 Le mariage sous L'Ancien Régime
Le mariage sous L'Ancien Régime
                  
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                  La Complainte des Mal Mariez avec l’Enfer des Amoureux.
                     Le tout mis par dialogue fort plaisant et recreatif pour resjouyr les mélancholiques.
             
                  
                  
                     
                     
                     
                     Le Perdu, 
                     
                     
                     Virgile, 
                     
                     
                     Mome.
                     
                     
                     
                     
                     
                     
                  
                        
                        
                        
                        LE PERDU.
                        
                        
                           
                           
                        
                        
                           
                           
                        
                        
                        
                           
                           
                        
                        
                           
                           
                        
                        
                        VIRGILE.
                        
                        
                           
                           
                        
                        
                           
                           
                        
                        
                        LE PERDU.
                        
                        
                           
                           
                        
                        
                           
                           
                        
                        
                        MOME.
                        
                        
                           
                           
                        
                        
                           
                           
                        
                        
                           
                           
                        
                        
                           
                           
                        
                        
                           
                           
                        
                        
                           
                           
                        
                        
                     Virgile, puisque vous m’avez amené et conduict jusques icy où est
                           Cerbere, il me suffit : Mome me sçaura bien informer de tout le demeurant ; vous avez
                           
                           assez parlé avecques Dante, escoutez-vous un peu : car, c’est autre chose de parler
                           poëtiquement ou en poëte, et avec doctrine, autre de parler naturellement avec plaisir,
                           et
                           autre avec moquerie.
                        
                        
                        VIRGILE.
                        
                        Puisqu’il vous plaist ainsi, qui est venu tant d’années après moy, je le veux
                           bien. Or sus, Mome, que te semble de ceste rouë faite d’hommes, en sorte que là où
                           l’un a
                           la teste l’autre a les pieds, laquelle est estenduë sur terre, et tourne peu à peu
                           parforce de
                           l’eau, de la tempeste et des neiges, aussi aisement que fait une plume qui voltige
                           en l’air
                           quand il y a du vent. Dy donc viste, Mome, et touche-moy aussi un peu de cette lune
                           qui
                           est au milieu, entens-tu?
                        
                        
                        
                        
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                        MOME.
                        
                        Ceux-là sont les mal mariez et les mal mariées, auxquels est monstréela lune
                           au fond du puits; iceux s’estans trompez es une les autres sont condamnez à faire
                           la rouë,
                           tant qu’il plaira à celuy qui gouverene tout.
                        
                        
                        VIRGILE.
                        
                        C’estoit une grande charge de prendre une femme en mon temps.
                        
                        
                        LE PERDU.
                        
                        Par avanture, la charge est encore aujourd’hui plus grande ; qui la prend
                           belle, c’est bien souvent pour le commun ; qui la veut layde, il porte bientost la
                           penitence de
                           son peché ; si elle n’est ny belle ny layde, elle ne me plaist pas. En faisoit-on
                           ainsi de vostre
                           temps?
                        
                        
                        VIRGILE.
                        
                        Encore pis.
                        
                        
                        LE PERDU.
                        
                        Je croy que cette marchandise n’est pas propre à beaucoup de gens, pour
                           ce que c’est grande charge. Il faut de beaux accoustremens, or, argent, pierre precieuse
                           ; il
                           faut un grand train de chambrieres à la queuë, il faut mille besognes pour la maison,
                           et faire
                           son compte d’avoir toutes les nuicts une corneille aux oreilles et le jour les tenir
                           pendantes
                           et en suspens.
                        
                        
                        VIRGILE.
                        
                        C’est la paresse de vous autres.
                        
                        
                        LE PERDU.
                        
                        Il est vray, pource ce que c’est la coustume, qui est mauvaise et fascheuse,
                           il faut prendre la femme que l’on nous baille, sans sçavoir si elle est lunatique,
                           si elle est
                           rioteuse, si elle est superbe et puante, et nous en faut endurer encores qu’elle soit
                           vitieuse et
                           pleine d’ordure. Si je doy tenir quelque chose pour un peu de temps, comme vous pourriez
                           dire un cheval, je le veux bien voir pour n’estre trompé, je veux bien connoistre
                           un
                           serviteur, je veux bien adviser un vase et le toucher, pour sentir s’il est cassé,
                           devant que de
                           l’acheter, et je suis contrainct,
                        
                        
                        
                        
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                        ô malheur! de prendre à la vollée, et sans la cognoistre, celle avec laquelle il me
                           faut demeurer toute ma vie; et qui a faict et ordonné telles choses? ce ne sont pas
                           les femmes, mais les hommes; les hommes, dis-je, se sont  liez et assujettis d’eux-mesmes.
                        
                        
                        MOME.
                        
                        Ce seroit bien faict de chastier les hommes en tout et partout.
                        
                        
                        LE PERDU.
                        
                        Je me ris de ceux qui s’esmerveillent de ce romain qui avoit chassé
                           et répudié sa femme, et qui lui disoient : Frère, vous avez tort d’avoir renvoyé vostre
                           femme,
                           qui estoit belle, chaste et riche : auxquels il respondit :
                           
                        
                        
                        VIRGILE.
                        
                        Personne que moy-mesme ne sçait ce que plus me fait mal.
C’estoit là une autre sorte de mal marié.
                        
                        
                        LE PERDU.
                        
                        N’est-ce pas chose terrible, qu’ayant une femme louche, boîteuse, bossuë,
                           sourde (de muettes on n’en trouve point), galleuse et du tout contrefaite, il ma la
                           faut tenir et
                           garder, de maniere que tant plus elle a de maux, et tant pis et pour moy, et me faut
                           prendre
                           patience.
                        
                        
                        MOME.
                        
                        Je chastieray bien en enfer ceux-là qui prennent femme pour le bien, et qui
                           s’accouplent avec ces monstres, et puniray bien aussi les femmes, quoyque elles fussent
                           belles, qui se lient à si grand prix et sommes de deniers.
                        
                        
                        VIRGILE.
                        
                        Encores que l’un et l’autre fust laid et difforme, il n’y auroit supplice que je
                           ne leur donnasse.
                        
                        
                        MOME.
                        
                        Ce seroit bien fait.
                        
                        
                        LE PERDU.
                        
                        Voyez donc le leger chastiment que l’on donne à une partie de mal mariez, d’estre
                           
                           
                        
                        
                        MOME.
                        
                        
                           
                           
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                           ainsi estendus en terre avec leurs femmes près d’eux, en la maniere que j’ay dit,
                           pieds contre teste, ayant la pluye, la neige et la tempeste sur le dos, et tournans
                           incessamment.
                           A quelle occasion fait-on cela ? Je pense qu’il ne sera ayse de l’entendre de ce present.
                           D’avantage quand ils tournent ainsi, Cerbere leur abboye, de sorte que si la rouë
                           ne tournoit si 
                           viste et avec telle force, il leur bailleroit de bonnes dentées.Tant y a que ces pauvres malheureux sont tourmentez estans en vie, et quand
                           ils sont morts aussi ; au moins s’ils n’avoient leur mal auprès d’eux.
                        
                        
                        LE PERDU.
                        
                        Je ne sçay que dire ; si tu la prends belle, c’est un blanc où chacun vise et
                           jette l’œil, chacun souspire pour l’amour d’elle ; les jeunes mignons et muguets passent
                           par
                           devant elle pour gagner son amitié, les riches luy envoyent des maquerelles avec
                           promesses, les gallans et gentils avec services, les poëtes avec parolles qui pourroient
                           vaincre le ciel et non seulement une femme. L’un éguise son esprit de çà, l’autre
                           de là, tant
                           qu’ils trouvent ce qu’ils veulent : car ils font tant de carmes, qu’il est force qu’elle
                           fasse le
                           saut pour quelqu’un ; la libéralité fait vertu l’or et le diable a dos, et fait rage,
                           la jeunesse
                           plaist, la beauté n’est à despriser. Un homme ne suffit pas, de maniere que, quand
                           j’y
                           pense, il n’y a morceau qui couste plus à mâcher et à avaller que cestuy-là.
                        
                        Semper habet lites alienaque jurgia lectus
                           
                           In quo nupta jacet: minime dormitur in illo.
                           La noise, les propos, la tempeste et la rage
                           
                           Acccompagnent souvent le lict du mariage :
                           
                           Le repos y est court.
                           
                        
                        
                        491
                        
                        VIRGILE.
                        
                        Tu as bien du sçavoir, et pourtant ne te pensay-je perdu du tout.
                        
                        
                        LE PERDU.
                        
                        Une femme douce et benigne est admirable.
                        
                        
                        MOME.
                        
                        Et une femme mauvaise et cruelle ?
                        
                        
                        LE PERDU.
                        
                        Elle est pire que feu et poison, et certainement toute sorte de femme a
                           quasi un contrepoids de bonté. Si elle est chaste, elle est arrogante, et te propose
                           à tous les
                           coups ce qu’elle a de bon ; si elle est riche et noble, elle ne fait point compte
                           de toy, et
                           desprise le monde; si elle est belle, il en advient comme dessus.
                        
                        
                        MOME.
                        
                        O pauvres maris mal-arrivez.
                        
                        
                        LE PERDU.
                        
                        Si elle est meschante, et que tu n’en sçaches rien, tu es moqué de ceux qui
                           te congnoissent, et si tu ne le sçais ; il te faut rougir de honte là où l’on parle
                           de ta femme ;
                           chasse-la d’auprès de toy, tu as tousjours une marque sur le visage et une pensée
                           au coeur.
                        
                        
                        MOME.
                        
                        Y a-il plus bel enfer que cestuy-cy?
                        
                        
                        LE PERDU.
                        
                        Donne liberté à la mauvaise femme, tu verras où tu seras logé. Tiens-la de
                           court, et puis tu me sçauras à dire comme vont les affaires. Sois jeune, et prens
                           une femme
                           vieille, et puis après parle à moy. Sois vieil, et me prens une femme jeune, tu verras
                           comme
                           tu auras la teste rompuë.
                        
                        
                        VIRGILE.
                        
                        Je ne sçaurois que dire autre chose, sinon que Dieu te la vueille donner
                           bonne.
                        
                        
                        MOME.
                        
                        Mais il faut dire plustost que Dieu me la garde des amoureux ; car il n’y a
                           autre soucy au monde, ny de plus grands ennemis pour surprendre une telle proye.
                        
                        Heu facinus : non est hostis metuendus amanti.
                           
                           Quod credis fidos, effuge torus eris.
                           
                        
                        
                        492
                        
                        O le meschef, il ne faut que l’amant
                           
                           De l’ennemy ayt peur aucunement.
                           
                           En seureté veux-tu passer ta vie ?
                           
                           Evite ceux auxquels ton coeur se fie.
                           Par ma foy, tu allegues à ta poste et fantaisie. Dy-moy plustost
                           ainsi :
                        
                        Casta est quam nemor rogavit,
                           
                           At sit rusticitas non vetat, ipsa rogat.
                           S’elle n’a de nul esté requise,
                           
                           De chasteté peut prendre la devise,
                           
                           Mais si n’estoit honte qui la retient
                           
                           Faire autrement qu’aux femmes n’appartient,
                           
                           Ne doute point qu’elle ne priast l’homme.
                           O combien se font de mariages sottement ! O que nostre vie est bestialle !
                           Le mariage est une chose saincte et bonne; mais combien tire-il après lui de mauvaises
                           circonstances. O qui pourroit voir partout ! Il y a bien certains signes generaux
                           pour
                           cognoistre les secrets ; mais n’est pas assez ; comme si l’on voit quelqu’un hanter
                           avec un
                           medecin ou plusieurs : c’est un signe qu’il n’est pas sain ny dispos ; si l’on demande
                           une
                           femme ou un homme et que l’on devise continuellement de quelques affaires particulieres,
                           fay conte que la chevre cloche et soit boîteuse de quelque pied en après ; il le faut
                           voir.
                           J’estime le marié bien fol, quand il tient la femme paillarde, et abandonne la pudique.
                        
                        
                        MOME.
                        
                        Vrayment, c’est un grand fol.
                        
                        
                        LE PERDU.
                        
                        Je trouve encore une grande peine de laisser le gouvernement à sa femme ;
                           celuy qui ne fait ainsi, s’il n’est un sot, est en un continuel purgatoire : oste-luy
                           le
                           gouvernement, te
                           
                           
                        
                        
                        MOME.
                        
                        
                           
                           
                           493
 
                           voylà du tout en enfer. O les hommes heureux, qui font une mesme chose avec leurs
                           femmes, une âme, une volonté, une pensée, un coeur, une vie et un esprit. On ne prend
                           point aujourd’huy une femme, on ne se marie point aujourd’huy pour fuir et éviter
                           fornication ; mais pour courir tous après la luxure ; on ne se met point en menage
                           pour
                           demeurer en paix et pour avoir enfans ; mais pour toucher deniers, avoir argent et
                           vivre en
                           continuelle guerre. Allez par toutes
                           les maisons, et espluchez bien toutes les familles, vous
                           n’en
                           trouverez gueres qui vivent en repos, en plaisir et en paix ; mais
                           la plus grande partie
                           grondent comme chiens, vivient de rage en
                           table, se battent par la maison, et se rongent le
                           corps et
                           l’âme dedans le lict, avec les dents de vilenie et d’injures.
                           Voudriez-vous un enfer
                           plus grand qu’une telle discorde en une
                           maison ? Bienheureuse soit la fille de Marc-Caton,
                           laquelle,
                           ayant perdu son mary, n’en voulut point d’autres, disant qu’elle en
                           prendroit un
                           autre, mais qu’elle en trouvast un qui l’aimast
                           plus que son bien 1; la première chose que
                           l’on demande
                           aujourd’huy, c’est le bien.
                           La femme naturellement est fine, subtile, laquelle met, je m’en
                           asseure, son
                           coeur à effect là où elle ayme et où elle hait, et
                           volontiers execute son dessein, quand elle est
                           bien certaine
                           qu’on l’a prise pour son argent : car je croy qu’elle n’est pas trop
                           contente, si
                           la coustume ne la condame.
                           
                        
                        
                        LE PERDU.
                        
                        Qui considereroit bien toute chose, ne se lieroit jamais avec une
                           femme,
                           pource qu’il faut quelquefois faire de l’aveugle avec
                           elle, de l’insensé, et bien souvent du
                           sourd. Il
                           
                           
                        
                        
                        MOME.
                        
                        
                           
                           494
 faut plaider la dot,
                           craindre le mauvais visage des parens, ne respondre à toutes
                           les
                           parolles de la belle-mere, et faire estat d’avoir perdu
                           toute liberté. Chacune de ces choses
                           est suffisante pour serrer
                           la bride à tous les desirs du monde.
                           Diogene vouloit qu’une belle femme fust un temple basti sur un lieu
                           infect,
                           et cest autre fol de Pythagore luy adjoustoit les
                           larmes, une douleur, l’autre de tromperie.
                           O les mauvaises
                           gens!
                           
                        
                        
                        LE PERDU.
                        
                         Pour dire la vérité, il fault que celuy qui est marié et qui a une
                           femme,
                           use et se serve de miel et d’huyle ; autrement qu’il
                           fasse son compte d’avoir un diable à la maison.
                           Mais, où
                           sommes-nous arrivez ? quel rondeau est-ce icy ? quel monde est-ce
                           que je voy
                           là à genoux devant Sathan ?
                           
                        
                        
                        VIRGILE.
                        
                        Ce sont les âmes des mal mariez. Mome, dy, en cet endroit, ce qu’il
                           t’en
                           semble ; mais devant toute autre chose, je veux sçavoir si
                           tu es ce Mome ancien.
                           
                        
                        
                        MOME.
                        
                        Ouy, je suis cestuy mesme ; mais je suis retourné plusieurs fois au
                           monde,
                           et en mourant ay esté par tous ces lieux icy : car
                           autrement je n’en pourrois pas donner
                           aucune raison.
                           
                        
                        
                        VIRGILE.
                        
                        Voilà qui va bien.
                        
                        
                        MOME.
                        
                        Selon les sectes que je faysois, je m’en alloys où j’estois condamné
                           ; j’ay
                           esté quelquefois aux Champs-Elysées, aucune fois deçà,
                           aucune fois delà.
                           
                        
                        
                        VIRGILE.
                        
                        Dy-moy un petit ton opinion sur ce tournement ?
                        
                        
                        MOME.
                        
                        Qui sait mieux que c’est que vous ?
                        
                        
                        VIRGILE.
                        
                        Toy-mesme par aventure, qui estant
                           
                           
                           
                        
                        
                           
                           
                           495
 
                           mort et rené tant de
                           fois, es retourné en ce lieu plus souvent que moy. J’ay desjà veu
                           et
                           escrit comme j’estoys en vie.
                           Quaesitor Minos urnam movet, ille silentum,
                           
                           Consilium quae vocat, vitasque et crimina discit.
                           C’est-à-dire :
                        
                        Minos juge en questeur, mouve et mine la cruche,
                           
                           Assemble les esprits et là les âmes huche,
                           
                           Pour esplucher leur vie, et sçavoir d’un chacun
                           
                           Les crimes et mesfaits.
                           Je suis content d’en dire mon opinion : ces nues tournent et
                           s’environnent
                           continuellement, de maniere qu’à mesure que les
                           âmes des mal-mariez viennent, elles
                           sautent en ces nues, où
                           elles sont condamnées pour un certain temps, et selon les
                           pechez
                           commis au mariage ; les nues se deffendent par dessous,
                           et vont droit au milieu, qui est le
                           monde ou la terre ; ainsi
                           ces nues viennent à plouvoir, et les mariez renaissent. C’est
                           
                           pourquoy l’on dit en fait d’espouse : Si elle vient d’en haut, on ne
                           la sçauroit fuir. Voylà
                           donc comme les bien mariez ou mal
                           mariez sont pour un certain temps ès nues, et pus
                           retournent au
                           supplice.
                           
                        
                        
                        VIRGILE.
                        
                        Jusques icy la chose est vraysemblable.
                        
                        
                        LE PERDU.
                        
                        Je veux aussi en dire mon advis.
                        
                        
                        MOME.
                        
                        Non pas pour le present.
                        
                        
                        VIRGILE.
                        
                        Mais, il vaudra mieux que ce soit à ceste heure.
                        
                        
                        LE PERDU.
                        
                        Je ne vous la veux pas dire, pource que je ne peux, et neantmoins
                           suis-je
                           contrainct de la dire. Parquoy laissez-moy seul, et
                           vous re-
                           
                           
                        
                        
                        LE PERDU, Seul.
                        
                        
                        
                           
                           
                           496
                           tirez de ce cercle : car je veux estre seul pour dire quelque chose
                           des mal mariez.Ceux-là ne sçavent ce qu’ils disent : j’en veux dire ma ratelée
                           aussi
                           bien qu’eux, et faire sortir des amoureux ordinaires et
                           des mariez, pour faire voir une
                           autre sorte de mariage et
                           d’amours. Il faut donc faire un bon fondement ; c’est chose
                           
                           certaine et veritable, que toute damoiselle et chacun jeune homme
                           est contrainct
                           quelquefois d’aymer, et pour ceste cause ne
                           sçauroit-on parler de femme, ny d’homme
                           qui n’ayt esté aymant ;
                           je ne dy pas amoureux, pource que je fais grande difference de
                           
                           l’amoureux et de l’aymant. Par quoy, comment appelleray-je ces
                           espousailles ? Je veux
                           parler tout seul, espoux et espouse, et
                           puis je viendray à declarer et monstrer, qu’entre ces
                           amans et
                           ces mariez, il y a plusieurs sortes de liens, je n’en sçais pas le
                           nombre ; mais
                           j’en diray quelques-uns, parlant en homme de bien
                           et chrestien. Et voylà pourquoy j’ai
                           bien voulu laisser un peu
                           à part Virgile et Mome, sçachant bien qu’ils feroient grandes
                           
                           merveilles, qu’ils s’estonneroient beaucoup de ce que je veux dire,
                           en faisant distinction
                           du mariage spirituel et charnel. Le
                           premier charnel fut fait en paradis entre Adam et Eve,
                           et pour
                           ceste cause est-il à bon droit. Sacrement de l’Eglise Dieu
                           l’ordonna.
                        
                        Voylà donc le premier privilege ; il fut fait et ordonné au temps
                           d’innocence, et le
                           premier célebré. Celuy qui est véritablement
                           amateur de Dieu, se met dans les bras de sa
                           bonté, et, en ce
                           cas, le prie d’estre celuy qui fasse celebrer telles noces ; celuy,
                           dy-je, qui
                           ayme Dieu, en son innocence, sans aucun peché, vient
                           à sa vierge es-
                           
                           
                           
                        
                        
                           
                           
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                           pouse, comme l’espouse vient au mary. Ainsi la premiere fois se
                           cognoit que le mariage a
                           esté tres-chaste. Mais, où sont les
                           chastes espoux ? Ils ne sont pas en ce monde ; mais
                           bien y sont
                           ceux-là qui de leur corps ont fait une sentine de luxure, et qui se
                           sont
                           abandonnés à la paillardise. Voilà les espoux, qui sont
                           venus en la puissance de Satan :
                           voilà ceux lesquels,
                           manifestans leur orde et deshonneste vie, sont mis en la nuë de
                           la
                           confusion de peché, la face contre bas, à ce qu’elle, estant
                           indigne du ciel, ne puisse
                           s’eslever à la contemplation du
                           grand mystere de Dieu. Certainement celuy qui a l’âme
                           maculée,
                           ou souillée, est digne d’un lieu offusqué et mal net. Le semblable
                           ayme
                           tousjours son semblable ; la chaste ayme la chasteté ;
                           l’ivrogne le vin ; l’avare l’argent, et
                           le charnel ou luxurieux
                           ayme les putains. Les esprits immondes demanderent à nostre
                           
                           Seigneur un lieu immonde, à sçavoir le corps d’un pourceau, où ils
                           voulurent entrer,
                           pource qu’à tels esprits estoit convenable
                           telle chair. Les chrestiens, qui ne sont de vie
                           chaste et
                           vertueuse, mais orde et deshonneste, sont dignes d’un lieu sale et
                           deshonneste.
                           Le premier qui rompit le sainct mariage, la
                           premiere occasion, dy-je, de le rompre, fut la
                           gourmandise, la
                           luxure et l’orgueil, qui mit le serpent en paradis devant Eve et
                           Adam. La
                           gourmandise est entrée la premiere, la luxure surprit
                           la gourmandise, et l’orgueil et
                           pompe après. A quoy faire, à
                           quelle fin tend cela ? ô chrestiens ! Les nopces de Tobie ne
                           
                           furent telles ; l’espouse ne va pas ainsi temerairement vers le mary
                           : mais avec oraison fut
                           chassé le diable, avec jeusne la luxure
                           eslongnée , avec le fiel rosti sur le vif brasier
                           
                        
                        
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                        L’amour des enfans doit estre le feu, pour consommer le fiel et
                           l’amertume de l’affection
                           charnelle, on doit se preparer et
                           aller au sainct mariage avec la creature de Dieu. A ces
                           saincts
                           banquets et festins, il n’y avoit point de danses et bals tels que
                           nous voyons
                           maintenant, non asseurement ; ils sont cause de
                           maux infinis, comme on peut voir par
                           Hercule, qui commit si
                           grand mal et tromperie par le moyen des dances , des
                           
                           banquets et festins. Ainsi, voyez-vous que, selon que ce font
                           plusieurs festes et nopces,
                           la vie des espoux s’en suit de
                           mesme, tellement que la plus grande partie a entendu 
                           
                           depuis à une vie deshonneste et luxurieuse licence et liberté,
                           deviennent putains et
                           paillardes. Trouvera-t’on aujourd’huy une
                           Susanne qui s’expose à la mort plustost que
                           d’endurer aucune
                           infamie ou violer le sacré mariage ? Montrez-moy aujourd’huy
                           une
                           Lucrece ? Les hommes se devroient entierement appliquer à
                           la loy que Dieu leur a
                           donnée, et s’estudier bien : que l’on
                           blasme ou corrompe la femme d’autruy ; mais nous
                           sommes esprits
                           d’enfer, nous voudrons estre des pourceaux, pour nous vautrer
                           
                           continuellement et sans cesse en la fange et bourbier des plaisirs
                           charnels, et de toute
                           sensualité. Est-il pas escrit, que
                           l’homme n’ait à separer ce que Dieu a uny et conjoinct ?
                           O âmes
                           deshonnestes, obéissantes à Satan, vous estes à genoux devant luy,
                           vous estes
                           condamnées d’aller aux nuës en la confusion du peché
                           ; personne n’en doute, personne ne
                           le void ny cognoist, et pour
                           ceste cause je parle seul, car mon propos ne servira non plus
                           
                           que paroles perdues, pource que nul ne m’entend. L’homme n’a plus la
                           puissance de
                           donner son corps en proye aux
                           
                           
                           
                        
                        
                           
                           
                           499
                           putains, pource que son espouse en est dame et maistresse, et
                           pareillement n’est-il à la
                           femme de s’adonner à un autre qu’à
                           son mary. Ah! malheureux siècle; ah ! vie desbordée
                           des hommes
                           qui sont entrez en si grandes tenebres, tournoyans entre les nues,
                           qu’ils ne
                           cognoissent Dieu, ny eux-mesmes ; il n’y a pas
                           sacrement plus grand que cestuy, et pour
                           ceste cause l’espoux
                           delaisse pere et mere pour adherer à sa femme, et son deux en un
                           ;
                           ce mystere ne se peut diviser non plus que la divine union.
                           On doit tousjours avoir devant
                           les yeux une telle conjonction
                           avec la craincte de Dieu, afin de monter au ciel, et ne doit
                           le
                           mary consentir à sa femme, ny la femme à son mary, aucune chose qui
                           soit contre 
                           l’honneur de Dieu, de peur qu’ils ne tombent en
                           tenebres infernales. Voyez ce qui advint
                           à Ananie et à Saphire,
                           qui n’avoient sainctement estrainct et serré le nœud du divin
                           
                           mariage, pour ce qu’elle consentit à son mary de tromper les
                           Apostres, au moïen de quoy
                           il encourut incontinent après la
                           mort. Je pourroys bien parler encore d’un autre mariage (à 
                           
                           sçavoir du divin), qui fut fait entre la divinité et l’humanité, et
                           le pourrois confirmer par
                           l’escripture des Prophetes et de
                           l’Evangile ; mais n’est pas icy le lieu et endroit propre
                           pour
                           en parler. Je laisseray à traiter de telle matiere à nostre Elevé en sa Karesme, œuvre
                           
                           
                           admirable, qui s’imprima tous les jours. Je viens donc à ce grand
                           mystere, à ce grand 
                           mariage d’entre la saincte Eglise et
                           Jésus-Christ, fait en sa nativité, par la predication,
                           lequel a
                           esté contracté par les miracles, et accompli par la saincte Cene, où
                           il se donne
                           pour sacrement. Et servent de tesmoignage bien
                           suffisant de ce mariage les grands
                           
                           
                           
                           
                           
                           500
                           mysteres du Sainct-Esprit, qui a illuminé tous les Apostres, et a
                           faict sentir et cognoistre
                           par tout le monde la celebration de
                           se divines et sacrées nopces. Ceux-cy ont esté espousez
                           à la
                           Foy, à l’Esperance et à la Charité, fille de Dieu et de l’Eglise.
                           Les saincts
                           evesques ont succedé aux Apostres, desquels le chef
                           est le Pape, comme sainct Pierre
                           l’estoit des Apostres. Voicy,
                           chrestiens, où nous devrions nous adresser, pour nous
                           tourner à
                           Dieu nostre pere et la Saincte Eglise romaine nostre mere, pource
                           que nous
                           sommes enfans d’icelle, sans prendre le chemin
                           d’enfer. La foy est nostre espouse :
                           comme nous sommes
                           certifiez par la bouche du Prophete Osée, chapitre onziesme.
                           
                           Mais nous traictons mal ceste nostre espouse : pource que la plus
                           part de nous a commis
                           adultere, et que nous sommes accostez des
                           putains, et adherens à l’infidelité, à l’heresie et
                           aux
                           mauvaises œuvres. Comment est traittéé chacune espouse (afin de
                           parler ainsi
                           qu’hommes qui avons besoin de toute chose
                           terrienne), en paillardant avec nostre serve,
                           pour le faire
                           court. Toutes les choses créées ont esté soubmises à Adam, et,
                           par
                           consequent, à nous autres enfans d’Adam, au moïen de quoy
                           chacune vient à estre nostre
                           servante et esclave. Et nous,
                           comme pauvres et chetifs, de maistres sommes faicts
                           serviteurs,
                           et nos serviteurs sont faicts maistres. La charité, l’esperance et
                           la foy, qui nous
                           sont baillées pour espouses, sont laissées
                           derriere, et nous embrassons la servante, qui est
                           la
                           charnalité, qui nous apporte pour dot l’enfer tout ainsi que celuy
                           de charité est
                           paradis. Toute chose créée est faite pour nous
                           servir, et neantmoins nous en faisons nostre
                           maistresse et luy
                           obéissons.
                           
                        
                        
                        501
                        
                        Celuy qui est affamé de l’or et de l’argent s’est marié à l’avarice,
                           a laissé sa charité. Le
                           sensuel s’est conjoint par adultere
                           avecques la luxure, et a laissé la chasteté en arriere. Le
                           
                           puissant repose et dort continuellement avec l’arrogance, et ne veut
                           cognoistre l’humilité.
                           Où sont les hommes qui gardent et
                           tiennent la sobriété en la maison ? Chacun fait sa
                           roine ,
                           non pas son espouse, de la bouche, et, par ainsi, tout le monde
                           paillarde. La
                           charité est seule, seule, vous dy-je, et n’a qui
                           la prenne pour espouse : elle ne donne, pour
                           dot, un douaire,
                           les plaisirs vains et caducqs, les tresors fallacieux, ny les
                           pompes
                           hautaines ; mais humilité, amour et bonté ; elle ne
                           cherche aucune chose en la perte ou
                           dommage d’autruy, elle ne
                           veut rien d’autruy, et se contente du sien. Allez chercher une
                           
                           telle espouse entre les marchands, voyez si vous la trouverez entre
                           les religieux ; mais
                           seroit-elle point entre les escolliers, en
                           la maison des mariez, en celle des gentils-
                           hommes, ou ès
                           palais des grands seigneurs ? O chrestiens mal mariez, vous avez
                           prins la
                           servante, et vous estes conjoincts avec vostre esclave
                           : l’enfer sera vostre dot. Qui sera
                           celuy qui prendra la foy
                           pour espouse ? Il n’y en aura gueres qui la voudront, pource
                           qu’
                           elle est, comme dit saint Paul aux Hebreux, onziesme
                           chapitre, substance des choses 
                           qu’il faut esperer, et argument
                           des choses non apparentes. Dante escrit semblablement au 
                           
                           vingt-quatriesme chapitre de son Paradis :
                           
                        
                        Fede è sustanzia di cose sperate,
                           
                           Ed argomento delle non
                           
                           parventi ; E questo pare a me sua quiditate.
                           De ce que l’on entend la Foy est la substance
                           
                           
                           
                           
                           502
                           
                           Et l’argument de ce dont n’y a apparence :
                           
                           Voylà ce que je tiens et pense de la Foy
                           Les hommes charnels ne cherchent pas une telle dot ; ils veulent les
                           choses visibles qui
                           se touchent, et ne veulent pas entendre
                           autrement les grâces et faveurs. Qui espousera 
                           l’Esperance?
                           Regardez si vous entendrez dire à quelqu’un : Je la prendray, pource
                           qu’il
                           ne faut regarder aux choses fausses du monde ; c’est
                           pourquoy David dit au psaume
                           trente-cinquiesme : 
                        
                        Bienheureux est l’homme duquel nostre Dieu est l’esperance, et qui n’a regardé aux vanitez et folies du monde. Il n’est pas besoin de dire autre chose de la Charité, d’autant que personne ne la cognoist, ou bien peu. Advisez comment les hommes la voudront pour espouse, puisqu’elle endure et supporte toute chose, elle ne se resjouyt point des choses iniques et malfaits ; mais elle se plaist en la verité. Sainct Paul escript aux Corinthiens, chapitre huictiesme :
La charité est benigne, elle n’est point enflée de gloire. Il n’y a personne qui se veuille joindre à ceste espouse qui est parfaicte. Les hommes donc ayment les choses qui leur sont dommageables, et qui causent honte et ruyne : ils ayment l’or qui est chose prejudiciable, il ayment la gourmandise qui est leur ruyne et ayment luxure qui est leur honte et vitupere : ces trois espouses leur sont propres, et non pas les trois autres. Celuy qui ayme par lasciveté demeure en Babilonne, en la confusion de ce siècle ; qui au contraire ayme spirituellement, habite en Hierusalem et vient à jouyr de l’amour de Dieu, en un tel lieu de paix. Ceste vie amoureuse conduit au paradis, et l’autre en enfer. Sainct Augustin affirme cela sur le psaume
                           
                           
                           503
 
                           trente-quatriesme, quand il dit :
                           
                           Duas civitates, duo faciunt amores:
                              Hierusalem facit amor Dei, Babiloniam facit amor
                              seculi
                              . C'est-à-dire, deux amours ou amitiez font deux villes
                           et citez: l'amour de Dieu
                           fait Hierusalem, et l'amour du siecle
                           fait Babilonne; le nombre en est infiny: mais il n'y
                           en a
                           gueres qui demeurent en Hierusalem, pource que les espouses d'une si
                           heureuse
                           patrie sont la Foy, l'Esperance et la Charité,
                           personne n'en veut. Mais les hommes
                           n'acquierent gueres
                           d'honneur de cest amour qui est nourry en la confusion, de
                           manière
                           que Petrarque dit fort bien:
                           
                           Quel che i' fo, veggio; e non m'inganna il veroMal conosciuto, anzi mi sforza Amore,Che la strada d'onoreMai no lassa seguir, chi troppo il crede.
Je voy ce que je fay, le vray est apparence,
                           
                           Et duquel mal congnu je n'ay point d'asseurance,
                           
                           Ne me deçoit jamais: d'amours je suis contraint,
                           
                           Qui ne laisse celuy que trop à luy s'estaint,
                           
                           Ou qui le croit par trop, oncque suivre la voie
                           
                           D'honneur et de vertu, pource qu'il le devoie.
                           De ces amans éhontez ne se plaisent, ny delectent en la douce et
                           gratieuse partie du
                           ciel; mais, en la mer, precipice d'enfer,
                           l'amour charnel n'a en soy aucune douceur, mais 
                           tout
                           amertume....
                           
                        
                        Qu'est'è colui che il mondo chiama Amore,Amaro come vedi, e vedrai meglioQuand fia tuo, come nostro, signore.
C'est-à-dire:
                        
                        C'est celuy qui du monde est appelé Amour,
                           
                           Amer comme je voy, tu le verras un jour
                           
                           Bien mieux quand il sera, ainsi qu'à nous, ton maistre.
                           
                        
                        
                        504
                        
                        Ceux-là qui voudront estre parfaits amans se feront citoïens de
                           Hierusalem et non pas en
                           Babilonne. Qui aime bien et croit, ne
                           peut faillir d'estre heureux: car d'une si parfaite
                           amitié ne
                           peut proceder que tout bien, ne plus, ne moins, que de l'autre on
                           voit
                           journellement arriver tout malheur. Aussi ne peuvent pas
                           deux amours resider en un
                           coeur, non plus que nos yeux ne
                           peuvent regarder, tout à la fois, le ciel et la terre.
                           L'amour
                           de Dieu, non pas celuy du diable, doit estre le nostre, qui est bien
                           tres-parfaict,
                           comme dit Dante au vingt-sixiesme chapitre de
                           son Paradis:
                           
                        
                        Chè il bene, in quanto ben, come s'intende,
                           
                           Cosi accende Amore, e tanto maggio,
                           
                           Quanto più di bontate in sè comprendre.
                           
                           Dunque all'essenza, ov'è tanto avvantaggio,
                           
                           Chi ciascun ben che fuor di lei si trova,
                           
                           Altro non è che di suo lume un raggio.
                           C'est-à-dire: en suyvant le sens du poëte, sans m'astreindre à
                           traduire mot à mot:
                        
                        L'anour divin est un bien en effect
                           
                           Tres-merveilleux bien d'autant plus parfaict,
                           
                           Que de bonté il est remply sans nombre;
                           
                           Tout autre bien, qui est prins autrement,
                           
                           Ou qui ailleurs assied son fondement,
                           
                           De cest amour n'est seulement qu'une ombre.
                           Je congois plusieurs hommes qui sont mariez à la vertu, lesquels sont
                           desprisez de
                           ceux qui se sont conjoincts à l'ignorance; car ils
                           sont laissés en arriere, et n'ont pas le
                           loyer qu'ils
                           meriteroient bien à cause de leur vertu. O la grande faute,
                           qu'aujourd'huy il
                           faille que la vertu soit imprimée et le vice
                           eslevé, veu qu'on devroit
                           
                           
                           
                        
                        
                        VIRGILE.
                        
                        
                           
                           
                           505
 
                           faire tout le
                           contraire. Il en advient autant à ceux qui ont de bonnes parties,
                           arts et
                           sciences, auxquels il advient bien avec le temps; quand
                           le monde les cognoist, et quand il
                           les a perdus, il regrette
                           une si grande perte d'hommes excellents. J'ay des amis qui sont
                           
                           parfaicts en leur art, et neantmoins, n'estans congneus et
                           s'estans retirez du lieu où ils
                           n'estoient en estime, autre
                           part ils se sont donnez à cognoistre, et ont monstré ce qu'ils
                           
                           sçavoient, au moïen de quoy les hommes qui ont fait telle perte se
                           sont fâchez et ont
                           cogneu trop tard leur faute.
                           
                           Si nous attendons que tu acheves, nous serons bien à loisir.
                        
                        
                        MOME.
                        
                        Qu'est-ce que tu as tant causé et jargonné tout seul?
                        
                        
                        LE PERDU.
                        
                        Que sçay-je? moy; je me playgnoys du mal universel des hommes
                           
                           d'aujourd'huy.
                        
                        
                        MOME.
                        
                         Tu n'as gueres à faire; plains-toy de tos-mesme.
                        
                        
                        LE PERDU.
                        
                        Je laisseray ceste charge aux autres de se plaindre de moy; mais,
                           où
                           somme-nous arrivez en une grande obscurité, et ne m'en suis
                           aperçeu tant que je sois
                           entré en icelle. Que voilà un
                           grand cercle, et tout d'hommes qui roulent des pierres, avec
                           
                           cest autre petit de femmes, qui en roulent d'autres à
                           l'encontre.
                        
                        
                        VIRGILE.
                        
                        quand vous aurez interpreté la pluye, la tempeste et la premiere
                           obscurité,
                           où sont les hommes et femmes pieds contre teste, en
                           la rouë des mal mariez, alors
                           pourrez-vous entendre ceste autre
                           chose que vous voyez des amans.
                        
                        Noms propres
Adam
Dans les traditions juive, musulmane et chrétienne, Adam fut le premier homme, créé
                        par Dieu et mis dans le Paradis terrestre (Éden). Dieu créa également une femme, Ève, à partir de la côte d'Adam, ainsi représentant le mariage comme l'union de l'homme
                        et de la femme en une seule chair.
                     
                     
                     Selon la tradition, Ève, tentée par Satan, qui avait pris la forme d’un serpent, encouragea Adam à manger le fruit défendu ; ce péché originel, qui pèse sur toute l’humanité, provoqua Dieu à chasser les deux du Paradis. Ève
                        et Adam eurent trois fils, Abel, Caïn et Seth. Le premier livre de la Bible, la Genèse, raconte l’histoire du premier homme et de la première femme sur la Terre.
                     
                     
                     - Adam, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Ananie et Saphire
Aussi : Sapphire
                     
                     
                     Dans son livre de la Bible, Saint Luc parle d’Ananie, un homme qui frauda sur le prix de son champ en le vendant, et qui
                        donna les biens aux apôtres. La femme d’Ananie, Sapphire, savait la vérité mais demeurait
                        les lèvres fermés sur le secret. À la découverte de ce fait, Saint Pierre demande à Ananie pourquoi il forma un si malheureux dessein, lui signalant aussi
                        qu’il avait menti non seulement aux apôtres, mais à Dieu. En entendant ceci, Ananie
                        mourut subitement. Sapphire fut également frappée par le châtiment de Pierre.
                     
                     
                     - Ananie et Saphire, Wikipédia l'encyclopédie libre (5 novmembre 2023), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 15 décembre 2023. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ananie_et_Saphire.
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Apôtres
Les douze disciples de Jésus : saint André, saint Barthélemy, saint Jacques le Majeur, saint Jacques le Mineur, saint Jean, Judas l’Iscariote (remplacé par saint Matthias), saint Jude, saint Matthieu, saint Philippe, saint Pierre, saint Thomas, saint Simon le Cananéen.
                     
                     
                     Saint Paul, connu comme l'apôtre des gentils fut aussi disciple de Jésus.
                     
                     
                     - Apôtres, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Babylone (en sémitique Bab-lli la porte du dieu, dans la Bible Babel)
Ancienne ville mésopotamienne qui se trouvait sur l’Euphrate dans le pays contemporain d'Iraq. Existant au moins
                        dès le XXIIIe siècle av. J.-C, Babylone atteignit son apogée comme capitale de l’empire
                        babylonien entre le deuxième et le premier millénaire av. J.-C.
 
                     
                     
                     La ville de Babylone (Babel) est d’une signifiance religieuse profonde. La Bible comporte
                        plusieurs passages dans l'Ancien et le l'Nouveau Testament représentant Babylone comme la personnification de l'orgueil, de la corruption et
                        de la décadence de l'Homme dans le monde temporel, mais parfois la ville est l'instrument
                        de la volonté divine.
                     
                     
                     - Babylone, Encyclopédie Universalis (2009), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 1er octobre 2009.
- Babylone en sémitique Bab-lli la porte du dieu, dans la Bible Babel, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Babylone (symbole), Wikipédia l'encyclopédie libre (4 mars 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 14 avril 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Babylone_%28symbole%29.
- Babylone, Wikipédia l'encyclopédie libre (5 février 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 5 mai 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Babylone#Dans_les_civilisations_antiques.
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Caton d'Utique ou Caton le Jeune (en lat. Marcus Porcius Cato)
Caton d’Utique était, comme son arrière-grand-père Caton l’Ancien, un homme politique romain. Il vécut de -93 à -46 av. J.-C. Pendant sa vie, il défendit
                        la République avec une férocité stoicienne. Il lutta aux côtés de Cicéron contre Catilina, contre Crassus, César et contre Pompée, mais il devint finalement l’allié de ce dernier. Après la mort de Pompée, Caton
                        continua de mener la guerre en Afrique. Lors de la défaite de son armée à Thapsus
                        en -46, il se suicida.
                     
                     
                     - Caton d'Utique en lat. Marcus Porcius Cato, Le Petit Robert : Dictionnaire illustrédes noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Caton d'Utique, Wikipédia l'encyclopédie libre (10 août 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 9 septembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Caton_d%27Utique.
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Champs Élysées
Dans la mythologie grecque, les champs Élysées étaient une espèce de paradis dans
                        les Enfers où les gens demeuraient si les dieux jugèrent qu'ils aient mené une vie
                        vertueuse.
                     
                     
                     - Champs Élysées (mythologie), Wikipédia l'encyclopédie libre (4 mars 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 13 avril 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Champs_%C3%89lys%C3%A9es_%28mythologie%>29.
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Christ (Jésus) (en lat. Christus)
Les catholiques disent le Christ, les protestants souvent Christ, sans article. Figure centrale de la religion chrétienne, pour laquelle le Christ, c'est-à-dire le Messie, l'Oint du Seigneur, c'est Jésus (Jésus-Christ). Il s'identifie avec le Messie annoncé diversement par les prophètes de l'Ancien Testament (Daniel, VII, 13 ; Isaïe, XI, 1-9 et LII-LIII ; Zacharie, IX, 9), mais le royaume qu'il instaure.n'est pas de ce monde(Jean, XVIII, 36). Il est le fils de Dieu annoncé par Jean-Baptiste (Jean, I, 33). Dieu incarné, il possède les deux natures, homme et Dieu (ce point a soulevée plusieurs hérésies), ce qui fait de lui l'intercesseur, le lien entre les hommes et Dieu. Il a souffert sur la croix et il est mort pour le salut des hommes, compromis depuis la faute d'Adam. Il est donc le Rédempteur et le Nouvel Adam
- Christ en lat. Christus, calqué sur le grec khristos qui traduit l'hébreu mashiah (d'ou messie) « oint », Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Dante, dit Durante Alighieri
Dante naquit à Florence en mai 1265. Pendant sa vie, il fut un poète, écrivain et
                        homme politique. Sa famille florentine fut très illustre. Le jeune poète fut marié
                        à Gemma, fille de Manetto Donati, lorsqu’il était encore un adolescent. Lorsque Dante
                        n’avait que treize ans, sa mère mourut, et son père, cinq ans plus tard. On ne sait
                        pas beaucoup concernant l’éducation de Dante ; il étudia à Florence suivant les renseignements
                        de l’école francisquine à Santa Croce et aussi, ceux de l’école dominicaine. Pendant
                        ce temps il connut Guido Cavalcanti, poète florentin. Il s’intéressait particulièrement
                        à la poésie toscane alors que celle-ci était influencée par l’école sicilienne. Ce
                        fut également à cette époque que Dante découvrit les ménestrels.
                     
                     
                     En 1274, Dante rencontra Béatrice Diguidine lorsqu’elle n’avait que neuf ans. Lorsqu’il
                        la rencontra une deuxième fois, elle avait 19 ans, et il tomba vite amoureux de cette
                        jeune femme, épouse de Simone de Bardi. Cet amour est décrit dans son œuvre la Vita
                        Nuova, ainsi que la crise qui suivit la mort de Béatrice en 1290. Il faut signaler
                        que certains se doutent de l’existence de Béatrice, disant qu’elle n’était qu’une
                        personnification de la théologie pour Dante.
  
                     
                     
                     Dante fut également très actif politiquement, accomplissant plusieurs missions politique
                        et participant aux expéditions contre les gibelins, partisans de l’empereur, d’Arezzo,
                        de Bologne et de Pise. Dante, par contre, fut un guelfe passionné (partisan du pape).
                        En 1300, il fut nommé prieur de Florence. À cette époque-là, pourtant, les guelfes
                        étaient divisés en deux groupes : les Noirs soutenaient la politique papale de Boniface
                        VIII et les Blancs optaient plutôt pour l’autonomie de Florence. Dante soutenait ces
                        derniers, et fut ainsi condamné au bûcher par le podestat Cante Gabrielli de Gubio
                        quelques années après que les Noirs furent victorieux.
                     
                     
                     Ainsi Dante mourut-il en exil.
                     
                     
                     Traités :
                     
                     
                     - De vulgari eloquentia
- Il Convivio
- De Monarchia
Poésie :
                     
                     
                     - La Divine Comédie
- Rimes (recueil dont Dante est probablement l’auteur de la plupart des poèmes)
- Vita Nuova
- Dante (Durante Alighieri, dit), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Dante Alighieri, Encyclopédie Universalis (2009), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 30 septembre 2009.
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Guillaume Du Vair
(Paris 1556 – Tonneins 1621). Magistrat et philosophe néo-stoïque français, Guillaume
                        Du Vair fut désigné comme garde des Sceaux en 1615. Il produisit des œuvres très remarquées
                        dans le monde philosophique, politique et rhétorique, notamment De la philosopie morale des stoïques (1585), Discours pour le maintien de la loi salique (1593) et Traité de l'éloquence française (1594).
                     
                     
                     - Guillaume Du Vair, Wikipédia l'encyclopédie libre (13 juin 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 27 juin 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Guillaume_Du_Vair.
- Vair (Guillaume DU), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Jérusalem (en hébr. Yerushalayim)
La ville de Jérusalem fut construite à l’époque cananéenne. Vers 1,000, elle fut conquise
                        par David, le Roi d’Israël, qui nomma la ville ensuite la capitale judaïque. Sous Titus, la ville fut conquise par les Romains. Ce fut également là où Jésus mourut. En 637, Jérusalem devint une ville sainte islamique, prise par les Arabes.
                        Selon la tradition, le prophète Mahomet se serait levé dans le ciel au sommet du mont Moriah.
                     
                     
                     Aujourd'hui, Jérusalem est la capitale de la Palestine qui demeure toujours partie
                        d’une intense lutte politique israélo-palestinienne (le nom Israélien comprenant les juifs, les chrétiens et les musulmans) vu qu’elle est un lieu important
                        aux trois monothéismes.
                     
                     
                     - Jérusalem en hébr. Yerushalayim la paix apparaîtra en ar. al-Quds, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Livre des Psaumes
Les psaumes sont des prières poétiques composées en plusieurs versets qui font partie
                        de la Bible. Il existe 150 poèmes qui se divisent en cinq livres par analogie avec
                        le Pentateuque. Les psaumes servaient à une fin liturgique et ils sont toujours incorporés dans
                        la synagogue. La liturgie chrétienne en a adopté plusieurs (LI, Miserere ; CXXX, De profundis). En outre, le Psautier a toujours été le livre de l’Ancien Testament le plus utilisé par les chrétiens.
                     
                     
                     - Psaumes (Livre des), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Paradis
Il s’agit d’une partie de La Divine Comédie de Dante, poème qui décrit la descente de l’auteur aux Enfers et son arrivée au Purgatoire
                        par la suite, et après ceci son avènement au Paradis. C’est Béatrice, la bien-aimée
                        de l’auteur, qui le fait passer au Paradis. Là il fait la connaissance des apôtres
                        du Christ, qui laisse passer Dante au dixième des dix ciels que comprend le Paradis.
                     
                     
                     - La Divine Comédie en it. La Commedia, puis La Divina Commedia, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Porcia Catonis
Fille de Caton d’Utique, Porcia épousa son cousin Brutus, l'assassin de Jules César. Elle se suicida après avoir appris que son mari s’était donné la mort (-42 av. J.-C.).
                     
                     
                     - Brutus en lat. Marcus Junius Brutus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Porcia, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Porcia l'Ancienne
(Avant 95 – 46/45 av. J.-C.). Sœur aînée de Caton d’Utique et la tante de Porcia Catonis et de Marcus Junius Brutus. Porcia devint veuve après la mort de son époux, l'homme politique romain Lucius
                        Domitius Ahenobarbus, à la bataille de Pharsale en 48.
                     
                     
                     - Porcia (sister of Cato the Younger), Wikipédia l'encyclopédie libre (25 janvier 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 27 juin 2011. https://en.wikipedia.org/wiki/Porcia_%28sister_of_Cato_the_Younger%29.
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Prophète Osée
Prophète d’Israël qui vécut au huitième siècle (v. 780-740). Protagoniste du Livre d'Osée de l'Ancien Testament.
                     
                     
                     - Osée, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Prophètes
L’Ancien Testament de la Bible parle de trois grands prophètes : Isaïe, Jérémie, Ézéchiel. L’Ancien Testament parle également de douze petits prophètes (l’on distingue grand de petit selon la longueur des livres qui portent leur nom) : Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habacuc, Sophonie, Aggée, Zacharie et Malachie. Le Nouveau Testament ajoute Daniel aux trois grands prophètes.
                     
                     
                     - Prophètes (Livre des), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Testament (Ancien et Nouveau), Encyclopédie Universalis (2009), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 12 mai 2009.
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Pythagore (en gr. Puthagoras)
Mathématicien et philosophe grec, Pythagore vécut au VIe siècle. De nos jours, sa
                        vie demeure mal connue. L’on croit qu’il naquit à Samos et qu’il vécut en Italie,
                        où il fonda des communautés savantes qui propageaient une morale ascétique. Son œuvre
                        nous est également mal connue aujourd’hui : aucun de ses écrits ne reste. Ceci dit,
                        on attribue plusieurs découvertes à l’école pythagoricienne, dont la science principale
                        était l’arithmétique. L’arithmétique de cette école est pourtant loin de celle que
                        nous avons aujourd’hui. Celle-là était liée à la religion et au mysticisme : selon
                        cette école, il existe un nombre entier qui correspond à toute chose. Pythagore exerça
                        ainsi une influence sur la musique : certaines des formes géométriques des figures
                        représentant les nombres sont harmonieuses, et l’harmonie musicale provient d’une
                        mise en place de nombres appropriée. De ce fait, Pythagore provoqua une découverte
                        important acoustique concernant la relation entre une corde vibrante et la hauteur
                        du son émis. On attribue plusieurs autres découvertes à l’école pythagoricienne, notamment
                        celle des nombres irrationnels (qui ne sont pas entiers). Pythagore nous est d’abord
                        et avant tout connu pour le fameux théorème de Pythagore qui nous permet de calculer
                        la troisième côté d’un triangle à partir des deux autres.
                     
                     
                     - Pythagore en gr. Puthagoras, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Pétrarque (Francesco di ser Petracco, dit Petrarca, en fr.)
Écrivain italien qui vécut au quatorzième siècle (1304-1374). Lorsque Pétrarque était
                        jeune, il fut envoyé à Montpellier pour étudier le droit, après lequel il se rendit
                        à Bologne. Son père avait été notaire à Florence, mais il dut s’exiler en 1311 à Carpentras.
                        Pétrarque rentra à Avignon en 1326 et mena une vie un peu scandaleuse pendant un certain
                        temps (il eut deux enfants illégitimes). Pourtant, un événement changea sa vie : il
                        rencontra Laure de Noves, jeune dame provençale à qui l’écrivain consacra son Canzonière. Pétrarque fit plusieurs voyages pendant sa vie, notamment à Paris, à Lyon et à Liège,
                        mais il séjourna en Provence. Entre ses plusieurs voyages, il entra au service du
                        cardinal Giovanni Colonna, le frère de son ami, Giacomo Colonna, que Pétrarque avait
                        connu à Bologne. Il fut couronné au Capitole en 1341 après son De viris illustribus. Un an plus tard, il eut sa crise, se trouvant apparemment déchiré entre sa foi sincère et son incapacité d’y faire
                        parfaitement correspondre sa conduite. Ainsi Pétrarque quitta-t-il son poste et s’installa-t-il
                        à Fontaine-de-Vaucluse. Il produisit pendant ce temps les De vita solitaria, De otio religioso, Psalmi penitentiales et Secretum meum. Cette dernière œuvre lui était très personnelle et n’était pas destinée à la publication.
                        À cette même époque, Pétrarque s’intéressa considérablement à la politique. En 1342,
                        il écrivit une supplique à Clément VI dans l’espoir de faire rentrer la papauté à
                        Rome et il soutint le concept centralisateur de Rome. En outre, il fut partisan du
                        gouvernement de Cola di Rienzo, le gouvernement populaire. Après un certain temps,
                        Pétrarque se décida à quitter la Provence, entrant au service des Visconti à Milan. Là, il produisit plusieurs travaux : des poèmes en latin vulgaire, ses Familiari et il y commença ses Triomphes, poèmes allégoriques. Il dut se rendre à Venise à cause d’une peste pendant ce temps.
                        Ensuite, il s’installa à Arquà (de nos jours Arcà Petrarca), où il resta jusqu’à sa
                        mort.
                     
                     
                     - Pétrarque (Francesco di ser Petracco, dit « Petrarca », en fr.), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Saint Augustin (en lat. Aurelius Augustinus)
(Thagiste, auj. Souk-Ahras 354 – Hippone, auj. Annaba 430 ap. J.-C.). Évêque africain,
                        docteur et père de l’Église, Saint Augustin a un impact énorme et durable sur la théologie chrétienne, la philosophie
                        logique et la théorie du sens. Parmi ses nombreuses œuvres les plus éminentes sont
                        Les Confessions (397-401), texte autobiographique introspectf sur le voyage spirituel de l'auteur,
                        et La Cité de Dieu (413-427). Les débats suscités par sa conception de la grâce continuent de nos jours;
                        il insista que la grâce du Christ est un don de Dieu et que ce n'est pas à nous de
                        la gagner par nos actes. Le fait que toute l'humanité est tarée par le péché originel et l'importance
                        de la doctrine de la prédestination a fait de la théologie augustinienne le contrepoids
                        de la théologie jésuite en France sous l'Ancien Régime.
                     
                     
                     Un auteur prolifique, parmi les autres ouvrages d'Augustin cités dans notre anthologie
                        sont De la Genèse contre les Manichéens, Traités sur l'épitre de Saint Jean aux Parthes, 
                        La Catéchèse des débutants, Les Soliloques, L'Ascension du Seigneur, 
                        De la Genèse au sens littéral
                        De la doctrine chrétienne, De la trinité, De Verbis domini, 
                        Des biens du mariage, Mariage et concupiscence, Des unions adultères, 
                        De la virginité, 
                        Avantages de la viduité et Les Rétractations.
                     
                     
                     - Augustin (Saint) en lat. Aurelius Augustinus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Augustin d'Hippone, Wikipédia l'encyclopédie libre (26 mai 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 28 mai 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Augustin_d%27Hippone.
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Saint Cène
Dernier repas de Jésus, qu’il prit avec les apôtres. Le lendemain fut le martyre de
                        Jésus. Selon Matthieu XXVI, 20-29 ; Marc XIV, 17-25 ; Luc XXII, 14-20 ; Jean XIII, 1-20 et XIV, 1-6, Jésus institua l’Eucharistie pendant ce repas. Ce fut là
                        où eut lieu l’annonce de la trahison de Judas ainsi que la communion. Plusieurs peintres ont créé des œuvres de cette fameuse scène,
                        parmi lesquels : Léonard de Vinci (au réfectoire de Santa Croce, Florence), Ghirlandio
                        (réfectoire d’Ognissanti, Florence), Titien (réfectoire de l’Escurial), Jordaens (Anvers),
                        Andrea del Castagno (Sant’Apollonia, Florence), Dierick Bouts (cathédrale de Louvain),
                        Taddeo Gaddi (réfectoire de Santa Croce, Florence), John Fouquet (Heures d’Étienne Chevalier, Chantilly). 
                     
                     
                     - Cène, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Saint Paul
Paul naquit à Tarse (ville de l’ancienne province romaine Cilicie en Turquie) environ
                        5 av. J.-C. Il fut un des douze apôtres du Christ et il travaillait en particulier auprès des non-juifs, ce qui lui a donné le surnom
                        l’Apôtre des gentils. Nous connaissons son travail grâce aux Actes des Apôtres et à ses quatorze Épîtres. Juif fervent, nommé Saül, il commença par lutter contre le christianisme, pourtant,
                        à cause d’une vision du Christ sur le chemin de Damas, il changea d’avis et se convertit.
                        Dès lors, il fit trois voyages missionnaires en Asie Mineure, Macédoine et Grèce pour
                        fonder d’autres communautés proto-chrétiennes. Il fut accompagné pendant ces voyages
                        par les apôtres Barnabé et Marc et par les compagnons Timothée, Tite et Silas. Paul fut arrêté à Jérusalem, incarcéré et ensuite transféré à Rome où, selon la tradition, aurait été exécuté
                        (vers 62 ou 64 ap. J.-C.).
                     
                     
                     - Paul (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Saint Pierre
Dans les Evangiles de la Bible, Pierre est le principal apôtre. Jésus qui lui donna son nom de Képhas Pierre : 
                     
                     
                     Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Église(Matthieu XVI, 18) ; jusqu’alors, Pierre s’appelait Simon et il était un pêcheur sur le lac de Tibériade en Galilée. Pierre fut le premier à suivre Jésus, avec son frère, André. Tous les deux devinrent ensuite des apôtres. Pierre assista à plusieurs miracles religieux et événements majeurs pendant sa vie, notamment la Transfiguration, la Passion et l’arrestation de Jésus. Il vit également le tombeau de Jésus vide; par la suite, avec les douze autres apôtres, il assista à l’apparition du Christ dans la grotte. Selon Jean XXI, 15-17, Pierre devint le chef de l’Église de Jésus après la Résurrection. En outre, selon la Tradition Catholique Romaine, il aurait été le premier évêque de Rome. En 64, sous Néron, il fut martyrisé. On attribue à Pierre deux Épîtres canoniques, écrites sous son nom.
- Pierre (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Satan (en hébr. ha-sâtân)
Le nom vient du mot hébreu ha-sâtân, qui veut dire l’Adversaire en justice, l’Accusateur, et correspond au mot grec diabolos (accusateur, calomniateur). Dans les traditions
                        juive et chrétienne, Satan fut le chef des démons. Dans le
                        poème épique Le Paradis perdu (Paradise Lost) de John Milton, le poète décrit l’avènement au pouvoir de ce démon. Celui-ci est
                        mentionné dans les livres Zacharie III, 1 ; Job, I et II ; et Apocalypse II de la Bible.  
                     
                     
                     - Satan en hébr. ha-sâtân, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Tobie ou Tobias
Fils de Tobit et le héros du Livre de Tobie, 
                        qui raconte les actes de ce jeune Israélite lors de la déportation à Ninive en 721.
                        Selon l’histoire, Tobie, aidé par un poisson magique, aurait chassé les démons qui
                        tourmentaient 
                        Sara. Ensuite, il aurait épousé cette dernière et aurait rendu la vue à son père, qui
                        était aveugle auparavant. 
                     
                     
                     - Tobie ou Tobias, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Ève
Dans les traditions juive, musulmane et chrétienne, Adam fut le premier homme, créé par Dieu et mis dans le Paradis terrestre (Éden). Dieu créa également une femme, Ève, à partir de la côte d'Adam, ainsi représentant
                        le mariage comme l'union de l'homme et de la femme en une seule chair.
                     
                     
                     Selon la tradition, Ève, tentée par Satan, qui avait pris la forme d’un serpent, encouragea Adam à manger le fruit défendu ; ce péché originel, qui pèse sur toute l’humanité, provoqua Dieu à chasser les deux du Paradis. 
                        Ève et Adam eurent trois fils, Abel, Caïn et Seth. Le premier livre de la Bible, la Genèse, raconte l’histoire du premier homme et de la première femme sur la Terre.
                     
                     
                     - Ève, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Épître aux Corinthiens
Les deux épîtres intitulées Corinthiens dans le Nouveau Testament ont été écrites par saint Paul. La première épître aux Corinthiens a été écrite à Pâques de l’an 55, 56 ou 57. Dans
                        cette première lettre, Paul traite des difficultés qu’il a rencontrées dans l’Église
                        de Corinthe, par exemple, cas d’inceste, désordres dans la pratique de l’Eucharistie, l’existence
                        des tribunaux païens et des erreurs doctrinales concernant la résurrection. Il répond
                        également à quelques questions posées par les Corinthiens concernant les dons spirituels
                        et la virginité, parmi d’autres. De nos jours, on se fie à l’authenticité de cette
                        première épître aux Corinthiens, vu qu’elle est citée par Clément de Rome et par Ignace.
                     
                     
                     La seconde épître écrite aux Corinthiens fut produite pendant le séjour de Paul en
                        Macédoine, lorsqu’il pensait à aller à Corinthe pour la troisième fois. Dans cette
                        seconde épître, Paul fait allusion à un deuxième séjour en Corinthe, apparemment pénible
                        (I, 23 et II, 3). Il parle d’une lettre écrite en larmes aux Corinthiens ; l’on croit
                        de nos jours qu’il y aurait eu au moins quatre épîtres écrites à ce peuple, dont deux
                        nous restent. La seconde épître peut être divisée en quatre parties : celle de Paul
                        et de son rapport avec les Corinthiens ; la collecte et les bienfaits en résultant
                        ; discours où il se dresse contre les diffamateurs et ensuite, la conclusion, qui
                        est la quatrième partie. 
                     
                     
                     - Corinthiens, Encyclopédie Universalis (2009), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 20 mai 2009.
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Épître aux Hébreux
Une épître dans le Nouveau Testament. Elle s'adresse à des chrétiens issus du judaïsme, c'est-à-dire, au sens premier,
                        aux judéo-chrétiens encore attachés à certains usages de la Loi juive. L'église catholique
                        reconnaît l'épître aux Hébreux comme « de filiation paulienne indirecte », mais la
                        critique indépendante en considère plusieurs autres comme des attributions postérieures,
                        notamment les épîtres pastorales et les épîtres catholiques. 
                     
                     
                      L'épître se divise en deux parties. Dans la première partie, Jésus-Christ est décrit comme supérieur à Moïse, il est considéré comme le grand prêtre qui remplace le sacerdoce lévitique et qui
                        établit une nouvelle alliance pour être accepté par la foi (chap. 1-10). Dans la deuxième
                        partie, l'auteur donne des conseils sur la persévérance fidèlement dans la nouvelle
                        alliance (chap. 10 à 13). 
                     
                     
                     - Épîtres du Nouveau Testament , Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
- Épître aux Hébreux, Wikipédia l'encyclopédie libre (5 mai 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 7 mai 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Épître_aux_Hébreux.
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Évangile
Livres saints de la Bible qui contiennent la révélation chrétienne du Christ. Il existe quatre Évangiles canoniques, qui comprennent les premiers livres du Nouveau Testament : ceux d’après saint Matthieu, saint Marc, saint Luc et saint Jean. Les trois premiers parlent des mêmes événements et on les appelle les Synoptiques
                        à cause de leur relation et dépendance entre eux. Le livre de Matthieu comprend 28
                        chapitres et se concentre sur l’annonce du Royaume chrétien et sur son accomplissement
                        en Jésus Christ. Celui de Marc traite plutôt de la vie adulte de Jésus et a pour destinataire
                        en particulier les chrétiens qui étaient jadis des païens. Le livre de Luc comprend
                        24 chapitres et transmet la prédication faite par Paul. Le dernier livre, celui de Jean, consiste en 21 chapitres et se distingue des trois
                        autres par son mélange de symbole et d’histoire, témoignant d’une perspective théologique
                        aussi bien que liturgique.
                     
                     
                     - Évangile, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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Notes
- Il s'agit ici de la sœur de Caton d'Utique, Porcia l'Ancienne, plutôt que de sa fille Porcia Catonis.
 La confusion des deux Porcia provient d'une erreur promulguée par Guillaume Du Vair, selon le Dictionnaire de Bayle.
 Bayle, Pierre, Porcie, Dictionnaire historique et critique, Rotterdam, Reinier Leers, 1702, t. 3, p. 2485-86. Google livres, Internet, 25 juin 2011.↑
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