoc integumento cessitans, & corpore molliusculo, quæ tamen in viro &
fœmina pari honore insignita est, tantum reperitur in istis integumentis
discrimen. L'ame est cachée au dedans, elle est soubs cette enueloppe, soubs ce corps molle
& doüillet, laquelle toutefois est aussi honorable en la femme qu'en l'homme,
toute la difference qui s'y retrouue n'est qu'a l'enueloppe, n'est qu'au corps. Enfin il
conclud Diuina igitur imago
hæc, cum in vtroque sexu peræque honoretur, sit & compar in vtroque virtus, quæ
per bona opera vim suam exerat & explicet. puis donc que l'image de Dieu est autant honorable en vn sexe qu'en l'autre, que la vertu soit esgale en l'vn & en l'autre, & se fasse paroistre par l'exercice des bonnes œuures.
Voila la seconde fin du mariage, sçauoir l'aide
& assistance mutuel, que peuuent auoir tant de gens vieilles qui se marient estant
hors d'aage d'auoir enfans, voire qui se mettent en mariage non pour y trouuer remede à
leur concupiscence, qui est toute amortie ou par l'aage ou par les incommoditez &
maladies, mais pour s'assister mutuellement : non est bonum hominem esse solum, ne pouuans viure seuls, & voulans se seruir de la compagnie que
Dieu a fait à l'homme pour son aide & consolation.
Cest vn grand soulagement à vn homme d'auoir
rencontré vne bonne
28
femme, cest commencer son paradis en ce monde, & estre à demy bien
heu
La bonne femme prolonge la vie de son mary
reux comme dit le sage Eccli. 26.
mulieris bonæ beatus
vir, numerus enim annorum illius duplex.
Bien heureux l'homme qui a trouué vne bonne femme, le nombre de ses ans sera
double, premierement d'autant que le contentement qu'il perçoit de la douce conuersation
de sa femme luy cause vne plus longue vie, car la ioye & le contentement prolonge les
iours, comme au contraire la tristesse les abrege. Secondement, quoy que sa vie ne
seroit plus longue, il vit toutefois, viuant en ioye & contentement, la vie qui se
passe en trouble, dissension & facherie, estant plustost mort que vie. Suiuant ce que
dit le mesme Sage,
Eccli. 30. Melior est mors
quam vita amara, Mieux vaut la mort, qu'vne vie amere, &,
Iucunditas
cordis haec est vita hominis, & exaltatio viri est longæ uitas.
Le contente ment de l'esprit est la vie de l'homme : Sa ioye est la longue vie.
Troisié-mement la bonne femme par ses prieres obtient souuent de Dieu vne longue
vie pour son mary.
En fin si le Roy est heureux qui voit tout son
Royaume paisible, le mary doit estre estimé heureux qui voit toute sa famille
tranquille, par l'aide, conduicte, & assistance d'vne bonne femme : car comme dit
le mesme Sage
Eccli. 26. Mulier fortis oblectat
virum suum, & annos vitæ illius in pace implebit.
La femme sage & vertueuse est la consolation de son mary, & luy fait
passer sa vie en paix, & comme il dict au mesme Chapitre,
Ossa illius
impinguabit, l'engraisse, luy cause vn embonpoinct par le contentement & assistance
qu'elle luy donne.
Ie peux bien expliquer tout cela d'vn plus grand
aide que la bonne fem me donne à son mary, qui est que souuent par sa saincteté &
bons exem- ples, elle le conuertit, en fait vn Sainct & est cause qu'il arriue à la
vie eter-nelle.
Filet cadre, rayé. De la troisiesme fin du mariage, sçauoir qu'il est un remede contre la concupiscence. CHAPITRE VI.
IL semble que Sainct
Paul met en nous comme deux hommes, lors que
Des deux hommes desquels parle S. Paul.
si souuent en ses Epistres
il parle tantost de l'homme interieur, tantost de
l'exterieur : tantost de l'homme de l'esprit, tantost de celuy de la chair, tan tost du
vieil homme, tantost du nouueau : tantost de l'homme selon le pre-
29
mier Adam, tantost de celuy qui est
selon le second ; tantost de l'homme ter
Manicheens ont creu que nous auions deux ames.
restre, tantost du celeste. Les façons de parler ont donné subiect aux Manicheens de
dire que nous auions deux ames, l'vne bonne qui tiroit son ori gine de Dieu, l'autre
mauuaise qui auoit le Diable pour autheur, que celle-la estoit la racine des vertus,
celle cy des pechez.
Cest vn erreur, mais la verité est que l'homme interieur,
spirituel, diuin, celeste, renouuellé, conforme à Iesus Christ, est celuy qui a la grace
de Dieu, Que cest
que l'hõme interieur.
& marche & vit selon l'esprit de Dieu : son ame ou la vie de son ame,
c'est la grace : sa loy, c'est la rason & volonté Diuine : ses desseins sont d'estre chaste, sobre, humble, obeyssant, aimer & craindre Dieu : ses operations sont,
aimer Dieu, l'honorer, le craindre, luy obeyr, s'vnir à luy, suiuant ce que dit Sainct Paul,
Fructus spiritus sunt
charitas, gaudium, pax, patientia, benignitas, bonitas, longanimitas, mansuetudo,
fides, modestia,
Galat.5.
continentia,castitas. La charité, la ioye, la paix, la patience, la benignité, bonté, longanimité,
mansuetude, foy, modestie, continence, chasteté.
L'homme exterieur est le mesme homme : corrompu
& gasté, son ame,
L'hõme exterieur est la concupiscence : sa loy, l'inclination au mal : ses
desseins, sont la sensualité : ses oeuures, sont fornicatio, immunditia, impudicitia, luxuria &
c. fornication, immondicité, impudicité, luxure & c.
L'homme interieur à pour conduite la raison,
assistée de la grace de Dieu, auec laquelle il dompte les mouuemens de la concupiscence :
l'hom
Mouuement de l'homme interieur & exterieur. me
exterieur n'a autre guide que la nature corrompue & deprauée, laquelle ne vise qu'aux
plaisirs aux contentemens sensuels, à faire sa volonté, se gou uerner selon sa fantasie
ne despendre de personne, estre en credit & reputa-tion.
L'homme n'a pas esté crée de Dieu auec ceste
corruption, Creauit
Deus
L'hõme n'a esté creé auec corruption. hominem ad imaginem
& similitudinem suam. Dieu a crée l'homme à son image &
semblance, l'image signifiant l'entendement, & la volonté : la ressemblance, la
sagesse & iustice, suiuant l'interpretation des Saincts Peres, d'ou
ils inferent que l'homme en sa creation ne receut pas seulement la nature, auec
laquelle nous naissons maintenant, mais encor des ornemens de sagesse & de iustice :
& c'est au restablissement de cette ressemblance que S. Paul nous
exhorte, Ephe. 4 Renouamini spiritu
mentis vestre, & induite nouum hominem ; qui secundum Deum creatus est in iustitia
& sanctitate veritatis. Renouuellez vos ames, reuestez vous du nouuel homme, qui a esté creé à la
ressemblance de Dieu en iustice & saincteté.
Cette ressemblance estoit vne suite de la grace
originele, qui auoit
Trois effects de la grace originelle.
trois principaux effects, le premier qu'elle soubmettoit tellement la raison à
Dieu, que l'homme pouuoit garder tous les commandemens naturels, & se comporter
enuers Dieu, comme autheur de nature, sans commettre
30
vn seul peché veniel. Le second, qu'elle assubiectissoit tellement la
partie inferieure de l'ame à la superieure, sçauoir le sens à la raison, qu'elle ne
pouuoit exercer aucun mouuement sans l'ordre, commandement, & direction de la
raison. Le 3. estoit vne parfaicte subiection du corps à l'ame, en sorte que le corps ne
causoit aucun empeschement à l'ame & ne pouuoit receuoir aucun changement contre la
volonté ou naturelle inclination de l'ame :
Effects du peché originel.
or d'autant que l'esprit s'est reuolté contre Dieu, & ainsi s'est priué du
pre mier effect de la grace, il a esté frappé d'vne pesanteur & stupidité en
l'en-tendement, d'vn aueuglement en ce qui concerne sa derniere fin, d'vne ignorance touchant les choses naturels : & en la volonté d'vne repugnance au bien, d'vne
negligence de son salut, d'vne propension à l'amour des choses temporeles : & en
punition de cette reuolte contre son Createur, la partie inferieure de l'ame s'est bandée
contre la superieure, & l'homme quant au corps s'est trouué obligé & condamné à la
mort & aux appennages de la mort qui sont, les miseres, alterations &
maladies.
De cette reuolte de la partie inferieure de l'ame
contre la superieure, ou
Que cest que la cõ cupiscẽce.
de la chair & sensualité contre l'esprit, a pris naissance ce que nous
appellõs concupiscence, qui n'est autre chose qu'vne certaine propension &
inclination dereglée que nous sentons en nous mesmes, qui nous fait appeter les
biens sensuels & charnels : aussi cette concupiscence est principalement en la chair,
suiuant ce que dit S.
Paul caro concupiscit
aduersus spiritum, la chair conuoite contre l'esprit.
C'est icy la fontaine des tentations qui nous
suruiennent, Vnusquisque
Effects de la concu piscence. tentatur à concupiscentia sua, Iacobi
30 1. C'est la loy des membres, qui repugne
à la loy de l'esprit, Roman 7. c'est le fouïer31 du peché, qui demeure en nous, voire aux plus iustes apres
le baptesme, pour leurs seruir de subiect de combat & de triomphes, elle leurs sert
comme le feu & le creuset à l'or pour les purifier, elle n'est pas peché, est
toutefois appellée peché, d'autant qu'elle tire son origine du peché, & qu'elle nous
incite au peché, & est cause de peché & punition du peché.
C'est elle qui est cause de la guerre ciuille que
nous sentons en nous. C'est elle qui donne l'alarme au valeureux Champion Sainct Paul, & luy
fait dire,
mente seruio legi Dei, carne autem legi peccati, Rom. 7. Ie sers
à Dieu auec la loy de l'esprit, & auec la chair à la loy du peché. C'est elle qui luy
fait dire,
Sentio aliam legem in membris meis, repugnantem
legi mentis meae, & capituantem me sub lege peccati, Roman 7. Ie sens vne autre
loy en mes membres, qui repugne à la loy de mon esprit, se rebelle contre luy, &
tasche de me rendre esclaue du peché. C'est elle qui luy fait quasi perdre courage,
lors qu'il dit, inselix ego homo quis me
liberabit de corpore mortis huius? infortuné que ie suis, qui me deliurera de ce
corps mortel ? C'est elle qui l'espoinçonne,
31
qui chatoüille sa chair ; c'est l'Ange de Satan qui le
soufflette, & qui l'o blige de faire si grandes instances à Dieu pour son secours
& pour sa de-liurance.
Les Pelagiens disoient que
la concupiscence estoit vn bien & benefice
Erreur des Pelagiens tou chant la concupiscence.
de nature, S. August. lib. de
peccato originali à cap. 34. vsque ad 39. & lib. duob. de nuptiis &
concupiscentia, & ailleurs refute puissamment cét erreur. Si la concupiscence estoit
bonne, S. Paul ne
l'appelleroit pas mal, Rom.
La cõcupiscence n'est pas vn bien.
7. malum adiacet mihi, perficere
autem bonum non inuenio. Le mal c'est à dire, la concupiscence est né auec moy,
& à peine puis-ie trouuer moyen de faire
le bien, que ce mal soit la concupiscence, il est
clair du texte, ou il appelle la mesme concupiscence la loy des membres, la loy du peché,
repugnante à l'esprit.
Le mesme Apostre 1. Cori.9. chastie son
corps & l'afflige, le reduit à la ser
La cõcupiscence est vn mal.
uitude, & prie Dieu instamment, & par
trois fois. 2. Cori.12. de le vouloir deliurer de l'aiguillon de la chair, c'est donc vn mal,
puis qu'il se bande si puissamment contre elle, afflige son corps & demande si
feruemment à Dieu d'en estre deliuré. Le mesme Apostre
Gal.5. dit que la chair
conuoite contre
l'esprit, & l'esprit contre la chair, on ne peut nier que la conuoitise de l'esprit ne soit bonne, puis que ses œuures rapportées par
Sainct Paul au
mesme endroict sont si louables, comme sont la charité, la ioye, la paix, &c.
donc puis que la concupiscence de la chair luy est contraire, elle est mauuaise, &
n'est que trop manifeste de ses œuures racontées au mesme Chapitre. Sainct Iean monstre assez sa
malice, lors qu'au chapitre premier de sa seconde, il dit que la concupiscence ne vient
pas de Dieu mais du monde.
C'est mal & chose repugnante à la iustice & à la raison de
se mutiner
Comparaison de la concupiscence à vn chiẽ à vn lyon à vn
voleur, à vn tyran. contre ses Superieurs, n'est-ce pas la concupiscence qui fait que la
partie inferieure de l'ame se mutine contre la superieure ? ne luy veut obeïr, regimbe, ne veut suiure ses ordres & partant qui peut doubter qu'elle ne soit mauuaise ?
C'est comme vn cheual indompté qui a besoin de frain, autrement elle s'emporte à toute
liberté & dissolution, c'est à la raison de la brider, car elle est fougueuse &
immoderée & partant mauuaise : la honte que nous auons de nostre nudité, laquelle
estoit honorable auant le peché, monstre assez que sa rebellion est mauuaise, voire mesme
la honte que les mariez ont en l'vsage de leur mariage, qu'ils n'osent exercer qu'en
tenebres en cachette & à l'escart à cause des fougues honteuses de la
concupiscence mesme souuent en mariage : on la compare à vn chien enragé qui est
tousiours aux aguets conte la raison : à vn lyon furieux, à vn voleur qui espie
tousiours pour faire son coup ; à vn tyran, qui sempare quelques fois tellement du
domaine & empire que la raison deuroit auoir sur elle, qu'elle luy
32
commande tyranniquement, & la priue quasi de tous
moyens de pouuoir luy resister.
L'experience n'en est que trop claire, en tant de ieunes gens que
la concupiscence embrase tellement, qu'elle les faict deuenir comme foulx, pour ne
plus faire estat des iugemens de Dieu, mespriser ses
Effects de la concupiscence. menaces, ne tenir aucun compte de
ses promesses : voire oublier peres, meres, & leurs aduertissemens, les conseils de
leurs meilleurs amis : eux mesmes & leur propre vie, bien, honneur, tout pour
satisfaire à cette maudicte & effrenée concupiscence : se mettans à toute sorte
de hazard, & s'exposans à toute infamie pour la seruir. Nous auons assez de
preuues de son pouuoir en tant de nouuelles & inouyes dissolu tions qu'elle inuente
tous les iours, & fait voire en cela que la con-cupiscence des hommes est plus
dissoluë que celle des bestes les plus brutes, comme Plutarque mesme monstre
au liure quod brutæ ratione utuntur,
Si nous voulons rechercher l'antiquité, nous ne
trouuerons ny siecle ny quasi coing du monde, ou elle n'ayt esté cause d'horribles
tragedies, ou les theatres ne se soient veus ensanglantez par elle, ou elle n'ayt ruiné
les familles, causé la ruine des innocens, & apporté la desolation dans les Prouinces & les Royaumes entieres : elle a surmonté la force, en Samson; la sagesse, en
Salomon ; la Saincteté,
en Dauid : la iustice aux
rufians de Susanne : enfin toutes les vertus, les histoires Sacrées & prophanes sont pleines de
ses excez.
Ce n'est pas à dire qu'elle soit indomptable, voyez
ce que Dieu dit à
S. Paul lors qu'il se
plaignoit à luy de ses furies, Sifficit tibi
gratia mea,
La concupiscence n'est pas indompta ble.
nam virtus in infirmitate perficitur, Tu es
assez fort estant secondé de ma grace, elle te seruira pour raffiner ta vertu. Lors que le
premier peché fut commis, le diable ne prit ny Adam ny Eue par la gorge, ne les
violenta pas, il s'addressa à Eue, elle regarda le fruict defendu, y prit plaisir ; Adam son mary y consentit. La
concupiscence peut bien nous representer mille obiects, nous solliciter à dix mille
excez, Eue qui est la
chair y prend quelquefois du plaisir ; mais il n'y a point de peché, si Adam, si la raison ny consent :
tout l'Enfer, tous nos membres pourroient se mutiner & bander contre l'esprit, &
n'auront iamais assez de pouuoir de nous faire commettre le moindre peché du monde,
si nous voulons ; nous sommes assez forts contre leurs efforts, assistez de la grace
de Dieu, & encor que nos membres bruslent, si la raison ny consent ils seront comme le
buisson ardant de Moyse,
qui brusloit sans se consommer.
Sainct Bernard in serm. de sex tribulationibus Peccatum in foribus est,
33
nisi ipse aperias non intrabit ; appetitus in corde
prurit, sed nisi sponte cesseris, nihil nocebit ; consensum cohibe, ne præualeant hæc,
& immaculatus eris. Le peché est à la porte, si vous n'ouurez la porte il n'a
garde d'entrer : la concupiscen ce demange au cœur, mais si vous ne voulez elle ne vous
nuira : ny consen-tez point, ne les laissez pas preualoir, & vous serez sans peché,
& sans tache. S. Aug. lib. 2.
de Genesi contra
Manichæos c. 14. Aliquando ratio
viriliter etiam commotam cupiditatem resrænat, atque compescit : quod cum sit non
labimur in peccatum, sed cum aliquanta luctatione coronamur. Quelquefois la
raison dompte virilement la conuoitise, & la rabbat, voire mesme lors qu'elle est
la plus eschauffée, & lors tant s'en faut qu'il y ayt du peché, mais au contraire on
emporte la courronne d'vn tel combat.
Plusieurs se seruent de ieusnes, de veilles, de cilices, de haires, de foüets,
Moyens pour dõpter la concupiscence.
de disciplines, de chaines de fer, pour la dompter, aucuns couchent sur la
dure, se retirent de la conuersation des hommes, s'emprisonnent,
gardent le silence pour euiter ses saillies, aucuns ont recours à l'oraison & à
l'vsage des sacremens contre ses furies. S. Benoist se veautre
parmy les espines,
S. François se
couche tout nud dans la neige, S. Hierosme se meurtrit
la poictrine à grands coups de cailloux : aucuns ont vne grace speciale de Dieu par
laquelle ils la manient comme vn agneau sans ressentir aucun de ses efforts : mais
chacun n'a pas cette grace, Dieu la donne à qui bon luy semble, c'est vne grace speciale,
chacun ne peut pas faire ces grandes austeritez, ainsi Dieu a donné vn remede plus doux
contre ses furies, qui est le mariage, & c'est vne des fins du mariage, non qui luy
soit propre dés sa premiere institution, car lors il n'y auoit encor point de rebellion,
mais depuis le peché.
Gregor. 12.
Moral. Qui tentationum procellas cum difficultate
tolerant coniugij portum petant, sine culpa enim ad coniugium veniunt, si meliora non
vouerunt. Ceux qui ont de la difficulté de surmonter les tentations recourent au
port du mariage, ils se peuuent marier sans peché, s'ils ne se sont obligez par vœux
à chose meilleure S. Paul 1. Corinth. 7 fait mention
de cette fin en ces pa
Le mariage remede à la concupiscẽce.
rolles : Propter
fornicationem unusquisque uxorem suam habeat, & unaquæque virum suum. Pour
euiter la fornication vn chacun ayt sa femme, & chaque femme son mary : ce n'est pas
vn commandement, c'est vne permission, c'est vn remede à ceux qui ne trouuent point
d'autre remede à cette maladie ; il parle à ceux qui ne peuuent se contenir & sont
libres, comme il dit au mesme chapitre, qui non se continent nubant, melius est enim nubere
quam uri, ceux qui n'ont pas assez de force pour se contenir se marient, il vaut
mieux se marier que de brusler. Il ne s'enfuit pas qu'aussi tost que vous sentez le feu
de quelque tentation qu'il faille vous marier : mais si la tentation est si violente
& si frequente que vous voyez que vous n'y pouuez resister.
Le mariage est donc vne bride contre la
concupiscence de la chair qui
34
empesche qu'elle ne s'eschappe & s'emporte à des
choses illicites. Mais remarquez les parolles de S. Paul, Hoc autem dico secundum indulgentiam non
secundum imperium, ce que i'en dis c'est par permission non par commandement.
C'est le mesme remede que S. Paul donne à ceux qui
sont desia mariez leurs permettant de s'abstenir quelquesfois de l'vsage du mariage auec
consentement mutuel, pour mieux vacquer au seruice de Dieu, pour vn temps ; mais
puis apres de s'en seruir pour resister aux tentations du Diable, & euiter
l'incontinence, & resister au desordre de la concupiscence.
La concupiscence est comme vn feu, aussi est elle
appellée foüier32, brasier,
La concupiscence est vn feu.
amorce, allumette de peché. Ignis est usque ad perditionem deuorans &
eradicans omnia genimina. C'est vn feu qui gaste tout & penetre iusques à la
racine des vertus, s'il n'est retenu & reserré dans sa sphere. Or Dieu luy a donné le
mariage pour sphere, & il donne la grace aux mariez s'ils veulent s'en seruir
de la retenir là dedans, afin qu'elle ne les brusle,
Vox domini intercidentis flammam ignis
Psal. 28. il veut bien que ce feu arde là, mais pas plus auant, & ne tiendra qu'aux
mariez qu'ils ne soient comme les trois iouuenceaux de Babylone qui ne
receurent aucun detriment au milieu des flammes : ils pourront se conseruer en la grace de
Dieu en l'vsage de leur mariage s'ils veulent cooperer à ses faueurs.
La concupiscence est vne mer esmeuë & furieuse,
qui eslance ses flots
La concupiscence est cõme vne mer.
auec impetuosité, & menace de tout perdre, mais comme Dieu a
donné les bornes à la mer,
Terminum posuisti
quem non transgradientur neque conuertentur operire terram. Psal. 103. & luy a
dit,
Vsque huc venies & huc te
confringes
Iob 38. voila où tu iras
sans passer plus auant, tu briseras icy ta furie : de mesme Dieu a donné des bornes à la
concupiscence qui est le mariage auec defence de passer plus loing.
La concupiscence est comme vne beste indomptée, comme vn asne
La concupiscence est cõme vne beste sauuage.
sauuage, & partant le faut lier, Gen. 49. Ligans ad vineam pullum suum, & ad vitem asinam suam. Tu lieras ta beste, à la
vigne, tu attacheras ton asne au sep. La concupiscence vray poulain indompté, vn asne
debasté33 ; mais il la faut lier à la vigne, lors qu'on ne la peut retenir autrement : la
vigne est la femme qu'on a en legitime mariage, Vxor tua sicut vitis abundans, Psal. 127.
Vostre femme est comme vne vigne fertile : c'est le mariage qui fait cette liason suiuant
ce que dit S. Paul
1.Corinth.7. Alligatus es uxori, estes vous lié à vne
femme : c'est là qu'il faut lier cette meschante beste par vn amour chaste & fidele,
afin qu'elle ne s'eschappe comme vne beste vagabonde & sans arrest, & precipite
l'ame dans vne ruine eternelle.
35
Filet cadre, rayé. De la quatrième fin du mariage, sçauoir qu'il est Sacrement. CHAPITRE VII.
COmme Iesus-Christ a releué la loy de grace par dessus la loy de nature, &
par dessus la loy de Moyse ; aussi a-il mis le mariage en vne autre qualité qu'il n'estoit aux loix
susdittes, le mettant au rang des Sacremens,
qui est bien le plus grand honneur de cét estat : les fins dont i'ay parlé
Le mariage est Sacrement.
aux Chapitres precedens ne sõt qu'humaines &
naturelles, mais Iesus-Christ luy en a donné vne diuine & surnaturelle, sçauoir qu'il
est vray Sacrement, & c'est ce qui fait parler S. Paul si aduantageusement
du mariage, lors qu'il dit Sacramentum hoc
magnum est, ce Sacrement est grand. Luther lib. de
captiuitate Babylonica34 cap. de Matrimonio, ne peut ou ne veut reconnoistre aucune qualité de
Sacremẽt au mariage, Caluin l. 4. Instit.35 c. 14. §. 34. dit que le mariage n'est non plus Sacrement qu'est
l'agriculture, ou de faire vn soulier, ou de faire le poil & la barbe. Le Concile de Trente
prononce sentence definitifue contre ces Heresiarches36 sess 24. can. I. voicy les
parolles, & les termes de l'arrest. Si
quis dixerit matrimonium non esse verè & proprie vnum ex septem legis Euangelicæ
Sacramentis, à Christo Domino institutum, sed ab hominibus in Ecclesia inuentum, neque
gratiam conferre, anathema sit. Si quelqu'vn ose dire que le mariage n'est pas
vrayement & proprement vn des sept Sacremens de la loy Euangelique, institué de
Iesus-Christ, mais que c'est vne inuention des hommes, & qu'il ne confere pas la
grace, qu'il soit anatheme.
Ie confesse que ce qui paroit d'abord au mariage, n'a pas si
grande apparence qu'il semble meriter l'honneur que S. Paul luy donne,
l'appellant honorable, non pas mesme la qualité de Sacrement. Le mariage est vn
contract,
Ce qui paroit exterieuremẽt au mariage n'est pas grãd.
cela n'est que naturel en apparence ; il estoit anciennement contract, & se
trouuent beaucoup d'autres contracts, voire de grande
importance parmy les hommes : le mariage est vne alliance corporelle, dressée à l'œuure de
la chair, rien ne semble de plus vil ny de plus brutal, dequoy les mariez mes me
ont honte, chose commune auec les bestes. Les mariez s'assistent mu- tuellement, aussi
font les bestes naturellement : il sorte des enfans du ma-riage, en cela rien qui
surpasse la nature : les mariez se gardent la foy, aussi font plusieurs bestes
inuiolablement : le mariage est comme vne medicine & emplastre à la concupiscence,
l'emplastre n'est pas honorable de soy ny le breuuage que donne l'apoticaire, mais vn
indice de la playe, ou de la
36
maladie qu'il supposent & de laquelle ils sont remedes. Le mariage
a pour apennage vne seruitude reciproque, vn engagement de sa liberté : la tribulation de la chair, comme dit S. Paul, vn soin continuel
de la famille, tant d'afflictions, tant de destourbiers du seruice de Dieu, tout cela
n'est que de l'eau, c'est à dire, rien que naturel, & partant semble d'abord qu'on
ne doit pas tant releuer le mariage, ny le mettre en tel rang d'honneur.
Mais voicy son honneur, c'est que Iesus-Christ luy a donné la qualité &
Le mariage a esté institué Sacrement.
honneur de Sacrement, & ce probablement en
S. Iean 1 quand il a
honoré les nopces de sa presence, les priuilegiées du premier miracle, conuertissant l'eau en vin, & monstrant par ce miracle qu'il changeoit ce qui estoit naturel,
humain & ciuil au mariage, en surnaturel, Diuin, Sacramental : ren dant l'œuure
charnel de soy vil & brutal, meritoire : rendant le contract na- turel & ciuil
Sacramental, & l'accompagnant d'vne grace speciale, corres-pondante à ce Sacrement,
& qui par sa presence addoucit les charges qui se retrouuent au mariage.
S. Paul appelle le mariage
Sacrement, & grand Sacrement ; l'essence du Sacrement est d'estre significatif d'vne
chose sacrée ; le mesme S. Paul monstre
Le mariage comment Sacrement.
de quoy il est significtif, distant Veruntamen in
Christo & in Ecclesia. Entant
qu'il represente le mariage du Verbe eternel auec l'indiuidu de nostre nature par l'incarnation ; & le mariage du mesme Verbe incarné auec l'Eglise,
mais me dira quelqu'vn le mariage d'Adam & d'Eue representoit le mesme, &
n'estoit pas Sacrement : posons le cas qu'il representast le mesme, ce n'estoit que
comme future, mais en la nouuelle loy, il represente comme fait & consommé au lict de
la saincte Croix, laquelle representation est beaucoup plus parfaite, & c'est
l'occasion pour laquelle S. Paul l'appelle grand Sacrement, & est Sacrement par l'institution de
Iesus Christ.
Outre cette representation Iesus-Christ a adjousté au mariage vne
grace speciale comme enseigne le Concile de Trente
par ce parolles, Gratiam vero
Le mariage produit vne grace speciale.
quæ naturalem illum amorem perficeret, &
indissolubilem vnitatem confirmaret, ipse Christus Sacramentorũ, institutor &
perfector, sua nobis passione promeruit. Sess.24. c. I. Iesus-Christ qui a institué
& perfectionné les Sacremens, a merité par sa passion vne grace, laquelle
perfectionnast l'amour naturel du mariage, & confirmast son vnité indissoluble.
Or comme les Sacremens de la nouuelle loy ne sont
pas signes purs & simples, ou signes vuides comme estoient ceux de la loy ancienne,
s'il y en auoit, mais sõt signes pleins & efficaces de la grace qu'ils signifient,
aussi le mariage n'est pas seulement significatif, mais encor effectif de la grace en
ceux qui s'en rendent capables & n'y mettent aucũ empeschemẽt, afin qu'en vertu de
cette grace les mariez viuent sainctement, imitans la pureté & saincteté de
IesusChrist en son mariage auec l'Eglise, & du Verbe auec la nature humaine.
37
Il a esté fort conuenable que le mariage en la
nouuelle loy fust Sacrement.
Pourquoy le mariage en la nouuelle loy a deu estre Sacrement? I. d'autant que nostre Seigneur en la nouuelle loy
adjoustoit quelques char ges au mariage, qui n'estoient en la loy ancienne, ainsi il
deuoit donner nou-uelle grace pour les supporter. En la loy ancienne le mary pouuoit
repudier sa femme, & en prendre vne autre, la loy nouuelle ne donne pas cette
liberté, au contraire fait vne si estroitte vnion entre le mary & la femme, qu'il n'y
a authorité ny puissance en terre, qui puisse dissoudre vn vray mariage depuis
qu'vne fois il a esté consommé : or combien d'accidens arriuent souuent ausquels les
parties sont contraintes de viure en continence ? ou pour voyage & esloignement l'vn
de l'autre : ou pour maladies : ou pour furies ; ou pour incompatibilité d'humeurs ? & en tels
cas quel moyen a plusieurs de garder continence, si Dieu n'auoit adjoint au mariage vne
grace speciale pour refrener les boutades & furies de la concupiscence?
2. Vne des fins du mariage estant comme i'ay dit, de seruir de
remede à
Le mariage ne remedieroit suffisamment à la concupiscence s'il ne dõnoit vne grace speciale.
la concupiscence, ce remede seroit de peu d'efficace si Dieu n'auoit annexé
la grace au mariage le faisant Sacrement, pour en rendre l'vsage honneste : pour empescher
le desbordement que la corruption de la nature y pourroit causer : pour en rendre l'vsage
meritoire, pour y viure auec perfection, sans excés auec pureté, netteté & saincteté.
La concupiscence de la chair s'allume plustot par l'vsage du mariage qu'elle ne
s'esteint, comme il est manifeste en Dauid & en Salomon,
car quoy qu'ils ayent eu quantité de femmes, leur conuoitise n'a pas esté esteinte pour cela, ains
plustot allumée, & de telle forte qu'elle brusla la saincteté de Dauid, & la Sapience de Salomon. La
chair est si deprauée qu'elle s'emporte aysement des choses qui sont permises aux choses
qui luy sont defenduës & illicites, voire mesme en l'vsage du mariage, & partant
il sembloit necessaire qu'en la loy de grace Dieu donnast vne grace speciale au mariage,
pour rendre ce remede contre la concupiscence plus efficace, & fortifier les mariez
contre tant d'embusches & tentations qui attaquent souuent la pureté & fidelité de leur mariage.
L'eglise, sagement inspirée de Dieu, à cette fin
en la benediction fait cetPriere de l'Eglise en la benediction nuptiale.
te priere en faueur de la femme, à laquelle la pureté &
fidelité est principalement recommandable en mariage, Seigneur Dieu regardé cette
vostre seruante d'vn œil fauorable, laquelle joincte par le lien de mariage auec
un mary, demande d'estre munie de vostre protection : faites qu'en elle se retrouue le
joug d'amour & de paix, & ayant commencé son mariage en Iesus-Christ auec foy
& chasteté ; qu'elle continuë se rendant imitatrice des sainctes matrones ; qu'elle
soit aimable à son mary comme Rachel, sage comme Rebecca, de longue vie,
& fidele comme Sara :
que l'autheur de preuarication ne s'attribue rien en ses actions : qu'elle garde la
fidelité à son
38
mary, qu'elle se garde de tous attouchemens
illicites, qu'elle fortifie son in firmité du rempart d'vne saincte discipline, qu'elle soit
graue par son hon-nesteté ; venerable par sa pudeur : & instruitte aux choses
celestes.
3. Les mariez estans obligez de viure ensemble
auec amitié & bonne in
Le mariage rend l'amour des mariez surnaturel.
telligence, voire auec perfection ( puis que l'estat de la
nouuelle loy est l'estat de perfection ) nostre Seigneur ne deuoit leur manquer de ce
qui estoit necessaire à cela, autrement sa prouidence auroit esté defectueuse ; ainsi
il ne s'est pas contenté de faire que le mariage fust vn estat d'amitié naturelle,
comme il estoit en la loy ancienne, mais la voulu éleuer en vne amitié Diuine &
surnaturelle, par le moyen de la grace Sacramentale, qui rendist l'amour charnel &
humain plus parfaict & digne du ciel : & qui fist que l'amitié des mariez fust de
durée, comme estant appuyée sur vn fondement solide & sta ble, qui est la charité
surnaturelle, & la grace de Dieu, de laquelle si les ma-riez veulent se seruir, il
ne tiendra qu'à eux que leur amitié soit solide en ce monde, & dure autant que
l'eternité. C'est ce que l'Eglise demande à Dieu pour les mariez en la benediction
nuptiale, par ces parolles : Seigneur Dieu
jettez les yeux sur cette solemnité de nopces, & tout ainsi que vous auez
daigné enuoyer vostre sainct Ange à Tobie, ainsi daignés enuoyer
vostre grace celeste sur ces conjoincts, afin qu'ils viuent en vostre paix,
vieillissent, & multiplient plusieurs iours.
4. Quel moyen qu'vne femme puisse endurer auec constance tant
d'in
La grace du Sacrement de mariage aide à supporter les
charges du mariage.
commoditez pendant sa grossesse, enfanter auec tant de douleurs, nourrir son
enfant auec tant de soin & de facheries, l'instruire auec tant de patience, si elle
n'estoit assistée d'vne grace speciale pour se maintenir dans la perfe ction Chrestienne
parmy tous ces empeschemens? quel moyen de suppor- ter tant de charges qui se trouuent au
mariage auec conformité à la volon-té de Dieu? de s'assister mutuellement auec amour
& saincte intelligence? de surmonter tant d'ennemis de la fidelité coniugale sans la
grace speciale du Sacrement? tout ainsi donc que Dieu a donné aux autres Sacremens
vne grace particuliere conformement à la fin de leur institutiõ, au baptesme vne
grace regenerante par laquelle nous sommes regenerez en Iesus Christ : en la confirmation
vne grace fortifiante, pour professer la foy de Iesus-Christ : en l'Eucharistie vne grace
nourrissante & restaurante, contre la chaleur de la concupiscence : en la penitence
vne grace ressuscitante du peché, ou guerissante les playes & maladies : en l'ordre vne grace dignifiante pour exer
Graces speciales des Sacremens. cer les ministeres sacrez : en
l'extreme-onction vne grace consolidante contre les langueurs de l'ame, &
contre les efforts de l'ennemy : de mesme au mariage il donne vne grace qui perfectionne
l'amour naturel, aide pour supporter les charges du mariage, & refrener la
concupiscence.
Cette grace est vn huile doux & efficace, qui
addoucit le joug du mariage,
39
qui autrement seroit insupportable, suiuant la
promesse d'Isaye 10. Computrescet iugum à facie olei. Le ioug sera addoucy
par l'onction de la grace, qui confortera l'ame : cette grace est vn miel qui tempere le
fiel de tant d'amertumes, qui se retrouuent au mariage.
Voicy donc l'honneur du mariage, voicy l'endroit
d'où les mariez doiuent prendre occasion d'honorer leur estat par vne pureté &
saincteté de vie, sçauoir qu'il est Sacrement, entant qu'il represente le mariage du
Verbe auec la nature humaine : le mariage de Iesus-Christ auec l'Eglise : c'est ce qui
fait dire à S. Paul,
Sacramentum hoc magnum est, veruntamen in
Christo & in Ecclesia. Ce Sacrement est grand, mais Iesus-Christ & en
l'Eglise, & en cette qualité Dieu ne manque de grace à ceux qui s'y comportent
deüement, laquelle leurs est donnée en vertu des merites & de la passion de
Iesus-Christ, comme en tous les autres Sacremens, conformement à l'institition d'vn
chacun d'iceux.
Partant que les mariez prennent courage se
confians à la prouidence diuine, qui ne manquera de les assister en leur estat, &
de leurs donner les moyens de viure en perfection, conformement à leur condition, s'ils
n'y mettent eux mesmes empeschement, & enfin d'arriuer à la gloire eternelle,
suiuant ce qui dit S. Paul. 1. ad Timoth. 2. Saluabitur mulier per
filiorum generationem si permanserit in fide, & dilectione & sanctificatione,
cum sobrietate. La femme se sauuera en l'estat de mariage si elle persiste en
la foy, en l'amour, en saincteté, & sobrieté, qui sont les quatre biens que Dieu
donne aux mariez, auec la grace Sacramentale, pour opposer aux maux qui se retrouuent au
mariage. Fidem, la fidelité, contre l'infidelité.
Dilectionem, l'amour contre les riottes, qui
arriuent entre les mariez : Sanctificationem, la pureté contre les immondicitez, & la rebellion des membres.
La sobrieté contre l'intemperance. Le tout entant que le mariage est Sacrement, &
qu'il represente le mariage de Iesus-Christ : ce que ie monstreray aux Chapitres
suiuans.
Filet cadre, rayé. Du mariage du Verbe auec la nature humaine. CHAPITRE VIII.
LA fecondité de l'escriture Saincte
donne vn beau subject d'exercice aux esprits les plus subtils & plus curieux, dans la
varieté des interpretations dont elle est capable, qui se rapportent à quatre
40
sens, comme a remarqué le docte Lyranus au
prologue sur la Bible : & sont, le sens literal ; le sens allegorique ; le moral, &
l'anagogique compris en ces vers,
Quatre sens de l'escriture.
Littera gesta docet, quid
credas allegoria : Morale quid agas, quid speres anagogia.
Où il monstre que le sens literal contient l'histoire ou le fait
qui est raconté : le sens allegorique, contient matiere de foy : le sens moral, concerne
les mœurs, & la charité : le sens anagogique, donne subject d'esperance.
Ces quatre sens paroissent clairement en ce mot
Hierusalem, lequel
selon le sens literal, signifie la ville qui a porté ce nom : selon le sens
allegorique, signifie l'Eglise : selon le sens moral, signifie l'ame qui est en grace,
& où Dieu fait sa demeure & monstre ses merueilles : selon le sens anagogique,
signifie la hierusalem celeste, demeure de Dieu & des bien-heureux.
De mesme en la matiere de laquelle ie traite, qui
est le mariage, ce mot
Quatre fortes de mariages suiuant les quatre sens de
l'escriture. de mariage selon sa signification literale & materielle,
signifie le mariage entre l'homme & la femme, institué de Dieu au paradis
terrestre : selon le sens allegorique, signifie le mariage de Iesus-Christ auec l'Eglise : selon
le sens moral, le mariage entre Dieu & l'ame, qui se fait ou par la
grace auec tous les Chrestiens, ou par la chasteté auec ceux qui en font profession : selon le sens anagogique, le mariage entre le Verbe eternel & l'humaine
nature. Mon subject en ce liure est de traiter principalement du premier, & par
occasion des autres qui sont figurez par le premier ; mais sur tout le mariage du Verbe
auec la nature humaine, & celuy de Iesus-Christ auec l'Eglise, de la representation
desquels le mariage materiel ou qui se fait entre l'homme & la femme tire sa
principale grandeur, & plus excellente qualité : ie parleray en ce chapitre du
mariage du Verbe auec la nature humaine, qui s'est fait en l'incarnation.
Dauid au psalme 18. parlant du
Messie en parle comme d'vn espoux,
Le Verbe est vn espoux en l'incarnation.
Tanquam sponsus procedens de thalamo suo, il
est sorty de son lict nuptial comme vn espoux. S. August. expliquant
ce passage, dit Ipse precedens de vtero
virginali vbi Deus naturæ humanæ, tanquam sponsus, sponsæ copulatus est: Il est
sorty du ventre virginal, qui a esté le lict nuptial, où Dieu s'est conioinct auec la
nature humaine, comme l'espoux à son espouse. Salomon nous le
represente comme vn espoux amoureux, au grand cantique, mon
Les nopces de l'incarnation ou comme l'incarnation
est mariage.
strant & specifiant les caresses mutuelles de cét espoux & de son espouse, nostre Seigneur se compare à vn
espoux. Matth. 9.
L'espoux a esté enuoyé en ce monde par le Roy son
pere, pour faire ce mariage suiuant ce que dit nostre Seigneur, Matth, 22. Simile est regnum cœlorum homini regi qui
fecit nuptias filio suo. Le royaume des cieux
est semblable à vn Roy qui a fait des nopces à son fils. Le royaume des cieux est
41
l'Eglise appellée és escritures
sainctes royaume de Dieu, dautant que Dieu la possede, la gouuerne &
regit, & elle luy obeit & luy est fidelle. Le Roy est Dieu le Pere : le Fils est le
Verbe eternel, les nopces est l'vniõ du mesme Verbe auec la nature humaine par
l'incarnation appellée mariage.
Ce mariage a esté fait selon le Martyrologe
Romain l'an depuis la crea
Temps auquel s'est faite l'incarnation.
tion du monde 5199. depuis le deluge 2957. Depuis la
natiuité d'Abraham 2015. depuis Moyse & la sortie
d'Egypte 1510. depuis que Dauid fut oint roy de Iuda 1032. la 65. sepmaine selõ la prophetie de Daniel : en la 19.
olympiade : depuis la fondation de Rome 752. l'an 49. de l'empire d'Octauian Auguste. sur l'aage
sixieme du monde37,
mais a esté non seulement preueu de Dieu de toute eternité, ains encor
ordonné. Eccli.
24. ab initio & ante secula creata
sum, i'ay esté creée dés le commencement, & auant les siecles, ce qui se peut
entendre de l'humanité de Iesus-Christ premiere née entre toutes les creatures, selon l'ordre de la diuine
predestination & la mesme humanité dit,
L'incarnation arrestée de toute eter nité.
Dominus possedit me in initio viarum suarum,
antequam quicquam faceret à principio, le Seigneur m'a possedé dés le
commencement de ses voyes38, auant qu'il fist chose quelconque : cette possession a esté
faicte par le decret que Dieu a porté de toute eternité de l'incarnation de son Verbe,
auant qu'il fist chose quelconque, pour monstrer qu'apres sa gloire, son premier dessein
& intention a esté de l'exaltation de son Verbe par l'incarnation.
Le mariage se cõmence par les promesses & fiãçailles, se
ratifie par le cõsen Circonstances du mariage, du Verbe en l'incar nation.
Promesses du mariage du verbe par l'incarnation.
temẽt mutuel : se cõsõme par l'vniõ des corps : le mariage du Verbe a
esté promis par les prophetes Osée.2. sponsabo te mihi insempiternum, & sponsabo te
mihi in iustitia & iudicio & in misericordia & in miserationibus : &
sponsabo te mihi in fide, & scies quia ego Dominus, ie t'espouseray à iamais,
ie t'espouseray en iustice, & iugement, & en misericorde, & miserations, ie
t'espouseray en la foy, & tu sçauras que ie suis ton Seigneur : il a esté ratifié en
l'incarnation lors que N.
Dame, a donné le consentement pour l'espouse, à l'ange procureur & ambassadeur
de l'espoux : & enfin consommé par l'vnion des deux natu
Ratification du mariage du verbe en l'incarnation.
res, lors que Verbum caro factum est, le verbe a esté fait
chair.
Le mariage se fait entre deux personnes
differentes en sexe : & le mariage du Verbe s'est fait entre deux natures bien
differẽtes, la diuine & l'humaine, le Createur s'vnissant auec sa creature, par
l'vnion d'vn amour infiny : le Roy auec sa seruante : Dieu auec l'homme,
Le mariage se fait par le consentement des
parties : l'incarnation ou ma
Circonstãces du mariage de l'incarnation.
riage du Verbe s'est fait par la volonté & consentement
de Dieu d'vn costé, apporté en terre par l'Ange Gabriel, & de
l'autre costé par celuy de nostre Dame, au nom de toute la nature humaine.
Le nœud du mariage est l'amour : le nœud de ce
mariage, ou la cause de l'incarnation n'est autre que l'amour de Dieu enuers nous, Sic Deus dilexit
42
mundum vt filium suum vnigenitum daret.
Ioan. 3. Dieu a tant
aimé le monde qu'il luy a donné son fils vnique, & cét amour a esté reciproque en
l'humanité vnie auec la diuinité par vn lien tres-estroict d'amour.
Le lien de mariage est indissoluble, sinon par la
mort, quod Deus coniunxit, homo non
separet.
Matth 19. Ce que
Dieu a conioint ne peut estre separé des hommes : le mariage du Verbe auec l'humanité n'est
pas mesme diuisible par la mort, car les deux natures, la Diuine & l'humaine, n'ont
pas esté separées aux trois iours de la mort, la Diuinité ne s'estant nullement
separée, ny du corps, qui estoit au sepulchre, ny de l'ame qui estoit au limbes : voire
cette vnion ne se rompera iamais, Quod
semel assumpsit nunquam dimisit, Il n'a iamais laissé ce qu'il a vne fois
pris.
Le mariage doit estre legitime, celuy du Verbe par
l'incarnation est legitime, comme estant fait In iustitia & iudicio, En iustice &
iugement : en iustice pour donner à l'homme en faueur du mariage dequoy satisfaire à
la iustice Diuine.
On fait feste au mariage : & les Anges n'ont
ils pas fait feste à la Natiuité de Iesus-Christ ? lors que ce celeste Espoux est sorty de
son lict nuputial ? n'ont ils pas entonné ce Diuin Epithalamium, ce celeste Cantique, Gloria in excelsis Deo, & in terra pax
hominibus bonæ voluntatis, Gloire soit aux Cieux à Dieu, & en la terre paix aux
hommes de bonne volonté ; monstrans la grande ioye que les Cieux receuoient de ce mariage,
& le proffit que le monde en deuoit attendre.
Les amis sont inuitez aux nopces ; & Dieu a
enuoyé Abraham, Moyse, & les Prophetes pour inuiter
le monde à ces nopces, Misit seruos suos
vocare inuitatos ad nuptias, Puis il a enuoyé les Apostres & ne cesse
d'enuoyer les Successeurs des Apostres qui sont les
Euesques & les Predicateurs, il attira à ces nopces les Roys Mages par l'apparition
miraculeu se de l'estoille, & les Pasteurs par la voix des Anges, qui leurs en
don-nerent la bonne nouuelle, & les signes, pour reconnoistre l'espoux, par la
lueur & splendeur du ciel ; & attire les hommes par les predications & cecelestes inspirations.
Au mariage, l'espoux quitte pere & mere pour
demeurer auec son espouse : & le Verbe semble auoir quitté en quelque façon le ciel,
pour s'vnir auec nostre humanité.
Du mariage sortent les enfans : & par le moyen du
mariage du Verbe auec nostre nature, nous deuenons enfans de Dieu, Voluntarie genuit nos verbo veritatis, il
nous a engendré de sa pure volonté auec la parole de verité, Iacobi I.
& en S. Iean premier, Quotquot autem receperunt eum dedit eis potestatem filios Dei fieri, il a donné le pouuoir à tous ceux qui l'ont receu, d'estre faits enfans de Dieu.
43
Au mariage, l'espouse apporte son dot, mais en ce
mariage, l'espouse n'a rien a donner, car il est fait In misericordia & miserationibus, par
vne pure misericorde, l'espouse n'ayant rien en vertu de quoy, elle puisse meriter vne si
fauorable alliance, & l'espoux ayant suffisamment dequoy l'enrichir.
Au mariage, y a communication de biens, d'honneur,
& de quali té entre l'espoux & l'espouse ; & ce en suitte de la conionction
coniu-gale ; & vne telle communication entre la nature diuine & l'humaine en
suitte de l'vnion hypostatique, que ce qui est propre à la Diuinité est at tribué à
l'humanité, & ce qui conuient à l'humanité est attribué à la Diui-nité, ainsi nous
disons que Dieu est mort, que Dieu est né, que Dieu a souffert : & nous disons qu'vn
homme est Createur, qu'vn homme est eternel, qu'vn homme est tout Puissant, &
c.
Ce mariage a esté presignifié par le mariage
d'Adam & Eue, par celuy du
Patriache Abraham
& de Sara, d'Isaac & de Rebecca, de Iacob & de Lia, & de Rachel, de Ioseph auec la fille de
Putiphar, de Moyse auec l'Ethiopienne, de Booz auec Ruth, de Dauid auec Bersabee & Abigail, d'Assuerus auec
Esther : lesquel tous
ont eu quelque particularité par laquelle ils ont prefiguré le mariage du Verbe en
l'incarnation,
Le mariage a trois biens, Proles, Fides, & Sacramentum : en ce
mariage se retrouue proles, les enfans
qui sont les fideles : fides la foy, d'vne
mutuelle pureté & chasteté : & Sacramentum, le Sacrement qui est l'vnion inseparable des parties. Voyons les
causes pour lesquelles ce mariage a esté fait.
La premiere & principale raison de ce mariage
a esté pour recouCauses de l'incarnation. urer l'heritage du Royaume celeste perdu, par la faute d'Adam, on ne peut mieux
rentrer dans vn Royaume qu'on auroit perdu à cause de la di stance de la souche qu'en
espousant la personne qui est legitime heritie-re dudit Royaume. La nature humaine selon
l'ame est de la race de Dieu, est son image & semblance, Ipsius enim & genus sumus, genus ergo cum
simus Dei,
Act. 17. Mais par le
moyen du peché, nous estions bien esloignez de Dieu & de l'heritage, Longè à peccatoribus salus, Ps. 118. Tandis que
l'homme s'est maintenu en la ligne droicte de consanguinité, c'est à dire de verité
& vertu, il a esté capable du royaume, tout ainsi que celuy qui demeure en la
ligne droicte royale. C'est pourquoy le Sage dit, Sap. 10 Iustum deduxit Dominus per vias rectas, &
ostendit illi regnum Dei, Dieu a mené le iuste par les voyes droictes & luy a
monstré le Royaume du ciel, or dautant que l'homme s'est esloigné de cette ligne droicte,
il a fallu faire vn mariage entre le Fils de Dieu39,
Quem constituit hæredem vniuersorum, qui
est heritier legitime de tous les estats de son Pere ; & entre nostre nature,
44
pour rentrer au royaume que la nature humaine auoit
perdu par la faute d'Adam.
La seconde raison fut, pour reconcilier l'homme
auec Dieu, la terre auec le ciel, & causer vne paix & alliance eternelle, on
reconcilie les royaumes ennemis par vne bonne alliance, & par vn mariage : l'homme
auoit denoncé la guerre à Dieu, Dieu haissoit l'impie & l'impieté & partant pour
faire la paix, le verbe eternel prent la nature humaine en mariage par
l'incarnation : Dieu s'est trouué en mesme maison auec l'humanité sçauoir dans les
entrailles de nostre
Dame : c'est la qu'ils se sont veus ; qu'ils se sõt embrassés, qu'ils se sont vnis,
qu'ils ont fait alliance, qu'ils ont eu vn pourparler du tout plein d'amour, qu'il se
sont trouués en mesme table & en mesme lict, & se sont vnis si estroictement, que
depuis ils n'ont plus rien fait l'vn sans l'autre : & voila l'occasion de nostre
reconciliation : c'est pourquoy il est apellé par Isaie.
pinceps pacis, Le prince de paix, rex pacificus, Le Roy pacifique, pacificans siue que in cœlis siue quæ in
terris, faciens vtraque vnum, pacifiant le ciel auec la terre & vnissant ce qui
estoit diuisé.
La troisiesme on fait le mariage pour auoir
lignée, pour euiter l'incontinence, pour s'assister mutuellement, & estendre
l'amitié ; combien d'enfans de ce mariage ? tous les predestinez, cõbien qui en
consideration de ce mariage & de l'honneur que Dieu a fait à nostre nature, ont gardé
& conserué leur chair de toute corruption ? viuans en vn corps de chair comme des
Anges, aymans mieux mourir & endurer toute sorte de tourmens que de soüiller
leurs corps d'aucun plaisir sensuel, non pas mesme de ceux qu'vn honneste & legitime
mariage leurs permettoit, considerant ce que dit le prophete Ieremie. Vsquequo delicijs dissolueris filia vaga ? quia
creauit Dominus nouum super terram, fœmina circumdabit virum. Que c'est faire tort
à la nature humaine, an noblie par vne telle alliance, de la raualler aux voluptez qui
nous sont com- munes auec les bestes, ainsi ce mariage a esté vne forte bride contre la
con-cupiscence.
Il se trouue vn aide mutuel en ce mariage, le
corps de ceste humanité patissant, l'ame meritant ce que Dieu ne pouuoit faire, &
par consequent ne pouuoit satisfaire à la iustice diuine : & Dieu dignifiant les
souffrances & merites de l'humanité pour les rendre satisfactoires. Enfin en ce
mariage Dieu s'vnissant auec vn indiuidu de nostre nature, a fait alliance &
amitié auec tous les autres indiuidus, & non seulement selon l'ame faicte à
l'image & semblance de Dieu, mais encor selon la chair, vnie indiuisiblement
auec Dieu en vne mesme hypostase.
Ne m'obiectez pas icy la pauureté de l'espouse qui
la rend indigne d'vn tel espoux, car comme i'ay dit, c'est vne alliance d'amour & de
misericorde, & l'espoux a dequoy suffisamment pour l'enrichir. Ne me dictes pas
45
auec Ezechiel
pater eius Amorrhæus & mater eius
Chætea, qu'elle est d'vne
Nostre nature embellie par l'incarnation
extraction trop vile & trop basse pour aspirer à vne
si noble alliance, que son pere est Amorrhæus c'est à dire Rebel, qu'elle est fille d'Adam, qui s'est rebellé contre Dieu que sa mere est Chetæa
formidolosa craintifue fille d'Eue, qui marchoit au
paradis terrestre auec crainte, dans l'apprehẽsion de son pe ché, son espoux est le roy
des roys, & la noblesse des espoux, se commu-nique aux espouses, Esther & Bersabée deuiennent
reynes par le moyen de leur mariage. Elle est laide, elle n'est que de terre, est comme
l'Ethiopienne, femme de Moyse, mais son espoux est speciosus
forma præ filijs hominum, le plus beau des enfans des hommes, qui par son alliance
embellit les laides & de terrestres les fait deuenir celestes. C'est luy qui se
vante chez Ezechiel 16.
expandi amictum meum super te, & operui
ignominiam tuam, qu'il donne vne robbe à ses espouses qui oste toute leur laideur,
qui se congratulant de la beauté de son espouse dit, & decora facta es vehementer nimis, &
profecisti in regnum, & egressum est nomen tuum in gentes propter speciem tuam, quia
perfecta eras in decore meo quem posueram super te. Vous estes belle à merueille,
vous estes deuenue reine, vostre beauté vous a rendu recommandée aupres des nations,
d'autant que vous auez esté perfectionnée par ma beauté, que ie vous ay communiqué. Si
elle est infame pour ses prostitutions, adulteres & & desbauches, c'est le propre
de cest espoux de rendre vierges & honnestes, celles qui sont impures &
corrompues. Si elle est de condition serfue, son alliance affranchit les esclaues. Quoy
que la distance qui est entre cet espoux & l'espouse soit infinie, il ne la
dedaignera pourtant, il cognoit cette distance, cependant il affecte ces nopces, son pere
la enuoyé du ciel en terre pour les contracter, c'est du consentement de son pere qu'il le
fait, il n'y a point de surprise, rien de clandestin.
Quelle occasion ont les mariez de se congratuler
de l'honneur de leur mariage qui est l'image & la representation de ce noble mariage
du Verbe? mais quelle occasion n'ont ils de prende garde à ne contaminer &
foüiller leurs nopces & mariage au preiudice de ce mariage pure & immaculé
qu'ils representent par leur mariage ? quelle occasion ont tout les Chrestiens de
posseder leur chair, en saincteté, annoblie par vne si admirable alliance, comme est
celle du Verbe, auec nostre nature, & quelle occasion ont les vns & les autres de
craindre le chastiment qui leurs est deu s'ils d'eshonorent ce celeste espoux & ses
nopces, par le mauuais vsage de leurs mariages & par les impudicités de leurs
corps?
46
Filet cadre, rayé. Du mariage de Iesus-Christ auec l'Eglise. CHAPITRE IX.
LEs Iuifs estant gens grossiers & charnels, aussi entendoient ils ce que
les Prophetes auoient
predit du Messie, grossierement & corporelle
Les Iuifs ont pensé que le Messie auroit vne femme.
ment : ils croyoient qu'il deust
venir auec vne pompe & magnificence exterieur, suiuy de courtisans comme vn Roy
temporel, auec vne Maiesté comme les Roys de la terre ; voire ont esté si charnels &
si sots, qu'ils ont pensé qu'il auroit vne femme & des enfans. Ils se sont fondéz sur
diuers passages de l'Escriture Saincte
entendus grossierement & corporellement, comme de Dauid. Psalm.44. Astitit regina à dextris tuis in vestitu deaurato
circumdata varietate, La Reine s'est trouuée à vostre droicte habillée de
drap d'or & bigarrée de diuerses couleurs : & lors qu'il dit Pro patribus tuis nati sunt tibi filij,
des enfans vous sont nez au lieu des peres, & au Psal.88.
Ponam in seculum seculi semen eius, Sa race,
sa semence, sera de siecle en siecle : & Isaie 53. Videbit semen longæuum. Il verra sa race de
longue durée.
Il est vray que le Messie deuoit estre marié,
auoir vne femme & des enfans, & que ses enfans, sa race & sa semence deuoit
passer de siecle en siecle ; mais
non sicut estimabant, cela se doit entendre
non corporellement ny charnellement, ains mystiquement & spirituellement, comme le
reste qui a esté predit de la magnificence du Messie.
Sainct Paul ad Ephes.5. nous enseigne
qu'elle est la femme & espouse du
L'eglise espouse du Messie Messie, lors que parlant du Sacrement de mariage,
il dit, Sacramentum hoc magnum est, ego
autem dico in Christo & in Ecclesia, Ce Sacrement est grand, ie
Circonstance du mariage Iesus-Ch. auec l'Eglise.
dis en Iesus-Christ & en
l'Eglise, c'est à dire entant qu'il represente le mariage de Iesus-Christ auec
l'Eglise : mariage figuré par le mariage d'Adam & d'Eue : car tout ainsi qu'Adam & Eue, ont esté vnis si
estroictement, que des deux n'est faite qu'vne chair, Erunt duo in carne vna, ainsi de Iesus-Christ
& de l'Eglise n'est fait qu'vn corps mystique, duquel Iesus-Christ est le chef.
Tout ainsi que le mary cherit sa femme comme sa chair, ainsi IesusChrist l'Eglise comme
de mesme chair auec luy, Nemo vnquam carnem
suam odio habuit, sed nutrit & fouet eam ; sicut Christus Ecclesiam, quia membra
sumus corporis eius, de carne eius & de ossibus eius, Ephes.5. nous
sommes membres de son corps, de sa chair, & de ses os, comme s'il disoit, nous sommes
membres de son corps mystique, & sommes composés de
47
chair & d'os comme luy estant de mesme nature que l'Eglise son
espouse.
L'amour de cét espoux l'a obligé de quitter son
pere, selon l'humanité, nõ selon la diuinité, puis qu'il est tousiours en son pere &
son pere en luy : ie dis, selon l'humanité, dautant que selon elle, il a esté en ce monde
trente trois ans esloigné de son pere en qualité de seruiteur, formam serui
accipiens, a abandõné sa
mere, ie veux dire la Synagogue, de laquelle il estoit issu selon la chair, & c'est
en cela qu'il a accomply la loy du mariage, pour demeurer auec son espouse,
Relinquet homo patrem & matrem & adherebit
vxori sue.
Dieu forma la premiere femme de la coste d'Adam endormy, &
l'espouse de Iesus-Christ a esté formée de la coste du mesme Iesus-Christ endormy en
la croix : la premiere femme fut appellé Virago, tirant son nom de
l'homme dont elle tiroit son origine ; l'Eglise tire son nom de Iesus-Christ estant
appellée Chrestienne de Christ, dont elle tire sa source. La premiere femme fut os
des os, & chair de la chair du premier homme : l'Eglise est os des os, chair de la
chair de Iesus Christ, & ce qui est dauantage esprit de son esprit, saincte de sa
saincteté, visue & viuifiée de sa vie. La premiere femme fust appellée Eue, c'est à dire, vie,
dautant qu'elle estoit mere de tous les viuans,
Gen.3. & l'Eglise
n'est elle pas mere de la vie ? mere de tous ceux qui viuent de la vie de la grace ? puis
que hors de l'Eglise ny a point de vie, & que personne n'a la vie de la grace s'il
n'est enfant de l'Eglise.
C'est la gratieuse Rebecca que le celeste
Isaac, Gen. 24. a fait entrer
dans
Figure de l'Eglise entant qu'elle est espousede Iesus Ch.
le tabernacle de sa mere, la Synagogue, la prise pour femme & la aimé si
tendrement qu'il a mitigé la douleur qu'il auoit conceu de la mort de sa mere la
Synagogue, voire de sa passion. Cest la belle Rachel, pour l'amour
de laquelle le vray Iacob a seruy non sept ans, mais trente trois, & auec tant d'affection pour
elle, que le temps de sa seruitude ne luy estoit rien à comparaison de son amour, pour
laquelle il a souffert le froid, le chaud, la faim, la soif, a veillé, sué, peiné. O
quelle a bien plus de subiect d'appeller son espoux, espoux de sang que n'auoit
autrefois Sephora ! lors qu'elle disoit à
Moyse, Sponsus sanguinum tu mihi es. Vous estes vn
espoux de sang, car IesusChrist est espoux de sang en son sacré chef, en ses mains, en
ses pieds, en son costé, en tout son corps, sang qu'il espanche auec tant de prodigalité,
pour tesmoigner son amour enuers son espouse : & auec son sang donne sa vie volontairement par vn excés d'amour. C'est la prudente Abigail que le mystique Dauid a
espousé & esleué à la Royauté. C'est la fille de Pharaon que le magnifique & tres
riche Salomon a choisi
d'vne nation estrangere, pour la faire sa compagne. Ie dis que Iesus-Christ a tiré de la
gentilité pour la faire son espouse.
Salomon en son Cantique est le
paranymphe des grandeurs &
48
louanges de cette espouse, ou il l'appelle belle
& agreable comme Hierusalem : terrible cõme vne bataille rangée ; qui en sa marche resemble
l'aurore à son leuer ; belle comme la lune ; choisie comme le soleil. Cest le iardin
fermé ; la fontaine sellée ; le lis entre les espines ; dautant que les Iuifs maintenant repudiez de Dieu, les payens destituez de la lumiere de la foy : les Turcs en leur
brutalité : sont comme autant d'espines destinées à la fournaise infernale, mais
l'Eglise est comme vn beau lys qui de la suauité de son odeur parfume tout le monde &
est choisie pour embellir & embaumer le ciel.
Le Prophete Oseé au chap 2. a donné la promesse de
ces sainctes espousailles en ces paroles, sponsabo te mihi in sempiternum, & sponsabo te mihi in iustitia & iudicio & in misericordia &
miserationibus, & sponsabo te mihi in fide, & scies quia ego Dominus, ie
t'espouseray pour iamais ie t'espouseray en iustice & iugement, en misericorde &
miserations : ie t'espouseray en la foy, & tu sçau ras que ie suis le Seigneur. Il l'a
espousée pour iamias par vn nœud d'a-mour indissoluble, ego vobiscum sum omnibus diebus vsque ad
consummationem seculi : ie suis auec vous tousiours iusque à la fin du monde.
C'a esté auec iustice & iugement, ouy auec cette rigueur de iustice, auec
laquelle il a satisfait pour nous à la croix, auec ce iugement si seuere que
Dieu le Pere a prononcé contre son Fils, le declarant coulpable de la
Le mariage de Iesus.Christ auec l'Eglise est vn mariage de misericorde. mort, pour s'estre voulu charger de nos pechez : auec
misericorde & miserations : & quelle plus grande misericorde : que d'auoir ietté
les yeux de sa bonté sur ceste pauure abandonnée, esclaue, coulpable de l'enfer sans
qu'elle eust en soy chose aucune qui peust attirer son affection, ny ayant autre motif de
cét amour que sa misericorde : autre subject de ce choix, que sa prouidence : autres
attraits de cette vnion, que sa bonté.
Lors que Saül faisoit estat de donner
sa fille Michol à
Dauid pour espouse,
Dauid s'excusoit sur
cest offre recognoissant son Dauidextraction qui ne pouuoit aspirer à vn si grand honneur ;
representoit sa pauureté qui ne pouuoit doter vne fille de Roy : Mais Saül luy fit dire,
Non habet Rex sponsalia necesse, Le Roy
est assez puissant pour trouuer le dot à sa fille, vous n'auez que faire de vous en
mettre en peine. Helas si cette espouse auoit égard à son extraction, qui n'est autre que
sa gentilité barbare : à ses moyens qui ne sont que pauureté & miseres, pourroit elle
pretendre cét honneur incomprehensible, que d'estre espouse du Fils de Dieu ! mais
il est assez riche pour l'enrichir, ouy, il luy a donné le dot liberalement, la paré de
tant de ioyaux, que les esprits celestes s'en estonnent, & tous rauis en admiration
dans l'esclat de sa beauté, & dans le prix de ses ornemens, s'escrient, Cantic. 8.
Quæ est ista que ascendit de deserto, delicijs affluens
49
innixa super dilectum suum ? La voyez vous,
qui sort du desert de sa pauureté, & de la fondriere de ses miseres ? la voyez vous
toute esclatante & rayonnante en ses parures ? la voyez vous abondante en delices ?
mais qui est elle ? Ah c'est l'espouse de nostre souuerain Monarque, appuyée sur
luy : esleuée à cét honneur non pour ses merites, mais par la misericorde de son espoux,
entourée de ces parures, non qu'elle a tirée de ses coffres, mais qui luy sont donnez
par la main liberale de son bien-aimé. Aussi les prie el le de n'auoir égard à ce
qu'elle est en son extraction & de soy, elle n'est qu'v-ne pauure Ethiopienne,
Nigrasum, toute couuerte de la noirceure du
peché ; elle ne laisse pourtant d'estre belle par la grace que son espoux luy a
donné : elle est noire à cause du peché originel, & de ses idolatries, mais belle
par les dons & parures que le sainct Esprit luy a si
liberalement eslargy, Nigra sum sed
formosa.
Il l'espouse in fide en la foy.
Nequaquam in legis iustitia, sed in fide & gratia Euangelij dit
S. Hierosme, ces
espousailles se font non en vertu de la iustice legale, mais en vertu de la foy & de
la grace de l'Euangile : il la reuest d'vne robbe qui esclatte en la bigarrure de ses
couleurs, qui sont les
Parures de l'Eglise entant qu'espou se.
diuerses vertus : Il la chauffe,
c'est à dire, munit & armes ses affections de souliers de couleur celeste, qui sont
les sainctes pensées de foy, d'esperance, & de charité : il la ceint d'vne ceinture
de fin lin, qui est la chasteté, qui par sa blancheur & pureté reserre les affections
desordonnées de la chair : il la couure d'habits tres-subtils, qui sont les desseins &
desirs non grossiers du monde & des choses temporelles, mais du ciel & de Dieu :
luy donne des brasselets en ses mains, qui sont les bonnes œuures : vne chaine d'or
au col, qui signifie les parolles d'or, la doctrine de fin or de charité : les pendans
d'oreilles d'vne saincte obeyssance à son espoux : vne couronne en teste qui est le
souuerain pouuoir qu'il luy donne en terre & par tout le monde, voire luy donnant
les clefs du ciel : la repaist de fleur de farine & de miel, c'est la pasture des
Sacremens, & sur tout de la saincte Eucharistie qui contient toute sorte de douceur
& suauité : il luy donne l'huile de ses celestes consolations, & enfin la rend
belle & digne d'estre espouse d'vn si grand Roy.
S. Augusstin serm. 75.
de tempore : monstre les faueurs que cette espouse
Rapports du mariage de Iesus
Christ & de l'Eglise auec celuy d'Isaac &
de Rebecca.
reçoit de son espoux, prenant pour figure de ces espousailles spirituelles & mystiques, celles de l'obeyssant
Isaac auec la sage
Rebecca. Où est ce, ditil, que le seruiteur
d'Abraham trouua l'espouse,
destinée de Dieu pour
Isaac ? sinon à la
fontaine ? où est-ce que Iesus-Christ trouue son espouse? sinon aux eaux du baptesme ? ou
si elle ne venoit, elle ne pourroit estre son espouse. Le seruiteur d'Abraham luy donna des
ioyaux en la fontaine pour la parer, & entre autres choses des pendans d'oreilles
d'or, & Iesus-Christ
50
met aux oreilles de son espouse, des parolles de fin
or de charité. Celuy la donne à Rebecca des brasselets,
& Iesus Christ des bonnes œuures, qu'il met és mains de son espouse. Or tout ainsi
dit S. Aug. que
Rebecca n'eust pas
eu ces ioyaux si Isaac ne les luy eust enuoyé par son seruiteur ; aussi l'Eglise n'auroit pas toutes
ces richesses si son amoureux espoux ne les luy donnoit de sa pure grace, et luy mesme :
premierement immediatement, & puis par les mains de ses Apostres. Abraham se seruit de son
seruiteur pour trouuer vne espouse à son fils Isaac, & Dieu le Pere se sert de ses Apostres,
& des hommes Apostoliques, qui sont les Predicateurs, pour trouuer & amener
l'espouse de son Fils. Escoutez ce braue paranymphe S. Paul, Despondi vos vni viro virginem castam
exhibere Christo. Ie vous ay fiancé auec vn homme, ie me suis estu dié de donner à
Iesus Christ pour espouse vne chaste vierge ; l'espoux est Ie-sus-Christ :
l'espouse est l'Eglise, l'ambassadeur qui procure ce mariage, ou le paranymphe, c'est
S. Paul & les
autres Apostres, &
les Predicateurs qui tiennent la place des Apostres, mais ils le
doiuent faire imitans S. Paul en son zele, qui dit, æmulor
vos Dei æmulatione, i'ay vn grand zele pour vous, procurant cette espouse à ce
diuin espoux, auec vn grand soin & un zele ardant de la gloire de l'espoux.
S. Chrisostome
& Theophylacte posent ce zele en la personne du seruiteur d'Abraham, lequel estant
entré en la maison de Rebecca, comme on luy eust presenté à manger, non, dit il, ie ne mangeray pas que
ie ne me sois deschargé de ma commission : les Predicateurs qui cherchent l'espouse de Iesus-Christ, leur maistre, ne se soucient pas de leurs commoditez, mais ne
cherchent que le seruice de leur maistre.
Le dot de ce mariage nous est figuré au Gen. 38 où le Patriarche
Iudas
Les arrhes de l'Eglise entant qu'espouse de Iesus
Christ. donne pour
arrhes à Thamar
son anneau & vne baguette : & Iesus-Christ à son espouse son anneau, qui est la
foy, signaculum fidei, & le baston
de la saincte Croix, c'est l'obseruation de S. Chrisostome
hom. 1. sup.
Matth. mais ce
sont des arrhes, dit le mesme Sainct sur le
chap. II. de l'Epist.2. aux Corinth. de ce dot incomprehensible qu'il luy prepare, qui est le royaume des cieux,
& la claire vision de Dieu. C'est aussi la pensée de
S.
Aug. serm. 75. de tempore, où il dit, Ecclesia accipit in præsenti pretiosam arrham, sanguinem sponsi sui, acceptura dotem postmodum regni sui
: l'Eglise re çoit maintenant pour arrhes le pretieux sang de son espoux, auec
asseuran-ce de receuoir puis apres son royaume, & estant vnie maintenant par la
grace auec son espoux, elle le sera vn iour indiuisiblement par la gloire :
Beati qui ad cœnam nuptiarum agni vocati
sunt. Heureux, & trois fois heureux, ceux qui auront le bon-heur d'estre faits
participans de nopces de l'agneau, & estre à iamais ses espouses.
Corrigez voz pensées Iuifs endurcis &
charnels, n'allez pas recherchant
51
des nopces charnelles à cét espoux mystique : la reine
son espouse qui est à son costé, n'est autre que l'Eglise : ornée, parée, enioliuée à l'exterieur des parures de ses ceremonies, qui releuent le lustre de ses fonctions,
mais sa principale beauté est au dedans, c'est à dire, en l'esclat des vertus, &
des dons du S.
Esprit. Oyez l'exhortation que luy fait son espoux, de prester l'oreille à ses
parolles, puis que la foy, le premier de tous ses ornemens, depend de l'oreille :
d'oublier son peuple & la maison de son pere, qui sont les ceremonies Iudaïques
& legales, & les idolatries des Payens ses ancestres ; c'est à ces conditions
que ce roy Dieu & homme, qui commande à tous autres Monarques, la fauorisera de ses
affections & de son alliance.
Les enfans qui naissent de ce mariage sont les
fideles desquels S. Iean
Les enfans de Iesus Christ. & de l'Eglise.
dit au c.I.40 Qui non ex
sanguinibus, neque ex voluntate carnis, neque ex voluntate viri, sed ex Deo nati
sunt, enfans composez non de sang : non effects de la chair, ou de la volonté d'vn
homme, mais enfans de ce grand Pere, qui dit, Isaie 66. Nunquid ego qui alios parere facio, ipse non pariam,
dicit Dominus? Si ego qui generationem cæteris tribuo, sterilis ero ! quoy ! moy qui
donne la fecondité aux autres, ie seray sans enfans ! moy, qui fais que les autres
soient peres, ie seray steril ! ô admirable fecondité de ce Pere de toute benediction
! fecondité preueuë long-temps auparauaut par le mesme
Isaie c. 66. Nunquid parturiet terra in die vna? aut parietur
gens simul, quia parturiuit, & peperit Sion filios suos ? Quoy la terre
enfantera-elle en vn iour ? verrons nous naistre des nations entieres tout d'vn coup ? Sion41 a enfanté & produit ses
enfans. S. Hierosme expliquant ce passage dit, les enfans de l'Eglise n'ont pas esté
engendrez & enfantez, comme ceux de la loy ancienne, par laps de temps, & par
l'entremise d'Abraham,
d'Isaac, & de Iacob, par le moyen
des douze Patriarches & de leurs descendans, l'espace de plusieurs siecles ;
ains à la
voix de la predication des Apostres, le monde a conceu & enfanté des nations entieres, non en vn coing
du monde, mais par tout le monde vniuersel, In omnem terram exiuit sonus eorum, & in fines orbis terræ verba eorum. C'est
vne œuure, non des hommes, mais de la toute puissance de Dieu.
Cette espouse mere de tant d'enfans ne manque pas de laict pour
la nour
Le laict de l'Eglise est la doctrine celeste.
riture de ses enfans, qui est la doctrine celeste tirée des deux testamens,
qui sont ses deux mammelles : Non poterat
fieri, dit S. Hieros. vt quae erat puerpera
careret lactis abundantia, in educationem eius gentis, & paruulorum, qui simul nati
fuerant, vt præberet ei duo vbera veteris ac noui testamenti, ad præbendum rationale
lac, il appartenoit à la prouidence de Dieu de ne permettre que celle qui deuoit
enfanter tant d'enfans mãquast de laict pour leur nour riture, enfans qui ont esté nez,
si grãde multitude ensemble, ainsi il luy a don-né les deux mãmelles du vieil & du
nouueau testament pour leurs fournir le
52
laict raisonnable. I'apperçois ces mammelles pleines
non seulement de laict blanc & doucereux ; mais encor de sang rouge & pretieux au
Cant. 7. Statura tua assimilata est palmæ, & vbera
tua botris, voz mammelles sont sembla bles au raisin, le raisin est plein de vin
rouge, & les mammelles de l'es-pouse qui sont les Sacremens, dont elle allaicte ses
enfans, sont pleines du sang de Iesus-Christ son espoux, & de les merites empourprez
de son sang.
O que voila bien la promesse qui auoit esté faite
à ce diuin Espoux accomplie, Si posuerit
pro peccato animam suam videbit semen longæuum, s'il donne sa vie pour les
pecheurs, il sera recompensé d'vne longue lignée : ne l'a il pas fait ? n'est-il pas mort
pour les pecheurs ? suiuant la conuention qu'il auoit fait auec Dieu son Pere ? aussi son
pere ne luy a manqué en ses promesses, Dabo
tibi gentes hæreditatem tuam & possessionem tuam terminos terræ. Les Gentils seront vos
heritiers, seront vos enfans, & vos enfans seront estendus par tout le monde. Pro patribus tuis nati sunt tibi filij, au
lieu des Prophetes & Patriarches anciens, il a engendré les Apostres, & tous
les Chrestiens par sa parole, voluntariè genuit
nos verbo veritatis & les a enfanté auec douleur, voire auec perte de sa vie au
lict de la croix.
S. Paul dit, Virginem castam exhibere Christo, voicy la
merueille, sçauoir
L'espouse de Iesus Christ l'Eglise, comment vierge & me
re. que nonobstant cette grande fecondité, cette espouse demeure vierge,
c'est pourquoy S. Aug serm. 119. de tempore compare l'Eglise à nostre Dame, d'autant
qu'elle est mere & vierge : les autres espouses sont données à leurs espoux pour
n'estre plus vierges, mais l'Eglise est donnée comme espouse à Iesus-Christ son espoux
pour estre vierge : & si elle ne l'auoit pour espoux, elle ne seroit pas
vierge.
Mais voicy vne plus grande merueille, c'est que son espoux
l'ayant trou
Iesus Chr. rend son espouse de corrõpuë vierge. uée corrompuë & desbauchée, il la fait vierge : n'estoit-elle pas
corrompuë par tant de fornications spirituelles, qu'elle auoit commises à
l'adoration des idoles lors qu'elle estoit Gentile ? Fornicans fornicabitur terra à Domino,
Osée I. Autant
d'autels qu'elles auoit dressé aux Idoles, n'estoient ce pas autant de lieux infames de
ses prostitutions ? suiuant ce que dit Ezechiel 6.
Fabricasti lupanar tuum, in capite omnis viæ,
& excelsum tuum fecisti in omni platea. Mais Dieu par sa misericorde l'a tirée de
ces lieux d'infamie, pour la faire vierge en la pureté & sincerité de la foy, &
pour la rendre vierge apres des abominables prostitutions. O noua res s'escrie S. Chrisost. in I.
Cor. c.II. In mundo virgines manent ante nuptias, post nuptias
non item, hic autem non sic, nam licet non sint virgines ante nuptias, post nuptias
virgines fiunt. O merueille, & chose non iamais ouye ! aux mariages du monde on
est vierge auant les nopces, & non apres les nopces : mais en ce mariage quoy
que l'espouse ne soit pas vierge auant les nopces, elle deuient vierge, par le
53
moyen de ces nopces. S. Chrisostome
dit, que cela nous a esté figuré par
Rahab courtisane, meretricem, laquelle ayant receu en sa maison
les explorateurs du peuple de Dieu, fut mariée à Salmon & deuient femme
de bien : ainsi l'Eglise addonnée à l'idolatrie & Gentilité, d'où pour la plus part
elle a esté tirée : apres auoir admis & logé les explorateurs de Iesus-Christ,
qui sont les Saincts Apostres, est deuenuë saincte, & ayant esté faite espou se de Iesus Christ,
a pareillement esté faite vierge par l'vnité, pureté, & in-tegrité de sa foy.
C'est en vain que toutes autres sectes se
glorifient de cette noble alliance, car tout ainsi qu'en vn mariage n'y a qu'vn espoux & vne espouse aussi en ce mariage n'y peut auoir qu'vne espouse, Vna est columba mea, immaculata mea :
Toutes les autres sectes sont comme les vierges folles qui ont des lampes, sçauoir
quelque apparence de religion, mais point d'huile, point de charité, ny de vraye foy :
il n'y a que cette espouse laquelle ornée des parures des bonnes œuures apres auoir
rempli ce mõde de nombre d'enfans, & gardé la fidelité à son espoux, sera enfin
introduitte dans la chambre de triomphe & de gloire au ciel, pour y regner à iamais
auec son espoux.
Filet cadre, rayé. Du mariage de Dieu auec l'ame par la grace. CHAPITRE X.
Mariage de Dieu auec l'a grace & ses circonstances.
LE mariage qui se fait entre Dieu & l'ame par la grace, duquel parle le
prophete Osee c. 2. est si
plein de consolation, que ie n'ay sçeu l'ob mettre sans en faire vn Chapitre à part pour
la consolation des ames sain-tes & deuotes. S. Bernard
expliquant les susdittes parolles d'Osée dit. Si non fecit ille quod sponsus, si non
tanquam sponsus amauit, si non zelatus est tanquam sponsus, noli acquiescere sponsam te
vocari, serm. 5. de dedicat. Eccles. S'il ne
s'est pas acquité de tous les deuoirs d'vn vray espoux : s'il ne vous a pas aimé comme
vn espoux, s'il n'a pas esté sainctement ialoux comme vn espoux, ne permettez pas qu'il
vous appelle espouse.
Ce mariage se fait in fide par la foy que nous receuons au
baptesme, ou en presence d'vn prestre & de deux tesmoins, qui sont le parain & la
maraine, nous auons pris Iesus Christ pour nostre espoux, & luy nous a prises
pour ses espouses. S. Aug. in Ps. 44. Regi nubis Deo ab illo dotata, ab illo decorata,
ab illo redempta, ab illo sanæta: quicquid habes vnde illi placeas ab illo habes.
Vous espousez le Roy des Roys, c'est luy qui vous donne le dot, c'est luy qui vous
donne des ioyaux pour vous parer, c'est luy qui vous rachepte : c'est luy qui
54
vous guarit : si vous auez quelque chose en vous qui
luy soit agreable, vous le tenez de sa faueur, & liberalité.
Dieu donne ce dot & ces ornemens à l'ame pour oster la grande
inegalité qui se retrouue en l'ame, & pour la rendre capable de ce sainct
mariage.
Saincte
Agnes espouse de Iesus Chr.
C'estoit le sentiment de la chere espouse de
Iesus-Christ S. Agnes, lors qu'elle disoit, Ipsi sum
desponsata cui angeli seruiunt, cuius pulchritudinem sol & luna mirantur, ie
suis espouse de celuy qui a les anges pour seruiteurs, la beauté duquel est admirée du
soleil & de la lune. Annulo suo
subattauit me, & tanquam sponsam decorauit me corona: il m'a donné vn anneau
pour arrhes de son amitié, m'a mise vne couronne sur la teste, comme à son espouse.
Posuit signum in faciem meam vt nullum præter
eum amatorem admittam, il a mis vn signe en ma face, afin que ie n'aime autre que
luy : Circumdedit me vernantibus atque
coruscantibus gemmis pretiosis: il m'a entourée de pierreries belles &
brillantes: Dexteram meam & collum meum
cinxit lapidibus pretiosis: il m'a donné des brasselets, & vn carquant de
pierres pretieuses. Induit me dominus cyclade auro texta, &
immensis monilibus ornauit me, il m'a reuestu d'vne robbe de drap d'or, & m'a
paré d'vne infinité de ioyaux: & partant disoit elle à celuy qui recherchoit son affection, au preiudice de son legitime espoux, Discede à ma pabulum mortis, quia iam ab alio
amatore præuenta sum: ipsi soli seruo fidem, retirez vous de moy pasture de la
mort, vn autre a emporté mon affection auant vous, c'est à luy seul que ie garde ma
fidelité. Quem cum amauero casta sum, cum
tetigero munda sum, cum accepero virgo sum, l'aimant ie suis chaste, le touchant ie
suis pure, sa compagnie ne m'ostera pas ma virginité.
Iesus Chr. embellit sõ espouse l'ame.
Dieu esleue l'ame par ce mariage d'vn estat vil, pauure &
laid, en vne condition noble, riche, & d'vne excellente beauté. Voicy comme en
parle S. Bernard ferm. Dom. I. post Oct. Epiphan. Maltum hæc sponsa sponso suo inferior genere,
inferior specie, inferior dignitate : attamen propter Æthiopis sam istam filius Dei de
longinquo venit, vt sibi desponsaret illam. Moyses qui-dem Æthiopissam duxit vxorem,
sed non potuit eius mutare colorem. Christus vero quam adamauit ignobilem adhuc &
fœdam, gloriosam sibi exhibuit Ecclesiam non habentem maculam aut rugam. Cette
espouse est beaucoup inferieure à son espoux en noblesse, en beauté, en dignité.
Toutefois le fils de Dieu est venu de loin pour espouser cette Ethiopienne. Moyse se maria bien à
vne Ethiopienne, mais pourtant il ne changea pas sa couleur: mais Iesus Christ ayant
aimé vne routuriere & laide, la rendu pleine de gloire sans ta-che & sans
ride.
Ornemẽs que l'ame reçoit par la grace.
Voulez vous voir l'estat de l'ame auant ces
espousailles, le prophete Ezechiel le
descrit c.16. Transiui per te & vidi te:
& ecce tempus tuum, tempus amantium: & expandi amictum meum super te, &
operui ignominiam tuam,
55
& iuraui tibi & ingressus sus pactum
tuum, ait Dominus & facta es mihi, ie suis passé prés de toy, ie t'ay veu,
voila l'effect de la grace de Dieu, & le choix de sa diuine predestination : tu
estois recherchée d'autres, des dia bles, & du monde, i'ay estendu ma robbe sur toy,
c'est la grace, i'ay cou-uert ta turpitude, c'est le peché originel effacé au baptesme :
ie t'ay donné la parole, ay fait pact
auec toy, & tu es deuenuë mon espouse. Puis il
adiouste, Laui te aqua & emandaui
sanguinem tuum ex me, & vnxi te oleo & vestiui te discoloribus, & calceaui
te hyacintho, & cinxi te bysso, & indui te subtilibus, & ornaui te
ornamento, & dedi armillas in manibus tuis, & torquem circa collum tuum &
dedi inaurem super os tuum, & circulos auribus tuis, & coronam decoris in capite
tuo, & ornata es auro & argẽto, & vestita es bysso, & polymito &
multiscoloribus, & c. ie t'ay laué d'eau, oinct d'huile, & paré de toutes
sortes d'ornemens, qu'il raconte en particulier; n'est-ce pas ce que Dieu fait en l'ame
au baptesme, l'ornant des vertus infuses, & de ses graces; que chacun peut reconnoistre & accommoder à l'ame, considerant & meditant les parolles du
prophete.
Enfans de l'ame en qualité d'espouses de Dieu.
La premiere & principale fin du mariage, est
la procreation des enfans, qui sont l'esperance de la posterité, & qui font que les
peres & meres viuent, en quelque maniere, apres leur mort : les enfans qui sont
produits au mariage spirituel de l'ame sont les bonnes œuures, dont la semence est
la grace, à facie tua concepimus & quasi
parturiuimus spiritum salutis, Isaiæ 66.
De ce mariage dit Origene hom. 20. in c.25.
Numeri sortent la pudicité, la iustice, la patience, la mansuetude, la charité, &
les autres vertus : les saincts desirs, les chastes pensées, les affections angeliques,
les œuures archangeliques, tous enfans de benediction : tous vrays Benjamins, c'est
à dire, enfans de la dextre, qui est la grace : ce ne sont point des Benonis, enfans de douleur qui font
mourir leur mere, mais qui font viure apres la mort, & d'vne vie eternelle : ce sont
des Iosephs, c'est à
dire, accroissement, qui font croistre en merite, & enfin des Isaacs, c'est à dire, ris
qui causent la ioye & la gloire interminable.
Vnion de l'ame auec Dieu par le mariage de la grace
La premiere loy du mariage est l'vnion de deux en
vne mesme chair,
erunt duo in carne vna, mais au mariage
spirituel est l'vnion de deux en vn mesme esprit, qui adhæret Domino vnus spiritus est 1. Corint. 6. au
mariage corporel les deux corps sont tellement vnis, que chacun d'iceux garde les
qualitez qui luy sont propres. S'ils sont noirs auant l'vnion ils demeurent noirs, si
blancs, blancs, si bossus, bossus, si boiteux, boiteux &c. mais en
Loix du mariage au mariage de Dieu auec l'ame.
ce mariage spirituel Iesus-Christ l'epoux
rẽd l'ame son espouse semblable à soy. 1. Cor. 6. Neque fornicarij, neque idolis seruientes, ne que
adulteri, neque molles, neque masculorum concubitores, neque sures, neque auari, neque
ebriosi, neque ma ledici, neque rapaces regnum Dei possidebunt, & hæc fuistis, sed
abluti estis,
56
sed sanctificati estis, sed iustificati estis in
nomine Domini nostri Iesu Christi & in spiritu Dei nostri. Ny les fornicateurs,
ny les idolatres, ny les adulteres &c n'entreront au royaume des cieux,
vous auez esté tels: voila l'estat de l'ame auant ce mariage: mais voicy le changement,
vous auez esté lauez, vous auez esté sanctifiez, vous auez esté iustifiez, au nom de
nostre Seigneur IesusChrist, & par l'esprit de Dieu.
Au mariage corporel l'vn des corps ne prend pas la
vie de l'autre: mais en ce mariage nostre ame reçoit la vie de Iesus-Christ son espoux,
Rom. 6.
Consepulti sumus cum illo per baptismum in
mortem; vt quomodo Christus surrexit à mortuis per gloriam patris, ita & nos in
nouitate vitæ ambulemus. Nous mourons par le baptesme au peché, au monde, à nous
mesmes, pour viure vne nouuelle vie en Iesus-Christ : & pour pouuoir dire auec S. Paul, Viuo ego, iam non ego, viuit vero in me
Christus. Ie vis, mais ce n'est plus moy qui vis, c'est Iesus Christ qui vit en
moy.
La seconde loy du mariage est, Dimittet patrem & matrem & adhærebit
vxori suæ. Le mary quittera pere & mere pour demeurer auec sa femme:
nostre espoux spirituel ne pouuoit quitter son pere auec lequel il est vny indiuisiblement, il l'a toutefois quitté en quelque façon pour venir demeurer auec nous. Il a
quitté sa mere la Synagogue, nous deuons quitter pere, mere, voire nous mesmes pour
suiure nostre espoux, c'est à dire, que la où il y va de la fidelité & du seruice que
nous deuons à nostre espoux, ny le respect de pere, ny la tendresse de mere, ny l'amour
de nous mesmes & de nostre vie ne nous doiuent retenir : nous l'auons ainsi promis,
contractans ce mariage, protestans que nous renoncions à Satan, à ses pompes, au monde,
& à tout ce qui seroit contraire à l'amour de nostre espoux.
La troisième loy du mariage est l'insolubilité, qui
est tel qu'il n'y a que la mort qui en puisse rompre le lien : le mariage spirituel du
costé de Dieu est indissoluble, Osée 2. Sponsabo te mihi in sempiternum, Ie
t'espouseray pour ia mais : & quoy que nous faisions, la marque & charactere que
Dieu a em-praint en nos ames, par ce mariage, ne s'effacera iamais, le diuorce qui
s'y fait quelquesfois est vn effect de nostre ingratitude & infidelité, &
prouient de nous. Le lien au mariage se fait par le consentement, & au mariage
spirituel par la pure volonté de Dieu,
Voluntariè genuit nos verbo veritatis,
Iacob.1. & par
nostre consentement reciproque, Quotquot autem
receperuut cum,
Ioan. 1. Voluntariè sacrificabo tibi,
Psal. 53.
Cette indissolubilité cause souuent des grands
ennuis & degousts au mariage corporel : mais au mariage spirituel non, puis que Non habet amaritudinem conuersatio illius,
nec tædium conuictus illius. La conuersation de cét espoux n'a ny amertume ny
degoust. C'est ce qui faisoit dire à saincte Agnes parlant de
son espoux, Mel & lac ex ore eius
suscepi, il ne donne que miel
57
& laict, que douceur. Le lien du mariage
corporel se rompt par la mort d'vn des conjoincts, celuy de mariage spirituel dure apres
la mort, & si nous voulons sera eternel. Le lien du mariage corporel fait que les
mariez ne sont plus à eux, mais s'appartiennent l'vn à l'autre: & le lien du mariage
spirituel fait que nous sommes à nostre espoux, Non estis vestris, empti estis pretio
magno. Vous n'estes pas à vous, vous estes acheptez à grand pris. 1. Cor. 6. &
tout ainsi comme Dauid 2. Reg. 3. auoit droict de demander Michol à Isboseth,
Redde vxorem meam Michol quam despondi mihi
centum præputijs Philistinorum: rendez moy Michol mon espouse, pour
laquelle i'ay donné cent prepuces des Philistins, aussi
Iesus-Christ n'a-il pas dõné sa vie & son sang pour dot du mariage qu'il a contracté
auec vous: nous pouuõs luy dire auec verité, Sponsus sanguinum tu mihi es, qu'il est vn espoux de sang, & partant il a
droict de demander que nous luy gardions la fidelité que nous luy auons promise.
C'est vn grand crime de violer la fidelité du
mariage charnel & corporel; & Dieu se plaint par Ieremie c. 3. de
l'infidelité de ses espouses spirituelles,
Quomodo si contemnat mulier amatorem suum? sic
contempsisti me domus Israel: O Israël tu t'és comporté auec moy, comme la femme
qui est infidelle à son mary ! mais cét espoux spirituel est plus debõnaire que ne sõt
les espoux corporels, qui souuent sont implacables enuers leurs espouses, lors qu'elles
ont commis vn acte d'infidelité, & luy tousiours prest à pardonner: Tu fornicata es cum amatoribus multis, tamen
reuertere, & ego suscipiam te,
Ierem. 3. tu t'és
abandonné à des ruffiens, qui sont le monde & le peché, mais retourne à moy
& ie te receuray.
L'ame annoblie par le mariage auec Dieu.
Au mariage corporel l'espouse entre en
communication des biens de son espoux, & est annoblie par le moyen de l'alliance
& vnion auec luy, Gaudet Augusta
ijsdem priuilegijs quibus Augustus, fœminæ gaudent priuilegijs maritorum, dit
la loy, vne fille de village espousant vn Roy est reine, & noble comme le Roy: &
l'ame par le moyen du mariage spirituel est esleuée à vne diginité telle, qu'elle est
comme faite participante de la diuinité, diuinæ
consors naturæ, 1. Petri 2. & entre dans les droicts du royaume celeste, &
entant qu'elle est espouse du fils de Dieu, elle est fille du Pere eternel.
Le lien & l'entretien du mariage corporel est
l'amour: l'entretien & le lien du spirituel est aussi l'amour : nous sommes asseurez
de l'amour de l'espoux qui ne nous manquera iamais, si de nostre costé nous ne luy sommes
infideles, & luy manquons les premiers; son amour est bien ordonné, non
desreglé comme est souuent celuy de plusieurs marys : non plein d'ingratitude & de
perturbation, mais accompagné d'vne grande prudence, amour qu'il fait paroistre comme
nostre chef & espoux: nous conduisant: nous aimant: nous nourrissant, nous
pouruoyant, & faisant tout deuoir d'vn amoureux espoux.
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Deuoirs de l'ame enuers Dieu son espoux.
Or tout ainsi que S. Paul demande que
l'espouse soit obeyssante à son espoux, mulieres viris suis subditæ sint,
sicut Domino, de mesme nous deuons obeyssance à
cét espoux spirituel, in omnibus, estans
bien asseurez qu'il ne nous commandera rien qui ne soit raisonnable & honorable.
Nupsisti Christo? illi tradidisti carnem tuam,
illi desponsasti maturitatem tuam, incede secundum sponsi tui voluntatem. Tertul.
de veland. virg. auez vous pris Iesus Christ pour espoux? vous luy auez donné vostre
chair & vous mesme, par-tant comportez vous selon sa volonté.
La femme doit viure conformement à la qualité de
son mary, & quoy qu'elle ne soit que villageoise, employée autrefois à choses viles
& basses, si est-ce que depuis qu'elle a espousé le Roy, elle ne doit auoir que des
discours, des pensées, des desseins, & entretiens de reine. C'est ce que demande de nous S. Leon serm. 1.
de Natiu. lors qu'il dit,
Agnosce, ô Christiane
dignitatem tuam, & diuinæ consors factus naturæ, noli in
veterem vilitatem degeneri conuersatione redire, memento cuius capitis & cuius
corporis sis membrum, reminiscere quod erutus de potestate tenebrarum, & translatus
in Dei lumen & regnum. Chrestien recognois ta qualité, & puis que Dieu
t'a tant honoré, que de te faire participant de sa diuine nature, ne retournes pas dans
ton vile estat de rousture, par l'indignité de tes mœurs, souuienne toy de qui tu as
l'honneur d'estre espouse, & comme ton espoux t'a tiré de la bouë & de la cendre
pour t'esleuer à la dignité royale par le moeyn de ce saincte & diuin mariage.
S. Bernard
considerant cét amour inexplicable s'escrie, serm. 2. Dom. 1.
post Octau. Epiph. Vnde tibi, ô humana anima, vnde tibi hoc ? vnde tibi
tam inæstimabilis gloria, vt eius sponsa mereais esse, in quem desiderant angeli
ipsi prospicere? vnde tibi hoc vt ipse sit sponsus tum, cuius pulchritudinem sol &
luna mirantur & quid retribues Domino pro omnibus quæ retribuit tibi, vt sis socia
mensæ, socia regni, socia denique thalami, vt intoducat te rex in cubiculum suum?
ô ame humaine d'où te vient ce bon-heur ? d'où te vient cette gloire inestimable, que tu sois espouse de celuy que les Anges s'estiment bien heureux de regarder :
qui t'a fait cette grace d'auoir celuy la pour espoux, la beauté duquel le soleil &
la lune admirent ? que pourras tu rendre à ce bon Sei gneur pour tant de faueurs qu'il
t'a departies : quoy ! t'auoir faite com-pagne de sa table! participante de son royaume !
mais de son lict nuptial ! te faire entrer en sa chambre !
Exhortation à l'ame pour se cõporter cõme espouse de
Dieu.
Puis il poursuit, vide iam quid de Deo tuo sentias, vide quibus
brachijs vicaria charitatis redamandus & amplectendus sit, qui tanti te æstimauit,
imo qui tanti te fecit, de latere enim suo te resormauit, quando propter te obdormiuit
in cruce, & somnum mortis excepit, propter te à Deo Patre exiuit, & matrem
Synagogam reliquit, vt adhærens ei, vnus cum eo spiritus efficiaris, regarde
59
maintenant quel sentiment tu dois auoir de ton Dieu,
pese auec quels bras d'vn amour reciproque tu le dois aimer & embrasser, puis qu'il a
tant fait d'estat de toy, qu'il t'a reformé de son costé, lors que pour ton salut
il s'est endormy du sommeil de la mort sur le lict de la croix : il est comme sorty de
son Pere par l'incarnation, a laisse sa mere la Synagogue pour t'espouser, afin qu'estant
vnie auec luy tu deuienne auec luy vn mesme esprit.
Enfin le mesme sainct Bernard
conclud. Et tu ergo audi filia & vide &
considera quanta sit erga te dignatio Dei tui, & obliuiscere populum tuum &
domum patris tui; desere carnales affectus, seculares mores dedisce; à prioribus
vitijs abstine, consuetudines noxias obliuiscere : quid enim putas? nonne stat
Angelus Domini qui secet te mediam, si fortè (quod auertat ipse) alterum admiseris
amatorem. Partant ma fille escoute & vois & considere quelle faueur ton
Dieu t'a fait, oublie ton peuple & la maison de ton pere, renonce aux affections charnelles, aux façons seculieres, quitte tes vices anciens, & tes mauuaises
accoustumances. A quoy penses-tu? l'Ange du Seigneur est debout pres de toy pour te
couper en deux pieces, s'il arriue (qu'à Dieu ne plaise) que tu sois infidelle & si
tu luy donne vn corriual42.
Que l'amour de l'ame en qualité d'espouse de Dieu doit
estre toute à Dieu.
Si l'amour comme dit S. Denys,
non sinit suos esse amantes, sed
amatorum, ne permet pas que ceux qui aiment soient à eux mesmes, mais sont
entierement à ceux qu'ils aiment, puis que ce Diuin espoux nous a tant aimé qu'il
a voulu estre tout nostre, la raison ne demande elle pas que nous soyons tout à luy?
& disons auec l'espouse mystique, dilectus
meus mihi & ego illi, mon bien aimé est tout à moy, & moy tout à luy ?
serions nous bien si mal heureux que de mespriser vn tel espoux pour aimer des
miserables esclaues : ie dis mespriser Iesus-Christ pour faire estat des creatures ! espoux,
qui est speciosus forma præ filijs hominum,
beau par dessus tous les enfans des hommes : luy qui est la sapience de Dieu : luy dans
lequel sont tous les tresors de la Diuinité : luy à comparaison duquel tous les Roys de
la terre ne sont que vermisseaux : luy accomply en toutes perfections,
totus desiderabilis : tout puissant, tout
bon, tout misericordieux, mais aussi tout iuste & rigoureux pour chastier ceux qui
abuseront de son amour, & ne garderont la fidelité d'espouses qu'ils luy ont
promise. Prenons garde que c'est vn adultere spitiruel d'aimer autre chose que luy, ou de
chercher & prendre des ioyaux & ornemens d'autre que de luy. C'est apres
S. Prosper,
ad Demetriadem, que ie le dis, voicy
ses parolles : Adultera est & à Diuino
aliena coniugio, si alterius cuiusquam decorem, in speculo sui cordis ostentat, aut
vllis alijs monilibus acquiescit ornari, nisi illis quæ de thesauris sponsi per sancti
Spiritus pignus accepit.
Zonaras tõ.3.
annal. in Theoph. raconte, que cõme l'Empereur Theophile
60
vouloit se marier, il fit chercher toutes les plus
belles filles qu'on peut trouuer, & les ayant fait amener en sa cour, les fit mettre
en rang à dessein de les voir, en passant, & de donner vne pomme d'or à celle
qui luy agreeroit dauantage, pour gage de son affection, & pour arrhes du chaste
mariage qu'il pretendoit contracter auec elle. Entre ces filles il y an auoit vne nommée
Icasia noble,
belle dans la perfection, fort vertueuse & sçauante: l'Empereur
l'enuisageant fut tellement rauy & trans-porté de l'esclat de sa beauté, qu'estant
comme hors de soy, il donna la pomme d'or à Theodora,
qui estoit aupres d'Icasia, pensant la donner à Icasia: ayant reconnu qu'il s'estoit
mespris, il creut que c'estoit deroger à sa grandeur de tromper
Theodora, &
de la frustrer des esperances qu'elle auoit conceuës par l'acceptation de la pomme ;
ainsi l'es- pousa au lieu d'Icasia. Plusieurs des principaux Seigneurs de la cour
re-chercherent Icasia, pour les grands aduantages que Dieu & la nature luy
auoient si liberalement donné: mais elle, piquée d'vne genereuse ambition, & d'vn
vif ressentiment de son mal-heur, en fit son bon-heur, croyant chose indigne de sa
generosité43,
apres auoir esté choisie pour estre espouse de l'Empereur, de faire alliance
auec vn homme de moindre condition: ainsi prit resolution de n'auoir iamais autre espoux
que le souuerain Empereur du ciel & de la terre Iesus-Christ, qu'elle espousa par
les saincts vœux de religion, se rendant recommendable, & par la saincteté de sa vie,
& par la subtilité de ses escrits.
Est-il bien possible que nos ames ayant esté
chosies de Dieu pour estre ses espouses, nous soyons si lasches que de les prostituer au
monde & à la vanité, auec le mespris de l'alliance du Roy des Roys!
De ces trois vnions ou mariages mystiques,
representez par le mariage corporel, chacun peut voir l'estat qu'on doit faire du mariage
corporel, non seulement entant qu'il a esté inuenté & institué immediatement de
Dieu, en vn lieu de delices: en vn temps de paix & de saincteté : pour por ter vn
friuct si pretieux : entant que Dieu & ses Anges l'honorent : mais prin- cipalement
entant qu'il est Sacrement. C'est vn crime de leze Majesté hu-maine de ietter dans la
bouë, & fouler aux pieds l'image du Roy, d'autant
C'est vn crime de prophaner le mariage.
qu'elle represente le Roy. C'est
vn crime de leze Majesté diuine, de mespriser & prophaner la croix, par ce qu'elle
nous represente la passion de nostre Seigneur. Et quel crime sera-ce de des-honorer &
prophaner le mariage par vne meschante & abominable vie? par vne des-vnion de corps
& de volonté: le souiller dans la bouë d'vne immoderée lubricité, ou de quelque
detestable adultere? n'est-ce pas prophaner le mariage du Verbe diuin auec le
tres-noble indiuidu de son humanité? n'est-ce pas vilipender le mariage de IesusChrist nostre Pere, auec l'Eglise nostre Mere? n'est-ce pas mespriser le ma
61
riage que Dieu daigne misericordieusement faire auec nous par sa grace !
Concluons donc auec le grand Apostre S. Paul,
honorable connubium in omnibus, le mariage
est honorable en tout ce qui le concerne : le mariage doit estre honoré de tous: tout le
monde le doit reuerer, & en faire estat.
Filet cadre, rayé. Du mariage de Dieu auec les personnes religeuses. CHAPITRE XI
Les vierges sont mariées, & cõment & toutes les personnes religieuses.
SAinct Augustin tract. 9. in Ioan44. monstre que les
personnes qui font profession plus particuliere de chasteté, comme sont les personnes
religieuses, ne sont pas exemptes de mariage : Voicy ses parolles, Quæ virginita tem Deo vouent, licet ampliorem
honoris gradum in Ecclesia teneant, tamen sine nu-ptijs non sunt, nam & ipsæ
pertinent ad nuptias cum tota Ecclesia, in quibus sponsus est Christus. Les
personnes qui voüent virginité à Dieu, sont bien releuées par dessus la condition des
mariez, toutefois ne sont pas exemptes de nopces, elles appartiennent aux nopces auec
toute l'Eglise, dont IesusChrist est l'espoux.
Dieu n'a pas voulu priuer de l'honneur du mariage,
ceux & celles qui se priuent volontairement des nopces charnelles, & des plaisirs
naturels & licites, par le vœux de chasteté; ains comme ils se sont donnez à luy
liberalement, & par vn traict extraordinaire d'amour, aussi Dieu les reçoit
par vn amour singulier, en qualité d'espouses, & se donne à eux en qualité d'espoux : & tout ainsi qu'il donne le centuple à ceux qui pour l'amour de luy quittent
leurs maisons, champs & possessions, & prend comme ses enfans ceux qui renoncent
à pere & à mere pour luy, exerceant enuers eux vne charité plus que paternelle, de
mesme il honore d'vn sainct & spirituel mariage, ceux & celles qui se priuent du
mariage charnel pour luy complaire : qui sont tous ceux qui pour l'amour de luy
mesprisent les nopces charnelles, comme ceux & celles qui font vœux de chasteté,
& principale ment les religieux & religieuses; comme ie m'en vay monstrer par
les rap-ports que le mariage charnel a auec leur estat & condition.
Circonstances du mariage des personnes religieuses auec
Dieu.
Le mariage conjoinct les parties indissolublement,
l'vne auec l'autre,
Matth. 19. Quod Deus coniuxit homo non separet: que
l'homme ne separe ce que Dieu a conjoinct. De mesme les vœux solemnels faits en religion,
conjoignent les religieux inseparablement auec Dieu : & tout ainsi que ce mot
uolo en mariage, ie veux, ie consens, fait
l'vnion, de mesme au mariage des
62
religieux le mot voueo, ie vouë, qui emporte auec soy vn nœud
indissoluble: le consentement qu'on donne au mariage corporel, lie la personne auec vne autre personne ; le consentement qu'on donne faisant le vœux, lie la personne qui
le fait auec Dieu, qui est vne vnion & liaison plus noble infiniment & plus
agreable, que celle qui se fait au mariage corporel : or comme au mariage le lien en lie
deux, l'homme auec la femme, de mesme par le moyen du vœux le religieux se lie à Dieu,
& Dieu par sa bonté infinie se lie à luy.
Au mariage corporel les parties renoncent à la
puissance qu'elles auoient sur leurs corps, se les donnans mutuellement ; mais en ce
mariage, les religieux ne renoncent pas seulement au pouuoir & liberté qu'ils
auoient sur leurs corps, mais encor sur leurs esprits, faisans vn transport de l'vn &
de l'autre à Iesus-Christ leur espoux.
Au mariage corporel l'espouse quitte la maison de
son pere, voire pere, mere, freres, sœurs, amis, domestiques, & s'en va à la maison
de son espoux: & les religieux quittent toute proprieté, quittent peres & meres
pour suiure Iesus-Christ, & se rendre ses domestiques, mais bien d'vne autre façon
que d'affection, renonçans souuent à toute communication auec eux, voire se priuants
mesme souuent de leur doux & agreable colloque.
S. Bernard serm.
85. in can ica, apres auoir monstré la ressemblance que l'ame religieuse a auec le Verbe
eternel, dit que l'ame se voyant esleuée à ce degré d'honneur ose bien aspirer aux
nopces du mesme Verbe : & pourquoy, dit-il n'y aspireroit elle pas se voyant
semblable ? Non terret celsitudo quam
sociat similitudo, amor conciliat, professio maritat : la majesté du Verbe ne
l'espouuante point, puis que la ressemblance l'associe auec luy, l'amour luy fait gaigner
ses bonnes graces, & la profession fait le mariage.
La forme de la profession dit S. Bernard, est
tirée du psalme I 18.
Iuraui & statui custodire iudicia
iustitiæ tuæ. I'ay iuré & resous de garder les iugemens de vostre iustice. Les
Apostres auoient fait
cette profession, lors qu'ils disoient, Matth.19. Ecce nos reliquimus omnia, & sequuti sumus
te. Nous auons tout quitté pour vous suiure; comme l'homme quitte pere & mere
pour demeurer auec sa femme, & sont faits deux en vne chair : partant dit le
mes
Signes qu'vne ame est espouse de Dieu
me sainct Bernard, lors
que vous verrez vne ame laquelle ayant quitté tout, s'attache par les vœux auec le Verbe:
vit par le Verbe, se gouuerne par le Verbe, conçoit du Verbe, pour enfanter par le Verbe,
& qui peut dire auec S. Paul, Philip. I. Mihi viuere Christus est, & mori lucrum : ma
vie est IesusChrist, mon gain est de mourir pour luy : croyez que cette ame est
l'espouse du Verbe mariée auec luy : le cœur de son espoux se confie en elle dans
l'experience qu'il a qu'elle est fidelle, puis que pour l'amour de luy elle a tout
63
mesprisé, & tient tout comme bouë pour luy complaire: voila le
discours de S. Bernard.
Ce mariage n'est pas sterile, car comme dit le mesme S. Bernard, les
espouses de ce mariage ont deux sortes d'enfantemens, l'vn est lors que par la
Enfans du mariage des ames vierges & religieuses.
predication elles enfantent les ames, l'autre quand par la meditation elles produisent des intelligences spirituelles.
N'est-ce pas du premier enfantement que parloït S. Paul
Galat. 4. Filioli mei quos iterum perturio donec formetur Christus in vobis. Mes chers enfançons que i'enfante vne autre fois, iusques
à ce que Iesus-Christ soit formé en vous. Et de l'autre. 2. Cor. 5. lors
qu'il dit, siue mente excedimus Deo, lors que par la
meditation il s'vnit auec Dieu. Les personnes religieuses enfantent lors que par leurs
predications, bons exemples, & sainctes prieres, elles gaignent les ames à
Dieu : elles enfantent lors qu'elles mettent au iour les bonnes œuures qu'elles ont
conceuës par la grace & inspiration Diuine, suiuant ce que dit Isaye 26. A facie tua concepimus & quasi parturiuimus
spiritum salutis. Or il ne tiendra qu'à nous, que tout ainsi que ce mariage
commence en ce monde par la volonté de Dieu, qu'aussi il ne se consomme dans le
ciel.
Tout ainsi qu'au mariage corporel l'espouse disant
ces parolles, ie vous prens pour mon mary, aussi tost elle transporte tout son amour à
son espoux, voire se donne entierement à luy ; de mesme le religieux doit donner tout
son cœur à Dieu, & luy faire vn transport de soy-mesme, & viure desormais selon
sa volonté, comme l'espouse est obligée se conformer à la volonté de son espoux.
Tout de mesme que l'espoux reçoit l'espouse à sa
protection, luy monstre de la familairité & se communique à elle, de mesme Dieu
prend vn soin particuluer des religieux qui le choisissent pour espoux, se familiarise
& communique à eux, & lors qu'ils correspondent à leur vocation, &
viuent conformement à leurs vœux, les enrichit des dons de sa sapience eternelle.
Mariage du B. Laurent Iusti-nian auec la Sapiẽce eternelle.
Le B. Laurent
Iustinian estant aagé de dix-neuf ans eut le bon-heur de voir nostre Seigneur en
forme d'vne belle pucelle, qui de la splendeur de sa face surmontoit de beaucoup le
lustre du Soleil, & d'vne parole douce & amoureuse luy dit; ieune homme pourquoy
te trauaille tu tant, cher chant la paix? i'ay auec moy & à mon pouuoir ce que tu
cherche. Et par-tant si tu me veux prendre pour espoux, ie te donneray pour dot vne
paix asseurée. Le ieune homme rauy d'vne telle beauté, piqué de telles promes ses,
luy demanda son nom & sa race. Lors elle respondit: Ie suis la sa-pience Diuine qui
ay pris la forme humaine pour reformer les hommes. Le ieune homme donna incontinent son
consentement à ce sainct mariage, cette pucelle luy donna vn chaste & gratieux
baiser, & disparut; & luy
64
tout remply de consolation celeste s'en alla en vn monastere pour y conclure
& consommer ses nopces, comme il fit par la profession religieuse.
Les filles religieuses sont particulierement espouses de
Iesus Christ.
Cecy est commun tant aux religieux qu'aux
religieuses, mais voicy qui est particulier aux religieuses, qui sont encor plus
intimement espouses de Iesus-Christ, par le moyen de leurs vœux, comme elles peuuent
reconnoi stre par les ceremonies que l'on fait en leur profession. Tout ainsi que
ia-dis on mettoit vn voile sur la teste des espouses qu'on nommoit velum flam- meum, & de ce voile elles
estoient appellées nuptæ, c'est à dire,
voilées, de mesme les religieuses sont voilées, pour monstrer qu'elles sont mariées à
Iesus Christ,
Rebecca
Gen. 24. fut voilée
auant que d'estre conduitte à la maison d'Isaac son espoux: &
entre autre torts dont l'espouse se plaint, elle dit que les gardes luy ont osté son
manteau, c'est à dire, selon la signification Hebraïque, son voile. C'est icy l'asyle des
vrayes vierges dit Tertulian, c'est leur bouclier impenetrable contre les tentations &
mesdisances, Pura virginitas semper timida
oculos fugit, confugit ad velamen capitis, quasi ad galeam contra ictus tentationem,
contra iacula scandalorum, contra suspiciones & su surros, lib. de velandis
virginibus45.
C'est le signe de la perpetuelle seruitude qu'elles offrent à leur espoux, c'est pourquoy
en le prenant, elles disent Sus cipe me
secundum eloquium tuum & viuam, & non confundas me ab expecta-tione meæ.
Receuez moy selon vostre parole, & que ie viue, & ne me con fondez pas en mon
esperance. On benit ce voile, pour signe des be-nedictions abondantes que Dieu donne en
ces nopces spirituelles à ses espouses.
Voulez vous voir comme Dieu prend plaisir à ces celestes
espouses, & comme pour les caresser il passe par dessus toutes les loix de nature, y
employant sa toute puissante main? ie vous le monstreray en la personne de
Admirable constance de saincte
Aldegonde.
saincte Aldegonde,
Fondatrice des nobles Damoiselles chanoinesses de Maubeuge en Haynault, cette noble fille
estant importunée de ses pere & mere de se marier, voire d'espouser le fils du Roy
d'Angleterre, tout estoit prest pour la celebration des nopces, iour pris, parens &
amis inuitez, quoy que contre la volonté de la fille. La nuict que l'espoux arri
S. Aldegonde marcha sur les eaux.
uoit à la maison du pere de
l'espouse, elle s'enfuit, se retira en vne forest, & s'y cacha, voila tout le monde
allarmé voyant que l'espouse ne paroissoit pas, chacun se mit en deuoir de la trouuer,
& entre autre son espoux, qui enfin la trouua en vn destroit ne pouuant eschapper,
ayant deuant soy la Sambre: elle se voyant en danger d'estre enleuée, &
craignant de perdre sa virginité qu'elle auoit dediée à Dieu, entendant le bruit des
cheuaux, apprehendant l'affection de son espoux, ennemy de sa virginité, iette vne
œillade amoureuse au ciel, darde dans le paradis cinq ou six fleches d'vn pur amour
tirées de son cœur, & toute pleine d'vne saincte
65
confiance enuers celuy qu'elle auoit choisy pour son espoux,
marcha sur les eaux comme sur terre ferme, ayant vn Ange de chaque costé qui la
portoit par dessouz les bras, & s'eschappa à la veue de son espoux, lequel tout
estonné de la grandeur de ce miracle desista de ses entreprises, connoissant manifestement
que Dieu se reseruoit cette espouse: mais elle se sentant tousiours esprise de plus en
plus de l'amour de son diuin espoux, alla trouuer Sainct Aubert & S. Amand Euesques, qui
estoient en vn monastere à vne lieue de Maubeuge, se ietta à leurs pieds, & fondant
toute en larmes les pria qu'ils luy permissent de se consacrer à son cher espoux par vn
vœu solennel de chasteté, pour enfin se garantir de importunitez de ses pa-
Prodige au voile de Saincte
Aldegõde.
rens, qui vouloient luy donner vn espoux mortel, les
Euesques y consentirent & comme ils benissoient le voile, & luy vouloient
mettre sur la teste on vit vne colombe descendre du ciel, laquelle des pieds & du bec
esleua le voile & le mit sur la teste de la saincte pucelle, auec
l'estonnement de tons les assistans, on garde encor ce voile à Maubeuge auec grande
reuerence.
Pour quoy on couppe les cheueux aux religieuses.
On coupe les cheueux aux religieuses lors qu'elles se voüent à
Dieu, ô le beau mystere! au Deuter. 21. Dieu donne
ceste loy à son peuple, si faisant la guerre contre vos ennemis vous voyez vne femme
parmy les captifs qui vous plaise, & desirez de l'espouser; introduces eam in domum tuam, quæ radet
cesariem, & circumcidet vngues, & deponet vestem in qua capta est; sedensque in
domo tua, flebit patrem & matrem suam vno mense & poste a intrabis ad eam, dormiesque cum ea & erit vxor tua. Vous la ferez entrer en vostre maison, elle rasera ses cheueux, coupera ses ongles, quittera la robbe qu'elle auoit lors qu'elle a esté
prise, & elle demeurera vn mois en vostre maison pleurant son pere & sa mere puis
elle sera vostre femme.
Les religeuses ne sont-ce pas des captiues de
Iesus-Christ, qu'il a rauy au monde, à la vanité, au diable; de l'amour desquelles estant
espris, & desirant les espouser, il les a fait entrer en sa maison qui est la
religion, l'entrée & le paruis du paradis : mais il faut prendre le rasoir en main,
couper ses cheueux qui sont les soins & affections du monde, & tout amour
terrestre, qui pourroit diminuer l'amour que demãde ce diuin espoux: faut retrancher
les ongles, c'est à dire toute cholere, rancune, vangeance, rebellion, d'autant qu'il
demande que ses espouses soient douces, paisibles, obeissantes. Faut quitter ses anciens
habits qui est l'habit duquel parle S. Paul
Ephes.4. depo nite veterem hominem cum actibus suis,
& indiuite nouum quid secũdum Deum crea-tus est in iustitia & sanctitate
veritatis, abandonner ses premieres façons de viure, l'homme d'Adam, du monde, de la chair,
pour se reuestir de Iesus-Christ, & de toute saincteté & vertus, & de la
belle robbe nuptiale de la grace. Faut s'asseoir & pleurer vn mois son pere & sa
mere, c'est à dire, deplorer sa vie &
66
ses fautes passées en faire vne bonne & salutaire
penitence; penser quel pere on a eu au monde, qui a esté Satan; quelle mere, qui a
esté la vanité; pleurer pere & mere qui vous ont engendré, comme s'ils estoient
morts pour vous, & les oublier pour plaire à vostre espoux, suiuant la condition
qu'il demande de ses espouses, obliuiscere
populum tuum & domum patris tui & concupiscet rex decorem tuum, &
lors Dieu les prent pour ses espouses.
Les vierges vestales pendoient leurs cheueux à vn
arbre.
Anciennement lors qu'on coupoit les cheueux aux
vierges Vestales
elles auoient coustume de les pendre à vn arbre nommé Lotos46 qui portoit des fruicts
si doux, que quiconque en auoit gousté ne s'en pouuoit retirer. Cheres vierges, chastes
espouses de Iesus, attachez vos cheueux à l'arbre de vie, qui est la saincte croix:
goustez ses fruicts, vous y trouuerez le fruict benit que la vierge des vierges47 a donné au monde, & puis tant de fruict si doux, & si
sauoureux, que iamais vous ne pourrez vous en seprarer. Ie dis plus, mon tez hardiment
en la croix comme au lict nuptial, vous y trouuerez infailli-blement vostre espoux, c'est
la qu'il couche, c'est la qu'il se repaist : c'est la qu'il vous rendra fecondes en toute
sorte de bonnes œuures.
Ce que signifie l'anneau qu'õ donne aux religieuses en
professiõ.
L'on donne vn anneau aux religieuses en leur
profession & leurs dit-on,
desponso te Iesu Christo Filio summi patris, qui
te illæsam custodiat, accipe ergo an nulum fidei, signaculum spiritus sancti, vt sponsa
Dei voceris, & si fideliter ei ser-uieris in perpetuum coroneris. Ie vous
espouse auec Iesus-Christ Fils de Dieu le Pere, & le prie de vous garder entiere,
prenez donc l'anneau de la foy, le signe du sainct Esprit, afin
que vous soyez espouses de Dieu, & qu'apres l'auoir seruy fidellement, vous soyez
couronnée d'vne couronne eternelle. Voila ce que luy dit celuy qui fait les ceremonies,
& elle dit, Annulo suo subarrhauit me
Dominus Iesus & quasi sponsam decorauit me corona. Monseigneur Iesus ma donné
vn anneau pour arrés de son amour, & de son alliance, & ma couronné comme son
espouse. Aux mariage charnels, l'espoux met l'anneau nuptial au quatriesme doist de la
main gauche de son espouse, mais on met l'anneau des religieuses au quatriesme doist de
la main droite, pour mõstrer que les mariages du monde sont souuent accompagnez
d'afflictions, signifiées par la main gauche, mais les mariages des religieuses de
consolations, & d'vne vraye ioye du S. Esprit, signifiée
par la main droite, dextera Domini fecit
virtutem.
Comme Iesus Ch. espouse Saincte Catherine de Sienne.
Se peut il trouuer plus grande caresse que celle
que N. Seigneur fit vn iour à vne de ses cheres & amoureuses espouses, en tesmoignage
de celles qu'il fait tous les iours aux religieuses qui le choisissent pour espoux.
C'estoit S. Catherine
de Sienne, laquelle esprise d'vn tres-ardẽt desir de se cõsa crer entierement à
Iesus-Christ, principalement par vne viue foy, luy de-mandoit souuent auec les Apostres qu'il luy accreut
sa foy, en sorte que ia mais rien ne l'esbranla en sa croyance, & nostre Seigneur
luy respondoit sou-
67
uent, desponsabo te
mihi fide, ie t'espouseray en la foy. Or pendant les liber tez & dissolutions
du carnaual s'estant retirée dans sa cellule pour ne pen-ser qu'a son espoux, luy
faisant instance de luy accorder ce qu'il luy auoit si souuent promis, nostre Seigneur
luy apparust accompagé de sa benitte mere & d'aucuns saincts, & luy dit, quia tu spreuisti vanitates mundi, amplexa
crucem & pœnitentiam, quærens summum & æternum bonum, his diebus quibus mundani
vacant gulæ & luxuriæ, ideo ego te desponsabo. D'autant que vous auez mesprisé
les vanitez du monde, & embrassant la croix & la penitence, vous auez cherché le
vray & souuerain bien en ces iours ausquels les autres s'addonnent à la gourmandise,
& à la luxure, ie vous espouseray. Les ceremonies de ces sainctes espousailles
furent que Nostre Dame
prit la main droite de Saincte Catherine,
& tenant un anneau en sa main pria son fils de vouloir ce qu'il auoit tant de fois
promis à cette chaste pucelle, nostre Seigneur exauçant les prieres de sa mere, prit
l'anneau qu'elle tenoit & le mit au doist de Catherine
son espouse, disant moy Iesus vostre Createur & Sauueur vous espouse en la foy &
fidelité, qui durera des à present sans changer iusques à ce que vous iouissiez des
nopces eter nelles & me voyez face à face. Partant combatez genereusement, &
for-tifiée de la foy que iay emprainte en vostre cœur, surmontez tous les
allechemens du monde, & toutes les difficultez qui vous suruiendront, triomphez de
tous les assaults de vostre chair, & de toutes les tentations de l'ennemy. Cette
histoire est rapportée par Raymondus son confesseur & cest anneau est gardé à Rome au
conuent des religieuses de Sainct Dominique.
Voila comme Dieu se comporte interieurement auec
les religieuses ses espouses, mais aussi voila les conditions qu'il demande d'elles :
les autres circonstances de ce sainct mariage se peuuent tirer de ce que iay dit au
chapitre precedent du mariage de Dieu auec l'ame, par la grace.
Filet cadre, rayé. De l'usage du mariage. CHAPITRE XII.
O Vtre beaucoup d'heretiques qui ont absolument cõdamné le mariage & sõ vsage,
osans dire que c'estoit vne chose mauuaise, damnable, illicite, Diabolique: se sont
trouuez aucũs docteurs Catholiques, qui ont dit que
68
Que l'vsage du mariage peut estre sans aucũpeché.
l'vsage du mariage ne pouuoit estre sans peché, à tout le moins veniel. Voyez
Sanchez de matrim. 1. 9. disp. 1.
Cette opinion semble choquer Dieu mesme, puis
qu'ayant institué le mariage, si son vsage est mauuais, & ne peut estre sans peché,
il s'ensuit que le mariage est mauuais, & par consequent que Dieu est autheur d'vne
chose mauuaise, qui est vne heresie.
Dieu est autheur du mariage.
Or personne ne peut nier que Dieu ne soit autheur
du mariage, sans nier pareillement la verité des Escritures
Sainctes, qui disent expressement que Dieu ayant consideré tout ce qu'il auoit
creé auec vne telle puissance, & rangé auec vn ordre si admirable, il ietta les yeux
sur l'homme, com me sur son chef d'œuure, comme sur le Prince qu'il establissoit pour
presi-der au reste, & dit, Non est
bonum hominem esse solum, faciamus ei adiutorium simile sibi.
Gen. 2. Il n'est pas
expedient, ny conforme à l'intention, que nous auõs eu en la production de cét vniuers,
que l'homme soit seul, faisons luy vn aide semblable à luy ; ainsi il luy enuoya vn
sommeil extatique, pendant lequel, selon l'opinion des Saincts Peres; il luy reuela
beaucoup de merueilles, luy fit connoistre, comme il estoit son Souuerain Seigneur
& Createur : comme il formoit Eue d'vne de ses costes : comme
il vouloit estre l'instituteur du mariage : puis à son reueil, luy ayant presenté
cette premiere femme, il dit, Hoc nunc os exex
& adhærebit uxori suæ, & erunt duo in carne una. Voila vn os de mes os, la
chair de ma chair, partant, l'homme quittera son pere & sa mere pour demeurer auec
sa femme, & seront deux en vne chair : paroles qui contiennent les loix &
conditions du mariage, & qui ne doiuent estre considerées, comme prouenantes
purement & simplement d'Adam, mais comme à luy
inspirées de Dieu, qui se seruoit de la bouche d'Adam pour promulger les loix
qu'il vouloit estre obseruées au mariage. C'est pourquoy nostre Seigneur en Sainct Matth. 19.
attribuë ces paroles à Dieu mesme, disant,
Quod Deus coniunxit, homo non separet, que l'homme ne separe point ce que Dieu a
conioinct.
Donc le premier autheur du mariage n'est autre que
Dieu, qui a creé la femme, l'a fait d'vn autre sexe que l'homme à cause du mariage, l'a
presenté à l'homme comme paranymphe du mariage, & partant ny le mariage, ny son
vsage ne sont mauuais, si nous ne voulons faire Dieu autheur du mal, qui seroit vn
blaspheme.
Que le mariage n'est pas mauuais.
Sainct Paul confirme cette
verité par paroles expresses, I. Corinth. 7.
lors qu'il dit, que celuy qui marie sa fille fait bien, Qui matrimonia iungit virginem suam, bene
facit, & au mesme lieu, Si nupserit
virgo non peccavit, la vierge qui se marie ne peche point. Et I. ad Timoth. 4. Volo ego iuniores nubere, filios procreare,
matres familias esse, quant à moy (il parle en maistre)
69
i'entens que les ieunes (il entend les veufues (veuves en français moderne)) se
marient, mettent des enfans au monde, soient meres de familles, & I. ad Timoth. 2. Saluabitur, mulier, per filiorum
generationem, La femme sera sauuée en engendrant des enfans. Enfin aux Hebreux 13. il dit que le mariage est honorable en tout, donc & en sa substance, & en son
vsage. Dieu a commandé aux premiers hommes, au moins permis qu'ils se mariassent &
missent des enfans au monde. Genes 2. Crescite & multiplicamini & replete
terram, croissez, multipliez & remplissez la terre, ce seroit blasphemer de
dire que Dieu eut commandé ou permis vne chose mauuaise, & à l'occasion de laquelle
il a donné sa benediction, qui a esté si efficace, qu'en vertu d'icelle, de deux
personnes s'est faicte vne telle multiplication iusques au deluge48; & depuis le
deluge, en vertu de la mesme benediction, de trois fils qu'avoit Noé, l'espace de deux cent cinquante ans, le monde s'est tellement peuplé, que Ninus qui regna
enuiron deux cent cinquante ans apres le deluge, fit vne armée de dix sept cent mille
hommes de pied, & de deux cent mille cheuaux :
Diodorus lib
3. c.2.
L'vsage du mariage est vn acte de iustice.
Tant s'en faut que l'vsage de mariage soit mauuais & tousiours
peché, au contraire c'est vn acte de la vertu de iustice, entant que les conioincts se
rẽdent mutuellement, ce à quoy ils sont obligez par contract de iustice. Et qui
empesche que l'vn & l'autre des mariez, en l'vsage de leur mariage, ne dressẽt leur
intention à la lignée qu'il plaira à Dieu leur donner : ne s'arrestans pas à la
conseruation de l'espece pour laquelle le mariage est ordonné de Dieu, & à quoy la
nature encline vniuersellement, & partant qui ne peut estre mal, mais poussant leur
intention plus auant, qui est le seruice & honneur de Dieu qu'ils pretendent en la
generation & education des enfans, qui est vn acte de religion & partant
louable.
Outre ce que dessus, le mariage des Chrestiens a
cela de plus, qu'il est Sacrement, & par consequent accompagné de la grace
Sacramentale, que s'il a quelques incommoditez, il a ses biens & commoditez pour
recompense.
D'ou prouient la honte qui est en l'vsage du mariage.
I'accorde que l'vsage du mariage, a ie ne sçay
quelle
honte, qui fait que les mariez ne l'exercent qu'en cachette; il ne s'ensuit pas
pourtant qu'il soit mauuais, cette honte dit S. Aug. 14. de Ciuit.
Dei, prouient de ce que la raison rougit, de se voir aucunement subiecte aux membres du
corps, & à des mouuemens qui ne sont purement de ses ordonnances : elle rougit à
cause qu'elle ressent la punition de sa rebellion contre Dieu, qui est la rebelliõ
de la chair contre elle.
L'vsage du mariage est meritoire.
De ces discours chacun peut connoistre que non seulement l'vsage
du mariage n'est pas mauuais, ny tousiours accompagné de peché, mais que lors qu'il
est practiqué en estat de grace, & auec ses circonstances, il est meritoire ; tout
ainsi que les autres bonnes œuures qui sont faites en
70
grace & auec les circonstances requises.
Escoutons parler S. August. lib. de bono coniugali c. 6. Coniugalis concubitus generandi gratia non habet cul pam, concupiscentiæ vero
satiandæ, sed tamen cum coniuge propter fidem to-ri, venialem habet culpam, adulterium
vero, sine fornicatio lethalem habet culpem. L'vsage du mariage rapporté à la
generation n'est pas peché : rapporté seulement à contenter sa concupiscence est peché
veniel, quoy que dans la fidelité coniugale : l'adultere & la fornication sont pechez
mortels, & au chapitre 7. Continentia
meriti est amplioris, reddere debitum coniugi nullius est criminus, exigere vltra
generandi necessitatem culpæ venialis, fornicari vel mœchari puniendi criminis.
La continence est plus meritoire; rendre le deuoir à sa partie n'est pas peché, demander
le deu de mariage sans au cune intention de generation est peché veniel: adulterer &
paillarder est pe-ché mortel.
L'vsage de mariage est souuent obligatoire.
I'adioute à ce que dessus, que l'vsage de mariage est souuent
obligatoire, suiuant les paroles de Sainct Paul 1. Corinth. 7. Vir vxori debitum reddat, similiter &
vxor viro: qui a mulier non habet potestatem corporis sui sed vir, similiter vir non
habet potestatem corporis sui sed mulier. Que le mary rende le deuoir à sa femme,
& la femme au mary : d'autant que la femme n'a pas le pouuoir de son corps, mais le
mary : de mesme le mary n'a pas le pou uoir de son corps, mais la femme, en quoy la femme
n'est nullement infe-rieure à son mary. Or tout ainsi que c'est vn peché contre iustice
de rauir le bien d'autruy contre la volonté du proprietaire; ainsi le pouuant rendre,
& ne le faisant, on luy fait tort, & partant vn des conioincts refusant le deuoir
de mariage, à l'autre luy pouuant donner, fait contre iustice; & contre le
commandement de Dieu promulgé par Sainct Paul : & si
celuy qui encourt ce refus, fait mal à raison de ce refus, l'autre qui a fait le
refus est cause du mal : & notez qu'en cela n'importe si l'on le demande par parolles
expresses ou tacitement, comme seroit par signes, caresses, ou
Le refus du deu de mariage ordinairement est peché
mortel.
autrement, comme il arriue
souuent, lors que la honte empesche qu'on en vienne aux parolles expresses: &
l'obligation à ce deu, est dautant plus grande lors qu'on s'apperçoit qu'à faute de
cela, l'vn des conioincts viendroit à commettre quelque incontinence, ou quelque chose
contre la fidelité coniugale, & contre le salut de son ame. Parlant ordinairement
tel refus, estant fait sans cause, est peché mortel : ie dis parlant ordinarement &
sans cause, ce qui est digne de consideration.
Quoy que l'vsage du mariage soit licite comme ie
viens de monstrer; soit vn acte de vertu; soit meritoire; voire souuent obligation soubs
peine de peché mortel : toutefois il se peut faire, & pleut il à Dieu que n'arriuast si souuent qu'il est illicite & mauuais, ou à cause de la fin qu'on se
71
propose en iceluy; ou à cause du temps: ou de la façon qu'on l'exerce.
Les fins du mariage & qu'õ peut auoir en son vsage.
La vraye & principale fin du mariage, estant
la generation, l'vsage du mariage estant rapporté à cette fin, est bon. Ne faut toutefois
s'arrester purement à la lignée, mais la rapporter au seruice & honneur de Dieu:
n'est pas toutefois necessaire que cela se face auec vne intention actuelle, toutes
& quantes fois qu'on vient à l'vsage du mariage, suffit qu'on ait eu ceste
intention en se mariant & qu'elle ne soit reuoquée par quelque intention contrai
Faut rapporter la lignée à Dieu en l'vsage du mariage.
re, & voyla la vraye
principale & meilleure fin du mariage.
Lors qu'on a pour fin en l'vsage du mariage, de
rendre le deuoir à sa partie, & luy garder la promesse qu'on luy a faite, vn
acte de iustice, quand on le fait pour empecher l'incontinence en sa partie, de laquelle
on s'appercoit, c'est vn acte de charité.
Aucuns sont d'aduis que quiconque en l'vsage du
mariage ne pretend
Si c'est peché d'vser du mariage, pour euiter l'in continence.
autre chose, & n'a autre fin
que d'euiter l'incontinence ou fornicatiõ en soymesme peche venielement, s'il la peut
euiter par quelques autres moyens : que s'il ne le peut faire par autres moyens, qu'il peut
licitement & sans pe ché se seruir de cesluy-cy : d'autres disent que les mariez ne
sont pas obli-gez sur peine de peché de se seruir d'autres moyens, comme ieusnes, austeritez & c. Mais peuuent se seruir de l'vsage du mariage, dautant que depuis le premier peché le mariage a vne seconde fin, qui est de seruir de remede à l'incontinence & partant qu'il ny peut auoir aucun peché, en s'en
seruant selon la fin de son institution, ce qui est assez probable & au soulagement des consciences.
On peut pretendre la conseruation ou recouurement de la santé en
Comme on peut vser du mariage pour sa santé.
l'vsage du mariage, quand il ny a point dautres remedes ou moyens pour ce faire,
autrement non; & s'en seruir à ceste fin, ayant d'autres
moyens, ce seroit peché veniel,
dautant que c'est peruertir l'ordre de ce Sacrement.
L'vsage du mariage pour le seul plaisir est peché veniel.
cest contre le bon ordre estably de Dieu en
l'institution du mariage de n'auoir autre fin en son vsage, ou d'auoir pour fin
principale, le plaisir & tel vsage est peché veniel.
On se peut proposer en l'vsage du mariage la representation de
l'vnion du Verbe auec l'humanité, toutesfois ne faut s'arrester precisement à ceste
fin, mais le faut ioindre auec les autres qui sont ou la lignée qu'on pretend, ou
L'vsage
du mariage n'est defendu les iours de festes ou de ieusnes.
la foy du mariage, qu'on accomplit, rendant le deuoir à sa partie. Voila ce qui concerne la fin.
Quant à ce qui concerne le temps ie ne trouue
aucun commandement qui defende l'vsage du mariage les iours de feste, voire les
plus celebres, ny les iours de ieusne, de Caresme, de processions publiques
72
ou autres semblables; il est bien vray qu'on le
conseille auec S. Paul,
Corint. 7.
Vt vacetis orationi. Pour s'addonner à la
deuotion : mais notez que cest vn conseil non vn commandement; vne exhortation, non vne
obligation. On ne sçauroit toutefois nier qu'il ne soit souuent expedient de s'abstenir
pour esleuer l'esprit à Dieu, pour le seruir auec plus de pureté & de deuotion,
& afin que les mariez conspirent ensemblement à leur salut auec plus de liberté d'esprit, & se rendent plus idoines de la grace de Dieu, & impetrent plus
efficacement son secours & aide, non seulement contre les maux & difficultez de
leur estat, mais encor contre les maux & afflictions communes & publiques. C'est
pourquoy le Prophete Ioel. c. 2. exhortant le peuple à appaiser Dieu, & à recourir à sa
misericorde par l'exercice de toutes sortes de bonnes oeuures, n'obmet pas la continence
des mariez, disant, egrediatur sponsus de
cubili suo, & sponsa de thalamo suo.
Il est assez probable que pendant le deluge qui
estoit vne affliction vniuerselle on garda la continence. Vrie sçachant que l'armée
& l'arche de Dieu estoient en danger, ne voulut aller reposer en sa maison, ny visiter
sa femme, quoy que Dauid luy commandast: le Prophete Zacharie c.12.
descriuant vne affliction publique en Hierusalem dit, plagent familiæ seorsum & mulieres eorum
seorsum, les femmes meneront le deuil
separement de leurs marys, où il denote assez
l'abstinence du mariage dans les afflictions publiques, & c'est en semblables cas que
se peut entendre ce que dit S. Paul, Corinth, 7. qui habent vxores tanquam non habentes
sint. Ceux qui ont des femmes se comportent comme s'ils n'en n'auoient point qui se
peut expliquer, ou bien que les marys doiuent tellement aimer leurs femmes qu'ils
n'offensent Dieu pour leurs complaire : ou bien qu'ils se doiuent tellement seruir du
mariage, qu'ils sçachent s'en abstenir en temps & lieu. Faut toutefois prendre
garde que semblable abstinence ne cause quelque incontinence, autrement vaudroit
mieux retourner à l'vsage du mariage, car ce n'est qu'vn conseil.
La Communion n'empesche l'vsage de mariage.
La Communion faicte ou à faire n'empeche pas
l'vsage du mariage, voire le mesme iour, car il ny a nul commandement : se fait bien
toutefois vne certaine stupidité, estourdissement & euagation d'esprit qui prouient
souuent d'vn tel vsage, & semble indecent de s'approcher d'vn si adorable
& venerable Sacrement tandis que telle euagation dure : laquelle neantmoins
pourroit estre compensée ou à cause de la solemnité du iour; ou à cause de quelque
iubilé, ou grandes indulgences; ou d'autant que si on s'abstenoit de la Communion il y
pourroit auoir quelque scandale. Ainsi absolument parlant on peut demander le deu du
mariage, le iour qu'on a communié, ou qu'on doit communier, sans peché, & à plus
forte raison celuy des parties qui en est requis, le doit rendre, & la Communion ou
faite, ou à faire le mesme iour, ne le peut exempter de satisfaire, à ce à quoy la
iustice l'oblige.
73
Ie prieray toutefois les mariez de se souuenir,
que si Dieu commanda aux Iuifs d'estre sanctifiez, c'est à dire, de s'abstenir de l'vsage
du mariage trois iours auant que de receuoir la Loy, & voir les merueilles qu'il
deuoit faire, que c'est incomparablement plus de receuoir l'autheur de la Loy en soy
mesme: & que si Abimelech ne donna les Pains de proposition à Dauid ny à ceux de sa
suitte, que sur l'asseurance que Dauid donna qu'ils
s'estoient abstenu de l'vsage du mariage, c'est icy le pain des Anges, & partant
digne de toute reuerence : Ie ne dis pas qu'il y aye obligation de s'abstenir, ie
dis que c'est vn bon & salutaire conseil, faut toutefois se garder de toute
incontinence, & prendre garde de ne manquer au deuoir auquel on est obligé à sa
partie par voye de iustice.
Continẽce de sainct
Louys.
I'apporteray icy la pratique du grand & incomparable S. Louys Roy de
France, qui est plus admirable qu'imitable : aussi ne pretens ie pas d'en tirer vne
consequence pour les mariez, qui potest capere
capiat. L'imite qui le pourra faire. Nonobstant qu'il menast vne vie totalement
religieuse & que sa vie fust vne continuelle preparation à la Communion : qu'il se
confessast tous les vendredis, que toutes & quantes fois qu'il se confessoit
il descouurit ses espaules & se fit donner la discipline49 par son confesseur auec
vne discipline faicte de cinq chainettes de fer qu'il portoit dans vne boiste d'yuoir :
qu'il portast le cilice fort souuent: qu'il donnast chaque iour quarante escus aux
pauures ; qu'il leurs seruit à table, leurs lauast les pieds, qu'il baisast les lepreux,
leurs parlast familiarement & menast vne vie Ange lique, toutefois il s'abstenoit de
l'vsage du mariage tout l'aduent & le ca-resme, & quatre iours apres auoir
communié. Quelle continence en vn Roy! mais comme i'ay dit, elle est plus admirable
qu'imitable, Abrahamus Bzouius in annalibus ad annum 1270.
Si l'excõmunication empesche l'vsage du mariage.
L'excommunication de l'vn des conjoincts n'exempte pas l'autre
de luy rendre le deu de mariage : voire quand bien tous deux seroient excommuniez
l'vsage du mariage ne leurs seroit pas pourtant interdit, si ce n'estoit que
l'excommunication fust à cause du mariage, la valeur duquel fust en doubte.
L'vsage du mariage en public peché mortel.
L'vsage du mariage en lieu public est peché mortel, car c'est
contre la bien-seance & contre l'honnesteté humaine, & c'est donner occasion
de scandale à ceux qui verroient telle action.
Il n'est non plus permis en lieu sacré sans necessité : c'est
vne necessité
Commẽt permis en lieu sacré.
suffisante lors que le mary &
la femme sont assiegez depuis lõg temps en vne Eglise, principalement quand il y a
quelque danger d'incontinence, voire quand il n'y auroit nul danger d'incontinence, si la
detention est longue.
L'honnesteté ne me permet de specifier ce qui concerne la façon
ou situation : ie diray seuelement que toute situation voire toute action qui em
74
pesche directement l'effect de la generation en l'vsage du mariage est peché
Tout n'est pas permis aux mariez.
mortel, comme estant contraire à
la fin du mariage : & i'aduertiray les mariez qu'ils ne se trompent pas pensans que
souz pretexte de mariage tout leurs soit permis, & qu'ils puissent faire l'vn enuers
l'autre tout ce qu'ils veulent, qu'ils se souuiennent de ce que dit S. Paul 1. Thessal. 4. Sciat vnus quisque vestrum vas suum possidere
in sanctificatione & honore, non in passione de-siderij, sicut & gentes quæ
Deum ignorant, que chacun de vous autres possede son vase, le mary sa femme, la
femme son mary, auec saincteté & honnesteté, non auec vne passion de leurs desirs
effrenez, comme les payens qui ne cognoissent pas Dieu. Mais disons, pires que les
bestes, sicut equus & mulus, comme
cheuaux & mulets, voire pires! puis que les bestes gardent l'ordre de nature, que
les hommes outrepassent souuent, ne mettans aucune borne à leur desordonnée
sensualité.
O le beau mot que dit S. Fulgence! epist 1.
de coniug. où ayant monstré
comme les mariez se doiuent comporter, il cõclud Sic ergo debet quæri ex nuptijs fructus, vt
cohibendus sit lubricæ voluptatis excessus. Il faut tellement cher cher le fruict
au mariage que l'on empesche l'excés de la volupté desordon-née. O combien qui font tout
le contraire! qui ne cherchent nullement le fruict, ains font tout leur possible pour
l'empescher, ne pretendans que le contentement de leurs infames & brutales voluptez,
neque nuptias mundas iam custodiunt,
Sap. 14. salissans
leur mariage.
Si l'vsage du mariage est permis pendant les ordinaires de
la fem me.
La loy ancienne de ne s'approcher d'vne femme qui
a ses ordinaires estoit vn precepte legal, qui n'a point de lieu maintement : c'est
toutefois vn con seil auquel on ne doit auoir aucun esgard, lors qu'il y a danger
d'incontinen- ce, ou crainte que le mary ne diminue son affection enuers sa femme, ou
sem-blable cause : & quoy qu'il fust probable que d'vn tel vsage, deut naistre
vn enfant monstrueux, plusieurs Docteurs pensent qu'on ne commettroit aucun peché
mortel par vn tel vsage, & est certain que la femme qui est en tel estat estant
requise de son mary, apres l'auoir aduerty de l'estat auquel elle se retrouue, est
obligée de cõdescendre à ses volontez, s'il persiste à ses intentions.
L'vsage du mariage n'est pas illicite pendãt la
grossesse : & les mariez apres l'accouchemẽt ne sont pas obligez de garder les iours
de la purification prescriptes en la loy Mosaïque Leuit. 12, la loy estoit
ceremoniale & est abrogée.
Si l'vsage du mariage est permis aux foux.
Quand les deux cõjoincts sont foux ou furieux faut
les separer & ne leurs permettre l'vsage du mariage, à cause du danger que l'enfant
encourroit. Si l'vn est sain d'esprit, l'vsage du mariage est permis, supposé qu'il n'y
aye nul danger d'auortement, ny peril pour le regard de celuy qui est sain d'esprit.
Lors que celuy qui est fol ou furieux demande le deu de mariage, celuy qui est sain
d'esprit n'y est pas obligé, d'autant que la demande de l'autre n'est pas vne action
humaine, libre ny raisonnable : toutefois il pourroit arriuer
75
quelques fois qu'il y seroit obligé, à raison du
peril d'incontinence. Cela s'entend de ceux qui sont continuellement foux & sans
aucun interual.
On n'est pas obligé au deu du mariage auec notable interest
de sa santé.
Personne n'est obligé au deu de mariage auec notable interest de
sa santé. Si l'vn des mariez est lepreux & l'autre sain, celuy qui est sain n'est
obligé à rendre le deuoir, s'il y a danger de contagion, ou s'il a grande horreur de
l'autre, ce qui se doit entendre lors que la lepre est suruenue depuis le mariage,
car si elle l'a precedé, & a esté connue de celuy qui est sain, il est obligé
au deu de mariage, car c'est vne charge qu'il a voulu subir.
Quiconque sçait que le mariage est nul ne peut ny
rendre, ny demander le deu de mariage à la partie qui n'en sçait rien, car ce seroit
fornication : voire n'y a aucun commandement de superieur qui l'y puisse obliger.
La pudeur m'oblige d'obmettre beaucoup d'autres
cas concernans cette matiere, & renuoyer ceux qui auront quelque doubte, aux
resolutions des Docteurs qui en ont amplemet escry : ou aux aduis d'vn sage, docte &
prudẽt confesseur, plustot que d'exposer au vulgaire ce qui seroit peut estre leu
auec plus de curiosité que d'vtilité, auec plus de destruction que d'edification :
i'en diray encor quelque chose traitant des empeschemens qui rendent le mariage
illicite.
Les mariez peuuent estre parfaits.
Les mariez ne doiuent pas perdre courage en leur
condition, ils peuuent y trouuer la perfection : s'ils ne peuuent y auoir la pureté de
corps, au moins
qu'ils s'efforçent d'avoir la pureté d'esprit : que si la sensualité les emporte
quelques fois qu'ils escoutent ce que dit S. Fulgence, epist. 1.
de coniug.
Coniugatus si tori fidem non deserat, sed in
uxore sua naturali dumtaxat usu aliquantum excedat, non solum generationem quærens,
sed carnis libidini obediens, hoc equidem sine culpa non sacit. Talis autem culpa,
citius bene operanti atque oranti remittitur: quia ipsi coniugi seruat maritalis
charitas fidem, in qua non potest maritalis infirmitas custodire temperiem: et si
nuptialis in vxore modestia non tenetur, à nuptiali tamen fide, nulla immoderatione
disceditur. Si celuy qui est marié n'enfraint pas la fidelité coniugale, mais en
l'vsage de son mairage fait quelque excés, ne cherchant pas seulement la generation, mais
encor de contenter sa sensualité, il n'est pas sans faute, mais telle faute se remet
aysement par les bonnes œuures & par l'oraison, d'autant qu'il garde la fidelité à sa
partie, quoy qu'en cela l'infirmité humaine s'emporte à quelque excés, & encor
bien que la modestie qui y deuroit estre n'y soit pas, toutefois rien ne se fait contre
la fidelité qui est deuë.
Ces parolles doiuent seruir d'exhortation aux
mariez d'exercer des bonnes œuures, & de s'addoner à l'oraison autant que leur
condition leur permettra, afin que par ce moyen ils satisfacent pour les excés ausquels
la sensualité & l'infirmité humaine pourroient
les emporter à l'vsage de leur mariage, & qu'ils reparent de ce costé là ce qu'ils pourroient perdre de l'autre.
76
Filet cadre, rayé. Des mauuaises fins qu'aucuns se proposent au mariage, & premierement de ceux qui se marient principalement pour les richesses. CHAPITRE XIII.
Le desordre des choses humaines vient faute de se proposer la fin.
IL semble que tout le desordre qui se retrouue és choses humaines, pro cede de ce
qu'on ne considere pas assez la fin de chaque chose: par exem-ple, pourquoy est-ce
qu'aucuns employent leurs richesses à ioüer? à des bastimens superflus, à yurongner &
gourmander? à contenter leur lubricité & en choses semblables? sinon d'autant
qu'ils ne considerent pas assez la fin pour laquelle Dieu leurs a donné. On se mocqueroit
de celuy qui emploiroit du velour, du satin, du drap d'or, pour torcher les
planchers; mais quelle occasion de mocquerie? sinon d'autant qu'il ne considere pas
assez la fin de ces estoffes pretieuses, qui ne sont pas faites pour vne chose si vile à
laquelle il les employe, elles sont faites pour vne fin plus noble. Ne seroit-ce pas le
monde renuersé, si ayant à receuoir quelque grand Roy, dans vn superbe palais, vous
logiez ses cheuaux ou valets dans les belles chambres dorées, azurées, lambrissées,
historiées, tapissées, & le Roy aux escuries, ne voyez vous pas que c'est contre la
fin qu'on s'est proposée à la bastisse de ce palais?
La plus part des hommes en leurs actions &
deliberations sont semblables aux petits enfans, qui empoignent tout aussi tost ce qu'on
leurs presente ; monstrez leurs vn cousteau, ils l'empoignent & se couppent ; vne
chandelle ils y mettent le doigt & se bruslent: plusieurs prennent le premier estat
& condition qu'on leurs offre, sans penser plus auant, & souuent se
procurent leur ruine & mal-heur eternel. Tout ainsi que presentant à vn villageois
vn liure bien doré, dãs lequel il y a quelques figures, & qui est rempli d'vne
belle, haute & salutaire doctrine, ce bon homme s'amuse à considerer cét or
& ces images, sãs se soucier du principal, qui est la doctrine, de mesme
plusieurs en leurs actions & deliberations ne regardent que ie ne sçay quelle
parure, ie ne sçay quoy d'exterieur sans percer plus auant, prenans souuent
l'ombre pour le corps; l'accident pour la substance ; & les moyens, pour la fin : ainsi
au progrés de leurs actions, ce n'est que desordre faute d'en auoir bien considéré la
fin.
Si cela est veritable en toutes autres actions
humaines, il est sans doute tres veritable au mariage, lequel la plus part des hommes
entreprennent sans sçauoir ce qu'ils sont, ny pourquoy ils le font : s'y iettans sans considera
77
tion & sans reflexion. Aucuns le font par
surprise : d'autres par legereté s'en gageans sans sçauoir comment : d'autres se proposans
ie ne sçay quelle liber-té, & pretendans que par cét estat ils s'exempteront du
domaine des peres & meres : d'autres par imitation, faisant ce qu'ils voyent que fait
la plus part du monde : d'autres pour estre riches; pour iouyr de leurs plaisirs : pour
atteindre à quelque estat ou honneur pretendu.
Ainsi il ne m'estonne pas qu'on voit tant de
mariages infortunez, puis que n'ayans pas esté commencez pour les fins pour qui cét
estat est ordonné, il ne faut s'estonner si tout y vast à rebours, & si ayant mal
commencé, on continue encor plus mal, & on finit tres-mal. Faut ne trouuer estrange
si on a tant de trauers, & tant de peine à les surmonter, d'autant que tels
mariez n'ont receu la grace du Sacrement, comme n'y ayant apporté la disposition
requise, qui est de se marier, in Christo &
in Ecclesia c'est à dire, pour la fin pour laquelle ce Sacrement a esté institué.
Aucuns se proposent biẽ quelque fin, mais prouenantes du conseil de leurs passions, &
non de Dieu, & partant opposées à la grace qu'il a adjoincte à ce Sacrement, &
qu'il pre tend donner à ceux qui le reçoiuent, pour les fins pour lesquelles il est
in-stitué. Ces fins peruerses & sinistres peuuent estre en tres-grand nombre,
ie les reduiray à trois principales, qui sont les richesses, l'ambition & le
plaisir : ie commence par les richesses.
Ceux de Toscane ne permettoient pas que ceux qui estoient
à marier se dõnassent des presẽs mutuellement.
Anciennement en Toscane on ne permettoit pas que
ceux qui vouloient se marier se donnassent des presens mutuellement, de peur
qu'ils ne fondassent & establissent leur affection plustot sur les dons &
richesses que sur la vraye & solide amitié: on ne permettoit pour tout autre don,
sinon vn anneau de fer sans aucune pierrerie, que l'espoux pouuoit donner à l'espouse,
& s'appelloit proubus, qui estoit
plustot vne marque de fidelité & d'amitié qu'vn object de conuoitise, n'estant
d'aucun pris. Maintenant on fait tout le contraire, on regarde le pris & non pas
l'amitié, ny le fondement de la vraye amitié, qui est la vertu.
Vn ieune homme est à marier, son intention sera de se mettre à
son ayse, d'auoir dequoy, ainsi voulant rechercher quelque fille, il ne s'informe
pas si elle est sage, bien nourrie, humble, docile, deuote, craignante Dieu : si
Ce qu'ordinairement on cherche en mariage
les parens sont gens de bien, si leurs moyens sont
acquis par bonne voye : c'est assez qu'ils soient riches : & la premiere demande qu'on
fait est, combien elle aura. Vn autre se promet que le mariage luy seruira
d'eschelle pour monter à l'honneur, & à quelque estat où il aspire, ou à l'amitié
& connoissance des grands & n'a autre but. D'autres n'ont que leur
sensualité pour fin, & l'assouuissement de leurs plaisirs brutaux, & n'est-ce pas exclure
78
Iesus Christ de leurs nopces pour y inuiter Mammon, Lucifer, Asmodée ? ainsi tant
s'en faut qu'ils reçoiuent la benediction du ciel comme ceux de
Cana de Galilée
par le changement de l'eau en vin, c'est à dire, par le changement de ce qui est
naturel, en surnaturel : de ce qui est humain, en diuin: de ce qui est sensuel, en
meritoire ; au contraire ils n'ont que de l'eau & souuent bien trouble, bien puante,
& bien boüeuse, qu'ils boiuent toute leur vie, plus abondamment qu'ils ne voudroient :
ce qu'il ne faut trouuer estrange puis que l'intention ou la fin estant vitiée tout le
reste ne peut guere valoir : la source estant corrompue & gastée le ruisseau ne peut
qu'il ne s'en ressente.
L'amitié ne peut estre fondée sur les richesses.
Le fondement & le lien du mariage doit estre
l'amour, l'amour ne peut estre ferme & asseuré fondé sur les richesses que S. Paul appelle, incertum diuitiarum, 1. Timoth. 6.
Incertitude comme n'ayant autre fermeté & solidité que le temps, que la fortune, que
le vent, que la sable, & la poussiere : qui en effect ne sont que sable & terre
mouuante, & biens de fortune. Le Philosophe l'a bien reconneu,
Eth.50 9. où il dit, amicis
extantibus propter bonum delectabile : aut utile, hoc cessante cessat amicitia.
Lors que l'amitié n'a au tre fondement que l'vtilité, ou le plaisir, le plaisir, ou
l'vtilité cessans l'a-mitié perit. Ie n'improuue51 pas que quand on choisit partie qu'on
ayt quelque esgard aux moyens, car autrement il seroit mal-aisé de supporter les
charges du mariage, d'esleuer les enfans, d'auoir vne paix entiere, puis que souuent la
pauureté est accompagnée de riottes ; mais ce que i'improuue & qui doit estre
improuué de tous, est de mettre les richesses pour principale fin de son mariage, qui est
inuiter Mammon à ses
nopces. Non Iesus-Christ, qui est prendre des biens, vne maison, vne metairie, vne
Seigneurie, & non vne femme.
Martia fille de Catõ ne veut espouser personne qui la prẽne pour ses
richesses.
Martia52 fille du sage Caton, monstra bien
qu'elle auoit esté nourrie en bonne escole, lors (comme rapporte S. Hyeros.
contra Iouinian. lib. 1.)
qu'estant deuenue veuve, encor fort ieune, & se voyant sollicitée par ses amis de
se remarier, elle leurs respondit : ie ne puis acquiescer à vos aduis, d'autant que
non inuenio virum qui me magis velit quam mea : ie ne trouue point d'homme qui
m'aime mieux que mes biens. Elle iugeoit fort prudemment (quoy que Payène) qu'on ne
doit pas attendre grãde amitié ny prosperité d'vn mariage qui se fait pour l'amour des
richesses plustot que pour l'amour des persõnes.
Vn Philosophe qui donne sa fille à vn pauure & sage
plustot qu'à vn riche & sot.
C'estoit le sentiment de cét autre Philosophe qui
voyant sa fille recher chée de deux ieunes hommes, l'vn desquels estoit pauure, mais
sage & biẽ ad-uisé : l'autre riche & estourdy : la donna à celuy qui estoit
pauure, ce que ses amis luy reprochans, il leurs dit, malo dare filiam viro indigenti pecunia: quam
pecuniæ indigenti viro : i'aime mieux donner ma fille à vn homme qui ait besoin
d'argent : qu'à de l'argent qui ait besoin d'vn homme.
79
Il arriue des grands inconueniens de semblables
mariages faits principa
Qui espouse plus riche que soy vend sa libreté.
lement pour les richesses, i'en
remarqueray quelqu'vns des principaux. Et ie tire le premier de Plutarque, de liberorum
educatione, où il dit, argentum qui accipit,
imperium vendidit, quicõnque reçoit de l'argent & des presens d'autruy, vend
sa liberté : si cela est vray en autre occasion, beaucoup plus en mariage. Vn homme pauure
marié à vne femme riche est obligé d'endurer
Inconueniens qui arriuent des mariages qui se font principalemẽt pour les richesses.
mille reproches, & dix mille
indignitez. Elle luy objecte à tout bout de champs, qu'il n'estoit qu'vn gueux, qu'il ne
vit que par elle, que sans elle il seroit miserable, & n'auroit de quoy frire53, qu'il
seroit sans honneur & consideration : elle prent vn ascendant sur le pauure mary qui
deuient comme esclaue de l'arrogance de sa femme. Et enfin il voit qu'il a l'honneur de manger à la table de son maistre qui est sa femme: n'est-ce pas ce que dit
S. Hierosme contra Iouinian.
Pauperem uxorem, alere difficile est diuitem
ferre tormentum est. C'est vne chose bien difficile que d'entretenir vne femme qui
est pauure, & c'est vne pesante croix de supporter vne femme qui est riche.
Secondement l'experience ne monstre que trop
souuent que les richesses qui auoient esté amassées auec beaucoup de temps & de sueur
se dissipent en peu de mois. En semblables mariages vn gentil-homme qui n'a
peut-estre rien de recommandable que ses ancestres, au reste pauure & d'effect
& d'esprit, qui n'a pas grande conduite, espousera vne fille de marchand, riche : tout son but n'est que d'en auoir : aussi tost on voit les escus de ce pauure
marchand (qui a voulu resleuer sa maison par cette alliance) voler dru & menu, quoy
qu'ils luy ayent tant cousté de sueurs, tant de veilles, tant de voyages, & qu'il a
amassé auec tant de perils. Vne partie est employée à payer les debtes que ce
Monsieur a fait, pour se donner entrée à ce mariage : partie à dresser son train, à des
cheuaux, des chiens, des va lets, & puis au bout de quelque temps on est contraint
de manger che-uaux, carosses, tapisseries, & quand on a vescu de ce mesnage, &
vendu tout, on ronge ce pauure marchand iusques aux os, tout y va, & ce qui
auoit esté amassé par plusieurs generations, & de pere en fils, est tout dissipé
en peu de temps.
Troisiémement cela est cause souuent d'vne grande
inegalité en mariage, vn ieune homme espousera vne vieille decrepite, pourquoy ? non par
amour qu'il ait pour elle, c'est plustot vn remede d'amour qu'vne allumette : mais
elle a des escus, c'est assez, il y fait bon : vne jeune fille prendra vn vieillard
à demy
pourry, tout punais, & gangrené, quelle amitié peut-elle auoir pour luy ? mais elle en
a assez pour ses moyens, aussi quand ces mariages sont arrestez, qu'on est asseuré des
moyens de cette bonne vieille, ou de ce bon vieillard, on n'en demande que la fin, on est
fort aisé qu'on est deschargé de
80
ce qui ne fait qu'ennuyer, se contentant d'en auoir
la despouille; si on iette quelque larmes en l'enterrant, qu'on fasse quelques souspirs,
ce ne sont que des mines, & cela prouient de ioye plustot que de tristesse; car on
possede ce qu'on pretendoit, & on a perdu ce qu'on desiroit perdre.
Quatriémement Dieu voulant faire le premier
mariage, dit faciamus ei adiutorium simile
sibi, Gen.2.
faisõs luy vn aide qui luy soit semblable. Quelle ressemblance y peut-il auoir entre vn
homme frais & gaillard, & vne marmote demy morte? entre vn vieillard qui
radotte, & vne ieune fille fringante? & puis que la ressemblance est cause
d'amitié, il ne faut pas attendre grande amitié en cette dissemblance, qui n'a autre
alliance que pour les biens. Ie ne dis pas qu'il n'y en puisse auoir, lors que semblables
mariages se font pour des bonnes & sainctes considerations, & qui sont selon
Dieu. Mais il est bien difficile que cela soit, lors que le but & la fin principale
n'est autre que les richesses. Quæ pars bona
diuitis ad pauperem? Eccles.13. quelle
alliance & intelligence y peut-il auoir entre le riche & le pauure?
Il y doit auoir de la ressemblance entre les mariez.
Tout ainsi dit Platon, que le miroir qui
est enchassé dans du fin or, fust il à vingt quatre carats, n'est pas bon miroir pour
cela, mais est d'autant meil leur miroir que plus naïfuement il represente son object :
ainsi la femme sem-ble d'autant meilleure qu'elle represente son mary de plus prez en
toutes choses, en noblesse, en aage, en richesses. Et qui ne voit qu'en cette diuersité & disproportion, que cause souuent le desir des richesses, il n'y peut auoir
grande representation ? bien vne grande contradiction, & vne multitude d'inconueniens,
qu'on ne ressent que trop tous les iours : car si le mary est ieune & la femme
vieille, ce sont des ialousies : si la femme vieille & le mary ieune, des adulteres :
& tant d'autres maux, cause pourquoy S. Paul dit aux Corinth.1.5. Scripsi vobis ne commisceamini fornicarijs huius
mundi, aut auaris, aut rapacibus, ie vous ay escry que vous n'ayez à faire aucune
alliance auec les fornicateurs, auec les auares, & auec les rauisseurs du bien
d'autruy.
Les richesses causent la damnatiõ.
Ces parolles me fournissent le cinquiéme inconuenient, qui est
que lors que le mariage se fait principalement pour les richesses, il y a danger de
tomber au gouffre d'auarice: & enfin de la damnation. Les poëtes ont feint que Pluton estoit le Dieu des
richesses & des enfers. Pourquoy ? sinon pour donner à entendre que le souuent les
richesses sont cause de la damnation, & qu'il y a vn fort grãd rapport entre les
richesses & l'enfer. N.S.54 dit, Matth. 5.
Beati pauperes spiritu, quoniam ipsorum est
regnum cœlorum. Bien heureux sont les pauures d'esprit, d'autant que le Royaume des Cieux
leurs appartient: &
Difficile au riche d'estre sauué.
quelle sera la part des riches?
Væ vobis diuitibus,
Luc. 6. Mal-heur à
vous autres riches, & Matth. 19. Amen dico vobis quia diues difficile intrabit in
regnum cœlorum, ie vous dis en verité que mal-aysement le riche entrera au Royaume
81
des cieux, au mesme lieu. Iterum dico vobis facilius est camelum per foramen
acus intrare quam diuitem intrare in regnum cœlorum. Ie vous dis derechef qu'il
est plus aisé de faire passer vn chameau par le trou d'vne aiguille, que ce qu'vn
riche entre en paradis.
Les Apostres s'estonnerent de
ceste parole, & dirent, quis ergo poterit
saluus esse? Si cela est, qui pourra estre sauué? mais nostre Seigneur respondit,
apud homines hoc impossibile est, apud
Deum omnia possibilia sunt. Comme voulant dire, c'est vn trait de la toute
puissance de Dieu; c'est vn faict de son infinie bonté que le salut d'vn riche, c'est vne
chose qui surpasse tout pouuoir humain, il faut vne assistance speciale.
Ie confesse que quoy que les richesses d'elles
mesmes soient indifferentes, c'est à dire, ne soient ny bonnes, ny mauuaises, que
toutesois elles sont plustot bonnes que mauuaises, puis qu'elles sont creatures de
Dieu, faictes pour l'vsage de l'homme, & qu'elles sont dons du mesme Dieu. Ce
qu'elles ont de mauuais, vient du mauuais vsage que la corruption de nostre nature
en fait, & de nostre insatiable conuoitise : elles sont comme vne eschelle de
laquelle on peut aussi bien se seruir pour monter que pour descendre; on peut aussi bien
monter au ciel par les richesses, que descendre en enfer : les employant suiuant
l'intention que Dieu a eu les creant. Elles sont comme vn bateau sur la riuiere, si vous
le laissez aller au fil de l'eau il coulle en bas, & enfin se trouue à la mer : mais
si vous voulez qu'il monte, il faut ramer. Les richesses sont de mesme, si vous vous
laissez aller selon le fil & le cours de la conuoitise humaine, elles descendent &
vous meinent à l'abysme de la damnation; mais si trauaillant, si vous faisant force, si
resistant à la conuoitise, si ramant contre le fil vous surmontez la concupiscence,
elle vous feront monter au ciel.
Socrate disoit que les
richesses és mains d'vn meschant homme, sont cõ me vn glaiue en la main d'vn frenetique,
qui ne sert qu'a se nuire, & aux au-
Les bons se seruent bien des richesses, les mauuais, mal.
tres : ainsi les richesses causent
des vangeances, des banquets, des luxes, des luxures, superbe, vanité, & tant
d'autres maux, estant és mains d'vn meschãt, mais és mains d'vn homme de bien, causent
des misericordes, des aumosnes, & tout autre bien. L'eau d'Egypte, par le
commandement de Dieu fut changée en sang és mains des Egyptiens; mais és mains des
Israelites, c'estoit
de l'eau tres pure: les vrays Israelites, les predestinez, manient
les richesses comme de l'eau pure : mais és mains des reprouuez, c'est sang, meurtres,
querelles, procés, rapines, cruauté, inhumanité. Es mains du mauuais riche, ce
n'est que sang, pas vn petit ressentiment de la misere du pauure Lazare; mais festins,
delicatesse, luxe, magnificence; és mains de Iob, vne eau de benediction, oculus fui cœco & pes clando; pater
eram pauperum,
Iob. 29. i'estois
l'oeil des aueugles, le pied des boiteux, le pere des pauures.
82
Vous ne cherchez que les richesses en vous
mariant; & ne voyez vous pas
Richesse comparée à la ratte.
que c'est chercher vostre
damnation? L'empereur Traian au rapport de Sextus Aurelius
auoit coustume de dire que les richesses estoient semblables à la rate, d'autant que tout
ainsi qu'a mesure que la rate croit, on deuient debi le, & a peine de marcher, voir
de respirer; de mesme à mesure que les ri-chesses croissent, l'infirmité des vices
croit, la superbe, la cholere, l'auarice, la gourmandise, la luxure, &c. & à
peine peut on marcher dans le chemin du ciel.
L'espoux celeste inuite son espouse, l'exorte à se
haster, mais voyez la qualité qu'il luy donne, surge propera amica mea, colomba mea.
Cant.2. Leuez
vous, hastez vous mamie, ma colombe : pour quoy colombe sinon d'autant que la colombe n'a
quasi point de rate, & partant est fort viste à son vol, & monte bien haut. Le
moyen de vous rendre aggreable à Dieu en vostre mariage, de voler à la perfection de
cét estat, enfin de monter au ciel, n'est pas de mettre pour la fin principale d'iceluy
les richesses qui au contraire souuent par le poids de leur affection attirent à la
perte & damnation eternelle.
Helas ! qu'il n'est que trop vray ce que dict Huges de S.
Victor escriuant à vn sien compagnon qui vouloit se marier ! Ducuntur hodie vxores non causa fornicationis
vitandæ, sed causa luxuriæ: non causa prolis sed causa pecuniæ, diuitiæ magis in
vxoribus eligi solent, quam pudicitia: multi non oculis sed digitis vxores ducunt.
Optima & sana res quam non auaritia conciliat, quam non luxuria copulat. On se
marie maintenant non pour euiter la fornication, mais pour contenter la sensualité : non
pour auoir des enfans, mais pour auoir de largent : on aime mieux des richesses en vne
femme, que la pudicité : pluseurs font l'amour non par les yeux mais auec les doigts,
cest à dire, non pour les vertus qu'ils voient, mais pour les escus qu'ils comptent.
C'est vne bonne alliance qui n'est faicte par auarice, qui n'est cimentée par la luxure.
Quelqu'vn demandoit vn iour à Lycurgus pourquoy il
auoit ordonné en sa republique qu'on ne donnast aucun dost aux filles, c'est, dit-il,
afin que pas vne ne demeure sans mary faute de moyens, & qu'on ne les recherche
pour les richesses : mais afin que les ieunes hommes ayent esgard aux mœurs des filles
& à leurs vertus: c'estoit pour la mesme raison qu'il bannit le luxe, le fard, &
les ornemens de sa ville. Nous aurions maintenant besoin de cette loy parmy les
Chrestiens, où la plus part de mariages se font plustot pour les richesses que pour la
vertu, aussi en voit on reussir tant de mal-heurs.
83
Filet cadre, rayé. De ceux qui se marient principalement pour satisfaire à leur ambition. CHAPITRE XIV.
AVcuns inuitent à leurs nopces vn diable nommé Lucifer qui preside à
la superbe, ce sont ceux qui se proposent l'honneur & aggrandissement de leur
famille, comme la fin principale de leur mariage : & comme cette fin n'est fondée que
sur le vent & la fumée, il ny peut auoir grande solidité en tel mariage, pour y fonder
vn parfait contentement, & on n'en peut pas esperer grand bon-heur. Ie m'en vay vous
marquer quelques inconueniens des semblables mariages.
Inconueurens des mariages faits pour l'ambitiõ.
1. Les oiseaux tindrent vn iour leurs estats
generaux, ou apres auoir rendu tous deuoirs & homages à l'aigle, & l'auoir
reconnu pour leur Roy, deputerent vn d'entre-eux (peut-estre le rossignol, comme le
mieux enlangagé de tous) pour luy congratuler de la part des Estats, de tant de qualitez
royalles desquelles la nature l'auoit enrichy par dessus tous les autres, ce qui le
ren Fable de l'aigle qui se marie auec l'austruche.
doit meritoirement Roy : toutesfois
qu'il sembloit qu'vne luy manquoit pour le comble de ses grandeurs, sçauoir qu'il estoit
d'vn corsage trop petit, ainsi qu'il estoit tres humblement prié par toute l'assemblée
des Estats, de se marier à vn oyseau plus grand, pour auoir des aiglons plus grands,
& afin que rien ne manquant à sa grandeur royalle: & on luy assigna l'austruche:
l'aigle se conforma au conseil des Estats : le voila marié, mais voyant que l'austruche mangeoit le fer & l'acier, voulut faire diuorce : c'est vne fable laquelle
cependant nous represente au vif ce qui se passe tous les iours.
Ce bon marchand viuoit fort à son ayse, riche, content,
iouyssant en repos des trauaux de ses ancestres & des siens; ses amis luy
mettent en teste qu'vne chose luy manque, sçauoir vne bonne & releuée alliance,
qu'il faut marier sa fille à quelque Seigneur pour auoir des enfans plus grands, &
ennoblir sa race, il le fait, mais quand il voit qu'on mange bois, montagnes, vallées,
forges, metairies, champs, maisons, Sei Les mariages faits par ambition causent souuent vn
mespris.
gneuries: il voudroit bien
trouuer le moyen de faire diuorce, or c'est trop tard, il n'est plus temps.
2. Souuent par semblables alliances on pretend de
l'appuy, & pour toute pretension, on n'a que du mespris : celuy des conioincts qui
est d'vne condition plus releuée que l'autre, ne veut reconnoistre les parents de
l'austre, &
84
quand il y est contraint, ce n'est qu'auec honte
& confusion : que s'il y a de la communication, celuy qui est plus releué, & qui
a esté mieux & plus ciui lement esleué, voit tant d'impertinences, tant de
manquemens de nourritu-re de l'autre costé, que cela luy fait mal au cœur, & n'a
conuersation auec eux, qu'auec horreur & repugnance.
Au 4. des Roys chap. 14. il est dit par vne
certaine parabole que le chardon enuoya vne ambassade au cedre du Liban pour
rechercher sa fille en mariage pour son fils, Da filiam tuam filio meo vxorem. Les bestes
du Liban conceurent tant d'indignation de cette outrecuidance, qu'elles foullerent aux pieds le chardon en vangeance de sa temerité. Mon amy, vous auez esté si sot
que de vous allier, poussé de vostre ambition, vous qui n'estiez qu'vn petit chardon,
à ces grands cedres; & ne vous estonnez pas si toute la race vous foulle aux pieds,
& au lieu de l'appuy qui vous pretendiez, vous n'en auez qu'vn honteux mespris &
vne miserable cheute.
On dit que la tortue considerant vn iour le bon
heur de l'aigle qui volloit si haut, & par son vol alloit quasi par tout,
regardant dessoubs soy les villes & les pays, commença à deplorer son mal heur, se
voyant condamnée à ramper tousiours par terre, & trainer dans la bouë &
l'ordure : elle pria
Ambitiõ de la tor tue qui veut mon ter en haut, &
l'applicatoin
l'aigle de la porter en haut
& luy faire voire le monde : mais regardant en bas, les yeux commencerent à luy
tourner en teste; n'estant accoustumée de regarder de si haut, elle eut peur, &
commença à souhaitter qu'elle fust dans son ancien trou, pria l'aigle de l'y rapporter,
mais l'aigle luy dit, ie t'ay bien promis de t'esleuer en haut, mais non de te remettre
en ton ancienne place, ainsi retira la serre, ma pauure tortue tomba en bas, & se
froissa. Mon amy que vous estiez à vostre ayse dans vostre petite fortune, viuant en
assurance, & en tranquillité; vous auez veu ces Messieurs, qui comme des aigles se
fai soient admirer par le vol de leur vanité, vous auez voulu estre esleué par
cet-te belle alliance, mais n'estant accoustumé à ces haulteurs & façons de viure,
les yeux vous tournent, les soustiens que vous pretendiez vous manquent,
& vous estes tout estonné que vous vous voyez tombé de tant plus haut que
vostre ambition estoit plus grande, & miserablement froissé, par vne ruine
honteuse & miserable.
Le mariage doit estre entre sem blables.
3. Cest vne grande merueille quand en semblables mariages s'y
trouue de l'amitié, car comme nous auons dit, la ressemblance estant cause d'amitié,
comment en pourroit il auoir en vne telle dissemblance? nunquid coniungere
poteris micantes Pleiades?
Iob. 38. Omne animal
diligit sibi simile, omnis caro ad similem sibi coniungitur, dit le Sage
Eccli. 13. Tout
animal aime son semblable & s'allie auec luy, tout ainsi que la dissemblance est
cause d'auersion, & d'antipathie, si
communicabit lupus agno,
Eccli. 13. Que le
loup & l'agneau n'ont point de communication : de mesme, la ressemblance en nature,
en esprit,
85
en mœurs, en richesses, en noblesse, en aage est
cause d'amitié. Car comme dit le mesme sage, Eccli. 13.
pondus super se tollet, qui honestiori se
communicat, faire alliance auec plus grand que soy, car comme dit le mesme au
mesme endroit, quid communicabit
cacabus ad ollam? quando enim se colloserint consringitur. Le pot de terre n'a
garde de s'approcher du pot de cuiure, dautant que s'ils viennent à s'entre-hurter, il
sera brisé. Pares cum paribus ueteri
prouerbio facillime congregantur,
Cicer. in
Catone maiore55. Les
egaux s'accordent facilement.
Il peut arriuer qu'vne ieune fille de village, quoy que
d'extraction vile, &
La vertu recompense ce qui manque de naissance.
de nulle recommandation,
recompense ce que la nature ne luy a donné, auec tant de vertus, que ce qui luy
manquoit de naissance, est tres-abondamment rehaussé par ses bonnes mœurs, & bonne
grace, & lors elle peut estre tenue pour vrayement noble, puis que la vraye noblesse
consiste en la vertu: & lors l'alliance n'en est pas mesprisable: comme au cõtraire,
vne de presomption, & d'orgueil.
Esther n'estoit qu'vne
simple fillette, mais qui pour sa singuliere beauté, & ses vertus royales, par vne
prouidence Diuine, fut esleuée au faiste de l'honneur, meritant d'espouser le grand
& puissant Roy Assuerus : &
Vasthi56, pour son orgueil, fut repudiée.
Athenais qui depuis fut appellée Eudocia,
quoy que de petite extraction, fut portée par le char de ses vertus, sur le trosne
imperial, ayant esté choisie entre tãt d'autres par l'Empereur Theodose pour
son espouse. Il y en a tant de semblables.
L'inesgalité en
mariage fait qu'vn des conioinctes est
valet de l'autre.
4. Souuent en tel cas, l'vn ou l'autre est valet,
si la femme est de grande maison, elle fait la Dame, & tient son mary comme vn
faquin : si le mary est plus releué que sa femme, il ne la tient que comme vne seruante.
S. Hierosme
dit, que comme Marius
(ce grand capitaine Romain) offroit vn iour sa fille à Metellus, fille
qui estoit forma nobilis, dote diues, genere
clara, fama felix, Ex cellente en beauté, tres-puissante en moyens, noble
d'extraction : de tres-bonne reputation, il ne respondit autre chose sinon,
Malo meus esse quam suus, I'aime mieux
estre mon maistre, que d'estre valet d'vne femme.
Metellus refuse la fille de
Marius, de
peur d'estre son valet.
Et non seulement vn mary releué tiendra vne femme de basse
condition pour sa seruante, mais tous les parens de sa femme, & en fera litiere,
voire s'ils ont quelque chose, il faudra leur tirer pour contenter son ambition insatiable.
On n'en trouue pas beaucoup qui soient retenus en ce poinct, comme
Grande modestie & fidellité de Lycurgus.
estoit Lycurgus. Son frere estant mort on le choisit pour regner en sa place,
à condition que si la femme de son frere estoit
grosse, que ce seroit sans preiudice du fils qu'elle porteroit, au cas que ce fust vn
fils, il admit
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la condition. La Reine vient trouuer Lycurgus, l'asseure
qu'elle estoit grosse, mais qu'elle sçauoit bien le moyen de perdre son fruict, &
qu'elle estoit preste de le faire s'il vouloit, & s'il luy promettoit de
reconnoistre vn tel bienfait. Non Madame (luy dit Lycurgus) conseruez ce
fruict que vous portez, quand vous l'aurez mis au monde, nous nous en deferons bien.
La reine accoucha, & d'vn beau fils, Lycurgus aussi tost fit
assembler le peuple, prend cét enfançon entre ses bras, le couure de la pourpre royalle,
& dit, viue la iustice & la la fidelité, voila vostre Roy. O que telle retenuë
est rare ! que dit plustost la plus part du monde, viue l'iniustice & l'infidelité,
moyennant qu'on fasse fortune, & qu'on s'aggrandisse, on ne se soucie ny de pere, ny
de mere, ny de nepueux, ny souuent de ses propres enfans, quand vne fois on s'est
consacré à l'ambition.
Anciennemet au rapport de Pline, les espoux
quelques iours auant leurs espousailles, enuoyoient vn anneau de fer à leurs espouses,
aucuns disent
Anciennement les espoux donnoiẽt vn anneau de fer
à leurs espouses, & pourquoy.
entre autres Pierius, que c'estoit
pour leurs representer la seruitude des femmes, lors qu'elles se marient. Clement
Alexandrin dit qu'en cet anneau nuptial, estoit grauée la marque de la
fidelité, vertu que la femme doit garder inuiolablement à son mary. L'anneau d'ordinaire
se met au doigt qui est le plus proche du petit. Isidore remarque
qu'au petit doigt y a vn nerf qui tire au cœur, on met donc l'anneau proche de ce nerf
du cœur, pour faire entendre aux mariez que leur alliance doit proceder, non des
richesses & des consderations humaines, mais du cœur, & d'vn vray amour,
autrement, ia mais il ne sera accompagné de bon-heur. Tout cela nous monstre bien
quel-ques conditions du mariage, mais voicy vne pensée qui est plus à mon propos :
tout ainsi qu'entre l'anneau & le doigt il y doit auoir de la proportion, si
l'anneau est trop estroit, il ne peut seruir, s'il est trop large, il est aussi inutile :
de mesme, il faut de la proportion entre ceux qui se marient, afin que l'amitié, la
paix, & la concorde accompagne leur mariage, & que le tout se passe à leur
contentement.
Ie ferme ce chapitre par vne histoire rapportée
par par S.Bernardin tom 4. serm 36. On auoit (dit il) fait vn mariage par surprise pour
esleuer & mettre en honneur vne famille, mais il y auoit autant de correspondance
entre les parties, comme entre le loup & l'agneau : le ieune homme estoit bien
fait & accomply en toutes les perfections de sa qualité. La Damoiselle estoit riche
en disgraces du corps, & guere plus auantagée aux dons de l'esprit. On auoit couuert
les defectuositez de son corps de beaucoup de parures, si bien qu'on pouuoit
l'accomparer à vn singe richement desguisé, ou à la corneille d'Esope, belle, mais d'vne
beauté empruntée. Entre autres perfections, elle estoit naine, mais on l'auoit monté sur
des patins capables d'en faire vne geante. Le ieune homme la premiere nuict des nopces
la voyant despouillée
87
de toutes ces impostures, & reconnoissant qu'il
auoit espousé vne beauté feinte, en prit vn tel degoust qu'il s'enfuit du lict nuptial
& la quitta. Voila la fin qu'ont souuent semblables mariages, ou s'ils ne sont
accompagnez de diuorces, au moins le sont ils de discordes & de reproches, & à
peine si trou ue il vne once d'vne amitié sincere, ny vn iour de bon-heur, &
souuent tou- te leur ambition n'est qu'vne fusée qui se creue en l'air, & ne leurs
laisse au-tre chose que du bruslé, & la fumée, ie veux dire vn repentir &
vne confusion.
Filet cadre, rayé. De la troisiesme fin qu'aucuns se proposent en leur mariage, qui est la sensualité CHAPITRE XV.
VOicy vn puant Diable
qu'aucuns inuitent aux nopces, c'est Asmodée qui ne fait
sa demeure qu'aux marais
& cloaques; & qui par sa puanteur & infection
chasse des lieux où il se trouue, Iesus Christ, nostre Dame, & les
Apostres: c'est à
dire la grace. Cela arriue lors que les contractans ont pour fin principal de leur
mariage l'assouuissement de leurs sales & brutales voluptez, sicut equus & mulus quibus non est intellectus
, comme cheuaux & mulets sans entendement.
Ce mal heur commence d'ordinaire par les yeux,
lesquels espris de quel que beauté n'ont autre but que la iouissance d'icelle, & en
vne affaire de tel-le importance, n'admettent autre conseil que de leur passion.
Ie n'oserois condamner la beauté, c'est vn don de Dieu : si elle
estoit blasmable Iesus Christ ne l'auroit pas eu au souuerain degré duquel Dauid dit,
Iesus Ch. tres beau.
speciosus forma præ filiis hominum. Qu'il
est beau par dessus tous les hõmes, quoy que Tertul., ait voulu dire
au contraire : Dieu ne l'auroit pas donnée à nostre Dame qui estoit
toute belle, non seulement interieurement & quant à l'ame, mais aussi exterieurement
& quant au corps, & partant appellée par deux fois belle Cant. 1. Ecce tu pulchra es amica mea, ecce tu pulchra
es.
La beauté du corps est comme la monstre de celle
qui est, ou doit estre en l'ame, & la vertu qui fait la beauté de l'ame, est
d'autant plus prisable selon l'ancien prouerbe, qu'elle est accompagnée d'vne plus
grande beauté du corps.
Gratior est pulchro ueniens de corpore uirtus.
La beauté est vn grand tresor, en vne femme principalement,
& tout ain La bonté est profitable.
si disoit Anacreon in odis57, que la
nature a armé le bœuf de cornes : le lion de dents & de griffes, le poisson
d'aislerons : l'oiseau d'aisles : le cheual
88
d'ongles: le lieure de vitesse, l'homme de prudence : ainsi a elle
donné la beauté à la femme, qui luy sert de bouclier & de lance, voire de chaine
pour capituer les cœurs des plus puissans monarques, & des plus redoutables
guerriers.
La beauté est fragile.
Dieu n'a pas refusé ce present à tant de nobles
matrones de l'ancien Testament comme
Sara femme
d'Abraham,
Rachel,
Rebecca,
Abigail,
la Sunamite, Iudith,
Ester, & autres. Mais
c'est vne grande folie de s'arrester seulement ou principalement en vne chose si
fragile & inconstante, forma bonum
fragile est quantumque accedit ad annos sit minor, & spatio carpitur ipsa
suo : ἢϰρó νoσ ảváλωσ εv ἢ vóτoς έμàρανε
la beauté se ſeche, ou par maladie, ou
fletrit avec l'aage.
La beauté comparée à l'eau.
Pindare compare la
beauté à l'eau, qui est en element beau & clair, mais labile & perissable, &
ne fait que couler. Et tout ainsi disoit il, que l'eau apporte des grandes commoditez,
toutefois son voisinage est dangereux pour des debordemens & deluges qu'elle cause;
de mesme la beauté est prisable, mais quand elle desborde au dela de la raison, elle
cause de grands rauages.
La beauté comparée à l'once.
L'once58
est vn animal beau & plaisant à voir, la bigarrure de ses couleurs, ioincte à la proportion de son corps, accompagnée de ie ne sçay
quelle grace que nature luy a donnée, fait qu'il charme les autres animaux, &
les attire à soy, mais comme il sont prez de luy, il les deuore : la beauté a des
charmes qui entrans par les yeux, penetrent iusque au cœur, le capituent le
perdent.
Il ne faut pas trop se fier à la beauté, disoit
Theophraste, car
comme dit vn autheur moderne, c'est vne tromperie muette, qui persuade sans eloquence, qui crie sans voix : qui brusle, sans feu; qui discourt, sans langue; attire,
sans
violence : appelle, sans parole : blesse, sans armes : tue, sans frapper & sans coup
ferir. Cest vn puissant attrait qui a eu le pouuoir d'attirer
Samson de sa
Sam-ſonpatrie, Salomon du
seruice de Dieu, pour le faire idolatrer; a reduit Iacob
à vne longue seruitude; effeminé Hercule; rauy le cœur à
Dauid,
cor meum dereliquit me, & à tant
d'autres.
Beauté dangereuse.
La beauté est vn feu, mais plus actif que le feu
elementaire: celuy cy ne brusle que ce qu'on luy donne, celuy là ce qu'il voit. Pauure
papillon garde les approches de cette chandelle brillante, si tu t'en approche
temerairement, tu ty brusleras, ignis est
usque ad perditionem deuoraus, Iob. 31. L'aspic tue de sa veue, aussi fait la
beauté : il est vray que la beauté est prisable en vne femme, elle ne laisse pourtant
d'estre souuent dangereuse. Voire mesme à celles qui sont tres-femmes de bien, mais en
vne mechante femme cest vn anneau d'or aux nazaux d'vne truie,
circulus aureus in naribus suis mulier pulchra & fatua, Prouerb. 11.
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Ie m'en vay vous marquer quelques inconueniens qui arriuent
lors qu'au mariage on se propose pour fin principale la sensualité & la beauté.
Le premier est que rarement la concorde y dure, d'autant que n'estant fondée que sur
la corruption qui est la beauté & sur le plaisir corruptible & passager, qui est
tout brutal & vil, elle ne peut estre solide, fallax gratia & vana est pulchritudo:
Prouerb. 38. Voire souuent telle amitié se change en
L'amitié n'y est de durée.
inimitié, laquelle est d'autant plus grande que l'amitié a esté plus passionnée.
Amnon m'en seruira
d'exemple, qui apres auoir eu ce qu'il pretendoit de
Thamar sa soeur,
Exosam eam habuit odio magno nimis: ita vt maius
esset odium quo oderat eam, amore quo antè dilexerat, 2. Reg. 13. la hait
mortellement & sa haine fut plus grande que n'auoit esté grand l'amour qu'il auoit
porté.
Sont suiuies d'vn repentir.
Le second est que le repentir suit ordinairement
semblable mariage, apres que la passion est passée, que les yeux sont deffilez, &
qu'on voit la faute qu'on a fait, ou se mes alliant : ou s'incommodant, ou
mesprisant les aduis des amis; l'authorité des peres & meres, voire foullant aux
pieds toute consideration, raison & remonstances : naissent les regrets, & on est
obligé de passer le reste de ses iours dans des mes-ayses, melancholies & chagrins,
sainct Augustin
a bien remarqué cét inconuenient, ad Ruffinum.
Placet delectatio, sed pungit delictum: flos
veneris rosa, quia sub eius purpura multi latitant aculei : le plaisir attire, mais
il cause des pointes : la rose est agreable, mais les espines sont cachées au dessoubs
de ce beau vermeil. C'est le mesme que dit Solomon
Prouerb. 5.
Nitidius oleo, guttur eius, sed nouissima eius
amara uelut absynthium. Souuent la beauté est semblable aux Syrenes qui attirent les passans par la douceur de leur chant, & puis les precipitent dans la mer.
On est bien estonné lors qu'apres quelques iours de passe‑temps & inconsiderement
dans vne mer de maux, qu'on se voit abandonné de tout le monde, mocqué, mesprisé dans
la necessité, & qu'on a de la chair & point de pain. On se trouue tout de mesme
que ces galleux qui se gratent & s'escorchent pour vn peu de plaisir: pour vn
plaisir mille douleurs.
L'issue en est funeste.
Troisiemement l'issue de tels mariages est souuent funeste &
tragique, on en voit naistre des ialousies, des haines, des meurtres, &
Theophraste ne veut espouser vne belle femme ny vne laide.
bien souuent les theatres
ensanglantez, & les familles des-honorées : il n'y en a que trop d'exemples. Propter pulchritudinem mulieris multi
perierunt, Eccle.9. Plusieurs se sont perdus pour la beauté des femmes. Theophrastus au
rapport de S. Hierosme contre Iouinian
, disoit à cette occasion, Nec
pulchram volo mulierem, nec turpem. Non pulchram quia difficile erit custodire
quod
90
omnes amant: nec turpem quia molestum est
possidere quod nemo dignatur habere. Ie n'en veux ny vne belle ny vne laide : non
vne belle, car il est difficile de garder ce que tous aiment : ny vne laide d'autant que
c'est chose facheuse de posseder, ce que personne ne daigne auoir. Vn autre estant
interrogé pour quoy il auoit pris vne femme laide, ie pourray bien, dit-il, garder vne
lai-de, mais comment pourrois ie garder celle qui plairoit à tout le monde ? Helas
combien de mal-heurs, combien d'adulteres, & de desordres suiuent semblables
mariages? Si Sara femme
d'Abraham n'eust esté si belle, elle
n'eust mis son mary en danger de sa personne, et ne l'eust obligé de l'abandonner à Pharaon au Genese 12. Si Bethsabée femme d'Vrie
n'eust esté belle, elle n'eust donné subiect à Dauid de la conuoiter,
& n'eust esté cause de la mort de son mary, pleut-il à Dieu qu'il ne s'en trouuast
tant d'exemples si tragiques.
Souuent la beauté porte des mauuais fruicts.
Quatriesmement il faut confesser que Dieu a donné la beauté à la
femme pour bonne fin & pour en tirer des bons effects, mais la corruption de
nostre nature en tire souuent des tres-mauuais. Le chesne est vn bel arbre d'vne
riche taille, droit, d'vn beau branchage & cependant qui ne porte autre fruict que
pour des bestes immondes : la vigne est vn petit bois tortus, contemptible en
apparence, rampant contre terre, mais qui porte vn fruict de benediction. Souuent vne
femme belle ne porte que des fruicts de lubricité & vne moins belle, est comme vne
vigne beniste. Vxor tua sicut vitis abundans, qui porte des fruicts de benediction. Et quelle merueille lors qu'on ne se
marie que pour la beauté & sensualité, si les enfans ne sont que fruict de
sensualité, mais quand on se marie à bonne fin, Dieu par sa grace fait qu'on produit des
fruicts de grace, & destinez pour le ciel.
Vn Ange de Dieu me fournit vn cinquiesme inconuenient, c'est
Raphaël.
Tobie 6. Voicy
ses propres parolles qu'il dit à Tobie, Audi
me &, ostendam tibi qui sunt quibus præualere potest damonium. Hi namque qui
coniugium ita suscipiunt, ut Deum à se & à sua mente excludant, & suæ libidini
ita uacent, sicut equus & mulus quibus non est intellectus, habet potestatem
dæmonium super eos. Escoute moy, & ie te monstreray qui sont ceux lesquels le
Diable peut
Comme Dieu punit ceux qui ne cherchent que la sensualité
en leurs mariages.
surmonter.
Ceux qui se marient sans penser à Dieu, qui n'ont
autre but que d'assouuir leur concupiscence comme le cheual & le mulet qui sont sans
entendement, voila ceux contre lesquels le Diable peut preualoir. Aussi disoit Tobie fort sagement
& sainctement à sa femme, filij sanctorum
sumus, & non possumus ita coniungi sicut gentes quæ ignorant Deum, Tob.8.
nous sommes enfans de peres & meres craignans Dieu, & partant ne faut pas que nous
nous comportions en nostre mariage comme des Gentils qui ne
connoissent pas Dieu.
91
Les Chrestiens n'ont ils pas plus d'occasion de
dire le mesme? Ie vous demanderois volontiers qu'elle fut la cause de la mort de sept
marys de Sara, mariée puis apres à Tobie, ne fut-ce pas leur
sensuelle brutalité qu'ils se proposoient comme la fin de leur mariage ? & qui est
cause que le Diable a pouuoir sur tant de mariages ? C'est souuent qu'on n'a autre
intention que la sensualité & non la lignée : C'est souuent qu'on met Dieu en
oubly, & qu'on ne le craint pas : C'est souuent qu'en se mariant on ne se soucie,
ny des conseils des peres & meres, ny des ordonnances des hommes, ny de l'Eglise : & puis ne faut s'estonner si Dieu enuoye des punitions exemplaires sur tels
mariages, escoutez S. Paul il vous enseignera comme Dieu veut que vous vous cõportiez en vos mariages,
Hæc est uoluntas Dei sanctificatio uestra,
vt abstineatis vos à fornicatione, vt siat vnusquisque vestrum vas suum possidere,
in sanctificatione & honore, non in passione desiderij sicut & gentes quæ Deum
ignorant 1. Thessal., 4. Voicy ce que Dieu demande de vous, sçauoir que
vous soyez saincts, que vous vous gardiez de fornication, & non pour satisfaire à
sa passion, comme font les Gentils qui ne
connoissent pas Dieu. C'est l'explication de S. Augustin.
Cecy a donné occasion au Sage d'aduertir les
ieunes hommes à marier de ne faire l'amour par les yeux, Eccli. 25. Ne respicias in mulieris speciem, & non
concupiscas mulierem in specie, voulant vous mariez ne prenez pas tant garde à
la beauté comme aux mœurs d'vne femme. Quelqu'vn disoit que pour faire vn bon mariage il
ne falloit faire l'amour ny des yeux ny des doigts, ceux-la font l'amour des yeux qui ne
regardent que la beauté, & n'ont autre fin que leurs plaisirs & sensualité, ceux-
la font l'amour des doigts qui ne regardent que les richesses. Les vns & les autres
se trompent, puis que le plus solide fondement de l'amour, est la vertu.
Dieu auoit deffendu aux enfans de Loth qu'ils ne se mariassent
auec les enfans de Cain, mais ayans estez pris par les yeux, & charmez de la beauté de ces
filles, sans auoir esgard à la deffense de Dieu, ils firent alliance auec elles : il
fallut vn deluge vniuersel pour expier cette faute; cependant ie ny trouue ny inceste,
ny adultere, rien que de la sensualité,
Videntes filijs Dei filias hominum quod essent pulchræ, acceperunt sibi vxores ex
omnibus quas elegerant.
Mais quoy ! faut-il donc que ceux qui ont
contracté auec ces fins & in tentions fassent diuorce ? doiuent-ils desesperer de
leur salut, & du bon-heur de leur mariage ? doiuent-ils passer le reste de leurs
iours en miseres ? rien moins, car leur mariage est vray mariage, si d'ailleurs rien n'y
manque, puis que c'est vn contract fait auec le consentement mutuel, & auec les
formes ordinaires. Ce qu'il faut qu'ils fassent est d'uoir recours à la grace &
92
assistance de Dieu qui ne leur manquera, s'ils ne
manquent à Dieu de leur costé. Donc le remede (lors qu'ils s'apperçoiuent que leur
principale fin en contractant a esté ou l'auarice, ou l'ambition ou la volupté) est d'en
deman der pardon à Dieu, purifier leur intention pour l'aduenir, & affermir
desor-mais leur mariage, sur les fins pour lesquelles Dieu l'a institué.
I'aduertis vne autre fois qu'on peut auoir esgard
aux richesses, pour euiter les incommoditez qu'apporte la pauureté : à la beauté pour
conseruer l'amour & n'entrer en degoust; au plaisir que la nature y adjoinct,
pour la conseruation & multiplication de l'espece, comme elle l'a mis au boire
& manger pour la conseruation de l'indiuidu, mais le mal est com me vne espece de
sacrilege, entant qu'on abuse d'vne chose saincte & sa-crée : ou qu'on y procede
auec trop de passion & d'affection aux richesses, aux honneurs, aux plaisirs ne se
souciant des fins pour lequelles Dieu l'a institué. Les Babyloniens ne pouuoient
consommer le mariage qu'ils n'eussent auparauant gousté du parfum : taschez de vous
mettre en la grace de Dieu auant l'vsage de vostre mariage, pour passer le tout à sa
gloire, & à vostre salut.
Filet cadre, rayé. Que pour estre heureux en mariage, & en tous autres estats, ne faut s'y engager sans bien connoistre si Dieu appelle. CHAPITRE XVI.
V N Pere de famille sage, iuste & puissant, ne dispose pas de ses enfans par
hazard, & n'employe pas ses seruiteurs qu'il a en nombre, sans reconnoistre leurs
talents & inclinations : mais veille tousiours au bien de ses enfans, pour leur donner
l'estat & la condition de vie qu'il sçait leur estre conforme, & employe ses
seruiteurs, suiuant les qualitez & habitudes qu'il reconnoit en eux.
Dieu en la creation a eu esgard aux quali tez & habitudes
de chaque creature.
Ce grand Dieu qui se qualifie tant de fois Pere de
famille, qui a fait tout ce monde des trois doigts de sa bonté, toute-puissance &
sagesse : qui le gouuerne auec nombre poids & mesure : a eu tres-grand esgard en la creation à la place, nature, qualité, office & exercice qu'il a donné à
chaque creature en particulier, pour petite qu'elle soit, sans qu'il y en ayt vne seule en
tout l'vniuers qui ne soit placée par la dispo
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sition & ordre de sa diuine & souueraine prouidence.
Cela et tres-veritable pour le regard des autres
creatures, & qui pourroit douter qu'il le soit à l'égard de l'homme, & que Dieu
s'estant deliberé de créer tant d'hommes qu'il auoit dans ses diuines idées, il n'ayt eu
esgard à chacun en particulier considerant l'estat auquel selon l'ordre de sa prouidence il le destinoit, luy donnant au poinct de l'execution de ses desseins, les
talents, qualitez, & habitudes conformes au choix qu'il en auoit fait de toute
eternité ? douter de cela est douter de la diuine prouidence, douter de la diuine
prouidence est douter de la diuinité, & douter de la diuinité est estre fol.
Dieu fait choix de chaque homme en particulier.
De ce choix depend tout nostre bon-heur &
perfection ; mais quis nouit sensum Domini,
aut quis consiliarius eius fuit ? qui se peut vanter d'auoir esté Conseiller
d'estat de ce souuerain Monarque ? qui sçait ses secrets ? humilions nous soubs sa
puissante main, & disons ce qui est en Iob 38. Nunquid nosti ordinem cœli, & pones
rationem eius in terra ? connoissez vous l'ordre que Dieu a estably dans le ciel ?
pourriez vous rendre raison de celuy qu'il a constitué en terre ? c'est chose qui surpasse
vostre capacité, & qui est reseruée à cette supreme & incomprehensible
intelligence : laquelle par sa bonté a donné la nature & les proprietez aux moindres
moucherons, & aux plus petits vermisseaux, & à plus forte raison à chaque homme
en particulier ; & par sa sagesse les eslit à tel estat qu'il sçait leur estre
conforme, appellant les vns à vne sorte de vie, d'autres à vne autre, ayant vn tel esgard
au bien vniuersel de tout le monde en general; qu'il ne neglige celuy de chaque creature
en particulier, & sur tout de l'homme : & par sa toute puissance fait reussir
les effects conformement & à sa bonté & à sa sagesse, sans toutefois forcer
l'ordre qu'il a estably en l'vniuers.
I'apperçois deux freres qui naissant de mesme pere & de mesme
mere, voire d'vne mesme ventrée. Dieu ! qu'ils sont differens en inclinations !
Les diuerses inclinations sont effects de la Prouidence diuine.
Oserions nous croire que cette diuersité soit
fortuite ? c'est vne impieté de le croire : mais peut estre prouient elle des influences
des astres ? ce sont des resueries de le penser. Non, il ne la faut attribuer à autre
cause qu'à la diuine Prouidence laquelle comme dit Iob c.28. Fecit uentis pondus & aquas appendit in
mensura, qui posuit fluuij legem & uiam procellis sonantibus, qui a donné le
poids aux vents, qui a posé les eaux par mesure, qui a donné la loy aux riuieres, &
la voye aux tempestes sonnantes : Aussi c'est luy qui en a esleué aucuns par des excellents
talents qu'il leurs a donné, & les a fait comme des vents & nuées :
d'autres commes des eaux de riuieres, leurs ayant donné des talents mediocres pour
couler contre terre, & s'exercer aux offices de moindre importance. Les Roys
peuuent bien eslire des seruiteurs, & les
94
admettre à leurs cours, mais ne peuuent leurs donner les talents ny les
habitudes & inclinations conformes aux exercices ausquels ils les choisissent:
mais Dieu autheur de la nature & de la grace, nous choisit, & nous enrichit
d'inclinations & de talents conformes au choix qu'il fait de nous ; afin que nous
faisions ce à quoy il nous a destiné auec plaisir en suite de l'inclination : & auec
perfection en suite de la capacité qu'il nous donne.
Mais comme la prouidence diuine est douce, elle s'accommode à
la nature des choses qu'elle a creé, cooperant necessairement auec les necessaires, librement auec les libres, & comme elle a donné à l'homme
la liberté, aussi nonobstant toutes ces inclinations & suffisances, elle ne
Nostre bon-heur depend de ce que nous nous conformions au
choix que Dieu a fait de nous.
le force point de prendre l'estat auquel elle l'a destiné,
ains laisse le tout à son choix, c'est à luy de se determiner, mais cependant faut
croire que tout nostre bien, toute nostre ioye, tout nostre bon-heur : le repos de
nostre conscience ; le bon ordre de nostre vie ; la perseuerance en la vertu ; en vn mot
le poinct de nostre predestination consiste à nous conformer au choix qu'il a pleu à sa
diuiue bonté faire de nous de toute eternité, Elegit nos in ipso ante mundi constitutionem.
Dieu a fait choix de nous par les merites de son fils de toute eternité, & cette
conformité se doit faire paroistre principalement lors qu'il est question de nous
resoudre touchant l'estat & condition de nostre vie. Que si nous y manquons
toute nostre vie court risque d'estre parsemée de tristesse, de regrets, & peut estre
de mal-heurs, & d'vne ruyne eternelle.
Posons le cas que Dieu vous ayt destiné au
mariage, il vous aura donné les inclinations & habitudes conformes à cette vocation :
que si faisi de quelque tristesse, de quelque desespoir, poussé par le mouuement
d'autruy; violenté par vos parents, pour aduantager les autres; ou sans conseil ny
consideration, vous vous iettez dans la religion, dans le celibat : ne rompez vous pas
l'ordre de la Prouidence diuine ? ne fermez vous pas la porte aux graces celestes que Dieu
auoit determiné vous donner en l'estat auquel il vous auoit destiné ? voulez vous que Dieu
fasse vn nouueau monde & vne nouuelle Prouidence pour vous ? est-ce la raison que
Dieu s'accommode à vostre volonté, ou vous à celle de Dieu? ie dis le mesme de tout
autre estat.
D'icy viennent tant de plaintes lors qu'on se
trouue chargé d'vn faiz insupportable; ce n'est pas celuy que Dieu vous auoit preparé,
il passe vos forces, attribuez en la pesanteur à vostre temerité; c'est vn bel & bon
habit, mais qui n'est taillé sur vostre mesure : c'est vn gand qui n'a nulle proportion auec vostre main : c'est vn soulier qui n'est a vostre poinct, & quelle
merueille s'il vous cause des incommoditez ?
95
Vous aurez recours à la misericorde de Dieu, dites
vous, en vos angoisses & difficultez ; ne meritez vous pas qu'elle
vous manque au
besoin, puis que vous luy auez manqué le premier ? mais Dieu est bon : il est vray,
& a plus de bonté que vous de malice, ie le confesse : toutefois ie crains qu'il ne
vous die ce qu'il dit en Osee 2. à vos semblables,
Me inuocabunt Deus meus, cognouimus te
Israel : Mon Dieu nous auons recours à vous en nos mal-heurs, nous connoissons que
vous estes tout bon & tout misericordieux. Helas ! nous abandonnerez vous ? mais
voicy comme il respond, Proiecit Israel
bonum, inimicus persequitur eum, ipsi regnauerunt & non ex me: principes extiterunt
& non cognoui. Israel m'a mesprisé, il n'a point fait d'estat de l'ordre de ma
prouidence, il sera poursuiui d'ennuis, de tristesses, de tentations : ils ont regné, ont
esté esleuez en des dignitez, mais ce n'estoit pas suiuant mes ordres. Pouuez vous
donc attendre vn bon succés d'vn tel estat de vie ? ce seroit Eliezer contre la
verité infallible de l'Euangile qui dit, Omnis
plantatio quam non plantauit Pater meus cœlestis eradicabitur,
Matth. 15. toute
plante qui n'aura esté plantée de la main de mon Pere celeste sera arrachée.
Helas ! si le mal-heur vous est arriué d'auoir
choisi vn estat de vie en cette forte, ie n'entens pas que vous iettiez le manche apres la
coignée59 par vn mal-heureux desespoir, il est quelquesfois arriué par la bonté &
misericorde Diuine, que ceux qui n'auoient eu autre conseil en leur vocation que leur
passion ont fort bien finy, & apres s'estre reconnu, & auoir demandé pardon à
Dieu, & s'estre proposé vne meilleure fin, ont ressenti les efforts de la
misericorde Diuine : mais c'est faire fort imprudemment que de choisir quelque estat auec
mauuaise fin sur cette confiance. D'ordinaire ceux qui suiuent la vocation diuine au
choix de leur façon de viure, arriuent à bonne fin : de douze Apostres que IesusChrist choisit il n'y a eu que Iudas qui se soit
perdu : mais de ceux qui prennent vne autre routte que celle que la Prouidence diuine
leurs a marquée plusieurs perissent, peu arriuent à bon port, ce que ie m'en vay
prouuer par exemples au Chapitre suiuant.
Cul de lampe.
96
Filet cadre, rayé. Est prouué par exemples que ceux qui suiuent la vocation Diuine ont bon succez, & au contraire ceux qui ne la suiuent, mauuais. CHAPITRE XVII.
C E n'est pas assez à la prouidence & bonté Diuine de donner à chacun
les inclinations & habitudes naturelles desquelles nous auons parlé
au Chapitre precedent, conformement à la vocation ou estat auquel elle
nous a destiné : mais elle passe plus outre, ces inclinations & habitudes
Ce que fait la grace de la vocatiõ.
n'estant que naturelles sont seulement comme la semence
de la grace sans laquelle elles ne peuuent rien qui soit : elles sont bien quelque
commencement, mais c'est la grace qui introduit la forme & qui donne l'estre
& la vie à l'action. C'est elle qui nous faict comme vn autre homme, nous donne comme
vn nouueau cur, & nouuel esprit : vne nouuelle ame, nouueaux yeux, nouuelles
mains, nouuelle langue, dit S.Machaire
Homil. 44. & comme il donna à l'asnesse la parole ; & rendit le feu de la fournaise, chaud de sa nature, comme vne douce rosée : addoucit la furie des lyons en faueur de
Daniel, aussi change il
par sa grace les ames & les esprits conformemnt à la vocation, qu'il en a fait : d'où
vient que l'ame fortifiée & assistée de cette grace fait auec douceur &
consolation ce qu'autrement luy sembleroit impossible, & trouue vn singulier
contentement en sa vocation.
Car tout ainsi que le bœuf ne peut voler comme
n'ayant point d'aisles, & l'aigle se guinde parmy l'air à la faueur de ses aisles auec
autant de facilité comme le bœuf marche auec les pieds; de mesme celuy qui est
en quelque estat de vie qu'il a choisy de soy mesme, sans consulter la Prouidence
diuine, trouue difficulté par tout, estant destitué de ceste grace particuliere : mais
celuy qui a suiuy la Prouidence diuine vole à la faueur de la grace & ne trouue aucune
difficulté, ou s'il en trouue la surmonte aysément, & à mon aduis on luy peut
appliquer ce que dit Isaie 40. Qui sperant in Domino
mutabunt fortitudinem, assument pennas sicut aquile, current & non laborabunt,
ambulabunt & non deficient : ceux qui ont mis leur esperance en Dieu
changeront de force, prendront des aisles comme vn aigle, courront sans trauail,
marcheront sans lassitude : ie m'en vay vous le monstrer par aucuns exemples tirez de
l'escriture
saincte.
Pourquoy
Iacob surmonte l'Ange?
Le Partriarche Iacob, Gen.32. se trouue en
vn rude combat auec vn An ge, il ne s'estoit pas ietté temerairement dans ce hazard, il
eust esté teme-
97
Cyrill.
aduersus
Iulianum
raire de le faire, la partie n'estoit pas egale: ce
fut vn trait special de la Prouidence, comme enseigne le sage Sap. 20. Certamen forte deditei vt vinceret, &
sciret quoniam omnium potentior est sapientia. Il luy donna vn rude combat, afin
qu'il vainquit & sçeust que la sapience surmonte tout. S. Cyrille est
d'opinion qu'il combatit non auec vn ange, mais auec Dieu mesme; soit que ce fust auec vn
ange, ou auec Dieu, quelle proportion y auoit il entre les combatans ? d'vn homme auec vn
ange ? mais auec Dieu ! Mais il estoit choisi de Dieu pour cela, Dieu l'y appelloit, s'il s'y
fust ingeré de soy mesme, c'estoit vne insolence & temerité, or l'entreprenant en
suite du choix & de la vocation diuine,
vt vinceret, il deuoit emporter la victoire, secondé de de sa grace, fortifié de
son assistance, & apprendre qu'il n'y
a rien de plus puissant que la sapience
diuine.
Pourquoy souffrez vous tant en cét estat de
mariage, de religion, de celibat ? pourquoy estes vous si souuent vaincu ? pourquoy y
trouuez vous tãt de difficultez sinõ d'autant que ce n'est pas Dieu qui vous a donné ce
combat, c'est vostre passion, vostre temerité, c'est vostre sagesse terrestre, animale,
mõdaine pour ne dire diabolique qui vous y a conduit; & non la sapience diuine de laquelle partant vous ne deuez attendre vostre secours si ce n'est par vn excés de
misericorde.
Cause de la victoire de Dauid contre
Goliath.
Dauid 1. reg.17.
entreprend vn perilleux duel, ne semble il pas vn petit temeraire ? luy vn ieune homme, qui
ne s'est iamais trouué au combat, qui peut estre n'a iamais tiré espée; qui ayant endossé
les armes de Saül ne
peut se bouger. Que diriez vous le voyant marcher auec hardiesse ? la teste le uée
couuert tant seulement d'vn meschant habit de pasteur : pour armes of-fensiues n'ayant
pour tout qu'vne fronde & cinq pierres. Encor sembleroit il temeraire d'agasser vn chien
auec si peu de defense; mais d'aller affronter vne tour de chair, vn monstre armé iusques
aux dents, deuant lequel il ne sembloit qu'vn petit pigmée, qui n'eut creu que ce geant
l'escraseroit comme vn petit ver ? & cependant tout le contraire aduient, car il
luy planta la confusion sur le front & la mort au cœur, l'abbatant par ses propres
armes & triomphant de luy.
Ne vous en estõnez pas, certamen forte dedit ei vt vinceret, c'estoit
par vn instinct de la Diuine prouidence ce qu'il en faisoit, c'est ce qu'il proteste
au commencement du combat : tu venis ad me cum
gladio & hasta, & clypeo: ego autem venio ad te in nomine Domini exercituum Dei
agminum Israel.
Goliath entreprit ce combat de soy mesme, poussé de sa vanité : Dauid suiuant les inspirations de la sapience Diuine. Goliath auec tous les
aduantages naturels & acquis qu'il auoit sur Dauid, fut vaincu : Dauid demeura vainqueur,
apprenez combien nous pouuons auec la grace de Dieu : combien est foible nostre
force, nostre industrie, nos aduantages, lors qu'ils sont destituez de se
98
cours d'enhaut & partant ne vous precipitez au
hazard sans la conduite de la sapience celeste car, qui amat periculum peribit in illo,
Eccli. 3. qui
s'expose au peril s'y trouuera engagé, & vaincu.
Dieu dit vn iour au Prophete Ieremie c.1 Prophetam in gentibus dedite. Ie
Ce que faict la grace de la vocation en
Hieremie.
t'ay choisi pour estre mõ Prophete : le pauure Ieremie recourut aussi tost
aux excuses, & dit, & quoy mon Dieu ! moy estre Prophete ! A a a Domine Deus
ecce nescio loqui quia puer ego sum, ne voyez
vous pas bien que ie ne fais que begayer, ie ne suis qu'vn enfant : mais Dieu luy dit, noli dicere puer sum, c'est noli dicere puer ſumen vain que tu
t'excuses, c'est en vain que tu crains, ne crains point, d'autant que ego tecum sum. Ie suis auec toy, c'est vn effect
de ma prouidence, c'est moy qui t'ay choisi, & pour preuue de ce choix, misit dominus manu suam & tetigit os
meum, dit il, &dixit Dominus ad me: ecce
verba mea in ore tuo, ecce constituite hodie super gentes, & super regna, vt
euellas, & destruas, & disperdas, & dissipes, & ædifices, &
plantes. Dieu estendit la main, toucha ma bouche, & me dit, ie mets ma parole en
ta bouche, ie t'ay estably auiourdhuy sur les peuples, & sur les royaumes, afin que tu
arraches, que tu destruises, que tu perdes, que tu dissipes, que tu edifies & plantes.
Ie trouue fort bon que vous recognoissiez vostre
foiblesse, & que de vous mesme vous n'auez la force d'entreprendre aucun estat quel
qu'il soit, mais aussi faut il qu'ayant reconnu ce que Dieu veut de vous, vous vous
confiez à son assistance, qui sera que tout ce que vous entreprendrez reüssira à sa
gloire & à vostre contentement, vous laissant gouuerner par sa prouidence.
Que nous ne pouuons rien sans la grace de la vocation.
Au premier de Machabées c.5. Ioseph &
Azarias, deux de plus
signalez du peuple d'Israel entendant les haults faicts de Iudas Machabée &
de ses compagnons; piquez d'honneur se deliberent d'acquerir de la reputation par
leurs armes, mais au premier choc les voila en fuite, nõ sans vne grãde boucherie de
ceux qui les suiuoient, en estant demeuré deux mille sur la place, & toute l'armée
estant en desroute, quelle
fut la cause de ce mal heur? ipsi non erant de semine virorum illorum, per
quos salus facta est in Israel, ils n'estoient pas choisis de Dieu pour cét office,
il s'y estoient ingeré : leur ambition les y auoit porté : & partant ils n'y receurent
que de la confusion. Cependant Iudas & ses freres prosperoient en leurs
entreprises : aussi estoient ils choisis de Dieu, appliquez cela à vostre personne,
l'application en est aisée.
S.Pierre,
Luc. 5. se plaint
qu'il a pesché toute la nuict sans rien prendre, la nuict est fort propre pour la pesche,
cependant il ne prend rien : ce n'estoit pas par commission de son miastre qu'il auoit
entrepris cette pesche, c'estoit de sa propre volonté, & partant Dieu ne seconde pas
son trauail, il ne prent rien : mais il n'eut pas si tost ietté ses silets par commission
de son maistre, qu'il enueloppa si grande quantité de poissons dãs ses rets, qu'il y en eut suf
99
fisamment pour charger deux nacelles. Ce n'est pas
merueille si rien ne vous reüssit en ce que vous aurez entrepris de vostre propre volonté :
au contraire tout vous viendra à souhait suiuant la volonté de Dieu, in verbo tuo laxabo rete,
Luc 5.
Les Apostres
Matth.8. se
trouuent en grand danger de leurs personnes, la
mer est en furie, les ondes semblent les vouloir engloutir, les vents les menacent de ruine totale. Vous diriez que leur pauure barque va fondre aux abysmes;
mais nostre Seigneur les secourt, il y estoit obligé, puis que c'estoit par sa
conduicte & conseil qu'ils s'estoient embarquez. Si vous vous embarquez en
quelque estat, auec la conduicte du ciel, tout l'enfer pourroit se bander
contre vous, tous les elemens pourroient conspirer à vostre ruine, toute
la nature la nature pourroit se renuerser, que cependant vous demeurerez debout & trouuerez qu'il est tres-veritable, quoniam omnium potentior est sapientia.
Nostre Seigneur enuoye ses Apostres, pauures ignorans
& rousturiers (pour la plus part) affronter les roys & empereurs, s'opposer à la
sagesse des philosophes, pour renuerser les faulses diuinitez qui ont esté adorées
iusques alors; comme des petits agneaux entre les loups, il leurs predit les contradictions & persecutions qu'ils doibuent auoir : mais voicy le secret, voicy leur force,
ecce ego mitto vos, ie vous enuoye; c'est
moy. Posui vos vt eatis. Comme s'il vouloit dire ne craignez rien, cette entreprise est moy & partant
ie ne vous abandonneray pas : il repugne à ma Prouidence ce de vous auoir
choisi & vous abandonner, confiez vous en moy, tout succedera comme ie l'ay minuté. Si Dieu permet qu'en l'estat que vous sçauez n'auoir
entrepris que suiuant la vocation Diuine vous trouuez des difficultez,
c'est pour vous esprouuer, non pour vous perdre, puis qu'il vous y-a mis il
doit vous y assister, autrement sa Prouidence seroit defectueuse & ses promesses trompeuses, ce qui ne peut estre. C'est vne tempeste qu'il permet, &
peut estre fait semblant de dormir, esueillez-le par vos prieres, & vous
sentirez son secours, si c'est sa gloire & vostre bien, ou la force & consolation
pour la supporter auec patience & merite.
S. Paul 1.Corint.7. dit,
volo omnes sicut meipsum esse, sed vnusquisque
proprium donum habet à Deo, vnus sic, alius autem sic. Ie desirerois bien, si faire
se pouuoit, que tous fussent comme moy, sans estre mariez, & vequissent en vn estat
auquel ils puissent librement vaquer au seruice de Dieu, & soient exempts des
tribulations que le mariage cause : mais chacun a son don & vocation parti culiere,
l'vn au mariage, l'autre à la virginité, l'autre à la viduité. Il apparte-noit à sa
prouidence d'establir diuers estats ausquels la mesme prouidence appelle les hommes chacun
à celuy qu'elle connoit luy estre propre, & que les mariez ne perdent pas courage,
leur etat est vn don de Dieu, donum &
100
hoc à Deo, & ne manquera de donner à ceux
qu'il y appelle la grace, qui est vn autre don, necessaire pour viure conformement à cét
estat, pour y trouuer la perfection & y faire son salut. Dieu ne donne pas à tout le
don de continence, il en appelle aucuns au mariage, soit ou de peur qu'ils ne
bruslent dans les brasiers de la concupiscence : soit qu'il veut les perfectionner
dans les difficultez du mariage & y raffiner leur patience & leurs autres vertus,
& les faire paroistre au monde comme autant de lumieres. Soit qu'il veut se
seruir d'eux comme de plantes de benediction pour en faire sortir des fruicts de
predestination : partant chacun doit diligemment prendre garde où Dieu l'appelle, &
inuoquer le secours de la grace en l'estat ou il sera appellé.
Filet cadre, rayé. Comme on peut reconnoistre quelle est la volonté de Dieu, touchant son estat ou vocation. CHAPITRE XVIII.
L'Espouse au Cantique 5. parlant des cheueux de l'Espoux, dit, qu'ils sont haults comme les
palmes les plus releuées, noirs, comme corbeaux, Comæ eius sicut elatæ palmarum nigræ quasi
coruus, on peut entendre cela de la prouidence Diuine, signifiée par les cheueux qui
sont les moin dres parties de nos corps, desquels toutefois Dieu a vn soing particulier,
sui-uant ce que nostre Seigneur dit, Matth. 10. Vestri capilli capitis omnes numerati
sunt. Tous les cheueux de vostre teste sont comptez, & en suite des cheueux, on
entend les moindres creatures du monde, voire les moindres actions qui s'y font, qui n'ont
autre ressort que la prouidence Diuine : ils sont eleuez comme palmes, dautant, ou que la
connoissance humaine n'y
peut atteindre, à laquelle cette Prouidence est incomprehensible :
ou pour monstrer que Dieu a soin des choses petites & des grandes, Attingit à fine vsque ad finem, gouuernant toutes les creatures depuis la plus petite, iusques à
la plus grande. Elle fait mention du corbeau, pour signifier que lors que nous
sommes abandonnez de tous moyens humains, la Divine prouidence ne nous
abandonne pas, mais nous assiste plus puissamment, comme il fait les petits corbillons, lors qu'estant esclos, le pere & la mere les abandonnent l'espace de sept iours : mais la Diuine prouidence escoutant leurs petites patenostres, par lesquelles ils luy demandent leur pain quotidien, suiuant ce
que dit Dauid, Qui dat iumentis escam ipsorum, & pullis
coruorum inuocan-
101
tibus eum,
Ps. 146. & Iob. 38. quis præparat coruo escam
suam, quando pulli eius clamant ad Deum vagantes eo quod non habeant cibos, qui est- ce qui pre
pare le desieuner aux petits corbillons quand ils ont recours à Dieu, se
voy-ans abandonnez de pere & mere n'ayans de quoy manger ? comme voulant dire,
n'est-ce pas cette diuine Prouidence. Elle dit que ces cheueux sont noirs comme corbeaux,
& esleuez comme palmes. S.Iean
Apoc. I. dit qu'ils
sont blancs comme laine lauée, & comme la neige: les cheueux de l'espoux ou de
Dieu, sont les haults proiects que sa prouidence a formé de nous de toute eternité, &
comparé aux palmes les plus haultes. Ils sont noirs & blancs dit Theodoret sur le 5.
des Cantiques, noirs
dautant qu'ils nous sont obs curs & incomprehensibles, blancs d'autant qu'ils sont
purs, saints & in- faillibles, & ne sont pas si noirs que si nous voulons nous
seruir des moy-ens qu'ils nous a laissé, ils ne nous puissent estre blancs; pas si hauts,
que nous n'y
puissions atteindre auec sa grace, mais comment ?
La vocation de Dieu ne nous mã que pas.
Sainct Bernard
Ad Cleric. cap.1. & 2. a des paroles pleines de grande
consolation qui sont fort à bon
propos, & que ie ne puis obmettre : escoutez le parler : plane conuersio animarum opus est Diuinæ vocis, non
humanæ, nec sane, laborandum est, vt ad vocis huius perueniatur auditum, labor est
potius aures obturare ne audias, nimirum vox ista se offert, ipsa se ingerit, nec
pulsare cessat ad hostia singulorum. La conuersion des ames (disons la vocation
aux diuers estats) est vne œuure de la voix de Dieu, non de l'humaine, nous ne deuons
nous mettre en peine que cette voix ne se fasse entendre, mais plustost que nous ne
bouchions nos oreilles pour ne l'entendre, cette voix crie par tout, nous preuient, frappe
à la porte d'vn chacun. Il semble auoit tiré cette pensée du premier des Prouerbes, ou la Sapience
crie & appelle les hõmes, & fait tout deuoir de les attirer.
Plusieurs ne se soucient pas beaucoup de
recõnoistre la volonté de Dieu au choix de leur estat, principalement du mariage. I'ose
dire toutefois qu'apres le moment d'où depend l'eternité, qui est la sortie de ce monde,
il n'y a rien qui nous importe tant que le choix d'vn estat arresté: car outre qu'il
contient toutes les actions de nostre vie, d'ordinaire aussi c'est la porte de nostre
bon-heur, ou mal-heur.
Cependant voyons qu'elles consultations plusieurs y
apportent principalement au mariage, aucuns le font ou par cas fortuit; ou par quelque
legere occasion : d'autres par esperance de quelque commodité ou liberté : d'au tres
se laissent enleuer par le torrent de la multitude & de l'opinion com-mune,
choisissant ce que le vulgaire estime, & qui est plus ordinairement pratiqué. D'autres
n'ont point d'autre reigle que la volonté, exemple, ou commandement d'autruy, sçauoir de
leurs peres, meres, maistres, tuteurs: Les peres
102
& meres font souuent les mariages de leurs enfans auant qu'ils
soient en aa ge, & à leur insceu : les maistres & Seigneurs marient souuent leurs
subiets se- lon leurs volontez pour des interests & considerations temporelles : ils
obli-geront vn homme riche de donner sa fille à vn gentil-homme pauure qui les
aura seruy, pour recompense de ses seruices, sans se soucier s'il y a de la proportion ou
de l'affection.
D'autres sont de la categorie de ceux dont parloit
Socrate,
sçauoir comme les poissons qui fretillent d'entrer en la nasse sans considerer où ils vont,
& quand ils y sont voudroient bien en sortir.
D'autres sont comme les nautonniers se trouuans aux
naufrages, car tout ainsi que ceux-cy embrassent la premiere planche, qui leur vient en main
pour sauuer leur vie, ainsi ceux -cy embrassent le premier estant & cõdition qui
se presente. Ie m'en vay apporter quelques moyens pour recõnoistre ce que Dieu demande
de nous : & quel est l'estat auquel il a determiné de nous sauuer.
Auant que d'apporter ces moyens, ie vous aduertis
que si vous voulez proceder sainement en cette connoissance, il faut auoir premierement
vne pure & saincte intention : car, Si
oculus tuus fuerit simplex, totum corpus tuum lucidum erit; si autem nequam fuerit
etiam corpus tuum tenebrosum erit. Tel qu'est l'oeil, telle est l'action, l'oeil est
l'intention qui esclaire nostre action, si l'intention est bonne, aussi est l'action : si
l'intention est mauuaise, l'action est mauuaise.
Secondement faut proceder en cette connoissance
& entreprise, par des moyens honnestes & licites.
Troisiemement auec vn bon conseil, la precipitation
y est dangereuse, aussi est la temerité & la passion; la prudence y est necessaire.
Donc le premier moyen pour reconnoistre la volonté de Dieu, touchant
Dieu fait entendre sa volonlonté à aucuns par reuelations.
nostre estat & vocation, sont les reuelations : ainsi Dieu reuela à
Osée c. 1. qu'il se
mariast, voire luy specifia la qualité de la femme qu'il deuoit espouser. Le mariage
d'Isaac auec Rebecca fut vne reuelation :
& celuy du ieune
Tobie auec Sara : nous auons
plusieurs semblables reuelations aux escritures
Sainctes, touchant la vocation : comme de Moyse choisy chef du peuple.
Exod. 3. de son successeur
Iosué,
num. 27. de Gedeon, Iudith 2. de Saül & Dauid esleus Roys
d'Israel, 1.
Reg.16. & ces reuelations se font ou de Dieu immediatement, ou par le
ministere des Anges, ou des Prophetes: nostre Seigneur reuela à S.Pierre qu'il seroit
son Lieutenant en terre, à S. Paul qu'il seroit
vn vaisseau d'élection, qui porteroit son nom par tout le monde &. c.
Num. 17.
Dieu en appelle aucuns miraculeusement, comme il
fit Moyse par la
visiõ du buisson ardant qui brusloit sans se consommer : & son frere Aaron fai sant fleurir
sa verge tout seiche & porter du fruict. Ce moyen est extraor-dinaire & nous ne
le deuons attendre. Quoy ! vous attendrez, peut estre à
103
vous resoudre, iusques à ce que Dieu vous enuoye vn
Ange ! ou que luy mesme vienne vous declarer sa volonté, ou bien qu'il fasse quelque
miracle à cette fin ! il vous a donné l'oraison, l'entendement, Moyse & les Prophetes,
consultez les, vous ne pouuez manquer.
Nous pouuons cõnoistre la volonté de Dieu touchant nostre
vocation par l'oraison.
Donc le second moyen est de consulter Dieu par
l'oraison, Cum ignoremus quod agere debeanmus
hoc solum habemus residui vt oculos nostros conuertanus ad te, 2. Paral.
20. Ne sçachans ce qu'il nous conuient faire, nous auons recours à vous. Priez-le tous les iours, qu'il vous veuille inspirer ce qu'il sçait
vous estre salutaire, & afin de vous rendre plus capable de ses inspiratiõs, disposez
vostre ame par frequentes confessions & communions. Ce fut le moyen duquel se
seruit Eliezer
maistre d'hostel du Patriarche Abraham, lors qu'estant
prés de la fontaine de Nacor, Genes. 24.
il dit, Domine Deus Domini mei Abraham
occurre obsecro mihi hodie, & fac misericordiam cum domino meo Abraham, ecce ego sto
ad fontem aquæ & c. Seigneur Dieu, Dieu de mon maistre
Abraham ie vous prie de
m'assister auiourd'huy, faictes misericorde à mon Seigneur Abraham &c. Il demande
son assistance pour connoistre celle que Dieu auoit choisy dans son conseil priué, pour
seruir d'espouse à son petet maistre Isaac. Mettez vous deuant la fontaine de tous biens qui est Dieu,
deuant le canal des graces du Ciel qui est nostre Dame, & dites, Mon Dieu,
ie vous requiers par l'entremise de vostre souueraine bonté, ie vous coniure
par les merites de vostre tres-amoureuse mere qu'il vous plaise m'addresser
à l'estat & au party le plus propre pour aduancer vostre gloire & plus sortable à mon salut.
Le troisiesme moyen est que nous nous seruions de
nostre entendement,
Nous pouuons cõnoistre la volonté de Dieu touchant
nostre vocation consultãs auec nous mesmes.
i'entens aucuns qui disent, comment connoistrons nous ce que Dieu
veut de nous ? Multi dicunt quis ostendit
nobis bona. Ausquels nous pouuons resondre, Signatum est super nos lumen vultus tui Domine.
Ce seroit vain que Dieu nous auroit choisy & qu'il nous appelleroit, s'il ne nous
donnoit le moyen d'entendre & connoistre ce qu'il veut : le maistre auroit tort qui
desireroit que son seruiteur sist quelque chose, & cependant ne luy en donneroit
aucune connoissance. Ce n'est pas pour rien que Dieu nous a donné la lumiere de
raison, c'est afin que nous nous en seruions pour connoistre ce qu'il desire de nous, car
il ne faut pas penser, ou qu'il fait touiours des miracles pour nous donner cette
connoissance; ou qu'aussi tost que nous luy demandons par nos prieres, qu'il nous la
donne; il veut que nous nous seruions des moyens qu'il nous a laissé, & entre
autres, du discours, du iugement, de la raison, & lors que nous le faisons, il
s'infinue en nos ames, fauorise nos desseins, ne permet que nous soyons trompez, mais nous
fait asseurement connoistre ce qui nous est sortable; or afin que cette consultation soit
bonne & solide, elle doit estre accompagnée de ces circonstances.
104
La premiere est que nous nous representions la fin de nostre creation qui
Circonstance de la susdite consultation.
n'est autre que de connoistre Dieu, l'aimer & le seruir, & en
l'aymant & luy seruant, d'estre eternellement bien heureux.
La seconde qu'il y a diuerses voyes & diuerses
occupations en ce monde, par lesquelles nous pouuons arriuer à cette fin, & que tout
ce qui est en ce monde, sont comme autant de moyens qui nous aydent à y paruenir, &
partant nous deuons choisir les moyens & occupations qui nous sont plus conformes pour arriuer à nostre fin, qui nous peuuent aider dauantage à l'ac querir &
qui sont plus aggréables à Dieu : puis que la raison veut que le ser-uiteur qui est au
pain & au gage d'vn maistre, s'occupe selon le bon plaisir de son maistre : or tout ce
que nous sommes, nous sommes à Dieu, come seruiteur au maistre & plus.
3. De bien considerer qu'a proprement parler il n'y
a aucun estat quel qu'il soit, lequel absolument parlant, & de soy, & de sa nature,
soit bon ou mauuais, pour mon regard, & partant ie n'en dois, & n'en puis aimer,
ny en hair aucun, parlant absolument, d'autant que l'obiect de l'amour, c'est le bien,
& de la haine, le mal; or aucun estat n'est ny bon ny mauuais pour mon regard
parlant absolument : mais seulement entant qu'il m'aide & m'empesche d'arriuer à ma fin
qui est de seruir Dieu en ce monde, & puis apres iouyr de sa gloire, & partant vn
estat peut estre bon à vn, qui sera mauuais à l'autre : le chemin de la gloire à l'vn, à
l'autre de perdition : d'où i'infere que nous deuons tascher de nous mettre dans vne
certaine indifference, ne panchans ny d'vn costé ny d'autres, ne desirans autre chose que
de faire la volonté de Dieu, quelle qu'elle elle soit, en quel estat & condition qu'il
luy plaira : or pour arriuer à ceste indifference, faut destacher son affection de
tout obiect, & estre prest de quitter tout ce qui nous pourroit destourner d'accomplir
la volonté de Dieu, & d'embrasser tout ce que nous connoistrons estre à sa
gloire.
4. Faut considerer les diuers estats qui se peuuent
proposer à nostre esprit comme l'estat de religion, de continence, de mariage : les
biens & les maux qui se retrouuent en ces estats : lequel est plus asseuré pour
arriuer au salut : lequel est plus conforme à mon naturel & à ma condition : car
tous ne sont pas propres, ny pour le mariage, ny pour la religion, ny pour le cœlibat. Unusquisque proprium donum habet ex Deo, alius quidem
sic, alius vero sic. 1. Corinth 7.
5. Quel conseil me donneroit Iesus-Christ, s'il
estoit encor en terre, ou bien quelque sainct ou signalé docteur qui m'aimeroit, & ne
voudroit me tromper : voire quel conseil ie donnerois à vne personne faicte comme moy
deuant Dieu, & esloigné de toute passion : me deliberant de prendre vn tel conseil pour
moy, & le mettre en pratique.
105
6. Ce que ie voudrois auoir fait si i'estois à
l'heure de la mort prest de rendre compte à Dieu, & de receuoir la sentence d'vne
interminable eternité.
Or remarquez que ces considerations se peuent faire
non seulement en general touchant l'estat qu'on doit choisir comme de religion, ou de
celibat, ou de mariage : mais aussi en particulier : comme d'vne telle ou telle religion;
d'vne telle forme de vie ou telle au celibat; d'vne telle ou telle personne pour partie en
mariage, & pour bien faire ces con siderations faut auoir l'esprit tranquille,
des-embarrassé d'affaires impor- tunes, & destaché de toute passion. On peut se
disposer à cette tranquil- lité & paix d'esprit par vne bonne confession generale ou
par vne fre-quente communion, ou par quelqu retraitte.
Nous pouuons connoistre la volonté de Dieu par conseil.
Le 4. Moyen est le conseil de nos superieurs
principalement desinteressez, habent
Moysem & prophetas audiant illos,
Luc 16. Qui vos audit, me audit,
Luc. 10. & il
appartient à la diuine prouidence d'assister les superieurs lors, & leur donner le
don de conseil : mais garde le sang & la chair & sur tout l'interest, mauuais
conseillers. Animalis homo non percipit
ea quæ sunt spiritus Dei, 1.Cor.2. L'homme animal
n'est pas capable de l'esprit de Dieu. Cum
viro sancto assiduus esto,
Eccli.37. addressez
vous à quelque sainct personnage, exposez luy tout vostre naturel, vos inclinations, difficultez, tentation, Dieu ne manquera de vous faire connoistre sa volonté par
son entremise.
Aucuns prennent conseils, mais de ceux qu'ils
sçauent qui leurs conseilleront ce qu'ils desirent, & Dieu permet souuent qu'en tels
cas & le consultant & le conseiller sont trompez. Achab 3.Reg.12. demanda à
Michée s'il donneroit la
bataille, il estoit tout porté à la donner, voire estoit resolu à cela : Michée luy dit qu'il la
donnast, il le fit mais ce fut à sa ruine.
Si chacun obseruoit ces preceptes, ô qu'on viuroit
contents ! nous n'entendrions pas tant de plaintes; on ne verroit pas tant
d'apostasies; ny tant de diuorces, ny de scandales, ny de mauuais mesnages, ny qui pis
est tant de desespoirs : ny de tant d'autres mal-heurs qui arriuent d'ordinaire faute de
considerer & connoistre ce que Dieu veut de nous.
Chacun n'est pas né pour tout estat, plusieurs se damnent en mariage
que Dieu vouloit sauuer en religion, au contraire d'autres se damnent
en religion, qui se fussent sauuez en mariage : plusieurs en mariage se
damnent auec vn tel mary ou auec vne telle femme : & Dieu auoit determiné de les sauver auec un tel ou une telle : puis donc que les resolutions diuines nous sont inconnues, mais connues à Dieu seul, c'est
à nous de recourir aux moyens qu'il nous a laissé, & tout à luy, luy
106
disans auec Dauid Pf.143. Notam fac mihi viam in qua ambulem, quia ad te
leuaui animam meam. Mon Dieu monstrez moy le chemin que ie dois tenir, c'est pour
le connoistre, que i'esleue mon ame à vostre majesté.
Doce me facere voluntatem tuam, quia Deus meus es
tu: Enseignez moy à faire vostre volonté, car il vous appartient de le faire, puis
que vous estes mon Dieu. Spiritus tuas
deducet me in viam restam. C'est à vostre sainct Esprit de
me conduire au droict chemin. Emitte lucem tuam
& veritatem tuam: ipsa me deduxerunt & adduxerunt in montem sanctum tuum,
& in tabernacula tua. Enuoyez moy quelque rayon de vostre lumiere, faites moy
voir la verité, elle me seruira de guide pour enfin arriuer à vostre saincte montagne
& à vos tabernacles. Dites auec Solomon
Sap. 9. Da mihi sedium tuarum assistricem sapientiam:
& noli me reprobare à pueris tuis. Mitte illam de coelis sanctis tuis, & à sede
magnitudinis tuæ, vt mecum sit, & mecum laboret vt sciam quid acceptum sit apud
te. Mon Dieu donnez moy vostre sapience qui a l'honneur d'estre participante de
vos diuins conseils : ne me rejettez pas du nombre de vos ensans : enuoyez-la du ciel :
despechez-la du throsne de vostre majesté, afin qu'elle m'accompagne, qu'elle
trauaille auec moy, & que ie connoisse ce qui vous est aggreable.
Amen.
Cul de lampe orné de fleurs.
TRAITE' SECOND Des maux & des biens du Mariage.
Filet cadre, rayé. Qu'en tous estats se trouuent des difficultez. CHAPITRE I.
En ce mõde point de parfait repos.
SAinct Augustin en la Cité de Dieu remarque que les Romains s'estans
deliberé de bastir deux temples, l'vn au repos, l'autre au trauail,
bastirent celuy du repos hors de leur ville, & celuy du travail tout au beau
milieu de la ville : voulant faire entendre que le temple du vray repos est
hors de ce monde, & au ciel, mais que ce monde est le temple du trauail, &
qu'en quel estat & condition que vous soyez, vous ne pouuez euiter le trauail
ny les difficultez.
Vn ieune homme nommé Detrasthus consultoit vn iour Socrate touchant l'estat de vie qu'il prendroit, s'il se marioit ou non, Socrate luy res
Point de bien sans mal en ce monde.
pondit, Elige quod vis, de quocunque semper te
pœnitebit. Valerius
Max.1.7. de memorab. dictis c.2, choisissez ce que vous voudrez, mais quoy que
vous choisissiez vous en aurez du repentir. Comment voulez vous qu'il se trouue estat
sans difficulté, puis qu'il ne se trouue aucun bien en ce monde sans meslange de mal. Le
soleil a ses nuées : la terre, les eclypses, qui le couurent : l'air ses changemens : tantost
sec tantost humide : tantost clair tantost obs cur : tantost serain, ores pluuieux, il a les
vents, les nuées, les tonnerres. La ter- re a les frimats, les gelées, les terre-trembles,
les sterilitez, les diuerses in-iures du ciel : les inondations. La mer ses tempestes
& orages. Le vin n'est sans lie, & quoy qu'il soit donné de Dieu à bon vsage est
cause de bien grands maux. Les meilleurs & plus beaux arbres ont des vers qui les
rongent. L'huile ses fondrilles. Le bled a son yuraye, & sa paille : l'homme ses
immondices & ses changemens, & vous voudriez trouuer vn estat en ce monde afforty
d'vn parfait contentement & exempt de tous maux! Il n'y a
108
si grand honneur qui soit sans charge : Il n'y a si grand sainct qui soit sans
peché : il n'y si heureux qui soit sans souffrance.
Ie m'en rapporte si ce que Pline raconte de Xenophile
musicien est veritable, lequel il dit estre paruenu iusques à l'aage de cent cinquante
ans, sans aucune incommodité, difficulté, ny maladie, ie croy plustot que c'est vne
Xenophile paruenu à l'aage de I 50.ans sans incõmoditez.
rodomontade, & que qui auroit bien espluché toute sa vie, trouueroit que comme Xenophile n'est
venu au monde sans miseres, suiuant la sentence generale de nostre nature, aussi n'y a
il vescu si long-temps, & n'en est sorty sans miseres : que si ce que Pline dit de luy est
vray, disons que c'est vn phoenix, & qu'il ne s'en rencontre qu'vn en mille ans, mais
encore à peine, voire en toute la durée d'vn monde.
Les Romains auoient basty le temple de l'honneur
& du trauail tout voisins l'vn de l'autre, on passoit de l'vn à l'autre : nul bien en
ce monde sans mal. Le bien & le mal entrent vn iour en conteste, dit-on, le bien ne
vouloit ceder au mal, ny le mal au bien, la voye d'accord fut qu'ils iroient tousiours coste à coste & de compagnie.
Ce monde est vn lieu de miseres, trouuez moy vn
coing qui en soit
Nul lieu au monde sans mal.
exempt; Dieu qu'il sera de grand prix ! c'est vne mer iamais sans quelque
agitation : C'est vne milice dit Iob. Les vns sont dans la meslée :
les autres gardent le bagage : & les autres sont dans les garnisons. Ie veux dire
que tous les estats se peuuent reduire aux trois que nous auons dit au commencement, sçauoir des continents, des religieux & des mariez, lesquels si nous considerons
comme soldats, & en cette qualité que l'espouse les represente,
vt castrorum acies ordinata, comme vne armée
rangée, comme les camps de Dieu, castra Dei
sunt hæc,, comme parties de l'Eglise militante, nous pouuons dire que ceux qui sont
en garnison sont les religieux, entourez des forts rampars de leurs voeux, des bonnes
murailles de leurs reigles, & surtout munis d'vne forte citadelle de l'assistance
speciale de Dieu. Que ceux qui sont au bagage sont les continents qui sont plus exposez
aux efforts des ennemis, & ont plus d'occasion d'estre sur leur garde : mais que ceux
qui sont au combat sont les mariez : nul n'est sans peine, mais l'vn en a plus que l'autre,
& c'est vne prouidence Diuine, afin que nous nous souuenions que nous sommes
soldats, & que de cette Eglise militante nous aspirons à la la triomphante.
Ce n'estoit pas sans cause qu'anciennement on mettoit les premiers ma
Le mariage n'est sans peine.
riez soubs le joug. Vrayement le mariage est joug, & bien pesant. Les Romains auoient coustume lors qu'ils marioient quelqu'vn de mettre du feu & de l'eau sur
le seuil de la porte, & le nouueau marié & la mariée les al
Alexander
ab Alex. genial.dierum l. 2. c.5.
loient toucher; & puis on arrosoit la nouuelle
mariée auec cette eau : cette ceremonie pouuoit representer diuerses choses : comme le lien
estroict du quel ils estoient conjoincts, representé par ces deux elemens qui sont
com-
109
me les premiers par lesquels subsiste nostre vie. Ou bien pour monstrer
Pourquoy anciennement les nouueaux mariez touchoiẽt du feu
& de l'eau, & pourquoy on arrosoit l'espouse.
qu'en suite de leur mariage, ils deuoient entrer en communication de toutes
choses signifiée par l'eau & le feu si communs : ou pour monstrer les principes de la
generation, pour laquelle ils se marioient, qui sont la chaleur & l'humidité. On
arrosoit l'espouse pour mõstrer qu'elle deuoit entrer chaste & pure en la maison de
son mary. Voila aucunes significations de cette ceremonie, mais i'aime mieux dire que ce
qu'ils en faisoient estoit pour donner à entendre aux mariez, qu'ils deuoient se resoudre
(entreprenans cét estat) de passer par l'eau & le feu, c'est à dire, par toute sorte
de souffrances, Transiuimus per ignem &
aquam. Et partant qu'ils deuoient se preparer à la patience : c'estoit pour la
mesme raison qu'aucuns courronnoient les premiers mariez de couronnes d'espines, pour
monstrer que le mariage n'est sans espines.
Ie confesse qu'en quel estat que vous choisissiez, il s'y trouue
des espines, de l'eau & du feu, c'est à dire, des difficultez; mais sur tout au
mariage, ce qui a fait dire à Dipocrates, qu'il n'y
auoit que deux bons iours au mariage
Dipocrates.
pour vn homme, le iour des nopces, & le iour des funerailles de la femme;
mais vn autre qui pensoit estre plus sage, luy en donna le desmentir disant
Deux bõs iours a mariage.
qu'il n'y en auoit qu'vn bon, qui estoit le iour auquel on portoit sa femme
au tombeau, & tout ensemble sa captiuité. Aussi Platon disoit, que si
le monde pouuoit estre sans mariage, nostre vie seroit semblable à celle des
Dieux.
Mais escoutons vn Philosophe Chrestien, c'est
sainct Gregoire
12. Moral.
Bonum est coniugium, sed mala sunt quæ circa illud
ex huius mundi cura succrescunt. Dum ergo tenetur, quod non nocet, ex rebus iuxta positis
committitur plerumque quod nocet. Sicut sæpe rectum mundumque iter pergimus: & tamen
ortis iuxta uiam vepribus per vestimenta retinemur. In via quidem munda non
offendimur, sed à latere nascitur quo pungamur. Le mariage est bon, mais ce qui
croit à l'entour, à cause des soins de ce monde, est mauuais : lors qu'on tient ce qui
ne nuit pas, souuent à cause de ce qui est aupres on fait ce qui nuit, tout ainsi que
souuent nous marchons par vn chemin droit & net :& toutefois nos habits ne
laissent pas de s'accrocher aux espines qui sont à costé du chemin, & de nous
arrester : nous ne receuons aucune incommodité du chemin, mais les pointes & espines
naissent aupres du chemin.
On peut dire qu'vne bonne femme est vn grand don de
Dieu, Domus & diuitiæ dantur à
parentibus, à domino autem propriè vxor prudens: Les peres & meres peuuent bien
donner des richesses & maisons, mais c'est Dieu qui donne la bonne femme, on ne sçait
comme proceder au choix; car si vous en prenez vne ieune, elle est dangereuse : si vne
vieille, elle est riotteuse : si vne riche, elle est glorieuse: si vne pauure, elle est
contemptible: si vne belle, elle est
110
volage : si vne laide, elle fait peur : si vne saine,
elle est coureuse : vne ma lade est ennuyeuse : vne sçauante est babillarde, vne idiote est
vne mesna- gere, auaricieuse : vne liberale, prodigue, le choix en est fort difficile, la
bon- ne rencontre est vn benefice du ciel, & vne faueur speciale de la diuine
Pro-uidence.
Ie ne dis pas cecy, cy pour diminuer l'estime que chacun doit faire du
mariage, ie sçay combien il est honorable, & me donneray bien de garde
de contredire à sainct Paul aux eloges qu'il luy donne : ny pour en diuertir
aucun, car i'aduoüe que tel se peut sauuer en mariage & y estre sainct,
qui se damneroit hors de mariage : ie confesse que Dieu donne à aucuns la vocation
& l'inclination à cét estat : ce que i'en die est pour monstrer, que comme ainsi soit
que chaque estat ayt ses difficultez, le mariage en est bien party, S. Paul le dit, Beatior erit
si sic permanserit. 1. Corinth.7. & partant, que ceux qui y sont engagez fassent prouision de
resolution, & de patience : ceux qui sont encor libres ne s'y engagent temerairement,
& sans reconnoistre si c'est l'estat pour lequel Dieu les a creés.
Or afin que chacun reconnoisse les biens & les
maux qui s'y retrouuent pour iouyr des biens, & en loüer Dieu, les rapportant à sa
gloire : & euiter les maux, autant que faire se pourra, ou s'armer contre iceux de
patience; & de la grace de Dieu : i'en parleray en particulier, & les reduiray
chacun à trois, sans auoir esgard à tant de discours que plusieurs font en general
contre cét estat. Les trois maux seront : la tribulation de la chair : la seruitude
:
& le soin de la famille. Les trois biens qui leurs sont opposez sont : la lignée,
qui
est le bien opposé à la tributation de la chair : la fidelité, qui addoucit la seruitude
& le soin de la famille : & enfin, la grace du Sacrement.
Filet cadre, rayé.
Du premier mal du mariage, qui est la tribulation de la chair. CHAPITRE II.
L'Ange de l'escole S. Thomas 1.2.q.85. art.3. a vne insigne doctrine, qui est comme le fondement de ce
que ie dois dire en ce Chapitre. En l'estat d'innocence, dit-il, la raison contenoit
toutes les forces inferieures de l'a me : & l'ame estant subjecte à Dieu, estoit
perfectionnée de Dieu. Cette iu-stice originelle a esté perdue par le peché d'Adam, &
partant toutes les forces de l'ame sont comme priuées de leur ordre, ou inclination, par
lequel naturellement elles estoient portées à la vertu : & cette priuation s'appelle
111
blessure de la nature. Or l'ame a quatre puissances, ausquelles se peut trouuer la vertu : sçauoir, la raison, où se trouue la prudence : la volonté, où se
rencontre la justice : l'irascible, où est la force : la concupiscible, où se trouue
la temperance. Donc entant que la raison est priuée de son ordre touchant
le vray, elle est blessée d'ignorance : entant que la volonté perd le mesme
ordre : touchant le bien, elle a la blessure de malice : entant que l'irascible
perd son ordre ou inlincation aux choses difficiles & ardues, c'est la blessure
de foiblesse : entant que la concupiscible perd son ordre à la moderation touchant le plaisir ou le bien delectable, c'est la playe de concupiscence. Ainsi,
dit-il, la raison est comme hebetée touchant les choses qu'il conuient faire :
la volonté endurcie touchant le bien : la difficulté à bien faire, s'accroit : & la
concupiscence s'echauffe. Voila les vrays effects du peché originel, l'ignorance
en l'entendement : le refroidissement en la volonté : la soiblesse en l'irascible : l'ardeur en la concupiscible.
Nous n'experimentons que trop ces miseres, mais sur
tout la derniere; car depuis que l'esprit s'est reuolté contre Dieu, la chair s'est
reuolté contre l'esprit : & c'est de là que naist cette guerre intestine de laquelle
parle l'Apostre, Sentio aliam legem in membris meis
repugnantem, legi mentis meæ & c. inselix ego homo quis me liberabit de corpore
mortis huius? ie sens vne autre loy en mes membres, repugnante à la loy de mon
esprit &c. Ah miserable que ie suis! qui me deliurera de ce corps mortel ? Rom. 7.
Cette conteste, qui n'est autre chose que la cõcupiscence, a donné
subject à S. Paul
de mettre comme deux hommes en nous, l'vn qu'il appelle l'homme interieur, l'autre
exterieur: l'vn nouueau, l'autre vieil: l'vn animal, l'autre
Les Manichiens disent que l'homme à deux ames.
spirituel : l'vn de chair, l'autre esprit: & les
Manichiens ont dit
que nous auions deux ames: l'vne bonne, & portée à la vertu, l'autre mauuaise &
en cline au mal, & à la volupté : l'vne auoit Dieu pour principe & autheur,
l'au-tre le Diable qui est vne abominable heresie. I'en ay parlé au Chapitre 6. du
premier Traité, parlant de la concupiscence.
Dieu nous a donné diuers remedes contre cette concupiscence, comme
la raison, assistée de sa grace : comme le ieusne, les austeritez, les mortifications
& autres, & nommément le mariage, c'est pourquoy S. Paul dit 1.Corint.7.
Propter fornicationem vnusquisque vxorem suam
habeat, & vnaquæque virum
Mariage, remede à la concupiscence.
suum habeat, de peur de la fornication, c'est
à dire, pour resister aux boutades & furies de la concupiscence, mariez vous, c'est
pourquoy le mesme S. Paul parlant des mariez dit, Tribulationem tamen carnis habebunt huiusmodi. 1.Cor.7. ils auront
la tribulation de la chair, qu'aucuns expliquent d'vne esblouysse ment &
estourdissement, que cause souuent l'vsage du mariage : lequel em-porte la raison dans vne
impetuosité & brutalité, où ne se trouue quasi
112
La chair estant flatée regimbe.
rien d'humain ny de raisonnable. La chair est d'vn naturel seruille, tant plus
on la flate tant plus elle est reuesche, tant plus on la caresse, tant
plus elle se reuolte : & quand elle est mattée elle obeyt.
Elle est comme ce poisson qui vouloit deuorer Tobie, il estoit redouta
La chair comparée au poisson de Tobie.
ble tandis qu'il nageoit dans la mer, mais par l'aduis de l'Ange ietté sur le
sable, il fut aussi tost estouffé. Nostre chair monstre marin, dans la mer des delices, dans les licts & couches molles; dans les festins; dans l'assouuissement
Semblable au serpent d'Esope.
de ses plaisirs deuient comme furieuse, mais tirée sur
le sable de la penitence elle est mattée. Elle est comme ce serpent d'Esope lequel estant tout
morfondu, estoit comme mort, mais le bon villageois l'ayant mis dans son sein par
compassion, & l'ayant rechauffé il reprit force & l'empoisonna : nostre chair
chastiée est souple : eschauffée par les delices, indomptable, qui delicate nutrit seruum suum postea sentiet
eum contumacem, Prouerb.29.
Par la tribulation de la chair aucuns entendent les
maladies prouenans de l'vsage du mariage, c'est vn fait de medecin, ie n’y
touche pas. Si diray ie en passant qu'il abrege la vie. Arist. De longitudine & breuitate vitæ, dit que
les passereaux viuent peu à cause qu'ils engendrent trop souuent, & la raison
& l'experience monstrent que les animaux qui font souuent des petits ne sont pas de
longue vie : on dit de Salomon qu'il est mort vieil, il n'auoit gueres plus de cinquante ans, mais le
trop frequent vsage des voluptez charnelles l'auoit fait vieillir auant l'aage.
Ne sont ce pas grandes tribulations de la chair que les accidens qui
arriuent incontinent apres la conception, tant de degousts, de veilles contrain
Miseres & peines des meres.
tes, vertiges, melancholies,
difficulté de respirer, des appetits desreglez, & vn trouble en toute l'œconomie du
corps. Puis suiuent les trenchées du
part
qui causent souuent la mort. L'enfant est-il né, faut le nettoyer, le nou
rir, l'emmailloter, le vestir, le coucher, le berser, l'alaicter,
le chanter & flat-ter pour l'endormir, & empescher de pleurer : de sorte qu'vne
pauure mere est occupée à l'entour iour & nuict, sans pouuoir penser ny faire autre
chose, & souuent sans prendre aucun repos : que diray ie des puanteurs, ordures,
cris, maladies qui suruiennent à la mere & à l'enfant ? les soins plus grands qu'il
faut auoir à mesure que l'enfant croit en aage, les facheries s'il s'abanDiuerses miseres du mariage.
donne aux meschantes compagnies : s'il est desbauché, s'il dissipe son bien aux
berlans & tauernes, s'il se marie sans adueu de pere & mere ? s'il meurt ne
sont-ce pas tribulations de la chair?
Ressentiment de
Solon sur la
mort imaginaire de son fils.
Solon ce grand
legislateur des Atheniens, & vn des sept Sages de la
Grece, estant vn iour chez Thales le Milesien,
s'estonnoit de ce qu'il ne se marioit pas & ne songeoit à sa posterité. Thales ne dit mot lors, mais
quelques temps apres, apoſta
vn quidam & l'emboucha60.
Cettuy-cy fit semblant qu'il
venoit de voyage & se presenta à Solon, disant qu'il estoit
party d'Athenes
113
depuis dix iours : aussi tost Solon luy demanda ce qu'il y
auoit de nouueau, rien dit le messager, sinon que lors que ie suis sorty de la ville tout
le monde estoit en deuil à raison de la mort d'vn ieune homme qu'on portoit en
terre, & estoit suiuy de toute la ville, d'autant que son pere y est en tres‑grande
reputation, & de mal-heur le pere estoit absent. Solon souspira entendant cela, & dit, voila vn pauure pere bien desolé, & mal-heureux. Mais
dictes-moy, mon grand amy, n'auez vous pas ouy nommer le pere dit Solon: si ay-ie bien
Monsieur dit le messager, mais ie vous prie m'excuser, i'en ay perdu la memoire, si me
souuiens-ie bien d'vne chose, sçauoir que par toute la ville on parloit du pere de ce
ieune homme comme d'vn personnage qui n'a pas son pareil en prudence & iustice. Solon entendant ces parolles pallit, puis
trembla, enfin dit au messager, vous souuiendriez vous bien du nom de ce
personnage si ie vous le nommois ? paraduenture qu'ouy dit le messager :
ne s'appelloit-il pas Solon;
repliqua Solon ? vrayement
Monsieur dit le messager vous auez rencontré, c'est le mesme : ouy il se nomme
Solon, i'en
avois entierement perdu la memoire. Ce fut lors que Solon commença à
changer de contenance, s'arrachant la barbe & les cheueux, & frappant sa
teste, croyant asseurement que son fils estoit mort. Thales qui consideroit
toute cette farce tenant bonne mine, & s'empeschant de rire, & prenant vn singulier
plaisir à voir comme ce messager iouoit parfaictement son personnage, commença à
souz-rire, & dit, ouy, Monsieur Solon vous me demandiez dernierement pourquoy ie ne me mariois pas : en voila la cause, i'ay peur de
tomber dans les accidens qui font perdre courage à vn personnage si resleué & si
constant comme vous estes. Ie vous prie de vous mettre hors de peine, tout cecy n'est
qu'vne feinte, i'ay apposté cét homme pour vous en donner d'vne, & pour vous faire
voir la cause pourquoy ie ne me marie point. Ce sont là des tribulations qui esbranlent
mesmes les rochers.
Diuerses miseres du mariage.
S.
Chrisostome monstre cette tribulation par vn excellent discours au liure de
Virginitate61 en plusieurs chapitres. Voicy comme il parle au chap. 53: on estime
celuy-la auoir fait bonne fortune, lequel estant de petite extra ction & pauure, aura
espousé vne femme riche & de maison illustre : qu'au- ra-il gaigné en cette alliance
sinon vn mespris ? car ordinairement les fem-
Insolences d'aucunes femmes.
mes sont superbes & insolentes, & partant plus
subjettes à s'esmouuoir : que si elles rencontrent quelques grandes occasions de mespris,
rien n'est capable de les maintenir dans leur deuoir; mais tout ainsi qu'vne flamme
s'estant iet tée dans vne forest s'esleue ordinairement : de mesme elle s'eslancent,
bou-leuersent tout ordre, & renuersent ſans
dessus dessoubs : car lors la femme
ne permet pas que le mary soit le chef, mais comme elle est arrogante & imperieuse,
elle en fait son valet : cõmande, fait tout à sa volonté : & qui pourroit
114
raconter les reproches, les iniures, les fascheries, les mespris,
qu'endure ce pauure mary. Puis au chap. 54. Quelqu'vn me dira (dit S.Chrysost.) que
Dieu m'enuoye seulement cette bonne fortune : que ie rencontre vne femme riche, ie la rangeray bien, ie rabattray bien sa superbe. Mais ie luy respondray qu'il est plus difficile qu'il ne pense : & puis i'en suis content qu'il
le fasse, il y aura plus de dommage qu'il ne croit : car c'est chose plus fascheuse de contenir vne femme par force & violence que si elle commandoit absolument. D'autant que cette force & violence oste tout amour; & l'amour
esteint quand il n'y reste plus que de la crainte & necessité, quel honneur
& contentement y peut-il auoir?
Insolence d'aucuns marys.
Au ch.55. Or posons le cas que la femme est pauure,
& le mary riche : la femme sera seruante, & celle qui est noble & libre
deuiendra esclaue, & ayant perdu sa liberté sera-elle de meilleure cõdition que les
esclaues acheptez à beaux deniers contans ? & lors si le mary est yurogne, si desbauché, si
desbordé, s'il amene des courtisanes à sa maison, la pauure femme deura auoir
patience ou sortir de la maison. Voire mesme tandis que son mary se comportera de la
sorte, elle n'osera commander, ny à seruiteurs ny à seruantes, mais traittera auec eux
comme auec des estrangers, & conuersera auec son mary, non comme auec mary, mais comme
auec son maistre.
Que si les parties sont esgales, cette esgalité
empeschera que la femme se soubmette à son mary, comme la raison le veut, mais elle voudra
marcher de pair, comme estant aussi riche & d'aussi bonne maison que luy : i'aduoue
que cela n'arriue pas touisours, mais ie maintiens qu'il arriue plus souuent que le
contraire.
Il poursuit au chap. 56. & dit, que si la bonne
fortune est accompagnée de tant de miseres & incommoditez, que sera la mauuaise
fortune ? La femme n'est condamnée qu'vne fois à la mort, puis qu'elle n'a qu'vne vie,
& elle meurt mille fois : elle est en peine & apprehension de la mort de son mary,
de ses enfans, des femmes ou marys de ses enfans, des enfans de ses enfans, & dans
ces apprehensions meurt mille & mille fois : & d'autant plus souuent que sa
race est plus estendue, s'ils font quelque perte; s'il leur arriue quelque maladie ou
autre incommodité, cela l'afflige comme s'il estoit arriué à sa propre per sonne. Si elle
enterre son mary & tous ses enfans, elle sera contrainte de pas-ser le reste de sa
vie dans vne tristesse inconsolable : si elle n'en pert qu'aucuns, & les autres
suruiuent, elle est affligée de la perte des morts, & en crainte de ce qui peut
arriuer aux viuans : la perte des morts reçoit consolation auec le temps, mais
l'apprehension du mal-heur des viuans la ronge sans cesse. Il est vray que tous n'experimentent
pas ceste tribulation, mais si font bien plusieurs : or ie m'en vay parler de ce que
personne ne peut euiter en l'estat de mariage & qui arriue à tous veuille, non veuille.
Voila comme parle S. Chrysost. puis
115
il poursuit. Vne ieune fille est à marier, la voila
desia dans la peine auant que d'estre mariée : qui espousera-elle ? vn rousturier ? vn
infame ? vn testu ? vn trompeur ? vn arrogant ? vn temeraire ? vn jaloux ? vn punais ? vn fol ? vn
meschant ? vn cruel ? vn poltron ? cette incertitude la met en peine, elle donnera
quelquefois son affection à vn, ses parents n'y veulent consentir, & luy en donnent vn
autre, & quelle peine ?
Si les filles ont leurs afflictions, les hommes n'en
manqent point : car comment est-ce qu'vn ieune homme pourra connoistre les mœurs d'vne
fille, qui est tousiours gardée estroittement dans la maison de ses peres & meres ? ces
maux sont auant le mariage, or aussi tost qu'on est marié, vne pauure nouuelle mariée
craint que dés le commencement elle n'aggrée à son mary, que s'il s'en desgouste dés le
commencement, quel contentement y pourra-il trouuer auec le temps ?
Ie veux qu'elle soit belle; plusieurs quoy que
tres-belles, n'õt sçeu empescher que leurs marys ne s'abãdõnassent à d'autres moins belles
que leurs femmes : mais ie suis content que cela n'arriue, cõbien s'en trouuent-ils, qui ne
peuuent auoir leur dot de leurs beaux peres : le gendre ne l'ose demãder, la femme
n'ose leuer les yeux deuãt son mary de hõte qu'elle a que son pere ne le cõtente pas.
Puis les voila en peine s'ils auront des enfans;
puis, qu'ils n'en ayent trop: la femme deuient elle enceinte on craint qu'elle n'auorte,
qu'elle ne meure en ses couches : si elle est vn peu long-temps sans deuenir grosse, son
mary la regarde de trauers, comme si c'estoit sa faute. Quelles douleurs à l'accouchement ? quelles tranchées au corps ! mais plus grandes à l'esprit dans la crainte qu'elle
n'enfante quelque monstre ? qu'au lieu d'vn fils elle n'aye vne fille ? elle est plus en
peine, que son mary ne reçoiue quelque mesontentement que de sa propre vie. L'enfant est-
il né, c'est la peine à le nourrir & le conseruer : s'il est sage & de bon naturel
on est en crainte qu'il ne se change, qu'il ne se corrompe, qu'il ne meure auant son
aage. Ainsi soit qu'on ayt des enfans, soit qu'on n'en ayt point : soit qu'ils soient gens
de bien, ou meschans : les pauures mariez ne sont iamais sans peine.
Il peut arriuer que le mary & la femme viuent
de tres-bon accord, on craint que la mort n'en fasse diuorce; qui est d'autant plus dur
que l'vnion & amitié a esté plus estroitte, & puis les voyages & absences
qu'il faut faire, les soins qu'on a l'vn pour l'autre : les maladies & choses
semblables, ne sont ce pas des tribulations, qui souuent causent des tristesses, des
ennuis, des maladies & la mort ? voila vne partie de ce que dit S.Chrysostome,
plussieurs qui sont en estat de mariage en experimentent peut-estre dauantage.
Ce sont ces considerations qui faisoient que S. Aug. à l'imitation de
S. Ambroise
ne conseilloit iamais à personne de se marier, comme escrit
Possidonius en sa
vie, chap. 27. & donnoit ce conseil à ceux qui faisoient
116
profession de seruir Dieu. 1. de ne chercher iamais
femme à personne. 2. de ne recommander iamais aucun qui voulust suiure la guerre. 3. de ne
se trouuer iamais aux banquets. La raison du premier estoit de peur que les mariez disputans entre eux ne maudissent celuy qui auroit esté cause de leur mariage : la
raison du second de peur que le soldat faisant mal, n'en attribuast la cause à celuy qui
l'auroit recommandé : la raison du 3. de peur de l'intemperance & d'exposer son
authorité.
Filet cadre, rayé.
De la seruitude, second mal du mariage. CHAPITRE III.
PVis que la liberté selon le sentiment commun est vn si grand bien qu'il ne se peut
priser, il s'ensuit que la seruitude est vn grand mal, par la reigle des contraires. Or
que le mariage soit accompagné de seruitude, S. Paul l'asseure 1.
Cor.7. par ces
parolles, Mulier sui corporis potestatem non
habet, sed uir, similiter autem & vir sui corporis potestatem non habet, sed
mulier. La femme
La seruitude du mariage est esgale au mary & à la
femme.
n'est pas maistresse de son corps, mais le mary :
semblablement le mary n'est pas maistre de son corps, mais la femme : cette seruitude est
reciproque, & quoy que le mary soit chef de la famille en ce qui concerne
l'administration d'icelle, & que la femme luy doiue soubmission en cela : toutefois en
ce qui regarde la seruitude des corps, elle n'est moindre au mary qu'à la femme,
& la femme n'est en rien inferieure au mary pour ce regard, car ils se sont donné l'vn à l'autre par contract mutuel, & ce auec esgale obligation de l'vn à l'autre,
sans que le mary soit plus maistre de son corps, ou de celuy de sa femme, que la femme de
celuy de son mary, ou du sien propre. C'est pourquoy le mesme S. Paul appelle le mariage
lien. 1. Cor.7. Alligatus es vxori? estes-vous liez à vne
femme ?
La mariage est indissoluble apres la consommation.
C'est vn lien, mais si fort, que depuis que le
mariage est consommé, il n'y a aucune force qui le puisse dissoudre que la mort, quant au
lien, quoy qu'en certain cas il puisse estre dissout, quant au lict : & la raison
principale est, d'autant qu'autrement ce seroit vn signe faux, puis qu'il est le
signe de la conjonction de Iesus-Christ auec l'Eglise laquelle conjonction estant
indiuisible, le mariage qui la represente doit aussi estre indiuisible.
Nostre Seigneur enseigne cette doctrine par
parolles expresses, Marc 10.
Quicunque dimiserit vxorem suam, & aliam
duxerit, adulterium committit super eam. Et si vxor dimiserit virum suum, & alij
nupserit mœchatur. Quiconque quitte sa femme, & en prend vne autre, il est
adultere. La femme qui abandonne
117
son mary, & se marie à vn autre, est adultere. Il
dit le mesme en S. Luc
16. v.18. S. Paul suiuant la doctrine de son maistre enseigne le mesme aux Romains c.7. v.2.
& aux Corinth.1. chap. 7. v. 10.
Cette doctrine sembla si rude aux Apostres qu'entendans que
nostre Seigneur leurs enseignoit, ils dirent si ita est causa hominis cum vxore non
expedit nubere, Matth.19. si la seruitude est telle en mariage, il est expedient de ne se marier.
Il est mal aysé de demeurer long temps en voyage auec vn amy qu'on ne se saoulle de sa
compagnie : & que sera-ce d'estre toute sa vie iour & nuict auec vne mesme
personne ? quelquefois punaise, puante, pourrie, fascheuse, riotteuse, insupportable ?
Cruauté de ceux de Toscane qui lioient vn viuant à vn mort.
Certains voleurs de Toscane anciennement (par vne
grande cruauté) lioient vn hõme viuant auec vn corps mort, si estroittement qu'il ne
pouuoit s'en separer, & estoit contraint de le porter par tout, & pourrir auec
luy : ne voila pas la seruitude du mariage ? puis que vous trouuerez quelquesfois vne
persõne saine & gaillarde liée par le lien de mariage à vne autre demy morte, &
pourrie, de laquelle n'y a cependant moyen de se separer que par la mort.
L'enfant quoy qu'il soit vne partie de la substance
du pere & de la mere, se peut separer d'eux, pour l'amour de sa femme. quam ob rem relinquet homo patrem &
matrem, & adhærebit vxori suæ,
Gen.2. mais les mariez
ne se peuuent separer l'vn de l'autre, ny pour pere ny pour mere. Le mariage est
appellé coniugium,
comme vn joug commun, il faut que deux bœufs accouplez en
vn mesme joug marchent de compagnie : il faut que les mariez viuent indiuisiblement soubs le joug du mariage, portant esgalement & auec concorde
le joug qu'eux mesmes se sont imposé. Alligatus
es vxori noli quærere solutionem, 1.Cor.7. estes vous lié à
vne femme, ne cherchez pas d'en estre deslié, d'autant que nulle force le peut faire, ce
lien est perpetuel. Que si vous auez rencontré vne partie sascheuse, bon Dieu quelle
seruitude ! melius esi habitare in terra
deserta, quam cum muliere rixosa & iracunda,
Prouerb. 21.
vaut mieux demeurer en vn desert qu'auec vne femme fascheuse & cholere. Tecta iugiter perstillantia, litigiosa
mulier, vne femme fascheuse est comme vn toict qui goutte de tous costez, Prou.17. quel moyen de
demeurer à la maison ?
Auant la consommation du mariage ratifié on peut se ren dre
religieux, & l'vn ayant fait profession l'autre peut se
remarier.
Notez que i'ay dit depuis que le mariage est
consommé, non pas depuis qu'il est contracté ou ratifié, car n'estant consommé si vn des
conjoincts entre en religion, & fait profession l'autre se peut remarier. Telle est la
doctrine de Theologie, conformement à la definition de l'Eglise, nommément du
Concile de
Trente sess.14.
de matrim. cap.6. telle est la pratique. Comme de saincte Thecle, laquelle par
le conseil de sainct Paul, se retira du mariage auant la consommation d'iceluy, pour suiure l'estendart
de la chasteté, & puis par les poursuites de son espoux fut condamnée d'estre
exposée aux lions, lesquels au lieu de luy nuire luy baiserent les pieds monstrans
118
qu'ils n'auoient l'asseurance de toucher à son chaste
corps. Epiphan. heresie 78. de S. Machaire, comme
tesmoigne S. Hierosme, de S. Alexis, comme asseure Metaphraste, de
saincte Cecile,
& plusieurs autres. Et partant, il est li bre aux nouueaux mariez, mesme apres la
celebration des nopces, de de-meurer deux mois sans consommer le mariage pour prendre
deliberation cependant, & pour entrer en religion : voire nonobstant toutes les
contra dictions de l'vne des parties, & tant le mary que la femme ont droit de
de-mander ce delay de deux mois, en faueur de a religion, & est contre iustice,
& contre les ordonnances de l'Eglise de le refuser.
Il y a deux liens au mariage, l'vn est spirituel, & procede du seul consentement des parties, l'autre est charnel, & procede de l'vnion des corps & de
l'vsage du mariage : or tout ainsi que le lien charnel & corporel se dissout
par la mort corporelle, aussi semble-il conuenable que celuy qui est spirituel se rompe pas la mort spirituelle & ciuile, qui se fait par la profession religieuse, par laquelle l'homme meurt totalement au monde, & meurt quant
à l'ame, & en la volonté par le vœu d'obeïssance, au corps par le vœu de
chasteté; aux choses exterieures par le vœu de pauureté, ainsi l'vn ayant
fait profession, l'autre peut se remarier le mariage n'ayant esté consommé.
Cas auquel le mariage consommé peut estre dissous
voire quant au lien.
Outre ce cas auquel le mariage se peut dissoudre
n'estant pas consommé, il y a encore vn autre cas auquel il peut se dissoudre, voire estant
consommé, sçauoir si de deux infidelles qui se sont mariéz, ont vescu ensemble long‑temps, & ont des enfans, vn vient à se conuentir, & l'autre ne veut pas se
conuertir ny demeurer auec celuy qui est conuerty, ou s'il y demeure, fait iniure au
createur, c'est à dire, ou il tasche d'attirer celuy qui est conuerty à l'infidelité : ou
il blaspheme contre Dieu & Iesus-Christ, ne veut entendre parler de Iesus-Christ : ou
il fait toute sorte d'Exercice d'infidelité en presence de celuy qui est conuerty, ou
autre chose au mespris de la foy, mettant au hazard la foy de celuy qui est conuerty, en
ce cas celuy qui est conuerty n'est pas seulement obligé de quitter la compagnie de cét
infidelle, de peur de se peruertir, & y demeurant auec ce danger peche, mais aussi
peut se marier à qui bon luy semblera. Cette doctrine est tirée de S. Paul 1.Cor. 7. où il dit,
Quod si fidelis discedit, discedat, non enim
seruituti subiectus est frater aut soror in huiusmodi.
Ce n'est pas vn priuilege qui soit accordé aux
mariez par les Papes, car toute l'authorité de l'Eglise ne peut pas dissoudre vn mariage
qui est consommé : c'est vn priuilege que Dieu a donné en faueur de la foy, & qu'il a
reuelé à l'Eglise par l'entremise de S. Paul : puis que le fidelle
estant obligé d'euiter la compagnie de l'infidelle auec qui il est marié, plustot que
d'entendre des iniures contre Iesus-Christ, & d'estre en continuel hazard de se
peruertir, & d'ail
119
leurs Dieu ne voulant obliger personne au celibat contre sa volonté. Ce se
roit vne chose dure d'estre obligé à cette separation, & ne
pouuoir se ma-rier à vn autre : c'est pourquoy Dieu a donné cette permission en ce cas,
en faueur de la foy. Et telle est l'opinion des doctes en suite de la definition de
S. Paul, telle est la
determination des Papes & des SS. Peres, S.Ambroise entre
autres, Non debutur ei reuerentia coniugij qui
horret auctorem coniugij, sed potest alteri se iungere. On ne doit pas rendre
l'honneur du mariage à celuy qui a en horreur l'autheur du mariage, mais on peut le
quitter & se marier à vn autre, cela est manifeste du chap. Quanto, du chap. Gaudemus, titul.de diuort. & c. Si infidelis, 28. q.2. Vide
Sanchez disp. 74.
Hors ces deux cas le mariage est absolument
indiſſolubleindissoluble quant au lien, quoy qu'en plusieurs cas il puisse se dissoudre quant au lict,
comme ie diray tantost : & n'est-ce pas vne grande seruitude, qu'vne telle
indissolubilité ? Ordonnée de Dieu mesme suiuant la doctrine de S. Paul,
His qui
matrimonio iuncti sunt præcipio non ego, sed Dominus vxorem à viro non discedere si
autem discesserit manere innuptam. 1.Corinth. 7. i'ordonne
aux mariez, mais ce n'est pas moy, c'est Dieu, que la femme ne quitte pas son mary, qui si
elle le quitte, elle ne peut pas se remarier.
Seruitude du mariage.
S.Chrysostome suiuant son eloquence ordinaire, parle fort disertement des maux du
mariage au liure qu'il a fait de la Virginité, & nommément de cette seruitude au chap.
40. ie rapporteray ses parolles mot à mot : posons le cas, dit-il, qu'vn mary ait rencontré
vne femme meschante qui n'a autre chose en sa bouche que maledictions, caqueteuse, & ce
qui est commun à toutes, presomptueuse, & farcie de plusieurs autres maux : comment est-ce
que ce pauure miserable pourra supporter cette fascherie, cette superbe, cette
impudence iournaliere ? Que si la femme est douce, debonnaire, modeste, & le mary
fascheux, cruel, insolent, cholere, plein de faſte
& d'insolence, qui ne fasse non plus
d'estat d'vne femme honneste, que d'vne esclaue : qui la traitte auec autant de rigueur,
que ses seruantes ? quelle patience faudra-il pour endurer cette violence &
necessité ? Que si le mary a vne auersion perpetuelle de sa femme ? si faut-il supporter
cette seruitude, & elle n'en peut estre delivurée que par la mort : car tandis que
son mary viura, il n'y a point d'autre remede, sinon de le gaigner par toute sorte de
douceur & courtoisie, & luy faire changer de mœurs & de condition : ou s'il n'y
a nulle espoir de ce faire, d'estre en vne cruelle & continuelle guerre : voila le
discours de ce Sainct Pere.
Le mesme sainct Chrysostome au
chap. 41. Vides necessitatem, ineuita bilem
seruitutem, & vinculum quod utrumque constringit? verè enim vincu- lum matrimonium
est, non solum propter solicitudinum turbam, ac quotidia-nas molestias, sed etiam quod
coniuges quouis seruo grauius inuicem subijci cogat.
120
Voyez vous la necessité ? la seruitude ineuitable ? le lien qui les lie
tous deux ? Veritablement le mariage est vn lien, non seulement à cause de la
multitude des soins & des fascheries qu'il apporte, mais aussi d'autant qu'il
astraint les mariez l'vn à l'autre plus fort qu'aucun seruiteur à son maistre.
Puis il poursuit son discours en ces termes. Le mary en a le commandement
sur la femme, mais quel est l'vsage de ce commandement ? puis que par vne
nouuelle espece de seruitude il est fait seruiteur de celle à laquelle il commande, tout ainsi que deux seruiteurs fugitifs liez chacun separément, puis liez
tous deux ensemble par par vne contrechaine attachée aux seps de l'vn à
l'autre, ne peuuent marcher auec liberté, d'autant qu'il faut que l'vn suiue
l'autre, de mesme les mariez ont chacun ses chaisnes en particulier, qui sont
leurs soins particuliers : puis vne chaisne qui les lie ensemble, qui est la mutuelle obligation qui les lie plus estroittement qu'aucune chaisne, & leur
oste la liberté : d'autant que le mariage ne donne pas le commandement absolu à l'un des deux, mais le divise entre les deux. Voilà comme parle sainct
Chrysostome. Partant combien y en a-il de trompez ! tant de ieunes gens qui
se marient pour se retirer de la seruitude de leurs parens & tuteurs, & viure en liberté ? mais ils se iettent dans vne seruitude incomparablement plus estroitte
que la premiere.
Cas ausquels le mariage peut se dissoudre quant au
lict.
Ie sçay bien qu'il y a certains cas ausquels les
mariez peuuent se descharger de cette seruitude non pas entierement, mais en partie,
sçauoir quant à la cohabitation ou quant au lict, non toutefois quant au lien, & ces
cas sont cinq.
Le premier est l'adultere volontaire &
coulpable de l'vne des parties, apres lequel celuy des conjoincts qui est innocent peut
de son authorité se separer de l'autre quant au lict, non pas toutefois quant à la
cohabitation auant la sentence du iuge, sinon lors que l'adultere est publique : en
quoy la femme a tout autant de droict que le mary, puis qu'ils sont esgalement
obligez à la fidelité. I'ay dit qu'il peut, il n'y est pas tousiours obligé, & l'innocent peut receuoir en grace le coulpable.
Le second est lors qu'vn des conjoincts est en
grand & euident danger de sa vie & santé à cause que l'autre est ou fort cruel, ou
furieux, ou lepreux, ou atteint de quelque autre maladie contagieuse.
Le troisiesme est la fornication spirituelle ou
l'heresie, en laquelle l'vn des conjoincts seroit tombé depuis le contract du mariage.
Le quatriesme vn grand danger du salut de son ame,
comme si l'vn des mariez induit l'autre à des grands pechez auec mespris de tout
aduertissement, comme à l'heresie, apostasie, sodomie, sorcelerie, si le mary induit
sa femme ou à desrober, ou à receuoir les larrons, & qu'elle ne peut l'euiter : ou
si le mary apres auoir esté aduerty de ne le faire, amene en sa maison quel
121
ques-vns qui recherchent sa femme de des-honneur & la
mettent au hazard de sa pudicité.
Le cinquiesme est le consentement mutuel des
parties qui se peuuent abstenir ou pour vn temps, ou pour tousiours, moyennant qu'il n'y
ayt aucun danger d'incontinence.
Quoy qu'il en soit on ne sçauroit nier que ce ne
soit vn lien bien fort, puis qu'il n'y a que la mort qui le puisse dissoudre, quod Deus
coniunxit homo non separet : Matth.19. & vne
grande seruitude qui oblige si estroittement, au dire de Hugues de
S. Victor, in libello ad socium volentem
nubere, quod nulla est vxoris electio: sed qualis aduenerit talis est habenda. Si
iracunda, si fatua, si deformis, si superba, si fœtida, quodcunque vitium est, post
nuptias discimus. Equus, asinus, bos, canis, & vilissima mancipia prius probantur
& sic emuntur: sola vxor non ostenditur, ne ante displiceat quam ducatur. Telle
qu'est la femme il faut auoir patience, si elle est cholere, si sotte, si laide, si
superbe, si puante. Apres qu'on est marié on connoit les defauts : on a vn cheual, vn
asne, vn boeuf, vn chien à l'espreuue : voire des miserables esclaues, & les
ayant esprouué on les renuoye, ou on les achepte : il n'y a que la femme qu'on ne monstre
pas de peur qu'elle ne dégouste auant que l'on l'espouse.
On ne sçauroit nier que quiconque se marie vend sa
liberté: mais s'il arriue qu'vn homme doux & paisible rencontre vne femme fascheuse ne le
voila pas esclaue d'vn animal indomptable ? posons le cas qu'elle apporte
vn grand dot, elle est imperieuse : si elle n'apporte rien, le mary en est bien
tost saoul, & ce ne sont que reproches. Encor vn homme fascheux s'apriuoise
par les caresses & mignardises d'vne femme, car il entend raison : vne meschante femme n'entend ny raison ny demy : elle menace, elle tempeste, elle
escume : si vous parlez, elle hurle; si vous ne dites mot, elle creue de despit :
elle dit, elle desdit, elle redit, elle maudit, quelle seruitude pour vn pauure
mary qui s'y trouue engagé ! Au contraire s'il arriue que la femme soit sage
& modeste, & le mary meschant, iamais forçat ne fut traicté plus rudement
qu'est cette pauure esclave, il dissipe tout aux tauernes & lieux infames,
cependant une pauuvre femme est contrainte de ieusner & voir des pauures
petits enfans mourir de faim : retourne-il à la maison le ventre plein de vin, le coeur
plein de furie, allumée par vne meschante, ie ne sçay qui, qu'il entretient, & qui
luy a remply la teste de calomnies & de jalousie contre sa propre femme, ce ne sont
qu'iniures atroces; si elle ne dit mot, il la tient coulpable : si elle pense se deffendre
en son innocence, on en vient aux coups. Encore faut-il luy demander pardon apres auoir
esté outragée, & traittée plus indignement qu'on ne traitteroit vne beste, il faut le
flatter & se donner de
122
garde de regarder de trauers celle qu'elle sçait
qu'il entretient au preiudice de leur mariage, & qui est cause de la ruyne totale de
leur famille. Qui pourroit nier que cela ne soit vne intolerable seruitude ? de laquelle
cependant il est fort difficile pour ne dire impossible de se faire quitte.
Filet cadre, rayé.
Du troisiesme mal du mariage, que S. Paul appelle diuision. CHAPITRE IV.
COmme tout le bon-heur de l'homme consiste à voir Dieu & l'aimer,
Satiabor cum apparuerit gloria tua, Ps. 16. Ne pouuans iouyr de
ce contentement en ce monde, ny auant que d'estre despouillez de ce corps mortel,
si pouuons nous en auoir quelques arrhes
& auant-goust, qui est de voir le mesme Dieu
par la connoissance, & l'aimer autant que nostre fragilité & condition peut
permettre, hæc est vita eterna vt cognoscant te
solum verum Deum, & quem misisti Iesum Christum.
Ioan. 17. Nosce te consummata iustitia est, & scire
iustitiam, & virtutem, radix est immortalitatis.
Sap. 15. Nous auons deux
Deux lumieres qui nous font connoistre Dieu.
lumieres qui nous introduisent à cette connoissance
& amour, l'vne moindre, luminare
minus, qui est la raison naturelle, qui est comme la lumiere de nuict, qui a mesme
esclairé les payens, & les a conduit à la connoissance d'vn Dieu : & l'autre plus
grande, luminare maius, qui est la foy; &
de l'vne & l'autre naist la chaleur en la volonté, c'est à dire, l'amour.
Plusieurs choses suffoquent ces lumieres, &
esteignent ou diminuent cét amour, mais rien à mon aduis dauantage que les voluptez
charnelles, du boire, manger, dormir, & sur tout de la lubricité ou qui
accompagnent l'acte de generation.
Qu'elle est la diuision de laquelle parle S. Paul parlant
des mariez.
S. Paul parlant de l'homme
marié dit, qui cum vxore est, sollicitus est quæ
sunt mundi, quomodo placeat vxori, 1. Corinth.7. l'homme qui
est auec vne femme a soin des choses du monde, comme il plaira à sa femme, & diuisus est,
adjouste-il, & il est diuisé. Puis parlant de la femme mariée, il dit, quæ autem nuptea est, cogitat quæ sunt mundi,
quomodo placeat viro: la femme qui est mariée pense aux choses du monde, comme elle
plaira à son mary, cette diuision dit S. Ambroise n'est
autre, sinon les soins de la famille, de plaire à vne femme, d'esleuer les enfans,
d'entretenir la maison, qui font qu'il ne peut donner tout son coeur & amour à Dieu,
mais est contraint de le diuiser, d'en donner vne partie à sa femme, l'autre à ses
enfans, vne autre aux affaires, & souuent Dieu a la moindre.
123
Le mesme S. Paul au mesme lieu dit,
existimo hoc bonum esse propter instantem
necessitatem : mon aduis est, qu'il est bon de n'estre point marié à cause de la
necessité vrgente. S. Hierosme, S. Chrysostome,
S.Anselme
entendent par cette necessité vrgente, la necessité & fatalité de la mort : comme si
l'Apostre disoit, ce peu de temps que nous auons à viure nous est donné pour
nous rendre aggreables à Dieu & nous faire capables de la vie eternelle : &
cependant vostre soin est d'entretenir vne femme, d'esleuer des enfans, d'establir vostre famille, d'amasser des moyens, d'acquerir de l'honneur, d'achepter
des Seigneuries, de bastir des maisons. Helas ce peu de temps de vostre vie
vie qui n'est qu'vne meschante rogneure du temps, & vn moment à comparaison
d'une eternité, est-il trop grand pour acquerir vn iamais de bon-heur ! La mort
vous talonne, le temps vous presse, l'eternité bien-heureuse vous inuite, vous
n'auez autre espace pour acquerir cette eternité que la vie presente, &
cependant vous l'employez en vne femme, en des enfans, en vne famille, le diuisant au preiudice d'vne chose de si grande importance qui est l'eternité bien‑heureuse!
S. Paul au mesme endroit dit
que la femme qui n'est point mariée a cét aduantage par dessus celle qui l'est, que,
cogitat quæ Domini sunt, vt sit sancta corpore & spiritu,
elle pense à ce qui appartient à Dieu, elle s'estudie à la connoissance de Dieu, & à son amour, afin
qu'elle soit saincte de corps & d'esprit, OEcumenius dit, corpore sancta est propter castitatem, spiritu
autem sancta est, propter familiaritatem cum Deo, & spiritus sancti
inhabitationem, elle est saincte quant au corps par la chasteté, elle est saincte
quant à l'esprit, à cause de la familiarité qu'elle a auec Dieu, & d'autant que le sainct Esprit
habite en elle par sa grace.
Il me semble que S.Paul en tout cét endroit
veut monstrer que les personnes mariées ont deux choses qui les diuisent de la
connoissance & amour de Dieu, & empeschent la familiarité auec luy : l'vne est ce
qui est contraire à la parfaitte chasteté ou virginité, qui est l'vsage du mariage, l'autre
est le soin des choses domesstiques, & la vierge a ces deux aduantages, par
dessus les mariez, pour se rendre familiere auec Dieu, le connoistre & l'aimer. Ie
m'en vay monstrer comme l'vn & l'autre diuise l'esprit des mariez.
Etimologie du nom de
Venus.
Platon lib. vltimo de Legibus, dit, que Venus est comme vἢ & νϰς, comme qui diroit, sine mente, sans ceruelle, sans esprit, d'autant
qu'elle rend l'homme stupide & comme estourdy.
Euripide in Hecuba l'appelle
Aphrodisia62 ab a priuatiuo, & ϕϱoσùvn qui signifie prudence, comme qui diroit
sans prudence : au mesme lieu il l'appel
Venus Deesse de
folie.
le, insipientiæ Deam, la Deesse de folie : & in Hecuba, amentiæ
præfectam, la maistresse de sottise. Salomon conformement à cela
aux Prouerb.7. appelle
124
vn ieune addonné aux plaisirs vecordem, sans coeur, ce que les
septante tournent indigentem mente, qui n'a point d'esprit, d'autant que la volupté
esmousse la pointe de l'esprit, & estourdit l'homme.
Venus
pourquoy peinte auec vne tortue.
Pausanias & Plutarque disent que Phidias depeignit Venus tenant vne tortue
soubs ses pieds, c'estoit pour monstrer que comme la tortue n'a point de cœur, ainsi ceux
qui se laissent emporter à la volupté sont sans cœur, ou s'ils en ont, elle leur
rauit.
L'escriture saincte
ne dit-elle pas fornicatio, & vinum, &
ebrietas auferunt cor? la fornication, le vin, l'yurognerie rauissent le coeur? Osée 4. Dauid s'en plaint, cor meum dereliquit me, mon coeur m'a delaissé,
qui luy a rauy sinon la volupté ? S. Augustin expliquant
ce verset du Psal. 57.
Supercecidit ignis, & non viderunt
solem, le feu de est tombé dessus, & ils n'ont point veu le
La volupté esmousse l'esprit.
soleil, dit que ce feu, est le feu de luxure qui excite
vne espaisse fumée, laquelle obscurcit la lumiere de l'ame, & de l'entendement, pour
le rendre incapable de voir Dieu, Soleil de iustice, & consequemment de l'aimer.
S. Chrysostome en quelque homelie. His qui in
delicijs & luxuria vitam ducunt, sensus tardi, graues, obtusi, & quodammodo
consepulti : ceux qui viuent en delices ont les sens tardifs, pesans, lourds, &
comme enseuelis dans la chair & le plaisir, l'ame demeure comme en pasmoison, &
comme sans mouuement & action.
S. Athanase &
la raison enseignent que le cœur est vne des trois parties par lesquelles l'ame meut
tout le corps, & comme peut-il se mouuoir n'ayant point de cœur ? le cœur est le
premier viuant & le dernier mourant, le cœur est la forge de nos desirs &
desseins, & des mouuemens de l'ame; quels mouuemens peut donc auoir vne ame qui est sans
cœur ? Nous auons deux sortes de cœur, l'vn de la raison, l'autre de chair; le cœur de
chair est celuy qui n'a mouuement que pour les creatures, le cœur de la raison est
celuy qui n'est que pour Dieu; Dauid n'auoit point de cœur
pour Dieu, Bethsabée luy auoit rauy : souuent l'amour d'vne femme voire legitime, emporte
tellement le cœur qu'vn mary n'a plus qu'vn cœur de chair, point de cœur de raison, ne peut penser à Dieu : n'est-ce pas vne miserable diuision ?
L'vsage de mariage offusque la raison, & empesche les sciences.
Cela est veritable me direz vous par le regard de
ceux qui s'addonnent aux plaisirs illicites, & hors du mariage, mais ne peut auoir
lieu en vn iuste, licite, & honneste mariage. Il ne m'est pas fort mal-aysé de
prouuer le contraire, comme ie m'en vay faire. Ciceron ayant repudié sa
femme Terentia,
comme on luy demandoit pourquoy il n'en prenoit vne autre, respondit, non possum
philosophari, & simul vxori operam dare, il est impossible de philosopher ayant vne
femme. Aussi Aristote
& les philosophes ont enseigné que le moyen de deuenir docte est de s'esloigner de
toute volupté, voire licite.
125
Minerue
vierge.
Les Grecs ont creu que Minerue Deesse des sciences
& de sagesse estoit vierge, & sortie sans souïllure de la ceruelle de Iupiter, & sans
mariage : que iamais elle ne voulut se marier, ny consentir à chose qui fust contre la
pureté, pour la defence de laquelle elle tua le geant Pallas qui vouloit la des-honorer,
d'où elle fut appellée Pallas, & les anciens
depeignoient les vertus comme vierges.
Cic. l. 2.
de nat.
Deorum.
Platon disoit que s'il
n'y auoit point de mariage, nostre vie seroit semblable à celle des Dieux, voulant dire
que mesme le mariage empesche que l'homme ne meine vne vie celeste & diuine.
S. Augustin le confirme
1. Soliloq. c.10. Nihil esse sentio quod magis ex
arce deijciat animum virilem, quam blandimenta fœminea, corporumque ille contactus
sine quo vxor haberi non potest. Ie ne sçay chose quelconque qui raualle tant
l'esprit d'vn homme, que l'entretien d'vne femme, & l'vsage du mariage.
Prouué par raison naturelle que le mariage offusque la
raison.
Hippocrate dit lib.
4. de morbis, que la prudence ordinairement a son siege au sang, & partant que la
phrenesie arriue de ce que la bile entre aux veines, & dans le sang, & l'agite, le
meut, le trouble, l'altere : il veut dire que le sang, ou bien les esprits qui sont les plus
subtiles parties du sang, donnent la force & l'efficace aux sens pour faire leurs
fonctions, & pour operer auec sens & prudence, d'où vient que le sang estant
troublé & corrompu, les sens s'en ressentent : or il n'y a nul doute que le sang ne
diminue & ne s'altere par l'vsage du mariage, & par consequent que les organes des
sens ne s'esmoucent
63 : le corps & cette fonction, qui se rapporte à la la generation,
est commune à l'homme auec les bestes, de sorte que l'esprit s'abbaissant iusques à
ces plaisirs, communique d'autant plus auec les bestes, ainsi par l'accoustumance des
plaisirs l'esprit deuient comme hebeté, & ne peut rien conceuoir ny entreprendre de
grand ny magnifique. Et cela vient non seulement par l'vsage des plaisirs illicites, mais
encore des licites, la raison en est euidente.
Belle cõparaison de Cassian à ce
propos.
Car tout ainsi dit Cassian, que la cholere
soit qu'elle soit iuste ou non, ne laisse d'obscurcir l'esprit : & la lame qui est
deuant les yeux, empesche la veuë, soit qu'elle soit de plomb ou d'or : ainsi le plaisir
soit qu'il soit licite ou illicite, ne laisse de seruir comme de lame à l'entendement, &
luy empescher son operation. C'est ce que frere Gilles
compagnon de S. François fit entendre à vn homme qui se vantoit de ce qu'il estoit fidele en
mariage, &
Belle cõparaison de fierce
Gilles au
mesme subject.
se contenoit dans les bornes de la chasteté coniugale :
An ex suo quoque ipsius dolio non potest
aliquis ebrius fieri? dit-il, pensez vous, qu'on ne se puisse aussi bien enyurer du
vin de sa caue, que de celuy de la tauerne ? voulant dire, que les plaisirs, voire licites,
enyurent & rendent l'homme comme incapable de science & de connoissance de
Dieu.
126
Dieu est vn miroir dans lequel les voluptez empeschẽt de
voir.
Dieu est comparé à vn miroir poly, speculum sine macula, or comme il est
impossible de voir dans le miroir s'il y a quelque nuage ou ordure entre l'oeil & le
miroir ainsi est-il impossible de voir Dieu au trauers des vapeurs grossieres &
visqueuses, que les plaisirs charnels excitent, qui empeschent l'ame, & sont comme
nuées entre Dieu, & l'entendement. Aussi nostre Seigneur dit,
Beati mundo corde, quoniam Deum videbunt,
Matth. 5.
Bien-heureux sont ceux qui ont le cœur net, car ils verront Dieu, Quem docebit Dominus scientiam aut quem
intelligere saciet auditem? ablactatos à lacte, auulsos ab uberibus.
Isai. 28. à qui
est-ce que Dieu communiquera la science ? qui sera capable de l'escouter ? sinon ceux qui
sont sevrez & esloignez des plaisirs : c'est pourquoy
S. Paul au lieu
sus-allegué 1. Corinth.7. parlant de l'aduantage qu'ont les nonmariez par dessus les mariez, dit,
præbet facultatem sine impedimento Dominum
obsecrandi, le celibat donne moyen de vaquer à Dieu sans destourbier.
Entre ceux qui estoient inuitez aux nopces, celuy qui
s'estoit marié dit tout plat, vxorem duxi
ideo non possum venire : i'ay pris femme, partant ie ne puis m'y trouuer; les autres
s'excuserent, firent quelque compliment, mais cestuy-cy, non possum, il m'est impossible. Ie ne sçaurois,
ie ne veux pas m'y trouuer.
L'ame de l'homme comparée à vne plume.
Comme la plume estant nette auec vn petit souffle
s'essorre & s'eslance en haut, mais estant mouillée ou chargée de quelque humeur
visqueuse, s'attache contre terre, de mesme vne ame espurée des plaisirs sensuels,
monte aysement à Dieu & à sa connoissance, mais estant trempée dans des humeurs
terrestres & grossieres de la chair, elle se retient contre terre, animalis homo non percipit ea quæ Dei
sunt, l'homme animal ne peut perceuoir les choses diuines.
Incorruptio facit esse similem Deo,
l'incorruption nous fait deuenir semblables à Dieu.
S. Ambroise, lib.
1. de Virginibus,
Virginitas, nubes, aëra, Angelos, sideraque;
transcendens, Verbum Dei in ipso sinu Patris inuenit: Elias etiam quia nullius corporei
coitus suissse permixtus cupiditatibus inuenitur, ideo curru raptus est ad cœ-
La virginité esleue l'ame à Dieu, & le fait connoistre.
lum. La virginité passe au dessus des nuées,
de l'air, des Anges, des astres, & penetre iusques au sein de Dieu le Pere, pour y
trouuer le Verbe. D'autant qu'Elie n'estoit point marié il a
esté rauy au ciel dans vn char de feu.
Le Prophete
Ezechiel chap.
28. dit, Mortua est vxor mea, & apertum est os
meum, voila ma femme morte, & aussi tost i'ay commencé à prophetiser.
Voulant dire qu'il estoit incapable de prophetiser pendant la vie de sa femme,
tandis qu'il estoit marié. S.Hieros.
lib.1. contra Iouinian
dit, que les Sybilles ont eu le don de prophetie, d'autant qu'elles estoient vierges.
L'estat des non mariez s'appelle cœlibat. S. Hierosme lib.2. contra Iouin.
127
Pourquoy l'estat des continents apellé cœlibat.
Coelibem, dit-il, quasi coelitem, comme qui diroit celeste, par ce
que, d'autant qu'on est plus esloigné des plaisirs, d'autant est on plus proche du ciel par
vne vie celeste, nostra conuersatio in coelis
est, in carne viuentes non secundum carnem militamus,
Philip.3. nostre
conuersation est aux cieux, & viuans en vn corps de chair, nous ne viuons pas selon
les maximes de la chair. Ie vous demande, qui esleue cette grande multitude qui suit
l'agneau de si prez, qui chante vn cantique que nul ne peut entonner sinon la pureté ? Virgines enim sunt, & sequuntur agnum
quocunque ierit, ils sont vierges, & suiuent l'agneau par tout, cét agneau plus blanc
que neige en pureté, pascitur inter lilia,
paist parmy les lys, se communique aux purs.
Pouuez vous vous seruir d'vn parchemin qui n'est bien desgraissé ? il
Belle cõparaison.
ne veut receuoir l'escriture que vous voulez y former. Penseriez-vous
imprimer la connoissance de Dieu sur vne ame toute engraissée de plaisirs?
Helas Moyse ! que presumez
vous ? quoy ! de vous approcher de cette diuine montagne ! de traitter familierement auec
Dieu ayant les souliers aux pieds ! non, non, tolle calceamenta de pedibus tuis, quoy ! pre tendiez vous bien monter à Dieu &
à sa connoissance, ayant l'ame plei-ne d'affections mondaines & charnelles ! qui cum vxore est sollicitus est quæ sunt mundi,
quomodo placeat vxori, & diuisus est, vostre coeur est diuisé. Il ne peut
monter si haut, Deum videre vis? prius cogita de
corde mundando, & quidquid ibi vides quod Deo displicet tolle : voulez vous
voir Dieu? pensez premierement à purifier vostre coeur, & en oster tout ce qui
déplaist à Dieu, dit S. Aug. serm. 2. de Ascens. on ne
peut rien voir dans l'eau qui est trouble, l'ame qui est trouble par les plaisirs, n'est
pas capable de la connoissance, ny de l'amour de Dieu.
Comme le heron volant au dessus du saulcon, luy
moüille les aisles de ses excrements, & ainsi luy appesantit le vol, & rend son
effect inutile; de mesme les saillies de la cõcupiscence, mesme dans l'vsage des plaisirs
permis, esmoussent la vigueur de la raison, & apesantissent l'esprit contre terre, le
rendant incapable de s'eslancer au ciel.
L'histoire de S. Gregoire de Nazianze est commune;
lors qu'il estudioit à
Athenes, pendant le sommeil, il luy sembla qu'il estoit assis, & estudioit, &
qu'il y auoit deux belles Damoiselles prez de luy, l'vne à droite, l'autre à
gauche, luy qui estoit chaste comme un Ange, commença à les regarder d'vn
œil de trauers, & leur demanda qui elles estoient, & ce qu'elles vouloient :
aussi tost elles commencerent à luy parler plus familierement, & le caresser, disans : ne vous troublez point ieune hõme, vous nous connoissez, nous
vous sommes familieres; l'vne de nous deux s'appelle Sagesse, l'autre Chasteté,
Dieu nous a commandé de venir demeurer auec nous, d'autant que vous nous
auez preparé vne demeure nette & agreable en vostre cœur. Cela nous monstre
128
que ces deux sœurs vont de compagnie, la sapience & la chasteté, & que nos
cœurs sont d'autant plus capables de sapience qu'ils sont plus espurez de
toute sensualité. Et partant que les mariez mesme ont vn grand empeschement
à la vraye sapience & que leur esprit en cela est diuisé & moins capable
non seulement de la science des Saincts, qui est la connoissance de Dieu,
mais encore des sciences humaines.
Filet cadre, rayé.
Comme le soin de la famille, & des affaires temporelles empescha les mariez de connoistre & d'aimer Dieu. CHAPITRE V.
LA seconde chose qui diuise l'esprit des mariez, est le soin des affaires
domestiques, ou de la famile. S.Chrysostome
expliquant ce passage de S. Paul 1. Corinth.7. Existimo hoc
bonum esse propter instantem necessitatem, ie pense que cela est expedient (c'est à dire,
de ne se marier) à cause de la necessité pressante, demande quelle
est cette necessité si pressante, pour laquelle S. Paul conseille le
cœlibat ? & respond lib. de virginitate
c. 43. c'est la multitude d'affaires, vn pauure mary est accablé de tant de soins,
oppressé de tant de sollicitudes, accueilly de tant de diuers accidents, que souuent
il est comme contraint & forcé de pecher, troublé, incité, harcelé par sa femme. Que si la femme est sage, modeste, paisible, toutefois le soin qu'il faut auoir pour
l'entretenir, & pour esleuer les enfans, ne permet de penser à Dieu. Mais comme vn
gouffre abysme l'esprit.
Que si le mary desire de mener vne vie priuée & tranquille, il luy est impossible, car se voyant entouré d'enfans, & qu'il luy faut beaucoup pour
entretenir sa femme, il est contraint veuille non veuille, de se ietter dans
les flots des affaires publiques: où estant vne fois enueloppé Dieu sçait combien d'occasions il a d'offenser Dieu, par cholere iurant, iniuriant : par
vengeance trompant, feignant, complaisant. Et comment se peut-il faire, que
se trouuant en vne si furieuse tempeste, & s'y complaisant, il n'en reçoiue
du detriment en l'ame ?
Que si on vient à examiner ce qui se passe en sa maison, nous trouuerons
qu'il y a de plus grandes difficultez que dehors, car il est obligé à songer
à beaucoup de choses à cause de sa femme, ausquelles il ne seroit obligé
de penser pour son particulier : s'il a rencontré vne femme testüe, fascheuse,
difficile, ce n'est plus necessité, mais peine & supplice : comment donc pourra
129
s'esleuer vers le Ciel estãt accablé d'vn poids si pesant d'affaires ? ayant
les pieds enferrez dans des seps si estroits, ie dis lié & empesché par
la malice de sa femme & tenu comme attaché contre terre ? ce discours est
de S. Chrysostome.
Soins d'vne femme mariée.
Si le mary a ses empeschemens, la femme n'en manque
point, comme sont la domination fascheuse & contrainte d'vn mary, sa cholere, ses
caprices, ses yurogneries, ses prodigalitez, la pauureté & les necessitez du mesnage,
le vefuage, la perte des enfans, l'entretien des parens de son mary, le soin de ses
enfans, de ses seruantes, vne continuelle distraction.
Pourquoy il estoit expedient que nostre Seigneur quitta les
Apostres.
Nostre Seigneur dit à ses Apostres, Ioann. 16. Nisi ego abiero paraclitus non veniet ad
vos, vous ne pouuez receuoir le Sainct Esprit, si ie ne
vous quitte,
S.August.
tract.94. Gregor.
18.moral. c.13. disent que les Apostres estoient
incapables de receuoir le saint Esprit, tandis que nostre Seigneur estoit auec eux, d'autant qu'ils aimoient
nostre Seigneur d'vn amour humain & corporel, & non purement spirituel, &
iaçoit64 que leur amour ne fust pas mauuais, toutefois il deuoit estre changé en vn amour
spirituel, afin qu'ils deuinssent parfaicts, & qu'ils fussent remplys du Sainct Esprit : Ils
estoient trop attachez à l'humanité de nostre Seigneur, & le trop grand amour qu'ils luy
portoient, empeschoit qu'ils n'aimassent Dieu auec tant de perfection. Grand Dieu, si
l'amour des Apostres
enuers nostre Seigneur, rendoit moins parfait leur amour enuers Dieu : quel
empeschement pourra apporter l'amour d'vne femme, des enfans, & des moyens? Mens occupata carnalibus desideriis gratiam
Spiritus Saincti non speret, l'ame qui est destenue des desirs charnels, n'a que
faire d'esperer la grace du Sainct Esprit, dict
Sainct
Bernard ser, 6. de
Ascens.
Nostre Seigneur, en Sainct Luc 8. compare les soins,
richesses, voluptez, aux espines, d'autant que tout ainsi que les espines suffoquent la bonne se
Le soin des choses temporelles empesche le salut.
menence, ainsi les soins & sollicitudes estouffent la semence
de la vie eternelle qui est la parolle de Dieu; & empeschent nostre salut.
Zenon Philosophe,
au rapport de Stobaeus, apperceuant vn de ses amis deuenu tout voutté à cause du trauail
continuel qu'il apportoit à cultiuer son champ, luy dit, nisi tu agrum perdideris, ipse te perdet, si tu
ne perds tõ chãps, il te perdra : ne pourrions-nous pas dire le mesme de plusieurs
mondains ? il seroit expedient qu'ils perdissent ce qu'ils ont, puis que la trop grande
affection & le soin immoderé les perd, les empeschant de connoistre Dieu, de
l'aymer, & de songer à leur salut.
Tout ainsi que l'impression violente de quelque
chose empeche qu'on ne puisse voir vne autre : comme l'experience monstre en celuy qui ayant
esté long temps à la neige, ne peut rien voir à cause des especes qui sont fortement imprimées : de mesme celuy qui a vne forte impression des choses tem
130
porelles, ne peut voir les spirituelles : celuy qui a
vne grande affection des choses de la terre ne peut aymer celles du ciel.
Les richesses peruertissent, belle responce de Phociõ.
Plutarche en ses Apoth. racompte qu'Alexandre ayant
fait grand butins sur ses ennemis, en envoya vne grande partie à Phocion philosophe
Athenien; Phocion admirant la grandeur du present, demanda pourquoy l'Empereur luy auoit enuoyé plustot qu'a quelque autre; les ambassadeurs respondirent, dautant qu'il vous tient le plus homme de bien de tous les Philosophes. Allez donc, dit Phocion retournez à Alexandre auec son
or, s'il me tient en qualité d'homme de bien pourquoy me presente-il des richesses
capables de me peruertir.
Les choses mondaines comme richesses, femmes &
enfans sont comme autant de degrez par lesquels nous pouuons monter à Dieu, mais
souuent elles seruent de lacets & de sourriciere pour nous retenir & engager en
terre, creaturæ Dei in odium factæ sunt
& in mussipulam pedibus insipientium, ce qui vient de nostre aueuglement &
de la corruption de nostre nature.
Il ne faut qu'vn petit poisson pour arrester vn
grand nauire, nonobstant toute l'impetuosité des vents & tous les efforts des pilotes :
aussi ne faut-il qu'vne petite affection pour empescher que nostre ame ne soit enleuée
par les vents & efforts du S.Esprit & de sa
grace. C'est chose impossible de seruir à Dieu & aux richesses, Matth.6. L'arche de
Dieu & ne peut demeurer sur mesme autel auec l'idole de Dagon; ny l'amour de Dieu
& du monde en vne mesme ame.
Les richesses empeschent de cõnoistre Dieu.
Vn iour vne pauure femme, Luc. 13. se presenta à
nostre Signeur toute courbée contre terre & ne pouuant regarder le ciel, elle ne
regarda pas nostre Seigneur, ne luy demanda pas qu'il la guarist, mais nostre Seigneur
de sa bonté la regarda, & la toucha. Ordinairement ceux qui estoient guarys de
nostre Seigneur, luy demandoient la guarison, puis d'vne parolle il les guarissoit : cela
nous monstre que d'ordinare le soin des choses mondaines, qui est comme vn pesant
fardeau, courbe tellement ceux qui l'ont endossé, qu'ils ne peuuent s'esleuer pour
regarder Dieu, qu'ils ne peuuent penser à leur salut, & si Dieu par vne misericorde
speciale ne les regarde, & ne les touche, mal-aysément peuuent-ils estre sauuez : c'est
pourquoy nostre Seigneur s'escrie, Quam
difficile diuites intrabunt in regnum cœlorum! Qu'il est difficile qu'- vn homme
riche entre au Royaume des Cieux ! dautant que, Oculos
suos statuerunt declinare in terrum, Ils sont attachez à la terre, comme par
necessité. N'est-ce pas ce que dit S. Paul, propter instantem necessitatem, à cause de la
necessité pressante.
Giezi, 4. Reg.5. n'eut pas pas
si tost receu les richesses & dons de Naaman, qu'il deuint
lepreux; d'orinaire les richesses sont suiuies de lepre, c'est à dire, de superbe,
d'ambition, de gloutonnie, d'enuie, de paresse, & enfin d'oubly de Dieu.
131
Le riche comparé à l'oyseau englué.
Tel se marie & se met dans les affaires qui a
vne forte resolution de ne s'y pas engager, mais il luy arriue tout ainsi qu'a l'oyseau
qui met premierement le pied sur le gluau,
puis l'aisle & enfin est englué de tout le
corps & ne peut plus voler & le voyla la proye de l'oiseleur : la glu c'est
l'amour des choses du monde, l'oiseleur est le Diable, l'oiseau c'est l'homme, les
aisles sont l'entendement & la volonté : on croioit ne mettre que le bout du pied
sur la glu, & souuent on se trouue englué de telle sorte, qu'on ne peut s'en retirer.
Ah comme Iudas voloit à
tire d'aisles vers le ciel au commencement de son Apostolat ! mais depuis qu'il commença
d'auoir soin du temporel le voyla petit à petit englué, deuient auare, larron, traistre,
hypocrite, & pour comble de tout, desesperé & damné. Si ce mal-heur luy
arriua en la compagnie de nostre Segineur, nonobstant tant de saincts aduertissemens qu'il entendoit tous les iours, que ne doit craindre vn pauure homme, qui se voit
sollicité à toute heure par l'auarice de la femme, par l'amour de ses enfans, d'accroistre
ses moyens ?
Comme il est difficile aux gens du monde de monter à la
perfectiõ.
Ie confesse bien que quelques fois au milieu des
embarras & sollicitudes de la famile, on donnera quelques eslans vers le ciel, mais ils
sont semblables à ceux d'vn eſperuier,
lequel estans lié sur vne perche auec ces gets &
longes65 les yeux couuerts d'vn chaperon : la pauure beste entendant le vol
de quelque oyseau s'eslance, mais il est contraint de retourner sur la perche,
il y est attaché : vn homme sentant quelque saincte inspiration, entendant
quelque bon discours, entrant en quelque celeste consideration, s'eslance; mais
comme il est attaché au gets & longes de la famille, coëffé66 & chaperonné
d'vne femme, aussi tost il retourne sur ses premieres affections & sollicitudes
vne banqueroutte, vn procés, vne querelle, vne ruine, la perte d'vn enfant ou
d'vn amy, la cholere d'vne femme, l'impatience d'vn enfant, la sottise d'vn
valet, l'impertinence d'vne seruante, estouffe tout ce qu'il auoit resolu de bon,
& esteint toutes les pensées de Dieu & de l'autre vie.
Le ieune homme de S. Matthieu 19. auoit
bonne volonté, mais quand il entendit qu'il falloit renoncer aux affections mondaines,
abijt tristis, le cœur luy manqua, le
voila tout abbatu de tristesse, il perdit courage, quitta toute entreprise.
N. Seigneur dit à ceux que S.Iean luy auoit
enuoyé, pauperes euangelizantur, les
pauures sont preschez, ne preschoit-il pas à tous ? il semble que non, puis qu'il dit par la
bouche d'Isaie 61. Spiritus Domini super me, euangelizare pauperibus misit me, l'esprit de Dieu est sur moy, il m'a enuoyé prescher les pauures : ouy
il preschoit & les pauures & les riches, mais il be preschoit efficacement que les
pauures, dautant qu'il n'y auoit qu'eux qui se conuertissoient ou peu d'autres, par ce que
le soin & l'affection des choses du monde comme vne glu, empechoit que les riches ne
se conuertissent.
132
Voulez vous trouuer Dieu, & l'aymer, imitez
l'espouse, laquelle voyant qu'elle ne trouuoit l'espoux in lectulo, dans les plaisirs; per vicos &
plateas, dans les quarrefours, dans l'embarras & soins des choses mondaines :
enfin le trouua, paululum cum
pertransisset, passant par dessus toutes ces affections terrestres par vn saint
mespris : elle y perdit son manteau, tulerunt
pallium meum
Canti. 5. Aussi fist
Ioseph plustost que de
consentir à la mechante volonté de
la
Putiphar, aussi fit
Elie, voulant monter au ciel. Ouy quiconque veut trouuer Dieu, quiconque veut euiter les
tentations, quiconque veut monter au ciel auec Elie, doit quitter le manteau,
S. Greg, Hom. 32.
quid sunt terrena omnia nisi quædam
corporis indumenta? Que sont toutes les choses terre stres, que des manteaux ? faut
les quitter au moins d'affection, sinon d'ef-fect.
Si tant de philosophes anciens, & tant de
grands personnages, ont quitté tous ces soins pour vaquer à la philosophie mondaine &
humaine, croyez vous estre capable de vaquer à la philosophie Chrestienne, qui est de
con-noistre & aymer Dieu dans l'embarras des affaires d'vne famille ? ô qu'il est
difficile !
Vision de
S. Antonin d'vne famille pauure & vertueuse, puis riche &
vitieuse.
Sainct
Antonin Archeuesque de Florence, lumiere de l'ordre de S. Dominique,
allant vn iour par vne rue de Florence, vit vne multitude d'anges admirables en beauté,
qui faisoient feste sur vne petite maison : luy tout estonné entra dans la maison, demanda
qui y demeuroit, on luy dit que ce stoit vne bonne vefue auec trois filles vierges,
pauures, & qui viuoient sain- cetement gagnans leur vie par le trauail de leurs
mains : leurs ayant congra- tulé : & les ayant exhorté à la perseuerance, il leurs donna
vne bonne aumos-ne : quelque temps apres repassant au mesme endroict, il eut bien vne autre
vision, car il apperceut quantité de Diables qui dansoient & triomphoient
au dessus de cette maison, il s'informa d'ou venoit ce subit changement, on
luy dit que ces filles auoient employé leur argent à achepter des beaux &
vains habits, qu'elles estoient deuenuës toute mondaines, qu'elles ne pensoient plus qu'à se rendre aggreables aux yeux des hommes; n'auoient plus
de pensée de Dieu, mais seulement du monde & de la vanité. Si vn peu d'argent & de commodité a ainsi changé leur cœur & façon de vie, & que ferez
vous ? vous trouuant dans vn ocean de soins, de tant d'occasions de vanité ?
sçauez-vous à quelle
condition l'espoux veut receuoir son espouse en qualitez d'espouse ? la voicy,
audi
filia, & uide, & incline aurem tuam, & obliuiscere populum tuum, &
domum patris tui, & concupiscet rex decorum tuum : escoutez ma fille, considerez, prestez l'oreille, oubliez la maison de vostre pere, c'est à dire, quittez l'affection des choses terrestres qui vous empesche de
vous vnir auec Dieu. Il est bien mal-aysé de le faire dans les sollicitudes d'vne
133
famille, & partant on ne peut nier que ceux qui sont dans le cœlibat, n'ayent
moyen, dominum
sine impedimento obsecrandi, de prier Dieu sans empeschement
& l'aymer : au contraire que ceux qui sont en mariage n'ayent de grands empeschemens, & que leur esprit, leur cœur, leur amour, ne soient plus diuisez
puis que dans l'vsage des choses du monde il est bien mal-aysé de retenir
l'affection, & dans le soin & multitude d'affaires & d'accidens qui se rencontrent en cét estat, conseruer le cœur entierement à Dieu.
Faisons parler Hugues de
S.Victor, desriuant à vn sien amy qui vouloit se marier. Non vxor ducenda sapienti, primum quia studia philosophie impedit, nec potest quisquam libris & vxori pariter inseruire. Multæ sunt quæ matronarum usibus
necessaria sunt, uidelicet pretiosæ vestes, aurum, gemmæ, sumptus, ancillæ, suppel
lex uaria, deinde per totas noctes garrulæ quæstiones. Illa ornatior procedit in publicum hæc honorator ab omnibus. Ego in conuenta fœminarum misera despicior.
Cur aspiciebas uicinam? quid cum ancilla loquèbaris? de foro veniens quid attulisti? non amicum habere possumus non sodælem: alterius amorem suum suspicatur
odium. Iamais vn hõme sage ne se mariera, premierement d'autant que la femme
empeche l'estude de la philosophie, & est impossible de contenter vne femme
& les liures tout ensemble. Combien de choses faut-il à vne femme ? des habits
somptueux, de l'or, des perles, des despenses inutiles, des seruantes, diuers
meubles curieux : & ne fera que se plaindre toute vne nuict, disant, vne telle est
mieux habillée que moy, vne telle est honorée de tout le monde & on me
mesprise. Pourquoy auez-vous regardé nostre voisine ? quel discours auez vous
tenu auec la seruante ? que dit-on par la ville ? il n'est pas possible d'auoir
vn amy, de conuerserauec quelqu'vn, car si elle s'apperçoit qu'on porte
de l'amitié à quelqu'vn, elle croira qu'on la hait. Le mesme Hugues au mesme
endroit. Attendenda est semper eius facies &
pulchritudo laudanda, ne si alteram
inspexeris, se existimet displicere, si totam domum ei regendam commiseris seruiendum est. Si aliquid tuo arbitrio reseruaueris, fidem sibi haberi non putabit, & in
odium vertitur & iurgia, & nisi citò consulueris parabit venena anus. Faut tousiours
auoir les yeux pointez sur sa face, & loüer sa beauté : si vous regardez quelque
autre elle croit qu'elle vous deplaist : si vous luy laissez tout le gouuernement
de
la maison, il faut vous rèsoudre à estre valet; si vous ne luy donné vn entier
pouuoir, elle pense qu'on ne se fie pas en elle : incontinent la haine se saisit
de son cœur, elle en vient aux paroles & disputes, & si vous ne prenez garde
à vous, il y a danger que quelque vieille ne vous donne vn boucon, ne voyla
pas bien du subiect de diuision ?
134
Filet cadre, rayé. Des biens du mariage & particuluerment, du bien de la lignée. CHAPITRE VI.
Ceremonie des Grecs au mariage.
LEs Grecs auoient coustume,
lors qu'on menoit l'espouse à la maison de l'espoux, de
faire marcher deuant elle vn ieune garçon entouré d'espines & de glands, portant en sa main vn panier plein de pain, & criant à haute voix,
ἔφυγoν ϰαϰὀν ἔυρoν ἄμεινoν,
effugi malum inueni bonum, i'ay fuy le mal,
i'ay trouué le bien, ils voulaient faire entendre que le mariage d'vne fille estoit
le commencement de son bon-heur : on pourroit maintenant crier tout le contraire, Effigu bonum, inueni malum,
i'ay quitté le bien, i'ay trouué le mal, puis qu'aussi tost qu'on s'engage au mariage, on preste ses espaules à
tant de maux, comme nous auons monstré aux chapitres precedens, & on quitte le
bien & la liberté qu'on auoit auparauant.
Si ne faut-il pas penser que le mariage n'aye ses
biens, puis qu'estant vn estat necessaire pour la conseruation de la nature humaine, Dieu
par sa prouidence a deu assaisoner les maux & incommoditez qui s'y retrouuent,
de quelque bien, autrement personne ne voudroit s'y ietter, & ainsi la nature
humaine viendroit à defaillir : donc à ces maux que nous auõs apporté, Dieu a opposé trois
grands biens qui sont selon S. August.
lib. 1. de
nupt. de concup. c.4. & lib.
de bono coniugal. c.7.
lib. 9.
de Gen. ad liter.
c.7. & lib. 5.
contra Iulian. c.19.
Bonum prolis, bonum fidei,
bonum Sacrementi, le bien de la lignée, le bien de la fidelité, & le bien du
Sacrement.
S. Bonauenture dict, in 4. dist. 28. que ces trois biens
representent la tressaincte & tres ineffable Trinité, & que pour ceste cause en
la celebration des nopces, on chãte la messe de la Trinité. Le bien de la lignée,
represente Dieu le Pere, le propre duquel est d'engendrer. Le bien de la fidelité ou de la
foy, represente le Fils qui est venu du ciel en terre pour nous apporter la foy, &
Les trois biens du mariage & ce qu'ils representent.
nous enseigner la fidelité. Le bien du Sacrement qui consiste en l'vniõ estroicte & indiuisble entre le mary & la femme, represente
le Sainct Esprit, qui
est le lien & l'vnion du Pere & du Fils, & vn amour indissoluble.
On se marie pour trois raisons, la premiere pour la
multiplication, & voila le bien de la lignée : ou pour euiter l'incontinence, &
voila le bien de la fidelité que se doiuent les mariez : ou pour l'aide & assistance
mutuelle, & voila le bien du Sacrement. Ces trois biens representent les trois vertus
135
Theologales, la fidelité la foy, la lignée
l'esperance, puis que des enfans on espere comme la continuation de soy mesme, de sa race,
& du seruice de Dieu. L'vnion, ou le bien du Sacrement la charité. Il y a trois sortes
de biens, dit le Philosophe67, vtile, honestum, delectabile, l'vtile, l'honneste, le
delectable, tous trois se trouuent au mariage : l'vtile aux enfans qui conseruent la race :
l'honneste en la fidelité mutuelle : le delectable en l'vnion & amour mutuel. Ce
Chapitre sera du premier bien qui est la lignée.
Que la fecondité est vn grand bien.
Comme la fecondité a esté tenuë en l'ancienne loy
pour benediction de Dieu, aussi la sterilité a efté eftimée comme malediction : Dieu ayant
creé le premier homme & la premiere femme, & les ayant marié, leurs donna fa
benediction, afin qu'en vertu d'icelle ils multipliassent & eussent lignée. Eue ayant
mis au monde le premier fruict de son mariage, qui fut Cain, en remercia Dieu,
comme celuy qui luy auoit donné cette grace, & reconnoissant cét enfant comme vn grand
don de Dieu, dit, Possedi hominem per Deum,
i'ay possedé vn homme par la grace de Dieu, l'Hebreu veut dire, possedi, emi, acquisiui, i'ay possedé,
achepté, acquis, pour donner à entendre aux peres & meres que c'est comme vn achapt
d'vne chose digne d'vn grand prix, que c'est le meilleur acquet qu'ils sçauroient faire :
que c'est leur vraye possession.
La fecondité est vne des principales recompenses que Dieu donnoit
anciennement à ceux qui le seruoient dans la garde de ses ordonnances, com
La fecondité est vne recõpense de la bonne vie.
me il appert du Deuter. ch.7. Custodi præcepta & cœremonias atque indicia
quæ ego mando tibi hodie, vt facias ea, & Dominus Deus tuus diliget te, ac
multiplicabit, benedicetque fructio ventris tui, non erit apud te sterilis utriusque
sextus, tam in hominibus quam in gregibus tuis. Garde mes commandements, mes
ceremonies, mes iugemens que ie t'ordonne auiourd'huy, & le Seigneur t'aymera,
multipliera & benira le fruict de ton ventre, il n'y aura rien de sterile en ta
maison, ny entre les hommes, ny entre les bestes.
Dauid au Psalm. 127. le chante
hautement, disant vxor tua sicut vitis abundans in lateribus domus tuæ filij tui, sicut nouellæ oliuarum in circuitu mensæ tuæ, ecce
sic benedicetur homo qui timet Dominum : voulez vous sçauoir quelle
benediction
Dieu donnera à l'homme qui le craint, sa femme sera comme vne vigne abondante &
fertile, sa table entourrée de ses enfans comme d'autant de petits oliuiers.
La sterilité ignominieuse parmy les Iuifs.
Au contraire la serilité portoit vne telle
ignominie parmy les Iuifs, que les plus saincts en auoient de tres-cuissans ressentimens,
puis qu'ils se voyoient priuez du fruict de leur mariage, qui n'a eu autre fin en sa
premiere institution, que d'auoir lignée afin que de pere en filz & par vne continuelle
136
succession, le genre humain subsistat, & que ceux
qui naistroient succedas sent à la place de ceux qui mouroient. Pourquoy Dieu a-il fait
la femme ? si-non afin d'auoir lignée, c'est en cela qu'elle est appellée adiutorium, l'ayde de l'homme, d'autant que
comme dit S. August. lib. 9.
de Genes. ad lit. c.3. elle
est donnée à l'homme pour l'ayder à auoir des enfans qui seruent & honorent Dieu, ainsi dit S. August. au lieu
fus-allégué c.7. in prole attenditur ut amanter suscipiatur, benigne nutriatur, religiosè educatur : la fin du mariage est de
receuoir les enfans amoureusement, les nourrir doucement, les esleuer religieusement.
La belle Rachel se voyant priuée de
cette honneur & contentement, ne fait point d'estat de tous les autres aduantages que
son mariage luy pouuoit apporter, comme de l'amour sincere que Iacob son mary luy portoit,
des grands moyens que Dieu luy auoit donné; des plaisirs & passe-temps qu'elle
pouuoit auoir; non pas mesme de la vie; ains dit à son mary, da mihi liberos alioquin moriar, faites que
ie sois mere, que ie voye quelque fruict de nostre chaste mariage, ou il faut que ie
meure. La pauure Anne mere de Samuel 1.reg.1. se voyant
sterile passe sa vie en continuelle tristesse, & quasi toute sa nourriture ne sont que
larmes, qui luy sont augmentées par les reproches que luy fait Phenenna sa compagne à
cause de sa sterilité. Michol femme de Dauid, fille du Roy
Saül, est punie de Dieu & rendue sterile pour s'estre mocquée de Dauid dansant deuant l'arche
2.reg.6.
La benediction ancienne de fecondité ne repugne pas à la
virginité de l'estat de grace. Les enfãs sont vn grand don de
Dieu.
C'est fort mal à propos qu'aucuns heretiques
prennent occasion de cecy de cõdamner la virginité, cette condamnation estoit bonne à
l'ancien Testament & au commencement du monde, lors qu'il falloit multiplier
l'espece, & que les hommes n'estoient encore capables du noble estat de la virginité,
mais nostre Seigneur ayant voulu naistre d'vne vierge & demeurer vierge a
authorizé la virginité, non qu'il l'ayt commandé, mais seulement conseillé,
qui potest capere capiat, chacun n'en a pas
le don.
Il ne s'ensuit pas pourtant que les enfans ne soient
vn fort grand bien & don de Dieu à ceux qui sont mariez : les enfans sont l'honneur
& l'ornement des maisons : quelle
ioye peut-il auoir en vne maison où il n'y a point
d'enfans, les mariez y sont comme ces vieux chesnes, ou comme des ormes pleins de
mousse sans fruict. Les enfans sont le lien de l'amour des mariez, le nœud de leur amitié,
& c'est comme vn miracle de s'accorder & viure en paix en vn mariage où il n’y
a point d'enfans : c'est vne benediction de Dieu de voir des enfans saulter, danser, iouer
parmy la maison, voire d'entendre des enfans pleurer & se plaindre. Faisons parler
S.
Chrysologue au serm. 92. Honor coniugij, matrimonij dignitas, est procreatio dulcium liberorum. Satis enim graue est, & satis triste, & virginitatis carere prœmio, & filiorum solatia
non habere: susti-
137
nere onera matrimonij, & ad fructum
matrimonij non venire. L'honneur du ma riage, la dignité de cette alliance est la
douce lignée, c'est chose assez fas-cheuse & assez triste, & d'estre priué du
prix de la virginité, & n'auoir la consolation de la fecondité; supporter les charges
du mesnage, & ne perceuoir le fruict de mariage.
Le mesme S.
Chrysologue Hom. 18. in Genes. dit, summa postquam subintrauit moralitas, consolatio erat filiorum successio. Idcirco misericors Deus puniendi seueritatem diminuens & mortis personam auferens, liberorum successionem
onem largitus est: & quasi imaginem resurrectionis, per hoc subindicans, &
dispensans, vt pro cadentibus alijresurgant, belles raisons qui doiuent seruir de consolation aux mariez, la premiere l'homme est condamné à la mort pour le peché
d'Adam, mais les enfans deliurent l'homme en quelque façon de cette sentence,
entant que le pere vit en son fils & est rendu comme immortel par sa lignée :
la seconde, les enfans sont comme l'image de la resurrection, entant que les
peres & meres mourans resuscitent en quelque façon en leurs enfans, qui
leurs succedent & prennent leur place pour les faire viure apres leur mort.
Quel bien à la mere d'auoir des enfans.
Il faut bien dire, dit S.Chrysostome,
que c'est vn grand bien que d'auoir des enfans, puis qu'vne pauure mere apres auoir esté
trauaullée l'espace de neuf mois portant vn enfant dans son ventre : apres l'auoir mis au
monde auec des si cuisantes trenchées, voire auec danger de sa vie, aussi tost
qu'elle le voit nay, le baise, le caresse, l'embrasse, oublie toutes les peines passées,
& n'apprehende pas les peines & les dangers d'vne seconde couche, c'est vn
traict de la prouidence Diuine, dit S.
Chrysostome, qui en dispose ainsi, pour la conseruation du genre humain. Il arriue
souuent, dit-il, qu'aucunes meres meurent à la peine, & cependant cela n'espouuante
pas les autres, elles n'en ont point d'horreur tant le contentement & la consolation
d'auoir lignée est grande. C'est ce que nostre Seigneur a dit, Ioan. 16. Mulier cum parit tristitiam habet quia venit
hora eius cum autem peperit, iam non meminit pressuræ propter gaudium quia natus est
homo in mundum. Lors que la femme enfante elle est triste, elle se voit à deux
doigts de la mort, mais l'enfant estant nay, elle ne se souuient plus de ses trenchées,
d'autant qu'elle a mis vn enfant au monde. Si ce n'estoit ce contentement &
consolation qu'on reçoit des enfans,
qui seroit celle qui voudroit estre mere auec tant de peines & de hazards de
sa vie ? les peines, les trenchées,
les miseres qu'il faut souffrir à l'entour des
enfans, les portant, les enfantant, les nourrissant, les esleuant, sont recompensées par cette consolation d'auoir des enfans, c'est le discours
de S. Chrysostome.
S. Ambroise
lib.
3.
ad Virgin.
compare l'estat de mariage auec l'estat de viduité & virginité en ces parolles,
hîc cernas germina virginitatis flore ver-
138
nantia: illic tanquam in campis syluæ viduitatem
grauitate pollentem: alibi tan quam uberi fruge coniugij Ecclesiæ segetum replentem mundi
horrea, ac veluti ma-riatæ vineæ fœtibus torcularia Iesu Domini redundantia, in quibus
fidelis coniugij fructus exuberat. Voila comme il represente les trois estats de
l'Eglise comparant la virginité à vne belle prairie esmaillée d'vne infinité &
diuersité de belles fleurs : la viduité aux arbres & bois forts hauts & reuestus
d'vne rauissante verdure : & le mariage à des vignes fecondes, ou à des champs chargez d'vne belle moisson dont on peut remplir les caues & les greniers du grand maistre
& pere de la famille de ce monde, pour puis apres en faire le transport dans le
ciel.
N'est-ce pas vn grand honneur aux peres & meres, & vne
grande consolation contre les maux & incommoditez de leur mariage, qu'ils sont
peres & meres des enfans que Dieu forme de sa main, dans le ventre de la mere,
suiuant ce que dit la bonne Machabée au second
des Machab. chap.7. ?
C'est luy qui fait par sa toute puissance & incomprehensible sagesse cette belle
œconomie de nos corps, d'vne petite parcelle de la substance des peres & meres qui
crée l'ame immediatement, pour seruir de forme à ce corps, & luy donner la beauté, la
vie, le mouuement, les operations : ame douée de raison & d'entendement capable de
vertus, de sapience, de grace & de gloire. Quel honneur aux peres & meres d'estre
peres & meres des enfans que Dieu fait ses enfans par adoption ? & ausquels il
destine le paradis ? quelle consolation de voir leurs enfans doctes, deuots, Saincts : mais
de voir le Ciel remply du fruict de leur mariage, & que Dieu sera eternellement
loué & beny, par ceux ausquels ils auront donné la vie ? C'est donc le mariage qui
fait viure les peres & meres apres leur mort : car comme dit le sage Eccle. 30.
Mortuus est pater & quasi non est mortuus
similem enim reliquit sibi post se, le pere est mort & n'est point mort, car il
a laissé son semblable apres soy. C'est le mariage qui les rend immortels : qui conserue
les familles, qui peuple les royaumes, maintient les peuples, fait fleurir les villes, qui
fait les alliances, entretient la charité, fait les accords, esteint les guerres, fait les
paix, qui
Biens du mariage.
sauue les peres & meres, saluabitur mulier per filiorum generationem, 1.
ad Timoth.
2. C'est le mariage qui rend les peres & meres cooperateurs auec Dieu du plus
excellent ouurage du monde, du chef-d'œuure de l'vniuers, qui est le corps de l'homme,
enfin c'est le mariage qui fait les Vierges, les Martyrs, les Confesseurs, les
Predicateurs, les Docteurs, les Saincts & les organes, desquels Dieu est loué en ce
monde & sera eternellement honoré en paradis, & les sieges des Anges remplis par
toute l'eternité.
139
Filet cadre, rayé.
D'où vient que plusieurs en mariage ne participent pas au bien d'auoir lignée. Ou de la sterilité. CHAPITRE VII.
ON tenoit anciennement le mariage mal-heureux & infortuné, auquel il n'y auoit
point d'enfans : car comme ainsi soit que l'homme a vn desir naturel d'immortalité, il
semble que c'est vne espece de felicité & bon-heur de voir ce desir arriuer à son
effect, & vn mal-heur d'en estre priué : or s'il y a chose qui perpetue les hommes,
& les rende aucunement immortels, c'est la succession de leurs enfans : suiuant le
dire du sage Eccle. 30.
Mortuus est pater eius, & quasi non esset
mortuus: similem enim reliquit post se. In
uita sua uidit & lætatus est in illo: in obitu suo non est constristatus, nec confusus
est coram inimicis, reliquit enim defensorem domus contra inimicos: Le pere est
mort, & c'est autant comme s'il n'estoit pas mort : puis qu'il a laissé son semblable apres soy, il a eu le bon-heur de le voir pendant sa vie, & ça esté son contentement : la mort ne luy a pas esté à contre-cœur, il n'a receu aucune confusion de ses ennemis, parce qu'il a laissé un defenseur de sa maison contre leurs
efforts. Voila des grands aduantages du bien de la lignée, dont ceux qui sont steriles sont priuez.
En l'ancienne loy ceux qui n'auoient point d'enfans
estoient tenus comme transgresseurs de la loy, à cause que Dieu auoit promis
benediction & fecondité en mariage à ceux qui garderoient sa loy, & auoit menacé
de sterilité ceux qui l'enfraindroient, Osée 9. Da eis Domine, quid dabis eis? Mon Dieu punissez les : mais quelle sera la punition que vous leurs enuoyrez ? Da eis vuluam sine liberis, & vbera arentia,
punissez les de sterilité, que leurs femmes
ne conçoiuent point d'enfans, ou si elles en conçoiuent & les enfantent, faites
feicher leurs mammelles, afin qu'elles ne les puissent nourrir.
Ce fut la punition que Dieu enuoya sur la maison
d'Abimelech Roy de
Gerara pour auoir enleué
Sara femme d'Abraham, Gen. 20. Concluserat Dominus omnem vuluam domus
Abimelech propter Saram vxorem Abrahæ.
Cette opinion auoit tant d'authorité parmy les Iufs
qu'ils croyoient mesme que les femmes les plus Sainctes que Dieu permettoit qu'elles demeurassent
long-temps en mariage sans auoir enfans, non pour punition d'aucune faute qu'elles
eussent commise, mais d'autant qu'il vouloit prendre occasion
140
de leur sterilité de leurs donner des enfans miraculeux & de benediction, estoient comme infames.
Telle fut Sara femme d'Abraham; Rebecca femme d'Isaac :
Rachel femme de Iacob : Anne femme d'Elcana : Sarah fille de
Raguel : Elizabeth
femme de Zacharie. C'est pourquoy Sara fille de Raguel disoit, peto Domine vt de vinculo improperij huius
absoluas me, aut certè desuper terram eripias me, Tobie 3. Mon Dieu
plaise à vostre majesté ou me deliurer de cette confusion, ou m'enuoyer la mort. Et Rachel femme de Iacob ayant enfanté dit, abstulit Deus opprobrium meum, Dieu m'a
deliuré de mon infamie Gen.30. & S. Elizabeth voyant qu'elle auoit conceu disoit, quia sic fecit mihi Dominus in diebus, quibus
respexit auferre opprobrium meum inter homines.
Luc.1. Voila
comme Dieu s'est comporté auec moy, lors qu'il m'a voulu deliurer de l'infamie que
i'auois encourue parmy les hommes.
Le Patriarche Abraham, Gen. 15. ayant remporté vne
signalée victoire sur les Assyriens, Dieu luy apparut
& luy dit, ne crains point Abraham ie suis ton
protecteur & ta grande reconpense. Caietan & d'autres
pensent qu'Abraham
craignoit que les Assyriens, qu'il auoit vaincu ne se reunissent & vinsent fondre sur luy en plus
grand nombre. Il craint, dit Burgensis, qu'il
ne se soit porté auec trop de violence & de chaleur à la poursuitte de ses ennemis. Lyranus dit, qu'il
craignoit que Dieu ne luy eût donné cette victoire pour recompense des seruices qu'il luy
auoit rendu & qu'il ne luy en restast point d'autres. Mais Dieu luy dit, noli timere ego protector tuus sum & merces
tua magna nimis. Ne crains point ie te seruiray comme d'vn bouclier contre tous
les efforts de tes ennemis. Ie t'ay tiré de la Chaldée; ie t'ay
conduit en cette terre : ie t'ay deliuré de l'Egypte; ie t'ay promis tant de fois que ie
te donnerois cette possession, & que crains tu ? ie te rendray de iour en iour plus
illustre, ie combattray pour toy : ie te defendray : i'ay pris vn soin particulier de toy,
ie te rendray facile, ce qui semble plus difficile, ie suis ton protecteur. Ne pense
pas que cette victoire que ie t'ay donné ayt espuisé mes liberalitez en ton endroit,
ie te garde bien d'autres recompenses, iette seulement ton esperance en moy.
Abraham ayant entendu
ces grandes promesses de Dieu prend courage, & la hardiesse de luy dire, Domine Deus quid dabis mihi? Mon Dieu, ie
ne suis iamais entré en doute de vos bontez & misericordes en mon endroit; mais de
quoy me seruiront toutes ces victoires ? la gloire que vous me donnerez aupres des hommes ?
les moyens que vous m'auez si liberalement eslargy, & tout le reste que ie sçaurois
attendre ? Ego vadam absque liberis,
apres tant de biens receus, que me seruira tout cela si ie meurs sans enfans : vous m'auez
promis que vous beniriez toutes
141
les nations de la terre en semence, & que vous
multipliriez ma race comme les estoilles du ciel, si cela se fait par quelqu'vn que
i'adopte pour mon fils, ce ne m'est pas grande consolation : quoy mon Dieu, mourir sans
enfans & hoirs68
de mon corps! vadem
absque liberis! & ecce vernaculus meus, erit bæres meus. Ie mourray sans
enfans, & vn estranger sera mon heritier! escoutez
S. Ambroise là
dessus lib. 1. de
Abrah.69
c. 3. Non diuitias vt aurus exposcit,
non longæuitatem vita istius, vt meticulos mortis, non potentiam; sed dignam quærit
sui hæredem laboris, il ne demande point de richesses, comme font les auares :
non vne longue vie, comme font ceux qui craignent la mort : non de grands
honneurs, comme les ambitieux; mais vn fils qui soit son heritier. Comme s'il disoit, dit
S.
Chrysost. de quoy me seruent tant de liberalitez de mon Dieu, si Dieu ne m'a pas
fait la faueur qu'il a fait à ma seruante, d'auoir vn heritier, & si ie suis
contraint d'adopter vn de mes seruiteurs, faute d'vn hoir de mon corps, & voir les
estrangers iouyr de mes trauaux.
Mais voicy la consolation que Dieu luy donne,
non erit hic hæres tuus, sed qui egredictur de
vtero tuo ipsum habebis hæredim. Non, dit Dieu, ton seruiteur ne sera pas ton
heritier ny vn estranger, mais celuy qui sortira de tes reins : ne regarde pas ton age,
ny la sterilité de Sara ta
femme, mais considere la puissance de celuy qui te parle, & crois asseurement
qu'il te donnera vn fils pour te seruir d'heritier. Puis menant
Abraham hors de sa
tente luy faisant voir le Ciel estoillé luy dit, numera stellas, si potes, sic erit semen tuum, compte les estoilles si tu peux,
voila comme ie multipliray ta race, ayant vn fils il l'appella Isaac, c'est à dire,
ris, pour monstrer le contentement qu'il en auoit.
Il me semble entendre plusieurs peres & meres,
qui font les mesmes doleances qu'Abraham, n'estiment rien
les richesses, les honneurs, & tous autres contentemens que le monde & le mariage
leurs peut donnes, lors qu'ils se voient priuez d'enfans. Le Roy Ezechias,
Isai. 38. se voyant
condamné à la mort, recourt aux plaintes de se voir mourir en la fleur de son aage, mais
ce qui l'afflige le plus est de ne laisser aucun heritier.
Generatio mea ablata est, & conuoluta est à
me quasi tabernacula pastorum. Donc voila ma race esteinte, donc la voila enueloppée
comme la tente des pasteurs. I'ay parlé des complaintes de Rachel attristée de n'auoir
enfans, voire iusques à la mort.
I'accorde que les plaintes d'Abraham,
d'Ezechias,
de Rachel, & de
semblables sont iustes, premierement d'autant que lors c'estoit vne igno minie de n'auoir
enfans, & comme vne malediction, mais ce temps est pas-sé : secondement d'autant
qu'ils auoient la promesse de la venue du Messie, & leur faisoit mal de mourir sans
enfans, se voyans priuez de l'honneur d'auoir contribué à la generation temporelle du
Messie, & perdans esperance
142
qu'il deût naistre de leur race. Mais ces occasions
n'ont plus de lieu mainte nant, & souuent Dieu permet la serilité au mariage par vne
singulière pro-uidence pour sa gloire, & pour le bien des mariez.
Causes de la sterilité
Premierement la sterilité peut prouenir pour la
gloire de Dieu, afin que les mariez connoissent que la fecondité du mariage vient de Dieu,
& que sans luy, ny le mary, ny les medecins, ny les medecines, ny autre chose
quelconque n'y peuuent rien : c'est Dieu qui donne la vertu aux semences : qui forme le
corps au ventre de la mere, qui crée l'ame; qui en fait l'infusion au corps; & partant Dieu veut
que les peres & meres, deuant toutes choses, s'adressent à luy en leur mariage, puis
que c'est de luy qu'ils doiuent esperer la benediction : que s'ils voient qu'ils soient
steriles, ils doiuent auoir recours à Dieu par la priere, qui peut estre permet
cette sterilité, pour manifester sa gloire & sa toute puissance, voulant leurs
donner des enfans, non de chair & de concupiscence; mais d'oraison; comme il fit à
Sara, à Rebecca, à S. Elizabeth, à
Anne mere de Samuel, &
à tant d'autres ausquels il en a donné miraculeusement: differant souuent de le faire pour
augmenter la deuotion des mariez, & afin qu'ayant receu des enfans, comme par dessus
la nature, par vne liberalité & grace parti culiere de Dieu, ils les aiment selon
Dieu, & les efleuent d'autant plus soi-gneusement à son seruice.
Secondement quelquesfois cela arriue pour humilier
les mariez comme il arriua à Rachel, laquelle estoit
beaucoup mieux aimée de Iacob que
Lia sa soeur, si elle eust
esté feconde, cét amour extraordinaire luy eust peut estre fait mespriser sa soeur, &
partant Dieu permet qu'elle fust sterile iusques au temps auquel Dieu auoit resolu de luy
faire misericorde, & la rendre mere.
Sterilité punition du peché quelques fois.
Troisiesmement quelquesfois en punition de quelque
peché, comme
Michol laquelle s'estant
mocquée de Dauid son
mary, qui sautoit deuant l'Arche;
en punition fut sterile, les loups ne portent pas
beaucoup, si font bien les brebis : souuent Dieu permet que les meschans sont steriles,
comme il se peut voir, Osée 9. & les gens de bien feconds,
Ecce sic benedicetur homo qui timet
Dominum, benedixit eis & multiplicati sunt, Psal.106. Dieu donne la
benediction à ceux qui le craignent; tout ainsi que le laboureur iette sa semence en vne bonne terre, & non en la mauuaise : aussi fait Dieu sa benediction sur ceux
qui luy seruent, & non tousiours, ans souuent des gens de bien sont steriles, &
c'est en leur faueur, & pour leur consolation que i'apporteray la quatriesme
raison.
La sterilité aucunesfois est vn don de Dieu.
Quatriesmement c'est quelquesfois par vne
prouidence speciale, pour le salut des peres & meres, & vn dõ du ciel de n'auoir
des enfans : Dieu preuoit
143
que si vous auiez des enfans vous les aimeriez, plus
que luy, vous enfraindriez ses ordonnances plustost que de desplaire à vos enfans, vous
amasseriez à tort & à trauers pour les faire riches & grandes : vous ne feriez aucune
autre aumosne; vous ne feriez pas les bonnes œuures que vous faites; Dieu preuoit peut
estre que vous vous trouueriez en la mesme peine que Rachel, laquelle apres
auoir demandé des enfans auec tant d'instance se voyant saisie des trenchées s'en
repentoit, & luy en cousta la vie. Dieu voit que les douleurs de l'enfantement vous
feroient mourir, & ainsi permet que vous soyez sterile. N'est-ce pas vne grande faueur
que Dieu vous deliure des soins, peines, douleurs, fascheries, qu'il faut qu'vne pauure
mere souffre pour esleuer vn enfant ? combien de craintes & d'apprehensions ont des
pauures peres & meres qu'il n'arriue quelque mal-heur à leurs enfans ? qu'ils ne
se desbauchent ? que se laissans emporter au torrent de leur ieunesse, ils ne perissent
miserablement & honteusement ? Dieu vous deliure de toutes ces apprehensions.
Qui est le pere & mere qui n'ayt mille soins de
l'education de l'enfant quand il est encore petit : est-il deuenu grandelet on est en peine
de luy trouuer vn bon pedagogue : s'il est desobeyssant & meschant, quel desplaisir ?
s'il est bon, & de bon naturel, porté au bien, quelle crainte de le perdre ? si on a
des enfans bossus, boitteux, aueugles, sourds, muets, on aimeroit souuent mieux
n'en point auoir : quand il faut les marier, quelles sollicitudes si on en a beaucoup,
& peu de moyens, quelle peine ?
Les peres & meres esperoient de la consolation
de leurs enfans, & c'est leur desolation : du soulagement, & ils les ruynent : de
l'honneur, c'est le des-honneur de toute la famille : ils croyoient les voir esleuez en
honneur, & ils les voient miserables & infortunez. Escoutez le sage Salomon,
Eccle. 2. Detestatus sum omnem industriam meam qui sub sole studiossisme laboraui habiturus hæredem post me, quem ignoro utrum sapiens, an stultus futurus sit, & dominabitur
ribus meis, quibus desudaui & sollicitus fui, & est quiconquam tam vanum? I'ay detesté toute mon industrie, quoy! apres auoir tant trauaillé i'auray vn heritier que ie ne sçay s'il sera sage ou fol ! & il possedera ce que i'ay acquis
auec tant de trauail & de sueurs! se peut-il trouuer plus grande vanité que celle-la?
Enfans cruels cõtre leurs plus proches.
Vous desirez des enfans, & qui sçait s'ils
seront point comme Neron
qui fit tuer sa propre mere ? Comme Cain qui d'enuie & de rage
tua son frere : comme Absalon qui se reuolta contre son propre pere, & voulut le priuer de la
couronne & de la vie apres auoir tué son frere. Comme Sylla fille de
Nisus qui de rage couppa
les cheueux de son pere, ausquels consistoit sa force & son bon-heur, & puis le
tua. Comme Tullia fille
de Seuius qui ne cessoit d'animer Tarquin son mary,
pour faire la guerre à sõ propre pere
144
embrasée d'vne conuoitise de regner, & de voir
son mary Empereur, puis eut le courage de faire passer son carosse sur le corps mort de
son pere, pour porter les nouuelles de sa mort à son mary. Les histoires sont pleines de
semblables monstres, les theatres en sont infames. Souuent les meres ont subject de
dire, si sic mihi suturum erat quid necesse erat concipere,
si ie deuois estre mere auec
tant d'infortune, il valloit mieux mille fois estre sterile : combien qui maudissent
l'heure de leur mariage, la nuict en laquelle elles ont conceu, se voyant meres de si
maudits enfans.
Les enfans causent les plus sensibles douleurs aux peres
& meres.
Iacob disoit à son fils
aisné Ruben, tu fortitudo
mea & principium doloris mei,
vous estes ma force & le commencement de ma douleur. Comment ditesvous cecy, ô sainct Patriarche? ie vous vois en voyage allant en Mesopotamie : pour hostellerie le desert, pour pauillon le ciel : pour cheuet vne
pierre : à l'enseigne de la lune : au lieu de reposer vous voila aux prises
contre vn Ange, vous suez, vous lutter,
bien battu, iusques à en demeurer
boitteux : vous seruez à Laban sept ans, & puis
encore sept ans : passez le Iourdain haï de vostre
frere Esau : poursuiuy comme vn voleur de Laban,
trompé de luy en ses promesses : & puis vous reprochez à vostre fils qu'il est
vostre plus grande douleur. C'est que vous voulez nous faire entendre
que toute autre peine n'est que ieu, à comparaison de la peine que les enfans donnent aux peres & meres, & qu'il n'y a rien de plus sensible au monde.
Percussit omne primogenitum in terra Ægypti primitias omnis laboris
eorum, Psal.
104. il a frappé les premiers nais en Egypte, ce sont les premices de leurs trauaux, les tenebres, les mouches, sauterelles, & le reste deuança le massacre des
premiers nais, mais il l'appelle les premices, d'autant que ce fut la plus
sensible de toutes ses peines.
Mais vos enfans seront bons, i'en suis content, que
si lors qu'ils seront arriuez à l'aage de vingt, ou vingt cinq ans, quand vous songerez à
leur faire vne honorable alliance, la mort vous les rauit ? ne vaudroit-il pas mieuz n'en
auoir iamais eu? il vaudroit mieux que le laboureur n'eut ny labouré ny se mé,
qu'apres auoir bien pris de la peine, sa moisson estant toute preste à coup-per, la voir
ou raslée par vne gresle, ou consommée par vn feu de mal-heur vaudroit mieux n'auoir
iamais eu enfans que les voir rauis au plus fort de vos esperances.
Vn enfant mort par les prieres de S.Iean l'aumos
nier à l'aage de douze ans de peur qu'il ne fust
damné.
On lit en la vie de sainct Iean
l'aumosnier qu'il fut vn iour importuné d'vn homme riche de luy impetrer de Dieu
(par ses prieres) quelque li gnée, car sa femme estoit sterile, ce qu'il fit; l'enfant
estoit suiuant les de-sirs des peres & meres beau, de bon naturel, sage, &
promettoit beaucoup : à l'aage de douze ans se pourmenant sur le bord d'vne riuiere il y
tomba, & se noya : le pauure pere en vient quasi au desespoir, & ne faisoit
qu'importuner le Sainct, luy disant qu'il voudroit ne l'auoir iamais prié de luy obtenir cét
145
enfant, puis que sa mort, & en telle aage luy causoit vne telle tristesse. Apres de longues plaintes & importunitez, il eut reuelation que son fils luy
auoit esté rauy par les prieres de Sainct Iean
l'Aumosnier, & qu'il estoit sauué, que s'il eut vescu son aage, il se fust peruerty & eust esté damné. Consolez-vous si vous estes sterile, ou si ayant eu des enfans, Dieu vous les a osté,
c'est peut estre vostre bien & le leur, vaut mieux n'en point auoir que de les
voir damnez, Melius fuisset, si natus fuisset homo
ille.
Combien de mal-heureux qui diront à iamais, mais
sans aucun soulas, ces parolles de Iob 3. Pereat dies in qua natus sum, & nox in qua dictum est, conceptus est homo. Quare non conclusit ostia ventris, qui portauit me? Quare non in vuluamortuus sum cur exceptus genibus, cur lactatus vberibus? Pleut il à Dieu,
que le iour de ma naissance ne se trouuast pas dans le Calendrier, ny la nuict de ma
conception dans le rang des nuicts : pourquoy est-ce que ma mere n'a esté brehaigne ?
pourquoy n'ay-ie esté estouffé dans son ventre ? pourquoy receu dans son gyron, pourquoy
allaicté.
Cinquiesmement la sterilité peut prouenir par l'imprudence des femmes
qui se serrent trop pour paroistre plus belles, & plus graisles : par malices
d'autres comme par charmes, sorceleries, breuuages, auortemens procurez
par vne trop grande intemperence & incontinence, & semblables raisons
que ie laisse aux medecins : seulement i'aduertis que c'est vn peché mortel
d'empescher la conception de l'enfant, soit par medicamens ou autrement,
& par telle voye se rendre sterile, & que c'est contre nature.
Exemples d'aucuns qui ont gardé perpetuelle continence en
leur mariage.
Sixiesmement la sterilité peut prouenir d'vn consentement mutuel
des mariez, par lequel ils viuent comme freres & sœurs, sans aucun vsage de leur
mariage, de quoy il y a tant d'exemples, comme de nostre Dame auec S. Ioseph,
mariage toutefois que Dieu a voulu exalter par dessus tous autres, accouplant &
accordant la virginité auec la fecondité. Comme de S. Cecile &
Valerien: de
Iulien
& Basilisse: de
Pulcheria sœur de l'Empereur
Theodose auec
Marcien:
d'Henry second Empereur,
& de Cunegunde,
qui donna preuue de sa virginité marchant à pieds nuds sur des
charbons ardants: Boleslaus
Les mariez ne doiuent perdre la bonne inintelligence pour
leur sterilité.
cinquiesme prince de Pologne & de Cunegunde fille du
Roy d'Hongrie :
Conradus Roy,
fils de Henry IV Empereur auec Mathilde: &
tant d'autres anciennement, & encor auiourd'huy.
Si Dieu ne vous donne en mariage la lignée que vous desireriez,
pensez que c'est pour sa plus grande gloire & vostre plus grand bien : vous ne
manquerez d'heritiers si vous voulez; tant de pauures & tant d'hospitaux, où
vos biens seront mieux employez qu'és mains de quelques prodigue, que vous auriez mis
au monde, qui s'en donneroit parmy les ieux
sans dire peut estre vn De profundis pour vostre pauure ame. Que cela ne
diminue en rien la bon ne intelligence & l'amour que vous deuez auoir l'vn pour
l'autre, souue-
146
nez vous que Iacob ne laissa d'aimer
tendrement Rachel, quoy
qu'elle fut sterile, Elcana
Anna, puis apres mere de
Samuel: Abraham sa femme Sara, quoy que
brehaigne: Sainct
Zacharie & S. Elizabeth n'ont rien diminué de leur affection & bonne intelligence non
plus que S.Ioachim
& S.Anne,
assez long-temps sans enfans selon l'opinion plus probable; peut estre que Dieu
recompensera vostre bonne intelligence d'vne heureuse lignée, & de quelque fruict de
benediction comme il a faict à la pluspart des sufdicts : sinon adorez ses iugements que
vous ne connoissez pas maintenant, croyant que ce n'est sans tres-grande sagesse &
prouidence qu'il donne beaucoup d'enfans à aucuns : peu à d'autres & d'autres point
du tout, vous en verez les raisons lors qu'il deploira ceste belle grande tapisserie de
sa prouidence si
Sterilité ostée par prieres.
artistement trauaillée, mais qui nous est
presentement pliée & inconnue, & sera vn iour exposée à la veue de tout le
monde.
A Rome en l'Eglise de Sainct
Sauueur du Laurier, se trouue vn monument celebre d'vne sterilité changée, puis
apres en vne grande secondité, l'an mille quatre cent septante quatre, Iean Mates &
Catherine Calagnira70, ayant esté huict ans en mariage sans auoir enfans, firent vœux à
Dieu afin qu'il luy pleust leurs donner lignée, & firent dire vne messe solemnelle en
l'Eglise
S. Seuerin à l'honneur des douze Apostres, allumans douze
cierges sur chacun desquels estoit escrit le nom d'vn Apostre. Leur vœu fut
exaucée & l'es pace de douze ans consecutifs, eurent douze enfans, huict filz &
quatre fil-les, à chacun desquels ils donnerent le nom de quelque Apostre. Ils vesquirent encore plusieurs années depuis sans auoir autres enfans : apres la mort du pere &
de la mere, tous les enfans moururent enuiron la feste de l'Apopostre duquel il
portoit le nom. Celuy qui vesquit le dernier de tous qui fut Pierre Mates71 chambellan du Pape, fit grauer cette histoire en
marbre, qui se voit encore auiourd'huy dans le cloistre du monastere.
Dieu permit que ces mariez fussent steriles pour
leurs donnner des enfans d'oraison : changeant leur sterilité en fecondité, il monstra que
les enfans sont vn don de sa main liberale : les retirant si tost de ce monde, donna à
connoistre combien les ressorts de sa prouidence nous sont cachez; & partant les peres
& meres les doiuent adorer soit en sterilité, soit en fecondité.
147
Filet cadre, rayé.
D'ou vient que le Mariage estant chose si saincte, il en sort quelquefois de si mauuais fruicts, & de bons peres & bonnes meres quelquefois de mauuais enfans. CHAPITRE VIII.
NOstre Seigneur, Matth. 7. nous asseure que du bon arbre vient le bon fruict, qu'vn mauuais arbre ne
peut porter vn bon fruict, ny vn bon arbre vn mauuais fruict, Arbor bona bonos fructus facit, non potest arbor
bona malos fructus facere. Sainct Paul aux Rom. II. dict, Si radix Sancta & rami, si la racine
est saincte, aussi sont les rameaux, le dire commun est assez connu.
Horat.72 carmi. lib. 4.ode 4.
Fortes
creantur fortibus & bonis
Est in iuuencis, est in equis patrum
Virtus : nec imbellem feroces
Progenerant aquilæ columbam.
Le mariage est comme vn arbre, les enfans sont les fruicts : le
mariage est la racine : les enfans les rameaux : d'ou vient cependant qu'on voit si
souuent que d'vn sainct mariage, commencé à bonne fin, continué dans vne concor
Le semblable produit son semblable.
de, & dans la crainte de Dieu, sortent de si mauuais
enfans; d'vn arbre planté de la main de Dieu, arroſé
du Sang de son Fils, sorte de si
mauuais fruicts : d'vne si saincte racine plantée en laquelle les mariez ont commencé leur
mariage, de si mauuais rameaux. Icy ne se verifie pas le commun dire, car d'vn pere
genereux naist vn enfant poltron, d'vn sainct vn meschant, d'vn homme de bien vn
perdu, d'vn predestiné vn reprouué. Naturæ
sequitur semina quisque suæ. Mali corui, malum ouum, il n'est pas touisours
vray.
On dit que les abeilles qui sont produictes d'vn
corps de taureau, retien nent vne petite figure de taureau sur leur corps : & que si
vous faictes vne fi-gure ou charactere sur la semence d'vn arbre, souuent cette figure
paroist sur les feuilles & les fruicts. Suiuant ce dire, la figure des peres &
meres se deuroit trouuer aux enfans, leur image en eux : & si les peres & meres
sont vertueux & saincts, les enfans le deuroient estre : toutefois l'experience
montre souuent le contraire, & nous voyons que tout ainsi que le laboureur
ne iette que du pur froment en terre, toutefois il en sorte de la paille, de
mesme quoy que les peres & meres soient gens de bien, si est-ce que souuent auec la
nature de leurs enfans, laquelle est bonne puis que Dieu en est le Prince, il y a de la
paille de malice, ce qui prouient de diuerses causes, i'en
rapporteray
148
rapporteray quelques'vnes, sans toutefois
profonder dans les abysmes inscrutables des iugemens de Dieu, qui permet cela.
Premiere raison: nous auons dit au chap.3. que la
bonté de nos actions depend de la fin pour laquelle elles sont faictes, cette verité
pourroit auoir lieu en cét endroict, & comme il se rencontre des mariages qui sont
faicts auec de mauuaises fins, sçauoir, ou pour la sensualité, ou pour les richesses,
ou par ambition, aussi que les effects qui en procedent, qui sont les enfans, sont
mauuais par vn iuste iugement de Dieu. Car comme il est mal aysé de mettre vn edifice
solide sur vn mauuais fondement, aussi est il bien difficile d'esperer bon fruict d'vn
mariage mal commencé : souuent les peres & meres ont offensé Dieu auant le mariage
par le ventre & sensualité, & partant ils sont punis au fruict de leur ventre,
ayant des vipereaux qui dechirent le ventre de leur pere & mere par leur meschante
& abominable vie : per quæ quis peccat per hæc & punietur, Sap. II. lors qu'il se sont
mariez, voire en l'vsage de leur mariage, ils n'ont eu aucune intention d'auoir lignée,
& partant Dieu permet qu'ils en ayent vne mauuise. Il est mal-aysé de cueillir vn
bon fruict d'vne plante mise en mauuais sol : & d'vn mariage mal commencé c'est vne
faueur de Dieu s'il ne sort de mauuais enfans, & vne misericorde s'il en sort de
bons.
Vne seconde cause pourroit estre les deportemens des
peres & meres en leur mariage, il ne sont fideles ny à Dieu, ny entre eux, ne
craignent Dieu, sont pleins de fraudes, rapines, vsures, & partant en punition de leur
mechante vie, Dieu permet qu'ils engendrent de mauuais enfans. Vn loup engendre vn
loup: le renard, vn renard: aussi vn mechant pere, vn mechant enfant. Dauid persecute Vrie contre toute iustice,
& Dieu permet qu'il est persecuté de son propre fils Absalon, qui tascha de le
priuer, & de ses estats, & peut estre de la vie s'il eust pu.
C'est la raison pour laquelle S.Chrysostome donne ce salutaire conseil aux peres & meres, sçauoir qu'ils
regardent soigneusement en quelles
maisons ils allient leurs enfans, & qu'ils se
donnent de garde de les mettre en des maisons mal famées, & ou le maistre & la
maistresse soient de mechante vie, car ordinairement de bons peres & de bonnes meres
sortent de bons enfans : fortes creantur foribus, & tout ainsi dit Aristote que les
fruicts qui naissent aux montagnes sont plus sauoureux, que ceux qui naissent aux vallées,
de mesme les enfans qui naissent des peres & meres qui sont comme montagnes en vertus
& perfections, sont meilleurs que ceux qui naissent des parents qui comme vallées sont
remplis de boue & d'imperfections.
Raguel voyant le ieune
Tobie, Tobie 7. luy dit, benedictio sit tibi fili mi, quiæ boni &
optimi viri filius es, mon enfant ie prie Dieu qu'il vous benisse, puis que
De bons peres bõs enfans.
vous estes fils d'un bon, mais d'un tres bon pere. Aussi en consideration des vertus du pere & de la bonne vie du
fils, imitateur du pere, Dieu luy trouua vn fortuné party, vostre fille est pour ce ieune
homme craignant Dieu, comme
149
dit l'Ange à Raguel, Tobie 7. Huic timenti
Deum debetur coniunx filia tua. Noé estoit homme de bien, l'escriture saincte
le qualifie tel, Gen.6.
Noe vir iustus, &
que s'ensuiura-t-il; sinon que Dieu luy donnera de bons enfans, perfectus fuit in
generationibus suis, dit l'escriture au mesme
endroit. Comme au contraire de mauuais progeniteurs, mauuais descendans. N. Seigneur en S. Matth. 23 inue
De mauuais peres mauuais enfans.
ctiuant contre les Scribes73 & Pharisiens, leurs dit filij estis eorum
qui prophetas occiderunt, & vos implete mensuram patrum vestrorum: vos peres ont
mis à mort les prophetes, & vous autres vous les imiterez & mettrez le comble à
leurs iniquitez. Le S. Patriarche Abraham voulant marier son
cher Isaac, fit venir le
surintendant de sa maison, & luy dit, Pone manum tuam, subterfemur meum, vt ad iurem te per Dominum cœli & terre, ut non
accipias vxorem filio meo de filiabus Cha-nanæorum inter quos habito,
Gen.24. iurez moy
solemnellement par le Dieu du ciel & de la terre, que vous ne chercherez point vne
espouse à mon fils parmy les Chananeans, parmy
lesquels ie demeure. Le bon & sainct vieillard sçauoit trop mieux combien il importe
de se bien allier. Isaac
imita son pere. Genes. 28. commandant à Iacob son fils de se donner
de garde de prendre femme parmy les Chananeans, dautant que
cette Tribu estoit mauditte de Noé, & que lors elle estoit idolatre & pleine de magies &
d'enchantemens, mais voulut que ce fust de
stirpe sua, de sa race qui estoit en faueur aupres de Dieu : le reprouué Esau prit femme parmy les Chananeans, aussi luy en
prit-il fort mal, car toute sa race idolotra.
Tout ainsi dit Aristote qu'vn homme
engendre vn homme, vne beste vne
beste, de mesme des gens de bien des bons, des meschans, des meschans : la
Raison naturelle pourquoi les peres engendrent des enfans qui
leurs sont semblables.
raison naturelle est, que souuent les enfans sont de mesme temperamment que
les peres & meres, comme estant de mesme matiere, & semblables quant à la
force du corps : & comme ainsi soit dit Aristote, que l'ame
s'accommode aux
inclinations corporelles, & que le temperamment contribue beaucoup à l'ame
& à ses fonctiõs, adioustons au dire d'Aristote, que la nature
est le fondement
de la grace, il s'ensuit que les enfans retirans sur les peres & meres quant au
corps, le font aussi quant à l'ame, si les parens sont blancs, les enfans d'ordinaire
sont blancs: si noirs, noir; si grands, grands: si sanguins, sanguins etc. aussi si
bons, bons: si sage, sages: si saincts, saincts: les oyseaux ont les plumes de mesmes couleurs que leurs peres & meres.
Combien il importe de se bien allier.
Ie vous prie de meurement peser les considerations
suiuantes par lesquelles vous pourrez recõnoistre combien il importe de s'allier à des gens
de bien. I. vne mauuaise alliance sera peut estre cause que toute vostre race sera
esteinte : en voulez-vous des tesmoignages irreprochables. Ps. 36.
Semem impiorum peribit, la race des impies
perira : au contraire, semen iustorum
saluabitur, Prouer. II, la race des iustes sera conseruée. Sap. 8. ab iniquo thoro semen exterminabitur. Dieu
ne permettra pas que la race d'vn mauuais mariage dure long-temps. Cain
150
est meschant, aussi Dieu ne permet pas que sa race
dure, elle est toute estouffé par le deluge, voire mesme toutes les autres races à la
reserue de huict personnes, dautant qu'elles auoient fait alliance auec cette race
maudite : Achab &
Iezebel sont tyrans,
meurtriers, larrons, cruels, aussi Dieu en punition de leur malice esteint leur race.
2. Souuent ceux qui descendent des meschans, sont
subiects à la cholere & indignation de Dieu, & Dieu ne veut auoir aucune
communication auec eux. S. Hierosme, sur S. Matth. remarque que
l'Euangeliste à obmis trois Roys rapportant la genealogie de nostre Seigneur, & n'en
n'a voulu faire aucune mention, d'autant qu'ils estoient descendans d'Achab & de Iezebel race mauditte.
La race de Ioab estoit
quasi toute lepreuse, la malediction auoit esté donné à Ioab pour son homicide, &
estoit passée de pere en fils. S.
Chrysostome remarque que cela se verifie principalement, lors que la malediction
est donnée de Dieu pour auoir deshonorée pere & mere, comme au contraire, ceux qui
les honorent sont benits de Dieu en leurs enfans, qui honorat patrem incundabitur in filijs,
Eccl. 3. & le
mesme Sainct
Chrysostome, sur ces paroles, Salmon
genuit Booz de Raab, Salmon engendra Booz de Rahab, qui estoit femme vertueuse, dit que de bonnes races, viennent des bons
enfans.
L'exemeple des peres & meres souuent est cause que les enfans
sont meschans.
3. Chacun sçait quelle force a l'exemple: comme
c'est vn maistre plus puissant que les preceptes : & comment voulez-vous que les
enfans soient gens de bien, ayant des peres & meres meschans, & ne voyans que des
mauuais exemples, Dauid au Ps.
105. parlant des Iuifs, dit, Commixti sunt inter
Gentes, & didicerunt opera eorum, ils se sont alliez auec les Gentils, & ils ont fait
comme eux, c'est à dire, ont idolatré.
L'Escriture 4. Reg.8. remarque que
Ioram Roy de Iuda, fut
meschant, &
ambulauit in vijs Achab, & qui en fut
la cause ? l'Escriture Saincte la remarqué, Filia Achab erat vxor
eius, il auoit pris pour femme la fille d'vn meschant homme qui estoit le Roy Achab, tant l'amour &
l'exemple d'vne femme a de pouuoir sur vn mary : Mais l'exemple des peres & meres encore
plus sur les enfans qui sont comme des petits singes, faisant tout ce qu'ils voient
faire, si bien, bien : si mal, mal. S. August. lib. 2.
retract. dit, qu'vn Roy de Cypre estant fort laid, n'engendroit que des enfans laids,
dequoy s'apperceuant, il prit vn beau masque, & depuis eut de beaux enfans. Si vous
estes meschant en vostre ame, au moins couurez cette laideur & meschanceté d'vn
masque de vertu en presence de vos enfans, afin qu'ils soient tels qu'ils vous verront
Les bons enfans sõt vn don de Dieu.
à l'exterieure, les enfans ordinairement ressemblent les
peres & meres quant au corps, mais encore dauantage quant à l'ame, & souuent
forment leur vie sur l'idée de celle de leurs peres & meres.
4. Souuent les enfans ne vaillent rien, d'autant
que leurs peres & meres n'ont eu soin de les esleuer & instruire, & quoy
qu'ils soient nez bons & de
151
bon naturel, ils n'ont esté cultiuez : car tout ainsi que bons fruicts cueillis
de bons arbres doiuent estre mus en bon lieu, où ils faut souuent les visiter,
autrement ils se pourrissent, de mesme les enfans, s'ils ne sont soignez & esleuez se corrompent : vous trouuerez des peres & meres qui n'ont autre soin
que des corps de leurs enfans, & ne songent jamais à leurs ames, non plus que
s'ils n'en auoient point : qui ont soin de leurs amasser des richesses, & non de
leurs procurer de bonnes mœurs : vne mere veille iour & nuict, pendant que
l'enfant est petit, quoy que lors il ne soit question que du corps, mais quand
il est question de soigner l'ame, on ny pense nullement, nous en parlerons,
plus amplement traictant de l'obligation des peres & meres enuers les
enfans.
D'ou vient que de bõs peres sortent de mauuais enfans.
Il arriue quelquefois que les peres & meres sont gens de bien,
& que les enfans ne vallent rien. Ce qui peut prouenir premierement des secrets
iugemens de Dieu, qui veut esprouuer la patience des peres & meres en leurs enfans,
& lors faut que les peres & meres ayent recours à luy, luy recommã dans par leurs
prieres, & faisans de bonnes œuures pour eux, les recomman-dans aussi à des gens de
bien, à l'imitation de S. Monique, laquelle voyant
Les peres & meres doiuent recõmander leurs enfans à Dieu
& aux gens de bien.
les mauuais deportemens de S. Augustin sont fils,
ne cessoit de prier, pleurer, d'importuner S. Ambroise; aussi
merita elle d'entendre ces parolles de ce grand Prelat, Filius tantarum lachrymarum non peribit, vn
enfant pour lequel vous auez ietté tant de larmes ne peut perir.
Secondement, cela prouient des mauuaises compagnies
qu'ils frequentent, la pomme qui est touchée d'vn mauuais air, pourrit bien tost, quoy
qu'elle vienne d'vn bon arbre : & l'enfant hantant les meschans se corrompt aysement, quoy que sorti de bons parens. Il y a certains fruicts qui ne meurissent iamais,
& sont tousiours comme sauuages, d'autant qu'ils ne sont iamais regardez des benings
& fauorables rayons du soleil : & comment voulez vous que voz enfans soient bons,
si iamais ils ne voyent aucun rayon de bons exemples ? aucuns fruicts pourrissent bien tost,
d'autant qu'ils ont esté cuillis trop tost : plusieurs enfans se gastent d'autant qu'on
les emancipe trop tost, on les met trop tost dans le monde, on les marie trop tost.
Les fruicts se conseruent sur la paille & le foin, & les enfans dans l'humilité;
vous auez enflé cette fille de luxe & de superbe, vous en auez faict vne deesse
& vous vous estonné de ce qu'elle est coureuse, rebelle, insupportable, &
qu'elle vous contraint d'enuier le bon-heur de ceux qui sont steriles, vous deuez vous en
attribuer la faute.
Les bons enfans sõt vn don de Dieu.
Enfin les bons enfans sont vn don de Dieu & vn
effect de la misericorde, & partant faut auoir recours à luy, qui de son costé ne
demande que le bien & la perfection de ses creatures, & nommement de l'homme, mais
les peres & meres & les enfans y doiuent cooperer chacun pour sa part : les peres &
152
meres se comportans en leur mariage tant au
commencement qu'au progrés auec intention conforme à celle de Dieu, & disans auec
Tobie c.8. filij
sanctorum sumus & non possumus coniungi sicut & gentes quæ Deum ignorant, deprecemus Deum hodie & eras, nous sommes enfans de peres & meres saincts, de
Chrestiens, & ne deuons-nous comporter en nostre mariage comme de payens qui n'ont
point de connoissance de Dieu, ayons recours à Dieu par l'oraison.
Qu'ils se souuiennent de ce que dit S.Crisost. sicut unigenito in virginem ingressuro
præcessit Spiritus sanctus vt præcedente spiritu in sancificatione nascatur Christus, sic
& ille debet præcedere thorum vt quod concipitur in sanctificatione concipiatur. Tout ainsi que lors que N. Seigneur a deu estre incarné, le sainct esprit
a precedé afin que Iesus-Christ nasquit en saincteté, de mesme il doit preceder le mariage
afin que ce qui sera conceu soit conceu auec saincteté : les peres & meres doiuent
esleuer leurs enfans en la crainte de Dieu, les nourrissans de bons exemples, & de
salutaires enseignemens : les destournans des occasions de se perdre, & ne
contraignans Dieu de les punir en la malice de leurs enfans.
Que si apres qu'ils auront fait tout leur possible
les enfans ne vallent rien, qu'ils se souuiennent qu'à la maison d'Adam a esté Cain : de Noé
Cham, d'Abraham
Ismael : d'Isaac
Esau : de Iacob
Ruben : de Dauid
Amnon & Absalon :
Il est vray que de bons peres & meres naissent souuent des bons enfans, suiuant ce que dit Dauid
Ps. 24. anima eius in bonis demorabitur & semen eius
hæreditabit terram : il est vray que, Dominus
in generatione iusta est, que Dieu donne benediction aux peres & meres qui sont
gens de bien en leurs enfans; mais il s'y trouue des exceptions la cause desquelles depend
souuent des secrets iugemens de Dieu qui nous sont inconnus.
Les enfãs issus de mauuais peres & meres peuuent estre
bõs.
Les enfans doiuent y apporter du leur, se souuenans
que la bonté & malice est personnelle, que Dieu donne sa grace à tous, que l'inquité
du pere ne sera imputée au filz : qu'il ne sert de rien d'estre né de bons peres &
meres, si on veut estre mechant : & que quand les peres & meres seroient
meschans, que les enfans auec la grace de Dieu ont leur franc arbitre, & peuuent
estre gens de bien. Thare
estoit vn faiseur d'idoles, il eut vn braue fils, qui fut Abraham: Achab tyran, Ezechias son fils fut bon:
Amon ne vallut rien:
Iosias, son fils fut
homme de bien. S. Hierosme, ad Lætam, vt radicis amaritudinem dulcedo fructuum compensaret, & viles virgultæ pretiosa balsama
sudarent. Des racines ameres ne laissent de porter des fruict doux, des plantes
viles portent de pretieux bausmes : quoy qu'vn larron seme la terre, elle ne laisse de
porter des bons fruicts : la plante ne laisse pas d'estre bonne quoy qu'elle soit plantée
d'vn lepreux, ce n'est pas crime d'auoir vn pere qui est mechant homme, c'est crime
d'imiter sa meschanceté. Sicut boni filij,
adulterorum nulla est defensio: sic mali filij coniugatorum nullum crimen est
matrimonij: quia
153
non in seminibus, sed in voluntate nascentis
causa vitiorum est atque virtutum, dit S. Hier. in Ep. ad
Rufinü.
Tout ainsi que les bons enfãs des adulteres n'excusent pas leur crime : de mesme
les meschans enfans des mariez ne sont pas la faute du mariage : car la cause de la vertu
ou du vice ne depend pas de la semence, mais de la volonté des enfans. Les enfans doiuent
se dire le mesme que faisoit Tobie, filij sanctorum sumus, & expectamus hæreditatem
quam daturus est ijs qui nunquam sidem mutant ab eo. Nous sommes enfans de
Chrestiens, nous at tendons l'heritage de celuy qui le donnera infailliblement à ceux qui
le ser-uiront fidelement. Tobie.2.
Ie fermeray ce chapitre par vn exemple qui fera voir comme de
mauuais peres sortent de bons enfans, & de bons peres de mauuais enfans. Achaz quita
4. Reg. 16.
Dieu par sa meschante vie, & ne
se soucia de la pieté de ses ancestres. Il fut tellement Idolatre, qu'il fit ietter en
fonte de nouueaux Idoles en l'hon
Achaz meschant a
vn bon fils sçauoir Ezechias.
neur de Baal, & ce en si grande
quantité qu'il y en auoit en tous les coings de Hierusalem, & en
toutes les villes de son royaume, leurs fit dresser des autels, & leurs offrit des
sacrifices. Il viola le temple de Hierusalem, le pillant, le prophanat, & le fermant afin que personne ny allast reconnoistre
& adorer le vray Dieu. Il ne laissa pourtant d'auoir vn tres-bon filz qui fut
Ezechias, duquel
l'escriture
saincte dit, fecit quod erat bonum coram
Domino, iuxta omnia quæ fecerat Dauid pater eius. Ipse
dissipauit excelsa, & contriuit statuas, & succidit lucos: confregitque serpentem
æneum. In Domino Deo Israel sperauit. Il fut homme de bien & agreable à Dieu,
imitant en tout Dauid son
progeniteur, il ruina les lieux où on adoroit les Idoles, rompit les statues, couppa les
bois, brisa le serpent d'airain, mit son esperance au Dieu d'Israël.
Or comme il auoit eu vn meschant pere, il ne laissa
pourtant d'estre bon filz, & bon pere, il eut neantmoins vn tres-meschant filz qui fut
Manasses.
Considerez l'antitheſe
du pere pieux, deuot, craignant Dieu, vertueux, & du filz homme
impie, cruel, & tres-abominable.
Ezechias tout au
commencement de son regne repara ce que son pere auoit violé touchant la religion, &
ramena à la vraye foy les infideles mesmes des autres royaumes.
Manasses peruertit les
fideles de son royaume, & les rendit impies & Idolatres, Ezechias ramassa les
prestres, & les Leuites pour le seruice du temple, & pour honorer & louer
Dieu. Manasses les bannit, & establit les prestres des Idoles en leur place.
Ezechias honora Isaie
& les autres Prophetes, comme les interpretes des volontez de Dieu, & comme les ministres
& instrumens de la majesté diuine : Manasses fit mourir Isaie, son proche parent,
tout chenu de vieillesse apres l'auoir fort mal traitté, & ne le fit pas mourir d'vne
mort commune, mais le fit scier74.
154
Ezechias par ses
prieres & larmes obtient des enfans de Dieu. Manasses consacra
solemnellement ses enfans aux Diables.
Ezechias consulta Dieu
par le ministere & entremise des Prophetes & des
Prestres. Manasses
consulta les Diables par magie & enchantemens.
Le soleil seruit de signe à Ezechias, & auec le
soleil tous les astres, Dieu luy accordant sa requeste : Manasses adora le soleil
& les astres au mespris du vray Dieu.
Ezechias impetra par
ses prieres la misericorde de Dieu aux meschans & aux pecheurs. Manasses remplit toute la
ville du sang des innocens.
Ezechias obtient vne
glorieuse victoire sur ses ennemis tres puissans, sans effusion de sang & sans peine,
par la pure assistance de Dieu : Manasses en vengeance
de ses crimes, fut surmonté de ses ennemys, fut faict captif, chargé de chaisnes, priué de
son royaume & mis en prison.
Tout ainsi qu'vn pere laid engendre quelquesfois vn
fils qui est beau, & vn nain engendre vn demy geant; & tout au contraire vn pere
qui est beau engendre vn enfant laid, & vn geant vn nain : de mesme vn meschant
homme engendre vn homme de bien, & vn homme de bien vn meschant enfant, quoy
qu'ordinairement les bons enfans sont donnez de Dieu pour recompense aux bons peres,
suiuant ce que dit Salomon
Prouerb. 20. iustus
qui ambulat in simplicitate sua, bonos post se filios derelinquit. Il arriue quelquesfois
le contraire par des secrets iugemens de Dieu qui nous sont tres-obscurs, mais
tres-iustes & tres-adorables.
Filet cadre, rayé.
Du second bien du mariage qui est la fidelité. CHAPITRE IX.
LA corneille estoit iadis vn bon augure aux nouueaux mariez, d'autant qu'elle est
hieroglyphique de fidelité & d'vn contract inuiolable : les corneilles ont vne telle
amitié l'vne pour l'autre, que de deux qui ont fait alliance, l'vne estant morte, l'autre
demeure en perpetuelle viduité, comme aussi l'once75,
aymans mieux passer leur vie en vne
triste solitude que de violer leur fidelité.
I'ay monstré au chap. 3 la grande seruitude qui
accompagne le mariage, mais elle est compensée par vn grand bien qui est la fidelité,
fides bonum fidei, & c'est de ce bien que i'ay à parler en ce chapitre.
Que c'est que fidelité.
Il faut premierement voir que fides, ou fidelité :
quel bien c'est & en quoy les mariez la doiuent exercer. La fidelité est vne vertu
par laquelle
155
nous nous acquitons de nos promesses : & tout ainsi que la verité fait que
nous ne trompons personne en nos parolles, aussi la fidelité fait que nous ne
trompons en nos promesses; quoy que la fidelité prise plus amplement &
suiuant l'opinion de S. Augustin, & du
commun, nous oblige à ne tromper personne, ny en nos parolles, ny en nos promesses, ou
pour mieux dire, ny de faict ny de parolles.
La fidelité recommandable.
La fidelité est fort recommandée en l'Escriure
Saincte, Prouerb. 28.
Vir fidelis multum laudabitur. L'homme
fidele receura grande loüange. C'est vne des principales loüanges qu'elle donne à Abraham, Eccl.44. Abraham in tentatione inuentus est fidelis,
Abraham a esté trouué
fidele en la tentation: & Dieu se vante parlant de Moyse, Num. 12. qu'il est
le plus fidele de sa maison,
Moyses in omni
domo mea fidelissimus est.
Dauid reçoit vn semblable
eloge, I. Reg.22.
Quis in omnibus seruis tuis sicut Dauid fidelis? qui
trouuerez-vous entre tous vos seruiteurs qui puisse estre comparé à Dauid en fidelité.
Nous pouuons dire que la fidelité est comme le nœud qui nous lie
auec Dieu & auec les hommes, & que ce nœud rompu ne reste qu'vne dissolution
totale : c'est la fidelité qui fait que nous gardons à Dieu le serment que nous luy auons
fait au Baptesme de le suiure, l'aymer, combattre pour luy, renoncer à tout ce qui luy
seroit contraire : c'est la mesme fidelité qui oblige tous les hommes à faire les volontez
du mesme Dieu, entant que naturellement ils luy sont obligez comme seruiteurs à leur
maistre & souuerain Seigneur.
Effects de la fidelité.
C'est la mesme fidelité qui fait que les subiects &
vassaux se maintiennent
en bonne intelligence auec leurs Seigneurs & Roys, & les Seigneurs & Roys
auec leurs subiects, gardans mutuellement ce à quoy ils sont obligez : ainsi
c'est la fidelité qui maintient les Royaumes: voire les Roys en bonne
intelligence l'vn auec l'autre, entant qu'ils gardent les traictez & alliances
qu'ils ont faittes entre eux. Ostez la fidelité d'entre les hommes, vous ostez le commerce, vous renuersez la societé humaine, voire les familles ne seront que reuoltes, que
pilleries, que brigandages, que trahisons, que couppe-gorges : vous renuersez toute
communication.
Quoy que ceste vertu soit si necessaire, si est-ce
que l'Escriture
Saincte se plaint qu'elle est fort rare, Prou.22. Virum fidelem quis inueniet? qui trouuera
vn homme fidele? 1. Cor.4. Quæritur inter dispensatores vt
fidelis quis inueniatur? il est mal-aysé de trouuer vn homme fidele entre les
dispensateurs. C'est aux hommes fideles que Dieu veut donner la surintendance de sa maison,
Matt. 24.
Quis putas est fidelis seruus & prudens quem
constituit Dominus super familiam suam. Qui pensez vous qui est le seruiteur fidele
& prudent que Dieu a estably sur sa maison. C'est à l'homme fidele que Dieu augmente
ses graces, Luc
19. Quia in modico suisti fidelis, eris potestatem
habens super decem ciuitates, d'autant que tu as esté fidele en peu de chose, tu
auras le gouuernement sur douze ci
156
tez. C'est le mesme fidele à qui Dieu promet la
gloire, Matth.
25. Quia super pauca fuisti fidelis supra
multa te constituam; intra in gaudium Domini tui, d'autant que tu as esté fidele en peu de chose, ie t'establiray sur choses grandes,
entre en la ioye de ton Seigneur. Et en
l'Apoc. 2. Esto fidelis vsque ad mortem, & dabo tibi
coronam vitæ, Sois fidele iusques à la mort, & ie te donneray la couronne de
vie.
La fidelité est recommandable en toutes personnes,
au Roy enuers ses subiects, aux subiects enuers leurs Roys : aux maistres enuers les
seruiteurs, aux seruiteurs enuers leurs maistres : aux nations les vnes enuers les
autres : aux citoyens entre-eux, mais sur tout entre les amys, car ostez la fidelité,
plus d'amitié : ce qui a fait dire au Sage,
Eccl. 6.
Amico fideli nulla est comparatio, il ny a
rien qui puisse entrer en parangon76 auec auec vn amy fidele: il dit de plus,
Amicus fidelis medicamentum est vitæ,
l'amy fidele est comme la Nicotiane & remede contre les incommoditez de nostre vie.
Offices de la fidelité.
La fidelité a comme quatre offices : le premier de
garder sa parolle : le se cond de ne reueler le secret qu'on vous aura fié : le troisiesme
de n'abandon-ner en l'aduersité : le quatriesme de bien administrer ce qu'on a en charge,
c'est à dire, de ne le dissiper : de l'accroistre : de ne frauder le proprietaire
: de
ne s'attribuer ce qu'on a en depost ou en administration : enfin, de ne le communiquer
aux ennemis du proprietaire.
Si la fidelité des mariez surpasse toute autre.
Si la fidelité oblige tous les hommes, de quelle
condition qu'ils soient, & conserue tous les estats, beaucoup plus les mariez : la
fidelité que le Roy doit à ses subiects, les subiects aux Roys, n'est pas indissoluble, le
Roy peut quit ter sa couronne, peut remettre quelques obligations à ses subiects : les
sub-iects peuuent changer de pays : le maistre peut renuoyer le seruiteur : le seruiteur peut estre mis en liberté. Ceux qui ont fait quelques contracts y peuuent renoncer
de part & d'autre, par consentement mutuel; mais il n'en est pas ainsi de la fidelité
que se doiuent les mariez, qui n'est pas vn simple contract, mais vn contract
Sacramental, indissoluble, & diuin sans qu'aucune authorité humaine le puisse
dissoudre, non pas mesme ceux qui l'ont noué, n'y pouuans renoncer.
Si c'est vn si grand bien que d'auoir rencontré amy
fidele, quel bien est ce que la fidelité du mariage puis qu'il n'y a amitié, ny lien qui se
puisse com-parer à l'amitié du mariage où deux deuiennent vn, non seulement par vnion d'esprit mais aussi par vnion corporelle, & vne mesme chair, Non sunt duo, sed vna caro.
Ie pourrois monstrer comme les quatre offices de la
fidelité que i'ay re marqué vn peu auparauant, se doiuent trouuer en la fidelité des
mariez, tou- tefois pour plus grande briefueté ie les reduiray à deux, qui sont, qu'ils
gar-dent leur parole, & qu'ils administrent fidelement ce qu'ils ont en charge :
157
les deux autres offices se rapportans à ceux-cy comme on pourra voir.
La parolle que les mariez se sont donné, est celle
qui constitue l'estre & essence du Sacrement de mariage, sçauoir ie vous prens pour ma
femme : ie vous prens pour mon mary, qui sont le mesme comme si le mary disoit, ie
vous donne puissance sur mon corps, il est à vous, & plus à moy : & si la femme
disoit au mary, ie vous donne pouuoir sur mon corps qui est desormais à vous, &
plus à moy : ce qui se doit entendre quant à l'vsage du mariage. C'est cette donation qui a
fait dire à S. Paul,
Mulier sui corporis potestatem non habet, sed vir: similiter autem & vir sui corporis
potestatem non habet, sed mulier. La femme n'est pas maistresse de son corps, mais le mary :
semblablement le mary n'est pas maistre de son corps, mais la femme : cette donation est
mutuelle & oblige mutuellement & egallement comme i'ay dict au chapitre. 3.
De cette donation s'ensuit I. que tout ainsi que
c'est faire tort à autruy, &
contre iustice de retenir son bien contre la volonté du proprietaire : de luy
en refuser l'vsage lors qu'il en a besoin, qu'il le demande, soit expressément,
soit tacitement, & si c'est en chose d'importance, c'est peché mortel de luy
refuser, & de l'en priuer, & vn acte d'infidelité contre la promesse qu'on luy
auroit faite, de luy remettre en mains, toutes & quantes fois qu'il le desireroit : de mesme les mariez se font tort : font contre iustice : commettent vn
acte d'infidelité contre la donation qu'ils se sont faite de leurs corps mutuellement : lors qu'ils s'en refusent l'vsage, en estant requis soit expressément,
soit tacitement, & s'il n'y a legitime excuse, c'est vn peché mortel, & cette obligation est égale à tous deux, car la iustice oblige également à rendre à vn
chacun ce qu'il luy appartient : & la fidelité à garder sa parole & qui fait
autrement en chose d'importance tel qu'est le mariage, selon le sentiment commun des Docteurs, peche mortellement, notez que i'ay dit s'il ny a excuse
legitime, ce qui peut arriuer en plusieurs cas.
2. S'ensuit que tout ainsi qu'il n'est pas loisible
de deteriorer le bien d'autruy que vous auez en garde, ny le reduire en tel estat qu'il
ne puisse plus seruir au proprietaire, mais le faut administrer suiuant l'intention du
proprietaire, de mesme les mariez, par exemple le mary ne peut deteriorer son corps
au preiudice de sa femme, ou en disposer selon sa volonté, car il n'est pas à luy, mais à
elle : non plus que la femme le sien, puis qu'il n'est plus à elle mais à luy. Ce qui peut
arriver par des ieusnes immoderez, des veilles excessiues, des vœux indiscrets &
autres moyens qui pourroient contrarier au droict que l'vn a enuers l'autre, comme chose à
luy appartenante, & cela est si veritable que mesme il peut arriuer que les mariez
soient exempts du ieusne commandé, plustost que de rendre leurs corps par tel ieusne
inhabile à l'vsage pour lequel ils se les sont donné mutuellement : & la raison est,
d'autant que le commandement de ieusner est vn commandement humain : & le
158
commandement d'estre fidele en mariage est vn
commandement naturel diuin, & de iustice & lors que ces deux commandemens
concourrent & se trouuent incompatibles le dernier doit estre preferé comme le plus
important, comme estant de iustice, & d'autant que la transgression d'iceluy est
au preiudice d'autry.
Les mariez sont obligez de demeurer ensemble.
3. S'ensuit que les mariez sont obligez de demeurer
en mesme maison : manger en mesme table, ne faire qu'vn lict, ce qui procede de la nature
& essence du mariage, qui n'est autre chose sinon, coniunctio maritalis viri & fœminæ inter
legitimas personas indiuiduam vitaæ consuetudinem retinens, vne conionction
maritale de l'homme & de la femme entre personnes legitimes auec vne compagnie de vie
indiuisible. C'est vne conionction, & c'est en cela que consiste le mariage, en
l'vnion des volontez par le consentement & contract :
maritale c'est à dire qui procede de la tradition mutuelle qu'on s'est faict des
corps; entre l'homme & la femme, creez de Dieu auec diuersité de sexe à
cét effet : personnages legitimes, c'est à dire qui n'ayent point d'empechemens
contraires à cette donation ou contract, comme vœux, parenté &c. auec vne
compagnie de vie indiuisible, c'est à dire auec vne cohabitation mutuelle qui
ne se peut dissoudre que par la mort. Ce qui est conforme à la nature qui a
donné diuerses inclinations & aptitudes à l'homme & à la femme, afin que
cohabitans, & chacun s'employant suiuant les aptitudes qu'il a receu, le mary pour les affaires de dehors, la femme pour les domestiques, ils puissent se
soulager mutuellement : & comme ainsi soit que l'homme est d'ordinaire
plus prudent que la femme, l'homme doit gouuerner la femme, & luy seruir
de conseil; la femme doit seruir l'homme aux choses domestiques, ce qui ne
se peut bien faire sinon par la cohabitation. Et ce qui est le principal il
est mal-aysé d'esleuer les enfans, les nourrir, les pouruoir qui est la fin du
mariage sans ceste cohabitation : outre que l'ordonnance de Dieu y est toute expresse, Gen.2. Relinquet homo patrem & matrem & adhærebit uxori
suæ, l'homme
quittera pere & mere pour demeurer auec sa femme, ie dis demeurer
auec, car telle est l'explication de S .Thomas, ad Ephes.5. lect.10. &
Abulensis c.19.
Matth q. 23.
& l'intelligence des doctes.
Les mariez comment se peuuent separer quant au lict.
Ie confesse que cette cohabitation quant au mesme
lict, n'est pas si estroicte que par consentement mutuel des parties elle ne se puisse
rompre, soit pour vn temps, soit pour tousiours : non par motif de cholere, de haine
& d'indignation, mais par affection à la continence, moyennant toutefois que ce
soit sans aucun danger d'incontinence : c'est le sentiment de S. Paul, I. Cor. 7. Vt vacetis
orationi, nisi forte de consensu ad tempus & iterum reuertimini in id ipsum, ne tentet
vos Satanas propter incontinentiam vestram, & par consequent le sentiment commun. Cette
cohabitation est si obligeante que le Iuge Ecclesiastique aydé du bras seculier peut y
contraindre les parties, au cas qu'-
159
elles se separent : voire mesme le iuge seculier, lors
qu'il ny a nul doute de la valeur du mariage, peut contraindre les parties (entant que le
mariage est vn contract ciuil), à se garder la fidelité qu'ils se sont promise, qui
consiste entre autre chose en cette cohabitation : & partant le mary peut repeter sa
femme, voire contre son propre pere, lors qu'on empesche cette cohabitation77.
De la mesme fidelité quant à la cohabitation,
s'ensuit que la femme doit suiure son mary quand il change de demeure : que le mary ne peut
s'absenter pour long temps de sa femme, ie laisse aux Theologiens certains cas &
exceptions qui sont contraires à ces conclusions, & desquels i'ay parlé au
ch.3. Ie croy auoir suffisamment monstré les deux deuoirs de la fidelité des mariez, sçauoir de garder la parole & d'administrer fidelement ce qu'ils ont en
charge qui sont leurs propres corps qu'ils se gardent l'vn pour l'autre : le
mary ayant charge du sien, mais comme chose appartenante à sa femme : &
la femme du sien, mais appartenant à son mary. Or d'autant qu'expliquant
en quoy consiste cette administration, i'ay dit qu'entre autres choses elle consiste
à ne communiquer le bien du proprietaire aux ennemis du proprietaire :
ie suis obligé de parler de cette communication, qui se fait quelques fois par
les mariez au preiudice de la fidelité qu'ils se doiuent, & ce par le detestable
& abominable peché d'adultere, mais auparauant ie coucheray icy vne histoire de la fidelité de quelques mariez, & de la recompense que Dieu leur
en donna.
Belle histoire de la fidelité de deux mariez.
Vn marchand ayant fait naufrage & tout perdu,
n'ayant sauué chose quel conque que sa personne, estant de retour en sa maison fut aussi
tost appre-hendé à la requeste de ses creanciers & ietté en prison : on vendit tout
ce qu'on pût trouuer en sa maison iusques aux hardes de sa femme. La pauure femme
pleuroit inconsolablement, & principalement de ce quelle ne pouuoit donner vn
morceau de pain à son pauure mary, qui mouroit de faim. Vn iour estant allée visiter son mary,
pendant qu'ils pleuroient ensemble,
suruient vn homme riche, qui visitoit les prisonniers & leurs donnoit l'aumosne; ayant enuisagé cette femme, il s'en amouracha, & dit au geolier
qu'il la luy amenast. La pauure femme y vient auec grande devotion poussée
d'esperance de quelque bonne assistance, elle luy raconta son infortune.
Il luy promit de la mettre hors de peine & de satisfaire à ses creanciers, si
elle vouloit condescendre à ses volontez, & passer la nuict auec luy. Cette
bonne femme fidelle & chaste respondit : Monsieur i'ay souuent ouy prescher que la femme n'a pas le pouuoir de son corps, mais son mary, il ne m'est
pas loisible de disposer selon ma volonté de ce qui appartient à autruy :
permettez-moi d'aller trouuer mon mary; le pauure mary fondant tout en
larmes, luy dit, m'amie la pauureté & les miseres où ie me retrouue ne
160
m'ont pas encore fait oublier qu'il y vn Dieu au ciel, que nous deuons
craindre, & le seruice duquel nous deuons preserer à toutes incommoditéz. Allez respondre à cét homme que nous sommes resolus, par la grace
de Dieu, de mourir de mille morts plustot que l'offenser. Dites luy que
nous auons mis toute nostre esperance en sa bonté & prouidence, qui ne
manque iamais aux siens, & qui nous assistera si c'est sa gloire & nostre
bien, au moins nous fera la grace d'auoir patience. Ce Richard qui pensoit
tenir sa proye fut tout confus entendant cette responce. Dieu ne manqua de
son costé à ces chastes & fideles conioincts. Pendant leur pourparler, vn
voleur qui estoit aux mesmes prisons les escoutoit fort attentiuement,
& admirant vne telle constance & vne si genereuse resolution en vne telle misere, tout contrit, dit en soy-mesme, helas pauure miserable que feray-ie ? ces bonnes gens
ne voudroient pas commettre vn peché qu'ils peuuent cõmettre si aisément pour se deliurer
de si grãdes miseres, voir pour leur vie: preferans la volonté & la crainte de Dieu à
toutes incommoditez, & moy infortuné, à peine ay-ie iamais eu vne bonne pensée de
Dieu, nonobstant tant de vols, tant de meurtres, tant de crimes, que i'ay commis.
Disant ces paroles en soy-mesme & fondant tout en larmes, il appella ces bonnes
gens & leurs dit : Il faut que ie vous confesse que ie me suis rendu attentif à vostre
pouparler, & que vostre chaste resolution m'a donné iusques au cœur, & m'a fait
rentrer en moy-mesme, mes crimes sont tels que ie ne puis pas euiter la mort : i'ay caché
vne bonne somme d'argent en tel endroit, vous l'y trouuerez infailliblement, seruez-vous
en pour vous tirer de la misere ou vous estes, & priez Dieu qu'il daigne me faire
misericorde: bien tost apres le voleur fut executé, la femme trouue l'argent, &
deliura son mary. Ex prato spririt. c. 18978.
Apprenez d'icy que Dieu ne manque iamais à ceux qui
ne luy manquent, & qu'il faut se resoudre à souffrir tout, voire la mort,
plustost que l'offencer, & que vous monstrans fidele à Dieu, Dieu vous sera fidele.
Cul de lampe.
161
Filet cadre, rayé.
De l'abominable infidelité que les mariez commettent par le detestable peché d'adultere. CHAPITRE X
LE mary n'ayant ny le domaine de son corps, mais sa femme : ny la femme le domaine du sien, mais le mary, il s'ensuit que ny l'vn ny l'autre
n'en peut disposer à sa volonté ny en donner ou permettre l'vsage à qui que
ce soit, ny à autre qu'à celuy auquel il appartient, sans encourir l'infame crime d'adultere. Crime condamné par toutes sortes de loys, de nature, des
payens, des Iuifs & des Chrestiens, & par la raison, ce que ie m'en vay
monstrer, afin de donner occasion aux mariez de se donner de garde d'un
si execrable mal-heur : commençons par la loy de nature.
L'adultere est contre la loy de nature.
Le chaste Ioseph n'ayant autre lumiere
que de nature, Gen. 39.
importuné auec toute instance par son impudique maistresse, ne voulut iamais
acquiescer, operi nefario, à vn meschant
œuure, dit l'Escriture, faisant paroistre en vn aage boüillant, parmy des telles recherches,
vne constance Angelique :
Iob en la mesme loy a esté
si chaste qu'il ose prendre ciel & terre à tesmoins, & demander que Dieu luy
enuoye le feu du ciel pour consommer ses champs & jardins, si deceptum fuit cor suum super muliere, & si ad
ostium amici sui insidiatus est, si iamais il s'est laissé aller à ce mal-heureux
crime. Il fait beaucoup d'autres imprecations, & conclud, hoc enim est nefas & iniquitas maxima,
ignis est vsque ad perditinem deuorans & eradicans omnia genimina,
Iob 31. c'est vne
tres-grande iniquité, c'est vn feu qui deuore & perd tout, & penetre
On brusloit les adulteres.
iusques aux racines. On brusloit en la loy de nature les adulteres tout vifs,
comme il appert de la sentence que Iudas auoit porté contre Thamar
sa bru
sur la croyance qu'elle auoit commis adultere : producite eam vt comburatur, qu'on la
conduise au feu, qu'elle soit bruslée Gen. 38.
Les bestes mesme semblent auoir horreur de ce vice,
tant il est detestable : Aelian lib. II. escrit
qu'vn elephant en l'absence de son maistre tua sa maistresse & l'adultere qui pechoit
auec elle, tous deux ensemble. Vn autre elephant à Rome soubs l'Empire de Tite voyant sa maistresse
auec l'adultere les tua tous deux & les couurit; le maistre estant retourné il tira la
couuerte auec sa trompe & fit voir leur infamie. Athenée lib. I.
cap. 12. escrit qu'vn oyseau nommé porphyrion nourry à la maison reconnoist si la dame du
logis est fidelle à son mary, que si elle vient à commettre quelque adultere aussi
162
tost que le maistre du logis entre il se tue, descouurant &
publiant le crime de son hostesse par sa propre mort. Aelian lib. 3. cap. 42.
& lib. 8 cap. 20. asseure qu'vne cicogne ayant trouué Alcinoe maistresse de la
maison en semblable faute, luy creua les yeux. Pline lib. 8. cap. 16.
dit que le lion connoist si la lionne luy a esté infidelle, & s'est abandonnée au
leopard & en prend vengeance, la deschirant & mettant en pieces. Aelian lib. I.
cap. 57. dit que les Philles peuples de Lybie connoissent si leurs enfans sont d'adultteres, prenans vn tonneau plein de serpents nommez Cerastes, qui sont
tres-venimeux dans lequel iettans les enfans, s'ils sont d'adulteres les serpents
courent pour les deuorer : si legitimes ne leurs sont aucun tort. Vn docte
medecin asseure que mettant vn esclat de diamant sous la teste d'vne femme
qui dort, si elle a commis cette faute qu'elle s'esueillera auec des terreurs
paniques & effroys; si elle est chaste elle s'esueillera d'vn resueil doux, paisible & chaste, auec des pensées douces &amoureuses de son mary. Voila pour
la nature, voyons les sentimens des Payens.
Les Payẽs ont puny l'adultere.
Les Egyptiens chargeoient les adulteres de mille
coups de foüets & coupoient les mains à la femme Diod.
Sicul. lib. I. cap. 7.
Les Parthes par la loy de Zeleuque leurs creuoient
les deux yeux, son fils s'estant laissé aller à ce mal-heur, & transgressé la loy de
son pere le premier.
Le Roy voulut faire executer la loy sur son fils, mais le peuple l'en ayant empesché, si faut-il, dit le Roy, que ma loy soit inuiolable, ainsi pour ne l'enfraindre fit creuer vn œil à son fils & vn à soy-mesme. Iustin. lib. 14.
Les Allemands anciennement rasoient leurs femmes
adulteres, les mettoient toutes nues, & les chassoient de la maison, les fustigeans
eux-mesmes tout le long des rues, au rapport de Tacite.
Les Atheniens ne permettoient à la femme adultere
d'entrer au temple, il estoit loisible à quiconque les rencontroit de leurs faire toute
sorte d'affronts & d'opprobres hors la mort, le mary toutefois la pouuoit tuer, Pausanias,
Plutarque in
Solone79. Voyons quelques
ordonnances des anciens Empereurs.
Ordonnãces des Empereurs contre l'adultere.
Aurelian ordonna qu'on
abbaissast la cime de deux arbres voisins, & qu'on lia vn des pieds de l'adultere à vn
de ces arbres, l'autre pied à l'autre arbre, & puis qu'on laissa aller l'arbre. Nauclerus volum.
2. generatione 10. anno 276 & alij.
Numa permettoit
au mary & aux parents de tuer la femme adultere comme il voudroit. Gellius lib. 10.
cap. 13.
Tenedius ordonna qu'on scia les coupables de ce crime tous deux ensemble, & fit executer cette sentence sur la personne de son propre fils.
Lycurgus ne fit aucune
loy contre ce crime ne croyant pas qu'il peut arriuer qu'aucun le commit, & comme vn
estranger eust demandé à
163
Geradate80
Lacedemonien, de quelle
peine on puniroit celuy qui commettroit ce crime au cas qu'il arriuast, il deura payer,
dit Geradate, vn
taureau si grand que de Sparte il puisse boire dans le fleuue d'Eurote au delà de la
grande montagne de Taygete : l'estranger s'estonnant de cela & disant qu'il estoit impossible de
trouuer vn tel taureau : Geradate
respondit, quomodo Spartæ possit adulter
existere, vbi diuitiæ, luxus & fucus ignominiosa censentur,
il n'est pas moins impossible qu'il se trouue des adulteres à Sparte, où les richesses, le luxe, le fard sont ignominieux.
Les Brasiliens tuent les femmes adulteres, ou les
vendent comme esclaues.
La loy de Mahomet ordonne qu'on les
foüette iusques à cent coups.
En Espagne encore auiourd'huy on leur trenche la
teste, & le mary tient à l'honneur d'en faire l'office, & d'estre luy-mesme executeur
de la iustice.
Loy Diuine contre l'adultere.
Voicy la loy Diuine couchée au Leuit. 20 pour le Iuifs,
Si mœchatus quis fuerit cum vxore alterius,
& adulterium perpetrauerit cum coniuge proximi sui, morte moriatur & mœchus
& adultera. Quiconque commettra adultere mourra tant l'homme que la femme, la
mesme loy est reïterée au Deuteron. 22. & & l'adultere maudit, Deuteron. 27. Ioan. 8. Moyses mandauit nobis huiusmodi lapidare,
nous auons l'ordonnance de Moyse de lapider l'adultere. Au nombre 5. Si le mary soupçonnoit sa femme
d'adultere, & la chose n'estoit pas bien auerée, il la menoit aux prestres, faisoit
oblation & sacrifice pour elle, & le sacrifice s'appelloit, Zelotypiæ, de ialousie, puis le prestre prenoit
de
Miracle continuel en la loy ancienne pour descouurir
l'adultere.
l'eau beniste, la mettoit en vn vase de terre, y
mesloit vn peu de la terre du paué du temple, en outre deuoit auoir des eaux tres-ameres,
lesquelles il maudissoit par diuers anathemes & maledictions : de là presentoit la
femme soupçonnée deuant le Seigneur, & l'adjuroit & exorcisoit en cette façon, si
tu ne t'es polluë auec aucun homme estranger, ces eaux tres-ameres ne te nui ront en
rien : mais si tu as esté infidelle à ton mary, & t'es abandonnée à d'au-tre, voicy
les maledictions qui t'accableront. I. que Dieu te maudisse. 2. que ton ventre se
pourisse, & qu'il creue, & que les eaux maudites y entrent : la femme respondoit
Amen Amen, Ainsi soit-il, i'en suis contente
puis le prestre escriuoit toutes ces maledictions dans vn liure, & les effaçoit auec
de l'eau tres-amere, & faisoit aualer cette eau à la femme soupçonnée, & si elle
estoit coupable, les eaux passoient au trauers d'elle, & toutes les imprecations
luy arriuoient, mais si elle estoit innocente, Dieu la rendoit feconde : voyez vous
comme Dieu faisoit miracle continuel pour descouurir l'adultere, luy mesme voulant en
estre tesmoin & iuge.
La chaste Susanne bien instruitte en
la loy de Moyse
connoissoit l'enormité de ce crime, lors qu'elle ayma mieux se mettre au hazard des
calomnies de ces infames ruffiens que de faire chose quelconque contre la fidelité
qu'elle deuoit à son mary, Daniel 13.
164
Punition de la loy de Grace contre l'adultere.
Quoy que la loy de Grace soit douce & pleine de
misericorde, si ne laisse elle d'estre seuere enuers ceux qui se laissent aller à ce
crime, voicy la sentence que S. Paul porte contre eux. 1.
Corinth.6. Neque fornicarij, neque idolis seruientes, neque
adulteri, neque molles, neque masculorum concubitores, neque fures, neque ebriosi, neque
maledici, neque rapaces regnum Dei possidebunt: Incapable du royaume des cieux,
donc eternellement maudicts de Dieu & damnez. Prouerb 6. Non grandis est culpa cum quis furatus fuerit, qui adulter est propter cordis inopiam perdet animam suam. Le larcin n'est pas grande faute
à comparaison, mais l'adultere monstre qui n'a point de cœur & perdra son ame.
C'est peché de tuer sa femme trouuée en adultere.
Les loix Ciuiles tolerent le meurtre que le mary
auroit fait de sa femme & d'vn adultere qu'il auroit trouué auec elle sur la iuste
passion & ressentiment qui l'auroit porté à cet acte : mais la loy Diuine le tient
coupable d'homicide, c'est vn peché mortel, & outre cela c'est vne barbarie entre
les Chrestiens de tuer ces coupables de la sorte, puis que d'vn mesme coup on tue le
corps & l'ame.
Me reste à monstrer l'abomination qui accopmagne ce
crime, par diuer
L'adultere est contre la raison.
ses raisons. Combiens d'heritiers legitimes sont des-heritez par le
moyen de l'adultere, vn bastard estant censé legitime, est inuesti du bien qui ne luy
appartient, ceux à qui il appartient en sont priuez; cela passe de pere en fils auec
obligation de restitution, puis que ce n'est pas à eux, & quelle confusion!
L'adultere pille & desrobe l'honneur d'autruy,
sçauoir du mary, auquel il
L'adultere est larcin.
fait tort, honneur que plusieurs preferent à leur propre vie.
Il est contre la fidelité du mariage entant qu'on
communique à d'au
Est contre iustice.
tre ce qui appartient au mary priuatiuement à tous autres, &
partant contre iustice.
Il est pire que l'homicide, puis que nous voyons
que le pere ne ressentira
L'adultere pire que l'homicide.
pas tant l'homicide fait en la personne de son fils ou de sa fille,
comme ladultere de sa femme. S. Hierosme in 7. Amos, libentius audit uxorem interfici quam
pollui, le mary n'a pas tant de desplaisir entendant qu'on a tué sa femme, que de
ce qu'elle luy aura esté infidelle. Fabius Iurisconsulte
adjouste, plus quam sese proprio corpore
vulnerari, cela luy est plus sensible que si on l'auoit blessé en son propre
corps.
L'adultere est vne espece de sacrilege, c'est ainsi
que le qualifient les loix
L'adultere est vne espece de sacrilege.
Ciuiles au Code l.30. ad legem Iuliam de adulterijs : sacrilege
entant qu'il est contre la saincteté du Sacrement, fait tort & des-honore le mariage
de IesusChrist auec l'Eglise : & du Verbe eternel auec la nature humaine,
prophane en quelque façon ce Sacrement : separe ce que Dieu a conjoint : fait que les
mariez ne sont plus vne chair contre l'institution du mariage.
165
L'adultere est pariure & faussaire, entant
qu'il contreuient à la promesse solemnelle qu'il a fait en face de l'Eglise, & viole
la foy qu'il a donné par le contract de mariage.
S. Chrysostome
homil. 62. tient l'adultere pire que l'idolatrie,
maiores nostri quam impudicam iudicarunt, eam
venesicij quoque damnatam existimabant, quid ita? quia necesse est eam timere permultos, quos? virum, parentes, cateros:
quid postea? quos tantopere timeat, eos necesse est vt quoquo modo possit, venesicio petat. Nos ancestres ont creu qu'vne femme ne
pouuoit estre adultere sans estre sorciere ou magicienne : pourquoy cela ? quelle connexion
de l'vn à l'autre ? d'autant, dit-il, qu'il est necessaire que la femme adultere craigne beaucoup de gens, mais qui ? son mary, ses parents, tant d'autres : &
que s'ensuit-il de là ? sinon qu'elle en sorcelle ou empoisonne ceux desquels elle
a si grande apprehension. Le mesme S. Chrysost.
Hom. 49. in cap. 14.
Matth.
Nec dubitandum est adulterij cupidas ad maritorum
cedem paratas esse atque accintas, il ne faut nullement douter qu'vne femme addonnée
à l'adultere ne soit aussi determinée à faire mourir son mary. Ausonius
Toxica zelotypo dedit vxor mœcha marito,
Nec satis ad mortem credidit esse data.
Miscuit argenti lethalia pocula viui.
Cogeret vt celerem bis geminata necem.
Les anciens, au rapport de Ciceron ad Herenn.81
croyoient qu'vne sorciere ou magicienne estoit aussi adultere : veneficij damnatam putabant quoque impudicam
necessario: quare? quia nulla facilius ad maleficium causa quam turpis amor &
intemperans libido commouere potest. Et la raison est, d'autant qu'il n'y a rien
qui pousse vne personne plus violemment aux malefices que l'amour desordonné &
l'impudicité.
N'est ce pas ce detestable crime qui remplit les
familles de haines, de troubles, de querelles, de meurtres, d'aſſaſſinats, de charmes &
malefices, de crimes horribles ? qui estouffe les pauures petits innocens pour se
cacher ? cause les auortements ? fraude les enfans legitimes ? remplit les maisons de
confusion ? ensanglante les theatres ? des-honore les familles ? allument les
guerres ? renuerse les royaumes & estats ? enfin est le comble de mal-heur, & la fin
d'abomination.
Apulée escrit d'vne
femme laquelle estant comme desesperée de ce que son mary estoit adultere, brusla tous ses
papiers, blez & prouision : puis estrangla vn enfant qu'elle auoit de luy à son despit,
& enfin se precipita dans vn puits, combien d'histoires tragiques à ce subject?
L'adultere est vn peché de luxure : vne infidelité,
vn larcin entant qu'il rauit la femme, qui est le bien d'autruy : vne trahison arriuant
souuent par
166
celuy auquel le mary se fioit, & qu'il tenoit
pour son amy : vn sacrilege, comme i'ay dit : souuent est accompagné d'inceste : rauit à
autruy son heritage, entant que les enfans legitimes en sont fraudez par la communication
qui en est faite à l'enfant venu d'adultere. Bon Dieu, quelle confusion ne cause ce
crime !
Il arriuera qu'vn adultere estant mort, & ayant
eu vne fille par adultere, que le fils du trespassé espousera cette fille conceue
d'adultere, & voila pas le frere marié auec sa soeur ? voire il arriuera que le
pere espousera sa propre fille conceue d'adultere : & vne infinité de semblables
desordres.
On raconte qu'vne mere voyant que son fils
entretenoit sa seruante, se supposa vne nuict au lieu de la seruante & conceut de son
fils, le trompant pensant que ce fust la seruante : elle enfanta vne fille secrettement,
qui fut nourrie comme si c'eust esté la fille de la seruante, laquelle puis apres ce
fils espousa, ainsi estoit le pere, le frere, & le mary, quelle confusion !
Filet cadre, rayé.
167
Quelques causes d'où procede le crime infame d'adultere. CHAPITRE XI
Clem. Alexand. Hierony. Beda.
LE Sage Prouerb.9. dit, Aquæ
furtiuæ dulciores sunt: & panis absconditus suauior, les eaux desrobées
sont plus douces, & le pain caché plus
sauoureux; il y a diuerses explications de ce passage, mais plusieurs l'expli
Causes de l'adultere.
quent des voluptez qu'on prend à la desrobée. Donc vne des causes de l'adultere est cette folle apprehension de plusieurs qui croient tousiours le bien
d'autruy meilleur que le leur. Et comme nostre nature nature corrompue se
porte d'ordinaire auec plus de violence à ce qui est defendu, & que ce qui est
plus rare resueille dauantage l'appetit & eschauffe le desir, de là vient
qu'on se dégouste aysement de ce qu'on a à sa dispostion, & qu'on recherche auec auidité ce qu'on n'a pas & qui est defendu. Vn ancien, c'est
Quintilian qui le
dit auec des belles parolles. Declamat.82 14. Diliguntur immodicè sola, quæ non licent. Vt in furorem charitas aliqua conualescat,
opus est difficultatibus: breuis de concessis, & statim satietati vicinus affectus
est. Non fouet non nutrit amorem concupiscendi, vbi frui licet, & quæcunque in
mentibus circa permissa coalescunt, non sunt desiderij sed voluntatis. Le poëte
dit le mesme,
Ouidius de arte,
Sed cum sit noua grate voluptas,
Et capiant animos plus aliena, suis.
Fertilior seges est alienis semper in agris,
Vicinumque pecus grandius uber habet.
Vne autre cause est la curiosité des femmes, elles
veulent estre braues, iolies, bien parées, estre veuës; elles sont veuës cõme Dina,
conuoitées, recherchées, des-honorées, & voila le mal-heur planté & enraciné au
beau milieu de leur maison. On se trouue aux bals, aux berlans, aux places, aux ruës,
aux farces, aux theatres, aux ieux, on prend plaisir d'estre recherchée, de rechercher, de courir, d'estre courue : on a vn singulier contenement de voir priser sa beauté,
puis on donne l'assignal83, on fait accroire à vn pauure mary qu'on va aux stations, à la
confession, à la communion, au sermon, & Dieu sçait où on va.
L'espoux mystique inuite son espouse, Surge propera
amica mea, columba mea, leuez vous, hastez vous ma colombe : la colombe court risque
en la campagne, l'espreuier84 ne manquera de l'attaquer, son asseurance est en la
retraitte, in foraminibus petræ in cauerna maceriæ, ostende mihi faciem tuam. Vne femme
n'est hors de danger en publique, ces petits tiercelets ne manqueront de donner la
chasse à la proye, & des yeux & des griffes s'ils peuuent; son asseurance est dans
les occupations domestiques.
Voyez vous qu'il faut que cét espoux mystique
admoneste son espouse de sortir ? & maintenant faudroit des chaines pour retenir
aucunes qui ne font que trotter & chercher à estre veuës, Abraham
Gen. 12. inuite
trois ieunes hommes comme il croioit, c'estoient trois Anges, estants à la maison,
Sara n'ose se monstrer
deuant eux, ils demandent ubi est Sara vxor tua? où est Sara vostre femme ? il faut
l'appeller, & maintenant au lieu de trauailler en la maison, de s'y tenir cachée
& close, on court pour estre veuë, & puis viennent les mal-heurs.
Quæritur Ægistus quare sit factus adulter
In promptu causa est, desidiosus erat85.
La mesme curiosité les porte à des nouueautez, à des
friandises, des affiquets, des fards : le pauure sot de mary permet à vne femme vaine
& curieuse tout ce qu'elle veut, la poictrine descouuerte, la nouueauté des habits,
les poudres, le fard, il se ruyne pour faire vne femme poupinne, on rend des enfans
gueux, on incommode toute vne famille pour satisfaire à la curiosité d'vne femme, & le
pauure niais de mary ne veut pas (comme de raison) que sa femme soit à autre qu'à luy,
& il luy donne des filets pour attraper les autres, & pour estre attrapée.
La mesme curiosité les porte à tout voir, &
c'est souuent par cette porte qu'entre le mal, Gen. 39. Post multos dies
iniecit domina sua oculos in Ioseph,
168
& ait dormi mecum. Cette femelle ietta les yeux
sur Ioseph, & le
sollicita à mal, ah ! impudente, effrontée, impudique, eshontée ! si tu eusses tenu les
yeux bas, si tu n'eusses frequenté ce beau ieune homme : si tu eusses aymé ton mary, tu ne
te fusses pas abandonnée à cette brutalle impudicité.
Modestie de Martia fille de
Varon.
Martia86 fille de Varon tres-excellente en l'art de peinture, ne peut iamais estre persuadée de
peindre vn homme, estant si chaste & si retenue, qu'elle n'osoit mesme regarder vn
home en peinture, & maintenant les liures de deuotion de plusieurs Dames sont les
metamorphoses d'Ouide,
leurs en tretiens les adulteres des faux Dieux, leurs peintures sont des tableaux
im-pudents & impudiques, des rauissements, des infamies, & puis on s'estonne
s'il arriue des mal-heurs. Dauid fut perdu par vne œillage, & partant il dit, Auerte oculos meos ne
uideant vanitatem: Mon Dieu destournez mes yeux afin qu'ils ne voient la vanité, & on
ne se repaist que de vanité & d'impudicité.
La mesme curiosité les porte à parler à toute sorte
de personne. Il est dit des Apostres que Mirabantur
quia cum muliere loquebatur, qu'ils s'estonnoient de ce que nostre Seigneur parloit auec
vne femme. Nostre Seigneur ! impeccable, inalterable, la pureté mesme, la saincteté :
& on s'estonne qu'il parle auec vne femme, seul à seule : & vne femme qui est toute
de feu, la fragilité, l'infirmité, parlera bec à bec toute vne iournée auec vn muguet
87,
auec vn courtisan, auec vn prestre, auec vn religieux sans autre necessité, seulement par entretien, & pour satisfaire à sa curiosité, & puis on s'estonne de ce
qui s'ensuit !
La cruauté des marys est cause de i'adultere des femmes.
Vne troisiesme cause est la mesme que disoit la
bonne Samaritaine à nostre Seigneur au pourparler qu'elle eut auec luy, sçauoir, non
habeo virum, ie n'ay point de mary : ouy la cause que plusieurs femmes mariées se
laissent emporter à ce vice est, qu'elles n'ont point de mary : mais comment peuuent
elles estre mariées & n'auoir point de mary ? ils ne sont pas marys ce sont des petits
tyrans, qui traittent leurs pauures femmes commes des esclaues, non comme leurs campagnes :
leurs donnent plus de maledictions que de salutations, ne leurs peuuent dire vn beau
mot : ne les appellent iamais par leur nom : ne leurs donnent aucun credit dans la maison,
& moins qu'à des seruantes. Cependant dit Iob 24. Oculus adulteri
obseruat caliginem & ad nimium calorem transit ab aquis niuium, & usque ad
inferos peccatum illius. Le meschant homme qui veut commettre adultere est comme vn
espion, il regarde s'il y a quelque nuage de desplaisir au visage d'vne femme : si le
tonnerre des
coups bruye dans la maison : si les esclairs des maledictions y paroissent, si
les brouillards de ialousie y sont, si la pluye de larmes y tombe, &
lors il prend son temps, fait voir à vne femme comme son mary est vn lion, prend vne
peau d'agneau, la cajolle, la flatte, & souuent l'induit à faire mal, voire quand ce
ne seroit qu'au despit de son mary.
169
Non habeo virum, ie n'ay point de mary, ouy
c'est vn bouc, c'est vn im
L'impudicité des marys cause l'adultere des
femmes.
pudique qui en cherche où il en peut auoir, & il
veut que sa femme soit femme de bien, il ne luy est point fidele, & il demande la
fidelité d'elle, voicy la loy de l'Empereur Antonin, periniquum mihi videtur esse pudicitiam vir ab
vxore exigat quam ipse non exhibet. C'est vne chose inuiste que le mary veuille que sa
femme soit fidelle luy ne l'estant point.
Dum fuit Atrides vna contentus, & illa
Casta fuit; vitio est improba facta viri88.
Ce n'est pas à dire que l'insolence du mary donne
liberté à la femme de mal faire.
L'adultere est vne punition de Dieu.
Quatreismement l'adultere est quelquesfois vne
punition de Dieu, comme enseigne Salomon
Prouerb 22. Fouea profunda os alienæ, cui iratus est Dominus
incidet in eam, la femme d'autruy est vn abysme, Dieu permettra que celuy contre
lequel il est fasché y tombe. Vous auez commis d'autres pechez & Dieu permet que
pour comble vous tombez en cestuy-cy, qui est bien la plus horrible punition que Dieu
puisse enuoyer punissant vn peché par vn autre, & nous pouuons dire que c'est vne
punition de fureur, que
Dauid craignoit tant, ne in-furore tuo arguas me. Le peché vient
souuent de ce qu'on aura abandonné Dieu, & apres cét abandonnement on va d'vn peché à vn autre, abyssus abyssum inuocat, c'est vn abysme duquel il est malaysé de sortir
quand vne fois on s'y est ietté, fouea profunda:
puteus angustus aliena, dit Le Sage.
Il ne faut point d'excuse à cét enorme peché
rejettant la faute sur la fragilité de vostre chair, pourquoy auez vous vne femme ?
pourquoy vn mary ? le pilote ne merite il pas d'Estre blasmé qui fait naufrage au port ? le
mariage est vostre port, c'est le port de la continence, quelle excuse pouuez vous
auoir du mal-heureux & honteux naufrage que vous y faites par vostre adultere? cette
pensée est de S.
Chrysost. Hom. 3. de verbis Isiæ.
Les mariez n'ont point d'excuse à leur adultere.
Mais les occasions & tentations sont si
grandes; ceux qui craignent Dieu assistez de sa grace y pourront resister. Ioseph nonobstant les
importunitez de sa maistresse, les feux de sa ieunesse, les allumetes de sa beauté, les
caresses & promesses de cette impudique Phutiphar y resista, la
crainte de Dieu & la fidelité qu'il deuoit à son maistre luy ayant donné la force de
mespriser tout ce qui pouuoit arriuer du mespris qu'il faisoit de cette effrontée. Susanne
y resista aymant mieux subir la honte du monde & l'infamie innocente, que
de l'euiter, en l'offensant, ayez recours à Dieu il ne manquera pas de vous
donner les forces pour surmonter les tentations : ny de vous proteger en cas
d'oppression comme il fit à Ioseph & à Susanne & tant
d'autres, fust il necessaire de faire miracle, si sa gloire, & vostre plus grand bien le requiert, comme
ie monstreray au Chapitre suiuant.
170
Filet cadre, rayé.
Si le peché d'adultere est plus grand en vne femme, qu'en vn homme. CHAPITRE XII
IE pense auoir dit suffisamment pour monstrer combien ce peché est abominable &
en l'homme & en la femme, & que l'homme pour estre chef de la femme n'a pas plus
de liberté en ce point que la femme : toutefois ie me sens obligé de dire encor vn mot
contre certains libertins desquels parle Hierem.
cap. 5. Equi amatores & emissarij facti sunt, vnusquisque
ad vxorem proximi sui hinniebat, ils veulent bien que leurs femmes leurs soient fidelles & s'ils sçauoient qu'elles eussent manqué à leur
fidelité ils les estrangleroient, mais eux sont comme des estallons de haras, à la chasse continuelle pour satisfaire à leur insatiable lubricité, &
pour faire curée de la femme d'autruy. C'est vn peché irremissible en vne
femme, disent-ils, elle est indigne de viure s'estant laissé aller à cette abomination, mais en un homme c'est vne galanterie, c'est vne pecadile, principalement lors qu'on n'en fait pas profession, mais que cela arriue par
rencontre, & principlement qu'il n'y a point de force, ains vn libre &
prompt consentement des parties.
Ces parolles & excuses sont plustot d'vn Athée
que d'vn Chrestien, plus dignes d'vne beste que d'vn homme. Qui entant que Chrestien est
obligé aux commandemens de Dieu, & à la reuerence du Sacrement; & entant
qu'homme à la fidelité qu'il a promise solemnellement à sa partie, comme il desire qu'elle
luy garde. Cette insolence se refute assez de soy-mesme, tou tefois pour ne laisser
aucune excuse à semblables impudens, ie m'en vay mon-strer combien ce peché est grand
tant en l'homme qu'en la femme & auquel des deux il est plus grand.
La donation des corps entre les mariez est reciproque.
Personne ne peut nier que l'obligation des mariez
ne soit reciproque, & que tout ainsi que la femme donne son corps à son mary &
n'en a plus la disposition, & qu'elle commet vn peché d'infidelité & d'iniustice en
disposant contre sa volonté, aussi le mary donne le sien à sa femme auec mesme
charge, & partant deuant Dieu le peché est esgal & vn l'homme & en la femme.
Il est toutefois plus grand en l'homme en quelque sens, & plus grand en la femme en
quelque autre, comme ie m'en vay monstrer.
171
La grandeur du peché se tire de la personne ou de la
faute.
Les Docteurs enseignent que pour reconnoistre la
grandeur du peché il faut auoir esgard à celuy qui le commt & au peché qui est commis,
faut considerer la personne & la faute. Si on esgard à la personne le peché d'adultere en l'homme est plus grand qu'en la femme : si on a esgard à la faute elle est plus
grande en la femme qu'en l'homme.
La faute en la femme est plus grande, premierement d'autant que
par
La faute au peché d'adultere est plus grande en la femme
qu'en l'homme, & pour quoy.
ce peché elle en des-honnore plusieurs, il est contre son honneur, contre
celuy de son mary, de ses peres & meres, de ses
enfans, de toute sa race, ce qui n'est pas en l'homme, puis qu'ordinairement on ne tient pas
que ce soit si grand des-honneur en vn homme principalement lors qu'il n'en fait pas
profession.
Secondement, ie confesse que la chasteté est recommandable tant
en l'homme qu'en la femme, toutefois elle a vn esclat particulier en la fem me,
c'est son plus pretieux ioyau : on dit ordinairement que c'est son hon- neur, & que
l'ayant perdue elle a perdu son honneur : c'est la vertu des fem-
La vertu des femmes est la chasteté.
mes & tout le reste qu'elles pourroient auoir de
recommandable perd son prix
& son lustre, si la chasteté n'y est. Vn homme ne laisse
d'estre recommandable en plusieurs autres choses quoy que moins chaste : ainsi cette
faute de ce costé là est plus grande en la femme qu'en l'homme.
Troisiesmement, la femme suiuant l'ordre de nature,
& de plus par or donnance de Dieu est inferieure à l'homme, l'homme est son chef &
super-rieur, & partant la faute qu'elle commet semble plus grande, d'autant que
le tort qui se fait au superieur est plus grand que celuy qui se fait à l'inferrieur
parlant ordinarement.
Quatriesmement, par cette faute elle fait passer
les enfans d'autruy pour enfans de son mary, & fraude les legitimes & vrays enfans
de son mary d'vne partie de leur substance, laquelle est donnée à ceux qu'elle suppose
comme legitimes non sans vn abominable larcin.
Cinquiesmement, d'ordinaire ce peché en vne femme
est plus connu & plus scandaleux, & partant plus grand, l'homme peut aysement
cacher cette faute, voire quoy qu'il ne la cache on ne s'en scandalise pas beaucoup
d'ordinaire.
En dernier lieu la femme par ce peché donne souuent
occasion à son mary de prendre des grandes querelles, & de faire des grands
meurtres : ainsi pour ces consderations la faute est plus grande en vne femme qu'en vn
homme.
La Sage
Eccli. 23. Touche
quatre raisons pour lesquelles ce crime est detestable en vne femme. Escoutons le parler,
primo in lege Altissimi incredibilis fuit: premierement elle est rebelle à Dieu,
desobeyssante, desloyalle,
172
transgressant sa loy : Secundo in virum suum deliquit,
elle est infidelle à son mary qui est son superieur, comme i'ay dit. Tertio in adulterio fornicata est, elle a
abusé de son corps contre le droit que son mary y auoit, & ex alio viro filios statuit sibi, enfin elle
a mis au monde des enfans infames & bastards & incapables de succeder à
l'heritage de son mary qui sont quasi les mesmes raisons qui i'ay apporté.
Le mesme Sage au mesme endroit
monstre combien ce peché est abomi
Punitions de la femme adultere.
nable en vne femme par les punitions qui luy sont
reseruées lesquelles il apporte en ces termes. I. Hæc in Ecclesiam adducetur. On l'amenera en
l'assem blée du peuple, ou deuant les iuges, pour la conuaincre, & puis pour la
la-pider. Ou si le crime est occulte pour en reconnoistre la verité par le moyen que
Dieu a ordonné au Nombre 5.
Secondement, in filios eius respicietur. On aura vn grand
esgard à ses en fans pour separer les legitimes de ceux qui ne le sont, pour donner la
suc-cession aux vns & rejetter les autres, & confondre la mere, & la punir en
ses propres enfans.
Troisiesmement, non tradent filij eius radices: les enfans
qu'elle a eu d'vn autre homme seront mis hors de la maison comme illegitimes, &
seront comme arrachez de la famille : ou bien ne viuront pas long temps. La Sage confirme cette
explication, Sap., 4. Spuria vitulamina non dabunt radices altas,
nec stabile firmamentum collocabunt. Les plantes bastardes ne ietteront pas de
grandes racines, ny ne feront pas de solide fondement, Sap. 3. Filij adulterorum in consummatione erunt,
& ab iniquo toro semen exterminabitur, les enfans des adulteres periront, la
semence d'vn lict inique sera exterminée.
Quatriesmement, ramis eius non dabunt fructum: si
les enfans procreez d'adultere viuent; ils ne porteront point de fruict, n'auront point
de successeurs en punition du peché de la mere.
Cinquiesmement, derelinquet in maledictum memoriam
eius, & dedecus illius non delebitur, on ne parlera d'elle qu'auec infamie, sa memoire
sera mau ditte, chacun l'aura en horreur, elle sera infame à iamais, voila les
princi-paux chefs par lesquels on peut connoistre la grandeur de cette faute en vne
femme, & comme elle excede celle de l'homme.
Le peché d'adultere est plus grand en l'homme qu'en la femme
eu esgard à la personne, & pourquoy.
Si nous auons esgard à celuy qui commet l'adultere,
si nous consderons la personne, le peché est plus grand en l'homme qu'en la femme.
Il n'y a point de doute que la grandeur du peché ne procede quelquesfois de la personne
qui le commet, ainsi c'est vn plus grand peché à vn medecin d'empoisonner quelqu'vn, qu'à
vn autre : tromper vn pupille à vn tuteur, qu'à vn autre : signer faux à vn notaire, qu'à
vn qui ne l'est pas : faire de la fausse monnoye à vn orfeure, qu'à vn autre : vne trahison
173
La grandeur du peché procede souuent de la personne.
en vn subject & vassal : estre sorcier ou magicien
en vn prestre : seduire vne fille ou femme à vn confesseur : est heretique en vn predicateur
&c. & partant le peché d'adultere est plus grand, eu esgard à la personne, en
l'homme qu'en la femme.
Premierement, par ce que l'homme est d'vne
complexion plus forte, & plus robuste pour resister à la tentation, ainsi s'y
laissant emporter il est plus coupable, la femme estant excusable à comparaison de l'homme
pour sa soiblesse & fragilité naturelle.
Secondement, ordinairement l'homme est plus docte
& plus capable que la femme, & ainsi peche auec plus de connoissance, & par
consequent auec plus de malice.
Troisiemement, l'homme est le chef & superieur
de la femme, & par droict de nature, & par l'ordonnance diuine; ainsi il doit
gouuerner sa femme, & son peché croit de cette obligation comme enseigne fort bien
sainct Augustin lib. de adult. coniug. Tanto
grauius eos puniri oportet, quanto magis ad eos pertinet & virtute vincere, &
exemplo regere fœminas. Les hommes doiuent estre punis d'autant plus seuerement,
qu'ils sont plus obligez d'estre plus vertueux que les femmes, & de les gouuerner.
Quatriesmement, l'homme donne occasion à sa femme
par son ex emple de se laisser emporter au mesme mal-heur, croyant qu'il luy est
au-tant permis qu'à son mary, ou au moins par rage, & pour se vanger de l'infidelité qu'il commet enuers elle.
Cinquiesmement, ce sont ordinairement les hommes
qui sont les premiers autheurs de ce peché par leur liberté, importunité, menaces,
prieres, promesses, dons, enuoyant des messagers, escriuant, & par mille autres
inuentions auec lesquelles ils attirent les femmes dans cét abysme de mal-heur.
Sixiesmement, d'autant que fort souuent l'homme est
la premiere cause de l'adultere de sa femme, ou par son consentement, ou par sa
trop grande dissimulation, ou pour la trop grande liberté qu'il luy donne, la
laissant aller par tout, voir tout, estre veuë de tous, parler à tous, à heure indue,
luy permettant des habits superflus, dissolus, des nuditez : ou la tenant trop courte,
estant trop seuere enuers elle, la traittant rudement : ou par sa ialousie, ou par sa
lasciueté & impudique liberté, auec laquelle il se comporte enuers elle, & par
laquelle il luy fait perdre toute honte & retenue, voire mesme enuers tous autres.
Ce qui arriue non seulement pendant le mariage, mais souuent auparauant &
pendant les recherches, luy emplissant les oreilles de dicts & chansons impudiques,
luy repaissant les yeux de tableaux & regards lascifs, le cœur de
174
mille pensées & imaginations des-honnestes qui embrasent l'ame, font
perdre toute honte & vergongne, ce qui luy donne subject d'estre
souuent adultere auant que d'estre mariée, ou de s'emporter à toute liberté apres qu'elle est mariée. De quoy les hommes sont cause.
Punition du peché d'adultere en l'homme.
Premierement Omnis homo qui transgreditur lectum suum
contemnens animam suam. L'adultere est si miserable, qu'il mesprise sa propre vie,
la mettant en euident danger, il parle conformement à la loy ancienne, par
laquelle l'adultere estoit puny de mort : & maintenant il s'expose à la mort, les loix
ciuiles tolerant l'homicide qu'vn homme auroit fait d'vn autre qu'il auroit trouué auec sa
femme, quoy que deuant Dieu il est coupable d'homicide. Vne autre version, A contemnens in animam suam, offençant
si enormement son ame & sa conscience : faisant si peu d'estat de son salut & de
son ame, la rendant contemptible, esclaue de Satan, seruante de sa chair,
& la raualant à la condition des bestes : vendant sa part de paradis & son ame pour
vn plaisir si vil.
L'adultere est sans cœur.
Salomon dit quasi le
mesme Prouerb 6. Qui adulter est propter cordis inopiam perdet
animam suam. L'adultere faute de cœur perd son ame. Il veut dire que iamais vn homme
ne sera si mal-heureux que de se laisser emporter à cette extremité de mal-heur, s'il
n'est despourueu de raison, de conseil, de prudence, en vn mot, s'il n'est fol : car
l'adultere dit S. Chrysost. hom. 8 de pœnitentia, est vne folie & vn aueuglement. Cæcitas mala est adul terium, oculorum est
morbus, non corpis, sed animæ prius, propter cordis ino-piam, il n'a point de cœur,
ce peché luy fait perdre tout courage, toute generosité89, & le fait deuenir comme vne
femmelette. N'est-ce pas ce que reconnoissoit Dauid, cor meum dereliquit me, ie n'ay point de cœur,
non ce courage qui mettoit en pieces les ours & les lions, qui auoit l'asseurance
d'affronter Goliath,
est esteint: l'adultere qu'il a commis auec Bethsabée luy a rauy
son cœur : l'a rendu lasche, poltron, & quasi sans forces, aruit tanquam testa virtus mea, ma force
& ma vigueur s'est desseichée comme vn pot de terre, defecit spiritus meus. Mon esprit, mon courage
est tout affady, tout failly.
Ouy s'il y a chose qui rende vn homme poltron,
lasche, sans cœur, sans courage, sans force : chose qui le fasse deuenir comme vne
femmelette, c'est la volupté principalement hors du mariage, & sur tout d'adultere: Qui adulter est propter cordis inopiam
perdet animam suam. L'adultere quoy qu'auparauant il ait esté comme vn Samson, comme vn Her-
175
cule, deuient si effeminé qu'il n'a pas la force ny
le courage de defendre sa vie, & faute de defence la perd. Au contraire s'il y a
chose qui fortifie & l'ame & le corps, c'est la chasteté, comme il appert en Iudith, en Daniel, en tant de ieunes
hommes & de tendres pucelles qui ont surmonté les tourments & les tyrans ayant
esté rendus inuincibles par la chasteté.
Godefroy de Bouliõ extraordinairement fort &
pourquoy.
On dit que Godefroy de
Bouillon, la gloire des Princes Chrestiens, la terreur des Turcs : le parangon90 des Roys,
le premier Roy de Hierusalem, l'honneur de la tres-illustre & Royalle maison de Lorraine, & le
progeniteur de tant de braues Princes & Princesses qui ont fait paroistre par leur
generosité91
qu'ils estoient dignes descendans d'vn tel pere. Auoit vn bras si
prodigieusement fort, qu'ayant apprehendé vn homme pour robuste qu'il fust, il ne pouuoit
s'eschapper de ses mains. Vn Prince d'Arabie ayant ouy dire des merueilles de la force
de son bras, fit paix auec luy, luy enuoya des ambassadeurs le priant luy vouloir
permettre l'honneur de le venir voir, & d'esprouuer par experience ce qu'il ne
sçauoit que par rapport : Godefroy luy
ayant mandé qu'il seroit le tres-bien venu, pour preuue de la force de son bras il
coupa tout d'vn coup de son espée la teste d'un chameau. L'Arabe creut que
cela prouenoit de l'espée non du bras, dit sa pensée à Godefroy
lequel ayant demandé l'espée de cét Arabe en fit tout autant auec l'estonnement de
l'Arabe qui luy fit des grands presens, & chanta par tout la force admirable de Godefroy. On dit
aussi que de son coutelas il tranchoit par le milieu vn homme armé. Guillelm. Tyrius
hist. lib. 9. cap. 22.
Or comme on luy demandoit vn iour d'où procedoit
vne force si prodigieuse, il respondit, hæ
manus impudicam fœminam non tangunt, ces mains ne touchent iamais point de femmes
inpudiques : attribuant sa force non tant à la viuacité de ses nerfs comme à sa
chasteté.
Secondement, diceus quis me videt, tenebræ circumdant me, &
parietes cooperiunt me, & nemo circumspicit me : quem vereor : delictorum meorum
non memorabitur altissimus. Il dit qui me voit ? ie suis au milieu des tennebres,
ie suis entouré de la nuict, enfermé entre bonnes & fortes murailles, personne ne me
voit : qui craindray-ie ? Dieu ne se souuiendra pas de mes pechez : voila, voila
l'abomination de desolation où l'adultere amene vn homme, il le fait venir à l'infidelité
& au blaspheme, ostant à Dieu toute science & connoissance de son crime
& n'est-ce pas faire Dieu aueugle, ignorant, ou plustot nier toute Diuinité ?
Troisiesmement, hic in plateis ciuitatis vindicatibur, & quasi
pullus
176
equinus fugabitur: & ubi non sperauit
apprehendetur. Dieu par vn iuste iugement manifestera son ordure, & permettra
qu'il sera puny publiquement & quoy qu'il s'en fuye comme vn poulain, il sera attrapé
où il pensoit le moins.
Quatriesmement, erit dedecus omnibus, il sera
infame deuant tout le monde, tant pour son crime, comme pour la punition publique &
honteuse qu'il en receura : c'est le mesme que dit Salomon
Prouerb. 6. Turpitudinem & ignominiam congregat sibi,
& opprobium illius non delebitur, iamais son infamie ne sera effacée.
Cinquiesement, eo quod non intellexerit timorem Domini. Il
s'est oublié qu'il y auoit vn Dieu dans le ciel qui voit tout, qui punit tout, s'il fust
tant soit peu entré en cette consderation, elle estoit suffisante de le destourner
d'vn tel mal-heur. Mais il a fermé les yeux à toute consideration, & a laissé
esteindre en son ame toute crainte des iugemens Diuins, autrement ia mais il n'auroit
esté si miserable que de se laisser aller à vne telle abomi-nation.
N'y a point d'excuse pour l'homme adultere.
Il n'y a point d'excuse à ce peché dit S. Chrysost.
Hom. 3. de verbis Isaiæ. Tout ainsi que le pilote qui fait naufrage au port est inexcusable, aussi
est le mary qui commet adultere : sa femme luy doit seruir de port contre les flots
& orages de la concupiscence, s'il s'en laisse accabler il ne peut auoir aucune excuse
ny deuant les hommes ny deuant Dieu : quand il apporteroit dix mille fois le plaisir &
la concupiscence pour excuse, cela n'est receuable & faut aduouer qu'il est fol,
& que faute d'entendement & de raison il perd son ame. Voila comme discoure S.
Chrysostome, puis il poursuit. Quel plaisir peut apporter ce peché, qui n'apporte que
crainte, que peril, que danger, qui est suiuy de tant de maux, d'adiournemens,
d'accusations, de cholere & seuerité des iuges, de ruyne, d'vn bourreaux tenant
le glaiue en main, de l'enfer & d'vne malediction eternelle ? Mais posons le cas qu'il
n'y ait rien de tout cela, & que personne n'en sçache rien que les deux complices.
Quelle geine luy donnera la conscience, l'accusant par tout, le condamnant à tout moment?
il a beau faire, tout ainsi que per sonne ne peut s'enfuir de soy mesme, aussi personne
ne peut euiter la sen-tence de sa propre conscience : ce parquet ne se peut corrompre ny
par argent, ny par flatteries, d'autant qu'il est de Dieu, & que Dieu l'a estably
en nos ames.
Le mesme S. Chrysost.
in Ps. 7. dit que
l'adultere auant qu'estre damné est le plus miserable de tous des hommes, il a soupçon de
tout, il tremble de la moindre ombre, il n'ose regarder personne librement, il a peur
de tout le monde & de ceux qui le sçauent, & de ceux qui ne le sçauent : il
luy semble par tout où il est qu'il voit des espées nuës, que les sergeants
177
sont à ses costez, que les iuges prononcent sa
sentence. Il n'est iamais sans peine, voire mesme au milieu des tenebres, les douleurs
qu'il souffre ne sont pas semblables à celles des femmes qui enfantent, mais à celles de
la vipere qui ne peut mettre au monde ses vipereaux, sinon qu'ils luy deschirent, &
le ventre & les flancs.
Filet cadre, rayé.
De la ialousie. CHAPITRE XIII
I'Aurois outrepassé la briefueté que ie me suis proposée en ces chapitres, si i'auois
voulu enfermer au chapitre precedent toutes les causes desquelles procede le crime infame
d'adultere : partant i'en ay reserué vne pour en faire
La ialousie est vne grande affliction.
vn chapitre à part, qui est la ialousie, qui est bien
vn des plus cruels bourreaux qui puissent affliger les pauures mariez, & comme dit
S. Chrisost. hom. 38. in Genes. où est la ialousie,
la paix en est bannie, encor qu'ils foissonnent en richesses, qu'ils ayent des tables
somptueusement couuertes, qu'ils soient nobles & illustres, ils sont miserables : ils
ne taschent qu'à se nuire l'vn l'autre, sont en continuels soupçons : ne peuuent auoir
aucun plaisir, la guerre intestine mettant tout en confusion & leurs causant mille mescontentements.
Qui zelotypia laborant, & bonum pacis
amittunt, etiamsi magnis affluant diuitijs, etiamsi sumptuosas habeant mensas, etiamsi
clari fuerint, ac nobiles, miserrimi om nium sunt: turbas ac fluctus sibi quotidie
excogitant & vicissim suspicantur, nullam- que voluptatem habere possunt, interno
bello omnia confundente multamque eis ama-ritudinem inuehente.
La ialousie n'est autre chose qu'vne fascherie de l'ame, & vn
soupçon qui fait craindre vn des conioincts, que l'autre ne mette son amour à vn tiers,
& ne l'aime plus que luy. Ce soupçon prouient ordinairement d'vn amour ex
Que c'est que ialousie.
cessif & comme les pommes les plus tendres &
les plus douces ne laissent d'engendrer des vers, ainsi l'amour des mariez le plus tendre
& le plus doux produit ce maudit ver, rongeur de la paix & bonne intelligence,
& les fait seicher & mourir tout vifs.
Il est assez malaysé de resoudre auquel des deux
sexes la ialousie est plus dangereuse, & auquel elle produit des plus pernitieux
effets.
Ie sçay bien que le Sage dit qu'il a eu crainte en
son cœur de trois choses : La premiere, la calomnie, ou fausse accusation : la seconde vne
esmotion populaire contre sa personne : la troisiesme, le faux tesmoignage : ces
trois craintes n'ont esté qu'en son cœur, sans en faire paroistre aucun signe
178
exterieurement, mais il en a eu vne quatriesme pire que ces trois qui la fait pallir : à tribus timuit cor meum, & in quarto
facies mea metuit.
Eccli. 26. Les
trois premieres ont donné quelque attaque à mon interieur, mais la quatrieme, a paru par
dehors & à la face : mulier zelotypa,
c'est vne femme ialouse.
Quel grãd mal c'est que la ialousie en vne femme.
Le mesme sage au mesme endroit dit, in muliere Zelotypa flagellum linguæ, omnibus
communicans. La femme ialouse se sert de sa langue comme d'vne fleau pour affliger
continuellement son pauure mary : elle le querelle, le gronde, murmure, le menace, se
plaint sans cesse, l'iniurie, omnibus
communicans, fait ses plaintes à tout le monde que son mary ne l'aime pas, mais au contraire le traitte mal : detracte de luy en toutes rencontres : omnibus
communicans, parle a toute sorte de personnes indifferemment : s'abandonne à tous,
omnibus communicans, pour se venger de son
mary. Enfin, dolor cordis & luctus,
dit le mesme sage, l'afflige au cœur & luy fait ietter mille larmes.
Voyez cecy par experience au pauure Samson, escoutez les
plaintes de cette femelle, Dalila odisti me
& non diligis,
Iudicum 14. Vous
me haissez, vous n'auez point d'affection pour moy : elle ne cessoit, ny iour, ny nuict, se
plaignant, l'importunant, pleurant, & disant, quomodo dicis quod amas me cum animus tuus non
sit mecum? comment pouuez vous dire que vous m'aymez, puis que vous m'estes si
contraire. Escoutez le Texte, sanè cumque molesta
esset ei, & per multos dies iugiter adhæreret, spatium ad quietem non tribuens,
desecit anima eius, & ad mortem usque lassata est. Elle le molestoit, &
l'importunoit l'espace de plusieurs iours, ne luy donnant aucune relache ny repos, enfin
il perdit courage & fut lassé comme prest à mourir, & luy reuela son secret,
preferant tout ce qui en pouuoit arriuer aux fascheries qu'elle luy donnoit par ses
importunitez.
Si ce courage d'acier ou plustost de diamant a cedé
& s'est laissé briser aux importunitez d'vne femmelette, helas que feront tant de
pauures marys, qui ne sont pas des Samsons : comment
pouuront-ils resister aux importunitez d'vne femme ialouse ? ô que plusieurs ont bien
subiect de dire ce que dit Le Sage, Eccles. 7. Inueni amariorem morte mulierem. Ma femme m'est
plus amere que la mort mesme.
Que sera-ce si vn pauure mary entre dans des iustes apprehensions
que sa femme piquée de ialousie, & se voyant trop foible pour se vanger, n'ait
recours aux armes des femmes, qui sont les tromperies & finesses, & ne le
fasse
Combien dangereuse est la ialousie en vn hõme.
mourir par surprise ? Dura sicut infernus æmulatio, la ialousie d'vne
femme est au mary comme vn enfer, Cant. 8.
D'ailleurs il semble que la jalousie du mary est
d'autant plus dangereuse qu'il a plus de pouuoir, lors qu'il se laisse emporter à cette
mal-heureuse frenaisie. Il tient vne pauure femme comme prisonniere; la traite comme
179
vne esclaue, ne luy donne aucun credit, ne luy permet
ny d'aller aux Eglises, ny de visiter ses plus proches, non pas mesme de leur parler, il
est tousiours aux aguets, a des espions par tout, prent garde à tous
les deportemens,
parolles, œillades, mouuemens de sa femme, voire mesme se veut mesler de sõder
ses intentions, se laissant aller à mille discours, dix mille soupçons, cent mille
iugemens temeraires : il la tourmente & de paroles & de coups, enfin elle peut dire
auec la Samaritaine, Non habeo virum, ie n'ay
point de mary : ce n'est pas vn mary, c'est vn bourreau qui la gesne continuellement, vn
lyon qui la deschire sans relache & souuent la contraint par ses mauuais traittemens d'en venir aux extremitez.
C'est ce qui a fait dire au Sage, Eccli. 9. Non zeles mulierem sinus tui, ne ostendat super
te malitiam doctrine nequam. Donnez-vous de garde de vous laisser saisir de ialousie
pour vostre femme, de peur qu'elle ne vous fasse vn mauuais tour. On explique cecy
diuersement, aucuns de peur par vostre soupçon & ialousie, vous ne luy donniez
occasion de faire ce que vous craignez. Seneque dit fort bien, Habita fides, ipsam fidem obligat, multi fallere docuerunt
dum timent falli, & aliis ius peccandi suspicando dederunt: la
confiance qu'on a à vne personne, l'oblige d'estre fidelle, plusieurs par leur
deffiance ont donné occasion qu'on les trompast, & semblent auoir donné quelque droict de tromperie par leurs soupçons. L'amour & la fidelité sont enfans de la confiance : la haine & l'indifelité du soupçon & de la deffiance.
D'autres expliquent ces paroles de peur que par
vostre ialousie vous ne luy donniez occasion de se laisser aussi emporter à la mesme
passion; & que vostre ialousie ne luy enseigne la meschante doctrine de ialousie,
& qu'elle n'apprenne de vous à estre ialousie & lors vous verrez
vn beau tintamare
en vostre maison.
En fin d'autres de peur qu'elle n'en vienne aux
sorceleries, aux magies, aux empoisonnemens & que pour se vanger du tort que vous luy
faites, elle n'experimente sur vostre personne, toutes les malices qu'elle a
apprises des autres.
Si le mary doit garder sa femme.
Ou vostre femme est femme de bien, ou non : si elle
este femme de bien, quelle
atroce iniure luy faictes-vous d'entrer en soupçon de sa
fidelité ? quel ressentiment en doit elle auoir ? pensez vous l'obliger par tel soupçon à
vous aymer ? ou plustost de vous auoir en horreur, & si elle ne craint Dieu de
vous en iouer d'vne pour punition de vostre temerité, & de l'iniure que vous luy
faites ? Que si elle ne vaut rien, c'est en vain que vous vous tourmentez par vos soupçons
& ialousies qui vous rongent le cœur iour & nuict, vous auez beau y prendre
garde, Breuis omnis malitia super malitiam
mulieris.
Eccli. 25. Il n'y a
malice qui puisse entrer en paralele auec la malice d'vne
180
meschante femme, elle trouuera bien l'occasion de
faire son coup, & de vous planter les cornes au beau milieu du front.
Areolus
Philosophe, demandoit vn iour à vn autre si le mary deuoit garder sa femme, l'autre
respondit, la femme honneste ne se doit garder, sa pudicité luy sert de garde : l'impudique
ne se peut garder. S. Hierosme dit tout le mesme, lib. I. contra
Iouinianuin, Quid prodest diligens custodia,
cum vxor seruari impudica non possit, pudica non debeat? infida enim custos est castitatis
necessitas, & illa vere pudica dicenda est, cui licuit peccare si voluit. De
quoy sert de garder vne femme si soigneuesement, puis qu'il n'y a gardes sufissantes
contre vne impudique, & la femme honneste ne doit estre gardée : la contrainte est
vne mauuaise gardienne de la chasteté : cette femme est vrayment honneste & chaste qui a
eu le pouuoir & la liberté de mal faire, & n'a mal fait.
Il n'y a meilleure garde que la crainte
de Dieu,
& l'amour mutuel, le
frain d'vne femme chaste est l'amour & la crainte
de Dieu,
& la craincte
& amour de son mary qui la retient aux occasions & l'empesche de se
laisser emporter à la liberté, & la rend ferme comme vne Susanne :
il n'y a murs assez espais contre vne femme impudique, la violence & la
crainte luy font perdre tout amour, & luy fournissent mille inuentions,
luy donnent hardiesse, & l'obligent souuent à venir à des extremitez.
Sainct
Chrysostome nous fait entendre les miseres que cause cette passion par deux beaux
passages, l'vn est in cap. 2. Matth. où il dit, Si vir zelet uxorem, aut uxor uirum, omnem
auditionem credit de illo, & si non sit auditio digna & idonea vt credatur, tamen
fidem auditionis zelus commendat. Si le mary est ialoux de sa femme, ou la femme de
son mary, ils croient tout ce que l'on leurs rapporte, & encore que les rapports que
l'on leurs fait n'ayent point de probabilité, toutefois leur ialousie les rend
assez croyables. Il auoit dit auparauant que comme vn Roy ialoux de son estat, & de sa
couronne, croit les moindres soupçons qui pourroient estre au preiudice de la mesme
couronne, qu'ainsi en font les mariez qui sont ialoux, l'experience l'enseigne &
fait croire à ceux qui sont frappez de cette maladie, ce qui ne fut & ne sera iamais,
ils croyent souuent, aueuglez de cette passion, voir ce qui n'eut iamais
eſté.
L'autre passage de Sainct
Chrysostome est de Virginitate,
voicy comme il parle, Morbus iste non tristitiam solum, sed iram intolerabilem
ingenerare solet: Cette maladie n'engendre pas seuelement la tristesse, mais encor
vn cholere intolerable. Cum vero eo furore
corripitur, nihilo melius afficitur, quam qui à Dæmonibus agitantur, aut mente capiuntur,
adeo con-
181
tinenter effertur, insultat & stomachatur
omnibus, in obuium omnino & innocentissimum quemque semper exercet iracundiam.
Lors que quelqu'vn est saisy de cette rage, il est tout semblable à vn demoniaque, ou on à
vn sol, il est en continuelle furie, se fache & se met en fougue contre tout le
monde : il descharge sa cholere contre tous ceux qu'ils rencontre, voire contre les plus
innocens.
Nous auons vne infinité d’histoires en confirmation
de cette verité, entre-autres, l'histoire infame d'Herode, qui fit mourir
miserablement Mariamne sa femme, laquelle meritoit tout respect, & ayant l'esprit tout
transporté par la violence de sa ialousie, luy parloit apres sa mort & l'appelloit comme si elle eut esté en vie. On en voit assez de semblables qui deuroient donner
occasion aux autres de se garder de cette abominable manie.
Remede contre la ialousie, le mary doit estre sourd, &la
femme aueugle.
Ie me semble qu'Alphonsus n'a pas
mal rencontré, lors qu'il a dit qu'vn bon remede contre la ialousie estoit, que la femme
se comportast comme si elle estoit aueugle, & le mary comme s'il estoit sourd, ainsi
arriueroit que la femme ne seroit pas si curieuse à prendre garde où son mary iroit, à qui
il parleroit, & le mary ne se soucieroit pas beaucoup des plaintes & gronderies de sa femme & par ce moyen ils euiteroient beaucoup de riottes, & viuroient
en meilleure intelligence.
Filet cadre, rayé.
Quelques histoires pour monstrer comme Dieu deffend les innocens contre les ialoux. CHAPITRE XIV.
Merueille que Dieu fait en protectiõ d'vne femme inno cente frap-pée sept fois de la main d'vn bourreau accusée par ialousie.
C'Est vne cruelle bourrelerie92
que la condition d'vne pauure femme qui se retrouue
souz la domination d'vn mary saisi de cette furie; sentir vn mary tousiours dans les
soupçons; estre continuellement aux enquestes où elle a esté, à qui elle a parlé, croire
tout ce qu'on luy dit qui peut nourrir & entretenir sa maladie; ne vouloir escouter
aucune verité, ne faire estat des iu remens, des sermens, des larmes de sa femme non plus
que d'vne ame dam-née. Or quel remede ? ie n'en connois point de meilleur que la patience
& le recours à la prouidence diuine qui ne manque de predre la cause des innocens fust-il necessaire de faire miracle, quand sa gloire le requiert.
Voulez-vous tesmoingnage plus authentique de cette verité, que celuy
que rapporte S. Hierosme. Tom. I. Epist. 47.
ie rapporteray icy l'histoire la
182
traduisant le plus fidelement qu'il me sera possible des paroles du mesme
saint : à Vercelle
en Lombardie, vn mary
piqué de ialousie tire sa femme en iugement, l'accuse de luy auoir fauffé la foy : on le
saisit & le ieune homme qu'on soupçonnoit d'estre complice, la voyla mise en vn fond
de fosse & luy confiné dans vn noir cachot. Apres y auoir esté quelques iours on les
tire deuant le iuge criminel. Le mary ne respirant que sang, les accuse puissamment,
le ieune homme nie constamment; la femme pleure amerement, & tous deux leuans
leurs cœurs & leurs yeux au ciel, attendent de Dieu le tesmoignage de leur
innocence, faisans mille & mille protestations de n'estre tels qu'on les qualifioit.
Le mary cependant produit ses soupçons, le iuge les condamne à la question ordinaire, on
attache le ieune homme à vn poteau, ou on le deschire à coups descorgées93: le pauure
garçon voyant son corps tout ouuert de playes, & son sang couler de tous costez perd la
constance, aime mieux mourir vne bonne fois que d'en mourir mille, sans pouuoir acheuer de
mourir, & pour euiter cette escorcherie & cette mort qui n'auoit point de fin,
confesse ce qu'il n'auoit iamais fait, & mentant au preiudice de sa vie, accuse
par sa confession l'innocente, ostant tout moyen à cette pauure femme de se defendre
de cette atroce calomnie dont elle estoit chargée.
On la tire de la prison, on luy lie les mains
derriere le dos auec vne grosse corde, on l'estend sur le cheualet estant toute liée
horsmis les yeux que le bourreau ne pouuoir garotter : elle darde des œillades amoureuses
dans le ciel, arrouse sa face de grosses larmes & dit : Doux Iesus auquel n'est
rien caché, qui penetré iusques au creux & des cœurs & des reins, vous m'estes tesmoin que ce qui me fait tenir ferme sur la negatiue n'est pas la crainte de la
mort, mais la crainte de contreuenir à la verité, & en mentant de vous
offenser. Ah miserable garçon, si tu as si grande haste de mourir, pourquoy seras
tu cause de la mort de deux innocens ? Dieu m'est tesmoin que ie souhaite la mort, ie desire
me despouiller de ce corps mortel, mais i'ay horreur de mourir en qualité d'adultere.
Voila mon col ouuert, ie n'ay point d'apprehension de l'acier du bourreau, ma
consolation est que ie mourray auec mon innocence. Ce n'est pas mourir que trespasser le
Laurier en la main.
Le iuge enyuré de ce sang, tout de mesme comme vn
lyon qui ayant vne fois gousté le sang ne se peut saouler: commande au bourreau de
redoubler les tourmens, & enrageant & grinçant les dents, le menace de la mort
s'il ne fait confesser à vne femme, ce que le ieune homme robuste auoit franchement
auoué.
O bon Iesus! au secours, helas i'ay horreur voyant
tant de supplices prepa rez pour vn seul corps tendrelet & si chaste ! on la lie par
les cheueux à vn po-teau, & tout le corps chargé de fer & de
chaisnes est attaché : puis on allume vn petit feu à ses pieds, cependant le bourreau luy
deschire les costez sans es
183
pargner ses chastes mammelles : cette femme cõme vne
amazone, nonobstant tant de cruautez demeure immobile, comme vn rocher, son esprit se
promeine parmy le paradis pendant que son corps est ainsi bourrellé94, la pureté de sa
conscience charme tellement ses sentimens, qu'ils semblent estre insensibles. Le cruel
iuge comme surmonté de la constance de cette femme enrage : elle a recours à Dieu par des
deuotes prieres. On ouure son corps de toutes parts à coups d'escorpions95, elle esleue le
cœur & les yeux vers le ciel : Le ieune homme confesse ce qu'il ne fit iamais pour
faire mourir deux innocens, elle nie constamment pour les sauuer. On n'entend autre parole
sinon, frappez, bruslez, deſchirez,
iamais ie ne fis ce dont on m'accuse. Si vous ne me
croyez i'en appelle au parquet de Dieu, viendra le iour qui manifestera la verité. Dieu
est mon iuge, i'adjourne les autres au parlement de la verité.
Le bourreau estoit hors d'haleine, souspiroit &
ne trouuoit plus de place dans ce corps pour y exercer sa cruauté, voire sa cruauté cõme
surmontée auoir horreur d'auoir ainsi déschiré ce beau corps. Le iuge tout en furie
se tournant vers les assistans, vous estonnez vous dit-il si ceste meschante femme
aime mieux estre tourmentée que de mourir ? qui a iamais ouy dire qu'vn adultere se soit
commis qu'il ny eut deux personnes ? n'est il pas plus croyable que cette femme nie estant
coupable que de penser que ce ieune homme soit innocent confessant son crime ? partant ie
les condamne pareillement à la mort : le bourreau leur iette aussi-tost la hart au
col, toute la ville y accourt & la ville sort comme de la ville : le monde pense
s'écraser à la foule sortant de la porte. Il prend ce ieune homme, au premier coup de
hache, voila sa teste à ses pieds & son corps tout trempé dans son sang: cette chaste
Susanne comme vne
saincte victime plie les genoux en terre, le bourreau hausse le bras & brandit
son coutelas, voila le trenchant qui descend auec toute l'impetuosité de ses forces, mais
le coutelas n'oze toucher à ce col innocent, s'arreste à fleur de peau, raze tant soit peu
d'vne legere esgratigneure sursemant quelques gouttes de sang. Le bourreau tout estonné
se fache contre son bras & contre le
trenchant eſmoussé,
de son bras il entoisse96 son espée vne autre fois, il
la decharge de toutes ses forces sur la pauure innocente : mais
le trenchant se rebouche97 : vne autre fois, vous eussiez dit que le fer auoit apprehension
de l'offenser, car il s'arrestoit sur le col sans l'endommager : ce cruel forcené tout
en rage, retrousse sa casaque & bandant tous ses nerfs fait tomber en terre vn
crochet d'or qui accrochoit sa casaque, & sans s'en prendre garde brandilloit
son coutelas, mais cette chaste colombe voyant ce crochet luy dit : mon amy, ramaſſez cét or qui vous couste si cher : ce seroit dommage de le perdre.
Dieu eternel
a on iamais veu vne telle
asseurance? la mort n'est distante d'elle que d'vn moment, & elle ne la craint point,
elle se reiouit estant frappée & le bourreau blesmit : elle n'a point d'yeux pour
voir le fer de la mort,
184
& elle en trouue deux pour voir cest or, &
non seulement elle n'apprehende pas la mort mais pense à faire plaisir à ce
turc98. On donne
le troisieme coup à mesme succez que les deux precedans. Le bourreau tout effrayé ne
sçachant plus que faire ne se fiant plus au trenchant de son espée, puis qu'il ne
peut trencher, veut experimenter la pointe : il pousse de toutes ses forces
pour luy percer le col : chose inoüie la pointe se rebouche & la lame se retire
vers la poigné, comme regardant son maistre & confessant qu'elle ne pouuoit entamer cette innocente.
Souuenez vous des 3. iuuenceaux qui trouuent vn
refraichissement au milieu des flammes chantent au lieu de pleurer, le feu n'osant toucher
vn seul de leurs cheueux. De Daniel qui se ioue des lyons
comme des agneaux : de la noble
Susanne, laquelle
estant iniustement condamnée fut deliurée. Dieu suscitant vn enfant remply du Saint Esprit. Voyez
comme la diuine misericorde se monstre egalement enuers l'vn & l'autre. Susanne fut deliurée du
glaiue par ce petit iuge suscité de Dieu : cette femme condamnée par le iuge est
absoue par le glaiue qui n'ose toucher à son innocence. Voila tout le peuple en alarme, il veut
deliurer l'innocente. Il menace le bourreau, on est tellement estonné de ce
miracle qu'à peine croit-on ce qu'on voit.
Toute la ville à la nouuelle de cette merueille est
esmeue, voila toutes les gardes en vn gros. Mais celuy qui auoit charge de faire executer
l'arrest se lance au mitan de la trouppe, monstre sa barbe blanche & son chef
qu'il auoit sursemé de poussiere, & pleurant à chaudes larmes, commence à crier,
quoy messieurs ! voulez vous donc me faire mourir, il y va de ma teste si ie ne fais
executer l'arrest du president, voudriez vous bien me faire mourir à la place de ceste
adultere ? Si vostre misericorde, si vostre clemence vous porte à sauuer vne criminelle,
vous ne deuez estre cause de la mort d'vn innocent. Ses larmes esteignirent la ferueur du
peuple : Ses cris luy percerent le cœur, & pour sauuer cét homme il permit qu'on
passa outre à l'execution. Voicy donc vn bourreau tout frais auec vne nouuelle
espée.
La pauure victime estoit tousiours là, n'ayant
autre assistance que de Iesus Christ. On luy donne vn coup si lourd quelle fut vn peu
estourdie, on redouble elle est vn peu entamée, on recharge pour la troisiesme fois,
elle tombe comme pasmée à terre. O coup tres-admirable de la diuine prouidence, elle auoit
esté quatre fois rudement frappée sans blessure, & puis la voila atterrée comme
si elle estoit morte, afin que celuy qui auoit charge de l'execution peust eschapper la
mort. Soudain on enueloppe le corps comme s'il eust esté mort, on ouure la terre pour luy
donner sepulture, la nuict suruient ce semble par vne misericorde de Dieu plustot que
l'ordinaire, aussi tost ceste femme reuient à soy, ouure les yeux, puis le cœur, puis
la bouche, & va dire : O mon doux Iesus vous estes mon secours, ie ne craindray tout ce
que les hommes me
185
sçauroient faire : le mesme iour meurt vne bonne vieille, on la met dans
la fosse qui estoit preparée pour cette resuscitée. Le diable
cependant enrage de despit, suscite vn des sergeans d'aller visiter le corps du grand
matin, on le mene au tombeau, & d'vn iuste courroux on luy dit : deterrez ce corps mort,
n'est-ce pas assez de luy auoir fait vne si furieuse guerre pendant sa vie ? faut-il
encore la persecuter apres la mort ? ouy ouy, ouurez le tombeau, tirez-en le
corps, donnez-le à manger aux bestes et aux oyseaux, mangez luy le cœur puis
qu'elle a esté frappée sept fois, c'est bien la raison que iamais vostre barbarie
ne se saoule mesme apres sa mort. Il eut honte, & tout plein de confusion s'en retourna.
Cependant on pansa secretement cette femme, on luy
couppa les cheueux, on l'habilla en homme pour la faire escouler, on la mit en vne
maison de vierges où elle finit ses iours viuant en toute saincteté, & loüant la
bonté diuine qui l'auoit assisté si puissamment, & protegé son innocence auec
tant de miracles.
La main de Dieu est-elle affoiblie ? sa misericorde
est-elle espuisée ? manque-il de bonté pour secourir les innocens, s'il ne le fait
tousiours auec tant de miracles, si le fera-il vn iour auec pareille bonté & pareille
prouidence. I'ay apporté cette histoire quasi de mot à mot de
S. Hierosme, & apres
vn escriuain moderne, & assez connu pour la gentilesse de ses escrits, & pour
son
Binet.
eloquence. En voicy vn autre.
L'an 1286. mourut en Espagne
F. Don Garsias
Martinez soldat de S. Iean
de Hierusalem, apres auoir vescu en grande estime de saincteté : & Dieu
Autre histoire & miracle en faueur d'vne inno-cente.
l'a honoré apres sa mort de quelques miracles. En voicy vn entre autres fait par son inuocation, pour
la iustification d'vne pauure femme malicieusement calomniée, & soupçonnée de son
mary, de luy estre infidelle. Vn certain mareschal auoit espousé depuis peu vne ieune
femme, rare en beauté, plus rare en pudicité. Certains meschans soit d'enuie qu'ils
portoient au mareschal d'vne si belle femme qu'il auoit : soit qu'ils enrageoient de
ce que nonobstant tous leurs efforts ils n'auoient iamais sçeu corrom pre sa pudicité, ny
esbranler sa fidelité, eurent recours aux calomnies, jette-rent la ialousie dans l'esprit
du pauure mareschal : le voila plein de soupçons & de deffiance, il garde sa femme, ne
luy permet plus de sortir, la regarde de prez & de trauers, la traitte mal, ne luy
peut dire vn bon mot, enfin luy fait paroistre sa passion & son auersion par toute
sorte de mauuais trait tement. La pauure femme ne trouuant plus de consolation qu'en son
in-nocence, ny autre recours qu'à Dieu, protecteur des chastes, esleue son cœur à
Dieu, & apres auoir inuoqué bien humblement nostre Dame
& le B.99
Garsias
Martinez, pleine d'vne grande confiance à la misericorde de Dieu, auec les mains
nuës prend le soc d'vne charrue tout ardant en la fournaise
186
de son mary, & le porte iusques au sepulchre du
Sainct, sans en receuoir aucune incommodité : Dieu permettant ce miracle pour la deffence
de cette pauure innocente, pour guarir la maladie d'esprit de son mary, & pour
la confusion de ces abominables calmoniateurs. Bossius lib. 10. Abrah. Bzouius in
continuatione Annal. Baronij100 tom. 13. ad an. 1286.
Histoire tragique d'vn mary ialoux.
Ie pourrois icy rapporter beaucoup d'histoires
tragiques pour donner horreur aux mariez de cette mauditte passion. Ie me contenteray
d'vne seule tirée de Surius in
Chron.101 an. 1528.
En la ville de Baste vn bourgeois homme riche nommé
Christophe Bongartener entra en jalousie de sa femme soupçonnant son valet. Il presse sa
femme de dire la verité, luy fait toute
instance, luy promettant impunité si elle confesse la verité,
& menaçant de la tuer si elle nie. Cette pauure femme
espouuantée de ces menaces & de l'horreur de la mort, se confessa coupable de ce à quoy
elle n'auoit iamais pensé : puis craignant la furie de son mary se desroba de sa maison
& s'en fuit aupres de sa sœur en vn village. Les amis se mirent en deuoir de les
re-concilier, la voila retournée. Le mary luy monstra bon visage, ne sirent qu'vn
lict la nuict, elle croioit que sa passion fust esteinte. Mais le matin le mary enuoya sa
seruante quelque part, fit sortir hors de la maison les enfans de son premier lict, puis
transperça sa femme qui estoit enceinte & la tua, & de là vne petite fille qu'il
auoit d'elle, laquelle à peine auoit quatre mois, escriuit au Senat le narré de tout ce
qu'il auoit fait, & apres auoir inuoqué par trois fois le Sainct nom de Iesus, se
precipita du plus haut de sa maison & se froissa tout le corps, que la iustice fit
rompre & briser sur vne roue, quelle rage sur vn soupçon ! cét exemple ne doit-il
pas estre comme vn puissant remede contre cette furieuse passion qui conduit les hommes à vn tel desespoir ! vous pouuez lire vne infinité de
semblables tragedies dans les histoires : pleut-il à Dieu qu'on n'en vit pas
tant au preiudice des pauures innocens, & à la confusion des familles
honorables.
Auant que finir cette matiere ie prieray les mariez
d'escouter l'exhortation que leurs fait le bon vieillard Tobie en la personne de son
bien aimé fils, Attende tibi fili mi ab omni
fornicatione, & præter uxorem tuam nunquam patiaris crimen scire. Mon enfant
donne toy de garde de toute fornication, & garde la fidelité à ta femme : ou comme
d'autres expliquent maintenant que tu es encore ieune homme, vis chastement en gardant ta
virginité, & quand tu seras marié garde la chasteté conjugale. Tobie. 4.
Souuenez vous comme Dieu a tousiours puny
rigoureusement ce peché :
Pharaon ose s'emparer de
la femme d'Abraham,
Dieu le chastie & toute sa famille, bien qu'il ne sçut pas qu'elle fust mariée, voire
auant qu'il eust le moyen ny le loysir d'executer les intentions. Gen. 12 Le Roy Abimelech
187
pour mesme subject, sans auoir passé outre ouyt102 cette
horrible punition,
morieris propter mulierem quam tulisti, habet
enim virum,
Gen. 20 tu mourras
d'autant que tu as enleué cette femme, car elle est mariée, & de fait toute sa famille
pour cette offence auoit esté rendue sterile.
O que de maux a eu Dauid pour son adultere,
& quoy qu'il en eut pardon en suite de sa grande contrition : qu'il en fit vne grande
penitence; toutefois il entend ces horribles parolles, non recedet gladius de domo tua usque in
sempiternum, eo quod tuleris uxorem Vriæ vt esset uxor tua. Le glaiue ne partira de
ta maison, d'autant que tu as enleué la femme d'Vrie, l'enfant né de
cette couche mourut en punition, & le pere ne le peut racheter par aucunes larmes ny
austeritez : Absalon se
rebella contre son propre pere, luy fit la guerre ouuerte : il souilla sa couche, &
tant d'autres mal-heurs qui luy arriuerent en punition de son adultere.
Que si Dieu ne semble si seuere & ne punit
l'adultere si exactement parmy les Chrestiens, c'est qu'il en reserue la puition à l'autre
vie, n'y ayant point de punition en ce monde condigne d'vn tel crime en des personnes qui
font profession d'vne telle saincteté que requiert le Christianisme. Osee 4. Non visitabo filias eorum cum fuerint fornicatæ,
nec sponsas eorum cum adulter auerint. Ie ne puniray pas leurs filles, lors qu'elles
seront desbauchées, ny leurs femmes lors qu'elles seront infidelles à leurs marys; pour
monstrer qu'il en reserue la punition en l'autre monde où il veut les punir sans
misericorde. Voicy vne vision veritable pour confirmation de cette verité.
Du temps que S. Dominique
preschoit à Paris, il y auoit vn homme de
tres-grande authorité, & fort riche, adonné à tous vices, & principalement
à la lubricité, de laquelle il s'estoit tellement laissé gagner, que ny les
prieres, ny les aduertissemens ne l'en pouuoient destourner. Sa femme
qui estoit de sang Royal & n'estoit pas moins Saincte que Noble, souffroit des grands ennuis, tant pour la mauuaise vie de son mary, que pour
la haine que luy portoient les courtisanes qu'il entretenoit. Elle ressentoit
Supplices des voluptueux en l'autre vie representez par vne vision.
fort l'offence que son mary faisoit contre Dieu; & le mespris qu'il faisoit
d'elle pour caresser ces vilaines : Apres vne longue patience, ne sçachant plus quel remede employer elle creut qu'elle ne pouuoit mieux se
vanger de son mary, qu'en luy estant infidelle comme il luy estoit, à
quoy elle se resolut par desespoir & vangeance de l'infidelité de son
mary. Comme elle estoit en des angoisses extremes, Dieu luy fit voir les
supplices eternels que les impudiques souffrent pour vne briesue volupté : les fournaises ardantes au lieu des licts mollets : les tours &
contours des dragons & serpens, enuelopans tout le corps au lieu des
embrassemens impudiques : & jettans par les yeux & les oreilles des
flammes puantes, comme des veines de soulfre mixtionnées de venin tres
188
infecte. C'estoit comme vne pluye qui tomboit sur la teste des voluptueux
& arroſoit
tout le corps iusques aux pieds, & penetroit iusques aux
entrailles qui brusloient comme vne fournaise. Il y auoit des dragons qui
vomissoient l'airain ardant tellement mixtionné, qu'ils rompoient les parties les plus sensibles du corps, & contraignoient ces mal-heureux de crier
si espouuantablement qu'ils faisoient hurler & retentir tout l'enfer. Ils
desiroient sur tout de mourir, ne voyans point d'esperance à leur infortune,
& ne pouuoient mourir. Entre plusieurs places, elle en vit vne qui estoit
preparée à son mary, au cas qu'il continuoit à viure comme il auoit fait. Elle
se resueille & aussi tost, entre en compassion de la misere de son mary, &
agitée de son mouuement ordinaire de jalousie, s'en va trouuer S.
Dominique pour luy dire au moins la peine qu'elle souffroit iour & nuict.
S. Dominique
luy donna vne rose qu'il auoit receu de nostre Dame, qui
la deliura aussi tost de son anxieté : & luy ayant persuadé de s'enroler en la Confrerie du
Rosaire, elle sentit son ame comblée d'vne ioye extraordinaire.
Il luy donna de plus son chappelet & l'aduertit qu'apres qu'elle l'auroit
recité quinze iours, qu'elle le mit souz l'oreiller de son mary pendant
qu'il dormiroit. Elle retourna en sa maison fort consolée, & pleine d'vne
saincte esperance, fit ponctuellement tout ce qui luy estoit ordonné, recommanda tres-feruemment toute cette affaire à Dieu & à
nostre Dame.
Le chappelet ne fut pas si tost sous le cheuet de ce Seigneur qu'il commença
à trembler, & fondre en larmes, souspirant entre les bras de sa femme,
implorant l'assistance de Dieu, & se recommandant aux prieres de sa chere partie.
La nuict ensuiuant comme il dormoit il luy sembla
que Dieu l'appelloit à son tribunal, où il se voyoit entouré d'vn nombre innombrable de
demons, qui demandoient iustice de tant de pechez, desquels ils l'accusoient : cela
l'espouuanta tellement, qu'estant esueillé, il demanda humblement pardon à sa femme de
ses adulteres, promettant de s'en amender.
La troisiesme nuict la femme ayant encor mis le
chappelet sous l'oreiller
de son mary, la chose fut plus espouuantable qu'auparauant, pendant qu'il
dormoit il se vit traisné en enfer, vit les tourmens qu'y endurent les voluptueux : & ne les vit pas seulement, mais les sentit en partie, iusques à ce que
son bon Ange y accourut, qui aussi tost l'en deliura, luy commanda de s'enrooller en la Confrerie du
Rosaire; & que s'il le faisoit, Dieu luy feroit la
grace de mieux viure, laquelle grace il obtiendroit par les prieres des
Confreres, qu'il ne pouuoit obtenir de soy mesme. Aussi tost qu'il fust esueillé, espris d'vne grande repentance, il promit à sa femme que desormais
il l'aimeroit sincerement, & luy garderoit la foy coniugale inuiolablement:
luy communiqua tout ce qu'il auoit veu, promettant de faire ce que l'Ange
189
luy auoit ordonné, & qu'il seroit veritable & constant en ses promesses :
Qu'il feroit en sorte que tout le monde seroit tesmoin de son changement
de vie. Il commença vne nouuelle vie par vne saincte & salutaire confession qu'il fit à S. Dominique,
lequel luy ayant donné un modelle de la
vie qu'il deuoit mener à l'aduenir, le mit au roolle des
Confreres du Rosaire,
depuis il fut si constant que iamais il ne quitta son Rosaire, & soit qu'il fust
en guerre, soit qu'il fust en sa maison, ou aux champs, en voyage, auec le
Roy ou les courtisans, iamais il ne manqua à reciter son Rosaire & en faire
estat, & par son exemple on aduança grandement la deuotion en France.
Garda la fidelité à sa femme le reste de ses iours, & apres plusieurs années moururent tous deux en mesme temps, nostre
Dame conduisit leurs
ames au ciel, & leurs corps furent enterrez tous deux ensemble à Paris. Ferdinand. hist.
Dominic. 1. p.
cap. 34. refertur ab Abrahamo Bzouio in continuatione annalium Baronij tom. 13. ad an. 1220103.
Finissons ce Chapitre auec cette belle parabole du
Sage, Prouerb. 8. beuuez
l'eau de vostre cisterne, & de la source de vostre puits sans vous addresser à ceux
des autres, afin que les ruisseaux qui sortent de vostre propre fontaine (c'est à dire
vos enfans) puissent paroistre publiquement sans rougir, & se qualifier vostres.
Iouyssez de cette eau tout seul, sans que les estrangers y participent. Tenez cette veine
beniste, & vous resiouyssez auec la femme que vous auec prise en vosre ieunesse. Ne
vous laissez pas emporter à la femme
d'autruy, pour ce que Dieu regarde la voye des hommes, &
compte
tous leurs pas, & le meschant sera attrapé en ses malices, & lié des
cordes de ses pechez, & il finira mal, faute de s'estre soubmis à la discipline.
Filet cadre, rayé.
195
Du troisiesme bien du mariage. Qui est le bien du Sacrement. CHAPITRE XV.
LEs
effects des Sacremens de la nouuelle loy se rapportent à deux, l'vn est le charactere,
l'autre est la grace : tous les Sacremens ne produisent pas le charactere, mais tous
produisent la grace, & c'est l'effect qui est propre au Sacrement, & que nous
appellons au mariage bonum Sacramenti.
Le bien du Sacrement, qui est le dernier & le principal des trois biens du
mariage.
190
C'est vn article de foy que les Sacremens sont
Les Sacremens sont causes de la grace.
cause & instrumens de la grace, & la produisent. Cette verité est confirmée par
le Symbole de
Nyce qui dit, Confiteor unum baptisma
in remissionem peccatorum. Ie confesse qu'il y a vn baptesme institué pour la
remission des pechez. En S. Iean 6. il est
dit, que l'Eucharistie donne la vie eternelle, qui manducat hunc panem viuet in æternum.
Quiconque mange ce pain viura eternellement. Au chap. 20. la remission des pechez est accordée aux Apostres,
quorum remiseritis peccata remittuntur eis, les pechez que vous remettrez seront remis, ce qui se fait par le
Sacrement de penitence. S. Iacques ch. 5. nous
asseure que les pechez sont remis par l'extreme-onction,
Oratio fidei saluabit infirmum. Et ainsi des
autres.
Les Sacremens produisent la grace, non en qualité
de vases dans lesquels la grace soit comme reseruée, & en soit tirée comme la medecine
de la boiste : ou l'or de la bourse & du coffre, mais comme causes lesquelles produisent
leurs effects : non comme les sermons, les bons discours, exhortations &
sainctes lectures, qui nous incitent au bien, & ainsi ausent la grace, mais comme
causes qui donnent estre à leurs effects, qu'elles contiennent en soy, c'est pourquoy ils
sont appellez signa efficacia gratiæ, fignes
efficaces de la grace laquelle ils produisent.
Les Sacremens produisent la grace, non pour la dispositõ de
ceux qui les reçoiuent, non pour la saincteté des mi
nistres.
Nous pouuons acquerir la grace de Dieu par deux
moyens, l'vn est ex opere operantis,
c'est à dire, par notre disposition, par des mouuemens de nostre liberal arbitre, &
par des bonnes actions : l'autre est ex opere operato,
c'est à dire, non pour les merites
ou disposition de celuy qui reçoit la grace, ou du ministre qui confere le Sacrement :
mais par la force & vertu du Sacrement, entant seulement & precisement qu'il
est institué de Iesus Christ, & conferé par le ministre à ce ordonné; soit que le
ministre soit bõ, soit qu'il soit meschant, moyennant qu'il fasse le deuoir de
ministre.
D'icy s'ensuit qu'encore que celuy qui reçoit le
Sacrement n'apporte aucune disposition, il ne laisse pourtant de receuoir la grace,
comme font les petits enfans au baptesme; ou la reçoit en plus grande abondance qu'il
ne feroit s'il y apporte de la disposition comme font ceux qui sont en aage.
S. Augustin confirme
toute cette doctrine par ce passage lib. 4. contra Cresconium104 cap. 16. Non eorum meritis, à
quibus ministratur, neque eorum, quibus ministratur, constat baptismus, sed propria
sanctitate atque veritate propter eum à quo institutus est. Les Iuifs n'ont rien eu de
semblable, c'est pourquoy S. Paul appelle leurs
Sacremens (si toutefois ils en ont eu) infirma
& egena elementa, ad
Galat. 4 . qui
n'estoient que signes & figures sans effects, mais nos Sacremens sont efficaces : au
plus leurs Sacremens ne conferoient ou n'augmentoient la grace qu'à proportion de la
disposition de celuy qui la receuoit, & les nostres le font par dessus la dispostion,
& ce en vertu des merites de Iesus
191
Christ, & de l'institution qu'il en a
faite. Ce qui s'appelle ex opere operato.
Deux graces, la premiere & la seconde.
Faut supposer qu'il y a deux sortes de graces,
l'vne s'appelle prima, la pre
miere grace, l'autre la seconde grace : la premiere grace
est celle qui est in- compatible auec le peché, qui le chasse de nos ames, qui nous rend
agrea-bles à Dieu, nous met en son amitié; nous rend Saincts; nous donne droict à
l'heritage celeste, entant qu'elle nous fait enfans de Dieu, si filij & hæredes.
La seconde grace est vne augmentation de la premiere grace, laquelle quand elle est donné
comme premiere, n'est pas donnée auec tout le comble & perfection qu'on la peut auoir,
mais va s'augmentant & croissant par les bonnes œuures.
Deux Sacremens instituez pour donner la premiere grace.
Tous les Sacremens ne sont pas instituez pour donner la premiere
grace, mais seulement deux, sçauoir le Baptesme & la Penitence qui sont instituez à cét effect, quoy qu'aucuns pensent probablement que tous en certains cas la
donnent : ces deux le Baptesme & la Penitence sont appellez pour cette raison Sacremens
des morts, c'est à dire, instituez pour rendre la vie à ceux qui sont morts
spirituellement, le Baptesme à ceux qui sont morts à la grace de Dieu, qui est la vie de
l'ame, par le peché originel : la Peniten
Les Sacremens des morts.
ce à ceux qui sont morts à la mesme grace par le
peché actuel & mortel. Les autres Sacremens sont appellez Sacremens des viuans,
d'autant qu'ordinairement ils supposent que ceux qui les reçoiuent sont en la grace de
Dieu; & ont la premiere grace, laquelle ils augmentent, lors qu'on les reçoit,
& qu'on ny met point d'empeschement. Et tant cette premiere grace que la seconde est
ordinairement accompagnée des vertus infuses & dons du
sainct Esprit que
Dieu donne à proportion de la grace qu'on reçoit.
Les Sacremens dõnent des graces speciales.
Outre cette grace premiere ou seconde, chaque
Sacrement a quelque
grace qui luy est propre & pour laquelle il est institué de Iesus-Christ, & ces
graces propres & speciales sont certains aides actuels, qui nous seruent tant
pour l'administration des Sacremens au prouffit d'autruy, comme pour la
conseruation de la premiere grace, & pour l'exercice des vertus & dons
ausquels telles graces se rapportent, suiuant la fin & institution de chaque
Sacrement.
Graces speciales des Sacremens.
Ainsi le Baptesme ne donne pas seulement la
premiere grace : mais la donne auec cette particuliere consideration qu'il nous regenere :
la Confirmation soit qu'elle donne la premiere ou la seconde grace, & le mesme se
doit dire des autres, la donne en qualité d'accroissement apres la generation
spirituelle : l'Eucharistie en qualité de viande ou nourriture : La Penitence, de
medecine : l'Extreme-onction, d'assistance contre les tentations au dernier conflict de la
mort : l'Ordre, pour disposer les ministres de l'Eglise à se bien & deuëment acquiter
de leurs charges : le Mariage en qualité
192
d'vne spirituelle & chaste vnion d'esprits entre les mariez, & pour les fins du
mariage.
I'ay deu apporter succinctement cette doctrine, qui
est commune à tous les Sacremens, pour esclaircir dauantage cette matiere; maintenant ie
m'en vay monstrer en quoy consiste cette grace speciale, ou ce bonum Sacramenti,
ce bien particulier du Sacrement de mariage.
Graces speciales du Sacrement de mariage.
La grace sacrementale ou particuliere &
speciale du mariage sont certai nes aides que Dieu donne aux mariez tout le temps de
leur mariage (moyen-nant qu'ils n'y apportent aucun empeschement) pour arriuer
heureusement aux fins pour lesquels il est institué.
Nous auons dit que le mariage a esté institué pour
quatre fins, la premie re est d'auoir des enfans, & Dieu a annexé vne aide &
grace speciale à ce Sa-crement, pour les esleuer chrestiennement & sainctement.
La seconde fin est l'assistance mutuelle auec bonne
intelligence & amour; & Dieu donne vne grace speciale pour cela, & ce en vertu
du Sacrement de mariage.
La troisiesme fin est le remede à la concupiscence,
Dieu donne aussi vne grace particuliere aux mariez à cet effect en vertu du Sacrement.
Cecy a esté figuré aux trois ieunes hommes qui furent mis en la fournaise de Babylon qui ne
receurent aucune incommodité du feu, quoy qu'il consommast
ceux qui l'auoient allumé, ce qui nous monstre que quoy que les mariez
soient comme au milieu du feu de concipiscence, toutefois lors qu'ils y
sont auec foy, esperance & charité, in Christo & in Ecclesia, suiuant
l'intention de Iesus-Christ & de l'Eglise, le feu de la concupiscence ne leurs
nuit : mais nuit à ceux qui procedent autrement.
Les Anges au Gen. 19. sauuerent Loth de l'incendie de Sodome, & ce dans
vne petite ville nommée Segor qui estoit entre Sodome & la montagne, c'estoit bien l'intention des Anges de le mener en la
montagne, mais il demanda de demeurer au milieu, sçauoir en Segor. Le lieu de l'incendie
sont les voluptez desreglées & illicites hors du mariage, chacun est obligé de le
fuir: la montagne est l'estat des vierges, tous n'y peuuent pas monter: aucuns se sauuent
en Segor, c'est à dire,
en estat du mariage par le moyen de la grace speciale que Dieu y donne pour empescher
l'incendie de la concupiscence.
S.
Chrysostome super Math. compare le
mariage aux eaux de la mer qui ont leurs bornes, suiuant ce que dit Iob. 38. Vsque huc venies, & non procedes amplius
& hic confringes tumentes fluctus tuos, tu viendras iusques icy & ne
Le maria ge comparé à la mer.
passeras pas outre; aussi Dieu a donné & mis les
bornes à la concupiscence de la chair, qui sont les loix du mariage, & comme la mer
outre passant ses bornes rauage tout, renuerse les campagnes, abysme les villes, noye les
animaux, ainsi la concupiscence se iettant hors des digues & loix du mariage
193
cause des tres-grands desordres. Et comme les eaux du
Iordain se
fendirent, celles d'en bas coulans en la mer morte, celles d'en haut s'arrestans comme
vne muraille, & grossissans tousiours sans couler en bas : de mesme les plaisirs qui
se prennent hors du mariage coulent à la mort eternelle, ceux du
mariage en vertu de la grace speciale du Sacrement montent au ciel, entant
que souuent ils sont actes de iustice, & de charité, & partant meritoires de
la vie eternelle : & comme les eaux seruirent de murailles aux Israëlites
contre leurs ennemys, & noyerent les Egyptiens; de mesme les plaisirs d'vn
chaste mariage seruent de muraille & rempart contre les tentations du diable, & de la chair; mais perdent & noyent hors du mariage.
Le mariage cõparé au buissoa ardant.
Nous pouuons comparer le mariage à ce mysterieux
buisson que Moyse
vit qui brusloit sans se consommer, rubus ardens incombustus:
c'est vn buisson, il a ses
espines : il ard, il y a du feu de concupiscence : ne se consomme point, c'est à dire, ne
consomme point les vertus, ne contrarie pas à la grace, ny à la saincteté lors qu'on y
procede deuëment.
La concupiscence est comme vn loup affamé &
gourmand qui entrant dans la bergerie ne se contente pas d'vne brebis, mais estrangle tout
autant qu'il en trouue, ainsi la concupiscence qui s'eslanceroit à plusieurs est moderée à vne: par la grace du Sacrement: la concupiscence cherche le plaisir, mais le
mariage assisté de la grace cherche le fruict: la concupiscence apporte incontinent du
dégoust comme il appert en Amnon enuers sa sœur Thamar: mais la grace du Sacrement de mariage conserue l'amour enuers la
mesme.
Enfin la quatriesme fin du mariage est la
representation du mariage du Verbe auec nostre nature ou de Iesus-Christ auec l'Eglise,
& afin que cette representation fust plus parfaitte, Dieu ayant voulu que le mariage
fust indissoluble & d'vn auec vne, comme l'vnion du Verbe auec nostre nature &
de Iesus Christ auec l'Eglise est indissoluble & d'vn Verbe, auec vn indiuidu :
& d'vn Iesus Christ, auec vne Eglise : aussi il a voulu resleuer cette vnion à vn estre
surnaturel & diuin, & l'accompagner d'vn amour surnaturel duquel les conjoincts
s'aymassent, non seulement d'vn amour humain mais aussi diuin, faisant que cet amour
durast entre eux, cõme estant fondé en charité, de sorte qu'il ne tiendra qu'aux mariez
que leur amour soit eternel, puis qu'en ver tu du Sacrement Dieu leurs confere la grace
& la charité, en faueur de la- quelle ils pourront obtenir cet amour s'ils n'y
apportent aucun empesche-ment, & ce afin que la signification du Sacrement soit
parfaitte, souuent en l'vsage du mariage y a du peché, d'où aucuns ont pensé que
l'oblation qui se faisoit en la purification pro peccato, pour le peché estoit pour le
peché des parens quoy que S. Aug. pense que
c'estoit pour le peché originel de l'en fant, la grace du Sacrement est pour empescher ce
peché des parens en l'vsa-ge du mariage.
194
La prouidence Diuine n'auroit-elle pas manqué à
l'estat des mariez, si apres leurs auoir imposé des si grandes charges & plus penibles
qu'en l'ancienne loy, elle ne leurs auroit donné vne nouuelle grace pour les
pouuoir supporter ? n'est-ce pas vne grande charge que l'indissolubilité ? que les
Iuifs n'ont eu : que de n'auoir qu'vne femme ? ayant autrefois esté permis d'en auoir
plusieurs? Et comment est-ce que les mariez pourroient garder continence, lors que
l'vsage de leur mariage ne leurs est permis ? comme quand l'vn d'eux est tombé en quelque
infirmité incurable & perpetuelle : ou quand
un est absent, our pour quelque crime, ou de sa volonté, & pour affaires; ou
qu'il deuient furieux, ou tel qu'il y a
du peril de viure en sa compagnie ? ou qu'il tombe en adultere, & que l'autre ne veut
plus habiter auec luy ? en ces cas ils sont obligez de garder continence, ce qui seroit
bien difficile si Dieu n'auoit donné vne grace speciale à cet estat, suiuant le train de
sa Diuine prouidence, qui ne manque à personne ny à aucun estat si on ne s'en rend
indigne. C'est icy le plus grand bien d mariage, suiuant ce que dit S. August. lib.
de bono coniugali c. 18. In nostrorum nuptijs
plus valet sanctitas Sacramenti, quam sœcunditas uteri, au mariage des Chrestiens,
mieux vaut la saincteté du Sacrement, que la fecondité.
Voulez-vous pauures mariez addoucir l'amertume
& les maux de vostre mariage, imitez le prophete Elisee 4. Reg. 4. son
seruiteur ayant fait vn potage d'herbes qu'il ne connoissoit pas, mais si ameres que
personne n'en pouuoit gouster. Elisée jetta de la farine
dedans le potage, & corrigea toute l'amertume : jettez la grace de Dieu, par vostre
bonne vie dans vos mariages, rendez-vous dignes de receuoir les graces que Dieu y a
annexé entant qu'il est Sacrement, & vous verez l'amertume que vous y trouuez, fort
addoucie, & receurez le contentement que vous en esperez, & y ferez vostre
salut. Iettez la farine du ciel, le plan des Anges par vn frequent vsage des Sacremens de
confession & communion dans les amertumes de vos mariages, & vous les sentirez
bien adoucies.
Cul de lampe fleuri.
Filet cadre, rayé.
Trois choses qui empeschent que les mariez ne reçoiuent la grace du Sacrement, & premierement le peché mortel. CHAPITRE XVI.
TOut ainsi que le feu si son actiuité n'est retenue par quelque violen ce produit
infailliblement la chaleur, & le soleil la lumiere, de mes-me les Sacremens
produisent assurément la grace, & sans y faillir, si celuy qui les reçoit n'y met
empeschement: la raison est d'autant qu'ils sont causes efficaces de la grace. Le Concile de Trente
ne nous laisse aucune occasion
Sacremens causes efficaces de la grace.
de douter de cette verité par l'arrest definitif
qu'il en a prononcé sess. 7. can. 7. en cette forme. Si quis dixerit non dari gratiam per huiusmodi
Sacramenta semper & omnibus, quantum est ex parte Dei, etiam si ea ritè suscipiant,
sed aliquando & aliquibus, anathema sit. Quiconque dira que les Sacremens
ne donnent pas la grace tousiours & à tous ceux qui les reçoiuent, quoy
qu'ils les reçoiuent comme il faut, entant qu'il depend de Dieu, mais seulement
quelquesfois & à aucuns, qu'ils soit anatheme.
Le peché mortel empesche que le Sacrement ne confere la
grace.
C'est vne chose non moins asseurée, que quiconque
commet vn peché mortel en receuant vn Sacrement, ne reçoit aucune grace, d'autant que
le peché mortel est incompatible auec la grace : la grace est la vie, le peché
la mort : la grace l'honneur, le peché l'infamie : la grace les richesses, le peché
la pauureté : la grace la lumière, le peché les tenebres : la grace la force, le
peché la foiblesse : la grace l'amitié, le peché la haine : la grace la santé, le peché la
maladie : la grace la beauté, le peché la laideur : la grace l'estre, le peché le non estre.
Accordez ces contraires, & vous accorderez
la grace auec le peché. Vous joindriez
plustost le ciel, auec la terre, le iour, auec la nuict : le blanc, auec le noir : que la
grace auec le peché, ainsi il est impossible qu'en commettant vn peché mortel, vous
puissiez receuoir la grace, ce sont choses incompatibles.
C'est vne controuerse parmy les Theologiens, si
lors que vous receuez vn Sacrement validement, c'est à dire, qui est vrayement Sacrement,
la matiere, la forme & l'intention, qui sont les choses necessaires &
essentielles pour faire le Sacrement s'y retrouuants, & cependant vous ne receuez
pas la grace, d'autant que vous auez vn peché mortel, ou quelque obstacle à laditte
grace, si le peché mortel estant puis apres effacé, vous receuez la
196
grace du Sacrement, laquelle vous n'auez pas receue en la reception du Sacrement.
Aucuns sont s'aduis qu'ouy pour le regard du
Baptesme tant seulement, d'autres y adjoustent la Penitence : aucuns tous les Sacremens
qui impriment le charactere : aucuns tous les Sacremens indifferemment, c'est vne chose
controuerse.
Quicõque reçoit vn Sacrement estant en grace reçoit augmentation de grace en vertu du Sacrement.
Voicy qui est plus asseuré, sçauoir que quiconque
reçoit quelque Sacre ment n'ayant point de peché mortel en l'ame, & par consequent
ayant la pre-miere grace, appellée ordinairement grace sanctifiante, grace qui nous
rend agreables à Dieu, & nous fait ses enfans, reçoit vn accroissement de cette
premiere grace en vertu du Sacrement qu'il reçoit, quoy qu'il n'y apporte autre
dispostion, & quoy qu'il aye des pechez veniels, voire qu'il commette des pechez
veniels en receuant ledit Sacrement, selon l'opinion la plus pro bable, d'autant que le
peché veniel ne repugne à la grace & n'a point d'in-compatibilité auec elle comme a
le peché mortel.
Les pechez veniels n'em peschent pas l'augmentation de la
grace au Sacrement.
Il est necessaire qu'on foit en grace pour receuoir
les aides actuels qui sont donnez par les Sacremens lors qu'on reçoit lesdits Sacremens, sauf tou
tefois lors que les Sacremens qu'on reçoit, ne sont ordonnez
pour la sancti-fication de celuy qui les reçoit, ains seulement pour le bien &
vtilité des autres, ou pour l'vsage de quelque pouuoir & authorité spirituelle,
comme sont les Ordres105 qui sont au prouffit & vsage d'autruy.
Tous les Sacremens ne conferent pas tousiours esgale grace : voire
vn mesme Sacrement, receu de plusieurs, ne donne pas tousiours esgale grace à tous
ceux qui le reçoiuent. La raison est d'autant qu'aucuns Sacremens sont plus dignes que
d'autres, comme tous sont d'accord touchant le Sacre
Tous les Sacremens ne conferent pas grace esgale.
ment de l'Eucharistie, qui ne contient pas seulement la
grace comme les autres, mais aussi l'autheur de la grace, & par consequent passe tous
les autres en excellence. Il y a aussi aucuns Sacremens, lesquels à raison de la
fin pour laquelle ils sont instituez, demandent plus grande grace que d'autres; &
partant pour ces raisons il est clair que tous les Sacremens ne confe rent pas grace
esgale. Voire non pas le mesme Sacrement receu de plu-
Le mesme Sacrement receu de plusieurs ne confere pas tous iours
gra-ce esgale.
sieurs, car la raison veut que celuy qui reçoit
quelque Sacrement, par exemple l'Eucharistie ou la Penitence, auec plus grande contrition
ou charité, reçoive aussi plus grand degré de grace, & à proportion de sa
disposition, comme il feroit s'il exerçoit vn semblable acte de contrition ou
d'amour hors du Sacrement, puis que tel acte n'est de moindre valeur fait auec le
Sacrement que s'il estoit fait sans iceluy : mesme il est probable, que la grace qui est
donnée en vertu du Sacrement, ex opere operato, comme on parle en l'escole, c'est à dire, en consideration des merites de
Iesus-Christ, est d'autant plus grande qu'est la disposition auec laquelle
197
on le reçoit : ainsi voyons nous que les causes
naturelles produisent d'autant mieux leurs effects, que le subject est mieux disposé.
Il estoit conuenable que Dieu procedast de mesme
train aux Sacremens, afin que les hommes fussent d'autant plus incitez à faire des bonnes
& salu taires actions, & à se disposer à la reception des Sacremens, & à
l'augmenta-tion de la grace qui s'y fait : d'où s'ensuit que les mariez reçoiuent
d'autant plus de grace en vertu du Sacrement de mariage, que les dispositions qu'ils y
apportent sont plus grandes.
Les mariez contractants en peché mortel ne reçoiuent ny
l'augmentation de la grace ny les aides actuels au moins
lors.
De tout ce discours il est clair que les mariez
contractans le mariage, en estat de peché mortel, ne reçoiuent lors ny l'augmentation de
la grace que les Sacremens donnent infailliblement, ny trouuans point d'obstacle; ny,
au moins lors, les aides actuels qui correspondent au Sacrement de mariage, partant il
est expedient que ceux qui se marient mettent en prattique l'exhortation du Concile de Trente
sess. 24. cap. 1. de reformat. matrim. en ces parolles, Antequam contrahant, vel saltem triduo ante
matrimonij consummatio nem sua peccata diligenter confiteantur, & ad sanctissimum
Eucharistiæ Sacramen-tum pie accedant. Et adjouste, si quæ prouinciæ alijs, ultra prædictas,
laudabilibus consuetudinibus & cæremonijs hac in re vtantur, eas omnino retineri
Sancta Synodus vehementer optat. Auant que de contracter, ou au moins trois iours
auant la consommation du mariage, qu'ils se confessent diligemment, & communient
deuotement; que si quelques prouinces ont quelques autres louables coustumes ou
ceremonies, le Concile desire fort qu'elles les retiennent.
Ceux qui se marient deuroient imiteri le bon Tobie, auant la
consommation de leur mariage, & dire Deprecemur Dominum hodie & cras, filij quippe sanctorum sumus, & non possumus
ita coniungi sicut gentes quæ ignorant Deum. Prions Dieu auiourd'huy & demain,
car nous sommes enfans des Saincts, & n'est pas conuenable que nous commencions
nostre mariage comme les
Gentils, qui ne
connoissent pas Dieu : qu'ils ayent recours à l'oraison, & disent nous sommes
Chrestiens & enfans de Chrestiens : qu'ils disent auec le mesme Tobie cap. 8. Miserere nobis Domine, miserere nobis, &
consenescamus am-
On peche se mariant en estant de peché mortel.
bo pariter sani. Seigneur Dieu ayez pitié de
nous, faites nous misericorde, & donnez nous la grace de vieillir ensemble en
santé.
Tant s'en faut qu'on reçoiue la grace ou
augmentation d'icelle receuant le Sacrement de mariage en estat de peché mortel, au
contraire on commet vn peché mortel & vne espece de sacrilege contre la reuerence qui
est deue à ce Sacrement : & en s'opposant à la grace qu'il promet, & on fait,
entant qu'il est en soy, que ce soit vn signe vain & qu'il n'opere ce qu'il
signifie. Comment est-ce qu'il representera dignement l'vnion de nostre Seigneur
Iesus-Christ auec son Espouse l'Eglise, si on est vny d'amitié auec le mesme Iesus-Christ ?
mais si tout au contraire on luy est ennemy capital ?
198
Il n'y a pas faute de Theologiens qui disent que
ceux qui se marient en estant de peché mortel commettent deux pechez mortels, l'vn entant
qu'ils reçoiuent le Sacrement en mauuais estat, l'autre entant qu'ils sont ministres
du Sacrement en mauuais estat : tout ainsi qu'vn prestre qui dit la messe en estat de peché
mortel commet deux pechez mortels, l'vn communiant indignement, l'autre faisant le
Sacrement indignement. Ie suppose ce qui est tres-asseuré que les contractans en mariage
sont les ministres du mesme mariage, entant que Sacrement, non le prestre qui y assiste
qui n'est que tesmoin de la part de l'Eglise.
L'opinion la plus probable est qu'il n'y a pas deux
pechez mortels con tractant le mariage en estat de peché mortel, c'est bien vn grand
peché mor-tel entant qu'on reçoit le Sacrement idignement, & qui est encor plus
grand, d'autant qu'on en est ministre entant en mauuais estant ce n'est pas toutefois vn
second peché, d'autant que ceux qui contractent le mariage, ne sont pas consacrez
particulierement pous estre ministres de ce Sacrement, & partant n'ont point de
particuliere obligation de l'administrer en estat de grace, comme ont les prestres, qui
sont consacrez pour estre ministres des autres Sacremens, & insi pechent mortellement
les administrans en estant de peché mortel. D'icy appert l'obligation qu'on ceux qui se
marient de procurer vne pureté de conscience auant que le faire, tant pour euiter vn
nouueau peché mortel & vn sacrilege, que pour se disposer à la reception de la grace.
Filet cadre, rayé.
204
La seconde chose qui empesche la grace du Sacrement de mariage, qui est le manquement de consentement. CHAPITRE XVII.
Le cõsentement est necessaire au mariage.
LE mariage estant vn contract, & le consentement des parties estant vne chose
necessaire à tout contract, il s'ensuit que le mariage ne peut estre mariage sans le
consentement, qui doit estre mutuel, libre & franc, faict auec deliberation &
raison : veritable, & non feint, & cela est si necessaire, qu'autrement non
seulement on ne reçoit pas la grace du Sacrement, mais pas mesme le Sacrement, &
quiconque procede aux solemnitez du Sacrement de mariage auec vn consentement feint,
peche mortellement, contre la reuerence qu'il doit au Sacrement, & l'homme qui a
trompé vne femme par vn consentement feint, est obligé souz
199
peine de peché mortel, tant en conscience qu'en
iugement, in utroque foro, de ratifier le mariage par vn vray consentement, si les
parties ne sont fort inegales, & s'il est en estat de pouuoir se marier, comme il
apert, ex capite consultationis de sponsalibus.
Les contractans au mariage sont ministres du mariage
En tout contract les ministres du contract sont les
contractans, & par consequent au mariage, qui est vn contract, les ministres sont ceux
qui se marient, les parolles ou les signes qui expriment le consentement sont la
matiere & la forme, la matiere, entant qu'ils signifient la donation mutuelle des
corps : la forme, entant qu'ils contiennent l'acceptation ou le consentement. Le prestre
est comme tesmoin de la part de l'Eglise, & les
parolles qu'il dit, ego uos coniungo,
ie vous conjoinct, ne sont pas la forme du Sacrement de mariage, mais ce n'est qu'vne
ceremonie posterieure au mariage, par laquelle il confirme au nom de Dieu & de
l'Eglise ce qui a esté fait comme maistre & ministre des ceremonies, approuuées
par l'Eglise; & quand le prestre ne diroit ces parolles (supposé le consentement) le
mariage seroit mariage & Sacrement. L'vnion des corps ne fait pas le mariage, c'est
seulement l'vsage du mariage, & suppose le mariage, & quoy que cette vnion
ne s'ensuiue le mariage ne laisse d'estre vray mariage, non desloratio virginitatis
facit conuigium, sed pactio coniugalis, Ambros. in inst.
virg. cap. 6. ce qui fait le mariage est le consentement.
Le cõsentement au mariage fait auec grande crainte rẽd le mariage nul.
Lors que le consentement est donné auec quelque
grande crainte qu'on appelle, cadentum in
constantem virum, capable d'esbranler vn homme fort & constant, laquelle crainte
est causée par quelqu'vn iniustement & à dessein d'extorquer le consentement, le
mariage est nul, & la raison est, d'autant que le mariage estant indissoluble, &
de telle nature qu'ayant vne fois esté faict il ne peut estre deffait, il est bien
conuenable qu'on ne se soumettre à vne telle charge, & obli gation, qu'auec liberté.
Or c'est aux personnes sages & prudentes d'ex- aminer cette crainte. Si la crainte
n'est pas grande ou n'est pas à des-sein de tirer le consentement, & faire le
mariage, le mariage ne laisse d'estre bon. La menace de mort peut estre subject de la
crainte suffisante, ou quelque grand supplice disposant à la mort, vn long emprisonnement, vn exil, des coups violents, vne seruitude, le violement de quelque
pucelle honneste, la perte de quelque estat d'importance, quelque infamie qui ne se puisse
aysement effacer &c. Enfin quelque grand mal : car les maux legers & de peu
d'importance sont subject de la seconde crainte, qui n'est pas suffisante pour empescher
le consentement & la valeur du mariage.
Quel tort font les peres & meres à leurs enfans les
contraignans par
200
On ne doit contraindre ny empescher personne de se
marier.
menaces, coups & autres mauuais traittemens à des
mariages ausquels ils n'ont nulle inclination, ou les obligeans à ne se marier le voulans
faire : ce qui est cause de tant de mal-heurs, de tant de scandals, de tant
d'apostasies qui se voient tous les iours. Comme on ne peut empescher les enfans de se
marier s'ils le veulent faire, ny les obliger de viure dans le celibat, contre leur
volonté, puis que la liberté de se marier est du droict de la nature, aussi
ne peut-on les contraindre à se marier. Cause pourquoy le Concile de
Trente sess. 24. de reformat. matrim. defend à toute sorte de personne de quel
estat & condition qu'elle soit, de contraindre ses subjects à se marier, ou de les
empescher de le faire librement, s'ils le veulent faire soit directement ou indirectement,
& ce souz peine d'excommunication qu'on encoure
ipso facto. Et cela se doit entendre non
seulement des peres & meres pour le regard de leurs enfans, mais aussi des Roys,
Princes & Seigneurs pour le re gard de leurs subjects & vassaux. Et l'experience
fait voir les mauuais mes-nages, les adulteres, les homicides, les empoisonnemens qui
suiuent souuent tels mariages qui ont esté forcez.
Comme les peres & meres peuuent cõmander à leurs enfans
de se marier.
Ce n'est pas à dire que les peres & meres &
autres superieurs ne puissent agir enuers leurs enfans & subjects, par prieres,
exhortations & aduis, voire quelquesfois par precepte suiuant l'opinoin de S. Thomas 3. p. q. 47.
art. 6. voicy ses parolles qui esclairciront grandement cette matiere. Cum in matri monio sit quasi quædam seruitus
perpetua, pater non potest congere filium ad matri- monium per præceptum; cum sit liberæ
conditionis: sed potest eum inducere ex ratio-nabili causa & tunc sicut se habet
filius ad causum illam, ita se habet ad præceptum patris, vt scilicet si causa illa cogat
de necessitate, vel de honestate & præceptum patris similiter cogat : alias
non. Puis qu'au mariage se retrouue vne espece de seruitude perpetuelle, le pere ne
peut contraindre son fils par commandement
à se marier, d'autant qu'il est d'vne condition libre, mais le peut induire
pour quelque iuste cause, & lors le fils est autant obligé au commandement
de son pere, comme il est obligé à cette cause; que si la
cause le contraint
pareillement, & non autrement. Ainsi les peres & meres, les
Princes & Seigneurs peuuent pousser & inciter leurs enfans à se marier pour
quelque bonne cause, voire leurs commander, non toutesfois les contraindre, & si les enfans ou subjects n'y consentent le mariage est du tout nul.
Notez qu'encore que le pere ayt vn tel pouuoir sur
son fils, qu'il le peut vendre estant en necessité & le priuer de sa liberté l. 2. C.
de patribus qui filios suos distraxerunt, il ne s'ensuit pas toutefois qu'il le
puisse contraindre à se marier, par ce que la seruitude du mariage est plus grande
que celle qui est faite par la vente, celle-là estant perpetuelle, celle-cy non. Celle-là
ne pouuant estre rachetée, celle-cy le pouuant estre. Outre que celle du mariage doit estre
accompagnée d'amour mutuel, ainsi elle est plus
201
difficile que l'autre: & le pere pouuant priuer
son fils de la premiere, ne s'ensuit pas qu'il le puisse faire de la seconde.
Point de mariage sans le cosentement des parties.
Quoy que les peres & meres des parties soient
d'accord
& donnent leur consentement, le mariage est nul sans le consentement des
parties : & les parties donnans leur consentement auec les formes & circonstances
requises de l'Eglise, encor que les peres & meres y contredisent, le mariage est bon.
Les parens de Rebecca estant d'accord auec le surintendant de la maison d'Abraham, enuoyé de
son maistre auec procuration authentique, pour trouuer femme à Isaac, dirent Vocemus puellam, & inquiramus eius
voluntatem, appellons la fille, reconnoissons sa volonté, Genes. 24. Et comment y
pourroit-il auoir mariage sans le consentement des parties ? puis que ce sont les
parties qui prononcent la forme du mariage, ie vous prens ma femme, ie vous prens pour
mon mary : paroles qui ne seroient pas veritables sans le consentement de ceux qui les
prononcent.
L'escriture saincte
fait mention de plusieurs mariages faicts sans le cõsentement des peres & meres, qui
n'ont pas laissé de subsister comme d'Esau qui prit deux
femmes, ce qui lors estoit permis, contre le gré d'Isaac & de
Rebecca ses peres &
meres, Gen. 26. &
puis vne troisieme, Gen.
28. Iacob suiuit
bien le conseil de pere & mere pour le regard de la premiere femme qu'il prit, non
toutefois pour le regard de deux autres, Gen 29. & 30. Le
ieune Tobie, voir
mesme par le conseil & direction d'vn Ange, qui ne luy pou uoit rien conseiller de
mauuais, se maria à l'insceu de pere & mere, & con-sequemment sans leur
consentement : & ces mariages ne sont pas pour cela reuoquez en doute.
C'est vn arrest definitif & sans appel cap. cum virum de regularibus où
Clement 3. parle
ainsi en faueur d'vne fille à marier. Tunc quia
liberum
Le mariage est vallable sans le cõsentement des parens.
habet arbitrium in electione propositi, parentum
se qui non cogitur voluntatem. D'autant quelle a son franc arbitre au choix de
l'estant qu'elle doit prendre, elle n'est pas obligée de se conformer à la volonté de ses
peres & meres. Cest arrest est confirmé par le Concile de Trente
sess. 24. c. 1. de reformat matrimonij. Et n'est loisible de dire le contraire sous peine d'excommunication.
Il est bien vray que l'enfant doit l'obeissance
& le respect à ses pere & mere, toutefois lors qu'il a l'vsage de son
franc-arbitre, il a autant de droict
& de liberté que pere & mere au choix de l'estat & condition de vie qu'il
veut prendre, & contractant sans le consentement
de pere & mere, le reste y estant, il n'y a aucune raison de reuoquer en doubte son
mariage, le tout In Christo & in
Ecclesia, entendu conformement à l'institution de Iesus-Christ & de
l'Eglise.
Ie ne pretens pas par ce discours d'excuser les
enfans qui se marient à l'in
202
Les enfãs qui se marient sans le cõsentement de pere &
mere pechent s'ils n'ont iuste cause, le mariage est toutefois vallable.
sceu de pere & mere & contre leur gré, ie les
condamne & declare que lors qu'ils le font sans bonne & iuste cause, ils pechent
mortellement, le mariage neantmoins ne laisse de subsister. Il est vray que les enfans ont
liberté de prendre vn estat de vie, mais aussi la raison veut que lors qu'ils se marient,
ce ne soit à l'insceu de leur pere & mere, autrement ce seroit vn mespris &
par consequent peché : Les parens sont d'ordinaire plus prudents que les enfans,
& prenant leur aduis, la chose reussit mieux, & les enfans ne doiuent pas douter
que leurs peres & meres ne soient assez soigneux de procurer leur plus grand bien,
puis que naturellement ils les aiment & puisqu'ils sont obligez de pouruoir leurs
enfans, & de les conseiller, aussi semble-t-il que les enfans se doiuent laisser
gouuerner de pere & mere, & suiure leur conseil & direction.
O le bel exemple que l'obeissant Isaac donne aux ieunes
hommes! il estoit en agge competant, toutesfois il porte vn tel respect à son pere, a vne telle confiance à sa prudence & bonté, qu'il ne se soucie nullement de son mariage,
Obeissance d'Isaac en son mariage.
s'en remettant du tout à ce que son pere en
ordonneroit : son pere ne voulut pas qu'il prit femme au lieu où il estoit, ains qu'on luy en cherchast vne
ailleurs, il en est content & sans aucune replique : il estoit ieune, toutefois aima mieux suiure le conseil de son pere en ses amours, que celuy de ses yeux :
il pouuoit luy mesme aller en Mesopotamie, mais
voyant que ce n'estoit
l'intention de son pere, il n'y opposa aucun contredict, se confiant au maistre
d'hostel que son pere auoit commis en cette affaire de si grande importance,
estant bien asseuré que tandis qu'il se comporteroit en enfant obeissant, &
se maintiendroit dans le respect, son pere ne luy manqueroit ny de soin, ny
de bonté, ny Dieu de prouidence.
Obeissance de Rebecca en son mariage.
En voicy vn autre pour les filles, c'est de Rebecca femme du mesme Isaac, elle laisse
faire pere & mere, & ses freres, leurs laisse tout le soin de son mariage, aussi
Dieu conduit le tout à sa gloire, & au contentement des parties.
C'est au pere de soigner le mariage de ses enfans.
Ne laissons pas les peres sans leur exemple, qui
sera Abraham,
lequel aussi tost qu'il fut temps, pensa serieusement aux moyens de pouruoir son
fils, & ne pouuant luy mesme en personne aller en Mesopotamie pour
luy chercher femme, ne pouuant l'y enuoyer pour bonnes raisons, commit en cest
affaire celuy qu'il connoissoit le plus sage, le plus prudent, & le plus vertueux de
toute sa maison nommé Eliezer surintendant de sa famille, homme
aagé, & qu'il pretendoit faire son heritier s'il n'eut point eu d'enfans : il fit
l'office d'vn vray pere, auquel appartient de songer au mariage de ses enfans, c'est au pere & non aux enfans que Dieu en donne le commandement,
Exod. 34.
Deut. 7.
Filiam
tuam non dabis filio eius, nec filiam illius accipies filio tuo, id est, Chananei: tu ne
donneras pas ta fille à aucun Chananean, & ne
prendras aucune fille des Chanaeans pour ton
fils.
203
Or il faut remarquer les paroles que i'ay dit, sans bonne &
iuste cause, car auec bonne & iuste cause les enfans peuuent se marier, non
seulement
Les enfans peuuent se marier à l'insceu de leurs parens,
& contre leur gré pour iuste cause.
à l'inseu des parens, mais mesme contre leur gré
& consentement, & les pe res & meres qui empechent sans iuste cause le
mariage de leurs enfans of- fensent grieuement Dieu. Il y a des peres & meres qui
semblent n'estre pe-res que de nom, que vous diriez n'estre nez que pour eux mesmes, qui
n'ont nulle affection pour leurs enfans; qui ne songent non plus à les pouruoir
comme s'ils ne leurs touchoient de rien; & souuent la raison est qu'ils sont si tenans
de ce qu'ils ont, qu'ils ne voudroient rien quitter pour accommoder leurs enfans, ainsi les
laissent vieillir, sans se soucier ny de leurs ames, ny de leur fortune. Lors que les
enfans rencontrent tels peres, ils peuuent se marier à leur insceu; comme aussi quand les
peres & meres veulent que leurs
enfans se mes-allient pour estre plus riches : ou qu'ils espousent vne fille qui
n'a point de santé, point de prudence, ou tel naturel que le ieune homme
ne croit pas pouuoir faire son salut auec elle : ou quand le pere traitte mal ses enfans.
Le meilleur & le plus asseuré est que les enfans rendent ce
respect à leurs peres & meres, qu'ils leurs faſſent
entendre leur volonté, &
prennent leur
Les enfãs doiuent prendre aduis de pere & mere pour se
marier.
conseil, autrement il semble que c'est vn notable
mespris qu'ils font des personnes auxquelles ils ont tant d'obligation & s'exposent
par tel mespris au hazard d'encourir leur inimitié : ie ne veux pas inferer pourtant que
les enfans soient obligez de suiure le conseil de pere & mere en fait de mariage,
d'autant que la seruitude du mariage estant si grande & estant personnelle,
la raison veut que quiconque s'y soubmet le face de son plein gré sans aucune contrainte, & sans dependance de la volonté d'autruy : tous les hommes estant libres en ce qui est de se marier ou non, sans qu'aucun depende
d'autruy, non pas mesme l'enfant du pere.
Donc vn grand empechement à la grace du sacrement
de mariage est, ou le consentement feinct, ou contraint, ou aussi quelquesfois le mespris
que l'on fait des peres & meres & de leurs aduis, entreprennant vne affaire de
telle importance sans leur communiquer, principalement lors qu'ils font tout deuoir de
pere, qu'ils sont gens de bien, & qu'on ne peut douter de leur prudence n'y de leur
affection enuers leurs enfans, & ny a nul doute que les enfans ne pechent grandement
ne faisans estat de ces obligatiõs qu'ils ont à pere & mere, & nous voyons
ordinairement que les mariages qui se font auec semblables mespris, sont suiuis de mal
heurs & de longs repentirs.
Filet cadre, rayé. La troisiesme chose qui empesche la grace du mariage sçauoir quand il est clandestin. CHAPITRE XVIII.
Que c'est que mariage clãdestin.
AVcuns appelle mariage clandestin celuy qui se fait sans le sçeu des peres &
meres, ou contre leur gré : ce n'est pas proprement mariage landestin : d'autres plus
proprement celuy qui se fait sans tesmoins : d'autres, celuy qui se fait sans les trois
publications : & enfin celuy qui se fait sans la benedicion du prestre. I'ay parlé du
premier au chapitre precedent, ie parleray des trois autres au present.
Les mariages qui se sont sans tesmoins sont
proprement clandestins & ont tousiours esté defendus, & partant ordinairement ne se
peuuent faire sans peché mortel : toutefois auant le Concile de Trente,
ils n'ont esté inualides & ne le sont encore au lieu où le Concile n'est
receu.
Pourquoi les mariages clandestins defendus.
On a iuste occasion de defendre tels mariages,
d'autant que souuent vne des parties y est prise & trompée, & comme la chose
arriue quasi tousiours auec precipitation & sans meure deliberation, aussi est belle
bientost suiuie de repentir : on se quitte l'vn l'autre : on se marie à d'autres, auec
lesquels on
vit en perpetuel adultere : on irrite les parens de part & d'autre, d'où souuent
s'ensuiuent des grands maux & incommoditez : outre que c'est chose
vilaine de faire en cachette vne chose si saincte & si honorable comme est le Sacrement de mariage, toutefois tels mariages estoient valides auant le Concile de
Trente, & le sont encore où il n'est promulgé & receu, d'autant que rien n'y
manque estant vn vray contract.
Mariages clandestins inualides.
Depuis le Concile Trente aux
lieux où il est promulgé & receu tels mariages qui se font sans presence du Curez ou
d'vn prestre ayant permission de luy & de deux tesmoins ne sont pas seulement
condamnez, mais aussi punissables & nuls. Toute cette doctrine est manifeste des
paroles du
Concile sess.
24 c. I de reform. matrim. & ne fussit d'auoir vn prestre qui ait permission sans deux
tesmoins : ny d'auoir deux ou plusieurs tesmoins sans vn prestre ayant permission : que si
les contractans sont de diuerses paroisses,
suffit que le Curé de l'vn ou l'autre soit present, ou vn prestre deputé de
sa part, soit que cela se sasse de la volonté & consentement dudit Curé, ou
prestre, & des tesmoins, ou non, c'est assez qu'ils soient
tesmoins, & qu'ils connoissent ce qui se fait pour estre vn vray & indissoluble
mariage, & voila pour le mariage qui se fait sans tesmoins.
205
Les promulgations ne sont pas de la necessité du
mariage.
Ce n'est pas chose absolument necessaire pour
l'essence du mariage de faire trois publications, & auant le Concile de Trente,
& depuis les mariages faits sans les publications, ont esté vaillables, supposé que le
reste n'y ait manqué, toutefois on ne les doit obmettre sans iuste cause, soubs peine de
peché mortel. Telle est la definition du Concile, sess. 24.
I. de reform. matr. & cela
est prudemment ordonné pour obuier à beaucoup d'accidens qui pourroient
rendre nul le contract de mariage & à beaucoup d'inconueniens
qui arriuent faute de telles promulgations : neantmoins elles se peuuent obmettre, ou
toutes, ou partie par dispense de l'Euesque, lors qu'il y a quelque bonne raison de ce
faire.
La benediction au mariage est ancienne.
Reste la derniere intelligence de mariage clandestin, sçauoir qui
se fait sans le benediction du Prestre. C'est vne ancienne coustume pratiquée en l'eglise, de benir les nouueaux mariez, les anciens Peres,
comme Tertullian lib. 2.
ad vxorem. S.
Isadore l. 2 de officiis ca. 19.
S. Ambroise epist.
70. ad. vigilium, & l. 1. de Abraham c. vltimo106.
Innocent
1. epist. 2. c. 6. Siritius papa epist. 1. c.
Par qui la benediction au mariage se doit faire.
4. en ont fait mention. Le Concile de
Constance l'a approuuée, & enfin le Concile de
Trente sess. 24. c.1. de reform. matrim. en parle ainsi,
Sancta Synodus hortatur, vt coniuges ante
benedictionem sacerdot alem in templo suscipiendam, in eadem domo non cohabitent :
statuitque benedictionem à proprio parocho fieri, neque à quoquam nisi ab ipso parecho,
vel ab ordinario, licentiam ad predictam benedictionem faciendam, alij sacerdoti concedi
posse, quacumque consuetudine etiam immemorabili, quæ potius corruptela dicenda est, vel
priuilegio non obstante. Le S. Concile
exhorte,
que les mariez ne demeurent en mesme maison auant qu'auoir receu la benediction sacerdotale en l'Eglise, & ordonné qu'elle se donne par le propre
Curé & que la permission ne s'en peut donner à vn autre prestre par autre
que par le Curé, ou par l'ordinaire, nonobstant tout priuilege ou coustume,
voire immemoriale, qui se doit plustost appeller abus.
La dignité du Sacrement merite bien telles
benedictions, afin que le tout se passe auec plus reuerence : & cette raison deuroit
suffire pour en faire estat & ne les obmettre, toutefois i'en mettray icy quelques
autres dignes de consideration.
Cause de la benadiction qui se dõne au mariage. La
benediction sert pour moderer la sensualité.
On sçait assez que le mariage est ordonné à des
actes qui sont fort animaux pour ne dire brutaux : qui sont grandement conformes à
l'appetit sensuel, & charnel, mesme souuent au grand preiudice de la raison, &
partant est besoin de recourir aux benedictions Ecclesiastiques pour moderer & regler la sensualité, & pour resister aux efforts du puant diable d'Asmodée : imitant en
cela le pieux & prudent Eliezer, lequel
creut ne pouuoir mieux commencer le mariage de son petit maistre, qu'en demandant à Dieu
qu'il luy pleut le fauoriser & conduire son dessein, & celuy de son maistre Abraham. Les mariez
doiuent commencer leur mariage, demandans la grace
206
de Dieu par l'entremise des benedictions Sacerdotales.
La benediction sert pour empescher les efforts de
Satan.
2. Ce que disoit l'Ange Raphael au ieune
Tobie, est assez connu,
sçauoit que le diable a pouuoir sur ceux qui entreprennent le mariage seulement pour
satisfaire à leur sensualité, ce fut pour ce subiect qu'il estouffa les sept premiers marys
de Sara,
mariée depuis au ieune Tobie. Ah qu'il est aysé que la sensualité s'emporte dans l'impétuosité de ses
plaisirs ! principalement poussée du souffle de Satan, si elle n'est retenue
par la grace & assistance de Dieu qui est communiquée par la benediction
Ecclesiastique. Il me semble entendre Dieu qui dit à cet infame Asmodée, ne dissipes, Isaie 65. donne-toy
garde de toucher à ce mariage, ne le trouble point, n'y seme point de zizanie, point
d'inimitié, point de jalousie, qui a benedictio
est, d'autant que i'y ay mis ma benediction.
La benediction sert cõtre les malefices.
3. Non seulement le diable fait la guerre aux
nouueaux mariez par soy, & immediatement les poussans au desordre & à des excez,
à cause de l'apprehension qu'il a qu'ils ne mettent au monde des enfans de benediction,
en la crainte de Dieu, & qui luy soient bons seruiteurs, & enfin remplissent le
ciel; mais se sert aussi de ses ministres, qui sont les sorciers, magiciens, enchanteurs, qui par leurs charmes, nœuds, sortileges, ligatures, causent tant de malheurs
aux mariages, or ces charmes & inuentions diaboliques, sont souuent empeschez ou
dissouts par la benediction des prestres, comme ces maudits instrumens du diable ont
confessé. Notez que le diable en veut principalement à ces ieunes plantes pour empeschez
leur fruict, soit par soy, soit par ses ministres. Lors que les enfans de Zambri dansoient & se
resiouyssoient aux nopces, leur ennemis suruindrent, les tuerent, & changerent les
nopces en funerailles. Lors que tout est en ioye aux nopces, le diable tache de
troubler la feste, & conuertir la benediction en malediction, partant faut se
preualoir de la benediction Ecclesiastique contre ses desseins, & ceux de ses
supposts. Si on benit les viandes qu'on mange pour en chasser toute malediction,
& pour ruiner les entreprises du diable, qui par tout cherche moyen de nuire à
l'homme, on a bien subiect de benir les nouueaux mariez, contre lesquels cet ennemy iuré
de nostre nature, n'espargne rien pour rendre leur mariage infortuné.
Benedictiõ cause de fecondité.
4. Ceste benediction est fort ancienne, & Dieu
l'a donné luy mesme au paradis terrestre, auant qu'il y eut des prestres, & en vertu
d'icelle, il a donné la fecondité à nos premiers parens : & partant ceux qui pretendent
tirer quelque fruict de leur mariage, ne la doiuent obmettre, aucuns s'estonnent
de ceste grande multiplication que firent les enfans d'Israel en Egypte, lesquels de
septante tant seulement, l'espace de deux cens quinze ans qu'ils furent en Egypte,
accrurent
tellement, qu'outre les femmes & les petits enfans, ils sortirent six cent
mille hommes : mais voicy la raison qu'en apporte S. Aug.
207
18. de Ciuitate c. 7 creuerunt Hebræi diuintus fæcundata eorum
multiplicatione. Cette multiplication fut vn effect de la benedtion diuine. Toute
ainsi que la multiplication des pains au desert fut vn effect de la benediction de
nostre Seigneur, de mesme ordinairement la multiplication & fecondité du mariage est vn effect de la benediction Ecclesiastique. Benedixit eis & multiplicati sunt,
Psalm. 106. Dieu a
beni
Noé & cette
benediction a esté si efficace que de trois fils qu'il auoit, il a peuplé tout le monde.
Voyez les ceremonies que garde Raguel au mariage de Tobie son gendre, & de
Sara sa
fille, Tobie. 7.
Apprehendens dexteram filiæ suæ, dexteræ Tobie tradidit dicens: Deus
Abraham, &
Deus Isaac, & Deus
Iacob vobiscum sit,
& ipse coniungat vos, impleatique benedictionem suam in vobis. Il prit la main
droicte de sa fille, la mit dans la main droicte de Tobie, & dit, que Dieu
soit auec vous, vous conioigne & acomplisse sa
benediction en vous. Il y a beaucoup de semblables exemples qui ne figurent
autre chose que la benediction abondante que Dieu reseruoit aux mariez, au
nouueau testament, & qu'il leurs donne
par l'entremise des prestres.
La benediction du mariage establit les maisons.
5. Il est tres-veritable, que benedictio patrem firmat domos filiorum.
Eccli.3. Que
la benediction des peres charnels establit la maison des enfans : nous pouuons croire que
la benediction des prestres qui sont les peres spirituels, qui sont les ministres de Dieu
ordonnez specialement pour nous donner par eux ses benedictions, n'establit pas moins la
maison de ceux qui la reçoiuent. Voicy des belles paroles que Dieu enseigna à Moyse & à Aaron Num. 6.
sic benedicetis Israel, & dicetis eis
benedicat tibi Dominus & custodiat te. Conuertat Dominus vultum suum ad te, &
det tibi pacem. Inuocabuntque nomen meum super filios Israel, & ego benedicam eis.
Voicy la forme auec laquelle vous benirez Israel & luy direz que Dieu te benisse
& te garde, que Dieu te monstre sa face & ayt pitié de toy : que Dieu tourne
ses yeux vers toy & te donne la paix. Ils inuoqueront mon nom sur les enfans d'Israel, &
ie les beniray. Combien d'ef fects signalez de la bonté & misericordre de Dieu en ces
paroles ? sa benedi-ction, sa garde & protection, son amour & faueur, sa
misericorde : le regard de ses yeux : la paix.
Si Dieu donnoit tous ces biens & graces en
faueur de la benediction de
Moyse & d'Aaron, sera-il moins liberal
en faueur de nos prestres ? ordonnez de Dieu à cét effect, & ministres de l'Eglise à
laquelle il a promis son assistance : en consideration d'vn Sacrement auquel il fait
profession d'annexer ses graces & benedictions ? permettera-il que ces benedictions &
oraisons qu'il a enseigné & suggeré à l'eglise son espouse, pour le bien de ses enfans,
qui luy sont communs auec la mesme Eglise, soient sans efficace ? cela repugne à sa
bonté & à ses promesses & deroge aux merites infinis de Iesus-Christ sur lesquels ces benedictions sont fondées & desquels elles tirent leur efficace. Remarquez ces paroles, conuertat Dominus vultum suum
ad te & det tibi pacem,
208
que Dieu tourne sa face vers toy & te donne sa
paix. C'est vn effect de la benediction de Dieu, qui tourne sa face vers ceux qu'il benit
& leurs donne la paix. Qui ne desire d'estre regardez d'vn œil fauorable de ceste
infinie maiesté ? qui ne desire de iouir de la paix en son mariage ? sans laquelle il n'y
peut auoir aucun contenement. Or c'est la benediction de Dieu qui la donne,
Dominus benedicet populo suo in pace.
Ps. 24.
6. L'empereur
Vespasian auoit fait
battre vne monnoye, où il y auoit deux mains qui se tenoient mutuellement, & de ces
deux mains sortoit vne gerbe de blez. Ces deux mains signifient la concorde & la paix
des mariez, que le grand Dieu de benediction leurs donne en vertu de la benediction
sacerdo tale, comme ie viens de dire; mais de ces deux mains, de ceste paix &
concor-de naist vn autre bien signifié par la gerbe de blez, sçauoir, abundantia pacis,
l'abondance & prosperité temporelle, effect de la mesme benediction. Salomon authorise
cette doctrine, Prouerb. 10. Benedictio Domini diuites facit. La benediction du Seigneur fait
deuenir riches. Si la benediction des anciens Patriarches deliuroit les enfans de la
seruitude, leurs donnoit la fecondité : causoit vn abondance de tous biens & partant
estoient si soigneux de la demãder, nous ne deuons pas moins attendre de celles des
peres spitiruels qui sont les prestres. La benediction de Noé establit la maison de Sem, & de Ia phet & sa
malediction apporta la ruine à celle de Cham. Aussi la
benediction de l'eglise donnée par les prestres aux nouueaux mariez establit leur maison,
& ceux qui la mesprisent sont souuent maudit, noluit benedictionem & elongabitur ab
eo,
Psal. 108. Il a
mesprisé la benediction, & elle s'esloignera de luy. Au contraire, qui seminant in benedictionibus de benedictionibus
& metent, ceux qui reçoiuent la benediction cueilleront les fruicts de benediction
2 Corinth.
9.
Quel tort se font les mariez mesprisans la
benediction nuptiale, & se priuans de ces grands biens que ie viens de rapporter ? lors qu'on
commence vn bastiment on benit la premiere pierre, & n'est-ce pas bien la raison
qu'on benisse les mariez qui sont comme pierres viues du bastiment ſpirituel
qui
est l'Eglise ? à laquelle ils sont vnis par foy & charité, & par le moyen de ces
benedictions Sacramentales : & afin qu'en vertu de cette benediction ils soient comme
temple du S. Esprit
luy estans comme dediez & consacrez en
suite des benedictions sacerdotales. C'est en vertu de la mesme benediction
que Dieu leurs donne souuent des enfans de
benediction, & assistent les me res en leurs couches pour leurs donner des
enfantemens de benediction, en-fin fait que leur mariage est comme vn petit paradis
suiuant ce que dit le
Sage
Eccli. 40. Gratia sicut par adisus in benedictionibus.
Filet cadre, rayé.
Filet cadre, rayé.
Des empeschemens qui rendent le mariage illicite, non toutefois nul. CHAPITRE XIX.
IL ne faut se persuader que le consentement des parties suffise pour faire vn mariage,
il peut arriuer que le consentement soit libre, plein, & entier, voire confirmé par
serment, que toutefois le mariage sera entierement & absolument nul.
Empeschemens qui rendent le mariage illicite, nõ toutefois
nul.
La Theologie enseigne qu'il y a deux sortes
d'empeschemens au mariage, les vnes ne destruisent pas le mariage quand il est fait,
d'autant qu'ils ne repugnent pas à son integrité & substance, ains sont cause
seulement qu'on peche en le faisant auec ces empeschemens : les autres rompent
entierement le mariage, ou plustot font qu'il est tout nul, pour autant qu'ils sont
contre sa substance & essence.
Les empeschemens qui font que le mariage est
illicite qui toutefois n'empeschent pas qu'il ne soit vray, sont six compris en ces vers
Ie m'en vay les expliquer tous en particulier. Le
premier est, Ecclesiæ vetitum,
la defense de l'Eglise, qui n'est autre chose que la defense de l'Euesque, du iuge
ou du pasteur, lors que pour iuste cause, ils defendent qu'on ne contracte iusques à ce qu'on soit asseuré qu'il n'y a nul empeschement : & contracter nonobstant
telle defense est peché mortel ou veniel, eu esgard aux circonstances du fait, & aux
causes de la defense, Sanchez lib. 7. disp. 17. num. I.
Ecclesiæ vetitum, nec non tempus feriatum.
Atque catechismus, crimen, sponsalia, votum
Impediunt fieri, permittunt iuncta teneri.
Le second est, tempus feriatum, le temps qui est depuis
l'Aduent iusques à l'Epiphanie inclusiuement : quoy que ce soit vne opinion fort
probable que ce n'est pas peché mortel de se marier en ce temps-là, moyennant que
cela se faſſe
sans scandal, sans bruit & solemnité, modestement, & auec vn honneste
& modeste banquet, Sanchez disp. 7. n. 18.
Le troisiesme est Catechismus, l'affinité spirituelle, que l'on
contracte auec celuy ou celle, pour qui on respond aux interrogats du Catechisme,
210
lors qu'on le baptise, soit qu'il soit en aage de
raison ou non, or il est plus probable que cét empeschement est abrogé par le Concile de Trente,
de sorte que si l'on baptise vn enfant en la maison sans parain & maraine, &
que puis apres on le porte à l'Eglise pour faire les ceremonies, ceux qui respondent
aux interrogats en l'Eglise, & sont comme parains & maraines, ne contractent
aucune affinité.
Le quatriesme, Crimen. Crime. On en rapporte ordinairement
sept, le premier d'auoir commis vn inceste auec la parente de sa femme au second
degré pendant la vie de sa femme. Le second d'auoir tué sa femme. 3. le rapt de la fiancée
d'vn autre. 4. estre parain de son propre fils à intention de priuer sa femme de son
droict de mariage. 5. estre dans l'exercice d'vne penitence solomnelle. 6. estre
conuaincu en iugement d'auoir tué vn prestre. 7. contracter auec vne qu'on sçait estre
religieuse.
Le cinquiesme empeschement est d'auoir fait des
fiançailles auec vn autre validement & puis se marier au preiudice du premier, auant
qu'auoir le- gitimement
diſſouſ les premieres fiançailles.
Vne fille se mariant contre la foy qu'elle auoit donnée à vn autre est
emportée du Diable.
Ie rapporteray vne histoire effroyable à ce propos
tirée de Delrio disquis. magic.107. lib. 3. p. 1. q. 7. s. 1. En Saxe vne ieune fille riche s'estant amourachée
d'vn fort beau ieune homme, mais pas fort riche, luy donna la foy de mariage. Le ieune
homme se doutant aucunement de ce qui arriueroit, & que sa pauureté joincte à la
legereté de semblables muguettes pourroient donner occasion à cette fille de changer de
volonté, & faire contre la pa role qu'elle luy auoit donnée, luy dit Madamoiselle ie
n'ose prendre asseu-rance sur vos promesses, i'ay peur que vous ne logiez vos affections
ailleurs. Moy! dit-elle, changer de volonté pour vous. Ie suis contente, & ie le
dis de tres-bon cœur, qu'au cas que ie me marie à autre qu'à vous que le Diable m'emporte le
premier iour de mes nopces. Quelques iours apres arriua ce dont le ieune homme s'estoit
douté, elle donna son affection à vn autre : le premier l'aduertit plusieurs sois de
prendre garde à ce qu'elle faisoit & de se souuenir des horribles imprecations qu'elle
auoit faites. Elle ne fit aucun estat de ces aduertissemens, & se maria auec le
second faisant vn grand mespris du premier, le iour des nopces les parens & amis se
resiouyssoient fort contents, il n'y auoit que l'espouse qui estoit toute triste, la
conscience la bourrellant108, pendant le disner arriuerent deux Diables en forme de
caualiers, on les pria vouloir honorer le banquet nuptial de leur preference, ce
qu'ils firent volontiers, prenans place & entrenans la compagnie fort gaillardement
: apres disner il fut question de danser, & par honneur on defera la premiere danse
au plus apparent109 de ces deux caualiers, comme estant estranger : il dansa deux fois auec
l'espouse, & puis l'enleua en l'air à la veuë de tous les parens & amis, non sans
grand deuil & gemissement de tous, qui
211
estoient forte esmeus d'vn accident si funeste. Le
lendemain les parens & amis tout abbatus de tristesse faisoient tout deuoir de
chercher le corps pour l'enseuelir, croyans qu'il seroit retombé d'enhaut. Lors que les
deux caualiers parurent, rapportans les habits & les ioyaux, & dirent, nous
n'auons point de pouuoir sur cela, mais seulement sur l'espouse : ainsi elle fut emportée en corps & ame suiuant son imprecation, pour auoir faulsé la foy à son
premier espoux.
Le sixiesme, votem, le vœu, ce qui s'entend du vœu
simple de chasteté, sauf toutefois nostre Compagnie, où le vœu
simple de chasteté fait apres deux ans de nouitiat, rend le mariage entierement nul par
la Bulle de Gregoire 13.110 d'heureuse memoire Ascendente111, l'an 1584. Si on
n'est auparauant dispensé des vœux. Nous parlerons du vœu solemnel au Chapitre suiuant.
En ces empeschemens faut auoir esgard à la
coustume, laquelle en certains lieux est contraire, & par consequent oste
l'obligation de procurer la dispense des empeschemens ausquels elle est contraire.
Des empeschemens qui rendent le mariage nul. CHAPITRE XX.
AVant le Concile de Trente il y auoit douze empeschemens qui rendoient le mariage nul,
ausquels le Concile a adjousté deux, & tous sont compris aux vers suiuans, les douze qui
estoient auant le Concile aux tois premiers, les deux qui ont esté adjoustez au quatriesme vers
& au cinquiesme :
Ie les expliqueray tous en particulier apres vne briesue obseruation pour
plus grand esclaircissement du tout.
Error, conditio, votum, cognatio, crimen,
Cultus disparitas, vis, ordo, ligamen, honestas,
Si sis affinis, si forte coire nequibis,
Si parochi, & duplicis desit præsentia testis,
Raptaue sit mulier, nec parti reddita tute
Hæc socianda vetant connubia, facta retractant.
Au mariage on peut considerer le contract ; ou les personnes qui
con
Empeschemens qui rendent
tractent: aucuns empeschemens font que le contract est nul, comme error,
212
le mariage nul, & leur explication.
conditio, vis, l'erreur, la condition, la
force, par ce qu'ils derogent à la liberté du contract, ou à sa solemnité, comme quand on
contracte sans la presence du Curez & de deux tesmoins: les autres empeschemens font
que les person nes qui contractent sont incapables de le faire, & quelquefois cette
incapa-cité est absolue & generale, comme vocum, ordo, ligamen, impotentia: l'ordre,
le vœu, le lien, l'impuissance, qui font que quiconque a ces empeschemens
ne peut contracter auec qui que ce soit : autrefois elle n'est absolue, mais
seulement pour le regard de quelque particulier, auec qui on ne peut contracter, comme
cognatio, crimen, cuitus disparitas, honestas,
affinitas, raptus, frigiditas seu impotentia ex parte. La cognation, le crime, la
diuersité de reli gion, l'honnesteté, l'affinité, le rapt, l'impuissance qui n'est pas
entiere. Les-quels empeschemens ne rendent pas absolument incapable de mariage, la
personne en laquelle ils se retrouuent, ains seulement la rendent incapable de se marier
auec aucunes personnes, & non auec d'autres. Venons à l'explication de ces
empeschemens.
Comme l'erreur empesche la validité du mariage.
Le premier empeschement qui rend le mariage nul
est, error, l'erreur, pour autant que
l'erreur empesche le consentement. L'erreur peut estre touchant la personne auec
laquelle on contracte, par exemple, quelqu'vn croit contracter auec Marie, & c'est Anne, son intention est
de contracter auec
Marie, le contract auec Anne est nul, si ce n'est que se prenant garde de l'erreur, il consente au mariage auec Anne, comme fit le
Patriarche Iacob auec
Lia s'estant apperceu
qu'elle estoit supposée au lieu de Rachel. L'erreur peut
aussi estre touchant la qualité de la personne, par exemple, quelqu'vn pense contracter
auec vne riche, & elle est pauure, auec vne qui soit pucelle, & elle ne l'est
pas; lors le mariage ne laisse de subsister, si ce n'est que telle condition ayt esté
exprimée au contract, ou qu'elle se rapporte à la personne comme seroit, si quelqu'vne
croyant contracter auec le premier né d'vn Roy, elle contracte auec le puisné qui luy
fait accroire qu'il est le premier né lors le mariage est nul, car l'erreur est touchant
la personne proprement, & non touchant la qualité.
Que c'est que l'empeschement de condition.
Le second est, conditio,
qu'aucuns expliquent de la condition
de la personne, par exemple, quelqu'vn contracté auec vn esclaue & serf,
pensant contracter auec vne personne de condition libre, lors le contract est nul,
si ce n'est que celuy qui contracte soit aussi serf, ou bien qu'estant libre & se
prenant garde de l'erreur il consente au mariage, ou aye affaire auec celle auec laquelle
il auoit contracté. D'autres expliquent ce mot
conditio, de quelque condition qu'on met en
contractant laquelle deroge à la substance du contract, comme seroit si les contractans
disoient, ie contracte auec vous à condition que vous gaignerez vostre vie par
adultere: que nous ne viuront pas ensemble : que vous ne me rendez pas le deuoir de
213
mariage, ou que ie ne le vous rendray pas : que vous
empescherez la conception, que nous n'esleuerons pas nos enfans, telles conditions
rendent le contract nul, quand elles precedent le contract ou l'accompagnent, mais
non pas quand elles se font apres que le contract est desia fait.
Le 3. est, votum, le vœu, ce qui s'entend ou du vœu
qui se fait en prenant
Comme le
vœu empesche le mariage.
quelque ordre sacré, qui rend vne personne inhabile au mariage :
si ce n'est qu'on ayt receu tel ordre ou par crainte, ou contre sa volonté, ou
n'ayant l'vsage de discretion, ou comme aucuns pensent probablement n'ayant l'aage
de puberté. Ou cela s'entend du vœu solemnel fait en vne religion approuuée qui rend le
mariage nul, d'autant que par vn tel vœu on dedie & consacre sa personne & son
corps à Dieu, & ce publiquement, ainsi la raison veut que ce vœu soit accompagné
de perseuerance, autrement il y auroit du scandal. Celuy qui se marie qpres auoir fait
vn vœu simple de chasteté peche mortellement, toutefois le mariage est vray mariage,
il ne peut neantmoins demander le deuoir de mariage à cause de son vœu, le peut
rendre lors qu'il en est requis.
Les ordres pris pendant le mariage ne le rompent pas, ny la
profession en religion.
Que s'il arriuoit que le mary apres auoir consommé
le mariage, vient à fai re profession en quelque religion, ou à receuoir quelque ordre
sacré, sa pro-fession seroit nulle, & ne pourroit exercer ses ordres quoy qu'il les
auroit veritablement receu : & seroit obligé de retourner aupres de sa femme, si
d'ailleurs il n'auoit point de cause iuste de s'en separer, & deuroit luy rendre le
deu de mariage quoy qu'il ne pourroit pas le demander, & sa femme estant morte il ne
pourroit se remarier.
Voire si le mary entre en religion & y fait
profession, mesme auec le con sentement de sa femme, mais encor ieune, & sans le
consentement de l'Eues- que, si puis apres sa femme le repete, ne voulant se passer de
luy, & elle ne vou-lant entrer en religion, l'Euesque le peut contraindre de
retourner aupres de sa femme. I'ay dit apres auoir consommé le mariage, car le vœu
solemnel de religion fait apres le mariage conracté & non consommé, dissout le
mariage.
Trois sortes de cognation.
Le 4. est, cognatio, cognation, & y en a de trois
sortes, l'vne naturelle qui s'appelle aussi consanguinité, laquelle procede du sang &
de la generation charnelle : l'autre spirituelle qui prouient d'vn principe spirituel;
& la troisiesme legale, qui vient des loix & ordonnances ciuiles.
Cognatiõ naturelle.
La cognation naturelle est la communication du
mesme sang; ou vn lien entre des personnes qui viennent de la generation charnelle &
participent au mesme sang par voye de generation. Ce qui se fait premierement par
ligne droitte qui va de pere en fils & par generation de l'vn à l'autre, comme de
l'ayeul au pere, de pere au fils, du fils au petit fils, & ainsi en suite de l'vn à
l'autre, l'vn procedant mediatement, ou immediatement de l'autre.
214
Ligne descendante.
Elle s'appelle descendante, quand elle procede de celuy qui est
la souche ou le tronc, & va à ses descendans comme du grand pere elle descend au
pere, du pere elle descend au fils, du fils au petit fils, & c. elle s'appelle ascen
Ligne ascendante.
dante quand elle remonte à la
souche, comme du petit fils au fils, du fils au pere, du pere au grand pere ou ayeul,
&c. Secondement cela se fait par ligne oblique, qui est lors qu'on ne procede pas
l'vn de l'autre, & qu'on vient
Ligne oblique.
toutefois d'vn mesme principe, comme les freres ne
sont pas engendrez l'vn de l'autre, ny les cousins, oncles, tantes, l'vn de l'autre, ils
se rapporent toutefois au mesme principe & à la mesme souche de laquelle ils
procedent, non pas en ligne droite, mais oblique.
Moyen pour connoistre en quel degré on est en ligne droite.
Pour connoistre en quel degré on est en ligne
droite, faut voire le nombre des personnes qui sont en la ligne, & en ostant vne
desdittes personnes, vous auez le nombre des degrez : par exemple trisayeul, bisayeul,
ayeul, pe re, fils, petit fils : voila fix personnes, ainsi le petit fils est au
cinquiesme de-gré pour le regard du trisayeul.
Pour connoistre en quel degré on est en la ligne oblique, faut
voire la distance qu'on a du tronc, si Pierre & Iean, par exemple, sont esgalement di
Moyen pour connoistre en quel degré on est en ligne oblique.
stans du tronc, ils sont en mesme degré entre eux
qu'ils sont auec le tronc, comme sont deux freres, par exemple, lesquels sont esgalement
distans de leur pere, ou de leur grand pere, ainsi ils sont tous deux au premier
degré pour le regard de leur pere, & au second pour le regard du grand pere: Si
la distance est inegale entre Pierre & Iean, que Pierre soit esloigné du tronc
de quatre degrez, & Iean d'vn ou de deux, Pierre & Iean seront distans entre
eux de quatre degrez, car lors la disance se prend de la personne la plus esloignée du
tronc.
Ie say bien que les Iurisconsultes supputent
autrement les degrez en la ligne oblique, quoy qu'ils s'accordent auec le droict Canon
pour le regard de la ligne droicte, mais ce n'est pas mon fait, car ie ne recherche icy
que ce qui concerne le mariage suiuant le droict Canon & la Theologie.
Cette connoissance supposée, i'aduertis
qu'anciennement on ne pouuoit contracter mariage sinon au huictieseme degré, cela est
reduit maintenant au cinquiesme auquel le mariage est bon, & au quatriesme,
troisiesme, second, premier, nul.
La raison de cet empeschement est I. que ceux qui
sont de mesme paren té se doiuent quelque respect, qui fait que c'est chose indecente
d'auoir ac-cointance charnelle entre eux : Dieu mesme l'auoit defendu, Leuit. 18. Omnis homo ad proximam sanguinis sui non
accedet, vt reuelet turpitudinem eius. 2. c'est afin que par le moyen de
l'alliance qui se fait auec des estrangers & d'autre race, la charité s'estende
dauantage. 3. c'est d'autant que l'experience enseigne que tels mairages ne reüssissent
guere.
215
Cognatiõ spirituelle.
La cognition spirituelle est celle qui se fait en
suite des ordonnances de l'Eglise entre aucuns personnes, à cause de l'administration ou
reception des Sacremens de Baptesme & de Confirmation. Au Baptesme le parain &
la maraine contractent vne cognation spirituelle auec celuy qu'ils ont leué au
Baptesme, & auec son pere & sa mere. Le mesme arriue à celuy qui baptise.
En la Confirmation la cognation se contracte entre celuy qui donne la confirmation & celuy qui est confirmé, & auec son pere et sa mere; comme aussi
entre celuy qui est confirmé & celuy qui est son parain en la confirmation,
& telle cognation empesche le mariage.
Cognatiõ legale.
La cognation legale prouient de l'adoption, &
est entre celuy qui adopte & celuy qui est adopté & ses descendans, iusques au
quatriesme degré : pareillement entre l'adopté tandis qu'il n'est pas emancipé, &
entre les enfans de celuy qui l'a adopté, pendant que lesdits enfans sont souz le pouuoir
du pere, entre la femme de celuy qui adopte & entre l'adopté : comme entre la
femme de celuy qui est adopté & celuy qui a adopté. Celuy qui a adopté
estant mort, il n'y a nul empeschement de mariage entre ses enfans legitimes, &
celuy qu'il auroit adopté : il est probable que deux adoptez peuuent se marier
ensemble.
L'empeschement du crime.
Le 5. empeschement est crimen, le crime, & arriue 1. si vn
adultere fait mourir sa femme, ou le mary de celle auec laquelle il a commis
adultere pour pouuoir l'espouser : ou si la femme fait mourir son mary, ou la femme
de celuy auec lequel elle a adulteré; en tel cas s'ils se marient le mariage est nul. 2.
si l'homme & la femme qui commettent adultere se donnent la foy de se marier ensemble
apres la mort de leur partie, ou que de fait ils contra ctent dés lors, & pendant la
vie de leur partie, en ce cas ils ne peuuent ia- mais se marier ensemble, ces deux cas
supposent que de fait ils ayent com-mis adultere. 3. Pierre & Marie voulans se
marier ensemble, procurent tous deux la mort de la femme de Pierre & du mary de
Marie, & de fait la mort s'ensuit, quoy qu'ils n'ayent adulteré ils ne peuuent
pourtant se marier ensemble : que s'ils ne procurent pas ladite mort tous deux ensemble,
mais l'vn seulement à l'insçeu de l'autre, & il n'y a point eu d'adultere le
mariage est vray & valide.
Le 6. Cultus disparitas, la diuersté de religion. Ainsi vn Chrestien ne peut contracter
mariage auec vne personne qui n'est pas baptisée, & le faisant le mariage est nul.
Contractant auec vn Heretique on peche mortellement, toutefois le mariage est valide, car
l'Heretique estant baptisé est capable de Sacrement. On peut toutefois contracter auec vn
Heretique auec permission du Pape sans peché.
Le 7.
Vis, la force, d'autant qu'elle empesche la liberté du contract : i'en ay parlé au
Chapitre 13. de ce Traité.
216
Le 8.
Ordo, l'ordre. I'en ay parlé expliquant le troisiesme empeschement.
Le 9. Ligamen, le lien qui n'est autre chose que le mariage auec vn autre, car quiconque
est marié validement, ne peut se marier auec vn autre pendant la vie du premier.
Le 10. Honestas, l'honnesteté qui requiert qu'aucunes
personnes ne contractent entre elles, comme aux fiançailles, il y a vn empeschement
entre le fiancé & les parentes de la fiancée au premier degré, comme sont sa mere,
sa sœur, sa fille : comme aussi entre le fiancé & les parens du fiancé aussi au
premier degré, sçauoir son pere, son frere, son fils : que s'ils se marient, encore
que le mariage n'ayt esté consommé, toutesois ils contractent alliance auec les parens
l'vn de l'autre iusques au quatriesme degré.
Le 11. Affinitas, l'affinité qui est vne alliance qui
prouient de l'entier conjonction & operation charnelle capable de soy d'engendrer,
soit en mariage soit hors de mariage : par exemple, le mary contracte affinité auec les
parentes de sa femme, & la femme auec les parens de son mary, auec lesquels
ils ne se peuuent marier, qu'apres le quatriesme degré : que si telle affinité prouient de l'œuure charnel hors du mariage, elle n'empesche que iusques au second degré :
la raison de tel empeschement est d'autant que deux person nes par l'œuure de la chair
sont faites vne mesme chair, & par ainsi con-tractent affinité auec les parens l'vne
de l'autre, à raison qu'elles procedent de mesme chair.
Le 12. Impotentia, l'impuissance à l'vsage du mariage, faut toutefois qu'elle soit
perpetuelle & auant le mariage pour le rendre nul; perpetuelle, c'est à dire, qui ne
peut estre corrigée que par miracle, ou bien en pechant, ou sans notable interest de la
santé ou danger de mort : auant le mariage, c'est à dire, qui n'a iamais peu auoir aucun
effect au mariage. Tel empeschement repugne à la nature & essence du mariage qui
est vne tradition mutuelle des corps pour l'vsage du mariage.
Le 13. Quand le mariage se fait sans que le Curez
ou outre de sa part y soit present, ou sans deux tesmoins : i'en ay parlé au Chapitre 14.
de ce Traité.
Que c'est que rapt.
Le 14. & dernier est raptus, le rapt qui est
lors qu'vn homme enleue vio lemment d'vn lieu à vn autre vne fille pour l'espouser
contre sa volonté, la-quelle il n'a ny fiancé ny espousé, & auec laquelle il n'a
aucune promesse, & est rapt, soit que l'on violente ou la fille, ou ses parens &
tuteurs. Ce rapt est vn empeschement qui fait qu'il ne la peut espouser, tandis qu'elle
est en son pouuoir : que s'il la met en lieu où elle soit asseurée, & hors du pouuoir
de celuy qui l'a rauy, & que lors elle consente de l'espouser, le mariage est
vray mariage, encore que les parens n'y consentent pas. Ce n'est pas proprement rapt
lors qu'vn homme enleue vne fille de son consentement contre la vo
217
lonté des parens de la fille, moyennant toutefois
qu'on ne faſſe
aucune violence aux parens de la fille.
Quelques causes, de tant de mariages infortunez, qui se retrouuent au monde. CHAPITRE XXI
Le bon conseil est fort necessaire pour faire vn bon mariage.LE
S. vieillard Tobie cap.4. donnoit ce precepte entre autres à son fils. Fili consilium semper à
sapiente perquire. Mon fils demandez tousiours conseil en vos affaires à vn homme
sage. Seneque à ce propos, disoit, deliberandum est diu, quod statuendum est semel, il
est bon de consulter long-temps ce qu'on ne doit faire qu'vne fois. C'est le propre d'vn
evprit sot & estourdy de faire ses actions sans conseil & deliberation, d'autant
que la folie & la passion aueugle, & donne vne certaine presomption &
opinion de soy-mesme, qui fait croire qu'on n'ignore rien, & qu'on n'a que faire du
conseil d'autruy : & quand on est trompé, on a recours à, ie n'y pensois pas. Via
stulti recta in oculis eius, qui autem sapiens est audit consilia, Salomon
Prouerb. 12. le mesme
Prouerb. 11. Salus
ubi multa est consilia, ubi non est gubernator populus corruet, les
affaires qui sont conduites par conseil ont bon succés, celles qui se font sans
conseil ne peuuent bien reüssir.
Si le conseil est necessaire pour le bon succés de nos autres affaires, il est
tres-necessaire pour le bon succés du mariage, & nous pouuons dire qu'vne
des causes de tant de mal-heurs qui s'y retrouuent est qu'on l'entreprend ou
sans conseil, ou par l'advis de mauuais conſeillers,
S. Hierosme
contra Iouin. cap. 28. Plerisque nulla est
vxoris electio, sed qualis obuenerit habenda. Plusieurs ne font point de
choix quand ils veulent se marier, mais s'allient à la premiere recontre, & apres que
c'est fait, on connoit qu'on est trompé, & qu'on est engagé en des mal-heurs quasi
irremediables. D'autres se seruent de mauuais conſeillers, comme de la chair, de la
sensualité, des yeux, ne consultants que ce qui paroit exterieurement, sans auoir esgard
à l'interieur, & ainsi s'engagent dans des abymes de miseres, où ils sont souuent
obligez de faire vne longue penitence, & peut-estre forcée, & souuent sans
fruict.
On doit auoir égard à l'égalité au mariage.
Vne autre cause des mariages infortunez
peut estre l'inegalité qui se retrouue entre les conjoincts, Dieu punissant iustement
la temerité de ceux qui ont voulu monter plus haut qu'ils ne deuoient, & qui se sont
voulu allier
218
auec leurs inegaux poussez d'vn esprit d'ambition.
Le poète Ouide a dit
fort à propos,
Comme il est mal-aysé d'accoupler deux bœufs inegaux en vn mesme joug,
aussi est-il fort difficile de joindre deux personnes inegales en mariage.
Tout ainsi dit Euripide apud Stobeum serm. 73. que le gouuernail du nauire doit estre proportionné au nauire,
si le nauire est grand, & que le gouuernail soit petit, il n'y a moyen de conduire
& gouuerner le nauire : que si le gouuernail est grand & le nauire petit, cela
sert pour plonger le nauire & non pour le faire voguer. Ainsi si le mary qui doit
estre le gouuernail est petit, & la femme, qui est comme le nauire, est grande, il
est bien mal-aysé qu'il la gouuerne & conduise, car elle voudra estre maistresse : si
le mary est grand & la femme petite & de basse condition, la femme sera seruante
& non compagne.
Quam malè inæquales veniunt ad aratra iuuenci,
Tam premitur, magno coniuge, nupta minor.
Il faut auoir esgard non seulement à l'égalité
d'extraction, de moyens, d'aage, mais principalement de mœurs. Le charbonnier demanda vn
iour au foulon
ou blanchisseur qu'ils peussent demeurer ensemble, & faire vne
alliance, offrant sa fille pour le fils du foullon : le foullon respondit prudemment,
i'ay peur que vous ne noircissiez ce que ie blanchis auec tant de trauail. Il est bien à
craindre qu'vn homme noir en ses mœurs, ne ternisse la blancheur d'vne fille qu'il
espousera, & qu'vn homme blanc en pureté de mœurs, ne se noircisse en la compagnie
d'vne meschante femme.
Vne troisiesme cause des mariages infortunez est
que plusieurs ne les en treprennent pour les fins pour lesquelles le mariage est
ordonné : ainsi quel-le merueille, s'ils n'ont aucun succés fauorable ! I'ay parlé
amplement des bonnes & mauuaises fins du mariage, ie n'en diray pas dauantage.
Vne quatriesme cause est que plusieurs
entreprennent cet estat sans y estre appellez, ce n'estoit pas l'estat auquel Dieu les
auoit destiné, & auquel il les vouloit perfectionner & les sauuer : & quelle
apparence que l'ayant entrepris contre les ordres de sa diuine prouidence cela puisse
reüssir ?
Il y a plusieurs autres causes, ie m'arreste à
deux principales, l'vne est qu'on n'implore pas l'assistance de Dieu auant que de se
marier : l'autre qu'on em pesche le cours de ses graces par la meschante vie qu'on mene
auant son ma-riage, ou pendant le mariage.
Comme les anciens inuoquoient le Dieu
hymen en leurs
nopces.
Les anciens Idolatres qui forgeoient les diuinitez
selon leur fantasie & en mettoient par tout au champ & à la ville, en donnoient à
toute sorte de personne : n'auoient garde d'obmettre les mariez, ils adoroient vn Dieu
qu'ils appelloient hymen, ou hymeneus, duquelle ils croioient que dependoit tout le
219
bien & prosperité de leur mariage, & partant
en leurs nopces ils chantoient diuers hymnes & cantiques en son honneur, l'inuoquans,
afin qu'il voulut les fauoriser de ses benedictions, comme celuy qui presidoit aux nopces
& auoit soin des nouueaux mariez.
Peinture du Dieu
hymen & sa
signification.
Ils le depeignoient en forme d'vn beau ieune
homme, portant en teste vne couronne de fleurs odoriferantes, en la main droicte vne
torche ardante, en la gauche vn voile de soye, de couleur paille, nommé
flammeum,
ayant des souliers de mesme couleur, tels qu'ordinairement les femmes portoient.
Pourquoy en forme d'vn homme ? sinon pour monstrer que l'amour
des mariez doit estre pur, vigoureux, & syncere : pourquoy courronné de fleurs ?
sinon pour faire entendre la ioye & le contentement d'esprit, dont il faut que le
mariage soit accompagné, & que tout ainsi qu'il n'y a rien de plus fresle qu'vne
fleur qui se flaistrit incontinent, de mesme les plaisirs de la chair & les
contentemens du corps, ne peuuent auoir grande solidité. Parmy
ces fleurs y auoit des feuilles de myrrhe, qui est amere, ce qui signifioit que
souuent les contentemens du mariage sont accompagnez d'amertume; ou
bien que tout ainsi que la myrrhe
preserue le corps de corruption, ainsi que le mariage estoit indissoluble & qu'il
doit estre sans aucune corruption.
Plutarque dit qu'en
certains pays on couronnoit la nouuelle mariée d'asper
Les nouuelles mariées cour ronnées d'asperges.
ges, pour luy faire entendre que tout ainsi que l'asperge est bien tost cuitte,
qu'ainsi l'amour qu'elle deuoit auoir pour son mary deuoit incontinent
cuire & digerer toute la tristesse
qu'elle pouuoit conceuoir, pour auoir quitté ses pere & mere. La torche estoit
d'autant qu'anciennement on menoit l'es pouse à la maison de l'espoux la nuict, comme
par vergogne, voire le nou- Espouses conduittes à la maison de l'espoux la nuict
& pourquoy.
ueau marié n'alloit au lict nuptial qu'en tenebres,
ce qui fut cause que Iacob fut trompé pensant auoir Rachel pour espouse,
n'ayant que Lia. Mais
cette torche monstre la fidelité que les mariez se doiuent, qui ne doit s'esteindre
par aucune aduersité, ny s'eclypser par aucune tentation, ains tousiours luire dans la
pureté & candeur d'vn vray & chaste amour : le voile qu'il tint en la main est
signe de la subiection & obeissance que la femme doit à son mary : les souliers de
couleur paille la font resouuernir qu'elle doit garder sa maisõ, & que c'est vne
chose repugnante à son honneur & pudicité, d'estre vagabonde. Voila le Dieu qu'ils
inuoquoient comme celuy qu'ils croioient estre protecteur des nouueaux mariez, presider aux
nopces, & les fauoriser de benedictions.
Faut inuiter Dieu aux nopces.
Arriere arriere ces sottises Idolatres: la foy ne nous permet
d'y dõner aucune croyance, mais bien de reconnoistre que celuy qui a esté le
premier autheur du mariage en est le protecteur : que c'est luy qu'il faut inuiter aux
nopces, afin qu'il les benisse par sa diuine presence, changeant l'eau en vin,
220
les difficultez en facilité : l'eau
de concupiscence charnelle, en amour surnaturel & diuin. C'est luy qui par sa
presence chassera le diable puant d'Asmodée; rabbatera
les saillies effrenées de la chair, fera que le lict coniugal sera honnorable & sans
macule; dissipera les magies, charmes, sorcelleries, ialousies, soupçons, alienations,
discordes, impudicitez, & ne permettra pas que le vin de la grace y manque. Sa
presence fera que le mariage sera comme vn petit paradis, qui en son absence ne peut
estre qu'vn enfer. C'est luy qu'il faut inuiter aux nopces, c'est sa mere, la mere des
vierges, l'honneur des mariez, à la recommandation & instance de laquelle l'eau est
changée en vin, & la grace est donnée aux mariez, accompagnée d'vn chaſte
& fainct amour. Ce sont les Apostres, & les saincts
Anges paranymphes des mariez, qui ont conduit Elieser pour
trouuer femme à Isaac,
& chassé les demons, qui infectoient
Oraison de l'Eglise en la benediction des mariez.
Sara, espouse
de Tobie : C'est ce qu'il
faut faire auec l'Eglise, qui dit en la benediction des nouueaux mariez : Domine Iesu Christe fili Dei, & beatæ Virginis Marie, qui in
paradiso matrimonium instituisti in officium, & pro nobis homo factus, etiam in
Sacramentum tua præsentia, ac miraculorum primitijs dignanter il lustrans: tu per
merita & preces Virginis Mariæ, & omnium Sanctorum, hos quos sa- cro matrimonio
coniunxisti, benedicere digneris, & liberare ab omni ligamento, fasci-namento,
& maleficio Satanæ, & dare eis fœcunditatem & gratiam quâ liberè possint
vti matrimonio ad generandum, concipiendum, gestandum, pariendum, & fouendum
prolem, gratem Deo & hominibus, in nomine Patris, & Filij, & Spiritus
sancti. Amen.
Seigneur Iesus-Christ, fils de Dieu, & de la
bien heureuse Vierge
Marie, qui auez institué le mariage au paradis terrestre, pour seruir de moyen à
la multiplication, & vous estant fait homme pour nous, l'auez honoré de la
qualité de Sacrement, voire de vostre presence, & du premier miracle : benissez par
vos merites, & par l'intercession de vostre Mere
& de tous les Saincts ces
personnes que vous auez joint en mariage, par vostre diuine prouidence : daignez les
deliurer de toute ligature, charme, & malefice de Satan : donnez leurs
fecondité, & la grace qu'ils puissent auoir vn libre vsage de leur mariage, pour
engendrer, conceuoir, porter, enfanter, & esleuer des enfans qui soient agreables à
vostre diuine majesté, & aux hommes, au nom du Pere, & du Fils, & sainct Esprit.
Amen.
Cause des mal-heurs du mariage qu'on inuoque pas Dieu.
Voila donc vne des causes de tant de mauuais
succez qui arriuent en mariage, sçauoir qu'on n'a pas recours à Dieu auant le mariage,
& qu'on ne le consulte pas par la deuotion, & l'oraison qu'on ne l'inuite pas,
domus & diuinitæ dantur à parentibus, à Domino autem vxor prudens, les enfans
reçoiuent deux biens ou faueurs de leurs parents, scavoir la noblesse et les richesses,
mais la bonne femme vient de Dieu. Les 70.
lisent, aptatur vxor viro à
Domino, comme s'ils vouloient dire, toute femme n'est pas propre à tout homme,
221
& comme il n'y a que Dieu qui connoisse parfaictement & les
mœurs & les cœurs des hommes, aussi n'y a-il que luy qui soit capable de donner à
vn homme, vne femme qui luy soit propre; & vn homme à vne femme : ainsi il faut
auoir recours à Dieu & l'obliger par prieres, seruices & bonnes œuures de vous
adresser celuy ou celle qu'il connoit vous estre propre.
La derniere cause, est la meschante vie qu'on a mené auant le
mariage, ou qu'on mene en mariage car tout ainsi que Dieu recompense souuent la
bonne vie par vne bonne rencontre qu'il donne, suiuant ce qui est escrit,
Eccl. 26. Pars bona, mulier bona, in parte timentium Deum
dabitur viro pro factis bonis. Vne bonne partie des faueurs que Dieu garde aux gens
de bien, dans le tresor de sa prouidence, & suiuant l'ordre de sa diuine
predesination, est
La bonne femme est souuent vne recompense de la bonne
vie.
vne bonne femme, qu'il donne
souuent à ceux qui le craignent & le seruent, pour recompense de leurs seruices :
ainsi Dieu procura Sara au petit Tobie, & Rebecca à Isaac:
S. Basilisse
à S.
Iulian: à Henry,
Cunegunde: à
Elzearius
Daulphine,
& tant d'autres semblables. De mesme souuent il permet qu'on rencontre vne meschante
femme, ou vn meschant homme en punition de sa meschante vie, suiuant ce que dit le mesme
Sage
Eccli.
25. Breuis omnis malitia, super malitiam
mulieris sors peccatorum cadat super illam. Il n'y a malice
La mauuaise rencontre en mariage est souuent punition de la
mauuaise vie.
comparable à celle d'vne meschante femme, que le
sort des pecheurs puisse tomber sur elle. Cecy se peut expliquer en diuerses façons :
premierement que la punition reseruée par le iuste iugement de Dieu pour les pecheurs,
la puisse accabler. Secondement qu'elle soit femme de quelque meschant homme, pour
accoupler le pareil à la pareille, & chastier l'vn par l'autre pour leur meschante
vie, que son sort tombe sur elle, comme chose qui luy est
sortable pour luy seruir de
punition de ses pechez.
Et que peuuent esperer ces ieunes hommes dissolus, libertins,
impudiques, yurognes, qui ne se soucient ny de Dieu, ny de pere & mere, qui n'ont
point d'autre Dieu que leurs plaisirs, point d'autres conseils que leurs passions ? ouy!
ils cherchent vne femme chaste, sobre, deuote, modeste, docile, mesnagere. Si c'est à
Dieu de donner vne femme conuenable à chacun, ne
doiuent-ils pas attendre vne femme legere, causeuse, riotteuse, lubrique,
prodigue, qui symbolise auec eux ? partant dit fort bien S. Augu. De verbis
Domini, si ducturi estis vxores seruate vos
vxoribus verstris ; quales vultis eas inuenire, tales & ipsæ inuentant vos. Quis est
qui non castam velit ducere? Intactam quæris, intactus esto, puram, purus esto.
Voulez vous vous marier ? gardez vous pour vos femmes, qu'elles vous trouuent tels, que
vous desirez les trouuer. Il n'y a personne qui ne veuille vne femme chaste. Vous en
cherchez vne qui n’ayt
point fait de faute, n'en faites point : qui soit pure, soyez le :
mais les hommes ont plus de liberté que les femmes. Ouy ! voire ils ont plus d'obligation
à bien faire, puis que d'ordinaire ils ont plus de iugement, & sont plus forts, &
222
qu'ils sont chef de la femme, cum tu caput vxoris sis, dit le mesme S. August.
Le mary doit estre tel qu'il desire que sa femme soit.
præcedit te ad Deum, & sic vis domum tuam,
capite deorsum pendere. Caput enim mulieris, vir est, vbi autem melius viuit mulier quam
vir, capite deorsum pendet domus. Vous estes chef de la femme & vous voulez
que vostre femme soit plus
sage & plus vertuese que vous, ainsi vous voulez que vostre
maison n’ayt la teste en bas, le mary est le chef de la femme, & lors que
la femme vit mieux que le mary, la maison a la teste en bas : & est renuerſée.
La mauuaise vie cause de mauuais mariages.
Combien de liberté se trouue entre les ieunes gens
qui sont à marier? Il semble à plusieurs que souz le pretexte de recherche de mariage, ou
de promesses, ou de fiançailles, tout soit permis, ou conuerse auec autant de priuauté & familiarité comme si on estoit desia espousé, & apres auoir fait tout ce
qu'il ne falloit pas faire, on se presente au sacrement de mariage pleins d'ordures,
& de corruption, & de pechez : est cela vne disposition à receuoir la grace de
Dieu ? ou plustot donner occasion à Dieu d'enuoyer toute sorte de miseres sur tels
mariages ? & puis à la premiere difficulté & differand
qu'on a, le mary reproche à
vne femme, les legeretez & libertez qu'elle a permis auant le mariage, & en vient
aux iniures & au mespris, voila la cause des mariages infortunez.
Combien de mariages qui se font sur des fausses
promesses, qui n'ont autre fondement que le mensonge, ou on n'espargne aucune sorte de
serment, moyennement qu'on vienne au bout de ses pretensions, & qu'on trompe sa
partie. Plusieurs apres s'estre gorgés de toutes les voluptez qu'ils ont peu,
& apres auoir vescu vne vie d'Epicuriens112 se marient, ne pensans non plus à la
saincteté du mariage, comme s'ils faisoient vn marché de cheuaux : s'ils se confessent ce
n'est que par maniere d'acquit, & par ce qu'il le faut faire : & quel bon-heur
peut on esperer de semblables mariages ? qui s'estonne si les sorciers, magiciens, &
semblables ministres de Satan y predominent & les troublent par leurs malefices, sorceleries,
ligatures, & semblables malheurs ?
Voulez vous que Dieu s'oblige à vos donner bonne
rencontre en vostre mariage, obligez le autant que vous pourrez par vostre bonne vie : en
vos recherches donnez vous de garde de faire, ny de permettre chose qui soit contre
l'honneur & deuoir des Chrestiens, que s'il s'estoit passé quelque cho se vn peu
trop libre, donnez vous bien de garde de vous presenter au Sacre- ment pour conclure le
contract, qu'auparauant vous n'ayez taschez de re-couurer la grace de Dieu par vne
saincte & salutaire confession, pour oster tout obstacle que vostre vie passée
pourroit apporter à la grace du Sacrement, & appaiser l'ire de Dieu irritée contre
vous pour vos pechez, afin qu'elle ne desbonde fur vostre mariage & le rende
infortuné. Dites auec
S. Cecile, fiat cor meum, & coprpus meum immaculatum, vt
non confundar. Mon
223
Dieu faites moy la grace que mon cœur & mon
corps soient immaculez de peur qu'en punition de mes pechez ie ne sois chargé de
confusion, & mon mariage de mal-heur.
Que si vous auez fait tout le contraire ne perdez
point courage, nunquid resina non est in
Galaad, & medicus non est ibi, Ieremiæ 8. La chose n'est
pas encor desesperée : si vous auez recours à Dieu auec vn bon propos de corriger
tous les desordres passez & de le seruir desormais fidellement, asseurez vous qu'il
ne manquera de vous donner la grace pour arriuer à la perfection de vostre estat.
Remedes à ceux qui sont mal mariez.
Si vous estes engagé ou par amourettes, ou par
precipitation & imprudence, ou par quelque violente passion, ou par quelque fin
sinistre dedans le mariage, & par consequent dans des difficultez irremediables, prenez
les pour satisaction de vostre faute. Adorez la pruidence diuine tousiours iuste
& equitable, & demandez la grace tres-humblement à Dieu de pouuoir vous conformer
à sa volonté, par vne entiere & parfaite patience. Taschez de tirer de l'huile de ces
rochers de tribulations : & des roses de ces espines d'afflictions par vne humble
reconnoissance de vostre faute, & par vn sainct exercice des vertus.
Si vostre temerité vous a allié à vne personne
fascheuse, efforcez vous de la gagner par vostre douceur & de la conuertir par vos
bons exemples.
Souuenez vous que Dieu a permis que plusieurs
saincts se soient trouuez en semblables rencontres non pour les perdre, mais pour
perfectionner leurs vertus & les rendre d'autant plus illustres. Iob quoy que
canonisé par la bouche du sainct Esprit, n'a pas
laissé de ressentir tant d'infortunes, comme la perte de ses enfans, la ruyne totale de
ses biens, vne gangrene en tout son corps, l'abandonnement de ses plus proches, &
enfin les reproches & mocqueries d'vne meschante femme. Ie vous en pourrois rapporter
beaucoup d'autres, de l'vn & l'autre sexe, qui nonobstant les mauuaises
rencontres qu'ils auoient faites, voire par leur faute & temerité, ont fait de
necessité
vertu, ont tiré le bien du mal & pris occasion de leur mal-heur, d'estre au
tant plus feruents, & partant se sont rendus d'autant plus dignes, d'vne
me-moire & gloire eternelle : suiuez les en leur patience, constance, humilité,
reconnoissance de leur faute & temerité, adorant la iuste prouidence diuine,
detestant le passé, proposant de bien faire & Dieu ne manquera de vous seconder de sa
grace, & vous couronner comme eux, de sa gloire eternelle.
DES OBLIGATIONS DES MARIEZ LIVRE II. Filet cadre, rayé. Discours fondamental de tout ce second Liure, qui est la crainte & le seruice de Dieu : ou la deuotion que doiuent auoir les mariez.
Lettrine "L" fleurie.LA premiere obligation qu'ont tous les hommes est enuers Dieu, comme estant celuy
auquel nous deuons tout, & duquel depend tout autre obligation : partant ie
trouue qu'il est fort mal-aysé que les mariez s'acquittent
des obligations qu'ils ont
l'vn enuers l'autre, s'ils ne s'acquittent des obligations qu'ils ont enuers Dieu, ainsi
auant toute chose, faut qu'ils iettent pour fondement la crainte de Dieu, & son
seruice qui consiste en vne vraye & solide deuotion, s'acquittans des obligations
qu'ils luy ont & que là dessus ils establissent l'acquit des obligations qu'ils ont
mutuellement.
C'est la cause pour laquelle i'ay voulu faire ce
discours, comme vn auantpropos des obligations que les mariez ont l'vn pour l'autre,
pour rendre leurs deuoirs l'vn enuers l'autre plus solides, lors qu'ils seront affermies
sur le principe duquel procede toute autre obligation qui est Dieu, sa crainte &
son seruice. Ce que i'ay fait d'autant plus volontiers, que ie me suis apperceu,
qu'aucuns mariez faute de crainte de Dieu & de vraye deuotion s'emportent à des
grands excés, souz pretexte d'obligation mutuelle & d'autres pour auoir trop de
crainte, mais vaine & seruille, & trop de deuotion, mais creuse &
imaginaire, manquent aux obligations qu'ils ont l'vn enuers l'autre. Ainsi tacheray leurs
faire entendre en quoy consiste la vraye crainte de Dieu & la vraye deuotion : afin
que prenans occasion de cette connoissance de s'acquitter de leur deuoir enuers Dieu, le craignans
226
& le seruans, comme ie feray voir qu'ils peuuent
faire en leur estat, ils s'acquitent plus solidement & plus meritoirement des
deuoirs & obligations mutuelles que requiert leur condition.
La premiere chose qui est necessaire en tous
estats est la crainte de Dieu,
timor Domini gloria, & gloriatio, &
lætitia, & corona exultationis.
Eccli. 1. ce
qui rend l'homme honorable deuant Dieu & ses Anges & deuant les hommes est la
crainte de Dieu, c'est le fondement de la ioye & du contentement qu'il peut esperer
en ce monde. Timor Domini delectabit cor, &
dabit lætitiam, & gaudium, & longitudinem dierum,
Eccli. 1. le mesme,
initium sapientiæ timor Domini.
Le commencement de la sagesse est la crainte de Dieu,
mille semblables sentences dans les sacrez cayers.
Diuerses comparaisons de la crainte.
Il y a deux sortes de crainte, l'vne est
rousturier, l'autre noble, l'vne seruile, l'autre filialle : l'vne est le commencement
de la sapience, l'autre en est la perfection. La crainte est comme vn frain qui retient
nostre ame, dit S. Chrysostome Hom. 5. de verbis Isaiæ, afin qu'elle ne
s'emporte comme che ual indompté par la violence des passions c'est comme le gouuerail
au na-uire, dit le mesme, qui conduit le vaisseau de nostre ame sur la mer orageuse
de ce monde, & le preserue de la furie des orages & tempestes, le conduisant
au port d'vne eternité bien heureuse. C'est comme la sentinelle qui fait le
guet au chasteau de l'ame, dit S. Aug.
serm. 18. de
verbis Apost. qui auec vne torche, monstre de loing que l'ennemy s'approche, &
esueille les soldats : elle nous monstre le feu de l'enfer, les foudres de la iustice de
Dieu, resueille les vertus, & nous retire de l'abysme, où comme cheuaux indomptez
nous allions nous precipiter, comme vn vaisseau du naufrage, comme vn chasteau du
pillage.
La crainte seruile comparée au rasoir du chyrurgien,
à vne medecine amere, à la theriaque.
La crainte seruile est semblable au rasoir du
chyrurgien qui fait ouuerture à la playe, oste la pourriture, retranche la gangraine,
semble faire la playe plus grande qu'elle n'est, mais cependant & le feu, & le fer
qu'on applique à la playe, ne sont que pour en procurer la gueriſon : cette crainte
nous represente le fer des iugemens de Dieu : le feu de sa iustice, mais c'est pour guerir
les playes de nos ames, cette comparaison est de S. Aug. in
ep. 1 Ioan tract. 9.
Theodoret la
compare à vne medecine amere, qui ne laisse pourtant de chasser les mauuaises humeurs
& rendre la santé. C'est vne theriaque, dit le mesme, composée de vipres, de diables,
d'Enfers, de feux, de foudre, de tonnerres, mais cependant qui a de bons effects, timor
Domini expellit peccatum. Eccli. 1. la
crainte de Dieu chasse le peché.
In historia Sociétatis113 Tom.1.
Au commencement de nostre compagnie (comme la mere
estoit ieune, aussi les enfans ne pouuoient estre fort vieux) on estoit estonnez de voir
aucuns de nos Peres ieunes, conuerser à la cour de Philippe second, Roy
227
La crainte de Dieu est le remede contres les ten tations.
d'Eſpagne, voire parmy les dames & damoiselles
qu'ils formoient & la pieté, auec vne pureté angelique & en tres-grande opiniõ
de saincteté, aucuns firent courir vn bruit que nos Peres portoient vne herbe qui rabatoit
les assaults de la concupiscence, & seruoit de remede contre les tentations
contraires à la chasteté. Le Roy en ayant esté aduerty,
fit appeller le Pere Araozius,
luy demanda qu'elle estoit cette herbe qui les protegeoit contre les ardeurs de la
chair : le Pere luy respondit.
Sire elle n'est autre que la crainte de Dieu, c'est elle qui
fait ce miracle, & a la force de chasser les Diables, tout ainsi que le foye du
poisson de Tobie, timenti dominum non occurrent mala, sed in
tentatione Deus illum conseruabit, & liberabit à malis.
Tobie 6.
La crainte filialle que c'est.
La crainte filialle est la cousine germaine de la
charité, & n'est autre chose qu'vne saincte passion ou mouuement de l'ame qui
craint, haït, & a en horreur tout ce qui est contraire à Dieu, non pour
l'apprehension des peines, ny pour la grandeur des recompenses : mais pour la peur de
l'offencer. Cette crainte ne fait pas seulement suir ce qui est contraire à Dieu,
mais fait poursuiure auec vn grand courage ce que Dieu desire, rend l'homme fort,
& sans peur de toutes autres choses que de Dieu, suiuant ce que dit Le Sage
Eccli. 24. Qui timet Deum nihil trepidabit, & non pauebit,
quoniam ipse est spes eius. Cette crainte n'est autre chose qu'vne soubmission à la
volonté de Dieu : vne saincte inclination à faire toutes ses volontez : vne reuerence & pieté que nous appellons ordinairement deuotion, qui est vne prompte
volonté à faire tout ce qui concerne le seruice de Dieu, & son honneur.
Nous pouuõs dire que c'est icy le cõmencemẽt de
sagesse, initium
sapientiæ timor Domini.
Eccli. 1. & radix sapientiæ est timere Dominum, la
racine de sagesse est de craindre Dieu. Cette crainte est vn sentiment syncere de Dieu
& de la vraye religion qui cause en nous la iustice & saincteté, comme en
Cornelius Actor.
10114.
qui est qualifié, vir
religiosus & timens Deum, homme religieux & craignant Dieu. Le bon Simeon
Luc. 2. Simeon iustus & timoratus, iuste &
craignant Dieu115 : c'est tout dire, suiuant ce que dit Salomon
Eccli. 12. Deum time & mandata eius obserua, hoc
est enim omnis homo, craignez Dieu & gardez ses commandemens, car cela est tout
dire, c'est la perfection de l'homme, & la vraye deuotion.
Il y a des personnes mariées ausquelles quand vous
parlez de la deuotion le seul mot de deuotion les espouuante, car elles croient que
comme c'est vne imprudence de chercher des raisins parmy les espines, ou des figues
parmy les ronces, aussi que c'est vne temerité de chercher la deuotion parmy les
soins d'vne famile, parmy les sollicitudes d'vn trafic116, parmy les vanitez de la cour,
dans les hazards de la guerre, au milieu des disputes & contentions des barreaux,
& que ce doux raisin, que cette agreable figue, ne
228
croit que le doux air de la retraitte, & dans le paradis de la
religion & des cloistres.
La deuotion & crainte de Dieu est le maintien des
familles.
Mais ie pretens monstrer que c'est vn abus, &
qu'il est impossible de se maintenir dans la grace de Dieu en quel estat que vous soyez
sans la deuotion, & qu'il est de nous tout de mesme que des anges, que Sainct Iean Damescene en vn liure qu'il a fait contre les Manicheens compare à
des horologes, qui viendroient enfin à languir & demeurer sans aucune action si
Dieu ne les remontoit continuellement par le souffle de son Diuin esprit : ouy les
hommes voire les plus vigoureux viellissent bien tost, les plus forts s'af foiblissent,
les plus courageux s'élangourissent s'ils ne prennent de la vi- gueur par le moyen de la
deuotion, & partant tout le bon-heur d'vn ma-riage, la bonne intelligence, le repos
de la conscience, la prosperité d'vne famille
depend de la deuotion, & à faute d'icelle
tout va en ruine, suiuant ce que dit Le Sage, Eccli. 27. Si non in timore tenueris te instanter, cito
subuertetur domus tua. Si vous ne vous maintenez en deuotion, vostre maison
sera bientost renuersée.
Plusieurs parlent de la deuotion sans sçauoir ce que c'est: aucuns croyent que la deuotion consiste en des mines refroignées qui espouuante le mon de :
à des austeritez indiscretes qui tuent le corps, & esteignent toute la vi-gueur de
l'esprit: à des ieusnes excessives: des veilles sans mesure: qui causent souuent des
grandes incommoditez, sans apporter aucun profit. C'est vne
Deuotiõ des Pharisiens.
deuotion des Pharisiens condamnée de
I. C. mesme: lors
qu'ils marchoient en public ce n'estoit que saincteté en apparence, des hommes haues &
defigurez, qui portoient la loy de Dieu dedans des escriteaux qui leurs pendoient
deuant les yeux; auoient des espines au franges de leurs robbes qui leurs piquoient le talon en marchant, & cependant leur cœur estoit vne fourmilliere
d'impureté, & vne fondriere d'abomination. Telle deuotion n'a souuent autre effet que
l'orgueil, est suiuie de grandes tromperies de Satan, d'vn grand
degoust au seruice de Dieu, & quelquesfois du desespoir.
Diuerses sortes de deuotion.
D'autres mettent la deuotion à faire des petites
mines & fingeries, à auoir vn oratoire bien agencé, vn reliquaire bien estoffé : mais
au reste à viure à sa liberté, ne dependre de personne, se gouuerner selon sa fantaisie,
se repaistre de mille curiositez, aller, trotter, mespriser ce qui est de sa condition,
comme les affaires de la maison, le soin qu'on doit auoir des peres & meres, des
marys, ausquels on donne dix mille occasions de murmures & mescontentemens :
telle deuotion est semblable aux pommes de Sodome, belles en
apparence, au dedans ce n'est que cendre & poussiere.
D'autres pensent que la deuotion consiste à
entendre douze messes par iour, dire vignt cinq chapellets, faire deux cent confessions
par an, trois cent communions : courir de confesseur à autre, & les experimenter tous
en vn
229
mois: ou bien s'attacher tellement à vn comme si nul
autre n'auoit la clef de la grace, ny des Sacremens, & s'il le faut quitter c'est à
perdre toute deuotion: ou bien à faire des longues confessions, à s'entretenir des heures
entieres auec des peres spirituels, donnant occasion aux autres de murmures, &
apres toutes ces niaiseries, on est aussi vain qu'auparauant, on est fier comme
verjus : colere comme des petits lyons : inexorables aux prieres des pauures comme
enclumes, insensible aux miseres d'autruy comme rochers.
D'autres mettront la deuotion à faire scrupule de
regarder vne fleur par recreation : de boire frais en esté, & vous aualeront à grands
traits les detractions & mesdisances, se repaistront d'enuies & de ialousies :
entretiendront leurs esprits de iugemens qu'ils formeront d'autruy, faisant passer
tout le monde par la censure de leur petite ceruelle, sans espargner ny con fesseur, ny
predicateur, s'estimans capables de porter iugement de tous, voi-re des Prelats & du
Pape.
D'autres sont beaucoup plus subtiles mettans la
deuotion à des extases desguisées, à des rauissemens trompeux, en des paroles
estrangeres: voulans raffiner toute autre deuotion dans le creuset de leur esprit. Ils
ont le palais trop subtil en matiere de deuotion, pour prendre goust aux viandes
communes: il ne faut que des elixirs, des quintes essences, des consommez: leurs
parolles sont toutes alambiquées117: vous ne voyez en leurs deportemens que des choses
specieuses & sont comme ces inscriptions qui sont sur les boittes
des apoticaires, tout est de fin or au dehors, & au dedans, ce ne sont que des
feuilles, & de l'escorce : & soub ces belles apparences vous ne trouuez autre chose qu'vn tintamarre
de passions, ou vn meschant rat de vanité & de presomption, & bien souuent
toute cette deuotion n'a autre effect que de la fumée, & quelquefois la folie.
Il y a deux sortes de deuotion, l'vne commune, l'autre singuliere:
la commune consiste à seruir Dieu, premierement ayant des creances tres-pures
& tres-chastes en ce qui concerne la vraye foy, sans aucun meslange de curiosi
Deux sortes devraye deuotion, la commune & la singuliere.
tez & opinion estrangere.
Secondement s'applicant au culte & ceremonies qui appartiennent à la religion,
franchement, cordiallement, religieusement, tant pour la satisfaction de sa propre
conscience, comme pour l'edification du prochain, chacun est obligé à cette deuotion,
puis que la religion ne peut subsister sans icelle, & qu'elle n'est autre chose à
proprement parler que l'exercice sincere & pure de la religion: seruant Dieu dans la
pieté commune,
La deuotion commune.
& n'y a aucune affaire qui puisse vous en
exempter, ou bien faut renoncer à toute religion.
La deuotiõ singuliere enseigne à seruir Dieu par dessus la pieté
comme à
La deuotion singuliere.
trouuer quelque retraitte selon vostre qualité &
condition pour traitter auec Dieu, à l'imitation de Moyse, lequel en toutes ses
affaires recouroit tousiours
230
au tabernacle. S. Gregoire
Nazianzene dit que nous deuons auoir Dieu en memoire à chasque fois que nous
respirons : voila la vraye deuotion, pratiquée par Dauid, prouidebam Dominum in conspectu meo semper,
i'auois tousiours Dieu deuant mes yeux; ne vous imaginez pas que cela soit impossible;
que ce soit vne Chymere ou idée de Platonique; que cela n'est propre que pour les bienheureux, qui n'ont autre object que Dieu, la chose n'est pas si mal aysée comme plusieurs
pensent.
La deuotion est vn don de Dieu.
L'espouse Cant. 1. dit à l'espoux,
trahe me post te, curremus in odorem
vnguentorum tuorum : l'odeur & le parfum de l'ame c'est la deuotion, la
premiere cause d'icelle est Dieu qui nous doit attirer, c'est pourquoy l'espouse dit,
trahe me post te, c'est vn don de Dieu. S. Ambroise super
cap. 9. Lucæ, quos dignatur vocat, & que vult religiosum
facit, & ex indeuotis deuotos reddit : Dieu appelle ceux qu'il veut rendre pieux, ceux qu'il veut, & d'indeuots les rend deuots. Dauid le reconnoissoit
lors qu'au Psal. 38.
il dit, concaluit cor meum intra me & in
meditatione me a exardescet ignis, mon cœur s'est eschauffé, mais qui y a mais
le feu? sinon celuy qui n'est que feu, qui est Dieu, & qui embrase les Seraphins, il y
La deuotion demãde nostre cooperation.
faut toutefois de nostre cooperation, car c'est à
nous d'attiser ce feu par nostre meditation, In mediatione mea exardescet ignis. La deuotion
n'estant autre chose qu'vne prompte volonté qui nous porte à tout ce qui concerne
le seruice de Dieu, la volonté s'eschauffe dans la meditation & consideration
des benefices diuins, & dans la consideration de sa souueraine bonté : cette
consideration cause l'amour : l'amour la tendresse : cette tendresse est la deuotion qui
nous fait dire auec Dauid
mihi adhærere Deo bonum est, ponere in Domino Deospem meam, tout mon contentement est en Dieu en qui i'ay mis toutes mes
esperances, & à qui ie dresse toutes mes intentions.
Allumettes de la deuotion.
Pour causer vne vraye deuotion, il ne faudroit
autre motif que l'infinie bonté de Dieu, laquelle seule (si pouuions bien l'apprehender)
seroit capable pour nous inciter à l'aimer, & nous porter à tout ce qu'elle
desire de nous, d'vne prompte volonté; mais d'auant que nostre soiblesse ne nous
permet d'apprehender comme il faudroit cette souueraine bonté, nous auons besoin de
quelques motifs, qui nous soient plus familiers & conformes à nostre foiblesse,
comme sont les benefices diuins enuers nous, la creation, conseruation, prouidence, &
sur tout l'humanité sacrée de IesusChrist; la
consideration des mysteres qu'il a operé en icelle pour nous : car comme dit l'Eglise il
est venu en ce monde, a fait tout ce qu'il a fait, afin que,
dum visibiliter Deum
cognoscimus, per hunc in inuisibilium amorem rapiamur, le connoissant visiblement nous
soyons rauis à l'amour des choses que nous ne voyons pas, qui est sur tout la bonté de
Dieu qui nous l'a donné.
Il faudroit estre de marbre pour ne s'atendrir à
l'amour de celuy qui nous a
231
tant aymé que de nous donner son Fils : il faudroit auoir le cœur
plus dur que diamant, s'il n'estoit amolly, plus froid que marbre, s'il n'estoit eschauffé : considerant comme Dieu apres nous auoir donné tout le reste des creatures, nous
a enfin donné son Fils par vn excés d'amour, & ce pour suer pour nous, trauailler,
souffrir, mourir: Hæc in statera
cordis vestri appendite, vt totus vobis figatur in corde, qui pro vobis totus fixus est in
cruce.
Aug. de S. Virg. c.
55. Pesez cecy dans la balance de vostre cœur, afin que celuy-là soit totalement attaché à
vostre cœur, qui a esté attaché entierement pour vous à la croix, dit S. Augustin.
Que les mariez peuuent s'appliquer à la deuotion.
Cela est bon me direz-vous pour les Anges & Bien-heureux, qui
n'ont nul autre obiect que Dieu; & en l'intime presence de son essence, ne sont
subiects à aucun diuertissement, estant entierement attachez & collez à luy par
amour, comme ils sont par la connoissance & operation de l'entendement : &
peuuent estre aucunement imitez par des parfaits religieux, mais impossible par vn
homme du monde qui a vne famille à gouuerner : par vn marchand, qui a tant de negoces: par
vne femme, qui a le soin d'vne famille, & l'obligation de complaire à vn mary, &
de prendre garde à des enfans, & à des seruiteurs & seruantes. Mais croiriez
vous que, & les affaires, & les soins, & l'administration d'vne famille, vous
exceptast de l'obseruatiõ des cõmandemens de Dieu ? il me semble que Dieu s'adreſſe à vous, lors qu'il dit, Deut. 6. Audi
Israel, Dominus Deus
noster, Deus vnus est, diliges Dominum Deum tuum ex toto corde tuo, & ex tota anima
tua, & tota fortitudine tua eruntque verba hæc, quæ ego præcipio tibi hodie, in
corde tuo, & narrabis ea filiis tuis, & meditaberis in eis sedens in domo tua &
ambulans in itinere, dormiens, atque consurgens. Escoutes
Israel, nostre Dieu est
vn, tu l'aymeras de tout ton cœur, de toute ton ame, de toutes tes forces : ces
paroles que ie t'ordonne auiourdhuy, seront en ton cœur : tu les raconteras à
tes enfans: tu les mediteras estant assis en la maison: marchant par ton chemin: te
couchant & leuant. C'est le mesme que dit N. Seigneur, Luc. 18 Oportet semper orare, & nunquam
deficere, il faut tousiours prier, & iamais ne cesser, &
S. Paul. 1. Cor. 10. Siue manducatis, siue bibitis, siue aliud quid
facitis, omnia in gloriam Dei facite: Soit que vous mangiez, soit que vous beuuiez,
soit que vous saffiez quelque autre chose, faites tout à la gloire de Dieu : & au
Coloss. 3. Omne quodcunque facitis in verbo, aut in
opere, omnia in nomine Domini Iesu Christi facite, tout ce que vous faites, ou de
parolles, ou d'œuures, faites-le au nom de nostre Seigneur Iesus-Christ. Voila la
vraye deuotion, aymer Dieu de tout son
La vraye deuotion.
cœur, rapporter tout à sa gloire, qui est comme vne
perpetuelle oraison, faire tout en son nom, & de bonne volonté.
Ne pensez pas cela s'adresse seulement aux Religieux & aux
personnes qu'on appelle ordinairement deuotes, qui font profession de la deuo
232
tion singuliere : il s'adreſſe à tous les Chrestiens : qui sont obligez comme enseigne S. Thom. 2. 2. qu. 60.
art 1. Non seulement par conseil, mais aus
Nous deuons tout rapporter à Dieu.
si par precepte, de rapporter tout ce qu'ils font à la gloire de Dieu, car puis
que Dieu entant que nous sommes Chrestiens est nostre fin surnaturelle, il
s'ensuit qu'entant que Chrestiens nous sommes obligez de dresser
nos intentions & actions à cette fin. S. Aug. sur le psal. 54. Intentio dirigatur in finem, dirigaturin
Christum, quare finis dicitur? quia quicquid agimus ad illum referimus: nostre
intention doit buter à vne fin, mais cette fin est Iesus-Christ : pourquoy est-ce qu'on
l'appelle la fin ? sinon d'autant que nous deuons rapporter à luy tout ce que nous faisons,
& qui est-ce qui soit si embarassé dans les affaires du monde qu'il ne puisse au
moins au matin, à midy, au soir, dresser toutes ses intentions & actions à Dieu ?
& partant faire tout à sa gloire, quoy qu'en chaque action, en particulier, il ne
pense pas à luy actuellement ? & ne peut-on pas renouueller cette mesme intention à
chaque heure ? oyant la messe, entendant l'horologe: commençant quelque œuure
d'importance: faisant le signe de la croix; voire tout en trauaillant, comme dit S.Basile lib.
qq. fusius disputat. interrog. 37. rendant grace à Dieu qui nous donne les forces,
qui nous donne l'industrie, qui nous fournit la matiere pour faire les instrumens desquels nous nous seruons : le priant de dresser les œuures de nos
mains à ce que nous puissions luy plaire.
Les Roys peuuent auoir la deuotion.
Plusieurs Roys l'ont ainsi fait dans le
gouuernement de leurs Royaumes & dans la direction des armées, comme vn S. Louys, n'ayant autre
dessein que de consacrer sa personne, sa femme, ses enfans, & son Royaume à la gloire
de Dieu & partant estant tousiours luy mesme : d'autant que iamais il ne s'esloignoit de Dieu ny de la deuotion. Son esprit au milieu des plus rudes secousses estant
inesbranlable, d'autant qu'il estoit affermy sur la pieté : tant d'autres Roys &
Reynes qui ont trouué la deuotion parmy les pourpres & les delicatesses de la cour;
voire parmy les rudesses des marys barbares & infideles. On peut estre deuote &
femme mariée tout ensemble, on est obligée de complaire à vn mary, de soigner les
enfans & les domestiques mais on ne laisse pourtant de trouuer Dieu si on veut, au
mesnage, quoy qu'on soit esloigné des autels en faisant ce qui est du mesnage pour
complaire à Dieu.
Deuotiõ de S. Severus tisserã.
On trouue la deuotion en tous estats, S. Seuerus
tisseran se comportoit en son ouurage auec tant de pieté, de deuotion, & de
saincteté, qu'enfin, comme vn iour apres auoir trauaillé, il alloit à l'Eglise ne pensant
à rien moins, Dieu enuoya vne colombe qui monstra comme il l'auoit choisi pour estre
Euesque de Rauenne, toute sa famille à son exemple, estoit saincte, ses reliques,
celles de sa femme Vincentia, de sa fille Innocentia, se voyent à Mayenne,
Sigebert
in Chron. an. 824. Surius.
1. Ianuarij.
De nostre temps on a canonisé S. Isidore,
sçauez vous bien qu'il estoit
233
Plusieurs artisans deuots.
laboureur ? sa charrue & son mesnage ne diminuoient en
rien sa deuotion qui estoit bien si grande, que souuent pendant qu'il prioit & sembloit
ne rien faire, les Anges conduisoient sa charrue & faisoient son ouurage.
S. Crispin
& Crispinian estoient cordonniers, S. Cosme & S. Damien Chryrurgiens : Claudius118, Nicostratus & leurs trois compagnons
martyrs estoient sculpteurs.
Grande deuotion d'vn conroieur.
Il est rapporté lib. 2. de vitis & miraculis
SS. Patrum Heremitarum119 cap. de S.Macario que le grand S.Antoine estant vn iour en
prieres en sa cellule, entendit vne voix qui luy disoit, tu n'es pas encore arriué à la
perfection d'vn conroieur120
qui est en Alexandrie : aussi tost desireux de voir cet homme,
il se mit en chemin & arriué en Alexandrie trouua ce bon homme, & ayant fait
quelques preuues de son humilité, pieté & deuotion, qu'il exerçoit parmy son
trauail iournaliers; confessa librement qu'apres tant d'années de solitude
il n'estoit encore arrivé à la perfection de ce bon homme : il avoit coustume
aussi tost qu'il estoit leué, auant que commencer son ouurage, de se recommander à Dieu, luy
consacrer tout ce qu'il feroit, s'humilier au desoubz de tous ceux de sa ville, se
persuadant que tous les autres alloient au ciel, & qu'il ne faisoit rien digne du
paradis, n'ayant aucune opinoin de soy-mesme. Ne pensez pas que la deuotion soit renclose
dans les monasteres, & enfermée dans la solitude du desert : elle se trouue par tout.
Deuotion de S. Deus dedit.
S. Deusdedit cordonnier vesquit si sainctement
que trauaillant toute la sepmaine il distribuoit le Samedy aux pauures ce qui luy
restoit de gain apres son viure, & son entretien : vn Saint homme vit des ouuriers
qui bastissoient vne maison à ce Saint homme, mais qui ne trauailloient que le
Samedy, c'estoient des Anges. Greg.
lib. 4. Dialog. cap. 36. Martyrolog. Rom. 10. August.121
Palladius cap. 41. & 42. apres
S. Basile fait
mention d'vne bonne sœur conuerse, qui estoit cuisiniere dans vn grand monastere,
estoit le but de toutes les religieuses, chacun l'agassoit & l'importunoit &
estoit mesprisée de toutes : vn iour vn Ange apparut à S. Pyoterius tres-saint Hermite
& luy dit que cette bonne sœur estoit plus saincte que luy, luy commande d'aller
au monastere, qu'il la reconnoistroit par le moyen d'vne couronne qu'elle auoit
alentour de sa teste, & qu'il declarast par tout, qu'elle auoit si bien vny son
trauail auec l'obseruation exacte de ses regles, & auec la deuotion :
qu'elle estoit paruenue à vne plus grande saincteté que luy, puis que iamais
son cœur n'estoit separé de Dieu au milieu de tant d'embarras, & luy dans son Hermitage
vagabondoit d'esprit par tout le monde.
Le bien-heureux Alexandre frere de S. Mathildis,
fille du Roy d'Escosse n'a-il pas vescu inconnu dans vn monastere de
l'ordre de Cisteau122?
seruant de vallet au vacher, & faisant des fourmages, recognu apres sa mort par des mi
234
racles ? Cantiprat. lib. 2. cap. 10. num.3. Caroliman fils de
Charle Martel
s'estant fait moine au mont Cassin par commandement de l'Abbé, gardoit
les brebis portant les debilles sur ses espaules. Ex annalib. cœnobij montis
Cassini123 On
trouue Dieu & la deuotion par tout; vous la trouuerez en
vostre mariage si vous voulez.
Gardez les commandemens de Dieu exactement; fuiez le peché
mortel comme la peste, non seulement en vostre personne, mais en tous vos subjects
& sur tout, en vos domestiques : ayez pour but en toutes vos actions
En quoy consiste la deuotion des mariez.
la gloire de Dieu, mirez124-la, & faites que tous
les soins que vous prenez en vostre mesnage y visent: exercez les actes de religion
conformement à vostre condition entendant la saincte messe, les vespres, les sermons :
gaignant les indulgences, vous confessant & communiant suiuant la commodité
que vous en aurez : faites bien aux pauures, à proportion de vos moyens : recommandez-vous à Dieu matin & soir, prenez garde que vos enfans & vos domestiques
le faſſent, voila vostre deuotion. Ne vous persuadez pas que vostre deuotion consiste à
estre toute vne matinée à vne Eglise, à entendre
dix messes, & cependant negliger ce qui est du contentement & du service
d'vn mary, laisser le soin de la maison
à vne seruante : dire tant de Rosaires au lieu de prendre garde que vos domestiques
s'acquittent de leur deuoir. Enfin si vous desirez sçauoir en vn mot en quoy consiste la
deuotion, ap prenez & retenez bien qu'elle consiste à faire promptement, & auec
alle-gresse, & pour Dieu ce qui est de vostre estat & condition. Vous le
pouuez faire en mariage & ainsi vous y pouuez auoir la vraye deuotion & y
acquerir la perfection conforme à vostre vocation. Voicy ce que Dieu demande de
vous.
En la vie de peres est raconté qu'vn iour
S. Macaire entendit vne
voix du ciel qui luy disoit, Macaire Macaire tu n'es pas encore arriué à la deuo
Deux femmes mariez bien deuotes.
tion & perfection de deux femmes mariées qui
sont en la ville voisine: espris d'vn grand desir de sçauoir qui estoient ces deux
femmes, & poussé du saint Esprit il alla à la ville, entra en vne maison en laquelle
demeuroient deux femmes mariées à deux freres. Il les pria bien humblement de luy vouloir
dire comme elles viuoient : elles luy respondirent qu'il y auoit onze ans
qu'elles demeuroient en mesme maison en grande paix & en vne parfaite
intelligence auec leurs marys, qu'en leur mariage, elles n'auoient autre intention que
d'auoir lignée ou de s'acquitter de leur deuoir enuers leurs marys, qu'elles auoient
tousiours tasché d'offrir à Dieu la pureté de leur cœur & s'estoient donné de garde
de ne l'offenser ny de fait ny de parolles. S. Macaire les ayant entendu & reconnu
leur pureté & la grande crainte qu'elles auoient d'offenser Dieu, conjoincte à vne
extreme desir de luy complaire, commença à s'escrier, veritablement la pureté de cœur est agrea
235
ble à Dieu en tous estats & faut confesser qu'il se
trouue des gens mariez qui surpassent en deuotion plusieurs vierges & religieux.
Par la grace de Dieu il ne manque maintenant de
semblables mariez de l'vn & l'autre sexe, qui craignent Dieu, le seruent, se gardent
de l'offenser & non seulement parmy le simple peuple, mais encore parmy les grands
& au milieu de cours, & font paroistre par leur vie & bons exemples que
la deuotion & Dieu se trouuent par tout, & s'acquitans selon leur petit
pouuoir des obligations qu'ils ont à Dieu, prennent nouuelles forces pour s'acquitter
des obligations qu'ils ont l'vn pour l'autre & de les rendre d'autant plus solides
& plus meritoires.
Vase ornée, remplie de fleurs
236
Grand bandeau, chérubin entouré de feuilles.
TRAITE' PREMIER. Des obligations des mariez l'vn enuers l'autre. Filet cadre, rayé. De l'amour mutuel des mariez. CHAPITRE I
Lettrine "L", fruits et feuilles.
LA plus grande & principale obligation des mariez l'vn enuers l'autre,
reciproque & egale à tous deux, est celle qui procede de la donation mutuelle qu'ils
se sont fait de leurs corps, de laquelle resultent toutes les autres : or d'autant que
i'en ay parlé au liure precedent traitté. 2. Chapitre 3. ie n'en diray rien maintenant,
ains monstreray les autres obligations, & commenceray par l'amour mutuel ou
reciproque.
Tout se fait en ce monde par amour.
Il semble que l'amour peut estre appellé comme la
grande ame de ce monde, que c'est luy qui donne la vie & le mouuement à toutes les
creatures : que c'est comme le premier mobile qui emporte tout le reste dans
l'impetuosité de son mouuement, amor meus,
pondus meum, amore feror quocunque feror, mon amour est mon poids, ie n'ay mouuement
que par amour. Aug.
Si le feu monte, c'est l'amour de sa conseruation qui l'eslance : si la
pierre descend c'est le poids du mesme amour qui la tire. Si les animaux cherchent si
auidement ce qui est de la conseruation de leur indiuidu, & la propagation de leur
espece, ce n'est qu'auec les ressorts de l'amour : mais sur tout, cela est ve ritable en
l'homme, & d'autant plus qu'estant doué de raison la mesme rai-son veut qu'en toutes
ses actions il agisse par amour, dans la poursuite du bien qui luy est sortable, & la
fuite du mal qui luy est contraire : l'vn & l'autre procedant d'amour, puis qu'il ne
fuit le mal qu'à cause de l'amour qu'il se porte.
Que si l'amour doit estre comme la vie de toutes les autres
actions de l'homme, beaucoup plus du mariage : d'autant que comme le fondement du
237
mariage est l'amour, aussi le lien du mesme mariage,
est le mesme amour: & le moyen d'y viure content est l'amour: il n'y a point d'autre
sucre pour addoucir les amertumes & difficultez qui s'y retrouuent que
l'amour.
Horat. l. I. carm. ode 13125.
Felices ter & amplius,
Quos irrupta tenet copula, nec malis.
Diuulsus quærimonijs.
Suprema citius soluet amor die.
Anciennement chez les Romains, on prenoit garde de ne
faire espousailles en vn iour auquel y eust ou tremblement de terre, ou tempeste en
l'air, mais que tout fust tranquil & calme en ce premier iour d'alliance : Alex. ab
Alex. genial. dier. lib. 2. cap. 5. arrière les troubles en cette alliance d'amour.
Le Sage
Eccl.35. dit que
Dieu prend plaisir à trois choses qui sont recommandables deuant luy & les hommes :
la concorde entre les freres, l'amour du prochain; le mary & la femme qui viuent en
bonne intelligence ou qui
Diuersité d'amour.
s'aiment.
Faut remarquer auec S. Bonauenture
opusc. de profectu relios. l. 2. ch. 27. qu'il y a diuerses sortes d'amour. Vn amour
charnel qui n'a autre en
Amour charnel.
tretien que la chair & ses
plaisirs : vn amour appellé d'ordinaire de concupiscence, qui est quand on ayme pour ses
interests, comme le chien ayme son
Amour de concupiscence.
maistre pour le pain qu'il luy
donne; le seruiteur le sien pour la recompense : l'amour naturel, comme celuy qui est
entre ceux de mesme parenté ou de mesme pays, comme celuy par lequel nous aymons ce qui
est de plus beau
Amour naturel.
& plus conforme à nostre
naturel : l'amour social par lequel nous aymons ceux qui sont de nostre connoissance &
qui nous sont familiers ainsi le vo
Amour social.
leur ayme le voleur : l'amour
spirituel qui s'appelle ainsi, d'autant que c'est le premier fruict du S. Esprit, lequel
n'est autre chose que l'amour du Pere & du Fils. C'est cet amour que Dieu nous
ordonne, c'est cet amour qui est le
Amour spirituel.
lien de perfection : c'est cet amour qui est le
precepte de Iesus-Christ, qui est la fin de la loy, & qui seul de soy est meritoire
& rend l'amour naturel & social meritoire lors qu'il les informe &
gouuerne : ce n'est pas cet amour qui gouuerne l'amour de concupiscence, mais le tolere &
le modere de peur qu'il n'excede : or il a l'amour charnel en horreur & ne peut auoir
aucune accointance auec luy.
De ce discours de S. Bonauenture
il est aysé à voir quel est
l'amour que Dieu demande des mariez, mais mariez Chrestiens : non vn amour fondé en
l'vnion de la chair & du sang, ce seroit vn amour charnel, naturel où social, tel
qui peut estre entre les payens & les plus barbares: non vn amour
Quel doit estre l'amour des riez.
fondé sur le bien, l'honneur, les prosits, ce
seroit vn amour de concupiscence : mais vn amour d'amitié non humaine, mais diuine
procedante de
238
la charité, fruict du S. Esprit, qui est la
fin des preceptes, laquelle ayme d'vn cœur pure auec vne bonne conscience, & foy
sans feintise, de corde puro, &
conscientia bona, & fide non ficta, 1. ad
Timoth. 1.
Comme les mariez sont deux en vne chair.
Remarquez ces epithetes ou proprietez de l'amour
que S. Paul
demande, le premier, de corde puro,
d'vne pureté de cœur, c'est à dire, dit S. Aug- lib. 1. de
doctrina Christiana cap. 35. sans meslange de chose aucune contraire à cét amour. Cor purum est vacuum cupiditate & amore sui, vt
nihil aliud diligatur, quam quod diligendum est, n'aymant que ce qu'il faut aymer,
sçauoir Dieu pour l'amour de luy & le prochain pour Dieu.
Cet amour ne se doit pas contenter d'vne
certaine escorce & apparence exterieure, mais doit estre au cœur & à
l'interieur : quand on ente vn arbre, on a beau mettre de la terre à l'entour de la
greffe, iamais elle ne s'incorporera auec le sauuageon s'il ny a de la vie & de la
chaleur naturelle interieure tant en la greffe qu'au sauuageon pour faire vn des deux. De
mesme on a beau auoir des richesses, honneurs & plaisirs en mariage, iamais cela ne
sera vne bonne vnion si l'amour du cœur ne se retrouue & en l'vn & en
l'autre des conjoincts pour faire vn des deux.
Le second, bona conscientia, ce que S. Ambroise explique
d'vne bonne vie.
Le troisiesme, fide non ficta, auec vne fois sans
dissimulation, sans feintise ny tromperie aucune, s'entregardans la fidelité
mutuelle.
La loy du mariage couchée au sacré Code, Gen. 2.126
en ces termes, erunt
duo in carne vna, ils
seront deux en vne chair : les mariez sont appellez vne chair. 1. d'autant qu'ils sont
joincts pour viure vne vie charnelle ou corporelle. 2. à cause de l'vnion des corps
prouenant de la donation mutuelle. 1. Corinth. 6. qui adhæret mulieri unum corpus efficitur. 3.
à cause d'vne chair qui procede de tous deux & est commune à tous deux par indiuis,
qui sont les enfans, fruicts de leur mariage. 4. à cause du pouuoir qu'ils ont mutuellement
sur leurs corps ou leur chair. Les mariez sont vne chair, sont comme vn arbre qui a
deux branches, sans lesquelles il ne peut produire sont fruict. C'est pourquoy nous
sommes appellez, filij hominum,
enfans d'hommes, & non pas d'homme comme nostre Seigneur qui fut filius hominis, fils d'vn homme, d'vne
seule femme sans mary, qui contribuast à la formation de son corps. Duo in carne una, deux en vn par vnion
d'amitié, car si l'amy est vn autre moy-mesme, Ethic.127 8. à plus forte raison la femme pour
le regard du mary & le mary pour le regard de la femme doiuent estre deux en vn.
Trois vnions des mariez.
S.Thomas in cap. 5. Epist. ad Ephes.128 dit que les mariez
doiuent auoir trois vnions : la premiere est de l'esprit par vn sainct amour &
affection qui doit estre tel que les mariez conformement à la loy de Dieu doiuent
quitter
pere & mere l'vn pour l'autre. Il est bien vray qu'il n'y a nul amour non
pas mesme du mary enuers sa femme, ny de la femme enuers son mary, qui soit
239
preferable à celuy des enfans enuers peres &
meres quant à l'obeissance, re uerence & assistance, toutefois quant à la compagnie
domestique & cohabi-tation, les mariez sont plus obligez l'vn à l'autre qu'à leurs
peres & meres. La seconde vnion est vne tres-estroicte conuersation du mary & de
la femme. La troisieme est l'vnion des corps en l'vsage de leur mariage,
les
septante signifient la force de ces trois vnions tournans, agglutinabitur, le mary sera collé : le
Chaldée,
hærebit in vxore,
s'arrestera en sa femme n'estant qu'vn par la colle & vnion d'amour.
Vn enfant qui a deux corps & vne ame.
Pline raconte
d'vn enfant monstrueusement double qui auoit deux corps bien formez mais collez ensemble
& n'auoient qu'vne ame, ils auoient vne telle sympathie que tout ce qu'vn des corps
faisoit estoit contrefait de l'autre. Figure des mariez qui sont deux corps par nature,
mais vnis en vne chair par l'vnion d'vn mesme amour, que s'ils sont vnis d'vne vnion
corporelle & charnelle, ils le doiuent estre plus estroittement de l'vnion
d'esprit, afin que l'on puisse dire d'eux plus veritablement qu'on ne disoit des
anciens Chrestiens, multitudinis credentium
erat cor vnum & anima vna, en la grande multitude des Chrestiens ne se trouuoit
qu'vn cœur & vne ame. Les mariez sont appellez, coniuges, c'est à dire, qui portent vn mesme
ioug : le moyen de le porter doucement ? c'est par vn mutuel consentement & bonne
intelligence, par vn sainct amour, par lequel on procure la perfection &
saincteté l'vn de l'autre. Si Dieu a obligé chacun à auoir soin du salut de son
prochain on ne peut douter que les mariez n’y
soient particulierement obligez.
Nous pouuons reduire l'amour que les mariez se doiuent
mutuellement à deux poincts, sçauoir l'ame & le corps. Les mariez deuroient auoir
cette
L'amour des mariez se reduit à 2. poincts. Les mariez
se doiuent aymer selon l'ame.
sentence de Tobie
8. bien emprainte en leurs ames, filij
sanctorum sumus, & non possumus
coniungi, sicut & gentes quæ Deum ignorant, nous sommes enfans de Saincts &
ne pouuons nous ioindre comme les Gentils qui ne
connoissent pas Dieu. Nous sommes Chrestiens, & partant nostre amour doit estre
plus releué que celuy des payens. Nous sommes Chrestiens, & partant
Gens sancta,
vne nation saincte, ainsi nostre vnion doit estre saincte, c'est à dire, nostre amour
doit estre selon Dieu, & se doit faire paroistre principalement,
secundum animam, en
ce qui concerne l'ame, c'est à dire, le salut: & cet amour consiste au soin que les
mariez doiuent auoir mutuellement de leur salut S. Paul 1. Corinth.7. Sanctificatus est vir infidelis per mulierem
fidelem, le mary infidele est sanctifié par sa femme fidelle, comme s'il disoit
ainsi qu'explique
S. Anselme, le
mariage est sainct : & partant le fidele n'est pas souillé demeu rant auec l'infidelle,
mais plustot l'infidelle est en quelque façon sanctifié de-meurant auec le fidele. Le
mary infidele est sanctifié souuent, d'autant qu'il a espousé vne femme saincte & est
conuerty par les prieres, merites, exhortations, bons discours & exemple de sa
femme fidelle & saincte.
240
S. Brigitte gaigne son mary.
Il est rapporté en la Bulle de la canonization de
saincte Brigitte
qu'ayant esté mariée à Vlfo Prince, elle sçeut si bien le gaigner
qu'elle luy faisoit reciter l'office de nostre Dame tous les iours,
se confesser tous les vendredis, & par son exemple & Sainctes exhortations luy
faisoit faire beaucoup d'autres exercices de pieté & deuotion. Elle nourrissoit ses
enfans auec vn tres-grand soin à la crainte de Dieu : estoit mere des malades, & des
pauures, leurs auoir assigné vne maison où elle les seruoit auec vne extra-ordinaire
humilité, leurs lauant & baisant les pieds: elle fit le voyage de
S. Iacque en
Galice auec son mary.
S. Marguerite Reyne d'Escosse reforma son mary & le Royaume.
Saincte Marguerite Reyne d'Escosse
fut rare en
prudence & saincteté: elle eut vne deuotion singuliere, fut tres-liberalle en ce qui
concernoit le seruice diuin, eut vn soin signalé de l'education de ses enfans, leurs
enseigna les mysteres de la foy, les instruisit à la crainte de Dieu. Dressa sa famille
& la maison du Roy auec vne prudence admirable : porta son mary Malcolinus Roy
d'Escosse à l'exercice de la iustice, de la misericorde, & des autres ver tus : il la
respectoit tellement pour sa saincteté qu'il taschoit de luy com- plaire en tout, &
craignoit extremement de luy donner aucun mescontente-ment : il en faisoit tel estat pour
ses rares vertus, qu'il baisoit par deuotion ses heures. Elle corrigea toutes les
corruptions du Royaume d'Escosse, fut la mere des pauures, se monstrant tres liberalle
enuers eux, non seulement de ses biens, mais encore de tous les seruices qu'elle leur
pouuoit rendre, apud Surium tom. 5. 10. Iunij.
Pieté de S. Mathilde Reyne d'Angleterre.
De cette vertueuse mere sortit vne fille
imitatrice de ses vertus qui fut saincte Mathilde Reyne d'Angleterre
129
laquelle faisoit
venir les lepreux en sa maison, & ostant sa robbe Royale s'accommodant comme vne
seruante, mettoit elle-mesme l'eau dans des bassins, leurs lauoit les pieds, les
torchoit, les baisoit. Vn iour son frere nommé Dauid l'ayant veu luy dit : Ma sœur,
si le Roy vous auoit veu baiser les pieds de ces vilains lepreux, il ne voudroit
iamais toucher vostre bouche : elle ne fit que sousrire, & dit, ne sçauez-vous pas que
les pieds du Roy du ciel sont plus pretieux que la bouche d'vn Roy de la terre, ce n'est
pas pour me controler
que ie vous ay fait venir, c'est pour m'imiter.
B. Iacopõ conuerty par sa femme.
Dieu retira le B. Iacopon du monde où il ne
songeoit qu'à se faire grand, & luy fit embrasser l'humilité de la croix en la
Religion de S. François, par le moyen de la femme, lors qu'apres sa mort il la trouua reuestue
d'vn rude cilice. Radderus130 cap. 3.
Qui sera curieux de lire beaucoup de semblables
exemples le pourra faire au traitté que Ludouicus Viues
a fait de l'institution de la femme Chrestienne qu'il a addressé à
Catherine Reyne d'Angleterre principalement au
liure troisiesme.
241
Il est arriué souuent ce que dit S. Paul 1. ad Corinth. 7. que, Sanctificatus est vir infidelis per mulierem
fidelem, qu'vne femme sage, deuote, & prudente, a conuerty son mary & en
a fait vn Sainct, & partant Le Sage a raison de
dire Eccli. 25. Beatus qui habitat cum muliere sensata. Bien-heureux l'homme qui demeure auec vne femme sage.
Ainsi saincte Cecile fut
cause du salut de Valerianus. Theodore de Sisinius;
S. Natalia de
S. Adrian
son mary, qu'elle fit non seulement Chrestien par ses bons discours, mais anima au martyre.
Clotilde Reyne de France
cause de la conuersion de Clouis Roy de France
son mary : Placida Emperiere
de la saincteté de Theodose,
lors qu'elle seruoit de ses propres mains
les malades, & miserables, & exhortoit son mary de se souuenir souuent de
ce qu'il auoit esté autrefois & estoit lors, & que c'estoit le moyen d'estre reconnoissant enuers Dieu, & de bien gouuerner son Empire131.
S. Gregoire de Nazianze
escrit de sa sœur
Gorgonia qu'elle estoit tellement vnie auec son mary par l'vnion d'vn Saint amour,
qu'elle croioit n'estre baptisée qu'à demy, son mary ne l'estant point, & partant
elle ne cessoit de prier Dieu pour luy, afin qu'il luy fist la grace d'estre vnis par
vnité d'esprit, & religion, comme ils estoient par vnité de corps, ce qu'elle
obtient.
Si les mariez s'entr'aiment d'vn vray amour, ils ne
permettront iamais que cet amour soit rompu pendant cette vie, voire desireront que
leur amour soit eternel, & partant procureront, autant qu'il sera de leur pouuoir, qu'ils soient vnis en l'autre vie par amour & gloire, & ne seroit-ce pas vn
grand creuecoeur, apres auoir esté vnis en cette vie, de voir cette horrible sentence
verifiée en eux Math., 24. Erunt duo in lecto vno, vnus
assumetur & alter relinquetur: de deux qui seront en vn mesme lict l'vn sera
sauué, l'autre damné.
Or comme les bonnes & vertueuses femmes sont
cause du salut de leurs marys, ainsi les mauuaises sont souuent cause de leur perte &
damnation, qui perdit Adam ? sinon, mulier
quam dedisti mihi sociam, la femme que vous m'auez donné pour compagne, elle le
fit chasser du paradis terrestre apres auoir esté cause qu'il perdist la grace de Dieu.
Qui renuersa la ceruelle à Salomon,
sinon les femmes ? Iezabel porta son mary Achab à voler le bien
d'autruy, & à tuer l'innocent.
Valens Empereur
par les allechemens de sa femme
deuient Arrien132, persequuta les Chrestiens, & enfin perit miserablement. L'empereur
Arcadius
par les importunez d'Eudoxia fut trompé & priua S.
Chrysostome de son Siege de Constantinople,
Baronius tom. 5. an. 404. Herodias fut
cause qu'Herode fit decapiter S. Iean Baptiste, les liures sont pleins de semblables histoires.
242
Le bon vin est gasté meslé auec le vinaigre : la
pomme saine, & entiere, estant aupres d'vne qui est pourrie se pourrit : vn membre
sain reçoit la gangraine par la contagion de celuy auquel il est vny : ainsi, souuent le
mary sain & entier est gasté, depraué, corrompu par la compagnie &
contagion d'vne mauuaise femme. Nous voyons ordinairement, que quasi tous les corps
naturels, prennent la figure des corps ausquels ils sont immediatement conioincts, &
de ce principe, les Philosophes prouuent, que si le premier corps est rond, que le corps
qui le touche de tous costez est rond : vous ne pouuez ioindre parfaictement deux corps
ensemble par exemple, deux bois s'ils ne sont semblables en figure, si l'vn est plat,
l'autre rond, iamais vous ne les pourrez ioindre parfaictement : il est quasi ordinaire
qu'vn des mariez s'accommode aux humeurs, & prent la figure de l'autre, d'autant qu'il
est impossible d'y auoir vne parfaicte vnion entre eux, tandis qu'ils sont
differens en mœurs & humeurs.
I'ay dit que l'amour que les mariez se doiuent
mutuellement, se peut reduire à deux poincts, sçauoir l'ame & le corps, i'ay parlé
de l'amour de l'ame, ie n'ay qu'vn mot à dire de l'amour selon le corps, qui sera apres
S. Paul, Ephes. 5. Viri debent diligere vxores suas, sicut corpora sua, les
marys doiuent aymer leurs femmes comme leurs propres corps : on doit dire le mesme de l'amour de la femme enuers son mary, cet amour consiste à ne permettre iamais
aucune diuision de son corps, ce qui se fait par l'infame, & abominable peché
d'adultere, duquel i'ay parlé au lib. 2. traitté 2. chap. 10. Ie m'en vay monstrer
quelques conditions que doit auoir cet amout reciproque des mariez.
Filet cadre, rayé.
Filet cadre, rayé.
Conditions que doit auoir l'amour des mariez. CHAPITRE II
LA mesure que nostre Seigneur nous donne de l'amour duquel nous deuons nous aimer
les vns les autres, est comme il nous a aymé, hoc
est præceptum vt diligatis inuicem sicut dilexi vos.
Ioan. 15. Voicy mon
commandement, sçauoir, que vous vous aymiez l'vn l'autre comme ie vous ay aymé.
C'est de nous aymer l'vn l'autre iusques à donner nostre propre vie l'vn pour l'autre comme a fait Iesus Christ. Tel estoit l'amour des premiers Chrestiens desquels les
payens tout estonnez disoyent, au rapport de Tertulian, vide vt se diligant, vide vt alter pro altero
mori sint parati. Voyez comme ils s'ayment & sont prests de mourir l'vn pour
l'autre. C'estoit la mesure que S. Paul prenoit de
243
son amour lors qu'aux Rom. 9. Il proteste qu'il est content
d'estre anatheme pour ses freres, & long temps auparauant Moyse lors qu'il demande
d'estre effacé du liure de vie les Iuifs.
Voicy vne autre mesure du mesme amour, diliges proximum tuum sicut teipsum, tu
aymeras ton prochain comme toy-mesme. Il y a vn ordre & des degrez
L'amour est reiglé & quels sont ses degrez.
en l'amour comme dit l'espouse, ordinauit in me charitatem, Cant. 2. Le plus
hault degré est Dieu, auquel tous les autres se doiuent rapporter. Voicy la regle des
autres degrez selon S. Thomas,
sçauoir que nous deuons aymer quel que chose d'autant
plus qu'elle s'approche de plus prez des principes de cha-rité : or les principes de
charité sont deux, l'vn est Dieu entant que souuerain bien, & qui est l'obiect du
parfait amour, & le motif pour lequel nous deuons aymer : l'autre principe est celuy
qui ayme, d'où s'ensuit que d'autant que quelqu'vn s'approche plus prez de Dieu par
saincteté & vertu, & de nous par grace, nature, & alliance, que nous le
deuons aimer dauantage : or y peut-il auoir plus grande vnion que celle qui est entre les
mariez ? rien de plus prez à l'homme que sa femme, rien de plus à la femme que son mary,
& partant ils se doiuent grandement aymer.
Tout ainsi que cette parole tu aymeras ton
prochain comme toy-mesme, ne signifie pas comme dit S. Thomas 2. 2. q. 44. art. 7133. vne
egalité, ne nous oblige pas à aymer nostre prochain à l'egal de nous-mesmes : mais vne
resemblance, ou la façon auec laquelle nous deuons aymer nostre prochain, sçauoir
pour Dieu, aussi donne-elle à connoistre comme les mariez se doiuent aymer, sçauoir comme
dit le mesme Docteur parlant de l'amour du prochain, sanctè, iustè, verè. Sainctement, iustement,
veritablement. Ie rapporteray les conditions que doit auoir l'amour de mariez à ces
trois points.
Que c'est qu'aymer sainctement.
Premierement leur amour doit estre sainct, c'est à
dire, pour Dieu d'autant que Dieu le veut ainsi, & le commande expressement; pour
le regard du prochain, hoc mandatum habemus
à Deo, vt qui diligit Deum, diligat & fratrem suum. 1. Ioan. 4. Dieu nous
commande que quiconque l'ayme, ayme aussi son frere, son prochain, celuy qui est de mesme
nature.
Mais ce commandement appartient aux mariez,
d'autant plus particulierement, qu'ils sont vnis par entre eux plus estroittement. Que
s'ils s'ayment pour les biens qu'ils esperent l'vn de l'autre : pour leurs commoditez :
pour l'vnion naturelle & ciuille qu'ils ont entre eux : pour ce qu'ils symbolisent
en humeurs : ce n'est pas vn amour pour Dieu, mais vn amour d'interest semblable au
jardinier qui ayme l'arbre de son jardin tandis qu'il en espere du fruict, au vigneron
qui garde sa vigne tandis qu'elle luy donne quelque es perance : comme les renardeaux qui
succent la mammelle de leur mere tan-dis qu'ils y trouuent du laict, mais quand il n'y a
plus rien la dechirent. S'il est sainct, c'est à dire, pour Dieu & rapporté à Dieu
comme au principe de tout
244
amour & saincteté, iamais ils ne viendront à
faire chose pour l'amour l'vn de l'autre, qui soit contraire à Dieu, puis que Dieu est la
reigle de leur amour. L'amour d'Adam enuers Eue manqua en cette condition, lors que pour
ne la mescontenter il transgressa le commandement de Dieu, & tout d'vn coup
esgorgea toute se posterité. L'amour de Salomon
n'estoit pas sainct, puis qu'il fut si
passionné que pour complaire à ses femmes, il leurs bastit des tem ples pour y adorer
leurs idoles, voire l'induisirent (tant elles eurent de pou-uoir sur ses affections) de
les adorer. Est-ce vn amour sainct lors que les mariez font comme ce fol de
l'Euangile, Luc. 14.
disans tout à plat qu'ils ne peuuent seruir Dieu pour l'amour excessif de leurs femmes ?
Multi dementes sacti sunt propter vxores
suas, & serui facti sunt propter illas, & multi perierunt, & iugulati sunt,
& peccauerunt propter mulieres. Esdræ
3. c. 4. Plusieurs sont deuenus foux pour
le trop grand amour qu'ils portoient à leurs femmes : se sont rendus esclaues pour elles :
se sont perdus : ont esté esgorgez, ont offensé Dieu pour les femmes. Si leur amour eust
esté sainct, il ne fut arriué à cette extremité de folie.
Mariez damnez pour le mauuais vsage de leur mariage.
S. Catherine de Gennes
vit vn iour l'enfer ouuert,
& parmy les damnez plusieurs Ecclesiastiques pour auoir mal recité leurs heurs, &
payé illegitimement le deu de leur mariage spirituel; & plussieurs mariez pour
auoir abusé de leur mariage. Pour auoir trop aymé. S. Hierosme
contra
Iouin. lib. 1. compare l'amour excessif
des mariez à l'amour d'vn adultere, & dit
que l'homme sage doit aymer sa femme auec iugement, non auec excés
d'affection, iudicio cum affectu.
Le iugement consiste à ne postposer134 l'amour de Dieu à l'amour d'vne femme. Mais la hair
comme dit nostre Seigneur Luc. 14. c'est à dire, comme l'explique S. Thomas,
l'aymer d'vn amour moindre
que celuy duquel il ayme Dieu ne faisant iamais pour sa femme, ny la femmme pour le
mary chose qui puisse estre contre Dieu, ne se laissant emporter aux allechemens de sa
femme comme fit Adam
à ceux d'Eue. Ne s'abbaissant
à l'adoration des idoles comme Salomon :
ne quittant le seruice de Dieu pour complaire à sa femme comme le fol de
l'Euangile.
Admirable constance de S. Natalia
femme de S. Adrian.
Nous auons vn excellent exemple de ce sainct amour
en la vie de Sainct
Adrian : ayant esté apprehendé, & ietté en prison comme Chrestien,
Natalia
sa femme y accourut tout aussi tost, louant Dieu de toute l'estendue de son
affection : estant arriuée à la prison, elle se prosterna aux pieds de son cher ma ry,
baisant en toute reuerence les fers desquels il estoit lié : disant ces parol-les, ô mon
cher mary que vous estes heureux d'auoir trouué vn si pretieux tresor : vous estes
maintenant asseuré d'aller à Iesus-Christ, aupres duquel vous enuoyez de tres-grandes
richesses, pour vous seruir au temps de la necessité, lors que le pere ne pourra
deliurer son fils, ny la mere sa fille, ny le seruiteur son maistre. Soyez sans crainte,
que l'amour des choses de ce mon
245
de ne vous trompe pas, que l'affection de vos parens, & de vostre femme, ne
diminue l'amour que vous deuez à Dieu, que la craincte
des tourmens ne vous espouuante. Ne regardez autre chose que la couronne que
Iesus-Ch. tient en main pour vous mettre sur la teste, & la constance de ceux qui
sont auec vous. Puis baisant les chaisnes de tous les autres martyrs qui estoient
auec son mary, leurs disoit à tous : fideles seruiteurs de Iesus-Christ, ie vous
prie d'encourager mon mary par vos aduertissemens, gaignez-le à vostre maistre, seruez-luy de pere, engendrez-le à la vie eternelle. Adrian encouragé de
la constance de sa femme, luy dit, allez m'amie en la maison, lors qu'on me
voudra mettre à la question135, ie vous feray appeller,
afin que vous soyez tesmoin de ma constance : quelques iours apres,
comme on estoit prest à le mettre sur la geine136, il dõna quelque present aux gardes, &
ensemble cautiõ, pour luy permettre d'aller en sa maison appeller sa femme. Quelqu'vn de
ses amis le reconnut & le preuenant alla aduertir Natalia que son mary venoit.
Natalia croyant qu'il auoit perdu cœur, commença à pleurer, ferma sa porte, &
luy dit comme il demandoit d'entrer, ah mal-heureux ne t'approches de moy, apostat,
perfide, inconstant, qui t'a contraint de commencer vn si sainct œuure pour ne
l'accomplir ? qui t'a si mal-heureusement separé de la compagnie des Saincts Martyrs. Mais
Adrian luy dit, ma bien-aymée sœur, il n'en va pas comme vous pensez, ouurez la porte, ie
suis venu pour m'acquitter de ma promesse, & pour vous aduertir que me voila sur le
poinct d'estre exposé à la question : mais Natalia n'en croyant rien d'abord, ah le
trompeur, dit-elle, encore m'en voudroit-il faire accroire, ie m'estranglerois plustot
que d'auoir iamais aucune communication auec toy, va. Le sainct martyr fort consolé
du zele de sa femme, enfin luy fait croire ce qu'il pretendoit; elle luy ayant ouuert la
porte, se iette à ses pieds auec mille congratulations, accompagnées de larmes. Ils
allerent tous deux au lieu du supplice, ou Adrian luy demanda, m'amie, comment auez-vous
disposé de nos biens, mais elle luy dit, ne pensez plus, ie vous prie, aux choses du
monde, n'ayez autre pensée que du
ciel. Il fut presenté au tyran, où Natalia se trouua, & luy dit, mon tres-cher
mary, iettez tout vostre cœur vn Dieu, n'ayez point de
peur, il vous assistera contre les tourmens, & s'il permet que vous souffriez, vn
moment de souf france vous sera l'entrée à vn eternel repos. N'est-ce pas là aymer
saincte- ment ? aussi ce sont deux Saincts : & qui vous empeschera de les imiter,
re-nonçant à tout autre chose plustot qu'à Dieu, & procurant vostre salut reciproquement.
L'amour iuste des mariez en quoy consiste.
Secondement l'amour des mariez doit estre iuste :
cette iustice consiste en plusieurs choses, comme de ne disposer de leurs corps au
preiudice l'vn de l'autre, ce qui est directement contre la iustice, entant qu'elle
dispose du bien d'autruy contre la volonté du proprietaire : ne se fraudant l'vn l'autre de
246
l'vsage de ce qui leur appartient. Comme de ne
s'aymer sinon en ce qui est iuste, & ne faire comme des
Herodes &
Pilate qui
s'accorderent pour la ruine de Iesus-Christ le iuste : comme les renards de
Samson qui
estoient tous vnis, mais c'estoit pour mal faire. Doit estre iuste, c'est à dire d'vn à
vn, car la iustice du mariage demande, que le mary, apres Dieu soit tout à sa femme,
& la femme tout à son mary, & à nul autre, & qu'elle puisse dire auec
verité,
dilectus meus mihi,
& ego illi, mon mary est tout à moy, & moy tout à luy.
Si cela n'est, il est impossible que le mariage
subsiste, vous ne pouuez conioindre deux pieces de fer ensemble quoy que l'vne soit
toute ardante, si l'autre demeure froide, vn des mariez a beau estre tout embrasé
d'amour, iamais il n'y aura vne vraye vnion tandis que l'autre sera refroidy : ils
doiuent tous deux auoir pareille volonté, ayant pareil desir au bien, chacun toutefois demeurant dans l'ordre & degré que Dieu luy a prescrit, sçauoir, la femme en
la soubmission qu'elle doit à son mary, le mary en la préeminence ou Dieu l'a estably. Ils
doiuent estre comme deux Seraphins marchans vnanimement deuant Dieu, le louant &
benissans vniformement, s'exhortans l'vn l'autre de paroles & d'exemples à toute sorte
de iustice, & s'aduertissans charitablement de leurs defauts.
Et pourquoy Dieu a il ordonné le mariage en la nouuelle loy entre
deux, sans que le mary puisse auoir plusiuers femmes, ny la femme plusieurs marys ?
sinon pour donner à entendre la parfaite vnion qu'il demandoit d'eux, semblable à celle
de l'espoux mystique à son espouse, dilectus meus
mihi, & ego illi, tout l'vn à lautre que leur amour soit iuste, cest à dire
singulier, vnique, comme demande l'equité & iustice d'vn vray & legitime
mariage : le mary aymant sa femme comme sa moitié, la femme reciproquement son mary.
Tel estoit l'amour de l'espoux mystique, lors qu'il dit Cant. 2. sicut lilium inter spinas, sic amica mea
inter filias: tel l'amour de l'espouse qui dit, sicut malus in-
La femme doit estre vn lys à son mary.
ter ligna syluarum,
sic amicus meus inter filios. Tel qu'est le pommier entre les arbres sauuages, tel est mon amy entre
les enfans : la femme doit estre au mary comme le lys, toute autre femme luy doit estre
comme espines, desquelles il se doit donner de garde, mais la sienne comme vn beau lys
blanc en pu reté & syncerité de son amour, odoriferant en la suauité de ses mœurs :
com-me vn lys sans evpines d'aigreur, de cholere, d'impatience. Tous les hommes
luy doiuent estre comme des arbres sauuages, & steriles, son mary seul luy estant
comme vn bel arbre chargé de bons fruicts.
Enfin la iustice de cet amour consiste en vn ayde,
& assistance mutuelle qu'ils se doiuent, portants le ioug qu'il se sont imposé d'vn
commun accord, en se soulageans, & s'assistans l'vn l'autre. Vne charge est mieux
portée de deux que d'vn seul : aussi la charge du mariage est plus douce, & legere
dans l'assistance mutuelle, & dans la communication de leurs sentimens, de tri
247
stesse, de ioye, des contentements, des desplaisirs,
principalement lors qu'elle procede de l'interieur, & d'vn parfait amour, & non
d'vne feintiſe, & de quelques compliments, & complaisance exterieure.
Amour veritable
Enfin l'amour des mariez doit estre veritable.
L'amour dit S. Iean. 1. 3. ne
consiste pas en parole, mais aux œuures, & en la verité :
non diligamus verbo,
& lingua sed opere, & veritate. Pour aymer auec verité,
ce n'est pas assez qu'on soit
mariez, qu'on ayt communication de maison, de table, de lict, mais il faut venir aux
œuures. S'entraydans, se seruans l'vn l'autre. Cet amour sera veri table s'il est
constant, non comme l'amour d'vne courtisanne, ou d'vne adul-tere qui ne dure non plus
que le plaisir.
De scrip tion de l'amour.
Les anciens depeignoient l'amour ayant vn foudre
en main, pour monstrer que comme le foudre ne monstre iamais sa force dauantage, que
lors qu'il trouue plus grande obstacle, qu'aussi le vray amour ne se fait iamais
paroistre dauantage, que lors qu'il se trouue combatu des difficultez. D'autres ne
depeignoient iamais l'amour, sinon luy donnant d'vn costé
Mercure
le Dieu de l'eloquence,
& de l'autre, Hercule,
le Dieu de force, pour monstrer que le vray amour n'a pas
seulement les paroles, mais encore
les effects. D'autres luy donnoient des aisles, &
le faisoient aueugle : ouy le vray amour est aueugle, pour ne voir aucun peril pour se
communiquer à la chose ay mée : ouy il a des aisles pour se porter à tout auec vne
promptitude ad-mirable.
Si tous ceux qui font profession d'aymer, &
d'aymer veritablement, doi uent accompagner leur amour de ces circonstances, qui ne voit
que les ma-riez y sont plus obligez qu'aucun autre, puis que leur amour est le plus
grand; & le plus imtime de tous les amours. Amour fondé non sur le sable des richesses
& biens perissables : non sur la boue des plaisirs charnels, mais fondé sur la pierre
ferme qui est Iesus Christ, à laquelle tandis qu'ils se tiendront fermement vnis, il n'y
aura tempeste qui puisse preualoir contre eux : leur amour ne sera d'vn iour, mais
inseparable & pour tousiours, quod Deus
coniunxit, homo non separet, puis qu'il est fondé sur l'amour de Dieu, & cimenté auec le pretieux sang de son Fils: si leur amour est tel, sainct, iuste, vray:
ils
s'aduanceront l'vn l'autre à la vertu, ayant vn grand soin mutuellement de leur salut :
ils ne se feront aucun tort : ils supporteront aysement les defauts l'vn de l'autre, comme
Iesus Christ fait de son espouse l'Eglise, à laquelle il pardonne continuellement : cet
amour sera esloigné de soupçons, de deffiances, de ialousies, de chagrins : enfin il leur
seruira comme d'vn char de feu à Elie, pour les transporter de
ce lieu de misere, en vne bien heureuse eternité.
Heureux le mary qui peut dire auec verité ce que
dit l'Espoux, Cant. 4.
Quam pulchra es amica mea,
quam pulchra es sicut fragmen mali punici genæ tuæ.
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O m'amie que vous estes belle, que vous estes belle,
vos ioues sont comme vne piece de grenade : il se complait en sa beauté, dans vn parfait
amour, ac compagné d'vne estroicte vnion, & parfait concordre, representée par la
pom-me de grenade, qui par sa couronne signifie la charité, reyne des vertus, de
laquelle l'amour des mariez doit tirer tout son honneur : qui par ses grains, &
pepins si bien vnis & arrangez, monstre l'vnion & bonne intelligence des mariez,
chacun se maintenant en sa place. Mais mal-heureux ceux qui sont semblables aux pauots,
où se trouuent multitude de grains sans vnion, estans tous diuisez l'vn de l'autre &
sans ordre.
L'aspic quoy que serpent, comme dit Pline, lib. 8. a vn
tel amour pour son pair, que l'vn estant tué, l'autre se iette au trauers des hommes
armez, pour vanger sa mort : symbole de l'amour des mariez. Iesus-Christ a aymé son Es
Amour de l'aspic auec son pair.
pouse iusques à la mort. Viri diligite vxores vestras, sicut Christus dilexit
ecclesiam, & tradidit seipsum pro ea. Marys aymez vos femmes comme
Iesus-Christ a aymé l'Eglise, & s'est liuré pour elle, Ephes. 5.
Pour conclusion de tout ce que i'ay dit en ces
deux chapitres, & pour en donner comme vn sommaire aux mariez, ie reduiray les
deuoirs de l'amour des mariez, l'vn enuers l'autre à 5. points.
Deuoirs de l'amour des mariez.
Le premier est que les mariez faſſent l'vn pour
l'autre tout ce qu'ils pourront faire licitement, & conformement à leur estat,
& condition, qu'ils s'estudient à se complaire autant qu'il leurs sera possible,
& se gardent de tout ce qu'ils penseront deuoir deplaire à leur partie. Procurans
l'honneur, la gloire, & les commiditez l'vn de l'autre, se preuenans l'vn l'autre en
seruice, & respect : corrigeans en eux tous defaults par lesquels ils
pourroient se donner quelque mescontentement l'vn l'autre : le mary laissant faire à
sa femme ce qui est de sa condition en l'administration de la famille, la femme ne
controlant son mary aux affaires de dehors, & en ses desseins : l'vn & l'autre
s'acquittant tellement de ce qui luy est propre que se trouue en la maison vn calme
tres-parfaict, joinct à vn amour pure cordial, & syncere.
2. Qu'ils parlent honorablement l'vn de l'autre
lors que l'occasion s'en presentera : s'il y a quelques defauts la syncerité de leur amour
leurs fournira des voiles pour les couurir, & des parolles pour les excuser, &
partant qu'ils se donnent de garde de publier par dehors les petits manquemens de la
maison, & sur tout que iamais la femme ne se plaigne à ses voisines, racontant
les imperfections de son mary, ny le mary celles de sa femme : quand ils auroient
subiect de mescontentement l'vn de l'autre, dequoy leurs seruira que d'autres le sçachant ?
sinon pour leur honte, & confusion, & pour en faire des contes puis apres.
3. Ie les prie de se souuenir des proprietez que
S. Paul donne à la charité
249
1. Corinth. 13. sçauoir,
1. qu'elle est patiente, patiens est,
& comme il est bien difficile qu'il n'arriue
beaucoup de petits accidents, & fascheries en mariage, qu'aussi l'amour ne s'y peut
conseruer sans patience. 2. Benigna est,
elle est douce & benigne, & partant
capable de rabattre ce qui seroit vn peu trop violent. 3.
Non æmulatur,
elle ne sçait que c'est d'enuie,
que si cela est vray vniuersellement de l'amour, il doit estre tres-vray du mary, &
de la femme qui doiuent auoir vne tres-parfaicte vnion de biens, d'honneurs, & de
contentement, & partant se reiouir du bien de l'vn l'autre, se douloir137 de leur mal, comme du leur propre, & ne donner aucun accés à l'enuie.
4.
Non agit perperam, elle ne sçait que c'est de flatterie, de dissimulation de
malice, de tromperie, de complimens vains, & creux : de precipitation, d'inconstance, de legereté, de superbe, de presomption, de vanterie, d'impudence &
effronterie. 5. Non est ambitiosa, elle
n'est pas honteuse, n'estime rien de vil ny d'abject pour se communiquer.
6. Non cogitat
malum, si elle est attaquée elle ne tient pas cela à iniure, n'en cherche point de
vangeance, mais dissimule, excuse, pardonne. 7.
Non quærit quæ sua sunt, n'est pas attachée à
ses interests, enfin, Non irritatur,
ne se fache pont, Non gaudet super iniquitate,
congaudet veritati, omnia suffert, omnia credit, omnia sperat, omnia sustinet, ne
se resiouyt pas du mal, se resiouyt de la verité, supporte tout, croit tout,
espere tout, patiente par tout.
5. Ils doiuent auoir soin du salut l'vn de l'autre,
s'exhortans mutuellement au bien, & à l'exercice des bonnes œuures, s'aduertissans
charitablement, & modestement l'vn l'autre de leurs manquemens, & receuans
reciproquement ces aduertissements de bonne part. Ie confesse que le mary y a vne
obligation particuliere entant que chef, & partant est coupable des fautes de
sa femme, ausquelles il auroit negligé de remedier : toutefois la femme le doit aussi
faire, mais modestement, prudemment, & choisissant le temps & l'occasion
propre.
5. S. Paul les aduertit 1.
Corinth 13. que,
Charitas nunquam excidit,
que le vray amour ne meurt iamais, & partant, que les mariez ne doiuent pas s'aymer seulement
au temps de la prosperité, mais encore pendant l'aduersité, & c'est lors que l'amour se
doit principalement faire paroistre par vn secours, & assistance mutuelle, ayant
soins des biens, de l'honneur, de la santé, de la vie l'vn de l'autre. Le vray aymant,
ayme Esté, & Hyuer, c'est à dire au temps de la prosperité, & de l'aduersité.
Messieurs les mariez, seruez-vous de cet amour,
comme d'vne medecine contre les difficultez, & desolations qui vous peuuent arriuer
en vostre estat. L'Escriture Saincte
dit, que le bon Patriarche Isaac, ayma Rebecca
d'vn tel amour, qu'il modera la douleur qu'il auoit de la mort de sa chere mere, Genes. 24. L'amour des
mariez leur doit seruir de consolation, & de
250
remede contre toute desolation.
Il semble que Dieu a eu egard à l'establissement de
cet amour, lors qu'en l'ancien testament
il auoit defendu que le nouueau marié exerçast aucune
charge publique, & qu'il fust receu à la guerre la premiere année de son
mariage, afin qu'il demeurast auec sa femme & que leur amour encore tendre
& nouueau, ne receust aucune diminution. Deute. 24.
Des obligations particuliers aux marys & premierement de la prudence du mary. CHAPITRE III.
LEs marys peuuent reconnoistre les obligations qu'ils ont enuers leurs femmes,
& qui leurs sont particuliers par les paroles de S. Paul. 1.
Corint.
11. qu'ils doiuent considerer diligemment,
volo autem vos scire, quod omnis viri caput Christus est, caput autem mulieris vir: caput
vero Christi Deus: ie veux que vous sçachiez que le chef (cest à dire) le superieur,
le maistre, le directeur de l'humanité de Iesus-Christ, c'est Dieu : Iesus Christ est le
superieur, maistre, & directeur de l'Eglise; le mary superieur, maistre, &
directeur de la femme.
Iesus-Chr. chef de l'eglise en 4. façons.
S. Thomas
remarque que Iesus-Christ est chef de l'Eglise en quatre façõs,
premierement d'autant qu'il est de mesme nature que les autres
hommes : secondement à cause de l'abondance de grace qu'il a par dessus le reste
des hommes, troisiemement d'autant qu'il est releué par dessus toutes les creatures : quatriemement d'autant qu'il influe en toutes les creatures, & nommement à
l'Eglise. Ainsi dit S. Thomas,
l'homme est chef de la femme en quatre façons:
premierement il est plus parfaict que la femme, non seulement d'autant que naturellement
il a vne preeminence par dessus la femme : troi siemement d'autant qu'il influe
gouuernant la femme : quatriemement d'au-tant que le mary & la femme sont conformes
en nature, faciamus ei adiutorium simile sibi.
Rapport de la teste & de l'entendement.
La teste est au corps de l'homme, ce que
l'entendement est à l'ame, car tout ainsi que l'entendement est le premier principe des
actions volontaires, & humaines, aussi est la teste des corporelles : la volonté n'a
aucune operation si elle n'est esclairée de l'entendement, puis qu'elle est aueugle,
& ne peut aymer le bien, ny hair le mal, si l'entendement ne luy fait connoistre
251
auparauant que le bien, est bien, & le mal, mal :
le corps n'a aucun mouuement sãs la teste, car elle est le premier ressort de tous les
mouuements du corps, & en elle est la racine de tous les sentimens. C'est la teste
laquelle par le moyen du cerueau & des nerfs, enuoye par tout le corps les esprits
animaux, & fait iouer les ressorts que la nature a mis en chaque partie du corps,
pour leurs mouuemens & operations. Dans la teste resident les cinq sens : les yeux
comme deux flambeaux pour la conduitte de tout le corps & pour seruir comme
d'espions pour decouurir de loing ce qui luy pourroit nuire, les aureilles qui sont
comme le guichet & les autres, sçauoir, le gouster, le flairer, le toucher. La teste
est la premiere source de tous les mouuemens interieurs, par les nerfs qu'elle
fournit au cerueau, & la cause du total mouuement exterieur par les mesmes
nerfs. L'entendement donne mouuement à l'ame, & la fait agir, luy fournissant
l'intelligence, aussi fait la teste au corps : la teste est de figure ronde qui est
la plus
parfaicte de toutes : l'entendement est rond en quelque façon, entant qu'il discourt d'vne
chose à l'autre, faisant comme vn mouuement circulaire par la raison.
Comparaison de la teste auec le ciel.
La teste est au corps de l'homme, ce qu'est le
ciel au monde : le ciel est la plus haute partie de tout le monde, la teste de tout le
corps : rien de plus beau entre toutes les parties du monde qui sont destituées d'ame, que
le ciel, dit Aristote,
2. phys.
c.2. à cause de sa figure, lueur, mouuement, & autres
qualitez: rien de plus admirable que la teste, qui surpasse le ciel en la varieté de ses
figures, car le ciel n'ayant autre figure que la ronde, la teste les a quasi
toutes estant ronde en sa substance totalle : oualle aux yeux, pyramidalle au nez,
ayant la figure de Cylindre, de cube, & autres en la varieté des os, dont elle
est composée. Au ciel est la Lumiere des astres, à la teste les yeux, capables de
voir toute forte d'obiects, & de couleurs, & de les enclorre dans leur capacité :
Le ciel maintient aucunement ce monde, luy communiquant ses influences, la teste
conserue le corps, influant en tous ses membres. Si le mouuement du ciel s'arrestoit, tout
cesseroit en ce monde, si la teste manque, tout le corps defaut.
4. offices de la teste.
Ie reduiray tous les effects de la teste en
quatre, que i'appliqueray à l'hõme, entant qu'il est chef de la femme. Le premier est,
de conduire le corps. Le second, de pouruoir au corps, & distribuer la nourriture aux
membres. Le troisieme, de commander à tout le corps. Le quatrieme, d'aimer le corps,
& tous les membres.
L'homme a plus de prudence que la femme.
Tout ainsi que la nature a mis les yeux, le
cerueau, & les sens en la teste, pour la conduitte & gouuernement du corps,
aussi a elle donné à l'homme plus de prudence qu'à la femme, pour la conduitte &
gouuernement de la femme, & de toute la famille, suiuant le dire de
Salomon,
Prouerb.
15. Vir
prudens dirigit gressus suos, c'est à luy de monstrer à sa femme ce qu'il con
252
uient faire, quand & comment; & partant il
est comparé par S. Bernard,
sur les Cantiques,
à vn chartier138, qui tient les resnes de ses cheuaux, les lache, &
les retire, pour les conduire : à un Docteur qui enseigne ses disciples, & leur
monstre ce qu'il conuient faire : c'est comme vn soleil au milieu de sa maison, qui par sa prudence, & ses vertus, doit esclairer sa femme, & tous ses domestiques, & leur faire voir ce qu'il faut faire, & ce qu'il conuient euiter. O
qu'heureuse est la maison où se retrouue vn tel chef, puis que comme dit
Salomon
Prouerb. 24.
Sapientia ædificabitur
domus, & prudentia roborabitur, in doctrina replebuntur cellaria, vniuersa
substantia pretiosa, & pulcherrima. Vir sapiens fortis est, & vir doctus
robustus: & validus: erit salus vbi multa consilia. Ce qui
fait les maisons, & qui les fortifie, & confirme, c'est la sapience, & la prudence
:
c'est la doctrine qui remplit les caues, & les greniers, & qui fait que les maisons foisonnent en tous biens. Rien de plus fort qu'vn homme sage, & prudent, on est en asseurance, ou on se gouuerne auec conseil.
Force de la prudence.
Le Sage en l'Ecclesiaste chap. 9.
nous monstre ce que peut vn homme prudent par cette figure : il y auoit dit-il vne petite
ville, peu de garde en icelle, vn grand & puissant Roy l'attaqua, la bloqua,
l'assiega, l'entourant de tous costez de tranchées & de forts : se trouua vn pauure
homme, mais sage lequel par sa prudence & sagesse la deliura, d'où il prent occasion
de tirer cette conclusion, melior est
sapientia quam arma bellica. Mieux vaut la sa gesse que les forces, & les
armes. Combien de familles voit-on rendues flo-rissantes par la prudence & conduicte
d'vn pere de famille ? au contraire destruittes par l'imprudence d'aucuns ?
Baruch. 3. quoniam non habuerunt sapientiam perierunt
propter suam insipientiam, ils ont manqué de sagesse, & partant se sont
perdus.
L'orateur Romain
dit fort à propos, in Rethoricis,
parua
foris sunt arma nisi sit consilium domi139:
vne maison a beau auoir des grands appuys d'alliances, d'amys, de faueur, s'il
n'y a de la prudence & du conseil à la maison, c'estoit le sentiment de ce
Philosophe
duquel i'ay parlé au chapitre. 5. du traitté. 1. du premier liure lors qu'il disoit,
malo dare filiam viro indigenti pecunia: quam
pecuniæ indigeanti viro, i'ayme mieux donner ma fille à vn homme pauure &
prudent qu'à vn riche sot. Le Sage Eccli. 7.
Trade filiam & grande opus feceris
homini sensato de illam, mariez vostre file à vn homme prudent.
Ie m'en vay vous monstrer quelques effects de cette prudence. 1.
de dissimuler beaucoup, & quoy que le mary voye beaucoup de petites choses, en
Effects de la prudence du mary.
la maison, qu'il faſſe semblant de rien, comme Dauid :
ego autem tanquam surdus non audiebam,
& tanquam mutus non aperiens os suum, qu'il soit souuent sourd & muet. Comme
cet agneau d'Isaie
53. qu'on tond & ne dit mot,
quasi agnus coram tondente se obmutescet &
non aperiet os suum.
2. Qu'il faut s'armer de patience suiuant l'aduis
de S. Paul aux Ephes. 4.
253
obsecro vos ego vinctus in Domino, vt digne
ambuletis vocatione qua vocati estis, cum omni humilitate, & mansuetudine, cum
patientia supportantes inuicem in charitate, solliciti seruare vnitatem spiritus in
vinculo pacis, escoutez vn pauure prisonnier pour Iesus- Christ qui vous prie, que
vous marchiez dignement en la vocation & condition où Dieu vous a appellé auec toute
humilité, mansuetude & patience, vous supportans l'vn l'autre auec charité, estans
soigneux de con seruer l'vnité d'esprit, auec l'vnion de paix. Souuent la victoire est
plus glo-rieuse en patientant qu'en frappant.
Prouerb. 17. melior est vir patiens viro forti.
3. C'est de remedier aux maux qu'il verra en sa
maison, & à ses domestiques, par des choses contraires, non pas par des semblables.
Si sa femme est cholere, y apporter remede non par vne autre cholere, mais par debonnaireté:
si impatiente, non par impatience, mais par patience : si portée à la rancune,
la vaincre par amour, suiuant le precepte de Salomon
Prouerb. 25. si esurierit inimicus tuus ciba illum,
si vostre ennemy a faim donnez-luy à manger, & au chap. 26 ne respondeas stulto iuxta stultitiam suam, ne ei
similis efficiaris, ne respondez pas à vn fol follement, de peur que vous ne
deueniez fol comme luy.
4. Est de croire comme chose asseurée que le moyen
de bien conduire autruy, c'est de se bien conduire soy-mesme,
S. August.
lib. de
doctrina Christiana, non
obedienter auditur qui seipsum non audit: quelle apparence de suiure celuy-là
comme conducteur, qui ne sçait où il va, S. Greg.
in Moralib.
cum imperio docetur, quod prius agitur, quam
dicitur. On ne peut enseigner plus efficacement, qu'en faisant premierement ce qu'on
enseigne.
Ie conclus ce poinct auec le
Sage,
Sapientæ
8. Omne aurum comparatione
sapientiæ arena est exigua, & quasi lutum æstimabitur argentum in conspectu illius.
L'or, & toutes les richesses, en comparaison de la sagesse, n'est que du sable,
& l'argent n'est que de la bouë. En fin la vraye prudence est de se persuader
que, Dominus dat sapientiam,
& ex ore eius prudentia, Prouerb.
2. que la sagesse & la prudence vient de Dieu, & partant faut auoir recours à luy, luy demander par frequentes prieres, & l'obliger à la donner par vne bonne vie.
Cul de lampe.
254
Filet cadre, rayé. Que c'est au mary d'entretenir sa famile & trauailler. CHAPITRE IV.
LA seconde obligation du mary entant que chef est de pouruoir au corps, c'est à
dire, à sa femme, & à sa famille, il y est condamné par arrest souuerain couché au
Genese 3.
en ces termes, quia
audisti vocem vxoris
L'homme condamné à trauailler.
tuæ, & comedisti de
ligno, ex quo præceperam tibi ne comederes, maledicta terra in opere tuo,
d'autant que tu as escouté la voix de ta femme, & que tu as mangé
du fruict que ie t'auois defendu, la terre sera maudite en ton œuure.
In sudore vultus tui vesceris pane tuo, tu mangeras ton pain à
la sueur de ton front: la femme a eu les punitions de sa legereté à escouter le serpent,
& à seduire son mary, i'en parleray apres, voicy celle de l'homme pour auoir preferé
les parolles de sa femme à celles de Dieu, c'est qu'il doit trauailler, & pouruoir à sa famille par sa sueur.
S. Bernard
serm 27. In paruis,
Adam dit-il,
a peché en aymant trop sa femme, non pas d'autant qu'il a fait sa volonté,
mais d'autant qu'il l'a preferé
à la volonté diuine : la raison vouloit qu'il fit plustot la volonté de celuy auquel il estoit plus obligé, & qui doute qu'il ne fust plus obligé à son Createur qu'a sa femme ? il n'auoit autre obligation à sa femme que de l'aymer
comme sa compagne, or il estoit obligé d'aymer, reuerer & craindre Dieu,
& partant ces liens le deuoient astrainde dauantage auec Dieu que le seul
lien d'amour auec sa femme, or en punition de cette imprudence il est condamné au trauail.
Et quoy! l'homme ne deuoit-il pas trauailler auant qu'il eust
peché? po-
L'homme eust trauaillé s'il n'eust peché, par plaisir non
par necessité.
suit eum in paradiso vt
operaretur & custodiret illum. Dieu l'auoit mis au paradis
terrestre pour y trauailler, & pour le garder. Il est vray, mais c'estoit vn trauail sans peine, & par recreation, non par necessité, tout ainsi qu'vn prince
& Seigneur prent plaisir à dresser des bordures, compartimens, & allées dans
son jardin, dit S. Chrysost.
Adam eut fait diuers ouurages,
& enjoliuemens dans le paradis pour son plaisir &
pour passer le temps : & quoy que la terre eust esté fort fertile il l'eust encore
rendue plus fertile par son iudustrie. Or
depuis le peché la terre a esté maudicte & l'homme condamné au trauail non
plus par plaisir & recreation, ains par necessité & obligation.
Comme la terre maudicte de Dieu.
Maledicta terra in opere tuo.
La terre sera maudicte en ton œuure, ce que S. Hierosme explique du
peché, in opere tuo,
en ton peché : toutefois il est plus
255
probable que Dieu veut dire tu trauailleras en
punition de ton peché, & en trauaillant & cultiuant la terre, tu experimenteras
qu'elle est maudicte pour toy, c'est à dire, qu'elle sera sterile des choses qui te sont
vtiles, & fertile des choses qui te sont inutiles, & nuisables, & qu'elle ne
te fournira ce qui est necessaire pour ton entretien qu'auec grande peine &
trauail. Ce n'est pas à dire que la terre ayt perdu sa sterilité laquelle elle auoit
auant le peché d'Adam
La terre n'a pas perdu sa fecondité pour le peché
d'Adam.
ou qu'elle soit diminuée, elle est de mesme nature
& condition depuis le peché qu'elle estoit auparauant : mais auant le peché l'homme
n'auoit que faire de la cultiuer pour auoir de quoy viure, ou s'il l'eust cultiuée c'eust
esté sans fascherie ou peine : d'autant que le paradis terrestre comme vn sol tres-fertile
eust fournie à l'homme en tres grande abondance tout ce qui luy eust esté necessaire sans autre culture, ou au moins sans peine ou facherie : le ciel eust enuoyé
ses influences plus benignes & plus asseurées sur la terre, pour seconder les trauaux
de l'homme, mais depuis le peché, ayant esté chassé de cette terre de benediction, &
les hommes espars en diuers quartiers du monde, dont aucuns
estoient gras, d'autres maigres : aucuns tout de pierres, d'autres
de sable, aucuns
sains, d'autres mal-sains : aucuns fertiles, d'autres steriles :
aucuns pleins de
ronces & d'espines; il a esté necessaire de trauailler, suer, peiner, & dautant
plus que souuent au lieu que le ciel deuroit seconder les trauaux des hommes, par la douceur & benignité de ses influences, il les ruine par orages, &
punition du peché.
Dauid
fait mention de la mesme condamnation, Ps.
127. Labores manuum
Le trauail de l'homme est nul sans la benediction diuine.
tuarum, quia manducabis beatus es, & bene tibi erit, qui sont paroles que le
Prestre dit benissant les nouueaux mariez, pour aduertir le mary qu'il entreprent le mariage, non pour estre faineant, mais pour trauailler, & pouruoir
sa famille par son trauail, mais qu'il ne se doit tellement confier sur son industrie, & trauail, qu'il s'oublie de la prouidence & benediction diuine. Puis
que toute l'industrie humaine, si elle n'est secondée de la benediction de Dieu
n'est que vent, Nisi Dominus
ædificauerit domum, in vanum laborauerunt, qui
ædisicant eam. Si Dieu n'edifie la maison, c'est en vain qu'on y
trauaille : edifier la maison, est establir sa famille, la pouruoir, esleuer ses enfans,
ce qui ne peut reussir par tous les trauaux humains, s'ils ne sont accompagnez de la benediction de Dieu.
C'est ce grand pere de famille qui edifia vne
maison aux sages femmes d'Egypte, dautant qu'elles n'auoient tué les enfans des
Hebreux,
Exod. 1. C'est
donc en vain qu'on sue, qu'on se tue, si Dieu n'assiste, Vanum est vobis ante lucem surgere, surgite
postiquam sederitis qui manducatis panem doloris. Vous perdrez
vostre peine de trauailler du grand matin, & frauder vostre repos pour gaigner
vostre vie & celle de vostre famille, si Dieu ne benit vostre trauail : & partant
vous autres pauures artisans qui mangez,
panem doloris, qui ne viuez que du
256
trauail de vos bras, qui gaignez vostre pain auec grande peine & douleur,
mettez vostre confiance en Dieu, ayez recours à luy pendant vos trauaux,
afin qu'il benisse les œuures de vos mains. Voicy la promesse que Dieu vous
fait, Deuter.
28. Si mandata mea
custodieris, venient super se benedictiones istæ:
benedictus eris in ciuitate, & benedictus in agro, benedictus fructus ventris tui,
&
fructus terræ tuæ, fructusque iumentorum tuorum. Si vous gardez mes commandemens vous receurez ces benedictions : vous serez benit en la ville, vous serez benit au champ : benit au fruict de vostre ventre, benit en vostre bestail.
Ie sçay qu'aucunes fois il arriue que par des
ressorts secrets de la diuine prouidence, aucuns quoy que gens de bien sont priuez de ces
benedictions mais qu'ils s'asseurent que Dieu est iuste, & que ce qu'il en fait n'est
que pour les benir de benedictions plus grandes, & les combler de biens de
plus grande importance; & partant si nonobstant tout leur trauail, tout le deuoir
qu'ils taschent de rendre à Dieu en qualité de vrays Chrestiens, à peine peuuent ils
viure, qu'ils sçachent que Dieu leurs prepare vn banquet de plus grande importance, &
leurs bastit vne maison plus solide dans l'eternité, pour recompense de leur patience
& de la confiance qu'ils ont à sa diuine bonté.
Remarquez ce que dit
Dauid,
labores manuum
tuarum quia manducabis, tu mangeras le trauail de tes mains
pour vous faire entendre qu'il ne faut pas manger le
trauail des mains d'autruy, en desrobant son bien & ses sueurs par rapines, finesses,
vsures, & faux contracts : non se nourrir du sang des pauures, des larmes de la
vefue, des gemissemens & souspirs du pauure orphelin : mais de son propre
trauail.
Folie de ceux qui par auarice se fraudent en leurs necessitez.
Aussi ne faut-il se laisser emporter tellement à
l'auarice & au desir d'auoir qu'on se fraude du repos necessaire, & qu'on refuse
à son corps l'entretien qui luy est deu par vne auidité d'auoir, car comme dit Le Sage
Eccle. 4.
quid
proderit homini de vniuerso labore, & afflictione spiritus, qua sub sole cruciatus
est?
cuncti dies doloribus & ærumnis pleni sunt, nec per noctem mente requiescit, & hoc
nonne vanitas est? nonne melius est comedere & bibere & ostendere animæ suæ bona
de laboribus suis? & hoc de manu Dei est. Que seruira à l'homme d'auoir trauaillé & de s'estre peiné : il passe toute sa vie en douleur & fascheries, ne
prent le temps de reposer la nuict, n'est-ce pas vne folie ? ne vaut-il pas bien
mieux manger & boire honnestement & ioüir modestement des trauaux
de ses mains reconnoissant que ce sont des effects de la benediction diuine ?
Or il y en a qui se laissent emporter à vne autre
extremité de laquelle parle aussi le Sage Eccle. 4.
stultus complicat
manus suas, & comedit carnes suas dicens: melior est pugillus cum requie,
quam plena vtraque manus cum labore & animi affli-
257
ction,,
le fol croisse les bras & va disant, mieux vaut vne bouchée auec repos,
qu'vne grande abondance de toutes choses, auec trauail & peine.
En la prouince de Zyten, les hommes font les offices des
femmes & les femmes des hommes.
Il y a vne certaine prouince en Orient nommée
Zyten ou Zyben140, où les femmes font les grandes affaires, & les hommes gardent les
enfans à la maison, les soignent, les bercent, & fillent, enfin font tout ce qui
est propre des femmes: n'est-ce pas là le monde renuersé ? c'est à l'homme de soigner ce qui
est des grandes affaires, & pouruoir à sa famille : c'est pourquoy S. Paul dit 1. Corinth. 7.
Qui habet vxorem,
cogitat quæ sunt mundi, celuy qui a vne femme, pense à ce qui est du monde, c'est à dire, doit soigner ce qui est de sa famille.
Le bon mesnager
Iacob, reconnoissoit bien cette
obligation, lors qu'il disoit, Genes.
30. Iustum est vt prouideam domui meæ. La raison
demande que ie pouruoie à ma maison. Comme on demandoit vn iour à vn certain, ce qui
engraissoit dauantage le cheual, il respondit, l'œil du maistre : & vn autre e stant
interrogé ce qui engraissoit mieux le champ, respondit le pied du mai-stre, disons de
mesme, qu'il n'y a rien qui establisse tant la maison, que la diligence & trauail du
mary, secondé de la benediction de Dieu.
Tout ainsi que c'est au chef de distribuer la
nourriture aux membres, aussi est-ce le deuoir d'vn mary de nourrir sa famille, & sa
femme principa lement lors qu'elle se maintien au deuoir & subiection qu'elle doit à
son ma-ry, car si elle s'en retire, il n'y est pas obligé, qui enim non facit quod debet, non recipit quæ
oportet dit la Loy : celuy qui ne fait ce qu'il doit, ne doit receuoir
ce qu'il pourroit.
Posons le cas que le pere du mary, sa mere, ses freres, ses
sœurs, ses cousins & sa femme, se trouuent en extreme necessité, & cependant
qu'il ne puisse
Si le mary est plus obligé de nourrir sa femme, que pere,
mere, freres, sœurs.
les assister tous, à qui est il plus obligé ? à sa femme, ou à pere, mere, freres,
sœurs, cousins ? responce. Hors de la necessité extreme, le mary est obligé d'as
sister sa femme auant tous autres, dauant qu'en ce qui concerne
l'œcono-mie (hors toutefois la necessité extreme, il n'y a point de plus estroicte
vnion que celle du mary & de la femme, suiuant la Loy du mariage portée au
Gen.
2. Propter hoc
relinquet homo patrem & matrem, & adhærebit vxori suæ. L'homme quittera pere & mere pour sa femme, & demeurera auec elle : mais en
extreme necessité, il doit plustost assister pere & mere, freres, sœurs, que sa
femme, dautant que les premieres obligations vont deuant, or il est obligé à
pere, mere, freres, sœurs, auant que de l'estre à sa femme, & voicy la raison
fondamentale. Le pere, la mere, les freres, & sœurs sont comme le principe d'amour, & le mary a plus de conionction auec eux parlant absolument,
qu'auec nul autre : & de ce principe, aucuns colligent141
que le mary est plus obligé d'assister ses enfans en extreme necessité, que sa femme,
dautant qu'ils sont plus intimes au pere, que n'est la femme, puis qu'ils sont
258
vne partie de la substance du pere, ce que n'est la femme.
Voicy la regle qu'en apporte S. Thomas. Tant plus
quelque choses s'auoisine des principes de charité, tant plus nous sommes obligez de
l'aymer, les principes de charité sont Dieu, & nous, & partant tant plus vne
chose est vnie auec Dieu par la saincteté, ou auec nous par nature, tant plus sommes-nous
obligez de l'aymer. Or est-il que le pere est plus vny par nature auec son filz,
qu'auec sa femme plus vny auec frere & sœur, comme estant
de mesme sang, dont il est plus obligé à les assister dans l'extreme necessité,
comme i'ay dit. Cette doctrine est suiuie par plusieurs autres. Voyez
Sanchez
lib. 9. disp. 4. num. 26.
Hors de cette extreme necessité, le mary est
obligé de nourrir sa femme, & par son trauail d'entretenir sa famille, c'est sa
condamnation, c'est sa pei ne, que si au contraire il ne fait que dissiper le bien &
le trauail de sa fem-me, c'est vn chef monstrueux, contraire à la nature, & la
volonté de Dieu.
Filet cadre, rayé. Que c'est au mary de commander, entant que chef. CHAPITRE V.
C'Est au chef de donner l'ordre au reste du corps, & au mary à toute la
famille, & à sa femme : Dieu l'ordonne ainsi Gen.
3. disant à la femme, sub viri
potestate eris, & ipse dominabitur tui, tu seras souz le pouuoir de ton
C'est au mary de commander à sa femme.
mary, & il te commandera, ie parleray de cette
subiection parlant de l'obeissance des femmes, & me contenteray de donner icy vn
aduis salutaire aux marys, ou plustot ils l'apprendront du
sage
Eccli. 9. où il dit,
non des mulierei
potestatem animæ tuæ, ne ingrediatur in virtutem tuam & confundaris.
Donnezvous de garde que l'amour de vostre femme ne vous emporte, & de maistre
ne vous rende valet, & vous faſſe comme vne esclaue, & luy donne subject d'abuser
de l'authorité que vous luy auriez donnée, vous commandant selon sa volonté, contre
l'ordre de Dieu, contre l'institution du mariage, de quoy vous ne pouuez tirer autre
chose, qu'vne honteuse confusion. Ne ingrediatur in virtutem tuam, si vous luy donnez authorité, elle espuisera vos moyens
pour se faire braue, elle vous fera perdre vostre generosité142,
par ses flatteries, & caresses.
Pouuoir des femmes, sur Salomon.
N'est-ce pas chose espouuantable que de considerer
le mal-heur où se laissa aller Salomon,
quoy que si sage, & si puissant, ne maintenant l'authorité
qu'il deuoit auoir sur ses femmes ? il en vient comme on sçait iusques à ba
259
stir des temples à leurs Idoles, au preiudice de l'honneur qu'il deuoit au vray
Dieu, qui l'auoit priuilegié par dessus le reste des mortels : aucuns pensent
que luy-mesme idolatra.
Anneau fatal de Salomon.
On raconte de luy qu'il auoit vn anneau qui estoit
fatal, dans lequel estoit enfermée cette admirable sapience, de laquelle il estoit doué,
comme la force de Samson
en ses cheueux; estant vn iour venu sur le bord du
Iordain pour
se baigner, ses femmes qui estoient marries de le voir si sage, le caiolerent
tant, qu'il deposa son anneau, aussi tost ces proserpines
le ietterent dans le coulant
des eaux, & soudain cet ocean de sapience qui rauissoit tout le monde en
admiration, se tarit, & il deuient comme hebeté; quelque temps apres comme on eust
trouué cet anneau dans les entrailles d'vn poisson, & qu'on l'eust rendu à
Salomon,
il recouura sa premiere sagesse, refert Pineda.
l. 3. de rebus Salom. c. 29. num. 7. Ie veux
croire que c'est vne fable, & vn conte de Rabbins, mais qui n'est pas sans mystere,
puis qu'il monstre combien peuuent les femmes sur les hommes lors que les hommes leurs
cedent, ce dont la na ture, & Dieu mesme autheur de nature & du mariage les a
honoré par prefe- rence143, qui est le domaine, & la preeminence.
Se peut-il trouuer exemple plus tragique que celuy de cette
grande Amazone Sémiramis ?
qui n'estant que seruante d'vn esclaue, Ninus Roy
se laissa tellement coeffer144 de sa beauté & charmer de sa bonne grace qu'il ne luy
Comme Semiramis abusa du pouuoir que luy auoit donné le
Roy Ninus.
pouuoit rien refuser, & le credit qu'il luy
donna la rendit si insolente, qu'il n'y auoit plus rien qu'elle n'osast demander au Roy.
Vn iour comme elle disoit familiairement au Roy qu'elle se sentoit esprise d'vn grand desir, le
Roy luy dit, qu'elle demandast librement tout ce qu'elle voudroit, qu'il ne
luy pouuoit rien refuser. Sire, dit-elle, faites moy cette faueur que ie
puisse m'asseoir seulement vne iournée dans vostre throsne Royal, & rendre la
iustice & commander absolument en vostre Royaume, & que tous vos subiects ayent à
m'obeir seulement cette iournée comme à vostre majesté. Le Roy entendant ce desir creut
que c'estoit vne ambition de femme, & commença à rire par familiarité qu'il auoit
auec elle, & luy accorda sa demande : on designe le iour auquel cela se deuoit faire :
le Roy fait entendre par tout à son de trompe qu'il veut honorer
Semiramis, & qu'il
entend que tous ses subiects luy obeissent sous peine de la vie, comme à sa propre
personne, qu'ainsi luy plaist, qu'il luy a fait transport de toute son authorité Royalle,
pour ce iour : ce iour venu, voyla Madame habillée comme vne deesse, toute
esclatante en or, & brillante de pierreries, la couronne royalle en teste, le
sceptre en main, qui s'asseoit au throsne Royal : toute la Cour luy fait hommage,
& luy rend ses deuoirs; tout le peuple accourt à cette nouueauté. On n'entend que des
cris de congratulation. Au commencement elle commanda choses de peu d'importance,
pour esprouuer l'obeissance de ses subiects, puis voyant que
260
c'estoit tout à bon, & que chacun plioit sous ses ordonnances,
elle commanda aux gardes du corps qu'ils eussent à se saisir du Roy, on luy obeit, voila
le Roy saisi au corps, puis garotté, enfin le voyant à sa disposition, & és
mains de ceux qui s'estoient monstré si parfaictement obeissans iusques là, elle
commande qu'on le tue, on le fait, ainsi d'vne iournée qui auoit esté accordée pour
commander elle estendit son authorité au reste de sa vie. Voyla où la sottise du pauure
Ninus l'amena,
lequel ne retenant le domaine & authorité qu'il deuoit sur cette
femme, fut enfin l'obiect de son ambition : le subiect d'vne abominable ingratitude : le
jouet d'vne insigne cruauté : la risée de tout le monde, & l'exemple aux marys pour ne
se laisser posseder & maistriser de leurs femmes.
Comme l'amour de Dalila
asseruit Samson.
Auroit-on iamais creu que l'amour d'vne femme deust tellement
asseruir Samson
qu'il luy dit ses secrets, luy manifestast en quoy consistoit sa
force, s'endormist dans le gyron de cette paillarde, & enfin perdist sa liberté,
sa force, & la vie ? quelle honte de voir vn Hercule
apres auoir despecé les monstres, & s'estre rendu inuincible se rendre tellement esclaue d'vne
Iole
qu'elle luy change sa massue en vne quenouille. Vn
Sardanapalus qui pour com
Hercule asseruy
par Iole.
plaire à des femmelettes est deuenu comme femme, file auec elles, & leurs
distribue leur tache ? mais tant de marys que l'amour, & authorité qu'ils ont
donné à leurs femmes a tellement asseruy, qu'ils n'ont rien de masle que
l'exterieur, estant deuenus tout feminins, Idolatres de leurs femmes, serfs, es
Sardanapalus trauail auec des femmes.
claues, voire s'estant oubliez de leur generosité145, preeminence & authorité
que leur sexe, que la nature, que Dieu leurs ont donné pour vser auec
raison, pour la conduitte & gouuernement de leurs familles & de leurs femmes, principalement quand il est necessaire pour la gloire de Dieu.
Comme Darius se soubmet à Apeme.
N'est-ce pas trop raualer ce domaine que Dieu a donné à l'homme
sur la femme de voir vn homme, mais vn Roy comme estoit Darius
Esdræ 3. c. 4.
assis proche d'vne Apeme146, & que cette femelle prenne bien la hardiesse de
luy oster son diademe de dessus la teste, le mettre sur la sienne, luy donner des soufflets, &
cependant le Roy auoir les yeux collez sur elle, si elle luy monstre bon visage il
espanouit de ioye, si elle fait la refrognée & mescontente, il la flatte, & la
cajolle iusque à ce qu'il l'ayt appaisée & remise, enfin de Roy qui fait trembler le
monde, qui commande aux armées, de qui de pendent les vies des hommes, estre deuenu
l'esclaue & le badin d'vne concu-bine, n'est-ce pas estre indigne de porter le
tiltre & la qualité d'homme ? &
Comme la femme doit honorer son mary. Beau passage de
S. Hierosme.
plus qu'indigne de porter le sceptre & la couronne Royalle.
Si le mary doit commander, il est clair que la
femme doit obeir, & le doit honorer, comme nous dirons traittans des deuoirs de la
femme. Ie diray icy seulement en passant auec S. Hierosme, ad
Celantiam147.
Seruetur viro authoritas sua,
totaque à te discat domus quantum illi honoris debeat. Tu illum Domi-
261
num obsequio tuo, tu magnum illum tua
humilitate demonstra, tanto ipsa honoratior sutura, quanto illum amplius honoraueris.
Caput enim vt ait Apostolus, mulieris, est: nec aliunde magis reliquum corpus ornatur,
quam ex capitis dignitate. Gardez l'au thorité à vostre mary, que toute la maison
apprenne à vostre exemple, com-bien elle le doit honorer : faictes paroistre par vostre
obeissance, & par vos seruices, qu'il est le maistre, monstrez par vostre humilité,
qu'il est grand : vous serez d'autant plus honorée, que plus vous l'honorerez. Le mary,
comme dit l'Apostre,
est le chef de la femme, & n'y a rien qui orne dauantage tout tout le reste du corps, que la dignité du chef.
Filet cadre, rayé. Que le mary entant que chef doit aymer sa femme. CHAPITRE VI.
TOut
ainsi que le chef ayme toutes les parties du corps, & pour viles, basses,
& contemptibles qu'elles soient, n'en mesprise pas vne, ayme
Le mary doit aymer sa femme.
toutefois plus tendrement, & garde plus soigneusement celles qui sont plus
nobles, & principales; se porte au secours de toutes & s'humilie pour les
assister : de mesme, le mary doit aymer tous ses domesstiques, & principalement les parties principales de sa maison, qui sont ses enfans, comme partie
de sa substance, mais sur tout sa femme, comme la moitié de soy-mesme, &
sans laquelle il ne seroit ny mary, ny chef : ainsi ne doit mespriser, ny sa foiblesse, ny son sexe, ains au contraire, suiuant le precepte de
Sainct Pierre, 1.
3. tanquam infirmiori vasculo
impertiens honorem, l'honorant comme la plus foible.
Le mary obligé à l'amour de sa femme par ordonnance
diuine, pourquoy la femme formée de la coste
d'Adam.
Le mary est obligé à cet amour, premierement par ordonnance
diuine, car Dieu en l'institution du mariage, a voulu que l'homme quittast pere,
& mere, pour demeurer auec sa femme, & a formé la femme du costé de l'homme, d'vne coste proche du cœur, non des pieds, pour luy faire entendre, qu'il ne doit
pas la mespriser, ou fouller aux pieds, ny la tenir comme seruante : non des yeux, afin
qu'elle ne fust trop curieuse : non des reins, pour luy enseigner qu'elle ne doit estre
abandonnée, ny subiecte à ses plaisirs : non des bras, de peur qu'elle ne fust trop
hardie, & entreprenante. Mais d'vne coste qui est sous le bras, pour autant qu'elle
doit estre sous la protection, direction, & domaine de son mary; proche du cœur,
pour enseigner au mary,
La nature oblige l'homme à aymer sa femme.
qu'il doit l'aymer d'vn amour syncere, & cordial.
Secondement, la nature le veut ainsi, puis que
personne ne hait sa chair, mais la nourrit, & la caresse : or la chair de la femme
est la chair du mary,
262
ils sont deux en vne chair, ainsi comme chacun s'ayme soy-mesme, procure
à sa chair tout contentement, la defend contre ceux qui
l'attaquent, de mesme, le mary doit aymer sa femme, & en suite de cet amour luy
rendre tout deuoir d'amour, l'assistant, la defendant, la caressant, c'est l'ordonnance
de S. Paul,
Ephes. 5.
viri diligitè vxores vestras,
sicut & Christus dilexit Ecclesiam, & tradidit semetipsum pro ea, ita & viri
debent diligere vxores suas, vt corpora sua, qui suam vxorem diligit, seipsum diligit.
Marys, aymez vos femmes comme IesusChrist a aymé son Eglise, & s'est donné pour elle :
ainsi les marys doiuent aymer leurs femmes. Comme leurs corps, quiconque ayme sa femme,
s'ayme soy-mesme.
Pouuoit il donner reigle plus parfacite d'amour
que celle-là ? nous pro posant l'amour de Iesus-Christ, si grand qu'il n'a refusé, ny
difficulté, ny tra- uaux, ny miseres, ny mespris, ny opprobres, ny tourmens, ny la mort
mes-me, pour tesmoigner son amour à son espouse l'Eglise. Comme leurs corps dit
l'Apostre, quiconque ayme sa femme, s'ayme soy-mesme, voulant dire, que comme on ne doit
tenir la femme & le mary pour deux, ains pour vne mesme chose, puis que par l'vnion
d'amour, & d mariage, iam
non sunt duo, sed vna caro, ils ne sont plus deux, mais vne chair :
si le mary s'ayme soy-mesme, il doit aymer sa femme, & partant, dit S. Thomas, lect. 8. in 5. ad Ephes.
sicut peccaret contra naturam qui seipsum odio
haberet ita qui vxorem. Comme celuy-là pecheroit contre nature, qui se hairoit
soy-mesme, de mesme, celuy qui hait sa femme, puis que c'est la moitié de soy-mesme,
& partant on doit tenir celuy-là, non pour vn homme, mais pour vne beste, qui n'ayme
sa femme, voire pire qu'vne beste : puis que comme les bestes s'ayment, aussi elles
ayment leur pair naturellement.
Cette raison reçoit vne nouuelle efficace des parolles du
Prophete Malachie, c. 2. où exhortant le mary d'aymer sa femme, il dit hæc particeps tua, & vxor fæderis
tui. Elle est vostre compagne, vous auez fait pact, & alliance auec elle, puis
adjouste, nonne vnus fecit, & residuum
spiritus eius est, n'est-ce pas le mesme Dieu qui a fait
Adam &
Eue, & qui
a donné la vie à l'vn, & à l'autre par son soufle & haleine ? en donnant comme vne
partie, à Adam, &
La femme est comme la moitié de l'esprit de l'homme.
le reste à Eue,
residuum spiritus eius.
Voulant dire, qu'Eue
n'a pas seulement esté faite de la coste de l'homme, & ainsi n'est pas seulement
chair, de la chair d'Adam,
& os de ses os, mais aussi, ont esté faits tous deux, d'vn mesme soufle de vie,
emané de Dieu, dont vne partie a esté donnée à Adam,
l'autre à Eue,
pour monstrer à l'homme, l'amour qu'il doit porter à sa femme, non seulement en
l'vnité d'vne chair, mais aussi en l'vnité d'esprit : non charnel, mais spirituel : &
c'est ce que veut dire le mesme
Prophete, par ces parolles, au mesme endroit, custodite ergo ô viri spiritum uestrum. Partant
marys, gardez vos femmes, honorez vos femmes, faites estat de vos femmes, aymez
263
vos femmes, qui sont la moitié de vostre esprit, la moitié de vostre ame.
Le mary est obligé d'aymer sa femme par obligation ciuille.
Ces paroles de
Malachie,
vxor fœderis tui,
la femme de vostre alliance, me fournissent vne troisiesme raison, qui oblige le mary d'aymer sa femme,
qui est le pact, & alliance d'amour qu'ils ont fait par ensemble, & vne raison
ciuille, procedant de l'alliance ciuille, qu'ils ont contractée, laquelle comme
elle n'a deu auoir autre fondement que l'amour, aussi ne doit-elle auoir autre entretien que l'amour, & comme c'est l'alliance & le pact le plus estroit
qui se puisse retrouuer entre les hommes, aussi s'ensuit-il que l'amour y doit
estre le plus grand de tous les amours humains.
S. Pierre
me fournit vne quatrieme raison 1. 3 Viri cohabitantes secundum scientiam, quasi
infirmiori vasculo muliebri impertientes honorem, tanquam cohæredibus gratiæ Christi
vitæ, vt non impediantur orationes vestræ, demeurans auec leurs femmes selon la
science, honnorans le vase qui est plus foible, comme estans coheritiers de la grace de
Dieu; afin que vos oraisons ne soient empechées.
Ie tire ma quatrieme raison de ces paroles, tanquam infirmiori vasculo
muliebri impertientes honorem, l'honorans comme la plus foible, comme la femme est naturellement plus foible que l'homme, aussi est-elle fort encline à penser qu'on la
meprise, & voicy la cause pour laquelle S. Pierre
veut que le mary l'honore, c'est à dire l'ayme, pour luy oster toute occasion de croire qu'elle est
mesprisée, & de perdre courage, & pour luy donner subiect de viure paisiblement, & d'aymer & honorer son mary.
Quel est l'honneur que saincte Pierre veut que le mary rende à
sa femme.
S. Hierosme explique cet
honneur que S. Pierre
demande aux marys enuers leurs femmes d'vne certaine retenue, honnesteté, & moderation en l'vsage du mariage, se souuenans qu'elles sont Chrestiennes, & espouses de Iesus-Christ, les tenans, non en rang de concubines, ou courtisanes, auec lesquelles on ne cherche que le plaisir, & la sensualité, mais comme femmes
d'honneur, & se comportans auec elles, non auec liberté, & dissolution, comme on feroit auec vne paillarde, mais auec respect, modestie, & reuerence
comme requiert la condition de Chrestiens : & pour parler auec
Aristote,
ne ad vxores tanquam ad
meretrices adeant, ne s'approchans pas de leurs femmes, comme ils feroient des femmes de ioye. Œcumenius
explique cet hon neur de l'honneur pris en sa signification ordinaire, qui consiste à vn
trait-tement honorable, & plein de respect, semblable à celuy
d'Abraham enuers
Sara, laquelle il apelloit Sarai,
cest à dire, Domina mea,
Madame, ou ma Maistresse.
La femme estant naturellement craintiue, &
vergongneuse, le mari luy doit releuer le courage par l'honneur qu'il luy rendra. Or cet
honneur consiste à vn amour sincere, accompagné de respect, & d'vne confiance que
le mary doit auoir enuers elle : ne se monstrant pas si exacte à luy faire rendre
264
compte de ce qu'elle a en charge, ne la traittant pas comme seruante, mais
comme sa compagne : enfin, cet honneur gist en vn traittement
doux, paisible, familier, respectueux, & sur tout accompagné d'amour, luy
compatissant, se donnant de garde d'amertume, & de rigueur, conformement aux
preceptes de l'Apostre,
Coloss. 3.
Viri
diligite vxores vestras, & nolite esse amari adillas.
Marys aymez vos femmes, & ne leurs soyez point fascheux.
Tanquam infirmiori vasculo impertientes honorem.
La traittant comme vne vase plus fragile,
il est bien asseuré que vous maniez vn vase de terre, ou de cristal plus delicatement, & auec plus de circonspection, qu'vn vase d'or, ou d'argent, non
qu'il soit plus pretieux, ains dautant qu'il est plus delicat, & plus fragile, tant
plus vous connoissez de fragilité, & de foiblesse en vostre femme, tant plus
doucement, & plus prudemment deuez-vous la traitter.
La derniere raison de cet amour est tirée de la
condition, & qualité de leur alliance qui est sacramentalle, & surnaturelle,
& seroit faulse si elle n'estoit accompagné d'amour. C'est de la nature des Sacremens d'estre representatifs de quelque chose : le mariage entant que Sacrement represente l'vnion du Verbe auec la nature humaine, & de Iesus-Christ auec
l'Eglise qui sont deux vnions d'vn tres-parfaict amour : ainsi la representation du
mariage de l'homme, & de la femme seroit faulse, si le mariage n'estoit accompagné d'amour, puis que l'vnion du Verbe auec nostre nature, & de IesusChrist auec l'Eglise, ne peut estre sans amour.
Si entrant en la boutique d'vn apoticaire, vous
voyez vne boitte qui porte le titre de besoüard, ou de fines perles, ou de quelque autre chose pretieuse, & dedans ceste, du sublimé, ou de l'arsenic; vous voyez que c'est vn
tiltre specieux sans effect, vn tiltre trompeur. Vostre mariage porte vn beau
tiltre, puis que c'est la marque, & le signe de l'amour du
Verbe enuers l'humanité de Iesus-Christ, enuers l'Eglise. Si donc il n'y a que la diuision, & mesintelligence entre vous: si dans vos cœurs il n'y a que du poison, de la haine
& rancune, n'est-ce pas vn faux tiltre ? Vous deuez vous confier à la bonté diuine, qui ne vous manquera de grace pour rendre vostre mariage signe efficace, si vous taschez de vostre costé de cooperer à ses graces, & d'allumer
vostre amour par cette consideration si aduantageuse, & si honorable, qu'il
est Sacrement : & partant qu'il doit estre accompagné d'vn amour, & intelligence qui soit signe de l'amour du Verbe
enuers la nature humaine, & de Iesus Christ enuers l'Eglise. L'image doit estre conforme à son prototype; La
figure à la chose figurée,
Propter quam causam, dit S. Paul,
admoneo vos, vt resuscitetis gratiam Dei. 2. Tim.
1. Partant ie vous aduertis que vous entreteniez
la grace de Dieu, le mariage est Sacrement, ne permettez pas que cette consideration soit enseuelie dans l'oubliance, ou estouffée dans le plaisir sensuel, ou abysmée dans la multitude d'affaires. Sacrement donc accompagné
de grace & d'amour.
265
S.
Chrysostome comprent quasi toutes ces raisons que ie viens de deduire en trois
mots, par vne belle sentence qui meriteroit bien que les marys l'eussent tousiours deuant
les yeux, Vir,
dit-il, vxorem tanquam gubernator
dirigat, tanquam consortem vitæ honoret, participet vt cohæredi gratiæ. Que le
mary conduise sa femme comme vn gouuerneur, qu'il l'honore comme sa compagne,
qu'il communique auec elle comme auec celle qui est coheritiere de la grace auec luy,
paroles d'or, & si le mary les met en pratique, il ne manquera
pas d'amour enuers sa femme.
Le moyen d'estre aymé est d'aimer.
Le mary veut que sa femme l'ayme, c'est bien la
raison, mais voicy le moyen de se faire aymer, c'est
Seneque qui me l'apprent,
Ego tibi monstrabo amatotrium sine medicamento, sine herba, sine vllius venesicæ carmine, si vis amari, ama .
Ie vous enseigneray vn philtre, vn moyen de vous faire aymer, sans que vous
ayez besoin de recourir aux drogues des apoticaires : ny aux arboristes, ny
aux vieilles, pour auoir quelque charme : voulez-vous estre aymé, aymez : c'est
tout le mesme que dit ce petit poete, Mart. lib. 6. Epigram. ad Marcum.
Vt præstem Pyladen, aliquis mihi præstet Orestem.
Hoc non fit verbis : Marce vt ameris, ama.
Quintilian in gladiatore
148,
dit quasi le mesme, amantem odisse non potui, il m'est
impossible de hayr celuy qui m'ayme. Zælicius in panegyrico149, Potest fortasse princeps odio esse nonnullis,
etiam si ipse non oderit: amari, nisi amet, non potest. Peutestre se peut il faire
qu'vn prince soit hay d'aucuns, quoy qu'il ne haysse personne : mais il ne peut estre
aymé de personne s'il n'ayme. Comme vn iour Platon
eut entendu Xenocrates son disciple
qui disoit rage contre luy, il n'en fit point d'estat, & comme on luy eut demandé
pourquoy il s'en mettoit si peu en peine, la raison est, dit-il, que ie ne me puis
persuader qu'il parle à bon escient, dautant que ie ne croy pas qu'il soit possible
qu'il ne m'ayme, puis que i'ay vne affection si tendre pour luy;
Valerius max. lib.
4. c. 1. S. Augustin confirme tout cela,
lib. de Catech. rudibus150,
par ces paroles, nulla est maior ad amorem inuitatio, quam
præuenire amando, il ny a motif plus puissant pour se faire aymer, que d'aymer le
premier, nimis durus est animus, qui
amorem, si nolebat impendere, nolit rependere: vous en trouuerez bien qui sont si
froids, qu'ils ne peuuent aymer les premiers : mais il faudroit auoir le cœur plus
dure que marbre, pour n'aymer celuy qui nous preuient par son amour.
C'est chose si naturelle d'aymer ceux qui nous
aiment, que mesme les be stes les plus cruelles le font : & que doiuent faire les
hommes, qui ont la rai-son, & se doiuent laisser gaigner par l'amour, &
l'humanité ? Vous auez vn cœur de tygre enuers vostre femme, vous ne luy pouuez
tesmoigner aucune amour, ne vous estonnez pas si elle n'a point d'affection pour vous.
Natura non amantes,
amare prohibuit: La nature deffend d'aymer ceux qui ne nous
ayment, dit S. Gregoire de Nazianze,
in versibus heroicis : C'est vne vertu
266
Chrestienne d'aymer nos ennemis, cela surpasse la
nature, il faut estre assisté d'vne grace speciale pour le faire, & principalement
pour aymer auec vne tendresse d'amour, telle que vous voulez que vostre femme ait pour vous.
Si vis amari, ama: Si vous voulez estre
aymé, aymez : le feu engendre le feu, & l'amour, l'amour.
Filet cadre, rayé. Quelques conditions que doit auoir l'amour du mary enuers sa femme. CHAPITRE VII.
Le cerf a vn ardent amour pour sa biche.
SAlomon en ses prouerb.
5. parle du mary, & de la femme soubz la metaphore du
cerf, & de la biche, & dit, cerua gratissima, & gratissimus, hinnulus,
la femme doit estre à son mary, comme vne biche tres-agreable, &
la mary à la femme, comme un cerf tres-cher, & tres-doux : Aucuns remarquent qu'entre tous les animaux, il n'y en a gueres qui ait vne plus grande
tendresse d'amour pour sa femelle que le cerf, & c'est la raison pour laquelle Salomon
appelle le mary vn cerf : voicy comme Seneque
parle du cerf.
In furias veneremque ruunt,
Si coniugio timuere suo
Poscunt timidi prælia cerui.
Et mugitu dant concepti
Signa furoris.
Quoy que le cerf soit
extraordinairement craintif, si est-ce qu'il entre en furie, entreprent courageusement le
combat pour la defense de sa biche,
Le mary doit estre comme vn cerf.
dit Albert le grand,
& d'autres. L'homme donc doit estre comme vn cerf,
mais comme vn cerf sans peur, & imiter celuy duquel parle l'espouse mystique,
similis est dilectus
meus caprea, hinnuloque ceruorum. Mon espoux est semblable à vn cheureux, à vn cerf, l'amour duquel a esté si grand pour son espouse,
qu'il n'a point fait de difficulté de saillir sur les plus hautes montagnes, passer au trauers des plus releuées colines, brousser au milieu des halliers, des
plus eſpaiſſes
difficultez pour l'amour de l'Eglise son espouse : le mary doit
donc estre comme vn cerf enuers sa femme en tendresse d'amour, en douceur de mœurs, en suauité de conuersation.
Helas que plusieurs marys ont bien vne autre qualité que celle du
cerf, le sage
s'en plaint, Eccli.. 4.
Noli esse
sicut leo in domo tua, euertens domesticos tuos &
267
Mauuais marys comparé au lyon.
opprimens subiectos tuos:
ne soyez pas comme vn lion en vostre maison, renuersant tout, & accablant vos domestiques. Tant de marys les paroles desquels
ne sont que rugissemens de lyons, n'estants que menaces, qu'iniures, que maledictions, que reproches, à peine peuuent-ils appeller leur femme par leur
nom. Ils ont des yeux de lion, tousiours ardants de cholere, de sorte qu'vne
pauure femme n'ose dire vn mot, & à peine ose-elle regarder son mary en face : des dens de lion deuorans toute la substance d'vne pauure femme, mais
encore pires que lions; le lion cherche la pasture à sa pair, & à ses lionceaux, &
des marys qui ne se soucient que de se farcir le ventre, sans se soucier ny de
femme, ny d'enfans : des pattes de lions armées d'ongles tres-aigues, pour
deschirer leurs domestiques de coups, & ce qui est plus indigne leurs pauures femmes. Chose indigne d'vn Chrestien.
Chose indigne que le mary batte sa femme.
Messieurs les marys, ie vous prie escouter cette
insigne predicateur, cette bouche tout d'or
S. Chrisost.
& de bien apprendre, & encore mieux retenir la
leçon qu'il vous donne, Hom. 26. in. 1. ad Corinth.
Et vos viros illud admoneo, nullum sit tam
magnum peccatum quod ad verberandum vxores vos compellat, & quid vxorem dico, ne
seruam quidem verberare, & manus in eam inijcere viro libero esset tolerandum.
Messieurs dit-il, i'ay vn aduis à vous donner, c'est qu'il n'y peut auoir si grande faute
de vos femmes, qui vous doiue obliger de les battre, & que dis-ie battre sa femme !
voire c'est vne chose indigne d'vn homme d'honneur, chose intolerable de battre vne
seruante. Helas, si cela est, combien y en a-il qui veulent estre tenus pour hommes
d'honneur, qui ne sont que faquins, & des hommes de rien.
Les payens ont ordonné que la femme qui auroit esté battue de son
mary le quittast.
Ce
Sainct
adiouste que les Payens mesmes, ont tenu que c'estoit vne telle
indignité qu'vn mary en vient aux coups enuers sa femme, que par Loy
expresse, ils contraignoient vne femme qui auoit esté battue de son mary, de ne
plus habiter auec luy, & dit qu'vn homme qui en vient là, est, sera non uir, patricidæ, & matricidæ
similis, c'est vne beste sauuage, non vn homme, c'est vn matricide, vn parricide,
voire pire, puis que l'amour du mary enuers sa femme est tel, qu'il quite pere & mere pour elle, & puis la traitter comme
vn esclaue, comme vne beste, la battre, quelle manie, dit-il, contraindre vne
femme à force de coups, de crier, en sorte que les voisins y accourent, comme
pour voire vne beste farouche ? ouy vn tygre, vn lion en furie, vaudroit
mieux dit-il, que la terre s'ouurit pour abysmer vn tel monstre, vne beste si
desnaturée, que de la supporter.
Mais dira quelqu'vn, i'ay vne femme qui me donne tant
d'occasions : est-elle plus meschante que cette desesperée, la femme de
Iob, qui iniurie son
Patience de Iob
enuers sa femme.
mary, l'appelle mais fol, l'exhorte à maudire Dieu, & à se desesperer, cependant, ie ne lis pas en toute l'Escriture saincte
qu'il en soit venu aux coups : voicy la vangeance qu'il en prent, Quasi vna de stultis mulieribus loquuia es. Si
268
bona susscepimus de manu Domini,
mala quare non sistineamus, m'amie, vous parlez comme font les femmes qui ne sont pas sages, il ne l'appelle ny vilaine, ny
diablesse, ny desesperée, ny sotte, mais vous parlez comme font celles qui
ne sont pas sages. Puis il l'instruict auec bonnes raisons, disant; puis que tout
ce qui se passe en ce monde vient de la main de Dieu, & que sa prouidence
dispose aussi bien des maux que des biens : la raison veut que puis que Dieu
a ouuert sa main si liberalement enuers nous, pour nous combler de tant
de faueurs, qu'aussi nous receuions de sa main tousiours paternelle, les maux
qu'il nous enuoye.
S.
Chrysostome parle aux marys en cette sorte, souuenez-vous du iour auquel le pere & la mere de vostre femme vous l'ont donnée, & qu'elle les a
quités pour se donner à vous & vous suiure : souuenez-vous que vous n'auriez
point d'enfans sans elle : s'il y a des mauuaises herbes dans le champ le labou reur ne le mesprise pas pour
cela, il les arrache : si vostre femme à des mau-
Comme le mary se doit comporter enuers sa femme.
uaises inclinations, corrigez les, ne la
diffamez pas pour cela à l'imitation d'Adam
qui descrie sa femme, mulier
quam de disti mihi sociam, &c.
Gen. 3. reiettant la faute sur elle, voire Dieu qui luy a donné vne telle compagne.
Ne l'appellez iamais que d'vn nom d'amitié, parlez d'elle & de ce qui luy appartient
honorablement, louez ce qui se peut louer en elle, sa beauté, sa prudence sa conduite,
ses parens, vous y trouuerez tousiours assez à louer si vous l'aymez. Preferez là à toute
autre femme, & que toutes vous soient comme espines à comparaison d'elle, qui vous
doit estre comme vn lis, ou vne biche amoureuse. Enseignez luy la crainte de Dieu par vos
vertus & exemples & vous verrez vostre maison remplie de benediction.
I'emprunteray vne belle fentence d'vn petit payen,
c'est Varron in Satyra
Menippea qu'il a escry du deuoir du mary, ie defirerois fort que vous la
L'amour du mary enuers sa femme.
missiez en pratique. Vxoris vitium,
dit-il, aut tollendum aut ferendum est, qui
tollit vitium, vxorem commodiorem præstat, qui fert, se meliorem facit. Ou il faut
corriger les imperfections de sa femme, ce qui se fait par des aduis & admonitions charitables, & prudentes, ou par bons exemples; ou les supporter
auec patience. Celuy qui les corrige rend sa femme meilleure & plus accorte, & reçoit plus de contentement en sa conuersation, celuy qui les
supporte patiemment se fait meilleur.
Cecy me donne entrée en la seconde condition que
doit auoir l'amour du mary enuers sa femme qui est vne grande patience pour supporter ses
defauts, tanquam
infirmiori vasculo muliebri impertiens honorem, s'accommodant
à sa foiblesse & infirmité & se souuenant que Dieu a donné plus de force à
Patience de Socrate enuvers sa femme.
l'homme pour auoir plus de courage & plus de patience contre les imperfections & foiblesses d'vne femme.
Ie n'ose quasi vous apporter l'exemple de ce petit
payen Socrate, car i'ay
269
peur qu'il ne confonde vostre impatience, si faut il se seruir de toute piece
contre les mauuais marys, il auoit espousé vne Xantippe auec
laquelle il ne pouuoit auoir paix, quand il estudioit elle brouilloit ses papiers, gastoit ses
liures, renuersoit la table, l'agaçoit de parolles, le lardoit d'iniures & d'opprobres, & mon pauure Socrate
auoit patience, & ma folle enrageoit, & tant
plus Socrate souffroit patiemment tant plus cette folle escumoit insolemment. Vn iour apres auoir crié, hurlé, tempesté, enragé, taschant d'esmouuoir son
pauure mary, luy demeurant tousiours ferme comme vn rocher dans sa patience; elle
forcenée monte en haut, renuerse vn sceau d'eau sur la teste de son mary : qu'eussiez vous
fait ? dites moy de grace ? aussi tost le fu met vous eust monté au nez, vous euffiez
couru apres, vous luy eussiez rom-pu bras & jambes : mais Socrate fut plus sage que
vous. Car se tenant coy sans se troubler de plus, dit seulement, ie sçauois bien qu'apres
tant de tonnerre & de foudres viendroit la pluie. Imitez cette patience, mais
i'espere que vous n'en aurez point d'occasion, car vostre femme sera plus sage.
Alcibiades
luy disoit vn iour, ie ne sçay comme vous pouuez souffrir vne femme si
fascheuse, quant à moy disoit-il ie la mettrois à la porte : mais le bon homme luy
respondit celuy qui veut manger des œufs doit se resoudre à souffrir les poulles qui
glossent. I'apprens la patience à la maison afin de la mettre mieux en pratique estant
dehors Laert.
in eius vita Aul. Gell.151
lib. 1. c. 17.
Socrate
auoit vn iour inuité Euthydemus à souper;
tout au milieu du repas le fumet monta à la teste de
Xantippe,
elle se leua de table & apres auoir
dit pouille contre Socrate renuersa la table. Euthydemus fut tout troublé
voyant cette insolence, & commença à froncer le sourcil, tenant cela pour
affront. Helas dit Socrate, mon amy pourquoy vous troublez vous ? vous souuenez vous que comme nous soupions dernierement en vostre maison, vne
poulle vola sur la table & renuersa pots, verres & tout ce qu'il y auoit.
Laertius lib. 2. c. 5.
Alcibiades
luy enuoya vn iour vne grande tarte, bonne & bien faite.
Xantippe
estoit lors en mauuaise humeur, elle prit le panier dans lequel estoit
la tarte, renuersa tout par terre, & foulla la tarte aux pieds; Socrate ne
s'en esmeut dauantage, mais auec vn petit sousris luy dit, m'amie vous ne
mangerez point de la tarte. Ie n'oserois vous dire que vous appreniez la patience de ce petit payen. Toutefois si vous desirez l'auoir pour maistre, vous
trouuerez beaucoup de semblables traits en sa vie, que i'obmets de peur
Plusieurs qui n'ont pas laissé d'estre Saincts quoy que
mariez.
d'estre trop long.
Ie veux vous representer vn beau discours de S.
Chrysostome pour vous fermer la bouche aux excuses que vous ne pourriez apporter de
vostre impatience, c'est homil. 4.
de verbis Isaiæ :
Isaie, dit-il, auoit vne femme, qui ne
l'a pas empesché d'estre Saint: Moyse auoit vne femme, il n'a pas laissé de fai
270
re tant de merueilles, de resister à l'ire de Dieu & luy parler auec tant de familiarité. Abraham en auoit vne qui ne l'a pas empesché
d'estre le Pere des croians, le grand amy de Dieu & le progeniteur de Iesus-Christ
S. Pierre qui
a esté la base de l'Eglise, le grand amoureux de nostre Seigneur, qui a fermé
la bouche aux philosophes, a fait tant de miracles, enfin qui a esté martyr
auoit esté marié; quasi tous les plus grands, & plus saincts personnages de
l'ancien
testament ont esté mariez. Adam,
Enoch,
Noé,
Abraham, Isaac, Iacob, Ioseph, Moyse, Iosias, Dauid, Osée, Ezechiel, Isaie, & tant d'autres;
ce qui n'a pas derogé à leur saincteté. Pensez vous qu'aucuns d'eux n'ayent pas
trouué des femmes aussi facheuses que la vostre pourroit estre ? mais ils ont eu
plus de patience, & la syncerité de leur amour, & vous trouuerez la tranquillité
qu'ils ont trouué, & arriuerez à la saincteté qu'ils ont acquis, & qui les rend
recommandables.
Vous me direz peut estre, que les femmes estoient
meilleures en ce temps là, qu'elles ne sont maintenant, mais aussi ie pourrois vous
respondre que les marys estoient plus doux, & plus patients : ie vous nie toutefois
absolument qu'elles fussent lors meilleures, car elles n'auoient lors tant de bons
exemples qu'elles ont maintenant : n'avoient la grace sacramentalle que Dieu a donné
en la nouuelle loy. Mais ie vous diray que comme en tout temps se sont
trouvé des marys sages, prudens, doux, patients, & des cruels, barbares, sots,
& impatiens : auffi en tout temps se sont trouvées des femmes sages, & des
folles.
Il y a eu des
Semiramis,
Phaedra,
Thisbé,
Phylis,
Helene la Grecque,
Meschantes femmes.
Clytemnestre,
Cleopatra,
Agrippine,
Iulia,
Messaline,
Callirhoe,
Thais,
Phrine,
Rhodopé,
& tant d'autres qui ont des-honoré leur sexe par leur mechanceté.
Mais il n'y en a pas eu faute de celles qui l'ont rendu recommandable par leurs vertus.
Comme Sara,
Rachel,
Lia,
Debora,
Abigail,
Susanne,
Ester,
Iudith,
Ma
Sainctes femmes.
riamne,
S. Cecile,
S. Helene:
S. Monique,
S. Felicité,
Zenobia,
Amalzunthe,
Placidia,
Pulcheria,
Theodora,
Marcelle,
Paule,
Eustochie,
Victorine,
Clothilde,
Radegunde,
S. Anne,
S. Elizabeth, &
le parangon152, & l'honneur de toutes les femmes, la mere de Dieu nostre Dame, & tant
d'autres.
Mechante fut Medée,
mais Penelopé bonne, & vne
perle entre les femmes. Clytemnestra mechante,
Alcestis fut vn parangon de bonté. La
mere des Machabées que i'auois quasi oublié, auoit esté mariée, auoit eu sept garçons,
ne les vit elle pas mourir devãt ses yeux pour la religiõ ? ne couronna elle pas les
sept Martyres qu'elle auoit souffert en la mort de ses sept fils, qu'elle aymoit comme
ses yeux, d'vn huictiesme martyre ? immolant sa personne aux tourmens comme vne
glorieuse victime auec vne constance plus qu'humaine. La femme de
Iob estoit vne sotte,
si ne peut elle pourtant esbransler la constance de son
271
mary. Susanne estoit sage & fidelle. La
Phutiphar estoit vne impudente, impudique, effrontée & eshontée. Sara
femme d'Abraham
estoit pudique, vergogneuse & chaste comme vn Ange. Ce n'est pas la nature ny le sexe
qui fait le vice, c'est la volonté, mais il faut l'eschauffer d'vn sainct amour,
pour la rendre de plus en plus digne de la grace de Dieu. L'experience monstre tous
les iours que comme les bonnes femmes font les bons marys, & les mauuaises femmes les
mauuais marys; qu'aussi les bons marys font les bonnes femmes, & les mauuais marys les mauuaises femmes : si la volonté est
mauuaise, rendez la meilleure par vostre bonté & patience.
Vous attendez de moy quelque moyen pour pouuoir le
faire; le voicy tout prest. Valere le Grand
lib. 2. c. 1. dit qu'à Rome il y auoit vn petit
temple dedié à vne certaine diuinité qu'on appelloit Viri placa,
c'est à dire, qui
appaise le mary, lors que le mary & la femme estoient en discorde & qu'ils
pouuoient se parler en ce temple aussi-tost par l'entremise de cette Deesse ils estoient
d'accord. Ie vous diray que ce temple n'est autre que la crainte de Dieu, que c'est la
deuotion, que c'est le souuenir de cet honneur & emi nence que Dieu a donné au
mariage le faisant Sacrement. Cette considera- tion est suffisante pour accorder tous vos
differents, si vous ne voulez pro-phaner vne chose si saincte comme est ce Sacrement
& rendre sa signification inutile, le faire vn Sacrement creux & sans effect.
Comme la vipere retire son venin à l'interieur auant que
d'admettre la murene.
S. Ambroise
lib. 5.
Hexameron
c. 7. prent subiect de la vipere d'exhorter les marys à aimer
syncerement, & cordialement leurs femmes, & de monstrer, & au mary, & à
la femme, comme ils se doiuent comporter l'vn enuers l'autre. La vipere dit-il, est vne
mechante beste, & il n'y a serpent si cauteleux qu'elle est quand elle est en amour.
Comme elle aime grandement la murene de mer, aussi appete elle extremement sa compagnie,
elle va sur le riuage, & auec son siffletis153, fait entendre à la murene qu'elle est
là; la murene ne manque pas de venir à ses recherches, ny de reciproquer à ses
amours : mais auant que la vipere admette la murene à sa compagnie, elle retire tout
son poison à son interieur de peur de nuire à son pair. Voila dit
S. Ambroise vn bel
exemple aux mariez, premierement de se garder la fidelité, & obeissance en l'vsage
du mariage : secondement si l'vn ou l'autre est comme vne vipere pleine de poison, d'vn
naturel facheux, cholere, despiteux, faut tirer tout cela à l'interieur pour n'infecter
l'autre, & se souuenir de l'amour qu'on se doit mutuellement, & de la reuerence
qu'il conuient rendre au Sacrement : sur tout dit
S. Ambroise le
mary ne doit pas estre comme vne vipere venimeuse pleine de poison, & d'indignation,
mais doit se souuenir qu'il est mary non maistre: qu'il a vne femme, non vne seruante: que
Dieu l'a estably gouuerneur de celle qui est d'vn sexe plus foible, non son seigneur,
& partant, s'il veut estre aymé qu'il doit aymer : s'il veut estre honoré qu'il doit
272
honorer : s'il veut que son mariage soit benit de Dieu, qu'il vomisse tout le
poison qui peut contrarier au vray amour.
Il se trouue des marys qui sont si barbares qu'ils ne peuuent
dire vn beau mot à leurs femmes, ne les peuuent appeller par leur nom, ce ne sont qu'in
iures & parolles de mespris. Ne sont-ce ce pas de belles estincelles d'amour.
Histoire d'vn enfãt de Liege esgaré.
Il y a quelques années qu'à
Liege vn petit garçon
de quatre ou cinq ans iouant & follastrant auec ceux de son aage, & courant par
la ville s'esgara, sans pouuoir retrouuer la maison de son pere, sur le soir ne sçachant
ou se retirer, il commença à pleurer, on luy demanda, d'où il estoit, il respondit
qu'il estoit de Liege : de quel quartier ? il respond qu'il s'appelloit petit
diable, comme s'appelloit son pere, coquin : comme s'appelloit sa mere, il dit
qu'elle s'appelloit Carogne, il ne sçauoit point d'autre nom ny de pere ny de
mere, d'autant qu'entre eux ils ne s'appelloient pas autrement & n'appelloient leur fils que petit diable, voila à la verité de belles allumettes d'amour.
L'amour excessif des marys.
La troisiesme condition que doit auoir l'amour du
mary enuers sa femme est qu'il n'y ait point d'excés, toute extremité est vitieuse, la
vertu tient le milieu & ne peut estre vertu sans la moderation. L'excés de l'amour du
mary enuers sa femme peut-estre ou en vne trop grande sensualité qui le porte à cet
amour : ou lors que par excés d'amour il se laisse emporter à vne jalouse
inquietude, & vne jalousie inquiete, qui est souuent vn effect d'vn trop
grand amour, principalement lors qu'il a pour object la sensualité.
Amour excessif de Sardanapalus.
C'est vn excés d'amour lors que le mary se laisse
aller à des choses indignes de sa personne pour complaire à sa femme, comme fit
Adam
transgressant le commandement de Dieu pour ne desplaire à
Eue.
Sichem exceda en
amour lors que pour vne femme il se fit circoncir, & ceux de sa ville ses subjects,
& leurs en cousta la vie. Sardanapalus
excedoit en amour lors qu'il filoit auec ses femmes, & leurs distribuoit leur tache, aussi merita-t'il pour sa
lacheté d'estre le dernier des Roys des Assyriens
au rapport de Iustin.
Les Romains aymoient trop leur femme.
Caton
reprochoit cet excés d'amour aux Romains, apud
Liui. decad. 4.
lib. 4. omnes
homines vxoribus dominantur, nos omnibus hominibus, nobis autem vxores,
tous les autres hommes commandent à leur femme : nous commandons à tous les hommes : & nos femmes nous commandent. L'amour du
mary doit estre tellement moderé, qu'il se souuienne qu'il est le chef, & partant, que iamais cet amour ne le porte à mettre le chef au dessous des costes,
ce seroit vn monstre, qu'il ne se laisse maistriser de sa femme, ny faſſe chose indecente à sa condition & à l'ascendant que Dieu & la
nature luy ont donné.
273
Gyges Roy des Lydiens
auoit vn amour si excessif pour sa femme, qu'il
Amour excessif de Gyges enuers sa femme.
l'auoit tousiours en bouche & la loüoit par tout. Ayant vn iour extollé sa
beauté en presence de deux de ses amis, non content de ces louanges l'amour
l'emporta si fort, que pour leurs en donner d'autres preuues que de parolles,
il la leur fit voir toute nüe. Elle aymoit auparauant son mary comme vne femme de bien & sage, mais elle fut si fort indignée de cette legereté qu'il auoit
commis, & de cette confusion qu'il luy auoit causée, qu'elle commença à le
hayr, & le fit mourir. Herodotus
154.
Voila la fin d'vn amour excessif, vne
haine excessiue.
Il y a des femmes lesquelles souz pretexte de cet
amour croient qu'elles doiuent impetrer de leurs marys tout ce qu'elles desirent, &
au cas qu'ils leurs refusent quelque chose, font des plaintes qu'ils manquent à leur
deuoir, & qu'ils ne les ayment pas, semblables à la femme de
Samson qui luy disoit,
odisti me & non diligis,
idcirco problema quod proposuisti filiis populi mei, non vis mihi exponere.
Vous me haissez, vous n'auez point d'affection pour moy, ainsi
vous ne me voulez point declarer l'enygme que vous auez proposé à mes compatriots.
Quomodo
dicis quod amas me, cum animus tuus non sit mecum, & non vis dicere in qua sit
maxima tua fortitudo? Comment pouuez vous dire que vous
m'aimez puis que vous n'auez point d'affection pour moy, & ne me voulez
pas dire en quoy consiste vostre grande force. Cette femelle fit tant par ses
plaintes & importunités, qu'elle tira le secret de
Samson,
le liura à ses ennemis & fut cause de sa mort.
Helas qu'il n'y a que trop de
Dalila qui
peruertissent leurs marys par des
plaintes importunes, & déraisõnables de mãquement d'amour. Trop de
Iesabel
qui sont cause de la ruine de leurs marys : trop de marys qui ayans les seps
au pieds ou plustot au cœur, d'vn amour desreglé, disent auec ce fol de
l'Euangile,
vxorem duxi non possum vernire:
i'ay vne femme, l'amour que ie luy porte
m'empesche de faire la volonté de Dieu. Mais il faudroit que les marys se souuinssent qu'ils sont hommes, & que leur courage, & generosité155,
ne doit ceder aux caresses d'vne femme, principalement lors qu'il s'agit du seruice de Dieu.
Victor Vticensis,
raconte à ce propos la constance de Saturus156,
lib. 1. de
Constance de Saturus cõtre les plaintes de sa femme.
persequut. Wandalica.
Il estoit surintendant de la maison de Hunericus, Roy
des Wandales. On luy fit toute instance pour le faire
Arrien, on n'espargna
ny promesses, ny menaces : mais rien ne peut amollir sa constance diamantine. Sa femme le vient trouuer, menant auec soy ses enfans, qui tous ensemble
se iettent à ses pieds, le prient & le coniurent d'auoir pitié d'eux, sa femme
luy represente vne fillette qui estoit encore à la mammelle, le prie d'auoir
egard à tous ces pauures enfans, qu'il auoit mis au monde, qu'il ne tient qu'à
luy de les garantir du malheur qu'ils ne peuuent euiter par la mort de leur
274
pere, qu'il ne leurs faſſe pas ce tort, que de les priuer de la noblesse que la nature leurs a donnée par la mort honteuse de leur pere, qui les rendra infames
& rousturiers : qu'elle ne peut euiter d'estre femme d'vn valet, à qui on la destine, apres auoir eu l'honneur d'auoir vn tel mary : que Dieu aura egard à la
sincerité de son cœur, qu'on le peut bien exciter à quelque chose exterieure,
mais non pas forcer son interieur, qu'il le peut garder entier à Dieu, qu'il aura egard à son intention, & à la contrainte qu'on luy fait. Tant s'en faut que
ces considerations, & ces larmes le peurent esbranler, au contraire, prenant
nouueau courage, il dit à sa femme, M'amie vous parlez comme vne femme
qui n'est pas sage : i'aurois peur, si la douceur de cette vie m'estoit si amere en
la perte de ce qu'il me faut perdre : si vous auiez vne affection syncere pour
moy, vous ne tacheriez pas par vos attraits de me precipiter dans l'abysme
d'vne mort eternelle : que les persecuteurs m'ostent mes enfans, qu'ils
enleuent ma femme, qu'ils emportent mes moyens, quant à moy ie m'affermiray sur la promesse de mon Dieu, & croyez fermement, que qui ne quitte femme, enfans, possession, pour le nom de Dieu, n'est pas capable d'estre
son disciple. Voila aymer comme il faut. Voila quelle doit estre la constance d'vn mary, laquelle il monstra non seulement de paroles, mais encore par
effect, contre tous les tourmens : plustost mourir, que de se laisser emporter
par la force de l'amour qu'on a pour vne femme, à faire quelque chose contre Dieu, & contre son seruice.
Puis que les marys sont le chef, c'est à eux de
conduire leurs femmes, & par leur prudence, & par leur exemple, que si la femme
vit mieux que le mary, c'est vn corps renuersé, & qui a la teste en bas, dit S. Aug. que les
marys ne menent leurs femmes par leurs mauuais exemples, où ils ne desirent pas
qu'elles aillent. Ie conclus cette matiere auec ces paroles que i'ay rap porté vn peu
auparauant, mais qu'on ne sçauroit trop inculquer aux ma-rys, Vir mulierem vt gubernator dirigat, tanquam
consortem vitæ honoret, participet, vt cohæredi gloriæ, que le mary
conduise sa femme comme vn bon gouuerneur : qu'il l'honore comme sa compagne,
qu'il communique auec elle, comme auec celle qui doit estre coheritiere de la mesme gloire.
Petit cul de lampe.
275
Filet cadre, rayé.
De la pudicité des femmes & filles. CHAPITRE VIII.
LE grand secretaire du ciel S. Iean,
parmy ses mysterieuses extases, au chap. 19.
de l'Apocal. dit,
qu'il sortit vne voix du throsne de Dieu, inuitant tous les seruiteurs de cette
souueraine majesté, grands, & petits, à luy rendre louange, laudem dicite Deo omnes serui eius, & qui
timetis eum pusilli & magni. Et tout aussi tost, il entendit vne voix comme
d'vne grande multitu de, comme d'vne infinité de peuple, comme de puissans tonnerres qui
di-soient alleluia.
L'occasion de cette ioye estoit d'autant que les nopces de
l'agneau estoient arriuées, & que sa femme s'estoit preparée, & s'estoit couuerte de fin lin, luisant, & blanc, & il explique que c'est que ce fin lin,
bissinus
enim iustificationes sanctorum, ce sont les iustifications des Saincts,
c'est à dire, pureté, humilité, obeissance, modestie, amour & semblables vertus qui
sont les plus grands ornemens des femmes. Voire des hommes.
Le mary qui a rencontré vne femme qui est couuerte
de cette belle pa rure, à bien occasion de faire feste, & d'inuiter tous ses amis à
luy congratu-ler, & dire alleluia;
puis que, mulieris bonæ beatus vir, l'homme
qui a rencontré vne bonne femme, est comme en vn paradis, est heureux.
Comme la femme est la gloire de l'homme.
S. Paul donne vn excellent
eloge à la femme, 1. Cori. 11.
mulier gloria viri est,
la femme est la gloire de l'homme, cela se peut entendre en diuerses façons, ou bien que la femme est faite pour la gloire & honneur du mary, entant qu'elle a esté formée de l'homme, qu'elle est comme l'ouurage de
l'homme, comme l'image de l'homme, qu'elle est produitte de l'homme,
comme de son principe, & de sa source; ou bien que la femme est le plus
grand ornement de l'homme, entant qu'elle luy est donnée de Dieu, comme vn ayde pour multiplier son espece, & auoir des enfans, & produire son
semblable, qui n'est pas vn petit honneur : ou bien c'est la gloire de l'homme, entant qu'elle l'ayde à gouuerner la famille, ou enfin c'est sa gloire en
ce que quoy que l'homme soit comme le lieutenant de Dieu en terre, commandant à toutes les creatures, il n'y en a point enuers laquelle il exerce vn
domaine plus honorable, vn empire plus glorieux, vn authorité plus eminente, qu'enuers la femme qui est de mesme nature que luy, douée d'ame,
d'entendement, de volonté, de memoire, de franc-arbitre; capable de sagesse, de grace, de gloire, aussi bien que l'homme.
276
Comme la femme sage est la gloire du mary, aussi
la femme folle est le deshonneur, & infamie de son mary. La femme sage est celle
qui s'acquitte des obligations qu'elle a enuers son mary, la folle qui les mesprise. Ie
m'en vay monstrer aucunes de ces obligations, qui doiuent seruir à vne femme
d'vn bel ornement pour se faire aymer de son mary, & seruiront d'atours aux filles qui
sont à marier, pour rencontrer vn bon mary, & pour s'acquitter de leur deuoir en
leur endroit lors que Dieu les aura mises en cet estat.
Quel est l'honneur d'vne femme.
La femme, au Cant. 2., est comparée au
lis, sicut lilium inter spinas,
sic amica mea inter filias, ce qu'est le lis entre les espines,
cela est mon espouse entre les filles. Chacun sçait que le lis est le symbole de la pureté : vertu qui doit
estre inseparable d'vne femme, & d'vne fille: c'est sa gloire, & honneur, c'est
La femme comparée au lys.
la gloire, & l'honneur de son mary : ne dit-on pas d'vne femme, & d'vne fille
qui a fait quelque chose contre la pureté, qu'elle a perdu son honneur ? elle
n'a pas perdu son honneur pour auoir perdu ses peres, meres, freres, sœurs,
mary, enfans, beauté, richesses, santé, ioyaux, voire la vie : si bien pour auoir
fait faux bond à sa pudicité.
Si elle doit estre lis enuers son mary dans la
belle blancheur de sa pudicité, aussi le mary la doit tenir en cette qualité, ne la
terniſſant nullement par soupçons, & deffiance, l'aymant comme vn beau lis &
tenant toutes autres femmes comme espines à comparaison d'elle.
Voyez comme Dieu a fait estat de cette vertu, il
auoit determiné de se faire homme, de naistre d'vne femme mariée, mais qui fust pure
comme le lis: il dit qu'il ne se repaist que parmy le lis, qui pascitur inter lilia, aussi prentil
la qualité de lis, lilium conuallium,
le lis des vallées, pour son insigne pureté. Pourquoy pare-on tant vne nouuelle mariée, luy
donnant vn couronne sur la teste, sinon pour luy monstrer par cette parure exterieure la
beauté, & la parure de son ame, & que la plus belle couronne qu'elle puisse
apporter à la maison de son mary c'est sa pureté, qui doit estre la gloire de son mary.
Or tout ainsi que la beauté du lis se perd en le maniant, & qu'en le touchant il
put, de mesme, rien qui noircisse tant la beauté d'vne femme, & d'vne fille,
rien qui la rende plus puante, que les touchers trop libres & illicites.
La femme ne doit trotter.
Les lis ne se conseruent pas bien au milieu des
campagnes, ou ils sont exposez à la mercy des bestes, & des passans, le moyen de les
conseruer est vn jardin bien clos. La pureté d'vne femme, ou fille, court risque quand
elle trotte, & se trouue par tout, aux bals, aux comedies, aux ieus, aux danses,
qu'elle veut voir & estre veuë : le moyen de la conseruer est de se tenir close,
& couuerte, sous la garde des peres, des meres, & des marys.
Dina voulut
voir, elle vit, elle fut veuë, elle fut conuoitée, fut enleuée, fut des honorée
& perdit le beau lis de sa pureté. La femme d'Abraham
estoit plus sage, aussi
277
estoit-elle plus vieille, mais nonbstant son aage elle est d'autant
plus prisable pour sa grande retenue, n'osant paroistre deuant ces ieunes hommes,
mais c'estoient des Anges, qui estoient venus en sa maison.
Sur tout, faut euiter les lieux retirez, & suspects, pour
conseruer cette pureté, & ne s'entretenir seule auec des hommes.
Thamar fut si
temeraire que d'entrer seule en la chambre de son frere, mais c'estoit son frere : elle
ne laissa pourtant d'en sortir auec vn affront & perte de ce qu'elle ne peut iamais recouurer. C'est ce qui a occasionné S. Hierosme
Epist. ad Demetriadem,
de donner ce precepte aux filles, nunquam solæ, nunquam sine matre prodeant: que iamais elles ne paroissent seules, iamais qu'en la compagnie de
La femme & fille doit euiter les lieux escartez.
leur mere. Tout ainsi que l'eſperuier ne prent pas aysement la colombe lors
qu'elle est en compagnie, ainsi tasche d'en escarter quelqu'vne & la separer
de la compagnie des autres, sur laquelle il fond, & en fait curée; de mesme
l'espreuier d'enfer, le diable, qui est continuellement à la chasse, & ces petits
tiercelets de damoiseaux, qui cherchent la proye par tout, n'ont garde d'attraper cette belle colombe en la compagnie de son mary, de sa mere, ou de
quelque honneste matronne; mais s'il peut la ietter à l'escart, elle est en danger d'estre perdue, Ephraim,
facta est quasi columba
seducta non habens cor, Osee 7.
Ephraim
a esté comme vne colombe seduite sans cœur.
Ne doit s'exposer à la veue de tout le monde.
C'est vn pretieux tresor que l'honneur, &
pudicité d'vne femme, & fille, le tresor est mal asseuré qui est exposé à la veue de
tout le monde, il faut le garder souz bonne clef, & ferme serrure : l'honneur d'vne
dame est au hazard, quand elle s'expose à la veue de tous, & ne se tient close, sous
la garde, ou d'vn mary, ou de ses plus proches. Quiconque porte vne liqueur
pretieuse dans vn vase fragile, doit estre sur ses gardes,
habemus thesaurum in vasis fictibus.
Mesdames vous auez vne liqueur pretieuse, qui est la pucidité, mais elle est dans des
vases extremement fresles, gardez le heurt, donnez vous de garde des occasions, & de
la rencontre des compagnies. Le vin qui est transporté de caue en caue est malaysement
clair; la femme & la fille qui trotte de maison en maison, est difficilement pure,
au moins ne peut-elle euiter le soupçon d'impureté. Le premier deuoir d'vne femme,
& d'vne fille, doit estre la netteté, & pureté qu'elle doit tascher de conseruer
par la retraite & la solitude.
Les mouches ne prennent pied sur la glace de Venise.
On dit que les mouches ne peuuent prendre pied
sur la glace de Venise, à cause de sa politesse, c'est pourquoy vne certaine princesse
auoit pris pour deuise, vne sine glace de miroir, auec vn nuage de moucherons, qui
voltigeoient alentour, auec cet epigraphe,
nil mihi vobiscum est, ie n'ay point d'alliance auec vous. Mesdames ie prie Dieu que
vos ames soient polies comme vne tres‑fine glace de miroir, & que toutes vos actions soient si pures, que les moucherons des imaginations impudiques, mesme que les soupçons contraires à vostre
pudicité & honneur, ny puissent prendre pied, & qu'en tous vos deportements,
278
comme en vn beau miroir, paroisse l'éclat de vostre pureté, & de vostre honneur.
La femme impudique est appellée mechante femme.
Il semble que quasi toute la recommandation d'vne
femme, au moins la principalle, consiste en cette vertu; posons le cas qu'elle soit addonnée
à quelque autre vice, moyennant qu'elle soit pudique, & chaste, on dit qu'elle
est femme de bien : au contraire quand elle auroit toutes les autres vertus, si elle
est impudique elle est appellée pecheresse, & mechante femme. Ou d'autant qu'il
semble que ce peché est vn precipice & abysme de tous pechez, dit
Plutarque,
principalement en vne femme; ou d'autant que c'est comme omne malum, dit
S. Christost, tout mal :
ou, calamitatis cumulus,
le comble de calamitez, dit Menander :
ou malum malorum,
le mal des maux, dit S. Greg. de
Nazianze; ou d'auant qu'vne femme qui est subiecte à ce eché, est appellée
pecheresse, comme la Magdeleine, & mechante femme.
On appelle vne femme subjecte à la cholere,
cholere, & non pecheresse, ny mechante femme : vne qui est subiecte à sa bouche,
gourmande, non peche resse, ny mechante femme : ainsi d'vne auaritieuse, superbe,
yurogne, cruel-le &c. Mais vne femme qui est addonnée à ce peché quoy qu'exempte de
tous autres on l'appelle pecheresse, mechante femme.
S. Paul 1. ad Timoth. 2.
parlant de la femme, ne demande pas grande chose pour estre sauuée, saluabitur mulier per filiorum generationem si
permanserit in fide, & dilectione, & sanctificatione cum sobrietate. La
femme sera sauuée en met tant des enfans au monde, si elle demeure en la foy, en
l'amour, en la sancti-fication auec sobrieté. On explique ce mot, sanctificatione, de la pureté; ainsi
Dauid
disoit à Achimelech.1. Reg. 21. fuerunt vasa puerorum sancta, les corps
de mes compagnons son saincts, c'est à dire purs, donc, in sanctificatione, pour
monstrer qu'vn des plus grands points de la saincteté d'vne femme est la pudicité,
la chasteté, la pureté, quy luy doit estre aussi naturelle comme le voler aux oyseaux,
le nager aux poissons, la beauté aux fleurs, & la lumiere au soleil.
L'impudicité en vne femme est la portiere de tous
vices.
Comme la femme pudique, & chaste, a vn grand
aduantage pour les autres vertus; aussi la femme impudique, semble estre capable de toute
sorte de crimes, & semble que l'impudicité est la portiere qui ouure la porte de
l'ame à touts pechez : qui dit ce vice d'vne femme n'a quasi plus rien à dire de
tous les maux du monde, & n'y a vice qui ne trouue entrée en l'ame d'vne femme qui
a fait banqueroutte à son honneur.
Chariot de la luxure.
S. Bernard
le monstre excellemment bien au sermon 39. in
cantica157, où il
represente le chariot de la luxure cn ces termes : Luxuriæ currus quadriga vol
uiter vitiorum, videlicet ingluuie ventris; libidine coitus: mollitie vestium, otij
soporis-que resolutione: trahibitur equis duobus, prosperitate vitæ, & rerum abundantia: his
præsident ignauiæ torpor, & insida securitas. Le chariot de la luxure est
porté sur quatre roues, qui sont la gourmandise : le plaisir de la chair : le luxe des habits
:
279
l'oiſiueté ou le trop dormir. Les cheuaux sont la prosperité, &
les richesses, les carossiers sont la paresse, & la trop grande asseurance. Le chariot
est tout de feu, mais feu qui deuore toute la beauté, & verdure des vertus, &
penetre iusque à la racine, & au germe, ignis est usque ad perditionem deuorans & eradidicans omnia genimina,
Iob
158. 36.
Ne voila pas assez monstrer comme tous les autres
vices accompagnent cetuy-cy, & que ce vice comme vn feu d'enfer consomme toutes les
vertus, & la beauté d'vne ame ? ce qui a fait dire à S. Hierosme
O ignis infernalis luxuria,
cuius materia gula, cuius flamma superbia, cuius scintillæ praua colloquia, cuius
sumus
infamia, cuius cinis inopia, cuius finis est gehenna159, ô feu infernal que la luxure,
qui a pour matiere la gourmandise, pour flamme la superbe, pour estincelles
les paroles dissoluës : pour fumée l'infamie, pour cendre la pauureté : & pour
fin l'enfer.
Quelle obligation a donc la femme d'estre chaste, & pudique, puis qu'estant destituée de cette vertu tout est perdu, & comme dit
S. Hierosme in
espist. Quacunque virtute polleat,
quibuscunque operibus niteat, si cingulo castitatis
careat, omnia per terram trahit: quand elle auroit toutes les autres vertus, qu'elle exerceroit toutes sortes de bonnes œuvres si elle n'a la ceincture de chasteté tout va en dissolution.
Ie ne puis obmettre le bel eloge que
S. Cyprian
de 12. abusonibus
160,
donne à cette vertu, escoutons le parler : pudicita est ornamentum nobilium, exaltatio humilium, nobilitas ignobilium, pulchritudo vilium: solamen mœrentium augmentum omnis pulchritudinis: decus religionis: minoratio criminum: multiplicatio
meritorum, creatoris omnium Dei amica. La pudicité est l'ornement des nobles:
elle exalte les humbles : annoblit les rosturiers : rend beaux les laids : console
les affligez : augmente la beauté : elle est l'honneur de la religion : amoindrit
les
pechez : multiplie les merites : est la bien aymée de Dieu Createur de toutes
choses : ce n'est pas assez d'auoir ce pretieux tresor, il le faut conseruer : c'est
vn
beau lis, mais il ne faut luy laisser perdre sa beauté.
280
Filet cadre, rayé. De la pudeur & vergongne des femmes & filles. CHAPITRE IX.
LE second deuoir de la Dame peut estre representé par la rose, & n'est autre
chose qu'vne honneste pudeur & vergongne, qui est bien vn des plus pretieux ornemens
de ce sexe, suiuant ce que dit Le Sage, Eccli. 7.
Noli disce dere a muliere sensata, &
bona, quam sortitus es in timore Domini: gratia enim ve-recundiæ illius super
aurum. Il parle aux Iuifs, qui pouuoient quitter leurs femmes, si elles estoient
steriles, malades, ou moins aggreables : & leurs dit quand vostre femme seroit
sterile, malade, moins belle, si elle est sage & prudente, ne la repudiez pas : sa
pudeur & honneste vergongne est le plus grand tresor qu'elle puisse auoir.
Il dit le mesme au chap 26. auec plus d'emphase,
Gratia super gratiam, mulier sancta &
pudorata. Vn des plus grands benefices que l'homme puisse re ceuoir de Dieu, est
de trouuer vne bonne femme, & sainctement vergon-gneuse : gratia super gratiam, c'est vne faueur qui
surpasse toute autre faueur : ou gratia super
gratiam, grace sur grace, ce n'est pas vn simple benefice, c'est vn comble &
amas de benefices : gratia super gratiam,
la vergongne en vne femme est, gratia super
gratiam, c'est vne grace qui doit estre preferée à toute autre grace, qu'elle
pourroit auoir, à la beauté, noblesse, richesses, fecondité, & autres.
Stobæs serm. 72. dit,
τἠv ảίδω τδ ϰάλλδς ἀϰρόπoλιv έιvαι, que la pu-
deur en vne femme est comme le donjon de la beauté. On donnoit iadis
aux nouuelles mariées vn voile de couleur iaune, qu'on appelloit
Flami
neum. Le iaune estoit la couleur d'vne chaste honte, & d'vne honneste ver
gongne, & de ce voile elles ont esté appellées nuptæ,
c'est à dire voilées : pour leurs faire entendre que le plus pretieux
ornement qu'elles pourroient auoir, est la pudeur.
Rebecca entendant que son espoux
approchoit, ne fit
pas l'affétée mais se couurit inconintent la face, par vne chaste pudeur,
Genes. 24.
Si elle
faisoit cela en presence de son espoux, qu'eust-elle fait deuant les autres?
Pythia
fille d'Aristote,
disoit qu'il n'y auoit fard, ny couleur aucune, qui
rendist si agreable la face d'vne femme, ou d'vne fille, comme la pudeur : c'est
le traict de beatué que l'espouse celeste loue tant en son espouse :
sicut fragmen mali punici genæ
tuæ,
Cant. 4. vos ioues
sont comme vne pomme de grenade
281
ouuerte, pour monstrer la rougeur, de laquelle vne saincte pudeur auoit vermilogné161 sa face.
Les septante
traduisans ce passage, qui inuenit mulierem bonam, inuenit bounm, Prouerb. 28.
Quiconque a trouué vne bonne femme, a trouué le bien, tournent; inuenit gratias, Charites, les graces. Les
anciens ont dit qu'il y auoit trois graces, mais le mary qui a trouué vne bonne femme,
c'est à dire, saincte, & vergongneuse, a trouué autant de graces, qu'elle a de
vertus, lesquelles prennent leur relief, & leur vernis du pinceau de la saincte pudeur.
Le meilleur dost d'vne femme est la pudeur.
Ie ne puis icy obmettre le traict du petit payen
Plaut.
in Amphitrione,
voicy comme il parle, non ego dotem duco esse, quæ dos dicitur, sed
pudicitiam, & pudorem, & sedatum cupidinem, Deûm metum, parentum amorem, &
cognatam concordiam. Quant à moy ie ne tiens pas pour dost d'vne femme,
ce qu'on appelle dost, sçauoir vne somme d'or ou d'argent : mais le vray dost est la pudicité,
la pudeur, la moderation de la concupiscence, la crainte de Dieu, l'amour des
parens & alliez. Se peut il dire chose mieux que cela ? & ces paroles ne
meritent-elles pas d'estre escrittes en lettres d'or, en l'ame, & des hommes, & des
femmes ? des hommes, pour bien considerer ce qu'ils doiuent souhaiter en leurs femmes : des
femmes, pour s'estudier à amasser les vrayes richesses.
La pudeur est la medecine cõtre l'impudicité.
La Rose est vne fleur medicinale, & la pudeur
& vergongne en vne femme, est la medecine contre le peché, & depuis qu'vne femme
ou vne fille l'ont perdue, elle s'abandonnent à toute liberté, & ne se trouue plus de
remede à leurs maux & dissolutions : Fornicatio mulieris in extollentia oculorum &
in palpebris eius agnoscitur,
Eccl. 26. Voulez vous
connoistre si vne femme ne vaut rien, vous le connoistrez si elle est effrontée, eshontée,
a les yeux hagards, & la veue esgarée. C'est le mesme que dit S. Augustin en sa
regle, impudicus oculus, impudici cordis est nuntius.
L'oeil impudique & sans honte, est vn tesmoignage euident d'vn cœur impudique & eshonté.
Tandis que Samson
retient ses cheueux, il brisa toutes les cordes des
Philstins,
& se mocqua de leurs entreprises, aussi tost qu'ils furent coupez, il
fut pris, deuient leur iouet, & le traicterent comme vne beste. Tandis qu'vne
La pudeur est la force d'vne femme.
femme conserue la pudeur, elle surmonte aysement les assauts de ceux qui
voudroient attaquer son honneur : auss tost qu'elle l'a perdue, le guichet est
ouuert à la la dissolution & liberté, & encore qu'elle soit chaste, si ne peut-elle
euiter le soupçon de ne rien valoir : Aussi tost que la Phutiphar
perdit la vergongne, elle eut l'asseurance, ou plustost l'impudence de regarder le beau
Ioseph, lacha la bride à sa conuoitise, & puis en vient à des insolentes recherches, & voyant qu'elle rencontroit vn cœur d'acier, & impenetrable aux
traits de son impudicité, elle eut recours aux mensonges & calomnies, faisant
282
tous ses efforts de perdre celuy qui ne la vouloit impudiquement aymer.
Dés qu'vne femme, ou vne fille a perdu la vergongne, sa langue n'a plus
de frain, son cœur plus de serrure, ses pieds plus de seps, & son corps plus
d'honneur.
Pudeur de
N.Dame.
Nostre Dame qui estoit
confirmée en grace, qui estoit la pureté mesme, eut peur voyant vn Ange, & fut
saisie de vergongne. Ah ! que deuroient faire les femmes & filles qui sont bien
esloignées de cette perfection ? elles ne sont que poudre à feu, que soulfre, qu'estouppes,
prennent le feu au moindre souffle, & cependant ont l'asseurance de traitter bec à
bec auec des hommes, & des heures entieres, & à diuerses reprises.
Belle exhortation de
S. Ambroise à la pudeur.
S. Ambroise leur
fait vne belle exhortation, lib. 2. in Lucam
162,
où parlant de l'ambassade de l'Ange vers nostre Dame,
& de la vergongne qu'elle eut le voyant, il dit, Disce uirginem moribus, disce virginem verecundia, disce virginem oraculo, disce
mysterio. Apprens quelle doit estre vne vierge par ses mœurs, par
sa vergongne, par l'oracle, par le mystere.
Trepidare virginum est
, dit il, & ad
mones viri ingressus pauere, omnes viri affatus vereri. C'est le propre d'vne vierge,
(disons d'vne femme pudique & honneste) d'auoir peur & trembler, lors que quelque
homme entre vers elle, & d'apprehender tous les pourparler des hommes. Et partant
poursuit le mesme Sainct.
Discant mulieres propositum
pudoris imitari. Sola in penetralibus, quam nemo virorum videret, solus Angelus
gelo salutatur: que les femmes apprennent à imiter cette pudeur : elle est
seule en sa maison, elle fuit la veue & aspect des hommes : l'Ange le trouue &
la salue seule, sans compagnie, sans tesmoins, de peur qu'elle ne fust infectée
de quelque mauuaise parole : O la belle & salutaire exhortation à ces libertines qui veulent tout voir, tout sçauoir, & veulent estre veües de tous.
Nostre Dame qui estoit
l'honnesteté mesme, traitte en si peu de paroles auec l'Ange, & ces femmes n'ont
point de crainte de tenir de longs discours auec des hommes de chair & d'os : quelle
presomption ! qui præsumit minus
veretur, minus præcauet, plus periclitatur, timor fundamentum salutis est,
Tertullian lib. de cultu fœminarum
163,
quiconque presume de soy, n'a point de
crainte, est moins sur ses gardes, est en plus grand danger. La craincte est le
fondement de salut, aussi tost qu'vne femme n'a plus de pudeur, ny de craincte de parler à toute sorte d'homme, elle est à demy perdue.
Eue
parle seule à seule auec le serpent, aussi ne
tarda-elle guere à estre trompée, il n'auoit garde de l'abborder en presence de son
mary, il y eust trouué de la resistance. Si la fille ou la femme n'entretenoit cet
homme à part, mais saisie d'vne honneste pudeur, l'inuitoit à la presence de
son mary,
ou de son pere, elle ne se trouueroit dans le malheur qui la fera gemir
283
mille & mille fois.
S. Elizabeth est honteuse ayant conceu.
Saincte
Elizabeth, si chaste, si saincte, ayant conceu miraculeusement & par
reuelation Diuine, est saisie d'vne si chaste vergongne, qu'elle n'ose paroistre cinq
mois tout entiers : & se trouuent des femmes & filles qui n'ont point de honte de
regarder des hommes en face, de dire des paroles, chanter des chansons, lire des
liures, auoir des peinctures, qui font quelquefois rougir les plus impudens ! & le pis
que i'y vois, c'est que souuent cela prouient de l'instruction des peres & meres,
& des marys, qui nourrissent leurs filles & leurs femmes en cette liberté, qui
puis apres les fait rougir eux mesmes, & couure leur famille de honte & d'infamie.
Tout ainsi que la nature a donnée la crainte au lieure & au
cerf pour garder leur vie, & euiter le danger par la fuite, de mesme, la nature a
donné la pudeur & vergongne à la femme pour garder son honneur.
Socrate, au rap
Socrate demande
trois choses aux ieunes gens.
port de Maximus
serm. 41. demandoit trois choses aux ieunes gens. La prudence en l'ame : le silence en la langue : la pudeur au visage : nous pouuons
dire que ce sont trois des plus grands ornemens, & tresors d'vne fille & femme.
Filet cadre, rayé. De la diligence des femmes. CHAPITRE X.
La femme doit trauailler.
ANciennement chez les Grecs & les Lacedemoniens l'espoux & l'espouse prennoient vn pain, le coupoient par ensemble, & en mangeoient; c'est pour leurs faire entendre que tous deux doiuent trauailler
pour leur viure, & mettre la main à la paste. Chez les Galates ils beuuoient
tous deux dans vn mesme pot : chez les Romains estoient mis sous vn mesme ioug. Toutes ces ceremonies donnoient à connoistre qu'ils deuoient
trauailler tous deux.
Ie confesse que c'est proprement à l'homme de
trauailler & de pouruoir à sa famille par son trauail, il y est condamné par arrest
formel & definitif.
Insudore vultus sui vesceris pane tuo.
Il ne faut pas pourtant que la femme se persuade qu'elle ne doit rien faire, S. Paul luy enseigne le
contraire 1.
Corinth. 7.
quæ nupta cogitat quæ mundi sunt,
la femme mariée pense aux choses du monde, elle doit soigner son mesnage, & pourquoy est elle eppellée
l'aide de l'homme ? faciamus ei
adiutorium, vne des raisons est d'autant qu'elle
doit assister son mary & l'aider en l'administration de la maison.
284
Auguste Cesar voulut que ses filles apprissent à traualler.
Auguste Cesar
quoy qu'Empereur voulut que ses filles apprissent à trauailler en laine & qu'en effect elles trauaillassent pour
fuyr l'oysiueté, & les maux qu'elle apporte, otia si tollas periere cupidinis artes.
Tout ainsi que la terre n'estant cultiuée ny semée ne porte que
de l'herbe, des ronces, & espines : de mesme l'ame dans l'oysiueté ne porte que des
mauuaises pensées, des parolles inutiles, des murmures & mauuaises actions. Les
L'oysiueté produit des vices.
cieux sont en perpetuel mouuemens, & la terre immobile : vne femme qui
ne se meut deuient toute terrestre & voluptueuse, mais vne femme celeste
& veruteuse est en perpetuel mouuement. Ie m'en vay vous representer l'image d'vne femme diligente, depeint & embellie de tous ses traits & enrichie de toutes ses couleurs par Salomon
en ses Prouerbes chap. 31.
Femme forte, c'est à dire diligente.
Mulierem sortem quis inueniet,
heureux le mary qui trouuera vne femme forte. Voicy ses qualitez, c'est vne femme forte,
c'est à dire laborieuse, diligente, industrieuse : c'est ainsi que se prent souuent
le mot de fort en l'Escriture Sainte
Prouerb. 10.
manus
fortium diuitias parat, les mains de ceux qui sont forts amassent des richesses :
c'est à dire, qui sont diligens, laborieux, industrieux, & au chap. 12.
manus fortium dominabitur, & quæ remissa est
tributis seruiet. Ceux qui sont laborieux commanderont, les paresseux seruiront.
La femme diligente est l'appuy du mary.
Voicy le premier trait, considit in ea cor viri sui, son mary se confie
en elle touchant l'administration de la maison, luy en laissant le soin & faisant
les affaires de dehors. Le Sage dit le mesme
Eccli. 36. par ces
parolles, qui possidet mulierem bonam,
inchoat possessionem: adiutorium secundum illum est, & colmna vt requies.
Quiconque possede vne bonne femme, commence sa possession, c'est vn aide qui luy est
semblable, vne colomne de reops. Il veut dire que quiconque a vne femme forte,
diligente, il est desia demy riche, d'autant que la seule femme diligente est vne grande
richesse : & d'autant qu'elle sçait conseruer ce que le mary amasse. C'est la
colomne de son repos, colomna vt requies.
Par ce que lors qu'il est hors de la maison il n'est pas en soin de ce qui
s'y fait, confidit in ea,
il se fie à sa femme comme à soy-mesme, & quand il re
tourne c'est la colomne de son repos, c'est toute sa consolation. Elle est comme la colomne qui supporte toute la maison & soustient son mary en ses trauaux.
La femme diligente n'a que faire de parure.
Le second trait, & spolijs non indigebit le mary ne sera
pas en peine de chercher des ioyaux de pris, des robbes, & habits à la mode, des
atours pretieux pour parer sa femme : elle n'a que faire de cela, car son occupation n'est
pas à passer toute vne matinée à s'adiancer, se coeffer, se mirer, s'enioliuer : son
occupation est de soigner ce qui est de sa maison, spolijs non indigebit, elle n'a que faire
de toutes ces parures pour se faire aymer de son mary, confidit in ea
cor viri sui, son
industrie, sa diligence, la rendent assez aymable.
285
Est fidelle.
Le troisiesme, reddet,
ei bonum & non malum omnibus diebus vitæ suæ, la femme
diligente, n'aura garde d'estre infidele à son mary, mais sa fidelité sera
d'autant plus grande que sera la confiance de son mary enuers elle : elle ne
dissipera pas mal à propos le bien de la famille, mais au contraire le multiplira : puis qu'elle n'a qu'autant de pouuoir que son mary luy en donne, auquel seul
appartient la dispostion des biens de la maison : ainsi elle n'aura garde de prendre
occasion de cette confiance de le tromper & de disposer de chose aucune notable à
son insceu, soit par don, soit par aumosne, ou autrement, & quoy qu'il arriue
quelquesfois que son mary la traitte rudement, qu'il la reprenne, la tanse,
reddet ei bonum & non malum, elle se
gardera de perdre la constance pour cela, de luy rendre mal pour mal, ains au
contraire taschera de l'adoucir par toute sorte de bons offices, & de le gaigner par
sa douceur & patience.
Le 4. quæsiuit lanam
& linnum & operata est consilio manuum suarum, elle n'a pas attendu que son
mary luy donnast sa tache, mais elle par son industrie a
Elle trauaille.
cherché de la laine & du lin, & s'est mise à trauailler,
consilio manuum suarum,
non par contrainte, mais d'vne prompte volonté : non tellement quellement,
mais auec vne grande prudence & industrie : non pour faire
des bagatelles & ornemens superflus; mais au prouffit de la famille.
C'est suiuant le conseil de
S. Hierosme ad
Demetriadem,
habeto lanam semper in
manibus, vel staminis pollice fila ducito, vel ad torquenda subtegmina in alueolis
fusi vertantur: ayez tousiours de la laine en main, ou filez, ou remuez les
La femme doit trauailler.
fuseaux sur le carreau, & ad Lætam164,
discat & lanam facere, tenere colum,
rotare fusum, & stamina pollice, ducere, qu'elle apprenne à manier la laine,
tenir la quenouille, remuer les fuseaux & filer, Varron,
Plutarque, &
Pline remarquent qu'anciennement chez les Romains les nouuelles mariées portoient
Les nouuelles mariez anciennement portoient vne quenouille.
à la maison de leur mary vne quenouille & vn fuseau, pour donner à connoistre qu'elles estoient mariées non pour demeurer oyseuses, mais pour trauailler : Salomon
compare la femme forte à vne nauire qui porte des prouisions de bouche d'vn pays à vn autre, tout ainsi que cette nauire n'a point de
relache, mais va iour & nuict, de mesme vne femme industrieuse & mesnagere trauaille sans cesse pour pouruoir à l'entretien de sa famille.
La femme diligente se leue du matin, se couche tard.
Voyci le 5. trait de pinceau que donne
Salomon,
& que plusieurs dames deuroient bien considerer,
de nocte surrexit, deditque prædam domesticis suis, &
cibaria ancillis suis. Elle n'a pas fait comme plusieurs qui ne se leuent que
lors qu'il est grand iour, & souuent lors qu'on couure la table pour disner, ou
si c'est pour entendre la messe, ce sera apres midy contre les ordonnances de
l'Eglise, & les saints canons : mais elle s'est leuée auant le iour, a distribué la
tasche à ses domestiques. Helas combien de seruiteurs, & seruantes, ou qui demeurent
oiseux, ou qui font pis pendant que Madame ou dort la grasse
286
matinée ou se tourne, & mignarde dans vn lict
mollet, au lieu de prendre garde à ses domestiques ! de son trauail elle a achepté vn
champ fertile, & y a planté vne vigne; elle n'a pas fait comme ces douillettes qui
sont si delicates qu'à peine se peuuent-elles remuer, elle a retroussé ses habits &
ses bras, a mis la main à l'œuure trauaillant auec vne force & courage viril.
Non extinguetur in nocte lucerna eius. Non
contente de se leuer du matin, elle passe vne partie de la nuict, non à danser, iouer,
folastrer, mais à trauailler.
Elle est misericordieuse.
Le 6. trait de pinceau,
manum suam aperuit inopi, & palmas suas extendit
ad pauperem, Non seulement elle a eu de quoy par son trauail pour l'entretien
de sa famille : mais encore pour exercer la misericorde enuers les pauures, &
souffreteux; vertu sans laquelle la femme est comme vn monstre dit S. Anfelme.
Mulier immisericors portento, & monstro similis
est, puis que la nature luy
La femme sans misericorde est comme vn monstre.
ayant donné la tendresse pour apannage l'ayant douée d'vne certaine douceur & compassion, si elle n'exerce la misericorde, c'est vn monstre non vne
femme, puis qu'elle ne correspond à la condition & qualité de son sexe.
Cela est bõ, me direz-vous, pour les vefues qui ont l'entiere
disposition de leur bien, & peuuent faire des aumosnes selon leur volonté, mais non
pour les mariées desquelles S. Augustin parle
ainsi, epist. 199. ad Ediciam.
Mulieri
coniugatæ non licet dicere, facio de meo quod volo: nam & ipsa non est sui, sed
capitis sui, id est, viri sui, il n'est pas à soy, mais à son chef, c'est à dire à
son mary, & telle est l'opinion de S. Thom. 2. q. 32. art. 8.
car c'est à celuy-là de faire l'aumosne qui a la libre disposition des biens, tel qu'est le mary, & non la
Si la femme peut faire des aumosnes, sans le cõsentement
de son mary.
femme. Cela n'empesche pas toutefois qu'elle ne puisse faire des aumosnes, ou
auec le consentement expres de son mary, ou auec raisonnable presomption
du mesme consentement : voire mesme contre la volonté de son mary, s'il
estoit si auaritieux, & si barbare qu'il voulust l'empescher de faire des aumosnes, comme font ordinairement les autres qui sont de mesme condition
qu'elle, & conformement à ses moyens voire mesme elle peut faire des aumosnes sans consentement de son mary, de ce qui luy est propre, & qu'elle a
acquis de son truail, & de son industrie: si ce n'est que quelque loy ou coustu
La femme diligente pouruoit ses domestiques.
me particuliere l'en empeche : ses aumosnes dit
Salomon, ne diminuent en rien
le soin qu'elle doit auoir de ses domestiques qui ne craignent pas la rigueur de
l'hyuer, car ils ont chacun deux paires d'habits desquels elle les a pourueu
par sa diligence. Et sa diligence & fidelité ſont si grandes, que son mary s'en remettant entierement à elle, s'employe aux affaires publiques se trouuant
dans son rang, & habillé par le soin de sa femme suiuant sa condition, parmy les premiers de la ville.
Le 7. sortitudo
& decor indumeneum eius. La force luy sert de vestemens pretieux, elle n'a que
faire de chercher autres ornemens que sa beauté naturelle :
287
Elle ne se soucie des habits põpeux.
elle est habillée comme vne forte & courageuse matrone, non comme vne
nymphe ou pouppée ou comme vne courtisane : mais decemment & honnestement, & ses habits sont tesmoignages de la force de son esprit, & non des
indices de sa delicatesse & mollesse : elle ne se soucie pas beaucoup des parures, & vestemens exterieurs, ses plus pretieux habits sont la force, & bienseance interieure, & l'ornement des vertus. Voyla pratiquer le precepte de S.
Pierre 1. 2. Lors que parlant des dames, il dit,
quarum non sit extrinsecus capillatura, aut circumdatio auri, aut indumenti uestimentorum cultus, sed qui absconditus
est cordis homo in incorruptibilitate quieti, & modesti spiritus, qui est in conspectu
Dei
locuples. Que les cheueux ne paroissent pas en dehors, ny des tresses d'or, ou des
habits pretieux : mais qu'elles ornent l'homme interieur (c'est l'ame) dans la
tranquillité, & modestie interieure, qui est la vraye richesse deuant Dieu. I'en
parleray plus amplement, & en feray vn chapitre à part, la matiere le merite
bien.
Elle parle peu.
Le 8. Il apporte deux notables vertus en vne femme, l'vne est
quelle parle peu, l'autre qu'elle ne parle qu'auec prudence, & pesant ses paroles,
os suum aperuit sapientiæ. Vertu qui est comme vne fille de sa diligence, & du soin qu'elle a de sa maison : il n'appartient qu'à celles qui ne s'occupent à chose quelconque, qui laissent tout le soin de la maison, ou à vn pauure mary, ou à des
seruantes, de caqueter toute vne iournée, sans discretion ny retenue : vne femme bien occupée au soin de son mesnage, n'a pas loisir de beaucoup causer.
Et d'icy vient encor vn autre bien, qui est lex clementiæ sub lingua eius, qu'elle
Est clemente.
ne profere aucune parole ny de dedain, ny de mespris, ny de rigueur, ny contre son mary, ny contre les domestiques, ce qui n'empesche pas qu'elle ne reprenne ses domestiques quand ils faillent, mais c'est tousiours dans la mesure
de la loy & de la raison, c'est sans exceder les loix de la clemence, lex clementiæ sub lingua eius, car elle
fait sa demeure soubs sa langue.
Le 9. Considerauit
semitas domus suæ, & panem otiosa non comedit, elle
prent garde aux deportemens de ses domestiques, elle a soin qu'ils ne soient
Elle a soin de sa maison.
desbauchez & corrompus en leurs mœurs, qu'ils ne soient oiseux & saineants,
& pour leurs donner bon exemple, ne mange iamais qu'elle n'ayt gaigné son
disner par son trauail. Elle a l'œil ouuert à toutes les sorties & auenues de sa
maison, de peur que rien n'y entre, ny en sorte à son insceu, de quoy elle a vn
tel soin que mesme lors qu'elle est à table, elle n'en est pas à repos, panem otiosa non comedit, en mangeant elle ne
quitte pas ce soin tant important.
Notez que c'est proprement à la femme qu'apartient
le soin & garde de la maison, comme enseigne
Aristote
Oeconom.
lib. 1. cap. 3. par
ces paroles : Diuina prouidentia vtriusque natura, viri scilicet ac mulieris, ordinata est ad societatem.
Alterum enim robustum fecit, alterum imbecillius: hoc quidem ob timorem, cautius:
illud verò propter fortitudinem pugnacius: alterum parat foris, alterum parta domi
288
conseruat.
C'est par vne prouidence diuine, & pour le bien des deux natures
qu'elles s'assemblent : l'vne est plus forte, l'autre plus foible : la plus foible
à
cause qu'elle est plus craintiue est plus sur ses gardes; l'autre à cause qu'elle
est
plus forte est plus propre au combat : l'vne pouruoit en dehors, l'autre garde
à la maison ce qui aura esté pourueu. La nature l'a donc pourueu de plus grande crainte, qui est toute propre pour garder.
Comme on demandoit vn iour à vne femme de
Lacedemone qui estoit
captiue ce qu'elle sçauoit faire, ie sçay bien, dit-elle, auoir soin de ma
maison. Plutarque
in Laconi. Apophth.165 c'est vne grande science en vne femme.
C'estoit la raison pour laquelle les nouueaux
mariez chez les Romains donnoient à leurs femmes des clefs, lors qu'elles entroient en
leurs maisons la premiere fois comme pour prendre possession de l'administration de la
maison, & des affaires domesstiques, & pour leurs enseigner que c'estoit à
elles de fermer, ouurir, garder, distribuer.
On gardoit à Rome les sandales de
Caia Cæcilia
qui fut vne bonne mesnagere pour les monstrer aux nouuelles mariées & les exhorter
à l'imiter demeurant en la maison & en prennant le soin. La nature a donné aux
femmes les pieds plus petits qu'aux hommes pour leurs enseigner qu'elles doiuent
demeurer en la maison & la garder. Considerauit semitas domus suæ, la femme forte a bien consideré tous les coings
de sa maison. Galien dit que
la nature a laissé les ioues de la femme nuës pour luy enseigner qu'elle doit
garder la maison. 11. de vsu partium166,
elle a reuestu celles de l'homme, d'autant qu'il doit soigner les affaires de dehors & s'exposer au froid.
Les 70.
tournent ce passage, Considerauit semitas &c. augustæ sunt seu
constrictæ sunt mansiones, aut viæ domus eius. La caue, la despence, le gardemanger, sont fermez, non par taquinerie, & auarice; mais comme il conuient à vne
bonne mesnagere, qui distribue tout par mesure,
& panem otiosa non comedit, ou comme tournent les
70. cibos autem pigros non manducauit, elle
ne garde pas toutefois des viandes paresseuses, c'est à dire, inutiles, & qui se
gastent, mais les distribue liberalement & quand il faut & à ses domestiques,
& aux pauures.
Enfin voicy la recompense qui suit la diligence
& preuoyance de cette bonne mesnagere, Surrexerunt filij & beatissimam prædicauerunt: vir eius, & laudauit eam.
Les enfans de cette femme diligente & bonne mesnagere, luy ont donné tout plein de
louanges, son mary chante ses vertus par tout, & à toute occasion,
Surrexerunt filij,
ses enfans sont deuenus grands, & par leur bonne education qu'ils ont tiré
de leur mere, l'ont rendu recommandable par tout, & ont donné occasion au monde, de
louer la mere qui a porté de tels enfans, & a eu le soin de les esleuer. Vir eius, & laudauit eam, comme s'il di
289
soit la docueur & bon comportement du mary a esté vn tesmoignage de la
bonne conduicte de la femme, & occasion de louange : puis que par ses vertueux deportemens, elle a esté cause de la bonne & louable vie de son mary.
S. Augustin lit, Surrexerunt filij &
ditati sunt. Elle a tant amassé de richesses par son bon soin & vigilance, que
ses enfans sortans de la maison paternelle & se marians se sont trouuez fort riches.
Filet cadre, rayé. De l'obeyssance des femmes. CHAPITRE XI.
LA quatriesme obligation luy est signifiée par le tourne-sol, qui monstre que tout
ainsi que cette fleur se tourne tousiours vers le soleil, ainsi la
Le bonheur du monde depend du bon ordre, & qu'il soit
gardé.
femme doit tousjoirs auoir l'esprit tourné vers les
commandemens de son mary par vne saincte obeissance : le bon heur de ce monde depend de ce
que le bon ordre y soit gardé, la prosperité des republiques, que les citoyens
obeyssent au Magistrat auec humilité, le Magistrat commande auec raison : entre les
esprits bien heureux la paix & la felicité ny sçauroient durer, si l'ordre que Dieu
y a estably ne s'y maintenoit : entre les elemens, les cieux, les estoilles, & toute
les creatures, le bon-heur depend du bon ordre; &
l'ordre rompu ce n'est que trouble : on peut dire le mesme de nos corps, des
armées, des familles particulieres. C'est ce qui a fait dire à
S. Greg. de Nazianze,
orat. de moderatione in disputatione
seruanda. Ordinis perturbatio,
in aere fulmina, in terra succussiones in mari exundationes, in vrbibus & familijs
bella, in corporibus morbos, in animis peccata, quasi nouas res moliendo introduxit. Le
defaut d'ordre en l'air cause les foudres, en la terre les tremblemens, en la mer, les
inondations, aux villes & familles les guerres, au corps les maladies, aux ames les
pechez, introduisant des nouueautez.
L'homme plus noble que la femme & pourquoy. Le
masle d'ordinaire est plus parfaict.
L'ordre estably de Dieu est que les choses
inferieures soient subjectes & obeyssantes aux superieures, les moins parfaictes aux
plus parfaictes, & par consequent la femme à l'homme : l'homme est plus noble que la
femme comme enseigne S. Aug. lib. 83.
quaest. Premierement d'autant que l'homme est le principe de la femme, car le premier
homme n'a pas esté formé de la femme, mais la femme de l'homme. Secondement l'homme est
plus fort & plus industrieux que la femme. Troisiesemement il a plus d'authorité pour
290
presider, & comme remarque Aelian lib. 11. c. 26.
le masle ordinairement, voire entre les bestes est plus parfaict : entre les dragons le
masle a vne creste & de la barbe : le coq a sa creste & ses ergots : le cerf ses
ramures. Le lyon son crin, entre les oyseaux les masles chantent d'ordinaire plus
melodieusement.
La femme ne doit commander à l'homme.
Partant c'est comme vn monstre & contre nature
que la femme commande à l'homme : c'est la reproche qu'Isaie
fait aux Iuifs c. 3. Effeminati dominabuntur eis,
Aristote 2.
poli. 1.
n'a pas oublié de reprendre les Dames
Lacedemoniennes
qui commandoient à leurs marys. C'est vne chose monstrueuse qu'vne femme commande aux hommes : & vne infamie que les
hommes obeyssent aux femmes, à
muliere dominari summum est viro dedecur,
philo apud Antonium in Melissa
tom. 2. Serm. 34. S. Aug.
de Catech. rud.
cum fœmina dominatur in virum, peruersa &
misera domus est, la maison est meschante & miserable où la femme maistrise le mary.
Si la femme eust esté subiecte au mary en l'estat
d'innocence.
Si c'est chose naturelle que la femme obeysse,
& le mary commande; d'où vient donc que Dieu a donné cette subjection à la femme
comme en punition de ce qu'elle auoit seduit l'homme, puis que cette subiection eust
esté mesme en l'estat d'innocence comme estant naturelle,
S. August.
lib. 11. de
Genes. ad liter. c. 27.
respond à ce doute, & dit que la femme en estat d'innocence, seruiret quidem, sed seruitutem dilectionis,
non conditionis: elle eust seruy, mais par amour non par contrainte, ou par punition
& malediction : car connoissant qu'il estoit conuenable que la raison & l'ordre
que Dieu auoit estably, vouloit qu'elle fust subjecte, elle se fust soubmise sans aucune
repugnance, n'ayant lors aucune corruption, ny desordre en son esprit, aucune
peruersité en sa volonté, aucun dereglement, ny en la chair, ny en les appe tits &
passions, elle eust obey tres-volontiers, & auec plaisir, aussi le domai-ne de
l'homme eust esté accompagné de raison, d'equité, & de charité, il
n'eust pas tenu sa femme comme seruante, mais comme sa compagne &
participante à ses conseils, & partant, cette submission eust esté douce & pleine d'amour.
Mais depuis le peché, la nature estant corrompue,
subiecte au desordre, & à la reuolte des passions, & partant bien esloignée de cette
paix & tranquillité d'esprit qu'elle auoit lors, c'est vne grande peine &
punition à la femme que d'estre subiecte à son mary, & dautant plus grande qu'à cause
de cette corru ption elle est souuent legere, inconstante, vaine, superbe, impatiente,
desi-reuse de liberté, subiecte à ses passions, moins capable de raison, &
partant ne peut supporter le domaine du mary qu'auec grande repugnance. D'ailleurs, souuent le mary à cause de la mesme corruption de la nature, est su perbe
meschant, iniuste, insolent, cruel, ialoux, iniurieux, outrageux, insup-portable,
barbare, brutal, & traitte vne pauure femme tyranniquement, &
291
comme vne esclaue, & lors c'est vn Enfer, non vn mariage.
Seruitude de la femme.
On ne sçauroit nier que cette seruitude ne soit facheuse, &
qu'a raison d'icelle la condition de la femme ne soit deplorable, puis que comme dit
S.
Ambroise, in exhortat. ad virgines,
quae
nupserit ad seruitutem pecunia sua ven ditur; meliore conditione mancipia quam coniugia
comparantur, in illis meritum emi-tur seruitutis, in istis pretium ad seruitutem
additur. La fille qui se marie donne de l'argent, se vend pour estre seruante; la
condition des esclaues est meilleure que celle des mariées, on achepte les esclaues pour
le seruice qu'on en pretend, & les filles se vendent pour rendre seruice, &
estre ſerues, on charge la fille d'or, & d'argent pour la vendre, il semble que tout
son prix consiste à son or. Cette seruitude de la femme est vne punition, car comme dit
Procopius,
Seruitude de la feme est vne punition.
mulier male imperitans,
præuaricationis causa fuit viro. Quapropter quasi non recte
imperasset, ex libera & ingenua, alieno iuri subijcitur, & serua fit:
la femme n'a pas bien commandé, & ainsi a esté cause que son mary a enfraint le commandement de Dieu, & partant en punition elle a perdu sa liberté, & est deuenue
serfue, & sujete à son mary. Verum,
dit Rupert, castis & fidelibus mulieribus, hanc pœnam
beneuolentia nullam, aut leuissimam efficit, & non solum non obest, sed etiam laudi
est. L'amour & la bienueillance des femmes chastes & fidelles enuers
leurs marys fait ou que cette seruitude n'est pas punition, ou est tres-legere, &
non seulement ne les incommode pas, mais leurs est louable. Or ie m'en vay monstrer les
moyens de l'adoucir, & d'en tirer beaucoup de louange, & de merite.
Toute puissance vient de Dieu.
C'est chose claire & asseurée que toute la
puissance que les vns ont sur les autres vient de Dieu, en
la sapience 8.
Meum est consilium,
& æquitas, mea est prudentia, & mea est fortitudo, per me reges regnant,
& legum conditores iusta decernunt, per me principes imperant, & potentes
decernunt iustitiam. C'est de moy
que vient le conseil, & l'équité : la prudence, & la force : les roys n'ont royaumes que de moy, c'est par moy que les legislateurs font eurs ordonnances, que
vient le conseil, & l'equité: la prudence, & la force: le roys n'ont royaumes que de moy, c'est par moy que les legislateurs font leurs ordonnances,
que les princes commandent, & que ceux qui ont du pouuoir font la iustice.
Par ces paroles nous apprenons. Premierement que ceux qui commandent
ne le font pas par hazard ou par vn pur conseil des hommes, mais par l'ordre
de la prouidence diuine, qui donne l'authorité & preeminence à qui il veut.
Secondement qu'en s'acquittant de leur charge ils prennent la force, &
pouuoir de Dieu qui leurs donne aussi le conseil, la prudence, la lumiere, &
intelligence, qui souuent les porte, voire sans sçauoir ce qu'ils font à accomplir l'ordre, & la volonté de Dieu & partant que quiconque leurs resiste, resiste à Dieu : qui potestati
resistit, Deo resistit, Rom.
13. Et quiconque leurs obeit pour Dieu, obeit à Dieu :
qui vos audit me audit.
Et partant que pour rendre la
subiection à laquelle la nature a reduit la femme pour le regard de son mary
meritoire, elle doit suiure le conseil que donne S. Paul
Ephes. 9. obeditæ domi-
292
nis carnalibus cum timore,
& tremore in simplicitate cordis vestri sicut Christo, non ad
oculum seruientes, quasi hominibus placentes, sed vt serui Christi facientes voluntatem
Dei ex animo, cum bona voluntate seruientes, sicut domino, & non hominibus, obeissez à vos Seigneurs & maistres charnels auec crainte en la simplicité de vostre coœr, comme à I. C. ne seruans point à veue d'oeil comme pour plaire aux hommes,
mais comme seruiteurs de I.C. faisans la volonté de Dieu de bon cœur,
auec bonne volonté seruans comme à Dieu, & non comme aux hommes.
On n'est obligé d'obeyr aux Superieurs, lors qu'- ils commandent quelque chose contre Dieu.
D'icy il s'ensuit que puis que les superieurs n'ont
aucun pouuoir, ny authorité sinon dependemment de Dieu, qu'aussi on n'est tenu de leurs
obeir lors qu'ils commandent quelque chose manifestement contre Dieu, car ils n'ont
point de pouuoir lors, & sont traistres à Dieu, & tout ainsi que les soldats ne
sont pas obligez d'obeir au capitaine, ny le capitaine au colonel, ny le colonel au
general, lors qu'ils commandent quelque chose qui est manifestement au preiudice du Roy,
ou contre sa volonté, de mesme les inferieurs ne sont obligez d'obeyr aux superieurs en
chose qui est manifestement contre Dieu, & c'est en ce poinct que se verifie le dire
de N.S.167 qui
non odit patrem & matrem, non est me dignus,
qui ne hayt son pere & sa mere, n'est pas digne de moy, il
est clair qu'il ne veut pas que nous hayssions pere & mere, au contraire, il nous
commande de les honorer; mais il veut que nous les quittions, que nous les fachions, que
nous leurs desobeyssions, plustost que de faire par complai sance enuers eux quelque
chose que soit contre Dieu : & voila en quoy con-siste la haine de pere, mere, frere,
sœur, mary, femme, voire de nous mesmes.
Or remarquez que comme ce n'est pas à l'inferieur
d'examiner curieuse
En choses douteuses l'inferieur est obligé d'obeyr au superieur.
ment le commandement de son superieur, qu'aussi la femme sage ne
doit pas controller, ny examiner les volontez & commandemens de son mary : voicy
vne regle generale pour tous inferieurs, & partant pour la femme enuers son mary,
sçauoir que comme il ne faut iamais obeyr manifestement contre la volonté de Dieu,
qu'aussi en choses douteuses, l'inferieur est obligé d'obeyr au superieur, la femme à son
mary, & encore qu'elle iuge en soy que la chose qui luy est commandée est plustot mal
que bien, toutefois elle doit obeyr & se conformer au iugement de son mary : si
d'elle mesme elle vouloit faire quelque chose, & elle doute si cela est bon ou
mauuais, & pense plus proba blement qu'il est mauuais & elle le fait, elle
offence Dieu : car elle fait con-tre sa conscience : il n'en est pas ainsi lors que son mary
luy commande, car elle doit prendre le iugement de son mary, comme regle du sien, &
en le faisant, tant s'en faut qu'il y ait du mal, au contraire; il y a du merite. C'est
la regle que donnent les Theologiens & les
SS. Peres :
conformement aux paroles de S. Bernard,
lib. de dispensatione & præcepto
168.
Quicquid vice Dei præcipit homo,
quod non sit tamen certum displicere Deo, haud secus accipiendum est, quam si præcipiat Deus, & ipsum quem pro Deo habemus tanquzm Deum in iis quæ apertè non sunt
contra Deum, audire debemus, tout ce que les hommes qui tiennent la place de
293
Dieu nous commandent, quand il n'est pas manifestement contre Dieu, il le
faut faire comme si c'estoit Dieu qui le commandast immediatement : nous
deuons escouter celuy qui nous est donné de la part de Dieu, comme Dieu mesme, en ce qui n’est
manifestement contre Dieu.
Filet cadre, rayé. Quelques conditions que doit auoir l'obeyssance. CHAPITRE XII.
Conditions de l'obeyssance.
IE ne sçaurois mieux representer aux femmes, voire à tous subiects, les conditions dont elles doiuent accompagner leur obeyssance, que par la representation de
l'eschelle mysterieuse de Iacob.
Elle estoit debout, non couchée,
ce qui monstre que l'obeyssance doit estre droite vers le ciel, & non couchée
L'obeissance doit estre droicte.
contre terre dans des respects terrestres & humains : le bout touchoit le ciel,
l'obeyssance doit toucher Dieu qui doit estre son obiect, & son dernier but, &
c'est par le moyen de l'obeyssance qu'on monte au ciel : les anges montoient
& descendoient; on vit en ange, obeyssant, & soit qu'on monte par l'execution des
choses hautes & specieuses, soit
qu'on descende par la pratique des choses basses
L'obeyssance cõparée à l'eschelle de Iacob.
& humbles, c'est tousiours viure en ange. Dieu estoit appuyé sur le haut de l'eschelle, pour faire entendre que la recompense du vray obeyssant n'est autre que
Dieu, & qu'à proportion qu'on monte sur l'eschelle de l'obeyssance, on s'auoisine
de Dieu. Iacob voyant cette eschelle,
dit, ce lieu est terrible; rien de plus terrible au diable qu'vne maison où le bon ordre & obeyssance
est exactement gardée, il dit, le Seigneur est en ce lieu, c'est icy la maison de Dieu,
& la porte du ciel, Dieu est dans la maison d'obeyssance, comme dans son domaine :
c'est comme l'entrée de paradis : comme au contraire, la maison où il n'y a point
d'obeyssance, est l'ombre de l'enfer : vbi nullus
ordo, où il ny a nul ordre. Montons par les diuers degrez de ceste eschelle que
ie reduiray à sept.
L'obeyssance doit estre volontaire.
Le premier est d'obeir volõtiers:
Seneq. ep.67.
omne honestũ voluntariũ, admisce
illi pigritiam, querelam, tergiuersationem, metum, quod habet in se optimum, amisit:
toute chose honneste est volontaire, meslez y de la paresse, des plaintes, & murmures,
des retardemens, des craintes, ce qui y estoit bon est perdu : c'est entant que la
chose n'est plus volontaire, mais contrainte, & comme forcée. Dieu auoit ordon
Dieu demande aux sacrifices la poictrine, & l'espaule.
né : Exod. 15. qu'on luy offrit
de victimes non contraintes, mais volontaires, iste est sermo quem præcepit dominus, omnis voluntarius prono animo offerat primitias
Domino, aussi le faisoit Dauid,
voluntariè sacrisicabo tibi,
ie vous presenteray des
sacrifices volontiers: Dieu demandoit aux sacrifices, pectusculum & armum,
Leuit.
7. Voila les deux parties que ceux qui veulent se sacrifier à Dieu par obeissance
doiuent offrir : la poictrine, & l'espaule; la poictrine signifie le cœur, ou la volon
294
té; l'espaule, l'execution. L'vne n'est suffisante sans l'autre, ce n'est pas assez
d'auoir la volonté si on ne vient aux effects : ny d'executer si cela ne procede d'vne bonne volonté. Paratum cor meum Deus, paratum cor meum,
dit Dauid. Mon
Dieu, mon cœur est prest, mon cœur est prest : pour quoy deux fois sinon pour
monstrer, qu'il donnoit le cœur & l'espaule. Vous faictes ce qu'on vous commande, c'est auec murmure, c'est par la crainte, vous donnez l'espaule, & non
le cœur. Vous receuez le commandement volontiers, mais quand ce vient à l'execution les
mains sont sans mouuemens, vous y trouuez mille difficultés, c'est donner le cœur, &
non pas les espaules : il faut tous deux ensemble. Les
Iuifs qui estoient en Hierusalem
escriuans à ceux qui estoient en Egypte 2. Mach.
c. 1. leurs font ce souhait. Det vobis Deus cor omnibus, vt colatis eum, &
faciatis eius voluntatem corde magno, & animo volenti. C'est la mesme priere que
ie fais aux Dames, & à tous ceux qui sont obligez d'obeir, que Dieu vous donne du
cœur, afin que vous le seruiez, & faisiez sa volonté d'vn cœur franc & genereux.
L'obeyssance doit estre simple.
Le second est, que l'obeissance soit simple, sans
auoir egard si celuy qui commande est bon ou mechant : docte, ou ignorant. Mais seulement
considerer qu'il tient la place de Dieu, & commande comme lieutenant de Dieu. Le
vray deuot ne se soucie pas en l'adoration de la croix, si elle est d'or, ou d'argent,
ou de terre : c'est assez que que ce soit vne croix : le vray obeissant n'a pas egard
si celuy qui commande est noble, ou rousturier, mais de qui il a l'authorité qui est Dieu.
Beau trait d'Amasis
touchans l'obeyssãce.
Amasis
Roy d'Egypte, voyant que ses subiects luy refusoient l'obeissance,
d'autant qu'il estoit de basse extraction, fit faire vne idole d'vn bassin d'or à
lauer les pieds,& la proposa à ses subiects; aussi tost ils l'adorent, d'ou il prit
occasion de leurs faire vne bonne exhortation & leurs monstrer, comme ils ne
deuoient regarder d'où venoit celuy auquel ils obeissoient mais de qui il tenoit
Herodot. l. 2.
la place : vn peintre bossu, contrefait, & boiteux, peut peindre vne belle image,
& vn superieur méchant, & ignorant, peut faire vn bon commandement, &
Dieu se peut seruir de luy, comme d'vn instrument vile pour nous notifier ses volontez.
Le merite est plus grand, obeyssant à vn homme pour Dieu qu'
obeyssant à Dieu immediatement.
Rupert Abbé, a
fort bien remarqué, que tant s'en faut que le merite soit moindre lors que nous obeyssons à
vn homme pour Dieu, au contraire, il est plus grand que si nous obeyssions à Dieu
immediatement, d'autant qu'il y a plus de difficulté & de repugnance d'obeyr à vn
homme, qui peut-estre en qualité, en sagesse, science, prudence nous est inferieur, qu'à
Dieu immediatement : quelle repugnance aurions nous d'obeyr à Dieu, si luy en personne
nous commandoit ? ce seroit trop d'honneur pour nous, nous volerions à l'execution de ses
commandements, mais d'obeyr à vn homme simplement & pour Dieu, nous y auons
souuent plus de difficulté : & la surmonter, c'est vn acte plus heroique, & de plus
grand merite. Comme la deuotion nous fait aussi bien adorer vne croix de bois,
qu'vne d'or; aussi l'obeyssance nous rend aussi obeyssant à vn homme ignorant,
295
& mechant, qui nous est donné pour superieur, entant qu'il ne commande rien
contre Dieu, qu'à vn homme de bien & sçauant. La foy
nous fait aussi bien croire les mysteres qui sont petits & humbles, comme la cheute
d'Adam & autres,
que les plus hauts : comme la Trinité,
l'incarnation, la resurrection : puis que
c'est le mesme Dieu qui a reuelé, & les vns, & les autres :
aussi est-ce pour le mesme Dieu que nous obeyssons aux choses grandes, & petites,
nihil minutum
est quod Dei causa fit, sed grande atque illustre ce qui se fait pour Dieu, ne peut
estre petit, mais est grand & illustre, dit S. Basile le grand.
L'obeissance aueugle.
On appelle ce degré,
obeyssance aueugle, d'autant que tout ainsi qu'vn aueugle ne se conduit pas, mais se laisse conduire, ainsi le vray obeyssant : & se
laissant conduire, marche en asseurance : qui ambulat simpliciter, ambulat confidenter, qui marche simplement, marche asseurement, & comme en chose de la
foy nous deuons croire simplement sans nous enquester comment ? pourquoy ?
comme faisoient les Capharnaites169:
aussi en matiere d'obeyssance, faut aller in simplicitate cordis, auec simplicité de
cœur, reconnoissant Dieu au superieur :
quodcumque; facitis ex animo operamini sicut
Domino, & non hominibus, Colos. 3.
tout ce que vos faites, faites-le de cœur, comme à Dieu, & non pas comme aux hommes.
L'obeyssance doit estre auec ioye.
Le Sage, Eccl. 35. nous enseigne
le troisieme degré disant, in omni dato
hilarem fac vultum tuum, & in exultatione sanctisica decimas tuas, en tout ce
que vous donnerez, donnez d'vn visage gaye, & serain : sanctifiez vos presens par
la ioye auec laquelle vous les donnerez. S. Paul le confirme, 2.
Cor. 9.
non ex tristitia, aut
ex necessitate hilarem enim datorem diligit Deus, que ce ne soit pas auec tristesse,
ou contrainte, Dieu aime celuy qui donne gaillardement, le mesme Sage,
Eccli. 33. monstre
la condition de celuy qui obeyt en grondant, & sans allegresse, par vne belle similitude,
præcordia fatui quasi rota
carri, le cœur d'vn fol est comme la roue d'vn char :
vn chariot mal graissé ne fait que murmurer &
gronder, & que fait celuy qui manque de graisse spirituelle ? d'onction de la
grace de Dieu ? sinon de murmurer contre ce qui luy est ordonné ?
Richard de S. Victor,
tract. de sacrificio Dauid & Abrahae
170,
remarque vn beau mystere vn ce que dit Dauid,
Ps. 65. offeram tibi boues cum hircis. Ie vous offriray vn bœuf : & Dieu commande à Abraham
de luy immoler vne vache, sume
tibi vaccam triennem: il veut qu'il sacrifie vne vache, c'est pour monstrer, dit-il,
qu'il y a deux sortes d'obeyssance, l'vne qui est sans ioye, signifiée par le bœuf,
qui porte le ioug, obeyt, fait l'ouurage, mais ne donne point de laict : l'autre
qui se fait auec ioye & allegresse, signifiée par la vache, qui donne du laict,
bouem facit obedientia fortis, vaccam obedientia
dulcis: bouem offerre est obedire
viriliter; vaccam offerre est obedire grantater: bouem offerimus obediendo constanter, vaccam offerimus obendiendo gratulanter: caro bouina obedientia robusta,
caro vaccina obedientia iucunda. Le bœuf signifie l'obeyssance forte, la vache,
l'obeyssance douce : offrir vn bœuf, est obeyr virilement, offrir vne vache, est
296
obeyr gaillardement : la chair de bœuf est l'obeyssance robuste, la chair de
vache l'obeyssance ioyeuse : enfin S. Aug. in
Ps. 42. Si panem dederis tristis, & panem &
meritum perdidisti, vous perdez ce que vous donnez auec tristesse, &
le merite tout ensemble.
L'obeyssance doit estre prõ pte.
Le 4. est la promptitude, à laquelle contrarie certain
commandement dont le Prophete Isaie fait mention c. 28.
Manda, remanda, expecta, reexpecta
modicum ibi, modicum ibi, commande, commande vne autre fois, attends, attents
encore vn peu, encore vn peu, il faut quelques fois commander mille fois la
mesme chose, & auoir tant de patience auant qu'on execute ce qui est commandé : on trouue tant d'excuses, tant de delay : ce n'est iamais fait. Voicy
quel doit estre le vray obeissant Prouerb. 22.
Uidisti hominem velocem in opere
suo, coram regibus stabit, nec erit ante ignobiles. Tout ainsi que les courtisans des
roys sont tousiours deuant le roy teste nue, n'attendans qu'vn clin d'œil, & au
premier signe de sa volonté courent, volent à l'execution de ses comandemens,
& que le roy prent vn singulier plaisir à cette promptitude : de mesme les seruiteurs de Dieu attendent tousiours ses volontez qui leurs sont declarées par
leurs superieurs, & aussi tost se portent d'affection à l'execution, & cela plaist
Promptitude de l'obeyssance des soldats de
Dauid.
De Samuel.
grandement à Dieu. Voyez les soldats de
Dauid: il ne commande rien, il monstre
seulement le desir qu'il auoit de boire de l'eau de la fontaine qui estoit proche
de Bethleem :
ils y courent passant au trauers de l'armée ennemie, auec euident danger de leur vie. Voyez l'obeissance du petit
Samuel : il croit que son
maistre Elie l'a appellé, il ne combat pas auec son cheuet, il ne s'excuse pas
qu'il n'a assez dormy : mais aussi tost qu'il entend la voix, il quitte le lict, court
à son maistre,
ecce ego quia vocasti me:
me voila mon maistre, que vous plaist-il ?
Des Apostres.
S. Pierre,
S.
André, S. Iacques,
sont appelez, ils auoient de grands empechements, leurs femmes (ceux
qui estoient mariez) leurs parents, familles, toutefois mettans tout cela à part, continuo relectis omnibus sequuti sunt eum,
aussi tost,
De Zachée.
sans delay, point de tergiuersation.
Zachée estant appellé par
N. S.,
viste, festinans descendit; aussi en eut il bonne recompense, car N. S. luy dit, salus domui huic facta est. Le bon-heur
est venu sur cette maison. Le bon cheual n'attend pas qu'on luy donne le coup d'esperon,
il ne faut que remuer la bride, faire siffler la houssine; tourner le pied. Ainsi le
vray obeissant fait, au moindre signe de la volonté du superieur.
L'astrologie enseigne que tous les cieux des planetes ont deux mouuemens,
l'vn qui leurs est propre, & se fait de l'Occident à l'Orient : l'autre qui est com
Deux mouuemens des cieux rapportez à l'obeyssance.
mun à tous, & se fait au mouument du premier mobile, de l'Orient à l'Occident :
les cieux sont fort lents en leur mouuement propre, & particulier : la Lune n'a
cheue le sien qu'en vn mois : le Soleil en vn an. Mars en deux : le firmament où
sont les estoilles en 36 000 ans : mais au mouuement commun, ils sont fort
prompts, se laissans emporter à la violence du premier mobile, & faisant leur
tour en vn iour. Nous deuons estre fort lents en ce qui vient de nostre propre
297
aduis & volonté, ne nous mouuoir qu'auec grande deliberation & conseil :
mais en ce qui vient de Dieu & de nos superieurs, qui nous commandent à
la place de Dieu, qui doit estre le premier mobile de nos actions & mouuemens, il faut vne grande promptitude. Qui citò dat, bis dat, c'est seruir deux
fois que de seruir promprment.
S. Ambroise lib.
2. de Cain c. 7. duplex culpa in Cain, dit-il,
altera quod
post multos dies obtulit, Gen. 4.
altera quod ex fructibus, non ex primis frustibus,
sacrificium autem & alacritate commendatur, & gratia. Il y a eu deux
manquements au sacrifice de Cain pour lesquels Dieu n'a
pas accepté son offrande, l'vn qu'il l'a offert apres plusieurs iours; l'autre que ç'a
esté des fruicts non des premiers fruicts : le sacrifice est recommandable & pour la
vitesse & pour la bonté.
S. Benoist en sa reigle
c. 5. mox vt aliquid imperatum à maiore fuerit,
ac si diuinitus imperetur, moram pati nesciant in faciendo. Aussi tost que le
superieur vous commandera quelque chose, faictes la viste comme si Dieu mesme vous
le commandoit. Cassian de instit. c. 12 louë la promptitude des anciens moines qui estoient si prompts à obeyr, qu'au commandement du superieur ils laissoient la lettre encommencée & non encore acheuée, par vn
desir d'obeyr. Vous qui estes mariée, n'estes pas religieuse, ie le confesse, vous
ne laissez pourtant d'estre obligée d'obeyr à vostre mary, faites le auec promptitude, vostre seruice luy sera dautant plus agreable, il vous en aimera dauantage, & vostre merite en redoublera. Vous qui n'estes pas mariée, rendez
la mesme obeyssance à vos superieurs qui que ce soit.
L'obeyssance doit estre accõpagnée de force.
Mais ce qu'on me commande est si difficile, i'y ay
tant de repugnance : ma nature y contredit si fort : c'est en cela que vous aurez tant plus
de merite si vous surmontez cette repugnance, & auec vne grande force &
courage vous passez par dessus toutes les contradictions de vostre nature, &
voicy en quoy consiste le cinquiesme degré d'obeyssance. Sçauoir à vne grande force.
La vertu, dit Aristote,
est circa difficilia
, lib. 2. Eth. est aux choses diffifiles, & partant l'obeyssance sera d'autant
plus grande, (le reste allant à proportion) que la chose commandée sera plus difficile :
c'est à quoy nous exhorte Dauid
Ps. 30.
Viriliter agite & confortetur cor vestrum,
agissez virilement auec vn grand courage.
L'obeyssance representée par vn leurier.
Certains pour monstrer la force de l'obeyssance
depeignoient vn leurier poursuiuant vn lieure auec grande ardeur, qui toutefois au
moindre sisslement du veneur quittoit sa chasse, & contre son inlination retournoit
à son maistre : quoy que la volonté repugne à ce qui est commandé que le iuge ment y
contredise : que l'inclination naturelle se porte au contraire : toute- fois le vray
obeyssant se fait force, surmonte toutes oppositions pour execu-ter le commandement de son superieur.
298
S. Gregoire
moralisant 7. moral. sur les vaches
qui porterent l'arche lors qu'elle fut renuoyée par les Philistins
1. Reg. 6. qui
alloient le droict chemin vers Bethsames,
ne se destournoient ny à droite ny à gauche, ne tenoient
qu'vn chemin : mugissoient toutefois ou pour la pesanteur du faix qu'elles
auoient : ou à cause qu'elles quittoient leurs veaux : dit que ces vaches representent les iustes, qui endossent le joug de nostre Seign.
& de la croix; portent toutes les difficultez qui se presentent, & quoy que la chair, la nature,
les habitudes passées regimbent, grondent, murmurent, ne laissent pourtant
de poursuiure leurs cours sans se destourner ny à droite ny à gauche, d'autant
que comme dit S. Paul,
Spiritu Dei aguntur,
Rom. 1.
ils sont poussez de l'esprit de Dieu, semblables aux animaux d'Ezechiel qui
alloient in similitudinem fulguris coruscantis, vbi erat impetus spiritus illuc gradiebantur, marchoient comme
soudres, & n'alloient qu'auec l'impetuosité de l'esprit.
Pourriez vous bien vous persuader
qu'Abraham
n'auoit point de repugnance lors qu'il eut le commandement d'immoler son Isaac ? le bien aimé,
toute son esperance : cet enfant qui luy auoit esté donné miraculeusement,
Obeyssance d'Abraham.
comme le commencement de la benediction de tout le monde. Quoy ! apres
tant d'esperances & de promesses luy trancher la teste, & tout ensemble cou
per le fil de toutes ses pretensions ! mais le pere à son fils, & à un tel fils si
sa-ge, si obeyssant, & en la plus naïfue vigueur de sa ieunesse ! cependant il le
fit entant qu'il luy fut possible, & l'eut fait entierement si Dieu ne l'en eust
empesché : Mementote
fractres, dit S. Bern.
Christus ne perderet
obedientiam perdidit vitam: Abraham
factus obediens vsque ad mortem, mortem autem filij: Isaac
obediens vsque ad mortem, mortem autem holocausti. Souuenez vous que IesusChrist a mieux aimé perdre la vie que l'obeyssance : Abraham a esté obeyssant
iusques à la mort, & la mort de son fils : Isaac obeyssant iusques à
la mort, & la mort de l'holocauste, n'y ont-ils point eu de difficulté ? la sueur de sang
de nostre Seigneur a bien fait paroistre que si, mais il n'a laissé pourtant de
preferer la volonté de Dieu son Pere à la sienne, passant au dessus de toute
difficulté.
L'obeyssance doit estre humble.
Ce degré a vne grande connexion auec le suiuant, qui est
l'humilité : magna virtus humilitatis, sine
cuius obtentu virtus fortitudinis non solum virtus non sit, sed etiam in superbiam
erumpit. O que la vertu d'humilité est grande, sans laquelle
la vertu de force non seulement n'est pas vertu, mais deuient superbe, dit
S.
Bern. N'est-ce pas ce degré quenostre Maistre nous enseigne, Luc. 17. Cum feceritis omnia quæ præcepta sunt,
dicite serui inutiles sumus, quod debuimus facere fecimus? quand vous aurez fait
tout ce qui vous est commandé, dictes nous
La superbe contraire à l'obeyssance.
sommes seruiteurs inutiles, nous n'auons fait ce que nous deuions. La superbe
est comme vne gangreine qui infecte toutes les œuures, parmy lesquelles elle
se retrouue, mais sur tout l'obeyssance, puis que c'est le propre de l'obeyssance
299
de se soubmettre à autruy, & de la superbe de se preferer à tous, & ne vouloir
dependre de personne; l'obeyssance endosse le joug, la suberbe le secouë;
l'obeyssance captiue son iugement au iugement d'autruy, la superbe condamne le iugement d'autruy pour authoriser le sien.
L'obeyssant comparé à vn corps mort.
S. François au rapport
de S. Bonauenture
en sa vie chap. 6. auoit coustume de representer l'obeyssant par vn
corps mort, tolle, dit-il,
corpus exanime & vbi placuerit pone,
videbis non repugnare motum, non murmurare situm, non reclamare dimissum: quod si
statuatur in cathedra non alta, sed ima respiciet, si collocetur in purpura duplo
pallescet: hic verus obediens est, qui cum moueatur non diiudicat, vbi collocetur non
curat, vt trasmutetur non instat, euectus ad officium solitam tenet humiliatem, plus
honoratus, plus reputat se indignum: Prenez vn corps mort,
mettez-le où vous voudrez, il n'aura garde de repugner estant meu : ny de
murmurer estant assis; ny de contrôler estant couché : si vous le mettez en vne
haute chaire, il ne regardera pas en haut, mais en bas : si sur de la pourpre, il
paroistra pasle au double : tel est le vray obeyssant, quand on le meut il ne iuge
point, ne se soucie où on le met, ne fait point d'instance pour estre changé de
place : s'il est esleué en quelque office il garde son humilité accoustumée, &
tant plus il est honoré tant plus se repute-il indigne d'honneur.
L'obeyssant doit estre perseuerant.
Enfin le dernier degré c'est la perseuerance. Que
sert-il de monter cinq ou six degrez en vne eschelle si vous ne venez à celuy qui vous
doit faire arriuer au lieu pretendu ? ce n'est rien d'obeyr quelque temps, il faut que l'obeyssance soit iusques à la fin, currere quid prodest & ante cursus metam deficere? sic currite vt
comprehendalis, dit S. Bernard.
De quoy sert-il de courir & s'arrester auant que
vous soyez arriué à la fin de la course ? Courrez tant que vous arriuiez à la fin,
qui perseuerauerit
vsque in finem hic saluus erit, celuy-là sera sauué qui perseuera iusques à la fin. Math. 10.
On demandoit vn iour à Diogene le Cynique pourquoy
il demeuroit dans son tonneau, voire en sa derniere vieillesse, & pourquoy il ne se
relachoit vn peu sur la fin de sa vie en vne si extreme rigueur de vie. O que vous
estes foux, dit-il, si ie courois en la carriere, ne serois-ie pas vn grand sot, si
estant tout aupres de la fin de la course & prest à prendre le prix, ie m'arrestois
pour laisser prendre le prix à vn autre, tout au contraire, c'est lors qu'il faut courir
auec plus de vitesse.
Obeyssance constãte de nostre Seigneur.
Nostre Seigneur
nous a monstré la perfection de cette obeyssance n'ayant
voulu descendre de la croix qu'il n'eust acheué le sacrifice de son obeyssance.
Combien de motifs auoit-il pour descendre ? ses tourmens : sa mere desolée : les larrons qui luy disoient si tu es le fils de Dieu sauue toy & nous :
les Iuifs qui disoient qu'il descende de la croix, & nous luy croirons : les
Apostres tout abbatus,
mais il ne l'a voulu faire qu'apres auoir tout consommé, consummatum est:
consommez le sacrifice de vostre obeyssance, afin
300
que vous puissiez dire auec S. Paul,
cursum consummaui, reposita est mihi corona
iustitiæ, i'ay acheué mon cours, il ne me reste plus que la couronne de iustice
que Dieu ne manquera de me donner.
Mesdames ie ne vous impose aucune charge en cette
obeyssance qu'apres S. Paul
ad Coloss.
3. Mulieres subditæ estote viris sicut oportet in
Domino. Mesdames soyez obeyssantes à vos marys comme vous estes obligées,
selon Dieu. Selon la loy de Dieu, selon sa volonté, conformement à
l'Euangile,
comme des personnes qui font profession d'imiter la modestie, l'humilité, l'obeyssance
que le Christianisme leurs enseigne. In
domino, en ce qui est conforme au seruice & à la volonté de Dieu, in Domino, auec respect & reuerence.
Les Payens ordonnent aux femmes d'obeyr à leurs marys.
Personne ne doit s'estonner de ce que S. Paul donne ce
commandement aux femmes, que les payens leurs ont donné auant S. Paul, n'ayans autre
lumiere que la raison, Aristote
lib. 1. Œconom. c. 1. & 2.
Existimare debet mulier
bene composita, mores viri esse legem vitæ suæ, impositam sibi à Deo per coniunctionem matrimonij. Qui hæc ergo negligit, Deos ipsos videtur negligere, quibus
præsentibus, sacra fecit & matrimonium injit. La femme sage doit croire que les
mœurs de son mary sont la loy de sa vie, laquelle Dieu luy a donnée par la
conjonction du mariage. Donc quiconque mesprise cela, mesprise
Dieu en presence duquel il a fait vne chose saincte & a contracté le mariage. Si
Aristote
eust esté aussi grand Theologien que S. Thomas pouuoit-il mieux
parler en ce poinct ? Le Sage Caton
a reconnu la mesme verité
apud Liuium
1. 34. Maiores nostri nullam, ne priuatam quidem rem, agere
fœminas, sine auctore voluerunt, sed in manu esse virorum. Nos ancestres n'ont pas
voulu que les femmes fissent chose quelconque, non pas mesme en leur particulier, sans
obeyssance, ains ont voulu qu'elles dependissent du commandement de leurs marys. Le
mesme Caton reprochoit aux Romains que leurs femmes au lieu de leurs obeyr leurs commandoient.
Mesdames ne pensez pas en obeyssant à vos marys de
deteriorer vostre condition, au contraire vous la meliorez : puis que comme disoit
vn homme sage & prudent à vne matrone, voulez-vous commander à vos marys, obeyssez :
la femme de bien obeyssant à son mary, commande. Ce fut le moyen par leuquel
Liuia femme
d'Auguste
l'appriuoisa & deuient la maistresse, faisant promptement, allegrement,
pontuellement tout ce qu'il vouloit, ainsi en font les femmes sages.
Ie finiray ce discours auec S. Hierosme lequel
expliquant les paroles de sainct Paul,
Subditas esse
viris suis, vt non blasphemetur Verbum Dei, ad
Titum
2. que les femmes soient obeyssantes à leurs marys, afin que la parole
de Dieu ne soit pas blasphemée, dit : Puis que le mary est le chef de la
femme, & Iesus-Christ le chef du mary, la femme qui n'est obeyssante à
301
son mary, c'est à dire, à son chef, est autant coupable que le
mary s'il n'obeyt à Iesus Christ qui est son chef. La parole de Dieu est blasphemée,
lors qu'on mesprise la premiere sentence de Dieu, & qu'on n'en fait nul estat,
ou qu'on des-honore l'Euangile de Iesus-Christ,
lors que contre la foy, & la loy de
nature la femme qui est Chrestienne, & qui est subjecte à son mary selon
l'ordonnance de Dieu veut commander; puis que les femmes gentilles obeyssant à leurs
marys par la loy de nature.
Filet cadre, rayé. De l'humilité des femmes en leurs habits. CHAPITRE XIII.
LA curiosité des femmes à se parer & habiller a de tout temps donné occasion
aux Saincts Peres
de s'alarmer, & de crier à pleine teste contre les vanitez &
superfluitez d'aucunes, ou pour les ranger à leur deuoir, ou pour empescher que celles
qui estoient modestes ne se laissassent emporter au torrent d'vn si pernicieux exemple.
S. Paul ne
s'est
S. Paul defend
la vanité des habits.
pas teu, escoutez le parler 1. ad
Timoth. 2. où
donnant les preceptes pour viure Chrestiennement, il dit, volo mulieres orare in habitu ornato, cum
verecundia & sobrietate ornantes se, & non in tortis crinibus aut auro, aut
margaritis, vel veste pretiosa. Ie veux (voyez comme il parle en maistre pour monstrer combien la chose est d'importance) que les femmes prient auec vn habit
honneste, bien-seant, modeste, chaste, moderé, sobre, non auec des tresses aux cheueux,
ou or, ou pierreries, ou habits pretieux.
Tertulian
qui viuoit sur la fin du second siecle, c'est à dire, l'an 197. commence ainsi vn liure intitulé de cultu fœminarum,
de l'ornement de femmes. Seruantes de Dieu viuant, mes tres-cheres sœurs, ayant l'honneur de
seruir le mesme maistre que vous, ie prens la hardiesse de vous addresser ma parole, non
par affectation; mais par affection, & porté du desir de vostre salut. Sçachez que le
salut non seulement des femmes, mais encore des hommes depend de la pudicité : car comme
ainsi soit que nous sommes tous temples du S. Esprit, puis qu'il
habite en nous par la grace, le Sacristain de ce temple est la pudicité, qui empesche
qu'il n'y entre rien d'immonde & d'impure, de peur que Dieu qui y fait sa demeure ne
trouue quelque chose de souillé. Ie ne veux pas parler, dit-il, de la pudicité à laquelle
nous som
302
mes obligez par les ordonnances diuines, mais de ce qui la concerne
qui sont les habits. Car plusieurs marchent comme si la chasteté consistoit seulement en l'integrité de la chair, & à fuyr la fornication & non à la qualité
& condition des habits.
La pudicité consiste en partie à n'auoir aucune superfluité
d'habit.
En ce liure il monstre. 1. que la chasteté ne consiste pas
seulement à conser uer sa chair de toute impureté, mais encore à esloigner de soy toute
superslui- té & vanité d'habits. 2. que les parures trop curieuses sont signes qu'vne
con-science n'est pas pure, & met ceux qui en sont spectateurs au hazard. 3.
que ceux qui ont tant de soin de se parer defigurent l'image de Dieu. 4. que les
diuerses couleurs, les clinquans & pierreries sont inuentions du diable. 5. que tel
estude & ornement est propre des Gentils. 6. que ce sont
les appasts & attraicts des courtisanes, meretricum, des desbauchées. 7. que les Chre Sentiment de Tertulian
sur les habits sumptueux.
stiens sont appellez non aux delices & pompes, mais aux croix & martyres.
Il dit au liure qu'il a fait, de habitu mulierum
171, que les femmes considerans leurs habits deuroient pleurer & expier la honte & le peché
d'Eue leur mere :
que telle superfluité est vn signe, ambitionis aut prostitutionis, ou d'ambition ou de prostitution, voyla parler gros. Enfin il dit que Dieu punit
griesuement telle curiosité & superfluité.
La femme qui se pare hors de la maison tenue pour impudique.
Euripides
a bien osé dire que la femme qui se pare pour estre veuë hors
de la maison en ses ornemens doit estre tenue comme vne femme qui ne
vaut rien : d'autant qu'elle n'est obligée de se parer que pour plaire à son
mary, & partant voulant paroistre deuant les autres elle cherche quelque
chose qu'elle ne deuroit chercher, sçauoir à mal faire.
Zaleucus
legislateur defendit qu'aucune femme ne portast des habits
Les habits pretieux defendus aux femmes honnestes.
pretieux, sinon lors qu'elle voudroit viure en perdue & attirer les hommes au mal, & par cette loy il retient l'insolence des femmes qui eurent
peur d'estre tenuës comme infames si elles se paroient.
Diodorus Siculus
lib. Biblioth. 12.
Baldus
in proœmio Gregoriano col. 5. in verbo
violentos, remarque que les Euesques peuuent faire des statuts contre la superfluité des
habits & contre le fard, & que fulminants vne excommunication contre celles
qui sont superflues en habits, l'excommunication auroit lieu & seroit legitime.
Lucianus
remarque que tant s'en faut que semblable luxe proffite aux femmes qui sont naturellement belles pour refleuer leur beauté,
au contraire il leurs nuit : d'autant qu'on regarde leurs pierreries, atours &
habits pretieux & cependant on ne regarde ny leur beau teint, ny leurs
yeux, ny leurs visages, ny leurs fronts, ny leur proportion, & autres traits
de beauté qui sont en leurs personnes.
Il faut bien dire que cette passion est grande aux
femmes, pui qu'elle
303
Les femmes oublient tout pour estre braues.
opere des si puissans effects en leurs ames & leurs fait oublier tout ce
qu'elles ont de plus cher. Brennus
pillant l'Asie estant arriué à Ephese rencontra vne fille de l'amour de laquelle estant espris elle luy permit tout ce qu'il voudroit, & luy promit de trahir
Ephese moyennant
qu'il luy donna des atours & semblables parures.
Brennus pria ses
soldats de ietter l'or qu'ils auoient dans le sein de cette fille, ce qu'ils
Femmes qui trahissent patrie & parens pour estre braues.
firent auec telle violence & quantité qu'ils l'accablerent. Clitophon rerum
Gallicarum lib. I172.
Vne autre Romaine & noble liura le Capitol
& trahit sa patrie sur la promesse qu'on luy fit de luy donner des ioyaux, ce
qu'ayant fait elle fut accablée de ioyaux par ceux mesmes ausquels elle auoit liuré
sa patrie.
Aristides Milesius
lib. rerum Italicarum.
Dionys. Halicarnasseus
lib. 2. antiquitat. Rom.
Plutarque
in Romulo.
173
Eriphyla trahit
Amphiaraüs son mary corrompue par semblables bagatelles, & fut cause de sa mort;
& quelle merueille si cette passion leurs fait oublier leur deuoir & fidelité
enuers leurs plus proches, puis que souuent elle leurs fait oublier leur santé,
leur propre vie, & Dieu mesme.
Il faut confesser qu'il y a maintenant de l'excés
parmy les Dames Chrestiennes, & que nous aurions affaire de Magistrats particuliers
comme on auoit autrefois à Athenes,
comme tesmoigne Iulius Pollux
lib. 8. pour prendre garde à celles qui excedent &
les condamner à vne bonne amende.
La source des habits est le peché d'Adam.
Allons prendre la chose à sa source. C'est chose
hors de doute que les habits sont marques & punition du peché.
Adam &
Eue furent creez nuds,
mais aussi-tost qu'ils eurent peché Dieu leurs donna des habits & les couurit. Quelle occasion de vanterie & de gloire pourroit auoir vn Roy qui est
en prison se voyant enchainé auec des chaines d'or ? quoy qu'elles soient
pretieuses elles sont chaines, le tiennent captif, luy ostent sa liberté : & leur
prix ne sert que de luy ramenteuoir174
ce qu'il a esté autrefois, & luy causer
d'autant plus de regret se voyant tombé du faist de l'honneur au centre de
misere. Et quelle subiect de gloire peuuent donner les habits aux hommes ?
qui sont les marques de nostre ancienne liberté, les chaines de nostre captiuité, leurs prix ne remediant nullement à nos miseres. Ce n'est pas vne grande
gloire à vn larron d'auoir sur le dos les marques de ses larcins : ny a nous
de porter sur nos corps les habits, vrayes marques du larcin de nos premiers
peres, & de l'infamie que nous en auons encouru.
Habits, couuerture de nostre honte.
On ne sçauroit nier que les habits ne soient le
remede à la honte de nostre concupiscence, car la raison s'estant reuoltée contre Dieu,
la chair en punition s'est reuoltée contre la raison, & estant deuenue rebelle ne
se mouuant plus par le commandement & ordonnance de la raison, mais par des
304
boutades & furies commes les bestes, il a fallu des habits pour
couurir la turpitude de cette rebellion. Auant le peché l'homme n'auoit rien de plus
beau que sa nudité, & n'auoit garde d'en rougir : c'estoit sa gloire, son corps estant
le chef-d'œuure de Dieu, fait auec tant de sagesse. Il ne faut point d'habit pour
refleuer la beauté du soleil, sa splendeur luy suffit : la rose n'a que faire d'ornement
emprunté, son beau vermeil la rend assez recommanble, sans qu'elle ayt besoin de fard :
aussi le corps de l'homme n'a que faire d'emprunter des parrures des creatures moindres
que luy, sa plus grande beauté est celle-qui luy est naturelle, & est l'œuure de ce
grand ouurier : l'habit n'est que la couuerture de nostre honte, & de la rebellion de
nostre chair: la marque de nostre infamie : le deuil de nos premiers parens; & nous
en ferons gloire !
Ce n'est pas grand gloire à celuy qui n'a qu'vn pied d'auoir vn
pied de bois, qui n'est que le remede de son infirmité, & le tesmoignage de son
malheur : ny à vn pauure miserable galleux, ou plein de gangreine d'auoir des
pretieuses bandes qui couurent ses miseres : ses miseres le rendent assez confus : &
quelle gloire de se vanter & glorifier des habits marques de nostre infirmité, &
couuerture de nostre ordure & pauureté ! ceux qui se glorifient en la multitude de
leurs habits ressemblent au malade qui se glorifie de la
Richeome.
multitude de ses medecines & emplastres.
I'emprunteray le discours qui suit d'vn signalé escriuain de nostre siecle.
Vanité des habits.
Iugeons sans passions, en quelle qualité tiendrons
nous les habits? sinon comme des sacs de deuil, & tesmoins de nostre confusion,
tissus des despouil les & excremens des morts, les peaux, les soyes, les draps, les
taffetas pro- uiennent de la mort des bestes : l'or, l'argent, les pierreries, la toile
& cho-ses semblables dont les hommes se couurent & se parent sont le butin &
l'escume de la terre : & nous monstrons nostre pauureté en ce que nous auons
besoin d'emprunter tant de choses d'autruy.
Adam
au paradis terrestre estoit nud, & n'auoit besoin d'aucun habit : il
est banny, & aussi tost deuient necessiteux, & est contraint d'auoir recours à
la peau des morts : la necessité va tousiours croissant, ainsi on ne se contente
plus d'vne simple peau, comme Adam,
mais on se couure & de peau, & de
terre, & de plantes, & d'excremens des bestes, & cependant on est si esblouy
qu'on fait gloire de ce qui est les tesmoignage de nostre pauureté & le remede nostre disette, & l'aliment de nostre ambition.
Ce n'est pas assez de despouiller la nature pour nous reuestir, & d'emprunter de tant de creatures des tesmoignages de nostre pauureté, mais en
core il faut employer l'esprit humain à trouuer des inuentions pour nous
des-guiser. Lors que nous voyons vn singe couuert d'vn hoqueton, ou vne cicogne
portant vn haut de chausses on en rit, d'autant que ce n'est pas leur habit
305
naturel, mais vne grotesque & inuention de quelque cousturier
qui a voulu apprester à rire à ceux qui voyoient cette gallanterie.
O que les Anges ont plus d'occasion de rire, ou
plustot de deplorer la sottise de tant de mortels, bigarrez, habillez, desguisez plus
que ne fut iamais singe. Certes, si les bestes pouuoient noter nos impertinences, elles
s'en riroient, nous voyans chargez de leur despouilles, de la laine des brebis,
des peaux de loups, de renards, de martres, de chats, d'onces175, de lyons, de
bœufs, de cheuaux, d'asnes, & de tant d'autres bestes : porter les plumes des
autruches, des paons, & faire parade de leurs queües, & de leurs aisles : voire
de leurs excremens, comme des foines176,
des ciuettes, & autres : n'est-ce pas
chose ridicule & puis mettre sa gloire & piaffe en cela qui n'est que de l'emprunt ? Si chaque beste prenoit le sien à cette damoiselle qui va pauonnant &
piaffant par le moyen de tant d'emprunts, vous la verriez bien honteuse.
Mais que peuuent dire les Anges voyant des Dames
qui font profession d'estre Chrestiennes, chargées de tant d'autours ? porter des pierres,
& des metaux sur leurs testes, representans des monstres, plustost que ce qu'elles
sont : ayans les cheueux entortillez en serpens, estendus en chauue-souris, frisez à
la moresque, pendans comme des megeres, ou comme queues de renards : leurs habits
dechiquetez, balafrez, mouchetez, bigarrez, vertugalez, deguisez, & contrefaits en
autant de façons qu'vn cousturier a eu de resueries. Les oreilles percées, anelées de
cercles de metaux, auec des contrepoids de pierres pendantes, ne sont-ce pas là des
tesmoignages authentiques de la sottise hu maine ? de l'ambition, de la legereté de ceux
& celles qui affectent telles imper- tinences ? auec tant de soin & curiosité
qu'ils semblent n'auoir esprit, ny estu-de que pour cela, qui n'est cependant à vray
dire, que parade du bien d'autruy, signe de nostre deuil : gloire de nostre crime, indice
de nostre pauureté : remede de nostre confusion : mais malheur de nostre conuoitise
insatiable.
Ouy piaffez-vous tant que vous voudrez, dans ces
emprunts, accompagnez de tant d'inuentions, & d'artifices, iamais vous n'arriuerez
à la perfection & beauté de l'habit naturel de la moindre bestiole du monde.
Mais escoutez plus, & escoutez auec reuerence,
car c'est Iesus Christ qui parle. Matth. 6. De vestimento quid solliciti estis? considerate lilia
agri quomodo crescunt: non laborant, neque nent. Dico autem vobis, quoniam nec
Salomon,
in omni gloria sua coopertus est, sicut vnum ex istis, pourquoy vous
peinez vous tant pour vos habits ? considerez comme croissent les lys des champs, ils
ne trauaillent ny ne filent; neantmoins ie vous dis que
Salomon mesme en toute sa
gloire, n'a pas esté habillé comme l'vn d'iceux.
Iesus-Chr. defend la vanité des habits.
Vous croyez à Iesus Christ, puis qu'il est la pure
verité, & vous n'oserez dire autrement. N'estes vous donc pas bien ridicule de prendre
tant de peine auec laquelle vous ne pourrez iamais arriuer à la beauté de l'habit naturel,
306
non seulement d'vne petite bestiole, mais non pas mesme d'vne plante champestre ? puis que les habits des bestes & plantes sont viuans, & conuenables
à leur nature, & nos habits ne sont qu'emprunts, & des inuentions de cousturiers, mais couuertures de nostre honte, & accoustremens de vray criminel
qui nous sont donnez comme notes de nostre infamie.
Que ces ornemens & curiositez soient contre
la volonté de Dieu, c'est chose claire. Ie ne me seruiray que de duex passages de l'escriture, outre
celuy de S. Paul que i'ay apporté au commencement de ce chapitre. Le premier est tirée
d'Isaie 3.
Pro eo quod eleuatæ sunt filiæ Sion,
& ambulauerunt extento collo, & nutibus oculorum ibant, & plaudebant,
ambulabant, & pedibus suis composito gradu incedebant, decaluabit, Dominus verticem filiarum Sion,
& Dominus crinem earum
nudabit, in die illa auferet Dominus ornamentum calceamentorum, & lunulas, &
torques, & monilia & armillas, & mitras, & discriminalia, & periscelidas, & murenulas, & olfactoriola, & inaures, & annulos, & gemmas in fronte pendentes, & mutatoria, & palliola, & linteamina, & acus, & specula, & sindones, & vittas, & the
ristra, & erit pro suaui odore fœtor, & pro zona funiculus, & pro crispanti crine
cal-uitium, & pro fascia pectorali cilicium. D'autant que les filles de
Sion se sont
esleuées, & ont cheminé le col estendu, & les yeux affetez : & ont marché se
guidant, & branlant, & marchant auec affectation : Le Seigneur descheuelera177 la teste des filles de
Sion, & fera tomber leurs cheueux. En ce iour là le
Seigneur ostera les ornemens de leurs souliers, & les lunettes, & les carquans178,
& les brasselets, & les atours, & les tresses, & les iarretieres, & boistes des parfuns, & les pendans d'oreilles, & les bagues, & les perles pendantes du front :
& les roquets179,
& les mantelets, & les collets, & les aiguilles180, & les miroirs,
& les robbes, & les diademes, & les couurechefs, & au lieu de souefue181 odeur,
il y aura puanteur, & au lieu de ceinture, vne corde, & au lieu de tresses, pelure de teste, & pour le corset, le sac.
Le second est de S. Pierre
1. 3. où parlant des femmes, il dit, quarum non sit
exterius capillatura, aut circumdatio auri, aut indumenti vestimentorum cultus, sed
qui absconditus est homo cordis in incorruptibilitate modesti, & quieti spiritus. Dont
l'ornement ne soit point de dehors qui consiste en tortillement de cheueux, ou
parure d'or, ou en superfluité, & somptuosité d'habits : mais l'homme qui est
caché qui est le cœur qui consiste en l'incorruptibilité d'vn esprit doux & paisible.
Apres des paroles si pressantes comme sont celles
d'Isaie, si expresses comme sont celles de S. Pierre,
est-il possible que nous ayons l'effronterie de nous
professer Chrestiens, & de deroger si expressement au Christianisme par nos
luxes, vanitez, superfluitez, curiositez, sottises ? mais considerons à quelles
intentions ces vanitez & excés se font.
307
Filet cadre, rayé.
Quelles sont les intentions de celles qui sont curieuses en habits. CHAPITRE XIV.
C'Est chose fort difficile que de connoistre les intentions des hommes, puis
qu'elles dependent de la connoissance du cœur, dont Dieu a la clef,
Trois signes pour connoistre l'interieur de l'homme, entre
autres les habits.
qui fait profession d'en estre le scrutateur, & s'en est reserué la connoissance :
ce que nous en pouuons connoistre est par les signes exterieurs,
Le Sage,
Eccl.
29. nous en fournit trois, sçauoir, amictus corporis,
& risus dentium, & ingressus
hominis, enuntiant de illo: l'habit, le ris, & le marcher. Voyez qu'il n'a pas obmis
les habits, mais les a mis en premier lieu.
Or quels signes sont les habits somptueux ? ie ne
l'oserois dire si Tertullian
ne l'auoit dit le premier, c'est au Liure de cultu fœminarum
182, où il dit
tout à plat qu'ils sont signes,
aut ambitionis, aut prostitutionis,
ou d'ambition, ou de prostitution. S. Bernard
ne couche pas si gros, il dit toutefois assez auec peu de paroles,
de modo bene viuendi, serm. 9.
Mollia indumenta, animi
mollitiem indicant disant que les habits mols,à sont signe d'vne ame mole, c'est
à dire, lache, & effeminée; vous pourrez tirer des consequences de cette parole, qui
reuiendra au dire de Tertullian.
Ie sçay bien que souuent on se trompe voulant iuger de
l'interieur par l'exterieur, mais aussi rencontre-on quelquefois : & les hommes qui ne
peuuent sonder le cœur pour connoistre les intentions, n'ont autre moyen pour ce faire
que l'exterieur, or examinons plus particulierement quelles intentions peuuent auoir
ceux & celles qui se laissent aller à tels excez & curiositez.
Ie ne veux pas penser qu'il se puisse retrouuer des femmes
Chrestiennes si eshontées, ny si desesperées, qu'elles se parent pour donner des
allechemens,
Grand peché d'attirer au mal par sumptuosité d'habits.
& se faire conuoiter par d'autres que par leurs marys : ce seroit vne horrible
meschanceté, & indigne d'vne ame dans laquelle reste encore quelque estincelle du Christianisme : & on ne peut douter que ce ne soit vn peché mortel,
d'auoir intention de donner semblable attraits de conuoitise, quoy que
celles qui les donneroient ne voulussent aucunement consentir à la recherche procedante de tels attraits.
Aucũs se parẽt par superbe.
Qu'il n'y en ayent qui le font par superbe, ie
n'oserois le nier, & auoir telle intention est expressement contre Le Sage
Eccl. II. In vestitu ne glorieris vnquam, nec in die
honoris tui extollaris: quoniam mirabilia opera altissimi solius, &
308
gloriosa, & absconsa, & inuisa opera illius.
Ne vous glorifiez iamais en vos habits, ne vous esleuez pas au iour de vostre gloire, d'autant qu'il n'y a que les
œuures de Dieu qui soient dignes d'admiration & de gloire, & que les iugemens de Dieu sont cachez, qui souuent change les habits de superbe & de
vanité, en habit de deuil & de lamentation : il ne defend point vne honnesteté & bien-seance aux habits, qui doit estre conforme à la qualité d'vn chacun : mais
vne vaine superfluité & curiosité qui n'a souuent autre but que de paroistre par
dessus les autres, suiuant ce que dit
Sainct Gregoire hom. 40.
in Euangel.
Nemo vestimenta pretiosa nisi ad inanem gloriam
querit, vt honoratior cæteris esse videatur, nemo vult ibi pretiosis vestibus indui, vbi
ab aliis non possit videri. Personne ne se veste superbement que par vne vaine
gloire, & pour paroistre par dessus les autres, personne ne porte des habits pretieux
aux lieux ausquels il n'est veu de personne,
Sainct Chrysost. hom. 2.
in I. ad Timoth.
monstre la vanité de cette gloire, en ce qu'elle ne depend que de
la teigne & des petits artisons, lesquels ayant rongé vos habits, ont rongé
le subiect de vostre gloire, ainsi comme vostre gloire naist des vers, aussi depend elle des vers.
Vanité de Crœsus en ses habits.
Vn iour Crœsus
habillé à la Royalle, se panadoit
dans son throsne Royal, & rauy de l'esclat de sa gloire; & esblouy du brillant
de ses habits, demanda à Solon
si iamais il auoit veu chose plus belle ? ouy dea dit
Solon : &
quoy dit Crœsus ? les coqs, les faisans, les paons en leur beauté & plumage
naturel, sont plus beaux que vous en tous ces emprunts, qui ne vous donnent qu'vne beauté exterieure & empruntée.
Laertius
de vita Philisophorum cap. 2.
Ie dirois volontiers à semblables piaffeurs qui font la roüe dans leurs habits, ce que
dit vn iour Demonax
à vn ieune muguet183 qui faisoit le brauache, heus tu, hoc ante gestabatonis, hola mon amy,
souuenez vous qu'- vne brebis, qu'vn ver a porté naguere ce qui vous fait enfler
maintenant de gloire.
Comme Dieu punit la vanité des habits.
Et comment est-ce que Dieu chastie semblable
vanité ? le mauuais ri che est damné, nous ne lisons pas que ce soit pour ses
paillardises, meur-tres, extorsions, tyrannies : mais induebatur quotidie purpura, & bysso: il
s'habilloit tous les iours de pourpre & de fin lin : S. Luc
Act. 12. nous
asseure
Herode frappé
de Dieu pour son infolence.
qu'vn iour Herode
haranguant son peuple, assis dans son throsne, habillé à
la royalle, & le peuple l'adorant comme vne diuinité, soudain ce Dieu de vent, fut
frappé d'vn Ange pour punition de son insolence, & mourut estant tout rongé des
vers.
Aucunes se parent pour plaire à leurs marys.
Il y en a qui ont vne intention qui semble vn peu
meilleure, mais qui en effect n'est qu'vne couuerture de leur vanité, ce qu'elles en
font disent-elles, est pour se rendre agreables à leurs marys, & pour les empescher
de porter leur affectiõ & amour ailleurs : pleut-il à Dieu que cela fust tousiours veritable
309
& qu'elles peussent dire auec autant de syncerité & verité
que faisoit vne Princesse de Parmes
estant contrainte de se parer, les paroles de la
braue Esther c.14.
tu scis domine
necessitatem meam, quod abominer signum superbiæ, & gloriae meæ quod est super
caput meum, in diebus ostentationis meæ, & detester illud quasi pannum
menstruatæ, & non portem in diebus silentij mei. Mon Dieu vous connoissez ma
necessité, & que j'ay en abomination le signe de ma grandeur
qui est sur ma teste, au iours que ie fais parade : & que ie l'ay en horreur comme vne chose des plus infames, & que ie ne le porte point au iour de ma retraitte.
Mais si ce que semblables dames disent est
veritable, sçauoir que ce qu'el les en font est pour complaire à leurs marys, que c'est
pour leurs oster occa-sion d'en aymer d'autres, & pour les retenir dans les bornes
& fidelité de leur mariage, leur intention n'est pas mauuaise : elles font toutefois
assez parois tre que ce n'est qu'vne couuerture de leur vanité, & curiosité, puis
qu'el-les ont plus de soin d'estre bien parées quand elles marchent en public que
quand elles sont en la maison en presence de leurs marys : hors de la maison elles sont comme des nymphes; en la maison comme des souillons.
Souuent les habits somptueux desplaisent aux marys.
Tant s'en faut que plusieurs par semblables
parures attirent leurs marys à les aymer, au contraire elles leurs donnent toute sorte
d'occasion d'auer sion, & de mes-intelligence, lors qu'elles importunent iour &
nuict vn pau-ure mary pour auoir des nouueautez, & curiositez, auoir vne parrure
telle qu'elles ont veu à vne autre; s'il ne l'accorde point, ce ne sont que plaintes,
que murmures; s'il l'accorde faut souuent faire des debtes au marchand pour parer
Madamoiselle; faut que les enfans ieusnent pour la faire braue, & à peine le mary
peut-il gagner de quoy suffisamment à contenter la curiosité d'vne femme.
C'est à la verité vne bonne, & saincte
intention que la femme tasche de sauuer son mary, & l'empeche de s'abandonner à des
amours esrangers, mais le mary n'a pas moins d'obligation à procurer le salut de sa
femme, & partant il doit prendre garde que luy permettant trop de parrures il
ne donne subiect à d'autres de la conuoiter. Les chats qui sont beaux & bigarrez sont en danger d'estre desrobez; & les femmes trop enioliuées d'estre conuoitées,
& d'estre à d'autres qu'à leurs marys; vaut mieux qu'elles soient moins parées, &
n'appartiennent qu'à vn, que d'estre fort iolies, & estre à plusieurs.
Souuent les femmes se parent pour estre veues.
Socrate
voyant vn iour que Xantippe sa femme
s'estoit parée mieux que de coustume, luy demanda pourquoy elle l'auoit fait; elle
respondit qu'elle deuoit aller en visite ce iour-là : m'amie luy dit Socrate, vous n'irez
pas visiter, mais vous irez pour estre veue. L'empereur
Auguste au rapporte de
310
Suetone c. 35 en
sa vie, appelloit ces curiositez d'habits, superbiæ vexillum, & luxuriæ
nidum, l'estendart de superbe, le nid de luxure.
Vn habitant de la ville de
Sparte dit à celuy qui
luy demandoit de quelle punition on chastieroit vn adultere en sa patrie, Quodomo Spartæ continget adulterium, vbi
nullus luxus, nullæ diuitiæ, nulla voluptas, comme y peut-il auoir d'adultere à
Sparte,
où ny a ny luxe, ny richesses, ny voluptez : voyez vous qu'il met le luxe la
premiere cause d'adultere ?
Si les Dames qui ont quelque soin de leur reputation, sçauoient
comme l'Escriture Saincte nomme ces curiositez d'habits, elles en auroient horreur,
Habits sonptueux appellez habits de couritsannes.
voicy comme en parle Salomon, Prouerb. 7. Ecce occurrit ei mulier ornatu meretricio,
præparate ad capiendas animas, il rencontre vne femme en habits de
courtisane, ie croy que vous sçauez ce que veut dire ce mot de courtisane,
preparée pour attraper les ames, il suppose donc qu'il y a quelque habit, sinon
celuy de ces poupettes qui semble n'estre autre chose que des rets & fillets
pour attraper les ames, contre lesquelles le Prophete
Ezechiel
ch. 16. fait ses inuectiues, habens fiduciam in pulchritudine tua fornicata es,
ad omne caput viæ ædificasti signum prostitutionis tuæ, tu t'es abandonné sur la
confiance que tu as eu en ta beauté, tu as mis des marques de tes prostitutions par tous
les carrefours.
Les tauerniers qui ont des maisons qui
correspondent sur diuerses ruës, mettant des enseignes sur chaque rue, pour faire
sçauoir aux passans qu'il y a du vin à vendre, ainsi les femmes mettent des marques par
tout, à la teste, aux mains, aux pieds, pour monstrer qu'il y a de la chair à vendre :
& puis elles veulent qu'on ayt bonne opionin de leur chasteté : elle font profession
d'estre honnestes; qu'elles escoutent S. Hierosme, aut loquendum nobis est, ut vestiti sumus,
aut vestiendum, ut loquimur, parlons comme nous sommes habillez,
ou habillons-nous comme nous parlons, si elles sont honnestes, qu'elles s'habillent honnestement.
Response aux obiectiõs des curieuses en habits.
Mais elles n'ont point de mauuaise intention, c'est la mode,
c'est leur condition, c'est le propre de leur sexe, c'est vne curiosité & petite
legereté : elles n'y pensent pas plus auant : posons le cas qu'il soit ainsi, mais le diable
a mauuaise intention qui se sert de ces modes, de ces curiositez & vanitez,
comme de lacets pour attraper les ames; voudroient elles bien seruir d'instrument à
sa malice pour damner vne ame ? elles le font cependant, comme m'enseigne
le Sage,
Ecc. 7.
Inuerni amariorem
morte mulierem, quæ laqueus venatorum est, i'ay
Les femmes vaines, sont les lacets du diable.
trouué vne femme plus amere que la mort, qui est le lacet des chasseurs. Les
chasseurs ne sont-ce pas les diables qui chassent continuellement aux ames ?
Ceux qui chassent aux Loups font vne fosse, puis la couurent de paille, y
mettent vne piece de chair, qui attire le Loup qui tombe dans la fosse, ainsi
311
fait le diable. Le diable se sert de semblables femmes comme de
poignards pour tuer les ames; le poignard n'a pas mauuaise intention, si a bien le
meurtrier : vous n'auez pas de mauuaise intention, si a bien le diable, & selon
la Loy, celuy qui donne occasion au mal est cause du mal : vous donnez occasion
à la perte de cette ame & partant vous en estes coupable, Exod. 21. Si quis aper uerit cisternã, & foderit,
& nõ operuerit eã, cecideritque; bos vel asinus in eã, reddet Do-minus cisternæ pretium iumentorum. Si quelqu'un fait vne cisterne, & ne la bouche
pas, & vn bœuf ou vn asne vient à y tõber, le maistre de la cisterne payera le prix
du bœuf ou de l'asne. La femme qui comme vne cisterne doit estre le remede
à la soif, & conuoitise de son mary, bibe
aquam de cisterna tua, Prouerb. 5. est
souuent par ses vanitez & curiositez comme vne cisterne ouuerte, & Dieu
luy fera rendre compte de cette asne debatté qui s'y est ietté par le consentement qu'il a donné à sa concupiscence esmeue & eschauffée par ces vanités & superfluitez d'ornemens.
Superfluité en habits signe d'impudicité.
Mesdames vous voulez qu'on vous estime femmes de
bien, c'est la raison, mais ne donnez point d'occasion du contraire. Ie veux que vous
soyez aussi chastes que des Lucreces:
aussi fidelles que des Susannes: aussi pures que des
Agnes,
Barbes,
Catherines;
si est-ce que ces ornemens & supersluitez sont signes de courtisanes,
& marques ordinairement d'impudicité, & donnent sub iect à ceux qui vous voient de
former iugement au preiudice de vostre pu-dicité, & ce sans aucune temerité, puis que
vous leurs en donnez subiect. Ouide
fait mention d'vne vierge vestale en ces termes 4. Fastorum,
Elle esoit chaste en effect, mais non de reputation, & sur le mauuais bruit elle fut condamnée d'vn crime dont elle estoit innocente. Ce qui luy nuisit
fut trop de curiosité à se parer, le soin trop grand de ses cheueux, & la trop
grande liberté à parler.
Casta quidem, sed non est credita, rumor iniquus
Læserat, & falsi criminis acta rea est:
Cultus, & ornatos varié fudisse capillos
Obfuit, ad rigidos linguaque prompta sonos.
Clement Alex.
Pæd.
184
l. 3. c. 2, compare ces curieuses au temple d'E
Femmes curieusement parées aux temples d'Egypte.
gypte. Vous voyez de beaux edifices de marbre auec leurs colomnes, chapitaux, architraues, frises, & corniches : les parois brillantes en pierreries, les
lambris d'or & d'azures; au lieu le plus sainct du temple vn voile d'vne estoffe
pretieuse recamée d'or, & enrichie de pierreries, mais si vous demandiez où
estoit la Diuinité qu'on y adoroit, vous voyez vn prestre qui auec beaucoup
de ceremonies & reuerence vous tiroit le rideau, & pour toute Diuinité vous
ne trouuiez qu'vn chat, vn crocodile, ou quelque serpent. Tant de Dames si
richement parées circumornatæ vt similitudo templi,
comme des Eglises; mais
312
si vous pouuiez voir le dedans, vous ne trouueriez qu'vn chat, vn
crocodile, vn serpent, d'enuie, de rage de concupiscence, d'ignorance, de folie, de
presomption, &c.
A quoy aboutissent ces parures ? souuent apres vne
infinité de pechez qu'on a commis à cette occasion, le tout aboutit à vne extreme
pauureté, & ruine, suiuant ce qui est en l'Apocal. 8.
Væ væ ciuitas magna,
quæ amicta erat pur pura, & bysso, & cocco, & deaurata est auro, &
lapide pretioso, & margaritis; quo-niam vna hora destitutæ sunt tantæ diuitiæ.
Mal-heur mal-heur à cette grande cité entourée de pourpre, de fin lin, d'escarlatte,
esclatante en or, brillante en pierreries, d'autant que tout est perdu en vne heure,
où vn sergeant enleue tout par authorité de iustice, pour payer les debtes, ou vient vn feu,
ou vne guerre qui raffle tout en punition des excés passez.
Filet cadre, rayé.
Des nuditez qu'aucunes affectent. CHAPITRE XV.
CEst icy que ie me souhaiterois la ferueur d'vn
S. Iean Baptise, & l'eloquence d'vn S. Paul
pour inuectiuer contre vne insolence que ie ne puis
L'escriture a les nuditez en horteur.
souffrir aux Dames Chrestiennes, qui est vne impudique nudité, & vne impudicité impudente, par laquelle elles monstrent à tout le monde sans rougir
ce qu'elles ne deuroient monstrer à leurs marys sans honte, faisans parade de
la nudité de leur sein, & de leurs mammelles, & de leurs bras.
Voicy comme en parle Dieu mesme par la bouche
d'Osée c. 2.
Judicate
matrem vestram, iudicate, quoniam ipsa non vxor mea, & ego non vir eius.
Iugez vostre mere, iugez-la, ie ne la reconnois plus pour ma femme, ie ne seray plus
son mary : & voicy la raison, auferat
fornicationes suas à facie sua, & adulteria
sua de medio vberum suorum, qu'elle oste ses fornications de sa face, & ses adulteres du milieu de ses mammelles : les fornications de la face sont les fards &
artifices pour se rendre aymables, & aggreables aux yeux des hommes qui sont autant
d'allechemens à la lubricité, & aux fornications: ie ne sçay ce qu'on peut entendre par
les adulteres au milieu des mammelles, sinon les seins, & mammelles descouuertes; les
bouquets, les pierreries qu'on y met pour attirer les yeux des hommes : (car pourquoy
tout cela sinon pour se faire voire) ce qui n'est autre chose que subiect d'adulteres,
d'incestes, & semblables abominations. Les fornications aux visages sont vne
impudence, & hardiesse, qui ne sçait rougir, & qui monstre l'insolence de l'ame,
oculos habentes plenos adulterij,
313
& inaccessibilis delicti.
2. Petri 2.
Ayãs les yeux pleins d'adulteres & de meschãcetez : les adulteres au milieu des
mammelles sont les allechemens qu'elles donnent par leur nuditez, enyurans les hommes,
suiuant ce qui est aux Prouerb. 7. Veni
inebriemur vberibus, & fruamur cupitis ampleximus.
Femmes qui affectent les nuditez comparées aux lamies.
Nos premiers parens furent honteux se voyans nuds,
& maintenant les Dames en font gloire.
Ieremie 4.
les compare aux lamies. Sed &
lamiæ nudauerunt mammas, & nutrierunt catulos suos, les lamies ont descouuert
leurs mammelles, & ont nourry leurs petits. Les lamies estoient certains
monstres d'Afrique ayans les mammelles si belles qu'elles charmoient les moins aduisez; vous descouurez vos mammelles & vostre sein, c'est pour repaistre vos appetits
brutaux & ces chiens impudiques, tant de muguets185 qui n'ont aucune pasture plus
sauoureuse que celle-la : mais pourquoy l'exposer, sinon pour donner à connoistre, que
tout ainsi que le boucher met vne piece de chair hors de la boutique, pour faire sçauoir
qu'il y en a à vendre en la maison; de mesme elles monstrent vn eschantillon de ce qui est
à vendre. C'est pourquoy
Tertulian
appelle les testes bien coiffées capita nundinalia,
de habitu mulierum, cap. 3. des testes à vendre :
nous pouuons dire le mesme, des seins à
vendre; & au mesme endroit il dit,
propter mutuum videre, & videri, omnes pompe
in publicum producuntur, aut vt luxuria negotietur, & gloria insolescat, on ne
paroist en public auec pompe, que pour voir, ou estre veu, pour trafiquer la luxure,
ou acquerir quelque vaine gloire. Ah combien de semblables trafiques maintenant
aux bals, aux danses, aux comedies, mais aux Eglises ! & puis on se dit Dame, ou
Damoiselle d'honneur, laissez ce trafique à ces femmes qui font mestier d'attirer les
hommes au mal, mais c'est chose intolerable à vne femme ou fille qui fait profession
d'honnesteté.
S. Hierosme escriuant à
Demetrias
fait vne belle leçon aux Damoiselles en ces mots,
Illa tibi sit pulchra, illa
amabilis, illa habenda inter socias, quæ se nescit esse pulchram, quæ negligit formæ
bonum, & procedens ad publicum, non pectus, non colla denudat, nec pallio deuoluto
ceruices aperit: sed quæ celat faciem, & vix vno oculo, qui viæ est necessarius,
patente ingreditur. Tenez celles-là au rang des belles & aimables, prenez les pour
compagnes, qui ne sçauent pas qu'elles sont belles, qui negligent leur beauté, & qui sortans
en public ne descouurent ny le col, ny le sein; n'ostent pas leur voile
pour faire voir leurs espaules, mais qui couurent leur face, & marchent
ne regardants que d'vn œil, & autant qu'il est neceffaire pour se conduire.
Plutarque
dit qu'vne femme honneste & pudique ne doit pas seulement
Honnesteté de Micca.
monstrer son coude, in præceptis connubialibus cap.
32. Helas il y en a donc maintenant beaucoup d'impudiques ! le mesme, Lib. de claris
mulieribus186 cap. 15.
louë grandement Micca fille d'Aristodemus,
laquelle en
314
mourant pria instamment qu'on ne la descouurit indecemment apres sa
mort187.
Il n'y a pas long temps qu'vn Ambassadeur pour sa
Majesté Catholique aupres du Roy d'Angleterre, s'estonnant de voir la nudité honteuse
(quoy que neantmoins sans honte) des Dames de ce pays, vn Gentil-homme luy dit,
Monsieur ne pensés pas que ces Dames ainsi descouuertes soient pourtant courtisanes, elles
sont fort chastes & honnestes. C'est la mode du temps, & du pays; à quoy repartit
prudemment l'Abassadeur : Vn paysan apres auoir appriuoisé vne perdrix, la porta au
marché, l'exposant hors de sa cage; vn certain qui cherchoit tel gibier luy en demanda
le prix, à qui le paysan respondit, ma perdrix n'est pas à vendre, ie n'ay garde de m'en
priuer, ce sont tous mes plaisirs. Mon amy repliqua l'acheteur, si elle n'est pas à
vendre pourquoy l'apportés vous au marché ? pourquoy la mettés vous hors de sa
cage ? pourquoz la monstrés vous comme venale ? les Dames pourront sans difficulté faire
l'application de cette response, pourquoy ainsi monstrer & descouurir leurs corps
s'ils ne sont venaux : pourquoy faire parade de ces nuditez, autant & plus que ne font
les vrayes courtisanes, qui souuent n'osent faire paroistre leur impudicité en
public.
Iustin lib. 14. loue
grandement Olympias
mere d'Alexandre le grand,
de ce qu'en mourant elle se couurit auec ses cheueux, de peur que
rien ne parust en son corps contre la bien-seance. Christianisme ! Christianisme !
quoy en mourant ces Payennes ont soin de l'honnesteté, & qu'aucune
nudité ne paroisse en leurs corps ! & nos Dames Chrestiennes, voire celles
qui veulent estre tenues pour chastes & honnestes affectent les nuditez
pendant leur vie en leurs bras, en leur col, en leurs espaules, en leur sein,
auec le scandale des gens de bien, & la perte & ruyne des mechans & lascifs ?
Mais mon pere le veut, mon mary me le commande :
peut estre que vostre pere & vostre mary voudroient bien le contraire, & que ce qu'il en fait est
pour vous contenter & auoir paix : que si en effect il le veut, c'est vn vray
boucher, qui expose vostre chair à vendre : & bien il le veut, il le commande, Dieu le defend, à qui obeyrez vous ? estes vous encore à l'alphabeth du
Christianisme ? ne sçauez vous pas que, obedire
oportet Deo magis quam hominibus: qu'il vaut mieux obeyr à Dieu qu'aux hommes ? & qui non odit patrem aut matrem non est me
dignus: qui ne haït pere & mere, n'est pas digne de moy.
C'est icy qu'il faut haïr sainctement pere, mere, & mary, entant qu'ils vous
commandent quelque chose contre Dieu & l'honnesteté.
Mais c'est la mode, mode diabolique, de qui
apprendrez vous la mode, d'vne folle, d'vne macquerelle, d'vne fille legere, d'vn reste de
cour, d'vne damnée; ou du vaisseau d'eslite, du grand maistre de
l'Euangile, du heraut
de Iesus-Christ : de S. Paul : escoutez-le parler, mais auec respect, & donnez
315
croyance à ses paroles : il vous commande, voire mesme de couurir vos testes,
I. Cor. II.
non seulement pour les hommes, mais propter Angelos, pour les
Anges ! Quoy ? y-a-il danger que les Anges soient esmeus par vos beautez,
non non, mais pour ne les offenser voyans en des personnes qui font profession d'vne religiõ si saincte, des traits d'impudicité; voire-mesme dans le Sanctuaire. Vos marys le veulẽt, vos peres le commandent, donc ils veulent qu'on
vous conuoitent, & que vous en donniez occasion, &
S. Paul le defend.
Linus defendit que
nulle femme entrast à l'Elise la teste
découuerte.
Linus
disciple de S. Pierre defendit qu'aucune femme n'entrast à
l'Eglise sans estre voilée. Dieu ! quelle ordonnance eust-il fait, s'il eust veu des
femmes & des filles entrer dans les Eglises, comme si elles alloiẽt à des bourdelles?
Clement
Alexandrin ne veut pas mesme que les semmes paroissent aux yeux de leurs
domestiques autrement qu'entierement habillées, non pas mesme en presence de leurs parens
ou plus proches, non pas mesme deuant leurs propres yeux; & se laisser voir, mais
s'exposer à la veue de tout le monde !
Comme les femmes d'Arabie se couurent.
Quelle condamnation porteront contre vous les
femmes d'Arabie, dit Tertulian ? qui ne couurent pas seulement leur sein,
mais leur teste, mais auec vne si exacte modestie, qu'elles ne voient que d'vn œil,
aimans mieux se priuer de la moitié de la lumiere que de se laisser voir en face.
Caius Sulpitius
repudia sa femme, d'autant qu'elle estoit sortie de la maiCaius Sulpitius repudie sa femme pour estre sortie de la
maison sans voile.
son la teste descouuerte, luy disant la loy vous commande de ne plaire qu'à
mes yeux, & non à ceux d'autruy, de vous parer pour moy seul, non pour
d'autres. Quel iuge à plusieurs marys qui permettent des si grandes libertez
à leurs femmes ?
Les Romains defendoient que les enfans n'entrassent dans les
bains auec leurs peres & meres. Christianisme ! où sommes nous deuenus ? ces
Payens ne veulent pas que les peres & meres commettent ces indecences en presenLes Romains ne vouloient que les enfans entrassent dans
les bains auec leurs peres & meres.
ce de leurs enfans; & des femmes qui se disent Chrestiennes, des filles qui se
disent honnestes & pudiques : qui veulent auoir cette reputation : paroissent
col, espaules, bras, seins nuds, deuant tout le monde : & en font gloire !
Noé eut tant de deplaisir sçachant
qu'il auoit paru nud en presence de ses enfans, qu'il en maudit Cham : Clement
Alexandrin dit, qu'en tous lieux, voire mesme en nostre particulier, nous deuons
ce respect au Verbe diuin, d'estre tousiours decemment couuerts.
Pleut il à Dieu que les marys, & ceux qui ont de l'authorité
se monstras
Beau trait du Roy de France Louys 13.
touchant la nudité des femmes.
sent aussi alienes de ces nuditez, comme le Roy de France
Louys XIII le
Iuste. Faisant son entrée en la ville de Dijon l'an 1629. il alla descendre à la
saincte Chapelle selon la coustume, pour y faire ses prieres, & entendre chanter le Te Deum, parmy vne mutlitude de peuple, dont ce beau & ample vaisseau estoit remply, & qui s'approchoit à qui mieux mieux, pour auoir le
bon-heur de voir le Roy de prez, il y eut vne Damoiselle, laquelle ayant
316
fendu la presse, s'approcha assez proche du Roy, & tout contre le Capitaine
de ses gardes, demandant instamment qu'il luy permit de la laisser passer
plus auant, il estoit tout prest de le faire, mais s'estant apperceu qu'elle
auoit le sein descouuert, il luy dit, Madamoiselle ou couurez vous, ou retirez vous, le Roy ne vous verra pas de bon œil en cet estat, sçachez que ces
nuditez l'offensent : i'estois tout contre le Capitaine des gardes, & entendis
tout ce discours auec mon tres-grand contentement.
Le lendemain on permit au peuple d'entrer à la
ſalle pour voir disner le Roy.
Pendant le disner il y auoit vne Damoiselle vis à vis de sa Majesté habillée & descouuerte à la mode : le Roy tient son chapeau enfoncé tout le
temps du disner pour ne la voir, & la derniere fois qu'il beut, il retient en
sa bouche vne gorgée de vin qu'il lança dans le sein descouuert de cette
Damoiselle, qui se trouua toute honteuse & confuse. Pleut-il à Dieu que
que ce bon Roy eust beaucoup d'imitatuers en ce fait, on n'en verroit pas
tant qui par leur applaudissement fomenteroient cette effrontée liberté
de se descouurir, nous ne lamenterions pas tous les iours tant d'ames
attrappées dans ces pieges de Satan : nous verrions les Dames vn peu plus
retenues, & bien tost reduittes à la modestie, & honnesteté Chrestienne.
Femme fouettée des Anges pour punition de sa nudité.
Tertulian
lib. de habitu mulier. c. 17. rapporte
d'vne Dame qui auoit coustume de se descouurir, qui fut payée de la monnoye qu'elle
meritoit : vn Ange la nuict la fouetta bien serré sur le dos, l'aduisant d'estre vne
autre fois plus sage, & de se couurir desormais. Si Dieu ne vous enuoye point
d'Ange maintenant pour chastier vostre impudique legereté, sçachez qu'il ne la lairra
impunie, comme chose qu'il a en tres-grande horreur, car comme remarque
S. Chrysologue
Serm. 3. parlant du prodigue,
sustulit filij
crimina, qui non sustilit nuditatem, citò proferte stolam primam, ce bon pere
eut patience supportant les crimes de son fils, mais ne peut supporter sa nudité,
viste viste, qu'on le couure, & comment est-ce que Dieu souffrira vos impudiques nuditez ?
Nostre Dame ne
veut entrer en la cellule d'vn religieux mal couuert.
S. Dominique vit vne nuict
nostre Dame accompagnée de
saincte Cecile
& de saincte Catherine
qui visitoit les cellules de tous ses religieux, & les arrosoit
d'eau beniste : elle en passa vne sans y entrer.
S. Dominique luy demanda la
raison, pourquoy elle n'y estoit entrée : elle respondit que c'estoit d'autant que
le religieux qui y estoit n'estoit decemment couuert : il estoit en son particulier, personne ne le voyoit : personne ne pouuoit prendre subject de là d'offenser Dieu, cependant il est priué de ce bon-heur : & vous voulez que la pudicité, que l'honneur, que la grace de Dieu, que le saint Esprit loge dans ces
voiries, dans ces attrappes, où les Diables sont attendans les ames ?
Auferte adulteria
de medio vberum vestrorum, ostez ces adulteres du milieu de vos mammelles.
317
Comme dit S. Cyprian,
lib. de habit. virg.
Serico & purpura indutæ, Christum
syncerè induere non possunt, in auro & margaritis adornatæ & monilibus,
ornamenta mentis & coporis perdiderunt, celles qui son vestues de soye, & de
pourpre ne peuuent se reuestir de Iesus-Christ : celles qui ont des parures d'or &
de pierreries, ont perdu les parures de l'ame & du corps; comment est-ce que celles qui
affectent ces nuditez pourront estre agreables à Dieu ?
L'Empereur Heraclius ne peut porter la saincte Croix
estant superbemẽt vestu.
Si Dieu ne voulut pas permettre que l'Empereur
Heraclius portast sa croix estant habillé à l'imperial, croyez-vous que vous la porterez en
l'ame estant habillée en Courtisane ?
Ie demanderois volontiers à ces femelles ce qu'elles diront au
iour de iugement, à ce ieune homme Payen, nommé Spurina, rapporté par
Valere le
grand lib. 4. c. 5. & par S. Ambroise
lib.
de Virginibus,
& exhorta ad. virgines, lequel estant doué d'vne tres-grande beauté, &
s'aperceuant que sa beauté seruoit d'achoppement à quelques esuentées, se défigura la
face par
Pudicité de Spurina.
diuerses cicatrices, esteignant par son sang les flammes de ces folles qui le
recherchoient : & vous donnez des flammes de vostre plein gré pour perdre les ames.
Pudicité de Damocles.
Quelle condamnation portera contre vous le ieune
Damocles, rapporté par Plutarque
en la vie du Roy Demetrius ? ce ieune homme estoit
entré dans vn bain retiré, & à l'escart, pour se lauer, croyant n'estre apperceu
de personne : le Roy Demetrius l'ayant veu, espris de sa beauté, entra à la desrobée dans ce lieu, passionné de l'amour de cet enfant, & dans vn fort mauuais
dessein : le pauure garçon se voyant surpris, & ne trouuant autre moyen pour euader
l'impudique rage de ce Roy, de quoy il auoit tres-grande horreur, tira le couuercle
d'vne chaudiere qui estoit là, & se jetta dans l'eau toute bouillante : ne voila pas
vn fait digne d'vne eternelle memoire, n'est-ce pas dommage qu'il n'a esté fait par vne
personne capable d'vne eternelle recompense188?
& que vous objectera-il au iugement vniuersel189?
Ie ne veux pas apporter pour exemples à ces
muguettes vne saincte Agnes, qui faschée contre sa beauté, disoit selon
S. Ambroise,
pereat corpus, quod placere potuit oculis quibus
nolo: ça ça que ce corps perisse qui a peu plaire à ceux que ie ne desire pas : ny
de tant de sainctes Vierges qui se font arraché les yeux, deschiré la face, pour
esteindre les flammes de ceux qui estoient embrasez de leur amour.
Comme S. Paule matte son corps.
Ie ne parleray non plus de S. Paule laquelle comme
tesmoigne S. Hierrosme
en son Epitaphe estant aduertie de S. Hierosme mesme, de
moderer ses larmes : Non, non, dit-elle,
il faut pourrir de larmes la face que i'ay
fardée si souuent contre la volonté de Dieu : Non, non, il faut matter le corps que i'ay
autrefois tant caressé : il fait recompenser mes ris dissolus par des
318
larmes continuelles, & changer les fines toiles & les soyes & habits pretieux
en de rudes cilices : ma volonté est, que comme i'ay tasché autrefois de me
rendre agreable au monde & à mon mary, ie me rende maintenant agreable à Iesus-Christ.
Voyla ce qu'ont fait non seulement les Saincts,
mais mesme les Payens, & vous, dit S.
Chrysostome tom. 5. Serm. Quod regulares sœminæ
190: vous
allumez le feu par vos nuditez pour brusler les ames ? Pensez-vous estre exemptes de pechez ? lors que par ces montres vous faites entrer en appetit de
la piece tant de foux, qui enragent dans la furie de leur ardente passion ? vous
en estes la cause, vous auez affilé le glaiue : vous auez armé le bras : & vous
penseriez estre exemptes d'homicide !
Dictes-moy, les iuges punissent-ils ceux qui
boiuent le poison, ou bien ceux qui le composent & le donnent à boire ? on n'a garde
de punir ceux qui le boiuent, au contraire on leurs porte compassion; mais on punit ceux
qui le preparent : & croyez-vous que ce soit vne excuse pertinente pour eux de
dire qu'ils ne se sont pas nuis, mais aux autres, ils en sont d'autant plus punissables. C'est vous miserable, c'est vous qui preparez le poison, & le donnez,
& faites mourir ce mal-heureux : & vous croyez estre innocente d'autant
que vous n'en auez point beu, mais vous serez d'autant plus griesuement
punie, que ne seroit l'apoticaire qui auroit preparé le poison : que celuy-là
n'auroit tué que le corps, & vous tuez l'ame, & pour satisfaire à vostre vanité
& curiosité, vous iouez les ames qui ont cousté la vie à Iesus-Christ. Voila
le discours de S.
Chrysostome.
Les femmes se causent la mort par leur nudité.
Mais ie diray auec la permission de
S. Chrysostome
que non seulement vous tuez les ames de ceux qui vous voient, mais encore les vostres,
voire vos propres corps : vrayes martyrs de Satan, homicides de vous-mesmes, il
faut faire paroistre la greue191 de la teste, & vostre pauure petit cerueau se refroidit : voyla vn catarre qui se forme, vostre poictrine par vne longue nudité
s'est affoiblie, les fluxions y tombent comme sur la partie la plus foible, &
s'y arrestent : voila des rhumes & catarres, voila des maux de poulmons, des
courtes haleines, & enfin la mort, qui en est cause ? sinon vostre vanité &
legereté, martyrs de Satan, meurtieres de vous mesmes, ames abandonées.
I'ay veu mourir vne des plus belles Dames de France à l'aage de vingt-trois
ans, & quasi soudainement : les medecins ouurirent le corps & ne trouuerent
autre cause de sa mort, sinon qu'elle s'estoit refroidie la poictrine l'ayant
descouuerte à la mode, dans laquelle ils trouuerent quantité d'eau qui s'y
estoit amassée, & l'auoit suffoquée.
319
Filet cadre, rayé. Du fard des femmes. CHAPITRE XVI.
COmme la principale & plus ordinaire louange qu'on donne aux femest la
beauté, aussi sont-elles esperduement desireueses d'auoir la reputation d'estre belles,
& font tout leur possible ou pour l'estre, ou pour paroistre telles, si elles ne le
sont pas, ou pour conseruer leur beauté. De là
Les femmes sont fort desireuses de se parer.
vient ce soin esperdu qu'elles ont de se parer, dont
S. Hierosme parle en
cette sorte, adGaudentium de educatione Pacatulæ
infantulæ192,
Studiosum amãsque ornatus,
genus fœnmineum est: multasque insignis pudicitæ, quamuis nulli virorum, tamen
sibi, scimus libenter ornari. Les femmes sont grandement curieuses de se parer :
& s'en trouuent plusieurs tres-honnestes, qui se parent non pour plaire aux hommes,
mais pour contenter leur curiosité : le mesme S. Hierosme ad
Demetriadem dit, ad corporis ornatum, cultumque ardere, ac
insanire studia matronarum. Que les femmes sont comme folles & enragées en ce
qui concerne l'ornement de leurs corps. Ce que semble insinuer le Prophete
Baruch c.
6. par ces paroles, sicut virgini amanti
ornamenta, comme à vne fille qui est amoureuse de ses parures.
Le grand excés qui se retrouue en cette passion m'oblige d'en
parler & de monstrer quel sentiment en a l'escriture
saincte : ce qu'en disent les SS. Peres :
le iugement qu'en ont porté les Payens, & quelques consequences qui ensuiuent semblable curiosité. Ie parleray principalement en ce Chapitre des
fards, peinctures, vermillons, & semblables inuentions de la curiosité de ce
sexe. Pour commencer par l'Escriture saincte. Il semble
qu'elle insinue assez que semblables fards sont propres aux femmes & filles perdues
& desbau
Quel sentiment a la saincte
Escriture des fards?
chées, Isaie c. 57.
parlant d'vne meschante femme dit, ornasti te
regio vnguento & multiplicasti pigmenta tua. Tu t'es ornée d'onquent Royal, & as multiplié
tes odeurs. Ezechiel 23.
Circumlinisti stibio oculos
tuos, & ornata es mundo muliebri, tu as fardé tes yeux & t'es parée. Au
4. des Roys
193
c. 9 l'infame & abominable Iezabel
ne manqua pas à cette
curiosité, porro Iezabel introitu eius audito, depinxit oculos suos stibio, & ornauit caput suum. Quand elle entendit que
Iehu entroit elle mit du
fard sur ses yeux, & para sa teste. Osias parlant d'une
meschante femme dit c. 2.194
Ornabatur
in aure sua, & monili suo, & ibat post amatores suos, elle auoit des pendans
d'oreilles & des brasselets, & alloit apres ses mignons. Le Sage
Eccli. 9. aduertit
de destourner ses yeux d'vne femme
320
curieusement parée.
Auerte faciem tuam à muliere compta.
Enfin au Gen. 38.
Iudas creut que Thamar estoit vne
publique195 la voyant parée. De ces passages,
chacun peut voir que l'Escriture
saincte tient semblables ornemens comme propres des filles & femmes perdues. Voyons le
sentiment des SS. Peres.
S. Cyprian,
lib. de habitu virginum, parle
ainsi, non virgines tantum aut vi
Sentiment des Saincts
Peres touchant les fards.
duas, sed & nuptas puto, & omnes fœminas admonendas, quod opus Dei & facturam eius, & psalma adulterare nullo modo debeant, adhibito flauo colore, vel nigro
puluere, vel rubore, aut quolibet denique lineamenta natiua corrumpere medicamine. Il faut aduertir non seulement les filles ou le vefues, mais encore les femmes mariées, voire toutes les femmes, qu'elles ne doiuent nullement corrompre l'œuure de Dieu auec des couleurs iaulnes, des pouldres noires,
auec du vermeil, ou auec quelque autre fard, quel qu'il foit. Puis il fait ce
discours que ie rapporteray mot à mot le traduisant en François. Elles attaquent Dieu, lors qu'elles pretendent reformer, & transfigurer ce que Dieu
a formé : & ne prennent pas garde que ce qui naist est œuure de Dieu : & ce
qu'on y change est œuure du Diable. Si apres qu'vn peinctre a fait & parfait
vn tableau, vn autre prend le pinceau en main pour le reformer, il fait tort à
celuy qui a fait la piece, & luy donne subject de se facher. Pensez-vous donc
que Dieu ne vous chastira pas pour vostre temerité & outrecuidance, & pour
l'offense que vous commettez contre luy ? Ie veux que vous soyez chastes
pour ce qui regarde les hommes; ie veux que par ces fards vous ne pretendiez d'attirer aucun à mal : vous estes toutefois pires qu'adulteres corrompants & voulants corriger ce qui appartient à Dieu. Ne craignez-vous pas
qu'au iour du iugement, & de la resurrection, celuy qui vous a fait ne vous
connoisse pas ? qu'il vous rejette de la compagnie de ses esleus ? & comme vn
seuere censeur & rigoureux iuge vous dise, Cet ouurage n'est pas mien, ce
n'est pas là mon image, tu as pollu ta peau auec des fards, tu as changé tes
cheueux auec des couleurs estrangeres : ta face est couuerte de mensonge : ta
figure est corrompue, ce n'est pas là ton visage. Tu ne peux voir Dieu, puis
que ce ne sont pas là les yeux que Dieu a fait, mais ceux que le Diable a contrefait : tu l'as suiuy, tu as imité les yeux brillants du serpent : puis que tu t'es
laissé parer par ton ennemy, brusles eternellement auec luy.
Tertulian
lib. de cultu fœminarum
196. In Dominum delinquunt, quæ
cutem medicaminibus vngunt, genas rubore maculant, oculos fuligine collinunt: displicet illis
nimirum plastica Dei: in ipsis redarguunt, repræhendunt artificem omnium: repræhendunt
enim, cum emendant, cum adijciunt, vtique ab aduersario artifice sumentes additamenta
ista, id est Diabolo. Celles-là offensent Dieu qui oignent leur peau de medicamens,
peignent leurs ioues, frottent leurs yeux de suye : l'ouurage fait de la main de Dieu
leurs desplaist :
321
elles reprennent Dieu qui eft le maistre ouurier de toutes choses,
n'est-ce pas le reprendre & le contrôler, de vouloir corriger ses œuures, & y
adiouster ? elles empruntent ce qu'elles y adioustent d'vn ouurier contraire à Dieu,
qui est le Diable.
Sainct Augustin ad
Posidonium,
Fucare pigmentis, quo rubicundior,
vel ve recundior appareat mulier, adulterina fallacia est: qua non dubito ipsos etiam
ma-ritos se nolle decipi, quibus solis permittende sunt fœminæ ornari. Se farder
pour paroistre plus rouge ou plus blanche est vne tromperie, & ie ne doute pas
qu'elle ne déplaise aux marys, pour le regard desquels tant seulement les femmes se
doiuent parer. Le mesme Sainct August.
lib.
de Sermone Domini,
Quanta amentia est effigiem mutare, naturæ
picturam quærere! tolerabiliora propemodum in adulterio crimina sunt, ibi
enim pudicitia hic natura adulteratur. Quelle folie de changer sa face, &
chercher des peinctures pour alterer la nature ! les crimes sont en quelque façon plus
tolerables en l'adultere: car en l'adultere on corrompt la pudicité, & icy la nature.
Sainct Hierosme,
Ad Furiam de viduitate seruanda
197,
Quid faciat in
facie Christianæ purpurissus, & cerusssa (quorum alterum ruborem genarum,
labiorumque mentitur: alterum candorem oris & colli: ignis iuuenum, fomenta libidinum,
impudicæ mentis indicia. Quomodo flere potest pro peccatis suis, quæ lachrymis cutem
nudat, & sulcos ducit in faciem? ornatus iste non Domini est: velamen istud
Antichristi est, qua fiducia erigit ad cœlum vultus? quos conditor non agnoscit.
De quoy seruent en la face d'vne femme Chrestienne les teinctures de pourpre & la
cœruse, l'vne qui fait paroistre les ioues vermeilles, & les leures : l'autre qui
fait paroistre le col & le reste blanc. C'est vn feu pour brusler la ieunesse, c'est
vn fusil & des allumettes d'impudicité, ce sont des tesmoignages d'vne ame lasciue.
Comment est-ce que celles-là pourroient pleurer leurs pechez qui auec leurs larmes
descouurent leur peau, & font des sillons parmy leur face ? ces parures ne sont pas de Dieu,
c'est le voile de l'Antechrist : auec quelle asseurance esleuez-vous la face
vers le ciel, laquelle Dieu ne reconnoistra pas, quoy qu'il l'aye faicte.
S. Ambr.
l. I. de virginibus, dit,
c'est de ces fards qu'elles font pour ne point desplaire aux hommes, que naissent les
allumettes des vices : & adulterants leur visage, elles songent aux adulteres contre la
chasteté : quelle folie de changer le pourtraict de la nature, chercher des peinctures;
& lors qu'elles redoutent le iugement de leurs marys, faire paroistre le iugement
qu'elles portent d'elles mesmes ? elles monstrent assez l'opinion qu'elles ont
d'elles mesmes, desirant chãger ce qu'elles ont de nature : ainsi desirans de plaire à
autruy, elles se deplaisent auparauant. M'amie pouuons nous chercher vn plus
322
veritable iuge de vostre laideur que vous mesme qui craignez
d'estre veue ? Si vous estes belle, pourquoy vous cachez vous ? si vous estes laide,
pourquoy seignez vous d'estre belle, voyez le reste au lieu sus-allegué, & lib.
hexamer. 6. c. 8.
où il monstre ce qu'on doit estimer de ces fards, & conclud, Noli tollere picturam Dei, & picturam
meretricis assumere, ne reiettés pas l'image de Dieu pour prendre l'image d'vne
femme perdue. Graue est crimen vt putes, quod
melius te homo quam Deus pingat. Graue est vt dicat de te Deus non cognosco
colores meos, non agnosco imaginem meam, non agnosco vultum, quem ipse formaui,
reijcio ego quod meum non est: illam quære qui te pinxit: cum illo habeto consortium, ab
illo sume gratiam cui mercedem dedisti, quid respondebis? C'est vn grand crime de
penser qu'vn homme vous peindra mieux que Dieu. C'est vne chose d'importance
que Dieu soit contraint de vous dire ie ne connois pas mes couleurs, ie ne connois pas mon image, ie ne reconnois pas le visage que i'ay fait : partant ie
reiette ce qui n'est pas mien : cherchez celuy qui vous a peinct : faictes alliance
auec luy, demandez la faueur de celuy auquel vous auez donné vostre marchandise, que respondrez vous ?
Voyez S.
Chrysostome hom. 21. ad populum Antioch.
198
& hom. 8. in Matth. &
hom. 40. in Ioan.
& hom. 28. in
epist. ad Hebraeos, & in
Gen. hom. 36.
I'obmets plusieurs autres peres, des passages & conceptions desquels sur ce
subiecte ie pourrois faire vn volume entier.
Les Payens mesme ont condamné ces inuentions
& ces fards, Xenophon
Sentimẽs des payẽs touchant le fard.
inuectiue puissamment contre in Œconomico.
Gallien s'en
mocque, in Exhortatione ad bonas artes,
& rapporte cette histoire. Phryne estant vn
iour en vn banquet auec plusieurs autres Dames qui estoient fardées, on se mit à
iouer ce ieu auquel chacun commande & est obey à son tour :
Phryne ayant
Plaisant traict de Phryne.
son tour pour commander, ordonna qu'on apportast de l'eau, & puis commanda que toutes ces Dames trempassent leurs mains dans l'eau, & les missent contre leur visage, & les essuyassent auec vn linge, & le fit la premiere :
c'estoit vn plaisir de voir comme ce fard se liquefioit, apres lequel vous voyiez
des marmottes toutes ridees, qui faisoient peur au monde, mais
Phryne qui
ne se seruoit point de semblables inuentions, paroissoit plus belle.
Forma placet, niueusque color, flauique capilli:
Quique aderat nulla factus ab arte color:
Sic sedit, sic culta fuit, sic stamina neuit,
Neglecte collo sic iacuere comæ.
Les Liures sont pleins des arrests de condamnation
que la Genti-
323
lité a porté contre semblables inuentions.
Pythagoras fait
quitter le fard aux Dames.
Or i'ay peur que ny l'authorité des Escritures
Sainctes, ny le iugement des Sainctes Peres,
ny les arrests des Payens, n'ayent pas tant de force enuers les Dames Chrestiennes, qu'eut
Pythagoras le Samien au rapport
de Iustin lib. 20.
lequel voyant les Dames de sa ville portées à semblables folies fut si
puissant en ses persuasions qu'elles les quitterent; voire mesme consacrerent
leurs habits somptueux, & leurs atours à la Deesse Iunon les donnans à son
temple. O Dieu quelles puissantes accusations feront elles contre nos Dames qui se
disent Chrestiennes, & qui pour satisfaire à leur vaine curiosité mesprisent l'escriture, &
les saints peres !
Les motifs que ie viens d'apporter deuroient estre
suffisans pour reprimer leur legereté : en voicy toutefois d'autres que ie les prie de
considerer.
Le fard nuit à la santé.
1. Galien
libro de medicamentorum compositione c.
19 asseure qu'il a veu plusieurs femmes mortes pour auoir vsé de semblable fard, &
s'estre refroidi la teste. Quoy mesdames serez vous meurtrieres de vous mesmes ?
& quel compte aurez vous à en rendre deuant Dieu !
Est vn signe d'impudicité.
2. Ie veux que vous soyez chastes, & honnestes;
cette curiosité & vanité donne occasion à ceux qui vous voyent de penser le
contraire.
Combien de temps perdu en semblables sottises
duquel vous deurez satisfaire à la iustice Diuine.
4. Si vous le faictes pour attirer les hommes à
mal, il est manifeste que c'est vn grand peché : quand bien vous n'auriez pas cette
intention, & vous ne chercheriez que de satisfaire à vostre vanité, & legereté, si
ne laissez vous souuent de donner occasion de mal & de conuoitise à ceux qui vous
voyent, & que vous trompez par semblables hypocrisies. Qui vous voyent, &
vous admirent ornées comme des poupées, dorées comme des beaux lambris, & au
dessous de ces ornements & de cet or & de ces fards, ce n'est que foin, &
pourriture.
Si telle vanité est blasmable en des filles, beaucoup plus en des
vieilles toutes ridées, & decrepites, qui affectent cependant de paroistre ieunes,
& ausquelles on pourroit bien dire ce que disoit
Protagoras à vne.
Si ad viros, falleris: si ad sepulchrum,
satis ornata es, m'amie si vous vous fardez pour plaire aux
Choses intolerables aux hommes de se tant parer & farder.
hommes, vous vous trompez : si c'est pour vous enseuelir, vous estes assez parées. Mais en des hommes c'est chose intolerable, qu'estans nez pour choses
plus grandes ils employent & raualent leurs esprits à ces legeretez de fem
mes. Et deuiennent femmes en leurs fards, en leurs
cheueux, en leurs poul-dres, en leurs mœurs & deportemens. Il faudroit maintenant vn
Empereur
Aurelian pour leurs
en faire defence ou renouueller celle qu'il leurs fit autrefois, la tolerant aux
femmes. Au rapport de Vopisch Syracusuis.
Mon discours n'est pas maintenant pour les hommes si r'apporteray-ie en passant : le
324
sentiment des anciens touchant cela.
Philippe pere d'Alexandre auoit fait
Philippe
depose vn iuge d'autant qu'il se fardoit.
iuge quelqu'vn des amis d'Antipater, mais ayant appris qu'il coloroit sa barbe & ses cheueux, le priua de sa charge disant, puis qu'il est hypocrite & trompeur en ses cheueux, comment pourra-t-il estre sincere au gouuernement de
la iustice ? Plutarq. in
Apoph.
Archidamus Roy des Lacedemoniens,
s'estant apperceu qu'vn certain
Archidamus reiette vn ambassadeur fardé
ambassadeur qui estoit venu à la ville pour quelque commission, se coloroit
la barbe & les cheueux pour ne paroistre si vieil, ne voulut l'escouter, mais
dit, que peut dire de bon ce resueur, puis qu'il a non seulement l'esprit fardé,
mais encore la teste. Aelianus l. 8. variar.
historiar. & vous me persuaderez
que ces muguets199
feront quelque chose de grand aux occasions, qui monstrent en leurs actions, que leur ame est totalement feminine.
Diogene ayant
rencontré vn ieune homme bien frisé & poudré, luy dit,
non te pudet deterius quam naturam de te ipso
statuere? illa enim te virum fecit, tu teipsum refingis in mulierem, n'estes-vous
pas honteux de vous traicter plus indignement que n'a fait la nature ? la nature vous a
fait homme, & vous vous faites femme.
Laertius.
Zenon estant en
vne compagnie où il y auoit vn ieune homme parfumé, tout estonné, commença à s'escrier,
quis mulierem olet?
qui est-ce qui sent la femme ? pour monstrer que ces sottises sont
plus propres à des femmelettes, qu'à des hommes.
Laertius.
Synesius tient les ieunes
hommes qui ont des longs cheueux, & en ont si grand soing, pour des garcilleux200, oratione de caluitio. Si cela est vray,
le nombre en est bien grand maintenant, puis qu'on ne peut tantost plus reconnoistre les
hommes d'auec les femmes, à la longueur des cheueux & à l'artifice qu'on y
apporte201.
Ie concluray ce chapitre par l'histoire que rapporte
Camerarius,
cent. 2. horar. succis. c. 38.
Il dit que Dominique Syluius,
Duc de Venise, auoit vne
femme qui estoit sœur de Nicephorus Botoniata,
Empereur des Grecs, admirable
en beauté, mais si esperduement addonnée aux fards, dont elle se seruoit ordinairement :
elle estoit bien si delicate, que iamais elle ne lauoit
Puanteur d'vne Duchesse de Venise.
ses mains, ny sa face, qu'auec de l'eau de rosée, ou de roses, ne mangeoit chose quelconque qui ne fut auparauant haché, & ne touchoit ce qu'elle mangeoit qu'auec vne fourchette d'or : mais par vn iuste iugement de Dieu, elle
tomba en vne maladie si puante, que personne ne la pouuoit supporter, &
pourrit en ce miserable estat. Les medecins iugerent que c'estoit vn effect de
ses fards & de sa trop grande delicatesse202:
encore vaudroit-il mieux mourir
en cette pourriture & y faire vne bonne penitence pour ses legeretez, que
brusler à iamais sans esperance de mieux.
Filet cadre, rayé. En quoy consistent les vrays ornemens des Chrestiens. CHAPITRE XVII.
Vrays ornemens des femmes.
TErtullian
permet aux Dames de se parer, mais voicy les atours qu'il leurs donne,
li.de cultu fœminarum203 in fine204,
prodite vos iam medicamentis,
& ornamentis exstructæ Apostolorum, sumentes de simplicitate candorem, de pudicitia
ruborem, depictæ, oculos verecundia, & spiritus taciturnitate, in serenentes in aures
ser
monem Dei, annectentes ceruicibus iugum Christi: caput maritis subiicite: & satis
orna-
tæ eritis: manus lanis occupate; pedes domi figite; & plus quam in auro placebunt:
ve-stite vos serico probitatis, byssino sanctitatis, purpura pudicitiæ, taliter pigmentatæ
Deũ
habebitis amatorem. Faites-vous voir parée des
atours des Apostres,
auec la blancheur de simplicité : la rougeur de pudicité : les yeux chargez de vergongne : la bouche de silence, pour pendans d'oreilles, vous aurez la parole de Dieu:
pour espaulieres, le ioug de Iesus-Christ : pour ornement de teste, l'obeyssance
à vos marys : vous voila aduantageusement parées : que vos mains manient
la laine; vos pieds soient arrestez à la maison; & ils seront plus beaux que s'ils
estoient reuestus de fin or : pour robbe, vous aurez la soie de bonté, le fin lin
de saincteté, la pourpre de pudicité : auec ces ornemens, vous attirerez Dieu à
vostre amour.
S. Chrysostome
hom. 21. ad populum, dit chose semblable,
voulez-vous, dit-il, bien parer vostre face ? parez-la non de pierreries, mais de modestie,
& d'honnesteté, & lors vostre mary vous aymera : les atours empruntez de la
terre, comme l'or, l'argent, pierreries, fards, causent souuent la ialousie, des
differents, des inimitiez, & querelles : mais les atours empruntez de la modestie,
& de la misericorde, chassent tout meschant soupçon, rendent la femme aymable : ce qui
rend vne personne belle & agreable n'est pas tant la beauté naturelle, la proportion
& belle couleur, comme l'affection : or rien n'engendre mieux l'affection que la
modestie & l'honnesteté. Parez-vous de modestie, d'honnesteté, de misericodre enuers
les pauures : de douceur, de charité : d'amour enuers vostre mary : de mansuetude, de
benignité, de patience : voila les couleurs de la vertu qui vous rendront recommandables,
non à quelques
Le mary vertueux est l'ornement d'vne femme.
hommes, mais aux Anges, & à Dieu mesme, & estant agreable à Dieu, vous plairez à vos marys.
La femme de Phocion estant vn iour en
vne compagnie de plusieurs nobles matrones, on luy demanda pour quoy elle ne portoit
point d'habit d'or
326
comme faisoient toutes les autres qui estoient de sa qualité, voire
aucunes de moindre qualité : elle respondit fort sagement que la vertu de son mary la
paroit assez : ouy, le plus bel ornement d'vne dame, est auoir vn mary recommandable pour
sa vertu, & l'imiter.
Sainct Iean Baptiste
a esté loué de nostre Seigneur pour la pauureté de ses
Habit de S. Iean Baptiste, & des premiers Chrestiẽs.
habits, & le mauuais riche damné pour la vanité des siens : les habits des premiers Chrestiens nous sont representez par S. Paul,
Hebræ II. Circuierunt in melotis, in pellibus
caprinis, ils ont cheminé ça & la vestus de peaux de brebis, & de
cheures.
Le signe que les Anges donnerernt pour reconnoistre
Iesus-Christ en sa
Les signes de IesusChrist sõt des langes viles.
venue au monde ne fut, ny des habits magnifiques, ny vn palais
superbe, ny des riches tapisseries, ny semblables magnificences : mais des langes, vne
estable,vne creche : Hoc vobis signum, inuenietis
infantem pannis inuolutum, & positum in præsepio,
S. Bernard serm. 4. de natiuitate
Domini, non sine certa ratione
mysterij pannis Saluator obuoluitur, quando id manifestè in signum commendatur ab
Angelo, hoc ait vobis signum. In signum positi sunt panni tui Domine Jesu, sed in
signum cui à multis contradicitur, vsque hodie, multi enim vocati, sed non multi electi,
&
ideo nec signati. Agnosco certè, agnosco Iesum sacerdotem magnum, sordidis opertum
vestibus dum altercaretur cum diabolo: exemplum autem dedit nobis, vt quemadmodum ipse fecit, & nos faciamus: vtilior si quidem in conflictu lorica ferrea, quam
stola
linea, licet oneri sit illa, hcæ honori. Ce n'est pas sans bonne
raison que nostre Sau ueur est enueloppé de langes, puis que c'est le signe que l'Ange
donne. Ah Seig-neur Iesus, vos langes sont signes, mais signes ausquels plusieurs
contredisent maintenant, plusieurs sont appellez, & peu de choisis : peu qui
portent vostre liurée. Ie reconnois, ie reconnois Iesus le grand prestre, couuert de vieux
haillons, lors qu'il combat auec le diable : mais il nous a donné exemple, afin
que nous faisons comme il a fait. Lors qu'on combat, vn habit de fer est plus vtile qu'vn
de lin, quoy que l'vn charge, & l'autre honore & pare.
Indecent que les hommes se parent curieusement.
Seneque
dit, epist. 51. qu'il ne faut pas attendre
des grandes prouesses de ces ieunes muguets205, frisez,
goffrez, parfumez enioliuez: in primo
deficit puluere ille nitidus, & unctus, à la premiere allarme ces beaux messieurs
perdent courage, & trouuent plus d'asseurance à leurs pieds, qu'à leurs mains, ny à
leurs habits.
Cela est veritable, & c'est chose indecente de
voir des hommes s'amuser à semblables folies, passer les heures entieres à se releuer la
moustache, à se friser, & enioliuer, exercice indigne totalement de la generosité206
d'vn homme, ce n'est pas estre homme, c'est estre effeminé.
Sint procul à nobis inuenes, vt fœmina
compti, dit vn Poete, arriere ces ieunes hommes parez comme des fillettes.
327
Mais il faut accorder quelque chose aux Dames, &
principalement aux filles qui sont à marier, & qui se doieunt rendre agreables aux
yeux des hom
Folie des peres qui parent si curieusemẽt leurs filles.
mes, pour trouuer bon party. C'est icy la folle persuasion des peres & meres,
qui croient souuent que l'aduancement & le bon-heur de leurs fillesdependent
de leurs habits, & de les faire voir à tous venans & allans, & de les exposer
comme à vente : ainsi font les Parents, en la façon que descrit
Tertullian, l.
de habitu mulier207, c. 5.
Breuissimis loculis
patrimonium grande profertur, vno
lino decies sestertium inseritur; saltus, & insulas tenera ceruix fert: graciles aurium cutes
Kalendarium expendunt: & in sinistra per singulos digitos de saccis singulis ludit:
dans des petites boistes, on met en ioyaux la meilleure part de tout son bien,
vne enfilure de perles vaut vingt-cinq mille escus, on porte au col tout ce que
peuuent valoir les bois & les isles : les pendans d'oreilles espuisent tout le reuenu tant des mois, que des ans : & les bagues des doigts vallent plus que les
Ornemẽs de filles.
sacs pleins d'or & d'argent : voila la sottise des peres & meres qui souuent
s'appauurissent pour vendre leurs filles.
Mais c'est pour les faire voir & les marier,
ouy les faire voir, escoutez le mesme
Tertullian,
lib. de velandis virginibus
208, c. 15. Omnis publicatio virginis
bonæ, stupri passio est, quand vous faictes voir vostre fille, vous mettez son honneur au hazard : si elles paroissent, que ce soit auec les ornements de la modestie, de pudeur, de douceur, de silence, souuent ces beaux atours sont comme
vn beau tapis de Turquie qui couure vn fumier puant : soubs ces atours,
tant de passions desreglées : tant de cholere, d'impatience, de presomption,
de vanité, de desobeyssance, &c. Les vierges folles auoient leurs lampes bien
nettes & polies exterieurement, mais au dedans point d'huile, aussi n'eurentelles l'honneur d'entrer en la chambre des nopces : tant de petites folles qui
sont commes des deesses à l'exterieur, pas vn grain de beauté, pas vne goutte
d'huile de douceur & de misericorde au dedans : aussi souuent Dieu les priue
de leur esperance, & les laisse sans maris, plusieurs les dedaignent, apprehendant qu'elles leurs cousteroient trop à entretenir braues.
La fille doit estre misericordieuse.
L'Escriture Saincte remarque que Rebecca vint à la
fontaine puiser de l'eau, puis en donna au seruiteur d'Abraham,
& à ses chameaux, & ainsi trouua vn bon mary, ce fut le moyen par lequel elle fut choisie espouse
d'Isaac. Si vous
voulez que vostre fille trouue vn bon mary, faites qu'elle puise de l'eau
de deuotion dans la fontaine qui est Iesus Christ, qu'elle en donne au pauure
necessiteux. Innupta
virgo cogitat quæ Domini sunt, vt sit sancta: qu'elle pense à ce
qui appartient au seruice de Dieu, à ce qu'elle soit saincte. Ce qui esleua
Ester
à l'honneur d'estre espouse du Roy Assuerus
ne furent pas ces atours, car l'escriture remarque
que, non quæsiuit ornatum muliebrem,
qu'elle les mesprisa, ce fut son humilité : ce qui fit repudier
Vashti fut sa superbe.
Non, non, il faut auoir maintenant vne nouuelle Theologie, il faut immo
328
ler les filles à la vanité, aux yeux des ieunes hommes, à Venus, au Diable, pour
les aduantager, pour les marier, immolauerunt
filios suos, & filias suas Dæmonijs,
faut les contraindre à se parer, & se faire voir quand elles ne voudroient pas,
faut s'accommoder à la mode.
Punition de Prætextata pour auoir paré
Eustochium.
Ie croy que vous n'ignorez pas l'histoire espouuantable de
Prætextata, tres-noble Dame, rapporté par sainct Hierosme Epist. ad
Lætam. Hymetius oncle d'Eustochium commanda à Prætextata sa femme de parer la
petite Eustochium
à la mode, de l'habiller pompeusement, luy releuer ses cheueux à la
façon mondaine, contre la resolution de cette vierge, & de sa mere, elle le fit : mais
la nuict elle vit vn Ange qui venoit à elle auec vne voix effroyable la menaçant, &
luy disant quoy ! vous auez esté si hardie que de preferer le commandement de vostre mary à
celuy de Iesus Christ : vous auez eu la hardiesse de mettre vos mains sacrileges sur la
teste de cette vierge, espouse de Dieu ! sçachez qu'elles seicheront tout maintenant, afin
que vos tourments & punition vous fassent voir la faute que vous auez commis : & d'icy à cinq
mois vous serez abysmée en enfer : que si vous continuez en vostre crime,
Dieu vous ostera, & vostre mary, & vos enfans. Tout cela arriua comme il
Sentimẽt de Tho mas
Mo-rus touchant la curiosité des filles.
auoit esté predit, & la mort soudaine qui arriua à cette miserable Dame, fut
signe de son impenitence. Sic vlciscitur Christus violatores templi sui, sic
gemmas & pretiosa ornamenta defendit. Voila comme Dieu punit ceux qui violent
son temple, voila comme il defend les pierreries, & ornemens pretieux, conclud
S. Hierosme.
Vous contraignez vos filles de porter des habits plissez, bourrez, deschiquetez, chargez de pierreries, de chaines, elles portent des morts sur leurs
testes, des ponts leuis attachez aux pieds, employent quasi la moitié de leur
Le soin des peres doit estre de garder leurs filles.
vie à se peigner & plastrer le visage. Si ce grand chancelier d'Angletere
Thomas Morus viuoit encore il vous diroit ce qu'il dit vn iour à vne Damoiselle qui prenoit beaucoup de peine à adiancer ses cheueux pour faire paroistre
son front plus hault, & se serroit pour paroistre moins grossiere : Madamoiselle
Dieu vous fera grand tort s'il ne vous donne l'enfer pour cette grande peine
que vous prenez. Il adiousta qu'il estoit tres-asseuré, que plusieurs prenoient
beaucoup de peine pour se damner, qui pourroient gaigner le ciel auec la
moitié d'autant de peine.
Vous auez tant de soin de faire voir vos filles, vostre plus grand
soin deuroit estre de les bien garder, car comme dit Le Sage
Ecli. 26.
Columnæ aureæ super bases argenteas & pedes firmi, super plantas stabilis mulieris.
Tout ainsi qu'il n'y a rien de plus beau que des colomnes d'or sur des bases
Peincture d'vne fille qui ne vaut rien.
d'argent, rien de plus riche ny de plus solide : ainsi rien de plus beau, ny de
plus pretieux, qu'vne femme graue & modeste, & qui se contient en la
maison. Voulez-vous voir la peincture d'vne fille ou femme qui ne vaut rien ?
329
Elle est d'vn excellent peinctre, c'est Salomon
Prouerb. 7.
Mulier ornatu meretricio præparata ad capiendas animas, garrula & vaga, quietis impatiens, nec
valens in domo consistere pedibus suis. Bien parée pour attraper les ames, vne caquetiere, vagabonde, inquiete, ne pouuant se tenir à la maison. Ou comme
dit S. Paul I.
ad Timoth. 5.
Otiosæ discunt circuire domos, oiseuses,
qui ne sauent autre mestier que de trotter de maison en maison, & de place en place.
C'est vn bon dost à vne fille que la retenue.
L'Espouse au
Cantique 8. estant
desja mariée, estoit en peine de sa sœur
qui ne l'estoit pas encore, & disoit soror nostra paruula est,
& vbera non habet, quid faciemus sorori nostræ in die quando alloquenda est?
nostre sœur est encore petite, elle n'a point de mammelles, que ferons nous d'elle, lors
qu'il faudra luy parler ? comment la marierons-nous ? quelle dost luy donnerons nous ? voicy ce que respond l'Espoux, si murus est
ædificemus super cum propugnacula argentea, c'est à dire, tenons la bien fermée dans
la maison, entre quatre murailles, que si les murs sont fendus, ou se ruynent, faut les
reparer de peur qu'on ne la voye, & quand il faudroit boucher les trous
auec de l'argent, & faire grande despence, ne faut rien espargner :
si ostium
est compingamus illud tabulis cedrinis: si la porte a des fentes par lesquelles
elle puisse parler, ou estre veue, faut les boucher, quand il faudroit le
faire auec du bois de cedre. Voila le meilleur dost que nous sçaurions luy
preparer, elle ne manquera pas d'honneste recherche lors qu'on sçaura
qu'elle est honneste & bien gardée. Ces paroles sont les paroles de l'Espoux
auquel l'Epouse respond, Ego
munus, & ubera mea turris ex quo facta sum corum eo pacem reperiens. Vous auez
raison, quant à moy i'ay esté estroittement gardée, estant fille, & i'ay eu
l'honneur d'espouser vn si grand Roy. O le bon dost, que la retenue & modestie d'vne fille !
Comme la vertu des filles les rend aimables.
S. Iean Damascene
en l'histoire de Barlaam
& de Iosaphat, confirme ce
que dessus par vne belle histoire ou parabole. Vn homme fort riche voulant marier son fils, luy chercha vne fille tres-belle, tres noble, & tresriche, mais le ieune homme n'ayant point d'affection pour elle (peut estre
manquoit-elle au principal, sçauoir d'estre vertueuse & sage) se desroba de
la maison de son pere, plustot que de l'espouser contre son gré : comme il
alloit par pays vn iour qu'il faisoit grand chaud, il s'arresta proche de la
maison d'vne bon homme de village, iusques à ce que la chaleur fust passée.
Ce bon homme auoit vne fille vnique, laquelle estoit au deuant de la maison trauaillant, chantant & louant Dieu, & luy rendant mille actions de grace. Le ieune homme prenoit vn singulier plaisir à l'entendre, & apres l'auoir entendu bien long-temps, luy dit m'amie ie m'estonne de tant d'actions
de graces que vous rendez, mais dictes-moy, ie vous prie, à qui ? & pourquoy ? ie n'en vois pas grand subiect : puis que vous estes pauure, & fille
330
d'vn pauure homme. Lors la fille luy respondit auec vne modestie
Angelique, & vne pudeur Archangelique : Monsieur, toute ainsi qu'vne petite medecine deliure quequefois de grandes maladies, de mesme les actions de graces pour des
petits dons receus de Dieu, font souuent accroistre ses liberalitez : Il est vray que ie
ne suis autre chose que fille d'vn pauure vieillard, ie ne laisse pourtant de rendre
grace à Dieu pour ces petits biens qu'il m'a fait, sur l'asseurance que i'ay que celuy qui
m'a donné ce peu, me peut donner beaucoup : mais à vray dire, ces choses exterieures ne
sont proprement nostres, qui souuent nous nuisent, & sont communes aux bons &
aux meschans; & qui nous seront rauies par la mort, & que veuillions ou non, il
faut enfin quiter. I'ay receu des beaucoup plus grands biens que ceux-là, comme que
Dieu m'a fait à son image, qu'il m'a doué de raison; m'a fait Chrestienne, m'a donné la
connoissance de soy-mesme, m'a creée capable de sa grace, & de sa gloire : voila le
subject de mes actions de grace.
Le ieune Seigneur rauy de la sagesse & prudence
de cette fille, pria le bon vieillard son pere de la luy donner pour espouse, disant que sa
sagesse luy auoit rauy le cœur, & son affection; mais le bon vieillard tout
estonné de cette demande, Quoy, dit-il, mon bon Monsieur, ma fille ! vous qui
estes vn grand Monsieur, & ma fille vne paure villageoise : vous qui estes
fort riche, & elle qui n'a rien, vostre espouse ! vous vous mocquez de moy
& d'elle. Non deâ, dit ce ieune Seigneur, ie parle à bon escient, elle est
assez noble estant si sage, assez riche estant si bien instruitte & si deuote,
c'est sa pieté & sagesse que ie recherche. Allez Monsieur, luy dit le bon
vieillard, passez vostre chemin, ie n'ay garde de vous donner ma fille, ie
n'ay qu'elle, elle est toute ma consolation, & tout mon
appuy, quand vous l'auriez espousé, vous la meneriez dans les grandes villes, vous en
seriez vne grande Dame, & vous me lairiez tout seul, dans ma pauure maisonnette. Non
dit le ieune homme, ie vous iure sur ma foy, que si vous me la donnez, ie demeureray auec
vous, & m'accommoderay à vostre façon de vie : aussi tost il quita ses habits pompeux,
prit vn meschant hocqueton du bon vieillard, se mit à trauailler auec luy : le bon
vieillard luy fit faire comme vn nouitiat, esprouua sa constance, & la syncerité de
son affection, & connoissant que ce qu'il en faisoit n'estoit pas ny par legereté de
ieunesse, ny par aueuglement d'amourettes; mais qu'il faisoit plus d'estat de la sagesse,
modestie, pieté, bonne nourriture, que des pompes, des richessses, & de la
noblesse, prit le ieune homme par la main, le mene en vne arriere chambre, luy fit voir
des grands tresors, & luy dit Monsieur, voila le dost de ma fille, que ie vous donne,
& tout ce que i'ay & enfin il se trouua le plus riche de toute cette contrée. O le
riche & pretieux dost que la vertu !
331
Si les filles vouloient, outre qu'elles se rendroient
recommandables par leurs vertus, & trouueroient des tres-bons partis elles reformeroient les
Ludouicus viues.
ieunes hommes : on raconte d'vne certaine ville qu'estant fort desbauchée
elle fut reformée par le moyen des filles : elles s'adonnerent à bon escient
à la vertu, mespriserent tous ceux qui les recherchoient en mariage, s'ils
Des filles qui reformerent v-ne ville.
n'estoient deuots & modestes, ce qui fut vn moyen tres-puissant pour extirper le vice, & establlir le royaume de la vertu, de sorte qu'en peu de
temps on vit la ville toute renouuellée, ô que pleut-il à Dieu qu'on vit cette saincte coniuration en plusieurs villes ! on n'y verroit pas tant de pauures trompez & trompées, nous ne ressentirions pas tant de verges du ciel
que souuent Dieu enuoye pour punition du luxe, & pour chastier les dissolutions de la ieunesse, &les curiositez & vanitez des Dames.
Dieu appaisé par les habits rudes.
Le moyen par lequel ie trouue que Diue
a esté souuent appaisé, a esté tout contraire à celuy dont nos Dames se seruent maintenant,
Exod. 22.
le peuple au desert ayant commis ce peché que Moyse appelle maximum,
tres grand; adorant le veau d'or, & voyant Dieu courroucé, & foudroyant
ses menaces, luxit,
& nullus ex more indutus est cultu suo, prit des habits de
deuil, quita toute pompe & ornement. Au 3. des
Roys 21. Dieu porte sentence de mort contre l'impie Achab,
il se couure d'vn cilice, saupoudre
sa teste de cendres, & Dieu modere sa sentence. Le pauure qui veut obtenir
quelque aumosne, n'a garde de paroistre dans la piaffe209, il se reueste de
drilles, monstre ses playes; & vous obtiendrez la misericorde de Dieu de
laquelle vous auez si grand besoin pour vos desbordemens ! paroissant
deuant luy plein de faste ! Voyez comme les
Niniuites
obtiennent la misericorde de Dieu, & font casser l'arrest de condamnation fulminé contre eux,
c'est quitans la soye & la pourpre, endossant les sacs, se couurans de cendres, voire mesme le Roy.
On ne pouuoit s'approcher du Roy de Perse qu'estant habillé pompeusement.
Nostre Seigneur dit que ceux qui s'habillent
pompeusement & mollement sont aux cours des Roys : il est bien vray que ceux qui
vouloient s'approcher du Roy de Perse, ne le pouuoient faire qu'estans habillez
pompeusement, mais Daniel
a bien vn autre sentiment du Roy du ciel duquel voulant
s'approcher, ne le fait sinon
in ieiunijs, sacco, & cinere,
auec le ieusne, le sac, & les cendres, & c'est par ces moyens qu'il obtient
la deliurance de son peuple, Daniel 9.
C'est par le mesme moyen qu'Esther
obtient le pardon de son peuple,
cum deposuisset vestes
regias, fletibus & luctui apta vestimenta suscepit, cinere & stercore impleuit
caput, & corpus suum humiliauit ieiunijs:
Esther 14.
ayant mis bas les habits royaux, elle prit des habits de penitente & de deuil,
jetta des cendres & de l'ordure sur sa teste, & dompta son corps par jeusnes.
332
Ce sont ces armes desquelles se fortifie Iudith voulant
entreprendre la deliurance de ceux de Bethulie,
Iudith 4. & Iosué voulant appai ser
la iustice de Dieu, & obtenir son assistance & faueur contre ses enne-mys, Iosué 7. Si nous ne voulons
appaiser le ciel par des habits de peni tens, au moins cessons de le prouoquer à la
continuation de ses cour-roux par nos habits de courtisanes, mais de vanité, mais
d'arrogance, mais d'ambition, mais de prostitution.
Pour conlucsion de tout ce Traité ie diray auec
Le Sage,
Eccli. 26.
mulieris
bonæ beatus vir, bien-heureux l'homme qui a rencontré vne bonne
femme : il ne dit pas vne belle femme, puis qu'Eue
estoit belle, & cependant elle n'a pas laissé d'estre cause du mal-heur de son mary, de le
trahir & couper la gorge à tous ses enfans : il ne dit pas cajoleuse & flateuse :
Dalila
l'estoit, elle a cependant rendu Samson
mal-heureux, le faisant le jouet de ses ennemys, & le liurant à la mort. Il
ne dit non plus affetée, puis que Bersabée
auec ses affectations & attraits a perdu Dauid le
Sainct, & l'a quasi damné : quoy donc ! riche ? Helas
Iezabel riche a esté
cause de l'infortune du Roy Achab son mary. Ouy, ouy, mulieris bonæ
beatus vir. Heureux le mary qui a trouué vne bonne femme. Que ce mot emporte beaucoup : bonne, craignante Dieu, douce, accorte, debonnaire,
misericordieuse, modeste, saincte, diligente, patiente, obeyssante, mesnagere, prudente,
vigilante. Mais mulierem fortem quis
inueniet? où la trouuerez vous ? voicy l'endroit où vous la trouuerez,
domus & diuitiæ dantur à
parentibus à Domino autem propiè vxor prudens,
Prouerb. 20. ce
sont les peres & meres qui donnent les maisons, & les richesses, mais c'est
de Dieu qu'il faut attendre vne bonne femme, & partant c'est à luy qu'il
faut auoir recours, non aux yeux, non à la passion, non aux richesses, non
aux habits, non aux charmes, & choses semblables.
Vignette orné.
Filet cadre, rayé. De l'amour de la femme enuers son mary. CHAPITRE XVIII.
L'amour enjoinct principalement au mary.
QVoy que l'amour semble laissé à l'homme par ordonnance diuine portée dedans les
Escritures
sainctes en plusieurs endroits, & nommément aux Ephes. 5.
Viri diligite vxores vestras,
marys aimez vos femmes, aux Coloss.
3. & ailleurs, sans faire mention de la premiere institution du
mariage, propter quod relinquet homo
patrem & matrem, & adhærebit vxori suæ, & erunt duo in carne vna,
l'homme quitera pere & mere pour demeurer auec sa femme, & seront deux en vne
chair : ce qui ne peut estre selon Dieu, & conformement à sa volonté & ordonnance
sans que le mary aime sa femme.
L'obeyssance propre à la femme.
Quoy que l'obeyssance est comme la tasche de la
femme, mulieres viris
suis subditæ sint, que les femmes soient subjectes & obeyssantes à leurs marys Ephes.. 5.
Mulieres
subditæ estote viris, Coloss. 3. qui sont ordonnances confirmatiues de celle qui a esté promulgée
immediatement de Dieu, Gen. 3.
Sub viri potestate eris, &
ipse dominabitur tui. Tu seras souz le pouuoir de
ton mary, il te commandera. Quoy qu'en en suite de cette obeyssance la
femme soit obligée de craindre son mary, suiuant le commandement de
Dieu publié par S. Paul, Ephes.
5. Vxor timeat virum suum.
Ce que S. Hierosme explique de la reuerence & honneur. Toutefois la femme ne doit pas
penser qu'elle soit exempte de la loy d'amour enuers son mary.
L'obeyssance que la femme doit à son mary par
ordonnance diuine n'est pas vne obeyssance d'esclaue, mais de compagne, vne subiection
raisonnable, du moins parfait, au plus parfait : comme à celuy qui la doit
gouuerner, & qui à cet effect est doué de plus grande prudence. Cette crainte n'est
pas vne crainte feruile, mais coniugale, vne reuerence & respect social; &
qui ne voit que ny telle obeyssance, ny telle crainte ne peuuent subsister sans amour ?
cause pourquoy le mesme S. Paul ad Titum210
2. commande à Titus
d'exhorter les femmes d'aimer leurs marys, vt vires suos ament.
Les raisons par lesquelles i'ay prouué que le mary
est obligé d'aimer sa femme, au chap. 6. du second liure, prouuent pareillement que la
femme est obligée d'aimer son mary : elle y a encore cette obligation particuliere,
334
que le mary est son chef, obligé de la conduire, & en cette
qualité de chef d'influer à son gouuernement, & partant la femme est obligée de
l'aimer comme son chef & partie principale : & d'autant plus que l'vnion qu'ils
ont par ensemble estant vne vnion toute d'amour, elle ne peut subsitster sans amour
reciproque. Ie m'en vay monstrer quelques conditions que doit auoir cet amour.
L'amour doit rendre la femme conforme à son mary.
I'ay dit parlant de l'amour du mary enuers sa
femme, que Salomon compare le mary au cerf, & la femme à la biche, cerua
gratissima, la biche est vn animal docile, amiable, facile à appriuoiser,
& estant appriuoisée fort agrea ble. L'amour de la femme se doit faire paroistre enuers son mary
en sa do-cilité, suauité, bonté, submission, comme vne biche s'accommodant aux humeurs de son mary : l'Espoux celeste Cant. 8. dit à son
Espouse, pone me vt signaculum super cor tuum, vt signaculum super brachium tuum, quia fortis vt mors dilectio, imaginez vous que ie suis vn cachet, & que vous estes vne cire molle,
& partant mettez moy sur vostre cœur, & sur vostre bras, imprimez moy
principalement sur ces deux parties, afin que vous soyez ma viue image, & vn
autre moy-mesme, que vous me ressembliez en amour, en vie, en tout, comme la chose scellée ressemble le cachet, & cela ne vous sera pas fort difficile à faire si vous m'aimez, puis que l'amour est fort comme la mort, &
l'amour seruira de presse pour imprimer cette figure en vostre bras, & en vostre cœur.
Liuia
femme d'Auguste ne patissoit que trop de son mary qui
estoit assez
Amour de Liuia enuers
Auguste son mary &
sa prudence.
libertin, addonée à ses plaisirs, entretenoit mesme aucunes des
Damoiselles de sa femme, de quoy elle se doutoit bien. Il estoit austere, fascheux,
& rebarbatif, tout le monde connoissoit ses humeurs, & compatissoit à cette
pauure Emperiere, qui n'auoit que trop de subject d'exercer la patience, & de
rafiner ses vertus. On fut tout estonné qu'on vit l'Empereur deuenu tout modeste,
retenu, doux comme vn agneau, esloigné de tout amour des
Dio in
Tiberio211.
ordonné & estranger. On demanda à l'Emperiere
comme elle l'auoit peu ainsi gaigner : c'a esté, dit-elle, par ma douceur, modestie, &
patience, & quoy que ie me sois assez apperceue des entretiens qu'il auoit au
preiudice de la fidelité qu'il me deuoit, i'ay dissimulé lors, n'y pouuant remedier de
force; ie n'ay iamais diminué d'vn poinct l'amour que ie luy deuois, & par mon
amour, i'ay gaigné le sien. Si vne Payenne a eu ce pouuoir, n'ayant autre assi stance
que la raison : que ne sera, mais que ne doit faire vne Dame Chrestien- ne se seruant de
la grace que Dieu est prest de luy donner, si elle veut s'en ren-dre digne, & y
cooperer ?
La femme comparée à la biche.
La biche a vne antipathie contre les serpens &
leurs fait vne furieuse chasse : la femme de bien doit faire paroistre son amour enuers
son mary, comme la biche par son antipatie &incompatibilité auec ces serpenteaux
335
qui voudroient infecter de leur maudict venin la pureté de ses mœurs,
& ternir le lustre de son honneur, & corrompre la fidelité qu'elle doit à son mary.
La biche a un soin particulier par dessus
beaucoup d'autres animaux de la nourriture de ses faons,
aussi doit auoir la femme de ses enfans, pour l'a
mour de son mary, puis qu'ils luy appartiennent & à elle par indiuis,
& prin-cipalement pour Dieu.
La biche n'a point de fiel, aussi ne doit auoir la
femme enuers son mary : les anciens ne permettoient pas qu'aux banquets qu'on faisoit à
Iuno
qu'ils croioient presider au mariage, il y eust du fiel. Point de fiel en ce Sacrement d'amour, s'il y en a il doit estre contre ceux qui voudroient attenter
contre la syncerité de l'amour que la femme porte à son mary : c'est là
qu'elle doit monstrer son fiel & sa cholere, c'est là qu'il ne faut point parlementer ny proceder auec douceur, il faut estre non biche, mais vne lionnesse.
La biche est fort chaste & fidelle à son
masle, aussi doit estre la femme à son mary, si elle l'aime d'vn vray amour, &
n'auoir autre soin que de luy complaire, autre object de ses affections que luy. La femme
de Phocion
appelloit son mary ses richesses, ses ioyaux & parures, & disoit n'auoir autre
tresor que luy. Le mary doit estre le tresor de la femme de bien & d'honneur.
Amour de la femme de Tygranes.
Il faut que ie propose icy à nos Dames
Chrestiennes les miroir d'vn vray amour, & d'vne vraye espouse. C'est la femme de
Tygranes Roy d'Armenie.
Le mal-heur leurs en ayant voulu iusques là que d'estre faits captifs de
Cyrus Roy de Perse,
Cyrus demandant vn iour à Tygranes quelle rançon il donneroit volontiers pour la dilurance de la Reyne sa femme, il respondit, ie n'ay
rien plus digne de ses merites, & de l'amour que ie luy porte, que moy-mesme,
& ma vie, que ie donneray tres librement, & de tres bon cœur pour sa liberté.
Cyrus esmeu de la syncerité de cette de tres bon affection les renuoya à leur
Royaume, où estant venus Tygranes demanda à sa femme si elle n'auoit pas
admiré la magnificence du palais de Cyrus, mais sur tout la maiesté & beauté
du Roy. Quoy, dit-elle, auoir eu autre object de ma veuë qu'vn si amoureux
mary, qui preferoit ma liberté à sa captiuité, & ma vie à sa mort ! ie iure &
proteste par tous les Dieux viuans, que ie n'ay veu la magnificence du palais
de Cyrus, encore moins son visage & sa beauté, n'ayant iamais destourné
mes yeux de dessus la face de celuy qui est l'vnique object de toutes mes amours & curiositez. Elle n'estoit pas comme ces biches esgarées, qui ont tousiours leurs yeux aux champs, & font assez connoistre par la legereté de leur
regard, que leur cœur n'est gueres arresté à l'affection de leur mary.
336
La mauuaise femme comparée au serpent.
Il y a des femmes qui ne sont pas des biches
amoureuses, douces & docilles, mais des lionesses, & des dragons, c'est apres
Le Sage
Eccli. 25.
que ie parle, commorari leoni & draconi
placebit, quam habitare cum muliere nequam. Pourquoy ces comparaisons, certes non
sans cause. I. tout ainsi que le ser pent ramasse tout son venin dans la bouche, afin
que trouuant la commodi-té il le vomisse tout d'vn coup, & tue : ainsi la mauuaise
femme, se sentant inferieure en forces à son mary, ramasse toute sa cholere à l'interieur
de son cœur, pour l'espancher tout d'vn coup sur son mary, & la perdre.
2. Le serpent siffle, & puis nuit, ainsi souuent la mauuaise femme chante
& flatte pour mieux donner son coup.
3. Le serpent fait paroistre sa furie, & sa
rage en sifflant, la mauuaise femme plus maligne que le serpent, la cache souz le
masque d'vne amitié feinte, & partant dit Le Sage vaut mieux
demeurer auec vn lion ou vn serpent qu'auec vne meschante femme. Le dragon & le lion
ne nuisent qu'au corps, la meschante femme au corps & à l'ame. Le lion & le dragon
font la guerre ou uertement, la meschante femme en cachette. Le lion & le dragon
s'appriuoi-sent par industrie, la meschante femme ne se peut appriuoiser, ains auec
le temps deuient tousiours plus cruelle. Le lion & le serpent sont mourir bien
tost & d'vne mort courte, la mauuaise femme d'vne mort longue & ennuyeuse.
Enfin la mauuaise femme est vn dragon par sa
cholere, dragon par ses finesses, rages, surprises, par ses iniures iournalieres,
contre vn pauure mary, par sa superbe voulant estre braue : & estant subçonneuse,
& jalouse.
Quel furieux dragon que la femme de Iob,
escoutez ses sifflets enuenimez : adhuc tu permanes
in simplicitate tua benedic Deo & morere, que tu es niais, ne vois tu pas bien
comme Dieu te traitte auec toute rigueur, vne bonne malediction contre Dieu & le
ciel qui te sont si cruels, & puis la mort.
La mauuaise femme est vn dragon, vn lion, qui veut tout faire
selon sa volonté, commander au mary, qui luy fait des continuelles reproches de ses
richesses, noblesse, beauté, esprit : dragon, le poussant à vengeance, larcin, rapine,
meurtre, comme la maudite Iezabel.
Tout cela est bien esloigné de l'amour que Dieu
demande d'vne femme enuers son mary, qui ne peut con sister qu'auec vn respect,
souplesse, docilité, douceur, modestie, debonnai-reté, humilité, soubmission, patience,
à l'exemple de S. Monique mere de
Modestie de saincte Monique.
S. Augustin, laquelle
quoy qu'elle eust vn mauuais mary qui la traittoit fort rudement, & que se trouuant à
la compagnie des autres Dames qui racontoient chacune ce qu'elle souffroit du sien,
iamais on ne luy entendit faire vn mot de plainte, jaçoit qu'elle eust le pire de toutes,
imitez cette prudence, patience, & constance.
337
La femme doit auoir vne mesme volonté auec son mary.
Si l'amour consiste en l'vnion des volontez, c'est
chose manifeste que la femme ne peut auoir vn vray amour pour son mary, qu'en se
maintenant en cette vnion par vne humble subiection, conspirant à tous les bons desirs,
& sainctes intentions de son mary: taschant que comme ils ne sont qu'vne chair,
aussi ne soient-ils qu'vne ame, & n'ayent qu'vne volonté.
I'ay conneu vn certain bon frippon qui vint vn iour trouuer vne
grande Dame, sage, & à laquelle on auoit recours comme à vn oracle, tant elle
Plaisante histoire d'vn qui auoit la mesme volonté que sa
femme & ne pouuoient s'accorder.
estoit en reputation pour sa prudence, & bon
conseil : ce galland212 commença à faire le triste & l'affligé, se plaignant que depuis trente ans qu'il estoit
marié, iamais il n'auoit eu vne heure de paix, n'y de syncere amitié auec sa
femme, & ce qui l'estonnoit le plus, estoit que ce qu'il vouloit, sa femme vouloit, ayant tous deux la mesme volonté : que ce mal-heur l'amenoit aupres de
cette Dame pour voir si sa prudence y trouueroit quelque remede. Cette Dame
demeura fort estonnée, ne saçhant quasi que dire là dessus. Enfin elle luy
demanda s'ils seruoient bien Dieu, s'ils se confessoient souuent ? Il dit qu'oüy,
qu'au reste ils faisoient le deuoir de vrays Chrestiens : S'ils n'estoient point
addonnez à quelque vice notable ? dit que non, & plusieurs choses semblables,
& estant toute songeante & ne sçachant quel remede donner à ce bon compagnon : il prit la parole, & dit, Madame ce qui deuroit estre la cause de nostre
bon-heur, & d'vne paix & amour mutuel, est la cause de nostre mal-heur, &
discorde. Ce que l'vn veut l'autre veut : nous n'auons qu'vne mesme volonté,
mais non comme vous l'entendez, c'est que moy & ma femme voulons estre
maistre tous deux : nous auons la mesme volonté tous deux, or il ne faut qu'vn
maistre en vne maison, voyla la raison de nos discordes.
Il est tres-vray, c'est la riason que le mary soit
maistre, mais la femme n'est pas seruante, elle doit estre maistresse auec l'humilité
& subiection que son sexe demande, que chacun se maintienne dans son rang. Et dans
l'ordre que Dieu & la nautre ont estably, & ce sera le moyen de maintenir la
paix & bon ne intelligence, & d'auoir en ce monde quelque auant-goust du
parfaict con-tentement qu'on espere en l'autre.
L'amour se fait paroistre par les œuures.
S. Iean 1.3.
nous enseigne que l'amour ne consiste pas aux paroles, & ne reside pas au bout des
leures, mais aux œuures & aux mains, non
diligitur verbo & lingua, sed opere & veritate.
Iehu ayant rencontré
Ionadab
4. Reg. 10. luy
dit, Nunquid est cor tuum rectum,
sicut cor meum, cum cordre tuo? auez-vous autant de
bonne volonté pour moy, comme i'en ay pour vous ?
Est, respondit
Ionadab,
ouy. Iehu
ne se contenta pas de cela, mais repliqua, si est, da manum tuam: s'il est vray,
donnez-moy la main : il ne pouuoit luy demander tesmoignage plus authentique de
l'affection qu'il disoit auoir au cœur pour luy, que la main, c'est à dire les œuures :
car tout ainsi que les medecins connoissent l'affection & disposition du cœur par le
mouuement du pouls, à cause de la grande
338
correspondance qui est entre le cœur & le poulce, de mesme on
connoit l'amour du cœur par le mouuement des mains qui sont les œuures.
Ce n'est donc pas assez que la femme dise qu'elle
aime son mary, elle doit faire paroistre son amour par ses mains, par ses œuures,
l'assistant, le seruant, le secourant en ses necessitez, puis qu'elle luy est donnée
pour aide, & que l'amour cesse d'estre amour, lors qu'il est oysif, ayant trouué
l'occasion de trauailler.
Amour rare d'vne reyne d'Angleterre enuers son mary.
Rodericus Santius,
historiæ Hispanicæ part. I.
cap. 4. me fournit vne histoire de cet amour effectif, laquelle est d'autant plus celebre, que les personnes
ausquelles elle est arriuée sont plus illustres :
Edouard
premier né du Roy d'Angletere, estant allé au Sainct Sepulchre de nostre Seigneur en
Hierusalem,
receut en chemin vn coup d'espée enuenimé, par vn Maure traistre :
les medecins y employerent toute leur industrie sans aucun soulangement :
il retourna en Angleterre desesperé de sa santé, & de la vie, n'attendant que
la mort : sa femme
qui estoit fille d'Espagne trouua vne nouuelle medecine
pleine d'amour, parmy les recipé & inuentions de l'amour, qui fut de succer
tous les iours elle-mesme la playe de son mary, & d'en tirer de sa bouche amoureuse le venin; & quoy que les medecins l'eussent aduerty qu'elle ne le
pouuoit faire sans mourir, l'amour toutefois vainquit la mort : elle tira tout
le poison de la playe, sauua la vie à son mary, sans qu'elle en eceust aucune
incommodité, Dieu recompensant, comme il est croyable, cet amour extraordinaire, cette fidelité inouye miraculeusement. Il se trouue encore auiourd'huy des femmes en toute condition, sincerement amoureuses de leurs marys, & lesquelles en semblables rencontres seroient prestes de faire paroistre
leur amour par des semblables effects.
L'amour de la femme peut auoir de l'excez.
Tout ainsi comme i'ay dit parlant de l'amour du
mary enuers sa femme, que l'amour du mary peut auoir de l'excez, aussi peut celuy de la
femme.
C'est vn excés d'amour, lors que la femme pour
complaire à son mary, ou transportée de son amour, manque à l'amour qu'elle doit à Dieu,
ne se souuenant pas qu'elle doit hayr pere, mere, mary, enfans pour Dieu, c'est à
dire leurs desplaire, les quiter, & abandonner plustot que de manquer à vn seul
point de l'amour & seruice de Dieu, & qu'il n'y a amour, ny authorité de ma ry
qui soit suffisant pour la dispenser de l'amour qu'elle doit à Dieu, à com-paraison
duquel elle doit mespriser toute autre amour, voire soy-mesme.
C'est vn excés d'amour, lors que les femmes sont
tellement attachées à
Exces des femmes de Cyanippus, & d'Æmilius.
leurs marys, qu'elles n'en peuuent perdre la presence, comme on raconte de
la femme de Cyanippus,
& d'Æmilius Sybaritain213. Ils estoient tous deux fort
addonnez à la chasse, & estans vn iour allez au bois, quoy qu'en diuers temps
& lieux, leurs femmes les suiuirent de loing, & en cachettes, lesquelles
s'estans mussées parmy les buissons, comme elles menerent quelque bruit, les
339
chiens y accoururent qui les deschirerent, & les firent mourir
auant que leurs marys se fussent pris garde que c'estoient leurs femmes : dequoy puis
apres les marys s'estans apperceu se firent mourir eux-mesmes, pour ne suruiure à
leurs femmes mortes par vn suneste accident. Il y eu de l'excés en ces amours, & du
costé des femmes trop attachées à leurs marys, & du costé des marys trop passionnez de
la mort de leurs femmes. Fulgosius214 li. 4. c. 6. Il n'y en a que trop de semblables.
C'est vn excés d'amour à vne femme lors qu'elle se rend
inconsolable à la perte de son mary, comme
Artemisia Reyne de Carie,
laquelle se voyant priuée de
Mausole son mary,
qu'elle aymoit vniquement, en conceut vne
Amour d'Artemisia enuers son mary.
tristesse qui n'admettoit aucune consolation. Enfin pour se consoler aucunement en son malheur, elle proposa des pris aux plus excellens Orateurs &
Poetes, qui voudroient haranguer en faueur du trespassé. Cela ne fut pas capable de la consoler, elle fit donc eriger deux des plus superbes monumens
qui furent iamais, mais où elle pensoit trouuer sa consolation, elle trouua
l'accroissement de sa tristesse, d'autant que ces superbes bastiments luy seruoient d'vn continuel memorial de ce qu'elle auoit perdu, & par consequent
d'vne augmentation de douleurs. L'amour luy fournit vne autre inuention
qui fut de prendre les cendres du corps de son mary, les mesler auec ce qu'-
elle beuuoit, pour se reunir par ce moyen auec celuy dont la mort l'auoit
separée : ce qui toutefois n'appaisa pas sa tristesse, se laissant tellement saisir
par les regrets, qu'elle viuoit, ou mouroit plustot en continuels gemissemens,
& acheua bientost de mourir toute seiche215, & languissante d'amour, & de tristesse. Valerius Maximus.
Il y a de l'excés en cet amour.
C'est encore vn plus grand excez lors qu'elles se font mourir,
n'ayant pas le courage de supporter la perte de ce qu'elles aymoient, ny la force de sur
Femmes qui se fõt mourir par trop d'amour.
uiure : c'est vne barbarie qui a esté tenue parmy les payens pour grandeur de
courage, & pour tesmoignage d'vn amour fidele, comme de
Panthea, femme d'Abradata,
laquelle se ietta sur le bucher de son mary qui auoit esté tué
combattant en l'armée de Cyrus
contre les Babyloniens, & s'y fit mourir,
Fulgosius216. Comme Phila
femme du Roy Demetrius,
laquelle sçachant que son mary auoit esté surmonté en bataille, & priué de ses royaumes, eut tant
de desplaisirs de le voir destitué de ses couronnes, que par vne violence d'amour qu'elle auoit pour luy, elle s'empoisonna.
Fulgosius217. Comme de
Paulina
femme de Seneque, laquelle
voyant que Neron
faisoit mourir son mary, & qu'il auoit choisy de mourir se faisant ouurir les
veines dans vn bain, elle en fit tout de mesme ne voulant luy suruiure, quoy qu'on luy
arresta le sang apres en auoir perdu quantité, ce qui la rendit palle le reste de ses
iours, & luy fit porter toute sa vie en la face des marques de son affection.
Fulgosius. L'antiquité en a veu tout plein de semblables, & d'autant plus qu'on a tenu
340
cela pour vne grandeur de courage, & pour tesmoignage d'vn vray
amour, qui doit esre estimé des Chrestiens pour foiblesse, pour vn desespoir, &
pour vne cruelle barbarie. Voyez Fulgosius, lib. 4.
cap. 6. où il rapporte d'autres
exemples semblables aux precedens.
Il faut que la femme sage puisse dire auec verité
ce que dit l'espouse mystique, Cant 2. ordinauit in me charitatem, Dieu a ordonné
& reiglé mon amour. S. Denys
de diuinis nominibus218,
c. 4. dit que l'amour de Dieu a quatre
degrez : & puis que l'amour de Dieu doit estre la reigle de tout autre amour,
& qu'à luy se doit rapporter tout autre amour comme au principe & à la fin
de tout amour, ie diray que l'amour de la femme enuers son mary doit auoir
les mesmes degrez auec proportion.
Le premier degré d'amour est, facere vnionem, vnir : la femme sage doit
estre vnie auec son mary, non seulement par l'vnion d'vne mesme chair, mais par l'vnion
d'amour, ou d'esprit.
Le second degré d'amour est, mutua inhæsio, vne reciprocation d'amour,
par laquelle on se procure mutuellement toute sorte de seruice & d'assistance.
Qu'elle dise donc auec l'espouse mystique, dilectus meus mihi, & ego illi, mon espoux est tout à moy, & moy tout à
luy.
Le troisieme, vne pensée continuelle de son bien
aymé, mesmes desseins que luy, mesmes affections, mesmes entreprises.
Le quatrieme est l'extase. Extasim facit diuinus amor, dit
S. Denys219,
amatores
suo statu dimouet, & sui iuris esse non sinit, sed in ea quæ amant penitus
transfert. L'amour diuin exstasie celuy qu'il possede, le fait oublier de soy-mesme,
fait qu'il n'est pas à soy, mais tout à la chose qu'il ayme : parlant auec proportion
de l'amour de la femme enuers son mary, si elle l'ayme parfaictement il faut
qu'elle soit comme extasiée dans cet amour, s'oubliant de ses interests, mettant
à part ses commoditez : voire qu'elle s'oublie de soy-mesme, ne soit plus à soy,
mais tout à son mary, sans toutefois se laisser emporter à ces extases, non d'amour mais de folie, de
desespoir & de rage, dont i'ay parlé : se souuenant que comme son amour n'est pas vray
amour qu'entant qu'il procede du principe du vray amour, & se rapporte à la fin du
vray amour, qui est Dieu, aussi pour estre parfait amour il doit estre ordonné, &
reiglé suiuant les reigles du vray amour, qui est la raison, & la volonté diuine qui
doit ordonner & reigler tout amour.
Des obligations des Peres & meres enuers leurs enfans. TRAITE' SECOND Filet cadre, rayé. De l'obligation particuliere des meres enuers les enfans. CHAPITRE I.
Lettrine fleurie, "C". Soin que la mere doit auoir de son enfant auant qu'il soit né.
COmme la nature oblige la mere de n'empescher ny la conce petion, ny la formation
de l'enfant; aussi l'oblige-elle de pren- dre garde qu'elle ne luy nuise, & qu'elle
n'en empesche l'heu-reuse naissance. Elle est pareillement obilgée de s'abstenir de
ce qui pourroit nuire à son fruict, soit en son boire & man ger, soit en ses
recreations, soit en son trauail, soit en ses af-flictions, ieusnes, abstinences, soit
en quelque violente passion, comme de haine, de cholere, d'impatience, de tristesse, ou
autre.
La mere ne peut procurer vn auortement.
Et cela est si veritable, que la mere ne peut
procurer vn auortement, ny auant que le fruict soit animé, ny depuis qu'il est animé, non
auant qu'il soit animé, car c'est contre nature, non depuis qu'il est animé, d'autant
qu'il n'est loisible de tuer vn innocent, d'vne intention formelle & directe
pour sauuer vn autre.
Si la mere peut prendre vne medecine au preiudice de sõ
fruict.
Que si mere se trouuoit en danger de sa personne,
& qu'il n'y eust point d'autre moyen pour luy sauuer la vie, qu'en luy donnant
quelque medecine à dessein de luy sauuer la vie, cela se pourroit faire, quoy qu'on
creust que l'auortement s'en deust ensuiure, au cas toutefois que l'enfant ne fust
encore animé : car en cela elle vse du droict qu'elle a de chercher les remedes necessaires pour sa conseruation : son intention n'estant de procurer cet auortement quoy
qu'il s'ensuiue de la prise de la medecine.
342
Or si l'enfant est desia animé elle ne peut
prendre aucune medecine ordonnée pour la conseruation de sa vie, auec danger de
l'enfant, quand il est probable que l'enfant pourroit naistre viuant, si elle ne prenoit
cette medecine. La raison est que chacun est obligé de preferer le salut eternel
d'autruy à sa vie corporelle, & l'exposer à cet effet : ainsi si la mere sçait que ne
prenãt la medecine, l'enfant naistra capable de baptesme, elle est obligée de ne la
prendre, quoy qu'auec euident danger de sa vie : que s'il est probable que ne prenant la medecine, & la mere, & l'enfant mouront tous deux; mais si elle la
prent, qu'au moins la mere se sauuera la vie, en tel cas la mere peut prendre la
medecine, & causer l'auortement de l'enfant desia animé, non toutefois directement,
& d'vne intention formelle, mais son intention principale directe & formelle doit
estre de se sauuer la vie.
Belle pratique que la mere ayant cõceu offre son fruict à
Dieu.
C'est vne bonne & saincte pratique que la mere
sentant qu'elle a conceu, offre son fruict à Dieu, & le recommande à son ange
gardien, qui a soin de la mere & de l'enfant tandis que l'enfant demeure vny
auec la mere; qu'elle se maintienne en la grace de Dieu, de peur que ses pechez ne
soient cause de quelque aduanture qui arriue à l'enfant, & qu'elle oblige
Dieu par ses vertus, & bonne vie d'estre d'autant plus liberal de ses graces
& benedictions enuers l'ame qu'il creera pour vnir à ce petit corps.
Si auant que l'enfant soit né, la mere en doit
auoir vn tel soin, la raison veut qu'il ne soit moindre depuis qu'il est né, & sur
tout tant le pere que la mere doiuent estre soigneux de procurer la vie de la grace
à l'enfant par le baptesme. C'est vn abus de differer le baptesme plusieurs iours
d'autant que les enfans estans si tendrelets, on se met au hazard de les
priuer de la gloire eternelle par mille accidens qui peuuent leurs arriuer.
Lauduna mere de S. Elzearius, offre son fils né à Dieu.
Ie voudrois que toutes les meres imitassent la
Comtesse Lauduna mere de
Sainct Elzearius,
laquelle ayant enfanté ce sien premier né, dit ces
paroles auec la plus grande ferueur & plus deuote tendresse qu'il luy fut
possible. Monseigneur & mon Dieu, au commandement duquel toutes
les creatures ont estre, ie vous rend grace pour ce filz que par vostre
bonté vous m'auez donné, & vous prie en toute humilité que vous daignez l'accepter pour vostre seruiteur, & luy donner vostre benediction :
que si vous connoissez qu'il doiue estre contraire à vostre saincte volon
Tendresse de S. Elzearius pour les pauures à l'aage de trois ans.
té, ie vous prie de le prendre aussi tost qu'il sera baptisé. Il vaut beaucoup
mieux qu'il iouisse de vostre gloire innocent, & sans aucuns siens merites,
que de viure en ce monde en vous offensant.
Cette offrande fut si aggreable à Dieu qu'en
consideration d'icelle
343
il priuilegia cet enfant de grandes graces : entre autres, il auoit vne telle
tendresse pour les pauures, qu'à l'aage de trois ans, lors qu'on le portoit
hors du chasteau de son pere, s'il rencontroit des pauures à la porte, il n'y
auoit moyen de le faire passer outre, mais pleuroit irremissiblement iusques
à ce qu'on leurs auoit donné l'aumosne, & l'aumosne estant donnée, se
laissoit porter où on vouloit.
Surius in eius vita.
La mere doit allaicter son enfant.
La nature & la raison demandent que la mere,
si faire se peut, allaicte son enfant, & c'est à cet effect que la nature donne des
mammelles, & le laict aux meres : aussi voyons nous cela pratiqué, mesme des bestes,
qui n'ont autre instinct que la nature qui leurs enseigne de nourrir leurs petits, auec
tant de soin & d'amour.
Instinct de la brebis à reconnoistre sõ agneau.
S. Basile
hom. 9. in hexamer.
ne peut assez admirer l'instinct de la brebis à
reconnoistre son agneau, entre milliasse d'autres tous semblables, & de l'agneau
reconnoissant sa mere parmy tant d'autres, que le berger ne sçauroit distinguer
l'vne de l'autre, pour leur grande ressemblance.
L'experience nous fait voir qu'il n'y a quasi
animal si cruel, qui ne nourrisse ses petits. Sed & lamiæ nudauerunt mammam, lactauerunt
catulos suos, Lament 4.
les lamies allaictent leurs petits, & quoy qu'en
toutes autres choses, plusieurs meres parmy les bestes soient fort cruelles, elles
semblent toutefois s'estre despouillées de toute ferocité en allaictant leurs
petits.
Les oyseaux, dont la nature n'a donné ny
laict ny mammelles, cherchent
Tendresse des oyseaux vers leurs poussins.
auec tant de soin, de trauail, & peril, la petite prebende de leurs poussins; les
couuent si tendrement, les eschauffent si amoureusement : & nous croirons
que Dieu en aura exempté les femmes ? Dieu se plaint de celles qui ne le font,
Lament. 4.
Filia
populi mei crudelis quasi struthio in deserto. Les filles de mon
peuple sont cruelles comme l'austruche desnaturée qui abandonne ses petits.
L'austruche se contente de pondre sans auoir soin de plus & plusieurs meres
de mettre des enfans au monde sans plus.
Importe beaucoup que l'enfant soit nourry du laict de sa
mere.
Il y en a qui croient que peu importe si la mere
nourrit son enfant ou vne autre, en quoy ils se trompent lourdement. Il est notoire qu'il
y a plus de proportion entre le laict de la mere, & entre l'enfant, qu'entre le laict
d'vne nourrice : & que l'enfant estant accoustumé à estre nourry de la substance
de sa mere, qu'il a tiré dans le ventre de sa mere, tirera plus profitablement
la mesme substance des mammelles de sa mere, qu'vne substance & laict estranger.
Force de la nourriture.
L'experience enseigne que la nourriture est comme
vne seconde nature, & que nourrissant vn agneau de laict de cheures, il aura la
laine plus rude : au contraire, vn cheureau nourry de laict de brebis, l'a plus douce :
& la
344
mesme experience monstre tous les iours qu'vne plante qui estoit belle, viue,
vigoureuse en vn sol, se flestrit, seiche, & enfin meurt en vn autre.
Les meres qui ne nourrissent leurs enfans sont demy
meres.
Aulus Gellius
appelle ces meres qui ne nourissent leurs enfants, demy meres,
dimidiatum matrum
genus, & adiouste,
par adoxum est aluisse sanguine in vtero id quod non videbant, non alere autem postea suo lacte, quod vident iam viuens,
iam hominem, iam matris officia implorantem. C'est vne chose comme incroyable
& contre nature, qu'vne mere ayt nourry de son sang son enfant dans son ventre qu'elle ne voyoit pas, & de ne le point nourrir de son laict le voyant né,
viuant, homme, & par ses petits cris, & mouuemens tendrelets, implorant l'assistance de sa mere.
C'est l'hõneur des meres d'allaicter leurs enfans.
Prouocantur fœminae meminisse dignitatis suæ,
& lactare filios suos, hoc enim matrum gratia.
Ambrois. lib. I.
de Abraham
cap. 7. On exhorte les femmes de se souuenir de leur dignité, & de l'honneur que Dieu
leurs a fait, les saisant meres, & partant d'allaicter leurs enfans. C'est
l'honneur de meres. S.
Chrysost. hom. 60. ad popul.220
inuectiuant contre ces Dames nobles qui ne veulent
prendre la peine de nourrir leurs enfans, dit,
erubescit fieri nutrix quæ facta est
mater: elle a honte d'estre nourrice apres auoir esté faicte mere.
Aucuns Theologiens sont bien passé si auant qu'ils
ont dit que la mere laquelle sans iuste cause n'allaictoit son enfant, pechoit
mortellement : d'autres ne sont pas si rigoureux. On ne sçauroit nier que la raison ne
demande ce deuoir des meres enuers leurs enfans, & ie prie les meres de bien peser
les considerations suiuantes.
Raisons pour lesquelles les meres doiuent allaicter
leurs enfans.
I. Comme la mere qui allaicte son enfant, est en quelque façon
double mere, ou mere toute entiere, les autres ne l'estans qu'a demy,
dimidiatum matrum genus, disoit tantost
Aulus Gellius,
aussi cela accroist l'obligation de l'enfant enuers sa mere, & l'amour
de la mere enuers l'enfant, & l'experience fait voir que les meres ayment d'ordinaire
moins les enfants qu'elles n'ont pas allaictés, que ceux qu'elles ont allaictez, &
que reciproquement les enfans ayment dauantage les meres dont ils ont esté allaictez, ce
qui a donné occasion à
L'amour est plus tendre lors que les meres allaictent leurs
enfans.
quelqu'vn de remarquer que parlant communement, l'amour est plus sincere
entre les peres & meres & les enfans parmy le commun peuple, que parmy
la noblesse, d'autant que parmy le commun peuple, les enfans sont allaictez
de leurs meres, & sont nourris auec leurs peres, mais parmy la noblesse, sont
mis és mains d'vne nourrice, & souuent les peres & meres sont les semaines,
les mois, les années entieres sans les voir, & les enfans ne connoissent autre
mere que leur nourrice, ce qui ne peut estre sans grand preiudice de l'amour
qui doit estre entre la mere & l'enfant.
L'Escriture
Saincte, pour monstrer vne tendresse d'amour parle de l'amour de la nourrice,
Ego quasi nutritius Ephraim,
Ozee II. ie suis comme
345
le nourricier d'Ephraim, &
Isaie 66.
Ad vbera portabamini, &
super genua bladientur vobis. On vous portera dans le sein, on vous caressera dans le
gyron. Iesus-Christ pour nous obliger à l'aimer n'a point eu de moyen plus efficace
que de nous repaistre de son sang pretieux, comme vne nourrice. C'est ce qu'admire
S. Hierosme hom.
66. Multæ sunt quæ post partus dolores, filios
tradunt alijs nutricibus, hoc autem ipse non est passus, sed ipse nos proprio
sanguine pascit, & per omnia nos sibi coagmentat. Il se trouue des meres
lesquelles apres les douleurs du part, mettent leurs enfans à nourrices, mais Iesus-Christ
a bien eu plus d'amour pour nous, nous repaissant de son sang pretieux &
nous vnissant tres-estroittement à soy.
L'escriture saincte
recommande Sara,
de ce que nonobstant sa vieillesse, elle nourrit & allaicta son
bien-aimée Isaac. Rebecca, Iacob.
Anne femme
d'Elcana
Samuel; la mere
des Machabées ses sept fils,
& notre Dame Iesus-Christ, de laquelle l'Eglise chante
Saluatorem seculorum, ipsum Regem
Angelorum, sola virgo lactabat, vbere de cœlo pleno, elle seule allaictoit le
Sauueur du monde, le Roy des Anges de sa mammelle virginalle, pleine
non tant par le moyen de la force & chaleur naturelle, comme par la force
du sainct Esprit qui
l'auoit rendu mere.
L'enfant nourry d'autres que de sa mere en reçoit souuent
grand interest.
L'enfant ayant quasi tout ce qu'il a de sa mere,
aussi a il vne grande
proportion & ressemblance auec sa mere, & partant n'y peut auoir laict
qui ayt plus de rapport au temperament de l'enfant, qui est quasi tousiours
conforme au temperament de la mere, que le laict de la mere : de là vient
que le faisant nourrir d'vn autre laict, souuent il en reçoit de grands interests, & au corps & en l'ame. Le corps n'estant ny si vigoureux, ny si noble,
d'autant que le laict de la nourrice n'est tant conforme à sa nature; l'esprit
s'en ressent, qui depend en ses fonctions des organes & du corps. Et partant si les meres ne peuuent nourrir elles-mesmes leurs enfans pour iuste
cause, au moins doiuent-elles chercher des nourrices, & qui se portent
bien, & qui soient sages, d'autant que souuent l'enfant auec le laict tire
l'humeur & la complexion de la nourrice, si elle est cholere, impudique,
yurogne, cruelle, lepreuse, on infectée d'autre maladie, soit du corps, ou de
l'esprit, souuent l'enfant y participe : Comme nous monstrerons tantost par
diuers exemples.
L'enfant nourry d'autre que de sa mere vit moins.
Quelqu'vn remarque que l'enfant nourry d'vne
autre que de sa mere, est d'ordinaire de moindre & plus courte vie, d'autant que son
corps est composé de plus de diuersité, sçauoir de la substance du pere, de celle de la
mere, & de celle de la nourrice, & que les choses qui sont composées de plus
de diuersité durent moins.
346
Histoire d'vn enfant changé à nourrice.
3. Il est fort facile de changer vn enfant qui est
à nourrice, & en supposer vn autre en sa place, comme il est arriué à Paris, & a
esté reconnu au Iubilé221
de l'an 1626. Vn Conseillier auoit mis son enfant en nourrice, entre les mains
de la femme de son vigneron hors de la ville : on se fioit à cette femme, la fidelité de laquelle le pere & la mere de l'enfant auoient esprouuée plusieurs années. Vn iour l'enfant par la negligence de la nourrice tomba dans le feu & se
brusla la face auec notable difformité. La pauure nourrice ne sçachant que
faire, craignant la disgrace du pere & de la mere de l'enfant, consulta auec
son mary; ils furent d'aduis de supposer leur fille de mesme aage, & semblable à cet enfant, au lieu de la fille du Conseillier : ils le firent. Le pere & la
mere furent quelques mois sans voir leur enfant, & enfin cet autre leurs estant
representé, creurent que c'estoit le leur : l'enfant estant sevré on l'apporta
à la ville, on le nourrit selon la qualité du Conseillier, & celuy qui auoit esté
eschaudé fut nourry au village à la villageoise. Enfin on la maria au fils d'vn
autre Conseillier, & la vraye fille du Conseillier demeura sans mariage. Cependant le vigneron & sa femme, piquez & gesnez en leur conscience, s'en
vont trouuer vn Confesseur pendant le Iubilé, luy exposent le fait; il les oblige
de le descouurir à qui il appartient. Quel embarras dedans ces deux familles
sur fait de ce mariage ! & le tout par la faute d'vne nourrice.
Ie finiray ce Chapitre par quelques exemples, qui
feront voir comme les enfans participent d'ordinaire aux qualitez des nourrices qui les
ont allaicté.
Enfans qui ont participé aux humeurs de leurs nourrices.
4.
Le Roy Nabuchodonosor,
comme rapporte la glosse de Lyranus
sur Daniel,
sut exposé dés sa naissance dans vne forest, & nourry par vne cheure
sauuage, aussi tira-il des mœurs du tout brutalles d'vne nourriture de beste, qui
degenererent auec le temps en vne stupidité & orgueil du tout barbare, & ayant
obligé Dieu par ses presomptions à le punir, Dieu le fit retourner auec les bestes
auec lesquelles il auoit esté nourry.
Tiberius Cæsar
fut vn signalé yurogne, il auoit tiré cela de sa nourrice.
Caligula
vn monstre de cruauté, qui ne sembloit
estre grand que pour auoir l'authorité de faire mal à autruy. Il estoit de pere &
mere fort doux & humains, mais on luy auoit cherché à dessein vne nourrice virille,
barbuë comme vn homme, qui tiroit de l'arc, couroit la bague, piquoit vn cheual,
meschante & cruelle; on fit choix de cette Amazone pour le rendre Martial, &
elle mettoit du sang sur le papillon de sa mammelle, pour faire succer la cruauté à
l'enfant auec le laict, & la chose reüssit si bien, qu'elle en fit vn tygre plustot
qu'vn homme.
347
Vn religieux auoit esté nourry du laict de cheure,
il estoit modeste en public, par vne grande reflexion sur ses actions, mais il se
retiroit quelques heurs parmy la iournée, pour faire des cabrioles, & des saults de cheures.
Mendoça in viridario:
tant la nourriture auoit de pouuoir sur luy.
Heliogabalus
estoit lubrique, aussi estoit sa mere. I'en pourrois apporter
cent autres semblables, qui ont tiré les mœurs de leurs nourrices auec leur
laict, & la raison est d'autant que tout ainsi que les peres & meres communiquent leurs qualitez à leurs enfans par la communication de leur sang en
la generation, de mesme la nourrice les siennes à son nourrisson par le
moyen du laict, ce qui se fait plus efficacement que par le sang & la semence,
d'autant que le laict estant du sang raffiné, plus cuit, plus pure, comme enseigne
Aristote
lib. 4. de generat.
animal. cap. 8.
Albert le Grand
lib. 18. de animalibus cap. 7.
& d'autres, il s'ensuit que les qualitez de la nourrice se communiquent mieux à
l'enfant par la nourriture & le laict, que celles des peres & meres par la
generation & le sang : ainsi si les meres desirent que leurs enfans leurs ressemblent
d'autant plus, elles doiuent prendre la peine de de les nourrir & allaicter elles-mesmes,
si elles n'en sont dispensées pour bonne raison. Helas ! quelle excuse pourront
auoir deuant Dieu celles qui se dispensent de ce deuoir de nature, ou pour auoir
plus de commodité de satisfaire à leur lubricité : ou pour conseruer leur beauté !
Filet cadre, rayé.
Que les meres ont une obligation particuliere d'auoir soin de leurs filles. CHAPITRE II.
La garde des filles appartient au pere & à la mere.LA
garde des filles appartiennent au pere & à la mere, & ce n'est pas vne des moindres
sollicitudes d'vn pauure pere, suiuant ce qu'enseigne
le Sage,
Eccli. 42. Filia patris, abscondita est vigilia. La fille
qui est prest à marier fait bien passer des nuicts à son pauure pere sans dormir, lors qu'il
considere à par-soy les mœurs de sa fille, ses inclinations, ses deportemens,
ses affections, ses conuersations, ses occupations, ses discours. Ce soin le
tourmente & l'inquiete fort souuent, lors qu'on pense qu'il soit à son repos.
348
Il faut qu'vn pauure pere soit comme vn argus à cent yeux, ou plustot tout
œil pour garder sa fille, & empescher qu'il ne luy arriue aucun mal-heur, le
mesme Sage dit,
Eccli. 7. Filiae tibi sunt, serua corpus illarum. Si
Dieu vous a fait pere de quelques filles, prenez garde à leurs corps.
C'est principalemẽt à la mere d'auoir soin des filles.
Ie dis que ce soin appartient au pere & à la
mere, mais principalement à la mere : c'est le commandement que leurs en donne S. Chrysost.
Homil. 9. I. ad Timoth.
Matres filiarum
vobis curam assumite, est ea cura vobis perfacilis, curate solicite vt domi iugiter
sint, ante omnia pias religiosasque esse docete, asper nari pecunias, exterioris
ornatus contemptrices esse, atque ita demum nuptui tra-dite. Eas si institueritis, non
ipsas modo seruabitis, verum & viros qui illas ducturi sunt: neque viros tantum, sed
filios ac nepotes, quippe ex radice optima, surculi prodeunt firmiores, ac semper in
meliora proficiunt, horumque omnium merces reddenda est. Meres prenez le soin de
vos files, cela vous est facile. Or voicy en quoy consiste ce soin suiuant le mesme S. Chrysostome.
Les filles doiuent garder la maison.
I. Qu'elles gardent la maison.
Curate vt domi iugiter sint.
Plutarque au
liure de Iside, & Osiride222
remarque que Phidias ayant fait la
statue de Venus
auoit mis vne tortue souz ses pieds : & qu'aupres de
Minerue on mettoit
d'ordinaire vn dragon. Cela nous fait entendre qu'il faut qu'vne fille garde
La statue de Venus ayant souz ses pieds vne tortue, & aupres d'elle
vn dragon, & pourquoy.
la maison, comme monstre fort à propos
Alciate par son embleme,
Les filles doiuent estre comme celle de laquelle il est dit, Cant. 4.
Hortus conclusus, fons signatus, vn jardin fermé, vne fontaine ſcellée, & comme dit le Sage,
Eccli. 26.
Columnæ
aureæ super bases argenteas, & pedes firmi super plantas stabilis mulieris. Elle doit estre ferme & stable,
& ne sortir de la maison qu'en necessité.
Alma Venus, quænum hæc facies; quid denotat illa
Testudo, molli quam pede Diua premis ?
Me sic effinxit Phidias, sexumque; referri
fœmineum, nostra iussit ab effigie
Quodque, manere domi, & tacitas decet esse puellas,
Supposuit pedibus talia signa meis.
Mais pourquoy vn dragon auprés de la statue de
Minerue ?
Alciate en apporte la raison en cet embleme,
349
Vera hæc effigies innuptæ est Palladis, eius
Hic draco, qui Dominæ constitit ante pedes
Cur Diuæ comes hoc animal ? custodia rerum
Huic data, sic lucos, sacraque templa colit.
Innuptas opus est cura asseruare puellas.
Peruigili, laqueos vndique tendit amor.
C'est pour monstrer que comme le dragon est le
symbole de la vigilance, qu'aussi il faut vne grande vigilence pour garder les filles,
& que leurs meres doiuent estre comme dragons tousiours veillans. Comme vn
Argus
ayant des yeux de tous costez, ou plustot n'estant autre chose qu'œil pour prendre
garde à tous les deportemens de leurs filles. Que iamais elles ne les perdent de
veue, & que si elles sortent quelquesfois de la maison, ce ne soit qu'en compagnie de
leurs meres.
Les Chinois coupent le nerf du pied à leurs
filles, afin qu'elles ne sortent de la maison.
Plutarque
in præcept. coniugal.
lib.223
c. 33. dit, que chez les Egyptiens, les filles ne portoient point de souliers, afin qu'elles
fussent obligées de demeurer à la maison.
Les filles doiuent estre deuotes.
La seconde chose, qu'elles soient deuotes & craignantes Dieu,
ante omnia pias religiosasque esse
docete. On a beau les garder, si elles n'ont la crainte de Dieu, la vigilance &
le soin qu'on y apportera n'y fera guere : Il faut que la fille soit comme vn
Pallas224 ayant
en teste la casque de la crainte de Dieu, le bouclier d'vne saincte confiance à sa bonté
& misericorde deuant sa poitrine, en main la lance d'vne ferme resolution,
autrement la garde de sa mere ne
Vne fille doit estre armée come vne
Pallas.
sera suffisante pour la preseruer. Nisi Dominus custodierit ciuitatem frustra
vigilat, qui custodit eam. C'est en vain que les gardes de la ville font la
sentinelle si Dieu ne la garde. Lectulum Salomnis
sexaginta fortes ambiunt omnes tenentes gladios,
Cant. 3. Le lict de
Salomon est entouré de soixante
hommes armez, qui ont l'espée à la main. Le lict du vray Salomon est le cœur de la Vierge, de la fille
craignante Dieu, les vertus en sont les gardes, qui feront plus que tous les soins
d'vne mere.
Les filles ne doiuent estre auares.
La troisiesme, qu'elles mesprisent l'argent, &
ne soient auares, Aspernari pecunias.
Philippe de Macedoine
disoit qu'il n'y auoit aucune forteresse imprenable, dans
laquelle pouuoit entrer vn asne chargé d'or. Aussi peut on dire qu'il n'y a fille qui
soit inuincible, qui se laisse emporter par l'affection de l'argent, & se rend
tributaire à l'auarice, les meres leurs doiuent enseigner d'estre bonnes
mesnageres, mais non pas d'estre sordides, beaucoup moins d'idolatrer l'or & les
richesses.
La quatriesme, qu'elles ne soient addonnées au luxe, mais mespri
350
sent les atours & ornemens d'habits. Exterioris
ornatus contemptrices esse,
Ne doiuẽt estre addonnées au luxe.
& combien de meres qui font tout le contraire, & contraignent leurs
filles de se parer dans l'excés, importunent continuellement leurs marys pour donner des nouueautez à leurs filles à la ruyne totalle de leurs
maisons !
Ie pourrois adjouster beaucoup d'autres choses,
mais d'autant que i'en ay parlé au Traité premier du liure second, parlant des qualitez
que doiuent auoir les Dames, & que la plus part de ces qualitez sont aussi bien
pour les filles que pour les meres : ie les renuoiray à ce que i'en ay dit.
Voyla dit S.
Chrysostome le meilleur dost que vous sçauriez donner
à vos filles, c'est qu'elles soient bien vertueuses. Or remarquez les motifs
dont il se sert pour induire les meres à faire leur deuoir en cet endroit.
1. Si vous les instruisez vous ne les garderez pas
seulement, mais encore vous garderez ceux qu'elles auront pour marys.
Prouffits qui reuiẽnent de la bonne nourriture des filles.
2. Vous ne proffiterez pas seuelement à leurs
marys, mais encore à leurs enfans, & aux enfans de leurs enfans, puis que d'vne bonne
racine viennent de bons jettons, qui vont tousiours en produisans des meilleurs, &
la bonne instruction que vous aurez donné à vos filles ira de race en race, & de
siecle en siecle.
Enfin vous en receurez la recompense deuant Dieu,
qui ne manquera de reconnoistre ce bon office que vous aurez rendu à voz filles.
Abus des meres à nourrir leurs filles.
O qu'on a bien subject de faire maintenant la
plainte que faisoit jadis Fabius Quintilianus, vn des plus sages de l'Empire Romain, ante palatum eorum, dit-il,
quam os
instituimus: in purpuris repunt, in lecticis crescunt, gaudemus si quid licentius
dixerint, verba nec Alexandrinis quidem permittenda delicijs, risu & osculo
excipimus, on a plus de soin de leurs chercher des friandises, & leurs rendre
le palais delicat, que de leurs apprendre à prier Dieu, elles ne marchent que parmy la
pourpre & la soye, elles ne couchent que sur le cottom & le fin lin, si elles
disent quelque parole licentiuese : on s'en resiouyt, on en rit, & on les baise;
& on les caresse lors qu'elles ont dit des paroles qu'on ne deuroit permettre à des
lauandieres. On les laisse courir & trotter par tout, ou en fait de petites
Diuinitez en la maison, on n'oseroit les fascher, & tout le serain d'vne famille
depend d'elles, il n'y a curiosité qu'on ne leurs accorde, liberté qu'on ne leurs
permette, elles sont superbes, haultaines, presomptueuses, languardes225, curieuses,
inhumaines, impitoyables, voila pas bien de quoy pour rendre vn mary
mal-heureux ? mais pour rendre coupable deuant Dieu, des meres qui
351
deuoient auoir soin d'instruire leurs filles, & qui les ont perdues.
Les meres doiuent enseigner leurs filles par exemple.
Meres, voulez vous que vos filles soient telles que
S.
Chrysostome, mais que la raison, mais que Dieu demande, faut que vous mesmes le
soyez, & que vous leurs enseignez la vertu, plustot par exemple que par
paroles. Car tout ainsi qu'ordinairement on naist auec cinq doigts, & que c'est
chose extra-ordinaire d'en auoir six dit S. Chrystost. Hom. 60. sup. Math. aussi c'est
chose extra-ordinaire que les enfans ne ressemblent aux peres & meres, &
nommément les filles à leurs meres : partant dit S. Chystotst. lors qu'vn ieune homme
cherche femme, s'il ne connoit les mœurs de la fille qu'il desire, qu'il examine les
mœurs de sa mere, car d'ordinaire les filles imitent la mere, & sequitur leuiter filia matris iter.
Comment voulez vous que la mere persuade à sa
fille d'estre chaste, temperante, deuote, liberale, aumosnier, humble ? si elle mesme
est impudique, gourmande, ne se soucie de la deuotion, est auare, impitoyable,
toute pleine de vanité & de luxe ? comment la rendra-elle vertueuse si elle-mesme
n'a autre discours que de mensonges, de detractions, de libertinages ? quelqu'vn a dit
fort veritbalement, quorum vita turpis est,
illi ne seruos quidem obiurgandi potestatem habent, ceux qui viuent mal, n'ont
pas l'authorité de reprendre mesme vn seruiteur.
Comparaisons du bon exemple aux pigeons parfumez, aux
flambeaux du nauire, à l'aimant, à l'ambre.
Tout ainsi que ceux qui veulent attirer les
pigeons estrangers dans leurs colombiers ont coustume de parfumer quelques vns de leurs
pigeons, que les autres suiuent aussi tost à l'odeur & suauité du parfum, aussi il
n'y a rien de plus efficace pour attirer les filles à la vertu que l'odeur & suauité
de la bonne vie de leur mere. Les vertus de la mere sont comme ces flambeaux qu'on
met sur les nauires la nuict, pour monstrer le chemin. Autant de vertus qu'elles exercent
comme autant d'estoilles brillantes qui esclairent leurs filles : ce sont comme les
baguettes que Iacob
mettoit deuant les brebis lors qu'elles conceuoient, & qui leurs
faisoient porter des agneaux bigarrez : les filles conçoiuent de bons desirs, de
sainctes pensées enfantent de bonnes œuures, conformement aux exemples que leurs
meres leurs representent par leurs vertus & bonne vie. Le bon comportement des meres
est comme vne pierre d'aimant qui attire les filles doucement au bien, fussent-elles
de fer : c'est comme l'ambre lequel estant eschauffé attire la paille; les meres
estant eschauffées de l'amour de la vertu attirent aysement leurs filles au bien &
à la vertu.
Seneque
de tranquillitate animi226 cap. 3. parlant en general du bon exemple dit,
nunquam
inutilis est opera ciuis boni: auditu enim, visu, vultu, nutu, obstinatione tacita,
incessuque ipso prodest: vt salutaria quædam citra gustum, tactumque odore proficiunt,
ita virtus etiam utilitatem ex longinquo, & latens
352
fundit.
Iamais l'homme de bien n'est inutile, il proffite en l'oyant, en le
Efficace du bon exemple.
voyant, de sa seule face, d'vn clin d'œil, par sa grauité, par son marcher,
& comme il y a certaines choses qui proffitent non seulement
par le goust & par le toucher, mais encore par l'odeur, de mesme la vertu
proffite de loin, voire mesme estant cachée fait sentir la suauité de son odeur.
Si cela est vray, comme il est tres veritable de
toute personne vertueuse, beaucoup plus d'vne mere enuers sa fille. Elle la conduit à
la vertu par ses oreilles, par ses yeux, par sa face, par ses mains, par sa bouche en
parlant, se taisant, en marchant, reposant, en toutes ses actions estant reiglées
comme elles doiuent estre, mais si elles sont desreiglées elle a beau exhorter ses
filles à la vertu, l'exemple est plus puissant que les paroles.
Ne vous estonnez pas si vous voyez tant de filles
qui ne vaillent guere, les meres ne sont pas meilleures. Tant de meres qui se plaignent
que leurs filles ne sont obeyssantes, sont superbes, leurs respondent, ne leurs
portent aucun respect, n'ont point de deuotion ny de crainte de Dieu, qu'elles
prennent garde si elles ne leurs en ont donné exemple. On leurs apprend des amourettes,
des chansons lasciues, plustot que leurs patenostres, voire mesme dés la mammelle,
& puis on s'estonne si estant grandes elles s'emportent à toute sorte de dissolution.
Audite mulieres verbum Domini, & docete
filias vestras lamentum, & unaquæque proximam suam planctum,
Ierem. 9.
meres escoutez la parole de Dieu, enseignez à vos filles des complaintes, enseignez
leurs comme il faut prier Dieu, & elles ne vous donneront point de subject de dire
auec le temps, beatæ steriles quæ non
genuerunt, & ubera quæ non lactauerunt, heureuses celles qui n'ont point
d'enfans, heureux les ventres qui sont steriles, & les mammelles qui n'ont point
allaicté.
Les meres doiuent recommãder leurs filles à Dieu.
Apres que les meres auront fait leur deuoir, &
de paroles, & d'exemples touchant l'instruction de leurs filles, si elles ne vaillent
rien, qu'elles imitent la bonne
saincte Monique, mere de
S. Augustin, qu'elles
aient recours à Dieu par leurs larmes & prieres.
Mater mea præcepta vitæ quæ in
animo plantauerat verbo, rigabat lachrymis, alebat exemplis, dit S. Aug. Ma mere
arroſoit de ses larmes les preceptes qu'elle m'auoit donné de paroles, & les
nourrissoit par ses bons exemples. Il ne se pouuoit faire qu'elle ne receut vn grandissime
desplaisir, voyant qu'apres tant de peine qu'elle auoit apporté pour l'instruction de cet enfant, les torrens des mauuaises compagnies, & la violence de
sa ieunesse l'auoient emporté dans les bourbiers de la chair & des voluptez,
Larmes de S. Monique pour la conuersion de S. Augustin.
& dans la fondriere & l'abysme de l'heresie; elle recourt donc à Dieu.
Aussi c'est à ses larmes que S. Augustin attribue sa
conuersion, lib. 3.
confess.
c. II. mon Dieu, dit-il, vous auez enuoyé vostre main d'en haut, & auez
retiré mon ame des tenebres obscures, où elle s'estoit jettée, lors que ma
353
bonne mere vostre fidelle seruante pleuroit pour moy, mais bien
autrement que les autres meres ne pleurent la mort de leurs enfans. Par la foy &
l'esprit que vous luy auiez donné, elle voyoit la mort dangereuse qui auoit saisi
mon ame : mon Dieu vous l'auez exaucé, vous n'auez pas mesprisé ses larmes dont elle
arrousoit tous les lieux où elle prioit. Vous receuiez iour & nuict des sacrifices
de sang du cœur de ma mere par ses larmes, & en consideration de ces sacrifices,
vous auec faict des merueilles en moy : ouy ! mon Dieu c'est vous qui les auez faict, car
c'est vous qui maniez les cœurs des hommes, & les addressez au bon chemin. Elle ne
vous demandoit ny or, ny argent, ny aucune autre chose transitoire, mais le salut de son
fils. O Dieu de misericorde, eussiez vous bien peu n'auoir point d'esgard au cœur
contrit & humilié d'vne vefue chaste & sobre ? qui faisoit des aumosnes
continuelles, qui seruoit les pauures, qui ne passoit pas vn iour sans presenter quelque
offrande sur vos autels, & ne manquoit de venir deux fois le iour au temple,
le matin, & le soir, pour y apprendre vos volontez, & pour estre exaucée de
vostre misericorde ?
C'est là estre mere, c'est là monstrer qu'on vise
à la fin pour laquelle on a des enfans, qui est que Dieu en soit seruy, & qu'enfin
ils iouissent de sa gloire. Meres imitez cette bonne mere, arroſez vos aduertissemens de vos larmes,
impetrez leurs l'efficace par vos prieres, vous souuenans de ce que
S.
Ambroise dit à S. Monique,
vade fieri non
potest, vt filius tantarum lachrymarum pereat, allez Madame, il est impossible
qu'vn enfant pour lequel vous auez iettez tant de larmes perisse. Dieu aura esgard à vos
larmes, à vos oraisons, à vos offrandes, à vos aumosnes, & aux autres bonnes œuures
que vous ferez pour la conuersion de vos enfans.
Meres, sçauez-vous bien en quoy doit estre vostre
estude & ambition? c'est que vos filles soient seruantes de Dieu, & non du monde,
des sainctes, non des libertines.
Ie m'en vay vous representer l'exemple d'vne
saincte mere, & de trois fil
Soin de de S. Sophie
à instruire ses filles, & martyre
des ses trois filles.
les qui ont ensuiuies les traces de leur bonne mere:
c'est saincte Sophie,
laquelle soubs la perſecution de l'Empereur Adrian
à Rome, employoit tout son estude, non seulement à instruire trois filles qu'elle auoit à la deuotion, & à tout
ce qui concernoit le seruice de Dieu, mais les fortisioit contre tout ce qui leurs
pouuoit arriuer, fust-ce le martyre. Elle auoit donné pour nom à l'vne Fides,
Foy, à l'autre, Spes,
Esperance : & la troisieme, Charitas, Charité. L'aisnée
n'auoit que douze ans, la seconde dix, & la cadette neuf : mais leurs vertus &
pieté surpassoit leur aage, & se faisoit connoistre dans Rome auec esclat. Elles
furent donc deferées auec leur mere qu'elles retiroient plusieurs du culte
des Idoles : les voila apprehendées & presentées deuant le Iuge. Le Iuge
demanda à la mere son nom, d'où elle est, de quelle religion elle faisoit pro
354
fession : elle respondit librement qu'elle estoit Italienne,
& noble, qu'elle s'appelloit Sophie, qu'elle ne se glorifioit nullement de son
extraction, qu'elle mettoit toute sa gloire en ce qu'elle auoit l'honneur d'estre
Chrestienne. Le tyran
indigné de cette grande franchise commande qu'on la mit dans
vn cachot auec ses filles; apres trois iours de prison, on les fit comparoistre
deuant les Iuges, qui firent tous leurs efforts par promesses, caresses, craintes,
& menaces, de faire renoncer ces fillettes à la foy de leur mere, à laquelle elle
les auoit instruit dés la mammelle : mais elles pleines d'vne genereuse resolution respondirent au Iuge, vous auez beau faire, vous ne gaignerez rien enuers nous, nous n'auons que faire, ny de vos richesses, ny de vos honneurs, &
toutes vos menaces ne sçauroient esbranler nostre resolution, car sçachez
que tout le contentement des Chrestiens est de patir pour Iesus-Christ, qui
nous a donné cette vie, qui nous doit seruir de passage à vne meilleure, qu'il
nous a merité par son sang.
Le tyran
perdant esperance de leur faire renoncer à leur foy, les mit entre
les mains du iuge pour les faire tourmenter. On mit l'aisnée nommée Fides
toute nue, puis on la deschira à grands coups de verges, mais comme elle se
mocquoit de tout cela, le iuge commanda qu'on luy coupast les mammelles, & au lieu de sang, il en sortit du laict tres pur qui la blanchit, & la rendit belle extraordinairement. Le Iuge enrageant à la veue de cette merueille, commanda qu'on la iettast dans vne chaudiere de poix bouillante, où ny
receuant non plus d'incommodité que iadis les trois Gentils-hommes en la
fournaise, ains se resiouyssant au milieu des bouillons de la poix, le Iuge la
condamna à estre decapitée.
Auant l'execution, s'addressant à sa mere & à
ses sœurs qui voyoient toute cette tragedie, leurs dit, voyez ma chere mere les
faueurs de Dieu en mon endroit, ie ne vous demande plus autre faueur sinon que par vos
prieres, vous m'impetriez de Dieu la grace d'acheuer ce combat, & vous mes
tres-aymées sœurettes, ne craignez point de mourir glorieusement pour Iesus-Christ,
nostre tres-honorée mere nous a engendré toutes trois, nous a nourry & esleuées
toutes trois ensemble, Dieu nous faſſe la grace d'auoir toutes trois
vne mesme fin, taschons d'auoir toutes trois mesme volonté & resolution.
Ayant dit ces paroles, la mere & les deux sœurs luy dirent l'adieu, ne pouuans tenir leurs larmes de ioye; elle presta le col au bourreau, & s'enuola à Dieu.
Le Iuge attaqua la seconde, l'inuita à sacrifier à
Diane,
luy promit de grands biens. Quoy ! dit-elle, croyez-vous que ie sois sœur de celle que vous
venez de faire mourir ? ouy ie le suis, & seray sa sœur en constance : La dessus on la batit auec des nerfs de bœufs, puis on la ietta dans vne fournaise ardante, mais ny receuant aucune incommodité, on la pendit à vn bois, où on
355
la deschira auec des peignes de fer, en sorte qu'on luy voyoit les
os. Lors esleuant le cœur & les yeux vers le ciel, elle prioit Dieu qu'il ne
permit pas qu'on luy fit chose repugnante à la saincteté Chrestienne, puis auec vn grand
courage, dit au tyran : mal-heureux, ie triompheray de toy auec ma sœur, assisté
de la grace & faveur de mon Dieu. On la ietta vne autre fois dans vne chaudiere pleine de poix, mais la chaudiere se cassant comme du verre, la poix
s'espandit, & fit mourir aucuns des bourreaux, enfin on luy trencha la teste
comme à sa sœur.
Le tyran fit traitter la troisieme tout de mesme,
& de plus, percer son corps tendrelet auec des tarieres. Elle supporta tous ces
tourmens auec vne constance Angelique, puis estant condamnée à la mort, la bonne mere
commença à s'escrier, grand Dieu que ie suis heureuse d'auoir honoré la tressaincte Trinité
par le moyen de mes trois filles ! Qui pourroit comprendre la faueur que
Dieu me fait, de me voir auiourd'huy mere de trois filles couronnées de la couronne du
martyre, & transportées au Royaume eternel ? Courage ma tendre fille, ie vois les
Anges qui attendent auec ioye la fin de vos combats : courage, allez à la chambre nuptiale
de vostre espoux Iesus, où vos sœurs sont desia. La mere ayant dit ces paroles, on
trencha la teste à l'enfant. La mere enterra leurs corps honorablement, & au bout
de trois iours venant sur le tombeau de ses filles rendit l'ame en priant
Dieu, & fut enterrée auec ses filles,
Metaphrastes &
alij.
Quel contentement maintenant à la mere, d'estre
mere de telles filles ! quelle ioye aux filles d'auoir eu vne telle mere ! mere qui a
donnée vne si saincte instruction à ses filles, filles qui se sont rendues si docilles
aux instructions de leur mere : mere qui a preferé le seruice de Dieu à la
tendresse de l'amour maternel : filles qui en vn si bas aage sont demeurées si cõstantes,
nonobstant la cruauté des tourmens, & la grandeur des promesses : mere qui n'a
eu des filles que pour le seruice de Dieu, & pour les immoler à vn glorieux
martyre : filles qui n'ont point eu de plus grand contentement, que de souffrir pour Iesus
Christ, & de tesmoigner leur fidelité par vne mort si cruelle. Heureuse la mere,
heureuses les filles : & heureuses les meres & les filles qui les imitent : les
meres ne pretendans autre chose en l'education de leurs filles que le seruice de Dieu :
les filles renonçans à tous les apasts du monde, souffrans tout ce qu'il y a de plus cruel
plustot que de quiter Dieu.
Ie confesse qu'il ne se trouue point
d'Adrian
maintenant ny semblables tyrans qui sollicitent la constance de vos filles, mais il y en
a d'autant ou plus dangereux, qu'ils sont plus occultes, & que leurs caresses sont
plus charman tes qui sont le monde auec ses pompes & vanitez : la chair auec ses
mignardi- ses & chatouillements, le Diable auec ses suggestions & les effects de
ses mi-
356
nistres. C'est contre ces tyrans que vous deuez les munir de vos bons exemples, de vos salutaires instructions, & de vos sainctes & feruentes prieres.
Filet cadre, rayé. Combien c'est chose importante que l'instruction des enfans. CHAPITRE III.
LE Sage,
Eccli. 30.
donne ce precepte aux peres & meres, Doce filium tuum, & operare in illo, ne in
turpitudinem illius offendas, instruisez vostre enfant,
Le pere doit trauailler à l'instruction de ses enfans.
trauaillez à l'entour de luy, tout ainsi que vous feriez à cultiuer vn champ, ou
vne vigne, labourant, plantant, cerclant, arrachant : faites comme la nourrice, &
toute ainsi qu'elle emmaillote l'enfant pour luy dresser & former les membres,
de mesme estudiez vous à former son esprit, & dresser ses mœurs :
Ne in turpitudinem illis offendas, autrement, vostre enfant estant mal instruict sera la
cause de vostre honte, de vostre des-honneur, & de vostre tristesse, puis que
la honte & la confusion de l'enfant mal instruict redonde iusques au pere : Confusio patris est de filio indisciplinato,
Ecc. 22.
Ne in turpitudinem illius offendas,
de peur que vous ne soyez coupable de ses vices, faute d'instruction : de peur
qu'en mal faisant, il ne vous rende infame : de peur que de vostre exemple &
de vostre negligence, il ne prenne occasion de mal faire.
Les peres doiuent auoir plus de soin d'instruire leurs
enfans que de les mettre au monde.
S. Aug. in
ps. 127. dit
que les peres & meres doiuent auoir plus de soin à bien esleuer leurs enfans, qu'à
les mettre au monde, car le bon-heur des peres & meres, ne gist pas à auoir des
enfans, mais à auoir de bons enfans : de quoy seruiroit à l'ourse d'auoir mis au monde
vne masse de chair informe, si elle ne la polissoit & luy donnoit la forme auec la
langue ? & de quoy seruiroit aux peres & meres d'auoir engendré des enfans, s'ils ne
forment leurs esprits par bonne education ? la terre qui est sterile & rude, par
trauail & diligence deuient fertile, & la plus fertile estant delaissée, ne
porte que des ronces : les meilleurs esprits estant abandonnez deuiennent tout pleins
de ronces de vices; les plus grossiers par la bonne education deuiennent fertiles.
Hac conditione gignimur, vt generati Deo debita obsequia præstemus, hunc solum nouerimus,
hunc sequamur, dit Lactance,
nos peres & meres nous ont engendré pour seruir Dieu, pour le connoistre, & le suiure, ne suffit donc pas qu'il nous ayent
donné l'estre, mais ils nous doiuent donner l'instruction pour laquelle nous auons l'estre.
357
Response de l'oracle touchant l'instruction de la ieunesse.
Les
Atheniens
consulterent vn iour l'oracle pour sçauoir par quel moyen
leur republique pourroit estre heureuse & florissante. L'oracle respondit qu'il
n'y en auoit point de meilleur, que de pendre aux oreilles des enfans ce qu'ils
auoient de meilleur & de plus pretieux. Aussitost on attacha aux oreilles
des enfans des anneaux d'or, on y fit pendre des pierres pretieuses en grand
nombre, mais la republique n'en fut pas plus heureuse pour cela : il falloit
mettre dans leurs oreilles de bonnes & salutaires instructions, c'estoit là le sens de
l'oracle.
Le bonheur des estats depend de l'instruction des
enfans.
Aussi Platon,
lib. 21. de repub.
&. 2. de Legibus,
ne recommande rien tant que l'instruction de la ieunesse, de laquelle depend le bon-heur des
estats, car comme il dit, vous ne pouuez auoir de bons Magistrats, si vous n'auez de
bons citoyens, dont vous choisissez les Magistrats : il est impossible d'estre
bon citoyen, si on n'a esté bon ieune homme, puis que les cityens se font des
ieunes hommes, & sont tels estant en aage, qu'ils ont esté en leur adolescence :
& comment pourront-ils estre bons ieunes hommes, si on n'a soin de les bien
instruire en leur ieunesse ? L'instruction de la ieunesse est le fondement du
bon-heur des estats, & ce fondement manquant, vous ne sçauez rien bastir de ferme ny de solide.
Plutarque
a escry vn Liure de l'instruction de la ieunesse, ou entre autres
choses, il dit, que tout ainsi qu'on forme les membres des enfans aussi tost
qu'ils sont nez, afin qu'ils ne soient contrefaits, de mesme, il faut former les
esprits afin qu'ils ne soient vitieux.
Il y a des peres & meres si sots qu'ils pensent auoir
suffisamment satisfait à leur deuoir, lors qu'ils ont amassé force biens à leurs enfans,
semblables à cette mere dont parle Sainct Hierosme, mere de
Sainct Iean, & de
Sainct Iacque227,
Auiditate fœminea præsentia petit,
immemor futurorem, qui auec vne
Contre les peres & meres qui ont plus de soin d'amasser
des moyens à leurs enfans que de les instruire.
auidité de mere, ne pensoit qu'aux choses presentes, oubliant les futures : semblables à ceux dont se plaint Sainct Chrysostome
par ces paroles, Alij filiis
suis militiam comparant, alij honores, alij diuitias, nemo filiis suis comparat Deum,
perditionem eorum magno pretio comparant, salutem vero illorum, nec dono accipere
volunt. Aucuns se mettent en deuoir de procurer des charges en la guerre à
leurs enfans, d'autres à leurs chercher quelque estat, d'autres à leurs amasser
des richesses : personne ne se met en deuoir de les bien instruire à la crainte
de Dieu, ils leurs cherchent à grand prix leur ruine, & ne veulent admettre
leur salut qu'on leur offre gratuitement. Quelle proportion peut auoir tout
le reste, moyens, honneur, santé, beauté, force, noblesse, gloire, reputation,
auec la bonne nourriture ? Ceux-la sont indignes d'estre peres & meres qui ont
plus de soin d'amasser des richesses, que d'instruire leurs enfans à la vertu,
ausquels ils doiuent laisser leurs leurs richesses; c'est proprement faire comme
celuy qui a vn grand soin de son soulier, & ne se soucie de son pied, vous
358
verrez des peres & meres qui auront grand soin que leurs enfans ne
faſſent quelque inciuilité, comme qu'ils ne mangent de la main gauche, qu'ils ne
marchent se penchant, qu'ils ne regardent de trauers, mais qui ne se soucient s'ils sont
menteurs, choleres, dedaigneux, opiniastres, impatiens, volontaires.
Aristote
disoit que les peres & meres qui instruisent leurs enfans sont
plus dignes d'honneur que ceux qui les engendrent : d'autant que par la generation, ils ne donnenet que la vie : mais par l'instruction ils donnent la
bonne vie. Laert.
lib. 5. c. I. on les peut appeller peres & meres deux fois.
Il faut donner quelque place en ce discours à
S. Chrisost.
lequel in I. ad
Timoth.
2. hom. 9. dit aux peres & meres, ô quel grand tresor Dieu vous à
mis en main, gardez le soigneusement, & prenez garde que le larron ne vous
le desrobe ! mais helas, qu'on ne s'en soucie gueres maintenant ! on est fort
soigneux d'auoir vn bon champ, de trouuer vn bon & fidele laboureur pour luy mettre en
main; on cherche par tout vn bon palfrenier, vn bon muletier, vn bon procureur228, &
despensier229, qui serue auec grande affection, mais
on mesprise ce qui doit estre plus cher, & ne se soucie-on pas de l'instruction
des enfans, ny de trouuer quelque braue homme pour les luy mettre en
main & les instruire, & rendre gens de bien. Cependant il n'y a champs, possession, ny chose quelconque de quoy on doiue faire tant d'estat que des enfans, puis que tout le reste n'est que pour eux; & on a plus soin des possessions, que de ceux pour lesquels on les amasse. N'est-ce pas vne sottise & impertinence ? partant on doit s'estudier deuant toute chose à les former à
la vertu, & à la pieté, & puis le reste apres. Car s'ils sont mechans les moyens ne leurs seruiront de rien : s'ils sont gens de bien, la pauureté ne les incommodera pas.
Le
pere de l'eloquence latine 2. de diuinatione,
dit qu'il n'y a rien de plus important pour le bien d'vne republique, rien de meilleur,
rien de plus noble, que d'instruire la ieunesse lors principalement qu'elle est si
libertine qu'il faut chercher tous les moyens possibles pour la maintenir. Ie diray
plus qu'il n'y a rien de plus important pour le bien & prosperité de l'Eglise.
L'importance de l'instruction de la ieunesse pour le bien
de l'Eglise.
On raconte qu'vne saincte matrone prioit vn iour Dieu fort instamment
afin qu'il luy pleut reformer son Eglise, & la restituer en sa
premiere vigueur : on luy demanda comme on pourroit tirer des pommes belles &
bonnes, d'vne pomme gasté & pourrie ? Ne sçachant que respondre, on luy dit qu'il n'y
auoit point d'autre moyen sinon de prendre les pepins de la pomme pourrie,
auant qu'ils soient pourris & gastez, les mettre en bonne terre, desquels sortiroit vn
pommier qui porteroit de fort bonnes pommes; de mesme que l'vnique moyen
de reformer l'Eglise esoit en la ieunesse, la cultiuant pour de cette semence
359
tirer la premiere vigueur & beauté de l'Eglise.
Les tyrãs pour nuire à l'Eglise ont corrompu la ieunesse.
Les cruels Empereurs qui auoiẽt minuté la ruine de l'Eglise
sçauoiẽt fort bien cela, & partant pour sapper l'Eglise par le fondement & la
ruiner tout d'vn coup, ils n'ont rien trouué de plus efficace que la corruption de la
ieunesse, luy donnant des principes tout contraires à la vraye pieté & la pureté
& sincerité de nostre religion.
L'Empereur Maximin,
entre autres, vn des plus cruels
qui fut iamais, voyant que tous les tourmens & cruautez que sa rage pouuoit
inuenter, ne profitoient de rien contre les Chrestiens, tascha d'en venir au
Inuentiõ diabolique de Maximin
pour corrompre la ieunesse.
bout par subtilité & finesse, de ce qu'il n'auoit sçeu faire par force & cruauté;
il fit faire vn liure intitulé, Acta
Pilati,
les Actes de Pilate
230,
plein de mensonges & calomnies contre nostre Seigneur, commanda que tous les les maistres d'escole l'explicassent, & le fissent apprendre à leurs disciples, afin que les
enfans apprissent de bonne heure l'impitié, & que commençans à haïr IesusChrist aussi tost qu'à parler, petit à petit ils fussent imbus de cette abominable
doctrine, eussent les Chrestiens en horreur, comme gens abominables & execrables, & les persecutassent à toute outrance.
Comment est-ce que
Luther &
Caluin ont causé
vne si grande ruine en l'Eglise ? n'a-ce pas esté faisant des Liurets gentils, des poësies
plaisantes, contre le Pape, les Prelats, les Prestres, contre les ceremonies de
l'Eglise ? faisant courir ces Liurets par les escoles pour donner des impressions à la
ieunesse, qui durassent tout le temps de la vie, & qui engendrassent vne horreur
& haine de la vraye religion.
C'a esté pour remedier à ce mal-heur que l'on a
escrit tant de Liures de l'instruction de la ieunesse, qu'on a erigé tant de Colleges;
fait choix de bons maistres & pieux, qu'on a fait vne nouuelle dignité aux Eglises
Cathedrales, qui est des Escolastres qui eussent soin des escoles : qu'on a estably
tant de seminaires, que tant de grands personnages se sont abbaissez iusques à
l'instruction des enfans, dans le sentiment commun, que non seulement le bonheur des
familles, mais que la prosperité des Republiques & des Royaumes, voire de l'Eglise,
dependoit de l'instruction de la ieunesse.
Trait de Lycurgus pour mõstrer l'importance de l'instruction
de la ieunesse.
Vous n'ignorez pas le trait de Lycurgus rapportée par
Plutarque,
au liure de l'institution de la ieunesse : il fit prendre deux chiens de mesme
pere & de mesme mere, & d'vne ventrée, en fit nourrir vn à la cuisine, à
lecher les
plats : l'autre à la chasse, puis les amenant en presence du peuple, fit mettre
vn plat de potage d'un costé, de l'autre fit lacher vn lievre : le chien de cuisine se ietta aussi tost sur le potage : & l'autre poursuivit chaudement le lieure, lors il prit occasion de monstrer au peuple, quelle force auoit l'education des enfans.
Tout ainsi, dit
Seneque,
que l'on appriuoise les lyons, que le maistre les
360
rend si doux qu'il les baise, leurs met la main dans la gueule :
qu'on apprend à l'Elephant (quoy que si massif) à danser sur la corde, ainsi il n'y a rien
qu'on n'apprenne à la ieunesse, quand on veut y apporter l'assiduité & la diligence.
Filet cadre, rayé. Qu'il faut instruire les enfans lors qu'ils sont encore ieunes. CHAPITRE IV
Faut instruire les enfans dés la plus tendre ieunesse.CE
n'est pas assez d'instruire les enfans, mais faut le faire dés leur premiere ieunesse : suiuant le
precepte du Sage
Eccli. 7.
Filij tibi sunt? erudi illos, & curua illos à pueritia
illorum. Tout ainsi que la terre produit l'or,
mais rude, brut, sans lustre ny beauté, & l'orfeure par le moyen du feu l'espure,
& luy donne la beauté : de mesme les peres & meres produisent les enfans
auec la lie & le meslange de beaucoup d'imperfections, mais faut les purifier
par le moyen de la bonne nourriture & instruction : tout ainsi qu'en vn sauuageon231
on ente vne gresse d'vn bon arbre qui porte de bons fruicts : ainsi
les peres & meres par l'instruction doibuent enter la bonne doctrine dans
l'ame de leurs enfans qui sont comme sauuages en leur naissance. Mais pour
faire vnir la gresse faut qu'elle soit tẽdre, aussi pour rendre les enfans capables
de discipline, faut les instruire dés leur premiere ieunesse. On ne peut plus
flechir ny manier les arbres qui sont vieux, faut le faire quand il sont encore
tendres; le mesme est de la ieunesse. Le Poëte a dit fort veritablement,
à teneris assuescere
multum, il importe beaucoup de s'accoustumer dés qu'on est encore ieune. Virg. 2. Georg.
Quo semel est imbuta recens seruabit odorem testa diu.
Horat.232.
Les pots de terre gardent long-temps les premieres ordeurs.
Les enfans sont tels en vieillesse, qu'ils ont esté en ieunesse.
Mais à quel propos ces tesmoignages des Poëtes
apres ces belles sentences de l'escriture
aux Prouerb. 22.
adolescens iuxta vitam suam etiam senuerit
non recedet ab ea, le ieune homme sera tel en sa vieillesse, qu'il aura esté en sa
ieunesse, & Iob. 20.
Ossa eius implebuntur vitijs
adolescentiæ suæ, ses os seront remplis des vices de sa ieunesse.
S. Basile
compare l'esprit à la cire, quand elle est molle on en fait ce qu'on
L'esprit semblable à la cire.
veut, on y imprime le cachet sans difficulté, on en fait vn Ange ou vn
Diable, comme les doigts veulent : le mesme est des enfans, quand ils sont ieunes,
on les forme comme on veut, ou à la vertu, ou au vice. C'est pourquoy
Platon
361
aduertissoit les nourrices qu'elles n'apprissent aux
enfans des fables sottes, & sales, de peur d'infecter leurs esprits tendres dés le
commencement : aussi dit fort à propos vn certain Poëte,
Iuuenal.
Satyr. 14.
Ostez de deuant leurs yeux toute lasciueté : esloignez tout sexe diuers de leur
conuersation : ne permettez pas qu'on dise des chansons impudiques ou des
bouffonneries & des flatteries en leur presence : si vous auez enuie de faire
mal, au moins gardez vous en, en presence de la ieunesse, voire mesme des
enfançons.
Susanne
bien instruicte. Ce qu'on a enseigné aux enfans
en ieunesse, demeure en vieillesse.
Nil dictu fœdum, uisuque hæc limina tangat,
Intra quæ puer est, procul hinc procul este puellæ
Lelonum, & cantus pernoctantis parasiti
Maxima debetur puero reuerentia, si quid
Turpe paras, nec tu pueris contempseris annos
Sed peccaturo obsistat tibi filius infans.
D'ordinare ce qu'on a enseigné aux enfans en
ieunesse, demeure en leur vieillesse : d'où pensez vous que prouenoit cette inuincible
constance de la chaste Susanne,
laquelle ne se laissa emporter, ny aux caresses de ces impures
& detestables ruffiens : ny aux menaces de ces iniustes iuges ? d'où procedoit
sa grande patience contre vne iniuste sentence, à laquelle elle se voyoit condamnée, n'en cherchans point d'autre raison que la bonne instruction qu'on
luy auoit donnée dés sa plus tendre ieunesse, parentes
illius cum essent iusti erudierunt illam secundum legem Moysi233,
Daniel 13. &
tant de rares & signalées vertus du bon vieillard
Tobie, au milieu de tant
d'afflictions : n'estoient-ce pas des fruicts de la bonne instruction de sa ieunesse ? Cum ab infantia sua semper Deum timuerit, &
mandata eius custodierit, non est contristatus contra Deum, quod plaga
cœcitatis euenerit ei, sed immobilis in Dei timore permansit, agens gratias Deo omnibus diebus vitæ suæ. Tob.
2. Ayant commencé à craindre Dieu dés sa plus tendre ieunesse &
à garder ses commandemens, il ne murmura pas contre luy de son aueuglement, mais il
demeura ferme & constant, rendant grace à Dieu tous les iours de sa vie.
Le bon vieillard
Eleazarus,
contre la constance duquel ny les tourmens,
La constance d'Eleazarus prouenoit de la bonne
educatiõ de ieunesse.
ny les promesses, ny les tyrans, ny les amys, n'eurent non plus de force que les
flots contre vn rocher, auoit acquis cette force & constance par vne bonne education, & qu'ainsi ne soit considerez les paroles de
l'escriture comme on l'inuite
non à faire contre la loy, mais seulement à feindre de faire, pour s'exempter
des tourmens & de la mort cruelle. Cogitare cœpit ætatis ac senectutis suæ emi nentiam dignam; & ingenitæ
nobilitatis cantiem, atque; a puero optimæ conuersa-tionis actus. 2.
Machab. 6. Il
commença à se representer sa venerable vieillesse & la noblesse de sa race, & sa
bonne nourriture dés sa plus tendre ieunesse &
362
lors dit constamment, præmitti
se malle in insernum, quam à Diuina lege separari:
qu'il aymoit mieux mourir que d'enfraindre la loy de Dieu.
S. Aug. 3.
conf. 4. confesse que sa bonne mere luy ayant appris le sainct nom de Iesus dés la
mammelle, quoy que puis apres il se soit emporté à beaucoup de vices, toutefois il
ne trouuoit goust à chose quelconque où il ne rencontroit ce saint nom, tant il
est veritable que les premieres teintures demeurent tousiours.
Aug. 6.
confess.
raconte que sa mere estant encore enfant, le pere & la mere luy donnoient souuent du
vin à boire; elle apprit si bien, qu'elle beuuoit des verres entiers. Or comme vn iour
elle reprenoit la seruante, la seruante luy reprocha qu'elle estoit vne aualeuse de vin,
à cette reproche elle fit reflexion sur soy-mesme, & s'amenda, voyez quelle force a
la premiere education.
On prit vn iour vn enfant loup aux forests
d'Allemagne, dont on fit
Vn enfant loup pour auoir esté nourry parmy les loups.
present à Henry Prince de Hasse.
Il auoit esté nourry parmy les loups, dés l'aage de trois ans, desquels il auoit appris à marcher à quatre pieds
comme vne beste : il alloit à la chasse comme les loups auec les loups, partageoit la
proye auec les loups, dormoit au milieu des loups : enfin estoit deuenu tout
loup. On eut assez de peine de l'appriuoiser, & ne peut-on le faire, qu'en
luy liant les mains auec des bastons pour luy apprendre à se tenir debout, &
marcher en homme; il rompoit tout, taschant de retourner à ses premieres
façons de loup : voila ou porte vn homme la nourriture, qui est comme vne
seconde naissance234.
L'experience fait voir que ceux qui commencent de
bon-heur à s'addon ner à la vertu se rendent la vertu comme connaturelle, n'ont point de
difficul-té à bien faire, & au contraire ceux qui s'addonnent aux vices & à la
liberté dés le commencement, se les rendent familiaires, & ne peuuent les quiter
qu'auec vne tres-grande violence.
Iamais il n'est bon de differer ce qui se peut
faire bien tost quand il est d'importance. Peut-il y auoir chose de plus grande
importance que l'instruction de la ieunesse ? partant ne faut la differer, curua ceruicem eius in inuentute, & tunde
latera eius dum infans est. Domptez la superbe de cet enfant, son opiniastreté, sa
teste, par vne amoureuse correction auec le ioug d'obeissance, & n'attendez pas qu'il
soit en aage, dés qu'il est tendre faictes vostre deuoir de le dresser.
L'espoux au Cant. c. 5. inuite son
espouse en son iardin, par ces paroles,
Dieu demande la ieunesse & la vieillesse.
Veniat in hortum meum
soror mea sponsa, messui myrrham meam cum aromatibus meis, comedi fauum cum melle meo, bibi vinum cum lacte meo: i'ay meslé
mon laict auec mon vin, le laict signifie la ieunesse, le vin la vieillesse : pourquoi dit-il qu'il a meslé le laict auec le vin ? sinon pour monstrer qu'il faut conioindre la ieunesse auec la vieillesse, & que d'ordinaire telle qu'est la ieunesse,
telle est la vieillesse : pour monstrer que Dieu veut que nous luy presentions
363
l'vne & l'autre : il ne boit pas seulement du vin, il veut encore du laict. Si le
laict,
c'est à dire la ieunesse, est corrompu, il est malaysé que le vin, c'est à dire, la
vieillesse soit pur, & aggreable à Dieu.
Dieu ne vouloit pas anciennement qu'on luy offrit
des cygnes. Ce pouuoit
Dieu ne veut pas qu'on luy offre des cygnes.
estre entre autres raisons, d'autant que quoy qu'ils chantent melodieusement,
ce n'est qu'à la fin de la vie, & non en la ieunesse : voulez vous faire vn aggreable sacrifice à Dieu ? offrez-luy vos enfans, non seulement à la vieillesse,
mais en la ieunesse, par vne bonne education. Et pourquoy Dieu
Exodi. 22.
demande-il les premices & les premiers nez ? Primitias tuas non tardabis reddere,
primogenitum filiorum tuorum dabis mihi: tu ne tarderas pas de me rendre tes
premices, tu me donneras le premier né de tes fils : les premices, est le premier
aage : nos premiers nez, sont les premiers actions : c'est le laict dont nous
auons parlé, mais il veut le vin auec : aussi dit-il,
Eccl. 26.
serua timorem Dei, & in illo
veterasce, gardez la crainte de Dieu, & vieillissez en icelle.
Il ne faut pas faire comme certains arbres qui
fleurissent en automne, & ainsi ne portent aucun fruict; ny comme les amandiers qui
fleurissent bien tost, & à la premiere gelée perdent leurs fleurs. Aucuns fleurissent
en ieunesse par vne bonne education, & à la premiere rencontre perdent tout :
d'autres ne fleurissent qu'en vieillesse, & est fort mal-aysé qu'ils portent de bons
fruicts.
Eccli.
24. La sapience se compare à la vigne, & dit que ses fleurs sont
des fruicts,
ego quasi vitis fructificaui, & flores mei fructus. Les fleurs sont auant les
fruicts voire mesme en la vigne : quelle nature de vigne est-ce cy qui a des fruicts
pour des fleurs ? les fleurs c'est vne ieunesse douée de sapience, par vne bonne &
saincte instruction : les fruicts sont la vieillesse: elle dit donc, flores mei fructus, mes fleurs sont des
fruicts : c'est à dire les fleurs d'vne bonne &
saincte ieunesse bien eslevé, sont des tesmoignages si asseurez d'vne fructueuse
viellesse, que quoy que ce ne soient que des fleurs, on peut les qualifier des fruits.
Il n'y a point de fruict sans fleurs, ex flore, & per florem omnis fructus,
c'est
Les Diables en veulent à le ieunesse.
pourquoy le Diable en veut principalement aux fleurs, c'est à dire à la ieunesse, luy tendant mille pieges, luy donnant dix mille occasions; incitant les
peres & meres à luy donner toute liberté, sçachant bien que les fleurs estant
perdues le fruict court hazard : c'est pourquoy l'espouse est si soigneuse de
chasser les renardeaux de la vigne :
capite nobis vulpes paruulas quæ demoliuntur vineas,
Cant. 2. & la
raison est, vinea nostra
floruit, sa vigne est en fleur. Les
vrays renards en veulent principalement aux raisins quand ils sont meurs,
mais les renards mystiques, les Diables à la vigne quand elle fleurit, c'est à
dire à la ieunesse.
364
O que
Ieremie
monstre bien le bon-heur de ceux qui sont instruicts à la
C'est chose bonne de porter le ioug de Iesus Ch. dés la ieunesse.
vertu dés leur ieunesse, Thren. 3.
Bonum est viro cum portauerit iugum ab adolescentia sua, sedebit solitarius, & tacebit, quia leuauit se, super se: il est expedient
de porter le ioug de la vertu dés la ieunesse, autrement il est fort mal-aysé de
le porter en la vieillesse. Vn certain auoit vn asne beau & fort, il ne voulut
luy faire porter le bat quand il estoit ieusne, fort & beau. Comme sa beauté
commença à faillir, & ses forces manquer, il voulut la charger, mais la pauure beste n'auoit pas accoustumé ce mestier, & n'auoit plus de force; ainsi
il n'en tira aucun seruice, ny en ieunesse, ny en vieillesse : nostre Seigneur
dit que son ioug est doux, & sa charge legere, ouy pour ceux qui se sont accoustumés de ieunesse à la porter, mais insupportable, ou au moins fort pesante, quand on ne l'endosse qu'en la vieillesse.
Sedebit,
dit Ieremie, pour monstrer la
grande tranquillité & repos de conscience qu'on a, lors qu'on a commencé de bonne
heure à bien faire.
Et tacebit,
il n'aura point d'occasion de deplorer son malheur, comme font ceux dont parle
Salomon,
Prouerb. 5.
Ne des alienis honorem tuum, & annos
tuos crudeli, ne forte impleantur extranei viribus tuis, & labores tui sint in domo
aliena, & gemas in nouissimis, quando consumpseris carnes tuas, & corpus tuum, &
dicas, Cur detestatus sum disciplinam, & increpationibus non acquieuit cor meum,
nec audiui vocem docentium me, & magistris non inclinaui aurem meam.
Donnezvous de garde de donner vostre honneur, c'est à dire, vostre ieunesse, aux
estrangers, aux vices : & vos années au cruel, au Diable, de peur que le estrangers ne consomment vos forces, & que vos travaux ne soient en vain,
& que vous soyez contrainct de vous plaindre à la fin quand les forces vous
manquerõt, & de dire, ha mal-heureux que ie suis, pourquoy ay-ie eu en horreur la
discipline ? pourquoy ay-ie mesprisé la correction ? pourquoy ne me suis-ie rendu obeyssant
à ceux qui m'enseignoient, & prompt à la volonté de mes maistres ?
Solitarius,
seul, il arriuera à vne telle perfection, qu'il fera comme vn rang
à part : il meritera vne telle recompense, que rien ne pourra luy estre comparé :
il sera esleué à vn siege de gloire particuliere, à cause des merites qu'il aura
acquis, ayant commencé de bonne heure à s'addonner à la vertu, & à seruir
Dieu : solitarius, sans
trouble, sans rebellions, sans reuolte de ses passions, d'autant que leuauit se super se, il s'est surmonté soy-mesme,
en tant que de bonne heure il a commencé à refrener ses desirs, & moderer ses passions.
S. Ambr.
serm. 19. in ps. 118. dit tout cela en
peu de paroles, qui à iuuentute iugum
portauerit, & habenis maturi moderaminis teneriora volens colla subdiderit, sedebit
singulariter remotus à strepitu interpellantium passionum, & quietus sedebit: cui
necesse est iam non iurgari cum corpore, decertare cum variis cupiditatibus, quia tulit
iugum verbi anima, quæ quærit Deum, quæ captiuas sibi fecit, omnes delicias iuuentutis.
365
Dieu voulant faire vn homme incomparable de
S. Iean Baptiste, il le fait
commencer de bonne heure, & dés sa plus tendre ieunesse.
Notre Dame dés
l'aage de trois ans fut mise au temple, quoy que desia auparauant
Saincte
Anne n'auoit manqué de faire tous deuoirs d'vne bonne mere en son endroit,
& tant d'autres.
S. Denys Areopagite,
eccl. Hierarch.235
c. vltimo, remarque que ce
Pourquoi on donne le baptesme dés l'enfance.
n'a pas esté sans cause que les Apostres ont ordonné qu'on
baptisa les petits enfans afin qu'estans encore purs & saincts, exempts de toute
erreur, & corruption, ils commençassent à porter le ioug de Iesus-Ch. & de
l'Eglise, qu'ils s'addonnassent à la pieté dés leur naissance, & sucçassent la
deuotion auec le laict de leurs nourrices, & qu'estans regenerez en Iesus-Christ par
le baptesme, ils n'eussent aucuns desseins, aucune pensée que pour Iesus-Christ.
S. Anselme, lib.
de similitud.236
c. 78. compare ceux qui seruent à Dieu dés leur plus tendre ieunesse aux
Anges, qui ne sont iamais tombez, mais qui ont perseueré au seruice de Dieu : c'est viure
en Ange de commencer de bonne heure, & perseuerer dans des si heureuses brisées237.
Dieu auoit expressement ordonné qu'on ne luy
offrit aucune victime,
Dieu ne veut aucune victime qui ne soit saine.
qui ne fut saine, pure, & sans macule, Leuit. I.
Malach. I. Que
se soucioit Dieu de la pureté d'vn agneau ? s'il auoit des taches ou non ? mais c'estoit pour
nous enseigner l'estat qu'il faisoit de vos enfans, lors que vous les luy offrez
comme de tendres agnelets dans l'integrité & pureté de vie, prouenant d'vne
bonne instruction.
L'Espouse238
dit, Omnia poma noua, & vetera
seruaui tibi dilecte mi, O mon
bien aymé, ie vous ay gardé tous mes fruicts, vieux & ieunes : Dieu veut auoir
tous les fruicts, de ieunesse & vieillesse, partant faut que les peres & meres
soient soigneux de les luy garder.
Le Diable fait tous ses efforts pour empescher que
tous les fruicts ne
soient à Dieu, c'est l'homme ennemy qui surseme la mauuaise semence sur la
bonne, & s'en va : qui tasche de semer la semence des vices dans le champ de
ces ames tendrelettes estant bien asseuré que s'il le peut faire, postquam creuerint, apparuerunt zizania,
l'ivraye se fera paroistre quand ils seront en aage.
C'estoit iadis la coustume parmy les Romains, que
les enfans portoient
Les enfãs Romains portoient des medailles à leur col.
des medailles à leur col, & n'estoient permis de les oster,
qu'ils n'eussent quatorze ans : c'estoit pour les aduertir qu'ils estoient enfans, &
partant qu'ils deuoient estre instruicts pendant cet aage : maintenant parmy la plus
part des familles on ne se soucie guere de cela; vn bon estat, de l'argent, vn bon
mariage, ils seront vertueux quand ile seront vieux.
Faut corriger les enfans.
Le Sage a fort bien
dit, Virga, & correctio tribuit sapientiam,
puer antem qui relinquitur propriæ voluntati, confundit matrem suam,
Prouerb. 29.
La verge, & la
366
correction donne la sagesse : l'enfant qu'on laisse viure à sa volonté, sera la
confusion de sa mere; vaudroit mieux n'auoir point d'enfans que d'en auoir
de mauuais, & ne les corriger, ie le dis apres le Sage,
Eccli. 16.
Ne iucunderis in filiis si multiplicentur, nec
oblecteris super ipsos, si non est timor Dei in illis. Melior est vnus timens Deum, quam
mille filij impij, & vtilius est mori sine filijs quam relinquere filios
impios. Ne vous resiouyssez pas si Dieu vous donne beaucoup d'enfans; ne vous
congratulez pas à leur occasion s'ils ne sont craignans Dieu : vaut mieux n'en auoir qu'vn
qui craigne Dieu, que mille de mechans, mieux mourir sans enfans que d'en laisser qui
soient impies.
Souuenez-vous de ce que dit le Sage,
Eccl. 30.
Equus indomitus euadit durus, & filius
remissus vadit præceps, vn cheual indompté n'est pas maniable : vn enfant negligé
est comme abondonné. Lacta filium,
dit le mesme, & pauentem
te faciet, lude cum eo, & contristabit te. Caressez vostre enfant, & il vous fera
peur, iouez auec luy, & il vous attristera : il faut les retenir dans leur deuoir
auec le frain de la crainte, & ne pas attendre qu'ils soient deuenus forts en
bouche par vne longue liberté, & indomptables par des habitudes inueterées :
quand ils sont ieunes, on les fait aller comme on veut en leurs monstrant
seulement la verge, quand ils sont vieux, & accoustumez à la liberté, ils ne font
rien, mesme pour l'esperon.
Filet cadre, rayé. Comme les Peres & meres qui negligent l'instruction & correction de leurs enfans sont punis. CHAPITRE V.
DIeu a tousiours monstré comme il vouloit que les peres & meres s'acquitassent
de ce deuoir, car commandant aux Iuifs, Deut.
10. de garder ses ordonnances, & de s'en
souuenir continuellement, il adiousta, docete
filios vestros, vt illa meditentur, enseigner vos enfans à ce qu'ils les meditent :
ce n'est pas assez qu'ils ayent soin des corps, il faut qu'ils se souuiennent qu'ils
sont Peres, non des corps, mais des hommes; & que l'estre de l'homme consiste
principalement en l'ame, & partant Dieu dit par S. Paul, Ephes. 4. Vos patres educate illos in disciplina, &
correptione Domini, peres instruisez vos enfans en la Loy de Dieu, & I. ad
Timoth. 5.
Si quis suorum maximè domesticorum
curam non habet, fidem negauit, & est infideli deterior: Si quelque pere n'a
soin des siẽs, & principalement de ses domestiques, tenez-le comme vn apostat, &
pire qu'vn infidele, & le pere, y manquant, la mere le doit faire. I. Timoth. 2. Saluabitur
367
mulier per filiorum generationem, si
permanserit in fide, & dilectione, & sanctificatione, cum sobrietate: la
femme sera sauuée mettant des enfans au monde, perseuerant en la foy, en l'amour, en la
saincteté, auec sobrieté.
Dieu monstre vne grande familiarité à
Abraham,
Gen. 18. iusques-là
La familiarité de Dieu auec
Abraham
attribuée au soin qu'il auoit de ses enfans.
qu'il dit, Num potero
celare Abraham
quæ gesturus sum? Pourray-ie bien celer à
Abraham ce que ie dois
faire ? mais quelle est la cause de cette priuauté ? vous croirez peut estre que ce sõt
ses aumosnes, que c'est sa foy, que c'est son obeyssance : non c'est le soin qu'il auoit de
l'education de ses enfans, Scio quod
præcepturus sit filiis suis, & domui suæ post se, ut custodiant viam Domini: ie sçay
qu'il commandera à ses enfans, & à tous ses domestiques, & à sa posterité, de
garder mes ordonnances.
Au contraire, rien qui fache tant Dieu, que lors que les peres
& meres negligent l'instruction de leurs enfans. Qui ne s'estonne considerant la
grande misericorde de Dieu qui est si grande, qu'il cherche quelqu'vn en
Ezechiel 22. qui s'oppose à sa cholere, s'il pese le commandement qu'il donne à
Ieremie 7.
Tu noli orare pro populo hoc, neque assumas pro
eis laudem, & orationem, & ne obsistas mihi, quia non exaudiam te: garde
toy bien de prier pour ce peuple, ne t'oppose point à ma cholere contre luy, car ie ne
t'exauceray pas : qui a mis Dieu dans cette cholere inexorable ? en voicy la cause, Nonne vides quid isti faciunt in
ciuitate Iuda,
& in plateis Jerusalem?
filij colligunt ligna,
Dieu punit rigoureusement ceux qui ne corrigent leurs
enfans.
& patres succendunt ignem, & mulieres
conspergunt adipem, vt faciant placentas reginæ cœli, & libent Diis alienis,
& me ad iracundiam prouocent: Ne vois-tu
pas ce qu'ils font ? les peres, les meres, & les enfans, ne pensent qu'à mal
faire, à idolatrer, & les peres & meres monstrent l'exemple aux enfans, au
lieu de les instruire à l'obseruation de mes commandemens. Les peres &
meres n'ont autre soin que d'engraisser leurs enfans, leurs amasser des richesses, qu'à enioliuer leurs filles, les faire voir, estre veuës, leurs permettre
de courir & trotter, n'ont autre pensée que de les aduancer selon le monde,
craignent de les facher, en font de petites idoles, leurs laissant faire tout ce
qu'elles veulent : & puis quelle merueille si Dieu les punit.
Dauid
s'en plaint bien fort, Psalm. 105.
Immolauerunt filios suos, & filias
suas dæmonijs: ce qui se doit entendre non seulement de ces barbares qui immoloient
leurs enfans aux Idoles, au Dieu Moloch,
c'est à dire au soleil, & les
faisoient brusler tout vifs dans une statuë creuse du Soleil; mais des peres &
meres qui immolent leurs enfans au monde, & seroient fort marris qu'ils seruissent Dieu,
& s'addonnassent à la pieté. Et pour les destourner du seruice de Dieu, leurs
permettent tout ce qu'ils veulent : plus cruels que ces barbares, en ce que ceux-là
n'ostent que la vie du corps, ceux-cy de l'ame & de la grace Pauures peres &
meres, pourquoy pensez-vous que Dieu vous oste souuent
368
vos enfans, sinon en punition de cet excés ? vn roy qui ayme son fils & desire
Dieu oste souuent les enfans aux peres & meres, d'autant
qu'ils les perdent par trop de liberté.
son aduancement n'a garde de le laisser és mains d'vn pedagogue qui le perd :
vous estes peres de vos enfans, mais Dieu dauantage : Dieu vous a estably
comme pedagogues : mais lors qu'il voit que vous les perdez, ou negligeans
leur instruction, ou les corrompans par vos mauuais exemples, ou leurs donnans trop de
liberté, il vous les oste. Tant d'exemples de cecy. Aux Iug.
12. ces deux Iuges & Gouuerneurs d'Israel
dont l'vn auoit 30. fils & autant de filles, l'autre 40. &
toutefois n'y l'vn n'y l'autre n'eut le contentement d'auoir au cun de ses enfans pour
successeur en punition de leur negligence en leur in- struction. Se peut-il trouuer
exemple plus tragique que celuy de grand pre-
I. Reg. 2. Punition
d'Elie
pour auoir negligé la correctiõ de ses
enfans.
stre Elie qui de peur
de fascher deux fils qu'il auoit, desquels toutefois il entendoit beaucoup de plaintes, les
aduertissoit lachement, & auec trop de retenue : mais Dieu l'aduertit que pour
punition de cette trop grande indulgence, pars
magna domus tuæ morietur, cum ad virilem ætatem venerit, qu'vne grande
partie de sa famille mourroit estant arriuée à l'aage virile, & ses deux fils,
Ophni
& Phinées,
in vno die morientur ambo,
ils moururent tous deux en vn mesme iour, & le pere tomba à la renuerse, & se
cassa la teste, & à domo eius nunquam
recessit plaga, & la punition ne sortit iamais de sa maison. Il falloit les
chastier selon leurs demerites, ne les point flatter, n'aprehender pas de les facher,
& Dieu ne l'eust pas chastié de la sorte.
On ne peut reuoquer en doute l'amour que Dieu
portoit à Dauid; toutefois aucuns croient qu'il permit qu'Absalon fut pendu,
Amnon
tué apres le violement de sa sœur, parce qu'il les auoit esleué trop tendrement : & que
deuez vous craindre ? vous qui n'estes ny si auant aux bonnes graces de Dieu comme
estoit Dauid,
& qui n'auez autre soin que du corps, sans vous souuenir de l'ame de vos enfans.
Stupidité de l'austruche.
Il y a cette difference entre l'austruche &
les autres oyseaux que la plus
part font leurs nids en haut, puis pondent, couuent les œufs, & viuifient leurs
petits & les nourrissent, iusque à ce qu'ils puissent voler, & se pouruoir; mais
l'austruche est si stupide qu'elle met ses œufs à platte terre, & se contentant de
les couurir auec de la poussiere, les abandonne sans penser qu'on les foulera
aux pieds; ou que quelque beste en fera curée : elle n'a non plus d'affection pour
ses petits comme s'ils n'estoient à elle : obliuiscitur quod pes conculcet ea, aut bestia
agri conterat, duratur ad filios suos quasi nõ sint sui,
Iob 39. Tout son trauail n'est
qu'à pondre. Ne voila pas la vraye image de tant de peres & meres, qui n'ont
autre soin que de pondre, de mettre des enfans au monde, s'ils font quelque
chose dauantage c'est de les couurir de poussiere, ils ne s'en soucient qu'ils soient
foullez aux pieds des vices & des Diables, qu'ils soient faicts leur curée; c'est
la plainte que fait Dieu, Thren. 4.
filia populi mei
crudelis, quasi struthio in deserto.
369
C'est vn grand don de Dieu d'auoir des peres qui nous
instruisent.
C'est vn grand don de Dieu aux enfans d'auoir
rencontré des peres & meres qui ayent soin de leur instruction : S. Paul reconnoit cette
faueur, & en rend graces à Dieu, 2. ad Timoth. II.
Gratias ago Deo meo, cui seruio à progenitoribus meis, ie rens grace à Mon Dieu, qui m'a donné des peres & meres qui m'ont
esleué à sa connoissance, & m'ont enseigné de l'adorer, comme ont fait Abraham, Isaac, Iacob, & autres mes
progeniteurs, dont i'ay receu la religion, comme de pere en fils. Il est vray qu'il
s'opposoit à Iesus-Christ, mais c'estoit vn effect de son zele, croyant que le Iudaïsme,
auquel il auoit esté instruit fust la vraye religion, & partant il adjouste, in conscientia pura: ce que i'en ay fait a
esté dans la sincerité de ma conscience, & en bonne foy. Helas combien d'enfans y a-il qui sont comme des tresors cachez & enfouys faute de nourriture ?
qui rauiroient le monde, s'ils estoient deterrez par le moyen d'vne bonne nourriture ? combien de pauures villageois qui feroient des merueilles, & aux aramées & aux barreaux, & aux chaires, & aux cours, s'ils estient cultiuez ? & si
leur naissance ne les auoit condamnez au joug de pauureté, & d'vne charue,
& faute de nourriture, ce sont des lumieres soubs des boisseaux. Helas combien de damnez faute d'instruction, & de sauuez par l'entremise d'vne bonne instruction !
Peres trop indulgens comparez aux chirurgiens.
S.
Chrysost, hom. 59. in Gen.
compare certains peres à ces chriurgiens, lesquels
ayant vne playe à panſer, à laquelle il faudroit appliquer le rasoir & le feu pour
couper ce qui est pourry, se contentent d'y appliquer quelques emplastres lenitifs, sans
plus : de là vient que la gangreine gaignant le dedans, la playe se rend incurable :
plusieurs peres & meres se contentent de quelques corrections lenitiues, lors qu'il
faudroit appliquer & le fer & le feu pour la cure des fautes de leurs enfans,
& puis les fautes se rendent irremediables : & lors les enfans sont l'affliction
des peres & meres, & comme des bourreaux qui les tourmentent iour & nuict,
Num. 33.
Erunt vobis quasi claui
in oculis, & lanceæ in lateribus.
Affection desreglée d'Agrippina enuers son fils.
Agrippina
mere de Neron nourrit son fils en toute
liberté, n'auoit autre estude que de l'aduancer, autre desir que de le voir regner. On
luy dit que si son fils estoit Roy qu'il la feroit mourir : n'importe,
dit-elle, qu'il me
fasse mourir, moyennant qu'il soit Roy : tant elle estoit affollée de l'amour de son
fils. En effect il la fit mourir, & le mesme iour qu'elle mourut vn Orateur dit
au Senat, iure interficienda erat Agrippina, quæ tale
monstrum peperit populo Romano: Agrippina deuoit mourir, puis qu'elle auoit
enfanté vn tel monstre. Ne voila pas ce que ie viens de dire, Erunt vobis claui in oculis, & lanceæ in
lateribus.
Sennacherib
fut tué de ses propres enfans, pour trop de liberté qu'il leurs auoit donné, 2.
Paralip. c. 32. Vous trouuerez des peres
& meres qui n'auront garde de dire vn mot à vn enfant, il ne faut le fascher, vous luy eschauf
370
ferez le sang, vous luy altererez la santé, quand il sera en aage la raison luy
seruira de correcteur. Dictes-moy de grace, si vostre enfant tombe dans l'eau,
& vous le voyez qui se noye, vous pouuez le retirer de ce danger, le prenant
par les cheueux; mais vous le blesserez luy tirant les cheueux, & plustot que
de luy causer cette petite incommodité vous le laissez noyer, n'estes-vous pas
vn meurtrier de vostre enfant ? vous voyez vostre enfant qui se perd dans des
mauuaises habitudes, mais si vous l'aduertissez, si vous le corrigez, sa santé
en sera alterée : cruel que vous estes ! vous dictes que vous l'aimez, non, vous
ne l'aimez pas, si vous l'aimiez bien, vous procureriez son plus grand bien,
Quid parcit
virgæ, odit filium suum, qui autem diligit eum, instanter erudit,
Prouerb. 13. Vous
n'oseriez démentir celuy qui dit ces paroles, car c'est le S. Esprit par la bouche
de Salomon :
celuy qui espargne la verge hait son fils, celuy qui l'aime l'instruit diligemment.
L'histoire que rapporte S. August., serm. 35. ad
fratres in eremo239, est
Histoire effroyable d'vn enfant nourry en liberté.
triuialle, elle ne laisse pourtant d'estre fort espouuantable. Vn
pauure & miserable pere aimoit tendrement vn fils vnique qu'il auoit, & luy
permettoit tout ce qu'il desiroit. Ce galland estoit quasi tousiours yure, tousiours
aux berlans ou aux bordeaux240, vn iour estant eschauffé & de vin & de sa
concupiscence força sa mere, suffoquant l'enfant dont elle estoit grosse; tua son pere,
blessa ses sœurs. O dolosa libertas, ô
grandis filiorum perdito, ô paternus amor mortifer! s'escrie S. Aug. O trompeuse
liberté ! ô abominable ruyne des en fans ! ô amour paternel qui ne cause que la mort ! ne
voila pas bien confir-mé ce que dit Salomon,
Prouerb. 29. Virga atque correptio tribuit sapientiam, puer
autem qui dimittitur voluntati suæ, confundit matrem suam? La verge & la
correction donnent la sagesse, l'enfant qu'on abandonne à sa volonté confond sa
mere.
Peres indulgens pires que parricides.
S.
Chrysostome, aduersus vituperatores vitae Monasticæ
241, parlant de
semblables peres indulgens, dit des paroles que ie ne puis obmettre : Hos parricicidis, dit-il, immaniores sceleratioresque dixerim, illi enim corpus ab anima dissipant, isti & animam & corpus æternis ignibus tradunt, atque is quidem qui corpore
occiditur, necessariò naturali lege, etiam si necatus non suisset, moreretur, his
vero
sempiternam mortem vitare potuisset, nisi hanc illi consciuisset paterna negligentia:
præterea corporis mortem, superueniens protinus resurrectionis gloria delere poterit
facillimè, animæ vero interitum solari non poterit, cum nulla erit spes, sed immortales cruciatus lugere cogatur. Tels peres sont pires & plus meschans que des parricides, car les parricides separent l'ame du corps, & ceux-cy sont cause de la
damnation & du corps & de l'ame : celuy qui est tué deuoit tousiours mourir
quoy qu'il n'eust esté tué, mais tels enfans, nourris en liberté, pouuoient eviter la damnation eternelle, si la negligence de leurs peres ne leurs eust procurée : la mort du corps sera reparée par la resurrection, qui viendra bien tost,
371
point de reparation à la damnation de l'ame, n'y ayant plus d'esperance de
retour, mais vne necessité d'endurer sans resource.
Peres indulgens sont des traistres.
Sainct Cyprian
dit quelque chose approchant de cela serm. de opere & elemosy.242
Præuaricator & proditor pater es, nisi filijs tuis fideliter consulas, nisi
conseruandis eis religiosa & vera pietate prospicias, qui studes terreno magis, quam
cœlesti patrimonio, filios tuos Diabolo magis commendare, quam Christo; bis delinquis, & quod non præparas filijs tuis Dei patris auxilium, & quod doces filios
patrimonium plus amare, quam Christum. Il en veut principalement aux peres
qui s'estudient plus à rendre leurs enfans riches que vertueux, & dit pere, tu
es vn traistre & meschant homme, si tu n'as soin de tes enfans; si tu ne t'efforces de les rendre vertueux & pieux : toy qui t'estudies plustot à leurs amasser des richesses que la vertu : de recommander tes enfans plustot au Diable
qu'à Dieu; tu commets deux grandes fautes : la premiere, que tu ne procures
à tes enfans l'assistance Diuine; la seconde, que tu leurs enseignes par ton
exemple d'aimer davantage les biens terriens, que Iesus-Christ. Quelles
reproches feront les enfans à tels peres à tout iamais, se voyans damnez par
leur grande liberté ? De
patre impio queruntur filij, quoniam propter illum sunt in opprobrio.
Eccli. 41.
Plaintes des enfans damnez par l'indulgence de leurs
peres.
Ils diront ce que dit
S. Cyprian,
de lapsis243,
prodidit nos aliena perfidia, parentes
sensimus parricidas. Ah mal-heureux que nous sommes ! peres non
peres, mais meurtriers : falloit-il que vous nous donnassiez la vie temporelle & passagere, pour nous causer vne mort eternelle ? falloit-il que vous
nous communiquassiez vne estincelle de lumiere, pour estre puis apres adiugez à des tenebres horribles & interminables ! pourquoy naistre, s'il
falloit estre l'object d'vne mort qui n'aura iamais fin ? de quoy nous sert
d'auoir esté Chrestiens, puis que vous n'auez eu le soin de nous faire viure suiuant la loy de Iesus Christ, & que nous ayans laissé viure suiuant nostre liberté nous sommes maintenant de pire condition que les payens.
Ainsi le bon-heur que nous auions ( par la misericorde de Dieu ) d'auoir
esté faits Chrestiens est le comble de nostre mal-heur, causé par vostre negligence. Pleut-il à Dieu que nous eussions esté suffoquez dans le ventre
de nos meres, & comme auortons jettez dans la voirie, nous ne nous trouuerions pas maintenant dans ces flammes si cuisantes. Pleut-il à Dieu
qu'aussi tost que nous auons esté nez nous eussions esté estouffez : nous
n'eussions pas commis les crimes que nous auons commis, par la liberté que nous ont donné nos peres, crimes, cause de nostre mal-heur. Donc
il a fallu naistre, & receuoir vne meschante rogneure de temps & de vie,
pour mourir d'vne mort eternelle ! O l'heure infortunée à laquelle vous
vous estes marié, pour mettre au monde des enfans que vostre trop grande
372
licence deuoit rendre enfans de perdition. Vous n'auez pas assez consideré
la fin de vostre mariage, qui estoit d'esleuer vos enfans à la crainte de Dieu
& à son seruice, & en faire des Saincts. Tout au contraire vous
nous auez esleué dans la vanité, vous nous auez laissé viure selon nos volontez : vous
auez pris plaisir à nos dissolutions : voire vous nous auez attiré au mal, &
comme forcé par vos mauuais exemples, & de peur de nous contrister n'auez voulu nous aduertir de nos fautes, non pas mesme permettre que nos
maistres nous corrigeassent. Tout vostre soin a esté de nous amasser vn heritage gras & ample, sans vous soucier de l'heritage du ciel, & pour vne piece
de terre vous nous auez priué du Royaume du paradis, vous nous auez procuré des honneurs mondains, pour nous priuer de la gloire celeste. Malheureux que nous sommes d'auoir rencontré de tels peres ! si nous eussions eu
des peres qui nous eussent corrigé, nous ne nous verrions pas maintenant reduits à cette eternité infortunée. Helas la perfidie d'autruy est cause de nostre perte,
si nos peres eussent esté fideles à Dieu, faisans enuers nous ce que Dieu demandoit
d'eux, nous ne serions pas damnez ! ils ne se sont pas monstrez enuers nous des peres,
mais des parricides, en la liberté qu'ils nous ont donnée, qui est cause que nous sommes
priuez de Dieu, & maudits pour iamais. Ah maudits peres ! maudites les richesses que
vous nous auez acquis auec tant d'auidité, maudits les honneurs qui n'estoient que
fumée qui nous priuent maintenant des vrays honneurs. Maudit le ventre qui nous a
porté, maudites les mammelles qui nous ont allaictez : que la malediction de Dieu soit
eternellement sur vous : vous qui estes les peres de nos corps, les causes de nos
desordres : l'occasion de la damnation de nos ames, & la raison demande que vous soyez
compagnons de nostre malediction, & maudits de Dieu à toute eternité.
Filet cadre, rayé. Que la correction des enfans doit estre discrete. CHAPITRE VI.
La correction comparée à vne medecine.
LA correction est proprement vne testification du cœur, vne admonition
charitable, elle doit estre comme vne medicine sagement ordonnée & exactement dosée :
les ingrediens sont le vinaigre, & l'huile ou le miel : le vinaigre qui est la
iustice, le miel ou l'huile qui est la charité, du sel qui est la discretion : le vinaigre
ou la iustice suppose le vice qui est la cause de la cor rection : le miel ou l'huile
suppose l'amour & la charité de laquelle la corre-
373
ction doit proceder non de haine ny de passion : il y faut du vinaigre, c'est à
Faut de la seuerité en la correction de la ieunesse.
dire, de l'aigreur, car tout ainsi que la vigne qui n'est coupée par l'abondance de bois inutile qu'elle jette, se rend sterile, de mesme la ieunesse si elle n'est
retranchée en la superfluité des mauuaises habitudes qu'elle pousse ne portera guere de bons fruicts : la grangreine cause bien tost la mort si on n'y applique ou le fer ou le feu, & la corruption de la ieunesse cause la mort de l'ame,
& bien des mal-heurs, si on ne se sert du fer & du feu de seuerité : il y faut ce
Il y faut de l'huile.
pendant mesler la dose de miel ou d'huile, ou elle sera trop aigre & trop corrosiue : & faut que la discretion ayt esgard à tous les symptomes du malade,
prenne garde au temps & au lieu pour appliquer cette medecine, autrement
souuent elle nuit plus que de prositer, & faut vne grande industrie pour
la faire receuoir auec fruict.
Tout ainsi qu'il y peut auoir de l'exces à la trop
grande liberté qu'on donne aux enfans, aussi en peut-il auoir à la trop grande rigueur :
il faut se
donner de garde de l'vn & de l'autre des extremes.
L'Apôtre
Coloss. 3. aduertit les peres & meres en ces termes, patres nolite ad indignationem prouocare
filios vestros, vt non pusillo animo fiant, ne donnez pas occasion d'indignation
à vos enfans de peur de leurs rabbatre le courage.
Enfans genereux semblables aux petits lions.
Les enfans genereux, dit
Philostrate, in vita
Apollonij lib. 7. c. 13.244
sont semblables aux petits lions, il ne faut ny les battre, ny les
flatter : si vous les
battez ils entrent en furie, deuiennent plus fiers, s'en souuiennent, & s'en vangent : si vous les flattez ils deuiennent insolens. Il y a certaines plantes qu'il
est facile de plier, d'autres qu'en pensant les plier vn peu trop, vous les rompez.
Il y a des enfans desquels on en fait tout ce qu'on veut, d'autres si reuesches
qu'à peine peut-on les manier, c'est pourquoy il y faut bien de la discretion.
Le Prophete Zacharie c. 11. dit, Assumpsi mihi duas virgas, vnam vocaui decorem, alteram vocaui funiculum, & paui gregem. I'ay pris deux verges, l'vne ie
l'ay appellé beauté : l'autre vne cordelette, & i'ay donné la pasture à mon trou
Deux verges l'vne de beauté l'autre appellée cordelette.
peau. Les peres & meres en la correction de leurs enfans doiuent auoir la
verge de beauté qui est l'amour, la douceur, la clemence, les promesses, les recompenses : voila le beau & bon gouuernement : que si les enfans se rendent
indociles à cette verge, faut prendre funiculum. La corde, le foüet qui est la
seuerité, faut venir aux menaces, à la crainte, aux chastimens, mais pour bien
faire faut mesler l'vn auec l'autre, le vin auec l'huile, & en cela imiter le
bon Samaritain
en la cure du voyageur, conformement au precepte de S.
Paul 2. ad Timoth.
4. Argue, obsecra, increpa, reprenez, priez,
tançez : meslez l'a
Faut mesler l'amour auec la rigueur en la correction.
mour & la douceur auec la reprehension & la rigueur. Mais que
les peres & meres se souuiennent qu'on prend plus de mouches auec du miel
qu'auec du vinaigre, & que les hommes se gaignent plustot par douceur &
amitié qu'auec rigueur & austerité.
374
L'Apostre
donne vn fort bon aduis Ephes. 6.
Nolite ad iracundiam prouocare filios vestros,
fed educate eos in disciplina & correctione Domini: ne donnez point d'occasion
à vos enfans par vos continuelles menaces, reprehensions & chastimens de se reuolter
& prendre le frain aux dents : ne les laissez pas aussi viure selon leurs volontez,
meslez le vin auec l'huile, le vinaigre auec le miel, la verge de beauté auec la
cordelette.
Pour la guarison de la lepre falloit mettre du sang & de
l'huile sur l'oreille.
Dieu auoit commandé Leuit. 14. que pour la
guarison du lepreux, le prestre prit du sang de la beste qui estoit immolée pour le
lepreux, & qu'il le mit sur l'oreille du lepreux auec de l'huile. Pourquoy mettre du
sang & de l'huile sur l'orelle pour guarir la lepre esparse par tout le corps ? sinon
pour monstrer qu'il faut guarir le vice signifié par la lepre, par l'oreille, y appliquant l'huile
d'vne douce exhortation, d'vne charitable admonition, d'vn amour paternel,
& le sang d'aigreur de punition, quand l'huile n'est assez efficace : souuent
ce qui cuit & pique dauantage, est ce qui guarit plustot. Souuent, meliora sunt vulnera diligentis, quam fraudulenta
oscula blandientis, melius est à sapiente corripi, quam stultorum adulatione
decipi, mieux vaillent les coups de celuy qui aime, que les baisers trompeurs de
celuy qui flatte : mieux vaut estre chastié d'vn sage que d'estre trompé des flatteries
des foux, Prouerb. 27.
Ne faut estre trop seuere en la correction des enfans.
Vn certain Prelat se plaignoit vn iour à S. Anselme de ce qu'il
chastioit continuellement ses nouices, ne leurs donnoit aucune liberté, & cependant
qu'ils deuenoient tous les iours plus meschans. Si vous auiez, luy dit
S. Anselme, vne
plante en vostre jardin, & que vous l'enfermassiez de tous costez, de sorte qu'elle
ne peut s'estendre, pourriez-vous esperer que cet arbre deust valoir quelque chose ? il
sera inutile, courbé, forcé, & estroit. Aussi si vous tenez vos nouices si courts
que vous ne leurs donniez aucune liberté, ne leurs monstriez aucun signe d'amour, mais
qu'ils ayent occasion par vos menaces & rigueur de croire que vous ne les aimez pas,
tant s'en faut qu'ils doiuent deuenir meilleurs, au contraire ils deuiendront tous
les iours pires, & plus reuesches.
Les peres & meres ne doiuent maudire leurs enfans.
Sur tout les peres & meres doiuent se donner de garde de
maudire leurs enfans, & de les donner au Diable, car comme la benediction des
peres & meres est souuent efficace, aussi l'est la malediction : nous auons
plusieurs exemples en confirmation de cette verité, entre autres celuy que raconte
S. Aug. 22.
de Ciuit.
c. 8. d'vne mere en Cesarée, laquelle estant transportée de cholere, & maudissant dix
enfans qu'elle auoit, sept fils &
Histoire de la malediction d'vne mere sur ses enfans.
trois filles, aussitost ces pauures enfans se sentirent saisis d'vn tremblement
par tout leurs corps, & ne pouuant supporter la honte qu'ils conceuoient
de cette malediction quiterent leur pays, s'en allerent quasi par toute l'Italie, & aucuns furent deliurez de cette incommodité visitans les re
375
liques de S. Estienne, entre autres deux en la presence de
S. Augustin. La
miserable mere voyant le mal-heur qu'elle auoit causé à ses enfans par sa
malediction, s'estrangla. O que Le Sage a bien dit,
Eccli.
38. Benedictio patris
firmat domos filiorum: maledictio autem matris eradicat fundamentæ. La benediction des peres establit la maison des enfans, la malediction de la mere la
ruyne de fond en comble. Ouy ! souuent Dieu attache la bonne ou mauuaise
fortune des enfans à la benediction ou malediction des peres & meres; c'est
pourquoy les anciens Patriarches
recherchoient si soigneuesement la benediction paternelle, comme il appert en Iacob
& Esau.
Combien de peres & meres excessifs en ce
poinct, qui à la moindre occasion maudissent leurs enfans, leurs souhaitent la peste,
les enuoyent au Diable ? semblables à Saül
lors que Ionathas luy remonstroit l'innocence
de Dauid qu'il
persecutoit & cherchoit à mort, qui luy dit,
Fili mulieris vltro virum rapientis,
fils de femme qui se prostitue, fils de putain : parole trop commune parmy
plusieurs Chrestiens au preiudice mesme de l'honneur de leur lict & de leur
famille.
Contre les peres trop doux.
Il y a aucuns peres qui ont vne affection si
tendre pour leur enfans, qu'ils ne les sçauroient contrister ny les voir pleurer, &
partant ne peuuent les corriger; mais il vaut bien mieux que les enfans pleurent pendant
qu'ils sont ieunes,
que de faire pleurer leurs peres & meres par leur meschante vie quand ils seront en aage; vaut mieux les attrister que fascher Dieu, & s'exposer à la punition
de sa iustice, & les enfans à la damnation.
Douceur de nostre Seigneur.
Mais nostre Seigneur presche tant la douceur &
debonnaireté : il est vray
& s'il faut exceder vaut mieux exceder en trop de douceur, que de rigueur,
quoy qu'il faut se garder de tout excés. Nostre Seigneur nous donne pour leçon sa douceur & mansuetude. Isaie
dit qu'il seroit si doux que, calamum quassatum non conteret, & lignum
fumigans non extinguet, c'est à dire, dit
S.
Chrysost.,
quoy qu'il fust si puissant & si fort qu'il pouuoit briser tous les Iuifs comme
vn roseau rompu, & les consommer comme vn tison qui est quasi esteint :
toutefois sa douceur & mansuetude ne le permettoit pas. C'estoit vn agneau
qui ne sçauoitbêler
estant iniurié & persecuté; & nonobstant cette admirable douceur il prend le foüet en main, chasse les vendeurs du temple, renuerse leurs comptoirs, inuectiue contre les Scribes &
Pharisiens, &
d'agneau deuient comme vn lion. Il est bon que les peres & mere apprennent de nostre
Seigneur la mansuetude, mais aussi doiuent-ils prendre la verge en main à
son imitation, quand la raison le veut : & faut que cette verge soit telle que
celle que represente
Hieremie c. 1., vne verge veillante, ou bien vne
verge au dessus de laquelle est vn œil, qui signifie la diligence, la prudence, que
376
doiuent auoir les peres, pour prendre garde aux de fauts de leurs enfans,
pour reconnoistre leurs inclinations, & y remedier auec l'œil de la prudence.
Consolation aux peres qui ayant fait leur deuoir enuers
leurs enfans, leurs enfans ne vaillent rien.
Il faut que ie dise icy vn mot, qui seruira comme de conclusion à
ce Chapitre, & au precedent; & de consolation à aucuns peres & meres
lesquels apres auoir fait tout leur possible touchant l'instruction de leurs enfans,
n'ont enfin que des vaut-neant & des pendars, qui leurs seruent de bourreaux
& de confusion à toute la famille, & sont comme vipereaux qui rongent
les entrailles de leurs pauures meres, par les ennuis continuels qu'ils leurs
causent. Ce mot est du Prophete Ezechiel ch. 35. Si
annuntiante te ad impium, vt à vitijs suis conuertatur, non fuerit conuersus à via sua,
ipse in iniquitate sua morietur, porrò tu animam tuam
liberasti. Lors que vous aurez fait vostre
deuoir pour corriger l'impie, s'il meurt en son impieté, vous n'en estes pas
coupable. C'est en ce cas que le dire du mesme Prophete ch. 18. est tresveritable, Filius
non portabit iniquitatem patris, & pater non portabit iniquitatem filij,
iustitia iusti super eum erit, & impietas impij erit super eum.
L'iniquité de l'enfant ne sera imputée au pere, ny celle du pere à l'enfant,
le iuste sera re
Aux maisons saintes sont souuent des mauuais enfans.
compensé de sa iustice, & l'iniuste puny de son iniquité. Tous ceux que nostre Seigneur a presché, repris, corrigé, n'ont pas esté
conuertis : il se trouue vn Cain en la maison d'Adam :
vn Cam en celle de
Noé : vn
Ismael à celle
d'Abraham : vn
Esau à celle d'Isaac : vn Ruben en celle de Iacob : vn
Amnon & vn
Absalon en celle de Dauid. Iudas
en celle de Iesus-Christ : vn Lucifer dans le ciel.
Ces pauures peres doiuent auoir patience, &
leur recours à la prouidence Diuine, & redoubler leurs prieres & bonnes œuures
pour leurs enfans : ce n'est pas pour eux que sont les menaces de Dieu, mais pour ces
peres negligens qui ne se soucient de l'education de leurs enfans, qui de peur de
les fascher leurs permettent tout ce qu'ils veulent : & se rendent coupables
des vices de leurs enfans deuant Dieu & les hommes.
Punition des peres indulgens chez les Romains.
Les Romains auoient vne loy nommée Falcidia245, qui
ordonnoit que si l'enfant, faute de correction paternelle, venoit à faillir, que pour
la premiere fois on aduertit l'enfant : pour la seconde, qu'on le chastiat, & la
troisiesme qu'il fust pendu, & le pere banny & priué de ses biens, comme coupable
du crime de l'enfant : c'est plus d'estre banny à iamais du paradis, pour auoir
conniué à la meschante vie des enfans, & auoir esté cause de leur dissolution pour
trop de liberté.
Loy de Solon cõtre les peres negligeans l'education de
leurs enfans.
Plutarque
& Laërtius, in Solone, disent que
Solon fit vne loy, par laquelle il vouloit que le pere qui auoit negligé l'éducation de son fils, & ne luy
auroit fait apprendre vne pratique, fut abandonné de son fils en
sa necessité, & que le fils ne fust obligé de le nourrir en punition de sa negligence. Les
377
loix de Dieu sont plus seueres, puis qu'elles priuent les peres de la nourriture eternelle des Anges, pour auoir mesprisé l'education de leurs enfans.
Les enfans sont la possession des peres & meres.
Peres & meres souuenez vous de ce que dit
la
premiere mere du monde se voyant mere, par l'enfantement de son fils, Possedi, dit-elle, hominem per Deum. Par
la grace de Dieu i'ay possedé vn homme, elle appelle son enfant sa possession : ouy vos
enfans sont la plus pretieuse possession que vous ayez : ne laissez pas cette possession
en friche, & toute herissée d'espines de mauuaises inclinations, arrachez en les
meschantes herbes, & les ronces que la corruption de la nature y produit : labourez
la auec le trenchant de la discipline Chrestienne : ensemencez la de la semence
d'vne saincte doctrine, arroſez là de vos bons exemples & saincts aduertissemens. Escoutez ce que vous dit
Le Sage
Eccli. 30. Non des illi potestatem in iuuentute, &
tunde latera eius dum infans est, ne fortè induret, & no credat tibi, & erit
dolor animæ tuæ: equus indomitus euadit durus, & filius remissus euadit
præceps. Ne luy donnez pas trop de liberté pendant qu'il est ieune, chastiez
le pendant qu'il est enfant, de peur qu'il ne prenne sonpli, qu'il ne s'endurcisse, qu'il ne vous croye
pas, & lors ce seront les douleurs. Le cheual qu'on ne dompte deuient inutile;
& l'enfant libertin s'emporte à l'impetuosité de sa passion.
Prudence du chirurgien d'Auguste.
On peut comparer les peres à des chirurgiens,
& à des escuyers : si le chirurgien flatte trop la playe la gangreine s'y met, &
cause la mort : il y faut mettre quelquefois & le feu & le fer, mais prudemment
& auec circonspection & discretion. La fille d'
Auguste Empereur auoit vn
iour vne apostume souz la mammelle : le chirurgien de l'Empereur y auoit appliqué tous les
remedes lenitifs de son art, & en vain, il y falloit mettre le fer. Cette
tendre pucelle aimoit mieux mourir que de sentir le fer, & pasmoit quand
on luy en parloit. Le chirurgien cacha subtilement le fer de sa lancette dans
du cotton huilé, & engraissant l'apostume la pressa & la perça. Cette fille
jetta vn petit cris, & puis commença à rire voyant la gentillesse du chirurgien,
mais encore plus se voyant deliurée des douleurs qu'elle souffroit auparauant, &
du danger de la mort. Les peres & meres doiuent imiter cette industrie cachant le
fer de la rigueur souz l'huile & le cotton de l'amour & de la douceur, mais
cependant faut donner le coup, percer l'apostume : si les enfans crient ils en seront
bien ayses quand ils connoistront le bien que ce fer leurs aura causé.
Si l'escuyer laisse le cheual sans luy mettre le
mord & le cauesson pendant qu'il est ieune, s'il ne le monte, le trauaille, le flatte
tantost, tantost luy monstre la houssine, tantost luy donne de l'esperon, luy rompt ses
volontez, luy corrige ses ombrages, il n'en fera iamais rien qui vaille : il en est tout de mesme des
378
enfans. Peres & meres voulez vous auoir du seruice & du contentement de vos
enfans ? instruisez-les, c'est l'aduis que vous donne
Salomon
Prouerb. 29.
Erudi filium tuum,
& refrigerabit te, & dabit delicias animæ tuæ. Enseignez vostre
fils, il vous consolera, & sera le contentement de vostre cœur, &
Eccli. 30.
Lacta filium tuum, & pauentem te faciet, lude
cum eo, & contristabit te. Flattez vostre fils, il vous fera trembler, iouez
auec luy, il vous attristera, qui parcit
virgæ odit filium, qui autem diligit, instanter erudit, c'est hair vostre enfant de ne
le corriger : vous ne pouuez mieux luy faire paroistre vostre amour qu'en
l'instrui sant, dit Le Sage.
Filet cadre, rayé. Comme les peres & meres s'acquiteront de l'obligation qu'ils ont d'instruire leurs enfans, les recommandans à Dieu, leurs monstrans bon exemple, & les pouruoyans de bons pedagogues. CHAPITRE VII.
Les peres & meres doiuent recommãder leurs enfans à Dieu.
PVis
que la Sapience vient de Dieu, c'est de là que les peres & meres la
doiuent attendre pour leurs enfans, & luy demander par leurs contiuelles prieres, à
l'imitation du bon pere Iob, dont
l'escriture saincte
dit, Iob c. I. Consurgens
Iob diluculo
offerebat holocausta per singulos dies, dicebat enim ne peccauerint filij mei &
benedixerint Deo in cordibus suis, sic faciebat Iob cunctis diebus. Le bon homme se
leuoit du grand matin, offroit à Dieu des holocaustes tous les iours, pour expier les
fautes de ses enfans; & afin que Dieu leurs fist la grace, non seulement de ne donner
aucun scandale, & ne commettre aucune faute à l'exterieur, mais pas mesme de pensée,
c'estoit là sa premiere pensée, non dit S. Chrysost.
hom. 3. ad Philip.246
de leurs laisser de grands moyens, comme font plusieurs, des estats, des principautez, des metairies :
mais qu'ils honnorassent Dieu, & eussent sa grace.
Doiuent auoir soin que leurs enfans soient gẽs de bien.
Voilà par où il faut commencer l'instruction des
enfans, les vouer & consacrer à Dieu aussi tost qu'ils sont nez : tous les iours
renouueller cette offrande : leurs donner la benediction : demander à Dieu la grace
qu'ils ne l'offensent, & à l'imitation de
saincte Monique,
lors qu'ils ne sont tels qu'ils deuroient, prier
pour eux, les recommander à des gens de bien, faire prier pour leur
conuersion comme elle faisoit, faire des aumosnes à leur intention, en quoy
on est doublement pere & mere des enfans. Telle estoit la
Reine Blanche, mere de
S. Louys,
379
qui disoit, mais de bon cœur, qu'elle aimeroit mieux son fils mort, que de luy
voir commettre vn seul peché mortel. O quelle mere ! vn tel fils ! bon Dieu
qu'elle n'a guere de semblables maintenant ! que les enfans offensent, qu'ils
soient deprauez, n'importe : c'est assez qu'ils soient gras, en bon poinct, grands,
en honneur, peu importe qu'ils soient en la grace de Dieu, moyennant qu'ils
soient riches, & en reputation.
Les Machabées
soignent principalement le culte de Dieu.
Pleut-il à Dieu qu'on peut dire des Chrestiens
auec verité, ce qui se dit des Machabées
du temps de Iudas, 2. Mach. II. Erat enim pro vxoribus & filijs, item que
pro fratribus, & cognatis, minor sollicitudo, maximus vero, & primus pro sancti-tate timor erat templi. Ils ne se soucioient guere du temporel, non pas mesme de la
vie de leurs plus proches, leur soin principal estoit de la saincteté, & de ce qui
appartenoit au culte de Dieu. Aussi Dieu benit-il cette race, & la rendit illustre,
& c'est en elle qu'on a trouué cette genereuse mere, qui exhorta si constamment sept
fils de mourir pour Dieu & pour la religion, les coniurant par les mammelles qui
les auoient allaicté, de n'auoir esgard aux choses temporelles, mais de jetter les yeux
vers le ciel, & de rendre courageusement leurs esprits à celuy qui auoit formé
leurs corps, & creé leurs ames : aussi merita elle de les voir tous sept martyrs en vn
iour, & de mourir la derniere, & emporter vne glorieuse couronne.
Soin de Tobie à instruire son fils.
Peres & meres prenez exemple du bon
Tobie, c. 4.
voicy comme il instruit son fils, Omnibus
diebus vitæ tuæ in mente habeto Deum, & caue ne aliquando pec cato consentias
& prætermittas præcepta Domini tui: ex substantia tua fac eleemosy- nas, si multam
tibi fuerit abundanter tribue; si exiguũ tibi fuerit, exiguum libenter im-pertiri stude:
attende tibi fili mi, ab omni fornicatione &c. honorem habebis matri tuæ, omnibus
diebus vitæ tuæ. Ayez tousiours Dieu deuant vos yeux, prenez garde de ne iamais
consentir au peché, ny de iamais enfraindre les commandemens de Dieu : faites des
aumosnes : si vous auez beaucoup, donnez beaucoup, si peu, peu; mais de bonne volonté :
gardez vous de toute fornication &c. honorez vostre mere tous les iours de vostre vie.
Ie vous prie de contenter vostre saincte curiosité
lisant ce ch. 4. de Tobie,
qui est comme sa derniere volonté qu'il fait entendre à son
fils, & vn tesmoi gnage qu'il ne desiroit en luy rien plus que la crainte de Dieu. Si
ce bon vieil-lard instruisoit bien son fils, la mere de
Sara qui fut femme du petit
Tobie, & bru du vieillard
Tobie, ne manqua à sa fille, voicy l'adieu qu'elle
luy fait, honorare socerum, diligere
maritum, familiam regere, & seipsam exhibere irreprehesibilem, luy recommande
d'honorer son beau-pere, d'aimer son mary, d'auoir bon soin de sa famille, & de
viure irreprehensiblement : voilà la premiere chose que doiuent faire peres & meres
pour s'acquiter de leur deuoir.
La seconde chose est de leurs mõstrer bon exemple,
Longum iter est per præ-
380
cepta, breue &
efficax par exempla, dit Seneque,
c'est vn long chemin quand il
Force de l'exemple.
faut aller par les preceptes, il est plus court
& plus efficace par les exemples : il prouue cela par exemple, & dit, Metrodorum
& Hermachium, &
Polyæmum
magnos viros non schola Epicuri, sed contubernium effecit,
Metrodorus,
Hermachius, Polyæmus
sont deuenus grands personnages, non pour auoir frequenté l'escole d'Epicurus,
mais par le bon exemple de leurs compagnons247.
Validiora sunt exempla quam verba, & plenius
opere docetur, quam voce. Leo Papa
serm. de ieiunio248. L'exemple est plus puissant
que la parole, on enseigne mieux par œuure, que par la voix.
C'est le moyen dont Iesus-Christ s'est seruy,
Cœpit Iesus facere & docere,
Act. I. Iesus commença à faire, puis il enseigna.
S.
Cyprian dit fort veritablement lib. de duplici matryrio249,
Efficacius est vitæ, quam linguæ
testimonium: le tesmoignage de la vie est plus efficace que de la langue : puis il
adjouste,
habent & opera linguam suam, habent etiam
suam facundiam tacente lingua, les
œuures parlent & (la langue demeurant muette) se font entendre. Nostre
Seigneur parlant de ceux qui seront grands en paradis, dit que ce seront ceux qui auront
fait & enseigné, qui fecerit & docuerit
hic magnus vocabitur in regno cælorum,
Math. 5.
La ieunesse desbauchée faute de bon exemple.
Le bon Eleazar
2. Machab. 6. aima bien mieux
mourir s'exposant à la cruauté des tyrans, que d'enfraindre la loy, & de donner
mauuais exemple à la ieunesse. Voyez le bien qui en arriua : sept freres animez de sa
constance, confirmez par son exemple, endurerent vn glorieux martyre.
S. Chrysostome
Homil. 40. ad popul.250
se plaint de tant d'enfans desbauchez, & apporte la raison, exemplaria deleta sunt, propterea neque iuuenes
euadunt laudabiles, ils manquent de bons exemples, & quelle merueille s'ils ne
vaillent rien ? S. Hieros.
escriuant ad Heliod. ep. 3251. luy dit, in te oculi omnium diriguntur, domus tua & conuersatio, quasi in specula constituta, magistra
est publicæ disciplinæ; quicquid feceris, id sibi omnes faciendum putant, caue ne
committas, quod aut qui reprehendere volunt, dignè lacerasse videantur; aut
qui imitari, cogantur delinquere. Tous ont les yeux pointez sur vous, vostre
maison & vostre vie est comme vne eschauguette, c'est comme l'idée des
mœurs, tous croient leurs estre loisible de faire ce que vous faites : prenez
garde de ne rien faire qu'on puisse iustement censurer, & qu'on ne puisse
louablement imiter.
La force de l'exemple.
N'est-ce pas chose espouuantable que de lire ce
qu'escrit S. Greg.
4. Dialog. 18. de cet enfant de cinq ans, qui ayant ouy souuent son
pere iurer & blasphemer, & ayant appris de luy ce langage de Diable, fut rauy
par malins esprits entre les bras de son pere ? Si nostre nature corrompue est si encline
au mal de soy-mesme, si le chemin de la vertu est glissant comme vne glace, que
sera-ce si nous sommes tirez & poussez violemment par le mauuais exemple ?
381
Valere le Grand
dit que Themistocles
fut incité à faire les choses grandes qu'il a fait par l'exemple de
Milciades.
Flauius Vopiscus, que ce qui
espoinçonna Alexandre le grand fut
l'exemple d'Achille : &
Plutarque que ce qui
donna le cœur à Iule Cæsar
fut l'exemple d'Alexandre.
Quand vos enfans auroient le naturel tout enclin au mal, si est-ce que voyans de bons exemples, ils sont obligez à bien faire : quand ils seroient du meilleur naturel du
monde, le mauuais exemple est capable de les peruertir.
Quoy que le peuple des Iuifs fut le peuple choisy
de Dieu, que Dieu se communiquast à luy si familiairement ; qu'il eust la vraye religion,
que Dieu luy eust donné ses ordonnances ; qu'il fust assisté de tant de graces :
toutefois le mauuais exemple le corrompit, commixti sunt inter gentes, & didicerunt opera eorum, & seruierunt
sculptilibus eorum, & immolauerunt filios suos, & filias
suas dæmonijs. Ils ont veu l'exemple des Chananeans, l'ont
ensuiuy, ont adoré leurs idoles, & leurs ont immolé leurs enfans.
Les enfans sont comme des singes.
Les enfans sont comme des singes, ils font tout ce
qu'ils voient faire :
& partant quelle obligation ont les peres & meres de ne rien faire, d'où ils
puissent tirer mauuais exemple ? Belle sentence de
S. Greg.
De cura pastorali252 parte 3. c. 5.
Prælatus tot sibi
coronas multiplicat, quot Deo animas lucrisicat: sic si peruersa perpetrat, tot mortibus dignus est, quot ad subditos suæ perditionis exempla transmittit, le superieur acquiert autant de couronnes qu'il gaigne
d'ames par son bon exemple : & est digne d'autant de morts, qu'il scandalise de
subjects par son mauuais exemple.
S. Bernard
Epist. 104. monstre fort subtile ment le tort que se font les peres & meres par le
mauuais exemple qu'ils don-nent à leurs enfans, Male de te meruit, dit-il, qui te peperit, si propter te perit, an
non propter te perit, qui ipsum quem peperit, perimit, celuy
qui vous a engendré ne vous est pas beaucoup obligé, s'il se damne à vostre occasion :
& celuy qui vous a engendré ne se damne-il pas, vous tuant & damnant par son
exemple apres vous auoir engendré ?
Le mauuais exẽple ne necessite point.
Ie ne veux pas inferer que le mauuais exemple, non plus que le
bon, soit vne necessité : nous auons tousiours nostre franc arbitre, & l'assistance de
la grace de Dieu nonobstant l'exemple ; mais l'exemple a vne grande force.
Abraham
auoit eu de mauuais exemples, son pere estant vn faiseur & adorateur d'idoles,
Gen. II. il ne laissa
pourtant d'estre ce que chacun sçait ; Ezechias eut vn fort mauuais exemple en Achaz
son pere, 4. Reg. 16. il fut tou
Plusieurs nonobstant le mauuais exemple n'ont laissé d'estre
bons.
tefois homme de bien, & bon Roy. Et tant d'autres,
S.
Chrysostome discourant des vertus d'Abraham
dit, Lando iustum, quia tales parentes habens, talis
ipse factus: ecce enim valde rarum & admirabile est, ex agresti radice dulcem fructem produci. Non accusandi sunt ob parentum malitiam filij piè viuentes: sed & vt
admirabiles habendi, eo quod cum pietatem à parentibus non acceperunt, nec
habuerunt qui manu ducerent, quasi in eremo, & inuio euntes viam quæ in cœlum
382
fert inuenire potuerint:
non igitur crimen est habere parentum impium, sed imitari
patris impietatem, Ie loue cet homme iuste, d'autant qu'ayant vn tel pere, il
a esté si homme de bien : ô que c'est chose rare & admirable de cueillir vn
fruict doux d'vne racine sauuage ! il ne faut pas blasmer les enfans, qui sont
gens de bien, pour la meschanceté de leurs parens, mais il faut les admirer,
d'autant que n'ayant esté instruits à la pieté par leurs parens, n'ayans eu personne pour les conduire, & marchans comme dans vn desert, & sans chemin,
ils ont pu trouuer le chemin du ciel : ce n'est pas crime d'auoir vn meschant
pere, mais c'est crime d'imiter la meschanceté de son pere.
Il faut que les peres & meres se souuiennent
qu'ils doiuent estre comme
Les peres & meres doiuent estre comme des soleils en
leur maison.
des soleils dans leurs maisons pour esclairer tous leurs domestiques, &
principalement leurs enfans, par la lumiere de leur exemple, & que S. Paul leurs dit ce
qu'il disoit autrefois à Timoth. I. 4.
Exemplum
esto fidelium in verbo, in conuersatione, in charitate, in fide, in castitate, vt
profectus tuus manifestus sit omnibus. Vous deuez estre l'exemple & l'idée de
vos domestiques en vos paroles, en vostre conuersation, en charité, foy, chasteté : &
vos vertus doiuent paroistre deuant les yeux de tous : & S. Augustin les
aduertit in lib. de Pasto.253
Omnis qui male
viuit in conspectu eorum quibus præpositus est: quantum in ipso est occidit, & fortè
qui imitatur moritur: qui non imitatur, viuit: tamen quantum ad
illum pertinet, ambo occidunt, quiconque vit mal en presence de ses
subjects les tue, entant qu'il est en luy : & peut estre que celuy qui l'imite
meurt, celuy que ne l'imite pas, vit : il ne tient pas toutefois à celuy qui
donne mauuais exemple qu'ils ne meurent tous deux.
Photius in Bibliotheca
Oyseau appellé le iuste.
fait mention d'vn oyseau nommé le iuste, d'autant qu'il cache ses excremens, qu'il sçait estre tres-pernicieux, de peur d'infecter les hommes :
peres & meres si vous faites mal, au moins cachez vos malices de peur d'infecter vos enfans.
La derniere chose que les peres & meres
doiuent faire pour s'acquiter
Faut donner de bons pedagogues aux enfans.
de leur obligation touchant l'instruction de leurs enfans, est de leurs procurer
de bons pedagogues s'ils en ont les moyens, & s'ils ne peuuent les instuire
eux-mesmes, voicy comme parle Plutarque,
lib. de pueror. educatione254,
apres qu'il a dit beaucoup d'autres choses, & donné beaucoup de preceptes,
enfin il dit, maximum omnium,
longèque primarium, dicturus accedo. Inquirendi filijs præceptores, quorum vita nullis obnoxia criminibus, irreprehensi mores,
& optimum experimentum. Ie m'en vay dire la chose la plus grande & la principale de toutes. C'est qu'il faut chercher aux enfans des maistres qui soient
sans crimes, irreprehensibles en leurs mœurs, & de grande experience. Car
tout ainsi, dit-il, que les bons jardiniers enlacent les arbrisseaux en bordures,
de mesme les bons maistres donnent de bonnes instructions aux enfans,
leurs donnent de bons preceptes, d'où procedent puis apres de bonnes
383
mœurs : il poursuit disans. O que l'on doit faire peu d'estat de certains peres,
qui sans auoir tiré aucune experience des maistres, mettent leurs enfans és
mains d'hommes meschans & ignorans!
S.
Chrysostome Homil. 60. in Math. encherit par
dessus Plutarque disant,
maiorem asinorum ac equorum,
quam filiorum curam habemus, nam si asinis agaso
nobis præficiendus est, non parum vigilamus, ne dementem aut temulentum, aut
furem, aut eius rei imperitum præficiamus: sin vero ad colendum filiorum ingenium
pædagogus sit nobis inueniendus, qui casu oblatus fuerit eum recipimus, nec consideramus nullam artem hoc artificio sublimiorem inueniri: quid enim maius quam moderari, quam adolescentulorũ fingere mores? omni certe pictore, omni statuario, cæterisque huiusmodi omnibus excellentiorem hunc duco, qui inuenum animos fingere non
ignoret, on a plus grand soin des asnes & des cheuaux que des
enfans, s'il faut vn muletier ou vn palfrenier, on prend bien garde de n'en auoir vn qui
soit estourdy, ou yurogne, ou larron, ou qui ne sçache son mestier : mais s'il faut
vn pedagogue pour cultiuer les enfans, on prend le premier qu'on rencontre sans autre
consideration : sans penser que le mestier des mestiers est d'instruire la ienuesse : car
que se peut-il trouuer de plus grand que de dompter ces ieunes esprits, que de dresser
leurs mœurs ? ie fais plus d'estat de celuy qui peut bien esleuer la ieunesse, que ny des
peintres, ny des sculpteurs, ny de tous autres artisans.
Et pourquoy enuoyoit-on jadis la ieunesse dans les monasteres ?
pourquoy tiroit-on les Hermites de leur solitude pour enseigner la ieunesse : sinon à
cause du sentiment qu'on auoit que la chose estoit de tres-grande importance :
& partant faut que les peres & meres prennent bien garde où ils enuoyent leurs enfans.
S.
Chrysostome dit quasi le mesme in I.
Timoth. 2. Hom. 9.
Aulus Gell. l. 9. c. 3.
Philippe de Macedoine
Pere d'Alexandre le grand, ayant entendu
que sa femme estoit accouchée d'Alexandre, escriuit à
Aristote qui estoit le plus
docte & le plus sage de son temps, luy mandant qu'il n'auoit pas tant de contentement de ce qu'il auoit vn fils heritier de ses estats, comme de ce qu'il
Philippe pere
d'Alexandre se resiouyt de ce que son fils est
né du temps d'Aristote.
estoit né pendant la vie d'vn si grand Philosophe comme il estoit, & le pria
d'en vouloir prendre la charge & le former à la vertu dés sa plus tendre ieunesse. Il faut auouer qu'en cela il y a de l'abus parmy les Chrestins qui souuent ne se soucient guere de l'instruction de leurs enfans, ny de leurs procurer de
bons maisres, mais plustot des biens.
S. Hierosme
donne des preceptes pour l'instructiõ des enfans.
Il faut bien dire que c'est vne chose fort
importante, puis que S. Hierosme homme de telle saincteté & vertu, parmy tant
d'occupations de si grande importance, prend bien la peine d'enseigner comme il faut
esleuer des petites fillettes, escriuant à cet effect à Gaudentius & luy donnant les
preceptes pour l'education de Pacatula enfançon : & à Læta255, luy monstrant
384
comme elle doit esleuer sa fille, voire mesme prenant la peine de
luy particulariser les choses les plus petites : mais sur tout l'aduertit de choisir
vn maistre d'aage, de bonne vie, & docte : & ie ne croy pas, dit-il, qu'vn
homme docte doiue faire difficulté de prendre soin d'vne noble fillette, puis
qu'Aristote
a bien pris la peine d'enseigner à lire à
Alexandre : il
ne faut pas mespriser comme chose petite, ce qui est necessaire pour arriver aux grandes.
L'on apprend bien autrement (voire mesme à lire) d'vn homme docte, que d'vn rustaut.
Alexandre imita Leonides
son pedagogue, en ce qu'il auoit de reprehensible & en ses
mœurs, & à son marcher : tout cela est de S. Hierosme, qui en a
encore plus, & mõstre l'estat qu'il faut faire de l'instruction de la ieunesse,
& comme on doit choisir vn bon pedagogue à ses enfans.
Et pourquoy voyons nous maintenant tant de
religieux, doctes, nobles, de bons esprit capables de choses grandes, passer toute leur
vie dans les escoles ? sinon à cause de sentiment qu'ils ont de l'importance de
l'instruction de la ieunesse, de laquelle (comme nous auons dit) depend non
seulement le bien des estats & royaumes, mais de l'Eglise, mais le poinct de la
predestination & de la felicité eternelle.
Helas ne se trouue-il pas maintenant beaucoup
d'enfans qui pourroient dire ce que disoit autrefois
Diogene !
Mallem Megarensis esse aries quam filius.
I'aimerois mieux estre vn mouton à Megare qu'vn enfant : puis qu'il y a des
peres qui ont plus de soin de leurs bestes que de leurs enfans ! On ne manque
pas de bons maistres, mais on est plus soigneux d'en chercher pour apprendre
à danser, apprendre ce qui est du monde, que pour apprendre ce qui est des
bonnes mœurs, & du seruice de Dieu.
Filet cadre, rayé. Que les peres & meres sont obligez de pouruoir leurs enfans. CHAPITRE VIII.
Les peres & meres sont obligez de pouruoir leurs enfans.
L'Axiome dit que celuy qui donne l'estre, donne ce qui suit l'estre,
Qui dat esse,
dat consequentia ad esse : Puis donc que les peres & meres donnent
l'estre aux enfans, la raison veut qu'il les pouruoient : & nous voyons que les
bestes mesme par vn instinct de nature, gardent cette loy, pouruoyans leurs
petits auec tant de soin : les hommes y sont beaucoup plus obligez, & par la raison, & par le commandement de Dieu, qui a estably les peres & meres comme
385
ses instrumens & lieutenans, non seulement en la generation des enfans, mais
encore en leur instruction, & à les pouruoir, ce qui se doit entendre des enfans
soient legitimes, ou non, puis qu'ils sont peres des vns & des autres.
Cette obligation consiste en deux points, le
premier est de leurs pouruoir
d'vn estat & condition, où ils puissent viure conformement à leur qualité &
suiuant leur inclination, & la vocation Diuine, en quoy plusieurs peres &
meres font de lourdes fautes : ou par leur negligence ne s'en souciant pas
beaucoup; ou par leur auarice, ne pouruoyans leurs enfans, de peur de se de
saisir d'vne partie de ce qu'ils possedent, ou d'estre priuez du seruice &
assi-stance qu'ils en tirent, n'ayant egard à autre chose qu'a leur interest particulier. Et de la s'ensuiuent de tres-grands inconuenients, principalement pour le regard des
filles, lors que les peres & meres n'y prennent pas garde, & n'ont point soin de
les marier : cest pourquoy Le
Sage Eccl.
7. dit aux peres : trade
filiam, & grande opus feceris, & homini sensato, da illam. Quand vous auez
vne fille qui desire d'estre mariée, ayez soin de la
pouruoir, vous vous deliurerez d'vn grand soin que vous deuez auoir à la garder, ce
sera à son mary de prendre garde à elle, vous l'empecherez de faire chose qui pourroit
estre contre son honneur, & celuy de vostre famille.
On dit que quoy que
Charle-Magne eust vn
tres-grand soin de ses filles
CharleMagne se
tient coupable de n'auoir assez tost marié
vne sienne fille
qu'il faisoit tousiours mener auec soy en campagne, afin
d'estre tesmoin de leurs deportemens : mesme leurs auoit fait apprendre à trauailler en
laine & en lin, afin qu'estans à la maison elles ne fussent oiseuses : toutefois
ayant vn peu trop tardé d'en marier vne, elle s'amouracha d'vn secretaire de son
pere nommé Eginartus.
Elle ne pouuoit trouuer l'occasion de contenter ses amours
auec luy ; il estoit mal aysé qu'il allast au lieu où les filles de l'Empereur estoient
nourries ; encore plus d'aller à la chambre de la fille du Roy, car le chemin en estoit vn
peu long, & cecy se passoit en temps d'hyuer que la terre estoit couuerte de neige, si
bien que le ieune homme ne pouuoit se transpor ter à la chambre de cette princesse, sans
laisser les vestiges de ses pas en che-min imprimez sur la neige. Mais comme l'amour est
plein d'inuention, la princesse chargea la nuict son mignon sur ses espaules, & le porta
en sa chambre. L'Empereur par hazard n'estoit pas couché, mais contemploit les astres ;
il vit, non sans regret, sa fille portant son secretaire, & dissimula l'affaire
iusques au lendemain. Lors il appella les principaux Seigneurs de sa cour, leurs
proposa le faict, sans toutefois nommer personne, mais soubz des noms empruntez. Tous
ces Seigneurs donnerent leur conclusion à mort, de l'vn & de l'autre : mais luy,
Non, dit-il,
ils n'en mourront pas, c'est ma fille qui est coupable de ce fait, & moy i'en suis aucunement256
cause, car ie n'ay eu le soin que ie deuois auoir de la marier à
temps. Lors il fait venir sa fille & son secretaire,
386
lesquels estans fort espouuantez, la conscience les iugeant, estoient plus morts
que vifs, lors l'Empereur
dit à Eginardus,
Mon amy ie vous donne pour
femme celle qui vous a porté cette nuict sur ses espaules ; puis que ie vois que
vous en estes amoureux.
Ce n'est pas à dire que les peres & meres
doiuent incontinent acquiescer aux fols amours de leurs enfans, & principalement de
leurs filles : ils doiuent vser de consultation suiuant l'aduis du
Sage, qui dit au lieu
susallegué, homini
sensato da illam, donnez-la à vn homme sage, & bien aduisé.
Il est bien difficile de faire vn mariage.
Marc Aurele
l'vn des plus dignes Empereurs qui onc257
porta le sceptre estoit vn iour importuné de marier sa fille :
Quoy! dit-il, l'affaire est
de si grande importance que si tous les sages auoient mis leur conseil ensemble, &
qu'on l'eut tout fondu en vn, encore ne seroit-il suffisant pour faire vn bon
mariage, & vous voulez que moy seul, & ce promptement, donne la resolution
touchant le mariage de ma fille ; ie n'ay garde, i'en connois trop bien l'importance. Il y
a six ans que Antonius Pius
me fit l'honneur que de me choisir pour son gendre, & pour dost de sa fille me donna l'Empire; toutefois
nous sommes trompez tous deux, luy en
ce qu'il ma pris pour gendre, moy prenant sa fille pour femme. Il s'appelloit Pius,
& ce nom luy conuenoit fort, estant pitoiable258
par tout, & enuers tous, sauf auec moy : car il s'est monstré
fort cruel, puis qu'en peu de chair, il ma donné bien des os.
On ne sçauroit nier que la chose ne soit de tres-grande importance, & qui a besoin de
bon conseil, & d'vne meure deliberation : si ne faut-il pas auoir tant de
consideration qu'on mette la pudicité des enfans au hazard, & nommement des filles,
on doit auoir quelque egard à leur affection, & à leur aage, & inclination,
puis que la chose les touche, qu'elles y sont parites, & qu'il y va de leur
salut.
Comme les peres & meres ne doiuent empecher leurs enfans de
se marier sans bonne & iuste raison, aussi ne doiuent-ils les contraindre ou
pousser violemment à faire des vœux legerement lors qu'ils sont encore ieunes : voire
On ne doit aisement faire vœux de perpetuelle chasteté.
ne leurs doiuent permettre sans grande consideration. L'experience fait assez voir plusieurs repentirs qui arriuent de semblables vœux faicts dans vne
tendresse de deuotion en vn bas aage ; par vne complaisance auant qu'on ayt
aucune experience ; & puis lors qu'on vient en aage, qu'on commence à gouster les caresses du monde, on rompt les vœux, & on se iette dans des embarras inextricables.
Les confesseurs doiuent aussi estre fort retenus
en ce point, ne permettans à leurs penitens & penitentes de s'engager par vœux
perpetuels de chasteté, qu'apres vne longue experience de leur constance. Les
inconueniens qu'on en voit tous les iours les aduertissent assez d'estre sur leur garde
en chose de si grande importance, il vaut mieux iuniores nubere, filios procreare, matresfamilias esse, nullam occasionem dare maledicti gratia, qu'elles se marient, qu'elles
387
mettent des enfans au monde, qu'elles soient meres de famille, qu'elles ne
scandalisent personne, que faire des vœux, & puis, conuerti retro post Satanam, les
enfraindre, quiter Dieu : habentes damnationem,
quia primam fidem irritam fecerunt, se damner faussant la foy qu'elles auoient
donnée à Dieu, vous entendez assez que c'est
sainct Paul qui parle ad
Timoth. 8.
Si a la ferueur de leur deuotion les porte à faire des vœux de
chasteté, qu'elles les faſſent de mois en mois ; de trois mois en trois mois, d'an en
an, & non à perpetuité, iusques à ce qu'elles soient fermes à la vertu & qu'on
ayt tiré vne longue experience de leur constance. Ce que ie dis principalement pour
le regard de ceux & celles qui demeurent dans le monde, & qui sont parmy les
occasions iournalieres : ie ne touche pas à ce qui est des vœux de Religion, le temps
desquels est prudemment & sainctement ordonné de l'Eglise.
Le secõd poinct auquel consiste l'obligation de pouruoir les
enfans, con
C'est aux peres d'amasser pour leurs enfans.
siste à leurs procurer de quoy viure, ce n'est pas proprement aux enfans
d'amasser pour les peres & meres, quoy qu'en certains cas, ils soient obligez
de les nourrir, comme nous dirons cy-apres : mais c'est aux peres & meres d'amasser pour les enfans suiuant ce que dit S. Paul. 2.
Cor. 12.
Nec
debunt filij parentibus thesaurizare, sed parentes filiis: on trouue des peres, ou
plustot des parastres qui mangent tout, auallent leur patrimoine bon & gras, &
laissent des enfãs gueux : d'autres qui pour aduãtager les enfans d'vn lict, laissent ceux
de l'autre, comme s'ils estoient batards : d'autres qui font des grandes aumosnes, des bastiments sumptueux & superflux, & laissent des enfans dans la necessité, aucuns qui ne se soucient pas de leur faire apprendre le moyen de gagner leur
vie.
dit Caton.
Si vous auez des enfans, & point de moyens, faites leurs apprendre
quelque pratique, afin qu'ils puissent gagner leur vie : quelle cruauté de mettre
des enfans au monde, & puis par la pauureté leurs donner suject d'estre larrons,
brigands, bandoliers, voleurs, & enfin pendars & peut-estre reprouuez.
Si tibi sint nati, nec opes, tunc artibus illos
Instrue, quo possint inopem traducere vitam,
Aristote
dit que l'homme a deux maisons, l'vne est le ventre de
sa mere; l'autre la maison paternelle, & tout ainsi, dit il, que l'enfant ne sorte de la
L'hõme a deux maisons selon Aristote.
premiere, sans emporter vne partie de la substance des peres & meres,
ainsi les peres & meres ne doiuent les renuoyer de
la seconde, sans leurs donner vne partie de leur possession, & le moyen de viure
conformement à leur condition.
L'on fait icy vne question fort à propos, sçauoir
si les peres & meres doi
388
uent donner leurs moyens à leurs enfans pendant leur vie, &
se despouiller auant leur mort : il semble qu'ils deuroient le faire, pour plusieurs raisons.
Raisons qui prouuent que les peres & meres doiuent
laisser leurs biẽs à leurs enfans pẽdant leur viuant.
1. Afin que les enfans puissent faire des connoissances, viure
honnestement, manier leur bien auec honneur, inuitans leurs amis & les obligeans à les
assister au besoin.
2. Les enfans auront d'autant plus de subject d'honorer leurs peres
& me res, pour ce tesmoignage de bien-veillance en leur endroit, & plus
d'obliga-tion de prier Dieu pour eux.
3. Si les enfans ne sont heritiers des biens paternels qu'apres la
mort des peres & meres, ils ne leurs en auront pas grande obligation, mais plustot
à la mort, que leurs auront-ils donné? sinon ce qu'ils ne pouuoient plus retenir
& s'ils l'eussent peu retenir plus long-temps, ils ne l'auroient quité. C'est plustot vn faict de necessité, que de bienueillance.
4. Les enfans se voyans depourueus, & si long-temps en attente
dans des incommoditez & necessitez, pour la detention que les peres & meres
font de leurs biens, n'auront-ils pas quelque occasion de conuoiter la mort des peres
& meres, pour se voir à leur ayse, & iouyr de leur succession ?
5. Ils apprendront de bonne heure à administrer leurs biens, &
à mesnager, & autrement il se pourroit faire que les enfans n'auroient aucune
administration de biens, qu'estans fort aagez, ny aucun exercice ; ainsi il semble estre expedient de leurs donner de bonne heure de l'occupation en vn honneste exercice de
l'administration des biens paternels.
6. Qu'ont à faire ces bonnes vieilles gens de se tourmenter &
embrouiller l'esprit au gouuernement & detention de leurs biens ? ne vaut-il pas
bien mieux qu'estans deschargez de tels embarras, ils viuent dans vne tranquillité
d'esprit, dans vn repos de conscience, se disposans à vne heureuse mort ?
Charle Quint
resigne ses estats à sõ fils pen dãt sa vie.
Cosdras de mesme Sẽnacherib. Ptolomée.
C'est ce qu'ont fait tant de signalez personnages,
& que des gens de moindre condition peuuent seurement imiter comme le Grand &
incomparable Empereur Charle Quint,
qui l'an 49 de son aage, inuestit Philippe son
fils du Royaume d'Espagne, pour viure plus à repos.
Cosdras Roy de Perse donna
son Royaume à Medase son fils259;
Sennacherib en fit de mesme & tant d'autres.
Ptolomée Roy d'Egypte
resigna son Royaume à son fils, disant que le plus
grand honneur que sçauroit auoir vn homme, est de se voir en son viuant,
pere d'vn Roy : aussi le plus grand contentement que puisse auoir vn pere,
est de voir ses enfans en honneur & credit, pendant sa vie, ce qui se fait, lors
qu'il leurs donne ses moyens de bonne heure, n'attendant pas apres sa mort.
389
Ces raisons ont quelque apparence, toutesfois elles ne peuuent
preualoir
Les peres & meres ne doiuẽt se desaisir de leurs biens en
faueur de leurs enfans auant la mort.
contre l'authorité du S. Esprit qui nous est
exprimée par la bouche du Sage,
Eccli. 33. où il determine cette question par ces
paroles, qui sont comme vn arrest definitis : escoutez-le parler, Roys, Princes, tous, car
il parle à tous : au dite magnates, &
omnes populi, & rectores Ecclesiæ, auribus percipite: filio, & mulie- ri, &
fratri, & amico, non des potestatem super te in vita tua, & non dederis alij
pos-sessionem tuam: ne forte pœniteat te, & depreceris pro illa, melius est enim,
vt filij tui te rogent, quam te respicere in manus filiorum tuorum : Escoutez
grands, & petits, nobles, & rousturiers : prelats, pasteurs & autres,
prestez l'oreille, ne donnez pas le domaine de ce que vous possedez à vos enfans, ny à
vos femmes, ny à vos freres, ny à vos amis, pendant vostre vie, de peur que vous ne
vous en repentiez, & ne soyez contraints d'auoir recours à eux. Il vaut mieux
que vos enfans vous prient, que d'estre contraint de despendre de leur misericorde.
Les peres & meres rarement manquent d'amour pour leurs
enfans, l'a mour humain a cela de mauuais qu'il descend plustot que de monter, &
par-tant est comparé à la terre qui descend : au contraire, l'amour diuin est comparé au feu qui monte tousiours, & prend le haut, Dieu nous aime plus que nous ne
l'aymons : le pere ayme plus que son enfant que l'enfant le pere, & partant le pere
aura tousiours plus de bonne volonté pour l'enfant, que l'enfant pour le pere. Ie
n'oserois condamner plusieurs personnages qui ont donné leurs biens à leurs enfans auant
leur mort, mais aussi n'y en a-il pas eu qui s'en sont repentis ? Ie croy qu'il vaut mieux
faire comme Iob, qui dit,
Filij mei semper
in circuitu meo: mes enfans sont tousiours à ma table. Il vaut bien mieux
que les enfans soient obligez de se trouuer à la table du pere, que le pere à la table des
enfans. Il faut imiter Raguel, il donne dequoy à son gendre, mais c'est
Raguel donne la
moitié à son gẽdre se reserue l'autre moitié.
sans se despouiller : De omnibus quæ possidebat
Raguel, dimidiam partem dedit Tobiæ, & fecit scripturam, vt pars dimidia quæ supererat post obitum eorum, Tobiæ dominio deueniret. Quoy qu'il eust vn gendre qui estoit si homme de bien,
il se contenta toutefois de luy donner la moitié de ses biens, se reseruant l'autre
moitié, auec asseurance qu'il passa à son gendre qu'il iouiroit de l'autre moitié apres
sa mort. Les enfans honorent peres & meres tandis qu'ils esperent quelque chose :
quand il n'y a plus rien à prendre, ils ne s'en soucient guere, souuent on voit par
experience ce que dit Isaie
c. I. filios enutriui & exaltaui, ipsi autem sperauerunt
me, apres que les peres & meres ont engraissé leurs enfans, les ont mis à leur
ayse, les ont aduantagé, ils n'en ont autre recompense que le mespris, & la
mesconnoissance.
Mais il faut les faire riches: il faut les mettre en
honneur: il faut donc se rendre miserable pour les mettre à leur ayse. Voire est-il
question d'encourir
390
la malediction de Dieu & des hommes ? n'importe, il faut imiter
cette mere
Les peres doiuent auoir plus de soin de laisser des vertus à leurs enfans que des richesses.
qui disoit, in me erit maledictio ista, fili mihi : ie prendray la malediction
sur moy, moyennant qu'ils soient grands.
Ah que dira vn
Socrate contre les Chrestiens ?
Socrate, dis-ie, qui auoit coustume de dire, liberis pudorem magis quam aurum relinquendum, qu'il falloit plustot laisser vne
saincte pudeur aux enfans que de l'or, qui comparoit sembla bles peres à vn escuyer qui
ayant vn bon cheual, n'a autre soin que de l'en-graisser sans se soucier de le former, &
enfin il n'a qu'vne rosse & piece de chair.
Anacharsis disoit, liberos doctiores, quàm ditiores esse oportere,
qu'il falloit laisser les enfans plustot doctes que riches; disons, plustot vertueux
que riches.
Zele de Crates le
Thebain contre les peres trop soigneux de
laisser leurs enfans riches.
Il faudroit maintenant vn
Crates Thebanus, lequel
au rapport de Plutarque estant monté au lieu le plus eminent de la ville, commença à
crier, quorsum ruitis homines, qui omne
studium in pecunijs collocatis, filiorum vero, quibus eas relinquatis nullam curam
habetis? où vous precipitez-vous miserables, qui mettez tout vostre estude à
amasser de l'argent pour vos enfans, & n'auez point de soin de vos enfans ausquels
vous laissez cet argent.
Nous auons bien d'autres herauts que
Crates, mais
on ne les escoute pas, tant de saints peres
qui crient contre cet abus, entre autres S. Chrysost.
hom. 9. in I. ad Timoth.
Vis filium
relinquere diuitem? bonum illum ac benignum esse
doce, ita enim rem familiarem auctiorem facere poterit; filios non recte institutos
præstat pauperes esse, quam diuites, paupertas enim vel inuitos coercet, atque intra
virtutis limites continet, opes vero ne volentes quidem pudice temperanterque viuere
sinunt, verum exorbitare faciunt atque peruertunt. Voulez vous laisser vostre fils riche ? enseignez luy à estre bon & doux, ce sera par ce moyen qu'il amassera de
quoy ; il vaut mieux si vos enfans ne sont vertueux qu'ils soient pauures, que
riches : car la pauureté les retiendra dans leur deuoir, quand ils ne voudroient
pas, & les rendra vertueux : s'ils sont riches ils ne pourront viure ny
chastement, ny vertueusement quand ils voudroient, mais seront peruertis & desbordez.
Ie concluray ce chapitre auec le narré d'vn plaisant trait que
fit vn bon vieil
Ex speculo exemplorum.
Plaisant trait de Connaxa.
lard nommé Connaxa260
se voyant delaissé de deux gendres qu'il auoit apres leurs auoit tout donné.
Ce bon homme n'auoit que deux filles qu'il aimoit
tendrement, il les maria à deux gentils hommes, & eut tant d'affections pour eux, que
petit à petit il se despouilla de tout pour leurs donner. Tant qu'il eut de quoy
leurs bien faire, ce n'estoient que respect & offres des seruices; quand il n'y eut
plus rien, on vous le laissa là, mais il ne fut pas sot. Il alla trouuer vn marchant
qui luy estoit amy, le pria luy vouloir prester dix mil liures pour trois iours. Il
porta cet argent en sa maison, fit apprester vn bon banquet, y inuita ses gen
391
dres, & ses filles; apres auoir fait bonne chere il entra en son cabinet, ouurit
vn coffre tout neuf qu'il auoit fait faire, iette l'argent sur la table auec grand
bruit. Ses filles qui estoient en vne autre chambre entendans ce bruit accoururent, regarderent pas les fentes, virent ce bon vieillard qui comptoit son argent, & puis le reserroit dans son coffre; elles ne dirent mot pour ce iour là, &
estans retournées à leurs maisons, le bon vieillard rapporta l'argent au marchand qui le luy auoit presté. Le lendemain elles revinrent auec leurs marys,
demanderent à leur pere combien il auoit en ses coffres : il leurs dit qu'il y auoit
vingt-cinq mille liures, dont il vouloit faire vn testament & leurs laisser, moyennant
qu'elles le traittassent comme elles deuoient, & que celle-là
auroit plus qui le contenteroit dauantage. Dés lors ce fut à l'enuie l'vne de
l'autre à qui caresseroit ce bon vieillard, ses gendres luy rendoient mille seruices à qui mieux mieux, & ne manquoient de rien. Estant prest de mourir il fit appeller ses filles,
leurs dit qu'elles trouueroient son testament apres son trespas dans son coffre, qui
leurs laissoit tout, moyennant qu'elles fissent quelques legs pieux pendant qu'il estoit
encore en vie. Vous donnerez, dit-il
aux Freres Prescheurs, aux Freres Mineurs, & aux Hermites cinquante liures
qui vous mettront en main apres ma mort les clefs de mon coffre. Aussitost dict aussitost fait, tant l'esperance d'vne bonne succession les poussoit. Le
bon vieillard meurt, on fait ses obseques somptueusement puis les
religieux donnent les clefs du coffre, dans lequel ils ne trouuerent autre chose
sinon vne grosse massue, au manche de laquelle estoit escrit : Moy Iean Connaxa fais
mon testament, & declare que quiconque a soin d'autruy, & non de soy, merite
d'estre bien battu de cette massue. Voila le traittement que meritent les peres &
meres qui se rendent miserables, se priuans de leurs biens pour aduantager &
aggrandir leurs enfans, qui souuent sont ingrats & mesconnoissans de l'amour
excessif de leurs peres & meres.
Cul de lampe.
TESTAMENT DE SAINCT LOVYS A PHILIPPE SON AISNE'; ET L'Idée de l'instruction que les peres doiuent donner à leurs enfans.
Lettrine "L". Testamẽt de S. Louys & instructions qu'il donne à son aisné.
LEs Peres qui sont desireux de l'instruction de leurs enfans peuuent tirer vne
belle idée du chapitre quatriesme de Tobie, où
le bon vieillard pensant estre sur la fin de sa vie, tasche de s'acquiter du deuoir d'vn bon pere enuers son fils, luy laissant des
preceptes & dernieres volontés dignes d'vn pere. Ie prie ceux qui le pourront
faire, de lire & considerer attentiuement le susdict chapitre : ils en pourront tirer
de beaux enseignemens pour instruire leurs enfans, & satisfaire au deuoir de bons
peres.
Ie croy que c'est de là que
S. Louys l'honneur des
lis de France, voire le parangon261 des Roys, a tiré la pluspart des articles du testament
qu'il laissa en mourant à Philippe
son aisné, pour faire le deuoir d'vn vray pere en ce der
nier poinct, comme il l'auoit fait au reste de sa vie. Il a esté trouué dans
l'ar-chiue de Charle cinquiesme Roy de France,
comme tesmoigne Robertus Ga-
guinus lib. 7. de gestis Francorum,
escrit de la propre main de S. Louys, & presenté à Charle
par Gerard de Montaigu,
secretaire du Roy. Il est rapporté par Surius en la vie de S.
Louys, & par Abraham Bzouius en la continuation
des Annales Ecclesiastiques de l'Eminentissime
Cardinal Baronius, tom. 13.
sur l'an 1270. auquel S. Louys mourut, & par d'autres. I'ay bien voulu le rapporter icy, d'autant qu'il est diuisé en articles courts & clairs, & qu'il pourra
seruir de lumieres aux peres qui sont desireux du bien & salut de leurs enfans,
& de leur propre.
1. Sur toute chose aimez Dieu d'vne bonne & franche volonté,
car personne ne peut estre sauué s'il ne l'aime.
2. Ne l'offensez iamais mortellement.
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3. Souffrez plustot toute sorte de tourmens, voire la mort, que d'offenser Dieu.
4. Lors qu'il vous arriuera quelque aduersité, souffrez-la
patiemment, & pensez que vous l'auez bien merité, ainsi vous en tirerez du
profit.
5. En prosperité, rendez grace à Dieu : ne vous en orgueillissez pas;
c'est faire follement de prendre occasion du bien-faict d'offenser le
bien-faicteur.
6. Descouurez souuent vostre conscience à vn sage & experimenté
confesseur, qui n'ayt point de crainte de vous reprendre de vos fautes, & vous enseigne ce qu'il vous conuient faire.
7. Assistez aux offices Diuins, n'y discourez pas, n'y regardez pas
çà, & là, ains priez Dieu de bouche & de cœur, principalement depuis la
consecration.
8. Soyez misericordieux & charitable enuers les pauures :
assistez les suiuant vos moyens.
9. Lors que vous aurez quelque facherie ou inquietude, communiquez-en
auec quelque Ecclesiastique, ou auec un fidele ami & cela vous soulagera.
10. Traitez souuent auec les personnes Religieuses & deuots,
fuyez les meschans & les traistres.
11. Escoutez volontiers la parole de Dieu & les bons discours,
& en public & en particulier.
12. Par tout aymez le bien, & detestez le mal.
13. Que personne ne soit si osé de dire en vostre presence chose
qui attire à peché, & partant fermez la bouche aux detracteurs.
14. Ne laissez les blasphemateurs impunis.
15. Rendez souuent grace à Dieu pour ses bienfaits, afin de vous
rendre capable de plus grands.
16. Rendez la iustice equitablement, vous monstrant seuere autant
que la raison requiert, sans pencher ny à droite, ny à gauche.
17. Fauorisez la cause des pauures iusques à ce que la verité
paroisse.
18. Si quelqu'vn a quelque procés ou differand contre vous, soyez plustost
pour luy que pour vous, iusques à ce que vous connoistrez le droict : & par
ce moyen vos conseillers seront plus libres, & plus equitables en leurs aduis.
19. Si vous ou vos ministres detenez quelque chose qui
appartienne à autruy, rendez-la aussitost que vous le sçaurez asseurement.
20. Si la chose est douteuse, faites la incontinent examiner par
gẽs capables.
21. Soignez diligemment que ceux qui administrent la iustice, &
tous vos subiects, viuent en bonne paix, & principalement les Religieux & autres
personnes d'Eglise : aymez les seruiteurs de Dieu, & procurez la paix.
22. Respectez vos parens & ne mesprisez pas leurs
preceptes.
23. Donnez les benefices à des gens de bien & de merites, &
auant que de les conferer, consultez des personnes sages & craignans Dieu.
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24. Ne faites la guerre, principalement contre aucun Chrestien, sans
grand conseil & meure deliberation : que si vous y estes contraint, ne permettez
pas qu'on faſſe tort ny aux Eglises, ny aux innocens.
25. Si vous auez quelque differand, ou bien vos subiects, ou quelque
guerre, taschez de l'accorder au plustost, & terminer le tout par vne bonne paix.
26. Ayez de bons officiers & ministres de iustuce ; & de
bons seruiteurs en vostre maison, & prenez garde à leurs mœurs & deportemens.
27. Opposez vous aux pechez.
28. Deffendez les iuremens.
29. Soyez tousiours affectionné à l'Eglise Romaine, obeissant au
Pape comme à vostre Pere Spirituel, & coupez la teste au sectes nouuelles &
aux Heresies.
30. Prenez garde à la despence de vostre maison, & qu'elle soit
moderée selon la raison.
31. Ie vous prie mon cher fils, & vos coniure, que si ie meurs
auant vous, vous assistiez mon ame de messes & sainctes prieres, & que vous me
fassiez participant de toutes les bonnes œures que vous ferez le reste de vos iours.
32. Enfin mon bien-aymé fils ie vous souhaite & prie Dieu vous
donner toutes les benedictions que le pere le plus affectionné peut souhaiter
& donner à son fils. Que la tres-saincte & indiuisible
Trinité, Pere, Fils &
Sainct
Esprit vous protege, & vous garde contre tous maux, vous face la grace de
viure tousiours selon sa saincte volõté; qu'elle soit honorée de vous, & qu'en fin
par sa misericorde nous puissions par ensemble la voir & contempler, viure auec
elle, & la louer toute eternité. Ainsi soit-il.
Voila le testamẽt d'vn tres-grand
Sainct; d'vn Roy
incomparable, & d'vn pere tres-affectionné à son fils : voila les sainctes &
salutaires instructions dont il luy auoit donné exemple pendant sa vie, & qu'il luy
laissoit à la mort comme ses dernieres volontez, capables de le faire vn autre Sainct.
I'exhorte les peres qui sont affectionnez au seruice de Dieu, & desireux de la
perfection & salut de leurs enfans, d'en tirer ce qui est conforme à leur
condition; & les enfans de le receuoir comme les dernieres volontés de leurs peres;
afin que les peres s'estans acquité du deuoir de bons peres, & les enfans ayant mis en
execution les salutaires aduertissemens de leurs peres; les vns, & les autres
se trouuent de compagnie à la gloire, pour laquelle Dieu les a fait peres, &
à laquelle il a destiné leurs enfans, & les louent, & remercient vnanimement
à iamais. Amen.
TRAITE' TROISIEME. Des obligations des enfans enuers les peres & meres. Filet cadre, rayé. En quelle qualité les enfans doiuent tenir leurs peres & meres. CHAPITRE I.
Lettrine "P".
PEut-on dire dauantage en faueur des peres & meres, que ce que dit Le Sage
Eccli. 3. qui
timet Deum honorat parentes, & quasi dominis seruiet his, qui se genuerunt:
quiconque honore Dieu, honore ses peres & meres, & seruira à ceux qui l'ont
engendré comme à ses maistres : par lesquelles paroles il veut faire entendre, que
l'obligation des enfans enuers les peres & meres est si grande, qu'il leurs doiuent
obeissance, respect, & seruice, comme font des esclaues à leurs maistres.
Conformement à cela les Theologiens & Iuisconsultes
enseignent que suiuant la loy de nature, les peres & meres peuuent vendre leurs
enfans qui
Les peres & meres peuuent vendre leurs enfans en
grande necessité.
ne sont encore emancipez, comme ceux qui en sont les vrays maistres : ainsi
apparoit-il de l'Exode,
ch. 21. ce qui se doit entendre en la grande necessité
& pauureté des peres & meres. Cela est conforme à la raison, car les enfans
sont les fruicts, & comme vne partie des peres & meres, & partant la raison
veut que tout ainsi que le maistre de la vigne, du champ & iardin, dispose des
fruicts qui en prouiennent : qu'aussi le pere & la mere puissent disposer des
enfans comme de leurs fruicts. Aussi
Aristote les appelle seruiteurs : & tout
ainsi dit Hierocles,
apud Stobæum
serm. 77. qu'apres qu'vn sculpteur a fait vne statue, si la
statue fait quelque action, elle est attribuée au sculpteur, de mesme les actiõs des
enfans sont attribuées aux peres & meres, & tout ce qui appartient aux enfans,
est au pere, & à la mere, puis qu'ils leurs ont donné l'estre sans lequel ils ne
pourroient rien, & n'auroient rien.
396
Mais quelle consequence est-ce que faict Le Sage en ces paroles ?
qui timet Deum,
honorat parentes, quiconque craint Dieu, quiconque honore Dieu,
honore ses peres & meres. Comment est-ce que l'honneur de Dieu suit l'honneur des
peres & meres ?
Les peres & meres sont lieutenans de Dieu aux enfans.
Le Sage veut dire que
les peres & meres sont l'image de Dieu; sont comme des vice-Dieux aux enfans : des
petits createurs, comme des Diuinitez terrestres ; & partant que tout ainsi que celuy qui honore le Roy, honore ses images,
ses vice-roys, ses lieutenans, de mesme quiconque honore Dieu, honore
ses peres & meres : honneur qui leur est deu, non seulement par commandement
diuin, mais soubs peine de damnation.
Voyez l'estat que Dieu fait de l'honneur des peres & meres le
mettant en parallele auec celuy qui luy est deu : Moyse reçoit la Loy au mont
Sinaï en deux tables : la premiere contient ce qui concerne le culte de Dieu, la
seconde, ce qui concerne le prochain : mais le premier commandement de la secõ de
table, est d'honorer pere & mere. Voicy donc les deux plus grands com-mandemens,
l'vn d'honorer Dieu, l'autre d'honorer pere & mere : vice-Dieu,
Le commandement d'honorer pere & mere est coste à
coste de celuy qui ordonne d'honorer Dieu.
petit Dieu en terre, au regard des enfans : l'vn de ces commandemens tient la
droite, l'autre la gauche : Dieu veut qu'ils marchent de pair, sauf que l'vn a la
droite. Aussi S. Ambroise dit sur
ces paroles de S. Matt.
9. honora patrem,
primus gradus pietatis est iste, vt quos auctores tibi voluit esse Deus, honores
obsequijs, abstineas cotumeliis, nec vultu lædenda est pietas parentum: le
premier degreé de pieté
est que nous honorions ceux que Dieu a voulu qui fussent autheurs de nostre
vie, que nous nous gardions de les offenser, non pas mesme de les regarder de trauers.
Trois cõmãdemẽs grauez au temple d'Apollon.
S. Hierosme dit qu'au
temple d'Apollon estoient grauez trois commandemens. Ie I. estoit d'honorer les Dieux, & estoit au costé droit : le 2. d'honorer
pere & mere, & estoit au costé gauche, mais vis à vis du premier, coste à coste
l'vn de l'autre, & le 3. de s'abstenir des voluptez charnelles.
Pourquoy ces deux commandemens vis à vis l'vn de
l'autre ? sinon pour monstrer en quelle qualité les anciens ont tenu les peres & meres, sçavoir
comme de petits Dieux terrestres. Aussi tenoient-ils comme sacrilege l'offense qu'on commettoit contre pere & mere. Platon 2. de legibus, existimandum
est nullum apud Deos magis honorandum simulachrum nos habere posse aut debere,
quam patres senio confectos, matresque similiter, quibus honoratis, Deus gaudet. Faut
croire qu'il n'y a rien que nous soyons plus obligez d'honorer, que nos peres &
meres vieux, & Dieu prend plaisir à l'honneur que nous leurs rendons. C'est
pourquoy on punissoit egalement ceux qui manquoient à l'honneur des Dieux,
& des peres & meres, au rapport de Valere le grand,
lib. 1. Iustissimè quadam
pari vindicta parentum atque Deorum, violatio expianda est.
Hierocles,
apud Stobæum
disoit que la maison paternelle est vn sanctuai
397
La maisõpaternelle est cõme vn sãctuaire disoit Hierocles.
re, & comme vn temple sacré ; que les peres & meres en sont les Diuinitez :
que les enfans sont les sacrificateurs & sacristains, lesquels la nature a dedié
& consacré pour le seruice de ces Dieux domestiques & tutelaires, & que les
peres & meres n'estoient pas seulement les images des Dieux celestes, mais
estoient des Dieux terrestres & des seconds Dieux.
Entre vne multitude quasi sans nombre de Diuinitez que ces
anciens ado
Les peres & meres sont Dillares, les Dieux du soyer.
roient, en mettans par tout, au champ, à la ville, de tous costez : ils adoroient
certains Dieux qu'ils appelloient lares Dieu du Foyer : mais auec bien tant
de respect, que si quelqu'vn se retiroit au Foyer, voire de son ennemy capital, on ne
luy pouuoit faire aucune violence, pour le respect qu'on portoit à ces Dieux domestiques,
& ce lieu leur seruoit d'azyle. Platon
appelle les peres & meres Deos lares, Dieux du Foyer, & par là nous
monstre en quelle consideration nous les deuons auoir, adioustant que les peres &
meres vieux sont les plus grands biens & richesses que puissent auoir les enfans.
Mais parlons Chrestiennement, & disons que les
peres & meres ne sont pas des Dieux, puis qu'il n'y a qu'vn Dieu : ego Dominus, &
non est alter, mais bien les viues images de la Diuinité, & les lieutenans de Dieu en
terre, pour le regard des enfans. Faisons les paralleles entre Dieu & les peres
& meres.
Paralleles entre Dieu & les peres & meres.
1. Dieu nous donne l'estre,
ex quo omnia, per quem omnia, in quo omnia: &
le Sage nous dit
Eccli. 7 parlant des parens,
memento quoniam nisi per illos natus
non fuisses; souuenez vous que sans eux vous ne seriez pas.
2. Dieu est ce grãd pere nourricier, Nutritius Ephraim, Adonai :
c'est à dire selon l'interpretation de S. Hierosme,
nutriens familiam, Deus mammarum, le Dieu
des mammelles : & nos peres & meres sont nos nourriciers, ce qu'ils font auec tant
de soin & tant de trauaux, accompagnés ordinairement d'vn tres-grand amour.
3. Dieu par sa prouidence nous regit & gouuerne, aussi font nos
parens, s'estudians à nous pouruoir, & nous faisans apprendre quelque chose suiuant
nostre qualité.
4. Dieu a vne puissance souueraine sur nous comme
le Createur sur sa creature, comme le potier sur le pot qu'il a formé : comme le maistre
sur son seruiteur, & ainsi nous sommes tout à luy, mais il l'a comme transferé à nos
Les Loix de Romoulus donnoient
tout pouuoir aux peres & meres sur leurs enfans.
peres & meres. Parmy les loys de Romulus
leg. 17. est ordonné, parentum in liberos omne
ius esto, relegandi, vendendi, & occidendi, les peres & meres auront tout
pouuoit sur leurs enfans, voire de les bannir, de les vendre, mesme de les tuer : les loix
Chrestiennes sont plus douces, toutefois l'authorité des peres & meres ne laisse
d'estre tres grande.
5. Dieu a toute chose en sa protection, & sauuegarde ; & les
enfans sont soubs la protection & sauuegarde particuliere de leurs peres &
meres.
398
6. La benediction de Dieu est de grand prix & efficace à ceux
qui la reçoiuent, implet omne animal
benedictione, la benediction des peres & meres establit la maison des enfans,
benedictio patris firmat domos filiorum,
Eccl. 3.
7. La malediction de Dieu est dangereuse comme il appert en la
personne de Cain,
Gen. 4. Aussi la malediction des peres & meres comme en
Cam
fils de Noé,
& en tant d'autres.
8. Dieu veut estre honoré,
si ego dominus, vbi est honor meus? si
ie suis Dieu où est l'honneur que vous me portez ? Aussi veut-il que nous honorions peres
& meres, & punit ceux qui ne le font.
9. Nous ne pouuons iamais rendre à Dieu l'honneur qu'il merite,
& que nous luy deuons ; aussi ne le pouuons nous à peres & meres.
10. Tout ce que nous auons appartient à Dieu, comme à la premiere
cause de nostre estre, & à nos parents comme à la seconde, quæ sunt filiorum, ad
patrem referri æquissimum ac iustissimum est,
Greg. Nazianz.
Orat. 20. de Machab. La raison & la iustice demandent que tout ce qui appartient aux enfans soit aux parents.
11. C'est vn crime de leze Maiesté diuine de mespriser Dieu, aussi
de mespriser pere & mere, entant qu'ils sont les viues images de Dieu.
12. Tout ainsi que celuy qui surpasse les ordonnances du Lieutenant
du Roy, offense le Roy, ainsi celuy qui transgresse les ordonnances des peres &
meres offense Dieu, dont ils sont les lieutenans. Voila où Dieu a releué l'honneur que
nous deuons à peres & meres, le faisant quasi egal à celuy qu'il demande de nous,
& voulant que nous les tenions en qualité de ses lieutenans, & comme de petits
Dieux en terre.
Filet cadre, rayé.
Quel est l'honneur que les enfans doiuent à pere & mere. CHAPITRE II.
IE
reduiray les obligations des enfans enuers leurs peres & meres à trois
En quoy consiste l'hõneur qu'õ doit à pere & mere.
chefs, le premier est l'honneur, le second est l'obeyssance, le troisiesme est
l'assistance : en ce chapitre ie traitteray de l'honneur.
Le Sage,
Eccli. 3.
monstre en quoy consiste l'honneur qu'on doit aux peres & meres
in opere, dit,
&
sermone, & omni patientia, honora patrem tuum: honore ton pere, d'œuure, de parole,
& auec toute patience : d'œuure, executant leurs commandemens, les seruant en ce
qu'ils ont affaire, les assistant en leurs necessitez. De parole leurs parlant auec des
paroles douces, & de respect, non à
399
la façon de ceux dont il est parlé en la parabole de S. Mathieu 21. d'vn
pere qui auoit deux enfans, & commanda à l'vn d'aller trauailler à la vigne,
mais il respondit qu'il n'en feroit rien : puis se repentant de sa desobeyssance y
alla : & ayant donné le mesme commandement à l'autre, il se montra prompt,
disant qu'il y alloit, & n'en fit rien : l'un & l'autre manqua à l'honneur qu'il
deuoit à son pere : le premier ne l'honorant pas de paroles, & le second ne
l'honorant point d'œuure. Le
Sage adiouste, in omni patientia,
c'est à dire, ne murmurant contre leurs ordonnances, souffrant leurs reprehensions auec
tranquillité : se soubmettant à leurs commandemens, quoy que facheux, supportant le chagrin de leur vieillesse, comme ils ont supporté l'impertinence de nostre ieunesse.
Exhortation de S. Hierosme
à vne fille qui vouloit quitter sa mere facheuse.
S. Hierosme escriuant à
vne fille qui vouloit quiter sa mere, dautant qu'elle estoit facheuse, dit,
maius præmium habebis si talem non deseras: mater
te diu portauit in vtero, diu aluit, & difficiliores infantiæ, mores blanda
pietate sustinuit, lauit pannorum sordes, & immundo sæpe fœdata est stercore,
assedit ægrotanti, & quæ prote sua fastidia sustinuit, tua quoque passa est, ad
hanc perduxit ætatem, vt Christum amares, docuit: quoy que vostre mere soit
facheuse, vous aurez plus de merite si vous ne la quittezpas. Elle vous a porté
long-tmeps en son ventre, vous a nourry, a supporté doucement les sottises de vostre
enfance, a laué vos lan ges & ordinaires, vous a gardé lors que vous estiez malade,
a souffert ses pro-pres degousts dont vous estiez cause, & les vostres, vous a
esleué iusques à cet aage, & vous a enseigné à aimer Iesus Christ.
Patience de Mãlius Torquatus enuers son pere.
Valere le Grand,
l. 5. c. 4. loue & meritoirement l'affection & patience
de Manlius Torquatus enuers son pere, duquel,
quoy qu'il fust indignement traitté & accablé d'outrages indignes de sa qualité ;
sçachant toutefois que Pomponius Tribun l'auoit fait adiourner, se glissa du grand matin
à la chambre du Tribun, & luy presentant le poignard sur la gorge, l'obligea de
iurer qu'il se deportertoit de l'accusation qu'il auoit minuté contre son pere :
voicy comme en parle Valere le Grand, commendabilis
est pietas quæ mansuetis paren tibus præstatur, sed Manlius quo
horridi orem patrem habuit, hoc laudabilius peri- culo eius subuenit; quia ad eum
diligendum, præter naturalem amorem, nullo indul-gentiæ blandimento inuitatus
fuerat.
C'est chose louable que d'honorer ses peres &
meres qui sont doux & traittables, mais tant plus le pere de
Manlius a esté rude
& rebarbatif, tant est-il plus digne de louange, de l'auoir assisté en sa necessité,
puis qu'outre l'amour naturel, il ne l'auoit obligé par aucune caresse de l'aymer. Que
diront les Chrestiens ? comment s'excuseront-ils de l'amour & honneur qu'ils
doiuent à pere & mere, puis qu'outre la nature ils ont le commandement de Dieu,
& vn motif surnaturel que Manlius n'a pas connu, dont la discourtoisie des peres
& meres ne peut les exempter : qui timet
Dominum, honorat parentes, quiconque craint Dieu, honore pere & mere.
400
Les grands honneurs ausquels
Ioseph estoit esleué en la cour de
Pharaon
Ioseph honore son pere.
ne le dispenserent pas de l'honneur qu'il deuoit à son pere, & quoy qu'il
fust la seconde personne de toute l'Egypte, il n'eut point de honte de recõnoistre
son pere en sa pauureté & disette; mais le voyant, irruit super collum eius & inter amplexus
fleuit,
Genes. 48. il luy sauta
au col, l'embrassa & pleura de tendresse, luy faisant vne profonde reuerence,
adorauit pronus interram, se pro
Salomon honore sa mere.
sternant contre terre pour l'honorer. Salomon
en fit autan à Bersabé sa mere 3.
Reg. 2. laquelle
l'estãt venue trouuer, surrexit in occursum
eius, le Roy se leua de son throsne, luy alla au deuant, l'adora,
adorauitque eam, & sedit super thronum
suum: positusque est thronus matri regis, quæ sedit ad dexteram eius, il l'assit sur
son trosne, on posa vn autre trosne pour la mere du Roy, qui s'assit à la droite
L'hõneur qu'Alphonse Roy d'Aragõ porte à son pere.
du Roy. Alphonse Roy d'Aragon sçachant que
Ferdinand son
pere venoit, luy alla au deuant, descendit de cheual, & le suiuit à pied : le pere
l'aduertissant qu'il remontast à cheual, comme auoit fait la plus part de la noblesse,
respondit les autres feront comme ils l'entendront, mais personne ne m'empechera
que ie ne suiue à pied mon pere, refert
Panormitanus.
Thomas Morus demande
tous les soirs la benediction à son
pere. Lib. 4.
Ce grand Chancelier d'Angletere
Thomas Morus nonobstant ses honneurs & grades, ne manquoit iamais tous les soirs de se mettre à genoux, &
demander bien-humblement la benediction à son pere.
Ie ne sçaurois obmettre ce que
Valere raconte de
Decius fils de l'Emper
Honneur que Decius porte à son pere.
eur Decius.
Son pere luy voulant mettre le diademe sur la teste,
& se deporter de l'Empire en faueur de son fils, le fils le refusa, disant
ie crains que si ie
deuiens Empereur, ie ne desapprenne à estre fils : i'ayme mieux n'estre Empereur, mais humble fils, que d'estre Empereur & fils moins respectueux enuers mon pere. Que mon pere regne, mon Royaume & mon Empire est de luy obeir en
toute humilité. Quel respect ! renoncer à l'Empire, plustot que de
se mettre au hazard de manquer au respect & à l'honneur deu à son pere !
Il n'arriue que trop souuent ce qu'on raconte d'vn bon
charbonnier, lequel voyant que son fils estoit de bon naturel, & né pour choses
grandes, fit
Le fils d'vn charbonier deuenu Roy mesconnoit son pere.
tout son effort pour le nourrir à la cour, & la chose reüssit si bien, que le Roy
estant mort on ne trouua personne plus capable de porter la couronne que
son fils. Comme tout le monde venoit faire la reuerence au nouueau Roy, le
bon pere charbonnier s'y trouua, tout encharbonné, rendit ses deuoirs au Roy son
fils. Le fils ne fit point semblant de le connoistre : &
quoy, dit le pere, mon fils me
meconnoissez vous ? Et comment vous
connoisterois-ie ? moy qui ne me connois pas moy
mesme ? Il n'est que trop vray que les honneurs aueuglent souuent les enfans en telle
sorte, qu'ils ne connoissent ny leurs peres & meres ny eux mesmes, estans honteux de
se confesser pour tels qu'ils sont,
401
& de reconnoistre ceux qui leurs ont donné l'estre pour
autant qu'ils ne sont ou assez riches, ou braues & en honneur.
Vn fils qui mescõnoit son pere.
Lors qu'Alexandre
Farnese Duc de Parme estoit Gouuerneur des Pays
bas, il auoit vn nain en sa cour, fils d'vn pauure homme de village, lequel il
cherissoit grandement. Le pere de ce nain vient à Bruxelles, se presenta à son
fils, qui ne daigna pas seulement le saluer. Le pauure pere dans ce mespris
n'eut autre recours qu'à ses larmes. Le Prince en fut aduerty, fit appeller le
pauure pere, luy demanda qui il estoit : pourquoy il estoit venu en cour, fit
appeller le nain, luy demanda s'il reconnoissoit son pere. Mon pere,
dit-il,
iamais ie ne fus fils d'vn tel villageois, ie suis de bonne & de noble maison.
Le Duc ayant sceu l'imposture, reprit l'imposteur aigrement, & le chassa
honteusement de sa cour. Si ce nain eust imité
Benoist II. il n'eust
encouru
Benoist II.
ne veut recõnoistre sa mere en ses superbes habits.
cette disgrace. Il estoit de petite maison, mais par sa vertu estoit deuenu
Pape. Sa mere le vient voir & auant que de se presenter s'addressa à des Dames Romaines, lesquelles l'habillerent magnifiquement : cette bonne femme se presente à son fils auec cette pompe. Luy la regardant de trauers, ma
mere, dit-il, n'est pas de cette condition,
elle n'a pas coustume d'estre habillée si
pompeusement : ie sçay qu'elle est pauure, & rousturiere. Elle s'en
retourna fort honteuse, mit bas ces habits de soye, prit ses meschans haillons, s'en alla trouuer le Pape, lequel la receut, l'embrassa, & dit
ah voila ma mere, ie la reconnois
volontiers en cette qualité & equipage.
Pechez cõtre l'honneur des peres & meres.
Ceux-là pechent contre l'honneur qu'ils doiuent à peres &
meres. I. qui les maudissent, les iniurient, les contristent, les mettent en colere, les accusent, les tirent en iugement pour rien, & auec ignominie, & voicy
l'arrest de leur condamnation en l'Exode 21.
Qui maledixerit patri, aut matri, morte
Ceux qui maudissent peres & meres punis.
moriatur, quiconque maudira ou son pere ou sa mere est digne de mort. Elle est
reiterée Leuit. 20.
Patri matrique qui maledixerit, sanguis sit
super eum. Salomon l'a confirmé Prouerb. 20.
Qui maledixerit patri suo, aut matri suæ,
extinguetur lumen eius in medijs tenebris.
2. Ceux qui morguent peres & meres & les
regardent de trauers au Prouerb.
20. Oculo qui subsannat patrem, & qui despicit
partum matris suæ, effodiant eum corui de torrentibus & comedant eum filij aquilæ,
quiconque regarde son pere par moquerie, quiconque n'a esgard aux trauaux qu'à eu sa mere
le portant en son ventre, sera tourmenté des Diables lesquels comme corbeaux
& aiglons le feront mourir, le deschireront, ou bien merite d'estre attaché à vn
gibet, où les corbeaux & aiglons luy arracheront les yeux. Entre autres louanges que
S. Ambroise
donne à nostre Dame
lib.
de Virg. il dit, nunquam
vultu parentes læsit: iamais elle n'a donné aucun
mescontentement à ses peres & meres par aucun regard moins gratieux.
3. Ceux qui frappent peres & meres sont dignes de mort suiuant la loy,
402
Exod. 21.
Qui percusserit
patrem, aut matrem, morte moriatur.
4. Ceux qui leurs souhaitent ou procurent la
mort. Il y a vne loy qui or
Punition des enfans qui frappent ou tuent peres & meres.
donne que semblables parricides soient foüettez, puis
enfermez dans vn sac de cuir auec vn chien, vn coq, vne vipere, & vn singe, &
jettez dans la mer, ou exposez auz bestes. ff. de parricid.
l. penult. & leg. I. C.
eodem262.
Solon
ne fit aucune loy contre ces parricides, & estant interrogé
pourquoy ? Respon dit qu'il ne croyoit pas qu'aucun deust estre si mal-heureux que
d'enfrain-dre ce droit que nature a tellement graué en nos ames.
Aristote a dit lib. 8.
Topicorum qu'il ne falloit pas agir par raison auec celuy qui doute
s'il faut honorer Dieu & ses pere & mere : mais le chastier de mesme peine :
qui dubitat vtrum oporteat Deos venerari, aut
parentes, non indiget ratione, sed pari pœna.
Cham maudit de
Dieu pour s'estre mocqué de son pere.
L'Escriture saincte
nous fournit les horribles chastimens que Dieu a enuoyé à semblables monstres de
nature : les histoires sacrées & prochaines en sont pleines. Cham
fils de Noé pour s'estre
mocqué de son pere est maudit, & luy & ses descendans punis de seruitude,
maledictus
Chanaam, seruus seruorum erit
fratibus suis, S. Ambros.
lib. de arca263,
& Noé remarque qu'ils furent subiugez,
ruinez, & saccagez par Iosué, & les Hebreux qui estoient les des
Punition de Ruben pour n'auoir honoré son pere.
cendans de Sem. Ruben fils de
Iacob
Gen. 49.
pour auoir attenté à l'endroit d'vne des concubines de son pere au preiudice de
l'honneur & respect qu'il luy deuoit, est maudit, effusus es,
sicut aqua non creseas, vous
n'aurez non plus de consistance ny de fidelité en vos enfans & posterité ; en vos
moyens & honneur, que de l'eau. Et se peut-il trouuer punition plus exemplaire
que celle du miserable Absalon ? il se bande contre son pere, prend les armes, fait
Punition d'Absalon pour n'auoir honoré son pere.
reuolter ses subjects, tasche de le priuer de ses estats : mais Dieu prend la
cause du pere permettant que ce mal-heureux enfant passant
souz vne arbre y est attaché par les cheueux & percé de trois fleches mortelles.
Comment se pouuoit-il faire qu'vn homme armé, comme il estoit, fust attaché par les
cheueux en passant ? sa monture n'eut-il pas la force de le retirer ? ne se trouua-il
personne de ses gens qui le peust secourir ? il n'y a personne qui ne voye que c'est vn
coup de la main de Dieu, qui prend la cause du pere contre le fils rebelle.
Histoire d'vn enfant de 18. ans pendu qui deuint barbu
comme vn vieillard.
S. Bernardin
Dominica 2. quadrages. ser.
17. art. 3. c. I.264
dit que de son temps vn ieune homme en Catalogne en la ville de
Sui265 en Espagne prez
de Valence apres auoir mesprisé ses pere & mere sans se soucier de leurs conseils ny aduis, s'abandonna à toute sorte de liberté & pour ses larcins & autres
crimes fut apprehendé de la iustice, & à l'aage de dix-huict ans fut pendu,
n'ayant encore point de barbe : aussi tost qu'il eust rendu l'esprit, voila
son menton reuestu d'vne longue barbe, qui deuient soudain toute blanche
comme aussi ses cheueux en presence de tout le peuple, qui auoit assisté à
403
l'execution, & sembloit estre vn homme de quatre vingt & dix ans : on en fit le
rapport à l'Euesque qui y accourut, luy, & tout le peuple se mirent en deuotion.
Leur priere estant faite, l'Euesque fit vne harangue au peuple, & dit que Dieu
vouloit monstrer par là que ce ieune homme selon le cours de nature deuoit
viure iusques à cet aage de quatre vingt & dix ans, si par le manquement de
deuoir & de respect enuers ses pere & mere, il n'eust racourcy sa vie,
& que d'ordinaire Dieu punit d'vne mort precipitée ceux qui manquent
d'honneur, de respect, & d'obeyssance à leurs peres & meres.
Escoutez enfans, escoutez le Sage
Eccli. 3.
Filij suscipe senectum patris tui, & non
contristes eum in vita illius, & si defecerit sensu, veniam da, & ne spernas eum
in virtute tua: elecmosyna enim patris non erit in obliuione. Mon fils, receuez
vostre pere en sa vieillesse, ne l'attristez pas pendant sa vie, si le iugement vient à
luy manquer, excusez-le, & ne le mesprisez pas : le bien que vous luy ferez ne sera
pas mis en oubly. C'estoit le mesme precepte que donnoit
Tobie à son
fils,
honorem habebis matri tuæ omnibus diebus
vitæ tuæ, vous honorerez vostre mere tous les iours de vostre vie,
Tobie 4.
Filet cadre, rayé.
De l'obeyssance des enfans enuers pere & mere. CHAPITRE III.
CE que i'ay dit au liure second Traité I. Chap. 6. Section 4. & 5. de l'obeyssance des femmes enuers leurs marys peur seruir aux enfans, & leurs monstrer
l'obligation qu'ils ont d'estre obeyssans à peres & meres, & comme ils doiuent
satisfaire à cette obeyssance. Mais outre cela, ie leurs diray icy quelque chose qui
leurs est propre.
Les enfans doiuent obeyssance à pere & mere.
Salomon
en ses Prouerbes instruisant vn ieune
homme à la vertu, & à toute sorte de perfection, apres auoir dit que le commencement
de sapience est la crainte de Dieu, commence aussitost par l'obeyssance deue aux peres
& meres, & dit, Audi fili mi
disciplinam patris tui, & ne dimittas legem matris tuæ, vt addatur gratia capiti
tuo, & torques collo tuo, escoute mon enfant la leçon de ton pere ; ne mesprise
pas la loy de ta mere, afin que tu te rendes agreable à tout le monde & que tu
merites vne couronne eternelle. Prouerb. I.
S. Paul aux
Ephes. 6.
Obedite parentibus vestris in Domino, hoc enim
iustum est, obeyssez à vos peres & meres selon Dieu, car cela iuste.
404
En quoy consiste l'obeyssãce des enfans enuers leurs peres
& meres.
Cette obeyssance consiste 1. en ce que les enfans
suiuant la direction des peres & meres en choses qui sont d'importance, ne se
laissans emporter par l'impetuosté de leur ieunesse, & par la furie de leurs
passions. 2. qu'ils executent leurs commandemens, auec les circonstances que nous auons
deduit en la section 5. du chap. 1. du traité 1. du liure second. 3. qu'ils n'abusent des trauaux
& sueur de leurs peres & meres, dissipans mal à propos ce qu'ils gaignent, ou
ne s'employans en ce qu'ils sont occupez comme ils doiuent. 4. qu'ils ne fassent rien contre le bien & aduancement de leur famille, comme en se
marians au des-auantage de leur maison, faisans des alliances preiudiciables
à leur race & extraction.
Punition des enfans desobeyssans.
Les punitions que Dieu auoit ordonné anciennement,
& celles que nous voyons iournellement contre les enfans desobeyssans, deuroient
suffire pour espouuanter ceux qui sont tels : voicy la loy & sentence de Dieu,
Deuter 21.
Si
genuerit homo filium contumacem & proteruum, qui non audiat patris aut
matris imperium, & coërcitus obedire contempserit, apprehendent eum, & deducent
ad seniores ciuitatis illius, & ad portam tudicij, dicentque ad eos: filius iste noster
proteruus, & contumax est, monita nostra audire contemnit, comessationibus vacat,
& luxuriæ, atque conuiuijs, lapidibus eum obruet populus civitatis, & morietur, vt
auferatis malum de medio vestri, & vniuersus Israel audiens pertimescat. Si vn pere
a vn enfant desobeyssant, & refractaire, qui ne veuille obeyr ny à pere ny à mere, il le prendra, il le menera aux anciens de la ville, & à la porte du tribunal, & dira aux
iuges : Voila nostre fils refractaire & desobeyssant qui ne fait point d'estat de
nos
aduertissemens, c'est vn hanteur de cabarets, de banquets, de garces : tout le
peuple de la ville le lapidera, & mourra, afin d'exterminer du milieu de vous ce meschant homme,
& que tout le peuple entendant cecy, ayt crainte.
Entre plusieurs marques de reprobation que S. Paul apporte,
Rom. I. il n'a
Le mariage n'exẽpte pas les enfans de l'obeyssace aux peres & meres.
pas obmis cette-cy, la desobeyssance enuers les peres & meres, Parentibus non obedientes. Vn des signes
de l'aduenement de l'antechrist est la mesme desobeyssance, in nouissimis diebus instabunt tempora periculosa,
& homines seipsos amantes, cupidi, elati, superbi, blasphemi, parentibus non
obedientes. Aux derniers iours il y aura des temps fort dangereux, & des
hommes pleins d'amour d'eux-mesmes, conuoiteux, presomptueux, superbes,
blasphemateurs, n'obeyssans pas à leurs peres & meres.
Mais me dira quelqu'vn, ie suis maintenant
emancipé, & partant exempt de l'obeyssance, ie suis mariée, ie suis obligée d'obeyr à
mon mary, & non à pere & mere, puis que la loy du mariage veut que ie quite
pere & mere pour suiure mon mary. I'accorde que telle est la loy du mariage, qu'on
peut quiter pere & mere pour demeurer auec son mary : toutefois elle n'exempte pas
405
pourtant les enfans de l'obeyssance deue à leurs peres & meres : voicy comme
il faut entendre cette loy, & comme l'explique
S. Thomas lect. 10.266
Eph. 5. cap.
Tantus est affectus inter coniuges, vt
parentes suos relinquant, nam licet quoad reuerentiam, obendientiam, & subuentionem
plus debeat quisque diligere patrem, quam vxorem, tamen quoad domesticam adhæsionem,
& cohabitationem plus debet diligere vxorem,
il y a vne telle affection entre le mary & la femme, qu'ils
En quoy le mary est plus obligé à sa femme qu'à son pere.
quitent pere & mere l'vn pour l'autre, & jaçoit que quant au
respect, obeyssance & assistance, chacun soit plus obligé à son pere qu'à sa
femme, toutefois quant à la cohabitation, le mary est plus obligé à sa femme,
d'où il est manifeste que pour estre emancipé & marié, on n'est pas exempt de
l'obeyssance & respect deü aux peres & meres, & que ceux-là pechent
griefuement qui mesprisent leurs aduis en chose d'importance, quoy que mariez.
Les peres & meres ne doiuent tant s'arroger en
faueur du pouuoir qu'ils
Les enfans ne sont pas en toutes choses subjects aux peres et meres.
ont sur leurs enfans, & sur l'obligation que les enfans ont à leurs
obeyr qu'ils croient estre leurs souuerains Seigneurs, & pensent leurs pouuoir
commander en toutes choses. Ils sont priez d'entendre ce que
S. Thomas
leurs enseigne 2. 2. q. 104. art. 5.267
premierement que tous les hommes sont esgaux, & personne n'est inferieur à autre en ce qui concerne la nature du corps, & qu'en ce
point le seruiteur n'est inferieur au maistre, ny l'enfant au pere, comme sont
les necessitez du corps, les habits, la nourriture, se marier, ou non ; & partant
que ny le maistre ny le pere ne peuuent empescher leurs seruiteurs ou enfans
de se marier, ou non, s'ils veulent : d'entrer en religion, ou non : le respect
que les enfans doiuent à leurs peres, & les seruiteurs à leurs maistres, les oblige de n'entreprendre semblable estat sans leurs communiquer leur dessein,
& ceux qui se marient contre la volonté de leurs peres & meres s'il n'y a iuste
cause, qui les excuse, principalement au preiudice de leur religion, ou au desauantage de leur famille pechent mortellement : le mariage est toutefois valide
estant accompagné de ses autres circonstances, ils ne laissent pourtant d'offenser Dieu. Or ie prie les peres & meres de considerer que le mariage doit estre
libre & non contraint, & qu'ils doiuent plustot auoir esgard à la volonté & inclination de leurs enfans qui sont parties en cette affaire, qu'à la leur propre.
C'est leur fait, c'est leur joug, les parens leurs peuuent bien remonstrer ce qui
est de leur desir, mais non les contraindre ny violenter. Aristote
mesme suiuant les seuls principes de nature
Eth. 9. c. 2.
monstre que les enfans ne sont pas obligez d'obeyr en toutes
choses à leurs peres & meres, car l'enfant qui est malade est plus obligé d'obeyr au medecin qu'à son pere : celuy qui est soldat à son
406
Capitaine, en ce qui concerne la guerre, qu'à son propre pere.
Les enfãs doiuent obeyr à Dieu plustot qu'à pere &
mere.
Secondement dit
S. Thom. l'authorité des peres
& meres sur leurs enfans n'est autre chose qu'vne participation de l'authorité
souueraine qui est en Dieu, à quo omnis
paternitas in cœlo, & in terra nominatur,
Eph. 3. duquel vient toute
paternité, & partant ce n'est qu'vne authorité dependante & subordonnée, d'où
s'ensuit que si Dieu veut d'vne façon, & les peres & meres de l'autre,
obedire oportet Deo magis, quam hominibus; vaut
mieux obeyr à Dieu qu'aux hommes. Le vice-roy ou son lieutenant ne doit estre
escouté quand il commande quelque chose ou preiudice de son Roy. En
S.
Math. 10. Qui amat patrem aut matrem plusquam me, non est me
dignus, celuy qui aime son pere ou sa mere plus que moy, n'est pas digne de moy.
C'est aimer pere & mere plus que Dieu, de leurs obeyr en chose qui est contre
Dieu. S. Bernard Epist.
3. Sola
causa qua non licet obedire parentibus, Deus est, la
seule cause qui nous dispense de l'obeyssance à nos peres & meres, est Dieu.
Troisiemement comptons, calculons, combien nous
deuons à nos peres
Combien nous sommes plus obligez à Dieu, qu'à pere &
mere.
& meres à comparaison de Dieu : nous auons l'ame & le corps,
l'ame est le principal : or combien y ont nos peres & meres ? autant comme à la lune,
elle est créee immediatement de Dieu, & n'est pas au pouuoir ny de tous les
hommes ny de tous les Anges ensemble, d'en creer vne seule : nostre ame peut dire à Dieu,
tu formasti me & posuisti super me manum
tuam, Ps.
138. Vous m'auez formé, ie suis l' œuure de vos mains, & partant
disons auec Dauid,
benedic anima mea Domino, & omnia quæ intra me sunt, nomini
sancto eius, mon ame benis Dieu, rend luy grace, tout ce qui est en moy benisse son
sainct nom Ps. 103.
Peut-estre nos peres & meres auront dauantage
à nos corps, posons le cas
Combien nos peres & meres ont en nos corps.
qu'ils l'ayent entierement fait : & qu'est-ce sinon comme l'habit de l'ame, son
estuis, vn vase dans lequel elle loge ? & peut-il entrer en comparaison auec
la noblesse & excellence de l'ame ? mais que nos peres & meres ne s'arrogent
pas tant : le corps n'est pas tout à eux. Si quelqu'vn crachoit en terre, & que
de ce crachat Dieu formast vn homme ou vne statue, qui en seroit l'autheur ?
Voila tout ce que nos peres & meres ont à la formation de nos corps : vne
parcelle de leur substance qu'ils donnent, mais c'est Dieu qui fait cette belle
œconomie, formant le corps, moulant les os, estendant les nerfs, les veines,
les arteres, composant les muscles, & disposant le tout auec la belle symmetrie qu'on ne peut assez admirer : qui seront les peres & meres qui oseroient
s'attribuer la formation de ce bel œuure ? tant s'en faut qu'il leurs appartienne, que mesme ils ne sçauent comment cela se fait, & souuent desirans que
cela se faſſe il ne se fait : ne le desirans il se fait.
407
Iob recõnoit Dieu autheur de son corps.
Peres & meres escoutez le grand
S. August. in
Ps. 70.
Istis generantibus,
Deus creat, nam si tu creas, dic quid tua mulier paritura sit. Quid dicam? tu dic,
dicat
ipsa, quæ quid portat ignorat. C'est Dieu qui crée. Si tu crées, dis ce que ta femme
doit enfanter, vn fils ou vne fille ? quoy ! que tu le dises, elle-mesme le dise, mais elle ne
sçait ce qu'elle porte.
C'est de quoy Iob
rend hommage à Dieu, le reconnoissant autheur de son estre, nonne
sicut lac mulsisti me, & sicut caseum me coagulasti? c. 10. Ne m'auez vous pas
coulé comme le laict ? ne m'auez vous pas moulé & assemblé comme le fromage ?
Disons, tu pater noster, &
Abraham nesciuit
nos: vous estes nostre pere, nos peres qui nous ont engendré ne sçauent comme nous
auons esté formez.
C'estoit le motif duquel se seruoit la bonne
saincte mere des sept freres
La mere des Machabées
reconnoit que Dieu a formé les
corps de ses enfans.
Machabées 2. Machab.
7. pour les inciter à oublier & mettre à part toute
tendresse enuers elle, & toute consideration humaine, pour se consacrer
& victimer courageusement à Dieu : nescio
qualiter in vtero meo apparuistis: neque enim ego spiritum, & animam donaui vobis,
& vitam, & singulorum mem bra non ego ipsa compegi, sed enim mundi creator qui
formauit hominis natiuita-tem, quique omnium inuenit originem, & spiritum vobis iterum cum misericordis
reddet, & vitam, sicut nunc vosmetipsos despicitis propter leges eius. Mes
chers enfans, ie ne sçay comme vous vous estes trouué dans mon ventre ;
ce n'est pas moy qui vous ay donné l'esprit, l'ame, & la vie, ce n'est pas moy
qui ay moulé vos membres : c'est ce grand Dieu, Createur du Ciel & de la
terre, qui est l'autheur de tous, qui par sa misericorde vous rendra vne autre fois
l'ame & la vie que que vous mesprisez maintenant pour l'obseruation de ses loix.
Voila ce que nos peres & meres ont à la
creation de nos ames, & la formation de nos corps, & à la vie corporelle : mais
ont-ils dauantage en la vie de l'ame ? voyons-le.
La vie de l'ame consiste en la grace. Nous
reconnoissons auec Dauid que
nos meres nous ont conceu en peché,
in peccatis concepit me mater mea,
Ps. 50.
La grace nous est donnée par la seule misericorde de Dieu, & par l'influence de son
sainct Esprit :
c'est à luy seul que nous en sommes redeuables.
Les peres & meres n'ont rien à la vie de grace de leurs enfans.
C'est le motif qu'apporte
S. Hierosme, Epl. 10.
Ad furiam matronam268,
pour mespriser toutes considerations humaines, quand il est question du
seruice de Dieu, contristabitur pater, sed
lætabitur Christus: lugebit familia, sed Angeli gratulabuntur: faciat pater quod vult
de sua substantia, non es eius cui nata, sed cui renata, & quite grandi pretio
redemit sanguine suo. Vostre pere s'attristera,
mais Iesus-Christ se resiouyra : la famille en portera le deuil ; les Anges en feront feste : que vostre pere faſeſ de sa substance ce qu'il voudra, vous n'estes
pas à celuy auquel vous estes née, mais à celuy auquel vous estes renée, & qui
408
vous a rachepté à grand pris sçauoir de son sang, & Epist. 1. ad
Heliodor.
Licet
paruulus ex collo pendeat nepos, licet sparso crine & scissis vestibus, ubera quibus
te nutrier at mater, ostendat, licet in limine pater iaceat, per calcatum perge patrem
ad vexillum crucis, siccis oculis euola: solum pietatis genus est, in hac re esse
crudelem &c. facilè rumpit hæc vincula Christi amor & gehennæ timor. Quand bien vostre
Faut mespriser pere & mere pour Dieu.
petit nepueux s'attacheroit à vostre col : quand bien vostre mere toute descheuelée
& ses habits rompus vous coniureroit par les mammelles desquelles elle
vous a nourry : quand bien vostre pere se coucheroit sur le ſeuil de la porte,
pour vous empescher d'aller au seruice de Dieu ; marchez sur vostre
pere, courez apres l'estandart de Iesus-Christ à yeux secs : la vraye pieté est
d'estre cruel en ce point. &c. i'aduoüe que ce sont des liens bien forts, mais
l'amour de Iesus Christ & la crainte de l'enfer les rompt aysement. Voyez
Platus,
de bono status religiosi lib. 3. c. 34.
N'auons-nous pas l'exemple de nostre Seigneur confirmatif de
toute cette doctrine ? iamais ne s'est trouué enfant plus obeyssant, cependant il
s'absente
Nostre Seigneur quite sa mere pour le seruice de Dieu son
pere.
de la compagnie de sa chere mere, se fait chercher auec beaucoup d'ennuys
l'espace de trois iours, à l'aage de douze ans, preferant le seruice de Dieu son
pere, au contentement de sa mere : & à l'aage de trente ans la quite pour vaquer
à la conqueste des ames : & l'amour & interest de sa mere ne
l'empescha pas de mourir en sa presence. Pour nous enseigner iusques où s'estend
l'amour des enfans enuers leurs peres & meres, & qu'il ne doit preiudicier
à l'amour que nous deuons à Dieu.
Constance d'vne fille à ne se marier.
S. Ambroise,
lib.
de Virginit. raconte qu'vne ieune Damoiselle de son
temps bien noble estant esprise d'vn
desir de seruir Dieu, & s'en voyant empeschée par ses parens qui la poursuiuoient
pour l'obliger à se marier, luy offrans des grandes richesses : elle s'enfuit proche d'vn
autel. Mais vn de ses parens se mettant en humeur, luy dit auec rigueur, Quoy, petite
insolente ! osez-vous bien faire ce tort à vostre famille ? croyez-vous que si vostre
pere viuoit encore qu'il vous permettroit de ne vous point marier ? mais elle luy
respondit courageusement, peut-estre Dieu l'at-il retiré de ce monde, de peur qu'il ne
m'empechast : & bien tost celuy-la mesme qui estoit le plus ar dant à l'empescher,
mourut, & chacun conneut que c'estoit vne vraye puni- tion de Dieu, de façon que les
autres qui auparauant estoient contre elle, fu-rent pour elle.
Les enfans sont obligez d'obeyr à peres &
meres, mais à Dieu dauantage ;
lors qu'il s'agit du seruice de Dieu, il faut quiter celuy de pere & mere. Souuent
Dieu rauit la vie aux peres & meres, lors qu'ils luy rauissent les ames qui sont
à luy, & desquelles il veut estre seruy. Il n'y a mary qui n'ayt vn iuste ressentiment, lors qu'on luy rauit son epouse : & ce grand Dieu qui fait estat d'estre
jaloux, n'aura point de ressentiment des espouses qu'on luy oste ? Considerez
409
enfans ce que vous devez à vos peres & meres, & à l'imitation de Nostre
Seigneur rendez vous obeissans : honora tuos,
quia suos Dei filius honorauit, dit S.
Ambroise. c. 18. in Lucam269.
Considerez peres & meres ce que vous & vos
enfans doiuent à Dieu, & pour vostre contentement n'empechez
pas le deuoir & obeyssance de vos enfans enuers luy : considerans que ce
que vous auez en
vos enfans n'est guere à comparaison de ce que Dieu y a : & qu'encore ce que
vous leurs auez donné du vostre, vous a esté donné ou plustot presté de Dieu,
ils ont de vous le peché & les miseres, contentez vous de les auoir introduit
dans ce lieu de miseres, contentez-vous que vous les auez engendré en peché,
& nourry en peché : ne soyez pas cause par vn empire tyrannique que vous
voulez exercer enuers eux, qu'ils soient enfin des enfans de damnation &
de perdition, & le suiect de l'accroissement de vos peines.
Filet cadre, rayé. Que les enfans sont obligez d'assister leurs peres & meres. CHAPITRE IV.
LE
mot d'honneur és Escritures Sainctes
ne consiste pas seulement en des
Que signifie le mot d'honeur.
salutations, reuerences,
complimens : comme remarque S. Hierosme
in cap.
15. Math. 1.
& comme i'ay desia dit, mais principalement en l'assistance & bienfaits :
Sainct Paul commande qu'on
honore les vefues qui sont vrayement vefues, il ne parle pas tant des reuerences, comme
de l'assistance des dons & presens : il dit que les prestres sont dignes d'vn double
honneur, & principalement ceux qui trauaillent en preschant & enseignant, c'est
à dire, d'vn double
salaire & recompense ; donc quand Dieu nous commande d'honorer peres
& meres, il entend que nous les secourions en leurs necessitez.
Les enfãs ne doiuẽt entrer en religion si leurs peres &
meres ne peuuẽt viure sans leur assistance & y estans entrez en doiuent sortir.
Cela est si veritable, qu'encore que ce soit vn bon
œuure, & chose fort agreable à Dieu de se consacrer à luy en la religion,
toutefois, l'enfant ne le peut faire, si le pere, ou la mere ne peuuent viure sans son
assistance : & si l'enfant ne peut les assister sinon demeurant au monde, il doit le
faire pour les assister, dautant que l'entrée en Religion qui est de conseil, ne deroge au
droict de nature, qui oblige l'enfant à assister pere & mere, comme estans la
racine & le principe duquel l'enfant a receu l'estre : voire mesme, si quelqu'vn
410
est desia profés en religion, & son pere ou sa mere ne peuuent
viure sans luy, non seulement il peut, mais il doit sortir de la religion pour assister
son pere ou sa mere, quoy que pour cela, il n'est pas libre de sa profession, qui
n'est que suspendue, iusques à ce qu'ils n'ayent plus besoin de son assistance, &
lors
Assistance des payens enuers peres & meres.
est obligé de rentrer en religion.
Les payens ont reconnu cette obligation, voire les bestes mesmes.
Chacun loue le faict d'Ænée
qui porta son pere Anchises sur ses espaules pour le
Pieté d'Æneas.
deliurer de l'incendie de Troye,
& est ordinairement appellé pour cela, pieux.
Valere le Grand
lib. 5. c. 4. rapporte quelque chose de semblable de deux
freres, l'vn nommé Amphinomus, & l'autre Anapus, lesquels voyant que
Pieté d'Amphinomus, & Anapus freres.
le mont Ætna
embrasoit leur contrée, chargerent leurs peres sur leurs espaules, & les
porterent au trauers des flammes270:
& Strabo lib. 6. &
Pausanias in
Phocicis,
disent que Dieu voulut monstrer combien ce deuoir de
pieté luy estoit aggreable, mesme en des Payens ; commandant aux flammes
de se diuiser en deux, comme iadis les eaux en faueur de son peuple, & tout le
lieu par lequel ils passerent, fleurit tout alentour comme vne belle Isle, tout le
reste estant rosty & consommé des flammes, ou tout noircy & gasté de suye ou de fumée.
Il y a tant d'autres histoires parmy l'antiquité
payenne. Sur ce subiect
Pieté d'vne fille qui nourrit sa mere de sa mammelle.
entre autres de cette fille dont fait mention
Pline lib. 7. c. 36.
laquelle ayant obtenu permission de visiter sa mere condamnée à prison criminelle,
& le geolier l'ayant tousiours fouillée pour voir si elle ne luy portoit à manger,
enfin on s'apperceut que de sa propre mammelle elle la nourrissoit, & ce devoir
de pieté pleut tant aux Iuges, qu'on mit la mere en liberté, & qu'on nourrit
& la mere & la fille aux despens du public, & pour memoire de cette pieté,
on bastit au lieu de la prison vn temple à la Deesse Pieté. La fille de
Cimon
fit le mesme enuers son pere au rapport de Valere le Grand
l. 5.271 & tant d'autres.
Quelle merueille 1ue les hommes reconnoissent
cette obligation par la
Pieté de la cicogne.
lumiere de raison, puis que les bestes mesme le font par le seul
insinct de nature ? S. Basile,
S. Ambroise,
S. Epiphane,
Pline,
Solinus,
& autres font mention du deuoir que la cicogne rend à ses peres & meres estans
vieux, voicy comme en parle S. Ambroise in
in Hexameron
lib. 5. c. 16. lors que les peres & meres ont perdu leurs plumes par
vieillesse, leurs descendans estendent leurs aisles, & les couurent : Ils leurs donnent à
manger, & auec leurs aisles les esleuent de part & d'autre, les supportent,
& les aident à voler, leurs apprenant vne autre fois ce que la vieillesse & la
desaccoutumance leurs auoient fait oublier. Aussi prend-on ordinairement la cicogne pour
Symbole hierogliphyque de pieté, & du deuoir des enfans enuers les peres & meres.
411
Sainct Ambroise
lib. 8. in
Luc c. 17. fait vne
puissante exhortation aux enfans à ce propos. Escoutez-le parler, pasce
patrem tuum, pasce matrem: & si
paueris matrem, adhuc non reddidisti dolores, non reddidisti cruciatus quos pro te
Belle exhoratiõ de S. Ambroise aux enfãs pour assister
peres & meres.
passa est, non reddidisti
obsequia quibus te illa gestauit, non reddidisti alimenta, quæ
tribuit tenero pietatis affectu, immulgens labris tuis vbera, non reddidisti famem,
quam pro te illa tolerauit, ne quid, quod tibi noxium esset, ederet, ne quid quod
lacti
noceret, hauriret, tibi illa ieiunauit, tibi manducauit, tibi illa, quem voluit cibum
non
accepit, tibi, quem noluit cibum, sumpsit: tibi vigilauit, tibi fleuit, & tu illam
egere
pateris? ô fili, quantum tibi sumes iudicium, si non pascas parentem, illi debes quod
habes cui debes quod es. Nourrissez vostre pere, nourrissez vostre mere, encore
que vous nourrissiez vostre mere, vous n'auez pas recompensé les douleurs
qu'elle a souffert pour vous. Vous n'auez pas satisfaict pour les seruices qu'elle
vous a rendu en vous portant, ny les alimens qu'elle vous a donné auec vne
affectueuse tendresse, vous mettant la mammelle sur les leures : vous n'auez
pas satisfaict pour la faim qu'elle a souffert à vostre occasion, se gardant de
manger ce qu'elle pensoit vous estre contraire, s'abstenant de ce qu'elle
croioit pouuoir gaster son laict : elle a ieusné à vostre occasion ; elle a mangé
pour vostre subject, elle s'est gardé de ce qu'elle appetoit, pour vous, elle a mangé ce qu'elle ne desiroit ; elle a veillé pour vous ; pleuré pour vous, & vous souffrirez qu'elle ayt necessité ! ô mon enfant quel iugement vous attirez sur vous,
si vous ne nourrissez vostre mere, vous luy estes obligé de tout ce que vous auez,
puis que vous luy estes obligé de vostre estre, & de vostre vie.
Les enfãs qui n'assistent peres & meres sont enfãs du
diable.
Est-il possible qu'il se puisse trouuer des enfans
si cruels qu'ils manquent à ce deuoir, auquel les payens & les bestes satisfont ? non
ce ne sont pas des enfans, mais des monstres, & enfans du diable. Ie le dis apres
Pierre de Rauenne,
en vn sermon où il dit, Auelle
à sole solis radium, & non lucet, riuum à fonte & arescet: ramum ab
arbore, & exsiceatur: membrum à corpore, & putrescit: separa filium à
deuotione paterna, & iam non est filius, sed frater, & collega illorum, de
quibus dicitur: vos ex patre diabolo estu. Ostez le rayon du Soleil, il ne luit
plus : le ruisseau de la fontaine, & il tarit : le rameau de l'arbre, & il seche :
le membre du corps, il pourrit. Separez le fils de la pieté & deuoir qu'il doit à
pere & mere, il n'est plus fils, mais, frere, & collegue de ceux qui ont le
diable pour pere.
Enfans comparez à vn gentilhomme qui tient vn fief.
S. Thomas
opus. 7. dit que les enfans sont comme les gentils hommes qui reçoiuent quelque fief d'vn Roy, ils le tiennent tant
qu'ils sont fideles & satisfont
aux deuoirs annexez à leur fief : y manquans ils en sont priuez, aussi la
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loy permet aux peres & meres de reuoquer la donation faicte entre vifs aux enfans
en cas d'ingratitude, Lege finali, C. de reuocat. donation. Où la Loy
specifie cinq cas d'ingratitude.
1. Si donatarius iniurias
atroces in donatorem effuderit. Si celuy qui a receu vn bien-fact, fait quelque
tort signalé à son bien-faicteur.
2. Si manus impias
intulerit, s'il frappe.
3. Si iacturam non
leuem bonis eius intulerit. S'il luy nuit griefuement en ses biens.
4. Si periculum vitæ
ei intulerit. S'il le met en danger de la vie.
5. Si donationi appositam conditionem,
non impleuerit, s'il n'accomplit les conditions portées en la
donation : les Docteurs adioustent, si inopia
pressum non aluerit, s'il ne le nourrit estant pauure.
Les benedictions que Dieu promet aux enfans qui
s'aqcuitent des deuoirs ausquels la nature, la raison, & la Loy diuine les
obligent, leurs doiuent seruir d'vne puissante exhortation, ie m'en vay leurs
representer, les tirant du chap. 3. de l'Eccli.
La premiere est que Dieu les comble souuent de
moyens, & richesses tant corporelles que spirituelles.
Eccli. 3. v. 5.
sicut qui thesaurizat, ita & qui honorificat
matrem suam.
2. Qu'ils sont souuent heureux en leurs enfans v. 6.
qui
honorat patrem suum, incundabitur in filijs.
3. Dieu les exauce en leurs prieres au mesme endroit,
in die
orationis suæ, exaudietur.
4. La longue vie, Qui
honorat patrem suum, vita viuet longiore, v.
7. Que si aucuns bien obeyssans meurent ieunes, c'est qu'ils esoient meurs pour le
Ciel, & que Dieu veut leurs donner des biens de plus grande importance.
5. L'establissement de leur maison, & de leur posterité v. 11.
benedictio patris firmat domos
filiorum.
6. Ils sont honorés, v. 13.
Gloria hominis ex honore patris sui, & dedecus filij
pater sine honore, Chacun honore ceux qui honorent pere & mere.
7. Dieu les deliure des calamitez, v. 17. In die
tribulationis commemorabitur
tui.
8. Le pardon des pechez au mesme endroict, Sicut
in sereno glacies, soluentur
peccata tua.
9. Le comble de tous biens qui est l'amitié de Dieu, & sa protection,
Vt superueniat tibi benedictio ab eo, &
benedictio illius in nouissimo maneat.
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Ie n'obmettray pas cette celebre histoire, quoy qu'aſſez notoire, rapportée par Thomas Cantiprat.
lib. 2. apum, c. 7. p. 4. & par
Cæsarius
li. 6. c. 22.
d'autant qu'elle est grandement à mon propos. Il y auoit vn homme fort riche en
Normandie, mais rousturier, qui n'ayant qu'vn fils le nourrit delicatement : vn
gentil homme soldat le vient trouuer, luy dit qu'il a vne fille belle, prudente,
& bien nourrie, luy offre pour son fils, à condition qu'il veuille ceder ses biens
à son fils en faueur du mariage, & que le fils s'obligera de nourrir son pere &
sa mere, selon leur qualité. Le pere trouuoit bien de la difficulté en cette condition,
ne quitoit pas volontiers prise, ne se despouilloit pas facilement auant
que se coucher : n'osoit se confier à autruy, de ce qu'il tenoit asseuré pour soy‑mesme. Cependant, ses amis luy representerent le tort qu'il faisoit à sa famille,
qu'il ne deuoit pas laisser passer cette occasion de l'annoblir par vne belle alliance, qu'il n'a plus guere à viure, qu'il ne doit pas auoir tant d'esgard à ses propres
interests, comme à sa posterité ; que son fils, à qui il a monstré tant d'amour, n'a
garde de luy manquer. Le bon vieillard passe la condition, on celebre les nopces,
le fils s'acquita fort honorablement de son deuoir la premiere année, la seconde
vn peu escharcement272, & la troisieme fort mesquinement, enfin la quatrieme
année à la suasion de sa femme qui ne pouuait plus supporter son beau pere &
belle mere, il leur acheta vne meschante maisonnette vis à vis la sienne, où il les
relegua : ce fut là qu'ils commencerent à ressentir la faute qu'ils auoient faicte,
patissans, & se trouuans dans la necessité & à l'abandon, à peine osoient-ils
venir à la maison de leurs fils pour le mauuais accueil qu'on leurs faisoit, mais
enuoyoient querir leurs necessitez par vn valet. Comme vn iour la bonne mere
estoit à la maison de son fils, elle vit vne oye qu'on embrochoit : estant de retour
à sa maisonnette, elle conseilla à son mary d'aller à la maison de son fils, afin
pour le moins qu'il fit vn bon repas. Voila mon pauure vieillard qui s'y porte
au moins qu'il peut, à l'aide de son baston : son fils le voyant venir, commanda
qu'on destournast l'oye, va au deuant de son pere, luy demande ce qu'il luy
plaist. Le bon homme quoy qu'outré au cœur, dissimule sa douleur, fait semblant
de rien, retourne en sa maisonnette, va descharger son cœur & ses plaintes auprés
de sa femme. Le fils commanda à la seruante de remettre l'oye auprés du
feu, mais le pensant faire, elle trouue vn gros vilain crapaud attaché sur l'estomach
de l'oye, elle crie, le maistre accourt, tache de faire tomber le crapaud, le-quel
se iettant contre la face de ce ieune homme, s'y attacha si beau & si bien,
qu'il n'y eut ny chirurgien, ny instrument qui l'en peust faire tomber, & y demeura
plusieurs années. Lors qu'on touchoit le crapaud, c'estoit autant comme si
on eust percé le cœur à ce ieune homme, tant cela luy estoit sensible. Se voyant reduit
à ce malheur, il alla se ietter au pied de l'Euesque, se confessa, monstra
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grande douleur de son forfait. L'Euesque luy enioignit pour penitence qu'il allast
par les villes de France & de Normandie la face descouuerte, & qu'il racontast
par tout l'occasion de son infortune, ce qu'il fit, & apres quelques années fut
deliuré par les prieres des gens de bien, & par l'assistance des Saincts. Il me semble
que voila vn puissant sermon aux enfans ingrats : que si Dieu ne les chastie
tousiours par semblables punitions temporelles, il seroit beaucoup plus souhaitable
pour eux qu'il le fist, que de les reseruer pour des punitions eternelles,
qu'il garde pour chastiment de leur impieté.
Cul de lampe à motif floral.
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Bandeau, filet cadre rayé bordé de fleurs.
TRAITE' QVATRIEME. Des obligations des maistres & maistresses enuers leurs seruiteurs & seruantes, & des seruiteurs & seruantes enuers leurs maistres & maistresses. Filet cadre, rayé. 66KTW7ieMwkhyXT-zEp7 Que tous les hommes sont seruiteurs. CHAPITRE I.
Lettrine, "I".
IL
n'y a que Dieu qui proprement se puisse qualifier Sei
1. Tim 6.
Il n'y a que Dieu qui soit proprement Seigneur.
gneur, il est Rex Regum,
Dominus Dominantium,
Roy des Roys, Seigneur des Seigneurs : l'Eglise luy dit,
Tu solus
Dominus, tu solus altissimus, vous estes seul Seigneur, seul treshaut, c'est la
qualité qu'il affecte si souuent és Escritures
Sainctes, Ego Dominum,
c'est moy qui suis Seigneur & mai stre. Il n'y a que
ceux qui ont la ceruelle creuse & pleine de vent qui se tien-nent libres, que
Iob
compare à des asnons sauuages, cap. 2.
Vir vanus in superbiam erigitur, & quasi
pullum onagri se liberum natum putat. Il n'y a que ces fous
dont parle Dauid qui osent
dire, quis noster Dominus est? qui est
celuy qui ose nous commander & se qualifier
nostre maistre ? Il n'y a que l'endurci Pharaon
& ses semblables qui disent nescio Dominum,
ie ne reconnois point de maistre.
Dieu est maistre de tous & les raisons pourquoi.
Dieu est maistre de tous, & tous sont
seruiteurs, de quelle condition qu'‑ils soient, Princes, Roys, Empereurs, Papes, 1. d'autant qu'il a l'authorité &
le domaine de soy-mesme, sans aucune dependence d'autruy, toute autre
maistrise venant de luy, Per me reges regnant, & legum conditores iusta
decernunt, per me principes imperant, & potentes decernunt iustitiam. C'est
par moy que les Roys regnent, que les Legislateurs ont authorité de faire des loix,
que les Princes commandent, & que ceux qui sont en authorité font iustice.
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2. Sa puissance s'estend enuers tous, Anges, Archanges &c.
Princes, Roys &c. car tout ainsi que tous despendent essentiellement de luy en leur
estre, actions, & subsistance, in ipso
viuimus, mouemur, & sumus, aussi luy font ils
tous subjects & seruiteurs : son domaine ayant vne telle amplititude &
estendue, qu'il va iusques aux choses insensibles & destituées de raison,
quoniam
omnia seruiunt tibi: tout luy sert. Voyez comme les vents & la mer luy
obeissent, Matth. 8. voire ce
qui n'est pas : la lumiere n'estoit pas, il luy commanda d'estre, elle obeit, ainsi du
reste des creatures, vocat ea quæ non sunt,
tanquam ea quæ sunt.
3. Il n'y a ny temps ny lieu qui puisse borner son domaine, c'est ce
que reconnoit Dauid
Ps. 144. reguum tuum
regnum omnium seculorum, & dominatio tua in omni generatione, &
generationem. Vostre Royaume s'esend sur tous les
siecles, & vostre domaine de generation en generation. Aussi
S. Iean
Apoc.5.
entend toutes les creatures qui sont au ciel, en terre, soubs terre, toutes qui luy rendent
hommage, le reconnoissans pour leur Roy & Seigneur.
4. Il peut commander & defendre tout ce qu'il luy plaist, il
nous pourroit commander absolument tout ce que nous pouuons faire : de ce qu'il nous
a laissé comme conseils, il en pourroit faire des ordonnances ; nous pourroit obliger
à des ieusnes perpetuels, des cilices, des haires, des disciplines, & toutes autres
rigueurs : pourroit nous defendre toutes recreations & passe‑temps,
& sa douceur paroist en ce que pouuant nous imposer vne infinité
d'ordonnances il se contente de si peu.
5. C'est à luy de nous punir
non seulement au corps, de froid, de chaud, de
faim, de soif, de maladies, & par toute autre sorte : mais encore en l'ame, &
n'y a si grande peine qu'il ne puisse augmenter, & partant il est à craindre,
timete
eum qui potest, & corpus, & animam perdere in gehennam, ita dico vobis hunc
timete, Luc. 12.
6. Les Roys ont beau ouurir leurs tresors, iamais
ils ny trouueront de si amples
recompenses comme Dieu dans les siens, car Dieu donne des recom-penses
eternelles ; les Roys ne donnent que des recompenses temporelles, qu'ils
trouuent en terre : qui est celuy d'entre eux qui puisse donner pour
recompense des seruices qu'il reçoit, la santé, la force, la beauté, la longue
vie, la sagesse ? cela n'appartient qu'à Dieu priuatiuement à tous autres, qui
peut donner non seulement cela, mais chose encore plus grande.
7. Il a le pouuoir de punir, mais si
absolu qu'il n'en reçoit l'ordre de per sonne, il n'a autre Loy en cela que sa volonté, punissant autant qu'il veut,
re-compensant autant qu'il luy plaist, sans que personne le puisse iustement
controller.
Rendons luy donc honneur & hommage, grands,
& petits, nobles, & rousturiers, & disons, Dominus
vniuersorum tu es. Vous estes le maistre de tous : in
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ditione tua cuncta sunt posita, & non est qui possit resistere voluntati tuæ,
Esther 13. Toutes choses sont souz vostre domaine,
& n'y a rien qui puisse resister à vostre volonté.
C'est l'argument dont se sert S. Paul.
aux Ephes. 6. monstrant les deuoirs des maistres & maistresses enuers leurs seruiteurs, vos Domini eadem facite illis remittentes minas, scientes quia & illorum, & vester Dominus est in cœlis,
& personarum acceptio non est apud Deum: Rendez à vos seruiteurs ce que
vous leurs deuez, vous souuenans que vous auez vn maistre commun auec eux, qui est au ciel, &
qu'il n'a esgard aux personnes, & partant il dit Coloss.
4. Domini quod iustum est & æquum, seruis
præstate: Rendez à vos seruiteurs
ce qui est de raison & de iustice, & à Timoth. 1. c. 5.
Si quis suorum & maximè
domesticorum curam non habet, fidem negauit, & est infideli deterior: Si
quelque Chrestien n'a soin de ceux qui le touchent, mais principalement de ses domestiques, tenez le pour vn apostat, & pire qu'vn infidele.
Aristote 1.
Politicorum
cap. 4. dit qu'aucuns sont seruiteurs de nature,
Les homes sont egaux par nature, la seruitude vient du
peché.
d'autres de condition, & en vertu de la loy.
S. Augustin, lib. 19. de
ciuit. c. 15.
a mieux dit, disant que la seruitude est vn effect du peché, & que tous selon la
nature sort esgaux, & que le seruiteur s'il est homme de bien est libre : si le
maistre est meschant il est serf, voicy ses paroles : Bonus etiam si seruit, liber est:
malus autem, & si regnat, seruus est. Nec est vnius hominis, sed quod grauius est,
tot
dominorum, quot vitiorum, il a autant de maistres qu'il a de vices. Innocent,
de vilitate condit. human. dit le mesme,
natura liberos genuit, sed fortuna seruos
constituit: nous sommes libres & esgaux de nature, c'est la fortune qui a fait
aucuns seruiteurs, d'autres maistres.
Escoutons parler Seneque
qui a des pensées dignes de sa personne sur
cette matiere, lib. 3.
Beneficijs273 c. 28.
eadem omnibus sunt principia, eadem
origo, nemoque est altero nobilior: nous venons tous de mesmes principes, de
mesme source, & personne n'est plus noble l'vn que l'autre, & en l'Epistre
Les seruiteurs peuuent deuenir maistres & les maistres ser-uiteurs.
31 : Quid est eques Romanus, aut libertinus, aut seruus?
nomina ex ambitione, aut ex iniura nata: Que pensez vous que ce soit d'estre ou
cheualier Romain, ou affranchy, ou seruiteur ? ce sont noms, que ou l'ambition, ou l'infortune
a controuué274,
& en l'Epistre 47. Vis
tu cogitare illum quem seruum tuum
vocas, ex eisdem seminibus ortum, eodem frui cœlo, æque respirare,
æque viuere, æque mori, tam tu illam ingenuum videre potes, quam ille te seruum. Stare
ante limen Calisti dominum suum vidi, & aliis intrantibus excludi. Martiana
clade multos splendidissimè natos, fortuna depressit, alium ex illis
pastorem, alium custodem casæ fecit.
Considerez bien la condition de celuy que vous
appellez vostre serui teur, vous verrez qu'il est né comme vous, qu'il participe au mesme
air, res-
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pire comme vous, vit & meurt comme vous ; vous le pouuez aussi
bien voir noble & commandant, comme il peut vous voir seruiteur. I'ay veu le
maistre de Calistus attendant à la porte de son seruiteur, & qu'on donnoit entrée
aux autres, & non à luy : en la iournée de Martius plusieurs de tres-bonne maison
furent humiliez, les vns deuindrent bergers, d'autres gardes d'vne mechante
maisonnette & chaumiere.
Ce n'est pas proprement la nature ou la fortune
qui rend l'homme serui
Les passions rendent vn homme esclaue.
teur, mais le vice, & celuy est d'autant plus libre, qui est plus vertueux : au
contraire celuy-là d'autant plus serf qu'il est plus vitieux. Les vices & les
passions sont de cruels tyrans, ou plustot des bourreaux ou furies, qui exercent
vn puissant empire sur ceux qu'ils possedent. C'estoit ce qui faisoit dire
à Seneque,
maior sum, & ad maiora natus, quam
vt sim mancipium corporis mei,
ie suis de tres-bonne naissance, ie suis né à chose plus grande qu'à me rendre
esclaue de mon corps. Seneq. epist. 47.
Seruus est, sed fortasse liber animo seruus
est, ostende quis non fit? alius libidini, alius auaritiæ, alius ambitioni, omnes
timori.
Nulla seruitus turpior est, quam voluntaria. Celuy-là est seruiteur mais peut
estre est il libre de l'esprit. Il est seruiteur, & qui ne l'est ? l'vn est esclaue
de
l'ordure, l'autre de l'auarice, l'autre de l'ambition, tous de le crainte. Il n'y
a
seruitude plus infame que celle qui est volontaire.
Aristote in
Politicis dit qu'il y a deux sortes de seruitudes, l'vne est natu
Deux sortes de seruitude selon Aristote, la naturelle
& la legalle.
relle, l'autre legalle. L'ame, dit-il, a le domaine & commandement sur le
corps. Or il est necessaire qu'il en soit de mesme en tous les hommes : quand
vn homme est different d'vn autre homme, autant comme est le corps de
l'ame, il est seruiteur de celuy-là, & non maistre, & partant ceux qui n'ont autres exercices ny pensées que pour le corps sont seruiteurs naturellement : ceux qui ont
leurs pensées & exercices touchant l'esprit, sont maistres & Seigneurs, voila
ce que dit ce Philosophe. Cette seruitude n'est pas proprement seruitude naturelle, mais
seruitude volontaire, de laquelle a parlé Seneque
vn peu auparauant.
Ce n'est donc pas la nature qui nous rend seruiteurs, c'est le vice & la passion ;
& si la fortune nous est contraire, & nous soubmet à autruy, l'on ne
perd pas sa liberté pourtant : & souuent ceux, que ou la naissance ou la fortune
a soubmis, sont plus libres que ceux qui commandent, d'autant qu'ils
sont plus vertueux : est sapienti
seruire libertas: stulto imperare seruitus est, Hiero.
ep. ad Simplicianum. Le Sage en seruant est
libre : le sol en commandant est seruiteur275.
C'est chose asseurée que nous sommes tous
seruiteurs d'vn mesme maistre qui est Dieu, qui a vne charité & amour commun pour
tous : nous sommes tous créez à mesme fin, & pour la iouissance d'vne mesme
beatitude, qui ne se donnera pas selon la condition de fortune qu'on aura eu en ce
monde,
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mais selon l'amour & le seruice que nous aurons rendu à Dieu, qui rendra
à vn chacun la recompense conforme à ses œuures. C'est le motif & argument
de S. Paul,
illorum & vester Dominus est in
cœlis, & personarum acceptio non est apud Deum. Le maistre de vostre
seruiteur & le vostre est au ciel, qui n'a esgard aux personnes. Si aucuns, quoy que
douez de bons esprits, sages & vertueux sont soubz le ioug de seruitude, ou par la
condition de leur naissance, ou par le mal-heur de la fortune, ce n'est pas sans vn
trait particulier de la prouidence diuine, qui dans la balance de sa diuine
predestination pese les sorts & conditions d'vn chacun, sans que chose quelconque
puisse arriuer au delà des ordres qu'il a constitué : & partant,
si est tibi seruus fidelis, sit tibi quasi
anima tua; quasi fratem sic eum tracta,
Eccli. 33. Si vous auez vn seruiteur fidele,
aymez-le comme vous mesme, traittez-le comme vostre frere de mesme na ture que vous,
& creé à la mesme fin que vous : & si vous estes seruiteur d'au-truy,
reconnoissez la prouidence Diuine qui l'a ainsi fait, & taschez d'estre libre
en vostre esprit.
Filet cadre, rayé.
De ce que les maistres doiuent à leurs seruiteurs de droict de nature. CHAPITRE II.
TOute
la iuridiction des maistres enuers leurs seruiteurs se rapporte à
cinq actes, sçauoir à commander, à defendre, à permettre, à punir, & à
recompenser : ils commandent ce qu'il faut faire : defendent ce qu'il ne faut
La iurisdiction des maistres consiste en cinq
points.
pas faire : permettent, donnans le pouuoir aux seruiteurs de faire licitement
ou au moins impunement. Punissent ce qu'ils ont mal faict : recompensent
ce qui a esté bien fait.
Nous pouuons reduire les mesmes deuoirs du maistre
enuers le seruiteur à deux chefs, sçauoir à ce qui concerne la nature, & ce qui
regarde la grace. Ie m'en vay parler de ce qui concerne la nature.
Le deuoir du maistre se reduisant à ce qui concerne la
nature & la grace.
Premierement les maistres & maistresses
doiuent la nourriture à leurs
seruiteurs, panis, & disciplina,
& opus seruo, Eccli. 33. Si Dieu a eu soin des
bœufs qui trauaillent, & a fait vne ordonnance à leur faueur, non alligabis os
boui trituranti, 1. Cori. 9. Vous ne ferez pas
ieuner le bœuf qui trauaille, aura‑il oublié l'homme capable du ciel ? n'est-ce pas vne cruauté de viure de la
sueur d'vn seruiteur, & luy espargner sa nourriture ? toutefois faut se donner
de garde d'vne extremité de laquelle Salomon
aduertit, Prou. 28.
qui delicate
nutrit seruum suum, postea sentiet eum contumacem, le seruiteur qui est trop
420
delicatement nourry deuient rebelle, c'est là vne extremité.
Mais en voicy vne autre, c'est qu'il se trouue des
maistres, voire parmy les Chrestiens, qui font plus d'estat de leurs bœufs que de leurs
seruiteurs : si vostre bœuf ou vostre asne tombe malade, & ne peut trauailler, vous ne
laissez pas pourtant sans pasture, ains c'est lors que vous en auez plus de soin,
le nourissez plus delicatement, le visitez & caressez plus diligemment ; &
ne se trouue-il pas des maistres qui laissent leurs seruiteurs estans malades
& ne leurs rendent les deuoirs qu'ils renderoient à vn bœuf ou à vn asne,
leurs espargnans la nourriture, & ne daignans les visiter, ou les faire visiter ?
Ie ne dis pas que les maistres soient obligez de
faire des grands fraiz en medecins & chirurgiens pour leurs seruiteurs, mais bien
sont-ils obligez aux fraiz communs.
Aussi ne veux-ie pas les obliger de les tenir long-temps malades
en leurs maisons : ie sçay qu'ils ont satisfait à leur deuoir, lors qu'ils leurs ont
procuré place, ou à vn hospital, ou en quelque autre lieu : mais ie loue fort la charité
Charité du Samaritain.
du bon Samaritain,
Luc. 10. & voudrois que les maistres l'imitassent ; luy
mesme appliqua l'huile & le vin sur la playe du pauure languissant qu'il rencontra,
quoy qu'il ne fust son seruiteur : luy mesme luy seruit d'ecuyer pour
le monter sur son propre cheual ; luy mesme le mena à l'hostelerie, en eut soin, fournit dequoy à le panſer, promettant de suppleer au pardessus. Il n'estoit
pas le maistre, qu'eust-il fait s'il eust esté son seruiteur ?
Voicy vn bon maistre Luc. 7.
Centurionis cuiusdam seruus malè habens erat
Charité du centenier enuers son seruiteur.
moriturus, qui illi erat pretiosus, & cum audisset de Iesu, misit ad eum seniores
Iudæorum, rogans eum vt veniret, & sanaret seruum eius, le seruiteur d'vn certain
centenier estoit malade, & alloit mourant, duquel il faisoit grand cas ; entendant
les merueilles que faisoit Iesus, luy enuoya des principaux des Iuifs,
pour le prier de prendre la peine de venir, & le guerir. Voyez comme il employe
les principaux des Iuifs, pensant qu'ils auront plus d'authorité. Si sa charité fut grande,
son humilité & sa foy ne furent pas moindre, lors que voyant
que nostre Seigneur luy faisoit l'honneur de vouloir venir en sa maison, il disoit,
Domine non sum dignus. O Seigneur ie ne merite
pas cet honneur, vne parole sortie de vostre bouche suffira.
La seconde obligation des maistres pour le regard de la nature enuers
La maistre doit le salaire au seruiteur.
leurs seruiteurs est de payer fidellement leur salaire, ou suiuant la conuention
qui a esté faite, ou suiuant la coustume des lieux, Eccl. 7.
Ne lædas seruum in veritate operantem, ne
traittez pas mal ny de paroles ny d'effect le seruiteur qui fait fidellement &
exactement ce qui luy est enjoinct, qui trauaille, non par complaisance & à veue
d'œil, mais auec sincerité : puis il adiouste,
421
Seruus sensatus sit tibi dilectus quasi anima
tua, non defraudes illum libertate, neque inopem derelinquas illum: auez vous
rencontré vn seruiteur d'esprit & bien aduisé ? aymez le comme vous mesme, ne le
priuez pas de sa liberté, & ne le lais-sez pas pauure. C'est le mesme commandement que
fait S. Paul,
Coloss. 4.
Domini quod iustum, & æquum
est seruis præstate, maistres, rendez à vos seruiteurs ce qui est iuste & de
raison. Si le salaire qu'on retient sur vn ouurier d'vn iour crie vengeance, quel
iugement doit attendre le maistre qui fraude son seruiteur ? Non
morabitur opus mercenarij apud te, vsque mane,
Leuit. 19. Tu
ne retiendras le salaire du mercenaire iusques au lendemain. Ie louë fort la
coustume qui est en plusieurs lieux, laquelle oblige, quand elle est receuë, qu'on
ne diminue rien du loyer du seruiteur pour le temps duquel il est malade,
quand le temps est court.
Punition de Dieu enuers les maistres cruels.
Dieu fait vne horrible menace à son peuple,
Hierem. 34.
Vos non audistis me, vt
prædicaretis libertatem vnusquisque fratri suo, & unusquisque amico suo, ecce ego
prædico vobis libertatem, ait Dominus, ad gladium, ad pestem, & ad famem, &
dabo vos in commotionem cunctis regibus terræ. Vous n'auez pas voulu m'escouter, ny
obseruer ma loy, touchant vos seruiteurs ; allez ie vous abandonne, ie ne seray plus ny
vostre maistre, ny vostre pere, ie vous expose à la mercy des Roys de la terre.
Voulez-vous voir vn braue maistre ? c'est
Iob qui
prend Dieu à tesmoin qu'il s'est comporté en bon maistre enuers ses seruiteurs, & non
pas en tyran. Si contempsi subire iudicium
cum seruo meo, & ancilla mea, cum disceptaret aduersum me, quid enim faciam cum
surrexerit ad iudicandum Deus, & cum quæsierit, quid respondebo illis? Ie
n'ay iamais refusé de comparoistre en iugement auec mon seruiteur, & ma seruante,
lors qu'ils ont eu quelque differend auec moy, & pourquoy le ferois-ie, puis qu'eux & moy auons le mesme iuge, qui est Dieu,
qui prendra la cause des seruiteurs fideles contre les maistres trompeurs & deteneurs de leurs salaires ? Voila touchant ce
qui regarde les deuoirs de nature & du corps.
Vignette à feuilles.
422
Filet cadre, rayé.
427
De ce que les Maistres doiuent à leurs seruiteurs de droict Diuin. CHAPITRE III.
LA
principale obligation des maistres enuers leurs seruiteurs, ie dis des
maistres Chrestiens, consiste en ce qui regarde l'ame & le salut. Si Dieu a obligé
vn chacun à auoir soin du salut de son prochain, Vnicuique mandauit
de proximo suo, beaucoup plus des domestiques. C'est ce qui fait dire
à S. Paul,
Les maistres doiuẽt auoir soin que leurs seruiteurs
exercent les œuures de religion.
que qui n'a soin des domestiques, est comme apostat, & pire qu'vn infidele.
Les maistres doiuent prendre garde que leurs seruiteurs ne soient vicieux,
yvrognes, paillards, larrons, iureurs, menteurs, qu'ils seruent Dieu, assistans à
la messe au moins les iours d'obligation, qu'ils soient instruicts aux mysteres de
la foy, qu'ils oyent les sermons, assistent aux catechismes, se confessent
& communient, & exercent semblables œuures de religion. Mais ne
se trouuent-ils pas des maistres & maistresses, qui au lieu de soigner à cela,
employent leurs seruiteurs
& seruantes les iours de festes à des messages, voyages, & à des ouurages
par la maison contre la reuerence des festes, & contre les ordonnances
de l'Eglise ? Ie ne parle pas des cas de necessité : mais d'autres maistres qui permettr-ont que seruiteurs & seruantes passent les iours de festes en danses, tauernes,
ieux, sans se soucier des exercices pour lesquels les festes sont ordonnées : il y
va leur conscience & ils en seront responsables, si faute de s'estre acquité de
leur deuoir, leurs seruiteurs se damnent.
Seneque
Ep. 47. a des paroles dignes de soy,
Libenter ex his qui à te veniunt cognoui
familiariter te cum seruis tuis viuere: hoc prudentiam tuam, hoc eruditionem decet,
serui sunt, imo homines: serui sunt, imo contubernales, serui sunt, imo humiles amici:
serui sunt, imo conserui. I'ay pris plaisir d'entendre de ceux qui viennent d'aupres
de vous, que vous traittez familiairement auec voz seruiteurs : cela est conforme à vostre
prudence & erudition. Ils sont serutieurs, voire ils sont hommes : ils sont seruiteurs,
voire vos compagnons : ils sont seruiteurs, voire vos humbles amis : ils sont seruiteurs,
voire vos conseruiteurs.
Il y a des maistres qui croiroient auoir derogé à
leur authorité, s'ils auoient traitté familierement auec leurs seruiteurs, s'ils
s'estoient informé de leur
423
croyance, s'ils auoient prié auec eux. I'ay connu des Seigneurs de grande
qualité, qui vouloient que tous les seruiteurs & seruantes de leur maison se
trouuassent ou à la chappelle commune, ou à la chambre du maistre le soir,
pour faire tous ensemble leurs prieres, en compagnie du maistre. Le maistre
dira peut-estre de grandes kyrielles, & les seruiteurs & seruantes feront cependant
ie ne sçay quoy, & se coucheront comme des bestes : ils sont hom-mes, sont créez pour la mesme
fin, seruent au mesme maistre. Ce n'est pas monstrer qu'on est Chrestien que de mespriser
le salut de ceux pour lesquels
Iesus-Christ a espanché son sang, principalement quand ils sont soubs vostre charge, & vos
domestiques, nonne oportuit, & te misereri
conserui tui,
Math. 18.
Il y va du profit des maistres qu'ils
aient soin de la conscience de leurs seruiteurs.
Ne deuez vous point auoir compassion de vostre conseruiteur ?
Les maistres doiuent auoir soin du salut & instruction de leurs seruiteurs
non seulement pour la decharge de leur conscience, mais encore pour leur
profit temporel. Il est asseuré que tant plus ils sont gens de bien,
& seruent Dieu plus parfaitement, tant mieux & plus fidelement seruent ils leurs mai
Dieu benit la mai-son de Laban pour Iacob seruiteur fi-dele.
stres : & souuent Dieu benit toute vne maison pour vn seruiteur fidele, &
homme de bien, au Gen. 30.
Laban le reconnoit disant à
Iacob. Experimento
didici, quod benedixerit mihi Deus propter te, l'experience m'a fait connoistre
Celle de Pharaon pour
Ioseph.
que Dieu m'a donné benediction pour l'amour de vous. Dieu benit la maison
de Pharaon à cause de son
seruiteur Ioseph. Gen. 39.
Benedixitque
Dominus domui Ægiptij propter Ioseph, & multiplicauit tam in adibus, quam in
agris, totam
Le mauuais serui-teur cause la malediction de
la maison de son maistre.
eius substantiam, & Dominus eius optime nouerat Dominum esse cum eo,
& omnia quæ gereret, ab eo dirigi in manu illius. Dieu à sa consideration
benit tout ce qui appartenoit à Pharaon,
& en la ville, & aux champs : son maistre voyoit bien que
Dieu estoit auec luy, & qu'il dressoit tout ce qu'il faisoit.
Si le bon seruiteur cause la benediction à la
maison, le mauuais y est souuent cause de malediction. Franciscus Senensis
lib. 4. De rep.
raconte qu'vn seruiteur meschant ayant rencontré vn maistre pareil, tel maistre,
tel valet, comme le maistre ne faisoit que gronder, aussi le seruiteur ne faisoit que
murmurer, & tout par despit : vn iour ayant esté rudement traité de son maistre,
& tout en cholere, ne pouuant se vanger autrement, prend deux petits garçons
que son maistre auoit, l'vn d'vn an, l'autre de deux, monte sur vne haute tour, appelle
son maistre, l'aduertit de tendre les bras pour receuoir ses enfans, plus leurs froissant
la teste contre la muraille, les iette en bas, & enfin se precipita de la mesme tour,
afin de ne tomber viuant és mains de son maistre, & de n'estre puny selon ses
demerites.
Le maistre se doit plus faire aymer que craindre.
Les maistres sont obligez de corriger leurs
seruiteurs, mais il y faut vne grande moderation. Premierement le maistre ne se doit
comporter auec son seruiteur d'vne façon arrogante & superbe, se faisant plus
craindre qu'aymer : c'est le precepte de Seneque Epist. 47.
Seruis tuis hilarem te præstes, non super-
424
bum: superiorem te colant potius quam timeant. S.
Hierosme,
epistola 14. donne le mesme precepte à Celant.
Familiam tuam ita rege, & confoue ut
te matrem magis tuorum, quam dominam videri velis, à quibus benignitate potius quam
seueritate exige reuerentiam, fidelius, & gratius semper obsequium est, quod ab
amore, quam à metu proficiscitur, gouuernez vostre famille en sorte que vous fassiez
paroistre que vous estes mere, plustot que maistresse, que vos domestiques vous
honorent plustot pour vostre douceur, que pour vostre rigueur : le seruice qu'on rend
par amour est plus fidele & plus agreable, que celuy qu'on rend par crainte.
Les maistres doi-uent estre comme peres enuers leurs
seruiteurs.
S. Ambroise
ad Constantinum Epistola 44.276 dit encore plus, & monstre
que les maistres doiuent auoir vn cœur de pere enuers leurs
seruiteurs : Escoutez le parler, seruos
quoque, dit-il, dominus
purè seruitij subditos habeat, pro moderatione correctionis quasi animæ consortes: paterfamilias enim dicitur vt
quasi filios regat, quoniam, & ipse Dei seruus est, & pater appellat Dominum cœli,
moderatorem potestatum omnium. Que le maistre ne pretende que le seruice
en ses seruiteurs : en la correction, qu'il les traitte comme ceux qui ont vne
ame de mesme condition que luy : il est appellé pere de famille, d'autant qu'il
les doit gouuerner comme ses enfans, d'autant que luy mesme est seruiteur de
Dieu, & appelle pere celuy qui est Seigneur du Ciel & qui preside à toute puissance.
Lactantius lib. 4. institut. cap. 5.
Conformement au dire de sainct Ambroise,
dit,
propterea patersamilias nominatur, vt appareat cum duplici potestate præditum, quia
& indulgere debet quia pater, coercere quia dominus, il est appellé pere de
famille, pour monstrer qu'il a deux sortes de pouuoir, l'vn est qu'il doit pardonner
comme pere, l'autre qu'il peut chastier comme maistre. Il doit aymer & caresser
comme pere, chastier & corriger comme maistre ; mais obseruant trois choses en la
correction.
Le maistre doit obseruer 3. choses en la correction.
La premiere que la punition soit conforme &
proportionnée à la faute, suiuant la Loy du Deuteron. 25.
Pro mensura peccati erit & plagarum modus,
& du Leuit. 24.
ne affligas eum per potentiam,
sed metuito Deum tuum: n'abusant pas de son authorité, mais ne chastiant qu'auec la
crainte de Dieu, & Eccl. 4.
noli esse sicut leo in domo tua euertens
domesticos tuos, & opprimens subiectos tuos. Ne soyez pas comme vn lion furieux
en vostre maison, confondant tout, & opprimant vos subiects.
Clem. Alex. l. 3. Pædag.
semble inuectiuer contre aucuns qui traittent leurs seruiteurs comme des bestes,
neque vero, dit-il,
tanquam iumentis famulis vtendum est ei, qui
fuerit sanæ mentis: quemadmodum enim illis præcipitur, vt cum omni metu dominis non
solum bonis, & clementibus, sed morosis etiam, & prauis, ait Petrus,
subijciantur ita æquitas, & patientia, & benignitas pulchre conuenit.
Quiconque est sage ne traittera pas ses seruiteurs comme des bestes : mais tout ainsi que
les seruiteurs suiuant le commandement
425
de sainct Pierre sont obligez d'obeyr à leurs maistres, non seulement quand
ils sont bons & doux, mais encore quand ils sont fascheux & meschans ; aussi
la raison veut que les maistres les traittent auec douceur, patience, & iustice.
Le maistre ne peut punir que de legeres punitions.
Mais les fautes que le seruiteur a commis sont
grandes, & meritent vne rude & seuere punition, voire la mort : lors ce n'est pas
aux maistres de les punir, car ils ne peuuent punir que de legeres punitions : s'ils
meritent plus grande punition c'est à la iustice de le faire, suiuant les loix ciuiles
& diuines.
Cruauté de Bedius Pollio enuers son seruiteur.
Seneque
lib. 3. de ira
277 c. 40. fait mention de la cruauté de
Bedius
Pollio (& pleut-il à Dieu qu'il n'eust point d'imitateurs parmy les Chrestiens).
Comme vn iour Auguste Cæsar
soupoit chez luy vn de ses seruiteurs rompit
par hazard vn verre de crystal. Bedius sans faire semblant de rien, commanda
qu'on le jettast dans vn viuier, qu'il auoit en sa maison plein de poissons,
comme anguilles, pour y estre mangé de ces bestes : le pauure garçon eschappa
des mains de ceux qui le menoient pour le precipiter, & se vient jetter
aux pieds de l'Empereur, ne luy demandant autre misericorde, sinon qu'il
ne mourut de ce genre de mort, & qu'il ne fut fait la pasture des poissons.
L'Empereur fut tout estonné d'abord, & s'estant informé du tout, detestant
la cruauté de ce barbare, renuoya le seruiteur libre,
fit rompre deuant ses yeux tous les crystaux qui estoient là, & remplir le viuier.
Helas ne voyons nous pas, & parmy les maisons des particuliers, & parmy les cours
des Princes, tant de seruiteurs si mal traittez pour vn verre cassé, battus, chassez,
honnis de reputation, & priuez de la recompense de plusieurs années de seruices ! & de toutes leurs esperances passées.
La seconde, qu'il faut auoir esgard à la qualité de la
personne qu'on chastie. Il y a certaines personnes domestiques qui sont d'authorité,
d'aage, de telle condition qu'il est mal-seant de les chastier ; s'ils faillent, il faut les
aduertir doucement & prudemment. Ce n'est pas aussi au pere de famille de
chastier les manouuriers & autres qui trauaillent à la iournée, & ne sont
domestiques, ny de sa iurisdiction.
La correction doit proceder d'amour.
La 3., que la correction soit accompagnée d'amour
& de droite intention, non de haine & de cholere : du zele de iustice & de
l'honneur de Dieu ; non de vengeance immoderée : il y peut bien auoir quelque pointe de
cholere qui fasse apprehender la faute, mais il faut que la raison batte la mesure, &
qu'on ne passe ses ordres d'vne note ; sur tout il faut auoir esgard à la correction &
amendement du delinquant, & à l'exemple & edification des autres ; que s'il
n'y a point d'esperance, ny d'amendement, ny d'edification du prochain, vaut
vaut mieux vser de misericorde & de dissimulation que de punition.
426
Comme on doit se comporter enuers les seruiteurs
incorrigibles.
Il arriue quelques fois que les seruiteurs se
rendent incorrigibles, le remede
lors est celuy que pratiquoit le Roy Dauid
Ps. 100. Non
habitabit in medio domus meæ, qui facit superbiam, qui loquitur iniquæ, non direxit in conspectu
oculorum meorum: c'est de leurs donner leur congé, ambulans in via
immaculata hic mihi ministrabat, ie ne retiendray à mon seruice que des gens de
bien. Il vaut beaucoup mieux leurs donner congé, que de ce qu'ils scandalisent les
autres, & troublent toute vne maison : car si suiuant le precepte de nostre
Seigneur, au cas que vostre pied, vostre main, vostre œil, vous scandalise il faut
le coupper & arracher, c'est à dire si vostre pere, mere, frere, vos plus proches,
vous troublent & scandalisent au seruice de Dieu, il faut s'en seprarer ; beaucoup
plus de vostre seruiteur.
Vous trouuez quelquesfois des vieux seruiteurs
dans des maisons qui sont scandaleux, ausquels cependant on donne toute permission, on
leurs souffre tout ce qu'ils veulent, tout le reste de la maison tremble soubs leur
authorité, & gemit soubs leur tyrannie : vaudroit mieux offenser Monsieur
& Madame, que ces petits tyrans, personne ne peut compatir auec eux qu'en
souffrant tout ce qu'ils veulent ; & cependant ils sont les bien-aymez, ils sont
creus en tout, on n'escoute pas les autres contre eux, & pour la verité : mais
c'est qu'ils sont fort vtiles & au profit de la famille, mais n'est-ce pas peut estre
qu'ils sont les ministres de mechanceté, qu'ils cherchent la proye pour la
ietter aux filets, & qu'ils entretiennent des infames pratiques, & qu'on n'ose
leurs deplaire de peur qu'ils ne descouurent les abominations cachées ?
Celuy qui est maistre peut deuenir ser-uiteur.
Ie finis ce chapitre par vne belle sentence de
Seneque parlant aux maistres,
Epist. 47. Sic cum
inferiore viuas, quemadmodum superiorem tecum viuere velis. Quoties in mentem
venerit quantum tibi in seruum liceat, veniat in mentem tantundem in te, domino tuo
licere. At ego, inquis, nullum habeo Dominum, bona ætas est, forsitã habebis. Nescis
quâ ætate Hecuba
seruire coeperit, quâ Crœsus, quâ
Darij mater, quâ
Plato, quâ
Diogenes?
Viuez auec vos seruiteurs comme vous desirez que vostre maistre viue
auec vous. Quand vous vous representerez le pou-uoir que vous auez sur vostre seruiteur,
pensez que vostre maistre en a autant sur vous. Mais ie n'ay point de maistre me direz
vous. Vous n'estes pas encore si vieux que vous n'en puissiez auoir. Ne sçauez vous pas à
quelle aage Hecuba a commencé à seruir,
Crœsus278,
la mere de Darius279,
Platon,
Diogenes ? Voyla
les paroles de ce Philosophe qui sont maintenant bien confirmées par
l'experience de tant de personnes, lesquelles viuans autrefois dans la grandeur & magni-ficence, seruis comme des Princes, ont esté reduittes par les mal-heurs
du temps à se faire seruiteurs d'autruy pour auoir de quoy viure.
Filet cadre, rayé. Des obligations des seruiteurs enuers leurs maistres, & en paritculer de l'honneur qu'ils leurs doiuent. CHAPITRE IV.
Diuerses sortes de seruitude.
IE trouue
diuerses sortes de seruiteurs : aucuns sont condamnez à la seruitude en
punition de leurs pechez, comme Cham, fils de
Noé
Gen. 9. lequel s'estant mocqué de son pere, receut sa
malediction, & fut condamné à estre seruiteur des seruiteurs de ses freres,
maledictus Chanaan seruus seruorum erit
fratribus suis: sur lesquelles paroles S. Chrysost.
hom. 29. in Genes. dit
ecce fratrem
eodem natum patre, eodemque egressum vtero, peccatum fecit seruum, & ablata
libertate, iugum illi vilissimæ subiectionis imposuit, vnde postea seruitus sumpsit
originem. Le peché a rendu seruiteur, & ostant la liberté a mis soubs le ioug
d'vne tres vile subiection de ses freres, celuy qui estoit né de mesme pere, sorty de
mesme ventre. D'autres ont esté reduits à la seruitude par force, & surmontez par
guerre. D'autres par necessité comme les Ægyptiens, qui s'obligerent de seruir à
Pharaon estans pressez de faim
Gen. 47. Cette sorte de
seruiteurs n'est pas en vsage parmy les Chrestiens, mais bien des seruiteurs
& seruantes qui se louent à autruy, pour vn temps, à certaines conditions, &
c'est de ces seruiteurs que ie traitte maintenant.
Deuoir des seruiteurs en uers leurs maistresses.
Le deuoir des seruiteurs enuers leurs maistres se
peut reduire à trois points, sçauoir, à l'honneur, à la fidelité, & à l'obeyssance.
S. Paul semble auoir
compris ces trois deuoirs en cette sentence, Tit. 2.
Seruos Dominis suis subditos esse, in omnibus
placentes, non contradicentes, non fraudantes, sed in omnibus fidem bonam ostendentes.
Mais quant à l'honneur plus particulierement, 1. Tim. 6.
Quicum que sunt sub iugo serui,
dominos suos omni honore dignos arbitrentur, ne nomen Dom-ini, & doctrina
blasphemetur, quiconque est seruiteur honore son maistre, de peur que le nom
& la doctrine du Seigneur ne soient blasphemez. Il y a deux sortes d'honneur, l'vn
interieur, l'autre exterieur : l'interieur consiste en vne reconnoissance du superieur,
& en vne crainte accompagnée de reuerence enuers luy : l'exterieur consiste à ne
commettre aucune chose exterieurement contraire à cette reuerence interieure, à ne
proferer aucune parole de murmure, de reproches, ou malediction contre son maistre,
comme faisoit la mechante seruante de Sara,
femme du ieune Tobie, laquelle voyant que
sa maistresse la reprenoit de ses fautes, luy reprocha sa sterilité, l'accusant calomnieusement d'auoir tué
428
ses sept marys, que le Diable Asmodée par
permission diuine auoit estranglé pour leur lubricité. Tobie 3.
C'estoient des grandes & sensibles reproches, d'autant qu'en ce temps là, la serilité estoit ignominieuse
& comme malediction : quelles iniures de l'appeller meurtriere, intersectrix
virorum tuorum, d'auoir tué sept
marys ! qu'eust fait vne maistresse cholere & impatiente ? elle l'eust prise par le poil,
luy eust rompu bras & jambes, s'en fut plaint au ciel & à la terre, mais
Sara fut plus sage,
perrexit in superius cubiculum domus suæ: &
tribus diebus, & tribus noctibus non manducauit, neque bibit, sed in oratione
persistens cum lachrymis depreca-batur Deum, vt ab isto improperio liberaret eam.
Elle se retira en vne chambre au haut de la maison ne mangeant ny ne beuuant
chose quelconque l'espace de trois iours & trois nuicts : mais continuant en
oraison accompagnée de larmes, auoit recours à Dieu, le priant de la vouloir
deliurer de cette calomnie.
Naaman vn des Princes
de Syrie 4.
Reg. 5. ayant receu ordre du Prophete
Elisée de se lauer sept fois au
Iordain pour remede à sa mesellerie280, indigné
de cet ordre & s'en allant tout grondant, ses seruiteurs luy dirent, Pater
&c. nostre pere : d'où on collige qu'anciennement les seruiteurs appelloient leurs
Les seruiteurs doi-uent auoir vn cœur filial enuers leurs
maistres.
maistres, peres ; aussi sont-ils patres familias, peres de familles, quoy
qu'ils
n'ayent point d'enfans : d'autant que comme nous auons dit au chap. precedent
ils doiuent auoir vne affection paternelle non seulement enuvers leurs enfans,
mais enuers tous leurs domestiques. Si cela est, il s'ensuit que les seruiteurs
doiuent auoir vn cœur filial enuers leurs maistres : que si la loy condamne à
mort l'enfant qui maudit pere ou mere, Exod. 21.
Leuit. 20.
les seruiteurs ne seront-ils pas subjects à la mesme condamnation, s'ils se rendent
coupables de mesme crime ?
Le seruiteur ne doit estre imposteur enuers son maistre.
C'est contre l'honneur que le seruiteur doit à son
maistre de se seruir de son nom, & l'emprunter au preiudice de son maistre & de
sa reputation & authorité, comme fit le meseau281
Giezi
seruiteur d'Elisée. Ce
gallant voyant que son maistre auoit refusé les grands presens que
Naaman luy auoit
offert, piqué d'auarice, & croyant faire fortune par ce moyen, courut apres
Naaman, luy fit
entendre fausement que son maistre s'estoit rauisé, luy demanda de l'argent & des
habits, receut deux talents282 &
deux paires d'habits au nom de son maistre, mais il fut touché de lepre tant pour son auarice,
comme pour l'imposture de laquelle il s'estoit serui au preiudice de l'authorité & reputation de son maistre.
Salomon
Prouerb 30. dit,
per tria mouetur terra, & quartum non potest
sustinere, per seruum cum regnauerit, per stultum cum saturatus fuerit cibo: per
odio-sam mulierem cum in matrimonio fuerit assumpta, & per ancillam cum fuerit
hæres Dominæ suæ. Il y a trois choses qui donnent le bransle à la terre, &
vne quatriesme qu'elle ne peut supporter. Le seruiteur qui regne, le sol qui est saoul,
429
la meschante femme qui est mariée, & la seruante qui est heritiere de sa maistresse.
L'appetit est comme vn seruiteur.
Aucuns expliquent cecy comme si c'esoient des
enygmes & metaphores, & par le seruiteur entendent l'appetit, la chair, le corps
(qui est vray seruiteur de l'ame) quand il est deuenu maistre, & qu'il commande à
la raison : qui est aussi comme vn sot tout brutal & sans raison, & estant saoul
des voluptez ne peut estre dompté : c'est comme vne femme insolente, lors qu'elle a
rencontré vn mary facile, elle le maistrise & le mesprise. C'est comme la seruante
qui tient la place de la maistresse, & la gourmande faisant la mutine contre la
raison.
D'autres expliquent le mesme passage
allegoriquement des Prelats, Princes & Superieurs, comme si
Salomon vouloit dire,
ce qui trouble & renuerse les Royaumes, les republiques, les estats, les maisons,
est le seruiteur qui regne, vn Prelat, vn Prince, vn Maistre, qui preside, qui regne,
qui commande aux autres, mais est seruiteur de ses passions, & leurs obeyt.
C'est le fol qui est saoul, vn Prelat, vn Prince, vn Superieur qui est riche, & sot
& sans esprit.
La meschante femme estant mariée ce sont les
Eglises espouses des Prelats : ce sont les estats & principautez espouses des
Princes, ce sont les familles espouses des Superieurs, lors qu'elles se reuoltent contre
leurs Superieurs & troublent toute la terre. C'est la seruante qui tient la place de
la maistresse. Les bons doiuent estre comme les espouses des Prelats, des
Princes, des Superieurs ; les meschans comme les seruantes. Le desordre est
lors que les meschans sont en estime, sont prisez & caressez aupres des
Princes & des Prelats, & que les gens de bien sont sans credit.
Expliquons cecy au pied de la lettre, & disons
qu'il y a trois choses qui troublent & mettent le desordre dans les familles, &
vne quatriesme qui les renuerse.
D'où procedent les terre trembles.
Les terre-trembles prouiennent ou de l'air qui
est enfermé dans la terre, & la remuë voulant en sortir, ou comme disent d'autres,
de ce que toute la terre est hors de son centre, & voulant y retourner cause ce
tremblement. Lorsque le seruiteur qui de sa naissance est vile, & par sa superbe
n'est que vent, veut s'esleuer au dessus de sa condition, toute la terre tremble,
toute la famille est esmeue, de mesme le fol, de mesme la femme insolente, de mesme la seruante mutine & rebelle.
Quel trouble quand le seruiteur commande.
Lors que le seruiteur commande à ceux qui sont
libres, le fol aux sages, la femme au mary, la seruante à la maistresse, c'est le monde
renuersé, cela cause bien du trouble. La nature veut que la terre soit en bas, l'air au
dessus, & le bon ordre du monde consiste en ce que les elemens gardent chacun
sa
430
place, autremẽt ce n'est que desordre : la raison veut que le
seruiteur obeisse & honore son maistre, la seruante sa maistresse, & cela
estant, voila le bon ordre d'vne famille ; mais le contraire arriuant ce n'est que
desordre, & chose si indigne que cela est capable d'esbranler toute le terre, c'est
le desordre que dit Salomon,
vidi seruos in
equis, & dominos ambulantes super terram. I'ay veu les seruiteurs montez à
l'aduantage, & les maistres à pied.
Ce que font les mechans seruiteurs de-uenus les maistres.
Voyez la preuue de cecy : Ieroboam
seruiteur de Salomon estant deuenu
Roy commit des enormes mechancetez, & induisit le peuple à l'idolatrie, 3.
Reg. 12.
Nabal fol estant saoul de richesses ne fit aucun estat de
Dauid.
1. Reg.
25. Semiramis ayant
obtenu le commandement fit mourir le Roy son mary : Agar
seruante de Sara, femme
d'Abraham, se voyant honorée d'Abraham, &
qu'elle auoit conceu, mesprisa sa maistresse.
C'est contre l'honneur, respect, & reuerence
que le seruiteur doit à son maistre, de s'enfuir de la maison pour auoir esté ou
repris, ou chastié, c'est la
Le seruiteur ne s'en doit fuir pour auoir esté chastié.
reproche que faisoit l'Ange à Agar,
Gen. 16.
Agar ancilla Saræ vnde venis? aut quo vadis?
reuertere ad dominam tuam, & humiliare sub manu illius. Agar seruante de
Sara,
d'où viens tu ? où vas tu ? retourne aupres de ta maistresse & t'humilie sous elle, tu
as tort d'auoir quité vne si bonne maistresse, elle a eu raison de te reprendre,
retourne, & te soubmets à la correction.
Filet cadre, rayé. De la fidelité des seruiteurs enuers leurs maistres. CHAPITRE V.
Les faueurs que Dieu fait au seruiteur fidele.
QVoy
que la fidelité soit grandement recommandable en toute sorte de
personne, comme celle de laquelle depend la communication humaine, elle l'est toutefois
specialement aux seruiteurs ; & quoy qu'vn seruiteur soit excellent en toute autre
qualité s'il manque en cette cy, on n'en doit faire aucun estat. C'est la vertu qui
releue Dauid en qualité
de seruiteur de Dieu I. Reg.
22. quis in omnibus seruis tuis sicut Dauid
fidelis? qui est ce qui se retrouue entre tous vos seruiteurs fidele comme Dauid ?
C'est au seruiteur fidele que le grand pere de famille donne la dispensation de ses biens :
fidelis seruus, & prudens quem
constituit Dominus super familiam suam.
Matth. 24. C'est au seruiteur
fidele, entant que fidele, que Dieu donne l'accroissement de la grace,
Luc. 19.
Euge serue bone, quia in modico fuisti fidelis,
eris potestatem habens super decem ciui-
431
tates. D'autant que tu as esté fidele en
peu de choses qu'on t'auoit mis en mains, tu auras charge de dix citez, on te donnera
dauantage. C'est au seruiteur fidele que se donne la gloire, Euge
serue bone, quia super pauca fuisti fidelis, supra multate constituam, intra in gaudium Domini tui,
Matth. 25. D'autant
que tu as esté fidele, entre en la ioye de ton Seigneur.
En quoy consiste la fidelité d'vn seruiteur.
La fidelité d'vn seruiteur consiste à estre
veritable, & iamais ne tromper son maistre par ses paroles, que iamais il ne reuele
ses secrets : qu'il ne l'abandonne, ny à l'aduersité, ny à la prosperité : qu'il n'abuse
de ce qu'on luy met en main, ne le dissipe, mais l'accroisse & augmente, le faisant
valoir au profit de son maistre, non comme faisoit ce mauuais seruiteur,
Luc. 16.
Diffamatus
est quasi dissipasset bona, qui fut accusé pour auoir dissipé les biens de son maistre :
ny comme l'autre qui cache & enfouyt le bien de son maistre, Matth. 25. ne le
faisant profiter comme il pouuoit & deuoit.
Ne pourrions nous pas dire ce que dit
Salomon
Prou. 22.
Virum fidelem quis
Aucuns seruiteurs fideles. Mardochée.
Ioseph.
inueniet? qui trouuera vn seruiteur fidele ? & I. Christ,
Matth. 24.
Quis
putas est fidelis seruus & prudens? qui est le seruiteur fidele ? I'en trouue dans
l'escriture
saincte, entre autre Mardochée,
lequel ayant descouuert la coniuration qu'auoient fait Bagathan & Thares deux seruiteurs du Roy Assuerus
qui auoient min uté de le tuer, en fit aduertir le Roy,
Esther 2.
Ioseph fut vn seruiteur fidele,
Gen. 39. lors
que sollicité de sa maistresse de faire quelque chose au preiudice de la fidelité qu'il
deuoit à son maistre, ne quaquam acquiescens
operi nefario dixit ad eam: ecce Dominus meus, omnibus mihi traditis, ignorat quid
habeat in domo sua, nec quidquam est, quod non in mea fit potestate, vel non tradiderit
mihi: quomodo ergo possum, hoc malum facere, & peccare in Dominum meum?
ne voulut iamais consentir à cette meschanceté, mais luy dit, quoy ! mon maistre n'a donné la
surintendance de sa maison, il ne sçait ce qu'il a, il n'a rien reserué dont il ne
m'ayt donné charge, & ie serois si lache & si infidele de commettre vne telle
infidelité ? Cette tentation ne luy arriua pas vne seule fois, mais plusieurs,
Huiuscemodi
verbis per singulos dies loquebatur, & mulier molesta erat adolescenti, & ille recusabat
stuprum, c'estoit tous les iours à refaire, cette semelle l'importunoit,
mais iamais il ny voulut consentir : il ayma mieux s'exposer à la calomnie, comme
il fit, & estre mis innocent dans vn cachot, que d'enfraindre la fidelité qu'il deuoit à son maistre.
Iacob
fut vn seruiteur fidele, voyez les traicts de sa fidelité,
quid inuenisti,
dit-il à Laban son beau pere, qui
fouilloit parmy son bagage, le tenant en qulité de larron, de
cuncta substantia domnus tuæ? pone hic coram fratribus meis, & fratribus tuis, & indicent inter te, & me, idcirco viginti
annis fui tecum? oues tuæ, & capræ steriles non fuerunt: arietes gregis tui non
con edi: nec captum à bestia osentdi tibi: ego damnum omne reddebam: quicquid furtim
peribat, à me exigebas, die noctuque, æstu vrebar, & gelu, sugiebatque
somnus ab
432
oculis meis, sicque per 20. annos in domo tua
seruiui tibi, quatuordecim pro filiabus, & sex pro gregibus tuis. Vous auez
fouillez toutes mes hardes, qu'auez vous trouué du vostre ? ça produisez le en presence de
toute la compagnie, ie la reçois pour Iuge entre vous & moy. Voila la recompense
que i'ay apres 20. ans de seruice d'estre poursuiuy & fouillé comme vn larron : dites
moy si vous pouuez me reprendre d'infidelité, & de ne m'estre acquitté de mon deuoir.
I'ay fait par mon industrie que vos brebis & vos cheures n'ont esté steriles : ie
n'ay pas fait bonne chere des moutons de vostre troupeau: si les bestes sauuages en
ont deuoré, ie ne m'en suis pas plaint à vous, i'en ay porté les fraiz, vous m'auez fait
rendre compte, & fait reparer ce qu'on a desrobé : tantost i'ay esté rosty de chaud,
tantost morfondu de gelée : i'ay passé les nuicts sans fermer l'œil, & voila la vie
que i'ay mené l'espace de 20. ans à vostre seruice, vous seruant quatorze ans pour vos
filles, & fix pour les bestes que m'auez donné.
Eliezer
seruiteur fidele.
Eliezer
seruiteur d'Abraham fut fidele à son
maistre, gardant ponctuellement ses ordonnances touchant la recherche d'vne femme à
son petit maistre Isaac,
& sur tout en ce qu'il prefera le seruice de son maistre à son contentement
particulier, lors qu'estant arriué à la maison de Bathuel pere de Rebecca,
il ne se ietta pas incontinent sur la viande qu'on luy auoit seruy : mais preserant la
commission qui luy auoit esté mise en main à tous ses interests, ne voulut manger vne
seule bouchée, qu'il ne se fust acquité de sa commisson,
non comedam donec loquar sermones meos.
Genes. 24.
Hector Pinto
dialog. 1. de tranquillitate vitæ
283,
cap. 20. Fulgos.
lib. 3.
Fidelité de Gesualdus seruiteur.
c. 8. raconte vn trait admirable de fidelité d'vn certain Gesualdus seruiteur
de Remoaldus
fils de Grimoaldus Roy des Lombards.
Remoaldus se voyant assiegé fort estroictement dans Beneuente en Italie par
Constantius
second Empereur heretique, & ennemy iuré des Chrestiens, enuoya Gesualdus
son seruiteur vers son pere pour demander secours. Le seruiteur fit voyage
fort heureusement, mais à son retour tomba és mains des gens de
Constantius.
Constantius ayant trouué les lettres de Grimoaldus
qu'il portoit à Remoaldus,
par lesquelles il l'exhortoit d'auoir bon courage, & qu'en bref il luy enuoyroit
du secours pour sa deliurance, creut qu'il ne falloit attendre le secours,
mais qu'il falloit auoir la ville par finesse, qu'il desesperoit pouuoir emporter
par force. Il fait donc tout son pouuoir pour gaigner le seruiteur de Remoaldus,
luy promet de grandes recompenses moyennant que la nuict il veuille
s'approcher de la muraille de la ville, & apres auoir demandé de parler à
Remoaldus luy veuille conseiller de se rendre à l'Empereur, d'autant qu'il ne doit
attendre aucun secours de son pere ; autrement qu'il le fera mourir de mort cruelle : à cet
effet il le fait accompagner proche de la muraille par des soldats. Remoaldus vient
sur la muraille : lors Gesualdus luy dit, Monseigneur me connoissez vous bien ? ie suis
Gesualdus vostre seruiteur. Me voila
433
de retour d'auprés Monseigneur vostre pere, qui vous promet vn prompt
secours, & partant prenez bon courage. Ie ne puis vous en dire d'auantage,
d'autant que ie suis és mains de l'ennemy qui infailliblement me fera mourir ;
ie vous recommande ma femme & mes enfans, & disant ces
paroles fut mis à mort.
Les Payens mesmes nous ont laissé multitude
d'exemples de pareille fidelité, ie me contenteray d'vn entre plusieurs. Le seruiteur
de Panopion ayant
entendu que certains soldats estoient venus pour tuer son maistr le fit euader,
& seignant d'estre le maistre se reuestit des habits de son maistre, prit
son anneau, se mit au lict de son maistre, & quoy qu'il vit les armes, entendit
le bruit, ouyt leurs menaces, ne s'espouuanta nullement, ains se laissa
tuer pour sauuer son maistre. Dieu quelle fidelité ! quel accusateur contre les seruiteurs Chrestiens qui manquent à la fidelité, à laquelle la raison, la iustice, &
la Loy Diuine les oblige enuers leurs maistres !
Filet cadre, rayé. De l'obeyssance des seruiteurs enuers leurs maistres. CHAPITRE VI.
LA troisieme
chose que le seruiteur doit à son maistre est l'obeyssance, &
Les seruiteurs doiuent l'obeissance à leurs maistres.
ce telle que demande sainct Paul,
Ephes. 6.
Serui obedite Dominis carnalibus cum timore
& tremore, in simplicitate cordis vestri, sicut Christo, non ad oculum seruientes
quasi hominibus placentes, sed vt serui Christi, facientes voluntatem Dei ex animo, cum
bona voluntate seruientes, sicut domino, & non hominibus, scientes quoniam
vnusquisque, quodcunque fecerit bonum, hoc recipiet à Domino, siue seruus, siue
liber. Seruiteurs obeissez à vos maistres charnels auec crainte &
respect, en la simplicité de vostre cœur, comme à Iesus-Christ, ne seruans point à veüe
d'œil, comme pour plaire aux hommes, mais comme seruiteurs de Iesus-Christ,
faisans la volonté de Dieu de bon cœur, seruans de bonne volonté comme à Dieu, & non
pas comme aux hommes, sçachans que chacun receura la bien qu'il aura fait, soit qu'il
soit seruiteur ou libre. In Domino,
selon Dieu. Sicut
Christo, comme à Iesus-Christ,
non ad oculum seruientes, ne seruans pas
seule ment lors qu'ils vous voient : non pour captiuer & gaigner leur
bien-veillan- ce : mais pour plaire à Dieu, comme seruiteurs non tant des hommes
com-me de Iesus-Christ mesme.
Mais dira quelqu'vn cela seroit facile si
Iesus-Christ me commandoit,
434
or i'ay affaire à vn Barbare, à vn Turc, qui me traitte comme vn esclaue, le
moyen de luy obeyr ? S. Pierre vous l'ordonne toutefois, moyennant que le
Faut obeyr aux maistres fascheux.
commandement ne soit contre Dieu, escoutez-le. Serui
subditi estote in omni timore Dominis, non tantum bonis & modestis, sed etiam discolis. Seruiteurs obeyssez
à vos maistres & Seigneurs, non seulement s'ils sont bons & modestes, mais mesme s'ils
sont fascheux. Souuenez-vous que vostre obeyssance sera d'autant plus parfaite & plus
meritoire, qu'ils sont plus fascheux, si d'vn grand cœur vous leurs obeyssez pour Dieu.
S. Paul
repete quasi la mesme sentence que dessus aux Coloss.
3. Mais il adjouste vn mot, qui pourroit donner occasion à aucuns maistres d'abuser
de leur authorité, obedite, dit-il,
per omnia,
obeyssez en toutes choses. Pour
Diuersité de commande-mens.
l'intelligence de cette parole faut sçauoir ce que nous auons dit auparavant
de l'obeyssance, & remarquer ce que nous dirons icy, sçauoir est qu'aucuns
commandemens sont purement & absolument bons, comme estans conformes
aux loix diuines, tel est ce qui appartient à la foy, esperance, & charité :
d'autres sont indifferents, c'est à dire, de soy ne sont ny bons, ny mauuais,
mais peuuent estre, ou bons, ou mauuais suiuant les diuerses intentions :
d'autres sont purement mauuais comme le larcin, l'adultere, le menſonge, le
sacrilege &c. Les seruiteurs sont obligez d'obeyr en toutes choses,
per omnia,
Le seruiteur est obligé d'obeyr en choses bõnes & in-differentes
qui appartiennent à son office.
qui sont purement bonnes, & concernent leur qualité : en toutes choses qui
concernent leurs offices, quoy qu'en soy elles soient indifferentes.
S. Bernard
Epist. 7. Sunt media
quædam quæ pro modo, loco, tempore, vel persona, & mala possunt esse,
& bona, & in his lex posita est obediente, tanquam in ligno scientiæ boni,
& mali, quod erat in medio paradisi. In his profectò, fas non est nostrum sensum,
sententiæ præscribere magistrorum, in his omnino prælatorum nec iussio, nec prohibitio, contemnenda. Il y a certains commandemens mitoyens lesquels eu esgard
à la façon, au lieu, au temps, ou à la personne peuuent estre bons, ou
mauuais. En tels commandemens on est obligé d'obeyr, tel estoit le commandement
de l'arbre de la science, du bien & du mal, qui estoit au milieu
du paradis terrestre, en semblables choses, il n'est pas permis de preferer son
iugement à celuy de ses superieurs, & ne faut mespriser ny les ordonnances
ny les defenses des superieurs.
Le seruiteur ne doit obeyr en ce qui est contre Dieu.
Lors que ce que le maistre commande est purement
contre Dieu, point d'obeyssance : car il n'a ny authorité de commander cela, ny le
seruiteur pouuoir de le faire. S. Bernard
au lieu sus allegué, quid enim quod iubet homo,
prohibet Deus, & ego audiam hominem, surdus Deo? non sic
Apostoli clamant, quippe
dicentes: melius est obedire Deo, quam hominibus. Hinc Dominus in
Euangelio
Pharisæos
increpans, quare, & vos transgredimini mandatum Dei, propter traditionem
vestram? & per Isaiam,
sine causa autem colunt me, mandata, & doctrinam hominum
tenentes, & item ad Adam,
pro eo quod obedisi voci vxoris tuæ, plusquam meæ, ma-
435
ledicta terra in opere tuo.
Igitur sacere malum, quolibet etiam iubente, constat non
esse obedientiam, sed potius inobedientiam. Quoy! Dieu me defend ce que l'homme
me commande, & ie seray sourd au commandement de Dieu, pour pre-ster
l'oreille à vn homme! ce n'est pas ce que m'enseignent les
Apostres, lors
qu'ils disent qu'il vaut mieux obeyr à Dieu qu'aux hommes. Dieu ne reprend‑il pas les
Pharisiens en
l'Euangile, disant, Pourquoy enfraignez-vous
le commandement de Dieu pour obseruer vostre tradition ? & ne dit-il pas
par la bouche d'Isaie, c'est en vain qu'ils
m'honorent preferans les commandemens & doctrine des hommes à mes ordonnances ! ne
reproche-il pas à Adam,
D'autant que tu as obey à ta femme plustot qu'à moy, la terre sera
maudite en ton œuure ? Ce n'est donc pas obeyssance, mais des-obeyssance
de faire du mal, qui que ce soit qui le commande. Le bel exemple de
Ioseph,
plustot mourir que d'obeyr à sa maistresse, contre la volonté & ordonnance de Dieu.
Responses aux ob-jections des seruiteurs qui obeyssent en
choses mauuaises.
Quelqu'vn me dira, dit
S. Bernard,
c'est à mon maistre de respondre deuant
Dieu de ce qu'il me commande, & non pas à moy de controller ses
commandemens, le disciple n'est pas par dessus le maistre, c'est à moy d'obeyr
non de commander, de suiure mon maistre non de le conduire. Bien, dit-il,
s'il vous mettoit vn poignard en main, & vous commandoit de le
tuer, le feriez-vous ? s'il vous commandoit de le ietter dans le feu, ou le precipiter
dans l'eau, le feriez-vous ? ne seriez-vous pas homicide le faisant ? prenez
garde que souz pretexte d'obeyssance vous ne luy faisiez pis, ne sçauez-vous
pas que la Verité Eternelle a dit, Math.
18. qu'il valloit mieux estre submergé
dans la mer que de scandaliser autruy. Pourquoy a-il dit cela ? sinon
pour monstrer que ceux qui commandent choses mauuaises seront si
griefuement punis, que la mort temporelle à comparaison n'est pas à craindre,
mais à souhaiter. Voicy comme il inuectiue contre vn seruiteur qui a
obey en chose mauuaise : mal-heureux tu voyois ton maistre qui espanchoit
le sang & tu le suiuois. Tu sçauois qu'il te commandoit chose scandaleuse, & tu
obeyssois ! la vraye patience est de patir, ou agir contre sa volonté, mais non
contre la raison : tu escoutois vn homme qui comme un larron te souffloit à
l'oreille, & tu n'escoutois pas ton Dieu qui crioit comme vn tonnerre, mal-heur
à ceux qui sont cause de scandale.
Mais il faut conseruer la paix auec mon maistre, si ie ne luy obeys, i'encoure
sa disgrace : si Iesus-Christ est venu pour mettre la glaiue & la guerre
entre le pere & le fils, la mere & la fille, la belle mere & la bru, combien plus
entre le seruiteur & le maistre ? Dieu est l'autheur de paix, il la desire, la donne,
mais non pas comme le monde. Il vaut mieux encourir la disgrace du
maistre, que de Dieu : quiter le maistre, que Dieu, obeyr à Dieu, qu'aux hommes,
obedire oportet Deo magis, quam hominibus,
Thess. 3.
Denuntiamus autem
436
vobis fratres in nomine Domini nostri Iesu
Christi, vt subtrahatis vos ab omni fratre ambulante inordinatè, & non secundum
traditionem, quam accepterunt à nobis. Mes freres nous vous commandons de la part
de Dieu, de qui comme Vicaires nous auons authorité que vous vous separiez de ceux qui ne
viuent pas en vrays Chrestiens.
Salomon
Prouerb. I. Fili mi,
si te lacauerint peccatores, ne acquiescas eis: si les
meschans vous nourrissent, ne consentez pas à leurs meschancetez : car non
solum digni sunt morte qui ea faciunt, sed etiam qui consentiunt
facientibus, Rom. I.
Ceux-là sont dignes de mort, non seulement qui font le mal, mais qui
y consentent, ne soyez pas ce Vagao seruiteur
d'Holofernes, vray maquereau, qui
alloit chercher la proye pour son maistre. Introiuit Vagao ad
Iudith, non vereatur bona puella intriore ad Dominum meum, vt honoretur ante
faciem eius, & manducet cum eo, & bibat vinum in iucunditate, ne faites
point de difficulté de venir vers mon maistre, & d'auoir l'honneur de le voir, de
manger & boire auec luy : on en trouue trop de semblables, qui ne se soucient
d'offenser Dieu pour complaire à leurs maistres. Nostre Seigneur a dit qu'on ne pouuoit
seruir à deux maistres, ce qui s'entend lors qu'ils sont conraires, si le
commande-ment de vostre maistre est contraire à celuy de Dieu, regardez auquel des
deux vous estes plus obligé, & souuenez vous qu'il faut obeyr à Dieu plustot
qu'aux hommes.
Cul de lampe.
437
Bandeau décoré. TABLEAV RACOVRCY DV BON MARIAGE, QVI EST LE MARIAGE D'ISAAC AVEC REBECCA, Genes. 24.
Lettrine "I".IE
trouue tant de choses remarquables au mariage d'Isaac
auec Rebecca, que
ie l'ay bien voulu representer icy, comme le portraict du bon mariage, & le mieux
effigié284 de tous ceux que i'ay consideré au
vieux Testament. Les peres & meres y
trouueront de l'instruction. Les ieunes hommes & les filles y pourront remarquer de
beaux traits ; ceux qui se meslent d'estre paranymphes au mariage, & de traiter
semblables affaires, y auront leur modelle. Or pour plus grande intelligence ie mettray
en veuë le tableau de l'histoire, puis i'en remarqueray les traits les plus
notables.
Abraham
estant desia vieil appella son maistre d'hostel285, & le fit iurer
qu'il ne marieroit son fils Isaac à pas vne
Chananeenne, parmy lesquelles il viuoit ;
ains qu'il iroit en Mesopotamie, lieu de
son extraction, & que de là il luy ameneroit vne femme. Le maistre d'hostel repliqua,
si la fille refuse de
venir auec moy, y meneray-ie vostre fils. Gardez vous en bien, luy
dit Abraham.
Le Seigneur Dieu du ciel & de la terre qui m'a tiré de ce pays-là,
& m'a amené en cestuy-cy, enuoyera son Ange deuant vous, & fera que vous
amenerez de là vne femme à mon fils, qui si elle ne veut pas venir ie vous quitte
de vostre serment. Le maistre d'hostel se met en chemin, & estant arriué en
Mesopotamie, en la
ville en laquelle demeuroit Nachor,
pere de Rebecca286,
fit reposer les chameaux qu'il conduisoit prés d'vn puits, où les femmes venoient
tirer de l'eau ; & se mettant en oraison, dit : Seigneur, Dieu de mon
maistre Abraham,
ie vous supplie de m'ayder auiourd'huy, & vser de misericorde
enuers mon maistre Abraham. Ie suis prés de ce puits où les filles des
438
bourgeois de la ville viennent querir de l'eau, que la fille donc à laquelle ie
diray, donnez moy à boire dans vostre cruche, & qui me respondra beuuez,
& ie tireray mesme de l'eau à vos chameaux, soit celle que vous auez
preparée à vostre seruiteur Isaac,
& i'entendray par là que vous auez fait misericorde à vostre
seruiteur. A peine eut-il acheué ces paroles, que
Rebecca
parut auec vne cruche, qui estoit vne fort belle fille, de la parenté
d'Abraham :
elle tira vne cruchée d'eau, & s'en retournoit, mais le maistre
d'hostel luy dit donnez-moy vn peu d'eau à boire,
elle luy respondit, beuuez Monsieur,
& luy presenta sa cruche pour boire, & apres qu'il eut beu elle adjousta :
ie tirereay aussi de l'eau du puits pour faire boire tous vos
chameaux, ce qu'elle fit. Le maistre d'hostel consideroit auec vn profond si-lence
ce qu'elle faisoit, pour voir si Dieu luy auoit donné l'heureux succés dont il l'auoit
prié. Puis luy donna des brasselets & des pendans d'oreilles, & luy demanda de
qui elle estoit fille, & s'il y auoit commodité pour loger en la maison de son pere :
elle ayant respondu, il fit la reuerence, & adora le Seigneur, disant
benist soit le
Seigneur Dieu de mon maistre Abraham, qui
n'a pas esloigné sa misericorde & verité de mon maistre, & m'a conduit tout
droit en la maison du frere de mon maistre. La fille courut incontinent en
la maison, & raconta à sa mere tout ce qu'elle auoit ouy.
Rebecca auoit vn
frere nommé Laban lequel accourut
vistement vers cet homme qui estoit pres de la fontaine, vient aupres de luy, & luy
dit, Entrez le benit du Seigneur,
pourquoy demeurez-vous dehors ? i'ay preparé la maison & le lieu
pour les chameaux. Il le fit entrer, desella les chameaux, leurs donna de
la paille & du foin, & de l'eau pour lauer les pieds du maistre d'hostel & de
ceux qui estoient venus auec luy, & on couurit la table. Mais il dit ie ne
mangeray pas, que ie n'ay dit le subject de mon voyage. On luy dit qu'il par-
last. Ie suis, dit-il,
seruiteur d'Abraham. Dieu a comblé mon maistre de be-nedictions,
il est en gloire, a multitude de brebis, de bœufs, quantité d'ar-gent, d'or, nombre de
seruiteurs & seruantes, de chameaux & d'asnes. Sara
sa femme a enfanté vn fils en sa vieillesse, lequel il a fait son heritier vniuersel ; puis raconte le reste de sa
commission, & ce qui s'estoit passé proche du puits. Enfin demande si on luy veut
donner Rebecca pour
Isaac.
Laban &
Bathuel
respondent qu'ils connoissent en cela la prouidence Diuine, & qu'ils ne
veulent y resister, que Rebecca
le suiue. Ayant le consentement, il se jetta en terre, & remercia Dieu. Dés le lendemain il demande son congé.
On le prie vouloir demeurer au moins dix iours, il dit ne le pouuoir faire,
enfin on appelle la fille, on luy demande si elle est contente de partir promptement,
à quoy elle consent. Elle partit auec sa nourrice, ses freres luy sou-haitans
des milliers de benedictions. Elle & ses filles monterent sur des
chameaux & suiuirent le seruiteur d'Abraham. En mesme
temps Isaac se
439
promenoit aux champs où il estoit allé pour mediter sur le soir, & leuant les
yeux vit les chameaux de loing. Rebecca voyant
Isaac demanda au
maistre d'hostel qui il estoit, & le sçachant elle descendit, mit pied à terre, &
se couurit de son manteau. Isaac la mena en la maison
de Sara sa mere, l'espousa,
& l'aima tellement qu'il adoucit la douleur qu'il auoit conceu de la mort de sa mere.
Voila sommairement le tableau de l'histoire vn peu
racourcy : si vous desirez le voir en son naturel, lisez le chapitre 24. de la
Genese.
Il est maintenant question d'en considerer les traites les plus remarquables.
Modestie & chasteté d'Isaac.
1.Le premier trait qui se represente à mes yeux
est la modestie & chasteté d'Isaac,
aagé lors de quarante ans, comme tesmoigne l'Escriture.
Voicy comme en parle Rupert,
lib. 6. in
Genes. 38.
Ita inuentutis petulantiam, supergressus
est, vt illam expectaret coniugem; quam Deus daret, non quam concupiscentibus oculis,
ipse cum dote magna, arripuisset, il a tellement surmonté les saillies
de la ieunesse, qu'il a attendu la femme que Dieu luy auoit destiné, & n'a pas
pris celle que ses yeux luy eussent peu faire conuoiter, accompagnée d'vne grande
dost. Ce n'est pas vne petite marque de la modestie, retenue & chasteté
d'Isaac.
Il semble que Rupert
remarque en ces paroles la cause pour laquelle Abraham
a differé si long-temps le mariage de son fils, lequel toutefois
il desiroit extremement, ne luy manquant rien pour comble d'vn parfait
bon-heur en ce monde, que de voir son cher fils honnestement marié, &
quelque fruict de son mariage ; & cette cause est, qu'il attendoit
coniugem quam
Deus daret, l'ordre de la prouidence Diuine, à laquelle il remettoit toute
cette affaire : & Rebecca
estant destinée de Dieu à ce mariage, Dieu n'a pas voulu donner l'ordre
qu'elle ne fut en aage, n'ayant que quatorze ans quand elle a esté mariée.
C'est aux peres & meres de soigner le mariage des enfans.
2. Le second trait est le soin
qu'Abraham a eu de
marier son fils. C'est du deuoir des peres & meres de colloquer leurs enfans, &
sur tout leurs filles, qui courent risque de leur honneur apres la mort de leurs peres
& me-res, si elles ne sont mariées, ou courent fortune de ne l'estre iamais si
aduan-tageusement qu'elles pouuoient estre de leur viuant.
Ce n'est pas aux enfans de soigner leur mariage, & sur
tout mal seant aux filles.
Ce n'est pas proprement aux enfans de procurer
leur mariage, & sur tout est fort mal-seant que les filles parlent de nopces, de
mariage, & d'enfans, & y faſſent
paroistre de l'inclination. Les enfans s'en doiuent reposer sur leurs
peres & meres, & attendre & receuoir de bonne part, & comme de la main
de Dieu, ce que leurs peres & meres en feront. Ce n'est pas le fils du Roy qui
procure ses nopces en S. Matth. 22. c'est le
Roy son pere : Simile est regnum
cœlorum homini regi, qui secit nuptias filio suo. Le Roy est Dieu le Pere, le Fils est
le Verbe, qui est la Sapience eternelle ; que si cette infinie Sapience n'a pas
soin de ses nopces & mariage auec l'Eglise, ains le Pere : quelle insolence,
440
que tant de ieunes gens, & principalement des filles, ieunes, sans experience,
qui souuent n'ont pas vne once de prudence, osent se marier sans aduis
de pere ny de mere, voire contre leur volonté, sans prendre autre conseil que
de leur aueugle temerité, & de leur impudique liberté, au grand regret de
leurs parens qui en jettent des larmes bien sensibles, & au preiudice de toute
leur famille, & c'est souuent la cause de tant de mal-heureux & infortunez
mariages.
3. Abraham
ne pouuant luy mesme & en personne traitter cette affaire
à cause de sa vieillesse caduque, ne desirant aussi que son fils allast en
Mesopotamie
où il vouloit qu'il prit femme, pour la distance du lieu & les hazards du
chemin, joint qu'il ne vouloit se priuer de la douce presence de son
bien-aimé fils, & peut estre craignoit qu'y allant il n'y demeurast, choisit
vne personne d'aage, la plus vertueuse & la plus prudente qu'il eut en sa maison,
nommé Eliezer auquel
il auoit donné la surintendance de sa maison, & qu'il proposoit faire son heritier
vniuersel, à cause de sa grande vertu, s'il fust mort sans enfans.
Les parens ne doiuent em-ployer que des gens sages pour faire
les mariages.
Les peres peuuent apprendre d'icy qu'en semblables
affaires ils ne doiuent employer des ieunes gens, sans experience, estourdis, passionnez,
sans crainte de Dieu, & dont ils n'ayent bien experimenté la vertu : beaucoup moins
des maquerelles & semblables personnes infames, qui ne cherchent que leur
interest, & ne seruent qu'à seduire la ieunesse, à suborner vne fille &
à l'attirer à vn mariage desauantageux par de vaines promesses, ou qu'à tromper
les parens par des mensonges, esperances creuses, & supercheries.
Les enfans se doiuent re-mettre de leur mariage à leurs
parens.
Les enfans peuuent aussi tirer vn bel exemple
d'Isaac, il estoit en
aage competant pour soigner cette affaire qui le touchoit de si prés ; toutefois il se
soub-mit entierement à la volonté de son pere, s'en remettant à tout ce qu'il en
ordonneroit. Il n'y auoit faute de filles en Canaan ;
toutefois son pere voulant qu'il prit femme en
Mesopotamie,
il ne luy contredit nullement. Il pouuoit
luy-mesme y aller pour en choisir vne à son gré ; mais il ne voulut
s'esloigner d'vn poinct de l'intention de son pere, se fiant au maistre d'hostel
auquel son pere en donnoit la charge. Nous ne remarquons point qu'en
toute cette affaire on ait pris aduis d'Isaac
qui estoit en aage de le donner, d'autant
qu'Abraham
estoit si asseuré de la vertu & obeyssance de son fils, & du
respect qu'il luy portoit, qu'il ne doutoit nullement qu'il ne deust trouuer
bon tout ce qu'il en feroit.
4. Abraham
considerant l'importance de cette affaire, pour obliger son
maistre d'hostel à y estre plus exact, & nommément au point de ne marier
son fils à aucune Chananeenne,
le voulut obliger par vn serment, pour monstrer
aux peres & meres la grande precaution qu'ils doiuent auoir en
choses semblables, qu'ils ne doiuent confier à qui que ce soit, qu'auec toutes les
441
asseurances possibles de leur fidelité ; mais aussi qu'ayans preuue suffisante
de la fidelité & preud'hommie de ceux qu'ils y employent, ils y doiuent
prendre vne grande confiance, à l'exemple d'
Abraham, qui donna plein
pouuoir à son maistre d'hostel de choisir vne fille telle qu'il voudroit,
ne luy en specifiant aucune en particulier, quoy que probablement
il y en eut plusieurs en la maison de Nachor,
procreées d'huict fils qu'auoit eu Melcha.
Le 5. trait est la defense
qu'Abraham donne à
Eliezer de prendre
semme à Isaac
parmy les Chananeans :
la raison, dit Procopius, estoit qu'il
sçauoit que la race de Cham, duquel venoient les
Chananeans estoit
maudite de Noé,
& que ceste race deuoit enfin estre exterminée. Voicy comme
en parle sainct Ambroise,
Constrinxit seruum vt
non de semine Chananæorum
vxorem accersiret Domino suo, quorum generis autor patrem non honorauerat, & ideo maledictionis
hæreditatem transmisit in suos:
il a obligé son seruiteur à ne prendre femme à son petit maistre parmy les
Chananeans :
le pere & progeniteur desquels n'auoit honoré son pere, & partant auoit
communiqué la succession de la malediction à ses descendans.
Dieu a en horreur ceux qui ne respectent peres & meres.
Voila comme Dieu & les hommes ont en horreur
ceux qui ne respectent peres & meres, Dieu ne voulant pas que cette race maudite
fust al-liée auec celuy de la race duquel son fils deuoit prendre chair humaine : &
Abraham craignoit la
contagion que pouuoit encourir sa maison par vne telle alliance.
Sainct Ambroise
apporte encore vne autre raison,
Vt cognoscamus, dit-il,
fidem &
quamdam hæreditatem de autoris prosapia in his requirendam, quos nobis volumus
adiungere. Afin que nous connoissions que nous deuons faire alliance auec ceux qui
sont recommandables par la foy & vertu de leur progeniteur : car puis que par le
mariage on est fait vne mesme chair, la raison veut qu'on choisisse vne chair
recommandable par la vertu des ancestres.
Ne faut faire alliance auec meschans.
C'estoit aussi d'autant que les Chananeans estoient
Idolatres & impies. Il est bien vray que Nachor adoroit les Idoles, suiuant la
coustume de son pays ; toutefois il auoit quelque connoissance du vray Dieu, &
l'honoroit, & sa maison estoit bien reglée.
Ne faut faire alliance auec infideles.
Sainct Ambroise
tire vne consequence de ce faict d'Abraham,
à laquelle les peres & meres doiuent bien prendre garde, sçauoir que
iamais ils ne fass-ent aucune alliance auec les infideles, ny auec personne de diuerse
religion : comment pouuez-vous esperer, dit-il, que Dieu vous donne la grace coniugale estant vne mesme chair auec vne personne qui n'est agreable à Dieu, & qui n'a
la vray religion ? comment voulez-vous qu'vn heretique qui a violé
442
la foy qu'il auoit donné à Dieu au baptesme, vous garde la foy du mariage ?
le corps peut-il estre chaste, l'esprit estant corrompu d'heresie ? comment
est-ce que ceux-là pourront estre gens de bien qui ont en horreur les Sacremens, & principalement celuy de Confession, qui est la bride des vices, &
qui purifie l'ame ? qui ne reconnoissent l'Eucharistie, source de toute pudicité, & de
tous biens ; qui se mocquent de mortification, de penitence, de ma-ceration de la chair,
& qui souz pretexte d'vne foy creuse & trompeuse, s'a-bandonnent à toute sorte
de voluptez & de liberté ? quelle apparence que le mariage puisse estre stable, pur,
chaste selon Dieu, auec des personnes infidelles, impures & qui ne seruent Dieu
que par fantaisie ? C'est vne espece de miracle, si vn mary fidele ne se peruertit
demeurant auec vne femme infidelle. La raison est, dit
Sainct Ambroise, que
ratio docet, sed amplius exempla
commouent: species illecebra decepit etiam fortiores maritos, & à religione fecit
discedere,
& ideo, tu vel amori consule, vol errorem caue, primum ergo in coniugio reli-gio
quæritur. La raison enseigne, & les exemples esmeuuent. La beauté qui est
comme vn charme a trompé plusieurs marys tres forts, & leurs a fait changer de
religion : & partant ou moderez vos amours, ou gardez d'estre trompé : la premiere
chose à laquelle il faut prendre garde faisant vn mariage, est la religion.
6. Abraham
ordonne qu'au cas que la fille qu'il enuoyoit querir pour son
fils ne voulut venir en Chanaan, qu'il se donnast bien de garde
de mener son fils en Mesopotamie,
soit que ce fut seulement pour la solemnité des nopces, ou pour y demeurer tousiours auec sa
femme ; d'autant que Dieu luy ayant commandé de sortir de son pays & de la maison de
son pere, & luy ayant promis qu'il multiplieroit sa famille en la terre où il estoit,
de laquelle il le feroit iouyr, il ne vouloit en quoy que ce fut contreuenir à
l'ordre, ny aux promesses de Dieu, ne voulant que son fils y allast.
Abraham voulut aussi
que son seruiteur luy amenast vne bru qui ſymboliſaſt auec luy, & auec son fils :
& que tout ainsi que par obeyssance il auoit quité son pays, & la maison
de son pere, qu'Isaac
par obeyssance s'estoit exposé à la mort, qu'aussi par obeyssance elle quitast sa patrie
& ses parens : c'est la pensée de Procopius.
Cela enseigne que pour quelle consideration que ce
soit, il ne faut iamais admettre aucune condition au mariage contraire aux ordonnaces de
Dieu, autrement on n'en peut esperer aucun fauorable succés.
Le 7. trait nous monstre l'admirable confiance
qu'auoit Abraham en la
Diuine prouidence, qu'il tasche aussi de mettre bien auant dans l'ame de son
seruiteur, luy disant : Le grand Dieu tout bon & tout
puissant, qui iusques à present m'a comblé de tant de faueurs, qui m'a retiré de la
maison de mon pere & du lieu de ma naissance, qui m'a fait l'honneur de me parler,
& de me
443
me iurer qu'il donneroit cette terre à ma posterité, ne manquera de vous faire
conduire par vn Ange, qui vous seruira de conseil, & vous fera
connoistre celle qu'il a destinée pour femme à mon fils, & pour
l'accomplissement de ses promesses.
Voulez-vous trouuer parti sortable à vos enfans ?
imitez Abraham reconnoissant
les bien-faicts de Dieu en vostre endroit, & par vostre reconnois-sance
l'obligeant de combler ses autres graces d'vne alliance qui vous duise287,
& aux vostres. Apres que vous y aurez apporté la diligence que vous pouuez
de vostre costé, mettez vostre confiance en sa bonté, qui ne vous manquera
au besoin, recourez à sa prouidence, vous persuadant que la sentence de
Salomon
est tres-veritable, que les peres & meres peuuent bien donner des
maisons & des richesses à leurs enfans, mais que la bonne rencontre en mariage
est vn don de Dieu, Prouerb. 19.
Il faut chercher en vne femme la vertu.
8. Abraham
estoit homme fort riche : Isaac fort vertueux, noble,
beau, & heritier d'vne maison opulente, & partant il n'estoit en peine de trouuer
vne femme noble, belle, & riche ; toutefois sans se soucier de tout cela il donna
de grands presens à son maistre d'hostel, pour donner à la fille qu'il trouueroit,
& à ses parens, sans obliger les parens de la fille à chose quelconque, &
ne fit aucune mention de ce qu'elle pourroit pretendre.
S. Chrysost. là dessus
dit, cogita mentem, & propositum iusti, & quò
spectant: & attende quomodo veteres non quærebant substantiam multam, non diuitias,
non seruos, & iugera agri, tot & tot, non externæ venustatis formam: sed animæ
pulchritudinem, & morum noblitatem. Patriarcha igitur habens respectum virtutum
animæ, ita se gerit. Prenez garde à l'intention, & au fait de cest homme
iuste, & à quoy cela vise : & sçachez que les anciens ne cherchoient pas de grandes
richesses, ny nombre de seruiteurs, ny tant & tant de mesures de terre, ny la
beauté du corps : mais celle de l'ame & la noblesse des mœurs.
At nunc, dit le mesme,
omnes tale quiddam
ne cogitant quidem. Name etsi malis innumeris plena sit mulier, hoc solum inquirunt
quantum abundet pecunijs, cætera omnia posteriore loco habent, nescientes quod cum
mens peruersa sit, licet indicibles assluant diuitiæ, facile in extremam venient inopiam, & nihil proderunt opes, cum non sit tibi mens quæ bene illas dispensare
queat. Maintenant à peine pense-on à cela, iaçoit qu'vne femme soit remplie
d'imperfections, on ne se soucie sinon qu'elle ait beaucoup d'argent, tout le reste est
de moindre consideration, sans prendre garde que l'ame estant mechante,
quoy qu'on ait des richesses sans mesure, il est facile d'estre reduit à vne extreme pauureté : & les richesses ne profitent de rien, si on n'a de l'esprit pour
les bien dispenser. C'est assez qu'vne fille soit riche pour estre recherchée,
quoy que d'ailleurs elle n'ait rien qui la rende recommandable, signe qu'on ne la cherche pas,
mais son argent, lequel puis apres s'en va en des ieux, des habits superflus, des
banquets somptueux, des desbauches, des courtisanes & vilaines.
444
Nullus fuit in huius coniugij petitione
ambitionis locus, sed dominus præsul coniugij petitionem implet. En ce mariage
on n'y va pas par ambition, mais le Seigneur qui preside au mariage l'accomplit. Dit
S. Ambroise lib. I.
de Abrah. c. 9.288
partant, dit-il, disce quid
in vxore quæratur, non aurum, non argentum quæsiuit Abraham,
non poffessiones, sed gratiam bonæ indolis. Appprenez ce qu'il faut desirer
en vne femme : Abraham n'a pas cherché les possessions, ny l'or ny l'ar-gent, mais vn bon naturel.
9. Si Abraham fit le deuoir d'vn bon pere,
Isaac d'vn fils obeyssant,
& respectueux, Eliezer ne manqua à
celuy d'vn seruiteur prudent, diligent & fidele, & d'vn sage & bien aduisé
paranymphe. Nous ne lisons pas qu'Eliezer
ayt parlé à qui que ce soit en tout ce voyage, d'enuiron dix iours qu'il a employé
d'Hebron
à Haran, comme remarque
Procopius.
Seruus,
dit-il, obsequens
admonitioni herili, eo adueniens neminem conuenit, sed continuo colloquitur
cum Deo, quem Abraham
itineris comitem, & gerundæ rei arbitrum fore pollicebatur:
Le seruiteur allant pour accomplir la commission qui luy auoit esté don
Faut se seruir de l'oraison pour faire vn bon mariage.
née par son maistre, ne parle à personne en chemin, traite continuellement
auec Dieu, qu'Abraham luy auoit promis luy deuoir estre compagnon
en ce voyage, & procureur de son affaire : le bon seruiteur sçauoit trop mieux que le
moyen ordinaire dont on se seruoit en la maison d'Abraham pour impetrer les faueurs
du ciel, estoit l'oraison, & ainsi il s'en sert. Dieu veut aussi que nous nous en
seruions, comme de la clef pour tirer des tresors de la providence diuine, les graces
& benefices qu'il a determiné de toute eternité de nous donner : & les peres &
meres, & les enfans, & tous ceux qui se meslent de faire des mariages, doiuent se
seruir de ceste clef, comme de la clef d'or du ciel & des graces diuines.
10. Si Eliezer
auoit recommandé cette affaire à Dieu tout le long de son voyage, il redouble ses deuotions
estant venu proche de la ville, où se reposant auprés d'vn puits, il dit :
O Seigneur,
Dieu de mon maistre Abraham,
ie vous supplie de m'ayder auiourd'huy & vser de misericorde enuers mon
maistre Abraham &c. Remarquez en cette oraison vne admirable modestie
& prudence. Il ne fait aucune mention de ses propres merites, son humilité
ne luy permet de les reconnoistre, bien de ceux de son maistre, disant Deus
Nous deuons fon der l'octroy de nos prieres, princi-palement sur la misericorde de Dieu.
Abraham, comme s'il disoit Seigneur Dieu qui auez reconnu tant de merites
en mon maistre, qu'en consideration d'iceux vous l'auez comblé de tant
de graces, auez daigné traiter si familiarement auec luy, voire mesme vous
qualifier son Dieu &c. Et encore qu'il connoisse que les merites d'Abraham
sont grands, ce n'est pas neantmoins là dessus qu'il fonde l'esperance de son
octroy, mais sur la misericorde de Dieu, disant, fac
misericordiam cum Domino meo Abraham, c'est à dire,
dit Procopius, Seigneur mon Dieu
ie suis du tout indigne d'estre exaucé de vous, mais ayez egard à mon maistre : ce que ie
445
vous demande n'est pas que ie presume que vous luy ayez aucune obligation,
ie n'ay garde d'estre si temeraire ; c'est sur la grandeur de vostre bonté,
& de vostre infinie misericorde que ie fonde mon esperance, ne me reiettez pas, vous
priant humblement en l'affaire de mon maistre.
Apprenons à l'imitation de ce bon maistre d'hostel
de fonder l'esperance de nos prieres sur la liberalité & misericorde de Dieu, de
laquelle comme de la source de toutes graces, nous deuons attendre tout le bien que nous
pretendons : & nos merites pour grands qu'ils soient ne sont que des effects de
la bonté de Dieu, & des dons de sa misericorde ; c'est pourquoy
Dauid, quoy que chargé
de tant de merites dit,
ego autem in multitudine
misericordiæ tuæ introibo domum tuam. Mon Dieu c'est par la grandeur de vostre
misericorde que i'espere auoir entrée en vostre maison eternelle.
11. Ce bon seruiteur se deffiant de la prudence
humaine en vn telle affaire a recours à la prouidence diuine, laquelle (conformement à la
foy de son maistre) il croioit presider à ce mariage, & partant il y met toute
l'esperance de son election : il ne veut pas s'en rapporter à ses yeux, qui ne
voient que ce qui paroit exterieurement, & ne penetrent iusques au cœur ; mais
inspiré de Dieu, il determine vn signe par lequel il puisse reconnoistre asseurément
quelle est celle que Dieu a destiné à Isaac.
Ie dis inspiré de Dieu, car autrement c'eust esté vne superstition de se resoudre à vn tel signe :
& le mesme Dieu inspira à Rebecca
de respondre suiuant l'intention du maistre d'hostel, ayant determiné de toute eternité d'effectuer
ce mariage par cette voye.
S'il est loisible de se seruir de pronostiques, ou si-gnes
pour sçauoir si on se doit marier, ou à qui.
C'est vne grande imprudence de se fier à sa
prudence en fait de mariage. Les mariages selon le commun dire se font au ciel, &
s'executent en terre : ce sont des effects de cette prouidence eternelle qui donne les
vocations comme bon luy semble, & sçait comme il faut apparier les personnes ;
c'est donc à elle qu'il faut auoit recours. C'est encore vne plus grande imprudence
de s'en fier à ses yeux : mais vne temerité superstitieuse, & superstition
temeraire, & tromperie diabolique, de prendre tel ou tel signe, tel ou tel songe,
telle ou telle auanture pour asseurance de l'estat qu'on doit prendre, & de la personne
auec laquelle on doit s'allier, si on n'est poussé par vn instinct particulier du
sainct Esprit, qu'il
faut reconnoistre serieusement. Car souuent l'esprit des tenebres se transfigure en Ange
de lumiere.
12. La prudence d'Eliezer reluit en
la qualité du signe qu'il demande, c'est auec S. Chrysost.
que ie le dis. Pour autant, dit-il, qu'il sçauoit qu'Abraham estoit hospitalier, aussi
estoit-il expedient que la fille qu'il deuoit emmener en sa maison luy fut conforme de
mœurs ; ainsi il ne demande autre signe pour la connoistre que la douceur, la charité,
& l'hospitalité. Le
446
signe qu'il demanda, dit Procopius,
montra bien qu'il ne cherchoit ny l'or, ny l'argent, ny la beauté, mais la vertu, & sur tout la charité
& l'hospitalité.
Voulez-vous faire bonne alliance ? taschez qu'elle soit auec des
personnes qui symbolisent289 auec vous, & ayent mesmes inclinations à la vertu ;
Sur tout qui soient portées au bien & à la misericorde.
Abraham ayant receu Dieu en
sa maison eut pour recompense la promesse qu'il auroit vn fils : sa femme ay
Recompense de l'hospitalité.
ant pestry sa paste pour festoier ses pelerins, receut l'asseurance que sa posterité
seroit multipliée comme les estoilles du ciel : ainsi le maistre d'hostel
creut que le moyen le plus efficace pour continuer les benedictions celestes
en la maison d'Abraham, estoit de procurer vne femme ausmosniere
& hospitaliere à son petit maistre Isaac.
Helas plusieurs croient que si la femme est
aumoniere qu'elle est la ruyne de la maison ! qu'ils sçachent que l'ausmosne est la
semence des benedictions de Dieu, & que comme, dit Prosper,
lib. 3. de vit. cont.290 c. 24.
De terreno censu, regni cœleftis hæreditas
comparatur, le ciel s'acquiert par l'aumosne.
Le 13. trait effigie291 la bonté de Dieu & sa
promptitude à exaucer les pri
Comme Dieu est prompt à exaucer.
eres de ceux qui ont recours à luy, disposant les affaires
par vne prouidence speciale, en sorte qu'aussi tost Rebecca
se fait voir, & tout se passe suiuant le desir du maistre d'hostel :
ô qu'il est vray ce que dit Isaie 65.
Antequam
clament ego exaudiam, præparationem cordis eorum audiuit auris mea. Auant
qu'ils ouurent la bouche ie les exauceray, mon oreille a escouté la premiere
disposition de leur cœur. Auant que ce bon maistre d'hostel priast,
Dieu disposoit desia les pas de Rebecca, & les compassoit tellement qu'elle
s'est trouuée à poinct nommé. Le maistre d'hostel pouuoit dire ce que disoit autrefois Daniel en cas semblable,
adhuc me
loquente ecce vir Gabriel,
ie n'auois pas encore finy ma parole que ce que ie demandois m'a esté accordé.
Apprenez à vous confier à Dieu, & à prendre asseurance sur la force de l'oraison.
Six belles vertus remarqua-bles aux filles.
14. Les filles trouueront bien dequoy imiter en ce
trait, où elles remarqueront. I. La diligence de Rebecca,
qui n'estoit pas comme ces petites delicates, mignardes, poupinnes que vous diriez n'estre que du laict caillé,
ou vn peu d'air espaissy. Tant elles sont flouettes, qui ne marchent que sur la
soye & le cotton, & qui à peine peuuent se bouger, si elles ne sont soustenuës
par l'assistance d'autruy : elle estoit laborieuse, actiue, mesnagere, mettoit la main
à la paste, prenant bien la peine, quoy que de bonne maison, d'aller querir de l'eau,
& faire des ouurages assez grossiers & penibles.
2. Son humilité s'abbaissant aux exercices d'vne
simple seruante, & ap
447
pellant le seruiteur d'Abraham
son Seigneur, son Monsieur. Tant de petites
superbes qui ne voudroient s'humilier à quoy que ce fust, & tiennent le reste
du monde, & luy parlent comme si c'estoient des esclaues, se faisant seruir
comme si elles estoient quelque diuinité.
3. Sa charité estant requise de donner à boire
elle ne s'excuse point sur ce qu'elle ne connoit pas cet homme, ne dit pas qu'il est
tard, qu'elle est pressée de retourner, qu'elle est trop ieune & peu forte pour
tirer de l'eau en telle quantité comme il en falloit pour abbreuuer tous
les chameaux ; ne luy dit pas qu'il en tire luy-mesme, ou qu'il en fasse tirer par quelqu'vn
des siens : mais le sert promptement, luy rendant plus de seruice qu'il ne luy
demandoit, sans se soucier si ses compagnes auec lesquelles elle estoit venuë, s'en
retournent, postposant tout le reste à l'exercice de la charité, voire enuers vn estranger.
4. Sa grande modestie & douceur à respondre,
& la bonne grace auec laquelle elle-mesme presente sa cruche au seruiteur, la
penchant doucement pour l'ayder à boire : Elle n'attend point qu'il l'a prie d'abbreuuer
ses chameaux, ce qu'il n'eust osé faire ; elle le fait sans en estre priée auec vne
admirable bonté, charité, promptitude, diligence, humilité, & auec vne modestie &
pudeur virginale ; & quoy qu'elle sçeut comme il est probable qu'il estoit seruiteur
d'Abraham, elle
ne l'amena pas tout aussi tost à la maison comme vne estourdie, ce qui
n'eut pas esté bien-seant à vne pucelle, sa modestie ne luy permit de le faire, mais en
vient donner la nouuelle à sa mere.
5. Sa chasteté signifiée par ces paroles,
virgo pulcherrima,
vne tres-belle fille. Il descrit, dit Procopius,
sa beauté, pour donner le relief à sa chasteté,
en ce que n'ayant pas sa pareille en beauté, elle estoit toutefois
tres-pure & esloignée de toute corruption. L'Escriture saincte dit,
virgo & incognita
viro, vne vierge, & qui n'auoit eu aucune accointance ny approche auec aucun homme. N'estoit-ce pas assez de dire vierge, pourquoy adjouster, qui
n'auoit esté touchée d'aucun homme? Procopius,
Clement Alex.,
Origene,
disent que cette repetition monstre qu'elle estoit vierge, & de corps, & d'esprit ;
& sa pureté est d'autant plus admirable, qu'elle estoit plus belle, &
qu'elle ne cachoit pas sa beauté dans la maison, mais alloit en public querir
de l'eau à la veuë de tout le monde, d'où j'infere ou vne grande integrité
aux hommes de ce temps-là ; ou vne admirable & extra-ordinaire chasteté
en Rebecca.
6. Sa retenuë, elle n'accourut pas aussi tost à
cet homme pour luy demander qui il estoit, d'où il venoit, où il alloit, ne luy parla
pas la premiere, ne le salua point, qu'il n'eut parlé : aussi ne fit-elle pas la
dedaigneuse, le
448
mesprisant comme estranger, mais aussi tost qu'elle fut priée luy donna à
boire : sa chasteté n'a pas empesché son hospitalité, ny son hospitalité n'a pas
derogé à sa chasteté, dit Procopius.
Ie remarqueray quelques autres de ses vertus au
Traité 23. 24. 26.
Le 15. trait du tableau est encore vn trait de la
prudence d'Eliezer.
Le bon homme estoit tout ravy, contemplant la modestie, pudeur, diligence, charité,
humilité, & autres vertus de cette fille, & voyoit bien qu'elle estoit
propre pour estre femme de son petit maistre : toutefois ne se contentant
pas encore de cela, il luy demande de qui elle estoit fille, pour voir si cela
correspondroit au pronostique de son signe. Sa response luy fit assez connoistre
qu'elle estoit celle qu'il cherchoit. Elle, outre les bien faits susdits l'asseure auec
vne grande candeur & charité qu'il y a en la maison de son pere quantité de paille
& de foin, que la maison est ample & capable pour y loger. Ce qu'entendant, il
se prosterna en terre, & adora Dieu, le remerciant de l'heureux succés qu'il luy
auoit donné, attribuant le tout à sa prouidence, & luy en imputant
toute la gloire.
Il fait paroistre sa prudence, ne croyant pas de
leger, mais cherchant toutes les asseurances qu'il peut, confondant en cela la
legereté & temerité d'aucuns qui se laissent emporter aux premieres apparences,
mesme aux affaires d'importance. Il monstre sa pieté par la reconnoissance qu'il fait à
Dieu, qui est vne grande disposition à ce que Dieu daigne mener à chef ce qu'il a
commencé, puis que l'ingratitude bouche souuent les canaux de ses
graces, & en empesche les influences vers ceux, lesquels s'attribuans ce qui
prouient de la liberalité & prouidence Diuine, se rendent indignes de la continuation
d'icelles.
16. Eliezer n'ayant
plus d'occasion de douter de la personne qu'il cherchoit, & descouurant
manifestement la volonté de Dieu en cette affaire, luy donna des pendans d'oreilles &
des brasselets d'or, partie en reconnoissance des faueurs qu'il auoit receu d'elle,
partie pour luy faire affectionner Isaac ; partie pour
arres de son mariage.
Les pendans d'oreilles representent la foy, qui vient par
l'oreille, dit
Que signifient les pendans d'oreilles, les brasselets.
l'Apostre :
les brasselets la charité, qui se fait paroistre par les œuures ;
l'vne ne sert de rien sans l'autre. Les pendans d'oreilles peuuent aussi
signifier l'obeyssance interieure ; les brasselets, l'exterieure : les pendans
d'or-eilles vn entendement docile & prest à escouter ce qu'on commande :
les brasselets vne volonté prompte à le mettre en pratique. Les pendans
d'oreilles vne doctrine celeste & diuine : les brasselets des œuures conformes
à cette doctrine. O les beaux ornemens pour les filles qui sont à marier !
17. Aussi-tost Rebecca
accourut à la maison, & raconta à sa mere ce qui
449
s'estoit passé, & luy monstra les presents. Bel enseignement aux filles de
communiquer auec leurs peres & meres, pour euiter les tromperies de ces
petits tiercelets qui ne cherchent que d'attirer à l'escart ces pauures colombes pour les perdre, & sur tout apprehendent la communication auec
Filles ne doiuent traitter auec hom-me à l'in-sceu de pere
& mere.
les peres & meres, sçachans que c'est la ruine totale de leur dessein. La mere
de Samson
se monstra admirable en semblable fait laquelle ne voulut communiquer
auec l'Ange, ny sçauoir les heureuses nouuelles qu'il luy appor-toit
de la part de Dieu sans la permission de son mary,
Iudic. 13. Apprenez
filles & femmes quelle reserue vous deuez auoir, communiquans auec les
hommes & receuans des presens de leur part, que ce ne soit qu'à demy gagnées. Si Eue
n'eust communiqué auec le serpent sans son mary, elle n'eust
esté trompée, ny la cause de nostre perte.
Portrait d'vn bon pere de famille.
18. Comme Rebecca
est le portrait des vierges, aussi Laban
son frere est celuy des peres de famille ; aussi tost qu'il eut entendu le rapport de sa
sœur, 1. il sortit pour aller au deuant du maistre d'Hostel, & l'inuiter à prendre
logis, il n'attendit point qu'il en fust prié. 2. L'ayant rencontré, il luy parla
courtoisement & pieusement, l'appellant le benit d Dieu. 3. Fait entrer tous ceux de
sa suite, sans se soucier des frais. 4. Desselle les chameaux, appreste l'eau à lauer
les pieds, met la table. 5. Ayant entendu le nar-ré du maistre d'Hostel, attribuë tout à
la prouidence Diuine, sans y appor-ter aucune opposition. 6. Il ne contrainct pas sa
sœur à ce mariage, ou à s'en aller promptement, ains demande son consentement. 7.
Ne retient pas le seruiteur auec importunité. 8. Pouruoit sa sœur de bonne compagnie, &
de personnes qui en ayent soin. 9. Luy souhaite toute sorte de prosperité
& benediction.
Remarquez qu'en cette maison freres & sœurs
tous vniuersellement conspiroient à l'hospitalité & à exercer la charité, &
apprenez qu'à leur imita-tion, vous deuez receuoir les estrangers comme les benits de
Dieu.
19. Apres les complimens & salutations ordinaires,
mais plustost d'vne charité extraordinaire, on inuite
Eliezer
à vouloir prendre quelque refection ;
Le seruiteur doit preferer le bien de son maistre à ses
propres commoditez.
la table estoit couuerte. Luy preferant le seruice de son maistre à ses commoditez,
Ie n'ay garde, dit-il,
de prendre vne seule bouchée que
ie ne me sois des-chargé de ma commission. O qu'
Abraham estoit heureux d'auoir
rencontré vn seruiteur si fidele & si soigneux en ses affaires ! S'il fut
recommandable en cette action, il ne le fut pas moins en sa harangue, laquelle il
commença par la recommandation de son maistre, pretendant
(comme remarque Procopius) de faire voir qu'Abraham
estoit vn grand Roy, que Dieu en auoit vn soin particulier,
qu'il l'auoit doué de grandes richesses & d'honneurs, & que pour comble de
beaucoup d'autres faueurs, il luy auoit donné vn fils mira
450
culeusement ; & puis fit le narré de sa commission & de ses aduantures.
Bel exemple aux seruiteurs, comme ils doiuent
preferer le seruice de leurs maistres à leur commoditez : parler d'eux honorablement,
procurer leur bien, & s'acquiter fidelement des commissions qu'ils leurs mettent en
main.
20. Ayant expose sa commission,
Laban, qui auoit charge de
cette affaire, voire de toute la maison, soit ou que le pere fut mort comme aucuns
croient, ou qu'il fust vieil, dit, Cette affaire est conduite de Dieu, c'est sa
volonté que ce mariage se fasse, ie ne puis my opposer, & y consentit adorant la
prouidence Diuine. Rebecca
entendoit tout ce discours, ouyt comme ses freres consentoient
à son mariage, & par son filence monstra assez qu'elle en estoit contente.
Apprenez à ne vous opposer iamais à la volonté de
Dieu, lors que vous la reconnoistrez, quis
reslitit Deo, & pacem habuit? qui est-ce qui peut auoir du contentement
resistant à Dieu ?
21. Le consentement estant donné,
Eliezer se ietta de
genoux en terre, & remercia Dieu, & par cette action, dit
Procopius,
il monstra en quelle maison il seruoit, & qu'il estoit seruiteur d'vn maistre deuot, &
craignant Dieu.
La pieté & deuotion des seruiteurs est
marque de celle des maistres : ornairement tel maistre, tel valet.
22. Le lendemain dés le matin
Eliezer demanda son
congé, soit qu'il eust peur qu'on ne se desdist s'il tardoit plus long-temps, dit
Procopius :
soit de desir de porter incontinent cette heureuse nouuelle à son maistre : soit par
dili-gence & promptitude en l'execution de ce qui luy estoit ordonné. Et quoy que
les parens de la fille desirassent de la retenir au moins dix iours pour l'accommoder, la
caresser, & luy dire à Dieu, il n'y voulut acquiescer. Les seruiteurs ont bien de quoy
icy à imiter, & tous ceux qui se chargent de quelque commission.
23. Sur l'instance que fit
Eliezer de s'en
retourner promptement, les freres de Rebecca
s'en remirent à elle, demandans son aduis & consentement ; non pour
la promesse du mariage, elle auoit esté donnée par le consentement
exprés des freres, & par le tacite de la fille : mais pour vn prompt depart, com
La fille doit laisser le choix d'vn mary à son pere.
me remarque S. Ambroise, &
adiouste vn aduis aux filles, Adolescentula,
dit-il, nubat, sed vt electionem mariti parentibus deserat,
ne appetentiæ procacioris æstimetur autor, si ipsa de nuptijs suis electionem sibi
vendicet. Expetita enim magis debet videri à viro, quam ipsa virum expetisse.
Verecundiam præmittat antequam nubat quo ipsum coniugium plus commendet
verecundia. Ie suis content que la fille se marie, mais à condition qu'elle laisse
le choix d'vn mary à ses peres & meres, & à ceux qui tiennent leur place, de peur que le voulant choisir
elle-mesme, elle ne fasse croire qu'elle recherche vn mary plustot
que d'estre recherchée. L'honnesteté demande qu'vn mary recherche vne femme, plus
451
tost qu'vne femme vn mary. La pudeur doit preceder son mariage pour le rendre d'autant plus recommandable. Voila comme parle S. Ambroise.
Que les filles sçachent qu'elles ne peuuent rien apporter en mariage qui soit plus
agreable à leurs maris, qu'vne honneste vergogne & chaste modestie : & celles
qui l'ont perduë, & qui pendant les recherches se sont laissé aller aux importunitez
de leurs espoux, & leurs ont donné trop de liberté, n'en ont ordinaire ment
autre recompense, quand elles sont mariées, que des reproches &
des iniures honteuses : au contraire celles qui qui se sont monstrées fermes
& craignants Dieu, sont dans l'estime & cheres à leurs marys.
24. Quelqu'vn trouuera estrange la resolution de
Rebecca, laquelle aussitost,
& sans autre consultation, dit vadem.
Me voila preste à partir. Quoy ! si tost ! sortir si promptement de la maison paternelle ! quitter sa chere
mere, quasi sans luy dire à Dieu ! abandonner ses freres & autres parens ! s'en
aller en pays loingtain, & qu'elle ne connoist pas ! suiure vn homme,
vn seruiteur qu'elle n'a iamais veu que cette fois ! aller trouuer vn mary,
qui ? de quelles humeurs ? de quel naturel ? comment fait ? tout cela
luy est inconnu. N'a-on pas subiect de dire qu'elle est de la categorie de
ces ieunes esuentées qui ne s'en soucient pas, moyennant qu'elles soient
mariées, sans penser plus auant ? mais considerez que tout cela estoit mysterieux,
& se faisoit par vn instinct
Ne faut differer les œuvres de Dieu.
particulier du
sainct Esprit,
autheur de tout ce mariage, qui donnoit la volonté à cette fille de se
marier, & la promptitude pour l'execution. C'est pourquoy
sainct Ambroise dit,
merito dilationem non
attulit, iure enim properare debuit ad maritum, c'est à bon droict qu'elle n'a
pas differé, car la raison demandoit qu'elle allast aussi-tost vers son mary.
Estant asseurée de la volonté de Dieu, elle a fait conscience d'y apporter du
delay, nescit tarda molina,
Spiritus Sancti gratia. Les affaires qui sont de Dieu,
ne doiuent se remettre de iour à autre.
C'est vn aduis salutaire de proceder aux nopces le
plustost que faire se peut depuis que les fiançailles sont faictes, pour euiter des
grands inconueniens qu'on voit tous les iours, principalement quand on est obligé de
conuer-ser familiairement par ensemble.
25. Rebecca
monte gaillardement sur vn chameau. Voyez, dit S.
Chrysost.
Generosité de Rebecca.
quelle fille espouse le Patriarche
Isaac : fille faicte à la
fatigue, qui va à l'eau, porte la cruche sur ses espaules, monte les
chameaux. En ce conuoy de nopces, mais de personnes de telle qualité, on ne voit point de
mules ayant le crin richement lacé d'or & d'argent ; ny grand nombre de pages, laquais, ou
estafiers ; point de ces mignardises, & delicatesses qu'il faut maintenant aux
filles ; on y voit des filles douées d'vne force & courage virile ; capables
452
de monter les chameaux, & souffrir le trauail d'vn long voyage. L'espouse
est vigoureuse, elle n'a que faire de tant de carosses & lictieres, ny de tant
d'attirail & d'ornemens, ses plus riches parures, ses
ornemens plus pretieux sont ses vertus, sa beauté est toute naturelle sans meslange de
fard ou d'artifice.
26. Isaac
estoit sorty de la ville sur le soir, se promenoit à l'escart & en
L'oraison est vne bonne disposition au mariage.
lieu qui n'estoit pas beaucoup frequenté, s'entretenant en des sainctes &
celestes pensées, meditant les choses Diuines. Egressus
est domo vir iustus ad orationem, & spirituales Deo victimas
obtulit, dit sainct Hierosme.
Le saint homme est sorty de la maison pour prier, & a offert à Dieu
des victimes spirituelles.
Voyez la pieté de ce ieune homme. Voulant se
marier il se dispose à cet estat par l'oraison & familiarité auec Dieu, croyant que
le meilleur sondement de son mariage est la deuotion, par laquelle Dieu veut qu'on
l'oblige à seconder de ses faueurs nos entreprises, & principalement le mariage,
qui est vne affaire de si grande importance. Et non seulement
Isaac vacque à
l'oraison, mais choisit le lieu propre, sçauoir lieu solitaire, sçachant que c'est là
que Dieu traitte auec l'ame, a egard au temps, qui est sur le tard.
Les dispositions que la pluspart apportent au
mariage sont des ieux, des ballets, des collations somptueuses, des festins, des lettres
impudiques, des chansons des-honnestes, des hantises & familiaritez abominables,
des trains qui surpassent la qualité, des habits superflus, des vanteries, des
mensonges, des piperies & tromperies, des vaines esperances, & semblables
desordres & dissolutions : & quel bien en peut-on esperer ? souuent au lieu
d'auoir recours à Dieu & à l'oraison, on a recours à des inuentions Diaboliques, à
des personnes infames, à des maquerelles pour venir au bout de ses pretensions.
27. Rebecca
apperçut Isaac, demanda à
Eliezer qui estoit
cet homme, & ayant entendu que c'estoit Isaac son espoux, descendit
de son chameau, & se couurit de son manteau.
Considerez dit
S. Chrysostome, la generosité292
de cette fille. Elle ne fit pas
Generosité de Rebecca.
la mignarde & doüillette voyant son espoux, ne prit point d'excuse sur la lassitude
de son voyage, mais auec vne vigueur masle, descendit de son chameau. Elle
n'eut que faire, ny d'ecuyer, ny de l'assistance de ses filles, ny d'autre,
mais seule d'vne promptitude virile se met à pied pour monstrer le respect qu'elle porte à
son espoux : elle se couure de son voile, c'est la marque de sa modestie & saincte
vergogne : elle sçauoit qu'elle ne pouuoit se rendre plus aimable à son espoux que par tels ornemens.
Apprenez filles, dit
S. Ambroise, si l'honnesteté qui
vous doit estre tant
453
recommandable vous permet de vous faire voir sans voile deuant des estrangers,
puis que Rebecca
ne se laisse voir mesme à son espoux. Et que diroit
S. Ambroise
s'il voyoit ces petites impudentes pour ne dire impudiques & effrontées
qui font gloire de se faire voir à tous venans, & allans auec des nuditez
infames ?
Pudeur recommandable aux filles.
La fille qu'on va marier ne souhaite rien tant que
de plaire à son espoux : elle croit qu'elle luy plaira, s'il la trouue belle ; elle se
peigne, se frise, se parfu me, se farde, s'enjoliue, se pare, & ainsi se prensente
à son mary taschant de ga-gner son affection par ces parures. La sage
Rebecca n'a pas
tant cherché de paroistre belle comme de paroistre honneste & chaste : elle n'a pas
fait parade & montre de sa beauté, mais de sa pudeur : elle n'a pas craint d'en
estre mesprisée, au contraire elle a creu que rien ne la pouuoit rendre plus recommandable que cette pureté virginale, cette modestie Angelique, cette pudeur &
vergogne Archangelique. Elle a monstré dit S. Ambroise
qu'elle estoit vierge par sa grauité, en faisant marcher deuant soy la pudeur, allant
posement, ayant la face modeste, les yeux baissez,
Virginem grauitas sua nuntiat, pudore obuio,
gradu sobrio, vultu modesto, & prænuntia integritatis anteeunt signa
virtutis.
Ie demanderois volontiers à ces petites
effrontées & impudentes, quelle opinion on peut prendre de leur pudicité, lors
qu'on ne voit en elles autre chose que des legeretez ; qu'elles sont eshontées, affectées
en leur marcher, la face impudique, les yeux lascifs, le sein nud, les bras à l'air, les
mains fretillantes, la langue sans arrest : hardies comme des lions, la teste leuée
comme des biches : & que peut estre le cœur sinon vne fonderiere d'impudicité, &
vn vray temple de Venus ?
28. Isaac mena
Rebacca dans le quartier
de feüe sa mere, morte depuis
Modestie des nopces d'Isaac.
trois ans, & la prit pour femme.
Sainct Chrysostome.
Considera hic quomodo nusquam
superflua illa & inutilia, nusquam diabolica pompa, nusquam tibæ, & choreæ,
& satanica illa conuiuia, & scommata omni obscœnitate plena, sed omnis
honestas, omnis sapientia, omnis mititas. Considerez qu'en ces nopces ne se retrouue
aucune superfluité, ny chose inutile : point de pompe Diabolique, point d'instrumens
de musique, ny de danses : point de banquets de Satan, ny de broquarts pleins de tout
impudicité : mais on n'y voit que toute sorte d'honnesteté, toute sorte de sagesse, &
modestie, toute douceur. Voila la
modestie de ces nopces, voire d'vn grand Seigneur, qui condamne la superfluité qui se retrouue à celles de plusieurs Chrestiens, mesme de condition
fort mediocre. Et les insolences & impudicitez qu'on y voit, & qu'on y entend
quasi ordinairement, & où il semble à plusieurs qu'il y faut leuer la
bonde de modestie, de pudeur, de toute vertu pour se laisser aller à toute liberté,
autrement la feste n'est pas bonne.
454
29. Isaac l'ayma si tendrement,
qu'il modera la douleur qu'il auoit conceu
Charmes puissans des fẽmes pour se faire aymer, la vertu,
& l'amour de leurs marys.
de la mort de sa mere. Cet amour procedoit,
dit Procopius, des deux plus
puissans philtres qu'vne femme puisse auoir pour se faire aymer de son mary : sçauoir est,
virtus,
& amor,
la vertu & l'amour, qui sont des charmes si puissans, qu'il n'y a
mary si farouche qui ne s'adoucisse ; si sauuage, qui ne s'apri-uoise ; si tygre, qui ne
deuienne agneau ; si dissolu, qui enfin ne se rende à la chasteté : Si la femme est deuote,
patiente, debonnaire, misericordieuse, craignant Dieu, voila le premier philtre. Et
si nonobstant le mauuais mesnage de son mary, ses desbauches, ses dissolutions, le
mauuais traittement qu'il luy fait, elle luy monstre de l'amour, le sert, luy obeyt
promptement & humblement, voila la second. Il faudroit qu'vn mary fut
entierement desnaturé, & eut perdu tout sentiment de raison, pour n'estre gaigné par
ces charmes ; & l'experience a fait voir que plusieurs par iceux qui sembloient
desesperez, se sont rangez dans les bornes de la modestie & honnesteté coniugale.
Cet amour d'Isaac
enuers Rebecca addoucit bien la
tristesse qu'il auoit
Le mary ne doit oublier pere & mere pour l'amour de sa
fẽme.
conceu de la mort de sa mere, mais ne l'osta pas entierement : O le
bon fils ! combien qui aussi tost qu'ils sont mariez se laissent emporter dans vn tel
oubly de pere & mere, que vous diriez qu'ils sont desnaturez, perdent toute volonté
de les assister s'ils sont encore en vie, ou s'ils sont morts, enseuelissent leur
memoire, ne leurs rendans auncun deuoir pour le soulagement de leurs ames.
30. La version
Chaldaïque a,
Introduxit eam
Isaac in tabernaculum,
& vidit, & ecco opera eius recta erant, sicut opera
Saræ matris suæ.
Il la fit entrer dans la maison, considera ses deportemens, & trouua ses actions
louables, & semblables à celles de Sara
sa mere. Voila vne cause du grand amour qu'il auoit
pour elle : sçauoir que cette prudente femme quita incontinent la façon de
viure de son pays, les habitudes particulieres de la maison paternelle,
tascha de se former entierement sur le modelle de la vie de feüe sa belle mere, assez
connue par le rapport des domestiques, & par la reputation que ses vertus luy auoient
acquise. C'est ce qui a rendu l'espouse mystique si aymable à son
La fẽme se doit conformer à sa belle mere.
espoux. Audi filia,
& vide, & inclina aurem tuam & obliuiscere populum tuum, &
domum patris tui, & concupiscet Rex speciem tuam. Escoute ma fille, &
regarde, preste l'oreille, oublie ton peuple, & la maison de ton pere, & le
Roy conuoitera ta beauté.
Salutaire precepte à vne ieune femme si elle veut
obliger son mary à l'aymer, qu'elle oublie ses anciennes façons de faire, qu'elle se
conforme du tout aux mœurs de sa belle mere, entant qu'elles sont louables :
qu'elle la tienne comme sa propre mere, & à peine se pourra-il faire que son mary ne
l'ayme.
455
O qu'Eliezer
disoit fort bien,
Per hoc intelligam quod feceris
misericordiam cum Domino meo Abraham,
c'est par ce signe mon Dieu que ie connoistray que vous auez fait misericorde à mon maistre
Abraham,
mais par quel signe ? Ce n'est ny par la beauté, dit
Theodoret,
ny par les richesses, ny par la splendeur de sa maison : mais par son hospitalité, affabilité,
douceur, condescen-dance, obeyssance à son mary : Abraham estant doué de toutes ces
vertus, c'est vne insigne misericorde que Dieu luy fait de luy donner vne bru, qui
symbolise293
auec luy, & qui luy serue de fille en sa vieillesse, & entretienne la
paix en sa maison, par la conformité, & d'humeurs & de mœurs.
Voila sommairement quelques traits de ce grand
tableau du mariage d'Isaac
& de Rebecca,
tableau inuenté par le S. Esprit,
& effigié294 par Moyse :
Il peut donner de l'exercice aux peres & meres, les ieunes gens en peuuent tirer
copie & tous ceux qui se meslent de contribuer aux mariages, le peuuent prendre
pour modelle ; ceux qui le voudront bien considerer, trouueront que c'est quasi tout ce
que i'ay dit en cet œuure, reduit au petit pied, & mis en pratique par
Abraham,
Isaac,
Rebecca,
& tous ceux qui ont contribué à ce mariage.
Cul de lampe à motif floral.
456
Bandeau décoré. TRAITE' DES VEFVES. Filet cadre, rayé. De l'estat des Vefues. CHAPITRE I.
Lettrine "Q".
QVoy
que les vefues soient hors de l'estat de mariage, par ce toutefois qu'ils y
ont esté, & y peuuent rentrer, & que ceux qui sont mariez s'y peuuent rencontrer :
i'ay creu estre obligé de dire quelque chose de cet estat, afin que ceux qui y
sont & qui pretendent y persister, en fassent l'estat qu'ils doiuent, y trouuent leur
consolation, & sçachent comme il faut s'y comporter, & ceux qui cherchent
l'occasion d'en sortir, ne puissent pretendre aucune cause d'ignorance : & enfin ceux
qui n'y sont pas encore, se premunissent par la connoissance que ie leurs en donneray.
Quand l'Escriture
Sainte ou les Saints Peres parlent de l'estat des vefues,
Que c'est que l'estat des vefues.
ils entendent ordinairement vne continence volontaire, & abstinence
libre du mariage, apres auoir esté marié vne fois, soit des hommes soit des
femmes : & quand cette continence est confirmée par vœux, c'est proprement
estat, c'est à dire, vne condition & qualité de vie stable, fixe & permanente,
comme estant asseurée, establie & confirmée par le moyen des vœux. C'est
l'estat de viduité que les saints peres
apres l'escriture sainte
prisent tant, & duquel se trouuent des liures entiers escrits, entre autres par
S. Ambroise,
S. Augustin,
S. Hierosme,
S. Fulgence.
C'est l'estat auquel S. Paul
exhorte I. Corinth. 7. Comme
estant plus propre pour seruir Dieu, & auquel appartient plus grande recompense,
& du-quel les saincts peres
parlent si fauorablement : entre autres S. Ambroise,
457
libro de viduis295,
en ces paroles que i'ay choisy entre plusieurs autres, d'autant
qu'elles monstrent la diuersité des trois estats qui sont en l'Eglise, dont nous
auons parlé au commencement de cette œuure. Docemur triplicem castitatis
esse virtutem, vnam coniugalem, aliam viduitatis, tertiam virginitatis, non enim
aliam sic prædicamus, vt excludamus alias: suis quibusque conditionibus ista
conducunt. In hoc Ecclesiæ opulens disciplina: quod quos præferat habet, quos
reijci-at non habet, atque vtinam nunquam habere possit. Ita igitur virginitatem prædi-camus, vt viduas non reijciamus: ita viduas honoramus, vt suus honos coniugio reseruetur: non nostra hæc præcepta, sed diuina testimonia docent. On nous enseigne
qu'il y a trois sortes de chasteté : vne coniugale, l'autre des vefues, & la troisiesme
des vierges : nous n'en prisons pas tellement vne, que nous rejettions
les autres, elles conuiennent à chacun selon sa condition : C'est en cela que
paroit la riche discipline de l'Eglise : laquelle en a aucuns qu'elle prefere aux
Les trois estats de l'Eglise.
autres, mais n'a personne qu'elle rejette, & Dieu veuille qu'elle n'en ayt iamais
à rejetter. Nous prisons donc la virginité sans depriser les vefues : nous
honorons les vefues, sans priuer les mariez de l'honneur qui leurs est deu.
Ce que nous faisons en cela n'est pas de nostre authorité, mais par l'authorité
& tesmoignage diuin.
Trois sortes de vefues.
Il y a trois sortes de vefues selon la remarque qu'en fait
S. August.,
lib. de
Sancta viduitate :
aucunes sont vefues du Diable, d'autres du Monde, & les
troisiesmes vefues de Dieu. Les vefues du Diable sont celles qui estant priuées de leurs marys, n'ont autre soin que de contenter leur sensualité ; autres
Les vefues du Diable.
pensées que de satisfaire à leurs voluptez, qui sont vaines, curieuses, trottieres296,
dont S. Paul parle. I. ad
Timoth. 5. en ces termes, adolescentiores
viduas deuita, cum enim luxuriatæ fuerint in Christo, nubere volunt, habentes
damna-tionem quia primam fidem irritam fecerunt, simul autem & otiosæ, discunt
circuire domos, non solum otiosæ, sed & verbosæ & curiosæ, loquentes quæ non
oportet, iam enim quædam conuersæ sunt retro post Satanam. N'admettez pas ces
ieunes vefues dans l'assemblée de celles qui se sont dediées à Dieu, & qui sont
entretenues de l'Eglise, l'experience m'a fait voir qu'apres qu'elles ont esté
bien nourries & engraissées aux despens de l'Eglise, elles secoüent le joug, rompent
leurs vœux, enfreignent leurs bons propos de chasteté, & pensent à se remarier au
preiudice & des-honneur de la religion Chrestienne, & de
Iesus-Christ, qu'elles auoient pris pour espoux : elles sont infames deuant
les hommes entant qu'elles quitent l'estat de viduité, dont elles auaient
fait comme profession publique : coupables deuant Dieu, puis qu'elles font
diuorce auec luy apres s'y estre consacrées par le vœux de continence, pour
faire alliance auec Asmodée president des
voluptez & lubricitez. Elles sont oyseuses, caquetieres, trottieres297, curieuses,
disans beaucoup d'impertinences : nous en auons desia veu aucunes, qui ont abandonné
Iesus-Christ, pour
458
suiure leurs voluptez. Voilà le discours de sainct Paul. On trouue
quelquefois semblables vefues lesquelles frequentent les Eglises, reçoiuent
sou-uent les Sacremens, traittent auec des gens d'Eglise, font des deuotes &
spirituelles exterieurement & en apparence, & souuent ce n'est à autre dessein,
que pour se donner de la reputation, pour passer le temps, pour voir, ou estre veuës,
& pour auoir quelque couuerture de leur liberté.
Les vefues du Mõde.
Les vefues du Monde sont celles qui viuent
honnestement en l'estat de leur viduité, sans toutefois se priuer de la liberté de se
remarier, ains en cherchent les commoditez & occasions, ne s'obligeans à cet estat
par aucuns vœux de continence ; elles sont vefues de corps, & non de cœur.
Aucunes n'ont point d'intention de se remarier, non pour l'amour de Dieu, ny pour
affection qu'elles portent à la continence, mais pour ne s'engager vne autre fois dans
les embarras du mariage ; pour ne dependre des fantaisies d'vn mary, pour n'estre
subjettes à ses caprices, pour estre Dames & Maistresses de leurs actions, viure auec
plus de liberté, & d'independance ; employent au reste tout leur temps &
industrie au soin des choses temorelles, ne pensans qu'à faire leur maison, pouruoir
leurs enfans, & les aggrandir selon le mõde, quoy qu'elles ne laissent de viure
chastement & modestement : cet estat a quelque lustre & gloire deuant le
mon-de, mais non deuant Dieu. Il s'en est trouué beaucoup de semblables parmy les
Payens, louées par les autheurs, comme Æmilia,
Martia fille de Caton,
Valeria Romaine, & autres : s'en trouuent
quantité parmy les Chrestiens, mais sans aucun merite de leur viduité.
Les vefues de Dieu.
Les vefues de Dieu sont celles, qui pouuans se
remarier preferent l'estat de viduité aux secondes nopces, purement & simplement,
par desir de plaire à Dieu, de le mieux seruir, & par vne saincte affection qu'el-les
portent à la continence, qui ne cherche en cet estat que de consacrer
toutes leurs affections à Dieu, & s'vnir à luy de tout leur cœur, mettant
en luy toute leur esperance, & tout leur amour, comme l'espouse fait à son
espoux ; puis qu'elles le choisissent pour leur mary, pour leur protecteur
& consolateur, s'obligeans à tel estat par vœu, par lequel elles offrent
leurs corps & leur chasteté à Dieu, afin de rejetter toutes pensées de mariage,
comme chose qui leurs est desormais illicite, & consacrer la der-niere
partie de leur vie entierement à Dieu. Ce qui se doit faire auec gran-de
prudence & maturité, & apres vne grande preuue & experience de leur
constance, & non sans auoir inuoqué auparauant l'aide & assistance du
sainct Esprit, de
peur qu'elles ne soient auec le temps du nombre de celles,
dont parle S. Paul,
lesquelles apres s'estre données à Dieu, le quitent &
l'abandonnent, pour suiure vn Diable d'Asmodée
auec scandal, & au preiudice de la religion.
459
C'est de semblables vefues que parle sainct
Paul I.
ad Timoth. 5.
Honora
viduas quæ verè viduæ sunt, honorez les vefues qui sont veritablement vefues.
Les histoires sacrées sont pleines d'exemples de tant d'Imperatrices,
Reines, Princesses, & autres grandes Dames, qui ont mesprisé les couronnes
& les sceptres, ont renoncé aux recherches des Monarques &
grands Seigneurs, pour n'auoir desormais autre espoux que Iesus-Christ,
qu'aucunes ont seruy & aimé & caressé, demeurans dans le monde en vn
estat simple & modeste de viduité : d'autres se sont retirées dans la
religion, y viuans comme simples religieuses, & auec grande humilité.
Nous en auons encore quantité d'exemples de nos iours.
Cecy n'est pas seulement pour les femmes, car nous
auons veu quantité d'hommes fort releuez en noblesse, qualitez & sçauoir, ou se faire
prestres apres la mort de leurs femmes ou entrer en religion, & y viure fort
chastement, humblement, & religieusement.
C'est chose claire que les vefues dont parle
sainct Paul, estoient
dediées & consacrées à Dieu par vœux de continence & chasteté, comme
appert de S. Aug.,
De bono viduitatis ad Iulianam,
voicy ses paroles :
Si nondum Deo vouisses continentiam vidualem,
exhortaremur profectò vt voueres. Quia uero iam vouisti, exhortamur vt perseueres:
talia mihi tamen video esse dicenda, quibus cam diligant, & accipant quæ adhuc
nubere cogitant. Si vous n'auiez pas encore voüé la continence viduale, ie vous
exhorterois à la vouer. Mais d'autant que vous l'auez desia voüé, ie vous exhorte à
perseuerer : ie croy deuoir vser de ces termes, pour donner occasion à
celles qui pensent à se remarier d'aimer la continence & l'embrasser.
Voilà le discours de S. Augustin :
mais quelles doiuent estre semblables vefues ? ie m'en vay le monstrer aux Chapitres suiuans.
Cul de lampe, une tête de diable entouré de fruits.
460
Filet cadre, rayé. Des qualitez des vrayes vefues, & premierement de leur pieté. CHAPITRE II.
SAinct Paul
semble demander cinq qualitez aux vefues de Ievus-Christ.
La premiere est de bien gouuerner leur maison, & leurs enfans si elles
Cinq qualitez des vefues selõ S. Paul.
en ont, les bien instruire & eleuer au seruice de Dieu, honorer leurs peres
& meres, & les assister s'ils sont encore en vie ; que s'ils sont morts, assister
leurs enfans, & descendans. La seconde est de mettre toute leur esperance
en Dieu, & vaquer à l'oraison. La troisiéme, euiter les delices, se souuenans
que la vefue qui est en delices est viue & morte, comme dit
S. Paul, c'est à
dire, viue selon le corps, morte selon l'esprit. La quatriéme, qu'elles soient
irreprehensibles en leur conuersation, en leurs paroles, en leur marcher, en
leurs actions. La cinquiéme, qu'elles s'adonnent aux bonnes œuures, &
principalement à l'hospitalité & à la misericorde.
Sainct Augustin
lib. 9. confess.
cap. 9. asseure que sa mere saincte Monique a eu toutes ces qualitez en son vefuage : elle n'auoit eu qu'vn mary,
S. Monique vraye vefue.
dit-il, auoit rendu la pareille à ses peres & meres, auoit gouuerné sa maison prudemment : on sçauoit assez qu'elle s'estoit exercée aux bonnes œuures,
auoit nourry ses enfans, les enfantant298 autant de fois qu'elle les voyoit offenser Dieu.
Ie reduiray ces cinq qualitez à trois ; sçauoir la
pieté, la prudence, & la
L'oraison conuient aux vefues.
chasteté. Sainct Paul parle de la
premiere, I. ad Timoth. 5. en ces termes,
Quæ autem verè vidua est, & desolata,
speret in Deum, & instet orationibus, & obsecrationibus nocte ac die, celle
qui est vrayement vefue & destituée du secours de son mary, jette son esperance en
Dieu, qu'elle prie iour & nuict.
La pieté & deuotion est conuenable à toute sorte de personnes, donne commodité de viure paisiblement & tranquillement en cette vie, & heureusement
en l'autre, comme dit S. Paul,
I. ad Timoth. 4.
Pietas ad omnia valet
promissionem habens vitæ, quæ nunc est & futuræ. Elle conuient toutefois
principalement aux vefues, puis qu'ayant pris Iesus-Christ pour leur consolateur,
pour leur pere, pour leur mary, l'oraison est le moyen par lequel
elles pourront conuerser familiairement auec luy, & c'est par le moyen de la
461
raison qu'il les assiste & console. C'est pourquoy sainct Augustin
escriuant à Proba vefue299,
l'aduertit qu'elle doit surmonter le monde par l'entremise
d'vne oraison continuelle, qu'elle prie auec esperance, auec foy & amour,
auec perseuerance & componction ; enfin qu'elle prie comme vefue de Iesus Christ.
Il y a diuerses sortes de pieté : la premiere est
enuers Dieu, & n'est autre chose qu'vne saincte deuotion & occupation à son
seruice ; la vefue a le moyen de le faire, n'estant plus obligée de seruir vn mary, ny de
despendre de luy en l'exercice de la deuotion : sa condition l'y inuite, puis qu'elle est
à moitié hors du monde, ayant perdu son mary ; & supposant que son mary est au
ciel, elle y doit estre au moins selon sa moitié, & n'estre en terre qu'autant que
la volonté de Dieu & la necessité l'y retient, disant auec S. Paul,
nostra conuersation in cœlis est, nostre
conuersation est és cieux.
Deuotion d'Anne la Prophetesse.
L'escriture saincte
en fournit de beaux exemples, entre autres, d'Anne,
Luc. 2. laquelle aagée
de quatre vingt & quatre ans n'auoit autre employ que de ieusner, & prier iour
& nuict au temple : voicy comme parle d'elle
Amphilochius Euesque Iconij,
De occursu Domini, & Dei genitrice :
Anne la gloire des femmes vefues, femmes de sexe,
prophetesse d'ordre : estant dans le monde, foible & cassée selon le corps, forte
& nerueuse selon l'esprit, ayant la face toute ridée, mais la prudence vigoureuse
& entiere ; voultée de vieillesse, droicte en connoissance ; vieille d'années,
gaillarde comme en ieunesse, par la science Diuine : ieusnant, & ne se saoullant ;
priant auec confiance ; ne tracassant aux maisons d'autruy, chantant, & ne
follatrant ; prophetisant, & ne racontant des fables : meditant les choses diuines,
& n'apprenant pas des ordures. Aussi merita-elle pour recompense de sa pieté de
voir le Sauueur du monde, & d'en estre la paranymphe.
L'autre est Iudith laquelle auoit fait
faire vne chambre retirée au plus
Deuotion de Iudith.
haut de sa maison, où elle s'enfermoit auec ses filles, & ayant vn cilice sur
ses reins, ieusnoit tous les iours de sa vie hors mis les festes, non par necessité,
car son mary luy auoit laissé de grands moyens. Elle estoit encore belle
à merueille, & pouuoit se faire voir ; mais elle auoit quité toutes les vanitez
du monde, pour vaquer à la pieté, au seruice de Dieu, & à vne oraison
continuelle : aussi Dieu se seruit d'elle pour monstrer la force de son bras,
à la deliurance de son peuple tout effrayé, & à la confusion des ennemis.
I'ay choisy ces deux dans l'Escriture saincte
entre plusieurs autres, i'en rapporteray deux autres dont
S. Hierosme fait mention,
l'vne est Melania,
l'autre saincte Paule.
Melania
pendant vne peste à Rome s'occupant à enterrer les morts, vn
Deuotion de Melania.
messager luy apporta la nouuelle de la mort de deux braues fils qu'elle auoit,
aucuns disent que lors qu'elle receut cette nouuelle, elle enseuelissoit
462
actuellement son cher mary : elle entendant cette fascheuse nouuelle qui
sembloit capable de la faire mourir, ne fit qu'esleuer le cœur vers le ciel,
puis les yeux, & enfin les mains, & tira ces paroles amoureuses du plus profond
de son cœur,
scio Domine Iesu quid quæris,
totum scilicet amorem meum, partem habebat maritus, partem liberi, tu alteram partem,
& ecce totum amorum quæris, & totum habebis. O mon Seigneur Iesus ie
vous entens venir, ie sçay ce que vous demandez, vous voulez que ie vous aime de tout mon
cœur, mon mary en auoit vne partie, mes enfans vne autre, & vous le reste, vous
voulez le tout, la raison le requiert, ie le vous donne. Elle le dit, elle le fit,
quitant le monde, & se retirant aux deserts d'Egypte, où apres auoir vescu en toute
sorte d'austeritez & de saincteté, elle mourut en saincte, comme elle auoit vescu
en saincte, & s'alla vnir au centre de ses amours qui estoit son amoureux Iesus.
Pieté de S. Paule.
L'autre est saincte Paule
de la vie ſaincte Paulede laquelle ie feray icy vn petit abregé que
ie tireray de son Epitaphe que sainct Hierosme
enuoye à Eustochium
sa fille. Du costé paternel elle esoit de la race d'Agamemnon. Du costé
maternel elle descendoit des Scipions300:
elle eut pour pere Rogatus, pour mere Blesilla : fut mariée a Toxotius, dont elle eut quatre filles,
Blesilla, Paulina,
Eustochium,
qui fut aussi nommée Iulia, & Ruffina, & vn fils nommé Toxotius.
Se voyant priuée de son mary elle se priua aussitost de l'affection des
choses du monde, viuant à Rome l'espace de cinq ans en estat de vraye
vefue, & auec tres-grande edification de tout le monde, puis elle quita sa
chere patrie pour aller visiter les saincts lieux, & ny l'affection de ses parents & amis, ny la tendresse de son bien-aimé fils, ny les larmes de Ruffina
qui estoit preste à marier, & la prioit instamment de differer son dessein
iusques apres ses nopces, ne la peurent iamais attendir, ny diminuer la resolution
qu'elle auoit prise de se donner entierement à Dieu ; s'oubliant
qu'elle estoit mere pour se professer seruante de Iesus-Christ. S'estant donc
embarquée elle visita la terre saincte, & les saincts
Peres de l'Egypte, & enfin vient prendre port à
Bethleem, où elle
edifia quatre monasteres, vn d'hommes, & trois de filles, parmy lesquelles elle vesquit vingt ans
dans l'exercice de toutes vertus, & mourut tres-sainctement. Voicy vne preuue
entre plusieurs de son inuincible courage.
Comme vn iour S. Hierosme
l'aduertissoit de moderer ses austeritez, & sur tout ses larmes, de peur qu'elle n'interessast sa veuë,
& se rendit incapable de vaquer à la lecture, elle respondit,
Il faut enlaidir la face que i'ay souuent
fardée & parée, il faut affliger le corps que i'ay tant caressé ; il faut satisfaire
par mes larmes, pour les ris dissolus dont ie me suis tant de fois
recreée301 ; au
lieu de fines toiles que i'ay cherché si curieusement pour chatoüiller ma chair,
463
il faut endosser la haire & porter le cilice. C'est là parler en vefues de Iesus‑Christ : or elle ne parla pas seulement, elle fit plus qu'elle n'auoit dit. Helas qu'il
n'arriue que trop souuent qu'au lieu d'imiter ces sainctes Dames, & de
s'addonner à la deuotion à leur exemple, on perd le peu de deuotion que
le bon exemple & les pieuses exhortations d'vn mary allumoit au cœur d'vne
femme durant le mariage : comme aussi qu'vn mary suruiuant à sa femme
laisse esteindre tous les bons sentimens de Dieu, & de son seruice, que sa
femme excitoit en son ame du temps de leur conjonction.
Apres l'exercice de pieté que la vefue doit à
Dieu, elle doit monstrer
La pieté d'vn vefue doit s'estendre enuers son mary trespassé.
sa pieté enuers son mary trespassé, en l'execution de ses derniers volontez,
recommandant son ame à Dieu, l'assistant par bonnes œuures, aumosnes,
ieusnes, applications d'indulgences, communions, & faisant paroistre que
sa fidelité n'estoit bornée dans les limites de cette vie mortelle, mais qu'- elle
s'estendoit aussi loing que l'eternité. La tourterelle animal fort fidele
à sa compagne, se voyant priuée de sa chere moitié, ne fait iamais alliance
auec autre, mais passe le reste de sa vie en souspirs & gemissemens,
dans ses plaintes & ressentimens de la perte de ce qu'elle aimoit comme
soy‑mesme. C'est le symbole d'vne vraye vefue, qui doit
souspirer & aspirer continuellement apres vne meilleure vie, dans le
desir d'estre reünie en gloire auec ce qu'elle a aimé fidelement pendant cette vie.
Enfin la pieté de la vraye vefue doit s'estendre
enuers le prochain par
La pieté d'vne vefue doit s'estendre enuers le prochain.
l'exercice des œuures de misericorde, c'est ce que demande
S. Paul,
I. ad. Timoth. 5.
Vidua eligatur in bonis operibus
testimonium habens, si filios educauit, si hospitio pauperes excepit, si sanctorum pedes
lauit, si retributionem patientibus subministranit, si omne opus bonum subsequuta
est. Qu'on rende tesmoignage de ses bonnes œuures, qu'elle a esleué ses enfans à
la crainte de Dieu, qu'elle a logé les pauures & pelerins, qu'elle à laué les pieds
aux Chrestiens, qu'elle a donné l'ausomosne aux pauures, qu'elle s'est exercée en toute
sorte de bonnes œuures.
Les vefues doiuent fuyr l'auarice.
Dieu preserue celles qui font profession d'vne
saincte viduité du malheur que S. Augustin,
lib. de
bono viduitatis, dit auoir remarqué par experience,
sçauoir, que plusieurs vefues
d'autant qu'elles retirent d'auantage leurs affections des voluptez de la chair, d'autant
plus les attachent-elles aux biens du monde par vne sordide & abominable auarice.
Voicy son discours :
Dieu destourne de vous ce mal-heur, & vous fasse la grace de ne transporter
vos affections des plaisirs à l'amour des richesses ; Dieu veuille que l'or ne
possede vostre cœur, au lieu d'vn mary. Considerant comme les hommes se
comportent, i'ay souuent trouué par experience que la conuoitise de la chair
464
estant domptée, celle des moyens & richesses croit. Car tout ainsi que les
aueugles ont l'ouye d'autant meilleure, & reconnoissent plusieurs choses
par le toucher que les plus clair-voyans ne sçauroient, la nature recompensant en vn sens ce qui manque à l'autre. De mesme souuent aduient que
la conuoitise des plaisirs charnels estant reprimée, la conuoitise des
richesses s'augmente, & au contraire l'auarice cessant & mourant, les voluptez
renaissent. Mais donnez ordre qu'auec l'amour des voluptez, vous
esteigniez l'amour des richesses, & que vous employiez en choses pieuses ce que
vous possedez, afin que vostre liberalité soit plus grande en aydant
les pauures, qu'en enrichissant les auaritieux. Voilà le discours de
S. Augustin.
C'est aux vefues d'exercer les oeuures de misericorde.
Dieu enuoya vn iour le Prophete
Elie 3.
Reg. 17. en
Sarephta, & luy dit :
Voilà où ie veux que tu demeures, car i'ay commandé à vne vefue que tu y
trouueras, qu'elle te nourrisse. Il n'y manquoit pas en cette ville de riches
marchands, de gentilshommes aysez, de bons bourgeois, chez lesquels le
Prophete ne pouuoit estre à charge, & pouuoit loger auec abondance de tout
ce qui luy estoit necessaire ; cependant Dieu choisit vne pauure vefue entre
tous, pour estre l'hostesse & mere nourrice du Prophete. Ne vous semble-il pas
que c'est le bien mal pouruoir ? & que c'est vne espece de cruauté d'obliger
cette pauure femme à donner ce peu qu'elle auoit, au detriment de sa
personne & de ses enfans ? elle estoit quasi reduitte à l'extremité. N'importe, Dieu
veut monstrer que c'est aux vefues d'exercer les œuures de misericorde : Il
ne daigne souuent receuoir les biens de ces grands richards & de ces grandes
Dames, d'autant que peut-estre c'est le sang des pauures, amassé par rapines,
concussions & vsures, leurs mains sont toutes ensanglantées, & indignes que
Dieu reçoiue quelque chose par elles, mais il est affriandé du bien des sainctes vefues.
C'est ce qui a fait dire à
S. Hierosme,
ad Furiam302,
recordetur uidua viduæ
Sareptanæ, quæ suæ &
filiorum saluti prætulit famem Prophetæ,
in ipsa nocte cum filio moritura,
malens vitam perdere, quam eleemosynam. Que la vefue se souuienne
de la vefue de Sarephta,
laquelle eut plus de soin de rassasier le prophete,
que sa propre personne, ou ses enfans, se mettant au hazard de mourir de male-faim elle & son fils la mesme
nuict, aymant mieux perdre la vie que l'occasion de faire l'aumosne.
Toutes les vefues n'ont pas le moyen de faire de
grandes aumosnes, toutes peuuent auoir la compassion des pauures, & la bonne volonté
de leurs bien faire si elles en auoient les moyens : si elles ont peu qu'elles donnent peu, mais de bon cœur : qu'elles imitent la bonne vefue, laquelle ne donnant que deux
petites pieces de monnoye, Luc. 21.
donna plus selon le tesmoignage de celuy qui ne se peut tromper, que ces grands Messieurs, que ces
465
Dames pimpantes qui faisoient sonner l'or à poignée. Car elle donna ce qui
On peut donner beaucoup en donnant rien.
luy estoit grandement necessaire, & ces Messieurs & Dames ne
donnoient que la moindre parcelle de leurs superfluitez.
S. Ambroise parlant d'elle,
lib. de Viduis,
dit fort veritablement,
liberalitas non cumulo patrimonij, sed largitatis definitur assectu. La liberalité
ne consiste pas en la grandeur de ce qu'on donne, mais en l'affection auec laquelle on
le donne. Et plus bas, vberior est
nummus à paruo, quam thesaurus à maximo, vn petit denier donné par vn pauure
est plus agreable que des tresors donnez par des grands :
quia non
quantum detur, sed quantum resideat, expeditur. Dieu ne regarde pas combien
vous donnez, mais combien il vous reste. Nemo plus tribuit, quam qui
nihil sibi relinquit, personne ne donne dauantage que celuy qui ne se reserue rien.
S. Paule le parangon303 des
vefues, s'acquitoit tellement de ce deuoir de pieté, que S. Hierosme asseure
qu'elle croyoit auoir faite vne perte signalée, si
Liberalité de saincte
Paule.
elle voyoit vn pauure nud & souffreteux auoir faim, si elle ne le reuestoit ou le
repassoit : voire recherchoit les pauures, fort curieusement, pour leurs bien
faire. Et comme sainct Hierosme l'eust
aduerty que ses aumosnes estoient indiscretes, & qu'elle mesme se pourroit bien
trouuer en necessité ; C'est, dit‑elle,
tout mon souhait, & le comble de mes contentemens, de mendier ma
vie pour Iesus-Christ.
Heureuses les vefues qui ont des funerailles
semblables à la grande aumosniere Thabita,
vefue, où se retrouuent quantité de pauures pluerans, d'autant qu'ils perdent leur bonne mere nourrice. Vaut bien mieux auoir
de tels obseques que ceux dont parle Dauid,
Psal. 77.
Viduæ eorum non plorabantur,
personne ne pleuroit leurs vefues, mais au contraire plusieurs les maudissoient pour auoir
accumulé tresor sur tresor, or sur or ; auoir laissé pourrir leur bled, vins, habits,
plustot qu'en sustenter les membres de Iesus‑Christ, qui sont les pauures. Tels obseques
vaillent incomparablement mieux que tant de pompes & magnificences, tant de sons de
cloches ; mieux que de testamens pompeux, qui sont souuent plustot des témoignages de vanité,
que des effects d'vne vraye pieté.
Cul de lampe.
466
Filet cadre, rayé.
Filet cadre, rayé. De la seconde qualité des Vefues qui est la prudence. CHAPITRE III.
LA
seconde qualité d'vne vraye Vesue est contenue en ces paroles de
Sainct Paul,
I.
ad Timoth. 5. Si qua vidua filios, aut nepotes habet,
discat primùm domum regere, si filios educauit, si omne opus bonum subsequuta
est. Si la vefue a des enfans, ou des petits nepueux, qu'elle apprenne à
gouuerner sa maison, qu'elle esleue ses enfans, & s'exerce à toute sorte de
bonnes œuures.
Cette qualité est vne certaine prudence qui doit
accompagner ses actions & se doit faire paroistre en trois choses : la premiere au
gouuernement de sa famille, la seconde à la nourriture & education de ses enfans, la
troisiesme en sa conuersation auec ses voisins, parens & alliez.
Voicy le premier traict & excercice de
prudence, que Sainct Paul
deman
La vefue doit dresser sa maison.
de d'vne vefue, discat
primùm domum suam regere. Qu'elle gouuerne & dresse bien sa maison. Vous en
trouuerez qui passeront toute vne iournée, les sepmaines, les mois & les années en
des deuotions : cependant n'ont aucun soin de leur maison, tout y va sens dessus dessous ;
les seruiteurs & seruantes sont en pique l'vn contre l'autre ; il s'y passe des
libertez contre l'honnesteté & bien-seance. On ne prend pas garde si Dieu y est
seruy, s'il se commet beaucoup d'offences contre Dieu, si la despence qui se fait est
proportionnée à la recepte, si le bien des enfans se dissipe par mauuais mesnage, en
aumosnes indiscretes, en despens superflus, en prodigalitez, en meubles inutiles,
en habits & bastimens excessifs.
Vne bonne vefue se laisse piper par ces endormeurs
de couleuures dont parle nostre Seigneur, Matth. 23.
Uæ vobis Scribe &
Pharisæi hypocritæ, quia
comeditis domos viduarum, orationes longas orantes. Mal-heur à vous autres,
Scribes & Pharisiens,
qui deuorez les maisons des vefues, trop credules, & leurs tirez
toute leur substance, soubs pretexte de vos longues oraisons & deuotions, pleines
d'hypocrisie, vrays escornisleurs, qui ruinent de pauures vefues par leur deuotion
apparente, & cependant les pauures enfans demeurent gueux, necessiteux, &
miserables : telles vefues doieunt apprendre de S. Paul
que leur deuotion & longues patenostres sont indiscretes & imprudentes, & que le
deuoir, apres ce qui est du seruice ordinaire de Dieu, est, primum domum
467
suam regere,
sur tout & auant tout dresser bien leur maison, & ne s'en fier à
quelque œconome, qui fait sa maison, & destruit celle de sa maistresse & de ses heritiers.
Secondement, la prudence d'vne vraye vefue doit
paroistre en l'edu
La vefue doit soigner l'e-ducation de ses enfans.
cation de ses enfans, ausquels depuis la mort de son mary, elle doit
seruir de pere & de mere : de pere par la verge de correction, accompagnée de
discretion, & maintenant vne authorité comme paternelle enuers eux : de mere, les
nourrissant auec des mammelles d'amour & de douceur, & sur tout prenant vn soin
particulier qu'ils soient gens de bien, craignent & seruent Dieu.
Constance de la mere des Machabées.
Sainct Antonin,
Tertia parte summæ Theologicæ titulo. 2.
capitulo tertio, propose aux vefues la saincte &
non iamais assez louée Machabée. 2.
Machab. 7.
qui exhortoit si constamment ses sept fils au martyre, & à souffrir
plustot tout ce que la rage & cruauté des bourreaux pourroit inuenter,
que d'enfraindre la Loy de Dieu, aymant mieux les perdre tous que de les
voir offenser Dieu. Mere qui eut bien ce courage de voir ses sept enfans
en vne iournée, escorchez, deschirez, demembrez, tenaillez,
bourrellez304, & inhumainement martyrisez en sa presence, & cependant
les encourageoit auec des paroles toutes embrasées d'vn sainct amour de
Dieu & de son seruice. Le mesme Sainct Antonin
represente aussi aux vefues, l'exemple de Saincte Blanche,
qui n'auoit leçon plus ordinaire à faire à son fils, que de
l'aduertir que iamais il ne consentit à aucun peché mortel, & disoit souuent,
Soin que S. Blanche a de
S. Louys son fils.
mais de bon cœur, qu'elle eust mieux aymé le voir mort ; mais vn tel fils,
mais vn Roy de France, que de le voir pecher mortellement, aussi en fit-elle
vn S. Louys.
O que ces prudentes vefues sont mal suiuies par
tant de folles & imprudentes meres, qui ne se soucient guere si leurs enfans sont
gens de bien, moy-ennant qu'ils soient gens de moyens ! s'ils plaisent à Dieu, moyennant
qu'ils plaisent au monde : s'ils sont sages, moyennant qu'ils soient riches : s'ils
sont vertueux, moyennant qu'ils soient gros & gras & en honneur. Le soin
& estude des vrayes vefues, dit S. Bernardin,
tom. 4. serm. 3. est d'instruire leurs enfans en la religion Chrestienne, & à la
crainte de Dieu, les faire confesser & communier quand ils seront en aage competant ;
& si elles ont des filles ne les quitter iamais de veuë : si elles vont à la messe ou à
la predication, les mener quant & soy, ou mal leurs en prendra.
La vefue doit procurer la paix.
Troisiemement, les vefues doiuent monstrer leur
prudence, taschans de maintenir la paix & bonne intelligence en leur parenté, parmy
leurs voisins & amys, non comme plusieurs qui semblent estre aux gages de celuy
dont parle sainct Iean,
Apocalyp. 6.
Datum est illi, ut sumeret
pacem de terra, & ut inuicem se interficiant, & datus est ei gladius
magnus, qui a tasché d'oster la paix
468
du monde, & de faire esgorger les hommes l'vn l'autre : vrayes allumettes
de discorde, vrayes boute-feux qui ne songent à autre-chose qu'à femer de la
zizanie par leur langue pestifere & serpentine ; par leurs maudits rapports,
qui sont comme autant de pommes de discorde qu'elles iettent malicieusement
dans les familles ; Ouy autant de brandons infernaux, par lesquels elles
allument les cœurs pour les consommer dans des inimitiez & malheurs
eternels. Ce sont ces cheuaux de l'Apocal.
c. 9.305
qui ont des testes de lions,
de la bouche desquels sortoit du feu & du souffre, feu si dangereux qu'il n'en
faut qu'vne estincelle pour consommer des familles entieres. Vefues qui
n'ont autre estude, que de troubler la paix dans les maisons par leurs rapports & langues de serpents.
Elles deuroient imiter la bonne & prudente
Thecuite, laquelle
voyant Dauid en cholere contre
son Absalon,
ne ietta pas de l'huile dans le feu, mais
Prudence de la Thecuite à appaiser
Dauid.
y ietta l'eau auec tant de prudence, qu'elle l'esteignit, & appaisa cet esprit qui
estoit tout esmeu. 2. Reg. 14.
La langue d'vne vefue sage & prudente doit nager, dit
Salomon
Prouerb. 31.
entre le laict & le miel, mel
& lac sub lingua eius: elle ne doit auoir autre loy que la clemence,
lex celementiæ sub lingua eius:
La langue d'vne vraye vefue com-parée à la langue du
chien.
elle doit estre comme la langue d'vn chien, elle ne doit s'en seruir que pour
guerir les playes, & non pas comme la langue des serpens & des aspics pour
faire les playes, Venenum aspidum sub
labiis eorum: uenenum aspidum insanabile,
playes qui souuent ne se guerissent qu'auec des torrens de sang, & auec la
ruine & destruction des familles.
Voulez-vous apprendre les traits de prudence que doit auoir vne
vraye vefue, d'vn grand Pape ? c'est Sainct Clement
lib. 3. constitut. Apostolicarum
capitulo 33. Uiduæ temperatæ, castæ,
fideles, piæ: sit omnis uidua mitis, placida, proba, Que les vefues soient
temperantes, chastes, fidelles, deuotes, debon
Qualité des bonnes vefues.
naires, douces, bonnes. Voila de belles qualitez, & des traits qui peuuent
les rendre fort recommandables. Mais voicy ce dont elles se doiuent donner
de garde suiuant l'aduis du mesme Pape, au mesme endroict,
Malitiæ expers,
Vices des mauuaises vefues.
non iracunda, non laquax, non
vociferatrix, non procax, non maledica, non verborum anceps, non bilinguis, non
curiosa. Exempte de malice, point cholere, point languarde306, ny criarde, ny
effrontée, ny mesdisante, qu'elle ne se serue de paroles à deux ententes, ne soit à deux langues,
ny curieuse.
Ie prie les vrayes vefues de se souuenir de ce que
dit Salomon,
Prouerb.
9. Scientia Sanctorum
prudentia, que la prudence est la science des Saincts, & aux
Prouerb. 3.
Beatus homo qui inuenit sapientiam, & qui affluit
prudentia, melior est acquisitio eius negotiatione argenti & auri. Bien-heureux
celuy qui a trouué la sapience, & qui a de la prudence, elle vaut mieux que ny l'or,
ny l'argent car comme dit le mesme, Prouerb. 24.
Domus prudentia roborabitur. La maison s'establit par la prudence : la vefue assistée de prudence
469
surmontera tous les efforts de Satan
& du monde, suiuant la promesse d'Isaie
9. Non nocebunt, & non occident in uniuerso monte Sancto meo,
quia repleta est terra scientia Domini. Il parle des serpents, & dit, ils ne
nuiront pas, ne feront pas mourir en la saincte montagne, d'autant que la terre est
remplie de la science du Seigneur. La maison de la vefue, qui est gouuernée
par la science de Dieu, qui est vne saincte prudence, ne receura aucun
detriment de ces serpentaux qui taschent d'infecter les maisons des vefues,
mais elle se maintien-dra moyennant la grace de Dieu contre leurs entreprises.
De la troisiesme qualité d'vne vraye vesue, qui est la chasteté. CHAPITRE IV.
Moyens par lesquels la vefue peut conseruer la chasteté.SI
la chasteté doit estre vne vertu inseparable de la femme, en quel estat & condition
qu'elle soit, & si la femme mariée, parmy les delices du mariage, doit estre
chaste, à plus forte raison la vefue de Iesus‑Christ,
doit aymer la chasteté, la practiquer, & se la rendre familiere, puis
qu'elle en fait particuliere profession. Or iamais elle ne sera chaste, dit
S.
Hierosme, si elle n'est humble en ses habits, temperante en sa bouche & retenue en sa maison.
La chasteté est la couronne des vefues.
Les Romains au rapport de
Valere le Grand
lib. 2. c. I. donnoient vne
couronne de chasteté aux vefues qui proposoient de ne se remarier, pour
monstrer que la principale gloire & honneur des vefues gist en leur pureté,
laquelle leurs doit seruir de couronne & de guirlande, où il n'y doit auoir
aucune defectuosité, aucune tache, non pas mesme le moindre ombre de soub-çon
contrariant à la chasteté.
La palme femelle se seiche, la masle qui estoit auprés estant
couppée.
S'il y a deux palmes en vn iardin, plantées l'vne
proche de l'autre, l'vne
masle, & l'autre femelle, & que vous couppiez ou arrachiez la masle,
la femelle en trois ans deuient sterile. Auez-vous perdu vostre compagnie,
vous resoluez-vous de viure seule, & de n'auoir desormais autre espoux que
Iesus-Christ ? Il faut vous resoudre par mesme moyen à deuenir sterile des
La vefue doit euiter la su-perfluité d'habits.
plaisirs de la chair : que si vous estes pompeuse, pimpante & piaffante en
vos habits, souuenez-vous qu'il y a vne grande affinité entre le luxe & la
luxure ; si vous estes braue, c'est pour voir, & pour estre veuë ; si vous vou
470
lez voir, & estre veuë, il est mal-aysé que vous ne conuoitiez, & ne soyez
conuoitée : que si vous desirez porter la couronne de chasteté dans son
iour & son lustre, allez honnestement habillée, sans fard, sans curiosité,
modestement voilée, non la teste au vent comme vne biche : mais les yeux
baissez & pudiques, non hagards & lascifs. Car comme dit
sainct
Aug. Impudicus oculus, impudici cordis nuntius, l'œil qui est impudique est le
messager d'vn cœur impudique : & le Sage,
Eccle. 16.
Fornicatio mulieris in extollentia
oculorum, l'impudicité d'vne femme paroit en la liberté de ses yeux.
S. Hierosme
parle aux vefues vaines & curieuses escriuant à Saluia307,
Epist. 9. & en la personne de cette vefue reprent la superfluité de plusieurs
autres, voicy son discours, donnons luy audience : vous qui auez enterré
auec vostre mary toutes les voluptez, vous qui auec vos larmes auez effacé
sur son cercueil le fard de vostre face, vous qui auez changé vostre robbe
blanche, & vos brodquins308
dorez en vn habit noir & de deuil, vous n'auez
plus besoin d'autre chose que de ieusne. Vos pierres precieuses, vos perles
desormais sont la couleur palle & les ordures, il faut quitter les habits mollets,
& ne point eschaufer vostre sang, encore boüillant de ieunesse, par la de-licatesse
des bains.
Quel doit estre l'habit des vefues.
S. Fulgence
leurs fait vne belle leçon, Epist. 2. ad
Gallam
de statu viduarum
La voicy : si les sainctes Dames, quoy que mariées, ne doiuent se parer
de ioyaux, mais de mœurs, & si leur ornement doit estre plustot en leur humilité,
qu'en leur habit : qu'elle doit estre l'habit & le marcher d'vne vefue qui
ne cherche plus de complaire à vn mary & à vn homme, mais à Iesus Christ ?
puis il conclud, habitus talis sit qui non ad
lasciuiam excitet, sed ad continentiam prouocet: qui non alliciat ad libidinem, sed
copmrimat ad timorem: qui non accendat carnis concupiscentiam, sed extinguat. Que
l'habit des vefues soit tel, qu'il n'attire pas à la lasciueté, mais incite à la continence :
qu'il n'alleche pas à la lubricité, mais cause vne saincte crainte : qu'il n'allume pas la
concupiscence de la chair, mais l'esteigne.
C'est ainsi que se paroit la chaste
Iudith, estant plus
soigneuse d'estre parée de vertus que d'habits ; de modestie, que d'affronterie : de
pudeur que d'imprudence. C'est ainsi qu'en faisoit la bonne & honneste
Noemi,
laquelle se voyant reduite à l'estat de viduité, disoit,
ne m'appellez plus Noemi qui
signifie belle, la beauté estoit pour plaire à mon mary, les parures
estoient pour entretenir & conseruer son affection, appellez-moy amere, i'ay
enseuely auec mon mary les douceurs de la vie, les plaisirs du corps, les curiosités
des habits : mon dost n'est plus que l'amertume & le mespris de mon corps.
Vefues de Iesus-Christ, voulez-vous viure conformement à vostre pro
471
fession ? laissez le soin de la beauté du corps aux mariées, soignez
la beauté de l'ame. Les hommes ne voient que celle-là, Iesus-Christ vostre espoux ne
fait estat que de cette-cy, omnis gloria
filiæ regis ab intus: toute la beauté des espouses
de Iesus Christ est au dedans.
Le second moyen que
S. Hierosme donne aux
vefues pour estre chastes,
La vefue doit estre temperante pour estre chaste.
est d'estre temperantes en la bouche, puis que comme dit
l'Apostre,
vidua
quæ in delicijs est, viuens mortua est, I.
Timoth. 5. La vefue qui s'addonne à faire
bonne chere vit selon le corps, mais enseuelit la vie de l'ame dans les delices
& dans la gourmandise. S. Ambroise,
lib. de Viduis, parlant
de la saincte vefue Anne la Propehetesse, dont
sainct Luc faict mention c. 2.
dit, cuius diuersorium
erat in templo, colloquium in prece, vita in iciunio. Le lieu où elle
hantoit estoit le temple, son parler estoit l'Oraison, & sa vie estoit le ieusne : telle
estoit la vie de la saincte Iudith.
Et le moyen qu'vne femme bien nourrie, qui boit d'autant & du meilleur, soit chaste ?
Iudith pour se
maintenir dans la pudicité, habebat super
lumbos suos cilicium, & ieiunabat omnibus diebus vitæ suæ, præter Neomenias
& Sabbatha. Au lieu de fine toile elle portoit vn rude cilice, au lieu de
friands morceaux, elle ieunoit toute sa vie horsmis les
festes, & vous voulez estre chastes estant gourmandes & bien couchées ?
C'estoit vne infamie anciennement aux Dames
Romaines de boire du vin : car comme ainsi soit que l'honneur d'vne femme consiste en la
pudicité, ils croyoient que c'estoit chose impossible d'estre chaste & amatrice
du vin.
Pline.
lib. 14. c. 13. rapporte que Egnatius Mecennius tua sa femme à
Femmes punies pour auoir beu du vin.
coups de baston, d'autant qu'elle auoit beu du vin au tonneau, & Romulus
luy donna grace de cet homicide309.
Fabius Pictor
en ses annales raconte que
les parens d'vne certaine matrone la firent mourir de faim, d'autant qu'on
trouua qu'elle auoit les clefs de la caue dans quelques cachettes.
Caton
voulut que les proches parens donnassent le baiser aux femmes par salutation,
pour connoistre si elles sentoient le vin. Cneus Domitius condamna vne
Loy contre les femmes qui boiuent du vin.
femme pour auoir beu du vin à l'insceu de son mary, & la priua de son dot.
Plin.
310
Alcimus Siculus
(In Italica historia apud
Athenæum) dit que
Faunus
Roy de Latium fit mourir sa femme Fatua à coups de foüet d'autant qu'elle
Femmes addõnées au vin tenues comme adulteres.
auoit beu vne cruche de vin en cachette. Romulus
auoit fait cette Loy,
SI
VINVM BIBERIT DOMI, VTI ADVLTERAM PVNIVNTO. La femme qui boira du vin en sa
maison, soit punie comme adultere. Et pourquoy comme adultere ? sinon d'autant
qu'on peut presumer qu'vne femme addonnée au vin n'est pas chaste.
472
N'est-ce pas ce que dit
S. Paul ad
Ephes. 5.
Nolite inebriari
vino, in quo est luxuria, donnez-vous de garde du vin, qui contient la luxure. Et
Salomon
Prouerb. 20.
Luxuriosa res est
vinum. S. Chrysostome
confirme tout ce que dessus, expliquant ces paroles de
S. Matth. I.
Cum esset
desponsata mater eius maria. Où il
dit, Omnis mulier
quæ vinolenta, & comessatrix est, eadem quoque meretrix est.
Toute femme addonnée au vin & à son ventre est impudique. Et comme me
persuaderez-vous qu'vne vefue qui est addonnée au vin soit vefue de Iesus‑Christ & chaste ? Partant si toutes les femmes doiuent s'en garder, sur toutes
les vefues, pour conseruer l'honneur d'vne vraye viduité.
Les Dames Ro-maines ne beuuoient point de vin.
S. Hierosme,
ad Furiam311
dit, Quidquid fœminarum voluptatis est,
venenum puta. Toutes delices en vne femme, autant de venin en l'ame : mais sur tout
le vin : le mesme S. Hierosme
nous asseure que saincte Paule, quoy que
malade à la mort, ne voulut iamais boire du vin, elle sçauoit trop mieux, que
les friands morceaux, que les vins delicats, que les licts mollets sont autant
d'huile, de poix, de graisse, de souffre, d'estoupes, d'allumettes pour attiser le
feu de la concupiscence.
Sobrieté de Iudith.
S. Ambroise
lib. de Viduis,
Aduertitis quantum nocere possit mulieribus
obrietus? quando viros vina sic soluunt, vt vincantur à fœminis. Esto igitur vidua
temperans, casta primùm à vino, vt casta possis esse ab adultero, nequam te ille tentabit, si vina non tentent, nam si Iudith
bibisset, dormisset cum adultero. Sed quia non
bibit, haud difficile ebrios exercitus, vnius sobrietus, & vincere potuit & eludere.
Voyez-vous combien l'yurognerie peut nuire aux femmes ? puis que le vin
reduit les hommes à tel point, qu'ils sont surmontez des femmes. Partant
que la femme vefue soit temperante, & qu'elle se garde du vin, si elle veut se
garder de l'homme adultere, la tentatino duquel n'aura aucun pouuoir sur
elle, si le vin n'en a point. Si Iudith
se sust enyurée, elle se fust abandonnée à
Holofernes :
mais parce qu'elle ne beut, elle surmonta aysement par sa sobrieté,
quoy que seule, les armées entieres enyurées, & se mocqua d'elles.
S. Fulgence,
Epist. 2. c. 14. à ce propos fait vn excellent discours parlant
de Iudith : La chasteté,
dit-il, sort en champ de bataille pour combatre la lubricité : la saincte humilité
marche pour renuerser la superbe : Holofernes
combatoit auec des armes de fer & d'acier,
Iudith auec le ieusne : luy auec
l'yurognerie, elle auec l'oraison : & auec ces armes elle fit ce que tout le peuple
d'Israel
non seulement n'auoit peu faire, mais n'osoit esperer. Cette saincte
vefue fortifiée par la chasteté trancha la teste au General d'vne si gran-de
armée, & rendit la liberté au peuple contre toutes ses esperances. Voila ce que
peut la chasteté, mais secondée de l'humilité, de la deuotion, & de la sobrieté.
La vefue doit garder sa maison.
La vefue pour estre chaste doit estre retenüe en
sa maison, & point trottiere312, c'estoit vn des moyens dont se seruoit
Iudith,
viro mortuo in superiori
473
parte domus suæ fecit sibi
secretum cubiculum, in quo cum puellis clausa morabatur.
Son mary estant mort, elle fit faire vne chambre au haut de sa maison, esloignée
de toute conuersation, où elle estoit enfermée demeurant auec ses filles.
Iudith 8.
Tandis que Thamar
vefue demeura en sa maison, elle fut femme de bien ;
se trouuant sur les grands chemins, elle fut tenue pour vne publique, fut sollicitée,
& perdit son honneur. Anne la prophetesse
ne sçauoit autre chemin que celuy du temple. Dés qu'vne vefue commence à conuerser, elle est obligée
de voir, & d'escouter beaucoup, & toutes ces veuës, & tous ces discours
luy farcissent l'esprit de mille fantaisies & imaginations, qui reueillent & renouuellent les idées passées. Elle est obligée de parler à son tour & de deueir
du nombre de ces vefues dont parle S. Paul.
I Timoth. 5.
Otiosæ, verbosæ,
& curiosæ, loquentes quæ non oportet, oyseuses, parleuses, curieuses, disans ce
qu'il ne faudroit pas.
Trois biens communs aux femmes.
S. Paul
en ces paroles remarque trois vices qui sont assez communs aux femmes, mais que les sainctes vefues
doiuent euiter. Le premier, c'est l'oisiueté, car s'estant accoustumées à ne point
trauailler, tout leur temps se passe en fables, ris, & badineries : & pour trouuer
occasion de passer le temps, elles prennent le pretexte des visites de charité, &
vont de maison en maison, & passent les iournées entieres sans rien faire, &
souuent la premiere pensée qu'elles ont le matin, & le premier poinct de leur
meditation, est de songer où elles iront cette iournée-là. Le second est de parler
beau coup, & ce vice suit aysement de l'autre ; car il faut s'entretenir, faire
pa-roistre qu'on a de l'esprit, ne ceder aux autres en discours. Et d'autant que
d'ordinaire elles n'ont pas beaucoup de discours serieux & solides, elles sont
curieuses recherchans ce qui se fait aux maisons de leurs voisins, & s'entretenans
des bruits & de vaulx de ville313.
Enfin le troisiesme est de dire ce qu'il ne faudroit pas, parlant par soupçon, auec iugement temeraire, disans
tout ce qu'elles pensent, & qui leurs vient en bouche, & n'espargnans souvent
ny les viuans ny les morts, qu'elles noircissent par leurs vains, curieux & iniustes discours.
La maison d'vne vraye vefue ne doit estre ouuerte à toute
sorte de visites.
Il y en a qui croient estre fort retenues, &
auoir satisfait au deuoir d'vne bonne vefue gardans leur maison exactement, s'abstenans
de toute visite actiue, mais cependant elles reçoiuent toute sorte de visite, leur maison
est ouuerte iour & nuict, elles en font vn berlan, ce ne sont que ieux, que
danses, que balets, que violons, que balladins, que badins. Vous y voyez quantité de valets poupins, frisez, iolis, pouldrez, parfumez, & vous voulez
qu'on tienne cette maison pour le temple & domicile de pudicité ! arriere,
arriere tout ce qui peut donner soupçon du contriare. Tenera
res in fœmina fama pudicitiæ, & quasi flos pulcherrimus citò ad leuem marcescit
aurum, maximè
474
vbi ætas consentit ad iudicium, &
maritalis deest authoritas, cuius umbra tutamen est vxoris, dit
S. Hierosme
ad Saluiam314,
c'est vne chose delicate aux femmes que l'opinion & la renommée de leur pudicité,
c'est comme vne fleur laquelle à la moindre haleine se flestrit, principalement lors
que l'aage donne occasion de soupçon, que l'authorité d'vn mary n'y est plus,
l'ombre duquel est la defense de la femme.
Les oyseaux qui s'esleuent de terre sont en
asseurance contre les lacets, & ont ordinairement le plumage net : ceux qui ne font
que marcher par terre sont souuent attrapez, & sont chargez de bouë : les vefues qui
s'esloignent de la conuersation des hommes terrestres & charnels, ne tombent pas
aysement aux pieges des tenations, ny dans les lacets de la lubricité, celles qui se
trouuent souuent aux compagnies des muguets315
& charnels, sont aysement enlacées.
Belles paroles de
sainct Hierosme, Epist. 85.
Quid facis vidua inter fa mulorum
multitudinem, & inter ministrorum greges? caueas quicquid de te fin-gi potest: non
ambulet iuxta te calamistratus, non histrio fractus in fœminam, non cantoris diabolici
venenata dulcedo, non inuenis cultus & nitidus, nihil artium scenicarum, nihil tibi
in obsequijs molle iungatur: habeto tecum viduarum & virginum choros, habeto tui
sexus solatia. Il fait beau voir vne vefue parmy vne multitude de valets ? donnez
vous de garde de tout ce qui pourroit donner occasion de mal penser de vous: qu'on ne
voye point de ces frisez auprés de vous : point de farceurs effeminez, point de chantres diaboliques, qui empoisonnent par l'oreille : point de ieune homme bien peigné
& ioly, point de plaisanteurs ny de comediens : n'ayez rien d'affecté ny de mollace à
vostre seruice, ayez auec vous des vefues & des vierges, que vostre compagnie soit
de vostre sexe.
Cul de lampe, une tête de diable entouré de fruits.
Filet cadre, rayé. Exemples d'aucunes vrayes vefues. CHAPITRE V.
Exemples d'aucunes vrayes vefues.
IL ne faut pas icy
s'imaginer que ce pourtrait & image des vefues que ie viens
de representer soit vne idée de Platon,
qui consiste en la seule imagination, & qui ne puisse se mettre en pratique : on
trouue des vefues par centaines, qui ont effigié316 ces belles & releuantes
qualitez en leurs mœurs & personnes, & se sont rendues
recommandables & admirables à tout le monde ; & sans parler
d'Anne la Prophetesse, de Iudith, de
saincte Paule
Romaine, de Blesilla,
de Melania,
illustres par les escrits de sainct Hierosme,
qui a ecsrit leurs vies, mais beaucoup plus par leurs signalées vertus, en voicy quelques autres
que ie vous representeray.
Euphrasia braue vefue.
L'vne est Euphrasia
Romaine, laquelle ayant esté laissée vefue fort ieune & riche, fut recherchée par l'Empereur317,
mais elle prefera la viduité à la couche imperiale ; le mespris des choses mondaines aux cou-ronnes
& aux sceptres : toutes les caresses qu'elle pouuoit pretendre dans l'Empire n'eurent
pas assez de pouuoir pour l'empescher de quiter tout, pour se retirer dans les deserts de
la Thebaïde, où elle vesquit en
Ange, & mourut en Archange.
Constãtia.
Vous auez vne
Constantia
fille de l'Empereur Constantin,
qui fut si efficace par ses persuasions auprés de Gallicanus
son mary, General de toute l'armée, que non seulement elle le fit Chrestien, mais luy fit faire
vœu de continence, apres lequel il s'addonna entierement au seruice des pauures,
& couronna toutes ses bonnes œuures de la glorieuse couronne du martyre,
souz Iulien l'apostat318.
S.
Elizabeth fille du Roy de Hongrie fut laissé vefue fort ieune, & ne voulut plus
auoir autre entretien que le seruice de Dieu & le soin des pauures & des
malades.
S. Brigitte
tres-noble vefue ne voulut iamais entendre à se remarier, s'occupant à visiter les Saincts lieux de Rome & de
Hierusalem, & à fonder plusieurs
Monasteres, & faire autres merueilles.
Olympias.
Olympias toute ieune, apres deux ans de mariage
auec Nebridius
476
gouuerneur de Constantinople,
ne voulut iamais admettre autres recherches. L'Empereur Theodose
fit tous ses efforts pour la marier à Elidius
son proche parent & grand Seigneur, mais elle luy dit : Si mon Dieu &
souuerain Empereur eust voulu que ie passasse ma vie auec vn homme, il
ne m'auroit osté celuy qu'il m'auoit donné : en me l'ostant il ma deliurée
des embarras du mariage, & m'a chargée le doux joug de continence ; ie
le porteray le reste de mes iours, ainsi elle s'addonna toute entierement
au seruice du temple & des pauures, & à l'exercice d'autres bonnes œuures.
Marcella Romaine,
vefue apres sept mois, estant recherchée de Cerealis
Marcella.
Consul, tant à cause de sa florissante ieunesse, comme pour son illustre extraction,
rare beauté, & vertus admirables : mesme il luy promettoit qu'il la
tiendroit non seulement comme sa femme, mais encore comme sa fille, &
qu'estant ja vieil il la feroit son heritiere. Sa mere Albina
luy faisoit toute instance
pour accepter ces offres, luy remontrant que c'estoit l'honneur &
l'appuy de sa famille : mais elle respondit, Si ie voulois me marier & non
pas faire profession d'vne perpetuelle continence, ie chercherois vn mary,
non de l'or, ny de l'argent, ny vne succession : elle demeura donc dans
sa viduité, s'addonnant entierement à la deuotion & au seruice de Dieu.
Galla
fille de Symmachus, Consul Romain, apres vn an de mariage
Galla.
estant deuenue vefue, fut importunée de tous ceux de sa connoissance
de se remarier. Les medecins entre autres l'asseuroient, que si elle ne le faisoit, qu'à cause de sa complexion boüillante elle deuiendroit barbuë :
Comme de fait il arriua, elle prefera l'estat de viduité à tout ce qu'on luy
pouuoit faire & d'offres, & de menaces, ne se souciant d'aucune difformité
qui luy peust aduenir, moyennant qu'interieurement elle aggreast à Dieu
son espoux : donc incontinent apres la mort de son mary elle quitta l'habit
du monde, se rendit Religieuse en vn monastere proche de l'Eglise S. Pierre, viuant en grande deuotion & simplictié plusieurs années, & faisant
de grandes aumosnes. Dieu pour la recompenser de tant de bonnes œuures,
& les combler d'vne grande patience, luy enuoya vn chancre à la mammelle
qui luy donnoit bien de l'exercice319. Elle auoit coustume d'auoir tousiours
la nuict deux chandelles allumées deuant son lict, d'autant qu'elle
estoit extremement amoureuse de lumiere, & auoit les tenebres en horreur,
non seulement les spirituelles, mais encore les corporelles. Comme
vne nuict elle estoit couchée extremement trauaillée de son chancre, elle
apperceut S. Pierre
au milieu des deux luminaires, au deuant de son lict.
Tant s'en faut que cette vision l'espouuantast, au contraire pleine d'asseurance
& d'vn sainct amour luy dit, Et quoy mon bon Seigneur, mes pechez
477
me sont-ils pardonnez ? Ouy ma fille,
luy dit S. Pierre,
ils le sont, n'en dou
Heureuse mort de Galla vefue.
tez pas, venez auec moy. Elle repartit, ie vous prie que ma sœur Benoiste
(c'estoit vne religieuse du mesme Monastere, qu'elle aimoit grandement)
soit de la partie. Non,
dit S. Pierre, mais ce sera vne telle, & luy en nomma
vne autre, & Benoiste vous suiura dans trente iours, puis disparut :
incontinent elle fit prier sa superieure de la vouloir visiter, luy raconta tout
ce qu'‑elle auoit veu, & le troisiéme iour elle mourut sainctement auec celle
qui auoit esté nommée, & Benoiste le trentiéme iour, Greg.
lib. 4. Dialog. c. 13. anno 504.
Fulgentius,
Epistola ad Gallam.
La France a eu & a encore pour le present
quantité de semblabes vefues, qui apres la mort de leurs marys ont quitté toute mondanité
pour viure dans vne simplicité & modestie de vefue, aucunes mesme pour viure
souz l'obeyssance comme simples Religieuses dans des monasteres, il s'en voit encore
auiourd'huy.
Clotilde vefue de
Clodouée Roy de France, apres la
mort du Roy son
Clotilde vefue.
espoux, passa le reste de ses iours à Tours en l'Eglise de
S. Martin, y
seruant auec vne grande pudicité, modestie, douceur & humilité.
Elizabeth,
vefue de Charles neufuieme dans vne vigoureuse ieunesse,
Elizabeth vefue de
Charle 9.
estant recherchée des plus grands Monarques du monde, respondit qu'apres
estre vefue de Charles de France, il ne luy restoit plus rien que d'auoir
Iesus-Christ pour espoux, & passa le reste de sa vie parmy des religieuses,
qu'elle auoit fondées. Il y a tout plein de semblables exemples, & semble
qu'autrefois c'estoit le propre des Reines & grandes Princesses d'en faire ainsi.
L'Allemagne n'en manque point, ie n'en rapporteray qu'vne de
plusieurs, qui est Cunegunde,
femme de Henry second Empereur, son mary
Cunegonde.
estant mort elle ne manqua à aucun deuoir qu'elle
peust rendre à son ame pour son soulagement, soit d'oraisons, soit d'ausmones, soit de
messes & autres : & le iour du bout de l'an, fit dedier vne Eglise qu'elle auoit
fait bastir, quitta tous les ornemens d'Emperiere, prit l'habit de religieuse en vn
monastere qu'elle auoit fondé, auec resolution d'y seruir les religieuses, où elle
persista quinze ans, au bout desquels mourant, & voyant qu'on preparoit des habits
& ornemens imperiaux pour sa pompe funebre : Non,
non, dit-elle, ie ne l'entens pas
ainsi, ces habits magnifiques ne sont pas miens, ils sont estrangers, ce sont ceux auec
lesquels i'ay esté mariée & alliée à vn espoux terrestre, voicy ceux (dit-elle)
monstrant son pauure habit de religion, qui
m'ont joinct à vn espoux celeste. Ie suis sortie nue du ventre de ma mere,
ie retourneray volontiers en la mere commune toute nuë. Des grandeurs &
superfluitez du monde ie ne desire emporter autre chose que ce pauure hait,
dans lequel Dieu me fait la grace de mourir ; ie vous prie d'en enueloper
478
ma miserable carcasse, & de mettre mon corps proche du tombeau de mon
frere, & Monseigneur Henry Empereur,
qui m'appelle, & ayant dit ces paroles rendit sa beniste ame à son Dieu.
Ex Adelberone Episcopo 6. Traie-ctensi: Baron.
tom. 2. anno 1024. 1025. 1040320.
Qui a donné les forces à tant de sainctes vefues
pour viure en terre vne vie si celeste ? Pour surmonter l'infirmité de leur sexe par des
actions si heroiques ? Pour mener vne vie de Seraphin dans vn corps de chair & de
bouë ? C'est le pere & protecteur des vefues : c'est luy qui a fait vne Amazone d'vne
Iudith. Vn Seraphin
d'vne Anne,
des Anges & Archanges de celles que nous auons raconté, & de tant
d'autres qui les ont imité : mais quel en a esté le motif ? Sans doute celuy qui a
acquis à Iudith
vne si grande gloire : motif que l'Escriture saincte
a voulu qui nous fut connu. Eò quod
castitatem amaueris, & post virum tuum, alterum nescieris, ideo & manus
Domini confortauit te, & ideo eris benedicta in æternum. Pour autant que tu
as aimé la chasteté, & qu'apres la mort de ton mary tu n'en as point pris
d'autre, la main de Dieu t'a fortifié, & tu seras beniste à iamais.
Filet cadre, rayé.
De l'honneur qu'on doit aux vefues. CHAPITRE VI.
Faut honorer les vefues.
LE commandement d'honorer les vefues est exprés
I. Timoth. 5.
Honora viduas, quæ vere viduæ sunt,
honorez les vefues qui sont vrayemẽt vefues. S. Hierosme
explique ces paroles, quæ vere viduæ sunt,
qui sont depourueuës de secours, qui ne peuuent gaigner leur vie, qui sont pauures, qui sont vieilles,
qui ont mis toute leur esperance en Dieu, & qui n'ont autre soin que de
le seruir, autre occupation que de le prier.
Tout ainsi que l'honneur qu'on doit à pere &
mere ne consiste pas à des complimens, à des bonnetades, ny à des reuerences exterieurs,
mais à vne assistance & secours en leur necessité & besoin : aussi l'honneur que
S. Paul entend
qu'on defere aux vefues, gist principalement à les secourir en leur besoin:
honos in scriptura non tam in salutationibus
deferendis, quam in elcemosynis & munerum oblatione seruitur, dit
S. Hierosme in 13.
Matth.321 L'honneur és
Escritures
sainctes ne consiste pas tant à des reuerences exterieures, comme à des aumosnes
& à des presens.
479
En quoy consiste l'honneur qu'on doit aux vefues.
Ie reduiray l'honneur qu'on doit aux vefues à quatre points. Le
premier est de les assister en leur pauureté, & c'estoit jadis la coustume que les vefues
qui ne pouuoient trauailler fussent nourries des moyens des Prelats. I. Timoth. 5. Si quis fidelis habet viduas,
subministret illis, ne grauetur Ecclesia, & his quæ vere viduæ sunt,
sufficiat. Si quelque fidele a des vefues en sa famille & a
On doit assister les vefues en leur pauureté.
dequoy leurs donner qu'il les assiste, afin que l'Eglise n'en soit chargée, & que
les vefues qui n'ont point d'autre assistance que de l'Eglise, ne soient
fraudées d'autant.
Au commencement de l'Eglise, l'Eglise n'estoit pas si riche comme
elle est maintenant, & cependant on nourrissoit les vefues des biens de l'Eglise :
& maintenant que par la liberalité des fideles les biens sont si fort accreus,
les vefues sont abandonnées, & souuent les biens qui deuroient estre pour
leur entretien sont pour des chiens, des oyseaux, des cheuaux, & des louues.
Voyez le soin que Dieu a eu de l'entretien des vefues,
Deuter. 24.
Cum mes
Le soin que Dieu a des vefues, & de leur nourriture.
sueris segetem tu agro tuo, & oblitus manipulum reliqueris, non reuerteris vt
tollas illum, sed aduenam & pupillum, & viduam auferre patieris, vt benedicat
tibi Dominus Deus tuus in omni opere manuum tuarum. Lors que tu
feras la moisson en ton champ, & que par oubliance tu auras laissé vne
iauelle, tu ne retourneras pas pour l'enleuer, mais tu la laisseras pour
l'estranger, pour l'orphelin & la vefue, afin que Dieu benisse toutes les
œuures de tes mains. Voilà comme en faisoit le charitable & misericordieux
Booz,
qui tout exprés laissoit des espis, afin que Ruth les remassast apres
les moissonneurs, pour la nourriture de la bonne
Noemi vefue,
autrefois riche, & reduitte à la pauureté.
Pourquoy croyez-vous que nostre Seigneur est
piqueé de compassion, voyant la pauure vefue de Naim
toute desolée sur la mort de son fils ? Pourquoy le resuscite-il sans en estre requis ?
sinon pource que cet enfant estoit tout le secours, assistance & consolation de sa mere,
& pour nous enseigner comme nous deuons secourir les vefues en leurs necessitez, mesme auant
que d'en estre priez, par vne certaine tendresse que nous deuons auoir pour
elles, à raison de leur condition & estat digne de toute sorte de compassion
& d'assistance. Que si cette obligation s'estend enuers tous ceux qui le peuuent faire,
il n'y a nul doute que les Prelats & Ecclesiastiques n'y soient spe-cialement
obligez, comme ceux qui doiuent estre les protecteurs & conso-lateurs des vefues.
Faut visiter les vef-ues en leurs afflictions.
Le second poinct de l'honneur qu'on doit aux
vefues est de les visiter en leurs afflictions suiuant le precepte de
S. Iacques
c. 1. Religio munda & immaculata
apud Deum & Patrem, hæc est, visitare pupillos & viduas in tribula-tione eorum, &
immaculatum se custodire ab hoc seculo: la religion pure & sans
macule deuant Dieu le Pere, est de visiter les orphelins & vesues en leur
480
affliction, & ne se soüiller dans le monde. C'est le bon office que nostre Seigneur
rendit à la vesue de Naim,
la visitant pour resusciter son fils.
Pourquoy N. Seign. resuscite le fils de la vefue de
Naim sans en estre prié?
Remarquez que de trois morts que nous lisons auoir
esté resuscitez par nostre Seigneur, il est prié de ce faire pour deux, sçauoir pour le
fils du Prince de la Synagogue, & ce par son pere, homme marié : pour le
Lazare, en estant
requis par Marthe
sa sœur, vierge ; mais il resuscite le fils de la vefue, sans en estre
prié, de son propre mouuement, pour nous enseigner que l'estat des vefues doit feruir de
motif à nostre charité pour les assister, sans qu'il soit necessaire d'attendre les
prieres. N'est-ce pas pour la mesme raison que Dieu enuoye le Prophete
Elie à la pauure vefue de
Seraphta.
3. Reg. 17.
pour l'assister en sa grande necessité ? Et Elisée
à vne autre.
Aucuns visitent les vefues pour les attirer au mal & les
perdre; d'autres pour les escornisler & les deualiser : Dieu veut qu'on ayt égard
particulier à elles, & à leur condition : voyez la loy qu'il fait,
Deuter. 24.
Non accipies loco pignoris, viduæ
vestimentum: Tu ne prendras pas pour gage l'habit de la
N'estoit aucunement loisi-ble de prẽ-dre à vne vefue aucũ
habit pour gage.
vefue. Lyranus là dessus
dit qu'il n'estoit loisible de prendre pour gage à
qui que ce fust le jour, l'habit qui luy estoit necessaire pour pour le iour ; ny
la
nuict, la couuerture qui luy estoit necessaire pour la nuict : que si de iour on
prenoit pour gage la couuerture de nuict, falloit la rendre la nuict approchante :
& si on prenoit la nuict, l'habit necessaire pour le iour, falloit le
ren-dre pour s'en seruir de iour : au reste on pouuoit bien prendre pour
gage vn habit non necessaire : les vefues estoient toutefois priuilegiées, &
n'estoit nullement permis de prendre d'elles aucun habit pour gage : mais
tout ce qu'elles ont, & comme dit nostre Seigneur, pour manger leurs
maisons, Comedunt
domos viduarum, Matth.
23. on les ruyne, & quelques fois souz pretexte de deuotion ; d'autres par vraye rapine,
d'autre par des concussions & procés inuistes.
Le troisieme poinct de l'honneur qu'on doit aux
vefues, est de les conso
Faut consoler les vefues.
ler : Iob
s'acquitoit parfaitement de ce deuoir qui dit, c. 29.
Benedictio perituri super me veniebat,
& cor viduæ consolatus sum. I'assistois ceux qui estoient abandonnez, &
i'ay consolé la vefue. Le vray consolateur des vefues est Dieu. 1.
Timoth. 5.
Quæ verè vidua est, & desolata, speret in
Deum. La vefue qui est abandonnée de tout le monde, & desolée mettre son
esperance en Dieu, qui luy seruira de paraclet, de pouruoyeur, de pere, de mary, de tout.
Nostre Seigneur dit à la vefue de Naim,
noli
flere: m'amie ne pleurez pas, c'est pour la consoler : & non content des paroles
vient aux effets, & resuscite son fils. Il y est obligé par ses promesses,
Non despiciet, Dominus preces pupilli,
nec viduam, si effundat loquelam gemitus: nonne lachrymæ viduæ ad maxillam descendunt,
& exclamatio eius super deducentem eas? Eccli.
35. Dieu ne mespri
481
sera pas la priere de l'orphelin, ny de la vefue, d'autant qu'il les a pris en sa
speciale protection, l'vn comme estant destitué de pere ; l'autre de mary, &
partant il les escoute, les assiste, les console, principalement lors que leurs
prieres sont accompagnées de larmes & de souspirs. Deuter. 10.
Facit iudicium pupillo & viduæ,
il est le iuge des orphelins & des vefues, Ps. 145.
Dominus custodit aduenas, pupillum &
viduam suscipiet, il est leur gardien, Psal. 67.
Pater orphanorum, & iudex
viduarum: il est leur pere. Psal. 9.
Tibi
derelictus est pauper, orphano tu eris adiutor, c'est leur aide & secours.
Les vesues doiuent mettre leur confiance en Dieu.
Iudith le sçauoit bien,
lors qu'elle s'addressoit à Dieu auec tant de confiance, & luy disoit,
subueni
quæso te, Domine Deus mihi viduæ,
Iudith. 9.
Mon
seigneur & mon Dieu, qui faites profession d'estre mary, pere, tuteur, protecteur,
consolateur des vefues, assistez moy. Partant les vefues doiuent auoir recours à
Dieu par l'oraison en toutes leurs afflictions : c'est le precepte que leurs donne
S. Paul. I. ad.
Timoth. 5.
Instet obsecrationibus, & orationibus
nocte & die, qu'elle prie iour & nuict. Quelqu'vn appelle l'oraison le mary
des
L'oraisõ, le mary des vefues.
vefues, peut-estre d'autant que Dieu est obligé par leurs oraisons de se comporter
enuers elles comme s'il estoit leur mary. L'oraison esoit
le mary de la bonne Anne prophetesse,
Luc. 2.
Quæ non discedebat de templo obsecrationibus
seruiens nocte & die, elle entretenoit ce mary iour & nuict. Escoutons parler
Le Sage à ce
propos, nonne lachrymæ viduæ ad maxillam
descendunt, & exclamatio eius super deducentem eas? à maxilla enim ascendunt vsque
ad cœlum & Do-minus exauditor non delectabitur in illis. Les larmes qui tombent
des yeux des vefues sont autant d'auocates qui montent iusques au ciel, & obligent
Dieu d'en prendre la protection & defense contre tous & enuers tous ceux qui
les attaquent : il fera bien paroistre par le chastiment qu'il prendra de ces temeraires, qu'il ne prend point de plaisir à l'oppression qu'on fait aux vefues.
Non seulement Dieu prend immediatement la protection des vefues,
mais aussi il entend que ceux qu'il a estably en ce monde comme ses lieu
Les lieutenans de Dieu doiuent auoir soin des vefues.
tenans le fassent. S. Paul
escriuant à Timothée,
dit, viduas honora,
honorez les vefues : la Glosse sur ces paroles adjouste,
sumptibus Ecclesiæ sustentando, &
solatijs fouendo, les entretenant aux frais de l'Eglise & les consolant. Il
veut donc que l'Eglise son espouse, que les Prelats ses lieutenans, prennent
vn soin particulier des vefues, les nourissans & consolans.
Conformement à cecy, & au sentiment de
Gelase Pape, dist. 87. c. I.
est ordonné aux Euesques d'auoir vn soin special des vefues, de les prendre
sous leur defense & protection : voicy les propres paroles du Canon,
viduis &
orphanis Ecclesiæ præsidium implorantibus, Episcopi debent adesse, & contra improboborum
violentias protectionis patrocinium eis negare non debent. Les Euesques
482
ne doiuent pas delaisser les vefues & orphelins qui ont recours à l'assistance
de l'Eglise, ains les doiuent defendre contre les violences des mechans,
comme lieutenans de Dieu.
Les Roys sont les Lieutenans & les viues
images de la Diuinité en terre, aussi est-ce leur propre,
facere iudicium atque
iustitiam, & liberare de manu calumniantium vi oppressos, & perigrinis pupillisque,
& viduis, quod facilius oppri-muntur à potentibus, præbere auxilium.
Causa. 23. q. 5. c. Regum322.
C'est leur propre de rendre iugement & faire iustice, &
de deliurer des mains des calomniateurs ceux qui sont oppressez, & d'assister les pelerins,
les orphelins, & vefues, comme personnes qui ont coustume d'estre plustot trauaillées de
ceux qui sont puissans, & exposées comme but à leur auarice & iniustice.
Les Iuges sont les Lieutenans de Dieu en terre,
aussi est-ce à eux de prendre la defense des vefues, & les saincts Conciles de la
part de Dieu les excommunient s'il leurs font tort, ou s'ils ne leurs rendent iustice.
Et nostre Seigneur mesme, Luc.
7. appelle le iuge inique qui ne defend la vefue.
Filet cadre, rayé. Des merueilles que Dieu fait par les vefues, & pour les vefues. CHAPITRE VII.
Merueilles que Dieu a fait par les vefues.
SE peut-il trouuer
plus grande merueille que ce que Dieu a fait par la saincte
& chaste vefue Iudith ?
Si l'escriture saincte
ne nous en donnoit vn infaillible le tesmoignage, nous croirions que ce sont des Romans,
& des contes faicts à plaisir. Vne femme tendre & delicate entreprendre
vne chose si grande, & confondre toute cette grande armée des
Assyriens, qui se tenoit
toute asseurée de triompher de la ville de Bethulie,
qu'il tenoit assiegée.
Sainct Ambroise
lib. de Viduis,
monstre les merueilles que Dieu a fait
Merueilles que Dieu fait par Debora vefue.
par les vefues, & d'autant, comme il dit, qu'il est quasi est quasi impossible
de raconter toutes les vefues, dont Dieu s'est voulu seruir pour monstrer la
force de son bras, il se contente de mettre en ieu
Debora, laquelle comme il
dit a bien fait paroistre que les vefues pouuoient non seulement se passer de
l'aide des hommes, mais que les vefues pouuoient assister les hommes :
laquelle n'a pas esté empechée par la foiblesse de son sexe d'entreprendre les
ex-ercices qui sont propres des hommes, & de les mener à chef. Les Iuifs estant
483
gouuernez par les Iuges, & n'estans suffisans ou de leurs rendre la iustice, ou
de les defendre contre les ennemis, dont ils estoient attaquez de tous costez,
ils appellerent Debora
à leurs secours & assisance, pour estre gouuernez
par elle, & vne seule femme gouuerna des milliers de personnes pendant la
paix, & les defendit contre leurs ennemis.
Barach Capitaine General monstra
bien que la victoire dependoit de Debora,
lors qu'ayant receu commandement d'aller attaquer l'ennemy, il luy repliqua,
si venis mecum
vadam: si nolueris venire mecum non pergam,
Iudic. 4. Madame si vous venez auec
moy, i'iray : si vous ne voulez venir ie ne puis aller. Monstrant par la que toute son
esperance, apres Dieu, consistoit en la force, prudence, & conduite de cette
courageuse vefue, & inuincible Amazone.
Quelle resolution de la magnanime
Iahel vefue, lors qu'elle
perça les tẽples de Sisara auec tant de courage : mais quelle constance de la saincte mere
Courage de Iahel.
des Machabées,
par laquelle Dieu a fait des si grandes merueilles ? nous en auons desia parlé.
Merueilles que Dieu fait pour les vefues.
Non seulement Dieu fait des merueilles par elles,
mais encore pour elles. Il enuoye Elie.
3. Reg. 17. à
la vefue de Sarepta
pour l'assister en la pauureté : il enuoye Elisée
à vne autre pour la secourir à son abandonnement 4. Reg. 4.
Et en sa faueur resuscite son fils, & multiplie miraculeusement son
huile. Nostre Seigneur mesme resuscite le fils de la vefue de Naim.
Sainct Pierre
esmeu par les prieres des vefues resuscite Thabita
mere nourrice des vefues. Actor. 9.
Sainct Estienne est constitué des
Apostres
comme pouruoyeur des vefues.
Dieu a bien vn tel soin des vefues que mesme il
defend de les attrister,
Comme Dieu punit ceux qui offensent les vefues.
Hierem. 22.
Viduam nolite contristare.
Escoutez les espouuantables menaces qu'il fait à ceux qui en ce point outrepassent ses ordonnances,
Viduæ
& pupillo non nocebitis: si læseritis eos vociferabuntur ad me, & ego
audiam clamorem eo-rum, & indignabitur suror meus, percutiamque vos gladio, &
erunt vxores vestræ viduæ, & filij vestri pupilli. Gardez-vous d'offenser les
vefues ny les orphelins : si vous le faites, ils auront recours à moy, ie les
escouteray, ie me mettray en furie, ie vous feray passer par le tranchant de l'espée,
vos femmes deuiendr ont vefues, & vos enfans orphelins. Le mesme asseure aux
Prouerb. 15.
qu'il renuersera la maison de ces temeraires qui osent attaquer les vefues,
& affermira celles des vefues, Domos
superborum demolietur, & firmos faciet terminos viduæ.
Cause de la resurrecetion pre-fumée de Traian
le secours d'vne vefue.
Aucuns pensent que l'Empereur
Traian a esté
resuscité & deliuré de l'Enfer, puis a fait penitence, & enfin est sauué. Ils
attribuent cette grace à ce que son fils estant vn iour monté sur vn cheual sougueux, le
cheual par cas fortuit tua d'vn coup de pied le fils d'vne pauure vefue, laquelle
demandant iustice à l'Empereur, il donna son fils à la vefue, luy commandant de la seruir
484
& honorer, comme si ce fust sa propre mere, & que
S. Gregoire,
esmeu de cet acte heroique & nonpareil fait par vn Idolatre & persecuteur
des Chrestiens, pria pour luy, obtint de Dieu qu'il sortit de l'Enfer, resuscitast,
fit penitẽce, & enfin fust sauué. Voyez Baronius
ad Annum Chri. 604. & autres qui examinent la verité de cette histoire.
Pleut-il à Dieu que nos iuges imitassent
l'Empereur Theophile en
ce
La iustice que l'Empereur
Theophile a fait en faueur d'vne vefue.
poinct. Cedrenus &
Zonaras,
tom. 3. in vita Theophili, racontent qu'vn Capitaine
osta le cheual à vn soldat, & le soldat
destitué de son cheual, auquel il se confioit grandement, fut tué en la bataille. Le
Capitaine fit present du cheual à l'Empereur. La vefue du soldat ayant apperceu
l'Empereur qui alloit à l'Eglise monté sur ce cheual, court à grand pas, prend le cheual
par la bride, proteste qu'il est à elle, & que personne autre n'est cause de la
mort de son mary que l'Empereur, qu'elle croyoit auoir rauy le cheual à son mary :
l'Empereur estonné de l'asseurance de cette femme, & espouuanté de ses clameurs, la
pria d'auoir vn peu de patience, iusques à ce qu'il seroit de retour à son palais, où il
la fit incontinent venir, & s'informa du tout. Il fit appeller le Capitaine, &
pendant qu'il l'interrogeoit, commanda à la vefue de demeurer derriere la tapisserie. Le
Capitaine fit mille sermens à l'Empereur que le cheual luy appartenoit, enfin on fit
paroistre la femme, le Capi-taine ne l'eust pas si tost apperceu, qu'il deuient muet
comme vn poisson, & tout esperdu se jetta aux pieds de l'Empereur, & la parole
luy estant reuenu confessa son larcin. L'Empereur confisqua ses biens en faueur de la
vefue & de ses enfans, & l'ayant priué de sa charge, le bannit à
perpetuité.
Lactance
6. Diuinorum instit. c. 25. fait vne belle remarque
touchant la constance des saincts martyrs. Il sembloit qu'ils eussent perdu tout
ressentiment de nature, lors qu'auec tant d'asseurance ils couroient au martyre,
sans auoir egard ny à leurs pauures femmes, qu'ils laissoient vefues, exposées à la
risée des Gentils,
& à la cruauté des tyrans : ny à leurs enfans tendrelets qu'ils
laissoient orphelins : estoit-ce qu'ils eussent perdu toute affection pour elles &
pour eux ? Ie sçay bien qu'en cela ils pratiquoient le commandement de N. Seign., qui
commande de haïr pere & mere, sa femme, ses enfans, tout. Ouy ! les haïr, c'est à dire
les abandonner & quiter plustot que d'enfraindre la fidelité que nous deuons à Dieu.
Mais ce qui leurs donnoit vne si admirable con-stance, dit Lactance, estoit la grande
asseurance qu'ils auoient que Dieu se-
Quatre raisons pour lesquelles on doit assister les
vefues.
roit le protecteur des orphelins & des vefues, Pupillum
& viduam suscipiet. Psalm.
143. & qu'il auoit vne particuliere obligation de prendre sous
sa prorection les femmes & les enfans de ceux qui meurent pour la defense de
son sainct nom, & pour sa gloire.
Hugue de S. Victor
remarque quatre raisons pour lesquelles on doit secourir les vefues. La premiere est la misere de leur condition,
qui eut le
485
pouuoir d'esmouuoir le iuge iniuste, Luc.
18. La seconde, l'exemple de nostre Seigneur qui a assisté les vefues. La troisieme, le commandement
que Dieu en donne. La quatrieme, la misericorde que Dieu promet à ceux qui
le feront.
Comme on persecute les vefues.
Tout ainsi que lors qu'vn chien est mal traité,
d'ordinaire tous les autres se iettent dessus à corps perdu, de mesme lors qu'vne pauure
femme a perdu son mary, vous diriez qu'elle est la proye du monde, chacun en veut
tirer pied ou aisle, vous croiriez qu'elle est à l'abandon.
Mais que pensez-vous faire malheureux ? quoy !
preualoir contre Dieu, qui se qualifie le iuge des vefues ! sçachez que leurs causes sont
priuilegiées, & que Dieu en iuge immediatement, & qu'entreprenans contre elles, vous
prenez Dieu à partie. L'insolent Heliodorus
voulut repaistre son insatiable
auarice des tresors & deposts des vefues & orphelins qui estoient au temple :
il fut traicté selon ses demerites, 1. Mach.
3. & quiconque l'imitera sera payé de mesme monnoye, suiuant ce que dit
Dauid,
turbabuntur
à facie eius patris orphanorum, & iudicis viduarum, le pere des orphelins, le
iuge des vefues, vous iugera comme vous meritez.
Dieu reproche à ceux de Hierusalem,
que causam
viduæ non iudicauerunt, Hierem.
5. Ils n'ont tenu compte de rendre la iustice aux vefues, &
Isaie 1.
Pupillo non
iudicant, & causa viduæ non ingreditur ad illos: & ne se trouuent-ils pas
maintenant des iuges, qui non seulement ne rendent point de droict aux
vefues, mais qui les accablent & ruinent d'iniustice, semblables à ceux
d'Isaie 10.
Qui condunt leges iniquas vt essent viduæ prædæ
eorum. Qui font des loix iniustes pour mettre en proye les pauures vefues. Au
moins s'ils estoient semblables à ce Iuge de
S. Luc.
18 qui ne craignoit ny Dieu, ny les hommes,
qui toutefois iugea la cause de la vefue, non par affection qu'il eut à la iustice,
mais pressé d'importunité.
Dauid
parlant des vefues dit, Viduam
eius benedicens benedicam, Psal. 131.
La traduction Hebraïque a, Venationem
eius benedicens benedicam, il appelle vne vefue vne chasse, vne venaison, vne
proye, pourquoy ? sinõ pour monstrer que maintenant la proye, la chasse, la venaison des
meschans iuges, des aduocats iniques, des procureurs larrons, sont les pauures vesues,
qu'ils chassent, qu'ils escorchent, qu'ils mangent, Viduam
& aduenam interfecerunt, & pupillos
occiderunt, Psal.
93. & puis ils ne craignent la punition, d'autant que
Dixerunt non videbit Dominus, nec
intelliget Deus Iacob. Dieu n'en sçaura rien.
Ah mal-heureux, qui
plantauit aurem non audiet? aut qui finxit oculum non considerat? qui corripit gentes, non arguet?
Celuy qui fait ouyr les sourds, fait voir les aueugles, qui iuge les nations, n'entendra les clameurs des vefues ?
ne vera leurs larmes ? ne sçaura vos iniustices ? vous laissera impunis? Mais escou-tez-le qui vous parle par la bouche de Malachie
3. Accedam ad vos in iudicio, &
486
ero testis velox maleficis, & adulteris,
& periuris, & qui calumniantur mercedem mercenariis, & humiliant viduas
& pupillos. Ie vous trouueray bien, ie vous iugeray promptement, vous sorciers,
magiciens, adulteres, pariures, qui retenez le salaire des mercenaires, qui accablez les
vefues & orphelins. Maledictus qui
peruertit iudicium pupillo, & viduæ. Maudict celuy qui ne rend bonne iustice à
l'orphelin & à la vefue.
Se trouue-il pas encore des reliques de la race de
ceux dont parle le Sage,
Sap. 2.
Non parcamus viduæ, & veterano multi
temporis, n'espargnons pas la vefue, ny les vieillards chenus, dont se plaint
Iob
24. Vim fecerunt pupillo deprædantes,
& acceperunt pro pignore bouem viduæ. Ils ont pillé le pauure orphelin, ils
ont emmené le bœuf de la pauure vefue.
Comme Dieu punit ceux qui font tort aux vefues.
Pierre Damien
raconte qu'vn certain se trouuant au point de la mort, comença
à crier comme vn desesperé, de ce que S. Gregoire
& S. Ambroise le
battoient à toute outrance, d'autant qu'il auoit rauy sept escus à vne vefue,
& que la sentence portoit qu'il auoit autant de coups, que la vefue auoit fait
de pas pour r'auoir son argent.
En la vie des peres,
vn certain ayant emmené son fils à S. Amon pour estre
guary de la rage, S. Amon luy dit, que s'il vouloit que son fils fut guary, qu'il
rendit auparauant le bœuf, que luy & son fils auoient rauy à vne vefue. N'apperceuez-vous
pas que cette rage estoit le chastiment du tort fait à la vefue ?
Souuenez vous donc que Dieu commande d'honorer les
vefues, c'est à dire, de les assister, visiter, consoler ; mais les vrayes vefues, qui
seruent Dieu, qui sont chastes & prudentes : Souuenez vous qu'il est le mary, le
pere, le protecteur, le iuge, le tout des vefues, & partant que comme il punit ceux
qui leurs font tort, aussi recompense-il ceux qui les honorent.
S.
Chrysostome en vne epistre qu'il escrit à vne ieune vefue, luy dit, Mada me, si
parmy tant de maux & trauerses que vous auez eu, vous estes demeu-rée constante,
& vostre esprit est tousiours demeuré dans son serein, vous n'en estes obligée à
aucun aide, ny assistance humaine, mais c'est vne œuure de la main du tout puissant,
c'est vn traict de cette souueraine intelligence qui n'a point de mesure ; de cette
prudence qui ne se peut comprendre : c'est vne faueur du pere des misericordes, &
du grand Dieu de toute consolation, car comme dit le prophete
Osée c. 6. il nous bat &
nous guarit, nous frappe, & nous pense323, & nous sanctifie. Lors que vostre mary
viuoit, quoy qu'il ne fust qu'vn homme, il auoit toutefois soin de vous, mais d'autant
que Dieu l'a appellé à soy, il a pris sa place : ie ne dis pas cela de moy, c'est apres
le Prophete,
Psal. 145.
Pupillum &
viduam suscipiet, il prendra la protection de l'orphelin
& de la vefue, & au Ps.
67. il s'appelle le pere des orphelins & iuge des vefues ;
& l'experience vous sera connoistre qu'il a pour singulierement recommandez
& les vns & les autres, les orphelins & les vefues. Voila le discours de
S. Chrysostome.
487
Filet cadre, rayé. Qu'on peut se remarier, que c'est toutefois chose plus honorable de demeurer vefue. CHAPITRE VIII.
M
ontanus,
les Cataphryges324,
Tertulian,
les Nouatiens & autres,
ont enseigné que depuis qu'vne fois quelqu'vn estoit vefue, il ne luy
estoit loisible de se remarier. Cette doctrine est opposée formellement à
La femme vefue peut se remarier.
celle de S. Paul,
Rom. 7. où il
dit, Quæ sub viro est mulier,
viuente viro alligata est legi: si autem mortuus fuerit vir eius, soluta est à lege viri:
igitur viuente viro, vocabitur adultera si fuerit cum alio viro; si autem mortuus fuerit vir eius,
liberata est à lege viri, vt non sit adultera si fuerit cum alio viro. La femme
mariée, pendant que son mary vit, est obligée à la loy du mariage : si son mary meurt,
elle n'est plus subjette à la loy du mariage : du viuant de son mary, elle ne peut
viure auec vn autre hõme sans cõmettre adultere : son mary mort, elle peut se remarier à
vn autre sans adultere. Il semble parler assez expressement & clairement, toutefois
il parle encore plus clairement, Corinth.
7. disant, Mulier alligata est legi, quanto tempore
vir eius viuit: quod si dormierit vir eius, liberata est: cui vult nubat tantum in
Domino. Beatior autẽ erit si sic permanserit, secundum meum consilium, puto autem quod
& ego spiritum Dei habeam. La femme est obligée à la loy du mariage tandis que
son mary vit : son mary estant mort, elle est libre : elle peut se marier à qui bon luy
semblera, suiuant la loy de Dieu, & conformement à ses ordonnances. Toutefois elle
sera plus heureuse en son vefuage, & ne se remariant pas.
On peut se remarier plu-sieurs fois.
S. Augustin
lib. de
bono Viduitatis cap. 12. remarque que sainct Paul ne
dit pas qu'elle peut se remarier vne fois, deux fois, trois fois, quatre fois, mais qu'il dit
absolument, cui vult nubat, elle peut se
marier à qui elle voudra, selon Dieu, pour monstrer qu'on peut se remarier plusieurs
fois, & que ny les secondes nopces, ny les troisiemes, ny les quatriemes &c. ne
doiuent estre condamnées.
S. Paul ne
commãde pas aux vefues de se remarier.
Le mesme S. Paul
I. ad Timoth. 5.
dit, volo iuniores nubere, i'entens
que les ienues vefues se marient. S. Aug..
cap. 8. de bono Viduitatis,
S. Ambroise lib.
de Viduis,
S. Chrysostome,
S. Hierosme, Epist. 11. ad
Ageruchiam325, & ad Saluinam326, remarquent fort bien que
S. Paul par ces paroles ne com
488
mande pas, mais permet, & qu'il accorde les secondes nopces aux ieunes
vefues, d'autant qu'aucunes auoient fait faux bond à la continence, qu'elles
auoient vne fois professée, cela est clair du texte.
Voilà la sentence de
S. Paul, qui approuue les
secondes nopces, les troisiemes, quatriemes, cinquiemes &c. sentence confirmée par
l'Eglise : & pour quoy non ? puis que les fins du mariage se peuuent aussi bien
rencontrer aux secondes & troisiemes & autres, qu'aux premiers. Que les secondes, troisiemes, & autres sont Sacrement comme les premieres : qu'és secondes, troisiemes &c. il peut y auoir vn vray contract, il peut y auoir l'intention de la
generation, le remede à la concupiscence, l'assistance mutuelle, & enfin la
grace sacramentelle, partant c'est heresie de condamner les secondes, 3. 4. nopces.
On ne sçauroit toutefois nier, que ce ne soit
chose plus honorable de
C'est chose plus honorable de ne se remarier.
demeurer vefue que de se remarier, ce que ie m'en vay prouuer par la loy
des Iuifs, par le sentiment des Gentils, mais
principalement par l'authorité de l'Eglise & des loix Ciuiles.
Sainct Hierosme
escriuant à Ageruchia327, dit qu'en
l'ancien Testament
En l'ancien Te-stament
l'estat de viduité preferé aux secõdes nop-ces.
les filles des prestres n'ayant esté mariée
qu'vne fois, & estant deuenues vefues pouuoient manger des viandes sacerdotales, &
si elles mouroient en leur viduité leurs peres pouuoient faire leurs obseques auec
solemnité, mais si elles se remarioient elles ne pouuoient plus demeurer auec leurs peres,
ny manger des viandes sacerdotales, & estoient tenues comme le reste des femmes,
& comme personnes prophanes.
Le mesme S. Hierosme
au mesme endroit monstre que les Payens ont eu la mesme coustume, & que personne n'estoit admis
pour estre sacrificateur
Les Payẽs ont fait estime des vefues.
qui eust esté remarié. Il monstre l'estat que les payens ont fait d'vne
Reyne
de Carthage, laquelle aima mieux estre bruslée que de se remarier au Roy
Hiarba :
& de la femme d'Asdrubal
laquelle prenant ses enfans de ses deux mains se precipita auec eux dans le feu, plustot que de se
remarier328. De ces histoires Payennes
S. Hierosme prend
occasion de confondre plusieurs Chrestiens qui ne font pas tant pour Iesus-Christ que
ces Payens ont fait pour le Diable. Pour confondre l'insolence & intemperance de
plusieurs Dames qui pensent à se remarier, auant que leur mary soit enterré, &
authorisent leur incontinence par les paroles de S. Paul,
qu'elles sçauent par cœur comme il dit. Le mesme remarque que les Atheniens n'admettoient personne
à la prestrise qui eust esté marié deux fois, non plus que les Egyptiens, qui reiettoient des autels de leur plus grand Dieu celuy qui auoit esté marié deux fois.
Tertulian,
in fine exhortationis ad castitatem,
tesmoigne que les Payens ont grandement prisé ceux & celles qui se contentoient d'auoir esté
mariez vne fois, qu'on leurs faisoit des honneurs particuliers, & que le souuerain
489
Pontife329
ne pouuoit auoir eu deux femmes.
Portigena ne veut entendre à se remarier.
Portigena fille de Darius tua sa nourrice, parce qu'elle luy
conseilloit de se remarier330.
Portia fille de Caton,
entendant qu'on loüoit vne matrone
qui s'estoit remariée, & qu'entre autres choses on disoit qu'elle viuoit en
femme de bien & en bonne reputation, voire qu'on l'exhortoit à son exemple
de se remarier, elle dit, Felix &
pudica matrona nunquam nisi semel nupsit.
Ny Portia.
Iamais matrone heureuse & pudique ne s'est mariée plus d'vne fois. Hieron.
lib. I. aduersus
Iouinianum.
Vefues de Goa ne se remarioẽt.
Les vefues de Goa
ou femmes des Brachmanes
auant que d'estre Chrestiennes estant vefues iamais ne se remarioient, voire mesme se
jettoient dans le bucher & se brusloient auec le corps de leur mary, estimans
chose indigne de suruiure apres la mort de leur principale moitié : & cela a esté
pratiqué iusque à ce que leurs Roys, par edicts publiques, ont empesché cette barbarie :
maintenant qu'elles sont Chrestiennes, depuis qu'elles sont vefues, elles portent
continuellement des habits de deuil, iamais de blanc, & se font tousiours raser les
cheueux. Epist. Indic. anno 1586.
A la Chine, les Mandarins donnent de grands pris
& priuileges aux vef
Vefues honorées à la Chine.
ues, qui demeurent en leur viduité, comme on faisoit jadis aux
vierges Vestales chez les Romains.
P. Alexander Valignagnus
præpositus Indiæ Prouinciæ in literis anni 1588.
Mon intention n'est pas qu'on defere beaucoup en
cet endroit, ny à la loy de l'ancien Testament,
laquelle est abrogée en plusieurs choses, ny au sentiment des Payens superstitieux en leurs ceremonies ; & partant ie
passe à des preuues plus fortes & plus authentiques.
Il semble que S. Paul
parle definitiuement en cette matiere, & ses paroles nous doiuent seruir d'arrest, c'est
aux Corinth. I. c. 7.
Dico non nuptis & viduis,
bonum est illis si sic permanserint, sicut & ego, quod si non se continent, nu-bant melius est
enim nubere quam vri. Ie veux que ceux qui ne sont mariez & les vefues
entendent qu'il est expedient qu'ils demeurent en estat de continence, comme moy : que
s'ils ne peuuent se contenir qu'ils se marient : vaut meiux se marier que de brusler : &
au mesme lieu, beatior erit si sic permanserit,
la femme qui demeurera en estat de viduité sera plus heureuse, & en cette vie, & en
l'autre : me semble qu'il n'y a plus rien à douter en ce poinct apres vn tel arrest prononcé de la bouche de ce grand
Apostre, toutefois ie m'en vay exami-ner le sentiment de l'Eglise, en suite de cet
arrest.
490
Filet cadre, rayé. L'estat que les loix Ecclesiastiques & Ciuiles font de la viduité. CHAPITRE IX.
C'Est
vne saincte & louable coustume pratiquée en l'Eglise, approuuée des
Saincts peres & Docteurs,
authorisée par les sacrez Conciles de
Les benedictions nuptiales sainctemẽt instituées.
benir ceux qui se marient. Le Concile de Trente,
sess. 24. de matri. Can. I.
condamne d'Anatheme ceux qui oseront improuuer telles benedictions instituées
sainctement, tant pour la dignité, reuerence & majesté du
Sacrement, comme pour la necessité qu'en ont les contractans puis que le Sacrement de
mariage estant ordonné à des actions grandement conformes aux appetits
charnels, & aux inclinations de la sensualité, il a esté necessaire d'y apporter
ces benedictions, afin qu'à l'aide d'icelle on s'y comportast plus decemment.
Les benedictions du mariage se doiuent faire, ou
par le propre Pasteur de
Par qui se doiuent faire les benedictions nu-ptiales.
l'vn ou de l'autre des contractans, & n'importe que ce soit
du Pasteur de l'es poux, ou de l'espouse, ou bien par quelqu'vn approuué de luy, &
ayant au- thorité de ce faire : & ceux qui obmettent ces benedictions par mespris
pe-chent mortellement, icelles obligeans non comme chose de conseil, mais de
precepte, & en plusieurs endroits ceux qui ne les reçoiuent encourent des grandes
peines : & l'opinion la plus commune est que c'est peché mortel tant à l'homme qu'à la
femme de consommer le mariage auant ces benedictions, ce qui se doit entendre parlant
selon l'ordinaire, car il y peut auoir des cas ausquels il n'y aura aucun peché. I'en ay
parlé amplement, liv. I. tra. 2. chap. 18.
Cecy presupposé d'où vient que les sacrez Canons
defendent de faire ces
Pourquoy les benedictions nu-ptiales ne se font aux secondes
nopces.
benedictions aux secondes nopces ? & non seulement quand tous
les deux contractans sont veufs, mais aussi en aucuns lieux quand seulement l'vn des
deux l'est : en quoy il faut auoir esgard aux coustumes & à l'aduis des Docteurs.
Aucuns croient que c'est pour faire entendre à ceux qui se remarient qu'ils feroient
mieux de demeurer veufs, ita
Goffredus
summa titulo de secundis nuptijs num. 2.
D'autres d'autant que la benediction qui a esté donnée aux premieres nopces demeure,
& encore qu'il n'y ait qu'vn des contra-ctans qui soit veuf, que celuy qui a receu
la benediction aux premieres no-
491
pces la communique à l'autre, qui n'a pas encore esté marié, tout ainsi que
l'eau beniste communique sa benediction à de l'autre eau non beniste que l'on
y mesle. D'autres disent que c'est pour ne point reïterer la benediction à vne
personne qui la desia receüe, & pour ne rendre la benediction vile & contemptible.
Voicy la raison de l'Ange de l'escole
S. Thomas. La grandeur du mariage,
dit-il, consiste en ce qu'il represente le mariage de Iesus-Christ avec l'Eglise :
les secondes nopces semblent manquer en cette representation, d'autant qu'au
mariage de Iesus-Christ n'y a qu'vn espoux & vne espouse : or ceux qui se
marient pour la 2. ou la 3. fois ont plus d'vn espoux ou d'vne espouse, & partant
leur representation est defectueuse, ainsi en punition de cette defectuosité,
ils sont meritoirement priués de la benediction des nopces : & par là chacun
peut connoistre que l'Eglise fait estat de ceux qui demeurent en l'estat de viduité,
& ne se remarient.
Ie peux dire que c'est pour la mesme raison que
l'Eglise exclud des ordres
Pourquoy ceux qui ont esté mariez deux fois exclus des ordres
sacrez ?
sacrez ceux qui ont esté mariez deux fois, qui sont
irreguliers, & cette irregularité s'appelle Irregularitas
orta ex Sacramenti defectu, seu ex defectu significationis Sacramenti.
N'est-ce pas ce que ie viens de dire tout maintenant ? à cause du manquement qui se
trouue aux secondes nopces, en la representation du mariage de Iesus-Christ auec l'Eglise,
où se trouue vn auec vne, & non auec plusieurs, comme se fait aux secondes nopces : laquelle irregularité
semble fort iustement ordonnée, car comme ainsi soit que ceux qui reçoiuent
les sacrez ordres, sont establis pour l'administration des Sacremens, la raison veut que iamais ils
n'ayent manqué, ny commis aucun defaut en la signification des mesmes Sacremens, ce que
font ceux qui se remarient, comme i'ay monstré, & partant sont irreguliers.
Les Loix Ciuiles sont fort rigoureuses contre les
femmes qui se remariẽt ;
Rigueur des loix Ciuiles contre les femmes qui se remarient.
Premierement elles declarent la femme qui se remarie dans l'année du deuil
de son mary, infame, comme aussi celuy qui l'espouse. l. I. C. de secundis
nuptiis, & l. regia. 3. titul. 6.
part. 7. laquelle infamie on encourt
ipso iure, en suite du droict.
Secondement, elle ne peut donner à son mary, ny
par dost, ny par derniere volonté plus de la troisieme partie de ses biens.
Troisiemement, elle est incapable de receuoir
aucune succession, legs, fideicommis, donation par derniere volonté, donation par cause
de mort, d'autre que de son mary, l. I. C. de secundis nuptijs.
Quatriemement, elle est priuée de tout ce que son
premier mary luy auoit laissé par sa derniere volonté, & non seulement quant à la
proprieté, mais mesme quant à l'vsu-fruict, ex leg.
I. C. de secundis nuptijs.
Cinquiemement se remariant auant la fin de l'année
de deuil, elle ne peut
492
succeder par intestat à ceux de son parenté au dela du troiseme degré, l. I. C.
de secundis nuptijs, ainsi ne peut succeder au fils de son pere, d'autant que selon
la supputation du droict ciuil, il est au quatrieme degré.
Sixiemement elle est obligée de donner la moitié
de son bien aux enfans du premier lict. l. si qua mulier. 4. C. ad
Senat. Consult. Tertul.
Remarquez que ces peines ne sont que pour les
femmes qui se remarient dedans l'an, d'autant qu'elles doiuent estre plus reseruées que
les hommes ; & ces peines semblent estre iustes tant pour moderer leur intemperance,
comme pour ne rendre les enfans incertains, ce qui arriueroit si la femme se remarioit bien-tost apres la mort du premier mary, on ne sçauroit s'il seroit du premier,
ou du second.
Or d'autant que le mariage doit estre libre pour
euiter l'incontinence, &
La rigueur des loix Ciuiles corrigée par les loix Canoniques.
d'autres grands incõueniens, les loix canoniques ont corrigé ces peines portées
par les loix ciuiles, comme il appert c. Finali de secundis nuptijs,
où il est dit, non debet legalis infamiæ
sustinere iacturam, quæ licet post viri obitum infra tempus luctus, scilicet vnius
anni spatium, nubat, concessa sibi ab Apostolo
vtitur facultate. La femme qui se remarie dans l'année du deuil, ne doit encourir l'infamie
portée par la loy : elle ne fait que ce que l'Apostre
luy permet. Et iaçoit que la loy canonique ne fasse mention que de la peine d'infamie, la correction
toutefois s'entend de toutes les autres peines, puis que la raison qui est rapportée
au texte est autant pour les autres peines, comme pour l'infamie : &
la douceur & iustice des saincts canons ne permet pas qu'elle soit subiecte à
punition pour se seruir de son droict, & faire ce que
l'Apostre luy permet, en
quoy les canons ont egard à la liberté du mariage, & à euiter les inconueniens
que telle restriction des loix ciuilles pourroit causer, & sur tout l'incontinence
qui pourroit arriuer par la crainte des peines ciuilles portées contre celles qui se remarient.
Aucuns pensent que nonobstant cette correction, la
femme qui se rema rie dans l'an n'est pas exempte de la quatrieme peine : d'autres, que
cette mo-deration faite par le droict Canon se doit entendre, lors qu'elle se
remarie en tel temps qu'il n'y a plus de doute à qui appartient l'enfant, si au
premier mary, ou au second.
D'autres, que ces peines sont corrigées quant au
tribunal Ecclesiastique, non quant au seculier, auquel ces loix doiuent estre obseruées
& conseruées en leur entier. Toutefois le plus probable est, que toutes ces
peines sont corrigées par le droict Canon, d'autant qu'elles preiudicient à la
liberté du mariage, restreignent le pouuoir que Iesus-Christ a donné de se remarier,
& de se seruir du remede qui est laissé contre l'incontinence, & donnent occasion
de commettre des fornications.
De ce que ie viens de dire en ces deux Chapitres,
ie ne pretens pas d'infe
493
rer que les veufs, soient hommes, soient femmes, faſſent
mal de se remarier vne fois, deux fois, trois fois, & plus ; ce seroit contre la permission
qu'en donne S. Paul,
contre les Peres &
Docteurs Catholiques, contre les sacrez Conciles & Canons, contre la definition de l'Eglise,
& partant vne heresie. Mais i'apporte seulement le sentiment des legislateurs qui ont creu estre
chose plus conforme à la
raison & plus honneste de ne se remarier, que de se remarier : & ne me dites pas
que S. Paul commande
aux vefues de se remarier. I. Timoth. 5.
Volo iuniores nubere, filios procreare, matres familias esse. Ie
veux que les ieunes vefues se marient, qu'elles mettent des enfans au monde, soient meres de famille,
ces paroles ne sont de commandement, mais seu-lement de permission comme ie vay monstrer.
S. Paul ne
commande pas aux ieunes vefues de se remarier.
S. Hierosme,
Epist. ad Ageruchiam331 explicant ces paroles de S. Paul
dit, volo iuniores nubere, quia nolo adolescentulas
fornicari, ie veux que les ieunes vefues se marient, d'autant que ie ne veux pas
qu'elles paillardent : procreare filios, ne
metu partus, ex adulterio filios nectare cogantur: qu'elles mettent des enfans au
monde, de peur qu'ayans conceu d'adultere, elles ne soient contrain-tes de faire mourir
leurs enfans. Matres familias esse, quare
obsecro? quia multò tolerabilius est bigamam esse, quam scortum, & secundum habere
virum, quàm plures adulteros. Ie veux qu'elles soient meres de famille, pourquoy
ie vous prie ? sinon d'autant que c'est chose plus tolerable d'estre mariée deux fois,
que d'estre vne publique ; d'auoir vn mary que plusieurs ruffiens.
Voilà les paroles de
S. Hierosme lesquelles ne
condamnent pas les secondes, ny troisiemes nopces, ny dauantage : mais monstrent
assez la cause pour laquelle S. Paul veut que les ieunes
vefues se remarient, cause qu'il exprime dauantage par ces paroles qui suiuent encore
au mesme texte : Nullam
occasionem dare aduersario maledicti gratia, afin qu'elles ne donnent occasion
aux infideles de parler mal de l'Eglise : ou bien qu'elles ne donnent des attraits
aux ieunes hommes : qu'elles ne se parent auec superfluité : qu'elles ne se comportent autrement que leur estat de viduité requiert, & voicy la raison de cette
permission, iam
enim quædam abierunt retro post Satanam, aucunes ont
quitté Iesus-Christ leur espoux, ont enfraint le vœu de continence, ont violé
leur resolution, s'abandonnans à leurs plaisirs. Partant ie permets les 1. 2. 3.
& 4. nopces & plus, car il vaut mieux qu'vne femme s'allie auec un homme,
qu'auec Satan. Toutefois, dit l'Apostre,
si vous me demandez conseil ie vous diray qu'il vaut mieux demeurer vefues, que de se remarier,
beatior erit si sic
permanserit, & ce que i'en dis, ie pense le dire selon l'esprit de Dieu.
La viduité meilleure que les secondes nopces.
S. August.
en confirmation de la conclusion de l'Apostre,
dit ces belles paroles, Angeli non
nubunt, & hoc erimus cum surrexerimus: quantò ergo meliores estis, ó viduæ, quia hoc
quod erunt homines post resurrectionem, hoc vos incipitis esse ante mortem, seruate
gradus vestros, & Dominus seruabit honores vestros: compara-
494
ta est resurrectio mortuorum stellus,
in cœlo constitutis: stella enim à stella differt in gloria, sic & resurrectio mortuorum.
Aliter ibi lucebit virginitas, aliter castitas coniugalis, aliter sancta viduitas,
seruate ergo gradus vestros. Les Anges ne se marient point, & nous serons comme
eux apres la resurrection. O combien estes vous meilleures que les mariez, ô vefues ! puis
qu'auant la mort vous commencez d'estre ce que nous serons apres la resurrection !
gardez vos grades, Dieu vous gardera vos honneurs & recompenses. La resurrection des
morts est comparée aux eſtoiles qui sont au ciel, vne estoille est differente de l'autre en splendeur,
ainsi les ressuscitez. La virginité aura vn autre lustre que la chasteté
coniugale : & la saincte viduité que le mariage, maintenez vous dãs vostre
condition. Le mesme S. August.,
de bono viduali
cap. 5. Bonum est pudicitia coniugalis, sed melius
bonum est continentia vidualis. Beata est Ruth,
sed beatior Anna, illa transijt
ad secundas nuptias, illa non. C'est vne chose bonne que la chasteté des mariez, mais
la continence des vefues est meilleure, Ruth est
heureuse, Anne plus heureuse : celle-là
s'est remariée, l'autre non.
Ie sçay que l'estat & condition des vefues a
ses incommoditez, elles sont
Remede des vefues contre les mesdisances.
sujettes aux langues & mesdisances des meschans : mais
voicy le remede donné par S. Hierosme,
ad Furiam332,
Sanctus amor impatientiam non habet,
falsus rumor citò opprimitur; & vita posterior, iudicat de priori: Si elles aiment
bien Dieu leur espoux, elles auront patience : les faux bruits s'estouffent
incontinent, & la vie qui suit est preuue de celle qui a precedé. Que leurs
deportemens faſſent rougir les meschans, & donnent le dementir aux mesdisans.
Elles sont subjettes aux persecutions & rapines, Dieu en prend vn soin
& protection particulier, leurs seruant de mary : elles sont seules ; mais Dieu
ne les abandonnera : elles sont priuées de la consolation d'vne mary, non de
celle de Dieu : elles seront steriles, mais fecondes en bonnes œuures :
mesprisées deuant les hommes, honorées deuant Dieu : pauures, quiconque a Dieu
pour protecteur, ne peut auoir necessité.
Vignette décorative.
Trois considerations en faueur de la viduité. CHAPITRE X.
Explicatiõ de la parabole du 30. 60. & 100.
ON
explique quelquefois la parabole du champs de l'Eglise ensemencé, & qui porte
diuersité de fruict, en vne partie le trentieme, en l'autre le soixãtieme, & en
l'autre le centieme, de la diuersité de nostre cooperation qui peut rendre la semence de
la grace & de la parole de Dieu plus ou moins fructueuse.
Theophile &
Euthimius
l'expliquent de ceux qui commencent à bien faire, de ceux qui ont commencé dés long-temps
& profitent, & des parfaicts. S. Hierosme,
S. Cyprian
& d'autres des trois estats de l'Eglise, des mariez, des vefues, & des
vierges. Les vierges portent le centieme : les mariez le trentieme : les vefues le
soixantieme. Ainsi suiuant cette explication l'estat des vefues est plus honorable que
celuy des mariez. Mais ie le vay prouuer par diuerses raisons.
S. Paul met
les vefues en parallele auec les vierges.
Ce n'est pas vne petite recommandation pour l'estat
de viduité que S. Paul
I. Cor. 7.
le met comme en parallele auec l'estat de virginité lors qu'il dit,
mulier innupta, & virgo cogitat quæ
Domini sunt, vt sit ancta corpore, & spiritu. La
femme qui n'est pas mariée, & la vierge pense à ce qui concerne le seruice de
Dieu, afin qu'elle soit saincte & du corps, & de l'esprit, voulant dire que les
vefues & les vierges ont la mesme liberté de seruir Dieu, & que la mesme pureté
qui rend les Vierges honorables, doit aussi decorer les vefues, en tant que
les vnes & les autres se priuent des voluptez charnelles, les vnes estant
recommandables pour ne les auoir iamais esprouuées, les autres, pour y
auoir renoncé, nonobstant l'vsage & habitude qu'elles en auoient : Ce que i'en
dis, dit Sainct Paul,
n'est pas pour vous contraindre, mais pour vostre profit,
c'est pour vous exhorter à ce qui est plus honneste, & qui vous donne moyen de
prier Dieu sans empechement, Hæc
ad utilitatem uestram dico, non vt laqueum vobis inijciam, sed ad id quod honestum est, &
quod facultatem prebeat sine impedimento Dominum obsecrandi.
La femme vefue n'est plus ſous la domination d'vn mary, ne depend plus
de ses fantaisies, peut se leuer & coucher quand elle veut,
est maistresse de son corps, n'est plus seruante d'vn homme, mais de Dieu, n'est plus
obligée d'auoir mille complaisances pour vn mary, de luy preparer ses necessitez, ains a
496
moyen de vaquer à Dieu & son seruice : & voila la premiere raison, par laquelle
ie prouue que l'estat des vefues est plus honorable que celuy des mariez,
d'autant que les vefues ont plus de moyen de seruir Dieu.
La seconde, combien d'inconueniens se rencontrent
ordinairement au
Inconueniens des secondes nopces.
mariage ? vne bonne vefue & sage matrone Romaine, nommée Annia, estant
incitée par d'autres à se remarier : Ie suis,
dit elle, fort perplexe, & ne sçais ce
que ie dois faire. Si ie me remarie, & que ie rencontre vn bon mary, ie seray
en perpetuelle apprehension de le perdre, comme i'ay perdu le premier : si ie
rencontre vn facheux, i'auray continuellement la bonté du premier en mon
esprit, dans des cuisants regrets de l'auoir perdu, & ne pourray aymer le second,
Hieron.
contra Iouinianum.
L'experience ne nous enseigne que trop, que
rarement il y a de la paix entre les enfans de deux licts : vne mere n'ose monstrer son
affection à ceux du premier lict : si elle leur donne du pain, ce n'est qu'en cachette : le
second mary ne peut souffrir qu'elle parle du premier : il faut pour auoir paix, qu'elle
fasse semblant de haïr les enfans du premier mariage, autrement vn second
mary croira qu'elle garde encore l'affection du premier, & manque d'affectiõ
pour luy : si le mary a des enfans d'vne autre femme, la seconde femme pourroit estre la douceur
mesme, que toutefois elle sera tenue pour marastre. Les enfans sont-ils grands, ce ne
sont que procés : vne femme, vn mary, par complaisance sont souuent contraints d'aduantager
les enfans du second lict, au preiudice de ceux du premier ; voire mesme de s'aduantager
l'vn l'autre, au preiudice de la nature & de la raison, d'où ie conclus que le
vefuage est plus honorable que les secondes nopces, puis qu'il exempte de ces
grands inconueniens.
Troisieme preuue, ne semble-il pas que la femme qui se remarie
met en
La femme qui se remarie sẽ-ble oublier son premier mary.
oubly son premier mary, & s'oublie de la moitié de soy-mesme ? L'homme
& la femme sont vne chair, Iam non sunt duo,
sed vna caro : si vous auiez perdu vos mains, ou vos pieds, vous en seriez marrie,
& vous auez perdu la meil-leure moitié de vous mesme, & cependant semble que
vous n'en ayez point de ressentiment. Sainct Augustin
fait mention d'vn amy, lequel ayant perdu son amy disoit,
Dimidium animæ meæ, quia & ego sensi animam meam, & illius
unam fuisse in duobus corporibus, & ideo vita mihi erat horrori,
nolens dimidius viuere. La moitié de mon ame, puis que i'ay senty que mon ame & la sienne
estoit vne ame en deux corps, & partant i'auois la vie en horreur, ne voulant
Regret de S. Bernard
à la mort de son frere Gerard.
pas viure à moitié. Sainct Bernard
parlant de son frere Gerard mort, dit
Cum
essemus cor vnum & anima vna, hanc meam pariter & ipsius animam pertransiuit
gladius, & medium quidem scindens, mediam locauit in cœlo, maliam in cœno
deseruit: nam ego sum misera illa portio, quæ iacet in luto truncata media per te
sui,
497
&
parte vtique potiori. Puis que mon frere & moy n'estions
qu'vn cœur & vne ame, le glaiue a percé son ame & la mienne tout ensemble, il l'a coupé par le milieu, en a mis la moitié au ciel, a laissé l'autre moitié dans la
bouë : ie suis cette miserable portion qui suis dans la bouë, tronçonnée par moitié, &
en la principale partie. Si Sainct Augustin
auoit vn tel sentiment pour son amy, Sainct Bernard
pour son frere : quel sentiment doit auoir vne vefue
pour sa moitié, puis que le mary & la femme ne sont qu'vne chair ?
Sainct
Hierosme, aduers.
Iouiniamum, raconte que Valeria, vefue Romaine, estant
interrogée pour quoy elle ne se remarioit, d'autant que son mary n'estoit pas
mort, mais viuoit, & que tandis qu'elle viuroit, il viuroit. C'estoit cette
consideration qui faisoit dire à cette autre,
Plustot la terre m'engloutisse, & Dieu me foudroye & m'abysme dans l'enfer,
que ie vienne à commettre quelque chose contre la pudeur. Mon premier
mary a emporté tous mes amours, & les a enterré auec foy, iamais autre que
luy ne les possedera.
Sed mihi vel tellus optem, prius ima dehiscat
Vel pater omnipotens adigat me fulmine ad umbras
Pallentes umbras Erebi, noctemque profundam,
Ante pudor quam te violem, aut tua iura resoluam.
Ille meos primus qui me sibi iunxit amores
Abstulit, ille habeat secum seruetque sepulchro.
Filet cadre, rayé.
Quatrieme consideration tirée de la nature, qui rend l'estat de viduité recommandable. CHAPITRE XI.
La viduité cõfor-me à la nature.S
Ainct Hierosme,
ad Ageruchiam333 monstre que la viduité est conforme
à la nature, & le prouue par exemple des hommes & des bestes. Adam
n'a eu qu'vne femme : la tourterelle estant priuée de sa compagne n'en admet
iamais d'autre : S. Bernard le confirme,
Hom. 59. in Cant.
Turtur compare vno
contenta est, quo amisso alterum penitus non admittit, numerosit atem nuptiarum in
hominibus redarguens, itaut pudeat ad negotium honestatis rationem non posse in
homine, quod natura possit in volucre: cernere est turturem tempore suæ viduitatis, sanctæ
viduitatis opus strennè exigentem, vbique singularem, vbique gementem au-
498
dias, nec unquam in viridi ramo
residentem, tu ab ea discas voluptatum virentia virulenta vitare, & in iugis
montium, & in summitatibus frequentior illius conuersatio est, ut quod propositum
vel maximè decet, doceat mundum despicere, & amare cœlestia.
La tourterelle ayãt perdu son pair demeure vefue.
La tourterelle se contente d'vne compagne, &
l'ayant perdue ne s'ac couple iamais à vne autre, condamnant en cela la multitude des
nopces par-my les hommes. Quelle honte, qu'en fait d'honnesteté la raison n'a pas
tant de pouuoir sur l'homme, comme a la nature sur vn oyseau? Vous verrez vne
tourterelle pendant sa viduité, qui monstre le deuoir d'vne saincte viduité. Par tout
elle est seule : par tout gemissante, iamais vous ne la verrez se percher sur vne branche
verde334. Apprenez d'elle à euiter les verdures venimeuses des voluptez : sa demeure
ordinaire est aux sommets des montagnes, & à la croupe des rochers, pour enseigner
aux vefues ce qui est du tout conforme à leur estat, sçauoir de mespriser le monde,
& aimer les choses celestes. Voilà vn bel embleme de la vraye & saincte
vefue.
Ne me dites pas que vous estes ieune, soyez
vieille de mœurs & de vertus :
ætas senectutis vita immaculata, la vie qui
est sans tache, est vne honorable vieillesse.
Sapientiæ 4.
Responses aux objectiõs des vefues qui veulent se
remarier.
Que vous estes seule, la chasteté aime la
solitude : vous ne pouuez estre seule, ayant Iesus-Christ pour espoux, & ses Anges pour courtisans.
Que vous n'auez point d'assistance ny d'aide pour
solliciter vos affaires : Dieu est le procureur, l'aduocat, & le iuge des
vefues.
Que vous estes pauure : il ne faut guere à vne
vefue, & c'est vn grand tresor que la prouidence Diuine, qui nourrit la vefue lors que
tout le monde meurt de male-faim, luy enuoyant vn Prophete exprés. 3.
Reg.
17. il sera vostre pouruoyeur.
Que vous n'auez point de consolation : Dieu est
vostre consolateur, & vous estes d'autant plus heureuse, qu'auec quelque petite
desolation vous achetez les ioyes du paradis, & en peu de temps vous gaignez vne
eternité.
Que Dieu a dit, crescite
& multiplicamini, croissez & multipliez : cela estoit
bon pour la loy ancienne, elle est abrogée en plusieurs choses : c'estoit le
temps d'embrassemens, & Iesus-Christ est venu promulger le temps de
s'esloigner des embrassemens, non par commandement, mais par conseil ;
qui potest capere, capiat.
Mais vous auriez volontiers des enfans : Vous en
auez du premier lict, ou non : si vous en auez, pourquoy en desirer d'vn second ? si vous
n'en auez point, à quel propos vous mettre au hazard de n'en auoir point du second,
& de lamenter vne autre fois vostre sterilité, ou bien de les voir mourir comme ceux
du premier ? pourquoy vous exposer vne autre fois à telles
499
craintes & miseres ? que si vous auez des enfans, quæ
tibi causa nubendi? nisi fortè leuitatis error, & intemperantiæ usus, & saucij cogit pectoris conscientia?
Pourquoy vous marier ? sinon, ou par quelque legereté, ou à cause de vostre in-temperance, &
que la conscience vous bourrelle335 :
Tu filia quid
moliris? cur hæredes extraneos, cum habeas tuos, non filios desideras quos habes, sed
seruitutem, quam non habes. Generare liberos vis, non sratres futuros tuorum, sed
aduersarios filiorum. Quid est ergo generare alios liberos, nisi spoliare quos habes
liberos: quibus pariter, & auferuntur pietatis officia, & compendia
facultatum. Ma fille, à quoy pensez-vous ? pourquoy cherchez-vous d'autres
heritiers, en ayant ? voulez vous des-heriter vos enfans ? vous ne cherchez pas d'auoir
des enfans, vous en auez, mais vous cherchez la seruitude que vous n'auez pas. Vous
voulez engendrer des enfans, qui ne seront pas freres de ceux qui vous auez, mais
leurs ennemis. Qu'est-ce dõc d'engendrer d'autres enfans ? sinon despouiller ceux que
vous auez, lesquels vous priuez des deuoirs de pieté, dont vous
leurs estes obligée entant que mere & de l'assistance de leurs moyens. Tout
ce discours, & la plus part des obiections precedentes, est de
S. Ambroise au
liure de Viduis.
Que personne ne pense que ces paroles &
discours condamnent les secondes, troisiemes, quatriemes, & autres nopces, nous
auons desia monstré qu'elles sont permises : mais elles confirmẽt ce que dit
S. Paul, que l'estat de
viduité est preferable à celuy de secondes nopces, & seruent d'exhortation à
celles qui le pourront faire, d'aspirer au soixantieme fruict, puis qu'elles
ne peuuent plus pretendre le centieme.
On ne peut nier que
S. Paul ne prefere l'estat
de viduité aux secondes
Est plus honneste de ne se remarier.
nopces. I. Corinth. 7.
Dico autem non nuptis, & viduis, bonum est illis
si sic permaneant, sicut & ego. I'aduertis celles qui ne sont pas mariées,
& les vefues, qu'il
est bon qu'elles demeurent comme moy (c'est à dire sans estre mariées) en
celibat. Et au mesme endroict il adiouste,
porro hoc ad vtilitatem vestram dico: non vt
laqueum inijciam, sed ad id quod honestum est, & quod facultatem præbeat sine
impedimento Dominum deprecandi. Ce que i'en dis c'est pour vostre profit, non
pour vous contraindre & obliger, mais pour vous exhorter à ce qui est plus
honneste, & qui vous donne moyen de prier Dieu sans empechement.
Sainct Ambroise
lib. 2.
de offijs,
expliquant ce passage demande, Qui peut-il auoir de plus honneste que l'integrité ?
que conseruer son corps entier, & la pudeur immaculée ? qui a-il de plus honneste que de garder
l'af-fection & la fidelité à vostre mary trespassé ? qui peut-il auoir de plus
vtile que ce qui nous fait acquerir le royaume celeste ? que Dieu promet à ceux
qui gardent continence, promettant plus grande gloire aux vefues qu'à celles
qui se remarient : & S. Paul
nous est caution de cette promesse lors qu'il
500
dit, beatior erit si
sic per manserit. Elle sera plus heureuse, plus glorieuse, recompensée plus
liberalement si elle demeure en estant de viduité.
Sainct Hierosme,
ad Ageruchiam336,
taxe la legereté & incontinence d'au
Liberté d'aucunes à se remarier.
cunes qui se remarient si aysement, & si tost.
Quid,
dit-il, si statim secundum
perdiderit, societur & tertia? & si ille dormierit, in quartum quintumque procedat, vt
nihil sit, quo à meretricibus differat, omni ratione viduæ prouidendum est, ne castitatis
primos excedat limites: quos si excesserit, & verecundiam ruperit matronalem, in omnem
debacchabitur luxuriam. Si la femme perd son second mary, en prendra elle
auſſitoſt vn troisieme ? & le troisieme mort, vn quatrieme ? & puis vn
cinquieme ? afin qu'elle soit en tout semblable à vne femme abandonnée &
pub-lique? la vefue doit serieusement prendre garde de ne franchir les premieres
barrieres de la chasteté, car si elle le fait, & qu'elle perde la vergogne
que doit auoir vne matrone, elle s'emportera à toute dissolution, & ordure.
Vn mariage où la mary auoit enterré 20. femmes & la
femme 21. marys.
Puis le mesme
sainct Hierosme dit,
qu'il veut raconter vne chose qui semble incroyable, mais qui est confirmée par le
tesmoignage de plusieurs : I'ay veu, dit-il, y a quelques années deux mariez, dõt le mary
auoit enterrez vingt femmes : & la femme auoit le vingt & deuxieme mary : chacun
attendoit auec deuotion lequel des deux seroit victorieux, & enterroit l'autre, enfin
ce fut le mary. Toute la ville se trouua au conuoy, où le mary marchoit deuant le
corps, portant vne couronne en teste, & vne palme en main, & tous luy chantoient triomphe & victoire & cantiques de congratulation. Que dirons-nous à
vne telle femme ? dit le mesme S. Hierosme,
sinon ce que dit nostre Seigneur
à la Samaritaine,
Vous auez eu vingt & deux mary, & cestuy-cy qui vous enterrera
n'est pas vostre mary. Voila comme S. Hierosme
reprend cette grande intemperance.
Trait memorable de l'incõstance & legereté d'vne fẽme.
I'insereray icy vn exemple memorable pour monstrer
la legereté & impudicité d'aucuns vefues. Il est rapporté par
Petronius Arbiter,
qui dit qu'à Ephese
y auoit vne matrone si recommandable pour sa pudicité, que les Da mes
des pays voisins la visitoient par honneur & admiration de son honneste-té. Son mary estãt mort, elle ne se cõtenta pas de faire ses funerailles comme les autres
matrones de sa qualité, mais entra dãs le caueau où estoit le corps de son mary le
gardant continuellement, & pleurant iour & nuit. Cõme elle se faisoit mourir par
ses pleurs continuelles, & ne mangeant point, ses parẽs, ses amis, enfin le Magistrat
sirẽt tout leur possible pour la retirer de cet excés, mais en vain : elle demeura cinq
iours & cinq nuicts en cet estat, n'ayant autre assistance qu'vne seruante qui
estoit assise aupres de sa maistresse, pleuroit auec elle, & entretenoit la lampe
qui estoit eu caueau. Par toute la ville on ne tenoit autre discours que de la pudicité
de cette femme, & de son amour signalé enuers feu son mary. Cependant on pendit deux
larrons en vn
501
gibet proche du caueau. La nuit on constitua vn soldat pour faire la sentinelle,
afin que personne n'emportast les corps de ces pendus. Le soldat ayant apperceu
la lumiere de la lampe s'approcha du caueau, & entendant les souspirs
qui en sortoient, curieux de sçauoir ce que c'estoit, descendit dans le caueau
où ayant trouué vne tres-belle femme, il fut d'abord tout effrayé, croyant que
c'estoit quelque esprit, mais ayant veu le corps du defunct, voyant les larmes
de cette femme, considerant sa face toute deschirée de ses ongles, se doutant
bien de ce que c'estoit, & qu'elle estoit reduitte à cette extremité d'affliction
pour la perte de son mary ; il apporta dãs le caueau la petite prouision qu'il
auoit pour son soupper, commença à consoler le mieux qu'il peut cette pauure
affligé : Or tant plus il luy compatissoit, tant plus elle se deschiroit la face
auec ses ongles. Il ne perdit pourtant courage, ains exhorta cette matrone
à vouloir prendre quelque parcelle de ses prouisions. La seruante ne se fit
pas beaucoup prier, & ayant beu & mangé, inuita sa maistresse d'en faire de
mesme, luy remonstrant qu'elle se faisoit mourir à credit, qu'il ne luy profiteroit de guere de s'enseuelir toute viue, que toutes ces pleurs & ces souspirs
ne profitoient de rien à son mary : elle luy en dit tant, & de si bonne grace,
qu'elle beut & mangea fort liberalement. Le soldat voyant qu'elle s'estoit
laissée vaincre en ce point, creut qu'il la pourroit encore vaincre en sa pudicité, ainsi l'attaqua par caresse, & par tout autre moyen, se seruant aussi de
l'entremise de la chambriere, & enfin fut victorieux, & l'espousa. Il passa
quelques nuicts dans le caueau, faisant bonne chere, & tout le reste, ayant
reduit cette matrone à son entiere disposition. Cependant les parens d'vn de
ces pendus s'apperceuans que la sentinelle s'absentoit la nuict, emporterent
le corps : de quoy le soldat s'estant pris garde, vient faire ses doleances à sa
bien aimée, luy monstra qu'il estoit en danger de sa vie, & qu'absolument il
ne vouloit attendre qu'on luy mist la main sur le collet, & se vouloit tuer :
priant cette femme de le vouloir mettre aupres de son premier mary, apres
qu'il se seroit tué : mais cette femme reprenant ses esprits : Quoy ! dit-elle, que
ie voye tout d'vn coup deuant mes yeux les corps morts de deux hommes que
i'ay tant aymé ! la chose ne se passera pas ainsi : i'ayme mieux exposer le corps
d'vn mort, que laisser mourir vn viuant : elle fait donc tirer le corps de son
mary de dedans le cercueil, & le fait porter au gibet à la place de celuy qui
auoit esté enleué. Le soldat se seruit de cette occasion, & le lendemain, tout le
peuple fut fort estonné comme vn mort estoit allé au gibet. Voila pas
comme en font tant de vefues, qui font les desesperées à la mort de leurs marys,
& au bout de trois iours font tout ce qu'il ne faudroit ny dire ny penser.
Tiraquelle
rapporte cette histoire, lib. de legibus connubialibus,
& iure maritali in nonam legem paragr. 131. pour monstrer l'inconstance
& legereté des femmes : ie veux croire que la grace du Christianisme corrige ce qui pourroit estre
de
502
de trop leger & inconstant du naturel, au moins en celles qui s'en rendent dignes.
Filet cadre, rayé. Le miroir & parangon des vefues. CHAPITRE XII.
C'Est
Saincte Olimpias,
tres noble & tres-riche matrone, laquelle a eu
l'honneur de garder sa virginité en mariage, & estant vefue, a mené vne vie qui
surpasse l'infirmité de son sexe. Ie ne diray rien d'elle qu'apres
Palladius in
Lausiaca c. 144. i'en ay dit vn mot au chapitre cinquieme, mais ce
n'a esté qu'vn petit eschantillon de la piece que ie m'en vay desplier apres
Palladius. Voicy comme il parle. Ses aumosnes estoient telles, qu'il n'y a eu
coing ny en la compagne, ny en la solitude, qui n'ayt ressenty les influences
de ses misericordes : elle a fourny aux Eglises de quoy pour les sacrifices &
pour les ornemens : a estendu ses liberalitez aux monasteres & conuents,
aux hospitaux, aux prisons, aux pelerins, aux bannis, en vn mot, elle a espanché
ses aumosnes par tout le rond de la terre.
Cette bien heureuse vefue paruient au dernier
poinct d'humilité, au delà duquel on ne peut passer. Sa vie estoit sans aucune vaine
gloire, point d'hypocrisie, elle estoit douce en ses mœurs, point de fard ny faintise
en sa face : le corps florissant, l'esprit exempt de superbe & esloigné d'arrogance ;
le cœur calme & tranquille : elle auoit vne charité immense, vne liberalité incomprehensible : son habit estoit vil & contemptible, sa continence estoit sans fin,
sa pensée droicte, son esperance eternelle en Dieu. On ne sçauroit raconter ses aumosnes :
elle n'auoit autre parure que celle des plus pauures & plus hũbles : le Diable ennemy
de tout biẽ, pere de tous maux, luy suscita diuerses tentations : elle eut de grands
combats pour la defense de la verité : elle vesquit fort long-temps en des larmes
continuelles : elle se soubmettoit à tout le monde pour Dieu, obeyssant aux Euesques en
toute humilité, honorant les Prestres & les personnes dediées à Dieu : elle
deferoit aux mariez, admiroit les vierges, honoroit vn chacun.
Voicy ses œuures de misericorde ; Elle secouroit
les vefues, estoit mere des orphelins, le baston des vieillards, visitoit les malades,
auoit compassion des pecheurs, ramenoit les déuoyez au bon chemin, exerceoit la
misericorde enuers tous, mais estoit prodigue enuers les pauures ; nourrisoit plusieurs
503
femmes des infideles qui se faisoient instruire à la religion
Chrestienne ; tou te sa vie n'a esté autre chose qu'vn continuel exercice ce bonté, &
de bien-faits. Elle a mis en liberté grand nombre d'esclaues, les faisant ses egaux,
ou pour mieux dire, les rendant plus grands, plus puissans, & plus riches
qu'elle-mesme.
On ne pouuoit trouuer rien de plus vil que ses
habits : les plus drilleux auoient horreur de se reuestir de ce qu'elle portoit : sa
mansuetude estoit telle, qu'elle surpassoit de beaucoup la simplicité des petits enfans.
Iamais elle n'a dit parole à personne qui peut offenser : elle portoit Iesus-Christ
en ses actions, & en son cœur : toute sa vie, si vie se doit appeller, n'estoit
que componction, & vn continuel torrent de larmes : plustot l'eau eust manqué aux
fontaines, que les pleurs à ses benists yeux, qui voyoient Iesus Christ sans cesse.
Mais à quel propos m'arreste-ie en ce discours,
dit Palladius ?
Tant plus mon esprit trauaille à raconter les combats & les vertus de
cette ame ferme comme vn rocher, tant moins ie trouue de paroles qui puissent
correspondre à ses actions : & qu'on ne pense pas que ce que i'en dis soit ou pour
me donner carriere, ou pour exercer mon eloquence, lors que ie parle de cette Dame
plus forte que toute souffrance : qu'on ne pense pas que ie recherche curieusement
tout ce qu'a fait Olympias,
qui a esté vn pretieux vase du S.
Esprit : ie n'en parle pas par ouy dire, i'ay esté tesmoin oculaire de sa vie bien‑heureuse & du tout Angelique. Voilà ce qu'en dit Palladius, que i'ay
voulu rapporter mot à mot & sans aucune amplification.
Or notez que les maladies, dont elle estoit
continuellement trauaillée, ne diminuoient en rien l'exercice de ses heroïques vertus.
Pour les rafiner, & pour augmenter ses couronnes, Dieu permit qu'elle fust chargée
de calomnies, priuée de ses biens, chassée en exile, dautant qu'elle fauorisoit
S.
Iean Chrysostome, & endura vne espece de martyre auec luy, comme on
peut voir en S. Chrysost. Epist. 5. Quel miroir pour les vefues ! quel exemple
pour les vierges ! quelle exhortation à la vertu & à toute sorte d'exercice
de bonnes œuures, que la consideration de la vie de cette saincte vefue, parangon
de toutes vertus, & le but des afflictions, maladies, calomnies & persecutions.
504
Bandeau : filet cadre rayé, entouré de fleurs. CONCLVSION DV PRESENT TRAITE'.
Lettrine fleurie "I".
IE
fermeray ce Traité des vefues, voire tout cet œuure du bon-heur du mariage auec trois
grands per-sonnages, & par les Eloges qu'ils donnent à l'estat de
Le mariage qua-si autant honorable que la viduité selon
S. Ambroise.
viduité, ce sont S. Ambroise,
S. Fulgence, &
S. Antonin ;
ie feray parler sainct Ambroise le premier, tom.
4. de viduis337
initio. Voicy ses paroles.
Nec nim inhonoras viduas debuimus præterire, & à virginibus præconio separare: quas
Apostolica sententia
cum virginibus copulauit, iuxta quod scriptum est. Et mulier innu-pta,
& virgo cogitat quæ sunt Domini, vt sit sancta corpore, & spiritu:
quodammodo enim magisterium virginitatis, viduarum valescit exemplis,
quæ cum viro castum cubile custodierunt, documento virginibus sunt,
integritatem Deo esse seruandam: & propemodum non inferioris virtutis
est, eo abstinere coniugio quod aliquando delectauerit, quam coniugij
oblectamenta respuere. Nous ne deuions pas laisser les vefues sans les
honorer, ny les separer des louanges & recommandations des
vierges. Puis que l'Apostre
les a joinct auec les vierges, suiuant ce
qui est escrit, la femme qui n'est point mariée, & la vierge pense
au seruice de Dieu, afin qu'elle soit saincte & du corps & de l'esprit.
L'exemple des vefues fortisie en quelque façon l'estat des
vierges. Les vefues qui estant en mariage s'y sont comporté chastement,
enseignent aux vierges qu'elles doiuent garder leur inte-grité
à Dieu. C'est presque vne aussi grande vertu s'abstenir du
mariage, apres en auoir eu l'experience, que de renoncer à tout mariage.
On voit par ces paroles l'estat que
S. Ambroise
fait des vefues, les mettant en parallele auec les vierges, & les honorant quasi à
505
l'esgal. Escoutons parler S. Fulgence Epist.
2. c. 6. ad Gallam comparant
la viduité auec le mariage. Vtrumque donum Dei est, & con-
Excellence de la viduité pardessus le mariage
tinentia vidualis,
& coniugalis pudicitia: & hoc quidem quantum in se
est, laudabile est quia bonum, hoc autem laudabilius, quia melius, coniugali
namque seruitute vincitur turpitudo fornicationis: viduali vero liberatate
crescit dignitas castitatis. Illic fides consulit infirmitati ne cadat in vitium:
hic se fidelis animus ad virtutis extendit augmentum: de coniuga-tis
enim dicitur propter fornicationem vnusquisque vxorem suam habeat,
& unaquæque virum; de vidua vero beatior erit si sic permanserit: perinde
ex eo quod ex coniugata facta es vidua, donum Dei tibi auctum magis
existima, non ablatum. Neque enim te deseruit, qui tibi sequendam vieam
vitæ melioris ostendit, gradibus te voluit Dominus ad meliora conscendere.
La continence des vefues, & la chasteté coniugale sont toutes
deux don de Dieu. La chasteté coniugale est louable, d'autant
qu'elle est bonne : la continence des vefues est plus louable, d'autant qu'elle est meilleure. Par la seruitude coniugale on surmonte
la turpitude de la fornication : par la liberté du vefuage, l'honneur
de la chasteté s'accroit. Au mariage la fidelité empesche que l'infirmité
humaine ne tombe au vice : En la viduité l'ame fidele au-gmente
la vertu. Il est dit des mariez, que pour remedier à la for-nication
chaque homme ayt sa femme, & chaque femme son ma-ry :
mais de la vefue, elle sera plus heureuse si elle demeure en sa
viduité : partant si Dieu de femme mariée vous a rendu vefue, ne
croyez pas qu'il ayt retiré sa grace & faueur de vous : au contraire
il l'a accreu : il ne vous a pas abandonné quand il vous a monstré le
chemin d'vne meilleure vie, Dieu vous a voulu faire monter à choses
grandes par diuers degrez.
Voilà comme sainct Fulgence
monstre l'excellence de l'estat de viduité par dessus l'estat des mariez.
Sainct Antonin,
3. parte Summæ Theologicæ tit. 2. cap. 3.
de
statu viduarum, fait mention de la bonne vefue que nostre Seigneur
louë en sainct Luc
21. pour deux petites pieces de monnoye
qu'elle auoit donné, & la prefere à ceux qui auoient donné
de grands presens ; d'autant que ces Messieurs de l'abondance
des moyens que Dieu leurs auoit eslargi, ont contribué vne petite
506
Les mariez ont vn denier, les vefues deux, les vierges trois.
parcelle de ce qui leurs estoit superflu, & cette pauure vefue a
contribué ce qui luy estoit necessaire & son tout. D'où
S.
Antonin infere,
patet
hic quod duo æra dat vidua, quæ etiam si minima sint
& quibus minora nemo intulerat: tamen omnia alia bona parua
habentur, vel si placet, partem simplici obtinuerunt ad duplum. Castitas itaque
matrimonialis non nisi vnum æs infert, & tribuit Deo, tametsi filios gignat
plurimos, & plurima dare videatur. Atqui castitas vidualis, ex animo
sancto, quæ habet dat, & duo dat æra: nam virginitatem quæ omnia superat,
& tria offert æra, vt perfecta in trino illa offerre non poterat. Vt
igitur viduæ inferant duo æra templo, per totam vitam castè degant, deficientemque
sibi virginitatem appetant. D'icy il appert que la vefue
donne deux pieces de monnoye, lesquelles quoy qu'elles soient
petites & semblent les moindres de toutes, toutefois elles sont les plus grandes,
& le reste est petit à comparaison, & sont au double plus pretieuses que les
autres pieces qui sont offertes.
La chasteté coniugale ne donne qu'vne piece de
monnoye à Dieu, quoy qu'elle engendre plusieurs enfans, & qu'il semble qu'elle
donne beaucoup. La chasteté des vefues donne de bonne volonté ce qu'elle a, & donne
deux pieces : Il est bien vray qu'elle n'en peut offrir trois, comme fait la virginité,
laquelle surpasse tout, & fait vne offrande parfaite, & de trois pieces de
monnoye. Donc si les vefues veulent donner deux pieces de monnoye au temple, qu'elles
viuent chastement toute leur vie, & ayent vn grand desir de la virginité qu'elles ont
perduë.
Des tesmoignages de ces trois
saincts Peres nous
pouuons reconnoistre l'estat qu'on doit faire de la viduité, laquelle
S. Ambroise
esgale quasi à l'estat de la virginité, voire la prefere en quelque façon entant qu'il
reconnoit les sainctes vefues comme mai-stresses des vierges.
S. Fulgence
fait voir ses excellences & passe‑droicts
par dessus l'estat des mariez : &
S. Antonin
monstre que tout ce que les mariez peuuent offrir à Dieu en leur estat, ne peut
arriuer au pris de ce qu'offrent les vefues, quoy que toutefois leur
offrande ne soit si pretieuse ny si parfaite que celle des sainctes vierges.
Chacun ne peut pas estre vierge,
non omnes capiunt verbum istud,
507
qui potest capere capiat.
Math. 19. chacun ne
peut pas demeurer en estat de viduité, qui
se non continent, nubant, celles qui ne peuuent se
contenir, se marient. La continence est vn don de Dieu, il la donne
à qui bon luy semble : mais chacun auec la grace & misericorde de
Dieu peut trouuer la perfection en l'estat auquel Dieu par sa diuine
prouidence l'a constitué, seruate
gradus vestros, & Deus seruabit honores vestros,
viuez conformement à vostre vocation, & Dieu ne
manquera de vous donner la recompense qui luy est proportionnée, dit
S. Augustin.
C'est vn grand tresor que la paix, pureté &
fidelité coniugale : plus grand la continence viduale : tres-grand l'integrité
virginale.
Les mariez doiuent garder ce tresor, se gardans de ceux qui leurs
pourroient rauir : les vefues & les vierges y ont plus d'obligation,
puis que le laissans perdre elles font tort à Dieu, à qui elles l'ont
consacré. Celuy qui trouua le tresor Euangelique le cacha, & vendit
tout pour l'achepter, & en estre proprietaire. Il faut que cha-cun
soit resolu, en quel estat qu'il soit, de perdre tout, voire la vie
mesme, plustot que de perdre le tresor que Dieu luy a donné en
garde. Ie confesse que celuy des mariez n'est que de trente, celuy
des vefues est de soixante, & celuy des vierges est de cent ; mais la
recompense & des mariez, & des vefues, & des vierges sera le tresor
qui n'a point de fond, & ne se mesure ny par trente, ny par soi-xante,
ny par cent, ny par mille, ny par millions, ny par milliers ;
personne n'en peut faire le calcul, puis qu'il est infiny, & est Dieu
mesme, lequel en qualité de recompense sera
omnia in omnibus, tout en tous :
Ie le vous souhaite de tout mon cœur, le priant vous
faire la grace que par sa misericorde vous puissiez garder le tresor qu'il vous
a mis en main, en l'estat auquel il vous a appellé, & posseder celuy qu'il vous
garde au ciel. Amen.
Bandeau d'vn cherubin entouré de feuillages. TABLE DES CHOSES PLVS REMARQVABLES CONTENVES EN CE LIVRE.
A.
Lettrine "A".
ABigail soulage Nabal son mary. | page 23 |
Achaz mechant, a vn bon fils, sçauoir Ezechias. | 153 |
Adam.
Adam & Eue, faits d'vn mesme souffle Diuin. | 262 |
Adultere.
L'adultere est contre la loy de nature. | 161 |
Anciennement on brusloit les adulteres. | ibidem. |
Les bestes ont l'adultere en horreur. | ibid. |
Les Payens ont puny l'adultere. | 162 |
Ordonnances des Empereurs contre l'adultere. | 262 |
Loy diuine contre l'adultere. | 163 |
Miracle continuel en la loy ancienne pour descouurir l'adultere. | ibid. |
Punition de la loy de grace contre l'adultere. | 164 |
C'est peché de tuer sa femme trouuée en adultere. | ibid. |
L'adultere est contre raison. | 164 |
L'adultere est vn larron. | 164 |
Est vn pariure & faussaire. | 165 |
L'adultere est contre iustice. | 164 |
L'adultere est pire que l'homicide. | ibid. |
L'adultere est vne espece de sacrilege. | ibid. |
Pire que l'idolatrie, | 165 |
Confusion qu'apporte l'adultere. | ibid. |
Causes de l'adultere. | 166 |
La curiosité des femmes, cause de l'adultere. | 167 |
La cruauté des marys cause de l'adultere. | 168 |
L'impudicité des marys, cause de l'adultere de leurs femmes. | 169 |
L'adultere est quelquesfois vne punition de Dieu. | ibid. |
Les mariez n'ont point d'excuse de l'adultere. | ibid. |
La faute au peché d'adultere est plus grande en la femme, qu'en l'homme, & pourquoy. | 171 |
Punition de la femme adultere. | 172 |
Le peché d'adultere est plus grand en l'homme qu'en la femme, eu egard à la personne, & pourquoy? | ibid. |
Punition du peché d'adultere en l'homme. | 174 |
L'adultere est sans cœur. | ibid. |
Il n'y a point d'excuse pour l'homme adultere. | 176 |
S. Agnes espouse Iesus-Christ. | 54 |
Admirable constance de Saincte Aldegunde. | 64 |
S. Aldegunde marche sur les eaux. | ibid. |
Prodige au voile de S. Aldegunde. | 65 |
Alliance.
Combien importe de se bien allier. | 149 |
Ambition.
Inconueniens des mariages faits par ambition. | 83 |
Les mariages faits par ambition, causent souuent mespris. | ibid. |
Ambition de la tortüe qui veut monter en haut, & l'explication. | 84 |
Fable de l'Aigle qui se marie auec l'Austruche. | 83 |
Ame.
Comme Iesus-Christ embellit l'ame son espouse. | 54 |
Ornemens de l'ame par la grace. | ibid. |
Enfans de l'ame en qualité d'espouse de Dieu. | 55 |
Loix du mariage de Dieu auec l'ame. | ibid. |
L'ame ennoblie par le mariage auec Dieu. | 57 |
Deuoirs de l'ame enuers Dieu son espoux. | 58 |
Exhortation à l'ame pour se comporter comme espouse de Dieu. | ibid. |
Que l'amour de l'ame en qualité d'espouse de Dieu doit estre tout à Dieu. | 59 |
Signes qu'vne ame est espouse de Dieu. | 62 |
Les Manichiens donnent deux ames à l'homme. | 29. & 111 |
L'ame comparée à vne plume. | 126 |
Amour.
Tout se fait en ce monde par amour. | 236 |
Diuersité d'amour. | 237 |
Amour charnel. | ibid. |
Amour de concupiscence. | ibid. |
Amour naturel. | ibid. |
Amour social. | 237 |
Amour spirituel. | 237 |
Quel doit estre l'amour des mariez. | 237 |
Trois vnions des mariez. | 238 |
L'amour des mariez se reduit à deux points. | 239 |
Les mariez se doiuent aimer selon l'ame. | 239 |
L'amour est reglé, & quels sont ses degrez. | 243 |
Que c'est qu'aimer sainctement. | 42 |
Que c'est que l'amour iuste des mariez. | 245 |
L'amour veritable des mariez. | 247 |
Description de l'amour. | ibid. |
Amour de l'aspic aue son pair. | 248 |
Deuoirs de l'amour des mariez. | ibid. |
Regle de l'amour des marys enuers leurs femmes. | 262 |
Le mary doit aimer sa femme par obligation Ciuile. | 263 |
Le mary doit aimer sa femme comme sa chair. | 262 |
Le mary obligé d'aimer sa femme en vertu du Sacrement. | 264 |
Le moyen d'estre aimé est d'aimer. | 265 |
Amour excessif des marys. | 272 |
Les Romains aimoient trop leurs femmes. | ibid. |
Amour excessif de Sardanapalus. | ibid. |
Amour excessif de Gyges. | 273 |
Amour de Liuia enuers Auguste son mary, & sa prudence. | 334 |
L'amour doit rendre la femme conforme à son mary. | 334. & 337. |
Amour d'Artemisia enuers son mary. | 339 |
Amour de la femme de Tygranes. | 335 |
Raisons pour lesquelles les marys doiuent aimer leurs femmes. | 261 |
L'amour du mary enuers sa femme doit estre patient. | 267 |
L'amour se fait paroistre par les œuures. | 337 |
L'amour de la femme peut auoir de l'excés. | 338 |
Excés de l'amour des femmes de Cyanippus & d'Æmilius. | ibid |
Amour rare d'vne Reyne d'Angleterre enuers son mary. | ibid |
L'amour de Dieu a quatre degrez. | 340 |
Amour deſreglé d'Agrippina enuers Neron son fils. | 369 |
Anneau.
Ce que signifie l'anneau qu'on donne aux religieuses à leur profession. | 66 |
Anciennement les espoux donnoient vn anneau de fer à leurs espouses & pourquoy. | 86 |
Anneau fatal de Salomon. | 259 |
Eloges des Apostres. | 4 |
Pourquoy il estoit expedient que nostre Seigneur quitast es Apostres. | 129 |
Auarice.
Folie de ceux qui par auarice se fraudent en leur necessitez. | 256 |
Austruche.
Stupidité de l'Austruche. | 368 |
B.
Beauté.
IEsus Christ a esté tres-beau. | 87 |
La beauté est prisable. | ibid. |
La beauté est fragille. | 88 |
La beauté comparée à l'eau. | ibid. |
Comparée à l'Once animal. | ibid. |
La beauté est dangereuse. | ibid. |
Theophraste ne veut espouser ny vne belle femme, ny vne laide. | 89 |
Souuent la beauté porte des mauuais fruicts. | 90 |
Benediction.
La benediction de Dieu donnée à Adam pour la multiplication est efficace. | 19 |
Prieres de l'Eglise en la benediction nuptiale. | 220 |
La benediction au mariage est ancienne. | 205 |
Par qui la benediction au mariage se doit faire. | ibid. |
Causes de la benediction qui se donne au mariage. | ibid. |
La benediction sert pour moderer la sensualité. | ibid. |
Pour empescher les efforts de Satan. | 206 |
Contre les malefices. | 206 |
Cause la fecondité. | ibid. |
Establit les maisons. | 207 |
Cause la prosperité. | 208 |
Oraison de l'Eglise en la benediction des mariez. | 220 |
Les benedictions nuptiales sainctement instituées. | 490 |
Pourquoy ne se font aux secondes nopces. | 490 |
Par qui se doiuent faire les benedictions nuptiales. | 490 |
Benoist II. ne veut reconnoistre sa mere superbement vestue. | 401 |
Regret de S. Bernard à la mort de son frere Gerard. | 496 |
Bien.
En ce monde point de parfait bien ny repos. | 107 |
Au monde nul bien sans mal. | 108 |
Brebis.
Instinct de la brebis à reconnoistre son agneau. | 343 |
C.
Chair.
LA chair estant flatée regimbe. | 112 |
La chair comparée au poisson de Tobie. | ibid. |
La chair comparée au serpent d'Esope. | ibid. |
Charle.
Charle-magne se tient coulpable de n'auoir assez tost marié vne sienne fille. | 385 |
Charles Quint resigne ses estats à son fils pendant sa vie. | 388 |
Chasteté voyez pudicité
La sapience, & la chasteté apparoissent à Sainct Gregoire de Nazianze. | 127 |
Chasteté, vertu des femmes. | 171 |
On ne doit facilement permettre aux filles de faire vœu de chasteté. | 386 |
Catherine.
Comme Iesus-Christ espouse S. Catherine de Sienne. | 66 |
Chef.
Iesus-Christ Chef de l'Eglise. | 250 |
Rapports du chef, & de l'entendement. | ibid. |
Comparaison du chef auec le ciel. | 251 |
Quatre offices du chef. | ibid. |
Cerf.
Le mary doit estre comme vn cerf. | 266 |
Le cerf a vn ardant amour pour sa biche. | ibid. |
Cheueux.
Pourquoy on coupe les cheueux aux religieuses. | 65 |
Les vierges Vestales pendoient leurs cheueux à vn arbre. | 66 |
Cicogne.
Pieté de la Cicogne. | 410 |
Clefs.
Les Romains donnoient les clefs de la maison à la nouuelle mariée. | 288 |
Quatre clefs de nature que Dieu s'est reseruées. | 19 |
Clere.
Qui signifie Clere ϰλἢρoc | 3 |
Comme les Clercs sont le sort de Dieu. | ibid. |
Cognation.
Trois sortes de cognations. | 213 |
Cognation naturelle. | ibid. |
Cognation spirituelle. | 214 |
Cognation legale. | ibid. |
Commandement.
Trois commandemens grauez au temple d'Apollon. | 396 |
Diuersité de commandemens. | 20. & 434 |
Concupiscence.
Que c'est que concupiscence. 30. Effects de la concupiscence. | 30. & 32 |
Erreurs des Pelagiens touchant la concupiscence. | 31 |
La concupiscence n'est pas vn bien. | ibid. |
La concupiscence est vn mal. | ibid. |
La concupiscence comparée à vn chien; vn lion; vn voleur; vn tyran. | ibid. |
La concupiscence n'est pas indomptable. | 32 |
Moyens pour dompter la concupiscence. | 33 |
Mariage, remede à la concupiscence. | ibid. |
La concupiscence est vn feu. | 34 |
C'est vne mer. | ibid. |
C'est vne beste sauuage. | ibid. |
Le mariage ne remedie suffisamment à la concupiscence, s'il ne donne vne grace speciale. | 37 |
Connaxa.
Plaisant trait de Connaxa. | 390. |
Conseil.
Le bon conseil est fort necessaire pour faire vn bon mariage. | 217. |
Consentement.
Du consentement au Mariage, voyez Mariage. |
Continence.
L'estat des continents est comme la lune. | 3 |
Continence de S. Louys. | 73 |
Pourquoy l'estat des continents appellé cœlibat? | 127 |
Exemples d'aucuns qui ont gardé perpetuelle continence en mariage. | 145 |
Correction des enfans.
Faut corriger les enfans. | 365 |
Dieu punit les peres & meres qui ne corrigent leurs enfans. | 367 |
Dieu oste souuent aux peres & meres leurs enfans, d'autant qu'ils les perdent par trop de liberté. | 368. |
Punition d'Eli pour auoir negligé la correction de ses enfans. | ibid. |
La correction comparée à vne medecine. | 372 |
Faut de la seuerité en la correction de la ieunesse. | 373 |
Il y faut de l'huile. | ibid. |
Faut mesler l'amour auec la rigueur en la correction. | ibid. |
Ne faut estre trop seuere en la correction des enfans. | 374 |
La correction doit proceder d'amour. | 425 |
Crainte.
Crainte seruile comparée au rasoir du chirurgien. | 226 |
Comparée à vne medecine amere. | ibid. |
Comparée à la theriaque. | ibid. |
La crainte est le remede contre les tentations. | 227 |
La crainte filiale, que c'est. | ibid. |
Cygne.
Dieu ne veut pas qu'on luy offre des Cygnes. | 363 |
D.
DArius se soubmet à Apeme. | 260 |
Deuotion.
La deuotion & la crainte de Dieu est le maintien de la famille. | 228 |
Deuotion des Pharisiens. | ibid. |
Diuerses deuotions. | ibid. |
Deux sortes de vraye deuotion. | 229 |
Deuotion commune. | ibid. |
Deuotion singuliere. | ibid. |
La deuotion est vn don de Dieu. | 230 |
La deuotion demande nostre cooperation. | ibid. |
Allumettes de la deuotion. | ibid. |
Que les mariez peuuent s'appliquer à la deuotion. | 231 |
La vraye deuotion. | ibid |
Les Roys peuuent auoir la deuotion. | 232 |
Deuotion de S. Seuerus tisseran. | ibid. |
Plusieurs artisants deuots. | 233 |
Grande deuotion d'vn conroyeur. | ibid. |
Deuotion de S. Deus-dedit. | ibid. |
En quoy consiste la deuotion des mariez. | 234 |
Deux femmes mariées bien deuotes. | ibid. |
Deuotion d'Anne la Prophetesse, de Iudith, de Melania. | 461 |
De saincte Paule. | 462 |
Dieu.
Dieu est la fin de toutes choses. | 10 |
Dieu est l'autheur du mariage. | 7. & 68 |
Raisons pourquoy nous deuons tout rapporter à Dieu. | 13 |
Dieu en la creation a eu esgard aux qualitez & habitudes de chaque creature. | 92 |
Dieu fait choix de chaque homme en particulier. | 93 |
Deux lumieres qui nous font connoistre Dieu. | 122 |
Faut inuiter Dieu aux nopces. | 219 |
Cause des mal-heurs du mariage qu'on n'inuoque pas Dieu. | 220 |
Nous deuons tout rapporter à Dieu. | 232 |
Toute puissance vient de Dieu. | 291 |
Les Machabées soignent principalement le culte de Dieu. | 379 |
Combien nous sommes plus obligez à Dieu qu'à pere & mere. | 406 |
Iob reconnoit Dieu autheur de son corps. | 407 |
La mere des Machabées reconnoit Dieu, autheur des corps de ses enfans. | ibid. |
Il n'y a que Dieu qui soit proprement Seigneur. | 415 |
Dieu est maistre de tous, & les raisons pourquoy. | ibid |
Diligence.
Femme diligente est l'appuy du mary. | 284 |
Femme diligente n'a que faire de parure. | ibid. |
Auguste Cæsar voulut que ses filles apprissent à trauailler. | ibid. |
Les nouuelles mariées anciennement portoient vne quenoüille. | 285 |
Femme diligente est fidelle 285. Trauaille ibid. Se leue matin ibid. Est misericordieuse. 286. Pouruoit ses domestiques. ibid. Ne se soucie d'habits somptueux. 287. Parle peu. ibid. Est clemente. ibid. A soin de la maison. ibid. Ferme tout. | 288. |
Les louanges de la femme diligente. | ibid. |
Douceur.
Douceur de nostre Seigneur. | 375 |
E.
Egalité en mariage.
Faut auoir egard à l'egalité en mariage. | 217 |
Eglise.
L'Eglise est vne. | pag.1 |
Trois estats de l'Eglise. | 2. & 457 |
Les mariez ont vn denier: les vefues deux: les vierges trois. | 506 |
L'Eglise belle comme la Lune, choisie comme le Soleil, terrible en ses progrés comme vne armée rangée. | 2 |
Antitheses des trois estats de l'Eglise, & comme ils different. | 5 |
L'Eglise espouse du Messie. | 46 |
Circonstance du mariage de Iesus-Christ auec l'Eglise. | 46 |
Figures de l'Eglise entant qu'elle est espouse de Iesus-Christ. | 47 |
Le mariage de Iesus-Christ auec l'Eglise est vn mariage de misericorde. | 48 |
Parure de l'Eglise entant qu'Espouse. | 49 |
Rapport du mariage de Iesus-Christ, & de l'Eglise auec celuy d'Isaac, & de Rebecca. | ibid. |
Arres de l'Eglise entant qu'Espouse de Iesus-Christ. | 50 |
Enfans de Iesus Christ, & de l'Eglise. | 51 |
Le laict de l'Eglise est la doctrine celeste. | ibid. |
L'Eglise entant qu'Espouse de Iesus-Christ est vierge, & mere. | 52 |
Iesus-Christ rend son espouse de corrompue, vierge. | ibid. |
Tendresse de S. Elzearius pour les pauures à l'aage de trois ans. | 342 |
Enfans.
Enfans cruels contre leurs proches. | 143 |
Les enfans causent les plus sensibles douleurs aux peres & meres. | 144 |
Vn enfant mort à l'aage de 12. ans par les prieres de S. Iean l'Aumosnier de peur qu'il ne fust damné. | ibid. |
Les mauuais enfans sont quelques fois punition des mauuais peres. | 148 |
Des bons peres, bons enfans. | ibid. |
Des mauuais peres, mauuais enfans. | 149 |
Raisons naturelles pour lequelles les peres engendrent des enfans qui leurs sont semblables. | ibid. |
D'où vient que de bons peres sortent des mauuais anfans. | 151 |
Les peres & meres doiuent recommander leurs enfans à Dieu, & aux gens de bien. | 151 |
Les bons enfans sont vn don de Dieu. | ibid. |
Les enfans issus de peres & meres mauuais, peuuent estre bons. | 152 |
Achaz mechant, a vn bon fils. | 153 |
Les enfans se peuuent marier à l'inseu de pere & mere, & contre leur gré pour iuste cause. | 203 |
Les enfans doiuent prendre aduis de pere & mere pour se marier. | ibid. |
Vn enfant auec deux corps, & ame. | 239 |
Enfans genereux semblables aux petits lions. | 373 |
Aux maisons sainctes se trouuent quelques fois des mauuais enfans. | 376 |
Les enfans sont la possession des peres & meres. | 377 |
Les enfans sont comme des singes. | 381 |
Les peres & meres peuuent vendre leurs enfans en grande necessité. | 395 |
Les peres & meres Lieutenans de Dieu aux enfans. | 396 |
Les enfans doiuent obeyssance à pere & mere. | 403 |
En quoy consiste cette obeyssance. | 404 |
Punitions des enfans des-obeyssans. | ibid. |
Le mariage n'exempte les enfans de l'obeyssance deüe aux pere & meres. | ibid. |
Les enfans ne sont pas subiects en toutes choses aux peres & meres. | 405 |
Les enfans doiuent obeyr à Dieu plustot qu'à pere & mere. | 406 |
Les enfans ne doiuent entrer en religion si les peres & meres ne peuuent viure sans leur assistance, & y estans entrez en doiuent sortir. | 409 |
Les enfans qui n'assistent pere & mere sont enfans du Diable. | 411 |
Enfans comparez à vn Gentil homme qui tient vn fief. | ibid. |
La loy permet aux peres & meres de reuoquer ce qu'ils ont donné aux enfans en cas d'ingratitude. | 412 |
Benedictions que Dieu promet aux enfans qui assistent pere & mere. | ibid. |
Histoire d'vn enfant ingrat enuers pere & mere & sa punition. | 413 |
C'est aux peres & meres de soigner le mariage des enfans. | 439 |
Ce n'est aux enfans de soigner leur mariage & sur tout mal-seant aux filles. | ibid. |
Les enfans se doiuent remettre de leur mariage à leurs parens. | 440 |
Quatre sens de l'Escriture, Literal, Moral, Allegorique, Anagogique. | 40 |
Espouse.
Significations diuerses de la bigarrure de la robbe de l'espouse mystique. | 2 |
Espouse conduitte à la maison de l'espoux la nuict & pourquoy. | 219 |
Euesque.
Comme les Euesques sont en estat de perfection. | 4 |
Exemple.
L'exemple des peres & meres est souuent cause que les enfans sont meschans. | 150 |
Comparaison du bon exemple aux pigeons parfumez. | 351 |
Au flambeau, ou à la lanterne du nauire. 351. A l'aymant. ibid. A l'ambre. | ibid. |
Efficace du bon exemple. | 352 |
L'esprit est semblable à la cire, & se moulle par l'exemple. | 360 |
La force de l'exemple. | 380 |
La ieunesse desbauchée faute de bon exemple. | ibid. |
Le mauuais exemple ne necessite point, & plusieurs nonobstant le mauuais exemple n'ont laissé d'estre bons. | 381. |
Exhortation.
Exhortation de S. Hierosme à vne fille qui vouloit quitter sa mere fascheuse. | 399 |
Fards.338
Quel sentiment à la S. Escriture des fards. | 319 |
Sentiment des SS. Peres touchant les fards. | 320 |
Sentiment des payens touchant le fard. | 322 |
Plaisant trait de Phryne touchant le fard. | ibid |
Pythagoras fait quitter le fard aux Dames. | 323 |
Le fard nuit à la santé. | ibid. |
C'est vn signe d'impudicité. | ibid. |
C'est chose intolerable aux hommes de se tant parer & farder. | ibid. |
Philippe depose vn iuge, d'autant qu'il se fardoit. | 324 |
Archidamus reiette vn Ambassadeur fardé. | ibid. |
Fecondité, voyez Sterilité.
Le fecondité est vn grand bien. | 135 |
C'est vne recompense de la bonne vie. | ibid |
La benediction ancienne de fecondité ne repugne pas à la virginité de l'estat de grace. | 136 |
Que les enfans sont vn grand don de Dieu. | ibid |
Quel bien à la mere d'auoir des enfans. | 137 |
Femme.
Comme la femme est l'aide de l'homme principalement en la generation. | 18 |
La femme creée pour estre le soulagement de l'homme. | 23 |
L'homme doit escouter quelques fois sa femme. | 24 |
La femme faite à la semblance de Dieu aussi bien que l'homme. | 25 |
Plusieurs femmes ne sont aide à leurs marys. | 26 |
C'est vn grand tourment qu'vne mauuaise femme. | ibid. |
Histoire plaisante à ce propos. | ibid. |
Autre histoire au mesme propos. | ibid. |
La foiblesse des femmes ne les dispense pas d'estre vertueuses. | 27 |
La bonne femme prolonge la vie de son mary. | 28 |
La femme pourquoy faite de la coste de l'homme. | 25 |
Insolences d'aucunes femmes. | 113 |
Si le mary doit garder sa femme. | 179 |
La bonne femme est souuent vne recompense de la bonne vie. | 221 |
Plusieurs femmes qui ont esté cause du salut de leurs marys. | 241 |
Mauuais femmes perdent leurs marys. | ibid. |
Admirable constance de S. Natalie femme de S. Adrian. | 144 |
La femme doit estre vn lis à son mary. | 246 |
La femme impudique est appellée meschante femme. | 278 |
L'impudicité en vne femme est la portiere de tous vices. | ibid. |
La femme comparée à la biche. | 334 |
Mauuaises femmes comparées au serpent. | 336 |
Mauuaises femmes. | 270 |
Bonnes femmes. | ibid. |
Pouuoir des femmes sur Salomon. | 258. |
Comme la femme doit honorer son mary, beau passage de S. Hierosme. | 260. |
La femme est comme la moitié de l'esprit de l'homme. | 262. |
Quel est l'honneur que le mary doit à sa femme. | 263. |
La femme doit auoir vne mesme volonté auec son mary. | 337. |
Femmes qui se font mourir par trop d'amour. | 339. |
Comme la femme est la gloire de l'homme. | 275. |
Quel est l'honneur de la femme. | 276. |
La femme comparée au lis. | ibid. |
La femme ne doit trotter. | ibid. |
La femme & fille doit euiter les lieux escartez. | 277 |
Elle ne doit s'exposer à veue de tout le monde. | ibid |
La femme doit trauailler. | 283. & 285 |
Femme forte, c'est à dire diligente. | 284 |
Femme sans misericorde est comme vn monstre. | 286 |
Si la femme peut faire des aumosnes sans le consentement de son mary. | ibid. |
Femme diligente, voyez Diligence.
La femme ne doit commander à l'homme. | 290 |
Si la femme eust esté subjette au mary en l'estat d'innocence. | ibid. |
Seruitude de la femme. | 291. |
La seruitude de la femme est punition. | 291. |
Les femmes sont fort desireuses de se parer. | 219. |
Vrays ornemens des femmes. | 325. |
Le mary vertueux est l'ornement d'vne femme. | ibid. |
L'amour doit rendre la femme conforme à son mary. | 334. & 337 |
Amour de Liuia femme d'Auguste enuers son mary. | 334 |
La femme comparée à la biche. | ibid. |
Amour de la femme de Tygranes. | 335 |
Histoire plaisante d'vn qui auoit la mesme volonté que sa femme, & ne se pouuoient accorder. | 337 |
L'amour de la femme peut auoir de l'excés. | 338 |
Excés de l'amour des femmes de Cyanippus & Æmilius. | ibid |
L'amour de la femme enuers son mary reduit à quatre degrez. | 340 |
Faut chercher en vne femme la vertu. | 443 |
Charmes puissans des femmes pour se faire aimer, sçauoir la vertu, & l'amour de leurs marys. | 454 |
La femme se doit conformer à sa belle mere. | ibid. |
Les femmes Romaines ne beuuoient point de vin. | 472. |
Trois vices communs aux femmes. | 473. |
Femmes punies pour auoir beu du vin. | 471. |
Loix contre les femmes qui beuuoient du vin. | ibid. |
Femmes addonnées au vin tenues comme adulteres. | ibid. |
Fidelité.
Que c'est que la fidelité. | 154 |
Fidelité recommandable. | 155 |
Les effets de la fidelité. | ibid. |
Fidelité recommandable entre les amis. | 156 |
Offices de la fidelité. | ibid. |
Si la fidelité des mariez surpasse toute autre. | 156 |
Belle histoire de la fidelité de deux mariez. | 159 |
Vne fille se mariant contre la foy qu'elle auoit donnée à vn autre, est emportée du Diable. | 210 |
Filles, voyez Femme.
Ornemens des filles. | 327 |
La fille doit estre misericordieuse. | ibid. |
Punition de Prætextata pour auoir parée Eustochium. | 328 |
Sentiment de Thomas Morus touchant la curiosité des filles. | ibid. |
Peinture d'vne fille qui ne vaut rien. | ibid. |
C'est vn dost à vne fille que la retenue. | 329 |
Comme la vertu des filles les rend aimables. | ibid. |
Filles qui reformerent vne ville. | 331 |
Les filles doiuent garder la maison. | 348 |
Doiuent estre deuotes. | 349 |
Doiuent estre armées comme Pallas. | 349 |
Ne doiuent estre auares. | ibid. |
Ne doiuent estre addonnées au luxe. | 350 |
Profit qui reuient de la bonne nourriture des filles. | ibid. |
Abus des meres à nourrir leurs files. | ibid. |
Constance d'vne fille à ne se marier. | 408 |
Six belles vertus recommandables aux filles. | 446 |
Filles ne doiuent traitter auec homme à l'insceu de pere & mere. | 449 |
La fille doit laisser le choix d'vn mary à son pere. | 450 |
Fin, voyez fin du Mariage.
Chaque creature a vne fin particuliere. | 10 |
La cause du desordre est quand les creatures se destournent de leur fin. | 11 |
La bonté & malice de nos actions depend de la fin. | ibid. |
Les bonnes fins du mariage sont quatre. | 12 |
Nous deuons tout rapporter à Dieu comme à nostre fin, & pourquoy. | 13 |
Le desordre des choses humaines, vient faute de se proposer la fin. | 76 |
Diuerses fins qu'aucuns ont entreprenant le mariage. | 77 |
G.
Generation.
LA Generation est la principale fin du mariage. | 15 |
La generation eust esté quand bien l'homme n'eust peché. | 15 |
Diuerses raisons pour lesquelles il a fallu que la generation fust. | ibid. |
C'est vne perfection d'engendrer son semblable. | 16 |
La femme est l'aide de l'homme en la generation. | 18 |
Si les paroles de Dieu, touchant la generation, croissez, & multipliez, sont commandement. | 19. & 20 |
Godefroy de Bouillon, extraordinairement fort, & pourquoy. | 175 |
Grace, voyez Sacrement.
Trois effects de la grace originelle. | 29 |
La grace du Sacrement de Mariage, aide à supporter les charges du Mariage. | 38 |
Grace speciales des Sacremens. | ibidem |
Mariage de Dieu auec l'ame par la grace, & ses circonstances. | 53 |
Ornemens de l'ame par la grace. | 54 |
Vnion l'ame auec Dieu par la grace. | 55 |
Deux graces, la premiere & la seconde. | 291 |
Amour excessif de Gyges enuers sa femme. | 273 |
H.
Habits.
Sainct Paul defend la vanité des habits. | 301 |
La pudicité consiste en partie à n'estre vain en habit. | 302 |
La femme qui se pare hors de la maison tenue pour impudique. | ibid. |
Sentiment de Tertulian touchant les habits somptueux. | ibid. |
Les habits pretieux defendus aux femmes honnestes. | ibid. |
Source des habits, est le peché d'Adam. | 303 |
Les femmes oublient tout pour estre braues. | ibid. |
Femmes qui trahissent patrie & parens pour estre braues. | ibid. |
Habits couuerture de nostre honte. | ibid. |
Vanité des habits. | 304 |
Iesus-Christ defend la vanité des habits. | 305 |
L'escriture defend l'ornement des habits. | 306 |
Les habits sont vn signe pour connoistre l'interieur de l'homme. | 307 |
Grand peché d'attirer au mal par la somptuosité d'habits. | ibid. |
Aucuns s'habillent & se parent par superbe. | ibid. |
Vanité de Crœsus en ses habits. | 308 |
Comme Dieu punit la vanité des habits. | ibid. |
Aucunes en s'habillant & parant cherchent plaire à leurs marys. | ibid. |
Souuent les habits somptueux deplaisent aux marys. | 309. |
Souuent les femmes se parent pour estre veuës. | ibid. |
Habits somptueux appelez habits de courtisanes. | 310 |
Responses aux objections des curieuses en habits. | ibid. |
Les femmes vaines en habits sont des lacets du Diable. | ibid. |
Superfluité en habits signe d'impudicité. | 311 |
Femmes curieusement parées, comparées aux temples d'Egypte. | ibid. |
L'empereur Heraclius ne peut porter la saincte Croix estant richement habillé. | 317 |
Habits de S. Iean Baptiste & des premiers Chrestiens. | 326 |
Les signes de Iesus-Christ sont des langes viles. | ibid. |
Il est indecent que les hommes se parent curieusement. | ibid. |
Folie des peres qui parent si curieusement leurs filles. | 327 |
Dieu appaisé par les habits rudes. | 331 |
On ne pouuoit s'approcher du Roy de Perse qu'estant habillé pompeusement. | ibid. |
Hercule asseruy par Iole. | 260 |
Herode frappé de Dieu pour son insolence. | 308 |
S.Hierosme donne des preceptes pour l'instruction des enfans. | 385 |
Histoires.
Histoire plaisante d'vn qui auoit la mesme volonté que sa femme & ne se pouuoit accorder. | 337 |
Histoire d'vn enfant de Liege esgaré. | 272 |
Histoire effroyable d'vn enfant nourry en liberté. | 370 |
Histoire memorable de la legereté d'vne vefue à se remarier. | 500 |
L'homme.
Diuers Eloges de l'homme. | 16 |
Diuerses habitudes de l'homme & de la femme. | 22 |
L'homme doit escouter aucunes fois sa femme. | 24 |
En quoy l'homme semblable à Dieu. | 25 |
Des deux hommes dont parle S. Paul. | 28 |
L'homme interieur. | 29 |
L'homme exterieur. | ibid. |
Mouuemens de l'homme interieur & de l'exterieur. | ibid. |
L'homme n'a esté crée auec corruption. | ibid. |
L'homme a plus de prudence que la femme. | 251 |
L'homme plus noble que la femme & pourquoy. | 289 |
L'homme a deux maisons selon Aristote. | 287 |
Honneur.
Quel honneur le mary doit à sa femme. | 263 |
Que signifie le mot d'honneur. | 409 |
Honneur interieur & exterieur. | 427 |
Hospitalité.
Recompense de l'hospitalité. | 446 |
Comme les anciens inuoquoient le Dieu Hymen en leurs nopces. | 218 |
Peincture du Dieu Hymen & sa signification. | 219 |
I.
Ialousie.
LA jalousie est vne grande affliction. | 177 |
Que c'est que jalousie. | ibid. |
Quel grand mal est la jalousie en vne femme. | 178 |
Combien dangereuse est la Ialousie en vn homme. | ibid. |
Merueille que Dieu fait en faueur d'vne femme innocente accusée par jalousie, & frappée sept fois fois de la main d'vn bourreau. | 181 |
Autre histoire à ce subject. | 185 |
Autre histoire tragique d'vn mary jaloux. | 186 |
C'est vn remede contre la jalousie si le mary est sourd & la femme aueugle. | 181 |
Le bien-heureux Iacopon conuerty par sa femme. | 240 |
Generosité d'Icasia noble Vierge. | 60 |
Iesus-Christ.
Iesus-Christ Chef de l'Eglise en quatre façons. | 250 |
Iesus-Christ quite sa mere pour le seruice de son pere. | 408 |
Ieunesse, voyez Pere.
Response de l'Oracle touchant l'instruction de la ieunesse. | 357 |
Le bon-heur des estats depend de l'instruction de la ieunesse. | ibid. |
Contre les peres & meres qui ont plus de soin d'amasser des moyens à leurs enfans que de les instruire. | ibid. |
Importance de l'instruction de la ieunesse pour le bien de l'Eglise. | 358 |
Les tyrans pour nuire à l'Eglise ont corrompu la ieunesse. | 359 |
Trait de Lycurgus pour monstrer l'importance de l'instruction de la ieunesse. | ibid. |
Faut instruire les enfans dés la plus tendre ieunesse. | 360 |
Les enfans sont tels en vieillesse qu'ils ont esté en ieunesse . | ibid. |
Ce qu'on a enseigné aux enfans en ieunesse demeure en vieillesse. | 361 |
La constance d'Eleazarus prouenoit de la bonne education de sa ieunesse. | ibid. |
Vn enfant loup pour auoir esté nourry parmy les loups. | 362. |
Dieu demande la ieunesse & la vieillesse. | ibid. |
Les Diables en veulent à la ieunesse. | 363 |
C'est chose bonne de porter le joug de Iesus-Christ dés sa ieunesse. | 364 |
Pourquoy on donne le baptesme dés la plus tendre ieunesse. | 365 |
Histoire effroyable d'vn enfant nourry en liberté. | 370 |
Incarnation.
En l'incarnation le Verbe est vn espoux. | 40 |
Comme l'incarnation est mariage. | ibid. |
Temps auquels s'est faite l'incarnation. | 41 |
L'incarnation arrestée de toute eternité. | ibid. |
Circonstances du mariage de l'incarnation. | 41. & suiuants |
Promesses du mariage du Verbe par l'Incarnation. | ibid |
Ratification du mariage du Verbe en l'Incarnation. | ibid |
Cause de l'Incarnation. | 43 |
Nostre nature embellie par l'Incarnation. | 45 |
Les Iuifs on pensé que le Messie auroit vne femme. | 46 |
Inclination.
Les diuerses inclinations sont effects de la prouidence Diuine. | 93 |
Ingratitude.
Cinq cas d'ingratitude. | 412 |
Job.
Patience de Iob enuers sa femme. | 267 |
Modestie, & chasteté d'Isaac. | 439 |
Sobrieté de Iudith. | 472 |
L.
LAuduna mere de S. Elzearius offre son fils à Dieu. | 342 |
Le B. Laurent Iustinian marié auec la sapience. | 63 |
Lepre.
Pour la guarison de la lepre falloit mettre du sang, & de l'huile sur l'oreille. | 374 |
Liberalité.
On peut estre liberal, & donner beaucoup en donnant peu. | 465 |
Liberalité de Sainte Paule. | 465 |
Ligne.
Ligne descendante. | 214 |
Ligne ascendante. | 214 |
Ligne oblique. | ibid |
Moyen pour connoistre en quel degré on est en ligne droite. | ibid. |
Moyen pour connoistre en quel degré on est en ligne oblique. | ibid. |
Amour de Liuia enuers Auguste son mary, & sa prudence. | 334 |
Continence de Sainct Louys. | 73 |
Testament de Sainct Louys, & instruction qu'il donne à son aisné. | 392 |
Luxe, voyez Habit.
Luxure.
Le chariot de luxure. | 278 |
La luxure est vn seu. | 279 |
Grande modestie, & fidelité de Lycurgus. | 85 |
M.
Honneur du mariage.
L'Estat des mariez est comme l'aurore. | 3 |
Heresies contre le mariage. | 6 |
Comme le mariage est honorable en tout, S. Paul expliqué. | 7 |
Raison pourquoy le mariage honorable. | ibid. |
Dieu est autheur du mariage. | 7. & 68. |
Mariage institué au paradis terrestre, & en l'estat d'innocence. | 8 |
Excellence du fruict du mariage. | ibid. |
L'honneur que Iesus-Christ a rendu au mariage. | ibid. |
Estat que les Anges font du mariage. | 9 |
Dieu protecteur special des mariez. | ibid. |
Principale honneur du mariage en ce qu'il represente trois mariages, celuy du Verbe auec la nature humaine; celuy de Iesus-Christ auec l'Eglise : & celuy de Dieu auec l'ame. | ibid. |
Le mariage quasi autant honorable que la viduité selon S. Ambroise. | 504 |
Cest vn crime de profaner le mariage. | 60 |
Fins du mariage. Voyez le tiltre fin. Richesses.
Quatre bonnes fins du mariage. | 12 |
Le bon-heur du mariage depend de sa fin. | 14 |
La principale fin du mariage est la generation. | 15 |
Quel eust esté le mariage en l'estat d'innocence. | 17 |
Tous les hommes ne sont pas obligez à se marier. | 20 |
Le mariage remede à la concupiscence. | 33 . & 111 |
Ce qu'ordinairement on cherche en mariage. | 77 |
Le mariage est Sacrement.
Le mariage est Sacrement. | 35 |
Ce qui paroist exterieurement au mariage, n'est pas grand. | ibid. |
Le mariage a esté institué Sacrement. | 36 |
Comment le mariage est Sacrement. | ibid. |
Le mariage donne vne grace speciale. | ibid. |
Pourquoy le mariage en la nouuelle Loy a deu estre Sacrement. | 37 |
Le mariage ne remedie suffisamment à la concupiscence s'il ne donne vne grace speciale. | ibid. |
Prieres de l'Eglise, en la benediction du mariage. | 37 |
Le mariage rend l'amour des mariez supernaturel. | 38 |
La grace du Sacrement de Mariage, aide à supporter les charges du mariage. | ibid. |
Quatre sortes de mariage suiuant les quatre sens de l'Escriture. | 40 |
C'est vn crime de profaner le mariage. | 60 |
Les mariez contractans en estat de peché mortel, ne reçoiuent ny l'augmentation de la grace, ny les aides actuels, au moins lors. | 197 |
Faut se confesser auant que se marier. | ibid. |
On peche, se mariant en estat de peché mortel. | ibid. |
Si ceux qui se marient en estat de peché mortel, font deux pechez mortels. | 198 |
Les contractans au mariage, sont ministres du Sacrement de Mariage. | 199 |
Vsage du Mariage.
L'vsage du mariage peut estre sans aucun peché. | 68 |
Le mariage n'est pas mauuais. | 68 |
L'vsage du mariage est vn acte de iustice. | 69 |
D'où prouient la honte qui est en l'vsage du mariage. | ibid. |
L'vsage du mariage est meritoire. | ibid. |
L'vsage du mariage est souuent obligatoire. | 70 |
Le refus du deu de mariage ordinairement est peché mortel. | ibid. |
Les fins qu'on peut auoir en l'vsage du mariage. | 71 |
En l'vsage du mariage, faut rapporter la lignée à Dieu. | ibid. |
Si c'est peché d'vser du mariage pour euiter l'incontinence. | ibid. |
Comme on peut vser du mariage pour sa santé. | ibid. |
L'vsage du mariage pour le seul plaisir, est peché veniel. | ibid. |
L'vsage du mariage n'est defendu, ny aux iours de festes, ny de ieusnes. | ibid. |
Est expedient de s'abstenir quelques fois du mariage & pourquoy. | 72 |
La communion, n'empeche l'vsage du mariage. | ibid. |
L'vsage du maraige en public est peché mortel. | 73 |
Comment permis en lieu sacré. | ibidem. |
Tout n'est pas permis aux mariez. | 74 |
Si l'vsage du mariage est permis parmy les ordinaires des femmes, pendant la grossesse, & quand elles sont en couche. | ibid. |
Si l'vsage du mariage est permis aux foux. | ibid. |
On n'est pas obligé au deu du mariage auec interest notable de sa santé. | 75 |
Les mariez peuuent arriuer à la perfection. | ibid. |
L'vsage du mariage offusque la raison, & empeche les sciences. | 124 |
Le mesme, prouué par raison naturelle. Voyez virginité, volupté. | ibid. |
Belle comparaison de Cassian à ce propos. | 125 |
Belle response de frere Gilles au mesme subject. | 125 |
Mariez, damnez pour le mauuais vsage du mariage. | 244 |
De l'indissolubilité du mariage.
Le mariage est indissoluble depuis la consommation. | 116 |
Auant la consommation du mariage ratifié on peut se faire religieux, & l'vn ayant fait profession l'autre se peut remarier. | 117 |
Les mariez peuuent demander delay de deux mois pour la consommation du mariage. | 118 |
Cas ausquels le mariage peut estre dissout quant au lien. | ibid |
Cas ausquels le mariage peut estre dissout quant au lict. | 120 |
Les mariez sont obligez de demeurer ensemble. | 158 |
Comment les mariez se peuuent separer quant au lict. | ibid. |
La donation des corps entre les mariez est reciproque. | 170. |
Comme les mariez sont deux en vne chair. | 238 |
Maux du mariage.
Nul bien au monde sans mal. | 108 |
Le mariage n'est sans peine. | ibid. |
Pourquoy anciennement les nouueaux mariez touchoient du feu & de l'eau, & pourquoy on arroſoit l'espouse. | 109 |
Il n'y a que deux bons iours au mariage, disoit quelqu'vn. | ibid. |
Seruitude du mariage. | 119 |
Miseres & peines des meres. | 112 |
Miseres du mariage. | 112. & 113 |
Quelle est la diuision des mariez dont parle S. Paul. | 122 |
Comme le soin de la famille trauaille le mary. | 128 |
Soins d'vne femme mariée. | 129 |
Pourquoy du mariage chose si saincte sortent quelques fois des mauuais enfans. | 129. & 148 |
Biens du mariage.
Trois biens du mariage, & ce qu'ils representent. | 134 |
Biens du mariage. Voyez fecondité & fins du mariage. | 138 |
Consentement du mariage.
Le consentement est necessaire au mariage. | 198 |
Le consentement fait auec grande crainte rend le mariage nul. | 199 |
On ne doit contraindre ny empescher personne de se marier. | 200 |
Comme les peres & meres peuuent commander à leurs enfans de se marier. | 200 |
Point de mariage sans le consentement des parties. | 201 |
Le mariage est valable sans le consentement des parens. | ibid. |
Les enfans qui se marient sans le consentement de pere & mere pechent s'ils n'ont iuste cause. Le mariage est toutefois valable. | 202. |
Obeyssance d'Isaac en son mariage. | ibid. |
Obeyssance de Rebecca en son mariage. | ibid. |
Mariage clandestin.
Que c'est que mariage clandestin. | 204 |
Pourquoy les mariages clandestins defendus. | ibid. |
Mariage clandestins inualides. | ibid. |
Empeschements du mariage.
Empeschements qui rendent le mariage illicite, & non nul. | 209 |
Empeschements qui rendent le mariage nul, & leur explication. | 211 |
Comme l'erreur empesche la validité du mariage. | 212 |
Que c'est que l'empeschement de condition. | ibid. |
De l'empeschement du vœu. | 213 |
De l'empeschement du crime. | 215 |
Les ordres pris pendant le mariage ne le copent pas, ny la profession en religion. | 213 |
Mary.
Insolences d'aucuns marys. | 114 |
Le mary doit estre tel qu'il desire que soit sa femme. | 222 |
Le mary doit aimer sa femme. Voyez Amour. | 261 |
Le mary doit estre comme vn cerf. | 266 |
Mauuais mary comparé au lion. | 267 |
Chose indigne que le mary batte sa femme. | ibid. |
Les Payens ont ordonné que la femme qui auroit esté battue de son mary le quittaſt. | ibid. |
Comme les marys doiuent traiter leurs femmes. | 268 |
Comme ils se doiuent comporter vers elles. | ibid. |
L'amour du mary enuers sa femme. | ibid. |
Le mary est plus obligé de nourrir sa femme que ses peres, meres, freres, sœurs. | 257 |
C'est au mary de commander à sa femme. | 258 |
Le mary est obligé d'aimer sa femme par ordonnance Diuine. Par Nature. 261. Par obligation Civile. 263. | 261. |
L'amour enjoint principalement au mary. | 333 |
En quoy le mary est plus obligé à sa femme qu'à ses enfans. | 405 |
Le mary ne doit oublier pere & mere pour l'amour de sa femme. | 454 |
Mere.
Soin que la mere doit auoir de son enfant auant qu'il soit né. | 341 |
La mere ne peut procurer auortement. | ibid. |
Si la mere peut prendre vne medecine au preiudice de son fruict. | ibid. |
Belle practique que la mere ayant conceu offre son fruict à Dieu. | 342 |
La mere doit allaicter son enfant. | 343 |
Importe beaucoup que l'enfant soit nourry du laict de la mere. | ibid. |
Force de la nourriture. | ibid. |
Les meres qui ne nourissent leurs enfans sont demy meres. | 344 |
C'est l'honneur des meres d'allaicter leurs enfans. | ibid. |
Raisons pour lesquelles les meres doiuent allaicter leurs enfans. | ibid. |
L'amour est plus tendre lors que les meres allaictent leurs enfans. | ibid. |
L'enfant nourry d'autre que de sa mere en reçoit souuent grand interest. | 345 |
Il vit moins. | ibid. |
Histoire d'vn enfant changé à nourrice. | 346 |
Enfans qui ont participé aux humeurs de leurs nourrices. | ibid. |
C'est principalement à la mere d'auoir soin de ses filles. | 348 |
Les meres doiuent enseigner leurs filles par exemple. | 351 |
Doiuent recommander leurs filles à Dieu. | 352 |
Second mariage, voyez secondes nopces
& viduité.
Pourquoy ceux qui ont esté mariez deux fois, exclus des ordres sacrez. | 491 |
Rigueur des loix Ciuiles contre les femmes qui se remarient. | ibid. |
Cette rigueur corrigée par les loix Canoniques. | 492 |
La femme qui se remarie semble oublier son premier mary. | 496 |
Liberté d'aucunes à se remarier. | 500 |
Mariage, où le mary auoit enterré vingt femmes, & la femme vingt & vn marys. | 500 |
Mariage en general
Ceux de Toscane ne permettoient pas que ceux qui estoient à marier se donnassent des presens mutuellement. | 77 |
Il y doit auoir de la ressemblance entre les mariez. | 80. & 84 |
L'inegalité en mariage fait qu'vn des conjoint est valet de l'autre. | 85 |
Ceremonies des Grecs au mariage. | 134 |
Mariage comparé à la mer. | 192 |
Au buisson ardant. | 193 |
C'est au pere de soigner le mariage de ses enfans. | 202 . & 439 |
Nouuelles mariées couronnées d'aſperges. | 219 |
Mauuaise rencontre en mariage est souuent punition de la mauuaise vie. | 221 |
La mauuaise vie cause des mauuais mariages. | 222 |
Remede à ceux qui sont mal mariez. | 223 |
Plusieurs qui n'ont pas laissé d'estre Saincts quoy que mariez. | 269 |
Il est bien difficile de faire vn bon mariage. | 386 |
Histoire du mariage d'Isaac auec Rebecca. | 437 |
Les parens ne doiuent employer que gens sages pour faire les mariages. | 440 |
Ne faut se marier auec les meschans & infideles. | 441 |
Les promulgatinos ne sont pas de la necessité du mariage. | 205 |
Maistres
La iurisdiction des maistres consiste en cinq poincts. | 419 |
Les deuoirs du maistre consistent en ce qui concerne la nature & la grace. | 419 |
Charité du centenier enuers son seruiteur. | 420 |
Le maistre doit le salaire à son seruiteur. | ibid. |
Punition de Dieu enuers les maistres cruels. | 421 |
Ce que les maistres doiuent aux seruiteurs de droit Diuin. | 422 |
Les maistres doiuent auoir soin que les seruiteurs exercent les œuures de religion. | 422 |
C'est du profit des maistres qu'ils ayent soin de la conscience de leurs seruiteurs. | 423 |
Le maistre se doit plus faire aimer que craindre. | ibid. |
Les maistres doiuent estre comme peres enuers leurs seruiteurs. | 424 |
Le maistre doit obseruer trois choses en la correction. | ibid. |
Le maistre ne peut punir que de legeres punitions. | 425 |
Cruauté de Bedius Pollio enuers son seruiteur. | ibid. |
Celuy qui est maistre peut deuenir seruiteur. | 426 |
Metellus refuse la fille de Marius de peur d'estre son valet. | 85. |
Patience de Manlius Torquatus enuers son pere. | 399 |
Saincte Marguerite Reine d'Escosse reforma son mary & le royaume. | 240 |
Martia.
Modestie de Martia fille de Varon. | 168 |
Masle.
Le masle est ordinairement plus parfait. | 289 |
Pieté de saincte Mathilde Reine d'Angleterre. | 240 |
Malediction.
Pere & mere ne doiuent maudire leurs enfans. | 347 |
Histoire à ce subject. | ibid. |
Minerue vierge. | 125 |
Larmes de S. Monique pour la conuersion de S. Augustin. | 352 |
Mouches.
Mouches ne prennent pied sur la glace de Venise. | 277 |
N.
ADmirable constance de S. Natalie femme de S. Adrien. | 144 |
Nopces
Inconueniens de secondes nopces. | 496 |
Modestie des nopces d'Isaac. | 453 |
Nourrice.
Histoire d'vn enfant changé en nourrice. | 346 |
Enfans qui ont participé aux humeurs de leurs nourrices. Voyez, Mere doit allaicter son enfant. | 446 |
Nudité.
L'escriture a les nuditez en horreur. | 312 |
Femmes qui affectent les nuditez comparées aux lamies. | 313 |
Linus Pape defendit les femmes d'entrer à l'Eglise teste descouuerte. | 315 |
Comme les femmes d'Arabie se couurent. | ibid. |
Caius Sulpitius repudie sa femme, pour estre sortie de la maison sans voile. | ibidem. |
Femme foüettée des Anges en punition de sa nudité. | 316 |
Nostre Dame ne veut entrer en la cellule d'vn religieux mal couuert. | ibid. |
Beau trait de Louys XIII. Roy de France touchant les nuditez. | 315 |
Les femmes se causent la mort par leur nudité. | 318 |
Honnesteté de Micca fille touchant la nudité. | 313 |
Les Romains ne permettoient que les enfans entrassent dans les bains auec leurs peres & meres. | 315 |
O.
Obeyssance.
ON n'est pas obligé d'obeyr au Superieurs, lors qu'ils commandent quelque chose contre Dieu. | 292 |
En choses douteuses, l'inferieur est obligé d'obeyr au superieur. | ibid. |
Conditions de l'obeyssance. | 293 |
L'obeyssance doit estre droite. | ibid. |
Comparée à l'eschelle de Iacob. | ibid. |
Doit estre volontaire. | ibid. |
Doit estre simple. | 294 |
Beau trait du Roy Amasis touchant l'obeyssance. | 294 |
Le merite est plus grand obeyssant à vn homme pour Dieu, qu'obeyssant à Dieu immediatement. | ibid. |
Obeyssance aueugle. | 295 |
Doit estre auec ioye. 295. Prompte. 296. Forte. 297. Humble. 298. Perseuerante. | 299 |
Promptitude de l'obeyssance des soldats de Dauid. | 296 |
De Samuel. 296. Des Apostres. 296. De Zachée. 296. d'Abraham. | 298. |
Deux mouuemens des cieux rapportez à l'obeyssance. | ibid. |
Obeyssance representée par vn leurier. | 297 |
Comparée à vn corps mort. | 299 |
La superbe contrairie à l'obeyssance. | 298 |
Obeyssance constante de nostre Seigneur. | 299 |
Les Payens ordonnoient aux femmes d'obeyr à leurs marys. | 300 |
Œuures.
Ne faut differer les œuures de Dieu. | 451 |
Tendresse des oyseaux vers leurs poussins. | 343 |
Oyseau.
Oyseau appellé le iuste. | 382 |
Oysiueté.
Oysiueté produit les vices. | 284 |
Auguste Cæsar vouloit que ses filles trauaillassent pour fuyr l'oysiueté. | ibid. |
Oraison.
Faut se seruir de l'oraison pour faire vn bon mariage. | 444 |
Nous deuons fonder l'octroy de nos oraisons sur la misericorde de Dieu. | ibid. |
Comme Dieu est prompt à nous exaucer en nos oraisons. | 446 |
L'oraison est vne bonne disposition au mariage. | 452 |
Ordre.
Le bon-heur du monde depend du bon ordre, & qu'il soit gardé. | 289 |
Oreilles
Que signifient les pendans d'oreilles, & les brasselets. | 448 |
Olympias.
Honnesteté d'Olympias. | 314 |
Louange de la vefue Olympias. | 502 |
P.
LA palme femelle, seiche le masle qui estoit aupres estant coupé. | 469 |
Explication de la parabole du 30. 60. 100. | 495 |
Comme S. Paule matte son corps. | 317 |
Liberalité de S. Paule. | 465 |
Peché.
Effects du peché originel. | 30 |
La grandeur du peché se tire de la personne, ou de la faute. | 171 |
Deprauation que fait en nous le peché originel. | 110 |
La grandeur du peché procede souuent de la personne. | 173 |
Peres.
Peres & meres doiuent estre comme des Soleils en leurs maisons. | 382 |
Les peres & meres doiuent soigner à garder leurs filles. | 347 |
Doiuent pouruoir leurs enfans.
Sont obligez de pouruoir leurs enfans. | 384 |
C'est à eux d'amasser pour leurs enfans. | 387 |
Charle Quint laisse ses estats à son fils pendant sa vie. Cosdras Sennacherib Ptolomée. | 388 |
Les peres & meres doiuent auoir plus de soin de laisser des vertus aux enfans auant la mort. | 389 |
Les peres & meres doiuent auoir plus de soin de laisser des vertus aux enfans que des richesses. | 390 |
Zele de Crates le Thebain contre les peres trop soigneux de laisser leurs enfans riches. | ibid. |
Pouuoir des peres & meres enuers leurs
enfans, & l'honneur qu'on leurs doit.
Peres & meres peuuent vendre leurs enfans en grande necessité. | 395 |
Sont lieutenans de Dieu aux enfans. | 396 |
Le commandement d'honorer pere & mere est coste à coste de celuy d'honorer Dieu. | ibid. |
Dieu a en horreur ceux qui n'honorent pere & mere. | 441 |
La maison paternelle est comme vn sanctuaire, disoit Hierocles. | 397 |
Les peres & meres sont les Dieux domestiques. | ibid. |
Paralleles entre Dieu & les peres & meres. | ibid. |
Les loix de Romulus dounoient tout pouuoir aux peres & meres sur leurs enfans. | ibidem. |
En quoy consiste l'honneur qu'on doit aux peres & meres. | 398 |
Ioseph honore Iacob son pere. | 400 |
Salomon sa mere. | ibid. |
Alphonse Roy d'Aragon, honore son pere. | ibid. |
Thomas Morus demande la benediction à son pere. | ibid. |
Decius honore le sien. | ibid. |
Le fils d'vn charbonier deuenu Roy, mesconnoit son pere. | 400 |
Vn autre fils qui mesconnoit son pere. | 401 |
Pechez contre l'honneur deu aux peres & meres. | ibid. |
Ceux qui maudissent peres & meres punis. | ibid. |
Ceux qui les regardent de trauers. | ibid. |
Punition des enfans qui tuent, ou frappent peres & meres. | 402 |
Cham maudict de Dieu, pour s'estre mocqué de son pere. | ibid. |
Punition de Ruben pour n'auoir honoré son pere. | ibid. |
Punition d'Absalon pour n'auoir honoré son pere. | ibid. |
Vn enfant pendu, deuient apres sa mort comme vn vieillard, en signe qu'il estoit mort ieune, pour n'auoir honoré pere & mere. | ibid. |
Combien nos peres & meres ont en nos corps. | 406 |
Les peres & meres n'ont rien à la vie de grace de leurs enfans. | 407 |
Faut mespriser pere & mere pour Dieu. | 408 |
Assistance des Payens enuers peres & meres. | 410 |
D'Æneas. ibid. D'Amphinomus, & d'Anapus freres. | ibid |
Vne fille qui nourrit sa mere de sa mammelle. | ibid |
Belle exhortation de S. Ambroise aux enfans pour assister peres & meres. | 411 |
Les enfans qui n'assistent peres & meres sont enfans du Diable. | 411 |
Peres & meres doiuent instruire leurs
enfans.
Faut donner des bons pedagogues aux enfans. | 382 |
Le pere doit trauailler à l'instruction de ses enfans. | 356 |
Les peres doiuent auoir plus de soin d'instruire leurs enfans, que de les mettre au monde. | 356 |
La familiarité de Dieu auec Abraham attribué au soin qu'il auoit de ses enfans. | 367 |
C'est vn grand don de Dieu d'auoir des peres & meres qui nous instruisent. | 369 |
Peres trop indulgens comparez aux chirurgiens. | ibid. |
Peres indulgens pires que parricides. | 370 |
Peres indulgens sont traitres. | ibid. |
Plaintes des enfans damnez par l'indulgence de leurs peres. | ibid. |
Peres & meres ne doiuent maudire leurs enfans. | 374 |
Contre les peres trop doux. | 375 |
Consolation aux peres qui ayants fait leur deuoir, les enfans ne vaillent rien. | 376 |
Punition des peres indulgens chez les Romains. | ibid. |
Loy de Solon contre les peres negligeans l'education de leurs enfans. | ibid. |
Les peres & meres doiuent recommander leurs enfans à Dieu. | 378 |
Doiuent auoir soin que leurs enfans soient gens de bien. | ibid. |
Perfection.
Comme il est difficile aux gens du monde de monter à la perfection. | 131 |
Prouidence.
La prouidence Diuine a soin des moindres choses. | 100 |
Philippe Pere d'Alexandre se resiouyt de ce que son fils est né du temps d'Aristote. | 383 |
Prudence.
Force de la prudence. | 252 |
Effects de la prudence du mary. | ibid. |
L'homme a plus de prudence que la femme. | 251 |
Prudence du chirurgien d'Auguste. | 377 |
Pudeur & Pudicité.
Elogé de la pudicité. | 279 |
La pudeur est vn grand tresor en vne femme. | 280 |
N'y a fard preferable à la pudeur. | ibid. |
Le meilleur dost d'vne femme est la pudeur. | 281. |
La pudeur est la medecine contre l'impudicité. | ibid. |
La pudeur est la force d'vne femme. | ibid. |
La pudeur recommandable aux filles. | 453 |
Pudeur de nostre Dame. | 282 |
Belle exhortation de S. Ambroise à la puduer. | ibid. |
S. Elizabeth saisie de pudeur ayant conceu. | 283 |
Pudicité de Spurina. | 317 |
Pudicité de Damocles. | ibid. |
R.
Raguel donne la moitié de ses biens à son gendre, se reserue l'autre moitié. | 389 |
Que c'est que rapt. | 216 |
Generosité de Rebecca. | 451. & 452 |
Religieux.
Comme les religieux sont en estat de perfection. | 4 |
Les personnes religieuses sont mariés, & comment. | 61 |
Circonstances du mariage des personnes religieuses. | ibid. |
Enfans du mariage des personnes religieuses, & des vierges auec Dieu. | 63 |
Filles religieuses particulierement espouses de Iesus-Christ. | 64 |
Pourquoy on coupe les cheueux aux religieuses. | 65 |
Ce qui signifie l'anneau qu'on donne aux religieuses en leur profession. | 66 |
Richesses.
L'amitié ne peut estre fondée sur les richesses. | 78 |
Les richesses ne doiuent estre la fin principale du mariage. | ibid. |
Martia fille de Caton ne veut espouser personne qui la prenne pour ses richesses. | 78. |
Vn philosophe qui donne sa fille à vn pauure sage, plustot qu'à vn riche fol. | ibid. |
Qui espouse plus riche que soy, vend sa liberté. | 79 |
Inconueniens des mariages qui se font principalement pour les richesses. | ibid. |
Les richesses causent la damnation. | 80 |
Difficile aux riches d'estre sauuez. | ibid. |
Les richesses comparées à vne eschelle. | 81 |
On peut bien se seruir des richesses. | ibid. |
Les bons se seruent bien des richesses, les mechans mal. | ibid. |
Richesses comparées à la rate. | 82 |
Le soin des choses temporelles empeche le salut. | 129 |
Richesses peruertissent, belle responce de Phocion. | 130 |
Richesses empeschent de connoistre Dieu. | 130 |
Le riche comparé à vn oyseau englué. | 131 |
Vision de S. Antonin, d'vne famille pauure & vertueuse, plus riche, & vitieuse. | 132 |
Romains.
Les enfans Romains portoient des medailles au col. | 365 |
S.
Sacrement.
Le mariage est Sacrement, voyez mariage. | |
Les Sacremens sont causes de la grace. | 190 |
Les Sacremens produisent la grace non pour la disposition de ceux qui les reçoiuent, ny pour la saincteté des ministres. | ibid. |
Deux Sacremens instituez pour pour donner la premiere grace. | 191 |
Des Sacrements des morts. | ibid. |
Les Sacremens donnent des graces speciales. | ibid. |
Graces speciales des Sacremens. | 38. .& 191 |
Graces speciales du Sacrement de Mariage. | 192 |
Sacremens, causes efficaces de la grace. | 195 |
Le peché mortel empeche que le Sacrement ne confere la grace. | 195 |
Quiconque reçoit vn Sacrement estant en grace, reçoit augmentation de grace en vertu du Sacrement. | 196 |
Les pechez veniels n'empechent point l'augmentation de la grace au Sacre ment. | ibid. |
Les Sacremens ne conferent pas la grace egalement. | ibid. |
Le mesme Sacrement receu de plusieurs, ne confere pas tousiours grace es gale. | ibid. |
Sterilité, voyez fecondité.
Sterilité ignominieuse parmy les Iuifs. | 139 135. & suiu. |
Combien Abraham craint la sterilité. | 140. |
Causes de la sterilité. | 142. |
Sterilité punition du peché. | ibid. |
La sterilité est vn don de Dieu. | ibid. |
Les mariez ne doiuent perdre la bonne intelligence pour la sterilité. | 145 |
Sterilité ostée par prieres. | 146 |
Seruitude.
Seruitude du mariage esgale au mary & à la femme. | 116 |
Les hommes sont esgaux par nature, la seruitude vient du peché. | 417 |
Les seruiteurs peuuent deuenir maistres, & les maistres seruiteurs. | ibid. |
Les passions rendent l'homme seruiteur. | 48 |
Deux sortes de seruiteurs selon Aristote la naturelle & la legale. | ibid. |
Charité du Samaritain. | 420 |
Dieu benit Laban & sa maison pour Iacob seruiteur fidele. | 423 |
Dieu benit la maison de Pharaon pour Ioseph. | ibid. |
Le mauuais seruiteur cause la malediction de la maison de son maistre. | ibid. |
Comme il faut se comporter enuers les seruiteurs incorrigibles. | 426 |
Diuerses sortes de seruitudes. | 427 |
Deuoirs des seruiteurs enuers leurs maistres. | ibid. |
Les seruiteurs doiuent auoir vn cœur filial enuers leurs maistres. | 428 |
Le seruiteur ne doit estre imposteur enuers son maistre. | ibid. |
L'appetit est comme vn seruiteur. | 429 |
Quel trouble quand le seruiteur commande. | ibid. |
Ce que font les meschans seruiteurs deuenus maistres. | 430 |
Le seruiteur ne s'en doit fuyr pour auoir esté chastié. | ibid. |
Les faueurs que Dieu fait au seruiteur fidele. | ibid. |
En quoy consiste la fidelité d'vn seruiteur. | 431 |
Aucuns seruiteurs fideles. Comme Mardochée, Ioseph, Eliezer, Gesualdus. 432. Le seruiteur de Panopion. | 431 |
Les seruiteurs doiuent obeyssance à leurs maistres. | 433 |
Doient obeyr aux maistres fascheux. | 434 |
Le seruiteur est obligé d'obeyr en choses bonnes & indifferentes qui appartiennent à son office. | ibid. |
Le seruiteur ne doit obeyr en ce qui est contre Dieu. | ibid. |
Responses aux objections des seruiteurs qui obeyssent en choses mauuaises. | 435 |
Le seruiteur doit preferer le bien de son maistre à ses propres commoditez. | 449 |
Sacrifice.
Dieu demande aux sacrifices la poictrine & l'espaule. | 293 |
Dieu ne veut aucune victime qui ne soit saine. | 365 |
Comme l'amour de Dalila asseruit Samson. | 260 |
Amour excessif de Sardanapalus enuers sa femme. | 272 |
Sardanapalus trauaille auec des femmes. | 260 |
Saturus.
Constance de Saturus contre les plaintes de sa femme. | 273 |
Semblable.
Le semblable produit son semblable souuent. | 147 |
Semiramis abusa du pouuoir que luy auoit donné son mary. | 259 |
Signe.
S'il est loisible de se seruir de signes pour sçauoir si on se doit marier, & à qui. | 445 |
Patience de Socrate enuers sa femme. | 268 |
Socrate demande trois choses aux ieunes gens. | 283 |
Ressentiment de Solon sur la mort imaginaire de son fils. | 112 |
Soin de S. Sophie à instruire ses filles, & martyre de ses trois filles. | 353 |
Susanne bien instruitte. | 361 |
T.
Trauail. Voyez diligence.
L'homme condamné au trauail. | 254 |
L'homme eust trauaillé par plaisir, & non par necessité s'il n'eust peché. | ibid. |
Le trauaille de l'homme est nul sans la benediction de Dieu. | 255 |
En la Prouince de Tyten les hommes font les trauaux des femmes, & les femmes ceux des hommes. | 257 |
L'oysiueté produit des vices. | 284 |
Terre.
Comme la terre est maudite de Dieu. | 254 |
La terre n'a perdu la fecondité pour le peché d'Adam. | 255 |
D'où procedent les terre-trembles. | 429 |
Teste.
Rapport de la teste & de l'entendement, voyez le chef. | 250 |
Soin de Tobie à instruire son fils. | 379 |
Toscane.
Cruauté de ceux de Toscane, qui lioient vn viuant auec vn mort. | 117 |
Tourterelle.
La tourterelle ayant perdu son masle, demeure vefue. | 498 |
V.
Vefues.
QVe c'est que l'estat des vefues. | 456 |
Trois sortes de vefues. | 457 |
Vefues du Diable. | ibid. |
Vefues du Monde. | 458 |
Vefues de Dieu. | ibid. |
Cinq qualitez des vefues selon S. Paul. | 460 |
S. Monique vraye vefue. | ibid. |
L'oraison conuient aux vefues. | ibid. |
La pieté d'vne vefue doit s'estendre enuers son mary trespassé. | 463 |
Enuers le prochain. | ibid. |
Les vefues doiuent fuyr l'auarice. | ibid. |
Doiuent exercer les œuures de misericorde. | 464 |
La vefue doit dresser sa maison. | 466 |
Doit soigner l'education de ses enfans. | 467 |
Constance de la mere des Machabées vefue. | ibid. |
Soin que la vefue S. Blanche a de son fils S. Louys. | ibid. |
La vefue doit procurer la paix. | ibid. |
Prudence de la Thecuite vefue, à appaiser Dauid. | 468 |
La langue d'vne vraye vefue, comparée à la langue d'vn chien. | ibid. |
Qualitez des bonnes vefues. | ibid. |
Vices des mauuaises vefues. | ibid. |
Moyens par lesquels les vefues peuuent conseruer leur chasteté. | 469 |
La chasteté est la couronne des vefues. | ibid. |
La vefue doit euiter la superfluité d'habits. | ibid. |
Quel doit estre l'habit des vefues. | 470 |
La vefue doit estre temperante pour estre chaste. | 471 |
La vefue doit garder sa maison. | 472 |
La maison d'vne vraye vefue ne doit estre ouuerte à toute sorte de visites. | 473 |
Exemples d'aucunes vrayes vefues. | 475 |
Euphrasia braue vefue. 475. Constantia. 475. Olympias. Marcella. 476. Galla. ibid. Clotilde. 477. Elizabeth vefue de Charle 9. 477. Cunegonde. ibid. | ibid. |
Heureuse mort de Galla vefue. | 477 |
Faut honorer les vefues. | 478 |
En quoy consiste l'honneur qu'on doit aux vefues. | 479 |
On doit assister les vefues en leur pauureté. | ibid. |
Le soin que Dieu a des vefues, & de leur nourriture. | ibid. |
Faut visiter les vefues en leurs afflictions. | ibid. |
Pourquoy nostre Seigneur resuscite le fils de la vefue de Naim sans en estre prié. | 480 |
N'estoit anciennement loisible de prendre à vne vefue aucun habit pour gage. | ibid. |
Faut consoler les vefues. | ibid. |
Les vefues doiuent mettre leur confiance en Dieu. | 481 |
L'oraison est le mary des vefues. | ibid. |
Les Lieutenans de Dieu doiuent auoir soin des vefues. | ibid. |
Merueilles que Dieu a fait par les vefues. 482. Et pour les vefues. | 483. |
Merueilles que Dieu a fait par Debora. | 482. |
La iustice que l'Empereur Theophile a fait en faueur d'vne vefue. | 484 |
Quatre raisons pour lesquelles on doit assister les vefues. | ibid. |
Courage de Iahel vefue. | 483 |
Comme Dieu punit ceux qui offencent les vefues. | 483 & 486. |
La cause de la resurrection presumée de Traian, est le secours d'vne vefue. | 483 |
Comme on persecute les vefues. | 485 |
La vefue peut se remarier. | 487 |
On peut se remarier plusieurs fois. | ibid. |
S. Paul ne commande pas aux vefues de se remarier. | 487 & 493. |
Est plus honorable de demeurer vefue, que de se remarier. | 488 |
En l'ancien Testament l'estat de viduité preferé aux secondes nopces. | ibid. |
Les Payens ont fait estat des vefues. | 488 |
Portigena ne veut entendre à se remarier. Ny Portia. Ny les vefues de Goa. | ibid. |
ibid. | |
Vefues honorées à la Chine. | ibid. |
La viduité meilleure que les secondes nopces. | 493 |
Remede des vefues contre les mesdisances. | 494 |
S. Paul met les vefues en paralelle le auec les vierges. | 495 |
La viduité conforme à la nature. | 497 |
Responces aux obiections des vefues qui veulent se remarier. | 498 |
Il est plus honneste de ne se remarier. | 499 |
Excellence de la viduité par dessus le mariage. | 505 |
Etimologie du nom de Venus. | 123 |
Venus Deesse de folie. | ibid. |
Venus pourquoy peincte auec vne tortue. | 124 |
La statuë de Venus ayant souz ses pieds vne tortüe, & aupres de soy vn dragon, & pourquoy. | 348 |
Verge.
Verges, l'vne de beauté, l'autre appellée cordelette. | 373 |
Vertu.
La vertu recompense en mariage, ce qui manque de naissance. | 85 |
Vipere.
La vipere retire le venin à l'interieur auant que d'admettre la murene. | 271 |
Volupté.
Inconueniens des mariages faits par sensualité & volupté. | 89 |
L'amitié n'y est de durée. | 89 |
Ils sont suiuis de repentir. | ibid. |
L'issuë en est funeste. | ibid. |
Comme Dieu punit ceux qui ne cherchent que la volupté en mariage. | 90 |
La volupté eſmouſſe l'esprit. | 124 |
Dieu est vn miroir dans lequel les voluptez empechent de voir. | 126 |
Supplice des voluptueux en l'autre vie, representé par vne vision. | 187 |
Vierges.
L'estat des vierges est comme le Soleil. | 3 |
Dignité de l'estat des vierges. | 5 |
Les vierges sont mariées, & comment, | Voyez mariage des religieux, religieux. |
La virginité esleue l'ame à Dieu, & le fait connoistre. | 126 |
Comparaison à ce propos. | 127 |
Minerue vierge. | 125 |
Vocation.
Nostre bon-heur depend de ce que nous nous conformions au choix que | 94 |
Dieu a fait de nous. | 94 |
Ce que fait la grace de la vocation. | 96 |
La grace de la vocation fait que Iacob surmonte l'Ange. | ibid. |
Que Dauid surmonte Goliath. | 97 |
Ce que fait la grace de la vocation de Ieremie. | 98 |
Que nous ne pouuons rien sans la grace de la vocation. | ibid. |
L'estat de mariage est vn don & vocation de Dieu. | 99 |
Effects de la vocation aux Apostres. | ibid. |
La vocation de Dieu ne nous manque pas. | 101 |
Dieu fait entendre sa volonté touchant la vocation à aucuns par reuelation. | 102 |
Nous pouuons connoistre la volonté de Dieu touchant nostre vocation par l'oraison. | 103 |
Item consultant auec nous mesmes. | ibid. |
Item par conseil. | 105 |
Circonstance de cette consultation. | 104 |
Vœux.
Les vœux ne sont contraires à l'ordonnance de Dieu touchant la generation. | 17 |
Voile
Ce que signifie le voile des religieuses. | 64 |
Prodige au voile de Saincte Aldegunde. | 65 |
Pourquoy on donnoit anciennement vn voile aux nouuelles mariées. | 280 |
Filet cadre, rayé.
APPROBATION
EGo
infrascriptus Societatis IESV in Prouinciâ Flandro Belgicâ Præpositus Prouincialis,
potestate mihi ad hoc fractâ ab admodum R. P. N. Mutio Vitellesco Præposito Generali,
Facultatem concedo, vt typis mandetur liber, cui titulus :
Le bon Mariage, ou, le moyen d'estre heureux, & faire
son salut en mariage, auec vn petit traitté des vefues, Conscriptus à P.
Clavdio Maillard, & à tribus nostræ
Societatis Theologis approbatus. In quorum fidem has manu propriâ subscriptas,
officij, nostri sigillo muniri curauimus.
Antuerpiæ. 23. Ianuarij 1643.
ANDRÆAS IVDOCI.
Filet cadre, rayé.
APPROBATION
IE soubigné
ay veu ce liure Du bon Mariage, ou du moyen d'estre
heureux & faire son salut en estat de mariage, auec vn traitté des vefues,
composé par le R. P. Clavde Maillard de la
Compagnie de
IESVS ; & l'ay trouué digne d'estre mis
en lumiere, comme ne contenant rien qui soit contraire à la doctrine Catholque, ou aux
bonnes mœurs ; au contraire, fort vtile à ceux qui aspirent au mariage pour
l'entreprendre selon Dieu, & à ceux qui y sont pour y viure en concorde &
arriuer à la perfection de leur estat, qui conduit à la felicité eternelle. Fait à
Douay ce 21. Auril. 1643.
George Coluenere, Docteur & Professeur
en la saincte Theologie, Preuost de l'Eglise Collegiale de S. Pierre, Chancelier
de l'vniuersité de Douay, & Censeur des Liures.
PRIVILEGE.
IE
soubsigné Prouincial de la Compagnie de I E S V S
au Pays-bas, suiuant le Priuilege donné à ladicte Compagnie par
lequel est defendu à tous Libraires d'imprimer les Liures composez par ceux de ladicte
Compagnie sans le
congé des Superieurs, ay permis à Iean
Serrvrier Marchand Libraire à Douay d'imprimer le Liure intitulé :
Le bon Mariage, ou le moyen d'estre heureux,
& faire son salut en mariage : Auec vn traité des Vefues :
Par le R. P. Clavde Maillard de la
Compagnie de
IESVS, & ce pour le terme de six ans. Fait à Lille le 18. d'Auril
1643.
IEAN LE PESSIER.
Fautes plus notables suruenuës en l'impression.
Page 5. | ligne 6. auant la fin, mediocriter lisez mediocritas |
page 8. | ligne 10. finale, vefue lisez femme |
page 19. | ligne 3. croissez & multipliez la terre, lisez multipliez & remplissez |
page 48. | ligne 12. finale, affection lisez extraction |
page 49. | derniere note marginale, d'Abraham lisez de Rebecca |
page 51. | ligne 2. enioliée lisez enioliuée |
page 55. | ligne 6. part lisez pact |
page 68. | ligne 20. de ossibus lisez ex ossibus |
page 71. | ligne derniere, professions lisez processions |
page 81. | ligne 16. eschole lisez eschelle |
page 88. | ligne 16. finale, son lisez sans. 12. partie lisez patrie |
page 98. | ligne 8. vn vain, lisez en vain. Idem ligne 9. |
page 100. | ligne 11. attendre lisez atteindre |
page 102. | ligne 12. ceux qui lisez ceux cy |
page 119. | ligne 11. indistoble lisez indissoluble |
page 125. | ligne 22. s'esmouuent lisez s'esmoucent |
page 132. | ligne 6. Putiphar lisez la Putiphar |
page 172. | ligne 20. sane lisez sacré |
page 185. | ligne 20. esprits lisez escrits |
page 249. | ligne 14. finale, choissant lisez choisissant |
page 258. | ligne 7. que n'est son fils auec sa femme lisez qu'auec sa femme |
page 293. | ligne 4. est lisez n'est |
page 298. | ligne antepen. nous n'auons fait ce lisez que ce |
page 366. | ligne 18. accoustrez lisez accoustumez. |
page 462. | ligne 14. dont lisez de laquelle ligne derniere recrée listez recreée |
page 492. | ligne 16. ad. lisez ab ligne 19. que loy lisez que la loy. |
Noms propres et Terminologie médicale
Aaron
Selon la Bible, Aaron aurait été le frère de Moïse et le premier grand prêtre des Hébreux.
- Aaron, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Abbaye du Mont-Cassin (en italien Montecassino)
Un monastères les plus anciens d'Italie, l'abbaye territoriale du Mont-Cassin fut
fondé par Saint Benoît de Nursie en 529 : c'est le berceau de l'ordre des Bénédictins.
Carloman, fils de Charles Martel se retira à Mont-Cassin aux années 750. Le futur Saint Thomas d'Aquin y passa son enfance, entre 1230 et 1239.
- Abbaye territoriale du Mont-Cassin, Wikipédia, L'Encyclopédie libre (15 juillet 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, 24 juillet 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Abbaye_territoriale_du_Mont-Cassin
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Abigaïl
Personnage biblique d'une beauté immense, elle était la femme du riche Nabal. Dans le passage (I Samuel, XXV), elle sauve son mari de la fureur de David. Après la mort de Nabal, elle devint ensuite la seconde épouse de David.
- Abigail, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Abigaïl (Bible), Wikipédia l'encyclopédie libre (6 février 2016), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 21 juin 2016. https://fr.wikipedia.org/wiki/Abiga%C3%AFl_(Bible).
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Abimelech
Monarque cité dans la Bible, Abimelech est le nom d'un prince de Guérar, ville des
Philistins, qui enleva Sara la croyant sœur d'Abraham et non son épouse. Son fils, aussi nommé Abimelech, se trouva dans le même cas à
l'égard de Rébecca, femme d'Isaac. Abimelech est aussi le nom commun d'un certain nombre de rois des Philistins qui signifie Mon père le roi.
- Abimelech (Prince), Wikipédia l'encyclopédie libre (3 avril 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 29 mars 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Abimelech_(prince).
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Abradatas
Le roi Abradatas était probablement fictif, la création de Xénophon dans sa biographie de Cyrus II le Grand. Selon l'histoire de Xénophon, Abradatas faisait la guerre contre Cyrus et les Perses.
Pendant son absence, la femme d'Abradatas, Panthea, fut enlevée par Cyrus. Cyrus la traita si honorablement qu'Abradatas finit par se
rallier à l'armée de Cyrus. Abradatas fut tué dans une bataille contre l'armée de
Crésus lors de la conquête de Lydie en 547 av. J.-C. Panthea, inconsolable, se suicida. Cyrus fit ériger un monument
en l'honneur du couple.
- Abradatas, Wikipédia l'encyclopédie libre (4 août 2019), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 13 octobre 2020. https://en.wikipedia.org/wiki/Abradatas.
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Abraham
Patriarche biblique du livre de Genèse, époux de Sara puis de Cétura, et père d'Ismaël et d'Isaac; il reçoit à plusieurs reprises la bénédiction de Dieu qui lui donne le pays de Canaan, lui promet une nombreuse descendance et instaure la circoncision comme signe de
cette alliance. Il est ainsi considéré comme l'ancêtre des peuples hébreux et arabe,
père du judaïsme, patriarche du christianisme et prophète de l'islam.
- Abraham, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Abraham, Wikipédia l'encyclopédie libre (27 août 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 8 septembre 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Abraham.
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Abraham Bzowski (en lat. Bzovius)
Cet historien dominicain polonais (1567–1637) continua les Annales ecclésiastiques de Cesare Baronio (1538-1607), une histoire de tout le christianisme.
- Bzovius, Wikipedia, the Free Encyclopedia (30 janvier 2017), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 22 avril 2020. https://en.wikipedia.org/wiki/Bzovius
- Cesare Baronio, Wikipedia, the Free Encyclopedia (26 mai 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 3 juillet 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Cesare_Baronio
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Absalon
« Fils de David et de Maakah, il fit tuer son demi-frère Amnon pour venger le viol de sa sœur Thamar puis se révolta contre son père. La Bible le montre vaincu, retenu dans sa fuite
aux branches d'un chêne où s'est prise sa chevelure, et mis à mort par Joab (II Samuel, XIII-XVIII). »
- Absalon, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Achab
Personnage biblique qui apparaît dans le Premier Livre des Rois. Achab est le fils d'Omri et était roi d'Israël vers 873 à 853 a.v. J.C. Il réignait pendant l'apogée du royaume du Nord, et il était
l'allié de Tyr. Ses disputes avec le prophète Élie furent très importantes dans la religion juive.
- Achab (roi), Wikipédia, l'encyclopédie libre(25 novembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 10 décembre 2012.https://fr.wikipedia.org/wiki/Achab_(roi).
- Achab, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Achaz, Ahaz, ou Joahaz (en gr. Ἄχαζ Akhaz, en héb. אָחָז)
Fils et successeur de Jotham, et père d'Ézéchias, Achaz fut roi de Juda de 736 à environ 716 av. J.-C. Dans la Bible, Achaz est mal famé pour son impiété.
- Achaz, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- AchazWikipédia, l'encyclopédie libre (13 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 7 novembre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Achaz.
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Achille
Achille, un héros de la guerre de Troie, était un des plus grands guerriers grecs. À sa naissance, sa mère le plongea dans
le Styx, l'un des fleuves des Enfers, pour que son corps devienne invulnérable, mais
son talon, par lequel elle le tint, n'y est pas trempé et resta celui d'un mortel,
donc son point vulnérable. À la fin de la guerre, c'est lui qui affronta Hector, le
meilleur des Troyens. Achille trouva la mort peu après l'avoir tué, atteint au talon
par une flèche de Pâris guidée par le dieu Apollon.
- Achille, Wikipédia l'encyclopédie libre (1 décembre 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 5 décembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Achille.
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Actes des Apôtres
Livre du Nouveau Testament de datation difficile (80-100?), placé après les Évangiles. Il raconte l'origine de la première communauté chrétienne de Jérusalem ainsi que les voyages missionnaires de saint Paul. La tradition l'attribue à saint Luc.
- Actes des Apôtres, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Adam
Dans les traditions juive, musulmane et chrétienne, Adam fut le premier homme, créé
par Dieu et mis dans le Paradis terrestre (Éden). Dieu créa également une femme, Ève, à partir de la côte d'Adam, ainsi représentant le mariage comme l'union de l'homme
et de la femme en une seule chair.
Selon la tradition, Ève, tentée par Satan, qui avait pris la forme d’un serpent, encouragea Adam à manger le fruit défendu ; ce péché originel, qui pèse sur toute l’humanité, provoqua Dieu à chasser les deux du Paradis. Ève
et Adam eurent trois fils, Abel, Caïn et Seth. Le premier livre de la Bible, la Genèse, raconte l’histoire du premier homme et de la première femme sur la Terre.
- Adam, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Adversus Jovinianum
Texte de réfutation (par Saint Jérôme v. l'année 393) contre les opinions non-catholiques concernant le mariage et la virginité
de l'ancien hérétique Jovinien.
- Against Jovinianus, Wikipedia, the Free Encyclopedia(2 octobre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 22 octobre 2012.https://en.wikipedia.org/wiki/Against_Jovinianus.
- Jérôme de Stridon, Wikipédia, l'encyclopédia libre(5 octobre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 22 octobre 2012.https://fr.wikipedia.org/wiki/J%C3%A9r%C3%B4me_de_Stridon.
- Saint Jérôme, Britannica Online EncyclopediaChicago, Encyclopædia Britannica Inc., Internet, 22 octobre 2012. https://www.britannica.com/biography/Saint-Jerome?anchor=ref5370.
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Adversus Julianum
Écrit par Saint Cyrille, cet écrit est critique des pensées de Julien l'Apostat, l'empereur romain de 361 à 363.
- Cyrille d'Alexandrie, Wikipédia, l'encyclopédie libre(23 janvier 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 28 janvier 2013.https://fr.wikipedia.org/wiki/Cyrille_d'Alexandrie.
- Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique ou vie des saints et des bienheureux, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 697-699. Bibliothèque numérique Gallica, 28 janvier 2013.https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2985794/f348.image.r=cyrille.langEN.
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Aelia Eudocia Augusta
Écrivaine et femme de Théodose II, Eudocia était la fille d'un philosophe grec païen et pauvre d'Antioche. Précédemment nommée Athenais, elle dût se convertir au christianisme et changer
de nom avant de se marier. Elle utilisait son pouvoir et son influence pour protéger
les païens et les Juifs de la persécution et recommandait le fusionnement des enseignements
sophistes et chrétiennes. Vers la fin de sa vie en 443, elle fut accusée d'adultère
et bannie de la cour. Elle passa le restant de sa vie à Jérusalem où elle écrivit
plusieurs poèmes et épopées chrétiens. Elle mourut en 460.
- Aelia Eudocia, Wikipedia the Free Encyclopedia( 16 avril 201 2 ), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 19 avril 2012. https://en.wikipedia.org/wiki/Aelia_Eudocia.
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Agamemnon
Roi légendaire d'Argos et de Mycènes et frère de Ménélas, Agamemnon servit de chef suprême des Grecs pendant la guerre de Troie. Il épousa Clytemnestre qui lui donna trois enfants : Électre, Iphigénie et Oreste. Lorsqu'Agamemnon sacrifia leur fille Iphigénie à Aulis (un port grec en Béotie)
Clytemnestre prit Égisthe pour amant. Les deux assassinèrent Agamemnon et Cassandre (l’amante d’Agamemnon)
de retour de Troie, après lequel Égisthe prit le trône. Sept ans plus tard, Oreste et Électre, souhaitant
venger leur père Agamemnon, assassinèrent Clytemnestre.
- Agamemnon, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Agar (en héb. Hagar)
Dans la Genèse (XVI et XXI), Agar est une servante égyptienne de Sara, la femme d'Abraham. Elle est mère d'Ismaël, un enfant que Sara, qui est jusqu'alors stérile, a suggéré à Abraham d'avoir de sa servante. Agar est renvoyée dans le désert avec son fils à la demande
de Sara après la naissance d'Isaac.
- Agar ou Hagar, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Agar (Bible), Wikipédia l'encyclopédie libre (30 avril 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 6 mai 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Agar_(Bible).
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Agrippine la Jeune
(Ara Ubiorum, auj. Cologne 16 – Baïes 59 ap. J.-C.). Fille du général romain Germanicus,
Agrippine la Jeune épousa le préteur et le consul Cneus Domitius Ahenobarbus et donna
naissance à Néron. À la mort de son mari, elle épousa l’empereur Claude, son oncle, et le fit adopter son fils pour que celui-ci prît le trône. Ensuite,
aidée par Locuste, elle empoisonna Claude. Lorsque Néron fut proclamé empereur, il
semblait que les rêves d'Agrippine de gouverner sous le nom de son fils se réalisaient.
Pourtant, Néron, voulant se débarrasser de la tutelle de sa mère, la fit assassiner.
- Agrippine la Jeune, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Ahenobarbus en lat. Cneus Domitius Ahenobarbus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Ahmôsis II, Ahmès II, Iâhmes II, ou Amasis
Pharaon d'Égypte régnant de -571 environ à -526, d'origine plébéienne, les grands
succès militaires d'Ahmôsis lui permirent de conserver le pouvoir sur la longue durée.
Son règne est caractérisé par une intense activité architecturale; il fut un souverain
novateur et réformateur. Il conçut un grand nombre de lois auxquelles on continua
de se référer des siècles plus tard. Un an après la fin du règne, les Perses finirent
par triompher de l'Égypte, malgré les efforts d'Ahmôsis pour tisser des alliances
contre eux.
- Ahmôsis II, Wikipédia, L'encyclopédie libre (2 septembre 2020), Internet, 5 septembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ahm%C3%B4sis_II
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Ains
(in-s'. On ne sait comment il se prononçait autrefois ; aujourd'hui on fait sentir l's) conj. Mais. Ce mot est hors d'usage ; mais s'il était possible de le faire rentrer dans la langue, cela serait à désirer ; car nous avons parfois des mais qui, s'échelonnant, deviennent fastidieux ; ains se mettrait en place avec beaucoup d'avantage.
- Émile Littré, ains, Dictionnaire de la langue française (1872-1877), Internet, Le Littré (XMLittré v2), 29 septembre 2024. https://www.littre.org/definition/ains
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Albine
Mère de Sainte Marcelle, Albine était une dame de Rome riche et éduquée connue pour
sa piété. Pendant sa vie, Albine correspondait regulièrement avec Saint Jérôme
au sujet des saintes Ecritures et des passages difficiles. Selon les Actes des Saints (en lat. Acta Sanctorum), Albine fut martyrisée à Rome avec plusieurs d'autres. Elle meurt le 4 mars 387.
- Marcelle de Rome, Wikipédia, l'encyclopédie libre (16 juin 2016), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 28 août 2017. https://fr.wikipedia.org/wiki/Marcelle_de_Rome
- Saint Albina, Wikipedia, the free encyclopedia (14 août 2017), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 28 août 2017. https://en.wikipedia.org/wiki/Saint_Albina
- Migne, J.-P., ALBINE (Sainte), Encyclopédie théologique: Dictionnaire de l'histoire universelle de l'église, Tome I (1-1108), Paris, Jacques-Paul Migne, 1854, p. 576. Google livres, Internet, 28 août 2017.
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Alceste (en gr. Alkêstis)
Dans la mythologie grecque, Alceste était la fille de Pélias roi d’Iolcos en Thessalie. Femme fidèle d'Admète, roi de Phères en Thessalie, Alceste se sacrifia pour délivrer son mari de la mort. Pourtant, Héraclès la ramena des Enfers, la sauvant. La légende évoque la dévotion conjugale, ce qui
inspirèrent des œuvres d'Euripide, de Quinault et de Gluck.
- Alceste, Wikipédia l'encyclopédie libre (8 février 2024), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 22 février 2024. https://fr.wikipedia.org/wiki/Alceste.
- Alceste en gr. Alkêstis, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Alcibiade (en gr. Alkibiadês)
Général et homme d’État grec (Athènes -450 - Melissa, Phrygie 404 av. J.-C.) de l’illustre famille des Alcméonides. Pendant sa jeunesse, il étudia
avec Socrate et fut le favori du philosophe. Lors de la bataille de Potidée pendant la guerre
du Péloponnèse, Socrate même lui sauva la vie. Alcibiade posséda une reputation controversée
car il fut symbole de la démocratie mais aussi déserteur qui alterna son alliance
entre Athènes et Sparte. Par conséquent, il fut toujours en fuite de ses ennemis et il finit par être asssasiné.
On aurait mis le feu à sa chambre et lorsqu’il tenta de s’enfuire, ses gardiens l’auraient
battu jusqu’à ce que la mort s’en suivît.
- Alcibiade en gr. Alkibiadês, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Pouget, Andrée, Alcibiade (~450-~404), Encyclopédie Universalis (2009), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 1er octobre 2009.
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Alcimus (en grec Alkimos)
Selon Diogène Laërce, Alcimus était un rhétoricien distingué actif vers l'an 300 av. J.-C. Diogène Laërce
parle aussi d'un Alcimus auteur d'une importante histoire d'Italie, mais il n'est
pas clair que ce soit la même personne. Athanaeus fait référence lui aussi à un Alcimus historien sicilien.
- Smith, William, éd., Alcimus, Dictionary of Greek and Roman Biography and Mythology, London, Aylor and Walton, 1844, I, 102, Internet Archive, 17 mai 2021. https://archive.org/details/b29350281_0001/page/102/mode/2up?q=Alcimus.
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Alcinoe
Alcinoe devint victime de la colère divine d'Athéna quand elle a refusé de payer la
tisserande qu'elle avait employée. Sous le sort d'Athéna, Alcinoe s'est entichée de
Xanthus et s'est enfuie avec lui, en quittant ses enfants et son mari. Au beau milieu
de leur voyage ensemble, Alcinoe revint à la raison et se jeta dans la mer.
- AlcinoeWikipédia, l'encyclopédie libre (19 mai 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 21 novembre 2013. https://en.wikipedia.org/wiki/Alcinoe.
- The Story of AlcinoeTheoi Greek MythologyInternet, 21 novembre 2013. https://www.theoi.com/Text/Parthenius2.html#27.
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Alessandro Alessandri
Écrivain et juriste italien durant la Renaissance. Inspiré par les textes de l'Antiquité,
Alessandri écrivit le texte célèbre Dies geniales (1522).
- Alessandro Alessandri, Wikipédia, l'encyclopédie libre(21 avril 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 29 janvier 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Alessandro_Alessandri.
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Alessandro Alessandri Alexander ab Alexandro
Alessandro naquit à Naples en 1461. Il quitta ses études de droit en faveur d'une vie d'écrivain loin de la
corruption du monde juridique et se consacra à la lectures des classiques de l'antiquité.
Son grand ouvrage en six livres, Genialium Dierum: ("Jours joyeux"), est une compiliation de passages ses lectures, traitant de l'histoire
et des coutumes des Grecs et des Romains, publié en 1522. Alexandre mourut à Rome
en 1523.
- Aiken, John Alexander ab Alexandro, General Biography; or Lives, critical and historical, London, G.G. and J. Robinson, 1799, p. 172. Google Books, Internet, 26 juillet 2020.
- Alessandro Alessandri, Wikipédia, The Free Encyclopedia (11 juin 2019), Los Angeles, Wikimedia Foundation, 26 juillet 2020. https://en.wikipedia.org/wiki/Alessandro_Alessandri
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Alessandro Valignano
Ce prêtre et missionnaire jésuite italien, né en 1539 et mort en 1606, Valignano devint
le vicaire général des jésuites de tout l'Orient. Arrivé à Goa en 1574, il intervint aussi à Malacca, à Macao et au Japon, insistant sur le respect
des cultures locales pour assurer les conversions au christianisme, changeant complètement
les perspectives missionnaires de l’Église. Il passa ses dernières années à Macao.
- Alessandro Valignano, Wikipédia, L'encyclopédie libre (3 mai 2021), Internet, 2 juillet 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Alessandro_Valignano.
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Alexandre le Grand
Né en 356 av. J.-C. à Pella, Alexandre le Grand fut le fils du roi Philippe II et d’Olympias devenant en -336 roi de Macédoine ainsi que le chef de la Confédération hellénique.
Considéré comme un des plus grands conquérants de l'histoire, Alexandre le Grand créa
un empire s'étendant de la mer Ionienne à l'Himalaya. Il fonda Alexandrie en Égypte
(-332- -331) et choisit Babylone comme la capitale de son empire (-331). Il mourut à Babylone en -323 après quoi ses
généraux, les Diadoques, partagèrent son empire et se mirent à combattre par la suite,
assassinant sa mère Olympias, son épouse, Roxane, et son fils, Alexandre IV.
- Alexander the Great, Wikipédia l'encyclopédie libre (21 novembre 2023), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 15 décembre 2023. https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_le_Grand.
- Alexandre le Grand (~356-~323), Encyclopédie Universalis (2009), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 1er octobre 2009.
- Alexandre le Grand ou Alexandre III, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Alexandrie en ar. al-Iskandarīyah, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Alonso Tostado ou Alonso Fernández (en lat. Tostatus Abulensis)
Exégète espagnol très bien instruit dans la philosophie, la théologie, la loi civile
et chanoine, en grec, et en hébreu. Tostado avait écrit des critiques et des commentaires
sur l'Ancien Testament et l'Évangile selon Matthieu.
- Alonso Tostado, Wikipédia, l'encyclopédie libre (14 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 14 novembre 2013. https://en.wikipedia.org/wiki/Alonso_Tostado.
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Alphonse V d'Aragon
Alphonse V, aussi appelé Alphonse le Magnanime ou Alphonse le Grand, né vers 1396 à Medina del Campo en Castille et mort en 1458 à Naples en Italie, fut roi d'Aragon et de Sicile. Fils et successeur de Ferdinand Ier le
Juste, il prit pour la première fois le titre de « roi des Deux-Siciles » (royaume
de Naples et de Sicile) et s'installa à Naples où il tint une cour brillante.
- Alphonse, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Alphonse V d'Aragon, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 3 avril 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Alphonse_V_d'Aragon.
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Alphonsus de Orozco
Alphonsus de Orozco (1500-1591) était un prêtre augustinien et le théologien espagnol
le plus connu de son siècle grâce à ses nombreux écrits. Il servait à la cour d'Espagne,
mais était aussi populaire parmi le peuple que chez les aristocrats.
- Burns, Paul, Butler's Lives of the Saints: The Third MilenniumLondon, Burns & Oates, 2005, p. 226-228.
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Amalasonte
Née en 494 ou 500 près de Ravenne en Italie, Amalasonte était une reine des Ostrogothes
et nièce du roi des Francs Clovis. Une femme cultivée, jeune veuve depuis 522 ou 523, elle règna en régente pour son
fils. Diplomate, elle entretint de nombreuses ambassades avec les royaumes voisins.
Elle adopta une attitude effacée en apparence, laissant la place visible à son fils
et agissant plutôt dans la discrétion de sa condition féminine. Amalasonte finit sa
vie étranglée par ses ennemis en 535.
- Amalasonte, Wikipédia, L'encyclopédie libre (17 août 2020), Internet, 24 août 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Amalasonte#cite_ref-1
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Amnon
Personnage biblique, fils aîné du roi David. Selon le Deuxième livre de Samuel, Amnon viola sa demi-sœur Thamar et se fit tuer par son demi-frère Absalon.
- David, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Amnon, Wikipédia l'encyclopédie libre (2 juillet 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1 octobre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Amnon.
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Amon (en gr. Αμων, en lat. Amon, en héb. אָמוֹן)
Fils de Manassé, père de Josias, et roi de Juda, Amon fut assassiné à l'âge de 24 ans par ses serviteurs.
- Amon, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Amon (Juda)Wikipédia, l'encyclopédie libre (24 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 7 novembre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Amon_(Juda).
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Amon de Toul (en latin Amonis)
Considéré comme saint par l'Église catholique, Amon dût quitter Toul au moment de
la retraite d'Attila suite à la bataille des champs Catalauniques en 451. Selon la tradition,un rocher
qui faisait obstacle sur la route d'Amon s'ouvrit puis se referma sur lui pour le
cacher de l'armée d'Attila.
Voué à une vie de pénitence, il se retira souvent dans une grotte avec des cavités
en forme de cellules.
- Amon de Toul, Wikipédia, L'encyclopédie libre (9 septembre 2020), Internet, 19 juin 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Amon_de_Toul.
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Amos (en héb. עָמוֹס)
Un des douze petits prophètes, Amos était berger qui s'éleva contre l'injustice sociale.
Il paraît dans le livre d'Amos et il est discuté dans un commentaire écrit par Saint Jérôme.
- Amos (prophète)Wikipédia, l'encyclopédie libre (22 octobre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 3 décembre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Amos_(prophète).
- Livre d'AmosWikipédia, l'encyclopédie libre (23 juin 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 3 décembre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Livre_d'Amos.
- JeromeWikipédia, l'encyclopédie libre (13 novembre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 3 décembre 2013. https://en.wikipedia.org/wiki/Jerome.
- Amos, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Amphiaraos
Selon la mythologie grecque, Amphiaraos était le fils du roi d'Argos Oïclès, ou d'Apollon d'après certaines sources, et d’Hypermnestre.
Après avoir rendu service important aux femmes de la Grèce, il reçut une partie du
royaume d’Argos dont Adraste aurait dû héritier. Ainsi de longues querelles eurent-elles lieu entre les deux.
Or, le mariage entre Amphiaraos et Ériphyle, la sœur d'Adraste, apaisa celui-ci car il reçut enfin le trône auquel il avait droit.
Pourtant, le bonheur d’Amphiaraos ne dura pas. Après une vision qu’il périrait dans
la guerre des Sept Chefs contre Thèbes, Amphiaraos se cacha. Pourtant, Ériphile, sachant où se trouvait son mari, dévoila
le lieu à Polynice après que celui-ci la tenta avec un collier. Avant de partir, Amphiaraos ordonna
sa vengeance à son fils Alcméon. La veille de sa mort, Amphiaraos se trouva à table avec les autres chefs lorsqu’un
aigle laissa tomber une lance qui se transforma en laurier. Le lendemain, lorsqu’Amphiaros
était dans son char, la terre s’ouvrit et l’engloutit, réalisant le mauvais destin
de l’ancien roi. Quelques années après, Thersandre, fils de Polynice, prépara une
seconde expédition contre Thèbes. Cette fois-ci, il tenta Ériphyle avec une tunique.
Ainsi engagea-t-il son fils Alcméon à la tête de l’armée. Ensuite, Thèbes fut presque
détruite. En fin de compte, lorsque qu'Éryphile tenait à engager le fils d'Alcméon
à encore une expédition dangereuse, celui-ci finit par la tuer.
- Amphiaraus, Theoi Greek Mythology (2000-2008), Aaron Atsma, Internet, 22 octobre 2009. https://www.theoi.com/Khthonios/Amphiaraos.html.
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Amphiloque d'Iconium (en grec Amphilokhios); en latin Amphilocius
Amphiloque était évêque d'Iconium en Cappadoce au IVe siècle. Cité dans plusieurs conciles, ses écrits les plus connus sont les
lettres échangées avec Basile de Césarée et Grégoire de Nazianze. Huit de ses homélies ont survécu, dont le plus célèbre est In Occursum Domini sur la fête de la purification de Jésus.
- Amphiloque d'Iconium, Wikipédia, L'encyclopédie libre (19 avril 2021), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 3 mai 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Amphiloque_d%27Iconium
- Amphilochius of Iconium, Wikipedia, The Free Encyclopedia (18 février 2021), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 3 mai 2021. https://en.wikipedia.org/wiki/Amphilochius_of_Iconium
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Anacharsis
Anacharsis, rangé parmi les Sept Sages, était un philosophe venu en Grèce mais originaire de la Scythie (donc considéré comme "barbare" par les Grecs, bien qu'il était un fils de prince).
Il vivait au début du VIe siècle av. J.-C.; aucun ouvrage ne reste de lui, mais il
est connu pour sa perspective du dehors sur la civilisation grecque.
- Anacharsis, Wikipédia l'encyclopédie libre (21 octobre 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 16 décembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Anacharsis.
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Anacréon (en gr. Anakréôn)
Poète lyrique né en Grèce vers 550 av. J.-C. Anacréon écrivait des chansons d'amour
en dialecte ionien et il est considéré comme un des plus grands poètes lyriques grecs
de l'époque.
- Anacréon, Wikipédia, l'encyclopédia libre(9 septembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 19 novembre 2012.https://fr.wikipedia.org/wiki/Anacréon.
- Anacréon, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Anchise (en gr. Agkhisês)
Berger troyen et l’amant d’Aphrodite selon la mythologie grecque. Les deux eurent un fils, le légendaire Énée. Fâché contre Anchise lorsqu'il révéla sa liaison avec la déesse, Zeus le foudroya, ce qui, selon certaines sources, tua Anchise, mais selon d'autres, le
rendit boiteux ou aveugle. Lors de la guerre de Troie, il fut sauvé par son fils Énée. Après la mort d'Anchise, Énée lui rendit visite
aux champs Élysées, sa dernière demeure dans les Enfers.
- Anchise en gr. Agkhisês, Le Petit Robert : Dictionaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Anchises, Encyclopedia Mythica (3 mars 1997), Internet, 17 avril 2018. https://pantheon.org/articles/a/anchises.html.
- Anchise, Wikipédia l'encyclopédie libre (16 juin 2023), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 15 décembre 2023. https://fr.wikipedia.org/wiki/Anchise.
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Ancien Testament de la Bible
Un ensemble des écrits réligieux rédigés à l'origine en hébreu, araméen et grec, l'Ancien
Testament décrit les histoires antérieures à la naissance de Jésus-Christ. Composé des mêmes textes qui constituent la Bible juive (Bible hébraïque ou Tanakh),
l'Ancien Testament forme la première partie de la Bible chrétienne avant le Nouveau Testament. Il est constitué de quatre parties principales: 1) le Pentateuque (Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome); 2) les livres historiques (Josué, Juges, Ruth, I-II Samuel, I Rois et II Rois, I-II Chroniques, Esdras, Néhémie, Esther, Tobie, Judith, I-II Maccabées); 3) les Hagiographes (le Livre de Job, les Psaumes, les Proverbes, l'Ecclésiaste, le Cantique des Cantiques, la Sagesse de Salomon, Ecclésiastique); et 4) les Prophètes (Isaïe, Jérémie, les Lamentations, Baruch, Ézéchiel, Daniel, Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habaquq, Sophonie, Aggée, Zacharie, Malachie).
- Ancien Testament, Wikipédia, l'encyclopédie libre (30 juin 2017), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 29 août 2017. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ancien_Testament
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- Le Bon Mariage
- Complainte des mal mariez
- Consolation pour les cocus
- Des maladies des femmes
- La Direction et la consolation des personnes mariées
- Les espines du mariage
- La Forest nuptiale
- La louenge des femmes
- Satyre Menippée
- Satyre svr les Traverses dv Mariage
- Stances du mariage
- Sur les cornes
- La Vie Des Gens Mariez
André Alciat ou Andreas Alciatus
Andreas Alciatus (1492-1550) était un des plus célèbres juristes humanistes du XVIe
siècle. Né près de Milan, il s’installa en France où il était connu pour ses recherches
sur les textes légaux antiques. Son ouvrage le plus célèbre est l’Emblemata, un recueil de brefs textes latins illustrés de gravures sur bois, qui connut de
nombreuses rééditions dès sa publication en 1531. Alciatus est considéré comme le
créateur du genre du livre d’emblèmes, très populaire en Europe pendant les XVIe et
XVIIe siècles.
- André Alciat, Wikipédia l'encyclopédie libre (13 novembre 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 13 novembre 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_Alciat.
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André Tiraqueau (en latin Andreas Tiraquellus)
Un juriste né en 1488 et décédé en 1558, Tiraqueau est parfois considéré comme l'initiateur
de la Querelle des femmes, une polémique sur l'égalité entre les hommes et les femmes
dont on peut tracer les vrais débuts au XVe siècle et les écrits de l'autrice Christine
de Pizan. Dans son traité de 1513, De legibus connubialibus et de jure mariti (Des lois du mariage), Tiraqueau insiste sur la supériorité de l'homme sur la femme. Son ouvrage semble
avoir influencé le Tiers livre de François Rabelais car certaines idées exprimées par le personnage de Rabelais, Panurge, reflètent les prises de position de Tiraqueau.
De nobilitate (Traité de la noblesse) et le De poenis temperandis (Traité de la modération des peines) sont d'autres ouvrages renommés de Tiraqueau qui contribuèrent au développement
de la culture juridique française.
- André Tiraqueau, Wikipédia, L'encyclopédie libre (17 mai 2021), Internet, 29 juillet 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_Tiraqueau.
- Querelle des femmes, Wikipédia, L'encyclopédie libre (28 avril 2021), Internet, 29 juillet 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Querelle_des_femmes.
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Ange Gabriel
Un des archanges des traditions juive, chrétienne et musulmane, le nom Gabriel se traduit par homme de Dieu. Dans le Livre de Daniel, Gabriel interprète visions et prophéties et dans l'Évangile de Luc il annonce à Zacharie la naissance de Jean-Baptiste et à Marie celle de Jésus.
- Gabriel, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Ange Raphaël
Raphaël (de l'hébreu : refa- : guérir et -El : Dieu ; c'est-à-dire Dieu guérit) est le troisième archange reconnu par l'Église
catholique. C'es un personnage
biblique du Livre de Tobie où il apparaît comme le bon ange de Tobie.
- Raphaël (archange), Wikipédia l'encyclopédie libre (8 août 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 26 septembre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Raphaël_(archange).
- Raphaël , Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Anne la prophétesse
Anne la prophétesse (en hébr. חַנָּה ; en grec ancien Ἄννα), fille de Phanuel et de la tribu d'Asher, fut une veuve très âgée du Nouveau Testament, mentionnée dans le livre de Luc. Elle est connu pour avoir prédit l'arrivée de l'enfant Jésus dans le Temple de Jérusalem.
- Anne la prophétesse, Wikipédia, l'encyclopédie libre (28 octobre 2017), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 30 octobre 2017. https://fr.wikipedia.org/wiki/Anne_la_prophétesse
- Anna the Prophetess, Wikipedia, the Free Encyclopedia (15 septembre 2017), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 30 octobre 2017. https://en.wikipedia.org/wiki/Anna_the_Prophetess
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Antioche (en turc Antakya)
Ancienne ville de la Syrie antique fondée v. 300 par Séleucos Ier Nicator, général
d'Alexandre le Grand, qui devint la capitale de l'Empire séleucide et grand centre de l'Orient hellénistique.
Pendant la domination de l'Empire romain, Antioche était la troisième plus grande
et importante ville après Rome et Alexandrie. Elle fut également le siège de la mission
de Saint-Paul (47-55 ap. J.-C.) d'où l'un des premiers centres du christianisme. Antioche
se trouve actuellement en Turquie au nord-ouest de la frontière syrienne.
- Antioch, Encyclopædia Britannica Online (2010), Encyclopædia Britannica, Internet, 21 décembre 2010. https://www.britannica.com/place/Antioch-modern-and-ancient-city-south-central-Turkey.
- Antioche en turc Antakya, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Antipater ou Antipatros
Né en 394 av. J.-C., Antipater était un général sous Philippe de Macédoine et son fils Alexandre le Grand. Il mourut en 319 av. J.-C.
- Antipater (général), Wikipédia, L'encyclopédie libre (15 avril 2020), Internet, 1er octobre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Antipater_(g%C3%A9n%C3%A9ral)
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Antoine Mélisse (en latin Antonius Melissa
Antoine, un moine du XIe siècle, écrivit un recueil de sermons et de sentences morales,
les Loci Communes, qui est similaire à un ouvrage du même titre attribué erronément à Maxime le Confesseur. Les deux contiennent de nombreux extraits des écrits des père de l’Église; ils furent souvent publiés ensemble à la fin des éditions des œuvres de Stobée.
On ne sait pas grand-chose de sa vie, mais le surnom "Mélisse" veut dire "l'Abeille"
était probablement le titre d'origine de son ouvrage.
- Antonius Melissa, Wikipedia, The Free Encyclopedia (11 mars 2018), Internet, 3 septembre 2020. https://en.wikipedia.org/wiki/Antonius_Melissa
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Antonin le Pieux (en lat. Titus Aurelius Fulvius Antoninus Pius)
Antonin le Pieux (Lanuvium 6 - Lorium 161) fut l'empereur de Rome de 138 jusqu'en
161. Il reçut le titre de Pieux car il exigea du Senat la déification de son père adoptif l'empereur Hadrien après sa mort. Membre du Conseil impérial et proconsul en Asie, Antonin le Pieux
fut d'abord et avant tout connu pour son don pour l'administration. Son règne, décrit
comme l'apogée de l'Empire Romain, fut paisible. Aucune conquête n'eut lieu, et il
fit construire le mur d'Antonin entre le Forth et la Clyde. Son mariage avec Faustine
l'Ancienne lui donna quatre enfants, dont Faustine la Jeune qui se maria avec son cousin et frère adoptif Marc Aurèle, le futur empereur romain.
- Antonin en lat. Titus Aurelius Fulvius Antoninus Pius, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Antonin le Pieux, Wikipédia l'encyclopédie libre (11 avril 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 28 avril 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Antonin_le_Pieux.
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Antonius Araozius
Un des fondateurs de l'ordre jésuite, Araozius travailla de près avec Ignace de Loyola. Araozius fut le premier Provincial (leader) des jésuites d'Espagne, aux années 1550.
- Charles Constantine Pise, The Founders of the Jesuits: Saint Ignatius and His First Companions, New York, Thomas McCurtain, 1868, Archive.org, 20 juillet 2020. http://www.archive.org/details/cu31924031304482
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Aphrodite (en gr. Ἀφροδίτη / Aphrodítê)
La déesse grecque de l'amour et de la fertilité. À cause de son pouvoir sensuel, Aphrodite
est considérée comme corruptrice et maléfique.
Aphrodite est assimilée à Vénus dans la mythologie romaine.
- Aphrodite, Wikipédia, l'encyclopédie libre(19 février 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 25 février 2013.https://fr.wikipedia.org/wiki/Aphrodite.
- Aphrodite, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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- Les Agréemens, Parties 3 et 4
- Le Bon Mariage
- Le contre-mariage
- Des maladies des femmes
- La Direction et la consolation des personnes mariées
- Les espines du mariage
- La Forest nuptiale
- La Loüange des Cornes
- La louenge des femmes
- Le misogame
- Satyre Menippée
- Satyre svr les Traverses dv Mariage
- Stances du mariage
Apocalypse (en gr. apokalupsis, révélation)
L'Apocalypse est le dernier livre du Nouveau Testament de la Bible. Le livre prophétise ce qui doit arriver à la fin des Temps et le retour
de Jésus-Christ sur la terre. Il contient des visions prophétiques et eschatologiques : les sept
sceaux, les quatre cavaliers, la chute de Babylone (Rome), et le Jérusalem céleste. La tradition l'attribue à saint Jean l'Évangéliste (L'apôtre Jean.)
- Apocalypse, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Apocalypse, Wikipédia l'encyclopédie libre (8 août 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 17 août 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Livre_de_l'Apocalypse.
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Apollon appelé aussi Phébus (en gr. Phoibus le Brillant)
Fils de Léto et de Zeus et frère jumeau d’Artémis, il est dieu grec de la lumière, du chant, de la raison,
de la musique et de la poésie. Décrit aussi comme dieu à l'arc et flèche, il punit
et détruit le méchant. Une légende notoire raconte que quatre jours après sa naissance,
Apollon tue au tir à l'arc le dragon, Python, qui avait poursuivi sa mère en route
pour Délos.
- Apollon, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 août 2009), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1er octobre 2009. https://fr.wikipedia.org/wiki/Apollon.
- Apollon appelé aussi Phébus, en gr. Phoibus le Brillant , Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Apulée (en lat. Lucius Apuleius Theseus
Avocat, rhéteur et écrivain latin (v.125 - ap. 170) dont l'œuvre le plus illustre
est son roman en prose Les Métamorphoses (appelé aussi L'Âne d'or). Une parodie mystique en onze livres, il s'agit d'un héros dont la curiosité pour
la magie, le transforme en âne.
- Apulée, Wikipédia l'encyclopédie libre (25 mai 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 28 juin 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Apulée.
- Apulée en lat. Lucius Apuleius Theseus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Apôtres
Les douze disciples de Jésus : saint André, saint Barthélemy, saint Jacques le Majeur, saint Jacques le Mineur, saint Jean, Judas l’Iscariote (remplacé par saint Matthias), saint Jude, saint Matthieu, saint Philippe, saint Pierre, saint Thomas, saint Simon le Cananéen.
Saint Paul, connu comme l'apôtre des gentils fut aussi disciple de Jésus.
- Apôtres, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Archidamos II
Roi de Sparte qui régna de 469 à 427 av. J.-C. Selon Théophraste, à cause du mépris éprouvé par les Spartiates envers les gens de petite taille, les
Éphores (magistrats) de Sparte condamna Archidamos à une amende pour avoir épousé
une femme trop petite, disant
qu'elle ne leur enfanteroit pas des Rois, mais des Roitelets.
- Howatson, Margaret, éd., Politics, The Oxford Companion to Classical Literature, Oxford University Press, 2011. Oxford Reference Online, Internet, 27 septembre 2011.
- Plutarque, Les vies des hommes illustres de Plutarque, Amsterdam, R. & G. Wetstein, 1724, t. 5, trad. et éd. Mr. Dacier, p. 293-294. Google livres, Internet, 28 septembre 2011.
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Archimède (en gr. Arkhimêdês)
Grand scientifique grec, on lui doit un corpus scientifique considérable : en mathématiques,
il perfectionna le système de numération des Grecs, il compléta les livres d'Euclide sur la géométrie dans l'espace, il découvrit une méthode de calculer Pi d'une précision
remarquable. Archimède n'est pas exempte de la légende; la tradition lui attribue
la phrase « Eurêka » après avoir trouvé la méthode de mesurer la densité et composition
d'une couronne d'or. Il est aussi associé avec la défense de Syracuse après l'attaque
par la flotte romaine. On dit qu'il ait construit des miroirs géants au bord de la
mer pour réfléchir et concentrer les rayons du soleil dans les voiles des navires
romains et ainsi les enflammer.
- Archimède, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Archimède, Wikipédia l'encyclopédie libre (10 août 2016), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 25 août 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Archim%C3%A8de.
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Argos (Panoptès) (en lat. Argus)
L’épithète Panoptès qui voit tout témoigne de l’apparence physique de ce personnage
: Argos est un géant à cent yeux,
cinquante ouverts et cinquante fermés. Lorsqu’Héra lui demande de surveiller Io,
Argos s’endort en entendant la musique de la flûte d’Hermès. Ensuite, celui-ci lui tranche la tête, et Héra sème les yeux du mort à la queue
de son paon.
- Argos (Panoptès), Wikipédia l'encyclopédie libre (26 novembre 2023), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 26 janvier 2024. https://fr.wikipedia.org/wiki/Argos_(Panopt%C3%A8s).
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Arianisme
L'arianisme était une doctrine religieux où Jésus-Christ est le fils de Dieu, mais distinct de Dieu, et donc subordonné à Dieu. Le christianisme
croit en la Trinité où Dieu le père, Dieu le fils (Jésus) et le Saint Esprit ne font qu'un être suprême, complètement uni. L'Église catholique considère l'arianisme
une hérésie dès le premier Concile de Nicée en 325.
- Arianisme, Wikipédia, L'encyclopédie libre (24 août 2020), Internet, 25 août 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Arianisme
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Aristide de Milet (en gr. ancien Aristeidês; en latin Aristides Milesius)
Écrivain grec (-IIe s. ?) initiateur du conte érotique en prose. Ses Fables milésiennes, très appréciées par les Romains, donnèrent le modèle d'un genre d'esprit licencieux. De ces 6 volumes de contes, il nous reste des fragments traduits en latin.
- Aristide de Milet, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Aristide de Milet, Wikipédia l'encyclopédie libre (30 avril 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 28 octobre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Aristide_de_Milet.
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Aristodemos Malakos, Aristodème le Malaque ou le Mou
Aristodemos, né c. 550 av. J.-C. et mort en -490, régnait sur la cité de Cumes suite à un coup d'état en -505 ou -504. Son programme politique s’opposa à l’aristocratie,
et il fut tué par une conjuration d'aristocrates qui furent aidés par une jeune femme,
Xénocrite, selon le De claris mulieribus (Conduites méritoires des femmes) de Plutarque.
- Aristodemos Malakos, Wikipédia, L'encyclopédie libre (6 mars 2020), Internet, 22 septembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Aristodemos_Malakos
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Aristote (en gr. Aristotelês, dit le Stagirite)
Né à Stagire (Stavro), Macédoine en 384 av. J.-C. et mort à Chalcis,
Eubée en 322, le philosophe grec Aristote était l'étudiant de Platon et le tuteur d’Alexandre le Grand. À Athènes, Aristote fonda le Lycée (335) où il enseigna pendant douze ans. La philosophie,
selon Aristote, serait la totalité du savoir. Il gagna la réputation du père de la logique grâce à ses analyses des divers genres et parties de discours. Son recueil à ce sujet,
l’Organon, parle de la logique comme un instrument du savoir. Aristote étudia également les
espèces naturelles (La Physique ; Histoire des animaux) ; la morale (Éthique à Nicomaque ; Éthique à Eudème) ; la politique (Politique ; Constitution d’Athènes), parmi d'autres sujets. De plus, il fit une étude sur la création des genres littéraires,
d’où La Poétique et La Rhétorique.
- Aristote en gr. Aristotelês, dit le Stagirite, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Artémise II
Artémise II était reine de la cité d'Halicarnasse en Carie (l'actuelle ville de Bodrum
en Turquie) au IVe siècle av. J.-C. Épouse de son frère, Mausole, qui décéda en 353, Artémise entra dans un deuil extrême. Elle fit décorer le tombeau
de Mausole, dit le mausolée d'Halicarnasse, par les plus grands artistes grecs ; il
fut considéré l'une des Sept Merveilles du monde et le terme "mausolée" désigne les
grands monuments funéraires depuis ce temps. La légende veut qu'Artémise but les cendres
de son époux, mêlés à une boisson. Veuve, elle continua à gouverner la Carie pendant
deux ans, jusqu'à sa propre mort en -351.
- Artémise II, Wikipédia l'encyclopédie libre (20 décembre 2019), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 13 octobre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Art%C3%A9mise_II.
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Asmodée
Démon biblique qui possède plusieurs autres noms (par exemple : Asmoth, Aesma, Sidonay,
etc.), il apparaît dans le Livre de Tobie, chassé du corps de Sara par l'archeange Raphaël. Selon la tradition juive, il est celui qui sème le discorde entre mari et femme.
- Asmodée, Wikipédia l'encyclopédie libre (25 janvier 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 5 avril 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Asmodée.
- Asmodée, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Assyrie
Royaume en Haute-Mésopotamie qui devint le centre de l'un des grands empires du l’ancien Moyen-Orient, situé dans
ce qui est maintenant le nord de l'Irak et le sud-est de la Turquie.
- Assyria, Encyclopædia Britannica Online (2010), Encyclopædia Britannica, Internet, 26 août 2010. https://www.britannica.com/EBchecked/topic/39555/Assyria.
- Assyrie n.f., Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Athènes (en gr. Athinai)
Capitale de la Grèce située sur la plaine d'Attique qui est une des plus anciennes villes du monde. La civilisation athénienne exerça
une influence prodigieuse et durable sur de nombreux
domaines dans la culture occidentale de l'Antiquité jusqu'à nos jours comprenant la
philosophie (Socrate et Platon), le théâtre (Euripide) et la rhétorique (Démosthène).
- Athènes, Wikipédia l'encyclopédie libre (1 mars 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 23 mars 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ath%C3%A8nes.
- Orateurs attiques, Wikipédia l'encyclopédie libre (26 décembre 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 28 mars 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Orateurs_attiques.
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Athénée de Naucratis
Érudit et grammairien grec, né à Naucratis en Égypte vers 170, et mort au IIIe siècle.
Il est l’auteur du Banquet des Sophistes (ou Banquet des savants), œuvre d’imagination où se rencontrent dans une ambiance festive des penseurs d’époques
différentes.
- Athénée, Encyclopédie Larousse en ligne Paris, France, Éditions Larousse, Internet, 18 juin 2013. https://www.larousse.fr/encyclopedie/litterature/Athénée/171098.
- Athénée, Wikipédia l'encyclopédie libre (13 mai 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 18 juin 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Athénée.
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Aucuns
"Aucuns" dans le sens de "Certains" ou "Quelques-uns" est une forme vieillie aux années
1640 et qui sent l'influence du latin.
Aucuns hommes sont venus, Partim hominum venerunt.est un exemple donné dans le Thresor de la langue francoyse tant ancienne que moderne de 1606, disparu des dictionnaires plus tardifs.
- Jean Nicot, Aucun, Thresor de la langue francoyse tant ancienne que moderne (1606), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 23 juillet 2024. https://artflsrv04.uchicago.edu/philologic4.7/publicdicos/navigate/1/1431
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Auguste (en lat. Caius Julius Caesar Octavianus Augustus) (aussi : Octave)
(Rome - 63 av. J.-C. - Nole 14 ap. J.-C.). Auguste fut l'empereur de Rome de -27 av.
J.-C. à -14 ap. J.-C. En -45, il devint le petit fils adoptif de Jules César (jusqu'alors, il en était le petit-neveu), et à la mort de l'homme d'état, Auguste
devint l'héritier de Rome, ce qui lui rendit aussi le rival de Marc Antoine. Après que celui-ci fut vaincu à Modène, Auguste fonda avec Lépide et Antoine le deuxième triumvirat en -43. Les trois divisèrent par la suite l'Empire
romain entre eux ; ce fut Auguste qui prit l'Occident. Pendant son règne, Octave fut
victorieux contre Sextus Pompée en Sicile (-36) ainsi que contre Cléopâtre (-31), de qui il reçut l'Égypte. En -38, on lui donna le titre d'Imperator et en -28, celui de princeps senatus (le premier ayant le droit de s'exprimer dans des délibérations sénatoriales). Onze
ans après, il reçut aussi le titre d'augustus (terme religieux). Pendant ce temps-là, Auguste fit de Rome un principat, ce qui rendit l'ancienne république l'équivalant d'un Empire qui avait pour Empereur
le Sénat et le peuple.
- Auguste, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 août 2009), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1er octobre 2009. https://fr.wikipedia.org/wiki/Auguste.
- Auguste en lat. Caius Julius Caesar Octavianus Augustus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Aulu-Gelle (en lat. Aulus Gellius)
(Rome v. 130). Érudit latin qui fut l'un des élèves de Fronton. Il a écrit les Nuits attiques, qui s'organise comme une série d'entretiens entre des amis érudits. Sous cette forme,
l'œuvre traite de la grammaire, de l'histoire et de la critique littéraire. Elle fournit
des renseignements importants sur les écrivans archaïques.
- Aulu-Gelle (en lat. Aulus Gellius), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Aurélien (en lat. Lucius Domitius Aurelianus)
Empereur romain entre 270 et 275. Restorateur de l'unité de l'Empire romain, qu'il
consolida face à nombreux groupes d'envahisseurs même s'il ne put pas reprendre toutes
les anciennes territoires de l'Empire. Aurélien voulait aussi l'unité morale de l'Empire
romain, créant le culte de Soleil et une identification personnelle avec ce dieu.
- Aurélien, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Aurélien (empereur romain)Wikipédia, l'encyclopédie libre(5 novembre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 28 novembre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Aurélien_(empereur_romain).
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Ausone (en lat. Decimus Magnus Ausonius)
Professeur et conseiller politique du Bas-Empire romain, Ausone était aussi renommé
comme poète latin. Auteur de vingt livres en latin et de plusieurs courtes pièces
dont le plus célèbre est La Moselle, un récit racontant son voyage sur la Moselle de Trèves au Rhin.
- Ausone, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- AusoneWikipédia, l'encyclopédie libre (11 octobre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 5 décembre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ausone.
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Avantages de la viduité (en lat. De bono viduitatis)
Les remarques les plus élaborées de Saint Augustin sur la vidiuité paraissent dans Avantages de la viduité ou lettre à Julienne veuve, une lettre écrite probablement en 414 et reliée aux Biens du mariage. Les deux textes considèrent ces deux états de la vie : Augustin, comme les autres
théologiens de l'époque, note la supériorité de l'état vierge, tout en valorisant
le mariage. Il insiste sur le besoin d'humilité de la part des vierges, malgré la
supériorité de leur état.
- Avantages de la viduité, trad. M. l'abbé Burleraux, in Œuvres complètes de Saint Augustin, L. Guérin et Cie., Bar-le-Duc 1869, t. XII p. 150-165. Bibliothek der Kirchenväter, Internet, 26 avril 2021. https://bkv.unifr.ch/works/402/versions/586/divisions.
- Dunn, Geoffrey David, The elements of ascetical widowhood: Augustine’s de Bono Viduitatis and Epistula 130, in W. Mayer, P. Allen and L. Cross (ed.), Prayer and Spirituality in the Early Church IV: The Spiritual Life, St Pauls Publications, 2006, p. 247-256.
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Azarias
Personnage dans le livre des Machabées. Suivant les ordres de Judas Machabée, Azarias travailla avec Joseph comme capitaine militaire pour entrer en combat contre Gorgias et son armée. Ensemble
ils perdirent la guerre.
- Judas Maccabeus, Jewish Encyclopedia(2002), Conshohocken, JewishEncyclopedia.com, Internet, 3 décembre 2012.htp://www.jewishencyclopedia.com/articles/9034-judas-maccabeus.
- Maccabée, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Baal
Titre donné aux dieux sémitiques, canéens, phéniciens, et arméens. Les cultes de Baal
adoptés par les Israélites se composaient de sacrifices qui étaient parfois humains.
Baal, alors, représente tout culte idolâtrique.
- Baal, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Babylone (en sémitique Bab-lli la porte du dieu, dans la Bible Babel)
Ancienne ville mésopotamienne qui se trouvait sur l’Euphrate dans le pays contemporain d'Iraq. Existant au moins
dès le XXIIIe siècle av. J.-C, Babylone atteignit son apogée comme capitale de l’empire
babylonien entre le deuxième et le premier millénaire av. J.-C.
La ville de Babylone (Babel) est d’une signifiance religieuse profonde. La Bible comporte
plusieurs passages dans l'Ancien et le l'Nouveau Testament représentant Babylone comme la personnification de l'orgueil, de la corruption et
de la décadence de l'Homme dans le monde temporel, mais parfois la ville est l'instrument
de la volonté divine.
- Babylone, Encyclopédie Universalis (2009), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 1er octobre 2009.
- Babylone en sémitique Bab-lli la porte du dieu, dans la Bible Babel, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Babylone (symbole), Wikipédia l'encyclopédie libre (4 mars 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 14 avril 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Babylone_%28symbole%29.
- Babylone, Wikipédia l'encyclopédie libre (5 février 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 5 mai 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Babylone#Dans_les_civilisations_antiques.
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Balde (en latin Baldus) de Ubaldis
Balde était un juriste italien du XIVe siècle (1327-1400). Son œuvre est composée
de traités de droit civile et droit canon, aussi bien que des commentaires sur maintes
questions de doctrine catholique, et surtout le schisme entre l'Église occidentale
et orientale.
- Balde de Ubaldis, Wikipédia, L'encyclopédie libre (5 août 2020), Internet, 12 septembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Balde_de_Ubaldis
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Barac, Barach, Baraq ou Barak
Dans le Livre des Juges, Barac était fils d’Abinoëm, de Cédés en Nepththali, et général des Hébreux. Sous
le commandement de Débora, il lutta contre les armées cananéennes et finit par obtenir une victoire définitive
contre les troupes de Sisra et du roi Yabin.
- Barac, Wikipédia l'encyclopédie libre (13 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 17 juin 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Barac.
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Barlaam
L'histoire de Barlaam et Josaphat est un récit bouddhiste en sanskrit qui circula dans plusieurs sociétés au 1er millénaire
avant d'être christianisé au IXe ou Xe siècle. Dans la version chrétienne, le roi
Abenner ou Avenier d'Inde persécutait les chrétiens, mais un astrologue prédit que
son propre fils, Josaphat, serait un jour de cette religion, alors le roi isola son
fils de tout contact. Mais Josaphat finit par rencontrer le saint Barlaam, un hermite
qui le convertit. En fin de compte, le roi se convertit au christianisme lui aussi,
se retirant dans le désert et laissant le trône à Josaphat, qui se retira à son tour
pour développer sa spiritualité. Barlaam et Josaphat sont considérés des saints par
l'Église catholique et l'Église orthodoxe.
- Barlaam et Josaphat, Wikipédia, L'encyclopédie libre (9 août 2020), Internet, 6 octobre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Barlaam_et_Josaphat#Version_chr%C3%A9tienne
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Benjamin (en héb. Benyamîn)
Dans la Genèse (XXXV, 16-20), Benjamin, qui signifie le fils de ma droite, est le dernier fils de Jacob et de Rachel. Il est l'ancêtre éponyme d'une tribu d'Israël qui resta fidèle à Roboam, roi de Juda, après la mort de Salomon.
La naissance de Benjamin coûta la vie à Rachel, qui avant de mourir l'appela "Benoni" ou "Ben Oni" ("fils de mon deuil"), mais Jacob changea le nom en Benjamin.
- Benjamin, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Rachel, Wikipedia, The Free Encyclopedia (11 avril 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 13 avril 2020. https://en.wikipedia.org/wiki/Rachel.
- Louis-Isaac Lemaistre de Sacy, trad. Livres de Genèse, La Sainte Bible, 1696; Bruxelles, Société Biblique Britannique et étrangère, 1855, Wikisource, la bibliothèque libre (18 novembre 2015), Internet, 14 janvier 2016. https://fr.wikisource.org/wiki/Bible_Sacy.
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Benoît II (pape)
Pape du 26 juin 684 jusqu'à sa mort l'année suivante, Benoît, né à Rome, fit restaura
plusieurs églises romaines pendant son bref pontificat.
- Pope Benedict II, Wikipédia, The Free encyclopedia (26 juillet 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 2 janvier 2021. https://en.wikipedia.org/wiki/Pope_Benedict_II.
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Berlan
s. m. Espece de jeu de cartes.Il a perdu son argent au brelan.Il se prend aussi, Pour un lieu public, où l’on joüe aux jeux de hazard. Hanter les berlans. deffendre les brelans. aimer les brelans.
- BERLAN ou BRELAN., Dictionnaire de l'Académie française, 1re édition (1694), Internet, 2 mai 2024. https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A1B0131
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Bethléem (en hébreu Bet Lehem, en arabe Kfar Naḥūm)
La ville à 10 km au sud de Jérusalem. Dans aa tradition juive, la ville s'appelle aussi Éphrata, et c'est le lieu de naissance
et de couronnement de David. Dans la tradition chrétienne, c'est le lieu où Jésus est né.
- Bethléem, Wikipédia, L'encyclopédie libre (19 juin 2020), Internet, 7 septembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Bethl%C3%A9em
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Bethsabée (en hébr. Bath-Sheba)
Selon l'Ancien Testament de la Bible (II Samuel, XI-XII), la femme d’Urie, officier dévoué du roi David. Sa grande beauté captiva le roi David qui la séduit. Dès que David apprit que Bethsabée
était devenue enceinte, il fit tuer Urie pour cacher leur rapport adultère et, ensuite,
prit Bethsabée comme épouse. Leur premier enfant mourut mais Bethsabée donna naissance
plus tard à Salomon, successeur de David qui promut Bethsabée à Reine mère.
- Bethsabée, Wikipédia, L'encyclopédie libre (18 janvier 2016), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 20 juin 2016. https://fr.wikipedia.org/wiki/Bethsab%C3%A9e.
- Bethsabée (en hébr. Bath-Sheba, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Bethsames (en hébreu Beit Shemesh
Une ville à 30 km à l'ouest de Jérusalem, Bethsames est évoqué dans l'Ancien Testament, dans les livres de Josué, I Samuel et Regnes
- Beit Shemesh, Wikipedia, The Free Encyclopedia (17 août 2020), Internet, 7 septembre 2020. https://en.wikipedia.org/wiki/Beit_Shemesh
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Betouel
Personnage biblique dans le Livre de la Genèse, Betuel est le fils de Nahor et de Milcah, le frère d'Abraham. Il est le père de Rébecca, l'épouse d'Isaac et la belle-fille d'Abraham, l'oncle de Betuel.
- Betouel, Wikipédia, l'encyclopédie libre (4 février 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 22 mars 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Betouel.
- Bethuel, Wikipedia, the Free Encyclopédia (6 décembre 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 22 mars 2021. https://en.wikipedia.org/wiki/Bethuel.
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Biens du mariage (en lat. De bono coniugali)
Opuscule de Saint Augustin écrit en 401 où il décrit les trois biens du mariage, qui sont les enfants, la fidélité
et le sacrement.
- David Robinson, Augustine on the Good of Marriage, Jubilee Journal, Spring, 2013, Ezra Institute for Contemporary Christianity, Internet, 20 avril 2020. https://www.ezrainstitute.ca/resource-library/articles/augustine-on-the-good-of-marriage-part-1/
- P. G. Walsh trad. et éd., De bono coniugali in De bono coniugali; De sancta virginitate, Clarendon Press, 2001, pp. 1-64. Google Books, 19 juin 2020.
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Blanche de Castille
Reine de France, née le 4 mars 1188 à Palencia et morte le 27 novembre 1252 à Melun.
Fille d’Alphonse VIII, roi de Castille, et d’Aliénor d’Angleterre, elle épousa en
1200 le prince Louis, fils de Philippe Auguste, qui devint en 1223 le roi de France
Louis VIII. Blanche donna à son mari douze enfants dont le futur Louis IX et Alphonse de Poitiers. Louis VIII la consultait sur les affaires du royaume et,
dans son testament, il la désigna comme régente et comme tutrice de leurs enfants.
Régente pendant la minorité de Louis IX (1226-1234), elle brisa la révolte des barons
(1226-1231), et mit fin à la croisade des albigeois en concluant le traité de Meaux-Paris
(1229). Après la majorité de Louix IX, qu’elle maria à Marguerite de Provence (1234), elle continua à s’occuper des affaires puis exerça à nouveau la régence lorsque
le roi participa à la septième croisade (1248-1252).
- Favier, Jean, Blanche de Castille (1188-1252) reine de France, Encyclopædia Universalis (2013), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 19 juillet 2013. https://www.universalis.fr/encyclopedie/blanche-de-castille/.
- Blanche de Castille, Encyclopédie Larousse en ligne Paris, France, Éditions Larousse, Internet, 19 juillet 2013. https://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Blanche_de_Castille/109055.
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Boaz ou Booz
Selon le livre de Ruth dans l'Ancien Testament, Boaz était un très riche propriétaire de Bethléem. Il épousa Ruth, une veuve pauvre dont le premier mari (Malchon) et son père (Elimelech) lui étaient
apparentés. Ruth et Boaz furent les arrière-grands-parents du roi David. Le nom Boaz signifie la force.
- Boaz, Wikipédia l'encyclopédie libre (1 décembre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 23 janvier 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Booz.
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Boccace (en it. Giovanni Boccaccio)
Écrivain italien né en 1313 et mort en 1375. Son livre le plus connu est Le Décaméron, recueil de nouvelles (1349-1351) qui fonde le genre de la
nouvelle européenne en prose. Le cadre de l’ouvrage est la peste à Florence en 1348:
dix personnes qui la fuient se racontent des histoires pour se
divertir. Des leçons de tolérance, de lucidité et d’humour face aux vicissitudes de
l’existence ont fait que Le Décaméron reste durablement partie du
canon littéraire occidental.
- Boccace (Giovanni BOCCACCIO, dit en fr.), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Boccace, Wikipédia l'encyclopédie libre (18 janvier 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 18 janvier 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Boccace.
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Boleslas V le Pudique ou Boleslas le Chaste (en pol. Boleslaw V Wstydliwy)
Cinquième souvereign de Pologne et membre de la dynastie Piast. Fils de Lech Ier le
Blanc et de Grzymislawa de Luck, Boleslas naquit en 1226 et décéda en 1279.
- Boleslas V le PudiqueWikipédia, l'encyclopédie libre (13 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 3 octobre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Boleslas_V_le_Pudique.
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Bracmane, Bramine ou Bramin
BRACMANE, BRAMINE, ou BRAMIN, s. m. Philosophe ou Prêtre Indien. — L'Académie met les trois mots sans remarque. — Il me semble que le 1er ne se dit que des anciens Philosophes, et les deux aûtres des modernes; et parmi ceux-ci, Bramine est le plus usité.
- Bracmane, Bramine ou Bramin, Jean-François Féraud : Dictionnaire critique de la langue française (1787-88), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 24 août 2009.
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Brennos (en lat. Brennus; IIIe siècle av. J.-C.)
Un chef celte du -IIIe siècle, Brennus dirigea une grande expédition, attaquant en
298 la Thrace et la Macédoine avant d'être repoussé. Il eut plus de succès en -279,
mais défaite encore, Brennos se suicida en s'empoisonnant vers -278.
- Brennus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Brennos (IIIe siècle av. J.-C.), Wikipédia l'encyclopédie libre (30 mai 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 14 septembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Brennos_(IIIe_si%C3%A8cle_av._J.-C.).
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Brutus (en lat. Marcus Junius Brutus)
(Rome v. -85 - -42 av. J.-C.). Homme d’État romain et neveu de Caton d’Utique, Brutus fut adopté par César. Bien que Brutus eût participé comme allié de Pompée à la bataille de Pharsale, César le désigna comme propréteur en Gaule cisalpine en
-46, ainsi que préteur urbain en -44. Cependant, Brutus se retourna contre César.
À l’aide de Cassius, que César avait fait aussi préteur, Brutus projeta d'assassiner
l’empereur. Le fait accompli, il s’évada en Macédoine. À Philippes, pourtant, Brutus
et Cassius furent vaincus en -42. Ainsi les deux se donnèrent-ils bientôt la mort.
En entendant parler de sa mort, sa femme Porcia prit cette même décision funeste.
- Brutus en lat. Marcus Junius Brutus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Bède ou Beda (saint) dit le Vénérable
(Wearmouth, Durham 673 - Jarrow Durham 735) Historien et érudit anglo-saxon. Ses ouvrages
sont divers : il a écrit une chronologie basée sur des études détaillées astronomiques,
une histoire naturelle, un martyrologie, un ouvrage de métrique, un ouvrage sur la
vie de saint Cuthbert et son Histoire ecclésiastique des Angles qui traite les événements de la période entre la conquête de Jules César et l'année 597.
- Bède ou Beda (saint) dit le Vénérable, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Béla IV de Hongrie (Béla IV Árpád)
Fils d'André II de Hongrie et de Gertrude de Méran, Béla IV fut roi de Hongrie entre
1235 et 1270. Durant son règne il réussit à ranimer la vie économique suite à une
invasion mongole. Sa femme était Cunégonde ou Kinga de Pologne, et son successeur fut son fils Étienne V.
- Béla IV, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Béla IV de HongrieWikipédia, l'encyclopédie libre (13 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 10 octobre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Béla_IV_de_Hongrie.
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Béthulie
Cette ville de l'ancienne Palestine, en Judée, est célèbre par le siège de Holopherne. Judith
est de Béthulie et c'est dans le camp d'Holopherne en dehors de Béthulie que Judith
le tue.
- Béthulie, Wikipédia, L'encyclopédie libre (13 mars 2020), Internet, 5 juin 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A9thulie.
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Caesar Baronius (en italien Cesare Baronio)
Prêtre italien de l’Oratoire et historien ecclésiastique de renom, né en 1538 à Sora
et mort en 1607 à Rome. Il fut confesseur du pape Clément VIII, bibliothécaire de la Vaticane et cardinal (1596). Il a laissé une édition critique
du Martyrologe romain (1586) et 12 volumes d’Annales ecclésiastiques (1588-1607), qui retracent l’histoire de l’Église depuis les premiers temps jusqu’à
1198. Il est parfois nommé le Père de l’histoire ecclésiastique.
- Cesare Baronius, Encyclopédie Larousse en ligne Paris, France, Éditions Larousse, Internet, 1 septembre 2014. https://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Baronius/107638.
- Cesare Baronio, Wikipédia l'encyclopédie libre (30 août 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1 septembre 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Cesare_Baronio.
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Caius Marius
Né en 157 av. J.-C. à Arpinum des origines humbles, Marius devint un grand général
et homme politique romain. Il se distingua comme un excellent soldat et servit comme
lieutenant de Metellus pendant la guerre de Jugurtha. Il fut élu au consul par le
parti populaire à sept reprises au cours de sa carrière; il est connu surtout pour
sa réforme décisive de l'armée romaine, permettant aux prolétaires et aux chômeurs
de s'y joindre. Il présida au dénouement de plusieurs victoires et sous ses ordres
l'armée devint un instrument puissant pour la conquête de l'empire. Malgré sa réputation
comme chef de guerre, sa carrière d'homme politique était entaché de plusieurs incidents
sanglants (sa dispute avec Sylla, la guerre sociale, et le massacre de ses ennemis). Il mourut en 86 av. J.-C.
- Caius Marius, Wikipedia the Free Encyclopedia (9 avril 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 19 avril 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Caius_Marius.
- Marius, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Caius Sulpicius Galba
D'une famille romaine riche, Sulpicius devint consul en 5 av. J.-C. Il épousa pour
première femme Mummia Achaica, dont il eut deux fils, Galba, le futur empereur, et
Caius. Sa seconde femme, fort riche selon Suétone, se nommait Livia Ocellina.
- Caius Sulpicius Galba, Wikipédia, L'encyclopédie libre (6 janvier 2020), Internet, 22 septembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Caius_Sulpicius_Galba_(consul_en_-5)
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Caligula (en lat. Caius Caesar Germanicus)
(Antium 12 – Rome 41). Troisième empereur romain, regnant de 37 à 41, succédant à
Tibère. Fils de Germanicus et d'Agrippine l'Ancienne, il mena pendant quelque temps une
politique de libéralisme. On attribue à une maladie mentale le brusque changement
de sa personnalité qui le fit régner en roi, et en dieu. Il mourut assassiné par plusieurs
membres de la garde prétorienne en 41 à Rome.
- Caligula (Caius Caesar Germanicus, dit), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Caligula, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 18 novembre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Caligula.
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Callirrhoé fille d'Achéloos (en grec ancien Kalliróê)
Dans la mythologie grecque, Callirrhoé ou Callirhoé est une naïade et son fils un
dieu fleuve. Elle réclama de son mari Alcméon le "Collier d'Harmonie" qu'il avait offert à sa première femme; Alcméon est tué en
train de récupérer le collier. Une "intime" de Zeus, Callirrhoé obtient de lui que ses deux fils puissent devenir immédiatement adultes
afin de venger leur père, ce qu'ils firent dans une grande tuerie.
- Callirrhoé fille d'Achéloos, Wikipédia, L'encyclopédie libre (2 avril 2015), Internet, 24 août 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Callirrho%C3%A9_fille_d%27Ach%C3%A9loos
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Canaan
Nom biblique donné à la région du Proche-Orient qui correspond aujourd'hui aux territoires
d'Israël, de la Palestine, et de l'ouest de la Jordanie, du sud de la Syrie et du
Liban. Selon le Bible, ce territoire est la Terre promise,
le pays de miel et de laitdes Israélites.
- Canaan, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Canaan, (région), Wikipédia l'encyclopédie libre (16 août 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 8 septembre 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Pays_de_Canaan.
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Cananéens
Originaires de Canaan, le peuple cananéen était le premier à habiter la Terre Sainte, sous le gouvernement
de Moïse.
- Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique ou vie des saints et des bienheureux, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 167-168. Bibliothèque numérique Gallica, 24 octobre 2013. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k63160692/f88.image.r=chananeans.
- Guillaume Marlot, Histoire de la ville, cité et université de Reims, métropolitaine de la Gaule BelgiqueReims, L. Jacquet, Imprimeur de l'Académie, 1843, Vol. I, p. 92, Internet, Google Books, 24 octobre 2013.https://books.google.ca/.
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Cantique des Cantiques ou Le Cantique de Salomon
Situé dans l'Ancien Testament, le Cantique des Cantiques contient des chants d'amour qui se présente comme une
suite de poèmes où les voix alternées d'une femme et d'un homme décrivent l'histoire
de leur amour.
- Cantique des Cantiques, Encyclopaedia Universalis, (2011), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 23 août 2011. https://www.universalis.fr/encyclopedie/cantique-des-cantiques/.
- Le Cantique des cantiques, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Capharnaüm ou Capernaüm (en hébreu Kəfar Nāḥūm ou Kfar Naḥūm)
Un très ancien village de pêcheurs de Galilée, Capharnaüm est cité 16 fois dans le Nouveau Testament car Jésus y séjourna.
Les juifs pieux empreints de la tradition ancestrale sont peu réceptifs à la parole
de Jésus qui maudit le village : « Et toi, Capharnaüm, seras-tu donc élevée jusqu'au
ciel? Non, tu descendras jusqu'au séjour des morts! (Luc ch. 10, v. 15).
- Capharnaüm, Wikipédia, L'encyclopédie libre (15 août 2020), Internet, 5 septembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Capharna%C3%BCm
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Captivité babylonien
Il s'agit de la papauté d’Avignon, la résidence du pape en Avignon plutôt que dans
son siège traditionel à Rome entre 1309 et 1378, puis dans une deuxième période entre
1378 et 1418 pendant laquelle il y avait deux papes rivaux.
- Papauté d'Avignon, Wikipédia l'encyclopédie libre (14 janvier 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 31 janvier 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Papaut%C3%A9_d%27Avignon.
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Cardan (en it. Gerolamo Cardano, en lat. Hieronymus Cardanus), dit en fr. Jérôme Cardan
(Pavie 1501 - Rome 1576) Médecin, physicien, inventeur, philosophe et mathémiticien
italien. Cardan enseigna les mathématiques à Milan, et la médecine à Pavie et à Bologne.
Comme philosophe, il tentait de constituer un panthéisme sans immortalité de l'âme.
En dépit de son érudition, Cardan était néanmoins un personnage naïf : Jean-Claude
Margolin de l'université de Tours témoigne,
[...] esprit génial, mais personnalité chaotique, [Cardan] pouvait faire preuve de l'esprit critique le plus aigu et de la crédulité la plus enfantine. On a de lui : sa Practica arithmeticè et mensurandi singularis (Milan, 1539) ; son Ars magna ; son Liber de ludo aleae, qui fait le premier calcul des probabilités ; et les ouvrages plutôt philosophiques De subtilitate (Nuremburg, 1550) et De rerum varietate (Bâle, 1557).
- Cardan (Gerolamo Cardano), dit en fr. Jérôme, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Carloman
Fils de Charles Martel, Carloman (710-754) reçut en héritage le pouvoir sur la moitié de la Gaule, l'autre
moitié étant sous la houlette de son frère Pépin le Bref. Carloman est à l'origine d'une réforme ecclésiastique, y compris la moralisation
des mœurs des clercs, ce qui suggère une grande piété de sa part.
Pourtant, en 746 il est responsable du massacre des chefs ennemis qui s'étaient joints
à son frère pour prendre une partie du territoire que leur père avait attribué à Carloman.
À la suite de cet acte, Carloman se retira dans monastère pour le reste de sa vie,
peut-être pour expier le massacre.
- Carloman (fils de Charles Martel), Wikipédia, L'Encyclopédie libre (25 juin 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, 24 juillet 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Carloman_(fils_de_Charles_Martel)
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Cassienne de Constantinople
Une abbesse, poétesse et compositrice de l'empire byzantin, né vers 805 et morte en
865, Cassienne devint sainte de l'église orthodoxe.
Jeune, elle participa au concours de beauté organisé pour que le jeune empereur Theophile choisisse une femme. Théophile préféra Theodora à Cassienne dont l'intelligence semblait blesser la fierté de l'empereur. Cassienne
était heureuse de pouvoir entrer en religion.
- Cassienne de Constantinople, Wikipédia, L'encyclopédie libre (9 décembre 2020), Internet, 26 août 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Cassienne_de_Constantinople.
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Cassiodore (en lat. Flavius Magnus Aurelius Cassiodorus)
Écrivain latin et fondateur du monastère de Vivarium à Sicile, il fut né vers 485
à Scylacium. Après avoir été consul et préfet sous Théodoric, il se retira au monastère.
Notamment il écrivit une Historia ecclesiastica tripartita, un manuel encycolpédique sur le plan de l'œuvre de Martianus Capella Institutiones divinarum et saecularium lectionum et un De anima.
- Cassiodore, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Cassiodore, Wikipédia l'encyclopédie libre (8 septembre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 15 septembre 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Cassiodore.
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Catherine d'Aragon (en ang. Catherine of Aragon)
Catherine d’Aragon (1485-1536), fille de Ferdinand II d’Aragon et d’Isabelle Ire de Castille, épousa le Prince de Galles Arthur Tudor en 1501. À la mort d’Arthur, elle épousa en secondes noces en 1509 son frère, Henri Tudor, le futur Henri VIII. Henri la répudia en faveur d’Anne Boleyn en 1532, provoquant le schisme entre la monarchie anglaise et l’Église catholique.
- Catherine d'Aragon, Wikipédia, l'encyclopédie libre(9 février 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 22 février 2013.https://fr.wikipedia.org/wiki/Catherine_d%27Aragon.
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Caton d'Utique ou Caton le Jeune (en lat. Marcus Porcius Cato)
Caton d’Utique était, comme son arrière-grand-père Caton l’Ancien, un homme politique romain. Il vécut de -93 à -46 av. J.-C. Pendant sa vie, il défendit
la République avec une férocité stoicienne. Il lutta aux côtés de Cicéron contre Catilina, contre Crassus, César et contre Pompée, mais il devint finalement l’allié de ce dernier. Après la mort de Pompée, Caton
continua de mener la guerre en Afrique. Lors de la défaite de son armée à Thapsus
en -46, il se suicida.
- Caton d'Utique en lat. Marcus Porcius Cato, Le Petit Robert : Dictionnaire illustrédes noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Caton d'Utique, Wikipédia l'encyclopédie libre (10 août 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 9 septembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Caton_d%27Utique.
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Caton l'Ancien (en lat. Marcus Porcius Cato)
Caton l’Ancien que l’on appelle couramment aussi Caton le Censeur, était un homme politique romain qui vécut de -234 à -149 av. J.-C. Il est connu
pour les luttes qu’il mena contre le luxe, la culture et les mœurs helléniques car
il privilégiait toujours les mœurs traditionnelles sur lesquelles Rome était fondé.
Il participa à la condamnation de Scipion l’Asiatique, le frère du général Scipion
l’Africain. Vers la fin de sa vie, il voyagea à Carthage agissant en ambassadeur. Dans la troisième guerre punique, les discours qu’il prononçait
eurent une grande influence. Il ajouta à ces discours
Delenda quoque Carthago, formule qui signifiait
et en outre, il faut détruire Carthage. De nos jours, il ne nous reste que quelques fragments de son œuvre : des parties de ses Origines, une histoire romaine, et De agri cultura, un traité portant sur l’agriculture.
- Caton dit l'Ancien ou le Censeur en lat. Marcus Porcius Cato, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Caïn
Fils d'Adam et Ève, et le frère d'Abel. Caïn apparaît dans le Livre de la Genèse. Le premier être-humain né, il devint le premier meurtrier sur terre quand il tua
son frère Abel. Il fut alors condamné à fuir pour toute l'éternité.
- Cain and Abel, Wikipédia, l'encyclopédie libre(22 novembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 22 novembre 2012.https://en.wikipedia.org/wiki/Cain_and_Abel.
- Cain, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Chaldéens
Peuple habitant en Chaldée, région de Sumer occidental. La Chaldée n'exista comme
un pays qu'entre la fin du Xe et la mi-VIe siècle av. J.-C., avant d'être assimilé
à la Babylonie. Selon la Bible hebreu (le Tanakh), Abraham est originaire de la ville chaldéenne d'Ur Kaśdim (en hébreu).
- Chaldée, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Chaldea, Wikipedia, The Free Encyclopedia (20 juillet 2023), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 15 décembre 2023. https://fr.wikipedia.org/wiki/Chald%C3%A9e.
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Cham ou Ham
Fils de Noé et père de Canaan qui paraît dans le Livre de la Genèse. Cham est dépeint comme fils irrévencieux quand il découvre à ses frères leur père
ivre et nu.
- Cham, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Charlemagne ou Charles Ier, dit le Grand
(v.742 – Aix-la-Chapelle 814). Roi des Francs (768-814), roi des Lombards (774-814)
et l'empereur de l'empire d'occident (800-814). Considéré non seulement comme le fondateur
des deux monarchies française et allemande, mais aussi comme le Père de l'Europe, Charlemagne unit une grande partie de l'Europe occidentale et centrale, établit
les principes du gouvernement sur lesquels les grands États européens sont fondés
et encouragea la formation d'une identité européenne commune en mettant en œuvre la
renaissance carolingienne.
- Charlemagne, Wikipédia l'encyclopédie libre (5 décembre 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 9 décembre 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Charlemagne.
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Charles IX
Second fils d'Henri II et de Catherine de Médicis, il devint roi de France (1560-1574) à l'âge de dix ans sous la régence da sa mère.
Son règne fut dominé par les guerres de religion entre les catholiques et les protestants.
Ses efforts de
réconcilier les deux factions finirent par entraîner plus d'hostilité. En particulier,
sous la pression des catholiques et sa mère,
Charles IX ordonna le massacre de la Saint-Barthélemy (1572), dans lequel des milliers
de protestants furent tués.
- Charles IX, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Charles IX de France, Wikipédia l'encyclopédie libre (17 mai 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 19 mai 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_IX_de_France.
- Saint-Barthélemy (massacre de la), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Charles Martel (en lat. Carolus Martellus)
Charles Martel (688-741) dirigea la Francie (royaumes francs) de 718 jusqu'à sa mort,
en rétablissant les Francs comme les maîtres de toute la Gaule. En 1732 ses forces
triomphent sur l'armée musulmane qui envahit la Gaule dans une bataille décisive qui
eut lieu entre Tours et Poitiers. Administrateur aussi bien que guerrier, il est crédité d'un rôle déterminant
dans la création du système féodal franc.
À sa mort, il divise la Francie entre ses fils, Carloman et Pépin le Bref. Le petit-fils de Charles (et fils de Pépin) est Charlemagne.
- Charles Martel, Wikipédia, L'Encyclopédie libre (16 juillet 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, 24 juillet 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Martel
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Charles Quint (en esp. Carlos I)
Charles Quint (Charles d’Habsbourg, Charles I d'Espagne, 1500-1558), empereur du Saint-Empire romain germanique et Roi des Espagnes, était considéré le monarque le plus puissant de son temps. C’est
le père de Philippe II d’Espagne.
- Charles Quint, Wikipédia, l'encyclopédie libre(18 février 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 22 février 2013.https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Quint.
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Charles V, dit Charles le Sage
(Vincennes 1338 – Nogent-sur-Marne 1380). Roi de France (1364-1380) dont le règne
fut marqué par sa réussite dans la récupèration d'une grande partie du territoire
français cédée à l'Angleterre au traité de Brétigny (1360) à la fin de la première
phase de la guerre de Cent Ans (1337-1543).
- Charles V de France, Wikipédia l'encyclopédie libre (14 novembre 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 30 novembre 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_V_de_France.
- Traité de Brétigny, Wikipédia l'encyclopédie libre (13 septembre 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 30 novembre 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Trait%C3%A9_de_Br%C3%A9tigny.
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Christ (Jésus) (en lat. Christus)
Les catholiques disent le Christ, les protestants souvent Christ, sans article. Figure centrale de la religion chrétienne, pour laquelle le Christ, c'est-à-dire le Messie, l'Oint du Seigneur, c'est Jésus (Jésus-Christ). Il s'identifie avec le Messie annoncé diversement par les prophètes de l'Ancien Testament (Daniel, VII, 13 ; Isaïe, XI, 1-9 et LII-LIII ; Zacharie, IX, 9), mais le royaume qu'il instaure.n'est pas de ce monde(Jean, XVIII, 36). Il est le fils de Dieu annoncé par Jean-Baptiste (Jean, I, 33). Dieu incarné, il possède les deux natures, homme et Dieu (ce point a soulevée plusieurs hérésies), ce qui fait de lui l'intercesseur, le lien entre les hommes et Dieu. Il a souffert sur la croix et il est mort pour le salut des hommes, compromis depuis la faute d'Adam. Il est donc le Rédempteur et le Nouvel Adam
- Christ en lat. Christus, calqué sur le grec khristos qui traduit l'hébreu mashiah (d'ou messie) « oint », Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Cicéron (en lat. Marcus Tullius Cicero)
(Arpium 106 – Formie 43 av. J.-C.) Homme d’État latin, avocat, consul et orateur exceptionnel qui a fort
influencé la rhétorique latine. Il se fit champion de la préservation de la République
romaine mais ses efforts furent en vain lorsque la république fut finalement détruite
après une série de guerres civiles suivies par son assassinat en 43. Cicéron chercha
pendant toute sa vie à être un grand homme de l’État et son travail intellectuel témoigne
de cette ambition. Un écrivain prolifique, il a produit parmi d'autres ouvrages des
plaidoyers (Les Verrines), des harangues politiques (Les Catilinaires), des œuvres théoriques sur l’éloquence (De oratore), des écrits philosophiques (De republica, De officiis, De natura deorum, De officiis, Hortensius, De diuinatione) et des lettres (par exemple Ad Atticum).
- Cicéron en lat. Marcus Tullius Cicero, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Marcus Tullius Cicero, Encyclopædia Britannica Online (2011), Encyclopædia Britannica, Internet, 12 mai 2011. https://www.britannica.com/biography/Cicero.
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Cimon (en grec Kímôn)
Cimon, né en 510 av. J.-C. et décédé en 450 ou 449, était un homme d'état et stratège
d'Athènes, où il appartenait à une des plus grandes familles aristocratiques (bien que son
père Miltiade mourut en disgrâce. Les largesses de Cimon au peuple lui valurènet le soutien populaire.
Il était par contre hostile aux idées démocratiques.
Il mena plusieurs campagnes militaires contre les Perses; il fut tué pendant un siège
contre leur ville de Cition. Comme son père, il connut aussi l'oprobre à un moment
donné, mais sa gloire était intact à la fin de sa vie.
- Cimon, Wikipédia, L'encyclopédie libre (4 janvier 2021), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 21 janvier 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Cimon.
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Claude Élien (en gr. Elianos, en lat. Claudius Aelianus)
Historien et orateur romain (IIe – IIIe s.) de langue grecque, surnommé Élien le Sophiste, qui composa De la nature des animaux et Histoire variée, recueils qui rapportent en anecdotes l’histoire naturelle des animaux et des coutumes
culturelles et des événements miraculeux.
- Élien en gr. Elianos, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Élien le Sophiste, Wikipédia l'encyclopédie libre (7 mars 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 7 septembre 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lien_le_Sophiste.
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Clotilde Reine des Francs
Clotilde (474 ou 475-545) fut canonisée entre 550 et 560 grâce à sa piété. Elle épousa
le Roi Clovis vers 493; selon Grégoire de Tours, Clotilde est responsable de la conversion de Clovis. Clotilde est la première reine
chrétienne qui ait fondé plusieurs établissements religieux.
- Clotilde (femme de Clovis), Wikipédia, L'encyclopédie libre (29 juin 2020), Internet, 2 août 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Clotilde_(femme_de_Clovis)
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Clovis Roi des Francs (en latin Chlodovechus)
Clovis (466-511) était d'abord un chef militaire qui finit par accroître considérablement
le territoire du royaume des Francs (une ligue des peuples germaniques dans le nord
de la France actuelle), dont il hérite à la mort de son père. Il unifia aussi une
grande partie des royaumes francs. Grégoire de Tours fit la description du règne de Clovis dans son Histoire des Francs, et Clovis est toujours considéré de nos jours comme un des personnages les plus
importants de l'histoire de France.
Il se convertit au christianisme, peut-être en 496, de toute manière sous l'influence
de sa femme Clotilde : sur le point de perdre une bataille, il pria au Dieu de sa femme et finit par gagner
ladite bataille. Entre 496 et 511, il fut baptisé ainsi que 3 000 de ses guerriers.
Le baptême eut lieu dans la cathédrale de Reims, établissant une tradition : presque tous les rois de France furent sacrés dans cette
cathédrale, jusqu'à Charles X en 1825.
- Clovis Ier, Wikipédia, L'encyclopédie libre (15 juillet 2020), Internet, 2 août 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Clovis_Ier.
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Clytemnestre (en gr. Klutaimnêstra)
Clytemnestre était la fille du roi de Sparte Tyndare et de Léda selon la tradition la plus répandue. Il existe, pourtant, une autre version du mythe
où celle-ci naquit de l’union de Léda avec Zeus, qui s'était métamorphosé en cygne. Selon cette version, Léda aurait pondu deux œufs
: Clytemnestre et Castor dans l’un, et Hélène et Pollux dans l’autre.
Clytemnestre épousa le roi de Mycènes Agamemnon. Les deux donnèrent naissance à des enfants, parmi lesquels furent Oreste et Électre. Leur fille Iphigénie fut sacrifiée à Aulis, un port grec en Béotie. Après ceci,
Clytemnestre prit Égisthe pour amant, et les deux assassinèrent Agamemnon et Cassandre (l’amante d’Agamemnon),
après lequel Égisthe prit le trône. Sept ans plus tard, Oreste et Électre, souhaitant
venger leur père Agamemnon, assassinèrent Clytemnestre.
- Clytemnestre en gr. Klutaimnêstra, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Clément d'Alexandrie (en lat. Titus Flavius Clemens)
Écrivain grec (Athènes v.150 – Cappadoce v.215) converti du paganisme au christianisme, Clément essaya d'harmoniser la pensée
grecque et le christianisme. Il est considéré comme un Père de l'Église.
Dans son Protreptique ou exhortation, il montra la révélation divine dans l’œuvre des philosophes, et dans
son Pédagogue il donna les bases de l'éducation chrétiennes.
- Clément d'Alexandrie, Wikipédia l'encyclopédie libre (4 novembre 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 7 décembre 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Cl%C3%A9ment_d%27Alexandrie.
- Clément d'Alexandrie en lat. Titus Flavius Clemens, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Clément de Rome
Clément de Rome, saint et martyre, fut le quatrième pape de l'Église catholique, de
l'an 92 à l'an 99. Il est surtout connu pour une lettre importante qu'il adressa
aux Corinthiens, insistant que son autorité était héritée directement des Apôtres. Cette lettre
est considérée un des premiers écrits chrétiens après le Nouveau Testament, établissant,
au moins pour l'Église catholique, la primauté de l'évêque de Rome.
Parmi les écrits faussement attribués à Clément est un recueil de doctrine chrétienne
écrit vers la fin du IVe siècle, les Constitutions apostoliques, qui développe certaines idées de la lettre aux Corinthiens.
Les Constitutions prétendent être l'œuvre des douze apôtres, dont les instructions sont censées avoir
été transmises par le pape Clément.
- Clément de Rome, Wikipédia, L'encyclopédie libre (8 avril 2021), Internet, 13 mai 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Cl%C3%A9ment_de_Rome.
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Clément VIII (en lat. Clemens VIII)
Pape de janvier 1592 jusqu'à sa mort en 1605, Clément VIII était d'abord avocat en
droit canonique avant de devenir juge de la Rote romaine, le tribunal ecclésiastique
du plus haut niveau établi par le Saint-Siège.
C'est Clément VIII qui effectua la conversion d'Henri IV, mettant fin aux guerres de Religion en France.
- Pope Clement VIIIWikipédia, l'encyclopédie libre (12 janvier 2021), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 13 mai 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Cl%C3%A9ment_VIII.
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Cléopâtre
Née en 69 av. J.-C. en Alexandrie, Cléopâtre VII fut reine d'Égypte de 51 à 30 suivant son mariage avec son frère Ptolémée
XIII. Ayant perdu le trône après trois ans, elle le regagna en 46 grâce à Jules César, devenant en même temps sa maîtresse. À l'assassinat de César en 44, elle connut
Marc Antoine et l'inspira à partager son rêve d'un empire oriental. Antoine, déjà l'époux d'Octavie,
se maria avec Cléopâtre. Il effectua plusieurs conquêtes en Asie (Judée, Phénicie, Coelésyrie, Chypre). Pourtant, comme le règne d'Antoine et de Cléopâtre posa un menace à la domination
romaine sur la Méditerranée, Octave les attaqua et fut victorieux contre les deux à Actium en 31. Entendant la fausse
nouvelle du suicide de sa femme Cléopâtre, Antoine se suicida. Après avoir sollicité
la clémence d'Octave, Cléopâtre se suicida en se faisant mordre par un aspic.
- Cléopâtre, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Comtesse Laudune (en lat. Lauduna)
La Comtesse Laudune d’Albe était la mère de Saint Elzéar.
- Elzéar de Sabran, Wikipédia l'encyclopédie libre (11 novembre 2018), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 14 octobre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Elzéar_de_Sabran.
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Concile de Constance
Le XVIe concile œcuménique de l'Église catholique romaine mit fin au Grand Schisme
d'Occident. Le concile de Constance fut mobilisé par l'antipape Jean XXIII et l'empereur
Sigismond Ier en 1414 et réalisa quarante-cinq sessions jusqu'en 1418.
- Concile de ConstanceWikipédia, l'encyclopédie libre(22 janvier 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 27 février 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Concile_de_Constance.
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Concile de Trente
Le Concile de Trente (1545-1563) représente un moment capital de la Contre-Réforme
catholique. Il confirme la doctrine du péché originel, insiste sur l’autorité de la
Bible spécifique au catholicisme romain et confirme les sept sacrements, dont le mariage.
C’est le concile de l’Église catholique le plus important jusqu’au Concile de Vatican
II (1962-1965), le seul autre entre le XVIe et le XXe siècle étant le Concile du Vatican
I en 1870.
Le mariage est l’objet des premières et des dernières sessions du Concile, spécifiant,
entre autres éléments, la nécessité du consentement des parents, de la publication
des bans et de la célébration solennelle du mariage pour lutter contre le phénomène
du mariage clandestin.
- Concile de Trente, Wikipédia l'encyclopédie libre (1er novembre 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 5 janvier 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Concile_de_Trente.
- Gaudemet, Jean, Le mariage en Occident: les mœurs et le droit, Paris, Le Cerf, 1987, p. 275-295, Imprimé.
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Confrérie du Rosaire
La Confrérie du Rosaire est une association spirituelle à la charge de l'ordre dominicain,
dans laquelle les membres visent prier le rosaire en entier chaque semaine. Par tradition,
les origines de la confrérie sont datées de plus de 500 ans, et sont associées avec
Saint Dominique.
- Confraternity of the RosaryWikipédia, l'encyclopédie libre(21 octobre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 29 janvier 2014. https://en.wikipedia.org/wiki/Confraternity_of_the_Rosary.
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Conrad de Basse-Lotharingie (Conrad de Germanie)
Fils d'Henri IV de Germanie et de Berthe de Turin, Conrad de Germanie fut roi des
romains de 1087 à 1098 et roi d'Italie de 1093 à 1098. En opposant son père et sous
l'influence de la comtesse Mathilde de Toscane, il se rallia au camp papal. Il mourut en 1101 à Florence.
- Conrad de Basse-LotharingieWikipédia, l'encyclopédie libre (14 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 10 octobre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Conrad_de_Basse-Lotharingie.
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Constance ou Constantia (fille de Constantin)
Constance, fille de Constantin Ier (née entre 307 et 317 et morte en 354), exerça le pouvoir auprès de son mari Hannibalianus,
puis seule quand celui-ci est assassiné, et enfin auprès de l'empereur Constantinus
Gallus, avec qui elle gouverne la Syrie.
Après la mort d'Hannibalianus, elle se convertit au christianisme, et elle effectua
la conversion de Constantinus Gallus et de ses deux filles à lui. Elle finit par vivre
comme une vierge consacrée. Elle est vénérée comme une sainte par les églises catholiques
et orthodoxes.
- Constance (fille de Constantin), Wikipédia, L'encyclopédie libre (19 février 2021), Internet, 23 mai 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Constance_(fille_de_Constantin).
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Constant II (en latin Flavius Heraclius Constantinus Augustus)
Constant II (630-668) fut l'empereur byzantin de 641 jusqu'à sa mort. Il reçoit le
nom de Constantin en l'honneur de son père Constantin III; le peuple le surnomma Constant,
un diminutif de Constantin. Puisqu'il fut nommé empereur à l'âge de 11 ans lors de
l'assassinat de son père, le Sénat et le Patriarche de l'église chrétienne orthodoxe,
Paul II de Constantinople, furent nommés régents, mais c'est le général Valentin qui détint le vrai pouvoir.
Celui-ci maria sa fille Fausta à Constant dès 642.
Suite à l'échec de Valentin de défendre l'empire contre des invasions arabes, il fut
lynché en 644. C'est alors que Constant prit le pouvoir. Cependant, ce n'est qu'aux
années 650 que l'empire byzantin peut s'assurer de ses frontières à cause d'une guerre
civile entre les Arabes. En 662, il quitta Constantinople pour faire une grande expédition vers l'ouest et le nord, d'Athènes jusqu'en Italie
du nord, où il s'attaqua au Duché de Bénévent où il triompha sur le duc Romuald. Par la suite il fut reçu par le Pape à Rome, qu'il fut le seul empereur byzantin
à visiter jusqu'au XIVe siècle. En 663, il s'installa à Syracuse, un site stratégique
où il passa le reste de ses jours, jusqu'au moment où il fut assassiné par un de ses
serviteurs.
- Constant II, Wikipédia, L'encyclopédie libre (5 mars 2021), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 14 mars 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Constant_II
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Constantin Ier le Grand (en lat. Flavius Valerius Aurelius Claudius Constantinus)
(Naissus, auj. Niš, entre 270 et 288 – Ancyrona, près de Nicomédie 337). Empereur
romain de l’empire d’Orient (312) et puis le seul souverain d'Orient et d'Occident
à partir de 324. Pendant son règne, il proclama le christianisme comme la religion
d'État (313) et déplaça la capitale de Rome à Byzance qu'il rebaptisa Constantinople
(324).
- Constantin Ier le Grand en lat. Flavius Valerius Aurelius Claudius Constantinus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Constantin Ier (empereur romain), Wikipédia l'encyclopédie libre (22 mai 2016), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 21 juin 2016. https://fr.wikipedia.org/wiki/Constantin_Ier_(empereur_romain).
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Constantinople (en gr. Kônstantinoupolis, auj. Istanbul)
Fondée par l’empereur romain Constantin Ier le Grand en 330, Constantinople fut l'ancienne capitale de l’Empire romain d'Orient, l’Empire
byzantin, l’Empire latin et de l’Empire ottoman. Elle fut également la capitale religieuse
de l’Orient chrétien au Moyen Âge. En 1453, Constantinople fut occupé par les Turcs,
prenant dès lors le nom d’Istanbul, situé actuellement dans le nord-ouest de la Turquie.
- Constantinople, Wikipédia l'encyclopédie libre (11 décembre 2023), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 15 décembre 2023. https://fr.wikipedia.org/wiki/Constantinople.
- Constantinople en gr. Kônstantinoupolis, auj. Instanbul, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Constantius Gallus (Flavius Claudius Constantius Gallus)
Deuxième mari de Constance (fille de l'Empereur Constantin), Gallus (325-354) fut nommé césar et gouverneur de la Syrie à l'âge de 26 ans en
351. Suite à une situation mal gérée, Constance II le rappelle et le fait exécuter
en 354.
- Constantius Gallus, Wikipédia, L'encyclopédie libre (19 février 2021), Internet, 23 mai 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Constantius_Gallus.
- Constantius Gallus, Wikipedia, The Free Encyclopedia (12 mai 2021), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 23 mai 2021. https://en.wikipedia.org/wiki/Constantius_Gallus
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Cratès de Thèbes
Diogène Laërce nous raconte la vie de Cratès, né à Thèbes en 365 av. J.-C., mort à Athènes en 285. Il était un philosophe de l'école cynique qui se débarrassa de son bien pour
vivre en pauvreté dans la rue. Il épousa Hipparchia qui vécut de la même manière.
Élève de Diogène de Sinope, Cratès était connu pour sa joie de vivre, en toute simplicité.
- Cratès de Thèbes, Wikipédia l'encyclopédie libre (13 novembre 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 16 décembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Crat%C3%A8s_de_Th%C3%A8bes.
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Crésus ou Crœsus (en grec Κροῖσος)
Roi de Lydie, Crésus (c. av. J.-C. 596 - c. -546) était le dernier souverain de la dynastie Mermnades
fondé par Gyges en 687 av. J.-C. Vaincu par Cyrus II le Grand, Crésus reste néanmoins riche grâce aux revenus d'une ville que Cyrus lui octroie.
Il fit une énorme quantité d'offrandes au temple de Delphes, d'où l'expression "riche comme Crésus".
- Crésus, Wikipédia, L'encyclopédie libre (17 septembre 2020), Internet, 20 septembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Cr%C3%A9sus
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Cyanippus
Selon la légende, Cyanippus de Thessalie aimait tellement la chasse qu'il passait
peu de temps avec sa jeune épouse, Leucone, qui soupçonnait de l'infidelité de son
mari. Elle le suivit à la forêt pour l'espionner. Les chiens de Cyanippus la prirent
pour un animal sauvage et la dévorèrent. Cyanippus arriva trop tard pour la sauver
et finit par se tuer de désespoir. Cette histoire ressemble de près à celle de Céphale et de Procris.
- Cyanippus, Wikipedia, The Free Encyclopedia (26 juin 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 12 octobre 2020. https://en.wikipedia.org/wiki/Cyanippus.
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Cyrus II le Grand (en gr. Kuros)
Fondateur de l'Empire perse achéménide (-550 à -530). Fils de Cambyse Ier et de Mandane [...]. Roi d'Anshan, il se révolta contre son suzerain Astyage, roi des Mèdes (-556), le déposa (-550) et substitua à l'empire mède un empire perse, mieux organisé et plus puissant. Il annexa d'abord la Lydie (Crésus) et les cités grecques de la côte d'Asie Mineure, puis l'Iran oriental, la Syro-Palestine, l'Arabie du Nord. En -539 il prit Babylone, tua Balthasar, fit prisonnier Nabonide, et entra dans la ville en libérateur. Il s'y fit reconnaître comme roi, sans pourtant annexer le pays. Il se concilia les populations soumises par Babylone en leur restituant leurs divinités. Il mit fin à la captivités des Juifs, autorisant 40 000 d'entre eux à retourner en Palestine [...]. Son fils Cambyse II lui succéda.
- Cyrus II le Grand, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Céréalis
Devenu consul romain en 358, riche et noble, quelques années plus tard pendant sa
vieillesse Céréalis voulut épouser la jeune veuve Marcelle. Conseillée par Saint Jérôme, Marcelle refusa de l’épouser, préférant la vie monastique.
- Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 370. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 24 février 2016. https://gallica.bnf.fr/
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Césaire de Heisterbach (en lat. Caesarius Heisterbach)
Un moine cistercien de l’Allemagne médiévale, né vers 1180 près de Cologne, et mort
vers 1240. Il est parfois appelé le Moine Césarius. Il écrivit entre 1219 et 1223 le Dialogus magnus visionum ac miraculorum (Le dialogue des miracles), un des textes les plus connus et appréciés à l’époque.
Dans cet écrit on trouve 746 histoires hagiographiques de miracles, composées sous
forme de dialogue entre un novice et son maître. Il est également l’auteur de Volumen diversarum visionum seu miraculorum et d’Actus, passio et miracula domini Engelberte.
- Césaire de Heisterbach, Wikipédia l'encyclopédie libre (15 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 3 juillet 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Césaire_de_Heisterbach.
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Dagon
Dieu de la fertilité, des semences, et de l'agriculture pour le peuple hébreu du Nord-Ouest.
- Dagon (divinité), Wikipédia, l'encyclopédie libre(12 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 12 mars 2013.https://fr.wikipedia.org/wiki/Dagon_(divinité).
- Dagan, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Dalila
Le personnage biblique Dalila séduit Samson et lui rasa la tête pendant que celui-ci dormait après avoir appris que sa force
se trouvait dans la chevelure.
- Dalila, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Daniel
Le quatrième des grands prophètes dans la tradition chrétienne qui, après son exil à Babylone entre 587 et 538 av. J.-C., fait connaître au roi Nabuchodonosor la suprématie de Dieu. Livre le plus récent de l'Ancien Testament, le Livre de Daniel fut écrit en hébreu et araméen. Les chapitres I-VI racontent les aventures de Daniel
et les chapitres VII-XII décrivent les visions eschatologiques de Daniel. La tradition
catholique admet aussi des adjonctions à Daniel après le chapitre XII, notamment l'histoire de Suzanne et les vieillards, L'idol de Bel, et Le Dragon.
- Daniel, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Daniel (Livre de), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Livre de Daniel, Wikipédia l'encyclopédie libre (26 novembre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 8 décembre 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Livre_de_Daniel.
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Darios ou Darius Ier
Darius Ier, dit Darius le Grand, né vers -500, mort en -486, fut roi de Perse de -522 jusqu'à sa mort. Il est le
fils d'Hystape et le petit-fils d'Arsamès. Il prit part à la conjuration contre Bardiya
et monta sur le trône. Il imposa son autorité à l'ensemble de l'Empire achéménide,
l'étendant jusqu'à l'Iaxarte et l'Indus à l'Est, soumettant les Thraces et les Maédoniens
à l'Ouest. Grand organisateur de l'empire, il réforma l'administration, fit creuser
le canal du Nil à la mer Rouge et frapper les premières monnaies perses, les dariques.
Après avoir réprimé la révolte des cités grecques d'Asie (-499 à -493), il lança une
expédition contre la Grèce qui s'acheva par la défaite de Marathon (-490). Son fils
Xerxès Ier lui succéda.
- Darios ou Darius, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Darius Ier, Wikipédia l'encyclopédie libre (17 avril 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 14 mai 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Darius_Ier.
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David
Selon la Bible (de I Samuel, XVI à I Rois, II), David, fils de Jessé, fut choisi par Dieu pour succéder à Saül comme roi d’Israël (v. -1000 à -972). Après la défaite du géant Goliath, champion
des Philistins, que David tua par un coup de fronde à la tête, Saül le nomma comme chef de ses armées
et lui donna sa fille Michol comme épouse. À la mort de Saül, David devint, d’abord, le roi de Juda et puis de tout Israël. Il conquit Jérusalem et en fit la capitale sainte en y transférant l’Arche d’alliance. Pourtant, la décadence de sa prospérité commença lorsqu’il fit tuer Urie, un officier
dévoué, pour cacher son rapport adultère avec la femme d’Urie, Bethsabée, qui était devenue enceinte. Les malheurs de David à cause de son péché comprennent
le viol de sa fille Thamar par son fils Amnon, qui fut vengé par son fils Absalon. À sa mort, son quatrième fils Salomon accéda le trône.
Musicien poète qui écrivit 73 Psaumes que la Bible lui attribue, il est considéré comme figure messianique. Jésus, considéré comme le messie par
les Chrétiens, est appelé rejeton ou fils de David.
- David, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- David (Bible), Wikipédia l'encyclopédie libre (30 décembre 2009), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 8 janvier 2010.
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De la doctrine chrétienne (en latin De doctrina christiana)
Un des principales œuvres de saint Augustin. De doctrina christiana (De la doctrine chrétienne) est un traité d'initiation à l'exégèse biblique commencé
en 396 et achevé en 426. Le traité est composé de deux parties : herméneutique (livres
I à III), et homilétique (livre IV).
- Augustin (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Augustin d'Hippone, Wikipédia l'encyclopédie libre (21 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 22 avril 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Augustin_d'Hippone.
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De la Genèse au sens littéral, en douze livres (De Genesi ad Litteram, Libri Duodecim)
Saint Augustin commença à écrire cette série de livres sur la
Livre de Genèse en 404 apr. J.-C. au plus tôt ; elle fut publiée avant 420.
- St Augustine on Genesis, trad. Roland J. Teske, The Fathers of the Church, The Catholic University of America Press, 1991, Google livres, Internet, 17 août 2024.
- De la Genèse au sens littéral, Œuvres complètes de Saint Augustin, éd. Raulx, L. Guérin & Cie, 1864, IV. Wikisource, la bibliothèque libre (25 janvier 2024), Internet, 13 août 2024. https://fr.wikisource.org/wiki/Commentaires_sur_la_Gen%C3%A8se.
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De la Genèse contre les Manichéens (De Genesi contra Manichaeos)
Écrit par Saint Augustin à Thagaste vers 389 ap. J.-C.,
l'œuvre présente une réfutation systématique des arguments
manichéens contre le
Livre de Genèse.
- St Augustine on Genesis, trad. Roland J. Teske, The Fathers of the Church, The Catholic University of America Press, 1991, Google livres, Internet, 17 août 2024.
- De Genesi contra Manichaeos, Corpus scriptorum ecclesiasticorum Latinorum, 61, Google livres, Internet, 17 août 2024. https://books.google.com/books/about/De_Genesi_contra_Manichaeos.html?id=jGYwAAAAYAAJ
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De la sainte virginité (en lat. De sancta virginitate)
Traité de Saint Augustin écrit probablement en 401 et relié aux
Biens du mariage. Les deux traités considèrent ces deux états de la vie : Augustin, comme les autres
théologiens de l'époque, note la supériorité de l'état vierge, tout en valorisant
le mariage. Il insiste sur le besoin d'humilité de la part des vierges, malgré la
supériorité de leur état.
- P. G. Walsh trad. et éd., De sancta virginitate in De bono coniugali; De sancta virginitate, Clarendon Press, 2001, pp. 65-147. Google Books, 19 juin 2020.
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De Legibus (ou Des Lois) (en gr. Νόμοι)
Le dernier et le plus long dialogue de Platon qui discute la philosophie politique et présente le problème de la meilleure constitution
politique. Platon est plus expérimental ici que dans La République. Il analyse des constitutions réelles et propose une constitution aussi juste que
possible en grand détail.
- Les Lois, Wikipédia, l'encyclopédie libre(24 juin 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 15 janvier 2013.https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Lois.
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De Natura Deorum
Dialogue philosophique écrit par Cicéron vers 45 av. J.C., établi dans trois livres qui font l'analyse des questions basiques
de théologie par les philosophes grecs et romains.
- De Natura Deorum, Wikipédia, l'encyclopédie libre(11 décembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 25 février 2013.https://en.wikipedia.org/wiki/De_Natura_Deorum.
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De officiis ministrorum
Traité d'éthique en trois livres d'Ambroise de Milan.
- Ambroise de Milan, Wikipédia l'encyclopédie libre (6 juillet 2021), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 26 juillet 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ambroise_de_Milan.
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De Statu Viduarum
S. Fulgence s'inspira de la vie de la jeune veuve Galla en écrivant sa lettre au sujet des veuves, influencée de la pensée de Saint Augustin dans Avantages de la viduité.
- Fulgence de Ruspe, Wikipédia l'encyclopédie libre (2 avril 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 2 avril 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Fulgence_de_Ruspe.
- Fulgence (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Éd. Daniel Bachelet et Johnnes Fraipoint, SC 487 Lettres ascétiques et morales de Fulgence de Ruspe, Les éditions du Cerf, 2004.
- Galla of Rome, Wikipedia, The Free Encyclopedia (5 mai 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 24 mai 2021. https://en.wikipedia.org/wiki/Galla_of_Rome
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De verbis domini et apostoli
Une collection de sermons de saint Augustin explique les paroles du Christ tirés des Evangiles et autres livres du Nouveau Testament.
- P. Verbraken, La collection de sermons de saint Augustin «De Verbis Domini et Apostoli», Revue Bénédictine vol. 77, 1-2, 1967, Brepols online, Internet, 17 juillet 2020. https://www.brepolsonline.net/doi/abs/10.1484/J.RB.4.00663.
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Denys d'Halicarnasse (en gr. Dionusios, en lat. Dionysius Halicarnasseus)
(-1er siècle). Historien et critique grec. Il passa sa vie comme professeur de rhétorique
à Rome, où il fréquenta un cercle littéraire. On a de lui : les onze premiers livres
de son Archéologie romaine ; son Traité de l'arrangement ; son Étude sur les anciens orateurs etLes Antiquités romaines.
- Denys d'Halicarnasse en gr. Dionusios, en lat. Claudius Galenus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Denys d'Halicarnasse, Wikipédia, L'encyclopédie libre (1 mai 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 17 septembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Denys_d%27Halicarnasse.
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Des unions adultères (en lat. De adulterinis conjugiis)
Deux livres de Saint Augustin en 419-420, connus aussi sous le titre de Les deux livres à Pollentius sur les mariages adultères.
- M.-F. Berrouard, Saint Augustin et l'indissolubilité du marriage. Évolution de sa pensée in Recherches Augustiniennes et Patristiques, vol. 5, 1968, pp. 150-152, Brepols Online, Internet, 17 juin 2020. https://www.brepolsonline.net/doi/10.1484/J.RA.5.102193
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Des vierges (en latin De Virginibus)
Dissertation écrite par Saint Ambroise au sujet de l'éthique de la virginité consacrée. De Virginibus est écrit en forme de lettre à sa sœur, Sainte Marcellina.
- Ambrose, Wikipédia, The Free Encyclopedia (22 février 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 26 février 2013.https://en.wikipedia.org/wiki/Ambrose.
- Cooper J.-M., St. Ambrose, Recalling His Sister's ConsecrationSponsa Christi (17 novembre 2009) Internet, 26 février 2013.http://sponsa-christi.blogspot.ca/p/about.html.
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Deutéronome
Cinquième livre du Pentateuque, Deutéronome comprend 34 chapitres qui racontent les événements et préceptes figurant
déjà dans l'Exode, le Lévitique et les Nombres, et y ajoute le récit des derniers discours de Moïse aux Israélites et le récit de sa mort avant l'entrée dans la Terre promise (au pays
de Canaan).
- Deutéronome, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Deutéronome, Wikipédia l'encyclopédie libre (30 septembre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 3 novembre 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Deutéronome.
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Deuxième Livre des Rois
Livre de l'Ancien Testament qui raconte une autre partie de l'histoire d'Israël, y compris l'histoire du règne de David et la mort de Saül.
- Deuxième Livre des Rois, Wikipédia, l'encyclopédie libre(12 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 8 avril 2013.https://fr.wikipedia.org/wiki/Deuxième_livre_des_Rois.
- First and Second Book of Kings, Catholic Encyclopedia(2009), New Advent, Internet, 8 avril 2013.https://www.newadvent.org/cathen/08647b.htm.
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Diane (en lat. Diana)
Déesse italique et romaine identifiée dès le - VIe s. à l'Artémis grecque. La Diane primitive, dont les légendes sont très pauvres, était une des plus anciennes divinités adorées par les Latins. Ses sanctuaires les plus importants étaient ceux de Capoue (Diana Tifatina) et d'Aricie, sur les bords du lac de Nemi (Diana Nemorensis).
Pour apprendre plus sur le mythe de Diane, veuillez consulter https://fr.wikipedia.org/wiki/Diane_(mythologie).
- Diane en lat. Diana, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Diane (mythologie), Wikipédia l'encyclopédie libre (12 août 2009), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1er octobre 2009. https://fr.wikipedia.org/wiki/Diane_%28mythologie%29.
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Didier Érasme (en lat. Desiderius Erasmus)
Humaniste et théologien néerlandais né à Rotterdam vers 1469 et mort à Bâle en 1536.
Prêtre de l'ordre augustin, il était l'auteur non seulement des œuvres ecclésiastiques comme le Manuel du chevalier chrétien, livre instructif qui avertit des dangers du formalisme dans la vie chrétienne, mais
aussi des œuvres de l'intérêt humain en général, telle que les Adages, un recueil des adages et proverbes latins.
- Desiderius Erasmus, Wikipédia l'encyclopédie libre (28 septembre 2023), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 15 décembre 2023. https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89rasme.
- Érasme (Didier) en lat. Desiderius Erasmus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des nom propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Margolin, Jean-Claude, Érasme (1467 env.-1536), Encyclopédie Universalis (2009), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 1er octobre 2009.
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Didon ou Élissa (en lat. Dido)
Selon la légende grecque, Didon, aussi nommée Elissa, fut princesse de Tyr vers IXe
siècle av. J.-C. Dépeinte comme la fondatrice de Carthage, certaines versions de la légende prétendent qu'elle se suicida pour éviter d'épouser
le chef de Libye Hiarbas.
Virgile la fit vivre pendant la guerre de Troie dans son Énéide, où elle est l'amante déchue d'Énée. Veuillez consulter la référence Énée pour apprendre davantage sur le rôle de Didon dans l'Énéide.
- Didon ou Elissa en lat. Dido, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Picard, Gilbert-Charles, Didon, Encyclopédie Universalis (2009), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 1er octobre 2009.
- Didon, Wikipédia, L'encyclopédie libre (26 mai 2020), Internet, 1 juillet 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Didon.
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Dijon
Ville qui se trouve dans la région Bourgogne et qui fait partie de la métropole Rhin-Rhône.
C'est une ville très connue pour la gastronomie et pour la moutarde de Dijon, moutarde
forte et acidulée faite à partir de vinaigre, d'acide citrique, de sel et de graines
de moutarde.
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Dina ou Dinah
Fille du patriarche biblique Jacob et sa première femme Léa. Selon le chapitre XXXIV du livre de Genèse, Dina fut violée par Sichem, fils de Hémor Hévien, prince du pays de Sichem. Épris de Dina, Sichem demanda à son père d'obtenir la
main de Dina auprès de Jacob. Les frères de Dina consentirent au mariage à condition que tous les hommes de la
ville de Sichem soient circoncis. Les citoyens acceptèrent cette proposition; pourtant,
trois jours après leur circoncision, les frères de Dina attaquèrent la ville pour
venger leur sœur. Siméon et Lévi tuèrent tous les mâles et enlèverent Dina de la maison de Sichem pendant que les
autres frères pillèrent la ville, prenant les richesses, les bétails, les femmes et
les enfants.
- Dinah, Wikipédia, L'encyclopédie libre (9 juin 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 6 décembre 2015.https://fr.wikipedia.org/wiki/Dinah.
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Diodore de Sicile (en gr. Diodôros Sikeliôtes en latin Diodorus Siculus)
(Agyrion, Sicile v. -90 - v. -20). Historien grec qui passa la plus grande partie de sa vie à Rome.
Son ouvrage magistral en 40 livres, Bibliothèque historique, est une histoire universelle qui va des origines du monde jusqu'à la conquête de
la Gaule par Jules César.
- Diodore de Sicile en gr. Diodôros Sikeliôtes, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Diogène de Sinope, ou Diogène le Cynique
Philosophe grec de l’Antiquité, né à Sinope vers 413 av. J.-C. et mort à Corinthe
vers 327 av. J.-C. Il est le plus célèbre représentant de l’école cynique.
- Diogène le Cynique, Encyclopédie Larousse en ligne Paris, France, Éditions Larousse, Internet, 21 juin 2013. https://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Diogène/116571.
- Diogène de Sinope, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 juin 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 21 juin 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Diogène_de_Sinope.
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Dion Cassius (en latin Lucius (ou Claudius) Cassius Dio)
Historien de l'Empire romain, Dion naquit vers 155 et vécut jusqu'en au moins 235.
Un homme politique et consul romain, il écrivit une Histoire romaine en 80 livres qui raconte 973 ans de la vie de Rome, de sa fondation à 229.
- Dion Cassius, Wikipédia l'encyclopédie libre (9 juillet 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 9 octobre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Dion_Cassius.
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Dionysius Cato
Cato, qui vécut au IIIe ou IVe siècle, est connu pour ses maximes de caractère moral,
en quatre livres. L'œuvre eut une grande réputation au Moyen Âge et fut traduite dans
de nombreuses langues.
- Dionysius Cato, Wikipédia, L'encyclopédie libre (6 décembre 2016), Internet, 9 septembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Dionysius_Cato
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Domenico Selvo (en latin Domenicus Silvius)
Élu 31ième doge de Venise en 1071, Selvo conclut des accords avec les principaux pays
et empires entourant la République de Venise, assurant ainsi une grande période de
prospérité et le développement du commerce international. Il fut pourtant forcé d'abdiquer
en 1084 après une défaite militaire.
- Domenico Selvo, Wikipédia, L'encyclopédie libre (6 décembre 2019), Internet, 2 octobre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Domenico_Selvo#cite_ref-1
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Donato Bosso (en lat. Donatus Bossius)
(1436–c. 1500). Cet historien milanais est l'auteur d'une histoire universelle, la
Chronica bossiana, publié en 1492.
- J. L. von Mosheim, J. Murdock, Institutes of Ecclesiastical History: Ancient and Modern, A. H. Maltby, 1832, p. 525. Google Books, 2 juillet 2020.
- Bossius, Donatus, WorldCat Identities, Internet, 2 juillet 2020. http://worldcat.org/identities/lccn-n91046949/
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Duché de Parme et Plaisance (en italien Ducato di Parma e Piacenza
Créé en 1545, le duché, dont la capitale était Parme, est un ancien État italien Il
est intégré au royaume d'Italie en 1860.
- Duché de Parme et Plaisance, Wikipédia, L'encyclopédie libre (10 juin 2020), Internet, 21 septembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Duch%C3%A9_de_Parme_et_Plaisance
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Duns Scot, John (en lat. Johannes Duns Scotus)
(1266-1308) Théologien écossais, franciscain, enseigna à Paris et à Cologne. Son habileté
à manier la dialectique le fit nommer le "Docteur Subtil". Sa philosophie affirme
la priorité de la foi sur la raison, dans la lignée de Saint Augustin.
- Duns Scot (John), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Dèce, en latin Gaius Messius Quintus Traianus Decius
D'abord un politicien, puis empereur romain de 249 à 251, Decius fut élu empereur
par le Sénat suite à des victoires militaires. La persécution des Chrétiens caractérise
son règne.
Pendant la dernière année de son règne, Decius partagea le pouvoir avec son fils Herennius
Etruscus Messius Decius (227-251). Les deux furent tués en bataille cette même année,
251.
- Decius, Wikipedia, The Free encyclopedia (27 décembre 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 31 décembre 2020. https://en.wikipedia.org/wiki/Decius.
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Débora, Dvora ou Deborah
Selon les chapitres 4 et 5 du Livre des Juges, Débora était une prophétesse et la seule femme mentionnée par la Bible parmi les
Juges d’Israël. Elle exerça cette fonction pendant quarante ans, de 1260 à 1221 avant l’ère chrétienne.
À la commande des armées des Hébreux, elle poussa Barac à libérer les Israélites de l’oppression du roi cananéen Yabin.
- Débora, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 17 juin 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Débora.
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Démonax
Philosphe grec, né en Chypre, contemporain d'Hadrien et de Marc Aurèle. Disciple d'Epictète pour le stoîcisme et de Démétrios le Cynique pour le cynisme.
Il fut très respecté des Athéniens et mourut très vieux, se laissant mourir de faim.
- Démonax, Wikipédia l'encyclopédie libre (3 octobre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 22 octobre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Démonax.
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Démétrios Ier Poliorcète
Démétrios fut appelé Poliocète, ou Preneur de villes, grâce à son succès militaire. Né en 336 av. J.-C., il était un général macédonien
et fut le roi de Macédoine de 294 à 288. Mais après sa défaite par Séleucos Ier en 285 av. J.-C., il devint le captif de ce dernier. Bien traité par Séleucos qui lui assure une existence digne de son rang, néanmoins
Démétrios mourut deux ans plus tard
- Démétrios Ier Poliorcète, Wikipédia l'encyclopédie libre (21 juin 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 13 octobre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9m%C3%A9trios_Ier_Poliorc%C3%A8te.
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Démétrios II de Macédoine
Roi de Macédoine (-275 - -229) de 239 à 229 av. J.-C. qui, pendant son règne, étendit
le royaume macédonien jusqu’à l’Eubée, à la Magnésie et à la Thessalie. Plutarque en parle dans ses Vies parallèles.
- Démétrios II (roi de Macédoine), Wikipédia, L'encyclopédie libre (5 septembre 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 24 septembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9m%C3%A9trios_II_(roi_de_Mac%C3%A9doine).
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Ecclésiaste
Livre de la Bible attribué par la tradition au roi Salomon, son titre se traduit par Celui qui prend la parole dans une assemblée du peuple.
Il aborde principalement le thème de la vanité des choses humaines et exprime une
philosophie désenchantée et matérialiste. Le livre insiste sur l'impossibilité de
connaître les plans de Dieu et sur cette vie comme le seul champ de réalisations pour
l'homme. Selon les écrits, la seule chose importante c'est de
Craindre Dieu et garder Ses commandements, car c'est là tout l'Homme (12:13).
- Ecclésiaste, Wikipédia l'encyclopédie libre (19 janvier 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 30 janvier 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ecclésiaste.
- L'Ecclésiaste, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Effet
s. m. Acte, par opposition à simple parole.
- Émile Littré, effet, Dictionnaire de la langue française (1872-1877), Internet, Le Littré (XMLittré v2), 6 août 2024. https://www.littre.org/definition/effet
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Elcana ou Elkana
Personnage biblique qui paraît dans le premier Livre de Samuel. Elcana était le père de Samuel et prit Hanna (Anna) comme son épouse.
- Pétin, L.-M.,Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 190. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 29 avril 2013.https://gallica.bnf.fr/.
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Eléazar (en latin Imperator Caesar Gaius Valerius Galerius Maximinus Pius Felix Invictus Augustus)
Eléazar, dont l'histoire est racontée dans l'Ancien Testament, 2 Maccabées ch. 6, était un juriste juif persécuté par Antiochos IV Épiphane. Quand Éléazar, un vieillard de 90 ans, refusa de manger du porc (interdit selon
la loi juive), Antiochos le fit battre jusqu'à la mort.
- Eleazar (2 Maccabees), Wikipedia, The Free Encyclopedia (26 septembre 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 30 octobre 2020. https://en.wikipedia.org/wiki/Eleazar_(2_Maccabees).
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Empereur Trajan
Empereur romain né en l'an 53 à Bétique, son règne (98-117) marque l'apogée territoriale
de l'Empire romain. Grand chef de guerre, il conquit la Dacie, l'Arabie Pétrée, l'Arménie,
l'Assyrie et la Mésopotamie. Il mourut brusquement au retour de ses campagnes d'Orient en 117, laissant le trône
à Hadrien, son fils adoptif.
- Trajan, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 avril 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 12avril 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Trajan.
- Trajan, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Esther
Personnage de l'Ancien Testament et héroïne du Livre d'Esther, elle est la fille d'Abigaïl. Elle s'appelait Hadassah jusqu'à ce qu'elle soit entrée au harem du roi de Perse Assuérus (assimilé au roi
de perse Xerxès I par les historiens jusqu'à l'époque moderne). Dans le harem Hadassah reçut le nom
d'Esther. Quand le ministre Haman décida d'exterminer tous les Juifs du royaume, Esther
obtint le faveur du roi et empêcha le massacre du peuple juif.
- Esther, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Esther, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 janvier 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 26 janvier 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Esther_(Bible).
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Etna (mont)
Volcan d'Italie au Nord-Est de la Sicile. Dans la mythologie grecque, les géants Typhon et Encelade s'y seraient logés.
- Etna, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Euclide (en gr. Eukleidês)
Mathématicien grec (IIIe s. av. J-C.) qui fonda l'école de mathématique d'Alexandrie.
Ainsi que sa contribution la plus importante fut les Éléments de Géométrie, l'un des textes fondateurs des mathématiques modernes, le grand corpus d'Euclide
aborde plusieurs sujets dans les domaines de la géométrie et les mathématiques. Parmi
ses œuvres existants sont L'Optique, première taité sur la perspective mathématique, Phaenomena, traité de l'astronomie sphérique, Catoptriques, concernant la théorie mathématique des miroirs, De la division des polygones, et Données, un traité qui aborde le sujet des implications de l'infrmation « donné » dans les
problèmes de géométrie.
- Euclide en gr. Eukleidês, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Euclide, Wikipédia l'encyclopédie libre (26 juin 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 28 juin 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Euclide.
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Eudoxie (en latin Aelia Euxdoxia)
Eudoxie épousa Arcadius en 395, prenant rapidement l'ascendant sur son époux d'esprit faible. Elle était
critiquée par Jean Chrysostôme à cause de son amour du luxe et du faste, comparant Eudoxie à Jézabel de l'Ancien Testament. Jean est exilé en 404 suite aux manigences d'Eudoxie, qui meurt la même année à
la suite d'une fausse couche.
- Eudoxie (épouse de Flavius Arcadius), Wikipédia, L'encyclopédie libre (25 juin 2020), Internet, 4 août 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Eudoxie_(%C3%A9pouse_de_Flavius_Arcadius)
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Euphrasie
Euphrasie, une dame romaine du IVe siècle, vivait à la cour de l'empereur Théodose Ier à Constantinople dont faisait partie son mari Antigonus, un parent de l'empereur. Lors de la mort
d'Antigonus, la jeune veuve abandonna sa vie aisée en faveur du désert d'Egypte où
elle vécut près d'un monastère; il se peut qu'elle ait pris des vœux. Elle était accompagnée
de sa fille Euphrasie, qui demanda à l'âge de sept de prendre ses propres vœux, et
qui devint une sainte de l'Église catholique.
- Euphrasia of Constantinople, Wikipedia, The Free Encyclopedia (13 mars 2021), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 20 mai 2021. https://en.wikipedia.org/wiki/Euphrasia_of_Constantinople
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Euripide (en gr. Euripidês)
Poète tragique grec (Salamine -480 – Macédoine -406 av. J.-C.) qui fut l'auteur de
92 pièces mais ne nous reste que dix-huit. D’habitude, on les répartit en trois groupes
:
- Classiques : Médée, Hippolyte porte-couronnne, Iphigénie à Aulis, Les Bacchantes
- Renouvellement de la tragédie : Alceste, Ion, Électre
- Tragedies ayant des allusions contemporaines : Héraclides, Andromaque, Les Troyennes, Hélène
Il écrivit aussi les tragédies Hécube, Les Suppliantes, Héraclès furieux, Iphigénie en Tauride, Les Phéniciennes et Oreste et le drame satirique Le Cyclope.
- Euripide en gr. Euripidês, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Euripide, Wikipédia l'encyclopédie libre (10 juin 2016), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 21 juin 2016. https://fr.wikipedia.org/wiki/Euripide.
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Eurotas (en gr. Εὐρώτας)
Le principal fleuve grec de la Laconie, qui passe par la chaîne de montagnes Taygète.
- Eurotas (fleuve)Wikipédia, l'encyclopédie libre (12 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 3 décembre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Eurotas_(fleuve).
- Taygète (montagnes)Wikipédia, l'encyclopédie libre (9 octobre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 3 décembre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Taygète_(montagnes).
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Eustathe de Sébaste (en gr. Eustathius)
Né vers l'an 300, Eustathe était évêque de Sébaste (aujourd'hui Sabasṭiyah en Cisjordanie)
et métropolitain de l'Arménie romaine. Il est connu pour ses positions théologiques
extrêmes et pour son plaidoyer en faveur d'un ascétisme excessif selon lequel le mariage
est condamnable et les personnes mariées ne peuvent pas accéder au paradis chrétien.
Eustathe de Sébastée, Wikipédia l'encyclopédie libre (23 août 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 21 juin 2016. ttps://fr.wikipedia.org/wiki/Eustathe_de_Sébastée.
- Eustathius, Encyclopædia Britannica Online (6 octobre 2011), Encyclopædia Britannica, Internet, 2011. https://www.britannica.com/biography/Eustathius
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Eusèbe de Césarée
Eusèbe de Césarée (265 env. - av. 341), né probablement à Césarée de Palestine, devient
évêque de cette ville grâce à son immense érudition. Eusèbe est l'auteur de la première
histoire de l'Église, dont le triomphe était selon lui un phénomène historique décisif,
préparé depuis des siècles. Dans la Théophanie (333 env.), Eusèbe célèbre la mission providentielle de l'Empire romain. Le panégyriste
officiel de Constantin Ier le Grand, lorsque celui-ci meurt en 337, Eusèbe écrit un éloge enthousiaste de l'empereur
qui a su si bien soutenir de l’Église.
- Eusebe de Césarée, Encyclopédie Universalis (2009), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 27 juillet 2010.
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Euthydème
Sophiste grec du Ve siècle av. J.-C., disciple et ami de Socrate. Il est héros d'un dialogue de Platon (l'Euthydème), où il débat de la valeur de l'éristique.
- Euthydème, Encyclopédie Larousse en ligne Paris, France, Éditions Larousse, Internet, 15 janvier 2014. https://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Euthydème/118778.
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Exode (en gr. exodos, en hébr. Shemoth)
Deuxième livre de l'Ancien Testament de la Bible. Il raconte l'exode hors d'Égypte des Hébreux sous la conduite de Moïse, le don des Dix Commandements et les pérégrinations du peuple hébreu dans le désert du Sinaï en direction de la Terre promise.
- Livre de l'Exode, Wikipédia l'encyclopédie libre (9 juillet 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 25 août 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Exode.
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Fabius Jurisconsulte (en lat. Servius Fabius Pictor)
Jurisconsulte et historien romain, ce Fabius vivait vers 150 av. J.-C. Il était l'auteur
du traité De Jure pontificio, cité par Aulu-Gelle et Macrobe et aussi des Annales cités par Cicéron.
- Fabius (Serv. Pictor), Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, Paris, Firmin Didot Frères, 1858, t. 16, p. 920. Livre numérique Google, 15 juin 2020.
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Faon
s. m. (On prononce Fan.) Le petit d’une biche, ou d’un chevreüil. Un fan de biche.
- FAON., Dictionnaire de l'Académie française (1694), Internet, 6 août 2024. https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A1F0031.
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Ferdinand Ier d'Aragon, dit le Juste ou l'Honnête
Ferdinand (1380-1416) est nommé roi d'Aragon en 1410 suite à une guerre de succession.
Parmi ses sept enfants est son illustre successeur, Alphonse V d'Aragon.
- Ferdinand Ier (roi d'Aragon), Wikipédia l'encyclopédie libre (2 août 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 31 décembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ferdinand_Ier_(roi_d%27Aragon).
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Flavius Arcadius
Fils de Théodose Ier, Arcadius (377-408) était l'empereur de la partie est de l'Empire romain, son père
ayant divisé l'empire entre Arcadius et son frère Honorius, qui règna dans l'ouest.
Un empereur faible, Arcadius était dominé par ses ministres et par sa femme Eudoxie.
- Arcadius, Wikipedia, The Free Encyclopedia (4 août 2020), Internet, 4 août 2020. https://en.wikipedia.org/wiki/Arcadius.
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Flavius Julius Valens
Empereur romain (364 à 378), né vers 328, mort le 9 août à Andrinople. Il fut associé
à l’Empire par son frère Valentinien Ier, qui lui confia les provinces orientales de l’empire, avec Constantinople pour capitale. Il se convertit à l’l'arianisme et fut battu et tué par les Wisigoths dans la grande bataille d’Andrinople.
- Valens (328-378), Encyclopædia Universalis (2013), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 14 juillet 2013. https://www.universalis.fr/encyclopedie/valens/.
- Valens, Wikipédia l'encyclopédie libre (21 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 14 juillet 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Valens.
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Flavius Vopiscus
L'un des six auteurs présumés des biographies d'empereurs romains contenues dans Histoire Auguste, receuil composé à la fin du IVe siècle.
- Flavius Vopiscus, Wikipédia l'encyclopédie libre (15 avril 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 21 septembre 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Flavius_Vopiscus.
- Histoire Auguste, Wikipédia l'encyclopédie libre (1er septembre 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 21 septembre 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_Auguste.
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Francesco Patrizi (Siena) (en latin Franciscus Patricius Senensis)
Patrizi (1413-1494) était un évêque italien et un auteur humaniste. Ses écrits mettent
l'accent sur la politique, notamment dans deux œuvres posthumes, De regno et regis institutione libri IX (1519) et De institutione reipublicæ libri IX (1520).
- Cimon, Wikipedia, The Free Encyclopedia (9 février 2021), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 4 mars 2021. https://en.wikipedia.org/wiki/Francesco_Patrizi_of_Siena.
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Frà Don Garcia Martinez
Saint dans l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Garcia Martinez était portugais et
commandant des cinq royaumes d'Espagne ; il mourut en 1286. On dit que plusieurs miracles
se produisirent suite à sa mort.
- Ordre de Saint-Jean de JérusalemWikipédia, l'encyclopédie libre(25 décembre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 15 janvier 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ordre_de_Saint-Jean_de_Jérusalem.
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Frère Hector Pinto
Moine portugais mort en 1584, patriote nationaliste, Fr. Hector fut surtout connu
comme exégète et écrivain spirituel. Il est l'auteur de commentaires sur Isaïe, Daniel et Ézéchiel, il se fit connaître du grand public grâce à son ouvrage Image de la vie chrétienne.
- B. Jereczek, Fray Héctor Pinto, Imagen de la vida cristiana. Introducción, edición y notas de Edward Glaser [compte-rendu], Bulletin hispanique, 1969, 71.1-2, 393-395, Internet, 13 mars 2021. https://www.persee.fr/doc/hispa_0007-4640_1969_num_71_1_3985_t1_0393_0000_3.
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Galice (en esp. Galicia)
Située à l'extrémité nord-ouest de l'Espagne, la Galice fut connue pendant la première
modernité (et de nos jours) comme la région où se trouve Saint-Jacques-de-Compostelle,
une commune censée être le lieu où Saint Jacques. C'est un haut lieu de pèlerinage depuis le IXe siècle, jusqu'aujourd'hui.
- Galice, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Galice, Wikipédia l'encyclopédie libre (11 avril 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 22 avril 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Galice.
- Santiago de Compostela, Wikipédia l'encyclopédie libre (27 juillet 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 29 juillet 2020. https://en.wikipedia.org/wiki/Santiago_de_Compostela.
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Galien (Claude) (en gr. Klaudios Galênos, en lat. Claudius Galenus)
(Pergame v. 131 - Rome ou Pergame v. 201) Médecin grec. Il commença par étudier la
philosophie mais opta pour la médecine, domaine auquel il excelait : il a fait de
notables découvertes grâce à ses dissections d'animaux. Comme Hippocrate, Galien croyait aux quatre humeurs (sang, bile, pituite, atrabile et les quatre éléments).
Il laissa une forte influence en médecine jusqu'au XVIIe siècle; voir la liste de
ses ouvrages, vaste, dans les articles en ligne notés ci-dessous.
- Galien (Claude) en gr. Klaudios Galênos, en lat. Claudius Galenus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Claude Galien, Wikipédia, L'encyclopédie libre (11 août 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1 septembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Claude_Galien.
- Galenic corpus, Wikipedia, The Free Encyclopedia (7 mars 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1 septembre 2020. https://en.wikipedia.org/wiki/Galenic_corpus.
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Galilée
Région du nord de la Palestine, actuellement en Israël; berceau de la prédication
de Jésus, très présente dans les Évangiles.
- Galillée, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Galla
Galla était la fille du Consul romain Symmachus le Jeune. Quand son père fut injustement
condamné à mort par Théodoric I en 525, Galla fut mariée mais après seulement un an, elle devint veuve. Riche, elle
fonda un hôpital et un couvent à Rome. Elle mourut en 550 après une vie dédiée au
soin des malades et des pauvres. La vie de Galla inspira la lettre de S. Fulgence au sujet des veuves, De statu viduarum.
- Galla of Rome, Wikipedia, The Free Encyclopedia (5 mai 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 24 mai 2021. https://en.wikipedia.org/wiki/Galla_of_Rome
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Galla Placidia
Galla Placidia (388-450), réputée pour sa piété personnelle, était la fille de Théodose Ier. Elle Elle joua un rôle politique durant les années 410 à 440, devint impératrice
romaine en 417 en tant qu'épouse de Constance III, décédé en 421. À partir de 425,
elle règna au nom de son fils Valentinien. Elle représente un cas unique de femme
exerçant le pouvoir pendant vingt-cinq ans, exerçant une forte influence sur les affaires
publiques même après la majorité de son fils. Elle fit construire de nombreuses églises
et mit le pouvoir au service de l'Église catholique romaine.
- Galla Placidia, Wikipédia, L'encyclopédie libre (11 juin 2020), Internet, 24 août 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Galla_Placidia
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Genèse (en gr. genesis, traduisant l’hébr. tôledôth générations, généalogie)
Premier livre dans la Bible en 50 chapitres racontant la Création, la faute d’Adam, le Déluge, la tour de Babel et l’histoire du peuple israélite.
- Genèse en gr. genesis, traduisant l’hébr. tôledôth « générations », « généalogie », Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Georges Cédrène (en grec Georgios Kedrenos; en latin Georgius Cedrenus)
Un historien byzantin du XIe siècle dont l'ouvrage le plus connu est le Synopsis historion, une histoire du monde du temps biblique de la Genèse jusqu'à sa propre époque.
- Georges Cédrène, Wikipédia, L'encyclopédie libre (5 avril 2020), Internet, 12 juin 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_C%C3%A9dr%C3%A8ne.
- George Kedrenos, Wikipedia, The Free Encyclopedia (17 janvier 2021), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 12 juin 2021. https://en.wikipedia.org/wiki/George_Kedrenos
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Giezi (Gehazi, Geichazi)
Domestique d'Élisée qui apparaît dans le Premier livre des Rois.
- Gehazi, Wikipédia, l'encyclopédie libre(26 février 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 19 mars 2013.https://en.wikipedia.org/wiki/Gehazi.
- Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique ou vie des saints et des bienheureux, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 831-832. Bibliothèque numérique Gallica, 19 mars 2013.https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6314965w.image.r=giezi.f418.langEN.
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Gilles le Bienheureux
L'un des premiers disciples de Saint François d'Assise. Gilles vécut une existence d'extase; à sa mort on apprit de lui des révélations,
des prophéties et des maximes spirituelles.
- Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique ou vie des saints et des bienheureux, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 1196-1198. Bibliothèque numérique Gallica, 25 février 2013.https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2985794/f598.image.r=gilles.langEN.
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Goa
État situé au sud-ouest de l'Inde bordant la mer d'Oman qui fut une colonie portugaise
de 1510 à 1961.
- Goa, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Goa, Wikipédia l'encyclopédie libre (28 novembre 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 16 décembre 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Goa.
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Godefroy de Bouillon (ou Godefroi)
Duc de Basse-Lorraine qui dirigeait l'armée des chevaliers à la première croisade.
Il fut élu comme souverain après la prise de Jerusalem en 1099, et prit comme titre l'
avoué du Saint-Sépulcre.
- Godefroy de Bouillon, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- GodefroiWikipédia, l'encyclopédie libre (4 décembre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 10 décembre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Godefroy_de_Bouillon.
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Goffredo da Trani (ou di Trano), en latin Godefridus de Trano ou Gaufridus de Trano ou Goffredus Tranensis
Un cardinal et juriste catholique, Goffredo, né en 1200, enseigna aux universités
de Naples et de Bologna. Son ouvrage le plus connu est la Summa titulorum Decretalium ou Summa super-titulis Decretalium où il fait des commentaires sur les Décrétales de Grégoire IX. Goffredo fut considéré une autorité en droit canon. mourut en 1245.
- Goffredo da Trani, Wikipedia, L'enciclopedia libera (6 octobre 2020), Internet, 4 juillet 2021. https://it.wikipedia.org/wiki/Goffredo_da_Trani.
- Goffredo da Trani, Wikipédia, L'encyclopédie libre (30 octobre 2020), Internet, 4 juillet 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Goffredo_da_Trani.
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Goliath
Personnage biblique qui paraît dans le Premier livre de Samuel. Goliath était un géant philistin qui fut vaincu par David.
- Goliath (Bible), Wikipédia, l'encyclopédie libre(10 novembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 29 novembre 2012.https://fr.wikipedia.org/wiki/Goliath_(Bible).
- Goliath, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Grimoald Ier de Bénévent
Grimoald (c. 610-671) devint Duc de Bénévent (situé dans la province de Campagnie,
dans le nord de l'Italie) en 647. En 662, le roi de Lombardie sollicita son aide, mais Grimoald le tua et prit possession de son royaume. En tant
que roi des Lombards, son règne fut marqué par de nombreuses batailles aux frontières
de son territoire, couronnées de beaucoup de victoires.
- Grimoald Ier de Bénévent, Wikipédia, L'encyclopédie libre (16 août 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 14 mars 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Grimoald_Ier_de_B%C3%A9n%C3%A9vent
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Grégoire XIII (Ugo Buoncompagni)
Né à Bologne en 1502 et mort à Rome en 1585, Ugo Buoncompagni succéda au pape Pie V en 1572 sous
le nom de Grégoire XIII. Afin de continuer le mouvement de Réforme catholique, Grégoire
XIII fonda et réorganisa plusieurs collèges, les confiant aux Jésuites.
- Grégoire XIII (Ugo Buoncompagni), Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Grégoire XIIIWikipédia, l'encyclopédie libre(5 février 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 19 mars 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Grégoire_XIII.
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Guillaume de Tyr
Historien au Moyen Âge et archevêque de Tyr de 1175 à 1184. Guillaume travaillait
pour assurer la régence de son fils, Baudouin IV, et prêcha la troisième croisade.
- Guillaume de Tyr, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Guillaume de TyrWikipédia, l'encyclopédie libre (16 décembre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 17 décembre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Guillaume_de_Tyr.
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Guérar
Dans le livre de Genèse, Guérar est une ville ancienne dans le sud de la Palestine gouvernée par le roi Abimelech. Abraham séjourna à Guérar, et c'est probablement la ville de naissance d'Isaac.
- GuérarWikipédia, l'encyclopédie libre (14 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 17 septembre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Guérar.
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Gygès (en grec ancien Gúgês
Roi de Lydie à partir d'une date entre 708 et 687 av. J.-C., il mourut entre 680 et 648 av. J.-C.
Le règne de Gygès marqua le plus haut point du royaume, étendant son territoire. Selon
Hérodote, le prédecesseur de Gygès, Candaule, "ne cessait de vanter la beauté de sa femme
à son confident Gygès, qui était le fils d'un de ses gardes. Pensant que Gygès doutait
des charmes de la reine, Candaule lui ordonne de faire tout son possible pour la voir
nue. Gygès, qui s'estime indigne de cette proposition, refuse. Le roi parvient à le
rassurer et Gygès accepte finalement de se cacher dans la chambre royale au moment
où la reine se déshabille, mais celle-ci s'en aperçoit. Elle décide alors de ne rien
laisser paraître et prépare sa vengeance contre le roi qu'elle tient pour l'auteur
de cet outrage. Le lendemain, elle convoque Gygès et lui propose un marché : soit
il assassine Candaule pour obtenir sa main et le trône de Lydie, soit il est exécuté.
Gygès choisit alors de poignarder le roi et s'empare du trône".
- Gygès, Wikipédia, L'encyclopédie libre (15 avril 2020), Internet, 25 août 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Gyg%C3%A8s
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Gédéon (ou Gideon)
Personnage biblique du Livre des Juges et juge des Hébreux. On attribue à Gédéon la conquête des Madianites.
- Gédéon, Wikipédia, l'encyclopédie libre(5 septembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 6 décembre 2012.https://fr.wikipedia.org/wiki/Gédéon.
- Gédéon, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Gélase I
Pape de 492 jusqu'à sa mort en 496, Gélase eut une forte influence sur la doctrine
pendant sa brève papauté, surtout en ce qui concerne les relations entre l'église
et l'état, et la primauté de la papauté. On lui attribue faussement un Liber sacramentorum Romanae ecclesiæ, une compilation des rituels et sacrements du VIe siècle, mais ses positions doctrinales
furent néanmoins souvent citées au Moyen Âge. C'est un saint de l'église catholique
romaine.
- Gélase Ier, Wikipédia, L'encyclopédie libre (9 mai 2021), Internet, 1 juin 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9lase_Ier.
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Gérard de Montaigu (ou Montagu) l'Ancien
Connu principalement comme secrétaire de Charles V, Montaigu mourut soit en 1380, soit en 1391; sa date de naissance est inconnue. Annobli
en 1363, il devint Garde des Chartes et Titres royaux (donc des archives royales)
en 1370, une charge dont hérite son fils Gérard de Montaigu le Jeune en 1391.
- Gérard de Montaigu, Wikipédia l'encyclopédie libre (18 janvier 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 20 décembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9rard_de_Montaigu.
- Gérard de Montaigu l'Ancien, Histoire de l'Europe et de la Méditerrannée, Internet, 20 décembre 2020. https://www.histoireeurope.fr/RechercheLocution.php?Locutions=G%E9rard+de+Montaigu+l%27Ancien.
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Hadrien (en latin Imperator Cæsar Traianus Hadrianus Augustus)
Le 14e empereur romain (76-138), Hadrien était considéré un poète et philosophe à
la réputation pacifique, renonçant à la politique expansionniste de son prédécesseur
Trajan, s'attachant à structurer administrativement l'Empire, tout en consolidant des frontières.
Nommé empereur en 117, il voyagea pendant plus de dix dans les provinces de l'Empire
pour mieux en assurer l'ordre. Ile est aussi connu pour sa vie amoureuse, avec un
fort penchant pour les femmes et les jeunes hommes.
- Hadrien, Wikipédia l'encyclopédie libre (9 octobre 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 22 octobre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Hadrien.
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Hanna ou Hannah (parfois Anna ou Anne)
Dans l'Ancien Testament, Hannah est l'épouse d'Elcana et la mère longtemps stérile de Samuel. Hannah pria Dieu de lui accorder un fils qu'elle promit de consacrer à l'adoration
de Dieu; Samuel fut né par la suite.
- Hanna (Bible), Wikipédia l'encyclopédie libre (22 février 2016), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 6 février 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Hanna_(Bible).
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Haran
Haran est une ville qui paraît dans la Genèse comme le lieu où s'installa Tharé (ou Tarah), père d'Abraham, et sa famille. Abraham y resta jusqu'à l'âge de 75 ans, au moment où il partit pour
Canaan.
- Haran (biblical place), Wikipedia, The Free Encyclopedia (26 janvier 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 27 avril 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Aemilia_Tertia
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Hasdrubal le Boétharque
Un général de Carthage lors de la Troisième guerre punique (149-146 av. J.-C.), Hasdrubal défendait sa ville
contre le siège des Romains quand il se rendit à l'ennemi, estimant la défaite inévitable.
Sa femme, indignée par sa trahison, aurait égorgé ses enfants sous ses yeux puis se
serait précipitée dans les flammes -- mais cet incident si contraire à la réputation
d'Hasdrubal fait peut-être partie de la propagande romaine à son égard.
- Hasdrubal le Boétharque, Wikipédia, L'encyclopédie libre (17 août 2020), Internet, 1 juillet 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Hasdrubal_le_Bo%C3%A9tharque.
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Henri Ier de Hesse, l'Enfant de Brabant (en allemand Heinrich I. von Hessen)
Né en 1244, Henri fut landgrave de Hesse de 1275 à sa mort en 1308. Une guerre civile
éclata pourtant en 1292 concernant la succession d'Henri car sa deuxième femme exigeait
une part pour ses fils, tandis les fils de la première femme d'Henri refusent de partager
leur héritage. Ce conflit continua jusqu'à la mort d'Henri, quand ses possessions
furent partagées entre Othon, son fils du premier lit et Jean, fils du deuxième lit.
- Henri Ier de Hesse, Wikipédia l'encyclopédie libre (19 octobre 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 31 octobre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Ier_de_Hesse.
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Henri II du Saint-Empire (973 - 1024)
Henri II, dit le Boiteux ou le Saint, fut roi de Germanie (1002-1024) et le dernier empereur saxon du Saint-Empire romain germanique (1014-1024). Il épousa sainte Cunégonde de Luxembourg en 998. Comme les époux laissèrent une réputation de piété et qu'ils
n'eurent pas d'enfant, une légende tardive veut qu'ils aient fait vœu de continence
au soir de leurs noces. Henri II fut canonisé en 1146.
- Henri II le Saint, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Henri II du Saint-Empire, Wikipédia l'encyclopédie libre (20 août 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 7 octobre 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_II_du_Saint-Empire.
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Hercule (en lat. Hercules, en gr. Héraclès)
Héros de la mythologie gréco-romaine dont la vie est racontée en plusieurs épisodes
héroïques et fabuleux. C’est un demi-dieu, ayant pour père le dieu Zeus et pour mère Alcmène. Héraclès grec a fait plusieurs aventures partout dans la Méditerranée ainsi qu’aux
Enfers. Hercule romain semble être moins violent que son alter ego grec.
- Héraclès, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 août 2009), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1er octobre 2009. https://fr.wikipedia.org/wiki/Hercule_(mythologie).
- Hercule en lat. Hercules, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Travaux d'Héraclès, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 août 2009), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1er octobre 2009. https://fr.wikipedia.org/wiki/Travaux_d'Héraclès.
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- Les Agréemens, Parties 3 et 4
- Le Bon Mariage
- Le contre-mariage
- La Direction et la consolation des personnes mariées
- Les espines du mariage
- La Forest nuptiale
- La Loüange des Cornes
- La loüange du mariage
- La louenge des femmes
- Satyre Menippée
- Satyre svr les Traverses dv Mariage
- Stances du mariage
- La Vie Des Gens Mariez
Hermarque de Mytilène (en latin Hermarchus)
Philosophe grec qui naquit au IVe siècle av. J.-C. et mourut vers 250, Hermarque était
un disciple très proche et successeur d'Épicure. Toutes ses œuvres, pourtant célèbres à l'époque, furent perdues. Elles sont connues
seulement grâce aux écrits de Diogène Laërce et de Cicéron. Son nom était autrefois écrit par erreur Hermachus, mais fut rétabli dans sa véritable
forme par un chercheur du XVIIIe siècle.
- Hermarque de Mytilène, Wikipédia l'encyclopédie libre (5 mai 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 4 décembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Hermarque_de_Mytil%C3%A8ne.
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Hermès Trismégiste (en grec ancien Hermễs ho Trismégistos, Trois fois très grand)
Personnage mythique de l'Antiquité greco-égyptienne, Hermès Trismégiste est identifié
avec le dieu grec Hermès et la divinité égyptienne Thot. La tradition lui attribue l'ensemble de textes appelés
Hermetica, dont les plus connus sont le Corpus Hermeticum, et la Table d'Émeraude. C'est le père de la doctrine philosophico-religieuse d'Hermétisme.
Selon une interprétation evhémériste de l'époque hellénistique, Hermès Trismégiste
fut considéré par plusieurs pères de l'Église catholique comme un ancien roi d'Égypte et contemporain de Moïse. Dans cette tradition il était aussi l'inventeur de l'alchimie, l'écriture et les
arts.
- Hermès, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Hermétisme, Encyclopédie Universalis (2011), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 20 octobre 2011. https://www.universalis.fr/encyclopedie/hermetisme/.
- Hermès Trismégiste, Wikipédia l'encyclopédie libre (18 octobre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 20 octobre 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Hermès_Trismégiste.
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Hiarbas
Selon la légende, Hiarbas était le roi de Libye qui demanda en mariage la princesse phénicienne Didon, fondatrice de Carthage. Didon, ou Élissa, préféra le suicide à ce mariage.
- Hiarbas, Wikipédia, L'encyclopédie libre (1 février 2021), Internet, 1 juillet 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Novatien.
- Didon, Wikipédia, L'encyclopédie libre (26 mai 2020), Internet, 1 juillet 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Didon.
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Hierax
Hierax fut un ascète du IIIème siècle à Léontopolis en Égypte, et le chef de la secte
dites des Hieracites. Les personnes mariées furent exclus de cette société ascétique dont un des principes
était que seuls les célibataires pouvaient entrer dans le royaume des cieux.
- Hierax (Ascetic), Wikipédia l'encyclopédie libre (2 décembre 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 29 septembre 2011. https://en.wikipedia.org/wiki/Hierax_(Ascetic).
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Hippocrate (en gr. Hippokratês)
(Cos v. 460 - Lárissa, Thessalie, v. 377 av. J.-C.) Médecin grec que l'on considère
le père de la médecine. Hippocrate était le premier à employer l'observation clinique pour parvenir à un
diagnostic. Comme ordonnance, il préférait prescrire des traitements simples afin
de céder la guérison du patient à la nature. Sa physiologie était fondée sur la théorie
des quatre humeurs (sang, lymphe, bile jaune et bile noir), qui, selon lui, contrôlaient la santé, la
maladie et les tempéraments. On lui attribue avec incertitude un ensemble de traités,
tels que son Traité du prognostic, des fractures, des luxations, des airs, des eaux et des lieux, ainsi que les Aphorismes. Le serment d'Hippocrate continue à inspirer des pratiques médicales de nos jours dans le sens où les nouveaux
médecins généralement doivent réciter une version moderne de ce serment qui leur rappelle
leurs obligations morales, éthiques et légales.
- Hippocrate (en gr. Hippokratês), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Hippocrate, Wikipédia l'encyclopédie libre (11 avril 2024), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 28 avril 2024. https://fr.wikipedia.org/wiki/Hippocrate.
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Hiéroclès
Philosophe grec de l'école stoïcien, Hiérocles vécut au IIe siècle. Il ne reste que
des fragments de ses écrits, conservés par Stobée.
- Hiéroclès (stoïcien), Wikipédia l'encyclopédie libre (20 janvier 2017), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 28 décembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Hi%C3%A9rocl%C3%A8s_(sto%C3%AFcien).
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Holopherne
Dans le Livre de Judith, Holopherne est un général assyrien envoyé par le roi Nabuchodonosor pour punir les Juifs de ne pas avoir participé à une guerre. Il assiège la ville
de Béthulie, désormais sans eau et au désespoir. La belle Judith séduit Holopherne, ivre, et lui coupa la tête. Montrant la tête de Holopherne au
peuple, ils reprirent courage et chassèrent l'armée assyrienne.
- Holofernes, (6 février 2021), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 17 mars 2021. https://en.wikipedia.org/wiki/Holofernes.
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Homélies sur la pénitence (en lat. Homiliæ de pœnitentia)
Textes de saint Jean Chrysostôme. Il faut noter que l'ordre et la numérotation du XVIIe siècle sont différents de
ce que l'on trouve dans les éditions modernes.
- Jean Chrysostome, Homélies sur la pénitence, Œuvres complètes de saint Jean Chrysostôme, trad. J. Bareille, tome II, Paris, Louis Vivès, 1866, 241-303. Google Livres, internet, 18 juin 2020.
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Hophni ou Ophni
Fils du grand prêtre Héli et frère de Phinéas. Selon la Biblie, Hophni et Phinéas étaient des parangons de vice. Ils finirent par mourir de la main de Dieu lors de
la défaite contre les Philistins, en punition de l'irrévérence qu'ils manifestaient en accomplissant leurs tâches
sacredotales.
- Eli (Juges), Wikipédia l'encyclopédie libre (13 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 6 mai 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Eli_(Juges).
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Horace (en lat. Quintus Horatius Flaccus)
Poète romaine renommé (Venouse 65 – 8 av. J.-C.) dont les œuvres, qui abordent les
thèmes de la philosophie, l'art de la poésie, l'amour et l'amitié, eurent une influence
énorme sur la littérature latine. De nos jours, il nous reste ses Satires, ses Épodes, ses Odes et ses Épîtres.
- Horace, Wikipédia l'encyclopédie libre (10 mai 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 4 mai 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Horace.
- Horace (en lat. Quintus Horatius Flaccus), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Hugues de Saint-Victor
Théoligien, philosophe et auteur mystique (Ypres 1096 – Paris 1141).
Hugues voulut défendre dans son monastère l'éducation humaniste, comme il l'explique
dans les Commentaria in hierarchiam caelestem (où il distingue la philosophie mondaine et la théologie divine) et dans l'Éruditio didascalica.
- Hugues de Saint-Victor, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Hugues de Saint-Victor, Wikipédia l'encyclopédie libre (1 mai 2024), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 15 mai 2024. https://fr.wikipedia.org/wiki/Hugues_de_Saint-Victor.
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Hunéric ou Honéric (en latin Hunericus ou Hunirix)
Hunéric, né. c. 420, était le deuxième roi du royaume vandale qui couvrait l'ancienne
Afrique du Nord-Ouest et la Méditerranée. Il est connu pour sa persécution des membres
de l'Église catholique, noté surtout dans l'Histoire de la persécution vandale en Afrique de Victor de Vita. Il mourut en 484 à Carthage, la capitale vandale.
- Hunéric, Wikipédia, L'encyclopédie libre (19 août 2020), Internet, 25 août 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Hun%C3%A9ric
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Hyménée (en gr. Humenaios ou Hyménaios)
Dieu romain, fils de Vénus (Aphrodite) et de Bacchus (Dionysos).
Dans l’antiquité, Hyménée présidait au mariage. Les Athéniens en particulier l’invoquèrent
souvent, non
seulement dans des noces, mais également dans d’autre fêtes.
- Hyménée, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Hyménée, Wikipédia l'encyclopédie libre (8 juin 2023), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 7 février 2024. https://fr.wikipedia.org/wiki/Hymen_(mythologie).
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Hébron (en hébreu Hevron; en arabe Al-Khalil)
Hébron de nos jours est une ville palestinienne importante, au sud de Jérusalem. C'est une ancienne ville des Canaanéens qui devint la capitale du roi David dans l'Ancien Testament. Abraham et sa famille sont censés y être enterrés.
- Hébron, Wikipédia, L'encyclopédie libre (5 mars 2021), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 2 avril 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9bron
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Hécube (en gr. Hekabê)
Dans la mythologie grecque, Hécube fut l’épouse de Priam, roi de Troie. Les deux donnèrent le jour à 19 enfants, parmi lesquels furent Hector, Déiphobe et Pâris. Homère en parle dans son Iliade, où elle devient la personnification de la douleur maternelle, ayant le malheur de
voir périr presque tous ses fils pendant la guerre.
Sa vie est le sujet de le tragédie d'Euripide, Hecuba, où elle devient l'esclave d'un des principaux Grecs, vainqueurs de la guerre de
Troie, Ulysse.
- Hécube, Wikipédia, l'encyclopédie libre (1er février 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1er mars 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9cube.
- Hécube en gr. Hekabê, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Héli ou Éli
Personnage biblique. Juge et grand prêtre des Juifs (-XIe s.). Il éleva Samuel dans le temple de Silo. Il mourut de douleur lorsque les Phéniciens vainquirent les Israélites.
- Héli ou Éli, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Eli (Juges), Wikipédia l'encyclopédie libre (13 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 6 mai 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Eli_(Juges).
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Héliodore
Dans la deuxième Livre des Maccabées, Héliodore est un général et ministre de Séleucos IV qui finit par assassiner ledit
roi quand Séleucos lui ordonne de confisquer le trésor du Temple de Jérusalem. Héliodore tenta de se faire déclarer roi mais il fut renversé et exécuté par le
frère de Séleucos, Antiochos IV Épiphane.
- Héliodore (général), Wikipédia, L'encyclopédie libre (8 décembre 2020), Internet, 14 juin 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9liodore_(g%C3%A9n%C3%A9ral).
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Héliodore d'Altino
Héliodore devint le premier Évêque d'Altino (région Abruzzes en Italie) au IVe siècle.
Il était le compagnon de saint Jérôme et l'accompagna dans son voyage en Palestine. Il est fêté le 3 juillet.
- Héliodore d'Altino, Wikipédia, l'encyclopédie libre (6 octobre 2016), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 8 août 2017. https://fr.wikipedia.org/wiki/Héliodore_d'Altino
- Heliodorus of Altino, Wikipedia, the free encyclopedia (6 October 2016), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 8 août 2017. https://en.wikipedia.org/wiki/Heliodorus_of_Altino
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Héliogabale ou Élagabal (Varius Avitus Bassianus)
Varius Avitus Bassianus (204 - 222) fut le grand-prêtre d’Élagabal, dieu solaire de
la cité d’Émèse en Syrie, d’où vint son surnom lorsqu’il monta sur le trône comme
empereur romain à l’âge de quatorze ans. Son règne (218 - 222) connut une forte opposition,
surtout à cause de son mépris des traditions religieuses romaines et des tabous sexuels.
Bassianus fut assassiné en 222 et succédé par son cousin Sévère Alexandre.
- Élagabal (divinité), Wikipédia l'encyclopédie libre (21 décembre 2009), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 24 août 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lagabal_%28divinit%C3%A9%29 .
- Elagabalus, Encyclopædia Britannica Online (2010), Encyclopædia Britannica, Internet, 24 août 2010. https://www.britannica.com/EBchecked/topic/181888/Elagabalus.
- Héliogabale, Wikipédia l'encyclopédie libre (17 juillet 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 24 août 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9liogabale .
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Hélène de Troie
Fille du roi de Sparte Tyndare et de Léda. Pourtant, il existe une autre version du mythe où celle-ci naquit de l’union de
Léda avec Zeus, qui s'était métamorphosé en cygne. Selon cette version, Léda aurait pondu deux œufs
: Clytemnestre et Castor dans l’un, et Hélène et Pollux dans l’autre.
Connue principalement pour sa beauté, la princesse de Sparte et l'épouse de Ménélas fut enlevée par Pâris ainsi provoquant la guerre de Troie. Il existe plusieurs descriptions du comportement d'Hélène pendant la guerre. Certaines
versions, comme l'Iliade d'Homère, dépeignent Hélène comme aidant les Grecs en secret, tandis que d'autres indiquent
qu'elle consentit à son propre enlèvement.
- Hélène, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Hénoch (en latin Enoch, en arabe Idris)
Hénoch est un patriarche biblique, père de Mathusalem et arrière grand-père de Noé. Selon la Genèse, il vécut 365 avant que Dieu le place au ciel.
- Hénoch, Wikipédia l'encyclopédie libre (4 novembre 2015), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 10 janvier 2016. https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9noch.
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Héraclius (en latin Flavius Heraclius Augustus)
Né vers 575, Héraclius était une Empereur romain d'Orient, ou byzantin, de 610 jusqu'à
sa mort en 641. La séparation entre l'ancien monde romain occidental et l'Empire d'Orient
s'affirme pendant son règne, et le schisme entre l'église catholique romaine et l'église
orthodoxe de l'est apparaît. Néanmoins, il devient un symbole de la défense de la
chrétienté et plusieurs siècles plus tard il était un modèle pour les Croisades des
catholiques qui cherchaient à reconquérir le Moyen Orient musulman.
- Héraclius, Wikipédia, L'encyclopédie libre (7 septembre 2020), Internet, 24 septembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9raclius
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Hérode Ier le Grand
(Ascalon -73 - Jéricho -4). Roi des Juifs (-40 - -4). Iduméen, fils d'Antipatros, le ministre d'Hyrcans II, il se fit reconnaître comme roi des Juifs par les Romains et Marc Antoine l'installa sur le trône (prise de Jérusalem, -37). Pour affermir son pouvoir, il fit périr les derniers membres de la famille asmonéenne, y compris sa propre femme Mariamne Ire. Il fit réaliser de grands travaux à Césarée, Sébasté (l'ancienne Samarie) et surtout Jérusalem où il rebâtit le Temple dans le style hellénistique. À sa mort, son royaume fut partagé entre ses fils Archélaos, Hérode Antipas et Hérode Philippe le Tétrarque.
- Hérode Ier le Grand, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Hérodias (ou Hérodiade)
Hérodias était une princesse juive, petite-fille d'Hérode le Grand et épouse d'Hérode
dit Philippe le Tétrarque. Après la mort de Philippe, Hérodias épousa Hérode Antipas,
son oncle et beau-frère. Ceci scandalisa les Juifs et notamment, selon l'Évangile,
Jean-Baptiste. Hérodias demandait qu'on arrête Jean-Baptiste dont, lors d'une fête, elle finit par obtenir la tête.
- Hérodiade, Wikipédia l'encyclopédie libre (3 septembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 29 octobre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Hérodias.
- Hérodiade ou Hérodias, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Hérodote (en gr. Hêrodotos)
(Halicarnasse v. -484 - v. -425) Le premier historien grec nommé par Cicéron le père de l'Histoire. Son œuvre porte témoignage de l'émergence d'un nouveau genre. Il est également le
premier prosateur dont l'œuvre nous appartient aujourd'hui. Il suit sa famille aristocratique
en exil à Samos, puis participe au renversement de la tyrannie à Halicarnasse vers
-454. À Athènes, devient l'ami du grand tragédien Sophocle avant de s'installer à
Thurium en Italie du sud avec les fondateurs de l'ancienne ville. C'est peut-être
à Thurium qu'il meurt. Ses œuvres magistrales sont : les Récits assyriens (perdus) et ses Histoires, qui racontent les guerres récentes, notamment les guerres médiques. Inspiré par
ses nombreux voyages, Hérodote y énumère aussi les sept Merveilles du monde.
- Hérodote (en gr. Hêrodotos), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Industrie
s. f. Dexterité, adresse à faire quelque chose.Grande industrie. louable industrie. merveilleuse industrie. peu, beaucoup d’industrie. industrie de l’esprit. industrie de la main. avoir de l’industrie. employer son industrie. mettre, appliquer son industrie à … il y a de l’industrie, bien de l’industrie à faire, &c. c’est un homme d’industrie. avec industrie.Il se prend aussi quelquefois simplement pour l’Art, le travail.Il est taxé à la taille suivant son revenu, suivant son industrie. ne comptez-vous pour rien son industrie. il vit de son industrie.
- INDUSTRIE, Dictionnaire de l'Académie française, 1re édition (1694), Internet, 29 septembre 2024. https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A1I0055
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Innocent I (pape)
Pape de 401 à 417, les écrits d'Innocent datent de la même période que ceux des Pères de l'Église. Il joua un rôle influent en établissant les livres canoniques de la Bible (car plusieurs
livres existants à l'épopque ne paraissent pas dans la Bible que nous connaissons
aujourd'hui), et ses choix furent finalement retenus par le Concile de Trente neuf siècles plus tard.
- Innocent Ier, Wikipédia, L'Encyclopédie libre, (2 juillet 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, 7 juillet 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Innocent_Ier
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Innocent III (pape)
Né Lotario dei Conti di Segni, Innocent III est consideré comme un des papes des plus
influents et puissants du Moyen Âge. Élu en 1198, il fut responsable de l'organisation
de la quatrième croisade, qui menait par erreur au sac de Constantinople. Il tentait
sans succès de réunir les églises orthodoxes et catholiques. Connu pour sa direction
autoritaire, il menait la réforme de l'Église et luttait contre l'hérésie jusqu'a
sa mort en 1216.
Innocent III est l'auteur du traité influent De Miseria Condicionis Humane (Sur la misère de la condition humaine.
- Innocent III, Wikipédia, l'encyclopédie libre (22 octobre 2017), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 30 octobre 2017. https://fr.wikipedia.org/wiki/Innocent_III
- Pope Innocent III, Wikipedia, the Free Encyclopedia (26 octobre 2017), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 30 octobre 2017. https://en.wikipedia.org/wiki/Pope_Innocent_III
- De Miseria Condicionis Humane, Wikipédia, l'encyclopédie libre (4 octobre 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 21 février 2021. https://en.wikipedia.org/wiki/De_Miseria_Condicionis_Humane
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Iole (en gr. Iolê)
Iole fut une princesse de Thessalie dans la mythologie grecque. Son père le roi, Eurytos, organisa un concours de tir à l’arc, promettant sa fille au vainqueur. Lorsque le
concours fut gagné par Héraclès, pourtant, le roi changea d’avis, connaissant les tendances meurtrières du héros.
En conséquence, Héraclès enleva la fille. Toutefois, Déjanire, la femme du héros qui
était jalouse d’Iole, donna la tunique de Nessus à son mari, ainsi engendrant la mort de celui-ci.
- Iole en gr. Iolê, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Isaac
Patriarche biblique du livre de Genèse et fils miraculeux d'Abraham et de Sara, Isaac hérite de la promesse faite par Dieu à son père. Pour répondre à sa tâche,
son père n'hésite pas à vouloir le sacrifier, mais enfin Dieu lui substitue un bélier.
Isaac devint l'époux de Rebecca et père d'Ésaü et de Jacob.
- Isaac, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Isaïe ou Ésaïe
Prophète juif (actif de -746 à -701 env.). La première graphie est plutôt le fait des catholiques ; la seconde, des protestants. Originaire du royaume de Juda, il fut contemporain de l'avance assyrienne qui aboutit à la chute de la Maison d'Israël et à la mise sous tutelle de Juda. Ses prophéties exaltent la puissance de Iahvé (Dieu) seul, aux dépens des forces humaines (préparatifs militaires, recherche d'alliances) qui mènent au malheur.
- Isaïe ou Ésaïe, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Isboseth, Ishboshet ou Isbaal
Dans l'Ancien Testament, Isboseth est le quatrième fils de Saül et son successeur dans la royauté. Il régna à Mahanaïm au-delà du Jourdain sur onze tribus. Son vrai nom était Isbaal, mais les Hébreux, qui avaient en horreur
les dieux étrangers, pour ne pas prononcer Baal, mettaient en sa place Boseth, qui
signifie confusion, ou homme de la honte. Il avait quarante ans lorsqu'il commença
à régner, et il régna deux ans assez paisiblement. Au bout de ce terme, il y eut un
petit combat entre les troupes d'Isboseth, commandées par Abner, et celles de David, commandées par Joab. Depuis ce temps, il y eut toujours guerre entre la maison de Saül et celle de David. Isboseth fut assassiné pendant son sommeil par deux chefs benjamites.
- Ishboshet, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 février 2015), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 13 mai 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ishbaal.
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Isidore de Séville
Évêque de Séville et savant prélat (v. 570-636) qui forma l’Église d’Espagne. Il encouragea
le dégagement de la religion chrétienne de la culture et de la philosophie païenne.
L’un de ses ouvrages le plus célèbre est Originum sive etymologiarum libri, une encyclopédie classifiant les connaissances en arts libéraux, sciences morales,
naturelles, agriculture et arts manuels.
- Isidore de Séville (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Ismaël
Personnage biblique du livre de Genèse, XVI-XXI. Son père, Abraham devait être le père de nombreuses nations mais sa femme Sara était stérile. Il prit alors sa servante Agar comme concubine. Lorsque Sara devint jalouse, Agar fut renvoyée dans le désert où
elle donna naissance à Ismaël.
Agar et Ismaël retournèrent auprès d'Abraham et de Sara, qui a finalement donné à
Abraham un fils nommé Isaac. Les frères furent élevés ensemble, mais encore une fois Sara chassa Agar et Ismaël
parce qu'elle ne voulut pas qu'Ismaël hérite d'Abraham. Ismaël grandit dans le désert
de Paran et devint archer. Plus tard, il épousa une femme Égyptienne et eut douze
fils, devenus tous chefs de tribu.
- Ismaël, Wikipédia l'encyclopédie libre (5 novembre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 2 décembre 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ismaël.
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Jacob
Patriarche biblique du livre de Genèse. Fils d'Isaac et de Rebecca, frère d'Esaü à qui il achète son droit d'aînesse. Père de douze fils, souches des douze tribus d'Israël. Surnommé Israël après la lutte avec Dieu, il est l'ancêtre éponyme des Israélites, qu'il fait descendre en Égypte à l'appel de Joseph.
- Jacob, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Jacob, Wikipédia l'encyclopédie libre (28 août 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 4 septembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacob.
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Japhet (en arabe يافث ; en héb. יפת)
Personnage de la Genèse, Japhet est l'un des trois fils de Noé, ainsi que Cham et Sem. Il est l'ancêtre des peuples de Scythie et de l'Asie Mineure.
- Japhet, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- JaphetWikipédia, l'encyclopédie libre(26 février 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 12 mars 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Japhet.
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Jean Calvin
Né en 1509 à Noyon, Jean Calvin fut l'un des principaux artisans de la Réforme protestante
ainsi que Martin Luther, Ulrich Zwingli et Martin Bucer. Il étudia les lettres, la philosophie, le droit,
l'hébreu, le grec et la théologie en France et en 1533 il adhéra à la Réforme et commença
une vie de prédicateur. En 1538 il publia son œuvre déterminante L'institution de la religion chrétienne en latin, qu'il traduisit ensuite en français en 1541. Il fut alors le premier à
donner une version systématique de la théologie réformée. Les principes du calvinisme,
basé sur L'institution, résident surtout dans la reconnaissance de la Bible comme la source unique de la
foi et fut très proche aux thèses de saint Augustin. À Genève, il participa à la rédaction des Ordonnances ecclésiastiques qui furent le statut de l'Église réformée de la ville et il réorganisa l'académie
qui devint un centre universitaire renommé. À sa mort en 1564, Théodore de Bèze le remplaça à la tête de l'Église réformée.
- Calvin (Jean Cauvin, dit), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Jean Calvin, Wikipédia l'encyclopédie libre (27 novembre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 19 décembre 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Calvin.
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Jean Cassien (Joannes Cassianus, le Romain, ou le Roumain)
Moine et homme d'Église né vers 360 et mort vers 433. Reconnu comme saint par l'Église
catholique, Cassien a laissé une œuvre doctrinale concernant la vie monastique.
- Jean Cassien, Wikipédia, l'encyclopédie libre(5 février 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 25 février 2013.https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Cassien.
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Jean de Stobes ou Jean Stobée (en lat. Joannes Stobæus)
Doxographe et compilateur byzantin du Ve siècle ap. J.-C., son Anthologie cite plus de 500 auteurs antiques : poètes, historiens, orateurs, philosophes et
médecins. Nous lui devons les seuls fragments connus de certains dramaturges. Il rédigea
également plusieurs passages célèbres sur la philosophie stoïque.
- Jean de Stobée, Wikipédia l'encyclopédie libre (31 août 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 9 septembre 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_de_Stobée.
- Stobæus, Joannes, Sententiarum Ioannis Stobaei, Paris, Martinum Juvenem, 1557, t. 2. Google livres, Internet, 21 juin 2011.
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Jean Louis Vivès (en espagnol Juan Luis Vives; en latin Ioannes Lodovicus Vives)
Un juif converti au catholicisme, Vivès était un théologien et philosophe espagnol
du XVIe siècle (1492-1540) qui fit des études à la Sorbonne avant de s'établir aux
Pays-Bas espagnols, devenant professeur à l'Université de Louvain en 1519. Son ouvrage
le plus influent de nos jours est l'Éducation des filles (De institutione feminæ Christianæ), dédié à la pieuse et très catholique Catherine d’Aragon, la première femme d'Henri VIII d'Angleterre. Grâce à Catherine, Vivès fut nommé professeur à l'Université d'Oxford
en 1523. Quand Vivès s'opposa au remariage de Henri VIII avec Anne Boleyn, il fut banni de l'Angleterre et termina sa vie à Bruges.
- Jean Louis Vivès, Wikipédia, L'encyclopédie libre (13 mai 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, 31 juillet 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Louis_Viv%C3%A8s
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Jean Moschos ou Moschus (Jean le Limonaire)
Moine syrien de l'époque byzantine, né à Damas au milieu du VIe siècle (c. 550-619).
Il devint moine dans le monastère de saint Théodose, près de Jérusalem, puis il vécut en ermite près du Jourdain et enfin il s'installa auprès de saint Sabas, au sud-ouest de Bethléem. Il se retira ensuite dans le désert de Juda pendant dix ans. Au début du règne de Tibère, il commença à voyager hors de la Palestine.
Il se réfugia à Chypre et à Rome, où il mourut en l'an 619. Il est l'auteur d'un des ouvrages hagiographiques
les plus célèbres de cette époque, Le Pré spirituel, qui recense et commente les faits et les écrits des érmites d'Orient de son époque.
- Moschos (Jean), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Jean Moschus, Wikipédia l'encyclopédie libre (17 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 9 décembre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Moschus.
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Jean Zonaras (en gr. Iôánnês Zônarãs)
Historien, théologien et canoniste byzantin du douzième siècle. Zonaras est l'auteur
de plusieurs commentaires sur les constitutions apostoliques et les pères de l'Église.
Son ouvrage le plus important est une chronique universelle, l'Epitomé historion. Il décrit le commencement du monde jusqu'à la mort de l'empereur Alexis Comnène
en 1118 et critique sévèrement les abus de l'Eglise et de l'État.
- Jean Zonara, Wikipédia l'encyclopédie libre (28 janvier 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 8 mars 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Zonaras.
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Joab (en héb. יוֹאָב)
Personnage biblique qui paraît dans le deuxième livre de Samuel et dans le premier livre des Chroniques. Joab est le fils de Tsrouyah et le neveu
de David, et prince et chef de l'armée de David. Quand Absalon fomente une insurrection contre David, Joab le tue et reste fidèle au roi David. Juste après la mort de David, Joab fut tué par Benaya sur l'ordre de Salomon.
- Joab, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- JoabWikipédia, l'encyclopédie libre (3 septembre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 19 novembre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Joab.
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Joachim Camerarius l'Ancien
Un érudit allemande du XVIe siècle (1500-1574), Camerarius est issu d'une famille
dont le nom avait été Liebhard, surnommé Camerarius parce que plusieurs avaient été
chambellans. Il joua un grand rôle dans les affaires politiques et religieuses et
fut un champion du protestanisme. Toujours est-il qu'il jouait d'un grand crédit auprès
des empereurs catholiques du Saint-Empire romain dont Charles Quint.
Camerarius était surtout connu pour ses nombreuses traductions en latin des classiques
grecs, ainsi que des éditions des auteurs classiques avec commentaires.
- Joachim Camerarius l'Ancien, Wikipédia, L'encyclopédie libre (13 avril 2020), Internet, 2 octobre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Joachim_Camerarius_l%27Ancien
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Job
Héros du Livre de Job dans l'Ancien Testament, Job est l'archétype du Juste dont la foi est mise à l'épreuve par Satan, avec la
permission de Dieu.
- Job (Bible), Wikipédia l'encyclopédie libre (25 décembre 2015), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 13 janvier 2016. https://fr.wikipedia.org/wiki/Job_(Bible).
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Johannes Nauclerus (Johann Vergenhans)
Historien et humaniste, Nauclerus est l'auteur d'une Chronique universelle (en lat. Memorabilium omnis aetatis et omnium gentium chronici commentarii), qui couvre la période entre Adam du livre de la Genèse et l'an 1500.
- Johannes Nauclerus, Wikipédia, l'encyclopédie libre (13 octobre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 28 novembre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Johannes_Nauclerus.
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Jonadab ou Jehonadab (en hébreu Yonādāb
- Jonadab ou Jehonadab, Wikipédia l'encyclopédie libre (29 mai 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 11 octobre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jonadab.
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Jonathas ou Jonathan
- Jonathan, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Joram roi de Juda (en lat. Ioram, en gr. ᾿Ιωρὰμ, en héb. יְהוֹרָם)
Époux d'Athalie et roi de Juda pendant huit ans au milieu du IXe siècle av. J.-C. Il est présenté dans le Bible
comme roi impie.
- Joram, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Joram (Juda)Wikipédia, l'encyclopédie libre (15 mai 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 5 novembre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Joram_(Juda).
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Josaphat ou Joasaph
L'histoire de Barlaam et Josaphat est un récit bouddhiste en sanskrit qui circula dans plusieurs sociétés
au 1er millénaire avant d'être christianisé au IXe ou Xe siècle. Dans la version chrétienne,
le roi Abenner ou Avenier d'Inde persécutait les chrétiens, mais un astrologue prédit
que son propre fils, Josaphat, serait un jour de cette religion, alors le roi isola
son fils de tout contact. Mais Josaphat finit par rencontrer le saint Barlaam, un
hermite qui le convertit. En fin de compte, le roi se convertit au christianisme lui
aussi, se retirant dans le désert et laissant le trône à Josaphat, qui se retira à
son tour pour développer sa spiritualité. Barlaam et Josaphat sont considérés des
saints par l'Église catholique et l'Église orthodoxe.
- Barlaam et Josaphat, Wikipédia, L'encyclopédie libre (9 août 2020), Internet, 6 octobre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Barlaam_et_Josaphat#Version_chr%C3%A9tienne
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Joseph
Fils du patriarche biblique Jacob et sa séconde femme Rachel. Selon le livre de Genèse (chapitre XXXVII-L), vendu par ses frères jaloux comme esclave, Joseph fut amené
en Égypte où il devint l'intendant de Putiphar, officier de Pharaon. La femme de Putiphar tenta de séduire Joseph, mais, comme il ne succomba pas à ses
avances, elle accusa Joseph d'avoir tenté de la violer. Par conséquent, Putiphar mit
Joseph en prison. Quelques années plus tard, à l'aide de son don d'interpréter les
rêves, il s'attira les bonnes grâces de Pharaon qui le fit ministre. Enfin, il retrouva
sa famille et l'installa en Égypte.
- Genèse 39, La Bible Segond 1910, Internet, 9 juillet 2024, https://www.bible-ouverte.ch/messages/lire-segond/1556-la-bible-genese-26-50.html.
- Joseph, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Joseph, fils de Zaccharias
Personnage juif dans le livre des Machabées, et fils de Zaccharias. Suivant les ordres de Judas Machabée, Joseph entra en combat contre Gorgias et son armée. Joseph et Azarias, son partenaire
en combat, perdirent la guerre.
- Judas Maccabeus, Jewish Encyclopedia(2002), Conshohocken, JewishEncyclopedia.com, Internet, 3 décembre 2012.https://www.jewishencyclopedia.com/articles/9034-judas-maccabeus.
- Maccabée, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Josias
Fils et successeur d'Amon, Josias fut roi de Juda de 640 à 609 av. J.-C., quand il fut tué par le pharaon Nékao II à la bataille de
Megiddo.
- Josias, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- JosiasWikipédia, l'encyclopédie libre (25 septembre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 7 novembre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Josias.
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Josué (en gr. Iêsous)
Personnage biblique du Livre de Josué et successeur de Moïse dans la conduite des Hébreux vers la Terre promise. On lui attribue des phénomènes
tel que l'arrêt du Soleil au-dessus de Gabaon pendant la guerre, le passage du fleuve Jourdain, et l'effondrement des murailles à Jéricho.
- Josué, Wikipédia, l'encyclopédie libre(11 octobre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 6 décembre 2012.https://fr.wikipedia.org/wiki/Josué.
- Josué, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Joël
L'un des douze petits prophètes, Joël est l'auteur présumé du Livre de Joël qui fait partie de l'Ancien Testament. D'après le récit biblique, il vivait au sein de la tribu de Juda et il amenait le peuple à se repentir.
- Joël, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Joël (prophète), Wikipédia l'encyclopédie libre (18 novembre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 26 mars 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Joël_(prophète).
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Juan de Pineda
Juan de Pineda (Sevilla, 1558-1637), un théologien jésuite espagnol, n'est pas à confondre
avec ses contemporains, les deux "Juan Perez de Pineda", l'écrivain protestant et
le frère et auteur franciscain. Juan de Pineda est l'auteur de commentaires sur Salomon en huit livres (Salomo previus sive de rebus Salomonis regis libri octo) et d'un index de livres proscrits, Index novus librorum prohibitorum et expurgatorum (1612) utilisé dans les condamnations pour hérésie pendant l'Inquisition espagnole.
- Juan de Pineda, Wikipedia, La enciclopedia libre (24 décembre 2019), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 17 août 2020. https://es.wikipedia.org/wiki/Juan_de_Pineda.
- John de Pineda, Wikipedia, The Free Encyclopedia (27 septembre 2019), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 17 août 2020. https://en.wikipedia.org/wiki/John_de_Pineda.
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Juda
Personnage biblique du Livre de la Genèse, Juda était le quatrième fils de Jacob et de Léa et l'ancêtre épynome d'une des douze tribus d'Israël. La tribu de Juda fut celle dont les rois d'Israël sont issus, de la lignée de David.
- Juda, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Tribu de Juda, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 janvier 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 23 février 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Tribu_de_Juda.
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Judas l'Iscariote
L'un des douze apôtres de Jésus Christ. Judas était la seule des apôtres à trahir les demandes de Jésus. Pas longtemps après il eut des remords et il se pendit.
- Judas Iscariote, Wikipédia, l'encyclopédie libre(23 novembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 29 novembre 2012.https://fr.wikipedia.org/wiki/Judas_Iscariote.
- Judas l'Iscariote, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Judas Machabée, ou Judas Maccabée
Guerrier juif qui dirigea la révolte des Maccabées contre Antiochos IV Épiphane et la domination syrienne. Il succéda à son père et le prêtre juif Mattathias comme
chef de la révolte. Aujourd'hui Judas est considéré comme un héros de l'histoire juive.
- Maccabée, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Judas Maccabée, Wikipédia l'encyclopédie libre (2 décembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 5 décembre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Judas_Maccabée.
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Judith
L'héroine biblique du livre de Judith. Après avoir séduit Holopherne, Judith lui coupa la tête pendant son ivresse pour sauver la ville de Béthulie.
- Judith, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Jules César (en lat. Caius Julius Caesar)
(Rome 101 – Ides de Mars 44 av. J.-C.) Illustre homme d'état, général et enfin dictateur
romain (46-44 av. J.-C.) qui joua un rôle essentiel dans la transformation de la République
romaine à l'Empire romain. Toutefois, ses réformes politiques et sociales furent déjouées
lorsque Marcus Junius Brutus, un noble à la Chambre du Sénat, l'assassina en 44 av. J.-C.
Non seulement César fut-il un homme politique célèbre, mais il était un bon orateur
et historien. Il écrivit quelques œuvres littéraires : Commentarii de bello gallico (Commentaires de la guerre des Gaules) et Commentarii de bello civili (Commentaires de la guerre civile).
- César ou Jules César en lat. Caius Julius Caesar, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Julius Caesar, Encyclopædia Britannica Online (2011), Encyclopædia Britannica, Internet, 2 février 2011. https://www.britannica.com/biography/Julius-Caesar-Roman-ruler.
- Jules César, Wikipédia l'encyclopédie libre (5 décembre 2023), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 15 décembre 2023. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_C%C3%A9sar.
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Julia (fille d'Auguste) (en latin Julia Caesaris filia)
Julia est la fille unique du premier empereur romain Auguste Caesar. Elle était mariée trois fois, la dernière au successeur de son père comme empereur,
Tibère, un homme réservé qui n'appréciait pas que Julia fut entourée de nombreux amants.
En 2 av. J.-C. elle fut accusée d'adultère et exilée sur l'île de Pandateria selon
la loi promulguée par son père, la lex Julia.
- Julia Caesaris filia, Wikipédia, L'encyclopédie libre (20 mai 2020), Internet, 24 août 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Julia_Caesaris_filia
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Julien dit l'Apostat (en lat. Flavius Claudius Julianus)
Neveu de Constantin Ier le Grand (Constantinople 331 – Mésopotamie 363). Julien régna comme empereur romain (Julien
II) de 361 à 363. Il fut surnommé l'Apostat à cause de sa tentative de renoncer à la religion chrétienne et de restaurer la religion
païenne dans l'empire romain.
- Julien dit l'Apostat en lat. Flavius Claudius Julianus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Julien (empereur romain), Wikipédia l'encyclopédie libre (12 octobre 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 19 octobre 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Julien_%28empereur_romain%29.
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Julius Pollux (en grec Julius Polydeukès)
Au IIe siècle Julius enseigna la rhétorique à l'empereur Commode. Il est l'auteur
d'un dictionnaire du grec classique en dix volumes, l'Onomasticon. Ses autres œuvres ont été perdus.
- Julius Pollux, Wikipédia, L'encyclopédie libre (12 mai 2020), Internet, 17 septembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Julius_Pollux
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Junon (en lat. Juno, en gr. Hêra)
Déesse de la nature dans la religion romaine, Junon représentait la féminité. Junon
et Jupiter, son frère de la même mère Rhéa ainsi que son époux, sont considérés comme divinités primordiaux qui constituent
deux des trois figures dans la triade capitoline (Jupiter-Junon-Minerve).
Les grecs hellénisèrent Junon et la renommèrent Héra. Ils lui attribuèrent le rôle
de protectrice du mariage et des femmes mariées.
- Héra en gr. Hêra, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Junon en lat. Juno, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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- Les Agréemens, Parties 3 et 4
- Le Bon Mariage
- Le contre-mariage
- Des maladies des femmes
- La Direction et la consolation des personnes mariées
- Les espines du mariage
- La Forest nuptiale
- La Loüange des Cornes
- La louenge des femmes
- Le misogame
- Satyre Menippée
- Satyre svr les Traverses dv Mariage
- Stances chrestiennes
- Stances du mariage
- Stances du mariage
- Sur les cornes
Jupiter
D’autres noms : Stator (qui arrête), Elicius (qui fait le foudre) et Feretrius (qui
frappe). L’équivalent du dieu grec, Zeus, Jupiter, fils de Saturne, est le roi des dieux considéré comme divinité primordiale faisant partie de la triade
capitoline (Jupiter-Junon-Minerve) dans la mythologie romaine-italique. Jupiter gouverne le ciel, les éléments météorologiques
(tonnerre, foudre) et la lumière du jour. Ainsi il est souvent représenté avec les
emblèmes de l'éclair, du trône et du sceptre.
D'un esprit licentieux, Jupiter prit maintes amantes, cependant, seulement sa sœur
jumelle Junon conquit son cœur. Après plusieurs tentatives de la courtiser, il réussit
finalement à gagner sa main en se transformant en coucou mouillé pour exciter la sympathie
et l'affection de la déesse. Ainsi leurs noces marquèrent le premier mariage du monde.
- Jupiter, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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- Les Agréemens, Parties 3 et 4
- Le Bon Mariage
- Le contre-mariage
- Des maladies des femmes
- La Direction et la consolation des personnes mariées
- Les espines du mariage
- La Forest nuptiale
- Le jour est caché ...
- La Loüange des Cornes
- La loüange du mariage
- La louenge des femmes
- Le misogame
- Satyre Menippée
- Satyre svr les Traverses dv Mariage
- Stances chrestiennes
- Stances du mariage
- Stances du mariage
- Sur les cornes
- Terminologie Médicale
Justin (en lat. Marcus Junianus Justinus)
(IIe siècle). Historien latin et l'auteur d'une Histoire universelle qui comprend 44 livres, résumé par Trogue Pompée dans ses Histoires philippiques.
- Justin (en lat. Marcus Junianus Justinus), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Juvénal (en lat. Decimus Junius Juvenalis)
Poète latin, auteur de satires. Il naquit à Aquinum en Campanie vers l’an 55 ap. J.-C.
Il produisit seize Satires qui traitent des vices de son époque, contrastant la Rome traditionnelle (pure, exaltée
par Cicéron) avec la Rome contemporaine. Juvénal mourut vers 140.
- Juvénal en lat. Decimus Junius Juvenalis, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré de noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Jéhu
Fils de Josaphat et petit-fils du Namsi, capitaine des troupes de Joram, roi d’Israël. Il fut destiné par le Seigneur pour régner sur Israël, et pour venger les crimes
de la maison d’Achab. Son règne (841-814 avant J.-C.) est évoqué dans le Deuxième livre des Rois.
- Jéhu, Wikipédia l'encyclopédie libre (15 juillet 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 13 août 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jéhu.
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Jérobaum
Un officier de la cour de Salomon, Jérobaum fut impliqué dans un complot contre son maître qui l'incita à s'enfuir
en Égypte. À la mort de Salomon, Jérobaum rentre en Israël où il est sacré Roi avec le soutien de dix tribus d'Israël; seulement deux tribus
restent sous la tutelle de Roboam, fils de Salomon. Cett e histoire est racontée dans le dans le Premier livre des Rois.
- Jéroboam Ier, Wikipédia, L'encyclopédie libre (31 mai 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 11 mars 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/J%C3%A9roboam_Ier.
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Jérusalem (en hébr. Yerushalayim)
La ville de Jérusalem fut construite à l’époque cananéenne. Vers 1,000, elle fut conquise
par David, le Roi d’Israël, qui nomma la ville ensuite la capitale judaïque. Sous Titus, la ville fut conquise par les Romains. Ce fut également là où Jésus mourut. En 637, Jérusalem devint une ville sainte islamique, prise par les Arabes.
Selon la tradition, le prophète Mahomet se serait levé dans le ciel au sommet du mont Moriah.
Aujourd'hui, Jérusalem est la capitale de la Palestine qui demeure toujours partie
d’une intense lutte politique israélo-palestinienne (le nom Israélien comprenant les juifs, les chrétiens et les musulmans) vu qu’elle est un lieu important
aux trois monothéismes.
- Jérusalem en hébr. Yerushalayim la paix apparaîtra en ar. al-Quds, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Jérémie
Le deuxième des grands prophètes de l'Ancien Testament, la tradition lui attribue la rédaction du Livre de Jérémie, du Livre des Lamentations et des deux Livres des Rois (I Rois et II Rois). Selon la tradition ces livres furent écrits avec l'assistance de son scribe et
disciple, Baruch ben Neriah. La Bible présente Jérémie comme un grand solitaire sans
femmes ni enfants. Alors que le roi Josias réformait le royaume de Juda, la mission de Jérémie était de dévoiler l'immoralité et le péché des Judéens et
de leur expliquer la cause de la catastrophe imminente. Il annonça l'arrivée des Chaldéens et prédit la destruction de Jérusalem, ainsi que l'exil des Judéens à Babylone du fait de leur manque de foi.
- Jérémie, Wikipédia l'encyclopédie libre (24 janvier 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 2 février 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jérémie.
- Jérémie (Livre de), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Jésuites, ou Compagnie de Jésus
Ordre catholique de clercs réguliers, appelés
Jésuites, fondé par Ignace de Loyola en 1540. Les missions principales des Jésuites sont l'évangélisation (d'où leurs nombreuses incursions en terres étrangères dès la fondation de l'ordre) et l'éducation (d'où les nombreuses écoles et universités jésuites, qui existent toujours de nos jours).
- Jésus (Compagnie de), Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Compagnie de JésusWikipédia, l'encyclopédie libre(27 mars 2018), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 5 avril 2018.https://fr.wikipedia.org/wiki/Compagnie_de_Jésus.
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Jézabel
Princesse tyrienne (-IXe siècle) et épouse d'Achab, le roi d'Israël. La Bible lui reproche de détourner Achab du vrai Dieu et d'adorer son dieu Baal.
Ce sacrilège souleva l'hostilité violente de tout un parti, exprimée par la voix indignée
du prophète Élie. Jézabel fut assassinée avec ses fils sur l'ordre de Jéhu.
- Achab, Encyclopædia Universalis France France, Encyclopædia Universalis, Internet, 31 octobre 2012. https://www.universalis.fr/encyclopedie/achab/.
- Jézabel, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Khosrō Ier Anocharvan (en gr. Chosroès)
Roi sassanide de Perse (531-579). Il fut le plus brillant des souverains sassanides, célèbre autant par sa sagesse que par le raffinement de la civilisation de son temps. En 540, il entreprit la guerre contre Byzance, prit Antioche, occupa la Lazique; mais il signa une trève (555) puis la paix (562) : Justinien lui payait tribut, en échange de quoi il évacuait la Lazique et accordait la liberté de conscience aux chrétiens de son empire. [...]
- Khosrō Ier Anocharvan , Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Khosro Ier, Wikipédia l'encyclopédie libre (30 août 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 15 décembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Khosro_Ier.
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L'Arche d'Alliance
D'abord mentionné dans le livre biblique de l'Exode (ch. 25 et 37), l'Arche d'Alliance était le coffre fabriqué par les Israélites dans le désert du Sinaï, destiné à transporter les deux tables de la Loi. Le coffre
sacré accompagna les Hébreux durant l'Exode et à Canaan, avant d'être installé dans le Temple de Jérusalem par le roi Salomon. Perdu dans des circonstances énigmatiques, il devint un des objets antiques les
plus convoités.
- Arche d'alliance, Wikipédia, L'encyclopédie libre (24 septembre 2021), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 29 septembre 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Arche_d%27alliance.
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L'Art d'aimer (en lat. Ars amatoria)
Une des œuvres les plus célèbres d'Ovide composée vers le premier siècle avant J.-C. qui a pour thème l'art de l'amour et
de la séduction. En dépit du succès du poème, Ovide fut exilé à Tomes en 8 ap. J.-C.
par l'empeureur Auguste sous l'allégation, entre autres, de l'immoralité sexuelle représentée dans ses vers.
- Ars amatoria, Encyclopædia Britannica Online (2011), Encyclopædia Britannica, Internet, 15 juin 2011. https://www.britannica.com/topic/Ars-amatoria.
- The Love Books of Ovid, Internet Sacred Text Archive (2011), Evinity Publishing, Internet, 15 juin 2011. https://www.sacred-texts.com/cla/ovid/lboo/.
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L'Ascension du Seigneur
L'Ascension du Seigneur est le titre de quelques sermons (261-265) de Saint Augustin.
- Sant'Agostinosite Internet, 27 février 2013. http://www.augustinus.it/ricerca/index.htm.
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L'Exhortation aux veuves (en latin De Viduis)
L'Exhortation aux veuves de Saint Ambroise est placée dans ses œuures juste après sa dissertation De Virginibus
(Des Vierges), et au milieu de ses autres écrits sur la virginité. Les deux états ont beaucoup
en commun dans la pensée d'Ambroise.
- Exhortation aux veuves, Biblia Clerus, Internet, 26 avril 2021. http://www.clerus.org/bibliaclerusonline/pt/dcm.htm.
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L'Hexaëméron
L'Hexaëméron ou l'Ouvrage de six jours de Saint Basile de Césarée explique la création du monde d'après
la Genèse, ch. 1-26.
L'ouvrage fut traduit du grec en latin par Saint Ambroise, qui ajoute ses propres commentaires.
- Basile le Grand (Saint), Hexaëméron, mise en ligne par Philippe Remacle en collaboration avec Agnès Vinas, site L’Antiquité grecque et latine du Moyen Age, Internet, 28 septembre 2020. https://remacle.org/bloodwolf/eglise/basile/homelies.htm
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La bonne Samaritaine
Dans le Nouveau Testament (l’Évangile selon Saint Jean, IV, 1-30), cette femme de Samarie s'étonne que Jésus lui demande de l'eau car normalement
les Juifs ont du mépris pour les Samaritains. Jésus lui explique que "celui qui boira
de l’eau que je lui donnerai n’aura jamais soif, et l’eau que je lui donnerai deviendra
en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle", ce qui entraîne
la conversion de cette femme au Christianisme. Elle déclara partout que Jésus était
le Messie tant attendu.
- Jésus et la Samaritaine, Wikipédia, L'Encyclopédie libre, (19 mai 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, 16 juin 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/J%C3%A9sus_et_la_Samaritaine
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La Catéchèse des débutants (en lat. De Catechizandis rudibus)
Ouvrage écrit par Saint
Augustin vers 399.
- Augustin d'Hippone, Wikipédia l'encyclopédie libre (3 septembre 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 3 septembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Augustin_d%27Hippone.
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La Cité de Dieu (en lat. De civitate Dei)
Œuvre comprenant 22 livres écrite par Saint
Augustin vers 413-427 ap. J.-C. Dans son traité, il conteste les critiques païennes en attestant
que le sac de Rome par les Wisigoths (410) fut à cause de sa déchéance morale plutôt que l'abolition de la religion païenne
pour le christianisme. En plus, l’auteur caractérise la relation conflictuelle entre
l'éternelle Cité de Dieu et la temporelle Cité de l'Homme.
- La Cité de Dieu en lat. De civitate Dei, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- The City of God, Encyclopædia Britannica Online (2011), Encyclopædia Britannica, Internet, 4 mai 2011. https://www.britannica.com/topic/The-City-of-God.
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La Galatie
La Galatie est une région historique d'Anatolie, aux environs de l'Ankara actuelle.
Son peuple, les Galates, est celtique qui migra dans cette région vers 279 av. J.-C.
- Galatie, Wikipédia, L'encyclopédie libre (12 août 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 29 août 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Galatie.
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La Physique d'Aristote (en gr. Phusike akroasis)
C'est un recueil de traités ou de leçons qui examinent les principes (philosophiques)
les plus généraux au sujets des choses naturelles ou en mouvement, vivants ou inanimés.
- Physique (Aristote), Wikipédia, L'encyclopédie libre, (22 juin 2023), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 15 décembre 2023. https://fr.wikipedia.org/wiki/Physique_(Aristote).
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La Politique (en gr. Hê Politikê) d'Aristote
Traité en huit livres dans lequel Aristote analyse la constitution des gouvernements divers (monarchie, aristocratie, démocratie,
etc.) et présente sa théorie de l'État idéal. Une partie du septième livre est dédiée
à la discussion sur le mariage, l'enfantement et l'éducation des enfants.
- Howatson, Margaret, éd., Politics, The Oxford Companion to Classical Literature, Oxford University Press, 2011. Oxford Reference Online, Internet, 27 septembre 2011.
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La République (en gr. Hê Politeia ê peri tês dikês)
Dialogue socratique en dix livres écrit par Platon vers 380 av. J.-C. où le philosophe distingue la raison de la justice et précise
les caractéristiques de la cité juste et de l'homme juste.
- La République en gr. Hê Politeia ê peri tês dikês, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- La République, Wikipédia l'encyclopédie libre (13 décembre 2023), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 15 décembre 2023. https://fr.wikipedia.org/wiki/La_R%C3%A9publique.
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La Sunamite
Dans II Rois ch 4, cette femme de la ville de Sunam invitait plusieurs fois Élisée chez elle pour manger et dormir, le reconnaissant comme un saint homme de Dieu. Sans
enfants, elle accoucha d'un fils un an après la promesse miraculeuse d'Elisée. Quand
cet enfant mourut, elle appela Elisée au secours et il redonna la vie au petit. La
foi de la Sunamite, reconnaissant en Elisée un représentante de Dieu, fut récompensée
deux fois.
- 2 Rois, La Bible en ligne, Internet, 29 avril 2020. http://www.bible-en-ligne.net/bible,12O-4,2-rois.php
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La Thécuite
La femme de Thécua ou la Thécuite venait de la ville de Thécué ou Thécua, située selon
Saint Jérôme à douze milles de Jérusalem. (Les Thécuites étaient des pasteurs éleveurs de moutons qui vivaient dans le désert.)
Selon la Bible hébraïque (II Samuel, 14), la Thécuite était responsable du pardon d'Absalon par son père David.
- Calmet, Augustin, Dictionnaire historique, archéologique, philologique, chronologique, géographique et littéral de la Bible, Paris, J. P. Migne, 1846, 4, 760-764. Google Books, Internet, 13 mai 2021.
- Migne, Jean-Paul, Collection intégrale et universelle des orateurs sacrés, Paris, J. P. Migne, 1855, 62, 1596. Google Books, Internet, 13 mai 2021.
- Woman of Tekoa, Wikipedia, The Free Encyclopedia (1 juin 2022), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 13 mai 2021. https://en.wikipedia.org/wiki/Woman_of_Tekoa
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La Trinité (chrétienne)
Dans le christianisme, la Trinité est Dieu en trois personnes: le Père, le Fils et
le Saint Esprit, trois êtres distincts bien que participant de la même essence divine.
- Trinité (christianisme), Wikipédia, L'encyclopédie libre (2 septembre 2020), Internet, 5 septembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Trinit%C3%A9_(christianisme)
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Laban (en héb. lavan)
Personnage biblique qui paraît dans le livre de la Genèse comme fils de Betouel, frère de Rebecca, père de Léa et de Rachel qu'il donne en mariage à Jacob, son neveu.
- Laban, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- LabanWikipédia, l'encyclopédie libre (19 avril 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 26 septembre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Laban.
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Lactance (en lat. Lucius Caecilius Firmianus, dit Lactantius)
Rhéteur latin (v.260 – v.325) et précepteur du fils de l'empereur Constantin Ier. Son œuvre la plus connue est les Institutions divines, une apologie chrétienne en 7 livres écrite après sa conversion au christianisme
(v. 300).
- Lactance en lat. Lucius Caecilius Firmianus), dit Lactantius, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Laertius ou Diogène Laërce
Écrivain grec, né à Laërte, en Cilicie, vers le début du IIIe siècle après J.-C. Il
est l’auteur des Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres, compilation en 10 livres regroupant des informations sur les vies des philosophes
les plus célèbres et des commentaires sur leurs doctrines.
- Diogène Laërce, Encyclopédie Larousse en ligne Paris, France, Éditions Larousse, Internet, 21 juin 2013. https://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Diogène/116572.
- Diogène Laërce, Wikipédia l'encyclopédie libre (17 juin 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 21 juin 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Diogène_Laërce.
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Laurentius Surius (en allemand Lorenz Sauer)
Historien d'église et hagiologue allemand de l'ordre des Carthusiens (Lübeck 1522
- Cologne 1578). Il traduisit plusieurs œuvres ascétiques et théologiques en latin
mais il est surtout connu pour son recueil de vies de saints en six volumes, Histoire de la vie, mort, passion et miracles des saints reconnus par l'Église Catholique (De probatis vitis sanctorum), publié entre 1570 et 1577.
- Grudé, François, Laurens Surius, Les Bibliothèques françoises de La Croix du Maine et de Du Verdier, sieur de Vauprivas, Paris, Saillant & Nyon, 1773, t. 4, p. 577. Google livres, Internet, 20 octobre 2010.
- Laurentius Surius, Wikipedia (26 décembre 2009), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 21 juillet 2010. https://en.wikipedia.org/wiki/Laurentius_Surius.
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Lazare de Béthanie
Dans le Nouveau Testament (l’Évangile selon Saint Jean), Lazare est le nom du frère de Marthe et de Marie, ressuscité par Jésus quatre jours après sa mort. Ce miracle contribue à
augmenter le nombre de croyants en la divinité du Christ.
- Lazare, Dictionnaire de la langue française (Littré), 1873, 3, The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 24 août 2009.
- Lazare de Béthanie, Wikipedia, L'encyclopédie libre (5 décembre 2023), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 15 décembre 2023. https://fr.wikipedia.org/wiki/Lazare_de_B%C3%A9thanie.
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Le Bienheureux Jacopon
Jacopon, qui vivait en Italie au tournant des XIIIe et XIVe siècles, était un avocat
dont la femme mourut des mortifications qu'elle s'imposa à cause de sa grande piété,
ce qui inpira Jacopon à devenir lui-même moine franciscain (ordre fondé par saint François d'Assise). Il refusa par humilité l'incitation de devenir prêtre, après des années de vie
pieuse. Critique du Pape Boniface VIII, emprisonné par ce dernier, Jacopon fut libéré
à la mort de Boniface.
- Fulgence Ferot, Le Bienheureux Jacopon, Abrégé historique de la vie des saints et saintes, bienheureux des trois ordres de Saint François, Paris, Jean-François Bastien, 1779, t. 2, p. 170-173, Google Books, Internet, 31 juillet 2020.
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Le bon Samaritain
Dans le Nouveau Testament (l’Évangile selon Saint Luc, X, 25-37), la parabole du bon Samaritain met en scène un voyageur attaqué par des
bandits et laissé pour mort. Le Samaritain lui sauva la vie, tandis que deux Juifs,
dont un prêtre, passent à côté de lui sans l'aider. Les Samaritains sont considérés
comme impies par les Juifs, mais Jésus observe que cet homme illustre son exhortation
d'aimer ton prochain comme toi-même, déjà énoncé dans l'l'Ancien Testament (Lévitique XIX:18).
- Bon Samaritain, Wikipédia, L'Encyclopédie libre, (21 octobre 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, 24 novembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Bon_Samaritain
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Le fils prodigue
Le fils ou l'enfant prodigue est une parabole de Jésus relatée dans l'Évangile de Luc 15:11-32. La parabole met en scène le Père, le Fils aîné, qui suit fidèlement les
commandements de son père et ne le quitte pas, et le deuxième, le Fils cadet, le fils
prodigue, qui s'éloigne de son Père et part à la découverte du monde et de ses séductions.
L'aîné est en colère quand le Père reçoit le cadet les bras ouverts, répliquant «
Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Mais
il fallait festoyer et se réjouir, car ton frère que voici était mort, et il est revenu
à la vie ».
- Fils prodigue, Wikipédia, L'encyclopédie libre (24 novembre 2019), Internet, 23 septembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Fils_prodigue
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Le Jourdain (en héb. ירד ou נהר הירדן)
Fleuve du Proche-Orient qui s'écoule sur 360 km du mont Hermon à la mer Morte, ayant
la vallée la plus profonde du monde. Dans l'Ancien Testament, c'est le Jourdain que les Hébreux traversent à pied pour entrer en Canaan. Dans le Nouveau Testament, c'est dans les eaux du Jourdain que Jésus reçoit le baptême par Jean-Baptiste.
- Jourdain, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- JourdainWikipédia, l'encyclopédie libre (22 septembre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 26 septembre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jourdain.
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Le Martyrologe romain
Dans le Martyrologe Romain il s'agit d'une liste détaillée, mais non exhaustive des saints reconnus par l'Église
catholique romaine. La première édition date de 1583 sous la papauté de Grégoire XIII,
mais ce n'est que la troisième édition de 1584 qui devint obligatoire partout où s'appliquait
le rite romain. Son origine remonte au premier martyrologe, le Martyrologium Hieronymianum traduit par saint Jérôme au quatrième siècle. Puisque le genre connaît une grande vogue au neuvième siècle
plusieurs martyrologes furent imprimés dont le martyrologe d'Usuard, moine parisien
de l'époque, est un des plus influents. Le Martyrologe Romain est le seul qui fasse autorité aux yeux de l'Église catholique romaine.
- Martyrologe romain, Wikipédia l'encyclopédie libre (16 septembre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 16 janvier 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Martyrologe_romain.
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Le Verbe (en grec le Logos)
Le "logos" signifie "parole" en grec, et aussi raison et intelligence. On le traduit
par le terme Verbe ou Parole dans les textes anciens. C'est le titre que Jean donne à Jésus dans le prologue de son Évangile.
- Logos (christianisme), Wikipédia, L'encyclopédie libre (1 mai 2020), Internet, 19 août 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Logos_(christianisme)
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Les Alamans ou Alémans (du germanique all-mann-, tous les hommes)
Ensemble de tribus germaniques mentionnés pour la première fois par l’historien romain
Dion Cassius en 213.
- Alamans, Wikipédia l'encyclopédie libre (2 août 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 17 août 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Alamans.
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Les Apophtegmes
Les Apophtegmes de rois et de généraux, ou anecdotes, sont parmi les œuvres les plus connues des Œuvres morales de Plutarque.
- Plutarque, Apophtegmes des rois et des capitaines célèbres, mise en ligne par Philippe Remacle en collaboration avec Agnès Vinas, site L’Antiquité grecque et latine du Moyen Age, Internet, 12 mars 2013. https://remacle.org/bloodwolf/historiens/Plutarque/apopthtegmesgeneraux.htm.
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Les Confessions
Un texte autobiographique introspectif sur le voyage spirituel de saint Augustin, écrit entre 397 et 401. L'œuvre est composée de treize livres. Les 9 premiers racontent
sa jeunesse, ses erreurs et sa conversion au christianisme, jusqu'à la mort de sa
mère. Les suivants sont une méditation sur Dieu, le temps, la mémoire et un commentaire
des premiers versets de la Genèse.
- Les Confessions, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Les Confessions (saint Augustin), Wikipédia l'encyclopédie libre (21 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 15 avril 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Confessions_(saint_Augustin).
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Les Gaules
Nommées
celtiquespar les Grecs, les territoires de la Gaule s'étendaient de l'Atlantique jusqu'au Danube pendant la deuxième âge du fer (vers 450 av. J.-C.) . Nommée
Gaulepar les Romains lors de leur conquête du 1er siècle av. J.-C., la région comprenait trois aires distinctes: la Gaule celtique (au centre, entre la Seine, la Garonne et le Rhin), la Gaule aquitaine (au sud-ouest) et la Gaule belgique (au nord, entre le Rhin et la Seine; la Belgique actuelle). Le sud-est de la France actuelle faisait partie de la patrie romaine donc avait un statut différent du reste de la Gaule, considérée comme une colonie. Le nom
Gaulefut remplacé petit à petit à partir du VIIIe siècle par
Franciaà cause de la domination des Francs, une tribu germanique arrivée du nord.
- Gaule, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Gaule, Wikipédia, l'encyclopédie libre (22 octobre 2017), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 23 octobre 2017. https://fr.wikipedia.org/wiki/Gaule
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Les Gentils
Traduction du mot hébreu Goyim, qui signifie les non-Juifs. Dans la littérature chrétienne,
les auteurs emploient le terme pour désigner les païens.
- Gentils (religion)Wikipédia, l'encyclopédie libre (8 avril 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 5 novembre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Gentils_(religion).
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Les Macabées, Maccabées ou Machabées; les livres des Machabées
Famille juive qui vivait à Jerusalem au IIe siècle et qui joua un rôle important
dans la sauvegarde du judaïsme face à l'hellénisme. Le nom Maccabée est le surnom
de Juda, qui dirigea la révolte, mais par extension on l'applique à ses frères, Jean, Simon,
Éléazar et Jonathon.
Le Premier livre des Machabées décrit le temps avant les combats pour la libération d'Israël. La famille Machabée dirigea la lutte des juifs contre Antiochos IV Épiphane et ses successeurs, qui régnaient sur les Sélucides.
Le deuxième livre des Machabées (qui fait partie de l'Ancien Testament) raconte le martyr des sept frères Machabées et leur mère qui, n'ayant pas voulu
manger de viande de porc, furent mis à mort par l'ordre d'Antiochus IV Épiphane, roi
séleucide.
- Maccabées, Wikipédia l'encyclopédie libre (21 août 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 12 septembre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Maccabées.
- Maccabée, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Les Manichéens
Au IIIe siècle, les Manichéens pratiquaient le Manichéisme, une religion maintenant disparue composée de certains éléments du zoroastrisme,
du bouddhisme et du christianisme.
- Manichéisme, Wikipédia, l'encyclopédie libre(7 décembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 13 décembre 2012.https://fr.wikipedia.org/wiki/Manichéisme.
- Manichéisme, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Les Parthes
Peuple semi-nomade d'origine iranienne gouverné par une aristocratie guerrière. Ils
établirent l'empire parthe qui s'étendit de l'Iran à la Mésopotamie entre -190 et 224 av. J.-C. Les Parthes sont connus pour leurs tactiques militaires
de harcèlement et de l'attaque surprise qu’ils utilisèrent pour vaincre le siège de
Marc Antoine en 36 av. J.-C.
- Parthes n. m. pl., Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Parthie, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 juin 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 29 juin 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Parthie.
- Roman–Persian Wars, Wikipédia l'encyclopédie libre (2 juin 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 29 juin 2010. https://en.wikipedia.org/wiki/Roman%E2%80%93Persian_Wars#Strategies_and_military_tactics.
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Les Remèdes à l'amour (en lat. Remedia amoris)
Cet ouvrage écrit par Ovide en l'an 2 après J.-C. explique comment guérir de la passion amoureuse.
- Remèdes à l'amour, Wikipédia l'encyclopédie libre (14 mars 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 16 juin 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Rem%C3%A8des_%C3%A0_l%27amour.
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Les Rétractations (en lat. Retractationes)
Dans ses Rétractations, Saint
Augustin établit une chronologie de ses écrits, en les relisant et les évaluant entre 426
et 427, à la fin de sa vie.
- Augustin d'Hippone, Wikipédia l'encyclopédie libre (26 mai 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 28 mai 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Augustin_d%27Hippone.
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Les Sept Sages
Nom donné par les Grecs à des philosophes et des tyrans du – VIe s. à qui on attribuait des maximes devenues très populaires à l'époque hellénistique. La liste des Sept Sages varie selon les historiens, mais inclut le plus souvent les noms de Thalès de Milet, Pittacos de Mytilène, Bias de Priène, Cléobule de Lindos, Périande de Corinthe, Chilon de Lacédémone et Solon d'Athènes. On admettait parfois au nombre des Sept Sages notamment Épiménide, Phérécyde, le Scythe Anacharsis.
- Sages (les Sept) , Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Les Sibylles
Le nom donné aux femmes de l'Antiquité qui reçurent le don de prophétie d'Apollon. La plus célèbre des prophétesses Sibylles fut celle de Cumes.
- Sibylle, Wikipédia, l'encyclopédie libre(10 février 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 26 février 2013.https://fr.wikipedia.org/wiki/Sibylle.
- Sibylle, Larousse, Paris, Dictionnaires Larousse, Internet, 26 février 2013https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/sibylle/91769.
- Sibylle, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Les Soliloques d'Augustin
Dissertation constitué de deux livres écrits par Saint Augustin au IVe siècle.
- Soliloquies of Augustine, Wikipédia, l'encyclopédie libre(22 novembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 18 février 2013.https://en.wikipedia.org/wiki/Soliloquies_of_Augustine.
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Les Économiques (en gr. Οἰκονομικά) d'Aristote
Traité en trois livres attribués traditionnellement à Aristote, mais le deuxième ne peut pas être de la main du philosophe. Le titre en grec fait
allusion à la gestion d'une maison privée ou d’un patrimoine privé, ce qui est pertinent
dans la présente anthologie.
- Économiques (Aristote), Wikipédia l'encyclopédie libre (16 juin 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1 septembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89conomiques_(Aristote).
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Lex Julia maritandis ordinibus et Lex Julia de adulteriis et de pudicitia
Lois promulguées sous l'Empire romain par l'empereur Auguste en 17-18 av. J.-C. La Lex Julia maritandis ordinibus encouragea le mariage et la procréation des enfants parmi les citoyens romains pour
maintenir la pureté de la race tandis que la Lex Julia de adulteriis et de pudicitia chercha à réprimer l'adultère et l'impudicité et à rendre plus difficile le divorce.
- Leges Juliae sur les mariages et l'adultère (4 janvier 2010), Méditerranées, Agnès Vinas, Internet, 20 juillet 2010. https://mediterranees.net/histoire_romaine/empereurs_1siecle/auguste/leges.html.
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Linus
Deuxième pape, après Saint Pierre. Mort en 76 apr. J.-C., il est mentionné dans le Nouveau Testament comme accompagnant Saint Paul à Rome.
- Pope Linus, Wikipedia, The Free Encyclopedia (18 septembre 2020), Internet, 22 septembre 2020. https://en.wikipedia.org/wiki/Pope_Linus
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Livie (en lat. Livia Drusilla)
Née en 58 av. J.-C., fille de Marcus Livius Drusus Claudianus et membre de la gens
Claudia par son premier mariage avec Tiberius Claudius Nero dont elle eut deux fils,
Tibère et Drusus. Elle épousa l'empereur romain Auguste en 38 av. J.-C. et parvint à assurer à son fils Tibère la succession au trône.
- Livie, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Livie, Wikipédia l'encyclopédie libre (8 avril 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 17 avril 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Livie.
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Livre d'Esther
Livre biblique, un des cinq rouleaux. Il est lu lors de la fête juive des Pourim ou Sorts, fête dont il narre l'institution par Esther et Mardochée. Il comporte 10 chapitres rédigés en hébreu entre -300 et -150. Les Septante et la Vulgate acceptent des compléments grecs au Livre d'Esther, rédigés au -1er siècle.
- Esther (Livre d'), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Livre d'Esther, Wikipédia l'encyclopédie libre (21 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 18 février 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Livre_d'Esther.
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Livre d'Isaïe
Le livre biblique d'Isaïe, ou d'Ésaïe, est
le premier des grands prophètes (66 chapitres). Chapitres I-XXXIX : prophéties et visions d'Isaïe proprement dit ; forme poétique ; texte issu de traditions remontant en partie au prophète lui-mème ou à ses disciples (-VIIIe s.) chapitres XL-LV (Deutéto-Isaïe) : poèmes de la fin de l'exil à Babylone, relatifs à la restauration future d'Israël (-VIe s.) chapitres LVI-LXVI (Trito- Isaïe) : poèmes visant les juifs réinstallés après l'exil, dans une perspective de religion universelle.
- Isaïe ou Ésaïe (Livre d') , Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Livre d'Osée
Livre de l'Ancien Testament qui raconte l'histoire du prophète mineur Osée. Le récit présente un parallèle entre la vie d'Osée et son rapport avec sa femme,
une ancienne prostituée sacrée, et la relation de Dieu avec la nation d'Israël. Le livre contient des prophéties et des enseignements contre l'idolâtrie, la prostitution
spirituelle et la corruption morale.
- Livre d'Osée, Wikipédia l'encyclopédie libre (11 novembre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 27 février 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Livre_d'Osée.
- Osée (Livre d'), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Livre d'Ézéchiel (ou la Prophétie d'Ézéchiel)
Livre de l'Ancien Testament écrit par le prophète Ézéchiel, le troisième des quatres grands prophètes, lorsqu'il était parmi les exilés de Babylonie entre 593 et 570 av. J.- C. Le livre est divisé en trois parties distinctes : les
chapitres 1 à 25 parlent des jugements sur Jérusalem et des reproches contre les Israélites; les chapitres 25 à 32 proclament les jugements
sur les autres nations et la prophétie de la chute des nations entourant Jérusalem;
les chapitres 33 à 48 contiennent des visions du rétablissement d'Israélites.
- Ézéchiel (Livre d'), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Livre d'Ézéchiel, Wikipédia l'encyclopédie libre (25 septembre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 10 novembre 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Livre_d'Ézéchiel.
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Livre de Baruch
Un livre de l'Ancien Testament absent de la Bible juive (Bible hébraïque ou Tanakh) et de la tradition protestante,
le Livre de Baruch fit partie des Septante en grec et de la Vulgate latine (catholique). Il est placé parmi les livres des Prophètes. Le nom du livre vient de Baruch ben Neriah, le scribe bien reconnu de Jérémie.
- Livre de Baruch, Wikipédia l'encyclopédie libre (3 mai 2019), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 13 août 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Livre_de_Baruch.
- Book of Baruch, Wikipedia, The Free Encyclopedia (5 juillet 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 13 août 2020. https://en.wikipedia.org/wiki/Book_of_Baruch.
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Livre de Josué
Le Livre de Josué est le premier livre des Prophètes dans le Tanakh ou Bible hébraïque, et le premier livre historique de l'Ancien Testament chrétien. Il suit le Pentateuque et relate la conquête de la Terre promise sous la direction de
Josué.
- Livre de Josué, Wikipédia l'encyclopédie libre (20 août 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 7 octobre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Livre_de_Josu%C3%A9.
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Livre de Judith
Livre deutérocanonique de l'Ancien Testament. Il raconte l'histoire de Judith, une jeune veuve qui coupe la tête du général de
l'ennemi, Holopherne, pour sauver la ville de Béthulie. Au même temps elle restaure la foi du peuple Juif
en son Dieu.
- Livre de Judith, Wikipédia, l'encyclopédie libre(1 décembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 6 décembre 2012.https://fr.wikipedia.org/wiki/Livre_de_Judith.
- Judith (Livre de), Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Livre de la Sagesse
Appelé en grec Sagesse de Salomon, ce livre de l'Ancien Testament fait partie du canon des Écritures inspirées pour les catholiques ainsi que pour
les orthodoxes. Attribué à Salomon par les Septante, le rédacteur probable était un juif d'Alexandrie au premier siècle av. J-C. À travers
les dix-neuf chapitres, le livre personnifia la sagesse et l'établit comme l'esprit du Seigneur agissant dans le monde.
- Livre de la Sagesse, Wikipédia l'encyclopédie libre (18 octobre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 30 janvier 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Livre_de_la_Sagesse.
- Sagesse (Livre de la), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Livre de Luc
Le troisième Évangile du Nouveau Testament.
- Luc (saint) , Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Livre de Tobie ou de Tobit
Livre biblique de l'Ancien Testament. Le livre raconte l'histoire de Tobit, un Judéen devenu aveugle et qui envoie son
fils Tobie en Médie pour récupérer une dette.
- Livre de Tobie, Wikipédia, l'encyclopédie libre(2 avril 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 22 novembre 2012.https://fr.wikipedia.org/wiki/Livre_de_Tobie.
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Livre des Chroniques
Deux des livres historiques de l'Ancien Testament, les Septante et la Vulgate les nomment Paralipomènes, du grec paraleipomena, « ce qui a été omis » car ils représentent une interprétation orginale des Livres de Samuel et des Livres des Rois (I Rois et II Rois).
- Chroniques (Livre des) , Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Livre des Chroniques, Wikipédia l'encyclopédie libre (19 juillet 2019), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 6 mai 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Livres_des_Chroniques.
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Livre des Juges
Le deuxième livre historique de la Bible ; dans la Bible hébraïque, il suit le Livre de Josué. Cet ensemble emploie plusieurs sources et contient 21 chapitres qui parlent de la
résurgence du polythéisme en Israël, les guerres entre les indigènes et des Israélites
et les efforts des Juges, visant à restaurer la vénération d’Iahvé.
- Juges (Livre des), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Livre des Juges, Encyclopédie Universalis (2009), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 1er octobre 2009.
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Livre des Lamentations
Ce recueil de cinq poèmes est une élégie pour la ville de Jérusalem suite à sa destruction par Nabuchodonosor II. La tradition l'attribuait à Jérémie mais cette attribution n'est pas acceptée par les experts de nos jours.
Le Livre des Lamentations, connu aussi comme Le Livre des Thrènes, est considéré comme l’un des chefs-d’œuvres du lyrisme biblique. Il suit le Livre de Jérémie dans l'Ancien Testament.
- Livre des Lamentations, Encyclopédie Larousse en ligne Paris, France, Éditions Larousse, Internet, 6 octobre 2014. https://www.larousse.fr/encyclopedie/litterature/Lamentations/174694.
- Livre des Lamentations, Wikipédia l'encyclopédie libre (5 août 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 6 octobre 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Livre_des_Lamentations.
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Livre des Nombres
Livre biblique, quatrième tome du Pentateuque, et donc de l'Ancien Testament. Ce livre regroupe tous les éléments qui ont pris place entre la sortie d'Égypte
(racontée dans le livre de l'Exode) et l'entrée dans la terre promise (racontée dans le Livre de Josué).
- Livre des Nombres, Wikipédia l'encyclopédie libre (21 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 22 avril 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Livre_des_Nombres.
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Livre des Proverbes
Un des livres poétiques de la Bible, les Proverbes comprennent 31 chapitres et neuf
sections, dont le deuxième et le cinquième sont attribués (soit directement, soit
indirectement) à Salomon, roi d’Israël. Ces deux sont considérés les sections de base du Livre, et ils discutent
de la situation sociale que remarque l’auteur (brutalité, la disparité entre riches
et pauvres, etc.). D’autres collections du livre sont d’origine étrangère. Le Livre
aurait été composé entre le XIIe siècle et l’époque hellénistique.
- Proverbes, Encyclopédie Universalis (2009), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 1er octobre 2009.
- Proverbes (livre des), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Livre des Psaumes
Les psaumes sont des prières poétiques composées en plusieurs versets qui font partie
de la Bible. Il existe 150 poèmes qui se divisent en cinq livres par analogie avec
le Pentateuque. Les psaumes servaient à une fin liturgique et ils sont toujours incorporés dans
la synagogue. La liturgie chrétienne en a adopté plusieurs (LI, Miserere ; CXXX, De profundis). En outre, le Psautier a toujours été le livre de l’Ancien Testament le plus utilisé par les chrétiens.
- Psaumes (Livre des), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Livre des Règnes
Livre dans la Septante, version grecque de la Bible hébraïque, le Livre des Règnes comprend les deux Livres de Samuel et les deux Livres des Rois (Le Premier et Le Deuxième).
- Septante, Wikipédia l'encyclopédie libre (29 février 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 5 mars 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Septante.
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Livres d'Esdras (en anglais Ezra, en grec Ἔσδρας)
Le Livre d'Esdras est un livre de la Bible hébreu qui comprenait anciennement le Livre de Néhémie.
Il existe deux autres Livres d'Esdras (III et IV) qui sont considérés aprocryphes.
- F. Vigouroux éd., Esdras (Premier Livre D'), Esdras (Second Livre D'), Esdras (Troisième Livre D'), Esdras (Quatrième Livre D') in Dictionnaire de la Bible, Letouzey et Ané, 1899, p. 1934-1945. Google Books, 18 août 2020.
- Book of Ezra, Wikipedia, The Free Encyclopedia (21 juin 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 6 août 2020. https://en.wikipedia.org/wiki/Book_of_Ezra.
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Livres de Samuel
Les deux livres de Samuel sont des livres de l'Ancien Testament qui, à l'origine, ne formaient qu'un seul ouvrage. Ils couvrent une période d'environ
cent-trente ans et sont consacrés à la vie de Samuel et aux règnes de Saül et David.
- Premier Livre de Samuel, Wikipédia l'encyclopédie libre (10 février 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 5 mars 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Premier_livre_de_Samuel.
- Samuel (Livres de), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Livres de Timothée
L'apôtre Paul, emprisonné, ecrivit deux épîtres à son disciple Timothée qui forment deux livres du Nouveau Testament.
- Première épître à Timothée, Wikipédia l'encyclopédie libre (29 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 4 mai 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Premi%C3%A8re_%C3%A9p%C3%AEtre_%C3%A0_Timoth%C3%A9e.
- Deuxième épître à Timothée, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 avril 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 4 mai 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Deuxi%C3%A8me_%C3%A9p%C3%AEtre_%C3%A0_Timoth%C3%A9e.
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Liège
Liège est une ville francophone de l'est de la Belgique. De 972 à 1795, elle fut la
capitale de la principauté de Liège. À partir de 980, l'évêque de Liège devint l'unique
maître de ses terres, prince-évêque, et son domaine une principauté ecclésiastique.
- Liège, Wikipédia, L'encyclopédie libre (18 août 2021), Internet, 24 août 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Li%C3%A8ge.
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Lombardie (en it. Lombardia)
Région dans le nord de l'Italie et à l'est du Piémont, dont la capitale est la ville
de Milan. La région de Lombardie tient son nom des Lombards, qui y régnèrent de 568
à 572.
- Lombardie, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- LombardieWikipédia, l'encyclopédie libre(24 décembre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 15 janvier 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Lombardie.
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Lorraine
Anc. province de l'E. de la France qui a donné son nom à une région. HISTOIRE. [...] cette région devint le cœur de l'empire carolingien. [...] au XVIe s. [...] la Lorraine joua alors un rôle de premier plan dans la politique française, par l'intermédiaire des Guise, cadets de la maison ducale, se fit le champion du catholicisme [...] et, après sa réconciliation avec Henri IV (1595), connut son apogée, accompagné d'un épanouissement intellectuel et artistique [...].
- Lorraine, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Loth (ou Lot)
Personnage dans le Livre de la Genèse. Il est le neveu d'Abraham et il échappe de la destruction de la ville de Sodome.
- Loth, Wikipédia, l'encyclopédie libre(16 novembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 22 novembre 2012.https://fr.wikipedia.org/wiki/Loth.
- Loth ou Lot, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Louis IX (Saint Louis)
Fils de Louis VIII, Louis prit le trône comme roi de France à l'âge de douze ans (1226)
sous la régence de sa mère Blanche de Castille. Ce roi avait une réputation de diplomate et de juriste ; il développa notamment
la juridiction d'appel et en 1259 il régla le conflit avec Henri III d'Angleterre
par le traité de Paris. Son règne fut marqué par un rayonnement tant intellectuel
et artistique que moral ; il fit construire la Sainte Chappelle du Palais, fonda l'hospice
des Quinze-Vingts et confirma la fondation de la Sorbonne. Louis IX mourut en 1270
à Tunis pendant la huitième croisade.
- Louis IX de France, Wikipédia l'encyclopédie libre (2 avril 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 2 avril 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_IX_de_France.
- Louis XI ou Saint Louis, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Louis Richeome
Né à Digne en 1544, Louis Richeome, aussi appelé le Cicéron français, était père jésuite et auteur de traités de théologie, de morale et de controverse. Il mourut à Bordeaux
en 1625.
- Carayon, Auguste,Documents inédits concernant la Compagnie de Jésus : L'Université de Pont-à-Mousson : 1572-1650; document V, vol. 22, Poitiers, Oudin, 1870. Livre numérique Google, Internet, 20 mars 2013.https://books.google.fr.
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Louis XIII le Juste
(Fontainebleau 1601 - Saint-Germain-en-Laye 1643). Fils d'Henri IV et de Marie de Médicis. À l'âge de neuf ans suivant la mort de son père, Louis XIII
prit le trône comme roi de France (1610 – 1643), et sa mère fut proclamée régente.
Puisque sa mère lui exclut du pouvoir, même quand il atteignit l'âge de régner, Louis
finit par exiler Marie de Médicis à Blois. Cependant, à cause de l'instabilité mentale
et la mauvaise santé, le roi restaient incapable d'exercer le pouvoir total. Ainsi,
il compta sur son principal ministre le cardinal de Richelieu pour les conseils politiques.
Ensemble, ils enlevèrent aux Huguenots La Rochelle (1628) ; ils vainquirent les Espagnols
dans la guerre franco-espagnole (1635-1659) ; finalement, ils réussirent à établir
la France comme une grande puissance européenne.
- Louis XIII le Juste, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Lucien de Samosate (en gr. Loukianos, en latin Lucianus Samosatensis)
Écrivain satirqiue grec (v. 125 – v. 192 ap. J.-C.) qui était particulièrement critique
de ceux qu’il considéra comme hypocrites. Ses 86 ouvrages comprennent La Mort de Pérégrinos, lettre satirique qui critique le philosophe cynique, Pérégrinos, de son opportunisme et de son exhibitionnisme lorsqu’il se suicida en public en
s’incendiant sur un bûcher funéraire aux Jeux olympiques de 165 ap. J.-C.
- Lucian, Encyclopædia Britannica Online (2010), Encyclopædia Britannica, Internet, 9 septembre 2010. https://www.britannica.com/biography/Lucian.
- Lucien de Samosate en gr. Loukianos, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Lucifer
s. m. Chez les anciens Païens, Étoile de Vénus, quand elle précédoit le Soleil. Chez les Chrétiens, chef des Démons. Veuillez consulter également la référence Satan.
- Lucifer, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1798), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 12 août 2010.
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Lucrèce (en lat. Lucretia)
Femme de l'homme politique romain Tarquin Collatin réputée pour sa beauté et, surtout,
sa vertu. Selon la tradition, après avoir été violée par Sextus, fils du roi de Rome
Tarquin le Superbe, elle se donna la mort (-509 av. J.-C.). L'affaire déclencha la
révolution qui renversa la monarchie tarquine à Rome et fonda la République romaine.
- Lucrèce en lat. Lucretia, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Lybie antique
La Lybie antique désigne une ancienne région de l'Afrique du Nord-Ouest, et plus étroitement
le pays immédiatement à l'ouest de l'Egypte.
- Lybie antique, Wikipédia, L'Encyclopédie libre, (20 mai 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, 3 juin 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Libye_antique
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Lycurgue (en gr. Lykoûrgos)
Législateur mythique de Sparte au IXe siècle avant J.-C. Inspiré par les modèles juridiques en Crète, en Égypte,
et en Asie, Lycurgue créa la Constitution officielle de Sparte. La constitution de
Lycurgue introduisit la gérousie (l'équivalent du Sénat moderne) et mit en place une
institution éducatif spartiate.
- Lycurgue (législateur), Wikipédia, l'encyclopédia libre (24 avril 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 25 octobre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Lycurgue_(législateur).
- Lycurgus, Britannica Online Encyclopedia(24 avril 2012), Chicago, Encyclopædia Britannica Inc., Internet, 25 octobre 2012.https://www.britannica.com/topic/Lycurgus-Spartan-lawgiver.
- Lycurgue, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Léa ou Lia
Selon le livre de Genèse
chapitre XXIX, Léa est la cousine et la première femme de Jacob. Le récit biblique raconte que Dieu lui accorda la fécondité tandis que Rachel, sa sœur et la femme la plus aimée de Jacob, fut stérile. Elle donna à Jacob six
fils, Ruben, Siméon, Lévi, Juda, Issachar et Zabulon, et une fille, Dinah.
- Léa, Wikipédia l'encyclopédie libre (13 janvier 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 23 janvier 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Léa.
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Léon Ier le Grand (pape)
Pape de 440 à 461 et docteur de l'Église, Léon Ier est l'auteur des premiers Sermons, qui contiennent des exhortations morales ainsi que de grandes affirmations de la
dignité et la primauté de l'évêque de Rome.
- Léon Ier le Grand (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Léon Ier (pape), Wikipédia, L'encyclopédie libre (21 août 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 24 août 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Léon_Ier_(pape).
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Léonidas d'Épire
Parent d'Olympias (princesse d'Épire, reine de Macédonie et mère d'Alexandre le Grand), Léonidas fut un des précepteurs d'Alexandre le Grand. D'un caractère austère, il
est dit que Léonidas instruisait Alexandre dans la discipline laconique.
- Leonidas of Epirus, Wikipedia, the free encyclopedia (22 juin 2017), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 31 juillet 2017. https://en.wikipedia.org/wiki/Leonidas_of_Epirus
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Lévites (Tribu de Lévi)
Une des douze tribus d'Israël dans l'Ancien Testament, les Lévites sont les descendants de Lévi. Les Lévites sont dédiés au service de Dieu; ils détenaient 48 villes du royaume
d'Israël sur lequel ils exerçaient un pouvoir administratif et politique. Ils avaient
le devoir de veiller sur les trésors de la maison de Dieu et des choses saintes.
- Tribu de Lévi, Wikipédia, The Free Encyclopedia (20 août 2016), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 6 septembre 2016. https://fr.wikipedia.org/wiki/Tribu_de_L%C3%A9vi.
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Lévitique (en gr. Leuitikon)
Troisième livre du Pentateuque dans l'Ancien Testament. Il détaille les prescriptions des Israélites et le code selon lequel le peuple doit
vivre pour devenir saint.
Son but fut d'enseigner les préceptes moraux et les vérités religieuses de la loi de Moise au moyen du rituel.
- Lévitique, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Lévitique, Wikipédia l'encyclopédie libre (6 août 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 25 août 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Lévitique.
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Macaire de Scété (ou Macaire le Grand)
Moine égyptien du IVe siècle et auteur de Homélies spirituelles, où l'on trouve toute la substance de la théologie ascétique, vivant en hermite dans
le désert.
- Macaire de Scété, Wikipédia, l'encyclopédie libre(23 janvier 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 28 janvier 2013.https://fr.wikipedia.org/wiki/Macaire_de_Scété.
- Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique ou vie des saints et des bienheureux, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 331-332. Bibliothèque numérique Gallica, 28 janvier 2013.https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k63160692/f170.image.r=macaire.
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Mahomet (en arabe Muhammed)
Mahomet (571?-632) fonda l'islam, qui compte aujourd'hui près d'un milliard d'adhérents.
Cette religion est basée sur son livre sacré, le Coran, annoncé ou transmis par Mahomet,
qui prit la tête du premier groupe de croyants et que ceux-ci à leur tour vénérèrent
comme un prophète et un envoyé de Dieu. Après sa mort en 632, une expansion fulgurante
mena les armées arabes, puis musulmanes, loin de leur pays d'origine. L'expansion
militaire fut doublée et souvent précédée par une pénétration pacifique, un rayonnement
religieux et, très vite, culturel, ces divers aspects se complétant les uns les autres.
Selon l'Islam, il y a un seul Dieu, Allah, dont Mahomet était le messager. De nos
jours plus de 24% de la population du monde adhère à l'Islam.
- Mahomet, Encyclopédie Universalis.fr, Internet, 14 juin 2020. https://www.universalis.fr/encyclopedie/mahomet-muhammad/
- Islam, Encyclopédie Universalis.fr, Internet, 14 juin 2020. https://www.universalis.fr/encyclopedie/islam-la-religion-musulmane-les-fondements/
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Maison d'Israël, Enfants d'Israël
Appellations utilisées souvent dans l'Ancien Testament pour désigner les Israélites, c'est-à-dire les Hébreux descendus du patriarche Jacob, renommé Israël.
- Enfants d'Israël, Wikipédia, The Free Encyclopedia (18 mai 2016), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 6 juillet 2016. https://fr.wikipedia.org/wiki/Enfants_d%27Isra%C3%ABl.
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Malachie (Livre de)
Malachie est le dernier des douze petits prophètes du canon juif; le Livre de Malachie est le dernier de l'Ancien Testament chrétien. Son nom veut dire "messager" en hébreu. La prophétie du Livre de Malachie
dénonce la répudiation des hommes par rapport à la femme qu'ils ont aimée dans leur
jeunesse; elle est donc un important témoignage du passage progressif à la monogamie
fidèle.
- Malachie, Wikipédia l'encyclopédie libre (8 novembre 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 2 avril 2016. https://fr.wikipedia.org/wiki/Malachie.
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Mammon
Mot d'origine araméenne, Mammon désigne les richesses injustement acquises dans les
écrits bibliques. Mammon est
souvent personnifié comme un ange de la richesse ou un démon de l'avarice.
- Mammon, Wikipédia l'encyclopédie libre (25 février 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 5 avril 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Mammon.
- Mammon, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Manassé
Quinzième roi de Juda (v. 687 – v. 642 avant J.-C.), fils et successeur d’Ézéchias.
Il réorganise le royaume de Juda après les destructions infligées au royaume pendant la campagne de Sennachérib et la perte des possessions judéennes dans la Shéfélah. Il restaure un état prospère
qui se développe en direction du nord du Néguev et de la mer Morte. Il est mentionné
dans les annales d’Assarhaddon.
Le Deuxième livre des Rois le décrit comme un roi impie et impénitent, coupable de tout ce qui peut être fait
contre le Dieu de ses pères, mais le Deuxième livre des Chroniques, ainsi que la Prière de Manassé décrivent sa conversion.
- Manassé (Juda), Wikipédia l'encyclopédie libre (19 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 6 juillet 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Manassé_(Juda).
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Manichéisme
Doctrine religieuse fondée au IIIe siècle par Mani. Il s'agit d'un dualisme qui présente
des ressemblances avec le gnosticisme : le caractère radicale de l'opposition entre
bien et mal, Dieu et la matière, la lumière et l'ombre. L'homme aussi est radicalement
coupé en deux et doit chercher à produire et à maintenir la séparation entre l'âme
et le corps. Les sectes dites manichéennes apparurent en Europe médiévale à partir du XIe siècle.
- Manichéisme, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Marc Aurèle (en lat. Marcus Annius Verus, puis Marcus Aurelius Antoninus
Marc Aurèle fut un empereur et philosophe romain. Il naquit à Rome, 121, et en 180
mourut à Vindobona, qui est aujourd’hui Vienne. Il fut adopté par l’empereur Antonin, dont il épousa la fille plus tard. En 139, Aurèle devint césar, et après avoir reçu
l’imperium proconsulaire (c’est-à-dire un pouvoir presque illimité), il fut empereur.
En tant qu’empereur, il changea l’administration financière et fut scrupuleux concernant
la pratique judiciaire. Plusieurs guerres contre les Germains et les Parthes ponctuèrent son règne. Aurèle fut humaniste, mais il ne fit jamais rien pour cesser
la persécution des Chrétiens romains de son Empire. Il rédigea ses Pensées avant sa mort, qui furent le dernier ouvrage stoïque antique, ayant pour but de
se remémorer le but fondamental de la vie(Hadot, Pierre).
- Hadot, Pierre, Marc Aurèle (121-180), Encyclopédie Universalis (2009), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 1er octobre 2009.
- Marc Aurèle en lat. Marcus Annius Verus, puis Marcus Aurelius Antoninus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Marcien (en lat. Flavius Marcianus)
Empereur d'Orient qui fut successeur de Théodose II et mari de sa sœur, sainte Pulchérie.
- Marcien, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- MarcienWikipédia, l'encyclopédie libre (19 juillet 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 3 octobre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Marcien.
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Marcion de Sinope
Marcion était un évêque chrétien de la fin du Ier siècle et du début du IIe siècle
ap. J.-C. ; c'était le fondateur d'une église dissidente Marcionite. Marcion rejetait
en bloc l'Ancien Testament et il écarta la Déité décrite dans les Écritures juives comme inférieur au Dieu proclamé
dans l'Évangile chrétien. Il était considéré comme l'un des premiers hérésiarques
et fut excommunié par Rome en 144. Son rejet de plusieurs livres saints aboutit à
la création du canon catholique des Écritures.
- Marcion, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Marcion, Wikipédia l'encyclopédie libre (15 août 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 29 septembre 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Marcion.
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Mardochée
Personnage biblique du Livre d'Esther. Fils de Jaïr de la tribu de Benjamin et cousin d'Esther, il déjoua un complot contre les Juifs.
- Mardochée, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Louis-Isaac Lemaistre de Sacy, trad. Livre d'Esther, La Sainte Bible, 1696; Bruxelles, Société Biblique Britannique et étrangère, 1855, Wikisource, la bibliothèque libre (18 novembre 2015), Internet, 14 janvier 2016. https://fr.wikisource.org/wiki/Bible_Sacy.
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Mariage et concupiscence (en lat. De nuptiis et concupiscentia)
Du mariage et de la concupiscence de Saint Augustin, écrit en 419, traite de la grâce et du péché en mariage.
- Du mariage et de la concupiscence, Les Editions Blanche de Peuterey, Internet, 21 mai 2020. https://www.peuterey-editions.com/319-peres-de-l-eglise-du-mariage-et-de-la-concupiscence.html
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Mariamne l'Hasmonéenne ou Mariamne Ier (en héb. מִרְיָם)
Princesse hasmonéenne et reine de Judée vers -60 à -29. Mariamne était la petite-fille
d'Hyrcan II et l'épouse d'Hérode Ier le Grand. Ce même époux, Hérode, la fit mettre à mort quand 'il la soupçonna de complot. L'histoire de Mariamne fut
l'inspiration des tragédies de Tristan l'Hermite et de Voltaire.
- Mariamne, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Mariamne l'HasmonéenneWikipédia, l'encyclopédie libre (14 avril 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 17 décembre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Mariamne_l'Hasmonéenne.
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Marie
Selon la tradition chrétienne la Vierge Marie, aussi appelée la Sainte Vierge, Notre Dame ou Mère de Dieu chez les catholiques et les orthodoxes, était la mère de Jésus et l'épouse de Joseph. Les Évangiles de Luc et de Matthieu narrent son histoire en commençant par l'Annonciation de l'ange Gabriel que Marie enfanterait le fils de Dieu et en finissant par la Nativité, la naissance
de Jésus.
Marie apparaît dans tous les Évangiles du Nouveau Testament et les Églises catholiques et orthodoxes accordent une place spéciale à son histoire.
Le culte de la Vierge Marie se développa à partir du IVe siècle et se concentre sur
deux thèses principales : L'immaculée conception de Marie et son Assomption, dogme
selon lequel Marie fut enlevée corps et âme au ciel et alors mourut sans souffrir.
- Marie (sainte), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Marie (mère de Jésus), Wikipédia l'encyclopédie libre (12 janvier 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 18 janvier 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_(mère_de_Jésus).
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Marthe (sainte)
Sœur de Lazare de Béthenie dans les Évangiles de Jean, XI, et de Luc, X, 38. Selon la légende, elle aurait débarqué avec Marie et Lazare à Marseille.
- Marthe (sainte), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Martia Catonis
Fille aînée de Caton d'Utique et sœur de Porcia Catonis. Devenue veuve, on lui conseilla de prendre un second mari, mais elle refusa, se
déclarant inconsolable jusqu'à la fin de ses jours. (À ne pas confondre avec la femme
de Caton d'Utique, aussi appelée Martia.)
- Bourdeille, Pierre de,Œuvre du seigneur de Brantome, t. 2, Londres, aux dépens du Libraire, 1779, p. 446. Livre numérique Google, Internet, 10 mai 2013. https://books.google.fr.
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Martial (en lat. Marcus Valerius Martialis, surnommé Cocus)
Poète latin qui vécut d'environ 40 à 104 ap. J.-C. Il est l'auteur de 15 livres d'Épigrammes qui attaquent, entre autres, les débauchés et les femmes âgées.
Dans Les épines du mariage, Jean-Philippe Varin cite une des épigrammes de Martial sans en citer l'auteur. La
citation en question vient du premier livre des épigrammes, seizième poème, Ad Julium.
- Martial en lat. Marcus Valérius Martial, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Sur Martial et sur ses écrits, Épigrammes de M. Val. Martial., Paris, Le général baron Simon, son fils, et P. R. Auguis, de la Société royale des Anqiguaires de France, 1819, p. III-V.
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Martin Luther
Moine augustinien allemand, théologien, réformateur de l'Église, et premier traducteur
de la Bible en allemand, Martin Luther (1483-1546) est considéré le père du protestantisme
et de la théologie luthérienne.
En 1517, il afficha sur les portes du château de Wittenbuerg ses 95 Thèses où il dénonçait la vente des indulgences, et qui marquèrent le début de la Réforme... En 1520, il publia son manifeste À la noblesse chrétienne de la nation allemande puis Prélude sur la captivité babylonienne et De la liberté du chrétien (dans lequel il affirme l'autorité de la seule Écriture sainte et précise la doctrine de la justification par la foi). Il brûla publiquement la bulle Exsurge Domine et, en 1521, il fut excommunié et mis au ban de l'empire par la diète de Worms.
- Luther, Martin, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Martin Luther, Wikipédia l'encyclopédie libre (6 octobre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 6 octobre 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Martin_Luther.
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Martín Antonio Delrío
Né en 1551 à Anvers et décédé en 1608 à Louvain, Martín Delrío était prêtre jésuite des Pays-Bas, philologue, juriste, et exégète. Il est l'auteur de Disquisitiones
magies, un ouvrage qui traite de la magie et de l'occultisme.
- Martin DelrioWikipedia, l'encyclopédie libre(25 octobre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 12 mars 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Esprit.
- Martín Antonio DelríoWikipédia, l'encyclopédie libre(12 mars 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 13 mars 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Martín_Antonio_Delrío.
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Mathilde d'Écosse (en anglais Matilda of Scotland)
Fille de Marguerite d'Écosse, Mathilde (1080-1118) devint la femme d'Henri Ier, roi d'Angleterre, en 1100. Elle
agit beaucoup sur les plans politiques et religieux. Très pieuse, elle était la patronne
de plusieurs établissements catholiques.
- Mathilde d'Écosse, Wikipédia, L'encyclopédie libre (27 juin 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, 31 juillet 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Mathilde_d%27%C3%89cosse
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Mathilde de Toscane (la comtesse Mathilde, Mathilde de Briey, Mathilde de Canossa)
Marquise de Toscane née vers 1046 et morte en 1115. Elle soutint le pape Grégoire
VII durant la querelle des Investitures et la réconciliation de cette querelle avec
l'empereur germanique Henri IV eut lieu à son château.
- Mathilde dite la comtesse Mathilde, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Mathilde de ToscaneWikipédia, l'encyclopédie libre (24 juillet 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 10 octobre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Mathilde_de_Toscane.
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Maubeuge
Maubeuge est une commune française située près de la frontière belge, est rattachée
à la France seulement en 1678. Aldegonde, citée par les théologiens du XVIIe siècle comme exemple d'une vierge ayant refusé
le mariage, y fonda une abbaye de femmes au VIIe siècle.
- Maubeuge, Wikipédia, L'Encyclopédie libre (29 février 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 17 avril 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Maubeuge
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Mausole
Mausole devint le satrape, ou gouverneur, de la cité d'Halicarnasse en Carie (l'actuelle
ville de Bodrum en Turquie) en 377 av. J.-C., héritant le poste de son père. La Carie
faisait partie de l'empire perse sous le règne d'Artaxerxès II. Mausole se joigna à une révolte contre lui, terminé en 360 av. J.-C., mais fut pardonné
par le successeur d'Artaxerxès (Artaxerxès III). Mausole finit par maintenir beaucoup
d'indépendance, et acquit le statut de roi.
Il fit construire un monument funéraire reconnu à l'époque comme l'une des Sept Merveilles
du monde, au point où le terme "mausolée" désigne depuis de grands tombeaux. Il mourut
sans postérité en 353 av. J.-C. et fut remplacé par sa femme Artémise II (qui était aussi sa sœur) ; elle fit venir les grands artistes grecs pour décorer
le mausolée.
- Mausole, Wikipédia l'encyclopédie libre (29 décembre 2019), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 13 octobre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Mausole.
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Maximin II Daïa (en latin Imperator Caesar Gaius Valerius Galerius Maximinus Pius Felix Invictus Augustus)
Né en 270, Maximin a été l'empereur romain de 310 à 313. Défait par Licinius en 313,
il a dû s'enfuire de Rome déguisé; sa femme et sa fille furent executées. C'est Maximin
qui apparemment fait torturer et tuer sainte Catherine d'Alexandrie en 312, parmi
plusieurs autres martyres chrétiens.
- Maximin II Daïa, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 septembre 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 28 octobre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Maximin_II_Da%C3%AFa.
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Menander
Disciple de Simon le Magicien (Ier siècle ap. J.-C.) venant de Samarie considéré comme hérétique par l'Église car
il enseigna que les hommes recevraient l'immortalité et la résurrection de son baptême
et de la pratique des arts magiques. Il prétendit également être un sauveur envoyé
par les puissances spirituelles supérieures pour enseigner aux gens la connaissance
sacrée qui leur permettrait de se libérer de la domination des archontes, c'est-à-dire,
les pouvoirs régissant le monde matériel.
- Archon, Encyclopædia Britannica Online (2010), Encyclopædia Britannica, Internet, 21 décembre 2010. https://www.britannica.com/topic/Archon-Gnosticism.
- Simonians, Wikipédia l'encyclopédie libre (27 novembre 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 21 décembre 2010. https://en.wikipedia.org/wiki/Simonians.
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Mercure (en lat. Mercurius, en gr. Hermès)
Dieu du commerce, du profit et du voyage qui sert aussi de messager des autres dieux
dans la mythologie romaine. Assimilé au dieu grec, Hermès, Mercure représente également
l'habileté et la ruse.
- Hermès, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Mercure, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 août 2009), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1er octobre 2009. https://fr.wikipedia.org/wiki/Mercure_(mythologie).
- Mercure en lat. Mercurius, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Messaline (en lat. Valeria Messalina)
(25 av. J.-C. - Rome 48 ap. J.-C.). Fille du consul romain Marcus Valerius Messalla Barbatus, Messaline devint impératrice romaine lorsqu'elle épousa Claude Ier. Connue pour sa conduite despotique, Messaline manipula Claude pour qu'il éliminât
les rivaux potentiels à elle et à leurs enfants, Octavie et Britannicus. Messaline
était également réputée pour la vie dévergondée qu'elle mena. Selon le poète latin
Juvenal, elle se prostituait dans des bordels de Rome et elle aménagea même une partie du
palais en lupanar. Cependant, l'empereur mit fin à ses débauches lorsque l'affranchi
Narcisse l'avertit du mariage prévu entre Messaline et Silius, son amant secret, et
de leur attentat comploté contre lui. Effectivement, Claude fit exécuter sa femme
et Silius dans les jardins de Lucullus.
- Messaline, Wikipédia l'encyclopédie libre (18 février 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 31 mars 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Messaline.
- Messaline en lat. Valeria Messalina, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Pars, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Metelle Le Numidique (en lat. Quintus Caecilius Metellus Numidicus, Conquérant de Numidie)
Général et consul romain. C'est en 109 av. J.-C. que Metellus devint consul et mena
la guerre contre Jugurtha, le roi de Numidie. Malgré le fait que c'était son successeur
comme consul, Marius, et le lieutenant de celui-ci qui finirent par remporter la victoire
définitive contre Jugurtha, Metellus obtint le titre de conquérant en -106. En -100,
suite à des disputes avec ses ennemis politiques, Numidicus s'exila, mais rentra à
Rome en 99 où il mourut en -91.
- Quintus Caecilius Metellus Numidicus, Encyclopædia Britannica Online (2011), Encyclopædia Britannica, Internet, 17 mai 2011. https://www.britannica.com/biography/Quintus-Caecilius-Metellus-Numidicus.
- Quintus Caecilius Metellus Numidicus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Quintus Caecilius Metellus Numidicus, Wikipédia, L'encyclopédie libre (4 septembre 2023), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 15 décembre 2023. https://fr.wikipedia.org/wiki/Quintus_Caecilius_Metellus_Numidicus.
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Michol (ou Michal)
Selon le livre de Samuel dans l'Ancien Testament, Michol fut la fille benjamine du Roi Saül et elle fut aussi l'épouse de David après sa défaite du géant Goliath. Dans son histoire, elle choisit d'aller à l'encontre de la volonté de son père pour
protéger son mari. Elle aida David à s'échapper afin qu'il ne soit pas exécuté par
Saül. Enfin, bien que David soit resté en vie, Saül donna Michol à Phaltiel.
- Michal, Wikipédia l'encyclopédie libre (7 novembre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 17 novembre 2011. https://en.wikipedia.org/wiki/Michal.
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Michée
L'un des douze Prophètes juifs qui prophétiserent pendant les règnes de Joatham, Achaz, et Ezéchias. Michée est l'auteur du Livre de Michée dans l'Ancien Testament, dans lequel il prédit que le Messie sera né à Bethléem.
- Michée, Wikipédia, l'encyclopédie libre(7 juillet 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 10 décembre 2012.https://fr.wikipedia.org/wiki/Michée.
- Michée, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Milcah or Milkah
Personnage biblique dans le Livre de la Genèse, Milcah est la femme de Nahorm la mère de Betouel et donc la grand-mère de Rébecca, qui épousa le fils d'Abraham, Isaac.
- Nahor, Wikipédia, l'encyclopédie libre (14 mars 2021), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 27 mars 2021. https://en.wikipedia.org/wiki/Milcah.
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Miltiade le Jeune
Miltiade (540-489 av. J.-C.) était un stratège athénien dont la résolution et l'énergie
permirent à Athènes de gagner l'importante bataille de Marathon contre les Perses en 490 av. J.-C. Il
mourut par contre en prison, accusé de trahison.
- Miltiade le Jeune, Wikipédia l'encyclopédie libre (13 novembre 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 5 décembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Miltiade_le_Jeune.
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Minerve (en lat. Minerva)
Déesse romaine appartenant à la triade capitoline (Jupiter-Junon-Minerve), Minerve équivaut à la déesse grecque Athéna. Celle-ci est la déesse guerrière
et la déesse de la raison ainsi que la déesse de l’intelligence, s’occupant de la
littérature et des beaux arts et protégeant les sciences. Elle est d’habitude associée
à la chasteté, d’où l’épithète Athena Parthenos.
Selon la tradition, Jupiter avala son amante Métis de peur que l'enfant qui naîtrait
de Minerve ne le détrônât. Un jour, pris par un mal de tête violent, Jupiter quémanda
à Vulcain de lui fendre le crâne, d'où sortit Minerve tout armée.
- Athéna, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Minerve en lat. Minerva, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Moloch (en hebr. Ha-Molék)
Moloch était un dieu cananéen mentionné dans la Bible auquel les Ammonites sacrifiaient
leurs premiers-nés. Les enfants étaient
passés par le feu, c'est-à-dire immolés et puis brûlés. Cette pratique suscita la réprobation des prophètes bibliques.
- Moloch, Wikipédia l'encyclopédie libre (3 septembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 24 octobre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Moloch.
- Moloch (le), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Montanus de Phrygie
Montanus était un chrétien du IIe siècle, fondateur du "christianisme phrygien" ou
"montanisme" qui naquit avec lui en Phrygie perdura jusqu'au IXe siècle en Asie Mineure et en Afrique du Nord. Selon Eusèbe de Césarée, Montanus entra dans un état d'extase en 172 ou 173. Convaincu de l'imminence de
la fin du monde, il prêcha une morale rigouriste et le détachement du monde matériel.
Le plus célèbre converti au montanisme était Tertullien, converti en 207.
La secte finit par être condamné par l'Église catholique car ses adhérents considéraient
l'inspiration divine supérieure à l'autorité de la hiérarchie l'Église.
- Montanus de Phrygie, Wikipédia, L'encyclopédie libre (22 juin 2021), Internet, 23 juin 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Montanus_de_Phrygie.
- Montanus, religious leader, Encyclopædia Britannica Online, 23 juin 2021. https://www.britannica.com/biography/Montanus-religious-leader.
- Montanism, The Free Dictionary, Internet, 26 juin 2021. https://encyclopedia2.thefreedictionary.com/Cataphrygian.
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Moralia in Job
Un commentaire à la fois littéral et historique, mystique et surtout moral du livre
de Job par saint Grégoire le Grand, élu pape en 590. Le premier manuscrit renferme les vingt premiers livres et la plus
grande partie du vingt et unième. Le second contient la suite jusqu'au trente-cinquième
livre.
- Morales sur Job, Wikipédia l'encyclopédie libre (9 avril 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 8 mai 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Morales_sur_Job.
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Moïse (en hébr. Mosché)
Prophète et fondateur de la religion juive et de la nation d'Israël (- XIIIe s.), on lui attribue la rédaction des premiers livres de la Bible.
Selon le livre d’Exode, Moïse monta sur le Mont Sinaï pour recevoir La Loi (Décalogue) dicté par Dieu. Pendant
ce temps, les Israélites, ne pouvant plus supporter d’avoir affaire à un dieu invisible,
persuadèrent Aaron, le frère de Moïse, de leur fabriquer un veau en or, l'acte qui brisa le premier des Dix Commandements. En conséquence de cette transgression, Moïse dut remonter le Mont Sinaï pour renouveler
l’alliance entre le peuple juif et Dieu, après quoi il redescendit de la montagne,
la peau toute rayonnante.
Moïse est le descendant direct d'Abrahahm.
- Moïse, Wikipédia l'encyclopédie libre (26 mai 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 26 mai 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Moïse.
- Moïse (en hébr. Mosché, nom d'origine égyptienne), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Médée (en gr. Mêdeia)
Selon la mythologie grecque, Médée fut la fille du roi de Colchide, Éétès. Cette magicienne célèbre, amoureuse de Jason, trahit son père et son pays en utilisant la magie pour aider celui-ci à gagner la
Toison d’or. Lorsqu'ils furent poursuivis par Éétès, Médée tua son frère Absyrtos et dépèça son
corps, jetant ses membres sur la route pour retarder son père. Les deux amants réussirent
à s'évader et, ensuite, ils se marièrent. Parvenue à Iolcos en Thessalie, Médée fit périr Pélias, roi de Iolcos et l'oncle qui avait envoyé Jason en Colchide
pour s'emparer de la Toison d’or. Elle convainquit les filles de Pélias de dépecer
leur père et de jeter les morceaux dans un chaudron d’eau bouillante pour ainsi le
faire rajeunir. À cause de ce crime, Médée et Jason furent exilés à Corinthe où les époux donnèrent le jour à deux fils. Pourtant, lorsque Jason la répudia pour
Créüse, la fille du roi Créon, Médée se vengea de l'adultère. Elle envoya à Créüse
une tunique empoissonée comme cadeau et, enfin, égorgea ses propres enfants.
- Médée (mythologie), Wikipédia, l'encyclopédie libre (10 décembre 2023), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 15 décembre 2023. https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9d%C3%A9e_(mythologie).
- Médée en gr. Mêdeia, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Mélanie l'Ancienne
Mélanie (341-410) perdut successivement son mari, un Préfet romain, et ses deux fils
vers 365. Par la suite, elle se retira au désert en Terre sainte, où elle fonda vers
380 un monastère sur le mont des Oliviers à l'est de Jérusalem. Sa petite fille Mélanie la Jeune le rendit célèbre.
- Mélanie l'Ancienne, Wikipédia, L'encyclopédie libre (5 janvier 2021), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 3 mai 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9lanie_l%27Ancienne
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Mésopotamie (en gr. Μεσοποταμία/Mesopotamíos)
Région historique du Moyen-Orient, située entre les vallées du Tigre et de l'Euphrate.
La Mésopotamie fait référence généralement à son histoire antique, pour la civilisation
qui avait occupé la région jusqu'aux derniers siècles avant l'ère chrétienne et avant
l'ère musulmane du XIe siècle.
- Mésopotamie, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- MésopotamieWikipédia, l'encyclopédie libre (19 septembre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 26 septembre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Mésopotamie.
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Métrodore de Lampsaque le Jeune (en latin Metrodorus)
Philosophe grec originaire de Lampsaque en Asie Mineur, Métrodore, qui vécut de 330
à 278 av. J.-C., était un disciple très proche d'Épicure. Ses écrits ne sont connus qu'indirectement ou par de courtes citations; les titres
ont été transmis par Diogène Laërce.
- Métrodore de Lampsaque (le Jeune), Wikipédia l'encyclopédie libre (9 août 2019), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 3 décembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9trodore_de_Lampsaque_(le_Jeune).
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Naaman (en héb. נַעֲמָן)
Lieutenant du roi Ben-Hadad II qui a eu la lèpre après avoir baigné dans le Jourdain sur le conseil d'Élisée. On trouve son histoire dans le Deuxième livre des Rois.
- Naaman, Wikipédia, l'encyclopédie libre(14 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 19 mars 2013.https://fr.wikipedia.org/wiki/Naaman.
- Naaman, JewishEncyclopedia, Internet, 19 mars 2013.https://www.jewishencyclopedia.com/articles/11255-naaman.
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Nabal
Personnage biblique du premier livre de Samuel dans l'Ancien Testament, Nabal fut un riche marchand de la famille de Caleb. Le nom Nabal est librement traduit par imbécile et on dit qu'il fit honneur à son nom.
Pendant qu'ils promenaient la campagne, les bergers de Nabal furent protégés par David et ses hommes, avant que David devint roi. Quand David demanda de l'argent et des
provisions en échange de sa protection, Nabal les lui refusa. En colère, David décida
d'envoyer 400 de ses hommes chez Nabal pour se venger. La belle femme de Nabal, Abigail, les intercepta et leur offrit des provisions pour sauver son mari.
- Nabal, Wikipédia l'encyclopédie libre (1 juin 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 17 novembre 2011. https://en.wikipedia.org/wiki/Nabal.
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Nabuchodonosor II
(605-562 avant J.-C.) Fils et successeur de Nabopolassar, battit les Égyptiens à Karkemish (605) et à Hamat (Hama), réunissant la Syrie au royaume de Babylone. Il s’empara de Jérusalem et en déporta les habitants (587), puis bloqua Tyr pendant 13 ans (585-572). Il rétablit les réseaux d’irrigation, restaura les temples de Babylonie et protégea sa capitale par deux lignes de remparts et un mur barrant l’isthme entre Tigre et Euphrate au N. de Babylone.
- Nabuchodonosor, Encyclopédie Larousse en ligne Paris, France, Éditions Larousse, Internet, 19 juin 2013. https://www.larousse.fr/encyclopedie/groupe-homonymes/Nabuchodonosor/134580.
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Nahor, Nachor, ou Naghor
Personnage biblique dans le Livre de la Genèse, Nahor est le frère d'Abraham, le mari de Milcah et le père de Betouel. La fille de Betouel, Rébecca, épousa le fils d'Abraham, Isaac.
- Nahor, Wikipédia, l'encyclopédie libre (11 octobre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 6 décembre 2012. https://en.wikipedia.org/wiki/Nahor.
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Naïm
Naïm est un village de Galilée cité dans le Livre de Luc comme l'endroit où Jésus ressucita le fils d'une veuve éplorée.
- Naïm, Wikipédia, L'encyclopédie libre (1 mai 2021), Internet, 29 mai 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Na%C3%AFm.
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Niccolò Tedeschi, dit Panormitanus
Après avoir étudié le droit à Bologne, Tedeschi (1386-1455) devint professeur à Bologne,
à Parme, à Siene et enfin à Florence. Membre de l'ordre des Bénédictins, il devint
archévêque de Palerme en 1434 et cardinal en 1440. Il est considéré un juriste important,
ayant publié un nombre d'œuvres canoniques.
- Niccolò Tedeschi, Wikipédia l'encyclopédie libre (2 décembre 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 31 décembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Niccol%C3%B2_Tedeschi.
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Nicolaus Lyranus
Né en 1270 à Vieille-Lyre en Normandie, Lyranus, un des plus grands théologiens franciscains
et exégètes bibliques du Moyen Age, fut l'auteur du premier commentaire sur la Bible.
Docteur à la Sorbonne à Paris en 1309, en 1319 on l'élut chef de l'ordre franciscain
de France. Lyranus mourut en 1349 à Paris.
Son chef-d'œuvre, Postillae perpetuae in universam S. Scripturam, consiste de cinquante volumes de commentaires sur la Bible et fut le texte principal
des exégètes jusqu'au seizième siècle. Le commentaire influença plusieurs réformateurs,
y compris Martin Luther, à cause de l'insistance sur une interprétation littéral et non allégorique des Écritures
saintes.
- Nicholas of Lyra, Encyclopædia Britannica Online (2012), Encyclopædia Britannica, Internet, 12 janvier 2012. https://www.britannica.com/biography/Nicholas-of-Lyra.
- Nicholas of Lyra, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 novembre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 12 janvier 2012. https://en.wikipedia.org/wiki/Nicholas_of_Lyra.
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Nicotiane
Tabac, petun, herbe à la Reine. Ce sont les noms qu'on donne à une herbe qui vient originairement de l'Amérique [...]. [...] elle a une merveilleuse vertu contre toutes les playes, d'artères ulceres, etc.
- Nicotiane, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 1 juin 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f1402.item
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Nicéphore III Botaniatès
Nicéphore, né vers 1001 et mort en 1081, fut l'Empereur byzantin de 1078 à 1081, une
époque où crises et révoltes secouent le monde politique byzantin. Nicéphore abdiqua
et se retira dans un monastère où il meurt quelques mois plus tard. La dynastie de
la famille Comnène s'établit suite à la défaite de Nicéphore.
- Nicéphore III Botaniatès, Wikipédia, L'encyclopédie libre (29 août 2020), Internet, 2 octobre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Nic%C3%A9phore_III_Botaniat%C3%A8s
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Ninive
Une des plus anciennes villes de l'Assyrie, dans le nord de la Mésopotamie.
- Ninive, Wikipédia, L'encyclopédie libre (27 janvier 2016), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 11 février 2016. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ninive.
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Ninos ou Ninus
D'après la mythologie grecque, Ninos, le fils de Bélus, roi d'Assyrie, était le fondateur de l'ancienne ville de Ninive (appelé parfois
Ninus) en Assyrie. Ninus conquit toute l’Asie de l’Ouest en 17 ans avec l’aide d’Ariaeus, roi arabe.
Il se maria avec Sémiramis, la femme d’un de ses soldats. De leur union naquit Ninyas le Ninevien.
- Nikiprowetzky, Valentin, Sémiramis, reine légendaire d'Assyrie, Encyclopédie Universalis (2009), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 28 octobre 2009.
- Ninus, Encyclopædia Britannica Online (2011), Encyclopædia Britannica, Internet, 16 mars 2011. https://www.britannica.com/topic/Ninus.
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Nisos
- NisusEncycolpedia Mythica (16 mai 1999), Internet, 15 janvier 2018.https://pantheon.org/articles/n/nisus.html.
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Noces de Cana
Dans l'Évangile selon Jean du Nouveau Testament, l'apôtre Jean raconte le premier miracle de Jésus Christ où Jésus, invité à un mariage à Cana en Galilée, transforme l'eau en vin. L'événement préfigure le mariage entre Jésus, le jeune
marié, et l'Église, sa future épouse, dont le vin, symbole du sang du Messie, signale
sa mort prévue et la célébration de l'Eucharistie. La présence du Christ aux noces
représente la bénédiction de l'institution du mariage.
- Burnet, Éliane et Régis Burnet, Pour décoder un tableau religieux, Nouveau testament, Paris, Éditions du Cerf, 2006, p. 123-24. Google livres, Internet, 13 juillet 2011.
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Nouveau Testament de la Bible
Considéré par les chrétiens comme deuxième moitié de la Bible avec l'Ancien Testament, le Nouveau Testament comporte plusieurs textes racontant la vie de Jésus, ses enseignements,
et les premieres années du christianisme. Cette œuvre comprend les livres des quatre
Évangiles (Matthieu, Marc, Luc, et Jean), les Actes des Apôtres, les Épîtres de Paul, les Épîtres catholiques, et l'Apocalypse (ou livre de la Révélation).
- Nouveau Testament, Wikipédia, l'encyclopédie libre (1 août 2017), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 8 août 2017. https://fr.wikipedia.org/wiki/Nouveau_Testament
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Novatien (en latin Petrus Damianus)
Né en 220 en Phrygie, Novatien était un prêtre et théologien catholique. Pendant la persécution des Chrétiens
par l'empereur romain Decius entre 249 et 251, Novatien maintint depuis Rome les contacts avec les Églises chrétiennes
d'Afrique et d'Orient grâce aux nombreuses lettres qu'il leur envoya. Amer lors de
l'élection de Corneille comme pape en 251, Novatien essaya de se faire élire à sa
place. Il finit par être excommunié et quitta Rome en 253; il mourut vers 258.
Une secte novatianiste exista au sein du catholicisme jusqu'au IVe siècle, soutenant
la position de Novatien que ceux qui avaient apostasié lors de la persécution des
Chrétiens ne devraient pas être reçus de nouveau par l'Église suite à un repentir.
Au IVe siècle, elle se confonda avec d'autres courants qui abondaient dans le même
sens.
- Novatien, Wikipédia, L'encyclopédie libre (7 novembre 2020), Internet, 26 juin 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Novatien.
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Noé (en hébr. Noakh)
Patriarche biblique qui, selon le livre de Genèse de la Bible, fut épargné avec sa famille du Déluge que Dieu lança sur la Terre pour
éliminer l'humanité corrompue. À la faveur de sa vertu, Noé fut choisi pour faire
perdurer la race humaine. Suivant l'ordre de Dieu, le patriarche construisit un arche
sur lequel il fit embarquer un mâle et une femelle de toutes les espèces animales
existantes. L'arche flotta sur les eaux d'inondation jusqu'à ce qu'il s'arrêta sur
les montagnes d'Ararat.
- Noé (en hébr. Noakh, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Noé, Wikipédia, L'encyclopédie libre (30 mai 2016), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 20 juin 2016.https://fr.wikipedia.org/wiki/No%C3%A9_(patriarche).
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Noémi ou Naomi
Dans l'Ancien Testament, Noémi est la veuve d'Elimelech la belle-mère de Ruth, qui l'accompagne quand elle retourne du royaume de Moab à Bethléem après la mort de son mari.
- Naomi (figure biblique), Wikipédia, L'encyclopédie libre (28 novembre 2020), Internet, 16 mai 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Naomi_(figure_biblique).
- Naomi (biblical figure), Wikipedia, The Free Encyclopedia (5 mai 2021), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 16 mai 2021. https://en.wikipedia.org/wiki/Naomi_(biblical_figure)
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Numa Pompilius
Le second des sept rois de Rome, il établit une organisation politique fondée sur
le droit, la loi, les bonnes mœurset la crainte des dieux, pacifiant ainsi une société fondée sur les valeurs militaires.
- Numa Pompilius, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Numa PompiliusWikipédia, l'encyclopédie libre(22 novembre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 28 novembre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Numa_Pompilius.
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Némésius (ou Némésios)
Né vers 350 apr. J.-C., Némésius était un théologien et philosophe chrétien et l'évêque
d'Émèse (aujourd'hui Homs), en Syrie. Némésius était l'auteur du premier recueil
connu de l'anthropologie théologique avec une orientation chrétienne, Peri physeōs anthrōpou (La Nature de l'homme). Le livre pose la question : Puisque créée, comment l'âme peut-elle être immortelle,
voyant que tout ce qui est créé est périssable? Enfin Némésius rejeta la préexistence
et la doctrine matérialiste et conclut que l'homme est composé d'une âme et d'un corps,
principes séparés mais sympathiques. Selon ses conclusions, l'homme est immortel à
l'origine et mortel après le péché.
L 'ouvrage eut un grand succès au Moyen Âge ; de grandes sections furent incorporées
dans le livre De fide Orthodoxia par Saint Jean Damascène.
- Némésios, Wikipédia l'encyclopédie libre (30 octobre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 26 octobre 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Némésios.
- Nemesius Of Emesa, Encyclopædia Britannica Online (2011), Encyclopædia Britannica, Internet, 26 octobre 2011. https://www.britannica.com/biography/Nemesius-of-Emesa.
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Néron (en lat. Lucius Domitius Claudius Nero)
(Antium 37 - Rome 68). L'arrière-petit-fils de l'empereur romain Auguste (Octave), Néron fut le cinquième et dernier empereur romain (54-68 ap. J.-C.) connu surtout
pour son règne tyrannique et prodigue. Néron succéda à son beau-père l'empereur Claude Ier en 54. Consommé par la paranoïa et désirant se libérer de la tutelle de sa mère,
Agrippine, Néron empoisonna Britannicus, le fils de Claude, en 55 et fit assassiner sa mère
en 59. En 64, Rome fut incendiée, et certains, désillusionnés, blâmèrent Néron, qui
choisit de nombreux chrétiens romains comme boucs émissaires, les exécutant. En plus,
l'incendie permettait à Néron de faire bâtir son Domus aurea, la Maison dorée. Après une conspiration de la part de certains opposants, Néron
fit périr Sénèque parmi d'autres et s'appropria les biens des condamnés. L'Empire dans son ensemble
commença à souffrir de la démence démesurée de Néron. Vindex, général gaulois, rallia
la Gaule contre Néron, et Galba, jusqu'alors le gouverneur de l'Espagne tarraconaise,
fut proclamé empereur. Néron s'évada dans une villa près de Rome et, après une crise
de paranoïa, se suicida.
- Neron en lat. Lucius Domitius Claudius Nero, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Olympias (en gr. Olumpias)
Née vers 375 à Pydna, Olympias fut reine de Macédoine lorsqu’elle épousa Philippe II, roi de Macédoine. Elle fut aussi la fille de Néoptolème, roi d’Épire, une région
montagneuse des Balkans. Les deux époux donnèrent naissance à un fils, Alexandre le Grand. Après avoir été répudiée par Philippe, elle retourna chez son père. Certains pensent
qu’Olympias a instigué l’assassinat de son mari. Il est certain qu’elle a instigué
celle de Cléopâtre, et de la fille de celle-ci.
- Olympias en gr. Olumpias, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Ordre de Cîteaux
- Cîteaux-l'Abbaye :
Hameau de la comm. de Saint-Nicolas-lès-Cîteaux (Côte d'Or), à l'E. de Nuits-Saint-Georges, en Bourgogne. Abbaye fondée en 1098 par Robert de Molesme
. - Cisterciens :
Moines de l'ordre bénédictin réformé de Cîteaux. Fondé par Robert de Molesme en 1098, l'ordre se développa à partir de l'abbatiat d'Étienne Harding (1109-1133) et sous l'impulsion de Bernard de Clairvaux. Le routour à la règle bénédictine appliquée dans toute sa rigueur, l'idéal de retrait du monde et de pauvreté absolue assurèrent le succès de la spiritualité cistercienne. Après la fondation en 1113 - 1115 des abbayes de La Ferté, Pontigny, Clairvaux, Morimond (les « quatre filles de Cîteaux »), qui à leur tour essaimèrent, les cisterciens s'organisèrent en une fédération d'abbayes observant la Charte de charité (1114, confirmation pontificale en 1119) et regroupées en lignes sous la direction d'« abbayes mères ». Ils connurent leur âge d'or aux XIIe-XIIIe s., lorsqu'ils furent appelés à intervenir dans maintes affaires de l'Église, cependant qu'ils constituaient de puissants domaines agricoles
.
- Cîteaux-l'Abbaye, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Cisterciens, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Ordre de Saint-Jean de Jérusalem (l'ordre Hospitalier)
Ordre religieux qui remonte jusqu'au XIe siècle, dès l'installation des marchands
amalfitains à Jérusalem et la création d'hôpitaux en Terre sainte, d'où le nom Hospitalier.
Avec le temps, l'Ordre devint militaire en plus que d'être hospitalier afin de protéger
les pèlerins malades dans leurs hôpitaux et pour combattre les Sarrasins.
- Ordre de Saint-Jean de JérusalemWikipédia, l'encyclopédie libre(25 décembre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 15 janvier 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ordre_de_Saint-Jean_de_Jérusalem.
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Origène
Docteur chrétien grec, Origène fut né à Alexandrie vers 185 et mourut à Tyr vers 253
ap. J.-C. À un très jeune âge, en 215 il succéda à la tête de la Didascalée à L'École
théologique d'Alexandrie. Auteur de plusieurs textes ascétiques, dogmatiques et polémiques,
il est considéré comme le père de l'exégèse biblique pour ses Commentaires sur toute l'Écriture sainte et ses Homélies. Il enseignait une doctrine mystique et gnostique, et fut le premier à proposer un
système complet du christianisme intégrant les théories néoplatoniciennes. En 250,
sous le règne de Dèce, il subit la persécution et la torture, il mourut peu après
des suites de ses blessures.
- Origène, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Origène, Wikipédia l'encyclopédie libre (11 février 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1 mars 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Origene.
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Ovide (en lat. Publius Ovidius Naso)
Poète latin (Sulmona, Abruzzes 43 av. J.-C. – Tomes 17 ou 18 ap. J.-C.) connu pour
sa poésie élégiaque. Ses œuvres sont particulièrement diverses : Les Amours, livre de poésie qui parle de son amour pour Corinne évoque un érotisme subtil; Les Héroïdes, de l’autre côté, sont des lettres fictives écrites par des femmes et des hommes
légendaires; Les Fards et Les Remèdes à l'amour sont des traités qui satirisent l’élégance de la haute société romaine; Les Fastes portent sur le calendrier romain et les fêtes religieuses. L’œuvre la plus
ambitieuse de sa carrière fut les Métamorphoses, poème mythologique comprenant quinze livres, qu’il n’acheva pas. Ovide fut exilé
à Tomes (aujourd'hui Costantza) par Auguste, qui trouva immoral le poème L’Art d’aimer, dix années après sa publication.
- Ovide en lat. Publius Ovidius Naso, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Viarre, Simone, Ovide (~43-17), Encyclopédie Universalis (2009), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 1er octobre 2009.
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Ozias ou Azarias
Roi de Juda pendant 52 ans, au milieu du VIIIe siècle av. J.-C. Sa vie est décrite dans l'Ancien Testament dans le Deuxiène Livre des Rois et les Livres des Chroniques. Il est aussi mentionné dans le Livre d'Isaïe, le Livre d'Osée, le Livre de Zacharie et dans le Nouveau Testament, Livre de Matthieu.
- Ozias, Wikipédia, L'encyclopédie libre (15 avril 2020), Internet, 25 septembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ozias
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Pains de proposition
Dans l'l'Ancien Testament, on appelle pains de proposition, c’est-à-dire de présentation (les pains présentés),
ceux que le prêtre déposait chaque sabbat sur la table d’or du sanctuaire où ils restaient
exposés jusqu’au sabbat suivant. Il y en avait douze; seuls les prêtres avaient le
droit de les manger.
Un jour, Dauid, affamé avec ses hommes, s’en fit donner par le prêtre (1 Samuel 21.1-6), exemple d’indépendance envers la loi rituelle en cas de nécessité.
- Alexandre Westphal, Dictionnaire Biblique, Levangile.com, Internet, 22 avril 2020. https://www.levangile.com/Dictionnaire-Biblique/Definition-Westphal-3916-Pains-de-proposition.htm
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Palladios (en lat. Palladius)
Né en Galatie en 363 ou 364, Palladios se rendit en Égypte vers 387 pour connaître les fameux Pères du Désert. En 400 il fut consacré évêque de Hélénopolis en Bithnyie par saint Jean Chrysostôme. Palladios est l'auteur des Dialogues I et II sur la vie de Jean Chrysostome (c. 408) et vers 420 de la Histoire lausiaque (en latin Historia Lausiaca), un recueil de biographies d’ascètes égyptiens et syriens, dédié à Lausus, chambellan
de Théodose II.
- Palladios, Wikipédia, L'Encyclopédie libre (25 juin 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, 23 juillet 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Palladios
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Pallas
Dans la mythologie des Grecs, Pallas fut un Géant qui voulait violer Athéna. Ainsi celle-ci le brûla et se fabriqua une cuirasse de la peau écorchée qu’elle
portait en combat contre les Géants.
Pallas fut également un surnom de la déesse Athéna. Selon une légende, celle-ci aurait
été une fille de Triton, le dieu grec des mers, et une amie enfantine d’Athéna. Pallas
aurait été tuée pendant un de leurs jeux. Pour commémorer son amie, Athéna aurait
pris son nom et construit le Palladion (en lat. Palladium), statue ayant des propriétés magiques.
- Pallas, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Panthea
Selon une histoire, probablement fictif, racontée par Xénophon dans sa biographie de Cyrus II le Grand, Panthea était la femme du roi Abradatas. Quand son mari fut tué en bataille, Panthea, inconsolable, se suicida. Cyrus fit
ériger un monument en l'honneur de la fidélité du couple, car Abradatas devint l'allié
de Cyrus uniquement grâce à la manière dont ce dernier traita Panthea quand elle fut
capturée par lui.
- Abradatas, Wikipédia l'encyclopédie libre (4 août 2019), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 13 octobre 2020. https://en.wikipedia.org/wiki/Abradatas.
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Part
Part s. m. signifie en Medecine & en Jurisprudence, Accouchement.
- Antoine Furetière, Part, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet 6 août 2024. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f1523.item
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Patriarches
On appelle patriarches plusieurs personnages de la Genèse, membres d’une famille avec laquelle Dieu fonda selon l’Ancien Testament une alliance avec pour but de créer une grande nation. Dans la tradition juive, on
identifie cette grande nation avec le peuple juif ; les patriarches sont considérés
comme les pères des civilisations juive et chrétienne par les théologiens de ces religions.
Les patriarches devaient peupler la terre avec leur descendance.
- Patriarches (Bible), Wikipédia l'encyclopédie libre (16 février 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 4 mai 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Patriarches_%28Bible%29.
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Paul de Burgos Paul de Santa Maria
Paul du Burgos (1351-1435) était un juif d'Espagne et un rabbin respecté. Converti
au christianisme en 1391, il devint docteur en théologie à l'Université de Paris et
l'archévêque de Burgos.
- Paul of Burgos, Wikipédia l'encyclopédie libre (4 avril 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 29 avril 2013. https://en.wikipedia.org/wiki/Paul_of_Burgos.
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Pausanias
(Lydie - Rome IIe siècle) Géographe et voyageur grec qui parcourut l'Orient, toute
la Grèce et l'Italie avant de s'installer à Rome vers 174. On a de lui sa Description de la Grèce (Periegêsis), œuvre en 10 livres, qui décrit notamment les sites qu'il a visités et des légendes
et récits y associés.
- Pausanias, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Pharaon de l'Exode
Roi d'Égypte qui refusa de reconnaître le dieu de Moïse et des Israélites.
Selon le livre de l'Exode, le Pharaon d'Égypte refusa de laisser les Hébreux quitter le pays pour honorer leur
dieu. Afin de persuader le Pharaon de laisser son peuple partir, Moïse, sous l'ordre de Dieu, invoqua une série de plaies. Après la dixième plaie, le Pharaon
céda et agréa la demande des Israélistes.
- Moïse, Wikipédia l'encyclopédie libre (14 septembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 19 septembre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Moïse.
- Pharaon de l'Exode, Wikipédia l'encyclopédie libre (16 août 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 17 octobre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Pharaon_de_l'Exode.
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Pharisiens
Adhérents au judaisme ancien actifs entre le IIe siècle av. J.-C. et le Ier siècle
après, les Pharisiens n'hésitaient pas à modifier la Loi juive en faisant appel à
la tradition de la Torah orale. Les Évangiles les accusaient d'un ritualisme stérile .
- Pharisiens, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Phenenna
Phenenna était la seconde femme d'Elcana, père de Samuel. Phenenna tourmentait la première femme de celui-ci, Hannah (Hanna, Anna ou Anne), qui était stérile. Hannah pria Dieu de lui accorder un fils
qu'elle promit de consacrer à l'adoration de Dieu; Samuel fut né par la suite.
- Louis-Isaac Lemaistre de Sacy, trad. Rois, livre premier, La Sainte Bible, 1696; Bruxelles, Société Biblique Britannique et étrangère, 1855, Wikisource, la bibliothèque libre (18 novembre 2015), Internet, 14 janvier 2016. https://fr.wikisource.org/wiki/Bible_Sacy.
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Phidias ou Pheidias (en gr. Φειδίας)
Artiste grec vers 490-430. Phidias était sculpteur, architecte, et peintre des œuvres
classiques tel que la statue chryséléphantine de Zeus à Olympie, ce qui est considérée
comme l'œuvre la plus admirable de l'Antiquité grecque.
- Phidias, Wikipédia, l'encyclopédie libre(4 février 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 18 février 2013.https://fr.wikipedia.org/wiki/Phidias.
- Phidias, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Phila Ire
Une princesse macédonienne née vers 350 av. J.-C., Phila épousa en secondes noces
Démétrios Ier Poliorcète, qui avait 12 ans de moins qu'elle. Cette union dura 33 ans; Démétrios finit par
prendre quatre autres épouses, mais c'est Philia qui devint la Reine de Macédoine
en 294 quand Démétrios accèda au trône. Démétrios perd son royaume en 288; ne voulant
pas survivre à la chute de son mari, Phila s'empoisonne.
- Phila Ire, Wikipédia l'encyclopédie libre (16 février 2018), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 13 octobre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Phila_Ire.
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Philippe II d'Espagne
Philippe II d’Espagne (1527-1598) épousa en secondes noces Marie Ire d’Angleterre en 1554, un mariage très impopulaire en Angleterre. Quant Marie mourut sans descendance
en 1558, le trône anglais passe à la demi-sœur de cette dernière, Elizabeth Ire.
- Philippe II d'Espagne, Wikipédia, l'encyclopédie libre(16 février 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 22 février 2013.https://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_II_d%27Espagne.
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Philippe II de Macédoine
Philippe II, roi de Macédoine naquit vers 382. Le troisième fils d’Amyntas III, il
fut d’abord régent pour son jeune neveu, mais se proclama roi en 356. Il épousa Olympias, fille de Néoptolème, le roi d’Épire (région montagneuse des Balkans). Les deux donnèrent
le jour à Alexandre le Grand. Après avoir été répudiée par Philippe, Olympias, selon certains, aurait instigué
son assassinat. Il mourut en 336.
- Philippe II de Macédoine, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Philistins
Peuple ancien vivant sur le littoral de Canaan depuis -1190 av. J.-C., les Philistins sont d’une origine incertaine. Ce peuple domina
les autres peuples indigènes, tels les Israélites et les Cananéens (de l’âge du bronze),
jusqu’à la triomphe des Israélites sous David. Les livres Juges et I Samuel racontent ces luttes.
- Philistins, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Phillippe III de France, dit Philippe le Hardi
Philippe III (1245-1285), fils de Louis IX (Saint Louis), fut roi de France de 1270 à 1285.
- Philippe III de France, Wikipédia l'encyclopédie libre (19 mars 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 7 mai 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_III_de_France.
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Philon d'Alexandrie (ou Philon le Juif)
Philosophe grec d'origine juive, Philon reçut une formation hellénique tout en étudiant
la Bible et la doctrine hébraïque. Ses écrits se partagent en traités apologétiques
et en ouvrages de philosophie. Sa pensée est connue pour une tentative de synthèse
et de conciliation entre sa foi monothéiste et la philosophie grecque.
- Philon d'Alexandrie, Wikipédia l'encyclopédie libre (19 août 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 2 novembre 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Philon_d'Alexandrie.
- Philon le Juif, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Philostrate
Philostrate l’Athénien fut un orateur et biographe romain de langue grecque du IIe
siècle. Il est l’auteur d’une célèbre Vie d’Apollonius de Tyane, une biographie romancée de ce philosophe.
- Philostrate l'Athénien, Wikipédia l'encyclopédie libre (20 avril 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 29 juillet 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Philostrate_l%27Ath%C3%A9nien.
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Phinéas ou Phinées
Fils du grand prêtre Héli et frère d'Hophni. Selon la Bible, Phinéas et Hophni étaient des parangons de vice. Ils finirent par mourir de la main de Dieu lors de
la défaite contre les Philistins, en punition de l'irrévérence qu'ils manifestaient en accomplissant leurs tâches
sacredotales.
- Eli (Juges), Wikipédia l'encyclopédie libre (13 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 6 mai 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Eli_(Juges).
- Louis-Isaac Lemaistre de Sacy, trad. Livres des Juges, La Sainte Bible, 1696; Bruxelles, Société Biblique Britannique et étrangère, 1855, Wikisource, la bibliothèque libre (18 novembre 2015), Internet, 14 janvier 2016. https://fr.wikisource.org/wiki/Bible_Sacy.
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Phocion (en gr. Phôkiôn)
Phocion (c. 402-318 av. J.-C.) était un stratège et un orateur athénien du parti aristocratique.
Il était connu comme un combattant courageux et en même temps un partisan de la paix
et un ambassadeur efficace auprès d'Alexandre et d'Antipatros.
- Phocion, Wikipédia, l'encyclopédie libre(1 septembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 12 mars 2013.https://fr.wikipedia.org/wiki/Phocion.
- Phocion, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Phocis
Phocis était une région ancienne au centre de la Grèce Ancienne. C'est un des sujets
du 10e de la Description de la Grèce Pausanias.
- Phocis (ancient region), Wikipédia, the Free Encyclopedia (17 janvier 2021), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 21 janvier 2021. https://en.wikipedia.org/wiki/Phocis_(ancient_region).
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Photios ou Photius
Photius était un théologien byzantin à Constantinople au IXe siècle. L'Église orthodoxe le compte parmi les saints et les Pères de l'Église.
Il est l'auteur de plusieurs œuvres, notamment la Bibliothèque de Photius, Amphilochia, Contre les manichéens et Traité sur le Saint-Esprit.
- Photios Ier de Constantinople, Wikipédia l'encyclopédie libre (3 décembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 12 décembre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Photios_Ier_de_Constantinople.
- Photios ou Photius, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Phryné (en gr. Phrunê)
Née à Thespies, Phryné fut joueuse de flûte et la courtisane grecque la plus riche
et connue d’Athènes au IVe siècle av. J.-C. Elle aurait servi de modèle pour son amoureux, le sculpteur
célèbre athénien Praxitèle, lorsqu'il sculptait ses statues d’Aphrodite. Elle aurait été d’une beauté hors du commun, car, selon la tradition, lorsqu’elle
fut accusée d’impiété, le tribunal l’acquitta lorsque son défenseur dévoila le corps
de la courtisane.
- Phryné en gr. Phrunê, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Phyllis
Dans la mythologie grecque, Phyllis est la fille d'un roi de Thrace qui épousa Démophon, roi d'Athènes et fils de Thésée et de Phèdre. Démophon rentrait après la guerre de Troie quand il rencontra Phyllis. Malgré leur mariage, Démophon continua sa route, la laissant
à Thrace. Phyllis lui remit un coffret en lui disant de ne pas l’ouvrir tant qu’il
conserverait l’espoir de revenir auprès d’elle. Démophon ne revenant pas, Phyllis
le maudit et se tua. Démophon de son côté ouvrit le coffret, et frappé de terreur,
il monta à cheval, s’élançant à bride abattue; il mourut en retombant sur son épée.
- Démophon fils de Thésée, Wikipédia, L'encyclopédie libre (27 décembre 2018), Internet, 24 août 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9mophon_fils_de_Th%C3%A9s%C3%A9e
- Phyllis (mythology), Wikipedia, The Free Encyclopedia (22 juin 2020), Internet, 24 août 2020. https://en.wikipedia.org/wiki/Phyllis_(mythology)
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Phèdre (en gr. Phaidra)
En mythologie grecque, la fille de Minos, roi de Cnossos, et de Pasiphaé. Elle était également la sœur d’Ariane et la femme de Thésée, héros de l’Attique et le fils du héros Énée. Phèdre tomba amoureuse de son beau-fils, Hippolyte, qui la repoussa. Anéantie, Phèdre
accusa Hippolyte d’avoir cherché à la violenter. Thésée implora la malédiction de
Poséidon, dieu grec des mers, qui fit périr ensuite Hippolyte. Peu après, Phèdre se pendit.
- Phèdre en gr. Phaidra, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Piatti, Girolamo (en latin Hieronymus Platus)
(1545-1591) Théologien jésuite, auteur d'un célèbre Traité du bonheur de la vie religieuse (1601), traduit en français dès 1620.
- Piatti, Girolamo, Istituto Centrale per il Catalogo Unico delle biblioteche italiane e per le informazioni bibliografice - ICCU Ministero dei beni e delle attività culturali e del turismo, Internet, 22 mai 2014. http://edit16.iccu.sbn.it/web_iccu/ihome.htm.
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Pierius
Curé Catholique et écrivain d'une douzaine de traités religieux. Pierius souffrit
pour la foi Catholique et est considéré comme un martyr de l'Église Catholique.
- Pierius, Wikipedia, the Free Encyclopedia(10 septembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 5 novembre 2012.https://en.wikipedia.org/wiki/Pierius.
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Pierre Auriol (Petrus Aureolus)
Théologien et philosophe franciscain, on ne connaît pas trop de sa vie avant l'année
1312. Dès 1312, il enseignait au couvent franciscain à Bologne, et ensuite au couvent à Toulouse vers 1314. En 1321, Aureolus fut nommé archevêque d'Aix.
- Pierre AuriolWikipédia, l'encyclopédie libre (13 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 17 décembre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Auriol.
- Petrus AureolusWikipédia, l'encyclopédie libre(27 juin 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 17 décembre 2013. https://en.wikipedia.org/wiki/Petrus_Aureolus.
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Pierre Damien (en latin Petrus Damianus, en italien Pier Damiani)
Né en 1002, Pierre Damien était un moine-ermite italien qui devint évêque, puis cardinal.
Considéré un saint depuis son décès en 1072, il produisit une œuvre considérable qui
consiste surtout en une imposante correspondance (158 lettres), des sermons (75),
des hagiographies et des traités.
- Pierre Damien, Wikipédia, L'encyclopédie libre (22 février 2021), Internet, 18 juin 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Damien.
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Pindare (en gr. Pindaros)
Poète lyrique grec (-518 - v. -438) célèbre pour ses dithyrambes patriotiques, ses
odes triomphales, ses hymnes, ses thrènes et ses péans. Il fut admiré par les poètes
français de la Renaissance, particulièrement par Pierre de Ronsard.
- Pindare (en gr. Pindaros), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Platon
(Athènes -428 - -348 av. J.-C.). Étudiant de Socrate qui, comme philosophe, prit part à la formation de la pensée du monde occidental.
Il était le fondateur de l'école philosophique, l'Académie, à Athènes (387) où Aristote compta parmi ses élèves. Auteur d'au moins 28 dialogues socratiques, Platon créa
un genre littéraire qui le permit d’aborder certains problèmes métaphysiques et philosophiques
en combinant le discours rationnel et le langage poétique. Parmi ses dialogues les
plus connus on trouve le Timée, La République, Des Lois et Le Banquet.
- Platon, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Plaute (en lat. Titus Maccius Plautus)
(Sarsina v. -254 - Rome -184 av. J.-C.). Poète comique latin, Plaute parvint à assimiler
la technique théâtrale des Grecs tels que Ménandre, Philémon et Diphile dans son œuvre, tout en l’adaptant au goût romain. Le public
de son temps fut sensible à des personnages plutôt typés qu’à ceux témoignant d’un
caractère extrêmement nuancé. Nous n’avons que vingt de ses comédies. Parmi les plus
connues sont Amphitryon (Amphitruo), La Comédie de l’âne (Asinaria) et Les Bacchides (Bacchides).
- Plaute en lat. Titus Maccius Plautus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Pline l’Ancien
Pline l’Ancien (23-79) est l’auteur d’une Histoire naturelle, une sorte de bilan du savoir de la Rome antique. Dans ses écrits, Pline présentait
beaucoup d'information factuelle concernant la littérature, les arts, la botanique,
et la gastronomie.
- Pline l'Ancien (23-79), Encyclopédie Universalis (2010), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 29 juillet 2010.
- Pline l'ancien, Wikipédia, l'encyclopédia libre(26 octobre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 29 octobre 2012.https://fr.wikipedia.org/wiki/Pline_l'Ancien.
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Plutarque (en gr. Ploutarkhos)
Biographe et philosophe grec de moyen-platonisme (v.46/49 – v.125 ap. J.-C.), Plutarque
est l’auteur des Vies parallèles et des Œuvres morales qui traitent la religion, la politique, la pédagogie, l'histoire et la littérature.
Ses Préceptes du mariage (en latin Præcepta connubialia ou Conjugalia praecepta), un petit traité qui fait partie des Œuvres morales, était très connu en France à partir du XVIe siècle grâce à la traduction de Jacques
Amyot.
Les Apophtegmes de Plutarque sont souvent cités pendant la période de la première modernité aussi.
- Plutarque, Wikipédia l'encyclopédie libre (4 juin 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 23 juin 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Plutarque.
- Jacques Amyot (évêque), Wikipédia l'encyclopédie libre (12 juin 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 21 septembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Amyot_(%C3%A9v%C3%AAque).
- Plutarque en gr. Ploutarkhos), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Pluton
Dieu chthonien (chthonien qui renvoie à la terre, par opposition aux dieux célestes)
de la mythologie romaine. Il garde les Enfers ainsi que le sol. Il est similaire
au dieu grec Hadès.
- Pluton, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 août 2009), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1er octobre 2009. https://fr.wikipedia.org/wiki/Pluton_(mythologie)#Descriptions.
- Pluton n. f., Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Polyen de Lampsaque (en latin Polyænus)
Philosophe grec originaire de Lampsaque en Asie Mineur, mort en 278 av. J.-C., Polyen
avait une formation en géométrie, qu'il abandonna pour devenir un disciple d'Épicure. Son importance dans l'école épicurienne semble être attesté par le fait qu'il fut
un des interlocuteurs d'Épicure dans son ouvrage intitulé Le Banquet.
- Polyen de Lampsaque, Wikipédia l'encyclopédie libre (4 janvier 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 4 décembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Polyen_de_Lampsaque.
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Pompeia Paulina
Paulina était la femme du philosophe et homme politique Sénèque. En 65, l'empereur romain Néron exigea que Sénèque se suicide, l'accusant d'avoir pris part à une conjuration contre
l'empereur. Paulina tenta de mourir avec son mari, mais survit à sa tentative de suicide.
Elle ne se remarie pas et reste fidèle à la mémoire de son mari.
- Pompeia Paulina, Wikipédia l'encyclopédie libre (17 mars 2019), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 13 octobre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Pompeia_Paulina.
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Ponce Pilate (en lat. Pontius Pilatus)
Préfet de la province romaine de Judée de 26 à 36 connu surtout dans le Nouveau Testament comme le juge qui ordonna à contrecœur la cruxifixion de Jésus.
- Pilate (PONCE) en lat. Pontius Pilatus), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Ponce Pilate, Wikipédia l'encyclopédie libre (14 juin 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 14 juin 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ponce_Pilate.
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Porcia Catonis
Fille de Caton d’Utique, Porcia épousa son cousin Brutus, l'assassin de Jules César. Elle se suicida après avoir appris que son mari s’était donné la mort (-42 av. J.-C.).
- Brutus en lat. Marcus Junius Brutus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Porcia, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Posidonius (en gr. Poseidônios)
Philosophe grec (Apamée -135 - Rome -51 av. J.-C.), considéré comme l'homme le plus
savant de son temps, qui fonda l'école stoïcienne à Rhodes. À part la philosophie,
ses traités contribuèrent également aux domaines historique, scientifique et mathématique.
- Posidonius, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 août 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 5 octobre 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Posidonios.
- Posidonius en gr. Poseidônios, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Premier Livre des Rois
Livre de l'Ancien Testament qui raconte une partie de l'histoire d'Israël, y compris l'histoire de Samuel et le règne de Saül.
- Premier Livre des Rois, Wikipédia, l'encyclopédie libre(26 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 8 avril 2013.https://fr.wikipedia.org/wiki/Premier_livre_des_Rois.
- First and Second Book of Kings, Catholic Encyclopedia(2009), New Advent, Internet, 8 avril 2013.https://www.newadvent.org/cathen/08647b.htm.
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Procope de Césarée (en latin Procopius Caesarensis
Un historien byzantin, Procope né vers 500 et mort vers 565. Son œuvre est consacrée
surtout au règne de l'empereur Justinien.
- Procope de Césarée, Wikipédia, L'encyclopédie libre (22 août 2020), Internet, 4 septembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Procope_de_C%C3%A9sar%C3%A9e
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Properce (en lat. Sextus Aurelius Propertius)
Poète latin (Ombrie v. -47 - -15 av. J.-C.) connu pour sa thématique de l’amour romanesque
et de l’imagination angoissée. Il produisit quatre livres d’Élégies témoignant de son amour pour Cynthie. Selon plusieurs, Properce est le plus personnel
des élégiaques de l’époque augustéenne.
- Properce en lat. Sextus Aurelius Propertius, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Prophète Osée
Prophète d’Israël qui vécut au huitième siècle (v. 780-740). Protagoniste du Livre d'Osée de l'Ancien Testament.
- Osée, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Prophètes
L’Ancien Testament de la Bible parle de trois grands prophètes : Isaïe, Jérémie, Ézéchiel. L’Ancien Testament parle également de douze petits prophètes (l’on distingue grand de petit selon la longueur des livres qui portent leur nom) : Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habacuc, Sophonie, Aggée, Zacharie et Malachie. Le Nouveau Testament ajoute Daniel aux trois grands prophètes.
- Prophètes (Livre des), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Testament (Ancien et Nouveau), Encyclopédie Universalis (2009), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 12 mai 2009.
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Proserpine
L'équivalente à Perséphone dans la mythologie grecque. Divinité des Enfers, Proserpine
était probablement d'abord une déesse agraire, mais
elle fut par la suite assimilée à Perséphone, divinité chtonienne.
- Proserpine, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Perséphone, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 août 2009), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1er octobre 2009. https://fr.wikipedia.org/wiki/Perséphone.
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Protagoras (en gr. ancien Πρωταγόρας)>
Philosophe grec du Ve siècle av.J-C.
- ProtagorasWikipédia, l'encyclopédie libre (28 mai 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1 juin 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Protagoras.
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Pseudo-Denys l'Aréopagite
Cet auteur de traités chrétiens de théologie mystique en grec n'est pas à confondre
avec Denys l’Aréopagite, converti par saint Paul dans les Actes des Apôtres du Nouveau Testament. Le Pseudo-Denys était probablement un moine syrien qui a vécu vers l'an 500. La
rédaction des traités de Denys est fixée entre 485 et 515. Ses œuvres furent traduits
en français au XXe siècle et comprennent Les Noms divins, La Théologie mystique , La Hiérarchie céleste, La Hiérarchie ecclésiastique et des Lettres.
- Pseudo-Denys l’Aréopagite, Wikipédia l'encyclopédie libre (3 août 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 13 octobre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Pseudo-Denys_l%27Ar%C3%A9opagite#Les_%C5%93uvres.
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Ptolémée Ier Sôter le Sauveur
(-367 à -283). Roi d'Égypte (-323 à -285). Fils de Lagos, il fut un des principaux généraux d'Alexandre le Grand et reçut l'Égypte en partage à la mort de ce dernier (-323). Entré en rivalité avec les successeurs d'Alexandre, il s'allia à Séleucos Ier contre Antigonos Monophthalmos et battit le fils de celui-ci, Démétrios Ier Poliorcète, à Gaza (-313). La bataille d'Ipsos (-301) lui permit d'établir sa dominsation sur la Palestine, la Cœlésyrie et Chypre. À l'intérieur, il organisa administrativement le pays, y introduisit le culte de Sérapis et fonda en Haute-Égypte la Ptolémaïs qui supplanta Memphis. Il établit sa capitale à Alexandrie et donna à la ville un essor intellectuel et commercial considérable ; il y fit construire le musée et la bibliothèque.
- Ptolémée Ier Sôter, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Pulchérie (en lat. Aelia Pulchéria)
Fille d'Arcadius et d'Eudoxie, née à Constantinople, Sainte Pulchérie fut nommée impératrice d'Orient en 414 à la place de son frère,
l'empereur Théodose II. Pour obtenir un appui, Pulchérie se marie avec Marcien, qu'elle proclame empereur.
- Pulchérie, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- PulchérieWikipédia, l'encyclopédie libre (9 juillet 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 3 octobre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Pulchérie.
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Putiphar (ou Potiphar)
Personnage biblique qui apparaît dans le Livre de la Genèse comme officier égyptien et maître de Joseph. La femme de Putiphar tenta de séduire Joseph, mais, comme il ne succomba pas à ses
avances, elle accusa Joseph d'avoir tenté de la violer. Par conséquent, Putiphar mit
Joseph en prison.
- Potiphar, Wikipédia, l'encyclopédie libre(14 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 19 mars 2013.https://fr.wikipedia.org/wiki/Potiphar.
- Putiphar, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Pyrame et Thisbé
La légende des deux jeunes amants babyloniens fut racontée pour la première fois dans
les Métamorphoses d’Ovide. Les parents de Thisbé et de Pyrame leur interdirent de s’unir, ce qui poussa les
deux à se parler à travers une fissure du mur qui séparait leurs deux maisons. Un
soir, les deux décidèrent de fuir ensemble ; ainsi projetèrent-ils de se donner rendez-vous
au pied d’un mûrier en dehors de la ville. Lorsqu’arriva Thisbé, elle fut effrayée
par une lionne. Elle s’évada, abandonnant son écharpe, que la lionne déchira par la
suite. Pyrame, arrivant le second, vit l’écharpe en pièces et pensant que sa bien-aimée
avait été dévorée par la lionne, se poignarda. Ensuite, Thisbé, de retour, vit son
cher Pyrame mort par terre et se donna la mort de la même épée. Selon la légende,
à cause du sang versé sur la terre, les mûres de l’arbre, jusqu’alors blanches, devinrent
rouges.
- Pyrame en gr. Puramos, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Pythagore (en gr. Puthagoras)
Mathématicien et philosophe grec, Pythagore vécut au VIe siècle. De nos jours, sa
vie demeure mal connue. L’on croit qu’il naquit à Samos et qu’il vécut en Italie,
où il fonda des communautés savantes qui propageaient une morale ascétique. Son œuvre
nous est également mal connue aujourd’hui : aucun de ses écrits ne reste. Ceci dit,
on attribue plusieurs découvertes à l’école pythagoricienne, dont la science principale
était l’arithmétique. L’arithmétique de cette école est pourtant loin de celle que
nous avons aujourd’hui. Celle-là était liée à la religion et au mysticisme : selon
cette école, il existe un nombre entier qui correspond à toute chose. Pythagore exerça
ainsi une influence sur la musique : certaines des formes géométriques des figures
représentant les nombres sont harmonieuses, et l’harmonie musicale provient d’une
mise en place de nombres appropriée. De ce fait, Pythagore provoqua une découverte
important acoustique concernant la relation entre une corde vibrante et la hauteur
du son émis. On attribue plusieurs autres découvertes à l’école pythagoricienne, notamment
celle des nombres irrationnels (qui ne sont pas entiers). Pythagore nous est d’abord
et avant tout connu pour le fameux théorème de Pythagore qui nous permet de calculer
la troisième côté d’un triangle à partir des deux autres.
- Pythagore en gr. Puthagoras, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Pythias la Jeune
Pythias est la fille d'Aristote et de Pythias d'Assos, une biologiste et embryologiste et la première femme d'Aristote.
Pythias d'Assos est connue pour avoir fait une grande collection de spécimens vivants
et pour avoir collaboré avec Aristote dans l'étude de l'embryologie.
- Pythias d'Assos, Wikipédia, L'encyclopédie libre (4 mars 2020), Internet, 28 août 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Pythias_d%27Assos
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Pères de l'Église
Depuis le XVIe siècle, l'historiographie moderne appelle Pères de l'Église des auteurs ecclésiastiques, généralement (mais non exclusivement) des évêques, dont les écrits, les actes et l'exemple moral ont contribué à établir et à défendre la doctrine catholique. Ce sont donc des personnages qui se recommandent par quatre caractéristiques : l'ancienneté, la sainteté, l'orthodoxie, l'approbation ecclésiastique.
Il y a quatre pères de l'Église d'Occident : Saint Ambroise, Saint Augustin, Saint Grégoire, Saint Jérôme.
- Pères de l'Église, Wikipédia l'encyclopédie libre (30 juin 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 25 août 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Pères_de_l'Église.
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Pères du Désert
Représentants du clergé de l'Antiquité tardive (IIIe et IVe siècles) qui vécurent
dans les déserts de l'Égypte, en hermites.
- Pères du désert, Wikipédia l'encyclopédie libre (31 mars 2016), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 22 juin 2016. https://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A8res_du_d%C3%A9sert.
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Pélagianisme
Doctrine de Pélage et première hérésie de l'Occident chrétien, le pélagianisme est
marqué par le stoïcisme et l'affirmation de la création et du libre arbitre aux dépens
du péché originel. Par rapport à la vie conjugale, les idées pélagiennes élaborèrent
une morale sexuelle du mariage fondée sur la maîtrise de soi (tradition ascétique).
La doctrine fut combattue par saint Augustin et condamnée au concile d'Éphèse en 431.
- Pélagianisme, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Pénélope
Dans l'Odysée d'Homère, Pénélope est l'épouse fidèle par excellence, attendant son mari Ulysse, parti pour
la guerre de Troie pendant de longues années, malgré l'insistance de beaucoup de prétendants.
- Pénélope, Wikipédia, L'encyclopédie libre (30 juillet 2020), Internet, 24 août 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9n%C3%A9lope
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Pétrone (en latin Petronius Arbiter
Écrivain romain du Ier siècle, Pétrone est l'auteur du roman satirique Satyricon, considéré comme un des premiers romans de l'histoire littéraire.
- Pétrone, Wikipédia, L'encyclopédie libre (8 juillet 2021), Internet, 29 juillet 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9trone.
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Quintilien (en lat. Marcus Fabius Quintilianus)
Rhéteur latin qui vécut entre 30 et 100 ap. J.-C. Sous l’empereur Vespasien, qui régna entre 69 et 79, Quintilien fut maître de rhétorique à Rome. Domitien,
le second fils de Vespasien, fit de Quintilien le tuteur de ses neveux. Quintilien
fut également l’auteur d’un ouvrage décrivant la formation de l’orateur, l’Institution oratoire. Dans l’ouvrage, qui comprend douze livres, il soutient les théories de l’auteur
Cicéron contre celles de Sénèque.
- Quintilien en lat. Marcus Fabius Quintilianus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Quintilien, Wikipédia l'encyclopédie libre (6 juin 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 19 août 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Quintilien.
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Rachel
Selon le livre de la Genèse (XXIX-XXXV), Rachel était la fille de Laban et l'épouse préférée de Jacob à qui elle n'est accordée, par ruse, que suite au mariage de Jacob et de la sœur
de Rachel, Léa. Mère de Joseph et de Benjamin, Rachel meurt sur le chemin du retour du pays de Canaan.
- Rachel, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Rachel, Wikipédia l'encyclopédie libre (4 septembre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 10 novembre 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Rachel.
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Raffaele Fulgosio (en latin Fulgosius)
Juriste à l'Université de Padoue, Raffaele Fulgosio (1367-1427) fut un intervenant
important lors du Concile de Constance en 1414-15. Son œuvre la plus connue est In Justiniani Codicem Commentarii, un commentaire sur le Code Justinien en trois volumes.
- Raffaele Fulgosio, Wikipedia, L'enciclopedia libera (18 septembre 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 13 mars 2021. https://it.wikipedia.org/wiki/Raffaele_Fulgosio.
- Cable, Martin J., “Cum essem in Constantie…”: Raffaele Fulgosio and the Council of Constance 1414-1415, Brill, 2015, Internet, 13 mars 2021. https://brill.com/view/title/32344.
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Raguel ou Reuel
- Raguel, International Standard Bible Encylopedia on line, BibleStudyTools.com, Internet, 13 janvier 2016. https://www.biblestudytools.com/encyclopedias/isbe/raguel-1.html.
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Rahab
Héroïne biblique du Livre de Josué, Rahab était la prostituée à Jericho qui cacha les deux espions de Josué et leur sauva la vie. Elle devint la femme de Salmôn et la mère de Boaz.
- Rahab, Wikipédia l'encyclopédie libre (15 janvier 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 27 février 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Rahab.
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Raulin, Jean
(1443-1514) Théologien français dont le recueil des sermons est publié pour la première
fois en 1512.
- Raulin, Jean (1443-1514), BP 16, Bibliographie des éditions parisiennes du 16e siècle, Paris, Bibliothèque Nationale de France, Internet, 1 juin 2014. https://bp16.bnf.fr/12462491/jean_raulin.
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Raymond de Capoue (en lat. Raymondus; en it. Raimondo delle Vigne)
Raymond (1318-1399), maître général des Dominicains à partir de 1380, est considéré
le deuxième fondateur de l'ordre fondé par Saint Dominique grâce aux réformes qu'il a introduites. Il était le confesseur de Sainte Catherine de Sienne.
- Raymond of Capua, Wikipedia, the Free Encyclopedia (14 octobre 2019), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 20 avril 2020. https://en.wikipedia.org/wiki/Raymond_of_Capua
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Rebecca
Personnage biblique du livre de Genèse, épouse d'Isaac, mère des jumeaux Esaü et Jacob. Sa grossesse était pénible parce que les deux enfants se battaient dans son sein.
Dieu lui prédit que deux nations seront issues de ces deux garçons et que l'ainé servira
le cadet. Par la suite, Rebecca aidera Jacob, le plus jeune et son préféré, à usurper
la bénédiction qu'Isaac devait donner à Esaü.
- Rebecca (Bible), Wikipédia l'encyclopédie libre (27 mai 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 8 septembre 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Rebecca_(Bible).
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Rhodope
Esclave d’origine de Thrace au VIe siècle av. J-C, Thaïs travailla comme hétaïre (courtisane ou prostituée) à
Samos où elle fut la maîtresse d'Ésope avant que Charax ne l'épouse et l'emmène en Egypte.
- Rhodope (hétaïre), Wikipédia l'encyclopédie libre (9 décembre 2018), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 24 août 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Rhodope_(h%C3%A9ta%C3%AFre).
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Richard de Saint-Victor
Richard de Saint-Victor (1110-1173) était un moine écossais ou irlandais, prieur de
l'Abbaye de Saint-Victor à Paris de 1162 à sa mort. Disciple de Hugues de Saint-Victor, Richard promulgua une théologie basée sur l'amour divine et le mysticisme intérieur.
Il laissa 33 œuvres derrière lui, dont De la Trinité (en latin De Trinitate est la plus célèbre.
- Richard de Saint-Victor, Wikipédia, L'encyclopédie libre (10 avril 2020), Internet, 5 septembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Richard_de_Saint-Victor
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Robert Gaguin (en latin Robertus Gaguinus)
Gaguin (1433 ou 1434-1501) était un religieux, historien, philosophe humaniste et
diplomate français de l'ordre des Trinitaires. Son Compendium de Francorum origine et gestis (La mer des chroniques et miroir historial de France) est une histoire de la monarchie franque, puis française, des origines légendaires
du Ve siècle jusqu'en 1500.
- Robert Gaguin, Wikipédia l'encyclopédie libre (5 juillet 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 20 décembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Gaguin.
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Rodrigo Sánchez De Arévalo (en latin Rodericus Zamorensis ou Rodericus Sanctius)
Évêque, historien et théologien espagnol du XVe siècle (1404-1470), Sánchez De Arévalo
était un plein participant à la vie politique de l'Église catholique de son époque
et passa plusieurs années à Rome. Parmi ses œuvres l'Historia Hispanica, une histoire de l'Espagne depuis les commencements jusqu'en 1469, est cité par Claude
Maillard dans Le bon mariage.
- Rodrigo Sánchez de Arévalo, Wikipédia l'encyclopédie libre (9 septembre 2018), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 11 octobre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Rodrigo_S%C3%A1nchez_de_Ar%C3%A9valo.
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Rois mages
Selon l'Évangile de Matthieu, ce sont des visiteurs guidés par une étoile "de l'Orient" qui rendent hommage à
Jésus lors de sa naissance en lui apportant des présents d'une grande richesse symbolique.
- Rois mages, Wikipedia, The Free Encyclopedia (25 janvier 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 6 février 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Rois_mages
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Romuald Ier de Bénévent
Fils aîné de Grimoald Ier de Bénévent, Romuald (630-687) succéda à son père comme Duc de Bénévent en 662 quand celui-ci
part à la conquête de la Lombardie. (Le frère cadet de Romuald, Garibald, succéda à leur père comme roi des Lombards
car sa mère était une princesse lombarde.) En 663, Bénévent fut assiégé par l'empereur
byzantin Constant II, chassé seulement grâce à l'aide de Grimoald.
Contrairement à son père, Romuald se convertit au catholicisme.
- Romuald Ier de Bénévent, Wikipédia, L'encyclopédie libre (15 novembre 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 14 mars 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Romuald_Ier_de_B%C3%A9n%C3%A9vent
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Romulus
Selon la légende romaine (de -753 à -715 av. J.-C.), Romulus, fils du dieu Mars et
de la vestale Rhéa Silva, fut le fondateur et le premier roi de Rome.
- Romulus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Romulus et Rémus, Wikipédia l'encyclopédie libre (18 juin 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 5 août 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Romulus_et_R%C3%A9mus.
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Royaume de Juda
Royaume formé par la région actuelle de Palestine après la mort du roi Salomon vers 931 av. J.-C. Lorsque Salomon meurt, dix tribus d'Israël se rassemblaient dans
le nord pour former le royaume d'Israël tandis que les tribus de Juda et de Benjamin
formaient le royaume plus religieusement homogène de Juda autour de Jérusalem au sud. Sa disparition intervint en -587 lors d'une campagne menée par le roi babylonien
Nabuchodonosor II contre Jérusalem.
- Juda (royaume de), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Royaume de Juda, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 février 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 23 février 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Royaume_de_Juda.
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Royaume des Cieux (Royaume de Dieu ou Règne de Dieu)
Concept théologique du judaïsme, du christianisme, et de l'islam qui forme la base
de la prédication de Jésus de Nazareth, qui introduit l'idée chrétienne d'une ère nouvelle de rédemption grâce à sa venue
sur terre. Les gens qui y croient auraient accès à la vie éternelle.
- Royaume de Dieu, Wikipédia, l'encyclopédie libre(17 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 19 mars 2013.https://fr.wikipedia.org/wiki/Royaume_de_Dieu.
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Ruben ou Reouven (en héb. ראובן)
Fils aîné de Jacob et Léa dans le livre de la Genèse, et l'ancêtre d'une tribu située dans le Mishor.
- Ruben, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Ruben (Bible)Wikipédia, l'encyclopédie libre (29 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 26 septembre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ruben_(Bible).
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Rufinus de Syrie
Rufinus était un théologien chrétien, un prêtre et un auteur du IVe siècle qui entretint
une correspondance avec Saint Jérôme.
- Rufinus the Syrian, Wikipédia l'encyclopédie libre (19 avril 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 29 mai 2020. https://en.wikipedia.org/wiki/Rufinus_the_Syrian.
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Ruth
Personnage biblique, son histoire fut racontée dans le Livre de Ruth dans l'Ancien Testament. Ruth était une veuve dont l'époux, Malchon, et le père et le frère décèderent dans
le pays de Moab. Ruth suivit sa belle-mère à Bethléem où elle épousa Boaz, parent de Malchon. Leur fils, Obed, était le grand-père du roi David.
- Ruth, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Ruth, Wikipédia l'encyclopédie libre (12janvier 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 26 janvier 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ruth_(Bible).
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Saint Adrien
Martyr à Nicomédie vers l'an 306 et époux de Sainte Natalie. Adrien était officier dans les armées de l'empire et il persécuta les chrétiens
sous l'ordre de l'empereur Maximien Galère. Quelques années plus tard, Saint Adrien
se convertit au christianisme. Il fut arrêté et torturé à son tour à Nicomédie.
- Adrien de Nicomédie, Wikipédia l'encyclopédie libre (1 juillet 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 24 septembre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Adrien_de_Nicomédie.
- Godescard, Jean François, La vie des saints, pères et Martyrs, Paris, Furne et Ce., 1844, p.407.
- Adrien (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Saint Albert le Grand (en lat. Albertus Magnus
(Lauingen v. 1193 - Cologne 1280). Albert le Grand était un philosophe, théologien
et scientifique allemand. Il avait une formation dominicaine et fit ses études comme
maître de théologie à l'université de Paris. Ensuite, il enseigna à Cologne. D'une
érudition encyclopédique, il fit des commentaires sur la Bible (In psalmos ; In matthaeum), sur la théologie (Commentaire des Sentences ; De mystica theologica), sur le corpus aristotélien (Super duos libros Aristotelis Prihermenias ; Commentarium in De generatione et corruptione) et sur les sciences De secretis mulierum ; De vegetalibus et plantis).
- Albert le Grand, Wikipédia l'encyclopédie libre (24 novembre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 29 novembre 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_le_Grand.
- Albert le Grand (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Saint Aldhelm
Évêque anglais (vers 639 – 25 May 709) qui mit lui-même en musique ses poèmes anglo-saxons.
Ses écrits, hymnes et chants anglo-saxons ont tous disparus, mais ses œuvres latines
existent toujours. De ces œuvres, on y trouve un poème en l'honneur des vierges sacrées
et un traité sur la virginité.
- Aldhelm de Sherborne, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 juillet 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 24 septembre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Aldhelm_de_Sherborne.
- Aldhelm (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Saint Alexis (l'Homme de Dieu, Alexis de Rome, ou Alexis d'Édesse)
Saint chrétien né vers 411. La légende de sa vie est connue dans La Vie de saint Alexis, un assortiment de poèmes hagiographiques. Il s'embarqua vers la ville d'Édesse où
il devint mendiant pendant dix-sept ans. Après il retourna à Rome et fut hébergé par
son père qui ne le reconnaissait plus. Il a vécu sous un escalier pendant dix-sept
ans, jusqu'à sa mort.
- Alexis de Rome, Wikipédia, l'encyclopédie libre(21 octobre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 14 janvier 2013.https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexis_de_Rome.
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Saint Amand
Évêque itinérant puis évêque de Maastricht, Saint Amand était l'évangélisateur du
nord de la Gaule et est considéré comme le fondateur de l'Église en Belgique. Il est
l'apôtre des Flandres et de Hainaut et le patron des corporations de brasseur et des
marchands de vin. Il mourut à Elnone vers 679.
- Amand de Maastricht, Wikipédia l'encyclopédie libre (11 novembre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 19 mars 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Amand_de_Maastricht.
- Amand (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Saint Ambroise (ou Ambroise de Milan)
Né à Trèves vers 340 ap. J.-C., Saint Ambroise fut évêque de Milan de 374 à 397. Docteur
de l'Église, il est l'un des Pères de l'Église d'Occident avec saint Augustin, saint Jérôme et Grégoire 1er. Connu en tant qu'écrivain et poète, il fut aussi l'auteur de plusieurs œuvres et
traités d'éthique chrétienne, dont De officiis ministrorum, en 3 livres, qui inclut par exemple De Cain et Abel. Un de ses ouvrages les plus célèbres est la dissertation De Virginibus, sur le virginité. Il meurt en 397.
- Ambroise de Milan, Wikipédia l'encyclopédie libre (4 octobre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 3 novembre 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ambroise_de_Milan.
- Loughlin, James, St. Ambrose, The Catholic Encyclopedia, New York, Robert Appleton Company, 1907, vol. I. New Advent, Internet, 3 novembre 2011. https://www.newadvent.org/cathen/01383c.htm.
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Saint Anastase (pape)
Né à Rome, Anastase le 1er fut le 39e pape, de 399 à 401 ap. J.-C. Anastase condamna
les donatistes et les sectes hétérodoxes, et décida que les prêtres devaient se lever
et tenir la tête inclinée durant la lecture de l'Évangile.
- Anastase Ier (pape), Wikipédia l'encyclopédie libre (7 août 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 27 octobre 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Anastase_Ier_(pape).
- Anastase Ier (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Saint André (apôtre)
Un des douze apôtres du Christ, André, un Juif de Galilée, est le frère de Saint Pierre. Jésus l'appela à se joindre à lui quand André faisait de la pêche avec son frère,
mais en fait André était le premier des apôtres à rencontrer Jésus, alors la tradition
ecclésiastique lui donne le titre de Protoclet ou « Premier appelé » (par le Seigneur).
- André (apôtre), Wikipédia, L'encyclopédie libre (29 août 2020), Internet, 7 septembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_(ap%C3%B4tre)
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Saint Anselme (Anselme de Cantorbéry, Anselme d'Aoste, ou Anselme du Bec)
Théologien et philosophe chrétien, il était un des plus grands écrivains mystiques
de l'Occident médiéval, et certaines le considère comme le premier penseur scolastique.
Il voulait comprendre la foi chrétienne et créa l'argument ontologique en faveur de
Dieu.
- Anselme de Cantorbéry, Wikipédia, l'encyclopédie libre (3 janvier 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 15 janvier 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Anselme_de_Cantorbéry.
- Anselme (saint), Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Saint Antoine le Grand (Antoine d'Égypte, Antoine l'Hermite, Antoine du Désert)
Né en 251 près d'Héraclée, dans la Haute-Égypte, saint Antoine est considéré comme
le fondateur du monachisme chrétien. Sa vie nous est connue par le récit qu'en a fait
Athanase d'Alexandrie, qui avait été quelque temps son disciple, vers l'an 360.
- Pétin, L.-M.,Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 208-216. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 17 avril 2013.https://gallica.bnf.fr/.
- Antoine le Grand, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Antoine le Grand, Wikipédia l'encyclopédie libre (5 avril 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 3 septembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine_le_Grand.
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Saint Antonin de Florence ou Antonino Pierozzi de Forciglioni
Saint Antonin, né en 1389 à Florence, était un dominicain et prélat italien. Il devint
archevêque de Florence en 1445. Les principaux écrits de saint Antonin sont Somme théologique, dont il fit un abrégé à l'usage des confesseurs, et Chronique tripartite, un abrégé de l'histoire depuis la création du monde jusqu'en 1458.
- Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 228-232. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 23 janvier 2013. https://gallica.bnf.fr/.
- Antonin (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Saint Athanase ou Athanase d'Alexandrie (en gr. Αθανάσιος)
Évêque d'Alexandrie et docteur de l'Église chrétienne, Athanase était l'auteur de plusieurs œuvres polémiques
et dogmatiques des années 300.
- Athanase d'Alexandrie, Wikipédia, l'encyclopédie libre(13 janvier 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 18 février 2013.https://fr.wikipedia.org/wiki/Athanase_d'Alexandrie.
- Athanase (Saint), Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Saint Aubert d'Avranches
Évêque d'Avranches mort vers 725. Selon la tradition, Saint Aubert eut trois visions
dans lesquelles l'archange Michel lui ordonnait d'édifier une église en son honneur
sur l'île rocheuse Mont Tombe sur la côte de la Noramndie. Ainsi, en 709 Aubert fonda
le Mont-Saint-Michel-au-péril-de-la-Mer, ou simplement le Mont-Saint-Michel et y installa
un chapitre de douze chanoines.
- Aubert d'Avranches, Wikipédia l'encyclopédie libre (1 octobre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 19 mars 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Aubert_d'Avranches.
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Saint Augustin (en lat. Aurelius Augustinus)
(Thagiste, auj. Souk-Ahras 354 – Hippone, auj. Annaba 430 ap. J.-C.). Évêque africain,
docteur et père de l’Église, Saint Augustin a un impact énorme et durable sur la théologie chrétienne, la philosophie
logique et la théorie du sens. Parmi ses nombreuses œuvres les plus éminentes sont
Les Confessions (397-401), texte autobiographique introspectf sur le voyage spirituel de l'auteur,
et La Cité de Dieu (413-427). Les débats suscités par sa conception de la grâce continuent de nos jours;
il insista que la grâce du Christ est un don de Dieu et que ce n'est pas à nous de
la gagner par nos actes. Le fait que toute l'humanité est tarée par le péché originel et l'importance
de la doctrine de la prédestination a fait de la théologie augustinienne le contrepoids
de la théologie jésuite en France sous l'Ancien Régime.
Un auteur prolifique, parmi les autres ouvrages d'Augustin cités dans notre anthologie
sont De la Genèse contre les Manichéens, Traités sur l'épitre de Saint Jean aux Parthes,
La Catéchèse des débutants, Les Soliloques, L'Ascension du Seigneur,
De la Genèse au sens littéral
De la doctrine chrétienne, De la trinité, De Verbis domini,
Des biens du mariage, Mariage et concupiscence, Des unions adultères,
De la virginité,
Avantages de la viduité et Les Rétractations.
- Augustin (Saint) en lat. Aurelius Augustinus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Augustin d'Hippone, Wikipédia l'encyclopédie libre (26 mai 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 28 mai 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Augustin_d%27Hippone.
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Saint Basile de Césarée ou Basile le Grand (en gr. Basileios)
Né en Césarée de Cappadoce en 329, Basile y fonda une communauté monastique influente.
Nommé évêque de Césarée en 370, il créa des hospices pour les malheureux faisant de
lui un précurseur du christianisme social.
En tant que théologien, il combattit contre l'arianisme de l'empereur
Valens. Basile est l'auteur
de plusieurs œuvres monastiques, théologiques et canoniques, dont l'Hexaméron,
le Contre Eunomios (contre l'arianisme). Nommé Docteur de l'Église en 1568 plus de mille ans après sa
mort en 379, il est
aussi considéré comme un des pères de l'Église, vénéré par les orthodoxes
ainsi que par les catholiques.
- Basile de Césarée, Wikipédia l'encyclopédie libre (4 décembre 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 14 décembre 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Basile_de_C%C3%A9sar%C3%A9e.
- Basile le Grand (saint) en gr. Basileios, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Saint Benoît de Nursie
Né en 490 en Nursie, Italie, Saint Benoît est souvent vénéré comme patriarche des moines d'Occident. Sa vie n'est connue qu'à travers le récit des Dialogues, II par Grégoire le Grand. En 529 il fonda l'abbaye du Mont-Cassin et il y rédigea sa célèbre Règle Monastique de Saint Benoît en 547. La Règle décrit la vie spirituelle et matérielle des moines ainsi que l'organisation du monastère;
elle reste la règle fondamentale des bénédictins.
- Benoît de Nursie (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Saint Bernard de Clairvaux
Saint Bernard (1090-1153) était moine et le directeur de conscience de l'ordre cistercien.
Il devint une des principales personnalités de l'Occident chrétien. C'est un conservateur
qui intervenait souvent dans les affaires publiques et conseillait les papes. En 1146,
à la demande du pape Eugène III, il prêcha la deuxième croisade. Plus homme d'action
et de spiritualité que théologien, il est cependant l'auteur de quelques traités polémiques,
de sermons, et de poèmes.
- Bernard de Clairvaux, Wikipédia, L'encyclopédie libre (3 août 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 24 août 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_de_Clairvaux.
- Bernard de Clairvaux (Saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Saint Bernardin (ou Bernardin de Sienne)
Prêtre franciscan (1380-1444) et un prédicateur important dont les sermons publiés
avaient une grande influence au Moyen Âge et à la Renaissance.
- Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique ou vie des saints et des bienheureux, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 423-428. Bibliothèque numérique Gallica, 21 janvier 2013.https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2985794/f212.image.r=dictionnaire%20hagiographique.langEN.
- Bernardin de Sienne, Wikipédia, l'encyclopédia libre (20 mai 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 4 janvier 2021.https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernardin_de_Sienne
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Saint Cyprien de Carthage (en lat. Thascius Caecilius Cyprianus)
Écrivain latin chrétien et Père de l'Église né vers 200, mort en 258,
il fut nommé évêque de Carthage en 248. Il prêcha l'indulgence en faveur des chrétiens qui avaient abjuré. Il laissa
plusieurs œuvres dont Des faillis, De l'unité de l'Église, des Lettres, précieux témoignage de leur temps, et De habitu virginum, ou Les habits des vierges, qui doivent être simples et modestes.
- Cyprien (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Cyprien de Carthage, Wikipédia l'encyclopédie libre (28 juin 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 24 septembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Cyprien_de_Carthage.
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Saint Cyrille (ou Cyrille d'Alexandrie)
Un évêque d'Alexandrie et un des Pères de l'Église. Cyrille fut neveu et successeur de Théophile, et un saint chrétien.
- Cyrille d'Alexandrie, Wikipédia, l'encyclopédie libre(23 janvier 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 28 janvier 2013.https://fr.wikipedia.org/wiki/Cyrille_d'Alexandrie.
- Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique ou vie des saints et des bienheureux, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 697-699. Bibliothèque numérique Gallica, 28 janvier 2013.https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2985794/f348.image.r=cyrille.langEN.
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Saint Denys l'Aréopagite
Selon les Actes des Apôtres, Denys fut le converti de Paul et le premier évêque d'Athènes.
Il est surtout connu pour la fausse attribution des traités chrétiens de théologie
mystique écrits par le Pseudo-Denys l'Aréopagite. En dépit de sa fausseté, l'attribution
fut significative. À l'époque, emprunter le nom d'un personnage pour lui attribuer
une œuvre était une manière de la situer dans un courant de pensée, ainsi l'attribution
représente-t-elle une des tentatives faites par l'Église de réconcilier le message
évangélique et la tradition néoplatonicienne.
- Denys l'Aréopagite, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Denys l'Aréopagite, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 août 2018), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 16 août 2018. https://fr.wikipedia.org/wiki/Denys_l’Aréopagite.
- Denys ou Pseudo-Denys l'Aréopagite (Ve-VIe s.), Encyclopédie Universalis (2011), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 27 octobre 2011. https://www.universalis.fr/encyclopedie/denys-pseudo-denys-l-areopagite/.
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Saint Denys ou Denis (en lat. Dionysius, surnommé l’Aréopagite)
Évêque et martyr, membre du célèbre tribunal de l’Aréopage, qui siégeait à Athènes. Il fut converti par l’apôtre Paul, lorsque celui-ci vint, en 51, prêcher l’Évangile à Athènes. Il devint ensuite le premier évêque de cette ville et il y fut martyrisé
vers l’an 95, pendant la persécution de l’empereur Domitien.
- Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 728. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 5 juillet 2013.https://gallica.bnf.fr/.
- Denys l’Aréopagite, Wikipédia l'encyclopédie libre (13 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 6 juillet 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Denys_l’Aréopagite.
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Saint Deusdedit
Deusdedit était un laboureur romain dont les vertus et la charité étaient reconnus
dans les Dialogues de Grégoire le Grand et dans la Martyrologie romaine. Chaque samedi il distribuait aux pauvres ce qu'il a pu gagner pendant la semaine.
Il mourut vers la fin du Ve siècle.
- Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 739. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 23 juillet 2020. https://gallica.bnf.fr/.
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Saint Dominique
Prédicateur castillan né vers 1170, Dominique de Guzman est le fondateur de l'ordre
des Prêcheurs appelés couramment les « dominicains ». Il étudia la théologie et la
philosophie avant d'entrer comme chanoine régulier au chapitre d'Osma. Après un voyage
à Rome en 1205, il passa par l'Occitanie et y rencontra l'hérésie cathare et pour
concurrencer les institutions cathares il fonda un monastère de femmes à Prouille.
Dominique suivit les croisades mais ne prit aucune part à la guerre; il obtint un
grand nombre de conversions par la persuasion et la prédication. À son retour il s'établit
à Toulouse avec quelques compagnons de mission et se mit à prêcher dans tout le territoire.
Après les réticences d'Innocent III, l'ordre des Prêcheurs fut approuvé officiellement par pape Honorus III en 1216.
Il mourut en 1221 à Bologne, et fut cannonisé peu après en 1234.
- Dominique de Guzmán , Wikipédia l'encyclopédie libre (11 novembre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 19 mars 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Dominique_de_Guzmán.
- Dominique (Saint) [Domingo de Guzmán], Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Saint Elzéar ou Elzéar de Sabran (en lat. Elzearius)
Saint Elzéar, comte d'Arian, né en 1285 à Robians, dans le diocèse d'Apt, épousa Delphine de Glandèves en 1299. Elle imposa un mariage virginal à son époux; Elzéar et Delphine firent d'un
commun accord leur vœu de chasteté en 1316.
Parmi ses charges politiques, il fut régent du Royaume de Naples. Elzéar fut canonisé en 1369.
- Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 839-843. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 21 janvier 2013. https://gallica.bnf.fr/.
- Elzéar de Sabran, Wikipédia l'encyclopédie libre (11 septembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 21 janvier 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Elzéar_de_Sabran.
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Saint Euthyme le Grand
Abbé en Palestine, né en 377 à Mélitène, dans la province de Petite-Arménie, et mort
le 20 janvier 473. Il est le père et le fondateur du grand mouvement monastique qui
allait remplir le désert de Palestine. Il passa soixante-sept ans dans la solitude
et mourut célèbre par son humilité, sa charité et son observance de la règle monastique.
- Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 952-955. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 22 août 2013. https://gallica.bnf.fr/.
- Euthyme le Grand , Wikipédia l'encyclopédie libre (15 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 22 août 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Euthyme_le_Grand.
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Saint François d'Assise
Moine catholique italien et fondateur de l'ordre des frères mineurs, une organisation
catholique pour les hommes qui ne pouvaient pas suivre la vie nomade de prédicateurs.
Ces hommes suivaient, alors, les lois de Saint François. C'est le patron des animaux
et de l'environnement.
- Francis of Assisi, Wikipédia, l'encyclopédie libre(10 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 12 mars 2013.https://en.wikipedia.org/wiki/Francis_of_Assisi.
- Franciscan, Wikipédia, l'encyclopédie libre(12 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 12 mars 2013.https://en.wikipedia.org/wiki/Franciscan.
- François d'Assise, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Saint Fulgence
Né à Thelepte vers 467, Saint Fulgence était un fonctionnaire, un moine et puis l'évêque
de Ruspe. Il professa l'augustinisme et défendit le christianisme orthodoxe dont la
doctrine ne s'était pas encore affermie dans la région de Byzacène (de nos jours la
Tunisie). Lors son exil en Sardaigne par le roi Thrasamund, il fonda le monastère
de Cagliari et écrivit plusieurs ouvrages théologiques pour instruire les chrétiens
d'Afrique, dont un recueil de 18 lettres sur différentes questions de morale.
- Fulgence de Ruspe, Wikipédia l'encyclopédie libre (2 avril 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 2 avril 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Fulgence_de_Ruspe.
- Fulgence (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Saint Grégoire 1er (le Grand)
Né vers 540 ap. J.-C., Saint Grégoire le Grand était un docteur de l'Église et le
64e pape. Il est l'un des quatre Pères de l'Église d'Occident (avec Saint Ambroise, Saint Augustin et Saint Jérôme). Grâce à lui, la papauté devint la principale puissance de l'Occident. Il fut l'auteur
des Moralia in Job, des Dialogues et de la Regula pastoris, traité d'administration de l'Église. C'est à lui que l'on doit le nom de "chants
grégoriens". Mort le 12 mars 604.
- Grégoire Ier, Wikipédia l'encyclopédie libre (25 octobre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 27 octobre 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint_Grégoire_le_Grand .
- Grégoire Ier Le Grand (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Saint Grégoire de Nazianze
Saint Grégoire (v.330 – v.390), docteur de l'Église et archevèque de Constantinopole, fut surnommé le Théologien à cause de sa profonde connaissance de la religion chrétienne. Il est l'auteur de
deux discours Contre Julien (l'Apostat) et de cinq Discours théologiques dans lesquels il développe la théologie chrétienne et principalement la nature divine
de l'Esprit Saint comme personne de la Trinité. Sur la fin de sa vie, il composa des
poèmes sur des sujets de piété, afin de contribuer à l'édification des fidèles.
- Grégoire de Nazianze, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 juin 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 26 septembre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Grégoire_de_Nazianze.
- Grégoire de Nazianze (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Godescard, Jean François, La vie des saints, pères et Martyrs, Paris, Furne et Ce., 1844, p.216-218.
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Saint Jacques, dit le Majeur
L'un des douze disciples de Jésus Christ qui serait mort
par le sabresur ordre d'Hérode Agrippa Ier (Actes des Apôtres 12, 2). Il est considéré comme l'apôtre de l'Espagne car, selon une légende, son tombeau se trouverait dans la ville de Compostelle en Galice.
- Jacques de Zébédée, Wikipédia l'encyclopédie libre (21 novembre 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1er décembre 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_de_Z%C3%A9b%C3%A9d%C3%A9e.
- Jacques (saint) dit le Majeur, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Saint Jean Chrysostome
Docteur de l'Église et prêtre d'Antioche vers 349 ap. J.-C. ; c'est un saint de l'Église catholique romaine, de l'Église orthodoxe
et de l'Église copte.
Il devint célèbre pour sa prédication et son éloquence, d'où vient son surnom de Chrysostome, en grec chrysóstomos, littéralement Bouche d'or. Cependant,
son œuvre, qui comporte des traités ascétiques et un grand nombre d'homélies, ne supporta
ni le luxe du haut clergé ni l'adultère de l'impératrice, ce qui lui valut d'être
enfin exilé en 404.
Parmi ses nombreux ouvrages écrits, son traité Sur la virginité est régulièrement cité dans notre anthologie.
- Jean Chrysostome, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Jean Chrysostome, Wikipédia l'encyclopédie libre (3 juillet 2024), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 19 août 2024. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Chrysostome.
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Saint Jean Damascène
Né vers 696 ap. J.-C., Jean Damascène fut un Père de l'Église grecque à Damas. Il est l'auteur de plusieurs traités doctrinaux importants. Dans
son œuvre Source de la connaissance, il défendit les vérités philosophiques contre le scepticisme, et dans De fide orthodoxa il se lança dans une controverse avec l'Islam, qu'il classa parmi les hérésies. Il
mourut le 4 décembre 749, et fut déclaré docteur de l'Église catholique par le pape
Léon XIII en 1890.
- Jean Damascène, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Jean Damascène, Wikipédia l'encyclopédie libre (24 septembre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 20 octobre 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Damascène.
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Saint Jean l'Aumônier
Jean l'Aumônier, patriarche d'Alexandrie, naquit vers l'an 556 à Amathonte en Chypre, dans une famille noble et riche. Il
s'engagea de bonne heure dans l'état du mariage, mais ayant perdu sa femme et ses
enfants, il résolut de renoncer entièrement au monde. Il entra alors dans l'Église
et déménagea à Alexandrie en Égypte, où il fut nommé archevêque et patriarche de la ville en 608. Dès son arrivée,
il recensa les pauvres et les sans domicile fixe. Jean les logea tous dans son palais
patriarcal et la nourriture ne manqua jamais grâces aux prières et miracles de celui-ci.
Lors de l'invasion de la Palestine par les Perses, de nombreux réfugiés vinrent se
cacher à Alexandrie. Jean les accueillit chez lui avec un grande générosité. Les Perses ayant envahi
l'Egypte, saint Jean, afin d'échapper à leur fureur, s'embaraqua pour l'île de Chypre.
Il mourut à Amathonte, vers l'an 619, âgé de soixante-quatre ans.
- Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 66-69. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 9 mai 2013. https://gallica.bnf.fr/.
- Saint Jean l'Aumônier, Nominis Nominis.cef.fr, Internet, 9 mai 2013. https://nominis.cef.fr/contenus/saint/490/Saint-Jean-l-Aumonier.html.
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Saint Jean l'Évangéliste (Apôtre)
Un des douze principaux apôtres, on l'appelle Jean l'Apôtre, Jean l'Évangéliste, Jean le Théologien, ou Le disciple que Jésus aimait pour le distinguer de Jean le Baptiste. Saint Jean avait été choisi vierge et resta vierge toute sa vie. Selon saint Jérôme, cette pureté lui mérita la garde de Marie, la mère de Jésus. Saint Jean assista à la Transfiguration et à la Passion, et accéda
avec saint Pierre au tombeau vide. Saint Jean mourut à Éphèse, âgé d'environ quatre-vingt-quatroze
ans. La tradition lui attribue la quatrième Évangile, trois épîtres, et l'Apocalypse.
- Évangile selon Jean, Wikipédia l'encyclopédie libre (5 octobre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 30 septembre 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Évangile_selon_Jean.
- Jean (apôtre), Wikipédia l'encyclopédie libre (5 octobre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 23 septembre 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_de_Zébédée.
- Jean (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Saint Jean-Baptiste
Saint-Jean Baptiste (aussi appelé le Baptiste) fut un prophète juif. Les Évangiles reconnurent en lui certaines qualités chrétiennes ; ainsi fut-il surnommé le Précurseur. Il vécut dans le désert (possiblement celui de Juda) et trouva des disciples, leur prêchant la conversion intérieure et annonçant la
venue prochaine du Messie. Selon Marc I,IX Jésus fut baptisé par lui dans l’eau du Jourdain, où il pratiquait d’habitude le baptême. Il mourut par décollation (décapitation)
sur un ordre donné par Hérode Antipas, comme demandé par Salomé (princesse juive).
Elle aurait dansé devant Antipas, son oncle, et demanda la décollation comme récompense.
- Jean-Baptiste (saint) ou le Baptiste, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Saint Joachim
Époux de sainte Anne et père de la Vierge Marie, selon la tradition catholique et orthodoxe. L’Écriture sainte ne fait de lui aucune
mention formelle. Il aurait vécu au premier siècle.
- Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 146. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 21 juin 2013.https://gallica.bnf.fr/.
- Joachim (protévangile), Wikipédia l'encyclopédie libre (13 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 21 juin 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Joachim_(protévangile).
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Saint Joseph
Dans l'Évangile, Saint Joseph est l'époux de Marie et père nourricier de Jésus. Il est présenté comme un homme justequi a accepté d'accueillir Marie et son enfant suite au message de l'ange.
- Joseph (Nouveau Testament), Wikipédia l'encyclopédie libre (30 octobre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 5 novembre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_(Nouveau_Testament).
- Joseph (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Saint Julien l'Hospitalier
Martyr et époux de sainte Basilisse. Un jour, rentrant de la chasse, Julien trouva
donc dans son lit un homme et une femme, qu'il pensa être sa femme et un amant; il
les tua tous les deux. Mais c'étaient ses parents, dont la mort de sa main avait été
prédit.
Julien s'enfuit et vit dans la pauvreté. Les deux époux finirent par consacrer tous
leurs biens à des œuvres de charité et firent de leur maison une espèce d'hôpital
pour les pauvres et les malades. Julien fut martyrisé, vers l'an 313, sous l'empereur
Maximin II. Il est notamment le patron des charpentiers, des hôteliers et des passeurs.
- Pétin, L.-M.,Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 181. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 8 avril 2013.https://gallica.bnf.fr/.
- Saints Julien et Basilisse, Nominis, Nominis.cef.fr, Internet, 8 avril 2013. https://nominis.cef.fr/contenus/saint/397/Saints-Julien-et-Basilisse.html.
- Julien l'Hospitalier, Wikipédia l'encyclopédie libre (15 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 8 avril 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Julien_l'Hospitalier.
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Saint Justus Orgelitanus (ou Urgellensis)
Justus fut le premier évêque d'Urgell, un comté de Catalogne, entre 526 et 546, approximativement.
Son ouvrage le plus connu est un commentaire sur La cantique des cantiques.
- Oliver A. Taylor, Catalogue of the Library of the Theological Seminary in Andover, Mass, Andover, Gould and Newman, 1838, p. 253. Livre numérique Google, Internet, 22 mars 2018.https://books.google.ca/.
- Catalogue of the Printed Books in the Library of the Faculty of Advocates,, vol. 4, Edinburgh and London, William Blackwood and sons, 1876. Livre numérique Google, Internet, 22 mars 2018.https://books.google.ca/.
- James Darling, Cyclopaedia Bibliographica: A Library Manual of Theological and General Literature, vol. 2, London: J. Darling, 1854, p. 1703. Livre numérique Google, Internet, 22 mars 2018.https://books.google.ca/.
- J. Doujat, Histoire du droit canonique, Paris, Michel Petit, 1675. Livre numérique Google, Internet, 22 mars 2018.https://books.google.ca/.
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Saint Jérôme
Ce Père de l’Église, qui vécut de 342 à 420, connu pour son rigorisme, mena une vie austère, d’abord
en ermite dans le désert en Syrie. Après un séjour à Rome pour établir la Vulgate, la première version latine de la Bible, il passa les trente dernières années de
sa vie isolé dans un monastère en Palestine.
En 393, il écrit un traité polémique Contre Jovinien (en lat. Adversus Jovinianum), où il critique les thèses du moine Jovinien, qui était un opposant de l'ascétisme chrétien au IVe siècle.
On a aussi un recueil de ses Epîtres.
- Saint Jerôme, 342-420, Le dossier pédagogique, Bibliothèque nationale de France, Internet, 21 janvier 2010.
- Jérôme de Stridon, Wikipédia l'encyclopédie libre (5 octobre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 22 octobre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jérôme_de_Stridon.
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Saint Laurent Justinien
Né en 1381 à Venise, Saint Laurent Justinien était un religieux catholique italien
au XVe siècle. Il fut l'évêque de Castello et le premier patriarche de Venise. Considéré
comme un grand réformateur, il est l'auteur des Degrés de la perfection. Il mourut
en 1455 et fut canonisé en 1690 par le Pape Alexandre VIII.
- Laurent Justinien, Wikipédia l'encyclopédie libre (15 novembre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 15 mars 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Laurent_Justinien.
- Laurent Justinien (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Saint Luc (Apôtre)
Auteur du troisième Évangile, Luc est identifié avec le compagnon de saint Paul de L'Épître aux Colossiens, (IV:XIV). En plus, la tradition lui attribue les Actes des Apôtres.
- Luc (saint) , Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Saint Macaire d'Alexandrie
Saint Macaire, né vers 293, était confiseur à Alexandrie. À l'âge de 40 ans, il décida
de devenir moine au désert auprès d'Antoine. Devenu prêtre, Macaire était célèbre pour ses austérités extraordinaires et ses
exploits ascétiques. À partir de 335 et pendant sept ans, il ne vécut que de légumes
et d'herbes crues. La rigueur de son ascèse le fit reconnaître. Il vécut une soixantaine
d'années au désert et mourut en 393. On a de saint Macaire un Discours sur la mort des justes, et on lui attribu aussi les Règles des Moines, ouvrage qui se trouve dans le Codex regularum.
- Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 331-333. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 7 mai 2013. https://gallica.bnf.fr/.
- Macaire d'Alexandrie, Wikipédia, L'Encyclopédie libre (23 février 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, 23 juillet 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Macaire_d%27Alexandrie#%C5%92uvres.
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Saint Marc
Un des douze apôtres choisis par Jésus-Christ. L'Évangile selon Marc est le deuxième des quatre évangiles du Nouveau Testament, et aussi le plus bref et le plus ancien de ces livres bibliques, centré sur la vie
adulte de Jésus.
- Évangile selon Marc, Wikipédia, l'encyclopédie libre (24 décembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 29 janvier 2013.https://fr.wikipedia.org/wiki/Évangile_selon_Marc.
- Évangile (Marc), Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Saint Martin de Tours (surnommé Saint Martin le Miséricordieux)
Évêque de Tours, né à Sabarie dans la Pannonie, en 316, et mort à Candes en 397. Il est un des principaux
saints de la chrétienté et le premier saint à être vénéré sans avoir subi le martyre.
Sa Vie par son disciple Sulpice Sévère répandit son culte dans toute la Gaule ; son tombeau
devint le centre d'un important pélerinage.
- Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 425-432. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 5 juillet 2013.https://gallica.bnf.fr/.
- Martin de Tours, Wikipédia l'encyclopédie libre (4 juillet 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 5 juillet 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint_Martin.
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Saint Matthieu
Appelé Lévi par Marc et Luc, Matthieu est l'un des douze apôtres. Son évangile est le premier des quatre évangiles canoniques; il raconte la passion, l'envoi en
mission, la mort et la résurrection du Christ selon la perspective de Matthieu en s'appuyant beaucoup sur l'Évangile selon Marc.
- Évangile selon Matthieu, Wikipédia l'encyclopédie libre (25 septembre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 28 septembre 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Évangile_selon_Matthieu.
- Matthieu (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Saint Nicostrate
Chef de la Cour Impériale à Rome dans la seconde moitié du troisième siècle et mari
de Sainte Zoe. Nicostrate fut emprisonné par l'empereur Dioclétien après avoir été converti au christianisme par saint Sébastien. Nicostrate fut torturé
et jeté dans la mer avec Claude, Castor et Victorin.
- Godescard, Jean François, La vie des saints, pères et Martyrs, Paris, Furne et Ce., 1844, p.45-46.
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Saint Paul
Paul naquit à Tarse (ville de l’ancienne province romaine Cilicie en Turquie) environ
5 av. J.-C. Il fut un des douze apôtres du Christ et il travaillait en particulier auprès des non-juifs, ce qui lui a donné le surnom
l’Apôtre des gentils. Nous connaissons son travail grâce aux Actes des Apôtres et à ses quatorze Épîtres. Juif fervent, nommé Saül, il commença par lutter contre le christianisme, pourtant,
à cause d’une vision du Christ sur le chemin de Damas, il changea d’avis et se convertit.
Dès lors, il fit trois voyages missionnaires en Asie Mineure, Macédoine et Grèce pour
fonder d’autres communautés proto-chrétiennes. Il fut accompagné pendant ces voyages
par les apôtres Barnabé et Marc et par les compagnons Timothée, Tite et Silas. Paul fut arrêté à Jérusalem, incarcéré et ensuite transféré à Rome où, selon la tradition, aurait été exécuté
(vers 62 ou 64 ap. J.-C.).
- Paul (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Saint Pierre
Dans les Evangiles de la Bible, Pierre est le principal apôtre. Jésus qui lui donna son nom de Képhas Pierre :
Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Église(Matthieu XVI, 18) ; jusqu’alors, Pierre s’appelait Simon et il était un pêcheur sur le lac de Tibériade en Galilée. Pierre fut le premier à suivre Jésus, avec son frère, André. Tous les deux devinrent ensuite des apôtres. Pierre assista à plusieurs miracles religieux et événements majeurs pendant sa vie, notamment la Transfiguration, la Passion et l’arrestation de Jésus. Il vit également le tombeau de Jésus vide; par la suite, avec les douze autres apôtres, il assista à l’apparition du Christ dans la grotte. Selon Jean XXI, 15-17, Pierre devint le chef de l’Église de Jésus après la Résurrection. En outre, selon la Tradition Catholique Romaine, il aurait été le premier évêque de Rome. En 64, sous Néron, il fut martyrisé. On attribue à Pierre deux Épîtres canoniques, écrites sous son nom.
- Pierre (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Saint Pierre Chrysologue ou Pierre de Ravenne
Né à Imola dans la Romagne, saint Pierre Chrysologue, c'est-à-dire « qui parle d'or »,
fut théologien et archevêque de Ravenne vers l'an 433 jusqu'à sa mort, en 450. Beaucoup
de ses sermons furent publiés, de son vivant et par la suite.
- Pétin, L.-M.,Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 738-740. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 10 mai 2013.https://gallica.bnf.fr/.
- Pierre Chrysologue, Wikipédia, l'encyclopédie libre (20 juillet 2023), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 15 mai 2024.https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Chrysologue.
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Saint Prosper d'Aquitane
Théologien, moine et écrivain chrétien né en Aquitaine vers 390, Saint Prosper était
un disciple de Saint Augustin d'Hippone. Il prit le parti d'Augustin contre les pélagiens et il se mit à propager sa pensée
et sa doctrine à Rome. Il y mourut entre 455 et 463. Ses œuvres principales sont Sur la vocation des gentils et la Chronique.
- Prosper d'Aquitane, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Prosper Tiro, Wikipédia l'encyclopédie libre (2 février 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 8 mars 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint_Prosper.
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Saint Rupert de Salzbourg
Né vers 660 ap. J.-C., Saint Rupert fut le premier évêque de Salzbourg en Autriche.
D'une famille mérovingienne, il fut nommé évêque de Worms vers 697 avant de partir
évangéliser la Bavière. En 699 le duc Théodon de Bavière lui donna les restes ruinés
de la ville de Juvavum, aujourd'hui Salzbourg, et il y érigea la première église dans
la région, l'église de saint Pierre, ainsi que le premier monastère. Selon la tradition, Rupert instaura l'exploitation
du sel à Salzbourg, ce qui donna à la ville son nouveau nom. Il est considéré comme
l'apôtre de la Bavière, de la Carinthie et de l'Autriche.
- Rupert de Salzbourg, Wikipédia l'encyclopédie libre (19 octobre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 20 décembre 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Rupert_de_Salzbourg.
- Schmid, Ulrich, St. Rupert, The Catholic Encyclopedia, New York, Robert Appleton Company, 1912, vol. XIII. New Adventtitle>, Internet, 20 décembre 2011. https://www.newadvent.org/cathen/13229a.htm.
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Saint Sévère de Ravenne (en lat. Severus de Ravenna)
Un pauvre homme du IVe siècle, Sévère fut désigné par un colombe qui atterit trois
fois sur son épaule au moment où il regardait l'élection pour le nouvel évèque de
Ravenne. Le peuple considéra que c'était Sévère qui devait être élu. Sévère décéda
en 348.
- Richard Stracke, St. Severus of Ravenna: The Iconography , A Guide to Christian Iconography: Images, Symbols, and Texts (2019), Internet, 22 juillet 2020. https://www.christianiconography.info/severus.html
- Sévère de Ravenne, Wikipédia, L'Encyclopédie libre (9 juin 2019), Los Angeles, Wikimedia Foundation, 22 juillet 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9v%C3%A8re_de_Ravenne
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Saint Thomas (surnommé Didyme)
Un des douze apôtres des Évangiles, la légende lui fait l'évangélisateur des Indes. Dans l'Évangile selon saint Jean, Thomas refuse de croire à la résurrection de Jésus avant d'avoir touché ses plaies; il devint ainsi symbole de la persévérance de la
foi face au doute religieux. Selon la légende, il meurt martyr à Mylapore, près de
Chennai.
- Thomas (apôtre), Wikipédia l'encyclopédie libre (24 octobre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 3 novembre 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Thomas_(apôtre).
- Thomas (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Saint Thomas d’Aquin
Thomas d'Aquin (c. 1224-1274) est célèbre pour son œuvre théologique et philosophique.
Considéré comme l'un des principaux maîtres de la philosophie scolastique et de la
théologie catholique, canonisé en 1323, il fut proclamé docteur de l'Église en 1567.
Son ouvrage le plus célèbre est sans doute sa Somme théologique écrit entre 1266 et 1273 et resté inachevé, mais il publia de son vivant beaucoup
d'autres ouvrages.
- Thomas d'Aquin, Wikipédia l'encyclopédie libre (29 juin 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 7 juillet 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Thomas_d'Aquin.
- Somme théologique, Wikipédia l'encyclopédie libre (27 septembre 2019), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 10 mai 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Somme_th%C3%A9ologique.
- Liste des œuvres de Thomas d'Aquin, Wikipédia l'encyclopédie libre (13 août 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1 septembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_%C5%93uvres_de_Thomas_d%27Aquin#Questions_disput%C3%A9es.
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Saint Théophylacte d'Ohrid
Père de l'Église orthodoxe du XIIe siècle, Saint Théophylacte fut né sur l'île d'Euripe en Eubée vers
1054. Théologien et orateur inspiré et professeur de rhétorique à l'académie patriarcale,
Théophylacte fut consacré évêque d'Ohrid dans l'empire de Bulgarie-Macédonie par l'empereur
de Byzance. Il fut métropolite de l'Église de Bulgarie durant 25 ans. Grand érudit
et commentateur de l'Écriture, il fit une exégèse complète du Nouveau Testament ainsi que des commentaires sur le texte grec des Psaumes et sur les Prophètes de l'Ancien Testament.
- Saint Théophylacte d'Ochrid et Bulgarie (1050-1108), Saint-Materne (24 avril 2010), Royaume de Belgique, Saint Materne, Internet, 8 février 2012. http://stmaterne.blogspot.com/2010/04/saint-theophylacte-dochrid-et-bulgarie.html.
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Saint Timothée
Timothée vécut à Lystres, en Asie Mineure, au premier siècle. Selon les Actes des apôtres 17, il accompagna Paul pendant ses deux derniers voyages missionnaires. Il mourut à Éphèse (une cité d’Ionie, en Turquie). Il est le destinataire de deux Épîtres pauliennes.
- Timothée (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Timothée de Lystre, Wikipédia l'encyclopédie libre (15 juin 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 27 juillet 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Timoth%C3%A9e_de_Lystre.
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Saint Tite
Apôtre du Christ d'origine grecque, Tite fut collaborateur et compagnon de Saint Paul pendant la 1ère siècle AD. Connu pour sa clarté et sa fermeté comme diplomat, Tite
joua un rôle éssentiel en ramenant la paix dans l'Église de Corinthe. Il contribuait aussi à l'organisation de l'Église crétoise, où Paul lui ordonna
comme évèque. Il est célébré le 25 août par l'Église orthodoxe et le 26 janvier par
l'Église catholique, avec son contemporain Saint Timothée.
- Tite, Wikipédia, l'encyclopédie libre (5 septembre 2016), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 31 août 2017. https://fr.wikipedia.org/wiki/Tite
- Saint Titus, Wikipedia, the Free Encyclopedia (16 septembre 2017), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 18 septembre 2017. https://en.wikipedia.org/wiki/Saint_Titus
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Saint Valérien
L'un des quarante martyrs de Sébaste en Arménie, souffrit diverses tortures pendant la persécution de l'empereur Licinius, et fut ensuite condamné, ainsi que ses compagnons, à être exposé nu sur un étang glacé où ils moururent presque tous de froid. Comme ceux qui vivaient encore ne pouvaient plus marcher, à cause de l'engourdissement de leurs membres, on les chargea sur des voitures pour les conduire à un bûcher où leur corps furent livrés aux flammes, l'an 320. 10 mars.
- Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 1222. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 3 décembre 2012. https://gallica.bnf.fr/.
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Saint Zacharie (père de Saint Jean-Baptiste)
Prêtre juif et miraculeusement père de Saint Jean-Baptiste, malgré la stérilité de sa femme Élisabeth. L'histoire de Saint Zacharie et Sainte Élisabeth paraît dans l'Évangile de Luc.
- Zacharie (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Zacharie (père de Jean le Baptiste), Wikipédia l'encyclopédie libre (28 avril 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 29 avril 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Zacharie_%28p%C3%A8re_de_Jean_le_Baptiste%29.
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Saint Étienne
L'un des sept premiers diacres choisis par les apôtres (Actes des Apôtres 6, 1-6) considéré comme le premier martyr chrétien.
- Étienne (premier martyr), Wikipédia l'encyclopédie libre (18 décembre 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 20 décembre 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tienne_%28premier_martyr%29.
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Saint-Esprit (Esprit saint ou l'Amour du Père et du Fils)
Dans le christianisme, le Saint-Esprit est l'Esprit de Dieu et la troisième personne
de la Trinité. Dans le Nouveau Testament, on dit que le Saint-Esprit diffère du Père et du Fils et avec eux forment tous les
trois un seul Dieu. Le dogme de la Trinité a été formulé progressivement, mais il
tire son origine lors des conciles anciens; particulièrement, le premier concile de Nicée.
- Saint-EspritWikipédia, l'encyclopédie libre(25 octobre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 12 mars 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Esprit.
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Sainte Agnès
Sainte Agnès de Rome (209-303 ap. J.-C.) était une vierge et martyre dont l'histoire
est racontée par saint Damase, saint Ambroise et d'autres. À l'âge de douze ans, ayant refusée les avances du fils d'un préfet
romain puisqu'elle était chrétienne et promise à Jésus-Christ, Agnès fut enfermée dans un lupanar. Lorsque le fils du préfet vint la conquérir,
un démon l'étrangla et il mourut. Son père, le préfet, ordonna qu'Agnès soit brulée
mais le feu l'épargna et tua le bourreau. Enfin Agnès fut égorgée.
Elle est la patronne de la chasteté, des couples, de la pureté corporelle, des filles,
des victimes de viol et des vierges.
- Agnès de Rome, Wikipédia l'encyclopédie libre (24 février 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1 mars 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Agnès_(sainte).
- Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 68-70. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 4 mars 2013.https://gallica.bnf.fr/.
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Sainte Aldegonde
Sainte et abbesse Franque, né vers 630, Aldegonde est la patronne du cancer et des
plaies. Elle est la Sainte la plus reconnue des Saints Mérovingiens. Elle fit construire
l'Abbaye de Mauberge entre 659 et 661, s'étant consacrée à Dieu suite à son refus de se marier. Elle mourut
en 684 d'un cancer au sein.
- Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 93-94. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 8 avril 2013.https://gallica.bnf.fr/.
- Aldegonde, Wikipedia, the Free Encyclopedia (6 mars 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 15 mars 2012. https://en.wikipedia.org/wiki/Aldegonde.
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Sainte Anne
Épouse de saint Joachim et mère de la sainte Vierge Marie. On ignore les détails de sa vie et l’année de sa mort, mais elle aurait vécu au
premier siècle. L’Écriture sainte ne fait d’elle aucune mention formelle.
- Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 190. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 21 juin 2013.https://gallica.bnf.fr/.
- Anne (protévangile), Wikipédia l'encyclopédie libre (7 avril 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 21 juin 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Anne_(protévangile).
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Sainte Barbe (en lat. Barbara)
Vierge et martyre à Nicomédie, en l'an 235, pendant la persécution de l'empereur Maximin
Ier. Elle fut emprisonnée pour la foi et subi la torture des lampes ardentes. Ensuite,
on lui brûla certaines parties du corps et on lui coupa les mamelles, mais elle refusa
toujours d'abjurer sa foi. Elle fut enfin décapitée par son père, Dioscore.
- Pétin, L.-M.,Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 348. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 27 mars 2013.https://gallica.bnf.fr/.
- Barbe la grande martyre, Wikipédia l'encyclopédie libre (20 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 27 mars 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Barbe_la_grande_martyre.
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Sainte Basilisse
Originaire d'Égypte, elle épousa saint Julien l'Hospitalier. Sainte Basilisse demeura vierge à partir du jour de leur mariage. Saint Julien et sa femme prenaient soin des malades qui résidaient dans leur maison qui fût transformé
en hôpital.
- Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique ou vie des saints et des bienheureux, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 373-374. Bibliothèque numérique Gallica, 3 octobre 2013. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6314965w/f189.image.r=julien%20l%27hospitalier.langEN.
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Sainte Blésille
Fille de Sainte Paule et sœur de Sainte Eustochium, elle devint comme elles une disciple de Saint Jérôme une fois devenue veuve à l'âge de 18 ans. Blésille n'a pas eu l'occasion de suivre
Jérôme dans le désert comme sa mère et sa sœur parce qu'elle pratiquait le jeûne comme
discipline spirituelle de façon si stricte qu'elle s'affaiblit et finit par mourir
à l'âge de 20 ans.
- Blésille, Wikipédia, L'encyclopédie libre (28 avril 2021), Internet, 4 mai 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Paule_(sainte).
- Blaesilla, Wikipedia, The Free Encyclopedia (8 janvier 2021), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 3 mai 2021. https://en.wikipedia.org/wiki/Blaesilla
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Sainte Brigitte de Suède
Née en 1303, cette mère de huit enfants devient veuve en 1344 de son mari le prince
Ulf Gudmarson. Retirée dans un l'abbaye suédois de Wadstena, qu'elle fonda, elle finit
par s'établir à Rome, où elle se consacre à des pèlerinages, une vie d'intense apostolat
et de prière assidue. Renommée pour ses prophéties, elle n'hésita pas à donner ses
avis politiques sur la gouvernance des états. Décédée en 1373, elle a travaillé de
son vivant pour l'unité au sein de l'Église catholique.
- Brigitte de Suède, Wikipédia l'encyclopédie libre (23 juillet 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 29 juillet 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Brigitte_de_Su%C3%A8de.
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Sainte Catherine de Gênes
Mystique italienne et veuve, née à Gênes en 1447, morte le 14 septembre 1510. Elle
est l’auteur d’un Traité sur le Purgatoire et un Dialogue où elle insiste particulièrement sur la nécessité de la mortification universelle
et de l’humilité parfaite.
- Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 541-542. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 17 juillet 2013.https://gallica.bnf.fr/.
- Catherine de Gênes, Wikipédia, L'encyclopédie libre (19 juillet 2019), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 6 août 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Catherine_de_G%C3%AAnes.
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Sainte Catherine de Sienne
Née à Sienne en 1347, Catherine était une mystique italienne du tiers ordre de Saint-Dominique qui exerça une grande influence sur l'histoire de la papauté et sur l'Église Catholique.
Elle se fit connaître par sa passion et les phénomènes mystiques et elle réunit vite
un cercle de disciples. Catherine accomplit deux missions à Avignon avec l'aumônier
des dominicains en tant qu'ambassadrice de Florence et son influence auprès du pape
Grégoire XI jouait un grand rôle dans sa décision de quitter Avignon pour Rome en
1377. Pendant le grand Schisme d'Occident elle écrivit de nombreuses lettres aux princes
et cardinaux pour promouvoir l'obéissance au pape Urbain VI.
Elle mourut en 1380. Publié en 1472, son œuvre principale, Le Dialogue de la Divine Providence, est un ensemble de traités spirituels écrits sous forme d'un dialogue entre elle
et Dieu. L'Église reconnut sa grande influence et l'importance théologique de ces
écrits. Elle fut canonisée en 1461, déclarée sainte patronne de Rome en 1866 et de
l'Italie en 1939, et (avec Thérèse d'Avila) elle fut la première femme déclarée Docteur de l'Église en 1970.
- Catherine de Sienne, Wikipédia l'encyclopédie libre (21 mars 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 22 mars 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Sainte_Catherine_de_Sienne.
- Catherine de Sienne (sainte), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Pétin, L.-M.,Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 531-537. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 1 mai 2013. https://gallica.bnf.fr/.
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Sainte Cunegonde (ou Kinga) de Pologne
Fille du roi d'Hongrie Béla IV et reine de Pologne qui fut mariée à Boleslas le Pudique en 1239. Cunegonde servait elle-même des pauvres dans les hôpitaux en Pologne.
- Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique ou vie des saints et des bienheureux, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 671-672. Bibliothèque numérique Gallica, 3 octobre 2013. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6314965w/f338.image.r=boleslas.langEN.
- Kinga de PologneWikipédia, l'encyclopédie libre (28 décembre 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 25 mai 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Kinga_de_Pologne.
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Sainte Cunégonde de Luxembourg
Impératrice germanique née vers 975 et morte le 3 mars 1033 ou 1039 à Kaufungen. Elle
épousa en 998 le duc Henri de Bavière qui devint l'empereur Henri II et fut plus tard canonisé. Comme les époux laissèrent une réputation de piété et
qu'ils n'eurent pas d'enfant, une légende tardive veut qu'ils aient fait vœu de continence
au soir de leurs noces. À la mort de son mari, sainte Cunégonde se retira à l'abbaye
de Kaufungen qu'elle avait fondée.
- Cunégonde (sainte), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Cunégonde de Luxembourg, Wikipédia l'encyclopédie libre (21 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 25 mars 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Cunégonde_de_Luxembourg.
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Sainte Cécile (Cécile de Rome ou Sainte Aziliz)
Sainte chrétienne connue par une légende de la fin du Ve siècle. Elle était fiancée
à Valérien mais elle le convainquit de respecter sa décision de démeurer vierge et
le convertit dans la chambre nuptiale. Les deux sont devenus martyrs.
- Cécile de Rome, Wikipédia, l'encyclopédie libre(20 janvier 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 12 février 2013.https://fr.wikipedia.org/wiki/Cécile_de_Rome.
- Cécile (sainte), Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Sainte Delphine
Delphine de Glandèves (ou de Sabran), née en 1283 à Pui-Michel dans les Alpes provençales,
fut l'épouse de Saint Elzéar, comte d'Arian. Le jour de leurs noces, Elzéar et Delphine s'engagèrent, d'un commun
consentement, à passer toute leur vie dans la continence. Veuve en 1323, Delphine
continua à vivre à la cour de Naples où pendant 17 ans elle fut la confidente de la reine Sancia.
Bien que désignée comme une sainte dans l'imaginaire populaire, Delphine ne fut jamais
canonisée, contrairement à son mari.
- Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 839-843. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 21 janvier 2013. https://gallica.bnf.fr/.
- Delphine de Sabran, Wikipédia l'encyclopédie libre (21 février 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 21 janvier 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Delphine_de_Sabran.
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Sainte Démétrias
Né en 398 d'une illustre famille romaine, à 15 ou 16 ans Démétrias était sur le point
d'être mariée quand elle refusa en faveur d'une vocation religieuse. Elle fut influencée
par ses contacts et correspondance avec Saint Augustin et Saint Jérôme, dont la Lettre à Démétrias (en latin Epistola ad Demetriadem) la félicite de son choix tout en lui recommendant une pratique spirituelle stricte.
- Maurice Testard, Demetrias, une disciple de saint Jérôme, et la sollicitudo animi, Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France. Séances de 1999, 2002, 238-256 Portail Persée, Internet, 27 août 2020. https://www.persee.fr/doc/bsnaf_0081-1181_2002_num_1999_1_10389
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Sainte Eustochie (en lat. Eustochium)
Vierge et abbesse, née à Rome vers l’an 364. Elle est la sœur de sainte Blésille et
la fille de sainte Paule
à laquelle elle succéda à la tête du monastère de Bethléem. Vers l’an 382, elle prit saint Jérôme
pour son guide spirituel, et s’engagea à rester toute sa vie dans l’état de virginité.
À cette occasion, saint Jérôme lui adressa une lettre intitulée
De custodia virginitatie, son traité De la Virginité, plus connu sous le nom de Lettre à Eustochie.
Hymettius, un oncle d'Eustochie, ainsi que sa femme, Prætextata, essayèrent vainement
de la persuader la jeune femme de quitter cette vie austère et de jouir des plaisirs
du monde, mais elle resta ferme dans sa vœu de virginité perpétuelle.
Sainte Eustochie mourut un an avant saint Jérôme, l’an 419, et fut enterrée auprès de sa mère.
- Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 950-951. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 4 juillet 2013.https://gallica.bnf.fr/.
- Eustochium, Wikipédia l'encyclopédie libre (15 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 4 juillet 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Eustochium.
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Sainte Félicité
Sainte Félicité de Rome était veuve martyre avec ses sept fils en 150 ou 164.
- Félicité de Rome , Wikipédia l'encyclopédie libre (20 août 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 10 mars 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%A9licit%C3%A9_de_Rome.
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Sainte Hélène
Concubine de l'empereur Constance Ier Chlore et mère de l'empereur Constantin Ier le Grand, Hélène fut proclamée Augusta par son fils en 325. On lui attribue la découverte
de la Sainte Croix lors de son pèlerinage à Jérusalem et à Bethléem en 326.
- Hélène (mère de Constantin), Wikipédia l'encyclopédie libre (20 septembre 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 25 octobre 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9l%C3%A8ne_%28m%C3%A8re_de_Constantin%29.
- Hélène (sainte), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Sainte Marcelle
Sainte Marcelle (m. 410), une jeune veuve à l’époque de Saint Jérôme, refusa d’épouser le riche vieillard Céréalis, ancien prefet de Rome et (en 358) consul romain. Marcelle préféra la vie monastique
; elle vécut le reste de sa vite dans une retraite religieuse; Jérôme la conseillait.
En 409 lors du sac de Rome par les Goths, elle protège les vierges qui partagent son
asile; elle meurt peu après.
- Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 370-371. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 24 février 2016. https://gallica.bnf.fr/
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Sainte Marguerite d'Écosse (en anglais Margaret of Scotland)
Une princesse anglo-saxonne née en Hongrie en 1045, Marguerite et sa famille retournèrent
de leur exil en 1057 pour que son frère puisse réclamer le throne d'Angleterre. Ils
durent fuir en Écosse en 1066 lors de la victoire de Guillaume le Conquérant. En 1070, Marguerite épousa Malcolm III, roi d'Écosse. Très pieuse, connue pour ses
œuvres charitables, Marguerite fut canonisé en 1250.
- Saint Margaret of Scotland, Wikipedia, The Free Encyclopedia (20 juillet 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, 29 juillet 2020. https://en.wikipedia.org/wiki/Saint_Margaret_of_Scotland
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Sainte Marie Madeleine (en gr. Magdalênê, de Magdala )
Dans les Évangiles, une des saintes femmes qui assistèrent à la Passion. Elle fut guérie par Jésus, qui chassa d'elle « sept démons ». Elle appartenait au groupe des femmes qui suivaient
Jésus et l'aidaient de leurs biens. Elle était présente lors de la mise au tombeau,
et, au matin de Pâques, elle fut la première à trouver le tombeau vide (Matthieu, XXVI, 6-13). On l'identifie avec la femme anonyme (pécheresse pour Luc, VII, 37) qui parfuma les pieds de Jésus. Dans Jean, XII, 1-8, cette femme est Marie de Béthanie, sœur de Marthe et de Lazare. Une légende la fit débarquer miraculeusement à Marseille avec Marthe et Lazare et
fonder le couvent de la Sainte-Baume.
- Marie Madeleine (sainte) , Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Marie de Magdala, Wikipédia l'encyclopédie libre (13 mai 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 14 mai 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_Magdeleine.
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Sainte Monique
Née à Thagaste (aujourd'hui Souk-Ahras, Algérie) vers 331 et morte à Ostie en 387, sainte Monique
fut la mère de saint Augustin. Elle se maria très jeune à Patrice, un homme païen dont le tempérament impétueux et l'infidelité incitèrent la discorde
dans leur mariage. C'était la foi chrétienne et la dévotion de Monique à son mari
et à son fils qui amenèrent Patrice et Augustin à se convertir.
- Monique (sainte), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Pope, Hugh, St. Monica, The Catholic Encyclopedia, New York, Robert Appleton Company, 1911, vol. X. New Advent, Internet, 4 janvier 2012. https://www.newadvent.org/cathen/10482a.htm.
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Sainte Natalie
Martyre chrétienne et épouse de Saint Adrien. Sainte Natalie soignaient en cachette les chrétiens emprisonnés par l'empereur Maximien
Galère vers 306.
- Adrien de Nicomédie, Wikipédia l'encyclopédie libre (1 juillet 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 24 septembre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Adrien_de_Nicomédie.
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Sainte Olympiade (Olympe de Constantinople)
Olympiade (368-408) épousa Nébridius, préfet de Constantinople devint veuve à l'âge de 19 ans, après à peine deux ans de mariage. La protégée de
Grégoire de Nazianze et proche de Jean Chrysostome, elle se consacra à la religion et s'occupa d'un hôpital et d'un orphelinat.
En 404 elle fut persécutée pour son soutien de Jean Chrysostome et dut s'exiler en Nicomédie pour le reste de sa vie.
- Olympiade (sainte), Wikipédia, L'encyclopédie libre (4 août 2020), Internet, 23 mai 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Olympiade_(sainte).
- Olympias the Deaconess, Wikipedia, The Free Encyclopedia (12 février 2021), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 23 mai 2021. https://en.wikipedia.org/wiki/Olympias_the_Deaconess
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Sainte Paule
Paule, née patricienne romaine en 347, décida de mener une vie ascétique après la
mort de son mari sénateur (Toxoce) et quatre de ses enfants. Elle devint une disciple
de Saint Jérôme et co-fondatrice de son ordre. Avec sa fille Eustochium, elle soutint Jérôme dans sa traduction de plusieurs livres de l'Ancien Testament. Sainte Paule mourut en 404.
- Paule (sainte), Wikipédia, L'encyclopédie libre (28 avril 2021), Internet, 4 mai 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Paule_(sainte).
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Sainte Perpétue
Jeune femme noble, Perpétue fut martyrisée à Carthage en 203 avec son esclave Félicité, deux hommes libres (Saturninus et Secundulus) et
l'esclave Revocatus. Ayant accouché récemment et allaitant encore pendant son emprisonnement,
Perpétua fut suppliée par son père de renier sa foi afin de ne pas laisser orpheline
son enfant. Cependant, Perpétua demeura fidèle à Jésus-Christ et fut condamnée à être
déchirée par des bêtes.
- Perpétue et Félicité, Wikipédia, l'encyclopédie libre (26 octobre 2017), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 30 octobre 2017. https://fr.wikipedia.org/wiki/Perpétue_et_Félicité
- Passion of Saint Perpetua, Saint Felicitas, and their Companions. Wikipedia, the Free Encyclopedia (22 octobre 2017), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 30 octobre 2017. https://en.wikipedia.org/wiki/Passion_of_Saint_Perpetua,_Saint_Felicitas,_and_their_Companions
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Sainte Radegonde
Reine franque (en Thuringe v. 520 – Poitiers 587), épouse de Clotaire Ier. Après la révolte de la Thuringe et l'exécution de son frère par Clotaire (555), elle se fit consacrer diaconesse par saint Médard puis fonda l'abbaye de Sainte-Croix, près de Poitiers [...].
- Radegonde (sainte), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Sainte Sophie
Une martyre chrétienne de Rome, Sophie mourut en 137. Elle gagna beaucoup de femmes
au christianisme; Sophie et ses trois filles très pieuses, Pistis, Elpis et Agapi
(ou Foi, Espérance et Charité, les "vertus théologales") étaient renommées parmi les
Romains. Selon la légende, émerveillé par la beauté des enfants l’empereur Hadrien voulut les adopter. Rendu furieux par leur refus de renoncer à leur religion, l’empereur
décida de les mettre à mort. Sophie encouragea ses trois filles pendant leur supplice;
elle fut mise à mort par la suite.
- Sophie de Rome, Wikipédia l'encyclopédie libre (17 juin 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 22 octobre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Sophie_de_Rome.
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Sainte Thècle (ou Thècle d'Iconium)
Sainte chrétienne de l'Église catholique. Elle pensait devenir une épouse, mais elle
changea sa décision selon les prédications de Saint Paul. Sainte Thècle devint, alors, le disciple de Saint Paul et s'engagea au christianisme. De plus, elle pratiqua la virginité pendant sa vie.
- Thècle d'Iconium, Wikipédia, l'encyclopédie libre(23 septembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 8 janvier 2013.https://fr.wikipedia.org/wiki/Thècle_d'Iconium.
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Sainte Élisabeth (mère de Saint Jean-Baptiste)
Femme du prêtre Zacharie et mère de Saint Jean-Baptiste malgré sa stérilité. Le miracle de cette conception est élucidé dans l'Évangile de
Luc.
- Élisabeth (sainte), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Élisabeth (mère de Jean le Baptiste), Wikipédia l'encyclopédie libre (14 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 29 avril 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lisabeth_%28m%C3%A8re_de_Jean_le_Baptiste%29.
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Sainte Élisabeth de Hongrie (en hong. Erzsébet)
Élisabeth (1207- Marburg 1231) est la fille du roi André de Hongrie. Elle fut fiancée
à 4 ans et mariée à 14 ans au landgrave Louis IV de Thuringe. Veuve à 20 ans, elle
entra dans le tiers ordre de Saint-François et se consacra à son hôpital de Marburg.
Elle meurt d'épuisement à 24 ans à Marburg.
- Élisabeth de Hongrie (sainte), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Élisabeth de Hongrie, Wikipédia l'encyclopédie libre (23 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 25 mars 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Élisabeth_de_Hongrie.
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Saintes Écritures (ou Écritures Saintes)
Inspiré par le Saint-Esprit, les Saintes Écritures sont les paroles de Dieu racontées
à l'oral et à l'écrit par les hommes saints.
- Saintes ÉcrituresWikipédia, l'encyclopédie libre (31 juillet 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 5 novembre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Saintes_Écritures.
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Saints Crépin et Crépinien (en lat. Crispinus et Crispinianus)
Crépin et Crépinien sont des frères martyrs persécutés par l'empereur Maximien en 285 ou 286. Ce sont les patrons des cordonniers : cordonniers euxpour les pauvres,
qu'ils ne faisaient pas payer, et pour les riches, qui appréciaient la qualité de
leur travail.
- Crépin et Crépinien, Wikipédia, L'Encyclopédie libre, (15 juin 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, 7 juillet 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Sirice
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Saints Côme et Damien (en lat. Crispinus et Crispinianus)
Saint Côme est le patron des chirurgiens et Saint Damien le patron des pharmaciens.
Ce sont des frères chrétiens martyrisés sous l'empereur Dioclétien en 303 ou 310. Appelés "anargyres", ils soignaient sans accepter de l'argent. Ils
attirèrent un grand nombre de convertis au christianisme en Cilicie.
- Côme et Damien, Wikipédia, L'Encyclopédie libre, (22 mai 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, 23 juillet 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/C%C3%B4me_et_Damien
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Salmôn (Salmah)
- Salmon (biblical figure), Wikipedia, The Free Encyclopedia (6 novembre 2015), Wikipedia, The Free Encyclopedia, Internet, 1 décembre 2015. https://en.wikipedia.org/wiki/Salmon_%28biblical_figure%29.
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Salomon
Salomon fut le roi d’Israël de 972 à 932 av. J.-C. et le fils de Bethsabée et de David. Pendant son règne, Israël vît la construction du Temple, d’un palais, d’une flotte,
aussi bien qu'une alliance puissante entre Salomon et Hiram 1er de Tyr (ancienne cité
phénicienne) et le maintien d’une armée équipée de chars et de cavalerie. Selon la
tradition, ce roi aurait écrit le Cantique des cantiques, l’Écclésiaste, les Proverbes, la Sagesse, une partie des Psaumes et certaines Odes. I Rois, III, 16 de la Bible décrit la sagesse de Salomon. Lorsque deux femmes lui rendirent
visite, prétendant être la mère d'un enfant, il annonça qu’il fallait le partager
en deux dans l’espoir que la vraie mère y renoncerait. Ainsi la femme qui montra de
la compassion reçut-elle l’enfant. La locution jugement de Salomon se voit associé donc à un jugement équitable.
Malgré sa sagesse, Salomon avait une grande faiblesse – son amour des femmes, qui
était témoigné par ses septs cents épouses Princesses et trois cents concubines. Selon
I Rois XI, puisque Salomon se maria avec des femmes étrangères (des Moabites, des Hammonites,
des Iduméènnes, des Sidoniènnes et des Héthiènes) qui avaient détourné sa dévotion
vers leurs dieux, le Dieu d'Israël lui avertit que tout son royaume, à l'exception
d'une tribu, serait perdu pour son fils en faveur de son serviteur.
- Salomon, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Sambre
La Sambre est une rivière franco-belge, affluente de la Meuse. Selon la légende, Sainte Aldegonde put marcher sur les eaux de la Sambre quand elle s'échappait de l'homme qu'elle devait
épouser, ayant refusé le mariage en faveur d'une vie consacrée à Dieu.
- Sambre, Wikipédia, L'Encyclopédie libre (13 avril 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 17 avril 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Sambre
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Samson (en hébr. Shimshin celui de Shemesh, du Soleil)
Personnage biblique, juge d’Israël (Juges, XIII-XVI). Consacré à Dieu (nazir), il porte intacte sa chevelure, siege de sa force. Il lutte contre les Philistins, en tue mille avec une mâchoire d’âne, mais est trahi par Dalila qui lui rase la tête et le livre. Prisonnier, il retrouve sa force et renverse le temple de Dagon sur lui-même et sur les Philistins.
- Samson en hébr. Shimshin celui de Shemesh, du Soleil, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Samuel
Personnage biblique, prophète et juge d'Israël. Il lutte victorieusement contre les Philistins, instaure la royauté en nommant Saül, puis, lorsque celui-ci devient indésirable, joint secrètement David. Il aurait vécu au -XIe s.
- Samuel, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Sara ou Sarah, femmme d'Abraham
Femme du patriarche biblique Abraham. Selon le chapitre XII du livre de Genèse de l'Ancien Testament, lorsqu'Abraham et Sara arrivèrent en Égypte, de peur que les Égyptiens le tuât en raison de la beauté
de sa femme, Abraham fit passer Sara pour sa sœur. Pharaon, captivé par sa beauté, prit Sara comme épouse et montra sa faveur à Abraham par égard pour elle. Toutefois, Dieu infligea de grandes plaies à Pharaon et à sa
maison à cause de Sara. Pharaon, découvrant que Sara était, en fait, la femme d'Abraham, renvoya les deux de l'Égypte.
Sara étant stérile, Abraham prit sa servante Agar comme concubine. Lorsque Sara devint jalouse, Agar fut renvoyée dans le désert où
elle donna naissance à Ismaël.
- Sirat, René Samuel, Abraham, Encyclopédie Universalis en ligneInternet, 6 décembre 2015. https://www.universalis.fr/encyclopedie/abraham/.
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Sara, femme de Tobie
Dans le Livre de Tobie, Sara, fille de Raguel, devient la femme de Tobie. Elle est tourmentée par le démon Asmodée; afin de la libérer, Tobie la prend comme épouse.
- Livre de Tobie, Wikipédia, l'encyclopédie libre(1 décembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 5 décembre 2012.https://fr.wikipedia.org/wiki/Livre_de_Tobie.
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Sardanapale, Sardanapalos ou Sardanapalus
Dans la littérature grecque, Sardanapale est le fils d'Anakindaraxés, empereur d'Assyrie, lui-même dernier souverain de la dynastie de Ninus. Différents auteurs de l'antiquité grecque parle de la vie de Sardanapale comme un
exemple de la mollesse, du luxe effréné et d'une vie dissolue, mais cette évaluation
critique n'est pas historiquement avérée.
- Sardanapale (souverain mythique), Wikipédia, L'encyclopédie libre (11 juin 2020), Internet, 17 août 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Sardanapale_(souverain_mythique)
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Sarepta
Sarepta était une ville phénicienne sur la côte de la Méditerrannée, entre Sidon et Tyr. Le site de la ville, qui n'est plus, est au Liban de nos jours. La ville
se trouve dans le premier Livre des Rois (XVIII, 8-10), quand Dieu y envoie le prophète Elie qui serait hébergé par une veuve pauvre mais pieuse. Cet épisode est évoqué encore
dans le Nouveau Testament, dans le Livre de Luc, ch. 4.
- Sarepta, Wikipédia, L'encyclopédie libre (18 décembre 2020), Internet, 6 mai 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Sarepta.
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Satan (en hébr. ha-sâtân)
Le nom vient du mot hébreu ha-sâtân, qui veut dire l’Adversaire en justice, l’Accusateur, et correspond au mot grec diabolos (accusateur, calomniateur). Dans les traditions
juive et chrétienne, Satan fut le chef des démons. Dans le
poème épique Le Paradis perdu (Paradise Lost) de John Milton, le poète décrit l’avènement au pouvoir de ce démon. Celui-ci est
mentionné dans les livres Zacharie III, 1 ; Job, I et II ; et Apocalypse II de la Bible.
- Satan en hébr. ha-sâtân, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Satires Ménippées
Satire en 150 livres composée par l’érudit latin Varron. Imitant l’œuvre du philosophe Ménippe de Gadara, Varron entremêle la prose et les
vers. Ses satires discutent de querelles philosophiques et religieuses, les irritations
quotidiennes et de la politique, tout sur un ton ironique.
- Marcus Terentius Varro, Encyclopædia Britannica Online (2011), Encyclopædia Britannica, Internet, 17 mai 2011. https://www.britannica.com/biography/Marcus-Terentius-Varro.
- Ménippe en gr. Menippos, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Saturnin d'Antioche
Disciple de l'enseignement de Menander, Saturnin établit en Syrie (IIe siècle) un secte gnostique, considéré hérétique par
l'Église catholique. Le secte saturnien fut fondé sur la tradition de Simon le Magicien.
- Dualism, Encyclopædia Britannica Online (2010), Encyclopædia Britannica, Internet, 21 décembre 2010. https://www.britannica.com/topic/dualism-religion.
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Saül
Premier roi des Israélites (-1020 - -1000) selon la Bible.
Troublé par un esprit maléfique, Saül appelle David, harpiste et soldat habile, pour l'apaiser par sa musique. Gagnant sa faveur, Saül
donne sa fille cadette à David en mariage et le fait chef de l'armée. Toutefois, devenant
jaloux des succès militaires de David et ayant peur qu'il usurpe son trône, Saül le
persécute et tente de l'assassiner. Ses attentats échouent et Saül, enfin, se donne
à la mort après sa défaite à Guilboa par les Philistins. David devient finalement
roi des Israëlites après la mort du fils de Saül.
- Saül, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Saul, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 octobre 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 14 octobre 2010. https://en.wikipedia.org/wiki/Saul.
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Scylla, fille de Nisos
Dans la mythologie grecque, Scylla est la fille du roi Nisos de Mégare. Selon la légende, elle avait promis le pays de Mégare à son amant Minos.
Afin de mettre son plan à exécution, Scylla coupa un cheveu doré de la tête de son
père pendant qu'il dormait. Ses cheveux garantissent à Nisos l'immortalité et la sécurité
de sa ville, alors suite à la traîtrise de sa fille, Mégare tombe.
Scylla, tourmentée par le remords, se métamorphose en aigrette.
Il existe plusieurs versions du mythe chez les écrivains de l'antiquité mais dans
toutes, la culpabilité de Scylla est soulignée.
- ScyllaEncycolpedia Mythica (4 avril 1999), Internet, 15 janvier 2018.https://pantheon.org/articles/s/scylla2.html.
- Scylla fille de NisosWikipédia, L'encylopédie libre (31 août 2022), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 28 février 2024.https://fr.wikipedia.org/wiki/Scylla_fille_de_Nisos.
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Sem (en arabe سام ; en héb. שם)
Personnage de la Genèse, Sem est le fils de Noé et le frère de Cham et de Japhet. C'est lui l'ancêtre éponyme des sémitiques. Sem a vécu pendant une période de 600
ans.
- Sem, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Sem (Bible)Wikipédia, l'encyclopédie libre(27 octobre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 12 mars 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Sem_(Bible).
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Sennachérib
Quand Sennachérib devint roi d'Assyrie en 705 av. J.-C., les provinces périphériques de son empire se révoltaient. Il arriva
à supprimer toutes les révoltes, notamment à Babylone (qu'il détruisit en 689 av. J.-C.) et dans le royaume de Juda. L'histoire de Sennachérib est racontée dans Ancien Testament, notamment dans le Deuxième livre des Rois et le Deuxième livre des Chroniques. Avant de mourir assassiné en 681 av. J.-Ch., il fit construire la dernière grande
capitale de l'Assyrie, Nineveh.
- Sennachérib, Wikipédia l'encyclopédie libre (7 novembre 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 13 novembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Sennach%C3%A9rib.
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Septante
Les Septante sont les 70 ou 72 interprètes qui, selon l'opinion commune, traduisirent
en grec de la Bible hébraïque, le Tanakh. On appelle par extension "Septante" la version
grecque ancienne de la totalité des Écritures de l'Ancien Testament.
- Septante, Wikipédia, L'encyclopédie libre (27 juin 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 7 juillet 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Septante.
- Calmet, Augustin, Dictionnaire historique, critique, chronologique, géographique et littéral de la Bible, t. 4, Paris, Migne, 1830, pp. 178-184. Livre numérique Google, Internet, 10 janvier 2015. https://books.google.ca/.
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Sichem (en hébr. Shechem)
Fils de Hémor Hévien qui, selon le chapitre XXXIV du livre de Genèse dans la Bible, il violenta Dina, fille du patriarche biblique Jacob. Épris de Dina, Sichem demanda à son père d'obtenir la main de Dina auprès de Jacob. Les frères de Dina consentirent au mariage à condition que tous les hommes de la
ville de Sichem soient circoncis. Les citoyens acceptèrent cette proposition; pourtant,
trois jours après leur circoncision, les frères de Dina attaquèrent la ville par vengeance
de leur sœur. Siméon et Lévi tuèrent tous les mâles et enlèverent Dina de la maison
de Sichem pendant que les autres frères pillèrent la ville, prenant les richesses,
les bétails, les femmes et les enfants.
- Genèse 34, La Bible Segond 1910, Internet, 9 juillet 2024, https://www.bible-ouverte.ch/messages/lire-segond/1556-la-bible-genese-26-50.html.
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Sigebert de Gembloux
Moine bénédictin et hagiographe, polémiste et chroniqueur gibelin, né dans le Brabant
français vers 1030, et mort le 5 octobre 1112 à Gembloux. Son ouvrage le plus célèbre,
et historiquement très précieux, est sa Chronographia, une chronique universelle des événements les plus importants entre 379 ou 381 et
1111.
- Coutagne, Denis, Sigebert de Gembloux (1030 env. – 1112), Encyclopædia Universalis (2013), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 18 juillet 2013. https://www.universalis.fr/encyclopedie/sigebert-de-gembloux/.
- Sigebert de Gembloux, Wikipédia l'encyclopédie libre (6 juin 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 18 juillet 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Sigebert_de_Gembloux.
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Sion
Nom de la colline de Jérusalem où dans l'Ancien Testament la citadelle conquise par David fut construite. Le nom s'étendit à la ville entière
et finit par symboliser pour les chrétiens le Jérusalem céleste, donc la présence
de Dieu.
- Sion, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Sirice (pape) (en lat. Siricius)
38e pape, Sirice vécut de 320 à 399, et fut élu en 384. Il écrivit la première décrétale,
lettre pontificale sur des questions de discipline ou de droit canonique, où il établit
des sanctions pour les chrétiens qui ne respectent pas la doctrine établi dans les
conciles. Il s'adresse à des questions importantes, y compris le mariage.
- Sirice, Wikipédia, L'Encyclopédie libre, (15 juin 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, 7 juillet 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Sirice
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Sisinnius et Théodore
Théodore, femme de Sisinnius, fut convertie au christianisme par le Pape Clément Ier;
Sisinnius se convertit à la suite.
- Martyrdom of Clemens (BHL 1848), Cult of Saints in Late Antiquity (CSLA) database Internet, 2 août 2020. http://csla.history.ox.ac.uk/record.php?recid=E02488
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Smyrne (en gr. Smyrna)
Ancienne ville située à un point central et stratégique sur la côte égéenne de l'Anatolie,
ce qu'on appelle maintenant la ville d'Izmir en Turquie moderne.
- Izmir et Smyrne, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Socrate (en gr. Sôkratês)
Philosophe grec né à Athènes en -470 av. J.-C. dont la philosophie d'atteindre à la connaissance de soi et au
bonheur par la raison humaine exerça une grande influence sur la philosphie antique
et moderne. Socrates fut fort influencé par les sophistes (qu'il critiqua plus tard
dans sa vie), maîtres du raisonnement axé sur des fins utilitaires et par le savant
grec et biologiste, Anaxagore, de l’école ionienne. Il se maria avec Xantippe vers 416 et eut d'elle trois fils mais il continua à dédier sa vie à l'enseignement
des jeunes athéniens, parmi lesquels le général Alcibiade et les philosophes Phédon et Aristippe, et au débat partout à Athènes, suscitant
des réactions favorables de beaucoup mais aussi hostiles de certains. C'étaient les
hostiles, nommément Anytos, Lycon et Mélitos, qui provoquèrent la mort de Socrate
en -399, le condamnant à boire la ciguë sous prétexte d'avoir corrompu la jeunesse.
- Socrate, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 avril 2024), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 28 avril 2024. https://fr.wikipedia.org/wiki/Socrate.
- Socrates, Encyclopædia Britannica Online (2011), Encyclopædia Britannica, Internet, 8 février 2011. https://www.britannica.com/biography/Socrates.
- Socrate en gr. Sôkratês, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Sodome
Une cité biblique qu'on situe au sud de la mer Morte, dans l'actuelle Jordanie, en face de la forteresse de Massada. Sodome est détruite,
avec Gomorrhe, par le soufre et le feu à cause de la décadence qui y régnait, dans la Genèse, XIX.
- Sodome, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Sodome, Wikipédia l'encyclopédie libre (3 octobre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 21 octobre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Sodome.
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Solin (en lat. Caius Julius Solinus)
Grammairien et compilateur de langue latine qui a écrit soit au IIIe, soit au IVe
siècle. On a de lui son ouvrage De mirabilibus mundi (Les
Merveilles du monde) que l'on appelle parfois Collectanea rerum memorabilium (Recueil de choses mémorables), ou bien Polyhistor (Celui qui en sait beaucoup). L'ouvrage fut inspiré par l'Histoire naturelle de Pline l'Ancien.
- Solin, Wikipédia (26 avril 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 28 juillet 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Caius_Julius_Solinus.
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Solon
Législateur et poète athénien (v. -640 – v. -558) connu comme l’un des Sept Sages de la Grèce qui introduisit une série de réformes sociales et politiques à Athènes.
Parmi ces réformes, Solon introduisit la démocratie en accordant le droit de vote
et l’égalité à toutes les classes dans l’Assemblée du peuple et il passa un nouveau
code de droit plus juste.
- Solon, Encyclopædia Britannica Online (2010), Encyclopædia Britannica, Internet, 8 septembre 2010. https://www.britannica.com/biography/Solon.
- Solon, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Solon, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 août 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 8 septembre 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Solon.
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Sortable
adj. masc. & f. Qui est propre, qui convient à la personne, ou aux choses. Pour faire un bon mariage, il faut que les parties soient sortables, de même âge & condition, ou à peu prés. Il a pris un employ qui ne luy est gueres sortable, qui ne luy convient gueres.s
- Antoine Furetière, Sortable., Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet 6 août 2024. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f1933.item
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Sparte ou Lacédémone
Ancienne ville grecque située sur le fleuve Eurotas dans la Laconie sur la péninsule
Péloponnèse qui fut fondée au -IXe siècle av. J.-C. Connue pour sa puissance militaire
éminente, sa domination dans la Grèce antique dura du VIIe au IVe siècle av. J.-C.
- Sparte, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Sparte, Wikipédia l'encyclopédie libre (11 février 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 21 février 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Sparte.
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Strabon (en gr. Strabôn, en lat. Strabo)
Géographe grec (-58? av. J.-C. – entre 21 et 25 ap. J.-C.) et auteur de l’ouvrage
perdu Mémoires historiques et de l’ouvrage conservé (sauf que quelques parties du livre VII), Géographie. Ce dernier présente une histoire descriptive des peuples et des pays de différentes
régions du monde connus par les Grecs et les Romains à l’époque de Strabon.
- Strabo, Encyclopædia Britannica Online (2010), Encyclopædia Britannica, Internet, 25 août 2010. https://www.britannica.com/EBchecked/topic/567832/Strabo.
- Strabon, Wikipédia l'encyclopédie libre (1er août 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 25 août 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Strabon.
- Strabon en gr. Strabôn, en lat. Strabo), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Suzanne
Héroine d'un des suppléments grecs au Livre de Daniel de l'Ancien Testament. Dans l'histoire de Suzanne et les vieillards, elle est l'objet des convoitises de deux vieillards qui la surprennent au bain et
veulent la séduire. Sur son refus, les hommes l'accusent d'adultère et veulent la
condamner à mort au tribunal religieux. Le jeune prophète Daniel prit la défense de
Suzanne et convainquit le tribunal du faux témoignage des vieillards, qui sont alors
condamnés et lapidés.
- Suzanne, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Suzanne et les vieillards, Wikipédia l'encyclopédie libre (27 octobre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 8 décembre 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Suzanne_et_les_vieillards.
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Suétone (en lat. Caius Suetonius Tranquillus)
Tranquillus (français moderne : Suétone). Biographe latin, Suétone naquit à Rome vers
l’an 70 ap. J.-C. et mourut après 128. C'était un homme d'études, consacrant toute
sa vie à des recherches érudites. Vers 120, il devint secrétaire chargé de la correspondance
d’Hadrien, ce qui lui donna accès aux archives du Palatin, bibliothèque dans le temple d’Apollon
Palatin établie par Auguste. Grâce à ses visites fréquentes à cette bibliothèque, Suétone écrivit ses Vies des douze Césars, biographies des empereurs, plutôt anecdotiques qu’historiques. Il produisit également
De viris illustribus (Des hommes illustres), recueil de biographies des figures littéraires célèbres.
- Suétone, Wikipédia l'encyclopédie libre (1 mars 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 31 mars 2011. http://fr.wikipedia.org >/wiki/Su%C3%A9tone.
- Suétone en lat. Caius Suetonius Tranquillus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Symbole de Nicée
Profession de foi commune au catholicisme, à l'orthodoxie, et à la plupart des églises
protestantes. Promulgué depuis le concile de Nicée
en 325 et complété dès le concile de Constantinople en 381, le symbole de Nicée résume les points fondamentaux du christianisme.
- Symbole de NicéeWikipédia, l'encyclopédie libre(26 janvier 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 30 janvier 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Symbole_de_Nicée.
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Syméon Métaphraste (Syméon Magistros ou Syméon le Logothète)
Homme d'État, historien, et l'auteur de la plus notable collection hagiographique
du Moyen Âge byzantin.
- Syméon Métaphraste, Wikipédia, l'encyclopédie libre(3 décembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 14 janvier 2013.https://fr.wikipedia.org/wiki/Syméon_Métaphraste.
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Synésios de Cyrène
Synésios (370-414) était un philosophe néoplatonicien grec et un evêque en Libye.
- Synésios de Cyrène, Wikipédia, L'encyclopédie libre (20 juin 2020), Internet, 2 octobre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Syn%C3%A9sios_de_Cyr%C3%A8ne
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Syrie Ancienne
La région en question était d'abord connu comme Eber Nari ('de l'autre côté de la
rivière') par les gens de Mésopotamie. Elle comprenait la Syrie, le Liban, et l'Isräel actuels. Les livres bibliques d'Ezra
et de Nehemiah font référence à Eber Nari, ainsi que les rapports des scribes des
rois d'Assyrie et de Perse. Le nom moderne de la Syrie est considéré par beaucoup d'érudits d'émaner
de l'habitude de l'historien Herodote d'appeler toute la Mésopotamie "l'Assyrie", et après la chute de l'Empire assyrien
en 612 av. J.-C., la partie à l'ouest continuait à se faire appeler "l'Assyrie" jusqu'à
la période suivant l'Empire seleucid quand il devint "la Syrie".
- Ancient Syria, World History Encyclopedia (17 juin 2014), Internet, 7 mars 2021. https://www.worldhistory.org/syria/.
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Sémiramis
Reine légendaire d’Assyrie et de Babylonie, elle fut la femme du gouverneur Omnès puis du roi
Ninus, montant sur le trône après la mort de celui-ci.
- Sammu-ramat, Encyclopædia Britannica Online (2010), Encyclopædia Britannica, Internet, 30 août 2010. https://www.britannica.com/EBchecked/topic/520556/Sammu-ramat .
- Sémiramis, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Sémiramis, Wikipédia l'encyclopédie libre (24 août 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 30 août 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9miramis.
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Sénèque le jeune (en lat. Lucius Annaeus Seneca)
Philosophe stoïcien, homme politique et écrivain, Sénèque naquit à Cordoue en -4 av.
J.-C. Il fut également le précepteur de Néron, exerçant une influence bienveillante et stable sur le jeune empereur pendant les
premières années de son règne. Pourtant, après le meurtre de Burrus (le préfet de
la garde) par Néron, Sénèque se retira. En 65 ap. J.-C., il dut se suicider sur l’ordre
de Néron après que l’empereur l’ait accusé de participer à une conspiration.
Plusieurs tragédies sont attribuées à Sénèque : Médée, Les Troyennes, Phèdre, Agamemnon et Hercule furieux. Il écrivit aussi les traités de philosophie De la clémence, Des bienfaits, De la constance du sage, De la tranquillité de l’âme, De la colère, De la providence et Lettres à Lucilius. L’ouvrage scientifique Naturales Quaestiones lui est également attribué.
- Sénèque, Encyclopédie Universalis (2009), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 1er octobre 2009.
- Sénèque en lat. Lucius Annaeus Seneca, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Seneca the Younger, Wikipédia, the free encyclopedia (12 février 2024), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 22 février 2024. https://en.wikipedia.org/wiki/Seneca_the_Younger.
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Séphora
Selon le Livre de l'Exode, Séphora fut l'épouse de Moïse et la fille de Jéthro (aussi appelé Réuel), prêtre des Madianites. Séphora donna à Moïse deux fils, Guershom et Éliézer. D'après la tradition juive,
elle est enterrée dans le Tombeau des Matriaches à Tibériade.
- Séphora, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 janvier 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 6 février 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Sephora.
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Séraphins
Des créatures célestes ailées (trois paires d'ailes), que l'on trouve dans la Bible
entourant le trône de Dieu.
- Séraphin (Bible), Wikipédia l'encyclopédie libre (25 octobre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 5 novembre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Séraphin_(Bible).
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Tabitha (en grec Dorcas)
Dorcas ou Tabitha est une chrétienne resuscitée par l'apôtre Pierre selon les Actes des Apôtres. C'était une veuve riche connue par sa charité à l'égard des veuves moins bien munies.
- Dorcas/Tabitha, Wikipédia, L'encyclopédie libre (19 avril 2021), Internet, 9 mai 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Dorcas.
- Dorcas, Wikipedia, The Free Encyclopedia (24 avril 2021), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 9 mai 2021. https://en.wikipedia.org/wiki/Dorcas
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Tacite (Publius Cornelius Tacitus)
Historien latin (v. 55 - v. 120 ap. J.-C.) qui fut également consul (97) et proconsul
d’Asie (110-113) sous l’empereur Vespasien. Sa première œuvre, Dialogue des orateurs (-106), est un essai qui visait à chercher la cause du déclin de l’éloquence. En
98, il produisit l’éloge Vie d’Agricole, biographie qui loue la carrière de son beau-père comme général sous l’empereur Domitien.
Tacite écrivit aussi la Germanie, traité parlant des coutumes germaines. Ses deux ouvrages les plus connus, pourtant,
sont les Histoires (-106), qui examinent l'Empire romain à partir de 69 jusqu'en 96, et les Annales (-110), qui traitent la période de l'empire entre 14 et 68. Tacite avait une façon
très particulière d’écrire, qui aurait été inspirée par Thucydide : ses phrases ont
une tension nerveuse et sont extrêmement concises. La mention de cette concision pourrait
faire de ses écrits historiques des chroniques, mais en effet, il s’agit du contraire
: l’Histoire devient, dans un ouvrage de Tacite, un genre littéraire.
- Tacite en lat. Publius Cornelius Tacitus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Tacitus, Encyclopædia Britannica Online (2011), Encyclopædia Britannica, Internet, 5 avril 2011. https://www.britannica.com/biography/Tacitus-Roman-historian.
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Tanaquil (ou Caia Cæcilia ou Gaia Cæcilia)
Aristocrate étrusque du VIe siècle av. J.-C. et femme de Tarquin l’Ancien,
cinquième des sept rois de Rome légendaires. Selon Tite-Live, Tanaquil avait le don
de prophétie. Après la mort de son époux, elle fit ensuite proclamer roi Servius Tullius,
son gendre, et le fit reconnaître par le peuple.
Elle était aussi associée au dieu du foyer familial et considérée comme un modèle
pour la vie domestique. Selon la tradition romaine, avant d'entrer dans la maison
de leur mari, les nouvelles mariées déclareraient
"Je m'appelle Caia", ce selon Valère Maxime et Plutarque.
- Tanaquil, Encyclopédie Larousse en ligne Paris, France, Éditions Larousse, Internet, 14 août 2013. https://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Tanaquil/145900.
- Tanaquil, Wikipédia l'encyclopédie libre (14 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 14 août 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Tanaquil.
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Tarquin le Superbe (en lat. Lucius Tarquinius Superbus)
Fils de Tarquin l'Ancien, Tarquin le Superbe fit assassiner son beau-père, Servius Tullius, afin de devenir le septième et dernier roi de Rome.
- Tarquin le Superbe, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Tarquin le SuperbeWikipédia, l'encyclopédie libre (22 septembre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 26 septembre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Tarquin_le_Superbe.
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Taygète (en gr. Ταΰγετος)
Le Taygète est une chaîne de montagnes qui sépare la Laconie et la Messénie en Grèce.
Dans l'Antiquité, le Taygète était bien connu pour sa hauteur et son caractère majestueux.
- Taygète (montagnes)Wikipédia, l'encyclopédie libre (9 octobre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 3 décembre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Taygète_(montagnes).
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Terentia (ou Terenzia)
Noble romaine, épouse de Cicéron dont Terentia a deux enfants; Tullia et Cicero Minor.
- Terentia, Wikipédia, l'encyclopédie libre(17 février 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 18 février 2013.https://fr.wikipedia.org/wiki/Terentia.
- William Smith, ed., Terentia, Dictionary of Greek and Roman Biography and Mythology, Boston: Little, Brown and co., p. 995, .
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Tertullien (en lat. Septimius Florens Tertullianus)
Écrivain latin (v. 155 - v . 225) converti au christianisme à la fin du IIe siècle,
Tertullien devient le théologien le plus connu de
Carthage et un
fondateur de la théologie chrétienne de langue latine. Auteur d’œuvres apologétiques
et polémiques, il fut le premier à tenter la synthèse
entre le christianisme et la culture païenne.
Dans son ouvrage À ma femme, en latin Ad uxorem, il présente une image idéalisée
du mariage :
Douce et sainte alliance que celle de deux fidèles portant le même joug, réunis dans une même espérance, dans un même vœu, dans une même discipline, dans une même dépendance !
- Tertullien, Wikipédia l'encyclopédie libre (5 août 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 18 août 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Tertullien.
- Tertullien en lat. Septimius Florens Tertullianus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Thalès de Millet (en gr. Thalês)
Un philosophe, mathématicien, physicien et astronome grec né à Milet vers 625 av.
J.-C. et mort vers l'an 547 av. J.-C. Il fut le plus ancien et le plus célèbre des
Sept Sages de la Grèce antique et était considéré par Aristote comme le premier des philosophes ioniens.
- Thalès, Wikipédia l'encyclopédie libre (17 octobre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 17 octobre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Thalès.
- Thalès de Millet , Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Thamar (Livre de Samuel)
Selon la Bible (II Samuel XIII), Thamar est fille du roi David et de Maakah. Elle fut violée par son demi-frère Amnon; son frère Absalon la vengea en tuant Amnon.
- Thamar ou Tamar, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Thamar ou Tamar
D'après le Livre de la Genèse, Thamar était l'épouse des deux fils de Juda, Er et puis Onan. Veuve rejetée par le troisième fils de Juda, elle feignit de se prostituer et devint
enceinte de Juda lui-même. Elle lui donna les jumeaux Zerah et Perets, ancêtre du
roi David.
- Thamar ou Tamar, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Tamar (Genèse), Wikipédia l'encyclopédie libre (23 décembre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 8 février 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Thamar.
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Tharé ou Terah (en héb. תֶּרַח)
Père d'Abraham, de Nahor et de Haran, Tharé est un personnage dans le Livre de la Genèse. Dans le Coran, il est connu par le nom d'Azar et est le père d'Ibrahim, qui est
l'équivalent d'Abraham.
- TerahWikipédia, l'encyclopédie libre (30 septembre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 7 novembre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Terah.
- Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique ou vie des saints et des bienheureux, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 949-950. Bibliothèque numérique Gallica, 7 novembre 2013. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k63160692.image.r=tharé.f479.
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Thaïs
Thaïs était une hétaïre, en Grèce ancienne une femme éduquée et de haut niveau social
qui offrait compagnie et services sexuels. Elle vécut au IVe siècle av. J.-C. et accompagna
Alexandre le Grand en Asie. Elle était la maîtresse de Ptolémée Soter, avec qui elle eut trois enfants.
- Thaïs (hétaïre), Wikipédia, L'encyclopédie libre (14 juillet 2019), Internet, 24 août 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Tha%C3%AFs_(h%C3%A9ta%C3%AFre)
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Thomas de Cantimpré (en lat. Thomas Cantipratensis)
Cantimpré (1201-1272) est un théologien de Bruxelles et l'auteur du Bonum universale de apibus, un ouvrage allégorique d'édification morale et spirituelle en deux volumes, inspiré
de la vie des abeilles et du livre encyclopédique Liber de Natura Rerum.
- Thomas de Cantimpré, Wikipédia, L'Encyclopédie libre (27 avril 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, 24 juillet 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Thomas_de_Cantimpr%C3%A9
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Thomas de Vio, dit Caietan
Thomas de Vio (1469-1534) était un théologien et cardinal italien, né à Gaete, en
latin Caieta (dans la province actuelle de Latina), d'où son nom.
- Thomas de Vio, Wikipédia l'encyclopédie libre (13 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 29 avril 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Thomas_de_Vio.
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Thomas More (en lat. Thomas Morus)
Thomas More (1478-1535) fut le plus célèbre représentant anglais de la pensée humaniste.
Théologien, historien, juriste, philosophe et homme politique, More était le Chancelier
du roi Henri VIII. Mais après son refus de reconnaître l'autorité religieuse du Roi
(en refusant d'abord d'assister au couronnement d'Anne Boleyn comme reine d'Angleterre),
More fut décapité. Sir Thomas More est devenu saint Thomas More, béatifié par l'Église
catholique en 1886 et canonisé en 1935.
- Thomas More, Wikipédia l'encyclopédie libre (19 juin 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 22 juin 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Thomas_More.
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Thébaïde, région de l'Égypte antique
Thébaïde était une region du sud de l'Égypte dont le nom vient de sa capitale, Thèbes.
La ville était entourée de déserts où se retirèrent plusieurs ermites chrétiens, notamment
au IVe siècle.
- Thébaïde (Égypte), Wikipédia, L'encyclopédie libre (26 février 2021), Internet, 20 mai 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9ba%C3%AFde_(%C3%89gypte).
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Thémistocle (en gr. Themistokiês)
Homme d'État et stratège athénien (v.-525 – Magnésie du Méandre v.-460) qui établit
la puissance maritime d'Athènes et sauva la Grèce de la sujétion à l'Empire perse
à la bataille de Salamine en 480 av. J.-C.
- Themistocles, Encyclopædia Britannica Online (2010), Encyclopædia Britannica, Internet, 25 octobre 2010. https://www.britannica.com/biography/Themistocles.
- Thémistocle en gr. Themistokiês, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Théodora (Impératrice Byzantine)
Théodora était l'épouse de l'empereur Théophile et mère de Michel III. Après la mort de son époux et pendant la minorité de son fils,
elle assura la régence de l'empire byzantin entre 842 et 856. En 843, contre la volonté
de son mari défunt, elle convoqua un concile qui mit fin à l'iconoclasme et rétablit
le culte des images. En 858, Théodora et ses quatre filles furent enfermées dans un
monastère sur l'ordre de son fils Michel III ; elle y mourut en 867.
- Théodora, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Théodora (femme de Théophile), Wikipédia l'encyclopédie libre(26 février 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 12 mars 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Théodora_(femme_de_Théophile).
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Théodore de Bèze
Né en 1519 à Vézelay, Théodore de Bèze, un écrivain et théologien protestant, était
le disciple et successeur de Jean Calvin en 1548 comme modérateur de la Compagnie des pasteurs. Il tint un rôle important
durant les guerres de Religion et dans la Réforme. Il fut l'auteur de quelques œuvres
humanistes et théologiques ainsi qu'une tragédie biblique, Abraham sacrifiant (1550), considérée comme la première tragédie du théâtre français. Il mourut à Genève
en 1605.
- Bèze (Théodore de), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Théodore de Bèze, Wikipédia l'encyclopédie libre (5 octobre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 20 septembre 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Théodore_de_Bèze.
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Théodoret de Cyr
Évêque, historiographe chrétien, et théologien grec. Il se rattacha à l'École d'Antioche
et il défendit Nestorius contre Cyrille d'Alexandrie. Théodoret ait plusieurs commentaires sur des textes bibliques. Son commentaire sur
le Cantique des Cantiques est nommée le Commentaire sur le Cantique.
- Théodoret de Cyr, Wikipédia, l'encyclopédie libre(22 octobre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 5 décembre 2012.https://fr.wikipedia.org/wiki/Théodoret_de_Cyr.
- Théodoret de Cyr, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Guinot, Jean-Noël, La Christologie de Théodoret de Cyr dans son commentaire sur le CantiqueJSTOR: Vigiliae Christianae39.3 (1985): 256-272, Internet, 5 décembre 2012.https://www.jstor.org/stable/1583856.
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Théodose Ier le Grand (en lat. Flavius Theodosius)
Théodose Ier (347-395) fut l'Empereur romain de l’empire d’Orient (379-392) puis devint
le seul souverain d'Orient et d'Occident (392-395). Sous son règne, il lutta avec
force contre le paganisme et il établit le christianisme comme la religion d’État.
- Théodose Ier le Grand en lat. Flavius Theodosius, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Theodosius I, Wikipedia, The Free Encyclopedia (2 août 2020), Internet, 2 août 2020. https://en.wikipedia.org/wiki/Theodosius_I.
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Théodose II
Fils de Flavius Arcadius et d'Eudoxie, Théodose fut l'empereur romain de l'empire d'Orient de 408 à sa mort en 450. Son
règne est marqué par les victoires contre les Perses, et une relation diplomatique
et complexe avec l'empire hunnique. Théodose était toujours sous l'influence de son
entourage, mais principalement de sa sœur Pulchérie qui choisit aussi sa femme Eudocia. Pulchérie exerçait un rôle dominant dans la cour et elle le succéda après sa mort.
- Théodose II, Wikipedia the Free Encyclopedia (19 avril 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 19 avril 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Théodose_II.
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Théophile (Empereur Byzantin)
Né en 813, Théophile fut l'Empereur byzantin de 829 à 842, et le fils de Michel II,
le fondateur de la dynastie amorienne. Son règne marqua le prélude d'une période prospère
pour l'Empire byzantin en dépit des menaces extérieures : il soutint une longue guerre
contre les califes de Bagdad et fut battu en 838. Cependant, en 841 il parvint à signer
une trêve avec le calife Al-Mutasim, mais il dut leur abandonner la Sicile.
- Théophile, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Théophile (empereur byzantin), Wikipédia l'encyclopédie libre (13 février 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 12 mars 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Théophile_(empereur_byzantin).
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Théophile d'Antioche
Évêque d'Antioche au IIe siècle mort en 183 ou 185, Théophile est surtout connu pour
son Traité à Autolycus, une apologie du christianisme en trois livres. Divers témoignages attestent que
Théophile jouissait d'une bonne réputation dans l'Église ancienne : il est cité, par
exemple, par Eusèbe de Césarée, par Jérôme de Stridon et par Lactance.
- Théophile d'Antioche, Wikipédia, L'encyclopédie libre (1 juillet 2021), Internet, 18 juillet 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9ophile_d%27Antioche#Le_Trait%C3%A9_%C3%A0_Autolycus_(vers_170-177).
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Théophraste
Philosophe grec péripatéticien, naturaliste et alchimiste, Théophraste fut le successeur
d'Aristote et le directeur de l'école du Lycée de 322 à 288 av. J.-C. Ses qualités d'orateur
attirèrent un large public à l'école qui atteint alors son zénith.
Né à Erése, dans l'île de Lesbos vers 371 av. J.-C., Théophraste est considéré comme
le fondateur de la botanique. Il fut l'auteur de plusieurs traités sur la nature,
surtout sur les plantes, dont les plus connus sont Historia de Plantis (Histoire des plantes) et De Causis Plantarums (Causes des plantes). En philosophie il suivit et continua les doctrines d'Aristote. On dit que :
Il plaçait la vie spéculative au-dessus de la vie pratique ; il insistait sur la nécessité de joindre les biens extérieurs à la vertu pour vivre heureux. Il maintenait que la vertu mérite d’être recherchée pour elle-même.
Il fut également l'auteur des Caractères, un ouvrage philosophique, scientifique et moraliste sur les mœurs de son époque,
qui était le modèle des Caractères de La Bruyère (1688).
- Théophraste (371 av. J.-C./70-288 av. J.-C./87), Wikipédia l'encyclopédie libre (24 octobre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 26 octobre 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Théophraste.
- Theophraste, Encyclopædia Universalis [en ligne], 21 juillet 2020. https://www.universalis.fr/encyclopedie/theophraste/.
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Thériaque
s. f. Composition medicinale, qui est faite avec de la chair de vipere & plusieurs autres ingredients, & que l'on donne pour fortifier le coeur, & pour servir d'antidote contre le venin & le poison.
- Theriaque, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1694), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 12 mai 2010.
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Tibère (en latin Tiberius Cæsar Divi Augusti Filius Augustus
Né en 42 av. J.-C., fils de Livie et de Tiberius Claudius Nero, Tibère fut adopté par son beau-père, Auguste, et devint son successeur comme Empereur romain en 14 apr. J.-C. Tibère, le deuxième
empereur, régna jusqu'en 37.
- Tibère, Wikipédia, L'encyclopédie libre (24 septembre 2020), Internet, 9 octobre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Tib%C3%A8re
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Tigranes
Roi d'Arménie entre 560 et 535 av. J.-C., Tigranes était un allié du roi perse Cyrus II le Grand.
- Tigranes (Orontid), Wikipédia l'encyclopédie libre (13 avril 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 11 octobre 2020. https://en.wikipedia.org/wiki/Tigranes_(Orontid).
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Tite-Live (en lat. Titus Livius)
Historien Romain illustre (Padoue v. -64 ou -59 - Rome v. 10), auteur d’une Histoire de Rome (Ab Urbe condita libri), 142 livres couvrant des origines de la ville jusqu'à l'an 9.
- Tite-Live en lat. Titus Livius), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Titus (en lat. Titus Flavius Sabinus Vespasianus)
Titus (Rome -40 – Aquae Cutilae, Sabine 81 ap. J.-C.) regna comme empereur romain
de 79 à 81. Fils de Vespasien, il mena des campagnes militaires sous son père et conquit Jérusalem ainsi mettant fin à la guerre de Judée (67-70). Pendant la campagne en Galilée (67), Titus rencontra la belle princesse
juive Bérénice et tomba amoureux d'elle. Contre l'approbation de son père et des Romains, il continua
sa liaison avec Bérénice et, en 75, il la reçut dans le palais dans l'espoir de faire
d'elle sa femme. Cependant, lors de la mort de son père, il renonça à Bérénice et
la renvoya en Judée par respect du désir du peuple romain. De ce fait, son avènement
au trône était pacifique. La période de son règne, par contre, était tumultueuse.
L'Italie fut bouleversée par une série de catastrophes parmi lesquelles l'éruption
du Vésuve (79), l'incendie de Rome (80) ainsi que des épidémies mortelles. Pourtant,
c'étaient à cause de ces catastrophes qui manifestèrent les qualités d'un empereur
dévoué et généreux comme démontrée par la consécration de tous ses efforts à faire
parvenir des secours et des réparations aux sinistrés.
L'histoire de Titus et Bérénice fut le sujet de deux tragédies célèbres de 1670, une
créée par Pierre Corneille et l'autre par son rival Jean Racine.
- Titus (empereur romain), Wikipédia l'encyclopédie libre (3 mai 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 12 mai 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Titus_%28empereur_romain%29.
- Titus en lat. Titus Flavius Sabinus Vespasianus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Titus Manlius Imperiosus Torquatus
Homme politique romain, Titus Manlius fut consul en 347, 344 et 340 av. J.-C. et dictateur
en 353 et 349 av. J.-C. Fils du dictateur de 363 av. J.-C. Lucius Manlius Capitolinus
Imperiosus. Le tribun Marcus Pomponius l'accusa d'avoir agi avec cruauté envers les
Romains et surtout envers son propre fils, mais Titus Manlius defendit son pere en
forçant Pomponius à retirer sa plainte. Ce geste plut au peuple, et Titus Manlius
fut élu tribun. Il eut une carrière politique et guerrière glorieuse.
Titus Manlius fit executer son propre fils pour avoir désobéi aux ordres pendant une
campagne militaire, dans une inversion de l'histoire père-fils qu'il vécut dans sa
jeunesse. Le fils fit un acte héroïque contraire aux réglement établi par son père
de ne pas attaquer l'ennemi hors des rangs.
- Titus Manlius Imperiosus Torquatus (consul en -347), Wikipédia l'encyclopédie libre (10 décembre 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 30 décembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Titus_Manlius_Imperiosus_Torquatus_(consul_en_-347).
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Tobie ou Tobias
Fils de Tobit et le héros du Livre de Tobie,
qui raconte les actes de ce jeune Israélite lors de la déportation à Ninive en 721.
Selon l’histoire, Tobie, aidé par un poisson magique, aurait chassé les démons qui
tourmentaient
Sara. Ensuite, il aurait épousé cette dernière et aurait rendu la vue à son père, qui
était aveugle auparavant.
- Tobie ou Tobias, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Tobit, père de Tobie
Selon le Livre de Tobie, l'Israélite Tobit, devenu aveugle, retrouva la vue grâce à un miracle accordé à
son fils.
- Tobie ou Tobias, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Tomás Sánchez
Né en 1550 à Cordoue en Espagne et mort en 1610 à Grenade, Tomás Sánchez était un
théologien et écrivain jésuite. Professeur de droit canonique et de théologie morale, son ouvrage principal, le
traité sur le mariage De sancto matrimonii sacramento, fut publié en 1602 et attirait beaucoup de controverse. Destiné aux religieux, l'ouvrage
traite des questions relatives à la sexualité des gens mariés, d'où l'interdiction
de certains volumes, placés à l'index.
- Sánchez (Tomás), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Tomás Sánchez, Wikipédia l'encyclopédie libre (17 novembre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 26 mars 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Tomás_Sánchez.
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Tours
Département de l'Indre-et-Loire, sur la Loire. HISTOIRE. Sous l'impulsion de saint Martin, sont troisième évêque, la ville des Turons (civitas Turonum) devint au IVe s. l'un des plus importants centres religieux de la Gaule. L'influence de Tours comme foyer intellectuel et artistique alla grandissant aux siècles suivants avec Grégoire de Tours (VIe s.) sous la direction de qui la ville s'agrandit, puis avec Alcuin (VIIIe s.), fondateur d'une école renommée et d'une importante bibliothèque. Au XVe s., Louis XII introduisit l'industrie de la soie, qui assura pendant deux siècles la prospérité de la ville. Le calvinisme trouva au XVIe s. de fervents adeptes parmi les artisans et les ouvriers tourangeaux, et Tours devint un centre actif de la Réforme ; la révocation de l'édit de Nantes, provoquant l'émigration de nombreux soyeux, portera à la ville un coup dont elle ne commencera à se relever qu'au XIXe s., avec les débuts du chemin de fer.
- Tours, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Traités sur l'épitre de Saint Jean aux Parthes
- Augustine, Epitre Jean, Biblia Clerus, Internet, 20 juillet 2020.http://www.clerus.org/bibliaclerusonline/fr/dsa.htm
- Poujoulat et Raulx, éds. Œuvres complètes de Saint Augustin, L. Guérin & Cie, 1864, 195-203, Wikisource, la bibliothèque libre (29 juin 2020), Internet, 20 juillet 2020. https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Augustin_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes,_%C3%A9d._Raulx,_tome_I.djvu/207
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Trenchée ou tranchée
En termes de Medecine, se dit d'une colique, ou d'une douleur de ventre qui est causée par des vents enfermez dans les boyaux. Les femmes prestes d'accoucher ont des trenchées..
- Antoine Furetière, Trenchée, Dictionnaire universel, La Haye et Rotterdam, Arnout & Reinier Leers, 1690, 3, 735. Google Books, Internet, 9 juin 2024. Internet, 14 mai 2020. http://www.furetière.eu/index.php/non-classifie/871124051-
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Troie (en gr. Troia ou Ilion, en lat. Ilium)
Ancienne ville située dans le nord-ouest d'Anatolie en Asie Mineure, près de la mer
Égée qui fut le cadre de plusieurs mythes grecs, notamment de la fameuse guerre de
Troie qui est racontée dans l'Iliade et l'Odyssée d'Homère. Selon la légende, c'était l'enlèvement d'Hélène, femme du roi de Sparte Ménélas par le prince troyen Pâris qui provoqua le siège de Troie. Ménélas vainquît Pâris lors d’un combat ; pourtant,
celui-ci fut sauvé par Aphrodite. Peu après, Pâris fut tué. Cependant, c'était la ruse du cheval de Troie qui mit
fin à dix ans de combat. Après avoir reçu le cheval en bois dans la ville, Ménélas
et les autres guerriers cachés à l'intérieur s'affranchirent, détruisant Troie par
le feu, massacrant tous les hommes et contraignant toutes les femmes à l'esclavage.
- Guerre de Troie, Wikipédia l'encyclopédie libre (22 février 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 22 février 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Troie.
- Troie en gr. Troia, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Troy, Encyclopædia Britannica Online (2011), Encyclopædia Britannica, Internet, 22 février 2011. https://www.britannica.com/place/Troy-ancient-city-Turkey.
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Tsoar (Tsoara ou Soar ; en héb. צוער)
Ville de la Palestine située près de la mer Morte dans la Judée. Connue autrefois sous le nom de Béla ou Segor, la ville de Tsoar est
reconnue dans le Bible pour avoir abrité Loth et sa famille du désastre qui avait détruit les villes de Sodome et Gomorrhe.
- Moreri, L., Le grand dictionnaire historique, ou le mélange curieux de l'histoire sacrée et profaneParis, Pierre-Augustin le Mercier, t. VI, p. 192, Internet, Google Books, 20 février 2014.https://books.google.ca/.
- TsoarWikipédia, l'encyclopédie libre(30 juillet 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 20 février 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Tsoar.
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Tullie la Jeune (ou Tullia Minor)
Jeune fille du roi de Rome Servius Tullius. Elle tua sa sœur, la première femme de Tarquin le Superbe, pour en devenir sa deuxième.
- Tullia MinorWikipédia, l'encyclopédie libre (21 avril 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 24 septembre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Tullia_Minor.
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Tyrannius Rufinus, Rufin d'Aquilée, ou Turranius Rufinus
Tyrannius Rufinus était un moine, un historien et théologien qui traduisit les œuvres
des Pères de l'Église du grec en latin.
- Rufin d'Aquilée, Wikipédia, l'encyclopédia libre(22 octobre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 20 janvier 2013.https://fr.wikipedia.org/wiki/Rufin_d'Aquilée.
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Ténès (en lat. Tenedius)
Selon les Questions grecques de Plutarque, Ténès régnait dans l'île de Ténédos, à laquelle il donna son nom après qu'il y fut
abandonné par son père à cause du faux témoignage de la femme de celui-ci. Cette femme
prétendait avoir été violée par son beau-fils Ténès. Ténès établit dans son royaume
des lois sévères contre la fausseté, y compris l'adultère, crime pour lequel il fit
exécuter son propre fils.
- Questions grecques, Œuvres morales de Plutarque, mise en ligne par Philippe Remacle en collaboration avec Agnès Vinas, site L’Antiquité grecque et latine du Moyen Age, Internet, 14 juin 2020. https://remacle.org/bloodwolf/historiens/Plutarque/questionsgrecques.htm
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Ulpien (en latin Gnaeus Domitius Annius Ulpianus)
Domitius Ulpianus (né c. 170) était un juriste romain réputé. Les réformes introduites
par Justinien dans le Corpus iuris civilis (le Code Justinien) plus de 300 ans plus tard s'inspirent largement des écrits d'Ulpien. Parmi les formules
attribuées à Ulpien, l'idée que
la validité du mariage tient non pas au fait qu'il soit consommé [ou non], mais en son consentement mutuelest reprise par Justinien.
- Ulpien, Wikipédia, L'encyclopédie libre (23 décembre 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1 février 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ulpien
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Urbinius Panopion
Selon Valère Maxime, un des esclaves de Panopion se laissa tuer à la place de son maître, prenant ses
habits et son anneau et se mettant sur son lit. Panopion fit ériger un magnifique
tombeau en son honneur.
- Valère Maxime, De la fidélité des esclaves, Œuvres complètes, livre VI, chapitre 8.6. Ed. C. A. F. Frémion, trad. P. Charpentier, Paris, Garnier, 1864, t. 2, p. 61-62. Livre numérique Google, Internet, 29 juin 2013. https://books.google.fr/.
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Urie le Hittite
Selon le deuxième livre de Samuel, Urie était un officier et homme influent dans l'armée de David et l'époux de Bethsabée. Pendant la bataille de Rabba, David ordonna que l'on mette Urie en première ligne
afin qu'il meure pour que David puisse s'approprier sa femme.
- Urie le Hittite, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Urie le Hittite, Wikipédia l'encyclopédie libre (7 mars 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 29 mars 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Urie_le_Hittite.
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Valeria (femme de Sylla)
Romaine du premier siècle avant J.-C., sœur de Marcus Valerius Messala Corvinus et
la cinquième épouse de Sylla (Lucius Cornelius Sulla). Devenue veuve à un jeune âge, elle refusa de se remarier.
- Smith, William, ed., Valeria, A Dictionary of Greek and Roman Biography and Mythology, London, John Murray, 1873, III, 1215, Archive.org, Internet, 28 janvier 2016. https://archive.org/details/adictionarygree06smitgoog/page/1214/mode/2up?view=theater.
- Valeria (wife of Sulla, Wikipedia, the Free Encyclopedia (5 novembre 201t), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 28 janvier 2016. https://en.wikipedia.org/wiki/Valeria_%28wife_of_Sulla%29.
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Valère Maxime ou Valère le Grand (en lat. Valerius Maximus)
Historien et moraliste latin (-1er s. av. J.-C. – 1er s. ap. J.-C.) dont les Faits et dits mémorables, recueil d’anecdotes en neuf livres, connut un grand succès dans l’Antiquité et au
Moyen Âge.
- Valère Maxime en lat. Valerius Maximus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Valère Maxime, Wikipédia l'encyclopédie libre (5 juillet 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 19 août 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Val%C3%A8re_Maxime.
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Varron (en lat. Marcus Terentius Varro)
(Réate, auj. Rieti -116 - -27). Écrivain qui était un lieutenant de Pompée le Grand pendant les guerres civiles. Après la victoire de César contre l’armée de Pompée, Varron se réconcilia avec César, qui lui ordonna de faire
construire les premières bibliothèques publiques de Rome. Varron fut un des premiers
encyclopédistes romains ainsi qu’un auteur de nombreux traités. Il produisit 74 ouvrages
sur plusieurs
sujets, dont il ne reste que des fragments. Parmi les plus connus :
- La langue latine, traité de grammaire
- L’Économie rurale, traité d’agriculture
- Les Satires Ménippées, traité philosophique
- Les Antiquités, traité historique
- Varron, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Varron (écrivain), Wikipédia l'encyclopédie libre (20 avril 2024), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 28 avril 2024. https://fr.wikipedia.org/wiki/Varron_(%C3%A9crivain).
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Vashti
Femme putative d'Xerxès I, roi de Perse (appelé Assuérus dans la Bible), on trouve son histoire dans le livre
biblique d'Esther. Ayant bu beaucoup de vin a un grand festin de tout le royaume, le roi ordonna à
ses officiers de faire venir la reine Vashti, avec la couronne royale en tête, afin
de montrer sa beauté aux peuples et aux grands. Mais Vasthi refusa fièrement de venir.
Le roi fut enflammé de colère, et le principal de ses conseillers, Marnucan, lui conseillait
que l'exemple de Vasthi pourrait avoir des suites très fâcheuses dans le royaume,
puisque toutes les autres femmes se croiraient autorisées à ne pas obéir à leurs maris.
Vasthi fut alors répudiée, et Esther mise en sa place.
- Vashti, Wikipedia, The Free Encyclopedia (6 décembre 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 18 janvier 2021. https://en.wikipedia.org/wiki/Vashti
- Vashti, Wikipedia, l'encyclopédie libre (1 novembre 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 18 janvier 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Vashti
- Livre d'Esther, Wikipedia, l'encyclopédie libre (18 janvier 2021), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 18 janvier 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Livre_d%27Esther
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Vedius Pollion (en latin Publius Vedius Pollio)
Vedius était un très riche homme d'affaires romain mort en 15 av. J.-C. L'empereur
Auguste facilita son ascension ; le père Vedius était un esclave affranchi. Pourtant, Vedius
était connu pour sa cruauté envers ses esclaves.
- Vedius Pollion, Wikipédia, L'encyclopédie libre (22 septembre 2019), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 7 mars 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Vedius_Pollion.
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Verceil (en it. Vercelli)
Ville italienne dans le nord-ouest du Piémont, sur la rivière Sesia, et fondée vers
l'an 600 av. J.-C.
- Verceil, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- VerceilWikipédia, l'encyclopédie libre(8 août 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 15 janvier 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Verceil.
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Vespasien (en lat. Titus Flavius Vespasianus)
Empereur romain de 69 à 79, succédé par ses fils Titus et Domitien. Son grand-père étant centurion et son père un publicain, il n'y avait
rien qui le désignait à l'empire. Il avait en premier une carrière militaire et fut
finalement proclamé empereur par les légions d'Orient. Vespasien était le fondateur
de la dynastie Flavien qui régna sur l'Empire de 69 à 96.
- VespasienWikipédia, l'encyclopédie libre(8 février 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 27 février 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Vespasien.
- Vespasien, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Victor de Vita (en latin Victor Vitensis)
Né vers 440, Victor était l'évêque de Byzacène, qui correspond à la Tunisie actuelle
et l'auteur d'une Histoire de la persécution vandale en Afrique contre les fidèles catholiques. En 482 il doit abandonner son église et part avec
les autres exilés. Il mourut en Sardaigne en 510.
- Victor Vitensis, Wikipédia, L'encyclopédie libre (23 août 2020), Internet, 25 août 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Victor_de_Vita
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Victorine ou Vitruvia
Au IIIe siècle, Victorine assura la stabilité de l'Empire des Gaules lors de l'assassinat
de son fils, l'Empereur Victorinus, en 271.
- Victorine (Trente tyrans), Wikipédia, L'encyclopédie libre (23 février 2020), Internet, 24 août 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Victorine_(Trente_tyrans)
- Victoria (Gallic Empire), Wikipedia, The Free Encyclopedia (19 mai 2020), Internet, 24 août 2020. https://en.wikipedia.org/wiki/Victoria_(Gallic_Empire)
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Vierges vestales
Les vestales étaient des prêtresses romaines dédiées à la déesse Vesta. Le bien-être
des vestales étaient considéré essentiel à la sécurité de Rome. Elles entretint le
foyer du temple de Vesta dans le Forum romain. Les vestales étaient libérées des obligations
sociales habituelles de se marier et de donner naissance à des enfants, et font vœu
de chasteté pendant 30 ans afin de se consacrer à l'étude et au respect des rituels
de l'État.
- Vestale, Wikipédia, L'encyclopédie libre (2 août 2021), Internet, 17 août 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Vestale.
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Virago
Une Virago désigne une femme qui possède l'allure et les manières héroïques d'un
homme. Construit sur la racine latine vir, homme, à laquelle on ajoute le suffixe
féminin ago. La première traduction de la vulgate en latin par saint Jérôme utilise les termes Vir, et Virago, pour homme et femme afin de marquer le fait que
les femmes tirent leurs origines
des hommes.
- Virago, Wikipédia l'encyclopédie libre (24 janvier 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 2 février 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Virago.
- Virago, CNRTL Etymologie (2012), Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales, Internet, 6 février 2012. https://www.cnrtl.fr/etymologie/virago.
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Virgile (en lat. Publius Vergilius Maro)
(Près de Mantoue, v. -70 – Brindes -19 av. J.-C.). Poète latin renommé dont les œuvres
les plus célèbres comprennent les Géorgiques, épopée qui loue le travail et la vie rurale et l'Énéide, épopée qui parle des aventures du héros Énée et du fondement de Rome. Malheureusement, Virgile mourut avant que l'Énéide ne fût achevée. Quoiqu’il eût demandé qu’on brûlât l’épopée partielle, Auguste ordonna que la publication fût terminée par Varrius et Tucca, poètes et amis de Virgile.
- Perret, Jacques, Virgile, Encyclopédie Universalis (2009), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 1er octobre 2009.
- Virgile Publius Vergilius Maro, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Vénus
Déesse romaine de la végétation et des jardins. À partir du -IIe siècle, elle fut
assimilée à Aphrodite grecque acquérant ses attributs de la beauté, de l'amour et
des plaisirs. C'est ainsi que la déesse attira plusieurs amants, parmi lesquels Vulcain, Mars et Jupiter. Comme déesse grecque, Vénus est parfois appelée
Cythérée, surnom accordé à Aphrodite alors qu'elle fut portée à l'île de Cythère après sa naissance.
- Vénus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Vénus, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 août 2009), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1er octobre 2009. https://fr.wikipedia.org/wiki/V%C3%A9nus_%28mythologie%29.
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- Les Agréemens, Parties 3 et 4
- Le Bon Mariage
- Le contre-mariage
- Des maladies des femmes
- La Direction et la consolation des personnes mariées
- Épithalame : Vous voicy arrivez au jour
- Les espines du mariage
- La Forest nuptiale
- Le jour est caché ...
- La Loüange des Cornes
- La loüange du mariage
- La louenge des femmes
- Le misogame
- Satyre Menippée
- Satyre svr les Traverses dv Mariage
- Stances chrestiennes
- Stances du mariage
- Stances du mariage
- La Vie Des Gens Mariez
Xanthippe (en gr. Xanthippê)
(Athènes -Ve s. - déb. - IVe s.). Femme du philosophe athénien Socrate qui devint symbole de la femme d’esprit acerbe. Selon la tradition, Socrate ne l’aurait
épousé que pour mettre à l’épreuve sa patience. Dans son dialogue Phédon, Platon dit que Socrate, condamné à mort par la consommation de la ciguë, aurait renvoyée
Xanthippe avant de s’empoisonner en raison de ses pleurs irritants.
- Xanthippe en gr. Xanthippê, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Xanthippe (femme), Wikipédia l'encyclopédie libre (2 novembre 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 8 février 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Xanthippe_%28femme%29.
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Xerxès Ier ou Assuérus
Roi de Perse (de -486 à -465), né vers -519, mort en -465, membre de la dynastie
des Achéménides. Fils de Darios Ier et d'Atossa. À son avènement il dut faire face aux révoltes d'Égypte (-486) et de
Babylonie (-482) qu'il réprima durement. Pour venger l'échec de son père à Marathon, il prépara
longuement l'invasion de la Grèce. Pendant la deuxième guerre médique (-480 à -479),
il traversa la Thrace, la Macédoine, puis vainquit les Grecs aux Thermopyles et à l'Artémision et prit
Athènes. La fin de son règne fut marquée par des complots et il fut assassiné à Suse
par un dignitaire de sa cour. Son fils Artaxerxès Ier lui succéda.
Xerxès Ier est assimilé par les historiens contemporains à l'Assuréus de la Bible,
qui apparait dans le Livre d'Esther et les Esdras comme le mari d'Esther.
- Xerxès Ier, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Xerxès Ier, Wikipédia l'encyclopédie libre (20 novembre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 3 décembre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Xerxès_Ier.
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Xénocrate (en gr. Xenokratês)
Philosophe grec, Xénocrate (Chalcédoine v. 400 – Athènes v. 314 av. J.-C.) était élève
et ami de Platon. En 339, Xénocrate devint le directeur de l'école philosophique de Platon, l'Académie.
Inspiré par les théories platonicienne et pythagoricienne, il chercha à unir les deux
pensées.
Réputé pour tenir des mœurs austères, une histoire bien connue raconte que la courtisane
athénienne Phryné perdit un pari lorsqu'elle n'a pas réussi à séduire Xénocrate.
- Xénocrate, Biographie universelle, ancienne et moderne, Paris, L.-G. Michaud, 1828, t. 51. Google livres, Internet, 27 octobre 2011.
- Xénocrate en gr. Xenokratês, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Xenocrates, Encyclopædia Britannica (2011), Encyclopædia Britannica en ligne, Internet, 27 octobre 2011. https://www.britannica.com/biography/Xenocrates.
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Xénophile de Chalcis (en gr. Ξενόφιλος)
Philosophe et musicien grec du IVe siècle. Xénophile est considéré comme fondateur
de l'école philosophique d'Élée.
- Xénophile de Chalcis, Wikipédia, l'encyclopédie libre(13 juillet 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 10 décembre 2012.https://fr.wikipedia.org/wiki/Xénophile_de_Chalcis.
- Xénophane, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Xénophon (en gr. Xenophôn)
(dème d'Erchia, Attique v. 430/425 – v. 355/352 av. J.-C.). Historien, philosophe
et chef militaire grec dont les contributions littéraires comprennent des récits sur
l'histoire politico-militaire grecque de son époque (Helléniques ; Histoire de Thucydide) et des dialogues socratiques (Mémorables ; Apologie de Socrate).
- Xénophon en gr. Xenophôn, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Yaël, Jaël ou Jahel
Dans le Livre des Juges de l'Ancien Testament, Yaël est une héroïne qui tua le chef de l'armée de Canaan, Siséra, délivrant les Israélites de la domination de du roi Yabin. La juge Débora avait prédit la victoire du général israélite Barac, mais Siséra s'était échappé et c'était Yaël arriva à le tromper en enfin le tuer
avec un piquet de tente.
- Yaël, Wikipédia, L'encyclopédie libre (24 février 2021), Internet, 11 juin 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ya%C3%ABl_(Bible).
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Ypres
Ville de Belgique, en Région flamande. Connu pour son patrimoine architectural important,
Ypres fut considérée une des plus grandes villes d'Europe pendant le XIIIe siècle
et une des principales cités drapières de Flandre.
- Ypres, Wikipedia, The Free Encyclopedia (30 janvier 2018), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 5 avril 2018. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ypres
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Zacharie
L'un des douze petits prophètes, Zacharie est l'auteur du Livre de Zacharie dans l'Ancien Testament. Selon la tradition il était le contemporain du petit prophète Aggée, avec qui il
participa à la reconstruction du Temple de Jérusalem après l'exil à Babylone.
- Zacharie, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Zacharie fils de Barachie fils de Iddo, Wikipédia l'encyclopédie libre (17 mars 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 29 mars 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Zacharie_fils_de_Barachie_fils_de_Iddo.
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Zachée (en latin Zacchaeus
Zachée est mentionné dans le livre de Luc à cause d'un incident où Jésus s'invita chez Zachée, devant une foule étonnée car Zachée était détesté de ses compatriotes
: il travaillait comme receveur d'impôts pour les Romains. Zachée se convertit au
christianisme, en donnant la moitié de ses biens aux pauvres.
- Zacchaeus, Wikipedia, The Free Encyclopedia (20 août 2020), Internet, 7 septembre 2020. https://en.wikipedia.org/wiki/Zacchaeus
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Zaleucos ou Zaleucus de Locres
Un législateur mythique grec du VIIe siècle av. J.-Chr., Zaleucos est selon des auteurs
antiques le legislateur responsable des lois de la ville grecque de Locres, qui devint un modèle de la stabilité politique. Zaleucos est surtout connu pour
la légende selon laquelle il aurait partagé la punition de son fils adultère : plutôt
que de laisser excuser son fils qui devait avoir les deux yeux crevés, il insista
pour que le châtiment ait lieu, mais en faisant enlever un œil à son fils et un de
ses propres yeux.
- Zaleucos (législateur), Wikipédia, L'encyclopédie libre (6 juin 2020), Internet, 19 août 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Zaleucos_(l%C3%A9gislateur)
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Zambri
Fils de Salu, chef de la tribu de Siméon, étant entré à la vue de tout le monde dans la tente d’une fille madianite nommée Cozbi, y fut suivi par Phinées, fils du grand prête Éléazar, qui le perça d’un seul coup avec Cozbi au milieu de leurs honteux embrasements (Num. 25 :14).
- Louis-Isaac Lemaistre de Sacy, trad. Livres des Nombres, La Sainte Bible, 1696; Bruxelles, Société Biblique Britannique et étrangère, 1855, Wikisource, la bibliothèque libre (18 novembre 2015), Internet, 14 janvier 2016. https://fr.wikisource.org/wiki/Bible_Sacy.
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Zeleuque
Roi des Locriens, une ancienne tribu grecque. Zeleuque avait mis en pratique une loi
dirigée aux adultères – on crevait les yeux des coupables.
- LocriansWikipédia, l'encyclopédie libre (16 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 21 novembre 2013. https://en.wikipedia.org/wiki/Locrians.
- Pasquier, Étienne, Les œuvres d'Estienne PasquierA Amsterdam, aux dépens de la compagnie des librairies associez. M. DCCXXIII, 1723, t. I, p. 1083-1084, Internet, Gallica, 21 novembre 2013.https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1134027/f560.image.r=zeleuque.langFR.
- Gayot de Pitaval, François, Causes célèbres et intéressantes, avec les jugemens qui les ont décidéesParis, Cavelier, 1742, t. III, p. 429, Internet, Gallica, 21 novembre 2013.https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6530658h/f459.image.r=zeleuque.langFR.
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Zénobie d'Arménie
Femme de Rhadamiste, roi d'Ibérie, en 53 ap. J.-C. elle fut poignardée et laissée
dans la rivière Araxe par son mari, qui craignait qu'elle ne soit capturée par l'ennemi
lors d'une bataille en cours. Elle fut sauvée par des paysans et amenée à la cour
du roi arménien Tiridate, qui la traita en reine.
- Zénobie d'Arménie, Wikipédia, L'encyclopédie libre (6 octobre 2019), Internet, 24 août 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Z%C3%A9nobie_d%27Arm%C3%A9nie
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Zénon de Citium ou Zénon de Cition (en gr. Ζήνων / Zếnôn)
Philosophe grec v. 335 av. J.-C. et fondateur du stoïcisme. Aucune de ses œuvres n'a
été conservée. Nous ne pourrons que faire référence aux titres et aux extraits tirés
d'autres historiens, tel que Stobée.
- Zénon de Cition, Wikipédia, l'encyclopédie libre(8 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 11 mars 2013.https://fr.wikipedia.org/wiki/Zénon_de_Cition.
- Aénon de Citium ou Cition, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Æmilia Tertia ou Æmilia Paula
L'épouse du général romain Scipion l'Africain, Aemilia (c. 230 - 163 ou 162 av. J.-C.)
était aussi la mère de Cornelia Africana, bien plus connue que sa mère. Aemilia fut connue surtout sa loyauté féroce à son
mari, mais aussi pour sa mode de vie luxueuse qui continua après la mort de Scipion.
- Aemilia Tertia, Wikipédia, L'encyclopédie libre (14 janvier 2021), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 2 avril 2021. https://en.wikipedia.org/wiki/Haran_(biblical_place)
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Ève
Dans les traditions juive, musulmane et chrétienne, Adam fut le premier homme, créé par Dieu et mis dans le Paradis terrestre (Éden). Dieu créa également une femme, Ève, à partir de la côte d'Adam, ainsi représentant
le mariage comme l'union de l'homme et de la femme en une seule chair.
Selon la tradition, Ève, tentée par Satan, qui avait pris la forme d’un serpent, encouragea Adam à manger le fruit défendu ; ce péché originel, qui pèse sur toute l’humanité, provoqua Dieu à chasser les deux du Paradis.
Ève et Adam eurent trois fils, Abel, Caïn et Seth. Le premier livre de la Bible, la Genèse, raconte l’histoire du premier homme et de la première femme sur la Terre.
- Ève, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Édouard I d'Angleterre (en anglais Edward I of England, Edward Longshanks ou The Hammer of Scotland)
Édouard mena la Neuvième Croisade en Terre Sainte en 1271-1272, avant d'accéder au
trône. Malgré quelques succès militaires, les conflits entre les diverses communautés
chrétiennes empêchait une paix durable, qu'Édouard tentait d'instaurer lorsqu'il fut
gravement blessé au moment d'une tentative d'assassinat, ce qui a retardé son retour
en Angleterre. Il rentra en Angleterre enfin en 1274, après le décès de son père.
Édouard fut couronné le 19 août 1274, et son règne dura jusqu'à sa mort en 1307.
Une grande partie du règne fut consacrée à la réforme de l'administration royale et
du droit commun. Il s'intéressa également aux affaires étrangères, conquérant le pays
de Galles en 1283, suivi de l'invasion de l'Écosse en 1296 -- mais Édouard n'arriva
jamais à dompter ce pays.
- Édouard Ier (roi d'Angleterre), Wikipédia l'encyclopédie libre (27 septembre 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 12 octobre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89douard_Ier_(roi_d%27Angleterre).
- Lord Edward's crusade, Wikipedia, The Free Encyclopedia (9 octobre 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 12 octobre 2020. https://en.wikipedia.org/wiki/Lord_Edward%27s_crusade.
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Éginhard ou Einhard
Érudit et écrivain du IXe siècle (Franconie v.770 – abbaye de Seligenstadt 840) surtout
connu pour sa biographie de Charlemagne, Vita Caroli Magni. Étant homme de confiance de l'empereur, Éginhard fut chargé d'organiser la construction
des grands édifices, y compris le palais impérial et la chapelle palatine d'Aix-la-Chapelle,
aussi d'accomplir plusieurs missons diplomatiques.
L’éditeur des Œuvres d'Éginhard qualifie l’histoire du mariage de celui-ci avec la fille de Charlemagne de “légende poétique”. Teulet démêle avec soin les sources de cette légende.
- Éginhard, Wikipédia l'encyclopédie libre (11er octobre 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 9 décembre 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Eginhard.
- Éginhard [eʒinar] ou Einhard, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Teulet, J.-B. Alexandre T., éd., Les œuvres d'Éginhard, Paris, Librairie Firmin-Didot, 1856, notice, p. xxii-xxxviii. Google livres, Internet, 5 janiver 2011.
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Église Saint Sauveur (Basilique Saint-Jean-de-Latran)
Connue aujourd'hui sous le nom de Basilique Saint-Jean-de-Latran, cette église est
l'une des quatre basiliques majeures à Rome. Elle fut construite en 324 sous le règne
de Constantin Ier.
- Basilique Saint-Jean-de-LatranWikipédia, l'encyclopédie libre (4 octobre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 22 octobre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Basilique_Saint-Jean-de-Latran.
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Église Saint-Séverin
Église du Quartier latin de Paris dédiée à Saint Séverin de Paris. L'église a été
construite au VIe siècle dès la mort de Saint Séverin, au lieu où il avait l'habitude
de prier dans un petit oratoire durant sa vie.
- Église Saint-SéverinWikipédia, l'encyclopédie libre (30 septembre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 10 octobre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Église_Saint-Séverin.
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Église éthiopienne orthodoxe
L'église éthiopienne orthodoxe est une des institutions religieuses les plus anciennes
au monde. Fondée au IVe siècle, elle une des seules Églises chrétiennes pré-coloniales
de l'Afrique. Elle fut isolée du reste du monde chrétien suite aux conquêtes musulmanes
du VIIe siècle.
- Histoire de l'Église éthiopienne orthodoxe, Wikipédia l'encyclopédie libre (20 novembre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 4 mai 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_l%27%C3%89glise_%C3%A9thiopienne_orthodoxe.
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Élie (en héb. Eliyahû)
Prophète biblique d'Israël qui dut s'enfuir à cause de l'inimitié de la reine d'Israël Jézabel. Il laisse sa succession à Élisée avant qu'un char de feu ne l'enlève au ciel.
- Élie, Wikipédia, l'encyclopédie libre(27 février 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 26 février 2013.https://fr.wikipedia.org/wiki/Élie.
- Élie, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Élisabeth d'Autriche
La femme de Charles IX, Élisabeth (1554-1592) fut la reine de France entre 1570 et 1574. Après la mort de
son mari quand elle avait 20 ans, elle retourna vivre en Autriche où elle décéda à
37 ans, ayant refusé toutes les offres de mariage, sans quitter le deuil de son mari.
Elle fonda un monastère près de Vienne et l'église de tous les saints à Prague, tout
en continuant de doter des églises et les pauvres.
- Élisabeth d'Autriche (1554-1592), Wikipédia, L'encyclopédie libre (11 mai 2020), Internet, 25 mai 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lisabeth_d%27Autriche_(1554-1592).
- Elisabeth of Austria, Queen of France, Wikipedia, The Free Encyclopedia (16 avril 2021), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 25 mai 2021. https://en.wikipedia.org/wiki/Elisabeth_of_Austria,_Queen_of_France
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Élisée
Prophète biblique dans l'Ancien Testament (I Rois, XIX, 16-21 ; II Rois, II-XIII) et disciple du prophète Élie.
Dans II Rois III, 12-19, le roi d'Israël, le roi de Juda et le roi d'Edom, manquant d'eau pour l'armée et pour les animaux qui la suivent,
consultent Élisée qui fait appel à un joueur de harpe dont la musique permet de comprendre
le message de Dieu. Élisée prophétise que Dieu remplira d'eau la vallée où ils se
trouvent et qu'il livrera l'adversaire, Moab, entre les mains des trois rois.
- Élisée, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Élisée, Wikipédia l'encyclopédie libre (11er octobre 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 18 octobre 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lis%C3%A9e.
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Éliézer de Damas
Personnage biblique qui sert son maître Abraham et qui est considéré comme son héritier. Éliézer est identifié comme le serviteur
anonyme dans le Livre de la Genèse qui cherche Rébecca pour qu'elle devienne l'épouse d'Isaac, le fils d'Abraham.
- Éliézer de Damas, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Éliézer, Wikipédia, l'encyclopédie libre(28 novembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 6 décembre 2012.https://fr.wikipedia.org/wiki/Éliézer.
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Éléonore de Castille
La première épouse d'Édouard I d'Angleterre, Éléonore l'accompagna lors de la Neuvième Croisade en Terre Sainte, quittant l'Angleterre
en 1270 pour ne rentrer qu'en 1274. Suite à une tentative d'assassiner Édouard en
1272, il fut blessé au bras. Selon une légende (infondée), Éléonore suça le poison
de la blessure infectée.
Éléonore mourut en 1290. Édouard se remaria neuf années plus tard avec Marguerite
de France, fille de Philippe III.
- Éléonore de Castille (1241-1290), Wikipédia l'encyclopédie libre (3 août 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 12 octobre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89l%C3%A9onore_de_Castille_(1241-1290).
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Émouvoir
v. a. Faire naître, susciter.
- Émile Littré, émouvoir, Dictionnaire de la langue française (1872-1877), Internet, Le Littré (XMLittré v2), 29 septembre 2024. https://www.littre.org/definition/%C3%A9mouvoir
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Énée (en gr. Aineias, en lat. Aeneas)
Tout comme Hercule, Énée fut le fils d’un mortel et d’une déesse, ayant pour parents Anchise (cousin du roi Priam) et Vénus. L’épopée romaine l’Énéide raconte l’histoire d’Énée, le décrivant le plus souvent comme
pieux. Ainsi ce héros incarne-t-il des valeurs romaines comme la dévotion à son devoir, d’abord et avant tout.
Selon la mythologie gréco-romaine, Énée fut un des plus grands héros de la guerre de Troie, avec Hector. Il luttait avec les héros grecs Dioméde et Idoménée pendant la guerre, et deux fois,
les dieux le délivrèrent de situations périlleuses. Éventuellement, les Grecs lui
ordonnèrent de fuir la Troie, et ensuite, il se trouva naufragé avec quelques-uns
de ses hommes à Carthage. Là, selon l'Énéide, il connut Didon, fondatrice et reine de la ville. Les deux tombèrent vite amoureux. Malheureusement,
cet amour menaçait le destin de ce héros : il était censé fonder Lavinium (Rome) en
Italie. À cause du départ de son bien-aimé, Didon, inconsolable, se donna la mort.
Atteignant l'Italie, Énée rencontra Latinus, le roi du Latium qui désira lui donner
sa fille Lavinie en mariage. Cependant, Turnus, roi des Rutules d'Ardée, qui voulait à tout prix prendre
Lavinie comme épouse, fit la guerre contre Latium. C'était Énée qui mit fin à la lutte
lorsqu'il tua Turnus au combat rapproché. Il épousa, finalement, Lavinie et les deux
se donnèrent le jour à Ascagne, futur fondateur d'Albe la Longue.
- Aeneas, Wikipedia, The Free Encylopedia (14 juin 2024), Internet, 9 juillet 2024. https://en.wikipedia.org/wiki/Aeneas.
- Énée (en gr. Aineias, en lat. Aeneas), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Éphraïm
Deuxième fils d'Asnath et Joseph, Éphraïm fut béni par son grand-père Jacob avant son frère ainé, Manassé. Ce signifie la préséance éventuelle de la tribu d'Éphraïm
sur celle de Manassé. Ses descendants constituent une des douze tribus d'Israël, incluant Josué fils de Noun.
- Éphraïm, Wikipédia, l'encyclopédie libre (14 avril 2017), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 12 octobre 2017. https://fr.wikipedia.org/wiki/Éphraïm
- Ephraim, Wikipédia, the Free Encyclopedia (26 May 2017), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 12 octobre 2017. https://en.wikipedia.org/wiki/Ephraim
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Éphèse (en turc Efes; en gr. Éphesos; en lat. Ephesus)
Éphèse est l'une des plus anciennes villes de la côte Ouest de l'Asie Mineure (aujourd'hui
en Turquie). Elle était dans l'Antiquité l'une des plus importantes cités grecques,
la première de l'Ionie, et l'un des ports les plus actifs de la mer Égée. Elle fut
également l'un des premiers centres du christianisme.
- Éphèse, Wikipédia l'encyclopédie libre (28 octobre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 29 octobre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Éphèse.
- Éphèse, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Épicure (en gr. Epikouros)
(Samos ou Athènes 341 – Athènes 270 av. J.-C.). Philosophe grec qui fonda l’épicurisme,
une école philosophique très importante de l’Antiquité. Cette philosophie se base
sur une théorie de la connaissance qui voit les sensations physiques comme la seule
preuve de la réalité.
La plupart des ouvrages qui exposent les théories d’Épicure ont disparu. Cependant,
il nous reste trois lettres :
- Lettre à Hérodote (qui parle de la physique)
- Lettre à Ménécée sur la morale (qui critique les fausses idées des hommes concernant les dieux et la mort)
- Lettre à Pythoclès (qui traite des météores)
- Épicure en gr. Epikouros, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Épicure, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 août 2009), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1er octobre 2009. https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89picure.
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Épiphane de Salamine, ou Épiphane de Chypre (en lat. Epiphanius Constantiensis)
Évêque et théologien chrétien né en 315 et mort en 403.
- Épiphane de Salamine, Wikipédia, l'encyclopédie libre(2 décembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 14 janvier 2013.https://fr.wikipedia.org/wiki/Épiphane_de_Salamine.
- Épiphane (saint), Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Épître aux Colossiens
Lettre de saint Paul adressée à l'Église de la cité phrygienne de Colosses. C'est une des quatre lettres écrites par Paul pendant sa première captivité
à Rome, pendant laquelle il écrivit les Épîtres aux Éphésiens, aux Phillipiens et à Philémon.
La situation à Colosses fut semblable à celle chez les Galates, où les docteurs judaïsants prêchèrent le retour à la loi de Moise (en particulier l'accent sur les observances : circoncision, prescriptions alimentaires
et fêtes annuelles) et sur un ascétisme extrême. Dans sa lettre, Paul reprend les
membres de l'Église en enseignant que la rédemption n'est possible que par le Christ
et qu'ils devaient faire preuve de sagesse et le servir.
- Colossiens, Épître aux, Encyclopædia Universalis (12 octobre 2011), Encyclopædia Universalis, Internet, 2011. https://www.universalis.fr/encyclopedie/epitre-aux-colossiens/.
- Épître aux Colossiens, Wikipédia l'enyclopédie libre (11 octobre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 12 octobre 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Épître_aux_Colossiens.
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Épître aux Corinthiens
Les deux épîtres intitulées Corinthiens dans le Nouveau Testament ont été écrites par saint Paul. La première épître aux Corinthiens a été écrite à Pâques de l’an 55, 56 ou 57. Dans
cette première lettre, Paul traite des difficultés qu’il a rencontrées dans l’Église
de Corinthe, par exemple, cas d’inceste, désordres dans la pratique de l’Eucharistie, l’existence
des tribunaux païens et des erreurs doctrinales concernant la résurrection. Il répond
également à quelques questions posées par les Corinthiens concernant les dons spirituels
et la virginité, parmi d’autres. De nos jours, on se fie à l’authenticité de cette
première épître aux Corinthiens, vu qu’elle est citée par Clément de Rome et par Ignace.
La seconde épître écrite aux Corinthiens fut produite pendant le séjour de Paul en
Macédoine, lorsqu’il pensait à aller à Corinthe pour la troisième fois. Dans cette
seconde épître, Paul fait allusion à un deuxième séjour en Corinthe, apparemment pénible
(I, 23 et II, 3). Il parle d’une lettre écrite en larmes aux Corinthiens ; l’on croit
de nos jours qu’il y aurait eu au moins quatre épîtres écrites à ce peuple, dont deux
nous restent. La seconde épître peut être divisée en quatre parties : celle de Paul
et de son rapport avec les Corinthiens ; la collecte et les bienfaits en résultant
; discours où il se dresse contre les diffamateurs et ensuite, la conclusion, qui
est la quatrième partie.
- Corinthiens, Encyclopédie Universalis (2009), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 20 mai 2009.
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Épître aux Galates
L'Épître, neuvième livre du Nouveau Testament, prend la forme d'une lettre de l'apôtre Paul aux chrétiens de la Galatie.
Elle énonce les « fruits de l'esprit » à savoir les vertus théologales que le chrétien est en mesure de développer lorsqu'il a reçu le Saint-Esprit (Galates V:XXII). Elle inscrit aussi la vie chrétienne comme une liberté vécue dans l'amour. Le thème de cette lettre est qu'on ne peut trouver la vraie liberté qu'en vivant l'Évangile de Jésus-Christ. Si les saints (soit les chrétiens disciples de Paul) adoptaient les enseignements des judéo-chrétiens qui tenaient à observer la loi de Moïse (à commencer par la circoncision), ils limiteraient ou anéantiraient la liberté qu'ils avaient trouvée dans le Christ. Dans l'épître, Paul se définit comme apôtre, expliquant la doctrine de la justification par la foi et affirme la valeur d'une religion spirituelle.
- Épître aux Galates, Wikipédia, L'encyclopédie libre (29 juillet 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 24 août 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Épître_aux_Galates.
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Épître aux Hébreux
Une épître dans le Nouveau Testament. Elle s'adresse à des chrétiens issus du judaïsme, c'est-à-dire, au sens premier,
aux judéo-chrétiens encore attachés à certains usages de la Loi juive. L'église catholique
reconnaît l'épître aux Hébreux comme « de filiation paulienne indirecte », mais la
critique indépendante en considère plusieurs autres comme des attributions postérieures,
notamment les épîtres pastorales et les épîtres catholiques.
L'épître se divise en deux parties. Dans la première partie, Jésus-Christ est décrit comme supérieur à Moïse, il est considéré comme le grand prêtre qui remplace le sacerdoce lévitique et qui
établit une nouvelle alliance pour être accepté par la foi (chap. 1-10). Dans la deuxième
partie, l'auteur donne des conseils sur la persévérance fidèlement dans la nouvelle
alliance (chap. 10 à 13).
- Épîtres du Nouveau Testament , Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Épître aux Hébreux, Wikipédia l'encyclopédie libre (5 mai 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 7 mai 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Épître_aux_Hébreux.
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Épître aux Philippiens
Livre biblique du Nouveau Testament à propos de l'importance du dévouement à Jésus Christ. Le livre fut écrit pendant l'emprisonnement de l'apôtre Paul à Rome, et envoyé à l'Église de Philippes par la suite.
- Épître aux Philippiens, Wikipédia, l'encyclopédie libre(6 décembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 26 février 2013.https://fr.wikipedia.org/wiki/Épître_aux_Philippiens.
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Épître aux Romains
L'épître aux Romains, le plus long des livres du Nouveau Testament, fut envoyée par l'apôtre Paul à l'Église de Rome. Les idées développées dans cette épître forment le fondement
de la doctrine des Églises chrétiennes. L'épître comprend deux parties : la première
est une lettre de circonstance à une communauté rencontrant des difficultés, et la
deuxième est la lettre doctrinale où Paul expose ses convictions sur le salut et la
foi chrétienne.
- Épître aux Romains, Wikipédia l'encyclopédie libre (14 septembre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 15 septembre 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Épître_aux_Romains.
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Épître aux Éphésiens
La lettre aux Éphésiens correspond aux chapitres XVIII et XIX des Épîtres des Apôtres du Nouveau Testament, et fut écrite par des disciples de l'Apôtre Paul entre l'an 60 et 63. Dans la première partie (I:III-III:XIX), l'auteur insiste sur
l'union de tous les chrétiens avec Jésus Christ grâce au sacrement du baptême et réalisée
dans l'Église. La deuxième partie continue avec la conception de l'union de Christ
avec l'Église comme l'archétype du mariage chrétien, une idée tirée de l'Ancien Testament; elle exhorte les chrétiens à vivre d'une manière honorable et digne pour maintenir
cette unité. Dans cette deuxième partie, (de V:XXI à VI:IX) l'auteur décrit brièvement
les normes et les règles fondamentales de la conduite de tous les membres de la famille
(maris, femmes, enfants, parents, etc.) De V:XXI à V:XXXIII l'auteur décrit la vie
domestique et présente les devoirs des époux, ce qui forment la base de la conception
du mariage chrétien.
- Rouche, Michel, Le sacrement de mariage dans l'Église paléochrétienne, Mariage et sexualité au Moyen Âge. Accord ou crise?, Presses de l’université de Paris-Sorbonne, 2000. Google livres, Internet, 17 août 2011.
- Épîtres aux Éphésiens, Wikipédia, L'encyclopédie libre (29 juillet 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 17 août 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Épître_aux_Éphésiens.
- Éphésiens, Épître aux, Encyclopédie Universalis (2011), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 17 août 2011.
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Épître à Tite
L'Épître à Tite est un livre du Nouveau Testament attribué à l'apôtre Paul, dont Tite était un disciple.
- Épître à Tite, Wikipédia, l'encyclopédie libre (28 janvier 2021), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 8 mars 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89p%C3%AEtre_%C3%A0_Tite
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Épîtres (en lat. Epistulæ) de Horace
Ensemble de lettres divisées en deux livres dont l'auteur est Horace. Le premier livre fut publié vers 20 av. J-C. et le second livre vers 14 av. J.-C.
Les épîtres traitent des thèmes qui incluent l'amour, l'amitié, la philosophie et
l'art de la poésie.
- Horace, Encyclopædia Britannica Online (2011), Encyclopædia Britannica, Internet, 5 décembre 2011. https://www.britannica.com/biography/Horace-Roman-poet.
- Horace en lat. Quintus Horatius Flaccus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Épîtres aux Thessaloniciens
Attribués à Saint Paul, la première épître aux Thessaloniciens est le plus ancien texte du Nouveau Testament. Elle fut envoyé en 51 à Thessalonie, où Paul s'était rendu en 50 lors de son deuxième
voyage missionnaire; elle comprend une exhortation à la chasteté et à la charité.
- Épîtres du Nouveau Testament , Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- André, Paul, Thessaloniciens, Épîtres aux, Encyclopædia Universalis en ligne, Internet, 14 mars 2016. https://www.universalis.fr/encyclopedie/epitres-aux-thessaloniciens/.
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Épîtres du Nouveau Testament ou Épîtres des Apôtres
Cet ensemble de 21 lettres est le troisième livre du Nouveau Testament, suivant les Actes des Apôtres, qui décrivent Paul et Pierre comme les héros du christianisme pendant la naissance de celui-ci. Il s’agit de
quatorze Épîtres écrites par Saint Paul -- ou ses disciples -- qui prennent la forme
de lettres ayant pour destinataires les premières communautés chrétiennes. Les Épîtres
pauliennes sont suivies par sept autres lettres, appelées communément les Épitres
catholiques. Les quatorze de Paul sont divisés ainsi :
1 Épître aux Romains, 2 Épitres aux Corinthiens, 1 Épître aux Galates, 1 Épître aux Éphésiens, 1 Épître aux Philippiens, 1 Épître aux Colossiens, 2 Épîtres aux Thessaloniciens, 2 Épîtres à Timothée, 1 Épître à Tite, 1 Épître à Philémon,
1 Épître aux Hébreux.
Les Épîtres catholiques sont divisées ainsi:
Ces sept Épîtres prennent également la forme de lettres, mais cette fois-ci, elles
ne s’adressent pas à une communauté spécifique, contrairement à celles de Paul, adressées
à une communauté chrétienne. L’adjectif catholique est donc quelque peu trompeur et devrait être compris plutôt comme universel. Ainsi les appelle-t-on également les Épîtres universelles.
- Épîtres, Encyclopédie Universalis (2009), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 1er octobre 2009.
- Épîtres du Nouveau Testament ou Épîtres des Apôtres, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Ériphyle
Selon la légende grecque, Ériphyle, fille de Talaos, était la femme d’Amphiaraos
qui régnait sur une portion du royaume d’Argos. Le mariage des deux apaisa Adraste, frère d’Éryphile, qui était l’héritier du royaume qu’Amphiaraos avait reçu. Après
le mariage, Amphiaraos céda le trône à Adraste. Pourtant, le bonheur d’Amphiaraos
ne dura pas. Après une vision qu’il périrait dans la guerre des Sept Chefs, Amphiaraos se cacha. Seulement, Ériphile, sachant où se trouvait son mari dévoila
le lieu à Polynice après que celui-ci la tenta avec un collier. Avant de partir, Amphiaraos ordonna
sa vengeance contre sa femme à son fils Alcméon. La veille de sa mort, Amphiaraos se trouva à table avec les autres chefs lorsqu’un
aigle laissa tomber une lance. Ensuite, la lance se transforma en laurier. Le lendemain,
lorsqu’Amphiaros était dans son char, la terre s’ouvrit et l’engloutit, réalisant
le mauvais destin de l’ancien roi. Quelques années après, Thersandre, fils de Polynice,
prépara une seconde expédition contre Thèbes. Cette fois-ci, il tenta Eryphile avec un peplum (tunique). Ainsi engagea-t-il son fils Alcméon à la tête de l’armée. Ensuite, Thèbes
fut presque détruite. En fin de compte, Éryphile fut tuée par son fils, Alcméon, lorsque
celui-ci apprit que sa mère tenait à engager son fils à encore une expédition.
- Claustre, André de, Éryphile, Dictionnaire portatif de mythologie : pour l’intelligence des poëtes, de l'histoire fabuleuse, des monumens historiques, des bas-reliefs, des tableaux, &c., Paris, Briasson, 1765, t.1. Google livres, Internet, 6 avril 2011.
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Ésaü (en héb. עשו)
Personnage de la Bible dans la Genèse. Ésaü était le fils d'Isaac et de Rébecca et le frère aîné de Jacob, à qui il vend son droit d'aînesse pour un plat de lentilles. Par la suite, il fut
formellement supplanté par Jacob qui usurpe la bénédiction paternelle par une ruse. Ésaü faillit tuer son frère, qui
part vivre chez son oncle Laban. Les frères se réconcilièrent vingt ans plus tard.
- Ésaü, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- ÉsaüWikipédia, l'encyclopédie libre (3 août 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 26 septembre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ésaü.
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Ésope (en gr. Aísôpos)
Auteur grec à qui on attribue l'origine de la fable. Les fables d'Ésope servaient
d'inspiration pour plusieurs écrivains notamment, Jean de La Fontaine de la dix-septième
siècle.
- Ésope, Wikipédia, l'encyclopédia libre (18 octobre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 5 novembre 2012.https://fr.wikipedia.org/wiki/Ésope
- Ésope, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Étain
s. m. Métal d'un blanc grisâtre, plus dur mais moins pesant que le plomb, ductile et oxydable [...]. Vaisselle d'étain. Cuiller d'étain."L'étain dans ce temps [du temps de nos pères] brillait sur les tables et sur les buffets, comme le fer et le cuivre dans les foyers ; l'argent et l'or étaient dans les coffres", La Bruyère, VII.
- Émile Littré, étain, Dictionnaire de la langue française (1872-1877), Internet, Le Littré (XMLittré v2), 6 août 2024. https://www.littre.org/definition/%C3%A9tain
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Éthique à Nicomaque
Traité d'Aristote qui traite de l'éthique, la politique et de l'économie. Il se propose surtout à interroger
la notion du bonheur.
- Éthique à Nicomaque, Wikipédia, L'encyclopédie libre (29 novembre 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 2 janvier 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89thique_%C3%A0_Nicomaque.
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Étienne Binet
Binet (1569-1639) était un prêtre jésuite et écrivain spirituel. Un auteur prolifique, son œuvre connut beaucoup de popularité
: ses quarante-cinq ouvrages de spiritualité sont réimprimés plusieurs fois de son
vivant, et traduits en d'autres langues.
- Étienne Binet, Wikipédia, L'Encyclopédie libre, (19 mai 2019), Los Angeles, Wikimedia Foundation, 2 juillet 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tienne_Binet
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Évangile
Livres saints de la Bible qui contiennent la révélation chrétienne du Christ. Il existe quatre Évangiles canoniques, qui comprennent les premiers livres du Nouveau Testament : ceux d’après saint Matthieu, saint Marc, saint Luc et saint Jean. Les trois premiers parlent des mêmes événements et on les appelle les Synoptiques
à cause de leur relation et dépendance entre eux. Le livre de Matthieu comprend 28
chapitres et se concentre sur l’annonce du Royaume chrétien et sur son accomplissement
en Jésus Christ. Celui de Marc traite plutôt de la vie adulte de Jésus et a pour destinataire
en particulier les chrétiens qui étaient jadis des païens. Le livre de Luc comprend
24 chapitres et transmet la prédication faite par Paul. Le dernier livre, celui de Jean, consiste en 21 chapitres et se distingue des trois
autres par son mélange de symbole et d’histoire, témoignant d’une perspective théologique
aussi bien que liturgique.
- Évangile, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Ézéchias (en héb. חזקיה)
Fils et successeur du roi Achaz, Ézéchias est un roi du royaume de Judah qui paraît dans le Deuxième Livre des Rois.
- Ézéchias, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Ézéchiel
Un prophète du Tanakh et de l'Ancien Testament. On lui attribue le livre auquel il donne son nom, le troisième dans l'ordre canonique
des « Grands Prophètes » (Isaïe, Jérémie, Ézéchiel et Daniel). Aux Juifs à Babylone, il annonça la ruine de Jérusalem, puis la restauration future d'Israël.
- Ézéchiel, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Ézéchiel, Wikipédia l'encyclopédie libre (27 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 24 avril 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ézéchiel.
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Œcumenius (en gr. Οικουμένιος, Επίσκοπος Τρίκκης)
Un commentateur grec sur le Nouveau Testament dont les écrits datent probablement du Xe siècle.
- Smith, William, ed., Dictionary of Greek and Roman Biography and Mythology, Boston, Little, Brown and Co., 1867, III, 15, Internet Archive, 11 janvier 2021. https://archive.org/details/DictionaryOfGreekAndRomanBiographyAndMythology/Dictionary%20of%20Greek%20and%20Roman%20Biography%20and%20Mythology%20-%20Vol%203/page/n19/mode/2up?q=Oecumenius.
- Oecumenius, Wikipédia, l'encyclopédie libre(16 août 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 12 février 2013. https://en.wikipedia.org/wiki/Oecumenius.
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Œuvres morales (en lat. Moralia ou Ethica) de Plutarque
Ouvrage de Plutarque qui se compose de plus de soixante traités écrits sous la forme de dialogues et de
diatribes. Les traités discutent de sujets éthiques, religeux, physiques, politiques
et littéraires.
- Plutarch, Encyclopædia Britannica Online (2011), Encyclopædia Briannica, Internet, 2 décembre 2011. https://www.britannica.com/biography/Plutarch.
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Notes
- Note manuscrite sur la page de garde: Jaime lamour Je lay quité et james plus je ne mangage Fransoy de Liqué 1647↑
- Extrait tirée du traité De vera religione (De la vraie religion) de saint Augustin, écrit environ l'an 390. Dans le traité, Augustin présente une analyse de la différence entre la foi et la raison et démontre que la religion catholique est la seule vraie religion. Augustin d'Hippone, Wikipédia l'encyclopédie libre (24 août 2019), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 27 août 2019. https://fr.wikipedia.org/wiki/Augustin_d%27Hippone.↑
- Maillard se sert d'une définition déjà vieillie aux années 1640, celle que l'on trouve
dans le Thresor de la langue francoyse tant ancienne que moderne de 1606:
Effigier, Tailler ou tirer au vif, Effingere.
Maillard utilise le verbe en latin, Effingere, régulièrement dans ses citations latines. Dans les dictionnaires de la fin du siècle comme le Dictionnaire universel de Furetière qui date de 1690 ou la première édition du Dictionnaire de l'Académie française en 1694, "effigier" veut dire seulement "exécuter (mettre à mort) en effigie" même si le substantif "effigie" garde le sens de "Portrait, figure, representation d’une personne".- Jean Nicot, Effigie, Thresor de la langue francoyse tant ancienne que moderne (1606), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 23 juillet 2024. https://artflsrv04.uchicago.edu/philologic4.7/publicdicos/navigate/1/5894
- Antoine Furetière, Effigie, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 23 juillet 2024. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f690.item.
- Effigie, Dictionnaire de l'Académie française (1694), Internet, 23 juillet 2024. https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A6E0313.
- Un collège jésuite; les jésuites sont connus pour leurs mission éducative et leurs écoles normalement prestigieuses. Nous n'avons pourtant rien trouvé au sujet de ce collège en particulier.↑
- L’auteur considère que son oeuvre (part) étant née en Flandres (Ypres) appartient aux Flamands.↑
- Référence au temple de Démètre où se trouve un oracle infaillible dans le cas des malades. D'après la mythologie grecque, si l'on attache un miroir à une corde fine et le baisse dans l'eau et puis on prie la déesse, le miroir montrera le sort du patient. Patrae Pausanias 7.17-27 (2001-2011), Theoi Greek Mythology, Internet, 24 août 2011.https://www.theoi.com/Text/Pausanias7B.html#3↑
- L'Optique par Euclide.↑
- Maillard se sert d'une définition déjà vieillie aux années 1640, celle que l'on trouve
dans le Thresor de la langue francoyse tant ancienne que moderne de 1606 :
Effigier, Tailler ou tirer au vif, Effingere.
Maillard utilise le verbe en latin, Effingere, régulièrement dans ses citations latines. Dans les dictionnaires de la fin du siècle comme le Dictionnaire universel de Furetière qui date de 1690 ou la première édition du Dictionnaire de l'Académie française en 1694, "effigier" veut dire seulement "exécuter (mettre à mort) en effigie" même si le substantif "effigie" garde le sens de "Portrait, figure, representation d’une personne".- Jean Nicot, Effigie, Thresor de la langue francoyse tant ancienne que moderne (1606), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 23 juillet 2024. https://artflsrv04.uchicago.edu/philologic4.7/publicdicos/navigate/1/5894
- Antoine Furetière, Effigie, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 23 juillet 2024. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f690.item.
- Effigie, Dictionnaire de l'Académie française (1694), Internet, 23 juillet 2024. https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A6E0313.
- Extrait du Sermon XII, des Sermons I-LI de Saint Léon.↑
Iacobi
, nom donné à Saint Jacques dans la version latine de la Bible, dit la Vulgate. Veuillez consulter les Épîtres du Nouveau Testament pour en savoir plus.↑- Extrait du Sermon I du Dominica VI post Pentecosten par Saint Bernard.↑
- Référence à l'Histoire naturelle de Pline l'Ancien.↑
- Référence à l'Histoire naturelle de Pline l'Ancien.↑
- Supercéleste. Qui s'élève au-dessus du ciel, qui se perd dans les nues. Émile Littré, Supercéleste, Dictionnaire de la langue française (1872-1877), Internet, Le Littré (XMLittré v2). https://www.littre.org/definition/superc%C3%A9leste↑
- Destourbier:
"Empeschement. Il est vieux."
- Loüage., Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1694), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 12 mai 2014.
- Epistola ad Nepotianum (Épître à Nepotian, ou Lettre 52) de Jérôme date de 394 et s'adresse au jeune prêtre italian Nepotian; Jérôme tente de fixer une règle stricte pour le clergé de l'époque. Cain (Andrew), Jerome and the Monastic Clergy: A Commentary on Letter 52 to Nepotian, Leiden, Brill, 2013.↑
- Competer: appartenir.
- Competer., Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1694), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 16 mai 2014.
Hedibiam
: Lettre CXX de St. Jérôme dans lequel il répond aux 12 questions de Hédibia sur l'Écriture sainte.↑- Disciples de Saturnin d'Antioche.↑
- s. m. Comparaison. Mettre en parangon. Émile Littré, parangon, Dictionnaire de la langue française (1872-1877), Internet, Le Littré (XMLittré v2), 6 août 2024. https://www.littre.org/definition/parangon↑
- Cep. s. m. Pied de vigne. Émile Littré, cep, Dictionnaire de la langue française (1872-1877), Internet, Le Littré (XMLittré v2), 7 août 2024. https://www.littre.org/definition/cep↑
- Dans l'édition publiée à Paris en 1647, Maillard précise qu'il s'agit du démon Asmodée.↑
- Dans Exode chapitre 2, Moïse tue un Égyptien qui frappaient des Hébreux.↑
- Dans Exode chapitre 1, les sages femmes hébreux protègent les enfants mâles que Pharaon leur demande de tuer.↑
- Traité de la virginité.↑
- De la foi orthodoxe.↑
- La Cité de Dieu., ouvrage de Saint Augustin.↑
Chaldaique
: Référence aux Chaldéens.↑Chaldaique
: Référence à la langue des Chaldéens.↑- Iacobi, nom donné à Saint Jacques dans la version latine de la Bible, la Vulgate. Veuillez consulter les Épîtres du Nouveau Testament pour en savoir plus.↑
- Foyer.↑
- Foyer.↑
- Un bast est une scelle pour les bêtes de somme, donc "débaster" veut dire enlever la scelle. Bast, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1694), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 26 janvier 2020.↑
- Le livre de Martin Luther sur la Captivité babylonienne lui permet d'insister sur les divisions au sein de l'église catholique.↑
Instit
: Référence à L'institution de la religion chrétienne, veuillez voir la référence de Jean Calvin. Maillard critique le refus des protestants de considérer le mariage comme un sacrement, mais c'est seulement au XIIIe siècle que l'église catholique formalise ce sacrement, d'où la critique de Calvin et al. pour en savoir plus.↑- Chefs des hérétiques.↑
- Les six âges du monde sont des périodes établies tout d'abord par saint Augustin et qui correspondent aux six jours de la création dans le premier livre de la Bible, Genèse. Au XVIIe siècle, on était toujours dans le sixième âge, qui commenença avec la naissance de Jésus-Christ, avec un septième âge à venir le Jour du Jugement dernier. Six âges du monde, Wikipedia, the Free Encyclopedia (25 novembre 2019), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 6 février 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Six_%C3%A2ges_du_monde↑
- "Voye, en termes de l' Ecriture, signifie, Les commandemens de Dieu, ses loix, la conduite qu'il tient à l'égard des hommes. Seigneur, enseignez-moy vos voyes, les voyes du Seigneur sont incomprehensibles." Voye, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1694), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 6 février 2020. ↑
- Référence à Jésus Christ↑
- De l'Évangile selon Jean.↑
-
Dans le Bible, Sion désigne la ville de Jérusalem et, par extension, tout ce qui personnifie la présence et la benediction de Dieu
. Sion, Wikipédia l'encyclopédie libre (24 octobre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 3 novembre 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Sion.↑ - Rival. Corrival, Féraud, Jean-François, Dictionaire critique de la langue française, T.1 (1787), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 14 avril 2020.↑
Grandeur d'ame, de courage, magnanimité, bravoure, liberalité, & toute autre qualité qui fait le genereux.
Antoine Furetière, Générosité, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 15 août 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f948.item↑- Les Pères de l'Église, dont Augustin, ont fait des "tractates" (traités ou commentaires) sur les Evangiles, dont le Livre de Jean.↑
- Du Voile Des Vierges (en lat. Velandis Virginibus), Oeuvre de Tertullien.↑
- Le lotus. Loüage., Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1762), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 17 avril 2020.↑
- Référence à la vierge Marie↑
- Grande innondation décrite dans la Genèse, envoyée par Dieu pour éliminer la corruption humaine. Noé, vertueux, fut choisi pour faire perdurer la race humaine.↑
- "Se faire donner la discipline" veut dire se faire battre pour expier ses péchés.↑
- Sententia libri Ethicorum, œuvre de Saint Thomas d'Aquin écrite en 1271-72 est un commentaire sur l'Éthique à Nicomaque d'Aristote. Liste des œuvres de Thomas d'Aquin, Wikipédia, The Free Encyclopedia (16 mai 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, 27 juillet 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_%C5%93uvres_de_Thomas_d%27Aquin↑
- Désapprouver. Improuver., Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1694), t. 2, The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 24 avril 2020. ↑
- Saint Jérôme a confondu
deux femmes de l'antiquité, Martia et Portia, qui est la
fille de Caton
d'Utique et aussi la très vertueuse femme de Brutus: elle se tue après
avoir appris que son mari est mort suite à l'assassinat de Jules César. Comme le dit
Pierre
Bayle,
Saint Jérôme... a converti en deux personnes les deux noms d'une seule femme. Ce qu'il y a de certain est que la réponse, qu'il attribue à Martie, est du même caractère que celle qu'il donne à Porcie. Il lui étoit avantageux de les distinguer; car il ne cherchait qu'à grossir le nombre de pareils exemples.
(p.792). Porcie, Dictionnaire historique et critique 1711, Internet, 12 avril 2012. ↑ - "On dit qu'Un homme n'a plus dequoy frire, pour dire, qu'Il est ruiné." Frire, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1694), t. 1, The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 24 avril 2020.↑
- Notre Seigneur.↑
- Dans le troisième livre de son De Officiis (Des Obligations), Cicéron cite Caton l'Ancien, connu pour sa sagesse.↑
- ↑
- Dans ses Odes↑
[...] une beste dont on se sert en Perse pour aller à la chasse des gazelles. Elle a la peau tachetée comme un tigre, & est fort douce & privée
. Antoine Furetière, Once, Dictionnaire universel (1690), Bnf Gallica, Internet, 6 août 2024. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f1448.item↑- cognée↑
EMBOUCHER, se dit figurément en Morale, & signifie, Instruire quelqu'un qu'on envoye de tout ce qu'il doit dire, ou ne pas dire. Ce témoin avoit été bien embouché par la partie, elle luy avoit fait le bec.
Antoine Furetière, Emboucher, Dictionnaire universel (1690), Bnf Gallica, Internet, 7 août 2024. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f700.item↑- De la virginité.↑
- Aphrodisia fait référence aux déesses assimilées, Aphrodite dans la mythologie grecque et Vénus dans la mythologie romaine.↑
- Dans la liste des "Fautes plus notables" à la fin du volume, on trouve cette correction. La forme moderne "s'émousse" (sans accent aigu) existait déjà au XVIIe siècle.↑
- Ancienne conjonction signifiant quoique, bien que.↑
- "Longe, en fauconnerie, est une lesse de cuyr, dont l'oyseau est attaché par les gects,
pour le tenir arresté sur le poing, et le redresser quand il s'en est esbranlé."
- Longe., Thresor de la langue francoyse tant ancienne que moderne, T.1 (1601), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 20 mai 2020.
- coiffé↑
- Aristote.↑
Enfant, heritier. Les Historiens disent qu'un tel Prince mourut sans laisser aucuns hoirs masles issus de son corps.
Antoine Furetière, Hoir, Dictionnaire universel (1690), Bnf Gallica, Internet, 24 mai 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f1031.item↑- Abraham est le titre d'un ouvrage d'Ambroise.↑
-
L'histoire de Jean Mates et de sa femme Catherine Calaguira (pas Calagnira) est rapportée aussi dans La famille saincte, où il est traitté des Devoirs de toutes les personnes qui composent un Famille du père Joseph Cordier dont la première édition date de la même année que le traité de Maillard (Paris, Claude Sonnius & Denis Bechet, 1643). Cordier ajoute que
L'histoire est si veritable que le feu qui brûla l'Eglise de S. Sauveur à Rome appellée au Laurier, respecta le marbre qui en portoit l'inscription [du miracle de la fécondité soudaine] et n'osa l'offenser
. L'ouvrage de Cordier fut réédité maintes fois jusqu'au XIXe siècle, donc c'est sa version de l'histoire qui finit par avoir droit de cité.Dans Le Candélabre mystique de J. Marchant, nous apprenons que le vœu fut fait dans l'église Saint-Sauver-du-Laurier à Rome en 1474, mais renouvelé plus tard à Saint Séverin (trad. du latin par A. Ricard, t. 7, Paris, Louis Vivès Libraire-Éditeur, 1864, p. 542). Selon cet ouvrage le nom du mari est↑Jean Mares
. - Fils de Jean Matès et de Catherine Calaguira.↑
- Les Carmina veut dire "Odes"; Horace en a fait quatre livres célèbres. Odes (Horace), Wikipédia l'encyclopédie libre (12 avril 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 26 mai 2020. https://en.wikipedia.org/wiki/Odes_(Horace).↑
- Docteurs et gardiens de l'ancienne loi juive, alliés aux Pharisiens.↑
- Manassé fit torturer Isaïe, qui mourut scié en deux, mais selon un texte apocryphe, l'Ascension d’Isaïe, son âme fut ravie au ciel juste avant le torture, donc il ne souffra pas. Ascension d’Isaïe, Wikipédia, The Free Encyclopedia (20 mars 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 29 mai 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ascension_d%27Isa%C3%AFe↑
[...] une beste dont on se sert en Perse pour aller à la chasse des gazelles. Elle a la peau tachetée comme un tigre, & est fort douce & privée.
Antoine Furetière, Once, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 1 mai 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f1448.item↑- s. m. Comparaison. Mettre en parangon. Émile Littré, parangon, Dictionnaire de la langue française (1872-1877), Internet, Le Littré (XMLittré v2), 6 août 2024. https://www.littre.org/definition/parangon↑
- Avant le XVIe siècle, le mariage était gouverné principalement par l'Église catholique en France, mais quand Maillard écrit aux années 1640, la loi civile jouait un rôle beaucoup plus important. Pour l'évolution dans la gouvernance du mariage, voir Jean Gaudemet, Le Mariage en Occident : Les Moeurs et le droit, Les Éditions du Cerf, 1987.↑
- Jean Moschus est l'auteur du Pré spirituel↑
- Il s'agit d'une des Vies des hommes illustres de Plutarque, au sujet de Solon. Voir https://remacle.org/bloodwolf/historiens/Plutarque/solon.htm↑
- Geradate n'est connu que comme le sujet de cette anecdote qu'on trouve dans les Apophtegmes de Plutarque.↑
- La Rhétorique à Herrenius, en latin Rhetorica ad Herennium, fut longtemps attribué à Ciceron mais elle est d'un auteur anonyme du Ier siècle av. J.-C. C'est avec De inventione un des plus anciens manuels de rhétorique connus. Rhétorique à Hérennius, Wikipédia l'encyclopédie libre (23 octobre 2019), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 15 juin 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Rh%C3%A9torique_%C3%A0_Herennius.↑
- Les Déclamationes maiores
et Déclamationes minores sont normalement attribué à Quintilien mais les
spécialistes modernes en disputent la paternité, disant qu'elles sont probablement
le travail
d'un de ses étudiants.
- Quintilian, Wikipédia l'encyclopédie libre (6 mai 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 5 décembre 2013. https://en.wikipedia.org/wiki/Quintilian.
- Mot introuvable dans les dictionnaires de l'époque, "assignal" fait sans doute allusion à une assignation.↑
- Épervier en français moderne.↑
- Ovide, Les Remèdes à l'amour↑
- Iaia de Cyzicus était une peintre
célèbre à Rome, connue aussi sous le nom de
Marcia
. Elle est identifiée par Pline l'Ancien dans son Histoire naturelle, publiée vers 77-79 apr. J.-C. Maillard trouva probablement l'identification d'Iaia commefille de Varon
dans De mulieribus claris (Les femmes illustres) de Boccace (1374) qui indique que Iaia de Cyzicus est en effet la fille de Varron, là où Pline dit seulement que Varron la connaissait.- Iaia, Wikipédia l'encyclopédie libre (14 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 9 janvier 2014. https://en.wikipedia.org/wiki/Iaia.
- Boccace, Les Femmes illustres, De Mulieribus clarisInternet, Comptimum : Recherches et actualités sur l'Antiquité romaine et la latinité, 9 janvier 2014. http://www.compitum.fr/publications/6789-boccace-les-femmes-illustres-de-mulieribus-claris.
- "Galand, coquet, qui fait l'amour aux Dames, qui est paré & bien mis pour leur plaire. Antoine Furetière, Muguet, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 21 septembre 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f1374.item↑
- Ovide, L'art d'aimer↑
- "Grandeur d'ame, de courage, magnanimité, bravoure, liberalité, & toute autre qualité qui fait le genereux." Antoine Furetière, Générosité, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 15 août 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f948.item↑
- s. m. Vieux mot qui sigifioit autrefois une chose
excellente & hors de comparaison.
C'est un parangon de sagesse, de vertu.
Antoine Furetière, Paragnon, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet 7 août 2024. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f1512.item ↑ - "Grandeur d'ame, de courage, magnanimité, bravoure, liberalité, & toute autre qualité qui fait le genereux." Antoine Furetière, Générosité, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 15 août 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f948.item↑
- Le verbe "bourreler" selon Furetière veut dire "Faire souffrir du mal, tourmenter", alors la "bourrelerie" est un endroit où on souffre. Antoine Furetière, Bourreler, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 13 juillet 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f262.item↑
- Une escourgée était une lanière de cuir, ou un fouet composé de lanière de cuir. Edmond Huguet, Escourgée, Dictionnaire de la langue française du seizième siècle, (1925-1967), T. 3, Bibliothèque nationale de France, Gallica, 27 juin 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4449n/f628.image. L'orthographe "escorgée" et l'expression "coups d'escorgée" étaient courants dès le XVIe siècle.↑
- Le verbe "bourreler" selon Furetière veut dire "Faire souffrir du mal, tourmenter". Antoine Furetière, Bourreler, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 13 juillet 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f262.item↑
- Dans le texte de la torture, un scorpion (déjà l'orthographe standard au XVIIe siècle) était "une espece d'ancienne estriviere, ou de foüet espineux & fort picquant, faite d'une herbe qu'on appelle aussi scorpion. Roboam répondit au peuple Juif, que son pere ne l'avoit foüetté qu'avec des verges, & qu'il le foüetteroit avec des scorpions. On l'a dit quelquefois d'une espece de discipline qui avoit plusieurs nœuds, & qui étoit plombée par les bouts. Antoine Furetière, Scorpion, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 27 juin 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f1883.item↑
- "Entoiser une espée, c'est la haulser pour frapper." Jean Nicot, Entoiser, Thresor de la langue francoyse tant ancienne que moderne (1606), T. 1, The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 27 juin 2020.↑
- "S'émousser. L'espée reboucha contre sa cuirasse. la pointe n' en vaut rien, elle se rebouche." Reboucher, Le Dictionnaire de l'Académie française 1694 T. 2, The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 27 juin 2020.↑
- "On dit [...] en voulant injurier un homme, le taxer de barbarie, de cruauté, d'irreligion, que c'est un Turc, un homme inexorable, qu'il vaudroit autant avoir à faire à un Turc." Antoine Furetière, Turc, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 2 juillet 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f2079.item ↑
- "Le Bienheureux" est un titre accordé aux saints ("la Bienheureuse" aux saintes).↑
- Voir la référence à Bzovius pour une remarque sur cet ouvrage, dont Bzovius est un des continuateurs.↑
- En 1566, Laurentius Surius publia Commentarius brevis rerum in orbe gestarum ab a. 1500 ad a. 1564, un ouvrage conçu comme une continuation de la Chronique de J. Nauclerus.↑
- Ouït, forme courante à l'époque pour "ouï", entendu.↑
- L'auteur de la biographie de Dominique à laquelle Maillard fait référence est probablement Jean Ferdinand, un domincain mort en 1625. Ferdinand (Jean), Dictionnaire historique, littéraire et critique, t. III, Avignon, 1759, pp. 306-307. Google Books, 3 juillet 2020. Maillard note qu'il a trouvé l'allusion à l'ouvrage de Ferdinand chez Bzouius ("refertur ab Abrahamo Bzovio"), qui lui-même continue l'histoire du christianisme de C. Baronio.↑
- Cresconius était un
laïc qui avait rédigé une réponse au Premier livre contre Petilian de
Saint Augustin.
En 409 Augustin
répondit à la réponse de Cresconius. Contra Cresconium comprend
quatre livres, dont les trois premiers s'adressent aux arguments de Cresconius ; le
quatrième
raconte l'histoire de la séparation des adeptes de Maximien Hercule.
- Wace, H., & Smith, W., A Dictionary of Christian Biography, Literature, Sects and Doctrines: Volume 1Londres, J. Murray, 1882, p. 892, Internet, Google Books, 12 février 2014.
- Les ordres religieux.↑
- Ambroise publia deux textes De Abraham, entre 382 et 388. Berton, Raymond, Abraham dans le « De Officiis Ministrorum » d'Ambroise, Revue des sciences religieuses, 1980, Portail Persée, Internet, 2 avril 2021. https://www.persee.fr/doc/rscir_0035-2217_1980_num_54_4_2896.↑
- Ouvrage de Martín Antonio
Delrío qui traite de la magie et de l'occultisme. Publié pour la première fois en
trois parties entre 1599 et 1600, les Disquisitiones magies étaient
réimprimées au moins 20 fois après leur première publication. C'est alors l'ouvrage
le plus
populaire qui traite de l'occultisme, à l'exception du Malleus
Maleficarum d'Henri Institoris (Heinrich Kramer). Dans les Disquisitiones, Delrío avait
identifié une connexion entre les sorcières et l'hérétique. L'ouvrage de Delrío était
populaire parmi les catholiques et les protestants, et c'était l'un des livres auxquels
on
avait fait référence pendant les procès des sorcières de Salem en Amérique.
- Martín Antonio DelríoWikipédia, l'encyclopédie libre(12 mars 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 13 mars 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Martín_Antonio_Delrío.
- Martin DelrioWikipedia, l'encyclopédie libre(25 octobre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 12 mars 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Esprit.
- Le verbe "bourreler" selon Furetière veut dire "Faire souffrir du mal, tourmenter", alors la conscience "bourrellant" est souffrant. Antoine Furetière, Bourreler, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 13 juillet 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f262.item↑
- "[...] parmi les bourgeois d'une ville, de ceux qui sont les plus riches, qui sont distingués des autres par leurs emplois, ou par leur merite." Antoine Furetière, Apparent, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 13 juillet 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f111.item↑
- Bulle célèbre faite par Grégoire XIII en 1584. Son
intention était de confirmer la constitution de la Compagnie de Jésus et les privilèges déjà acquis par la Compagnie pendant le
pontificat de Paul III, de Julius III, de Paul IV, et de Pius V.
- Ascendente DominoNewAdvent.org, Internet, 13 mars 2014. https://www.newadvent.org/cathen/01766d.htm.
- Décédé.↑
- Selon la philosophie d'Épicure, c'est à dire en langue courante basé sur les sens et les sensations physiques.↑
- Il s'agit de l'Histoire des jésuites.↑
- Le centurion Cornelius est évoqué dans le chapitre 10 des Actes des Apôtres.↑
- La référence à Siméon paraît précisément dans les vers 25-35 du Livre de Luc dans les versions moderne du Nouveau Testament↑
- "Trafiquer" veut dire "Faire le commerce, le negoce, le trafic". Antoine Furetière, Trafiquer, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 21 juillet 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f2047.item ↑
- "Il ne se dit que des questions, des pensées, des réflexions trop subtiles & trop rafinées. Discours alambiqué." Alambiqué, ée, Le dictionnaire de l'Académie Française, Quatrième édition (1762), t. I, The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 21 juillet 2020.↑
- Voir Nicostratus.↑
- Il s'agit des Pères du désert, hermites.↑
- Il est question d'un "corroyeur", un ouvrier qui travaille le cuir. Antoine Furetière, Cuir, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 23 juillet 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f557.item↑
- La date de la fête de Saint Deusdedit est le 1er août, non le 10, selon le Martyrologe romain.↑
- Nous ne trouvons pas d'autre trace ni de ce Saint Alexandre ni de sa sœur que ce qui se trouve dans le Bonum universale de apibus de Thomas de Cantimpré, cité par Maillard à la page suivante.↑
- Des annales du monastère du Mont-Cassin.↑
- imitez↑
- Il s'agit des quatre derniers vers de l'ode 13 du livre I des Odes et Carmen sæculare, toujours célèbre de nos jours↑
- Ce passage se trouve aussi dans le Nouveau Testament, Marc 10:8.↑
- Sententia libri Ethicorum, œuvre de Saint Thomas d'Aquin écrite en 1271-72 est un commentaire sur l'Éthique à Nicomaque d'Aristote. Liste des œuvres de Thomas d'Aquin, Wikipédia, The Free Encyclopedia (16 mai 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, 27 juillet 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_%C5%93uvres_de_Thomas_d%27Aquin↑
- Parmi les commentaires bibliques de Thomas d'Aquin on trouve l'Expositio et Lectura super Epistolas Pauli Apostoli (Commentaire de la totalité des lettres de Paul), dont la lettre aux Ephésiens. Liste des œuvres de Thomas d'Aquin, Wikipédia, The Free Encyclopedia (16 mai 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, 27 juillet 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_%C5%93uvres_de_Thomas_d%27Aquin↑
- Mathilde ne fut jamais canonisée, contrairement à ce que Maillard nous laisse entendre.↑
- Matthaeus Radderus était un écrivain jésuite du XVIe siècle. Bibliothèque des écrivains de la Compagnie de Jésus, Liège, L. Grandmont-Donders, 1833, Google Books, Internet, 31 juillet 2020.↑
- Placidia (et non pas "Placida") était la fille de Théodose plutôt que sa femme.↑
- L'arianisme est une doctrine fondée par le théologien Arius au début du IVe siècle. Sa principale différence avec le christianisme dominant est la croyance que Jésus n'a pas toujours existé mais a été engendré dans le temps par Dieu le Père, plutôt que de faire partie de la trinité indissoluble du Père, du Fils, et du Saint Esprit. Arianisme, Wikipédia, L'encyclopédie libre (29 juillet 2020), Internet, 4 août 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Arianisme#L'opposition_entre_ariens_et_trinitaires. ↑
- Saint Thomas d'Aquin a fait un Commentaire de l'Évangile de saint Jean (Lectura super Ioannem ), mais cette citation pourrait émaner aussi d'une de sa série de Questions disputées. Liste des œuvres de Thomas d'Aquin, Wikipédia, The Free Encyclopedia (16 mai 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, 6 août 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_%C5%93uvres_de_Thomas_d%27Aquin↑
- "Mettre une chose aprés une autre, ne luy donner pas la preference." Antoine Furetière, Postposer, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 6 août 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f1639.item ↑
- Le torturer.↑
- "Geine et torture ou question." Jean Nicot, Geine, Thresor de la langue francoyse tant ancienne que moderne (1606), T. 1, The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 6 août 2020.↑
- "Vieux mot qui signifioit autrefois se plaindre." Antoine Furetière, Douloir, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 7 août 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f671.item ↑
- "Qui mene une charrette, ou un chariot, une charruë. Ce Chartier fait bien claquer son fouët." Antoine Furetière, Chartier, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 14 août 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f373.item ↑
- La source de la citation est le De officiis de
Cicéron.
- De officiis, Wikipédia, L'encyclopédie libre (21 février 2020), Internet, 13 août 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/De_officiis
- Cicero: de Officiis I, The Latin Library, Internet, 13 août 2020. http://www.thelatinlibrary.com/cicero/off1.shtml
- Introuvable.↑
- "Ramasser, recueillir, extraire. Il ne se dit principalement que des livres & des ouvrages. COLLIGER signifie aussi [...] Conclurre, induire, fonder un raisonnement." Antoine Furetière, Colliger, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 15 août 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f433.item↑
- "Grandeur d'ame, de courage, magnanimité, bravoure, liberalité, & toute autre qualité qui fait le genereux." Antoine Furetière, Générosité, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 15 août 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f948.item↑
- Dans notre édition (1643) on trouve "les a precipué", un verbe qui n'existe pas dans les dictionnaires de l'époque. Pour cette raison, nous avons préféré dans ce cas le langage de l'édition de 1647.↑
- "Se dit figurément en choses morales & spirituelles, & signifie, S'entester, se preoccuper en faveur de quelque chose." Antoine Furetière, Coeffer, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 17 août 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f426.item ↑
- "Grandeur d'ame, de courage, magnanimité, bravoure, liberalité, & toute autre qualité qui fait le genereux." Antoine Furetière, Générosité, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 15 août 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f948.item↑
- Apeme n'est pas un personnage historiquement avéré, mais elle paraît (comme Maillard le note) dans le troisième livre d'Esdrae ch. IV, v. 29-31. Saint Ambroise cite lui aussi l'exemple de pouvoir d'Apeme sur Darius. Esdras (Troisième Livre D') in Dictionnaire de la Bible, Letouzey et Ané, 1899, p. 1945. Google Books, 18 août 2020.↑
- L'épître à la dame romaine Celantia n'est pas de Jérôme, selon l'édition de ses Épîtres en anglais publiée par la Christian Classics Ethereal Library, The Tertullian Project, Internet, 18 aout 2020. https://www.tertullian.org/fathers2/NPNF2-06/Npnf2-06-03.htm#P5639_1578413.↑
- Der gladiatore est une des
Déclamations majeures (en latin Declamationes Maiores
qui n'est plus attribué à Quintilien par la majorité des experts mais à un de ces disciples, connu sous le nom du "Pseudo-Quintilien".
- Danielle Van Mal-Maeder, Fiction et paradoxe dans les Grandes déclamations du pseudo-Quintilien, in C. Bréchet, A. Videau, R. Webb (dir.), Théorie et pratique de la fiction à l’époque impériale, Éditions Picard, 2013, p. 123-135. Cairn.info, 19 août 2020. https://www.cairn.info/theories-et-pratiques-de-la-fiction-a-l-epoque-imp--9782708409408.htm
- Quintilien, Wikipédia l'encyclopédie libre (6 juin 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 19 août 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Quintilien.
- Il n'existe pas de textes attribuables à Zaleucos.↑
- La Catéchèse des Débutants fut rédigé en 399. Augustin d'Hippone, Wikipédia l'encyclopédie libre (26 mai 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 28 mai 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Augustin_d%27Hippone.↑
- Dans la vie d'Aulu-Gelle par Diogène Laërce..↑
- s. m. Vieux mot qui sigifioit autrefois une chose
excellente & hors de comparaison.
C'est un parangon de sagesse, de vertu.
Antoine Furetière, Paragnon, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet 7 août 2024. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f1512.item ↑ - Cette forme de "sifflet" ne paraît pas dans les dictionnaires de l'époque.↑
- Maillard a mal rapporté l'histoire d'Hérodote selon lequel Gyges accède au trône de Candaule quand celui-ci insiste pour que Gygès voie la reine nue.↑
- "Grandeur d'ame, de courage, magnanimité, bravoure, liberalité, & toute autre qualité qui fait le genereux." Antoine Furetière, Générosité, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 15 août 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f948.item↑
- Voir Sainte Perpétue.↑
- Sur le Cantique des cantiques.↑
- Livre de Job↑
- Cette citation des Epistolae (Lettres) de Jérôme comme celle dans le paragraphe suivant sont souvent répétées au XVIIe siècle sans indication de quelle lettre il s'agit.↑
- De duodecim abusionibus saeculi ou De douze manières d'abus qui sont en ce monde est un ouvrage à visée moralisatrice, écrit en Irlande vers 650-660 et faussement attribé à Cyprien. Bibliothèque Nationale de France, Bnf Data, Internet, 27 août 2020. https://data.bnf.fr/fr/16001522/de_duodecim_abusivis_saeculi/.↑
- Teint en rouge vermillon.↑
- Commentaire sur le Livre de Luc.↑
- De la toilette des femmes.↑
- La Lettre 107 de la Correspondance de Jérôme, à Leta, est au sujet de l'éducaton de sa fille. Éd. et trad. Jérôme Labourt, À Læta, sur l'éducation de sa fille, Correspondance, Tome V, Les Belles Lettres, 1955.↑
- Les Apophtegmes laconiens font partie des . Ce sont des notes brutes, prises par Plutarque en vue de la composition des Vies parallèles. Plutarque, Œuvres morales, tome III, Éd. et trad. François Fuhrmann, Les Belles Lettres, 1988.↑
- De usu partium corporis humani (De l'utilité des parties du corps humain). Galenic corpus, Wikipedia, The Free Encyclopedia (7 mars 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1 septembre 2020. https://en.wikipedia.org/wiki/Galenic_corpus.↑
- Notre Seigneur↑
- Il existe une édition moderne en français du De præcepto et dispensatione, Le Précepte et la dispense. Voir Les éditions du Cerf, 2000. https://www.editionsducerf.fr/librairie/livre/1537/sc-457-le-precepte-et-la-dispense-la-conversion↑
- Habitants de Capharnaüm.↑
- Le titre de cet opuscule traitant du sacrifice de David en le comparant à Abraham est De sacrificio David prophetæ. Richard de Saint-Victor, Wikipédia, L'encyclopédie libre (10 avril 2020), Internet, 5 septembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Richard_de_Saint-Victor↑
- Des habits des femmes.↑
- Nous ne trouvons pas la trace d'un Clitophon ayant écrit un Rerum Gallicarum ou recueil au sujet des Gaules.↑
- Une des Vies parallèles de Plutarque est la Vie de Romulus.↑
- "Faire ressouvenir de quelque chose." Antoine Furetière, Ramentevoir, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 17 septembre 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f1724.item↑
- L'once "est une beste dont on se sert en Perse pour aller à la chasse des gazelles. Elle a la peau tachetée comme un tigre, & est fort douce & privée". Antoine Furetière, Once, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 1 mai 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f1448.item↑
- "Fouine. Petit animal sauvage fait en forme de belette ou marte villageoise, [...]. Son poil est fauve, noirastre, & le dessous de la gorge couvert de blanc. [...] les excrements de la fouine sentent bon. [...] Nicot [...] dit qu'il faut escrire foine [...]. Antoine Furetière, Fouine, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 18 septembre 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f897.item↑
- "Arracher la coiffure à une femme, en sorte que ses cheveux luy pendent." Descheveler, Dictionnaire de l'Académie française 1694, t. I, [1694], The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 18 septembre 2020.↑
- "Vieux mot qui signifioit autrefois un collier ou une chaîne de pierreries que les femmes portoient sur la gorge, qu'on appelloit aussi jaseran." Antoine Furetière, Carcan, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 18 septembre 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f318.item↑
- "Une espece de manteau qu'on portoit autrefois, qui n'alloit que jusqu'au coude,et qui n'avoit point de collet." Antoine Furetière, Roquet, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 18 septembre 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f1834.item↑
- "Une aiguille de teste, est celle qui sert à coeffer les femmes." Antoine Furetière, Aiguille, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 18 septembre 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f64.item↑
- Suave.↑
- De la toilette des femmes↑
- "Galand, coquet, qui fait l'amour aux Dames, qui est paré & bien mis pour leur plaire. Antoine Furetière, Muguet, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 21 septembre 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f1374.item↑
- Pædagogus, en français Le Pédagogue est un ouvrage où Clément enseigne l'éducation chrétienne adaptée aux besoins de la classe moyenne. Clément d'Alexandrie (Biographie), Wikipédia l'encyclopédie libre (11 mai 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 21 septembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Cl%C3%A9ment_d%27Alexandrie#Biographie.↑
- "Galand, coquet, qui fait l'amour aux Dames, qui est paré & bien mis pour leur plaire. Antoine Furetière, Muguet, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 21 septembre 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f1374.item↑
- Conduites méritoires des femmes, qui se trouvent dans ses Œuvres morales.↑
- Maillard confond
Aristodemus,
mentionné dans un autre chapitre de De claris mulieribus,
et un autre tyran, Aristotimus. Dans le chapitre où ce dernier est mentionné, il règne
sur la ville d'Elis en Peloponnesus,
mais il n'est pas le père de Micca. Il permet à un de ces capitaines d'attaquer Micca
cruellement,
enlevant ses vêtements et la fouettant quand elle refuse ses avances.
- Aristotimus, Wikipédia, L'encyclopédie libre (20 janvier 2019), Internet, 22 septembre 2020. https://en.wikipedia.org/wiki/Aristotimus
- Plutarch, Of Micca and Megisto, Plutarch's Morals. Translated from the Greek by several hands., Ed. W. Goodwin, Boston, Little, Brown, and Company, 1874, Perseus Digital Library, Editor in Chief Gregory S. Crane, Internet, 22 september 2020. http://www.perseus.tufts.edu/hopper/text?doc=Perseus%3Atext%3A2008.01.0208%3Achapter%3D15
- Les non-Chrétiens ne peuvent pas accéder au paradis chrétien.↑
- Cet incident est raconté par Plutarque dans ses Vies parallèles. Plutarch, Demetrius, Plutarch's Lives, Trans. and ed. Bernadotte Perrin, Cambridge, MA, Harvard UP, 1920, Perseus Digital Library, Editor in Chief Gregory S. Crane, Internet, 24 september 2020. http://www.perseus.tufts.edu/hopper/text?doc=Perseus%3Atext%3A2008.01.0040%3Achapter%3D24%3Asection%3D3↑
- Titres en français : Que les femmes soumises à une règle ne doivent pas cohabiter avec les hommes, ou Sur les cohabitations monastiques, un traité en 12 livres écrit en 381 et 383, adressé aux religieuses encloîtrées, au sujet de l'accueil de moines chez elles. Bnf Data, Bibliothèque nationale de France, Internet, 24 septembre 2020. https://data.bnf.fr/fr/13769563/jean_chrysostome_comment_observer_la_virginite/.↑
- Nous ne trouvons pas de définition dans les dictionnaires de l'époque qui semble correspondre à ce contexte.↑
- Il s'agit de la lettre de Jérôme à Gaudentius sur l'éducation de sa fille Pacatula. Paul Antin, Pour lire saint Jérôme, Bulletin de l'Association Guillaume Budé: Lettres d'humanité no. 24, 1965, 516-527 Persée.fr, Internet, 25 septembre 2020. www.persee.fr/doc/bude_1247-6862_1965_num_24_4_4231.↑
- Il s'agit du Deuxième Livre des Rois, ch. 9 v. 30 de la Vulgate.↑
- Il n'y a pas de Livre d'Ozias mais comme indiqué dans la référence, il est présent dans plusieurs livres de la Bible.↑
- Une prostituée.↑
- De la toilette des femmes↑
- Furia était la fille de Tatiana, une des amies de Jérôme qu'il loue dans cette lettre du fait que veuve, Tatiana ne s'était jamais remariée. Il recommende à Furia de suivre la même voie que sa mère. Alice A. Hentsch, De la littérature didactique du Moyen Age s'adressant spécialement aux femmes, Genève, Slatkine, 1975, p. 26-27.↑
- Au peuple d'Antioche, ville de sa naissance, où il fut consacré prêtre.↑
- "Galand, coquet, qui fait l'amour aux Dames, qui est paré & bien mis pour leur plaire. Antoine Furetière, Muguet, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 21 septembre 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f1374.item↑
- Ce mot ne se trouve pas dans les dictionnaires du XVIIe siècle. Dans l'édition de 1647, Maillard le remplace par "desbauchez".↑
- En effet, la mode masculine au XVIIe siècle comportait déjà perrques, rubans et dentelles en 1643. À partir des années 1660 et le règne personnel de Louis XIV, les hommes de cour et l'élite de la ville adoptaient plus de maquillage et autres embellissements traditionnellement féminins.↑
- Depuis le XIe siècle, il y a de la confusion entre
la femme de Domenico Selvo,
Theodora Doukaina Selvo, et celle qui inspira cette anécdote, Maria Argyra ou Argyropoulina,
la petite fille d'un empereur byzantin, mariée à un fils de doge vénitien.
- Theodora Doukaina Selvo, Wikipédia, L'encyclopédie libre (11 septembre 2020), Internet, 2 octobre 2020. https://en.wikipedia.org/wiki/Theodora_Doukaina_Selvo
- Maria Argyropoulina, Wikipedia, The Free Encyclopedia (24 mai 2020), Internet, 2 octobre 2020. https://en.wikipedia.org/wiki/Maria_Argyropoulina
- De la toilette des femmes↑
- À la fin.↑
- "Galand, coquet, qui fait l'amour aux Dames, qui est paré & bien mis pour leur plaire. Antoine Furetière, Muguet, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 21 septembre 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f1374.item↑
- "Grandeur d'ame, de courage, magnanimité, bravoure, liberalité, & toute autre qualité qui fait le genereux." Antoine Furetière, Générosité, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 15 août 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f948.item↑
- Un autre titre pour de cultu fœminarum, De la toilette des femmes.↑
- Du voile des vierges.↑
- "Démarche fiere qui marque de la vanité, ou de la magnificence. Dans les joustes & tournois les Chevaliers marchoient à l'envi avec piaffe & éclat." Antoine Furetière, Piaffe, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 6 octobre 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f1579.item↑
- Il s'agit de l'épître de Saint Paul à Saint Tite.↑
- Il s'agit des chapitres de sur le règne de Tibère dans l'Histoire romaine de Dion.↑
- Galant.↑
- Nous ne trouvons aucune trace d'un Æmilius dans cette légende.↑
- Maillard ne note pas de quel ouvrage de ce juriste italien il s'agit. Fulgosio, Raffaele, 1367-1427, Library of Congress Internet, 12 octobre 2020. https://id.loc.gov/authorities/names/n93026668.html. ↑
- Sèche.↑
- Maillard ne note pas de quel ouvrage de ce juriste italien il s'agit. Fulgosio, Raffaele, 1367-1427, Library of Congress Internet, 12 octobre 2020. https://id.loc.gov/authorities/names/n93026668.html. ↑
- L'interprétation retenue par Fulgosio est apparemment tout à fait fictive.↑
- Des Noms divins est l'ouvrage du Pseudo-Denys l'Aréopagite.↑
- À vrai dire, Pseudo-Denys l'Aréopagite.↑
- Le titre complet de cette homélie est Ad populum Antiochenum, Au peuple d'Antioche.↑
- Là où de nos jours un jubilé fête les 50 ans d'un grand évènement, au XVIIe siècle le mot désignait des fêtes organisées par l'Église catholique pour reconnaître toutes sortes de commémorations d'ordre ecclésiastique. Bernard Dompnier, La célébration des jubilés aux XVIIe et XVIIIe siècles in Jubilé et culte marial (Moyen Âge- époque contemporaine), Presse de l'Univ. Saint-Etienne, 2005, pp. 271-286. HAL archives-ouvertes.fr, 16 octobre 2020. https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00671904↑
- Cet ouvrage décrit le mythe égyptien d'Isis et Osiris et le culte égyptien des morts. Il fait partie des Oeuvres morales de Plutarque. De Iside et Osiride, Encyclopedia Britannica, Internet, 18 octobre 2020. https://www.britannica.com/topic/De-Iside-et-Osiride.↑
- Préceptes du mariage.↑
- Pallas-Athéna.↑
- Ce mot ne paraît dans les dictionnaires de l'époque. En effet, dans la deuxième édition du Bon mariage on 1647, on trouve "caqueteuses" (qui parlent beaucoup et sans discrétion).↑
- De la tranquillité de l’âme ↑
- Il y a une Marie-Salomé dans le Nouveau Testament identifée à la mère des apôtres Jean et Jacques; elle serait aussi la demi-sœur de la Vierge Marie. Salomé (Nouveau Testament), Wikipédia l'encyclopédie libre (19 septembre 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 26 octobre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Salom%C3%A9_(Nouveau_Testament).↑
- "Qui est chargé de la procuration d'autruy, qui traite en son nom." Antoine Furetière, PROCUREUR, PROCURATRICE., Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 27 octobre 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f1676.item↑
- " adj. [...] C'est [...] en quelques familles l'Oeconome ou celuy qui a soin de faire la despense d'un ménage, d'une communauté." Antoine Furetière, DESPENSIER, IERE., Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 27 octobre 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f626.item↑
- Eusèbe de Césarée mentionne des Actes anti-chrétiens que Maximin aurait fait rédiger. Voir Évangile de Nicodème, Wikipédia (16 juin 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 28 octobre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89vangile_de_Nicod%C3%A8me.↑
- Nous avons retenu ici un changenment introduit dans l'édition de 1647. En 1643, il y a "estallon sauvage", ce qui mélange la comparaison entre l'animal et la plante.↑
- Une citation des Épîtres d'Horace.↑
- Ses parents l'ont instruite selon la loi de Moïse↑
- Une version écrite de cette histoire existe dès 1305. Karl Steel, Wolf Child of Hesse: State of the Research , In the Middle: Peace and Love in the Middle Ages (7 novembre 2010), Internet, 31 octobre 2020. https://www.inthemedievalmiddle.com/2010/11/wolf-child-of-hesse-state-of-research.html.↑
- La Hiérarchie ecclésiastique est l'ouvrage du Pseudo Denys Aréopagite.↑
- L'attribution du livre De similitudinibus à Anselme est incertaine. Anselme de Cantorbéry, Wikipédia, l'encyclopédie libre (27 septembre 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 3 novembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Anselme_de_Cantorbéry.↑
- "On dit figurément, Marcher sur les brisées de quelqu'un pour dire, Suivre ses traces, imiter son exemple." Antoine Furetière, Brisées, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 3 novembre 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f278.item↑
- De la Cantique des cantiques.↑
- Écrits en Italie au milieu du XIVe siècle, ces sermons Aux frères du désert sont attribués au XXe siècle non pas à Augustin mais au Pseudo-Augustin. Pseudo-Augustinus, Sermones ad fratres in eremo, University of St Andrews Library, Internet, 18 novembre 2020. https://www.st-andrews.ac.uk↑
- Pluriel de bordel.↑
- Contre les censeurs de la vie monastique↑
- De opere et eleemosynis ou L'activité pratique et les aumônes, sur les bonnes œuvres, la perfection et le martyre. Cyprien de Carthage, Wikipédia l'encyclopédie libre (28 juin 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 24 septembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Cyprien_de_Carthage.↑
- Des tombés (qui avaient fléchis devant la persécution).↑
- La Vie d'Apollonios de Tyane. Voir Vie d'Apollonios de Tyane, Wikipédia l'encyclopédie libre (28 juin 2019), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 24 novembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Vie_d%27Apollonios_de_Tyane.↑
- La Lex Falcidia datait de 40 av. J.-C. à l'initiative d'un Publius Falcidis. Elle avait surtout pour but de réglementer les droits de succession légitime. Lex Falcidia, Wikipédia l'encyclopédie libre (30 août 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 28 novembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Lex_Falcidia.↑
- Jean Chrysostome a fait des Homélies sur les épîtres de saint Paul, dont la lettre de Paul aux Philippiens. Jean Chrysostome, Wikipédia l'encyclopédie libre (26 novembre 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 30 novembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Chrysostome.↑
- Ce passage célèbre se trouve dans la sixième des Lettres à Lucilius de Seneque, De la véritable amitié. Œuvres complètes de Sénèque le jeune, trad. Joseph Baillard, Hachette, 1914, vol. 2, p. 9-10. Internet, 4 décembre 2020. https://fr.wikisource.org/wiki/Lettres_%C3%A0_Lucilius/Lettre_6.↑
- Sermon sur le jeûne.↑
- Selon les recherches modernes, De Duplici Martyrio ad Fortunatum fut écrit non pas par Cyprian mais par Érasme, en 1530. The Catholic Enyclopedia, New Advent.org, Internet, 4 décembre 2020. https://www.newadvent.org/cathen/04583b.htm.↑
- Ad populum Antiochenum homilia 04, Homélie au peuple d'Antioche. Jean Chrysostome, Ad populum Antiochenum homilia 04 (CPG 4330.04), Portail Biblissima, Internet, 4 décembre 2020. https://portail.biblissima.fr/ark:/43093/oedata197977195a4f4cac0a529d905e131eae8be55bf2↑
- Épître de Jérôme au moine Héliodore qui incite ce dernier à venir retrouver Jérôme au désert pour mener une vie monastique. Au moine Héliodore, Éd. et trad.Jérôme Labourt, Correspondance, Tome I, Les Belles Lettres, 1949.↑
- La Règle pastorale, sur les responsabilités du clergé.↑
- De Pastoribus est un sermon d'Augustin sur Ézéchiel 34, 1-16. Sermo 46, Sant'Augustino/Augustinus Hipponensis, Internet, 9 décembre 2020. https://www.augustinus.it/latino/discorsi/discorso_057_testo.htm↑
- De puerororum educatione, De l'éducation des enfants font partie de ses Oeuvres morales.↑
- Pour la correspondance de Jérôme au sujet de l'éducation des filles, voir : Paul Antin, Pour lire saint Jérôme, Bulletin de l'Association Guillaume Budé: Lettres d'humanité no. 24, 1965, 516-527 Persée.fr, Internet, 25 septembre 2020. www.persee.fr/doc/bude_1247-6862_1965_num_24_4_4231.↑
- Ce mot avait le sens moderne mais au XVIIe siècle,
"Il se dit aussi à l'affirmative, pour dire, En quelque façon."
Antoine Furetière, Aucunement, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 15 décembre 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f164.item↑ - jamais↑
- Le mot avait à l'époque aussi le sens de
"celuy qui a des sentimens de compassion pour les miseres d'autruy"
. Antoine Furetière, Pitoyable, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 14 décembre 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f1596.item↑ - L'orthographe des noms de "Cosdras" et de "Médase" varie énormément.
On trouve Chosroes, Khosro, Khosrow, Khusraw parmi d'autres pour le père, et Mazda,
Hormizd et Ormisdas pour le fils.
- Khusraw II Parvīz Shah of Iran -628, OCLC WorldCat Identites, Internet, 15 décembre 2020. http://worldcat.org/identities/viaf-30682803/.
- Hormizd, Wikipedia, The Free Encyclopedia (29 novembre 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 15 décembre 2020. https://en.wikipedia.org/wiki/Hormizd.
- Cet anecdote était le sujet d'une pièce de théâtre, Connaxa ou les gendres dupés, attribué soit à un Père Ducereau, soit à un Père Larue, et représentée dans les collèges jésuites (le théâtre étant un outil didactique courant dans les écoles jésuites). On n'a pas trouvé la date de la composition de la pièce, mais elle fut représentée aux collèges de Rennes et de Vendôme au début du XVIIIe siècle. M. Combier, Les anciens Palmarès dans le Bulletin de la Société académique de Laon, t. 25, Année 1881-1882, 1884, p. 90-91, Google Livres, Internet, 18 décembre 2020.↑
- s. m. Vieux mot qui sigifioit autrefois une chose
excellente & hors de comparaison.
C'est un parangon de sagesse, de vertu.
Antoine Furetière, Paragnon, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet 7 août 2024. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f1512.item ↑ - Nous n'avons pas pu identifier la source de cette loi.↑
- De Noé et arca fut écrit probablement vers 380. Saint Ambroise de Milan, Dictionnaire de théologie catholique, JesusMarie.com, Internet, 4 janvier 2021. http://jesusmarie.free.fr/ambroise.html.↑
- Il s'agit d'un des sermons de Bernardin, un prédicateur réputé.↑
- El Sui est une montagne en Catalogne.↑
- Il s'agit du commentaire de Thomas d'Aquin sur le cinquième chapitre d'Ephésiens.↑
- Dans les Questions disputées (en latin Quaestiones disputatae) à l'université de Paris, puis rédigées et publiées par Thomas d'Aquin entre 1256 et 1272. Liste des œuvres de Thomas d'Aquin, Wikipédia l'encyclopédie libre (11 novembre 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 8 janvier 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_%C5%93uvres_de_Thomas_d%27Aquin#Questions_disput%C3%A9es.↑
- Furia était la fille de Tatiana, une des amies de Jérôme qu'il loue dans cette lettre (epistola en latin). Veuve, Tatiana ne s'est jamais remariée. Il recommende à Furia de suivre la même voie que sa mère. Alice A. Hentsch, De la littérature didactique du Moyen Age s'adressant spécialement aux femmes, Genève, Slatkine, 1975, p. 26-27.↑
- Ambroise fit un Traité sur l'évangile selon Luc. Trad. G. Tissot, Paris, Les Éditions du Cerf, 1971 1971.↑
- Le titre du Ch. 4 du Livre V est De la piété filiale. Voir la numérisation à http://www.roma-quadrata.com/valeremaxime.html#l5. Valère Maxime, Des faits et dits mémorables dans Désiré Nisard, dir. Cornelius Nepos. Quinte-Curce, Justin, Valère Maxime, Julius Obsequens, œuvres complètes avec la traduction en français, Paris, 1850, catalogue de la Bibliothèque nationale de France en ligne, 21 janvier 2021. https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb41635749r↑
- Valère donne deux exemples de suite de la piété filiale parmi les Grecs, mais il confond les deux histoires. Selon une légende, Cimon a dû s'emprisonner quelque temps dans le cachot où son père condamné à mort avait expiré avant de pouvoir recupérer le corps et l'enterrer de façon honorable. Dans l'autre histoire, Péro allaite son père Micon, condamné à mourir de faim, mais Valère suppose qu'il s'agit de Cimon. Sperling, Jutta Gisela. Péro et Cimon, entre la charité et la loi : l’exemple d’une réciprocité manquée ? dans L. Faggion et L. Verdon, dirs., Le don et le contre-don, Presses universitaires de Provence, 2010, 2. Open Edition Books, Internet, 21 janvier 2021. https://books.openedition.org/pup/5521?lang=en#ftn4↑
- Mesquinement. Pemelen, Jean-Louis d'Arsy, Le Grand Dictionaire François-Flamen, Rotterdam, Pieter Van Waesberge, 1651, tome 2, Google Books, 5 février 2021.↑
- Des bienfaits.↑
- "Inventer quelque calomnie, quelque imposture." Antoine Furetière, Controuver, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 21 février 2021. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f490.item↑
- La correspondance de Saint Jérôme contient une lettre de Saint Anastase, pape à l'époque, à Simplicien, évêque de Milan, au sujet de l'exegète biblique Origène. Jérôme était pleinement impliqué dans la querelle sur les écrits d'Origène, qu'il soutenait. Éd. et trad. Jérôme Labourt, Lettre du pape saint Anastase à Simplicien, évêque de Milan, Correspondance, Tome IV, Les Belles Lettres, 1954.↑
- Ambroise écrit à Constance, évêque de Claterna, qui fut sacré par Ambroise. Bardy, Gustave, L'Eglise et les derniers Romains, Robert Laffont, 1948, 19.↑
- De la colère.↑
- Crésus connaît la défaite, mais il n'est domestique que dans le sens figuré.↑
- Nous ne trouvons point de trace de la mère de Darius, à part dans l'épître de Sénèque.↑
- Le lèpre.↑
- MEZEAU. "Vieux mot qui signifioit autrefois ladre, d'où on a fait mezelerie, qui a signifié ladrerie. Il vient de l'Italien mezzo, qui veut dire pourri, gasté, corrompu. Menage." Antoine Furetière, Mezeau, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 10 mars 2021. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f1322.item↑
- TALENT. "Fameux poids & monnoye des Anciens qui étoit de differente valeur selon les pays." Antoine Furetière, Talent, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 10 mars 2021. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f1322.item↑
- La tranquillité de la vie est un des dialogues du plus célèbre ouvrage de Pinto, Image de la vie chrétienne. Quint, Anne-Marie, Le dialogue platonicien revu par Frei Heitor Pinto dans Le dialogue ou les enjeux d'un choix d'écriture (pays de langues romanes), éd. Ph. Guérin, Presses universitaires de Rennes, 2006, 219,-232, Open Edition Books, 13 mars 2021. https://books.openedition.org/pur/30130?lang=en.↑
- Maillard se sert d'une définition déjà vieillie aux années 1640, celle que l'on trouve
dans le Thresor de la langue francoyse tant ancienne que moderne de 1606 :
Effigier, Tailler ou tirer au vif, Effingere.
Maillard utilise le verbe en latin, Effingere, régulièrement dans ses citations latines. Dans les dictionnaires de la fin du siècle comme le Dictionnaire universel de Furetière qui date de 1690 ou la première édition du Dictionnaire de l'Académie française en 1694, "effigier" veut dire seulement "exécuter (mettre à mort) en effigie" même si le substantif "effigie" garde le sens de "Portrait, figure, representation d’une personne".- Jean Nicot, Effigie, Thresor de la langue francoyse tant ancienne que moderne (1606), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 23 juillet 2024. https://artflsrv04.uchicago.edu/philologic4.7/publicdicos/navigate/1/5894
- Antoine Furetière, Effigie, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 23 juillet 2024. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f690.item.
- Effigie, Dictionnaire de l'Académie française (1694), Internet, 23 juillet 2024. https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A6E0313.
- Selon les commentaires hébraïques du Midrash, il s'agit d'Éliézer de Damas.↑
- Selon la Genèse, Betouel est le père de Rebecca. Nahor (frère d'Abraham) est son grand-père.↑
- "Duire. Estre propre à quelqu'un, l'accommoder. Cette marchandise ne me duit pas. Cet homme affamé prend tout ce qu'il trouve, tout luy duit." Antoine Furetière, Duire, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 30 mars 2021. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f1322.item↑
- Ambroise publia deux textes De Abraham, entre 382 et 388. Berton, Raymond, Abraham dans le « De Officiis Ministrorum » d'Ambroise, Revue des sciences religieuses, 1980, Portail Persée, Internet, 2 avril 2021. https://www.persee.fr/doc/rscir_0035-2217_1980_num_54_4_2896.↑
- SYMBOLISER."Avoir ensemble quelque convenance. Les contraires ne symbolisent point l'un avec l'autre." Antoine Furetière, Symboliser, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 7 avril 2021. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f1322.item↑
- Selon les spécialistes, De vita contemplativa n'est pas un ouvrage de la main de Prosper. Bacchus, F.J., Tiro Prosper of Aquitaine dans The Catholic Encyclopedia, New York, Robert Appleton Company, 1911, New Advent, Internet, 9 avril 2021. https://www.newadvent.org/cathen/12487a.htm↑
- Maillard se sert d'une définition déjà vieillie aux années 1640, celle que l'on trouve
dans le Thresor de la langue francoyse tant ancienne que moderne de 1606 :
Effigier, Tailler ou tirer au vif, Effingere.
Maillard utilise le verbe en latin, Effingere, régulièrement dans ses citations latines. Dans les dictionnaires de la fin du siècle comme le Dictionnaire universel de Furetière qui date de 1690 ou la première édition du Dictionnaire de l'Académie française en 1694, "effigier" veut dire seulement "exécuter (mettre à mort) en effigie" même si le substantif "effigie" garde le sens de "Portrait, figure, representation d’une personne".- Jean Nicot, Effigie, Thresor de la langue francoyse tant ancienne que moderne (1606), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 23 juillet 2024. https://artflsrv04.uchicago.edu/philologic4.7/publicdicos/navigate/1/5894
- Antoine Furetière, Effigie, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 23 juillet 2024. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f690.item.
- Effigie, Dictionnaire de l'Académie française (1694), Internet, 23 juillet 2024. https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A6E0313.
- "Grandeur d'ame, de courage, magnanimité, bravoure, liberalité, & toute autre qualité qui fait le genereux." Antoine Furetière, Générosité, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 15 août 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f948.item↑
- SYMBOLISER."Avoir ensemble quelque convenance. Les contraires ne symbolisent point l'un avec l'autre." Antoine Furetière, Symboliser, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 7 avril 2021. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f1322.item↑
- Maillard se sert d'une définition déjà vieillie aux années 1640, celle que l'on trouve
dans le Thresor de la langue francoyse tant ancienne que moderne de 1606 :
Effigier, Tailler ou tirer au vif, Effingere.
Maillard utilise le verbe en latin, Effingere, régulièrement dans ses citations latines. Dans les dictionnaires de la fin du siècle comme le Dictionnaire universel de Furetière qui date de 1690 ou la première édition du Dictionnaire de l'Académie française en 1694, "effigier" veut dire seulement "exécuter (mettre à mort) en effigie" même si le substantif "effigie" garde le sens de "Portrait, figure, representation d’une personne".- Jean Nicot, Effigie, Thresor de la langue francoyse tant ancienne que moderne (1606), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 23 juillet 2024. https://artflsrv04.uchicago.edu/philologic4.7/publicdicos/navigate/1/5894
- Antoine Furetière, Effigie, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 23 juillet 2024. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f690.item.
- Effigie, Dictionnaire de l'Académie française (1694), Internet, 23 juillet 2024. https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A6E0313.
- L'Exhortation aux veuves d'Ambroise est placée dans ses œuures juste après sa dissertation De Virginibus, Des Vierges, et au milieu de ses autres écrits sur la virginité. Les deux états ont beaucoup en commun dans la pensée d'Ambroise. Exhortation aux veuves, Biblia Clerus, Internet, 26 avril 2021. http://www.clerus.org/bibliaclerusonline/pt/dcm.htm.↑
- "Coureuses" dans l'édition de 1647.↑
- L'édition de 1647 donne toujours "coureuses".↑
- Nous n'avons trouvé aucune définition de l'époque autre que la moderne, donner naissance à.↑
- Cette lettre sur la prière, écrite en 412, s'adresse à Proba, une veuve romaine d'une illustre famille. Proba est la grand-mère e Démétrias à qui saint Jérôme écrivit une lettre célèbre sur la virginité évoquée par Maillard aux p. 277, 285, 313 et 319 de cette édition. Proba était aussi la belle-mère de Juliana ou Julienne (la mère de Démétrias), mentionné par Maillard dans ce Traité des veuves aux p. 457 et 459. Lettre de Saint Augustin sur la prière, Site-Catholique.fr, Internet, 1er mai 2021. http://site-catholique.fr/index.php?post/Lettre-de-Saint-Augustin-sur-la-Priere-a-Proba.↑
- Une famille romaine qui devint une véritable dynastie, les Scipion étaient à l'apogée de leur puissance entre le milieu du IIIe siècle et du IIe siècle av. J.-Chr. Joël Schmidt, SCIPIONS Les, Encyclopédie Universalis, Internet, 4 mai 2021. https://www.universalis.fr/encyclopedie/les-scipions/.↑
- Correction de la liste des "Fautes plus notables" à la fin du volume.sv↑
- Furia était la fille de Tatiana, une des amies de Jérôme qu'il loue dans cette lettre (epistola en latin). Veuve, Tatiana ne s'est jamais remariée. Il recommende à Furia de suivre la même voie que sa mère. Alice A. Hentsch, De la littérature didactique du Moyen Age s'adressant spécialement aux femmes, Genève, Slatkine, 1975, p. 26-27.↑
- s. m. Vieux mot qui sigifioit autrefois une chose
excellente & hors de comparaison.
C'est un parangon de sagesse, de vertu.
Antoine Furetière, Paragnon, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet 7 août 2024. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f1512.item ↑ - Le verbe "bourreler" selon Furetière veut dire "Faire souffrir du mal, tourmenter". Antoine Furetière, Bourreler, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 13 juillet 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f262.item ↑
- Les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse paraissent dans le chapitre 6 de la Bible moderne. Cavaliers de l'Apocalypse, Wikipédia l'encyclopédie libre (5 mai 2021), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 13 mai 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Cavaliers_de_l%27Apocalypse.↑
Qui a de la langue, qui parle beaucoup, qui dit du mal.
Dictionnaire de la langue française (Littré), 3, 1873. Dictionnaires d'autrefois, The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 14 mai 2021.↑- La lettre 79 de l'édition des Belles Lettres de la correspondance de Jérôme est adressé à Salvina ; c'est l'éloge funèbre de son mari Nébridius. Éd. et trad. Jérôme Labourt, Correspondance, Tome IV, Les Belles Lettres, 1954.↑
Chaussure à l'antique faite en façon de petite botte, qui ne va que jusqu'à mi-jambe, & qui est ornée & delicate.
Antoine Furetière, Brodequin, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 16 mai 2021. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f280.item↑- Cette anecdote et la suivante, rapporté dans l'Histoire naturelle de Pline, fut retenu également dans les Faits et dits mémorables de Valère Maxime, augmentant sa célébrité. Valère note que personne ne critiqua le meurtre commis, les Romains le considérant bien justifié. Dillon, Matthew and Lynda Garland, Ancient Rome from the Early Republic to the Assassination of Julius Caesar, London and New York, Routledge, 2005, 353-354. Google Books, Internet, 17 mai 2021.↑
- Toutes les quatre anecdotes citées dans ce paragraphe proviennent du même passage de l'Histoire naturelle de Pline, le livre XIV, ch. 13, comme l'indique Maillard. Le texte intégral est disponible en ligne: Remacle, Philippe et al., L'antiquité grecque et romaine du Moyen Âge, Internet, 17 mai 2021. https://remacle.org/bloodwolf/historiens/Plutarque/solon.htm↑
- Furia était la fille de Tatiana, une des amies de Jérôme qu'il loue dans cette lettre (epistola en latin). Veuve, Tatiana ne s'est jamais remariée. Il recommende à Furia de suivre la même voie que sa mère. Alice A. Hentsch, De la littérature didactique du Moyen Age s'adressant spécialement aux femmes, Genève, Slatkine, 1975, p. 26-27.↑
- "Coureuses" dans l'édition de 1647.↑
- Dès le XVIIe siècle, on utilisait la forme "vaudeville" pour une
Chanson que le peuple chante. C'étoit là autrefois un air de Cour, maintenant c'est un Vaudeville.
. Antoine Furetière, Vaudeville, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 19 mai 2021. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f2091.item↑ - La lettre 79 de l'édition des Belles Lettres de la correspondance de Jérôme est adressé à Salvina ; c'est l'éloge funèbre de son mari Nébridius. Éd. et trad. Jérôme Labourt, Correspondance, Tome IV, Les Belles Lettres, 1954.↑
- "Galand, coquet, qui fait l'amour aux Dames, qui est paré & bien mis pour leur plaire. Antoine Furetière, Muguet, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 21 septembre 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f1374.item↑
- Maillard se sert d'une définition déjà vieillie aux années 1640, celle que l'on trouve
dans le Thresor de la langue francoyse tant ancienne que moderne de 1606 :
Effigier, Tailler ou tirer au vif, Effingere.
Maillard utilise le verbe en latin, Effingere, régulièrement dans ses citations latines. Dans les dictionnaires de la fin du siècle comme le Dictionnaire universel de Furetière qui date de 1690 ou la première édition du Dictionnaire de l'Académie française en 1694, "effigier" veut dire seulement "exécuter (mettre à mort) en effigie" même si le substantif "effigie" garde le sens de "Portrait, figure, representation d’une personne".- Jean Nicot, Effigie, Thresor de la langue francoyse tant ancienne que moderne (1606), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 23 juillet 2024. https://artflsrv04.uchicago.edu/philologic4.7/publicdicos/navigate/1/5894
- Antoine Furetière, Effigie, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 23 juillet 2024. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f690.item.
- Effigie, Dictionnaire de l'Académie française (1694), Internet, 23 juillet 2024. https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A6E0313.
- Il n'est pas clair qu'Euphrasie fut ainsi recherchée par l'Empereur Théodose Ier (un Chrétien lui-même) ou par son fils, Flavius Arcadius. Une légende suggère que c'était sa fille Euphrasie que l'Empereur romain avait destinée au mariage, une union refusée par la jeune femme qui prit ses vœux à un très jeune âge. Euphrasia of Constantinople, Wikipedia, The Free Encyclopedia (13 mars 2021), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 20 mai 2021. https://en.wikipedia.org/wiki/Euphrasia_of_Constantinople↑
- Julien, son demi-frère cadet, est en effet celui qui remplaça Gallus à Antioche comme gouverneur après la mise à mort de celui-ci par l'Empereur Constant II. Constantius Gallus, Wikipedia, The Free Encyclopedia (12 mai 2021), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 23 mai 2021. https://en.wikipedia.org/wiki/Constantius_Gallus↑
s. m. Occupation, travail ordinaire.
Antoine Furetière, Exercice, Dictionnaire universel (1690), Bnf Gallica, Internet, 24 mai 2021. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f809.item ↑- Les références à Cunégonde paraissent dans le tome 16 des Annales écclésiastiques
de Baronius, mais nous ne pouvons pas être sûr de quel évêque Adalbéron il s'agit
car plusieurs siègent à divers endroits en Europe aux Xe et XIe siècles.
La possibilité la plus vraisemblable est Adalbéron III de Metz, connu aussi comme
Adalbéron de Luxembourg, et dont les dates correspondent
le mieux à celles de Cungégonde de Luxembourg.
- Adalbéron III de Metz, Wikipédia, L'encyclopédie libre (17 avril 2021), Internet, 26 mai 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Adalb%C3%A9ron_III_de_Metz.
- Adalbero III of Luxembourg, Wikipedia, The Free Encyclopedia (25 février 2021), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 26 mai 2021. https://en.wikipedia.org/wiki/Adalbero_III_of_Luxembourg
- Baronio, Cesare Annales ecclesiastici, Barri-Ducis, L. Guerin, 1869, 16, 506-507, 513, 602-604, Internet Archive, 26 mai 2021. https://archive.org/details/annalesecclesias16barouoft/page/602/mode/2up?q=Cunegundis.
- Il s'agit bien sûr du commentaire de Saint Jérôme sur le chapitre 13 de l'Évangile selon Matthieu.↑
- Toujours une citation apparente de Gélase.↑
- panse↑
- Adhérents à la doctrine de Montanus.↑
- Dans les différentes éditions de la correspondance de Jérôme, on trouve parfois "Ageruchia", parfois "Geruchia", ce qui est le cas de l'édition des Belles Lettres, que nous avons déjà amplement citée. La lettre 123 de cette édition est adressée à cette jeune veuve. Éd. et trad. Jérôme Labourt, Correspondance, Tome VII, Les Belles Lettres, 1961.↑
- La lettre 79 de l'édition des Belles Lettres de la correspondance de Jérôme est adressé à Salvina ; c'est l'éloge funèbre de son mari Nébridius. Éd. et trad. Jérôme Labourt, Correspondance, Tome IV, Les Belles Lettres, 1954.↑
- Dans les différentes éditions de la correspondance de Jérôme, on trouve parfois "Ageruchia", parfois "Geruchia", ce qui est le cas de l'édition des Belles Lettres, que nous avons déjà amplement citée. La lettre 123 de cette édition est adressée à cette jeune veuve. Éd. et trad. Jérôme Labourt, Correspondance, Tome VII, Les Belles Lettres, 1961.↑
- Selon nos recherches, l'histoire de la femme d'Hasdrubal n'a rien à voir avec le remariage.↑
- Le souverain pontife ou pontifex maximus était le titre du plus grand prêtre de Rome antique. Pontifex maximus, Wikipédia, L'encyclopédie libre (14 avril 2021), Internet, 1 juillet 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Pontifex_maximus.↑
- Nous ne trouvons pas la trace de Portigena.↑
- Dans les différentes éditions de la correspondance de Jérôme, on trouve parfois "Ageruchia", parfois "Geruchia", ce qui est le cas de l'édition des Belles Lettres, que nous avons déjà amplement citée. La lettre 123 de cette édition est adressée à cette jeune veuve. Éd. et trad. Jérôme Labourt, Correspondance, Tome VII, Les Belles Lettres, 1961.↑
- Furia était la fille de Tatiana, une des amies de Jérôme qu'il loue dans cette lettre (epistola en latin). Veuve, Tatiana ne s'est jamais remariée. Il recommende à Furia de suivre la même voie que sa mère. Alice A. Hentsch, De la littérature didactique du Moyen Age s'adressant spécialement aux femmes, Genève, Slatkine, 1975, p. 26-27.↑
- Dans les différentes éditions de la correspondance de Jérôme, on trouve parfois "Ageruchia", parfois "Geruchia", ce qui est le cas de l'édition des Belles Lettres, que nous avons déjà amplement citée. La lettre 123 de cette édition est adressée à cette jeune veuve. Éd. et trad. Jérôme Labourt, Correspondance, Tome VII, Les Belles Lettres, 1961.↑
- verte↑
- Le verbe "bourreler" selon Furetière veut dire "Faire souffrir du mal, tourmenter". Antoine Furetière, Bourreler, Dictionnaire universel (1690), BnF Gallica, Internet, 13 juillet 2020. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50614b/f262.item↑
- Dans les différentes éditions de la correspondance de Jérôme, on trouve parfois "Ageruchia", parfois "Geruchia" pour se référer à la jeune veuve à qui Jérôme écrivit vers 409 pour l'inciter à refuser le remariage. Dans le 123 de l'édition des Belles Lettres, que nous avons déjà amplement citée, l'éditeur opte pour "Geruchia". Éd. et trad. Jérôme Labourt, Correspondance, Tome VII, Les Belles Lettres, 1961.↑
- L'Exhortation aux veuves d'Ambroise est placée dans ses œuures juste après sa dissertation De Virginibus, Des Vierges, et au milieu de ses autres écrits sur la virginité. Les deux états ont beaucoup en commun dans la pensée d'Ambroise. Exhortation aux veuves, Biblia Clerus, Internet, 26 avril 2021. http://www.clerus.org/bibliaclerusonline/pt/dcm.htm.↑
- Le "F." manque.↑
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