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La Direction et la consolation des personnes mariées

Ce frontispice met l'accent sur la consolation que représente les enfants dans le mariage, selon les deux citations bibliques. La figure féminine prononce les paroles de Rachel dans le livre de Genèse, XXX, 1, où elle exprime son désir d'avoir des enfants ([...] da mihi liberos alioquin moriar dans la traduction de la Vulgate). Le prêtre répond en citant I Samuel I, 17, où Anna demande à Dieu de lui donner un enfant mâle. Le prêtre Eli répond que Dieu lui accordera ce qu'elle a demandé; Deus Israel det tibi petitionem tuem. (Ce livre de la Bible était autrefois appelé le premier Livre des Rois, d'où I Reg ici.) Voir latinvulgate.com.


LA
DIRECTION
ET LA
CONSOLATION
DES PERSONNES
MARIEES,
OV LES MOYENS
infaillibles de faire vn Mariage
heureux, d'vn qui ſeroit mal-
heureux.

Auec l'abregé des vies de quelques Saincts
& de quelques Sainctes , qui ont beaucoup
ſouffert dans leurs Mariages.

Composé par le R. P. Thomas le Blanc ,
de la Compagnie de Ieſus.


Ouurage tres vtile & neceſſaire auxperſon-
nes Mariées.

1 A PARIS,
Chez Gilles André , ruë S.Iacques à l'Ima-
ge S. François , attenant la vieille Poſte.
filet maigre M. DC. LXIV.
AVEC PRIVILEGE DV ROY. 2


APPROBATION.

IE Soubſigné Prouincial de la Com-
pagnie de Iesvs
, en la Prouin-
ce de Champagne, ſelon le Priuile-
ge accordé à ladite Compagnie : par
les Roys tres-Chreſtiens Henry III.
le 20. Mars 1583. Henry IV. le 20. De-
cembre 1608. Louys XIII. le 14. Fe-
vrier 1619. & Louis XIV. à preſent
regnant le 23. Decembre 1650. Per-
mets à Iean Riuiere , priuatiuement
à tous autres ; de faire imprimer le
liure intitulé : La Direction & la
Conſolation des perſonnes Mariées.

Compoſé par le R. P. Thomas le
Blanc de la meſme Compagnie , &
ce ſur les peines contenües audit
Priuilege. Fait en Noſtre College
de Dijon le 24. Decembre 1663.

Pierre le Cazre.


3

4 bandeau
AVANT-PROPOS.

lettrine
M ON cher lecteur , ie
vous preſente ce petit
trauail , pour voſtre
conſolation , & pour la ſatis-
faction des perſonnes d'honneur,
qui m'ont ſouuent preſſé , en
France & en Italie , de vouloir
aſſister ceux qui ſont dans le tra-
cas du meſnage : & dans le mal-
heur d'vn mariage infortuné.
Comme la maladie eſt ex-
treme : auſſi la difficulté d'y
trouuer des remedes doux &
efficaces , a pluſieurs fois fait
trembler ma plume , & eſbran-
lé ma reſolution. Mais l'ar-
deur de ceux qui me pouſſoient
à ce deſſein , ne me donnant
ã ij

AVANT-PROPOS.
nulle treue : i'ay eſté comme
neceſſité de ployer ſous leurs rai-
ſons , dont ie vous veux faire
part. Ils me diſoient auec vne
amiable colere & vne charita-
ble importunité.
Quoy donc ? Aurez-
vous fait tant d'efforts,  pour
aider diuerſes perſonnes,  ſans
auiſer au ſecours de ceux de la
vertu deſquels dépend la per-
fection de tous les autres.
N'eſtes-vous pas entré
dans les armées , pour donner
aux ſoldats , au milieu de la
licence de la guerre , vn cœur
Chrestien ; & vne vertu
maſle , qui remporte tous les
iours la victoire ſur les vices :
leur preſentant Le Soldat ge-

AVANT-PROPOS.
nereux. N'eſtes-vous pas en-
Impri-
mé au
Pont à
Mouſ-
ſon.
tré dans les cabarets , pour y
apporter de la moderation : &
pour en retirer ceux qui y noyent
leur raiſon dans le vin , leur
Au Põt
& à
Dijon.
donnant l'Homme de bon-
ne compagnie
. N'eſtes-vous
pas entré dans les berlans5, &
dans les lieux de deſbauche , où
les blaſphemes ſont dans leur
regne , pour en bannir les iure-
mens & les execrations ,  leur
monſtrant les foudres du Ciel ,
qui pendent ſur leurs teſtes : &
A
Dijon.
Dieu vangeur & ennemi
des blaſphemes , des iure-
mens des maledictions, &
des imprecations.
Quoy ? N'auez-vous
pas taſché d'exciter tous les
ã iij

AVANT-PROPOS.
Chreſtiens à la modeſtie , au
ſilence & à la deuotion : dans
les temples dediez au Dieu vi-
uant : par le Chreſtien dans
A
Dijon.
l'Egliſe : D'eſclairer les peti-
tes filles dans les eſcoles : par
le Miroir des Vierges les
A
Dijon.
ieunes enfans dans les Colle-
A
Paris ,
chez
Binière
ges : par le bon Ecolier.
Vovs auez penetré dans les
Cloiſtres des Religieux : leur
auez porté l'Idée parfaite des
A
Lyon.
Chez
Barbier
Religieux, ou le ſainct tra-
uail des mains
: qui contient
amplement toute la perfection
qu'ils doiuent acquerir enuers
Dieu , enuers le prochain , &
enuers eux-meſmes.
Vous n'auez point negligé
les gens de meſtier , dans leurs

AVANT-PROPOS.
boutiques ; & les gens de labeur ,
dans le lieu de leurs ſueurs ; leur
A
Dijon.
monſtrant le bon Vigneron,
le bon Laboureur, & le bon
Artiſan
. Vous auez mené les
riches & les pauures par les rües:
& par tous les lieux , où ils
peuuent ſe perfectionner , & ſer-
uir leur Createur : leur donnant
A
Dijon.
pour guide le bon Riche &
le bon Pauure
. Vous auez
viſité les maiſons , pour y eſſüier
les larmes des veuues , & pour
les auancer en la plus haute per-
fection : leur mettant en main,
A
Dijon.
A
Paris.
la conſolation & la dire-
ction des Veuues
. Vous n'a-
uez pas meſmes negligé les Co-
chers & les Laquais , eſtant ſur
le point de faire paroiſtre en pu-
ã iiij

AVANT-PROPOS.
blic, le bon Cocher & le bon
Laquais
.
Apres tous ces trauaux,
laiſſerez vous ſans ſecours ceux,
de la vertu ou du vice deſquels
depend la bonne conduite ou le
naufrage de tous ceux à qui
vous auez tendu la main ?
Si vn homme marié eſt deſ-
reglé dans ſon meſnage : où il a
toutes les occaſions de viure en
paix , & de ſeruir Dieu: com-
ment ſe fera-t-il vn ſoldat vti-
le à la Republique , & aſſez
genereux , pour dompter la vio-
lence de ſes paſſions , au milieu
de la tempeſte & de la furie des
armées & des batailles ?
Par quelle induſtrie6 fer-
merez-vous les cabarets , ſi vne

AVANT-PROPOS.
femme vit dans ſa maiſon , com-
me vne megere , & ne donne
aucun repos à ſon mari le tour-
mentant par ſes crieries , par ſes
maledictions , & par ſes rages.
La fumée ne le chaſſera point
ſi-toſt de ſa chambre : qu'elle le
fera ſortir du logis : & chercher
dans vn berlan7, auec des fri-
pons , ce qu'il ne peut trouuer en
ſa maiſon parmy ſes domeſtiques.
Si le mary & la femme s'ac-
couſtument à des iuremens iour-
naliers & à des maledictions re-
ciproques : par quel artifice arre-
ſterez vous la langue d'vn liber-
tin, qui perd tout ſon bien en vn
coup de dez : ou qui reçoit vn
ſanglant affront, par ſon ennemi ?
Le veritable moyen d'auoir

AVANT-PROPOS.
des Chreſtiens deuots , dans les
Egliſes : des filles modeſtes , dans
leurs eſcoles : Eſcoliers dili-
gens , dans les claſſes : des Re-
ligieux feruens , dans les cloi-
ſtres : des Artiſans , des La-
boureurs , des Vignerons cou-
rageux dans leurs fatigues : des
Riches moderez , dans leur pro-
ſperité : des Pauures patiens ,
dans leur affliction : des Veuues
contentes, dans leur ſolitude : des
valets obeiſſans , dans leurs ſer-
uices , c'eſt de mettre ordre dans
la famille : & rendre la femme
& le mari vertueux.
Si la teste ſe conſerue en bon-
ne ſanté , tous les membres ſeront
dans vne vigueur , capable de
les fortifier pour toutes leurs fon-

AVANT-PROPOS.
ctions. Si la teſte eſt dans vne faſ-
cheuſe langueur , tout le reſte du
corps tombera en foibleſſe , & ne
fera rien, dans la perfection ne-
ceſſaire. Lors qu'vne fontaine eſt
empeſtée , tous les ruiſſeaux ſont
corrompus : & cauſent la mort à
ceux qui en puiſent de l'eau.
Ne croyez donc pas auoir
fait grand progrez par vos li-
urets : ſi vous n'aidez le pere
& la mere de famille : dont de-
pend la vertu & la ſaincteté
de tout le reſte des hommes. Iuſ-
ques icy ſont les entretiens de
mes amis , ou pluſtoſt des vô-
tres: qui me ſollicitoient de vous
aſſiſter.
Ie ne vous rapporteray point
le reſte de leurs motifs. C'eſt

AVANT-PROPOS.
aſſez , que ce raiſonnement pa-
roiſſant tres-fort , i'y ay donné
les mains & le cœur : & me
ſuis euertué de trouuer des re-
medes à tous les maux que
vous ſouffrez : & à toutes les
paſſions , qui vous tranſportent.
Rendez-vous aux diſcours que
ie fais : & ie vous promets de la
part de Dieu , vne paix rem-
plie de ioye & de conſolation ,
dans les plus cuiſans trauaux
de cette vie : & vne immor-
telle felicité, dans le Ciel : où les
larmes & les plaintes ne trou-
ueront plus de lieu : & où vn
eternel repos aſſouuira tous les
deſirs de voſtre ame. Ainſi ſoit-
il.

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TABLE
DES CHAPITRES
CONTENVS EN CE LIVRE.
Livre premier.

filet mi-maigre
  • CHAPITRE I.
    LE Mariage eſt vn excellent Eſtat de
    vie , & tres-agreable à Dieu. page 1
  • CHAPITRE II.
    Il ne ſe faut point marier par phantaiſie,
    mais par vne meure deliberation 14
  • CHAPITRE III.
    Il eſt fort difficile de n'eſtre point mal
    marié. 23
  • CHAPITRE IV.
    Ceux qui ſont mal Mariez , ſont dans
    vn Eſtat tres douloureux. 30
    §. I. Vne Femme mal marièe eſt vne Ame
    damnèe, ſi elle n'y prend garde.
    là meſme.
    §. II. Vn Homme mal marié eſt dans vn
    faſcheux Purgatoire, quoy qu'il faſſe.
    34
  • CAAPITRE V.
    Ceux qui ſont mal Mariez , ſe peuuent
    
    TABLE.
    faire de grands Saincts. 39
    §. I. Vne Femme mal mariée , peut eſtre
    vne glorieuſe Martyre de
    Iesvs-
    Christ
    .
    40
    §. II. Vn Homme malmarié peut deuenir
    vn parfait Confeſſeur de
    Iesvs-Christ. 44
  • CHAPITRE VI.
    Quatre moyens generaux pour viure
    content & ioyeux , eſtant mal marié. 49
    §. I. La Patience oſte l'amertume des
    choſes douloureuſes , qui arriuent dans le
    meſnage.
    50
    §. II. La memoire de la Paſſion de Noſtre
    Sauueur Iesvs-Christ, donne de la dou-
    ceur dans l'amertume du meſnage.
    57
    §. III. L'exercice de la preſence de Dieu,
    cauſe de la ioye au milieu des plus rudes
    attaques.
    63
    §. IV. L'Oraiſon obtient les forces neceſ-
    ſaires , & vne conſtante perſeuerance dans
    les afflictions domeſtiques.
    70

LIVRE DEVXIESME.

  • Chapitree I.
    LA Conſolation & la Direction d'vne
    Femme , qui n'eſt point aimée de
    ſon Mary.
    76
    
    TABLE.
    §. I. Remedes du coſté de la Femme , qui
    croit n'eſtre point aimée par ſon mary.
    79
    §. II. Conſiderations pour le Mary qui
    n'aime point ſa Femme.
    93
  • CHAPITRE II.
    La Conſolation & la Direction d'vne
    Femme , qui eſt battuë par ſon Mary. 101
    §. I. Aduis à la femme , qui eſt battüe par
    ſon mary.
    102
    §. II. Aduis pour le mary qui bat ſa fem-
    me.
    III
  • CHAPITRE III.
    La Conſolation & la Dirction d'vne
    femme dont le mary eſt ialoux. I2I
  • CHAPITRE IV.
    La Conſolation & la Direction d'vne
    Femme , qui a vn Mary débauché & peu
    chaſte. 140
  • CHAPITRE V.
    La Conſolation & la Direction d'vne
    femme , qui eſt mal obeïe par ſes enfans
    & par ſes ſeruiteurs, ſans que ſon mary les
    maintienne dans leur deuoir. 162
    §. I. Aduis pour la femme bafoüée par ſes
    enfans , & par ſes ſeruiteurs.
    la meſme.
    §. II. Aduis pour le Mary; dont la Fem-
    me eſt mesprisée par ſes enfans , & par ſes ſer-

    
    TABLE.
    uiteurs. 173
    §. III. Aduis aux Enfans , qui meſpriſent
    leur Mere.
    184
    §. IV. Auis aux Seruiteurs , qui meſpri-
    ſent la Maiſtreſſe du logis.
    187
  • CHAPITRE VI.
    La Conſolation & la Direction d'vne
    Femme, laquelle a vn Mary auaricieux; qui
    la laiſſe & ſes enfans dans la neceſſité. 190
  • CHAPITRE VII.
    La Conſolation & la Direction d'vne
    Femme , dont le mary eſt faſcheux à ſon
    Pere,à ſa Mere, à ſes enfans d'vn autre lict,
    & aux Seruiteurs & Seruantes qu'elle af-
    fectionne. 209
    §. I. Aduis à la Femme , dont les parens ,
    & les domeſtiques ſont mal traitez.
    la méme.
    §. II. Aduis pour le Mary , en ce qui con-
    cerne ſes enfans & ceux de ſa Femme.
    214
    §. III. Auis au Mary , touchant ſes ſer-
    uiteurs & ſes ſeruantes , que ſa femme ſup-
    porte.
    222
    §. IV. Auis au Mary , pour ce qui con-
    cerne le Pere & la Mere de ſa Femme.
    228
  • CHAPITRE VIII.
    La Conſolation & la Direction d'vne
    Femme , dont le Mary ne gagne rien , ou
    par
    
    TABLE.
    par pareſſe, ou par maladie. 232
  • CHAPITRE IX.
    La Conſolation & la Direction d'vne Fem-
    me, qui a vn mary ignorant , ſtupide & mé-
    prisé 252
  • CHAPITRE X.
    La Conſolation & la Direction d'vne Fem-
    me, dont le mary eſt gourmãd & yurogne. 272
  • CHAPITRE XI.
    La Conſolation & la Direction d'vne Fem-
    me , qui a vn Mary prodigue & joüeur. 289
  • CHAPITRE XII.
    La Conſolation & la Direction d'vne fem-
    me , dont le Mary eſt impie , qui luy empeſ-
    che ſes deuotions. 304

LIVRE III.

  • Chap i. La loüange des fẽmes vertueuſes. 333
  • Chap. ii. Quatre auis generaux , pour faire
    d'vne mauuaiſe femme vne bonne. 344
  • Chap. iii. La Conſolation & la Direction
    d'vn Mary , dont la Femme aime trop les
    Compagnies. 350
  • Cmap. iv. La Conſolation & la Direction
    d'vn mary , qui a vne femme libertine & dé-
    bauchée. 367
  • Chap. v. La conſolation & la Direction d'vn
    Mary , dont la femme dépenſe trop en habit ,
    & en d'autres ſuperfluitez. 394
  • Chap. vi. La Conſolation & la Direction d'vn
    mary , dont la femme eſt auaricieuſe. 410
  • Chap. vii. La Conſolation & la Direction
    d'vn mary,dont la femme traite mal ſon Pere,
    ſa Mere , & ſes enfans d'vn autre lit. 429
  • Chap. viii. La Conſolation & la Direction
    
    TABLE.
    d'vn Mary , dont la femme eſt poſſedée de ia-
    louſie. 440
  • Chap. ix. La Conſolation & la Direction
    d'vn Mary, dont la Femme eſt ſterile. 457
  • Chap. x. La Conſolation & la Direction
    d'vn mary , dont la femme eſt laide ou ma-
    ladiue. 465
  • Chap. xi. La Conſolation & la Direction
    d'vn mary dont la Femme eſt groſſiere, ſtu-
    pide & pareſſeuſe. 476
  • Chap. xii. La Conſolation & la Direction
    d'vn Mary, dont la femme eſt exceſſiue en ſes
    deuotions. 486
  • Chap. xiii. La Conſolation & la Direction
    d'vn Mary , dont la Femme eſt babillarde , &
    & inquietante par ſes plaintes & par ſes diſ-
    cours impertinens. 501
  • Chap. xiv. La Conſolation & la Direction
    d'vn Mary , dont la Femme eſt colere mal
    gracieuſe. 518
  • Chap. xv. La Conſolation & la Direction
    d'vn Mary , dont la Femme eſt ſuperbe &
    deſobeïſſante. 546

LIVRE IV.

Vies de quelques Saints, de quelques Sain-
tes , & d'autres perſonnes illuſtres & vertu-
euſes , qui ont beaucoup ſouffert dans leurs
Mariages.


    TABLE.
    filet décoratif

    Extraict du Priuilege du Roy.

    PAr grace & Priuilege du Roy , don-
    né à Paris le vnzieſme iourde Mars
    1663. Il eſt permis à IEAN Riviere,
    Marchand Libraire à Paris , d'imprimer
    ou faire imprimer , vendre & debiter vn
    Liure intitulé, La Direction & la Conſola-
    tion des perſonnes mariées
    , Composé par le
    Reuerend Pere Thomas le Blanc
    Docteur en Theologie de la Compagnie
    de Iesvs; Et deffenſes ſont faites à toutes
    perſonnes de quelque qualité & condi-
    
    tion qu'elles ſoient , d'imprimer ou faire
    imprimer ledit Liure pendant le temps &
    eſpace de quinze ans entiers & accom-
    plis , à compter du iour que ledit Liure
    ſera acheué d'imprimer, à peine d'en cou-
    rir l'amande & la confiſcation des exem-
    plaires , ainſi qu'il eſt plus amplement
    porté par ledit Priuilege.

    Et ledit Riviere a aſſocié auec
    luy Gilles Andre' & Clavde Calle-
    ville
    , pour en ioüir coniontement en-
    ſemble , ſuiuant l'accord fait entre eux.

    Regiſtré ſur le Liure de la Communauté
    des Marchands Libraires & Imprimeurs de
    cette Ville de Paris , ſuiuant & conforme-
    ment à l'Arreſt de la Cour de Parlement ,
    du 8. Auril 1653. & aux charges portées
    par le preſent Priuilege.

    Acheué d'imprimer pour la premiere fois
    le 24. Avril 1664.

    Les Exemplaires ont eſté fournis.
    
    I
    bandeau

    LA
    DIRECTION
    ET LA
    CONSOLATION
    DES PERSONNES
    MARIEES.
    LIVRE PREMIER.
    filet mi-maigre

    CHAPITRE PREMIER.
    Le Mariage eſt vn excellent Eſtat de
    vie, & tres-agreable à Dieu.

    lettrine; "I" (J) encadré, entouré de feuilles
    I.  I E ne pretẽs point diſputer
      aux Vierges & aux Reli-
    gieux, les auantages & les
    prerogatiues qu'ils ont au deſſus de
    ceux qui ſont engagez dans les liens
    A
    
    2
    La direction & la Conſolation
    du Mariage , & dans les ſoins d'vne
    famille.
    Mais ie maintiens,que les perſonnes
    mariées peuuẽt arriuer à vne haute,
    tres-heroïque , & tres-admirable ſain-
    cteté : s'ils veulent cooperer aux graces
    que Dieu leur preſente,& ſe ſeruir des
    occaſiõs qu'ils rencõtrent pour s'éleuer
    aux plus hauts degrez de perfection.
    I'auouë qu'vn homme marié ne
    peut demeurer iour & nuict à l'Egliſe
    pour y chanter les loüanges de Dieu:
    qu'il ne peut ny porter ſouuent des ci-
    lices & des haires , ny faire pluſieurs
    diſciplines8, ny jeuſner au pain & à
    l'eau , ny ſe tenir retiré dans vne ſoli-
    tude , pour vacquer à la contempla-
    tion des choſes diuines , auec vne ſi
    tranquille & ſi parfaite liberté d'eſprit,
    qu'vn Chartreux9 ou qu'vn Anachorete10.
    Mais il peut exercer la Charité , qui
    eſt la Reine & la plus eminente de
    toutes les vertus , la patience , la de-
    bonnaireté, la juſtice, la force, la tem-
    perance , l'humilité , & toutes les
    ſainctes actions d'vn Chreſtien. Il en
    trouue à chaque moment des ſujets
    
    3
    des perſonnes Mariées.
    enuers ſa femme , enuers ſes enfans,
    enuers ſes ſeruiteurs & ſes ſeruantes.
    Sa porte luy offre tous les iours des
    boiteux, des aueugles, des eſtropiants,
    & des perſonnes reduites à vne extre-
    me pauureté. Il a ſes Fermiers neceſſi-
    teux à diriger & à ſoulager. Il entend
    ſouuent ſes voiſins , ſes parens & ſes
    amis qui implorent ſon aſſiſtance. Il
    peut ſelon ſes moyens & ſon eſprit,
    ſouſtenir ſa Ville , ſa Prouince & ſon
    Royaume : y contribuër de ſes ſoins,
    de ſes conſeils, de ſon argent , & de
    ſon ſang, ſi la neceſſité l'y oblige. Se-
    lon ſa vocation , il aide les villageois
    dans leurs procez,dans leurs affaires,
    & dans leurs miſeres ; leur donnant
    conſeil , trauaillant pour eux, & leur
    eſlargiſſant ce dont ils ont beſoin.
    II.  Dieu eſt vn ſage Pere de famille.
    Il occupe ſes enfans à diuers Meſtiers;
    où ils peuuent s'auancer & faire for-
    tune.
    Les Vacations & les Offices des
    hommes ſont ſemblables aux ſaiſons
    de l'année, qui ont leurs commoditez
    & leurs difficultez. Dieu les fauoriſe
    A ij
    
    4
    La direction & la Conſolation
    tous , & offre ſon aide à tous. S'il a
    honoré la Virginité en naiſſant d'vne
    Vierge ; il a voulu qu'elle fuſt mariée.
    Il a choiſi l'Apoſtre ſainct Iean Vierge
    pour eſtre ſon Bien-aimé : mais il a
    pris ſainct Pierre qui auoit eſté marié,
    pour eſtre le chef de toute ſon Egliſe.
    Noé le Reparateur du Monde , Abra-
    ham
    le Pere des Croyans,tous les Pa-
    triarches & preſque tous les Prophetes
    ont eſté mariez, & ont eu des enfans.
    Moïſe , le Legiſlateur des Hebreux,
    qui auoit dompté Pharaon & toute
    l'Egypte par de prodigieux miracles ;
    qui auec ſa houlette auoit changé l'eau
    en ſang, & la pouſſiere de la terre en
    grenoüilles & en mouſches : qui auoit
    ouuert la Mer rouge, pour y faire paſſer
    trois millions de perſonnes à pied ſec :
    qui ne marchoit qu'à la lumiere d'vn
    Ange caché dãs vne nuée: qui parloit à
    Dieu face à face, auec la meſme fami-
    liarité qu'vn amy diſcourt auec ſon
    amy : qui ſortoit de l'oraiſon auec vn
    viſage tout éclatant & lumineux : qui
    faiſoit pleuuoir le pain du Ciel , &
    ſortir l'eau des rochers , auoit vne
    
    5
    des perſonnes Mariées.
    femme & enfans.
    III.  Dans la Loy de grace , noſtre
    Sauueur a voulu aller aux nopces, auec
    la glorieuſe Vierge ſa Mere , & auec
    tous ſes Apoſtres : & les honorer par
    le premier de ſes miracles : conuertiſ-
    ſant l'eau en vn vin delicieux.
    Il donne maintenant ſa benediction
    à tous ceux qui reçoiuent le Sacrement
    de Mariage : & leur confere la grace
    ſanctifiante, s'ils y ſont bien diſpoſez.
    Ce qui eſt le plus conſiderable , & qui
    peut cauſer vne grande ioye, c'eſt que
    le Sacrement laiſſe vn droit d'auoir
    d'autres graces actuelles, dans les oc-
    currences , & dans le beſoin de l'Eſtat,
    où l'on doit viure le reſte de ſes iours.
    Ces graces ont eſté ſi puiſſantes ,
    qu'elles ont fait de tres - excellens
    Saincts : & ont donné à l'Egliſe des fa-
    milles; où le mary & la femme ont eſté
    canoniſez. Tels ſont ſainct Xenophon,
    & ſa femme Marie : ſainct Caſtule , &
    ſaincte Irene : ſainct Nicoſtrate , &
    ſaincte Zoë: ſainct Seuerien, & ſaincte
    Aquila
    : ſainct Adrien , & ſaincte Na-
    talie
    : ſainct Maxime , & ſaincte Se-
    A iij
    
    6
    La Direction & la Conſolation
    conde: ſainct Lucien , & ſaincte Paule.
    On pourroit en rapporter diuers au-
    tres, s'il eſtoit neceſſaire : & vous eſtes
    certain , qu'il ne tient qu'à vous d'e-
    ſtre du nombre de ces amis de noſtre
    Seigneur.
    IV. Le Mariage ne donne pas ſeule-
    ment au Ciel le mary & la femme : il
    les fait comme des arbres de vie11, au
    milieu du Paradis terreſtre de l'Egliſe :
    qui portent des fruicts dignes des
    yeux, des mains, & de la bouche de
    Dieu.
    Quelle choſe pourroit eſtre plus
    agreable à cette diuine Majeſté , que
    de contempler la mere des Machabées,
    auec ſes ſept enfans qu'elle anime au
    martyre ? que de voir les ſainctes Feli-
    cité
    & Symphoroſe auec vn pareil
    Mari-
    næus
    & Ma-
    riana
    hiſt.
    Hiſp.
    ſed vo-
    cat
    Mar-
    cellum
    nombre ? & ſainct Martiel auec onze
    enfans, qui gagnerent tous la palme
    & la couronne d'vn glorieux Martyre?
    Saincte None ſa femme mourut d'vne
    façon miraculeuſe avec le douzieſme.
    V. Vn Religieux n'a point cét auan-
    tage. Il eſt vn arbre excellent au par-
    terre de l'Egliſe: mais il eſt ſterile. Que
    
    7
    des perſonnes Mariées.
    s'il recompenſe par ſes inſtructions, en
    la culture des ames : il ne trauaille que
    ſur la matiere que luy offre le Mariage.
    Et il s'eſt trouué des hommes mariez,
    qui ont conuerty autant ou plus de
    perſonnes à la veritable Foy qu'aucun
    Religieux.
    Sainct Eſtienne Roy d'Hongrie,
    eſt eſtimé l'Apoſtre de toutes les Pro-
    uinces de ce beau Royaume. Sainct
    Charlemagne
    Empereur & Roy de
    France, eſt appellé l'Apoſtre des Sa-
    xons
    . Il les a inſtruits & conuertis,
    auec la bouche des machines de guer-
    re , & auec la langue des eſpées. Il a
    auſſi beaucoup ſeruy à l'Eſpagne & à
    d'autres Royaumes , pour y mainte-
    nir la veritable Religion contre les In-
    fidelles ?
    VI.  De plus, qui eſt-ce qui a don-
    né à l'Egliſe les Religieux. Qui eſt-ce
    qui leur baſtit des Monaſteres ? Qui
    eſt-ce qui leur donne des rentes ? Qui
    conſerue leurs biens des vſurpations
    de l'impieté, ſinon les perſonnes ma-
    riées,leſquelles par leurs trauaux s'ac-
    quierent des richeſſes : & par leur pie-
    A iiij
    
    8
    La Direction & la Conſolation
    té les conſacrent à Dieu , entre les
    mains de ſes ſeruiteurs particuliers.
    Et il peut arriuer que par l'exerci-
    ce de la Charité , de la Iuſtice , de la
    Patience, & de diuerſes autres vertus:
    vn homme marié ſera plus vertueux
    qu'vn Religieux, encore que ſon eſtat
    ait moins de perfection. Sainct Ald
    helme
    dit, en ſon Traicté qu'il a com-
    poſé de la Virginité. La Virginité eſt
    de l'Or: l'Eſtat des Veuues eſt de l'ar-
    gent , & le Mariage eſt de l'airain.

    Quand cela ſeroit veritable: ie pour-
    rois dire que l'airain de Corinthe a
    eſté autrefois plus eſtimé que l'or
    meſme.
    VII.  Que ſi le Mariage eſt vn eſtat
    propre pour les parfaits, il l'eſt beau-
    coup plus pour les foibles, qui ſont
    agitez de faſcheuſes tentations , &
    ſont continuellement dans les flots, en
    peril de faire vn triſte naufrage. Le
    Mariage eſt un port, comme l'appelle
    Sainct Gregoire , lequel conſeille ſa-
    gement, à ceux qui ſont dans ces agi-
    tations d'eſprit & de corps , de ſe lier à
    cét Eſtat qui eſt donné de Dieu pour le
    
    9
    des perſonnes Mariées.
    remede de la concupiſcence, & pour la
    L. 12.
    Mor.

    procreation des enfans. Ceux, dit-il,
    qui ſouffrent auec difficulté, & qui ont
    peine de ſurmonter les vagues des ten-
    tations de la chair, doiuent ſe retirer au
    port du Mariage
    .
    L'Apoſtre dit clairement , qu'il
    eſt meilleur de ſe marier, que de ſe
    conſumer dans les ardeurs de ſon
    corps. Car il n'y a nulle offenſe en ſe
    mariant : pourueu qu'on ne ſe ſoit
    point aſtreint par aucun vœu, à vne
    autre maniere de vie. Ainſi parle ſainct
    Gregoire
    .
    VIII.  La ſaincte Egliſe a condam-
    né comme heretiques, ceux qui ont
    reprouué les nopces, Et veut meſmes
    qu'on ſe puiſſe marier pluſieurs fois,
    ſi la neceſſité ou l'vtilité y oblige.
    Sainct Paul écriuant à ſainct Ti-
    I. Tin.
    4.
    mothée , Eueſque d'Epheſe , declare
    ouuertement, que ceux qui defendent
    de ſe marier, ſe ſont retirez de la veri-
    table creance , qu'ils s'arreſtent à vn
    eſprit d'erreur , & à la doctrie des de-
    mons : que ce ſont des hypocrites, des
    menteurs, & des hommes qui ont la
    A v
    
    10
    La Direction & la Conſolation
    conſcience cauteriſée.
    Eſcriuant aux Hebreux12 , il dit,
    Eph. 5.
    32.
    Que le Mariage doit eſtre honoré de
    tous
    : Et aux Epheſiens , Que c'eſt vn
    Sacrement qui eſt grand en Ieſus-Chriſt
    & en l'Egliſe
    .
    IX.  Dieu l'a inſtitué : & a ordonné
    que nulle puiſſance humaine ne puiſſe
    ſeparer le mary d'auec ſa femme , ny la
    femme d'auec ſon mary : puis que luy-
    meſme les a vnis en deux corps, pour
    eſtre vne meſme choſe.
    X.   L'Ange Raphaël conduiſit le
    jeune Tobie auec de merueilleux ſoins,
    & auec vne bonté incomparable : afin
    de luy trouuer vne femme. Il luy en-
    ſeigna tout ce qu'il deuoit faire en ſui-
    te, meſmes pour ce qui concernoit l'v-
    ſage du Mariage. Ce qui prouue eui-
    demment que tout y eſt ſainct:moyen-
    nant qu'on y ſuiue les loix que Dieu y
    a ordonnées.
    XI.   Dieu meſme commanda au
    Prophete Oſée de prendre vne femme,
    de taſcher d'en auoir des enfans, & de
    leur impoſer les noms qu'il luy deſi-
    gna. Que peuuent dire les ennemis du
    
    11
    des perſonnes Mariées.
    Mariage contre toutes ces raiſons ſi
    preſſantes & ſi euidentes.
    XII.  Sainct Auguſtin auance vne
    In
    Pſal-
    99.13
    propoſition plus auantageuſe aux per-
    ſonnes qui ſont dans le tracas du mé-
    nage , aſſeurant qu'vne perſonne ma-
    riée , qui eſt humble , eſt meilleure
    qu'vn Religieux qui eſt orgueilleux.
    XIII.  Ie ne m'arreſteray point à
    vous déduire vne verité qui eſt toute
    éuidente. Que le Mariage fait preſ-
    que tout l'ornement du monde.
    C'eſt le Mariage qui a aſſemblé les
    hommes en des Communautez: qui a
    eſtably les Loix , qui les a fait obſer-
    uer: qui a baſty les Villes & les Palais:
    qui a cultiué les terres & les vignes :
    qui dirige les armées : qui trauerſe les
    mers , & qui exerce tous les Arts que
    nous voyons , & que nous admirons.
    Demandez à vn Marchand qui va
    aux Indes , ſans ſe ſoucier ny des flots
    de la mer, ny des rochers de la terre,ny
    des vens de l'air , ny des Pyrates, ny de
    mille incommoditez , quel motif il a
    de ſon voyage ? Il vous répondra in-
    continent : Que le deſſein d'enrichir
    A v
    
    12
    La Direction & la Conſolation
    ſes enfans l'anime , & luy oſte la
    frayeur des perils qui s'offrent à luy
    tous les iours.
    Interrogez vn Seigneur, Qui eſt-
    ce qui le pouſſe à expoſer ſa vie dans
    les attaques des Villes, dans les batail-
    les & dans les aſſauts , il dira : Que le
    deſir d'auancer ſa famille , pour le bien
    de ſa poſterité , luy communique cette
    ardeur, & luy fortifie le cœur14 & les
    bras.
    XIV.  Enfin , ſi vous oſtiez le Ma-
    riage de la terre, vous oſteriez la cha-
    rité des familles, n'y ayant nulle liai-
    ſon entre les hommes. Aujourd'huy,
    on rejette au nombre des beſtes brutes,
    ceux qui n'aiment pas leurs femmes,
    leurs enfans , leurs peres , leurs meres,
    leurs oncles , leurs tantes , leur cou-
    ſins , leurs couſines , & tous les
    alliez.
    L'eſperance meſme de pouuoir vn
    iour s'allier à vne famille, auec laquel-
    le on n'a nulle proximité de ſang , fait
    qu'on agit auec tous ceux d'vne ville
    & d'vn païs auec plus de reſerue , que
    ſi l'on eſtoit certain, que iamais on ne
    
    13
    des perſonnes Mariées.
    pourroit y auoir aucune vnion ny al-
    liance : Et pour cette cauſe, l'Egliſe a
    defendu , que les parens aux quatre
    premiers degrez ne ſe puiſſent marier
    enſemble , afin que diuerſes familles
    ayent vn moyen plus facile de s'vnir
    en charité. Et de ce fait, on trouue des
    Villes , où la pluſpart ſont liez
    par le moyen de parenté ou d'al-
    liance,du mary ou de la femme : ce qui
    empeſche beaucoup de haines , de de-
    tractions , de proccz , & d'autres in-
    conueniens.
    XV.  Si Dieu auoit ordonné , com-
    me il pouuoit , que la production des
    hommes ſe fiſt ſans le Mariage : toute
    la terre ſeroit vn deſert. L'vn ſe retire-
    roit dans vn bois, pour n'eſtre inter-
    rompu de perſonne. L'autre ſe cache-
    roit dans quelque grotte de monta-
    gne , ou dans quelque petite cabane
    de Berger. Chacun demeureroit dans
    vn chagrin melancholique , & ne ſe
    ſoucieroit de choſe aucune qui con-
    cernaſt le bien public.
    XVI.  Ne mépriſons donc point le
    Sacrement de Mariage, puis qu'il eſt
    
    14
    La Direction & la Conſolation
    ſi vtile , & pour le bien de la Republi-
    que , & pour l'vtilité des familles:que
    Dieu l'a inſtitué & commandé : que
    Ieſus-Chriſt l'a honoré de ſa preſence,
    & eſleué à la dignité d'vn Sacrement
    de ſon Egliſe : que les Anges l'ont
    conſeillé, & que tous les Saincts l'ont
    loüé & reſpecté, dans la conſideration
    de ſes vtilitez, pour l'eſtabliſſement des
    Royaumes , pour la victoire de tenta-
    tions , & pour l'acquiſition des plus
    eminentes vertus.
    filet décoratif

    CHAPITRE II.

    Il ne ſe faut point marier par phan-
    taiſie, mais par vne meure
    deliberation.

    I. LE feu de la jeuneſſe eſt ſi actif,
      & fait ſes efforts auec tant de
    promptitude , qu'il eſt ſouuent impoſ-
    ſible à la prudence humaine de mode-
    rer ſes ardeurs & d'empeſcher ſes ra-
    uages. Que ſi l'amour y meſle ſes
    
    15
    des perſonnes Mariées.
    flammes & ſon aueuglement , il eſt
    ſemblable à vn torrent impetueux, qui
    ſortant d'vne montagne enflammée,
    deſole toute la campagne, & ne peut
    eſtre retenu par aucune induſtrie15.
    La jeuneſſe qui bruſle du feu de
    l'amour, pour venir à bout de ſes deſ-
    ſeins , foule aux pieds ſa nobleſſe , ſes
    richeſſes , ſa ſanté, ſes commoditez, &
    tout ce qui eſt de plus ſouhaitable en la
    vie.
    II.  Pour grands que ſoient les
    maux , qui ſont cauſez par la temerité
    d'vn jeune homme , ils paroiſſent tole-
    rables, s'ils ſont de peu de durée. Mais
    vn Mariage mal fait eſt vn malheur
    eternel, & dont rien ne peut deliurer
    que la mort d'vne des deux parties.
    C'eſt Ieſus-Chriſt meſme qui l'ordon-
    ne en ſainct Matthieu. Que l'homme
    Cap.
    19.16
    ne ſepare point ceux, que Dieu a con-
    joints enſemble
    .
    III.  L'Amour eſt vn feu de paille
    qui s'allume dans vn clin d'œil, qui
    éleue ſes flâmes fort haut,& qui a vn ſi
    furieux embraſement , qu'il eſt capa-
    ble de reduire en cendres les plus belles
    
    16
    La Direction & la Conſolation
    maiſons , & les plus riches Palais.
    Neantmoins ce feu folet s'eſteint fa-
    cilement , & lors qu'on y penſe le
    moins.
    Qui plus eſt, lors qu'il n'eſt fondé
    que ſur vne vaine phantaiſie, ſur vne
    illuſion de beauté , ou ſur quelque
    choſe ſujette à changement:il ſe trans-
    forme ſouuent en vne ſi grande haine,
    qu'on ne peut ſouffrir la veuë de l'ob-
    jet , qui auoit charmé les ſens & le
    cœur : & qu'on auoit recherché à tra-
    uers les eſpées & les hazards d'vne
    mort honteuſe.
    Cette verité parut dans Amnon,
    le fils aiſné du Roy Dauid, Ce jeune
    Prince,charmé & enſorcelé de la beau-
    té de ſa ſœur Thamar , la força &
    en abuſa. A l'inſtant, il conçeut vne
    ſi déraiſonnable & ſi furieuſe auerſion
    d'elle , qu'il la chaſſa de ſon logis , &
    n'en voulut iamais plus oüir parler.
    Pluſieurs ſont comme les poiſ-
    ſons , qui à la veuë de la naſſe deſirent
    d'y entrer : & qui ne ſont pas pluſtoſt
    dedans , qu'ils font tous leurs efforts
    pour en ſortir. Vous les pouuez auſſi
    
    17
    des perſonnes Mariées.
    comparer aux oyſeaux qui courent à
    l'amorce , & qui ſe trouuant pris au
    glu , ſe tourmentent en battant des
    aiſles pour ſe dégager.
    IV.  Que feriez-vous ſi vn pareil
    malheur vous arriuoit, apres que vô-
    tre paſſion auroit jetté ſon feu ? Les
    Loix diuines & humaines vous obli-
    gent de demeurer iour & nuict & tou-
    te voſtre vie, auec la femme que vous
    aurez vne fois priſe. Si vous la voyez
    pauure ou roturiere, ou beaucoup au
    deſſous du luſtre de voſtre famille,
    vous aurez vne infinité de regrets,
    d'auoir par vne legereté precipité
    perdu voſtre reputation , rabaiſſé
    vos enfans, attriſté vos parens & vos
    alliez.
    V.  Le meilleur conſeil que ie puiſſe
    vous donner, eſt : de vous ſeruir d'vne
    meure deliberation, de conſulter nô-
    tre Seigneur par de feruentes oraiſons,
    & de luy demander les lumieres ne-
    ceſſaires pour vn choix ſi important,
    de vous informer des inclinations &
    de la volonté de voſtre Pere, de voſtre
    Mere, & de vos autres parens. Sur
    
    18
    La Direction & la Conſolation
    tout , ne vous mes-alliez iamais, ny
    pour ce qui concerne les biens , ny
    pour ce qui regarde la nobleſſe.
    VI.  Ie vous conſeille meſmes, de
    ne point viſer plus haut que voſtre
    portée. Car ſi vous auez vne femme
    notablement plus noble , plus riche,
    & meſme plus belle & plus adroite
    que vous : vous eſtes vn euident
    peril, qu'au lieu d'vne femme qui vous
    obeïſſe ſelon ſon deuoir : vous n'en
    ayez vne qui faſſe la Maiſtreſſe & qui
    vous gourmande.
    Ioan.
    Peter-
    ſius in
    Chron.
    Holſat.
    Ces motifs pouſſerent les Holſa-
    tiens
    à ordonner, qu'vn homme no-
    ble priſt vne femme noble : qu'vn
    homme libre en prit vne libre , &
    qu'vn eſclaue ne ſe puſt allier qu'à vne
    eſclaue. La peine de ceux qui contre-
    uenoient à cette Loy , eſtoit vne mort
    ignominieuſe.
    Du
    Iarric.
    hiſt.des
    Ind. l.
    2. Ch.
    14.
    Les Loix de l'Empire du Calecut
    ſont plus faſcheuſes. Non ſeulement
    les Nobles, & ceux qui ont la liberté,
    ſont obligez encore aujourd'huy de
    prendre vn party égal : mais vn Char-
    pentier , par exemple , ne peut auoir
    
    19
    des perſonnes Mariées.
    pour femme que la fille d'vn Charpen-
    tier: vn Maſſon , que la fille d'vn Maſ-
    ſon , & ainſi du reſte. Cela eſt fort ru-
    de : & empeſche , qu'vn bel eſprit ne
    puiſſe iamais porter ſon vol bien haut.
    Mais ce reglement maintient la paix
    dans les familles particulieres.
    VII.  Il eſt vray , que la reſſemblan-
    ce eſt la mere de l'amour, & de l'amour
    ſolide & conſtant , toutefois il faut
    auoüer , que l'excellence de l'eſprit
    peut & doit tenir lieu de nobleſſe & de
    richeſſes. Les parens y doiuent auoir
    vn grand égard : mais ils ne doi-
    uent iamais violenter les enfans à vn
    party qui ne leur agrée point.
    Il eſt plus facile, mais plus peril-
    leux, de faire conſentir les filles à vn
    Mariage deſauantageux & deſagrea-
    ble. La crainte & la vergogne leur fer-
    ment le cœur & la bouche : & ne leur
    permettent pas d'expliquer leurs deſirs
    ny leurs auerſions.
    Pour éuiter ce peril , les Indiens
    Cæl. l.
    1 .cap.
    31.
    menoient leurs filles dans vne place
    publique, lors qu'elles eſtoient en âge
    
    20
    La Direction & la Conſolation
    d'eſtre mariées. Vne multitude de ieu-
    nes gens y accouroit , & la fille choi-
    ſiſſoit en toute liberté , celuy qu'elle
    connoiſſoit auoir plus de vertu & plus
    de rapport à ſes humeurs.
    VIII.  Si vous auez vne antipathie
    naturelle de quelque perſonne, auer-
    tiſſez en ſerieuſement vos parens : &
    par vous-meſme , & par ceux qui ont
    de l'authorité ſur leurs eſprits. Toute
    la contrainte que vous apportez à
    vous vaincre, ne ſera point de longue
    durée. Et ſi par voſtre ſilence , vous
    vous laiſſez engager dans vne alliance,
    qui ſoit contre voſtre deſir : la triſteſſe
    vous accablera dans la continuation
    d'vn malheur, que vous verrez ineui-
    table.
    De cette reſolution dépend voſtre
    vie : de voſtre vie, depend voſtre mort :
    & de voſtre mort , l'eternité. Parlez
    donc auec liberté , mais auec mode-
    ſtie. N'acceptez point en vne heure ,
    ce que vous regretterez en tous les
    momens qui vous reſteront.
    IX.  Que ſi la demande de vos pa-
    
    21
    des perſonnes Mariées.
    rens eſt raiſonnable:& que vos amours
    ſoient volages, & mal fondez : accom-
    modez-vous à leur volonté : Et gene-
    ralement parlant, c'eſt le meilleur, &
    ce que Dieu benit dauantage: ſi l'auer-
    ſion naturelle n'eſt point trop grande:
    ou les defauts de celuy qu'on preſente
    trop notables , & qui choquent trop
    puiſſamment voſtre imagination. Ainſi
    Rebecca accepta Iſaac, Lia & Rachel
    accepterent Iacob , & Sara prit pour
    mary le ieune Tobie : & le Ciel verſa
    ſes plus diuines benedictions ſur tou-
    tes ces familles.
    X.  Les parens doiuent auoir com-
    paſſion de leurs enfans , lors qu'ils
    voyent des auerſions naturelles trop
    exceſſiues. Il vaut mieux leur laiſſer la
    paix & la joye dans vne moindre for-
    tune : que de les bruſler des flammes
    d'vne colere & d'vne rage infernale,
    dans vn eſtat brillant.
    Les antipathes de la nature pre-
    uiennent noſtre liberté. Nous en voyõs
    aux animaux meſmes, aux poiſſons, &
    aux oyſeaux de ſi étonnantes, que nous
    aurions peine de les croire : ſi nos yeux
    
    22
    La Direction & la Conſolation
    ne nous en faiſoient vn fidelle rapport.
    Souuent , dés le premier abord , ſans
    iamais s'eſtre veus, ils s'attaquent , ils
    ſe tuent , & ſe mettent en pieces les
    vns les autres. Ils portent meſme quel-
    quefois leur haine apres la mort : Le
    ſang des vns ne ſe pouuant joindre au
    au ſang des autres , & les chordes fai-
    tes de leurs entrailles ſe taiſant , lors
    que celles de leurs ennemis ſont pro-
    Plin.
    l. 28 c.
    4.
    ches & reſonnent.  Si meſme vous
    mettez les peaux de l'Hyene & de la
    Panthere enſemble : le poil tombe à
    celle de la Panthere.
    Voudriez-vous donc mettre voſtre
    fils & voſtre fille dans vne telle con-
    joncture, qu'ils deſſechaſſent ſur leurs
    pieds & dans leurs cœurs, eſtant con-
    tinuellement tourmentez par ces
    auerſions conſumantes.
    XI.  Enfin, ſi vous conſiderez com-
    bien de qualitez il faut en l'homme &
    en la femme, & en tout ce qui ſe trou-
    ue dans la famille pour vn Mariage ac-
    comply: vous ſerez tres-reſerué à vous
    lier à cet Eſtat , & vous y apporterez
    vne tres meure deliberation , auant
    
    23
    des perſonnes Mariées.
    que de permettre qu'on vous ſerre par
    des liens indiſſolubles , dont on ne
    pourra iamais vous déliurer.
    filet décoratif

    CHAPITRE III.

    Il eſt fort difficile de n'eſtre point
    mal marié.

    I.& THeophraſte a fait vn Liure tou-
    chant les nopces, où il demɑ̃de.
    Si vn hõme ſage doit prendre vne fem-
    me ? Et il reſpond , que ſi vne femme
    eſt recommandable par ſa beauté, par
    ſes bonnes mœurs , & par la vertu de
    ſes parens , vn homme ſage s'y peut
    marier : s'il a vne bonne ſanté , & des
    moyens pour faire ſubſiſter ſa famille
    auec facilité & auec honneur. Ainſi
    parle ce Philoſophe.
    II.  Mais il adjouſte , Que tout cét
    aſſemblage de perfections ſe rencontre
    rarement dans vn Mariage : & que par
    conſequent , vn homme ſage doit s'e-
    xempter d'vn joug ſi rude & ſi peſant.
    En premier lieu , dit-il , les ſoins le
    
    24
    La Direction & la Conſolation
    detournent de l'eſtude de la Philoſo-
    phie , & il luy eſt impoſſible de vac-
    quer ſuffiſamment à ſes Liures, & aux
    deſirs d'vne femme. Elle a beſoin de
    pluſieurs choſes qui ſont difficiles à
    trouuer. Elle deſire des habits pre-
    cieux , de l'or, des perles, des ſuper-
    fluitez, des ſeruantes, des meubles de
    pluſieurs ſortes, des litieres, & des ca-
    roſſes dorez. Toute la nuict elle eſt im-
    portune par ſes plaintes & par ſes la-
    mentations : & rompt les oreilles
    d'vn mary , fatigué par le continuel
    trauail de la iournée. Celle-la, dit-elle,
    eſt mieux habillé que moy : elle en eſt
    honorée par vn chacun : & ie gemis dãs
    le mépris & dans le rebut au milieu des
    compagnies. Pourquoy auez - vous
    jetté les yeux ſur noſtre voiſine ? Quel
    motif vous pouſſe à tant parler à noſtre
    ſeruante? Combien auez-vous rappor-
    té d'argent au retour du Parquet?
    Sa jalouſie fait qu'on ne peut auoir
    l'amitié d'aucune autre femme : l'a-
    mour qu'on témoigneroit à quelqu'v-
    ne , luy paroiſtroit vne haine formée
    contre elle.
    Si quelqu'vn
    
    25
    des perſonnes Mariées.
    Si quelqu'vn eſt capable de ſe fai-
    re connoiſtre par ſa doctrine dans vne
    meilleure Ville que la ſienne , il n'y
    peut aller auec ſa femme , & ne peut
    neantmoins la quitter ſans crime. Si
    elle eſt pauure, ſa nourriture eſt diffi-
    cile à trouuer. Si elle eſt riche, elle eſt
    à charge par ſon inſolence.
    III. Adjouſtez à tous ces malheurs,
    qu'il n'eſt point permis d'en choiſir
    vne autre. Quelle quelle ſoit il la faut
    retenir , la nourrir & viure auec elle
    iuſqu'à la mort. Si elle eſt ſtupide,
    colere, laide, orgueilleuſe : on ne le
    connoiſtra pas bien qu'apres les nop-
    ces. On donne permiſſion à vn Mar-
    chand d'éprouuer vn cheual, vn aſne,
    vn bœuf, vn chien , & les plus chetifs
    des eſclaues. Les habits meſmes , les
    pots, les chaiſes, les vaſes de terre &
    de bois, auant que de s'engager à l'a-
    chapt. La femme ſeule ſe tient cloſe
    & couuerte: de peur qu'elle ne deplai-
    ſe , auant le contract ſolemnel qu'on
    Lib. I.
    c. 28.
    & 29.
    en fait. Ce ſont les paroles de Sainct
    Hieroſme
    , au Traicté qu'il a fait con-
    tre l'Hereſiarque Iouinien. Où il re-
    B
    
    26
    La Direction & la Conſolation
    marque , Qu'vn Gentilhomme Ro-
    main eſtant repris de ce qu'il auoit re-
    fuſé vne femme, qui eſtoit belle,chaſte
    & riche : il montra ſon pied , & dit.
    Ce ſoulier , que vous voyez , vous pa-
    roiſt beau pour ſa nouueauté : mais
    vous ignorez où il me bleſſe. Il vou-
    loit dire , qu'il ſçauoit des imperfe-
    ctions ſecrettes de celle, dont on luy
    faiſoit des Eloges.
    IV.  Il eſt tres difficile de trouuer
    vne perſonne qui ſoit ſi accomplie
    que rien ne luy manque : beaucoup
    plus eſt-il impoſſible d'en trouuer plu-
    ſieurs. Et neantmoins il y a dans vn
    ménage , non ſeulement vne femme,
    mais auſſi des enfans, des ſeruiteurs,
    des ſeruantes, des Fermiers, des crean-
    ciers , des debteurs , qui cauſent plu-
    ſieurs faſcheries , pluſieurs procez &
    pluſieurs pertes. Comment donc ne
    confeſſerons-nous pas, qu'il eſt diffi-
    cile de n'eſtre point mal marié.
    V.  Pour ne parler preſentement
    que de la femme , ſi l'on en rencontre
    vne mauuaiſe , ſans doute toute la vie
    ſera remplie de quantité de miſeres.
    
    27
    des perſonnes Mariées.
    Sainct Chryſoſtome dit, Qu'vne mau-
    In
    Matth.
    c. 19.
    uaiſe femme n'eſt autre choſe , que l'en-
    nemie de l'amitié & de la paix , vne
    peine ineuitable, vn mal neceſſaire , vne
    tentation naturelle , vne calamité ſou-
    haitée , vn peril domeſtique , vn dom-
    mage delectable , vne malice ornée d'v-
    ne belle couleur
    .
    Stob.
    ſerm.
    66.
    Le Philoſophe Thalés , qui fut l'vn
    des ſept Sages de la Grece, auoit vne ſi
    grande frayeur de mal rencõtrer: qu'é-
    tãt preſſé par ſa mere en la fleur de ſon
    âge de prendre vne femme, il répondit,
    qu'il n'eſtoit point encore temps : Et
    ſur la meſme inuitation, dans vn âge
    plus auancé, il luy repartit qu'il eſtoit
    trop tard. Ce qui reuient à l'opinion
    de Platon , qui diſoit : Qu'en la Ieu-
    neſſe il n'eſtoit pas encore temps de ſe
    marier : & qu'en la vieilleſſe c'eſtoit
    folie de le faire.
    Quelques Philoſophes ont eſcrit,
    Que ſi les hommes eſtoient ſans fem-
    mes , ils ſeroient dignes de la viſite &
    de la conuerſation des Dieux.
    VI.  Tout cela ſe dit auec plus de
    chaleur que de verité. Le Mariage eſt
    B ij
    
    28
    La Direction & la Conſolation
    ſainct : mais il faut prendre garde,
    comment on l'entreprend. Et lors
    qu'on s'y eſt obligé , il faut paſſer par
    ſes difficultez , comme par vn chemin
    qui eſt bon, & qui meine droict au ter-
    me où l'on va : mais qui eſt heriſſé
    d'épines.
    VII.  Menedeme & Socrate me
    ſemblent auoir bien rencontré ſur ce
    ſujet.
    Laer.
    lib.2.17
    Le premier eſtant interrogé, ſi vn
    homme ſage deuoit ſe marier, repartit
    à celuy qui parloit. Me tenez-vous
    pour vn homme ſage ? Ouy, Monſieur,
    repliqua celuy qui vouloit ſçauoir le
    ſentiment d'vne perſonne ſi renom-
    mée. Ie ſuis marié, adjouſta le Phi-
    loſophe.
    Ibid.18
    Socrate dit encore mieux. Soit que
    vous preniez vne femme, ou que vous
    n'en preniez pas : c'eſt merueille , ſi
    vous n'auez diuers repentirs de voſtre
    reſolution. Il donnoit à entendre, que
    le Celibat & le Mariage ont leurs dif-
    ficultez particulieres qu'on ne peut
    éuiter.
    Le Celibat eſt ſeul ſans enfans, &
    
    29
    des perſonnes Mariées.
    ſans poſterité , & voit ſon bien paſſer
    en des mains eſtrangeres. Le Mariage
    a pour ſes compagnes les anxietez con-
    tinuelles , les lamentations qui ne
    trouuent iamais de fin , les reproches
    du peu de dot qu'on a donné,vn viſage
    arrogant des alliez , vne belle-mere
    babillarde & querelleuſe, des euene-
    mens incertains pour les enfans, pour
    la femme , & pour les biens. Ainſi
    il n'eſt point icy queſtion de faire vn
    choix entre le bien & le mal , mais
    entre deux maux, dont il faut peſer la
    grandeur, afin de prendre le moindre.
    VIII.  Tous ces raiſonnemens vous
    prouuent le peril qu'il y a de mal ren-
    contrer ſi l'on ſe marie , & la neceſ-
    ſité de mettre vn temps raiſonnable,
    pour auoir cette ſatisfaction d'eſprit,
    d'auoir fait ſon deuoir en vn choix de ſi
    grande importance. Ce ſoin pris dans
    la veuë de ſon ſalut, eſt vne des plus
    aſſeurées conſolations qu'on puiſſe
    auoir dans toutes les amertumes qui
    ſe rencontreront en diuerſes occur-
    rences , durant tout le cours de la
    vie.
    B iij
    
    30
    La Direction & la Conſolation
    bandeau

    CHAPITRE IV.

    Ceux qui ſont mal Mariez, ſont dans
    vn Eſtat tres-douloureux.

    CHacun eſtime que ce Tyran
    Me-
    zence.
    eſtoit tres-cruel, lequel joignoit
    vn corps mort auec vn corps viuant:
    afin de faire mourir dans la puanteur
    du mort, celuy qui eſtoit en vie.
    Mais ce mal n'eſtant point de lon-
    gue durée, & ſe finiſſant dans peu de
    iours, eſtoit moindre que le malheur
    d'vn mary, vny par le contract de Ma-
    riage à vne mauuaiſe femme : ou d'vne
    femme jointe à vn mauuais mary. Ex-
    pliquons cette verité.
    §.  I.  Vne Femme mal mariée eſt vne
    ame damnée, ſi elle n'y prend garde.
    L'Enfer eſt terrible à cauſe de l'hor-
    reur du lieu , de l'ardeur du feu , de la
    compagnie des demons & des damnez,
    de l'eternité des peines & du deſeſpoir,
    qui prouient de tous ces maux.
    Le meſme malheur preſque ſe re-
    
    31
    des perſonnes Mariées.
    trouue, lors qu'vne femme eſt obligée
    de demeurer toute ſa vie auec vn mau-
    Plut.
    de ſup.
    p. 295.
    uais mary.
    Premierement , ſa maiſon eſt dans
    de continuelles tenebres. Elle reſſem-
    ble à ce païs des Cimmeriens  :  qui,
    comme on conte , non ſeulement vi-
    uoient dans l'obſcurité : mais igno-
    roient meſme qu'il y euſt vn Soleil au
    monde. Dans cette miſerable maiſon,
    ce ne ſont que pleurs , que lamenta-
    tions, que regrets,d'auoir iamais mis le
    pied, en vn lieu ſi deplorable.
    Secondement, le feu de la colere,
    & le deſir de la vengeance s'allument
    d'vne telle ſorte ; qu'aucunes fois la
    rage pouſſe à des actions tres-funeſtes,
    dont ie n'oſe ſoüiller ce papier.  Le
    cœur d'vne femme qui eſt dans vne
    continuelle triſteſſe, eſt ſemblable aux
    ſtatuës de l'Idole Moloch , qu'on fai-
    ſoit embraſer , & lors qu'elle eſtoit
    toute rouge de feu, on y iettoit des en-
    fans pour les bruſler & conſumer.
    Toutes les penſées de ces pauures crea-
    tures affligées les tourmentent , les
    font perir à petit feu : & ne leur don-
    B iiij
    
    32
    La Direction & la Conſolation
    nent aucun rafraiſchiſſement , ny iour
    ny nuict.
    Troiſieſemement , vn homme im-
    pie & furieux eſt vn demon enragé,
    qui ne fait que remplir l'air d'execra-
    tions & de blaſphemes , & qui frappe
    ſans raiſon, ſur ceux qui luy donnent
    le moindre déplaiſir.
    Solin.
    pag.97
    Les Angiles19, peuple barbare, n'a-
    doroient aucunes diuinitez, que celles
    qu'ils reconnoiſſoient dans les enfers.
    Les hommes ſcelerats ſont encore plus
    execrables. Ils ſçauent qu'il y a vn
    Dieu dans les Cieux, qui merite la ve-
    neration & l'adoration de tous les
    Eſtres créez. Et neantmoins , ils le
    blaſphement & le maudiſſent pour
    plaire aux demons.
    Ils ſont en cela pires que ces
    Strab.
    lib.5:
    Ethiopiens , qui dés le matin maudiſ-
    ſoient le Soleil d'Orient , & ſe ca-
    choient dans des Marais pour ſe garan-
    tir de ſes ardeurs.
    Dieu donne de la lumiere & de la
    chaleur à toute la terre, & merite pour
    ſes bien-faits l'amour & le culte de
    tous les peuples. Et toutefois ces fu-
    
    33
    des perſonnes Mariées.
    rieux & ces yurognes le deshonorent
    par leurs impietez ordinaires.
    N'eſt-ce pas vn grand ſupplice
    d'auoir ſans ceſſe les oreilles battuës
    des blaſphemes de ces monſtres force-
    nez , & d'oüir les maledictions & les
    imprecations que les enfans, les ſerui-
    teurs & les ſeruantes leurs donnent. Si
    l'on viuoit parmy les Ours , parmy les
    Lions , & parmy les ſerpens , on n'au-
    roit point plus de douleur , & on ne
    ſeroit pas dans vn plus grand peril
    Greg.
    9. Mer.
    c. 48.
    pour le ſalut de ſon ame.
    Quatrieſmement , l'Eternité eſt le
    plus grand malheur des damnez , qui
    comme dit ſainct Gregoire , ont vne
    mort ſans mort , vne fin ſans fin , vn
    defaut ſans defaut. Car leur mort vit:
    leur fin commence touſiours , & leur
    defaillance tourmente , & ne chaſſe
    iamais la frayeur : leur flamme bruſle
    & eſt ſans lumiere. Tout cela , & ce
    que ce ſainct Docteur adjouſte , con-
    uient tres-veritablement à vn Mariage
    mal fait , qui doit durer tout le long
    de la vie.
    Cinquieſmement , enfin de cette
    B v
    
    34
    La Direction & la Conſolation
    perpetuelle durée , ſans apparence de
    ſeparation ny de ſoulagement , ſuit vn
    cruel deſeſpoir de ne ſortir iamais de
    ſes douleurs. La femme qui eſt dans
    ce deplorable eſtat , maudit mille fois
    l'heure qu'elle a veu ſon mary, ou plû-
    toſt ſon bourreau : Elle maudit l'heure
    qu'elle luy a parlé, qu'elle a conſenty à
    ſon alliance , qu'elle eſt entrée en ſon
    logis , qu'elle a mangé auec luy , &
    fait le reſte des deuoirs du Mariage.
    N'eſt-ce pas veritablement eſtre dans
    vn enfer continuel que de viure de la
    ſorte.
    §  II.   Vn homme mal marié , eſt
    dans vn faſcheux Purgatoire, quoy
    qu'il faſſe.
    Ie ne le mets qu'en Purgatoire,
    dautant qu'il eſt le maiſtre du logis, &
    qu'il en ſort lors qu'il luy plaiſt, pour
    ſe diuertir dans le trafic & dans d'au-
    tres affaires. Mais la femme eſt obli-
    gée de gemir continuellement dans ſa
    maiſon, ſans aucun pouuoir de donner
    de l'air à ſa douleur , lors qu'elle eſt
    tombée entre les mains d'vn mauuais
    mary qui eſt ſon Maiſtre , & à qui elle
    
    35
    des perſonnes Mariées.
    eſt obligée d'obeïr.
    Si neantmoins vous voulez, vous
    pouuez auec raiſon mettre auſſi dans
    les Enfers vn homme qui eſt mal ma-
    rié. Car , comme Dieu meſme aſſeu-
    re. Il eſt meilleur de demeurer auec les
    Lions , auec les Serpens , & auec les
    dragons , qu'auec vne méchante fem-
    me. D'où il eſt facile de tirer vne con-
    ſequence, qui concluë qu'elle eſt vne
    furie d'enfer. Parce que n'y ayant rien
    au monde, qui ſoit pire que la cruauté
    des Lions , & le venin des Serpens &
    des dragons : celle qui eſt plus à crain-
    dre doit eſtre de la nature des diables,
    rien ne ſe trouuant ſur la terre égal à ſa
    malice.
    Ie n'oſerois dire ce que les anciens
    Autheurs & les Saincts Peres en ont
    marqué dans leurs eſcrits. Laiſſons les
    parler ſans rien y adjouſter : Nous ver-
    rons en ſon lieu les loüanges des fem-
    mes vertueuſes.
    I.  Le Philoſophe Secundus eſtant
    Max.
    ſer.92
    prié de dépeindre vne femme mauuai-
    ſe. C'eſt, dit-il, le naufrage du mary,
    la tempeſte du logis, l'empeſchement du
    B vi  36 La Direction & la Conſolation repos , la captiuité de la vie , vn dom-
    mage iournalier , vne bataille volontai-
    re & ſans relaſche , vne guerre qui ſe
    fait à grands frais , vne beſte farouche,
    auec qui l'on eſt forcé de boire & de
    manger tous les iours , vn ſoin plein
    d'anxieté , à qui neantmoins il faut
    montrer de la confiance , vne Lionne
    qui embraſſe, vn gouffre qui paroiſt beau
    & aimable , vn animal malicieux, &
    vn mal neceſſaire.
    de De-
    coll: S.
    Ioan.20
    II.  Sainct Chryſoſtome, traictant
    de la meſchanceté d'Herodias parle en
    ces termes. Les Lions reſpecterent le
    Prophete Daniel dans la foſſe où il
    fut ietté par ſes ennemis : & l'impie Ie-
    zabel
    tua le iuſte Naboth. La Balene
    conſerua Ionas dans ſon ventre : & la
    perfide Dalila mit entre les mains des
    Philiſthins le valeureux Samſon , apres
    l'auoir trompé par ſes artifices , & luy
    auoir coupé ſes cheueux par ſa déloyau-
    té. Les dragons & les aſpics ont reue-
    ſainct Iean Baptiſte au deſert , &
    ont depoſé leur ferocité à ſes pieds, &
    voicy qu'Herodias luy coupe la teſte,
    & la demande pour le prix de ſa dan-
     37 des perſonnes Mariées. ce. O le pernicieux & le cruel dard
    du demon qu'vne méchante femme.
    Adam fut chaſſé du Paradis de deli-
    ces par vne femme. David fit maſſa-
    crer malheureuſement Vrie vaillant Ca-
    pitaine , eſtant incité par vne femme.
    Les femmes precipiterent Salomon , le
    plus ſage des hommes, dans le ſacrilege
    & dans l'Idolatrie. Vne femme lia le
    chaſte Ioſeph , & le confina dans vne
    priſon.
    Que m'arreſtay-je au dommage qui
    en arrive aux hommes , veu qu'vne
    femme a fait tomber les Anges du Ciel,
    & a jetté au plus profond des abyſmes
    ceux qui par leur ſaincteté eſtoient eſ-
    gaux aux Seraphins. La malice de la
    femme renuerſe tout , elle tuë tout , &
    reduit tout au neant. Elle ne pardonne
    à perſonne. Elle ne reſpecte ny les Dia-
    cres , ny les Preſtres , ny les Prophetes.
    O le mal , qui ſurpaſſe tous les maux,
    qu'vne femme vicieuſe, ſoit qu'elle abon-
    de en richeſſes , ou qu'elle ſoit pauure!
    Si elle a le pouuoir de nuire ſelon ſes
    deſirs ! O le mal intolerable , & la vi-
    pere, qui a du poiſon ſans remede,
     38 La Direction & la Conſolation qu'vne femme meſchante & impudente!
    Si on luy fait quelque tort, elle entre en
    des rages inexplicables , & qui luy font
    perdre l'eſprit. Si on l'honore, elle de-
    uient orgueilleuſe & inſupportable. Si
    ſon mary eſt puiſſant, elle ne ceſſe iour
    & nuict de le porter à des crimes.
    Elle le careſſe auec malignité , & le
    pouſſe auec violence à l'execution de
    ſes deſſeins. Si ſon mary eſt pauure,
    elle l'incite ſans ceſſe à la colere & aux
    debats auec ſes voiſins. La crainte de
    Dieu ne donne aucune retenuë à ſa
    langue : & dans ſes furies, elle ne pen-
    ſe nullement au iour du Iugement , &
    ne leue iamais ſon cœur21 à Dieu.
    Voi-
    là vne partie de ce que ſainct Chryſo-
    ſtome
    écrit de la malice de cette Me-
    gere.
    Ie ne rapporteray point icy d'au-
    tres authoritez , tous les ſaincts Peres
    entrans dans la penſée de ſainct Chry-
    ſoſtome
    , & tous les Philoſophes Pa-
    yens , dans celle de Secundus.
    Vous voyez euidemment , quels
    tourmens reſſentent ceux qui ſont
    obligez de viure & de mourir entre les
    
    39
    des perſonnes Mariées.
    mains de ces monſtres : & combien
    grand eſt leur Purgatoire , ou leur
    Enfer.
    Nous verrons amplement au troi-
    ſieſme Liure , le profit qu'ils en peu-
    uent faire. Diſons en maintenant vn
    mot : & donnons auſſi quelque conſo-
    lation aux femmes, qui ont rencontré
    vn mauuais mary.
    filet décoratif

    CHAPITRE V.

    Ceux qui ſont mal Mariez , ſe peu-
    uent faire de grands Saincts.


    TOute noſtre vie eſt vn chemin à
    l'Eternité : & par conſequent , le
    meilleur Eſtat eſt celuy qui nous offre
    des ſentiers plus aſſeurez pour arriuer
    à vne ſublime perfection , quoy qu'ils
    ſoient bordez de ronces & d'eſpines.
    Tel eſt l'eſtat d'vne femme mal mariée,
    il ſemble qu'elle ne marche que ſur des
    precipices : mais ſi elle veut bien agir
    dans le chemin de la Croix, elle y ren-
    contrera de tres illuſtres couronnes.
    
    40
    La Direction & la Conſolation
    §.  I.  Vne Femme mal Mariée,
    peut eſtre vne glorieuſe Martyre de
    Ieſus-Chriſt.
    S.Tho.
    22. qu.
    124.
    art.1.22
    Le Martyre eſt vn acte de quatre
    vertus : qui ſont, la Force, la Patien-
    ce, la Charité & la Foy. La Force exer-
    ce cét acte, comme la premiere & la
    principale cauſe : la Patience vient en
    ſuite : la Charité le commande , & la
    Foy en eſt la fin.
    La Mort eſt de l'eſſence du Marty-
    re , comme enſeigne ſainct Thomas,
    & ſi elle ne s'enſuit, on ne tient point
    le Martyre parfait & accomply.
    Les tourmens & la mort meſme
    ne manquent point à vn Mariage mal
    fait : & vn mary cruel , auaricieux,
    yurogne, farouche , arrogant , brutal,
    colere, luxurieux, & corrompu par de
    ſemblables vices, eſt vn bourreau im-
    pitoyable , qui fait mourir tous les
    iours vne pauure femme ; laquelle
    deſſeche ſur ſes pieds , & noye ſans
    ceſſe ſa vie dans vn torrent de lar-
    mes.
    Son affliction eſt extreme : mais ſa
    recompenſe eſt eminente, Dieu la pla-
    
    41
    des perſonnes Mariées.
    plaçant entre les Martyrs , auec ceux
    qui viuent dans les opprobres & dans
    In
    Hom.
    les afflictions. Celuy, dit ſainct Gre-
    goire
    , que le Tyran fait maſſacrer , eſt
    euidemment Martyr , à cauſe de l'a-
    ction qui eſt connuë d'vn chacun. Mais
    celuy qui ſouffre des contumelies23, &
    quaime ſes ennemis , eſt Martyr par
    ſes ſainctes affections, qui ne ſont con-
    nuës que de Dieu ſeul
    .
    Ne vous eſt-ce pas vne tres-ſenſi-
    ble conſolation d'auoir cette certitu-
    de : que toutes vos eſpines ſe change-
    ront en roſes , & toutes les pierres qui
    vous accablent , deuiendront les per-
    les & les diamans de voſtre Guirlande24?
    Et que ſi Dieu ne vous met pas preſen-
    tement à couuert des violences de vô-
    tre Mary , ſous l'abry d'vne viſible pro-
    tection , il vous reſerue des threſors &
    des honneurs eternels ?
    Il eſt neceſſaire que d'auoir tout
    vôtre recours à Dieu,& deverſer toutes
    vos larmes à ſes pieds : il a vn cœur ſi
    tendre & ſi paternel, qu'il ne vous re-
    butera iamais. Il vous donnera la
    Force , la Patience , la Charité & la
    
    42
    La Direction & la Conſolation
    Foy , pour vous faire vne Saincte &
    vne Martyre.
    A cela vous aideront pluſieurs
    moyens que ie vous propoſeray dans
    le Chapitre ſuiuant ; & diuers motifs
    que ie déduiray particulierement au
    deuxieſme Liure de ce Traicté.
    Ie ne vous mettray maintenant de-
    uant les yeux que quelques Martyrs
    pour animer voſtre conſtance. Conſi-
    derez auec attention leurs tortures
    & leur generoſité. Et demandez-vous
    de temps en temps, & deuant le com-
    bat, & au plus fort de vos ſouffrances: Acta
    Mart.

    Quoy me fuſtige t'on auec des verges
    armées de fer & de plomb , & faites
    en forme de ſcorpions, pour me deſchi-
    rer iuſques aux os , comme les ſaincts
    Saturnin & Siſinnie. Me rompt-on
    les os à coups de baſtons, comme aux
    ſaincts Anaſtaſe , Perſan , Valentin &
    Genulphe? Suis-je eſcraſée ſous vne greſle
    de pierres comme ſainct Eſtienne ? Me
    couronne-t'on la teſte d'eſpines de fer,
    comme à ſainct Frontaiſe , & à ſes com-
    pagnons. M'arrache-t'on les ongles
    comme à ſainct Leuce? Me met-on des
     43 des perſonnes Mariées. aleines toutes rouges entre les doigts,
    pour les faire paſſer iuſques aux cou-
    des : comme aux ſaincts Celement Eueſ-
    que d'Ancyre
    , & à ſainct Agathange.
    Me fend-on le ventre comme à ſainct
    Leon Eueſque de Nicée en Thrace
    ?
    M'arrache t'on les mammelles comme à
    ſaincte Agathe ? Où ſont les flambeaux
    pour me bruſler tout le corps comme à
    ſainct Valerien ? Qui m'a ietté de la
    poix fonduë ſur la teſte comme à ſainct
    Cyriaque
    ? M'a-t'on eſtendu & bruſlé
    ſur vn lict de fer tout enflammé comme
    ſainct Thyrſe : ou ſur vn gril comme
    ſainct Laurent ? M'a-t'on ietté dans la
    bouche du plomb fondu ? Sainct Carte-
    rie
    a ſouffert ce tourment auec patien-
    ce. Qui m'a deſchiré auec des ongles
    de fer , comme les Saincts Vincent ,
    Ananle , & Eugene ? Me bruſle-t'on
    par tout le corps auec des flambeaux
    ardens : comme les Saincts Valerien,
    Candide & Felicien : ou comme ſainct
    Cyre
    & ſainct Iean , que l'on ſaupou-
    dra de ſel & de vinaigre , apres ce
    tourment ſi cruel ?
    La veuë de la generoſité des Mar-
    
    44
    La Direction & la Conſolation
    tyrs, du ſecours qui leur vient de Pa-
    radis , & de l'atrocité de leurs tour-
    mens dont ils ſe mocquent, vous ren-
    forcent le cœur25, & vous prouueront
    euidemment , qu'auec la grace de
    Dieu vous pouuez ſouffrir conſtam-
    ment toutes les faſcheries qui vous
    arriuent par la cruauté de voſtre
    mary , de vos enfans , & de vos do-
    meſtiques.
    Si vous experimentez, que cette
    conſideration des Martyrs vous forti-
    fie , liſez leurs vies entieres : Priez vô-
    tre Confeſſeur de vous en ramaſſer des
    Impr.
    Lugd.26
    exemples illuſtres. Il en trouuera vne
    grande quantité d'aſſez remarqua-
    bles en mon Commentaire ſur les
    Pſeaumes27, & particulierement ſur le
    quarante-troiſieme , que i'ay entiere-
    ment expliqué des Martyrs , partie
    montrant l'atrocité de leurs tour-
    mens , partie le ſecours merueilleux
    du Ciel , partie leur inuincible & con-
    ſtante perſeuerance.
    §.  II.   Vn homme mal marié peut
    deuenir vn parfait Confeſſeur de
    Iesus-Chriſt.
    
    45
    des perſonnes Mariées.
    Les Martyrs confeſſent & ſouſtien-
    nent la Foy au milieu des glaïues , des
    feux, des huiles boüillantes,& de diuers
    autres tourmens , ſans branler à la
    veuë de la mort la plus cruelle. Les
    Confeſſeurs profeſſent la meſme Foy
    dans leurs Oraiſons , dans leurs con-
    uerſations , & dans toutes les actions
    de pieté, & de toutes les vertus qu'ils
    exercent auec ferueur & auec perſeue-
    rance, iuſques au dernier periode de
    leur vie.
    Cette profeſſion de Foy eſt tres-
    neceſſaire à vn mary, qui a eſté ſi mal-
    heureux, ſelon le monde, que de trou-
    uer vne femme , laquelle choque ſes
    inclinations , & qui agit contre ſes
    volontez.
    A peine trouuerez-vous vne ſeule
    vertu , dont il ne rencontre de ſigna-
    lées occaſions tous les iours, ſans ſor-
    tir du logis. Pour cette cauſe, le Phi-
    loſophe Socrate conſeruoit ſa femme
    Xantippe , qui eſtoit d'vne tres-faſ-
    cheuſe humeur: afin d'auoir le moyen
    d'eſtre continuellement dans la reſer-
    
    46
    La Direction & la Conſolation
    ue, & dans la practique des plus maſ-
    les vertus.
    Dieu nous dit en l'Eccleſiaſtique, Eccli.
    25. 17.

    Que toute la malice eſt en la malice
    de la femme
    . Il faut donc toute la
    bonté,pour ſe premunir contre ſes ſur-
    priſes : & pour n'eſtre point abbatu par
    ſes attaques.
    Æ-
    neas
    Sylu.

    l.2.de
    geſtis
    Alph.28
    Gregoire de Haimberg, homme
    tres-excellent en l'Eloquence & aux
    belles Lettres , retournant d'vn long
    voyage demanda ſur ſon chemin com-
    ment on ſe portoit dans ſa famille ? &
    ayant appris que ſa femme eſtoit en
    bonne ſanté. Ah ! dit-il , ſi elle eſt en
    vie ie ſuis mort : pour declarer , qu'il
    eſtimoit ſes mauuaiſes mœurs auſſi
    faſcheuſes que la mort meſme.
    Cteſias , au rapport de Photius,
    nous raconte , Que la Martichore eſt
    vne beſte farouche qui a le viſage de
    femme. Elle eſt grande comme vn
    Lion , de couleur rouge, & a triples
    rangs de dents. Elle a vne queuë lon-
    gue d'vne coudée, & heriſſée de tres-
    piquantes eſpines. Elle ſe ſert de cette
    queuë comme d'vn arc pour tirer ſes
    
    47
    des perſonnes Mariées.
    picquerons , qu'elle iette de la lon-
    gueur d'vn arpent de terre: Elle tuë
    tout ce qu'elle rencontre, excepté l'E-
    lephant. Solin adjouſte , qu'elle à la
    queuë comme vn Scorpion , & vne
    voix ſi raiſonnante , qu'elle imite les
    fluſtes & les trompettes. Elle deuore
    les hommes auec auidité, & eſt ſi le-
    gere à la courſe , qu'on ne la peut
    euiter.
    Vne femme meſchante eſt vne
    beſte furieuſe, qui a la rage des Lions
    par ſes coleres: triple rang de dents par
    ſes detractions , n'épargnant ny ſes
    Superieurs, ny ſes égaux, ny ſes infe-
    rieurs. Elle eſt heriſſée d'eſpines dans
    ſa conuerſation, & à le venin des Scor-
    pions , par ſes maledictions & impre-
    cations ſecrettes. Elle a vne voix plus
    perçante que les trompettes, & allume
    le combat à toutes occaſions qui ſe
    preſentent. Enfin , ſi elle peut , elle
    atterre & deuore ſon mary , le ruinant
    en ſes biens, & en ſa renommée.
    InMu
    lier.
    Im-
    prob.29
    Sainct Ephrem en dit bien dauan-
    tage. O qu'vne mauuaiſe femme eſt
    vn mal extreme ! Elle eſt vn lacet orné,
     48 La Direction & la Conſolation vn naufrage ſur la terre, vn viſage ma-
    lin , vn threſor d'immondice , vne con-
    uerſation qui cauſe la mort , le rauage
    des yeux , la perte des ames , vn dard
    qui perce les cœurs30, le ſceptre des en-
    fers, vne conuoitiſe precipitee, la conſo-
    lation du diable , le repos du ſerpent,
    vne douleur inconſolable , vn four al-
    lumé , l'achoppement de ceux qui tra-
    uaillent à leur ſalut , vne malice incu-
    rable, la boutique des furies, vne amour
    criminelle , vne beſte impudente , vne
    impetuoſité, qui n'admet aucune bride:
    vne bouche effrenée qui reuele les ſe-
    crets, le triomphe des tenebres, la guide
    des pechez , la maistreſſe des plaiſirs,
    vn deſir de meſchanceté, la cauſe d'vne
    eternelle damnation, vne prudence ter-
    reſtre, la pareſſe & l'engourdiſſement des
    hommes , vne vipere bien habillée , vn
    combat volontaire , vn malheur de tous
    les iours , vne tempeſte domeſtique , la
    ruine de ſon mary, vne beſte cruelle, vn
    rendez-vous des adulteres, les armes
    de l'enfer, vne rage ſouhaitée, vne mort
    deguiſée & ornée
    . Iuſques icy ſainct
    Ephrem
    .
    Combien
    
    49
    des perſonnes Mariées.
    Combien de vertus doit profeſſer ce-
    lui qui entre tous les iours en lice auec
    vn monſtre ſi dénaturé , s'il ne veut à
    chaque heure perdre la victoire , &
    tomber auec cette furie dans des abyſ-
    mes ſans reſſource.
    Celuy-là donc , qui ſort victo-
    rieux de ces combats , ne merite-il
    pas d'eſtre appellé vn veritable Con-
    feſſeur de Ieſus-Chriſt , pour l'amour
    duquel il ſurmonte tant de difficultez
    qui ſe preſentent à luy , & qui le
    veulent retarder dans le chemin du
    Ciel.
    filet décoratif

    CHAPITRE VI.

    Quatre moyens generaux pour viure
    content & ioyeux, eſtant mal
    marié
    .

    VN Soldat bien armé depuis les
    pieds iuſques à la teſte , ne
    craint point les coups de fleſches : ſi
    principalemẽt elles ſont tirées par vne
    perſonne foible. Vn homme genereux,
    C
    
    50
    La Direction & la Conſolation
    renforcé par la ſeule nature , ſe moque
    des paroles & des actions malignes
    d'vne mauuaiſe femme.
    Mais la grace luy donne encore
    des armes , qui ſont de meilleure
    trempe & plus impenetrables.  I. La
    Patience.  II. Le ſouuenir de la Paſ-
    ſion de Ieſus-Chriſt.  III. L'Exercice
    de la Preſence de Dieu.  IV. L'O-
    raiſon.
    §  I.  La Patience oſte l'amertume
    des choſes douloureuſes qui arriuent
    dans le meſnage.
    I.  Dieu donne du miel à ſes ſerui-
    teurs , mais de la bouche des Lions,
    comme au valeureux Samſon chef de
    ſon peuple. Il tire le vin de la grappe
    des raiſins : l'huile des oliues : le grain
    de froment de l'écorce qui le renferme.
    Mais toute cette douceur & cette
    commodité ne ſe donnent point, que
    ſous le preſſoir & ſous le fleau.
    II.  Tous les biens & tous les
    contentemens de ce monde, ſont les
    fruicts de la Croix de Ieſus-Christ. Il
    y faut monter auec luy , ſi nous vou-
    lons les cueillir.
    
    51
    des perſonnes Mariées.
    III.  Cherchons nos aiſes tant qu'il
    nous plaira ; il nous faut porter noſtre
    Croix. Chacun a la ſienne , & perſon-
    ne ne s'en peut exempter. De quel-
    que coſté que nous nous tournions,
    nous l'aurons touſiours à la rencontre.
    Quelques Chreſtiens de la Syrie font
    Trig. le ſigne de la Croix , commençant de
    la droite à la gauche : nous commen-
    çons de la gauche à la droite. Les
    Chreſtiens du Iapon ſe l'imprimoient
    ſur le front : le Bien heureux Henry
    Suſo
    , ſur ſon cœur & ſur ſon dos.
    Pluſieurs Cheualiers la portent ſur
    leur ſein , les autres ſur leurs bras:
    quelques vns ſur leurs manteaux &
    ſur leurs caſques. Les vnes ſont rou-
    ges, les autres ſont blanches, jaunes,
    noires, argentées, & de diuerſes ma-
    tieres. Mais toutes ſont Croix. Nous
    ne ſommes point meilleurs que noſtre
    Maiſtre , qui a porté la ſienne iuſques
    à la mort.
    IV.  Dans les Cours meſme des
    Rois , on paſſe ſa vie en receuant des
    affronts & des diſgraces , & en remer-
    ciant ceux qui les font , ſi l'on veut
    C ij
    
    52
    La Direction & la Conſolation
    auancer ſa fortune , & paroiſtre à la
    fin dans vn beau iour.
    V.  Vn homme patient & coura-
    geux tourne tout en bien : comme
    vn bon eſtomach tire vn bon ſuc d'vne
    Oſorias
    lib. 2.
    de Em-
    man.
    mauuaiſe viande. La Patience tire le
    miel de la pierre, & vne bonne nour-
    riture du poiſon-meſme. Vous pou-
    uez emprunter des Braſiliens vn ex-
    cellent ſymbole de cela. Ils ne ſement
    point de bled pour auoir du pain. Ils
    ont vne racine grande comme la pour-
    celaine. Elle a vn venin ſi pernicieux,
    que ceux qui en mangent ſans la cuire
    meurent ſur le champ. Pour euiter ce
    peril ils la battent , & en font ſortir le
    ſuc veneneux : ils la ſechent au Soleil,
    la broyent ſous vne meule & en font
    de la farine. Les pains qu'on en fait
    ſont bons , & d'vn gouſt ſauoureux.
    VI.  Iamais vous n'euiterez les pe-
    chez dans voſtre maiſon, ſi vous n'af-
    fermiſſez voſtre eſprit par la patience.
    Tous les iours vous ferez quelque
    naufrage, ſi vous n'affermiſſez voſtre
    cœur31 par cette anchre de ſalut.
    Socrate diſoit, qu'vn Nauire ne ſe doit
    
    53
    des perſonnes Mariées.
    pas contenter d'vne ſeule anchre , &
    qu'vne ſeule eſperance n'eſt point ca-
    Max
    ſer de
    ſpe.
    pable d'aſſeurer noſtre eſprit. Mais ie
    ſuis certain que la Patience toute ſeule
    ſuffit, pour aſſeurer au milieu des plus
    furieuſes tempeſtes vn homme vraye-
    ment Chreſtien. Vn cœur32 patient eſt
    vn Rocher inébranlable , que les flots
    courroucez de la fortune ne font que
    lauer & endurcir.
    VII.  Si l'on n'euite point les pe-
    chez ſans la vertu de Patience, beau-
    coup moins acquiert-on les vertus. Il
    faut tailler les pierres auant que d'en
    baſtir la Ieruſalem Celeſte. Les vertus
    compoſent l'edifice ſpirituel de l'ame: Lib.31
    de
    clauſt.
    animæ.33

    Et Hugues de ſainct Victor dit.  Que
    l'Humilité en eſt le fondement , & y
    tient la profondeur : que la Charité en
    eſt la largeur : que les bonnes œuures
    eſleuent les murailles , & obtiennent la
    protection qui les couure & qu'enfin la
    longueur s'acheve, auec la fermeté d'v-
    ne conſtante & ſolide Patience
    .
    VIII. Mais ce qui vous cauſe vne plus
    ſenſible douleur, c'eſt que le mal vous
    vient par voſtre femme , laquelle de-
    C iij
    
    54
    La Direction & la Conſolation
    uroit eſtre voſtre conſolation & voſtre
    ſoulagement. Pour vous parler auec
    franchiſe , ie vois bien que voſtre mal
    eſt extreme : & d'autant plus qu'il eſt
    ineuitable. Mais quand vous entre-
    rez dans des fougues peu raiſonna-
    ble & peu Chreſtiennes , vous aug-
    menterez vos douleurs, & ne mettrez
    aucun remede à voſtre infortune.
    Conſiderez pluſtoſt , que vous-
    meſme auez choiſi cette femme. Qu'il
    eſt iuſte d'accomoder vos humeurs
    à celle à qui vous auez donné voſtre
    cœur. Si voſtre choix a eſté precipité
    dans les boüillons de voſtre paſſion, ac-
    ceptez-en la penitence que la Iuſtice
    diuine vous enuoye.
    Laert.
    lib.2.34
    Antiſthenes reprenoit35 les hommes
    de ce qu'ils mettent beaucoup de con-
    ſideration à l'achapt d'vn vaſe qui ſe
    vent à l'encant de peur d'y eſtre trom-
    pez : & qu'ils ne conſiderent point la
    vie de ceux , en l'amitié deſquels ils
    s'engagent.  Auec combien plus de
    raiſon doiuent eſtre repris ceux qui ſe
    lient pour toute leur vie à vne femme
    ſans vne meure deliberation,ſans auoir
    
    55
    des perſonnes Mariées.
    long temps conſulté l'Oracle diuin, &
    la volonté de leurs parens ?
    Laert.
    lib.2.36
    IX.  Si vous voulez, vous vous ac-
    couſtumerez au bruit dans peu de
    temps. Le Philoſophe Socrate voyant
    qu'Alcibiade admiroit comme il rete-
    noit ſa femme Xantippe, qui ne faiſoit
    que criailler & le quereller : il l'aſſeu-
    ra, Que toutes ces crieries ne l'offen-
    ſoient non plus , que le bruit de la
    rouë qui tiroit l'eau de ſon puits.
    Prom.
    19 11.
    Vn homme ſage eſt plus fort , que
    tout le tintamarre d'vne babillarde : &
    la Sageſſe, dit Salomon, ſe montre dans
    la Patience
    .
    X.  Tout ſeroit tolerable , dites-
    vous , s'il duroit peu : mais vne fem-
    me par ſa malice afflige tout le cours
    de la vie. Pour moderer cette affliction,
    il faut ietter la veuë ſur la briéueté de
    vos iours , & ſur la longueur de l'eter-
    nité. Cette veuë appaiſera voſtre eſprit
    par l'eſpoir d'vne prompte déliurance,
    & d'vne recompenſe qui ne finira
    iamais.
    Le Philoſophe Simonidés diſoit,
    Mille ans & cent mille ans comparez
    C iiij  56 La Direction & la Conſolation à l'éternité ne ſont qu'vn moment vo-
    lant & paſſager
    .  Le Prophete Royal37
    Pſal.
    69.4.38
    auoit enſeigné deuant luy , Que mille
    années ne ſont non plus deuant les yeux
    de Dieu ; que le iour d'hier qui eſt paſ-
    . Quoy donc n'aurez-vous point vn
    courage aſſez maſle pour ſouffrir vn
    ſeul iour , ou pluſtoſt vn ſeul poinct
    de temps qui s'écoule?
    XI.  Roidiſſez-vous contre le tor-
    rent , & demandez ſouuent à Dieu la
    Perſeuerance dans vos bonnes reſolu-
    tions d'eſtre patient. Les autres ver-
    tus voyent la couronne & courent
    apres: mais la ſeule perſeuerance l'ob-
    Epiſt.
    129.39
    tient.  La Perſeuerance, dit ſainct Ber-
    nard
    , eſt la nourriſſe du merite, la me-
    diatrice du prix, la ſœur de la Patien-
    ce , la fille de la conſtance , l'amie de
    la paix , le nœud des amitiez , le lien
    de l'vnion des cœurs, le bouleuart de la
    ſaincteté.  Oſtez la Perſeuerance , le
    ſeruice n'a recompenſe aucune , ny le
    bien-fait aucune grace, ny la force au-
    cune loüange.  L'Eternité ne ſe donne
    qu'à elle ſeule, où pluſtoſt elle ſeule por-
    te l'homme à l'eternité : veu que noſtre
     57 des perſonnes Mariées. Seigneur dit. Celuy qui perſeuerera ſera
    ſauué
    .  Ainſi parle S. Bernard. Tenez
    donc ferme, & toutes les difficultez
    s'applaniront, auec le temps & auec la
    Patience.
    §.  II.   La memoire de la Paſſion
    de noſtre Sauueur Ieſus-Chriſt, donne
    de la douceur dans l'amertume du
    meſnage.
    Exod.
    15.40
    I.  Au ſortir de l'Egypte , Moïſe en-
    tra auec le peuple de Dieu dans le de-
    ſert de l'Arabie , & trouua d'abord vne
    eau fort amere , auſſi l'appella-t'il
    Mara , qui ſignifie , Amere , ou Amer-
    tume
    . Le peuple ſe mit incontinent41 à
    murmurer : mais Dieu y pourueut, en-
    ſeignant vn bois ſi doux & ſi efficace,
    qu'eſtant ietté dans cette eau il la ren-
    dit douce , partie par ſa vertu naturel-
    le, partie par la force particuliere qu'il
    luy communiqua, dans l'extremité du
    beſoin de ſes ſeruiteurs.
    II.  Noſtre vie eſt vn deſert, plein
    d'vne infinité d'amertumes.  Il faut
    prendre le bois de la Croix de noſtre
    Seigneur, & le ietter dans nos angoiſ-
    ſes, ſans aucun doute il les adoucira.
    C v
    
    58
    La Direction & la Conſolation
    Car, comme aduertit ſainct Gregoire,
    il n'eſt rien de ſi faſcheux, que l'on ne
    ſupporte auec gayeté de cœur , ſi l'on
    ſe remet en la memoire la Paſſion du
    Redempteur de nos ames.
    III.  Comment ſeroit-il poſſible,
    qu'vn homme chargé de pechez , di-
    gne de la colere de Dieu pour ſes offen-
    ſes paſſées : mépriſable à cauſe de la
    baſſeſſe de ſon corps, & de l'ignorance
    de ſon ame , ſe plaigniſt de ce qu'il en-
    dure , voyant Dieu meſme cloüé ſur
    vne Croix , déchiré depuis les pieds
    iuſqu'à la teſte , & couronné d'eſpi-
    nes, mourir entre deux voleurs pour
    l'amour de luy ?
    Sainct Bernard ſe paſme dans cette
    conſideration.  Le chef de Ieſus , dit-
    il , qui eſt redoutable à tous les Anges,
    eſt percé d'vne multitude d'eſpines. Son
    viſage qui eſt le plus beau d'entre tous
    ceux des hommes, eſt ſoüillé par les cra-
    chats des Iuifs.  Ses yeux plus luiſans
    que le Soleil, ſont obſcurcis en ſa mort.
    Ses oreilles qui oyent la muſique des
    Eſprits celeſtes, entendent les brocards
    & les iniures des impies. Sa bouche
     59 des perſonnes Mariées. qui enſeigne les Seraphins, eſt abreuuée
    de vinaigre.  Ses pieds dont on adore
    l'eſcabeau, ſont cloüez en la Croix. Ses
    mains qui ont formé les Cieux , ſont
    eſtendues ſur la meſme Croix, & percées
    de gros cloux. Son corps eſt deſchiré par
    les foüets, & meurtry de coups de pieds,
    de poings, & de baſtons.  Son coſté eſt
    transſpercé d'vne lance. Il ne luy reſte que
    la langue libre , afin de prier ſon Pere
    Eternel pour les pecheurs
    .
    IV.  Si la Croix de ſainct Thomai-
    ſe , Patriarche de Conſtantinople
    , &
    celle de ſainct Xauier , trempées dans
    des mers courroucées , en ont appaiſé
    les flots qui menaçoient du naufrage :
    qui pourra douter que la Croix du Sau-
    ueur de l'Vniuers , ne mette le calme
    dans vn cœur42, pour flottant & agité
    qu'il puiſſe eſtre.
    V.  L'experience a montré cette for-
    En ſa
    Vie.
    ce de la Croix.  Sainct Elzear Comte
    d'Arien
    , fut vn iour interrogé par
    ſaincte Dalphine ſa femme: Comment
    il ſe pouuoit faire , qu'eſtant ſi ſou-
    uent offenſé par diuerſes perſonnes, il
    n'en montraſt aucun ſigne d'indigna-
    C vj
    
    60
    La Direction & la Conſolation
    tion , il répondit.  Ie ſens au vif les
    mouuemens de la colere, à toutes les
    attaques qui me ſuruiennent.  Mais
    i'ay recours incontinent43 aux playes de
    mon Ieſus.  Auſſi toſt que ie ſuis entré
    dans cét azile , toutes les injures me
    ſont tres-douces , & toutes les dou-
    leurs ſe changent en ioye, conſiderant
    que i'ay alors quelque petite reſſem-
    blance à mon Redempteur.
    VI.  Vn Lion rauageant tout vn
    païs , ſainct Chryſoſtome ordonna
    qu'on plantaſt vne Croix ſur le chemin
    où il paſſoit.  Dés le lendemain on
    trouua ce furieux eſtendu mort , au
    pied de cét arbre de vie. Ne craignez
    rien, ſi vous poſez dans voſtre cœur44 la
    Croix du Fils de Dieu , & ſi vous y ver-
    ſez vos larmes & vos douleurs.
    VII.  Les Serpens , leſquels de-
    meurent auprés des arbriſſeaux, qui
    diſtillent le baume y perdent leur ve-
    nin.  Et toutes les afflictions iettées
    au pied du bois de ſalut, & arroſées du
    Sang de Ieſus , deuiennent douces &
    bien-faiſantes.
    VIII.  Vn Religieux eſtant abyſ-
    
    61
    des perſonnes Mariées.
    mé dans ſes triſteſſes, & noyé dans ſes
    Ludol-
    ph
    . de
    vita
    Chriſti.
    larmes, ne pouuoit ny lire ny prier, ny
    faire aucune action de pieté.  Ieſus-
    Chriſt
    luy apparut dans cette détreſſe:
    luy dit.  Pourquoy demeures-tu oiſif
    & glacé dans tes penſées melancholi-
    ques , & à quel ſujet te ronges tu ainſi
    le cœur45? leue toy : & medite ſerieuſe-
    ment ma Paſſion , & ta douleur ſe per-
    dra dans l'amertume de mes tour-
    mens.  Il obeït , & fut parfaitement
    guery de ce chagrin aſſommant.
    IX.  Sainct Antonin , Arche-
    ueſque de Florence
    , priant vn iour
    deuant vn Crucifix, & eſtant extaſié
    en la contemplation des douleurs
    de ſon Redempteur , fut eſleué en
    l'air tout rayonnant de clarté.  Il
    porta ſa bouche au coſté de ce Dieu de
    bonté & d'amour , & en tira vne ſi
    douce liqueur , que depuis ce temps-
    là ſes diſcours en reſterent comme em-
    miellez , & plus agreables qu'à l'ordi-
    naire.  Tout eſt doux dans celuy qui a
    gouſté du Sang de Ieſus.
    S.Brig.
    Reuel.46
    X.  Ce Dieu de charité aſſeura
    ſaincte Brigide , Qu'il eſtoit encore
    
    62
    La Direction & la Conſolation
    aujourd'huy tout preſt, d'endurer les
    meſmes ſupplices & la meſme mort
    pour chaque pecheur en particulier,
    qu'il endura pour tous les hommes
    lors qu'il viuoit ſur terre. Pourroit-il
    arriuer que nous fuſſions ſi laſches,
    que de reculer dans les occaſions qu'il
    nous offre pour l'imiter ? Toute ſa vie
    n'a eſté autre choſe qu'vn martyre con-
    tinuel.  Comment donc voudrions-
    nous chercher du repos & de l'alle-
    greſſe , dans ce lieu de combat & de
    ſouffrance ?
    XI.  Les Saincts ſe ſont efforcez de
    ſuiure leur Sauueur ſur le Caluaire , &
    de ne iamais perdre de veuë ſa Croix &
    ſa Patience.   L'Abbé Eſtienne47 diſoit. Moſ-
    chus c.
    64.48

    Iour & nuict ie n'ay autre choſe deuant
    les yeux que mon Redempteur eſtendu
    ſur la Croix
    .  Et cette penſée l'occu-
    poit d'vne telle ſorte , que ſouuent il
    n'oyoit pas ceux qui parloient d'autres
    choſes.
    XII.  Saincte Claire de Montefal-
    Bozius
    l.15.c.
    9.
    co , auoit la Paſſion de Ieſus ſi fort im-
    primée dans ſon ame, qu'apres ſa mort
    on l'apperçeut grauée ſur ſon cœur. Et
    
    63
    des perſonnes Mariées.
    Bozius aſſeure, auoir veu marquez ſur
    ce cœur les foüets , auec quoy Ieſus
    auoit eſté flagellé ; la colomne où il
    auoit eſté lié, & tous les autres inſtru-
    mens de ſa Paſſion.
    XIII.  Imitez ces ames d'élite , &
    ayant Ieſus dans voſtre cœur49, vous
    ſerez imperturable à tous les acci-
    dens qui vous ſuruiendront au de-
    hors.
    §.  III.   L'exercice de la preſence de
    Dieu cauſe de la joye , au milieu des
    plus rudes attaques.
    Edoüard , Roy d'Angleterre , prit
    pour ſon ſymbole le globe de la terre,
    enchaiſné & ſuſpendu en l'air, par vne
    main celeſte qui paroiſſoit dans vne
    nuë.  Il y adjouſta ces paroles , Nil
    ſine Deo
    , Rien ne ſe fait en ce monde,
    ſans vne speciale Prouidence de Dieu
    .
    Il n'eſt nulle puiſſance ſur la terre,
    qui ait les forces de vous oſter vn che-
    ueu de la teſte ſi Dieu ne les luy dõne.
    Il vous enuironne de toutes parts , &
    perſonne ne peut vous attaquer ſans
    ſa volonté.
    Que craignez-vous donc ? & dequoy
    
    64
    La Direction & la Conſolation
    vous attriſtez-vous ? C'eſt voſtre Crea-
    teur , voſtre conſeruateur , voſtre Pere
    nourriſſier , voſtre Paſteur , voſtre Me-
    decin , voſtre vie , voſtre joye , voſtre
    tout.  Si vous l'auez vous auez tout,
    s'il vous conſerue vous eſtes aſſeuré, &
    s'il vous afflige c'eſt pour vous cou-
    ronner.  Quelle choſe pourroit eſtre
    capable de vous troubler , ſi vous
    vous mettiez ſouuent en la preſence
    d'vn Dieu ſi bon , ſi ſage , & ſi puiſ-
    ſant? Sur.
    26. Iu-
    nij. Ba-
    ron.
    ann.
    5,o.50
    Gallican, General de l'armée Ro-
    maine , apres la perte d'vne ſanglante
    bataille , eſtoit preſque reduit au de-
    ſeſpoir, ne pouuant humainement eſ-
    chapper de la main des Scythes victo-
    rieux. Dans cette extremité il implo-
    ra le ſecours du Ciel , & à l'improuiſte
    il apperceut à l'entour de ſoy vne ar-
    mée d'Anges habillez en ſoldats qui
    luy donnoient courage : & l'exhor-
    toient à ſe ruer ſur les ennemis. Ani-
    mé par leur preſence , il enfonce les
    bataillons des Scythes, prend leur Roy
    priſonnier, & met tout à l'eſpée ou en
    fuite.
    
    65
    des perſonnes Mariées.
    Si le meſme vous arriuoit , vous
    releueriez ſans doute vos eſperances,
    dans vos pertes & dans vos abaiſſe-
    mens.  N'eſt-il pas veritable ?  Quoy
    dõc? Dieu n'eſt-il pas plus puiſſant, que
    tous les Anges du Paradis : qui n'ont
    nulle force que celle qu'il leur com-
    munique ? Vn ſeul paſſereau ne tombe
    point en terre ſans ſes ordres.  Vne
    ſeule feüille d'arbre ne ſe détache point
    de ſes branches s'il ne le veut. Et vous
    vous perſuaderiez que iamais il vous
    puſt ou vouluſt abandonner ? Ne vous
    laiſſez nullement entrer dans l'eſprit
    cette erreur, laquelle ſeroit capable de
    vous troubler & de vous perdre.
    Le Soleil ne ſouhaite point tant de
    communiquer ſa lumiere à la terre
    que Dieu deſire de ſe donner aux
    hommes , & de leur eſlargir ſes
    Ad
    Pau-
    lin.
    bien-faits. Ce qu'eſt la lumiere aux
    yeux & aux choſes viſibles
    , dit Thalaſ-
    ſius
    , Dieu l'eſt à l'entendement & aux
    choſes qu'il connoiſt
    .
    Le Soleil obſcurcit les eſtoilles par
    ſa clarté : & Dieu fait diſparoiſtre par
    ſes ſplendeurs tout le luſtre de la terre.
    
    66
    La Direction & la Conſolation
    L'ame qui le contemple, voit que tou-
    tes les grandeurs du monde ne ſont
    que baiſſeſſe , ſon eſclat que tenebres,
    ſon abondance que pauureté.
    Si le Soleil , dit ſainct Ambroiſe, Ambr.
    espand ſes rayons ſur tout l'Vniuers, &
    penetre dans les lieux les plus fermez
    par le moyen de ſes influences, ſans que
    les portes ny les verroüils de fer l'en
    empeſchent. Comment la splendeur de
    Dieu ne penetrera-t'elle pas les penſées
    & les cœurs51 des hommes, & quelle puiſ-
    ſance pourra ſe ſouſtraire à ſa veuë ſi
    perçante
    ?  Que ſi Dieu voit toutes les
    penſées, toutes les paroles, & toutes
    les moindres actions de voſtre mary,
    de voſtre femme, de vos enfans, & de
    tous ceux qui vous affligent ; il peut
    les empeſcher de vous inquieter. Que
    s'il ne iuge pas que ce ſoit voſtre bien:
    voudriez-vous reſiſter & combattre
    contre ſa diuine Prouidence. Rendez-
    vous executeur de ſa Loy , & non pas
    juge & controlleur de ſes volontez.
    Rien ne vous pourra nuire , ſi vous
    vous affermiſſez en Dieu,qui ne ſe retire
    iamais de vous : mais qui vous eſt ſans
    
    67
    des perſonnes Mariées.
    ceſſe infiniment vny.  Dieu, enſeigne
    Greg.
    in E-
    zech.
    hom.1752
    ſaint Gregoire, eſt dans toutes ſes crea-
    tures , au dehors , au deſſus, & au deſ-
    ſous d'elles toutes. Il eſt au deſſus par
    ſon pouuoir , exerçant ſur elles vn ſou-
    uerain domaine. Il eſt au deſſous par
    ſa bonté en les ſouſtenant. Il eſt au de-
    hors par ſon immenſité en les enuiron-
    nant.  Il eſt au dedans par ſa ſubtilité,
    les rempliſſant de ſes graces. Il les gou-
    uerne eſtant au deſſus d'elles. Il les tient
    dans ſes mains eſtant au deſſous. Il les
    enuironne à l'exterieur , les defendant
    de leurs contraires , & les penetre iuſ-
    qu'à la moüelle des os , & aux parties
    les plus cachées en les perfectionnant
    .
    Si vous vous laiſſez penetrer &
    remplir de Dieu, vous ſerez tel qu'vne
    eſponge au milieu de la mer, qui a de
    l'eau au dedans, au deſſus, au deſſous,
    & de tous les coſtez.  Et vous demeu-
    rerez touſiours égal à vous-meſme,
    ſoit en la proſperité , ſoit en l'ad-
    uerſité.
    Premierement, lors que vous ſe-
    rez en proſperité, conſiderez que Dieu
    vous voit, qu'il vous aime, qu'il vous
    
    68
    La Direction & la Conſolation
    éclaire , qu'il vous offre ſes graces,
    qu'il occupera ſainctement toutes vos
    penſées & toutes vos affections ſi
    vous le voulez.  Cette conſideration
    vous remplira de ioye , & vous fera
    mener vne vie heureuſe ſelon Dieu, &
    ſelon ceux auec qui vous viurez.
    Na-
    zianz.
    Sainct Gregoire de Nazianze explique
    cela par vne excellente comparaiſon.
    Comme, dit-il, celuy qui oit vn excel-
    lent joüeur de Luth, prend vn tel plai-
    ſir à cette melodie , que ſon eſprit s'y
    attache entierement , & ne penſe à
    autre choſe , encore qu'il ne le voye
    point des yeux corporels. De meſme
    ſorte , celuy qui a fait le Ciel & la
    terre, & tout ce qu'ils contiennent, ſe
    manifeſte à nous, nous conſerue, nous
    fait agir , & retient tout noſtre eſprit,
    bien que la foibleſſe de noſtre entende-
    ment ne le puiſſe comprendre
    .
    Secondement , lors que les affli-
    ctions vous attaqueront , & voudront
    vous abattre & accabler de triſteſſe : ſi
    vous penſez que Dieu vous eſt preſent
    & vous offre ſon ſecours , voſtre cœur
    ſentira vne celeſte joye qui diſſipera
    
    69
    des perſonnes Mariées.
    tous ces nuages. Dans mes aduerſi- Pſal.
    76.4.

    tez , dit Dauid, ie me ſuis ſouuenu de
    mon Createur , & i'ay ſenty vne alle-
    greſſe qui m'a entierement réjoüy
    .
    Acta
    Mart.
    Les bourreaux ayant preſenté à
    ſainct Gordias53des rouës,des cheualets,
    des grils de fer, & tous les inſtrumens
    avec leſquels on tourmentoit les Chre-
    ſtiens , il jetta les yeux au Ciel pour y
    contempler ſon Dieu qui le ſecouroit.
    Et apres auoir témoigné d'vne voix
    maſle & joyeuſe que Dieu l'aideroit ,
    il ſe precipita luy-meſme dans le feu,
    auec vne promptitude qui étonna tous
    les Payens, & réjoüit tous les ſerui-
    teurs de Dieu.
    Vne voix celeſte anima dans la pri-
    ſon ſaincte Archelaa54, & les ſaincts
    Genite
    & Genulphe : dans le lieu du
    ſupplice ſainct Polycarpe, & au milieu
    des tourmens ſainct Thyrſe , ſaincte
    Priſque
    , & ſainct Theodore : Et tous
    fortifiez du ſecours diuin , ſe porte-
    rent genereuſement dans le combat.
    Rien n'eſt difficile à vn courageux ſol-
    dat , à la veuë de ſon Capitaine & de
    ſon Roy.
    
    70
    La Direction & la Conſolation
    Lors donc que vous vous trouue-
    rez dans voſtre meſnage, accablé de
    douleurs & d'anxietez: jettez les yeux
    ſur Dieu , qui eſt voſtre amy & voſtre
    Pere : Il vous eſt vny intimement , &
    vous enferme dans ſoy-meſme.  Ce
    bouclier eſt impenetrable à tous les
    malheurs de ce monde. Adjouſtez-y
    la priere, elle augmentera voſtre con-
    fiance : & vous obtiendra des graces
    plus fortes & plus victorieuſes. Con-
    ſiderons cette verité.
    §. IV.  L'Oraiſon obtient les forces
    neceſſaires , & vne louable Perſe-
    uerance, dans les afflictions domeſ-
    tiques.
    On admiroit anciennement vne
    Pau-
    ſan. in
    Attic.55
    pierre en la ville de Megare, où l'on
    diſoit qu'Apollon auoit autrefois poſé
    ſon luth.  Si on la touchoit auec
    vne autre pierre, elle rendoit vn ſon
    agreable, tel que celuy d'vn luth.
    Vous la pouuez prendre pour le
    ſymbole d'vn homme vertueux, qui
    loüe Dieu dans ſes afflictions.  Si
    la fortune , ſi les maladies , ſi les
    parens , ſi le mary , ſi la femme, ſi
    
    71
    des perſonnes Mariées.
    les amis, ſi les ennemis, ſi diuers acci-
    dens le frappent , il reſonne ſi melo-
    dieuſement , que Dieu , les Anges &
    les hommes en reçoiuent vn ſingulier
    contentement.
    Iob fut fortement frappé de Dieu
    par les mains du Demon : & il s'écria,
    Dominus dedit, Dominus abſtulit : Sit
    nomen Domini benedictum. Mon Sei-
    gneur m'auoit donné mes biens: Mon
    Seigneur me les a oſtez: que ſon ſainct
    Nom ſoit beny
    .
    Le vieux Tobie deuint aueugle :
    [S]ara, qui fut la femme du jeune To-
    [b]ie
    fut calomniée : Anne , la mere de
    [S]amuël,fut bafoüée par Phenenna. Ils
    ouurirent tous leur cœur au Ciel , & ſe
    [t]ournerent vers Dieu, dont ils receu-
    ent du ſecours.
    Kira-
    nidés.
    Les Indiens auoient vn Oiſeau ;
    lequel dés ſa naiſſance ſe tournoit vers
    [l]e Soleil Orient, qu'il ſuiuoit en ſon
    [M]idy & en ſon Couchant , courant
    [ſ]ans ceſſe vers ce Pere des lumieres.
    [P]our cette raiſon ils l'appelloient He-
    liodrome, comme nous appellons He-
    liotrope, l'herbe qui regarde touſiours
    
    72
    La Direction & la Conſolation
    ce Roy des Aſtres, dont il reçoit conti-
    nuellement les rayons & les in-
    fluences.
    Vne ame ſaincte a perpetuelle-
    ment Dieu deuant les yeux , dans la
    premiere naiſſance de ſes eſperances,
    dans le midy de ſes proſperitez , &
    dans le couchant de ſes diſgraces &
    infortunes.
    Noſtre Seigneur nous a donné
    l'exemple. Dés la premiere Aurore de
    ſa Conception, il leua ſes yeux vers le
    Pere Eternel, pour ne les en détour-
    ner iamais. Il le regarda dans la gloi-
    re de ſa Predication & de ſes miracles.
    Et dans ſa Paſſion , il verſa en ſon ſein
    toutes les douleurs qui luy ſuruinrent,
    & par l'oraiſon, luy mit ſon ame entre
    les mains.
    Ayant traicté fort amplement de
    l'Oraiſon Vocale, & de l'Oraiſon Men-
    tale, dans vn Liure que i'ay intitulé
    le Sainct trauail des mains56 (qui con-
    tient toute la perfection Chreſtienne
    & Religieuſe ) il ne me reſte icy que
    de dire vn mot de ſon pouuoir, dans
    les trauerſes de la vie.
    L'Oraiſon
    
    73
    des perſonnes Mariées.
    L'Oraiſon y a vne telle efficacité :
    que non ſeulement elle empeſche les
    triſteſſes dans l'affliction : mais qu'elle
    oſte toute l'affliction , & ne luy donne
    aucune priſe ſur la perſonne qui en eſt
    armée. Cela s'eſt veu ſouuent dans les
    combats des ſaincts Martyrs , qui par
    leurs oraiſons ont arreſté l'effect des
    fleſches , des lances , des eſpées, des
    cailloux , des ſcies , des beſtes farou-
    ches, des dragons, des feux, & de tous
    les inſtrumens de la cruauté.  Appor-
    tons-en quelques exemples.
    I.  Sainct Philemon & ſainct Sabi-
    In A-
    ctis eo-
    rum.
    nien ne pûrent eſtre bleſſez par les fleſ-
    ches que les bourreaux tiroient contre
    eux.  II.  Les lances n'offenſerent
    point ſainct Thierry.  III.  Sainct
    Thyrſe
    ne fut nullement bleſſé par des
    eſpées tres-affilées.  IV.  Ceux qui
    voulurent lapider les Saincts Euchaire,
    Valere & Materne , furent rendus im-
    mobiles par leurs prieres : & ne pûrent
    iamais recouurer le mouuemẽt de leurs
    corps que par les prieres des meſmes
    Saincts Martyrs.  V.  Sainct Thyrſe &
    ſainct Sarbelie ne pûrent eſtre diuiſez
    D
    
    74
    La Direction & la Conſolation
    par vne ſcie.  VI.  Les beſtes farou-
    ches ne nuiſirent point, ny aux ſaincts
    Neophyte & Emilien , ny aux Sainctes
    Agnés & Typhene57. Sainct Aſterie les
    appriuoiſa meſmes par vn ſigne de
    Croix.  VII.  Sainct Honorat chaſſa
    par ſes prieres vn dragon de l'Iſle où il
    habita : & pluſieurs Saincts Martyrs
    n'en n'ont nullement eſté endomma-
    gez.  VIII.  Sainct Polycarpe retient
    par ſon oraiſon , l'actiuité du feu où
    l'on vouloit le bruſler : & en eſt enui-
    ronné auec l'admiration de tout le
    peuple. Sainct Valerien, ſainct Aqui-
    la
    , & ſainct Candide, demeurent dans
    vne fournaiſe ardente ſans en eſtre in-
    commodez : & ſainct Sabinien ſur vn
    banc de fer embrazé. Sainct Tiburce
    & ſainct Conſtance Eueſque de Pe-
    rouſe
    , marchent ſans crainte & ſans
    lezion ſur des charbons ardens.
    L'Oraiſon opere toutes ces mer-
    ueilles, & pluſieurs autres que vous
    ſçauez.  Dieu eſt le Pere des miſeri-
    cords & des bontez. Il accourt à l'ai-
    de de ſes enfans auſſi-toſt qu'ils luy
    ouurent leurs cœurs & leurs bou-
    
    75
    des perſonnes Mariées.
    ches , & luy manifeſtent leurs ne-
    ceſſitez.
    Confiez-vous donc en ſa bonté,
    & reclamez ſon aide dans vos plus cui-
    ſantes douleurs , & ſoyez certain qu'il
    vous ſecourera , & adoucira vos pei-
    Matth
    11. 28.
    nes. Venez, dit-il, vous tous qui tra-
    uaillez & qui eſtes chargez, & ie vous
    ſoulageray
    .
    La Tortuë marine, eſchauſſée &
    Plin.l.
    9.c.10
    deſſeichée par le Soleil ne peut point
    eſtre ſubmergée , & ſurnage touſiours
    au deſſus de l'eau.  Quiconque dans
    ſes oraiſons reçoit les rayons & les
    ardeurs de Ieſus-Chriſt Soleil de juſti-
    ce, ne doit pas craindre aucun nau-
    frage.






    D iij
    
    76
    La Direction & la Conſolation
    bandeau fleuri

    LA
    DIRECTION
    ET LA
    CONSOLATION
    DES PERSONNES
    MARIEES.
    LIVRE DEVXIESME.
    filet maigre

    CHAPITRE PREMIER.

    La Conſolation & la Direction d'vne
    femme, qui n'eſt point aimée de
    ſon mary.

    Lettrine I entourée de feuilles.
    LE plus grand malheur qui
    puiſſe arriuer à vne famille,
    c'eſt que le mary & la fem-
    me perdent l'amour qui les a vnis par
    
    77
    des perſonnes Mariées.
    vn lien indiſſoluble , & qui les doit
    tenir enſemble toute leur vie , ſans
    eſpoir d'aucune ſeparation. Car ſi S.
    Iean Chryſoſtome
    dit auec raiſon, Qu'il
    ſeroit plus expedient de perdre la lu-
    miere du Soleil, que d'eſtre priué de la
    familiarité de ſes amis : d'autant que
    pluſieurs qui voyent le Soleil meurent
    de triſteſſe, dans les tenebres des dou-
    leurs & des afflictions, manquant de
    cette conſolation : & que ceux qui
    ont de bons amis ne ſentent nulle tri-
    ſteſſe,dans le fort de leurs plus faſcheu-
    ſes calamitez. Que diroit-il de l'a-
    mitié, laquelle doit ſe retrouuer entre
    le mary & la femme, qui ne ſont qu'v-
    ne meſme chair , & qui ne peuuent
    eſtre diuiſez, ſans des angoiſſes tres-
    ſenſibles ?
    Si le Soleil eſtoit ſouſtrait de cét
    Vniuers , tous les Aſtres ſeroient ſans
    lumiere, comme la pluſpart des Aſtro-
    nomes croyent. La Lune ſeroit certai-
    nement dans vne triſte Eclipſe & ob-
    ſcurité , & la terre ne produiroit rien
    faute de chaleur. Si le maiſtre du logis
    ſe laiſſe glacer & obſcurcir par la haine,
    D iij
    
    78
    La Direction & la Conſolation
    la femme eſt abſolument ſans clarté,
    & les enfants, les ſeruiteurs, & les ſer-
    uantes , ſans aucune action vtile &
    agreable.
    Vn luth a diuerſes chordes & di-
    In
    cap.18
    Act.58
    uerſes voix : mais il ne rend qu'vne
    harmonie, & vn ſeul Muſicien le pin-
    ſe. Le Luth eſt la Charité , dit ſainct
    Chryſoſtome
    , les voix ſont les paroles
    qui la fomentent. Elles font toutes vne
    ſeule melodie , qui réjoüit Dieu & ſes
    Anges, & eſt vn joyeux ſpectacle à tous
    les Citoyens du Ciel. Elle reprime la
    fureur des demons & l'impetuoſité des
    paſſions , & leur impoſe vn eternel ſi-
    lence , comme lors qu'vn Muſicien ex-
    cellent touche vn inſtrument de Muſi-
    que, il n'eſt perſonne ſi inſolent qui ne
    ſe taiſe
    .
    L'Amour eſt l'Ame du Mariage: la-
    quelle doit animer le mari & la fem-
    me, afin qu'ils n'ayent qu'vne ame en
    deux corps, & qu'ils viuent d'vne meſ-
    me vie. De là s'enſuit ce que diſoit
    Licurgue, Qu'vne femme qui eſt pri-
    uée de l'amour de ſon mary, n'a point
    vne veritable vie. Elle eſt telle qu'vn
    
    79
    des perſonnes Mariées.
    corps mort , ſans couleur , ſans joye,
    ſans ſentiment. Tout ce qu'elle void,
    tout ce qu'elle entend , tout ce
    qu'elle s'imagine, tout ce qu'elle paſſe
    par ſon eſprit, eſt vne continuelle ter-
    reur & anxieté , qui luy cauſe des
    douleurs , pires que la mort meſme.
    Sainct Auguſtin eſtoit dans la meſ-
    me penſée lors qu'il diſoit. Que l'A-
    mour eſt vne certaine vie : laquelle
    conioint , ou veut conjoindre deux
    perſonnes.
    Taſchons de faire de deux mira-
    cles l'vn , ou de reſſuſciter les morts,
    faiſant rentrer dans leurs cœurs59 l'A-
    mour, qui eſt l'Ame de l'ame : ou fai-
    ſant que ceux qui ſont morts dans la
    vie ciuile , en viuent d'autant plus vi-
    goureux , en la vie ſurnaturelle & di-
    uine.
    §.  I.  Remedes du coſté de la femme,
    qui croid n'eſtre point aimée par
    ſon mary.
    I.  Conſiderez que ſouuent vos
    frayeurs ne ſont qu'vne imagination
    mal fondée, ſur quelque rapport im-
    pertinent, ou ſur quelque ſigne leger,
    D iiij
    
    80
    La Direction & la Conſolation
    & ſiniſtrement interpreté. La meſme
    terre eſt ſtable & immobile, à vn œil
    qui eſt ſain : & tremble à vne teſte
    mal faite , & qui eſt malade.  Inter-
    pretez tout en bien.  Il y a des natu-
    rels qui ſont peu complaiſans en paro-
    les : mais qui aiment d'autant plus
    ardemment dans le cœur60, que moins
    ils éuaporent de leurs flammes par la
    bouche.
    Le veritable Amour ne conſiſte
    point en de vaines cajolleries , ny
    en des témoignages exterieurs d'affe-
    ction : mais en de bonnes actions,
    qui pouruoyent à vos beſoins, à ceux
    de vos enfans & de voſtre famille. Vne
    humeur guerriere, vn naturel peu ci-
    uiliſé, vn homme embaraſſé dans de
    grandes affaires, ou publiques, ou do-
    meſtiques , ne peut faire le petit mu-
    guet , & des actions enfantines, pour
    faire voir l'amour veritable & ſincere
    qu'il a au fonds du cœur61. Et cepen-
    dant vne femme doüillette & eſleuée
    dans la molleſſe, exigeroit volontiers
    ces baſſeſſes en ſon mary. Montrez
    que vous auez vne ame noble, & qui
    
    81
    des perſonnes Mariées.
    ne s'amuſe nullement à ces fatrats, &
    à ces impertinences.
    II.  Voulez-vous eſtre aimée , ai-
    mez la premiere.  L'Amour eſt l'ai-
    mãt des cœurs62 . Iamais vous n'aimerez
    parfaitemẽt & conſtãmẽt vne persõne,
    pour barbare qu'elle ſoit, en luy bien-
    faiſant, en épiant tout ce qui luy agrée
    au boire, au manger, au veſtement, au
    coucher, & en tout le reſte de la vie
    humaine : qu'enfin vous n'emportiez
    par vne douce violence , ſon cœur &
    ſon amour.  On a veu des Lions dans
    les Amphitheatres , careſſer ceux qui
    leur auoient oſté vne eſpine du pied.
    On a admiré des Dragõs qui au milieu
    des bois ont ſauué la vie à ceux qui les
    auoient nourris en leur jeuneſſe.  Il
    n'eſt nulle barbarie & brutalité , qui
    ne ſe laiſſe vaincre à l'Amour.
    Vous gagnerez plus par la ten-
    dreſſe & par l'ardeur de vos affections,
    que par des crieries importunes , ny
    par des injures outrageuſes.  Le Vent
    de Biſe & le Soleil gagerent vn iour , &
    mirent vn prix à celuy d'eux deux, qui
    feroit plus promptement jetter bas le
    D v
    
    82
    La Direction & la Conſolation
    manteau à vn homme qui paſſoit ſon
    chemin. Le Vent comme aſſeuré de la
    victoire , & ſe fiant ſur ſon impetuoſi-
    té, commence le premier à ſouffler de
    toutes ſes forces contre ce voyageur,
    pour luy enleuer de deſſus les eſpaules
    ce manteau.  Le voyageur le reſſerre
    incontinent63, & le tient ferme & ar-
    reſté. Et plus ce Vent furieux menoit
    de bruit & renforçoit ſon attaque, plus
    le voyageur s'enueloppoit dans ſon
    manteau , & le preſſoit ſur ſon corps.
    Le tour du Soleil eſtant venu pour
    agir, il ne fit que darder à plomb ſes
    rayons ſur le dos de cét homme tout
    glacé & morfondu de froid , inconti-
    nent il s'arreſta, prenant plaiſir à eſtre
    réchauffé : en ſuite la chaleur s'aug-
    mentant il déueloppe ſon manteau ,
    commence à ſuer & à gemir ſous le
    poids : enfin dans peu de temps il le
    jetta par terre, ne pouuant plus reſiſter
    à ce Roy des lumieres & des ardeurs
    celeſtes.
    Lib. de
    morib.
    Eccl.
    lib. de
    doctr.64
    La Charité eſt la Reine des cœurs65
    les plus dénaturez,  Il n'eſt rien de ſi
    dur , ny de ſi obſtiné
    , dit ſainct Au-
    
    83
    des perſonnes Mariées.
    Chriſt.
    & ad
    Mar-
    tian
    .
    guſtin , qui ne ſe ſurmonte & ſe li-
    quefie dans le feu de l'Amour
    .
    Et ailleurs , la ſeule Charité ſur-
    monte toutes choſes, & ſans la Charité
    tout ne vaut rien. En tout lieu qu'elle
    ſe rencontre , elle tire tout à ſoy.  La
    Charité eſt la ſource de la paix, la ro-
    ſée de la grace, la ſemence de la con-
    corde, & le fruict de l'amour
    .
    On nous conte , que deux luths
    parfaitement accordez reſonnent au
    temps de l'hyuer, encore qu'on n'en
    touche qu'vn.  Parlez touſiours bien
    de voſtre Mary, & faites-luy touſiours
    du bien :  il vous répondra par des
    loüanges de voſtre prudence & de
    votre charité, & vous aidera de tout
    ſon pouuoir , & aimera de tout ſon
    cœur.
    Trauaillez pour luy, & montrez-
    vous reconnoiſſante des biens qu'il
    vous fait, quoy qu'ils n'égalent point
    vos deſirs ?66 & aſſeurez-vous que l'a-
    mour qui prouiendra de voſtre vertu,
    le pouſſera à vous donner vn entier
    contentement.
    Vn certain dépeignit dans ſon
    D vj
    
    84
    La Direction & la Conſolation
    Symbole les trois Graces: dõt l'vne te-
    noit vn Rameau de Meurte67, l'autre vne
    Roſe, & la troiſieſme des Dez : voulant
    dire, que les bien faits doiuent eſtre
    doux & agreables , & que meſmes ils
    deuoient eſtre reciproques, comme les
    Dez paſſent de main en main.
    III.  Conſiderez l'occaſion de la
    haine, & du refroidiſſemẽt ſuruenu en-
    tre vous & voſtre mary. Si vous trou-
    uez qu'elle ſoit en vous , oſtez la
    promptement.  Retirez la matiere
    vous eſteindrez le feu. Eſloignez l'oc-
    caſion de la colere, vous guerirez l'a-
    lienation de l'eſprit.
    Il arriue ſouuent aux inimitiez &
    aux auerſions domeſtiques,cõme à ces
    Iſles qui ſe forment au milieu des ri-
    uieres.  Elles commencent par vn peu
    de ſable ou de quelque autre choſe,
    qui arreſte peu à peu ce qui y aborde
    & s'y joint.  Enfin , il ſe fait vn mon-
    ceau conſiderable , qui empeſche le
    cours de la riuiere & la commodité des
    baſteaux.
    IV.  Sur tout , taſchez de découurir
    ſi quelqu'vn ne ſeme point de la ziza-
    
    85
    des perſonnes Mariées.
    nie par de faux rapports. Eſloignez de
    vous tous ces ſeditieux, & ne leur con-
    fiez iamais vos ſecrets.  Ce ſont des
    ſuppoſts du diable , qui ſouuent ſouf-
    flent chaud & froid, & aliennent l'vne
    & l'autre partie , par leurs menſonges
    & par leurs calomnies.
    In Pa-
    ſtor.68
    Sainct Gregoire ſe met en colere
    contre ces malheureux eſprits, qui ſer-
    uent de meſſagers à l'ennemy du genre
    humain.   Il n'eſt, dit-il, rien de plus
    parfait que la Charité, ny de plus agrea-
    ble au demon que la perte de cette ſaincte
    vertu.  Quiconque donc tuë la Charité
    en ſon Prochain, eſt vn des plus fami-
    liers ſeruiteurs du demon
    .
    V.  Soyez vertueuſe : & voſtre ver-
    tu ſi elle eſt conſtante, ſe fera paroiſtre
    dans vn tel éclat , qu'enfin les tene-
    bres ſe diſſiperont , & vous laiſſeront
    vn iour d'autant plus beau , plus re-
    creatif, & plus étincelant de lumiere,
    que les nuages auront eſté obſcurs &
    faſcheux. Le Soleil ne peut iamais eſtre
    ſi caché qu'il ne iette quelque rayon :
    qui faſſe cõnoiſtre, admirer & aimer ſon
    
    86
    La Direction & la Conſolation
    excellente beauté, & ſes merueilleux
    effects. Lib.
    22.c.
    8.69
      Pline , eſcrit , que ceux qui
    portoient l'herbe Hecatoncephalon
    eſtoient aimez d'vn chacun. La Vertu
    eſt vne fleur celeſte : qui ne peut eſtre
    apperceuë , ſans tirer à ſoy les cœurs
    de ceux qui la contemplent.
    VI.  Ayez particulierement vn ar-
    dent Amour de Dieu , & il vous ga-
    gnera l'amour des hommes.  Vn Ai-
    mant attire ſi puiſſamment vn anneau
    de fer , & luy communique ſi charita-
    blement ſa vertu , que cét anneau en
    attire pluſieurs autres , & fait vne
    chaiſne comme de nouueaux Aimans,
    qui ne ſe peuuent ſeparer les vns des
    autres ſans violence.
    Ieſus-Chriſt eſt l'Eſpoux de l'Egli-
    ſe, & des ſainctes ames. Il le faut ai-
    mer, & il vous rendra aimable. Il eſt
    le fondement de l'Egliſe , & il faut
    mettre ſur ce fondement, de l'or, de
    l'argent , & des pierres precieuſes.
    L'or, dit ſainct Thomas, eſt la Chari-
    té: l'argent eſt l'Oraiſon & la Contem-
     87 des perſonnes Mariées. plation , les pierres precieuſes ſont les
    autres vertus
    . Baſtiſſez bien cette mai-
    ſon , & Ieſus fera proſperer la voſtre &
    celle de vos enfans.
    VII.  Efforcez-vous par vos vertus
    d'eſtre aimée de Dieu; & vous ne vous
    affligerez pas beaucoup, de vous voir
    peu affectionné des creatures.  L'Eſ-
    pouſe ſacrée dit à Ieſus-Chriſt dans les
    Canti
    I.v.i.
    Cantiques.   Mon Bien-aimé, donnez-
    moy vn baiſer de voſtre bouche : Car
    vos mammelles ſont meilleures que le
    vin
    .  La Mammelle du Pere Eternel,
    dit Clement Alexandrin , c'eſt Ieſus-
    Chriſt
    . Les Mammeles de Ieſus-Chriſt
    ſont les enſeignemens de la doctrine
    Euangelique , ſelon l'aduis de ſainct
    Thomas
    ; ou pluſtoſt les delices de la
    vie ſpirituelle , comme l'explique S.
    Bernard
    .
    Ces delices, dit le Prophete Royal70,
    ſont plus douces que le lait & le miel,
    Partant , ſi vous les obtenez de Dieu,
    vous ne vous mettrez en peine de rien,
    & quelquefois voſtre cœur ſera ſi rem-
    ply de ce vin celeſte, que vous vous ré-
    joüirez d'eſtre rebuté de voſtre mary,
    
    88
    La Direction & la Conſolation
    afin que vous vous attachiez plus forte-
    ment & plus inſeparablement à la ſour-
    ce de toutes les bontez & de toutes les
    douceurs.
    VIII.  Taſchez que voſtre mary
    aime Dieu , & infailliblement il vous
    aimera , encore que vous ſoyez rem-
    plie d'imperfections : Car l'Amour de
    Dieu & l'Amour du Prochain proce-
    dent d'vne meſme racine de Charité,
    & ont vn meſme motif formel.  On
    aime Dieu pour l'amour de luy-meſ-
    me , & le Prochain pour l'amour de
    Dieu.
    De plus, lors que deux choſes ſont
    vnies à vne troiſieſme, elles ſont vnies
    entre'elles-meſmes. Nous le voyons
    aux lignes d'vn cercle, qui aboutiſſent
    toutes à vn meſme centre : & y ſont
    toutes vnies enſemble. Si voſtre mary
    aime Dieu , & que vous aimiez auſſi
    Dieu , vous vous trouuerez vne meſ-
    me choſe & vn meſme cœur71 en Dieu,
    & entre vous deux, & ce lien ſera plus
    ferme & plus indiſſoluble que tout au-
    tre.  Dieu eſt touſiours le meſme , &
    ne varie point.  Il verſera auſſi dans
    
    89
    des perſonnes Mariées.
    vos ames le meſme ſuc de Charité,
    comme vn tronc donne la meſme ſe-
    ve à deux branches, qui luy ſont an-
    tées & incorporées.
    Lors que le ſainct Eſprit deſcen-
    dit ſur vn chacun des Apoſtres, & le
    remplit de ſon feu celeſte : il les vnit
    tous en Charité & à ſoy-meſme , &
    entr'eux. Si vous & voſtre mary auez
    vn meſme Eſprit, & bruſlez du meſme
    feu diuin, vous ne perdrez iamais les
    ardeurs neceſſaires pour vn parfait
    amour humain.
    Le Roy des Ethiopiens Vopha-
    Oſor.
    lib.4.
    lenſes, enuoyoit tous les ans vn de ſes
    Gentilshommes par tout ſon Empire,
    pour porter du feu nouueau aux Prin-
    ces & aux Rois qui eſtoiẽt ſous ſon do-
    maine , & à tous ſes ſubjets. Lors que
    l'Ambaſſadeur eſtoit arriué au Palais
    d'vn de ces Princes , l'on y eſteignoit
    tout le feu, & l'Ambaſſadeur en faiſoit
    de nouueau. Alors tous les ſubjets du
    Prince venoient à ſon logis & rempor-
    toient du feu en toutes leurs maiſons.
    Si quelqu'vn refuſoit d'en prendre , il
    eſtoit cenſé vn traiſtre , & eſtoit puny
    
    90
    La Direction & la Conſolation
    du dernier ſupplice, comme criminel
    de leze Majeſté.  Si meſmes il eſtoit
    beſoin , on menoit vne armée contre
    luy.
    Cette inuention vous peut ſeruir.
    Il faut de temps en temps faire du feu
    nouueau dans voſtre logis, par des ex-
    traordinaires actions de charité enuers
    voſtre mary & enuers vos enfans : ſi
    vous voulez que l'Amour y viue & y
    agiſſe dans ſa vigueur & dans ſa perfe-
    ction.  Cét Amour eſt le fruict de tou-
    tes les vertus. La vie de l'homme , dit
    ſainct Bernard , eſt l'Amour de Dieu.
    La Foy le conçoit, l'Eſperance l'enfante,
    la Charite le forme & le viuifie
    .  Car
    l'Amour de Dieu , ou l'Amour Dieu
    ( qui eſt le ſainct Eſprit ) ſe meſlant
    auec l'amour de l'homme,ſe l'affection-
    ne , & le rend vne meſme choſe auec
    luy & auec ſon amour.  Cét Amour de
    Dieu engendré par la Grace , eſt allaité
    par la lecture des Liures Saincts, nour-
    ry par la meditation , renforcé & éclai-
    ré par l'Oraiſon.
    Si vous auez ce Diuin Amour du
    ſainct Eſprit , cét Eſprit qui n'eſt
    
    91
    des perſonnes Mariées.
    qu'Amour , entrera dans le cœur72 de
    voſtre mary, & vous le rendra tel que
    vous deſirez. Et s'il y trouue trop de
    reſiſtance il vous redoublera ſes gra-
    ces , & vous fera vn cœur de dia-
    mant, qui ſera precieux aux yeux de
    Dieu , lumineux aux yeux des An-
    ges , & imperturable aux attaques
    des hommes.
    IX.  Enfin ne vous perſuadez nul-
    lement , que le mauuais viſage que
    vous fait voſtre mary , & les paroles
    aigres qu'il laiſſe échapper de ſa bou-
    che , ſoient vne haine formée dans
    ſon cœur : C'eſt ſouuent vne antipa-
    thie d'humeurs, qu'il doit ſouffrir &
    vous auſſi, & qui peut-eſtre le faſche
    plus que vous.
    Nous voyons , comme i'ay déja
    marqué , des diſcordes & des antipa-
    thies entre diuers animaux, ſans qu'il
    en paroiſſe aucune cauſe. Cela ſe voit
    tous les iours , entre l'aragnée & le
    ſerpent, entre les ſouris & les fourmis,
    entre le Trochile73 & l'Aigle, & entre
    pluſieurs autres.
    Ce qui eſt plus admirable, c'eſt
    
    92
    La Direction & la Conſolation
    qu'entre certaines plantes , & entre
    certains arbres on trouue des auerſions
    ſenſibles , en ſorte que les vns meu-
    rent , ou ne profitent point aupres des
    autres.  La Vigne embraſſe toutes les
    plantes & tous les arbres, & refuit74 les
    choux.  Le Cheſne ne vient pas bien
    auprés de l'Oliuier, & beaucoup moins
    auprés du Noyer. Eſtant mis dans la
    foſſe de l'vn de ces deux arbres il
    meurt.  Nous voyons auec eſtonne-
    ment les alienations d'eſprit dans des
    peuples voiſins , & qui habitent le
    meſme climat.
    Ne rejettez dõc point ſur vne haine
    formelle, mais ſur l'humeur de voſtre
    mary, ce qui vous déplaiſt en ſes pa-
    roles & en ſes actions: Eſperez que le
    temps, voſtre patience, & principale-
    ment le ſecours diuin, apporteront du
    remede à voſtre malheur.
    En attendant , nourriſſez - vous
    de la roſée du Ciel : viuifiez - vous
    par le feu du ſainct Eſprit , con-
    ſolez-vous dans les exercices de pieté,
    & rendez-vous par vos vertus aimable
    aux Saincts, aux Anges , à la Vierge
    
    93
    des perſonnes Mariées.
    Marie , à Ieſus-Chriſt , & à toute la
    Saincte Trinité75. Vous ne perdrez rien
    au change, & vous paſſerez doucement
    voſtre vie, auec vne compagnie ſi ſou-
    haitable & ſi agreable.
    §.  II.   Conſiderations pour le mary
    qui n'aime point ſa femme.
    I.  Vous deſirez d'eſtre aimé, & vous
    paſſeriez dans voſtre propre eſprit pour
    vn homme dénaturé , ſi vous vous
    plaiſiez à eſtre hay des autres, & ſi vous
    mépriſiez leur amour.  Or il eſt im-
    poſſible d'auoir parfaitement l'amour
    d'autruy ſi on ne luy donne le ſien.
    Les yeux ſont les premiers meſſa-
    gers des Mariages, & ils ont vn nota-
    ble rapport à l'amour du mary & de la
    femme , en ce qui eſt de la mutuelle
    correſpondance de l'vn à l'autre.  Si
    vn œil ſe leue vers le Ciel, l'autre œil
    s'y leue incontinent76.  Si l'vn s'incline
    vers la terre, l'autre s'abaiſſe dans la
    meſme proportion. Et l'vn ne ſe tour-
    ne iamais d'vn coſté, que ſon compa-
    gnon ne le ſuiue à pas égal. Le meſme
    ſe rencontre aux amours, qui poſſe-
    
    94
    La Direction & la Conſolation
    dent les cœurs d'vn homme & d'vne
    femme.
    Si donc vous aimez voſtre femme
    elle vous aimera : Ne l'aimez pas : ſon
    cœur ſera glacé pour vous.  Tel que
    vous ſerez enuers elle , telle vous la
    trouuerez enuers vous.
    II.  Voudriez-vous paſſer dans l'e-
    ſtime de vos parens & de vos conci-
    toyens pour vn inconſtant , pour vn
    volage , & pour vn perfide ? Or dites-
    moy en verité, qu'auez-vous promis
    à voſtre femme? Metttez-vous deuant
    les yeux le temps de voſtre recherche.
    Que ne luy auez-vous point dit? Com-
    bien de témoignages d'amitié luy
    auez-vous montrez? Combien de pro-
    meſſes luy auez-vous reïtereées ? Ne
    l'auez-vous pas cent & cent fois aſſeu-
    rée, que voſtre bonne affection enuers
    elle ſeroit inuiolable , & ne ſe dimi-
    nueroit iamais iuſqu'à la mort ?
    Reſſouuenez-vous auſſi du iour
    de vos nopces. N'auez-vous pas mis
    ou fait mettre ſur la teſte de voſtre Eſ-
    pouſe vne Couronne ?  C'eſt , dit Paſ-
    
    95
    des perſonnes Mariées.
    Lib. 2.
    de ca-
    ron. c.
    16. &
    17.
    chal , vn ſigne d'amour , de joye , de
    congratulation , & de victoire , rem-
    portée iuſques à ce temps-là ſur la con-
    cupiſcence , & ſur les Paſſions.  Ne
    luy auez-vous pas donné le baiſer de
    paix & d'amour à la face de l'Egliſe, &
    en preſence de toute voſtre parenté &
    de la ſienne. Ne luy auez-vous pas mis
    vn anneau au doigt , en ſigne de la du-
    rée de cét amour , que vous diſiez ne
    deuoir non plus trouuer de fin , que
    cét anneau n'en auoit point.
    N'auez-vous pas declaré cét
    amour par diuers ſignes d'allegreſſe,
    conduiſant voſtre Eſpouſe en voſtre
    maiſon ? Toutes les Nations ont cer-
    taines ceremonies à cét effect. Ie me
    contenteray icy de celle qui ſe practi-
    Ioſeph
    Beſſon

    in Sy-
    ria
    ſancta.77
    quent en Syrie. Le ſoir des nopces, le
    Fiancé va ſur le ſoir au logis de ſon Eſ-
    pouſe, auec les flambeaux de toute la
    Ville. Il marche ſeul entre deux hom-
    mes , qui portent chacun vne eſpée
    nuë : L'vn le precede , l'autre le ſuit.
    Les haut-bois, les tambours , & d'au-
    tres inſtrumens de Muſique n'y man-
    quent pas, & d'autres marques d'vne
    
    96
    La Direction & la Conſolation
    ſignalée réjouïſſance. Pluſieurs hom-
    mes & pluſieurs femmes leur tiennent
    compagnie.  Le Fiancé fait tous ces
    frais , & n'y manque iamais , encore
    qu'il ſoit pauure : Et il conſumera
    pluſtoſt tout ſon bien , que d'ob-
    mettre cette ceremonie , en quoy il
    témoigne ſon affection enuers ſon Eſ-
    pouſe.
    Vous auez fait dans ce iour de joye
    tous les frais , que la couſtume & vô-
    tre fortune vous ont permis.  Cela
    vous a reuſſi auec ſuccez , & auec l'a-
    gréement de tous les alliez. Voudriez-
    vous maintenant eſteindre vn ſi beau
    feu , qui vous a donné tant de luſtre ?
    Caton diſoit , qu'vn homme eſt plus
    digne de loüange d'eſtre bon mary,que
    d'eſtre illuſtre parmy les Senateurs.
    Vous auez bien commencé, ne finiſſez
    point mal : Mais s'il y a eu quelque in-
    terruption , remettez-vous dans vos
    premieres ardeurs.
    III.  La ſocieté de pluſieurs actions
    demande cét amour reciproque. Quand
    il n'y auroit que l'aſſiduité de boire &
    de manger enſemble , vous ſeriez
    obligé
    
    97
    des perſonnes Mariées.
    obligé à vne cordiale affection.  Les
    Grecs preſentoient à leurs hoſtes , de-
    uant tous les autres mets vn peu de ſel,
    pour leur témoigner qu'ils conſerue-
    roient leur amitié incorruptible, com-
    me le ſel preſerue de corruption toutes
    les viandes.
    On renuoyeroit aux Aſnes ceux,
    qui au lieu de laituës, offriroient des
    chardons pour ſalade:comme faiſoient
    les anciens Romains , au rapport de
    Capitolin.  Vous ferez bien pis : ſi au
    lieu de viandes, vous offrez du venin
    & des eſpines à voſtre Eſpouſe.
    IV.  L'Amour vous eſt abſolument
    neceſſaire, ſi vous voulez tirer de bons
    ſeruices de voſtre femme, & la main-
    tenir en ſanté.  Si elle conçoit vne
    haine contre vous elle luy glacera
    le cœur78, & par conſequent , luy re-
    froidira les eſprits vitaux , luy trou-
    blera l'imagination , & rompra les
    bras qui ſeront languiſſans & inutiles
    dans le trauail.
    Au contraire , ſi l'Amour luy eſ-
    chauffe le cœur , il le luy dilatera, il
    en viuifiera & purifiera les eſprits, il
    E
    
    98
    La Direction & la Conſolation
    les épandra par tous les membres, &
    la rendra vne bonne ouuriere dans
    toute voſtre famille , & elle ſera vô-
    tre plus ſeur & plus agreable refuge.
    Calius
    l. 9. c.
    22.
    Les Thebains79 auoient vn Regi-
    ment de ſoldats,en qui eſtoit leur prin-
    cipale eſperance. Elle eſtoit compoſée
    de perſonnes qui s'eſtoient voüez vne
    particuliere & inuiolable amitié.
    Charles Frideric, Duc de Iuliers,
    de Cleues, & de Monts
    , prit pour ſon
    Symbole quantité de cœurs , mis ſur
    vn bouclier auec cette inſcription. Hic
    murus aheneus eſto
    . Voicy vne muraille
    d'airain
    . Il euſt dit plus veritablement.
    Voicy vne muraille d'or , & tout à fait
    impenetrable.
    Le cœur eſt la ſource de la vie.  Il
    vit le premier & meurt le dernier : S'il
    meurt tout meurt : S'il eſt malade tout
    eſt languiſſant : S'il eſt vif & actif, tout
    demeure , & tout paroiſt dans ſa
    vigueur.
    V.  Vne femme qui aime, a mille
    inuentions pour conſeruer la ſanté &
    la vie à ſon mary par de bons offices,
    
    99
    des perſonnes Mariées.
    par ſes ſoings,& meſme par des actions
    heroïques & non attenduës.  La fille
    de Clearque, ayant eu permiſſion de
    viſiter ſon mary dans la priſon, chan-
    gea d'habits auec luy, & le déliura au
    peril de ſa propre vie. L'Amour eſt in-
    uentif & preſt de tout ſouffrir pour
    celuy à qui il s'eſt donné. I'ay raconté
    Impri-
    mé chez
    Gran-
    gier à
    Dijon.
    de tres-rares exemples de l'Amour ef-
    fectif des femmes enuers leurs maris,
    dans vn Traicté intitulé, Le bon Vi-
    gneron , le bon Laboureur , & le bon
    Artiſan
    .
    VI.  Ie vous diray vn mot qui vous
    doit penetrer le cœur80.  Voulez vous
    viure en ſeureté, aimez voſtre femme,
    & témoignez-luy voſtre amour par de
    bons effects.  Alphonſe, Roy d'Arra-
    gon
    diſoit ſagement : Que l'Amour eſt
    ſans armes , & neantmoins dort toû-
    jours armé.  Au contraire, il eſt peril-
    leux de tenir touſiours dans ſon ſein
    vne vipere pleine de venin. Vous rem-
    pliſſez d'vne haine mortelle le cœur de
    voſtre femme : Cette haine eſt vn poi-
    son , tiré du plus creux de l'abyſme, &
    E ij
    
    100
    La Direction & la Conſolation
    vous viuez auec elle comme ſi vous la
    careſſiez,auec toutes les tendreſſes que
    vous luy deuez , & que vous luy auez
    promiſes.
    Si j'oſois charger ce papier de di-
    uerſes tragedies arriuées en tous les
    ſiecles , ie vous ferois dreſſer les che-
    ueux en teſte , & glacer le ſang dans
    les veines. Mais ie n'ay garde de re-
    mettre dans la memoire des hommes,
    ce qui doit eſtre enterré dans vn eter-
    nel oubly.
    Concluez , & ſoyez ſage & mo-
    deré. Viuez joyeux, au milieu des ca-
    reſſes & des diuertiſſemens d'vne hon-
    neſte & chaſte Amour.  Ne viuez
    point vne vie de Hibou , qui n'ai-
    me que les tenebres & la ſolitude, &
    qui ſe fait la haine & l'opprobre de
    tous les oyſeaux.
    
    101
    des perſonnes Mariées.
    bandeau décoratif

    CHAPITRE II.

    La Conſolation & la Direction d'vne
    Femme, qui eſt battuë par ſon
    Mary
    .

    LEs paroles volent en l'air, & ne
    bleſſent perſonne.  Vne haine
    couuerte ſe cache dans les replis du
    cœur , & ne fait mal qu'à ceux qui
    ſont trop curieux. Mais les ſoufflets,
    les coups de poings, les coups de pieds
    & de baſtons meinent vn tel bruit, &
    portent vn ſi notable dommage au
    corps, & vne ſi faſcheuſe infamie à la
    perſonne, qu'ils ſont inſupportables à
    vne femme bien née , & qui ſe ſent
    innocente.
    Il eſt vray que cét eſtat eſt tres-
    lamentable, lors que la paſſion poſſe-
    de tellement vn mary, qu'il n'eſcoute
    point la raiſon , & qu'il ſe laiſſe em-
    porter à vne furieuſe impetuoſité, qui
    le met hors de ſoy-meſme.  Au lieu
    d'vn homme raiſonnable , à qui l'on
    E iij
    
    102
    La Direction & la Conſolation
    s'eſt confié & donné , pour en tirer du
    ſoulagement & de la joye : on trouue
    vn Lion & vn Tigre enragé , qui rugit
    continuellement dans ſa cauerne , &
    en ſuite, déchire & deuore ceux qui y
    ſont.
    Mais il n'eſt point de mal ſi grand
    qui ne ſe puiſſe tourner à profit, ſi nous
    y prenons garde , & qui ne ſe puiſſe
    tout à fait empeſcher ou diminuër , ſi
    nous y apportons vne bonne volonté,
    & vne ſage conduite.
    §.  I.  Aduis à la femme , qui eſt
    battuë par ſon mary.
    I.  Prenez garde quel eſt le naturel
    de voſtre mary , & qu'eſt-ce qui le
    choque en vous : Accommodez-vous
    à ſes humeurs, & vous l'appriuoiſerez,
    encore qu'il fut plus farouche qu'vn
    Loup & qu'vn Lion.  Sainct Emerius
    appriuoiſa vn Lion par vne douce pa-
    role : & ſainct Seuerin , Eueſque de
    Septempeda
    , par vn ſeul ſigne de
    Croix , rendit vn Loup doux & do-
    meſtique.
    Voyez attentiuement s'il n'y a
    rien en vous qui luy donne vne iuſte
    
    103
    des perſonnes Mariées.
    occaſion, ou vn ſpecieux pretexte de
    vous frapper & moleſter. Si vous ren-
    contrez quelque imperfection cho-
    quante , corrigez-là , & Dieu benira
    voſtre vertu , & le deſir que vous au-
    rez,de viure en ſorte qu'il ne ſoit point
    offenſé dans voſtre maiſon.
    II.  Ne croyez point que les coups
    que voſtre mary vous donne , proce-
    dent d'vne haine interieure : Car cette
    penſée aigriroit voſtre mal. Souuent
    vne ſimple legereté, ou vne ſurpriſe de
    vin , ou l'âge plein de feu luy empor-
    tent la main.
    Il pourroit arriuer que ce ſeroit vn
    excez d'affection , laquelle ne peut
    rien ſouffrir en vous qui offenſe ſes
    yeux.  Vous voyez par voſtre propre
    experience, que vous puniſſez vos en-
    fans pour certaines fautes , dont vous
    ne daignez pas ſeulement reprendre81 vn
    de vos valets : Car voſtre amour veut
    voſtre fils parfait , & l'indifference
    que vous auez pour le bien de voſtre
    valet , vous fait negliger & tolerer ſes
    ruſticitez & imperfections.
    E iiij
    
    104
    La Direction & la Conſolation
    Les femmes des Moſcouites82 ſont
    Auity. admirables en ce poinct. Si elles font
    vne faute vn peu remarquable , elles
    n'eſtiment point eſtre aimées de leurs
    maris, s'ils ne les battent ſelon que la
    faute le merite. Qui a payé eſt quitte :
    Autrement on peut craindre , qu'vne
    indignation couuée ne demeure plus
    long temps ſur le cœur83, & n'en cor-
    rompe entierement l'affection.
    III.  Si voſtre mary vous frappe,
    meſmes mal à propos, taiſez-vous, &
    ne luy donnez point d'imprecations.
    Ne criez point de telle ſorte , que les
    voiſins en ſoient allarmez , ſi ce n'eſt
    qu'il y ait du peril pour voſtre vie, ou
    pour voſtre ſanté : & qu'il faille les
    appeller au ſecours.
    Bon
    Vigner
    lib. 3.
    c. I. 84
    I'ay prouué ailleurs, que le ſilence
    empeſche que les maris ne frappent
    leurs femmes. Ie dis maintenant, qu'il
    fait au moins qu'ils ne les frappent
    point ſi rudement ny ſi ſouuent.  Car
    qui ſeroit le deſnaturé, qui voulut tou-
    cher ſur vne pauure brebis laquelle ne
    luy dit rien , & qui luy donne ſa laine
    & ſa ſubſtance ? Si la precipitation , la
    
    105
    des perſonnes Mariées.
    colere ou l'yureſſe, pouſſe vn ieune eſ-
    uenté à quelque eſcapade, & qu'on ne
    luy reſiſte point dans ſa fureur , lors
    que ſon feu eſt paſſé il reſte honteux &
    humilié.  Il rentre en ſoy-meſme , il
    admire la vertu & la generoſité de cel-
    le qui a tant d'amour pour luy , & tant
    de reſpect pour Dieu.  Il propoſe alors
    de ne plus tomber dans vne faute ſi cri-
    minelle & ſi eſloignée de la raiſon.
    Chacun a le remords de ſa conſcience,
    lequel eſt vn Pedagogue inuiſible, qui
    ne manque iamais à ſon deuoir. Dieu
    le fait agir puiſſamment , lors que la
    perſonne offenſée s'en rend digne , &
    implore ſon aide.
    Imitez le Lierre coupé , il ne laiſſe
    pas de s'attacher plus fortement à l'ar-
    bre qui l'appuyoit , & d'en tirer tout
    le ſuc qu'il peut.  Par ce moyen il re-
    pouſſe ſes rejettons , & montre enfin
    auſſi haut qu'il eſtoit.
    IV.  Conſderez que cette ſouf-
    france eſt vne ſatisfaction pour vos pe-
    chez , vn grand merite deuant Dieu,
    & vn moyen de rendre toutes vos ver-
    tus plus heroïques & plus ſolides. On
    E v
    
    106
    La Direction & la Conſolation
    dit qu'vn Cheual mordu d'vn Loup, en
    deuient plus genereux.
    V.  Dieu changera vos amertumes
    en douceurs, & vos playes en des ſour-
    ces de benedictions.  Il ſortit des
    playes de ſaincte Martine martyre,
    vne ſoüeue odeur , qui embaumoit
    tout l'air voiſin , & rejoüiſſoit les aſ-
    ſiſtans.
    Colloq.
    [?]1.85
    Le Baume ne couleroit point ſi
    abondamment, ſi l'on ne donnoit de
    petites taillades au tronc de l'arbriſ-
    ſeau. Majole rapporte qu'au nouueau
    Monde on trouue vn arbre, qui eſtant
    inciſé , diſtille vne goutte ſemblable
    au Baume en odeur, laquelle guerit de
    toutes playes, & referme entierement
    les cicatrices : de ſorte qu'il n'y paroiſt
    plus aucune marque de la bleſſure.
    V.86  Meditez les tourmens & les
    douleurs des ſaincts Martyrs , & les
    voſtres vous ſembleront vn jeu d'en-
    fant.  Saincte Marcionille fut tour-
    mentée , & enfin maſſacrée par ſon
    propre mary , auec ſainct Celſe ſon
    fils.
    Pluſieurs Martyrs ont eſté ſouffle-
    
    107
    des perſonnes Mariées.
    tez , baſtonnez , bruſlez , eſcorchez,
    roſtiſ ſur des grils ardens, & ont ſouf-
    fert tous ces ſupplices, & pluſieurs au-
    tres auec des joyes incomparables.
    Lors, dit ſainct Chryſoſtome, que les
    S. Chri-
    de ſan-
    ctis
    Mar-
    tyrib.87
    Saincts Martyrs eſtoient enuironnez de
    flammes qui entroient dans leurs playes,
    & qui les conſumoient iuſques aux os,
    ils ſouffroient ces douleurs comme s'ils
    euſſent eſté de diamant , & comme s'ils
    euſſent enduré dans des corps emprun-
    tez
    .
    Et ailleurs parlant de l'Apoſtre
    ſainct Paul , il dit. Sainct Paul eſtant
    orné de la Charité de Dieu, ne crai-
    gnoit point dauantage Neron , & les
    autres Tyrans & bourreaux, qu'vn pe-
    tit mouſcheron qui vole en l'air.  Par
    cette Charité, il eſtimoit toutes les tor-
    tures & la mort meſme vn ieu d'en-
    fant. Il eſtoit plus joyeux & plus glo-
    rieux dans ſes liens, que s'il euſt eſté
    couronné d'vn diademe. Eſtant dans
    la priſon il demeuroit au Ciel.  Il re-
    ceuoit plus volontiers les playes que les
    autres ne reçoiuent les recompenſes.
    Cette Charité luy rendoit les trauaux
    E vj  108 La Direction & la Conſolation plus doux, que le repos ne ſembloit aux
    autres , & les douleurs plus agreables,
    que les couronnes, que les triomphes &
    les trophées
    .
    Acta
    Mart.
    Sainct Hermile ſe réjouïſſoit , lors
    qu'on luy frappoit le viſage auec des
    inſtrumens d'airain.  Saincte Seconde
    ſe faſchoit contre le Tyran, de ce qu'il
    honoroit ſa ſœur Rufine en la ſouffle-
    tant , & qu'il ne la faiſoit point ſouf-
    frir pour imiter ſon Sauueur.
    Sainct Sebaſtien loüoit Dieu, ſous
    la greſle des baſtonnades, dont il fut
    aſſommé.
    Sainct Marc & Sainct Marcellien,
    eſtant attachez à vn poſteau par des
    cloux qui luer perçoient les pieds aſ-
    ſeuroient : Que iamais ils n'auoient
    eſté à vn meilleur feſtin.
    Sainct Arcadius loüoit Dieu , &
    chantoit d'allegreſſe , lors qu'on luy
    coupoit tous les membres de ſon corps
    les vns apres les autres.
    Voſtre mal eſt tres-grand, & tres-
    difficile à ſupporter , ie ne croy pas
    neantmoins qu'il ſoit égal à celuy de
    ces genereux ſoldats de Ieſus-Chriſt.
    
    109
    des perſonnes Mariées.
    Conſiderez leurs ſouffrances , admi-
    rez la force de la grace de Dieu en eux:
    loüez leur valeur , implorez leur aſſi-
    ſtance , & aſſeurez-vous que vous en
    receurez vn grand ſoulagement , &
    que voſtre patience en deuiendra plus
    genereuſe.
    VI.  La Patience rend le mal plus
    leger , & l'Oraiſon l'oſte quelquefois
    entierement, & fait que Dieu renforce
    tellement le cœur88 de ſon ſecours, qu'il
    ne ſent aucune douleur.
    Hiſt.
    ipſor.
    Sainct Clement d'Ancyre , &
    ſainct Agathange, eſtans mis ſur des
    grils de fer tout embraſez , n'en fu-
    rent nullement endommagez, quoy
    que le Tyran fiſt jetter ſur eux de
    l'huile , de la poix , & du ſouffre
    boüillant.
    Le meſme ſainct Clement receut
    cent cinquante coups ſur la teſte , &
    vn Ange le guerit incontinent89.
    Sainct Theodore chante au mi-
    lieu de ſes tourmens , & vn Ange
    eſſuye auec vne merueilleuſe allegreſ-
    ſe , la ſueur qui couloit de ſon viſage.
    Vn autre Ange guerit ſainct Conſtan-
    
    110
    La Direction & la Conſolation
    ce de toutes ſes playes.
    Ayez donc confiance en Dieu :
    Iettez dans ſon ſein voſtre cœur90 & vos
    douleurs : Inuoquez-le auec ardeur,
    & il vous aſſiſtera & conſolera. Peut-
    eſtre conuertira-t'il voſtre mary par
    vos prieres & par voſtre patience ,
    comme il conuertit les bourreaux de
    ſaincte Martine , elle ayant prié pour
    eux. Et quoy qu'il en arriue, vos dou-
    leurs ſe tourneront en joye , & vos
    tourmens en allegreſſe. Les pieces des
    pots caſſez dont on tourmentoit ſainct
    Vincent , ſe changerent en des fleurs
    tres-belles & tres-odoriferantes. Dieu
    ne permet iamais que ſes ſeruiteurs
    ſoient accablez du fardeau qu'il met
    ſur leurs eſpaules, s'ils ont recours à
    ſa bonté.
    VIII.91  Continuez touſiours les bons
    ſeruices que vous rendez à voſtre mary,
    & à toute voſtre famille.  Rendez le
    bien pour le mal, & voſtre merite ſera
    tres-grand deuant Dieu.  Les Saincts
    ont exercé cette Charité enuers leurs
    plus cruels perſecuteurs. Sainct Mein-
    rad fit bonne chere aux voleurs , qu'il
    
    111
    des perſonnes Mariées.
    ſçauoit eſtre venus pour l'aſſaſſiner.
    Les Saincts Martyrs Phocas & Melas,
    traicterent le plus ciuilement qu'ils
    pûrent, & nourrirent auec joye & cha-
    rité les bourreaux qui les cherchoient
    pour les maſſacrer, & qui en effect les
    tuerent.
    Dieu a tourné leurs ſupplices en
    plaiſirs , & leur mort d'vn moment en
    vne eternelle vie.  Lors qu'on picque
    certaines Huitres il en ſort vne liqueur
    qui ſe change en pierres precieuſes.
    Toutes vos larmes, toutes vos ſueurs,
    & toutes vos douleurs ſeront trans-
    formées en des fleurs, en des perles,
    & en des couronnes.
    §.  II.   Aduis pour le mari qui
    bat ſa femme.
    I.  L'homme qui frappe ſa femme
    mal à propos , fait vne profeſſion pu-
    blique qu'il n'a point d'eſprit, ne pou-
    uant gagner par dexterité & par bien-
    faits, l'affection d'vne perſonne qui a
    eu tant d'inclination pour luy, que de
    s'y donner entierement, & de s'y aſſu-
    jettir iuſques à la mort, auec laquelle
    il eſt en communauté de corps & de
    
    112
    La Direction & la Conſolation
    biens, & conuerſe continuellement en
    la maiſon, à la table, au lict, à la ville,
    aux champs , & dans toutes les ren-
    contres de la vie.
    Ceux qui ne ſont pas bons Caua-
    liers, tourmentent vn cheual à coups
    d'eſperons & à coups d'eſcourgées92, en-
    core n'en peuuent-ils tirer le ſeruice
    qu'ils deſirent.  Mais vn Caualier in-
    duſtrieux en fait ce qu'il veut, auec le
    moindre coup de houſſine93, & ſouuent
    par vne ſeule parole, ou vn ſeul mou-
    uement de la bride.
    II.  Perſonne ne reuoque en doute,
    que celuy qui ſe bat ſoy-meſme , qui
    s'arrache les cheueux, qui ſe meurtrit
    le viſage à coups de poings, & les bras
    ou les jambes à coups de baſtõs ne ſoit
    vn inſenſé , qui n'a plus de jugement.
    Or perſonne ne doute , que l'homme
    & la femme ne ſoient vne meſme cho-
    Matth.
    19.5.
    ſe. Erunt duo in carne vna.  Ils ſont
    deux en vne meſme chair
    , dit noſtre
    Seigneur.  Iugez donc vous-meſme
    quel nom vous meritez, ſi vous frap-
    pez voſtre femme qui eſt vne meſme
    choſe auec vous.
    
    113
    des perſonnes Mariées.
    III.  Le contrecoup en retombe ſur
    vous, & plus dangereuſement que ſur
    elle.  Comme les coups qu'on donne
    ſur le coſté gauche incommodent auſſi
    le coſté droict , & pour l'ordinaire,
    le contre-coup eſt pire que le coup
    meſme.
    IV.  Celuy qui frappe ſa femme eſt
    vn barbare ou vn yurogne.  S'il eſt
    d'vne condition riche & noble, il eſt
    barbare, s'il eſt de baſſe naiſſance, il
    Solin. eſt brutal ou yurogne. Les Neuriens,
    peuple de Scythie, ſe transformoient
    en Loups durant l'eſté , & exerçoient
    pluſieurs cruautez ſous cette figure
    puis retournoient à leur premiere fi-
    gure. Les yurognes ſont preſque tou-
    te l'année transformez en de cruelles
    beſtes.  Ces Neuriens adoroient Mars
    pour leur Dieu; ils adoroient auſſi leurs
    eſpées , & leur immoloient des hom-
    mes.  Ils faiſoient meſme leur feu do-
    meſtique auec des os d'hommes & de
    femmes.  Ce Hieroglyphe peut nous
    figurer ceux qui eſtans remplis de vin,
    ne penſent qu'à toucher , qu'à crier,
    & qu'à mettre toute leur maiſon en
    
    114
    La Direction & la Conſolation
    feu & en flammes.
    V.  Ceux qui battent leurs fem-
    mes ſont des ames laſches, qui s'at-
    taquent à de plus foibles qu'eux , &
    tremblent deuant leurs égaux.  Les
    anciens Hetruriens ont eſté blaſmez,
    de ce qu'ils faiſoient fuſtiger leurs eſ-
    claues au ſon de la fluſte , pour auoir
    du plaiſir & du diuertiſſement, meſme
    dans les larmes & les gemiſſemens de
    ces pauures miſerables victimes, qui
    ne leur pouuoient reſiſter.
    Les ames genereuſes aiment la
    paix & la doucuer , & mépriſent tou-
    tes les violences precipitées. L'Empe-
    reur Maximilien
    le montroit dans vn
    tel Embleme.  Il peignit vne Aigle,
    qui fouloit aux pieds la foudre: & te-
    noit vn rameau d'Oliuier.
    VI.  Celuy qui bat ſa femme , ſe
    met en danger d'eſtre ridicule & infa-
    me dans tout ſon voiſinage. Le droict
    naturel de ſa conſeruation , le tran-
    ſport de la colere , les tentations du
    demon, peuuent tellement échauffer
    & animer la plus foible des creatures,
    qu'elle ſe mettra en defenſe , qu'elle
    
    115
    des perſonnes Mariées.
    luy ſautera aux yeux , qu'elle luy
    marquera les joües auec ſes ongles,
    le défigurera , & le bleſſera notable-
    ment.
    Les moindres ſouris montrent les
    dents ſi on les attaque.  Et les plus
    chetifs animaux domptent quelque-
    fois les plus orgueilleux & les plus in-
    uincibles.  Richeome rapporte, qu'v-
    ne vieille Caualle tua vn Lion par vn
    coup de pied , le Lion s'approchant
    d'elle pour la deuorer. Il n'eſt point
    de foible ennemy , lors qu'il s'agiſt
    de la ſanté , de l'honneur , & de la
    vie.
    Ie veux que vous ſortiez victo-
    rieux du combat.  Ce vous ſera vne
    grande gloire, de vous eſtre battu en
    duel auec vne femme.
    VII.  Celuy qui bat ſa femme la
    rend farouche & indocile, ſi elle a vn
    cœur94 genereux, il la fait puſillanime,
    ſi elle eſt craintiue , la douceur l'ap-
    priuoiſera mieux , ſi ſon humeur eſt
    reueſche ; & l'on en tirerera plus de
    ſeruice.Cela ſe voit meſmes en la pluſ-
    part des beſtes.
    
    116
    La Direction & la Conſolation
    L'Elephant de l'Inde , au rapport
    De ani-
    mal 12
    c. 44.95
    d'Elien , eſtant pris lors qu'il eſt déja
    robuſte, eſt fort difficile à appriuoiſer,
    & par vn deſir de liberté eſt tres-fa-
    rouche , taſchant de tuer ceux qui le
    tiennent. Si on le lie, il entre dans de
    plus grandes fougues, rejette les vian-
    des les plus delicates, & ſe laiſſe mou-
    rir. Les Indiens pour le rendre docile
    luy chantent vne chanſon , & joüent
    d'vn inſtrument de Muſique.  L'Ele-
    phant commence à l'écouter, leue les
    oreilles , pour oüir plus commode-
    ment cette melodie , montre qu'il y
    prend plaiſir, & ſe rend doux & trai-
    table par cét agreable concert, en ſui-
    te il mange peu à peu, & quoy que dé-
    lié, ne retourne plus à ſa ferocité na-
    turelle.
    Vous auez mené voſtre Eſpouſe
    en voſtre maiſon auec les violons, &
    auec d'autres inſtrumens de Muſique.
    Retenez y toute voſtre vie vne bonne
    conſonance , & elle y demeurera vo-
    lontiers , & vous y rendra de bons
    ſeruices.
    VIII.  La ſocieté de la vie de
    
    117
    des perſonnes Mariées.
    l'homme & de la femme, les oblige à
    vn amour parfait , & à vne douceur &
    des careſſes reciproques. Elle doit ap-
    paiſer les plus furieux , & eſteindre
    leurs flammes.  L'Empereur Antonin
    auoit mis dans ſon Symbole vn Fou-
    dre pacifique ſur vn lict.  Vn lict de
    plume reſiſte aux boulets de Canon,
    en ne leur reſiſtant pas.
    Combien de ſeruices rend vne
    femme à ſon mary ? Ils meritent ſon
    amitié , & doiuent empeſcher ſa
    cruauté. Le Crocodile, quoy que tres-
    cruel, ne nuit iamais à vn petit oiſeau
    qui ſe nomme Trochile96: à cauſe que
    cét oiſeau luy nettoye les dents , y
    cherchant ſa nourriture. Il entre auec
    aſſeurance dans la bouche de ce mon-
    ſtre , & en ſort auec liberté.  Qui eſt-
    ce qui vous prepare vos viandes, & qui
    a ſoin de tous vos domeſtiques , ſinon
    voſtre femme? Ne payez point par vne
    laſche & ingrate cruauté , les ſeruices
    charitables de ſa bonté.
    IX.  Celuy qui bat ſa femme , nuit
    beaucoup à ces enfans & à toute ſa fa-
    mille.  Car il eſt preſque neceſſaire
    
    118
    La Direction & la Conſolation
    qu'ils mépriſent, ou le mary comme
    vn brutal , ou la femme comme vne
    teſte dure & mal faite : & quelquefois
    les accidens qui ſuruiennent dans ce
    chamaillis, rend l'vn & l'autre abſolu-
    ment ridicule. Ainſi le gouuernement
    eſt enerué, & l'eſprit des enfans & des
    ſeruiteurs ſe rebute , & vit dans vne
    noire melancholie , de ce qu'ils n'en-
    tendent, que des crieries, des plaintes,
    des blaſphemes , des maledictions &
    des imprecations.
    X.  Celuy qui bat ſa Femme , ren-
    uerſe toute l'education de ſes enfans :
    & leur donne vn exemple, qui les ren-
    dra de petits Tigres, en leur temps, &
    des Diables toute leur vie.  Leur ima-
    gination ſe remplit de colere , & de
    blaſphemes: qui font puis apres de fu-
    rieux effets dans les occaſions.
    XI.  Celuy qui bat ſa Femme, ſans
    vne abſoluë neceſſité , ſurpaſſe ſon
    pouuoir. Le domaine du Mary ſur la
    Femme, n'eſt pas ſemblable à celuy
    qu'il a ſur ſon or, ſur ſon argent , &
    ſur ce qu'il poſſede: mais il eſt ciuil, &
    fort limité.  Eue fut tirée de la coſte
    
    119
    des perſonnes Mariées.
    d'Adam , & non pas de la teſte ny des
    pieds : pour monſtrer, comme elle ne
    doit point dominer ſur ſon mari; auſſi
    n'en doit elle point eſtre mépriſée &
    bafoüée: mais eſtre ſa compagne bien-
    aimée : ayant eſté priſe d'auprés du
    cœur97.
    XII.  Dieu defend aux hommes, par
    la bouche de l'Apoſtre, de tourmenter
    Coloſſ.
    3. 19.98
    leurs femmes, Maris , dit-il , aimez
    vos femmes, & ne leur témoignez point
    d'amertumes
    .
    Si l'on n'obeït point à ce com-
    mandement , la douleur retombera
    pour l'ordinaire ſur celuy qui frappe.
    C'eſt ce que meritent ces bourreaux
    domeſtiques, comme anciennement
    le meritoient & le ſouffroient les
    In A-
    ctus.
    bourreaux des Saincts Martyrs. Ceux
    qui martyriſoient ſaincte Martine ,
    furent tourmentez viſiblement par les
    Anges.  Ceux qui foüettoient ſainct
    Thyrſe
    auec des cordes, en furent eux-
    meſmes foüettez , & en ſuite auec des
    foüets embraſez : & ce qui eſt plus à
    noſtre propos , ils ſe fuſtigerent eux-
    meſmes.  Vn mary ne peut frapper le
    
    120
    La Direction & la Conſolation
    corps de ſa femme, qu'il ne ſe perce le
    cœur99, par vn ſenſible remors de con-
    ſcience , & par vne juſte crainte ,
    d'eſtre dans le meſpris de toute ſa
    parenté.
    Le cloud qu'on vouloit ficher
    dans la teſte de ſainct Potite, rejaillit
    ſur le Tyran, & ſe ficha profondement
    dans la ſienne.
    Concluez de tout cecy , qu'il
    faut qu'vn homme ſoit entierement
    hors de ſoy-meſme ; lors que ſans
    vne extreme neceſſité , il vient à
    cette barbarie de frapper ſa femme; ſi
    particulierement cela arriue pluſieurs
    fois.  Il ſe nuit à ſoy-meſme , à ſa re-
    putation , à ſes enfans à toute ſa fa-
    mille, & fait vne action qui eſt brutale
    & barbare.






    Chap.
    
    121
    des perſonnes Mariées.
    bandeau décoratif

    CHAPITRE III.

    La Conſolation & la Direction d'vne
    femme dont le mary eſt jaloux.

    LA Ialouſie, dit Chryſippe, eſt vne
    maladie de l'eſprit, laquelle pro-
    cede d'vne crainte, que quelqu'autre
    n'ait la joüiſſance d'vne choſe aimé
    qu'on veut poſſeder tout ſeul.
    Vn Auaricieux eſt jaloux de ſon
    or & de ſon argent. Vn Gentilhomme
    eſt jaloux de ſon honneur: vn Roy de
    ſa domination; & vn mary de ſa fem-
    me.  Tout ce qui donne le moindre
    ombrage de les leur rauir les choque,
    & les fait entrer dans de grandes in-
    quietudes.
    Ce mal eſt l'vn des plus grands
    qui puiſſent arriuer au Mariage.  Car
    il ne donne nul repos, ny iour ny nuict,
    à vn eſprit ſoupçonneux , & qui ſe for-
    me vne infinité de chimeres , croyant
    qu'il eſt trahy & priué de ce qu'il a de
    plus cher au monde, pour ſes delices
    F
    
    122
    La Direction & la Conſolation
    & pour ſa reputation.
    Vne femme qui connoiſt ce mal-
    heur , ſi elle ſe trouue innocente , ſe-
    che ſur ſes pieds , & deſire mille fois
    le tombeau , afin de couurir ſa honte
    & eſtouffer ſes regrets. Donnons quel-
    que ſoulagement à ſa douleur , &
    queques aduis pour la diſſiper entie-
    rement.
    §.  I.   Aduis à la femme , dont le
    mary eſt poſſedé de jalouſie.
    I.  Compatiſſez à voſtre mary com-
    me à vn malade : & réjoüiſſez-vous
    que ſon mal ne procede que d'vn ex-
    cez de l'Amour qu'il vous porte, & de
    l'eſtime qu'il fait de voſtre beauté, de
    voſtre bonne grace , de vos paroles
    charmantes, & de pluſieurs perfections
    naturelles qu'il apperçoit en vous.  Il
    vous affectionne , & veut vous poſſe-
    der tout ſeul , à deſſein de conſeruer
    voſtre honneur, de ſauuer voſtre ame,
    de maintenir le luſtre de voſtre famille,
    & vos enfans dans leur heritage ; ſans
    le diuiſer à d'autres qui ne ſeroient
    point à luy.
    Ie vois bien , qu'eſtant certaine
    
    123
    des perſonnes Mariées.
    de voſtre vertu, vous trouuez que ſes
    ſoupçons vous ſont injurieux.  Mais
    conſolez-vous , puis que ſa jalouſie
    vient pluſtoſt de foibleſſe que de ma-
    lice , & que de grands Saincts en ont
    eſté ſurpris, eſtant trompez par de faux
    rapports.
    Sainct Henry , Empereur d'Occi-
    dent , prit vn faſcheux ombrage de
    ſaincte Chunegonde ſa femme. Mais
    Surius. la Saincte , pleine d'vne genereuſe
    confiance en Dieu , ne s'en eſtonna
    point. Elle s'offrit à marcher à pieds
    nuds ſur des coutres100 de charruë tout
    eſtincelans de feu.  L'Empereur luy
    permit, & elle y paſſa auec allegreſſe
    & promptitude, ſans en eſtre aucune-
    ment bleſſée.
    Sainct Ioſeph meſme euſt quelque
    ſoupçon de la Vierge Marie Mere de
    Dieu , & auoit déja reſolu de la quit-
    ter.  Mais Dieu luy enuoya vn Ange
    pour l'inſtruire, afin de le mettre hors
    de peine, & la Vierge hors de blâme.
    Num.
    6. 5.
    II.  Confiez-vous que Dieu diſſi-
    pera ce broüillard , moyennant que
    vous ayez vn peu de patience. Dieu
    F ij
    
    124
    La Direction & la Conſolation
    auoit ordonné aux Iuifs vne Eau-be-
    nite , qu'on nommoit l'Eau de Ialou-
    ſie. Le mary qui auoit quelque ſoup-
    ſon de ſa femme le menoit au Preſtre,
    lequel auec de certaines prieres, pre-
    ſentoit cette eau à l'accuſée.  Si elle
    eſtoit ſans crime , l'eau ne luy faiſoit
    aucune incommodité : mais la ren-
    doit feconde. Que ſi elle eſtoit cou-
    pable ſes entrailles pourriſſoient , &
    elle en mouroit.
    Saincte Elizabeth101, Reine d'Hon-
    grie, fut ſuſpecte au Roy ſon mary102: à
    cauſe des particuliers témoignages
    d'affection , que cette vertueuſe Prin-
    ceſſe montroit à vn de ſes Pages , le-
    Vita
    & An.
    Luſit.
    quel excelloit en pieté par deſſus tous
    les autres. Le Roy piqué d'vne furieu-
    ſe jalouſie , ſe reſolut de faire mourir
    ce Page ; & à cét effect l'enuoye à vn
    ouurier qui cuiſoit de la chaux, à qui
    il auoit commandé de jetter dans ſon
    fourneau ardent le premier qu'il luy
    addreſſeroit. Comme ce Page y alloit
    par l'ordre du Roy, il paſſa proche d'v-
    ne Egliſe , & entẽdant qu'on ſonnoit à
    l'éleuation du ſainct Sacremẽt à la Meſ-
    
    125
    des perſonnes Mariées.
    ſe, il entra dedans, oüit le reſte de la
    Meſſe , & l'autre entiere qui ſui-
    uoit.  Le Roy ſouhaitant auec impa-
    tience de ſçauoir le ſuccez de ſon meſ-
    ſager, enuoye vn autre Page (qui eſtoit
    l'accuſateur de la Reine & de ſon
    compagnon ) à ce faiſeur de chaux,
    pour luy demander s'il auoit executé
    ſes ordres.  Il n'y fut pas pluſtoſt
    arriué que le Chaufournier l'empoi-
    gne, & nonobſtant toutes reſiſtances
    le jette dans ſon fourneau , ſur la
    creance que c'eſtoit celuy dont le Roy
    luy auoit parlé. Peu de temps apres le
    Page vertueux qui eſtoit deſigné à ce
    ſupplice vint à cét ouurier , & luy de-
    mande s'il auoit obey au Roy.  Il reſ-
    pond , qu'il auoit fait auec fidelité ce
    qui luy auoit eſté commandé , & que
    le Page eſtoit reduit en cendres.  Le
    Roy ayant ouy ce rapport par celuy-
    meſme qu'il vouloit perdre , admira
    les iugemens de Dieu, & le ſoin qu'il
    prend de la vie & de la reputation de
    ſes ſeruiteurs & de ſes ſeruantes.  Il
    honora la Reine plus que iamais , &
    careſſa ce Page, qui auoit eſté déliuré
    F iij
    
    126
    La Direction & la Conſolation
    de cét extreme peril par ſa pieté. Eſpe-
    rez les meſmes aſſiſtances du Ciel , ſi
    vous auez la meſme vertu en terre.
    III.  Conſiderez attentiuement
    d'où voſtre mary prend occaſion de
    vous tenir pour vne libertine, & vne
    débauchée.  Iettez vne œillade ſur
    toutes les cauſes qui luy peuuent don-
    ner quelque pretexte.
    1.  Si ce ſont de trop frequens en-
    tretiens auec quelqu'vn de vos do-
    meſtiques , de vos parens & de vos
    voiſns, il faut neceſſairement les re-
    trancher, pour innocens & pour vti-
    les à la famille qu'ils puiſſent eſtre.
    Rien ne vous doit eſtre plus cher que
    voſtre repos & celuy de voſtre mary.
    Cette maladie de Ialouſie ne peut ſe
    guerir, tandis que les ſujets de l'om-
    Plu-
    tarch.

    in Ar-
    tax.103
    brage demeurent.
    Les Perſans eſtoient ſi ſoupçon-
    neux , qu'ils faiſoient mourir , non
    ſeulement ceux qui touchoient & qui
    careſſoient vne des Concubines du
    Roy, mais auſſi ceux qui s'en appro-
    choient lors qu'elle paſſoit par la ruë.
    Vous voyez combien grande eſt la ma-
    
    127
    des perſonnes Mariées.
    ladie de la Ialouſie , & le ſoin qu'il
    faut apporter pour l'euiter, & pour la
    guerir.
    2.  Ne permettez iamais aucune fa-
    miliarité à perſonne, en ſe joüant au-
    prés de vous, en raillant, en vous ma-
    naint les mains, ou vſant d'autres pri-
    uautez bien qu'innocentes.
    Ruel-
    lius
    l.
    13.cap.
    143.
    L'herbe qu'on appelle Touſiours
    viuante
    , eſt tres belle à voir, eſtant
    touſiours verdoyante.  Si quelqu'vn
    la veut toucher, elle reſſerre incon-
    tinent ſes feüilles , & les cache
    ſous ſes petites branches : Que ſi on
    la touche, elle ſe fleſtrit auſſi-toſt, &
    paroiſt comme morte : Si l'on en
    retire la main, elle reprend ſa nouuelle
    vigueur.
    Toutes les careſſes ſont perilleu-
    ſes, & peuuent donner de iuſtes crain-
    tes, que d'vne petite eſtincelle ne ſorte
    vn grand incendie.
    3.  Si voſtre mary ne trouue pas
    bon , que vous ſortiez ſouuent du lo-
    gis pour aller en compagnie, pour aſ-
    ſiſter au bal, pour prendre d'autres re-
    creations : réjoüiſſez-vous de cette
    F iiij
    
    128
    La Direction & la Conſolation
    contrainte, qui vous retranche beau-
    coup de ſujets de diſtractions & de diſ-
    ſipations de voſtre deuotion.
    Combien de Sainctes Martyres
    ont eſté renfermées dans les priſons,
    & y ont receu de ſignalées faueurs de
    Dieu. Saincte Archelas & ſaincte Priſ-
    que
    y furent viſitées par les Anges, &
    y ſentirent de tres-grandes tendreſſes
    de pieté. Saincte Barbe y fut reſſerrée
    long-temps par ſon propre Pere , &
    renforcée par les faueurs du Ciel. Dieu
    ne vous manquera iamais , ſi vous
    vous jettez entre ſes bras.
    4.  Moderez la ſomptuoſité de vos
    habits,paroiſſant moins vaine vous pa-
    roiſtrez plus chaſte.  Les habits ſom-
    ptueux & mols , diſoit l'Empereur Au-
    guſte
    , ſont l'eſtendart de l'orgueil , &
    le nid de la luxure.
    Les Hebreux ſe ſeruent du meſme
    mot , Ada , pour ſignifier ornement ;
    & pour ſignifier recherche des delices.
    Il eſt difficile de tenir la mediocrité104
    dans les ornemens, & de ne ſe point
    laiſſer emporter à l'excez & au vice. S.
    Chryſoſtome
    aſſeure, que de l'ornemẽt
    
    129
    des perſonnes Mariées.
    Homil.
    4. in
    Geneſ.
    des habits ſuit vne infinité de maux.
    C'eſt, dit-il, vne ſource d'arrogance, du
    mespris du Prochain, de la corruption
    des ames, & l'allumette de la volupté
    .
    Sainct Cyprien eſt encore plus ri-
    S. Cyp.
    lib. de
    habit.
    Virg.105
    goureux , & parle contre le luxe des
    habits en ces termes. L'eſclat des ha-
    bits & de leurs ornemens, joint au fard
    du viſage, ne conuient qu'à des femmes
    proſtituées & impudiques , & nous
    voyons que pas vne ne ſe pare auec
    plus de ſoin que celles qui ont perdu la
    honte. Celles qui s'habillent de ſoye &
    de pourpre, au deſſus de leur condition,
    ne peuuent ſe reueſtir de Ieſus-Chriſt.
    Celles qui s'ornent d'or, de pierres pre-
    cieuſes, & de carquans106, ont perdu l'or-
    nement du cœur107 & du corps
    .  Iuſques
    icy ſainct Cyprien.
    Vous voyez qu'il eſt neceſſaire d'ô-
    ter à voſtre mary , qui a déja l'eſprit
    bleſſé, cette occaſion de maintenir ſes
    penſées contre vous.
    5.  Ne vous efforcez point de pa-
    roiſtre belle dans les aſſemblées , en
    vous fardant, de peur que voſtre mary
    n'en fortifie ſes ombrages, & ne s'ima-
    F v
    
    130
    La Direction & la Conſolation
    gine que vous voulez vous captiuer le
    cœur108 de quelqu'vn par cette beauté re-
    cherchée. Socrate diſoit, que la beauté
    eſt vne tyrannie.  Platon eſcrit, qu'elle
    domine ſur la nature. Theophraſte l'ap-
    pelle vne tromperie cachée.  Theocrite,
    vn dommage d'yuoire.  Carneide, vn
    Royaume ſans ſatellites.
    Pour cette raiſon , vn Ancien ne
    conſeilloit pas à vn ieune homme de
    ſe marier. Si, luy diſoit-il, ta femme
    eſt laide , tu ſeras touſiours dans vn
    dégouſt. Si elle eſt belle, elle ſera com-
    mune à d'autres.
    Cela n'eſt point veritable vniuer-
    ſellement. Mais voſtre mary ayant dé-
    ja des penſées flottantes, ſera plus agi-
    té , s'il voit que vous faſſiez la jolie &
    la complaiſante.
    6.  Sur tout, qu'il n'y ait rien de
    trop découuert en voſtre ſein, & en
    voſtre coïffure.  C. Supitius repudia
    ſa femme dans Rome , parce qu'elle
    eſtoit ſortie de ſa maiſon ayant la teſte
    découuerte. La loy, dit-il,t'oblige de ne
    t'orner que pour plaire à mes yeux.
    Tu te deuois attifer ſeulement pour
     131 des perſonnes Mariées. eux, & non pas pour les yeux d'au-
    truy.
    En Arabie & en Syrie , les fem-
    Beſſon. mes marchent encore aujourd'huy par
    la ruë ſi bien voilées, qu'elle ne ſe re-
    ſeruent qu'vne ouuerture pour l'vn de
    leurs yeux.
    Iſaie.
    3. 16.
    Dieu ſe faſche, de ce que les filles
    & les femmes de Ieruſalem mar-
    choient ayant le ſein découuert.  Et
    pour cette raiſon, il les menace de les
    faire tomber entre les mains des bar-
    bares, qui les dépoüilleroient, les des-
    honoreroient , & leur feroient ſouffrir
    de tres-grandes indignitez & incom-
    moditez.
    Il les compare aux Lamies , leſ-
    quelles eſtoient des beſtes farouſches
    dans l'Afrique , qui auoient des viſa-
    ges de femmes, & des mammelles d'v-
    ne ſi rauiſſante beauté, qu'en les mon-
    trant elles en charmoient les moins
    aduiſez des hommes , & les deuo-
    roient. Le reſte de leurs corps eſtoit
    chargé d'eſcailles fort dures. Elles ne
    parloient point, mais jettoient vn ſif-
    flement tel que les dragons.
    F vj
    
    132
    La Direction & la Conſolation
    7.  Moderez vos œillades : & ne
    ſouſriez iamais à des jeunes gens, qui
    peuuent donner du ſoupçon.  Les
    yeux ſont les guides de l'amour, & la
    porte par où elle entre au cœur. Iere-
    mie
    , parlant en la perſonne des habi-
    tans de Ieruſalem, que Dieu auoit pu-
    nis pour leurs pechez, & ſpecialement
    Threr.
    3. 51.109
    pour leur luxure , dit.  Mon œil a
    dérobé & pillé mon ame
    .  Il mon-
    tre qu'vne ſeule œillade peut faire ce
    larcin.
    Sainct Gregoire aſſeure , qu'il
    In Job.
    31.
    n'eſt nulle vertu ſi heroïque, à qui ne
    nuiſe la liberté des œillades , & qui
    n'en ſente des reuoltes en ſon Appetit
    inferieur. C'eſt pourquoy Iob aſſeure,
    qu'il auoit fait vn accord auec ſes
    yeux, de ne point regarder les filles, de
    peur que ces regards ne luy engendraſ-
    ſent des penſées peu chaſtes.
    Les yeux charment facilement le
    cœur.  Vn ieune homme fut telle-
    ment pris par la beauté & l'eſclat des
    yeux d'vne ſaincte Vierge , qu'il ne
    ceſſoit de l'importuner & de la ſolliciter.
    Mais cette ame noble & genereuſe ,
    
    133
    des perſonnes Mariées.
    ayant appris la cauſe de ſon amour,
    s'arracha les deux yeux & les luy en-
    uoya dans vn plat , & par ſon ſang,
    eſteignit le braſier qui conſumoit ce
    ieune eſuenté, & le guerit de ſa folle
    paſſion.
    8.  Ne vous ſeruez iamais de pou-
    dre de ſenteur , ſi voſtre mary ne le
    trouue pas bon. Cela peut donner pri-
    ſe à vn eſprit qui eſt déja alteré.  Vne
    femme qui ſe parfume ſans raiſon, eſt
    ſouuent vn pigeon muſqué , qui va à
    la chaſſe, & attire les autres pour les
    captiuer.
    La Panthere eſt vn beau Symbole
    Æliã
    lib. 5.
    c. 40.110
    de ces affetées, qui ſe parent d'habits
    recherchez , & qui s'embaume de
    parfums. Cét animal attrape les au-
    tres de cette ſorte.  Il cache ſa teſte
    dans quelque buiſſon de peur de les
    eſpouuanter. Les beſtes ſauuages ſen-
    tant la bonne odeur qui ſort de ſon
    corps, s'en approchent & s'arreſtent,
    afin de regarder à loiſir ſa belle peau.
    La Panthere ſe leue alors de ſon em-
    buſcade, en attrape quelques-vnes, &
    les deuore.
    
    134
    La Direction & la Conſolation
    Contentez-vous de l'odeur de vos
    vertus, & elle vous rendra agreable au
    Ciel, à vos domeſtiques, à vos parens,
    & ſur tout à voſtre mary , dont vous
    2. Cor.
    2. 15.
    deuez preferer l'amour & le contente-
    ment à tous les autres auantages, & à
    toutes vos autres ſatisfactions.  Nous
    ſommes la bonne odeur de Ieſus-Chriſt
    ,
    dit ſainct Paul.
    Dieu a ſouuent fait, que les corps mé-
    mes de ſes Saincts rendiſſent vne bõne
    odeur , pour montrer combien leurs
    ames luy plaiſoient.  Les corps des
    Sainctes Vierges Vlphie & Marguerite
    d'Hongrie
    rendent vne tres - ſoüeue
    odeur. Et ce qui eſt plus merueilleux,
    celuy de ſaincte Aldegonde ſentoit
    fort bon , huict cens ans apres ſa
    mort.
    Concluez de tout ce diſcours , que
    vous deuez vſer de quelque contrainte
    dans voſtre conduite , iuſqu'à ce que
    tous les nuages ſoient diſſipez , &
    qu'vn beau iour eſclaire l'eſprit de vô-
    tre mary.  Si par vne molleſſe peu to-
    lerable , vous ne voulez rien ceder de
    vos droicts pretendus , ny de vos di-
    
    135
    des perſonnes Mariées.
    uertiſſemens qui choquent , vous
    vous jettez dans vn euident peril d'é-
    galer voſtre miſere à voſtre vie.
    §.  II.  Aduis au mary , qui eſt
    poſſedé de Ialouſie.
    I.  Meſpriſez pour l'ordinaire les
    Rapporteurs , s'il n'y a vn ſujet tres-
    notable de ſoupçonner , & ſi leur rap-
    port n'a des probabilitez fort ſenſibles.
    Souuent le demon ſuſcite ces pertur-
    bateurs du repos des familles, pour les
    renuerſer entierement , ou au moins
    pour les remplir de fiel & d'amertu-
    me.  Souuent vne ſecrette vengean-
    ce, vn intereſt couuert, vne maligni-
    té diſſimulée , vne legereté trop cre-
    dule , vne precipitation temeraire &
    peu Chreſtienne, ouurent la bouche à
    ces boutefeux.
    II.  S'il y a quelque ſujet raiſon-
    nable , & que les aduis vous ſoient
    donnez par diuerſes perſonnes deſin-
    tereſſées, dignes de foy , & qui n'ont
    eu nulle priſe auec voſtre femme : eſ-
    clairciſſez - vous prudemment de la
    verité.  Ne precipitez rien dans vne
    matiere de la derniere importance.
    
    136
    La Direction & la Conſolation
    Ne declarez pas vos craintes à per-
    ſonne , qu'apres vne meure delibera-
    tion.  Alors ſi le mal vous oppreſſe
    trop le cœur111, & que vous ayez vn amy
    ou vn parent ſage, âgé & ſecret , vous
    pourrez décharger dans ſon ſein voſtre
    affliction.  Cette ouuerture , & cette
    décharge de penſées, ne ſeruiront pas
    peu à voſtre gueriſon.
    III.  Conſiderez vous comme vn
    malade, & ne croyez point facilement
    aux phantoſmes qui vous paſſent par
    l'imagination.  Tout paroiſt jaune à
    des yeux qui ont la jauniſſe : & rouge
    à ceux qui regardent par vn verre qui
    eſt peint en rouge.  Vne perſonne
    craintiue qui marche la nuict, croid
    ſouuent voir des eſprits & des ſoldats
    ennemis , quoy qu'il n'y ait rien de
    reel ſinon ſa frayeur.
    IV.  Peſez ſerieuſement les grands
    malheurs qui trauerſeront toute voſtre
    famille : ſi vous vous laiſſez poſſeder &
    gourmander par cette noire Paſſion,
    qui augmente touſiours auec le temps;
    qui fait tous les iours vne nuée plus
    eſpaiſſe, & qui enfin éclate ſouuent
    
    137
    des perſonnes Mariées.
    en tonnerres & en foudres , qui
    conſument & perdent tout. L'hiſtoi-
    re de ſainct Iulien l'Hoſpitalier vous
    doit tenir dans la reſerue, meſme aux
    crimes, qui ſemblent tous euidens.
    En ſon abſence, ſon pere & ſa me-
    S. An-
    ton.
    Bollãd.
    in I an.112
    re vinrent en ſon logis pour le viſiter
    par honneur.  Sa femme leur témoi-
    gna toute la charité poſſible, & par ci-
    uilité les fit coucher dans ſon propre
    lict.  Le lendemain elle s'en va à l'E-
    gliſe, laiſſant ces bonnes gens haraſſez
    encore au lict.  Iulien arriue ſur ces
    entrefaites , & à l'entrée de ſa maiſon
    court à ſon lict , pour donner le bon
    iour à ſa femme. Il fut fort ſurpris d'y
    voir vn homme & vne femme , & in-
    continent,la chambre eſtant dans l'ob-
    ſcurité , il ſe perſuade que c'eſtoit ſa
    femme auec vn adultere. Piqué d'vne
    furieuſe jalouſie , & tranſporté de co-
    lere, il les tuë tous deux ſur le champ,
    & ſort de ſon logs tout hors de ſoy. A
    la ſortie il rencontre dans la ruë ſa
    femme qui retournoit de ſes deuo-
    tions. Iamais homme ne fut plus eſton-
    né.  Il s'informe de tout , & apprend
    
    138
    La Direction & la Conſolation
    qu'il auoit malheureuſement maſſacré
    ſon pere & ſa mere. Ce malheur luy
    cauſa des douleurs inconceuables :
    mais elles ne rendirent point la vie aux
    morts. Il ſe reſolut à vne tres-auſtere
    penitence. A cét effect il fit baſtir vn
    Hoſpital , & y ſeruit les pauures iuſ-
    ques à la mort. Sa femme ne ſe vou-
    lut point ſeparer de luy , & luy tint
    touſiours compagnie dans ſes bonnes
    œuures.  Les auſteritez de Iulien fu-
    rent ſi heroïques , & ſa Charité ſi em-
    braſée , qu'vn Ange luy apparuſt , &
    l'aſſeura que ſon peché luy eſtoit par-
    donné.
    Vous voyez dans quelles miſeres
    precipite la trop grande credulité & la
    precipitation. Neantmoins, qui n'au-
    roit eſté ſurpris dans cét accident ſi
    palpable, ou le crime ſembloit ſe tou-
    cher au doigt.  Sans doute tous y ſe-
    roient trompez : ſinon ceux qui ſup-
    poſent que pluſieurs choſes ſe trou-
    uent fauſſes auec le temps, qui paroiſ-
    ſoient à nos yeux malades, auſſi claires
    que le Soleil dans ſon midy.
    I'adjouſteray vn aduis d'impor-
    
    139
    des perſonnes Mariées.
    tance , pour ceux qui ne ſont point
    encore engagez dans le Mariage. S'ils
    ſont déja auancez en âge , ils ne doi-
    uent iamais prendre pour femme vne
    jeune fille.  La jeuneſſe ne peut s'em-
    peſcher de certaines gaillardiſes , en-
    tremeſlées de legereté, & cherche pour
    l'ordinaire ſes ſemblables , pour vn
    peu rire plus librement.  Vn vieillard
    qui eſt déja chagrin , & qui ſçait plu-
    ſieurs cheutes des vnes & des autres
    interprete tout en mal. Il croit facile-
    ment qu'il eſt mépriſé , n'ayant pas
    tous les attraits & toutes les mignardi-
    ſes qu'vne ieune femme deſireroit.
    Que s'il vient à faire éclater ſes ſoup-
    çons, toute la maiſon ſe renuerſe, &
    ſe change en vne continuelle priſon,
    remplie de pleurs, de querelles, & de
    maledictions.
    Il n'y a toutefois aucune Regle ſi
    generale qui n'ait ſes exceptions. On
    trouue de vertueuſes filles qui ont la
    maturité de la vieilleſſe : & des vieil-
    lards, qui par l'excellence de leur na-
    turel, de leur accortiſe, & de leur ver-
    tu, trouuent plus de joye & de diuer-
    
    140
    La Direction & la Conſolation
    tiſſement à vne jeune femme, que ne
    feroit vn ieune mary. C'eſt donc à la
    prudence de ne rien precipiter, & de
    bien conſierer le choix d'vn bien ou
    d'vn mal, qui doit durer toute la vie.
    bandeau décoratif

    CHAPITRE IV.

    La Conſolation & la Direction d'vne
    Femme, qui a vn Mary débauché
    & peu chaſte
    .

    LA plus ſenſible douleur que puiſ-
    ſe auoir vne femme genereuſe &
    vertueuſe, c'eſt de voir ſon mary dans
    le deſordre de l'impudicité, qui perd
    ſon corps & ſon ame, qui le rend inu-
    tile aux affaires ; qui le fait prodigue
    & diſſipateur du bien de ſes enfans, le
    joüet d'vne ville, & le valet d'vne per-
    duë ; pour en ſuite, rapporter dans ſa
    maiſon des maladies honteuſes & con-
    tagieuſes , & les communiquer aux
    perſonnes innocentes.
    I'aduoüe qu'il eſt tres difficile de
    conſoler & de diriger vne femme qui
    
    141
    des perſonnes Mariées.
    eſt tombée dans ce malheur. Faiſons
    neantmoins ce que nous pourrons.
    §.  I.  Aduis pour la Femme, à qui
    ſon Mary manque de fidelité, en
    ce qui touche le Mariage.
    I.  Conſiderez auec attention quel-
    le eſt la veritable cauſe de la licence ef-
    frenée que ſe donne voſtre mary.  S'il
    eſt celuy qui ſollicite , ou s'il eſt pouſ-
    ſé par quelques effrontées. Si la com-
    pagnie de quelque éuenté l'emporte,
    ou s'il eſt le premier à exciter les au-
    tres.  Si l'ardeur de l'âge le precipite :
    ou ſi vne habitude inueterée le gour-
    mande. Si particulierement vous n'e-
    ſtes point l'occaſion de cette liberté,
    en luy refuſant ce que vous luy deuez;
    en le rebutãt par vos diſcours: en vous
    plaignant trop de ſa conduite; ne vous
    accommodant point à ſes humeurs ;
    vous mettant ſouuent en colere contre
    luy, & faiſant d'autres choſes deſagrea-
    bles ; qui, comme parle Dieu-meſme
    en l'Eſcriture , le chaſſent de voſtre lo-
    gis , ainſi que feroit la fumée.  Oſtez
    la cauſe vous oſterez l'effect. Trauail-
    lez-y par vous-meſme, par vos parens,
    
    142
    La Direction & la Conſolation
    par vos voiſins, par vos amis, par mon-
    ſieur voſtre Curé , ou par quelques
    bons Religieux.
    II.  Interpoſez-y le ſecours du Ciel.
    Car perſonne ne peut eſtre chaſte ſans
    vne particuliere grace de Dieu.  Sans
    la pluye, la terre ne peut produire au-
    cun bon fruict, ny l'homme ſans la
    grace.
    Caſſien en la Conference de Moï-
    ſe Abbé113, dit. Qu'il eſt neceſſaire que
    l'ame ſoit attaquée par l'eſprit de for-
    nication : iuſques à ce qu'elle recon-
    noiſſe, que ces batailles-là ſont au-deſ-
    ſus de ſes forces : & qu'elle ne peut
    obtenir la victoire par aucun ſoin , ny
    par aucun trauail humain : ſi Dieu ne
    l'aſſiſte d'vn ſecours tres-ſingulier &
    tres-efficace.
    III.  Compatiſſez à la violence
    d'vne paſſion, qui dompte les plus va-
    leureux ſoldats de Ieſus-Chriſt , s'ils
    ne ſont continuellement ſur leurs gar-
    des & ſous les armes, comme on a veu
    auec horreur en ſainct Victorin , en
    ſainct Iacques l'Hermite , & en plu-
    ſieurs autres.
    
    143
    des perſonnes Mariées.
    Sainct Hieroſme eſcrit, Que la lu-
    xure ploye meſmes les eſprits , qui
    ſont plus forts que le fer , & qui
    ſemblent plus impenetrables à ſes
    attaques.
    Sainct Auguſtin ſe lamente à la
    De ſin-
    gularet
    Cler.
    veuë de cheutes deplorables.  Com-
    bien d'Eueſques,
    s'eſcrie-t'il , & com-
    bien de Preſtres d'vne ſaincte & tres-
    eminente, apres des victoires tres-ſigna-
    lees pour la confeſſion de la Foy, apres
    auoir fait des miracles admirables, ont
    fait naufrage dans ce gouffre; lors qu'ils
    ſe ſont expoſez aux perils des flots dans
    vn nauire ſi freſle qu'eſt le corps hu-
    main ! Combien de Lions , & combien
    inuincibles a ſurmonté vne delicate foi-
    bleſſe.  Ie veux dire l'impudicité , qui
    eſtant vile & miſerable , fait ſa proye
    des plus grandes Sainctes, & des hom-
    mes les plus renommez
    .
    Samſon , Dauid & Salomon en
    Eccli.
    19.2.
    ſont de funeſtes exemples.  Le vin &
    les femmes
    , dit Dieu, font tomber les
    ſages dans l' Apoſtaſie
    .  Salomon, qui
    3. Reg.
    11.3.114
    auoit plus de ſageſſe que tous les Prin-
    ces de la terre, a eſté ſi fort abruti par
    
    144
    La Direction & la Conſolation
    cette violente Paſſion, qu'il a eu ſept
    cens femmes , & trois cens Concubi-
    nes , qui le gourmanderent ſi impe-
    rieuſement, quelles le firent ſacrifier à
    leur idoles , & leur baſtir des autels &
    des temples.
    Il ſort du feu des os du Lion ſi on
    les entrechoque.  Et Portius Licinius
    dit , Que l'homme & l'amour ne ſont
    point enflammez : mais qu'ils ſont le
    feu & la flamme meſme.  Adonis , le
    Dieu des voluptueux , eſtoit appellé
    par les anciens Hebreux, Thammuz,
    qui ſignifie , incendie , embraſe-
    ment.
    Vn certain Duc de Veniſe prit
    pour ſon Symbole vne Aigle , qui
    eſtoit morduë à la poitrine par vn ſer-
    pent. Il y adjouſta ce mot, Semper ar-
    dentius
    , pour declarer que l'Amour,
    dont vne femmelette l'auoit bleſſé,
    gliſſoit touſiours de plus en plus le
    venin dans ſes veines , & les em-
    brazoit.
    Et de fait , ſainct Gregoire dit,
    In Mo-
    ral.
    qu'auſſi-toſt que le ſerpent infernal
    de la luxure a ietté ſa teſte dans vne
    ame,
    
    145
    des perſonnes Mariées.
    ame, à peine luy permet-il d'auoir vne
    bonne penſée.  Ce vice a des deſirs
    viſqueux & attachans : Car de la ſug-
    geſtion ſuit la penſée, de la penſée ſuit
    l'affection, de l'affection, la delectation,
    de la delectation le conſentement , du
    conſentement l'action , de l'action la
    couſtume, de la couſtume, le deſeſpoir,
    du deſeſpoir la defenſe du peché , de
    cette defenſe la vanterie de ſon crime,
    de la vanterie la damnation
    .
    IV.  Ne deſeſperez iamais de l'a-
    mendement de voſtre mary.  Conti-
    nuez vos prieres, faites dire des Meſſes,
    augmentez vos aumoſnes , ſpeciale-
    ment aux priſonniers , afin que Dieu
    rompe les chaiſnes qui l'attachent. Il
    n'eſt nulle chaiſne de fer ſi forte ,
    que le temps & l'induſtrie115 ne rom-
    pent.
    Sainct Auguſtin a eſté engagé
    dans ce malheur , peut-eſtre plus
    long-temps que celuy dont vous dé-
    plorez la captiuité ; & aujourd'huy il
    eſt l'vn des plus purs & des plus eſtin-
    Lib.
    Confeſ-
    8.c.5.
    celans Aſtres du Firmament. Ie ſouſpi-
    rois
    , dit-il, lié non par le fer d'autruy,
    G  146 La Direction & la Conſolation mais par ma propre volonté, qui eſtoit
    plus dure que le fer.   Mon ennemy
    tenoit ma volonté , & m'auoit fait vne
    chaiſne dont il m'auoit lié.  Car de la
    volonté peruerſe ſe forme vn deſir dére-
    glé , & de ce deſir déreglé ſe forme vne
    couſtume , & ne reſiſtant point à la
    couſtume , on tombe quaſi dans la ne-
    ceſſité de mal faire
    .
    Ce Sainct perſonnage s'eſt neant-
    moins retiré heureuſement de cét em-
    baras.  Vous pouuez donc raiſonna-
    blement eſperer que par vos prieres,
    par les aduis de vos amis & de vos pa-
    rens , & ſur tout par vn puiſſant ſe-
    cours du Ciel , voſtre mary ſe recon-
    noiſtra , & la fougue de l'âge eſtant
    paſſée, vous contentera d'autant plus,
    que plus il vous deſoblige.
    V.  Ne le tourmentez point auec
    importunité pour ce ſujet, quoy que
    tres-juſte. Prenez voſtre temps lors
    qu'il eſt en bonne humeur.  Voſtre
    prudence & voſtre patience ſurmon-
    teront enfin ſon obſtination. Saincte
    Elizabeth
    , Reine de Portugal , con-
    uertit le Roy ſon mary par ſa charité
    
    147
    des perſonnes Mariées.
    & par ſa longanimité.  Elle careſſoit
    meſme les baſtards qu'il auoit eu par
    ſes amourettes. A la fin cette bonté ſi
    aimable & ſi aimante , toucha le cœur
    du Prince , qui ſe laiſſa vaincre par la
    vertu de ſa femme.
    Zonar. Liuia, femme de l'Empereur Au-
    guſte
    , eſtant interrogée par quelle in-
    duſtrie elle auoit gagné le cœur de ce
    puiſſant Monarque : Elle répondit. En
    m'eſtudiant de connoiſtre tout ce qui
    luy pouuoit donner de la complaiſan-
    ce, le faiſant auec promptitude & auec
    allegreſſe , & diſſimulant ſes amours
    eſtrangeres, comme ſi j'euſſe eſté aueu-
    gle , ſans auoir aucune curioſité ſur
    ſes actions, pour en apprendre les par-
    ticularitez.
    Ce conſeil eſt tres-difficile: mais de
    deux maux il faut touſiours choiſir le
    moindre , ſpecialement s'il ſe peut
    tourner en bien.
    VI.  Meditez qu'anciennement ,
    lors que la pluralité des femmes eſtoit
    permiſe , & qu'vn homme en auoit
    trois ou quatre , & quelquefois dix &
    vingt , & beaucoup davantage : La
    G ij
    
    148
    La Direction & la Conſolation
    condition des femmes, meſme dans
    les ménages bien reglez, eſtoit pire
    que la voſtre.
    Il eſt veritable que l'offenſe de
    Dieu vous doit eſtre plus ſenſible.
    Mais ſondez voſtre cœur116, & voyez ſi
    la gloire de Dieu eſt ſon motif, ou vos
    propres intereſts.  Dieu attend auec
    patience la conuerſion de voſtre mary,
    & ſouffre les injures qu'il luy fait, at-
    tendant ſon temps pour le tirer abſo-
    lument à luy.  Ne vous rendez point
    plus difficile , que le Createur & le
    ſouuerain Seigneur du Ciel & de la
    Terre.
    §.  II.   Aduis au mary desbauché,
    & peu chaſte.
    I.  N'allumez point vn braſier que
    vous ne pourrez eſteindre.  La luxure
    eſt vn feu allumé par les furies , qui
    ne peut eſtre eſteint par toutes les eaux
    de la terre, ny par toutes les forces hu-
    maines.
    Sainct Hieroſme le déplore en ces
    termes.  O luxure, dit-il, feu des en-
    fers, dont la matiere eſt la gourman-
    diſe : les flammes, la colere, les eſtin-
     149 des perſonnes Mariées. celles, les diſcours déprauez, la fumée,
    l'infamie, les cendres, l'impureté, & la
    fin la torture
    .
    De là vient que le demon a de la
    puiſſance ſur ceux qui bruſlent de ſon
    Tob.6
    17.
    feu.  L'Archange Raphaël dit , Que
    cét eſprit tenebreux a vn grand pou-
    uoir ſur ceux qui ne cherchent que
    leur plaiſir, comme les Mulets & les
    Cheuaux qui n'ont point d'entende-
    ment
    .  Et de fait, il eſtouffa les ſept
    maris de Sara femme vertueuſe , &
    fille de Raguel homme craignant
    Dieu.
    Vn autre diable fit mourir vn ieu-
    ne homme , qui vouloit abuſer de
    ſaincte Agnés , mais la Saincte le
    reſſuſcita : & le conuertit à Ieſus-
    Chriſt
    .
    II.  Craignez que la femme que
    vous voyez, & qui vous prouoque au
    peché, paroiſſant dans vne beauté qui
    vous enchante , ne ſoit vn demon qui
    vous trompe ſous cette illuſion.  Ils
    ſe ſont preſentez ſouuent ſous cette
    forme charmante, meſme à des Saincts
    tres-purs & tres eſleuez en vertu :
    G iij
    
    150
    La Direction & la Conſolation
    Vita. comme à ſainct Antoine & à ſainct
    Vvolſtan
    , & quelquefois en ont fait
    tomber dans des abominations preſ-
    que incroyables : Comme ſainct Vi-
    ctorin
    , lequel s'abandonna à vn dia-
    ble qu'il croyoit eſtre vne femme, dont
    il auoit pris la figure.  Il tomba paſ-
    mé & comme mort ; lors que cét en-
    nemy de toute ſaincteté s'éclatant
    de rire, ſe fit paroiſtre pour ce qu'il
    eſtoit.
    III.  Souuenez-vous que l'œil de
    Dieu veille ſur vous en tout lieu & en
    tout temps, & qu'il tien en main ſes
    foudres pour vous punir.
    Orphée appelle le Soleil, l'Oeil de
    la Iuſtice
    . Car il découure les actions
    des hommes durant le iour. Dieu les
    voit, depuis l'Aurore iuſques au ſoir,
    & dans les plus eſpaiſſes tenebres de
    la nuict.  Auſſi ſes yeux , dit l'Eccle-
    Lacleſ.
    23.28.
    ſiaſtique, ſont beaucoup plus brillans
    que ceux du Soleil
    .
    Ce Dieu de lumiere & de pureté
    eſtant vn pur eſprit , & incapable de
    toute ſoüilleure, il a vne extreme hor-
    reur de la luxure. Ce vice, eſcrit ſainct
    
    151
    des perſonnes Mariées.
    Auguſtin, eſt ennemy de Dieu, & en-
    De
    Doctr.
    Chriſt.
    nemy de toutes les vertus.  Il perd
    toute la ſubſtance de l'homme, & cha-
    toüillant preſentement par vn execra-
    ble plaiſir, ne permet point qu'on iette
    les yeux ſur la pauureté future
    .
    Dieu témoigne l'horreur qu'il a
    de cette brutalité par des punitions
    exemplaires , qui ſont capables de
    faire glacer le ſang dans les veines à vn
    eſprit bien-fait ; & à refroidir les
    boüillons des Paſſions les plus allu-
    mées.
    Apres quarante ans d'vn penible
    exil dans le deſert, les Iſraëlites, peu-
    ple choiſi de Dieu entre tous ceux de
    l'Vniuers , eſtoient arriuez fort pro-
    ches de la terre promiſe, qui eſtoit la
    Figure du Paradis.  Balac , Roy des
    Moabites117, incité par le faux Prophete
    Balaan , fit richement orner les plus
    belles filles de ſon Royaume , auec
    celles du Royaume de Madian, & les
    expoſa à leur volonté. Ce peuple char-
    nel ſe laiſſa ſurprendre en ces filets, &
    offenſa ſon Createur.
    Quelle punition en attendez-
    G iiij
    
    152
    La Direction & la Conſolation
    vous.  Dieu fit pendre vne quantité
    des plus remarquables de ſon peuple,
    & en tua vingt-quatre mille , & en
    ſuite ordonna que l'on mit au fil de
    l'eſpée tous les hommes & tous les en-
    fans maſles des Madianites , & toutes
    les femmes qui auoient eu commerce
    auec les hommes , ſans rien du tout
    reſeruer que les filles vierges.  Que
    dites-vous à ce regard ? l'effroy ne
    vous ſurprend-il point dans la penſée
    de vos crimes ? Soyez certain, ou que
    vous vous amanderez bien toſt ou que
    vous ſerez grieuement118 chaſſé par la
    toute-puiſſante main de Dieu.
    IV.   Souuenez-vous de la Foy que
    vous auez iurée au pied des Autels, &
    à la face de toute l'Egliſe.  Vous ſça-
    uez que les parjures ſont l'execration
    de toutes les nations de la terre , &
    que le Ciel les a foudroyez ſouuente-
    Impri-
    mé au
    Pont à
    Mouſ-
    ſon ,
    chez
    Guille-
    ré.
    fois , les puniſſant dans vne extreme
    ſeuerité. Vous en auez pluſieurs exemp-
    ples , dans vn Traicté que i'ay compo-
    ſé contre les blaſphemateurs & contre
    les jureurs. Ie l'ay inſcript : Dieu ven-
    geur & ennemy des Blaſphemes , des
     153 des perſonnes Mariées. Iuremens , des Maledictions , & des
    Imprecations
    .
    V.  Meditez , que l'Adultere eſt vn
    peché beaucoup plus notable qu'vne
    ſimple fornication , que tous les Roy-
    aumes & toutes les Republiques en
    ont eu vne tres-grande auerſion , &
    que pluſieurs ont condamné à mort
    ceux qui ſe ſont ſalis de ce crime abo-
    minable qui trouble les familles , les
    Soldat
    gene-
    reux ,
    impri-
    mé au
    Pont.
    Villes & les Royaumes.  Liſez ce que
    i'en rapporte au Liure que i'ay fait
    pour les Soldats.
    VI.  Penſez qu'apres vn peu de miel
    acheté bien cherement , vous trouu-
    erez beaucoup de fiel dans vos delices
    Eccleſ.
    7.27.
    pretenduës. I'ay trouué , dit Salomon,
    la femme plus amere que la mort. Elle
    eſt vn lacet des chaſſeurs , & ſon cœur119
    eſt vne naſſe de peſcheurs
    .  Ce Prince
    en pouuoit parler comme ſçauant , en
    ayant eſprouué toutes les mignardiſes
    & toutes les delices.
    In
    epiſt.120
    O ! s'eſcrie ſainct Hieroſme , que
    le fruict de la luxure eſt amer , & dé-
    gouſtant.  Il a plus d'amertume que
    le fiel, & eſt plus cruel que le glaiue.
    G v
    
    154
    La Direction & la Conſolation
    La luxure, dit ſainct Ambroiſe, eſt
    De
    Abel et
    Cain.
    vn cruel aiguillon des vices , qui ne
    donne aucun repos à l'eſprit. Il boult
    la nuict , & eſt touſiours aux recher-
    ches douloureuſes durant le iour.
    Boëce eſcrit, que l'aiguillon de la
    De
    Schol.
    diſcipl.
    luxure d'vne femme débauchée eſt l'ai-
    guillon d'vn Scorpion.  Il pique à
    l'improuiſte , & cauſe la mort , lors
    qu'on y penſe le moins.
    VII.  Iettez les yeux ſur voſtre
    femme , ſur vos enfans , ſur vos ſer-
    uiteurs, ſur vos ſeruantes, ſur vos pa-
    rens, & ſur toute voſtre famille , que
    vous affligez & que vous ruinez.
    Les Docteurs des Hebreux diſent:
    Que lors que le Roy Salomon s'aban-
    donna à l'impudicité, il fut depoſſedé
    de ſon Throſne par Aſmodée. Et que
    ce demon qui preſide à l'impureté ſe
    portoit pour Roy , & paſſoit pour tel
    dans l'eſprit du peuple , trompé par
    l'illuſion de ſes ornemens. Il donnoit
    tous les ordres, & ſe faiſoit obeïr exa-
    ctement & ponctuellement.
    Si ces Rabins ne parlent que par
    Symbole , il faut renuoyer leur hiſtoi-
    
    155
    des perſonnes Mariées.
    re au nombre des fables. Mais il eſt
    veritable , qu'où ſe rencontre la lu-
    bricité , le diable domine & fait d'é-
    tranges rauages.
    Philopator Roy d'Egypte, paſſoit
    Iuſtin.
    l. 29.
    & 30
    les nuicts entieres dans ſes ordures
    auec vne vilaine , nommée Agatho-
    clée
    , & les iours en des feſtins dére-
    glez. Auſſi tua t'il ſon pere, ſa mere,
    ſa ſœur, & ſa femme.
    VIII.  Ne craignez - vous point
    que voſtre femme vous imite , & que
    vos enfans ſuiuent vos pas? leur con-
    ſeilleriez-vous , & leur permettriez-
    vous ce que vous faites ?
    Mais auec quelle raiſon pourriez-
    vous les punir, en ce que vous leur en-
    ſeignez , & à quoy vous les pouſſez,
    par vos deſordres & déreglemens.
    Comme vn Roy qui ſe plaiſt aux
    ſciences, ou à la Muſique, ou à quel-
    que art particulier, fait pluſieurs hom-
    mes doctes , excellens Muſiciens , &
    bons Artiſans : & vn qui eſt addonné
    au jeu & à l'auarice , les fait joüeurs
    & concuſſionnaires.  De meſme vn
    mary voluptueux , rend vne femme
    G vj
    
    156
    La Direction & la Conſolation
    & des enfans amateurs de la vo-
    lupté. Et vn qui eſt ſobre & chaſte,
    leur perſuade la ſobrieté & la cha-
    ſteté.
    IX.  Ouurez les yeux , & con-
    templez la ſplendeur des ames pures
    & chaſtes.  La Chaſteté, dit ſainct
    Cyprien
    , eſt l'honneur des corps, l'or-
    De bo-
    no vi-
    duit. 121
    nement des mœurs , la ſaincteté des
    ſexes, le lieu de la pudeur , la paix
    de la maiſon , & la ſource de la
    concorde
    .
    X.  Si vous ne vous amendez, la lu-
    xure vous aueuglera & rendra inutile
    à tout bien : & meſme aux affaires de
    voſtre meſnage.  Le Roy Sedecias fut
    Hier.
    in E-
    zech.
    aueuglé en Reblata , ou Deblata , ce
    que ſainct Hieroſme accommode à
    noſtre propos.122 Deblata ſignifie vn ca-
    bat123 de figues. Apres vne feinte dou-
    ceur
    , eſcrit ce Sainct, les luxurieux
    ſentent l'amertume hors de la terre de
    promeſſe. Le Miel coule des levres de
    la femme débordée : Il contente & rem-
    plit pour vn temps la bouche de ceux
    qui en gouſtent.  Mais en ſuite , il ſe
    trouue plus amer que le fiel, & que les
     157 des perſonnes Mariées. figues ameres que le Prophete Ezechiel
    apperceut
    .
    XI.  Ne voyez-vous pas que par
    vos débauches, vous vous rendez ridi-
    cule à vne ville entiere , qui vous void
    traiſner par vne coquine , & faire à ſon
    gré des actions baſſes & indignes de la
    nobleſſe de voſtre eſprit & de voſtre
    Prou.
    7. 12.
    naiſſance.  Le jeune Fripon, dit le plus
    ſage des hommes124, ſuit vne femme per-
    duë, comme vn bœuf qui eſt mené à la
    boucherie , & comme vn agneau , qui
    ſaute follement, dans l'ignorance qu'on
    le meine aux liens & à la mort
    .
    Pour fort , pour genereux , pour
    victorieux , pour ſçauant que vous
    ſoyez , vous ne laiſſerez pas d'eſtre
    d'autant plus expoſé à la riſée , que
    vous abaiſſerez plus voſtre grandeur, &
    que vous vous laiſſerez maiſtriſer par
    vne perſonne de neant, & ennemie de
    Dieu.
    Sainct Chryſoſtome compare ces
    aueugles à vn Lion deſarmé. Si quel-
    qu'vn
    , dit-il, oſtoit les dents & les on-
    gles à vn Lion grand & genereux , il
    le rendroit difforme, mépriſable, & vn
     158 La Direction & la Conſolation digne objet de la riſée des enfans qui
    le pourroient dompter , encore qu'au
    parauant il eſtonnaſt vn chacun par
    ſon rugiſſement. De meſme les femmes
    libertines ſoumettent au pouuoir des de-
    mons tous ceux qu'elles ont captiuez,
    & les rendent mols , temeraires , impu-
    dens, inſenſez, audacieux , importuns,
    faineants , effrenez , leur donnent vne
    ame baſſe & ſeruile ;  les font inciuils
    & obſtinez : eux qui auparauant ex-
    celloient en force d'eſprit, en douceur &
    en toutes les autres vertus
    .
    XI.125  Quittez cette infame captiui-
    té : Iettez bas vos liens, & ſortez de la
    priſon qui vous tient dans les fers,
    dãs les tenebres, & dans l'ombre de la
    mort. La grace de Dieu ne vous man-
    quera iamais ; il n'y faut adjouſter que
    voſtre volonté & voſtre conſentement.
    Vous auez fait vos chaiſnes, vous les
    pouuez rompre.
    Iean Baptiſte à Porta , prit pour
    ſon Symbole vn Ver à ſoye, qui ſor-
    toit de ſa coquille auec cette inſcri-
    ption.  Et feci , & fregi.  Ie me ſuis
    rendu captif par des liens de ſoye que
    
    159
    des perſonnes Mariées.
    i'ay faits , & ie les rompts, & auec des
    aiſles prends ma liberté.  Il vouloit di-
    re , qu'il quittoit les amourettes où il
    s'eſtoit embaraſſé.
    XII.  Il n'eſt point queſtion de
    ſe tourmenter dans le combat , la vi-
    ctoire ſe donne aux fuyards.  Pour
    I. Cor.
    6. 18.
    cette raiſon, l'Apoſtre126 dit aux Corin-
    thiens127, Fugite fornicationem. Fuyez
    la fornication
    .
    Salomon aduertit dans les Prouer-
    bes
    . Prou.
    5.
    Ne vous amuſez point aux paro-
    les trompeuſes d'vne femme abandon-
    née.  Le Miel decoule de ſes leures,
    & ſa bouche paroiſt nette comme de
    l'huile : mais ſa fin eſt amere comme
    l'abſynthe, & ſa langue eſt aiguë com-
    me vn glaiue à deux trenchans , ses
    pieds courent à la mort , & elle va
    droict aux enfers. Elle ne marche point
    par les ſentiers de la vie: ſa marche eſt
    vague & inconnuë.  Retirez - vous
    d'elle, & ne vous apporchez iamais de
    ſa maiſon
    .  Iuſques icy le ſage Sa-
    lomon
    .
    37.
    De ſin-
    gular.
    Cleric.
    Sainct Auguſtin en parle d'vne
    maniere eſtonnante. Le feu, dit-il,
    
    160
    La Direction & la Conſolation
    ſort de ſon corps, le fer contracte la roüille,
    les Aſpics cauſent la mort.  Et la fem-
    me iette dans l'ame des hommes la peſte
    de la concupiſcence.  Elle s'epanche en
    riſée, elle amollit le cœur128 par ſes mi-
    gnardiſes ; & ce qui eſt le plus perni-
    cieux & le plus peſtilentiel, elle ſe plaiſt
    aux chants deſordonnez. Il ſeroit moins
    dangereux d'oüir le ſifflement des Baſi-
    lics , que d'ouurir les oreilles au chant
    de ces Sirenes , qui ne delectent que
    pour deuorer
    .
    Les Saincts ont montré par leurs
    actions , la crainte & l'horreur qu'ils
    ont eu de la conuerſation des femmes,
    non ſeulement débordées , mais auſſi
    vertueuſes. Sainct Antoine eſtant prié
    d'aller voir vne femme , quoy que de
    bonne vie, afin de luy rendre la ſanté, il
    le refuſa, & la guerit ſans ſe tranſpor-
    ter en ſon logis.
    Sainct Arſene tança ſi ſeuerement
    vne Dame Romaine , qui eſtoit venuë
    dans le deſert pour le voir, qu'elle en
    tomba malade, comme i'ay dit.
    Nice-
    phor
    . l.
    I.c.37.
    Pior, Religieux de grande vertu,
    eſtant commandé d'aller viſiter ſa
    
    161
    des perſonnes Mariées.
    ſœur, laquelle le demandoit auec vne
    extreme affection , y alla.  Mais il
    ferma ſes yeux tandis qu'il fut auec
    elle, & ne la vid point.
    Ie ne vous pouſſe point à ces ex-
    cez, & voſtre condition ne le permet
    pas. Mais ſi ces Saincts ont eu tant de
    reſerue , vous deuez iuger que voſtre
    foibleſſe ſe doit tenir ſur ſes gardes, &
    fuïr prudemment & genereuſement
    les occaſions du mal.
    Dans la guerre, meſme corporelle,
    il eſt ſouuent plus honorable de faire
    vne honneſte retraite , que de liurer
    vne bataille temeraire : Beaucoup plus
    cela eſt-il veritable , en cette guerre
    ſpirituelle, où les ennemis ſont tres-
    forts , tres experimentez & preſque
    touſiours victorieux en quelque cho-
    ſe, ſi l'on ne ſe defend par vne prompte
    & prudente fuite.





    
    162
    La Direction & la Conſolation
    bandeau décoratif

    CHAPITRE V.

    La Conſolation & la Direction d'vne
    femme, qui eſt mal obeïe par ſes en-
    fans & par ſes ſeruiteurs, ſans
    que ſon mary les maintienne
    dans leur deuoir.

    C'Eſt vn grand malheur, que le
      mary haïſſe ou traite mal ſa
    femme. Mais il eſt notablement plus
    grand & plus inſupportable, lors que
    les enfans, les ſeruiteurs & les ſeruan-
    tes ſe joignent à luy , & ne font nul
    eſtat de ce qu'elle leur commande.
    Voyons ſi nous pourrons tirer du miel
    de la pierre , & du bon heur de cét
    eſtat douloureux.
    §.  I.   Aduis pour la femme bafoüée
    par ſes enfans, & par ſes ſeruiteurs.
    I.  Plus vous vous trouuez re-
    butée de ces creatures, plus vous de-
    uez eſleuer voſtre ame en Dieu. Lors
    qu'on jette auec violence vn balon
    
    163
    des perſonnes Mariées.
    contre vn marbre qui ne le veut point
    receuoir , il ſe leue d'autant plus vers
    le Ciel , qu'il en eſt repouſſé auec vn
    plus grand rebut.
    Entrez dans le Ciel, & conuerſez-
    y comme ſainct Paul , ou faites deſ-
    cendre le Ciel dans voſtre cœur129 com-
    me ſaincte Catherine de Sienne.  Elle
    y faiſoit vn Autel à noſtre Seigneur, à
    la Vierge, aux Anges & aux Saincts, à
    qui elle auoit plus de deuotion.  Et ſe
    voyant rebutée de ſon Pere, de ſa Me-
    re, des ſeruiteurs & des ſeruantes du
    logis, elle viuoit plus joyeuſe qu'à l'or-
    dinaire.
    Vn Ancien diſoit qu'il n'eſtoit
    iamais moins ſeul, que lors qu'il eſtoit
    ſeul.  Lors que vous conuerſez auec
    les Cherubins , auec les Seraphins , &
    auec Dieu meſme : que vous importe
    d'auoir les Creatures pour compagnes
    ou pour amies ? Tout ce qui eſt en ce
    monde n'eſt qu'vn atome & vn pur
    neant , en comparaiſon du Createur.
    Qui a Dieu pour ſoy , ne doit rien re-
    chercher dauantage.
    II.  Rien ne vous nuira , ſi vous
    
    164
    La Direction & la Conſolation
    jettez voſtre confiance en Dieu.  Le
    Prophete Daniel eſtoit au milieu des
    Lions auec vn extreme plaiſir, n'en re-
    ceuant que des careſſes.
    In
    epiſt.
    Sainct Ignace le Martyr ne deſi-
    roit rien plus ardemment, que d'eſtre
    expoſé aux Lions dans l'Amphitheatre
    Romain , non pas pour en eſtre ca-
    reſſé, mais pour en eſtre déchiré & de-
    uoré.  Par ce moyen , diſoit-il, ie ſe-
    ray vn pain digne d'eſtre preſenté à la
    table de mon Dieu.  Il proteſtoit hau-
    tement, que ſi ces animaux cruels ne
    ſe ruoient ſur luy, il les agaceroit, afin
    d'exciter leur rage.
    Ne donnez point de ſujet à vos
    enfans, ny à vos ſeruiteurs & ſeruan-
    tes de vous offenſer, car vous ſeriez
    cauſe qu'ils pecheroient auſſi contre
    Dieu.  Mais s'ils pouuoient vous de-
    ſobliger ſans aucun peché, leurs fautes
    vous ſeroient tres-ſouhaitables , &
    vous mettroient dans vn eſtat, ou vô-
    tre vertu ſeroit plus maſle & plus ac-
    complie, par la force de cœur130, que
    Dieu ne manquera point de vous don-
    ner, ſi vous la luy demandez.
    
    165
    des perſonnes Mariées.
    La Palme ſe leue en haut , lors
    qu'on la charge de quelque poids. Et
    vne ame courageuſe ſe guinde vers ſon
    principe qui eſt Dieu , lors qu'on la
    veut plus accabler.
    Si toute voſtre maiſon eſt dans le
    deſordre, efforcez-vous de recompen-
    ſer ce defaut par vos vertus , & de re-
    ceuoir en voſtre ame ſeule toutes les
    graces que les autres perdent par leur
    faute. Strabon eſcrit , qu'vne certaine
    Lib.13.131 Region n'auoit aucun arbre : & que
    toute la campagne n'eſtoit que cen-
    dres, que montagne, & que pierre de
    couleur noire : comme ſi elle auoit eſté
    bruſlée du foudre.  Il n'y auoit qu'vne
    vigne, qui eſtendoit ces branches tres-
    vertes : & portoit de beaux & d'excel-
    lens raiſins.
    Lors qu'vn œil ne reçoit les eſprits
    vitaux, l'autre en reçoit dauantage: &
    voit plus clair qu'auparauant, s'il s'eſt
    conſerué ſain & entier.
    III. De plus, ſoyez tres certaine; que
    ſi vous auez du courage & de la pati-
    ence, voſtre vertu rendra vne ſi bonne
    
    166
    La Direction & la Conſolation
    odeur; que tous, enfin vous aimeront
    & vous honoreront.
    Si l'on plante la Roſe, au milieu des
    Petra
    Sãcta.
    aulx & des oignõs,elle a vne plus douce
    odeur & vne plus viue & plus agreable
    couleur.  Pour cette raiſon, le Comte
    Hieroſme Fallette la dépeignit de la
    ſorte dans ſon Symbole : afin de mon-
    ſtrer que ſa renommée ſeroit d'autant
    plus odoriferante ; que ſes enuieux le
    calomnieroient , auec plus de mali-
    gnité.
    IV.   Conſiderez, s'il n'y a point de
    voſtre faute à cauſe, de voſtre mau-
    uaiſe humeur ; de vos paroles ai-
    gres & faſcheuſes : de voſtre auarice,
    qui nourrit mal vos domeſtiques: des
    rapports trop frequens , dont voſtre
    Mary ſe laſſe: de voſtre delicateſſe, qui
    ſe choque à la moindre choſe : de vo-
    ſtre mauuaiſe conduite , qui ne ſçait
    gagner le cœur à perſonne. Si vous re-
    tranchez ce qui eſt de vicieux en vous;
    vous aurez bien-toſt des autres ce que
    vous deſirez en eux.
    C'eſt vn grand deſordre dit Saint
    
    167
    des perſonnes Mariées.
    Auguſtin, que les Maiſtres & les Mai-
    ſtreſſes veüillent auoir toutes choſes
    bonnes, dans leurs logis, excepté eux.
    Si vous demandez de bons enfans &
    de bons ſeruiteurs, ils vous demandent
    vne bonne Mere & vne bonne Mai-
    ſtreſſe.  Les voulez-vous obeïſſans ?
    obeïſſez bien à Dieu, & à voſtre Mary.
    Voulez vous qu'ils ſoient patiens ?
    ſouffrez quelque choſe de leur âge, &
    de leur inciuilité.  Deſirez vous qu'ils
    ne iurent point? moderez vous de telle
    ſorte, que iamais ils n'entendent ſor-
    tir de voſtre bouche aucune impreca-
    tion ny aucune malediction.
    V. Aymez vos enfans, vos ſeruiteurs
    & vos ſeruãtes : & tout ce qu'ils feront
    vous ſera doux & agreable : ou au
    moins , ſupportable & peu faſcheux.
    Hector Boëce en ſon Hiſtoire d'E-
    coſſe, fait mention d'vne certaine pier-
    re ſpongieuſe : dans laquelle ſi l'on
    verſoit de l'eau ſalée , elle paſſoit au
    trauers: & perdant ſon amertume, de-
    uenoit douce.
    Vn cœur qui aime trouue tout beau
    & tout bon , & excuſe facilement les
    
    168
    La Direction & la Conſolation
    defauts.  Les enfans ſont des enfans :
    & n'ont pas la prudence d'vn âge meur
    & aduancé. Demandez-vous des fruits
    à vn petit arbre, qui à peine a bien pris
    racine ? Vos ſeruiteurs ſont des garçons
    de village , ou de baſſe naiſſance.  Ils
    ont eu vne mauuaiſe education : & ne
    peuuent ſi toſt s'aſſuiettir aux loix de
    la raiſon, & de la vertu. Voudriez-vous
    tirer d'vn arbre ſauuage des fruits auſſi
    doux : que s'il auoit eu vne ſoigneuſe
    culture dans le parterre d'vn Roy.
    VI.  Voſtre Mary conſidere, que la
    douceur attire plus puiſſamment les
    cœurs132 que la ſeuerité : & fait rendre
    des ſeruices, qui ſont d'vne plus lon-
    gue durée.
    François Marcion, excellent Iuriſ-
    Iuſti-
    nian
    Ge-
    nuenſ.
    lib. 6.
    conſulte & Ambaſſadeur de la Re-
    publique de Genes aupres d'vn Duc de
    Milan, ſe voiant rebuté de ce Prince
    (qui ne vouloit pas garder les articles
    accordez à ſa patrie) luy preſenta vne
    plante d'ocyman qui eſt la dragée aux
    cheuaux. Le Duc admirant ce preſent
    & à quel deſſein il ſe faiſoit , luy en
    demanda l'explication. L'Ambaſſadeur
    luy
    
    169
    des perſonnes Mariées.
    luy reſpondit , cette herbe eſtant ma-
    niée doucement a vne bonne odeur:
    mais ſi on la traitte rudement, elle
    ſent tres-mauuais , & produit des
    ſcorpions. Il adiouſta, que ſes com-
    patriotes eſtoient de meſme nature.
    Le Duc prit tant de plaiſir à cette in-
    uention, qu'il luy accorda ſes deman-
    des : & le renuoia auec honneur.
    Voſtre Mary voudroit bien auoir ſes
    enfans, & ſes ſeruiteurs tres-parfaits.
    C'eſt ſon bien , autant & plus que le
    voſtre. Mais il a peur d'arracher le bon
    grain, s'il arrache trop precipitamment
    l'yvroie.133 La difficulté de trouuer des
    ſeruiteurs laborieux & fidelles le rend
    plus craintif. Car il arriue ſouuent
    qu'en perdant vn ſeruiteur qui n'a
    qu'vn vice: on ouure ſa maiſon, à ceux
    qui en ont pluſieurs.
    Math.
    ii 29.
    Iesvus-Christ eſt l'Agneau , qui
    porte les pechez du monde. Il ſe plaiſt
    à la douceur, & a dit. Apprenez de moy
    que ie ſuis debonnaire & humble de cœur.
    & vous trouuerez le repos de vos ames
    .
    Q. Fabius Maximus remit les
    affaires des Romains en bon eſtat, &
    H
    
    170
    La Direction & la Conſolation
    ſurmonta Annibal par ſa patience.  Il
    fuſt appellé Ouicula : c'eſt à dire, petite
    brebis : à cauſe de ſa douceur & man-
    ſuetude.
    VI.  Si vous gagnez le cœur134 de
    vos ſeruiteurs, & de vos enfans: vous
    ferez vne famille heureuſe. Ils ſeront
    tous vnis à vous, à voſtre Mary , &
    entr'eux-meſme, par vn commun lien
    de charité : & ne s'en diuiſeront
    iamais.
    S. Auguſtin aſſeure, auoir veu vn
    Lib. 2.
    de ciui.
    Aimant, qui tiroit vn anneau de fer, &
    le tenoit ſuſpendu en l'air : & que cet
    anneau de fer, ayant receu l'influence
    de l'Aimant, en tiroit vn ſecond. Ce
    ſecond en tiroit vn troiſieſme ; le troi-
    ſieſme, vn quatrieſme : & qu'enfin
    il ſe fit vne chaiſne d'anneaux , qui
    n'eſtoient ſouſtenus d'aucun appuy :
    ſinon de la vertu interieure, qu'ils ſe
    communiquoient l'vn à l'autre.
    Vous ferez le meſme dans voſtre
    famille , ſi voſtre charité eſt parfaite.
    Elle ſe gliſſera, ſans bruit, dans le cœur
    de vos domeſtiques: & les enchaiſnera
    ſi puiſſamment, que leurs eſprits non
    
    171
    des perſonnes Mariées.
    ſeulement ne ſe partageront point à
    voſtre ruine: mais feront des merueil-
    les, pour voſtre conſolation & aduan-
    cement.
    P. Catienus Philotimus eſtoit ſi
    Plin.l.
    c. 36.
    fort aimé de ſon Maiſtre : qu'il en fuſt
    fait heritier. Il euſt vn ſi exceſſif amour
    enuers ſon meſme Maiſtre : qu'il ne
    voulut point luy ſuruiure. A ce deſſein,
    il ſe ietta dans le buſcher, où ſon corps
    bruſloit : & s'y conſomma auec luy.
    Valer.
    l.6.c.8.
    Le ſeruiteur de Panopion fit mieux.
    Sur l'aduis qu'il euſt; que l'on venoit
    pour tuer ſon Maiſtre ; il le fit ſortir
    ſecrettement par la porte de la baſſe-
    cour : & s'habillant de ſes habits, ſe
    laiſſa maſſacrer pour luy. Si les voſtres
    vous aiment, ils vous rendront de ſi-
    gnalez ſeruices.
    VI.135 Le plus grand ſecret, pour vous
    faire aimer & ſeruir par vos enfans, par
    vos ſeruiteurs, & vos ſeruantes : c'eſt
    d'auoir ſoin de leur vertu. Preſſez-les
    doucement à frequenter les Sermons,
    à ſe Confeſſer & Communier ſouuent,
    à aſſiſter aux Meſſes de voſtre Paroiſſe,
    & aux Veſpres : à faire quelque lecture
    H ij
    
    172
    La Direction & la Conſolation
    de liures qui leur ſont propres. Ce leur
    ſeront des Predicateurs iournaliers :
    qui leur diront, pluſieurs fois, ce que
    vous auriez peine de leur dire, vne
    ſeule & qu'ils ne receuroient point
    auec agrément.
    Impr.
    au Põt
    chez
    Guill.
    Impr.
    à Dijon
    chez
    Cha-
    uanée,
    &
    Gran-
    gier.
    I'ay compoſé vn liure exprez, pour
    inſtruire les ſeruiteurs & les ſeruantes:
    & l'ay inſcript, Le bon Seruiteur & la
    bonne Seruante
    . I'en ay fait vn autre,
    pour vos Filles : que i'appelle, Le Mi-
    roir des Vierges
    . Enfin, i'en ay adiouſté
    vn troiſieſme pour vos Garçons : &
    l'ay nomé, Le bon Eſcolier. Vous trou-
    uerez encore beaucoup de choſes, ſur
    ce ſujet, au Traitté que i'ay fait pour le
    menu peuple. Son nom eſt, Le bon Vi-
    gneron , Le bon Laboureur , & le bon
    Artiſan
    .
    Faites lire ces liurets à vos enfans, à
    vos ſeruiteurs, & à vos ſeruantes. Liſez-
    les vous meſme , afin de les pouuoir
    plus facilement & vtilement inſtruire.
    Vous regaignerez bien-toſt auec vſure,
    voſtre argent : ces liures n'eſtant point
    de grand prix.  Si vous ne voulez pas
    debourſer cinq ſols, pour ſauuer voſtre
    
    173
    des perſonnes Mariées.
    famille : n'auez vous pas grand tort de
    vous plaindre de la peine que vous y
    ſouffrez.
    §.  II.  Aduis pour le Mary ; dont la
    Femme eſt meſpriſée par ſes enfans,
    & par ſes ſeruiteurs.
    Quatre motifs vous obligent , de ne
    ſouffrir nulle inſolence de vos dome-
    ſtiques contre voſtre Femme.
    I. La conſideration de voſtre Femme
    eſt tres-puiſſante à cet effet : ſoit pour
    maintenir vos enfans dans leur deuoir:
    ſoit pour luy ſoûmettre vos ſeruiteurs
    & vos ſeruantes.
    Premierement elle vous a donné vos
    enfans : elle les a allaitez : elle les a
    nourris : elle les a inſtruits des leur
    tendre ieuneſſe : elle en a ſupporté la
    fatigue pluſieurs années.  Seroit il
    iuſte de l'affliger, par le don meſme
    qu'elle vous a fait ?
    Si vn arbre vous porte de beaux
    fruits , & vous les met entre les
    mains : eſtimerez - vous iuſte ,
    H iij
    
    174
    La Direction & la Conſolation
    d'en ietter contre ſes branches, pour les
    froiſſer & pour les rompre ?
    Secondement, Dieu veut, que vous
    ſoûmettiez vos ſeruiteurs, & particu-
    lierement vos ſeruantes , à voſtre
    Gen.
    24.
    Femme.  Agar, qui eſtoit la ſeruante
    de Sara Femme d'Abraham , voyant
    qu'elle auoit vn fils, s'enorgueillit : &
    meſpriſa ſa Maiſtreſſe. Sara s'en plai-
    gnit à Abraham : & Abraham conſulta
    Dieu, pour ſçauoir ce qu'il deuoit faire
    dans cette conioncture.  Dieu luy dit,
    Chaſſe la ſeruante, & ſon fils. Vn An-
    Gen.
    16
    ge auoit des-ja auerti Agar de s'humi-
    lier ſoûs ſa Maiſtreſſe.
    II.  La conſideration de vos enfans
    vous oblige de les ſoûmettre à voſtre
    Femme : ſoit qu'elle ſoit leur Mere, ou
    qu'elle ne le ſoit pas. Si vous les main-
    tenez dans leur deſobeïſſance , vous
    leur nuiſez : & vous contreuenez aux
    ordres de Dieu. Il vous commande de
    les chaſtier: afin de les faire ſages. La
    Prou.
    22.
    folie eſt liée au col de l'enfant
    ( ou
    comme tourne l'Interprete Syriaque136,
    fait enuoler le cœur de l'enfant ) & la
    verge la diſſipe
    .
    
    175
    des perſonnes Mariées.
    cap.23 Et ailleurs. N'eſpargnez point la cor-
    rection à vos enfans. La verge ne les fera
    point mourir. Chaſtiez-les : & vous ſau-
    uerez leurs ames, de l'enfer
    .
    cap.30
    Ieſus Fils de Sirac dit, en l'Eccleſia-
    ſtique
    .  Celuy qui ayme ſon fils, le cha-
    ſtie ſouuent : afin que puis apres il viue
    en paix : & qu'il ne mandie pas ſon
    pain de porte en porte
    .
    Chez les Lacedemoniens137, ſi vn en-
    fant chaſtié par quelque autre, en fai-
    ſoit plainte à ſon Pere ; ce Pere eſtoit
    obligé par les loix de le chaſtier encore
    vn coup : s'il ne vouloit paſſer dans
    l'eſtime de ſes concitoiens , pour vn
    homme laſche.
    L'or a beſoin d'eſtre frappé , pour
    porter la figure de ſon Roy, dit Ben-
    Syra
    en ſes Prouerbes : & le ieune
    homme pour eſtre fait vne belle Ima-
    ge de Dieu.
    Si vous careſſez trop vos enfans,
    vous les eſtoufferez : comme le Singe
    qui tuë ſes petits en les ſerrant trop
    eſtroittement dans ſon ſein, par vn ex-
    cez d'amour & de tendreſſe. Au moins,
    vous les rẽdrez reueſches contre vous-
    H iiij
    
    176
    La Direction & la Conſolation
    meſme : lors que l'âge leur aura au-
    gmenté les forces & le pouuoir : com-
    me il arriue aux poulains indomptez
    qui renuerſent & bleſſent ceux qui
    leur ont eſpargné l'eſcorgée138 & l'éperon.
    III.  La conſideration de vos ſer-
    uiteurs & de vos ſeruantes vous oblige
    de les ſoûmettre à voſtre Femme : au-
    trement, ils font pluſieurs pechez, la
    meſpriſant, en detractant dans le logis
    & dehors , negligeant leurs offices,
    perdant la pluſpart du temps, s'amu-
    ſant à des ieux illicites, à des conuer-
    ſations dangereuſes, à des paroles in-
    ſolentes, & à diuers autres deſordres.
    Vous deuez pouruoir à leur ſalut,
    ou par douceur , en les carreſſant &
    leur faiſant du bien : ou par ſeuerité,
    en vous faſchant contre eux, & en les
    puniſſant. Si nous ſommes obligez, dit
    S. Gregoire , d'aimer nos prochains,
    comme nous meſmes : il s'enſuit, que
    ib
    l .5.
    moral.
    nous deuons nous faſcher contre leurs
    vices : ainſi que contre les noſtres
    .
    Ne croyez point, que la colere ſoit
    vicieuſe : moyennant, qu'elle ſoit bien
    reglée : Au contraire, vne trop grande
    
    177
    des perſonnes Mariées.
    douceur degenereroit en molleſſe &
    en laſcheté : & ſeroit vne offenſe de
    Pſal 4. Dieu. Faſchez vous, dit Dauid, de peur
    que vous ne pechiez
    . Si vous oſtez en-
    Chryſ.
    inMar
    5.
    tierement la colere , eſcrit S. Chryſo-
    ſtome
    , les enſeignemens ne profitent
    de rien: la Iuſtice n'a point de vigueur:
    & les vices ne ſont point reprimez.
    Celuy donc qui ne ſe faſche point,
    lors qu'il eſt neceſſaire, offenſe Dieu.
    Car vne douceur & vne patience deſ-
    raiſonnable ſeme les vices : & les
    nourrit par ſa negligence. De ſorte que
    non ſeulement les meſchans : mais
    auſſi les bons & vertueux ſont incitez
    à mal faire.
    IV.  La conſideration donc de vo-
    ſtre ſalut vous doit mettre la verge en
    main, pour la correction de vos enfans
    & vous faire roidir les bras , pour les
    rendre ſouples & obeïſſans à voſtre
    Femme. Le meſme ſe doit dire, à pro-
    portion , pour la conduite de vos ſer-
    uiteurs & de vos ſeruantes.
    Si vous n'empeſchez efficacement
    leurs imperfections, le pouuant faire,
    vous les approuuez : & vous y parti-
    
    178
    La Direction & la Conſolation
    cipez. Les fautes auſquelles nous ne re-
    ſiſtons pas ,
    dit le Pape Innocent , ont
    noſtre approbation. Car ne point punir
    les meſchans, en ayant le pouuoir, n'eſt
    autre choſe qu'en fomenter la ma-
    lice.  Et celuy la doit auoir vn grand
    ſcrupule, d'eſtre participant des crimes
    qui ne les empeſche point de toute ſa
    puiſſance
    .
    Dieu chaſtie ſeuerement cette mol-
    leſſe : meſme aux plus Illuſtres & aux
    plus vertueux perſonnages. Heli, Sou-
    I. Reg.
    4.
    uerain Iuge & Souuerain Pontife des
    Iuifs, eſtoit fort adonné à la pieté, mais
    ſes enfans eſtoient impies. Il les repre-
    noit trop mollement de leurs crimes,
    & n'en interrompit pas le cours par
    vne authorité abſoluë, & par des cha-
    ſtimens exemplaires. Dieu permit, que
    les Philiſthins ietterent vne armée
    dans ſon païs. Heli enuoia des troupes
    fort nombreuſes, pour les arreſter, &
    pour les combattre. Ophni & Phinees
    ſes deux enfans en furent les Gene-
    raux.  Ils liurent la bataille, & la per-
    dent : ayant laiſſé ſur le champ du
    combat, environ quatre mille ſoldats.
    
    179
    des perſonnes Mariées.
    Ils ne perdent point cœur139 pour cela.
    Ils enuoient querir l'Arche du Teſta-
    ment : où Dieu reſidoit d'vne maniere
    ſpeciale : & donnoit de merueilleux
    ſecours à ſon peuple. L'abord de l'Ar-
    che releua le courage aux Iſraëlites; &
    eſtonna les Philiſthins.  La deuxieſme
    bataille ſe donne : le combat y eſt ſan-
    glant de part & d'autre. Mais comme
    la vengeance de Dieu pourſuiuoit
    Ophni & Phinées, ils furent tuez tous
    deux : Les Iſraëlites prirent la fuite :
    l'Arche fuſt enleuée par les Barbares &
    infidelles : & trente mille hommes du
    peuple de Dieu reſterent ſur la place.
    Ce n'eſt point aſſez : Heli, qui par
    ſa trop grande indulgence, auoit laiſſé
    viure licentieuſemẽt ſes enfans, oyant
    la deſroute de l'armée, la mort de ſes
    deux fils, la priſe de l'Arche, fuſt ſaiſi
    d'vne telle douleur :  qu'il tomba de
    deſſus ſa chaiſe , & mourut ſoudaine-
    ment s'eſtant rompu le col en cette
    cheute. La Femme de Phinées, au recit
    de toutes ſes funeſtes nouuelles ,
    accoucha d'vn fils auant le temps, &
    mourut de douleur.
    H vj
    
    180
    La Direction & la Conſolation
    Vous voyez , quelle tragedie fuſt
    cauſée : à raiſon qu'Heli auoit toleré
    le vice en ſes enfans.
    Exod.
    22. 29.
    Dieu commandoit, que ſi vn bœuf
    bleſſoit quelqu'vn, auec ſes cornes: &
    que le Maiſtre en eſtant aduerti , ne
    l'empeſchaſt point: il fuſt reſponſable
    du tort qu'il faiſoit.  S'il tuoit quel-
    qu'vn , on faiſoit mourir non ſeule-
    ment le bœuf , mais ſon Maiſtre-
    meſme.
    Vous eſtes coupables de tous les
    maux de vos enfans, ſi vous pouuez les
    empeſcher.  Et ne vous flattez point
    ſur la douceur que la nature exige de
    vous.  Vous deuez exterminer le vice
    en vos enfans, par vne ſeuerité neceſ-
    ſaire.  Que reſpondrez-vous à Dieu,
    qui ordonnoit aux Iuifs, Que ſi vn en-
    fant eſtoit ſi débauché, qu'ils ne peuſ-
    ſent le corriger; les parens le menaſſent
    eux-meſmes aux Iuges pour le faire
    ſupplicier, & vouloi[en]t abſolument que
    les Iuges le condamnaſſent à la mort,
    Deut.
    25.
    pource qu'il n'auoit point obey aux
    commandemens de ſon Pere & de ſa
    Mere.
    
    181
    des perſonnes Mariées.
    Tout le peuple l'aſſommoit à coups
    de pierres: afin que ſa mort ſeruit d'e-
    xemple aux autres. André de Gonza-
    gue , Marquis de Guaſtalle
    , peignit
    vn Scorpion en ſon Symbole, & y mit
    cette Epigraphe , Qui viuens ladit,
    morte meditur
    . Celuy qui bleſſe en
    ſa vie guerit par ſa mort
    .  Le Scor-
    pion tué ſur la playe qu'il a faite, la
    guerit.
    Les punitions remedient aux
    maux, que la meſchanceté des enfans
    & des ſeruiteurs a cauſez dans la fa-
    mille.  Si Dieu s'eſt montré ſi ſeuere
    enuuers les enfans refractaires : ne
    ſoyez pas trop mol en l'education des
    voſtres.  Il vous en ſçauront mauuais
    gré à la fin , & poſſible vous en mau-
    diront , & en tireront vengeance.
    Boëce rapporte140, qu'vn certain San-
    De
    Schol.
    diſcipl.
    guin141, qui n'auoit point eſté corrigé
    par ſon Pere, eſtant condamné a eſtre
    pendu pour ſes crimes , demanda de
    luy parler.  Comme ſon Pere s'ap-
    procha de luy , le fils ſe rua de furie
    ſur ſon viſage , & luy coupa le nez
    auec ſes dents, diſant.  Si vous m'a-
     182 La Direction & la Conſolation uiez bien corrigé, ie ne ſerois pas où ie
    ſuis
    .
    V.  Ne vous laiſſez point toute-
    fois aller temerairement à l'eſprit vo-
    lage d'vne femme paſſionnée. Exami-
    nez ſerieuſement tous ſes rapports, &
    ne faites iamais par des paroles aigres,
    & par des actions ſeueres ce que vous
    pouuez faire par douceur. Comme ce-
    luy qui eſt trop mol, & qui plaſtre tout
    ,
    dit S. Chryſoſtome, fait vn homme ne-
    gligent. Auſſi celuy qui ſe ſert touſiours
    de reprehenſion, irrite les eſprits
    . Il faut
    vſer de moderation : autrement, on ſe
    met en danger de tout perdre.  Ro-
    boam
    , par ſa colere inconſiderée, me-
    naça d'vne rigoureuſe ſeuerité les dix
    Tributs d'Iſraël : ce qui fut cauſe,
    qu'elles ſe reuolterent contre luy : ſe
    choiſirent vn autre Roy : & ne ſe re-
    ünirent iamais au Royaume de Iuda.
    La prudence prend ſon temps; & a
    des effects admirables ſans aucun
    peril. Alphonſe I. Duc de Ferare, s'eſtant
    ſeruy le premier de la Grenade militaire,
    la prit pour ſon Symbole, y ajouſtant ces
    mots, Au lieu & au temps. Car ſi vous allu-
    
    183
    des perſonnes Mariées.
    mez trop toſt la Grenade elle bleſſe ce-
    luy qui la veut ietter aux autres, ſi vous
    l'allumez trop tard, elle ne nuit point
    eux ẽnemis. Mais ſi vous y mettez le feu
    à temps, elle fait de merueilleux effets.
    VI.  Enfin, ſi vous voulez ranger vos
    enfans & vos ſeruiteurs & faire qu'ils
    vous obeiſſent & à voſtre femme; vſez
    dans les diuerſes rencontres, de recom-
    penſes & de punitions.  Les punitions
    les tiendront dans la crainte: les recom-
    penſes gagnerõt leur amour. Ainſi vous
    euiterez les deux extremitez vicieuſes,
    d'vne trop grande rigueur , & d'vne
    exceſſiue douceur. C'eſt ce que declaroit
    Pie III. Souuerain Pontife Il fit peindre
    en ſon Symbole des branches d'Oli-
    uier auec des verges : & y eſcrire ces
    paroles. Pœna & præmium. La peine
    & la recompenſe
    .  La peine, pour les
    vices : la recompenſe, pour les vertus.
    Si vous puniſſez bien vos enfans &
    vos ſeruiteurs, pour leurs fautes : re-
    compenſez les encore mieux , pour
    leurs loüables actions : & ſur tout,
    pour l'obeiſſance & la ſoumiſſion ,
    qu'ils rendent à voſtre femme.
    
    184
    La Direction & la Conſolation
    §.  III.   Auis aux Enfans , qui
    meſpriſent leur Mere.
    I.  Dieu vous ordonne l'amour &
    reſpect enuers vos parens : & vous
    promet en recompenſe vne longue vie.
    Il a preſcrit la recompenſe à ce ſeul
    commandement : afin que comme il
    n'eſt nul deſir plus ardent que de con-
    ſeruer ſa vie : auſſi il n'y ayt rien mieux
    obſerué que l'honneur & l'amour en-
    uers ceux de qui on l'a receuë.
    Demetrius Phalereus enſeignoit ſa-
    gement.  Que les ieunes gens doiuent
    ſe reſpecter eux-meſmes, dans la ſoli-
    tude , les autres , à la rencontre : &
    leurs parens, au logis.
    II.  Tout voſtre bien vous vient
    originairement de voſtre Pere & de
    voſtre Mere : & ſans eux vous ne ſe-
    riez point au nombre des Eſtres. Si
    vous viuez : ſi vous voyez : ſi vous
    marchez : ſi vous raiſonnez : ſi vous
    eſperez le Paradis : tout cela tire ſon
    origine , de ce que vous ont baillé
    vos parens : ſans qui Dieu n'euſt
    iamais crée voſtre ame, ny formé
    voſtre corps.
    
    185
    des perſonnes Mariées.
    Herode le Sophiſte les met au nom-
    bre des Dieux, à noſtre eſgard.  Nos
    parens
    , diſoit il, ſont les viues images
    des Dieux : ou pluſtoſt, ils ſont des
    Dieux domeſtiques, qui nous ont fait
    beaucoup de biens. Ils ſont nos crean-
    ciers, nos maiſtres, & nos amis
    .
    Que ſi voſtre eſtre, voſtre conſer-
    uation , voſtre augmentation , tous
    vos ornemens d'eſprit & de corps, ſont
    des faueurs de vos parens , quel
    honneur , quel reſpect , & quelle
    ſoumiſſion ne leur deuez vous pas ?
    S. Thomas a vne penſée, qui m'agrée
    fort. Les enfans , dit-il , reçoiuent de
    leurs parens la vie, comme vn fief : à
    condition, que s'ils ſont fidelles, ils la
    retiennent : & s'ils ſont infidelles & de-
    ſloyaux ils la perdent
    .
    III.  Dieu ne promet pas ſeulement
    Eccl.
    5. 5.
    vne longue vie, aux enfans, qui hono-
    reront leurs parens. Mais il les aſſeure,
    dans l'Eccleſiaſtique : que par ce mo-
    yen , ils amaſſent vn threſor : qu'ils
    auront des enfans , dont ils rece-
    uront de la ioye: qu'ils ſeront exaucez
    en leurs prieres : qu'ils ſeront com-
    
    186
    La Direction & la Conſolation
    blez de benedictions iuſques à leur
    mort : que Dieu les aydera, au temps
    de la tribulation142: & que leurs pechez
    leur ſeront pardonnez.
    IV.  Au contraire Dieu nous de-
    Eccle.
    3. 18.
    clare : qu'il maudira celuy qui prouo-
    que ſa Mere à vne iuſte colere, & qui
    l'irrite.
    In vit.143
    S. Fro-
    dobert
    .
    Les Liures ſont pleins d'Hiſtoires
    Tragiques , & de punitions tres ri-
    goureuſes des enfans , qui ont mal
    traité leurs Meres. Vn certain Robert
    diſputa auec la ſienne , pour diuiſer
    quelques gerbes : & l'ayant priſe par
    les cheueux, la ietta par terre. La nuit
    ſuiuante, il deuint borgne : & fut ſur-
    pris d'vn tremblement ſi vehement,
    & ſi douloureux au bras , qu'il le re-
    muoit ſans ceſſe , le iettant derriere
    ſon dos : & le reflechiſſant ſur ſon
    eſtomac. Il perdit auſſi l'eſprit: ce qui
    affligea tellement ſa Mere: qu'elle en
    mourut, dans trois iours.
    Euitez les petites deſobeiſſances, &
    les petites querelles : & iamais vous
    ne viendrez à ces excez.
    
    187
    des perſonnes Mariées.
    §.  IV.  Auiz aux Seruiteurs , qui
    meſpriſent la Maiſtreſſe du logis.
    I.  Encore que voſtre Maiſtre
    ſouffre vos inſolences contre ſa Fem-
    me : par la crainte qu'il a de ſe priuer
    de voſtre ſeruice : ne doutez pas, qu'il
    vous haït, & deteſte en ſon cœur144: &
    que s'il trouue d'autres ſeruiteurs, qui
    luy ſoient vtiles , il vous chaſſera de
    ſon logis, comme des perſonnes mal
    auiſées & arrogantes.
    II.  Si voſtre Maiſtre, irrité con-
    tre ſa Femme, ſe plaiſt pour vn temps
    aux vacarmes que vous faites : cela ne
    durera gueres. Les coleres des Amants
    font des amitiez plus fortes , & plus
    ardentes.
    L'amour s'eſteint quelquefois : mais
    il ſe rallume. On trouue des fontaines,
    qui eſteignent les flambeaux allumez :
    & qui rallument les flambeaux eſteints.
    Vn peu de paille embrazée, qu'on paſſe
    au deſſus de l'eau, eſchaufe les vapeurs
    & les exhalaiſons : & fait de la flamme.
    L'humeur bigearre145 d'vne femme a
    glacé le cœur146 de ſon mary : vne ca-
    reſſe, faite auec dexterité & prudence
    
    188
    La Direction & la Conſolation
    l'enflammera plus que iamais. Que de-
    uiendrez vous alors ? Qu'el fruit tire-
    rez-vous de vos brauades ? Ne ſerez-
    vous pas immolé la la iuſte colere de
    l'vn & de l'autre.
    III.  Voulez-vous eſtre vn excel-
    Hebr.
    I. 14.
    lent ſeruiteur ? Imitez les Anges.  Ils
    ſont tous
    , dit S. Paul, des Eſprits qui ſer-
    uent à Dieu : & qu'il enuoie pour ſeruir
    à ceux qui ſont les heritiers du ſalut
    eternel
    . Ils ont toutes les qualitez d'vn
    excellent ſeruiteur.  I.  Ils ſont tres-
    obeiſſans: courant où ils ſont enuoyez,
    au moindre ſigne de la volonté de
    Dieu.  II.  Ils ſont tres-humbles, ne
    refuſant aucun ſeruice , pour vil &
    meſpriſable qu'il ſoit : encore qu'ils
    Ezech.
    I.
    ſoient les Princes du Paradis.  III.  Ils
    ſont tres-prompts à l'execution.  Ils
    egalent les eſclairs & les foudres par
    leur viteſſe : comme l'aperceut le Pro-
    phete Ezechiel.  Pour ces raiſons, on
    les depeint ſouuent n'ayant que la
    teſte & les aiſles: pour declarer, qu'auſ-
    ſi-toſt qu'ils ont veu & oüy ce qu'on
    leur ordonne, ils volent pour le mettre
    en execution.
    
    189
    des perſonnes Mariées.
    Chacun veut eſtre ſeruy prompte-
    ment.  Ælius Verus, Empereur Ro-
    main147, donnoit des aiſles à ſes ſerui-
    teurs, qu'il enuoyoit aux champs : afin
    de les aduertir, d'apporter de la prom-
    ptitude à l'execution de ſes ordres.  Il
    Iul
    Ceſar
    l. I. de
    Imper.
    Rom.148
    les appelloit du nom des vens : Boreas,
    Notus , Eurus , Auſter.  De la vinrent
    les Soldats, qui eſtoient appellez Pen-
    nigeri : portans des aiſles
    . Ils eſtoient
    deſtinez à porter les Lettres des Em-
    pereurs.  C'eſt pourquoy Ariſtide, au
    Panegyrique de la Ville de Rome, dit.
    Les Lettres nous viennent comme ap-
    portées par des oyſeaux. Ils les eſti-
    moient eſtre ſoubs la protection de
    Mercure , & pour cette raiſon , ils
    les depeignoient aiſlez.
    Vous eſtes ſoûs la protection du Dieu
    Createur des hommes & des Anges.
    Seruez luy , en la perſonne de voſtre
    Maiſtre & de voſtre Maiſtreſſe, qu'il a
    mis en place pour vous commander.
    Si vous le regardez en eux : il vous re-
    compenſera de vos moindres ſeruices,
    comme ſi vous les luy rendiez. S. Paul
    dit clairement, aux Epheſiens.149 Serui-  190 La Direction & la Conſolation Epheſ.
    5. 6.
    teurs, obeiſſez à vos Maiſtres charnels,
    auec crainte & reſpect, en la ſimplicité
    de voſtre cœur, comme à Ieſus-Chriſt,
    Ne ſeruant point à veuë d'œil, comme
    pour plaire aux hommes : mais comme
    ſeruiteurs de Ieſus-Chriſt , faiſant la
    volonté de Dieu de bon cœur, ſeruant
    de bonne volonté comme à N. Seigneur,
    & non pas comme aux hommes.  Sça-
    chant certainement, qu'vn chacun rece-
    ura la recompenſe de ſes bonnes œuures:
    ſoit qu'il viue dans le ſeruice , ou qu'il
    ſoit en pleine liberté
    .
    bandeau décoratif

    CHAPITRE VI.

    La Conſolation & la Direction d'vne
    Femme, laquelle a vn Mari Auari-
    cieux; qui la laiſſe & ſes enfans
    dans la neceſſité
    .

    C'Eſt vn cruel ſupplice que de
    mourir de faim. Mais ce ſupplice
    eſt extraordinairement douloureux, ſi
    l'on demeure affamé, dans vn feſtin,
    où l'on voit manger les autres , ſans
    
    191
    des perſonnes Mariées.
    en auoir la permiſſion.
    Les pauures ſont à plaindre à cau-
    ſe de leur indigence.  Mais vne femme
    d'honneſte famille , qui ſe voit gour-
    mandée par vn barbare Auaricieux : &
    reduite à vne vie chetiue , qui l'oblige
    à ſouffrir beaucoup de meſaiſes150 en ſes
    habits , en ſon viure , & en diuers au-
    beſoins de la vie , me ſemble encore
    plus miſerable, & plus digne de com-
    paſſion.  Il faut faire vn effort , pour
    trouuer quelque adouciſſement à ſa
    douleur.
    §.  I.   Auis à la Femme, qui vit dans
    l'indigence, par l'Auarice de ſon Mary.
    I.  C'eſt vne pure bonté de Dieu,
    en voſtre endroit; que vous ſoyez née
    dans l'Europe, & dans vne famille ri-
    che & noble.  Vous pouuiez naiſtre
    dans les deſerts & dans les ſables de
    l'Afrique, dans les foreſts de Canada,
    dans les glaces & les neiges des Mers
    qui ſont ſoubs les deux Poles. Qu'euſ-
    ſiez - vous fait pour lors , eſtant à
    demy nuë , couuerte d'vn meſchant
    bout de peau, nourrie d'herbes & de
    
    192
    La Direction & la Conſolation
    legumes mal appreſtées : ou au plus,
    n'ayant qu'vn peu de chair mal cuite,
    ſans pain & ſans ſaulce?
    Faites ſouuent cette reflexion. Et
    vous trouuerez , que vous n'eſtes
    point des plus infortunées de ce mõde.
    S. Paul , parlant à S. Timothée,
    1. Tim.
    6.7.
    Eueſque d'Epheſe , luy dit Nous n'a-
    uons rien apporté en ce monde.  Il eſt
    certain, que nous n'en emporterons rien.
    Ayant noſtre viure & nos habits, ſoyons
    contens.
    II.  Les Saincts ont eſté plus mal
    In cor.
    vitis.
    nourris , que vous : bien qu'ils meri-
    taſſent vn meilleur traittement , que
    vous ne deſireriez pour voſtre conten-
    tement. S. Marcel Pape, eſtant reſſerré
    par le Tyran dans vne eſtable, pour y
    panſer les cheuaux : ne mangeoit que
    du pain bien ſec , & ne beuuoit que
    de l'eau.
    2.  Les Saincts Antoine, Hono-
    rat
    , & pluſieurs autres ont fait long-
    temps le meſme, de leur plein gré.
    3.  S. Macaire ne mangea, ſept
    ans durant, que des herbes cruës.
    4.  Saincte Euſebie, ſurnommée
    Xene
    
    193
    des perſonnes Mariées.
    Xene ( c'eſt à dire Hoſpitaliere ) ne
    mangeoit que du pain, meſlé auec ſes
    larmes, & auec de la cendre. Elle n'en
    prenoit qu'vne fois , en deux , ou en
    trois, ou meſme en quatre iours.
    5.  Saincte Geneuiêue, depuis l'â-
    ge de quinze ans iuſques à cinquante
    ans, ne prenoit qu'vn peu de pain &
    de feves, le Dimanche & le leudy. Et
    ne faiſoit cuire ſes fêves, qu'enuiron
    de quinze en quinze iours.
    III.  La faim fait trouuer les viandes
    groſſieres plus agreables , que ne ſe-
    roiẽt les mets les plus exquis des Roys,
    ſi l'on manque de cet aſſaiſonnement.
    Ptolomée, Roy d'Egypte, faiſant
    voyage ne trouua que du pain tres-ſale
    & tres-degouſtant.  La faim neant-
    moins, le contraignit d'en manger. Il
    s'eſcria incontinant.  Que iamais il
    Diod.
    l.2.c.1.
    n'auoit gouſté rien de plus ſauoureux.
    Gnefactus, Roy du meſme Royau-
    me, menant vne armée en Arabie, fut
    contraint par la faim, de manger dans
    le deſert, des viandes dont il n'euſt pas
    ſouffert la veuë , en vn autre temps.
    Il y prit tant de gouſt qu'il rejetta ab-
    I
    
    194
    La Direction & la Conſolation
    ſolument les delices de la Cour : fut
    tres-ſobre, tout le reſte de ſa vie : &
    fit deſcrire la cauſe de ſa frugalité,
    dans le Temple de Iupiter, pour ſeruir
    d'exemple aux autres Roys, & à tout
    le peuple.
    IV.  Si vous recourez à Dieu, & luy
    repreſentez vos beſoins, auec reſigna-
    tion, auec conſtance, & auec perſeue-
    rance : il vous fournira tout ce qui
    vous ſera neceſſaire , & pour les ha-
    bits, & pour l'argent, & pour la nour-
    Bollã.
    Surius
    Metap
    Baron
    riture.
    1.  Les Anges ont donné à man-
    ger à la B. Oringe , à Saincte Ide , à
    Sainct Alexandre, à Sainct Iulien, &
    à pluſieurs autres.
    Quatre ans durant , vn Ange ap-
    portoit des viandes à la B. Veronique:
    & quelquefois il les augmentoit au
    double : afin qu'elle en fit part à ſa
    compagne
    Tous les iours, vn Ange apportoit
    vn pain à S. Phoſterius : & luy pour-
    uoyoit abondamment, ſelon le nom-
    bre des hoſtes qu'il receuoit.
    Vn Ange nourrit, douze iours du-
    
    195
    des perſonnes Mariées.
    rant , S. Pontien : qu'on tenoit dans
    vne eſtroite priſon, où l'on vouloit le
    faire mourir de faim.
    2.  Dieu vous pouruoira d'habits,
    qui vous ſeront neceſſaires & à vos en-
    fans. Moïſe conduiſoit dans vn deſert
    ſterile , trois millions de perſonnes.
    Ce voyage dura quarante ans : & Dieu
    conſerua en leur entier tous les
    veſtemens des hommes & des femmes,
    qui eſtoient dans vn âge auancé : &
    fit croiſtre ceux des enfans, à propor-
    tion que leur corps croiſſoit, en gran-
    deur & en groſſeur.
    Les Anges reueſtirent d'vne belle
    Robbe Saincte Agnes : que les bour-
    reaux tiroient toute nuë, dans vn lieu
    infame : d'où elle ſortit victorieuſe &
    innocente.
    3.  Si l'argent vous eſt abſolument
    neceſſaire, il ne vous manquera point:
    ſi vous eſtes fidelle à Dieu ; & ſi vous
    implorez ſon aſſiſtance. Il fit, que l'ar-
    gent ne manqua iamais dans la bourſe
    de Saincte Liduvine.  Auſſitoſt qu'elle
    en auoit tiré des petites pieces de
    monnoye , qui y eſtoient ; elle y en
    I ij
    
    196
    La Direction & la Conſolation
    trouuoit d'autres , de meſme valeur.
    C'eſtoit comme vne ſource ineſpuiſa-
    ble de la liberalité de Dieu.
    Le B. Herman, ou Ioſeph, eſtant en-
    Cachet
    in vit.
    core enfant , la B. Vierge Marie luy
    monſtra vne pierre, ſoubs laquelle il
    trouua de l'argent , pour ſoulager la
    neceſſité de ſes parens & la ſienne. Elle
    l'auertit , de faire le meſme dans ſes
    beſoins : Ainſi rien ne luy manqua,
    qui luy fuſt entierrement neceſſaire.
    Dieu changeroit pluſtoſt les pierres
    en argent, que de vous laiſſer perir :
    ſi vous l'inuocquez du fond du
    cœur. Il peut releuer vos cheutes, &
    enrichir voſtre pauureté. Il conuertit,
    vne fois de l'eſtain en argent dans
    l'Eſpagne : & par ce miracle, enrichit
    vn Marchand, que S. Iean l'Aumoſnier
    auoit aſſiſté, apres de grandes pertes.
    V.  Lors que le murmure ſe ſaiſit
    de voſtre cœur151: & que vous com-
    mencez de vous indigner contre vo-
    ſtre mary, de ce qu'il ne vous fournit
    pas ſuffiſamment d'argent pour vos
    habits, pour voſtre entretien, & pour
    voſtre famille : Conſiderez que poſſi-
    
    197
    des perſonnes Mariées.
    ble vous ne ſçauez pas toutes les
    debtes & tous les embaras de voſtre
    meſnage , pour leſquels voſtre mary
    eſpargne: ſans vous donner de la dou-
    leur, pour ſes mauaiſes affaires.
    VI.  Enfin, eſtimez que l'eſtat de
    voſtre miſere eſt tres-propre, pour vous
    enrichir de pluſieurs vertus : & vous
    faire vne ſaincte.
    La Palme ſe plaiſt dans vn ſol, qui
    ſoit ſalé.  Elle ne veut point eſtre en-
    graiſſée auec du fumier.
    Le Pouliot, dit Ciceron, fleurit en
    lib. I.
    de di-
    uinat.152
    hyuer , dans la plus grande rigueur
    du froid.
    La vertu fleurit, porte des fruits, &
    ſe fortifie dans l'affliction & l'indi-
    gence : & languit dans l'abondance,
    où elle eſt touſiours en danger de
    perir.
    VII.  Vous ne deuez point vous te-
    nir pauure & miſerable : ſi vous eſtes
    riche, aux yeux de Dieu & de ſes An-
    ges : l'or & l'argent, dit Euripide, ne
    ſont nullement les veritables richeſſes:
    mais les vertus.
    Pythagore diſoit, Que les richeſſes
    I iij  198 La Direction & la Conſolation de la terre ſont vne Anchre fort foible :
    que la gloire l'eſt encore plus : & que le
    corps & le reſte ſont ſans force. Quelles
    ſont donc les Anchres fortes & aſſurées?
    La prudence, la force, la magnanimité
    & les autres vertus. Elles ne ſont point
    ébranlées par aucune tempeſte. Dieu a
    mis cette Loy : que la ſeule vertu eſt
    ſolide & puiſſante : & que tout le reſte
    n'eſt qu'vne pure badinerie & ſottiſe
    d'enfant
    : Iuſques icy ce Philoſophe.
    VIII.  Meſpriſez donc tout ce que
    vous deſirez, hors de Dieu : & vous
    croirez auoir touſiours ſuffiſamment
    des biens de la terre : & meſmes du
    peu que vous aurez par voſtre mary,
    vous prendrez plaiſir d'en retrancher
    vne partie: afin de meriter dauantage.
    §.  II.   Auis pour le Mary qui laiſſe
    ſa Femme & Enfans en neceſſité.
    I.  Voſtre eſpargne doit auoir vne
    fin raiſonnable ?  Pour qui amaſſez
    vous, ſi ce n'eſt pour voſtre femme &
    pour vos enfans ?  Que ſi vous cher-
    chez leur bien, & leur contentement:
    ne vaut-il pas mieux les contenter dés
    maintenant : que de les inquieter vn
    
    199
    des perſonnes Mariées.
    Prou
    15.
    long-temps , pour les mettre à leur
    aiſe apres pluſieurs années? l'Auarice
    eſt le trouble des familles : comme
    Dieu meſme nous aſſeure.  Ne vous
    en laiſſez point gourmander.
    II.  Voſtre Auarice vous priue de
    l'vtilité de vos richeſſes.  Celuy qui
    aime les richeſſes
    , dit Dieu en l'Eccle-
    ſiaſtique
    , n'en tirera aucun profit.
    Il eſt ſemblable à ceux qui ſont
    condamnez aux mines d'or & d'ar-
    gent: Ils en manient beaucoup: mais
    ils n'en ſont pas plus riches. Car rien
    n'en reuient à leur profit. Ils demeu-
    rent touſiours , dans leurs cachots &
    dans leurs tenebres : tandis que les
    Autels & les Palais des Roys reluiſent
    par le brillant de ces metaux.
    Non ſeulement l'Auaricieux ne
    maintient point le luſtre de ſa naiſſance
    par la ſplendeur de ſes habits , & par
    le brillant des meubles de ſa maiſon :
    mais il meurt de faim , au milieu de
    l'abondance.  La Femme de Pythius,
    Roy de Bithinie, le declara par vne in-
    genieuſe inuention. Ce Prince, pouſſé
    par vne inſatiable conuoitiſe d'amaſſer
    I iiij
    
    200
    La Direction & la Conſolation
    de l'or & de l'argent, fatiguoit la pluſ-
    part de ſes ſujets dans les mines.  Sa
    femme luy fit de toutes ſortes de vian-
    des, en or & en argent : & les luy pre-
    ſenta , au temps du diſner.  Pythius
    prit d'abord vn grand plaiſir à ce ſer-
    uice.  Le deuxieſme & troiſieſme ſer-
    uice ſe faiſant de la meſme ſorte, quoy
    qu'il demandaſt à manger, il ſe mit en
    colere.  La Reine, qui eſtoit plus pru-
    dente, luy dit alors.  Sire , vous tuez
    continuellement vos ſujets, pour vne
    choſe que vous voyez ne pouuoir ſou-
    ſtenir voſtre vie. Contẽtez vous de tant
    de biens, que vous auez: & traittez vous
    à la Royale. Faites cultiuer les champs
    de voſtre Royaume : & viure voſtre
    peuple en repos & en abondance. Il
    crut ce ſage auis & fut depuis vn
    excellent Prince; aimé de tous ſes ſu-
    jets, & redouté de tous ſes voiſins.
    III.  L'Auaricieux , comme vous
    voyez, eſt dommageable aux autres.
    Thomas Murs153 le compare à vn chien
    farouche : qui eſt attaché à vn ratelier
    où il y a du foin. Il n'en mange point
    & empeſche les autres animaux d'en
    
    201
    des perſonnes Mariées.
    manger.
    IV.  Les biens que vous amaſſerez
    Ælian.
    l. 6. c.
    51.
    ne vous raſſaſieront iamais, tandis que
    vous retiendrez l'Auarice dans vo-
    ſtre cœur. Ceux qui ſont mordus du
    ſerpent Dipſas ſont tellement emflam-
    mez d'vne furieuſe ſoif : que plus ils
    boiuent, plus ils ont ſoif.
    S. Auguſtin conſiderant l'auidité
    inſatiable des Auaricieux, eſcrit qu'ils
    De ver
    Dom.
    ſont pires, que les beſtes brutes. Voi-
    cy ſes paroles. Que veut dire cette inſa-
    tiable auidité de la concupiſcence. Les be-
    ſtes irraiſonnables mettent des bornes à
    deſirs.  Elles ne rauiſſent, que preſſées
    de la faim. Elles eſpargnent leur proye,
    auſſitoſt qu'elles ſe ſont remplis ſuffi-
    ſamment.  La ſeule auarice des riches
    eſt inſatiable. Elle rauit touſiours: & n'eſt
    iamais contente.  Elle ne craint point
    Dieu : & ne reſpecte point les hommes.
    Elle ne pardonne point à ſon Pere. Elle
    ne connoiſt point ſa Mere. Elle n'obëit
    point à ſes Freres : & ne garde point
    la foy à ſes Amis.  Elle opprime les
    Veuues: attaque les Orphelins: iette en
    eſclauage ceux qui ſont libres: & eſt tous-
     202 La Direction & la Conſolation iours preſte à faire de faux ſermens
    .
    Iob.
    27.18.
    V.  Vous vous mettez en peril, de
    renuerſer voſtre famille , en la ba-
    tiſſant par vne Auarice meſquine &
    ſordide. Iob dit, que l'Auaricieux ba-
    ſtit ſa maiſon, comme la tigne154. Les
    Septante tournent, Sa maiſon ſe fera,
    comme celle de la tigne155 & de l'ara-
    gnée
    . L'aragnée fait ſa toile, en s'eſpui-
    ſant : & la tigne156, en rongeant.  Mais
    enfin tout perit bien toſt : Dieu ren-
    uerſant tout ce que l'auare auoit
    amaſſé aux deſpens d'autruy : & en
    fais cruellement ſouffrir ceux à qui il
    deuoit donner du ſecours.
    Theop.
    Baron
    8. tom.
    anne
    602.
    L'Empereur Maurice ne voulut
    point racheter, pour fort peut d'argent,
    pluſieurs ſoldats, que Chaian Roy des
    Auares
    auoit pris dans vne bataille.
    C'eſt pourquoy ce Roy les fit tous
    eſgorger, auant que de retourner en
    ſon pays. Cette auarice de Maurice de-
    plut ſi fort à Dieu & à tous les ſujets
    de l'Empire, particulierement aux ſol-
    dats : qu'vne ſedition s'eſtant eſleuée
    dans l'armée , à raiſon des quartiers
    d'hyuer , Phocas fut proclamé Em-
    
    203
    des perſonnes Mariées.
    pereur. Il accourt à Conſtantinople : y
    eſt receu par le Senat, & Couronné par
    le Patriarche : Ce Tyran fit prendre
    Maurice , ces cinq enfans maſles, ſa
    femme & ſes filles, & les fit tous maſ-
    ſacrer.  Voila le fruit d'vne laſche
    auarice.
    Ce qui arriue aux Empires, arriue
    aux familles particulieres : & ſi l'on
    n'y perd pas la vie, par ce vice infame
    d'auarice : on y diminue ſes biens. S.
    lib. de
    gloria
    Conſ
    c7.c.8.
    Gregoire de Tours raconte.  Qu'vn
    Nautonnier refuſant l'aumoſne à vn
    pauure : & luy diſant que ſon Nauire
    ne portoit que des pierres , fut bien
    eſtonné, que tout le pain, tous les fruits
    & toutes les viandes , qui eſtoient
    dans ce Nauire , ſe conuertirent en
    pierres.  Et ce Sainct aſſure en auoir
    veu des Oliues & des Dattes , plus
    dures que du marbre.
    VI.  Quand l'auarice ſeroit vtile à
    l'agrandiſſement de voſtre famille,
    vous la deuriez fuir: parce qu'elle perd
    voſtre ame : en comparaiſon de la-
    quelle vous deuez meſpriſer tous les
    biens de la terre, comme du limon &
    
    204
    La Direction & la Conſolation
    du fumier. O hommes, s'eſcrie Sainct
    Auguſtin
    , quelle folie vous renuerſe
    l'eſprit : Vous perdez la veritable vie.
    vous tuez voſtre ame: vous acquerez de
    l'or, qui n'eſt que de la boüe , & vous
    perdez le Ciel, qui vous offre des thre-
    ſors Eternels
    .
    S. Chryſologue entre dans la meſme
    In ſer. penſée, & dans le meſme zele. Celuy-
    la
    , dit-il , eſt vn laſche, qui eſtant ap-
    pellé à vn Royaume, s'amuſe à vn petit
    gain dans ſa maiſon.  Il faut auoir vne
    ame de plomb & de fer, pour estimer
    dauantage vn eſcu, que les threſors d'vn
    Roy. C'eſt auoir peu de ſens & de iu-
    gement , de vouloir perdre des choſes
    tres-grandes, pour de tres-viles & tres-
    abjectes : & de ſe laiſſer eſchaper des
    mains, des biens Eternels, pour ceux qui
    ne font que couler auec le temps
    .
    Ne vous laiſſez point emporter à l'é-
    C? lã
    lib. 3.
    de rer.
    ?
    c. 56.
    clat de l'or & de l'argent : mais conſide-
    rez, que la mort de vôtre ame eſt cachée
    ſoubs ce brillant , qui n'eſt qu'vne
    pure illuſion du demon , & vne in-
    uention pour vous perdre ſans reſource.
    Cela ſe peut expliquer , par la mali-
    
    205
    des perſonnes Mariées.
    cieuſe ſubtilité de Fenella. Kennethus
    Roy d'Ecoſſe
    , ayant tué Deſſus parent
    de cette Princeſſe , elle ſe reſolut à la
    vengeance.  Elle fit faire à ce deſſein,
    vne belle ſtatuë, qui tenoit en ſa main
    vne pomme d'or, ornée de riches pier-
    Hector
    Boet-
    tius. l.
    21.hiſt.
    Scot.
    res precieuſes.  L'Artifice eſtoit : que
    lors qu'on la tiroit à ſoy: pluſieurs iaue-
    lots ſortoient de la ſtatuë ; qui ſe lan-
    çoient ſur celuy qui s'en approchoit.
    Fenella fit poſer cette ſtatuë dans vn
    Iardin de plaiſance : & inuita le Roy
    de s'y venir diuertir.  Ce Prince, ne
    ſçachant rien du ſecret , fut raui à la
    premiere veuë de cette ſtatuë : il s'en
    approche auec ioye, & ſe ſaiſit de cette
    pomme.  Incontinent157, il fut percé de
    ſes fleches cachées : & tomba roide
    mort, au milieu de ſes Princes, de ſa
    Nobleſſe & de ſes Gardes.  Ce qui ar-
    riua pour lors au corps de ce Roy, ar-
    riue tous les iours en l'ame des auares.
    Ils rauiſſent l'or : & il les tuë.  Quel
    profit leur en reſte-il: veu qu'il faut per-
    dre meſmes cette meurtriere maſſe de
    terre munie?
    
    206
    La Direction & la Conſolation
    VII. C'eſt encore vne conſideration
    qui doit moderer voſtre auidité. Vous
    perdrez, enfin tous ces biens de terre:
    & vous n'en emporterez rien en l'au-
    Iob 20.
    15.
    tre monde. L'impie vomira les richeſſes
    qu'il a deuorées : & Dieu les luy ar-
    rachera du ventre
    .
    Cela ſe peut expliquer, par ce qui
    arriue aux Corbeaux en la Chine, &
    qui eſt arriué aux Chats d'Affrique
    aux Iſles Balcares.
    1ff.  Les Mandarins Chinois nourriſ-
    Matt.
    l.6.
    ſent de grands Corbeaux domeſtiques,
    qui ſont duits158 à la peſche. Ils leur ſer-
    rent le cou auec vn nœud, qui ne leur
    oſte point la reſpiration : mais qui les
    empeſche d'aualer ce qu'ils prennent.
    Ces Corbeauxſe lançent auec vne ad-
    mirable viſteſſe & adreſſe dans l'eau :
    prennent de petits poiſſons dans leur
    bouche, & de gros en leur bec: & les
    reportent au logis, où l'on leur fait ren-
    dre gorge, & laſcher toute leur proye.
    2.  Les Habitans des Iſles Major-
    Stra-
    bo. l. 3.
    que & Minorque eſtoient ſi moleſtez,
    par vne multitude preſque infinie de
    Lapins : qu'ils furent ſur le point de
    
    207
    des perſonnes Mariées.
    quitter leurs Iſles , & d'enuoyer à Ro-
    me des Ambaſſadeurs, pour demander
    vn autre pays. Enfin, ils s'auiſerent de
    faire entrer dans les tanieres de ces
    petits animaux, des Chats d'Affrique.
    Mais ils leur lierent la gorge: afin que
    pouuant chaſſer ou dechirer leur proye,
    ils ne peuſſent la deuorer.
    Vous n'emporterez auec vous en
    l'autre monde, ny or ny argent, ny di-
    gnitez, ny palais, ny prez, ny champs,
    ny vignes, ny bois : pourquoy donc
    allez-vous à la chaſſe de ces biens, auec
    tant d'empreſſement.  Ne faites point
    miſerable voſtre famille, en luy cachant
    des biens que vous ne pouuez long-
    temps conſeruer.
    VIII.  Non ſeulement vous ſerez
    bien-toſt obligé par la mort, & peut
    eſtre auparauant par quelque reuers de
    fortune, de laiſſer toutes vos richeſſes:
    mais vous ſentirez de tres-cruelles
    douleurs en cette perte , ſi vous atta-
    chez trop voſtre affection à ces biens
    periſſables.
    Poggius aſſeure; que de ſon temps,
    De a-
    uarit.
    vn homme addonné à l'avarice, eſtant
    
    208
    La Direction & la Conſolation
    preſt de rendre l'ame ſe fit apporter vn
    baſſin plein d'eſcus d'or.  Et qu'alors
    il leur demanda inſtamment du ſe-
    cours, leur alleguant. Qu'ils les auoit
    gardez, comme ſon ame propre: & que
    c'eſtoit en cette extremité , où ils
    deuoient l'aſſiſter.  Il repeta ſouuent
    ces paroles. Ah! qui ſont ceux à qui ie
    vous laiſſeray.  Enfin, il mourut dans
    ces regrets : & quitta auec larmes &
    auec ſanglots, ce qu'il auoit ſi ardem-
    ment cherché : ſi ſoigneuſement con-
    ſerué : & ſi inutilement & ſottement
    inuoqué.
    Concluez : & reſoluez vous de
    n'eſtre plus ſi auide des richeſſes, qui
    ſont volantes & paſſageres. Pouruoyez
    honneſtement voſtre femme , & vos
    enfans, & toute voſtre famille.  Tout
    ce que vous y emploierez, vous cauſera
    du merite aupres de Dieu , & vous
    comblera de ioye en l'ame.  Tout ce
    que vous reſeruerez mal à propos :
    ne vous ſeruira que de tourment, en ſa
    conſeruation & en ſa perte.



    
    209
    des perſonnes Mariées.

    CHAPITRE VII.

    La Conſolation & la Direction d'vne
    Femme, dont le mary eſt faſcheux à
    ſon Pere, à ſa Mere, à ſes Enfans
    d'vn autre lict, & aux Seruiteurs &
    Seruantes qu'elle affectionne.

    LA neceſſité des familles & des
    affaires contraint quelquefois à
    ſe remarier. Mais c'eſt vn miracle, ſi la
    charité s'y trouue ſi parfaite : qu'il n'y
    interuienne pluſieurs inconueniens &
    pluſieurs deplaiſirs.  Voyons briéue-
    ment, comment on s'y doit compor-
    ter, pour en tirer du profit.
    §.  I.  Aduis à la Femme , dont les
    parens, & les domeſtiques ſont mal
    traitez.
    I.  Lors que vous vous eſtes reſoluë
    à vn ſecond Mariage : vous vous eſtes
    expoſée à toutes les difficultez & à
    toutes les douleurs, qui ont couſtume
    d'y arriuer.  Publius Syrus dit inge-
    nieuſement, à ce ſujet. Si celuy qui eſt
    eſchapé d'vn naufrage ſe remet dere-
    
    210
    La Direction & la Conſolation
    chef ſur Mer : il n'a point de iuſte rai-
    ſon d'accuſer Neptune , le Dieu des
    flots, de ce qu'il permet aux vens de
    ſouffler contre ſon vaiſſeau.
    Pour cette raiſon, pluſieurs femmes
    prudentes ont rejetté les ſecondes
    Nopces : qu'on leur offroit auec in-
    ſtance.  1. Annia preſſée de ſe remarier
    en la fleur de ſa ieuneſſe & de ſa beau-
    té; le refuſa, diſant. Ie ne le ne le feray
    iamais.  Si i'auois vn bon Mary, i'au-
    rois trop peur de ſa mort.  Si i'en ren-
    controis vn faſcheux : ie ſerois inſenſée
    de le prendre, apres le mien qui eſtoit
    d'vne tres-excellente bonté.  2. Vale-
    ria
    eſtant interrogée, pourquoy apres
    la mort de ſon Mary, elle n'en prenoit
    pas vn autre.  Parce que, dit-elle, en-
    core que le mien ſoit mort aux autres
    il eſt encore viuant, & viura touſiours
    pour moy.  3. Martia, Fille de Caton,
    repartit à la meſme demande. A peine
    trouuerai-je vn Mary : qui me cherche
    pluſtoſt que mes biens.
    II.  Quand vous voyez, que voſtre
    Mary fait eſclater ſa paſſion contre vo-
    ſtre Pere, voſtre Mere & vos Enfans, &
    
    211
    des perſonnes Mariées.
    contre vos Seruiteurs & vos Seruan-
    tes: conſiderez qu'il vaut mieux, qu'il
    la monſtre, que de la couuer dans ſon
    cœur159. La flamme bruſle par ſon ardeur:
    mais elle reſioüit, par ſa lumiere. La fu-
    mée eſt intolerable ; & eſtouffe , ſans
    qu'on y penſe.
    III.  Recompenſez par vos bons
    ſeruices, & par voſtre tendreſſe, enuers
    vos parens, & enuers vos domeſtiques,
    les boutades & les excez de voſtre
    Mary : Ne leur donnez neantmoins
    rien à ſon inſceu, ſans l'aduis de voſtre
    Confeſſeur , ou de quelque homme
    ſçauant & experimenté. Voſtre Mary
    eſt le Maiſtre & le Diſpenſateur des
    biens de la famille.
    IV.  Ne precipitez rien: diſſimulez
    pour vn temps , ſi l'indignation eſt
    trop grande. Maintenez, auec plus de
    ſoin, l'affection que vous porte voſtre
    Mary. Si vous ne la perdez point: il ne
    ſera pas bien difficile d'accommoder
    tout en ſon temps.  Lors que vous
    le verrez en bonne humeur, teſmoi-
    gnez luy que ce procedé trop auſtere
    enuers vos parens, ou enuers vos ſer-
    uiteurs, vous afflige, vous ſerre le cœur160
    
    212
    La Direction & la Conſolation
    & vous met en peril de voſtre ſanté.
    Si vous auez d'ailleurs , quelque in-
    diſpoſition, ce moyen ſera tres-efficace.
    V.  Si la prudence, ou la neceſſité,
    vous contraint de ne point tant hanter
    voſtre Pere & voſtre Mere : ne man-
    quez pas, de leur faire ſçauoir la bonne
    volonté que vous auez pour eux : & le
    deſir, que vous conſeruez de trauailler
    à vne bonne paix.
    VI.  Pour ce qui concerne vos en-
    fans; ne vous perſuadez pas facilement
    Eccli.
    7.
    que voſtre Mary leur ſoit trop ſeuere.
    Dieu luy commande la grauité, en ces
    termes. Vous auez des Filles : gardez
    leurs corps: & ne leur monſtrez point vn
    viſage riant
    .
    Eccli.
    30. 9.
    Dieu ne veut pas moins de grauité
    & de ſeuerité , enuers les maſles.
    Traitez doucement voſtre fils, dit-il: &
    il vous remplira de frayeurs.  Si vous
    iouez auec luy, il vous attriſtera : ne
    luy ſouſriez point , & ne luy compa-
    tiſſez point : autrement, il vous cauſera
    beaucoup d'amertume. Faites luy baiſſer
    la teſte, tandis qu'il eſt ieune. Chaſtiez-
    le, dez ſa premiere enfance; de crainte
     213 des perſonnes Mariées. qu'il ne s'endurciſſe , & ne vous croye
    pas: & vous tranſpere le cœur de dou-
    leur
    .
    VII.  Ne vous gendarmez donc pas,
    ſi voſtre Mary eſt ſerieux enuers vos
    enfans : & ne leur permet point, en ſa
    preſence, diuerſes libertez, dont vous
    voudriez tirer voſtre diuertiſſement. Il
    Strabo.
    l.15.
    n'eſtoit point permis aux Eſcoliers des
    Brachmanes , ny de parler , ny de cra-
    cher , ny de ſe moucher , deuant eux.
    Si cela leur arriuoit, ils eſtoient exclus
    de la claſſe de ces Philoſophes Indiens,
    Vin-
    cent. l.
    2. c.
    74.
    hiſt.
    nat.
    Baſil.
    in Hex.
    comme n'ayant point vn ſuffiſant do-
    maine ſur eux-meſmes.
    VIII.  Ne vous fachez non plus, s'il
    les chaſtie plus que voſtre tendreſſe
    maternelle ne voudroit.  Il les ne-
    ſtoyera de leurs vices & leur donnera la
    vie & la vigueur des vertus.  Les bour-
    dons meurent dans le miel : & viuent
    dans le vinaigre.  Le ſel d'Agrigentum
    ſe durciſſoit en l'eau, & ſe liquifioit au
    feu. Ce qui eſt vtile & neceſſaire à vos
    enfans , ne vous doit point eſtre faſ-
    cheux & deſagreable.  Et beaucoup
    moins deuez vous en teſmoigner vo-
    
    214
    La Direction & la Conſolation
    ſtre mécontentement à vôtre Mary: qui
    a des-ja aſſez de peine à cette violence
    qu'il ſe fait. Vous pourriez eſtre cauſe,
    qu'il quitteroit tous ſes ſoins : & que
    vos enfans mal eſleuez vous feroient
    bien des maux : ſi particulierement, en
    punition de cette laſcheté Dieu vous
    oſtoit voſtre Mary.
    IX.  Il pourroit neantmoins arriuer,
    que la ſeuerité ſeroit exceſſiue : & que
    vous deuriez interpoſer voſtre credit.
    Mais cela ſe doit faire, apres vne meure
    deliberation ; & apres auoir bien prié
    Dieu, qu'il vous inſpire & voſtre Mary
    ce qui ſera le plus conuenable à ſa
    gloire , au ſalut de vos enfans , & au
    bien de voſtre famille.
    §. II.   Aduis pour le Mary, en ce
    qui concerne ſes enfans & ceux de
    ſa Femme.
    I.  Loüez en vous meſme la ten-
    dreſſe de voſtre Femme : tant pour ſes
    parens, que pour ſes enfans, ſes ſerui-
    teurs & ſes ſeruantes.  Les femmes ont
    plus de lait que les hommes : & la dou-
    ceur leur eſt plus propre.  La voſtre ſe-
    roit blaſmable , ſi elle n'auoit point
    
    215
    des perſonnes Mariées.
    cette affection : que Dieu a donnée,
    meſme aux animaux.
    L'Aigle aime tant ſes petits, dit le
    R. Sa-
    lomon.
    Docteur Salomon ; que les voulant
    garantir des fleches du chaſſeur; non
    ſeulement elle les enleue en l'air auec
    ſes griffes : mais elle les met ſur ſon
    dos : afin qu'ils ſoient plus aſſeurez
    qu'elle meſme : & qu'on ne puiſſe les
    bleſſer, ſans l'offenſer la premiere.
    On blaſme l'Auſtruche, de ce qu'el-
    le ne couue point ſes œufs: & ne prend
    aucun ſoin de ſes petits.
    II.  Ne trouuez point mauuais que,
    de temps en temps, voſtre Femme de-
    mande la grace pour ſes enfans : cela
    l'en fera aimer, & empeſchera qu'ils ne
    luy faſſent tant de peine.
    Ne vous indignez point auſſi , ſi
    quelquefois voyant voſtre colere trop
    allumée & que vous frappez trop ru-
    dement ſes chers nourriſſons, elle va au
    ſecours; & vous arrache les verges des
    mains. Cela eſt excellent , lors qu'il ſe
    fait auec concert , & d'vn mutuel ac-
    cord.  Car l'enfant demeure dans la
    crainte : & ne reçoit pas vn grand mal.
    
    216
    La Direction & la Conſolation
    Ælian
    3.c.23.
    Mais quand il arriueroit , ſans vo-
    ſtre permiſſion : donnez quelque choſe
    à vne Mere attendrie.  Le Pelican non
    ſeulement ſe tire du ſang de la cuiſſe
    pour nourrir ſes pouſſins : mais ſe iette
    auſſi au milieu des flammes, pour les
    en deliurer.
    III.  Vous deuez faire plus de cas
    de l'amour de voſtre femme, à qui vo-
    ſtre colere eſt onereuſe : que de la ſatiſ-
    faction de voſtre paſſion : veu que cette
    douceur , meſlée auec voſtre aigreur,
    Plin.
    7.c.25.
    eſt propre à produire de bons effets. Le
    fiel de l'Aigle eſt excellent pour la veuë
    ſi on le meſle auec le miel de l'Attique.
    IV.  La trop grande ſeuerité abbat
    l'eſprit des enfans : les rend ſtupides &
    puſillanimes : ou les met en furie, & les
    rend fougueux & indociles.  La Lam-
    proye deuient furieuſe, ſi elle boit du
    vinaigre : Pluſieurs naturels ſe roidiſſẽt
    contre la rigueur , & ſe rendent trai-
    tables à vne douceur prudente & mo-
    derée : mais il n'y en a preſque point, à
    qui l'excez de la rigueur ne nuiſe beau-
    coup.  Vne petite pluie penettre & fer-
    tiliſe la terre. Les orages & les torrens
    rauagent
    
    217
    des perſonnes Mariées.
    rauagent & enleuent tout: & ne laiſſent
    que des pierres & des cailloux durs &
    inutiles.
    V.  Ne vous rebutez point, ſi quel-
    qu'vn de vos enfans paroiſt moins poli,
    moins ingenieux , & moins propre à
    vos deſſeins. Ce ſera poſſible celuy qui
    releuera toute voſtre famille : & ceux
    dont vous faites plus d'eſtat , & que
    vous croyez deuoir eſtre la ſplendeur
    de voſtre maiſon : en ſeront l'opprobre.
    Saül , Roy des Iuifs, appella ſon
    quatrieſme fils Eſbaal : qui ſignifie , le
    feu, la ſplendeur & l'amour du Roy.  Il
    fut ſi laſche, & ſi peu propre à gouuer-
    ner le Royaume, qu'il tint ſept ans par
    le ſecours d'Abner ( qui ſignifie ) Pere
    ou Prince lumineux , qu'on l'appella
    Iſboſeth: c'eſt à dire, homme de confu-
    ſion , homme contemptible.
    Le Fils de Ionathas fut nommé
    Meribaal : qui eſt autant, que ſi l'on
    euſt dit, vn Seigneur belliqueux & vail-
    lant
    . Il fut puis apres dit Miphiboſeth :
    qui ſignifie, homme meſpriſable à ſon
    ſeul regard : homme qui a vn viſage &
    vn maintien contemptible.
    K
    
    218
    La Direction & la Conſolation
    Au contraire, ceux qui eſtoient re-
    iettez par leurs parens à des occupa-
    tions baſſes & abjettes: ont eſté eſleuez
    de Dieu-meſme , ſur la teſte de tous
    leurs freres, & de leurs parens. Dauid
    eſtoit retenu, par ſon Pere Iſaï, à la gar-
    de des brebis, pendant qu'il pouſſoit
    ſes freres dans les charges des armées.
    Son Pere penſoit ſi peu à ſon auance-
    ment : qu'il ne le rappella pas ſeule-
    ment des champs, lors que Samuel luy
    declara que Dieu luy auoit ordonné
    d'oindre pour Roy celuy de ſes enfans
    qu'il luy deſigneroit dans ſon logis.
    Iſaï fit aſſembler ſes ſept autres fils; &
    laiſſa Dauid auec ſes brebis. Mais les
    autres n'eſtant point choiſis du Ciel,
    Samuel fit venir ce petit berger , le
    moins âgé de ſes freres, & le plus ne-
    gligé : & par vne ſainte onction , le
    declara ſucceſſeur de la Couronne.
    Les jugemens de Dieu ſont admirables,
    & paſſent entierement noſtre portée &
    noſtre preuoyance.
    VI.  Enſeignez vos enfans par vous-
    meſme , ſi vous le pouuez : au moins,
    faites leur rendre compte, de ce qu'on
    
    219
    des perſonnes Mariées.
    leur enſeigne dans les claſſes. Ce ſoin
    les fera plus ſoigneux : & ſe voyant
    éclairez par vous & par leur Maiſtre,
    comme par deux yeux toûjours veil-
    lans, ils ne s'endormiront point dans
    leur deuoir , & ne ſeront iamais en
    tenebres.
    Quand le Soleil éclaire noſtre He-
    miſphere : la Lune & les Eſtoiles éclai-
    rent l'autre. Si le Maiſtre donne de la
    lumiere à vos enfans dans ſa Claſſe.
    Si vous, ſi voſtre femme, ſi le reſte de
    voſtre famille les illumine par vos con-
    noiſſances & par vos vertus , ils de-
    uiendront bien-toſt des enfans de lu-
    miere , & illuſtreront en leur temps
    voſtre Maiſon.
    VII.  Si vous ne pouuez vaquer à
    leur inſtruction , choiſiſſez les plus
    ſçauans & les plus vertueux Maiſtres
    que vous pourrez.  Il importe beau-
    coup d'auoir vn bon Iardinier , pour
    planter les arbres d'vn verger,ſi on veut
    Plato
    in Al-
    cib.

    Crini-
    tus de
    honor.
    en gouſter des fruits.
    Les Rois de Perſe enuoyoient leurs
    enfans aux Maiſtres qui enſeignoient à
    monter à cheual ; & les faiſoient aller
    K ij
    
    220
    La Direction & la Conſolation
    à la chaſſe dés l'âge de ſept ans. A qua-
    Diſc.
    l.1.6.2.
    torze ans, ils leur donnoient des hom-
    mes les plus renommez en ſageſſe, en
    iuſtice, en temperance, & en force, qui
    fuſſent dans tout le Royaume : & ils
    eſtoient appellez, les Precepteurs Ro-
    yaux.  Le premier leur enſeignoit la
    ſcience des choſes naturelles, & les In-
    ſtituts , & manieres de viure & d'agir
    des Rois. Le deuxiéme leur inculquoit,
    que toute leur vie, ils aimaſſent & pra-
    tiquaſſent la verité ſur toutes choſes.
    Le troiſiéme, qu'ils ne ſe laiſſaſſent ia-
    mais domter par aucunes de leurs paſ-
    ſions : mais qu'ils s'efforçaſſent de ſe
    mettre dans vne parfaite liberté d'eſ-
    prit : de ſe commander premierement à
    eux meſmes , & de n'eſtre eſclaues
    d'aucun vice.  Le quatriéme , enfin,
    les exhortoit & les ſtiloit161 à auoir vn
    cœur162 genereux & ſans crainte.
    VIII.  Si vous auez ſoin de vos pro-
    pres enfans, ne negligez point ceux
    que voſtre femme a eus d'vn autre Ma-
    ry.  Careſſez-les meſme, auec plus de
    tendreſſe exterieure ; & tenez forte-
    ment la main que les voſtres les ai-
    
    221
    des perſonnes Mariées.
    ment , les reſpectent & les aſſiſtent.
    C'eſt le meilleur moyen de maintenir
    la paix, & la proſperité de voſtre Mai-
    ſon , & durant voſtre vie, & apres vo-
    ſtre mort.
    Les Poëtes nous racontent, que Ca-
    ſtor
    & Pollux freres de diuers Peres
    s'entr'aimerent ſi cordialement , que
    Pollux, fils de Iupiter, deuant eſtre im-
    mortel , il ceda à ſon frere Caſtor la
    moitié de ſon immortalité : C'eſt pour-
    quoy, ils furent tous deux tranſportez
    au Ciel , pour y luire l'vn apres
    l'autre.
    Si la Charité, qui eſt vn feu diuin,
    enflamme & éclaire vos enfans , ils
    pourront tous s'échauffer l'vn l'autre
    en l'amour des biens eternels , & au
    deſir des heroïques actions, & reluire
    enſemble.  Si Caſtor & Pollux paroiſ-
    ſent, dans le Ciel, tous deux à pareille
    heure ; c'eſt vn ſigne de beau temps.
    Iamais vous ne l'aurez , ny beau , ny
    bon , ſans vne mutuelle concorde , &
    ſans la ſplendeur des vertus dans
    voſtre logis.
    K iij
    
    222
    La Direction & la Conſolation
    §.  III.  Auis au Mary, touchant
    ſes ſeruiteurs & ſes ſeruantes; que
    ſa Femme ſupporte.
    I. Conſiderez, que vos ſeruiteurs &
    vos ſeruantes ſont d'vne meſme na-
    ture que vous : & qu'ils ſon éleus à
    l'eſtat de la Grace & de la gloire, auſſi
    bien & auſſi auantageuſement que
    vous. Ils ont eſté creés de la meſme
    matiere, rachetez par le meſme Sang
    du Fils de Dieu, & deſtinez à la meſme
    recompenſe du Paradis.
    Les Gymnoſophiſtes, Philoſophes de
    Diodor
    l.2.c.
    18.
    l'Inde, auoient vne Loy entr'eux , que
    perſonne n'eſt eſclaue ; mais que tous
    ſont nez libres , & doiuent eſtre hono-
    rez en cette qualité. Et le Philoſophe
    Bion enſeignoit , Que les ſeruiteurs
    vertueux ſont libres : & que les Mai-
    ſtres vicieux, ſont eſclaues. I'ay prou-
    ué cette verité au premier liure du
    Sect.1.
    & 2.
    Traité que i'ay fait pour l'inſtruction
    & pour la conſolation des ſeruiteurs &
    des ſeruantes.
    II.  Seneque tres-ſage Philoſophe
    conſeille de viure parmy ſes ſeruiteurs,
    auec familiarité , auec douceur & de-
    
    223
    des perſonnes Mariées.
    bonnaireté. Cette Charité leur épa-
    noüit le cœur163, renforce les bras, eſ-
    ueille l'eſprit, pour aimer, pour ho-
    norer, pour ſeruir & aider leurs Mai-
    ſtres, en tout lieu & en toute occur-
    rence.
    Sabell.
    l.6.
    Inne.
    ad. 1.
    Vn ſeruiteur, dans la ville de Tyre,
    ſauua la vie à Straton ſon Maiſtre, & le
    fit Roy de cette Republique , parce
    qu'il l'auoir traité auec douceur &
    debonnaireté.
    III.  Si vous abaiſſez vos ſeruiteurs,
    contre leur gré, à des offices trop vils
    & trop laborieux : vous vous priuerez
    ſouuent de leurs trauaux , dans leurs
    occupations ordinaires, lors que vous
    ſerez abſent : ou ils tomberont mala-
    des de dépit, ou ils s'enfuiront de vo-
    ſtre logis , ou feront quelqu autre
    ſottiſe. Ce qui ſe fait à contre-cœur,
    n'eſt iamais de longue durée.
    Vn ieune Lacedemonien , d'honneſte
    famille, eſtant fait priſonnier de guer-
    Plin
    Lacon
    re par le Roy Antigonus , fut vendu à
    l'encant auec les autres eſclaues. Il ſer-
    uit alegrement & fidellement à celuy
    qui l'auoit acheté : tandis qu'il ne luy
    K iiij
    
    224
    La Direction & la Conſolation
    commanda rien d'indigne de ſa naiſ-
    ſance.  Mais ſon Maiſtre luy ayant
    ordonné d'apporter vn pot de cham-
    bre, il refuſa d'obeïr.  En eſtant fort
    preſſé par cét homme enflammé de co-
    lere , il monta promptement ſur le toit
    de la maiſon : & criant à haute voix,
    Tu verras ce que tu as acheté , ſe pre-
    cipita la teſte deuant ſur le paué : & ſe
    l'écraſa. C'eſt vne imprudence de con-
    traindre violemment vn ſeruiteur à des
    actions à quoy il a vne trop grande re-
    pugnance naturelle.
    IV. Ne chargez point auſſi vos ſerui-
    teurs au delà de leurs forces. Leur
    cœur laiſſera refroidir l'affection qu'ils
    vous porteroient: & par conſequent, ils
    agiront moins à voſtre profit qu'ils
    n'euſſent fait. Contentez-vous, lors
    qu'ils font comme les autres ſeruiteurs
    de voſtre ville , aux maiſons qui ſont
    ſemblables à la voſtre: ou qu'ils gardent
    les conditions du contrat , qu'ils ont
    fait auec vous, à l'entrée de voſtre logis.
    Il y auoit à Suze , ville Royalle de
    Perſe , des bœufs , dont chacun tiroit
    tous les jours , cent ſeaux d'eau, pour
    
    225
    des perſonnes Mariées.
    les jardins du Roy.  Ils faiſoient ce-
    la auec promptitude , & ſans aucune
    contrainte: Mais il eſtoit impoſſible de
    leur en faire tirer vn ſeul dauantage :
    nonobſtant toutes les careſſes qu'on
    leur fiſt : & toutes les baſtonnades
    qu'on leur donnaſt.
    Le jugement naturel dicte à vos ſer-
    uiteurs ce qu'ils vous doiuent , ſelon
    les gages que vous leur donnez : &
    ſelon la couſtume de la ville, où vous
    viuez. Conformez-vous y : ſi vous ne
    voulez paſſer dans leur eſprit , pour
    vn barbare , & pour vn homme , qui
    ne merite pas d'eſtre ſeruy.
    V.  Eſtudiez le naturel de vos
    ſeruiteurs & de vos ſeruantes. De
    cette connoiſſance dépend la bon-
    ne conduite , & l'efficacité du gou-
    uernement. Les vns ſe captiuent par
    amour, & par de bonnes paroles, les
    autres ſe gagnent par les loüanges :
    les autres, par bien faits : quelques-
    vns, par crainte & par menaces. L'on
    en trouue meſmes, qui ne marchent
    point, ſi l'on ne les pique. Si l'on man-
    que de cette lumiere , on gaſte tout
    K v
    
    226
    La Direction & la Conſolation
    pour l'ordinaire : rendant orgueilleux
    les vns, & abatant le cœur aux autres.
    Sur cette penſée, diuers Princes &
    diuers Rois ſe ſont déguiſez, pour con-
    noiſtre ce qui ſe paſſoit dans leurs
    Royaumes : afin d'eſtre aidez, par cet-
    Hector
    Boeth.
    l. 17.
    hiſt.
    Scot.
    te veuë, en leur gouuernement.  Iac-
    ques I. Roy d'Eſcoſſe
    , changeoit quel-
    quefois d'habit : & ſe meſloit parmy
    ſes Sujets, particulierement parmy les
    Marchands , pour voir leur maniere
    d'agir , dans les banquets , & dans le
    trafic.
    Frideric le vieux, Duc d'Auſtriche,
    oncle de l'Empereur Frideric III. con-
    Æneas
    Sylu.
    l.
    3. de
    Alph.
    uerſoit ſouuent auec les villageois, s'e-
    ſtant caché ſous vn habit de villageois.
    Il ſe donnoit à loüage164, pour cultiuer
    la terre : & pour faire , à la iournée
    d'autres trauaux. Il jettoit alors des
    diſcours de ſoy & de ſes Courtiſans.
    Comme il fut interrogé , pourquoy
    il en vſoit de la ſorte. Ie ne puis, dit-
    il, ſçauoir autrement la verité.
    Si voſtre condition le permet, tra-
    uaillez quelquefois auec vos ſerui-
    teurs, pour les ſoulager en leurs la-
    
    227
    des perſonnes Mariées.
    beurs. Vous verrez bien-toſt à leurs
    mains & à leurs langues , quels ils
    font. Ils prendront auſſi courage, de
    faire plus joyeuſement, & auec plus
    de perfection, ce qu'ils verront que
    vous deſirez & eſtimez.
    VI.  Ne mépriſez iamais vos ſerui-
    teurs, en telle ſorte qu'ils vous ayent
    en horreur, & qu'ils conçoiuent quel-
    que deſir de vangeance. Ils ſont main-
    tenant ſous vos pieds : demain, peut-
    eſtre, ils ſeront ſur voſtre teſte.  Nous
    voyons chaque iour que la rouë de
    Fortune tourne en tous les Eſtats &
    eſleue de la pouſſiere ceux qui ram-
    poient par terre, au plus bas de la lie
    du peuple.  On a auſſi ſouuent veû
    tomber du plus haut du Ciel les plus
    grandes & les plus brillantes Eſtoiles,
    pour s'eſteindre dans la bouë , ou
    pour ſe noyer dans les abyſmes.
    Herod.
    l. 30
    Darius, Roy de Perſe, auoit eſté ſer-
    uiteur de Cyrus, & auoit porté le Car-
    quois où eſtoient les fléches.
    Seleucus, le premier Roy des Grecs
    en la Syrie & en l'Aſie , apres Alexan-
    dre
    : auoit eſté valet de pied de ce va-
    leureux Conquerant.
    
    228
    La Direction & la Conſolation
    Seruius Tullius, le fils d'vn eſclaue,
    Dionyſ
    Halicar

    l.3.
    fut le ſixiéme Roy de Rome, eut vn
    regne tres-heureux, & triompha trois
    fois de ſes ennemis.
    Les ſeruantes ont auſſi eſté ſouuent
    eſleuées à de tres-illuſtres dignitez,
    par l'affection qu'vn Roy ou vn Em-
    pereur leur a portée.  En la Chine &
    en diuers Royaumes , les Princes &
    les Rois n'ont nul eſgard aux richeſſes
    ny à la Nobleſſe, lors qu'il eſt question
    de leurs femmes.  Ils n'ont l'œil qu'à
    la beauté & à la gentilleſſe de l'eſprit.
    De ſorte que ſouuent ils prennent des
    filles de Charpentiers, de Menuiſiers,
    de Cordonniers, & de ſemblables Of-
    ficiers tres - raualez.
    §  IV.    Auis au Mary, pour ce qui
    concerne le Pere & la Mere
    de ſa Femme.
    I.  Vous deuez louër voſtre Femme,
    de ce qu'elle vous preſſe d'aimer &
    d'aſſiſter ſes parens. Si elle ne le fai-
    ſoit pas, vous la devriez tenir pour
    vne ingrate & pour vne barbare. Elle
    leur doit la vie, & tout ce qu'elle a.
    Et vous leur deuez voſtre Femme ,
    
    229
    des perſonnes Mariées.
    qu'ils vous ont donnée : & qui, ſans
    eux , ne ſeroit pas au nombre des
    viuans.
    II.  Suppoſé la verité, que Dieu nous
    a enſeignée, Que l'homme & la fem-
    me ne ſont qu'vne meſme chair : le
    Pere & la Mere de voſtre femme ſont
    voſtre Pere & voſtre Mere : & par con-
    ſequent vous eſtes obligé de les cherir,
    de les aider , & de les ſeruir en cette
    qualité.  Ils vous ont donné leur fille,
    qui eſt leur ſubſtance.  Ils vous font
    heritier de leurs biens, qu'ils vous ont
    acquis auec beaucoup de ſueurs.  Ils
    vous ont desja mis en main vne bon-
    ne ſomme d'argent pour voſtre ma-
    riage, & ſe ſont priuez des douceurs
    de la vie , pour vous accommoder.
    Ils deſirent voſtre auancement , vos
    richeſſes & vos honneurs, comme les
    leurs propres. Leurs bons auis vous
    peuuent eſtre vtiles, à cauſe de l'ex-
    perience qu'ils ont dans les affaires.
    Leurs amis & leurs parens ſeront vn
    grand renfort à voſtre famille.  Les
    prieres qu'ils feront pour vous & pour
    vos enfans , vous obtiendront les fa-
    
    230
    La Direction & la Conſolation
    ueurs du Ciel.  Leurs maledictions
    vous apporteroient de grands dom-
    mages.
    Deut.
    27.
    Maudit ſoit, dit Dieu au Deutero-
    nome
    , celuy qui n'honore pas ſon Pere
    & ſa mere
    .  Et en l'Eccleſiaſtique, la
    Eccl.3. benediction du Pere affermit la mai-
    ſon: & la malediction de la mere en ar-
    rache les fondemens
    .
    Aux Prouerbes , vous auez, Celuy
    Prou.
    19 & 30
    qui afflige ſon pere & ſa mere ſera mé-
    priſé d'vn chacun , & reüſsira mal en
    ſes entrepriſes. Ceux-là meritent d'eſtre
    mangez des corbeaux & des aigles,
    eſtant pendus prés des torrens, qui ſe mo-
    quent de leurs peres & de leurs meres,
    à qui ils doiuent la vie
    .
    III.  Pour qui reſeruez vous voſtre
    affection , ſi vous ne la donnez à vos
    parens , & à ceux de voſtre femme ?
    Ils ſont les plus grandes richeſſes que
    vous puiſſiez ſouhaiter , & les plus
    precieux meubles , que vous puiſſiez
    poſſeder.
    Platon au Traité qu'il a fait pour
    Plato
    11. de
    legib.
    la bonne police d'vne Republique,
    en parle de cette ſorte: Ceux dont les
     231 des perſonnes Mariées. peres & les meres, ou les grand-peres
    & les grand-meres ſont au logis comme
    vn Threſor, doiuent croire fermement
    que iamais ils n'auront vne Diuinité
    plus efficace, & qui leur apporte plus
    de commoditez: s'ils les honorent & les
    aſsiſtent, comme la raiſon & leur deuoir
    les y obligent
    .
    Concluez : & iugez , que voſtre
    Femme a vn iuſte ſujet de trouuer
    mauuais , que pour de chetifs inte-
    reſts pretendus , vous mépriſez ſes
    parens : & que par ce moyen vous
    vous priuiez & toute voſtre famille,
    des benedictions que le Ciel y verſe-
    roit , ſi vous vous corrigiez de ce
    defaut.  Concluez auſſi, qu'elle en-
    courreroit les maledictions ſuſdites,
    ſi elle ne vous prioit de les aimer &
    de les aider.




    
    232
    La Direction & la Conſolation
    Filet décoratif.

    CHAPITRE VIII.

    La Conſolation & la Direction d'vne
    Femme, dont le Mary ne gagne
    rien, ou par pareſſe, ou
    par maladie
    .

    LEs Mariages ne ſe font pas ſeu-
    lement , pour la procreation des
    enfans : mais auſſi pour rendre la vie
    plus douce , par vne mutuelle com-
    munication de biens & de trauaux,
    entre l'homme & la femme. Quand
    donc l'vn ou l'autre vient à manquer
    à ce deuoir , celuy qui reſte ſeul eſt
    accablé ſous le faix, eſtant obligé de
    porter tout le poids des fatigues , &
    de gemir , dans vne fâcheuſe amer-
    tume.
    Le vinaigre n'eſt pas plus fâcheux
    Prou.
    10.26.
    aux dents
    , dit Salomon , ny la fumée
    aux yeux, que l'eſt vn pareſſeux à celuy
    qui l'occupe
    .
    Themiſtocle dit encore plus ; Que
    Plutar. la pareſſe eſt le ſepulchre d'vn hom-
    
    233
    des perſonnes Mariées.
    me viuant. De ſorte qu'vne pauure
    femme vit aupres d'vn mary endormy,
    comme aupres d'vn corps mort, qui
    ne ſe remuë point, & qui rend vne
    intolerable puanteur. Taſchons de
    remedier à cette miſere.
    §.   I.  Auis pour la femme qui a vn
    mary pareſſeux.
    I.  Conſiderez, que ſi voſtre mary
    eſtoit fort laborieux, & gagnoit beau-
    coup, probablement il en deuiendroit
    orgueilleux , & s'adonneroit à la dé-
    bauche, ſous pretexte de ſe diſtraire,
    & de reprendre ſes forces.
    II.  Si voſtre mary eſtoit robuſte &
    de grand trauail, il exigeroit de vous
    des labeurs , qui vous ſeroient inſup-
    portables. Chacun ſe plaiſt à ſes ſem-
    blables : & croit que ce qu'il peut eſt
    poſſible aux autres. Vn bon Ouvrier
    veut ſa femme, dans vne continuelle
    action.  Il la meſure ſouuent à ſes
    propres forces, ſans auoir eſgard aux
    infirmitez qui luy ſuruiennent. Que
    feriez-vous en cette extremité ?
    III.  Voſtre mary ne trauaille pas
    tant que vous voudriez : mais il eſt
    
    234
    La Direction & la Conſolation
    d'vn naturel doux & debonnaire. Il
    vous laiſſe en repos & vos enfans.
    Nul homme n'a toutes les perfections
    enſemble.  Iettez les yeux ſur la fa-
    cilité de ſon naturel, ſur la paix & le
    repos qu'il vous donne : & ſi vous
    eſtes raiſonnable, vous en ſerez moins
    affligée.
    A peine , dit Ciceron , trouuerez-
    vous perſonne , qui ayant ſouffert de
    grands trauaux , & couru pluſieurs
    dangers, n'attende que la gloire pour ſa
    recompenſe.  Mais, ce qui eſt le pis,
    le cœur165 s'enfle par les bons ſuccés ;
    & fait , que l'œil & la bouche mé-
    priſent & dédaignent les autres. Si
    voſtre mary vous bafoüoit, ce vous
    ſeroit vn grand déplaiſir. Ayez donc
    patience, s'il eſt moins bon Ouvrier;
    puis qu'il vous laiſſe dans vne grande
    tranquilité.
    IV.  Bornez voſtre conuoitiſe , &
    diminuez les frais de voſtre table, de
    vos habits, de voſtre vaiſſelle, de vos
    autres meubles , & de pluſieurs ſu-
    perfluitez. Vous verrez alors voſtre
    maiſon autant à ſon aiſe , que ſi vo-
    
    235
    des perſonnes Mariées.
    ſtre mary gagnoit beaucoup , & que
    vous continuaſſiez la grande dépenſe,
    dont voſtre vanité ou voſtre delica-
    teſſe eſt deſireuſe.  Celuy qui tire
    beaucoup d'eau, & la verſe dans vn
    canal , ou la jette en terre ; n'en a
    point tant, que celuy qui en tire peu,
    & la reſerue dans vn baſſin, auec ſoin
    & auec prudence.
    V.  Si voſtre mary trauailloit dauan-
    tage , il tomberoit malade , & eſpui-
    ſeroit toutes ſes forces.  Vn champ
    qui eſt trop fertile , & vn arbre qui
    ſe charge d'vne trop exceſſiue quan-
    tité de fruits, ſont bien-toſt épuiſez
    & rendus infructueux.
    VI.  Faites, par voſtre vertu & par
    voſtre condeſcendance , que voſtre
    mary vous porte de l'affection , & à
    vos enfans. Cette amour luy donne-
    ra de l'ardeur & de la promptitude
    dans ſes actions. L'amour eſt vn feu
    qui n'eſt iamais oiſif.
    Felix Prince de Salerne, & General
    d'armée , montra cette actiuité de
    l'amour, meſme aux naturels les plus
    lents & tardifs.  Il prit pour ſon ſym-
    
    236
    La Direction & la Conſolation
    bole vne Tortuë , qui voloit en l'air,
    & y mit ces deux mots, Amor addidi:
    voulant dire, que l'amour qu'il por-
    toit à ſon Prince , luy donnoit des
    aiſles à ſon ſeruice: & qu'encore qu'il
    ne fuſt point d'vn eſprit ſi vif , que
    cette affection le feroit voler dans les
    plus perilleuſes & plus difficiles ren-
    contres, ſans neantmoins rien preci-
    piter par vne temerité inconſiderée.
    §.  II.  Auis à la femme qui a vn
    mary malade.
    I.  Qui eſt - ce qui peut reſiſter à la
    volonté de Dieu ? Il afflige & conſo-
    le ſes ſeruiteurs, comme il luy plaiſt.
    Il enuoya l'aueuglement à Tobie, qui
    eſtoit vn miroir de toutes les vertus :
    & des maladies tres-faſcheuſes & tres-
    longues à Iob, le plus vertueux de
    tous les hommes de ſon temps.
    Leurs femmes entrerent dans vne
    ſi noire mélancolie , qu'elles dirent
    des paroles injurieuſes à ces exemplai-
    res de ſainteté : & meſmes vinrent à
    vn tel excés , qu'elles murmurerent
    contre la Prouidence de Dieu. Mais
    ces ſaints perſonnages les reprirent
    
    237
    des perſonnes Mariées.
    genereuſement, & leur obtinrent vne
    perſeuerante patience.
    II.  Si vous vous affligez trop des
    maladies de voſtre mary, pour vn ma-
    lade vous en ferez deux : & vos en-
    fans demeureront ſans ſecours. Fai-
    tes mieux : taſchez de vous réjouïr
    de la belle occaſion que vous auez
    d'exercer la charité, ſans aucun pe-
    ril de vaine gloire.  Tant de ſaintes
    Dames & de vertueuſes Princeſſes vont
    aux Hoſpitaux , pour y chercher des
    malades, afin de leur faire l'aumoſne,
    & de leur rendre quelque ſeruice.
    Et Dieu vous en offre dans voſtre pro-
    pre maiſon.
    L'ordure que S. Mochua fit ſortir du
    Hiſt.
    ipſor.
    nez de S. Munnu, lepreux, ſe changea
    en pierres precieuſes ; comme firent
    les vers qui ſortirent du pied de S.
    Simeon Stylite
    ; & de la mammelle
    chancreuſe d'vne ſainte Vierge, à qui
    parloit S. Dominique.
    Les Alcyons ont vne telle amour l'vn
    Pluta. pour l'autre : que ſi le maſle ou la fe-
    melle tombe malade, ou eſt trop âgé,
    & ne peut ſuivre ; il ne le quitte ia-
    
    238
    La Direction & la Conſolation
    mais, & ne le laiſſe point derriere ſoy:
    mais le met ſur ſon dos : afin de le
    porter où il doit aller pour trouuer ce
    qui leur eſt neceſſaire.
    III.  Si voſtre mary n'eſtoit malade,
    poſſible ſe damneroit-il, & s'adonne-
    roit à des débauches qui vous fe-
    roient gemir, iour & nuit.  Le corps
    qui eſt fort & robuſte , eſt vne four-
    miliere de tentations: mais lors qu'il
    eſt abatu, il ſe ſoûmet à l'ame & à la
    raiſon.  Au milieu des ardeurs, qui
    conſument ſes membres, ſon eſprit
    eſt en vigueur & plein de merites.
    Sur le Mont Olympe, il y a vne bou-
    che de feu , aupres de laquelle vne
    Meth.
    apud
    Phot.
    plante nommée Pyragnus eſt char-
    gée de fleurs & de feüilles auſſi bel-
    les & auſſi vertes , que ſi elle eſtoit
    Sostr.
    apud
    Achil.
    Tat.
    l. 2.
    ſur le bord d'vne fontaine. Et dans
    Byzance le feu du Ciel, tombant ſur
    vn Oliuier ſterile , le rendit fertile.
    L'affliction eſt vn feu du S. Eſprit,
    qui purge & qui fertiliſe les ames.
    Si voſtre famille eſt riche en vertus,
    elle eſt trop heureuſe ; Elle a Dieu,
    qui eſt la ſource de tous les biens.
    
    239
    des perſonnes Mariées.
    IV.  Conſiderez que les maladies
    du corps obligent voſtre mary & vous
    auſſi de recourir à Dieu : ſur la veuë
    que vous pouuez trouuer en luy ſeul
    le remede à vos maux. Si cét aiguil-
    lon ne vous preſſoit, vous n'y cour-
    reriez pas ſi promptement : & vous
    ne verſeriez pas tant de larmes à ſes
    pieds.
    La ſeule Marie Magdeleine fut cher-
    cher Noſtre Seigneur Ieſus - Chriſt,
    pour en receuoir l'abſolution de ſes
    pechez. Tous les autres n'y ont eſté
    pouſſez, que pour trouuer remede à
    leur aueuglement , à leur ſurdité, à
    leur paralyſie, & à diuerſes maladies.
    Et de là cét aimable & charitable
    Redempteur prit occaſion de les atti-
    rer parfaitement à ſoy , & d'en faire
    des Saintes.  Quand vous ſerez en
    Paradis, vous benirez de toutes vos
    forces la miſere qui vous a vnie à
    Dieu, & dépris de tout le gouſt des
    creatures.
    Les parens alloient au Sauueur du
    Monde, pour leurs enfans : les ma-
    ris pour leurs femmes : les femmes
    
    240
    La Direction & la Conſolation
    pour leurs maris. Imitez-les: & il vous
    ſecourera.
    V.  Implorez l'aide des Saints: ſpe-
    cialement de ceux qui ont vne par-
    ticuliere vertu, pour guerir certaines
    maladies. Sainte Lucie guerit du mal
    des yeux.  Sainte Luſtilde de la ſurdi-
    té : Sainte Apolline du mal des dents:
    Saint Blaize des maux de gorge: Saint
    Marcoul
    des eſcroüelles : Sainte Ber-
    the
    de la folie : & ainſi du reſte.
    VI.  Inuoquez l'Ange Gardien de
    voſtre mary , & le voſtre , ceux de
    vos enfans & de vos ſeruiteurs: afin
    qu'ils vous aſſiſtent & vous conſo-
    lent. L'Archange Raphaël deſcendit
    du Paradis , pour rendre la veuë à
    Tobie.  Vn Ange conſola S. Munnu
    lepreux : & auertit S. Mochua, qu'il
    l'allaſt guerir : ce qu'il fit.  Vn autre
    Ange apporta de l'onguent à Sainte
    Macre
    , pour guerir ſes mammelles,
    comme S. Pierre fit à Sainte Agathe:
    S. Aidan fut auerty par vn autre de
    guerir vn Roy d'Hibernie166, & de l'aſ-
    ſeurer , que Dieu luy donnoit encore
    trente ans à viure.
    VII. Iet-
    
    241
    des perſonnes Mariées.
    VII. Iettez vne œillade ſur voſtre vie,
    & ſur celle de voſtre mary: Vous trou-
    uerez peut-eſtre, que vos pechez ſont
    la cauſe de voſtre malheur.  Sans le
    peché d'Adam, il n'y auroit nulle ma-
    ladie en tout le Monde.  Et ſouuent
    ſans les fautes des particuliers , les
    maiſons ſeroient en parfaite ſanté.
    Saint Macaire aſſeura vn Preſtre, que
    ſa maladie, qui eſtoit tres-faſcheuſe,
    ne procedoit que de ſes crimes.  Il
    l'en fit bien confeſſer , & conceuoir
    vn ferme propos de n'y plus retom-
    ber, & le guerit parfaitement.  Saint
    Ricmire
    rendit auſſi la veuë à vn aueu-
    gle ; apres qu'il ſe fut confeſſé.
    Mettez-vous en bon eſtat; perſuadez
    le meſme à voſtre mary: & eſperez la
    miſericorde de Dieu.  Celuy qui ſe
    jettoit promptement dans la piſcine
    Probatique , à certains jours que
    l'Ange y deſcendoit , en ſortoit ſain,
    & y laiſſoit toutes ſes maladies. Vn
    Paralytique demeura trente huit ans
    dans l'hoſpital, ſans auoir perſonne
    qui l'aidaſt pour s'y jetter: & demeura
    tout ce temps-là dans ſon infirmité.
    L
    
    242
    La Direction & la Conſolation
    Enfin, noſtre Seigneur le guérit , &
    l'auertit de ne plus pecher, comme
    luy diſant , Que ſa paralyſie auoit eſté
    cauſée par ſes pechez. Aidez vôtre mari
    à entrer dans la piſcine pleine du Sang
    de Ieſus-Chriſt , qui eſt le Sacrement
    de Penitence : vous ſerez aſſeurée, que
    ſon ame ſera nettoyée de ſes playes :
    & ſouuent le corps y trouuera ſa ſan-
    té entiere , ou vn notable ſoulage-
    ment.
    §.  III.  Auis au mary pareſſeux
    & malade.
    I'ay diſcouru amplement de la pa-
    Impr-
    me à
    Lion
    chez
    Bar-
    bier.
    tience neceſſaire dans les maladies,
    au Traité que i'ay inſcrit le ſaint tra-
    uail des mains. Il ne me reſte donc
    icy, que de dire vn mot aux faineans,
    encore les pourrois-je renuoyer au
    meſme Traité, où ie parle de la mor-
    tification du corps & de l'eſprit ,
    dans les trauaux des Offices, par la
    vertu de Diligence. Vſons donc de
    brieueté.
    I.  L'homme doit trauailler : parce
    qu'il eſt mis au Monde pour cela : &
    que Dieu luy vend tout au prix de ſes
    
    243
    des perſonnes Mariées.
    ſueurs. Comme la femme, dit Socra-
    te
    , ne procrée point d'enfans ſans
    l'homme: ainſi l'eſperance ne produit
    rien ſans le trauail.
    Salomon renuoye le pareſſeux à la
    Prou.
    6.
    fourmy , qui trauaille durant l'Eſté,
    pour eſtre fournie en Hyuer : & par
    cette préuoyance , elle ſubſiſte.  La
    ſauterelle chante & danſe en Eſté, ſans
    rien amaſſer: auſſi meurt-elle aux pre-
    mieres froidures.
    II.  Le trauail acquiert non ſeule-
    ment des biens temporels, mais auſſi
    les eternels. Les Anges animerent les
    Saints Seuerin & Victorin à bien tra-
    uailler, ſur la conſideration d'vne re-
    compenſe eternelle , qui ne ſe peut
    acquerir autrement.  Ils excitoient
    tous les iours S. Remond, afin qu'il
    s'occupaſt , dés le matin à la gloire
    de leur Createur, en bien trauaillant.
    III.  Ouurez les yeux: & vous verrez,
    que tous les Eſtres ſont dans vne con-
    tinuelle action.  Dieu meſme, & les
    puiſſans Princes de la Terre ne ceſ-
    ſent iamais de trauailler.  Latinus
    Pacatus
    , dans le Panegyrique qu'il a
    L ij
    
    244
    La Direction & la Conſolation
    fait à l'honneur de l'Empereur Theo-
    doſe
    167, dit: Les choſes diuines ſe plaiſent
    à vn continuel mouuement : & l'eternité
    eſt dans vne perpetuelle agitation. Tout
    ce que les autres appellent trauail , eſt
    voſtre nature : comme le Ciel ſe tourne
    ſans iamais s'arreſter : comme les Mers
    ſont ſans ceſſe dans leurs flus & leur
    reflus: comme le Soleil n'eſt iamais oiſif
    & immobile.  De meſme , ô ſacrée Ma-
    ieſté , vous agiſſez ſans aucun relaſche
    dans les affaires, qui retournent touſiours
    les vnes apres les autres
    .
    Voudriez-vous eſtre comme Choſ-
    roés Roy de Perſe
    , qui auoit fait faire
    vn Globe de tout le Monde , & s'e-
    ſtoit mis au milieu, dans vn Throſne.
    Le Ciel ſe rouloit alentour de luy: les
    tonnerres grondoient , la Mer paroiſ-
    ſoit agitée : & il regardoit tout cela
    ſans ſe mouuoir.
    Laurent Priolle, Duc de Veniſe, mit
    pour ſon ſymbole vn Horloge expoſé
    au Soleil, auec cette inſcription, Nul-
    la hora ſine linea
    . Nulle heure ne paſſe
    ſans marquer vne ligne.  Vn autre
    prit vn Horloge à rouë , auec cette
    
    245
    des perſonnes Mariées.
    epigraphe, Mobilitate viget. Sa vigueur
    & ſa perfection conſiſtent en ſon mou-
    uement.
    IV.  La pareſſe eſt cauſe de pluſieurs
    pechez : le trauail les empeſche d'en-
    trer en l'ame , & les en chaſſe , lors
    qu'ils s'y ſont gliſſez.  Euſebe le Phi-
    loſophe diſoit : La pareſſe abat le corps
    & l'eſprit : & l'exercice nous rend ſem-
    blables à Dieu, lequel agit ſans ſe repo-
    ſer iamais.  Vne eau viue eſt bonne &
    ſalutaire ; vne eau croupiſſante ſe cor-
    rompt, cauſe des maladies par ſa puan-
    teur & par ſon venin : eſt facilement ga-
    ſtée par les crapaux & par les ſerpens
    .
    V.  La pareſſe fomente ſpecialement
    la luxure , qui eſt facilement ſurmon-
    tée par le trauail.  Pour cette raiſon,
    Cyrus ne voulut pas, que les Perſans
    quitaſſent vne region aſpre & remplie
    de montagnes , pour deſcendre dans
    vne plus molle & plus fertile ; qui
    ne les euſt point obligez au labeur.
    Et, par leur force & courage , il con-
    quit la Monarchie de l'Aſie.
    L'armée d'Hannibal fut chaſte &
    victorieuſe , tandis qu'elle fut dans
    L iij
    
    246
    La Direction & la Conſolation
    l'action, & elle s'enerua dans les de-
    lices & dans l'oiſiueté de la Champa-
    gne d'Italie.
    VI.  Le pareſſeux eſt vn fardeau inu-
    tile de la terre : C'eſt vn homme
    ſans mains & ſans pieds ; & qui eſt
    tout ventre , n'eſtant propre qu'à la
    cuiſine.  Les anciens Portugais cou-
    poient la main droite à leurs ennemis
    vaincus, afin de les rendre inutiles au
    trauail, particulierement de la guerre.
    Et il s'eſt quelquefois trouué des hom-
    mes ſi lâches & ſi faineans , qu'ils ſe
    ſont coupé les pouces, dans la frayeur
    d'aller à la guerre : d'où nous appel-
    lons des hommes laſches & timides,
    des Poltrons: Pollice truncos. Ces ames
    baſſes ſont dignes d'eſtre traitées , ſe-
    lon la rigueur de ces Grecs , qui cou-
    poient les pouces des mains aux fu-
    yars , afin que n'eſtant plus propres
    aux armes, ils demeuraſſent toute leur
    vie aux Galeres, à manier la rame.
    VII.  Ieſus - Chriſt qui a eſté dans
    les labeurs dés ſa plus tendre ieuneſ-
    ſe , & qui a couru dans ſa carriere
    comme vn Geant, ſans prendre aucun
    
    247
    des perſonnes Mariées.
    repos , aime ceux qui agiſſent , & ſe
    les vnit intimement. Manus eius tor-
    Cant.
    5.
    natiles. Ses mains ſont faites au tour
    ,
    dit l'Eſpouſe ſacrée , qui le connoiſ-
    ſoit parfaitement : Elles ſont d'or , &
    pleines d'hyacinthes
    . Les mains du Sau-
    ueur, diſent les Interpretes, ſont ceux
    qui trauaillent.  Ils doiuent eſtre
    prompts à l'action , auoir le motif de
    la Charité : & eſtre precieux deuant
    Dieu & deuant ſes Anges.
    VIII.  La vie d'vn pareſſeux eſt
    ſans honneur : & celle d'vn homme
    Lib.de
    Sacr.
    Abel
    &
    Caïn. 168
    laborieux eſt glorieuſe. Philon eſcrit,
    que le labeur a la meſme proportion
    auec l'honneſteté , que les viandes
    auec la vie : & que comme la vie
    ne peut ſubſiſter ſans les viandes,
    auſſi l'honneur ne peut ſe trouuer ſans
    la fatigue.
    Alexandre ayant campé aupres du
    fleuue Oxus , deux fontaines ſourdi-
    rent de la terre : vne d'eau, & l'autre
    d'huile.  Artiſander, qui eſtoit Deuin,
    dit , Que la fontaine d'huile ſignifioit
    le labeur, mais auec la victoire. Vou-
    L iiij
    
    248
    La Direction & la Conſolation
    les-vous l'eſclat de la victoire, acceptez
    les ſueurs des trauaux.
    IX.  Enfin la pareſſe trompe celuy
    qu'elle poſſede : Elle luy promet du
    repos : & elle l'accable de douleur &
    de mélancolie. Le chemin du pareſſeux,
    Prou.
    15.19.
    dit Salomon , eſt vn chemin d'épines.
    On n'y fait point vn pas, ſans ſe piquer
    & s'enſanglanter.
    Iconol.
    pag.5
    Ceſar de Ripa nous décrit la pareſſe,
    comme vne Vieille édentée, auec vn
    viſage craſſeux & ridé, & auec des
    habits tres-pauures & déchirez. Il la
    peint aſſiſe , ayant la teſte panchée ,
    & ſouſtenuë par ſa main gauche, qu'el-
    le appuye ſur ſes genoux.  Elle tient
    vne corde en ſa main droite ; & le
    poiſſon Remora, auec vne Tortuë en
    ſa gauche.  Le pareſſeux ſe plaiſt de
    couuer les cendres de ſon foüier169, & ſe
    renferme dans ſa coquille , ſe nour-
    riſſant de ſa bave , & viuant mi-
    ſerable.
    Petr.
    du
    Iarrie
    Il eſt ſemblable à l'animal, que les
    Portugais appellent Pareſſe. Il ſe trou-
    
    249
    des perſonnes Mariées.
    l.3.c.
    22.
    ue au Braſil ; & eſt de la grandeur des
    Cerigons170 : Il a vn muſeau fait à la fa-
    çon des Chats-huants : Ses ongles reſ-
    ſemblent fort aux doigts des hommes.
    Sa longue cheuelure , qui luy pend
    par derriere , couure tout ſon col.
    Iamais il ne ſe leue droit ſur ſes pieds:
    mais il traiſne par terre ſon ventre
    plein de graiſſe. A grand'peine peut-il
    faire , en quinze iours autant de che-
    min , qu'eſt l'eſpace d'vn jet de pierre.
    Quelques-vns eſcriuent, qu'il ſe nour-
    rit de vent ; & que , pour cela , il ſe
    tourne touſiours du coſté que le vent
    ſouffle.  Ioſeph Acoſta dit, qu'il vit de
    Maff.
    1. 2.
    p. 46.
    mouſches: & Pierre Maffée eſcrit, qu'il
    mange des feüilles d'arbres, au ſom-
    met deſquels il demeure. Il met deux
    iours pour y monter, & deux pour en
    deſcendre : & il eſt impoſſible de luy
    faire doubler le pas , ny par exhor-
    tations, ny par menaces, ny par coups
    de baſtons.
    Vous pouuez aiſément trouuer plu-
    Hiſt.
    des In-
    des.
    ſieurs rapports de cét animal & du
    pareſſeux. Maintenant je feray ſeule-
    ment reflexion ſur ce qu'aſſeure Pier-
    L v
    
    250
    La Direction & la Conſolation
    re du larric , qu'on entend cét animal
    quelquefois de nuit repeter par ſix fois
    cette voix Ha, Ha, Ha.  De ſorte que
    la premiere eſt plus haute que la deu-
    xieſme : la deuxieſme que la troiſieſ-
    me : & ainſi conſecutiuement en ab-
    baiſſant touſiours par proportion: de
    meſme que les Muſiciens chantent
    leur, La , Sol , Mi , Re , Vt.  D'où
    aucuns ont dit, Que cét animal a en-
    ſeigné la Muſique.
    Le pareſſeux cherche la joye, mais
    c'eſt vne joye nocturne, remplie de te-
    nebres & de déplaiſirs : vne joye qui
    dure peu , & qui va touſiours en di-
    minuant.  Vne ioye enfin , qui doit
    eſtre appellée pluſtoſt lamentation
    qu'allegreſſe : & qui repete ſouuent,
    dans les regrets du temps perdu, de
    ſa maiſon ruinée , des larmes de ſa
    femme, de la miſere de ſes enfans vn
    triſte ah, ah, ah : dont il n'a aucune
    vtilité.  La pareſſe tient ſon homme
    dans l'indigence & dans la mélanco-
    lie , particulierement en ſa vieilleſſe :
    dans la veuë de la pauureté preſente,
    & de l'impoſſibilité du remede.  Le
    
    251
    des perſonnes Mariées.
    fruit n'eſt point en l'arbre, que la fleur
    n'ait precedé : De meſme la ioye ne ſe
    trouue point en la vieilleſſe, que le tra-
    uail n'ait precedé en la ieuneſſe.
    X.  Au contraire, le trauail eſt vne
    continuelle ſource de ioye, pour toute
    la vie : apres qu'on a ſurmonté quel-
    ques difficultez & quelques degouts
    qui ſe rencontrent au commencement.
    Lib.16. Strabon raporte, qu'aupres de Laodicée,
    il y a vne iſle qui eſt fort precieuſe,
    & qui ne laiſſe pas pourtant d'auoir
    pluſieurs habitans. Il y a vne fontaine,
    en laquelle ſi on plonge vn vaſe , du
    premier coup l'on en tire vne eau ame-
    re & ſalée , comme l'eau de la mer.
    Toutes les autres fois, elle eſt douce
    & propre à boire.
    Il faut caſſer la noix, pour en gou-
    ſter. Les amandes ont deux eſcorces:
    la premiere eſt amere : la ſeconde du-
    re & aſpre : mais le fruit eſt en doux.
    Trauaillez , & trauaillez fermement :
    & Dieu verſera vne ſi ſainte & ſi cele-
    ſte onction ſur vos bras, ſur tout vo-
    ſtre corps , & ſur toute voſtre ame :
    que dans peu de temps , vous n'en
    L vi
    
    252
    La Direction & la Conſolation
    ſentirez aucune fatigue : & en rece-
    urez beaucoup de ioye & de profit.

    Filet décoratif.

    CHAPITRE IX.

    La Conſolation & la Direction d'vne
    Femme, qui a vn mary ignorant,
    ſtupide & mépriſé.

    IL y a autant de difference de con-
    uerſer auec vn homme groſſier ,
    & ignorant , & auec vn homme d'vn
    eſprit ſubtil & eſclairé par les ſciences,
    qu'il y en a, de viure dans vne priſon
    au milieu des tenebres , ou de viure
    dans vn Palais, que l'argent, l'or, les
    pierres precieuſes & le Soleil font re-
    luire dans vn agreable eſclat. Com-
    ment donc pourrons-nous conſoler
    vne femme , qui penſant auoir trou-
    ué vn beau & riche Diamant , voit
    qu'elle n'a entre les mains qu'vne
    fauſſe perle & vne happelourde.
    
    253
    des perſonnes Mariées.
    §.  I.  Aduis à la femme, qui a vn mary
    ſtupide & mépriſable.
    I.  Si voſtre Mary eſt ſtupide, groſſier,
    & ignorant , il en ſera plus humble,
    eſtant abaiſſé par la connoiſſance de
    ſon incapacité : & vous donnera plus
    de domaine ſur ſoy , & ſur toute vo-
    ſtre famille : ſi vous ſçauez le gagner
    adroitement , & auec modeſtie &
    reſpect.
    II.  S'il eſt humble , il en ſera plus
    agreable à Dieu : & en obtiendra plus
    promptement des faueurs, que s'il eſ-
    toit plus ſubtil.  S'il fait quelques fau-
    tes , elles ſeront plus pardonnables.
    Dieu tolere pluſtoſt , dit S. Gregoire ,
    que quelqu'vn demeure dans l'ignorance,
    moyennant qu'il ſoit humble : que de le
    In
    Prol.
    l.9. de
    Trinit.
    uoir orgueilleux , auec la ſcience
    .   S. Au-
    guſtin
    eſtoit dans le meſme ſentiment.
    Celuy là eſt plus loüable, dit-il, qui con-
    noiſt ſa foibleſſe: que celuy qui n'y iettant
    point la veuë connoiſtroit les merueilles
    de ce Monde, le cours des aſtres, les fon-
    demens de la terre , & le ſommet des
    Cieux
    .
    III.  Au contraire, la ſcience eſt ſou-
    
    254
    La Direction & la Conſolation
    uent vne occaſion de vanité , de pre-
    ſomption , d'arrogance , de temerité
    dans les entrepriſes , d'obſtination
    dans ſon propre iugement, de mépris
    des autres : & par conſequent , des
    fleaux de Dieu, qui creue ces balons
    bouffis de vent. La Science enfle, dit
    S. Paul. S. Bernard remarque prudem-
    Ser. 36.
    Cant. 171
    ment , que quelques-vns ne recher-
    chent la ſcience, que pour ſçauoir : ce
    qui eſt vne ſotte curioſité : & d'autres
    pour eſtre connus & eſtimez: ce qui eſt
    vne mépriſable vanité.
    Aucuns deſirent , par le moyen de
    leurs ſciences, arriuer à des honneurs,
    & s'auancer dans les Cours des Prin-
    ces : & ils ſe perdent dans leurs lumie-
    res , comme les Pyrauſtes dans le bril-
    lant des chandelles, & dans l'ardeur de
    leurs flammes.
    L'ambition, comme auertit Saint Ber-
    In Ser.
    Quidr. 172
    nard , eſt vn mal ſubtil, vn poiſon ſecret,
    vne peſte cachée. Elle eſt l'inuentrice des
    tromperies , la mere de l'hypocriſie , la
    nourrice de l'enuie , l'origine de tous les
    vices, l'allumette des crimes, la corruption
    des vertus , la tigne173 de la ſainteté.  Elle
     255 des perſonnes Mariées. aueugle le cœur174: elle engendre des mala-
    dies par les remedes meſmes : & tourne la
    medecine en langueur
    .
    IV.  Aſſez ſouuent les eſprits fort
    ſubtils n'excellent point en iugement,
    Car la vaine preſomption de leur ca-
    pacité les aueugle , & les precipite
    In epiſt.
    Pauli.
    dans leurs actions. Comme le vin , qui
    n'eſt point trempé d'eau, oſte le iugement

    dit Saint Ambroiſe : de meſme , la ſcien-
    ce oſte la connoiſſance de ſoy meſme, &
    enorgueillit : ſi elle n'eſt moderée par la
    Charité
    .  Or l'orgueil renuerſe les fa-
    milles : & en fait vn lieu d'horreur
    & de confuſion , expoſé aux fleaux
    continuels de Dieu, qui a declaré vne
    guerre ouuerte aux ſuperbes.
    V.  Sur tout, prenez garde, que ia-
    mais il ne vous eſchape aucun mot ,
    ny en la preſence ny en l'abſence de
    voſtre mary , qui témoigne la baſſe
    eſtime que vous auez de ſon eſprit &
    de ſon iugement. Il n'eſt rien de plus
    ſenſible, que le reproche des defauts
    du corps & de l'eſprit.  Appellez bor-
    gne ou difforme vn homme qui eſt
    excellemment beau, & qui a vne veuë
    
    256
    La Direction & la Conſolation
    perçante & agreable, il n'en fera que
    rire ; parce qu'il ſçait bien , que ce
    brocard ne fera nulle impreſſion ſur
    les eſprits. Mais moquez-vous d'vn
    boiteux & d'vn boſſu , cette injure
    leur ſera tres-ſenſible. Ils connoiſſent
    leurs manquemens , ils s'en chagri-
    nent eux-meſmes : & s'eſtiment la
    bute de la riſée publique: dans la veuë
    qu'on y fait reflexion.  Cela eſt beau-
    coup plus veritable pour les defauts
    de l'eſprit.  Moderez donc voſtre lan-
    gue : & agiſſez auec voſtre mary, dans
    la meſme reuerence & ſoumiſſion,
    que s'il eſtoit fort eſclairé : & vous
    viendrez bien plus facilement à bout
    de ſa conduite , entrant plus auant
    dans ſon eſprit.
    VI.  Voyez ſi vous ne le pouuez
    point ſecourir, dans ſes affaires, où
    il s'eſt embroüillé mal à propos. Abi-
    v. Reg.
    c. 30.
    gail ſauua , par ſa prudence , ſon ma-
    ry Nabal & toute ſa famille : & en
    deſtourna la colere de Dauid , que la
    ſotiſe de cét homme ſtupide auoit allu-
    mée.  Ce nom de Nabal ( qui ſignifie
    vn ſot ( & le refus inſolent qu'il fit aux
    
    257
    des perſonnes Mariées.
    ſoldats enuoyez par ce Prince, mon-
    ſtrant bien qu'il eſtoit vn homme
    brutal , barbare , & d'vne mauuaiſe
    conduite.  Sa réponſe arrogante &
    injurieuſe euſt fait piller ſa maiſon, &
    peut-eſtre maſſacrer pluſieurs perſon-
    nes, ſi la ſageſſe de ſa femme n'y euſt
    promptement pourueu : Elle alla au de-
    uant de Dauid, qui venoit auec ſes trou-
    pes : le gagna ſi efficacement par ſon
    humilité , par ſa modeſtie , & par ſa
    liberalité , qu'il pardonna à ſon mary :
    apres la mort duquel il la prit pour
    ſa femme : De ſorte que l'occaſion du
    bon-heur d'Abigail fut la ſottiſe de
    ſon mary : & iamais elle n'euſt por-
    té la Couronne Royale ſur ſa teſte,
    ſi Nabal n'euſt fait aucune faute. Ef-
    forcez-vous d'vſer d'autant plus de
    prudence, que voſtre mary fera plus
    de manquemens: & confiez-vous en
    la Prouidence diuine : que ce qui
    dans l'ordre naturel deuroit nuire à
    voſtre famille , luy profitera & l'af-
    fermira.
    VII.  Priez les parens & les amis de
    voſtre mary , de luy donner courage ,
    
    258
    La Direction & la Conſolation
    de luy ouvrir les moyens d'agir dans
    les occurences: & de l'exciter à vn de-
    ſir de ſe rendre excellent en ſon Offi-
    ce.  Il ne faut quelquefois qu'vn auis
    ſerieux, ou vne ſage reprimende, faite
    en temps & lieu, pour réueiller vn
    eſprit. Seruius Sulpitius, eſtant le plus
    excellent Orateur de Rome, apres Ci-
    ceron
    , vint demander conſeil à Mu-
    tius
    dans vne affaire d'vn ſien amy :
    Digeſt.
    l. t. de
    origine
    iuris ,
    ex Põ-
    ponij
    Enchir.
    & comme il ne conceuoit point ſa
    reſponſe , il l'interrogea derechef.
    Mutius luy expliqua le Droit, pour
    la ſeconde fois. Sulpitius ne le com-
    prenant point encore : Mutius indi-
    gné, luy dit : C'eſt vne choſe honteu-
    ſe à vn Senateur, à vn homme noble,
    & à vn Orateur d'ignorer le Droit
    qu'il profeſſe. Sulpitius piqué de ce
    reproche, ſe mit ſi ardemment à l'é-
    tude du Droit Romain, & s'y rendit
    ſi excellent: qu'il en compoſa enuiron
    cent & quarante-vingts Liures.
    Demoſthenes ne fut iamais arriué
    à la gloire d'eſtre le premier Orateur
    de la Grece , s'il n'euſt eſté ſifflé par
    vn Peuple inſolent, à cauſe de ſa mau-
    
    259
    des perſonnes Mariées.
    uaiſe prononciation.  Ce luy fut vne
    pointe qui le fit appliquer plus ſoi-
    gneuſement ſon eſprit à l'action & au
    maniment de ſa voix : ce qui luy
    reüſſit ſi parfaitement , qu'il y ex-
    cella par deſſus tous les auters Ora-
    teurs.
    VII.  Ne perdez point facilement l'eſ-
    perance, de voir vn iour voſtre mary
    donner quelques belles productions
    Decan-
    ſis Plã-
    tar. 21. 175
    de ſon eſprit.  Theophraſte dit , qu'il
    y a des arbres en Egypte , qui ne
    donnent du fruit, qu'apres cent ans :
    Ce ſeroit trop pour vous.  Les hom-
    mes ſont des arbres celeſtes, qui don-
    nent leurs fruits bien pluſtoſt.
    Ariſtote eſcrit, que l'Elephant porte
    ſon petit en ſon ventre deux ans : au
    moins il l'y porte dix-huit mois.  Ce
    Ælian
    l.7. de
    anim.
    c. 44
    qui vient tard, eſt ſouuent plus priſa-
    ble, que ce qui ſe fait à la haſte.  Le
    temps precipité fait beaucoup d'auor-
    tons : ce qui vient à loiſir , a plus de
    perfection.  C'eſt ce que vouloit dire
    Leonard Loredan, lors qu'il prit pour
    ſon ſymbole vn Elephant , auec ce
    mot.  Naſcetur. Il naiſtra.  Comme
    
    260
    La Direction & la Conſolation
    s'il euſt dit : Ayez patience, s'il ne ſe
    jette pas ſi toſt au iour ; il viendra en
    ſon temps, & en ſera plus parfait.
    IX.  Si toutes les eſperances humai-
    nes vous manquent, recourez à Dieu :
    & verſez voſtre cœur176 deuant luy.
    Montrez-luy la neceſſité, que voſtre
    Mary ait plus d'eſprit, plus de ſcien-
    ce, plus de iugement, plus de con-
    duite, plus de reputation : il luy don-
    nera ce que vous deſirez : ou vous
    donnera plus que vous ne demandez;
    vous faiſant vne ſainte, par vne heroï-
    que patience , & par vne humble reſi-
    gnation à ſes volontez.
    On a veû les Alberts, les Hermans,
    Impri-
    mé à
    Paris,
    chez
    Iean
    Riuie-
    re.
    & diuers autres ( dont i'ay parlé au
    liure du Bon Eſcolier ) qui ayant l'eſ-
    prit groſſier ſont paruenus à des ſcien-
    ces tres excellentes : & ont eſté les
    Oracles de leurs ſiecles.  Ajou-
    ſtez-y l'Abbé Hor ; lequel par la
    priere d'vne heure , obtint autant de
    ſcience que ceux qui auoient eſtudié
    pluſieurs années. Saint Romuald eut
    la connoiſſance de l'interpretation de
    tous les Pſeaumes, en priant.  Sainte
    
    261
    des perſonnes Mariées.
    InVita
    l. I.
    Hildegarde eſcrit de ſoy, qu'eſtant
    âgée de quarante deux ans & ſept
    mois, elle fut penetrée d'vn rayon
    celeſte, qui eſclaira & enflamma tout
    ſon cerueau & tout ſon cœur, comme
    vn Soleil : & que depuis ce temps-lâ,
    elle eut vne parfaite intelligence des
    Pſeaumes, des Euangiles, & de toute
    la Sainte Eſcriture.  Si Dieu donne à
    l'oraiſon la connoiſſance de ſes plus
    hauts Myſteres, à combien plus forte
    raiſon luy accordera-il des connoiſſan-
    ces plus baſſes & moins precieuſes ?
    Continuez-donc vos prieres auec fer-
    ueur : & vous en retirerez de grands
    auantages & de grandes lumieres.
    X.  Si vous craignez , que la
    nourriture ne manque à voſtre famil-
    le : regardez les oiſeaux de l'air, qui
    ne ſement point, qui ne moiſſonnent
    point, qui n'amaſſent point leur pro-
    uiſion dans des greniers: & qui neant-
    moins , ne laiſſent pas de viure vne
    vie ioyeuſe, en chantant & en ſe pro-
    menant par l'air.  Dieu pouruoit à
    leurs beſoins , & il n'y tombe point
    vn ſeul paſſereau, ſans ſa particuliere
    
    262
    La Direction & la Conſolation
    Prouidence.  Chaſſez donc , ces vai-
    nes craintes. Dieu eſt plus le Pere de
    vos enfans , que vous n'en eſtes la
    mere: & a plus de charité enuers eux
    que vous.  Iettez tous vos ſoins &
    tous vos troubles dans ſon ſein: de-
    mandez luy vne force de cœur177: priez-
    le de vous donner vne filiale confian-
    ce en ſa bonté : & ſoyez aſſeurée qu'il
    ne vous delaiſſera iamais : & qu'il
    pouruoira à voſtre famille.
    Souuenez-vous , que l'Ange donna
    du pain au Prophete Elie, dans le de-
    ſeſpoir de trouuer perſonne qui le
    nourriſt. Dieu en enuoya à Saint Eme-
    rius
    , qui l'en auoit ſupplié eſtant au
    deſert.  L'Apoſtre S. Pierre en appor-
    ta auſſi à Sainte Aldegonde. Les vian-
    des manquant à Saint Bonnet , qui
    eſtoit ſur vn fleuue, vn grois poiſſon
    ſauta dans ſa barque : & fut ſuffiſant
    à la nourriture de tous ſes ſeruiteurs,
    comme il auoit demandé en ſa
    priere.
    Iarchas en l'Inde auoit vne table,
    où les viandes venoient d'elles-meſ-
    mes dans de beaux & riches plats,
    
    263
    des perſonnes Mariées.
    ſans y eſtre portées par perſonne : &
    le vin ſe verſoit dans les verres, par
    les brocs, ſans qu'aucun ſeruiteur par-
    ruſt dans la chambre.
    Ce qui arriuoit là par Magie , fut
    fait par les Anges au Monaſtere de
    Saint François de Paule: où ils appor-
    terent d'excellens poiſſons à vne
    Dame , & à ſes Gentilshommes ,
    lesquels ne ſe plaiſoient point à man-
    ger les féves qu'on leur auoit pre-
    ſentées.
    Soyez d'autant plus aſſeurée de l'ai-
    de de Dieu , que l'aide des hommes
    vous paroiſt moins. Ce fut la penſée
    Æn.
    Syl.

    hiſt.
    Boh.178
    de Venceſlas , Roy de Boheme , dans
    vne autre occaſion.  Eſtant pris pri-
    ſonnier dans la perte d'vne bataille,
    il fut interrogé, en quelle diſpoſition
    eſtoit ſon eſprit ? Iamais en meilleure,
    dit-il : Car lors que i'auois tous les
    ſecours des creatures, à peine pou-
    uois-ie penſer à Dieu : maintenant,
    que i'en ſuis deſtitué , ie ne penſe
    qu'à luy, & en luy ſeul eſt tout mon
    eſpoir.  Ie ſuis certain, qu'il ne me
    delaiſſera iamais : & qu'il exaucera
    
    264
    La Direction & la Conſolation
    mes prieres. Dieu ne manqua point
    à ce genereux Prince, & l'aſſiſta ſelon
    ſon deſir.
    Les anciens Grecs chaſſoient la
    Faim hors de leurs logis à coups de
    verges: C'eſtoit vne ſotte ſuperſtition,
    & qui ne ſeruoit de rien.  Les impa-
    tiens ſe tourmentent ſans profit.
    Conſeruez vn eſprit paiſible & tran-
    quile: & attendez le ſecours du Ciel.
    Pſal.54
    23.
    Iettez voſtre penſée en Dieu, dit Da-
    uid
    , & il vous nourrira.
    XI.  Voſtre mary eſt aſſez ſçauant,
    s'il a la ſcience des Saints.  Qui con-
    noiſt Dieu , connoiſt tout : & qui ne
    le connoiſt pas , ne connoiſt rien.
    La grande ſcience de l'homme, dit S.
    Auguſtin
    , eſt de connoiſtre, que de ſoy-
    meſme il n'eſt rien: & que de tout ce qu'il a,
    il l'a de Dieu & pour Dieu
    .
    S. Thomas enſeigne, que la verita-
    2. 2.
    qu. 47.
    ble & la parfaite prudence eſt celle,
    qui nous monſtre , & qui nous fait
    commander ce qui appartient à la bon-
    ne fin de la vie humaine.  Il aſſeure,
    que cette prudence appartient aux ſeu-
    les perſonnes vertueuſes.
    XII. Le
    
    265
    des perſonnes Mariées.
    XII.  Le dernier & le plus important
    auis eſt, Que vous ne laiſſiez pas d'ho-
    norer & de reſpecter voſtre mary,
    pour ignorant & pour groſſier qu'il
    puiſſe eſtre. Il eſt voſtre ſuperieur &
    voſtre maiſtre : & vous luy deuez le
    reſpect & l'obeïſſance.  Il tient ſon
    authorité de Dieu, & vous deuez reſ-
    Bonfin.
    Annal.
    Hung.
    l.3.Doc
    4. 179
    pecter Dieu en ſa perſonne.  Michel
    Orſagh
    , Palatin d'Hongrie, eſtant ſol-
    licité par la Nobleſſe , d'aider à oſter
    le Royaume au Roy Mathias ; qui ne
    paroiſſoit pas , à leur dire , auoir vn
    grand eſprit, reſpondit ſagement, Qui-
    conque a la Couronne de Roy, doit eſtre
    adoré, & tenu pour ſacré: quand ce ſeroit
    vn bœuf
    .  Dites-le meſme de voſtre
    mary : & Dieu luy donnera les lu-
    mieres neceſſaires, pour vous condui-
    re & voſtre famille : comme il con-
    duiſit ſon Peuple par vne nuée : qui
    de ſoy n'eſtant qu'obſcurité , luy ſer-
    uit de flambeau & de rafraichiſſement,
    l'Ange de Dieu la conduiſant & l'é-
    clairant.
    M
    
    266
    La Direction & la Conſolation
    §.  II.  Auis au mary ignorant &
    meſpriſé.
    I.  Conceuez vne haute eſtime de la
    ſcience & de la connoiſſance neceſ-
    Brou.
    19.2.
    ſaire pour bien exercer voſtre Office,
    Dieu dit par Salomon; Où il n'y a point
    de Science, il n'y a point de bien.
    Et au
    Sap.6.
    1.
    liure de la Sapience; La ſcience eſt meil-
    leure que la force, & l'homme ſage que
    l'homme vaillant
    .
    II.  Demandez conſeil à Ieſus-Chriſt,
    dans toutes vos affaires.  Il eſt la Sa-
    pience du Pere eternel , & ſon Verbe
    increé.  Il eſt noſtre ſageſſe, dit Saint
    Paul
    .  Il eſt , dit S. Iean , la lumiere
    qui eſclaire tous les hommes qui vi-
    uent au Monde. Cét aimable Seigneur
    Iean.
    14.6.
    dit de ſoy-meſme. Ie ſuis le chemin, la
    verité & la vie
    .
    Tobie auertit ſon fils, de benir Dieu
    en tout temps : & de le prier , qu'il
    le dirige en toutes ſes actions : & de
    faire en ſorte , que tous ſes conſeils
    viſent à ſa gloire.
    Nous deuons ouurir noſtre cœur à
    Dieu, à ſes lumieres, & à ſes volon-
    tez : & le fermer à tout le reſte. Il y
    
    267
    des perſonnes Mariées.
    Lotus a vn arbre aquatique dans l'Egypte,
    lequel auant le leuer du Soleil a ſes
    feuilles entortillées , qui s'ouurent
    peu à peu, à proportion que le Soleil
    monte ſur noſtre Orizon , & iette des
    rayons.  A midy, elles ſont toutes ou-
    uertes. Depuis ce temps-là, elles ſe
    replient doucement : & la nuit eſtant
    venuë , elles ſe trouuent entierement
    fermées , comme ſi elles ne ſe vou-
    loient ouurir qu'à la lumiere du Ciel.
    Nous voyons encore cela en diuerſes
    fleurs, ſpecialement aux Tulipes.
    III.  Seruez-vous quelquefois du
    conſeil de voſtre femme : ſi elle a de
    l'eſprit & de la vertu.  Debora fut cau-
    ſe par ſon ſage auis, & par ſa generoſité:
    que Barac ( qu'aucuns eſtiment auoir
    eſté ſon mary ) alla contre l'armée de
    Iabin Roy des Chananeens; qu'il la dé-
    ſit: & qu'il mit en pleine liberté le Peu-
    ple de Dieu, lequel gemiſſoit depuis 20.
    ans ſous la tyrannie de cét infidelle.
    Elle l'aida meſmes beaucoup à gou-
    uerner toute la Prouince, la paix eſtant
    faite.
    Iudith, par ſon conſeil, par ſa pru-
    M ij
    
    268
    La Direction & la Conſolation
    dence & par ſa force, ſauua la ville de
    Bethulie, ſa patrie : qui eſtoit preſque
    entre les mains des Aſſyriens180.
    Pluſieurs autres femmes ont conſer-
    ué diuers Royaumes.  Et generale-
    ment , chez les anciens Gaulois, elles
    entroient dans les conſeils de guerre :
    à cauſe de la viuacité de leur eſprit,
    & de la force de leur courage.
    Prenez toutefois garde, qu'elle vous
    aide tellement à voſtre famille, qu'el-
    le ne ſe nuiſe point à elle-meſme, de-
    uenant imperieuſe & inſolente, à cau-
    ſe du beſoin qu'elle voit que vous
    auez de ſon ſecours.  Faites que l'a-
    mour que vous luy portez, & qu'el-
    le vous porte , la tienne dans la mo-
    deſtie.  Si elle vous aime, elle crain-
    dra de vous déplaire : & vous viurez,
    comme frere & ſœur , dans vne mu-
    tuelle affection: pour l'auancement de
    vos enfans , & pour voſtre propre ſa-
    tisfaction.
    IV.  Trauaillez tant que vous pour-
    rez : la ſcience & l'experience aux af-
    faires ne s'acquiert point autrement.
    Le Philoſophe Metroclés diſoit , auec
    
    269
    des perſonnes Mariées.
    bonne raiſon. Vous pouuez acheter
    le logis, les habits, les champs, les
    vignes , & les autres biens d'autruy
    à force d'argent: Mais il faut acheter
    les ſciences , auec vn labeur ſans re-
    lâche.
    Les Arts meſmes ne ſe perfection-
    nent , qu'auec l'ardeur & l'aſſiduité
    du trauail.  Plantin, le plus renom-
    mé de tous les Imprimeurs, mettoit
    ſur ſes Liures , Labore & conſtantia.
    Comme s'il euſt dit , Ie fais mes ou-
    urages auec vn grand trauail & auec
    vne conſtance inébranlable.
    Il eſt bien plus facile d'imprimer les
    lettres ſur le papier, que de grauer les
    ſciences dans noſtre eſprit. Le labeur
    eſt donc neceſſaire.  La cité, où l'on
    enſeignoit les ſciences, chez les He-
    breux, ſe nommoit Cariath , ſenna,
    qui ſignifie, Cité des Liures.  Elle ſe
    nommoit auſſi Cariath ſepher : c'eſt à
    dire, Cité des eſpines. Rien ne ſe don-
    ne en ce Monde ſans labeur.  Depuis
    le peché d'Adam , la terre n'eſt point
    ſans eſpines & tout s'achette à la ſueur
    du viſage.  Noſtre eſprit eſt plein de
    M iij
    
    270
    La Direction & la Conſolation
    roüille. Il faut ſuer, pour luy donner
    de l'éclat,  L'eſpée s'affile en la four-
    biſſant: & noſtre eſprit, en l'occupant
    dans de loüables exercices.
    N'eſt il pas raiſonnable, de trauailler
    pour l'ornement de nos eſprits , puis
    que nous trauaillons tant pour l'or-
    nement de nos corps & de nos mai-
    ſons ?  La Science, eſcrit le Pape Pie
    § p.105 II. eſt le plus excellent meuble que vous
    puiſsiez acquerir : & vn heritage meil-
    leur que la Royauté. Les richeſſes, la puiſ-
    ſance, & les autres biens exterieurs, ſont
    muables & caduques : ils vont & vien-
    nent ſelon la volonté d'vne Fortune va-
    riable.  Dieu ſe iouë dans le Monde,
    eſleuant les vns, & abaiſſant les autres:
    comme il luy plaiſt. Il luy eſt facile d'é-
    leuer à la Royauté vn Potier de terre: &
    d'vn Roy faire vn Potier.  Mais les
    biens de l'ame, qui ſont la continence ,
    la chaſteté, la force, la iuſtice, la mo-
    deration, l'entendement, la viuacité de
    l'eſprit, la memoire, les ſciences, & le
    reſte, nous ſont vnis par vn lien indiſ-
    ſoluble: & ne nous ſont point oſtez, qu'a-
    uec la vie.  Ce ſont nos biens, à propre-
     271 des perſonnes Mariées. ment parler , qui nous rendent la vie
    plus douce, & la mort plus remplie d'eſ-
    perance d'vne felicité eternelle
    .
    Et de vray, la Science ſert à la ver-
    tu, comme le flambeau au voyageur,
    qui marche de nuit.  Car comment
    pourroit-on acquerir vne vertu, dont
    on n'auroit nulle connoiſſance ? Com-
    ment fuiroit-on les vices, ſi l'on n'en
    voyoit la nature & la deformité ?  Le
    De in-
    ſt No-
    uitior181.
    chemin qui nous conduit à Dieu
    , dit Hu-
    gues de S. Victor
    , eſt la Science , qui
    nous montre, de quelle ſorte qu'il faut viure
    auec honneſteté : Par la ſcience, on va
    à la diſcipline , par la diſcipline à la
    bonté, par la bonté à la felicité
    .
    V.  Conſiderez enfin , que ſi vous
    eſtes ſçauant, vous ſerez comme vn So-
    leil dans voſtre famille , & dans voſtre
    vile : communiquant vos lumieres à
    voſtre femme , à vos enfans , à vos
    ſeruiteurs, à vos voiſins, & à vos con-
    citoyens : &, outre cela, Dieu en ſera
    voſtre recompenſe, Le Prophete Da-
    Dan.12
    13.
    niel vous en aſſeure, diſant ; Ceux qui
    ſont doctes, ſeront lumineux comme la
    ſplendeur du Firmament : & ceux qui
    M iiij  272 La Direction & la Conſolation enſeignent la vertu à pluſieurs , ſeront
    comme les Eſtoiles de la premiere grandeur,
    dans toute l'eternité
    .
    Que pouuez-vous deſirer de plus
    agreable & de plus neceſſaire ? Tra-
    uaillez donc à vous rendre habile
    homme, ſelon voſtre profeſſion, & à
    auancer par ce moyen, voſtre famille
    touchée de voſtre exemple, dans l'e-
    xercice des vertus.

    Filet décoratif.

    CHAPITRE X.

    La Conſolation & la Direction d'vne
    Femme, dont le mary eſt gourmand
    & yurogne
    .

    LE dernier des malheurs, & le plus
    faſcheux qui pourroit arriuer à
    vn honneſte homme, ſeroit de ſe ma-
    rier à quelque beſte farouche, com-
    me à vne lamie.  Cette beſte furieu-
    ſe auoit le viſage , les mammelles, &
    pluſieurs autres parties du corps ſem-
    blables à celles d'vne femme ; Elle
    ſe lamentoit dans les bois , parlant
    
    273
    des perſonnes Mariées.
    comme vne femme : elle attiroit les
    hommes par ſes attraits : & les ayant
    eſtouffez, les deuoroit.
    La plus lamentable miſere d'vne
    femme ſeroit auſſi de prendre pour
    mary quelque animal furieux , ou
    quelque demon déguiſé en homme.
    Ce ne luy ſeroit pas vn moindre mal,
    ſi ayant eſpouſé vn homme raiſonna-
    ble , il ſe changeoit en loup garou,
    en ſinge , en pourceau, ou en lion ,
    s'eſtant laiſſé enſorceler à quelque Cir-
    cé. Nul ne reuoque en doute ces pro-
    poſitions.
    C'eſt ce qui arriue tous les iours,
    lors qu'vne pauure femme eſt ſurpri-
    ſe : & que ſe penſant mettre dans la
    maiſon d'vn homme honneſte & rai-
    ſonnable, elle n'y trouue qu'vn yvro-
    gne & vn gourmand.  Nous prouue-
    rons cette verité au deuxieſme para-
    graphe. Voyons maintenant quelques
    remedes à ce malheur.
    §.  I.  Auis à la femme, dont le mary eſt
    ſujet à la gourmandiſe & à l'yvrognerie.
    I.  La meilleure & la plus fructueu-
    ſe conſolation qu'on vous puiſſe don-
    M v
    
    274
    La Direction & la Conſolation
    ner, c'eſt de faire apprehender à voſtre
    mary l'horreur & l'enormité de ſon
    crime.  I'en ay compoſé vn Traité
    entier, qui eſt aſſez recreatif, pour ne
    point effaroucher ces eſprits , qui ai-
    ment leurs plaiſirs.  I'ay appris de
    bonne part, qu'il a eſté vtile à pluſieurs.
    A Di-
    jon,
    chez
    Chauã
    ce. Au
    Pont
    chez
    Guille-
    ré.
    Achetez-le , & faites-le couler adroi-
    tement dans les mains de voſtre ma-
    ry , lors qu'il eſt en bonne humeur.
    Il eſt imprimé en deux lieux.
    II.  Ne vous mettez point en cole-
    re , lors qu'il boit vn peu trop au lo-
    gis : ou qu'il y amene quelqu'vn de
    ſes amis , pour le diſner , ou pour
    quelqu'autre repas. Encore qu'en ſes
    excés il faſſe du deſordre & de la dé-
    penſe : neantmoins, il vaut mieux to-
    lerer vn petit mal, que de le precipiter
    dans vn grand.
    Si vous continuez à luy faire bon vi-
    ſage , à ſes amis , & à ſes camarades :
    leur preparant auec promptitude &
    auec alegreſſe ce qu'il deſire : aſſeurez
    vous, qu'à la fin il ſe reglera : il deuien-
    dra ſobre : il vous aimera : il craindra
    de vous deplaire : il cherchera le moyen
    
    275
    des perſonnes Mariées.
    de vous contenter en d'autres choſes:
    il redoublera ſes ſoins & ſes trauaux :
    il eſpargnera , en diuerſes occaſions,
    plus qu'il n'aura dépenſé : il ſe retire-
    ra des tauernes & des mauuaiſes com-
    pagnies : il croira vos conſeils : pour-
    uoira à l'auancement de vos enfans ;
    & enfin , fera heureuſe voſtre famil-
    le.  Il faut de la Patience, & vne con-
    ſtante perſeuerance : & ne doutez pas
    que Dieu n'y mette la main : & ne
    luy touche le cœur182.
    Si par malheur voſtre mary retourne
    au logis , plein de vin, ne criez point
    contre luy. Ces paroles ſeroient alors
    inutiles : car il eſt hors de ſon bon
    ſens , & incapable de faire aucune
    bonne action.  Le lendemain, il ne ſe
    ſouuiendroit nullement de tout ce
    que vous auriez dit, auec beaucoup
    de peine & d'inquietude.
    Au lieu de luy profiter, vous vous
    ietteriez dans vn euident peril de luy
    faire commettre de grandes fautes.
    Le feu du vin enflammant ſon corps
    & ſa teſte , il pourroit bien vous
    bleſſer ſi rudement , ou vos enfans,
    M vj
    
    276
    La Direction & la Conſolation
    que voſtre famille en ſeroit incom-
    modée.
    La prudence enſeigne, de n'augmen-
    ter point vn feu qui bruſle vne mai-
    ſon ; en excitant vn vent, qui l'em-
    braſe dauantage.  Eſtouffez le, auec
    toute la promptitude & auec toute l'a-
    dreſſe que vous pourrez , vous mon-
    trerez en cela vne telle force d'eſ-
    prit : qu'eſtant reuenu à ſoy , il l'ad-
    mirera.
    S. Macaire fut tellement honoré, à
    cauſe de ſa douceur, qu'on l'eſtimoit,
    comme vne petite Diuinité.  Nous li-
    ſons dans les vies des Peres ces paro-
    les ; Comme Dieu porte le Monde, &
    les pechez des hommes: auſsi S. Macaire
    viuoit comme vn Dieu ſur terre : ſuppor-
    tant les fautes d'vn chacun : les voyant
    & les entendant, comme s'il euſt eſté
    ſourd & aueugle
    .  Pour faire vn bon
    meſnage , le mary doit eſtre ſourd, &
    la femme doit eſtre aueugle.
    III.  Apres auoir eu patience, quel-
    que temps raiſonnable , & auoir ga-
    gné l'affection de voſtre Mary , par
    voſtre ſage complaiſance , par voſtre
    
    277
    des perſonnes Mariées.
    charité ; & par la ioye , que vous a-
    uez teſmoignée à luy faire honneur,
    & à ſes amis: choiſiſſez vn temps qu'il
    ſoit en bonne humeur , qu'il ſoit tou-
    ché par quelque predication , qu'il ſe
    ſoit communié , qu'il vous teſmoi-
    gne des tendreſſes extraordinaires.
    Priez-le alors , de ſe moderer en ce
    vice, qui perd ſon ame, qui endom-
    mage ſa ſanté, qui le rend moins eſti-
    mable dans le logis , & dans le voi-
    ſinage. Et vous verrez, que ioignant
    vos prieres , vos aumoſnes , & vos
    bonnes œuures à vos paroles, vous
    viendrez à bout de luy. Ie vous met-
    tray icy quelques conſiderations ,
    que vous pourrez luy propoſer, ou luy
    faire lire.
    § II. Auis au mary, qui a couſtume
    de s'enyurer.
    I.  Conſiderez, que la Gourmandi-
    ſe & l'Yurognerie ſont deux vices,
    qui ſont propres à des beſtes brutes :
    & qui y transforment les hommes.
    L'Yurognerie leur oſte la raiſon, & la
    Gourmandiſe les rend hebetez & ſtu-
    pides.  Elles ne leur permettent pas
    
    278
    La Direction & la Conſolation
    de penſer à aucunes affaires ſerieuſes,
    mais ſeulement à leur ventre : dont ils
    font vn Dieu, comme enſeigne Saint
    Paul
    . Ils l'adorent : ils luy offrent tou-
    tes leurs victimes : & luy conſacrent
    tous leurs trauaux.
    Les Yurognes , dit Saint Auguſtin,
    n'ont nulle raiſon, ny prudence pour
    la conduite de leur vie.  Ils perdent
    la memoire de leurs actions & de leurs
    Offices , & ne peuuent pouruoir à cho-
    ſe aucune.
    Les Docteurs Hebreux remarquent,
    que Beor , qui ſignifie vne beſte de
    charge, vn fol, &vn incendie, fut le pere
    de Bela : qui eſt à dire, vn qui auale ou
    qui deuore : comme font les gourmans
    & les Yurognes.  Seneque a dit clai-
    rement.  Ceux qui obeïſſent à leurs
    ventres, doiuent eſtre rejettez au nom-
    bre des beſtes : & ne meritent pas d'e-
    ſtre mis au nombre des hommes.
    Nic. d.
    morib.
    gent.183
    Les Sauromates184 beuuoient & man-
    geoient quelquefois trois iours de
    ſuite.  Auſſi eſtoient-ils ſi ſtupides ;
    qu'ils eſtoient ſoûmis à leurs femmes,
    comme à leurs Dames & Maiſtreſſes.
    
    279
    des perſonnes Mariées.
    Oſter la raiſon à l'homme, c'eſt luy
    oſter la lumiere du Ciel , & le jetter
    dans vne faſcheuſe nuit, où il ne voye
    que des phantoſmes, qui luy cauſent
    de la frayeur. La vie des Yurognes, dit
    S. Baſile, n'eſt qu'vn ſonge, & vne reſue-
    rie
    .  Et S. Chryſoſtome eſcrit , que l'y-
    vrognerie change le iour en tenebres,
    n'oſtant pas ſeulement la clarté du So-
    leil materiel , mais auſſi la ſplendeur
    de la raiſon , dont elle eſt la mort.
    Les Saints ont eu peine, de s'abaiſſer
    à prendre de la viande pour leur corps:
    tant ils ont eſtimé cette action baſſe
    & rauallée.  Saint Eurice ne prit ia-
    mais ſa refection , quarante ans du-
    Pallad rant qu'il n'euſt pleuré auant que d'al-
    ler en table.  S. Iſidore ne mangea ia-
    mais tout ſon ſaoul : & pleura ſouuent
    en mangeant : Ie ſuis confus, diſoit-il,
    de prendre de la viande, qui eſt propre aux
    beſtes , eſtant doüé de raiſon , & capable
    d'eſtre nourry de l'ambroſie du Paradis
    .
    In
    Matth.
    Saint Chryſoſtome enſeigne, que la
    Gourmandiſe & l'Yurognerie transfor-
    ment les hommes en pourceaux : &
    les font encore beaucoup pires , que
    
    280
    La Direction & la Conſolation
    ces animaux ſales & immondes; Qu'vn
    aſne & vn chien ſont meilleurs qu'eux.
    Que preſque toutes les beſtes ne boi-
    uent & ne mangent point au delà de
    leur neceſſité , encore que cent per-
    ſonnes les preſſent à ces excez. Et par
    conſequent, que l'Yurogne & le Gour-
    mand ſont de pire condition qu'elles.
    II.  Parcourez toutes les Nations de
    la terre : vous verrez, que les plus ſa-
    ges d'entre les hommes ont eſté les
    plus ſobres. Les Mages, qui eſtoient
    les Philoſophes des Perſes , ne man-
    geoient que des legumes & de la fa-
    rine.  Les Gymnoſophiſtes , qui eſ-
    toient les Philoſophes de l'Inde , ne
    viuoient que de farine & de pommes,
    afin d'auoir vne parfaite liberté & vi-
    uacité d'eſprit , la chaleur viuifiant
    leurs eſprits vitaux & animaux, à cau-
    ſe qu'elle n'eſtoit point occupée trop
    à la concoction des viandes.
    III.  L'Yurognerie eſt non ſeulemẽt vn
    vice brutal , mais auſſi vn vice diaboli-
    que : Elle chaſſe d'vne ame toutes les
    In
    Matth.
    vertus, &y introduit tous les vices. Ce S.
    Docteur adjouſte : L'Yurogne eſt ſembla-  281 des perſonnes Mariées. ble à vn Demoniaque: car il eſt impudent
    & furieux tout enſemble.  Nous auons
    pitié d'vne perſonne qui eſt poſſedé du dia-
    ble: mais nous haïſſons & deteſtons l'Yuro-
    gne : parce que ſa fureur luy eſt volontai-
    re: & fait de ſa bouche, de ſes yeux, de ſes
    oreilles , & de tous ſes ſens , des cloaques,
    & des inſtrumens de peché
    .
    Le Gourmand eſt auſſi poſſedé d'vn
    Menſe
    Ian.in
    uita.
    faſcheux demon , qui ruine la famille.
    Bollandus fait mention d'vne femme,
    laquelle mangeoit trente poules par
    chacun iour: ce qui incommodoit fort
    ſon Mary ; Saint Macedoine , qui ne
    mangeoit qu'vn peu d'orge trempée
    dans de l'eau , la guerit, & depuis, à
    peine mangeoit-elle vn quartier de
    poule par iour. Fuyez donc la Gour-
    mandiſe & l'Yurognerie , comme des
    vices de Demon.
    Le diable de l'yurognerie eſt tres-
    dangereux & tres-dommageable. Il
    eſt le boute-feu general, bruſlant le
    corps par la chaleur du vin. Tous les
    vices brutaux
    , dit S. Iſidore de Da-
    miette185, viennent du vin, comme de leur
    l.136.13 ſource. La luxure particulierement eſt
    
    282
    La Direction & la Conſolation
    eſt allumée par le braſier du vin. Le
    meſme S. Iſidore dit , Que dans la
    Bëoce il y auoit vn Lac : dont l'eau
    eſtant beuë, faiſoit bruſler des flam-
    mes de la concupiſcence. Le vin le
    fait bien dauantage. La viande y con-
    tribuë auſſi : comme l'experience le
    prouue. Adam & Eue ſentirent la re-
    uolte de leurs corps, apres auoir man-
    gé du fruit deffendu: & furent chaſſez
    du Paradis terreſtre. Le Diable du Mi-
    dy, dont fait mention le Prophete,
    eſt tres nuiſible : parce qu'il attaque
    apres le repas ; lors que le corps eſt
    chargé de viandes , & l'eſprit obſcur-
    cy par les fumées qui montent à la
    teſte.
    IV. L'Yurognerie & la Gourman-
    diſe perdent non ſeulement l'ame,
    mais auſſi le corps ; l'affoibliſſant &
    le rendant ſujet à la goutte, à la gra-
    uelle, à la migraine, aux maux d'eſto-
    mac, de cœur, de poulmon, & à plu-
    ſieurs autres maladies. Le corps de l'Y-
    urogne
    , dit S. Baſile, eſt tout corrompu,
    ſes yeux ſont chaſsieux, ſa peau est liui-
    de : ſa reſpiration eſt courte, ſa langue
     283 des perſonnes Mariées. begaye, ſa voix eſt incertaine, & ſes pieds
    chancelans
    .
    V.  L'Yurognerie & la Gourmandiſe
    cauſent non ſeulement la maladie ;
    Cap.
    18.220
    mais la mort-meſme.  Pluſieurs, dit
    Dieu en l'Eccleſiaſtique, ſont mortels,
    à cauſe des excez de bouche: mais celuy
    qui eſt abſtinent augmente ſa vie
    .
    Le demon engraiſſe ſes captifs, pour
    Deſtat.
    Imper.
    in no-
    uo Orb.
    les maſſacrer, & pour les deuorer. Les
    peuples de Mexique ornent quelque-
    fois leurs priſonniers de guerre, auec
    les meſmes ornemens qu'ils donnent
    aux Dieux , à qui ils les veulent im-
    moler : & les font iouïr de toutes les
    delices qu'ils deſirent , l'eſpace d'vn
    mois. Ils leur deferent tout l'honneur
    dont ils ſe peuuent auiſer : & les ado-
    rent , lors qu'ils paſſent par les ruës.
    Apres trente iours , les voyant aſſez
    gras , ils les immolent à leurs ido-
    les: & les mangent en vn banquet ſo-
    lemnel.
    VI.  Meditez ſouuent , que c'eſt vne
    choſe faſcheuſe & ennuyeuſe , de ſer-
    uir à ſon ventre. Car il ne ſe contente
    Ser.de
    ioiux.
    iamais.  La Gourmandiſe , dit S. Am-
    
    284
    La Direction & la Conſolation
    broiſe, eſt vne mauuaiſe maiſtreſſe : Elle
    demande touſiours, & n'eſt iamais aſſou-
    uie. Il n'eſt rien de plus inſatiable que le
    ventre, il reçoit auiourd'huy, & exige de-
    Lib.11. main de nouueaux tributs
    .
    Athenée raconte, que certains peu-
    ples furent appellez Cylicranes : par-
    ce qu'ils portoient touſiours ſur leurs
    eſpaules la figure d'vn pot. Les yuro-
    gnes ne portent pas les pots & les
    pintes ſur l'eſpaule: mais dans la main,
    dans la bouche, & dans le cœur186, où ils
    ont le caractere de la beſte.
    VII.  L'Yurognerie & la Gourman-
    Iob.20
    14.
    diſe n'apportent aucun plaiſir , mais
    pluſtoſt de la douleur. Iob dit de l'im-
    pie , Que ſon pain ſe tournera dans
    Prou.
    c7. 7.
    ſon ventre en du fiel d'aſpics.  Saint
    Salomon auertit, Que celuy qui eſt ſaoul,
    ne tient conte du miel
    .
    Au contraire, les vertus qui ſont
    Solin. contraires à ces vices, apportent du
    contentement à l'ame : Elles reſſem-
    blent à la pierre precieuſe qu'on nom-
    me Dionyſias : laquelle eſtant broyée
    & iettée dans l'eau, luy donne l'odeur
    du vin: & cependant reſiſte à l'Yureſſe.
    
    285
    des perſonnes Mariées.
    La Sobrieté rend toutes les boiſſons
    agreables : & reſiſte aux pechez.
    Dieu a changé aſſez ſouuent l'eau
    en vin , pour recreer & fortifier vn
    peu ſes ſeruiteurs: comme au B. Gau-
    thier de Bierbeke
    : & quelquefois a
    fait ſortir du vin des rochers : com-
    me il fit à la priere du B. Amaranthe.
    Rien n'eſt ſi rude , dont Dieu ne
    tire de la douceur pour ſes ſeruiteurs.
    VIII.  L'Yurognerie & la Gour-
    mandiſe renuerſent les villes & les
    familles particulieres. Nabuzardan,
    qui auoit la charge des Cuiſiniers
    en la Cour de Nabuchodonoſor ,
    renuerſa & bruſla Ieruſalem & le
    Temple du vray Dieu.  Xanthus
    eſcrit vn plaiſant conte , vous le
    croirez, s'il vous plaiſt, pour moy
    ie ne le croy pas, comme il le dit
    Athen.
    l. 10.
    c. I
    .
    cruëment.  Cramblés, dit-il, ayant
    accouſtumé de boire & de manger
    auec excez, auoit dans vne ſeule nuit
    mangé ſa femme: & en ayant trouué
    au matin la main dans ſa bouche, il
    s'eſtrangla de douleur. C'eſt vn beau
    ſymbole de ce qui arriue tous les iours
    
    286
    La Direction & la Conſolation
    aux Yurognes & aux Gourmans. Ils
    mangent & boiuent leurs femmes,
    leurs enfans, leurs ſeruiteurs, leurs
    creanciers, leurs meſtairies, & tous
    leurs biens.
    IX.  Conſiderez que vous deuez l'e-
    xemple à voſtre famille: ſi vous la vou-
    lez maintenir dans le deuoir : il faut
    que vous y ſoyez le premier. C'eſt la
    methode dont ſe ſont ſeruis les plus
    grands Princes, pour conſeruer leurs
    armées qui eſtoient dans la neceſſité.
    Alphonſe, Roy de Sicile, voyant ſon
    armée ſans aucun logement pour ſe
    retirer , & dans la neceſſité pour le
    viure, refuſa publiquement du pain,
    qu'on luy preſentoit auec vne raue &
    vn petit fromage. Cette abſtinence
    conſola tous les ſoldats , & leur fit
    ſupporter allegrement leurs incom-
    moditez.
    L'Empereur Rodolphe en la batail-
    le qu'il gagna contre Othocart Roy
    de Boheme
    , eut fort ſoif.  Quelques
    Æn.
    Syl. l.3

    in Can.187
    Capitaines oſterent par force vne cru-
    che d'eau à vn vilageois : & la luy pre-
    ſenterent. Rendez, dit l'Empereur, cette
     287 des perſonnes Mariées. cruche d'eau à ce Vilageois: Ie ſentois la
    ſoif de l'armée, & non pas la mienne
    .
    Que reſpondez-vous à cela ? Mais
    que reſpondrez-vous aux Saints qui
    ont fait des jeuſnes tres-auſteres ? S.
    Antoine
    & S. Vulfian ne mangeoient
    que de deux en deux iours. S. Euſe-
    be le Syrien
    ne mangeoit que de trois
    en trois.  S. Geraſime , de quatre en
    quatre.  Aucuns ont eſté ſix, ſept &
    huit iours ſans manger. Noſtre Sei-
    gneur, Moïſe, Elie, S. Simon le Sty-
    lite
    ont jeuſné quarante iours entiers.
    Ces auſteritez vous feront rougir, &
    vous condamneront au iour du ju-
    gement.
    X.  Ne croyez pas que l'abſtinen-
    In vi-
    ta co-
    rum.
    ce doiue diminuer ny voſtre vie , ny
    vos forces. S. Antoine apres auoir jeuſ-
    né tres-rigoureuſement vingt ans du-
    rant , eſtant dans vne caue , où il ſou-
    ſtint de tres-frequentes & de tres-vio-
    lentes attaques du demon , ne parut
    ny paſle , ny maigre à la ſortie , & vé-
    cut iuſques à l'âge de cent cinq ans.
    S. Romuald eſtoit tres-auſtere en ſon
    viure , & ieuſnoit preſque touſiours :
    
    288
    La Direction & la Conſolation
    Il n'a point laiſſé de viure ſix vingts ans.
    Au contraire, comme i'ay deſia dit, vne
    trop grande repletion cauſe les mala-
    dies & la mort. Vn nauire qui eſt trop
    remply , coule à fond , & fait naufra-
    ge : & vn corps trop plein de vin & de
    viande tombe dans le ſepulchre , &
    fait faire vn triſte naufrage à l'ame, qui
    eſt ſon pilote.
    Concluez de tout cecy que ſi l'abſti-
    nence prolonge la vie , & les excez
    l'abregent : ſi l'yurognerie & la gour-
    mandiſe rendent l'homme ſemblable
    aux beſtes : ſi elles ſont des vices dia-
    boliques , qui perdent l'ame & le
    corps, qui n'apportent aucun plaiſir;
    mais pluſieurs douleurs , qui renuer-
    ſent les villes & les familles : il faut
    deuenir ſobre , & n'eſtre iamais ny
    Gourmand ny Yurogne.






    CHAP. XI.
    
    289
    des perſonnes Mariées.
    Bandeau décoratif.

    CHAPITRE XI.

    La Conſolation & la Direction d'vne
    Femme, qui a vn Mary prodigue
    & joüeur
    .

    IL n'eſt point aiſé de dire , quel ma-
    ry eſt plus faſcheux à ſa femme, ou
    l'Auaricieux , ou le Prodigue : Neant-
    moins le Prodigue me ſemble luy
    eſtre plus onereux & plus dommagea-
    ble. Car celuy qui par auarice reſſerre
    ſon or & ſon argent , a le moyen de
    faire du bien à ſa famille, lors que la
    raiſon & la vertu luy ouurent les yeux,
    qui eſtoient éblouïs dans le brillant
    de l'or.  Mais le Prodigue arrache la
    racine de l'arbre : s'oſte le moyen d'en
    receuoir aucun fruit : & ayant diſſipé
    ſon bien, ne peut le faire retourner ny
    par ſes regrets ny par ſes larmes. Eſ-
    ſuyons celle de la femme, ſi nous pou-
    uons: & taſchons d'empeſcher les pro-
    fuſions de ſon mary.
    N
    
    290
    La Direction & la Conſolation
    §.   I.  Auis à la Femme, dont le Mary
    eſt Prodigue & adonné au Ieu.
    I.  Auant que de condamner voſtre
    mary, dans voſtre eſprit : & de l'y faire
    paſſer pour vn Prodigue : conſiderez
    attentiuement & patiemment ce qu'il
    donne, & à quelles perſonnes.  Sou-
    uent les vices ont la couleur des ver-
    tus, & les vertus paroiſſent des vices.
    La femme de S.Homoboſt ſe faſchoit,
    In uita & le reprenoit188 comme vn Prodigue: de
    ce qu'il ſembloit exceſſif en ſes aumoſ-
    nes : Mais Dieu luy montra qu'elle ſe
    trompoit , multipliant le pain de ſa
    maiſon , & changeant l'eau en vin,
    lors qu'il auoit eſlargy ſon pain & ſon
    vin aux pauures.
    Si vous croyez que voſtre ma-
    ry ſoit trop liberal, attendez au moins
    quelque temps, ſans faire bruit : &
    vous verrez , que Dieu vous rendra
    le centuple de ce que voſtre mary aura
    diſtribué aux pauures ou aux Egliſes.
    Alexandre le Grand, eſtant encore
    ieune, bruſla vne fois grande quantité
    Plut. d'encens à l'honneur de ſes Dieux.
    Son Precepteur le reprit de cette Pro-
    
    291
    des perſonnes Mariées.
    digalité.  Mais ce genereux Prince
    ſubjuga l'Arabie, & enuoya à cét a-
    uaricieux des Nauires entiers plei-
    nes d'encens : & y adiouſta ces mots:
    Ie vous enuoye vne bõne quãtité d'encens,
    afin que vous ne ſoyez point auaricieux
    enuers les Dieux : puis que i'ay ſous mon
    pouuoir la Prouince où croiſt l'encens
    .
    Si Dieu permettoit que ceux là fuſ-
    ſent recompenſez , qui eſtoient libe-
    raux enuers les fauſſes Diuinitez : par-
    ce qu'ils auoient du reſpect pour la
    Diuinité, encore qu'ils ſe trompaſſent
    au choix : que ne fera-t'il point à ceux
    qui pour ſon amour donnent leurs
    biens à ſes Egliſes, ou aux pauures qu'il
    leur adreſſe : & en la perſonne deſquels
    il leur demande la charité ?  Nous a-
    uons pluſieurs exemples de la liberalité
    de Dieu enuers eux.
    S. Odilon ayant diſtribué liberale-
    ment ſon vin à des mendians : les ba-
    rils qu'il menoit ſe trouuerent remplis
    diuinement d'vn tres-excellent vin.
    Saint Ioſſe, fils du Roy Iudicaët189,
    In eius
    hiſtor.
    mépriſa la poſſeſſion du Royaume qui
    luy appartenoit à la mort de ſon pere,
    N ij
    
    292
    La Direction & la Conſolation
    & s'enfuit dans vne ſolitude, pour y
    ſeruir Dieu.  Il donna vn iour les
    quatre pains qu'il auoit , en eſtant
    ſupplié par des perſonnes neceſſi-
    teuſes. Son compagnon qui ne voyoit
    aucune apparence d'en trouuer au de-
    ſert où ils eſtoient, en murmura hau-
    tement : & taxa le Saint comme vn
    Prodigue, qui ne pouruoyoit pas pre-
    mierement à ſa famille. Le Saint jetta
    vn ſoûpir au Ciel, & incontinent190 ce
    craintif vit aborder à leur petit hermi-
    tage quatre batteaux chargez de pain
    & de vin, qui n'auoient aucun Pilote:
    les Anges en eſtant inuiſiblement les
    conducteurs.
    L'orge, que Saint Aidan donna aux
    Inuita pauures, ſe conuertit en or, au rapport
    de Bollandus.
    II. Si voſtre mary fait plus de frais au
    jeu, que vous ne voudriez, penſez ſe-
    rieuſement, ſi l'excés eſt notable.Ne
    prenez point l'alarme, & ne faites point
    de bruit au logis , pour peu de choſe.
    Si vous n'y procedez auec adreſſe &
    auec patience , il eſt dangereux , que
    vous n'augmentiez le mal.
    
    293
    des perſonnes Mariées.
    Les terres ont beſoin de repos, au-
    trement elles s'épuiſent. L'arc ne peut
    eſtre touſiours bandé : & l'eſprit de
    l'homme sémouſſe, ſi on le tient ſans
    ceſſe dans des actions ſerieuſes.  La
    vie meſme eſt ſouuent en peril, dans
    vne trop grande continuation de tra-
    uaux.
    Nous voyons que les Oiſeaux,
    apres auoir peiné à la baſtiſſe de leurs
    nids, s'égayent dans l'air, & volti-
    gent alentour, afin de ſe recréer. Ain-
    Lib. de
    Orat.191
    ſi, dit l'Orateur Romain, nos eſprits
    fatiguez dans les trauaux & dans les
    affaires, cherchent du repos : & deſi-
    rent de ſe diuertir, eſtant libres de tous
    leurs ſoins.
    III.  Si l'excés eſt notable, taſchez
    de perſuader doucement voſtre mary
    de ſe moderer: Occupez le tãt que vous
    pourrez au logis, par vous-meſme, &
    par vos parens.  Trouuez-luy des di-
    uertiſſemens innocens , ou dans la
    ville ou dans vos meſtairies. Si vous
    luy trouuez du plaiſir chez ſoy : pro-
    bablement , il n'en cherchera point
    ailleurs.
    N iij
    
    294
    La Direction & la Conſolation
    IV.  Efforcez-vous de ſi bien eſleuer
    vos Enfans : que leur vertu le touche,
    l'incline à les aimer : & luy faſſe ſou-
    haiter leur bien : C'eſt le meilleur
    moyen de l'attendrir, & de luy en-
    gendrer vn deſir de conſeruer & d'au-
    gmenter ſes biens, pour les mettre
    dans vn luſtre conuenable à ſon
    eſtat.
    V.  Si le deſordre continuë, il ſera
    vtile de parler à ſes parens, pluſtoſt
    qu'aux voſtres: de leur declarer ce qui
    ſe paſſe , & les ſoins que vous auez
    pris pour y remedier, les ſuppliant d'y
    contribuer leurs trauaux & leur au-
    thorité.
    VI.  Que ſi tous ces moyens de pru-
    dence & de charité n'ont nul effect,
    & qu'il y ait vn probable peril de la
    ruine de vos enfans, parlez à vos pro-
    pres parens. Demandez leur auis : &
    ſuiuez leur conſeil: ils ſçauent ce que
    les loix permettent , en de pareils
    accidens.
    VII.  Enfin, ſi voſtre mary prodi-
    gue ſon bien, conſeruez le voſtre: &
    ayez ſoin de vos enfans. Ne caution-
    
    295
    des perſonnes Mariées.
    nez iamais voſtre mary , lors qu'il
    empruntera de l'argent. Oppoſez-
    vous à la vente des fonds de terre, ſi
    la Loy vous le permet : au moins, n'y
    donnez iamais voſtre conſentement,
    ſi vos parens & vos amis ne iugent,
    que c'eſt voſtre bien & de voſtre fa-
    mille. Il eſt bon de faire tout ce que
    vous pourrez pour gagner l'affection
    de voſtre Mary : mais il ne faut point
    nuire à vos enfans, pour luy complai-
    re: C'eſt en cela, qu'il eſt neceſſaire de
    montrer auec modeſtie vne force d'eſ-
    prit inébranlable.
    §  II.  Auis au Mary Prodigue, &
    Ioüeur.
    I.  Si vous n'eſtes Prodigue , que
    dans l'imagination de voſtre femme
    auaricieuſe : ne deſiſtez point de fai-
    re les meſmes aumoſnes : Elle ne ſçait
    ce qu'elle demande. Elle pretend en-
    richir ſa maiſon , par vne eſpargne
    peu Chreſtienne ; & elle en cherche
    la ruine, détournant les benedictions
    que le Ciel verſe ſur ceux qui ſont li-
    beraux : & attirant les fleaux, qui
    N iiij
    
    296
    La Direction & la Conſolation
    tombent ſur la teſte de ceux qui ſont
    auares.
    Nous liſons dans la vie de Saint Si-
    meon Stylite
    ; que la maiſon d'vn
    auaricieux fut bruſlée , auec tous les
    threſors d'or & d'argent qui y eſtoient,
    à cauſe qu'il ne donnoit pas l'aumoſ-
    ne. Cét auare recourut à ce ſaint per-
    ſonnage , lequel luy declara la cauſe
    de ſon malheur : & ne voulut iamais
    prier Dieu , pour la reparation de ſa
    perte , tant eſt deſagreable à Dieu &
    aux Saints le defaut de charité enuers
    les pauures.
    II.  Bien que vous deuiez continuer
    vos aumoſnes, ſans auoir eſgard aux
    craintes de voſtre femme : toutefois
    la prudence & la charité requierent,
    que vous les faſſiez plus ſecrettement,
    afin de compatir à ſa foibleſſe ; & de
    conſeruer dans voſtre logis la paix &
    la ioye , qui ſont deux biens inap-
    préciables.
    Noſtre Seigneur nous enſeigne, que
    lors que nous donnons l'aumoſne,
    noſtre main droite ſe doit cacher à la
    gauche.  Ce qui n'éclate point aux
    
    297
    des perſonnes Mariées.
    yeux des hommes, iette de plus bril-
    lans rayons aux yeux de Dieu : eſtant
    plus certainement fait pour luy , ſans
    que les creatures y ayent aucune
    part.
    III.  Prenez garde que vos aumoſ-
    nes n'excedent point vos forces, Dieu
    ne veut pas , chaque iour , faire des
    miracles, enrichiſſant ceux qui s'épui-
    ſent mal à propos.  Il ne vouloit an-
    ciennement aucun Sacrifice ſans ſel.
    Il veut que la prudence, qui eſt l'œil
    & la guide des vertus,ouure vos mains
    & diſtribuë vos liberalitez.
    Saint Paul nous auertit, Que nous
    de deuons point donner tellement aux
    pauures , qu'ils viuent en abondance:
    & que nous tombions dans l'indigen-
    ce. On tient que S. Ioachin & Sainte
    Anne
    , pere & mere de la glorieuſe
    Vierge Marie, diuiſoient leur reuenu
    en trois parts.  Ils en appliquoient
    l'vne au Temple, pour y offrir des vi-
    ctimes & pour y mettre des ornemens.
    Ils diſtribuoient l'autre aux neceſſi-
    teux : & la troiſiéme ſeruoit pour leur
    meſnage.
    N v
    
    298
    La Direction & la Conſolation
    Vn tremblement de terre, ſecoüant
    tout le païs d'Antioche , où eſtoit S.
    Simon Stylite
    , ſur ſa colonne , il pria
    Inuitã auec tout le peuple, qui l'eſtoit venu
    voir, pour le ſupplier qu'il appaiſaſt
    la colere de Dieu, iuſtement irrité con-
    tre les débordemens du ſiecle.  L'on
    oüit vne voix celeſte , qui diſoit : La
    voix d'vn ſeul, en toute cette mul-
    titude a eſté exaucée. S. Simon con-
    nut diuinement ce ſeruiteur de Dieu:
    & le fit venir au milieu de l'aſſemblée.
    C'eſtoit vn pauure vilageois fort hum-
    ble. Le Saint le preſſa inſtãmẽt de mani-
    feſter quelles vertus il pratiquoit, par le
    moyen deſquels ſa priere auoit eu tant
    d'efficace.  Incontinent192 il ſe jetta par
    terre , & s'écria ; Ie ne ſuis qu'vn mi-
    ſerable pecheur.  Vne voix fut dere-
    chef oüye en l'air.  O Simon, tu as
    eſté exaucé auec ce bon vilageois
    .
    S. Simon le contraignit alors de dire
    ſa maniere de viure. Ie diuiſe, dit-il,
    mon bien en trois parts. Ie donne la pre-
    miere aux pauures: la deuxiéme au Prin-
    ce, en payant les gabelles: & la troiſiéme
    à ma famille
    .  A meſme temps tout ce
    
    299
    des perſonnes Mariées.
    peuple courut à luy, l'embraſſa, & le
    careſſa, iettant pluſieurs larmes.
    IV.  Iamais vous n'aurez la reputa-
    tion d'auoir vn jugement ſolide : ſi
    vous paſſez dans l'eſprit de vos do-
    meſtiques , de vos amis , & de vos
    concitoyens, pour vn joüeur & pour
    vn prodigue.
    La Loy des douze Tables, chez les
    Romains, oſtoit aux Prodigues & aux
    furieux l'adminiſtration de leurs biens.
    Elle commandoit, qu'vn Curateur leur
    fuſt donné : & que ce Curateur gou-
    uernaſt tout , iuſques à ce que le fu-
    rieux fuſt retourné en ſon bon ſens :
    & que le Prodigue ſe fuſt amendé.
    Voudriez-vous eſtre mis en paralel-
    le , auec des hommes qui ont perdu
    la raiſon, & qui ſont en furie ? neant-
    moins , ne iugez-vous pas, que le
    Prodigue a vn grand rapport à vn hom-
    me furieux ?
    Ne tiendriez-vous pas pour furieux
    celuy qui ietteroit tous ſes meubles
    à la ruë.  Le Prodigue n'y jette pas
    ſeulement ſes meubles, mais ſes mé-
    tairies & ſes Seigneuries.
    N vj
    
    300
    La Direction & la Conſolation
    Timæus raconte, que dans Agrigen-
    Ithen.
    1b: 2.
    tum vne maiſon eſtoit appellée la
    Galere; parce que certains ieunes hom-
    mes eſtant yures , & penſant qu'ils
    fuſſent dans vn nauire agité de la tem-
    peſte, jetterent dans la ruë les verres,
    les pots , les plats , les viandes , les
    nappes , les couuertes des lits , les
    matelats , & tout ce qu'ils recon-
    trerent. Les Iuges y accoururent pour
    arreſter ce deſordre. Les yvrognes tin-
    rent ferme, & aſſeurent qu'ils a-
    uoient raiſon de décharger leur na-
    uire, pour ſauuer leur vie.
    Qu'en iugez-vous ?  Si enyuré de
    vos paſſions , & du deſir de prendre
    vos plaiſirs, vous prodiguez voſtre bien:
    vous faites encore pis qu'eux. Ils eſtoiẽt
    yvres & échauffez par quelque vin
    fougueux. Vous vous ruinez de ſang
    froid.  Ils iettoient au pillage le bien
    d'autruy , & vous diſſipez le voſtre,
    celuy de vos enfans , & de voſtre
    femme.  Ils eſtoient meus par vne
    opinion , que cette perte leur ſauuoit
    la vie : & vous connoiſſez bien, que
    la douleur de voſtre indigence & des
    
    301
    des perſonnes Mariées.
    opprobres, ſera capable de vous ietter
    auant le temps dans le tombeau.
    V.  Si vous auez vn ſerieux deſir de
    vous amender, chaſſez loin de vous
    tous les flateurs , qui vous enuiron-
    Camer.
    in Sym-
    bol.
    nent, & qui ſuccent voſtre ſubſtance.
    I. Iean Dantiſque Eueſque , les ap-
    pelloit les chiens d'Actæon, qui man-
    gent leur maiſtre.
    II. Anaxilas les appelloit les vers des
    Theo.
    phraſt.
    riches,  Car comme le Ver ronge le
    grain ; de meſme ces hommes de ta-
    uerne rongent ceux qui ont de l'or &
    de l'argent.
    III. Diogenes diſoit , qu'il eſtoit
    Laert. meilleur de tomber dans vne multi-
    tude de Corbeaux, qu'en celle des flat-
    teurs : parce que les Corbeaux ne dé-
    chirent que les morts , & eux deuo-
    rent les viuans.
    IV. Conſtantin le Grand auertiſſoit,
    que ces ames malignes eſtoient la ti-
    Niceph gne & les ſouris de la Cour des Prin-
    ces, des Rois & des Empereurs.
    V. Alphonſe d'Arragon les compa-
    roit plaiſamment aux loups. Comme,
    diſoit-il, les loups flattent & gratent
    
    302
    La Direction & la Conſolation
    les aſnes : & puis les mettent en pie-
    ces, & en font leur curée.  De meſ-
    me, ces chercheurs de lippée franche
    flattent , par des Sonnets , par de vai-
    nes loüanges , par des railleries inge-
    nieuſes , les hommes riches & abru-
    tis par le vin & par les autres delices :
    & les conſument dans les feſtins &
    dans les jeux.
    VI. Euitez ſur tout les jeux de ha-
    zard: & principalement celuy des Dez.
    Comme la perte eſt ſoudaine & ſur-
    prenante, elle ruine bien-toſt ; & fait
    vomir d'execrables blaſphemes contre
    Dieu & contre les Saints : i'en ay trai-
    té ſuffiſamment au liure que i'ay fait
    pour les ſoldats.
    Impri-
    mé au
    Pont,
    chez
    Guil-
    leré.
    Vous faites eſtat d'eſtre honneſte
    homme : fuyez donc le jeu des Dez.
    Le Prince des Philoſophes193 enſeigne,
    Que les larrons & ceux qui ioüent aux
    Dez , ſont des perſonnes d'vn eſprit
    bas , raualé & ſordide : parce qu'ils
    cherchent vn gain illicite , & n'ont
    point d'autre but que de gagner.
    Platon dit bien dauantage, & eſcrit,
    Que le diable, nommé Theut, eſt l'in-
    
    303
    des perſonnes Mariées.
    uenteur de ce jeu maudit.
    Pluſieurs hiſtoires montrent , que
    le diable ſe plaiſt à ce jeu : qu'il y a
    joüé diuerſes fois : qu'il y pouſſe ſes
    eſclaues : qu'il les fait blaſphemer: &
    quelquefois les emporte en corps &
    en ame.
    Cet ennemy des hommes ayant
    joüé auec vn frippon, nommé Thye-
    Cæſa-
    rius
    ,l.
    6. c. 34
    mo , il l'emporta viſiblement , ſans
    que iamais l'on en ait eu nouuelle de-
    puis. Voudriez-vous jouër à ce jeu-là?
    Prenez garde , que le demon qui ſe
    cache dans vos yeux , & dans les pe-
    chez qui s'y meſlent , eſt encore plus
    dangereux , que s'il vous apparoiſſoit
    viſiblement.  Il vous cauſeroit alors
    de l'horreur, & maintenant il vous en-
    chante : & vous attache à ce diuertiſ-
    ſement criminel , par vne fauſſe dele-
    lectation , & par de vaines eſperances
    de gagner quelque ſomme notable.
    Corrigez-vous donc , pour mettre
    voſtre ſalut dans l'aſſeurance , voſtre
    femme dans le repos : & voſtre famille
    dans vn eſtat floriſſant.
    
    304
    La Direction & la Conſolation
    Bandeau décoratif.

    XII. ET DERNIER CHAP.

    La Conſolation & la Direction d'vne
    femme, dont le Mary eſt impie, qui
    luy empeſche ſes deuotions
    .

    LEs pertes temporelles ſont fort
    ſenſibles à vne femme, qui aime
    tendrement ſes enfans : & qui ſouhaite
    auec paſſion de les eſleuer dans la meſ-
    me ſplendeur , dans laquelle ſes pa-
    rens ont veſcu.  Mais le peril de per-
    dre le Paradis, & toutes les Couron-
    nes que Dieu y donne , touche bien
    plus viuement vne femme vertueuſe,
    & qui a penetré la grandeur de ſon
    Createur , la bonté de ſon Redem-
    pteur, & la douceur des biens qu'ils
    reſeruent à leurs amis.
    Or la compagnie d'vn mary , qui
    eſt impie, & qui empeſche à ſa femme
    par ſon authorité, par ſes careſſes, &
    par ſes menaces les exercies de la pie-
    té , donne vn iuſte ſujet de craindre,
    qu'elle ne ſe laiſſe tomber au preci-
    
    305
    des perſonnes Mariées.
    pice, y eſtant pouſſée auec violence :
    veu, principalement, que la foibleſſe
    de la nature eſt ſi grande , qu'elle y
    gliſſe d'elle-meſme.  Il eſt donc diffi-
    cile de conſoler & de diriger vne fem-
    me qui eſt ſur le bord de l'abyſme,
    & qui tremble à chaque pas. Ne per-
    dons pas neantmoins l'eſperance de
    pouruoir vtilement à ſa conduite.
    §  III.  Auis à la femme qui eſt empeſché
    dans ſes exercices de pieté.
    I.  Affermiſſez voſtre courage, & ne
    vous laiſſez point ébranler dans vos
    deuotions , qui ſont raiſonnables :
    ſoit que voſtre mary vous attaque
    par raillerie, ou par quelqu'autre ma-
    niere. Sainte Dorothée eſtant preſſée
    par le Tyran Saprice , de quiter ſon
    Dieu, & d'adorer les idoles, comme
    les Empereurs le commandoient, reſ-
    Surius pondit genereuſement : L'Empereur du
    Ciel & de la Terre m'a ordonné de ſeruir
    à luy ſeul. Iugez vous meſme auquel ie
    dois obeïr
    . Elle tint cette fermeté
    d'eſprit iuſqu'à la mort, qu'elle ſouf-
    frit auec ioye & allegreſſe,
    II. Meditez auec attention, & auec
    
    306
    La Direction & la Conſolation
    vn eſprit de charité , s'il n'y a point
    d'excés dans vos pratiques.  Conſi-
    derez, ſi vous n'eſtes pas trop longue,
    en vos prieres, ou trop auſtere en vos
    mortifications.  S'il y a de l'excés, mo-
    derez-vous: & vous y gagnerez deuant
    Dieu , & deuant les hommes ; voſtre
    deuotion vous eſtant plus vtile , &
    moins onereuſe aux autres.
    Ceux qui boiuent moderément des
    Pline. eaux du fleuue Gallus en Phrygie, en
    reçoiuent du ſoulagement comme d'v-
    ne medecine ſalutaire. Mais ceux qui
    en boiuent trop , en deuiennent in-
    ſenſez. L'excez des oraiſons & des au-
    tres exercices pieux font tourner la
    teſte ; & iettent les femmes aheurtées
    à leur propre iugement, dans des pre-
    ſomptions , qui leur font faire de lour-
    des fautes.
    III.  Les jours de Feſtes, vous pou-
    uez prendre plus de loiſir que les iours
    ordinaires. Il vous eſt alors loiſible de
    vous confeſſer, de vous communier,
    d'aſſiſter à la grand'Meſſe de voſtre
    Parroiſſe , au Sermon , à Veſpres, &
    
    307
    des perſonnes Mariées.
    au Salut.  Par ce moyen, vous aſſou-
    uirez vos ſaintes ardeurs, ſans que per-
    ſonne ſe puiſſe plaindre, n'y ayant rien
    d'extraordinaire.
    Pline aſſeure, Qu'en la Iudée , il y
    Pline,
    l.31.c.2
    Ioſeph
    deBelle

    l. 7. c.
    24.194
    auoit vn fleuue appellé le Fleuue du
    Sabbat. Il couloit toute la ſemaine,
    & le iour du Sabat il eſtoit à ſec, & ſe
    repoſoit. Dieu prit ſon repos ce iour-
    là, aprés auoir trauaillé toute la ſe-
    maine, en la creation de tous les
    Eſtres.  Il le conſacra dés lors aux
    exercices de pieté. En la Loy de Gra-
    ce, nous auons les Dimanches & les
    Feſtes, pour nous y occuper.  I'en ay
    traitté ailleurs aſſez amplement, dans
    les Traitez du ſaint trauail des mains195,
    & du bon Vigneron196: ie n'en diray rien
    dauantage à ce ſujet.
    IV.  Trauaillez bien toute la ſemai-
    ne : & voſtre mary ne trouuera point
    mauuais, que vous vaquiez à vos prie-
    res les iours de Feſte. Il eſt dangereux
    que la pareſſe ne ſe gliſſe en voſtre
    cœur197, ſous vn beau pretexte d'aſſiſter à
    des ſermons extraordinaires, d'aſſiſter à
    pluſieurs Meſſes, de vous confeſſer, &
    
    308
    La Direction & la Conſolation
    de vous communier les iours de tra-
    uail , à l'occaſion de diuerſes petites
    deuotions , qui ne ſont point d'obli-
    gation.  Bien trauailler au logis, c'eſt
    l'eſſentielle, la neceſſaire & la meilleure
    deuotion d'vne Mere de famille.
    Iacob prit premierement , pour ſa
    femme Lia : qui repreſente la vie acti-
    ue : & en ſuite , il eſpouſa Rachel, qui
    eſt la figure de la vie contemplatiue.
    Lia eut plus d'enfans que Rachel, &
    d'vn d'eux naſquirent les Rois de
    Iudée198, & le Sauueur du Monde199 :
    Pour nous montrer , que ſouuent le
    merite eſt plus grand, dans le trauail
    que dans la contemplation.
    Lors que Noſtre Seigneur voulut
    reſſuſciter le Lazare , il parla premie-
    rement à Marthe : qui eſt le ſymbole de
    la vie actiue : & Marthe auertit ſa ſœur
    Marie Magdelaine , qui repreſente la
    vie contemplatiue, de le venir trouuer.
    Hirſemés, ville en la Tribu de Dan,
    ( qui ſignifie jugement ) peut eſtre in-
    terpretée, ou Cité du Soleil, ou Cité
    de Seruice. Pour nous déclarer, que
    Dieu donne ſes lumieres à ceux qui
    
    309
    des perſonnes Mariées.
    luy ſeruent dans les offices qu'il leur a
    donnez : & font les deuoirs, que leur
    condition requiert.  Vous voyez que
    le Soleil verſe ſes rayons , & contem-
    ple la terre en marchant touſiours. Il
    ne prend iamais aucun repos. Il ſert
    ſans ceſſe ſon Createur , dans l'exer-
    cice qui luy eſt ordonné. Si vous imi-
    tez ce Roy des Aſtres, vous ſerez toû-
    jours dans les lumieres celeſtes , &
    illuminerez touſiours les autres.
    V.  Vos deuotions ſont libres : mais
    le ſoin de voſtre meſnage eſt d'obliga-
    Serm.
    145.
    tion & de Iuſtice.  Or, comme enſei-
    gne S. Chryſologue , aupres de Dieu,
    la pieté ne vaut rien ſans la iuſtice,
    ny la juſtice ſans la pieté. Ces vertus
    ſe perdent , eſtant ſeparées l'vne de
    l'autre.
    VI.  Adjouſtez à voſtre trauail iour-
    nalier la Charité , la Patience , l'Hu-
    milité , la Conformité à la volonté
    de Dieu, & les autres vertus: & vous
    ſerez plus agreable au Ciel. L'Orai-
    ſon eſt vn acte de la vertu de Reli-
    gion ; qui n'eſt que la cinquieſme,
    dans l'ordre de Dignité entre les ver-
    
    310
    La Direction & la Conſolation
    tus. La Charité va la premiere , l'Eſ-
    perance la ſuit : puis la Foy & la Pe-
    nitence : & apres ces quatre Vertus
    vient la Religion. Addonnez - vous
    donc dauantage à la Charité enuers
    Dieu , enuers voſtre mary , enuers
    vos enfans , enuers vos ſeruiteurs,
    vos ouuriers , vos cenſiers , vos voi-
    ſins , vos parens , vos amis , vos en-
    nemis , pour l'amour de Dieu : & te-
    nez pour vne verité tres-certaine ,
    qu'elle vous donnera vne Couronne
    plus brillante en Paradis , que ne fe-
    roit l'Oraiſon. Ce que l'Oraiſon pro-
    met à Dieu , la Charité le fait.  Le
    fruit vaut mieux que la fleur: & l'œu-
    ure, que la parole.
    VI.  Mortifiez vôtre propre iugemẽt
    voſtre inclination deſreglée : dans
    voſtre conduite. Domptez genereu-
    ſement vos paſſions de colere, de hai-
    ne, de triſteſſe, & ſemblables.  Pre-
    nez auec reſignation les pertes qui
    vous arriuent par les gelées, par les
    greſſes, par les auters accidens de for-
    tune , & par la malice des hommes.
    Cette force d'eſprit , vny à ſon Dieu,
    
    311
    des perſonnes Mariées.
    vous eſleuera plus haut que toutes
    vos contemplations.
    Quelle eſt cette ame, dit Salomon au
    Cant.3.
    6
    .
    Cantique , qui monte du deſert com-
    me vne fumée faite auec les bonnes odeurs
    de la Mirrhe, de l'Encens, & des autres
    eſpeces aromatiques
    . Remarquez, qu'il
    met la Mirrhe, qui eſt le ſymbole de
    la Mortification & de la Penitence,
    deuant l'Encens , qui eſt la figure de
    l'Oraiſon.  Car la mortification & la
    Penitence plaiſent plus à Dieu, & éle-
    uent l'ame plus haut , que l'Oraiſon.
    VII.  Si cela ne contente point voſtre
    ardeur & voſtre pieté : recompenſez
    la perte que vous croirez faire en ac-
    courciſſant vos prieres, par l'augmen-
    tation de leur ferueur.  Vous vou-
    driez chaque iour oüir deux Meſſes,
    contentez-vous d'vne:mais aſſiſtez-y,
    comme ſi vous y voyiez Noſtre Sei-
    gneur naiſtre ſur le Calvaire , ou
    regner au Ciel, ſelon la varieté des
    temps de l'année. Vous deſireriez
    d'aſſiſter tous les iours à la predica-
    tion : n'y allez , que les Feſtes & les
    
    312
    La Direction & la Conſolation
    Dimanches.  Mais eſcoutez-y le Pre-
    dicateur, comme vn Ange , que Dieu
    vous enuoye: & comme Dieu-meſme,
    qui vous ordonne ſes volontez.  Re-
    duiſez en pratique tout ce que vous
    oyez : & ſans nul doute, vous ſerez
    plus parfaite , que ſi vous y alliez
    plus ſouuent par routine , & contre
    le gré de voſtre mary , qui s'en trou-
    ue incommodé.
    Vous voudriez communier deux
    ou trois fois chaque ſemaine : Ne
    vous approchez de cette ſacrée fon-
    taine qu'vne ſeule fois , en tout ce
    temps-là : mais allez-y, comme à la
    ſource de voſtre vie & de voſtre ſa-
    lut.  S. Charles Borromée, pour de-
    clarer ſon ardent deſir de boire dans
    cette diuine fontaine, auoit peint vn
    Cerf, qui couroit à vne ſource d'eau
    viue : & y auoit mis cette Epigraphe:
    Vna ſalus. Voila mon ſalut.
    Vous ne trouuerez pas ſeulement,
    en l'Euchariſtie , le moyen d'eſtan-
    cher voſtre ſoif , mais auſſi de raſſa-
    ſier voſtre faim. Ieſus-Chriſt y eſt le
    pain des forts , & le pain des Anges.
    C'eſt
    
    313
    des perſonnes Mariées.
    C'eſt le Pain, qui fortifia le Prophete
    Elie, quarante jours durant: lors qu'il
    alloit au Mont Horeb, pour y parler à
    Dieu , & pour y receuoir ſes ordres.
    C'eſt le Pain de Gedeon, qui renuerſe
    le camp des Madianites: C'eſt la Man-
    ne qui nourrit delicieuſement le Peu-
    ple de Dieu.
    Ces penſées bien meditées dans vne
    Communion vous la rendront plus
    fructueuſe , que ne ſeroient pluſieurs
    faites ſans conſideration, & à la haſte.
    VIII.  Priez au matin & au ſoir,
    tous les iours, dans voſtre logis. Per-
    ſonne ne le peut trouuer mauuais.
    Faites-le à deux genoux auec toute
    la modeſtie & auec toute la deuotion
    In Ep.
    Alex.
    poſſible.  En l'Inde , du temps d'A-
    lexandre le Grand
    , il y auoit deux
    arbres myſterieux ; l'vn s'appelloit
    l'arbre du Soleil : & l'autre, l'Arbre
    de la Lune.  L'vn & l'autre rendoit
    des oracles, lors que ſon Aſtre dar-
    doit ſes rayons ſur les branches. On
    fit voir cette merueille à ce valeureux
    Conquerant. L'homme eſt vn Arbre
    celeſte : il doit parler à ſon Dieu, &
    O
    
    314
    La Direction & la Conſolation
    luy preſenter ſes fruits à toute heure,
    mais particulierement au commence-
    ment du iour, & au commencement
    de la nuit.  Saint Hieroſme conſeille
    à la Vierge Euſtochium , d'eſtre vne
    Cigale de la nuit : & de chanter alors
    les loüanges de ſon Createur. Et l'Au-
    theur du Liure de la Sapience200 nous
    auertit, Que la Manne ſe donnoit au
    Sap.
    39. 28.
    matin : & qu'il la falloit recueillir a-
    uant le leuer du Soleil , autrement
    elle ſe fondoit, afin de manifeſter à
    tous, qu'il faut benir Dieu, auant que
    le Soleil ſoit leué : & l'adorer, lors
    qu'on en voit les premiers rayons
    . Dieu
    vous y communiquera ſes douceurs,
    ſi vous eſtes diligente.  Curtius fait
    Lib. 6.201 mention d'vn arbre au païs des Hyr-
    caniens202: dont les feüilles ſont char-
    gées de miel, à l'Aube du iour. Mais
    le Soleil n'a point pluſtoſt ietté ſes
    rayons deſſus , que ce ſuc eſt perdu.
    Soyez ſoigneuſe , que la pareſſe ne
    vous faſſe rien perdre : & vous ſerez
    bien-toſt riche.
    IX.  Dans tout le cours de la iour-
    née, entretenez-vous en de feruentes
    
    315
    des perſonnes Mariées.
    Oraiſons Iaculatoires203, & en de ſaints
    deſirs. Ils vous ſeruiront ſouuente-
    fois plus, que de bien longues de-
    uotions.
    Celuy qui deſire, dit Saint Auguſtin,
    In Pſ.
    86.
    crie du cœur204: bien qu'il ſe taiſe.  Et ce-
    luy qui ne deſire pas, eſt muet aupres de
    Dieu : quoy qu'il rompe les oreilles de
    ceux auec qui il vit ; iettant de grands
    cris
    . In
    Moral.
    Saint Gregoire aſſure , que les de-
    ſirs ont vne voix plus penétrante , au-
    pres de Dieu, que les paroles.
    X.  Tenez-vous touſiours en la pre-
    ſence de Dieu : & tout le tumulte des
    affaires n'empeſchera point l'éleuation
    de voſtre eſprit , ny l'vnion de voſtre
    cœur205 à ſon Bien-aimé: comme l'ex-
    perimenta Sainte Catherine de Sien-
    ne
    , ainſi que i'ay rapporté ailleurs.
    La pierre precieuſe Synodites eſt
    Dama-
    ſcius
    in
    uita
    Iſidor.
    marquée du Soleil & de la Lune. Le
    Soleil y demeure touſiours d'vne meſ-
    me grandeur.  La Lune y croiſt & y
    decroiſt, comme la Lune qui eſt au
    Soleil, au rapport de Damaſcius. Les
    choſes ſublunaires croiſſent & decroiſ-
    O ij
    
    316
    La Direction & la Conſolation
    ſent en elles-meſmes , & dans nos
    cœurs206: mais Dieu, qui eſt touſiours
    le meſme, doit eſtre touſiours d'vne
    meſme maniere, le Maiſtre & le Roy
    de nos eſprits.
    XI.  Vous pouuez de tẽps en temps,
    vous tirer à l'eſcart dans quelque coin:
    & y eſpancher voſtre cœur deuant
    Dieu. Il acceptera auſſi bien vos vœux
    & vos larmes , que ſi vous eſtiez au
    pied des Autels.
    Saint Iulien dit la Meſſe, dans la pri-
    In eius
    rebus
    geſlis.
    ſon , ſe ſeruant de ſa poitrine , pour
    ſon Autel207. Les Anges apporterent vn
    Calice & vne Hoſtie, dans la priſon,
    à ſaint Clement Eueſque d'Ancyre.
    Tout lieu eſt bon à Dieu. Il ne regar-
    de que le cœur de ſes ſeruiteurs.
    XII.  Si vous n'eſtes point ſatisfaite
    de ce que ie vous propoſe, adreſſez-
    vous à voſtre Confeſſeur & à voſtre
    Directeur : & ſuiuez leur conſeil.
    Mais choiſiſſez des hommes vertueux,
    ſçauans & experimentez en la vie ſpiri-
    tuelle. Si apres auoir oüy leur avis,
    conformes à ce que ie vous dis, vous
    ne les croyez pas: aſſeurez-vous, que
    
    317
    des perſonnes Mariées.
    vous eſtes dans vne illuſion dautant
    plus perilleuſe, qu'elle a plus d'appa-
    rence de ſainteté.
    On ne preſente point de venin ,
    ſans y meſler du miel ou du ſucre.
    Et les vices ne trompent iamais ſi
    bien que ſous le voile des vertus. Le
    Diable apparut à Saint Potite & à Saint
    Martin
    , ſous la figure de Ieſus Chriſt :
    & ſous la figure de Noſtre-Dame, à vn
    Bouer-
    in Ann.
    Capuc
    Religieux de l'Ordre de ſaint Fran-
    çois
    , qu'il traita puis apres tres-
    cruellement: l'ayant, ſous pretexte de
    Charité , pouſſé à vne deſobeïſſance.
    Il prit la forme d'vn Ange , s'appa-
    roiſſant au Moine Heron: d'abord il le
    porta à des jeûnes indiſcrets: en ſuite,
    il le fit ſortir de ſon Monaſtere , ietter
    bas ſa robe, retourner aux delices du
    ſiecle , s'y ſoüiller des vices les plus
    honteux: & à la fin, ſe precipiter dans
    vn puits, & mourir impenitent. Cét
    eſprit malin trompa vn ieune Reli-
    Hiſtor
    Societ.208
    gieux de noſtre Compagnie , ſe mon-
    trant à luy auec le viſage & les ha-
    bits de ſaint Paul. Au commencement
    il luy inſpira de grands gouſts de de-
    O iij
    
    318
    La Direction & la Conſolation
    uotion : l'exhorta au zele des ames,
    luy conſeilla de lire la ſainte Eſcriture,
    & les Peres.  Puis il le détourna de
    lire Ciceron & Virgile: qui neantmoins
    eſtoient neceſſaires pour bien faire
    ſa claſſe. Il le dégouſta , en ſuite , de
    ſa Religion , où il perdroit beaucoup
    de temps à la lecture de ces Payens.
    Et enfin , le rendit vn malheureux
    apoſtat, ſous le pretexte qu'ayant vn
    grand eſprit , & vn rare talent pour
    la predication, il auanceroit bien plus
    la gloire de Dieu dans les chaires des
    Egliſes , que dans la pouſſiere des
    claſſes.  Et lors qu'il fut dans le ſie-
    cle, toutes ſes belles reſolutions s'en
    allerent en fumée.  Tout ſon cœur209
    s'éuapora bien-toſt, & ſe glaça dans
    vn air contagieux.
    Craignez-donc , que ſous le voile
    de pieté , le demon ne vous détour-
    ne des œuures de Charité & de Iuſti-
    ce, que vous deuez exercer dans vo-
    ſtre logis, enuers voſtre mary, enuers
    vos enfans , & enuers vos ſeruiteurs.
    Vous deuez pourvoir à leur viure , à
    leurs habits, à leur contentement, &
    
    319
    des perſonnes Mariées.
    à leur vertu. La deuotion ne conſiſte
    ny aux larmes , ny aux longues orai-
    ſons : mais elle eſt vn acte de volon-
    té , de ſe donner auec promptitude
    au ſeruice de Dieu: comme l'explique
    ſaint Thomas.  Ou bien, la Deuotion
    eſt vne ferueur de la volonté : qui ne
    ſe pouuant contenir au dedans du
    cœur210, ſe manifeſte au dehors, par de
    certains indices.
    XIII.  Ne deſeſperez iamais de la
    conuerſion de voſtre mary : quand
    bien il ſeroit tel en impieté, que vo-
    ſtre imagination vous le repreſente.
    I. Cor.
    7.14
    L'homme infidelle, dit ſaint Paul, ſera
    ſanctifié par la femme fidelle
    . Tous les
    pechez des hommes ne ſont que com-
    me vne bluette & vne petite eſtin-
    celle, qui s'eſteint incontinent211, eſtant
    iettée dans la miſericorde de Dieu,
    comme dans vne mer infinie.
    Saint Carpus, voyant qu'vn Payen
    S. Dio-
    nyſ
    .in
    Epiſt.
    auoit peruerty vn Chreſtien , prioit
    Dieu ardemment , qu'il les perdiſt
    tous deux. Dans l'ardeur de ſon orai-
    ſon, il vit l'Enfer qui eſtoit ouuert :
    & ces miſerables ſur le bord , tout
    O iiij
    
    320
    La Direction & la Conſolation
    preſts à tomber dedans. Son zele eſtoit
    ſi bruſlant , qu'il ſe leua pour les
    pouſſer dans ces flammes vangereſſes:
    de peur, que par leur mauuais exem-
    ple, ils ne peruertiſſent quelqu'vn de
    ſes ſujets.  A meſme temps, il apper-
    çeut Noſtre Seigneur Ieſus-Chriſt qui
    deſcendoit du Ciel, & qui alloit aider
    ces pauures pecheurs, pour les reti-
    rer de cét abyſme.  Il declara alors à
    Carpus, par des paroles tres-tendres,
    qu'il eſtoit preſt de ſouffrir pour cha-
    que pecheur, ce qu'il auoit ſouffert
    pour tous les hommes en general: ſi
    ſon Pere eternel l'ordonnoit de la ſor-
    te.  Ce charitable Sauueur a declaré
    cette meſme vanité à ſainte Brigide, &
    à pluſieurs autres.
    Manaſſés , Roy de Iuda , fut tres-
    22. Par.
    33.212 &
    Salian.
    impie l'eſpace de ſept ans. Il adora les
    faux Dieux : il leur baſtit des Autels
    & des Temples : il prophana le Tem-
    ple du vray Dieu , y poſant des Ido-
    les : il paſſa ſon fils par le feu en leur
    honneur : & comme eſcrit ſaint Hie-
    roſme
    , l'y bruſla entierement. Il s'a-
    donna aux enchantemens , & con-
    
    321
    des perſonnes Mariées.
    ſulta les Deuins. Il eſtablit des Pre-
    ſtres d'Apollon & des Augurs213. Il
    remplit la ville de Ieruſalem du ſang
    des innocens. Il fit ſcier en deux le
    Prophete Iſaye, qui eſtoit ſon parent.
    Eſtant pris par Merodach, Roy de Ba-
    bylone214, il fut ſerré dans vne eſtroite
    priſon. Sa miſere luy ouurit les yeux,
    & fit reconnoiſtre ſes pechez. Il en
    demanda pardon, & ſe conuertit par-
    faitement. Dieu le receut auec tant
    de charité, qu'il le deliura de ſa ca-
    ptiuité: luy remit le Sceptre en main,
    & la Couronne ſur la teſte, & le fit
    regner heureuſement encore plus de
    quarante ans. Voſtre mary n'a iamais
    fait la moitié des impietez & des
    cruautez de ce Roy: pourquoy donc
    n'auriez-vous point eſperance, qu'il
    ſe conuertira.
    XIV.  Cherchez auec zele tous les
    moyens de le conuertir, y employant
    ſes parens , ſes amis, Monſieur voſtre
    Curé , quelques Religieux feruens &
    experimentez. La femme de Phanias
    le conuertit à Noſtre Seigneur; par le
    moyen de ſaint Baſile : encore qu'il
    O v
    
    322
    La Direction & la Conſolation
    fuſt ſi méchant que de s'eſtre deuoüé
    au diable.
    XV.  Trauaillez y vous-meſme : &
    ne refuyez aucune peine , pour ſa
    conuerſion. Saint Paul deſiroit d'eſtre
    anatheme, pour ſauuer les Hebreux
    In Act. ſes freres. Saint Chryſoſtome aſſeure
    ſes auditeurs, qu'il voudroit eſtre mil-
    le fois aueugle, s'il pouuoit par ſon
    aueuglement conuertir leurs ames :
    qui luy eſtoient plus cheres que la
    lumiere du Soleil. Moyſe demandoit
    à Dieu , qu'il l'effaçaſt du Liure de
    vie, s'il ne vouloit pardonner à ſon
    Peuple.
    XVI.  Priez feruemment pour luy, il
    n'eſt rien qu'vne feruente oraiſon
    n'obtienne.  L'Oraiſon, dit S. Augu-
    ſtin
    , eſt le ſecours de l'ame ſainte, la
    In Ser. conſolation du bon Ange, le tourment du
    diable, vn ſeruice agreable à Dieu, la
    loüange particuliere de la penitence &
    de la Religion, vne gloire accomplie, vne
    eſperance certaine , & vne ſanté in-
    corruptible
    .
    XVII.  Efforcez-vous, ſur tout, de
    luy perſuader, qu'il ſe retire des mau-
    
    323
    des perſonnes Mariées.
    uaiſes compagnies : de peur qu'il n'y
    periſſe. Moyſe eſtant allé proche des
    pauillons de Coré, Danthan & Abi-
    ron
    , dit à tous ceux qui y eſtoient ac-
    courus, pour voir le ſucés de ſon vo-
    yage. Retirez-vous de la demeure de
    Num.
    16. 26.
    ces impies, & ne touchez rien de ce qui
    leur appartient : de crainte que vous ne
    ſoyez enuelopé dans leurs pechez: & que
    vous ne participiez à leur punition
    . Apres
    auoir dit ces paroles , il fit fendre la
    terre en deux : & tous ceux qui eſ-
    toient dans leurs pauillons furent
    abyſmez auec eux , à la reſerue des en-
    fans de Coré, que Dieu conſerua par
    miracle.  Il faut vn miracle, & vn
    miracle extraordinaire, pour conſer-
    uer la vertu au milieu des impies
    mais il faudroit vne douzaine de mi-
    racles, pour conuertir vn meſchant
    homme, qui continuë de hanter ces
    perſonnes empeſtées.
    XVIII.  Aſſeurez-vous, que ſi vos
    efforts ſont conſtans : ſi vos prieres
    ont de la perseuerance: ſi les hommes
    prudens & vertueux y mettent la
    main : que vous obtiendrez la con-
    O vj
    
    324
    La Direction & la Conſolation
    uerſation de voſtre mary: comme fit
    ſaint Monique , & comme ont fait
    pluſieurs autres. Et alors vous aurez
    plus de liberté de vaquer à vos de-
    uotions.
    §.  III.  Auis pour le mary, qui
    empeſche les devotions de
    sa femme.
    I.  C'eſt vne folie de s'attaquer à plus
    fort que ſoy : & au pouuoir de qui
    ſont noſtre vie , noſtre ſanté , nos
    forces, nos richeſſes, & nos honneurs.
    Qui peut les augmenter , les dimi-
    nuer , & les oſter entierement , ſelon
    Prou.
    5. 22.
    ſa volonté. L'impie, dit Salomon, ſera
    pris dans ſes crimes : & lié par les chaiſ-
    nes de ſes pechez. Il mourra, parce qu'il
    Eſ.c.15 n'a point receu la doctrine & la ma-
    niere de bien viure. Il ſera trompé, par
    la multitude de ſes ſottiſes
    . Comment
    pourroit-il euiter la punition de ſon
    ſouuerain Seigneur, & retenir ſa main
    vangereſſe, veu qu'il luy eſt en abo-
    mination : & que comme parle Iob,
    Iob 31. il le garde pour le iour de ſa fureur.
    II.  L'impieté trouble l'eſprit de ce-
    luy qu'elle poſſede. Il n'eſt nulle paix
     325 des perſonnes Mariées. Cap.48
    22 &
    7 20.
    215
    à l'impie
    , dit le Prophete Iſaye , qui
    aſſeure, qu'il eſt vne mer agitée, qui
    ne peut appaiſer ſes flots & ſes tem-
    peſtes : & que ſes eaux ſalées, outre-
    paſſant leurs bornes , rempliroient
    tout le chemin de bouë & d'ordure.
    Chacun, dit l'Orateur Romain, eſt
    tourmenté par ſa propre conſcience.
    Ses tromperies, ſes crimes & ſa ſotti-
    ſe l'inquietent.  Ses mauuaiſes pen-
    ſées, & le ſouuenir de ſes offenſes
    l'éfrayent.  Voila les continuelles &
    les domeſtiques furies des impies,
    qui les agitent iour & nuit, ſans au-
    cun relaſche.
    Theo-
    doret, l.

    4. hiſt.
    cap. 29216
    III.  L'impieté renuerſe les Empi-
    res & les Royaumes: L'experience de
    tous les ſiecles l'a prouué euidem-
    ment.  Et vn genereux Capitaine le
    dit à ſon propre Prince. L'Empereur
    Valence
    , heretique, reprochoit à Tra-
    jan
    , ſon General d'armée , qu'il eſ-
    toit vn homme lâche d'auoir perdu
    vne bataille qu'il deuoit gagner. Ce
    braue cœur217, chreſtiennement coura-
    geux luy repartit auec modeſtie , &
    auec vne loüable fermeté d'eſprit.
    
    326
    La Direction & la Conſolation
    Voſtre Majeſté m'excuſe: ie n'ay nulle-
    ment eſté vaincu. Vous auez rejetté la
    victoire, par la guerre que vous faites à
    Dieu. Car Dieu eſt touſiours victorieux
    & la victoire ſuit ceux qui bataillent
    ſous ſes eſtendars
    . Si l'impieté renuer-
    ſe les Empires : auec combien plus de
    facilité perdra-t-elle voſtre famille ?
    Au contraire , la pieté eſt la baſe
    des familles & des Royaumes. Cher-
    chez premierement le Royaume de Dieu
    ,
    diſoit Noſtre Seigneur : & tout le reſte
    1. Tim.
    6.
    vous ſera donné
    . S.Paul aſſeure ſon diſci-
    ple Timothée, que la pieté eſt vn grand
    gain.  L'Empereur Conſtantin con-
    noiſſoit parfaitement cette verité : &
    diſoit ſouuent ; Que la veritable pie-
    té eſtoit la ſource & la racine de la
    grandeur & de la majeſté de l'Empire
    Romain.
    IV.  Si vous ne voulez point obeïr
    aux inſpirations de Dieu : qui vous
    exhorte à quitter voſtre libertinage,
    & voſtre vie licencieuſe : au moins
    permettez à voſtre femme de faire ſes
    deuotions: afin qu'elle arreſte la cole-
    re de Dieu , qui tient desja ſes fou-
    
    327
    des perſonnes Mariées.
    dres, pour vous eſcraſer la teſte. L'hom-
    me infidelle
    , comme i'ay dit auec l'A-
    poſtre
    , ſera ſanctifié par la femme fi-
    1.Cor.
    7. 4.
    delle
    : beaucoup plus celuy qui a des-
    ja la Foy , qui eſt la racine de toutes
    les vertus.
    V.  Eſtre impie en ſoy-meſme , &
    troubler la pieté des autres: c'eſt faire
    l'office d'vn demon deſeſperé.  Quel-
    le excuſe apporterez-vous au iour du
    Iugement , pour éuiter les rigoureu-
    ſes peines qui vous ſont preparées ?
    Si vous pechez, vous pouuez alleguer
    la violence des tentations , la dou-
    ceur des plaiſirs, le torrent des com-
    pagnies : mais quel motif pourrez-
    vous alleguer, pour auoir empeſché
    les autres de ſe donner totalement à
    Dieu ?
    VI.  Si voſtre femme eſt pieuſe, elle
    en ſera plus chaſte , plus facile à
    gouuerner , & plus vtile à vos en-
    fans & à toute voſtre famille. Les rai-
    ſons en ſont éuidentes.
    I.  La deuotion eſt pure, & aide la
    In Ho-
    mill.218
    pureté.  Si , dit Saint Gregoire , la
    vertu de Deuotion entre profondement
     328 La Direction & la Conſolation dans noſtre cœur219, tout le tumulte des
    tentations ceſſe
    .
    II.  La Deuotion eſt paiſible. Ieſus
    eſt vn Agneau , & inſpire vn humeur
    douce & humble à ceux qui le prient,
    & qui le reçoiuent ſouuent en l'Eu-
    chariſtie.  Et S. Bernard dit à ſes Re-
    ligieux; Si vous ne ſentez point ſi ſou-
    uent les eſmotions de la colere &
    de l'orgueil : rendez - en grace au
    Corps de Ieſus-Chriſt, qui ſe donne à
    vous au Saint Sacrement de l'Autel.
    III.  L'entrée des Eſgliſes , où l'on
    voit le Crucifix, les Images des Saints,
    la modeſtie des Chreſtiens , la deuo-
    tion des Preſtres , le zele des Predi-
    cateurs , adoucit vn eſprit , pour fa-
    rouche qu'il puiſſe eſtre.
    Elien rapporte, qu'au Temple d'A-
    Lib.12
    c. 32220
    donis en l'Elymée, les Lions eſtoient
    appriuoiſez : qu'ils careſſoient ceux
    qui y alloient , & receuoient de leur
    main du pain , & ce qu'ils leur pre-
    ſentoient : puis ſe retiroient mo-
    deſtement.
    IV. Ne craignez-vous pas que Dieu
    vous chaſtie , ſi vous attaquez ceux
    
    329
    des perſonnes Mariées.
    qui ſe refugient à ſes Autels ?  Vous
    ſçauez que les Biches , les Ours , les
    Lions , les Lievres , & diuers autres
    animaux, cherchant leur azyle aupres
    des Saints, ou dans les Egliſes, n'ont
    pû eſtre pris par les chiens, ny par les
    chaſſeurs.
    In
    Cayco.
    Le ieune Plutarque eſcrit vne fa-
    ble qui fait à noſtre propos: Teuthras,
    dit-il , Roy de Myſie , pourſuiuant
    vn Sanglier : cét animal ſe ietta dans
    le Temple de Diane : & dit tout haut,
    O grand Roy , pardonnez au ſerui-
    teur de la Deeſſe. Teuthras, eſchauf-
    fé dans ſa pourſuite , n'eut nul eſ-
    gard à ſes paroles, & le tua : ce qui
    fut cauſe , que Dieu le rendit ſi fu-
    rieux, qu'il couroit ſeul par les bois
    & par les deſerts : & ne pût iamais
    eſtre guery, que ſa mere n'euſt offert
    vn Sanglier d'or à Diane.
    Ce que les Payens ont feint dans
    cette fable, arriue tous les iours dans
    les familles, lors qu'on trauerſe ceux
    qui ont leur recours à Dieu dans les
    Egliſes, & dãs les exercices de deuotiõ.
    V.  Meditez ſouuent l'infinie gran-
    
    330
    La Direction & la Conſolation
    deur de Dieu: & vous trouuerez que
    tous les ſeruices qui luy ſont ren-
    dus par voſtre femme , ſont tres-
    petits, en comparaiſon de ce qu'il
    en merite.  Les Anges , les Cheru-
    bins, les Seraphins , & tous les Prin-
    ces du Paradis luy chantent ſans ceſſe
    des loüanges : & voilent leur face en
    ſa preſence, ne pouuant ſouſtenir l'é-
    clat de ſes rayons. Les vingt-quatre
    Princes , qui parurent à Saint Iean
    dans ſon extaſe , & qui repreſentent
    tous les Saints , jettent à ſes pieds
    leurs Sceptres ; & leurs Couronnes.
    Et vous plaindrez vne demie heure
    que voſtre femme met chaque iour
    à oüir vne Meſſe : ou vn quart d'heu-
    re qu'elle met à ſes prieres du ſoir &
    du matin.
    Vous reſſemblez aux Sinites, peu-
    ple barbare & impie dans l'Inde. Ils
    Maff.
    lib. 6.
    hiſt.
    Ind. 221
    ne donnent à leurs Dieux , que le
    moins qu'ils peuuent.  Ils leur of-
    frent quelques oreilles de pourceaux,
    les ongles des oiſeaux , & quelques
    gouttes de vin : Et font feſtin de ce
    qui reſte, auec vne ioye déreglée, &
    
    331
    des perſonnes Mariées.
    auec des danſes inſolentes.
    VI.  Noſtre Dieu ne veut point,
    qu'on luy offre des victimes aueugles,
    boiteuſes & eſtropiées. Il veut tout,
    ou rien , & deſire , qu'on le ſerue
    auec alegreſſe, & auec liberalité. Les
    grands cœurs222 s'y ſont comportez de
    la ſorte: & Dieu les a benis dans leurs
    deſſeins.
    Emmanuel a eſté l'vn des plus heu-
    Oſor.
    l. 12.223
    reux & des plus courageux Rois de
    Portugal : & qui en a plus eſtendu
    l'Empire. Pendant que ſes Capitaines
    domptoient les Indiens, auec vne poi-
    gnée de gens: il eſleuoit les mains aux
    Autels, & augmentoit la pieté de tous
    ſes domeſtiques & de tous ſes ſujets. Il
    eſtoit ſi pieux, & ſe plaiſoit tant dans
    les Egliſes : qu'au temps qu'on faiſoit
    l'Office ſolomnel de la Paſſion de No-
    ſtre Seigneur, il n'en ſortoit iamais: &
    les trois iours que le S. Sacrement eſt
    expoſé ſolemnellement dans vn ſepul-
    chre, il ne ſe deshabilloit point , & ne
    ſortoit point de ce lieu ſacré, que pour
    fort peu de temps. Lors que le ſommeil
    l'accabloit, il prenoit vn peu de repos,
    
    332
    La Direction & la Conſolation
    ſans auoir ny lit, ny autre choſe deli-
    cate pour ſe coucher.
    Conformez-vous à cette pieté : &
    vous participerez à ſon bon-heur. Que
    ſi voſtre cœur224 eſt encore trop attaché
    à la terre & aux plaiſirs : réjouïſſez-
    vous , comme i'ay dit, que voſtre fem-
    me qui eſt vn autre vous-meſme, faſſe
    ſon deuoir pour vous deux , afin que
    Dieu ne vous puniſſe point , & voſtre
    famille, eſtant irrité par vos crimes.


    Fin du deuxieſme Liure.
    Vignette fleurie.





    
    333
    des perſonnes Mariées.
    Bandeau décoratif.

    LA
    DIRECTION
    ET LA
    CONSOLATION
    DES PERSONNES
    MARIEES.
    LIVRE TROISIESME.
    Filet simple.

    CHAPITRE PREMIER.
    La loüange des Femmes vertueuſes.

    C Omme ie ſuis obligé, par
    la neceſſité de mon ſujet,
    de rapporter pluſieurs cho-
    ſes contre les mauuaiſes fem-
    mes: il eſt bien iuſte, que ie diſe quel-
    
    334
    La Direction & la Conſolation
    que choſe à l'honneur des bonnes :
    veu qu'elles contribuent beaucoup a-
    uec leur mary au bien de la famille.
    Si chaque famille eſt vn corps œco-
    nomique, dont le mary eſt le chef, au-
    quel reſident tous les ſens : la femme
    en eſt le cœur225; qui forme les eſprits,
    qui les viuifie, & les enuoye par tous
    les membres, à l'aide de l'amour qu'el-
    le porte à ſon mary, à ſes enfans, à ſes
    ſeruiteurs, & à ſes ſeruantes.
    Si chaque famille eſt vn petit Mon-
    de, le mary en eſt le Soleil : qui, dans
    le iour des honneurs & des charges,
    eſclaire non ſeulement ſes domeſti-
    ques, mais auſſi ſes concitoyens. La
    femme eſt la Lune : qui, dans le re-
    pos & dans le ſilence de la maiſon,
    diſſipe les tenebres, qui ſe preſentent
    en diuers rencontres.
    De quelque coſté que vous jettiez
    les yeux , vne vertueuſe femme eſt
    d'vn grand prix : & fait paroiſtre vn
    merueilleux eſclat : ſoit que vous la
    conſideriez à l'eſgard de Dieu, des An-
    ges & des Saints : ſoit que vous abaiſ-
    ſiez les yeux dans ſon logis , où elle
    
    335
    des perſonnes Mariées.
    profite à ſon mary , à ſes enfans, &
    à ſes domeſtiques.
    I. La pieté que les hommes font pa-
    roiſtre en tout le Monde , dans ce
    qui concerne le ſeruice de Dieu , a
    attaché à leur ſexe l'Eloge de Deuot.
    Et de vray, qui eſt-ce qui frequente
    plus ſouuent les Egliſes ? qui eſt-ce
    qui aſſiſte plus aſſidument aux predi-
    cations ? qui eſt-ce qui reçoit auec
    plus de tendreſſe les Sacremens ? Iu-
    gez-vous que ce ſoient les hommes ?
    les femmes ne les deuancent-elles pas
    beaucoup dans ce deuoir.
    Ie ne trouue aucun homme , qui
    ſoit allé à Noſtre Seigneur , pour en
    obtenir des biens ſpirituels: qu'il n'y
    ait eſté appellé ſenſiblement.  Et ie
    rencontre la Magdeleine , qui s'y eſt
    tranſportée , par vne ferueur tres-
    admirable , pour la remiſſion de ſes
    pechez. Elle ſe preſenta à luy en plein
    midy , dans vn feſtin , à la veuë de
    pluſieurs perſonnes de marques. Elle
    ſe proſterna toute eſplorée à ſes pieds;
    elle les laua de ſes larmes : & les eſ-
    ſuya de ſes cheueux. Elle fit à diuer-
    
    336
    La Direction & la Conſolation
    ſes repriſes telle profuſion d'onguens
    tres precieux : que les Apoſtres meſ-
    mes en murmurent , mais Ieſus-
    Chriſt
    la deffendit. Elle le chercha la
    premiere, apres ſa Reſurrection, lors
    que la frayeur tenoit les Apoſtres au
    logis : & eut le bon-heur de ioüir de
    ſa veuë, auant tous les hommes.
    Les hommes ont tres mal-traitté
    Noſtre Seigneur, durant toute ſa vie.
    Herode l'Aſcalonite le contraignit de
    fuir en Egypte , s'il ne vouloit eſtre
    maſſacré.  Les Scribes & les Phari-
    ſiens au temps de ſa Predication, s'é-
    forcent de le ſurprendre en ſes diſ-
    cours, d'obſcurcir l'eſclat de ſes mi-
    racles ; & de le faire paſſer dans
    l'eſprit du peuple, pour vn homme
    de bonne chere , pour vn ſeditieux,
    & pour vn blaſphemateur. Au temps
    de ſa Paſſion, il a eſté trahy ; vendu,
    lié, fouëtté , couronné d'eſpines , &
    cloüé en Crox par les hommes; partie
    Iuifs, partie Payens.
    Au contraire, nous ne liſons point
    qu'aucune femme l'ait blaſmé , ny
    attaqué.
    
    337
    des perſonnes Mariées.
    attaqué.  Lors qu'il preſchoit , vne
    femme s'eſcria publiquement, Bien-
    Luc 12
    27
    .226
    heureux eſt le ventre, qui vous a porté,
    & les mammelles qui vous ont allaité
    .
    Lors que tous les Docteurs , les Pre-
    ſtres , les Iuges , & tout le Peuple
    pourſuiuent la mort de Ieſus-Chriſt :
    & qu'on l'auoit chargé de ſa Croix,
    les femmes deuotes le ſuiuoient, &
    teſmoignoient leur douleur par leurs
    larmes: & eurent le courage de mon-
    ter ſur le Caluaire auec luy , & d'y
    demeurer iuſques à ſa mort. Dans le
    voyage , la B. Veronique le ſecourut,
    & luy preſenta vn beau linge , pour
    en eſſuyer ſon viſage, tout chargé du
    ſang qui ſortoit des trous qu'auoient
    fait les eſpines : Et cét aimable Sei-
    gneur y imprima ſa figure, qui ſe voit
    encore aujourd'huy.
    Depuis que Ieſus-Chriſt a pris poſ-
    ſeſſion de ſon Royaume , il a fait de
    tres-signalées faueurs aux femmes, &
    les a eſleuées à des extaſes, des rauiſ-
    ſemens & des tranſports preſque in-
    croyables.  Leur a communiqué les
    dons de ſageſſe, de prophetie, de mi-
    P
    
    338
    La Direction & la Conſolation
    racles , & de tout ce qui eſt le plus
    precieux & le plus admirable dans la
    vie ſpirituelle. Liſez les vies des Sain-
    tes Brigides, Gertrudes, Catherines de
    Sienne
    & de Gennes, Thereſe : & plu-
    ſieurs autres , & vous verrez, qu'il eſt-
    difficile de trouuer des hommes , à
    qui ce Seigneur d'amour & de bonté
    ait teſmoigné tant de careſſes : & fait
    tant de faueurs ſenſibles.
    II.  Les Anges ont tres-ſouuent fa-
    uoriſé les femmes. Vn Ange apparut
    premierement à la mere de Samſon227,
    auant que de ſe rendre viſible à Ma-
    nuë
    ſon mary : & cét homme eſtant
    entré dans vne frayeur , qu'il mour-
    roit bien-toſt, à cauſe de cette veuë,
    cette femme forte luy oſta cette ap-
    prehenſion chimerique.
    Qui pourroit raconter les ſeruices,
    que les Anges ont rendus à la glorieu-
    ſe Vierge Marie.  L'Archange Gabriel
    luy reuela le Myſtere de l'Incarnation,
    ſans en dire vn ſeul mot à ſon mary
    ſaint Ioſeph , lequel n'en ſceut rien,
    iuſques à ce que ſa groſſeſſe pa-
    ruſt.
    
    339
    des perſonnes Mariées.
    Sainte Françoiſe Romaine , auoit
    Vita.228 deux Anges pour la gardes & pour
    l'eſclairer. Ils ſe rendoient viſibles à
    elle, dans vne tres-rauiſſante beauté:
    comme i'ay rapporté dans vn autre
    liure.
    Bollãd.
    Inuita 229
    III.  Les Saints n'ont pas moins
    teſmoigné , par leurs bien-faits, l'e-
    ſtime qu'ils faiſoient des femmes ver-
    tueuſes , & adonnées à la deuotion.
    Ie me contenteray de ce qui arriua à
    la B. Veronique de Binaſco : à qui ils
    apparurent chaque iour d'vne année
    toute entiere : luy declarant tout ce
    qui les concernoit, au iour de leurs
    Feſtes. Liſez ſa vie : & vous auouërez
    que vous ne ſçauez aucun homme qui
    ait eu tant de ſi belles apparitions &
    reuelations de Noſtre Seigneur , de
    Noſtre Dame, des Anges & des Saints.
    IV.  Les maris reçoiuent de grandes
    aſſiſtances , par leurs femmes , & au
    corps & à l'ame.
    I. Michol ſauua la vie à Dauid, par
    ſa prudence, en amuſant les ſatellites
    du Roy Saül ſon pere: & faiſoit ſauuer
    ce Prince, par vne feneſtre.
    P ij
    
    340
    La Direction & la Conſolation
    2. Pluſieurs femmes ont eſté cauſe de
    la conuerſion de leurs maris.  Sainte
    Ceſarée , Reine des Perſes ou des Par-
    thes , s'eſtant retirée vers l'Empereur
    Conſtantin , fit ſi adroitement , que
    le Roy ſon mary ſe conuertit à noſtre
    ſainte Foy: la venant requerir, fut bati-
    ſé dans la ville d'Antioche , auec qua-
    rante mille de ſes Sujets , & en ſuite la
    pluſpart du Royaume, receut le Bateſme.
    Rollo, Duc de Normandie , fut con-
    uerti par ſa femme Giſla, fille de Char-
    Sigeber les le Simple Roy de France.  Giſela,
    ſœur de Henry II. Empereur ne vou-
    lut point ſe marier à Eſtienne , Roy
    d'Hongrie
    , qu'il ne fuſt Catholique.
    Beda 1.
    2. hiſt. 230
    Heduin Roy de la Northumbrie en
    Angleterre , ſe fit inſtruire , pour
    eſpouſer Edelberge, fille du Roy Edel-
    bert
    , Roy des Cantiens. Car elle n'en
    vouloit point autrement. Dans la meſ-
    me Angleterre, Penda Roy des Mer-
    ciens fut conuerty par la Reine ſa
    femme231.
    Les maris ſe doiuent donc tenir
    bien-heureux , quand la Prouidence
    de Dieu leur a donné des femmes de
    
    341
    des perſonnes Mariées.
    probité. Ils les peuuent bien appeller
    Azuba , comme la femme de Caleb.
    Caleb ſignifie vn homme tout cor-
    dial , qui eſt tout cœur232, quaſi Cor.
    Et Azuba ſignifie la force en elle: celle
    qui eſt la force de ſon mary.  Soyez
    Caleb , plein d'amour & de tendreſſe
    enuers voſtre femme: & elle ſera Azu-
    ba
    , en vous aidant & en vous forti-
    fiant , dans les difficultez de vos
    affaires.
    V.  Les femmes vertueuſes & ſages
    font encore vn grand profit, dans l'é-
    ducation des enfans. On les commet
    à leurs ſoins dés le berceau : & ils
    prennent la premiere teinture de la
    vertu , par leur inſtruction , & par
    leurs exemples. Ce fruit ſe vit à l'œil
    dans ſaint Louis Roy de France , qui
    ayant graué profondement dans le
    cœur les ſaints enſeignemens de la
    Reine Blanche ſa mere , n'offença
    iamais Dieu mortellement.
    La mere de ſaint Bernard233 offrit auec
    tant de pieté ſes enfans , dés qu'ils
    eſtoient nez, & les inſtruiſoit ſi ſoi-
    gneuſement & ſi ſaintement en tou-
    P iij
    
    342
    La Direction & la Conſolation
    te leur jeuneſſe , qu'ils furent tous
    saints.
    VI.  Les femmes vertueuſes font
    vn grand bien à la famille , par le
    ſoin qu'elles prennent des ſeruiteurs
    & des ſeruantes: trauaillant pour leur
    auancement ſpirituel , & pour la con-
    ſeruation de leur ſanté: à quoy les ma-
    ris ne peuuent vaquer ſi commodé-
    ment , eſtant tres-ſouuent hors du lo-
    gis, & embarraſſez dans les affaires pu-
    bliques & domeſtiques:
    VII.  Pluſieurs femmes vertueuſes,
    prudentes & genereuſes ont conſerué
    leurs villes , par leur pieté , par leur
    conſeil , & par leurs forces , comme
    Iudith, & d'autres.  Baudier en rap-
    porte, dans l'Hiſtoire des Turcs234, leſ-
    quelles ſont montées ſur les murail-
    les , ayant les armes à la main : & qui
    en ont repouſſé ces barbares & enne-
    mis de Ieſus-Chriſt.
    Quelques vnes ont conſerué toute
    leur patrie : comme Eſther , Débora,
    la mere de Coriolanus235 chez les Ro-
    mains, Ieanne la Pucelle en France : &
    pluſieurs autres, en diuers païs.
    
    343
    des perſonnes Mariées.
    Si donc Dieu, les Anges & les Saints
    fauoriſent ſi admirablement les ver-
    tueuſes femmes : Si elles ſont vtiles à
    leurs maris , à leurs enfans , à leurs
    ſeruiteurs & ſeruantes , & à leur pa-
    trie : ne deuons-nous pas conclurre
    Prou.
    18.
    auec Salomon , Celuy qui trouue vne
    femme de vertu, trouue vn grand bien:
    & receura de Dieu la joye
    .  Il la com-
    pare ailleurs au Soleil. Comme le So-
    leil Orient
    , dit-il , eſclaire le Mon-
    de, par ſes rayons: ainſi vne prudente
    femme eſt l'ornement de ſa famille
    .
    Ne penſez donc pas , que parlant
    des femmes vicieuſes , ie pretende
    obſcurcir de ſi beaux , de ſi aima-
    bles & de ſi neceſſaires rayons. Mon
    deſſein eſt de les rendre plus lumi-
    neux & plus profitables , chaſſant
    les broüillars, que le vice des autres
    excite à leur deſauantage. Commen-
    çons donc.



    P iiij
    
    344
    La Direction & la Conſolation
    Bandeau décoratif.

    CHAPITRE II.

    Quatre Auis generaux, pour faire
    d'vne mauuaiſe femme
    vne bonne.

    I L eſt plus difficile & faſcheux
    de donner des auis à vn mary, qui
    a mal rencontré en ſon meſnage: que
    d'en donner à vne femme , qui eſt
    tombée entre les mains d'vn mauuais
    mary. Car la femme eſtant obligée
    à la ſoûmiſſion , il eſt facile de luy
    conſeiller le ſilence , l'humilité , la
    patience, l'obeïſſance , l'oraiſon , la
    reſignation à la volonté de Dieu , &
    ſemblables vertus. Mais le mary eſtant
    le chef du logis, & deuant diriger
    & corriger non ſeulement ſes enfans,
    mais auſſi ſa femme: il eſt tres-diffici-
    le & tres-perilleux de luy bailler con-
    ſeil en certains cas : ſa facilité pou-
    uant fomenter le vice : & ſa ſeuerité
    cauſer de lamentables deſordres.
    Nous taſcherons auec l'aide & la lu-
    
    345
    des perſonnes Mariées.
    miere du Ciel , de propoſer les reme-
    des les plus doux & les plus effica-
    ces , dans vn embarras qui fatigue
    & qui trouble les plus excellens eſ-
    prits.
    Le premier auis general eſt , Que
    l'homme qui veut reprendre236 ſa fem-
    me, ſe rende luy meſme irreprehenſi-
    ble. Car qui ne ſe moquera d'vn Chi-
    rurgien , lequel ayant la main & le
    viſage couuert de lepre, criera apres
    vn malade qui a vne petite fiévre : &
    ſe mettra en fougue de ce qu'il re-
    fuſe la ſaignée ?
    Philippe, Roy de Macedoine , vo-
    Plutar
    Apõ.237
    yant les Ambaſſadeurs d'Athenes, il
    leur demanda ; Si les Grecs eſtoient
    en paix.  Vn des plus hardis prit la
    parole : & luy dit auec modeſtie & a-
    uec liberté: Sire, comment voſtre Ma-
    ieſté ſe met-elle en peine de la paix
    & de la concorde des Grecs ; veu
    qu'elle laiſſe ſa maiſon dans la diui-
    ſion & dans vne guerre domeſtique?
    Philippe ſe teut : & les auis de paix,
    qu'il auoit donnez à ces Ambaſſadeurs
    furent mépriſez , & ſans effet.
    P v
    
    346
    La Direction & la Conſolation
    Au contraire, quiconque eſt hors de
    tout blaſme , a beaucoup d'efficacité
    en ſes paroles.  Dans la meſme ville
    d'Athenes , vne eſmotion du peuple
    faiſant craindre quelque grand mal-
    heur : vn Orateur monta ſur vne Tri-
    bune du marché : où eſtoit le plus
    grand tumulte. Comme il eſtoit fort
    gros & fort gras , chacun ſe mit à
    rire dés qu'il parut. Luy , qui eſtoit
    homme d'eſprit & de cœur238, ne s'éton-
    na point du bruit.  Il s'écria à haute
    voix.  Meſſieurs, vous auez iuſte rai-
    ſon de rire; Ie ſuis fort gros: ma femme
    eſt encore plus groſſe ; & cependant
    noſtre maiſon qui eſt bien petite nous
    tient tous deux , à cauſe que nous vi-
    uons en paix. Il dit cela ſi à propos &
    & de ſi bonne grace : qu'auec ce qu'il
    y adiouſta, il appaiſa la ſedition , qui
    eſtoit capable d'apporter de grands
    degaſts en la ville.  Tant il eſt vtile
    que ceux qui veulent aider les autres,
    ſoient innocens : particulierement en
    la choſe dont il s'agit.
    Le deuxieſme auis general, pour vn
    mary mal-heureux en ſa femme, eſt ;
    
    347
    des perſonnes Mariées.
    qu'auant que d'vſer d'aucune ſeuerité,
    il applique tous les remedes doux &
    agreables. Car pour l'ordinaire l'amour
    & les careſſes, les promeſſes & les bien-
    faits ont plus de force, que la ſeuerité
    & la violence. Si elle n'en fait point ſon
    profit, elle ſe condamnera elle-meſme,
    & iugera qu'elle n'a nulle raiſon de
    ſe plaindre, ſi l'on agit ſeuerement.
    Le troiſieſme auis general , pour vn
    mary qui a vne femme vicieuſe , eſt :
    qu'il ſe comporte de telle ſorte en ſa
    conduite , que cette mal-auiſée ſça-
    che , qu'elle ne gagnera rien par ſon
    obſtination: & qu'elle ne trouuera nul
    repos, iuſques à ce qu'elle ſoit rangée
    à ſon deuoir.
    Le quatrieſme auis general , pour
    vn mary infortuné , eſt : que s'il voit
    vne neceſſité abſoluë de preſſer ſa
    femme par vne ſeuerité extraordinai-
    re, il en communique auec quelqu'vn
    de ſes amis, & ſpecialement auec les
    parens de ſa femme. Si vous gagnez
    ceux à qui elle aura ſon recours , &
    que tous entrent dans voſtre penſée,
    vous en viendrez à bout : autrement
    P vj
    
    348
    La Direction & la Conſolation
    vous vous trouuerez accablé de plain-
    tes , de reproches & de pluſieurs faſ-
    cheries, ſans aucun fruit. Lors qu'on
    va à la chaſſe au loup , & que les
    chaſſeurs enuironnent tout le bois :
    cette beſte tremble de peur au bruit
    de tant de clameurs: & ſe laiſſe pren-
    dre , voyant qu'elle n'a aucun lieu
    libre pour eſchaper: Mais ſi l'on chaſ-
    ſe ſeulement d'vn coſté, il s'enfuit de
    l'autre : & apres beaucoup de fati-
    gues , on retourne tout triſte au
    logis.
    Le cinquieſme & dernier auis gene-
    ral , pour vn mary qui a vne mauuai-
    ſe femme , eſt : qu'elle ſçache qu'à
    meſme temps qu'elle ſera corrigée,
    vous l'aimerez, la careſſerez comme
    auparauant.  Et de fait, il faut que
    la Charité vous donne cette reſolu-
    tion , & vous la faſſe reduire en pra-
    tique. C'eſt la maniere auec laquelle
    Dieu agit enuers les pecheurs.  La
    Madeleine eſtoit vne pechereſſe pu-
    blique : neantmoins, auſſi-toſt qu'el-
    le ſe repentit, Noſtre Seigneur la re-
    ceut, luy pardonna tous ſes pechez ;
    
    349
    des perſonnes Mariées.
    la combla de ſes graces ; & luy té-
    moigna des tendreſſes tres-ſignalées.
    Saint Pierre renia cét adorable Sau-
    ueur: & il n'eut pas pluſtoſt ietté vne
    larme , qu'il fut reçeu à penitence :
    qu'il s'apparut à luy apres ſa Reſurre-
    ction, auant qu'aux autres Apoſtres ;
    & le laiſſa ſon Vicaire en terre , luy
    donnant l'authorité ſur toute ſon Egli-
    ſe. Saint Paul fut vn cruel perſecuteur
    des Chreſtiens, & de Ieſus-Chriſt en
    leurs perſonnes , comme il s'en plaint
    Act.9
    4.
    luy-meſme ; luy diſant , Saule239, Sau-
    le , quid me perſequeris ? Saul, Saul,
    pourquoy me perſecutes-tu
    ? Toutefois,
    incontinent240 apres ſa conuerſion il luy
    fit des graces inexplicables.  Il luy
    donna vn tel don des miracles , que
    ſes mouchoirs gueriſſoient les mala-
    des.  Il le rauit iuſques au troiſieſme
    Ciel : & luy montra tant de merueil-
    les , qu'il ne pouuoit les raconter.
    Il luy donna l'Apoſtolat des Gentils :
    le renforça dans tous ſes trauaux : le
    rendit victorieux dans tous ſes com-
    bats : luy fit conuertir vn innom-
    brable multitude de perſonnes, dans
    
    350
    La Direction & la Conſolation
    tant de Prouinces : que la vie d'vn
    homme ſemble trop courte pour les
    parcourir.  Enfin, il l'a mis dans tou-
    te l'Egliſe, quaſi égal en honneur à
    S. Pierre.
    Bandeau décoratif.

    CHAPITRE III.

    La Conſolation & la Direction d'vn
    mary, dont la femme aime trop
    les Compagnies.

    L'Homme & la femme ſont des
    animaux ſociables : & ne peu-
    uent vn long-temps demeurer ſeuls,
    ſans chagrin & mélancolie. Il eſt meſ-
    me fort difficile , de ſe contenter des
    entretiens domeſtiques, ſans prendre
    vn peu d'air : & décharger ſon cœur
    & ſes penſées, dans le ſein de quel-
    ques perſonnes de confiance. Le logis
    deuient facilement onereux , à cauſe
    des ſoins qui tiennent l'eſprit bandé
    à la conduite des enfans , des ſerui-
    teurs & du meſnage : la nature veut
    
    351
    des perſonnes Mariées.
    ſe mettre en liberté , & ſe deliurer
    vn peu d'vn joug qu'elle ſent fort
    peſant. La raiſon & la grace permet-
    tent ce diuertiſſement: la difficulté eſt
    d'en éuiter les excés, & au cas qu'il y
    ait quelque manquement, d'y appor-
    ter des remedes, qui ne faſſent point
    de plus grands maux.
    §.  I.   Auis au mary, qui a vne femme
    qui eſt exceſsiue en la frequentation
    des Compagnies.
    Si vous voulez agir auec prudence,
    & auec profit , il faut bien diſcerner
    quel eſt le naturel de voſtre femme ;
    quelles les compagnies où elle fre-
    quente : & quelles les circonſtances
    du temps, du lieu & de la maniere de
    ſes viſites.
    I. Si les Compagnies où elle va, ſont
    innocentes : comme chez ſes parens,
    & ſes voiſins : & qu'elle ſoit ieune,
    de bonne humeur, qui ne ſe puiſſe ca-
    ptiuer à vne ſi longue retraite : il faut
    auoir patience , au moins pour vn
    temps notable : & taſcher de luy trou-
    uer dans le logis tant de plaiſir & de
    
    352
    La Direction & la Conſolation
    diuertiſſement : qu'elle n'en cherche
    point ailleurs.
    Lors qu'vn Pigeon s'égare de ſon
    Colombier, on ne luy jette point des
    pierres, pour l'y faire rentrer & pour
    l'y faire retenir: mais on luy offre des
    viandes plus delicates & plus à ſon
    gouſt : que s'il n'auoit point failly.
    Si vous eſtes touſiours dans la reſer-
    ue , & dans vne grauité mélancoli-
    que : il ne faut point s'étonner ſi vn
    eſprit vn peu volage , & qui n'a point
    encore la ſolidité & la maturité de
    Plut.
    Moral.
    l'âge, s'écarte : & cherche ſes ébats &
    ſes contentemens ailleurs.  Comme
    celuy qui ne communique point des
    viandes de ſon feſtin à ſa femme, la
    contraint , dit Plutarque , d'en cher-
    cher ailleurs ; & luy donne vne occa-
    ſion d'excés en ſon abſence. De meſ-
    me , quiconque ne la fait point par-
    ticipante de ſa ioye, & de ſa belle hu-
    meur: la neceſſité d'en chercher, dans
    d'autres entretiens à ſon inſceu.
    II.  Si les Compagnies , où voſtre
    femme s'engage ſont mauuaiſes, fai-
    tes luy voir incontinent241 & le plus
    
    353
    des perſonnes Mariées.
    clairement que vous pourrez le peril
    où elle ſe iette : les diſcours qu'on en
    pourroit tenir, & le plaiſir qu'elle vous
    fera de s'en retirer, auant que d'auoir
    contracté aucune amitié auec des per-
    ſonnes vicieuſes. Si vne fois l'affection
    s'y attache, le mal ſe rendra incura-
    ble : ou au moins tres-difficile à
    guerir.
    Si vous ſçauiez qu'elle fuſt dans vne
    maiſon , où il y ait quatre ou cinq
    peſtiferez : combien de temps l'y laiſ-
    ſeriez-vous ? Vous ne perdriez pas vn
    moment. Vous feriez courir tous vos
    ſeruiteurs pour la contraindre à la fui-
    te d'vn lieu ſi perilleux : ſur la crainte,
    qu'elle ne tombaſt malade : & qu'elle
    ne rapportaſt la contagion dans voſtre
    logis.
    III.  Mais, ſi vous deſirez d'agir
    ſolidement & prudemment , à meſme
    temps que vous retirez voſtre fem-
    me d'vne mauuaiſe Compagnie, trou-
    uez luy en vne bonne & diuertiſſan-
    te. Suppliez quelques honneſtes Da-
    mes de la viſiter , & de l'obliger par
    ciuilité de les viſiter.  Par cette in-
    
    354
    La Direction & la Conſolation
    duſtrie , elle ne s'attriſtera point : &
    n'eſtimera point auoir fait aucune per-
    te , trouuant l'agréement & la ioye
    de ſon eſprit, ſans peril & auec hon-
    neur.
    IV.  Lors que les femmes , que la
    voſtre hante, ſont ſoupçonnées d'im-
    pudicité , il faut bien pluſtoſt courir
    au remede: ſi vous ne voulez ioüer à
    tout perdre.  Si vne Chévre touche
    l'Oliuier, qui commence à pouſſer ſes
    branches & ſes fleurs : l'Oliuier de-
    meure ſterile, comme aſſeure Varron.
    Le fleuue Iourdain verſe ſes eaux
    dans la Mer morte , qui eſt le lac de
    Sodome
    , abyſmée pour ſa luxure : Si
    quelque poiſſon de ce fleuue ſe laiſſe
    couler dans ce lac , & en gouſte de
    l'eau : ou il ſe retire auec promptitu-
    de, ou il meurt en peu de temps.
    Ne vous y fiez pas, voſtre femme ſe-
    ra vertueuſe auec les vertueuſes fem-
    mes, & méchante auec les méchantes.
    L'impudence des vicieuſes eſt telle,
    qu'il faudroit auoir vn front d'airain,
    pour ne ſe point amolir dans leurs diſ-
    cours & dans leur libertinage. Qu'eſt-ce
     355 des perſonnes Mariées. Apud
    Anaſt.
    Nicæn.
    qu'vne méchante femme ?
    dit S. Chryſo-
    ſtome
    , Vn naufrage ſur la terre, vne ſour-
    ce de crimes, vn threſor de meurtres, vne
    rencontre mortelle , vne perte des yeux,
    la ruine des ames , la lance du cœur , la
    peſte de la ieuneſſe , le Sceptre des En-
    fers, vn deſir precipité : Qu'eſt-ce qu'v-
    ne méchante femme ? La colomnie des
    Saints , le repos du ſerpent , la con-
    ſolation du Diable , vne maladie in-
    curable, vne niaiſerie continuelle , vne
    demeure des prodigues, vne boutique
    des demons.  Qu'eſt-ce qu'vne mé-
    chante femme ? Vne medecine impu-
    dente, vne beſte farouche indomptable;
    vne bouche effrenée, la guide des tene-
    bres, la maiſtreſſe des pechez, vne con-
    uoitiſe inſatiable , vne vipere habil-
    lée , vn dommage iournalier , la tem-
    peſte d'vne maiſon: les armes des furies
    de l'Enfer, vne rage deſirée, la mort de
    tout le Monde
    .
    Fiez voſtre femme entre les mains de
    ces Megeres : & croyez qu'elle y de-
    meurera innocente  Elles ſont com-
    me les Pigeons & les Perdrix embau-
    mées, qui attirent les autres dans les
    filets des chaſſeurs.
    
    356
    La Direction & la Conſolation
    VI.  Si voſtre femme eſt d'vn na-
    turel groſſier & farouche : & que les
    Compagnies qu'elle hante ſoient bon-
    nes & de perſonnes ciuiles & bien po-
    lies : ſouffrez-y meſme vn peu d'ex-
    cés : cette conuerſation la ciuiliſe-
    era & polira : & la rendra plus
    traitable.
    Les Viperes , qui demeurent au-
    Pau-
    ſan.

    Boeot.242
    Sen.
    Epiſt 6 243
    pres du baume , perdent leur venin :
    ou il n'eſt point ſi dommageable. Se-
    neque
    dit auec raiſon ; Il n'eſt rien qui
    attire ſi fort à la vertu les eſprits enclins
    au vice, que la hantiſe des gens de bien.
    Car la veuë & l'oüie frequente des actions
    vertueuſes tient lieu de precepte & de
    commandement
    .
    VI.  Si voſtre femme hante de
    jeunes garçons, ou de ieunes hommes,
    pour innocens qu'ils ſoient , retirez-
    là de la conuerſation.  Lors que
    les Gemeaux ſont de meſme ſexe, ils
    Fernel.
    l. 7.
    Phy-
    ſiol. c.
    11. 244
    ſont au ventre de leur mere dans vne
    meſme membrane. Mais s'ils ſont de
    diuers ſexes, la Nature leur a pourueu
    de deux m'embranes ſeparées : pour
    nous apprendre , que la ſeparation eſt
    
    357
    des perſonnes Mariées.
    neceſſaire entre les hommes & les
    femmes.
    Si les Palmiers femelles s'aprochent
    Plin.l.
    13.c.4.245
    des Palmiers maſles , on voit manife-
    ſtement, qu'elles s'enclinent vers eux
    & deuiennent fecondes , par leur ſeu-
    le odeur , ou par la poudre qui ſort
    d'eux.
    Les eſtoupes ne bruſlent point plus
    promptement aupres du feu , que la
    femme aupres de l'homme. Elle veut
    ſe reünir au principe , d'où elle a eſté
    tirée.  Les tentations ne manquent
    point auſſi aux hommes, dont le ſang
    bout dans les veines, & qui ſouuent
    ſont ſans vne bonne ſolidité de vertu,
    & ſans l'arreſt d'vn ferme iugement.
    Vous voyez donc vn peril tout notoire.
    Saint Baſile eſcrit, que ſi vn homme
    qui a vne frequente hantiſe auec les
    femmes, aſſeure, qu'il n'en ſent au-
    cune alteration : il faut luy répondre,
    Qu'il n'eſt donc point homme.
    Euitons les reproches, nous éuite-
    rons l'embraſement.  Prenez toute-
    fois garde d'agir dans cette conjon-
    cture auec amour & auec prudence
    
    358
    La Direction & la Conſolation
    mais auec fermeté & auec efficace.
    §.  II.   Auis à la femme qui hante trop
    les Compagnies.
    I. Voſtre renommée vous doit eſtre
    plus chere , que la vie.  Vne femme
    qui a vne bonne reputation dans la
    ville , eſt vne Roſe precieuſe deuant
    les yeux de Dieu , de ſon mary & de
    ſes concitoyens , qu'elle remplit , &
    qu'elle réjouït par l'odeur de ſes ver-
    tus : Nos mœurs, dit ſaint Bernard,
    ont In Cãt.246 leurs couleurs & leurs odeurs. L'odeur
    eſt en la bonne renommée : & la cou-
    leur en la bonne conſcience. La cou-
    leur prouient de la bonté interieure de
    l'œuure, & par la droiture de l'intention:
    & l'odeur , par l'exemple de la mode-
    ſtie. L'homme de bien ( c'eſt le meſme
    de la femme)
    eſt vn lys qui a vne rauiſ-
    ſante blancheur en ſoy, & qui recrée les
    autres par ſon odeur. Nous deuons no-
    ſtre renommée à noſtre prochain: & à nous
    vne bonne & ſainte conſcience
    .  Iuſques
    icy ſaint Bernard.
    II. La retraite dans voſtre maiſon vous
    donnera plus de ioye & de conten-
    tement , que toutes les courſes que
    
    359
    des perſonnes Mariées.
    vous feriez mal à propos. Vous ſenti-
    rez alors tout à loiſir l'allegreſſe de
    voſtre conſcience, à laquelle nul plai-
    Lib. 3.
    d'ani-
    ma.c.II 247
    ſir n'eſt comparable.La bonne conſcien-
    ce eſt le titre de la Religion, le Temple de
    Salomon, le champ de benediction, le iar-
    din des delices : vn lit doré, la ioye des
    Anges , l'Arche du Teſtament , le Pa-
    lais de Dieu, la demeure du ſaint Eſprit,
    le Liure ſigné & fermé, & qui s'ouurira
    au iour du Iugement, à la gloire des per-
    ſonnes vertueuſes
    .
    Vous pouuez dire, qu'elle eſt l'ar-
    bre de vie, au milieu du Paradis ter-
    reſtre, qui eſtoit vn lieu de delices &
    de contentement.
    III.  Il eſt moralement impoſſible
    de ioindre la douceur de la deuotion,
    auec la diſtraction , qui naiſt natu-
    rellement d'vne conuerſation frequen-
    te , & qui s'épanche aux diuertiſſe-
    mens des ſens du corps, bien qu'in-
    nocemment. Noſtre imagination eſt
    trop volage, pour ne ſe point repreſen-
    ter au temps de l'Oraiſon ce qu'elle a
    pris plaiſir de regarder & de s'impri-
    mer, dans les Compagnies.
    
    360
    La Direction & la Conſolation
    Saint Arſene diſoit à ce ſujet.  Ie ne
    puis me diuiſer à Dieu & aux hommes:
    & pour cette raiſon il aimoit la ſoli-
    tude.
    S. Gregoire le Grand aſſeure, que ſa
    tante Gordiane , qui auoit fait pro-
    feſſion de deuotion auec ſes autres
    tantes, ſe perdit par la conuerſion248
    des filles mondaines. Qu'euſt-elle
    donc fait parmy les diſcours & les le-
    geretez perilleuſes des ieunes fo-
    laſtres.
    La B. Oringe eut vne telle horreur
    Bolãd.
    in vita 249
    des filles & des femmes libertines,
    durant ſa vie : qu'eſtant morte, elle en
    donna encore des témoignages viſi-
    bles.  La curioſité ayant porté vne
    femme impudique à s'approcher de
    ſon corps mort: elle leua ſon bras, &
    couurit ſon viſage auec ſa main, ne
    voulant point ſe laiſſer voir à vne
    perſonne ſale d'vn vice ſi infame.
    IV.  Ieſus-Chriſt ne voulut point
    naiſtre dans vne hoſtelerie, où il y a
    touſiours beaucoup d'allans & de ve-
    nans.  Il ſe retira dans vne eſtable,
    ſeparée du bruit. L'Eſtoile diſparut,
    lors
    
    361
    des perſonnes Mariées.
    lors que les Mages entrerent dans la
    ville de Ieruſalem, & dans le tumul-
    te de la Cour d'Herode, où l'impreſ-
    ſion d'vne vaine crainte fit beaucoup
    de bruit. Le Saint Eſprit ne deſcend
    point ſur les Apoſtres, qu'apres la re-
    traite de dix iours, dans vne maiſon
    où eſtoit la Vierge Marie & les femmes
    deuotes, en ſilence & en oraiſon.
    Le Sauueur de nos ames appelle ſa
    chere Colombe, qui eſt l'ame ſainte,
    & l'inuite dans les trous de la pierre,
    & promet de luy parler dans la ſo-
    litude.
    Les ſaintes ames ont oüy cette voix,
    & ſe ſont touſiours plû à vne demeure
    ſtable, & eſloignée des flots & des tem-
    peſtes des affaires , & des diſcours du
    ſiecle. La Colombe de Noé ( qui ſigni-
    fie repos ) ne voulut point s'arreſter
    hors de l'Arche.  Elle y recourut , &
    y porta vn rameau d'oliue, qui eſt le
    Symbole de la paix, de la ioye & de la
    douceur.
    V.  La conſideration de vos enfans
    eſt vn puiſſant motif, pour vous tenir
    en voſtre chambre.  Voſtre preſence
    Q
    
    362
    La Direction & la Conſolation
    leur ſert plus , que tous les auis , que
    toutes les careſſes, que toutes les me-
    naces , que tous les chaſtimens. De-
    meurez dans voſtre logis : regardez
    leurs deportemens: qu'ils ſçachent que
    vous y prenez garde , cela ſuffira pour
    les tenir dans le deuoir.
    Les Auſtruches & les Tortuës, à ce
    Plin. l.
    9.c.o.250
    qu'on dit , font eſclorre leurs petits
    par leur ſeul regard. C'eſt peut-eſtre
    pour cela , entre'autres raiſons , que
    Phidias mit ſous la ſtatuë de Venus
    vne Tortuë , laquelle ne ſort iamais
    de ſa maiſon, & aime mieux la porter
    touſiours auec ſoy, que d'en ſortir: en-
    core qu'elle luy ſoit vn peſant far-
    deau.
    VI.  Les plus ſages des Nations ſe
    ſont efforcez de perſuader aux fem-
    mes vne demeure conſtante au logis,
    ſans aller ſe diuertir ailleurs.
    I. Chez les Egyptiens , les femmes
    mariées alloient les pieds nuds & ſans
    ſandales , pour eſtre neceſſitées de
    garder la maiſon. Plut.
    quast.
    Rom.251
    2. Chez les Romains, l'eſpouſée ne
    paſſoit point le ſeüil, à la premiere en-
    
    363
    des perſonnes Mariées.
    trée du logis de ſon mary; mais on la
    portoit par deſſus ; afin de luy mon-
    trer , qu'elle n'en deuoit iamais ſortir
    ſans contrainte.
    3. Chez les Boeotiens252, on bruſloit
    aupres de la porte du mary l'eſſieu du
    chariot ſur lequel l'Eſpouſée auoit
    eſté amenée : pour luy témoigner,
    qu'encore qu'elle fuſt riche, & qu'el-
    le pûſt ſortir en carroſſe pour ſe pro-
    mener, elle ſe doit priuer de ce diuer-
    tiſſement, pour vaquer au ſoin de ſa
    famille.
    4. I'ay parlé ailleurs des Chinois,
    qui dans le meſme principe, tordent
    les pieds à leurs filles de telle ſorte dés
    le berceau, qu'à peine peuuent-elles
    marcher.
    VII.  Si la demeure dans voſtre lo-
    gis vous ſemble rude ; meditez , que
    les Martyrs ont ſouffert auec ioye des
    priſons bien plus faſcheuſes : que Dieu
    & ſes Anges les y ont conſolez : &
    que les Saints Confeſſeurs ſe ſont aſ-
    traints à des demeures, ſans compa-
    raiſon plus difficiles.  I'en ay rappor-
    té des exemples au Traité du Saint
    Q ij
    
    364
    La Direction & la Conſolation
    Lib. 4.
    part.I.
    Trauail des mains253. Saint Simeon Sty-
    lite
    me ſuffira preſentement.  Il de-
    meura quatre-vingts ans ſur vne Co-
    lomne haute de plus de trente cou-
    dées , expoſé au froid, au chaud, au
    vent, à la pluye, aux gelées, & à tou-
    tes les injures du temps, ſans iamais
    en deſcendre.  Au commencement il
    ſe fit attacher le pied auec vne chaiſ-
    ne de fer : afin d'y eſtre retenu par
    force, quand meſme ſa volonté euſt
    changé.  Vn ſaint Eueſque fit oſter
    cette chaiſne254: & l'amour de Dieu re-
    tint touſiours Saint Simeon, dans le
    poſte qu'il auoit choiſi.
    Combien de reclus ſe ſont confi-
    nez entre quatre murailles, ſans a-
    uoir communication auec perſonne,
    ſinon auec Dieu ? Combien voyez-
    vous maintenant de Religieuſes enfer-
    mées dans des Monaſteres, qui y viuent
    auec ioye & alegreſſe ?
    VIII.  Que ſouffrez-vous dans vo-
    ſtre logis, qui eſgale les tourmens des
    Martyrs ? Vous y enſeuelit-on toute
    viue dans la terre, comme Saint Tho-
    mas ? Tous vos membres y pouriſ-
    
    365
    des perſonnes Mariées.
    ſent-ils, comme ceux de S. Eutrope,
    qui mourut en priſon ? Iette-t'on
    ſur vous vn colier qui peſe deux cens
    liures, comme à S. Potite ?  Ne crai-
    gnez-vous point que ſi vous faites
    tant la delicate, vous ne ſoyez accu-
    ſée par ces valeureux ſoldats de Ieſus-
    Chriſt
    , au iour du Iugement : & que
    vous n'y ſoyez condamnée à des pei-
    nes infiniment plus grieues255 que celle
    que vous ſouffrez ?
    IX.  Dans vos douleurs, conſiderez,
    que ſi vous auez du courage & de
    la conſtance, les conſolations du Ciel
    ne vous manqueront point : & qu'el-
    les echangeront vos triſteſſes en ioye;
    ainſi qu'il eſt fort ſouuent arriué aux
    Martyrs.
    Les Anges remplirent la priſon de S.
    Potite
    d'vne celeſte lumiere , & d'vne
    In Act.
    ipſorũ.
    tres-ſuaue odeur ; firent tomber ſes
    chaiſnes & ſon colier de fer: & le rem-
    plirent d'vne ſi diuine conſolation ,
    qu'il luy ſembloit eſtre desja en Para-
    dis. Ces eſprits celeſtes viſiterent ; &
    conſolerent auſſi S. Ephyſe , dans ſa
    priſon.  Ils y encouragerent S. Con-
    Q iij
    
    366
    La Direction & la Conſolation
    corde , qui eſtoit garotté auec de
    gros liens , & tourmenté par la faim.
    Ils y animerent S. Hermyle, & y firent
    la meſme faueur à pluſieurs autres.
    Ils feront inuiſiblement dans voſtre
    cœur256, ce qu'ils faiſoient , ſe rendant
    viſibles aux Saints, ſi vous les imitez
    en leur conſtance. Demeurez dans vo-
    ſtre maiſon auec voſtre mary , & auec
    vos enfans, & Dieu y demeurera auec
    ſes Anges , & vous y comblera de be-
    nedictions & de contentemens.
    X.  Enfin , euitez , tant que vous
    pourrez honneſtement les danſes &
    les balets. Ce ne ſont que des amu-
    ſemens d'enfans, pour l'ordinaire.
    Pa-
    norm.l.
    I. de
    eius
    geſtis.
    Alphonſe Roy d'Arragon , diſoit :
    qu'entre les danſeurs & les inſenſez,
    il n'y auoit nulle difference , que la
    longueur ou la brieueté du temps.
    Et eſtant interrogé ce que c'eſtoit que
    la dance, il dit ; C'eſt vn Cercle, dont
    le Diable eſt le centre : & ſes Anges
    font la circonference.
    Les Chaſſeurs prennent en danſant
    diuers poiſſons , diuers oiſeaux , &
    diuers animaux : comme i'ay montré
    dans d'autres Traittez.
    
    367
    des perſonnes Mariées.
    Fuyez-donc, tant que la Charité &
    la ciuilité vous le permettront, tou-
    tes ces recreations vaines & friuoles.
    Appliquez voſtre eſprit à la conduite
    de voſtre maiſon.  Demeurez-y, au-
    tant que voſtre ſanté & la vertu de-
    mandent.  Vous plairez à Dieu & à
    voſtre mary: vous profiterez à vos en-
    fans & à vos ſeruiteurs : & vous arri-
    uerez plus facilement à vne haute
    vertu.
    Bandeau fleuri.

    CHAPITRE IV.

    La Conſolation & la Direction d'vn mary
    dont la femme eſt libertine
    & débauchée.

    C Omme nul mal dans le ma-
    riage n'égale ce deſordre : auſſi
    nul remede n'eſt plus difficile , ny à
    trouuer ny à donner , que ceux qui
    puiſſent guerir vne maladie deſeſpe-
    rée & preſque incurable. Voyons-en
    neantmoins quelques-vns.
    Q iiij
    
    368
    La Direction & la Conſolation
    §.  I.   Auis au mary qui eſt tombé
    dans ce malheur.
    I. Ne iugez point que voſtre femme
    ſoit vne abandonnée : ſi vous n'en a-
    uez des marques tres-conuaincantes.
    L'Amour eſt aueugle, & ſe forme mil-
    le phantaiſies tres-eſloignées de la ve-
    rité.  Comme c'eſt vne prudence ne-
    ceſſaire, de preuenir les fautes & de
    les deſtourner, auant qu'elles ſoient
    arriuées. Auſſi eſt-il tres perilleux de
    manifeſter ſes ſoupçons, s'ils ne ſont
    tres-bien fondez.  La colere & le dé-
    pit jettent quelquefois vne femme
    dans des mélancolies & dans des ra-
    ges , qui la precipitent en des abyſ-
    mes, qu'elle n'auoit iamais regardez.
    II.  Si voſtre ſoupçon eſt iuſte &
    raiſonnable; preuenez les ſuites des
    familiaritez , qui ne vous plaiſent
    point. Auertiſſez ſerieuſement celle
    que vous voulez ſauuer , en conſer-
    uant ſon honneur, le voſtre eſt celuy
    de voſtre famille. Que vous ne vou-
    lez point abſolument , qu'elle viſite
    telle & telle perſonne, ny qu'elle les
    admette dans voſtre logis.
    
    369
    des perſonnes Mariées.
    Quand vous aurez ordonné cette
    reſerue , tenez ferme dans voſtre re-
    ſolution. Si la prudence le permet, té-
    moignez par quelqu'vn de vos amis,
    ou par vous-meſme à ces frippons :
    qu'ils vous obligeront , de ne point
    ſe preſenter à voſtre porte , ny con-
    ſeruer auec voſtre femme , en quel-
    que lieu que ce ſoit.  Il eſt plus faci-
    le d'éloigner l'eſtoupe du feu; que de
    l'empeſcher de bruſler, apres vne ap-
    proche indiſcrete.
    Charles le mauuais , Roy de Na-
    Annal.
    Franc.257
    & Na-
    uar.
    uarre , fut couſu dans vn linge trem-
    pé en l'eau de vie, afin de réchauffer
    ſon corps, incommodé d'vne exceſſi-
    ue froidure. Vn Page, au lieu de cou-
    per le filet auec vn ciſeau, y appliqua
    vne chandelle pour expedier promp-
    tement. Le feu ſe ſaiſit auec vne telle
    promptitude du fil & de tout le lin-
    ceul, que ce miſerable & mauuais Prin-
    ce y fut bruſlé, ſans que iamais on puſt
    le ſecourir.
    Le ſeul remede au feu de l'amour im-
    pudique, c'eſt l'éloignement. Les moin-
    dres flammes deuiennent des incen-
    Q v
    
    370
    La Direction & la Conſolation
    dies, qui conſument tout & les redui-
    ſent en cendres.
    III.  Si nonobſtant les friponneries
    de voſtre femme , vous ne trouuez
    pas bon pour voſtre ſatifaction , &
    pour le bien de vos enfans, de l'éloi-
    gner de vous : aimez-la, & careſſez-
    la le plus tendrement que vous pour-
    rez.  Souuent les femmes , par leur
    humeur farouche & dédaigneuſe ,
    ſont cauſes des fautes de leurs maris:
    & les maris , de celles de leurs fem-
    mes. Certains naturels, pleins de feu
    & d'affection, ne ſe peuuent conten-
    ter, s'ils ne voyent vn amour ardent ,
    affectueux, & qui de deux cœurs n'en
    font qu'vn. Apoc.
    10. I.
    Saint Iean, dans ſon extaſe, vit
    vn Ange , dont les pieds eſtoient de
    feu , & vn homme , qui auoit les
    yeux comme deux flambeaux. Le Pro-
    phete Ezechiel vit des Cherubins, qui
    Ezech.
    3.
    auoient la face toute ardente , & vn
    homme habillé de lin , qui prenoit a-
    uec la main des charbons allumez pour
    les ietter ſur la ville de Ieruſalem.
    Que voſtre amour ſoit chaſte &
    
    371
    des perſonnes Mariées.
    Angelique : mais qu'il ſoit actif &
    bruſlant. Tout ce que deſire voſtre
    femme, faites le par vn amour em-
    braſé de flammes du Ciel; elle ſe laiſ-
    ſera gagner par vn charme ſi doux &
    ſi puiſſant.
    IV.  Occupez-la bien & agreable-
    ment, dans le logis.  Le plaiſir qu'el-
    le prendra dans voſtre entretien, dans
    la viſite de ſes parentes , dans la va-
    rieté des affaires , dans la beauté de
    ſes ouurages, luy donnera de la ioye,
    & le diuertiſſement purifiera ſon ima-
    gination, & occupera ſon eſprit. L'oi-
    ſiueté eſt la ſource des penſées imper-
    tinentes : & en ſuite, des mouuemens
    déreglez.
    Les Corinthiens258 qui eſtoient ſi im-
    pudiquées , que tous les iours ils pro-
    ſtitutoient mille de leurs filles à l'hon-
    neur de Venus , auoient vne ſtatuë de
    cette Deeſſe , qui eſtoit d'or & d'y-
    uoire : & tenoit d'vne main vn pauot,
    de l'autre vne pomme : pour montrer
    que les richeſſes qui cauſent l'oiſiue-
    té & les delices ſont l'origine de la
    luxure.  Et Diogene diſoit que l'A-
    Q vj
    
    372
    La Direction & la Conſolation
    mour eſt l'occupation des perſonnes
    oiſiues.
    V.  Aidez voſtre femme, par vos
    bons auis : excitez-là à la deuotion :
    pouſſez-là à la frequentation des Sa-
    cremens, au deſir d'oüir les Sermons,
    à l'exercice de l'examen de conſcien-
    ce. Achetez-luy quelque liure deuot,
    qui ſoit agreable dans ſon ſtyle : &
    qui contienne diuerſes hiſtoires di-
    uertiſſantes. La pieté ſe gliſſera dou-
    cement dans ſon ame , & y produira
    des fruits de ſainteté.
    Pluſieurs femmes reſſemblent à la
    Vigne. Elles rampent par terre, ſi el-
    les ne ſont point ſouſtenuës par le
    ſecours de leurs maris. Mais ſi elles
    en ſont aidées , elles s'y attachent,
    & montent fort haut , ſelon la hau-
    teur de l'arbre qu'elles embraſſent.
    Soyez eſleué iuſques au Ciel : & vo-
    ſtre femme ſe retirera entierement
    de la terre , & ſera grande deuant
    Dieu.
    Ariſtote enſeigne , dans ſes Oeco-
    nomiques259, Que l'homme doit pren-
    dre vne femme , à deſſein de luy
    
    373
    des perſonnes Mariées.
    montrer & faire pratiquer la vertu.
    Ne manquez point à voſtre deuoir en
    ce point , & elle ne manquera pas au
    ſien, en ce que vous ſouhaitez.
    Auguſte Empereur Romain auoit des
    amourettes deffenduës. Liuia ſa fem-
    me n'en faiſoit point de bruit : mais
    elle l'imitoit en ſa débauche , Augu-
    ſte
    n'auoit pas l'authorité de l'empeſ-
    cher.  Il n'eſt pas iuſte de vouloir les
    autres chaſtes, lors qu'on s'abandon-
    ne à la volupté.
    VI.  Choiſiſſez de bons ſeruiteurs
    & de bonnes ſeruantes: qui par leurs
    vertueux exemples & par leurs ſages
    diſcours, aident voſtre femme : & qui
    par leur vigilence & par leur fidelité,
    la tiennent en bride.
    Si la femme de Putiphare n'euſt trou-
    ué le chaſte Ioſeph ; il y fuſt bien ar-
    riué du deſordre au logis. In
    Carm.260
    Saint Gregoire de Nazianze eſcrit,
    que les ſeruantes ſont l'image du cœur261
    de leurs Maiſtreſſes : & que comme
    les Arondelles nous ſont les Meſſage-
    res du Printemps : & les fleurs du
    fruit.  De meſme les ſeruiteurs & les
    
    374
    La Direction & la Conſolation
    ſeruantes le ſont de leurs maiſtres & de
    leurs maiſtreſſes.
    Si vos ſeruiteurs ſont vicieux , chaſ-
    Nict-
    tas Cho
    miata.
    ſez-les , pour vtiles qu'ils vous puiſ-
    ſent eſtre : mais particulierement, ne
    retenez iamais des impudiques.
    Baudoüin Empereur de Conſtantino-
    ple
    , eſtoit ſi chaſte : qu'il n'auoit ia-
    mais ietté vne œillade impudique ſur
    vne femme. Chaque ſemaine il faiſoit
    proclamer deux fois dans ſon Palais :
    Que perſonne ne fuſt ſi hardy de paſ-
    ſer la nuit, & prendre ſon ſommeil en
    ſa Cour , ayant peché auec la femme
    d'autruy.
    VII.  Si vos auis ne profitent de
    rien à voſtre femme , retranchez le lu-
    xe de ſes habits : Elle n'oſera alors pa-
    roiſtre ſi facilement : & ne ſera point ſi
    fort tentée. Les veſtemens ſomptueux,
    diſoit l'Empereur Auguſte, ſont l'eſten-
    dard de l'orgueil , & le nid de la lu-
    xure.
    Iezabel s'ornoit de ſes plus beaux
    4. Reg.
    9.262
    habits , & ſe fardoit pour donner de
    l'amour à Iehu : mais elle en receut la
    recompenſe , qu'elle meritoit , eſtant
    
    375
    des perſonnes Mariées.
    precipitée d'vne feneſtre ſur le paué :
    & mangée par les chiens.  Son nom
    ſignifie, vne Iſle d'ordure, & vne ordure
    maudite
    . Toutes les eaux de la mer ne
    ſuffiſent pas , pour lauer les taches
    qui prouiennent de l'impudicité.
    Tous leurs ornemens retournent à
    leur blaſme. Salomon le declare, par
    vn Symbole , qui exprime bien leur
    Prou.
    II. 226.
    impertinence.  Vne femme belle &
    ſotte
    , dit-il , eſt vn Anneau d'or &
    de perles, ſur vn Pourceau
    . Car com-
    me explique Solonius , ainſi qu'vn
    porc gaſte l'anneau, pour beau & pre-
    cieux qu'il ſoit , foüillant dans l'or-
    dure , & l'y roulant.  Ainſi vne fem-
    me déreglée, gaſte toute la beauté de
    ſon corps & de ſes habits, par ſes vi-
    ces & par ſes débauches.
    VIII.  Quand vous auriez trouué
    dans vne faute voſtre femme, ne de-
    Vita.263 ſeſperez point de ſa conuerſion. Sain-
    te Thaïs
    fut fort long - temps ,
    dans le deſordre : elle ſe conuertit
    neantmoins , auec vne telle ferueur :
    qu'vn ſaint Perſonnage vit , quelques
    années apres, vn lit tres riche & tres-
    
    376
    La Direction & la Conſolation
    bien orné au Ciel , qui eſtoit gardé
    par trois Vierges.  Il s'enquit, à qui
    ſe gardoit vne demeure ſi precieuſe ?
    On luy reſpondit , Que c'eſtoit pour
    Thaïs la pechereſſe: à cauſe de la peni-
    tence exemplaire qu'elle faiſoit.
    Si donc apres vne ſurpriſe , voſtre
    femme ſe met parfaitement à la vertu,
    comportez-vous enuers elle, comme
    Dieu.  Vous ne pouuez trouuer vne
    Regle plus iuſte , plus droite & plus
    excellente.  Dieu luy a pardonné ſon
    peché , & donné le droit d'entrer en
    ſon Palais pour toute l'éternité: par-
    donnez luy, & ne la chaſſez point de
    voſtre maiſon.
    IX.  Si vous n'y voyez nul aman-
    dement, quittez-là: & adonnez-vous
    plus ſerieuſement à la vertu.  Saint
    Paul le Simple
    ayant trouué ſa fem-
    me en adultere , il l'abandonna : ſe
    retira au deſert auec Saint Antoine:
    & ſe fit vn grand Saint.
    Les Sacrez Canons ordonnent
    32. 4. I.
    Can.
    Si ut.
    In
    Matth.
    deux ans de penitence à vn homme,
    le quel ayant ſurpris ſa femme en a-
    dultere , ne la quitte pas.  Car , dit
    
    377
    des perſonnes Mariées.
    Saint Chryſoſtome , comme c'eſt vne
    cruauté de chaſſer vne femme chaſte:
    auſſi eſt-ce vne folie & vne injuſtice
    de retenir vne proſtituée.  Et celuy
    là eſt le deffenſeur de l'ordure, qui ca-
    che le crime de ſa femme.
    Meſlez donc la Iuſtice auec la Cha-
    rité, la ſeuerité auec la douceur. Ser-
    uez-vous de toutes les precautions ,
    pour empeſcher le mal: de toutes les
    diligences, pour le guerir : & de tou-
    te la force de voſtre cœur264, pour le
    retrancher, ſi la neceſſité vous y con-
    traint.
    §.  II.  Auis pour la femme qui ſe laiſſe
    emporter au libertinage, & à la débauche.
    I. Excitez en voſtre cœur265 vn ardent
    deſir de vous ſauuer. Il s'y agit d'vne
    eternité de ioyes & de recompenſes :
    ou d'vne eternité de douleurs & de
    tourmens. Tous les plaiſirs deſordon-
    nez paſſent comme vn torrent , & ne
    laiſſent , que de la bouë & du rauage.
    Ne vous moquez-vous pas de l'Em-
    Thrac.
    teriſt.
    in Ni-
    ceta.
    pereur Conſtantin Copronyme ; qui
    ſe delectoit tellement à l'odeur des
    
    378
    La Direction & la Conſolation
    excremens de cheuaux, qu'il s'en frot-
    toit par le plaiſir le viſage & les narines:
    qu'il commandoit à ceux qui luy eſ-
    toient familiers , de faire le meſme :
    & careſſoit ceux qui luy obeïſſoient
    en cela.  Les impudiques font enco-
    re pis : & ſont plus abominables de-
    uant Dieu, deuant les Anges, deuant
    les Saints de Paradis , & deuant les
    hommes ſages de la Terre.
    Vous les comparerez raiſonnable-
    ment à l'Eſcargot, qui au rapport d'E-
    Lil.4.
    de ani-
    mal.c.
    I8 ibid.
    l.3.c.7.266
    lien, vit & ſe plaiſt dans l'ordure: &
    meurt au milieu des Roſes. Ou au
    Vautour, lequel ſe nourrit voloniers
    de charongnes: & meurt dans les par-
    fums & les odeurs aromatiques.  Le
    luxurieuz s'attriſte dans les exercices
    celeſtes: & ſe réjoüit dans le limon des
    abyſmes.
    Leuez les yeux au Ciel , vous mé-
    priſerez les amours de la terre. Clau-
    de Rangonie
    , tres-noble pour ſa No-
    bleſſe & pour ſa vertu, prit pour ſon
    ſymbole vne flamme qui s'éleuoit en
    haut.  Elle y ioignit ces mots. Num-
    quam deorſum
    : pour montrer qu'elle
    
    379
    des perſonnes Mariées.
    ne feroit iamais rien d'indigne de ſa
    nobleſſe & de ſa pureté.
    II.  Non ſeulement le plaiſir paſſe :
    mais il laiſſe incontinent267 vne grande
    douleur , qui en fait abſolument per-
    dre la memoire , & tourmente l'ame
    Pro
    Cælio.268
    par ſon amertume. Les amours & les
    delices
    , dit Ciceron, perdent bien-toſt
    leur fleur, leur beauté, & leur agrément.
    Les plus grandes voluptez ont vn dégouſt
    tres-faſcheux
    .
    Vne femme débauchée, qui par at-
    traits ſurprend quelques ieunes éuen-
    tez , eſt ſemblable à vn Peſcheur, le-
    quel ſe ſert de venin , pour prendre
    des poiſſons. Il en prend facilement:
    mais ils ſont corrompus, de mauuais
    gouſt, & cauſent des maladies.
    La volupté de prime abord a quel-
    Athen.
    lib. 2.269
    que apparence de delectation ; mais
    elle coule à l'inſtant, & ſe tourne en
    amertume. Elle eſt comme le fleuue
    Hypanis: qui, les cinq premiers iours
    a vne eau douce & agreable au gouſt:
    mais pour lors il eſt petit.  Apres ce-
    la ſes eaux s'augmentant , il eſt tres-
    amer.
    
    380
    La Direction & la Conſolation
    Sodome & Gomorrhe , qui eſtoient
    abominables pour la luxure de leurs
    habitans , furent abyſmées dans des
    eaux butimineuſes270 & enſouffrées: pour
    declarer que Dieu noye & bruſle tout
    enſemble dans d'extremes douleurs ,
    ceux qui en l'offenſant cherchent du
    plaiſir dans l'infamie.
    Gomorrhe ſignifie chez les Hebreux,
    & vne débauchée , & vn peuple amer.
    L'amertume eſt inſéparable de la dé-
    bauche.
    III.  Si vous aimez tant le plaiſir,
    ſuiuez la vertu : & vous n'en man-
    querez iamais.  Les Egyptiens deſi-
    rent les aulx & les oignons, qui font
    pleurer: Dieu nourrit ſon peuple de la
    manne qui a toute ſorte de ſaueurs :
    & le met dans vne terre qui coule en
    lait & en miel.
    Voſtre cœur271 ſentira de la douceur
    Solin. ou de l'amertume, ſelon qu'il ſe tour-
    nera vers les delices du Ciel, ou vers
    celles que les vicieux pretendent dans
    la bouë de la terre.  Le fleuue Hu-
    mæreus eſt amer , lors qu'il coule du
    coſté du Septentrion : il eſt doux,
    
    381
    des perſonnes Mariées.
    lors qu'il ſe tourne vers le Midy.
    IV.  Voſtre honneur, qui vous doit
    eſtre plus cher que voſtre vie, vous
    doit donner de l'horreur d'vn vice in-
    fame, qui n'eſt que puanteur : & qui
    eſt capable de vous rendre ridicule
    dans vne ville entiere. Au contraire,
    vous deuez aimer la Chaſteté , qui
    vous rendra recommandable par tout.
    La Pudicité, eſcrit Saint Hieroſme,
    Lib.I.
    inIoui--
    nian.
    eſt la propre vertu de la femme : Elle a
    égalé Lucrece à Brutus: & on peut dou-
    ter ſi elle ne l'a pas eſleuée plus haut
    que luy. Car elle luy apprit de ne point
    demeurer dans vne infame ſeruitude.
    Elle a eſgalé Cornelia à Gracchus, & Por-
    tia
    à vn autre Brutus.  Tanaquil eſt plus
    renommée que ſon mary.  L'antiquité a
    mis en oubly le nom de ſon mary: & ſa ver-
    tu la renduë recommandable à tous les Sie-
    cles, qui ne s'en oublieront iamais
    .
    V.  Dieu punit griéuemẽt le peché des
    femmes qui s'abandõnent à la luxure.
    I.  En la Loy de Moïſe, il auoit or-
    donné : qu'on fiſt boire de l'eau be-
    nite par les Preſtres, à la femme qui
    eſtoit ſoupçonnée d'adultere. Si elle
    
    382
    La Direction & la Conſolation
    auoit commis le crime, ſes entrailles
    pourriſſoient , & elle mourroit auec
    de grandes douleurs.
    2.  Il pouſſa Phineés à tuer Zambri
    & Corbi, qui pechoient enſemble ; &
    le recompenſa auantageuſement, at-
    tachant pour touſiours le Sacerdoce à
    ſa race.
    3.  Dieu enuoye des maladies aux
    impudiques. La B. Iutte predit à vne
    Boll.
    in vita.272
    femme, qu'elle ſeroit lepreuſe, ſi elle
    continuoit ſes déreglemens. Elle pe-
    cha, & fut incontinent273 ſaiſie de cette
    maladie honteuſe & douloureuſe.
    VI.  Tous les peuples ſe ſont ban-
    dez vnanimement contre les femmes
    adulteres.
    I.  Ceux de Cume la mettoient ſur
    vne haute pierre, au milieu du mar-
    Plut.
    Queſt.
    Grec.274
    ché, pour eſtre l'oprobre & l'execra-
    tion de toute la ville : puis la condui-
    ſoient ſur vn aſne par toutes les ruës,
    auec permiſſion à vn chacun de ſe mo-
    quer d'elle : & la tenoient pour infa-
    me le reſte de ſa vie.
    2.  Les Egyptiens foüettoient tres-
    rudement l'homme adultere ; & cou-
    
    383
    des perſonnes Mariées.
    poient le nez à la femme, pour la
    rendre toute ſa vie la fable de ſa
    ville.
    3Mahomet leur faiſoit donner cent
    coups de baſtons.
    4. Au Breſil , on fait mourir la fem-
    Oſor.
    l. 21275
    me , qui a ſaly la couche de ſon ma-
    ry , ou elle eſt venduë , comme vne
    eſclaue.
    5. Opilius Macrinus les faiſoient brû-
    ler toutes viues.
    6. Les Parthes ne puniſſoient aucun
    crime plus ſeuerement.
    VII.  Meditez ſouuent l'énormi-
    té de l'Adultere , & vous le fuirez :
    non ſeulement à cauſe de ſon infamie,
    & des punitions temporelles qui luy
    ſon attachées , par les loix diuines
    & humaines , mais auſſi à cauſe de ſa
    malignité.
    I.  Il tuë voſtre ame, eſtant vn pe-
    ché de mort, & tres-enorme : & ce
    mal eſt d'autant plus perilleux, qu'il
    fait mourir en riant.  Vous le com-
    parerez bien à certaines Aragnées ve-
    neneuſes , qui font rire & font mou-
    rir tout enſemble : ou à l'Aſpic, dont
    
    384
    La Direction & la Conſolation
    la morſure delecte : & eſt incurable.
    2. La femme adultere tuë tous ceux
    qu'elle careſſe : & elle en tuë d'autant
    plus, qu'elle a plus de miel ſur les le-
    vres. Les Heptacometes, peuples d'A-
    ſie, recueilloient ſur leurs arbres vn
    Strabo.
    l. 12.276
    certain miel, qui faiſoient fols ceux qui
    en mangeoient. Ils en preſenterent
    aux ſoldats de Pompée. Trois Com-
    pagnies en ayant gouſté, perdirent
    leur bon ſens, & furent maſſacrées,
    par ces barbares.
    Les paroles d'vne méchante femme
    ſont des fléches empoiſonnées, que
    le Diable tire au cœur277 de ceux qui
    en approchent : & tous ceux qui en
    ſont frappez periſſent. Vous auez vn
    beau Symbole de ce malheur, dans vn
    arbre de l'Iſle Hiſpaniola en l'A-
    Hiſtor.
    noui
    Mundi278
    merique. Cét arbre eſt d'vne odeur
    tres-agreable:mais il a vn ſuc ſi malin,
    qu'il ſert de poiſon aux Indiens, qui
    en frottent leurs fléches: afin que leurs
    coups ſoient mortels.
    VIII.  Reſoudez-vous genereuſe-
    ment de ſortir de cette infamie. Ie vous
    en preſenteray icy neuf moyens.
    I. Conſi-
    
    385
    des perſonnes Mariées.
    I.  Conſiderez ſouuent les maux
    qu'elle apporte, comme ie viens de
    vous montrer : & que c'eſt vne gran-
    de folie de les encourir : & meſmes
    de mourir & de tuer les autres , pour
    vne ordure ſi ſale & ſi abominable.
    Solin. Nous haïſſons la Panthere , parce
    qu'elle a en horreur l'homme & en dé-
    chire la figure : & que neantmoins,
    elle en mange les excremens , & les
    mange auec auidité.
    Herod.
    l. 2.279
    Pour attraper le Crocodile , on luy
    preſente le train de derriere d'vne truïe,
    ou d'vn pourceau. Il accourt, pour
    le deuorer : & lors qu'il y eſt attaché,
    on luy jette de la boüe ſur les yeux.
    Son aueuglement en rend la priſe fa-
    cile. Ne vous enueloppez point dans
    la bouë , ſi vous ne voulez que le
    Diable vous oſte les yeux , la liberté,
    & la vie.
    2. Demeurez en voſtre logis : Tout
    y eſt pur & precieux. Dieu dit en l'Ec-
    cleſiaſtique
    , que les pieds d'vne fem-
    Eccl.26
    23.
    me qui ſont ſtables , reſſemblent à des
    Colomnes d'or, qui ſont poſées ſur dés
    baſes d'argent
    .
    R
    
    386
    La Direction & la Conſolation
    3. Trauaillez le plus que vous pour-
    rez : & iuſques à ce que vous ſoyez
    bien enracinée dans la vertu , choi-
    ſiſſez des ouurages delectables & di-
    uertiſſans. Le plaiſir que vous y pren-
    drez, attachera ſi agreablement voſtre
    imagination ; qu'elle ne penſera point
    à des réueries chimeriques & crimi-
    nelles. Le Peintre Nicias ſe recreoit ſi
    fort dans ſa beſongne , & s'y portoit
    auec vne telle chaleur , que ſouuent
    il s'oublioit du boire & du manger.
    Faites ce qu'il vous plaira; ſans le di-
    uertiſſement du trauail , voſtre eſprit
    ſera trauerſé de mille phantoſmes im-
    pertinens.  Vn champ qui n'eſt point
    labouré ny enſemencé de bonne grai-
    ne , ſe remplit d'eſpines & de char-
    dons.
    Pour cette raiſon, les Saintes les plus
    eſluées en la contemplation des choſes
    celeſtes , ont mis beaucoup de temps
    au trauail des mains : comme Sainte
    Elizabeth
    , fille de Bela Roy d'Hongrie280:
    laquelle s'occupoit à filer & à faire di-
    uers ouurages.
    Le trauail eſt , ſans comparaiſon ,
    
    387
    des perſonnes Mariées.
    plus neceſſaire à ceux qui ſont dans l'a-
    gitation des Paſſions: & qui n'ont point
    l'vſage de la meditatiõ & des heroïques
    vertus. Car ne ſe pouuans eſleuer au
    Ciel , ils tombent dans des penſées
    groſſieres, materielles, & dangereuſes.
    Il faut de l'occupation , pour leur at-
    tacher l'eſprit à vn objet qui ſoit bon.
    4. Moderez voſtre viure , & taſchez
    à trouuer par diuerſes reflexions &
    par les lumieres du Ciel , ce qui vous
    eſt vtile ou dommageable, pour voſtre
    ſalut.  Manger beaucoup, rechercher
    des viandes delicates , & qui de leur
    nature excitent la chaleur du corps ,
    cauſe ſans doute quelques eſmotions
    dangereuſes, & diuerſes penſées ex-
    trauagantes.  Où il y a beaucoup de
    viandes , on trouue pour l'ordinaire
    beaucoup de rats & de ſouris.
    Tous les Saints ſe ſont ſeruis de la
    ſobrieté pour dompter leurs corps, &
    y ont ſouuent adjouſté des jeuſnes pro-
    digieux : comme i'ay prouué tres am-
    plement par diuers exemples, en la pre-
    miere partie du ſaint trauail des mains281
    Lib, 4. 5.  Ne dormez point trop.  Le ſom-
    R ij
    
    388
    La Direction & la Conſolation
    meil renforce & engraiſſe le corps, &
    affoiblit l'eſprit, le rendant groſſier &
    & ſtupide.  Venus , comme i'ay dit ,
    tenoit dans ſa main vn pauot, qui eſt
    le ſymbole du ſommeil.
    Le Diable eſt le Prince des tenebres,
    qui ſe iouë facilement de l'imagina-
    tion de ceux qui dorment auec excés:
    la raiſon eſtant aſſoupie , & n'ayant
    point ſes fonctions libres.
    Il y a peu de difference entre vn
    homme qui dort, & entre vne beſte:
    & meſme vne beſte qui veille eſt plus
    vtile , qu'vn dormeur.  Vn oiſeau
    nous recrée par ſon chant, vn chien
    par ſes careſſes, vn cheual par ſes ſer-
    uices. Vn dormeur eſt vne maſſe de
    chair inutile.
    Pour cette raiſon, les hommes d'eſ-
    prit , les Saints ont fuy le ſommeil
    tant que l'infirmité de la nature l'a
    permis. Ariſtote tenoit en dormant
    vne boule dans ſa main , au deſſus
    Laẽrt.
    in vita
    d'vn baſſin de cuivre: afin que cette
    boule luy tombant de la main , il
    s'éueillaſt. Le Philoſophe Praxagare
    ſe lioit les cheueux à vne poutre :
    
    389
    des perſonnes Mariées.
    afin qu'au moindre mouuement de ſa
    teſte , dans le ſommeil , il fuſt réueil-
    lé par la douleur.
    Les Saints ont eſté bien plus vigi-
    lans.  Sainte Catherine de Sienne ne
    dormoit ſouuent qu'enuiron vne heu-
    In vi-
    tis.
    re. Saint Antoine & ſaint Arſene dor-
    moient fort peu, & paſſoient quelque-
    fois les nuits toutes entieres en orai-
    ſon.  Saint Euthyme dormoit tenant
    vne corde à la main, afin que le mou-
    uement l'éueillaſt : & le B. Suſo, por-
    toit ſur ſon dos vne Croix pleine de
    cloux qui le tourmentoient. Saint Ma-
    caire
    fut vne fois vingt iours ſans
    dormir, vſant d'vne merueilleuſe con-
    trainte à ce deſſein ſi heroïque : mais
    qui n'eſt point imitable.
    6.  Si voulez eſtre chaſte , gardez
    vos yeux : ce ſont des voleurs , qui
    emportent l'ame , & l'attachent à
    l'objet qu'ils contemplent.
    Lors que les Cailles ſont dans la cha-
    leur de leurs amours , on leur preſente
    Athen.
    l.9.282
    vn miroir & vn lacet, qui eſt repreſenté
    dans le miroir, elles accourent au lacet,
    & s'y embaraſſent de telle ſorte que le
    R iij
    
    390
    La Direction & la Conſolation
    Chaſſeur les prend & les tuë. Les yeux
    & le viſage des hommes & des fem-
    mes ſont des miroirs , où le demon
    rend ſes filets, & prend ceux qui s'y
    arreſtent.
    7. Mortifiez voſtre corps, s'il ſe re-
    uolte contre voſtre eſprit. Traitez-le,
    comme vn ſeditieux & vn rebelle ,
    qui trouble voſtre paix & voſtre re-
    pos.  Vn Cheual bien piqué & bien
    fatigué ne penſe point à ſes amours.
    Saint Hilarion eſtant ieune ſentoit,
    contre ſon gré , des mouuemens dé-
    reglez en ſon corps.  Il luy diſoit a-
    lors ; O Aſne , ie te feray tant ieuſner,
    que tu penſeras plus à ſouſtenir ta vie ,
    qu'à m'affliger
    . Et il le dompta ſi bien,
    qu'il en fut bien-toſt le maiſtre.
    Saint Macaire s'expoſa ſix mois à
    la piqueure de gros bourdons , pour
    dompter la luxure & vne autre paſ-
    ſion : & retourna ſi defiguré dans ſon
    Monaſtere, qu'on l'euſt pris pour vn
    lepreux.
    Le B. Albert Hermite , ſe ietta &
    roula ſur des eſpines , pour vaincre
    vne tentation : le Diable luy appa-
    
    391
    des perſonnes Mariées.
    roiſſant ſous la figure d'vne tres-belle
    fille, & l'incitant au peché283. Lors que
    la veüe de quelque frippon vous eſ-
    meut , penſez que peut-eſtre c'eſt vn
    Diable déguiſé.
    Le B. Aëlrede , eſtant agité d'vne
    faſcheuſe repreſentation, ſe precipita
    dans vne eau tres-froide : y eſteignit
    le braſier , que le demon auoit allu-
    mée, & en ſortit victorieux.  I'ay par-
    lé ailleurs de S. Bernard , de S. Fran-
    çois
    , de S. Benoiſt , & d'autres Saints,
    qui par leurs mortifications ont tota-
    lement ſurmonté l'impudicité : & ont
    veſcu ſur terre vne vie Angelique.
    L'Elephant n'a commerce auec la
    Ælian
    l. 7., de
    anim.
    c. 18.
    femelle , qu'vne fois en ſa vie : enco-
    re ſe cache-t'il dans les bois, ou dans
    de profondes vallées : & puis ſe la-
    ue dans le fleuue Amili , qui eſt en
    Mauritanie. Dieu ne vous tient point
    cette rigueur. Vous auez dans vn le-
    gitime Mariage des remedes à vos
    maux. Ne ſerez-vous pas tres-crimi-
    nelle deuant Dieu , ſi vous cherchez
    de commettre des crimes hors du lo-
    gis , en cela meſme que vous auez
    R iiij
    
    392
    La Direction & la Conſolation
    moyen d'exercer auec vertu, ſans pe-
    ril , ſans crainte & ſans remords de
    conſcience.
    8.  Conſiderez, que la Chaſteté me-
    rite bien la peine que vous prendrez
    pour ſa conſeruation.  La Pudicité, dit
    Lib. de
    Pudic.284
    Terrulien, eſt la fleur des bonnes mœurs,
    l'honneur des corps , la beauté des deux
    ſexes , l'integrité de la nobleſſe, la baſe
    de la ſainteté , & l'indice d'vne bonne
    ame
    .
    9.  Enfin , ſur la connoiſſance que
    toutes vos induſtries285 & tous vos ef-
    forts ſeront nuls , ſi Dieu ne court
    à voſtre aide, priez le ardemment de
    vous ſecourir.  Saint Antoine chaſſa
    le demon de fornication, qui luy ap-
    paroiſſoit en chantant des Pſeaumes.
    Cét homme , qui vous enchante par
    ſes regards , par ſes diſcours, & par
    ſes ſottiſes eſt poſſible vn demon, ſor-
    ty des Enfers , comme i'ay dit.  Cét
    eſprit malicieux trompa S. Victorin,
    ſous l'habit d'vne fille : pourquoy ne
    vous tromperoit-il pas ſous l'habit
    d'vn homme ?  Quel regret auriez-
    vous toute voſtre vie , ſi vous auiez
    
    39 286
    des perſonnes Mariées.
    peché auec vn Diable ?  Il eſt certain,
    neantmoins, qu'il eſt dans vous , &
    dans celuy qui vous charme , ſi vous
    eſtes en peché mortel. Ce motif vous
    deuroit donner vne ſi forte impreſſion
    de crainte: que vous trembliez au ſeul
    nom de peché.
    Si dés que l'ennemy paroiſtra ,
    vous recourez à Dieu: ſi vous demeu-
    rez au logis ; ſi vous y trauaillez : ſi
    vous moderez voſtre viure & voſtre
    ſommeil : ſi vous gardez vos yeux :
    ſi vous mortifiez voſtre corps: ſi vous
    conſiderez ſouuent la beauté de la
    Chaſteté & la laideur du vice con-
    traire : vous deuez vous tenir aſſeu-
    rée de la victoire.  Vous viurez en
    paix : & comblerez de ioye voſtre
    mary , voſtre famille , & toute vo-
    ſtre parenté.




    R v
    
    394
    La Direction & la Conſolation
    Filet décoratif.

    CHAPITRE V.

    La Conſolation & la Direction d'vn
    Mary , dont la femme dépenſe
    trop en habit , & en d'au-
    tres ſuperfluitez.

    LA Prodigalité du Mary eſt faſ-
    cheuſe & dommageable : mais
    elle eſt encore plus tolerable, que celle
    de la femme.  Car ſi d'vn coſté il fait
    quelque profuſion par ſes excés : il
    recompenſe de l'autre , en amaſſant
    par ſes ſoins & par ſes trauaux. Mais
    il eſt tres-douloureux à vn mary, qui
    ſe fatigue , dans vn Barreau , dans
    des voyages pour le trafic , & dans
    d'autres emplois , de voir toutes ſes
    ſueurs tomber à terre , ſans aucun
    fruit par la faute de celle qui deuroit
    eſtre ſon aide & ſa conſolation.
    Quelques-vns ont exprimé ce mal-
    heur par vn plaiſant Embleme. Ils dé-
    Pau-
    ſan.
    in
    Attic.287
    peignoient l'Aſneſſe d'vn Cordier nom-
    
    395
    des perſonnes Mariées.
    Ocnus, laquelle mangeoit la corde
    à proportion que ce pauure homme
    la faiſoit.  Voyons quelques conſide-
    rations vtiles à ce ſujet , pour le bien
    du mary & de la femme.
    §.  I.  Auis au mary qui a vne femme
    prodigue.
    I.  Ne déniez point à voſtre femme
    les habits , que requiert ſa condition.
    Si vous luy en retranchez , ayant le
    moyen d'y fournir , vous luy faites
    tort , à vous meſme , & à vos enfans.
    Voſtre reputation en ſouffre : & ſon
    deſir de ſe parer croiſt d'autant plus,
    que vous luy faites vne plus forte re-
    ſiſtance. Si vous agiſſez en honneſte
    homme: elle ſe moderera plus facile-
    ment, pour vous agréer , connoiſſant
    la neceſſité de la famille , & voſtre
    inclination.
    II.  Ne croyez point que ce ſoit
    contre la vertu de s'habiller honne-
    ſtement & richement , ſi la qualité
    y oblige. Les Saints ont pris des ha-
    bits & des ornemens , qui eſtoient
    dans la bien-ſeance au temps qu'ils
    viuoient.
    R vj
    
    396
    La Direction & la Conſolation
    I. Abraham eſtoit tres vertueux :
    neantmoins il donna à ſon ſeruiteur
    des bracelets d'or & des pendans d'o-
    reilles auſſi d'or, & d'autres affiquets,
    pour en orner l'Eſpouſe de ſon fils
    Iſaac.
    2. Sara la femme de ce ſaint Pa-
    triarche , auoit vne ſignalée vertu :
    Elle ne laiſſoit pas toutefois de ſe ſer-
    uir des ornemens , que la bien-ſean-
    ce du temps demandoit. Elle accepta
    meſme vne ſomme fort conſiderable,
    que le Roy Abimelech luy bailla pour
    ſe faire vn voile de teſte.
    3. Iudith eſtoit ſi agreable à Dieu,
    pour ſa pieté , que Dieu la prit pour
    l'inſtrument , dont il ſe ſeruit à la de-
    liurance de ſa ville , qui eſtoit preſ-
    que priſe par les Aſſyriens.  Neant-
    moins, l'Eſcriture fait mention de plu-
    ſieurs de ſes ornemens , qui eſtoient
    de grand prix.  Elle s'en para pour
    aller au camp des victorieux: & Dieu
    non ſeulement ne l'en blaſma point:
    mais luy augmenta ſa beauté.
    4. Eſther eſtoit tres humble: elle ne
    laiſſoit pas de ſe parer quelquefois à
    
    397
    des perſonnes Mariées.
    la Royale , ſuiuant qu'elle ſçauoit
    eſtre la volonté du Roy , & ſuiuant
    la couſtume du païs; encore que dans
    ſon cœur288, elle euſt vne extreme auer-
    ſion de cette vanité.
    N'obligez point par vne deuotion
    eſcartée , voſtre femme , à s'habiller
    en Religieuſe. Chacun doit faire ſon
    perſonnage auec bien-ſeance, ſur le
    theatre de ce Monde.  Vn Capucin
    doit s'habiller en Capucin, vn Bour-
    geois en Bourgeois , vn Gentilhom-
    me en Gentilhomme , vn Prince en
    Prince, & vn Roy en Roy: autrement,
    toute l'œconomie des Royaumes ſe
    renuerſe.
    Nous poſons d'autres ornemens
    ſur noſtre teſte , que ſur nos pieds :
    & à la poitrine, qu'au dos.  Si l'on
    portoit vn collier d'or ſur la cuiſſe ,
    on s'en riroit: & il n'eſt auec admira-
    tion , pendu au col , Que chacun vi-
    ue ſelon ſon eſtat: & tout ſera dans vn
    bon ordre.
    III.  Remarquez meſme , que ce
    ſeroit contre la vertu , de ſe trop aui-
    lir en ſes habits.  Cette baſſeſſe de
    
    398
    La Direction & la Conſolation
    cœur289 & cette auarice pourroient em-
    peſcher d'illuſtres alliances , ou ſur
    l'opinion de voſtre pauureté, ou ſur
    la connoiſſance de voſtre eſprit diffi-
    cile & peu courtois.  La vertu con-
    ſiſte en la mediocrité290: & le deffaut eſt
    blaſmable auſſi bien que l'excés.
    Comme le Philoſophe Antiſthene
    montroit aux aſſiſtans ſon manteau
    déchiré ; Socrate luy dit , I'entreuois
    voſtre vanité, à trauers les trous de vo-
    ſtre manteau
    .
    Et Diogene foulant aux pieds le lit
    de Platon , qui eſtoit honneſtement
    paré, il s'écria ; Ie foule aux pieds l'or-
    gueil de Platon
    .  Platon, en ſouriant,
    luy dit auec raiſon ; Ouy dea : mais
    auec vn plus grand orgueil
    .
    IV. Ne permettez pas, neantmoins
    que voſtre femme excede notable-
    ment en ſes habits.  Elle en deuien-
    droit plus orgueilleuſe. Elle voudroit
    ſe montrer dans toutes les compa-
    gnies : ſa chaſteté en ſeroit moins aſ-
    ſeurée : voſtre famille en ſouffriroit :
    & vos parens en ſeroient ſcandilſez291.
    Chilon diſoit , Qu'il ne faut point
    
    399
    des perſonnes Mariées.
    trop orner la femme, qu'on met dans
    ſon logis : de peur d'auoir vne Dame
    & vne Gouuernante ; au lieu d'vne
    femme ſouple & obeïſſante à ſes vo-
    lontez.
    V. Si vous permettiez de l'excés à
    voſtre femme , au deſſus de ſa con-
    dition , vous la rendriez ridicule ,
    & vous auſſi.  Vous ſeriez meſmes
    l'objet de la haine publique: comme
    vn homme, qui ſe veut preferer à ſes
    voiſins , & à ceux qui ont vne meſ-
    me charge que luy.
    Plut.
    Lacou.292
    Teribazus , Gentilhomme Perſan ,
    allant à la Chaſſe auec le Roy Arta-
    xerxés
    , il y deſchira ſon habit. Il en
    demanda vn au Roy.  Ce Prince luy
    en donna vn des ſiens , auec deffen-
    ſe toutefois de le mettre.  Teriba-
    zus
    le prit auec action de graces ; le
    fit orner de diuerſes bagatelles de fem-
    mes : & s'en reueſtit.  Chacun s'en
    indigna. Artaxerxés n'en fit que rire :
    & luy dit, Ie te permets , comme à vne
    femme, de mettre de l'or ſur tes habits:
    & comme à vn fol , de porter vne robe
    de Roy
    .
    
    400
    La Direction & la Conſolation
    Et de verité, c'eſt vne folie à vn
    Aſne , de s'habiller d'vne peau de
    Lion: & à vne Corneille , de ſe pia-
    fer293 dans les plumes d'vne Aigle ou
    d'vn Paon, Chaque oiſeau eſt beau
    dans ſon plumage : & eſt l'objet de
    la riſée, dans le plumage d'autruy.
    §.  II.  Auis pour la femme, qui eſt
    exceſsiue en ſes habits.
    Tous les ornemens de voſtre corps
    ne doiuent viſer à autre fin, que de
    contenter voſtre mary. A qui deſirez-
    vous plaire, ſinon à luy ? Vous deuez
    auoir ſes volontez, pour la regle des
    voſtres.  S'il vous aime plus dans vn
    habit modeſte: encore qu'il ſoit vn peu
    au deſſus de voſtre qualité ( ſi l'on a
    eſgard aux excés de vos ſemblables )
    pourquoy voudriez-vous luy déplai-
    re , par cela meſme qui eſt ordonné
    pour vous rendre agreable à ſes yeux.
    En Syrie , les femmes aujourd'huy
    s'habillent pauurement, lors qu'elles
    Syria
    ſancta
    Beſson.294
    paroiſſent en public : & dans le logis
    elles s'ornent d'habits precieux , de
    carquans , de bracelets , & de pen-
    dans d'oreilles d'or & d'argent.
    
    401
    des perſonnes Mariées.
    Si vous paroiſſez mal en ordre, de-
    uant voſtre mary : il eſt dangereux
    que ſon affection ne ſe refroidiſſe: veu
    qu'il vous voit tous les iours.  Et ſi
    vous vous parez trop, hors du logis
    le peril n'eſt pas moindre , que vo-
    ſtre beauté ne plaiſe trop aux yeux,
    qui ne vous voyent que rarement :
    & qu'ainſi vous ne ſoyez l'inſtrument
    du Diable, pour faire commettre plu-
    ſieurs pechez de penſées , de deſirs,
    & de regards illicites : & que peut-
    eſtre vous ne tombiez dans quel-
    ques pieges; dont vous ne vous reti-
    riez qu'auec difficulté.
    Si ceux qui ſeruent aux Elephans
    ne prennent point vne robe luiſante:
    & ſi ceux qui s'approchent des Tau-
    reaux ne s'habillent point de pourpre:
    à combien plus forte raiſon, vne fem-
    me doit-elle s'abſtenir de ce qui peut
    choquer ſon mary & ſes parens.
    La femme de Phocion eſtant interro-
    gée, Pourquoy elle ne ſe paroit point
    d'or & d'argent, dit ſagement ; La ver-
    tu du mary eſt vn ornement ſuffiſant à
    la femme
    .  Adjouſtez , & la vertu de
    
    402
    La Direction & la Conſolation
    de la femme eſt vn ornement plus
    que ſuffiſant au mary : & qui le con-
    tente plus que tous les autres.
    II.  Ne vous trompez pas , l'excés
    aux habits n'eſt point vn petit peché:
    & qui déplaiſe peu à Dieu. Le mau-
    uais riche eſt accuſé , de s'eſtre ha-
    billé de fin lin & de pourpre.  Sur-
    quoy Saint Gregoire remarque, que
    ſi ce n'euſt eſté vne notable fau-
    te, l'Eſcriture ſainte n'en euſt point
    parlé.
    I. Tim.
    2. 9.
    Saint Paul auertit Saint Timothée,
    Eueſque d'Epheſe , Qu'il prenne gar-
    de, que les femmes ſoient decemment
    veſtuës auec pudeur & ſobrieté. D'où
    il infere, que celles qui s'ornent par
    trop , ſont yures & impudentes.  Ce
    n'eſt donc point vn petit manque-
    ment.
    III. Vous faites tort à voſtre renom-
    mée, quand vous excedez au delà
    des ornemens conuenables à voſtre
    eſtat. Saint Cyprien ſemble parler
    de ce peché, auec exageration, tant
    il le deteſtoit ; & en voyoit les per-
    nicieuſes conſequences. Eſcoutez a-
    
    403
    des perſonnes Mariées.
    uec attention , & auec vn ſaint deſir
    Lib. de
    habitu
    Vir295
    de vous amander. Les exceſsifs orne-
    mens des habits
    , dit-il , et le fard du
    viſage ne ſont permis qu'aux femmes im-
    pudiques , & qui proſtituent leur hon-
    neur.  Et il n'en eſt aucune de qui les
    embelliſſemens du corps ſoient plus re-
    cherchez : que de celles qui font litiere
    de leur pudeur.  Celles qui portent la
    ſoye & la pourpre n'y eſtant point obli-
    gées par leur qualité, ne peuuent ſe re-
    veſtir de Ieſus-Chriſt.  Celles qui ſont
    ornées d'or , de pierres precieuſes & de
    joyaux, ont perdu les ornemens de leurs
    corps & de leure ames
    .  Iuſques icy S.
    Cyprien : tous les Saints Peres ſont
    dans les meſmes ſentimens.
    IV.  Vous ornant plus que la bien-
    ſeance ne vous permet , vous faites
    vn tres grand tort à ceux que vous
    frequentez.  Vous leur ſeruez bien
    ſouuent de Diable, pour leur donner
    de faſcheuſes & de perilleuſes ten-
    tations. Le Demon ſe poſe ſur voſtre
    ſein découuert : ou ſe cache ſous vos
    beaux habits , comme il fit autrefois
    ſous vne belle peau du ſerpent au Pa-
    radis terreſtre.
    
    404
    La Direction & la Conſolation
    Solin. La peau du ſerpent Scytalé eſt ſi
    belle, que les paſſans s'arreſtent pour
    la contempler : mais cét animal trom-
    peur s'aproche lentement d'eux , &
    les tuë de ſon venin.
    Quelques-vns eſtiment que le Dia-
    ble entra dans ce ſerpent , pour trom-
    per la premiere femme: & aujourd'huy
    il entre dans les habits de la femme,
    pour de-là tirer ſes fléches contre les
    hommes : & les tuer miſerablement.
    V.  Le luxe des habits montre vne
    ridicule vanité , & vne grande mo-
    leſſe d'eſprit.  Que pretendez-vous
    perſuader : par ce vain eſclat ? On ne
    ſçait que trop ſi vous eſtes riche , ou
    ſi vous eſtes pauure.  Il n'eſt point be-
    ſoin de ſe ſeruir de cette parade, pour
    penſer ébloüir les yeux.  Ce ſiecle eſt
    trop clair-voyant.  On ne remarque
    en ce luſtre exterieur , que la vanité
    interieure qui s'y fait paroiſtre. In
    Apol.296
    La
    vanité du cœur
    , dit Saint Bernard, ſort
    au dehors par la vanité des habits. La
    ſuperfluité de l'exterieur eſt vn indice de
    la vanité interieure.  Les veſtemens de-
    licats ſont les ſignes de la delicateſſe &
     405 des perſonnes Mariées. de la moleſſe de l'ame.  On ne ſe ſou-
    cieroit point de l'embelliſſement du corps,
    ſi l'on auoit auparauant negligé l'orne-
    ment du cœur297 qui ſont les vertus
    .
    VI.  Le corps ne merite pas tant de
    ſoin.  Ne vous moqueriez-vous pas
    d'vn homme riche , qui voudroit met-
    tre des tapiſſeries de haute-lice ſur le
    fumier de ſes eſtables ?  Vous ſerez
    honteuſe de vos atours, ſi vous vous
    conſiderez ſans paſſion, & auec atten-
    tion, ce qu'ils couurent.
    De plus, vous confeſſez par ces ar-
    tifices voſtre laideur naturelle.  Les
    viandes excellentes n'ont iamais be-
    ſoin d'aſſaiſonnement: mais ſeulement
    celles qui n'ont pas vn ſi bon ſuc d'el-
    les-meſmes.  La beauté, que la natu-
    re a eſlargie , eſt d'autant plus agrea-
    ble, qu'elle eſt moins ſophiſtiquée.
    Enfin , faites ce que vous voudrez,
    vous ne paroiſtrez iamais ny ſi belle,
    ny ſi ornée que la queuë d'vn Paon, &
    les lys de la campagne. A quoy donc
    ſeruent tant de frais , & vne ſi gran-
    de ruine de voſtre famille, pour vne ſi
    inutile vanité ?
    
    406
    La Direction & la Conſolation
    VII. Ornez-vous aux yeux de Dieu,
    de ſes Anges & des Saints du Para-
    dis.  Tout le reſte n'eſt qu'vn grain
    de pouſſiere , ou vne goute d'eau de
    la mer.
    Le Roy Pyrrhus auoit dans l'anneau
    qu'il portoit au doigt , vne Agathe ,
    Solin.
    pag.38.
    Edict.
    Pict.
    Apollon & les neuf Muſes eſtoient
    naturellement marquées, ſans aucun
    trauail humain. Vous pouuez mettre
    dans voſtre cœur298 toute la Sainte Tri-
    nité & tout le Paradis. Ne ſera-ce pas
    vn ornement incomparablement plus
    beau, qu'vne robe precieuſe.
    Le Philoſophe Demonax diſoit, que
    celles qui ornent leurs corps , ſans
    orner leurs ames, ſont ſemblables à
    ceux qui baſtiſſent & embelliſſent vne
    maiſon , ſans ſe ſoucier de ceux qui
    y font leur reſidence.
    De cul-
    tu fe-
    min.299
    Tertulien enſeigne aux femmes vne
    maniere de s'embellir à peu de frais.
    Baiſſez, dit-il, la teſte ſous la volonté de
    vos maris: & vous ſerez aſſez ornée à leur
    gré. Occupez vos mains à filer & à tra-
    uailler la laine.  Arreſtez vos pieds au
    logis : & ils leur plairont plus que s'ils
     407 des perſonnes Mariées. eſtoient tous couuerts d'or. Reueſtez-
    vous de la ſoye des vertus: du fin lin de
    la ſaintetè , & de la pourpre de la pu-
    dicité.  Vous ſerez aimé de Dieu, lors
    qu'il vous verra dans ſes ornemens
    .
    Dieu a fait quelquefois paroiſtre,
    combien eſt rauiſſante cette beauté
    de l'ame, par des robes qu'il a don-
    nées à ſes Saints, ou dans leſquelles
    il les a fait paroiſtre , comme ſainte
    Agnés
    , lors qu'on la traiſnoit toute
    nuë au bordel : Saint Baſſien , apres
    ſon Bateſme: S. Sebaſtien, exhortant
    les Martyrs : Saint Bonne & Saint Il-
    dephonſe
    , Eueſques.
    VIII.  Fuyez encore plus les par-
    funs & les poudres de ſenteur. Les
    habits ſeruent pour nous garantir
    du froid , & des autres incommo-
    ditez de l'air.  Mais les odeurs ne
    ſeruent qu'à vne pure vanité ; à
    couurir vne puanteur naturelle; ou à
    attirer au peché ceux qui s'approchent
    Philo-
    ſtr.
    l. 31
    c. v.t.
    de vous.
    Les Indiens chaſſent aux Huitres
    auec des parfums , qu'ils iettent dans
    la mer.  Ces Poiſſons en ſont enyurez:
    
    408
    La Direction & la Conſolation
    & ſe laiſſent tuer auec vne baguette
    de fer.
    La Panthere , comme i'ay desja
    dit , a la peau tres-belle & odorife-
    rante : tous les animaux accourent à
    Ælian
    l. 5. c.
    40
    cette odeur ; Elle, ſur cette connoiſ-
    ſance , ſe cache dans des bocages.
    Alors les dains, les chevres ſauuages
    & les autres beſtes s'en approchent,
    & ſe réjoüiſſent dans cette odeur. La
    Panthere ſe lance ſur eux auec viteſſe:
    & les deuore auec cruauté.  Euitez le
    ſoupçon , que vous parfumant vous
    ne vouliez aller à la chaſſe , & capti-
    uer les cœurs300 de quelques eſprits vo-
    lages & peu ſolides.
    IX.  Euitez encore plus , de farder
    In He-
    xam.
    voſtre viſage. Vous défigureriez l'I-
    mage de Dieu : & luy feriez tort.
    C'eſt la penſée de ſaint Ambroiſe :
    O femme, dit-il, vous effacez la pein-
    ture de Dieu , ſi vous mettez ſur voſtre
    viſage des couleurs blanches, ou des cou-
    leurs rouges
    .
    S. Cyprien s'écrie , Les femmes font
    violence à Dieu , ſi elles reforment &
    changent ce qu'il a formé: ne ſçachant
    point  409 des perſonnes Mariées. point , que ce qui leur eſt eſlargy dans
    leur naiſſance , eſt l'œuure de Dieu, & ce
    qu'elles y changent eſt l'œuure du diable
    .
    S. Auguſtin eſt plus eſtonnant , lors
    qu'il eſcrit ; Quelle folie eſt-ce de chan-
    ger l'effigie de la nature, en des peintu-
    res criminelles.  Le crime des femmes
    adulteres eſt en quelque maniere plus to-
    lerable.  Car les adulteres violent la
    pudicité: mais ces femmes qui ſe fardent,
    violent les droits de la nature
    .
    Vous vous moquez des barbares de
    l'Amerique & de l'Inde : qui ſe pei-
    gnent tout le corps , auec diuerſes
    couleurs , & qui s'eſtiment beaux :
    lors qu'ils ont vne perle , qui leur
    pend au bout du nez , ou qui eſt
    enchaſſée dans leurs jouës, ou dans
    leurs levres. Moquez-vous de vous-
    meſme , ſi vous vous amuſez à ces
    fatras d'enfant : & vous aurez plus
    de raiſon & plus de profit.  Vous
    eſtes Chreſtienne, conſeruez l'image
    que Dieu a empreinte ſur vous, & ne
    la corrompez pas.

    S
    
    410
    La Direction & la Conſolation
    Bandeau fleuri.

    CHAPITRE VI.

    La Conſolation & la Direction d'vn
    mary, dont la femme eſt auaricieuſe.

    C Omme la Vertu eſt au milieu
    de deux extrémitez : & que la
    liberalité a d'vn coſté la prodigalité;
    & de l'autre , l'auarice qui la comba-
    tent , il eſt difficile , qu'vne femme
    dans vn meſnage ſe tienne conſtam-
    ment dans vne iuſte mediocrité301, ſans
    aucune inclination à l'vn de ces vices.
    Pour l'ordinaire, elle encline plus à
    l'épargne, ſur l'experience journaliere
    que l'argent eſt vn torrent qui coule
    bien viſte , & qui ne remonte qu'auec
    difficulté au lieu d'où il eſt deſcendu.
    Il tombe de ſoy-meſme tout à coup ,
    & auec impetuoſité , & ne retourne
    que par les pluyes du Ciel. Conſide-
    rons quel remede nous pourrons ap-
    porter à la faſcherie du mary, & à l'a-
    uarice de la femme,
    
    411
    des perſonnes Mariées.
    §.  I.  Auis au mary, qui a vne femme
    trop meſnagere.
    I.   Le trop grand meſnage eſt beau-
    coup moins dangereux en vne femme,
    que la prodigalité. N'eſt-il pas moins
    prejudiciable , qu'vne fontaine rem-
    pliſſe trop ſon baſſin : que de ce qu'elle
    perd ſes eaux dans quelque fente de
    rocher ?  Enfin, on eſpere que le baſſin
    eſtant tout plein , il regorgera , & ſe
    reſpandra au dehors auec ioye & auec
    profit , ſans rien ſouffrir en ſoy meſ-
    me : & tenant à faueur que ce qui luy
    ſeroit à charge , profite aux autres.
    II.  L'argent qu'vne femme retient
    auec vne main trop ſerrée, & contre
    voſtre deſir , ſe garde à vos enfans :
    qui en leur temps, en auront la jouïſ-
    ſance. Si la voſtre eſtoit plus libre à
    laſcher ce qu'elle a , voſtre naturel
    trop facile feroit peut-eſtre des pro-
    fuſions dommageables. Souffrez donc
    vn peu , pour eſleuer auec honneur,
    ceux à qui vous auez donné la vie.
    III.  Vous eſtes le maiſtre du bien
    de voſtre logis.  Si voſtre femme ne
    S ij
    
    412
    La Direction & la Conſolation
    paye point ſes ſeruiteurs & ſes ſer-
    uantes, ou ſi elle chicane trop ſur leurs
    gages? ſi elle dénie mal à propos l'au-
    moſne aux pauures : Si elle ne donne
    point aux enfans ce qui leur eſt ne-
    ceſſaire : ſuppleez à ce manquement,
    auec prudence & auec charité. Vous
    pouuez faire pluſieurs liberalitez ſe-
    crettes : qui mettront toute voſtre
    maiſon dans vn bon ordre.
    §.  II.  Auis à la femme, qui eſt
    auaricieuſe.
    I.  Pour qui gardez vous voſtre ar-
    gent ? Pourquoy eſt-il fait, ſinon pour
    s'en ſeruir ? Eſt-ce vne prudence di-
    gne d'vne perſonne de bon ſens , de
    ſe rendre miſerable aujourd'huy, pour
    eſtre demain heureuſe ? Eſt-ce le fait
    d'vn bon Chreſtien , de pouruoir au
    corps des autres, auec la perte de ſon
    ame : de vouloir ſouffrir icy, & en Pur-
    gatoire : & de diminuer ſa gloire & ſes
    richeſſes celeſtes , pour amaſſer des
    niaiſeries ſur la terre ?
    II.  Amaſſez tant qu'il vous plaira,
    iamais vous ne ſerez contente. Plus
    vn hydropique boit , plus il veut
    
    413
    des perſonnes Mariées.
    boire. Plus de bois jettez vous ſur vn
    feu , plus il en demande , pour le
    bruſler & conſumer.  Saint Auguſtin
    De
    Verbi
    Dom.302
    ſe met en colere.  Quelle eſt , dit il ,
    cette ſi grande auidité de la conuoitiſe: veu
    que les beſtes méſmes apportent de la mo-
    deration à leurs deſirs ?  Elles rauiſſent ,
    lors qu'elles ont faim. Elles pardonnent
    à leur proye , lors qu'elles ſont ſaoules.
    La ſeule auarice des perſonnes opulentes eſt
    inſatiable.  Elle nuit touſiours , & ne s'aſ-
    ſuvit iamais.  Elle ne craint point Dieu :
    & ne reuere point les hommes.  Elle ne
    pardonne point à ſon propre pere.  Elle
    ne connoiſt point ſa mere.  Elle n'obeït
    point à ſon frere.  Elle ne garde point
    la fidelité à ſon amy. Elle oprime les veuf-
    ues : attaque les orphelins, tient en eſcla-
    uage les perſonnes libres : dit des faux
    teſmoignages.  Quelle eſt cette folie in-
    conceuable: perdre la vie, deſirer la mort,
    acqueſter de l'or , & perdre le Ciel ?
      Iuſ-
    ques icy S. Auguſtin , lequel ailleurs
    cõpare l'auaricieux à l'Enfer, qui deuo-
    re tout.  Il voudroit, dit-il, qu'il n'y ait
    aucun ſur la terre, pour poſſeder tout.
    III.  N'eſt-ce pas vne miſere deplo-
    S iij
    
    414
    La Direction & la Conſolation
    rable de mourir de froid aupres du
    feu : de perir de ſoif & de faim, au-
    pres du vin & de la viande : & deſtre
    nud , ayant de l'argent dans la main
    pour achetter des habits. Telle eſt la
    condition de l'auarice : Elle a vne
    auſſi grande indigence de ce qu'elle
    poſſede, que de ce qu'elle ne poſſe-
    de pas.  Son coffre eſt riche : & tou-
    tefois ſa table, ſes habits, ſes enfans,
    ſes domeſtiques ſont dans la ne-
    ceſſité.
    Les Carthaginois aſſiegeant Ca-
    Sæbæll. ſilinum , les habitans furent re-
    duits à vne telle neceſſité de viure,
    qu'on y mangeoit les choſes les
    plus rebutées. Vn auaricieux y ven-
    dit cent eſcus vne ſoury ; & mourut
    de faim.  Et celuy qui l'acheta eut
    la vie ſauue ; Dieu voulant montrer
    combien il a en horreur ceux qui ne
    ſe ſoulagent pas, lors qu'ils peuuent:
    ne viſant qu'à vn gain ſordide.
    IV. Vous trauaillez & amaſſez pour
    vos enfans. Vos enfans trauailleront
    & amaſſeront pour ceux qu'ils met-
    tront au monde : & ceux-là pour leur
    
    415
    des perſonnes Mariées.
    poſterité , & ainſi du reſte. Quand
    eſt-ce , ie vous ſupplie , qu'on ſe re-
    poſera , & qu'on ioüira des biens de
    Dieu ? Liſez les liures que i'ay faits
    du Bon Riche & du Bon Pauure303: &
    vous ouurirez plus facilement vos
    mains & aux pauures & aux autres.
    V. Plus vous aurez des biens de la
    terre , plus aurez vous de ſoin & de
    tourment. Vne femme qui a trop de
    lait , en eſt incommodée.  Il faut ſe
    deſcharger de ſes biens, ſi l'on veut
    en auoir de la ioye.  Vne bonne me-
    diocrité304 eſt plus agreable, qu'vne quan-
    tité qui eſt exceſſiue.
    Noſtre Seigneur dit en l'Euangile,
    que les champs d'vn homme riche,
    ayant produit vne plantureuſe moiſ-
    ſon , il fut en peine ce qu'il pourroit
    en faire : & ne ſçauoit quelle reſolu-
    tion il deuoit prendre. Sur quoy Saint
    Baſile
    raiſonne , & conclut.  La terre
    ne produit point des rentes , mais des
    pleurs & des gemiſſemens. Ce riche ſe
    lamente, comme s'il eſtoit dans l'extre-
    mité de la pauureté: & s'écrie, Que feray-
    ie ? Il ne reçoit aucune ioye de tout les
    S iiij  416 La Direction & la Conſolation biens qu'il a dans ſon logis: mais il en eſt
    piqué & enſanglanté
    . Iuſques icy Saint
    Baſile
    .  Les richeſſes ſont des eſpines,
    au dire de Noſtre Seigneur meſme.
    Vous ne les manierez iamais , ſans
    douleur.
    VI.  Les richeſſes mal acquiſes, ou
    mal retenuës , ſont la rüine des fa-
    milles. Achab, à la ſuaſion305 de Ieza-
    bel
    ſa femme , enuahit la vigne du
    pauure Nabath: & Dieu luy denonça
    incontinent306, par le Prophete Elie,
    qu'il ſeroit tué par ſes ennemis : que
    les chiens leſcheroient ſon ſang , au
    meſme lieu où Nabeth auoit eſté ſup-
    plicié : & qu'ils mangeroient Iezabel
    qui l'auoit pouſſé à ce crime.  Tous
    ces malheurs luy arriuerent : & tous
    ſes enfans, qui eſtoient au moins ſoi-
    xante & dix , furent tous maſſacrez,
    par le commandement de Iehu : Voi-
    la vn beau profit de leur auarice.  Ils
    perdirent l'honneur, la vie, le Royau-
    me , & toute leur poſterité.  Et vne
    femme fut cauſe de tout ce rauage.
    Les hommes haïſſent auſſi les aua-
    res , lors meſme qu'ils leur ſont pro-
    
    417
    des perſonnes Mariées.
    fitables. Brennus, General de l'armée
    des Gaulois, prit la ville d'Epheſe, par
    la trahiſon d'vne fille , nommée Dæ-
    monica
    ; à condition qu'il luy donne-
    roit quantité de bracelets. Brennus
    fit ietter ſur elle tout l'or , qui fut
    trouué au ſac de la ville : & elle en
    fut accablée, pour ſa recompenſe.
    Le meſme auint à Tarpaia.  Elle
    Ari-
    ſtid
    in
    rebus.
    Itali-
    cis.307
    trahit le Capitole de Rome aux Sa-
    bins : ſur la promeſſe qu'elle exigea
    d'eux , de luy donner ce qu'ils por-
    toient en leur main gauche , enten-
    dant leurs bracelets. Mais comme ils
    portoient auſſi leurs boucliers , ils
    les ietterent tous ſur elle, & l'en eſtou-
    ſerent. Le Demon vous fera le meſme
    tour : & trouuera moyen par les auan-
    tages qu'il vous a promis.
    VII.  Si vous faites vos enfans trop
    riches, ils en deuiendront orgueilleux,
    & ſeront ſujets à pluſieurs vices, qu'ils
    n'auroient pas dans vne médiocre308
    fortune.
    L'enuie les attaquera, & fera tous
    ſes efforts, pour les renuerſer.  Les
    païs fertiles & riches ont eſté plus
    S v
    
    418
    La Direction & la Conſolation
    ſouuent & plus vigoureuſement atta-
    quez par les conquerans, que les païs
    pauures & ſteriles.  Preſque toutes les
    armées conſiderables , qui ont fait de
    notables conqueſtes ſont ſorties du
    Septentrion : & ſe ſont iettées ſur les
    Prouinces Meridionales, qui ſont plus
    abondantes & mieux cultiuées.  L'I-
    talie , la Sicile , & ſemblables Prouin-
    ces ont eſté pluſieurs fois priſes & pil-
    lées par diuerſes Nations, qui y eſtoient
    attirées par la bonté du Sol , & par
    l'excellence des fruits.
    VIII.  Il vous eſt permis de trauail-
    ler pour vous enrichir : mais ne vous
    priuez point du fruit de vos trauaux.
    Iugeriez-vous vn homme ſage , qui
    planteroit touſiours des arbres: & qui,
    neantmoins ne voudroit point gou-
    ſter de leurs fruits , & ne permetttoit
    point aux autres d'en gouſter.
    Le trauail ne s'entreprend , que
    pour ioüir de la douceur du fruit. On
    caſſe la noix , pour manger ce qui eſt
    dedans, Cyrus deſirant d'exciter les
    Perſes ſes Sujets , de combattre con-
    tre Aſtragés, leur ordonna de nettoyer
    
    419
    des perſonnes Mariées.
    vn champ de vingt ſtades en longueur.
    Le lendemain , il leur fit vn excellent
    feſtin , & leur demanda ; Quelle des
    deux vies eſtoit la plus agreable.
    La réponſe fut bien facile, la douceur
    du feſtin ayant charmé leurs ſens; ils
    s'écrierent tous d'vne voix ; Que le
    feſtin leur plaiſoit bien dauantage.
    Vous l'aurez, dit ce ſage Roy, ſi vous
    le voulez gagner à la pointe de l'eſpée,
    & conqueſter vne region plus fertile.
    Ils s'animerent ſi bien l'vn l'autre ,
    qu'ils gagnerent le païs d'Aſtiagés,
    qui eſtoit tres-plantureux.
    IX.  Ne trauaillez pas tant, que les
    richeſſes rendent vos enfans lâches &
    faineans.  La pauureté eſt la mere de
    la diligence: & l'abondance engendre
    l'oiſiuité. Tandis que les ſoldats d'A-
    lexandre
    n'eurent que du fer pour
    leurs armes , ils paſſerent à trauers
    les armées tres-nombreuſes , & leur
    marcherent ſur le ventre.  Mais auſſi
    toſt qu'ils eurent des boucliers d'ar-
    gent, ils furent ſi abatus de courage,
    qu'ils n'oſerent paſſer le fleuue Can-
    gés309,aimant mieux conſeruer leur ar-
    S vj
    
    420
    La Direction & la Conſolation
    gent, qu'amplifier les bornes de leur
    Empire : & s'aquerir vne immortelle
    gloire.
    X.  Ne trompez iamais perſonne, &
    ne jurez iamais contre la verité, pour
    auancer vos affaires.  Dieu haït , &
    punit les parjures. Philoſtrate rappor-
    Vitæ
    Apoll.
    4. c.310
    te, que l'eau Asbamée311 eſtoit douce
    & agreable à ceux qui gardoient leur
    foy : mais qu'elle eſtoit mortelle à
    ceux qui ſe parjuroient. Car elle tour-
    mentoit leurs yeux , leurs pieds , &
    leurs mains , & couuroit tout leur
    corps de puſtules & d'apoſtumes. De
    plus , ils ne ſe pouuoient retirer de
    ce lieu là : mais y demeuroient iuſ-
    ques à la mort, deplorant leur peché
    & leur miſere.
    XI.  Ne craignez point trop la pau-
    ureté : Elle eſt ſouuent plus ſouhai-
    table , que les richeſſes : & meine
    plus facilement à la vertu & au Ciel.
    Les Iſraëlites , qui eſtoient le peuple
    de Dieu, furent pauures dans l'Egypte,
    & oprimez par Pharaon qui les aca-
    bloit de trauaux : & ils y conſeruerent
    leur innocence , & meriterent que
    
    421
    des perſonnes Mariées.
    Dieu leur enuoyaſt Moyſe pour les
    ſoulager , pour les faire ſortir de cét
    eſclauage , pour paſſer à pied ſec la
    mer rouge ; pour obtenir la Manne ,
    qui auoit toutes les douceurs qu'ils
    deſiroient.  Ce Peuple ſe trouuant à
    ſon aiſe , s'oublia de Dieu , & adora
    vn veau d'or.  C'eſt le Dieu des aua-
    ricieux : ils font de leur or vn Dieu ,
    ils luy offrent tous leurs trauaux, pour
    des victimes : & ſe rediuſent en cen-
    dres, pour ſon honneur.
    XII.  En toutes choſes, il faut con-
    ſiderer la fin : c'eſt pour elle , qu'on
    entreprend les moyens. La fin de nos
    actions, meſmes ſelon la nature, c'eſt
    le repos de l'eſprit & le contentement.
    Or ſouuentefois les pauures en ont
    plus que les riches. Le pauure chante
    au milieu des bois, où le riche trem-
    ble , & ſent les friſſons de la mort :
    Le pauure manouurier a vn ſommeil
    agreable durant la nuit , où le riche
    a l'eſprit trauerſé de pluſieurs reſue-
    ries & inquietudes , touchant l'em-
    barras de ſes affaires, & les vains deſ-
    ſeins de ſon ambition.
    
    422
    La Direction & la Conſolation
    De plus, le riche s'eſtime pauure,
    & le pauure content s'eſtime riche.
    Thraſyllus , dans Athenes , s'eſtimoit
    eſtre le Maiſtre & le poſſeſſeur de tous
    les nauires qui arriuoient au port, &
    ſe réjoüiſſoit à leur arriuée , comme
    ſi effectiuement tout ce qu'ils appor-
    toient luy euſt appartenu.  Il eſtoit
    pauure , & ſe réjoüiſſoit comme ri-
    che.  Vous eſtes riches, & vous vous
    eſtimez pauure : & vous tourmentez
    comme ſi par effet vous l'eſtiez. Ce
    qui ſe paſſoit en cét Athenien eſtoit
    vne folie : ce qui ſe paſſe aux riches
    inſatiables l'eſt encore dauantage :
    Car outre leurs ſueurs ils ont l'an-
    xieté de l'eſprit. Vn homme de cette
    ville d'Auxerre , depuis peu d'années,
    auoit fait vne grande fortune dans Pa-
    ris, par ſon trauail, & par ſon bel eſprit.
    Vne perte notable le troubla telle-
    ment, qu'il s'eſtimoit pauure, quoy
    qu'il fuſt encore tres riche. Cette pen-
    ſée le tenoit dans vne noire mélan-
    colie : & dans vne creance , que les
    Preuoſts des Mareſchaux312 le chér-
    choient pour le prendre priſonnier, à
    
    423
    des perſonnes Mariées.
    cauſe qu'il ne pouuoit fournir l'ar-
    gent qu'il deuoit. Cette folie poſſe-
    doit tellement ſon eſprit, qu'vne fois
    voyant des Caualiers , il ſe perſuada,
    qu'ils le vouloient ſaiſir. Il s'enſuit
    d'eux auec tant de precipitation , que
    tombant dans la riuiere , il s'y noya.
    Voila ce qui arriue tous les iours aux
    riches auaricieux. Ils ont beaucoup
    d'or & d'argent, & ſe lamentent com-
    me s'ils eſtoient reduits à vne extre-
    me pauureté. Ils tremblent touſiours,
    & periſſent enfin miſerablement : non
    ſeulement dans l'eau , comme cét
    homme , qui eſtoit vertueux ; mais
    dans vn eſtang de feu , comme les
    demons.
    XIII.  Si Dieu vous oſte vos biens,
    ne vous affligez point auec excés :
    Il peut vous en rendre deux fois au-
    tant: comme il fit à Iob, qui auoit eſté
    tres affligé.
    Les richeſſes ſont dans vn conti-
    nuel flus & reflus: Elles vont , elles
    viennent : Elles periſſent , & ſe repa-
    Plin.
    l. 2.313
    rent.  Chez les Troglodytes, il y a la
    Fontaine du Soleil , laquelle eſt froi-
    
    424
    La Direction & la Conſolation
    de à Midy: puis elle deuient peu à peu
    tiede ; & enfin , eſt chaude à minuit.
    Lors que vous penſerez , que tout ſe-
    ra perdu , dans les tenebres de vos
    miſeres : vous ſerez plus à voſtre aiſe,
    & Dieu vous fauoriſera dauantage.
    La meſme Fontaine depuis le minuit
    commence à deuenir vn peu froide :
    & ſa froidure croiſt iuſques à midy.
    Tout eſt dans le changement en ce
    Monde : & ſouuent les plus brillan-
    tes ſlendeurs ne ſont que des glaces.
    Il n'y a nulle chaleur , non ſeulement
    de pieté celeſte , mais auſſi de ioye
    naturelle.
    Fiez vous en Dieu : maintenez
    vous en ſon ſeruice: & aſſeurez-vous,
    que ce n'eſt point pour eſprouuer vo-
    ſtre vertu , & pour augmenter voſtre
    Couronne.  Il ſe jouë auec vous , &
    ſouhaite , que vous reconnoiſſiez,
    que tous vos biens viennent du
    Ciel.
    L'Empereur Auguſte auoit des Ai-
    Sueto.
    in Aug.314
    gles ſi familieres , qu'elles luy pre-
    noient du pain dans ſes mains : l'em-
    portoient fort haut, & quaſi hors de
    
    425
    des perſonnes Mariées.
    la portée de l'œil : & puis le luy rap-
    portoient, à l'improuiſte.  Dieu mor-
    tifie & viuifie : Il oſte, il donne ſelon
    ſon bon plaiſir.
    Nous ſommes dans vne mer ora-
    geuſe, où tous les flots pouſſent quel-
    quefois iuſques aux nuës : & d'autres
    fois ſe precipitent iuſques aux abyſmes.
    Il n'eſt rien de ſtable en ce monde.
    Dans la proſperité , il faut craindre
    l'aduerſité , & dans l'aduerſité il faut
    eſperer le retour de la proſperité.
    XIV. Pour quelque perte que vous
    faſſiez , nobmettez point vos aumoſ-
    nes : mais proportionnez-les à vos
    richeſſes, ou à voſtre pauureté.  Vos
    courtoiſies ne ſurmonteront iamais cét
    eſtre infiny , & infiniment aimable :
    Il reçoit voſtre aumoſne , comme vn
    Sacrifice qui luy eſt preſenté, comme
    il aſſeure dans l'Eſcriture.
    L'Aumoſnier eſt l'imitateur de
    Lib. de
    benef.315
    Dieu : L'office de la liberalité , dit
    Seneque, eſt de donner à tous ceux qui
    vous demandent : & en cela imiter Dieu.
    Si vous eſtes ſon parfait imitateur, don-
    nez meſmes aux ingrats.  Car le Soleil
     426 La Direction & la Conſolation ſe leue encore ſur les impies , & la mer
    reçoit les nauires des Pirates. Dieu com-
    mence à faire du bien à ceux qui n'y
    prennent point garde, & preſeuere d'en
    combler les ingrats. Dieu ne ceſſe de nous
    fauoriſer , n'ayant autre intention que
    noſtre profit.  Imitons-le.  Soyons libe-
    raux, encore que pluſieurs de nos bien-
    faits ſoient ſans aucun fruit
    .
    XV.  Dans vos pertes & dans vos
    deſolations , ne laiſſez point abatre
    voſtre cœur316, iettez-le dans les playes
    de voſtre Sauueur.  Il eſt voſtre Pe-
    re & voſtre Paſteur : il vous aſſiſtera,
    & nourrira voſtre famille. Les Saints
    Boll. in
    vitis.317
    Gildas , Paul & Samſon , obtinrent
    par prieres la fertilité de la terre, où
    ils eſtoient.
    Idem. Saint Furſy fit la moiſſon en peu
    de iours , ayant ſemé du grain : afin
    de pouruoir à la neceſſité de certains
    ſeruiteurs de Dieu.
    Idem.
    Et Saint Kentigerne , manquant
    de grain pour ſemer, ne ietta ſur la
    terre qu'vn peu de ſable: & en recueil-
    lit de tres-beau bled.  La priere eſt
    toute-puiſſante, lors qu'elle eſt iointe
    à vne viue foy.
    
    427
    des perſonnes Mariées.
    Si vous auez fait vne perte, hu-
    miliez-vous ; reſignez-vous à la
    volonté de Dieu. Priez le qu'il em-
    peſche les malheurs que meritent vos
    pechez. Offrez-luy, pour ce ſujet, les
    merites des Saints, qui ſont vos Pa-
    trons, à qui vous auez plus de con-
    fiance , qui ſont les protecteurs du
    païs & du territoire où ſont vos champs,
    vos vignes, & le reſte de vos biens.
    Ibidem Dieu ne permet point, que la greſle
    tombe ſur les poſſeſſions que le Duc
    Pepin
    donna à Saint Rigobert, Archeſ-
    que de Reims
    .
    XVI.  Mettez voſtre Threſor au
    Ciel. Les Grecs auoient leur Threſor
    commun dans l'Iſle de Delos. Ceux
    d'Athenes , dans l'Iſle de Delphes :
    afin que le Dieu, ſous la protection
    duquel eſtoient ces Iſles, le leur con-
    ſeruaſt.  Le vray Dieu conſeruera &
    augmentera le voſtre, ſi vous luy met-
    tez en main. C'eſt vn Threſor immor-
    tel, qu'il vous preſente: ny les larrons,
    ny la tigne318, ny la roüille n'en dimi-
    nuëront choſe aucune.
    Tous les autres biens s'écoulent
    
    428
    La Direction & la Conſolation
    imperceptiblement: & s'éloignent de
    nous, lors que nous faiſons de plus
    puiſſans efforts, pour les retenir. Où
    ſont maintenant tous les Rois , tous
    les Princes, tous les Auaricieux par-
    ticuliers , qui ont ſerré les Threſors
    dans la terre ?  Ils y ſont deſcendus
    eux meſmes, & y ont eſté reduite en
    poudre & en cendre. Prenez garde,
    qu'ils ont eſté comme vous : Ils ont
    mangé , ils ont beû, ils ſe ſont don-
    né du bon temps , ils ont fait bonne
    chere durant leur vie: & dans vn mo-
    ment, ils ſont deſcendus aux Enfers.
    Leurs corps reſtent icy la paſture des
    vers, & leurs ames brûlent dans les
    feux eternels , iuſques à ce qu'elles
    ſoient reünies à ces corps, pour brûler
    ſans fin auec eux.
    XVI.  Eſtimez, que vous n'auez
    point de demeure ſtable en ce Mon-
    de : mais que vous y eſtes pelerine.
    Contentez-vous donc, d'y auoir des
    biens pour paſſer chemin.  S. Olym-
    pe Abbé
    , interrogé , Comment on
    peut mener vne vie ſainte, répondit :
    Penſez en tout lieu, que vous eſtes pele-
     429 des perſonnes Mariées. rin : & en quelque lieu que vous ſoyez
    aſsis , dites , Ie ſuis pelerin
    .
    C'eſt ce dont S. Paul auertit les He-
    Heb. 13. breux afflgez. Nous n'auons point en ce
    Monde de Cité ſtable & arreſtée : mais
    nous cherchons celle qui durera touſiours
    .
    Ces penſées modereront vos triſteſſes,
    dans les pertes , & vos ioyes dans la
    proſperité.
    Bandeau décoratif.

    CHAPITRE VII.

    La Conſolation & la Direction d'vn ma-
    ry, dont la femme traite mal ſon
    pere, ſa mere, & ſes enfans
    d'vn autre lit.

    QVelques femmes enragées, &
    ſpecialement des maraſtres, ſont
    renommées dans les hiſtoires tragi-
    ques qu'elles ont faites , en traitant
    mal leurs enfans , & les parens de
    leurs maris. Voyons le moyen de ſe
    premunir contre leurs adreſſes, & con-
    tre leurs malices.
    
    430
    La Direction & la Conſolation
    §. I. Auis au mary , qui voit ſes enfans
    & ſes parens injuſtement affligez
    par ſa femme.
    I.  Il faut, tant que vous pourrez
    raiſonnablement , tenir le party de
    voſtre femme, contre vos Enfans. Ils
    luy doiuent l'obeïſſance & le reſpect:
    Ils ſont ieunes.  Ils ne reſpirent ſou-
    uent qu'vne liberté déreglée, qui ſe-
    roit leur ruine. Il eſt iuſte de les luy
    ſoûmettre: veu que c'eſt leur bien, le
    voſtre, & de toute la famille.
    Votre femme leur tient lieu de me-
    re, encore qu'ils ne ſoient pas ſes
    enfans. Ils doiuent ſe conduire par
    ſes lumieres, s'ils ne veulent ſe four-
    uoyer.  Ioſeph eut vn ſonge myſte-
    rieux, qui repreſentoit toute la famil-
    le de Iacob.  Il vit le Soleil , la Lu-
    & les onze Eſtoiles , qui ſe proſter-
    noient deuant luy. Iacob en eſtoit le
    Soleil: Bala (laquelle apres la mort de
    Rachel tint lieu de mere à Ioſeph )
    eſtoit la Lune : & ſes onze freres eſ-
    toient les onze Eſtoiles.
    Vous ne deuez point tant regar-
    der voſtre eſclat , & vous fier ſur la
    
    431
    des perſonnes Mariées.
    direction que vous leur donnez : que
    vous ne leur faſſiez conſiderer les clair-
    tez , que le Ciel leur communique-
    ra , par les paroles de leur mere.  Il
    la priſe319, pour leur donner la vie du
    corps : il s'en veut auſſi ſeruir , pour
    leur augmenter la vie de l'eſprit.
    II.  Ne croyez point facilement les
    rapports de vos enfans, contre voſtre
    femme , ny de voſtre femme , contre
    vos enfans. Eſcoutez tout pour auoir
    plus de connoiſſance.
    L'Empereur Conſtantin fut ſurpris,
    par ſa femme Fauſta ; laquelle accu-
    ſa d'vn crime tres-execrable , Criſ-
    pus
    le fils de ſa premiere femme320. Elle
    eſtoit piquée contre luy , de ce qu'il
    n'auoit point voulu fléchir à ſa vo-
    lonté , pleine d'horreur.  Ce grand
    Prince fut ſi charmé par les paroles &
    par les larmes de cette maraſtre, qu'il
    fit mourir ſon fils , lequel eſtoit doüé
    d'excellentes qualitez , & tres digne
    de la Couronne Imperiale.
    III. Souuent la ſeparation eſt abſo-
    lument neceſſaire, pour maintenir la
    maiſon en paix. Il s'y trouue des an-
    
    432
    La Direction & la Conſolation
    tipathies , qui augmentent auec le
    temps, & qui durent apres tout le
    long de la vie. Enuoyez vos enfans
    maſles, dans quelque College, ſi vous
    en auez le moyen, & vos filles dans
    quelque maiſon de Religion , pour y
    eſtre penſionnaires. L'abſence excitera
    ſouuent le deſir de les reuoir , & la
    volonté de les mieux traiter.
    §. II. Auis pour la femme qui manque
    à ſon deuoir, enuers les enfans &
    les parens de ſon mary.
    I. Ayez vn tres-grand ſoin de l'ame
    de vos enfans , & de ceux de voſtre
    mary.  Faites qu'ils craignent Dieu,
    & qu'ils vous portent du reſpect.
    Vſez , pour l'ordinaire de douceur.
    Mais de temps en temps , meſlez-y
    de la ſeuerité , ſi elle eſt neceſſaire:
    & ne permettez pas qu'ils vous mé-
    priſent.
    Orobert , Comte de Habsbourg,
    prit pour ſon ſymbole vn bras armé
    & vn luth ; & y mit ſes paroles, Hæc
    mihi Tirba. Voicy ma Trompette? com-
    me s'il euſt dit ; Ie feray paroiſtre par
    tout vne douceur & bien - veillance
    meſlée
    
    433
    des perſonnes Mariées.
    meſlée de generoſité & de ſeuerité,
    ſelon les diuerſes occurences.
    II.  Ayez auſſi vn tres-tendre ſoin
    de la ſanté & des beſoins de leurs corps,
    en ce qui concerne le viure , le veſtir,
    & le reſte.  Sur tout, careſſez-les du-
    rant leurs maladies : viſitez les ſou-
    uent, donnez leur quelques douceurs.
    Voila le plus excellent moyen de ca-
    ptiuer leurs cœurs321, & d'en tirer tous
    les ſeruices poſſibles au temps de la
    ſanté.
    III. Ne ſouſtenez point vos propres
    enfans , contre ceux de voſtre mary ,
    ſi l'extreme neceſſité ne vous y force.
    Témoignez aux voſtres , que le plus
    grand plaiſir qu'ils vous puiſſent faire:
    c'eſt de les aimer & de les reſpecter.
    Dans leurs petits differens , donnez
    ( ſi faire ſe peut ) gain de cauſe à ceux
    de voſtre mary.  Par ce moyen , ils
    ſeront perſuadez que vous les aimez:
    & ayant leur amour , vous viurez en
    paix : & leur ferez executer ponctuel-
    lement toutes vos volontez.
    La poule meine auſſi ſoigneuſement
    les pouſſins d'vne autre , que les ſiens
    T
    
    434
    La Direction & la Conſolation
    propres : Et les perdrix couuent les
    œufs des autres : & les conduiſent,
    comme s'ils leur appartenoient.
    IV.  Vous mourrez & voſtre mary
    auſſi.  Que deuiendront vos enfans ,
    ſi ceux de voſtre mary les attaquent ?
    La tendreſſe de leur âge , ou la foi-
    bleſſe de leur eſprit les expoſera à plu-
    ſieurs inconueniens. Les enfans de
    la vielleſſe n'ont pas pour l'ordinaire
    tant de force que les autres.  Tout
    va en diminuant en ce Monde.
    Cette miſere de la nature, qui s'af-
    foiblit touſiours , ſe peut exprimer
    Cran-
    bius
    in
    Metr.322
    par ce que vit Bernard Duc de Saxe.
    Vn iour il apperceut , que de ſa mai-
    ſon ſortoient des Ours & des San-
    gliers , puis des Cerfs , & enfin des
    Lievres.  Il donna cette explication
    à cette veüe.  Nos majeurs eſtoient
    forts & armez comme les Sangliers
    & les Ours.  Moy & mon frere ſom-
    mes ſemblables à des Cerfs , qui ont
    de belles cornes: mais nos enfans ſe-
    ront timides & impuiſſans comme des
    Lieures.  Cette explication ſe trouua
    veritable.
    
    435
    des perſonnes Mariées.
    Si vos enfans degenerent de la
    ſorte , & qu'ils ſoient haïs de leurs
    freres, à cauſe des faueurs que vous
    leur aurez faites , & des biens que
    vous leur aurez faits plus qu'à eux :
    ils en ſeront bien toſt priuez. Ils ſe-
    ront comme la Corneille d'Eſope ,
    laquelle s'eſtant ornée de plumes
    de diuers animaux , fut bientoſt dé-
    poüillée, & expoſée à la riſée de tous
    les autres.323
    V.  N'enrichiſſez point vos enfans
    aux deſpens de ceux d'vn autre lit.
    Non ſeulement vous les expoſeriez
    à de grands perils : mais il ſe pourroit
    que vous vous nuiriez & à voſtre ma-
    ry.  Iudith, ſeconde femme de Louis
    le Debonnaire
    , eut trop d'ambition
    pour Charles ſon fils , à l'excluſion
    de Lothaire & de ſes deux freres fils
    de Louis324. Cette ambition donna vn
    ſpecieux pretexte de reuolte à ces
    trois : leur mit les armes à la main :
    leur bailla le ſouſtien des Princes &
    des Grands du Royaume.  Ils fu-
    rent ſi puiſſans & ſi malins , qu'ils
    prirent priſonnier leur pere: luy oſte-
    T ij
    
    436
    La Direction & la Conſolation
    rent publiquement auec infamie le
    Sceptre, la Couronne, les veſtemens
    Royaux , & le confinerent dans vn
    Monaſtere.  Ils contraignirent auſſi
    Iudith leur Maraſtre d'entrer en vn
    autre, & d'y prendre le voile de Re-
    ligieuſe. Ce qui fut le plus deplora-
    ble & le plus dommageable, apres la
    mort de Louis cette diſcorde dura en-
    tre les freres: ils firent vne tres-cruelle
    guerre , & y perdirent tant de No-
    bleſſe & d'hommes valeureux , que
    le Royaume en demeura entierement
    affoibly & enerué. Les Normans, par
    vne iuſte punition de Dieu , ſuruin-
    rent durant ces tumultes , & iette-
    rent des armées ſi nombreuſes en di-
    uers lieux , qu'on fut enfin contraint
    pour euiter de plus grands maux, de
    leur abandonner pour leur demeure
    l'vne des plus grandes & des plus ri-
    ches Prouinces de tout l'Eſtat.
    VI.  Aimez plus la vertu, & voſtre
    conſcience , que toutes les richeſſes,
    & tous les honneurs de la terre : &
    ils n'ébloüiront point de telle ſorte
    vos yeux, que vous les oſtiez à ceux
    
    437
    des perſonnes Mariées.
    à qui ils appartiennent.
    Imitez l'Empereur Frideric. Il éle-
    uoit en ſa Cour le Roy de Hongrie
    Annal
    Germ.
    Ladiſlas , ieune enfant.  Quelques
    Courtiſans aueuglez de leur paſſion,
    luy diſoient , Qu'il eſtoit tres-aiſé
    de ſe défaire de ce petit Prince : par
    la mort duquel il obtiendroit le ſou-
    uerain domaine de ce fleuriſſant Ro-
    yaume.  Mais ce pieux & ſage Em-
    pereur leur répondit en colere. Pour-
    quoy me deſirez-vous pluſtoſt riche que
    vertueux ?
      Il eut touſiours vn grand
    ſoin de la ſanté de ce ieune Roy : &
    le mit en poſſeſſion de ſon Royaume,
    auſſi toſt que ſon âge luy permit.
    Vous deuez conclure de tous ces
    raiſonnemens, que la vertu , que vo-
    ſtre ſalut , que voſtre propre intereſt,
    & celuy de vos enfans vous obligent
    à aimer , à careſſer, & à aider les en-
    fans de voſtre mary , & de ne point
    auancer les voſtres à leur preiudice.
    §. III. Auis aux enfans qui ſont de
    diuers lits.
    I.  Vous faites vn grand plaiſir à
    voſtre Pere : lors que vous honorez
    T iij
    
    438
    La Direction & la Conſolation
    voſtre belle-mere: C'eſt luy qui vous
    l'a choiſie , & qui vous l'a donnée ,
    pour auoir ſoin de vous & de vos
    intereſts.  Si vous l'aimez & la
    reſpectez , vous témoignerez que
    vous auez en eſtime ſa prudence.
    Si vous la mépriſez ; vous de-
    clarerez , qu'il s'eſt trompé en ſon
    choix.
    II. Aimez & careſſez les enfans de
    voſtre belle mere , encore qu'ils ne
    ſoient point les enfans de voſtre Pe-
    re. Vous viuez dans vne meſme mai-
    ſon : Vous mangez en vne meſme ta-
    ble : Vous eſtes chaque iour dans les
    meſmes exercices. Vous en aurez de
    grandes vtilitez , le reſte de voſtre
    vie , dans mille rencontres. N'eſt-ce
    pas vne pure folie , de ſe priuer des
    ſecours que Dieu nous offre dans
    noſtre propre logis ; ſous de vaines
    eſperances d'en trouuer ailleurs.
    III.  Ne faites point de rapports,
    qui puiſſent alterer l'eſprit de voſtre
    Pere , contre voſtre belle-mere , ny
    contre ſes enfans. Si la neceſſité vous
    force à vne iuſte deffenſe contre les
    
    439
    des perſonnes Mariées.
    violences des enfans de voſtre belle-
    mere : adreſſez-vous à elle ſeule : té-
    moignez luy vne entiere confiance,
    & aſſeurez-la que vous n'en direz
    mot , ny à voſtre pere , ny à vos pa-
    rens : que vous ne deſirez qu'elle ,
    pour vous aider. Suppliez-la de n'v-
    ſer contr'eux d'aucune rigueur: mais
    ſeulement de vous proteger. Si vous
    faites cela de bon cœur & de bonne
    grace ; aſſeurez - vous, qu'elle vous
    aſſiſtera , & qu'elle vous aimera ten-
    drement.
    Quelques enfans ſont des heriſſons,
    Ariſt :
    de ani-
    mal.&
    325 Plut.
    pleins de pointes & de piqueures de
    tous les coſtez. Vous ne les pouuez
    toucher ſans vous bleſſer : & ils ſe
    deffendent ſouuent par des ſoupleſſes
    capables de mettre la diuiſion dans
    le logis. Le heriſſon fait deux portes à
    ſa taniere : afin d'auoir diuerſes iſſues.
    Si le vent du Septentrion ſouffle , il
    ferme celle qui eſt de ce coſté là : il
    fait le meſme du coſté du Midy ,
    lors qu'il en ſent le vent.  Lors que
    certains enfans ſe voyent menacez
    par leur belle mere, ils ont recours
    T iiij
    
    440
    La Direction & la Conſolation
    à leur pere. Si leur Pere les attaque:
    ils recourent à leur mere. Et , pour
    leur iuſtification , content ſouuent
    des fables pour des veritez: de ſorte
    que des eſprits faciles à croire , ſe
    choquent aiſément & dangereuſe-
    ment , s'ils n'y font vne ſerieuſe re-
    flexion. Deffendez-vous pluſtoſt, par
    l'innocence & la perfection de voſtre
    vie , que par ces ſoupleſſes criminel-
    les : ſi vous voulez obtenir les bene-
    dictions que Dieu a promiſes aux en-
    fans qui aiment & honorent leur pe-
    re & leur mere.
    Bandeau décoratif.

    CHAPITRE VIII.

    La Conſolation & la Direction d'vn
    Mary, dont la femme eſt poſſedée
    de ialouſie.

    LA jalouſie eſt vn tres - cruel
    tourment dans l'ame d'vn ma-
    ry , qui ſe forme des chimeres à la
    veuë ou au rapport des actions de ſa
    
    441
    des perſonnes Mariées.
    femme : mais ce mal ſemble plus in-
    curable dans l'eſprit d'vne femme ,
    tant à cauſe de la force de ſon ima-
    gination, que de la liberté de ſon ma-
    ry , pour aller où il luy plaiſt , ſans
    qu'elle en puiſſe penetrer les occu-
    pations.  Conſiderons ſi nous pou-
    rons ſoulager l'vn & l'autre.
    §. I. Auis au mary, qui s'apperçoit
    de cette foibleſſe.
    I.  Compatiſſez à voſtre femme :
    Ce mal luy vient par l'excés de l'a-
    mour qu'elle vous porte: & par le de-
    ſir de vous poſſeder toute ſeule.  S.
    Chryſoſtome
    compare cette affection
    à celle d'vn Roy , deſireux de gar-
    der ſon Royaume tout entier , ſans
    en perdre la moindre partie. Vn Roy,
    dit-il , eſt tres-ialoux de ſon Royau-
    me , & ne peut rien ſouffrir , qui
    ſemble intereſſer ſon authorité.  Il
    craint tout : il ſoupçonne tout , &
    croit facilement les rapports , en ce
    qui touche ſon eſtat. De meſme, vne
    femme prend aiſément ombrage, de
    tout ce qui peut le moins alterer la
    pureté de ſon mary.  Vous deuez
    T v
    
    442
    La Direction & la Conſolation
    vous refléchir ſur vos deportemens
    afin qu'ils ne choquent ny ſes yeux,
    ny ſon cœur326.
    II.  Réjoüiſſez-vous de la chaſteté
    de voſtre femme , dont ſa ialouſie eſt
    vne marque preſque aſſeurée.  Puis
    qu'elle a en horreur l'ombre du vice
    en vous : c'eſt vn ſigne moralement
    euident , qu'elle vous eſt fidelle : &
    qu'elle croit auoir vn droit abſolu
    d'exiger de vous la meſme fidelité.
    Si elle s'abandonnoit d'vn coſté, elle
    ne ſeroit point marrie327, que vous en
    fiſſiez autant de l'autre : afin d'auoir
    la liberté de ſuiure ſes paſſions de-
    reglées.
    III.  Ne parlez point rudement à
    vn eſprit desja accablé de mélanco-
    lie, laquelle luy ſaiſit l'imagination :
    & luy fait paroiſtre les mouſches ,
    comme des elephans : & eſtimer cri-
    minelles vos plus innocentes actions.
    Vn mot rude luy perſuaderoit , que
    vous auez vne haine formée contre
    elle: & augmenteroit de plus en plus
    ſes ſoupçons.
    IV. Ne vous attriſtez point de tou-
    
    443
    des perſonnes Mariées.
    tes les fantaiſies , qui paſſent par la
    teſte d'vne femme qui aime : ny de
    toutes les paroles qu'elle dit , ou à
    vous, ou aux autres.  Les Saints Gre-
    goire Eueſque de Neoceſarée
    , Saint
    Brice Eueſque de Tours
    , Saint Atha-
    naſe Patriarche d'Alexandrie
    , Saint
    Vincent Ferrier
    , le B. Henry Suſo,
    ont eſté accuſez : & pluſieurs les ont
    tenu criminels.  Ils ne ſe ſont neant-
    moins nullement eſtonnez du bruit :
    & Dieu a tourné tous les nuages en
    ſplendeur & en gloire.
    La Vertu ne s'eſtonne de rien : &
    continuë touſiours, à grands pas ſon
    chemin vers le Ciel.  La vertu eſt
    haute
    , dit Seneque ; Elle eſt releuée,
    royale, inuincible & infatigable.  La
    volupté eſt baſſe, ſeruile, imbecile, ca-
    duque , qui demeure en des cabarets,
    & en des lieux d'infamie.  Vous trou-
    uerez la vertu dans les Temples, dans
    les Palais de Iuſtice , dans les Cours
    des Rois , ſur les murailles , dans les
    combats chargée de pouſsiere, halée au
    Soleil , auec des mains pleines de pal-
    mes.  La volupté ſe cache , pour l'or-
    T vj  444 La Direction & la Conſolation dinaire, & cherche les tenebres.  Elle
    eſt dans les bains, & dans les lieux qui
    craignent les Edits, à qui appartient la
    police.  Elle eſt molle, eneruée, pleine
    de vin & d'onguens , paſle , & fardée
    .
    Iuſques icy Seneque pourſuit le meſ-
    me diſcours plus au long.  Vous vo-
    yez deux choſes dans les paroles de
    ce Philoſophe.  La premiere eſt, la
    generoſité de la vertu : la ſeconde,
    les lieux où vous deuez paroiſtre, &
    que vous deuez fuir, pour euiter tous
    les ſoupçons.
    V.  Taſchez de découurir , ſi voſtre
    femme ne vous ſoupçonne point de
    trop de familiarité auec quelque per-
    ſonne, ou dans voſtre logis, ou dans
    la ville.  Si vous le trouuez, euitez-
    en la compagnie. Prenez garde à vos
    œillades ; à vos ſoûris , à vos moin-
    dres paroles, dans la rencontre.  Car
    vn cœur bleſſé remarque les plus pe-
    tits mouuemens.
    VI.  Ne tolerez rien qui la puiſſe
    choquer, dans vos ſeruantes: de peur
    qu'elle ne s'imagine , que l'eſtime
    que vous feriez d'elle ne fuſt ſigne
    de quelque mal.
    
    445
    des perſonnes Mariées.
    Imitez le Patriarche Abraham.
    Sara ſa femme ſe voyant ſterile , l'a-
    uoit prié de prendre ſa ſeruante, pour
    vne ſeconde femme , ſelon que pour
    lors il eſtoit permis.  Elle diſoit, que
    ce luy ſeroit vne conſolation , d'éle-
    uer les enfans qu'il en auroit.  Agar
    eſtant enceinte , commença à mépri-
    ſer ſa Maiſtreſſe. Sara en fit ſes plain-
    tes à Abraham. Ce ſaint homme, ſans
    conſiderer que c'eſtoit ſa ſeconde fem-
    me , qui luy auoit eſté donnée par
    Sara meſme , luy dit.  Voila voſtre
    Gen.
    16. 6.
    ſeruante, vſez-en à voſtre volonté. Sa-
    ra
    l'ayant abſolument en ſon pouuoir,
    l'affligea pour abaiſſer ſon orgueil.
    Agar s'enfuit du logis : mais vn An-
    ge luy apparut : & l'ayant trouuée
    dans vne profonde triſteſſe , il luy
    commanda de retourner à la maiſon,
    & de s'humilier ſous les volontez de
    ſa maiſtreſſe.
    VII.  Que iamais il ne vous arri-
    ue de toucher , ou de baiſer aucune
    fille , beaucoup moins vos ſeruantes,
    meſme en la preſence de voſtre fem-
    me.  Les baiſers des perſonnes qui
    
    446
    La Direction & la Conſolation
    ont de la beauté , ſont des morſures
    d'animaux venimeux.  Et les attou-
    chemens, diſoit vn autre, ſont vn feu
    qui bruſle incontinent328 le cœur. Mais
    ce feu & ce poiſon occupent & brû-
    lent bien plus dangereuſement l'eſ-
    prit de la femme. Elle ne reuient pas
    facilement de ſes imaginations, qu'el-
    le voit auoir quelque fondement.
    VIII.  Euitez la trop grande han-
    tiſe des filles & des femmes, meſme,
    des vertueuſes : & s'il vous plaiſt, des
    ſaintes.  La beauté eſt vn enchante-
    ment qui enſorcelle en quelque lieu
    qu'elle ſe rencontre. Ceux qui regar-
    doient le viſage de Meduſe, eſtoient
    changez en pierres : c'eſt à dire,
    eſtoient tellement tranſportez d'ad-
    miration, qu'ils demeuroient immo-
    biles, ne pouuant retirer leurs yeux
    & leurs cœurs329 de la contemplation
    d'vn ſi charmant objet: Perſonne ne
    ſe doit fier à ſa vertu.  Vn ſeul re-
    gard de la ville de Sodome changea
    la femme de Loth en vne ſtatuë de
    ſel ſi dur, qu'il a reſiſté aux pluyes
    de pluſieurs ſiecles.  Vne ſeule œil-
    
    447
    des perſonnes Mariées.
    lade pourroit vous changer en vne
    pierre de ſel & de marbre : ſpeciale-
    ment , ſi vous regardez Sodome , &
    des perſonnes adonnées à l'impudi-
    cité.  Vne trop grande confiance, a
    ſouuent tiré les Eſtoiles du Ciel : &
    les a eſteintes dans la bouë.
    IX.  Euitez auec vn pareil ſoin, les
    compagnies des hommes, qui viuent
    dans le deſordre. Chacun ſe plaiſt a-
    uec ſon ſemblable : & difficilement
    voſtre femme ſe perſuadera - t'elle ,
    que vous ſoyez chaſte, ſi vous hantez
    ceux qui ne le ſont pas.
    Eſloignez-vous d'eux, s'ils ne chan-
    Annal
    Angl.
    gent de vie.  Henry V. Roy d'Angle-
    terre
    , eſtant arriué à la Couronne ,
    appella tous ſes ieunes compagnons
    auec qui il auoit fait la débauche.
    Il leur fit à chacun quelque preſent,
    & les renuoya hors de ſa Cour : leur
    ordonnant , ſur peine de la vie , de
    n'y point rentrer , qu'ils n'euſſent
    changé leurs mœurs : ſur la crainte
    qu'il eut de ne ſe corrompre auec
    eux, ou de corrompre ſouuent la iu-
    ſtice à leur occaſion.
    
    448
    La Direction & la Conſolation
    On prend facilement les manie-
    res d'agir de ceux, auec qui l'on vit:
    ſi particulierement on a vn naturel
    volage & inconſtant.  Ces change-
    mens ſe virent dans Alcibiade , le-
    quel fut vn vray Polype , qui prit
    Athen.
    lib. 12.
    Plut.
    in Al-
    cib.
    toutes les couleurs de ceux qu'il fre-
    quenta.  Dans Athenes, il auoit des
    rencontres ingenieuſes , & d'agrea-
    bles railleries dans ſes diſcours : il
    nourriſſoit des cheuaux: viuoit ſom-
    ptueuſement , & auec des diuertiſ-
    ſemens ioyeux. A Thebes, où il alla
    en exil , perſonne ne le ſurmontoit
    aux trauaux & aux forces du corps :
    car dans ce païs-là on eſt laborieux.
    Dans Sparte, où la vigueur eſtoit en
    vigueur & en honneur, perſonne ne
    le ſurmentoit en frugalité.  En Thra-
    ce
    , où le peuple eſt adonné au vin
    & à l'impudicité, il les ſurpaſſa tous
    dans ces excés.  Enfin s'eſtant retiré
    en Perſe, où la chaſſe & le luxe eſtoient
    aimez , il imita ſi bien les plus excel-
    lens Courtiſans , qu'il fut admiré de
    tous.
    Ce que cét homme faiſoit , arriue
    
    449
    des perſonnes Mariées.
    à la pluſpart des autres. Ils ſont ver-
    tueux auec les vertueux , & vicieux
    auec les vicieux. On ne touche iamais
    la poix , ſans s'en gaſter les mains ;
    ny vn ſac de charbon , ſans les noir-
    cir.  Comment voulez - vous donc ,
    que voſtre femme vous eſtime inno-
    cent , ſi vous hantez des fripons ?
    X.  Fuyez tant que vous pourrez ,
    les cabarets, les berlans330, & ſembla-
    bles lieux empeſtez.  Si vous reſpi-
    rez ſouuent vn air corrompu , com-
    ment paſſerez vous dans vn eſprit deſia
    bleſſé , pour vn homme qui n'eſt
    ſujet à aucune maladie ?  Comment
    penſez-vous eſtre iugé hors du peril
    de naufrage , ſi vous eſtes touſiours
    dans les flots & les tempeſtes ?
    Il y a dans l'Inde vn lac nommé
    Cteſias Side , où tout s'enfonce , & rien ne
    ſurnage.
    Strabon dit le meſme du fleuue Si-
    Lib. 5.331 lias ; & aſſeure que ſi l'on iette vne
    plante dans l'eau du fleuue Silaris ,
    elle ſe tourne en pierre.
    Vous ne ſerez iamais long-temps
    dans les tauernes , que voſtre raiſon
    
    450
    La Direction & la Conſolation
    ne s'y noye: & qu'eſtant deuenu ſans
    raiſon, vous n'y faſſiez pluſieurs fau-
    tes. Voſtre femme auroit donc raiſon
    de vous ſoupçonner , ſi vous y fre-
    quentiez ſouuent.
    XI. En quelque lieu que vous ſoyez
    il y a moyen d'eſchaper, ſi vous vous
    en retirez incontinent332.  La malignité
    de la gangrene ne ſe ſaiſit pas ſi toſt
    du cœur , & n'y fait nul mal , ſi l'on
    retranche viſtement la partie où le ve-
    nin s'eſt attaché.  Ie parle , pour ce
    qui arriue d'ordinaire.  Mais remar-
    quez qu'il ne ſe faut point trop fier
    à cette aſſeurance: car il y a des logis
    ſi infectez , & des perſonnes ſi pour-
    ries & ſi puantes , qu'il ne faut qu'v-
    ne fois reſpirer l'air qu'elles corrom-
    Lib.15.333 pent , pour perir abſolument. Stra-
    bon
    rapporte, que ſur le ſommet d'v-
    ne coline , qui eſt proche de Hiera-
    poly
    , il y a vne ouuerture , qui eſt
    d'vn demy journal334 de terre en gran-
    deur , laquelle iette des vapeurs ſi
    malignes, que tous les animaux qui
    entrent dedans , y meurent inconti-
    nent : encore que l'air voiſin ne faſſe
    
    451
    des perſonnes Mariées.
    aucun mal.  Il certifie , l'auoir expe-
    rimenté en des paſſereaux qu'il y iet-
    ta , & qui y moururent à l'inſtant.
    Cela a vne grande reſſemblance à ce
    que i'ay dit ailleurs de la grotte du
    chien, prés de Naples.
    Il ne faudroit qu'vne parole vicieu-
    ſe , qu'vn geſte impudique , qu'vne
    action licencieuſe, pour frapper vo-
    ſtre imagination, & tuer voſtre ame
    par vn peché mortel.  On n'eſt pas
    toûjours en humeur de reſiſter aux
    tentations , & les ſurpriſes perdent
    quelquefois ſans reſſource.  Fuyez
    donc les lieux & les perſonnes, qui
    peuuent vous mettre en peril : &
    ſi par malheur =, vous y eſtes engagé,
    rompez vos liens, & vous mettez en
    liberté.
    XII. Viuez ſi vertueuſement, que
    chacun dans voſtre parenté & dans
    voſtre ville , ait bonne opinion de
    vous: voſtre femme ne ſera point in-
    citée à vous iuger mauuais, contre
    I. Petr.
    I.335
    Ephe. 5
    2Cor.4
    le ſentiment public.  Saint Pierre
    veut que les Chreſtiens ſoient ſaints
    en toute leur conuerſation.
    Et Saint
    
    452
    La Direction & la Conſolation
    Paul deſire, qu'ils marchent comme
    des enfans de lumiere , & qu'ils
    ſoient la meſme odeur de Ieſus-
    Chriſt
    .
    Vne bonne odeur ſe fait touſiours
    ſentir , & donne de la ioye.  Celle
    qui ſortoit du corps de Saint Con-
    ſtans Eueſque de Perouſe
    , attira plu-
    ſieurs malades: & tous ceux qui tou-
    cherent ce ſaint corps furent guéris.
    L'odeur de la vertu eſt vne odeur de
    vie : & l'odeur du peché , eſt vne
    odeur de mort: l'vne & l'autre ſe fait
    bien-toſt ſentir. Sainte Catherine de
    Sienne
    en auoit vn priuilege parti-
    culier: mais tous les hommes en ont
    toſt ou tard la connoiſſance , s'ils
    s'en approchent. Voſtre femme donc
    qui eſt iour & nuit auec vous , con-
    noiſtra bien-toſt la ſolidité de voſtre
    cœur336, s'il eſt fermement & conſtam-
    ment attaché à Dieu. Et diuerſes oc-
    curences luy leueront le voile de deſ-
    ſus les yeux , qui l'empeſchent d'en
    voir l'éclat.
    XIII.  Enfin , Dieu vous aſſiſtera
    dans voſtre affliction, Implorez ſou-
    
    453
    des perſonnes Mariées.
    uent ſon ſecours , tant pour la con-
    ſolation de voſtre femme, que pour
    le repos de voſtre eſprit. Il a aidé plu-
    ſieurs Saints , qui eſtoient calom-
    niez: & a fait des miracles, pour leur
    rendre leur reputation.  Saint Cado-
    que
    ayant fait oraiſon , porta du feu
    dans ſa robe, qui n'en fut nullement
    endommagée.  S. Brice fit le meſme :
    & ils furent reconnus innocens.  In-
    uoquez - les , & ils vous aſſiſteront.
    Implorez auſſi l'aide de S. Macedoine,
    qui a cette ſpeciale grace de prote-
    ger ceux qui ſont calomniez.
    Si vous auez le Ciel pour vous,
    que craignez-vous ? Vous l'aurez, ſi
    vous l'inuoquez ardemment & auec
    perſeuerance : ſi vous compatiſſez à
    voſtre femme : ſi vous fuyez les mau-
    uaiſes compagnies , & les lieux dé-
    bauchez: ſi vous vous conſeruez dans
    les exercices de vertu : & ſuiuez les
    auis que ie viens de vous donner.
    §. II. Auis à la femme , qui eſt piquée
    de Ialouſie.
    I.  Le premier & principal remede
    à voſtre mal, eſt de vous tenir ioyeu-
    
    454
    La Direction & la Conſolation
    ſe.  La ioye diſſipe les fumées obſcu-
    res & les humeurs noires , que la mé-
    lancolie amaſſe, & ne ſoupçonnne pas
    facilement du mal d'autruy , à la veuë
    de ſes actions gaillardes & recreatiues:
    On dit , que ſi le premier iour des
    nopces on voit vn luth , en ſongeant,
    c'eſt vn ſigne de concorde dans le
    mariage.  La ioye en eſt encore vn
    meilleur ſigne, & vne meilleure cauſe.
    La triſteſſe iette l'ame dans vne ti-
    midité, pleine de frayeurs paniques,
    & de douleurs aſſommantes.  Arte-
    mon
    eſtoit ſi craintif, qu'il auoit ſans
    ceſſe deux ſeruiteurs aupres de ſoy ;
    Plut.
    in Pe-
    ricl.337
    leſquels tenoient vn Bouclier au deſ-
    ſus de ſa teſte : depeur que quelque
    choſe ne l'accablaſt en tombant.
    D'autres ont eſtimé qu'ils eſtoient de
    verre : & que s'ils s'approchoient de
    quelque muraille , ils ſe caſſeroient.
    D'autres , qu'ils auoient des ſerpens
    & des crapaux dans le corps.
    Si vous ſentez que cette humeur
    predomine en vous, tenez pour ſuſ-
    pects tous vos ſoupçons : & priez
    Dieu auec le Prophete , qu'il vous
    
    455
    des perſonnes Mariées.
    rende vne ioye ſalutaire : & diſſipe tous
    ces broüillards.
    II.  Eſloignez de vous les rappor-
    teurs : Ce ſont des ames venales, qui
    cherchent voſtre amitié pour leur pro-
    fit : ou malignes , qui verſent du
    fiel ſur la douceur dont vous iouïſ-
    ſiez. Leurs diſcours: dit Dauid, paroiſ-
    ſent doux comme l'huile: & ce ſont des
    jauelots
    .  Saint Hieroſme tourne, & ce
    ſont des lances.  Ils bleſſent de loin
    & de prés.
    Si vous vous amuſez à leurs diſcours,
    & que vous vous y plaiſiez , ils vous
    rempliront d'amertume : & vous tour-
    nerez en des ſoupçons criminels &
    odieux tout ce que vous oirez.  Al-
    bert le Grand
    nous raconte, qu'vn cer-
    tain animal , nommé Alban , a le fiel
    aux oreilles. Tels ſont ceux qui écou-
    tent & qui eſtiment les flateurs & les
    conteurs des vices d'autruy.
    III.  Ne communiquez pas facile-
    ment vos craintes à voſtre mary. Va-
    lere Maxime
    écrit , Que le ſilence eſt
    le meilleur & le plus ſeur bien des
    affaires.  La jalouſie à peine de ſe
    
    456
    La Direction & la Conſolation
    taire.  Dieu meſme nous dit en l'Eccle-
    ſiaſtique
    , Qu'vne femme jalouſe, eſt vn
    Eccl.
    26.
    fleau de langue qui communique ſes dou-
    leurs à vn chacun
    . Surmontez cette fa-
    cilité de dire vos ſoupçons : & ils s'é-
    touferont plus facilement.
    IV.  Si vos craintes ont vn fonde-
    ment raiſonnable, & preſque euident :
    conſiderez l'humeur de voſtre mary ,
    & comment il receura vos plaintes &
    vos auertiſſemens. Si vous iugez qu'il
    les prendra comme vn témoignage de
    voſtre amour , parlez luy à la bonne
    heure. Si vous craignez qu'il ne vous
    rebute, qu'il ne ſe dépite , & ne faſſe
    pis: adreſſez-vous à ſon pere, à ſa me-
    re , à ſes freres , à ſes oncles , à ſes
    tantes : en vn mot, à celuy que vous
    eſtimerez auoir plus d'authorité ſur
    ſon eſprit. Priez-les de luy en parler,
    comme d'eux-meſmes , ſans luy dire,
    que vous en ayez donné auis. Si vn
    ſuffit , ne parlez point à pluſieurs.
    Vn homme d'honneur eſt piqué de ſe
    voir la fable d'vne Ville , ou d'vne fa-
    mille.
    CH. IX.
    
    457
    des perſonnes Mariées.
    Bandeau décoratif.

    CHAPITRE IX.

    La conſolation & la direction d'vn
    Mary, dont la Femme eſt ſterile.

    A Yant parlé de ce mal-heur aſ-
    ſez amplement au Liure que
    i'ay intitulé la bonne Veuue, ie n'en
    diray qu'vn mot icy.
    §.  I.  Auis au Mary.
    I. Conſiderez que c'eſt à Dieu ſeul
    de donner des enfans. Le Patriarche
    Iacob auoit penetré cette verité. Sa
    femme Rachel luy diſant , Donnez-
    moy des enfans, ou ie mourray
    , il reſ-
    pondit : Suis-je vn Dieu pour en vſer
    ainſi à ma volonté
    .
    Les Docteurs Hebreux diſent, que
    Dieu s'eſt reſerué quatre clefs , qu'il
    n'a communiquées à perſonne.  1. La
    clef de la generation.  2. La clef de la
    pluye, pour la tirer de ſes threſors lors
    qu'il luy plaiſt.  3. La clef de la vian-
    de pour chaſſer la faim.  4. La clef
    V
    
    458
    La Direction & la Conſolation
    des ſepulcres pour reſſuſciter les
    morts.
    II.  Peut-eſtre que cette ſterilité
    vient de vous, ou par des cauſes natu-
    relles, ou par vn ſecret chaſtiment de
    vos pechez. N'imputez donc point à
    autruy ce qui vous eſt propre. Voſtre
    femme a autant de droit de ſe faſcher
    contre vous, que vous auez de vous
    faſcher contre elle : luy conſeillerez-
    vous de vous quereller pour cela ? Pre-
    nez pour vous le conſeil que vous luy
    donneriez.
    III. Les enfans ſont vne grande
    charge à vn pere de famille. S'ils ſont
    en grand nombre il eſt difficile de les
    nourrir, de les veſtir, de les gouuerner.
    Il y en a preſque touſiours quelqu'vn
    de mauuaiſe humeur, & de mauuaiſe
    vie. Ne vaudroit-il pas mieux que les
    meres de Caligula, de Neron, de Com-
    modus , d'Heliogabale , de Diocletian,
    & de pareils monſtres, euſſent eſté ſte-
    riles , que de donner à l'Empire Ro-
    main des hommes ſi cruels, ſi brutaux,
    & ſi vicieux.
    Si l'on n'a qu'vn fils ou deux , on
    
    459
    des perſonnes Mariées.
    eſt ſans ceſſe dans des craintes qu'il
    ne leur arriue quelque incommodi-
    té, & que quelque maladie ne les en-
    leue.
    Si vous auiez des filles, vous ne
    viuriez point ſans vn ſoin continuel.
    C'eſt ce qu'enſeigne l'Eccleſiaſtique.
    Eccli.
    42.
    La fille donne tant de ſoins & d'anxietez
    à ſon pere, qu'il luy oſte le ſommeil, dans
    la crainte qu'en ſa jeuneſſe elle ne ſoit
    adultere , & que par ce moyen elle n'en-
    coure l'indignation de ſon mary. Il craint
    encore plus qu'elle ne s'abandonne eſtant
    vierge, & ne deuienne groſſe dans ſon lo-
    gis , ou qu'eſtant auec ſon mary elle ne
    faſſe diuerſes fautes, ou qu'elle ne ſoit ſans
    enfans qui ſoient ſes heritiers
    .
    IV.  Si tous ces motifs ne conten-
    tent point voſtre deſir , & ne dimi-
    nuent point voſtre eſprit d'auoir des
    enfans, adreſſez-vous à Dieu, & eſpe-
    rez que puis qu'il vous donne cette ar-
    dente affection, il vous exaucera.  S'il
    differe ſa miſericorde, continuez vos
    prieres, fortifiez-les par de bonnes au-
    moſnes, & par de feruentes actions de
    vertu.  Les enfans les plus attendus, &
    V ij
    
    460
    La Direction & la Conſolation
    que le Ciel donne, ſont d'ordinaire les
    plus excellens.  On le vit en Iſaac, en
    Iacob , en Ioſeph , en Samſon , en Sa-
    muel
    , en ſaint Nicolas , en ſaint Eu-
    thyme
    , & en pluſieurs autres qui ont
    eſté tres-inſignes en pieté, & tres-il-
    luſtres en diuerſes actions heroïques.
    §. IIAuis à la femme qui eſt ſterile.
    I.  Vous auez beſoin d'vne grande
    patience , particulierement ſi voſtre
    mary s'afflige de voſtre ſterilité. Effor-
    cez-vous d'auoir vne parfaite reſigna-
    tion à la volonté de Dieu , & aſſeurez-
    vous qu'elle vous ſera d'vn tres-grand
    merite.
    II.  Conſolez-vous de ce que voſtre
    ſterilité vous deliure de beaucoup de
    maux.  Euripide écrit , qu'vne fem-
    me ſterile eſt bien-heureuſe.  Et de
    vray , combien de peine ſouffre vne
    pauure mere, portant neuf mois vn en-
    fant dans ſes entrailles.  Combien de
    maux de teſte , de reins , & de tout le
    corps ? Combien de dégouts des vian-
    des , & combien de foibleſſes en tous
    ſes membres ? Combien de douleurs
    
    461
    des perſonnes Mariées.
    en l'enfantement ? Combien de fois
    la mort emporte-t-elle & la mere &
    l'enfant.
    Rebecca auoit eu vn extréme deſir
    d'auoir des enfans , neantmoins ſen-
    tant les cuiſantes douleurs que luy
    cauſoient Eſaü & Iacob, qu'elle auoit
    Gen.
    25.22.
    dans ſes flancs , elle s'écrioit. Il valloit
    mieux n'auoir point d'enfans, que de les
    acheter ſi cherement.
    Et de fait, elle n'en
    eut plus depuis : ayant probablement
    ſouhaité de n'en plus auoir.  Rachel
    mourut en mettant au monde Benja-
    min
    , qu'elle appella Benoni, c'eſt à di-
    re , le fils de ma douleur.  Le meſme
    mal-heur vous pourroit arriuer. Con-
    tentez-vous donc de l'eſtat où Dieu
    vous met, & ioüiſſez de voſtre vie, que
    vous hazarderiez dans vos couches.
    III.   Recourez à l'Autheur de la vie,
    demandez-luy des enfans. Si c'eſt vo-
    ſtre bien il vous en eſlargira.  Inuo-
    quez quelque Saint à qui vous aurez
    plus de deuotion.  Saint Dominique,
    Fondateur de l'Ordre des Precheurs, a
    eſté obtenu en priant ſaint Domini-
    que de Silo
    .  Saint François de Paule,
    V iij
    
    462
    La Direction & la Conſolation
    en priant ſaint François d'Aſſiſe. Saint
    Ignace
    , ſaint Nicolas.  Saint Thibaud,
    & pluſieurs autres Saints, ſeruent beau-
    coup aux perſonnes ſteriles.
    IV. Si voſtre mal n'eſt pas dans vne
    abſoluë ſterilité , mais en voſtre foi-
    bleſſe, ou en quelqu'autre cauſe , qui
    fait qu'ils meurent deuant le Bapteſ-
    me, ou peu apres, voſtre miſere eſt gran-
    de, & digne de compaſſion.
    Vous deuez en ce cas là, faire deux
    choſes. 1.  Appliquer tous les remedes.
    2.  Recourir à l'Oraiſon.  3.  C'eſt vne
    bonne deuotion de voüer voſtre enfant
    à quelque Saint, & de le prier d'en vou-
    loir eſtre le patron & protecteur ſpe-
    cial.  Saint Macedoine remedia à ce
    mal , ayant donné de l'eau beniſte à
    vne femme qui auoit couſtume d'a-
    uorter.  Saint Cronan fortifia vne au-
    tre femme, luy ayant baillé des herbes
    beniſtes.
    Saint Guillaume Archeueſque de
    Bourges
    , en ſecourut vne autre par ſa
    benediction.  Cette pauure creature
    ayant déja ietté quatre ou cinq auor-
    tons morts , elle ſe preſenta à ce ſaint
    
    463
    des perſonnes Mariées.
    In vi-
    tis.
    Prelat.  Il en eut compaſſion , luy or-
    donna de ſe confeſſer, la benit, & luy
    donna de la viande & de la boiſſon
    qu'il prenoit au milieu d'vn pré, apres
    auoir conſacré vne Egliſe.  Elle ſe reti-
    ra fort conſolée , & n'auorta plus de-
    puis ce temps-là.
    Vne autre femme qui ſe laiſſoit
    écouler tous les ans ſon fruit, alla trou-
    uer ſaint Theodoſe Abbé , & le ſupplia
    tres-inſtamment de la ſecourir , & de
    luy permettre de nommer Theodoſe le
    fils qu'elle obtiendroit par ſes prieres.
    Le Saint fit oraiſon , cette femme con-
    ceut bien-toſt apres , & au bout vint
    vers luy auec vn fils qu'elle auoit nom-
    mé Theodoſe. Elle l'amena apres quel-
    ques années au Monaſtere, où il fut vn
    excellent Religieux.  La meſme grace
    fut accordée à diuerſes autres femmes,
    par l'entremiſe de cét admirable ſerui-
    teur de Dieu.  Ne vous découragez
    donc point, pouuant auoir recours à
    l'oraiſon , qui eſt vn remede excellent
    pour voſtre mal.
    V.  Si vous n'auez que des filles, &
    que voſtre mary s'afflige de ce que
    V iiij
    
    464
    La Direction & la Conſolation
    vous n'auez point d'enfans maſles, qui
    maintiennent le nom de la famille, im-
    plorez l'aide de Dieu & de ſes Saints ;
    ils ſe ſont laiſſé fléchir par pluſieurs
    meres affligées. Ie n'ay rien leu de plus
    admirable en cette matiere, que ce qui
    eſt en la vie du Pere Bernard Colnago,
    excellent ſeruiteur de Dieu en noſtre
    Compagnie.
    Inur.
    Fini-
    chiaro,
    in vita
    l. [?]. c.
    10. pa.
    9.
    Lors qu'il eſtoit au chaſteau de la
    cité de Catane, la femme d'vn ſoldat
    le vint trouuer ; elle auoit déja ſept
    filles: ſon mary en eſtoit ſi fort en co-
    lere, qu'il l'auoit menacée de la mal-
    traiter ſi elle luy en bailloit encore
    vne. Elle recourut au Pere Bernard, &
    luy raconta ſon extréme affliction, le
    priant de luy obtenir vn fruit de bene-
    diction.  Dans la chambre il y auoit
    vne image de ſaint Antoine de Pade,
    qui eſtoit attachée au haut de la pa-
    roy. Le ſeruiteur de Dieu toucha cet-
    te image auec le baſton ſur lequel il
    s'appuyoit, & dit: O grand Saint, cette
    femme vous demande vn fils, s'il vous
    plaiſt, vous pouuez l'accorder à vne mere
    affligée, & à voſtre ſeruiteur
    .
    
    465
    des perſonnes Mariées.
    Ayant dit ce peu de paroles il s'ar-
    reſta , & pria Dieu quelque peu de
    temps , puis dit à cette femme : Ma
    ſœur, allez-vous-en à la bonne heure, le
    Saint a enteriné voſtre requeſte : en re-
    connoiſſance de cette faueur, vous le nom-
    merez Antoine
    . Et de fait elle eut vn fils
    peu apres.
    Les parens en reſterent fort ioyeux,
    & appellerent l'enfant au Bapteſme
    Antoine Bernard , pour monſtrer ceux
    à qui ils le deuoient , & le nourrirent
    auec vn grand ſoin , comme vn enfant
    miraculeux. Saint François de Paule &
    ſaint Eſtienne le Ieune, ont auſſi obte-
    nu des enfans maſles à pluſieurs.
    VI.   Si vous voulez vous ne man-
    querez point d'enfans encore que
    vous ſoyez ſterile. Il y a tant de pau-
    ures aux Hoſpitaux, deuant vos por-
    tes , & dans toute voſtre ville , que
    vous ne pouuez manquer d'heritiers.
    Si vous en auiez qui euſſent droit ſur
    vos terres , auſſi-toſt qu'ils ſeroient
    venus en âge, ou au moins dés qu'ils
    ſeroient mariez, ils les exigeroient, ils
    vous les oſteroient, à voſtre refus ils
    V v
    
    466
    La Direction & la Conſolation
    feroient vn procez. Ceux-cy vous les
    laiſſeront tant qu'il vous plaira , vous
    obtiendront beaucoup de graces de
    Dieu par leurs prieres ; & vous ren-
    dront en contr'échange tous les biens
    du Paradis , où ils peuuent vous faire
    entrer en eſtant les portiers. Efforcez-
    vous de perſuader à voſtre mary de
    vous permettre de faire de bonnes au-
    moſnes aux pauures , afin qu'ils le be-
    niſſent & vous auſſi , auec toute voſtre
    famille.

    Bandeau décoratif.

    CHAPITRE X.
    La Conſolation & la Direction d'vn
    mary, dont la femme eſt laide
    ou maladiue.

    L Es raiſons que i'ay apportées
    au premier Liure , chapitre hui-
    tieſme , pour conſoler les femmes qui
    ont leurs marys malades , ſuffiſent
    pour conſoler les marys qui ont des
    femmes infirmes. Ainſi ie n'en par-
    leray icy que tres peu.
    
    467
    des perſonnes Mariées.
    §.  Auis au Mary.
    I.  Il faut ſuppoſer , comme vne
    choſe tres-certaine , qu'il n'y a nul
    mariage où il ne faille ſupporter quel-
    que incommodité.  C'eſt ce que les
    Anciens declaroient à l'Eſpoux & à ſon
    Eſpouſe , faiſant leur flambeau nup-
    tial auec du bois d'eſpine , pour mon-
    trer qu'au milieu des flammes les plus
    ardentes , on n'y manque point d'eſ-
    pines.  C'eſt pourquoy vn certain le
    prit pour ſon ſymbole auec ces mots :
    Pungit & ardet. Il pique, & il bruſle.
    Il n'eſt donc queſtion que de voir
    quel eſt le plus grand mal d'auoir vne
    femme laide , ou vne femme d'excel-
    lente beauté.  Saint Hieroſme portera
    Ep. ad
    Nepo-
    tian.338
    la Sentence.  Vne femme belle, dit-il,
    eſt bien-toſt aymée, vne laide ayme fa-
    cilement. Il eſt difficile de garder ce que
    pluſieurs ſouhaitent; & il eſt faſcheux de
    poſſeder ce que perſonne ne daigne auoir.
    C'eſt toutefois vne moindre miſere d'a-
    uoir vne femme laide, que d'en auoir vne
    belle
    .  Les ſerpens & les crapaux ſe ca-
    chent ſous les plus belles herbes des
    prairies , & y tuent dauantage de per-
    V vj
    
    468
    La Direction & la Conſolation
    ſonnes , chacun s'en approchant auec
    plaiſir & auec ardeur, & ſe retirant des
    ronces & des chardons.
    Petrar-
    cha
    l.I.
    de re-
    med. v-
    triuſq;
    fert.339
    La beauté : dit vn excellent Au-
    theur, eſt vn voile aux yeux, vn filet
    aux pieds, de la glu aux aiſles ; elle
    empeſche l'ame de diſcerner la verité, de
    ſuiure la vertu , de s'enuoler aux choſes
    celeſtes. C'eſt vn ennemy domeſtique, vn
    perturbateur du repos , vne matiere de
    trauail , vn tourment de la concupiſcen-
    ce
    .  Saint Ambroiſe dit tout en vn mot,
    L'amour de la beauté eſt l'oubly de la
    raiſon
    .
    Souuent la maiſon eſt belle , mais
    le Maiſtre qui y demeure ne vaut rien.
    Le Nauire eſt bien fait , mais le Pilote
    s'amuſe à des bagatelles , ſe iette con-
    tre des bancs de ſable , & contre des
    rochers. Ainſi toute la beauté du vaiſ-
    ſeau ne ſert qu'à en déplorer dauanta-
    ge la perte.
    II.  Le plus grand mal eſt , que ce
    treſor que vous garderiez au logis, ſe-
    roit expoſé continuellement.  Il vous
    faudroit touſiours eſtre vn dragon
    qui ne ferme iamais l'œil pour le met-
    
    469
    des perſonnes Mariées.
    tre en ſeureté. Il eſt tres-malaiſé de
    conſeruer ce qui attire les yeux de
    pluſieurs.  La beauté ayme ſes ſem-
    blables, & mépriſe ce qui n'a point de
    proportion auec elle.  Si vous n'éga-
    liez voſtre femme en ce don de nature,
    peut-eſtre auriez-vous de la peine à
    l'entretenir dans voſtre conuerſation,
    elle voudroit ſouuent ſortir pour voir,
    & pour eſtre veuë.
    III.   La beauté cauſe les enuies, les
    ialouſies, les perfidies, les enleuemens,
    les poiſons, les cruautez , les guerres,
    les rauages des villes & des Royau-
    mes.  Si Helene n'euſt point eſté bel-
    le, iamais elle n'euſt eſté rauie, iamais
    cette funeſte guerre de dix ans n'euſt
    troublé la Grece & couſté le ſang de
    tant de vaillans Capitaines. Iamais la
    cité de Troye , qui eſtoit tres-riche &
    tres renommée , n'euſt eſté la proye
    des ſoldats & des flammes , qui la re-
    duiſirent en ſang & en cendres.
    Leucippe diſoit, que la beauté bleſſe
    Anto
    ſer.
    pul-
    chrit.
    plus promptement & plus profonde-
    ment & dangereuſement qu'aucun
    dard , & qu'elle entre au cœur340 par les
    
    470
    La Direction & la Conſolation
    yeux. Et moy ie dis qu'elle a des flam-
    beauz plus funeſtes que ceux de toutes
    les furies des abyſmes.
    IV.   Voulez-vous trouuer voſtre
    femme belle , aymez la pour ſon in-
    duſtrie & pour ſa vertu. L'Amour eſt
    vn verre trigonal , qui fait paroiſtre
    tout ce qu'il repreſente, tres beau &
    tres aymable , bien qu'il ſoit tres-
    difforme. Contemplez-y vne choüet-
    te , qui par ſa laideur eſt le ioüet de
    tous les oiſeaux ; vous l'y verrez plus-
    belle & plus diuerſifiée de couleurs que
    le Ciel meſme.
    V.  Conſiderez ſouuent les perfe-
    ctions de voſtre femme , & les biens
    qu'elle vous apporte.  Elle eſt laide,
    mais elle eſt feconde. La vigne eſt mal
    faite, & peu agreable aux yeux ; mais
    ſon fruit eſt tres-recherché & tres-
    plaiſant au gouſt. N'aymez-vous pas
    mieux le bois de la vigne qu'vne épi-
    ne blanche & bien fleurie, qui ne don-
    ne ſes fleurs qu'en piquant & enſan-
    glantant.
    Dieu ne prodigue point ſes pre-
    ſens , il les diuiſe à diuerſes perſon-
    
    471
    des perſonnes Mariées.
    nes. Rachel eſtoit belle, mais elle eſtoit
    ſterile.  Lia eſtoit laide & chaſſieuſe,
    mais elle donna à ſon mary ſix Patriar-
    ches , dont l'vn fut l'ayeul du Roy
    Dauid
    , & tous les Rois ſes ſucceſſeurs;
    & enfin du Sauueur du monde.  Ra-
    chel
    , apres vne longue ſterilité eut
    deux fils , & le ſeconde luy oſta la vie
    en naiſſant , comme i'ay marqué cy-
    deſſus.
    VI. Le manquement de beauté fait
    voſtre femme plus humble & plus
    obeïſſante , que ſi la beauté l'ornoit
    d'vn luſtre qui la mit dans l'admira-
    tion d'vn chacun.  Rien ne releue ſi
    fort le cœur341 aux femmes que l'excel-
    lence de leur beauté.
    Vne femme belle, eſt ſouuent vn
    idole ſomptueux, qui couſte beaucoup
    à parer & attiſer , qui veut eſtre ad-
    miré & adoré, qui perd la pluſpart du
    temps à s'embellir, pour paroiſtre dans
    les compagnies: qui veut dominer, ſen-
    tant bien qu'elle agrée: en vn mot, qui
    d'vn mary & d'vn maiſtre fait vn ca-
    ptif & vn valet.  Elle eſt vn doux ve-
    nin , vne chaiſne d'or , & vne ſerui-
    
    472
    La Direction & la Conſolation
    tude apparemment honorable.
    Vne femme laide laiſſe l'eſprit en
    repos & en liberté. Socrin342 eſtant re-
    pris de ce qu'il ne trauailloit plus à
    Æneas
    Sylu.
    de di-
    ctis Si-
    giſm.343
    & Fri-
    der.344
    ſon ordinaire , reſpondit : I'ay pris vne
    femme
    .  On luy repartit : Quoy donc,
    Socrate n'eſtoit-il pas marié , lors qu'il
    profeſſoit la Philoſophie auec tant de ſuc-
    cez
    ?  Ce Philoſophe repliqua inconti-
    nent.  Socrate auoit pour femme Xan-
    tippe
    , qui eſtoit laide , & de mauuaiſe
    humeur , la mienne eſt d'vne humeur
    agreable & d'vne rauiſſante beauté
    .
    VII.   Vne femme qui eſt laide au
    corps , fait de plus puiſſans efforts
    pour eſtre belle en l'ame, afin de plaire
    à Dieu & aux Anges, ſi elle eſt moins
    agrée des hommes. Chacun veut ex-
    celler en quelque choſe , & Dieu co-
    Serm. 25.
    Cant.
    opere à ſes feruens deſirs.  L'Eſpouſe
    des Cantiques eſtoit noire, & toute la
    beauté de la fille du Roy de gloire eſt
    au dedans.  Saint Bernard écrit , que
    cette noirceur du dehors , prouue la
    candeur des lumieres de la connoiſſan-
    ce & de la pureté du cœur345.
    Au contraire, ſouuent ſous vn peu
    
    473
    des perſonnes Mariées.
    de vermillon naturel, ou emprunté, il
    y a bien de la ſtupidité & du vice. On
    Ælian
    lib. 17
    c.38.
    trouue vn oiſeau d'vn tres-beau plu-
    mage , aux iſles de la mer Caſpienne,
    mais qui a vne voix deſagreable, com-
    me celle des grenoüilles.
    VIII.   Enfin , ſi vous n'aymez vo-
    ſtre femme que pour la beauté du
    corps, vous la haïrez bien-toſt.  Car
    cette fleur de foin qui charme vos
    yeux, ſe flétrira dans peu d'années, &
    ſe changera en rides & en fumier, qui
    ſera d'autant plus deſagreable, que ce
    vain éclat vous emportoit plus puiſ-
    ſamment le cœur.
    Salomon écrit , que la bonne gra-
    ce & la beauté du corps eſt trompeuſe
    Prou.
    30.
    & vaine. Le texte Hebreu porte, qu'el-
    le eſt le menſonage & la vanité meſ-
    me.
    Epiſt.
    ad
    Theod.
    Lap-
    ſum.346
    Theophraſte appelle la beauté , vne
    tromperie cachée
    . Et ſaint Chryſoſtome
    la nomme, du plaſtre mis ſur vn ſepul-
    cre puant
    .  Et ailleurs il dit , qu'vne
    belle femme eſt vn ſepulcre blanchy,
    ſi elle n'eſt chaſte & pudique : & que
    ſans ces deux vertus elle eſt encore vn
    
    474
    La Direction & la Conſolation
    precipice ouuert, & vn poiſon preparé
    pour les inſenſez. Theocrite l'appelle,
    vn dommage d'yuoire.
    Et le Philoſophe Ariſtippus iet-
    tant les yeux ſur vne petite femme
    qui eſtoit belle,il s'écria : Voila vne pe-
    tite beauté, mais vn grand mal
    .
    Ne vous eſtimez donc point miſe-
    rable ſi voſtre femme eſt laide : ſa lai-
    deur la met à couuert de beaucoup
    d'embuſches , & vous de beaucoup de
    ſoins , d'inquietudes , de ſoupçons, &
    d'autres plus grandes & moins tolera-
    bles miſeres.
    §. II. Auis à la femme qui eſt laide.
    I.  Conſolez-vous, de ce que vous
    ne faites point l'office du diable, en
    tuant les ames ; c'eſt ce que font les
    femmes belles & bien attifées.  Elles
    tuent ſouuent plus d'ames en vn iour,
    que la mort n'en tuë en vn mois.
    Croyez-vous auoir receu vne petite
    grace de Dieu, lors qu'il vous a deliuré
    de cét inconuenient.
    II.  Ornez-vous de toutes les ver-
    tus, c'eſt le ſeul ornement de tous les
    Anges de Paradis.  Ils n'ont point cét
    
    475
    des perſonnes Mariées.
    ornement exterieur du corps, & ils ne
    l'eſtiment pas plus que la lueur d'vn
    bois pourry.
    III.  Si les maladies vous affligent
    & vous défigurent , conſolez-vous ſur
    la grandeur de voſtre merite. Comme
    Sur.
    cap.37.
    vita.347
    le B. Henry Suſo prioit pour vne fille
    qui luy eſtoit vtile : il fut auerty par
    vn Ange, que cette maladie luy eſtoit
    enuoyée pour meriter dauantage de-
    uant Dieu.
    Les maladies ſeruent de Purgatoi-
    Saint
    trauail
    des
    mains.
    Lib. 4.
    cap. II.
    pari. I.348
    re aux bonnes ames. Sainte Aldegon-
    de
    ayant demandé à Dieu d'eſtre pu-
    rifiée en ce monde , il luy enuoya vn
    faſcheux chancre qui luy rongeoit la
    mammelle. Voyez en d'autres biens
    ailleurs , & permettez-moy d'entrer
    dans vn autre diſcours.
    
    476
    La Direction & la Conſolation
    Bandeau fleuri.

    CHAPITRE XI.

    La Conſolation & la Direction d'vn
    Mary dont la Femmme eſt groſſiere,
    ſtupide & pareſſeuſe.


    QViconque oſte vn des yeux de
    la teſte affoiblit fort la veuë.
    L'homme & la femme ſont les deux
    yeux de la famille, qui doiuent diri-
    ger tout le corps, & s'entr'aider l'vn
    l'autre. Le mary donne de la lumiere
    à ſa femme, comme le Soleil à la nuée
    & à la terre : & vne femme prudente
    & auiſée la refléchit plus belle & plus
    éclatante.
    Hom.
    6. in
    Ioan.349
    Saint Chryſoſtome écrit , que rien
    n'eſt ſi propre pour inſtruire & pour
    informer vn homme qu'vne bonne
    femme. Ny les amis , dit-il , ny les
    Magiſtrats, ny les Princes, ne le font ſi
    doucement, parce qu'elle ayme celuy à
    qui elle donne conſeil. Ie pourrois nom-
    brer pluſieurs maris , qui eſtant d'vne
     477 des perſonnes Mariées. humeur farouche & barbare, qui ont eſté
    rendus doux & traitables par les diſcours
    & par les auis de leurs femmes. Car ayant
    auec eux la communication de table, de
    lit , d'enfans , de liberté entiere à tout
    dire & à tout faire , d'entrée , de ſortie,
    de diſcours, & de tout le reſte, auec leurs
    marys : & y eſtant vnies comme les mem-
    bres à leur chef , ſi elles ſont prudentes
    & diligentes, elles les fléchiront ſelon leurs
    volontez
    .
    C'eſt donc vne grande affliction
    à vn mary d'auoir vne femme groſſie-
    re & ſtupide, laquelle ne luy peut don-
    ner de ſecours par ſon conſeil , & qui
    eſt lente dans les trauaux du ménage.
    Cherchons quelques lenitifs à ſa dou-
    leur.
    §. I.  Auis au Mary dont la Femme
    eſt ſtupide.
    I. Si voſtre femme eſt deuenuë ſtu-
    pide & laſche depuis voſtre mariage,
    ou par quelque maladie, ou par quel-
    que accident ( comme l'Orateur Meſ-
    Solin.
    c. 7.
    Plin. l.
    7. c. 24
    ſala , qui s'oublia de ſon propre nom )
    vous eſtes tres-digne de compaſſion.
    Mais ſi vous l'auez librement choiſie
    
    478
    La Direction & la Conſolation
    telle quelle eſt, ie ne vois pas que vous
    ayez aucune raiſon de plainte.  Vous
    l'auez agrée à cauſe de ſes richeſſes,
    contentez-vous d'auoir vne brebis à la
    toiſon d'or.
    II.   La ſtupidité de voſtre femme
    n'empeſchera point qu'elle ne vous
    donne des enfans ingenieux.  D'vne
    ſouche de vigne qui eſt tortuë , naiſ-
    ſent des branches bien droites, & qui
    ſe chargent de bons fruits.  Et pour
    l'ordinaire ces bonnes maſſes de chair
    ont des enfans plus robuſtes, & moins
    ſujets aux maladies.
    III.  Il ſuffit que la ſcience & la
    prudence ſoient en la teſte, pour gou-
    uerner tous les membres. Si quelque
    membre auoit ſon raiſonnement par-
    ticulier , vne guerre ciuile naiſtroit
    ſouuent dans le corps.  Vne femme
    trop ſage peut faire vn corps à deux
    teſtes , & quelquefois pretend auoir
    plus de lumiere , & par conſequent
    deuoir auoir plus de conduite que ſon
    mary ; ce qui ſeroit faire vne famille
    monſtrueuſe.
    Celuy qui commande doit eſtre
    
    479
    des perſonnes Mariées.
    éclairé par la prudence ; mais il eſt
    bon que ceux qui obeïſſent ſoient
    aueugles, pour ſe laiſſer conduire ſans
    Ælian.
    de ani-
    lib. 5.
    replique & ſans reſiſtance. Le Lion eſt
    le Roy des animaux : il voit dés qu'il
    eſt né, ce qui n'eſt propre à aucun des
    animaux qui ont les ongles recour-
    bez.  Il dort peu , & durant ſon ſom-
    meil il fait paroiſtre des yeux reſplen-
    diſſans comme au temps de ſes veil-
    les.  C'eſt pourquoy on mettoit an-
    ciennement des Lions aux portes des
    Temples & des maiſons particulieres,
    comme pour les garder.  Cela ſe fait
    encore aujourd'huy en quelques vnes.
    Salomon mit ſur ſon Troſne d'yuoire
    deux Lions où il appuyoit ſes mains,
    & douze aux degrez par leſquels on y
    montoit ; pour témoigner à tous qu'il
    vouloit eſtre tres-actif & tres-vigilant
    dans ſes actions & en toute ſa con-
    duite.  Soyez dans voſtre famille vn
    Lion : voſtre vigilance, voſtre actiuité,
    & voſtre autorité ſuffiront pour la
    direction & pour l'auancement de
    tous ceux qui ſont ſous voſtre char-
    ge.
    
    480
    La Direction & la Conſolation
    IV.   Ne reprochez iamais à voſtre
    femme ſa ſtupidité , vous luy feriez
    perdre le peu d'eſprit qui luy reſte.
    Les perſonnes groſſieres ſe laiſſent fa-
    cilement atterrer par la crainte & par
    la puſillanimité ; il faut releuer leur
    courage par les loüanges. Il eſt diffici-
    le qu'elle ne faſſe quelque choſe où il
    y paroiſſe vn peu de iugement & d'in-
    duſtrie350, loüez-la dans ces occaſions.
    Diſſimulez-en les fautes autant que
    vous pourrez. S'il eſt neceſſaire d'en
    découurir quelqu'vne, faites le dou-
    cement, comme en l'inſtruiſant, non
    pas comme en la reprenant351. Cette
    charité que vous luy témoignerez la
    remplira de ioye, la ioye luy dilatera
    le cœur352, viuifiera ſes eſprits vitaux &
    animaux, & renforcera ſes bras dans le
    trauail.
    V.  Si apres beaucoup de patience
    & de diſſimulation elle reſte touſiours
    faineante , reprenez ſa pareſſe ; mais
    non pas ſa ſtupidité.  Au contraire ,
    tancez-la pour ſa negligence , parce
    que ſi elle vouloit elle pourroit bien
    faire. L'eſtime que vous ferez de ſon
    eſprit
    
    481
    des perſonnes Mariées.
    eſprit luy fera ſupporter l'aigreur de
    voſtre reprehenſion. Les ſtupides ne
    voyent que trop leurs defauts; mais ils
    ſont bien aiſes qu'ils ſoient voilez aux
    yeux des autres.
    VI. Voſtre femme eſt groſſiere, elle
    endurera d'autant plus. Vn edifice ſo-
    lide & maſſif , ne tombe pas ſi toſt
    qu'vn qui eſt fait trop ſubtilement.
    La ſubtilité de l'eſprit conſume les
    forces du corps, & en altere le tempe-
    rament.
    VII. Voſtre femme eſtant vn peu trop
    ſimple, elle en eſt plus paiſible , & n'a
    point l'eſprit ſi remuant & ſi volage.
    Pluſieurs femmes qui croyent auoir
    quelque brillant d'eſprit, ont la teſte
    pleine de vif argent, & la bouche de
    babil.
    Dinias écrit , qu'il s'eſt approché
    de la Lune , comme d'vne tres-pure
    terre. Et Xenophanes enſeigne , que
    des hommes habitent au Ciel de la
    Lune , & qu'il y a pluſieurs villes &
    pluſieurs montagnes. Cela n'a point
    de probabilité: mais il eſt certain que
    la Lune eſt par ſes influences dans la
    X
    
    482
    La Direction & la Conſolation
    teſte de quantité d'hommes & de fem-
    mes , qui par les efforts de leur ima-
    gination ſe forment des groteſques, &
    ſe perſuadent eſtre merueille, n'eſtant
    rien du tout. La ſageſſe de ce monde,
    I. Cor.
    3.
    dit ſaint Paul, eſt vne pure folie deuant
    Dieu
    .
    Il vaut mieux auoir vne bonne
    ſimplicité , qui connoiſſe ſon ignoran-
    ce , & qui ſe laiſſe conduire par ceux à
    qui elle ſçait qu'elle doit l'obeïſſance.
    Saint
    trauail
    des
    mains.353
    La B. Amma paroiſſoit fort ſtupide,
    cependant elle fut iugée la plus ſainte
    de toute la Communauté, comme i'ay
    rapporté ailleurs.  Saint Paul le Sim-
    ple
    , ſe fit par ſa ſimplicité vn ſi excel-
    lent Saint , ſous la conduite de ſaint
    Antoine
    , qu'il chaſſoit les demons, que
    ce Thaumaturge du deſert ne pouuoit
    chaſſer.
    Contentez-vous donc de la bonté
    & de la ſimplicité de voſtre femme :
    Elle attirera ſur vous , & ſur voſtre fa-
    mille , plus de benedictions du Ciel,
    que ſon eſprit & ſon induſtrie354 ne vous
    pourroit donner d'auantages ſur la
    terre.
    
    483
    des perſonnes Mariées.
    §.  II.   Auis à la femme qui eſt tenuë
    de ſon mary pour groſſiere, ſtupide
    & pareſſeuſe.
    I.  Conſiderez ſouuent , que iamais
    vous ne ſerez parfaitement aymée de
    voſtre mary, que vous ne le ſoulagiez
    en la conduite du ménage : & que ſon
    amour croiſtra à proportion que vous
    y mettrez la main.  Le Mariage eſt vn
    joug ; vn ſeul ne le peut porter com-
    modément , & deux en viennent faci-
    lement à bout. Seroit-il iuſte qu'il en
    fuſt accablé, & que vous le regardiez
    gemir ſous le fardeau ſans vous re-
    muer ?
    II.  Le trauail renforce le corps &
    l'ame , il viuifie les eſprits : & cette
    chaleur cuit les humeurs , qui ſans
    cette aide feroient vn ſang groſſier, qui
    appeſantiroit la teſte & le reſte des
    membres & des ſens.
    L'exercice déroüille le fer , & le
    labeur fait reluire l'eſprit.  Pour cette
    raiſon Iean François Gambara prit
    pour ſon ſymbole le coutre355 d'vne cha-
    ruë, auec les paroles : Longo ſplendeſ-
    cit in uſu.  Il reluit dans vn long vſage.
    X ij
    
    484
    La Direction & la Conſolation
    Et Platon diſoit , preferez les tra-
    uaux à l'oiſiuité, ſi vous n'eſtimez la
    roüille plus priſable que l'éclat & la
    ſplendeur.
    III.  Voſtre mary vous ſupplie de
    trauailler , la neceſſité de vos enfans
    vous y oblige, le bien de voſtre famil-
    le vous y contraint.  Comment eſt-il
    poſſible que vous demeuriez froide &
    languiſſante au milieu de tant de mo-
    tifs de chaleur ? Si vous n'y prenez gar-
    de de bonne heure , vous ſerez toute
    voſtre vie dans cette glace. La pierre
    Plin.
    37. 6.
    I
    .356
    Chalazias demeure froide au milieu
    des braſiers : & vne ame laſche, dans
    les plus preſſans motifs de diligence.
    IV.  Si vous ne trauaillez pas, vous
    ſerez la triſteſſe , la honte & l'infamie
    de voſtre mary & de voſtre famille. Si
    vous vous occupez ſerieuſement &
    courageuſement , vous en ſerez l'hon-
    neur & la gloire.  La femme diligente,
    dit Aben-Ezra, eſt la gloire de ſon ma-
    ry, dautant qu'il eſt honoré par ſon tra-
    uail. Elle luy eſt comme vn diadême qui
    orne la teſte des Rois
    .
    V.  La Diuine Prouidence conduit
    
    485
    des perſonnes Mariées.
    ſi ſagement les Royaumes , les villes
    & les familles , qu'il y reſte touſiours
    quelque choſe à mettre dans ſa der-
    niere perfection.
    Vous pouuez reprimer cette defe-
    ctuoſité de voſtre maiſon par vn bel
    Ælia.
    l. 13.
    c. 3.357
    Embleme.  Xerxes Roy de Perſe , fit
    ouurir le ſepulcre du Roy Belus, où il
    trouua vne Vrne de verre, en laquelle
    le corps de ce Prince nageoit dans
    l'huile.  Cette Vrne neantmoins n'e-
    ſtoit point pleine, il y reſtoit à rem-
    plir enuiron l'eſpace d'vne palme. Au-
    pres de cette Vrne eſtoit vne petite
    colomne, où ce Prince leut ces mots :
    Celuy qui ouurira cette Vrne , & qui
    ne la remplira pas , tombera dans de
    grands malheurs
    .  Il ordonna inconti-
    nent qu'on y versât de l'huile en abon-
    dance ; mais iamais, quoy qu'il fiſt, il
    ne pût remplir cette Vrne.  En l'autre
    vie nous aurons la plenitude ; mais
    en celle-cy il y aura touſiours de quoy
    trauailler. Et c'eſt vne faueur que Dieu
    nous fait , afin que nous ayons occa-
    ſion en agiſſant d'acheuer noſtre cou-
    ronne.
    X iij
    
    486
    La Direction & la Conſolation
    VI. Craignez les punitions de Dieu,
    ſi vous eſtes pareſſeuſe & faineante.
    Moſchus rapporte , qu'on vit dans vn
    fleuue de feu vne perſonne , qui du-
    rant ſa vie auoit eſté dans l'oiſiuité.
    Reſoluez-vous donc au trauail,
    ſelon vos forces. Il augmentera voſtre
    eſprit, il vous gagnera l'amour de vo-
    ſtre mary , il fera le profit de vos en-
    fans , & vous comblera de gloire en
    Paradis.
    Bandeau fleuri.

    CHAPITRE XII.

    La Conſolation & la Direction d'vn
    Mary, dont la femme eſt exceſſiue
    en ſes deuotions.

    IL ſemble que le mary qui ſe plaint
    des deuotions de ſa femme ait
    grand tort. Il eſt certain neantmoins
    qu'il y peut auoir vn notable deſor-
    dre. Voyons comment & le mary & la
    femme doiuent ſe comporter en vn
    point ſi important.
    
    487
    des perſonnes Mariées.
    §.  I.  Auis au Mary.
    I. Ne vous perſuadez pas facilement
    qu'il y ait de l'excez aux deuotions de
    voſtre femme.  Les Anges & les Saints
    en Paradis , font des actes continuels
    d'amour de Dieu , & ne mettent aucu-
    ne interruption aux loüanges qu'elles
    luy donnent.  Deuez-vous eſtre mar-
    ry358 que voſtre femme commence la vie
    des Bien - heureux.  Vos affaires ne
    vous permettent pas tant de vaquer à
    la priere , & aux autres exercices de
    pieté ; n'empeſchez pas qu'elle n'en
    faſſe pour vous deux.
    Saint Auguſtin conſiderant ces
    paroles de Noſtre Seigneur : Donnez-
    nous noſtre pain quotidien , l'expli-
    que de l'Euchariſtie.  Prenez , dit-il
    chaque iour ce qui vous profitera chaque
    iour.  Viuez ſi ſaintement que vous me-
    ritiez de le receuoir tous les iours.  Ce-
    luy qui ne merite pas de le receuoir tous
    les iours, ne merite pas de le receuoir au
    bout d'vn an
    .
    Voſtre femme communie-t-elle
    plus ſouuent que tous les iours ?
    Vaut-il mieux qu'elle aille dans les
    X iiij
    
    488
    La Direction & la Conſolation
    compagnies perdre le temps, que d'aſ-
    ſiſter à vne Meſſe d'vne demie-heure ?
    Ne trouuez pas mauuais qu'elle
    donne au moins les Feſtes & les Di-
    manches à la pieté & à la recollection.
    Plin.
    l. I.
    c. 12.359
    Le fleuue Sabbatius ne couloit point
    le iour du Sabbat , comme l'aſſeure
    Pline.  Les iours conſacrez au ſeruice
    de Dieu, doiuent eſtre employez à l'o-
    raiſon, & aux actes de deuotion, non
    pas aux trauaux des mains.
    II.  La deuotion de voſtre femme
    empeſche beaucoup de deſordre dans
    voſtre logis. Elle ſe modere dans ſa co-
    lere , & diminuë la fougue de ſes paſ-
    ſions.  Elle puiſe les vertus dans les
    fontaines du Sauueur , pour les épan-
    cher en ſuite ſur vous, ſur vos enfans,
    & ſur vos domeſtiques.
    Pauſa.
    in A-
    chan360
    Ceux qui ſe lauent dans le fleu-
    ue Selemnus, s'oublient de leurs con-
    uoitiſes déreglées au rapport de Pau-
    Iſidor.
    l. 13.
    c. 13.361
    ſanias.  Et la fontaine de Cyzique ,
    dit ſaint Iſidore , oſtoit l'amour deſ-
    honneſte.
    Saint Bernard attribuë au S. Sa-
    crement de l'Autel, la moderation des
    
    489
    des perſonnes Mariées.
    paſſions. Si quelqu'vn d'entre vous, dit-il,
    ne ſent point ſi ſouuent les mouuemens
    impetueux de la colere, de l'enuie, de la
    luxure, & des autres paſſions , qu'il en
    remercie le Corps & le Sang de Noſtre
    Seigneur Ieſus-Chriſt ; parce que c'eſt la
    vertu du Sacrement qui opere en luy : &
    qu'il réjoüiſſe que ſes playes ſe refer-
    ment & ſe gueriſſent par ce ſacré bau-
    me
    .
    III.  Voſtre femme fait des fautes
    dans voſtre maiſon , elle ſe retire au-
    pres de Dieu pour luy en demander
    pardon , & pour y trouuer du remede.
    Auez-vous vne iuſte occaſion de vous
    en faſcher ? Parmy le ſiecle, ce ne ſont
    que jeux , que feſtins , que danſes , &
    diuertiſſemens vicieux.  Laiſſez cher-
    cher la gueriſon des playes de l'ame
    dans la ſource de ſalut.
    Põpon.
    Mela.
    Mela raconte , que dans les iſles
    Fortunées
    , il y a deux fontaines d'vne
    differente nature.  Ceux qui gouſtent
    de l'vne meurent en riant : & ceux qui
    boiuent promptement de l'autre gue-
    riſſent , & échapent de ce peril.  Ay-
    mez-vous mieux voir perir voſtre fem-
    X v
    
    490
    La Direction & la Conſolation
    me, que de la laiſſer courir à l'Autheur
    de la vie ? Cap.
    penult.362
    Burchard aſſeure auoir veu dans
    l'Egypte vn iardin plein de baume, qui
    ne porte aucun fruit , s'il n'eſt arroſé
    de l'eau d'vne fontaine voiſine , où la
    Vierge a laué Noſtre Seigneur Ieſus-
    Chriſt
    . Voſtre femme ſeroit peut-eſtre
    vicieuſe , & ne feroit aucun fruit de
    vertu , ſi elle ne ſe plongeoit dans les
    fontaines des Sacremens , où le Sang
    du Sauueur laue les pechez & fait
    croiſtre les vertus.
    Plin.
    l. 11.
    c. 4.363
    Lors que la Lune croiſt, elle regar-
    de l'Orient : lors qu'elle décroiſt, elle
    regarde l'Occident. Ieſus eſt le Soleil
    d'Orient , qui remplit l'ame de ſes
    clartez, & la fait croiſtre iuſques à ce
    qu'elle paruienne à vn iour parfait.
    Ces lumieres ſe prennent particu-
    lierement dans les Egliſes , quand ce
    Dieu de bonté paroiſt ſur nos Autels.
    Lors que ſaint Eutyme diſoit la Meſſe,
    on le voyoit entouré d'vn feu celeſte
    fort éclatant. Saint Clement Eueſque
    d'Ancyre
    , diſant la Meſſe vit les An-
    ges ſur l'Autel , & fut apperceu tout
    rayonnant.
    
    491
    des perſonnes Mariées.
    Cette ſplendeur éclaire auſſi ceux
    qui aſſiſtent à ce Sacrifice. Saint Feli-
    cien
    eſtant à l'Autel , & offrant la Vi-
    ctime de noſtre ſalut, toute l'Egliſe, &
    tous ceux qui y eſtoient , furent rem-
    plis d'vne diuine clarté.
    Les Egliſes , dit ſaint Ambroiſe ,
    ſont le domicile de la ſainteté , & le
    Sanctuaire de la tres-ſainte Trinité
    .
    Vous deſirez que voſtre femme ſoit
    vertueuſe, permettez qu'elle frequen-
    te l'école de la vertu & de la perfe-
    ction , y aſſiſtant à la Meſſe, au Ser-
    mon, à Veſpres, & aux autres Offices
    diuins. Les Sacremens fortifieront ſon
    ame par leurs graces: la parole de Dieu
    l'éclairera par des veritez du Ciel : &
    le chant ſacré adoucira de plus en plus
    ſon eſprit , vous la rendant plus trai-
    table & plus obeïſſante.  Terpandre
    appaiſa vne ſedition dans Lacedemone
    par ſon chant , & par la melodie de
    ſon luth , au rapport de Zenodotus.
    IV. Si les prieres de voſtre femme,
    au ſoir & au matin , vous ſemblent
    trop longues : conſiderez que l'orai-
    ſon obtient de Dieu tout ce qu'elle
    X vj
    
    492
    La Direction & la Conſolation
    luy demande, s'il eſt neceſſaire à ſalut.
    Noſtre Seigneur luy-meſme y a enga-
    gé ſa parole, & tous les Saints nous le
    preſchent , & nous monſtrent que la
    priere eſt la mere de toutes les vertus.
    L'Oraiſon , dit ſaint Chryſoſtome , eſt
    la gardienne de la Temperance, le ſceau
    de la Virginité, la moderation de la co-
    lere & de l'orgueil
    .  Saint Auguſtin am-
    In ſer. plifie dauantage ſon efficace , & dit :
    L'Oraiſon eſt la deffenſe de l'ame ſain-
    te, la conſolation du bon Ange, le ſup-
    plice du diable , vn agreable ſeruice à
    Dieu , la loüange de la penitence & de
    la Religion, vne gloire parfaite, vne eſpe-
    rance certaine, vne ſanté incorruptible
    .
    V.  L'oraiſon de voſtre femme vous
    garantira de pluſieurs maux que me-
    Baron.
    aano
    842.
    ritent vos pechez. L'Empereur Theo-
    phile
    eſtoit tres-vicieux , & Dieu
    eſtoit ſur le point de le punir : mais
    ſa femme obtint la deliurance de ces
    fleaux par la continuation de ſes prie-
    res , comme il fut releué à pluſieurs
    Saints.
    VI.  L'oraiſon de voſtre femme eſt
    capable de conſeruer vos biens tem-
    
    493
    des perſonnes Mariées.
    porels, & de les augmenter. Nous ſça-
    uons que les Saints ont obtenu la
    pluye en priant Dieu : comme le Pro-
    phete Elie , quoy que le Ciel fuſt fer-
    mé depuis trois ans & demy : Par cet-
    te pluye il deliura tout le Royaume d'Iſ-
    raël d'vne cruelle faim & d'vne ruine
    inéuitable.
    4.Reg.
    3.364
    Le Prophete Eliſée ſauua par ſon
    oraiſon trois armées qui periſſoient de
    ſoif , en obtenant des ſources d'eau
    qui ſortirent de la terre.
    Moïſe obtint la manne qui eſtoit
    vn pain fait par les mains des Anges,
    pour nourrir trois millions des perſon-
    nes.  I'ay monſtré ailleurs, que l'orai-
    ſon a obtenu de l'argent. Prenez donc
    garde que retranchant les oraiſons de
    voſtre femme , vous n'eſloigniez de
    voſtre maiſon les benedictions , non
    ſeulement ſpirituelles, mais auſſi tem-
    porelles.
    VII.  Si voſtre femme s'occupe à
    d'autres œuures de pieté, comme à la
    viſite des malades & des Hoſpitaux, ne
    l'empeſchez pas.  Ieſus-Chriſt reſide
    dans les pauures & dans les affligez: il
    
    494
    La Direction & la Conſolation
    fait bien à tous les hommes, & ceux-
    là luy plaiſent , qui l'imitent en cette
    Pro
    Lagar.365
    bonté. Il n'eſt rien, dit l'Orateur Ro-
    main, par quoy l'on s'approche plus de
    Dieu qu'en ſauuant les hommes.  La
    fortune n'a rien de plus grand, que de
    pouuoir : ny la nature meilleur, que de
    vouloir conſeruer ceux qui ſont dans
    quelque miſere : & en peril de leur vie
    .
    Ne croyez point que la viſite des
    malades & des Hoſpitaux abaiſſe la
    nobleſſe de voſtre femme. Sainte Eli-
    ſabeth
    , fille du Roy d'Hongrie , ſain-
    te Radegonde
    , Reine de France , &
    pluſieurs autres Princeſſes, ſe plaiſoient
    dans les Hoſpitaux , & y ſeruoient les
    malades les plus dégoutans & meſme
    les lepreux.
    VIII.  Si voſtre femme ſecourt les
    malades & les autres pauures , par
    quelques aumoſnes , ne l'en empeſ-
    chez point.  Tout noſtre bien eſt vn
    effet de la liberalité de Dieu en noſtre
    endroit : il eſt bien iuſte que vous luy
    en teſmoigniez vos reconnoiſſances.
    C'eſt ce que conſideroit l'Imperatrice
    
    495
    des perſonnes Mariées.
    Niceph
    lib. 12.
    c. 2.366
    Flacilla , femme de l'Empereur Theo-
    doſe
    : elle viſitoit fort les malades, & les
    ſoulageoit par des liberalitez vraye-
    ment royales.  Lors qu'on l'en repre-
    noit , elle diſoit : Il eſt bien-ſeant à
    vne Imperatrice de faire largeſſe , &
    à moy de ſeruir les malades en action de
    graces de ce que mon Dieu m'a eſleuée
    à l'Empire
    .
    Vous faites des frais inutiles en
    voſtre table , en vos habits , en vos
    meubles , au jeu , & en diuerſes au-
    tres choſes. Seroit-il poſſible que vous
    refuſiez à voſtre femme de donner à
    Dieu , ce que vous n'oſeriez luy refu-
    ſer pour aller en caroſſe , pour joüer &
    Beſſon.
    Syria
    ſancto.367
    pour s'habiller ſomptueuſement ? Ne
    iugez vous pas que les Syriens ſont
    ridicules , de ce qu'ils font des hoſpi-
    taux pour les chats ? N'eſtimez-vous
    pas ceux du Royaume de Cambaia368 en-
    core plus ſots , de ce qu'ils ont des
    hoſpitaux pour les oiſeaux malades, &
    n'en ont point pour les hommes ?
    C'eſt ce que la pluſpart des hommes
    font.  Ils prodiguent leur bien dans
    des ſuperfluitez, & ſerrent la main en
    
    496
    La Direction & la Conſolation
    ce qui concerne le culte de Dieu , &
    l'aide du prochain.  Ne voulez-vous
    point aller à cette folie : donnez à vo-
    ſtre Createur , en la perſonne de ſes
    ſeruiteurs , & il ſçaura bien vous ren-
    dre le centuple.
    IX. I'ajouſteray toutefois à tout ce-
    cy vn auis d'importance.  Si voſtre
    femme, auec ſes longues oraiſons, &
    auec ſes œuures d'vne extraordinaire
    pieté , neglige voſtre ménage & vos
    enfans , eſt auſſi deſobeïſſante , auſſi
    colere , auſſi ſuperbe que ſi elle ne ſe
    comportoit ſinon de la maniere com-
    mune , empeſchez-luy toutes ces ex-
    trauagances.  Ie ne crains point de
    donner ce nom à des deuotions qui
    ne ſont que de caprice : & qui font
    des choſes éclatantes aux yeux des
    hommes, en mépriſant ce qui eſt ca-
    ché dans le logis.
    La veritable deuotion fait en pre-
    mier lieu , ce que l'office exige de
    nous par obligation , & puis vaque
    aux œuures ſurnumeraires, & qui ne
    ſont que l'effet d'vne volonté extraor-
    dinairement affectionnée à la pieté.
    
    497
    des perſonnes Mariées.
    Lib. de
    congre.
    quær.
    inquiſ.369
    L'Ame contemplatiue , dit Philon, eſt
    ſemblable au Soleil qui regarde la ter-
    re, & en la regardant l'échauffe, & luy
    fait produire les moiſſons, les vendan-
    ges , & les fruits des arbres.  Toute
    lumiere qui eſt ſterile, n'eſt qu'vn feu
    folet & digne de mépris.
    X. Taſchez toutefois d'agir ſi adroi-
    tement , que vous ne troubliez point
    la paix de voſtre logis. Parlez au Con-
    feſſeur, ou au Directeur de voſtre fem-
    me.  Dites-luy ſa vie & ſes déregle-
    mens, & vous verrez, ou qu'elle s'a-
    mendera de ſes imperfections , ou
    qu'il cooperera auec vous pour luy
    faire quitter ſes deuotions ſophiſti-
    quées.
    §.   II.   Auis pour la Femme qui eſt
    exceſſiue en ſes deuotions.
    I.  Ne mettez iamais la diſcorde
    dans voſtre famille pour vos deuotions
    extraordinaires.  Il faut quitter Dieu
    pour Dieu.  La Charité eſt la Reine
    des vertus, & eſt plus agreable à Dieu
    & aux hommes que toutes les autres.
    Sans la Charité , vos exercices ne ſe-
    roient point vertueux.
    
    498
    La Direction & la Conſolation
    II.  Recompenſez le temps que
    vous mettez à vos deuotions.  Soyez
    plus actiue dans voſtre ménage, plus
    ſoigneuſe à tenir preſt ce qui eſt ne-
    ceſſaire à voſtre mary, pour ſon viure,
    pour ſes habits , & pour toutes les
    autres neceſſitez de la vie. Faites qu'il
    iuge que voſtre deuotion vous ouure
    plus les yeux ſur vos enfans , ſur vos
    ſeruiteurs , & ſur vos ſeruantes , &
    qu'elle maintient & augmente les
    biens & les meubles du logis : que
    vous trauaillez plus aſſiduëment &
    plus feruemment à voſtre couſture, &
    aux ouurages neceſſaires dans les oc-
    currences: que vous fuyez les compa-
    gnies où le temps ſe perdroit dans le
    jeu, ou dans vn vain babil.  Ces con-
    noiſſances vous affermiront les per-
    miſſions d'agir comme vous deſirerez,
    & vous laiſſeront les temps libre pour
    vos oraiſons.
    III.  Si voſtre mary eſt ſi déraiſon-
    nable, que nonobſtant tous vos ſoins
    extraordinaires , il ſe pleigne encore
    de vos deuotions , conſultez voſtre
    Confeſſeur ou voſtre Directeur , &
    ſuiuez ſes auis.
    
    499
    des perſonnes Mariées.
    Vous deuez faire deux choſes dans
    cette conioncture. Premierement, mo-
    derer vos deuotions exterieures. Se-
    condement , n'allez point d'vne ex-
    tremité à l'autre ; tenez vne iuſte me-
    diocrité370, & faites inſtance par de tres-
    humbles prieres à voſtre mary , qu'il
    vous laiſſe viure dans le repos de voſtre
    conſcience.  Vous obtiendrez voſtre
    demande , ſi vous auez vn peu de pa-
    tience & de conſtance.
    IV.  D'autant plus que vous dimi-
    nuerez à l'exterieur voſtre pieté, aug-
    mentez d'autant plus les actes inte-
    rieurs des plus excellentes vertus de
    foy , d'eſperance , de charité , de pa-
    tience, d'oraiſon & de ſemblables ; &
    vous gagnerez autant au change que
    celuy qui mange la moüelle & laiſſe
    l'eſcorce. Vous ne ferez pas de ſi lon-
    gues oraiſons, mais elles ſeront plus
    ardentes & plus efficaces. Vn ſeul coup
    de canon ébranle plus vne muraille,
    que cent coups de mouſquets.
    V.  Eſpurez bien vos intentions
    dans toutes vos œuures. Vne ſera plus
    eſtimable qu'vne vingtaine d'autres.
    
    500
    La Direction & la Conſolation
    Ne cherchez que la gloire de Dieu: ne
    iettez l'œil en tout ce que vous entre-
    prenez , ſinon ſur Dieu , pour vous
    tourner touſiours où il deſirera. Mar-
    guerite de Valois
    , Reine de Nauarre,
    prit pour ſon ſymbole vn Tourne-ſol,
    auec ces mots , Non inferiora ſecuta.
    Ie n'ay point ſuiuy des choſes plus baſſes.

    Elle eſtoit fille de Roy , & prit vn Roy
    pour ſon mary.  Vous eſtes fille de
    Dieu , il faut vous vnir à Dieu ſeul , &
    l'auoir pour l'vnique Eſpoux de voſtre
    ame.
    VI.  Voſtre mary ne vous donne pas
    le repos pour vos prieres, ſelon vos de-
    ſirs : ſeruez-vous d'oraiſons iaculatoi-
    res371 ; eſleuez ſouuent voſtre cœur au
    Ciel , & vous y trouuerez ce que vous
    pretendez. Le Duc d'Vrbin372 peignit
    vne flamme qui s'éleuoit en haut , &
    y ajouſta ces mots : Quies in ſublimi.
    Elle ſe repoſe dans vn lieu ſublime
    373. Le
    centre de nos ames eſt le Ciel. Elles
    ſeront touſiours inquietes tandis
    qu'elles demeurent ſur la terre.  Il
    faut qu'elles ayent auec S. Paul leur
    conuerſation au Ciel.
    
    501
    des perſonnes Mariées.
    VII.  Vous ne parlez point aſſez à
    Dieu dans l'oraiſon, & vous ne le pou-
    uez voir à l'Egliſe tant que vous ſou-
    haiteriez: voyez-le en toutes les crea-
    tures.  Il y eſt par eſſence , par pre-
    ſence & par puiſſance.  Il eſt en vo-
    ſtre ame, par ſa grace & par ſes dons;
    & par ſoy - meſme d'vne maniere
    ſpeciale. Contemplez-l'y, & cette veuë
    vous ſera tres-vtile.  I'en ay mis au
    long la pratique dans la premiere
    Partie du Saint trauail des mains374. Si
    vous vous y exercez, vous en tirerez
    plus de profit, que de tout ce que vous
    deſirez faire contre les inclinations de
    voſtre mary.
    Bandeau fleuri.

    CHAPITRE XIII.

    La Conſolation & la Direction d'vn
    Mary, dont la Femme eſt babillarde,
    & inquietante par ſes plaintes & par
    ſes diſcours impertinens
    .

    I Esvs , Eccli.
    21.
    fils de Sirac , dit , Qu'vne
    femme qui parle trop, eſt auſſi faſ-
     502 La Direction & la Conſolation cheuſe à ſon mary, qu'vne montée pier-
    reuſe à vn vieillard
    .  Si vn vieillard,
    qui par la caducité de ſon âge a déja
    aſſez de peine à ſe traiſner, trouue des
    pierres en ſon chemin, il ſouffre beau-
    coup ; & quitte ſouuent ſon entrepri-
    ſe , ſpecialement s'il faut monter en
    quelque lieu qui ſoit roide & peril-
    leux. Vn mary qui retourne au logis
    ayant l'eſprit accablé de ſoins , & la
    teſte rompuë des cris d'vn barreau, ou
    d'vn marché , & qui cherche vn peu
    de repos en ſon logis, eſt fort inquie-
    té s'il y trouue du tintamarre , & eſt
    fort tenté d'en ſortir, & de chercher
    quelque compagnie diuertiſſante.
    Cherchons quelques lenitifs à ſa dou-
    leur , & quelques bons auis pour ſa
    femme.
    §.  I.  Auis au Mary qui a vne Femme
    babillarde & plaintiue.
    I.  Vous vous plaignez de ce que
    voſtre femme parle trop, & moy i'e-
    ſtime que vous vous en deuriez ré-
    joüir. Si elle eſtoit taciturne, & vous
    cachoit ſes penſées, vous auriez oc-
    caſion de vous défier d'elle, & de croi-
    
    503
    des perſonnes Mariées.
    re qu'elle couue quelque mauuais
    deſſein. Dans ſes paroles, vous voyez
    ſon cœur375 & ſes affections, & il ne vous
    reſte rien à apprehender, Vaut-il mieux
    retenir vne fleche dans ſon corps que
    de la ietter dehors.  Eſt il plus expe-
    dient de conſeruer du poiſon dans ſon
    eſtomac que de s'en décharger ? Le
    mal qui ſe couue dans le cœur eſt
    beaucoup plus perilleux que celuy qui
    ſe monſtre ſur la langue.  Vne mine
    éuentée eſt ſans effet, & vn chien qui
    aboye eſt moins à craindre.
    II.  Si vous pretendiez ſerrer la
    bouche à voſtre femme, & l'empeſcher
    de vous décharger ſon cœur , vous
    voudriez des miracles continuels dans
    Plin.
    lib.13.
    6. 27.376
    voſtre ménage.  Pline tient pour vn
    miracle de nature, que les ſauterelles
    du territoire de Rhegium ſoient muet-
    tes.  Ce ſeroit vn miracle de grace
    beaucoup plus grand : ſi vne femme
    qui a quelque paſſion de ioye , de
    triſteſſe, de colere, d'amour, d'eſpe-
    rance, de crainte, ou ſemblables, ne
    diſoit mot.
    III.  Si voſtre femme vous reprend377
    
    504
    La Direction & la Conſolation
    de quelque choſe que vous ne trou-
    uiez point raiſonnable vous-meſme,
    corrigez vous en au pluſtoſt. Si ce que
    vous faites eſt iuſte, continuez voſtre
    action, & témoignez-luy qu'elle vous
    obligera de vous laiſſer en repos. Eſti-
    mez beaucoup l'affection qu'elle penſe
    auoir pour voſtre bien , & pour celuy
    de la famille , mais ſuiuez la lumiere
    de la raiſon.  On ne le haït point l'a-
    beille à cauſe de ſon piqueron : mais
    on l'aime à cauſe du miel qu'elle
    fournit.
    Laẽrt.
    inSacr.378
    IV.  Si vous trouuez de l'aigreur
    dans ſon procedé, prenez cela pour vn
    exercice de vertu.  Telle eſtoit la pra-
    tique de Socrate , qui ne s'émouuoit
    pas plus par les paroles & par les actiõs
    inſolentes de ſa femme Xantippe , que
    par le bruit de la roüe de ſon puits, com-
    me il aſſeuroit : il prenoit tout en ieu,
    & pour vn continuel exercice de ſa pa-
    tience.  Vn iour apres qu'elle luy eut
    dit pluſieurs paroles impudentes , il
    ſortit à la ruë & s'aſſit aupres de ſa
    porte.  Sa femme monte à la cham-
    bre haute, & prenant vn pot de cham-
    bre
    
    505
    des perſonnes Mariées.
    re, luy verſe ſur la teſte ce qui eſtoit
    dedans.
    Que feriez-vous en cas pareil ? Ce
    Philoſophe Payen ſe mit à rire , & dit
    à vn ſien amy qui paſſoit : Ie me dou-
    tois bien qu'apres le tonnerre viendroit
    la pluye
    . Cette patience d'vn homme
    qui n'eſtoit point éclairé par les lu-
    mieres de la foy, donnera beaucoup de
    confuſion à pluſieurs Chreſtiens, à qui
    la moindre parole fait monter la cole-
    re à la teſte, & la fureur aux mains.
    V.  Si voſtre femme eſt ſujette au
    babil, ne luy communiquez rien d'im-
    portance.  Dites-luy ce que vous ne
    craignez point d'eſtre publié.  La fa-
    cilité de manifeſter des affaires de con-
    ſequence , a quelquefois couſté la vie
    au mary , & fait ruiner la famille.
    Iſocrate diſoit , qu'il vaut mieux
    garder ſon ſecret que ſon treſor.  Et
    Metellus , grand Capitaine Romain,
    aſſeuroit, que ſi ſa chemiſe ſçauoit le
    ſien, il la bruſleroit.
    VI.  Si voſtre femme vous eſt im-
    portune en ce point, éprouuez-la en
    de petites choſes, & vous verrez ſi ce
    Y
    
    506
    La Direction & la Conſolation
    n'eſt point vn verre caſſé, comme par-
    le l'Eſcriture , qui ne peut tenir l'eau
    qu'on y verſe.
    Vn ſage Senateur ſe ſeruit à Rome
    de cette inuention , & contenta la
    curioſité de ſa femme , luy diſant :
    Qu'on auoit veu vne hirondelle armée
    qui voloit , & qu'il s'en alloit au Se-
    nat pour ouyr ce qu'on reſoudroit ſur
    vn accident ſi prodigieux ; mais qu'el-
    le priſt bien garde de n'en parler à
    perſonne, de peur de ietter la frayeur
    dans l'eſprit du peuple. A peine ce bon
    vieillard eut tourné le dos pour aller
    au Conſeil, que cette curieuſe ſort du
    logis, raconte ce miracle à ſa voiſine,la
    ſuppliant de n'en rien dire ; celle-cy
    luy promet, & neantmoins, comme ſi
    elle euſt eu vn charbon ſur la langue,
    qu'elle n'y euſt pû tenir, elle redit le
    tout à vne de ſes confidentes, ſous la
    meſme priere, de tenir ce prodige ſe-
    cret : cette troiſieſme fait de grandes
    promeſſes, & à l'inſtant elle diuulgue
    toute cette apparition, reïterant toû-
    jours la priere qu'on n'en diſt mot.
    Cette nouuelle courant de bouche en
    
    507
    des perſonnes Mariées.
    bouche, l'Hirondelle armée vola plû-
    toſt au Senat , que le Senateur qui
    auoit inuenté la fable n'y arriua.  Il
    declara en plein Senat ce qu'il auoit
    fait, & ne ſe fia iamais d'aucun ſecret
    à ſa femme.
    Livius Papyrius, ieune enfant Romain,
    fit vn trait auſſi plaiſant.  La couſtu-
    me eſtoit, que les Senateurs menoient
    quelquefois leurs petits enfans au Se-
    nat pour leur faire voir la modeſtie, la
    grauité & la majeſté de cette auguſte
    aſſemblée : & pour exciter en leurs
    cœurs379 vn deſir de l'imiter.  Vne fois
    Papyrius eſtant de retour au logis, ſa
    mere luy demanda de quoy l'on auoit
    deliberé au Senat : il la pria de l'excu-
    ſer , alleguant la défenſe qu'il auoit de
    n'en rien découurir.  Sa mere le preſſe
    à diuerſes repriſes , & en vient iuſques
    aux menaces.  Cét enfant pour écha-
    per , luy dit qu'on auoit propoſé , s'il
    ne ſeroit pas expedient que chaque
    mary euſt deux femmes, & que le len-
    demain on mettroit fin à cette delibe-
    ration : mais qu'il la ſupplioit tres-
    humblement de tenir ſecret cét auis,
    Y ij
    
    508
    La Direction & la Conſolation
    qu'autrement il ſeroit abſolument ex-
    clus de l'entrée du Senat.
    Cette femme prend incontinent380
    feu, auertit ſes voiſines, ſes parentes,
    & ſes amies: celles-cy & pluſieurs au-
    tres , font le meſme ſi adroitement
    par la ville , que les hommes n'en
    ſceurent rien. Dés le lendemain ma-
    tin, auant l'ouuerture du Senat, on vit
    à la grande place proche du Palaïs, vne
    armée de femmes, qui conſultoient de
    leur affaire auec beaucoup de chaleur.
    Les Senateurs arriuent , paſſent cette
    multitude effarouchée , qui ne décou-
    uroit pas ſon deſſein. Enfin on leur fit
    demander ce qu'elles pretendoient :
    elles répondirent, qu'elles ne permet-
    troient iamais que leurs marys euſſent
    deux femmes , qu'elles eſtoient plû-
    toſt capables d'auoir deux maris. Ia-
    mais nouuelle ne ſurprit ſi fort le Se-
    nat.  On s'enqueſte d'où venoit ce
    bruit , chacune raconta de qui elle
    l'auoit appriſe : enfin on vint à la me-
    re de Papyrius , laquelle dit ce que
    ſon fils luy auoit rapporté. On interro-
    ge l'enfant, qui declara naïuement le
    
    509
    des perſonnes Mariées.
    fait , & la neceſſité qui l'auoit con-
    traint à cét artifice pour celer le ſecret
    du Senat. Cette fidelité & cette viua-
    cité d'eſprit agrea ſi fort à ces Prin-
    ces du peuple, qu'ils firent vn Arreſt
    qui permettoit au ſeul Papyrius, d'en-
    tre les enfans de venir au Senat, à l'ex-
    cluſion de tous les autres.
    Vous voyez par ces deux hiſtoires
    combien vous vous deuez fier à la
    langue de voſtre femme qui ayme à
    parler , & comment vous pouuez é-
    prouuer la fermeté de ſon eſprit.
    VII.  Si voſtre femme reuele le ſe-
    cret que vous luy auez declaré , ne
    vous faſchez point contre elle , mais
    contre vous-meſme. Car, comme mar-
    que ſagement Plutarque , vous vous
    eſtes trahy le premier , luy ayant re-
    uelé.  Vous auez fait la meſme faute
    qu'elle , & encore plus grande , ayant
    commencé d'éuenter ce qui eſtoit ab-
    ſolument caché.
    VIII.  Tolerez pluſieurs diſcours
    volages , & meſme quelquefois des
    impertinens, à voſtre femme, mais ne
    luy permettez point les detractions :
    Y iij
    
    510
    La Direction & la Conſolation
    car outre le mal qu'elle ſe feroit en
    offenſant Dieu, & qu'elle vous cauſe-
    roit en vous tirant à ſon peché : elle
    vous tiendroit ſans ceſſe dans la
    frayeur du renuerſement de voſtre fa-
    mille.  Il ne faudroit que le rapport
    d'vn ſeruiteur ou d'vne ſeruante irri-
    tée, d'vn enfant, ou d'vn païſan indiſ-
    cret, pour faire tomber la foudre de
    quelque homme puiſſant ſur voſtre
    teſte , comme il eſt arriué à plu-
    ſieurs.
    Plin.
    lib. 7.
    c. 6.381
    Valeria eſtant née à Rome auec des
    dents, on iugea que c'eſtoit vn prodi-
    ge de mauuais augure: on la tranſpor-
    ta en vne autre ville dont elle fut la
    ruine.  Vn mot mal dit ne peut ſe re-
    uoquer, & fait ſouuent de tres-grands
    maux. Fermez le puits de l'abyſme, &
    vous empeſchez les feux, la fumée, la
    puanteur , & les ſauterelles armées
    d'en ſortir; autrement elles rauageront
    tout , comme celles qu'aperceut ſaint
    Apoc.
    9.
    Iean dans ſon Apocalypſe.
    §.  II.  Auis à la femme qui parle , &
    qui ſe plaint trop.
    I.  Voſtre mary a beaucoup de ſoins
    
    511
    des perſonnes Mariées.
    en l'eſprit pour fournir aux frais de la
    famille , pour tenir chacun dans ſon
    deuoir , pour trouuer moyen de pour-
    uoir ſes enfans, de conſeruer ſes me-
    tairies , d'augmenter ſes reuenus, de
    ſouſtenir l'effort de ſes ennemis , de
    mettre en eſtat & de gagner ſes pro-
    cez. A cét effet, il ſe tourmente dans
    le Palais , dans les marchez, dans les
    voyages , & dans mille rencontres, &
    eſt agité de tous coſtez , comme dans
    vne mer orageuſe, pleine de flots & de
    rochers.  Il retourne au logis comme
    à ſon port , pour vn peu reſpirer & re-
    prendre de nouuelles forces par vn ay-
    mable & agreable repos.
    S'il rencontre la tempeſte au port,
    n'eſt-il pas dangereux qu'il y periſſe,
    ſe noyant dans vne profonde melan-
    colie, ou qu'il cherche du diuertiſſe-
    ment en des compagnies qui luy ſe-
    ront plus nuiſibles & à vous, que tous
    les bancs de ſable d'vn Ocean tout
    entier ?
    Vne femme importune & plainti-
    ue, eſt tout à fait inſupportable à vn
    bon cœur382, principalement lors qu'il
    Y iiij
    
    512
    La Direction & la Conſolation
    eſt fatigué. Il ſe trouue accablé d'vne
    infinité de paroles dédaigneuſes, im-
    pertinentes, arrogantes, & n'en peut
    ſouffrir la continuation. Les moindres
    mouſches reduiſent au deſeſpoir les
    plus genereux des cheuaux , des cha-
    meaux, des elephans & des autres ani-
    maux , ſi elles ſont en grand nom-
    bre.
    Am-
    mian.
    lib. 18.
    c.10.383
    Agatharcides remarque , que dans
    l'Inde il y a de petites mouſches,
    qui paroiſſent en ſi grande quantité au
    temps de la Canicule, qu'elles chaſſent
    les Lions de tout le pays. Il n'eſt rien
    de ſi petit, qui ne faſſe fuir les plus
    forts par ſon importunité & par ſa
    multitude.
    Le Venerable Bede dit , que la
    ſottiſe eſt bien faſcheuſe, mais que le
    trop parler ne l'eſt pas moins.  Vous
    voyez le déplaiſir que vous receuez des
    hirondelles, qui font leur nid en vo-
    ſtre maiſon : leur crierie continuelle
    eſt ſouuent cauſe qu'on abbat leur
    petit logis.  C'eſt ce que les Cignes
    leur reprocherent , lors qu'elles ſe
    glorifioient de demeurer aux villes,
    
    513
    des perſonnes Mariées.
    eux demeurans dans les deſerts. Il eſt
    vray , dirent les Cygnes , que nous
    viuons dans les deſerts; mais les hom-
    mes nous y viennent chercher pour
    ioüir de la douceur de noſtre muſique:
    & ils vous chaſſent le plus loin qu'ils
    peuuent d'eux, à cauſe de vos cris plain-
    tifs & deſagreables.
    II.  Conſiderez qu'il eſt morale-
    ment impoſſible de beaucoup parler
    ſans faire pluſieurs fautes , qui oſtent
    l'amour du mary , le reſpect des en-
    fans , l'autorité enuers les ſeruiteurs
    & les ſeruantes , le repos de la con-
    ſcience, la force & l'attention dans les
    affaires : & ce qui eſt le pis , la ten-
    dreſſe de l'affection aux choſes ſaintes.
    Prou.
    19.20.
    Si vous auez veu , dit Salomon , vne
    perſonne prompte à parler, croyez qu'elle
    a plus de ſottiſe, que de volonté d'aman-
    dement
    .  Au contraire , les meilleurs
    des hommes , diſoit Apollonius , ſont
    ceux qui parlent le moins. L'Elephant,
    qui eſt le plus gros, & le plus ſage de
    tous les animaux , a vne ſi petite lan-
    gue, qu'à peine eſt-elle perceptible à la
    veuë, comme a remarqué Ariſtote.
    Y v
    
    514
    La Direction & la Conſolation
    III.  Le diable ne deſire rien tant
    que de nous faire trop ouurir la bou-
    Saint
    trauail
    des
    mains.
    I.p.l.4.384
    che pour nous perdre. I'explique cela
    en vn autre Liure , par la comparaiſon
    du Cancre marin , qui empeſche la
    Conque de ſe refermer , & la mange
    eſtant ouuerte.  Mettons icy vn plai-
    ſant Apologue, qui explique la ruine
    du babillard.  Vne Tortuë auoit con-
    tracté vne eſtroite amitié auec deux
    oiſeaux. Dans vne ſi grande ſechereſſe
    que toutes les fontaines du pays
    eſtoien taries , les oiſeaux ſe reſolu-
    rent d'aller en vne autre Prouince,
    pour y trouuer de l'eau : ils en auerti-
    rent la Tortuë , & luy declarerent la
    compaſſion qu'ils luy portoient, & le
    deſir qu'ils auoient de la ſecourir.
    Vous ne pouuez, luy dirent-ils, vous
    ſauuer par terre, vous y mourriez de
    ſoif ; ſi vous voulez, nous vous tranſ-
    porterons promptement par l'air.  La
    tortuë s'y accorde, & ſe met vn baſton
    à la bouche, afin qu'vn chacun de ces
    deux oiſeaux en priſt vn bout pour
    l'enleuer.
    Comme elle alloit bien ioyeuſe
    
    515
    des perſonnes Mariées.
    par l'air, les autres tortuës fort eſton-
    nées d'vn ſi merueilleux ſpectacle, luy
    demanderent où elle s'enfuioit : elle
    s'oubliant de ſoy-meſme, leur voulut
    rendre raiſon de ſon vol & de ſa fuite :
    mais comme elle diſcouroit, le baſton
    luy échapa de la bouche , & elle tom-
    ba ſur des rochers, où elle fut entiere-
    ment froiſſée.
    Liſez vn Traité que i'ay fait , du
    Silence dans l'Egliſe , qui eſt nommé
    Le Chreſtien dans l'Egliſe, vous y trou-
    uerez abondamment les biens de cette
    vertu , & les maux du vice contraire.
    Cela me deſoblige d'en parler dauan-
    tage.
    IV.  Sur tout, reprimez voſtre cu-
    rioſité, & ne preſſez iamais vostre ma-
    ry de vous dire ſes ſecrets, particulie-
    rement ceux qui touchent les Princes,
    les Magiſtrats, les perſonnes de quali-
    té, les affaires de la Republique , &
    choſes pareilles. Peut-eſtre voſtre ma-
    ry les declarera à d'autres, qui par in-
    diſcretion en parleront , & vous ſerez
    en danger d'eſtre ſoupçonnée d'auoir
    fait la faute.  Pour cette raiſon les
    Y vj
    
    516
    La Direction & la Conſolation
    plus ſages ne veulent point oüir les
    ſecrets d'autruy.  Philippides eſtant
    Plutar inuité par le Roy Liſimachus qui l'ay-
    moit tendrement, de luy dire, qu'eſt-
    ce qu'il deſiroit de ſes biens : Tout ce
    qu'il plaira à voſtre Majeſté , pourueu
    que ce ne ſoit aucun de vos ſecrets
    .
    Il pourroit meſme arriuer que par
    mégarde quelques paroles vous écha-
    peroient , d'où l'on découuriroit ce
    que voſtre mary veut cacher, ne pou-
    uant faire reüſſir vne affaire éuentée.
    Cette ſurpriſe vous cauſeroit de gran-
    des diſgraces, & cependant elle arriue
    aux plus auiſez.  Chilon diſoit , qu'il
    eſt difficile de taire vn ſecret , parce
    que le deſir de monſtrer qu'on ſçait
    quelque choſe plus que le commun,
    & la volonté de témoigner l'affection
    à ceux qui ſont auec nous ouurent fa-
    cilement le cœur & la bouche.
    Euitez cét écueil, ſi vous deſirez
    viure en paix, & y laiſſer voſtre mary
    & voſtre famille.
    V.  Remarquez neantmoins , que
    mon deſſein n'eſt nullement de vous
    rendre taciturne.  Vous ſeriez vn far-
    
    517
    des perſonnes Mariées.
    deau inſupportable à voſtre mary, qui
    vient de parler toute vne matinée, ou
    vne iournée dans le Palais, dans ſon
    eſtude, & en diuers lieux.  Parlez, &
    parlez meſme pluſtoſt vn peu trop
    que trop peu, ſelon que vous recon-
    noiſtrez l'humeur & le deſir de vo-
    ſtre mary. Il y a plaiſir d'eſtre dans vn
    bois , où pluſieurs oiſillons gazoüil-
    lent, & vne foreſt où il y a vne morne
    ſilence, eſtonne & ennuie tous ceux
    qui y voyagent. Parlez donc à la bon-
    ne , mais de choſes bonnes & agrea-
    bles , ſpecialement apres que voſtre
    mary a beaucoup trauaillé, & vous le
    maintiendrez en ſanté , en ioye ,
    & dans vn conſtant amour enuers
    vous.





    
    518
    La Direction & la Conſolation
    Bandeau décoratif.

    CHAPITRE XIV.

    La Conſolation & la Direction d'vn
    Mary, dont la Femme eſt colere
    mal gracieuſe.

    S Alomon nous declare par diuer-
    ſes comparaiſons la miſere d'vn
    homme qui eſt auec vne femme cole-
    re & contientieuſe.
    Prou.
    19. 13.
    & 21.
    9.
    I. Au Chapitre 19 de ſes Prouerbes,
    il la compare à vn toit qui degoutte
    touſiours.  II. Au Chapitre 21. Il eſt
    meilleur
    , dit-il, d'eſtre aſſis ſur le coin
    d'vn toit, que de viure dans vn meſme
    logis qu'vne femme contentieuſe
    . III. Au
    Chapitre 27. il enſeigne, que celuy qui
    la tient en ſa maiſon , eſt ſemblable à
    celuy qui y retiendroit le vent : & il
    aſſeure , qu'il mangera toute l'huile
    de ſa main droite, c'eſt à dire, toute
    la douceur & le profit qu'il a acquis
    par ſes trauaux legitimes & inno-
    cens.
    
    519
    des perſonnes Mariées.
    Ieſus Sirac augmente beaucoup
    Eccli.
    25. 22.
    cette miſere, diſant en l'Ecleſiaſtique:
    Il n'eſt aucune teſte plus méchante que
    la teſte du Serpent , & il n'eſt nulle
    colere pire que celle d'vne femme. Il
    vaut mieux demeurer auec les lions &
    les dragons, qu'auec vne meſchante fem-
    me. Sa malice luy change le viſage, &
    l'aueugle comme vn ours
    .
    Quel moyen donc trouuerons-
    nous pour conſoler vn homme qui eſt
    tombé entre les mains d'vne furie ?
    Taſchons-y de tout noſtre pouuoir.
    §.  I.   Auis au Mary qui a vne
    Femme colere.
    I.  Le meilleur moyen de moderer
    la colere de voſtre femme, eſt de re-
    gler & de moderer la voſtre. Celuy-là
    n'eſt pas raiſonnable qui bruſle ſa mai-
    ſon , & trouue mauuais que ſon voiſin
    faſſe fumer la ſienne. Pythagore diſoit,
    Ne grattez & ne remuez point vn feu
    auec voſtre eſpée
    , c'eſt à dire, n'irritez
    point vn naturel colere & fougueux.
    II.  Si vous vous moderez ; voſtre
    femme demeurera en paix , & vous
    laiſſera en repos , partie par reſpect
    
    520
    La Direction & la Conſolation
    partie par crainte. Si vous la frappez,
    ou ſi vous l'iniuriez , & attaquez par
    des paroles rudes & faſcheuſes : ia-
    mais vous n'éuiterez le bruit & les
    flammes.
    Scipion Bargalius , mit dans ſon
    ſymbole vn piſtolet à roüe, qui auoit
    pierre à feu toute preſte à ietter des
    eſtincelles : il y ajouſta ces mots : Si
    tangar
    , comme s'il euſt dit : Auſſi toſt
    que ie ſeray touché , ie prendray feu,
    ainſi que la poudre, dés que le coq du
    piſtolet la touche auec ſa pierre.
    Pluſieurs ſont d'vne nature paiſi-
    ble lors qu'on ne leur dit mot , qui
    fument & font de faſcheux incendies,
    ſi on les attaque le moins du monde.
    Vous les pouuez encore comparer à la
    mer qui eſt toute égale, & qui ſe laiſſe
    trauerſer facilement s'il n'y ſouffle
    point de vent qui ſoit vehement: mais
    ſi les vents ſe mettent en furie , elle
    fait encore pis qu'eux, & renuerſe tout
    ce que les marchands ont ietté dans
    ſon ſein.
    III.  Auant que vous ayez bien
    éprouué le naturel de voſtre femme,
    
    521
    des perſonnes Mariées.
    ne vous hazardez pas de la choquer,
    meſme en petites choſes : car ſouuent
    vous feriez vn grand mal. On dit qu'il
    Auity. y a vn lac en Catalogne , où ſi l'on
    iette vne pierre , bien que petite, il
    s'éleue incontinent385 vne petite vapeur,
    qui ſe groſſiſſant en l'air fait vne
    épaiſſe nuée, & il y ſuruient de grands
    tonnerres, & de dangereux foudres.
    Olaus rapporte le meſme, d'vn puits
    qui eſt vers le Septentrion.
    Laiſſez voſtre femme en paix , &
    ſouuent elle vous y laiſſera : attaquez-
    là, à peine ſe tiendra-t-elle ſans bruit
    & ſans tempeſte.
    IV.  Il n'eſt rien de plus contraire
    au gouuernement , que la precipita-
    tion de la colere : rien de plus propre
    que la moderation & longanimité de
    Prou.
    14.
    la patience. Celuy qui eſt patient, dit
    Dieu aux Prouerbes, ſe gouuerne auec
    grande ſageſſe : & celuy qui eſt impa-
    tient fait paroiſtre ſa folie
    .
    Le pied du compas, qui regle ce-
    luy qui agit, doit eſtre immoblie.  La
    roüe tourne alentour d'vn aiſſieu386 qui
    ne branle point.  Les Cieux roulent
    
    522
    La Direction & la Conſolation
    ſur les Poles , qui ne ſe remuënt ia-
    mais. Archimede diſoit, qu'auec ſes
    inſtrumens Mathematiques, il ébran-
    leroit bien le globe de la terre , s'il
    pouuoit auoir le pied ferme en l'air.
    Il faut neceſſairement auoir vn
    eſprit ſtable & raſſis , pour voir ce
    qu'on doit entreprendre, pour le com-
    mander en temps commode , pour en
    preſſer l'execution auec efficace, & pour
    le mettre à chef, auec bon-heur & auec
    contentement.
    V.  Quand tout ſuccederoit heureu-
    ſement dans la colere , le gouuerne-
    ment n'en vaudroit rien.  Les hom-
    mes ſe doiuent ſouuenir qu'ils ſont
    hommes , & qu'ils gouuernent des
    hommes, leſquels ſont raiſonnables,
    & ſe gouuernent plus volontiers par
    raiſon & par douceur, que par fougue
    & par rigueur.
    Pano-
    mit.
    l. 2. de
    eius
    geſt.387
    Alphonſe, Roy d'Aragon , eſtant
    repris de ſa trop grande douceur, di-
    ſoit : Quoy donc, voudriez-vous eſtre
    regis par des ours & par des lions ? La
    clemence eſt le propre des hommes, &
    la cruauté n'appartient qu'aux beſtes
    farouches.
    
    523
    des perſonnes Mariées.
    VI.  La colere & la ſeuerité enuers
    ſa femme , ſont encore plus déraiſon-
    nables qu'enuers les autres. Elle s'eſt
    donnée à vous , pour paſſer douce-
    ment ſa vie en voſtre maiſon , & en
    voſtre compagnie. Elle vous a appor-
    té vn bon dot388 : vous luy auez promis
    merueille afin de conſentir à voſtre
    mariage. Elle trauaille beaucoup à l'é-
    ducation de vos enfans, & à l'auance-
    ment de noſtre389 famille. Faut-il qu'à
    la moindre fantaiſie qui vous ſaiſit
    vous l'attaquiez , vous renuerſiez ſes
    deſſeins, vous la menaciez & vous la
    frappiez ? Voudriez-vous, ſi vous eſtiez
    en ſa place, qu'on vous fiſt mener vne
    vie ſi douloureuſe ? Cette rigueur n'eſt-
    elle pas capable ou de mettre en furie
    voſtre femme, ou de luy abbatre abſo-
    lument l'eſprit, ſur la veuë que ce mal-
    heur doit durer toute ſa vie ?
    VII.  Nous ſommes Chreſtiens, &
    nous deuons exercer la charité, l'hu-
    manité & la clemence, meſme enuers
    Polyæ
    l.Strat.
    3.
    nos ennemis. Chabrias , General de
    l'armée des Atheniens , diſoit à ſes
    ſoldats : Mes amis , ne penſez point
     524 La Direction & la Conſolation combattre contre des ennemis, mais contre
    des hommes ſemblables à vous. Compor-
    tez vous en hommes dans les combats :
    ſeruez-vous y de raiſon & de modera-
    tion
    .
    VIII.  Vous vous rendez ridicule
    dans voſtre maiſon & dans voſtre voi-
    ſinage, vous attaquant à vne femme.
    Ælian
    lib. I.
    c. 38.
    L'Elephant poſe ſa colere lors qu'il
    voit vne femme qui eſt belle. Albert
    le Grand
    dit le meſme du Rhino-
    ceros.
    Les Lions ne combatent point
    Sueton
    c. 32.
    contre vn moucheron. Et l'Empereur
    Caligula
    ſe fit moquer de ſoy en plein
    theatre, ayant voulu combatre contre
    vn Nain.  Ce pauure homme ſe pro-
    ſterna incontinent390 à ſes pieds, luy de-
    mandant pardon & la vie. Le barbare
    neantmoins le tua auec ſon épée , &
    courut auec la palme en main, à la fa-
    çon des vainqueurs, comme s'il euſt
    fait vn bel exploit.
    IX.  Si vous prenez vne mauuaiſe
    couſtume, vous demeurerez miſerable
    tout le reſte de vos iours, & ſerez sẽbla-
    ble à ces mouches dont parle Ariſtote,
    
    525
    des perſonnes Mariées.
    qui ſont touſiours dans les fournaiſes
    ardentes , & ſemblent viure de leurs
    flammes. Vous ietterez touſiours feu
    & flammes, & ne ſerez iamais en lieu
    de repos & de rafraichiſſement.
    X.  Voſtre colere continuée ſe tour-
    nera en haine , & alterera tellement
    vos humeurs & celles de voſtre fem-
    me, que vous ne vous pourrez ſouffrir
    S. Aug
    ſerm.
    l'vn l'autre.  La colere , dit ſaint Au-
    guſtin
    , n'eſt qu'vne paille dans l'œil,
    en comparaiſon de la haine.  Mais ſi
    vous la nourriſſez elle ſe tourne en hai-
    ne. Si vous la iettez ſoudainement loin
    de vous , elle ne vous cauſera point
    grand mal
    . Comme voſtre femme eſt
    ſedentaire tout le iour , & n'eſt pas
    diuertie par la varieté des objets, elle
    retiendra bien plus long-temps ſur
    ſon cœur391 les paroles iniurieuſes que
    vous luy direz, & les mauuais traite-
    mens que vous luy ferez , que ſi elle
    eſtoit diuertie par diuers emplois com-
    me vous; & par conſequent ce feu cou-
    ué ſous les cendres en eſt plus dan-
    gereux.
    XI.  La colere ayant engendré la
    
    526
    La Direction & la Conſolation
    haine, on n'en peut attendre que des
    iſſuës funeſtes , la haine excitant le
    deſir de vengeance. Les plus doux na-
    turels ont bien de la peine de ſe mo-
    derer lors qu'ils ſont attaquez : que
    feront donc les naturels fougueux? les
    mouches à miel ont leur aiguillon , &
    les colombes leur fiel.
    Les Cignes ſont d'vne tres-douce
    humeur, & n'attaquent iamais aucun
    oiſeau, ſe plaiſant à la douceur de ſon
    chant: mais s'ils ſont attaquez par les
    Aigles , ils leur reſiſtent genereuſe-
    ment , & ſouuent les atterrent & les
    déchirent.  C'eſt pourquoy Hercule
    Gonzague
    Cardinal , mit dans ſon
    Symbole vn Cigne , qui tenoit vn Ai-
    gle ſous ſes pieds, & diſoit ces mots:
    Laceſſitus, comme s'il euſt dit : Ie n'ay
    fait cét effort qu'apres auoir eſté atta-
    qué
    .  Craignez que la rage & le de-
    ſeſpoir n'incitent voſtre femme à vous
    nuire, ou par vne guerre ouuerte, ou
    par des trahiſons ſecrettes. Perſonne
    ne veut touſiours viure dans l'amer-
    tume, dans la fumée & dans le feu.
    XII.  Si voſtre femme vous atta-
    
    527
    des perſonnes Mariées.
    que par des iniures, & vous reproche
    quelques-vns de vos vices, conſiderez
    que cela ne vient que d'vn excés d'a-
    mour enuers vous.  Elle deſire que
    vous ſoyez exemplaire à vos enfans,
    que vous ſcandaliſez par vos débau-
    ches; vtile à voſtre famille, que vous
    ruinez par vos feſtins & par vos jeux.
    Si ce qu'elle dit eſt veritable, elle
    vous profite: s'il ne l'eſt pas, oſtez les
    occaſions qui luy font croire & aux
    autres.  Quelquefois vne attaque eſt
    cauſe d'vn ſerieux amendement. Theſ-
    ſale
    Promethée auoit vn apoſtume
    dangereux; dans vne querelle ſon en-
    nemy luy donna vn coup d'épée deſſus
    & le guerit.
    XIII.  Les crieries de voſtre femme
    vous peuuent ſeruir, pour monſtrer la
    Lib. 2.
    de iral
    c. 15.392
    force de voſtre eſprit.  Celuy-là eſt
    grand
    , dit Seneque , lequel ( comme
    vn grand animal ) mépriſe l'aboyement
    des petits chiens.  C'eſt le propre d'vn
    eſprit bas & raualé, de mordre celuy qui
    le mord, ainſi que font les ſouris & les
    fourmis. Si vous les touchez, elles mon-
    trent incontinent393 les dents. Ce qui eſt
     528 La Direction & la Conſolation imbecille, ſe tient bleſsé & offensé ſi on
    le touche
    .
    Cela eſt tres-difficile aux accidens
    ſurprenans & ſoudains.  Il n'eſt rien
    neantmoins qui ne ſoit ſurmonté par
    la grace de Dieu, & par vne bonne ha-
    bitude. Les Payens meſme qui ſe ſont
    reflechis ſur leurs actions , & qui ont
    fait profeſſion de vertu , ont eu vne
    patience tres-heroïque & inébranlable
    à toutes les iniures & à toutes les ſotti-
    ſes de leurs femmes.
    Ie vous l'ay déja monſtré en So-
    crate, lequel a ſouffert de grandes in-
    dignitez , ſa femme Xantippe luy di-
    ſant & faiſant des choſes qui paroiſ-
    ſent intolerables. I'en apporteray en-
    core deux exemples.  Vn iour il inui-
    ta à ſouper ſon amy Euthydeme. Xan-
    tippe
    ſe leua tout en colere au milieu
    du feſtin, & apres auoir dit beaucoup
    d'iniures à ſon mary, elle renuerſa la
    table & ce qui eſtoit deſſus.  Euthyde-
    me
    s'en troubla fort : mais Socrate
    n'en fit que rire. Quoy, dit-il, ne vous
    ſouuenez-vous pas que depuis peu de
    iours, comme ie ſoupois en voſtre mai-
    ſon  529 des perſonnes Mariées. ſon, vne poule volant ſur la table ren-
    uerſa les verres , & diuerſes autres
    choſes
    .
    Ce Philoſophe eſtant interrogé
    pourquoy il gardoit cette furie dans
    Laẽrt-
    lib. 2.
    c. 5.
    ſon logis , répondit ſagement : Il faut
    ſe comporter enuers les femmes faſcheu-
    ſes , comme font les Eſcuiers.  Ils cher-
    chent des cheuaux indomptez, afin que
    les ayant mis dans leur deuoir, ils gou-
    uernent les autres plus facilement. Ce-
    luy qui ſçait ſouffrir de l'humeur de ſa
    femme, s'accommode plus facilement à
    tous ceux auec qui il conuerſe
    .
    Alcibiade s'eſtonnoit vn iour de
    cette admirable patience : & Socra-
    Laẽrt.
    l.2.
    te repartit : Ne ſouffrez-vous pas vos
    poules , qui menent vn grand bruit
    dans voſtre maiſon
    . Mais, dit Alcibia-
    de
    , elles me font des œufs & des pou-
    lets : & ma femme , replique Socrate,
    me donne des enfans.
    Vn iour cette inſolente luy oſta en
    public ſon manteau : ſes amis luy con-
    ſeilloient d'vſer de ſes mains.  Ie ne
    veux point , dit- il froidement , vous
    donner du paſſe-temps en ce combat
    Z
    
    530
    La Direction & la Conſolation
    & deuenir la riſée du peuple.
    XIV.  Gardez-vous bien de rendre
    iniure pour iniure : voſtre femme en
    trouuera cent pour vne.  Il n'y aura
    iamais de fin à nos querelles
    , dit ſaint
    Laurent Iuſtinien
    , ſi nous ne cedons
    pour vn temps à ceux qui ſont en colere
    .
    XV.  C'eſt au Maiſtre du logis de
    monſtrer vne plus grande force d'eſ-
    Ariſt.
    Athen.
    lib. 8.394
    prit.  Le Dauphin, qui eſt le Roy des
    poiſſons, n'a point de fiel : & le Roy
    des abeilles n'a point d'aiguillon.
    Prou.
    16. 32.
    L'homme patient , dit Salomon , eſt
    plus à priſer que l'homme fort: & celuy
    qui domine ſur ſon esprit, que celuy qui
    force les villes
    .
    XVI.  Ne vous imaginez point que
    ſi vous vous taiſez , vous ſoyez vaincu
    par voſtre femme.  L'vnique moyen
    de vaincre dans les querelles domeſti-
    ques , c'eſt de ſe taire.  Eſcoutez ce
    Serm.
    de ſent.
    orat.395
    qu'en écrit ſaint Valerien. La victoire
    eſt parfaite ſi l'on ſe taiſt, & ſi l'on ne reſ-
    pond point à celuy qui nous prouoque
    car vous auez la recompenſe de voſtre pa-
    tience & de la gueriſon de voſtre frere, ſi
    vous oubliez l'iniure qu'il vous fait.
     531 des perſonnes Mariées. Comme il n'eſt rien de plus difforme que
    de respondre à vn furieux : auſſi n'eſt-il
    rien de plus vtile que de ſe taire eſtant
    prouoqué
    .
    Les Payens meſme connoiſſoient
    cette verité. Demoſthene, le plus elo-
    quent des Orateurs Grecs , eſtant at-
    taqué mal à propos, ſe modera, & dit:
    Me voicy dans vn combat , où le vain-
    queur eſt vaincu: & celuy qui eſt vaincu
    remporte la victoire
    .
    XVII.  Si vous vous querellez ſou-
    uent , vous auez occaſion de craindre
    que les émotions de la colere ne vous
    cauſent des maladies, ou à voſtre fem-
    me.  La colere remuë quelquefois tel-
    lement les humeurs , qu'elle cauſe la
    mort.  Ce mal-heur arriua ſoudaine-
    Sozom.
    lib. 6.
    c. 3.396
    ment à l'Empereur Valentinien , qui à
    la veuë des Ambaſſadeurs Sauromates397,
    ſe laiſſa de telle ſorte tranſporter à
    l'ardeur de cette paſſion, qu'il en mou-
    rut ſur le champ.
    XVIII.  Il arriueroit auſſi quel-
    quefois que l'vn & l'autre en ſouffri-
    roient beaucoup , & que la mort de
    l'ame de tous deux prouiendroit de ces
    Z ij
    
    532
    La Direction & la Conſolation
    diſputes , & de ces trop grandes ai-
    greurs. L'on s'engage tellement dans
    des diſcours & dans des reproches, que
    le mary & la femme y perdent leur
    reputation , leur ſanté , leur ame, &
    la vie, qui au moins en eſt abregée.
    Les Naturaliſtes diſent, que les Ser-
    pens attaquent les Elephans, & s'en-
    tortillant à leurs pieds en ſucent le
    ſang: mais que l'Elephant épuiſé tom-
    be ſur eux, & en mourant les écraſe.
    C'eſt vn pauure gain de ſe perdre en
    perdant les autres.
    XIX.  Enfin , ſi quelquefois vous
    vous ſentez trop importuné par les
    crieries & par les impertinences de
    voſtre femme, ſortez du logis, prenez
    vn peu d'air : occupez-vous aux affai-
    res que vous auez en ville, ou à quel-
    que viſite de vos amis : la diſtraction
    eſt tres-bonne dans cette rencontre.
    Cette fuitte vaut mieux que pluſieurs
    batailles. Il faut garder noſtre liberté,
    & ne point plaire à vne femme en
    criant.
    Le Philoſophe Ariſtippus eſtant
    iniurié par vn inſolent , ſe retiroit :
    
    533
    des perſonnes Mariées.
    cét inſolent le pourſuiuant , luy di-
    ſoit : Tu fuis : Ouy dea, répond le
    Maxi.
    ſer. de
    vitup.
    Philoſophe : Tu as permiſſion de dire ce
    qu'il te plaiſt, & moy d'aller où ie trouue
    bon, & de ne te point écouter
    .
    Concluez de toutes ces raiſons,
    qu'il faut monſtrer que vous eſtes le
    Maiſtre, non ſeulement du logis, mais
    de vous meſme: que vous aymez voſtre
    femme, & que vous compatiſſez à ſes
    humeurs, & que vous voulez la con-
    ſeruer , & vous auſſi dans l'innocen-
    ce, en éuitant la colere , laquelle fait
    tomber ſouuent dans de tres-lourdes
    fautes , qui ſont quelquefois irre-
    parables.
    §   II.  Auis à la Femme qui eſt
    colerique.
    I.  Lors que voſtre mary fait quel-
    que faute qui choque voſtre eſprit ,
    recourez à Dieu : priez le qu'il vous
    donne la force de ſupporter cét acci-
    dent , & qu'il luy plaiſe d'en empeſ-
    cher les mauuaiſes ſuites. Cette orai-
    ſon vous donnera plus de lumieres, &
    profitera plus à voſtre mary, que ne fe-
    roient tous vos ſoins, toutes vos crie-
    Z iij
    
    534
    La Direction & la Conſolation
    ries , & toutes les ſaillies de voſtre
    mauuaiſe humeur.
    II.  Si voſtre mary ſe met en cole-
    re contre vous, taiſez-vous : il n'eſt
    rien plus ſeur que le ſilence en cette
    conioncture. Il faudroit auoir l'eſprit
    égaré pour parler tout ſeul , & eſtre
    vn barbare pour inquieter vne perſon-
    ne qui cede par reſpect , & qui n'oſe
    pas ſeulement ouurir la bouche. Iean
    Baptiſte Tuncherius
    , prit pour ſon
    Symbole des Gruës, qui portoient en
    leur bec vne petite pierre, auec cette
    deuiſe , Tuta ſilentia.  Le ſilence eſt
    ſeur
    .  I'en ay allegué la raiſon ail-
    leurs.
    III. Si vous reſpondez à voſtre mary
    irrité , vous vous mettez dans vn éui-
    dent peril de beaucoup ſouffrir.  Vn
    boulet de canon qui trouue vne mu-
    raille , laquelle s'oppoſe à ſa violence,
    la renuerſe, ou au moins l'ébranle no-
    tablement : oppoſez-luy vn lit de plu-
    mes, ſa furie perd ſa force.
    Les Arabes ont vn ingenieux pro-
    uerbe : Ne iettez point vos fleches, di-
    ſent-ils, contre vne idole de fer : c'eſt
    
    535
    des perſonnes Mariées.
    à dire, n'attaquez point plus fort que
    vous. Car comme lors qu'on tire des
    fleches contre vne ſtatuë de fer, elles
    rejalliſſent ſur celuy qui les tire.  De
    meſme , celuy qui s'eſleue contre vn
    plus puiſſant, en eſt accablé.
    Pluſieurs maris ſont ſemblables à
    des chardons, on ne les touche point
    qu'on ne ſe bleſſe.  Vous les pouuez
    comparer aux Cheualiers du Chardon,
    qui ont ces paroles ſur leur collier :
    Nemo me impunè laceſſit. Perſonne ne
    m'attaque qu'il n'en ſoit puny
    .
    IV.  Quand meſme voſtre mary ex-
    cuſeroit voſtre foibleſſe & ne vous fe-
    roit aucun mal , cette colere que vous
    allumez ſouuent , vous debilitera &
    conſumera. Et vos incommoditez croi-
    ſtront à proportion que vous vous laiſ-
    ſerez emporter à cette paſſion.
    Ce ſera bien pis ſi voſtre mary
    importuné par vos clameurs ſe met à
    iurer, à blaſphemer , à vous iniurier,
    & que vous continuiez vos iniures &
    vos impertinences , ſur la creance que
    vous le ferez taire: car ce ſera toûjours
    pis & pour vous & pour luy.  Le Peli-
    Z iiij
    
    536
    La Direction & la Conſolation
    Oroſ.
    lib. I.
    c. 5
    .
    can ſe voyant entouré d'vn feu allu-
    mé par les Chaſſeurs , bat des aiſles
    & taſche de l'eſteindre : mais il l'exci-
    te touſiours plus par cette agitation :
    & s'eſtant bruſlé les aiſles, eſt pris fa-
    cilement par ceux qui l'attaquent. Aſ-
    ſeurez-vous que plus vous donnerez
    d'air à voſtre colere, & plus vous vous
    agiterez & tourmenterez , plus croi-
    ſtra le feu dans voſtre mary , dans
    vous-meſme , & dans toute la famil-
    le.  Taiſez-vous , humiliez-vous , &
    tout ira beaucoup mieux & plus paiſi-
    blement.
    V.  Si voſtre colere ne nuiſoit ny à
    voſtre ſanté, ny à voſtre famille : elle
    ne laiſſeroit pas de vous eſtre tres-
    dommageable : car elle renuerſe la
    paix de voſtre ame , elle en chaſſe la
    Reine des vertus, & auec elle tout ſon
    train , qui ſont toutes les autres
    vertus.
    La Colere eſt vne furie qui ſort des
    Enfers , & qui rauage tout : ou vne
    Lionne que nous penſons garder pour
    ſe ietter ſur ceux qui nous déplaiſent,
    & qui ſe iette premierement ſur nous.
    
    537
    des perſonnes Mariées.
    C'eſt ce qui arriua aux habitans de
    Megare : ſe voyant pris par Calenus,
    qui auoit forcé leurs murailles , ils
    laſcherent ſur luy & ſur les ſoldats les
    Lions qu'ils tenoient reſſerrez : mais
    ces animaux furieux , au lieu de ſe
    ruer ſur leurs ennemis les deuore-
    rent. Prenez garde que ce mal-heur
    ne vous perde, penſant inquieter les
    autres.
    VI.  Prenez les auis & les reprehen-
    ſions de voſtre mary, comme vne me-
    decine propre à dompter voſtre or-
    gueil , & à vous aider pour la ſatisfa-
    ction de vos pechez.  Elle eſt amere,
    mais elle eſt profitable , ne changez
    point le remede en poiſon.  S'il ſe
    trompe vne fois vous reprenant398 mal à
    propos, il s'eſt trompé pluſieurs autres
    fois en vous flattant, & en diſſimulant
    trop vos imperfections.  Il eſt obligé
    de vous diriger & de vous corriger, au-
    trement vos pechez luy ſeront impu-
    tez, comme les actions du bras & des
    mains ſont attribuées à la volonté, qui
    les doit regir & moderer.
    VII.  Si vous eſtes obligée de par-
    Z v
    
    538
    La Direction & la Conſolation
    ler pour voſtre iuſtification , pour le
    bien de voſtre mary & de voſtre mai-
    ſon : parlez peu, parlez bas, & ſeruez-
    vous de paroles douces & agreables :
    l'aigreur de l'auis qu'il faut donner, s'a-
    doucit dans la bouche d'vne femme
    qui eſt ſage, & qui a vn ſaint & verita-
    Vincẽt
    lib. 18.
    hiſt.
    c. 54.
    ble amour enuers ſon mary. Vn poiſſon
    nommé Faſten, change dans ſa bouche
    l'eau ſalée en eau douce , auſſi-toſt
    qu'elle y eſt.  Vn cœur qui ayme a
    beaucoup plus de force, s'il eſt aſſiſté
    de la grace diuine, & s'il la demande
    auec humilité & auec ardeur.
    VIII.  Vous deuez tellement auoir
    l'œil ſur l'eſtat preſent des affaires,
    que vous le iettiez ſur le reſte de vo-
    ſtre vie.  Il ne faut point vouloir em-
    peſcher vn mal preſent, & eſtre cauſe
    d'vne auerſion & d'vne haine, qui du-
    re pluſieurs années , ou pluſieurs
    mois.
    Les paroles rudes & iniurieuſes, font
    ſouuent des playes qui ſont ſans reme-
    de.  Meditez attentiuement ce qu'en
    S. Ber.
    ſerm.
    dit ſaint Bernard.  Les paroles ſont le-
    geres, mais elles bleſſent griéuement, elles
     539 des perſonnes Mariées. paſſent auec viteſſe , mais elles bruſlent
    cruellement. Elles entrent facilement dans
    le cœur399, mais elles n'en ſortent pas aisé-
    ment. Elles ſe laſchent promptement de
    la bouche, mais elles ne s'y retirent point
    auec vne pareille facilité.  Elles volent
    facilement , & facilement elles violent la
    charité.  La langue eſt vn membre fort
    tendre & delicat : neantmoins elle eſt ſi
    remuante & ſi furieuſe , qu'il eſt difficile
    de la contenir.  Sa ſubſtance eſt petite &
    infirme, mais ſon vſage eſt grand & puiſ-
    ſant.  Elle eſt deliée & large , & de là
    vient qu'elle eſt vn inſtrument propre à
    ietter les immondices du cœur
    .
    In ſer. Saint Valerien dit le meſme en peu
    de mots.  Il n'eſt rien de plus criminel,
    rien de plus violent que les paroles rudes
    & ameres : les playes en ſont d'autant
    plus difficiles à guerir, qu'elles ſont plus
    faciles à faire
    .
    IX. Craignez que voſtre mauuaiſe hu-
    meur ne donne à voſtre mary vne telle
    alienation de voſtre logis, qu'il s'enga-
    ge à la compagnie de quelques fripons
    ou de quelques ioüeurs qui le pouſſent
    dans des cabarets & dans des berlans400,
    Z vj
    
    540
    La Direction & la Conſolation
    où il ſe ruine & vos enfans.
    L'eſprit de l'homme ne peut por-
    ter le fardeau d'vne famille, ſans quel-
    que recreation & diuertiſſement : s'il
    n'en trouue point au logis , il en ſor-
    tira pour en trouuer ailleurs.  La fu-
    mée vous chaſſe de voſtre chambre, &
    vous contraint de chercher vn air plus
    pur.  Voſtre colere & voſtre impatien-
    ce pourroient bien auoir le meſme ef-
    fet ſur l'eſprit de voſtre mary , ce qui
    vous cauſeroit de plus cuiſantes dou-
    leurs.
    X.  Si quelque parole rude & peu
    iudicieuſe vous échape, corrigez-la par
    d'autres qui ſoient douces & charita-
    bles.  Quand les Chirurgiens ont fait
    quelques playes, ils y mettent des on-
    guens lenitifs pour en oſter la douleur.
    Ælian
    l. 14.
    de ani.
    c. 6.
    Et l'Elephant , à ce qu'on dit , a deux
    cœurs , il ſe faſche auec l'vn & s'ap-
    paiſe auec l'autre.
    XI.  Lors que vous voyez pluſieurs
    imperfections en voſtre mary , ne pre-
    tendez pas les corriger toutes enſem-
    ble : procedez-y peu à peu.  S'il vous
    promet de s'amender en quelque cho-
    
    541
    des perſonnes Mariées.
    ſe , acceptez ce qu'il vous offre , de
    peur que ſi vous faites ſi fort la diffi-
    cile, il ne vous mépriſe abſolument.
    Souuent ceux qui refuſent certaines
    conditiõs de paix, voudroient bien par
    apres qu'on les leur accordaſt, mais le
    victorieux ſe moque d'eux & leur en
    impoſe de plus rudes. C'eſt ce que de-
    clara Cyrus , par vn gentil apologue :
    Ayant offert aux Ioniens401 des articles
    de paix, ils les refuſerent: mais voyant
    dans la ſuite de la guerre , qu'ils ne
    pouuoient ſouſtenir l'effort de ſes ar-
    Here-
    dot
    .l.I.402
    mes , ils les redemanderent.  Cyrus
    leur dit alors : Vn joüeur de fluſte s'e-
    ſtoit vne fois mis ſur le bord d'vn fleu-
    ue , & auoit inuité les poiſſons à dan-
    ſer au ſon de ſon inſtrument de mu-
    ſique.  A ce deſſein il chanta ſes meil-
    leures chanſons , mais les poiſſons ne
    ſe remuerent point.  Luy indigné de
    cette inciuilité , iette ſon filet dans
    l'eau & prend pluſieurs poiſſons: il les
    iette ſur l'herbe , & comme ils y ſau-
    toient il leur dit : Moderez vos danſes,
    puis que vous n'auez pas voulu ſauter à
    mes chanſons
    . Ainſi puis que vous n'a-
    
    542
    La Direction & la Conſolation
    uez point voulu accepter le traité de
    paix que ie vous ay offert : ne vous
    eſtonnez point ſi ie vous en preſente
    vn plus rude. Il eſt fort dangereux que
    voſtre mary ne vous traite de la meſ-
    me ſorte , & ne vous laiſſe chanter &
    vous remuer ça & là dans voſtre logis,
    y paſmant de douleur , faute d'auoir
    condeſcendu à ſes volontez.
    XII.  Faites de neceſſité vertu , &
    par les occaſions de patience que vous
    donne voſtre mary , augmentez voſtre
    gloire & embelliſſez voſtre couronne.
    Si vous rejettez ce que Dieu vous pre-
    ſente pour voſtre exercice , vous ne ſe-
    rez iamais vne grande ſainte.  Celuy-
    Greg.
    20.
    mer.
    , dit ſaint Gregoire , ne veut point
    eſtre Abel, qui refuſe d'eſtre exercé par
    Caïn.  Le bon grain eſt preſſé ſous le
    fleau auec la paille : & les plus belles
    fleurs paroiſſent parmy les épines. La
    Roſe meſme , qui eſt d'vne ſi ſoüeue
    odeur , croiſt auec l'épine qui la porte
    .
    Iuſques icy ce grand Pape ſur ce paſ-
    Iob.
    30. 29.
    ſage de Iob.  I'ay eſté le frere des Dra-
    gons
    ; c'eſt à dire , i'ay conuerſé dans
    vne fraternelle charité auec les impies
    
    543
    des perſonnes Mariées.
    qui m'ont attaqué & perſecuté.
    On ne loüe point vn Athlete auant
    le combat , & le Pilote ne fait point
    bien paroiſtre ſa dexterité que dans la
    tempeſte. Saint Gregoire en ſon Com-
    mentaire ſur Ezechiel , donne vn mer-
    ueilleux auantage à la Patience, aſſeu-
    rant que ſans elle tout le reſte n'eſt
    rien. Tout ce que nous operons , dit-
    il , n'eſt rien , ſi nous ne ſouffrons les
    maux qui nous ſont faits par nos pro-
    chains
    .
    XIII.  Vn excellent remede natu-
    rel contre les coleres qui vous ſuruien-
    nent dans le ménage , c'eſt de bien
    eſtudier de quelle humeur eſt voſtre
    mary , qu'eſt-ce qui luy plaiſt & qui
    luy déplaiſt: s'il eſt auaricieux ou libe-
    ral, humble ou orgueilleux, pareſſeux
    ou diligent, ſobre ou addonné aux ex-
    cez de bouche, & ainſi du reſte.
    Accommodez-vous à ſes deſirs
    autant que voſtre conſcience vous le
    permettra.  On a trouué des Courti-
    ſans qui ont imité leurs Princes en
    leur begayement, & en tout ce qu'ils
    faiſoient.  On a veu des Eſcoliers ſe
    
    544
    La Direction & la Conſolation
    courber la teſte , & faire d'autres po-
    ſtures du corps , comme leurs Mai-
    ſtres. Le Cameleon & le Polybe403 chan-
    gent de couleur , ſuiuant les objets
    Ariſt.
    de mir.
    auſeul.404
    qu'on luy preſente. Tarandus405 eſtoit
    de meſme nature ; c'eſtoit vn animal
    chez les Gelons , qui eſtoit de la groſ-
    ſeur d'vn bœuf : il auoit la teſte d'vn
    cerf : il changeoit de couleur ſelon les
    lieux & ſelon les herbes qu'il regar-
    doit.
    Vous deuez eſtre toute voſtre vie
    auec voſtre mary iour & nuit , il eſt
    voſtre maiſtre, prenez ſes couleurs &
    ſes liurées, ſi elles ne ſont point con-
    traires à celles de Ieſus-Chriſt.
    XIV.  Le dernier & le plus efficace
    remede que ie vous aſſigneray icy pour
    dompter voſtre colere, & pour ſouffrir
    tous les maux que voſtre mary vous
    fera, c'eſt la Meditation de la Paſſion
    de noſtre Sauueur & Redempteur Ie-
    ſus.  Si vous la conſiderez attentiue-
    ment, rien ne vous ſera douloureux,
    pour cruel & affligeant qu'il puiſſe
    eſtre. Saint Gregoire le dit en termes
    exprés. Il n'eſt rien, dit-il, ſi difficile
     545 des perſonnes Mariées. qu'on ne ſupporte patiemment, ſi l'on ſe
    met dans la memoire la Paſſion de noſtre
    Seigneur Ieſus-Chriſt
    .
    Dove b
    Apost.
    Et Saint Auguſtin aſſeure que c'eſt
    le meilleur moyen de ſouffrir auec pa-
    tience. Rien ne vous fera plus facilement
    ſupporter toutes les difficultez de vos Offi-
    ces , au ſoulagement des autres , que ſi
    vous meditez les tourmens du Sauueur
    du monde
    .
    Ælian
    l. I. c 3
    Les Grenoüilles de l'Egypte eſtant
    attaquées par le Serpent Hydrus, pren-
    nent dans leur bouche vn roſeau , &
    ainſi armées en forme de croix , elles
    ſe preſentent à leur ennemy , qui ne
    peut les aualler , & par cette induſtrie406
    elles échapent.  Prenez la Croix en
    voſtre main, en voſtre cœur & en voſtre
    bouche, & ſoyez certaine que ny le
    diable ny le monde ne vous cauſeront
    iamais aucun dommage : la veuë de la
    Croix leur donnera de la terreur , & ſa
    vertu vous animera & vous fortifiera.



    
    546
    La Direction & la Conſolation
    Bandeau décoratif.

    CHAPITRE XV.
    & dernier.

    La Conſolation & la Direction d'vn
    Mary, dont la Femme eſt ſuperbe
    & deſobeïſſante.

    I'Ay reſerué ces deux maux pour
    les derniers , comme eſtant les
    plus grands, & les cauſes de tous les
    autres. Car ſi l'orgueil & la deſobeïſ-
    ſance poſſedent le cœur407 d'vne femme,
    elle eſt abandonnée de Dieu , inſup-
    portable à ſon mary & à ſes domeſti-
    ques, & odieuſe à tout le monde.  Si
    au contraire elle eſt humble & obeïſ-
    ſante, elle ſera moderée en ſa conuer-
    ſation , chaſte , reglée en ſes habits,
    liberale, charitable à vn chacun, exem-
    pte de ialouſie , diligente , ſoûmiſe
    meſmes en ſes deuotions, reſeruée en
    ſes paroles , patiente, & ornée de tou-
    tes les autres vertus.  Saint Gregoire
    nous en aſſeure , parlant de l'Obeïſſan-
    ce en ſes Morales.  Voicy ſes paroles.
    
    547
    des perſonnes Mariées.
    3. Mor.
    o.
    L'Obeïſſance eſt la vertu ſeule qui plante
    en vos ames les autres vertus , & les
    ayant plantées les conſerue
    .
    En la
    Diete
    de ſalut
    tom. 6.408
    Saint Bonauenture n'en dit pas
    moins de l'Humilité. Il dit, & prouue,
    que l'Humilité eſt l'échelle de la de-
    uotion , la leçon abregée de toute la
    perfection , & vn chemin racourcy
    du ſalut. Qu'elle s'abaiſſe pour eſtre
    aymée de ſon Eſpoux, s'aneantit pour
    ſe remplir de Dieu.  Qu'elle deſcend
    afin de monter, ſe reduit en pouſſiere
    afin d'eſtre vn agreable parfum , ſe
    mortifie afin de reſſuſciter. Qu'elle eſt
    belle comme vne fleur du Printemps,
    lumineuſe comme le rayon du Soleil,
    pleine de vertus & de puiſſans effets,
    comme vne pierre precieuſe des plus
    choiſies. Qu'elle eſt vn Ametyſte, qui
    reprime l'yurognerie , vn Iaſpe , qui
    chaſſe tous les phantomes: vn Saphi-
    re , qui modere les mauuaiſes hu-
    meurs : vn Onyx, qui rend inuincible:
    vn Diamant, qui rend aimable.
    I'ay écrit fort amplement de
    cette vertu d'Humilité, & de la vertu
    
    548
    La Direction & la Conſolation
    5.Part.
    liu. 2.
    ch. I.
    Liu. 4.
    ch.14.
    d'Obeïſſance, dans le Traité que i'ap-
    pelle le Saint trauail des mains409. Ainſi
    ie n'en diray icy qu'vn mot , encore
    que ces vertus ſoient les baſes de tou-
    te la perfection.
    §  I. Avis au Mary, dont la Femme
    eſt ſuperbe & desobeïſſante.
    I.  Ne mépriſez iamais voſtre fem-
    me. Vous l'auez choiſie en la fleur de
    voſtre âge, ce ſeroit vous condamner
    d'vne legereté peu tolerable. Vous luy
    auez fait pluſieurs ſoûmiſſions pour la
    tirer en voſtre logis.  Vous l'auez ap-
    pellée tant de fois voſtre Maiſtreſſe.
    Seroit-il maintenant iuſte de la fouler
    aux pieds, & de la traiter comme voſtre
    ſeruante.
    Abraham ſe comporta tres-ciuile-
    ment enuers ſa femme : elle ſe nom-
    moit Ieſcha , & luy par honneur l'ap-
    pella Sarai, qui ſignifie, ma Dame, ma
    Maiſtreſſe. Il en fit toute ſa vie vn tres-
    grand cas, & chaſſa meſmes de ſa mai-
    ſon Agar & Iſmaël ſon fils , & Dieu
    le pouſſa à faire ce qu'elle deſiroit en
    cela.
    Souuent vne ciuilité moderée rend
    
    549
    des perſonnes Mariées.
    vne femme plus reſpectueuſe, & luy
    touche le cœur ſi tendrement, qu'elle
    craint de déplaire à ſon mary à la
    moindre choſe.
    II.  Faites en ſorte que vous ſoyez
    touſiours le maiſtre du logis, & qu'on
    voye que ſi vous flechiſſez en quel-
    que choſe, ce n'eſt ny faute de cœur410
    ny de conduite, mais que cette facilité
    procede de voſtre amour , & du deſir
    d'entretenir la paix & la concorde.
    Ne permettez iamais que voſtre
    femme prenne vn empire ſur vous : &
    qu'elle vous mene ſelon ſes volontez,
    comme ayant le pouuoir dans les af-
    Epheſ.
    5. 23.
    faires.  L'homme, dit ſaint Paul, eſt la
    teſte de la femme, comme Ieſus-Chriſt
    eſt le chef de l'Egliſe
    .  Ce ſeroit vn
    prodigieux déreglement dans le corps
    humain , ſi vous mettiez la teſte ſous
    les pieds, & les pieds ſur la teſte.  Ce
    n'eſt pas vn moindre mal, lors que la
    femme veut auoir l'autorité ſur ſon
    mary, & que le mary eſt ſi laſche que
    de ſe laiſſer gourmander par celle qui
    luy doit obeïr.
    
    550
    La Direction & la Conſolation
    §  II.   Auis à la femme, qui eſt ſuperbe
    & deſobeïſſante.
    I.  Honorez voſtre mary, & obeïſ-
    ſez-luy en tout ce qui ſera iuſte &
    raiſonnable ; telle eſt la volonté de
    Rom.
    13. 1.
    Dieu. Que tous, dit S. Paul, ſoient ſujets
    aux Puiſſances qui leur ſont ſuperieures:
    car toute la puiſſance vient de Dieu
    ſeul. Partant quiconque reſiſte à la puiſ-
    ſance, reſiſte à l'ordonnance de Dieu: &
    ceux qui y reſiſtent ſont cauſe de leur dam-
    nation
    . Meditez ſouuent ces paroles, &
    elles ſeront capables de vous faire ex-
    celler en l'obeïſſance & en l'humilité,
    & de vous eſleuer dans vne tres-grande
    gloire en Paradis.
    On met vn voile ſur les teſtes des
    femmes lors qu'elles ſe marient, pour
    leur remettre en memoire , qu'elles
    doiuent eſtre ſoûmiſes dans la condui-
    te du ménage à leurs maris, & ſe com-
    porter auec humilité en leur endroit.
    Ainſi l'explique S. Iſidore.
    Celles qui veulent commander ſont
    ſemblables à vn voyageur qui aime
    mieux étre conduit par vn aueugle, que
    de ſuiure vne guide clair-voyante,
    
    551
    des perſonnes Mariées.
    qui a la connoiſſance des chemins.
    Ne craignez point de rien perdre
    en cette deference. Comme les Cour-
    tiſans qui honorent leurs Princes en
    deuiennent plus nobles & plus riches:
    Auſſi les femmes qui ſe ſoûmettent à
    leurs maris , en ſont plus honorées &
    de luy & de la famille, & de tous ceux
    qui connoiſſent cette humilité & cette
    obeïſſance.
    II.  Ne fomentez iamais l'ambition
    de voſtre mary, & ne le portez point à
    deſirer & à rechercher ce qui eſt au
    deſſus de voſtre condition, particulie-
    rement au dommage & à la ruine d'au-
    truy. Ce ſeroit le moyen de renuerſer
    toute voſtre famille, comme il arriua
    à celle d'Aman, le mignon du Roy Aſ-
    ſuerus
    : cét ambitieux eſtant pouſſé
    par ſa femme411 reſolut de s'agrandir par
    la mort de Mardochée, & de tous les
    Iuifs qui eſtoient dans l'Empire de ce
    Prince. Mais Dieu renuerſa tellement
    ſes deſſeins, que non ſeulement il ne
    vint à bout de ſa vaine prerention ,
    mais meſmes il fut pendu, & ſes dix
    enfans , la pluſpart de ſes amis fu-
    
    552
    La Direction & la Conſolation
    rent maſſacrez , & toute la famille
    renuerſée.
    C'eſt en vain que l'impie s'éleue
    plus qu'il ne doit , Dieu l'abbat & le
    terraſſe.  Si, dit Sophar, l'vn des amis
    Iob.
    20.7.
    de Iob, ſon orgueil monte iuſqu'au Ciel,
    & s'il pouſſe ſa teſte iuſques aux nuës:
    à la fin il perira comme vn fumier ; &
    ceux qui l'ont veu diront: où eſt-il ? il
    s'enuolera ainſi qu'vn ſonge, & qu'vne
    reſverie de nuit. L'œil qui l'a veu ne le
    verra plus, & l'on ne trouuera plus ſa
    place. Ses enfans ſeront conſumez de
    pauureté , il gemira dans le trauail de
    ſes mains. Son pain ſe tournera dans
    ſon ventre en du fiel d'aſpics. Il vomi-
    ra les richeſſes qu'il a deuorées, & Dieu
    les arrachera du plus profond de ſes en-
    trailles. Il ſuccera la teſte des Aspics412,
    & les langues des Viperes le tüeront
    .
    Dieu en fait dire dauantage à cét
    homme qui venoit pour conſoler Iob
    dans ſon humiliation : mais en voila
    bien aſſez pour arreſter ceux qui vou-
    droient s'éleuer & s'enrichir par des
    voyes obliques. Afin que vous voyez
    que le procedé de Dieu eſt iuſte , j'a-
    iouſteray
    
    553
    des perſonnes Mariées.
    iouſteray ce que dit Saint Bernard du
    vice de l'ambition. L'ambition, dit-il,
    eſt vn mal ſubtil, vn poiſon ſecret, vne
    peſte cachée, l'inuentrice des tromperies,
    la mere de l'hypocriſie, la ſource de l'en-
    uie, l'origine des vices, la tigne413 de la ſain-
    teté, l'aueuglement des cœurs414, qui fait
    naiſtre les maladies par les remedes , &
    qui engendre les langueurs par les mede-
    cines meſmes
    .
    Si donc vous aymez voſtre mary,
    & le bien de voſtre maiſon , donnez-
    luy horreur de cette furie , qui traiſne
    tant de crimes apres ſoy , & qui attire
    les foudres du Ciel ſur la teſte de ceux
    qui s'en laiſſent poſſeder.  Humiliez-
    vous tant que la prudence & voſtre
    eſtat le permettront , & Dieu vous
    comblera de vertus & de gloire.


    Fin du Liure troiſieſme.




    A a
    
    554
    Bandeau décoratif.

    LA DIRECTION
    ET
    LA CONSOLATION
    DES PERSONNES MARIEES.


    LIVRE QVATRIESME.

    Les Vies de quelques Saints & de
    quelques Saintes , & d'autres per-
    ſonnes deuotes , qui ont ſouffert
    dans leurs Mariages.

    CHAPITRE PREMIER.

    La Vie de Saint Iob, Miroir
    de Patience.

    Lettrine I entourée de feuilles.
    I Ob nâquit en la terre de
    Pined.
    Tor-
    niell.

    Salian
    Hus, qui eſtoit vne Prouin-
    ce d'Arabie , enuiron l'an
    apres la creation du monde
    deux mille trois cens dix-neuf: &
    deuant la Natiuité de Noſtre Sei-
    
    555
    des perſonnes Mariées.
    gneur Ieſus-Chriſt , mille ſept cens
    trente-quatre.
    Son pere ſe nommoit Zara , ſon
    grand pere Rabuel415.  Eſaü fils du Pa-
    triarche Iſaac fut ſon ayeul. Iob porta
    le ſceptre & la couronne Royale dans
    le lieu où il eſtoit né : & Moïſe l'ap-
    pelle Iobab, dans la liſte des Rois de
    l'Idumée.
    Eſtant âgé de ſoixante & onze
    ans, il fut éprouué comme vn riche
    vaſe d'or qu'on épure dans le creuſet.
    Nous en apprenons la verité par le Li-
    ure qu'il en a écrit luy-meſme en A-
    rabe, & que Moïſe tourna en Hebreu,
    pour conſoler les enfans d'Iſraël affli-
    gez par Pharaon dans l'Egypte, Dieu
    leur auoit preparé ce Miroir de patien-
    ce, la derniere année de la vie de Io-
    ſeph
    , en laquelle commencerent ſes
    combats qui ont tenu en admiration
    tous les ſiecles. Ie les toucheray tres-
    briéuement.
    Dieu auoit donné à Iob le Royau-
    me de Hus , vne famille tres riche,
    ſept enfans maſles, & trois filles, tous
    bien éleuez en la crainte de Dieu, &
    A a ij
    
    556
    La Direction & la Conſolation
    en ce qui eſt neceſſaire & bien-ſeant à
    des Princes. Le demon ne pût ſouffrir
    la proſperité d'vn homme tres-inno-
    cent , qui maintenoit tous ſes ſujets
    dans la vertu. Il demanda permiſſion
    de l'attaquer en ſes biens de fortune,
    & en ſes enfans.
    L'ayant obtenuë , il incita les Sa-
    beens
    , peuple Arabe , de piller ſes
    bœufs & ſes aſneſſes, & luy ſe dégui-
    ſant en Meſſager, vint dire à ce Prin-
    ce que des voleurs luy auoient pris
    huit cens paires de bœufs & cinq cens
    aſneſſes. A peine eſtoit-il ſorti du lo-
    gis , qu'vn autre demon luy apporte
    la nouuelle que le feu du Ciel eſtoit
    tombé ſur ſes troupeaux, & luy auoit
    bruſlé ſept mille brebis, auec les ſer-
    uiteurs qui les gardoient, ſans qu'il y
    reſtaſt rien du tout.
    Ce deuxiéme parloit encore, lors
    qu'vn troiſiéme ſuruint , qui rappor-
    ta que les Chaldeens s'eſtant diuiſez en
    trois bandes, luy auoient enleué trois
    mille chameaux.
    Iob demeuroit comme vn rocher
    immobile au milieu des flots , quand
    
    557
    des perſonnes Mariées.
    vn quatriéme demon ou ſeruiteur vint
    tout hors d'haleine , auec vn viſage &
    Iob. I. des yeux tout effarez.  Ah , Sire , vos
    ſept enfans & vos trois filles ſont miſera-
    blement écraſez : ils eſtoient dans vn fe-
    ſtin, au logis de voſtre fils aiſné. Au plus
    fort de leur réjoüiſſance, vn vent furieux
    a ſecoüé la maiſon des quatre coſtez, &
    la renuerſée ſi ſoudainement qu'ils ont
    eſté tous aſſommez, ſans qu'il en ſoit reſté
    vn ſeul, ny aucun de leurs ſeruiteurs, ex-
    cepté moy, qui ſuis eſchapé promptement,
    pour vous donner auis de ce deſaſtre
    .
    Cét homme incomparable , qui
    s'eſtoit tenu iuſques alors recueilly
    dans vn humble ſilence , ſe leue de
    ſon ſiege ſans ſe troubler , & leuant
    les yeux au Ciel , s'écrie : Ie ſuis ſorty
    nud du ventre de ma mere, & ie retour-
    neray nud en terre. Dieu , mon ſouue-
    rain Seigneur , m'auoit donné tous ces
    biens-la: il me les a oſtez : il m'eſt arri-
    ué comme il luy a pleu: que le Nom de
    ce ſouuerain Seigneur ſoit à iamais beny
    & glorifié
    .
    Le demon vaincu dans ce premier
    combat , ne perd point courage , &
    A a iij
    
    558
    La Direction & la Conſolation
    ne deſeſpere point de la victoire.  Il
    ſe preſente à Dieu pour auoir permiſ-
    ſion d'affliger ſon corps , & l'obtient
    dés le meſme iour, à condiiton toute-
    fois qu'il ne le feroit point mourir.  Il
    retourne incontinent416 à l'attaque, com-
    me écriuent Ariſteas & S. Chryſoſto-
    me
    , afin de ne luy point bailler le loiſir
    de reſpirer.
    Cét ennemy des hommes frappa le
    corps de ce Roy affligé , d'vne ſi faſ-
    cheuſe maladie , ou pluſtoſt de plu-
    ſieurs maladies tout enſemble , qu'il
    eſtoit tourmenté depuis les pieds iuſ-
    qu'à la teſte , ſans qu'il luy reſtaſt vn
    ſeul membre ſans douleur. Pineda, en
    douze Sections entieres , conte trente
    maladies dont il fut affligé. Il eſt neant-
    moins croyable qu'il les fit naiſtre les
    vnes des autres, & ſucceſſiuement l'eſ-
    pace d'vn an , comme eſtime ſaint
    Chryſoſtome
    , de trois ans & demy,
    comme d'autres écriuent , ou pluſtoſt
    de ſept ans entiers, ainſi que prouuent
    S. Cyrille Alexandrin , Pererius , Pine-
    da
    , Tornielle & Sallian.
    En la ſeptieſme année , la puanteur
    
    559
    des perſonnes Mariées.
    teur de ſon corps fut ſi intolerable,
    que tout ſon or , ſon argent & ſes
    meubles eſtant conſumez417 ou enleuez,
    on le ietta hors de ſon Palais & de ſa
    ville Royale , ſur vn fumier , comme
    vne charongne indigne de viure par-
    my les hommes.
    Le demon auoit tout oſté à Iob,
    excepté ſa femme , qu'il luy conſer-
    uoit pour l'affliger dauantage, & pour
    l'inciter à blaſphemer.  Cette miſera-
    ble eſtant vaincuë par la grandeur &
    par la longue durée de tant d'afflictions
    ſuruenuës les vnes ſur les autres, entra
    dans vn tel deſeſpoir , & dans vne ſi
    Iob.
    2. 9.
    furieuſe rage, qu'elle luy dit : Te voi-
    la accommodé comme tu le merite ; &
    tu és encore ſi ſimple que tu demeures
    dans ta bigoterie, honorant vn Dieu qui
    te reduit dans vn ſi honteux & ſi dou-
    loureux eſtat: maudis-le, & te fais viſte-
    ment mourir
    .
    Iob , qui auoit gardé vn prodi-
    gieux ſilence dans des maux qui euſ-
    ſent ébranlé & renuerſé la plus forte
    conſtance, prit la parole, & d'vne voix
    haute & genereuſe s'écria : Vous par-
    A a iiij  560 La Direction & la Conſolation lez comme vne des femmes folles. Si
    nous auons receu des proſperitez de la
    main de Dieu pourquoy n'en receurons-
    nous pas des aduerſitez
    .
    Ce Prince patient fut ſi reſerué
    au milieu de ſes plus cuiſantes dou-
    leurs , que comme aſſeure Dieu-meſ-
    me , il ne dit pas vne ſeule parole qui
    fut peché.  Il demeuroit ſur ſon fu-
    mier, offrant en vn parfait holocauſte
    ſon ame, ſon corps, & toutes ſes dou-
    leurs à ſon Createur , & prenant vne
    piece de pot caſſé , il racloit les vers
    & l'ordure qui ſortoient de ſes
    playes.
    O ſpectacle digne de Dieu & de ſes
    Anges ! Vn Roy tres riche , tres ho-
    noré de ſes ſujets , tres-orné de tou-
    tes vertus, eſt accablé ſept années en-
    tieres de toutes les maladies que le de-
    mon peut inuenter , & eſt enfin ietté
    ſur vn fumier , l'opprobre des paſſans
    & de ſa femme meſme !  Il y demeure
    chargé de playes, & dans vne ſi honteu-
    ſe mendicité & indigence , qu'il n'a
    qu'vn reſte de pot caſſé pour s'aider
    dans ſon extrême mal-heur.
    
    561
    des perſonnes Mariées.
    Neantmoins il perſiſte en la crainte
    de Dieu , & le benit , comme s'il en
    eſtoit comblé de tout bon heur tem-
    porel , & s'il luy donnoit vne tres-
    forte ſanté.
    Quatre amis de ce Saint perſon-
    nage, ayant appris qu'on l'auoit ietté
    comme vne puante carcaſſe, ſur vn fu-
    mier en la campagne , le vinrent voir
    pour le conſoler, & pour l'aſſiſter dans
    vne ſi déplorable extremité.  Ils ſont
    appellez Rois en l'hiſtoire de Tobie,
    qui eſt vn Liure Canonique.
    A l'abord ils le méconnurent , &
    apres l'auoir reconnu , ils reſterent ſi
    eſtonnez qu'ils ne luy peurent dire vne
    ſeule parole : mais demeurerent ſept
    iours entiers aupres de luy dans vn
    morne ſilence.
    Enfin Iob ouurit le diſcours , de-
    plorant ſa miſere.  Ses amis luy ré-
    pondirent , & attribuerent ſon affli-
    ction à ſes pechez, non pas à vne é-
    preuue de ſa vertu.
    Dieu vint au ſecours de ſon ſerui-
    teur , & ſe faiſant oüir au milieu d'vne
    nuée , qui paroiſſoit au deſſus de ſa
    A v
    
    562
    La Direction & la Conſolation
    teſte , il les reprit418, & diſcourut ex-
    cellemment de ſa prouidence au gou-
    uernement des choſes humaines, chaſ-
    ſa le demon qui maintenoit les mala-
    dies dans le corps de Iob, & rendit vne
    parfaite ſanté à cét homme incompa-
    rable.
    Ses amis, ſes parens, & tous ſes
    ſujets, dans la veuë que Dieu l'aimoit
    & le loüoit , le reconduiſirent en ſa
    ville & en ſon Palais Royal, luy firent
    vn feſtin public , le conſolerent , &
    luy donnerent des preſens à l'enuy l'vn
    de l'autre.  Dieu y mit vne ſi extra-
    ordinaire benediction , qu'en peu de
    temps il eut quatorze mille brebis,
    ſix mille chameaux , mille paires de
    bœufs & mille aſneſſes; tous ſes biens
    eſtant doublez.
    S. Lu-
    cian.

    Olym-
    piod
    .
    Salian.
    Dieu luy donna auſſi ſept enfans
    maſles, & trois filles, de la meſme fem-
    me qu'il auoit euë auant ſon affli-
    ction.  Ce Saint homme luy ayant
    pardonné la faute qu'elle auoit com-
    miſe l'incitant au blaſpheme.  Il ne
    multiplia point le nombre de ſes en-
    fans, afin qu'ils euſſent vn double heri-
    tage.
    
    563
    des perſonnes Mariées.
    Enfin pour comble de bon-heur, le
    Ciel le fit viure & regner encore heu-
    reuſement l'eſpace de cent quarante
    ans, apres leſquels il alla ioüir du fruit
    de ſes trauaux au ſein d'Abraham.
    Reflexion
    I. Dieu afflige plus ſenſiblement les
    plus grands Saints , pour donner vn
    plus illuſtre éclat à leur patience.
    II. Dans les calamitez ſurprenantes,
    il faut ſe taire , & ayant repris ſes eſ-
    prits , loüer Dieu.  III. Le demon
    eſt vn cruel & impitoyable bourreau,
    qui voudroit touſiours augmenter les
    douleurs des ſeruiteurs de Dieu.
    IV. Dieu recompenſe à bonne me-
    ſure ceux qui ſouffrent conſtam-
    ment les maux qu'il permet leur ar-
    riuer.






    A a vj
    
    564
    La Direction & la Conſolation
    Bandeau décoratif.

    CHAPITRE II

    La vie de Louis le Debonnaire, Em-
    pereur & Roy de France.

    Annal
    Franc.419
    L Ouis eut pour pere l'Empereur
    Charlemagne, le plus valeureux
    & le plus heureux Prince qui ait ia-
    mais tenu le Sceptre François, & pour
    mere Hildegarde, fille de Hildebrand
    Duc de Sueue.420
    Il fut couronné Roy d'Aquitaine,
    quelques années auant la mort de ſon
    pere. Il monſtra dés lors, que ſa pie-
    té ne refroidiſſoit point ſon ardeur
    martiale. Il paſſa diuerſes fois en Eſ-
    pagne , y conquit le Royaume de
    Nauarre
    ſur les Saraſins , la ville de
    Lerida , de Tortoſe , & pluſieurs au-
    tres en Catalogne, & fit faire des ex-
    curſions glorieuſes & fructueuſes à ſes
    troupes au delà de l'Ebre.
    Les Gaſcons421, peuple belliqueux
    & remuant , ſe rebellerent deux fois
    
    565
    des perſonnes Mariées.
    contre luy : mais il les dompta auec
    promptitude & auec generoſité , &
    les contraignit de recourir à ſa cle-
    mence.
    Ses deux freres eſtant decedez,
    Charlemagne ſon pere ſe ſentant at-
    teint d'vne maladie mortelle , le fit
    couronner Empereur, & le declara ſuc-
    ceſſeur de tous ſes Eſtats , excepté
    de l'Italie , dont il nomma Roy Ber-
    nard
    , baſtard de feu ſon fils Pepin.
    Auſſi-toſt que Charlemagne eut
    fermé l'œil, Louis purgea la Cour Im-
    periale de tous ceux qui eſtoient ſoup-
    çonnez d'entretenir impudiquement
    ſes ſœurs.  Il fut derechef proclamé
    Roy & Empereur à Aix la Chapelle,
    vne innombrable multitude de Sei-
    gneurs & d'autres perſonnes de tous
    les ordres y eſtant accouruë de toutes
    parts.
    Il ſe fit apporter incontinent422 le te-
    ſtament de ſon pere , ſuiuant la diſ-
    poſition duquel il partagea ſes thre-
    ſors à ſes ſœurs, & aux Egliſes.  Il en
    enuoya auſſi vne grande partie au
    
    566
    La Direction & la Conſolation
    Pape Leon ; & diſtribua ce qui eſtoit
    legué aux domeſtiques qui auoient fi-
    dellement ſeruy ſon pere, aux Preſtres,
    aux veuues, aux orphelins & aux pau-
    ures.
    De tous les treſors de ſon pere , il
    ne retint autre choſe que la table d'ar-
    gent à trois ronds , qui contenoit la
    deſcription des trois parties du Monde,
    connuës en ce ſiecle-là : c'eſt à ſçauoir,
    de l'Europe , de l'Aſie , & de l'Afri-
    que ; mais il en fournit le iuſte prix,
    pour eſtre employé ſuiuant l'ordon-
    nance de ſon pere.
    Pour ne point laiſſer croupir ſes
    enfans dans les delices de la Cour: &
    pour contenir plus facilement ſes ſu-
    jets dans leur deuoir , il enuoya Lo-
    thaire
    , ſon fils aiſné , en Bauiere ; &
    Pepin ſon puiſné , en Aquitaine.  Il
    retint ſeulement aupres de ſoy, Louis
    le dernier des trois.
    Ayant bien reglé ſa Cour , il en-
    uoya des Commiſſaires par tout ſon
    Eſtat, pour ſoulager ſon peuple contre
    la violence des Gouuerneurs qui l'a-
    uoient opprimé durant l'infirmité de
    
    567
    des perſonnes Mariées.
    Charlemagne , en ſes dernieres an-
    nées.
    Il renouuella l'alliance auec Leon
    Empereur d'Orient
    .  Il ſe gagna les
    Saxons & les Friſons, les reſtabliſſant
    en leur ancienne liberté. Contint par
    armes les Normans Sinlendes, & les
    Danois. Dompta les Gaſcons423 rebel-
    les, & priua de ſa dignité Seguin, leur
    Duc ou Comte.
    The-
    gan.
    Le Pape Eſtienne venant en Fran-
    ce, Louis ſortit de Reims & l'alla re-
    ceuoir à demi-lieuë de la ville ; & du
    plus loin qu'il l'apperceut , il deſcen-
    dit de cheual au milieu de la campa-
    gne , & s'enclina trois fois à terre de-
    uant luy , diſant : Beny ſoit celuy qui
    vient au Nom du Seigneur
    . Le Pape deſ-
    cendit auſſi de ſa mule , & reſpondit :
    Beny ſoit noſtre Dieu, qui nous a fait la
    grace de voir de nos yeux vn ſeconde Roy
    Dauid
    .  Ces benedictions eſtant dites
    de part & d'autre, ils s'entrebaiſerent
    & embraſſerent cordialement : & puis
    l'Empereur ſouſtenant de ſa main le
    Pape , qui eſtoit las , le conduiſit en
    l'Egliſe de l'Abbaye de ſaint Remy ,
    
    568
    La Direction & la Conſolation
    qui eſtoit en ce temps-là hors la ville,
    où fut chanté Te Deum.
    L'Empereur accorda puis apres au
    Pape toutes ſes demandes. Et le Pape
    mit au bout de quelques iours, durant
    la Meſſe , vne Couronne d'or enrichie
    de pierre, ſur la teſte de l'Empereur ; &
    vne autre ſur celle de Hirmengarde ſon
    épouſe , les nommant tous deux
    Auguſtes.
    L'Empereur confirma auſſi au Pa-
    pe Paſchal , ſucceſſeur d'Eſtienne, les
    donations faites au Saint Siege , par
    ſon pere & par ſon ayeul , & les aug-
    menta de beaucoup.
    Louis aſſembla vn Parlement à Aix
    la Chapelle , où il aſſocia à l'Empire
    Lothaire ſon fils aiſné , & declara Pe-
    pin
    , ſon puiſné, Roy d'Aquitaine : &
    Louis, le plus ieune, Roy de Bauiere :
    ce qui luy nuiſit beaucoup le reſte de
    ſa vie.
    Bernard, roy d'Italie , mécontent
    de ſon partage, leua les armes contre
    l'Empereur; & les Lombards424 ſe por-
    terent volontiers à cette entrepriſe :
    mais Louis les eſtonna tellement ,
    
    569
    des perſonnes Mariées.
    qu'ils recoururent à ſa clemence : il fit
    ſeulement punir les plus criminels , &
    pardonna au reſte.
    Les Bretons425, ſur la nouuelle de la
    rebellion d'Italie , eſleuerent pour leur
    Roy ( n'ayant auparauant qu'vn Com-
    te ) vn Seigneur du pays , nommé
    Guihormac.  L'Empereur s'achemina
    en Bretagne , Guihormac eut la har-
    dieſſe de luy venir à la rencontre, mais
    il fut aſſaſſiné, ou par les ſiens, ou par
    les François.  Toute la Prouince ſe re-
    mit ſous la puiſſance de l'Empereur, &
    luy donna tant d'oſtages qu'il en de-
    manda.
    Les Gaſcons426 ſe rebellerent en meſ-
    me temps, & ils furent vaincus & châ-
    tiez.
    Voila bien des proſperitez , mais
    elles furent ſuiuies de la mort de Her-
    mengarde
    , femme de l'Empereur, Prin-
    ceſſe tres-ſage & tres-vertueuſe. Cette
    mort fut le commencement des mal-
    heurs de l'Empereur & de tout l'Em-
    pire.
    Ses plus confidens ſeruiteurs, ſur la
    crainte qu'il ne ſe fiſt Religieux, luy cõ-
    
    570
    La Direction & la Conſolation
    ſeillerent imprudemment de ſe rema-
    rier : il prit donc pour femme Iudith,
    fille de Guelpon ou Helpon, Comte de
    Bauiere , ſelon Thegan & Aimoin : ou
    de Sueue, ſelon Auentin.  De ce ma-
    riage ſuiuerent de tres-grands mal-
    heurs.
    Frideric Eueſque de Trait , ſaint
    perſonnage, en reprit427 l'Empereur, à
    cauſe que Iudith luy eſtoit parente.
    Cette femme, qui eſtoit ambitieuſe,
    en fut ſi piquée qu'elle le fit aſſaſſiner
    dans la Sacriſtie de ſon Egliſe.
    Lindeuuit ſe reuolta en Hongrie, &
    fit ſoûleuer quelques autres peuples;
    mais il fut enfin vaincu. Les Normans
    couroient toute la coſte de Flandres,
    de Neuſtrie, & de Bretagne, & allerent
    meſme iuſques en Aquitaine.
    Les Gaſcons428 deffirent vne armée
    qui retournoit d'Eſpagne , & prirent
    priſonniers les deux Generaux. Aiſon,
    Seigneur Gaſcon, fortifié par les Sa-
    raſins
    , fit de grands rauages dans l'Ar-
    ragon
    & dans la Catalogne.
    Les Danois deffirent d'vn autre co-
    ſté vne armée Françoiſe , pillerent le
    
    571
    des perſonnes Mariées.
    camp , & s'en retournerent en leur
    pays chargez de butin.
    Louis ayant aſſigné ſon Parlement
    general à Wormes, donna à l'inſtan-
    ce de Iudith ſa femme, l'Alemanie, la
    Rhetie , & vne partie de la Bourgon-
    gne
    , à Charles ſon fils du ſecond lit.
    Ces terres eſtant du domaine de Lo-
    thaire
    , il commença à faire de ſecret-
    tes menées contre ſon pere, & attira
    à ſon party pluſieurs Seigneurs , leſ-
    quels y ioignirent encore Pepin roy
    d'Aquitaine, le puiſné des trois freres.
    Pepin qui auoit plus d'animoſité
    contre Iudith ſa maraſtre, que de reſ-
    pect pour ſon pere, leua vne armée à
    deſſein de ſe ſaiſir de la perſonne de
    l'Empereur, & de le confiner dans vn
    Cloiſtre : il prit Iudith dans la ville de
    Laon , & luy fit promettre qu'elle
    perſuaderoit à l'Empereur de renoncer
    au monde, & qu'elle meſme prendroit
    le voile de religieuſe.
    Elle executa ſa promeſſe, & ayant
    pris le voile, fut conduite en l'Abbaye
    de ſainte Radegonde de Poitiers.
    Conrad & Raoul429 ſes freres , furent
    
    572
    La Direction & la Conſolation
    auſſi tondus & reſerrez dans des Mo-
    naſteres.  Eude , ſon couſin germain
    du coſté de ſa mere, fut degradé de la
    milice , comme fauteur des impudi-
    ques amours de Bernard Comte de
    Barcelonne
    , grand Chambellan, & de
    l'Imperatrice.
    Lothaire au bruit de ces deſordres
    reuint d'Italie , & ſe porte chef des re-
    belles, pretendant auoir le gouuerne-
    ment de tout l'Eſtat.  Il mit ſon pere
    entre les mains de certains religieux,
    pour luy perſuader de ſe mettre parmy
    eux : mais eux voyant le tort qu'on fai-
    ſoit à ce bon Prince , luy donnerent
    courage de ſe mettre en liberté, & at-
    tirerent à ſon party Pepin & Louis
    contre Lothaire.
    L'Empereur donc ſortit de ſon
    Cloiſtre , reprit ſa femme Iudith , la-
    quelle ſe purgea par ſerment du crime
    d'adultere qu'on luy imputoit fauſſe-
    ment. Il renuoya ſes enfans en leurs
    royaumes, retrenchant celuy de Lo-
    thaire
    , & ne luy laiſſant que l'Italie.
    Pepin ſe reuoltant derechef contre ſon
    pere , fut priué de ſon Royaume d'A-
    
    573
    des perſonnes Mariées.
    quitaine , que l'Empereur donna à
    Charles , ſon fils du ſecond lit, pour
    complaire à Iudith ſa femme, laquelle
    s'efforçoit auec trop d'ardeur & d'am-
    bition de l'auancer.
    Le retranchement du partage de
    Lothaire borné dans l'Italie , & la ſe-
    uere punition de Pepin, lequel eſtoit
    entierement priué du ſien en faueur
    de Charles, qui auoit toutes leurs dé-
    poüilles , animerent ſi fort les trois
    freres contre leur pere , contre leur
    maraſtre , & contre leur petit frere ,
    qu'ils iurerent de reprendre les armes,
    & de ne les point quitter qu'ils ne ſe
    fuſſent rendus maiſtres de l'Eſtat & de
    la perſone de leur pere.
    Les trois freres publierent par tout,
    que leur pere gouuerné par cette fem-
    me ambitieuſe , eſtoit incapable du
    gounernement de l'Empire , & n'auoit
    plus autre ſoin en ſon eſprit que de les
    perdre , pour laiſſer Charles ſon ſeul
    ſucceſſeur dans tous ſes Eſtats.  Ils at-
    tirerent à leur ligue la plus grande par-
    tie des Seigneurs de France , qui eſpe-
    roient de mieux faire leurs affaires
    
    574
    La Direction & la Conſolation
    auec ſes ieunes Princes qu'auec l'Em-
    pereur.
    L'Empereur leua vne bone armée,
    & marcha contre les rebelles : mais
    s'amuſant à diuers entretiens auec le
    Pape Gregoire IV. qui eſtoit venu en
    France, pour taſcher de le reconcilier
    auec ſes enfans; les ieunes Princes dé-
    baucherent preſque tous ſes Capitai-
    nes , qui dans vne nuit ſe mirent de
    leur coſté.
    L'Empereur ſe trouuant abandon-
    né de ſon armée ne s'eſtonna point,
    mais s'en alla au camp de ſes enfans
    auec ſa femme & Charles ſon fils, s'a-
    bandonnant entierement à la Proui-
    dence diuine.  Iudith fut confinée à
    Tortonne , ville d'Italie.  Charles en
    l'Abbaye de Prom vers Treues, ſans
    toutefois eſtre tondu : & l'Empereur
    fut enfermé dans le Monaſtere ſaint
    Medard à Soiſſons
    , ſous bonne garde.
    Lothaire, qui tenoit les reſnes du gou-
    uernement en ſa main, aſſembla le Par-
    lement à Compiegne , où il fut reſolu
    que Loüis le Debonnaire ſeroit degradé
    de l'Empire , pour auoir donné à Char-
    
    575
    des perſonnes Mariées.
    les ce qui appartenoit à ſes autres en-
    fans : ils luy impoſerent auſſi par vne
    execrable impieté d'autres crimes.
    Cét Arreſt fut executé à Com-
    piegne
    , ſans que perſonne oſaſt dire
    vn mot pour ſa deffenſe.  Ce roy de-
    bonnaire ſe mit à genoux dans l'Egli-
    ſe, en la preſence de ſes enfans, de ſes
    vaſſaux , & d'vn peuple infini qui y
    eſtoit accouru.  Il leut vn papier qui
    contenoit toutes les cauſes de ſa de-
    gradation, les confeſſa , & demanda
    pardon à Dieu & à l'aſſemblée: fut for-
    cé d'oſter ſon baudrier, & de le mettre
    ſur l'Autel , dépoüiller ſes habits
    royaux , & prendre de la main des
    Prelats vn habit de Penitent, auec le-
    quel il fut mis entre les mains de ſes
    gardes, & peu de iours apres emmené
    à la ſuite de Lothaire à Aix la Cha-
    pelle
    .
    Les Alemans compatiſſant à l'Em-
    pereur , exciterent Louys roy de Ba-
    uieres, de rejetter toute la faute de ce
    deſordre ſur Lothaire, & d'exciter Pe-
    pin
    roy d'Aquitaine , de ſe ioindre à
    luy pour ſa deliurance.  Lothaire
    
    576
    La Direction & la Conſolation
    voyant la pluſpart de la France iointe
    à ces deux Princes, remit l'Empereur
    & Charles ſon fils en liberté.  Iudith
    retourna à la Cour. Et l'Empereur fut
    ſi debonnaire , que d'y receuoir Lo-
    thaire
    auec vn bon accueil, & auec vn
    general pardon de ſes crimes.
    A la ſollicitation de ſa femme , il
    partagea l'Empire entre luy & Charles
    ſon fils.  Lothaire eut la partie , qui
    s'eſtendoit depuis la Meuſe iuſques
    aux derniers confins d'Alemagne &
    d'Hongrie : & la partie Occidentale,
    qui eſtoit la France d'auiourd'huy eſ-
    cheut à Charles.
    Apres la mort de Pepin Roy d'Aqui-
    taine , ſa femme eut encore aſſez de
    pouuoir ſur luy , afin qu'il donnaſt ce
    pays-la à Charles : encore que Pepin
    euſt deux fils430 : ce qui ne ſembloit pas
    iuſte, & cauſa de nouueaux troubles.
    Enfin, l'Empereur fut attaqué d'vne
    maladie mortelle. Il la ſupporta auec
    vne grande patience , & y exerça des
    actions vrayement dignes d'vn Roy
    Tres-Chreſtien. Il communia quaran-
    te iours conſecutifs, diſtribua ſes thre-
    ſors
    
    577
    des perſonnes Mariées.
    ſors à ſes enfans , aux Egliſes, & aux
    pauures : pardonna à Loüis ſon fils
    abſent , qui tout fraiſchement s'eſtoit
    encore reuolté.
    Il mourut âgé de ſoixante quatre
    ans , apres auoir regné vingt ſix de-
    puis la mort de Charlemagne ſon Pere.
    Il fut vn Prince vraiement pieux & va-
    leureux: mais trop indulgent à ſes en-
    fans , & aux autres rebelles , & trop
    facile à s'accommoder aux volontez de
    ſa ſeconde femme , d'où procederent
    tous ſes malheurs.
    Reflexion.
    I.  C'eſt vne imprudence aux pa-
    rens, de donner leurs biens à leurs en-
    fans auant leur mort.  II.  Il eſt peril-
    leux de ſe remarier, lors qu'on a plu-
    ſieurs enfans du premier lit.  III.  Il
    ne faut iamais faire de grands auanta-
    ges aux enfans du ſecond lit , au deſa-
    uantage de ceux du premier.  IV. Il eſt
    dangereux de ne punir qu'à moitié les
    rebelles & ſeditieux qui ſont puiſſans.



    B b
    
    578
    La Direction & la Conſolation
    Bandeau décoratif.

    CHAPITRE III.

    La vie de ſainte Monique, Mere de
    ſaint Auguſtin
    .

    S. Au-
    guſt.

    Confeſ.
    S Aincte Monique Mere de ſainct
    Auguſtin
    , naquit de parens hono-
    rables & Chreſtiens dans l'Afrique.
    Elle fut nourrie auec vn grand ſoin
    dans la pieté, & elle s'y porta auec in-
    clination & auec ardeur. Dés ſes plus
    tendres années elle eſtoit tres-addon-
    née à l'oraiſon. Durant le iour, elle ſe
    gliſſoit ſouuent dans les Egliſes , & ſe
    cachoit en vn coin pour y eſpancher
    ſon cœur431 à ſon Createur : & durant la
    nuit elle ſe leuoit ſecrettement , pour
    reciter les prieres qu'elle auoit appriſes
    de ſa mere.
    Elle auoit le cœur ſi tendre enuers
    les pauures , qu'elle leur diſtribuoit
    tout ce qu'elle pouuoit , de ce qui luy
    eſtoit aſſigné pour ſa nourriture.
    Elle auoit horreur de tous les orne-
    
    579
    des perſonnes Mariées.
    mens de vanité , qui enchantent le
    cœur432 des ieunes filles : & monſtroit
    qu'on luy feroit plaiſir de la laiſſer tres-
    ſimplement habillée. Neantmoins elle
    ſe conformoit en cela, comme en tou-
    tes autres choſes à la volonté de ſes
    parens.
    Son deſſein eſtoit de conſacrer ſa vir-
    ginité à Dieu.  Mais ſes pere & mere
    l'obligerent de prendre en mariage vn
    homme noble , nommé Patrice : bien
    qu'il fuſt payen.
    Monique eut vne extreme repug-
    nance interieure à ce party : ſpeciale-
    ment à cauſe de cette diuerſité de Re-
    ligion. Mais elle eſtoit ſi accouſtumée
    à l'obeïſſance, qu'elle ſe laiſſa condui-
    re comme on voulut.
    Elle eut beaucoup à ſouffrir , tant
    à cauſe des erreurs de ſon Mary, que
    de ſa mauuaiſe humeur.  Car il eſtoit
    rude & colerique. Cette ſaincte fem-
    me , neantmoins , fit tant aupres de
    Dieu par ſes prieres & par ſes larmes:
    & aupres de cét homme difficile, par
    ſa modeſtie, par ſa douceur, & par ſa
    patience: qu'elle le conuertit à la Foy
    B b ij
    
    580
    La Direction & la Conſolation
    Catholique : & le rendit ſi humain ,
    qu'il ſe conformoit en tout à ſa volon-
    té: & s'efforçoit de luy complaire dans
    toutes les occurrences.
    Elle le conuertit , dit ſainct Au-
    guſtin
    , en le ſeruant comme ſon Sei-
    gneur : en ſouffrant toutes les iniures
    qu'il luy diſoit , en ne ſe faſchant ia-
    mais contre luy , en ne luy tenant ia-
    mais des propos deſagreables , & en
    l'inſtruiſant par de bons exemples en
    toutes ſortes de vertus, ſans s'amuſer
    à beaucoup de paroles.
    Lors que ſon mary eſtoit en colere,
    & quaſi hors de ſoy, elle ne luy reſiſtoit
    ny de fait ny de paroles , mais elle ſe
    reſſerroit dans vn humble ſilence , &
    obeiſſoit à tout ce qu'il luy comman-
    doit.  Et quand ſa fouge eſtoit paſſée,
    & qu'il eſtoit de bonne humeur , elle
    luy rendoit raiſon de ſes actions le plus
    modeſtement & le plus humblement
    qu'elle pouuoit.
    Iamais elle ne ſe plaignoit aux au-
    tres femmes des mauuais traittemens
    que luy faiſoit ſon Mary , & iamais elle
    ne leur racontoit ſes imperfections.
    
    581
    des perſonnes Mariées.
    Lors que les autres femmes ſe plai-
    gnoient de leurs Maris , qu'elles luy
    monſtroient les coups ſur le viſage ,
    ou en quelque autre partie du corps,
    qui paroiſſoient dans les meurtriſſures,
    & qu'elles admiroient que Patrice qui
    eſtoit d'vn naturel impatient & fou-
    gueux ne la frappoit iamais ; elle leur
    racontoit auec ſimplicité & auec hu-
    milité la methode qu'elle y tenoit , &
    comment elle le maintenoit dans la
    ioye & dans vn continuel contente-
    ment. Souuenez-vous leur diſoit-elle.
    Que dés le moment que vous vous eſtes
    données a vn Mary , & aſſuietties à
    luy , vous l'auez pris pour voſtre chef
    & Seigneur, & vous eſtes obligée à luy
    obeïr en cette qualité, à le reſpecter, à
    endurer de luy , & à le gagner par
    douceur , par patience , par modeſtie,
    & par ſilence
    .
    Celles qui ſuiuoient ſes conſeils ſe
    trouuoient fort ſoulagées , & l'en re-
    mercioient.  Celles qui demeuroient
    dans leur obſtination , & dans leurs
    crieries, receuoient la recompenſe duë
    à leur impatience & à leur orgueil.
    B iij
    
    582
    La Direction & la Conſolation
    Elle eſtoit la ſeruante des ſeruiteurs
    de Dieu : & tous ceux qui la hantoient
    auoient occaſion de loüer leur Crea-
    teur qui habitoit en ſon ame , & qui
    paroiſſoit dans ſes œuures & dans ſes
    paroles. Elle auoit vn grand ſoin de re-
    concilier ceux qui eſtoient en diuiſion,
    & ne rapportoit iamais rien qui puſt
    aigrir l'vn des partis oppoſez : mais
    ſeulement ce qui les pouuoit reünir
    en charité.
    Saincte Monique eut vne tres-ſen-
    ſible affliction dans ſon ménage, à cau-
    ſe des mauuaiſes ſeruantes qui fai-
    ſoient de faux rapports à ſa Belle mere,
    & la mettoient mal dans ſon eſprit.
    Mais elle ſceut ſi bien la gagner par
    ſon humilité , par ſa ſoumiſſion , par
    ſa patience , par ſa modeſtie & par ſa
    prudence : qu'elle vit la malignité de
    ſes ſeruantes , & l'innocente & ex-
    cellente vertu de ſa bru.  Elle auertit
    alors tous ceux de ſa maiſon de ne luy
    plus faire aucun rapport au deſauan-
    tage de Monique : & menaça ceux
    qui ſeroient ſi malins que de luy en
    parler en mauuaiſe part. Par ce moyen
    
    583
    des perſonnes Mariées.
    toute la famille demeura en paix, &
    la vertu eut ſon luſtre & ſa recom-
    penſe.
    Vn autre accident tres-faſcheux luy
    arriua , qui luy fut le plus ſenſible de
    tous. Son fils Auguſtin qui eſtoit tou-
    te ſon eſperance & tout l'amour de
    ſon cœur , ſe deſbaucha malheureu-
    ſement en ſa ieuneſſe , & s'embroüilla
    l'eſprit auec des heretiques , prenant
    des opinions erronées ; & les ſouſte-
    nant opiniaſtrement par la ſubtilité
    de ſon eſprit qui eſtoit excellent , &
    qui vouloit meſurer la hauteur des
    Myſteres de la Foy , au raiſonnement
    humain.
    Elle ne pouuoit le conuaincre, mais
    elle s'adreſſoit continuellement à Dieu,
    pour luy impetrer des lumieres cele-
    ſtes : & à des perſonnes ſaintes & ſça-
    uantes, pour les prier de l'inſtruire. Vn
    iour , comme elle preſſoit vn S. Eueſ-
    que d'entreprendre cette conuerſion ,
    il luy dit d'vn eſprit prophetique ,
    Madame ne vous mettez point en pei-
    ne. Vn fils racheté par tant de larmes, ne
    peut perir
    .
    B b iiij
    
    584
    La Direction & la Conſolation
    Elle eut auſſi vne viſion qui la con-
    ſola fort. Elle vit ſon fils ſur la meſme
    Regle ſur laquelle elle eſtoit : & dans
    la connoiſſance que c'eſtoit vn auer-
    tiſſement celeſte qu'il ſe conuertiroit,
    elle luy raconta.
    Sa ferueur eſtoit ſi extreme, que
    ce ſien fils s'eſtant retiré de l'Afrique,
    pour venir à Rome & à Milan enſei-
    gner la Rhetorique , elle eut le cou-
    rage de trauerſer la mer pour le cher-
    cher , & la reſolution de ne le point
    quitter , qu'elle ne l'euſt amené à Ie-
    ſus-Chriſt
    .
    L'ayant trouué à Milan, où ſainct
    Ambroiſe
    reluiſoit comme vn diuin
    Soleil, par la ſplendeur de ſa doctrine
    & par l'ardeur de ſes vertus : elle alla
    ſouuent viſiter ce ſainct Eueſque ,
    pour luy recommander ſon fils. Enfin,
    Dieu exauça ſes prieres , & Auguſtin
    ſe conuertit , partie par les predica-
    tions de ſainct Ambroiſe , partie par
    la conuerſation de diuers ſaincts per-
    ſonnages: mais principalement par la
    lecture d'vn paſſage de ſainct Paul.
    Dieu luy donna pour lors tant de clar-
    
    585
    des perſonnes Mariées.
    tez & de flammes , impetrées par
    les oraiſons de ſaincte Monique, qu'il
    quitta abſolument toutes ſes amours
    folaſtres & toutes ſes hereſies , & ſe
    mit dans le train d'vne tres haute
    vertu.
    Saincte Monique ayant gagné à
    Milan ce qu'elle y pretendoit , ſe re-
    ſolut au retour auec ſon fils, qui auoit
    trouué moyen de laiſſer ſa claſſe , &
    ne reſpiroit plus rien que la ſolitude,
    pour vaquer tout entier à Dieu.
    Comme ils furent arriuez à Oſtie,
    qui eſt à quatre lieües de Rome pour
    s'y embarquer , elle fut ſaiſie d'vne
    maladie qui l'emporta dans neuf iours.
    Elle ne demanda rien en ce dernier
    paſſage , ſinon qu'on fiſt dire des
    Meſſes pour le repos de ſon ame. On
    celebre ſa feſte le iour de ſa mort, qui
    fut le quatrieſme de May , de l'année
    trois cens trente neuf de noſtre Sei-
    gneur.
    Reflexion.
    I. Lors que les filles ne s'engagent
    au Mariage , que par l'obeïſſance
    qu'elles doiuent à leurs parens, Dieu
    
    586
    La Direction & la Conſolation
    les benit.  II. Il n'eſt nul naturel ſi
    farouche qui ne ſe gagne par humi-
    lité , par patience , & par ſilence.
    III. Les faux rapports n'ont point de
    force ſur vne vertu conſtante & pru-
    dente.  IV. Le principal ſoin des pa-
    rens eſt la bonne education des enfans,
    & le ſoin de les retirer de leurs vi-
    ces.  V. Dieu donne ſa benediction
    aux prieres que les parens font pour
    la conuerſion de leurs enfans deſbau-
    chez.
    Bandeau décoratif.

    CHAPITRE IV.

    La vie de de Saincte Anaſtaſie,
    Martyre
    .

    Meta-
    phr.

    Surius
    Mart.
    Rom.
    25. Dec433
    SAincte Anaſtaſie la ieune, nâquit
    à Rome de tres-nobles parens.
    Elle fut mariée à vn Gentil-homme
    de haute naiſſance, nommé Publius,
    homme de mauuaiſe humeur, cruel,
    & fort attaché au culte de ſes faux
    Dieux. Cette ſuperſtitieuſe affection
    
    587
    des perſonnes Mariées.
    enuers les idoles luy donna vne gran-
    de horreur de ſa femme qu'il voioit
    s'occuper à de frequentes prieres, &
    au ſecours des Chreſtiens , que les
    Empereurs Diocletien & Maximien
    priuoient de leurs biens & faiſoient
    tourmenter.
    Si nous croyons à Metaphraſte,
    ſon mary luy laiſſa ſa virginité: mais
    il l'affligea auec vne cruauté tout à
    fait extraordinaire. Il la mit en pri-
    ſon dans vne chambre de ſon logis,
    où il ne luy donnoit preſque rien à
    manger , afin de la faire mourir de
    faim.
    Anaſtaſie ſe reſioüiſſoit d'auoir cet-
    te occaſion de ſouffrir pour ſon Re-
    dempteur , & s'offroit chaque iour en
    ſacrifice à ſa diuine Maieſté.  Sainct
    Chryſogone
    qui eſtoit alors en priſon,
    la conſola par ſes Lettres , & l'anima
    à la ſouffrance , & au deſir du Mar-
    tyre.
    Dieu ayant pitié de ſa ſeruante,
    fit que l'Empereur Diocletien enuoia
    ſon mary en ambaſſade vers le Roy de
    Perſe.  Ce cruel eſtoit reſolu de faire
    B b vj
    
    588
    La Direction & la Conſolation
    mourir Anaſtaſie à ſon retour : mais
    il mourut luy-meſme , comme il re-
    uenoit apres l'expedition de ſes affai-
    res.
    La Saincte ſe voyant en liberté,
    s'addonna entierement à la deuotion,
    & fit de grandes aumoſnes aux pau-
    ures : ſpecialement à ceux qui ſouf-
    froient dans les cachots pour la de-
    fenſe de leur foy. Elle viſitoit les pri-
    ſons , conſoloit & reſioüiſſoit les af-
    fligez, nettoyoit leurs playes, les ſou-
    lageoit en leurs peines, enſeueliſſoit
    les morts, & s'exerçoit en toutes les
    œuures de charité.
    Le Prefect de la ville, apprenant
    qu'elle aidoit ceux que les Empereurs
    vouloient faire mourir , la fit ſaiſir ,
    & confiner dans vne horrible priſon,
    pour y perir de faim.  Saincte Theo-
    dote
    Martyre , qui regnoit deſia au
    Ciel, la viſita ſouuent deux mois du-
    rant, & luy apporta des viandes pour
    ſe nourrir.
    Apres ces deux mois, on mit ſain-
    cte Anaſtaſie
    dans vn nauire auec deux
    cens Chreſtiens & ſoixante femmes ,
    
    589
    des perſonnes Mariées.
    pour eſtre tous iettez en mer. La na-
    uire neantmoins eſtant abordé à l'Iſle
    de Palme
    , elle y fut attaché à vn po-
    teau , & bruſlée pour la defenſe de ſa
    Foy.
    Son corps à demy bruſlé fut re-
    cueilly par vne deuote matrone, nom-
    mée Appollonie , qui le baiſant &
    l'embraſſant tendrement , l'embauma
    & enterra dans vn iardin de ſa maiſon,
    où peu de temps apres , elle fit baſtir
    vne Egliſe en l'honneur de la Saincte.
    Elle conſomma ſon martyre le 25.
    de Decembre , ſous les Empereurs
    Diocletien & Maximien, auquel iour
    l'on en fait la feſte.
    Reflexion.
    I.  Diev permet quelquefois ,
    que les meilleurs femmes tombent
    entre les mains des plus meſchans ma-
    ris, pour les faire les plus ſainctes.
    II.  Diev ne laiſſe point impunis les
    maris qui affligent iniuſtement leurs
    femmes.  III.  Diev ne manque
    point de nourrir ceux qui mettent leur
    eſperance en luy.  IV. Il a ſoin du corps
    de ſes ſeruiteurs apres leur mort.
    
    590
    La Direction & la Conſolation
    Bandeau décoratif.

    CHAPITRE V.

    La vie de Saincte Elizabeth, Reyne
    de Portugal
    .

    Vaſ-
    concell.

    Surius
    Ribad.
    SAincte Elizabeth nâquit l'an de
    noſtre Seigneur , mil deux cens
    ſoixante & vn.  Son Pere fut Pierre III.
    du nom. & IX. Roy d'Aragon , & ſa
    mere , Conſtance ſa femme , fille de
    Manfroy Roy de Sicile , lequel eſtoit
    fils de l'Empereur Frederic II.
    Dés ſon bas âge, elle donna par-
    faitement ſon cœur à Dieu.  N'ayant
    que huict ans, elle commença à reci-
    ter l'Office diuin, & continua cét exer-
    cice de pieté durant toute ſa vie.
    En l'âge de douze ans , elle fut
    promiſe en mariage à Denys, Roy de
    Portugal
    .  Se voyant la Couronne
    Royale ſur la teſte, elle ne s'enorgueil-
    lit point, & ne quitta point l'exercice
    des vertus: mais s'y occupa auec plus
    de ferueur qu'auparauant.
    
    591
    des perſonnes Mariées.
    Sa deuotion fut ſinguliere , & ad-
    mirée de tous dans vne ſi haute fortu-
    ne.  Dés le matin elle faiſoit ſes prie-
    res , puis oyoit la grand' Meſſe en ſa
    Chapelle, qui eſtoit touſiours magni-
    fiquement parée, & ſeruie par d'excel-
    lens Muſiciens.  Elle alloit à l'offran-
    de , & s'agenoüilloit pour baiſer la
    main au Preſtre, dont elle receuoit la
    benediction.
    Aprés la Meſſe, elle diſoit ſes Heu-
    res Canoniales, celles de Noſtre-Da-
    me, & l'Office des Treſpaſſez.  Tous
    les ſoirs elle aſſiſtoit aux Veſpres , &
    recitoit d'autres prieres.
    A certaines heures elle ſe retiroit
    en ſon Oratoire, y liſoit quelques Li-
    ures ſpirituels, & s'occupoit à la me-
    ditation & contemplation de la Vie
    & de la Paſſion de noſtre Sauueur
    Iesvs-Christ , qui luy don-
    noient de tres-hauts ſentiments des
    choſes diuines, & rempliſſoit ſon ame
    de conſolation.  Elle s'occupoit le
    reſte du temps auec ſes Dames, à faire
    des ornemens pour les Autels. Elle ſe
    confeſſoit & communioit fort ſou-
    
    592
    La Direction & la Conſolation
    uent , & auec vne reuerece exem-
    plalire.
    Son auſterité eſtoit merueilleuſe.
    Son ardeur ne ſe contentoit pas des
    jeuſnes ordinaires de l'Egliſe. Outre le
    Careſme commandé, elle y en adjoû-
    toit vn de Noſtre-Dame, qu'elle com-
    mençoit le Careſme des Anges
    iuſques à la ſainct Michel434 : Elle jeuſ-
    noit auſſi durant l'Aduent , & pour
    l'ordinaire trois iours chaque Semai-
    ne, auec pluſieurs veilles des Saincts,
    à qui elle auoit vne particuliere affe-
    ction. Tous les Vendredis & tous les
    Samedis ; les veilles de Noſtre Dame
    & des Apoſtres, elle ne prenoit que du
    pain & de l'eau.  Elle euſt encore jeuſ-
    né dauantage ſi le Roy ne luy euſt de-
    fendu.  Elle viſitoit à pied les Mona-
    ſteres des Religieux & des Religieuſes
    reformées.
    Sa charité enuers les pauures eſtoit
    tres-recommandable.  Son Aumoſ-
    nier auoit charge, de ne refuſer l'au-
    moſne à qui que ce fut.  Elle fourniſ-
    
    593
    des perſonnes Mariées.
    ſoit de bled tous les Conuents des Do-
    minicains, des Cordeliers, & de tou-
    tes les Religieuſes du Royaume. Elle
    faiſoit traiter les pauures Pelerins, &
    donner des habits aux eſtrangers qui
    en auoient neceſſité.
    Les perſonnes de qualité qui
    eſtoient tombées en indigence , luy
    touchoient plus ſenſiblement le cœur435,
    & ſes ſoins s'y appliquoient plus effi-
    cacement.  Elle aidoit ſecrettement
    les pauures orphelines , & en pour-
    uoyoit pluſieurs, de peur que leur pau-
    ureté ne mit en peril leurs ames.
    Elle viſitoit les malades , & les
    panſoit de ſes propres mains, ſans que
    leurs vlceres luy fiſſent mal au cœur.
    Le Ieudy Sainct , elle lauoit les pieds
    à de pauures femmes, qui auoient de
    faſcheuſes maladies, les baiſoit deuo-
    tement , & leur faiſoit donner les ve-
    ſtemens dont elles auoient beſoin. Le
    meſme iour elle bailloit des habits à
    vn Preſtre neceſſiteux , & à vn Le-
    preux.
    Chacun s'eſtonnoit comment elle
    pouuoit fournir à vne ſi grande deſ-
    
    594
    La Direction & la Conſolation
    penſe , & quelques vns en parlerent
    au Roy. Vne fois comme elle portoit
    de l'argent aux pauures dans le replis
    de ſa robbe, le Roy la rencontra: Il fut
    curieux de ſçauoir ce qu'elle portoit.
    Sire , dit la Saincte , ce ſont des roſes,
    & le Roy y ayant regardé n'y vit au-
    cun argent , mais ſeulement des
    roſes.
    Sa liberalité eſtoit vrayement
    Royale. On n'entreprenoit point d'E-
    gliſes , d'Hoſpitaux , de Ponts , ou
    d'autres edifices publics, qu'elle n'y
    contribuaſt du ſien.  Elle acheua vn
    Monaſtere de Bernardines , appellé
    Almoſter , & le dota d'vn grand reue-
    nu. Elle fit acheuer en Santaran l'Hoſ-
    pital des Innocens, où l'on nourrit les
    enfans trouuez & les pauures malades:
    elle y fit auſſi de riches preſens.  Elle
    fit baſtir à Conimbre proche du Palais
    Royal vn Hoſpital , où elle nourriſſoit
    quinze hommes & quinze femmes.
    En la ville de Tourneuue elle fit vn
    College de Repenties, où elles ſe pûſ-
    ſent retirer & eſtre entretenuës.
    Sa vertu eſclata particulierement
    
    595
    des perſonnes Mariées.
    en l'amour, en l'obeïſſance, & au reſ-
    pect qu'elle portoit au Roy Denys ſon
    mary : & en la patience, la modeſtie,
    & la debonnaireté , auec quoy elle
    ſupportoit les notables outrages qu'il
    luy faiſoit. Car encore que le Roy fut
    vn valeureux Prince, liberal, juſticier,
    veritable , amy des pauures Labou-
    reurs , & doüé d'excellentes parties
    naturelles; il eſtoit neantmoins en ſa
    jeuneſſe volage, & addonné aux fem-
    mes, dont il euſt pluſieurs baſtards.
    La Saincte cependant faiſoit plu-
    ſieurs prieres, pluſieurs aumoſnes, &
    pluſieurs mortifications pour ſa con-
    uerſion, & procuroit qu'on priaſt par
    tout à meſme intention.
    Elle ſe rendit ſi complaiſante au
    Roy , qu'elle commanda que ſes
    baſtards luy fuſſent apportez. Elle les
    diſtribuoit à des nourrices , & en
    auoit vn particulier ſoin , ſans que ce
    deſordre troublaſt le repos de ſon ame.
    Enfin cette vertu ſi heroïque ou-
    urit les yeux du Roy , qui dans la
    veuë d'vne bonté ſi extraordinai-
    re , ſe retira de ſes desbauches , &
    
    596
    La Direction & la Conſolation
    garda la fidelité qu'il deuoit à la Reine
    & à Dieu.  Il fut ſur tout incité à cét
    amendement, par l'accident qui arri-
    ua au Page innocent , & au Page qui
    auoit calomnié la Reine, & fut bruſlé
    dans vn fourneau de chaux ; comme
    i'ay deja raconté ailleurs.
    Cette tranquillité fut interrom-
    puë, par vne faſcheuſe bourraſque qui
    s'eſleua dans le Royaume.  Le Prince
    Alphonſe ſon fils ayant pris les armes
    contre le Roy ſon mary , tout le Roy-
    aume fut diuiſé en factions ; l'vn ſui-
    uant le fils comme le Soleil d'Orient ;
    & l'autre ſuiuant le Pere comme ſon
    Roy.  Saincte Eliſabeth fondoit en
    larmes & taſchoit d'appaiſer l'ire de
    Dieu par ieuſnes, par aumoſnes, & par
    d'autres bonnes œuures.
    Elle couroit à ſon fils, pour luy
    perſuader l'obeïſſance & le reſpect en-
    uers ſon Pere ; & au Roy ſon mary
    pour receuoir ſon fils en ſes bonnes
    graces , & ne point croire des fla-
    teurs , qui par leur malignité aigriſ-
    ſoient les deux partis.  L'vn & l'autre
    deferoient beaucoup à ſes ſages & ver-
    
    597
    des perſonnes Mariées.
    tueuſes remoſntrances , iuſques à ce
    que des calomniateurs dirent au Roy,
    qu'elle fauoriſoit & fortifioit le party
    de ſon fils contre luy.
    Comme les Princes ſont pour
    l'ordinaire trop credules, en ce qui
    concerne leur Eſtat, Denys ſe laiſſa
    ſurprendre à ces eſprits ſeditieux ,
    & chaſſa la Reine de la ville de Santa-
    ran
    .  Elle ſans ſe troubler ſe retira à
    Alanguer, où elle redoubla ſes auſteri-
    tez , ſes oraiſons , & ſes aumoſnes :
    ſuppliant Noſtre Seigneur d'auoir pi-
    tié du Roy , de ſon Fils , & de tout le
    Royaume , qui eſtoit perdu s'il n'y
    mettoit la main.
    Pluſieurs Seigneurs luy conſeil-
    loient de venger cette iniure par ar-
    mes, & de maintenir ſa dignité.  Ils
    luy offroient leur ſeruice, auec beau-
    coup d'inſtance pour cette entrepriſe:
    Mais elle les remercia, & les ſupplia de
    ne point donner de nouueaux ſujets
    de faſcherie au Roy , qu'elle remettoit
    le tout à la Prouidence de Dieu qui au-
    roit ſoin de ſon innocence.  Le Roy
    aduerty d'vne ſi heroïque bonté la
    
    598
    La Direction & la Conſolation
    rappella aupres de ſoy, & en fit eſtat
    plus qu'auparauant.  Il receut auſſi
    en grace pour l'amour d'elle ſon fils &
    ſes Subjets.
    Sa Prudence & ſa Charité paru-
    rent encore, en la reconciliation qu'el-
    le fit entre le Roy de Caſtille Ferdi-
    nand V
    . ſon gendre, auec Alphonſe de
    la Cerde
    ſon couſin germain , & auec
    le Roy d'Arragon Iayme II. ſon frere.
    A cét effect elle paſſa en Caſtille & en
    Arragon auec ſon mary , & fit reüſſir
    cette affaire, qui eſtoit d'vne extreme
    importance.
    Son Mary eſtant attaqué d'vne
    maladie mortelle , elle luy teſmoigna
    plus que iamais la tendreſſe & la force
    de ſon amour. Elle eut vn ſoin extreme
    de le ſeruir iour & nuit , & de pour-
    uoir au ſalut de ſon ame, luy faiſant
    receuoir à temps les ſaints Sacremens;
    offrant à noſtre Seigneur pluſieurs
    Meſſes , pluſieurs Oraiſons , & plu-
    ſieurs Aumoſnes , afin de luy obtenir
    des graces dans vn paſſage ſi perilleux
    & ſi important pour toute l'eternité.
    Auſſi-toſt que le Roy eut fermé
    
    599
    des perſonnes Mariées.
    les yeux, elle ſe retira dans vne cham-
    bre, ſe coupa les cheueux, & prit l'ha-
    bit de ſaincte Claire , & apres auoir
    rendu les derniers deuoirs au Roy
    dans ſa Pompe Funebre : elle s'en alla
    à pied & inconnuë à ſainct Iacques en
    Galice , où elle fit de tres-riches pre-
    ſens.
    Au bout de l'An , elle ſe depoüil-
    la de tout ce qu'elle auoit de riche &
    de pretieux , & le diſtribua aux pau-
    ures.
    Comme elle vouloit s'enfermer dans
    vn Monaſtere de ſaincte Claire , qu'el-
    le auoit fait baſtir : elle en fut diuertie
    par des ſeruiteurs de Dieu & des per-
    ſonnes Religieuſes, qui luy repreſen-
    toient que beaucoup de gens d'hon-
    neur & de pauures qui viuoient ſous
    ſa protection , ſeroient abandonnez ,
    & mourroient de faim & de miſeres.
    Elle ſoumit ſon iugement à leur con-
    ſeil : & ſacrifia ſon inclination & ſon
    repos, au bien public.
    Elle retint neantmoins l'habit du
    tiers Ordre de ſainct François , & ſe
    fit baſtir vn logis proche de ce mona-
    
    600
    La Direction & la Conſolation
    ſtere, pour auoir vne libre entrée &
    vne conuerſation frequente, auec des
    ames vnies à ſon Createur.
    Elles y aſſiſtoit à l'Office , oyoit
    tous les iours deux grandes Meſſes ,
    l'vne des Treſpaſſez, pour le Roy ſon
    mary , & l'autre de la feſte qu'on ce-
    lebroit en l'Egliſe.  A diſner elle ſer-
    uoit quelquefois les Religieuſes au
    Refectoire, auec la Reyne Beatrix ſa
    bru.
    Apres diſné elle donnoit audian-
    ce, reſpondoit aux Requeſtes , diſtri-
    buoit ſes aumoſnes, & viſitoit vn Ho-
    ſpital où elle entretenoit trente pau-
    ures comme i'ay deſia dit.  Enfin elle
    ſe retiroit au logis pour vaquer à l'O-
    raiſon & à la contemplation, où étoient
    toutes ſes delices.
    Dans le calme , elle apprit que
    le Roy Alphonſe ſon fils , & Alphonſe
    ſon petit fils Roy de Caſtille eſtoient
    en querelle , & que ſi ce feu n'eſtoit
    bien - toſt eſteint, il embraſeroit les
    deux Royaumes. Elle reſolut de quit-
    ter ſon repos, & de courir au ſecours.
    On la diſſuadoit de ce voyage, à cauſe
    des
    
    601
    des perſonnes Mariées.
    des extremes chaleurs de l'Eſté. Mais
    elle reſpondit: qu'elle ne pouuoit plus
    raiſonnablement expoſer ſa vie , que
    pour vn ſi bon ſujet.
    Eſtant arriuée à Eſtremos, où eſtoit
    le Roy ſon fils436 , elle fut attaquée d'vne
    fievre ardente dont elle mourut. Du-
    rant ſa maladie elle ſe confeſſa plu-
    ſieurs fois, & receut la ſaincte Eucha-
    riſtie pour Viatique , proſternée à ge-
    noux deuant vn Autel.  La Reine des
    Anges , à qui elle auoit eſté fort de-
    uote durant ſa vie , la viſita à l'heure
    de ſa mort.
    Se voyant à l'agonie , elle luy dit
    ſouuent cette oraiſon auec larmes &
    auec ſoûpirs.  Marie Mere de Grace,
    Mere de Miſericorde , protegez-moi
    contre mes ennemis, & receuez moi à
    l'heure de ma mort
    .  Elle rendit ſon
    heureux eſprit en preſence du Roy ſon
    Fils437, & de la Reine ſa bru438, le quatrieſ-
    me de Iuillet de l'année 1336. âgée de
    ſoixante & cinq ans ; & fit pluſieurs
    miracles apres ſa mort en ayant fait
    auſſi durant ſa vie.
    C c
    
    602
    La Direction & la Conſolation
    Reflexion.
    I. La pieté de la jeuneſſe diſpoſe
    à vne ſaincteté conſommée , durant
    le reſte de la vie.  II. La Patience &
    le Debonnaireté conuertiſſent plus fa-
    cilement les maris débauchez , que
    beaucoup de paroles & de plaintes.
    III. Dieu fait paroiſtre en ſon temps,
    l'innocence de ſes ſeruantes iniuſte-
    ment accuſées.  IV. Qui met bien
    la paix en la maiſon , deuient puiſ-
    ſant pour pacifier les autres.  V. On
    ne peut mieux hazarder ſa vie, que
    dans les exercices de Charité.
    Bandeau décoratif.

    CHAPITRE VI.

    La vie de la Bien-heureuſe Ieanne
    Reine de France
    , & Fondatrice des
    Religieuſes de l'Annonciation
    Noſtre-Dame
    .

    Dony
    d'At-
    tichy,
    CEtte glorieuſe Saincte fut fille,
    ſœur & femme de nos Roys.
    
    603
    des perſonnes Mariées.
    Elle naſquit l'an mil quatre cens ſoi-
    Tiel-
    mans.

    Hila-
    rion de
    Coſte.
    xante & quatre. Son Pere fut le Roy
    Louis onzieſme
    , & ſa Mere Charlotte
    de Sauoye
    .  Le Roy la fit nommer
    Ieanne, à cauſe de la deuotion qu'il
    portoit à l'Apoſtre ſainct Iean , le
    Diſciple bien - aymé de Noſtre Sei-
    gneur, en l'honneur duquel il baſtit
    & fonda la Royale Chapelle du Cha-
    ſteau du Pleſſis du Parc lez-Tours: &
    ordonna par ſa Fondation , que les
    Chanoines diroient chaque iour l'Of-
    fice des Apoſtres; ce qui s'obſerue en-
    core aujourd'huy en cette Egliſe , où
    tous les Dimãches & toutes les Feſtes,
    les Chanoines ne diſent que l'Office
    de ſainct Iean.
    Ieanne fut nourrie par ſa mere au
    Chaſteau d'Amboiſe, auec ſon frere
    Charles, qui eſtant Roy fut nommé
    Charles VIII. & auec Anne ſa ſœur
    aiſnée , qui fut depuis Ducheſſe de
    Bourbon.
    Elle fut mariée à Louis Duc d'Or-
    leans & de Milan, depuis Roy de Fran-
    ce , douzieſme du Nom.  Ce Prince
    aprés la Regence du Roy , pretendoit
    C c ij
    
    604
    La Direction & la Conſolation
    que la Regence du Royaume luy
    eſtoit deüe: Elle fut neantmoins don-
    née à Anne ſœur aiſnée du Roy, & à
    Pierre de Bourbon ſon mary.
    Ce déplaiſir le fit retirer en Breta-
    gne
    , & entrer en ligue auec pluſieurs
    Princes & Seigneurs meſcontens.
    Anne ne s'eſtonna point de cette re-
    uolte, mais enuoya vne puiſsãte armée,
    qui vainquit les Princes à la iournée de
    ſainct Aubin , & prit priſonnier Louis
    mary de Ieanne. Il fut enuoyé au Cha-
    ſteau de Loches, ou ſelon quelques-vns
    au Chaſteau de Luſignan , proche de
    Poictiers, & puis à la Tour de Bourges,
    où il demeura enuiron trois ans.
    Noſtre bonne Princeſſe , quoy
    qu'elle vid que ſon mary ne l'affe-
    ctionnoit point , luy rendit tous les
    deuoirs poſſibles durant ſa priſon , &
    fit tant d'inſtances aupres du Roy ſon
    frere439 , qu'il fut mis en liberté.
    Goret. Elle s'addonnoit fort à l'oraiſon,
    en ayant commencé l'exercice dés
    l'âge de cinq ans, Elle y receuoit plu-
    ſieurs conſolations & viſites de la
    Glorieuſe Vierge Marie Mere du Sau-
    
    605
    des perſonnes Mariées.
    ueur ; laquelle l'aſſeura , qu'vn iour
    elle fonderoit en l'Egliſe vn Ordre &
    Congregation de Filles en ſon hõneur440.
    Elle s'exerca en toutes les vertus,
    mais ſingulierement en la Patience,
    dont elle euſt beſoin toute ſa vie. Le
    Roy Louis XI. ſon Pere ne l'aimoit
    pas tant qu'Anne ſon aiſnée, & il luy
    fut fort rude.  Son mary ne l'ayant
    eſpouſée, que par crainte de deplaire à
    ce Prince ombrageux, ne l'affection-
    na point du tout. Et le iour de ſes Eſ-
    pouſailles prit acte pardeuant des No-
    taires & d'autres perſonnes irreprocha-
    bles , qu'il ne pretendoit point con-
    tracter aucun mariage auec elle.
    Auſſi n'vſa-t'il iamais de ſon mariage:
    Et incontinent441 qu'il fut arriué à la
    Couronne, par le deceds de Charles
    VIII.
    il preſſa le Pape Alexandre VI.
    de le declarer nul. Le Pape comman-
    da à trois Prelats, Philippes Cardinal
    de Luxembourg
    , Louis d'Amboiſe
    Eueſque d'Alby
    , & Ferrand Eueſque
    de Septe
    en Portugal , de iuger de
    cette affaire en dernier reſſort. Tous
    trois donnerent Sentence en faueur
    du Roy.
    CC iij
    
    606
    La Direction & la Conſolation
    Le Cardinal de Luxembourg ayant
    ſignifié cette Sentence à la Reine
    Ieanne, apres le ſacre de Louis XII.
    ſon mary, elle reſpondit ſans ſe trou-
    bler. Dieu ſoit loüé ; ie ſçay bien qu'il
    permet cecy , afin que i'aye le moyen
    de le mieux ſeruir que ie n'ay fait par
    le paſsé
    .
    Elle ſupporta cette diſgrace, qui
    euſt eſté tres-ſenſible à vn autre, auec
    vne patience & vne conſtance vraye-
    ment Chreſtienne , ne receuant au-
    cune aſſiſtance ny conſolation, que de
    ſainct François de Paule, & de Gilbert
    Nicolas
    ( appellé depuis , Gabriel Ma-
    rie ) ſon Confeſſeur , qui eſtoit Corde-
    lier, dont elle ſe ſeruit pour compoſer
    ſa Regle.
    La Patience de cette Princeſſe pa-
    rut encore , aux diuers refus que le
    Pape fit de confirmer ſa Regle des dix
    Vertus de la Vierge.  Mais enfin elle
    en obtint la confirmation par le Pape
    Alexandre
    .  Ces dix Vertus ſont , la
    Prudence , la Chaſteté , l'Humilité ,
    la Foy , la Deuotion , l'Obeïſſance ,
    la Pauureté , la Patience , la Chari-
    
    607
    des perſonnes Mariées.
    té , & la Compaſſion.
    Son Humilité & ſa Charité paru-
    rent auec eſclat dans les Hoſpitaux,
    où elle ſeruoit de ſes mains Royales
    les pauures malades, qu'elle a ſouuent
    gueris par ce ſeruice.
    Elle vouloit que l'Ordre de l'An-
    nonciade
    , dont elle eſt fondatrice, fut
    eſtably ſur l'Humilité.  C'eſt pour-
    quoy elle deſira que les Superieures
    de cette deuote Congregation s'ap-
    pellaſſent Ancelles , c'eſt à dire, Ser-
    uantes & Chambrieres , à l'exemple
    de la tres-ſaincte Vierge, qui eſtant
    ſalüée par l'Archange Gabriel, & ayant
    appris qu'elle ſeroit la Mere de Dieu,
    ne reſpondit autre choſe, ſinon: Voicy
    la Seruante du Seigneur.
    Elle eſtoit ſi obeïſſante à ſon Con-
    feſſeur , qu'elle n'entreprenoit rien
    ſans ſon conſeil: & s'eſtant retirée en
    ſa Duché442 de Berry , elle ne ſortoit
    pas de la ville de Bourges ſans ſon
    congé. Elle luy declaroit toutes ſes
    reuelations , & les ſoûmettoit à ſon
    iugement.
    Son Auſterité fut eſtonnante,
    C c iiij
    
    608
    La Direction & la Conſolation
    toute ſa vie, mais ſpecialement depuis
    qu'elle ſe fut retirée à Bourges.  Elle
    faiſoit chaque iour vne rude diſcipli-
    ne : Elle portoit ſur ſa poitrine quatre
    ou cinq clouds d'argent fort aigus.
    Elle mangeoit les viandes les plus groſ-
    ſieres , & s'abſtenoit ſouuent de laict,
    d'œufs , & de tout ce qui prouenoit
    de chair.
    Ses delices eſtoient de ſeruir ſes
    Religieuſes, & de faire les plus abjets
    Offices de ſon Monaſtere de l'Annon-
    ciade , lors qu'elle y paſſoit quelques
    iours , tant deuant qu'apres y auoir
    pris l'habit , & fait profeſſion des dix
    Vertus de la Vierge.
    Sa Deuotion eſtoit ſinguliere.
    Lors qu'elle proferoit ces paroles Aue
    Maria , & Dominus tecum
    , elle eſtoit
    comme tranſportée hors d'elle meſme,
    par l'excez de la douceur & de la con-
    ſolation qu'elle y ſentoit.
    Sur tous les Myſteres, elle hono-
    roit celuy de l'Annonciation , & le
    faiſoit peindre & grauer quaſi par
    tout en ſa maiſon , & dans ſon Mo-
    naſterre de Bourges.
    
    609
    des perſonnes Mariées.
    Pour ſe conſeruer la memoire de
    la Paſſion de noſtre Sauueur Iesvs-
    Christ
    , elle faiſoit peindre les
    cinq Playes en ſon cabinet , en ſon
    Oratoire , en ſon Egliſe de l'Annon-
    ciade, & en diuers autres lieux, afin
    que ſes yeux en eſtans frappez, ſon
    cœur443 en euſt vn plus vif ſentiment.
    Le Samedy, elle faiſoit beaucoup
    de deuotions particulieres , & reſer-
    uoit à ce iour-là les plus importan-
    tes affaires , à cauſe qu'il eſt parti-
    culierement conſacré au ſeruice de la
    Vierge.
    Tous les iours elle diſoit cette
    Oraiſon. Marie , tres - digne Mere
    de Iesvs , faites-moy voſtre digne
    Ancelle & ſeruante. Fauoriſez-moy
    tant , que d'eſtre touſiours en voſtre
    grace, & que ie n'aime aucune creatu-
    re , ſinon parce qu'elle vous aime.
    Faites-moy encore cette faueur , que
    toutes les perſonnes qui vous aiment,
    m'aiment auſſi à cauſe que ie vous ai-
    me ; afin qu'apres cette vie ie puiſſe
    paruenir à vous , pour aimer & loüer
    C c v  610 La Direction & la Conſolation eternellement mon bon Dieu, & vous
    pareillement.  Ainſi ſoit-il
    .
    Elle recommandoit auſſi aux au-
    tres cette oraiſon , & s'efforçoit de
    leur imprimer la deuotion enuers la
    Mere de Dieu, où ſon zele faiſoit des
    merueilles dans l'eſprit des premieres
    Dames du Royaume, & ſpecialement
    en celuy de Charlotte de Bourbon,
    Comteſſe de Neuers ; de Charlotte
    d'Albret
    , Ducheſſe de Valentinois : de
    Ieanne de Grauille, Dame de Chau-
    mont : & de Marie Pot, qui eſtoit de
    Rhodés en Berry.
    Enfin cette Princeſſe ſouſpirant
    aprés la veuë de ſon diuin Eſpoux
    Iesvs - Christ , luy rendit ſon
    ame , l'an 1504. ou 1505. & fut in-
    humée dans ſon Monaſtere de l'An-
    nonciade à Bourges. Son corps s'eſt
    conſerué frais & entier , enuiron ſoi-
    xante ans , iuſques à ce que les He-
    retiques Caluiniſtes , ennemis de la
    Religion & de l'Eſtat , le tirerent du
    tombeau ſans aucun reſpect de ſa
    Saincteté & de ſon ſang Royal.
    
    611
    des perſonnes Mariées.
    Auant que de mourir , elle fut
    enuironnée d'vne celeſte Lumiere, qui
    perſeuera dans ſa chambre iuſques à
    ſon trépas.  Ce qui fut vn ſigne
    ſenſible de la ſplendeur de ſes ver-
    tus, & de l'excellente gloire que Dieu
    luy preparoit au Ciel, en recompenſe
    de ſon humilité, de ſa patience, & de
    ſes autres vertus.
    Son Sepulchre eſt vne ſource de
    continuels miracles , marques aſſeu-
    rées de ſa Saincteté. Efforçons-nous
    de l'imiter en ſes humiliations , &
    en ſa patience ſur la terre , ſi nous
    voulons participer à ſa couronne dans
    les Cieux.
    Bandeau décoratif.

    CHAPITRE VII

    La Vie de Catherine d'Eſpagne, Reine
    d'Angleterre
    .

    CAtherine fut fille de Ferdinant
    Du
    Cheſne

    Hiſt.
    Angl.444
    V. Roy d'Arragon , & d'Eliſa-
    beth de Caſtille
    445, Rois d'Eſpagne. Elle
    C c vj
    
    612
    La Direction & la Conſolation
    euſt pour mary Henry VIII. Roy
    Sãder.
    Florim.
    de Re-
    mond
    .
    Surius.
    d'Angleterre, lequel ayant refuté par
    ſes eſcrits les erreurs de Luther, fut ho-
    noré par le Pape Leon X. du tiltre de
    Defenſeur de la Foy.  Au commen-
    cement il traicta Catherine ſelon ſa
    dignité & ſon merite , & Dieu leur
    donna pluſieurs enfans : Mais ils
    moururent tous, dés leur tendre jeu-
    neſſe.
    Le demon ne pouuant ſouffrir
    la paix & l'amour conjugal , qui les
    vniſſoit eſtroitement , il ietta la diſ-
    corde entr'eux deux. Henry qui eſtoit
    d'vn eſprit tres-facile , ſe laiſſa alors
    traiſner par certains flatteurs à la dé-
    bauche, où il ſe plongea ſi auant, auec
    l'horreur de toute l'Europe , qu'il ſe-
    roit difficile de croire l'excez de ſes de-
    ſordres , tres-honteux & tres-infa-
    mes.  Il ſe ſoüilla d'vne infinité d'a-
    dulteres , & commit les plus execra-
    bles inceſtes.
    Il deuint éperdument amoureux
    d'Anne de Boulen, fille de mediocre446
    condition , qui eſtoit infectée de l'he-
    reſie de Luther.  Il luy donna le Mar-
    
    613
    des perſonnes Mariées.
    quiſat de Penbroc , & ne penſoit iour
    & nuict à autre choſe , qu'à luy faire
    porter la Couronne d'Angleterre , &
    de chaſſer la Reine Catherine ſon Eſ-
    pouſe legitime.
    Tous les hommes d'eſprit admi-
    roient cette manie d'vn ſi grand Roy :
    Car Anne n'eſtoit pas belle : Elle eſtoit
    d'vne taille trop haute : Son viſage
    eſtoit trop long : Elle n'auoit rien de
    riant aux yeux : Ses cheueux eſtoient
    noirs , & ſon teint iaunaſtre : Sa bou-
    che auoit de la difformité : à cauſe
    d'vne dent qui auançoit en la genciue
    d'enhaut : A ſa main droite, paroiſſoit
    comme la forme d'vn ſixieſme doigt,
    & ſous le menton elle auoit vne enflu-
    re qui croiſſoit : Elle la cachoit , por-
    tant des robbes qui n'eſtoient point
    eſchancrées.  Elle auoit neantmoins
    quelque choſe de majeſtueux , & qui
    ſembloit aimable. Ses diſcours eſtoient
    charmans: Elle auoit bonne grace à la
    danse, & manioit bien toutes ſortes
    d'inſtrumens de Muſique : Elle eſtoit
    au reſte imperieuſe & glorieuſe.
    
    614
    La Direction & la Conſolation
    Cependant la Reine Catherine paſ-
    Sande-
    rus.
    ſoit les iours & les nuicts en oraiſon
    auec les Religieuſes, & auec les Filles
    conſacrées à Dieu : Elle obſeruoit exa-
    ctement les jeuſnes de l'Egliſe , & fre-
    quentoit auec ferueur & deuotion les
    Sacremens: En vn mot elle menoit vne
    vie toute celeſte.
    Le Roy poſſedé par l'amour , &
    voyant que Catherine s'addonnoit ſi
    ardemment aux exercices de pieté,
    crût qu'il ſeroit facile de luy perſua-
    der vne retraicte du Siecle, & d'obte-
    nir du Pape le moyen de ſe marier à
    celle qui luy auoit rauy le cœur447.
    Il enuoya vn Ambaſſadeur au Pa-
    pe Clement VII.
    pour declarer le
    Mariage nul entre luy & Catherine,
    laquelle auoit eſté mariée à ſon frere
    aiſné , alleguant que cela reuſſiroit
    au grand contentement de cette de-
    uote Princeſſe.
    Le Pape doux & facile, depute les
    Cardinaux Campege & Volſei iuges
    de cette cauſe : Mais ayant eſté infor-
    mé par l'Empereur Charles V. neveu
    
    615
    des perſonnes Mariées.
    de la Reine, qu'elle ne deſiroit point
    entrer en Religion , comme le Roy
    en faiſoit courir le bruit : manda au
    Cardinal Campege , qu'il ſe rendiſt
    en Angleterre le plus tard qu'il pour-
    roit. Lors qu'il y arriua, il ne trouua
    nul homme d'honneur qui vouluſt
    ſouſtenir la cauſe de Henry contre la
    Reyne, & approuuer ce diuorce. Le
    Cardinal Fiſcher , Eueſque de Ro-
    cheſtre , & Thomas Morus Chance-
    lier d'Angleterre , Perſonnages tres-
    illuſtres pour leur vertu & pour leur
    doctrine, y reſiſterent courageuſement
    plus que tous les autres.
    Le Roy irrité chaſſa Catherine de
    ſa Cour & de Londres : eſpouſa
    ſans diſpenſe du ſainct Siege Anne
    de Boulen
    : renonça à la Religion
    Catholique : ſe declara Chef de l'E-
    gliſe Anglicane : ſe fit reconnoiſtre
    tel , par tout le Royaume : exerça
    de tres-grandes cruautez contre ceux
    qui luy reſiſterent : & renuerſa ou
    pilla preſque toutes les Egliſes.
    Catherine, eſtant repudiée, ſe
    retira au Chaſteau de Kimbalton ,
    
    616
    La Direction & la Conſolation
    maiſon mal ſaine & incommode :
    n'ayant pour toute compagnie, que
    trois Demoiſelles , & quatre ou cinq
    Seruiteurs.  Elle y veſcut quatre ou
    cinq ans , dans de grandes trauer-
    ſes. l'Empereur Charles V. ſon Neueu,
    apprenant le mauuais traitement ,
    qu'on luy faiſoit : la fit prier de ſe
    retirer en Eſpagne , ou à Paris : où
    elle ſeroit honorée ſelon ſon merite.
    Cette genereuſe Princeſſe ne vou-
    lut point deſcendre de la Croix, quel-
    le preferoit à toutes les delices de la
    Cour. Ses exercices ordinaires eſtoient
    l'oraiſon , les ieuſnes , les mortifica-
    tions & penitences. Sa plus frequen-
    te priere eſtoit pour le Roy & pour
    ſa Concubine : afin que Dieu les
    retiraſt de leur crime ſcandaleux, &
    leur donnaſt des penſées de leur
    ſalut.
    Gon-
    zague.
    Son Confeſſeur Iean Foreſt, Re-
    ligieux de l'Ordre de ſainct François,
    homme tres-vertueux , fut confiné
    dans vne eſtroite priſon , & enfin
    martyriſé, auec pluſieurs autres tres-
    ſignalez perſonnages , qui ne vou-
    
    617
    des perſonnes Mariées.
    lurent point approuuer le diuorce
    d'Henry , ny le reconnoiſtre pour
    Chef de l'Egliſe.
    La Reine Catherine eſtant au lit
    de la mort eſcriuit au Roy ſon Ma-
    ri, en ces termes. Monſeigneur Roy,
    & tres-cher Eſpoux, parce que deſia
    l'heure de ma mort approche : l'a-
    mour & l'affection que ie vous por-
    te , fait que ie vous admoneſte en
    peu de paroles du ſalut eternel de
    voſtre ame : lequel vous deuez pre-
    ferer à tous les biens de ce Monde,
    & aux choſes mortelles & periſſa-
    bles, meſme aux biens & aux plai-
    ſirs de voſtre corps , pour l'amour
    duquel vous m'auez precipitée en
    pluſieurs miſeres : & vous meſme en
    beaucoup de ſoins & d'anxietez. Mais
    ie vous pardonne le tout de bon
    cœur448 : & prie Dieu , qu'il vous par-
    donne encore.  Au reſte , ie vous
    recommande Marie voſtre fille & la
    mienne : à ce que vous ſoyez bon
    Pere enuers elle. Ayez ſouuenance
    de mes trois Dames, & de mes au-
    tres Seruiteurs. Ie vous ſupplie, qu'ou-
    
    618
    La Direction & la Conſolation
    tre ce qui leur eſt dû , vous leur
    faſſiez donner leurs gages , vn an
    entier : afin qu'ils ſoient quelque
    peu recompenſez de ce que ie leur
    dois, pour tant de bons offices qu'ils
    m'ont rendus.  Vous iurant , que
    mes yeux vous ayment , & deſirent
    vous voir plus que toutes les choſes
    mortelles. Adieu.
    Cette Lettre fut vn teſmoignage
    du bon naturel & de la ſolide vertu
    d'vne Princeſſe incomparable. Le Roy
    la receut auec larmes : & pria Eu-
    ſtache Capuce
    , qui en eſtoit le por-
    teur , de l'aller ſalüer de ſa part.
    Mais , auant ſon arriuée , elle mou-
    rut : & peu de iours apres , fut en-
    terrée dans l'Egliſe de Petterbourg
    auec peu de pompe & d'appareil: ou
    depuis a eſté enſeuelie aupres d'elle,
    la genereuſe Reine d'Eſcoſſe Marie
    Stuard
    , Doüairiere de France Reine
    d'Eſcoſſe , & preſomptiue heritiere
    d'Angleterre : qui fut iniuſtement
    decapitée , par Eliſabeth , Baſtarde
    de Henry.
    Noſtre Catherine , comme rap-
    
    619
    des perſonnes Mariées.
    In
    Appar
    ſacro.449
    porte Poſſeuin, compoſa deux beaux
    Liures , dignes d'vne Princeſſe fer-
    me & conſtante en la Religion Ca-
    tholique , & addonnée à la pieté :
    c'eſt à ſçauoir , vn de meditations
    ſur les Pſeaumes : & l'autre , les
    Regrets du pecheur.
    Dieu chaſtia le Roy Henry ſon
    Mary , le rendant mal-heureux en
    toutes ſes autres femmes. I. Peu de
    mois apres la mort de Catherine ,
    qui deceda l'an 1535. Anne de Boulen
    fut accuſée & conuaincuë d'adulte-
    re & d'inceſte , auec George de Bou-
    len
    ſon propre frere , & auec plu-
    ſieurs autres.  Pour cette cauſe, elle
    eut la teſte tranchée.  II. Ieanne de
    Seimer
    , qu'il auoit priſe en affection
    du viuant d'Anne , fut inciſée par
    le coſté pour auoir ſon enfant, dont
    elle mourut , & l'enfant fut appellé,
    pour cette raiſon , Edoüard Ceſar.
    III.  Anne de Cleues , Princeſſe Alle-
    mande fut repudiée, bien-toſt apres
    ſes nopces.  IV. Catherine de Hav-
    var
    fut encore plus infortunée. Car
    il la fit décapiter , deuant que l'an
    
    620
    La Direction & la Conſolation
    fuſt paſſé. V. Il auoit encore deſſein
    de faire mourir Catherine Parey ſa
    ſa derniere femme : mais il fut pre-
    uenu, deuant l'execution.
    Reflexion.
    I. Il vaut mieux qu'vne femme
    entretienne bien ſon Mari, afin d'em-
    peſcher ſes deſbauches: que de met-
    tre trop de temps à la priere , & à
    d'autres deuotions de ſurerogation450.
    II. Lors qu'vne femme ne peut em-
    peſcher les deſbauches de ſon Mari,
    par ſes ſoins & ſes induſtries451, elle
    fait bien de ſe ietter toute en Dieu,
    & à la pieté.  III. l'Amour impudi-
    que renuerſe toutes les Loix, & tou-
    te la Religion.  IV. Dieu punit ſeue-
    rement les adulteres : & ſouuent ,
    par leurs amourettes meſmes.
    
    611 452
    des perſonnes Mariées.
    Bandeau décoratif.

    CHAPITRE VIII.

    La Vie de Catherine Jagellon, ou
    de Pologne, Reine de Suede &
    de Gothie.


    Annal
    Suecor.
    & Po-
    lon.
    Poſſe-
    uinus
    .
    Hila-
    rion de
    Coſte
    .
    CAtherine fut la derniere des fil-
    les de Sigiſmond I. Roy de Po-
    logne
    : & de ſa ſeconde femme,
    Bonne de Sforce.
    Pluſieurs Princes la recherchent
    en Mariage , mais principalement
    deux : c'eſt à ſçauoir, Baſile ( ou Iean
    Baſilide )
    grand Duc de Moſcouie, ou
    Zar & Empereur des Ruſſes : & Iean
    de Suede
    , Duc de Finland ou Fin-
    landie, fils de Guſtaue Roy de Suede.
    Catherine prefera ce dernier à
    tous les autres, à cauſe de ſa beauté,
    de ſes belles qualitez, & de ce qu'il
    parloit de pluſieurs langues : de ſorte
    que les eſtrangers pouuoient conuer-
    ſer & traitter auec luy ſans interprete.
    Elle ne fut pas ſi-toſt arriuée en
    
    622
    La Direction & la Conſolation
    Suede, qu'elle ſe vid priſonniere. Car
    à peine eſtoit elle dans ſon Chaſteau
    de Vvibourg , auec le Duc Iean ſon
    Mary , qu'ils furent aſſiegez par le
    Roy Erric, frere de Iean. Il les força
    de ſe rendre à diſcretion : ce qui leur
    couſta plus de deux cens mille eſcus.
    Erric fort addonné à la magie ,
    ayant ſouuent conſulté les demons ,
    & fait ſes ſortileges , trouua qu'il
    deuoit eſtre priué de ſon Eſtat par vn
    des plus grands du Royaume. Il crut
    que ce ne pouuoit eſtre que ſon frere
    Iean , Duc de Finland , qui eſtoit plus
    âgé que Magnus Seigneur d'Oſtro-
    gothie
    , & Charles Duc de Sudre-
    manlan
    ſes autres freres. C'eſt pour-
    quoy il n'euſt nul repos , iuſques à ce
    qu'il l'eut enfermé dans cette maſſe
    de pierre du fort de Vvibourg , où il
    le retint ſept ans.
    Il offrit la liberté à noſtre Cathe-
    rine
    , craignant d'offenſer le Roy de
    Pologne ſon frere453. Mais cette gene-
    reuſe Princeſſe voulut ſuiure la fortu-
    ne de ſon Mary : & l'accompagna en
    ſa captiuité : durant laquelle elle eut
    
    623
    des perſonnes Mariées.
    deux filles & vn fils, qu'elle inſtrui-
    ſit à la Religion Catholique & Ro-
    maine : encore que Iean ſon Mary
    fuſt lutherien.
    Durant ces ſept années de priſon,
    ils furent & leurs enfans reduits à
    vne telle diſette & extremité , que
    bien ſouuent leur viure ordinaire leur
    eſtoit denié : ce qui faiſoit murmurer
    publiquement les plus grands Sei-
    gneurs du Royaume , & la pluſpart
    du peuple. Erric en eſtant auerty, fit
    mourir par vne barbarie tout à fait
    deſnaturée les principaux de ces Sei-
    gneurs.
    Enfin apres ſept ans , ce Roy ſu-
    perſtitieux creut que le temps de ſes
    oracles menſongers eſtoit paſſé , &
    que ſon deſtin eſtoit changé. Sur cette
    creance, il deliura de priſon ſon frere454
    & Catherine ; & fondant en larmes,
    les pria de luy pardonner cette faute
    ſi enorme, de les auoir ſi mal traittez,
    ſans qu'ils luy en euſſent donné au-
    cun ſujet , & offrit le gouuernement
    de ſon Eſtat au Duc Iean, s'en recon-
    noiſſant du tout incapable.  Iean &
    
    624
    La Direction & la Conſolation
    Catherine ſe ietterent à ſes pieds, &
    le remercierent tres-humblement de
    ce qu'il les mettoit en liberté.  Mais
    Iean par le ſage auis de ſa femme, re-
    fuſa la Charge de Viceroy.
    Le Roy neantmoins n'acceptant
    point ſes excuſes , il fut contraint de
    prendre ce ſoin-la, & le Roy ordonna
    à tous ſes ſujets qu'on luy obeiſt com-
    me à luy-meſme.
    Iean luy remonſtra, que ſa lon-
    gue priſon luy auoit fait perdre tous
    ſes ſeruiteurs , & ſupplia ſa Majeſté
    qu'il luy en donnaſt vn de ſa main,
    pour eſtre teſmoin de ſes deporte-
    mens. Le Roy luy donna Pontus de
    la Gardis
    , François de nation qu'il
    aimoit, & auoit auancé pour ſon bel
    eſprit.
    Ce Prince & Catherine ſe firent
    aimer d'vn chacun , à cauſe de leur
    douceur & bonté. Tous admiroient
    la pieté de Catherine, laquelle faiſoit
    ouuertement exercice de la Religion
    Catholique, qui auoit eſté abolie par
    les Edits des Roys Guſtaue & Erric.
    Elle auoit à ſa ſuite des Preſtres Ca-
    tholiques.
    
    625
    des perſonnes Mariées.
    tholiques. Sa Chapelle eſtoit parée de
    riches ornemens , & pluſieurs Bour-
    geois y alloient ouïr Meſſe.  De plus,
    elle nourriſſoit ſes enfans en ſa Reli-
    gion : & ſur tout , ſon fils vnique Si-
    giſmond
    qui fut Roy de Pologne. Le
    Duc ſon Mari qui à l'exterieur pa-
    roiſſoit lutherien , eſtoit Catholique
    en ſon ame.
    Le Roy Erric ſon frere qui eſtoit
    ſi cruel, qu'il auoit tué de ſa propre
    main pluſieurs grands Seigneurs, fut
    ſi perfide à Iean ſon frere ( qui le ſer-
    uoit tres-fidellement ) que de promet-
    tre à Baſile Duc de Moſcouie , de luy
    enuoier dans vn vaiſſeau noſtre Ca-
    therine
    ſa belle ſœur , que ce Duc
    aimoit eſperdument.
    Catherine & Iean eſtant auertis
    de ce peril s'en donnerent de garde,
    & le tyran ne pouuant venir à bout de
    ſon deſſein ( nonobſtant que les Am-
    baſſadeurs de Moſcouie fuſſent venus
    pour l'effectuer auec ſix cens Gentil-
    hommes ) il ſe reſolut de faire aſſaſſi-
    ner ſes trois freres : c'eſt à ſçauoir, les
    Ducs Iean , Magnus & Charles , &
    D d
    
    626
    La Direction & la Conſolation
    les principaux Seigneurs de ſa Cour,
    dont il eſtoit entré en defiance. Pour
    executer cét execrable deſſein, il les
    fit appeller au feſtin de ſes nopces.
    Mais ils n'y allerent point : & afin de
    ſauuer leur vie , ils firent ſouleuer la
    pluſpart du Royaume.
    Erric bien eſtonné de voir tout
    ſon Eſtat en armes contre luy , leua
    vne armée de douze mille hommes,
    qu'il enuoya contre les Princes liguez.
    Mais vne grande partie des Capitai-
    nes & des ſoldats quitterent ſon par-
    ty , & ſe mirent auec le Duc Iean &
    auec ſes Freres. Ils marcherent droit
    à Stokolm , ville Capitale du Royau-
    me, & les portes leur eſtant ouuertes,
    ils y furent receus auec ioye & auec
    les acclamations de tout le peuple,
    Viue le Roy Iean, la Reyne Catherine,
    & le Prince Sigiſmond.
    Erric leur eſtant
    allé à la rencontre , fut contraint de
    ſe ſauuer dans vne Egliſe. Mais au ſoir
    apres quelque reſiſtance , il fut con-
    traint de ſe mettre à la Mercy de ſon
    frere Iean qui l'enuoia priſonnier à
    Veſtrans , place que le Roy Guſtaue
    
    627
    des perſonnes Mariées.
    auoit fortifiée de la ruine des Egli-
    ſes & des Monaſteres, où apres dix
    ans de priſon, il mourut.
    Le Prince Iean fut couronné par
    vn conſentement general , Roy de
    Suede , des deux Gothies455 & de Liuo-
    nie
    , auec la Reyne Catherine ſa
    femme.
    Cette vertueuſe & genereuſe
    Princeſſe voyant le Sceptre affermy
    entre les mains de ſon mary , fit tous
    ſes efforts pour reſtablir dans le Roy-
    aume la Religion Catholique , qui
    en auoit eſté bannie par Guſtaue. Elle
    auoit gagné ſur l'Eſprit de ſon Mary ,
    qu'il gardaſt les ieuſnes de l'Egliſe, le
    Careſme, & qu'il diſt les prieres qu'el-
    le ordonne.
    Durant ſon regne , il fit remet-
    tre le corps de ſainct Erric par des
    Preſtres Catholiques , dans l'Egliſe
    d'Vpſalie
    , & les Reliques de ſain-
    cte Brigide
    dans vne Chaſſe d'ar-
    gent. Mais ce bon Prince marchoit
    lentement au reſtabliſſement de la
    Religion , & ne communiquoit ſon
    deſſein qu'à peu de perſonnes , de
    D d ij
    
    628
    La Direction & la Conſolation
    crainte qu'il ne perdiſt la Couronne.
    Noſtre Catherine plus courageu-
    ſe que ſon Mary , non ſeulement ſe
    declara hautement Catholique Ro-
    maine: mais taſcha par tous les moyẽs
    poſſibles , de faire renoncer ce Prince
    au lutheraniſme.
    Vn iour comme il eſtoit aſſiſté
    des Seigneurs & des grands de Suede,
    elle le ſupplia tres-inſtamment de re-
    ſtablir l'Egliſe Catholique dans ſes
    Eſtats en ſa premiere ſplendeur , du-
    rant laquelle le Royaume auoit tou-
    ſiours proſperé.  Elle luy monſtroit
    que cette affaire de la derniere impor-
    tance eſtoit en ſa main : veu qu'il poſ-
    ſedoit le cœur456 de tous ſes ſujets, qu'il
    auoit la paix auec le Roy de Dane-
    marc457 , & ſeroit appuié par le Roy de
    Pologne ſon Beau-frere.458
    Le Roy vaincu par les prieres &
    par les larmes de ſon Eſpouſe , qu'il
    aimoit tendrement pour ſa pieté ,
    communiqua ce deſſein à la Gardie
    ſon meilleur amy & plus fidelle ſerui-
    teur, qui de ſimple ſoldat François du
    païs de Languedoc, fut par ſa faueur
    
    629
    des perſonnes Mariées.
    Viceroy de Liuonie.
    Ce ſage & genereux Capitaine,
    qui eſtoit Catholique & fort zelé pour
    ſa Religion , loüa cette penſée : luy
    conſeilla de la communiquer au Pape
    & au Roy de Pologne , & d'aller en
    cette affaire auec prudence & mo-
    deration : afin de ne rien renuerſer.
    Il alla luy-meſme à Rome trouuer le
    Pape Gregoire XIII.
    Le ſainct Pere , ayant receu cet
    Ambaſſadeur , ſe ſeruit de l'entremi-
    ſe d'Anne Reine de Pologne, femme
    d'Eſtienne Battory & ſœur de noſtre
    Catherine Reine de Suede , des Pe-
    res de la compagnie de Ieſus , & de
    quelques Preſtres ſeculiers : qui fi-
    rent vn grand fruit.  Le Roy fit ſon
    Profeſſeur en Theologie, au College
    qu'il auoit fondé à Stokolm, vn pieux
    & docte Preſtre , lequel eut vn
    grand nombre d'Auditeurs , en ſes
    ſermons & en ſes leçons.
    Les grands Seigneurs du Roy-
    aume , qui tenoient les biens d'E-
    gliſe , voyant que la Gardie demeu-
    roit long-temps à Rome , craigni-
    D d iij
    
    630
    La Direction & la Conſolation
    rent : que ſi l'on reſtabliſſoit la Re-
    ligion Catholique , ils ne fuſſent
    obligez de les reſtituer. Ils ſupplie-
    rent le Roy de rappeller de Rome
    la Gardie.  Les Eueſques & les Cu-
    rez luy en firent encore de plus preſ-
    ſantes inſtances : ſur la crainte, qu'ils
    ne fuſſent contraincts de quitter leurs
    femmes , & que leurs enfans ne fuſ-
    ſent declarez Baſtards.
    Catherine s'oppoſa à toutes leurs
    frayeurs , & à leur demandes.  Elle
    fit de ſi violents efforts , qu'elle en
    tomba malade , & en mourut en l'an
    1583. Les pechez des Suedois meri-
    tant ce chaſtiment.
    Elle reçeut les Sacremens de l'E-
    gliſe auec vne ſinguliere ferueur &
    deuotion.  Apres quoy, elle pria le
    Roy ſon Eſpoux de la venir voir.  Il
    y accourut : & cette religieuſe Prin-
    ceſſe luy dit alors , Sire , comman-
    dez que les vrays Chreſtiens , qui re-
    ſtent en voſtre Royaume , prient Dieu
    pour le repos de mon ame. Et ſi vous
    voulez que Dieu conſerue la Couronne
    à voſtre Poſterité , ayez le ſoin de re-
     631 des perſonnes Mariées. ſtablir ſon Egliſe en voſtre Royaume
    .
    Ayant acheué ce diſcours, elle
    rendit doucement ſon ame à Dieu.
    Le Roy Iean , demeurant ſeul , fut
    tellement affligé , qu'il rappella la
    Gardie
    de Rome , & perdit coura-
    ge ; eſtant vaincu par la crainte de
    perdre ſon Eſtat, duquel Sigiſmond
    ſon fils Roy de Pologne fut dépoüil-
    lé , par le Duc Charles , ſon Oncle,
    qui eſtoit Caluiniſte.  Ainſi ceux qui
    craignent trop, de perdre leurs biens
    pour Dieu : le font ſouuent perdre
    à toute leur Poſterité.
    On fit des pompes funebres à
    cette bonne Reine , par toutes les
    Egliſes de Suede. l'Archeueſque d'V-
    pſalie459 , bien qu'il ne fuſt pas Catho-
    lique , dit ces paroles en l'Oraiſon
    funebre , qu'il fit par ordre du Roy.
    Cette bonne & vertueuſe Reine, que le
    Ciel auoit orné de tant de graces a con-
    ſtamment perſeueré en l'ancienne Foy
    & Religion Catholique : hors laquelle
    il n'y a point de ſalut
    .
    Efforçons nous d'imiter ſes heroï-
    ques vertus : & nous obtiendrons
    D d iiij
    
    632
    La Direction & la Conſolation
    la gloire qu'elle poſſede dans le Ciel.
    Reflexion.
    I. Souuent les grandeurs du Mon-
    de cauſent de grandes afflictions.
    II. Pour l'ordinaire , celuy qui ſouf-
    fre genereuſement l'affliction , eſt
    conſolé & exalté meſmes durant cette
    vie.  III. Vne femme mariée à vn He-
    retique , doit auoir vn grand ſoin de
    bien inſtruire en la Foy ſes enfans.
    IV. Vne femme genereuſe peut beau-
    coup pour la conuerſion de ſon ma-
    ri, & de toute ſa famille.
    Bandeau décoratif.

    CHAPITRE IX.

    La Vie de Marie Teſſonniere,
    dite Marie de Valance.

    Louïs
    de la
    Riuiere
    MArie naquit en la Ville de
    Valance en Dauphiné. Son
    Pere s'appelloit Aymar Teſſonniere,
    & ſa mere Antoine Blancharde. Ils
    eſtoient d'honneſte condition : &
    s'occupoient dans le trafic. Le mal-
    
    633
    des perſonnes Mariées.
    heur des temps les auoit engagez
    dans les erreurs de Caluin : mais
    Dieu les en deliura : & ils perſeue-
    rerent conſtamment en la Foy Ca-
    tholique, Apoſtolique & Romaine.
    Son Pere mourant , la laiſſa fort
    ieune. Depuis l'age de ſix à ſept ans,
    iuſques au quinzieſme, elle fut tour-
    mentée de pluſieurs griéues mala-
    dies , qui l'obligerent de ſe priuer
    de toutes les compagnies, où elle eut
    pû contracter quelque mauuaiſe ha-
    bitude. Elle tenoit cette neceſſité de
    retraite , pour vn ſingulier bienfait
    de N. Seigneur.
    A peine auoit elle huit ans , que
    Dieu luy inſpira le deſir d'eſtre toute
    à luy.  Elle y eut vne extraordinaire
    confiance : ainſi Dieu la deliura par
    vne particuliere bonté des mains de
    diuers libertins.
    Dez l'âge de douze ans , ſon
    Beau-pere460 la contraignit d'eſpouſer
    Matthieu Poucherlon, qui eſtoit No-
    taire.  Elle ſentit vne extreme repu-
    gnance à cettte alliance : Elle s'y
    accorda neantmoins, ne ſçachant ce
    D d  v
    
    634
    La Direction & la Conſolation
    que c'eſtoit que Mariage : tant elle
    eſtoit honneſte & chaſte. Cet homme
    eſtoit Huguenot : mais il promit de
    ſe conuertir , & eſpouſa à la Catho-
    lique dans l'Egliſe. Marie deuoit de-
    meurer chez ſa Mere , quelques an-
    nées, auant la conſommation de ſon
    Mariage : à quoy ſon Mari s'eſtoit
    accordé. Au bout de deux ans , il la
    demanda , & la mena en vn village
    nommé la Baulme461, où tous les ha-
    bitans eſtoient Heretiques.
    Cette pauure Creature ſe trou-
    uant comme vne brebis au milieu
    des loups, entra dans vne ſi profon-
    de melancolie : que rien ne la pou-
    uoit conſoler , ſinon le ſouuenir de
    la mort.  Il n'y auoit ny Preſtre, ny
    Egliſe , ny aucun habitant Catholi-
    que. Elle ne s'eſtoit iamais ny con-
    feſſée, ny communiée : ne ſçauoit ny
    lire ny eſcrire : & n'auoit appris, que
    le Pater , l'Aue Marie & le Credo462 :
    qu'elle recitoit , tous les iours , auec
    vn cœur plein de bons deſirs de plai-
    re à Dieu , & d'executer ſes volon-
    tez.
    
    635
    des perſonnes Mariées.
    Vne Demoiſelle, tres-zelée en ſa
    fauſſe Religion , la mena ſouuent au
    Preſche : où , neantmoins , elle pria
    touſiours Dieu à genoux , comme
    les Catholiques : & perſeuera con-
    ſtante en ſa Foy : nonobſtant qu'elle
    y fiſt deux fois la Cene , ne penſant
    point offenſer Dieu: la premiere fois,
    qu'elle fit cette Cene463, vn grand trem-
    blement la ſaiſit par tout le corps :
    dont chacun fut eſtonné. La deuxieſ-
    me fois, elle ſaigna ſi eſtrangement:
    qu'elle entra en ſoupçon, que cette
    Cene eſtoit vne illuſion, & que Dieu
    la deteſtoit. Lors qu'elle aſſiſtoit aux
    diſcours du Miniſtre , Dieu luy inſ-
    piroit dans le cœur464, de ne point croi-
    re ce qu'il diſoit.
    Vn iour, comme elle prioit auec
    beaucoup de conſolation & de dou-
    ceurs ſpirituelles , vne voix interieu-
    re luy dit diſtinctement. Dequoy vous
    ſeruent toutes ces Conſolations, puiſque
    vous n'eſtes point dans la vraye Egliſe
    .
    A l'inſtant , elle ſe ietta à genoux :
    pria inſtamment N. Seigneur , de
    l'y mettre : & elle en receut la pro-
    D d  vj
    
    336
    La Direction & la Conſolation 465
    meſſe.
    Elle eut en ſuite, pluſieurs vi-
    ſions , qui la deprirent de la terre.
    Elle vit vne fois , le Ciel fort af-
    freux d'vn coſté , couuert de nuées
    tenebreuſes : & de l'autre de Come-
    tes ardantes. Cette veüe luy donna
    de la crainte des Iugemens de Dieu.
    Vne autre fois , elle vit le Ciel
    tout ſurſemé de cœurs. Ils y eſtoient
    enchaſſez, comme des diamans dans
    vn anneau.  Cette veüe l'excita à vn
    parfait amour de Dieu.
    D'autres fois , elle eſtoit comme
    penetrée de lumieres celeſtes , qui
    luy faiſoient connoiſtre les merueil-
    les de Dieu : & la rauiſſoient en con-
    templation , plus de cinquante fois
    le iour.
    Dieu meſla de grandes amertu-
    mes, parmi ces douceurs.  Son mari466,
    homme bigearre467, ſuiet au vin, ex-
    trauagant , furieux , & Huguenot ,
    la traitoit ſi mal : que ſouuent il la
    vouloit tuer : ſans qu'elle luy don-
    naſt aucun ſuiet de faſcherie.  Mais
    le Ciel ne manqua point de l'aſſiſter,
    
    337 468
    des perſonnes Mariées.
    & de reprimer l'audace de ce phan-
    taſque.  Vn iour , comme il retour-
    noit de la deſbauche , il luy porta
    ſon poignard ſur le ſein.  Elle ſe re-
    commanda à Dieu : & incontinent469
    la main de ce perfide deuint comme
    Paralitique.  Il ſe laiſſa choir par ter-
    re ; & demeura quelque temps, ſans
    ſe remuer.  Eſtant reuenu à ſoy , il
    reconnut ſa faute, & s'en repentit.
    Vne autre fois , retournant des
    champs , dez l'entrée de la porte il
    la menaça en grande colere. Au meſ-
    me temps , la foudre tomba aupres
    de luy , & le renuerſa à terre auec
    ſon cheual: ce qui luy fit reconnoiſtre
    ſon impertinence.
    Vn autre iour, ſe laiſſant empor-
    ter à ſes boutades ordinaires, il prit
    vne groſſe pierre , pour la luy ietter.
    Mais il tomba à la renuerſe , & ſe
    bleſſa fort.  Eſtant releué, & s'effor-
    çant encore de la luy ietter : il re-
    tomba tout de ſon long: & ſe fit plus
    de mal, que la premiere fois : ce qui
    l'obligea d'abandonner ſon mauuais
    deſſein. Marie remercioit Dieu, dans
    
    638
    La Direction & la Conſolation
    ces accidens, à la veüe d'vne ſi ſen-
    ſible protection : & ſe preparoit à
    de nouueaux combats, par l'Oraiſon,
    & par vne filiale & ferme confian-
    ce en Dieu, ſon ſeul protecteur.
    Enfin , comme elle eut vne fois
    veillé vne femme malade , elle s'en
    alla vn peu repoſer , auec vne fille.
    Elles dormoient toutes deux , lors
    que ce barbare entra dans la cham-
    bre: & tout tranſporté de rage, s'ap-
    procha pour l'eſtrangler. Au meſme
    moment, l'on entendit vne voix, qui
    diſoit , Marie le voila.  Elle ſe reſ-
    ueille en ſurſaut , & la fille qui dor-
    moit auec elle. Elles oüirent toutes
    deux diſtinctement cette voix. Le per-
    fide l'oüit auſſi , & en fut ſi effraié,
    qu'il fut ſaiſi d'vn ſoudain tremble-
    ment par tout le corps. Il auoit pei-
    ne , de ſe tenir ſur ſes pieds : & ne
    ſçauoit ce qu'il diſoit. Cet accident
    amollit ſon cœur470: & luy fit quitter
    ſa mauuaiſe volonté de nuire à ſa
    femme.
    Marie, eſtant âgée de quinze ans
    & demy , fut conduite par ſon ma-
    
    639
    des perſonnes Mariées.
    ri à Valence , chez ſa mere , pour
    eſtre guerie d'vne faſcheuſe & lon-
    gue maladie. Son mari luy donna li-
    berté d'aller à l'Egliſe ſelon ſa deuo-
    tion.  Elle fut alors eſclairée d'vne
    grande lumiere interieure , qui la
    pouſſoit à trois choſes. I. A receuoir
    ſouuent le Sauueur du Monde , en
    l'Euchariſtie. II. A beaucoup ſouffrir,
    pour l'amour de luy. III. A continuer
    en ſon ſeruice, & à y finir ſa vie.
    Comme elle eſtoit dans l'appre-
    henſion , que ſon mari ne la recon-
    duiſit à la Baulme471 parmy les Hereti-
    ques : où elle ſeroit priuée des Sa-
    cremens , & de toutes conferences
    auec des perſonnes ſpirituelles. No-
    ſtre Seigneur luy reuela , qu'elle ne
    ſortiroit point de Valance : & , en
    ſuite, luy enſeigna la methode qu'elle
    deuoit tenir , s'occupant interieure-
    ment auec luy.
    Son mari s'en alla à la guerre ,
    où il fut deux ans. Elle, ce pendant,
    prioit Dieu qu'il ne mourut point He-
    tique.  Elle eut reuelation qu'il re-
    tourneroit , qu'il ſe conuertiroit &
    
    340
    La Direction & la Conſolation 472
    mourroit bon Catholique. Dez ſon
    retour , elle le preſſa pour ſa con-
    uerſion. Enfin , il ſe fit inſtruire par
    le Pere Changez Ieſuite : qui le con-
    feſſa & communia.
    Cet homme, apres ſa conuerſion,
    ſe trouua merueilleuſement content;
    & perſeuera en la crainte de Dieu ,
    iuſquà la mort. Il eſtoit tres-doux &
    tres debonnaire.  Il ſe conformoit à
    toutes les volontez de ſa femme : &
    n'auoit point d'autre ſoin plus à cœur,
    que de luy complaire.  Ainſi Dieu
    ſanctifia l'homme infidelle , par la
    femme fidelle, comme parle l'Apoſtre.
    Dieu voulut luy donner occaſion
    de ſe bien preparer à la mort. Il luy
    enuoya vne longue maladie , qui le
    mina peu à peu. Il ſupporta ſon mal,
    auec vne grande patience , & auec
    vne excellente reſignation à la volon-
    té de Dieu. Marie le ſeruiſt touſiours,
    auec vne charité tres tendre , tres-
    forte , & tres ſoigneuſe: ne luy laiſ-
    ſant manquer de choſe quelconque,
    & adouciſſant ſes douleurs, par tou-
    tes les voyes poſſibles. Enfin, il mou-
    
    341 473
    des perſonnes Mariées.
    rut tres-chreſtiennement, muni des
    ſaincts Sacremens de l'Egliſe. Marie
    eut reuelation , qu'il eſtoit decedé
    en la grace de Dieu: ce qui la conſo-
    la merueilleuſement. Elle fit beau-
    coup de prieres pour luy : &, com-
    me elle les continuoit , il luy appa-
    rut au bout de l'an , ſortant de Pur-
    gatoire , & s'en allant au Ciel : ce
    qui la remplit d'vne ioye inexplica-
    ble.
    A la mort de ſon mary , elle ſe
    trouua ſans argent , ſans prouiſions,
    & ſans auoir moyen de pouruoir à
    ſes neceſſitez corporelles. Mais com-
    me elle prioit à l'Egliſe.  N. Sei-
    gneur luy reuela , qu'il en prendroit
    le ſoin : & qu'il ne permettroit pas,
    qu'elle manquaſt de rien. Cette pro-
    meſſe commença a s'accomplir, par
    la multiplication de ſa farine.  Car
    n'en ayant que pour vn mois , elle
    en veſcut vn an entier.
    Sa farine manquant, on luy ap-
    porta ſecrettement du bled, & d'au-
    tres prouiſions neceſſaires, en ſa mai-
    ſon.  Et ſi Dieu l'inſpiroit de faire
    
    642
    La Direction & la Conſolation
    quelque charité , on luy apportoit
    de l'argent : ou à l'Egliſe l'on en met-
    toit en cachette dans ſes heures474, ſans
    qu'elle y priſt garde.
    Tout le reſte de la vie de cet-
    te ſaincte femme eſt remplie de mer-
    ueilles.  Dieu luy ayant donné d'ad-
    mirables lumieres interieures : luy
    enſeignant ce qu'elle deuoit faire à
    la Meſſe , & en toutes ſes actions :
    l'eſleuant à vne tres-haute contem-
    plation : l'honorant de ſa preſence,
    de celle de ſa mere , & de ſes An-
    ges : & l'ornant de tres-excellentes
    graces.
    Elle, par vn amour reciproque,
    ſe donnoit toute à luy : s'occupoit
    ſans ceſſe en de ſaincts exercices :
    ſouffroit alegrement toutes les affli-
    ctions , qui luy arriuoient , & s'e-
    xerçoit aux plus eminentes & plus
    heroïques vertus.
    Mais, comme toutes ces merueil-
    Chez
    Proſt.475
    les ſont hors de mon ſuiet , ie n'en
    diray point dauantage. Vous auez ſa
    vie imprimée à Lyon , qui eſt tres-
    ample. Il vous ſera facile de l'auoir.
    
    643
    des perſonnes Mariées.
    Cette ſaincte femme mourut à
    Valance en Dauphiné , l'an de gra-
    ce 1648. En quoy vous voyez, qu'en-
    core en nos iours , la main de Dieu
    n'eſt point reſſerrée : & que ſon
    cœur a vne grande affection enuers
    tous ceux qui ſe donnent parfaite-
    ment à luy.
    Reflexion.
    I. Dieu aſſiſte plus efficacement,
    lors qu'il ſemble plus abandonner
    ſes ſeruiteurs , & ſes ſeruantes.
    II. Perſonne ne peut nuire à celui,
    que Dieu prend ſous ſa protection.
    III. l'Oraiſon de la femme obtient
    ſouuent la conuerſion du mari. IV.
    Perſonne ne meurt de faim , s'il
    met parfaitement ſa confiance en
    Dieu.
    Cul de lampe fleuri.
    
    344 476
    La Direction & la Conſolation
    Bandeau décoratif.

    CHAPITRE X.

    La Vie de Saincte Godolene.

    IE ne puis mieux finir ce liuret,
    que par la vie & par les ſouf-
    frances de ſaincte Godolene ; qui
    n'a pas eſté pluſtoſt mariée, qu'elle
    a eſté Martyre : ayant commencé
    d'endurer , au milieu des reſioüiſ-
    ſances de ſes nopces. Toute ſa vie
    a continué dans de grandes trauer-
    ſes ; & ſa mort a eſté tres-doulou-
    reuſe & tres-faſcheuſe. De ſorte qu'il
    eſt difficile , que vous puiſſiez plus
    ſouffrir : & , par conſequent , que
    vous ne trouuiez en cette vie vne
    matiere de conſolation , dans vos
    douleurs.
    Saincte Godolene fut fille de
    Surius
    4. tom.
    Molan
    &
    Meyer.
    Vvifred , & d'Ognie , perſonnes
    nobles & vertueuſes. Elle naquit en
    Picardie, au territoire de Boulogne,
    pres de Calais. La renommée de la
    
    345 477
    des perſonnes Mariées.
    viuacité de ſon eſprit , & de ſon
    excellente beauté incita vn Gentil-
    homme Flamand , nommé Bertulfe
    qui eſtoit fort riche , la demande
    en Mariage. Elle luy fut incontinent478
    accordée , à cauſe de l'auantage de
    cette alliance.
    Bertulfe bien ioyeux de ſa con-
    queſte , mene ſon Eſpouſe en ſon
    logis , pour y celebrer les nopces.
    Mais à peine Godolene auoit elle
    paſſé le ſueil479 de la porte , qu'elle
    fut accueillie d'vne furieuſe tempeſte:
    le demon ayant ietté vne telle auer-
    ſion dans l'eſprit de ſon mari , qu'il
    n'en pouuoit ſouffrir la veüe. Sa Belle-
    mere480 eſtoit encore plus animée con-
    tre elle : & fortifioit par ſes diſcours
    cette alienation de ſon fils ; luy re-
    prochant qu'il s'eſtoit allié imprudem-
    ment à vne eſtrangere , comme s'il
    n'y euſt point eu d'aſſez nobles &
    d'aſſez riches filles dans le pays, pour
    luy.
    La celebrité des nopces dura trois
    iours.  Bertulſe ne s'y voulut pas trou-
    uer , ne pouuant regarder ſa femme.
    
    646
    La Direction & la Conſolation
    Les trois iours eſtant paſſez: il quitta
    ſa maiſon , & ſe retira en celle de
    ſon Pere. Godolene, eſtant reſtée ſeu-
    le , ſe ietta entre les bras de ſon Sau-
    ueur , implorant ſon ſecours en vne
    ſi grande affliction dans vn païs eſtran-
    ger : & gouuerna ſi ſagement ſa fa-
    mille , que la meſdiſance meſme n'y
    pouuoit rien trouuer à reprendre481.
    Bertulfe , croiſſant de iour en
    iour dans ſes mauuaiſes humeurs &
    dans ſa malice , donna ſa femme en
    garde à vn de ſes ſeruiteurs : afin
    de l'affliger & de la tourmenter. Il
    luy defendit , ſur peine d'encourir
    ſon indignation , de luy bailler au-
    tre choſe pour ſon viure, qu'vn mor-
    ceau de pain par iour.
    Ce ſeruiteur , qui eſtoit vn bar-
    bare , executoit ponctuellement ce
    qui luy eſtoit ordonné ; & traitoit
    Godolene , non comme ſa Dame &
    Maiſtreſſe, mais comme vne eſclaue,
    auec du pain, du ſel & de l'eau.
    Godolene, ſe ſouuenant de la Paſ-
    ſion de ſon Sauueur & des Saincts
    Martyrs , ſe reoüiſſoit d'auoir vne
    
    647
    des perſonnes Mariées.
    ſi belle occaſion de ſouffrance : & ſe
    mortifioit ſi genereuſement , qu'elle
    retranchoit encore quelque choſe de
    ſon pain, pour le diſtribuer aux pau-
    ures.  Elle parloit auec vne ſi aima-
    ble douceur & reſpondoit auec vne
    ſi humble modeſtie aux iniures, dont
    ce cruel ſeruiteur l'outrageoit : qu'el-
    les euſſent eſté capables d'amollir le
    cœur d'vn Tigre.  Il n'en deuenoit
    pas toutefois meilleur : & ne dimi-
    nuoit rien de ſes mauuais traite-
    mens.
    Bertulfe , au lieu d'eſtre touché
    d'vne ſi heroïque vertu , en deuint
    touſiours plus furieux , & plus re-
    ſolu de la perdre.  Il commanda à
    ce ſeruiteur de luy retrancher la moi-
    tié de ſon pain , pour la faire mou-
    rir de faim: ou au moins, pour luy oſter
    ce contentement de faire la liberale :
    & , par ce moyen , s'acquerir l'ami-
    tié de ceux qui connoiſtroient ſa
    Charité.
    Godolene ne ſe troubla nulle-
    ment de ce rengregement de dou-
    leur: mais embraſſa ioyeuſement cet-
    
    348
    La Direction & la Conſolation 482
    te nouuelle Croix : & s'offrit à tou-
    tes celles , que le Ciel permettroit.
    Elle ſe nourriſſoit alors d'oraiſon : &
    ſe logeoit dans les playes de ſon Re-
    dempteur , pour en ſuccer le Sang
    & s'en renforcer dans ſes combats.
    Elle s'impoſa vne ſi rigoureuſe loy
    d'abſtinence: qu'elle auoit encore du
    pain de reſte , pour les pauures.
    Les parens de Bertulfe , & prin-
    cipalement ſa Mere483, encore plus deſ-
    naturez que leur fils , redoubloient
    l'affliction de cette vertueuſe Dame
    & incitoient cet infame & cruel ma-
    ri, de faire mourir Godolene, à quoy
    il s'efforçoit de tout ſon pouuoir. Il
    n'oſoit neantmoins la tuer ouuerte-
    ment , à cauſe qu'elle eſtoit noble,
    & alliée à des perſonnes de qualité,
    qui en euſſent pris la vengeance.
    Godolene , ſe trouuant attaquée
    de tous coſtez , & ne voyant nulle
    apparence de ſauuer ſa vie que par
    la fuite , ſe retira auec vne ſienne
    ſeruante , & s'en alla chez ſon Pe-
    re.  Elle fit tout le chemin à pieds
    nuds , ſans ſouliers & ſans bas de
    chauſſe
    
    649
    des perſonnes Mariées.
    chauſſe. Tant elle eſtoit tenuë, dans
    vne extreme miſere & pauureté.
    Toute ſa parenté , iuſtement ir-
    ritée du procedé de Bertulfe , en fit
    plainte à Baudoüin Comte de Flan-
    dres
    : lequel commanda à ce cruel,
    de reprendre484 ſa femme: & de la trai-
    ter , ſelon ſa qualité & ſelon ſon me-
    rite , auec honneur & moderation.
    Il promit merueille : mais il ne
    la reprit , qu'à deſſein de la faire
    bien-toſt perir. Il la traita auec vne
    telle cruauté : que Godolene vit clai-
    rement qu'elle ſe deuoit preparer à
    la mort. Elle le predit à des femmes,
    qui luy portoient compaſſion : & ſe
    reſigna entierement à la volonté de
    Dieu : ne penſant plus qu'aux biens
    eternels , & foulant aux pieds tou-
    tes les vanitez de la terre.
    Enfin , Bertulfe commanda ou-
    uertement à deux ſeruiteurs485 , de la
    tuer durant la nuit. Il ſe retira à Bru-
    ges : afin qu'on creuſt , que cet ac-
    cident fuſt arriué à ſon inſceu.
    Vne nuit , ces deux bourreaux
    entrerent en ſa chambre , la firent
    E e
    
    650
    La Direction & la Conſolation
    leuer de ſon lit eſtant en chemiſe ,
    les cheueux eſpars , & les iambes
    nuës. Ils l'eſtranglerent incontinent486:
    & la ietterent en la riuiere. Peu apres,
    ils la retirerent , & la rapporterent
    dans ſon lit: où ils l'accommoderent
    auec tant de ſoin , qu'ils croyoient
    deuoir eſtre inconnus.
    Du commencement, ce crime
    ne vint en la connoiſſance de per-
    ſonne : & fut attribué à vne mort
    ſoudaine. Mais, apres quelque temps,
    Dieu fit paroiſtre la verité : & illu-
    ſtra la Saincte par pluſieurs Miracles.
    La terre où ils l'eſtranglerent, ſe
    conuertiſſoit en pierre plus blanche
    que neige : & quelques-vns en em-
    portant chez eux trouuoient qu'elle
    ſe changeoit en pierres precieuſes
    l'endroit de la riuiere , où ils la iet-
    terent, apres l'auoir eſtranglée , re-
    ceut vne telle vertu de Dieu : que
    les malades eſtoient gueris en buuant
    de cette eau.
    Bertulfe eut vne fille de ſa ſecon-
    de femme : qui , eſtant née aueu-
    gle , fut guerie par Saincte Godo-
    
    651
    des perſonnes Mariées.
    lene. Ce Miracle toucha ſi puiſſam-
    ment le cœur487 de cet homme , qu'il
    ſe conuertit : & fit baſtir vn Mo-
    naſtere de filles de l'Ordre de ſainct
    Benoiſt
    , qui fut dedié à ſaincte Go-
    dolene
    . On y garde le ſang, qu'elle
    ietta par la bouche & par le nez ,
    lors qu'elle fut eſtranglée. Pluſieurs
    malades , affligez de diuerſes mala-
    dies , ont recouuert la ſanté à ſon
    ſepulchre.
    Sa vie a eſté eſcrite , par vn
    Preſtre nommé Progon488 ; Surius la
    rapporte en ſon quatrieſme Tome,
    Molan en fait mention en ſes An-
    notations ſur Vſuard & au Catalo-
    gue des Saincts de Flandres. Iacques
    Meyer
    en parle auſſi , dans ſes An-
    nales de Flandres. Elle mourut l'an
    de grace 1070.
    Enfin, elle obtint tant de bons
    mouuemens à Bertulfe ſon mari ,
    qu'il entra dans le Monaſtere de ſainct
    Vinoce
    : où il veſcut ſainctement iuſ-
    ques à la mort.
    Reflexion.
    I.  Il eſt perilleux de ſe marier
    
    652
    La Direction & la Conſolation
    à vn eſtranger. II. Les parens doiuent
    maintenir l'amitié entre leurs enfans
    & leur bru.  III. Lors qu'vne gran-
    de auerſion dure long-temps, & cau-
    ſe des mauuais traitemens , il n'y a
    point d'autre remede aſſeuré, que la
    ſeparation.  IV. Ceux qui ſont ma-
    riez peuuent faire vne reflexion ge-
    nerale ſur toutes ces vies : & con-
    ſiderer , qu'il eſt difficile , qu'il n'y
    ait quelque manquement dans vn
    Mariage , & que , par conſequent ,
    il faut ſe reſoudre à vne forte & ge-
    nereuſe Patience : veu que la Cou-
    ronne eternelle ne ſe donne qu'aux
    combattans & aux vainqueurs.

    LAVS DEO VIRGINIQVE MATRI.
    

    Noms propres et Terminologie médicale

    Abbaye de Prüm

    Abbaye bénédictine de Pruim, Prüm ou Prom, au diocèse de Trèves en Allemagne. Elle fut fondée par des moines d'Ecthernach sur des terres offertes en 721 par Bertrade l'Ancienne, épouse de Pépin le Bref. L'abbaye fut également un lieu de retraite pour les Carolingiens : Charles le Chauve y fut banni durant une partie de son enfance, ainsi que Pépin le Bossu, fils de Charlemagne considéré comme illégitime.

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    Abbaye Saint-Médard-de-Soissons

    Abbaye bénédictine de Soissons fondée en 557 par le roi Clothaire Ier, pour y recevoir les reliques de Saint Médard. Sous les Carolingiens, l'abbaye joua un rôle déterminant dans les affaires du royaume.

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    Abel

    Personnage biblique (Genèse, IV). Second fils d'Adam et d'Ève, il est pasteur et offre au Seigneur un agneau. Dieu ayant préféré cette offrande à l'offrande de fruits de son frère Caïn, celui-ci, jaloux, l'assassine. On a interpreté ce meurtre comme une évocation du conflit entre l'économie pastorale archaïque (Abel) et la sédentarisation par l'agriculture (Caïn).
    • Abel, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Abel, Wikipédia l'encyclopédie libre (29 décembre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 13 février 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Abel.

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    Abigaïl

    Personnage biblique d'une beauté immense, elle était la femme du riche Nabal. Dans le passage (I Samuel, XXV), elle sauve son mari de la fureur de David. Après la mort de Nabal, elle devint ensuite la seconde épouse de David.
    • Abigail, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Abigaïl (Bible), Wikipédia l'encyclopédie libre (6 février 2016), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 21 juin 2016. https://fr.wikipedia.org/wiki/Abiga%C3%AFl_(Bible).

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    Abimelech

    Monarque cité dans la Bible, Abimelech est le nom d'un prince de Guérar, ville des Philistins, qui enleva Sara la croyant sœur d'Abraham et non son épouse. Son fils, aussi nommé Abimelech, se trouva dans le même cas à l'égard de Rébecca, femme d'Isaac. Abimelech est aussi le nom commun d'un certain nombre de rois des Philistins qui signifie Mon père le roi.

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    Abiron

    Frère de Dathan, fils d’Éliab, et petits-fils de Phallu, de la tribu de Ruben. L’un des conjurés avec Coré et Dathan, contre Moïse et Aaron dans le désert (Livre des Nombres, 16). Dieu exerça une punition terrible contre ces rebelles, en les abîmant tout vivants dans la terre qui s’ouvrit pour les engloutir.

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    Abner

    Dans l'Ancien Testament, Abner, ou Avner ben Ner, est fils de Ner, et chef de l'armée de Saül. Après la mort de ce dernier, il fit en sorte qu'Isboseth fût reconnu roi par la plupart des tribus d'Israël, pendant que David régnait à Hebron sur la tribu de Juda. Il fut assassiné par Joab, jaloux de son crédit.
    • Abner, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Abner, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 13 mai 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Abner.

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    Abraham

    Patriarche biblique du livre de Genèse, époux de Sara puis de Cétura, et père d'Ismaël et d'Isaac; il reçoit à plusieurs reprises la bénédiction de Dieu qui lui donne le pays de Canaan, lui promet une nombreuse descendance et instaure la circoncision comme signe de cette alliance. Il est ainsi considéré comme l'ancêtre des peuples hébreux et arabe, père du judaïsme, patriarche du christianisme et prophète de l'islam.
    • Abraham, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Abraham, Wikipédia l'encyclopédie libre (27 août 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 8 septembre 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Abraham.

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    Abraham Aben Ezra (Abraham ben Meir ibn Ezra)

    Rabbin andalou du XIIe siècle. Grammarien, traducteur, poète, exégète, philosophe, mathématicien et astronome, il est considéré comme l'un des plus éminentes autorités rabbiniques médiévales. Ses ouvrages de grammaire, rédigés en hébreu, ont fait connaître à l'Occident les travaux des grammariens d'Espagne et d'Orient.

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    Achab

    Personnage biblique qui apparaît dans le Premier Livre des Rois. Achab est le fils d'Omri et était roi d'Israël vers 873 à 853 a.v. J.C. Il réignait pendant l'apogée du royaume du Nord, et il était l'allié de Tyr. Ses disputes avec le prophète Élie furent très importantes dans la religion juive.
    • Achab (roi), Wikipédia, l'encyclopédie libre(25 novembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 10 décembre 2012.https://fr.wikipedia.org/wiki/Achab_(roi).
    • Achab, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Actes des Apôtres

    Livre du Nouveau Testament de datation difficile (80-100?), placé après les Évangiles. Il raconte l'origine de la première communauté chrétienne de Jérusalem ainsi que les voyages missionnaires de saint Paul. La tradition l'attribue à saint Luc.
    • Actes des Apôtres, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Actes des Martyrs (en lat. Acta Martyrum)

    Les Actes des Martyrs sont des registres relatant les souffrances et la mort d’un martyr chrétien ou d’un groupe de martyrs. Ces registres furent autrefois créés et utilisés par l’Église, comme attesté par saint Augustin.
    On rassemble habituellement sous ce nom des récits, la plupart du temps anonymes et de valeur historique et littéraire très inégale, qui évoquent les persécutions subies par les premiers chrétiens. On distingue généralement trois types de documents : les procès verbaux du tribunal, plus ou moins remaniés (les Actes de S. Justin), qui sont des récits très dépouillés ; les rapports de témoins oculaires, qui portent le nom de Passions ou de Martyres (le Martyre de Polycarpe) ; les légendes de martyrs, le plus souvent destinées à légitimer un culte (le Martyre de S. Clément), qui sont de même nature que les Vies de saints, avec lesquelles on les confond parfois.

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    Adam

    Dans les traditions juive, musulmane et chrétienne, Adam fut le premier homme, créé par Dieu et mis dans le Paradis terrestre (Éden). Dieu créa également une femme, Ève, à partir de la côte d'Adam, ainsi représentant le mariage comme l'union de l'homme et de la femme en une seule chair.
    Selon la tradition, Ève, tentée par Satan, qui avait pris la forme d’un serpent, encouragea Adam à manger le fruit défendu ; ce péché originel, qui pèse sur toute l’humanité, provoqua Dieu à chasser les deux du Paradis. Ève et Adam eurent trois fils, Abel, Caïn et Seth. Le premier livre de la Bible, la Genèse, raconte l’histoire du premier homme et de la première femme sur la Terre.
    • Adam, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Adonis (en phénicien Adoni mon seigneur)

    Jeune homme d'une beauté hors de commun. Sous la supplication d'Aphrodite, Zeus le ressuscita après qu'il fut tué par un sanglier. Ainsi transformé en divinité, Zeus permit à Adonis de séjourner avec ses deux amantes, Aphrodite et Perséphone, pour une partie de l'année sur la terre avec la première et l'autre partie aux Enfers avec la séconde.
    • Adonis (mythologie), Wikipédia, l'encyclopédie libre (22 février 2024), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 22 février 2024. https://fr.wikipedia.org/wiki/Adonis_(mythologie)
    • Adonis en phénicien Adoni mon seigneur, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Adversus Jovinianum

    Texte de réfutation (par Saint Jérôme v. l'année 393) contre les opinions non-catholiques concernant le mariage et la virginité de l'ancien hérétique Jovinien.

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    Aelia Flacilla

    Impératrice romaine, née en Espagne et morte en Thrace en l'an 386, première épouse de l'empereur de Rome Théodose Ier. Chrétienne fervente, elle joua un grand rôle dans la destruction des cultes païens et fut louée par saint Ambroise et Grégoire de Nysse.

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    Agar (en héb. Hagar)

    Dans la Genèse (XVI et XXI), Agar est une servante égyptienne de Sara, la femme d'Abraham. Elle est mère d'Ismaël, un enfant que Sara, qui est jusqu'alors stérile, a suggéré à Abraham d'avoir de sa servante. Agar est renvoyée dans le désert avec son fils à la demande de Sara après la naissance d'Isaac.
    • Agar ou Hagar, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Agar (Bible), Wikipédia l'encyclopédie libre (30 avril 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 6 mai 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Agar_(Bible).

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    Agatharchide, Agatharchidès ou Agatharchus

    Grammarien et géographe grec, né à Cnide en Turquie vers l'an 150 avant J.-C. Il fut secretaire et lecteur du roi Ptolémée Alexandre. Il est l'auteur d'un Périple de la mer Érythrée et des Traités de l'Asie, de l'Europe, etc. Il ne reste de lui que des fragments du Périple, recueillis par Hudson dans ses Geographi minores, et commentés par Gosselin dans ses Recherches sur la Géographie.

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    Agathoclée ou Agathoclie

    Courtisane et joueuse d'instruments, célèbre par sa beauté. Ptolémée Philopator, roi d'Égypte, en devint si amoureux que pour l'épouser il fit mourir la Reine Eurydice, sa femme, qui était aussi sa sœur, et dont il avait eu Ptolémée Epiphane. Agathoclée, avec son frère Agathoclès et sa mère Oenanthe, gouvernèrent le royaume. Ils cachèrent la mort du roi Philopator, pillèrent ses trésors, et voulurent même faire mourir le jeune Ptolémée, qui n'avait que cinq ans. Cependant, le peuple d'Alexandrie le délivra de ce danger, et Agathoclée fut mise à mort, avec sa mère et son frère, la même année que mourut Philopator en l'an 204 av. J.-C.
    • Moreri, Louis,Le grand dictionnaire historique ou le Mélange curieux de l'histoire sacrée et profane, t. I., Paris, Denys Mariette, 1707, p. 79. Livre numérique Google, Internet, 24 avril 2013.https://books.google.fr/.
    • Sabbathier, François,Dictionnaire pour l'intelligence des auteurs classiques, grecs et latins,Paris, Seneuze, 1766, p. 410. Livre numérique Google, Internet, 24 avril 2013.https://books.google.fr/.

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    Agrigente (en lat. Agrigentum, en grec anc. Akragas

    Ville d'Italie, près de la côte Sud-Ouest, en Sicile. La ville fut fondée en 582 av. J.-C. par la cité de Géla (elle-même colonie grecque fondée par Rhodes et les Crétois). La cité connaît une expansion géographique au VIe siècle av. J.-C. sous la direction des tyrans. Prise par les Carthaginois en 406 av. J.-C., elle déclina au profit de Syracuse. En 828, les Arabes s'en emparèrent et la détruisirent. Nommée Kerkent par ces derniers, elle devint Girgenti avec les Normands, jusqu'en 1927. On y retrouve les ruines de l'antique Akragas, notamment des temples doriques de la Concorde, d'Héra Lacina, de Zeus Olympien, des Dioscures (-Ve s.) et d'Héraclès (-VIe s.).
    • Agrigente, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Agrigente, Wikipédia l'encyclopédie libre (2 mai 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 10 mai 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Agrigente.

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    Aimoin de Fleury

    Moine et chroniqueur français du Moyen Âge né à Villefranche-du-Périgord vers 970 et mort à l'abbaye de Fleury à Saint-Benoît-sur-Loire après 1008. Il est l'auteur d'une Histoire des Francs (en lat. Historiæ Francorum Libri IV), depuis les origines jusqu'à Pépin le Bref, en 654.

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    Aix-la-Chapelle (en all. Aachen)

    Ville d'Allemagne située dans le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, à 5 km des frontières belge et néerlandaise.
    Histoire. L'ancienne Aquae Grani des Romains devint au IXe s. la résidence favorite de Charlemagne qui y mourut en 814. Trente-six empereurs germaniques y furent couronnés de 813 à 1513. Du XVIIe au XIXe s., plusieurs traités y furent signés. Le plus important est celui du 2 mai 1688, paix conclue entre l'Espagne et Louis XIV sous la pression de la Triple-Alliance. [...]

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    Alanguer, Alanguera ou Alanguerum

    Petite ville de Portugal, qui est dans l'Estramadure, proche du Tage, entre la ville de Lisbonne et celle de Leira. Elle donne son nom à un grand territoire dans lequel la ville de Lisbonne est renfermée. On croit communément qu'Alanguer est la ville qu'on nommait autrefois Jerabrica, que d'autres placent au village Pavos, à une lieue d'Alanguer.
    • Moréri, Louis, Le Grand dictionnaire histoirique ou le Mélange curieux de l'Histoire sacrée et profane, […], t. 1, Paris, Mariette, 1725, p. 217. Livre numérique Google, Internet, 16 avril 2014. https://books.google.ca/.

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    Albrecht Krantz (en lat. Albertus Crantzius)

    Humaniste, diplomate et historien allemand, né à Hambourg en 1448 et mort en 1517. Il enseigna la philosophie et la théologie à Rostock et à Hambourg. Il s'est essentiellement intéressé à l'histoire des peuples germaniques et des royaumes scandinaves, et ses travaux, remarquables pour l'époque par leur sens déjà critique, ont joui longtemps d'une grande estime.
    • Bouillet, Marie-Nicolas et Alexis Chassang (dir.), Albert Krantz dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, Paris, Hachette, 1878. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 11 mars 2014. https://gallica.bnf.fr.
    • Albrecht Krantz, Wikipédia l'encyclopédie libre (16 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 11 mars 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Albrecht_Krantz.

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    Alcibiade (en gr. Alkibiadês)

    Général et homme d’État grec (Athènes -450 - Melissa, Phrygie 404 av. J.-C.) de l’illustre famille des Alcméonides. Pendant sa jeunesse, il étudia avec Socrate et fut le favori du philosophe. Lors de la bataille de Potidée pendant la guerre du Péloponnèse, Socrate même lui sauva la vie. Alcibiade posséda une reputation controversée car il fut symbole de la démocratie mais aussi déserteur qui alterna son alliance entre Athènes et Sparte. Par conséquent, il fut toujours en fuite de ses ennemis et il finit par être asssasiné. On aurait mis le feu à sa chambre et lorsqu’il tenta de s’enfuire, ses gardiens l’auraient battu jusqu’à ce que la mort s’en suivît.
    • Alcibiade en gr. Alkibiadês, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Pouget, Andrée, Alcibiade (~450-~404), Encyclopédie Universalis (2009), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 1er octobre 2009.

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    Alexandre le Grand

    Né en 356 av. J.-C. à Pella, Alexandre le Grand fut le fils du roi Philippe II et d’Olympias devenant en -336 roi de Macédoine ainsi que le chef de la Confédération hellénique. Considéré comme un des plus grands conquérants de l'histoire, Alexandre le Grand créa un empire s'étendant de la mer Ionienne à l'Himalaya. Il fonda Alexandrie en Égypte (-332- -331) et choisit Babylone comme la capitale de son empire (-331). Il mourut à Babylone en -323 après quoi ses généraux, les Diadoques, partagèrent son empire et se mirent à combattre par la suite, assassinant sa mère Olympias, son épouse, Roxane, et son fils, Alexandre IV.
    • Alexander the Great, Wikipédia l'encyclopédie libre (21 novembre 2023), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 15 décembre 2023. https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_le_Grand.
    • Alexandre le Grand (~356-~323), Encyclopédie Universalis (2009), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 1er octobre 2009.
    • Alexandre le Grand ou Alexandre III, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Alexandrie en ar. al-Iskandarīyah, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Alexandre VI (pape; Rodrigo Borgia) 

    (Játiva, Espagne 1431 – Rome 1503). 212e pape (1492-1503). Neveu de Calixte III qui le fit cardinal à vingt-cinq ans, il fit scandale, d'abord par les intrigues simoniaqus qui favorisèrent son élection, ensuite par les enfants illégitimes qu'il eut de Rosa Vannozza Catanei (mère de César et de Lucrèce Borgia), puis de Julie Farnèse. Il lutta contre les petits tyrans italiens, forma une ligue contre Charles VIII de France devant qui il finit par s'incliner (traité du 15 janv. 1495), mais fut l'allié de Louis XII à l'instigation de son fils César, que cette politique servait. L'assassinat de son fils Jean, duc de Candie (1497), lui fit songer 'à son propre amendement et à celui de l'Église' mais sa bulle de réforme resta sans suite. La découverte de l'Amérique eut lieu sous son pontificat, par quatre bulles (1493) il soumit les conquêtes futures à l'évangélisation des indigènes et délimita, selon un méridien, les zones d'influence espagnole et portugaise.
    • Alexandre VI [Rodrigo Borgia], Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Alexandre VI, Wikipédia l'encyclopédie libre (18 mars 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 29 avril 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_VI.

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    Alphonse de la Cerda, dit le Déshérité

    Infant de Castille, baron de Lunel, né vers 1271 et mort vers 1327. Fils aîné de Ferdinand de la Cerda (mort en 1275) et de Blanche de France (1253-1320). Après la mort de son père, sa grand-mère paternelle, la reine Yolande d'Aragon, l'emmène avec son jeune frère Ferdinand de la Cerda de Castille en Aragon pour être sous la protection du roi Pierre III d'Aragon, frère de Yolande. En 1303, Alphonse le Déshérité trouve refuge en France où le roi de France Philippe IV le Bel le fait baron de Lunel. En 1325, il épousa Isabelle Antoing dont il eut deux fils : Louis de la Cerda et Alphonse de la Cerda.

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    Alphonse Ier d'Este

    Né en 1476 à Ferrare, fils d'Hercule Ier d'Este et d'Éléonore d'Aragon, Alphonse Ier fut duc de Ferrare et de Modène. Il épousa Anna Sforza en 1491, mais elle mourut en 1497 à l'âge de 21 ans, et fut enterré avec son fils. Quatre ans plus tard, il épousa Lucrèce Borgia, fille d'Alexandre VI, et ils eurent un fils, Hercule II, duc de Ferrare et de Modène.

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    Alphonse IV de Portugal, surnommé le Vaillant ou le Brave  

    (Lisbonne 1290 – id. 1357). Roi du Portugal (1325-1357). Il poursuivit l'œuvre de son père Denis Ier et s'allia avec Alphonse XI de Castille dans la lutte contre les Maures.
    • Alphonse IV, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Alphonse IV de Portugal , Wikipédia l'encyclopédie libre (12 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 16 avril 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Alphonse_IV_de_Portugal.

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    Alphonse V d'Aragon

    Alphonse V, aussi appelé Alphonse le Magnanime ou Alphonse le Grand, né vers 1396 à Medina del Campo en Castille et mort en 1458 à Naples en Italie, fut roi d'Aragon et de Sicile. Fils et successeur de Ferdinand Ier le Juste, il prit pour la première fois le titre de « roi des Deux-Siciles » (royaume de Naples et de Sicile) et s'installa à Naples où il tint une cour brillante.
    • Alphonse, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Alphonse V d'Aragon, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 3 avril 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Alphonse_V_d'Aragon.

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    Alphonse XI de Castille, dit le Vengeur 

    Roi de Castille et de Léon (1312-1350), né à Salamanque en 1311 et mort à Gibraltar en 1350. Fils du roi Ferdinand IV et de Constance de Portugal. Il s'allia à son beau-père Alphonse IV de Portugal et vainquit les Maures à Tarifa en 1340. En 1344, il s'empara d'Algésiras et mourut de la peste noire au siège de Gibraltar.
    • Alphonse XI le Vengeur, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Alphonse XI de Castille, Wikipédia l'encyclopédie libre (10 mars 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 23 avril 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Alphonse_XI_de_Castille.

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    Alèthe, Alette ou Alix de Montbard (la bienheureuse)

    Mère de saint Bernard de Clairvaux et épouse du bienheureux Técélin, née à Montbard en 1070 et morte vers 1100. Elle eut plusieurs enfants de bénédiction dont le plus illustre est saint Bernard, qu’elle consacra à Dieu dès son jeune âge.

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    Alémanie 

    Région de Germanie peuplée par les Alamans. Elle s'étendait sur la Suisse alémanique, l'Alsace, le sud du pays de Bade, le Wurtemberg et la Souabe. Occupée par les Alamans au VIe s., elle fut érigée en duché et resta sous la suzeraineté mérovingienne. Le duché fut supprimé par Charles Martel en 739.
    • Alémanie, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Aman ou Haman

    Personnage biblique du Livre d'Esther. Ministre d'Assuérus (Xerxès Ier) de l'empire perse, Aman est connu pour son hostilité aux Juifs. Il est destitué de son pouvoir au profit de Mardochée et mis à mort.
    • Aman ou Haman, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Haman (Bible), Wikipédia l'encyclopédie libre (24 décembre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 18 février 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Haman_(Bible).

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    Amboise

    Ch. -1. de cant. de l'Indre-et-Loire, arr. de Tours, sur la Loire. 10 982 hab. (aggl. 15 391) (Amboisiens). Château construit par Charles VIII, agrandi par Louis XII et François Ier : chapelle Saint-Hubert de style gothique flamboyant ; logies du roi (aile gothique et aile Renaissance), contigue à la tour des Minimes. Église Saint-Denis en majeure partie du XIIe s. (voûtes angevines et chapiteaux historiés). Clos-Lucé, manoir du XVe s., où mourut Léonard de Vinci et où sont installées des maquettes de machines imaginées par lui.
    • Amboise, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Ammien Marcellin (en lat. Ammianus Marcellinus)

    Historien latin d'origine grecque, né vers l'an 335 à Antioche et mort vers l'an 400, probablement à Rome. Il est l'auteur des Res gestae, en 31 livres, qui prennent la suite des Histoires de Tacite, allant de Nerva à la mort de Valens. Elles sont en partie perdues.
    • Ammien Marcellin, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Ammien Marcellin, Wikipédia l'encyclopédie libre (23 août 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 8 janvier 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ammien_Marcellin.

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    Amnon

    Personnage biblique, fils aîné du roi David. Selon le Deuxième livre de Samuel, Amnon viola sa demi-sœur Thamar et se fit tuer par son demi-frère Absalon.
    • David, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Amnon, Wikipédia l'encyclopédie libre (2 juillet 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1 octobre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Amnon.

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    Anaxilas d’Athènes

    Un auteur dramatique grec, qui vécut à Athènes vers 390 av. J.-C. Il composa un grand nombre de pièces de théâtre parmi lesquelles on cite : l’Orfèvre, les Cuisiniers, les Riches, le Flûteur, les Grâces, le Facteur de lyres.
    • Le Poitevin de l’Egreville, L’Esprit du théâtre, ou Pensées choisies des auteurs dramatiques les plus connus, tant anciens que modernes, tant nationaux qu’étrangers, Paris, Chez l’auteur, 1865, p. 123. Livre numérique Google, Internet, 21 juin 2013.https://books.google.fr/.

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    André de Gonzague, Marquis de Guastalla

    Fils puîné de Ferdinand II, Duc de Guastalla, et de Victoire Doria. Père de Jean, mort sans enfants.
    • Moreri, Louis, Le grand dictionnaire historique : ou le mélange curieux de l'histoire sacrée et profane [...], vol. 4, Paris, Jean Brandmuller, 1732, p. 318. Livre numérique Google, Internet, 6 mai 2013. https://books.google.fr/.

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    André de Hongrie

    André de Hongrie, roi de Naples, fut né en 1326, et étranglé le 18 décembre 1345. Son meurtre fut le résultat d’une conspiration approuvée par sa femme, Jeanne de Provence. Il épousa Jeanne en 1333 (il avait sept ans; elle, neuf ans). Les relations entre les époux furent hostiles tout au long de leur mariage. À la mort du grand-père de Jeanne en 1343, elle seule fut déclarée reine. Quand André sollicita du pape son propre couronnement, son assassinat fut programmé.
    • Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours, avec les renseignements bibliographiques et l’indication des sources à consulter, sous la direction de M. le Dr Hoefer, Paris, Firmin Didot Frères, 1855.
    • Aurell, Martin, Jean-Paul Boyer et Noël Coulet, La Provence au Moyen âge, Aix-en-Provence, Publications de l'Université de Provence, 2005, p. 181-205.

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    André Duchesne ou Du Chesne (en lat. Andreas Chesneus

    Géographe et historien français, né en 1584 en Touraine et mort en 1640 à Paris. Il est l’auteur d’un grand nombre d’ouvrages précieux pour l’histoire, dont l’Histoire d’Angleterre, d’Écosse, et d’Irlande (1614). Il publie également un grand nombre d’histoires généalogiques de familles illustres, dont la maison de Montmorency.

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    Ange Gabriel

    Un des archanges des traditions juive, chrétienne et musulmane, le nom Gabriel se traduit par homme de Dieu. Dans le Livre de Daniel, Gabriel interprète visions et prophéties et dans l'Évangile de Luc il annonce à Zacharie la naissance de Jean-Baptiste et à Marie celle de Jésus.
    • Gabriel, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Ange Raphaël

    Raphaël (de l'hébreu : refa- : guérir et -El : Dieu ; c'est-à-dire Dieu guérit) est le troisième archange reconnu par l'Église catholique. C'es un personnage biblique du Livre de Tobie où il apparaît comme le bon ange de Tobie.
    • Raphaël (archange), Wikipédia l'encyclopédie libre (8 août 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 26 septembre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Raphaël_(archange).
    • Raphaël , Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Ania

    Dame romaine, célèbre par sa beauté. Devenue veuve, on lui conseilla de prendre un second engagement, qu'elle refusa, disant d'un second mari que Bon, je craindrois de le perdre; méchant, je regretterois davantage le premier. 
    • Christophe, Matthieu, Dictionnaire pour servir à l'intelligence des auteurs classiques..., t.1, Paris, L. Duprat-Duverger, 1805.

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    Anne Boleyn (en fr. Anne de Boulen)

    Anne Boleyn (c. 1501-1536) est la deuxième épouse du Roi anglais Henri VIII et la mère d’Elizabeth I d’Angleterre. Leur mariage, qui eut lieu suite à la répudiation de Catherine d’Aragon, provoque le schisme entre la monarchie anglaise et l’Église catholique qui ne reconnaissait que le premier mariage d’Henri.
    Accusée d’adultère, d’inceste et de trahison, Anne Boleyn fut mise à mort. Son exécution contribua aux conflits entre Protestants et Catholiques en Angleterre.

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    Anne de Clèves (en all. Anna von Jülich-Kleve-Berg

    (1515 – 1557), reine d’Angleterre, la quatrième femme d’Henri VIII qui la répudia au bout de six mois, mais la laissa mener une existence paisible par la suite.
    • Anne de Clèves, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Anne de Clèves, Wikipédia l'encyclopédie libre (23 janvier 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1 mai 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Anne_de_Clèves.

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    Anne de France (dite la dame de Beaujeu)

    (1461-1522). Fille de Louis XI, duchesse de Bourbon et régente de France entre 1483 et 1491. En 1474, elle fut mariée à Pierre de Beaujeu, duc de Bourbon. À la mort de Louis XI, le frère d'Anne, Charles VIII, monta sur le trône à l'âge de 13 ans. Ainsi Anne agit-elle en régente à la place de son frère. Lors de la Guerre folle, menée contre Anne et son mari par les princes, notamment Louis d'Orléans (le futur Louis XII), elle fut victorieuse en 1488. À ce moment-là, elle fait épouser son frère Charles à Anne de Bretagne pour cimenter la victoire et attacher cette province à la monarchie, parachevant en partie l'expansion territoriale entamée par son père.
    • Anne de France (dite la dame de Beaujeu), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Anne de France, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 août 2009), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1er octobre 2009. https://fr.wikipedia.org/wiki/Anne_de_france.

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    Anne Jagellon

    (1522 – 1596), reine de Pologne (1576-1587). Fille de Sigismond Ier Jagellon, roi de Pologne, elle épousa Étienne Ier Báthory, qui devint roi de Pologne en 1576.
    • Anne Jagelon, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Anna Jagellon, Wikipédia l'encyclopédie libre (31 mars 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 10 juin 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Anna_Jagellon.

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    Antigonos Monophthaimos le Borgne

    Général macédonien (-384 à -301), à l'origine des Antigonides. Lieutenant d'Alexandre le Grand, il fut l'un des principaux diadoques. Satrape de Phrygie (-323), il tenta de reconstituer à son profit l'unité de l'empire d'Alexandre. Aidé par son fils Démétrios Ier Poliorcète, il combattit les autres diadoques, vainquit et fit tuer Emène, satrape de Cappadoce, imposa son pouvoir à une partie de la Grèce, en Asie Mineure et en Syrie, puis se proclama roi d'Asie en -307. Il fut vaincu et tué à la bataille d'Ipsos (-301). 
    • Antigonos Monophthaimos, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Antioche (en turc Antakya)

    Ancienne ville de la Syrie antique fondée v. 300 par Séleucos Ier Nicator, général d'Alexandre le Grand, qui devint la capitale de l'Empire séleucide et grand centre de l'Orient hellénistique. Pendant la domination de l'Empire romain, Antioche était la troisième plus grande et importante ville après Rome et Alexandrie. Elle fut également le siège de la mission de Saint-Paul (47-55 ap. J.-C.) d'où l'un des premiers centres du christianisme. Antioche se trouve actuellement en Turquie au nord-ouest de la frontière syrienne.

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    Antisthène (en gr. Antisthenês)

    Antisthène est un philosphe grec né en Athènes v. -444/-365. Après avoir suivi les leçons de Gorgias et de Socrate, il fonda l'école cynique.
    • Antisthène, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Antoine Blancharde

    Épouse d'Aymar Tessonière et mère de Marie Tessonière, dite Marie de Valence. Après la mort de son mari, elle se remaria avec Antoine Guillon qui ramèna sa nouvelle famille au catholicisme.

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    Antoine Bozius

    Antoine Bozius est l'auteur de La Chasteté victorieuse en l'admirable conversion de S. Valerian, espoux de sainte Cécile, de Tiburce, Maxixmus et autres... publié en 1617.

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    Antoine Possevin (en it. Antonio Possevino)

    Prêtre jésuite italien, théologien, auteur spirituel et controversiste, né en 1533 à Mantoue et mort en 1611 à Ferrare. Il est surtout connu pour ses missions diplomatiques entreprises comme légat pontifical dans des pays d’Europe de l’Est et du Nord.

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    Antoine Vasconcellos (Antonio Garcia Ribeiro de Vasconcellos)

    Jésuite portguais, a publié Anacephaleosis ; id est summa capita actorum regum Lusitanioe, et regni lusitani descriptio : accesserunt epigrammatia in singulos reges; et illorum effifies ; item Philippi II Lusitanica expeditio. Anvers 1641.
    • Biographie universelle, ancienne et moderne, ou, histoire par ordre alphabétique, de la vie privée et publique de tous les hommes [...], t. 47, Paris, L.-G. Michaud, 1827, p. 547. Livre numérique Google, Internet, 15 avril 2014. https://books.google.ca/.

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    Antonin le Pieux (en lat. Titus Aurelius Fulvius Antoninus Pius)

    Antonin le Pieux (Lanuvium 6 - Lorium 161) fut l'empereur de Rome de 138 jusqu'en 161. Il reçut le titre de Pieux car il exigea du Senat la déification de son père adoptif l'empereur Hadrien après sa mort. Membre du Conseil impérial et proconsul en Asie, Antonin le Pieux fut d'abord et avant tout connu pour son don pour l'administration. Son règne, décrit comme l'apogée de l'Empire Romain, fut paisible. Aucune conquête n'eut lieu, et il fit construire le mur d'Antonin entre le Forth et la Clyde. Son mariage avec Faustine l'Ancienne lui donna quatre enfants, dont Faustine la Jeune qui se maria avec son cousin et frère adoptif Marc Aurèle, le futur empereur romain.
    • Antonin en lat. Titus Aurelius Fulvius Antoninus Pius, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Antonin le Pieux, Wikipédia l'encyclopédie libre (11 avril 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 28 avril 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Antonin_le_Pieux.

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    Antonio Beccadelli (en lat. Antonius Panormita)

    Humaniste italien né à Palerme en 1394 et mort à Naples en 1471. Il fut nommé conseiller royal par le roi Alphonse d'Aragon en 1434 et joua ensuite jusqu'à sa mort un rôle éminent à la cour de Naples. Chargé de nombreuses missions diplomatiques, il joua un rôle politique spécialement actif dans les troubles qui suivirent la mort du roi Alphonse (1458). Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, notamment l'Hermaphrodite et De dictis et factis Alphonsi regis libri quatuor.

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    Antonio Bonfini (en lat. Antonius Bonfinius)

    Historien né à Ascoli en 1427, mort en 1502. Il écrit l'histoire hongroise jusqu'en 1495 pour Mathias Corvin, roi de Hongrie.

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    Apocalypse (en gr. apokalupsis, révélation)

    L'Apocalypse est le dernier livre du Nouveau Testament de la Bible. Le livre prophétise ce qui doit arriver à la fin des Temps et le retour de Jésus-Christ sur la terre. Il contient des visions prophétiques et eschatologiques : les sept sceaux, les quatre cavaliers, la chute de Babylone (Rome), et le Jérusalem céleste. La tradition l'attribue à saint Jean l'Évangéliste (L'apôtre Jean.)
    • Apocalypse, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Apocalypse, Wikipédia l'encyclopédie libre (8 août 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 17 août 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Livre_de_l'Apocalypse.

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    Apollon appelé aussi Phébus (en gr. Phoibus le Brillant)

    Fils de Léto et de Zeus et frère jumeau d’Artémis, il est dieu grec de la lumière, du chant, de la raison, de la musique et de la poésie. Décrit aussi comme dieu à l'arc et flèche, il punit et détruit le méchant. Une légende notoire raconte que quatre jours après sa naissance, Apollon tue au tir à l'arc le dragon, Python, qui avait poursuivi sa mère en route pour Délos.
    • Apollon, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 août 2009), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1er octobre 2009. https://fr.wikipedia.org/wiki/Apollon.
    • Apollon appelé aussi Phébus, en gr. Phoibus le Brillant , Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Apollonie 

    Noble matrone romaine qui vécut au début du IVe siècle. Elle fit transporter le corps de Sainte Anastasie à Rome, où elle l'inhuma dans un oratoire construit au milieu de son jardin.
    • Édouard, Daras, Les Chrétiens à la cour de Dioclétien, Paris, Périsse Frères, 1867, p. 188. Livre numérique Google, Internet, 15 avril 2014. https://books.google.ca/.

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    Apollonios de Tyane (en lat. Apollonius

    Philosophe néopythagoricien d'Asie Mineure (déb. de l'ère chrétienne – 97). Auteur d'une Vie de Pythagore, qui fut utilisé par Porphyre et Jamblique, et un Traité sur la divination. Sa Vie fut écrite par Philostrate et publiée entre 217 et 245. 
    • Apollonios de Tyane, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Apollonios de Tyane, Wikipédia l'encyclopédie libre (23 novembre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 14 janvier 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Apollonios_de_Tyane.

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    Aquitaine (en lat. Aquitania pays des eaux)

    Région historique du sud-ouest de la France. Une des quatre provinces de la Gaule romaine constituées par Auguste. Les Wisigoths s'en emparèrent (418) mais elle fut rattachée au royaume franc en 507. Pépin le Bref y établit son autorité (768) et Charlemagne en fit un royaume pour son fils Louis Ier le Pieux. Érigée en duché, elle revint au Xe s. à la maison de Poitiers, après avoir été âprement disputée. Agrandie de la Gascogne (1058), l'Aquitaine passa à l'Angleterre à la suite du mariage d'Aliénor d'Aquitaine, avec Herni II Plantagenêt (1154). Disputée entre l'Angleterre et la France, elle fut reconne à l'Angleterre par Louis IX (1259), revint à la France et fut cédée de nouveau aux Anglais par le traité de Brétigny (1360). Elle fut définitivement reconquise par Charles VII après la victoire de Castillon (1453).
    Aujourd'hui, région administrative du sud-ouest de la France comptant 5 départements : Dordogne, Gironde, Landes, Lot-et-Garonne et Pyrénées-Atlantiques. Son chef-lieu, Bordeaux, en est aussi la plus grande ville.

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    Aragon (en esp. Aragón)

    Un des royaumes chrétiens établis en 1035 et qui exista jusqu'en 1833. Depuis 1978, l'Aragon est une communauté autonome comprenant les trois provinces de Huesca, Saragosse et Teruel dans le nord-est de l'Espagne.

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    Archimède (en gr. Arkhimêdês)

    Grand scientifique grec, on lui doit un corpus scientifique considérable : en mathématiques, il perfectionna le système de numération des Grecs, il compléta les livres d'Euclide sur la géométrie dans l'espace, il découvrit une méthode de calculer Pi d'une précision remarquable. Archimède n'est pas exempte de la légende; la tradition lui attribue la phrase « Eurêka » après avoir trouvé la méthode de mesurer la densité et composition d'une couronne d'or. Il est aussi associé avec la défense de Syracuse après l'attaque par la flotte romaine. On dit qu'il ait construit des miroirs géants au bord de la mer pour réfléchir et concentrer les rayons du soleil dans les voiles des navires romains et ainsi les enflammer.
    • Archimède, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Archimède, Wikipédia l'encyclopédie libre (10 août 2016), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 25 août 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Archim%C3%A8de.

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    Aristandre de Telmessos

    Devin grec de l’entourage d’Alexandre le Grand. La légende selon laquelle Aristandre aurait prédit la victoire d’Alexandre grâce à la présence d’une « fontaine d’huile » (d’olive) provient de l’historien Arrien dans le Livre 4, ch. 6 de son Anabase d’Alexandre (Expéditions d’Alexandre).

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    Aristide de Milet (en gr. ancien Aristeidês; en latin Aristides Milesius)

    Écrivain grec (-IIe s. ?) initiateur du conte érotique en prose. Ses Fables milésiennes, très appréciées par les Romains, donnèrent le modèle d'un genre d'esprit licencieux. De ces 6 volumes de contes, il nous reste des fragments traduits en latin.
    • Aristide de Milet, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Aristide de Milet, Wikipédia l'encyclopédie libre (30 avril 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 28 octobre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Aristide_de_Milet.

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    Aristippe le Cyrénaïque (en gr. Aristippos

    Philosophe grec (Cyrène – IVe s.). Élève de Socrate, il fonda l'école cyrénaïque (ou hédonistique). Il aurait passé une partie de sa vie à la cour des deux Denys de Syracus. 
    • Aristippe, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Chauffepié, Jacques Georges de, Nouveau dictionnaire historique et critique : pour servir de supplément ou de continuation au Dictionnaire historique et critique de M. Pierre Bayle, t. 1, La Haye, Pierre de Hondt, 1750, pp. 456-460. Livre numérique Google, Internet, 2 décembre 2013. https://books.google.fr/.

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    Aristote (en gr. Aristotelês, dit le Stagirite)

    Né à Stagire (Stavro), Macédoine en 384 av. J.-C. et mort à Chalcis, Eubée en 322, le philosophe grec Aristote était l'étudiant de Platon et le tuteur d’Alexandre le Grand. À Athènes, Aristote fonda le Lycée (335) où il enseigna pendant douze ans. La philosophie, selon Aristote, serait la totalité du savoir. Il gagna la réputation du père de la logique grâce à ses analyses des divers genres et parties de discours. Son recueil à ce sujet, l’Organon, parle de la logique comme un instrument du savoir. Aristote étudia également les espèces naturelles (La Physique ; Histoire des animaux) ; la morale (Éthique à Nicomaque ; Éthique à Eudème) ; la politique (Politique ; Constitution d’Athènes), parmi d'autres sujets. De plus, il fit une étude sur la création des genres littéraires, d’où La Poétique et La Rhétorique.
    • Aristote en gr. Aristotelês, dit le Stagirite, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Aristéas 

    Un des capitaines du roi d'Égypte Ptolémée Philadelphe qui vécut au IIIe siècle avant J.-C. Il est l'auteur d'une Histoire des Septante interprètes, ouvrage sur l'époque où la Version des Septante fut faite et sur la manière dont on la fit.
    • Calmet, Augustin, Dictionnaire historique, critique, chronologique, géographique et littéral de la Bible, t. 4, Paris, Migne, 1846, pp. 471-474. Livre numérique Google, Internet, 25 février 2014. https://books.google.ca/.

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    Artaxerxès II

    Artaxerxès II Mnémon est roi de Perse de -404 à -358. Il est aussi brièvement pharaon d'Égypte. Son frère cadet Cyrus lui dispute le trône, mais celui-ci connaît la défaite définitive en –401. Fils de Darius II et de Parysatis, il paraît qu’Artaxerxès II fut fortement influencé par sa mère au long de son règne.

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    Artémon de Clazomènes

    Un ingénieur militaire grec originaire de Clazomènes, surnommé le Phériophorète, actif entre 469 et 429 av. J.-C. à Samos.

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    Asmodée

    Démon biblique qui possède plusieurs autres noms (par exemple : Asmoth, Aesma, Sidonay, etc.), il apparaît dans le Livre de Tobie, chassé du corps de Sara par l'archeange Raphaël. Selon la tradition juive, il est celui qui sème le discorde entre mari et femme.
    • Asmodée, Wikipédia l'encyclopédie libre (25 janvier 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 5 avril 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Asmodée.
    • Asmodée, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Assyrie

    Royaume en Haute-Mésopotamie qui devint le centre de l'un des grands empires du l’ancien Moyen-Orient, situé dans ce qui est maintenant le nord de l'Irak et le sud-est de la Turquie.
    • Assyria, Encyclopædia Britannica Online (2010), Encyclopædia Britannica, Internet, 26 août 2010. https://www.britannica.com/EBchecked/topic/39555/Assyria.
    • Assyrie n.f., Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Astyage (en gr. Astuagês, en iranien Ishtuvegu)

    Dernier roi des Mèdes (de -584 à -550). Fils de Cyaxare. Il fut vaincu et déposé par son petit-fils et vassal Cyrus II le Grand.
    • Astyage, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Astyage, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 28 octobre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Astyage.

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    Athènes (en gr. Athinai)

    Capitale de la Grèce située sur la plaine d'Attique qui est une des plus anciennes villes du monde. La civilisation athénienne exerça une influence prodigieuse et durable sur de nombreux domaines dans la culture occidentale de l'Antiquité jusqu'à nos jours comprenant la philosophie (Socrate et Platon), le théâtre (Euripide) et la rhétorique (Démosthène).

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    Athénée de Naucratis 

    Érudit et grammairien grec, né à Naucratis en Égypte vers 170, et mort au IIIe siècle. Il est l’auteur du Banquet des Sophistes (ou Banquet des savants), œuvre d’imagination où se rencontrent dans une ambiance festive des penseurs d’époques différentes.

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    Auguste (en lat. Caius Julius Caesar Octavianus Augustus) (aussi : Octave)

    (Rome - 63 av. J.-C. - Nole 14 ap. J.-C.). Auguste fut l'empereur de Rome de -27 av. J.-C. à -14 ap. J.-C. En -45, il devint le petit fils adoptif de Jules César (jusqu'alors, il en était le petit-neveu), et à la mort de l'homme d'état, Auguste devint l'héritier de Rome, ce qui lui rendit aussi le rival de Marc Antoine. Après que celui-ci fut vaincu à Modène, Auguste fonda avec Lépide et Antoine le deuxième triumvirat en -43. Les trois divisèrent par la suite l'Empire romain entre eux ; ce fut Auguste qui prit l'Occident. Pendant son règne, Octave fut victorieux contre Sextus Pompée en Sicile (-36) ainsi que contre Cléopâtre (-31), de qui il reçut l'Égypte. En -38, on lui donna le titre d'Imperator et en -28, celui de princeps senatus (le premier ayant le droit de s'exprimer dans des délibérations sénatoriales). Onze ans après, il reçut aussi le titre d'augustus (terme religieux). Pendant ce temps-là, Auguste fit de Rome un principat, ce qui rendit l'ancienne république l'équivalant d'un Empire qui avait pour Empereur le Sénat et le peuple.
    • Auguste, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 août 2009), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1er octobre 2009. https://fr.wikipedia.org/wiki/Auguste.
    • Auguste en lat. Caius Julius Caesar Octavianus Augustus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Augustin Torniel (en ita. Augustino Tornielli

    Né à Barengo dans le district de Novarre en 1543 et mort à Milan en 1622. Il entra dans l'Ordre des Barnabites à Milan en 1569. Il entreprit d'éclaircir l'Histoire Écclesiastique depuis le commencement du monde jusqu'à J.-C. et de la rédiger sous forme d'Annales.
    • Niceron, Jean-Pierre, Mémoires pour servir à l'histoire des hommes illustres dans la république des lettres, t. 11, Paris, Briasson, 1730, pp. 134-138. Livre numérique Google, Internet, 19 février 2014. https://books.google.ca/.

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    Aymar Tessonière

    Marchand protestant qui vécut dans la deuxième moitié du XVIe siècle. Époux d'Antoine Blancharde et père de Marie Tessonière, dite Marie de Valence.

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    Azuba ou Azubah

    Première femme de Caleb. (I Chroniques II : 18, 19).

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    Bala ou Bilha

    Dans le livre de la Genèse, Bala est la servante de Rachel et la troisième épouse de Jacob. Elle fut donnée par Rachel à Jacob, son mari, afin qu'au moins par son moyen elle pût avoir un fils. Bala donna deux fils à Jacob : Dan et Nephtali dont la descendance constituera deux des douzes tribus d'Israël : la Tribu de Dan et la Tribu de Nephtali.
    • Louis-Isaac Lemaistre de Sacy, trad. Livres de Genèse, La Sainte Bible, 1696; Bruxelles, Société Biblique Britannique et étrangère, 1855, Wikisource, la bibliothèque libre (18 novembre 2015), Internet, 14 janvier 2016. https://fr.wikisource.org/wiki/Bible_Sacy.
    • Bilha, Wikipédia l'encyclopédie libre (29 avril 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 4 novembre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Bilha.

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    Balaam 

    Personnage biblique, prophète de Péthor en Mésopotamie. Selon le Livre des Nombres (XXII-XXIV), Balaam est mandé par Balak, le roi de Moab, pour maudire les Israélites qui, après avoir traversé le désert, traversaient ses territoires vers le pays de Canaan. Celui-ci accepte, mais Dieu lui fait savoir, par l'intermédiare de son ânesse, qu'il s'oppose à ses desseins, et le contraint à benir Israël. Les trois tentatives de Balaam de maudire Israël se transforment ainsi en bénédictions.
    • Balaam, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Balaam, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 17 avril 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Balaam.

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    Balak ou Balaq

    Balak ben Tzippor est le roi de Moab. Selon le Livre des Nombres (XXII-XXIV), Balak convoque Balaam pour qu'il maudisse Israël. Celui-ci accepte, mais Dieu lui fait savoir, par l'intermédiaire de son ânesse, qu'il s'oppose à ses desseins, et le contraint à benir Israël. Les trois tentatives de Balaam de maudire Israël se transforment ainsi en bénédictions.

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    Barac, Barach, Baraq ou Barak

    Dans le Livre des Juges, Barac était fils d’Abinoëm, de Cédés en Nepththali, et général des Hébreux. Sous le commandement de Débora, il lutta contre les armées cananéennes et finit par obtenir une victoire définitive contre les troupes de Sisra et du roi Yabin.

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    Baudouin Ier de Constantinople 

    Né à Valenciennes en 1172 et mort vers 1205, Baudouin était comte de Flandre sous le nom de Baudouin IX (1194-1205), comte de Hainaut sous le nom de Baudouin VI (1195-1205), et premier empereur latin de Constantinople (1204-1205).

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    Baudouin VI de Flandre, dit de Mons

    Fils du comte Baudouin V et d'Adèle de France, il réunit pendant trois ans (1067-1070) le Hainaut (où il regna sous le nom de Baudouin Ier) à la Flandre.
    • Baudouin VI de Mons, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Baudouin VI de Flandre, Wikipédia l'encyclopédie libre (16 juin 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 23 juin 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Baudouin_VI_de_Flandre.

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    Bayan, Baian ou Baïan

    Un empereur avar qui régna de 565 à 602. Il ravagea la province de Venise, la basse Pannonie et la Thrace. Il tua quantité d'esclaves, après que Maurice eut refusé de les racheter à vil prix. Il fixa le peuple avar, originaire d'Asie centrale, en l'actuelle Hongrie.

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    Ben Sira (Ben Sirach, Jésus de Sira)

    Auteur du Siracide (aussi appelé l'Ecclésiastique, ou La Sagesse de Ben Sira) publié vers 180 av. J-C. Son petit-fils y ajouta une préface dont les seules informations sur Ben Sira sont issues. Les seules certitudes qu'on put tirer du texte sont qu'il fut un érudit et un scribe versé dans la loi et les livres sapientiaux.

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    Benjamin (en héb. Benyamîn)

    Dans la Genèse (XXXV, 16-20), Benjamin, qui signifie le fils de ma droite, est le dernier fils de Jacob et de Rachel. Il est l'ancêtre éponyme d'une tribu d'Israël qui resta fidèle à Roboam, roi de Juda, après la mort de Salomon.
    La naissance de Benjamin coûta la vie à Rachel, qui avant de mourir l'appela "Benoni" ou "Ben Oni" ("fils de mon deuil"), mais Jacob changea le nom en Benjamin.
    • Benjamin, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Rachel, Wikipedia, The Free Encyclopedia (11 avril 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 13 avril 2020. https://en.wikipedia.org/wiki/Rachel.
    • Louis-Isaac Lemaistre de Sacy, trad. Livres de Genèse, La Sainte Bible, 1696; Bruxelles, Société Biblique Britannique et étrangère, 1855, Wikisource, la bibliothèque libre (18 novembre 2015), Internet, 14 janvier 2016. https://fr.wikisource.org/wiki/Bible_Sacy.

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    Benoît Pereira (en lat. Pererius)

    Jésuite espagnol, né à Valence en 1535 et mort à Rome en 1610. Il est un des plus doctes commentateurs de la Genèse (Commentaria in Genesin).
    • Dupin, Louis Ellies, Des auteurs qui ont fleuri pendant les 25 premières années du 17e siècle, Paris, André Pralard, 1719, pp. 133-134. Livre numérique Google, Internet, 25 février 2014. https://books.google.ca/.
    • Benedict Pereira, Wikipédia l'encyclopédie libre (23 octobre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 25 février 2014. https://en.wikipedia.org/wiki/Benedict_Pereira.

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    Bernard Colnago

    Le révérend Père Bernard Colnago, religieux de la Compagnie de Jésus, né en 1545 et mort en 1611 à Catane. Il avait une dévotion très particulière aux saints Antoine de Padoue et François de Paule. Il est censé avoir fait plusieurs miracles, employant le crédit de ces deux saints.
    • Outreman, Pierre d', Tableaux des personnages signalés de la Comp.ie de Jésus [...], Balt. Bell. au Compas d'or, 1623, pp. 290-292. Livre numérique Google, Internet, 19 novembre 2013.https://books.google.fr/.

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    Bernard d'Italie

    Roi d'Italie de 813 à 817. Fils illégitime de Pépin, roi des Lombards, né vers 797 et mort à Aix-la-Chapelle en 818. Il se révolta, à la suite du nouveau partage de l'Empire carolingien (817), contre son oncle, l'Empereur Louis Ier le Pieux, qui le vainquit et lui fit crever les yeux.
    • Bernard, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    Bernard d'Italie, Wikipédia l'encyclopédie libre (22 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 25 février 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_d'Italie.

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    Bernard de Septimanie

    Aristocrate de l'époque carolingienne, né vers 795 et mort en 844 à Toulouse. Il joua un rôle important d'une part en Aquitaine et dans la Marche d'Espagne, mais aussi à la cour impériale de Louis le Pieux, puis dans les conflits de la période 830-843, finissant exécuté sur l'ordre de Charles le Chauve.

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    Bernard Ier de Saxe

    Duc de Saxe (973-1011), né vers 955 et mort en 1011, il appartient à la dynastie des Billung.

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    Bernardins et Bernardines 

    Les Bernardins est le nom que prirent les religieux de Cîteaux lorsque saint Bernard de Clairvaux, qui était entré dans leur ordre, l'eut réformé et étendu. Ils avaient en France un grand nombre de couvents, notamment le Collège des Bernardins de Paris.
    On connaissait aussi sous le nom de Bernardines une congrégation de femmes qui suivait la règle de saint Bernard, et qui se consacrait surtout à l'éducation des jeunes filles. Leurs principales maisons étaient celles de Port-Royal et du faubourg Saint-Antoine.

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    Berry ou Berri

    Région du centre de la France entre la Loire et la Creuse, au N. du Massif central. Elle couvre la plus grande partie des dép. du Cher et de l'Indre et de quelques parcelles de la Creuse et du Loiret. (Berrichons).
    • Berry, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Bertulphe ou Bertou

    Gentilhomme flamand et seigneur de Ghistelles au XIe siècle. Il épousa Sainte Godeliève lorsqu'elle n'avait que dix-huit ans. Quelque temps après le mariage, il décida de la faire disparaître et l'enferma dans un cachot. Godeliève réussit à s'enfuir mais son père, par souci de conscience, porta cette séparation devant l'évêque de Tournai qui exigea que les époux reprennent la vie commune. Godeliève lui obéit et revint chez Bertulphe qui la fit étrangler par deux valets quelques jours après son retour.

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    Bienheureux Gabriel-Marie (Gilbert Nicolas)

    Moine franciscain et cofondateur de l'Ordre de l'Annonciade de sainte Jeanne de Valois, reine de France. Il est né à Riom vers 1462 et mort en 1532 au couvent des Annonciades de Rodez.

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    Bienheureux Jean Forest

    Prêtre franciscain et martyr en Angleterre au milieu du XVIe siècle. Confesseur de Catherine d’Aragon, il s’opposa au divorce du roi Henri VIII et à la suppression des ordres religieux. Arrêté, il refusa d’accepter le serment de suprématie et fut brûlé vif à Smithfield en 1538.

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    Bion de Borysthène

    Un philosophe scythe du IIIe siècle avant J.-C., originaire de Borysthène. Il appartenait à l'école des Cyniques, dont il fut l'un des grands représentants.

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    Blanche de Castille 

    Reine de France, née le 4 mars 1188 à Palencia et morte le 27 novembre 1252 à Melun. Fille d’Alphonse VIII, roi de Castille, et d’Aliénor d’Angleterre, elle épousa en 1200 le prince Louis, fils de Philippe Auguste, qui devint en 1223 le roi de France Louis VIII. Blanche donna à son mari douze enfants dont le futur Louis IX et Alphonse de Poitiers. Louis VIII la consultait sur les affaires du royaume et, dans son testament, il la désigna comme régente et comme tutrice de leurs enfants. Régente pendant la minorité de Louis IX (1226-1234), elle brisa la révolte des barons (1226-1231), et mit fin à la croisade des albigeois en concluant le traité de Meaux-Paris (1229). Après la majorité de Louix IX, qu’elle maria à Marguerite de Provence (1234), elle continua à s’occuper des affaires puis exerça à nouveau la régence lorsque le roi participa à la septième croisade (1248-1252).

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    Bona Sforza

    Bona Sforza (1494-1557) était reine de Pologne et Grande-Duchesse de Lituanie et la mère de Catherine Jagellon, reine de Suède.

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    Boulogne

    Boulogne-sur-mer : Ch.-1. d'arr. du Pas-de-Calais, sur la côte du Boulonnais, à l'embouchure de la Liane. [...] HISTOIRE. Port des Morins dans l'Antiquité, la ville suivit au Moyen Âge l'histoire du Boulonnais dont elle fut le chef-lieu. Napoléon Ier y forma le camp de Boulogne (1803) et le futur Napoléon III y tenta de renverser Louis-Philippe Ier en août 1840 (affaire dite de Boulogne) ; arrêté et emprisonné au fort de Ham, il s'évada en 1846, sous le nom de Badinguet
    • Boulogne-sur-mer, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Bourges

    Ch.-l. du dép. du Cher, au confluent de l'Yèvre et de l'Auron, en Champagne berrichonne. HISTOIRE. Anc. Avaricum, capitale gauloise des Bituriges Cubi, conquise par César en -52, elle devint métropole de l'Aquitaine Ire au IVe s. Au Moyen Âge, elle s'enrichit grâce aux opérations financières et commerciales de J. Cœur. Charles VII, le « roi de Bourges », en fit sa résidence : il y promulgua la pragmatique sanction (1438). Son fils Louis XI y fonda une célèbre université (1463) où devaient enseigner A. Alciat (1529 - 1533) et J. Cujas (1559 - 1566). De nombreux conciles se tinrent entre 1031 et 1584 dans cette anc. capitale du Berry.
    • Bourges, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Bourgogne

    Région du centre-est de la France qui se divise en quatre départements : Côte-d'Or, Saône-et-Loire, Yonne et Nièvre.
    • Bourgogne, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Boèce (en lat. Anicius Manlius Severinus Boetius)

    Philosophe et homme politique latin, né vers 470 à Rome, mort en 525 à Pavie. Il fit des études scientifiques et philosophiques à Rome, puis à Athènes. À son retour, il devint consul sous Théodoric, roi des Wisigoths. Mais, accusé de complot et de magie, il fut emprisonné : il écrivit alors son œuvre principale, De la consolation de la philosophie, avant d'être executé. Boèce fut l'écrivain et le philosophe le plus distingué de son temps. Il avait embrassé la doctrine d'Aristote, et commenté ses ouvrages; il avait aussi composé des traités de théologie et de mathématiques. Ses ouvrages exercèrent une profonde influence sur la pensée et la littérature médiévales.
    • Boèce, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Boèce, Wikipédia l'encyclopédie libre (7 avril 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 22 avril 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Boèce.

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    Bracmane, Bramine ou Bramin

    BRACMANE, BRAMINE, ou BRAMIN, s. m. Philosophe ou Prêtre Indien. — L'Académie met les trois mots sans remarque. — Il me semble que le 1er ne se dit que des anciens Philosophes, et les deux aûtres des modernes; et parmi ceux-ci, Bramine est le plus usité.
    • Bracmane, Bramine ou Bramin, Jean-François Féraud : Dictionnaire critique de la langue française (1787-88), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 24 août 2009.

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    Brennos, (en lat. Brennus; IVe siècle av. J.-C.)

    Chef gaulois qui, selon la tradition, se serait emparé de Rome vers -387, la tenant pendant plusieurs mois après avoir vaincu les Romains à la bataille d'Allia. La conquête de Rome par fut la seule fois en 800 ans où la ville fut occupée par une armée étrangère, jusqu'à la chute de Rome en 410 face aux Goths.

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    Bretagne

    Région administrative de l'O. de la France, comptant 4 dép : Côtes-d'Armor, Finistère, Ille-et-Vilaine et Morbihan. [...] 27 000 km². (...) Unité historique liée au peuplement breton, mais amputée de la région nantaise, la Bretagne coïncide avec la partie péninsulaire du Massif armoricain.
    • Bretagne, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Brutus (en lat. Marcus Junius Brutus)

    (Rome v. -85 - -42 av. J.-C.). Homme d’État romain et neveu de Caton d’Utique, Brutus fut adopté par César. Bien que Brutus eût participé comme allié de Pompée à la bataille de Pharsale, César le désigna comme propréteur en Gaule cisalpine en -46, ainsi que préteur urbain en -44. Cependant, Brutus se retourna contre César. À l’aide de Cassius, que César avait fait aussi préteur, Brutus projeta d'assassiner l’empereur. Le fait accompli, il s’évada en Macédoine. À Philippes, pourtant, Brutus et Cassius furent vaincus en -42. Ainsi les deux se donnèrent-ils bientôt la mort. En entendant parler de sa mort, sa femme Porcia prit cette même décision funeste.
    • Brutus en lat. Marcus Junius Brutus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Burchard de Strasbourg

    Vidame de l'évêque de Strasbourg au XIIe siècle. Il fut chargé d'une ambassade au Caire en 1175 par l'empereur allemand Frédéric I Barberousse auprès du sultan Saladin. Il ne reste de lui que des fragments de sa relation du voyage en Terre-Sainte.
    • Stoffel, Georges, Dictionnaire biographique d'Alsace, Liste préparatoire, Mulhouse, L.-L. Bader, 1869, p. 103. Livre numérique Google, Internet, 5 février 2014.https://books.google.fr/.

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    Byzance (en gr. Byzantion)

    Ville de la Thrace ancienne, établie sur un promontoire baigné au Nord par la Corne d'Or, à l'Est par le Bosphore et au Sud par la mer de Marmara. Colonie de Mégare fondée en -667, elle fut occupée par les Athéniens (de -470 à -411) et prise par Alcibiade en -409. Indépendante en -358, elle devint une des grandes puissances maritimes. Elle fut assiégée à plusieurs reprises, notamment par Philippe de Macédoine (de -341 à -339) et par Septime Sévère qui le fit raser (196). La cité fut reconstruite par Constantin Ier (330) et bapitsée en son honneur Constantinople. La cité devint la capitale de l'Empire byzantin lors du partage de l'Empire (395), puis la capitale de l'Empire ottoman sous le nom d'Istanbul (1453).
    • Byzance , Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Bède ou Beda (saint) dit le Vénérable

    (Wearmouth, Durham 673 - Jarrow Durham 735) Historien et érudit anglo-saxon. Ses ouvrages sont divers : il a écrit une chronologie basée sur des études détaillées astronomiques, une histoire naturelle, un martyrologie, un ouvrage de métrique, un ouvrage sur la vie de saint Cuthbert et son Histoire ecclésiastique des Angles qui traite les événements de la période entre la conquête de Jules César et l'année 597.
    • Bède ou Beda (saint) dit le Vénérable, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Béatrice ou Béatrix de Castille

    Née en 1293 et morte en 1359, reine de Portugal par son mariage avec Alphonse IV de Porturgal (1309). Fille de Sanche IV, roi de Castille, et de Marie de Molina.

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    Bélus d'Assyrie

    Bélus est un roi légendaire d'Assyrie et le fondateur légendaire de la ville de Babylone. Son fils tout aussi légendaire est Ninus ou Ninos. Selon Hérodote, il est un petit-fils d'Hercule.

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    Bénédictins, ou l'ordre de Saint-Benoît

    Une fédération de monastères ayant, au cours de leur histoire, adopté la règle de saint Benoît de Nursie.
    L'ordre joua, au Moyen Âge, un rôle considérable : ses abbayes, souvent très riches, furent à la fois des centres de vie religieuse, des foyers de charité et de culture et de vraies puissances politiques. [...] La Révolution française fit disparaître en France l'ordre de Saint-Benoît, mais il se reconstitua, dès 1833, grâce à dom Guéranger, chef de la congrégation de France.

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    Béotie (en gr. anc. Boiõtía)

    Une région de Grèce centrale. Elle est bordée par l’Attique au sud-est, par le golfe Euboïque à l’est, par la Phthiotide au nord, par la Phocide à l’ouest et par le golfe de Corinthe au sud. La capitale antique était Thèbes (actuelle Thiva).

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    Caesar Baronius (en italien Cesare Baronio)

    Prêtre italien de l’Oratoire et historien ecclésiastique de renom, né en 1538 à Sora et mort en 1607 à Rome. Il fut confesseur du pape Clément VIII, bibliothécaire de la Vaticane et cardinal (1596). Il a laissé une édition critique du Martyrologe romain (1586) et 12 volumes d’Annales ecclésiastiques (1588-1607), qui retracent l’histoire de l’Église depuis les premiers temps jusqu’à 1198. Il est parfois nommé le Père de l’histoire ecclésiastique.

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    Caius Sulpicius Peticus

    Un homme politique de la République romaine au IVe siècle av. J.-C., de la gens patricienne des Sulpicii. Il a exercé plusieurs fonctions politiques et militaires de premier plan à Rome.

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    Calais (en néerlandais Kales, en flamand occidental Cales)

    Commune française qui se trouve sur la côte du pas de Calais. Pendant la guerre de Cent Ans, les Anglais prirent la ville et elle resta sous la domination anglaise durant plus de deux siècles. En 1558, le Français François de Guise le reprit sous le règne d'Henri II. Au 20e siècle, pendant la Seconde Guerre mondiale, la commune fut détruite ; après, on le reconstruisit dans le style flamand en brique rouge.
    • Calais, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Caleb ou Calubi

    Dans l'Ancien Testament, fils d’Hesrom, il épousa d’abord Azuba, et ensuite Ephrata. (I Chroniques II : 9, 18, 24).
    • Louis-Isaac Lemaistre de Sacy, trad., I Chroniques, La Sainte Bible, 1696; Bruxelles, SOCIÉTÉ BIBLIQUE BRITANNIQUE ET ÉTRANGÈRE, 1855, Wikisource, la bibliothèque libre (18 novembre 2015), Internet, 14 janvier 2016. https://fr.wikisource.org/wiki/Bible_Sacy.

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    Calecutiens

    Habitants de Calcutta (auj. Kolkata), la capitale de l'État du Bengale-Occidental en Inde.

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    Caligula (en lat. Caius Caesar Germanicus)

    (Antium 12 – Rome 41). Troisième empereur romain, regnant de 37 à 41, succédant à Tibère. Fils de Germanicus et d'Agrippine l'Ancienne, il mena pendant quelque temps une politique de libéralisme. On attribue à une maladie mentale le brusque changement de sa personnalité qui le fit régner en roi, et en dieu. Il mourut assassiné par plusieurs membres de la garde prétorienne en 41 à Rome.
    • Caligula (Caius Caesar Germanicus, dit), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Caligula, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 18 novembre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Caligula.

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    Camblès 

    Un personnage mythologique, qui aurait été Roi de Lydie. Xanthus rapporte, dans ses Histoires de Lydie, que Camblès était grand mangeur et buveur, et très glouton. Une certaine nuit, il coupa sa femme par morceaux et la mangea. Le matin, s’étant aperçu qu’une des mains lui restait dans la bouche, il s’égorgea, parce que le bruit de cette atrocité se répandait déjà parmi les Lydiens.

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    Cantique des Cantiques ou Le Cantique de Salomon

    Situé dans l'Ancien Testament, le Cantique des Cantiques contient des chants d'amour qui se présente comme une suite de poèmes où les voix alternées d'une femme et d'un homme décrivent l'histoire de leur amour.

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    Capitole ou Capitolin (en lat. Capitolium)

    Nom donné à l'une des sept collines de Rome et à l'ensemble des édifices qu'elle supporte. Site légendaire de l'allaitement de Romulus par la louve, cette colline devint le centre religieux de la Rome antique.
    • Capitole ou Capitolin, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Carnéade (en gr. Karnéadês)

    Philosophe grec de La Nouvelle Académie (Cyrène v. -215 – Athènes v. - 129). Disciple et successeur d'Arcésilas à La Nouvelle Académie, il est le représentant le plus marquant de la philosophie probabiliste.
    • Carnéade, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Casilinum 

    Ville de l'Italie ancienne (Campanie), près de Campoue. Hannibal y vanquit Fabius Cunctator en 216 avant J.-C.
    • Casilinum , Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Castor (en gr. Kastôr)

    Fils de Tyndare et de Léda, qui naquit en même temps que sa sœur, Clytemnestre. Pourtant, deux autres enfants, Hélène et Pollux, naquirent de l’union de Léda avec Zeus après que celui-ci s’était transformé en cygne. Dans une autre version du mythe, Léda pond deux œufs après son union avec Zeus-cygne, et deux couples de jumeaux en sortent, un couple par œuf : Clytemnestre et Castor dans l’un, et Hélène et Pollux dans l’autre.
    • Castor et Pollux en gr. Kastôr Poludeukês, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Catalogne (en esp. Cataluña, en catalan Catalunya)

    Communauté autonome d'Espagne qui comprend quatre provinces: Barcelone, Gérone, Lleida et Tarragone. Elle fit partie de la couronne d'Aragon, l'ensemble des territoires sous la règne des rois d'Aragon (XIIe – XVIIIe siècle).
    • Catalogne, Wikipédia l'encyclopédie libre (8 septembre 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 28 septembre 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Catalogne.
    • Catalogne n. f. - en esp. Cataluña, en catalan Catalunya, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Couronne d'Aragon, Wikipédia l'encyclopédie libre (10 juin 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 28 septembre 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Couronne_d%27Aragon.

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    Catherine d'Aragon (en ang. Catherine of Aragon)

    Catherine d’Aragon (1485-1536), fille de Ferdinand II d’Aragon et d’Isabelle Ire de Castille, épousa le Prince de Galles Arthur Tudor en 1501. À la mort d’Arthur, elle épousa en secondes noces en 1509 son frère, Henri Tudor, le futur Henri VIII. Henri la répudia en faveur d’Anne Boleyn en 1532, provoquant le schisme entre la monarchie anglaise et l’Église catholique.

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    Catherine Jagellon, reine de Suède

    Catherine Jagellon (1526-1583) était une princesse polonaise et reine de Suède de par son mariage avec Jean III Vasa, roi de Suède.

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    Cathédrale d'Uppsala

    La plus grande cathédrale de Scandinavie. Elle accueille les dépouilles de plusieurs personnages importants de l'histoire de Suède comme les souverains Éric IX le Saint et Gustave Ier Vasa.

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    Caton l'Ancien (en lat. Marcus Porcius Cato)

    Caton l’Ancien que l’on appelle couramment aussi Caton le Censeur, était un homme politique romain qui vécut de -234 à -149 av. J.-C. Il est connu pour les luttes qu’il mena contre le luxe, la culture et les mœurs helléniques car il privilégiait toujours les mœurs traditionnelles sur lesquelles Rome était fondé. Il participa à la condamnation de Scipion l’Asiatique, le frère du général Scipion l’Africain. Vers la fin de sa vie, il voyagea à Carthage agissant en ambassadeur. Dans la troisième guerre punique, les discours qu’il prononçait eurent une grande influence. Il ajouta à ces discours Delenda quoque Carthago, formule qui signifiait et en outre, il faut détruire Carthage. De nos jours, il ne nous reste que quelques fragments de son œuvre : des parties de ses Origines, une histoire romaine, et De agri cultura, un traité portant sur l’agriculture.
    • Caton dit l'Ancien ou le Censeur en lat. Marcus Porcius Cato, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Caïn

    Fils d'Adam et Ève, et le frère d'Abel. Caïn apparaît dans le Livre de la Genèse. Le premier être-humain né, il devint le premier meurtrier sur terre quand il tua son frère Abel. Il fut alors condamné à fuir pour toute l'éternité.
    • Cain and Abel, Wikipédia, l'encyclopédie libre(22 novembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 22 novembre 2012.https://en.wikipedia.org/wiki/Cain_and_Abel.
    • Cain, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Chabrias 

    Stratège athénien du IVe siècle av. J.-C. En 388, il défait les Spartiates à Égine et commande la flotte envoyée pour assister Évagoras, roi de Chypre, contre les Perses. En 376, il remporte une victoire décisive sur les Spartiates devant Naxos. Il meurt au combat sur l'île de Chios en 357 lors de la guerre des Alliés.

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    Chaldéens

    Peuple habitant en Chaldée, région de Sumer occidental. La Chaldée n'exista comme un pays qu'entre la fin du Xe et la mi-VIe siècle av. J.-C., avant d'être assimilé à la Babylonie. Selon la Bible hebreu (le Tanakh), Abraham est originaire de la ville chaldéenne d'Ur Kaśdim (en hébreu).
    • Chaldée, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Chaldea, Wikipedia, The Free Encyclopedia (20 juillet 2023), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 15 décembre 2023. https://fr.wikipedia.org/wiki/Chald%C3%A9e.

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    Charites ou Les trois Grâces

    Divinités de la Beauté qui appartenaient, avec les Muses, à la suite d'Apollon. On les considérait comme trois filles de Zeus et d'une Océanide, applées Aglaé, Euphrosyne et Thalie, et on leur attribuait les agréments qui embellissent la vie des hommes et des dieux.
    • Charites ou Kharites, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Charlemagne ou Charles Ier, dit le Grand

    (v.742 – Aix-la-Chapelle 814). Roi des Francs (768-814), roi des Lombards (774-814) et l'empereur de l'empire d'occident (800-814). Considéré non seulement comme le fondateur des deux monarchies française et allemande, mais aussi comme le Père de l'Europe, Charlemagne unit une grande partie de l'Europe occidentale et centrale, établit les principes du gouvernement sur lesquels les grands États européens sont fondés et encouragea la formation d'une identité européenne commune en mettant en œuvre la renaissance carolingienne.

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    Charles Frédéric de Juliers-Clèves-Berg

    Né en 1555, fils de Guillaume de Clèves et de Marie de Habsbourg, meurt à l'âge de 20 ans. Il est succédé par son frère, Jean-Guillaume de Clèves.
    • Rousset de Missy, Jean,Histoire de la succession aux duchez de Clèves, Berg et Juliers..., t. I., Amsterdam, J. Wetstein et G. Smith, 1738, p. 287. Livre numérique Google, Internet, 3 avril 2013.https://books.google.fr.

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    Charles II de Navarre, dit le Mauvais 

    (Évreux, 10 octobre 1332 – Pampelune, 1er janvier 1387). Roi de Navarre de 1349 à 1387 et comte d’Évreux de 1343 à 1378. Fils de Philippe III de Navarre et de Jeanne II, fille du roi de France et de Navarre (Louis X le Hutin), il ne cessa d’intriguer pour agrandir ses possessions et pour supplanter les Valois en raison des droits dynastiques qu’il tenait de sa mère. Il s’allia à Edouard III d'Angleterre en 1354 contre Jean II le Bon, qui le fit emprisonner (1356-1357). Ses prétentions sur la Bourgogne ayant été repoussées, il entra en conflit avec Charles V mais il fut vaincu par Du Guesclin à Cocherel (1364). Soupçonné d’avoir tenté d’emprisonner le roi (1378), il fut dépouillé d’une partie de ses domaines. 

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    Charles II, dit le le Chauve

    (Francfort-sur-le-Main 823 – Avrieux, Savoie 877). Roi de France (843-877) et empereur d'Occident (875-877). Fils de Louis le Pieux, il s'allia à Louis II le Germanique contre Lothaire. [...] Après avoir renforcé son entente avec Louis par les Serments de Strasbourg (842), il signa le traité de Verdun (843) qui partageait l'empire de Charlemagne en trois. Il obtint la partie occidentale, limitée à l'est par l'Escaut, la Meuse, la Saône et le Rhône. Son règne fut marqué par les invasions normandes et le développement de la féodalité. [...] Père de Louis II le Bègue.
    • Charles II le Chauve, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Charles III, dit le Simple 

    (879 – Péronne 929), roi de France (898-923) et de Lotharingie (911-923). Pour mettre fin aux incursions des Normands, il conclut un traité avec Rollon. Cherchant à restaurer l’unité impériale, il s’empara de la Lotharingie (911). Vaincu près de Soissons (923) et fait prisonnier, il mourut captif à Péronne. 

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    Charles IX de Suède (Karl IX) 

    (1550 – 1611), roi de Suède (1607 – 1611) et troisième fils de Gustave Vasa. L’éloignement de l’héritier légitime, son neuveu Sigismond, roi de Pologne, lui permit d’exploiter l’attachement des Suédois à la Réforme protestante et de s’emparer du pouvoir dès 1595. Sigismond déposé, il monta sur le trône en 1607. Son règne fut une lutte constante contre la Pologne, la Russie et le Danemark. 
    • Charles IX, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Charles IX de Suède, Wikipédia l'encyclopédie libre (24 mars 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 4 mai 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_IX_de_Suède.

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    Charles Quint (en esp. Carlos I)

    Charles Quint (Charles d’Habsbourg, Charles I d'Espagne, 1500-1558), empereur du Saint-Empire romain germanique et Roi des Espagnes, était considéré le monarque le plus puissant de son temps. C’est le père de Philippe II d’Espagne.

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    Charles VIII

    (Amboise 1470 - 1498). Fils du roi Louis XI et de Charlotte de Savoie, Charles VIII fut roi de France de 1483 à 1498. À la mort de son père, Charles VIII monta sur le trône à l'âge de 13 ans. Sa sœur Anne de France agit en régente jusqu'en 1491. Pendant la régence de celle-ci, elle lutta contre le Duc d'Orléans (le futur Louis XII) lors de la Guerre folle pendant laquelle les princes se révoltèrent contre le gouvernement d'Anne de France. Cette guerre se termina enfin en 1488 par la victoire de la monarchie sur Louis d'Orléans.
    À partir de 1494, Charles partit à la conquête du royaume de Naples. Après plusieurs succès, les Espagnols et le Pape se liguèrent contre lui et il dut bâtir en retraite, perdant ses conquêtes, mais les guerres d'Italie seraient poursuivies par ses successeurs au XVI siècle. À sa mort, il fut succédé par son cousin Louis d'Orléans.
    • Charles VIII, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Charles VIII de France, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 août 2009), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1er octobre 2009. https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_viii_de_france.

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    Charlotte de Bourbon

    Religieuse de l’Ordre de Font-Evraud et comtesse de Nevers, d’Eu et de Rethel, née vers 1474 et morte vers 1520 à Font-Evraud. Le roi Charles VIII lui fit épouser, en l’an 1489, Engilbert de Clèves, comte de Nevers et d’Eu. Elle faisait partie de l’ordre des Annonciades et fit bâtir un dortoir au couvent des Annonciades à Nivernois.

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    Charlotte de Savoie

    Reine de France, née vers 1445 et morte en 1483. Fille aînée de Louis II, duc de Savoie, elle fut la seconde femme de Louis XI et la mère de Charles VIII et d'Anne de France.
    • Charlotte de Savoie, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Charlotte de Savoie, Wikipédia l'encyclopédie libre (23 mars 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 23 avril 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Charlotte_de_savoie.

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    Charlotte d’Albret

    Dame de Châlus, née en 1480 et morte en 1514. La fille d’Alain d’Albret le Grand et de Françoise de Bretagne, en 1499 elle épouse César Borgia, fils du pape Alexandre VI, et devient propriétaire des terres de Feusines, Néret et La Motte-Feuilly en 1504, ainsi que de Châlus. Son mariage devait conclure le pacte entre le roi Louis XII et le pape Alexandre VI, permettant à celui-ci d’obtenir la bulle pontificale annulant son mariage avec Jeanne de France afin d’épouser la reine veuve Anne de Bretagne. En contrepartie, Louis XII accordait au fils du pape, César Borgia, un duché (le Valentinois) et une épouse noble de naissance française : Charlotte d’Albret.

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    Chilon de Sparte

    Philosophe grec et éphore de Sparte qui contribua à fermer Sparte sur elle-même (VIe s. avant J.-C.). Il est considéré comme l’un des Sept Sages présocratiques.

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    Christ (Jésus) (en lat. Christus)

    Les catholiques disent le Christ, les protestants souvent Christ, sans article. Figure centrale de la religion chrétienne, pour laquelle le Christ, c'est-à-dire le Messie, l'Oint du Seigneur, c'est Jésus (Jésus-Christ). Il s'identifie avec le Messie annoncé diversement par les prophètes de l'Ancien Testament (Daniel, VII, 13 ; Isaïe, XI, 1-9 et LII-LIII ; Zacharie, IX, 9), mais le royaume qu'il instaure n'est pas de ce monde (Jean, XVIII, 36). Il est le fils de Dieu annoncé par Jean-Baptiste (Jean, I, 33). Dieu incarné, il possède les deux natures, homme et Dieu (ce point a soulevée plusieurs hérésies), ce qui fait de lui l'intercesseur, le lien entre les hommes et Dieu. Il a souffert sur la croix et il est mort pour le salut des hommes, compromis depuis la faute d'Adam. Il est donc le Rédempteur et le Nouvel Adam.
    • Christ en lat. Christus, calqué sur le grec khristos qui traduit l'hébreu mashiah (d'ou messie) « oint », Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Christophe Plantin

    Né vers 1520 à Saint-Avertin, près de Tours, et mort le 1er juillet 1589 à Anvers, Plantin fut un relieur et imprimeur de renom dans les Pays-Bas espagnols (actuellement la Belgique). Il établit sa réputation en publiant, en 1559, la Magnifique et Somptueuse Pompe funèbre. De 1563 à 1568, il publia 260 ouvrages d’auteurs classiques. On lui doit, au total, en 34 ans, la publication de plus de 1500 ouvrages.

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    Chrysippe (en gr. Khrusippos)

    Un philosophe grec de l'école stoïcienne né vers 281 av. J.-C. à Soli, en Cilicie, et mort en 206 av. J.-C.
    • Chrysippe, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Chrysippe de Soles, Wikipédia l'encyclopédie libre (23 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 25 mars 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Chrysippe_de_Soles.

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    Cicéron (en lat. Marcus Tullius Cicero)

    (Arpium 106 – Formie 43 av. J.-C.) Homme d’État latin, avocat, consul et orateur exceptionnel qui a fort influencé la rhétorique latine. Il se fit champion de la préservation de la République romaine mais ses efforts furent en vain lorsque la république fut finalement détruite après une série de guerres civiles suivies par son assassinat en 43. Cicéron chercha pendant toute sa vie à être un grand homme de l’État et son travail intellectuel témoigne de cette ambition. Un écrivain prolifique, il a produit parmi d'autres ouvrages des plaidoyers (Les Verrines), des harangues politiques (Les Catilinaires), des œuvres théoriques sur l’éloquence (De oratore), des écrits philosophiques (De republica, De officiis, De natura deorum, De officiis, Hortensius, De diuinatione) et des lettres (par exemple Ad Atticum).
    • Cicéron en lat. Marcus Tullius Cicero, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Marcus Tullius Cicero, Encyclopædia Britannica Online (2011), Encyclopædia Britannica, Internet, 12 mai 2011. https://www.britannica.com/biography/Cicero.

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    Cimmériens

    Peuple de la mythologie grecque, réputé vivre dans un monde nocturne voisin des Enfers. Il est souvent identifié avec les Scythes.
    • Cimmériens, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Claude Rangonie (en it. Claudia Rangoni)

    Femme noble, née à Modène vers 1537 et morte à Rome en 1593.
    • Calabritto, Monica, Women’s Imprese in Girolamo Ruscelli’s Le imprese illustri (1566), dans The Italian Emblem : A Collection of Essays, dir. Donato Mansueto et Elena Laura Calogero, Glasgow, Librairie Droz, 2007, pp. 65-92. Livre numérique Google, Internet, 14 août 2013. https://books.google.fr/.

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    Claude Élien (en gr. Elianos, en lat. Claudius Aelianus)

    Historien et orateur romain (IIe – IIIe s.) de langue grecque, surnommé Élien le Sophiste, qui composa De la nature des animaux et Histoire variée, recueils qui rapportent en anecdotes l’histoire naturelle des animaux et des coutumes culturelles et des événements miraculeux.
    • Élien en gr. Elianos, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Élien le Sophiste, Wikipédia l'encyclopédie libre (7 mars 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 7 septembre 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lien_le_Sophiste.

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    Cléarque (en gr. Kleanthês)

    Général spartiale (-Ve s.), mercenaire au service de Cyrus le Jeune. Commandant la retraite des Dix Mille, il fut arrêté et mis à mort par Tissapherne (-401). Xénophon fit son portrait dans L'Anabase.
    • Cléarque, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Clément d'Alexandrie (en lat. Titus Flavius Clemens)

    Écrivain grec (Athènes v.150 – Cappadoce v.215) converti du paganisme au christianisme, Clément essaya d'harmoniser la pensée grecque et le christianisme. Il est considéré comme un Père de l'Église.
    Dans son Protreptique ou exhortation, il montra la révélation divine dans l’œuvre des philosophes, et dans son Pédagogue il donna les bases de l'éducation chrétiennes.
    • Clément d'Alexandrie, Wikipédia l'encyclopédie libre (4 novembre 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 7 décembre 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Cl%C3%A9ment_d%27Alexandrie.
    • Clément d'Alexandrie en lat. Titus Flavius Clemens, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Clément VII (pape; Jules de Médicis, en it. Giulio di Giuliano de Medici)

    (1478 – 1534). 217e pape (de 1523 à 1534), fils naturel de Julien de Médicis et neveu de Laurent le Magnifique. Il s'allia à François Ier contre Charles Quint, mais il dut s’incliner suite au sac de Rome en 1527 et couronner celui-ci empereur (1530). Il excommunia Henri VIII d’Angleterre pour avoir répudié Catherine d’Aragon, ce qui déclencha le schisme anglican en 1534. 
    • Clément VII [Jules de Médicis], Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Clément VII , Wikipédia l'encyclopédie libre (1 avril 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 30 avril 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Clément_VII.

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    Coimbra (anc. en fr. Coïmbre)

    Ville du Portugal, dans la Beira, chef-lieu de district, sur le Mondego. Première capitale du Portugal, remplacée par Lisbonne en 1255.

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    Compiègne 

    Chef-lieu d'arrondissement de l'Oise, en région Picardie, au nord de la forêt du même nom.
    Histoire. Anc. station romaine (Compendium), séjour royale dès les Mérovingiens. Charles II le Chauve y fit bâtir un palais (IXe s.). Charles V y tint des états généraux (1358). En 1430, Jeanne d'Arc y fut faite prisonnière par les Anglais. Le château, dont la reconstruction entamée sous Louis XVI (par Le Dreux de La Châtre), devint la résidence d'élection de Napoléon III. [...]
    • Compiègne, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Compiègne, Wikipédia l'encyclopédie libre (24 mars 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 26 mars 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Compiègne.

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    Conrad Ier de Bavière ou de Bourgogne, dit le Vieux

    Fils de Welf Ier de Bavière, né vers 800 et mort entre 862 et 866. Il fut comte d'Argengau, de Paris et d'Auxerre, et fut abbé laïc de Saint-Germain d'Auxerre et de Saint-Gall. Il est le frère de Judith de Bavière, épouse de Louis le Pieux, et d'Emma de Bavière, épouse de Louis II le Germanique.

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    Constance II de Sicile ou Constance de Hohenstaufen 

    Petite-fille de l'empereur Frédéric II du Saint-Empire, fille de Manfred de Hohenstaufen, née en 1248 à Catane et morte en 1302 à Barcelone. Elle épousa à l'âge de 14 ans Pierre III d'Aragon. En 1282, à la suite de la révolte des Vêpres siciliennes, elle reçoit la couronne de Sicile.

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    Constantin Ier le Grand (en lat. Flavius Valerius Aurelius Claudius Constantinus)

    (Naissus, auj. Niš, entre 270 et 288 – Ancyrona, près de Nicomédie 337). Empereur romain de l’empire d’Orient (312) et puis le seul souverain d'Orient et d'Occident à partir de 324. Pendant son règne, il proclama le christianisme comme la religion d'État (313) et déplaça la capitale de Rome à Byzance qu'il rebaptisa Constantinople (324).
    • Constantin Ier le Grand en lat. Flavius Valerius Aurelius Claudius Constantinus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Constantin Ier (empereur romain), Wikipédia l'encyclopédie libre (22 mai 2016), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 21 juin 2016. https://fr.wikipedia.org/wiki/Constantin_Ier_(empereur_romain).

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    Constantin V, dit Copronyme ou Caballinos 

    (718-775), empereur byzantin (741-775), fils de Léon III l’Isaurien. Homme de guerre, il chassa les Arabes d’Asie Mineure, sauva Constantinople attaquée par les Bulgares (756) pour enfin les écraser en 763. Constantin finit pourtant par rompre avec Rome à cause des querelles entre les églises byzantines et catholiques romaines.

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    Constantinople (en gr. Kônstantinoupolis, auj. Istanbul)

    Fondée par l’empereur romain Constantin Ier le Grand en 330, Constantinople fut l'ancienne capitale de l’Empire romain d'Orient, l’Empire byzantin, l’Empire latin et de l’Empire ottoman. Elle fut également la capitale religieuse de l’Orient chrétien au Moyen Âge. En 1453, Constantinople fut occupé par les Turcs, prenant dès lors le nom d’Istanbul, situé actuellement dans le nord-ouest de la Turquie.
    • Constantinople, Wikipédia l'encyclopédie libre (11 décembre 2023), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 15 décembre 2023. https://fr.wikipedia.org/wiki/Constantinople.
    • Constantinople en gr. Kônstantinoupolis, auj. Instanbul, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Corinthe (en gr. Kórinthos)

    Ville de Grèce située au fond du golfe appelé par le même nom qui, selon la tradition grecque, aurait été fondée par Sisyphe, fils d’Éole. Vers 50 ap. J.-C., Saint Paul y fonda une de ses églises.
    • Corinthe en gr. Kórinthos, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Coriolan (en lat. Gnaeus Marcius Coriolanus)

    Général romain légendaire du Ve siècle avant J.-C., Coriolan s’attira la haine du peuple qui se méfia de son pouvoir et de son mépris de la voix populaire. Obligé de se réfugier chez les Volsques, il les mena en bataille contre Rome. Seules les prières de sa mère et de sa femme l’arrêtèrent dans son désir de vengeance. Il inspira à Shakespeare son drame Coriolanus (vers 1607).

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    Corneille Thielemans (en lat. Cornelio Tielmans)

    Écrivain ecclésiastique, hagiographe et historien d'Anvers, né en 1560 et mort en 1634. Il est l'auteur de la Vie de la Bienheureuse Jeanne de Valois, 1622.

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    Cornelia Africana

    Née vers 189 av. J.-C., morte vers 100 av. J.-C., Cornelia est la fille du célèbre Scipion l’Africain, vainqueur d’Hannibal Barca, l’épouse de Tiberius Sempronius Gracchus, et la mère des Gracques. Symbole de la mère vertueuse et responsable, elle fit connaître à ses enfants la culture grecque et les prépara à la vie publique.

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    Coré ou Koré

    Fils d’Isaar, de la race de Lévi, et père d’Aser, d’Elcana et d’Abiasaph. Peu satisfait du rang qu’il tenait parmi les enfants de Lévi, et jaloux de l’autorité dont Moïse et Aaron jouissaient, forma contre eux un parti, où il engagea Dathan, Abiron et Hon, avec eux deux cent cinquante des principaux Lévites (Livre des Nombres, 16). Dieu exerça une punition terrible contre ces rebelles, en les abîmant tout vivants dans la terre qui s’ouvrit pour les engloutir. Les enfants de Coré furent préservés de ce malheur et continuèrent à servir dans le tabernacle du Seigneur. On leur attribue plusieurs Psaumes qui portent le nom de Coré (XLI, XLIII-XLVIII, LXXXIII, LXXXIV, LXXXVI, LXXXVII).

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    Cozbi

    Fille de Zur, prince des Madianites. Étant allée avec d’autres jeunes femmes, chez les Hébreux, Cozbi sollicita à l’idôlatrie les principaux des Israélites. Après que Zambri entra dans la tente pour avoir des relations sexuelles avec elle, Phinées, fils d’Éléazar, y entra après lui, et les perça tous deux de son épée (Num. 25 : 6, 15). 
    • Louis-Isaac Lemaistre de Sacy, trad. Livres des Nombres, La Sainte Bible, 1696; Bruxelles, Société Biblique Britannique et étrangère, 1855, Wikisource, la bibliothèque libre (18 novembre 2015), Internet, 14 janvier 2016. https://fr.wikisource.org/wiki/Bible_Sacy.

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    Crispus (en lat. Flavius Julius Crispus Caesar)

    Fils aîné de l'Empereur Constantin le Grand et de Minervina, né vers 305 et mort en 326. Il devint César en 317, consul en 318, et remporta en 323, dans l'Hellespont, une victoire navale importante. En 326, il fut accusé par sa belle-mère Fausta d'avoir voulu abuser d'elle et fut exécuté sur l'ordre de son père Constantin.

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    Ctésias (en grec ancien Ktêsìas)

    Né à Cnide, Ctésias était un médecin et historien grec au Ve siècle. Il est principalement l'auteur de récits historiques sur l'Inde et la Perse.
    • Ctésias, Wikipédia l'encyclopédie libre (14 novembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 12 décembre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ctesias.
    • Ctésias, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Cumes (en gr. Kumê)

    Ancienne cité de la Grande-Grèce fondée par des Ioniens de Chalcis et d’Érétrie au VIIIe siècle av. J.-C., située actuellement dans la region de Campanie en Italie méridionale.
    • Cumes en gr. Kumê, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Cylicranes 

    Peuple voisin d'Héraclée, venu de Lydie avec Hercule. Les Cylicranes habitaient au pied du mont Œta et au-dessous de Trachinie.
    • Athénée de Naucratis, Banquet des savants, T. 4, Paris, Lamy, 1789, p. 190. Livre numérique Google, Internet, 7 janvier 2014. https://books.google.fr/.
    • Bruzen de La Martinière, Antoine-Augustin, Le Grand dictionnaire géographique, historique et critique […], Paris, chez les librairies associés, 1768, p. 570. Livre numérique Google, Internet, 7 janiver 2014. https://books.google.fr/.

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    Cynewise ou Cynwise

    Reine de Mercie au VIIe siècle, épouse de Penda, roi de Mercie. De cette union naissent sept enfants : Wulfhere, Paeda, Berthwald, Cyneburg, Æthelred Ier, Cyneswith et Wilburga.

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    Cyrus II le Grand (en gr. Kuros

    Fondateur de l'Empire perse achéménide (-550 à -530). Fils de Cambyse Ier et de Mandane [...]. Roi d'Anshan, il se révolta contre son suzerain Astyage, roi des Mèdes (-556), le déposa (-550) et substitua à l'empire mède un empire perse, mieux organisé et plus puissant. Il annexa d'abord la Lydie (Crésus) et les cités grecques de la côte d'Asie Mineure, puis l'Iran oriental, la Syro-Palestine, l'Arabie du Nord. En -539 il prit Babylone, tua Balthasar, fit prisonnier Nabonide, et entra dans la ville en libérateur. Il s'y fit reconnaître comme roi, sans pourtant annexer le pays. Il se concilia les populations soumises par Babylone en leur restituant leurs divinités. Il mit fin à la captivités des Juifs, autorisant 40 000 d'entre eux à retourner en Palestine [...]. Son fils Cambyse II lui succéda. 
    • Cyrus II le Grand, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Césaire de Heisterbach (en lat. Caesarius Heisterbach)

    Un moine cistercien de l’Allemagne médiévale, né vers 1180 près de Cologne, et mort vers 1240. Il est parfois appelé le Moine Césarius. Il écrivit entre 1219 et 1223 le Dialogus magnus visionum ac miraculorum (Le dialogue des miracles), un des textes les plus connus et appréciés à l’époque. Dans cet écrit on trouve 746 histoires hagiographiques de miracles, composées sous forme de dialogue entre un novice et son maître. Il est également l’auteur de Volumen diversarum visionum seu miraculorum et d’Actus, passio et miracula domini Engelberte.

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    Césare Ripa

    César Ripa, né vers 1555 à Pérouse, mort en 1622, est un érudit italien du XVIe siècle. Il est l'auteur d'un unique ouvrage, l'Iconologie (Iconologia overo Descrittione dell'Imagini universali), publié à Rome en 1593, dont l'influence sera profonde sur la pensée artistique et littéraire de deux siècles. L'ouvrage est un recueil de personnifications allégoriques de vertus, de vices, de tempéraments, de passions, qui met à contribution la littérature ancienne sur les hiéroglyphes, la physiognomonie, les emblèmes, le symbolisme des couleurs, les bestiaires et les encyclopédies du Moyen Âge.

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    Cœlius Rhodigin (Lodovico Ricchieri)

    Originaire de Venise, Rhodigin (Rovigo 1469 – 1525) était écrivain et professeur de grecque et de latin. Son ouvrage le plus important est Antiquarium Lectionum (Antiques leçons).

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    Dalila

    Le personnage biblique Dalila séduit Samson et lui rasa la tête pendant que celui-ci dormait après avoir appris que sa force se trouvait dans la chevelure.
    • Dalila, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Damascius (en gr. Damaskios)  

    Philosophe néoplatonicien, né à Damas vers 470, et mort vers 544, probablement en Syrie. Il était le disciple d’Isidore de Gaza et de Marinos de Néapolis, et le dernier successeur de Platon à la tête de l’Académie, au moment de la fermeture de l’école d’Athènes par Justinien en 529. On possède de lui des fragments d’une Vie de son maître Isidore, des notes d’élèves prises pendant ses propres cours sur Phédon et sur Philèbe, un commentaire sur Parménide, dont le début est perdu, enfin un ouvrage intitulé Questions et solutions concernant les premiers principes.

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    Dan

    Le cinquième fils de Jacob, patriarche biblique du livre de Genèse. Il a pour mère Bilha, servante de Rachel qui était alors stérile.
    Il donna son nom à la tribu de Dan, une des douze tribus d’Israël, qui occupa d’abord la région située à l’ouest de Jérusalem, puis s’installa au nord de la Palestine, près des sources du Jourdain, autour de l’ancienne ville cananéenne de Laïsh, qui s’appela dès lors Dan.

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    Daniel

    Le quatrième des grands prophètes dans la tradition chrétienne qui, après son exil à Babylone entre 587 et 538 av. J.-C., fait connaître au roi Nabuchodonosor la suprématie de Dieu. Livre le plus récent de l'Ancien Testament, le Livre de Daniel fut écrit en hébreu et araméen. Les chapitres I-VI racontent les aventures de Daniel et les chapitres VII-XII décrivent les visions eschatologiques de Daniel. La tradition catholique admet aussi des adjonctions à Daniel après le chapitre XII, notamment l'histoire de Suzanne et les vieillards, L'idol de Bel, et Le Dragon.
    • Daniel, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Daniel (Livre de), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Livre de Daniel, Wikipédia l'encyclopédie libre (26 novembre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 8 décembre 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Livre_de_Daniel.

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    Darios ou Darius Ier

    Darius Ier, dit Darius le Grand, né vers -500, mort en -486, fut roi de Perse de -522 jusqu'à sa mort. Il est le fils d'Hystape et le petit-fils d'Arsamès. Il prit part à la conjuration contre Bardiya et monta sur le trône. Il imposa son autorité à l'ensemble de l'Empire achéménide, l'étendant jusqu'à l'Iaxarte et l'Indus à l'Est, soumettant les Thraces et les Maédoniens à l'Ouest. Grand organisateur de l'empire, il réforma l'administration, fit creuser le canal du Nil à la mer Rouge et frapper les premières monnaies perses, les dariques. Après avoir réprimé la révolte des cités grecques d'Asie (-499 à -493), il lança une expédition contre la Grèce qui s'acheva par la défaite de Marathon (-490). Son fils Xerxès Ier lui succéda.
    • Darios ou Darius, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Darius Ier, Wikipédia l'encyclopédie libre (17 avril 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 14 mai 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Darius_Ier.

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    Dathan

    Frère d’Abiron, fils d’Éliab, et petit-fils de Phallu, de la tribu de Ruben. L’un des conjurés avec Coré et Abiron, contre Moïse et Aaron dans le désert (Livre des Nombres, 16). Dieu exerça une punition terrible contre ces rebelles, en les abîmant tout vivants dans la terre qui s’ouvrit pour les engloutir.

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    David

    Selon la Bible (de I Samuel, XVI à I Rois, II), David, fils de Jessé, fut choisi par Dieu pour succéder à Saül comme roi d’Israël (v. -1000 à -972). Après la défaite du géant Goliath, champion des Philistins, que David tua par un coup de fronde à la tête, Saül le nomma comme chef de ses armées et lui donna sa fille Michol comme épouse. À la mort de Saül, David devint, d’abord, le roi de Juda et puis de tout Israël. Il conquit Jérusalem et en fit la capitale sainte en y transférant l’Arche d’alliance. Pourtant, la décadence de sa prospérité commença lorsqu’il fit tuer Urie, un officier dévoué, pour cacher son rapport adultère avec la femme d’Urie, Bethsabée, qui était devenue enceinte. Les malheurs de David à cause de son péché comprennent le viol de sa fille Thamar par son fils Amnon, qui fut vengé par son fils Absalon. À sa mort, son quatrième fils Salomon accéda le trône.
    Musicien poète qui écrivit 73 Psaumes que la Bible lui attribue, il est considéré comme figure messianique. Jésus, considéré comme le messie par les Chrétiens, est appelé rejeton ou fils de David.
    • David, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • David (Bible), Wikipédia l'encyclopédie libre (30 décembre 2009), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 8 janvier 2010.

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    De Cain et Abel

    Un ouvrage exégétique de saint Ambroise de Milan.

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    De disciplina scholarium

    Un écrit didactique longtemps attribué à Boèce, mais plus probablement écrit par un rédacteur anonyme qui l'aurait composé entre 1230 et 1240 à Paris. Le narrateur du Disciplina, qui écrit sous le nom de Boèce, discute de l'enseignement et du rôle des maîtres et des élèves. Dès son apparition, l'ouvrage rencontre une large popularité.
    • Boethius, A. Galonnier, Boece, Opuscula Sacra, Volume 1 : Capita Dogmatica, Leuven, Peeters, 2007, pp. 41-42. Livre numérique Google, Internet, 7 mai 2013. https://books.google.fr/.
    • Pseudo-Boèce, De disciplina scolarium, éd. O. Weijers, Leyde, 1976.

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    De l'avarice (en latin De avaritia

    Un dialogue écrit par Poggio Bracciolini en 1428-1429 dans lequel il dénonce explicitement l'avarice.

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    De la doctrine chrétienne (en latin De doctrina christiana)

    Un des principales œuvres de saint Augustin. De doctrina christiana (De la doctrine chrétienne) est un traité d'initiation à l'exégèse biblique commencé en 396 et achevé en 426. Le traité est composé de deux parties : herméneutique (livres I à III), et homilétique (livre IV).
    • Augustin (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Augustin d'Hippone, Wikipédia l'encyclopédie libre (21 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 22 avril 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Augustin_d'Hippone.

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    De la Trinité (en lat. De trinitate)

    Une œuvre en quinze livres de saint Augustin. L'auteur a pour objectif de combattre les erreurs de la raison qui corrompent la foi et de montrer la vérité de la trinité des personnes en un seul et vrai Dieu.

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    De Legibus (ou Des Lois) (en gr. Νόμοι)

    Le dernier et le plus long dialogue de Platon qui discute la philosophie politique et présente le problème de la meilleure constitution politique. Platon est plus expérimental ici que dans La République. Il analyse des constitutions réelles et propose une constitution aussi juste que possible en grand détail.

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    De singularitate clericorum (De la singularité des clercs)

    Une œuvre publiée au IIIe siècle, le plus souvent attribuée à saint Cyprien, mais parfois à Origène et à saint Augustin aussi. L'auteur combat les abus de membres du clergé qui cohabitent avec des femmes en dehors du mariage et s'efforcent de les mettre en garde contre les dangers de cette vie commune et contre les soupçons auxquels elle expose les clercs.
    • Cyprien de Carthage, Wikipédia l'encyclopédie libre (16 avril 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1 mai 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Cyprien_de_Carthage.
    • Verwilghen, Albert, Christologie et spiritualité selon saint Augustin, L'hymne aux Philippiens, Paris, Éditions Beauchesne, 1958, p. 50. Livre numérique Google, Internet, 1 mai 2013. https://books.google.fr/.

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    De verbis domini et apostoli

    Une collection de sermons de saint Augustin explique les paroles du Christ tirés des Evangiles et autres livres du Nouveau Testament.

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    Delphes (en gr. Delphoi)

    Ancienne ville grecque située en Phocide au pied du Mont Parnasse. Un endroit religieux de profonde importance, c'était là où se trouvait le temple d’Apollon, existant depuis le -VIIe siècle av. J.-C., où le dieu aurait tué le serpent Python. Ces merveilles religieuses recevaient maintes trésors et attiraient de nombreux pèlerins grecs.
    • Delphes en gr. Delphoi, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Denis Ier de Portugal

    Denis, roi de Portugal, surnommé le Fernier, le Roi Troubadour ou le père de la Patrie, né à Lisbonne le 9 octobre 1261, mourut le 7 janvier 1325. Sa femme fut sainte Élisabeth du Portugal.
    • Denis Ier, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Denis Ier de Portugal, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 3 avril 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Denis_Ier_de_Portugal.

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    Denys d'Halicarnasse (en gr. Dionusios, en lat. Dionysius Halicarnasseus)

    (-1er siècle). Historien et critique grec. Il passa sa vie comme professeur de rhétorique à Rome, où il fréquenta un cercle littéraire. On a de lui : les onze premiers livres de son Archéologie romaine ; son Traité de l'arrangement ; son Étude sur les anciens orateurs etLes Antiquités romaines.
    • Denys d'Halicarnasse en gr. Dionusios, en lat. Claudius Galenus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Denys d'Halicarnasse, Wikipédia, L'encyclopédie libre (1 mai 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 17 septembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Denys_d%27Halicarnasse.

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    Deutéronome

    Cinquième livre du Pentateuque, Deutéronome comprend 34 chapitres qui racontent les événements et préceptes figurant déjà dans l'Exode, le Lévitique et les Nombres, et y ajoute le récit des derniers discours de Moïse aux Israélites et le récit de sa mort avant l'entrée dans la Terre promise (au pays de Canaan).
    • Deutéronome, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Deutéronome, Wikipédia l'encyclopédie libre (30 septembre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 3 novembre 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Deutéronome.

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    Diane (en lat. Diana)

    Déesse italique et romaine identifiée dès le - VIe s. à l'Artémis grecque. La Diane primitive, dont les légendes sont très pauvres, était une des plus anciennes divinités adorées par les Latins. Ses sanctuaires les plus importants étaient ceux de Capoue (Diana Tifatina) et d'Aricie, sur les bords du lac de Nemi (Diana Nemorensis).
    Pour apprendre plus sur le mythe de Diane, veuillez consulter https://fr.wikipedia.org/wiki/Diane_(mythologie).
    • Diane en lat. Diana, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Diane (mythologie), Wikipédia l'encyclopédie libre (12 août 2009), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1er octobre 2009. https://fr.wikipedia.org/wiki/Diane_%28mythologie%29.

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    Dinias ou Deinias

    Un personnage dans les Choses incroyables que l'on voit au delà de Thulé, récit de voyages fabuleux en vingt-quatre livres écrit par Antoine Diogène, écrivain grec de l'époque romaine.

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    Dioclétien (en lat. Caius Aurelius Valerianus Diocletianus)

    (Près de Salone, auj. Split, Dalmatie 245 – Salone v. 313). Empereur romain de 284 à 305. Né dans une famille modeste, il se distingua sous Probus et Aurélien, et fut proclamé empereur par ses soldats à la mort de Numérien. Après s'être débarrassé du frère de ce dernier, Carin, il partagea le pouvoir avec Maximien qu'il promut à la dignité de César, puis d'Auguste (285). En 293, cette dyarchie devint une tétrarchie ; chacun des deux Augustes s'adjoignit un César : Maximien, Constance Chlore, et Dioclétien, Galère. Le Sénat perdit toute son autorité. Rome ne fut plus la capitale de l'Empire ; Dioclétien, maître de l'Orient, résida à Nicomédie, Maximien, maître de l'Occident, à Trèves. Malgré ce partage, l'unité monarchique subsistait ; premier Auguste de l'Empire, Dioclétien restait le souverain suprême. Dioclétien entreprit des réformes administratives, fiscales et économiques. En 303, il déclancha contre les chrétiens la persécution la plus dure que l'Église eut à supporter et qui devait durer dix ans. En 305, Dioclétien abdiqua et se retira près de Salone.

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    Diodore de Sicile (en gr. Diodôros Sikeliôtes en latin Diodorus Siculus)

    (Agyrion, Sicile v. -90 - v. -20). Historien grec qui passa la plus grande partie de sa vie à Rome. Son ouvrage magistral en 40 livres, Bibliothèque historique, est une histoire universelle qui va des origines du monde jusqu'à la conquête de la Gaule par Jules César.
    • Diodore de Sicile en gr. Diodôros Sikeliôtes, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Diogène de Sinope, ou Diogène le Cynique

    Philosophe grec de l’Antiquité, né à Sinope vers 413 av. J.-C. et mort à Corinthe vers 327 av. J.-C. Il est le plus célèbre représentant de l’école cynique.

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    Dipsas

    Dipsas catesbyi est une espèce de serpents de la famille des Dipsadidaes.

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    Débora, Dvora ou Deborah

    Selon les chapitres 4 et 5 du Livre des Juges, Débora était une prophétesse et la seule femme mentionnée par la Bible parmi les Juges d’Israël. Elle exerça cette fonction pendant quarante ans, de 1260 à 1221 avant l’ère chrétienne. À la commande des armées des Hébreux, elle poussa Barac à libérer les Israélites de l’oppression du roi cananéen Yabin.

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    Délos

    Îlot de Grèce qui se trouve dans les Cyclades, près de Mykonos. Au - XIVe siècle, Délos est devenu le centre religieux de la Grèce. L'importance de l'îlot s'augmentait après sa colonisation par les Ioniens de l'Attique au - Xe siècle, qui y installèrent leur culte d'Apollon, d'Artémis (Diane) et de Léto.
    • Délos, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Démonax 

    Philosphe grec, né en Chypre, contemporain d'Hadrien et de Marc Aurèle. Disciple d'Epictète pour le stoîcisme et de Démétrios le Cynique pour le cynisme. Il fut très respecté des Athéniens et mourut très vieux, se laissant mourir de faim.

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    Démonicé ou Demonice

    Une figure légendaire de la Grèce antique qui trahit sa ville, Éphèse, en la livrant aux Galates. Elle promit de trahir son pays en échange de bracelets d'or et de bijoux, et fut enterrée vivante sous l'abondance de l'or.

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    Démosthène (en gr. Dêmosthenês)

    Homme d’État et l'un des plus grands orateurs athéniens (Athènes -384 – Calaurie -322 av. J.-C). Sa carrière de chef de parti politique ainsi que d’orateur fut inspirée par son opposition à l’expansion du Macédoine. Il écrivit entre -351 et -341, son œuvre la plus célèbre, trois Philipiques qui avaient pour but d'unifier les Grecs contre Philippe II de Macédoine. Pourtant, sa lutte pour la liberté de son pays s'avéra futile en face des forces grandissantes du fils de ce dernier, Alexandre le Grand. Enfin, Démosthène, accusé d'être impliqué dans le scandale financier d’Harpale, prit la fuite pendant un an. Il regagna Athènes par la suite mais il dut se réfugier de nouveau après l’échec de la révolte contre les Macédoniens. Lorsque l’armée du général macédonien Antipatros le condamna à mourir, Démosthène mit fin à sa vie, s’empoisonnant dans le temple de Poséidon à Calaurie.
    • Démosthène en gr. Dêmosthenês, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré de noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Mirhady, David, Demosthenes, The Oxford Encyclopedia of Ancient Greece and Rome, Oxford University Press, 2010. Oxford Reference Online, Internet, 4 juillet 2011.

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    Démétrios de Phalère

    Homme d'état et orateur athénien, né à Phalère vers 350 av. J.-C. et mort en Égypte vers 283 av. J.-C. Élève de Théophraste, il adhéra au parti macédonien et gouverna Athènes au nom de Cassandre. Il fut l'instigateur de la fondation de la bibliothèque d'Alexandrie par Ptolémée Soter. Les histoires et les harangues qu'il avait composées sont perdues. Il recueillit les Fables d'Ésope. Il est considéré comme le dernier épigone de la grande éloquence attique, qui déclina avec la disparition de la démocratie athénienne.
    • Démétrios de Phalère, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Démétrios de Phalère, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 6 mai 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Démétrios_de_Phalère.

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    Ecclésiaste

    Livre de la Bible attribué par la tradition au roi Salomon, son titre se traduit par Celui qui prend la parole dans une assemblée du peuple. Il aborde principalement le thème de la vanité des choses humaines et exprime une philosophie désenchantée et matérialiste. Le livre insiste sur l'impossibilité de connaître les plans de Dieu et sur cette vie comme le seul champ de réalisations pour l'homme. Selon les écrits, la seule chose importante c'est de Craindre Dieu et garder Ses commandements, car c'est là tout l'Homme (12:13).
    • Ecclésiaste, Wikipédia l'encyclopédie libre (19 janvier 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 30 janvier 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ecclésiaste.
    • L'Ecclésiaste, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Edwin ou Eadwine de Northumbrie 

    Roi de Northumbrie (616-632), né vers 585 et mort le 12 octobre 632. Il agrandit considérablement son royaume et, converti par Paulin d’York (627), il favorisa la mission chrétienne. Le règne d’Edwin marqua le début de l’unité anglaise et son nom est associé à la naissance du christianisme anglais.

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    Empereur Frédéric III du Saint-Empire romain germanique

    Frédéric de Habsbourg, né à Innsbruck en 1415, mort à Linz en 1493, fut roi des Romains de 1440 à 1486, puis empereur germanique sous le nom de Frédéric III de 1452 à 1493. Il hérita en 1457 de la Haute- et de la Basse-Autriche qui lui furent enlevées ainsi que Vienne en 1485 par Mathias Corvin, roi de Hongrie, et restituées seulement en 1490.
    • Frédéric III , Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Frédéric III du Saint-Empire, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 13 mai 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Frédéric_III_du_Saint-Empire.

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    Empereur Maurice (en lat. Flavius Mauricius Tiberius)

    (né en Cappadoce v. 539 – mort en Chalcédoine 602). Empereur d'Orient (582-602). Général de Tibère II Constantin, puis son gendre et successeur, il combattit les Perses (581), brisa la révolte des Maures en Afrique (587), repoussa les Lombards en Italie, les Avars et les Slaves dans les Balkans. Il établit les exarchats d'Italie et d'Afrique, et réorganisa l'administration impériale. Mais l'armée mécontentée de la réduction des soldes, se révolta et le renversa. Le centurion Phocas, proclamé empereur, le fit mettre à mort avec ses 6 fils.
    • Maurice en lat. Flavius Mauricius Tiberius, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Ermengarde ou Irmingarde de Hesbaye

    Aristocrate de l'empire carolingien, née vers 778 et morte à Angers en 818. Elle devient impératrice par son mariage avec Louis le Pieux en 794. De ce mariage sont issus Lothaire Ier, Pépin Ier d'Aquitaine, Hildegarde et Louis II le Germanique.

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    Esther

    Personnage de l'Ancien Testament et héroïne du Livre d'Esther, elle est la fille d'Abigaïl. Elle s'appelait Hadassah jusqu'à ce qu'elle soit entrée au harem du roi de Perse Assuérus (assimilé au roi de perse Xerxès I par les historiens jusqu'à l'époque moderne). Dans le harem Hadassah reçut le nom d'Esther. Quand le ministre Haman décida d'exterminer tous les Juifs du royaume, Esther obtint le faveur du roi et empêcha le massacre du peuple juif.
    • Esther, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Esther, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 janvier 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 26 janvier 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Esther_(Bible).

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    Estremoz 

    Ville du Portugal, située dans le district d'Évora et la région de l'Alentejo.
    • Estremoz, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Estremoz, Wikipédia l'encyclopédie libre (22 août 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 23 avril 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Estremoz.

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    Eudes Ier d'Orléans

    Comte d'Orléans à partir de 828, né vers 780 et mort en 834. Il épouse en 825 Engeltrude de Fézensac.

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    Euripide (en gr. Euripidês)

    Poète tragique grec (Salamine -480 – Macédoine -406 av. J.-C.) qui fut l'auteur de 92 pièces mais ne nous reste que dix-huit. D’habitude, on les répartit en trois groupes :
    • Classiques : Médée, Hippolyte porte-couronnne, Iphigénie à Aulis, Les Bacchantes
    • Renouvellement de la tragédie : Alceste, Ion, Électre
    • Tragedies ayant des allusions contemporaines : Héraclides, Andromaque, Les Troyennes, Hélène
    Il écrivit aussi les tragédies Hécube, Les Suppliantes, Héraclès furieux, Iphigénie en Tauride, Les Phéniciennes et Oreste et le drame satirique Le Cyclope.
    • Euripide en gr. Euripidês, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Euripide, Wikipédia l'encyclopédie libre (10 juin 2016), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 21 juin 2016. https://fr.wikipedia.org/wiki/Euripide.

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    Eustache Chappuis ou Chapuys

    Ecclésiastique savoyard, né vers 1491 à Annecy et mort en 1556 à Louvain. Il fut conseiller des ducs de Bourgogne et ambassadeur de l’empereur Charles Quint en Angleterre de 1529 à 1545. Il fonda en 1548 le Collège de Savoie à Louvain en Belgique et le Collège chappuisien à Annecy.

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    Eusèbe de Césarée

    Eusèbe de Césarée (265 env. - av. 341), né probablement à Césarée de Palestine, devient évêque de cette ville grâce à son immense érudition. Eusèbe est l'auteur de la première histoire de l'Église, dont le triomphe était selon lui un phénomène historique décisif, préparé depuis des siècles. Dans la Théophanie (333 env.), Eusèbe célèbre la mission providentielle de l'Empire romain. Le panégyriste officiel de Constantin Ier le Grand, lorsque celui-ci meurt en 337, Eusèbe écrit un éloge enthousiaste de l'empereur qui a su si bien soutenir de l’Église.
    • Eusebe de Césarée, Encyclopédie Universalis (2009), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 27 juillet 2010.

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    Euthydème

    Sophiste grec du Ve siècle av. J.-C., disciple et ami de Socrate. Il est héros d'un dialogue de Platon (l'Euthydème), où il débat de la valeur de l'éristique.

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    Exode (en gr. exodos, en hébr. Shemoth)

    Deuxième livre de l'Ancien Testament de la Bible. Il raconte l'exode hors d'Égypte des Hébreux sous la conduite de Moïse, le don des Dix Commandements et les pérégrinations du peuple hébreu dans le désert du Sinaï en direction de la Terre promise.

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    Fabius (en lat. Quintus Maximus Verrucosus Fabius)

    Fabius, dit Cunctator (le Temporisateur), et aussi Ovicula (le mouton), était un homme politique romain, né à Rome vers 275 av. J.-C., et mort à Rome en 203 av. J.-C. Il fut cinq fois consul entre -233 et -239, et nommé dictateur en -217 après la défaite de Trasimène. Il mena également contre Hannibal une guerre d'usure, refusant systématiquement le combat, qui lui valut son surnom. Après avoir failli obtenir la victoire près de Casilinum (-216), il ne put empêcher les Romains d'abandonner sa tactique et de livrer la désastreuse bataille de Cannes. Nommé à nouveau consul après la défection de Capoue (-215), il remporta quelques succès, puis, lors de son dernier consulat (-209), reprit Tarente. Avant de mourir, il s'opposa en vain à la politique de Scipion l'Africain qui voulait continuer la guerre.

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    Fausta (en lat. Flavia Maxima Fausta)

    Impératrice romaine (v. 289-326). Fille de Maximilien et seconde femme de Constantin Ier le Grand (307) dont elle eut Constantin II, Constance II et Constant Ier. Elle s'éprit de son beau-fils Crispus et, irritée de son indifférence, l'accusa devant Constantin qui le fit mettre à mort, puis ayant découvert la vérité, la fit périr. 
    • Fausta, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Fenella, Finella ou Finguala 

    Fille du roi Dufe, comte de Marris en Écosse, au dixième siècle. Le roi Kenneth II d'Écosse aurait fait trancher la tête du comte de Marris, et mis à mort le fils unique de Fenella, Malcolm, qui aurait privé son fils de la couronne. Pour venger le sang de son fils, Fenella organisa le meurtre de Kenneth II vers l'an 995 à Fettercairn.
    • La Cépède (M. le Comte de), Histoire générale, physique et civile de l'Europe, t. 4, Bruxelles, P. J. de Mat, 1826, pp. 6-7. Livre numérique Google, Internet, 10 mai 2013. https://books.google.fr.
    • Kenneth II d'Écosse, Wikipédia l'encyclopédie libre (4 avril 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 10 mai 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Kenneth_II_d'Écosse.

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    Ferdinand II d'Aragon, dit "le Catholique"

    (Sos, Aragon 1452 – Madrigalejo, Cáceres 1516). Roi de Castille (1474-1504), roi d'Aragon et de Sicile (1479-1516) et roi de Naples (1504-1516), Ferdinand II unifia presque toute l'Espagne, introduisit l'Inquisition (1479), conclut la Reconquête par la saisie de Grenade (1492) et démarra l'expansion espagnole par le soutien des expéditions de Christophe Colomb.
    • Ferdinand II d'Aragon, Wikipédia l'encyclopédie libre (22 novembre 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1er décembre 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ferdinand_II_d%27Aragon.
    • Ferdinand II d'Aragon le Catholique, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Ferdinand V

    Veuillez consulter la référence Ferdinand II d'Aragon.

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    Ferrand de Septe

    Évêque de Septe et nonce apostolique à la fin du XVe siècle. Le Pape Alexandre VI le commit, avec Philippe de Luxembourg et Louis d'Amboise, pour présider au jugement de la nullité du mariage entre Jeanne de France et Louis XII.
    • Guyard de la Fosse, Jean-Baptiste et Jean Colomb, Histoire des évêques du Mans, Le Mans, chez Richelet, 1837, p. 305. Livre numérique Google, Internet, 9 juin 2014. https://books.google.fr/.

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    Flandre

    • Flandre-Occidentale (en néerl. West-Vlaanderen) : Prov. de Belgique (Région flamande). [...] LANGUE : néerlandais. Ch.-1. Bruges. La prov. est divisée en 8 arr. : Bruges, Dixmude, Ypres, Courtrai, Ostende, Roeselare, Tielt, Veurne.
    • Flandre-Orientale (en néerl. Oost-Vlanderen) : Prov. de Belgique (Région flamande). [...] LANGUE : néerlandais. Ch.-L. Gand. La prov. est divisée en 6 arr. : Aalst, Dendermonde, Eeklo, Gand, Oudenaarde, Sint-Niklaas.
    • Flandre-Occidentale, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Flandre-Orientale, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Flavius Josèphe

    (Jérusalem 37 - Rome v. 100). Historien juif. On a de lui : La Guerre juive, Contra Apionem, traité où il fait l'apologie de la conception juive de l'histoire pour l'Apion, et ses Antiquités judaïques, dont un célèbre passage incita plusieurs critiques car il fait un témoignage historique non chrétien concernant Jésus Christ. Il a également écrit une autobiographie dans laquelle il fait son apologie.
    • Flavius Josèphe, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Flavius Julius Valens 

    Empereur romain (364 à 378), né vers 328, mort le 9 août à Andrinople. Il fut associé à l’Empire par son frère Valentinien Ier, qui lui confia les provinces orientales de l’empire, avec Constantinople pour capitale. Il se convertit à l’l'arianisme et fut battu et tué par les Wisigoths dans la grande bataille d’Andrinople.

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    Florimond de Raemond

    Avocat français, contre réformateur et historien, né en 1540 à Agen et mort en 1601 à Bordeaux. Il est l’auteur d’une Histoire de naissance, progrès, et décadence de l’hérésie de ce siècle, divisée en huit livres et publiée au début du XVIIe siècle.

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    Fortunées (Iles)

    Nom que Pline l'Ancien a donné aux îles Canaries.
    • Fortunées (îles), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    François Marcion

    Jurisconsulte et ambassadeur de la République de Gênes. Il fut envoyé au Duc de Milan pour traiter quelque accord entre lui et les Genois.
    • Rousselet, George Estienne, Le Lys sacré, Paris, Louis Muguet, 1631, p. 1194. Livre numérique Google, Internet, 8 mai 2013. https://books.google.fr/.

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    Frisons

    Peuple germanique qui apparut au début de l'ère chrétienne sur la côte de la mer du Nord, entre la Meuse et la Weser. Soumis à Rome à partir de 47 après J.-C., les Frisons participèrent, après le IIIe siècle, à l'invasion germanique de la Bretagne. Aux VIIe et IXe siècles, ils s'étendirent dans les régions évacuées par les Saxons, à l'ouest de la Weser.
    • Frise, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Frisons, Wikipédia l'encyclopédie libre (10 décembre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 4 mars 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Frisons.

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    Frédéric II de Danemark

    (1534 – 1588), roi de Danemark et de Norvège (1559-1588), il ne put remporter la victoire dans la guerre contre la Suède (1563-1570). La paix de Stettin (1570) consacra la position du Danemark comme gardien de la Baltique.
    • Frédéric II, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Frédéric II de Danemark, Wikipédia l'encyclopédie libre (30 mai 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 10 juin 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Frédéric_II_de_Danemark.

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    Frédéric II du Saint-Empire romain germanique ou Frédéric Ier Roger

    (Iesi près d'Ancône 1194 – Fiorentino, Pouilles 1250). Empereur germanique de 1220 à 1250, Frédéric poursuivit la politique impériale de sa dynastie contre la papauté et les état-villes italiens. Il participa également à la sixième croisade (1228-1229) où il conquit plusieurs régions de la Terre Sainte et se couronna roi de Jérusalem (régnant de 1229 à 1243).

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    Frédéric III de Montefeltro (en it. Frederico da Montefeltro)

    Duc d'Urbino et comte de Montefeltro (1444-1482), né à Gubbio en 1422 et mort à Ferrare en 1482. Il fut l'un des plus célèbres condottieres de la Renaissance.

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    Frédéric IV le Vieux

    Frédéric fut duc d'Autriche en 1386; comte de Tyrol et de Habsbourg; et landgrave d'Alsace en 1411. En 1406, il épousa Élisabeth de Bavière, comtesse palatine du Rhin, fille de Robert, empereur d'Allemagne, mais elle mourut trois ans plus tard, en 1409. Sa seconde épouse était Anne, fille de Frédéric, duc de Brunswick, et ils eurent un fils, Sigismond. Frédéric mourut en 1439.
    • Bouillet, Marie Nicolas, Atlas universel d'histoire et de géographie, t. 1, Paris, L. Hachette, 1865, p. 621. Livre numérique Google, Internet, 13 mai 2013. https://books.google.fr.

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    Félix, comte de Nole

    Fils de Raimond des Ursins, comte de Nole, de Samo, et d'Atttipaldo, duc d'Amalsi, et prince de Salerne. Félix était comte de Nole et avait comme frère Daniel, comte de Sarno, et Jourdain, comte d'Attipaldo. Il vécut au XVe siècle.
    • Moréri, Louis,Le Grand dictionnaire historique, ou le Mélange curieux de l'histoire sacrée et profane, t. I., Paris, Denys Mariette, 1707, p. 79. Livre numérique Google, Internet, 24 avril 2013.https://books.google.fr/.

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    Galeria Valeria

    Fille de Dioclétien et de Prisca, femme de l'empereur Galère. Les auspices consultés à sa naissance annoncèrent qu'elle causerait la ruine de la ville où on la transportait : elle fut déportée à Suessia Ponetia, cité alors florissante, et la prédiction s'accomplit. Poursuivie par le destin, la malheureuse impératrice fut, à la suite de plusieurs aventures tragiques, décapitée à Thessalonique par les ordres de l'empereur Lucinius.

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    Galice (en esp. Galicia)

    Située à l'extrémité nord-ouest de l'Espagne, la Galice fut connue pendant la première modernité (et de nos jours) comme la région où se trouve Saint-Jacques-de-Compostelle, une commune censée être le lieu où Saint Jacques. C'est un haut lieu de pèlerinage depuis le IXe siècle, jusqu'aujourd'hui.
    • Galice, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Galice, Wikipédia l'encyclopédie libre (11 avril 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 22 avril 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Galice.
    • Santiago de Compostela, Wikipédia l'encyclopédie libre (27 juillet 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 29 juillet 2020. https://en.wikipedia.org/wiki/Santiago_de_Compostela.

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    Gallican

    (étyn. latine : de gallicanus, gaulois.) - Général dans l'armée romaine, Gallican se convertit au christianisme sous l'influence des saints Jean et Paul, officiers de la maison de Constance, le fils de l'empereur Constantin Ier, au 4e s. Il se démet alors de son commandement, distribue tous ses biens aux pauvres et rejoint un groupe de chrétiens. Sa réputation de sainteté est telle qu'on vient de loin pour voir un homme qui, ayant exercé de hautes fonctions, passe son temps à laver les pieds des mendiants et à les servir à table. Mais Julien, dit l'Apostat, proclamé empereur par ses soldats en 361, prétend contraindre Gallican à sacrifier aux dieux de l'empire. Il n'ose pas toucher un personnage aussi considéré, mais Gallican doit s'éloigner. Il subira le martyre à Alexandrie, en Égypte, peu de temps après, vers 365. Fête : 14 juin.
    • Barbé, Jean-Maurice, Tous les prénoms, France, Éditions Jean-Paul Gisserot, 1994, p. 179.

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    Gascogne

    Ancienne région de France située entre la Garonne et les Pyrénées appelée comme ses envahissseurs (VIe siècle), les Vascones, nom des peuples proto-basques aquitains.
    • Gascogne, Wikipédia l'encyclopédie libre (17 octobre 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1er novembre 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Gascogne.
    • Gascogne n. f., Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Gelons

    [...] peuples de la Scythie-européenne , voiſins des Agathyrſes. Ils ſupportoient patiemment la faim étant à la guerre , & vivoient ordinairement d'un peu de lait mêlé avec du ſang , qu'ils tiroient de leurs chevaux. Ils écorchoient leurs ennemis , & ſe faiſoient des habits de leur peau , afin de paroître plus terribles. Ils ſe peignoient auſſi le corps de différentes couleurs , pour se rendre plus formidables dans les combats.
    • Moreri, Louis. Gelons, Le grand dictionnaire historique, ou Le mélange curieux de l'histoire sacrée et profane, Paris, Libraires Associés, 1759, t. 5. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 2 décembre 2009.
    • Gélons, Wikipédia l'encyclopédie libre (22 septembre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 13 février 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Gélons.

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    Genèse (en gr. genesis, traduisant l’hébr. tôledôth générations, généalogie)

    Premier livre dans la Bible en 50 chapitres racontant la Création, la faute d’Adam, le Déluge, la tour de Babel et l’histoire du peuple israélite.
    • Genèse en gr. genesis, traduisant l’hébr. tôledôth « générations », « généalogie », Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    George Boleyn, dit Lord Rochford

    Frère de Mary Boleyn et d’Anne Boleyn, né vers 1505 et mort en 1536. Il fut le beau-frère du roi Henri VIII et l’oncle de la future reine Élisabeth I. Convaincu d’inceste avec sa sœur Anne pendant son procès pour trahison, il fut exécuté à la Tour de Londres.

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    Giambattista ou Giovanni Battista Trinchero

    Un Italien qui prit pour image une grue volant au-dessus d'un nid d'aigle et la phrase Tuta silentia.
    • Palliser, Bury, Historic Devices, Badges, and War-cries, Londres, Sampson Low, Son & Marston, 1870, p. 259. Livre numérique Google, Internet, 1 avril 2014. https://books.google.ca/.

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    Gian Francesco Poggio Bracciolini

    Poggio Braccioloni, dit en français Le Pogge  ou Le Pogge Florentin, était un érudit, un écrivain, un philosophe, un humaniste et un homme politique italien, né en 1380 près d'Arezzo et mort en 1459 à Florence. Il fut chancelier de la République de Florence de 1453 à 1458. Il est l'auteur d'une vaste correspondance et d'une œuvre abondante, entièrement écrite en un latin souple et vivant : Histoire de Florence (Historiae florentini populi) de 1350 à 1455, les traités de morale (par exemple De avaritia, 1428-1429; De varietate fortunae, 1448; De miseria humanae conditionis, 1455) et, surtout, d'un recueil d'anecdotes divertissantes, voire licencieuses, les Facéties (Liber Facetarum, 1438-1452), qui furent appréciées dans toute l'Europe.
    • Pogge, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Poggio Bracciolini, Wikipédia l'encyclopédie libre (27 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 10 mai 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Poggio_Bracciolini.

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    Gisèle ou Gisela de Bavière

    Fille de Henri II de Bavière et de Gisèle de Bourgogne, sœur de saint Henri, elle épousa en 996 saint Étienne Ier de Hongrie qui christianisa son pays. À la mort de se dernier, elle se retira au monastère de Niedernburg, en Allemagne, où elle mourut vers 1060. Elle est la première reine de Hongrie.

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    Gisèle 

    Fille du roi Charles le Simple et de Frérone, née en 908. Épouse de Rollon de Normandie.

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    Gnefactus 

    Gnefactus, père de Vecchoris le sage, fut un des premiers rois d'Égypte. Il succéda au roi Menas, qui fut le premier homme à regner en Égypte après les dieux. Le roi Gnefactus eut cinquante-deux successeurs.
    • Sharpe, Samuel, The Early History of Egypt from The Old Testament, Herodotus, Manetho, and the hieroglyphical inscriptions, London, Edward Moxon, 1836, p. 28. Livre numérique Google, Internet, 8 mai 2013. https://books.google.fr.

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    Gomorrhe 

    Cité biblique qu'on situe au sud de la mer Morte. Gomorrhe est détruite, avec Sodome, par le soufre et le feu à cause de la décadence qui y régnait, dans la Genèse, XIX.
    • Gomorrhe , Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Gomorrhe , Wikipédia l'encyclopédie libre (23 juillet 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 21 octobre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Gomorrhe.

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    Gordiane

    Sœur de la bienheureuse Tarsille et Emiliane, et tante de saint Grégoire le Grand.
    • Nicaise de Sainte Terese, Recueil des questions curieuses, Tournay, Imprimerie d’Adrien Quinqué, 1642, pp. 662-664. Livre numérique Google, Internet, 20 juillet 2013. https://books.google.fr/.

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    Grégoire IV

    Grégoire IV (ou Saint Grégoire de Hamburg) est le 101e pape de l'Église Catholique Romaine (de 828 à 844).
    • Grégoire IV, Wikipédia l'encyclopédie libre (25 septembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 16 janvier 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Grégoire_IV.
    • Grégoire IV, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Grégoire XIII (Ugo Buoncompagni)

    Né à Bologne en 1502 et mort à Rome en 1585, Ugo Buoncompagni succéda au pape Pie V en 1572 sous le nom de Grégoire XIII. Afin de continuer le mouvement de Réforme catholique, Grégoire XIII fonda et réorganisa plusieurs collèges, les confiant aux Jésuites.
    • Grégoire XIII (Ugo Buoncompagni), Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Grégoire XIIIWikipédia, l'encyclopédie libre(5 février 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 19 mars 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Grégoire_XIII.

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    Gustave Ier Vasa

    (v. 1495 – 1560), roi de Suède (1523-1560), il imposa le luthéranisme dans son pays. Il favorisa le développement économique de la Suède, fit durement réprimer les révoltes des paysans, et son œuvre de réorganisation fit de son royaume une puissance de premier plan. 
    • Gustave Ier Vasa, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Gustave Ier Vasa, Wikipédia l'encyclopédie libre (27 février 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 4 mai 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Gustave_Ier_Vasa.

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    Gymnosophiste

    Ascète appartenant à une secte hindoue dont les membres vivaient presque nus et s'adonnaient à la contemplation des choses de la nature.
    Veuillez consulter également les références Garmanes et Samanées.
    • Gymnosophiste, subst. masc., Trésor de la langue française informatisé (2004), Centre national de la recherche scientifique, Analyse et traitement informatique de la langue française, Université Nancy II, Internet, 16 décembre 2010.

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    Gédéon (ou Gideon)

    Personnage biblique du Livre des Juges et juge des Hébreux. On attribue à Gédéon la conquête des Madianites.
    • Gédéon, Wikipédia, l'encyclopédie libre(5 septembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 6 décembre 2012.https://fr.wikipedia.org/wiki/Gédéon.
    • Gédéon, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Gérold Ier de Vintzgau ou Gérold de Souabe

    Comte de Vintzgau (vers 725 – vers 786), époux d'Emma (Imma) d'Alémanie et père d'Hildegarde de Vintzgau, futur épouse de Charlemagne.

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    Hanna ou Hannah (parfois Anna ou Anne)

    Dans l'Ancien Testament, Hannah est l'épouse d'Elcana et la mère longtemps stérile de Samuel. Hannah pria Dieu de lui accorder un fils qu'elle promit de consacrer à l'adoration de Dieu; Samuel fut né par la suite.

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    Hannibal

    Né à Carthage en 247 av. J.-C., Hannibal, général et homme d'État carthaginois, est considéré comme l'un des plus grands chefs militaires de l'histoire. Il déclencha la Deuxième Guerre punique (218-202) contre Rome pour rétablir la puissance de Carthage perdue lors de la Première Guerre punique (264-241). Son armée fut victorieuse contre les Romains à Cannes en -216, pourtant, à Zama, en Afrique, il fut vaincu par Scipion l’Africain en -202. Néanmoins, Hannibal persista, entreprenant des réformes sur les plans économique, politique et militaire. Cependant, lorsqu’il fut nommé suffète (premier magistrat de l’État punique), ses ennemis le dénoncèrent, et Rome exigea sa mort. Ainsi se réfugia-t-il en Syrie, et ensuite, en Bithynie. Malgré qu’il continuât toujours sa lutte, le roi de Bithynie, Prusias Ier, exigea qu’Hannibal se livrât. Pour éviter la servitude, Hannibal s’empoisonna en 183, à Bithynie, près de l'actuelle Bursa en Turquie.
    • Hannibal en phénicien grâce au dieu Baal, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Hecatoncephalon ou Panicaut champêtre

    L'éryngion blanc était appelé centum capita par les Romains, ce qui signifie « herbe aux cent-têtes ».
    Les Grecs en mangeaient la tige et la racine, cuites ou crues. On lui prêtait des vertus prodigieuses. On considérait que la racine avait la figure des parties naturelles de l'homme ou de la femme. On croyait que, si un homme trouvait celle qui représente les parties mâles, elle avait le pouvoir de le faire aimer, de même pour la femme. On prête à la plante la passion de Sappho pour Phaon de Lesbos.
    Quant à l'usage médical, on utilisait cette plante pour les flatuosités, les tranchées, les maladies du coeur, de l'estomac, du foie, des hypocondres, les maux de reins, la strangurie, l'opisthotonos, les douleurs lombaires, l'hydropisie, l'épilepsie, pour la suppression ou l'excès du flux menstruel, ainsi que toutes les affections du système reproducteur féminin. On la prenait dans de l'eau miellée et, pour la rate, dans de l'oxycrat. On croyait qu'avec du miel, l'éryngion blanc faisait sortir les corps étrangers et qu'avec de l'axonge salée et du cérat, il guérissait les scrofules, les parotides, les tumeurs, les dénudations des os et les fractures. On croyait aussi que, pris avant de boire, l'éryngion blanc empêchait l'ivresse.
    Quelques auteurs latins ont recommandé de cueillir l'éryngion blanc au solstice d'été et de l'appliquer avec de l'eau de pluie, dans toutes les affections du cou. On a aussi prétendu qu'il guérissait les taies des yeux.

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    Hector Boece

    Hector Boece (1465-1536) était un philosophe écossais né à Dundee. En 1522, il publia Episcoporum Murthiacensium et Aberdonensium (Vie des évêques de Murthiack et Aberdeen), et en 1527 son fameux ouvrage, Historia Gentis Scotorum (Histoire du peuple écossais).

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    Hemfried ou Humfroi

    Seigneur de Wierre-Effroy au XIe siècle. Père de sainte Godeliève.

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    Henri II du Saint-Empire (973 - 1024)

    Henri II, dit le Boiteux ou le Saint, fut roi de Germanie (1002-1024) et le dernier empereur saxon du Saint-Empire romain germanique (1014-1024). Il épousa sainte Cunégonde de Luxembourg en 998. Comme les époux laissèrent une réputation de piété et qu'ils n'eurent pas d'enfant, une légende tardive veut qu'ils aient fait vœu de continence au soir de leurs noces. Henri II fut canonisé en 1146.
    • Henri II le Saint, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Henri II du Saint-Empire, Wikipédia l'encyclopédie libre (20 août 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 7 octobre 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_II_du_Saint-Empire.

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    Henri III

    Troisième fils d'Henri II et de Catherine de Médicis, il devint roi de France après la mort de son frére, Charles IX, en 1574 et, régna jusqu'en 1589. Comme son frère, il s'engagea dans les guerres de religion même avant son accession au trône. Notamment, il fut chef des batailles de Jarnac et Moncontour dans lesquelles il vanquit l'armée protestante.
    • Henri III, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Henri III de France, Wikipédia l'encyclopédie libre (13 mai 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 19 mai 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_III_de_France.

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    Henri IV

    Chef du parti des protestants qui devint roi de Navarre (1572-1610) et de France (1589-1610). En 1572, il épousa Marguerite de Valois, sœur de Charles IX, dans l'espoir de réconciler les catholiques et les protestants, mais ce mariage fut suivi du massacre de la Saint Barthélemy dans lequel milliers de protestants furent assassinés. En 1576, Henri IV reprit la tête de l'armée protestante; en 1593, il se convertit définitivement au catholicisme pour réunir son peuple. Il promulgua en 1598 l’Édit de Nantes, un édit de tolérance qui mit fin aux guerres de religion. Sans héritiers légitimes, Henri IV épousa Marie de Médicis en deuxième noces en 1600 après l’annulation de son mariage avec Marguerite. Le futur Louis XIII naquit de cette union. Henri IV fut assassiné en 1610 par le fanatique catholique Ravaillac.
    • Henri IV, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Henri IV de France, Wikipédia l'encyclopédie libre (17 mai 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 20 mai 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_IV_de_France.

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    Henri V d'Angleterre

    (Monmouth 1387 – Vincennes 1422). Roi d'Angleterre (1413-1422), fils d'Henri IV, il vainquit les Français à Azincourt (1415). Après avoir conquis la Normandie, il se fit désigner comme régent et héritier du royaume de France au traité de Troyes (1420) et épousa Catherine de Valois, la fille de Charles VI. Père d'Henri VI. 
    • Henri V, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Henri VIII d'Angleterre (en ang. Henry Tudor, Henry VIII of England)

    Henri VIII d’Angleterre (1491-1547) provoqua le schisme au sein de l’Église catholique anglaise quand il répudia sa première femme, Catherine d’Aragon, en faveur d’Anne Boleyn. Il finit par contracter six mariages ; les trois enfants provenant de ces unions, Marie Ire d’Angleterre, Édouard VI d'Angleterre et Elizabeth I d’Angleterre, accèdent tous au trône, mais c’était le règne d’Élisabeth qui exerça l’influence la plus durable.

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    Heptacometes

    Peuples qui habitaient les bords du Pont-Euxin. On les appelait aussi Mossiniens, parce qu’ils avaient des tours de bois ; et du nombre de leurs sept villages se forma le nom d’ Heptacometes.
    • Bruzen la Martinière, M., Heptacometes, Le Grand dictionnaire géographique et critique, t.5, Venise, Pasquali, 1737. Livre numérique Google, Internet, 15 août 2013. https://books.google.fr/.

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    Hercule de Gonzague

    Cardinal de Mantoue vivant au XVIe siècle, Hercule de Gonzague joua un rôle important lors du Concile de Trente, essentiel dans la lutte de l'Église catholique contre le protestantisme. Gonzague est aussi l'auteur d'un Vitae Christianae institutio, resté à l'état manuscrit.

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    Hetruriens

    Une nation très ancienne et très puissante qui s'est établie dans le milieu de l'Italie plus de quinze cent ans avant la fondation de la ville de Rome.
    • Pezron, Paul Yves,Antiquité de la nation et de la langue des Celtes, autrement appelez Gaulois, Paris, Propser Marchand, 1703, pp. 167-168. Livre numérique Google, Internet, 20 mars 2013.https://books.google.fr.

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    Hilarion de Coste

    Né Olivier de Coste à Paris en 1595 et mort à Paris en 1661, cet écrivain religieux français appartenant à l'ordre des Minimes se spécialisa dans les biographies des femmes chrétiennes, exemples de vertu.

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    Hildegarde de Vintzgau (en lat. Hildegardes)

    Reine des Francs (750-783). Troisième épouse de Charlemagne, fille du Comte Gérold Ier de Souabe et d'Emma, aristocrate alémane, Hildegarde eut neuf enfants dont le futur empereur Louis le Pieux.
    • Hildegarde, Pierre Riché (avec la collaboration de Patrick Périn), Dictionnaire des Francs. T. 1, Les Mérovingiens et les Carolingiens, 1996; réimpr. Paris, Bartillat, 2013.
    • Hildegarde de Vintzgau, Wikipédia l'encyclopédie libre (10 février 2014 ), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 25 février 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Hildegarde_de_Vintzgau.

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    Hirsemés

    Ville de la tribu de Dan. Mot hébreu qui signifie ville du soleil.
    • Verger, Victor, Dictionnaire portatif de l’Antiquité sacrée, Paris, Baudouin, 1829. Livre numérique Google, Internet, 4 juillet 2013. https://books.google.fr/.

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    Hispaniola

    Une île des Caraïbes, au sud-est du Cuba. Hispaniola est la deuxième île antillaise par sa taille.

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    Hiérapolis

    Ancienne ville d'Asie Mineure (Phrygie) près de Laodicée. Fondée par Eumène II (-IIe s.), elle passa aux Romains (-133). Détruite par un tremblement de terre et reconstruite, elle fut très prospère aux IIe et IIIe s. Saint Philippe (l'apôtre) y fut crucifié v. 80.
    • Hiérapolis, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Holsatiens

    Peuple qui habitait la région d'Holstein (Ancien État d'Allemagne situé dans la partie Sud de l'actuel Schleswig-Holstein).
    • Holstein, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Hophni ou Ophni

    Fils du grand prêtre Héli et frère de Phinéas. Selon la Biblie, Hophni et Phinéas étaient des parangons de vice. Ils finirent par mourir de la main de Dieu lors de la défaite contre les Philistins, en punition de l'irrévérence qu'ils manifestaient en accomplissant leurs tâches sacredotales.

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    Howard, Catherine

    (v. 1522 – 1542), reine d’Angleterre, cinquième femme d'Henri VIII, qui l’épousa en 1540. Après plus d’un an de mariage, son inconduite fut dénoncée au roi par l'évêque Cranmer, et le roi la fit exécuter. 
    • Catherine Howard, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Catherine Howard, Wikipédia l'encyclopédie libre (3 février 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1 mai 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Catherine_Howard.

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    Hugues de Fouilloy

    Chanoine régulier, prieur de Saint-Laurent-au-Bois et théologien du XIIe siècle. L’œuvre d’Hugues de Fouilloy connut à son époque une fortune considérable. Pourtant cet écrivain canonial est longtemps resté parmi les moins connus des auteurs du Moyen Âge.
    • Ceillier, Remy, Histoire générale des auteurs sacrées et ecclésiastiques […], t. 22, Paris, Lottin & J.H. Butard et D.A. Pierres, 1758, p. 205. Livre numérique Google, Internet, 22 juillet 2014. https://books.google.fr/.
    • Hugues de Fouilloy, Wikipédia l'encyclopédie libre (6 septembre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 22 juillet 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Hugues_de_Fouilloy.

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    Hugues de Saint-Victor

    Théoligien, philosophe et auteur mystique (Ypres 1096 – Paris 1141). Hugues voulut défendre dans son monastère l'éducation humaniste, comme il l'explique dans les Commentaria in hierarchiam caelestem (où il distingue la philosophie mondaine et la théologie divine) et dans l'Éruditio didascalica.
    • Hugues de Saint-Victor, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Hugues de Saint-Victor, Wikipédia l'encyclopédie libre (1 mai 2024), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 15 mai 2024. https://fr.wikipedia.org/wiki/Hugues_de_Saint-Victor.

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    Humeur

    En termes de Medecine, on appelle les quatre humeurs, les quatre ſubſtances liquides qui abreuvent tous les corps des animaux, & qu'on croit eſtre cauſes des divers temperamments, qui ſont le flegme ou la pituite, le ſang, la bile, la melancolie. Il y en a de compoſées qui s'eſpaiſſiſſent & qui ſe corrompent, comme celles qui font le pus, les glaires, & autres qui cauſent les abſés, les obſtructions, & generalement toutes les maladies. On les appelle de divers noms, malignes, aduſtes, acres, mordicantes, cruës, peccantes, &c. [...].
    Humeur, ſe dit auſſi du temperamment particulier qui vient du meſlange de ces qualitez. Ainſi on dit, qu'un homme est d'humeur bilieuſe, colerique, emportée; d'humeur flegmatique, douce, poſée, froide ; d'humeur ; ſociable, grave ; d'humeur melancolique, chagrine , inquiete, triſte, noire, ſombre, bizarre, inſupportable , hypocondriaque ; d'humeur ſanguine, gaye, enjoüée, complaiſante, volage, amoureuſe ; de belle humeur ; d'humeur joviale, imperieuſe
    .
    • Furetière, Antoine. Humeur, Dictionnaire universel, La Haye, A. et R. Leers, 1690, t. 2. Bibliothèque nationale de France, Internet, 9 settembre 2009.

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    Hus

    Pays où demeurait Job (Job 1:1). On est fort partagé sur le lieu où était la terre de Hus, parce qu'on ignore de quel Hus l'Écriture veut parler en marquant le pays de Job. Certains assurent que la ville d'Astaroth-Carnaïm était le lieu de la demeure de Job, tandis que d'autres le font vivre dans la ville de Bozra, capitale de l'Idumée. D'autres lui donnent pour demeure la ville d'Emath, dans la Syrie, ou bien à Hama.
    • Calmet, Augustin, Dictionnaire historique, critique, chronologique, géographique et littéral de la Bible, t. 2, Genève, M.M. Bousquet et Compagnie, 1730, p. 613. Livre numérique Google, Internet, 19 février 2014. https://books.google.ca/.

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    Hydre de Lerne (en lat. Lernaia Hudra)

    Monstre fabuleux à multiples têtes qui aurait été tué par Héraclès parce que celui-là ravageait l'Argolide. À chaque fois que Héraclès essaya de lui trancher une tête, la tête repoussait. Héraclès dut alors utiliser des flèches enflammées afin de tuer la créature. Par la suite, le héros enterra la tête centrale, qui était immortelle, sous un grand rocher. Enfin, Héraclés trempa ses flèches dans le sang venimeux du cadavre pour que tous ceux qui fussent blessés d'elles subissent une mort définitive.
    C'est ainsi qu'on employait le mot hydre pour signifier proverbialement [t]oute sorte de mal, qui multiplie quand on pense le destruire, selon le Dictionnaire de l'Académie française de 1694.
    • Hydre de Lerne, Wikipédia, L'encyclopédie libre (11 février 2024), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 28 février 2024. https://fr.wikipedia.org/wiki/Hydre_de_Lerne
    • Hydre, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1694), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 27 juillet 2011.
    • Hydre de Lerne en lat. Lernaia Hudra, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Hypanis (en gr. Ὕπανις

    Fleuve de Sarmatie, actuel Boug. Le Boug méridional prend sa source en Ukraine et se jette dans la Mer Noire.
    Hypanis peut également faire référence au Kouban, fleuve de Russie du nord du Caucase se jetant dans la mer d'Azov.

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    Hyrcanie (en gr. Hurkania

    Ancienne province de l’Asie centrale, située au sud-est de la mer Caspienne, au nord-est de l’Iran actuel, autour de l’actuelle rivière Gorgan. L’Hyrcanie avait pour capitale Astrabad (l’actuel Gorgan), et elle fit partie des empires mède, achéménide, séleucide et parthe, soit comme province indépendante, soit comme province assimilée à la Parthie.

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    Héli ou Éli

    Personnage biblique. Juge et grand prêtre des Juifs (-XIe s.). Il éleva Samuel dans le temple de Silo. Il mourut de douleur lorsque les Phéniciens vainquirent les Israélites.
    • Héli ou Éli, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Eli (Juges), Wikipédia l'encyclopédie libre (13 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 6 mai 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Eli_(Juges).

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    Héliogabale ou Élagabal (Varius Avitus Bassianus)

    Varius Avitus Bassianus (204 - 222) fut le grand-prêtre d’Élagabal, dieu solaire de la cité d’Émèse en Syrie, d’où vint son surnom lorsqu’il monta sur le trône comme empereur romain à l’âge de quatorze ans. Son règne (218 - 222) connut une forte opposition, surtout à cause de son mépris des traditions religieuses romaines et des tabous sexuels. Bassianus fut assassiné en 222 et succédé par son cousin Sévère Alexandre.

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    Hélène de Troie

    Fille du roi de Sparte Tyndare et de Léda. Pourtant, il existe une autre version du mythe où celle-ci naquit de l’union de Léda avec Zeus, qui s'était métamorphosé en cygne. Selon cette version, Léda aurait pondu deux œufs : Clytemnestre et Castor dans l’un, et Hélène et Pollux dans l’autre.
    Connue principalement pour sa beauté, la princesse de Sparte et l'épouse de Ménélas fut enlevée par Pâris ainsi provoquant la guerre de Troie. Il existe plusieurs descriptions du comportement d'Hélène pendant la guerre. Certaines versions, comme l'Iliade d'Homère, dépeignent Hélène comme aidant les Grecs en secret, tandis que d'autres indiquent qu'elle consentit à son propre enlèvement.
    • Hélène, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Hérode Atticus (en lat. Tiberius Claudius Atticus Herodes)

    Rhéteur grec (Marathon 101 – v. 177). Il assuma des hautes charges dans l'éducation de Marc Aurèle. Grand mécène, il consacra ses richesses à orner de monuments Athènes (notamment l'Odéon sous l'Acropole), Delphes, Olympie, Corinthe et d'autres cités grecques. De son œuvre oratoire, représentative du retour à l'atticisme pur, il ne nous reste qu'un discours.
    • Hérode Atticus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Hérode Ier le Grand

    (Ascalon -73 - Jéricho -4). Roi des Juifs (-40 - -4). Iduméen, fils d'Antipatros, le ministre d'Hyrcans II, il se fit reconnaître comme roi des Juifs par les Romains et Marc Antoine l'installa sur le trône (prise de Jérusalem, -37). Pour affermir son pouvoir, il fit périr les derniers membres de la famille asmonéenne, y compris sa propre femme Mariamne Ire. Il fit réaliser de grands travaux à Césarée, Sébasté (l'ancienne Samarie) et surtout Jérusalem où il rebâtit le Temple dans le style hellénistique. À sa mort, son royaume fut partagé entre ses fils Archélaos, Hérode Antipas et Hérode Philippe le Tétrarque.
    • Hérode Ier le Grand, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Hérodias (ou Hérodiade)

    Hérodias était une princesse juive, petite-fille d'Hérode le Grand et épouse d'Hérode dit Philippe le Tétrarque. Après la mort de Philippe, Hérodias épousa Hérode Antipas, son oncle et beau-frère. Ceci scandalisa les Juifs et notamment, selon l'Évangile, Jean-Baptiste. Hérodias demandait qu'on arrête Jean-Baptiste dont, lors d'une fête, elle finit par obtenir la tête.
    • Hérodiade, Wikipédia l'encyclopédie libre (3 septembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 29 octobre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Hérodias.
    • Hérodiade ou Hérodias, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Hérodote (en gr. Hêrodotos)

    (Halicarnasse v. -484 - v. -425) Le premier historien grec nommé par Cicéron le père de l'Histoire. Son œuvre porte témoignage de l'émergence d'un nouveau genre. Il est également le premier prosateur dont l'œuvre nous appartient aujourd'hui. Il suit sa famille aristocratique en exil à Samos, puis participe au renversement de la tyrannie à Halicarnasse vers -454. À Athènes, devient l'ami du grand tragédien Sophocle avant de s'installer à Thurium en Italie du sud avec les fondateurs de l'ancienne ville. C'est peut-être à Thurium qu'il meurt. Ses œuvres magistrales sont : les Récits assyriens (perdus) et ses Histoires, qui racontent les guerres récentes, notamment les guerres médiques. Inspiré par ses nombreux voyages, Hérodote y énumère aussi les sept Merveilles du monde.
    • Hérodote (en gr. Hêrodotos), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Héron 

    Moine de la Thébaïde, qui, poussé par le démon de l’orgueil, se tua en se jetant volontairement dans un puits, avec l’espoir que les anges le soutiendraient. Selon la Conférence II de Cassien, il aurait vécu à la même époque que l’abbé Pafnuce, au IVe siècle.
    • Mémoires présentés par divers savants : Sujets divers d’érudition, t. 4, Paris, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1854, p. 15. Livre numérique Google, Internet, 6 juillet 2013.https://books.google.fr/.

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    Iarchas

    Chef des Bracmanes en Inde. Il est décrit dans la Vie d'Apollonios de Tyane par Philostrate d'Athènes au début du IIIe siècle.

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    Idumée 

    Nom ancien du pays d'Édom au sud de la Judée (époque hellénistique et romaine).
    • Idumée , Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Innocent VI (pape)

    Né Étienne Aubert à Bessac-en-Corrèze, mort en Avignon en 1362, Innocent VI fut le 197e pape, le 5e (1352-1362) en Avignon. Il accepta puis dénonça une constitution limitative imposée d'abord par le conclave, peut-être poussé par la cour de France, mit frein au luxe de ses prédécesseurs et fit pacifier l'Italie, mais renonça à terminer la Captivité babylonien en retournant à Rome.
    • Innocent VI (Étienne Aubert), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Ionie (en gr. Iônia)

    Ancien nom des colonisateurs éponymes venus de l’Attique donné à la partie l’ouest de l’Asie Mineure entre Phocée et Milet et comprenant les îles de Chios et Samos. Elle se situe dans l’actuelle Turquie.
    • Ionie, Wikipédia l'encyclopédie libre (8 mai 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 14 septembre 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ionie.
    • Ionie n. f. – en gr. Iônia, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Isaac

    Patriarche biblique du livre de Genèse et fils miraculeux d'Abraham et de Sara, Isaac hérite de la promesse faite par Dieu à son père. Pour répondre à sa tâche, son père n'hésite pas à vouloir le sacrifier, mais enfin Dieu lui substitue un bélier. Isaac devint l'époux de Rebecca et père d'Ésaü et de Jacob.
    • Isaac, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Isabelle Ire de Castille

    Isabelle Ire de Castille (1451-1504) était la reine de Castille à partir de 1474 et la reine d’Aragon suite à son mariage avec Ferdinand II d’Aragon en 1479. La très pieuse Isabelle est la mère de Catherine d’Aragon, la première épouse d’Henri VIII d'Angleterre.

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    Isaïe ou Ésaïe

    Prophète juif (actif de -746 à -701 env.). La première graphie est plutôt le fait des catholiques ; la seconde, des protestants. Originaire du royaume de Juda, il fut contemporain de l'avance assyrienne qui aboutit à la chute de la Maison d'Israël et à la mise sous tutelle de Juda. Ses prophéties exaltent la puissance de Iahvé (Dieu) seul, aux dépens des forces humaines (préparatifs militaires, recherche d'alliances) qui mènent au malheur .
    • Isaïe ou Ésaïe, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Isboseth, Ishboshet ou Isbaal

    Dans l'Ancien Testament, Isboseth est le quatrième fils de Saül et son successeur dans la royauté. Il régna à Mahanaïm au-delà du Jourdain sur onze tribus. Son vrai nom était Isbaal, mais les Hébreux, qui avaient en horreur les dieux étrangers, pour ne pas prononcer Baal, mettaient en sa place Boseth, qui signifie confusion, ou homme de la honte. Il avait quarante ans lorsqu'il commença à régner, et il régna deux ans assez paisiblement. Au bout de ce terme, il y eut un petit combat entre les troupes d'Isboseth, commandées par Abner, et celles de David, commandées par Joab. Depuis ce temps, il y eut toujours guerre entre la maison de Saül et celle de David. Isboseth fut assassiné pendant son sommeil par deux chefs benjamites.

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    Isidore de Séville

    Évêque de Séville et savant prélat (v. 570-636) qui forma l’Église d’Espagne. Il encouragea le dégagement de la religion chrétienne de la culture et de la philosophie païenne. L’un de ses ouvrages le plus célèbre est Originum sive etymologiarum libri, une encyclopédie classifiant les connaissances en arts libéraux, sciences morales, naturelles, agriculture et arts manuels.
    • Isidore de Séville (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Ismaël

    Personnage biblique du livre de Genèse, XVI-XXI. Son père, Abraham devait être le père de nombreuses nations mais sa femme Sara était stérile. Il prit alors sa servante Agar comme concubine. Lorsque Sara devint jalouse, Agar fut renvoyée dans le désert où elle donna naissance à Ismaël.
    Agar et Ismaël retournèrent auprès d'Abraham et de Sara, qui a finalement donné à Abraham un fils nommé Isaac. Les frères furent élevés ensemble, mais encore une fois Sara chassa Agar et Ismaël parce qu'elle ne voulut pas qu'Ismaël hérite d'Abraham. Ismaël grandit dans le désert de Paran et devint archer. Plus tard, il épousa une femme Égyptienne et eut douze fils, devenus tous chefs de tribu.

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    Isocrate (en gr. Isokratês)

    Orateur athénien (Athènes 436-338 avant J.-C.). Élève de Gorgias, il fut aussi auditeur de Socrate. Isocrate ouvrit une célèbre école de rhétorique où parmi ses élèves, on peut citer Hypéride, Lycurgue, Théopompe et Xénophon. Il se laissa mourir de faim, dit-on devant la faillite de ses idées politiques d'union grecque sous Philippe. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages célèbres, notamment Panégyrique, Discours sur la paix, Aréopagitique et Discours contre les sophistes.
    • Isocrate, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Isocrate, Wikipédia l'encyclopédie libre (5 décembre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 7 janvier 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Isocrate.

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    Jacob

    Patriarche biblique du livre de Genèse. Fils d'Isaac et de Rebecca, frère d'Esaü à qui il achète son droit d'aînesse. Père de douze fils, souches des douze tribus d'Israël. Surnommé Israël après la lutte avec Dieu, il est l'ancêtre éponyme des Israélites, qu'il fait descendre en Égypte à l'appel de Joseph.
    • Jacob, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Jacob, Wikipédia l'encyclopédie libre (28 août 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 4 septembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacob.

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    Jacques de Meyere (en lat. Jacobus Meyerus

    Historien et chroniqueur flamand, né à Vleteren en 1491 et mort à Bruges en 1552. Il est surtout connu comme le père de l'histoire de la Flandre. Les deux publications importantes de Meyerus dans le domaine de l'histoire flamade sont : Compendium chronicorum Flandriae (Nuremberg, 1538) et Commentarii sive Annales rerum Flandricarum libri septemdecim (Anvers, 1561).
    • Smeesters, Aline, Aux rives de la lumière : la poésie de la naissance chez les auteurs néo-latins des anciens Pays-Bas […], Belgique, Leuven University Press, 2011, p. 223-224. Livre numérique Google, Internet, 19 juin 2014. https://books.google.fr/.

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    Jacques Ier d'Écosse (en ang. James I)

    Jacques Ier d'Écosse, dit le captif, fils de Robert III, né le 25 juillet 1394 à Dunfermline, et mort le 21 février 1437 à Perth, fut le roi d'Écosse de 1406 à 1437, bien qu'entre 1406 et 1424 il fut prisonnier des Anglais. Il rétablit l'ordre et châtia les chefs de la noblesse. Il mourut assassiné.
    • Jacques Ier, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Jacques Ier d'Écosse, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 13 mai 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Ier_d'Écosse.

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    Jacques II, dit le Juste (en castillan Jaime II)

    (Valence v. 1264 – Barcelone 1327). Roi d'Aragon (1291-1327), de Sicile (1285-1295) et de Sardaigne (1324-1327). Fils de Pierre III d'Aragon (v. 1239-1285), dit le Grand, et de Constance de Hohenstaufen (1248-1302). Il scella par une union personnelle les liens de la Catalogne et de Valence avec l'Aragon (1319) et confirma les privilèges des Aragonais.
    • Jacques II le Juste, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Jacques II d'Aragon, Wikipédia l'encyclopédie libre (23 février 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 22 avril 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_II_d'Aragon.

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    Jacques Salian

    Jésuite d’Avignon, né en 1557, mort à Paris en 1640, enseigna avec beaucoup de réputation. Il est l’auteur des Annales ecclesiastici Veteris Testamenti (1611-1624, 6 vol.), et de trois ouvrages de spiritualité : De timoré Dei libri IX (1629), De amore Dei libri XVI (1631), et Ars placendi Deo quatuor libris comprehensa (1635).
    • Mech, Paul, SALIAN (JACQUES), jésuite, 1558-1640, Dictionnaire de spiritualité ascétique et mystique. Doctrine et histoire, t. 14, Paris, Beauchesne, 1932-1995.

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    Jean Baptiste Porta (en ital. Giambattista della Porta)

    Né à Vico Equense en 1535, mort à Naples en 1615, Giambattista était un physicien, opticien, philosophe, cryptologue et écrivain italien. Son œuvre la plus étudiée, la Magia naturalis (1558, puis 1589), est une sorte d'encyclopédie du savoir populaire, mêlant le fantastique et l'irrationnel aux intuitions scientifiques les plus modernes. Il est également l'auteur de 29 comédies en italien.

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    Jean Basilide

    Jean Basilide était czar de Moscovie vers le milieu du XVe siècle, après avoir usurpé en 1565 le trône détenu auparavant par les seconds fils des czars russes.
    • Moreri, Louis. Rostou, Le grand dictionnaire historique, ou Le mélange curieux de l'histoire sacrée et profane, Paris, Denys Mariette, 1708, t. 4. Google Livres, Internet, 24 février 2013.

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    Jean Bolland (en lat. Johannes Bollandus

    Jésuite, hagiographe et commentateur des Acta sanctorum, né à Julémont en 1596, et mort à Anvers en 1665. Il est le fondateur de la Société des bollandistes, une société savante belge dont le but était l'étude critique de la vie et du culte des saints.

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    Jean Cassien (Joannes Cassianus, le Romain, ou le Roumain)

    Moine et homme d'Église né vers 360 et mort vers 433. Reconnu comme saint par l'Église catholique, Cassien a laissé une œuvre doctrinale concernant la vie monastique.

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    Jean Dantisque

    Ambassadeur du Roi de Pologne à la cour de Charles Quint au début du XVIe siècle.

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    Jean de Stobes ou Jean Stobée (en lat. Joannes Stobæus)

    Doxographe et compilateur byzantin du Ve siècle ap. J.-C., son Anthologie cite plus de 500 auteurs antiques : poètes, historiens, orateurs, philosophes et médecins. Nous lui devons les seuls fragments connus de certains dramaturges. Il rédigea également plusieurs passages célèbres sur la philosophie stoïque.
    • Jean de Stobée, Wikipédia l'encyclopédie libre (31 août 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 9 septembre 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_de_Stobée.
    • Stobæus, Joannes, Sententiarum Ioannis Stobaei, Paris, Martinum Juvenem, 1557, t. 2. Google livres, Internet, 21 juin 2011.

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    Jean Fernel

    Astronome, mathématicien et surtout médecin français célèbre (1497-1558). Appelé le Galien moderne de son siècle, il fut l’auteur du premier traité sur la physiologie; médecin d'Henri II, de Diane de Poitiers et de Catherine de Médicis.
    • Fernel (Jean), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Jean Fernel, Wikipédia l'encyclopédie libre (7 juin 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 28 juin 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Fernel.

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    Jean François Gambara

    Cardinal, évêque de Viterbe, né à Bresce en Italie en 1533. Il exerça divers emplois sous le pontificat de Jules III et de Pie IV, dont le dernier le fit cardinal en 1561. Il fut pourvu par Pie V de l'évêché de Viterbe, et mourut à Rome en 1587, après avoir rendu de grands services à la maison d'Autriche. On trouve plusieurs de ses poésies dans un recueil de vers de quelques poètes du XVIe siècle donné par Jérôme Ruscelli.
    • Moreri, Louis, Le grand dictionnaire historique ou le Mélange curieux de l'histoire sacrée et profane, t. III., Paris, Denys Mariette, 1707, p. 17. Livre numérique Google, Internet, 3 décembre 2013. https://books.google.fr/.

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    Jean III Vasa de Suède

    (Stegeborg 1537 – Stockholm 1592). Roi de Suède (1569-1592). Deuxième fils de Gustave Ier Vasa. Il épousa Catherine Jagellon en 1562. Son attirance pour le catholicisme lui valut l’hostilité de son frère Éric XIV qu’il fit déposer (1568). Il termina la guerre contre le Danemark, gagna sur la Russie la Carélie et l’Ingrie, et fit nommer son fils Sigismond roi de Pologne. Ses tentatives pour rétablir le catholicisme échouèrent.
    • Jean III Vasa, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Jean III de Suède, Wikipédia l'encyclopédie libre (23 mars 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 4 mai 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_III_de_Suède.

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    Jean Molan ou Molanus 

    Docteur de Louvain, né à Lille en Flandres, dont le vrai nom était Vander-Meule ou Ver-Meulen, c'est-à-dire de la Meule. Il est l'auteur d'un ouvrage intitulé Martyrologe d'Usuard, publié pour la première fois à Louvain en 1568. Il en donna une nouvelle édition en 1573, et puis en 1578, avec plusieurs additions et corrections. Il meurt à Louvain en 1585 âgé de 52 ans.
    • Baillet, Adrien, Les vies des saints avec l'histoire de leur culte [...], t. 1, Paris, L. Genneau, 1739, pp. XXXIV-XXXV. Livre numérique Google, Internet, 19 juin 2014. https://books.google.fr/.

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    Jean Moschos ou Moschus (Jean le Limonaire)

    Moine syrien de l'époque byzantine, né à Damas au milieu du VIe siècle (c. 550-619). Il devint moine dans le monastère de saint Théodose, près de Jérusalem, puis il vécut en ermite près du Jourdain et enfin il s'installa auprès de saint Sabas, au sud-ouest de Bethléem. Il se retira ensuite dans le désert de Juda pendant dix ans. Au début du règne de Tibère, il commença à voyager hors de la Palestine. Il se réfugia à Chypre et à Rome, où il mourut en l'an 619. Il est l'auteur d'un des ouvrages hagiographiques les plus célèbres de cette époque, Le Pré spirituel, qui recense et commente les faits et les écrits des érmites d'Orient de son époque.
    • Moschos (Jean), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Jean Moschus, Wikipédia l'encyclopédie libre (17 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 9 décembre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Moschus.

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    Jean Ruel (en lat. Joannes Ruellius)

    Médecin et botaniste français, né à Soissons en 1479 et mort à Paris en 1537. Doyen de la Faculté de médecine de Paris en 1508 et 1509, il devint médecin du roi François Ier. Son traité De Natura stirpium libre tres, imprimé en 1536, est une sorte de répertoire des connaissances botaniques acquises jusqu’à la fin du XVe siècle.
    • Hoefer, M. (Jean Chrétien Ferdinand), Histoire de la botanique, de la minéralogie et de la géologie depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours, Paris, Hachette et cie, 1882, p. 113. Livre numérique Google, Internet, 5 octobre 2014. https://books.google.fr/.
    • Jean Ruel, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 mars 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 5 octobre 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Ruel.

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    Jean Zonaras (en gr. Iôánnês Zônarãs)

    Historien, théologien et canoniste byzantin du douzième siècle. Zonaras est l'auteur de plusieurs commentaires sur les constitutions apostoliques et les pères de l'Église. Son ouvrage le plus important est une chronique universelle, l'Epitomé historion. Il décrit le commencement du monde jusqu'à la mort de l'empereur Alexis Comnène en 1118 et critique sévèrement les abus de l'Eglise et de l'État.

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    Jean-Pierre Maffei (en it. Giovanni ou Giampietro Pietro Maffei

    Jésuite, historien et écrivain italien, né à Bergame en 1535, mort à Tivoli en 1603. Son ouvrage Historiarum indicarum libri XVI, Florence, 1588, avait dans son temps une grande réputation due à l'élégance du style et à la faculté qu'avait l'auteur de puiser dans les archives de Lisbonne. Il fut traduit en français par Armand de Laborie et par l'abbé de Pure. Sa Vie d'Ignace de Loyola, Venise, 1585, fut aussi souvent réimprimée.

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    Jeanne Malet de Graville

    Fille de Louis Malet de Graville et épouse de Charles II d’Amboise de Chaumont, vice-Roi de Lombardie, Seigneur de Chaumont. Après la mort de ce dernier, vers l’an 1528, Jeanne Malet de Graville se remaria avec René d’Illiers, auquel elle donna les terres de Marcoussis, de Chastres, de Gometz-le-Châtel et de Nozay. Le Parlement de Paris reçut des plaintes de Jeanne, car René d’Illiers vendait ses terres. Il fut ordonné qu’elle reçoive par provision le château de Marcoussis et 3 000 livres de rente.

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    Jeanne Seymour (en ang. Jane Seymour)

    (Wolf Hall v. 1509 – Hampton Court 1537). Reine d’Angleterre (1536-1537), troisième femme d’Henri VIII (1536) et mère du futur Édouard VI (1537).
    • Jeanne Seymour, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Jeanne Seymour, Wikipédia, l'encyclopédie libre(18 janvier 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 22 février 2013.https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeanne_Seymour.

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    Jerôme Falletti (en lat. Hieronymus Falletus)

    Comte Trigniani, mentionné dans De symbolis heroicis libri IX de Silvestre di Pietrasanta (1634).
    • Silvestro Pietrasanta, De symbolis heroicis libri IX, Antverpiae, 1634.

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    Jescha ou Ischa

    Plusieurs croient que c'est la même que Sara, fille d'Aran, sœur de Loth, nièce et épouse d'Abraham. Mais il faut noter que jamais Sara n'est nommée Jescha, et Abraham ne dit pas qu'elle était sa nièce, mais sa sœur.
    • Moreri, Louis, Le grand dictionnaire historique, ou Le mélange curieux de l'histoire sacrée et profane, t. 5, Amsterdam, Brunel, 1740. Livre numérique Google, Internet, 18 février 2014. https://books.google.ca/.

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    Jessé ou Isaï

    Selon la Bible, Jessé est fils d'Obed et originare de Bethléem. Il est père de David, d'Eliab, de Samma, d'Aminadab, de Nathanael, de Rael et d'Asom.
    • Jessé ou Isaï, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Jessé, Wikipédia l'encyclopédie libre (16 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 13 mai 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jessé.

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    Job

    Héros du Livre de Job dans l'Ancien Testament, Job est l'archétype du Juste dont la foi est mise à l'épreuve par Satan, avec la permission de Dieu.

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    Johann Turmair ou Jean Aventin, dit Johannes Aventinus

    Érudit humaniste et chroniqueur allemand né à Abensperg, ville de la haute Bavière, en 1477 et mort à Ratisbonne en 1534. Il est connu par ses Annales de Bavière, qui ne contiennent pas seulement l'Histoire de cette province, mais de toute l'Allemagne aussi. Il est surnommé l' Hérodote bavarois.
    • Niceron, Jean Pierre, Mémoires pour servir à l'histoire des hommes illustres dans la république des lettres, […], t. 38, Paris, Briasson, 1727, pp. 283-294. Livre numérique Google, Internet, 19 mars 2014. https://books.google.ca/.
    • Johann Turmair, Wikipédia l'encyclopédie libre (13 mars 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 19 mars 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Johann_Turmair.

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    Jonas (en hebr. yôna(h))

    Fils d'Amitthaï, Jonas est l'un des douze petits prophètes de la Bible. La tradition lui rapporte les faits fabuleux du Livre de Jonas qui fait partie du Tanakh de la tradition juive et de l'Ancien Testament chrétien.
    Selon le livre, Jonas, fuyant l'ordre de Dieu, est avalé par un gros poisson (souvent vu comme une baleine) dans le ventre duquel il passe trois jours et trois nuits. Le gros poisson le recrache ensuite sur le rivage et Jonas va prêcher à Nivine, la capitale de l'empire assyrien.
    • Jonas, Wikipédia l'encyclopédie libre (7 octobre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 31 octobre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jonas.
    • Jonas, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Jonathas ou Jonathan

    Fils de Saül (-XIe s.), et ami de David (I Samuel, 13-20).
    • Jonathan, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Joseph

    Fils du patriarche biblique Jacob et sa séconde femme Rachel. Selon le livre de Genèse (chapitre XXXVII-L), vendu par ses frères jaloux comme esclave, Joseph fut amené en Égypte où il devint l'intendant de Putiphar, officier de Pharaon. La femme de Putiphar tenta de séduire Joseph, mais, comme il ne succomba pas à ses avances, elle accusa Joseph d'avoir tenté de la violer. Par conséquent, Putiphar mit Joseph en prison. Quelques années plus tard, à l'aide de son don d'interpréter les rêves, il s'attira les bonnes grâces de Pharaon qui le fit ministre. Enfin, il retrouva sa famille et l'installa en Égypte.

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    Joseph Besson

    Jésuite français, né en 1610 et mort vers l’an 1691 en Syrie. Recteur du Collège de Nîmes, puis supérieur des missions de la Compagnie de Jésus en Syrie. Il est l’auteur de La Syrie Sainte ou la Mission de Jesus et des Pères de la Compagnie de Jesus en Syrie, imprimé à Paris en 1660.

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    José d'Acosta ou Joseph Acosta 

    José d'Acosta, né à Medina del Campo vers 1539, mort le 15 février 1600, était un Jésuite espagnol du XVIe siècle, missionnaire et naturaliste en Amérique latine. Il est surtout connu comme l'auteur de l'Historia natural y moral de las indias, publié en 1590.

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    Jovinien

    Né à Gordyène (ancienne région de la Mésopotamie), Jovinien était un moine et opposant à l'ascétisme chrétien au quatrième siècle. Il liait l'expérience chrétienne au baptême et au repentir mais n'accordait aucune valeur au célibat, ni à la virginité ni au jeûne. Dans son livre Contre Jovinien (Adversus Jovinien), saint Jérôme se livra à une réfutation de la doctrine jovinienne en prêchant la supériorité de la virginité et en dénigrant le mariage. En 393 Jovinien fut excommunié et condamné comme hérétique par le pape Sirice et saint Ambroise. Il mourut vers 405.

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    Juan de Pineda 

    Juan de Pineda (Sevilla, 1558-1637), un théologien jésuite espagnol, n'est pas à confondre avec ses contemporains, les deux "Juan Perez de Pineda", l'écrivain protestant et le frère et auteur franciscain. Juan de Pineda est l'auteur de commentaires sur Salomon en huit livres (Salomo previus sive de rebus Salomonis regis libri octo) et d'un index de livres proscrits, Index novus librorum prohibitorum et expurgatorum (1612) utilisé dans les condamnations pour hérésie pendant l'Inquisition espagnole.

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    Juda

    Personnage biblique du Livre de la Genèse, Juda était le quatrième fils de Jacob et de Léa et l'ancêtre épynome d'une des douze tribus d'Israël. La tribu de Juda fut celle dont les rois d'Israël sont issus, de la lignée de David.
    • Juda, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Tribu de Juda, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 janvier 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 23 février 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Tribu_de_Juda.

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    Judhaël de Domnonée

    Roi de Domnonée, un royaume qui occupait le nord de l’Armorique ou la Bretagne, au VIIe siècle. Il est le père de saint Josse et de saint Judicaël.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 166-167. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 20 juin 2013.https://gallica.bnf.fr/.

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    Judith

    L'héroine biblique du livre de Judith. Après avoir séduit Holopherne, Judith lui coupa la tête pendant son ivresse pour sauver la ville de Béthulie.
    • Judith, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Judith de Bavière

    Aristocrate de l'empire carolingien, née vers l'an 800 et morte à Tours en 843. Seconde femme de Louis le Pieux et mère de Charles le Chauve, elle écarta de la succession les fils que Louis le Pieux avait eus d'un premier mariage, et qui se révoltèrent en 833.
    • Judith de Bavière, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Judith de Bavière (805-843), Wikipédia l'encyclopédie libre (7 mai 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 5 novembre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Judith_de_Bavière_(805_-_843).

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    Jules César (en lat. Caius Julius Caesar)

    (Rome 101 – Ides de Mars 44 av. J.-C.) Illustre homme d'état, général et enfin dictateur romain (46-44 av. J.-C.) qui joua un rôle essentiel dans la transformation de la République romaine à l'Empire romain. Toutefois, ses réformes politiques et sociales furent déjouées lorsque Marcus Junius Brutus, un noble à la Chambre du Sénat, l'assassina en 44 av. J.-C.
    Non seulement César fut-il un homme politique célèbre, mais il était un bon orateur et historien. Il écrivit quelques œuvres littéraires : Commentarii de bello gallico (Commentaires de la guerre des Gaules) et Commentarii de bello civili (Commentaires de la guerre civile).

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    Jules-César Boulenger (en lat. Julii Caesaris Bulengeri)

    Historien et Jésuitefrançais, né à Loudun en 1558 et mort à Cahors en 1628. Professeur d’Andrés Duchesne, futur historiographe du roi de France, il est l’auteur d’études sur l’antiquité. On a de lui un grand nombre de ouvrages savants, entre autres : De imperatore & imperio romano, Lyon, 1618 ; onze volumes d’Opuscules, contenant des dissertations ; et des traités De pictura, plastice statuaria lib. II, Lyon, 1627.
    • De Feller, l’Abbé F. X. Dictionnaire historique, ou Histoire abrégée des hommes qui se sont fait un nom par leur génie […], tome III, 7e ed., Paris, Méquignon-Havard, 1827. Livre numérique Google, Internet, 7 décembre 2014. https://books.google.fr/.
    • Jules-César Boulenger, Wikipédia l'encyclopédie libre (27 novembre 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 7 décembre 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jules-César_Boulenger.

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    Jupiter

    D’autres noms : Stator (qui arrête), Elicius (qui fait le foudre) et Feretrius (qui frappe). L’équivalent du dieu grec, Zeus, Jupiter, fils de Saturne, est le roi des dieux considéré comme divinité primordiale faisant partie de la triade capitoline (Jupiter-Junon-Minerve) dans la mythologie romaine-italique. Jupiter gouverne le ciel, les éléments météorologiques (tonnerre, foudre) et la lumière du jour. Ainsi il est souvent représenté avec les emblèmes de l'éclair, du trône et du sceptre.
    D'un esprit licentieux, Jupiter prit maintes amantes, cependant, seulement sa sœur jumelle Junon conquit son cœur. Après plusieurs tentatives de la courtiser, il réussit finalement à gagner sa main en se transformant en coucou mouillé pour exciter la sympathie et l'affection de la déesse. Ainsi leurs noces marquèrent le premier mariage du monde.
    • Jupiter, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Justin (en lat. Marcus Junianus Justinus)

    (IIe siècle). Historien latin et l'auteur d'une Histoire universelle qui comprend 44 livres, résumé par Trogue Pompée dans ses Histoires philippiques.
    • Justin (en lat. Marcus Junianus Justinus), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Jéhu

    Fils de Josaphat et petit-fils du Namsi, capitaine des troupes de Joram, roi d’Israël. Il fut destiné par le Seigneur pour régner sur Israël, et pour venger les crimes de la maison d’Achab. Son règne (841-814 avant J.-C.) est évoqué dans le Deuxième livre des Rois.

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    Jérusalem (en hébr. Yerushalayim)

    La ville de Jérusalem fut construite à l’époque cananéenne. Vers 1,000, elle fut conquise par David, le Roi d’Israël, qui nomma la ville ensuite la capitale judaïque. Sous Titus, la ville fut conquise par les Romains. Ce fut également là où Jésus mourut. En 637, Jérusalem devint une ville sainte islamique, prise par les Arabes. Selon la tradition, le prophète Mahomet se serait levé dans le ciel au sommet du mont Moriah.
    Aujourd'hui, Jérusalem est la capitale de la Palestine qui demeure toujours partie d’une intense lutte politique israélo-palestinienne (le nom Israélien comprenant les juifs, les chrétiens et les musulmans) vu qu’elle est un lieu important aux trois monothéismes.
    • Jérusalem en hébr. Yerushalayim la paix apparaîtra en ar. al-Quds, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Jérusalem céleste

    La Jérusalem céleste - aussi appelée >nouvelle Jérusalem,tabernacle de Dieu, ville sainte - est un concept traditionnel juif et chrétien, associé à la fois au jardin d'Eden, à la terre promise et à la reconstruction du Temple après la fin de la captivité des juifs à Babylone; selon les traditions elle peut être une ville littérale, un lieu spirituel, ou représenter l'aboutissement de l'Histoire et le retour à la perfection initiale.

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    Jérémie

    Le deuxième des grands prophètes de l'Ancien Testament, la tradition lui attribue la rédaction du Livre de Jérémie, du Livre des Lamentations et des deux Livres des Rois (I Rois et II Rois). Selon la tradition ces livres furent écrits avec l'assistance de son scribe et disciple, Baruch ben Neriah. La Bible présente Jérémie comme un grand solitaire sans femmes ni enfants. Alors que le roi Josias réformait le royaume de Juda, la mission de Jérémie était de dévoiler l'immoralité et le péché des Judéens et de leur expliquer la cause de la catastrophe imminente. Il annonça l'arrivée des Chaldéens et prédit la destruction de Jérusalem, ainsi que l'exil des Judéens à Babylone du fait de leur manque de foi.
    • Jérémie, Wikipédia l'encyclopédie libre (24 janvier 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 2 février 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jérémie.
    • Jérémie (Livre de), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Jérôme Osorius (en portugais Jerónimo Osório)

    Évêque de Silves en Portugal, historien, humaniste et conseiller du roi du Portugal, né en 1506 et mort le 20 août 1580. Il est appelé le Cicéron portugais tant pour le style de son écriture que pour le choix de ses sujets. On a de lui De rebus Emmanuelis, un ouvrage qui décrit les entreprises, les navigations et les révolutions du royaume de Portugal, depuis l’an 1406 jusqu’en 1578.

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    Jésuites, ou Compagnie de Jésus

    Ordre catholique de clercs réguliers, appelés Jésuites, fondé par Ignace de Loyola en 1540. Les missions principales des Jésuites sont l'évangélisation (d'où leurs nombreuses incursions en terres étrangères dès la fondation de l'ordre) et l'éducation (d'où les nombreuses écoles et universités jésuites, qui existent toujours de nos jours).
    • Jésus (Compagnie de), Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Compagnie de JésusWikipédia, l'encyclopédie libre(27 mars 2018), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 5 avril 2018.https://fr.wikipedia.org/wiki/Compagnie_de_Jésus.

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    Jézabel

    Princesse tyrienne (-IXe siècle) et épouse d'Achab, le roi d'Israël. La Bible lui reproche de détourner Achab du vrai Dieu et d'adorer son dieu Baal. Ce sacrilège souleva l'hostilité violente de tout un parti, exprimée par la voix indignée du prophète Élie. Jézabel fut assassinée avec ses fils sur l'ordre de Jéhu.
    • Achab, Encyclopædia Universalis France France, Encyclopædia Universalis, Internet, 31 octobre 2012. https://www.universalis.fr/encyclopedie/achab/.
    • Jézabel, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Kenneth II d'Écosse

    Roi d'Écosse vers 969 à 995. Il mourut victime de la trahison d'une femme, Fenella.
    • La Cépède (M. le Comte de), Histoire générale, physique et civile de l'Europe, t. 4, Bruxelles, P. J. de Mat, 1826, pp. 6-7. Livre numérique Google, Internet, 10 mai 2013. https://books.google.fr.
    • Kenneth II d'Écosse, Wikipédia l'encyclopédie libre (4 avril 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 10 mai 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Kenneth_II_d'Écosse.

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    Khosrō Ier Anocharvan (en gr. Chosroès)

    Roi sassanide de Perse (531-579). Il fut le plus brillant des souverains sassanides, célèbre autant par sa sagesse que par le raffinement de la civilisation de son temps. En 540, il entreprit la guerre contre Byzance, prit Antioche, occupa la Lazique; mais il signa une trève (555) puis la paix (562) : Justinien lui payait tribut, en échange de quoi il évacuait la Lazique et accordait la liberté de conscience aux chrétiens de son empire. [...] 
    • Khosrō Ier Anocharvan , Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Khosro Ier, Wikipédia l'encyclopédie libre (30 août 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 15 décembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Khosro_Ier.

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    Kimbolton 

    Un bourg de Cambridgeshire, en Angleterre. La ville est construite autour de son château, transformé de nos jours en collège privé. Ce château est célèbre pour avoir été la dernière prison de la reine Catherine d’Aragon, première femme d’Henri VIII, où elle mourut en 1536.

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    Kiranides

    Prétendu roi de Perse, dit Kiranus ou Kiranides ou Kyranides. Le terme Kiranides ou Cyranides est aussi utilisé pour désigner l'œuvre elle-même, c'est-à-dire des traités sur les vertus des animaux, des pierres et des plantes.
    • Gesner, Konrad, Mithridates (1555), édité par Bernard Colombat et Manfred Peters, Genève, Librarie Droz, 2009, p. 341. Livre numérique Google, Internet, 12 avril 2013. https://books.google.fr/.
    • Cyranides, Wikipédia l'encyclopédie libre (19 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 12 avril 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Cyranides.

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    L'Abbé Hor ou Or

    Abbé et solitaire au désert de Nitrie vers le milieu du IVe siècle. Il excellait en humilité et avait saint Sisoès et l'abbé Athrée comme disciples.
    • Marin, Michel-Ange, Vies des pères des déserts d'Orient, avec leur doctrine spirituelle et leur discipline monastique, t. 2, Lyon/Paris, Périsse/Méquignon Junior, 1824, pp. 155-162. Livre numérique Google, Internet, 16 mai 2013. https://books.google.fr.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 1035. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 16 mai 2013. https://gallica.bnf.fr/.

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    L'Alcibiade majeur (Sur la nature de l'homme)

    Un dialogue de Platon qui traite les capacités et qualités qu'Alcibiade, qui veut entamer une carrière comme homme politique, doit posséder. Le traité tient compte des dangers d'une carrière politique conduite sans réflexion sur les fins, et asservie aux intérêts personnels, c'est-à-dire, aux yeux de Platon, d'une politique sans philosophie.

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    L'Arche d'Alliance

    D'abord mentionné dans le livre biblique de l'Exode (ch. 25 et 37), l'Arche d'Alliance était le coffre fabriqué par les Israélites dans le désert du Sinaï, destiné à transporter les deux tables de la Loi. Le coffre sacré accompagna les Hébreux durant l'Exode et à Canaan, avant d'être installé dans le Temple de Jérusalem par le roi Salomon. Perdu dans des circonstances énigmatiques, il devint un des objets antiques les plus convoités.

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    L'Ecclésiastique

    L’Ecclésiastique est un livre deutérocanonique de l’Ancien Testament de la Bible catholique. L’Ecclésiastique comprend un ensemble de manuscrits traduits d’hébreu en grec, dont le 248 porte ce titre. L’ensemble entier est intitulé pourtant Sagesse de Jésus fils de Sirach. L’ouvrage comprend cinquante chapitres et un appendice et mélange deux genres : il s’agit d’un ensemble de proverbes qui ne suivent aucun ordre particulier, et de plusieurs réflexions sur un sujet. Les deux genres traitent de la Sagesse divine, personnifiée dans le texte.
    • L'Ecclésiastique, Encyclopédie Universalis (2009), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 1er octobre 2009.
    • L'Ecclésiastique, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    L'Hexaëméron

    L'Hexaëméron ou l'Ouvrage de six jours de Saint Basile de Césarée explique la création du monde d'après la Genèse, ch. 1-26. L'ouvrage fut traduit du grec en latin par Saint Ambroise, qui ajoute ses propres commentaires.

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    L'ordre du Chardon (en ang. Order of the Thistle)

    Un ordre de chevalerie écossais. Son origine remonte à 1540, où le roi Jacques V qui avait été honoré de l'ordre de la Jarretière par son oncle Henri VIII d'Angleterre, de la Toison d'Or par l'Empereur, et de l'ordre français de Saint-Michel, créa l'Ordre du Chardon pour lui-même et vingt chevaliers, à l'imitation du Christ et ses vingt apôtres. Mais, Jacques V mourût rapidement (1542), ce qui mit fin à l'ordre immédiatement. Celui-ci fut renouvelé par le roi Jacques II (Jacques VII d'Écosse), qui fit huit chevaliers le 6 juin 1687. En 1703, la reine Anne passa leur nombre à vingt. Leur devise est Nemo me impune lacessit, ce qui signifie Personne ne me provoque impunément. Le siège de l'Ordre se situe dans la cathédrale Saint-Gilles d'Édimbourg, Thistle Chapel.

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    La Bienheureuse Jutte (en lat. Juditta)

    Vierge et abbesse du Mont-Saint-Disibode au XIIe siècle. Elle forma sainte Hildegarde dans la pratique de la perfection chrétienne, et mourut en paix vers l’an 1130.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 199. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 14 août 2013. https://gallica.bnf.fr/.

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    La Bienheureuse Oringe

    La Bienheureuse Oringe, vierge et gardienne de troupeaux, surnommée Chrétienne à cause de ses excellentes vertus, naquit dans le Château de Sainte Croix Bourgade, située dans une vallée de Toscane, en l'an 1237. Elle se consacra à Dieu dès sa jeunesse et s'enfuit quand ses frères la pressaient de se marier. Le démon, sous la forme d'un monstre horrible, tâcha de l'épouvanter, mais deux Anges le chassèrent. Ils aidèrent la bienheureuse Oringe à la conservation de sa chasteté. Elle mourut âgé de soixante douze ans en l'an 1309.
    • De Barry, Paul, Les cent illustres de la maison de Dieu en toute sorte de profession, Lyon, Phillippe Borde, Laurent Arnaud, et Claude Rigaud, 1660, pp. 517-520. Livre numérique Google, Internet, 8 mai 2013. https://books.google.fr.
    • Le Blanc, Thomas, Le Sainct travail des mains, ou La Manière de gagner le ciel, par la pratique des Actions Manuelles, Lyon, Guillaume Barbier, 1661, pp. 1033-1036. Livre numérique Google, Internet, 8 mai 2013. https://books.google.fr.

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    La Bienheureuse Véronique de Binasco (en lat. Veronica)

    Vierge et religieuse italienne de l'ordre de Saint-Augustin, née en 1444 à Binasco, village près de Milan, et morte en 1497 à Milan. Persuadée que Dieu l'appelait à l'état religieux, elle prit la résolution d'entrer chez les Augustines de Sainte-Marthe de Milan; mais comme elle ne savait ni lire, ni écrire, et qu'elle ne pouvait employer le jour à s'instruire, elle y consacrait les nuits, et elle réussit à apprendre sans maître la lecture et l'écriture. Après une préparation de trois ans, elle fut reçue dans le monastère de Sainte-Marthe. Elle fut religieuse jusqu'à sa mort à l'âge de 52 ans.

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    La Castille (en esp. Castilla)

    Région historique du centre de l'Espagne s'étendant sur la Meseta et traversée par la Cordillère centrale. La Vieille-Castille fit d'abord partie du royaume de Léon et devint indépendante au Xe s. La région fut toujours fortement défendue ceontre les Maures, notamment par le système fortifié (Castella) d'où la Castille tire son nom. Annexée au royaume navarrais de Sanche III, qui la donna à son fils Ferdinand Ier, elle prit alors le nom de royaume de Castille. Peu à peu, les rois de Castille étendirent leurs possessions en repoussant les Maures et annexèrent au XIIIe s. les territoires qui formèrent la Nouvelle-Castille (Tolède, Séville et Cadix). Pendant des siècles, le royaume fut plongé dans l'anarchie. Mais le mariage d'Isabelle de Castille et de Ferdinand d'Aragon (1469) réalisa l'union des deux royaumes et soumit l'Espagne à une autorité unique.
    • Castille (la) en esp. Castilla, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    La Cité de Dieu (en lat. De civitate Dei)

    Œuvre comprenant 22 livres écrite par Saint Augustin vers 413-427 ap. J.-C. Dans son traité, il conteste les critiques païennes en attestant que le sac de Rome par les Wisigoths (410) fut à cause de sa déchéance morale plutôt que l'abolition de la religion païenne pour le christianisme. En plus, l’auteur caractérise la relation conflictuelle entre l'éternelle Cité de Dieu et la temporelle Cité de l'Homme.
    • La Cité de Dieu en lat. De civitate Dei, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • The City of God, Encyclopædia Britannica Online (2011), Encyclopædia Britannica, Internet, 4 mai 2011. https://www.britannica.com/topic/The-City-of-God.

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    Lac de Sodome ou mer Morte

    Lac salé sans débouché sur la mer situé actuellement entre l'Israël et la Jordanie.
    Selon l'Ancien Testament de la Bible, Sodome et Gomorrhe, les deux villes au bord du lac, fut détruites par le soufre et le feu du ciel à cause de leur malveillance.

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    Lacédémone

    Veuillez consulter la référence Sparte.

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    Ladislas de Habsbourg, dit le Posthume

    (v. 1440 – Prague 1457). Fils posthume d'Albert II de Habsbourg, Ladislas fut roi de Hongrie (1444-1457) sous le nom de László VII et roi de Bohême (1453-1457) sous le nom de Ladislas Ier. Il fut élevé par son oncle, l'empereur Frédéric III du Saint-Empire romain germanique.
    • Ladislas V ou VI le Posthume, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Ladislas Ier de Bohême, Wikipédia l'encyclopédie libre (6 octobre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 5 novembre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ladislas_Ier_de_Bohême.

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    Laertius ou Diogène Laërce

    Écrivain grec, né à Laërte, en Cilicie, vers le début du IIIe siècle après J.-C. Il est l’auteur des Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres, compilation en 10 livres regroupant des informations sur les vies des philosophes les plus célèbres et des commentaires sur leurs doctrines.

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    Lamies

    Les Lamies, que les anciens ont appellées Lemures, Larves et Empuses, sont des créatures de la mythologie grecque qui se nourrissaient de chair humaine. Quelques-uns ont pris les Lamies pour des mauvais génies, et d'autres pour des bêtes féroces.
    • Bilhard,Dictionnaire poëtique portatif, qui contient l'histoire fabuleuse des dieux et des héroes de l'antiquité paienne, Paris, Saugrain Fils, 1759, p. 277. Livre numérique Google, Internet, 27 mars 2013.https://books.google.fr.

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    Laodicée du Lycus (en gr. Laodikeia hê epi tô Lukô)

    Ancienne ville d'Asie Mineure (Phrygie), au confluent du Lycus et du Méandre, près d'Hiérapolis. Fondée au IIIe s. avant J.-Chr. par Antiochus II, elle fut détruite par un tremblement de terre (en 65 après J.-Chr.) et reconstruite par les Romains; elle devint un des premiers centres du christianisme. Désertée et détruite pendant la guerre entre Byzantins et Seldjoukides (XIIe s.), elle fut remplacée par la ville turque de Ladik, l'actuelle Denizli (XIVe s.).
    • Laodicée [-Du-Lycus], Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Laodicée du Lycos, Wikipédia l'encyclopédie libre (26 mai 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 7 janvier 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Laodicée_du_Lycos.

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    Laon 

    Chef-lieu du départment de l'Aisne, situé sur une butte dominant la plaine champenoise, à 134 km au nord-est de Paris.

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    Latinus Pacatus Drepanius 

    Un rhéteur latin, de religion païenne, né à Bordeaux ou à Agen, au IVe siècle. Il prononça un panégyrique de Thédose Ier à Rome en 389 afin de le féliciter de sa victoire sur l'usurpateur Maxime. En 390, il fut nommé proconsul de la province Afrique.

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    Laurent Campège

    Cardinal du XVIe siècle. Bolonais d’origine, il fut d’abord auditeur de Rote, puis nonce papal en Allemagne vers l’Empereur Maximilien. Il fut fait Cardinal par Léon X, puis archevêque de Bologne et légat en Angleterre, où il retourna en la même qualité pour juger de la validité du mariage de Henri VIII avec la reine Catherine d’Aragon.
    • Fleury, Claude, Table générale des matiéres contenues dans l’Histoire ecclésiastique de Mr. Fleury et du P. Fabre, Caen, G. Le Roy, 1781, pp. 128, 175, 694. Livre numérique Google, Internet, 1 mai 2014. https://books.google.fr/.
    • Sarpi, Paolo, Pierre François Le Courayer, Histoire du grand et important concile de Trente, La Pragmatique sanction pour la catholicité moderne,, t. 1, Oxford, Aux Depens de la Compagnie, 1777, p. 63. Livre numérique Google, Internet, 1 mai 2014.https://books.google.fr/.

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    Laurent Prioli

    Patriarche de Venise au XVIe siècle.
    • Baillet, Adrien, Les Vies des Saints, …, t. 3, Paris, Veuve Roulland, 1724, p. 38. Livre numérique Google, Internet, 15 mai 2013. https://books.google.fr/.

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    Laurentius Surius (en allemand Lorenz Sauer)

    Historien d'église et hagiologue allemand de l'ordre des Carthusiens (Lübeck 1522 - Cologne 1578). Il traduisit plusieurs œuvres ascétiques et théologiques en latin mais il est surtout connu pour son recueil de vies de saints en six volumes, Histoire de la vie, mort, passion et miracles des saints reconnus par l'Église Catholique (De probatis vitis sanctorum), publié entre 1570 et 1577.
    • Grudé, François, Laurens Surius, Les Bibliothèques françoises de La Croix du Maine et de Du Verdier, sieur de Vauprivas, Paris, Saillant & Nyon, 1773, t. 4, p. 577. Google livres, Internet, 20 octobre 2010.
    • Laurentius Surius, Wikipedia (26 décembre 2009), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 21 juillet 2010. https://en.wikipedia.org/wiki/Laurentius_Surius.

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    Lazare de Béthanie

    Dans le Nouveau Testament (l’Évangile selon Saint Jean), Lazare est le nom du frère de Marthe et de Marie, ressuscité par Jésus quatre jours après sa mort. Ce miracle contribue à augmenter le nombre de croyants en la divinité du Christ.
    • Lazare, Dictionnaire de la langue française (Littré), 1873, 3, The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 24 août 2009.
    • Lazare de Béthanie, Wikipedia, L'encyclopédie libre (5 décembre 2023), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 15 décembre 2023. https://fr.wikipedia.org/wiki/Lazare_de_B%C3%A9thanie.

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    Le B. Herman Joseph

    Le bienheureux Herman naquit à Cologne vers l'an 1200, sous le règne de Frédéric Barberousse, de parents très pauvres. Il entra à l'âge de douze ans dans l'ordre de Prémontré et fit profession dans le monastère de Steinfeld. On remarqua en lui une tendre dévotion envers la sainte Vierge. Sa chasteté et son amour de la pureté lui fit donner le surnom de Joseph. Il mourut le 7 avril 1236.
    • Butler, Alban, C. Godescard et François C. Nagot, Vie des pères, des martyrs, et des autres principaux saints, Lebel, 1811, p. 270.
    • Tihay, Victor-Emmanuel, La vie des saints, J. B. Laurent, 1865, p. 159.

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    Le Bienheureux Gauthier de Bierbeke (en lat. Gualterus)

    Religieux de l’ordre de Cîteaux, né dans une famille de barons de Bierbeke. Il quitta sa carrière militaire et entra chez les cisterciens de Hemmerode, où il fut hôtelier. Il mourut en 1222 à Villers, monastère de l’ordre de Cîteaux dans le Brabant.

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    Le Dauphiné

    Ancienne province de la France correspondant aux départements actuels de l'Isère, des Hautes-Alpes et de la Drône. Son centre principal est Grenoble, son noyau historique.
    Cet État était une subdivision du Saint-Empire romain germanique, de ses origines au XIe siècle jusqu'à son rattachement en 1349 au royaume de France. Le Dauphiné conserva une certaine autonomie jusqu'en 1457. Sous l'autorité française et jusqu'à la Révolution de 1789, le Dauphiné constituait l'apanage du fils aîné du roi de France qui prend, dès sa naissance, le titre de Dauphin.

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    Le Languedoc (de la langue d'oc, l'occitan)

    Ancienne province dans le sud de France qui aurait compris les régions contemporaines de Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon, Rhône-Alpes, Auvergne et une partie de la Haute-Loire. Le Languedoc appartient à l'Occitanie, ancienne région du sud-ouest de l'Europe dont les habitants parlèrent occitan comme langue principale.
    • Languedoc, Wikipédia l'encyclopédie libre (21 mars 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 21 avril 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Languedoc.
    • Le Languedoc n. m., (d'après la langue où l'on dit oc « oui », c'est-à-dire l'occitan), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Occitanie, Wikipédia l'encyclopédie libre (16 avril 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 21 avril 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Occitanie.

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    Leonardo Loredano

    Né à Venise en 1436, et mort dans la même ville en 1521, Leonardo Loredano fut le 75e doge de Venise. Élu en 1501, son dogat dura jusqu'en 1521. Fils de Gerolamo et Donata Donà, il était un homme politique habile qui réussit à gérer Venise dans une période très difficile. Pendant son règne, il dût accepter une onéreuse paix contre l'empire ottoman (1503) et affronter la ligue de Cambrai qui provoqua la guerre sur les territoires vénitiens de la terrme ferme (1509-1517) dont l'intention était la destruction de la puissance de Venise.

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    Les Alamans ou Alémans (du germanique all-mann-, tous les hommes)

    Ensemble de tribus germaniques mentionnés pour la première fois par l’historien romain Dion Cassius en 213.

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    Les Angles (en lat. gens anglorum)

    Un peuple germanique originaire de la péninsule d'Angeln dans l'actuel Schleswig, en Allemagne. Le peuple envahit l'Angleterre vers la fin du Ve siècle et forma les royaumes de Northumbrie, d'Est-Anglie et de Mercie.
    • Angles (peuple), Wikipédia l'encyclopédie libre (27 juillet 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 24 octobre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Angles_(peuple).
    • Angles, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Les Confessions

    Un texte autobiographique introspectif sur le voyage spirituel de saint Augustin, écrit entre 397 et 401. L'œuvre est composée de treize livres. Les 9 premiers racontent sa jeunesse, ses erreurs et sa conversion au christianisme, jusqu'à la mort de sa mère. Les suivants sont une méditation sur Dieu, le temps, la mémoire et un commentaire des premiers versets de la Genèse.
    • Les Confessions, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Les Confessions (saint Augustin), Wikipédia l'encyclopédie libre (21 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 15 avril 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Confessions_(saint_Augustin).

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    Les Macabées, Maccabées ou Machabées; les livres des Machabées

    Famille juive qui vivait à Jerusalem au IIe siècle et qui joua un rôle important dans la sauvegarde du judaïsme face à l'hellénisme. Le nom Maccabée est le surnom de Juda, qui dirigea la révolte, mais par extension on l'applique à ses frères, Jean, Simon, Éléazar et Jonathon.
    Le Premier livre des Machabées décrit le temps avant les combats pour la libération d'Israël. La famille Machabée dirigea la lutte des juifs contre Antiochos IV Épiphane et ses successeurs, qui régnaient sur les Sélucides.
    Le deuxième livre des Machabées (qui fait partie de l'Ancien Testament) raconte le martyr des sept frères Machabées et leur mère qui, n'ayant pas voulu manger de viande de porc, furent mis à mort par l'ordre d'Antiochus IV Épiphane, roi séleucide.
    • Maccabées, Wikipédia l'encyclopédie libre (21 août 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 12 septembre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Maccabées.
    • Maccabée, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Les Parthes

    Peuple semi-nomade d'origine iranienne gouvern​é par une aristocratie guerrière. Ils établirent l'empire parthe qui s'étendit de l'Iran à la Mésopotamie entre -190 et 224 av. J.-C. Les Parthes sont connus pour leurs tactiques militaires de harcèlement et de l'attaque surprise qu’ils utilisèrent pour vaincre le siège de Marc Antoine en 36 av. J.-C.

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    Les Sept Sages

    Nom donné par les Grecs à des philosophes et des tyrans du – VIe s. à qui on attribuait des maximes devenues très populaires à l'époque hellénistique. La liste des Sept Sages varie selon les historiens, mais inclut le plus souvent les noms de Thalès de Milet, Pittacos de Mytilène, Bias de Priène, Cléobule de Lindos, Périande de Corinthe, Chilon de Lacédémone et Solon d'Athènes. On admettait parfois au nombre des Sept Sages notamment Épiménide, Phérécyde, le Scythe Anacharsis.
    • Sages (les Sept) , Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Leucippe

    Leucippe est un philosophe du Ve siècle av. J.-C. Il est considéré comme le premier philosophe à développer une théorie de l'atomisme, c'est-à-dire que tout ce qui existe dans le monde serait composé d'entités indivisibles appelées atomes.

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    Lideuvit, Lindeuvit ou Liuduit

    Gouverneur de la basse Pannonie en Hongrie au début du IXe siècle. Il se révolte ouvertement contre Louis le Pieux (ou le Débonnaire) en 819, mais est défait par le général Baudry près de la rivière de Drave, dans la Carinthie, trois ans plus tard. Il se retire ensuite en Dalmatie, chez Lindenulfe, oncle du duc Borne, qui l'assassine peu de temps après en l'an 823.
    • Calmet, Augustin, Histoire universelle, sacrée et profane, depuis le commencement du monde jusqu'à nos jours, t. 7, Strasbourg, Doulssecker, 1741, pp. 330-332. Livre numérique Google, Internet, 19 mars 2014. https://books.google.ca/.
    • Pierrot, l'Abbé, Histoire de France depuis les premiers ages jusqu'en 1848, t. 3, Paris, Vivès, 1862. Livre numérique Google, Internet, 19 mars 2014. https://books.google.ca/.

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    Livie (en lat. Livia Drusilla)

    Née en 58 av. J.-C., fille de Marcus Livius Drusus Claudianus et membre de la gens Claudia par son premier mariage avec Tiberius Claudius Nero dont elle eut deux fils, Tibère et Drusus. Elle épousa l'empereur romain Auguste en 38 av. J.-C. et parvint à assurer à son fils Tibère la succession au trône.
    • Livie, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Livie, Wikipédia l'encyclopédie libre (8 avril 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 17 avril 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Livie.

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    Livonie (en lat. Livonia, en all. Livland)

    Nom donné par les Allemands aux régions de la côte Baltique au nord de la Lituanie, où habitaient les Lives. Dans un sens plus large, la Livonie désigne les territoires de la Lettonie et de l'Estonie actuelles.
    • Livonie, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Livonie, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 avril 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 10 juin 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Livonie.

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    Livre d'Isaïe

    Le livre biblique d'Isaïe, ou d'Ésaïe, est le premier des grands prophètes (66 chapitres). Chapitres I-XXXIX : prophéties et visions d'Isaïe proprement dit ; forme poétique ; texte issu de traditions remontant en partie au prophète lui-mème ou à ses disciples (-VIIIe s.) chapitres XL-LV (Deutéto-Isaïe) : poèmes de la fin de l'exil à Babylone, relatifs à la restauration future d'Israël (-VIe s.) chapitres LVI-LXVI (Trito- Isaïe) : poèmes visant les juifs réinstallés après l'exil, dans une perspective de religion universelle.
    • Isaïe ou Ésaïe (Livre d') , Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Livre d'Ézéchiel (ou la Prophétie d'Ézéchiel)

    Livre de l'Ancien Testament écrit par le prophète Ézéchiel, le troisième des quatres grands prophètes, lorsqu'il était parmi les exilés de Babylonie entre 593 et 570 av. J.- C. Le livre est divisé en trois parties distinctes : les chapitres 1 à 25 parlent des jugements sur Jérusalem et des reproches contre les Israélites; les chapitres 25 à 32 proclament les jugements sur les autres nations et la prophétie de la chute des nations entourant Jérusalem; les chapitres 33 à 48 contiennent des visions du rétablissement d'Israélites.
    • Ézéchiel (Livre d'), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Livre d'Ézéchiel, Wikipédia l'encyclopédie libre (25 septembre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 10 novembre 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Livre_d'Ézéchiel.

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    Livre de la Sagesse

    Appelé en grec Sagesse de Salomon, ce livre de l'Ancien Testament fait partie du canon des Écritures inspirées pour les catholiques ainsi que pour les orthodoxes. Attribué à Salomon par les Septante, le rédacteur probable était un juif d'Alexandrie au premier siècle av. J-C. À travers les dix-neuf chapitres, le livre personnifia la sagesse et l'établit comme l'esprit du Seigneur agissant dans le monde.
    • Livre de la Sagesse, Wikipédia l'encyclopédie libre (18 octobre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 30 janvier 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Livre_de_la_Sagesse.
    • Sagesse (Livre de la), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Livre de Tobie ou de Tobit

    Livre biblique de l'Ancien Testament. Le livre raconte l'histoire de Tobit, un Judéen devenu aveugle et qui envoie son fils Tobie en Médie pour récupérer une dette.

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    Livre des Chroniques

    Deux des livres historiques de l'Ancien Testament, les Septante et la Vulgate les nomment Paralipomènes, du grec paraleipomena, « ce qui a été omis » car ils représentent une interprétation orginale des Livres de Samuel et des Livres des Rois (I Rois et II Rois).
    • Chroniques (Livre des) , Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Livre des Chroniques, Wikipédia l'encyclopédie libre (19 juillet 2019), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 6 mai 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Livres_des_Chroniques.

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    Livre des Juges

    Le deuxième livre historique de la Bible ; dans la Bible hébraïque, il suit le Livre de Josué. Cet ensemble emploie plusieurs sources et contient 21 chapitres qui parlent de la résurgence du polythéisme en Israël, les guerres entre les indigènes et des Israélites et les efforts des Juges, visant à restaurer la vénération d’Iahvé.
    • Juges (Livre des), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Livre des Juges, Encyclopédie Universalis (2009), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 1er octobre 2009.

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    Livre des Lamentations

    Ce recueil de cinq poèmes est une élégie pour la ville de Jérusalem suite à sa destruction par Nabuchodonosor II. La tradition l'attribuait à Jérémie mais cette attribution n'est pas acceptée par les experts de nos jours.
    Le Livre des Lamentations, connu aussi comme Le Livre des Thrènes, est considéré comme l’un des chefs-d’œuvres du lyrisme biblique. Il suit le Livre de Jérémie dans l'Ancien Testament.

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    Livre des Nombres

    Livre biblique, quatrième tome du Pentateuque, et donc de l'Ancien Testament. Ce livre regroupe tous les éléments qui ont pris place entre la sortie d'Égypte (racontée dans le livre de l'Exode) et l'entrée dans la terre promise (racontée dans le Livre de Josué).

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    Livre des Proverbes

    Un des livres poétiques de la Bible, les Proverbes comprennent 31 chapitres et neuf sections, dont le deuxième et le cinquième sont attribués (soit directement, soit indirectement) à Salomon, roi d’Israël. Ces deux sont considérés les sections de base du Livre, et ils discutent de la situation sociale que remarque l’auteur (brutalité, la disparité entre riches et pauvres, etc.). D’autres collections du livre sont d’origine étrangère. Le Livre aurait été composé entre le XIIe siècle et l’époque hellénistique.
    • Proverbes, Encyclopédie Universalis (2009), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 1er octobre 2009.
    • Proverbes (livre des), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Livre des Psaumes

    Les psaumes sont des prières poétiques composées en plusieurs versets qui font partie de la Bible. Il existe 150 poèmes qui se divisent en cinq livres par analogie avec le Pentateuque. Les psaumes servaient à une fin liturgique et ils sont toujours incorporés dans la synagogue. La liturgie chrétienne en a adopté plusieurs (LI, Miserere ; CXXX, De profundis). En outre, le Psautier a toujours été le livre de l’Ancien Testament le plus utilisé par les chrétiens.
    • Psaumes (Livre des), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Livres de Samuel

    Les deux livres de Samuel sont des livres de l'Ancien Testament qui, à l'origine, ne formaient qu'un seul ouvrage. Ils couvrent une période d'environ cent-trente ans et sont consacrés à la vie de Samuel et aux règnes de Saül et David.
    • Premier Livre de Samuel, Wikipédia l'encyclopédie libre (10 février 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 5 mars 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Premier_livre_de_Samuel.
    • Samuel (Livres de), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Lleida ou Lérida

    Lleida (en catalan) ou Lérida (en castillan) est une ville située dans le nord-est de l'Espagne, dans la communauté autonome de Catalogne.
    • Lleida, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    Lleida, Wikipédia l'encyclopédie libre (24 janvier 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 2 avril 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Lleida.

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    Loches

    Ch.-l. d'arr. de l'Indre-et-Loire, sur l'Indre. 6 544 hab. (aggl. 10 198) (Lochois). Anc. cité fortifiée conservant deux de ses trois enceintes primitives : porte Royale (XIIIe s.) ; porte Picois et porte des Cordeliers (XVe s.) ; tour Saint-Antoine (XVIe s.), l'un des rares beffrois du centre de la France. Bâti sur un promontoire naturel, le château comprend le donjon (XIe s.) et les logis royaux des XIVe et XVIe., renfermant notamment le tombeau d'Agnès Sorel. Église Saint-Ours du XIIe s. Musée Lansyer : œuvres du paysagiste lochois (1835 - 1893). Musée du Terroir.
    • Loches, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Lombardie (en it. Lombardia)

    Région dans le nord de l'Italie et à l'est du Piémont, dont la capitale est la ville de Milan. La région de Lombardie tient son nom des Lombards, qui y régnèrent de 568 à 572.
    • Lombardie, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • LombardieWikipédia, l'encyclopédie libre(24 décembre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 15 janvier 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Lombardie.

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    Loth (ou Lot)

    Personnage dans le Livre de la Genèse. Il est le neveu d'Abraham et il échappe de la destruction de la ville de Sodome.
    • Loth, Wikipédia, l'encyclopédie libre(16 novembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 22 novembre 2012.https://fr.wikipedia.org/wiki/Loth.
    • Loth ou Lot, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Lothaire Ier

    (795-Prüm 855). Empereur d'Occident (840-855), roi d'Italie (822-855). Fils de Louis Ier le Pieux, il fut battu par ses frères Louis le Germanique et Charles II le Chauve (841) et dut accepté le traité de Verdun (843) : il reçut l'Italie, la Provence, la Bourgogne et les régions de l'est de la France, avec pour capitale Aix-la-Chapelle. Père de Louis II, roi d'Italie, de Lothaire II, roi de Lorraine, et de Charles, roi de Provence. 
    • Lothaire Ier, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Louis de la Rivière

    Le R. P. Louis de la Rivière, de l'ordre des Minimes, est l'auteur de l'Histoire de la vie et mœurs de Marie Teyssonnière (1650).
    • Pères de la Compagnie de Jésus, Études religieuses, historiques et littéraires, t. 5, Paris, Charles Douniol, 1864, p. 700. Livre numérique Google, Internet, 18 juin 2014. https://books.google.fr/.

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    Louis Doni d'Attichy

    Prélat italo-français, né en 1598 à Paris et mort en 1664 à Dijon. Évêque de Riez et puis d'Autun, fils d'Octavien Doni d'Attichy, d'une noble famille de Florence et de Valence de Marillac. Il fut membre de l'ordre des Minimes et auteur de nombreux ouvrages, notamment l'Histoire générale de l'Ordre sacré des Minimes.
    • Moreri, Louis, Le grand dictionnaire historique, ou le mélange curieux de l'Histoire sacrée et profrane [...], t. 1, Paris, D. Thierry, 1683, p. 1118. Livre numérique Google, Internet, 23 avril 2014. https://books.google.fr/.
    • Louis Doni d'Attichy, Wikipédia l'encyclopédie libre (19 avril 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 23 avril 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Doni_d'Attichy.

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    Louis Ier le Pieux ou le Débonnaire

    (Chasseneuil-du-Poitou 778 – près de Mayence 840). Roi d'Aquitaine de 781 à 814 qui succéda à son père Charlemagne comme empereur d'Occident en 814, régnant jusqu'en 840. Louis eut deux femmes ; il se remaria avec Judith de Bavière après la mort de sa première épouse, Ermengarde de Hesbaye.

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    Louis II d'Amboise

    Évêque d'Autun et d'Albi, né en 1477 et mort en 1517 à Lorette. En 1501, il est nommé évêque d'Autun par le pape Alexandre VI et en 1503, il prend possession de l'évêché d'Albi, après le décès de son oncle Louis Ier d'Amboise. Il fonda dans cette ville en 1506 le monastère de Farges pour les religieuses de l'ordre de l'Annonciade de sainte Jeanne, et fut promû au cardinalat en 1507.
    • Migne, Jacques-Paul, Troisième et dernière Encyclopédie théologique, T. 51, Paris, J.P. Migne, 1854, p. 918. Livre numérique Google, Internet, 29 avril 2014. https://books.google.fr/.
    • Louis II d'Amboise, Wikipédia l'encyclopédie libre (17 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 29 avril 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_II_d'Amboise.

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    Louis II le Germanique  ou de Bavière

    (v. 804-805 – Francfort-sur-le-Main 876). Roi de Germanie (843-876). Fils de Louis Ier le Pieux, il s'allia avec son frère Charles le Chauve contre son frère Lothaire. Il raffermit son entente avec Charles par les Serments de Strasbourg (842) et signa le traité de Verdun (843) où il reçut les régions à l'Est du Rhin. Père de Louis III le Jeune et de Charles III le Gros.
    • Louis II le Germanique, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    Louis II de Germanie, Wikipédia l'encyclopédie libre (1 mars 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 4 mars 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_le_Germanique.

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    Louis IX (Saint Louis)

    Fils de Louis VIII, Louis prit le trône comme roi de France à l'âge de douze ans (1226) sous la régence de sa mère Blanche de Castille. Ce roi avait une réputation de diplomate et de juriste ; il développa notamment la juridiction d'appel et en 1259 il régla le conflit avec Henri III d'Angleterre par le traité de Paris. Son règne fut marqué par un rayonnement tant intellectuel et artistique que moral ; il fit construire la Sainte Chappelle du Palais, fonda l'hospice des Quinze-Vingts et confirma la fondation de la Sorbonne. Louis IX mourut en 1270 à Tunis pendant la huitième croisade.
    • Louis IX de France, Wikipédia l'encyclopédie libre (2 avril 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 2 avril 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_IX_de_France.
    • Louis XI ou Saint Louis, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Louis Richeome

    Né à Digne en 1544, Louis Richeome, aussi appelé le Cicéron français, était père jésuite et auteur de traités de théologie, de morale et de controverse. Il mourut à Bordeaux en 1625.
    • Carayon, Auguste,Documents inédits concernant la Compagnie de Jésus : L'Université de Pont-à-Mousson : 1572-1650; document V, vol. 22, Poitiers, Oudin, 1870. Livre numérique Google, Internet, 20 mars 2013.https://books.google.fr.

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    Louis XI, dit le Prudent

    (Bourges 1423 - Plessis-les-Tours 1483). Roi de France de 1461 à 1483. Il épousa d'abord Marguerite Stuart, suivie de Charlotte de Savoie. Cette dernière donna naissance au futur roi Charles VIII et à Anne de France, régente pour son jeune frère qui n'a que 13 ans à la mort de Louis XI.
    Louis XI était connu par ses détracteurs comme l'universelle araignée car il utilisa une politique violente, parfois qualifiée de surnoise, pour essayer de rattacher au royaume des provinces auparavent indépendantes (notamment la Bretagne, la Bourgogne, la Maine, l'Anjou, la Provence). Les conflits qu'il entraîna continuèrent après son règne, qui contribua beaucoup à la tendance de centralisation du pouvoir de la monarchie.
    • Louis XI, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Louis XI, Wikipédia l'encyclopédie libre (17 novembre 2016), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 4 décembre 2016. https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_XI.

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    Louis XII

    (Blois 1462 - Paris 1515). Roi de France (1498-1515). D'abord Duc d'Orléans, Louis fut contraint par le roi Louis XI, son cousin, d'épouser la fille de ce dernier, Jeanne de France. Handicapée, Jeanne ne pouvait pas avoir d'enfants: Louis XI entendait mettre fin à la branche Orléans de la famille royale en insistant sur ce mariage. Mais le fils de Louis XI, Charles VIII, mourut sans enfants alors Louis d'Orléans lui succéda.
    Pendant le règne de Charles VIII, Louis prit la tête de la guerre contre la monarchie au nom des ducs et princes que Louis XI avait voulu subjuger. Cette Guerre folle entre 1485 et 1488 mena à la défaite et l'emprisonnement de Louis d'Orléans pendant trois ans. Par la suite il se reconcilia avec Charles VIII et prit part au nom de ce roi aux guerres d'Italie, qui continuèrent pendant son règne à lui. Dès son avènement au trône, Louis XII fit annuler son mariage avec Jeanne de France, jamais consommé, pour épouser Anne de Bretagne, veuve de Charles VIII. Il montra une rare clémence vis-à-vis de ses anciens adversaires, et il introduisit des réformes de la justice et des impôts qui lui valurent le nom du Père du peuple.
    • Louis XII, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Louis XII, Wikipédia l'encyclopédie libre (24 octobre 2016), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 4 décembre 2016. https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_XII.

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    Louis XIII le Juste

    (Fontainebleau 1601 - Saint-Germain-en-Laye 1643). Fils d'Henri IV et de Marie de Médicis. À l'âge de neuf ans suivant la mort de son père, Louis XIII prit le trône comme roi de France (1610 – 1643), et sa mère fut proclamée régente. Puisque sa mère lui exclut du pouvoir, même quand il atteignit l'âge de régner, Louis finit par exiler Marie de Médicis à Blois. Cependant, à cause de l'instabilité mentale et la mauvaise santé, le roi restaient incapable d'exercer le pouvoir total. Ainsi, il compta sur son principal ministre le cardinal de Richelieu pour les conseils politiques. Ensemble, ils enlevèrent aux Huguenots La Rochelle (1628) ; ils vainquirent les Espagnols dans la guerre franco-espagnole (1635-1659) ; finalement, ils réussirent à établir la France comme une grande puissance européenne.
    • Louis XIII le Juste, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Louis XIV

    Louis XIV naquit à Saint-Germain-en-Laye en 1638. Son règne fut long : il fut roi de France de 1643 à 1715. Lorsqu'il n'avait que cinq ans, Louis XIV prit le trône lors de la mort de son père, Louis XIII, en 1643. Sa mère, Anne d'Autriche, régna de la part de son fils, aidé par le cardinal Mazarin. Durant ce temps, l'on assista aux premiers éclatements de la Fronde. La nature absolutiste qui caractérise ce roi se manifesta pour la première fois alors qu'il prit la décision de supprimer le poste de Premier ministre, jadis occupé par Mazarin. Le règne de ce roi fut marqué par de nombreux conflits internes et externes. La France se trouva épuisée à la mort du roi à Versailles en 1715.
    • Louis XIV le Grand Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Lucius Junius Brutus

    Fondateur légendaire de la République romaine. Il aurait chassé Tarquin le Superbe, dernier roi de Rome, et serait devenu un des deux premiers consuls de la toute nouvelle République romaine.

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    Lucrèce (en lat. Lucretia)

    Femme de l'homme politique romain Tarquin Collatin réputée pour sa beauté et, surtout, sa vertu. Selon la tradition, après avoir été violée par Sextus, fils du roi de Rome Tarquin le Superbe, elle se donna la mort (-509 av. J.-C.). L'affaire déclencha la révolution qui renversa la monarchie tarquine à Rome et fonda la République romaine.
    • Lucrèce en lat. Lucretia, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Ludolphe le Chartreux ou Ludolphe de Saxe (en lat. Ludolphus Saxonia)

    Chartreux du XIVe siècle. Il est l’auteur de La Grande Vie de Jésus-Christ (en lat. de Vita Christi), ouvrage qui connut, en son temps, une large diffusion. Le texte est à la fois un condensé des Pères de l’Église, une vie détaillée de Jésus et un livre de méditations pour chaque jour.

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    Lusignan

    Ch.-l. de cant. de la Vienne, arr. de Poitiers. 2 749 hab. (Mélusins). Église Notre-Dame (XIe, XIIe, XVe s.). Vestiges du château des Lusignan dont la légende attribue la fondation à la fée Mélusine, épouse de Raimondin, comte de Poitou. Maisons anc..
    • Lusignan, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Lycurgue (en gr. Lykoûrgos)

    Législateur mythique de Sparte au IXe siècle avant J.-C. Inspiré par les modèles juridiques en Crète, en Égypte, et en Asie, Lycurgue créa la Constitution officielle de Sparte. La constitution de Lycurgue introduisit la gérousie (l'équivalent du Sénat moderne) et mit en place une institution éducatif spartiate.

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    Lysimaque (en gr. Lusimakhos

    Général macédonien (Pella v. -361 – Couroupédion, Phrygie – 281), lieutenant d'Alexandre le Grand, dont il eut en partage la Thrace ; il se fit proclamer roi en -306. Il fonda la ville de Lysimachie en Chersonè. Suite à la victoire d'Ipsos (-301), il agrandit ses possessions en Asie Mineure, annexant la Bithynie et l'Ionie, puis la Macédoine, où il épousa Arsinoé II, fille de Ptolémée Ier. Ses cruautés provoquèrent une révolte en Asie Mineure et son alliance avec Ptolémée le dressa contre la Syrie de Séleucos. Il fut tué à la bataille de Couroupédion. Ptolémée s'empara alors de la Macédoine.
    • Lysimaque, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Lysimaque, Wikipédia l'encyclopédie libre (27 mai 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 14 janvier 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Lysimaque.

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    Léa ou Lia

    Selon le livre de Genèse chapitre XXIX, Léa est la cousine et la première femme de Jacob. Le récit biblique raconte que Dieu lui accorda la fécondité tandis que Rachel, sa sœur et la femme la plus aimée de Jacob, fut stérile. Elle donna à Jacob six fils, Ruben, Siméon, Lévi, Juda, Issachar et Zabulon, et une fille, Dinah.

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    Léon III (pape)

    (Rome 750 – 816). 96e pape, à partir de 795. Déposé en 799, Léon se réfugia auprès de Charlemagne, qui lui permit de regagner Rome où couronna celui-ci à Noël en 800.
    • Léon III (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    Léon III (pape), Wikipédia l'encyclopédie libre (12 octobre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 4 mars 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Léon_III_(pape).

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    Léon V l'Arménien

    Empereur byzantin de 813 à sa mort en 820, assassiné.
    • Léon V l'Arménien, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Calmet, Augustin, Abrégé chronologique de l'histoire sacrée et prophane depuis le commencement du monde, jusqu'à nos jours, Nancy, Jean-Bapt. Cusson, 1729, pp. 144-146. Livre numérique Google, Internet, 4 mars 2014. https://books.google.ca/.

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    Léon X (pape; Jean de Médicis, en it. Giovanni di Lorenzo de Medici)

    (1475 – 1521). 215e pape (1513-1521), fils de Laurent le Magnifique, il reçut une éducation humaniste (Ange Politien fut son précepteur) et resta un homme de cour protecteur des lettrés et des artistes dont Raphaël et Michel-Ange. Il signa le concordat de Bologne avec François Ier (1516) et mit fin au concile du Latran (1517) sans réaliser de véritable réforme ecclésiastique. En 1514, il avait renouvelé les indulgences concédées par Jules II pour financer la reconstruction de Saint-Pierre : Luther s’y attaqua dans ses « thèses » de 1517 ; le pape le condamna par la bulle Exsurge, domine (15 juin 1520) que celui-ci brûla publiquement le 10 décembre suivant, ce qui finit par confirmer le schisme entre les églises catholique et protestantes.
    • Léon X [Jean de Médicis], Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Léon X, Wikipédia l'encyclopédie libre (11 novembre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 30 avril 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Léon_X.

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    Macaire de Scété (ou Macaire le Grand)

    Moine égyptien du IVe siècle et auteur de Homélies spirituelles, où l'on trouve toute la substance de la théologie ascétique, vivant en hermite dans le désert.

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    Macrin (en lat. Marcus Opellius Macrinus)

    Né vers 165 à Césarée, mort en 218 à Chalcédoine, Macrin fut empereur romain de 217 à 218. Préfet du prétoire de Caracalla, menacé par l’empereur, Macrin le fit assassiner et ses soldats l’acclamèrent empereur. Il fut le premier empereur romain à être issu directement de l’ordre équestre et non du Sénat. Il perdit son prestige en traitant avec les Parthes et fut tué par les partisans de la branche syrienne des Sévères près d’Antioche.

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    Madian

    Madian est un personnage biblique (Genèse, XXV, 2) et le quatrième fils d'Abraham et de Céthura. Ses descendants, les Madianites, se seraient installés à l'Est du Jourdain entre la mer Morte et jusqu'à la péninsule du Sinaï au sud. Selon le Livre des Nombres (XXXI), les filles de la tribu des Madianites engagèrent les Israélites dans le crime et dans l'adoration des idôles. Dans le livre des Juges, les Madianites sont détruits par Gédéon.
    • Madian, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Madian, Wikipédia l'encyclopédie libre (14 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 22 avril 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Madian.

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    Magnus Vasa

    (1542 – 1595), prince suédois qui porta le titre de Duc d’Östergötland depuis 1555. Second fils du roi Gustave Ier Vasa et de sa seconde épouse la reine Marguerite Lejonhufvud, il n’exerça jamais aucun pouvoir car il fut frappé de démence en 1563.

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    Mahomet (en arabe Muhammed)

    Mahomet (571?-632) fonda l'islam, qui compte aujourd'hui près d'un milliard d'adhérents. Cette religion est basée sur son livre sacré, le Coran, annoncé ou transmis par Mahomet, qui prit la tête du premier groupe de croyants et que ceux-ci à leur tour vénérèrent comme un prophète et un envoyé de Dieu. Après sa mort en 632, une expansion fulgurante mena les armées arabes, puis musulmanes, loin de leur pays d'origine. L'expansion militaire fut doublée et souvent précédée par une pénétration pacifique, un rayonnement religieux et, très vite, culturel, ces divers aspects se complétant les uns les autres. Selon l'Islam, il y a un seul Dieu, Allah, dont Mahomet était le messager. De nos jours plus de 24% de la population du monde adhère à l'Islam.

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    Manassé

    Quinzième roi de Juda (v. 687 – v. 642 avant J.-C.), fils et successeur d’Ézéchias. Il réorganise le royaume de Juda après les destructions infligées au royaume pendant la campagne de Sennachérib et la perte des possessions judéennes dans la Shéfélah. Il restaure un état prospère qui se développe en direction du nord du Néguev et de la mer Morte. Il est mentionné dans les annales d’Assarhaddon.
    Le Deuxième livre des Rois le décrit comme un roi impie et impénitent, coupable de tout ce qui peut être fait contre le Dieu de ses pères, mais le Deuxième livre des Chroniques, ainsi que la Prière de Manassé décrivent sa conversion.

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    Manfred Ier de Sicile ou Manfred de Hohenstaufen

    (1231 – Bénévent 1266). Roi de Sicile (1258-1266). Bâtard légitimé de l'empereur germanique Frédéric II, il conquit l'Italie du Sud et la Sicile, qu'il ne peut conserver, Charles Ier d'Anjou ayant été investi de ce royaume par le pape. Il fut vaincu et tué près de Bénévent. 
    • Manfred, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Manfred Ier de Sicile, Wikipédia l'encyclopédie libre (2 avril 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 15 avril 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Manfred_Ier_de_Sicile.

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    Manuel Ier de Portugal (ou Emmanuel Ier)

    Manuel Ier d’Aviz, dit le Grand ou le Fortuné, fut le 14e roi de Portugal (1495-1521). Né le 31 mai 1469 à Alcochete, mort en décembre 1521 à Lisbonne, fils de Ferdinand Ier de Portugal, frère cadet du roi Alphonse V, Manuel succède à son cousin Jean II lorsque celui-ci meurt en 1495. À son règne correspondent l’essor de l’architecture de style manuélin et le début de la grande expansion de l’empire colonial. Il investit également une bonne partie de la fortune du pays dans la construction d’églises et de monastères et aussi en appui à l’évangélisation des nouvelles colonies par des missionnaires catholiques. Son règne sera rappelé par la persécution des juifs et des musulmans au Portugal particulièrement durant les années 1496 à 1498.

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    Manué ou Manoach

    Personnage biblique de la tribu de Dan et de la ville de Saraa qui apparaît dans le Livre des Juges (13). Il est le père de Samson.

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    Marc Aurèle (en lat. Marcus Annius Verus, puis Marcus Aurelius Antoninus

    Marc Aurèle fut un empereur et philosophe romain. Il naquit à Rome, 121, et en 180 mourut à Vindobona, qui est aujourd’hui Vienne. Il fut adopté par l’empereur Antonin, dont il épousa la fille plus tard. En 139, Aurèle devint césar, et après avoir reçu l’imperium proconsulaire (c’est-à-dire un pouvoir presque illimité), il fut empereur. En tant qu’empereur, il changea l’administration financière et fut scrupuleux concernant la pratique judiciaire. Plusieurs guerres contre les Germains et les Parthes ponctuèrent son règne. Aurèle fut humaniste, mais il ne fit jamais rien pour cesser la persécution des Chrétiens romains de son Empire. Il rédigea ses Pensées avant sa mort, qui furent le dernier ouvrage stoïque antique, ayant pour but de se remémorer le but fondamental de la vie (Hadot, Pierre).
    • Hadot, Pierre, Marc Aurèle (121-180), Encyclopédie Universalis (2009), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 1er octobre 2009.
    • Marc Aurèle en lat. Marcus Annius Verus, puis Marcus Aurelius Antoninus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Marcus Valerius Messalla Corvinus

    Aristocrat romain, fonctionnaire, orateur et patron de la littérature (64 av. J.-C. - 13 ap. J.-C.).

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    Mardochée 

    Personnage biblique du Livre d'Esther. Fils de Jaïr de la tribu de Benjamin et cousin d'Esther, il déjoua un complot contre les Juifs.
    • Mardochée, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Louis-Isaac Lemaistre de Sacy, trad. Livre d'Esther, La Sainte Bible, 1696; Bruxelles, Société Biblique Britannique et étrangère, 1855, Wikisource, la bibliothèque libre (18 novembre 2015), Internet, 14 janvier 2016. https://fr.wikisource.org/wiki/Bible_Sacy.

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    Marguerite de Valois (dite la reine Margot)

     (Saint-Germain-en-Laye 1553 – Paris 1615). Reine de Navarre. Fille d'Henri II et de Catherine de Médicis, elle fut mariée en 1572 à Henri de Navarre (le futur Henri IV), mariage qui, loin d'être le facteur de réconciliation qu'on avait espéré, fut une des causes de la Saint-Barthélemy. Les deux époux se séparent d'ailleurs bientôt. Chassée de la cour par Henri III, après des intrigues en faveur de son frère François d'Alençon (1583), elle tint à Nérac une cour billante, puis fut enfermée à Usson en Auvergne (1587-1605). Son mariage avec Henri IV fut annulé, de son plein gré, en 1599 et, en 1605, elle revint à Paris. Intelligente et cultivée, elle a laissé des poèmes et des Mémoires.

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    Marianus Socin

    Jurisconsulte célèbre, né vers 1401 à Sienne et mort le 30 septembre 1467. Il fut avocat consistorial auprès du pape Pie II, le savant Énéas Sylvius, et enseigna le droit canonique à Padoue, et puis à Sienne. On trouve son éloge dans les Lettres de Pie II.
    • Bayle, Pierre, Dictionnaire historique et critique, t. 13, Paris, Desoer, 1820, pp. 339-341. Livre numérique Google, Internet, 2 décembre 2013. https://books.google.fr/.

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    Marie

    Selon la tradition chrétienne la Vierge Marie, aussi appelée la Sainte Vierge, Notre Dame ou Mère de Dieu chez les catholiques et les orthodoxes, était la mère de Jésus et l'épouse de Joseph. Les Évangiles de Luc et de Matthieu narrent son histoire en commençant par l'Annonciation de l'ange Gabriel que Marie enfanterait le fils de Dieu et en finissant par la Nativité, la naissance de Jésus.
    Marie apparaît dans tous les Évangiles du Nouveau Testament et les Églises catholiques et orthodoxes accordent une place spéciale à son histoire. Le culte de la Vierge Marie se développa à partir du IVe siècle et se concentre sur deux thèses principales : L'immaculée conception de Marie et son Assomption, dogme selon lequel Marie fut enlevée corps et âme au ciel et alors mourut sans souffrir.
    • Marie (sainte), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Marie (mère de Jésus), Wikipédia l'encyclopédie libre (12 janvier 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 18 janvier 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_(mère_de_Jésus).

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    Marie Ire d'Angleterre (en ang. Mary Tudor or Mary I of England)

    Marie Ire d’Angleterre (1516-1558), la fille de Catherine d’Aragon et d’Henri VIII d'Angleterre, régna entre 1553 et 1558. Épouse de Philippe II d’Espagne, elle mourut sans enfant et fut succédée au trône par sa demi-sœur Elizabeth I d’Angleterre. Surnommée « Marie la Sanglante » à cause de sa persécution apparente des Protestants anglais, elle réconcilia l’Angleterre avec l’Église catholique.

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    Marie Ire Stuart

    (1542 – 1587). Reine d’Écosse (1542-1567) et de France (1559-1560). Fille de Marie de GuiseGuise et de Jacques V d’Écosse. Tandis que sa mère exerçait la régence, elle fut fiancée au dauphin et élevée en France, où elle reçut une éducation très soignée. Après un règne très bref, la mort de son mari François II (1560) l’obligea à regagner l’Écosse. La révolte presbytérienne et nobiliaire s’opposait à son catholicisme et à son désir d’autorité. Elle épousa en 1565 Henry Stuart, lord Darnley, chef du parti catholique, père du futur Jacques VI d’Écosse. En 1567, Darnley fut assassiné et Marie Stuart se remaria avec Bothwell, l’un des principaux responsables de ce meurtre. Cette union provoqua une révolte générale, et la reine, vaincue, fut contrainte d’abdiquer en faveur de son fils Jacques VI (1567). Réfugiée en Angleterre (1586), elle se laissa impliquer dans plusieurs complots contre Élisabeth, ce qui provoqua sa mise en jugement (1586) et son exécution (1587). La fermeté et le courage dont elle fit preuve lors de sa fin tragique, sa beauté, sa culture, sa vie romanesque inspirèrent de nombreux écrivains.

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    Marie Pot de Rhodes

    Fille de Guillaume Pot, Seigneur de Rhodes, et de Jacqueline de La Châtre. Née vers 1575 et mariée à François du Pouget, seigneur de Nadaillac, en 1598.
    • Lainé, Louis, Archives généalogiques et historiques de la noblesse de France, ou, Recueil de preuves, mémoires et notices généalogiques, […], t. 4, Paris, M. Lainé, 1834, pp. 19-20. Livre numérique Google, Internet, 30 avril 2014. https://books.google.fr/.
    • Guillaume Pot de Rhodes , Wikipédia l'encyclopédie libre (24 avril 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 30 avril 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Guillaume_Pot_de_Rhodes.

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    Marie Tessonière dite Marie de Valence

    Marie Tessonnière (1576-1648) devint veuve en 1602 et se consacra entièrement à la religion catholique, encouragée par le confesseur de Louis XIII, le père Cotton. Grâce à Cotton, sa réputation de mystique se diffusa à la Cour. De nombreux personnages connus, y compris le Roi, lui vinrent la rencontrer à Valence.

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    Marthe (sainte)

    Sœur de Lazare de Béthenie dans les Évangiles de Jean, XI, et de Luc, X, 38. Selon la légende, elle aurait débarqué avec Marie et Lazare à Marseille.
    • Marthe (sainte), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Martia Catonis

    Fille aînée de Caton d'Utique et sœur de Porcia Catonis. Devenue veuve, on lui conseilla de prendre un second mari, mais elle refusa, se déclarant inconsolable jusqu'à la fin de ses jours. (À ne pas confondre avec la femme de Caton d'Utique, aussi appelée Martia.)
    • Bourdeille, Pierre de,Œuvre du seigneur de Brantome, t. 2, Londres, aux dépens du Libraire, 1779, p. 446. Livre numérique Google, Internet, 10 mai 2013. https://books.google.fr.

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    Martianus Capella 

    Écrivain latin du Ve siècle. Il est l'auteur d'une encyclopédie écrite sous forme romanesque, Noces de Mercure et de la Philologie, qui influença Cassiodore.
    • Martianus Capella, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Martianus Capella, Wikipédia l'encyclopédie libre (18 novembre 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 17 décembre 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Martianus_Capella.

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    Martichore (ou Martichoras ou Manticore)

    Le martichore fait partie des animaux fabuleux décrits par Ctésias. Selon Ctésias, le martichore est une sorte de lion à visage humain, doté d'une queue de scorpion, et qui est un terrible mangeur d'hommes. Le martichore est une créature issue de la mythologie perse.

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    Martin Luther

    Moine augustinien allemand, théologien, réformateur de l'Église, et premier traducteur de la Bible en allemand, Martin Luther (1483-1546) est considéré le père du protestantisme et de la théologie luthérienne.
    En 1517, il afficha sur les portes du château de Wittenbuerg ses 95 Thèses où il dénonçait la vente des indulgences, et qui marquèrent le début de la Réforme... En 1520, il publia son manifeste À la noblesse chrétienne de la nation allemande puis Prélude sur la captivité babylonienne et De la liberté du chrétien (dans lequel il affirme l'autorité de la seule Écriture sainte et précise la doctrine de la justification par la foi). Il brûla publiquement la bulle Exsurge Domine et, en 1521, il fut excommunié et mis au ban de l'empire par la diète de Worms.
    • Luther, Martin, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Martin Luther, Wikipédia l'encyclopédie libre (6 octobre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 6 octobre 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Martin_Luther.

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    Mathias Ier Corvin de Hongrie 

    Mathias, dit le Juste en hongrois, né à Kolozsvár en 1440, et mort à Vienne en 1490, était l'un des plus grands rois de Hongrie, régnant de 1458 à 1490. En soumettant les derniers foyers hussites en Hongrie, il s'acquit la reconnaissance du clergé. Il lutta pour l'indépendance de la Hongrie contre l'Autriche, les Turcs et l'empereur Frédéric III, qu'il vainquit en 1462 (et de nouveau en 1485). Roi humaniste, il acceuillit à sa cour les lettrés et les artistes venus d'Italie. Diplomate habile et excellent tacticien, il perfectionna les tactiques de cavalerie avec la création des hussards noirs.
    • Mathias Ier Corvin, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Mathias Ier de Hongrie, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 avril 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 16 mai 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Matthias_Ier_de_Hongrie.

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    Mathieu Pouchelon

    Notaire protestant et guerrier de La Baume-Cornillane. Il épousa, en 1592, Marie de Valence. Il se convertit au catholicisme avant sa mort, vers le début du XVIIe siècle.

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    Maximien Hercule (en lat. Marcus Aurelius Valerius Maximianus)

     (près de Sirmium, Panonie v. 250 – Marseille 310). Empereur romain (286-305 et 306-310). Élevé à l'empire par Dioclétien (286), il partagea le pouvoir avec lui, reçut le titre d'Auguste, gouverna l'Occident et prit comme césar Constance Chlore II. Il abdiqua en même temps que Dioclétien (305), mais reprit le pouvoir en 306, rappelé par son fils Maxence, puis, écarté après la conférence de Carnuntum, il conspira contre Constantin Ier qui le contraignit à se donner la mort.
    • Maximien, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Maximien Hercule , Wikipédia l'encyclopédie libre (25 février 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 9 avril 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Maximien_Hercule.

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    Maximilien Ier de Habsbourg

    Archiduc d'Autriche, roi des Romains (1486) et empereur germanique (1493-1519). Fils de Frédéric III, il épousa la fille et héritière de Charles le Téméraire, Marie de Bourgogne, en 1477. Il réunit sous sa couronne l'Autriche, la Styrie, la Carinthie, la Carniole et le Tyrol. Son règne est marqué par le rétablissement militaire et politique de la situation des Habsbourg et une modernisation de l'administration du Saint-Empire romain germanique.
    • Maximilien Ier, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Maximilien Ier du Saint-Empire, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 20 mars 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Maximilien_Ier_du_Saint-Empire.

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    Meribaal ou Mephibosheth

    Fils de Jonathas et père de Micha. Les Hébreux évitaient de prononcer le nom Baal; ainsi, au lieu de Miphi-Baal, ou Méri-Baal, ils disaient Miphiboseth ou Mériboseth. Boseth en hébreu signifie honte, confusion, ordure; et Baal le maître, le mari, le dieu Baal.

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    Merodach ou Berodach Baladan

    Fils de Baladan, le même que Ptolémée nomme Mardokempade ou Mardocempadus. Il fut le roi de Babylone à deux reprises, de 721 à 709 avant J.-C., puis de 705 à 703 avant J.-C.
    • Moreri, Louis, Le Grand dictionnaire historique, ou le mélange curieux de l’histoire sacrée et profane, t. 4, Paris, Jacques Vincent, 1732, p. 1040. Livre numérique Google, Internet, 7 juillet 2013.https://books.google.fr/.
    • Merodach-Baladan II, Wikipédia l'encyclopédie libre (16 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 7 juillet 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Merodach-Baladan_II.

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    Metelle Le Numidique (en lat. Quintus Caecilius Metellus Numidicus, Conquérant de Numidie)

    Général et consul romain. C'est en 109 av. J.-C. que Metellus devint consul et mena la guerre contre Jugurtha, le roi de Numidie. Malgré le fait que c'était son successeur comme consul, Marius, et le lieutenant de celui-ci qui finirent par remporter la victoire définitive contre Jugurtha, Metellus obtint le titre de conquérant en -106. En -100, suite à des disputes avec ses ennemis politiques, Numidicus s'exila, mais rentra à Rome en 99 où il mourut en -91.

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    Michel Baudier 

    Militaire et historiographe français, né vers 1589 en Languedoc et mort en 1645. Il est l’auteur de l’Histoire générale de la religion des Turcs, publié en 1625.

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    Michel Orsagh

    Palatin de Hongrie au XVe siècle , fidèle au roi Mathias Ier Corvin.
    • Goulart, Simon, Thrésor d'histoires admirables et mémorables de nostre temps, t. 2, Cologne, P. Marceau, 1614, p. 570. Livre numérique Google, Internet, 16 mai 2013. https://books.google.fr/.

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    Michol (ou Michal)

    Selon le livre de Samuel dans l'Ancien Testament, Michol fut la fille benjamine du Roi Saül et elle fut aussi l'épouse de David après sa défaite du géant Goliath. Dans son histoire, elle choisit d'aller à l'encontre de la volonté de son père pour protéger son mari. Elle aida David à s'échapper afin qu'il ne soit pas exécuté par Saül. Enfin, bien que David soit resté en vie, Saül donna Michol à Phaltiel.

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    Moloch (en hebr. Ha-Molék)

    Moloch était un dieu cananéen mentionné dans la Bible auquel les Ammonites sacrifiaient leurs premiers-nés. Les enfants étaient passés par le feu , c'est-à-dire immolés et puis brûlés. Cette pratique suscita la réprobation des prophètes bibliques.
    • Moloch, Wikipédia l'encyclopédie libre (3 septembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 24 octobre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Moloch.
    • Moloch (le), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Moralia in Job

    Un commentaire à la fois littéral et historique, mystique et surtout moral du livre de Job par saint Grégoire le Grand, élu pape en 590. Le premier manuscrit renferme les vingt premiers livres et la plus grande partie du vingt et unième. Le second contient la suite jusqu'au trente-cinquième livre.

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    Morvan, Murman ou Guihormac

    Né vers 750 et mort vers 818, Morvan (surnommé Morvan Lez-Breizh, lez signifiant hanche, soutien) est considéré comme le premier roi d'une Bretagne unifiée. Son terroir fut le théâtre d'une bataille sanglante lors de laquelle Morvan résista victorieusement aux armées francques de Louis le Débonnaire.

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    Moïse (en hébr. Mosché)

    Prophète et fondateur de la religion juive et de la nation d'Israël (- XIIIe s.), on lui attribue la rédaction des premiers livres de la Bible.
    Selon le livre d’Exode, Moïse monta sur le Mont Sinaï pour recevoir La Loi (Décalogue) dicté par Dieu. Pendant ce temps, les Israélites, ne pouvant plus supporter d’avoir affaire à un dieu invisible, persuadèrent Aaron, le frère de Moïse, de leur fabriquer un veau en or, l'acte qui brisa le premier des Dix Commandements. En conséquence de cette transgression, Moïse dut remonter le Mont Sinaï pour renouveler l’alliance entre le peuple juif et Dieu, après quoi il redescendit de la montagne, la peau toute rayonnante.
    Moïse est le descendant direct d'Abrahahm.
    • Moïse, Wikipédia l'encyclopédie libre (26 mai 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 26 mai 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Moïse.
    • Moïse (en hébr. Mosché, nom d'origine égyptienne), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Méduse

    L'une des Gorgones, dont le regard et la tête avaient la vertu de changer en pierre tous ceux qui la regardaient.
    • Méduse, Émile Littré : Dictionnaire de la langue française (1872-77), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 24 août 2009.

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    Mégare (en gr. Megara)

    Une ville de la banlieue d'Athènes en Grèce. Elle était connue à l'origine sous le nom de Nisée, d'après le roi éponyme légendaire Nisos.
    • Mégare, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Mégare, Wikipédia l'encyclopédie libre (21 janvier 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 6 février 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Mégare.

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    Mégère

    Dans la mythologie grecque, les Érinyes, ou parfois déesses infernales, sont des divinités persécutrices. Virgile en dénombre trois : Mégère (la Haine), Tisiphone (la Vengeance) et Alecto (l'Implacable). Elles châtient les crimes, plus particulièrement la démesure, l'homicide et les crimes contre la famille ou contre l'ordre social.
    • Érinyes, Wikipédia l'encyclopédie libre (13 septembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 5 novembre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Mégère.
    • Érinyes, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Ménédème d'Érétrie

    Un philosophe grec (v. 250 – v. 277 av. J.-C.), originaire d'Érétrie, disciple de Phédon et de Socrate. Il fonda l'école érétrienne de philosophie, mais son influence ne fut guère durable et son école s'éteignit rapidement.

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    Métroclès

    Un philosophe cynique, né à Maronée en Thrace, qui vécut vers la fin du IVe siècle avant J.-C. Il est le frère d’Hipparchia. Il fut d’abord élève de Théophraste, puis de Cratès.

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    Mézence (en lat. Mezentius)

    Mézence est un roi estrusque qui, selon Virgile dans l'Énéide (L VIII), torturait ses victimes en liant des cadavres à des vivants jusqu'à ce que ceux-ci meurent. Il faut cependant noter que la torture et la sauvagerie dont Mézance est censé être responsable sont celles que les auteurs grecs avaient déjà attribués aux Étrusques par préjugé ethnique.

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    Nabal

    Personnage biblique du premier livre de Samuel dans l'Ancien Testament, Nabal fut un riche marchand de la famille de Caleb. Le nom Nabal est librement traduit par imbécile et on dit qu'il fit honneur à son nom.
    Pendant qu'ils promenaient la campagne, les bergers de Nabal furent protégés par David et ses hommes, avant que David devint roi. Quand David demanda de l'argent et des provisions en échange de sa protection, Nabal les lui refusa. En colère, David décida d'envoyer 400 de ses hommes chez Nabal pour se venger. La belle femme de Nabal, Abigail, les intercepta et leur offrit des provisions pour sauver son mari.

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    Naboth

    Un personnage biblique évoqué dans le Premier livre des Rois. Selon l'histoire, Naboth refusa de vendre au roi Achab une vigne située près du palais de ce prince et qui était l'héritage de ses pères. Jézabel, la femme d'Achab, l'accusa, pour se venger, d'avoir maudit Dieu et le roi. À l'aide de faux témoins, elle réussit à le faire condamner à mort et s'empara de sa vigne.

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    Nabuchodonosor II

    (605-562 avant J.-C.) Fils et successeur de Nabopolassar, battit les Égyptiens à Karkemish (605) et à Hamat (Hama), réunissant la Syrie au royaume de Babylone. Il s’empara de Jérusalem et en déporta les habitants (587), puis bloqua Tyr pendant 13 ans (585-572). Il rétablit les réseaux d’irrigation, restaura les temples de Babylonie et protégea sa capitale par deux lignes de remparts et un mur barrant l’isthme entre Tigre et Euphrate au N. de Babylone.

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    Nabuzardan ou Nabuzaradan

    Général des armées de Nabuchodonosor II. Sous les ordres de son maître, il conduisit le siège de Jérusalem. Il mit feu à la ville, détruisit son Temple, rasa ses murs, exécuta des ennemis et déporta 745 personnes en Babylonie.

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    Naples

    Ville capitale de la province du même nom en Italie. Entre 1282 et 1806, le Royaume de Naples comprenait à différents moments tout le sud et une partie du centre de l'Italie actuelle.
    • Naples, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Nerviens

    Habitants des Pays-Bas. Après la défaite des Nerviens par Jules César et les Romains, la Nervie a été repeuplée par des colonies gauloises.
    • Chotin, Alexandre Guillaume,Histoire de Tournai et du Tournésis : depuis les temps les plus reculés jusqu'à jours, Volume 1, Paris, Massart et Janssens, 1840. Livre numérique Google, Internet, 20 mars 2013.https://books.google.fr.
    • Nerviens, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 20 mars 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Nerviens.

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    Neustrie 

    Royaume franc constitué à la mort de Clothaire Ier (561) et limité par la mer du Nord, la Meuse et la Loire, avec pour villes principales Paris et Soissons. Il s'opposa souvent à l'Austrasie (Sigebert Ier contre Chilpéric Ier, Frédégonde contre Brunehaut).
    • Neustrie, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Neustrie, Wikipédia l'encyclopédie libre (28 septembre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 19 mars 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Neustrie.

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    Nicias 

    Un peintre athénien du IVe siècle av. J.-C. Plutarque le considère comme un des maîtres les plus célèbres de la peinture athénienne (voir ses Œuvres morales). Nicias avait inventé un procédé d’encaustique qui rendait les couleurs plus brillantes et plus durables.

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    Nicolas Sanders ou Sanderus

    Prêtre Anglais du milieu du XVIe siècle qui témoigna un zèle ardent pour les intérêts du Pape et finit misérablement ses jours dans une espèce de mission militaire en Irlande où il était allé pour encourager les Catholiques qui avaient pris les armes contre la reine Élizabeth. Il est l’auteur d’une Histoire du Schisme d’Angleterre (en lat. De origine ac progressu schismatis Anglicani), publiée en 1585.
    • Bayle, Pierre, Dictionnaire historique et critique (T-Z), t. 4, Rotterdam, M. Bohm, 1720, pp. 3056-3057. Livre numérique Google, Internet, 30 avril 2014. https://books.google.fr/.
    • Nicholas Sanders , Wikipédia l'encyclopédie libre (14 janvier 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 30 avril 2014. https://en.wikipedia.org/wiki/Nicholas_Sanders.

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    Nicéphore (en gr. Nikephoros Gregoras ; en lat. Nicephorus Gregoras)

    Nicéphore Grégoras (v. 1295-1360) est un historien d’origine byzantine. Son ouvrage principal est l'Histoire Romaine en 37 livres portant sur les années 1204 à 1359. C’est un supplément et une continuation de l’œuvre de George Pachymeres ou Pachimere.

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    Nicéphore Calliste Xanthopoulos

    Moine et historien byzantin, né vers l'an 1256 et mort vers 1335. Il est l'auteur d'une Histoire ecclésiastique, ouvrage inachevé dont 18 livres sont conservés.

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    Nicétas Choniatès ou Chomiata

    Homme politique et historien byzantin, né vers 1155 à Chônai, en Phrygie, et mort vers 1216 à Nicée. Il écrivit en 21 livres l’histoire de l’empire Byzantin, depuis la mort d’Alexis Comnène, en 1118, jusqu’au règne de Baudouin de Flandre.

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    Nouveau Testament de la Bible

    Considéré par les chrétiens comme deuxième moitié de la Bible avec l'Ancien Testament, le Nouveau Testament comporte plusieurs textes racontant la vie de Jésus, ses enseignements, et les premieres années du christianisme. Cette œuvre comprend les livres des quatre Évangiles (Matthieu, Marc, Luc, et Jean), les Actes des Apôtres, les Épîtres de Paul, les Épîtres catholiques, et l'Apocalypse (ou livre de la Révélation).

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    Noé (en hébr. Noakh)

    Patriarche biblique qui, selon le livre de Genèse de la Bible, fut épargné avec sa famille du Déluge que Dieu lança sur la Terre pour éliminer l'humanité corrompue. À la faveur de sa vertu, Noé fut choisi pour faire perdurer la race humaine. Suivant l'ordre de Dieu, le patriarche construisit un arche sur lequel il fit embarquer un mâle et une femelle de toutes les espèces animales existantes. L'arche flotta sur les eaux d'inondation jusqu'à ce qu'il s'arrêta sur les montagnes d'Ararat.
    • Noé (en hébr. Noakh, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Noé, Wikipédia, L'encyclopédie libre (30 mai 2016), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 20 juin 2016.https://fr.wikipedia.org/wiki/No%C3%A9_(patriarche).

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    Néron (en lat. Lucius Domitius Claudius Nero)

    (Antium 37 - Rome 68). L'arrière-petit-fils de l'empereur romain Auguste (Octave), Néron fut le cinquième et dernier empereur romain (54-68 ap. J.-C.) connu surtout pour son règne tyrannique et prodigue. Néron succéda à son beau-père l'empereur Claude Ier en 54. Consommé par la paranoïa et désirant se libérer de la tutelle de sa mère, Agrippine, Néron empoisonna Britannicus, le fils de Claude, en 55 et fit assassiner sa mère en 59. En 64, Rome fut incendiée, et certains, désillusionnés, blâmèrent Néron, qui choisit de nombreux chrétiens romains comme boucs émissaires, les exécutant. En plus, l'incendie permettait à Néron de faire bâtir son Domus aurea, la Maison dorée. Après une conspiration de la part de certains opposants, Néron fit périr Sénèque parmi d'autres et s'appropria les biens des condamnés. L'Empire dans son ensemble commença à souffrir de la démence démesurée de Néron. Vindex, général gaulois, rallia la Gaule contre Néron, et Galba, jusqu'alors le gouverneur de l'Espagne tarraconaise, fut proclamé empereur. Néron s'évada dans une villa près de Rome et, après une crise de paranoïa, se suicida.
    • Neron en lat. Lucius Domitius Claudius Nero, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Ocnus

    Selon Pausanias, Ocnus était un ouvrier très laborieux qui avait une femme très dépensière, de sorte qu’elle mangeait au jour le jour tout ce qu’il gagnait. Dans un fameux tableau de Polignote, Ocnus est représenté assis, faisant une corde avec du jonc ; une ânesse qui est auprès, mange cette corde à mesure, et rend ainsi inutile tout le travail du cordier. Cette représentation donna lieu à un proverbe chez les Grecs. Pour dire : c’est bien de la peine perdue, on disait, c’est la corde d’Ocnus.
    • Claustre, André de, Dictionnaire de mythologie, pour l’intelligence des poètes […], t. 3, Paris, Briasson, 1745, p. 5. Livre numérique Google, Internet, 27 août 2013.https://books.google.fr/.

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    Ogine

    Épouse d'Hemfried, seigneur de Wierre-Effroy, et mère de sainte Godeliève.

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    Olaus Magnus (en suéd. Olof Månsson)

    Prêtre et diplomate suédois (Linköping 1490 – Rome 1557) connu par ses ouvrages Carta marina (1539), la première carte détaillée de la Scandinavie, et Historia de gentibus septentrionalibus (1555), une histoire des peuples scandinaves.
    • Olaus Magnus, Encyclopædia Britannica Online (2010), Encyclopædia Britannica, Internet, 21er octobre 2010. https://www.britannica.com/biography/Olaus-Magnus.
    • Olaus Magnus (Olof Månsson, latinisé en), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Olympiodore d'Alexandrie (en lat. Olympiodorus)

    Écrivain ecclésiastique du VIIe siècle et diacre d'Alexandrie. Il a composé des Commentaires sur le livre de Job, une Scholie sur l'Ecclésiaste et des Commentaires sur la prophétie et les lamentations de Jérémie.
    • Michaud, Louis-Gabriel, Bibliographie universelle, ancienne et moderne, ou histoire, par ordre alphabétique, [...], T. 31, Paris, Michaud, 1822, p. 604. Livre numérique Google, Internet, 25 février 2014. https://books.google.ca/.

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    Ordre de l'Annonciade 

    L'Ordre de l'Annonciade, ou de l'Annonciation de la Vierge Marie, ou des Sœurs de l'Annonciade, est un ordre monastique crée en 1501 à Bourges par sainte Jeanne de Valois, reine de France.

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    Orphée (en gr. Orpheus)

    Aède mythique de Thrace, fils du roi Œagre et de la muse Calliope. Sa légende, l’une des plus obscures de la mythologie grecque, est liée à la religion des mystères ainsi qu’à une littérature sacréallant jusqu’aux origines du christianisme. Orphée invente la cithare, ou reçoit d’Apollon la lyre à 7 cordes et en ajoute 2, atteignant ainsi le nombre des Muses, 9. Son chant charmait les dieux et les mortels, apprivoisait les fauvres, parvenait même à émouvoir les ëtres inanimés. Par ce pouvoir, unissant la poésie et la musique, il est très utile à des Sirènes. C’est aussi par ses mélodies qu’il apaise Cerbère et charme les divinités infernales, quand il descend aux Enfers pour obtenir le retour à la vie de son épouse disparue (Eurydice). Affligé par la perte définitive de celle-ci, Orphée reste jusqu’à la fin inconsolable et solitaire. Selon la version la plus répandue sur sa mort, il est mis en pièces par les Ménades, soit pour avoir dédaigné l’amour des femmes de Thrace, soit pour avoir exclu les femmes des mystères. Selon une autre version, Orphée est foudroyé par Zeus pour avoir révélé ses expériences du royaume des morts à ses mystères.
    • Orphée en gr. Orpheus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Otakar II

    Premysl (1230 – près de Dürnkrut, 1278), margrave de Moravie (1247) puis roi de Bohême (1253-1278). Il s’empara de l’Autriche (1251), de la Styrie (1261) et de la Carinthie (1269). Rival de Rodolphe de Habsbourg, il fut évincé par ce dernier qui, élu roi des Romains en 1273, le vainquit et le tua à la bataille de Dürnkrut (1278). Le Bohême perdit alors ses possessions autrichiennes.

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    Palladios (en lat. Palladius)

    Né en Galatie en 363 ou 364, Palladios se rendit en Égypte vers 387 pour connaître les fameux Pères du Désert. En 400 il fut consacré évêque de Hélénopolis en Bithnyie par saint Jean Chrysostôme. Palladios est l'auteur des Dialogues I et II sur la vie de Jean Chrysostome (c. 408) et vers 420 de la Histoire lausiaque (en latin Historia Lausiaca), un recueil de biographies d’ascètes égyptiens et syriens, dédié à Lausus, chambellan de Théodose II.

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    Panorme

    Veuillez consulter la référence Nicolas Tudesque.

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    Papyrius

    Jeune enfant Romain qui mentit à sa mère pour ne pas révéler les secrets du Sénat. Il est reconnu pour avoir donné à un âge précoce des marques d'une prudence et d'une fidelité admirables.
    • De Ferriere, Claude-Joseph, Histoire du droit romain, contenant son origine, ses propres ; […], Paris, Durand, 1783, pp. 196-200. Livre numérique Google, Internet, 8 janvier 2014. https://books.google.fr/.

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    Parr, Catherine

    (1512 – 1548), reine d’Angleterre à partir de 1543 quand elle épousa en troisième noces Henri VIII dont elle devint la sixième femme. Son ardeur luthérienne la mit parfois en danger de mort au cours de ses discussions avec le roi. Elle se remaria, un mois après la mort de celui-ci, avec Thomas Seymour, frère de Jeanne, la troisième femme d'Henri VIII.
    • Catherine Parr, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Catherine Parr, Wikipédia l'encyclopédie libre (23 janvier 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1 mai 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Catherine_Parr.

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    Pascal 1er

    Pascal 1er fut le 98e pape de l'Église catholique romaine (817-824).

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    Patrice de Thagaste (en lat. Patricius)

    Bourgeois et païen de Thagaste au IVe siècle. Père de saint Augustin et époux de sainte Monique. Selon saint Augustin, Patrice avait un caractère violent et emporté. Il fut convertit au christianisme par sainte Monique peu avant sa mort.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 519-520. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 9 avril 2014. https://gallica.bnf.fr/.
    • Augustin d'Hippone, Wikipédia l'encyclopédie libre (1 avril 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 9 avril 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint_Augustin.

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    Paul Orose (en lat. Paulus Orosius)

    (Né à Tarragone, v. 390) Prêtre, historien et apologiste chrétien du Ve siècle. Il écrit son œuvre magistrale, Histoire contre les païens (415-417), à Hippone, suivant le conseil de Saint Augustin.
    • Orose, Paul (en lat. Paulus Orosius), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Paul Orose, Wikipédia (8 juillet 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 28 juillet 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Orose.

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    Pausanias

    (Lydie - Rome IIe siècle) Géographe et voyageur grec qui parcourut l'Orient, toute la Grèce et l'Italie avant de s'installer à Rome vers 174. On a de lui sa Description de la Grèce (Periegêsis), œuvre en 10 livres, qui décrit notamment les sites qu'il a visités et des légendes et récits y associés.
    • Pausanias, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Pedro de Ribadeneyra ou Pierre Ribadeneira

    Jésuite espagnol, né à Tolède, en Espagne, en 1526 et mort à Madrid en 1611. Il fut un proche collaborateur d'Ignace de Loyola, sans cependant appartenir au groupe des fondateurs de la Compagnie de Jésus. Il est célèbre pour sa Vie de Loyola, publié en latin en 1572.

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    Penda de Mercie

    Roi de la Mercie (v. 632-655), un royaume anglo-saxon situé dans les actuels Midlands anglais. Il contribua à la défaite du puissant Edwin de Northumbrie à la bataille de Hatfield Chasse, en 633. Neuf ans plus tard, il vainquit et tua le successeur d’Edwin, Oswald de Northumbrie. Il triompha du royaume d’Est-Anglie et continua à lutter contre les Northumbriens de Bernicie. En 655, il fut vaincu à la bataille de Winwaed et tué par le roi Oswiu.

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    Peterborough 

    Ville d'Angleterre (Cambridgeshire), sur la Nene, à l'est de Leicester. La cathédrale mi-romane, mi-gothique abrite le tombeau de Catherine d'Aragon.
    • Peterborough, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Peterborough (Angleterre), Wikipédia l'encyclopédie libre (23 novembre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 5 mai 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Peterborough_(Angleterre).

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    Petrus Crinitus

    Pietro Del Riccio Baldi, dit Pietro Crinito ou encore Petrus Crinitus, était un érudit de la Renaissance, né le 9 janvier 1475 à Florence, et mort le 5 juillet 1507 à Florence. Sa principale œuvre est De honesta disciplina, publié en 1504.

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    Pharaon de l'Exode

    Roi d'Égypte qui refusa de reconnaître le dieu de Moïse et des Israélites.
    Selon le livre de l'Exode, le Pharaon d'Égypte refusa de laisser les Hébreux quitter le pays pour honorer leur dieu. Afin de persuader le Pharaon de laisser son peuple partir, Moïse, sous l'ordre de Dieu, invoqua une série de plaies. Après la dixième plaie, le Pharaon céda et agréa la demande des Israélistes.

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    Phenenna 

    Phenenna était la seconde femme d'Elcana, père de Samuel. Phenenna tourmentait la première femme de celui-ci, Hannah (Hanna, Anna ou Anne), qui était stérile. Hannah pria Dieu de lui accorder un fils qu'elle promit de consacrer à l'adoration de Dieu; Samuel fut né par la suite.
    • Louis-Isaac Lemaistre de Sacy, trad. Rois, livre premier, La Sainte Bible, 1696; Bruxelles, Société Biblique Britannique et étrangère, 1855, Wikisource, la bibliothèque libre (18 novembre 2015), Internet, 14 janvier 2016. https://fr.wikisource.org/wiki/Bible_Sacy.

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    Phidias ou Pheidias (en gr. Φειδίας)

    Artiste grec vers 490-430. Phidias était sculpteur, architecte, et peintre des œuvres classiques tel que la statue chryséléphantine de Zeus à Olympie, ce qui est considérée comme l'œuvre la plus admirable de l'Antiquité grecque.
    • Phidias, Wikipédia, l'encyclopédie libre(4 février 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 18 février 2013.https://fr.wikipedia.org/wiki/Phidias.
    • Phidias, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Philippe de Luxembourg, cardinal du Mans

    Cardinal français, né en 1445 en France, et mort au Mans le 2 juin 1519. Il fut évêque du Mans (1477), de Thérouanne (1498) et de Saint-Pons (1509). Lors du consistoire du 21 janvier 1495, le pape Alexandre VI le nomma cardinal à la demande de son cousin, le roi Charles VIII. Il fut un des prélats les plus riches de son époque et, en 1516, il fut nommé légat apostolique en France.

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    Philippe II de Macédoine

    Philippe II, roi de Macédoine naquit vers 382. Le troisième fils d’Amyntas III, il fut d’abord régent pour son jeune neveu, mais se proclama roi en 356. Il épousa Olympias, fille de Néoptolème, le roi d’Épire (région montagneuse des Balkans). Les deux donnèrent le jour à Alexandre le Grand. Après avoir été répudiée par Philippe, Olympias, selon certains, aurait instigué son assassinat. Il mourut en 336.
    • Philippe II de Macédoine, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Philippides

    Poète comique et atirique de la Grèce ancienne, le renom de Philippides date d'environ 300-310 av. J.-C. Il existe 15 titres de cet auteur, où il s'attaqua au luxe et à la corruption de son âge.

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    Philistins

    Peuple ancien vivant sur le littoral de Canaan depuis -1190 av. J.-C., les Philistins sont d’une origine incertaine. Ce peuple domina les autres peuples indigènes, tels les Israélites et les Cananéens (de l’âge du bronze), jusqu’à la triomphe des Israélites sous David. Les livres Juges et I Samuel racontent ces luttes.
    • Philistins, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Philon d'Alexandrie (ou Philon le Juif)

    Philosophe grec d'origine juive, Philon reçut une formation hellénique tout en étudiant la Bible et la doctrine hébraïque. Ses écrits se partagent en traités apologétiques et en ouvrages de philosophie. Sa pensée est connue pour une tentative de synthèse et de conciliation entre sa foi monothéiste et la philosophie grecque.
    • Philon d'Alexandrie, Wikipédia l'encyclopédie libre (19 août 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 2 novembre 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Philon_d'Alexandrie.
    • Philon le Juif, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Philostrate

    Philostrate l’Athénien fut un orateur et biographe romain de langue grecque du IIe siècle. Il est l’auteur d’une célèbre Vie d’Apollonius de Tyane, une biographie romancée de ce philosophe.

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    Phinéas ou Phinées

    Fils du grand prêtre Héli et frère d'Hophni. Selon la Bible, Phinéas et Hophni étaient des parangons de vice. Ils finirent par mourir de la main de Dieu lors de la défaite contre les Philistins, en punition de l'irrévérence qu'ils manifestaient en accomplissant leurs tâches sacredotales.
    • Eli (Juges), Wikipédia l'encyclopédie libre (13 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 6 mai 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Eli_(Juges).
    • Louis-Isaac Lemaistre de Sacy, trad. Livres des Juges, La Sainte Bible, 1696; Bruxelles, Société Biblique Britannique et étrangère, 1855, Wikisource, la bibliothèque libre (18 novembre 2015), Internet, 14 janvier 2016. https://fr.wikisource.org/wiki/Bible_Sacy.

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    Phinée, Phinées, Phinehas ou Pinhas

    Personnage de l’Ancien Testament, fils d’Eléazar et petit-fils d’Aaron. Le troisième grand prêtre des Juifs, il est principalement loué dans l’Écriture pour le zèle qu’il fit paraître à venger la gloire de Dieu. Il arrêta un fléau sur Israël et obtint le statut de prêtre à perpétuité pour lui et sa famille (Livre des Nombres, 25 :6-13; 31 :6-7).

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    Phocas

    (mort en 610). Empereur byzantin (602-610). Simple centurion porté au trône par une sédition militaire, il mit à mort l'empereur Maurice et ses fils. Régnant par la terreur au milieu des conspirations, il ne put défendre l'empire contre les Perses et, renversé par Héraclius Ier, fut massacré par la foule. 
    • Phocas, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Phocion (en gr. Phôkiôn)

    Phocion (c. 402-318 av. J.-C.) était un stratège et un orateur athénien du parti aristocratique. Il était connu comme un combattant courageux et en même temps un partisan de la paix et un ambassadeur efficace auprès d'Alexandre et d'Antipatros.
    • Phocion, Wikipédia, l'encyclopédie libre(1 septembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 12 mars 2013.https://fr.wikipedia.org/wiki/Phocion.
    • Phocion, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Photios ou Photius

    Photius était un théologien byzantin à Constantinople au IXe siècle. L'Église orthodoxe le compte parmi les saints et les Pères de l'Église. Il est l'auteur de plusieurs œuvres, notamment la Bibliothèque de Photius, Amphilochia, Contre les manichéens et Traité sur le Saint-Esprit.
    • Photios Ier de Constantinople, Wikipédia l'encyclopédie libre (3 décembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 12 décembre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Photios_Ier_de_Constantinople.
    • Photios ou Photius, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Phrygie (en gr. Phrugia, en lat. Phrygia)

    Ancien pays entre la Lydie et la Cappadoce, aujourd’hui la Turquie, en Asie mineure. Les phrygiens, peuple indo-européen qui tira ses origines de la Thrace ou de la région du Danube, se trouvèrent au centre de l’Asie mineure, ainsi que sur sa partie occidentale. Selon le deuxième livre de l'Iliade, les Phrygiens comptèrent parmi les alliés des Troyens pendant la guerre de Troie.
    • Phrygie n. f. - en gr. Phrugia, en lat. Phrygia, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Trojan War, Wikipédia l'encyclopédie libre (20 février 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 28 février 2011. https://en.wikipedia.org/wiki/Trojan_War.

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    Picardie

    Ancienne province française, qui avait pour capitale Amiens et couvrait les territoires actuels de la Somme, ainsi qu'une partie de l'Oise, de l'Aisne et du Pas-de-Calais.
    Au Moyen Âge, elle subit l'influence de la Flandre et connut la même prospérité à partir du XIIe s. avec l'introduction de l'industrie drapière et la fondation de nombreuses communes. Elle reçut son nom actuel au XIIIe s. Peu à peu réunie au domaine royal (XIIe-XIVe s.), elle fut donnée au duc de Bourgogne par le roi d'Angleterre lors de la guerre de Cent Ans, et ne retourna au roi de France qu'en 1477. Région frontière jusqu'au milieu du XVIIe s., elle souffrit à plusieurs reprises d'invasions espagnoles, et devait encore être un champ de bataille lors des deux guerres mondiales. 
    • Picardie, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Pie II (Enea Silvio Piccolomini)

    Enea Silvio Piccolomini (1405-1464), connu dans la littérature sous son nom latin, Æneas Sylvius, devient en 1458 le 210e pape sous le nom de Pie II. Diplomate, orateur et secrétaire pour le Concile de Bâle dès 1431, il devient en 1439 le secrétaire du pape dissident Félix V, puis en 1442 le secrétaire de l’empereur Frédéric III, qui l’utilise comme ambassadeur. En 1446 il est nommé secrétaire apostolique du pape légitime de Rome, Eugène IV. Sa vaste expérience diplomatique lui ouvre la voie de la papauté.

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    Pie III (Francesco Todeschini-Piccolomini)

    213e pape, élu le 22 septembre 1503. Il mourut moins d'un mois après son élection, le 18 octobre 1503. Il était ancien archevêque de Sienne et le neveu de Pie II.
    • Pie III [Francesco Todeschini-Piccolomini], Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Pie III , Wikipédia l'encyclopédie libre (5 mai 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 6 mai 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Pie_III.

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    Pierre d'Avity

    Sieur de Montmartin, né à Tournon-sur-Rhône en 1573 et mort à Paris en 1635, P. d'Avity était un militaire, un écrivain, un historien et un géographe français. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, notamment Le monde, ou la description générale de ses quatre parties, […], publié de 1614 à 1635.

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    Pierre du Jarric 

    Jésuite toulousain (1566-1617), admis au noviciat en 1532, à l'âge de dix-sept ans. Il professa pendant quinze ans la théologie morale au collège de Bordeaux avec beaucoup de réputation. Son œuvre principale est l'Histoire des choses plus mémorables advenus tant ez Indes Orientales, que autres païs de la descouverte des Portugais, publié en 1611. Il mourut à Saintes en 1616.

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    Pierre II Beaujeu

    (1439 - 1503, château de Moulins). Sire de Beaujeu, duc de Bourbon et d'Auvergne. Une fois membre dévoué de la Ligue du Bien public, qui cherchait à diminuer les pouvoirs de Louis XI, le roi parvint à détacher le jeune noble de sa ligue pour le faire épouser sa fille, Anne de France (Madame de Beaujeu).

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    Pierre III d'Aragon, dit le Grand (en esp. Pedro III el Grande

    Roi d'Aragon (1276-1285), né en 1239 et mort à Villafranca del Panadés en Catalogne en 1285. Ayant acquis des droits sur la Sicile par son mariage avec Constance de Hohenstaufen (fille de Manfred, roi de Sicile) en 1262, il encouragea la révolte des Vêpres siciliennes contre Charles Ier d'Anjou (1282) et conquit l'île où il régna sous le nom de Pierre Ier. Il repoussa la « croisade » d'Aragon menée contre lui par le roi de France Philippe III, à l'instigation de son oncle Charles d'Anjou.
    • Pierre III le Grand, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Pierre III d'Aragon, Wikipédia l'encyclopédie libre (18 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 15 avril 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_III_d'Aragon.

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    Platon

    (Athènes -428 - -348 av. J.-C.). Étudiant de Socrate qui, comme philosophe, prit part à la formation de la pensée du monde occidental. Il était le fondateur de l'école philosophique, l'Académie, à Athènes (387) où Aristote compta parmi ses élèves. Auteur d'au moins 28 dialogues socratiques, Platon créa un genre littéraire qui le permit d’aborder certains problèmes métaphysiques et philosophiques en combinant le discours rationnel et le langage poétique. Parmi ses dialogues les plus connus on trouve le Timée, La République, Des Lois et Le Banquet.
    • Platon, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Pline l’Ancien

    Pline l’Ancien (23-79) est l’auteur d’une Histoire naturelle, une sorte de bilan du savoir de la Rome antique. Dans ses écrits, Pline présentait beaucoup d'information factuelle concernant la littérature, les arts, la botanique, et la gastronomie.
    • Pline l'Ancien (23-79), Encyclopédie Universalis (2010), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 29 juillet 2010.
    • Pline l'ancien, Wikipédia, l'encyclopédia libre(26 octobre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 29 octobre 2012.https://fr.wikipedia.org/wiki/Pline_l'Ancien.

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    Plutarque (en gr. Ploutarkhos)

    Biographe et philosophe grec de moyen-platonisme (v.46/49 – v.125 ap. J.-C.), Plutarque est l’auteur des Vies parallèles et des Œuvres morales qui traitent la religion, la politique, la pédagogie, l'histoire et la littérature.
    Ses Préceptes du mariage (en latin Præcepta connubialia ou Conjugalia praecepta), un petit traité qui fait partie des Œuvres morales, était très connu en France à partir du XVIe siècle grâce à la traduction de Jacques Amyot.
    Les Apophtegmes de Plutarque sont souvent cités pendant la période de la première modernité aussi.

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    Poitiers 

    [...] L'antique Limonum ou Lemonum, capitale des Celtes pictones, fut à l'époque gallo-romaine l'une des plus importantes cités de la province d'Aquitaine. Christianisée au cours du IIIe s., elle devint sous l'impulsion de son premier évêque, saint Hilaire, l'un des grands centres religieux de la Gaule [...]. Les rois wisigoths en firent une de leurs résidences jusqu'en 507, année où ils furent défaits par Clovis à Vouillé. En 732, Charles Martel y arrêta l'invasion musulmane. Après le mariage d'Aliénor d'Aquitaine avec Henri II Plantagenêt, en 1152, la ville passa sous l'influence anglaise. Elle revint à la Couronne de France sous Philippe Auguste, en 1204. [...]

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    Pollux (en gr. Poludeukês)

    Fils de Zeus et de Léda qui naquit en même temps que sa sœur, Hélène. Selon la tradition, sa mère, Léda, eut deux enfants par son mari, Tyndare : Clytemnestre et Castor. Pourtant, deux autres enfants, Hélène et Pollux, naquirent de l’union de Léda avec Zeus après que celui-ci s’était transformé en cygne. Dans une autre version du mythe, Léda pond deux œufs après son union avec Zeus-cygne, et deux couples de jumeaux en sortent, un couple par œuf : Clytemnestre et Castor dans l’un, et Hélène et Pollux dans l’autre.
    • Castor et Pollux en gr. Kastôr Poludeukês, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Polyen ou Polyænus

    Rhéteur grec vivant à Rome au IIe siècle av. J.-C. Il est auteur d'un traité des Stratagèmes (en gr. Stratêgêmata), publié vers 162-165. Dédie aux empereurs romains Marc Aurèle et Lucius Verus, cet ouvrage est un recueil des diverses ruses employées dans les guerres de l'Antiquité.

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    Pomponius Mela

    Écrivain latin né en Espagne au Ier siècle. On a de lui une Géographie en trois livres (en lat. De situ orbis, en gr. De chorographia).
    • Pomponius Mela, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Pompée le Grand (en lat. Cnaeus Pompeius Magnus)

    (Rome -106 - Péluse -48 av. J.C.). Général et homme d’État de la fin de la République romaine. Pompée sortit du rang en vertu de ses campagnes victorieuses ainsi se gagnant le titre le Grand. Avec Crassus et César, il forma le premier triumvirat en -60 qui dura jusqu'en -53 après la mort de Crassus, ce qui transforma Pompée et César en ennemis. De ce fait, la guerre civile s’éclata. Lorsque César franchit le Rubicon en -50, Pompée s’évada, s’installant en Grèce. En -48, à Pharsale, César fut victorieux contre Pompée. Ainsi celui-ci s’évada-t-il de nouveau, cette fois-ci en Égypte où, finalement, il mourut assassiné par les partisans de Ptolémée XIII.
    • Pompée, Encyclopédie Universalis (2009), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 30 septembre 2009.
    • Pompée en lat. Cnaeus Pompeius Magnus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Ponce de La Gardie (Pontus Escoperier)

    (1520 – 1585), noble français entré au service du royaume de Suède. Nommé gouverneur et vice-roi du royaume de Livonie (1575), il remporta la bataille de Narva contre Ivan le Terrible (1581) et épouse Sophie Gyllenhielm, fille du roi Jean III de Suède.

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    Porcia Catonis

    Fille de Caton d’Utique, Porcia épousa son cousin Brutus, l'assassin de Jules César. Elle se suicida après avoir appris que son mari s’était donné la mort (-42 av. J.-C.).
    • Brutus en lat. Marcus Junius Brutus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Porcia, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Porcius Licinus

    Porcius Licinus est un poète latin du IIe et du Ier siècle avant J.-C.

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    Pouliot

    s. m. Herbe medicinale. Le pouliot, se traiſne par terre comme le ſerpolet. Il jette pourtant des tiges greſles d'un palme de haut. Ses feuilles ſont un peu plus grandes que celles de marjolaine. Ses fleurs ſortent auprés de ſes feuilles par toute la tige, & tirent ſur le purpurin. Sa racine est grêle & cheveluë. Toute la plante est de bonne odeur, & d'un gouſt piquant accompagné d'une petite amertume. Quelques-uns l'appellent pulege ou pillolet, en Latin pulegium. Il y a aussi un pouliot de montagne ou ſauvage, qu'on appelle dictame, de Virginie. Voyez Dictame. Le calament est auſſi une eſpece de pouliot ſauvage de montagne ou de marais. Voyez Calament. Le pouliot ſauvage s'appelle nepeta.

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    Praxagoras de Cos

    Médecin grec de la famille des Asclépiades, vivait durant la 2e moitié du IVe siècle avant J.-C. Il fut le disciple d’Hippocrate de Cos et l’un des maîtres d’Hérophile. Il fut le premier anatomiste qui différencia les veines des artères.

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    Premier Livre des Rois

    Livre de l'Ancien Testament qui raconte une partie de l'histoire d'Israël, y compris l'histoire de Samuel et le règne de Saül.

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    Prométhée (en gr. Promêtheus)

    Titan, fils de Japet et de Clyméné), frère d’Atlas et d’Épiméthée. Considé comme champion de l'humanité, il vola le feu à Zeus pour le donner aux mortels. Zeus, pour punir Prométhée de son crime, l'enchaîna au sommet du Caucase où tous les jours un aigle mangeait son foie qui repoussait sans cesse. Selon une autre légende, Zeus punit toute l'humanité du crime de Prométhée en créant la femme Pandore qui introduisit les maux, le travail acharné et la maladie dans le monde. Ainsi, la tradition grecque attribue à Prométhée un rôle central dans l'histoire des débuts de l'humanité.

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    Prophète Osée

    Prophète d’Israël qui vécut au huitième siècle (v. 780-740). Protagoniste du Livre d'Osée de l'Ancien Testament.
    • Osée, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Pseudo-Denys l'Aréopagite

    Cet auteur de traités chrétiens de théologie mystique en grec n'est pas à confondre avec Denys l’Aréopagite, converti par saint Paul dans les Actes des Apôtres du Nouveau Testament. Le Pseudo-Denys était probablement un moine syrien qui a vécu vers l'an 500. La rédaction des traités de Denys est fixée entre 485 et 515. Ses œuvres furent traduits en français au XXe siècle et comprennent Les Noms divins, La Théologie mystique , La Hiérarchie céleste, La Hiérarchie ecclésiastique et des Lettres.

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    Ptolémée Ier Sôter le Sauveur

    (-367 à -283). Roi d'Égypte (-323 à -285). Fils de Lagos, il fut un des principaux généraux d'Alexandre le Grand et reçut l'Égypte en partage à la mort de ce dernier (-323). Entré en rivalité avec les successeurs d'Alexandre, il s'allia à Séleucos Ier contre Antigonos Monophthalmos et battit le fils de celui-ci, Démétrios Ier Poliorcète, à Gaza (-313). La bataille d'Ipsos (-301) lui permit d'établir sa dominsation sur la Palestine, la Cœlésyrie et Chypre. À l'intérieur, il organisa administrativement le pays, y introduisit le culte de Sérapis et fonda en Haute-Égypte la Ptolémaïs qui supplanta Memphis. Il établit sa capitale à Alexandrie et donna à la ville un essor intellectuel et commercial considérable ; il y fit construire le musée et la bibliothèque.
    • Ptolémée Ier Sôter, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Ptolémée IV Philopator

    Le pharaon Ptolémée, qui aime son père (Philopator), est le quatrième roi de la dynastie Ptolémaïque. Né en 238 av. J.-C., il est fils et successeur de Ptolémée III Évergète Ier. Faible et débauché, il fit massacrer toute sa famille et gouverne l'Égypte par l'intermédiaire de ses ministres Sosibe et Agathoclès. Il mourut vers l'an 204 av. J.-C.
    • Ptolémée, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Ptolémée IV, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 avril 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 24 avril 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ptolémée_IV.

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    Publilius Syrus

    Écrivain et poète latin né en Syrie vers 85 avant J.-C. et mort après 43 avant J.-C. Sa principale œuvre est un ensemble de maximes, rassemblées dans une liste de 1087 Sentences.

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    Publius

    Époux de sainte Anastasie au IVe siècle. Il la fit mettre en prison parce qu'elle était chrétienne.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 165-166. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 9 avril 2014. https://gallica.bnf.fr/.
    • Ribadeneyra, Pedro de, Les vies des saints pour tous les jours de l'année, Paris, Louis Vivès, 1859, pp. 519-520. Livre numérique Google, Internet, 9 avril 2014. https://books.google.ca/.

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    Publius Catienus Philotimus

    Philotimus, dont parle Pline l'Ancien dans l'Histoire naturelle, fut tellement attaché à son seigneur, qu'institué héritier de tous ses biens, il se jeta au feu où le corps de son seigneur brûlait.
    • Pline l'Ancien, Du Pinet de Noroy, L'Histoire du Monde de C. Pline second, Paris, Nicolas Buon, 1615, p. 212. Livre numérique Google, 6 mai 2013.https://books.google.fr/.

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    Putiphar (ou Potiphar)

    Personnage biblique qui apparaît dans le Livre de la Genèse comme officier égyptien et maître de Joseph. La femme de Putiphar tenta de séduire Joseph, mais, comme il ne succomba pas à ses avances, elle accusa Joseph d'avoir tenté de la violer. Par conséquent, Putiphar mit Joseph en prison.
    • Potiphar, Wikipédia, l'encyclopédie libre(14 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 19 mars 2013.https://fr.wikipedia.org/wiki/Potiphar.
    • Putiphar, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Pyrrhus (en gr. Purrhos)

    (v. -319 – Argos -272). Fils d'Éacide, roi d'Épire (-295 – -272) et parent éloigné d'Alexandre le Grand. Roi d'Épire en exil, il reconquiert son royaume grâce à Ptolémée Ier (-295). Il fut le meilleur général grec de son temps mais, homme politique médiocre, il hésita toujours entre les conquêtes italiennes et l'extension de son empire vers l'Orient. En -288, il envahit la Macédoine qu'il partagea avec Lysimaque, mais celui-ci l'en chassa (-285). Appelé en Italie par les Tarentins, il remporta en -280 sur Rome la dure victoire d'Héraclée grâce à ses éléphants. En -279, après une victoire à Ausculum, il passa en Sicile d'où il chassa les Carthaginois (-277). Revenu en Italie, il fut battu à Bénévent par Curius Dentatus (-275) et rentra en Épire. Il se tourna alors vers l'Orient, soumit la Macédoine (-274) et entreprit la conquête du Péloponnèse. Mais il mourut à Argos dans un combat de rues.
    • Pyrrhus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Pyrrhus Ier , Wikipédia l'encyclopédie libre (20 juin 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 22 octobre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Pyrrhus_Ier.

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    Pythagore (en gr. Puthagoras)

    Mathématicien et philosophe grec, Pythagore vécut au VIe siècle. De nos jours, sa vie demeure mal connue. L’on croit qu’il naquit à Samos et qu’il vécut en Italie, où il fonda des communautés savantes qui propageaient une morale ascétique. Son œuvre nous est également mal connue aujourd’hui : aucun de ses écrits ne reste. Ceci dit, on attribue plusieurs découvertes à l’école pythagoricienne, dont la science principale était l’arithmétique. L’arithmétique de cette école est pourtant loin de celle que nous avons aujourd’hui. Celle-là était liée à la religion et au mysticisme : selon cette école, il existe un nombre entier qui correspond à toute chose. Pythagore exerça ainsi une influence sur la musique : certaines des formes géométriques des figures représentant les nombres sont harmonieuses, et l’harmonie musicale provient d’une mise en place de nombres appropriée. De ce fait, Pythagore provoqua une découverte important acoustique concernant la relation entre une corde vibrante et la hauteur du son émis. On attribue plusieurs autres découvertes à l’école pythagoricienne, notamment celle des nombres irrationnels (qui ne sont pas entiers). Pythagore nous est d’abord et avant tout connu pour le fameux théorème de Pythagore qui nous permet de calculer la troisième côté d’un triangle à partir des deux autres.
    • Pythagore en gr. Puthagoras, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Pythius

    Roi de Bithynie qui avait une fortune colossale. Pline l'Ancien raconte dans son Histoire naturelle de Pline que les Bithyniens étaient si riches que Pythius, roi de ce pays, fit présent à Darius, roi de Perse, du platane d'or et de la célèbre vigne d'or aussi. Ensuite, il traita somptueusement toute l'armée de Xerxès un jour entier, et offrit de la soudoyer pendant cinq mois, au nom de cinq enfants qu'il avait, afin d'exempter son fils aîné d'aller à la guerre.
    • Pline l'Ancien, Histoire naturelle de Pline, vol. 19, trad. par M. Ajasson de Grandsagne, C. L. F. Panckoucke, 1833, p. 97. Livre numérique Google, Internet, 9 mai 2013. https://books.google.fr.

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    Pépin d'Italie

    Roi d'Italie (781-810), né en 777 et mort à Milan en 810. Fils de Charlemagne, il combattit les Avars (796). En 806, il reçut la Bavière et l'Alémanie. Il conquit sur les Byzantins l'archipel vénitien (809). Son fils Bernard lui succéda.
    • Pépin, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    Pépin d'Italie, Wikipédia l'encyclopédie libre (5 août 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 4 mars 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Pépin_d'Italie.

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    Pépin Ier d'Aquitaine

    Roi d'Aquitaine (817-838), né vers 803 et mort à Poitiers en 838. Deuxième fils de Louis le Pieux, il se révolta contre son père en 830 et 833, mais aida son frère Louis le Germanique à le rétablir sur le trône (835).
    • Pépin Ier, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    Pépin Ier d'Aquitaine, Wikipédia l'encyclopédie libre (11 septembre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 4 mars 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Pépin_Ier_d'Aquitaine.

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    Pépin le Bref, le petit

    Fils de Charles Martel, né vers 714 à Jupille et mort en 768 à Saint-Denis, près de Paris. Il fut maire du palais de 741 à 751, puis roi des Francs, premier des Carolingiens, de 751 à 768.

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    Pétrarque (Francesco di ser Petracco, dit Petrarca, en fr.)

    Écrivain italien qui vécut au quatorzième siècle (1304-1374). Lorsque Pétrarque était jeune, il fut envoyé à Montpellier pour étudier le droit, après lequel il se rendit à Bologne. Son père avait été notaire à Florence, mais il dut s’exiler en 1311 à Carpentras. Pétrarque rentra à Avignon en 1326 et mena une vie un peu scandaleuse pendant un certain temps (il eut deux enfants illégitimes). Pourtant, un événement changea sa vie : il rencontra Laure de Noves, jeune dame provençale à qui l’écrivain consacra son Canzonière. Pétrarque fit plusieurs voyages pendant sa vie, notamment à Paris, à Lyon et à Liège, mais il séjourna en Provence. Entre ses plusieurs voyages, il entra au service du cardinal Giovanni Colonna, le frère de son ami, Giacomo Colonna, que Pétrarque avait connu à Bologne. Il fut couronné au Capitole en 1341 après son De viris illustribus. Un an plus tard, il eut sa crise, se trouvant apparemment déchiré entre sa foi sincère et son incapacité d’y faire parfaitement correspondre sa conduite. Ainsi Pétrarque quitta-t-il son poste et s’installa-t-il à Fontaine-de-Vaucluse. Il produisit pendant ce temps les De vita solitaria, De otio religioso, Psalmi penitentiales et Secretum meum. Cette dernière œuvre lui était très personnelle et n’était pas destinée à la publication. À cette même époque, Pétrarque s’intéressa considérablement à la politique. En 1342, il écrivit une supplique à Clément VI dans l’espoir de faire rentrer la papauté à Rome et il soutint le concept centralisateur de Rome. En outre, il fut partisan du gouvernement de Cola di Rienzo, le gouvernement populaire. Après un certain temps, Pétrarque se décida à quitter la Provence, entrant au service des Visconti à Milan. Là, il produisit plusieurs travaux : des poèmes en latin vulgaire, ses Familiari et il y commença ses Triomphes, poèmes allégoriques. Il dut se rendre à Venise à cause d’une peste pendant ce temps. Ensuite, il s’installa à Arquà (de nos jours Arcà Petrarca), où il resta jusqu’à sa mort.
    • Pétrarque (Francesco di ser Petracco, dit « Petrarca », en fr.), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Quinte-Curce (en lat. Quintus Curtius Rufus

    Un historien romain ayant vécu au Ier siècle après J.-C. Il est l’auteur de l’Histoire d’Alexandre le Grand, composé de dix livres, dont les deux premiers sont perdus.

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    Quintus Fufius Calénus

    Un général romain du premier siècle avant J.-C. Il est nommé prêteur en 59 et en 47, César le nomme au consulat.

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    Quintus Mucius Scævola 

    Grand juriste, homme politique et administrateur romain. Fils de Publius Muscius, il fut consul en -95 et pontifex maximus (grand pontife) en -87. Il est auteur de 18 livres de droit civil. Cette œuvre préclassique, qui innovait classifiant les questions juridiques par catégories, servivra d'ouvrage de référence pendant toute la période classique. Cicéron sera l'un de ses élèves.

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    R. P. Jacques Coret ou Goret

    Père de la Compagnie de Jésus et auteur d'ouvrages religieux souvent réédités, né en 1631 et mort en 1721. Il est l'auteur de L'Ange conducteur dans la dévotion chrétienne, ou pratiques pieuses en faveur des âmes dévotes et du Cinquième ange de l'Apocalypse, Ignace de Loyola, fondateur de la Compagnie de Jésus. Son nom a été déformé au XIXe siècle en Goret.

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    Rachel

    Selon le livre de la Genèse (XXIX-XXXV), Rachel était la fille de Laban et l'épouse préférée de Jacob à qui elle n'est accordée, par ruse, que suite au mariage de Jacob et de la sœur de Rachel, Léa. Mère de Joseph et de Benjamin, Rachel meurt sur le chemin du retour du pays de Canaan.
    • Rachel, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Rachel, Wikipédia l'encyclopédie libre (4 septembre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 10 novembre 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Rachel.

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    Raguel ou Reuel

    Père de Sara et beau-père de Tobie.

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    Rahuel ou Reuel

    Fils d'Esaü, Rahuel était le père de Nabat, de Zara, de Samma et de Mésa. (Genèse 36: 4, 13).

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    Rebecca

    Personnage biblique du livre de Genèse, épouse d'Isaac, mère des jumeaux Esaü et Jacob. Sa grossesse était pénible parce que les deux enfants se battaient dans son sein. Dieu lui prédit que deux nations seront issues de ces deux garçons et que l'ainé servira le cadet. Par la suite, Rebecca aidera Jacob, le plus jeune et son préféré, à usurper la bénédiction qu'Isaac devait donner à Esaü.

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    Rhégion (en gr. Rhêgion, en lat. Rhegium)

    Une colonie grecque d'Italie, sur le détroit de Messine (aujourd'hui Reggio di Calabria), fondée vers 720 avant J.-C. par des Eubéens de Chalcis et des Messéniens. Elle fut l'alliée des Athéniens durant leur intervention en Sicile. Elle devint, sous l'Empire, l'une des plus importantes villes d'Italie méridionale et resta aux mains des Byzantins après la chute de l'Empire romain d'Occident.

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    Rhétie ou Rétie (en lat. Rhaetia ou Raetia)

    Ancienne région des Alpes centrales correspondant à l'est de la Suisse (Grisons), au Tyrol autrichien et au nord de la Lombardie. Habitée par des peuples en partie celtes, les Rhètes, cette région fut soumise par Drusus et Tibère en -15 et abandonnée aux Germains en 450, pour faire partie de la Souabe.
    • Rhétie ou Rétie, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Roboam

    Roboam, en hébreu « Celui qui élargit le peuple », est le fils de Salomon et le premier roi de Juda (de v. -931 à -915). Sa dureté déclancha le schisme des dix tribus du Nord qui divisa le royaume d'Israël. Son royaume fut ravagé par les Égyptiens. Son histoire est racontée dans le Premier livre des Rois (XII, XVI) et le Deuxième Livre des Chroniques (X-XII).
    • Roboam, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Roboam, Wikipédia l'encyclopédie libre (22 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 6 mai 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Roboam.

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    Rodolphe Ier de Habsbourg

    (Limburg, Hesse, 1218 – Spire 1291), roi des Romains (1273-1291). Héritier du landgraviat de Haute-Alsace et de nombreuses terres en Suisse alémanique (1239), il fut élu roi des Romains en octobre 1273 [,,,]. Il parvint à soumettre Otakar II Premysl, roi de Bohême (1278), et s’appropria ainsi un vaste domaine en Autriche (Basse-Autriche, Styrie). Il ne parvint pas à obtenir du pape la consécration impériale et ne put faire élire son fils Albert roi des Romains. Bien que n’ayant pas réussi à restaurer l’autorité impériale, Rodolphe Ier a fondé la puissance des Habsbourg.

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    Rodophle de Bavière

    Comte de Ponthieu et de Sens, abbé laïc de Jumièges et de Saint-Riquier. Il est le frère de Judith de Bavière, épouse de Louis le Pieux, et d'Emma de Bavière, épouse de Louis II le Germanique. Il est mort en 866.

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    Roi Dufe

    Seigneur de Marris et chef de la revolte dans les provinces de Marris et d'Angus, en Écosse, à la fin du dixième siècle. Le roi Kenneth II d'Écosse lui fit couper la tête.
    • La Cépède (M. le Comte de), Histoire générale, physique et civile de l'Europe, t. 4, Bruxelles, P. J. de Mat, 1826, pp. 6-7. Livre numérique Google, Internet, 10 mai 2013. https://books.google.fr.

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    Rollon de Normandie ou Robert Ier le Riche (en lat. Rollo)

    Chef viking à l’origine du duché de Normandie, mort entre 928 et 933. Il ravagea la Normandie et assiégea Paris en 892. Charles le Simple, par le traité de Saint-Clair-sur-Epte (911), lui accorda la possession de la Normandie en échange de sa conversion. Rollon épousa Gisèle, la fille de Charles le Simple.

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    Royaume de Juda

    Royaume formé par la région actuelle de Palestine après la mort du roi Salomon vers 931 av. J.-C. Lorsque Salomon meurt, dix tribus d'Israël se rassemblaient dans le nord pour former le royaume d'Israël tandis que les tribus de Juda et de Benjamin formaient le royaume plus religieusement homogène de Juda autour de Jérusalem au sud. Sa disparition intervint en -587 lors d'une campagne menée par le roi babylonien Nabuchodonosor II contre Jérusalem.
    • Juda (royaume de), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Royaume de Juda, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 février 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 23 février 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Royaume_de_Juda.

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    Sabellius

    Prêtre et théologien du IIIe siècle apr. J.-C. dont la théorie, controversée, niait l'idée de la Trinité. Il fut excommunié par le pape Callixte en 220.

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    Sabéens 

    Peuple du Royaume de Saba, situé en Arabie du sud, actuel Érythrée, Yémen et nord de l'Éthiopie. Le nom de ce peuple est attesté dans la Bible et le Coran. Sa première apparition se trouve dans le Livre de Job, 1, 15.
    • Saba, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    Royaume de Saba, Wikipédia l'encyclopédie libre (8 février 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 19 février 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Royaume_de_Saba.

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    Saint Adrien

    Martyr à Nicomédie vers l'an 306 et époux de Sainte Natalie. Adrien était officier dans les armées de l'empire et il persécuta les chrétiens sous l'ordre de l'empereur Maximien Galère. Quelques années plus tard, Saint Adrien se convertit au christianisme. Il fut arrêté et torturé à son tour à Nicomédie.
    • Adrien de Nicomédie, Wikipédia l'encyclopédie libre (1 juillet 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 24 septembre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Adrien_de_Nicomédie.
    • Godescard, Jean François, La vie des saints, pères et Martyrs, Paris, Furne et Ce., 1844, p.407.
    • Adrien (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Saint Aelred de Rievaulx (en lat. Aelredus

    Abbé de Rievaulx en Angleterre, né en 1109 et mort en 1166. Il nous reste de lui plusieurs ouvrages sur l’histoire d’Angleterre et des traités ascétiques, entre autres le Miroir de la charité. Il a été l’un des cisterciens les plus influents d’Angleterre de son temps, et est considéré comme le docteur de la charité et de l’amitié.

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    Saint Agathange (Agathangelus) (en grec agathos, bon, et aggelos, ange, envoyé : bon ange, bon messager)

    Saint Agathange, martyr à Ancyre en Galatie pendant la persécution de l'empereur Galère, fut torturé et mis à mort en l'an 308 par ordre du président Lucius.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 61. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 5 décembre 2015. https://gallica.bnf.fr/.

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    Saint Aidan (en lat. Aidanus)

    Évêque et abbé de Lindisfarne en Angleterre au début du VIIe siècle. Il est né dans une des îles Hébrides, en Irlande, après le milieu du VIe siècle, et entra dans le monastère d'Iona, situé en Écosse. Homme de grande piéte, il fut appelé du monastère par le roi saint Oswald, et il établit dans le district de Lindisfarne son siège épiscopal et son monastère, pour travailler à répandre l'Évangile dans ce royaume d'Angleterre. Il mourut le 31 août 651.

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    Saint Albert le Grand (en lat. Albertus Magnus

    (Lauingen v. 1193 - Cologne 1280). Albert le Grand était un philosophe, théologien et scientifique allemand. Il avait une formation dominicaine et fit ses études comme maître de théologie à l'université de Paris. Ensuite, il enseigna à Cologne. D'une érudition encyclopédique, il fit des commentaires sur la Bible (In psalmos ; In matthaeum), sur la théologie (Commentaire des Sentences ; De mystica theologica), sur le corpus aristotélien (Super duos libros Aristotelis Prihermenias ; Commentarium in De generatione et corruptione) et sur les sciences De secretis mulierum ; De vegetalibus et plantis).
    • Albert le Grand, Wikipédia l'encyclopédie libre (24 novembre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 29 novembre 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_le_Grand.
    • Albert le Grand (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Saint Aldhelm

    Évêque anglais (vers 639 – 25 May 709) qui mit lui-même en musique ses poèmes anglo-saxons. Ses écrits, hymnes et chants anglo-saxons ont tous disparus, mais ses œuvres latines existent toujours. De ces œuvres, on y trouve un poème en l'honneur des vierges sacrées et un traité sur la virginité.
    • Aldhelm de Sherborne, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 juillet 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 24 septembre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Aldhelm_de_Sherborne.
    • Aldhelm (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Saint Ambroise (ou Ambroise de Milan)

    Né à Trèves vers 340 ap. J.-C., Saint Ambroise fut évêque de Milan de 374 à 397. Docteur de l'Église, il est l'un des Pères de l'Église d'Occident avec saint Augustin, saint Jérôme et Grégoire 1er. Connu en tant qu'écrivain et poète, il fut aussi l'auteur de plusieurs œuvres et traités d'éthique chrétienne, dont De officiis ministrorum, en 3 livres, qui inclut par exemple De Cain et Abel. Un de ses ouvrages les plus célèbres est la dissertation De Virginibus, sur le virginité. Il meurt en 397.

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    Saint Ananie

    Saint Ananie était prêtre de Clésiphon et martyr vers l'an 345. Il fut arrêté pour sa foi en Christ avec Saint Siméon, son évêque, et fut soumis à de terribles supplices sous la persécution du roi Sapor II.

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    Saint Anastase

    Un soldat perse converti au christianisme puis moine qui est martyrisé le 22 janvier 628. Plusieurs fois on lui demanda de renier sa foi, mais Anastase resta toujours fidèle à sa religion. Il fut arrêté et torturé par les Perses sous le règne de l'empereur Héraclius. Enfin, il fut mis à mort, étranglé, avec soixante-six autres chrétiens.

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    Saint Antoine de Padoue

    Religieux franciscain (près de Lisbonne 1195 – Arcella, près de Padoue 1231). Il prêcha en Afrique, en Italie et en France. Docteur de l'Église. [...] La dévotion populaire a entouré sa vie de légendes ; elle l'invoque pour retrouver les objets perdus.

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    Saint Antoine le Grand (Antoine d'Égypte, Antoine l'Hermite, Antoine du Désert)

    Né en 251 près d'Héraclée, dans la Haute-Égypte, saint Antoine est considéré comme le fondateur du monachisme chrétien. Sa vie nous est connue par le récit qu'en a fait Athanase d'Alexandrie, qui avait été quelque temps son disciple, vers l'an 360.
    • Pétin, L.-M.,Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 208-216. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 17 avril 2013.https://gallica.bnf.fr/.
    • Antoine le Grand, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Antoine le Grand, Wikipédia l'encyclopédie libre (5 avril 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 3 septembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine_le_Grand.

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    Saint Antonin de Florence ou Antonino Pierozzi de Forciglioni

    Saint Antonin, né en 1389 à Florence, était un dominicain et prélat italien. Il devint archevêque de Florence en 1445. Les principaux écrits de saint Antonin sont Somme théologique, dont il fit un abrégé à l'usage des confesseurs, et Chronique tripartite, un abrégé de l'histoire depuis la création du monde jusqu'en 1458.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 228-232. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 23 janvier 2013. https://gallica.bnf.fr/.
    • Antonin (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Saint Arcade de Césarée (en lat. Arcadius)

    Martyr à Césarée en Afrique durant la persécution de Gallus ou de Valérien vers la fin du IIIe siècle. Selon ce que rapporte saint Zénon de Verone, il s'était caché au temps de la persécution, mais un de ses proches ayant été mis en prison à sa place, il se livra lui-même au juge. Il refusa de sacrifier aux dieux et subit d'atroces supplices avec une fermeté admirable. Il aurait eu les membres coupés un à un avant d'expirer le 12 janvier 305.

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    Saint Arsène

    Saint Arsène, aussi appelé Arsène de Scété ou Arsène le Grand, fut diacre de l'Église romaine et anachorète en Égypte. Né à Rome en 354, il montra dès sa jeunesse beaucoup d'ardeur pour la pratique de la vertu et pour l'étude des sciences. Il fut choisi par l'empereur Théodose Ier pour être précepteur de son fils Arcadius. Ne pouvant vaincre le caractère opiniâtre de son élève, et dégoûté de la cour, il se retira dans le désert de Scété, en Égypte, pour y vivre en anachorète. Il mourut en 449 à l'âge de 95 ans.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 262-268. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 1 mai 2013. https://gallica.bnf.fr/.
    • Arsène, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Saint Astère

    Martyr à Edesse en Syrie, avec saint Thalalée et plusieurs autres, vers l'an 283, pendant la persécution de l'empereur Numérien.

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    Saint Athanase ou Athanase d'Alexandrie (en gr. Αθανάσιος)

    Évêque d'Alexandrie et docteur de l'Église chrétienne, Athanase était l'auteur de plusieurs œuvres polémiques et dogmatiques des années 300.
    • Athanase d'Alexandrie, Wikipédia, l'encyclopédie libre(13 janvier 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 18 février 2013.https://fr.wikipedia.org/wiki/Athanase_d'Alexandrie.
    • Athanase (Saint), Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Saint Aubin (en lat. Albinus)

    Évêque d'Angers, né en 468 et mort en 550. D'abord moine, puis abbé du monastère de Tincillac, Saint Aubin fut nommé évêque d'Angers en 529. En 538, il assista au concile tenu à Orléans où il fit remettre en vigueur le trentième canon du concile d'Epaone, qui proscrivait les mariages incestueux. Le jour de sa fête est le 1er mars.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 293-294. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 29 avril 2014. https://gallica.bnf.fr/.
    • Aubin d'Angers, Wikipédia, L'encyclopédie libre (31 août 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 29 avril 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Aubin_d'Angers.

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    Saint Augustin (en lat. Aurelius Augustinus)

    (Thagiste, auj. Souk-Ahras 354 – Hippone, auj. Annaba 430 ap. J.-C.). Évêque africain, docteur et père de l’Église, Saint Augustin a un impact énorme et durable sur la théologie chrétienne, la philosophie logique et la théorie du sens. Parmi ses nombreuses œuvres les plus éminentes sont Les Confessions (397-401), texte autobiographique introspectf sur le voyage spirituel de l'auteur, et La Cité de Dieu (413-427). Les débats suscités par sa conception de la grâce continuent de nos jours; il insista que la grâce du Christ est un don de Dieu et que ce n'est pas à nous de la gagner par nos actes. Le fait que toute l'humanité est tarée par le péché originel et l'importance de la doctrine de la prédestination a fait de la théologie augustinienne le contrepoids de la théologie jésuite en France sous l'Ancien Régime.
    • Augustin (Saint) en lat. Aurelius Augustinus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Augustin d'Hippone, Wikipédia l'encyclopédie libre (26 mai 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 28 mai 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Augustin_d%27Hippone.

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    Saint Basile de Césarée ou Basile le Grand (en gr. Basileios)

    Né en Césarée de Cappadoce en 329, Basile y fonda une communauté monastique influente. Nommé évêque de Césarée en 370, il créa des hospices pour les malheureux faisant de lui un précurseur du christianisme social.
    En tant que théologien, il combattit contre l'arianisme de l'empereur Valens. Basile est l'auteur de plusieurs œuvres monastiques, théologiques et canoniques, dont l'Hexaméron, le Contre Eunomios (contre l'arianisme). Nommé Docteur de l'Église en 1568 plus de mille ans après sa mort en 379, il est aussi considéré comme un des pères de l'Église, vénéré par les orthodoxes ainsi que par les catholiques.
    • Basile de Césarée, Wikipédia l'encyclopédie libre (4 décembre 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 14 décembre 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Basile_de_C%C3%A9sar%C3%A9e.
    • Basile le Grand (saint) en gr. Basileios, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Saint Basile d’Ancyre

    Prêtre et martyr sous Julien l’Apostat, qui lui fit souffrir d’horribles supplices en 364. Basile tint ferme, tout en prédisant correctement la perte du trône et de la vie de Julien.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 361-363. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 23 juillet 2013.https://gallica.bnf.fr/.

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    Saint Bassien

    Évêque de Lodi, né en Sicile vers l'an 322, et mort dans le Milanais en 413. Fils du gouverneur païen de Syracuse, il s'enfuit de la maison paternelle pour embrasser la religion chrétienne. Il fut grand ami de saint Ambroise, qui en parle dans ses lettres, et l'assista dans ses derniers moments.

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    Saint Benoît de Nursie

    Né en 490 en Nursie, Italie, Saint Benoît est souvent vénéré comme patriarche des moines d'Occident. Sa vie n'est connue qu'à travers le récit des Dialogues, II par Grégoire le Grand. En 529 il fonda l'abbaye du Mont-Cassin et il y rédigea sa célèbre Règle Monastique de Saint Benoît en 547. La Règle décrit la vie spirituelle et matérielle des moines ainsi que l'organisation du monastère; elle reste la règle fondamentale des bénédictins.
    • Benoît de Nursie (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Saint Bernard de Clairvaux

    Saint Bernard (1090-1153) était moine et le directeur de conscience de l'ordre cistercien. Il devint une des principales personnalités de l'Occident chrétien. C'est un conservateur qui intervenait souvent dans les affaires publiques et conseillait les papes. En 1146, à la demande du pape Eugène III, il prêcha la deuxième croisade. Plus homme d'action et de spiritualité que théologien, il est cependant l'auteur de quelques traités polémiques, de sermons, et de poèmes.
    • Bernard de Clairvaux, Wikipédia, L'encyclopédie libre (3 août 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 24 août 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_de_Clairvaux.
    • Bernard de Clairvaux (Saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Saint Blaise de Sébaste 

    Médecin et évêque de Sébaste en Arménie et martyr. Il fut mis à mort vers l'an 316, sous l'empereur Licinius, par l'ordre d'Agricola, gouverneur de Cappadoce, après avoir subi de nombreux et cruels supplices. Selon la tradition, saint Blaise intercède dans les cas de maladies de gorge.

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    Saint Bonaventure (surnommé le Docteur séraphique)

    Théologien italien (1221-1274) et Docteur de l'Église. Saint Bonaventure (Giovanni di Fidanza) s'inscrit dans la lignée augustinienne. Comme philosophe et mystique, Saint Bonaventure est aussi l'auteur de plusieurs œuvres, tel que l'Itinéraire de l'âme vers Dieu.
    • Bonaventure (saint), Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 455-462. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 10 avril 2013.https://gallica.bnf.fr/.
    • Cyranides, Wikipédia l'encyclopédie libre (19 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 12 avril 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Bonaventure_de_Bagnoregio.

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    Saint Bonet, Bonnet ou Bont (en lat. Bonitus)

    Évêque de Clermont en Auvergne à la fin du VIIe siècle. Il fut d'abord chancelier du roi saint Sigebert III, puis magistrat à Marseille, vers l'an 677. Il devint évêque de Clermont en 689, suite à la mort de son frère, saint Avit II. Il fit un pèlerinage à Rome, mais, en revenant, fut attaqué de la goutte à Lyon, et mourut dans cette ville en l'an 710.

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    Saint Brice de Tours (en lat. Briccius)

    Évêque de Tours, il fut élevé par saint Martin dans le monastère de Marmoutier, près de cette ville. Il succéda en 397 à saint Martin, et mourut en l'an 444.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 483. 483. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 5 novembre 2013. https://gallica.bnf.fr/.
    • Brice (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Saint Cadoc (en lat. Cadocus)

    Abbé dans le pays de Galles au Ve et VIe siècles. Il quitta le gouvernement de ses États pour embrasser la vie monastique et fonda le célèbre monastère de Landcarvan dans la région de Cardiff, dont il fut le premier abbé. Il mourut à Weden vers l'an 512. Il est aussi nommé Cadfan, Cazou, Kadvaël ou Kadvoz.

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    Saint Candide

    Saint Candide était l'un des quarante soldats martyrs de Sébaste en Arménie sous l'empereur Licinius. Ayant refusé de sacrifier aux idoles, Candide et les soldats furent battus à coups de fouets et eurent les côtes déchirés avec des ongles de fer. Ils furent ensuite placés sur un étang de glace pour tester leur foi. Après trois jours exposés à un froid rigoureux, ils furent placés sur des chariots et jetés dans le feu.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, t. 1. T. 41 de l'Encyclopédie théologique. Paris, J. P. Migne, 1850, p. 512. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 3 décembre 2012. https://gallica.bnf.fr/.

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    Saint Carpus

    Un homme chrétien, éminent en pureté et sainteté de vie, et probablement évêque de Candie. Son histoire est rapportée par saint Denis dans une lettre à saint Paul.
    • Fellon, Thomas Bernard, Traité de l’amour de Dieu, divisé en XII livres, […] selon la doctrine, l’esprit et la méthode de Saint François de Sales, Lyon, Jacquenod, 1738. Livre numérique Google, Internet, 6 juillet 2013. https://books.google.fr/.

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    Saint Cartère (ou Carterie)

    Saint Cartère fut martyr à Sébaste vers l'an 319. Il souffrit avec plusieurs autres pendant la persécution de l'empereur Licinius. Fête le 2 novembre.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, t. 1. T. 41 de l'Encyclopédie théologique. Paris, J. P. Migne, 1850, p. 524. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 3 décembre 2012. https://gallica.bnf.fr/.

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    Saint Castule (en lat. Saint Castulus)

    Martyr et époux de Sainte Irène de Rome. Castule fut arrêté par l'empereur Dioclétien en 286 et fut étendu trois fois sur le chevalet, ensuite enterré vivant.
    • Godescard, Jean François, La vie des saints, pères et Martyrs, Paris, Furne et Ce., 1844, p.46.

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    Saint Celse

    Celse était enfant et fut martyrisée à Antinoé, en Égypte, avec sainte Marcianille. Il fut mis à mort par ordre du président Marcien, en l'an 313, sous l'empereur Maximin II.
    • Pétin, L.-M.,Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 554. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 18 mars 2013.https://gallica.bnf.fr/.

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    Saint Charles Borromée (en ita. Carlo Borromeo

    Cardinal, archevêque de Milan, né en 1538 au château d’Arone, et mort à Milan en 1584. Il était d’une noble famille milanaise, fils de Gilbert Borromée, comte d’Arone, et de Marguerite de Médicis. Il n’avait que douze ans, lorsque son oncle, le pape Pie IV, lui résigna la riche abbaye de Saint-Gratinien d’Arone. Après la fin du concile de Trente (1563), il se consacre à l’application, dans son propre diocèse, des réformes conciliaires. Il défend contre le roi d’Espagne, en Lombardie, les droits et privilèges de l’Église. Il fut canonisé dès 1610 par le pape Paul V. Il est également l’auteur des Actes de l’église de Milan et des Instructions aux Confesseurs, traités théologiques qui ont été recueillis en cinq volumes.

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    Saint Chrysogone (en lat. Chrysogonus)

    Martyr à Aquilée en l'an 304. Il fut arrêté à Rome par ordre de l'empereur Dioclétien et conduit à Aquilée où, après divers tourments, il fut décapité et son corps jeté à la mer.

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    Saint Clément d'Ancyre

    Évêque et martyr sous le règne de l'empereur Dioclétien (v. 309). Il souffra divers tourments et resta incarcéré de nombreuses années avec plusieurs autres chrétiens avant d'être décapité.

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    Saint Concord ou Concorde (en lat. Concors-dis)

    Prêtre et martyr à Spolète, fut arrêté vers l’an 178 dans un désert où il s’était réfugié pendant la persécution de Marc-Aurèle. Il eut à subir d’affreux supplices, après lesquels il fut décapité.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 644-645. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 22 juillet 2013. https://gallica.bnf.fr/.

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    Saint Constance (en ita. Constanzo di Perugia)

    Saint Constance, évêque de Pérouse, fut martyrisé pour la foi chrétienne avec plusieurs autres vers l'an 178 sous l'empire de Marc-Aurèle.

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    Saint Cronan

    Abbé irlandais du VIIe siècle.
    • Guérin, Paul, Les petits bollandistes, Vie des saints de l'Ancient et du Nouveau Testament d'après le père Giry, t. 5, Paris, Bloud et Barral, 1882. Livre numérique Google, Internet, 4 février 2014.https://books.google.fr/.

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    Saint Cyprien de Carthage (en lat. Thascius Caecilius Cyprianus)

    Écrivain latin chrétien et Père de l'Église né vers 200, mort en 258, il fut nommé évêque de Carthage en 248. Il prêcha l'indulgence en faveur des chrétiens qui avaient abjuré. Il laissa plusieurs œuvres dont Des faillis, De l'unité de l'Église, des Lettres, précieux témoignage de leur temps, et De habitu virginum, ou Les habits des vierges, qui doivent être simples et modestes.
    • Cyprien (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Cyprien de Carthage, Wikipédia l'encyclopédie libre (28 juin 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 24 septembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Cyprien_de_Carthage.

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    Saint Cyriaque

    Saint Cyriaque fut diacre de l'Église romaine, sous les papes Marcellin et Marcel. Il fut arrêté au début de la seconde persécution de Dioclétien en l'an 303. Après une dure détention, on le tira de son cachot pour lui faire subir le supplice du chevalet et de la poix fondue. On le distendit avec des cordes; on le frappa à coups de bâton, et il termina son martyre par la décapitation. Il fut enterré avec vingt-deux autres chrétiens sur la voie Salarienne, près du lieu où ils furent exécutés. Plus tard, on les transporta dans une terre appartenant à une chrétienne nommée Lucine. Fêté le 8 août.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 690. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 26 novembre 2012. https://gallica.bnf.fr/.
    • Godescard, Jean François,La vie des saints, pères et Martyrs, Paris, Furne et Ce., 1844, p. 356.

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    Saint Cyrille (ou Cyrille d'Alexandrie)

    Un évêque d'Alexandrie et un des Pères de l'Église. Cyrille fut neveu et successeur de Théophile, et un saint chrétien.

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    Saint Cyr 

    Saint Cyr fut médecin d'Alexandrie et martyrisé sous l'ordre de l'empereur Maximin II. Il fut arrêté et accablé de coups avec saint Jean pour avoir encouragé une femme chrétienne et ses trois filles à se convertir au christianisme. On leur brûla les côtes avec des torches ardentes, puis l'on mit du sel et du vinaigre dans leurs plaies pour les rendre plus douloureuses. Ils furent ensuite décapités le 31 janvier 311.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 687. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 3 décembre 2012. https://gallica.bnf.fr/.

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    Saint Dominique

    Prédicateur castillan né vers 1170, Dominique de Guzman est le fondateur de l'ordre des Prêcheurs appelés couramment les « dominicains ». Il étudia la théologie et la philosophie avant d'entrer comme chanoine régulier au chapitre d'Osma. Après un voyage à Rome en 1205, il passa par l'Occitanie et y rencontra l'hérésie cathare et pour concurrencer les institutions cathares il fonda un monastère de femmes à Prouille. Dominique suivit les croisades mais ne prit aucune part à la guerre; il obtint un grand nombre de conversions par la persuasion et la prédication. À son retour il s'établit à Toulouse avec quelques compagnons de mission et se mit à prêcher dans tout le territoire. Après les réticences d'Innocent III, l'ordre des Prêcheurs fut approuvé officiellement par pape Honorus III en 1216. Il mourut en 1221 à Bologne, et fut cannonisé peu après en 1234.
    • Dominique de Guzmán , Wikipédia l'encyclopédie libre (11 novembre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 19 mars 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Dominique_de_Guzmán.
    • Dominique (Saint) [Domingo de Guzmán], Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Saint Dominique de Silos

    Abbé bénédictin de Silos en Castille, avait été profès du monastère de Saint-Milhan de la Cogolle en Aragon, et mourut en l'an 1073.

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    Saint Drogon

    Hagiographe, né à Ghistelles, naquit dans le troisième quart du XIe siècle et mourut après l'année 1118. Il embrassa la règle de Saint-Benoît avant l'année 1098, soit à l'abbaye d'Afflighem, soit dans un monastère de la Flandre. Lorsque, en 1100, Robert le Frison, comte de Flandre, fonda le couvent de Saint-André, près de Bruges, Drogon fit probablement partie de la colonie qui fut envoyée à Bruges. En 1118, il fut chargé de la cure de Ghistelles, sa ville natale, qui venait d'être incorporée au monastère de Saint-André, et l'administra jusqu'au moment de sa mort. […] Il a laissé la Vie de sainte Godelieve, patronne de Ghistelles.
    • Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, Biographie nationale, Bruxelles, H. Thiry-Van Buggenhoudt, 1878, 6, 175-176. Livre numérique Internet Archive, 23 juin 2014. https://archive.org/details/biographienation06acad.

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    Saint Elzéar ou Elzéar de Sabran (en lat. Elzearius)

    Saint Elzéar, comte d'Arian, né en 1285 à Robians, dans le diocèse d'Apt, épousa Delphine de Glandèves en 1299. Elle imposa un mariage virginal à son époux; Elzéar et Delphine firent d'un commun accord leur vœu de chasteté en 1316.
    Parmi ses charges politiques, il fut régent du Royaume de Naples. Elzéar fut canonisé en 1369.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 839-843. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 21 janvier 2013. https://gallica.bnf.fr/.
    • Elzéar de Sabran, Wikipédia l'encyclopédie libre (11 septembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 21 janvier 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Elzéar_de_Sabran.

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    Saint Emère (en lat. Emerius)

    Emère fut abbé de Bagnols, dans le diocèse de Gironne en Catalogne, au VIIIe siècle.
    • Pétin, L.-M.,Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 999. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 13 mars 2013.https://gallica.bnf.fr/.

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    Saint Ephyse (en lat. Ephysius)

    Apôtre de Sardaigne et martyr, né à Jérusalem au IIIe siècle. Il fut d’abord officier romain sous l’ordre de l’empereur Dioclétien mais, ayant été frappé par une vision céleste, il se convertit ensuite au christianisme. Il fut alors emprisonné à Cagliari et, après diverses tortures, décapité, sur la fin du IIIe siècle ou au commencement du IVe.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 862-863. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 22 juillet 2013. https://gallica.bnf.fr/.

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    Saint Euchaire ou Eucaire (en lat. Eucharius)

    Premier évêque et fondateur de Trèves au troisième siècle. Selon une antique tradition chrétienne, il aurait été envoyé par saint Pierre en Gaule du nord et chez les Germains, en même temps que saint Materne et saint Valère.

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    Saint Eugène (en lat. Eugenius)

    Saint Eugène était martyr à Tivoli au IIe siècle. Le jour après le supplice de sa mère, il fut conduit devant l'empereur Adrien ainsi que six frères. Eugène fut attaché à un pieu et on lui fendit le corps du haut en bas.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 910. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 30 janvier 2013. https://gallica.bnf.fr/.

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    Saint Eusice (en lat. Eusitius)

    Saint Eusice, appelé quelquefois saint Eurice ou saint Isis, abbé de Celle en Berry, naquit à Périgueux vers la fin du Ve siècle. La pauvreté obligea ses parents à le vendre à l’Abbé de Percy, où il travailla d’abord en qualité de domestique. Devenu prêtre, il se retira ensuite dans un désert du Berry, où le roi Childebert vint le visiter. Le pieux solitaire prédit au prince la victoire qu’il allait remporter sur Amalaric, roi des Visigoths, et cette prophétie eut son accomplissement. Eusice changea son ermitage en un monastère qui prit le nom de Celle. Il mourut vers l’an 542.

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    Saint Eusèbe de Syrie

    Abbé d’un monastère de Syrie au IVe siècle. Saint Eusèbe embrassa dès sa jeunesse l’état monastique. Il lisait sans cesse les saintes Écritures afin de garder son esprit attentif à la Parole de Dieu. On dit de lui qu’il ne voulait pas voir d’autre chose que le sol du chemin qui le conduisait de son ermitage à l’église où il se rendait pour les divines liturgies. Afin de se contraindre à avoir sans cesse les yeux baissés, il chargea sa nuque d’une lourde chaine qu’il tira attachée à sa ceinture.

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    Saint Euthyme le Grand 

    Abbé en Palestine, né en 377 à Mélitène, dans la province de Petite-Arménie, et mort le 20 janvier 473. Il est le père et le fondateur du grand mouvement monastique qui allait remplir le désert de Palestine. Il passa soixante-sept ans dans la solitude et mourut célèbre par son humilité, sa charité et son observance de la règle monastique.

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    Saint Eutrope

    Lecteur de l’église de Constantinople et martyr vers la fin du IVe siècle. Il fut arrêté et torturé sous l’ordre d’Optat, gouverneur de la ville et, après de nombreux supplices, on le fit transporter dans une prison où il expira des suites des tortures, en l’an 404.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 956-957. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 21 juillet 2013. https://gallica.bnf.fr/.

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    Saint Felicien

    Saint Félicien fut martyr à Rome sous les empereurs Dioclétien et Maximien. Il fut arrêté avec son frère, saint Prime, et mis en prison. Sous l'ordre de Promotus, les frères furent soumis à diverses tortures ; mais comme ils se montraient inébranlables, il les condamna à perdre la tête. Ils furent décapités en l'an 286.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 986. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 3 décembre 2012. https://gallica.bnf.fr/.

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    Saint Fintan ou Munnu

    Abbé en Irlande au VIIe siècle. Il fonda au centre de la province de Leinster un monastère qui fut appelé de son nom, Veach-Munnu. Sa saintenté et ses miracles lui attirèrent un grand nombre de disciples. Il mourut en 654.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 1015. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 14 mai 2013. https://gallica.bnf.fr/.

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    Saint François d'Assise

    Moine catholique italien et fondateur de l'ordre des frères mineurs, une organisation catholique pour les hommes qui ne pouvaient pas suivre la vie nomade de prédicateurs. Ces hommes suivaient, alors, les lois de Saint François. C'est le patron des animaux et de l'environnement.
    • Francis of Assisi, Wikipédia, l'encyclopédie libre(10 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 12 mars 2013.https://en.wikipedia.org/wiki/Francis_of_Assisi.
    • Franciscan, Wikipédia, l'encyclopédie libre(12 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 12 mars 2013.https://en.wikipedia.org/wiki/Franciscan.
    • François d'Assise, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Saint François de Paule

    ( Paule v. 416 – Plessis-les-Tours v. 1507) Ascète italien et fondateur de l'ordre des Minimes. À l'âge de quatorze ans, il se creusa une caverne dans le coin d'un rocher et commença à vivre en ermite. Peu à peu, il fut rejoint par d'autres fidèles attirés par la renommée de sa sainteté. En 1474, Louis XI, malade, le fit venir en France pour lui rendre la santé. Après la mort du roi, François resta en France, où il était protégé par Charles VIII et Louis XII, et fonda les couvents d'Amboise et de Montils-lez-Tours.
    • François de Paule (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Godescard, Jean François, La vie des saints, pères et Martyrs, Paris, Furne et Ce., 1844, pp. 156-158.
    • François de Paule, Wikipédia l'encyclopédie libre (1 septembre 2012 2), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1 octobre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/François_de_Paule.

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    Saint François Xavier (en esp. Francisco Javier)

    Saint François Xavier, Jésuite et missionnaire espagnol, naquit le 7 avril 1506, au château de Xavier dans la Navarre. Il fut parmi les premiers compagnons d'Ignace de Loyola et participa à la fondation de la Compagnie de Jésus. Il débarqua à Goa comme nonce apostolique (1542), et évangélisa Malacca puis (1549) le Japon. Ses succès missionnaires en Inde et en Extrême-Orient lui acquirent le titre d' Apôtres des Indes.
    • François Xavier (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • François Xavier (saint), Wikipédia l'encyclopédie libre (16 janvier 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 21 janvier 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/François_Xavier.

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    Saint Frobert ou Frodobert (en lat. Frodobertus)

    Abbé de Monstier-la-Celle, près de Troyes, au VIIe siècle. Il s'y forma une communauté nombreuse et florissante que saint Frobert gouverna le reste de sa vie. Il mourut le 31 décembre 673.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 1109-1110. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 7 mai 2013.https://gallica.bnf.fr/.

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    Saint Frontaise

    Martyr sous la persécution d'Euric au Ve siècle. Frontaise fut envoyé avec Séverin, Sévérien et Silan pour prêcher la nouvelle foi au gentils de la province. Le président les fit arrêter et interroger dans un pré voisin de la ville. Les quatre martyrs furent attachés à des poteaux, et, parce qu'on les entendirent parler de la mort du Sauveur Jésus-Christ, on forma du buisson voisin quatre couronnes qu'on leur mit sur la tête. On leur infligea d'affreux tourments et, ne pouvant ébranler leur foi, les fit décapiter.
    • Dessalles, Léon, Histoire du Périgord, t. 1. Périgueux, R. Delage et D. Joucla, 1883. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 26 novembre 2012. https://gallica.bnf.fr/.

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    Saint Frédéric d'Utrecht (en lat. Fridericus

    Évêque et martyr à Utrecht, petits-fils de Radbod, prince des Frisons. Il assiste en 829 au concile de Mayence et poursuit l'évangélisation de la Frise. Il aurait été assassiné le 17 juillet 838 sur ordre de l'impératrice Judith de Bavière à laquelle il reprochait ses débauches.

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    Saint Fursy (en lat. Furseus)

    Abbé de Lagny, frère de saint Ulton et de saint Feuillen, né vers 567 en Irlande et mort en France, à Mézerolles, vers 648. Son nom, Fursey, Fursy ou Furcy, signifie vertu. Il est le patron de la ville de Péronne.

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    Saint Félicien de Foligno

    Évêque et martyr, né à Foligno en Italie vers la fin du IIe siècle. Après de brillantes études à Rome, il retourna évangéliser avec succès son propre pays, l'Ombrie en Italie. Il mourut en l'an 251 sous la torture durant les persécutions de l'empeureur Dèce.

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    Saint Genite ou Genitour

    Saint Genite ou Genitour mourut à Bourges. C'est le Pere de S. Genou premier Evêque de Cahors en Querct
    • Guillebaud, Pierre, Ephémérides, ou Journal chronologique et historique, Paris, F. Clousier, 1662, p. 401. Livre numérique Google, Internet, 28 janvier 2013. https://books.google.fr.

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    Saint Genulphe (ou Saint Genou, en lat. Genulphus)

    Premier évêque de Cahors, IIIe siècle. Il souffra divers tourments à Cahors pour le nom de Jésus-Christ sous le juge Dioscore. Il est honoré le 17 janvier.
    • Cathala-Coture, Jean, Histoire politique, ecclésiastique et littéraire du Querci, volume 1, Montauban, P.-T. Cazaméa, 1785. Google livres, Internet, 26 novembre 2012.
    • Le Nain de Tillemont, Sébastien, Mémoire pour servir à l'histoire ecclesiastique des six premiers siècles, Volume 4, Numéro 3, Bruxelles, Fricx, 1706. Google livres, Internet, 26 novembre 2012.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 1158. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 26 novembre 2012. https://gallica.bnf.fr/.

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    Saint Gildas (ou Gildas le Sage)

    (Dumbarton,. Écosse fin Ve s. - île de Houat, Bretagne 570.) Disciple de saint Illtud, il prêcha le christianisme dans le N. de l'Angleterre, réorginisa l'Église d'Irlande, se retira à l'île de Houat (538) et fonda le monstère de Rhuys, près de Vannes. Auteur d'un Sommaire de l'histoire d'Angleterre depuis la conquête romaine.
    • Gildas (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Gildas le Sage, Wikipédia l'encyclopédie libre (10 septembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1 octobre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Gildas_le_Sage.

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    Saint Gonçalès ou Gonzalve d’Amaranthe (en lat. Gundisalvus)

    Prêtre et ermite, né en 1186 dans le diocèse de Brague en Portugal. Après avoir été élevé dans la piété par un pieux ecclésiastique, il devint prêtre de Saint-Pélage de Brague. Quelques années plus tard, il se déchargea du soin de sa paroisse pour entreprendre un long pèlerinage en Terre Sainte. Il se retira ensuite dans le désert d’Amaranthe, sur les bords de la rivière de Tomaga, pour vivre en ermitage. Il fit construire un pont et fit profiter ses voisins de sa prière et sa prédication. Il continua ses travaux évangéliques jusqu’à sa mort, en 1259.

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    Saint Gorde (en lat. Gordius)

    Martyr à Césarée en Cappadoce lors de la persécution de Dioclétien en l'an 303. Il fut condamné à la décapitation et reçut avec joie le coup de la mort, vers l'an 320, sous l'empereur Licinius.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 1219-1220. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 28 janvier 2013. https://gallica.bnf.fr/.

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    Saint Grégoire 1er (le Grand)

    Né vers 540 ap. J.-C., Saint Grégoire le Grand était un docteur de l'Église et le 64e pape. Il est l'un des quatre Pères de l'Église d'Occident (avec Saint Ambroise, Saint Augustin et Saint Jérôme). Grâce à lui, la papauté devint la principale puissance de l'Occident. Il fut l'auteur des Moralia in Job, des Dialogues et de la Regula pastoris, traité d'administration de l'Église. C'est à lui que l'on doit le nom de "chants grégoriens". Mort le 12 mars 604.
    • Grégoire Ier, Wikipédia l'encyclopédie libre (25 octobre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 27 octobre 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint_Grégoire_le_Grand .
    • Grégoire Ier Le Grand (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Saint Grégoire de Nazianze

    Saint Grégoire (v.330 – v.390), docteur de l'Église et archevèque de Constantinopole, fut surnommé le Théologien à cause de sa profonde connaissance de la religion chrétienne. Il est l'auteur de deux discours Contre Julien (l'Apostat) et de cinq Discours théologiques dans lesquels il développe la théologie chrétienne et principalement la nature divine de l'Esprit Saint comme personne de la Trinité. Sur la fin de sa vie, il composa des poèmes sur des sujets de piété, afin de contribuer à l'édification des fidèles.
    • Grégoire de Nazianze, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 juin 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 26 septembre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Grégoire_de_Nazianze.
    • Grégoire de Nazianze (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Godescard, Jean François, La vie des saints, pères et Martyrs, Paris, Furne et Ce., 1844, p.216-218.

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    Saint Grégoire de Tours

    Né vers l'an 538 à Clermont, saint Grégoire fut évêque de Tours de 573 jusqu'à sa mort, vers 594. Il défendit les droits de l'Église au milieu des querelles franques, s'opposa au roi Chilpéric et négocia le traité d'Andelot (587) entre Childebert II et Gontran, roi de Bourgogne. Il est l'auteur d'ouvrages hagiographiques et d'une Histoire des Francs (en lat. Historia Francorum), composée de 40 volumes, qui est à la fois ecclésiastique et civile, et qui le fit considérer comme le père de l'histoire de France.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 1241-1244. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 9 mai 2013. https://gallica.bnf.fr/.
    • Grégoire de Tours (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Saint Grégoire le Thaumaturge

    Évêque de Néocésarée en Cappadoce et disciple d'Origǹe, né vers 214 et mort vers 270. Il est célèbre par les guérisons miraculeuses et les conversions qu'il aurait obtenues. Il est l'auteur d'un Éloge d'Origène et d'un Symbole de foi trinitaire.
    • Grégoire le Thaumaturge, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Grégoire le Thaumaturge, Wikipédia l'encyclopédie libre (4 octobre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 5 novembre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Grégoire_le_Thaumaturge.

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    Saint Guillaume de Bourges  

    Archevêque de Bourges, né au milieu du XIIe siècle, sortait de l'illustre famille des comtes de Nevers, et fut élevé à Soissons par Pierre l'Ermite, son oncle. Il fut admis chez les cisterciens de Pontigny en Bourgogne et fut nommé abbée de Chaalis. Il fut l'évêque des pauvres, ce qui lui valut l'opposition des chanoines de Bourges, et du roi Philippe-Auguste. Il mourut en l'an 1209.

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    Saint Gérasime (en lat. Gerasimus)

    Abbé en Palestine, né en Lycie vers le commencement du Ve siècle. Il fonda un monastère sur les rives du Jourdain, dans le désert de Jéricho, et accomplit de grandes œuvres de pénitence. On rapporte que Gérasime ayant guéri un lion qui s’était enfoncé une épine dans le pied, cet animal lui resta toujours tellement attaché qu’il expira de douleur lorsqu’il vu expirer son bienfaiteur. Saint Gérasime mourut l’an 475.

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    Saint Hermile ou Hermyle (en lat. Hermylus)

    Hermile fut martyr à Singidone dans la Mysie avec saint Stratonique, pendant la persécution de l'empereur Licinius. Il eut à subir d'affreux supplices, après lesquels il fut précipité dans le Danube vers l'an 320.

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    Saint Hilarion de Gaza

    Abbé à Gaza, né en 292 à Tagathe et mort en 372 à Chypre. Il étudia sous saint Antoine et mena une vie solitaire à Gaza. Sa vie a été écrite par saint Jérôme en 390 et par saint Épiphane de Chypre. Il est présenté comme le père du monachisme palestinien.

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    Saint Homobon ou Hommebon (en lat. Homobonus)

    Marchand, né au début du XIIe siècle à Crémone, en Italie, et mort dans la même ville en 1197. Il mena une vie de prière et de charité, allant visiter et soulager les pauvres, réunissant les enfants à l’abandon pour les éduquer et mettant la paix dans les familles.

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    Saint Honorat d'Arles

    Saint Honorat est né dans les Gaules d'une illustre famille, originaire de Rome, vers la fin du IVe siècle. Après avoir embrassé la foi chrétienne, il se retira dans la petite île de Lérins, aujourd'hui l'île Saint-Honorat, et y fonda vers l'an 400 l'abbaye de Lérins. Il fut élu évêque d'Arles en 429 et mourut trois ans plus tard.
    • Pétin, L.-M.,Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 1364-1365. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 27 février 2013.https://gallica.bnf.fr/.
    • Honorat d'Arles, Wikipédia l'encyclopédie libre (15 novembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 27 février 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Honorat_d'Arles.

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    Saint Ignace

    (fin Ier s. - déb. IIe s.). Père apostolique, traditionnellement le deuxième évêque d'Antioche. Il aurait subi le martyre à Rome sous Trajan. On lui attribue les sept Lettres à différentes communautés chrétiennes. Fête le 1er fév.
    • Ignace (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Saint Ildefonse (en lat. Ildefonsus)

    Évêque de Tolède, né dans cette ville en l'an 607 et mort en 667. Il étudia à Séville sous la conduite de saint Isidore de Séville, dont il devint le plus illustre disciple. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, entre autres un Traité des écrivains ecclésiastiques, des sermons et des lettres : le plus célèbre est son Traité de la Virginité perpétuelle de Marie.

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    Saint Isidore d’Alexandrie

    Saint Isidore, surnommé le Xenodoque ou l’Hospitalier, prêtre et solitaire, naquit en Égypte vers l’an 318. Il passa plusieurs années dans les solitudes de la Thébaïde et de Nitrie, et fut ensuite ordonné prêtre de l’église d’Alexandrie par saint Athanase qui le chargea de l’office d’hospitalier. Théophile, patriarche d’Alexandrie, l’ayant pris en aversion, le chassa de son église et de la Palestine. Saint Isidore se réfugia à Constantinople en l’an 400, où il fut reçu de saint Jean Chrysostôme. Il mourut quelques années plus tard, en 404.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 1432-1433. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 18 juin 2013.https://gallica.bnf.fr/.
    • Richard, Charles Louis, Bibliothèque sacrée, ou Dictionnaire universel historique, dogmatique, canonique, géographique et chronologique des sciences ecclésiastiques, t. 13, Paris, Boiste fils ainé, 1824, pp. 470-471. Livre numérique Google, Internet, 18 juin 2013. https://books.google.fr/.

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    Saint Jacques l'Ermite ou Jacques l'Ascète

    Solitaire en Palestine au VIe siècle, ermite au pied du Mont-Carnel.

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    Saint Jacques le Persan

    (IVème siècle) Bien qu'il ait été l'ami de Yasdagerd, roi des Perses, il n'en fut pas moins arrêté et torturé quand il se convertit au christianisme. Décapité et coupé en morceaux, il entra dans la gloire de Dieu.

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    Saint Jacques, dit le Majeur

    L'un des douze disciples de Jésus Christ qui serait mort par le sabre sur ordre d'Hérode Agrippa Ier (Actes des Apôtres 12, 2). Il est considéré comme l'apôtre de l'Espagne car, selon une légende, son tombeau se trouverait dans la ville de Compostelle en Galice.
    • Jacques de Zébédée, Wikipédia l'encyclopédie libre (21 novembre 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1er décembre 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_de_Z%C3%A9b%C3%A9d%C3%A9e.
    • Jacques (saint) dit le Majeur, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Saint Jean Chrysostome

    Docteur de l'Église et prêtre d'Antioche vers 349 ap. J.-C. ; c'est un saint de l'Église catholique romaine, de l'Église orthodoxe et de l'Église copte. Il devint célèbre pour sa prédication et son éloquence, d'où vient son surnom de Chrysostome, en grec chrysóstomos, littéralement Bouche d'or. Cependant, son œuvre, qui comporte des traités ascétiques et un grand nombre d'homélies, ne supporta ni le luxe du haut clergé ni l'adultère de l'impératrice, ce qui lui valut d'être enfin exilé en 404.
    Parmi ses nombreux ouvrages écrits, son traité Sur la virginité est régulièrement cité dans notre anthologie.
    • Jean Chrysostome, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Jean Chrysostome, Wikipédia l'encyclopédie libre (3 juillet 2024), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 19 août 2024. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Chrysostome.

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    Saint Jean l'Aumônier

    Jean l'Aumônier, patriarche d'Alexandrie, naquit vers l'an 556 à Amathonte en Chypre, dans une famille noble et riche. Il s'engagea de bonne heure dans l'état du mariage, mais ayant perdu sa femme et ses enfants, il résolut de renoncer entièrement au monde. Il entra alors dans l'Église et déménagea à Alexandrie en Égypte, où il fut nommé archevêque et patriarche de la ville en 608. Dès son arrivée, il recensa les pauvres et les sans domicile fixe. Jean les logea tous dans son palais patriarcal et la nourriture ne manqua jamais grâces aux prières et miracles de celui-ci. Lors de l'invasion de la Palestine par les Perses, de nombreux réfugiés vinrent se cacher à Alexandrie. Jean les accueillit chez lui avec un grande générosité. Les Perses ayant envahi l'Egypte, saint Jean, afin d'échapper à leur fureur, s'embaraqua pour l'île de Chypre. Il mourut à Amathonte, vers l'an 619, âgé de soixante-quatre ans.

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    Saint Jean l'Évangéliste (Apôtre)

    Un des douze  principaux apôtres, on l'appelle Jean l'Apôtre, Jean l'Évangéliste, Jean le Théologien, ou Le disciple que Jésus aimait pour le distinguer de Jean le Baptiste. Saint Jean avait été choisi vierge et resta vierge toute sa vie. Selon saint Jérôme, cette pureté lui mérita la garde de Marie, la mère de Jésus. Saint Jean assista à la Transfiguration et à la Passion, et accéda avec saint Pierre au tombeau vide. Saint Jean mourut à Éphèse, âgé d'environ quatre-vingt-quatroze ans. La tradition lui attribue la quatrième Évangile, trois épîtres, et l'Apocalypse.

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    Saint Jean-Baptiste

    Saint-Jean Baptiste (aussi appelé le Baptiste) fut un prophète juif. Les Évangiles reconnurent en lui certaines qualités chrétiennes ; ainsi fut-il surnommé le Précurseur. Il vécut dans le désert (possiblement celui de Juda) et trouva des disciples, leur prêchant la conversion intérieure et annonçant la venue prochaine du Messie. Selon Marc I,IX Jésus fut baptisé par lui dans l’eau du Jourdain, où il pratiquait d’habitude le baptême. Il mourut par décollation (décapitation) sur un ordre donné par Hérode Antipas, comme demandé par Salomé (princesse juive). Elle aurait dansé devant Antipas, son oncle, et demanda la décollation comme récompense.
    • Jean-Baptiste (saint) ou le Baptiste, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Saint Jean de Canope

    Saint Jean fut martyr à Canope en Egypte sous l'empereur Maximin II. Il fut arrêté et accablé de coups avec saint Cyr pour avoir encouragé une femme chrétienne et ses trois filles à se convertir au christianisme. On leur brûla les côtes avec des torches ardentes, puis l'on mit du sel et du vinaigre dans leurs plaies pour les rendre plus douloureuses. Ils furent ensuite décapités le 31 janvier 311.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 42. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 3 décembre 2012. https://gallica.bnf.fr/.

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    Saint Joachim

    Époux de sainte Anne et père de la Vierge Marie, selon la tradition catholique et orthodoxe. L’Écriture sainte ne fait de lui aucune mention formelle. Il aurait vécu au premier siècle.

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    Saint John Fisher (en fr. Jean Fisher)

    Évêque de Rochester et cardinal anglais, né vers 1469 et mort en 1535. Il défendit avec zèle le catholicisme et s’opposa vivement au divorce du roi Henri VIII avec Catherine d’Aragon. Il fut emprisonné en Angleterre pour avoir refusé de prêter le serment de succession qui reconnaissant comme héritier légitime du trône la progéniture de Henri VIII et d’Anne Boleyn. En 1535, le pape Paul III le fit cardinal et Henri VIII répliqua en le faisant décapité à la Tour de Londres. Il fut canonisé en 1955.
    • Jean Fisher (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • John Fischer, Wikipédia l'encyclopédie libre (27 mars 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1 mai 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/John_Fisher.

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    Saint Joseph

    Dans l'Évangile, Saint Joseph est l'époux de Marie et père nourricier de Jésus. Il est présenté comme un homme justequi a accepté d'accueillir Marie et son enfant suite au message de l'ange.
    • Joseph (Nouveau Testament), Wikipédia l'encyclopédie libre (30 octobre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 5 novembre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_(Nouveau_Testament).
    • Joseph (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Saint Josse ou Jodoc (en lat. Jodocus)

    Prêtre dans le Ponthieu, né vers la fin du VIe siècle. Il était fils de Judhaël, qui régnait sur l’Armorique ou la Bretagne, sous le nom de comte de Domnonée. Il avait un frère, nommé Judicaël, qui, ayant succédé à son père, prit le titre de roi de Bretagne ; mais en 516, Judicaël quitta le trône et laissa sa couronne à Josse, qui y renonça aussi à son tour, préférant vivre en ermitage et se consacrer à Dieu. Il mourut dans son ermitage après avoir accompli le pèlerinage de Rome, vers l’an 668.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 166-167. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 20 juin 2013.https://gallica.bnf.fr/.
    • Saint Josse, Wikipédia l'encyclopédie libre (16 juin 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 20 juin 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint_Josse.

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    Saint Julien (en lat. Julianus)

    Prêtre et martyre à Terracine avec saint Césaire, subit un long emprisonnement, et fut ensuite mis dans une sac et jeté à la mer, d’où son corps fut retiré par saint Félix, prêtre, et par saint Eusèbe, moine, qui lui rendirent les devoirs de la sépulture. On croit qu’il souffrit sous l’empereur Trajan.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 178. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 5 juillet 2013.https://gallica.bnf.fr/.

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    Saint Julien l'Hospitalier

    Martyr et époux de sainte Basilisse. Un jour, rentrant de la chasse, Julien trouva donc dans son lit un homme et une femme, qu'il pensa être sa femme et un amant; il les tua tous les deux. Mais c'étaient ses parents, dont la mort de sa main avait été prédit.
    Julien s'enfuit et vit dans la pauvreté. Les deux époux finirent par consacrer tous leurs biens à des œuvres de charité et firent de leur maison une espèce d'hôpital pour les pauvres et les malades. Julien fut martyrisé, vers l'an 313, sous l'empereur Maximin II. Il est notamment le patron des charpentiers, des hôteliers et des passeurs.

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    Saint Jérôme

    Ce Père de l’Église, qui vécut de 342 à 420, connu pour son rigorisme, mena une vie austère, d’abord en ermite dans le désert en Syrie. Après un séjour à Rome pour établir la Vulgate, la première version latine de la Bible, il passa les trente dernières années de sa vie isolé dans un monastère en Palestine.
    En 393, il écrit un traité polémique Contre Jovinien (en lat. Adversus Jovinianum), où il critique les thèses du moine Jovinien, qui était un opposant de l'ascétisme chrétien au IVe siècle.
    On a aussi un recueil de ses Epîtres.
    • Saint Jerôme, 342-420, Le dossier pédagogique, Bibliothèque nationale de France, Internet, 21 janvier 2010.
    • Jérôme de Stridon, Wikipédia l'encyclopédie libre (5 octobre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 22 octobre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jérôme_de_Stridon.

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    Saint Kentigern ou Mungo (en lat. Kentigernus)

    Premier évêque de Glasgow en Écosse, né vers l'an 516 et mort vers l'an 601. Il est également connu sous le nom de Mungo qui signifie le bien-aimé.

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    Saint Laurent

    Diacre romain d'origine espagnole. Lors des persécutions de l'an 258, Laurent fut arrêté et torturé, d'abord à coups de fouet, puis étendu et attaché sur un gril, de manière que les charbons placés au-dessous et à demi allumés ne consument sa chair que peu à peu.
    • Laurent de Rome, Wikipédia l'encyclopédie libre ( 24 novembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 26 novembre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Laurent_de_Rome.
    • Laurent (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Saint Laurent Justinien

    Né en 1381 à Venise, Saint Laurent Justinien était un religieux catholique italien au XVe siècle. Il fut l'évêque de Castello et le premier patriarche de Venise. Considéré comme un grand réformateur, il est l'auteur des Degrés de la perfection. Il mourut en 1455 et fut canonisé en 1690 par le Pape Alexandre VIII.
    • Laurent Justinien, Wikipédia l'encyclopédie libre (15 novembre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 15 mars 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Laurent_Justinien.
    • Laurent Justinien (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Saint Leuce (en lat. Leucius)

    Martyre à Apollonie, souffrit avec saint Thyrse et saint Callinique pendant la persécution de Dèce; il ne fut pas décapité avec ses compagnons, mais il mourut avant d'avoir été frappé du glaive. 28 janiver
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 263. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 26 novembre 2012. https://gallica.bnf.fr/.

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    Saint Luc (Apôtre)

    Auteur du troisième Évangile, Luc est identifié avec le compagnon de saint Paul de L'Épître aux Colossiens, (IV:XIV). En plus, la tradition lui attribue les Actes des Apôtres.
    • Luc (saint) , Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Saint Lucien d’Antioche

    Prêtre et martyr, né à Samosate, en Syrie, vers l’an 235. Il fonda l’école exégétique d’Antioche, qui se dresse contre l’interprétation allégorique de l’école d’Alexandrie et s’attacha à l’interprétation littérale et historique de la Bible. Il fut arrêté au moment de la persécution de Dioclétien et détenu pendant près de neuf ans. Au milieu des tourments qu’on lui faisait endurer, il ne cessait de répéter : Je suis Chrétien. Il fut décapité par ordre de Maximin II le 7 janvier 312.

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    Saint Lucillien ou Lucien

    Martyr chrétien et époux de sainte Paule. Lucillien, Paule et leurs quatre enfants, Claude, Hypatios, Paul et Denys, furent arrêtés à Nicomédie et soumis à de cruelles tortures. Les enfants furent décapités et Saint Lucillien fut crucifié dans le désert. Sainte Paule, qui les avait soignés dans leur prison, fut décapitée.

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    Saint Léon

    Saint Léon fut évêque de Nicée en Thrace et martyr au IXe siècle. Il fut emmené captif chez les Bulgares et eut à subir divers tourments de la part de leur roi Crumnus, qui haïssait la religion chrétienne, et qui lui fit fendre le ventre. Il est fêté chez les Grecs le 22 janvier.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 246. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 26 novembre 2012. https://gallica.bnf.fr/.

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    Saint Macaire d'Alexandrie 

    Saint Macaire, né vers 293, était confiseur à Alexandrie. À l'âge de 40 ans, il décida de devenir moine au désert auprès d'Antoine. Devenu prêtre, Macaire était célèbre pour ses austérités extraordinaires et ses exploits ascétiques. À partir de 335 et pendant sept ans, il ne vécut que de légumes et d'herbes crues. La rigueur de son ascèse le fit reconnaître. Il vécut une soixantaine d'années au désert et mourut en 393. On a de saint Macaire un Discours sur la mort des justes, et on lui attribu aussi les Règles des Moines, ouvrage qui se trouve dans le Codex regularum.

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    Saint Macédone ou Macédoine

    Anachorète en Syrie au IVe siècle. Il vécut près de 70 ans en ermite sur une montagne près d’Antioche. Saint Théodoret rapporte que plusieurs malades furent miraculeusement guéris avec l’eau sur laquelle Macédone avait fait le signe de la croix. Il mourut en l’an 430.

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    Saint Marc

    Un des douze apôtres choisis par Jésus-Christ. L'Évangile selon Marc est le deuxième des quatre évangiles du Nouveau Testament, et aussi le plus bref et le plus ancien de ces livres bibliques, centré sur la vie adulte de Jésus.
    • Évangile selon Marc, Wikipédia, l'encyclopédie libre (24 décembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 29 janvier 2013.https://fr.wikipedia.org/wiki/Évangile_selon_Marc.
    • Évangile (Marc), Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Saint Marcellien

    Martyr à Rome et fils de saint Tranquillin. Il fut arrêté avec saint Marc, son frère, en l'an 286, et tous les deux furent condamnés à mort sous l'ordre de Fabien, lieutenant du préfet de la ville. Ils furent l'un et l'autre attachés au poteau et, après vingt-quatre heures, on leur enfonça une lance dans le côté.
    • Pétin, L.-M.,Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 571. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 18 mars 2013.https://gallica.bnf.fr/.

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    Saint Marcel 

    Marcel, pape et martyr, était prêtre de l'Église romaine au début du IVe siècle. Son pontificat ne dura que deux ans (308-309). La juste sévérité dont il usa envers un chrétien qui avait apostasié pendant la dernière persécution, déplut au tyran Maxence, qui le bannit de Rome. Maxence le condamna à exercer l'office de valet d'écurie, et Marcel mourut dans cet état en l'an 310. Quoiqu'il n'ait pas versé son sang pour Jésus-Christ, ce qu'il souffrit pour la religion lui a fait donner le titre de martyr.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 367-368. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 7 mai 2013. https://gallica.bnf.fr/.
    • Marcel Ier, Wikipédia l'encyclopédie libre (16 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 7 mai 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Marcel_Ier.

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    Saint Marcoul, Marcouf ou Marculphe

    Abbé près de Coutances au VIe siècle. Il est célèbre par son zèle missionnaire, l'austérité de sa vie et ses miracles. Il est connu comme guérisseur des écrouelles.

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    Saint Martin de Tours (surnommé Saint Martin le Miséricordieux

    Évêque de Tours, né à Sabarie dans la Pannonie, en 316, et mort à Candes en 397. Il est un des principaux saints de la chrétienté et le premier saint à être vénéré sans avoir subi le martyre. Sa Vie par son disciple Sulpice Sévère répandit son culte dans toute la Gaule ; son tombeau devint le centre d'un important pélerinage.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 425-432. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 5 juillet 2013.https://gallica.bnf.fr/.
    • Martin de Tours, Wikipédia l'encyclopédie libre (4 juillet 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 5 juillet 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint_Martin.

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    Saint Materne (en lat. Maternus)

    Évêque de Cologne et de Trèves, que le Martyrologe romain fait disciple de saint Pierre, peut-être parce qu'il fut envoyé dans les Gaules par le saint-siége, vers la fin du IIIe siècle, pour y prêcher l'Évangile, fonda successivement les diocèses de Cologne et de Trèves, dont il fut le premier évêque.

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    Saint Matthieu

    Appelé Lévi par Marc et Luc, Matthieu est l'un des douze apôtres. Son évangile est le premier des quatre évangiles canoniques; il raconte la passion, l'envoi en mission, la mort et la résurrection du Christ selon la perspective de Matthieu en s'appuyant beaucoup sur l'Évangile selon Marc.
    • Évangile selon Matthieu, Wikipédia l'encyclopédie libre (25 septembre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 28 septembre 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Évangile_selon_Matthieu.
    • Matthieu (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Saint Michel ou Michaël, archange (en héb. Mîkhâ'el, qui est comme Dieu)

    Dans la Bible (Daniel, X, 13), Michel est un archange préposé au peuple juif. Dans la tradition chrétienne, saint Michel est le plus grand des anges. Il est fêté principalement les 29 septembre et 8 novembre. Il est souvent représenté en chevalier ailé qui terrasse le Diable (allégorie de la victoire de la foi chrétienne sur le mal). Il est également représenté avec la balance du jugement dernier.
    • Paul, André, MICHEL saint, archange, Encyclopædia Universalis France en ligne (2014), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 16 avril 2014. https://www.universalis.fr/encyclopedie/michel/.
    • Michel ou Michaël, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Michel (archange), Wikipédia l'encyclopédie libre (15 avril 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 15 avril 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_(archange).

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    Saint Moncain ou Mochua (en lat. Munchinus

    Abbé en Irlande au VIe siècle. Il embrassa d'abord la carrière militaire, mais il renonça au monde pour embrasser l'état monastique. On dit qu'il bâtit cent vingt cellules et trente églises. Il construisit la première église en pierre que l'Irlande ait connue. Il mourut à Dagrinis, en 622, âgé de 99 ans.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 518. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 14 mai 2013. https://gallica.bnf.fr/.

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    Saint Mélas 

    Évêque de Rhinocolure en Égypte vers la fin du IVe siècle. Il fut dénoncé comme chrétien lors de la persécution de l'empereur Valens. Il offrit à manger aux commissaires chargés de l'executer et, ignorant son identité, les commissaires acceptèrent. Mélas leur déclara ensuite qu'il était celui qu'ils cherchaient, ce qui provoqua l'admiration des envoyés de l'empereur. Mélas endura l'exil et d'autres mauvais traitements pour la foi orthodoxe, puis mourut en paix sous Théodose.

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    Saint Mélèce d’Antioche

    Évêque d’Antioche de Syrie, né vers 310. Il fut exilé plusieurs fois par les empereurs ariens, mais l’avènement de l’empereur Théodose le Grand lui permit de retrouver son trône patriarcal. Il joua un rôle prépondérant au concile œcuménique de Constantinople en 381 pendant lequel il mourut.

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    Saint Neophyte (en lat. Neophytus)

    Neophyte, martyr à Nicée en Bithynie, n'avait que quinze ans lorsqu'il fut arrêté comme chrétien, et, sur son refus de sacrifier aux idoles, il fut batu de verges, jeté dans une fournaise ardente et ensuite exposé aux bêtes. Mais comme après ces supplices, qui ne lui avaient fait aucun mal, il continuait à confesser Jésus-Christ, on le décapita, pendant la persécution de Dioclétien, selon l'opinion de quelques martyrologistes. Martyr au début du IVe siècle.

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    Saint Nicolas (surnommé le Grand et le Thaumaturge

    Évêque de Myre, en Lycie (déb. IVe s.). La légende le présente nourrisson, refusant le vendredi le sein maternel et, plus tard, ressuscitant trois petits enfants égorgés et mis au saloir par un aubergiste. Dans la mythologie enfantine des pays nordiques, il est le Père Noël (Santa Claus). Patron de la Russie et des avocats.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 553-554. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 18 novembre 2013. https://gallica.bnf.fr/.
    • Nicolas (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Saint Nicostrate

    Chef de la Cour Impériale à Rome dans la seconde moitié du troisième siècle et mari de Sainte Zoe. Nicostrate fut emprisonné par l'empereur Dioclétien après avoir été converti au christianisme par saint Sébastien. Nicostrate fut torturé et jeté dans la mer avec Claude, Castor et Victorin.
    • Godescard, Jean François, La vie des saints, pères et Martyrs, Paris, Furne et Ce., 1844, p.45-46.

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    Saint Odilon (en lat. Odilo

    Saint Odilon, né en 962, fut le cinquième abbé de Cluny. Il était d’une grande bonté et fut surnommé le Débonnaire. Il mourut en 1049, âgé de 87 ans.

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    Saint Olympe

    Saint Olympe, né d'une illustre famille de Bourgogne vers la fin du Ve siècle, donna naissance à la ville de Saint-Claude, en permettant aux séculiers de s'établir dans ce lieu et en leur donnant du terrain pour y bâtir des maisons. Il mourut à un âge avancé, en 566.
    • La Semaine religieuse de Lyon et de la Province, T. 2., Lyon, Impr. Ferlay, 1864, pp. 141-142. Livre numérique Google, Internet, 4 novembre 2013. https://books.google.fr/.
    • Ferroul-Montgaillard, Abbé, Histoire de l'abbaye de St-Claude, depuis sa fondation jusqu'à son érection en évèché, t. 1, Lons-le-Saunier, F. Gauthier, 1854, pp. 198-207. Livre numérique Google, Internet, 4 novembre 2013. https://books.google.fr/.

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    Saint Paul

    Paul naquit à Tarse (ville de l’ancienne province romaine Cilicie en Turquie) environ 5 av. J.-C. Il fut un des douze apôtres du Christ et il travaillait en particulier auprès des non-juifs, ce qui lui a donné le surnom l’Apôtre des gentils. Nous connaissons son travail grâce aux Actes des Apôtres et à ses quatorze Épîtres. Juif fervent, nommé Saül, il commença par lutter contre le christianisme, pourtant, à cause d’une vision du Christ sur le chemin de Damas, il changea d’avis et se convertit. Dès lors, il fit trois voyages missionnaires en Asie Mineure, Macédoine et Grèce pour fonder d’autres communautés proto-chrétiennes. Il fut accompagné pendant ces voyages par les apôtres Barnabé et Marc et par les compagnons Timothée, Tite et Silas. Paul fut arrêté à Jérusalem, incarcéré et ensuite transféré à Rome où, selon la tradition, aurait été exécuté (vers 62 ou 64 ap. J.-C.).
    • Paul (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Saint Paul le Simple

    Un simple cultivateur égyptien trompé par sa femme, Paul était un ermite en Égypte. Il laissa sa femme à son amant et s'en fut au désert rejoindre Saint Antoine qui l'instruisit des voies spirituelles et de la fidélité à Dieu.
    • Paul the Simple, Wikipédia l'encyclopédie libre (22 août 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1 octobre 2012. https://en.wikipedia.org/wiki/Paul_the_Simple.
    • St. Paul the Simple, Catholic Encyclopedia, New York, Robert Appleton Company, 1913.

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    Saint Philémon

    Martyr à Alexandrie au début du IVe siècle avec saint Apollone.
    Il y a plusieurs versions de son martyr. Selon l'Église copte orthodoxe de France, Philémon fut arrêté après avoir confessé sa foi en Jésus Christ et, sous l'ordre du gouverneur d'Antinoë, fut transpercé avec des flèches. Une autre version raconte que Philémon fut pendu à un arbre et criblé de flèches à Thèbes en Égypte, sous l'empereur Dioclétien, en même temps qu'Apollone, le gouverneur Arien et ses quatre gardes du corps. Une dernière raconte que Philémon et Apollone furent arrêtés, étendus sur le chevalet et condamnés au supplice du feu. À peine furent-ils montés sur le bûcher, qu'une prière d'Apollone éteignit subitement les flammes. Le préfet d'Alexandrie les fit ensuite jeter dans la mer.

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    Saint Phocas de Sinope

    Martyr et jardinier à Sinope au IVe siècle. Phocas avait fait de sa maison une espèce d'hospice où il recevait les voyageurs qui ne savaient où loger. Il fut dénoncé comme chrétien lors de la persécution de l'empereur Dioclétien et a offert l'hospitalité aux soldats chargés de l'exécuter. Ignorant son identité, les soldats ont accepté l'invitation. Pendant la nuit, Phocas a creusé sa propre fosse, a prié pour lui-même, puis au réveil des soldats leur a révélé son nom. Il fut décapité et enterré dans la tombe qu'il avait creusée lui-même.

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    Saint Phostère (en lat. Phosterius)

    Abbé en Orient au XIIIe ou XIXe siècle. Il se retira sur une montagne, à l'écart de tous les bruits du monde, et fut nourri par un ange comme Elie. Il est honoré le 5 janvier.
    • Martin, Simon, Les sacrées reliques du désert, Paris, Georges Iosse, 1655, pp. 23-24. Livre numérique Google, Internet, 9 mai 2013. https://books.google.fr.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 723. Bibliothèque numérique Gallica, 9 mai 2013. https://gallica.bnf.fr/.

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    Saint Pierre

    Dans les Evangiles de la Bible, Pierre est le principal apôtre. Jésus qui lui donna son nom de Képhas Pierre : Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Église (Matthieu XVI, 18) ; jusqu’alors, Pierre s’appelait Simon et il était un pêcheur sur le lac de Tibériade en Galilée. Pierre fut le premier à suivre Jésus, avec son frère, André. Tous les deux devinrent ensuite des apôtres. Pierre assista à plusieurs miracles religieux et événements majeurs pendant sa vie, notamment la Transfiguration, la Passion et l’arrestation de Jésus. Il vit également le tombeau de Jésus vide; par la suite, avec les douze autres apôtres, il assista à l’apparition du Christ dans la grotte. Selon Jean XXI, 15-17, Pierre devint le chef de l’Église de Jésus après la Résurrection. En outre, selon la Tradition Catholique Romaine, il aurait été le premier évêque de Rome. En 64, sous Néron, il fut martyrisé. On attribue à Pierre deux Épîtres canoniques, écrites sous son nom.
    • Pierre (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Saint Pierre Chrysologue ou Pierre de Ravenne

    Né à Imola dans la Romagne, saint Pierre Chrysologue, c'est-à-dire « qui parle d'or », fut théologien et archevêque de Ravenne vers l'an 433 jusqu'à sa mort, en 450. Beaucoup de ses sermons furent publiés, de son vivant et par la suite.

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    Saint Polycarpe (en lat. Polycarpus)

    Évêque de Smyre et martyr au IIe siècle. Il était un disciple direct de l'apôtre Jean et fut brûlé vif pour sa foi en Jésus-Christ.

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    Saint Pontien (en lat. Pontianus)

    Martyr à Spolète sous l'empereur Marc-Aurèle au IIe siècle. Il fut d'abord cruellement frappé de verges par order du juge Fabien, qui le fit ensuite marcher sur des charbons ardents. Cependant, ses pieds n'éprouvèrent aucune brûlure. Les chevalets se brisèrent quand on voulut le torturer, et il fut nourri par un ange dans la prison où l'on avait prétendu le laisser mourir de faim. Il fut également exposé à des lions qui ne lui firent aucun mal. La décapitation termina cette longue série de supplices.

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    Saint Potit (en lat. Potitus)

    Potit fut martyr en Sardaigne au IIe siècle. Il souffrit sous le président Gélase, pendant la persécution de l'empereur Antonin.

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    Saint Prior ou Pior

    Ermite de Nitrie, saint Prior était originaire d'Égypte et fut l'un des premiers disciples de saint Antoine. Il mena la vie érémitique dans le désert de Nitrie pendant plus de cinquante ans. Il mourut sur la fin du IVe siècle, âgé d'environ cent ans.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 813-814. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 1 mai 2013. https://gallica.bnf.fr/.

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    Saint Remi (en lat. Remigius)

    Évêque de Reims et apôtre de la nation française, né à Laon vers 437 et mort à Reims vers 530. Il organisa l'évangélisation de l'est de la France. Son influence amena la conversion de Clovis qu'il baptisa vers 500.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 867-869. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 6 mars 2014. https://gallica.bnf.fr/.
    • Remi (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Saint Ricmire ou Rigomé (en lat. Richmirus)

    Abbé dans le Maine et originaire de la Touraine. Il bâtit un monastère et une église dans le diocèse du Maine en l'honneur de Saint Pierre. Il devint célèbre par ses vertus et par ses miracles. Il rendit la vue à un aveugle, en faisant sur ses yeux le signe de la croix. Il mourut au VIIe siècle.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 883-884. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 15 mai 2013. https://gallica.bnf.fr/.

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    Saint Rigobert ou Robert de Reims (en lat. Rigobertus)

    D'abord abbé bénédictin d'Orbais, saint Rigobert fut nommé archevêque de Reims en 690. Il fut chassé de son siège par son filleul Charles Martel, duc des Francs, et termina sa vie dans la retraite et la prière dans son domaine de Gernicourt. Il mourut vers l'an 740.

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    Saint Romuald (en lat. Romualdus

    Saint Romuald, né à Ravenne vers l'an 951, et décédé en 1027, fut fondateur de l'ordre des Camaldules (branche autonome de l'Ordre de Saint-Benoît). Il se fit d'abord moine au monastère bénédictin de Saint-Apollinaire, qu'il quitta au bout de trois ans pour devenir ermite. Vers 1012, sa réputation de sainteté fut bien établie et un grand seigneur lui fit don d'un domaine à Camaldoli en Toscane, dont il fit le premier ermitage des Camaldules. Troublé dans sa solitude par de nombreux visiteurs, il se retira dans un monastère isolé où il mourut. Il est invoqué contre les troubles psychiques.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 906-910. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 16 mai 2013. https://gallica.bnf.fr/.
    • Romuald de Ravenne, Wikipédia l'encyclopédie libre (17 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 14 mai 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint_Romuald.

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    Saint Sabinien ou Savinien

    Premier évèque de Sens. Il fut envoyé de Rome vers les Gaules avec saint Potentien et saint Altin par le saint-siége, vers le milieu du IIIe siècle, pour y prêcher l'Évangile aux infidèles. Il serait le fondateur de l'église Saint-Pierre-le-Vif de Sens. Il fut martyrisé dans cette ville avec ses compagnons.

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    Saint Samson (ou Saint Samson de Dol)

    Un des sept saints fondateurs de la Bretagne. Il fut mis avec un de ses cousins, nommé Magloire, sous la conduite de l'abbé Iltut, disciple de saint Germain d'Auxerre. Lorsqu'il fut en âge de se décider sur le choix d'un état, Samson se retira au monastère d'Inis Pyr. Quelques années plus tard, il s'établit à Dol-de-Bretagne et y vit jusqu'à sa mort, vers 565.
    • Godescard, Jean François,La vie des saints, pères et Martyrs, Paris, Furne et Ce., 1844, p.46.
    • Samson de Dol, Wikipédia l'encyclopédie libre (24 mars 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1 octobre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint_Samson.

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    Saint Sarbel (en lat. Sarbelius)

    Sarbel fut martyr à Edesse en Syrie au IIe siècle. Il était prêtre des idoles lorsqu'il fut converti au christianisme par saint Barsimée, évêque d'Edesse. Il fut arrêté avec sainte Barbée, sa sœur, qui s'était aussi convertie, et ils furent condamnés à mort par le président Lyrsias pendant la persécution de Trajan. Sarbel fut scié par le milieu du corps après avoir été lié entre deux pièces de bois.

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    Saint Saturnin

    Martyr au IVe siècle (v. 305) à Rome sous le règne de l'empereur Dioclétien. Saturnin fut longuement torturé sur le chevalet, brûlé avec des torches et enfin décapité.

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    Saint Siméon Stylite

    Siméon, dit l'Ancien, né à Sisan en 391, était fils d'un berger et gardait les troupeaux dans ses jeunes années. Il avait treize ans lorsqu'il alla se présenter au monastère gouverné par l'abbé Timothée pour être reçu en qualité de serviteur. Admis, il pratiquait toutes les austérités de la règle, et ses vertus, surtout son humilité et sa charité, lui gagnèrent bientôt l'estime et l'affection de tous les frères. Quelques années plus tard il se retira dans un ermitage, au pied du mont Télanisse, et plus tard, il se retira au sommet d'une colonne. Ces colonnes l'ont fait surnommer Stylite, du grec stylos, colonne. Saint Siméon vécut toute sa vie de façon austère. Il mourut en 460, laissant une lettre et un sermon qu'on trouve dans la Bibliothèque des Pères.

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    Saint Sisinnie (ou Sisinius)

    Martyr au IVe siècle. Il fut condamné à mort avec Saint Saturnin sous le règne de l'empereur Dioclétien. On leur fit brûler les côtes de flambeaux ardents et enfin les condamna d'avoir la tête tranchée. Ils furent enterrés sur la voie Salarienne avec vingt autres chrétiens. Plus tard, on les transporta dans une terre appartenant à une chrétienne nommée Lucine. Fêté le 8 août.
    • Godescard, Jean François, La vie des saints, pères et Martyrs, Paris, Furne et Ce., 1844, p. 356.
    • Tigeou, Jacq, Histoire de la vie, mort, passion et miracles des saincts, Lyon, Jean Pillehotte, 1593. Google livres, Internet, 26 novembre 2012.

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    Saint Sébastien

    Martyr romain (IIIe siècle). Selon les Actes de saint Sébastien (Ve s.), il aurait été capitaine de la garde prétorienne de Dioclétien et livré par ce dernier à ses arches comme chrétien. Sauvé par une chrétienne, il alla reprocher à Dioclétien de persécuter les chrétiens et fut bâtonné à mort.
    • Sébastien (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Saint Séverin

    Évêque de Naples (et de Septempede), et frère de saint Victorin au premier siècle.
    • Bulteau, Louis, Histoire de l'ordre de St. Benoit, t. 1, Paris, Antoine Dezallier, 1691, pp. 114-115. Livre numérique Google, Internet 15 mai 2013. https://books.google.fr/.

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    Saint Séverin, Évêque de Septempéda

    Né à Septempéda dans la Marche d'Ancône en Italie, dans une famille noble chrétienne à la fin du Ve siècle. Il mourut vers l'an 550.

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    Saint Sévérien de Césarée

    Martyr chrétien et époux de sainte Aquila. Sévérien et Aquila furent arrêtés et jetés dans les flammes pendant la persécution de l'empereur Dioclétien à Césarée de Mauritanie vers l'an 303.

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    Saint Thibaut ou Thibaud de Marly 

    Né à Marly à la fin du XIIe siècle, moine cistercien de l'abbaye des Vaux-de-Cernay dont il fut abbé de 1235 jusqu'à sa mort, en l'an 1247.

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    Saint Thierry ou Thierri, Évêque d'Orléans

    Saint Thierri est né vers le milieu du Xe siècle dans une famille distinguée de Château-Thierri et fut élevé à Sens dans le monastère de Saint-Pierre-le-Vif. Il fut appelé à la cour de France par le roi Robert et fut nommé évêque d'Orléans. Vers la fin de sa vie, il entreprit le pèlerinage de Rome, mais mourut en route, à Tonnerre, le 27 janvier 1022.
    • Baillet, Adrien,Les vies des Saints, t. 2., Paris, Jean-Th. Herissant, 1739, pp. 385-387. Livre numérique Google, Internet, 27 février 2013.https://books.google.fr.
    • Guérin, Paul, Les petits bollandistes vies des saints de l'Ancien et du Nouveau Testament d'après le Père Giry, t. 2, Paris, Bloud et Barral, 1882, pp. 46-49. Livre numérique Google, Internet, 25 février 2013.https://books.google.fr.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 962. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 25 février 2013.https://gallica.bnf.fr/.

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    Saint Thomas (Patriarche de Constantinople)

    Saint Thomas fut d'abord un diacre dans la Grande Église de Constantinople et plus tard, en 607, patriarche. Il fut pendant trois années, un pasteur zélé pour l'orthodoxie et la conduite évangélique des fidèles.

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    Saint Thomas d’Aquin

    Thomas d'Aquin (c. 1224-1274) est célèbre pour son œuvre théologique et philosophique. Considéré comme l'un des principaux maîtres de la philosophie scolastique et de la théologie catholique, canonisé en 1323, il fut proclamé docteur de l'Église en 1567. Son ouvrage le plus célèbre est sans doute sa Somme théologique écrit entre 1266 et 1273 et resté inachevé, mais il publia de son vivant beaucoup d'autres ouvrages.

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    Saint Thyrse

    Saint Thyrse fut martyr à Alexandrie à la fin du IIe siècle. Il fut arrêté avec saint Andoche, son compagnon, et saint Félix, son hôte, à Saulieu près d'Autun pour avoir prêché la religion chrétienne. Après avoir subi une longue et cruelle flagellation, ils furent suspendus en l'air par les pieds pendant un jour et puis jetés dans un feu.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 1178. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 26 novembre 2012. https://gallica.bnf.fr/.

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    Saint Thyrse d'Apollonie

    Martyr à Apollonie en Phrygie, au milieu du IIIe siècle, sous l'empereur Dèce. Il souffrit avec saint Leuce et saint Callinique, et son supplice aurait été celui du prophète Isaïe, la scie.
    • Guérin, Paul, Les petits bollandistes vies des saints de l'Ancien et du Nouveau Testament d'après le Père Giry, t. 1, Paris, Bloud et Barral, 1882, p. 583. Livre numérique Google, Internet, 13 février 2013.https://books.google.fr.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 1177-1178. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 13 février 2013.https://gallica.bnf.fr/.

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    Saint Théodore

    Saint Théodore, aussi Théodore Tiron, Théodore le Conscrit ou Théodore d'Amassée, est un personnage de la tradition chrétienne. Il était un soldat romain et fut condamné à être brûlé vif sous l'ordre de l'empereur Maximien au début du IVe siècle.

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    Saint Théodose le Cénobiarque ou le Grand

    Abbé en Palestine, né vers 424 en Cappadoce et mort en 529. Après de longues années de vie solitaire, il groupa autour de lui de nombreux disciples, près de 400 au moment de sa mort, et leur fit mener la vie commune dans les monastères qu'il avait bâtis.

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    Saint Tiburce

    Tiburce, martyr à Rome, était fils de saint Chromace (ou Chromatius), qui avait été vicaire du préfet de la ville sous les empereurs Carin et Dioclétien. Tiburce embrassa le christianisme en même temps que son père, en 283, tous les deux convertis par saint Sébastien. Amené pour ce motif devant le juge Fabien, il se mit à discourir sur divers points de la foi chrétienne. Dans la fureur, le juge ordonna de couvrir le pavé de charbons ardents et le força de marcher nu-pieds sur le brasier, ce qui fit Tiburce sans éprouver aucune douleur. Ce miracle ayant été attribuée à la magie, Tiburce fut conduit hors de la ville et décapité en l'an 286.
    • Cahier, Charles,Caractéristiques des Saints dans l'art populaire, t. 1., Paris, Poussielgue frères, 1867, p. 203. Livre numérique Google, Internet, 6 mars 2013.https://books.google.fr.
    • Pétin, L.-M.,Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 1179. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 6 mars 2013.https://gallica.bnf.fr/.

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    Saint Timothée

    Timothée vécut à Lystres, en Asie Mineure, au premier siècle. Selon les Actes des apôtres 17, il accompagna Paul pendant ses deux derniers voyages missionnaires. Il mourut à Éphèse (une cité d’Ionie, en Turquie). Il est le destinataire de deux Épîtres pauliennes.
    • Timothée (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Timothée de Lystre, Wikipédia l'encyclopédie libre (15 juin 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 27 juillet 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Timoth%C3%A9e_de_Lystre.

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    Saint Valentin (en lat. Valentinus)

    Saint Valentin fut prête de l'Église romaine et martyr au IIIe siècle. Il fut arrêté sous l'empereur Claude II parce qu'il donnait secours aux confesseurs détenus dans les prisons. L'empereur ordonna qu'on le fit battre de verges et le condamna ensuite à la décapitation. Valentin fut exécuté le 14 février 270.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 1217. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 26 novembre 2012. https://gallica.bnf.fr/.

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    Saint Valère (en lat. Valerius)

    Saint Valère, évêque de Trèves, fut envoyé par le saint-siége de Rome dans les Gaules, vers le milieu du IIIe siècle, et succéda à saint Euchaire, premier évêque de Trèves.

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    Saint Valérien

    L'un des quarante martyrs de Sébaste en Arménie, souffrit diverses tortures pendant la persécution de l'empereur Licinius, et fut ensuite condamné, ainsi que ses compagnons, à être exposé nu sur un étang glacé où ils moururent presque tous de froid. Comme ceux qui vivaient encore ne pouvaient plus marcher, à cause de l'engourdissement de leurs membres, on les chargea sur des voitures pour les conduire à un bûcher où leur corps furent livrés aux flammes, l'an 320. 10 mars. 
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 1222. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 3 décembre 2012. https://gallica.bnf.fr/.

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    Saint Valérien de Cimiez 

    Évêque de Cemèle ou Cimiez, sur les frontières de la Provence, Valérien est l'auteur de vingt Homélies avec une Epître adressée aux moines.

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    Saint Venceslas ou Wenceslas (en lat. Wenceslaüs)

    Duc de Bohême et martyr, né vers le commencement du Xe siècle, fils de Wardislas, duc de Bohême, et petit-fils de sainte Ludmille. Il favorisa le christianisme, une politique qui mécontenta les nobles sous sa tutelle. Il fut assassiné par son frère Boleslav Ier en l'an 938.

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    Saint Victorin

    Évêque d'Amiterne et martyr au premier siècle. Pour mener une vie plus pénitente, saint Victorin quitta son frère, saint Séverin, avec qui il vivait en ermitage, et se retira dans une grotte où d'abord il vécut dans une grande ferveur. Mais après y avoir demeuré un an, il fut séduit et vaincu par le démon qui lui apparut sous la forme d'une jeune fille. Il alla aussitôt confesser son pêché à son frère et s'imposa une grande pénitence.
    • Bulteau, Louis, Histoire de l'ordre de St. Benoit, t. 1, Paris, Antoine Dezallier, 1691, pp. 114-115. Livre numérique Google, Internet 15 mai 2013. https://books.google.fr/.

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    Saint Vincent

    Saint Vincent fut diacre et martyr à Valence au IVe siècle. Il fut arrêté et jeté en prison avec son évêque, saint Valérien, sous l'ordre de l'empereur Dacien. Il fut attaché sur le chevalet et on le déchira ensuite avec des ongles de fer. Malgré ses souffrances, il chantait, riait et répondait avec humour aux humeurs de ses bourreaux. Il fut torturé jusqu'à sa mort le 22 janvier de l'an 304.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 1262. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 3 décembre 2012. https://gallica.bnf.fr/.

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    Saint Vincent Ferrier (en esp. Vicente Ferrer)

    Prêtre de l'Ordre dominicain, né à Valence en 1355 et mort à Vannes en 1419. Il enseigna à Valence, prit parti pour Clément VII lors du grand schisme d'Occident, fut appelé en Avignon par Benoît XIII dont il fut le confesseur, mais s'en détacha et, en 1416, prononça l'acte de renonciation des rois de Castille, Aragon et Navarre à l'obédience de cet antipape. La fin de sa vie fut celle d'un prédicateur itinérant, en Italie, en Espagne, en France. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, notamment les Suppositions dialectiques et des Traités de la fin du monde, de la ruine, de la vie spirituelle, de la dignité ecclésiastique et de la foi catholique.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 1264-1267. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 5 novembre 2013. https://gallica.bnf.fr/.
    • Vincent Ferrier (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Vincent Ferrier, Wikipédia l'encyclopédie libre (7 avril 2024), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 20 mai 2024. https://fr.wikipedia.org/wiki/Vincent_Ferrier.

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    Saint Winoc ou Pinnock (en lat. Winocus)

    Abbé de Wormhout en Flandre et disciple de saint Bertin, né vers le milieu du VIIe siècle et mort en 717.

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    Saint Wulfran ou Vulfran (en lat. Wulfrannus)

    Archevêque de Sens et missionnaire, né vers le milieu du VIIe siècle. En 682, il fut nommé au siège épiscopal de Sens et, de là, partit évangéliser la Frise où il obtint la conversion du chef de ce pays. Il se retira au monastère de Saint Vandrille, où il mourut en 720. Il est patron d’Abbeville, qui possède ses reliques.

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    Saint Wulstan ou Wulfstan (en lat. Wulstanus)

    Né en 1008 à Icentum, dans le comté de Warwick, saint Wulstan fut évêque de Worcester de 1062 à 1095. Il fut le seul évêque à conserver son siège sous le règne de Guillaume le Conquérant après la conquête normande de l'Angleterre.

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    Saint Xenophon

    Saint catholique et orthodoxe du VIe siècle; fête le 26 janvier. Sénateur de Constantinople, il décide de quitter le monde avec l'accord de sa femme et s'installe dans le monastère de Palestine.

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    Saint Émilien (en lat. Æmilianus)

    Émilien fut soldat et martyr à Cyrthe en Numidie avec saint Agape et saint Secondin, évêques, et plusieurs autres, pendant la persécution de l'empereur Valérien. Il fut arrêté, incarcéré et exécuté en l'an 259.
    • Pétin, L.-M.,Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 847-848. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 6 mars 2013.https://gallica.bnf.fr/.

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    Saint Éphrem

    Docteur de l'Église, surnommé le docteur du Saint Esprit. C'était un diacre, théologien et auteur prolifique d'hymnes en langue syriaque, du VIe siècle, d'une très grande importance autant pour l'Église catholique que pour l'Église orthodoxe.
    • Éphrem le Syrien, Wikipédia l'encyclopédie libre (6 octobre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 26 novembre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Éphrem_le_Syrien.
    • Éphrem (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Saint Étienne 1er de Hongrie (en hong. Szent István)

    Né v.969 – 1038, fils de Ceysa, était le premier roi chrétien de Hongrie. Il imposa le christianisme à son royaume en accueillant les missionnaires et en combattant les Magyars païens lors de la révolte conduite par le chef Ajtony (v.1003). Il fut canonisé en 1081.
    • Étienne 1er de Hongrie, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 septembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 24 septembre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tienne_Ier_de_Hongrie.
    • Étienne 1er (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Godescard, Jean François,La vie des saints, pères et Martyrs, Paris, Furne et Ce., 1844, p.399-400.

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    Saint Étienne le Jeune

    Abbé et martyr, il naquit à Constantinople en 714. L'empereur Constantin V le fit conduire en prison, lui réservant à un supplice cruel. Étienne fut frappé de verges et ensuite traîné en chaînes par les rues, accablé de coups de pierres et de bâtons. Un des furieux lui chargea sur la tête un coup si violent qu'il lui fit jaillir la cervelle. On continua d'insulter son cadavre jusqu'à ce que ses membres fussentmis en pièces et que ses entrailles fussent répandues sur la terre.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 892-894. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 26 novembre 2012. https://gallica.bnf.fr/.

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    Sainte Agathe

    Sainte Agathe était une vierge et martyre au troisième siècle en Sicile. Née à Catane, dans une maison noble, Agathe se consacra à Dieu dès sa jeunesse et lui avait ainsi consacré sa virginité. Le gouverneur de Catane, Quintien, la convoitait et, malgré une entremetteuse, Aphrodisie, il ne parvint pas à la persuader de céder à sa passion. Irrité de sa fermeté, Quintien ordonna qu'on la reconduisit en prison, où elle souffrit les plus horribles tortures. Parmi les tortures qu'elle endura, on lui arracha les seins à l'aide de tenailles. Mais Saint Pierre, lui étant apparu dans une vision, la consola et guérit ses blessures. D'autres tortures finirent par lui faire perdre la vie et son décès fut accompagnée d'un tremblement de terre qui ébranla toute la ville.

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    Sainte Agnès

    Sainte Agnès de Rome (209-303 ap. J.-C.) était une vierge et martyre dont l'histoire est racontée par saint Damase, saint Ambroise et d'autres. À l'âge de douze ans, ayant refusée les avances du fils d'un préfet romain puisqu'elle était chrétienne et promise à Jésus-Christ, Agnès fut enfermée dans un lupanar. Lorsque le fils du préfet vint la conquérir, un démon l'étrangla et il mourut. Son père, le préfet, ordonna qu'Agnès soit brulée mais le feu l'épargna et tua le bourreau. Enfin Agnès fut égorgée. Elle est la patronne de la chasteté, des couples, de la pureté corporelle, des filles, des victimes de viol et des vierges.

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    Sainte Aldegonde

    Sainte et abbesse Franque, né vers 630, Aldegonde est la patronne du cancer et des plaies. Elle est la Sainte la plus reconnue des Saints Mérovingiens. Elle fit construire l'Abbaye de Mauberge entre 659 et 661, s'étant consacrée à Dieu suite à son refus de se marier. Elle mourut en 684 d'un cancer au sein.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 93-94. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 8 avril 2013.https://gallica.bnf.fr/.
    • Aldegonde, Wikipedia, the Free Encyclopedia (6 mars 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 15 mars 2012. https://en.wikipedia.org/wiki/Aldegonde.

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    Sainte Anastasie

    Selon la légende, Sainte Anastasie serait née à Rome vers le IVe siècle. Elle aurait épousé un homme païen nommé Publius. Elle fut martyrisée à Sirmium sur l'île de Palmaria (v. 304) lors de la persécution des chrétiens par l'empereur Dioclétien. Vers la fin du Ve siècle, la martyre devint l'un des saints vénérés à Rome et son nom fut ajouté au Canon de la messe.

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    Sainte Anne

    Épouse de saint Joachim et mère de la sainte Vierge Marie. On ignore les détails de sa vie et l’année de sa mort, mais elle aurait vécu au premier siècle. L’Écriture sainte ne fait d’elle aucune mention formelle.

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    Sainte Apolline (en lat. Apollonia

    Vierge et martyre en Alexandrie au IIIe siècle. Elle fut arrêtée en l'an 249 lors des persécutions de l'empereur Dèce. On lui cassa les dents en la frappant avec violence à la figure, ensuite on la conduisit hors de la ville, où l'on alluma un grand feu, dans lequel on menaça de la jeter si elle refusait de proférer certaines paroles impies. Elle se jeta elle-même au milieu des flammes. Elle est la patronne des dentistes et est invoquée contre les maux de dents.

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    Sainte Aquila de Césarée de Mauritanie

    Martyre chrétienne et épouse de saint Sévérien. Sévérien et Aquila furent arrêtés et jetés dans les flammes pendant la persécution de l'empereur Dioclétien à Césarée de Mauritanie vers l'an 303.

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    Sainte Archélaide ou Arquelaide (en lat. Archelaïs)

    Sainte Archélaide fut vierge et martyre près de Noie en Campanie. Elle est honoré le 18 janvier.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 249-250. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 28 janvier 2013. https://gallica.bnf.fr/.

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    Sainte Barbe (en lat. Barbara)

    Vierge et martyre à Nicomédie, en l'an 235, pendant la persécution de l'empereur Maximin Ier. Elle fut emprisonnée pour la foi et subi la torture des lampes ardentes. Ensuite, on lui brûla certaines parties du corps et on lui coupa les mamelles, mais elle refusa toujours d'abjurer sa foi. Elle fut enfin décapitée par son père, Dioscore.

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    Sainte Berthe (en lat. Bertha)  

    Première abesse d'Avenay, près de Reims, et martyre au VIIe siècle. Elle épousa un jeune seigneur nommé Gombert, qui était proche parent des rois Clovis II et Sigebert II. Les deux époux prirent la résolution de vivre dans la continence dès le premier jour de leur mariage. À la mort de Gombert, Berthe utilisa son héritage pour bâtir des monastères. Furieux de ne rien toucher, ses neveux l'assassinèrent en l'an 680. Mais leur crime accompli, ils éprouvèrent de si violents maux de tête que pour y échapper, ils se fracassèrent le crâne contre le mur. Sainte Berthe était invoquée contre la folie.

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    Sainte Brigide ou Brigitte

    Abesse de Kildare, dont elle aurait fondé le monastère v. la fin du Ve s. L'une des patronnes de l'Irlande. Fête le 1er février.
    • Brigide ou Brigitte (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Sainte Catherine de Gênes

    Mystique italienne et veuve, née à Gênes en 1447, morte le 14 septembre 1510. Elle est l’auteur d’un Traité sur le Purgatoire et un Dialogue où elle insiste particulièrement sur la nécessité de la mortification universelle et de l’humilité parfaite.

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    Sainte Catherine de Sienne

    Née à Sienne en 1347, Catherine était une mystique italienne du tiers ordre de Saint-Dominique qui exerça une grande influence sur l'histoire de la papauté et sur l'Église Catholique. Elle se fit connaître par sa passion et les phénomènes mystiques et elle réunit vite un cercle de disciples. Catherine accomplit deux missions à Avignon avec l'aumônier des dominicains en tant qu'ambassadrice de Florence et son influence auprès du pape Grégoire XI jouait un grand rôle dans sa décision de quitter Avignon pour Rome en 1377. Pendant le grand Schisme d'Occident elle écrivit de nombreuses lettres aux princes et cardinaux pour promouvoir l'obéissance au pape Urbain VI.
    Elle mourut en 1380. Publié en 1472, son œuvre principale, Le Dialogue de la Divine Providence, est un ensemble de traités spirituels écrits sous forme d'un dialogue entre elle et Dieu. L'Église reconnut sa grande influence et l'importance théologique de ces écrits. Elle fut canonisée en 1461, déclarée sainte patronne de Rome en 1866 et de l'Italie en 1939, et (avec Thérèse d'Avila) elle fut la première femme déclarée Docteur de l'Église en 1970.
    • Catherine de Sienne, Wikipédia l'encyclopédie libre (21 mars 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 22 mars 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Sainte_Catherine_de_Sienne.
    • Catherine de Sienne (sainte), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Pétin, L.-M.,Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 531-537. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 1 mai 2013. https://gallica.bnf.fr/.

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    Sainte Claire d'Assise

    Abbesse, née en 1193 à Assise et morte en 1253. Sous la direction de saint François d'Assise, elle fonda, en 1212, l'ordre des Pauvres Dames, dites clarisses, pour lesquelles elle rédigea une règle fort austère (v. 1247-1252). Alexandre IV la canonisa en 1255.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 613-617. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 22 avril 2014. https://gallica.bnf.fr/.
    • Claire (sainte), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Claire d'Assise, Wikipédia l'encyclopédie libre (1 avril 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 22 avril 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Claire_d'Assise.

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    Sainte Claire de Montefalco

    Née en 1268 à Montefalco, sainte Claire était une religieuse italienne mystique de la fin du XIIIe et du début du XIVe siècle. Vierge et abbesse de l'ordre de Saint Augustin, elle mourut dans un âge peu avancé, le 18 août 1308.

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    Sainte Cunégonde de Luxembourg

    Impératrice germanique née vers 975 et morte le 3 mars 1033 ou 1039 à Kaufungen. Elle épousa en 998 le duc Henri de Bavière qui devint l'empereur Henri II et fut plus tard canonisé. Comme les époux laissèrent une réputation de piété et qu'ils n'eurent pas d'enfant, une légende tardive veut qu'ils aient fait vœu de continence au soir de leurs noces. À la mort de son mari, sainte Cunégonde se retira à l'abbaye de Kaufungen qu'elle avait fondée.
    • Cunégonde (sainte), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Cunégonde de Luxembourg, Wikipédia l'encyclopédie libre (21 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 25 mars 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Cunégonde_de_Luxembourg.

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    Sainte Delphine

    Delphine de Glandèves (ou de Sabran), née en 1283 à Pui-Michel dans les Alpes provençales, fut l'épouse de Saint Elzéar, comte d'Arian. Le jour de leurs noces, Elzéar et Delphine s'engagèrent, d'un commun consentement, à passer toute leur vie dans la continence. Veuve en 1323, Delphine continua à vivre à la cour de Naples où pendant 17 ans elle fut la confidente de la reine Sancia.
    Bien que désignée comme une sainte dans l'imaginaire populaire, Delphine ne fut jamais canonisée, contrairement à son mari.

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    Sainte Dorothée

    Vierge et martyre à Césarée en Cappadoce au IVe siècle, elle souffrit diverses tortures par ordre de Sapricius, gouverneur de la province, qui voulait la contraindre à se marier ou à adorer les idoles. Cependant, sa résolution était inébranlable, et elle fut condamnée à perdre la tête. Avant sa mort, elle réussit à convertir un jeune avocat, nommé Théophile, qui fut immédiatement mis à la torture et subit la mort. Dorothée subit le martyre pendant la persécution de Dioclétien, le 6 février 311.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 779. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 3 juillet 2013.https://gallica.bnf.fr/.
    • Dorothée de Césarée, Wikipédia l'encyclopédie libre (14 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 3 juillet 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Sainte_Dorothée.

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    Sainte Eustochie (en lat. Eustochium

    Vierge et abbesse, née à Rome vers l’an 364. Elle est la sœur de sainte Blésille et la fille de sainte Paule à laquelle elle succéda à la tête du monastère de Bethléem. Vers l’an 382, elle prit saint Jérôme pour son guide spirituel, et s’engagea à rester toute sa vie dans l’état de virginité. À cette occasion, saint Jérôme lui adressa une lettre intitulée De custodia virginitatie, son traité De la Virginité, plus connu sous le nom de Lettre à Eustochie.
    Hymettius, un oncle d'Eustochie, ainsi que sa femme, Prætextata, essayèrent vainement de la persuader la jeune femme de quitter cette vie austère et de jouir des plaisirs du monde, mais elle resta ferme dans sa vœu de virginité perpétuelle.
    Sainte Eustochie mourut un an avant saint Jérôme, l’an 419, et fut enterrée auprès de sa mère.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 950-951. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 4 juillet 2013.https://gallica.bnf.fr/.
    • Eustochium, Wikipédia l'encyclopédie libre (15 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 4 juillet 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Eustochium.

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    Sainte Eusébie ou Xène 

    Sainte Eusébie, dite l'Hospitalière  ou l'Étrangère, vierge et abbesse, naquit à Rome dans une famille noble et riche au Ve siècle. Elle avait pris la fuite avec deux de ses servantes pour embrasser la vie monastique, et devint diaconesse à Mylase.
    • Bulteau, Louis, Essai de l'histoire monastique d'Orient, Paris, L. Billaine, 1680, p. 444-447. Livre numérique Google, Internet, 8 mai 2013. https://books.google.fr.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 1310. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 8 mai 2013. https://gallica.bnf.fr/.

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    Sainte Françoise Romaine (en lat. Francisca)

    Veuve et fondatrice des Collatines ou Oblates, née à Rome en 1384, d’une famille noble. À onze ans, elle voulait se faire religieuse, mais ses parents n’y ayant pas consenti, elle entra par obéissance dans un mariage, et épousa, en 1396, Laurent Ponzani, jeune seigneur romain. Elle continua une vie de piété et de pénitence pendant les quarante ans que dura leur union. Le 15 août 1425, elle fonda l’association des Oblates de Marie, rattachée aux bénédictins du mont Olivet, dont saint Eugène IV confirmera la règle en 1437. Elle mourut d’une maladie le 9 mars 1440. Paul V la canonisa en 1608.

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    Sainte Félicité

    Sainte Félicité de Rome était veuve martyre avec ses sept fils en 150 ou 164.

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    Sainte Geneviève (en lat. Genovefa

    Vierge chrétienne et patronne de Paris, née à Nanterre vers l'an 422. Elle n'avait que sept ans lorsqu'elle décida de se consacrer à Dieu. Ses prières auraient détourné de Lutèce les armées d'Attila en l'an 451. Elle mourut à l'âge de quatre-vingt-neuf ans en l'an 512 et fut enterrée sur la montagne Sainte-Geneviève (actuel Panthéon).
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 1154-1157. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 8 mai 2013. https://gallica.bnf.fr/.
    • Geneviève (sainte), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Sainte Gertrude de Helfta ou Gertrude la Grande

    Abbesse et vierge, née en 1256 à Eisleben, dans la haute Saxe, et morte vers 1301. À l’âge de cinq ans, elle fut placée chez les Bénédictines de Rodersdorf et y fut élevée dans la piété. En 1295, elle se retira avec ses religieuses dans le monastère de Helfta et gouverna la communauté pendant quarante ans. Elle composa un livre des Révélations, où elle fait le récit de ses communications avec Dieu.

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    Sainte Godeliève (en lat. Godoleva)

    Sainte Godeliève (1049-1070), appelée aussi Godelina, Godelène, Godeleine ou Godelaine, est une sainte et martyre flamade. Née dans le Boulonnais d'une famille noble et riche, elle se montra dès son enfance un modèle de piété et de sagesse. Elle avait dix-huit ans lorsqu'elle épousa Bertulphe, seigneur de Ghistelles. Quelque temps après leur mariage, Bertulphe décida de la faire disparaître et l'enferma dans un cachot. Godeliève réussi à s'enfuir mais son père, par souci de conscience, porta cette séparation devant l'évêque de Tournai qui exigea que les époux reprennent la vie commune. Godeliève lui obéit et revint chez Bertulphe qui la fit étrangler par deux valets quelques jours après son retour.

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    Sainte Hildegarde de Bingen

    Abbesse, mystique et bénédictine, née à Bermersheim en 1098, et morte à Rupertsberg, près de Bingen, en 1179. Elle fonda les monastères de Rupertsberg (1147) et d'Eibingen (1165). Ses révélations l'avaient rendue célèbre dans toute la chrétienté. Elle a laissé, entre autres, un ouvrage mystique en latin, Sci vias (« Connais les chemins », 1141-1151).
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 1352. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 16 mai 2013. https://gallica.bnf.fr/.
    • Hildegarde (sainte), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Sainte Ide

    Sainte Ide, veuve, fille d'un seigneur que Charlemagne honorait de sa confiance, fut élevée dans la piété et se perfectionna dans le service de Dieu. Charlemagne la maria au comte Egbert et lui donna une dot considérable. Se trouvant veuve à un jeune âge, sainte Ide se consacra à la pratique des bonnes œuvres et aux exercices de pénitence. Elle se fit constuire une chapelle dans l'église qu'elle avait fondée et elle s'y retirait souvent. Après plusieurs années, elle fut atteinte d'une maladie longue et douloureuse, et mourut au début du IXe siècle.
    • Goujet, Claude-Pierre,Vies des saints pour tous les jours de l'année, t. 2, Paris, P.N. Lottin et Jean De Saint, 1730, p. 176-177. Livre numérique Google, Internet, 8 mai 2013. https://books.google.fr.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 133. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 9 mai 2013. https://gallica.bnf.fr/.

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    Sainte Irène de Rome

    Une des saintes chrétiennes les plus vénérées. Veuve du martyr Saint Castule, Irène fut brûlée vive en 304 avec ses deux sœurs. L'image d'Irène de Rome est dépeinte dans plusieurs peintures célèbres auprès de Saint Sébastien dont elle soigne les blessures. Selon l'histoire, Irène allait enterrer Sébastien, mais le trouvant encore vivant, l'emporta secrètement dans sa maison.
    • Irène de Rome, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 décembre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 19 septembre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Irène_de_Rome.
    • Godescard, Jean François, La vie des saints, pères et Martyrs, Paris, Furne et Ce., 1844, p.46.

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    Sainte Isidora (Folle-en-Christ)

    Grande ascète du IVe siècle qui, dans un couvent de trois cents religieuses sur Tabenna, une île dans la Thébaïde d'Égypte, choisit pour elle-même le combat spirituel singulier de la folie en Christ.

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    Sainte Jeanne de France ou de Valois

    (1464 à Nogent-le-Roi - 1505 à Bourges). Fille de Louis XI et de Charlotte de Savoie, après Anne de France. Handicapée, Jeanne fut mariée à son cousin Louis d'Orléans à l'âge de douze ans car son père ne voulut pas que ce dernier ait des héritiers qui puissent faire concurrence pour le trone avec sa branche de la famille Valois-Orléans. Mais quand Louis XII accéda à la monarchie, il fit annuler son mariage avec Jeanne pour non-consommation. Ainsi Jeanne de France se rendit-elle à Bourges pour y fonder l'ordre monastique de l'Annonciade.
    • Jeanne de France, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Jeanne de France (1464 - 1505), Wikipédia l'encyclopédie libre (12 août 2009), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1er octobre 2009. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeanne_de_France(1464-1505).

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    Sainte Jeanne d’Arc, dite la Pucelle d’Orléans 

    Héroïne française, chef de guerre et sainte de l’Église catholique, née à Domrémy en 1412 et morte à Rouen en 1431. Petite bergère de Lorraine, elle entendit à l'âge de treize ans des voix surnaturelles de saints martyrs qui lui ordonnaient de délivrer la France alors occupée en majeure partie par les Anglais soutenus par les bourguignons, lors de la guerre de Cent Ans. En 1429, elle persuade le roi de France à se faire confier une armée. Elle délivra Orléans que défendait Suffolk et Talbot (mai 1429), succès qui rendit confiance aux troupes. Après la victoire de Patay sur Talbot (juin 1429), elle prit Auxerre, Troyes, Châlons, s'ouvrant ainsi la route de Reims. En septembre 1429, en tentant de prendre Paris, Jeanne fut blessée, puis, après s'être repliée, échoua devant La Charité-sur-Loire. Elle fut capturée par les bourguignons et vendue par Jean de Luxembourg-Ligny aux Anglais (mai 1430). Elle fut condamnée à être brûlée vive en 1431. Ce ne fut qu'en 1450 que Charles VII, qui n'avait rien tenté pour la sauver, fit procéder une enquête qui aboutit à un procès de réhabilitation (1456). Elle fut béatifiée en 1909 et canonisée en 1920.
    • Jeanne d'Arc (sainte), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Jeanne d’Arc, Wikipédia l'encyclopédie libre (18 juillet 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 19 juillet 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeanne_d’Arc.

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    Sainte Lidwine ou Liduvine (en lat. Lidvina

    Vierge et mystique hollandaise, née à Schiedam en 1380, et morte en 1433. Dès son enfance, elle montra une tendre dévotion à la sainte Vierge, et fit, à l'âge de douze ans, le vœu de virginité. Atteinte ensuite de maladies extraordinaires, elle passa les trente dernières années de sa vie sans jamais quitter le lit. Elle vécut dans la mortification, connut extases et visions et attira de nombreux pèlerins. Elle mourut dans son lit, âgée de cinquante-trois ans.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 271-272. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 9 mai 2013. https://gallica.bnf.fr/.
    • Ludwine (sainte), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Sainte Lucie ou Luce

    Vierge et martyre à Syracuse au début du IVe siècle sous les persécutions de Dioclétien. Elle fut élevée dans la religion chrétienne par sa mère Eutychie et elle promit à Dieu de passer toute sa vie dans la virginité. Sa mère fut attaquée d'un flux de sang qui la tourmenta pendant quatre ans. Par la suite, toutes les deux se rendirent en pèlerinage à Catane sur le tombeau de sainte Agathe pour demander à Dieu la guérison de son infirmité. Leurs prières furent exaucées. Plus tard, le jeune homme auquel on l'avait destinée, en apprenant que Luce voulait rester vierge, alla la dénoncer comme chrétienne. Elle fut condamnée à servir au lupanar, mais Dieu la protégea. Ensuite, ni l'arrachement des dents et des seins, ni les flammes du bûcher ne peuvent vaincre sa résistance, et il faut lui trancher la gorge. Dans une autre version, elle s'arrache elle-même les yeux et les envoie à son fiancé, mais la Vierge lui en fait renaître de plus beaux. Très populaire en Italie, en France, en Allemagne, elle est invoquée pour guérir les maladies des yeux.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 312. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 14 mai 2013. https://gallica.bnf.fr/.
    • Lucie ou Luce (sainte) , Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Sainte Macre (en lat. Macra

    Vierge et martyre au diocèse de Reims au IIIe siècle. Elle fut martyrisée à Fismes pendant la persécution de Dioclétien, vers l'an 287, sous l'ordre du préfet Rictovaire. Il la condamana d'abord au supplice du feu, puis il lui fit couper les mamelles et la plongea au fond d'un cachot où on la roula sur des morceaux aigus de pots cassés. Elle fut enterrée près de Fismes.

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    Sainte Marcionille ou Marcianille (en lat. Marcianilla)

    Marcionille fut martyre en Égypte avec saint Celse, son fils, saint Julien l'Hospitalier et plusieurs autres en 313, sous l'empereur Maximin II.
    • Pétin, L.-M.,Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 381. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 18 mars 2013.https://gallica.bnf.fr/.

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    Sainte Marguerite de Hongrie (la bienheureuse)

    Marguerite, née en 1242, fille du roi Béla IV de Hongrie et d'une princesse byzantine, fut consacrée à Dieu par un vœu de ses parents dès sa naissance. À l'âge de trois ans et demi, elle fut placée chez les Dominicains de Vesprin, puis rejoint le monastère des dominicaines sur l'île des Lièvres (aujourd'hui l'île Marguerite). Elle refusa une demande en mariage, préférant vivre une vie de moniale. Elle mourut à l'âge de vingt-huit ans, le 18 janvier 1271.

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    Sainte Marie Madeleine (en gr. Magdalênê, de Magdala

    Dans les Évangiles, une des saintes femmes qui assistèrent à la Passion. Elle fut guérie par Jésus, qui chassa d'elle « sept démons ». Elle appartenait au groupe des femmes qui suivaient Jésus et l'aidaient de leurs biens. Elle était présente lors de la mise au tombeau, et, au matin de Pâques, elle fut la première à trouver le tombeau vide (Matthieu, XXVI, 6-13). On l'identifie avec la femme anonyme (pécheresse pour Luc, VII, 37) qui parfuma les pieds de Jésus. Dans Jean, XII, 1-8, cette femme est Marie de Béthanie, sœur de Marthe et de Lazare. Une légende la fit débarquer miraculeusement à Marseille avec Marthe et Lazare et fonder le couvent de la Sainte-Baume.
    • Marie Madeleine (sainte) , Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Marie de Magdala, Wikipédia l'encyclopédie libre (13 mai 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 14 mai 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_Magdeleine.

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    Sainte Martine (en lat. Martina)

    Martine était vierge et martyre à Rome au début du IIIe siècle. Elle fut mise à mort pour la foi chrétienne en l'an 226 sous l'empereur Alexandre Sévère. Elle fut décapitée après avoir subi diverses tortures.

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    Sainte Maxime

    Martyre à Tuburbe, en Afrique, avec sainte Donatille et sainte Seconde pendant la persécution de Dioclétien. Maxime fut abreuvée de fiel et de vinaigre par ordre du proconsul Anulin, battue cruellement, étendue sur le chevalet, brûlée sur des grils et frottée de chaux. Après ces tourments, elle fut exposée aux bêtes, qui ne lui firent aucun mal, et eut enfin la tête tranchée.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 471.. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 22 octobre 2012. https://gallica.bnf.fr/.

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    Sainte Monique

    Née à Thagaste (aujourd'hui Souk-Ahras, Algérie) vers 331 et morte à Ostie en 387, sainte Monique fut la mère de saint Augustin. Elle se maria très jeune à Patrice, un homme païen dont le tempérament impétueux et l'infidelité incitèrent la discorde dans leur mariage. C'était la foi chrétienne et la dévotion de Monique à son mari et à son fils qui amenèrent Patrice et Augustin à se convertir.
    • Monique (sainte), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Pope, Hugh, St. Monica, The Catholic Encyclopedia, New York, Robert Appleton Company, 1911, vol. X. New Advent, Internet, 4 janvier 2012. https://www.newadvent.org/cathen/10482a.htm.

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    Sainte Natalie

    Martyre chrétienne et épouse de Saint Adrien. Sainte Natalie soignaient en cachette les chrétiens emprisonnés par l'empereur Maximien Galère vers 306.

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    Sainte Paule, Martyre

    Martyre chrétienne (v. 273) et épouse de saint Lucillien. Paule, Lucillien et leurs quatres enfants, Claude, Hypatios, Paul et Denys, furent arrêtés à Nicomédie et soumis à de cruelles tortures. Les enfants furent décapités et Saint Lucillien fut crucifié dans le désert. Sainte Paule, qui les avait soignés dans leur prison, fut décapitée.

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    Sainte Prisque

    Vierge et martyre à Rome, Sainte Prisque avait à peine treize ans lorsqu'elle fut arrêtée comme chrétienne. Elle fut torturée et décapitée sous l'ordre de Claude le Gothique en l'an 270.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 816-817. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 6 février 2013.https://gallica.bnf.fr/.

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    Sainte Radegonde 

    Reine franque (en Thuringe v. 520 – Poitiers 587), épouse de Clotaire Ier. Après la révolte de la Thuringe et l'exécution de son frère par Clotaire (555), elle se fit consacrer diaconesse par saint Médard puis fonda l'abbaye de Sainte-Croix, près de Poitiers [...].
    • Radegonde (sainte), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Sainte Rufine

    Rufine était vierge et martyre à Rome. Elle était la sœur de sainte Seconde et la fille d'Astère, homme d'une famille sénatorienne. Promise en mariage à Armentaire, qui apostasia en 257, pendant la persécution de l'empereur Valérien, elle rejeta avec horreur la proposition qu'on lui faisaint d'abjurer et elle s'enfuit de la ville avec sa sœur. Toutes les deux furent bientôt arrêtées et conduites devant Donat, préfet de Rome, et décapitées.
    • Pétin, L.-M.,Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 917-918. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 18 mars 2013.https://gallica.bnf.fr/.

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    Sainte Seconde

    Martyre à Tuburbe, en Afrique, avec sainte Donatille et sainte Maxime pendant la persécution de Dioclétien. À douze ans, elle fut exposée aux bêtes, qui ne lui firent aucun mal, et eut ensuite la tête coupée pendant la persécution de Valérien et de Gallien.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 971. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 22 octobre 2012. https://gallica.bnf.fr/.

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    Sainte Seconde de Rome

    Seconde était vierge et martyre à Rome. Elle était la sœur de sainte Rufine et la fille d'Astère, homme d'une famille sénatorienne. Promise en mariage à Vérin, qui apostasia en 257, pendant la persécution de l'empereur Valérien, elle rejeta avec horreur la proposition qu'on lui faisait d'abjurer et elle s'enfuit de la ville avec sa sœur. Toutes les deux furent bientôt arrêtées et conduites devant Donat, préfet de Rome, et décapitées.
    • Pétin, L.-M.,Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 971. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 18 mars 2013.https://gallica.bnf.fr/.

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    Sainte Symphorose

    Sainte Symphorose, martyre de Tivoli, en Italie au IIe siècle, est connue comme la mère de sept autres martyrs, ce qui est peut-être une légende apocryphe.

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    Sainte Thaïs 

    Pénitente en Égypte vers le commencement du IVe siècle. Elle fut convertie par saint Paphnuce, qui la conduisit dans un monastère et l’enferma dans une cellule. Après trois ans de pénitence, elle fut délivrée par l’intervention de saint Antoine et saint Paphnuce l’agrégea à la communauté des religieuses qu’il dirigeait. Elle y mourut quinze jours plus tard, vers le milieu du IVe siècle.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 1084-1085. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 14 août 2013. https://gallica.bnf.fr/.
    • Thaïs (sainte), Wikipédia l'encyclopédie libre (14 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 14 août 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Thaïs_(sainte).

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    Sainte Théodote

    Martyre à Nicée en Bithynie, pendant la persécution de Dioclétien, au IVe siècle. Elle fut arrêtée et brûlée vive avec ses trois fils en l'an 303.

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    Sainte Thérèse d’Avila ou Thérèse de Jésus

    Religieuse et mystique espagnole, fondatrice des Carmélites déchaussées, née le 28 mars 1515 à Avila dans la Vieille-Castille, morte le 4 octobre 1582. Elle fonda de nombreux couvents en Espagne et vit des expériences mystiques très fortes. Elle fut béatifiée en 1614 par Paul V, puis canonisée par Grégoire XV en 1622. C’est en 1970 qu’elle fut proclamée docteur de l’Église par Paul VI, la première femme d’être reconnue comme docteur de l’Église catholique. Sainte Thérèse est l’auteur de plusieurs ouvrages tels que L’Histoire de sa vie, Le Chemin de perfection, Le Livre des fondations et Le Château de l’âme.

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    Sainte Triphène (en lat. Triphenes)

    Triphène, martyre à Cyzique, dans l'Hellespont, souffrit plusieurs tourments et fut mise à mort par un taureau, à la fureur duquel elle avait été exposée par ordre du juge. L'année de son martye n'est pas exactement connue.
    • Pétin, L.-M.,Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 1187. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 4 mars 2013.https://gallica.bnf.fr/.

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    Sainte Ulphe (en lat. Ulphia)

    Vierge et martyre à Parcelet au VIIIe siècle. Elle était encore très jeune lorsqu'elle consacra à Dieu sa virginité. Promise en mariage à un jeune homme, Ulphe s'enfuit à l'âge de 18 ans et marcha de longs jours avant de s'effondrer, extenuée, dans un pré, au bord d'une source près d'Armiens, où elle décida de fonder un ermitage. Le lendemain, saint Domice, prêtre et solitaire du voisinage, la découvrit et décida de l'aider à se construire un abri. Lorsque saint Domice mourut en 775, Ulphe, et plusieurs autres vierges, fondèrent un monastère de femmes. Saint Ulphe décéda vers le milieu du VIIIe siècle.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 2, 1201-1202. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 29 avril 2013. https://gallica.bnf.fr/.

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    Sainte Zoë

    Martyre romaine, victime des persécutions de Dioclétien. En l'an 286, elle fut la première des nouveaux convertis au christianisme par Saint Sébastien à être arrêtée dans le palais de l'empereur Dioclétien. Elle fut suspendue par les pieds sur un feu dont la fumée la suffoqua. Son époux, Saint Nicostrate, fut également arrêté et torturé.
    • Godescard, Jean François, La vie des saints, pères et Martyrs, Paris, Furne et Ce., 1844, p.45-46.

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    Sainte Élisabeth de Hongrie (en hong. Erzsébet)

    Élisabeth (1207- Marburg 1231) est la fille du roi André de Hongrie. Elle fut fiancée à 4 ans et mariée à 14 ans au landgrave Louis IV de Thuringe. Veuve à 20 ans, elle entra dans le tiers ordre de Saint-François et se consacra à son hôpital de Marburg. Elle meurt d'épuisement à 24 ans à Marburg.
    • Élisabeth de Hongrie (sainte), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Élisabeth de Hongrie, Wikipédia l'encyclopédie libre (23 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 25 mars 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Élisabeth_de_Hongrie.

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    Sainte Élisabeth du Portugal ou Isabelle d'Aragon

    (1271-1336). Reine du Portugal et sainte catholique connue pour sa piété religieuse et ses mœurs austères. Mariée de très jeune âge au roi Denys du Portugal, elle fut une femme attentive et patiente, même face à l'infidelité de son mari. De la même manière, elle fut une reine bienveillante qui se consacra au soin des pauvres et des malades. Sainte Élisabeth assuma également le rôle de conciliateuse – elle réussit à empêcher la guerre entre Denys et son fils Alphonse IV provoquée par le ressentiment de celui-ci envers le favoritisme démontré aux fils illégitimes de son père.
    Attendri enfin par la gentillesse et la patience constante d'Élisabeth, le roi Denys se convertit à la fin de sa vie. Après la mort de son mari, la reine veuve entra dans un couvent de clarisses à Coïmbra. Toutefois, lorsque Alphonse prit les armes contre son gendre, le roi de Castille, Élisabeth se précipita à Estremoz et elle entreprit de nouveau la charge de pacificateuse. Élisabeth parvint à réconcilier les deux rois, mais elle mourut d'une fièvre peu après.

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    Salomon

    Salomon fut le roi d’Israël de 972 à 932 av. J.-C. et le fils de Bethsabée et de David. Pendant son règne, Israël vît la construction du Temple, d’un palais, d’une flotte, aussi bien qu'une alliance puissante entre Salomon et Hiram 1er de Tyr (ancienne cité phénicienne) et le maintien d’une armée équipée de chars et de cavalerie. Selon la tradition, ce roi aurait écrit le Cantique des cantiques, l’Écclésiaste, les Proverbes, la Sagesse, une partie des Psaumes et certaines Odes. I Rois, III, 16 de la Bible décrit la sagesse de Salomon. Lorsque deux femmes lui rendirent visite, prétendant être la mère d'un enfant, il annonça qu’il fallait le partager en deux dans l’espoir que la vraie mère y renoncerait. Ainsi la femme qui montra de la compassion reçut-elle l’enfant. La locution jugement de Salomon se voit associé donc à un jugement équitable.
    Malgré sa sagesse, Salomon avait une grande faiblesse – son amour des femmes, qui était témoigné par ses septs cents épouses Princesses et trois cents concubines. Selon I Rois XI, puisque Salomon se maria avec des femmes étrangères (des Moabites, des Hammonites, des Iduméènnes, des Sidoniènnes et des Héthiènes) qui avaient détourné sa dévotion vers leurs dieux, le Dieu d'Israël lui avertit que tout son royaume, à l'exception d'une tribu, serait perdu pour son fils en faveur de son serviteur.
    • Salomon, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Samson (en hébr. Shimshin celui de Shemesh, du Soleil)

    Personnage biblique, juge d’Israël (Juges, XIII-XVI). Consacré à Dieu (nazir), il porte intacte sa chevelure, siege de sa force. Il lutte contre les Philistins, en tue mille avec une mâchoire d’âne, mais est trahi par Dalila qui lui rase la tête et le livre. Prisonnier, il retrouve sa force et renverse le temple de Dagon sur lui-même et sur les Philistins.
    • Samson en hébr. Shimshin celui de Shemesh, du Soleil, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Samuel

    Personnage biblique, prophète et juge d'Israël. Il lutte victorieusement contre les Philistins, instaure la royauté en nommant Saül, puis, lorsque celui-ci devient indésirable, joint secrètement David. Il aurait vécu au -XIe s.
    • Samuel, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Santarém

    Ville du Portugal (région de Lisbonne-Vallée-du-Tage), dans le Ribatejo, sur le Tage.
    • Santarém, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Santarém (Portugal), Wikipédia l'encyclopédie libre (12 avril 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 16 avril 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Santarém_(Portugal).

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    Saprice (en lat. Sapricius)

    Préfet à Césarée, en Cappadoce, au début du IVe siècle. Il condamna sainte Dorothée à perdre la tête parce qu’elle refusait d’adorer les idoles.
    • Pétin, L.-M., Dictionnaire hagiographique, Paris, J. P. Migne, 1850, 1, 779. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 3 juillet 2013.https://gallica.bnf.fr/.

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    Sara ou Sarah, femmme d'Abraham

    Femme du patriarche biblique Abraham. Selon le chapitre XII du livre de Genèse de l'Ancien Testament, lorsqu'Abraham et Sara arrivèrent en Égypte, de peur que les Égyptiens le tuât en raison de la beauté de sa femme, Abraham fit passer Sara pour sa sœur. Pharaon, captivé par sa beauté, prit Sara comme épouse et montra sa faveur à Abraham par égard pour elle. Toutefois, Dieu infligea de grandes plaies à Pharaon et à sa maison à cause de Sara. Pharaon, découvrant que Sara était, en fait, la femme d'Abraham, renvoya les deux de l'Égypte.
    Sara étant stérile, Abraham prit sa servante Agar comme concubine. Lorsque Sara devint jalouse, Agar fut renvoyée dans le désert où elle donna naissance à Ismaël.

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    Sara, femme de Tobie

    Dans le Livre de Tobie, Sara, fille de Raguel, devient la femme de Tobie. Elle est tourmentée par le démon Asmodée; afin de la libérer, Tobie la prend comme épouse.

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    Sarmatie

    Région occupée par les Sarmates, un peuple nomade indo-iranien venu d’Asie centrale, entre le Ve siècle av. J.-C. et le IVe siècle ap. J.-C. Elle se situe actuellement au nord du Pont-Euxin, de la Baltique à la mer Caspienne.
    • Sarmates n. m. pl., Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Sarmatians, Wikipédia l'encyclopédie libre (24 août 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 31 août 2010. https://en.wikipedia.org/wiki/Sarmatians.
    • Sarmatie n. f., Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Sarrasins ou Sarrazins

    Nom donné, au Moyen Âge, par les Occidentaux aux musulmans.
    • Sarrasins, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    Sarrasins, Wikipédia l'encyclopédie libre (18 février 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 25 février 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Sarrasins.

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    Saxons

    Peuple germanique établi au IIe siècle au nord de l'Elbe, sur les côtes de la mer du Nord puis dans toute l'Allemagne du Nord-Ouest à la fin du IIIe siècle. Pirates, ils ravagèrent les côtes de la Gaule et de la Grande-Bretagne. Vers 450, certains Saxons allèrent s'établir en Angleterre avant les Angles. Les Saxons qui étaient restés en Germanie gagnèrent le Harz et l'Eichsfeld, s'établissant ainsi aux frontières du monde franc. La conquète de la Saxe fut entreprise par Charles Martel, continuée par Pépin le Bref et achevée par Charlemagne, qui mena de pair soumission et évangélisation de 772 à 804.
    • Saxons, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Saül

    Premier roi des Israélites (-1020 - -1000) selon la Bible.
    Troublé par un esprit maléfique, Saül appelle David, harpiste et soldat habile, pour l'apaiser par sa musique. Gagnant sa faveur, Saül donne sa fille cadette à David en mariage et le fait chef de l'armée. Toutefois, devenant jaloux des succès militaires de David et ayant peur qu'il usurpe son trône, Saül le persécute et tente de l'assassiner. Ses attentats échouent et Saül, enfin, se donne à la mort après sa défaite à Guilboa par les Philistins. David devient finalement roi des Israëlites après la mort du fils de Saül.
    • Saül, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Saul, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 octobre 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 14 octobre 2010. https://en.wikipedia.org/wiki/Saul.

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    Scipion Bargagli (en it. Scipione Bargagli)

    Noble Siennois (1540-1612), frère de Girolamo Bargagli, il fut un des auteurs italiens les plus distingués de la fin du 16e siècle. Il obtint de l'empereur Rodolphe II les titres de chevalier et de comte Palatin. Il fut l'un des membres les plus illustres de l'Académie degl' Intronati de Sienne, dans laquelle il a pris le nom de lo Schietto.
    • Biographie universelle, ancienne et moderne,, t. 3, Paris, Michaud Frères, 1811, pp. 373-374. Livre numérique Google, Internet, 14 janvier 2014. https://books.google.fr/.

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    Scythe

    Nom de peuples errants dans le nord de l'Europe et de l'Asie.
    Fig. Homme barbare, grossier
    .
    Veuillez consulter également la référence Scythie.
    • Scythe, Émile Littré : Dictionnaire de la langue française (1872-77), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 24 août 2009.

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    Scythie

    Région dans l'Eurasie s'étendant de l'Ukraine à l'Altaï inhabitée par les Scythes du VIIIe siècle av. J.-C. au IIe siècle ap. J.-C.

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    Secundus

    Secundus est un philosophe athénien du IIe siècle après J.-C.

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    Seguin ou Sigwin Ier

    (Sig, victoire ; Win, gagner, et signifie gagner la victoire ou le Victorieux). Comte de Bordeaux et de Saintes et duc des Gascons au IXe siècle. En 816, Louis le Pieux destitue Seguin, ce qui provoque la révolte des Gascons. L'empereur envoie une armée dirigée par son fils Pépin qui les réduit en deux campagnes.
    • De Laffore, M. J. de Bourrousse, Nobiliaire de Guienne et de Gascogne : revue des familles d'ancienne chevalerie ou anoblies de ces provinces, antérieures à 1789, t. 3, Paris, Typographie G. Gounonilhou, 1860, pp. 90-92. Livre numérique Google, Internet, 4 mars 2014. https://books.google.ca/.
    • 816, Wikipédia l'encyclopédie libre (9 novembre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 4 mars 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/816.

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    Seigneur Aison

    Seigneur Gascon qui vécut au IXe siècle.
    • Riencourt, Simon de, Abbrege chronologique de l'histoire de France, depuis le commencement de cette monarchie jusques a present, t. 1. Paris, Etienne Loyson, 1678, pp. 112-113. Livre numérique Google, Internet, 21 mars 2014.https://books.google.fr/.

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    Septante

    Les Septante sont les 70 ou 72 interprètes qui, selon l'opinion commune, traduisirent en grec de la Bible hébraïque, le Tanakh. On appelle par extension "Septante" la version grecque ancienne de la totalité des Écritures de l'Ancien Testament.
    • Septante, Wikipédia, L'encyclopédie libre (27 juin 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 7 juillet 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Septante.
    • Calmet, Augustin, Dictionnaire historique, critique, chronologique, géographique et littéral de la Bible, t. 4, Paris, Migne, 1830, pp. 178-184. Livre numérique Google, Internet, 10 janvier 2015. https://books.google.ca/.

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    Servius Sulpicius Rufus

    Servius Sulpicius, né vers -105, et mort en -43, était au jugement de Cicéron, son contemporain et son ami, le plus grand juriste de son époque. C'est aussi un sénateur qui participe à la vie politique de la Rome antique à la fin de la période républicaine et exerce le consulat en -51.

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    Servius Tullius

    Sixième roi de Rome (de -578 à -534). La légende lui attribua une série de réformes qui sont en réalité postérieures (-IIIe s. ?) : division de la cité en quartiers, du territoire en régions, répartition de la population en cinq classes selon la fortune (constitution servienne) et division de chaque classe en centuries pour faciliter l'organisation militaire. [...].
    • Servius Tullius, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Sicile (en ital. Sicilia)

    La plus grande île de la Méditerrannée formant une région autonome d'Italie.

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    Sigebert de Gembloux 

    Moine bénédictin et hagiographe, polémiste et chroniqueur gibelin, né dans le Brabant français vers 1030, et mort le 5 octobre 1112 à Gembloux. Son ouvrage le plus célèbre, et historiquement très précieux, est sa Chronographia, une chronique universelle des événements les plus importants entre 379 ou 381 et 1111.

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    Sigismond Ier de Pologne, dit le Vieux ou le Grand

    (Kosienice 1467 - Cracovie 1548). Roi de Pologne (1506-1548). Fils de Casimir IV Jagellon, il succéda à son frère Alexandre Ier Jagellon, comme grand duc de Lituanie, puis comme roi de Pologne. Il combattit les Moscovites, qu'il réussit à contenir en dépit de la perte de Smolensk (1514), imposa sa suzeraineté sur la Prusse orientale (1525) et annexa la Mazovie (1526). Protecteur des arts, marié à la princesse milanaise Bonne Sforza, il fit de Cracovie un foyer de la Renaissance. Père de Sigismond II et d'Anne Jagellon.
    • Sigismond Ier Jagellon, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Sigismond Ier de Pologne, Wikipédia, l'encyclopédie libre(2 janvier 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 24 février 2013.https://fr.wikipedia.org/wiki/Sigismond_Ier_de_Pologne.

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    Sigismond II Auguste Jagellon

    (1520 – 1572), roi de Pologne et grand-duc de Lituanie (1548-1572), fils de Sigismond Ier et dernier des Jagellon, il annexa la Livonie (1561), proclama l'Union de Lublin qui consacrait la fusion de la Lituanie et de la Pologne (1569), et favorisa par sa tolérance religieuse l'implantation de la Réforme protestante en Pologne.
    • Sigismond II Auguste Jagellon, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Sigismond II de Pologne, Wikipédia l'encyclopédie libre (15 janvier 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 10 juin 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Sigismond_II_de_Pologne.

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    Sigismond III Vasa de Suède

    (1566 – 1632), roi de Pologne (1587-1632) et de Suède (1592-1599), fils de Jean III Vasa de Suède et neuveu de Sigismond II Auguste Jagellon par sa mère, ce qui entraîna son élection comme roi de Pologne. Il tenta, avec l'aide polonaise, de reconquérir la couronne de Suède dont il fut dépossédé en 1599. Ses fils Ladislas IV et Jean II Casimir lui succédèrent en Pologne. 
    • Sigismond III Vasa, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Sigismond III de Pologne , Wikipédia l'encyclopédie libre (16 mars 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 5 mai 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Sigismond_III_de_Pologne.

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    Silvestre di Pietra Santa (en it. Silvestro da Pietrasanta)

    Jésuite et prêtre italien, né en 1590 à Rome et mort en 1647. Il fut professeur de rhétorique à Fermo et nonce apostolique à Cologne. Il publia de nombreux ouvrages, et entre autres, De symbolis heroicis libri IX.

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    Simon Majoli

    Évêque de Vulturara, né à Ast en Piémont vers 1520, et mort vers l’an 1598. Il est surtout connu pour son ouvrage intitulé Dies caniculares, traduit en français par F. Rosset, Paris, 1610. C’est un recueil de faits singuliers sur les merveilles de l’art et de la nature.
    • Chaudon, Louis, Dictionnaire universel, historique, critique, et bibliographique, ou, Histoire abrégée et impartiale des hommes de toutes les nations […], t. 10, Paris. Mame frères, 1810, p. 556. Livre numérique Google, Internet, 24 septembre 2014. https://books.google.fr/.
    • Simone Majoli, Wikipédia l'encyclopédie libre (26 janvier 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 24 septembre 2014. https://en.wikipedia.org/wiki/Simone_Majoli.

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    Simonide de Céos (en gr. Simônidès)

    Simonide est un poète lyrique grec né à Céos en 556 av. J.-C. Il est considéré comme l'un des créateurs du thrène et de l'ode triomphale et le maître de l'éprigramme.
    • Simonide de Céos, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Simonide de Céos, Wikipédia l'encyclopédie libre (27 octobre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 16 janvier 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Simonide_de_Céos.

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    Sinites

    Tribu cananéenne descendant de Sinéus, le huitième des onze fils de Canaan, qui s’établit au nord de Sidon et de Tyr, dans la Phénicie proprement dite, au pied du Liban. Les Sinites sont cités dans les deux textes de la Genèse (10, 17) et des Paralipomènes (1, 15).
    • Sinites,Dictionnaire encyclopédique de la Théologie catholique, t. 22, Paris, Gaume frères et J. Duprey, 1864. Livre numérique Google, Internet, 15 juillet 2013.https://books.google.fr/.

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    Sinland ou Sinlendes

    Terre dans le pays des Normands, au nord du fleuve Eider.
    • Alfred (England, King), The Whole Works of King Alfred the Great : with Preliminary Essays Illustrative of the History, Arts and Manners, of the Ninth Century [...], t. 3, Londres, Bosworth, 1853, p. 36. Livre numérique Google, Internet, 6 mars 2014. https://books.google.ca/.
    • Guizot, M., Collection des mémoires relatifs à l'Histoire de France, […], Paris, J.-L.-J. Brière, 1824, p. 349. Livre numérique Google, Internet, 6 mars 2014. https://books.google.ca/.

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    Socrate (en gr. Sôkratês)

    Philosophe grec né à Athènes en -470 av. J.-C. dont la philosophie d'atteindre à la connaissance de soi et au bonheur par la raison humaine exerça une grande influence sur la philosphie antique et moderne. Socrates fut fort influencé par les sophistes (qu'il critiqua plus tard dans sa vie), maîtres du raisonnement axé sur des fins utilitaires et par le savant grec et biologiste, Anaxagore, de l’école ionienne. Il se maria avec Xantippe vers 416 et eut d'elle trois fils mais il continua à dédier sa vie à l'enseignement des jeunes athéniens, parmi lesquels le général Alcibiade et les philosophes Phédon et Aristippe, et au débat partout à Athènes, suscitant des réactions favorables de beaucoup mais aussi hostiles de certains. C'étaient les hostiles, nommément Anytos, Lycon et Mélitos, qui provoquèrent la mort de Socrate en -399, le condamnant à boire la ciguë sous prétexte d'avoir corrompu la jeunesse.
    • Socrate, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 avril 2024), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 28 avril 2024. https://fr.wikipedia.org/wiki/Socrate.
    • Socrates, Encyclopædia Britannica Online (2011), Encyclopædia Britannica, Internet, 8 février 2011. https://www.britannica.com/biography/Socrates.
    • Socrate en gr. Sôkratês, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Sodome

    Une cité biblique qu'on situe au sud de la mer Morte, dans l'actuelle Jordanie, en face de la forteresse de Massada. Sodome est détruite, avec Gomorrhe, par le soufre et le feu à cause de la décadence qui y régnait, dans la Genèse, XIX.
    • Sodome, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Sodome, Wikipédia l'encyclopédie libre (3 octobre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 21 octobre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Sodome.

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    Solin (en lat. Caius Julius Solinus)

    Grammairien et compilateur de langue latine qui a écrit soit au IIIe, soit au IVe siècle. On a de lui son ouvrage De mirabilibus mundi (Les Merveilles du monde) que l'on appelle parfois Collectanea rerum memorabilium (Recueil de choses mémorables), ou bien Polyhistor (Celui qui en sait beaucoup). L'ouvrage fut inspiré par l'Histoire naturelle de Pline l'Ancien.

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    Solon

    Législateur et poète athénien (v. -640 – v. -558) connu comme l’un des Sept Sages de la Grèce qui introduisit une série de réformes sociales et politiques à Athènes. Parmi ces réformes, Solon introduisit la démocratie en accordant le droit de vote et l’égalité à toutes les classes dans l’Assemblée du peuple et il passa un nouveau code de droit plus juste.
    • Solon, Encyclopædia Britannica Online (2010), Encyclopædia Britannica, Internet, 8 septembre 2010. https://www.britannica.com/biography/Solon.
    • Solon, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Solon, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 août 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 8 septembre 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Solon.

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    Sophar ou Zophar de Nahamath

    Dans l'Ancien Testament, un des trois amis de Job (Livre de Job, 2:11; 11:1; 20:1; 42:9).

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    Sozomène (en gr. Salaminios Hermias Sozomenos)

    Rhéteur et historien chrétien de langue grecque, né à Bethéléa en Palestine en 375 et mort vers 450. Il est auteur d'une Histoire ecclésiastique allant de 325 à 425, à la suite de celle d'Eusèbe de Césarée. L'Histoire comprend neuf livres et couvre la période allant de Constantin à Théodose II.

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    Sparte ou Lacédémone

    Ancienne ville grecque située sur le fleuve Eurotas dans la Laconie sur la péninsule Péloponnèse qui fut fondée au -IXe siècle av. J.-C. Connue pour sa puissance militaire éminente, sa domination dans la Grèce antique dura du VIIe au IVe siècle av. J.-C.
    • Sparte, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Sparte, Wikipédia l'encyclopédie libre (11 février 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 21 février 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Sparte.

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    Strabon (en gr. Strabôn, en lat. Strabo)

    Géographe grec (-58? av. J.-C. – entre 21 et 25 ap. J.-C.) et auteur de l’ouvrage perdu Mémoires historiques et de l’ouvrage conservé (sauf que quelques parties du livre VII), Géographie. Ce dernier présente une histoire descriptive des peuples et des pays de différentes régions du monde connus par les Grecs et les Romains à l’époque de Strabon.
    • Strabo, Encyclopædia Britannica Online (2010), Encyclopædia Britannica, Internet, 25 août 2010. https://www.britannica.com/EBchecked/topic/567832/Strabo.
    • Strabon, Wikipédia l'encyclopédie libre (1er août 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 25 août 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Strabon.
    • Strabon en gr. Strabôn, en lat. Strabo), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Straton

    Roi de Tyr en Phénicie, il s'éleva sur le trône par son adresse. Les principaux du peuple, pour se défendre contre leurs ennemis, offrirent le royaume à celui qui verrait le plus tôt le soleil levant. Straton, s'étant mis sur le sommet d'une montagne, la tête tournée vers l'occident, vit le premier les rayons du soleil, dès qu'il parut sur l'horizon, et fut ainsi couronné roi.
    • Mentelle, Edme, Encyclopédie méthodique: géographie ancienne, t. III, Paris, Panckoucke, 1792, p. 451. Livre numérique Google, Internet, 13 mai 2013. https://books.google.fr.

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    Suso (bienheureux Heinrich Seuse, dit Heinrich ou Henri Suso) 

    Henri Suso est un théoligien et mystique suisse du XIVe siècle. Il appartenait à l'ordre des dominicains et était l'élève de Maître Eckhart. Il est l'auteur de deux ouvrages mystiques, Le Livre de la vérité et Le Livre de la sagesse éternelle. Il fut proclamé bienheureux de l'Église catholique en 1831.
    • Henri Suso, Wikipédia l'encyclopédie libre (7 novembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 12 décembre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Suso.
    • Suso, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Suétone (en lat. Caius Suetonius Tranquillus)

    Tranquillus (français moderne : Suétone). Biographe latin, Suétone naquit à Rome vers l’an 70 ap. J.-C. et mourut après 128. C'était un homme d'études, consacrant toute sa vie à des recherches érudites. Vers 120, il devint secrétaire chargé de la correspondance d’Hadrien, ce qui lui donna accès aux archives du Palatin, bibliothèque dans le temple d’Apollon Palatin établie par Auguste. Grâce à ses visites fréquentes à cette bibliothèque, Suétone écrivit ses Vies des douze Césars, biographies des empereurs, plutôt anecdotiques qu’historiques. Il produisit également De viris illustribus (Des hommes illustres), recueil de biographies des figures littéraires célèbres.
    • Suétone, Wikipédia l'encyclopédie libre (1 mars 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 31 mars 2011. http://fr.wikipedia.org >/wiki/Su%C3%A9tone.
    • Suétone en lat. Caius Suetonius Tranquillus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Syméon Métaphraste (Syméon Magistros ou Syméon le Logothète)

    Homme d'État, historien, et l'auteur de la plus notable collection hagiographique du Moyen Âge byzantin.

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    Sédécias (en lat. Sedecias)

    Nom royal de Mattaniah, le dernier roi de Juda. Né vers 597 av. J.-C., il est le fils de Josias et de Hamutal, et le successeur de Joachim après la première prise de Jérusalem. Dans la Bible, son règne est évoqué dans le Deuxième Livre des Rois (XXIV-XXV) et dans le Livre de Jérémie.
    • Sédécias, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Sédécias, Wikipédia l'encyclopédie libre (30 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 24 avril 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Sédécias.

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    Séleucos Ier Nicator 

    Séleucos, dit le Vainqueur, né à Europos vers -385, fut général macédonien, lieutenant d'Alexandre le Grand, puis roi de la Syrie (de -305 à -280). Il est le fondateur de la dynastie des Séleucides. Il fut assassiné par Ptolémée Kéraunos lors de sa marche contre la Macédoine, près de Lysimacheia, en -280.
    • Séleucos Ier Nicator , Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Séleucos Ier, Wikipédia l'encyclopédie libre (13 mai 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 14 mai 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Séleucos_Ier.

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    Sénèque le jeune (en lat. Lucius Annaeus Seneca)

    Philosophe stoïcien, homme politique et écrivain, Sénèque naquit à Cordoue en -4 av. J.-C. Il fut également le précepteur de Néron, exerçant une influence bienveillante et stable sur le jeune empereur pendant les premières années de son règne. Pourtant, après le meurtre de Burrus (le préfet de la garde) par Néron, Sénèque se retira. En 65 ap. J.-C., il dut se suicider sur l’ordre de Néron après que l’empereur l’ait accusé de participer à une conspiration.
    Plusieurs tragédies sont attribuées à Sénèque : Médée, Les Troyennes, Phèdre, Agamemnon et Hercule furieux. Il écrivit aussi les traités de philosophie De la clémence, Des bienfaits, De la constance du sage, De la tranquillité de l’âme, De la colère, De la providence et Lettres à Lucilius. L’ouvrage scientifique Naturales Quaestiones lui est également attribué.
    • Sénèque, Encyclopédie Universalis (2009), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 1er octobre 2009.
    • Sénèque en lat. Lucius Annaeus Seneca, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Seneca the Younger, Wikipédia, the free encyclopedia (12 février 2024), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 22 février 2024. https://en.wikipedia.org/wiki/Seneca_the_Younger.

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    Séraphins

    Des créatures célestes ailées (trois paires d'ailes), que l'on trouve dans la Bible entourant le trône de Dieu.
    • Séraphin (Bible), Wikipédia l'encyclopédie libre (25 octobre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 5 novembre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Séraphin_(Bible).

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    Tanaquil (ou Caia Cæcilia ou Gaia Cæcilia)

    Aristocrate étrusque du VIe siècle av. J.-C. et femme de Tarquin l’Ancien, cinquième des sept rois de Rome légendaires. Selon Tite-Live, Tanaquil avait le don de prophétie. Après la mort de son époux, elle fit ensuite proclamer roi Servius Tullius, son gendre, et le fit reconnaître par le peuple.
    Elle était aussi associée au dieu du foyer familial et considérée comme un modèle pour la vie domestique. Selon la tradition romaine, avant d'entrer dans la maison de leur mari, les nouvelles mariées déclareraient "Je m'appelle Caia", ce selon Valère Maxime et Plutarque.

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    Tarpeia

    Dans la mythologie romaine, Tarpeia est une héroïne de la guerre sabine, fille de Sempronius Tarpeius, que Romulus avait nommé gouverneur de Capitole. Elle aurait livré la citadelle de Rome aux Sabins (fin -VIIIe s.), alors en guerre contre les Romains. Elle fut enterré au mont Capitolin dans la partie qui prit d'elle le nom de roche Tarpéinne.
    • Tarpeia, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Tarpeia, Wikipédia l'encyclopédie libre (11 juin 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 28 octobre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Tarpeia.

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    Tartous ou Tortose

    Un port de Syrie sur la Méditerranée, situé entre Lattaquié et Tripoli.
    • Tartous ou Tartus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    Tartous, Wikipédia l'encyclopédie libre (19 octobre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 2 avril 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Tartous.

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    Terpandre (en gr. Terpandros)

    Poète et musicien grec (Lesbos – VIIe s.). Sur la foi de la tradition et de la légende, on le comparait à Homère pour ses poésies et à Orphée pour ses compositions musicales. Il établit les premières règles musicales à Sparte et aurait été l'inventeur de la lyre à sept cordes et d'innovations rythmiques.
    • Terpandre, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Tertullien (en lat. Septimius Florens Tertullianus)

    Écrivain latin (v. 155 - v . 225) converti au christianisme à la fin du IIe siècle, Tertullien devient le théologien le plus connu de Carthage et un fondateur de la théologie chrétienne de langue latine. Auteur d’œuvres apologétiques et polémiques, il fut le premier à tenter la synthèse entre le christianisme et la culture païenne.
    Dans son ouvrage À ma femme, en latin Ad uxorem, il présente une image idéalisée du mariage : Douce et sainte alliance que celle de deux fidèles portant le même joug, réunis dans une même espérance, dans un même vœu, dans une même discipline, dans une même dépendance !
    • Tertullien, Wikipédia l'encyclopédie libre (5 août 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 18 août 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Tertullien.
    • Tertullien en lat. Septimius Florens Tertullianus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Teuthras

    Dans la mythologie grecque, Teuthras était roi de Teuthranie, région de Mysie en Asie mineure. Selon certains mythographes, Teuthras est le fils de Pandion, roi d’Athènes, et le père de Thespios et père adoptif de Télèphe.

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    Thalassius le Libyen (ou l’Africain)

    Moine chrétien et écrivain religieux du VIIe siècle. Il est l’auteur de quatre Centuries, recueil de cent sentences, qui figurent dans la Philocalie des Pères neptiques. Les seules informations sur sa personne découlent de ses relations avec Maxime le Confesseur.

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    Thalès de Millet (en gr. Thalês)

    Un philosophe, mathématicien, physicien et astronome grec né à Milet vers 625 av. J.-C. et mort vers l'an 547 av. J.-C. Il fut le plus ancien et le plus célèbre des Sept Sages de la Grèce antique et était considéré par Aristote comme le premier des philosophes ioniens.
    • Thalès, Wikipédia l'encyclopédie libre (17 octobre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 17 octobre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Thalès.
    • Thalès de Millet , Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Thamar (Livre de Samuel)

    Selon la Bible (II Samuel XIII), Thamar est fille du roi David et de Maakah. Elle fut violée par son demi-frère Amnon; son frère Absalon la vengea en tuant Amnon.
    • Thamar ou Tamar, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Thessalie

    Région de la Grèce septentrionale entourée de montagnes comprenant le Mont Olympe et le Mont Pinde. Dans la légende grecque, la Thessalie est le berceau de plusieurs personnages mythiques, nommément les Centaures, les Lapithes et les Argonautes.
    • Thessalie, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Theuth ou Thot

    Dans la mythologie égyptienne, Theuth est le nom d’un dieu des anciens Égyptiens. Il n’était pas le Dieu suprême, mais une divinité dont tous les arts tiraient leur origine. Il est représenté comme un homme à tête d’ibis ou un cynocéphale.

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    Thiemo de Soest

    Dans le Dialogus miraculorum de Césaire de Heisterbach (c. 34), Thiemo de Soest est un chevalier qui, ayant joué au jeu de dés avec le diable, fut emporté par celui-ci, sans qu’on ne le revoit jamais.
    • Lea, Henry Charles, Materials Toward a History of Witchcraft 1890, vol. 1, Kessinger Publishing, 2004, p. 101-102. Livre numérique Google, Internet, 3 juillet 2013.https://books.google.fr/.

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    Thomas More (en lat. Thomas Morus)

    Thomas More (1478-1535) fut le plus célèbre représentant anglais de la pensée humaniste. Théologien, historien, juriste, philosophe et homme politique, More était le Chancelier du roi Henri VIII. Mais après son refus de reconnaître l'autorité religieuse du Roi (en refusant d'abord d'assister au couronnement d'Anne Boleyn comme reine d'Angleterre), More fut décapité. Sir Thomas More est devenu saint Thomas More, béatifié par l'Église catholique en 1886 et canonisé en 1935.

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    Thomas Volfey ou Wolfey

    Archevêque d’York et cardinal du XVIe siècle, il persuada à Henri VIII de rendre Tournai à François Ier et conseilla au roi d’Angleterre le divorce ; le roi le fait demander pour juge dans l’affaire du divorce. La reine Catherine d'Aragon lui fit des vifs reproches et il fut disgracié.
    • Fleury, Claude, Table générale des matiéres contenues dans l’Histoire ecclésiastique de Mr. Fleury et du P. Fabre, Caen, G. Le Roy, 1781, pp. 175, 787. Livre numérique Google, Internet, 1 mai 2014. https://books.google.fr/.

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    Thrace en gr. Thráki

    Région qui est, de nos jours, partagée entre la Grèce, la Bulgarie et la Turquie. Elle se trouve au Sud-Est de la péninsule des Balcans.
    • Thrace, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Thrasyllus d'Æxone

    Thrasyllus, fils de Pythodorus de la ville d'Aexone, souffrait d'un genre de folie singulier et sans exemple. Selon Élien, il passa plusieurs années dans la démence, dans la Pirée, où il figurait que tous les vaisseaux qui y abordaient étaient à lui. Il en tenait un registre exact, leur ordonnait de repartir pour de nouveaux voyages, et quand ils rentraient dans le port, il en témoignait sa joie par les démonstrations les plus vives.
    • Élien, Claude, Folie extraordinaire de Thrasyllus, Histoires diverses, L. 4, trad. par M. Dacier, Paris, de l'imprimerie d'Auguste Delalain, 1827. mise en ligne par Philippe Remacle en collaboration avec Agnès Vinas, site L’Antiquité grecque et latine du Moyen Age, Internet, 29 octobre 2013. https://remacle.org/bloodwolf/historiens/elien/4.htm.

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    Thèbes (en gr. Thíva ou Thívai)

    Ville qui se trouve en Grèce centrale de nos jours, en Béotie.
    • Thèbes en gr. Thíva ou Thívai, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Thégan 

    Prélat franc du IXe siècle appartenant à l'Église catholique romaine. Il est l'auteur de Vita Ludocivi imperatoris, une biographie de Louis le Débonnaire, le fils et successeur de Charlemagne, publiée pour la première fois en 1588.

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    Thémistocle (en gr. Themistokiês)

    Homme d'État et stratège athénien (v.-525 – Magnésie du Méandre v.-460) qui établit la puissance maritime d'Athènes et sauva la Grèce de la sujétion à l'Empire perse à la bataille de Salamine en 480 av. J.-C.
    • Themistocles, Encyclopædia Britannica Online (2010), Encyclopædia Britannica, Internet, 25 octobre 2010. https://www.britannica.com/biography/Themistocles.
    • Thémistocle en gr. Themistokiês, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Théocrite (en gr. Theokritos)

    Poète grec (Syracuse v. -315 – v. -250), le plus illustre de l'époque alexandrine. Il séjourna à Kos et à Alexandrie. Les bergers et leur monde merveilleux de ses Idylles inspirèrent Virgile, ainsi que toute la littérature pastorale.
    • Théocrite, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Théodoret de Cyr

    Évêque, historiographe chrétien, et théologien grec. Il se rattacha à l'École d'Antioche et il défendit Nestorius contre Cyrille d'Alexandrie. Théodoret ait plusieurs commentaires sur des textes bibliques. Son commentaire sur le Cantique des Cantiques est nommée le Commentaire sur le Cantique.
    • Théodoret de Cyr, Wikipédia, l'encyclopédie libre(22 octobre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 5 décembre 2012.https://fr.wikipedia.org/wiki/Théodoret_de_Cyr.
    • Théodoret de Cyr, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Guinot, Jean-Noël, La Christologie de Théodoret de Cyr dans son commentaire sur le CantiqueJSTOR: Vigiliae Christianae39.3 (1985): 256-272, Internet, 5 décembre 2012.https://www.jstor.org/stable/1583856.

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    Théodose Ier le Grand (en lat. Flavius Theodosius)

    Théodose Ier (347-395) fut l'Empereur romain de l’empire d’Orient (379-392) puis devint le seul souverain d'Orient et d'Occident (392-395). Sous son règne, il lutta avec force contre le paganisme et il établit le christianisme comme la religion d’État.
    • Théodose Ier le Grand en lat. Flavius Theodosius, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Theodosius I, Wikipedia, The Free Encyclopedia (2 août 2020), Internet, 2 août 2020. https://en.wikipedia.org/wiki/Theodosius_I.

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    Théophile (Empereur Byzantin)

    Né en 813, Théophile fut l'Empereur byzantin de 829 à 842, et le fils de Michel II, le fondateur de la dynastie amorienne. Son règne marqua le prélude d'une période prospère pour l'Empire byzantin en dépit des menaces extérieures : il soutint une longue guerre contre les califes de Bagdad et fut battu en 838. Cependant, en 841 il parvint à signer une trêve avec le calife Al-Mutasim, mais il dut leur abandonner la Sicile.
    • Théophile, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Théophile (empereur byzantin), Wikipédia l'encyclopédie libre (13 février 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 12 mars 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Théophile_(empereur_byzantin).

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    Théophraste

    Philosophe grec péripatéticien, naturaliste et alchimiste, Théophraste fut le successeur d'Aristote et le directeur de l'école du Lycée de 322 à 288 av. J.-C. Ses qualités d'orateur attirèrent un large public à l'école qui atteint alors son zénith.
    Né à Erése, dans l'île de Lesbos vers 371 av. J.-C., Théophraste est considéré comme le fondateur de la botanique. Il fut l'auteur de plusieurs traités sur la nature, surtout sur les plantes, dont les plus connus sont Historia de Plantis (Histoire des plantes) et De Causis Plantarums (Causes des plantes). En philosophie il suivit et continua les doctrines d'Aristote. On dit que : Il plaçait la vie spéculative au-dessus de la vie pratique ; il insistait sur la nécessité de joindre les biens extérieurs à la vertu pour vivre heureux. Il maintenait que la vertu mérite d’être recherchée pour elle-même.
    Il fut également l'auteur des Caractères, un ouvrage philosophique, scientifique et moraliste sur les mœurs de son époque, qui était le modèle des Caractères de La Bruyère (1688).

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    Tiberius Sempronius Gracchus

    Homme politique romain, consul à deux reprises en 177 av. J.-C. et en 163 av. J.-C. Il épousa la patricienne Cornelia, fille du célèbre Scipion l’Africain, et ils eurent douze enfants dont seulement trois survécurent. Il mourut vers 150 av. J.-C.

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    Tiers-Ordre franciscain

    Une association pieuse laïque fondée en 1222 dans la ville de Bologne, en Italie, par saint François d'Assise. L'ordre était voué à la pauvreté mendiante et à la prédication itinérante, mais son essor rapide, les nécessités de l'apostolat et la difficulté de la règle conduisirent à des aménagements qui suscitèrent en retour l'affrontement entre les spirituels, partisans de l'observance stricte, et les conventuels, davantage tournés vers la vie intellectuelle. La famille fransiscaine demeura divisée jusuq'à l'encyclique Felicitate quadam de Léon XIII (1897), qui réunit les diverses observances sous le titre d'ordre fransiscain des Frères mineures, laissant toutefois leur autonomie au Frères mineurs conventuels et aux Frères mineures capucins.
    • Franciscains, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Tiers-Ordre franciscain, Wikipédia l'encyclopédie libre (22 février 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 22 avril 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Tiers-Ordre_franciscain.

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    Timée de Tauroménion

    Historien grec, né vers 350 av. J.-C. à Tauroménion et mort vers 260 av. J.-C. à Syracuse. Il vécut surtout à Athènes, où il termina vers 264 av. J-C. une Histoire de Sicile et de Grande-Grèce, dont on possède des fragments.

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    Tite-Live (en lat. Titus Livius)

    Historien Romain illustre (Padoue v. -64 ou -59 - Rome v. 10), auteur d’une Histoire de Rome (Ab Urbe condita libri), 142 livres couvrant des origines de la ville jusqu'à l'an 9.
    • Tite-Live en lat. Titus Livius), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Tobie ou Tobias

    Fils de Tobit et le héros du Livre de Tobie, qui raconte les actes de ce jeune Israélite lors de la déportation à Ninive en 721. Selon l’histoire, Tobie, aidé par un poisson magique, aurait chassé les démons qui tourmentaient Sara. Ensuite, il aurait épousé cette dernière et aurait rendu la vue à son père, qui était aveugle auparavant.
    • Tobie ou Tobias, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Torres Novas 

    Une municipalité du Portugal, située dans le district de Santarém et la région Centre.

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    Tortone (en it. Tortona)

    Ville italienne située dans la province d'Alexandrie, dans la région piémontaise, au nord-ouest de l'Italie.

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    Trajan

    Général d’armée pour l’empereur Valens contre les Goths au IVe siècle.

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    Troglodytes 

    Dans l'Antiquité, les Troglodytes vivaient au sud-ouest de l'Égypte, au sud de la Libye. Le terme Troglodyte signifie en grec ceux qui ont leur demeure dans des trous ou dans des cavernes.

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    Troie (en gr. Troia ou Ilion, en lat. Ilium)

    Ancienne ville située dans le nord-ouest d'Anatolie en Asie Mineure, près de la mer Égée qui fut le cadre de plusieurs mythes grecs, notamment de la fameuse guerre de Troie qui est racontée dans l'Iliade et l'Odyssée d'Homère. Selon la légende, c'était l'enlèvement d'Hélène, femme du roi de Sparte Ménélas par le prince troyen Pâris qui provoqua le siège de Troie. Ménélas vainquît Pâris lors d’un combat ; pourtant, celui-ci fut sauvé par Aphrodite. Peu après, Pâris fut tué. Cependant, c'était la ruse du cheval de Troie qui mit fin à dix ans de combat. Après avoir reçu le cheval en bois dans la ville, Ménélas et les autres guerriers cachés à l'intérieur s'affranchirent, détruisant Troie par le feu, massacrant tous les hommes et contraignant toutes les femmes à l'esclavage.

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    Téribaze ou Tiribaze (en lat. Teribazus)

    Officier perse d’une haute noblesse et d’une grande réputation qui vivait au temps d’Artaxerxès II Mnémon. Il rendit les services les plus signalés à ce prince, tant par sa bravoure que par ses conseils et ses ruses de guerre.
    • Sabbathier, François, Dictionnaire pour l’intelligence des auteurs classiques, grecs et latins[…], t. 37, Paris, Seneuze, 1815, p. 379. Livre numérique Google, Internet, 27 août 2013.https://books.google.fr/.

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    Urbinius Panopion

    Selon Valère Maxime, un des esclaves de Panopion se laissa tuer à la place de son maître, prenant ses habits et son anneau et se mettant sur son lit. Panopion fit ériger un magnifique tombeau en son honneur.
    • Valère Maxime, De la fidélité des esclaves, Œuvres complètes, livre VI, chapitre 8.6. Ed. C. A. F. Frémion, trad. P. Charpentier, Paris, Garnier, 1864, t. 2, p. 61-62. Livre numérique Google, Internet, 29 juin 2013. https://books.google.fr/.

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    Urie le Hittite

    Selon le deuxième livre de Samuel, Urie était un officier et homme influent dans l'armée de David et l'époux de Bethsabée. Pendant la bataille de Rabba, David ordonna que l'on mette Urie en première ligne afin qu'il meure pour que David puisse s'approprier sa femme.
    • Urie le Hittite, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Urie le Hittite, Wikipédia l'encyclopédie libre (7 mars 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 29 mars 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Urie_le_Hittite.

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    Valence 

    Chef-lieu du département de la Drôme, au sud-est de Paris, sur la rive gauche du Rhône. Évêché. Cathédrale romaine Saint-Apollinaire (XIe-XIIe s., restaurée au XVIIe s.).
    Ancienne capitale des Segalauni, Colonia Julia Valentia à l'époque romaine, évêché (374), elle se rendit indépendante sous la direction de ses évêques (1150). Elle fut réunie à la Couronne en 1423. En 1452, Louis XI y fonda une université.

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    Valentinien Ier (en lat. Flavius Valentinianus)

    (Cibalae, Pannonie, 321 – Brigetio, Pannonie, 375). Empereur romain (364-375). Proclamé empereur par l'armée à la mort de l'Empereur Jovien, Valentinien restaura le système collégial et défendit les frontières mieux que ses prédécesseurs. Dans une tentative de régler la puissance des riches, il créa la charge de défenseur de la plèbe en 364.
    • Valentinien Ier, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Valentinien Ier, Wikipédia l'encyclopédie libre (17 janvier 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 22 janvier 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Valentinien_Ier.

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    Valeria (femme de Sylla)

    Romaine du premier siècle avant J.-C., sœur de Marcus Valerius Messala Corvinus et la cinquième épouse de Sylla (Lucius Cornelius Sulla). Devenue veuve à un jeune âge, elle refusa de se remarier.

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    Valère Maxime ou Valère le Grand (en lat. Valerius Maximus)

    Historien et moraliste latin (-1er s. av. J.-C. – 1er s. ap. J.-C.) dont les Faits et dits mémorables, recueil d’anecdotes en neuf livres, connut un grand succès dans l’Antiquité et au Moyen Âge.
    • Valère Maxime en lat. Valerius Maximus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Valère Maxime, Wikipédia l'encyclopédie libre (5 juillet 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 19 août 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Val%C3%A8re_Maxime.

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    Varron (en lat. Marcus Terentius Varro)

    (Réate, auj. Rieti -116 - -27). Écrivain qui était un lieutenant de Pompée le Grand pendant les guerres civiles. Après la victoire de César contre l’armée de Pompée, Varron se réconcilia avec César, qui lui ordonna de faire construire les premières bibliothèques publiques de Rome. Varron fut un des premiers encyclopédistes romains ainsi qu’un auteur de nombreux traités. Il produisit 74 ouvrages sur plusieurs sujets, dont il ne reste que des fragments. Parmi les plus connus :
    • La langue latine, traité de grammaire
    • L’Économie rurale, traité d’agriculture
    • Les Satires Ménippées, traité philosophique
    • Les Antiquités, traité historique
    • Varron, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Varron (écrivain), Wikipédia l'encyclopédie libre (20 avril 2024), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 28 avril 2024. https://fr.wikipedia.org/wiki/Varron_(%C3%A9crivain).

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    Virgile (en lat. Publius Vergilius Maro)

    (Près de Mantoue, v. -70 – Brindes -19 av. J.-C.). Poète latin renommé dont les œuvres les plus célèbres comprennent les Géorgiques, épopée qui loue le travail et la vie rurale et l'Énéide, épopée qui parle des aventures du héros Énée et du fondement de Rome. Malheureusement, Virgile mourut avant que l'Énéide ne fût achevée. Quoiqu’il eût demandé qu’on brûlât l’épopée partielle, Auguste ordonna que la publication fût terminée par Varrius et Tucca, poètes et amis de Virgile.
    • Perret, Jacques, Virgile, Encyclopédie Universalis (2009), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 1er octobre 2009.
    • Virgile Publius Vergilius Maro, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Vénus

    Déesse romaine de la végétation et des jardins. À partir du -IIe siècle, elle fut assimilée à Aphrodite grecque acquérant ses attributs de la beauté, de l'amour et des plaisirs. C'est ainsi que la déesse attira plusieurs amants, parmi lesquels Vulcain, Mars et Jupiter. Comme déesse grecque, Vénus est parfois appelée Cythérée, surnom accordé à Aphrodite alors qu'elle fut portée à l'île de Cythère après sa naissance.
    • Vénus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Vénus, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 août 2009), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1er octobre 2009. https://fr.wikipedia.org/wiki/V%C3%A9nus_%28mythologie%29.

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    Véturie (en lat. Veturia)

    Une matrone romaine qui vécut au VIe siècle et au Ve siècle, mère du héros semi-légendaire Coriolan.

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    Welf Ier (ou Helpon)

    Aristocrate bavarois de l'empire carolingien, né en 778 et mort en 825. Père de l'impératrice Judith de Bavière, femme de Louis le Pieux, et de la reine Emma de Bavière, femme de Louis le Germanique. Il était seigneur d'Altdorf et de Ravensburg en Bavière.

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    Worms 

    Ville d'Allemagne (Rhénanie-Palatinat), sur la rive gauche du Rhin, au nord de Ludwigshafen.
    • Worms, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Worms (Allemagne), Wikipédia l'encyclopédie libre (9 février 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 21 mars 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Worms_(Allemagne).

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    Xanthippe (en gr. Xanthippê)

    (Athènes -Ve s. - déb. - IVe s.). Femme du philosophe athénien Socrate qui devint symbole de la femme d’esprit acerbe. Selon la tradition, Socrate ne l’aurait épousé que pour mettre à l’épreuve sa patience. Dans son dialogue Phédon, Platon dit que Socrate, condamné à mort par la consommation de la ciguë, aurait renvoyée Xanthippe avant de s’empoisonner en raison de ses pleurs irritants.
    • Xanthippe en gr. Xanthippê, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Xanthippe (femme), Wikipédia l'encyclopédie libre (2 novembre 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 8 février 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Xanthippe_%28femme%29.

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    Xanthus de Lydie

    Un des plus anciens historiens et logographes de la Grèce, natif de la ville de Sardres, ayant fleuri au Ve siècle avant J.-C. Il était contemporain d’Hellanicus et d’Hérodote. Il est l’auteur des Lydiaques ou Histoire de Lydie, ouvrage divisé en quatre livres, dont il ne reste que quelques fragments.
    • Michaud, Louis-Gabriel, Biographie universelle, ancienne et moderne, […], T. 51, Paris, L.-G. Michaud, 1828, pp. 333-335. Bibliothèque numérique Gallica, Internet, 19 juin 2013.https://books.google.fr/.
    • Xanthos de Lydie, Wikipédia l'encyclopédie libre (15 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 19 juin 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Xanthos_de_Lydie.

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    Xerxès Ier ou Assuérus

    Roi de Perse (de -486 à -465), né vers -519, mort en -465, membre de la dynastie des Achéménides. Fils de Darios Ier et d'Atossa. À son avènement il dut faire face aux révoltes d'Égypte (-486) et de Babylonie (-482) qu'il réprima durement. Pour venger l'échec de son père à Marathon, il prépara longuement l'invasion de la Grèce. Pendant la deuxième guerre médique (-480 à -479), il traversa la Thrace, la Macédoine, puis vainquit les Grecs aux Thermopyles et à l'Artémision et prit Athènes. La fin de son règne fut marquée par des complots et il fut assassiné à Suse par un dignitaire de sa cour. Son fils Artaxerxès Ier lui succéda.
    Xerxès Ier est assimilé par les historiens contemporains à l'Assuréus de la Bible, qui apparait dans le Livre d'Esther et les Esdras comme le mari d'Esther.
    • Xerxès Ier, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Xerxès Ier, Wikipédia l'encyclopédie libre (20 novembre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 3 décembre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Xerxès_Ier.

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    Xénophane (en gr. Xenophanês)

    Philosophe grec de l'école d'Élée, né à Colophon (Asie Mineure), il vécut au -VIe s. Lors de la conquête de ce pays par les Perses, il se rendit en Italie puis en Sicile avant de voyager à travers toute la Grèce. Considéré comme le fondateur de l'école d'Élée, il dénonça surtout le caractère anthropomorphique et immoral de la représentation des dieux chez Homère et Hésiode.
    • Xénophane, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Xénophane, Wikipédia l'encyclopédie libre (21 novembre 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 2 décembre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Xénophane.

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    Yabin ou Jabin

    Roi de Canaan qui régnait à Hatsor. Selon le Livre des Juges, il opprima durement les Israélites pendant vingt ans. Il fut vaincu par l’armée de Barac et ensuite tué par les Israélites.

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    Zacharie Boverius

    Théologien et capucin italien, né à Saluces en 1568, mort à Gênes en 1638. Il donna une continuation des Annales des Capucins, depuis l’an 1612, jusqu’en 1638.
    • Niceron, Jean-Pierre, Mémoires pour servir à l’histoire des hommes illustres, Paris, Briasson, 1734, pp. 317-321. Livre numérique Google, Internet, 6 juillet 2013. https://books.google.fr/.
    • Boverius, Wikipédia l'encyclopédie libre (16 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 6 juillet 2013. https://en.wikipedia.org/wiki/Boverius.

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    Zambri

    Fils de Salu, chef de la tribu de Siméon, étant entré à la vue de tout le monde dans la tente d’une fille madianite nommée Cozbi, y fut suivi par Phinées, fils du grand prête Éléazar, qui le perça d’un seul coup avec Cozbi au milieu de leurs honteux embrasements (Num. 25 :14).
    • Louis-Isaac Lemaistre de Sacy, trad. Livres des Nombres, La Sainte Bible, 1696; Bruxelles, Société Biblique Britannique et étrangère, 1855, Wikisource, la bibliothèque libre (18 novembre 2015), Internet, 14 janvier 2016. https://fr.wikisource.org/wiki/Bible_Sacy.

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    Zara ou Zerah

    Dans l'Ancien Testament, fils de Rahuel, petit-fils d'Esaü. Genèse 36:13; I Chroniques 1:37).

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    Zeresh 

    Personnage biblique du Livre d'Esther. Elle est l'épouse d'Aman, et le conseille dans son projet d'anéantir les Juifs de l'empire perse. Elle est pendue avec Aman et leurs dix fils quand le dessein d'extermination se retourna contre eux.

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    Zénodote d'Éphèse (en gr. Zênodotos

    Grammairien grec (-320 à -240). Directeur de la bibliothèque d'Alexandrie qui venait d'être fondée, il donna la première édition critique des poèmes homériques qui servit de point de départ aux travaux de son élève Aristophane de Byzance, puis à ceux d'Aristarque de Samothrace.
    • Zénodote d'Éphèse, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    À la gloire des confesseurs (en lat. De gloria confessorum)

    Un ouvrage hagiographique de saint Grégoire de Tours écrit au VIe siècle.

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    Ælius Aristide (en lat. Publius Aelius Aristides Theodorus

    Un auteur grec de la Seconde Sophistique au IIe siècle. Sa vie et son œuvre résument les principaux traits de la rhétorique de l'époque. Le corpus d'Aristide compte cinquante-trois titres (sans compter les discours et poèmes perdus), y compris le Panathénaïque, le discours En l'honneur de Rome, les Discours platoniciens et les Discours sacrés.
    • Pernot, Laurence, La Rhétorique dans l'Antiquité, Paris, Livre de Poche, 2000, pp. 254-256.
    • Aelius Aristide, Wikipédia l'encyclopédie libre (18 avril 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 7 mai 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Aelius_Aristide.

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    Æthelberht ou Ethelbert de Kent

    Né vers 560, Æthelberht fut le roi de Kent de 580 ou 590 jusqu’à sa mort en 616. Il est le premier souverain anglo-saxon à se convertir au christianisme.

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    Æthelburg ou Edburge de Kent 

    Fille du roi Æthelberht de Kent et la seconde femme d’Edwin de Northumbrie. Le mariage d’Æthelburg et d’Edwin, en 625, entraîna la conversion du nord de l’Angleterre au christianisme. Après la mort d’Ewin, Æthelburg fonda une abbaye à Lyminge, où elle mourut en 647.

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    Èbre (en esp. Ebro)

    Le plus puissant des fleuves espagnols. Issu des monts Catabriques, il coule entre la Meseta et les Pyrénées, passe à Saragosse et se jette dans la Méditerranée par un delta (rizières).
    • Èbre, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    Èbre, Wikipédia l'encyclopédie libre (1 mars 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 2 avril 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Èbre.

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    Ève

    Dans les traditions juive, musulmane et chrétienne, Adam fut le premier homme, créé par Dieu et mis dans le Paradis terrestre (Éden). Dieu créa également une femme, Ève, à partir de la côte d'Adam, ainsi représentant le mariage comme l'union de l'homme et de la femme en une seule chair.
    Selon la tradition, Ève, tentée par Satan, qui avait pris la forme d’un serpent, encouragea Adam à manger le fruit défendu ; ce péché originel, qui pèse sur toute l’humanité, provoqua Dieu à chasser les deux du Paradis. Ève et Adam eurent trois fils, Abel, Caïn et Seth. Le premier livre de la Bible, la Genèse, raconte l’histoire du premier homme et de la première femme sur la Terre.
    • Ève, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Édouard le Confesseur

    Édouard, fils d'Etheired II, est l'avant-dernier souverain anglo-saxon à avoir régné sur l'Angleterre avant la prise du pays par le normand Guillaume le Conquérant. Sa grande piété lui vaut son surnom et le fait d'être ensuite canonisé en 1161. Il est le Roi d'Angleterre de 1042 jusqu'à sa mort, le 3 janvier 1066.
    • Édouard le Confesseur, Wikipédia l'encyclopédie libre (9 décembre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 23 janvier 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Édouard_le_Confesseur.
    • Édouard le confesseur (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Édouard VI d'Angleterre (en ang. Edward VI of England)

    Édouard VI d’Angleterre (1537-1553), fils d’Henri VIII d'Angleterre et de sa troisième femme Jeanne Seymour, accéda au trône anglais à la mort de son père en 1547. Il fut succédé par sa demi-sœur, Marie Tudor, qui devint Marie Ire d’Angleterre.

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    Élie (en héb. Eliyahû)

    Prophète biblique d'Israël qui dut s'enfuir à cause de l'inimitié de la reine d'Israël Jézabel. Il laisse sa succession à Élisée avant qu'un char de feu ne l'enlève au ciel.
    • Élie, Wikipédia, l'encyclopédie libre(27 février 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 26 février 2013.https://fr.wikipedia.org/wiki/Élie.
    • Élie, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Élisabeth Ire d'Angleterre (en ang. Elizabeth I of England)

    Élisabeth Ire d’Angleterre (1533-1603) était la fille d’Henri VIII d'Angleterre et d’Anne Boleyn. Reine à partir de 1558, jamais mariée, elle était une des plus célèbres monarques de l’époque, élevant l’Angleterre au rang des grandes puissances européennes. Suite au règne de sa demi-sœur catholique Marie Ire d’Angleterre, elle assura que l’Angleterre resterait un pays majoritairement protestant.

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    Élisée

    Prophète biblique dans l'Ancien Testament (I Rois, XIX, 16-21 ; II Rois, II-XIII) et disciple du prophète Élie.
    Dans II Rois III, 12-19, le roi d'Israël, le roi de Juda et le roi d'Edom, manquant d'eau pour l'armée et pour les animaux qui la suivent, consultent Élisée qui fait appel à un joueur de harpe dont la musique permet de comprendre le message de Dieu. Élisée prophétise que Dieu remplira d'eau la vallée où ils se trouvent et qu'il livrera l'adversaire, Moab, entre les mains des trois rois.
    • Élisée, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Élisée, Wikipédia l'encyclopédie libre (11er octobre 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 18 octobre 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lis%C3%A9e.

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    Éphèse (en turc Efes; en gr. Éphesos; en lat. Ephesus)

    Éphèse est l'une des plus anciennes villes de la côte Ouest de l'Asie Mineure (aujourd'hui en Turquie). Elle était dans l'Antiquité l'une des plus importantes cités grecques, la première de l'Ionie, et l'un des ports les plus actifs de la mer Égée. Elle fut également l'un des premiers centres du christianisme.
    • Éphèse, Wikipédia l'encyclopédie libre (28 octobre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 29 octobre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Éphèse.
    • Éphèse, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Épître aux Colossiens

    Lettre de saint Paul adressée à l'Église de la cité phrygienne de Colosses. C'est une des quatre lettres écrites par Paul pendant sa première captivité à Rome, pendant laquelle il écrivit les Épîtres aux Éphésiens, aux Phillipiens et à Philémon.
    La situation à Colosses fut semblable à celle chez les Galates, où les docteurs judaïsants prêchèrent le retour à la loi de Moise (en particulier l'accent sur les observances : circoncision, prescriptions alimentaires et fêtes annuelles) et sur un ascétisme extrême. Dans sa lettre, Paul reprend les membres de l'Église en enseignant que la rédemption n'est possible que par le Christ et qu'ils devaient faire preuve de sagesse et le servir.

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    Épître aux Corinthiens

    Les deux épîtres intitulées Corinthiens dans le Nouveau Testament ont été écrites par saint Paul. La première épître aux Corinthiens a été écrite à Pâques de l’an 55, 56 ou 57. Dans cette première lettre, Paul traite des difficultés qu’il a rencontrées dans l’Église de Corinthe, par exemple, cas d’inceste, désordres dans la pratique de l’Eucharistie, l’existence des tribunaux païens et des erreurs doctrinales concernant la résurrection. Il répond également à quelques questions posées par les Corinthiens concernant les dons spirituels et la virginité, parmi d’autres. De nos jours, on se fie à l’authenticité de cette première épître aux Corinthiens, vu qu’elle est citée par Clément de Rome et par Ignace.
    La seconde épître écrite aux Corinthiens fut produite pendant le séjour de Paul en Macédoine, lorsqu’il pensait à aller à Corinthe pour la troisième fois. Dans cette seconde épître, Paul fait allusion à un deuxième séjour en Corinthe, apparemment pénible (I, 23 et II, 3). Il parle d’une lettre écrite en larmes aux Corinthiens ; l’on croit de nos jours qu’il y aurait eu au moins quatre épîtres écrites à ce peuple, dont deux nous restent. La seconde épître peut être divisée en quatre parties : celle de Paul et de son rapport avec les Corinthiens ; la collecte et les bienfaits en résultant ; discours où il se dresse contre les diffamateurs et ensuite, la conclusion, qui est la quatrième partie.
    • Corinthiens, Encyclopédie Universalis (2009), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 20 mai 2009.

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    Épître aux Hébreux

    Une épître dans le Nouveau Testament. Elle s'adresse à des chrétiens issus du judaïsme, c'est-à-dire, au sens premier, aux judéo-chrétiens encore attachés à certains usages de la Loi juive. L'église catholique reconnaît l'épître aux Hébreux comme « de filiation paulienne indirecte », mais la critique indépendante en considère plusieurs autres comme des attributions postérieures, notamment les épîtres pastorales et les épîtres catholiques.
    L'épître se divise en deux parties. Dans la première partie, Jésus-Christ est décrit comme supérieur à Moïse, il est considéré comme le grand prêtre qui remplace le sacerdoce lévitique et qui établit une nouvelle alliance pour être accepté par la foi (chap. 1-10). Dans la deuxième partie, l'auteur donne des conseils sur la persévérance fidèlement dans la nouvelle alliance (chap. 10 à 13).
    • Épîtres du Nouveau Testament , Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Épître aux Hébreux, Wikipédia l'encyclopédie libre (5 mai 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 7 mai 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Épître_aux_Hébreux.

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    Épître aux Romains

    L'épître aux Romains, le plus long des livres du Nouveau Testament, fut envoyée par l'apôtre Paul à l'Église de Rome. Les idées développées dans cette épître forment le fondement de la doctrine des Églises chrétiennes. L'épître comprend deux parties : la première est une lettre de circonstance à une communauté rencontrant des difficultés, et la deuxième est la lettre doctrinale où Paul expose ses convictions sur le salut et la foi chrétienne.

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    Épître aux Éphésiens

    La lettre aux Éphésiens correspond aux chapitres XVIII et XIX des Épîtres des Apôtres du Nouveau Testament, et fut écrite par des disciples de l'Apôtre Paul entre l'an 60 et 63. Dans la première partie (I:III-III:XIX), l'auteur insiste sur l'union de tous les chrétiens avec Jésus Christ grâce au sacrement du baptême et réalisée dans l'Église. La deuxième partie continue avec la conception de l'union de Christ avec l'Église comme l'archétype du mariage chrétien, une idée tirée de l'Ancien Testament; elle exhorte les chrétiens à vivre d'une manière honorable et digne pour maintenir cette unité. Dans cette deuxième partie, (de V:XXI à VI:IX) l'auteur décrit brièvement les normes et les règles fondamentales de la conduite de tous les membres de la famille (maris, femmes, enfants, parents, etc.) De V:XXI à V:XXXIII l'auteur décrit la vie domestique et présente les devoirs des époux, ce qui forment la base de la conception du mariage chrétien.
    • Rouche, Michel, Le sacrement de mariage dans l'Église paléochrétienne, Mariage et sexualité au Moyen Âge. Accord ou crise?, Presses de l’université de Paris-Sorbonne, 2000. Google livres, Internet, 17 août 2011.
    • Épîtres aux Éphésiens, Wikipédia, L'encyclopédie libre (29 juillet 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 17 août 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Épître_aux_Éphésiens.
    • Éphésiens, Épître aux, Encyclopédie Universalis (2011), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 17 août 2011.

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    Épîtres du Nouveau Testament ou Épîtres des Apôtres

    Cet ensemble de 21 lettres est le troisième livre du Nouveau Testament, suivant les Actes des Apôtres, qui décrivent Paul et Pierre comme les héros du christianisme pendant la naissance de celui-ci. Il s’agit de quatorze Épîtres écrites par Saint Paul -- ou ses disciples -- qui prennent la forme de lettres ayant pour destinataires les premières communautés chrétiennes. Les Épîtres pauliennes sont suivies par sept autres lettres, appelées communément les Épitres catholiques. Les quatorze de Paul sont divisés ainsi :
    Les Épîtres catholiques sont divisées ainsi:
    1 Épître de Jacques, 2 Épîtres de Pierre, 3 Épîtres de Jean, 1 Épître de Jude.
    Ces sept Épîtres prennent également la forme de lettres, mais cette fois-ci, elles ne s’adressent pas à une communauté spécifique, contrairement à celles de Paul, adressées à une communauté chrétienne. L’adjectif catholique est donc quelque peu trompeur et devrait être compris plutôt comme universel. Ainsi les appelle-t-on également les Épîtres universelles.
    • Épîtres, Encyclopédie Universalis (2009), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 1er octobre 2009.
    • Épîtres du Nouveau Testament ou Épîtres des Apôtres, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Éric IX Jedvardsson, le Saint

    Roi de Suède de 1156 à 1160 qui, pendant son règne, christianisa le nord de la Suède et tenta de convertir les Finlandais au christianisme.
    • Éric IX de Suède, Wikipédia l'encyclopédie libre (28 août 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 21er octobre 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89ric_IX_de_Su%C3%A8de.
    • Éric IX Jedvardsson, le Saint, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Éric XIV de Suède

    Éric XIV de Suède (1533-1577) fut dépossédé du trône de Suède par son demi-frère Jean, devenu Jean III de Suède, en 1568. Lors de la première révolte de Jean contre Éric en 1563, Jean fut jugé pour haute trahison, mais Jean eut gain de cause en grande partie à cause de l’instabilité mentale dont faisait preuve Éric.

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    Ésaü (en héb. עשו)

    Personnage de la Bible dans la Genèse. Ésaü était le fils d'Isaac et de Rébecca et le frère aîné de Jacob, à qui il vend son droit d'aînesse pour un plat de lentilles. Par la suite, il fut formellement supplanté par Jacob qui usurpe la bénédiction paternelle par une ruse. Ésaü faillit tuer son frère, qui part vivre chez son oncle Laban. Les frères se réconcilièrent vingt ans plus tard.
    • Ésaü, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • ÉsaüWikipédia, l'encyclopédie libre (3 août 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 26 septembre 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ésaü.

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    Ésope (en gr. Aísôpos)

    Auteur grec à qui on attribue l'origine de la fable. Les fables d'Ésope servaient d'inspiration pour plusieurs écrivains notamment, Jean de La Fontaine de la dix-septième siècle.
    • Ésope, Wikipédia, l'encyclopédia libre (18 octobre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 5 novembre 2012.https://fr.wikipedia.org/wiki/Ésope
    • Ésope, Le Petit Robert : dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Étienne Ier Báthory

    (1533 – 1586), roi de Pologne (1576-1586). Prince de Transylvanie (1571-1576), il épousa Anne Jagellon, fut élu roi de Pologne. Vainqueur d'Ivan le Terrible de Russie, il assura la dominance de la Pologne sur la Baltique et contribua au triomphe de la Contre-Réforme catholique.
    • Étienne Ier Báthory, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Étienne Báthory, Wikipédia l'encyclopédie libre (31 mars 2014), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 10 juin 2014. https://fr.wikipedia.org/wiki/Étienne_Báthory.

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    Étienne IV

    Le 97e pape de l'Église catholique romaine (816-817), lors de son règne, Étienne sacra l'empereur de l'occident Louis le Pieux à Reims en France.
    • Étienne IV (pape), Wikipédia l'encyclopédie libre (1 octobre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 24 octobre 2012. https://fr.wikipedia.org/wiki/Étienne_IV_(pape).
    • Étienne IV (pape), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Évangile

    Livres saints de la Bible qui contiennent la révélation chrétienne du Christ. Il existe quatre Évangiles canoniques, qui comprennent les premiers livres du Nouveau Testament : ceux d’après saint Matthieu, saint Marc, saint Luc et saint Jean. Les trois premiers parlent des mêmes événements et on les appelle les Synoptiques à cause de leur relation et dépendance entre eux. Le livre de Matthieu comprend 28 chapitres et se concentre sur l’annonce du Royaume chrétien et sur son accomplissement en Jésus Christ. Celui de Marc traite plutôt de la vie adulte de Jésus et a pour destinataire en particulier les chrétiens qui étaient jadis des païens. Le livre de Luc comprend 24 chapitres et transmet la prédication faite par Paul. Le dernier livre, celui de Jean, consiste en 21 chapitres et se distingue des trois autres par son mélange de symbole et d’histoire, témoignant d’une perspective théologique aussi bien que liturgique.
    • Évangile, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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    Ézéchiel 

    Un prophète du Tanakh et de l'Ancien Testament. On lui attribue le livre auquel il donne son nom, le troisième dans l'ordre canonique des « Grands Prophètes » (Isaïe, Jérémie, Ézéchiel et Daniel). Aux Juifs à Babylone, il annonça la ruine de Jérusalem, puis la restauration future d'Israël.
    • Ézéchiel, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
    • Ézéchiel, Wikipédia l'encyclopédie libre (27 mars 2013), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 24 avril 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ézéchiel.

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    Île de Palmaria

    Une île de la mer Ligure, située à l'extrémité occidentale du golfe de La Spezia. Elle fait face à la ville de Portovenere et fait partie d'un archipel composé des îles du Tino et du Tinetto.

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    Œuvres morales (en lat. Moralia ou Ethica) de Plutarque

    Ouvrage de Plutarque qui se compose de plus de soixante traités écrits sous la forme de dialogues et de diatribes. Les traités discutent de sujets éthiques, religeux, physiques, politiques et littéraires.

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    Notes

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