Le mariage sous L'Ancien RégimeEpithalame.
LE iour eſt caché ſous l'onde,
                     
                     La nuit ſe monſtre à ſon tour:
                     
                     Deſia les flambeaux du monde,
                     
                     Font au Ciel leur demy-tour:
                     Le Bouuier voiſin de l'Ourſe
                     
                     S'en va preſque tout panché,
                     
                     Veſper eſt tantoſt couché,
                     
                     Las d'auoir fini ſa courbe.
                     Mary, ton heure eſt venuë,
                     
                     Qu'atten-tu, que tu ne vas
                     
                     Trouuer ton eſpouſe nuë
                     
                     Qui de loin te tend les bras:
                     Elle t'attend langoureuſe,
                     
                     Et ta pareſſe blaſmant
                     
                     T'appelle trop la laſche Amant,
                     
                     A ſon ardeur amoureuſe.
                     Pour donq' la rendre contente,
                     
                     Vien de mille doux plaiſirs,
                     
                     Recompenſer ſon attente
                     
                     Et deçoiuer ſes deſirs:
                     Ie voy que la meſme envie
                     
                     Qui la poind, te poind auſsi,
                     
                     Vien doncq' avec elle icy
                     
                     Mourir, ſans perdre la vie.
                     Sus! iette toy ſur la couche,
                     
                     Et d'un maintien languiſſant
                     
                     Va ta bouche ſur ſa bouche
                     
                     Mignardement ageançant,
                     A ce coup baiſe & rebaiſe
                     
                     Ces beaux couraulx vermeillets,
                     
                     A ce coup, ſur ces œillets
                     
                     Meurs & remeurs à ton aiſe.
                     Lors modeſtement folaſtre,
                     
                     Laiſſe allers ta main deſſus
                     
                     Ces petits tetins d'albaſtre,
                     
                     Tetins de neige conçeus,
                     Dont les pommes nouuellettes,
                     
                     Filles d'vn Auril naiſſant,
                     
                     Vont en fin aboutiſſant
                     
                     De deux rouges fraizelettes.
                     Puis deſireux de pourſuivre,
                     
                     Ta victoire de haut prix,
                     
                     Deſcend plus bas, & t'enyure,
                     
                     Du doux nectar de Cypris 1,
                     Là paſſes en ton enuie,
                     
                     Là contente ton deſir,
                     
                     Là gouſte, heureux, le plaiſir
                     
                     Le plus doux de noſtre vie.
                     Qu'en cent folaſtres meſlees
                     
                     Vos deux corps ſoient embraſſez,
                     
                     Vos deux ames accolees,
                     
                     Et vos deux cœurs enlaſſez,
                     De mille morts immortelles
                     
                     Vivez, mourez, renaiſſez,
                     
                     Et toute la nuit paſſez
                     
                     En mignotiſes nouuelles.
                     Que demain, la belle Aurore
                     
                     Qui desbrunira les Cieux,
                     
                     Vous trouue éueillez encore
                     
                     Sans auoir fermé les yeux:
                     Ainſi ſoit voſtre exercice,
                     
                     Continu iuſqu'au matin,
                     
                     Et ainſi le Dieu Mutin,
                     
                     Au trauail vous endurciſſe.
                     Noms propres
Aurore
La déesse romaine correspondant à l’Éos grecque, personnification de l’aurore. Lorsqu’elle
                        s’unit avec Astraeos, le dieu des vents, les deux donnèrent naissance aux vents (Zéphyr,
                        Borée, Notos), les astres, et Eosphoros, l’étoie du matin. Elle prit aussi de nombreux
                        amants ; par exemple, le Troyen Tithnos, Céphale et le Géant Orion. Éos eut pour sœurs
                        Hélios (le Soleil) et Séléné (la lune), et ce fut elle qui ouvrit les portes au char
                        d’Hélios, ainsi engendrant le jour.
                     
                     
                     - Éos, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
 - Aurore, Encyclopédie Universalis (2009), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 1er octobre 2009.
 
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Vénus
Déesse romaine de la végétation et des jardins. À partir du -IIe siècle, elle fut
                        assimilée à Aphrodite grecque acquérant ses attributs de la beauté, de l'amour et
                        des plaisirs. C'est ainsi que la déesse attira plusieurs amants, parmi lesquels Vulcain, Mars et Jupiter. Comme déesse grecque, Vénus est parfois appelée
                        Cythérée, surnom accordé à Aphrodite alors qu'elle fut portée à l'île de Cythère après sa naissance.
                     
                     
                     - Vénus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
 - Vénus, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 août 2009), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1er octobre 2009. https://fr.wikipedia.org/wiki/V%C3%A9nus_%28mythologie%29.
 
Liens à cette référence dans les documents
- Les Agréemens, Parties 3 et 4
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