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x
Des maladies des femmes
Bordure décorative

AVX CHASTES ET
jeunes Dames,1

Preface.

IL n'y a ſcience qui touche
de plus pres l'humanité ,
que la Phyſique:car de quel
coſté qu'on regarde (diſoie
Auicenne) on la void : elle
eſt au centre, aux moyens,
en la ſuperficie & ſur toute
la circonferance du petit Monde : il eſt im-
poſible de tourner le dos, de fermer le yeux,
de les ouurir , qu'on ne la ſente & ne la voye
dedans & dehors : elle habite dans ce beau
Palais lumineux où le Soleil fait ſa courſe:elle
regne ſur la Lune: elle maiſtriſe les Elemens:
mais certes plus noblemẽt qu'ailleurs, & auec
plus de gloires tient ſon Empire dans le corps
humain. C'eſt pourquoy de toutes les parties
de la Phiſique, celle-là me ſemble plus vtile,
qui concerne l'œconomie de l'homme & de
la femme, & plus encore de la femme que de
l'homme: comme ſi Nature demonſtroit plus
ã

Preface.
ſon pouuoir & ſa majeſté au regiment des na-
tures inferieures, que des plus glorieuſes: cõ-
me certes elle a plus de gloire (diſoit vn anciẽ)
en la conſeruation d'vne ſeule femme que de
tout le Ciel : & en la femme qui ſemble eſtre
la derniere de toutes les natures raiſonables, il
y a plus de merueilles qu'en toute l'eſpece des
animãs : car outre ce qu'elle a de cõmun auec
les hommes , ie vous prie conſiderer à part ces
trois ouurages dont elle à eſté particulieremẽt
embellie: la Face , les Mammelles & la Ma-
trice:où la Nature a attaché de ſi riches arti-
fices & tãt de diuers reſſorts, que toute la Phi-
loſophie des Sages ſe trouue ſouuent empeſ-
chee a en recognoiſtre les cauſes. L'homme
horrible de poil, en la face & par tout le corps,
porte vn viſage altier, refrogné & inhumain :
mais la femme polie comme le chriſtal, nette
de poil & de mouſtache, porte ſur ſes yeux l'i-
mage d'vne beauté celeſte, qui rauit tout à
ſoy: & au contraire de l'homme, ſon corps eſt
treſ-doux & agreable au regard & à l'attou-
chement , ſa charnure doüillette , ſa couleur
ſereine & lumineuſe , le cuir net , la perruque
blonde, les cheueux mollets, luiſants & longs:
ſa face couuerte de toute beauté, ſa gorge blã-
che comme laict , ſon front large ſpacieux &
ſplendide: les yeux perçans & brillãs d'vne ai-

Preface.
mable gaillardiſe, & tout le reſte auec tant de
grace ornemẽt & proportion, qu'il n'y a riẽ en
toute la Nature qui plus rauiſſe à ſoy l'eſprit
de l'homme. Il y a deux choſes qui rendent
deſirable: la Bonté & la Beauté; la Bonté a ſes
cheſnons puiſſans & vigoureux: mais certes la
Beauté, dit vn Iuif, a des liens mille-fois plus
violẽs, que Dieu a logé en ceſte face: & qui les
exprimera; dit Leon? ce n'eſt point vn Dieu, ce
n'eſt point vn Ange, ce n'eſt point le Soleil ny
la Lune , ce n'eſt point vn Element : C'eſt vn
attrait, vne latente vertu, vne force plus qu'e-
lemãtaire, vn cinquieſme ciel baſti d'aimãt &
d'electre2, qui attire à ſoy plus violemmẽt ſans
violence que la trõpe de l'Elephãt : Ie di plus,
ce n'eſt point la vertu , ce n'eſt point ſciẽce, ce
n'eſt point vaillance, ce n'eſt point cõme l'eau
en la Perle, le bril au Diamãt , le vert en l'Eſ-
meraude: c'eſt vn amas de ce qui eſt plus ver-
tueux & efficace en toutes les eſtoilles & les
cieux, que Dieu & Nature eſpãdent ſur le vi-
ſage de la fẽme:le Soleil y eſt, la Lune & les A-
ſtres y ont mis de leur clarté, le feu y a contri-
bué ſa chaleur, l'air ſõ humidité, l'eau ſa dou-
ceur, la terre ſa proportiõ. Et cõme tous les ra-
yõs du Soleil, dit Alpharab. & des ſpheres vnis
en vn point allument le feu actuel! auſſi toute
la force des natures hautes & baſſes, aſſẽblees
ã ij

Preface.
& vnies en vn , ont fait ceſt attrait & ce char-
me: de là vient que les Arabes ingenieux arti-
ſtes , peignãs la femme luy ont faict vn regard
d'Aſmal3 ou d'Ambre: car apres auoir foüillé
tous les reſſortz occultes & manifeſtes de la
Nature, & regardé iuſque à l'interieur l'eſſẽ-
ce & les cauſes d'iceluy ; ils n'õt trouué riẽ qui
le peuſt exprimer que l'Ambre : car les ſages
anciẽs ont trouué que tous les enchantemẽs,
les graces , les attraicts, & ce qu'il y a de plus
deſirable en toute nature, eſtoient cachez dãs
ce beau chryſtal. Or ce que ie dy de ceſte
beauté feminine, n'eſt point vanité, ny loüan-
ge affectee, ceſt verité : ce charme eſt en-
cor plus puiſſant que ie n'ay peu exprimer:
iuſques-la, que la ſageſſe humaine qui ſem-
ble eſtre le ſeul remede contre ſon enchante-
ment, ſe trouue foible & renuerſee deuãt icel-
le. Et voila Platon le plus pertinent & conti-
nent de tous les Philoſophes qui les a tant ai-
mees , que de ſe rendre leur eſclaue, iuſques à
compoſer des traictés entiers pour leur beau-
té. Voila Xenophon, qui a dit ces propres pa-
roles, qn'il aimoit plus ſa Clinia que Dieu, le ciel &
la terre.
Voila la plus part de ſes Philoſophes
Grecs, qui ne pouuans ioüir de la vraye & viue
Venus , encor ſouuent deſcendoyent-ils en la
Chypre pour idolatrer & baiſer à l'emblee les

Preface.
feſſes de ſon image. Quant aux Roys & Prin-
ces, combien de fois abbandonnent-ils leur
ſceptre pour adorer ce nouueau Dieu qui eſt
aſſis ſur les yeux de la femme:puiſque Alexã-
dre
meſme quittant les plus illuſtres alliances
d'Orient eſpouſa vne pauure & belle Barbare4,
eſloignee de toutes les parties de ſon Empire?
Mais ce que ie trouue de plus admirable: c'eſt
que l'homme ſe ſent bleſſé ſans eſtre frappé, le
fer, le feu, ny la foudre ne l'ont point touché :
le ſeul regard de ceſte beauté l'a nauuré iuſ-
ques au mourrir, & neantmois dans la face tu
ne voids ni dague , ny ſalpeſtre , ny venin, ny
ardeur : d'où vient ce genre de mort ? mort
certes : car celuy qui en eſt frappé meurt mil-
le fois à chaſque minute: & mort encore plus
cruelle que l'autre, de ne pouuoir mourrir: &
puis ceſte bleſſure ne touche pas la ſuperficie,
elle entre iuſques à la racine: le cœur, l'eſprit,
les parties nobles deſſechent, la chair deuient
tabide : & comme ſi l'homme eſtoit ſaiſi de ly-
cantropie, il court par les ſepulchres & les de-
ſerts pour trouuer remede : mais iamais il
ne trouue gueriſon qu'en celle meſme qui la
belſſé. Il faut donc confeſſer que la femme
par deſſus l'homme a receu vn excellẽt priui-
lege de nature, & qu'elle a plus & mieux mõ-
ſtré ſon artifice en elle qu'en l'hõme meſme.
ã iij

Preface.
Quant aux Mammelles: combien de merueil-
les? car outre l'ornemẽt & la proportiõ qu'el-
les rendent à la femme , quand elles ſont mi-
gnonnement baſties, qu'elles ſont rondes, fer-
mes , blanches comme laict & fort ſeparees:
d'ailleurs combien d'vſages ? vous voyez que
Nature nourrit dans la Matrice l'enfant de
ſãg mẽſtrual: mais c'eſt vne merueille, qu'auſ-
ſi toſt qu'il eſt ſorti en lumiere, le ſãg rebrouſ-
ſe en haut par les Mãmillaires & ſe iette dans
les cauités de la Mammelle: ou il ſe conuertit
en laict:ſi le ſang eſt au foye il deuient rouge,
mais auſſi toſt qu'il eſt és mammelles, il eſt blã-
chi : l'aliment deuient chile blanc:le chile de-
uient rouge ſang , le ſang deuient laict, le laict
baſtit vn nouuel homme. Ce n'eſt pas tout,
on croira que le ſang ne monte que par ces
deux eſchelles ordinaires:mais certes toute la
nature , tout ce qu'il y a de plus noble & ver-
tueux en toute l'œconomie, pouſſe, iette con-
tribue de l'alimẽt en ſes deux deſpenſes, attẽ-
du que le but & l'intention de Nature eſt d'ẽ-
ployer toutes choſes , & toutes les parties de
l'animal à la cõſeruation du nouuel indiuidu.
Tellement que non ſeulement les deux mã-
millaires aſcendentes: mais tout autant qu'il
y a de veines en toute la machine proches &
eſloignees deſchargent, ſi ce n'eſt ouuerte-
ment

Preface.
mẽt, pour le moins par ſecrets conſentements
& tranſpirations occultes, l'aliment dans ſes
deux vaiſſeaux : & tout ainſi qu'ẽ la productiõ
d'iceluy, non ſeulement le cerueau , le foye &
les teſticules font ſperme: mais toutes les par-
ties de tout le corps iuſques aux ongles, dit R.
Iſac Medecin
, cuiſent5 digerent, & contribuẽt
leur ſuc & leur vertu: auſſi en ſa conſeruation
il ny a partie dedans la femme qui ne ſerue de
pouruoyeur pour nourrir l'enfant. Et en c'eſt
acte icy , Nature ſe trouue ſi puiſſãmẽt vigou-
reuſe qu'elle ſeroit capable (contre l'ordinaire
des femmes qui a peine digerent les alimens
groſſiers) de cuire, digerer & cõuertir en laict
les plus ſolides viandes:au defaut d'alimẽt di-
gerer les metaux, au defaut des metaux, por-
ter la iuſque à la derniere goutte de ſon ſang
pour ſa nourriture : Ce ſont ces deux mãmel-
les celeſtes dont parlent les anciens ſages, leſ-
quelles par vne vertu ſpõgieuſe & attractiue,
attirent toute l'efficace des planettes pour la
verſer ſur les humains : Ce ſont les fõtaines de
Nature : les baſſins ou Iuppiter verſe ſon Ne-
ctar: cõme l'ame pour eſtre nourrie, ſucce l'ã-
broſie en deux fontaines (dit S. Aug.) le vieux
& nouueau Teſtament auſſi pour la nourritu-
re & cõſeruation de l'indiuidu, Nature a dõné
deux mãmelles6. Pendant que l'homme eſt ca-
ã iiij

Preface.
ché és priſons & tenebres de la matrice, qui eſt
vn ſimbole de la Terre, il ne vit que d'vn ſang
fœculant & veneneux : mais auſſi toſt qu'il eſt
ſorti de la priſon, il court à ſes deux fontaines
cœleſtes , leſquelles le nourriſſent d'vn plus
parfait aliment. Regardés dõc ſes merueilles?
Les mammelles nourriſſent : elles ſeruent de
garniſon & de rempart au cœur, tãt pour l'eſ-
chauffer que pour eſtre eſchauffees, & te-
nir le potage des enfans chaud; elles ſeruent
encor (s'il faut croire Ariſtote) pour eſguillõ-
ner l'ãdrogyne à l'amour: car le mãſle charmé
par les yeux de ſa fẽmelle, & touché au vif par
ce feu caché, l'ẽbraſſe, la cherit, la baiſe & ma-
nie ſes mãmelles, ce mouuemẽt dõc & agitatiõ
eſchauffãt les mãmelles eſchauffe par meſme
moyẽ & irrite les appetits de la matrice, à cau-
ſe du conſentemẽt manifeſte qui eſt entr'eux
deux, de là, la conuoitiſe s'alume & le deſir de
generatiõ. Or ſi la nobleſſe de la mãmelle eſt
grande, combien plus la matrice? & ſi Nature
s'eſt mõſtree riche artiſte en la premiere , que
dirõs-nous de ceſte-cy?: celle-la eſt la nourri-
ce, ceſte-cy la mere: l'vne engẽdre & confor-
me, l'autre eſleue & nourrit. Et c'eſt choſe eſ-
merueillable à dire, qu'elle puiſſe eſtre le re-
ceptacle & le giſte de l'hõme, qu'elle ſe puiſſe
tant dilater en la groſſeſſe , que ſes cornes
s'eſtandent iuſques aux flancs : attendu que

Preface.
ſa ſubſtance, quoy que tu la tires & diſtendes
auec les mains & violence ne peut eſtre eſlar-
gie, & ne cedde qu'aux efforts de nature: elle
fera place aux enfans & à leurs mẽbres , quoy
qu'enormément puiſſans , iuſque au nombre
de 4. & s'il eſtoit queſtiõ d'y eſtablir quelque
autre corps, on ne la pourroit ſans le detrimẽt
de la femme, & ſans la deſchirer. Regardés ſa
figure; vn Arabe dira que de toutes les parties
celle la ſemble la plus difforme , plus vile &
moins viue: & neantmoins ſi nous conſiderõs
l'artifice & non la couleur, le baſtiment & nõ
l'apparãce:ſa nature & effect, nõ la ſuperficie,
nous dirõs qu'il n'y a riẽ de plus beau & de plus
viuãt:d'où viẽt ceſte vigueur & puiſſance at-
tractiue qu'elle a en elle meſme, de ſuccer de
tous coſtés, comme d'vn million de bouches
ſon propre aliment par les veines qui luy ſont
attachees du trõc des vaiſſeaux ſpermatiques?
C'eſte ame ſpongieuſement attirante? d'ou
luy vient encore ceſte vertu manifeſte de ſuc-
cer & tirer auidement la ſemence de l'hom-
me? l'ẽfermer chés ſoy, la cõſeruer ſi ſoigneu-
ſemẽt , que tous les hõmes enſemble ne ſcau-
roint
paruenir à ceſte induſtrie ? qui excite ce
deſir ſi violent? eſt-ce qu'elle eſt animee?com-
me Platon nous enſeignoit7: & comme vn au-
tre qui l'acompare à vn tyran auare, qui rauit
à ſoy

Preface.
à ſoy de tous coſtés, & cache apres ſon butin
dans ſa cauerne? non certes : mais c'eſt d'au-
tant qu'elle eſt gouuernee par la Lune du Cer-
ueau
, que les Philoſophes appellent L'imagi-
nation
, il nous ſemble qu'il n'y a point de cõ-
merce entre la teſte & ceſte partie baſſe: car
celle-la eſt en la plus haute ſphere: & ceſte-cy
à la derniere de toutes : mais elles ſont telle-
ment liées enſemble par ſympaties, conſente-
mens & communions occultes, que pluſieurs
ont creu que la matrice mõtoit violemment
iuſques en haut: & de fait elle ne peuſt agir ny
exercer ces opperatiõs naturelles, attirer, ſuc-
cer, digerer , expulſer, enfermer , ſi elle n'eſt
aidee par la force de l'imagination , laquelle
employant tous les nerfs de Nature, tous les
ſecrets reſſorts du corps , lui donne ſes mou-
uemens. Et comme la Lune faict croiſtre &
decroiſtre la Mer : & comme la Lumerpe8 ne
vole , ne chante, ne monte en haut que lors
que l'eſtoille de Mercure la regarde : auſſi
toutes ces actions & mouuemens de la matri-
ce ne procedent pas ſeulement de ſon propre
inſtinct; mais auſſi de l'empire de l'imaginatiõ
qui la force ou il luy plaiſt. Ou eſt le Philoſo-
phe qui me dira la raiſon de ceſte merueille?
que l'imagination allume l'amour , embraſe
toute la concupiſcence de ceſte partie quand
elle

Preface.
elle ſeroit toute gelee? l'imagination qui n'eſt
que pure penſee? qui ne void que l'image de la
choſe, nõ la choſe viue ? l'imagination qui n'a
que le ſimple rapport des ſens ſans voir? & ne-
antmoins par vne forte impreſſiõ, par vne plus
que viue puiſſance , excitant le mouuement
des reſſorts , eſbranſlant tous les contrepois
qui gouuernẽt les parties nobles , eſchauffe &
allume le feu en bas. Comme le Soleil par vne
forte reflexion de clarté qui fait violent mou-
uemãt, engendre la chaleur : tellemẽt que l'i-
maginatiõ eſt la vraye fontaine d'amour: c'eſt
elle qui embraſe les choſes froides, & refroidit
les choſes chaudes: c'eſt elle qui nous fait trou
uer les choſes laides, agreables , & les choſes
agreables, laides: c'eſt elle qui anime, qui regit
& gouuener ce chãp ou l'hõme eſt ſemé & en
gẽdré: en fin c'eſt elle qui eſt la viue image de
l'ame raiſõnable. Or toutes ſes merueilles aſſẽ
blees nous apprenent que la femme eſt vn des
grãds miracles de Nature, & vn ſujet où la Phi
loſophie trouue plus de matiere qu'au reſte de
toutes les choſes crees. C'eſt pourquoy m'y a-
donãt particulieremẽt, i'ay recerché par tout
les autheurs qui ont traitté ſe ſuiet, tant des
anciẽs que des modernes, & n'en trouuois pas
vn qui me peuſt remplir l'eſprit, ains tous ſans
ordre & confuſémẽt en parloient, & ay impa-

Preface.
tiemment attendu, iuſques à tant que M.
Giovanni Marinello, de Formie
Italien, meſt tombé entre les mains, lequel a-
taſché non ſeulement loüer l'exellẽce & per-
fection de ce riche vaiſſeau ,mais auſſi a don-
né les moyens de le maintenir en ceſte beau-
té , par la reparation de toutes les infirmitez
naturelles qui luy aduiennent. C'eſt la ou ie
trouuay dequoy me contãter:car il a ſi digne-
ment traitté ceſte matiere, qu'il a emporté la
gloire par deſſus tous les anciẽs & modernes:
car toutes les parties d'icelle y ſont clairemẽt
diſtinctement & doctemẽt couchees iuſques
aux moindres. Ouurage digne, d'vn eſprit
digne comme le ſien ! comme par tout il en a
donné des teſmoignages: c'eſt lui qui a conti-
nué Arculan ſur Raſis : c'eſt luy qui a faict les
quatre liures de l'embeliſſement des fẽmes: &
beaucoup d'autres traictés que les Italiens &
Frãçois ſe ſont vẽdiqués mal à propos. Cõme
ce liu. de la maladie des femmes, que M. Iean
Liebaud s'eſt attribué: & neantmoins, par la
conferance de l'vn à l'autre , i'ay deſcouuert,
qu'il auoit tiré toutes les matieres de Marinel-
lo, chãgeant en certains endroits l'ordre: & y
adiouſtant quelque peu du ſien pour mieux le
deſguiſer: Mais il faut que la gloire retourne à
l'autheur , & que neantmoins nous donnions
quel-

Preface.
quelque loüange à Liebaud d'auoir poli, am-
plifié, & rendu François ce liure: comme auſſi
celuy de l'embeliſſemẽt des femmes. C'eſt vn
des vtiles trauaux qu'on puiſſe choiſir auiour-
d'huy, & vn des meilleurs liures en la theori-
que & pratique qu'on puiſſe trouuer : C'eſt
pourquoy ie l'ay embraſſé, corrigé en beau-
coup d'endroits , amplifié en d'autres, ou les
matieres eſtoint trop retranchees , & me ſuis
ſerui de Roderigo à Caſtro Medecin Portu-
gais
, treſcelebre par toute l'Europpe, lequel a
heureuſement ſecondé Marinello en cecy.
Les Dames trouueront icy dequoy repaiſtre
leur eſprit: l'autheur s'eſt efforcé de leur ma-
nifeſter tout ce qui eſtoit caché en la medeci-
ne pour leur ſanté : c'eſt pourquoy à elles il
addreſſe ce preſent, & moy ie continue le
meſme, pour le grand deſir que i'ay de leur
ſeruir & demeurer leur

Treſ-affectionné,

Lazare Pe.


Vignette TABLE DES CHAPITRES DES
TROIS LIVRES DE LA SAN-
té, fœcundité, & maladies
des femmes.

Du premier liure.9

  • QVe la femme n'eſt animant mutil, ny imparfaict,
    mais foible & maladif.
    chap.1.page 1.
  • Quelles ſont les maladies des femmes, & les cau-
    ſes d'icelles en general.
    chap.2,p.4
  • Le proiect des choſes qui ſeront icy traictees. c.3.
    p. 7.
  • Les mois retenus aux vierges c.4.p. 8
  • De la femme blanche, ou paſle-couleurs, iaunes & baſanees, des
    vierges.
    c.5.p. 12
  • Battement de cœur és vierges. c.6.p.14
  • Bouffiſſure és vierges. ch.p 15
  • Appetits corrompus & deprauez és vierges. c. 8.p.17
  • Degouſtement és vierges. c.9.p.18
  • Noſſee & vomiſſement c.10.p.19
  • Friſſons, rigueurs, horreurs. c.11.p.21
  • Chagrins, ſouſpirs, gemiſſemens, ris. c.12.p.22
  • Reſueries és vierges. c.13.p .23
  • Euanoüiſſement és vierges. c.14,p.24
  • Fieures erratiques és vierges. c.15.p.25
  • Soif & alteration és vierges. c16.p.28.
  • Faim és vierges. c.17.p.29.
  • Veilles és vierges. c.18.p.32.
  • Douleurs de teſte és vierges & femmes: c.19.p.34

    TABLE
    • Oppreſsions & eſtouffemens és vierges. ch.20.p.40
    • Douleurs & peſanteurs aux dos, lombes , & cuiſſes és vierges.
      c.21.p.40
    • Retention de ſperme ês vierges. c.22.p.41
    • En quel aage la vierge doit eſtre mariee, & à quel mary. chap.
      23.p.45.
    • En quel temps ſe doit faire la conionction du mary auec la fem-
      me.
      c.24.p.48
    • Quel temps de l'annee , quelle partie & heure du iour ou de la
      nuict eſt plus conuenable pour engendrer.
      c.25.p.51
    • Quelles complexions, quels corps, quelle aage plus habile à l'e-
      xercice venerien. Qui ſont ceux qui en ſont plus ou moins en -
      dommagez.
      c.26.p.55
    • Les debilitez & foibleſſes qui ſuruiennent aux nouueaux ma-
      riez pour l'vſage immoderé de Venus.
      c.27.p.59
    • Laſchement de ventre & d'vrine qui ſuruient inuolontairemẽt
      aux nouueaux mariez ſi toſt qu'ils ont habité ou habitent en-
      ſemble.
      c.28.p.63
    • Les ſtimules ardens aux choſes veneriennes. c.29.p.65
    • Pollution nocturne. c.30.p.69
    • Flux ſpermatique. c.31.p.72.
    • L'erection & tenſion continue du membre genital. chap.23. pa-
      ge 85.
    • Fureur de la marry. chap.33.p.91
    • Impuiſſance d'habiter. c.34.p. 93
    • Rejoindre & reunir les nouueaux mariez qui hayent & fuyent
      la compagnie de l'vn l'autre.
      c.35.p.124
    • Incontinence d'vrine au lict. c.36.p.128
    • Puanteur d'haleine. ch.37.p.141

    Du ſecond liure.10

    • LE proiect de ce que ſera deſcript en en ce liure ſecond.chap.
      1.p.153
    • Les eſpeces, differences & cauſes de ſterilité. c.2.p.154
    
      TABLE
      • Les ſignes & preſage de ſterilité, c.3.p.175
      • Le temperament ſemblable de l'homme & de la femme, occaſion
        premiere de ſterilité.
        ch.4.p.184
      • L'offence de quelque partie noble, occaſion ſeconde de ſterilité
        chap.5.p.186.
      • Les vices du ſperme viril, occaſiõ troiſieſme de ſterilité en l'hom-
        me.
        c.6.p.188
      • Les vices du membre viril. ch.7.p.190
      • Les vices & offences des teſticules. c.8.p.195
      • L'obeſité & graiſſe exceſsiue du corps, cauſe commune de ſterili-
        té tant en l'homme qu'en la femme.
        c.9.p.201
      • La maigreur de tout le corps, cauſe commune de ſterilité tant
        en l'homme qu'en la femme.
        c.10.p.207
      • Les vices & offenſes de la matrice. Et premierement de l'intem-
        perature d'icelle.
        c.11.p.213
      • Denſité de matrice. c.12.p.238
      • Douleur du matrice. c.13.p.239
      • Inflammation de matrice. c.13.p.243
      • Eryſipele de matrice. c.14.p.247
      • Tumeurs en la matrice. c.15.p.248
      • Les tumeurs de la matrice conuertis en abſez. c.16.p.261
      • Scyrrhe ou tumeur dure de la matrice: c.17.p.266
      • Chancre en la matrice. c.18.269
      • Vlceres de la matrice. c.19.p.275
      • Fistules en la matrice. c.20.p.282
      • Rhagadies en la matrice. c,21.p.284
      • Condilomes en la matrice. c.22.p.286
      • Hæmorrhoides de la matrice. ch.23.p.288
      • Dureté de la matrice. ch.25.p.290
      • Paralyſie & laſsitude de la matrice. c.26.p.291
      • Inflation de matrice. ch.27.p.293
      • Hydropiſie de matrice. c.28.p.296
      • Calcul ou pierre en la matrice. c.29.p.307
      Diſcours
        
          TABLE
          • Diſcours ſur l'occaſion & neceſsité du flux meſtrual és femmes:
            de la nature, qualité & temps accouſtumé de fluer .
            chap.30.p.
            304
          • Des occaſions de la corruption du ſang menſtrual. chap.31.page
            319.
          • Suppreſsion ou diminution des mois. c.23. p.322
          • Les mois ſuperflus & immoderez. c.33.p.336
          • Les mois qui coulent gouttes à gouttes. c.34.p.349
          • Les fleurs blanches. c.35.p.347
          • Gonorrhœe ou flux de ſemence. c.36.p.373
          • La matrice , ou col de la partie honteuſe trop graſſe. chap.37.p.
            375
          • La matrice ou col de la partie honteuſe trop maigre. chap.38.p.
            377
          • Si la matrice peut eſtre démiſe hors de ſon lieu noturel. chap.39.
            p.379
          • Suffocation de matrice. c.40.p.383
          • La matrice vagabonde. c.41.p.404
          • Aſcente de la matrice. c.42.p.406
          • Conuulſion de matrice. c.43.p.410
          • La deſcente de matrice. c.44.p.414
          • Precipitation de matrice. c.45.p.415
          • Fureur vterine. ch.46.p.457
          • Eſtouppement des cotyledons. c.47.p.428
          • Que c'eſt le vray col de la matrice. c.48.p.451
          • Le col de la matrice trop lubrique. c.49.p.436
          • Le col de la matrice denſe ou endurcy. ch.50.p.437
          • Le col de la matrice hiant11 & trop ouuert. c.51.p.439
          • Le col de la matrice trop eſtroict. ch.52.p.440
          • Le col de la matrice trop aſtouppé. c.53.p.441
          • Le col de la matrice peruerty. c.54.p.443
          • Le col de la matrice precipité. c.55.p.444
          • Douleur, inflammation, eryſipelle , tumeurs, abſcez, ſcyrrhe, chan-
            
            TABLE
            cre, vlcere, fiſtules, rhagadies , verrues, condylomes, hemorrhoi-
            des au col de la matrice.
            c.56.p.446
          • Que ceſt le col de la partie honteuſe. ch.57.p.453
          • Le col de la partie honteuſe, lubrique, ou graſle, ou maigre. ch.58.
            p.455
          • Le col de la partie honteuſe trop estroict. c.59.p.456
          • Le col de la partie honteuſe hiant12 & trop ouuert. c.60.p.457
          • Le col de la partie honteuſe fermé. c.61.p.459
          • La membrane Hymen qui eſtouppe le col de la parties honteuſe.
            ch.62.p.466.
          • Les nymphes excedentes outre meſure. c.63.p.471
          • La queue. c.64.p.473
          • Douleur, inflammation, eryſipele , tumeurs, abſez, ſcyrrhe, chan-
            cre, vlcere fiſtule, rhagadies , condylomes, hemorroides, au col
            de la partie honteuſe.
            c.65.p.174
          • Thym. ch.66.p.475
          • Verrues à la partie honteuſe. ch.67.p.476
          • Gangrene au col de la partie honteuſe. c.68.p.479
          • Prurit au col de la matrice. ch.69.p.485
          • Hargne inteſtinale. c.70.p.483

          Du troiſieſme liure13

          • LE proiect des choſes qui ſeront deſcriptes au troiſieſme. ch.
            1.p.485.
          • Les cauſes,ſtimules, & occaſions de la generation de l'homme.
            ch.2.p.486
          • De la ſemence tant virile que feminine. c.3.p.492
          • Du ſang menstrual. c.4.p.494
          • De la conception, des choſes y requiſes, & des ſignes d'icelle. ch.
            5.p.507.
          • Les cauſes de la conception des maſles & femmelles. c.7.p.519.
          • Des gemeaux ou beſſons, c.8.p5.38
          • Superfœtation. c.9.p.547
          • Si les vices, indiſpoſitions & maladies des peres & meres, ſont
            
            TABLE
            imparties à la conception. 10.p.553
          • Et premierement de la mole ou mauuais germe14. ch.11.p.560
          • De la conception monſtrueuſe. c.12.p.577
          • Des hermaphrodites. c.13.p.589
          • La conformation premiere de l'enfant. c.14.p.595
          • De la conception de la femelle & du premier ſentiment & mou-
            uement de l'enfant au ventre de la mere.
            c.15.p.606
          • Du temps que l'enfant formé reçoit l'ame. ch.16.p.612
          • La ſituation de l'enfant au ventre de la mere. c.17.p.616
          • Commẽt l'enfant eſt nourry au ventre de la mere, & quels ſont
            les excremens de ſa nourriture.
            c.18.p. 620
          • Comment l'enfant reſpire au ventre de la mere. ch.19.p.627
          • De la ſimilitude & reſemblance des enfans aux peres & meres,
            c.20.p.631
          • Le regime de vie que la femme groſſe doit tenir durant ſa groiſ-
            ſe.
            ch.20.p.653
          • La precaution de la quelle la fẻme groſſe doit vſer pour ſe preſer-
            uer des accidens faſcheux de la groiſſe
            chap.61.p.663.
          • La cauſe & la guariſon en de general des accidens qui aduienent
            pour raiſon de la groiſſe.
            c.22.p.669.
          • Pie & molleſſe. ch.23.p.674
          • Degouſtement. c.24.p.680
          • Hoquet, nauſee, vomiſſement. c.25.p.682
          • Douleur de teſte, palpitation de cœur, ſyncope, ſoif , veilles, friſ-
            ſons, tournement de teste.
            c.26.p.686
          • Douleur du dos, des lombes, des flancs & des hanches, difficul-
            tez d'vrine enfleure de iambes.
            c.27.p.686
          • Douleurs de dens. c.28.p.688
          • Les mois coulans. c.29.p.688.
          • Flux de ventre. c.30.p.692
          • Des maladies agues és femmes groſſes. c.31.p.694
          • Si la femme groſſe malade peut eſtre ſaignee & purgee ſans dan-
            ger.
            c.32.p.698
          ẽ ij
            
              TABLE.
              • Diſcours ſur la nature, cauſe & generation du laict: & du cõ-
                ſentement des mammelles & de la matrice.
                c.33.p.710
              • Flux de laict des mammelles. c.34.p.725
              • Les mammelles dures. c.35.p.726
              • Les mammelles extenuees. c.36.p.729
              • Les mammelles trop enflees. c.37.p.732
              • Eriſipele en la matrice de la femme groſſe. c.38.p.734
              • Sang amaſſé aux mammelles de la femme groſſe. c.39. p.734
              • Difficile retention du petit au ventre de la mere. ch.40.p. 735
              • Auortement. c.41 p.741
              • Du terme de la groiſſe & du temps que la femme groſſe doit en-
                fanter.
                c.42.p.753
              • Comment les enfans à ſept mois & à huict mois ſont vitaux. c.
                43.p.779
              • De l'enfantement naturel. c.44.p.786
              • La maniere de ſecourir les femmes groſſes en lacte de l'enfante-
                ment.
                c.45.p.797
              • Accouchement difficile. c.46.p.807
              • Comment faut receuoir l'enfant ſoudain qu'il eſt ſorty hors. ch.
                47.p.814.
              • De l'arrierefaix demeuré apres l'accouchement. c.48.p. 817
              • Du Fœtus mort. c.49.p.819
              • De la ſection Cœſarienne. c.50.p.829
              • Le traictement de la femme nouuellement accouchee, & tout le
                temps de ſa couche.
                c.50.p.845
              • Du traictement de l'enfant nouueau né. ch.51.p.853

              FIN.
              LES
              
              45
              DES MALADIES DES FEMM.




              LES ACCIDENS DES FILLES
              NOVVELLEMENT MARIEES,
              & leurs remedes.
              En quelle aage la vierge doit eſtre mariee, & à quel mary.
              Chap. XXIII.

              SI toſt que la vierge a attainct enuiron le troiſieme
              ſeptenaire de ſon aage , à ſçauoir dix-huict ou
              vingt ans , ſes parens & amis , ſelon le conſeil d'Ari-
              ſtote
              au liure 7. de ſes Polit. doiuent penſer ſoigneu-
              ſement à la marier, eſtant telle aage fort conuenable
              au mariage , tant pour eſtre aſſez forte & robuſte
              pour ſouſtenir les peines de la groſſeſſe, & le trauail
              de l'accouchement , que auſſi aſſez vigoureuſe pour
              engendrer enfans forts, puiſſans & vitaux, meſmemẽt
              pluſtoſt maſles que femelles: auſſi ſi l'aage eſt moin
              dre & au deſſous de dixhuict ans, les peines de la groſ-
              ſeſſe & angoiſſes de l'accouchement ſeront par trop
              faſcheuſes & quaſi inſupportables, meſmement dan-
              gereuſes de mort , pour l'imbecilité des forces du
              corps , qui ne pourront reſiſter aux douleurs &
              labeurs cruelles : outre que les enfans qui ſont
              
              46
              LIVRE PREMIER.
              procreés en aage ſi tendre & delicate, le plus ſouuent
              ſont filles , & viennent ſur terre fort petits menus,
              chetifs & nullement vitaux : c'eſt pourquoy le Roy
              Archidamus fut meſpriſé des Lacedemoniẽs ſes ſub-
              iects , meſme condamné à l'amende pource qu'il
              auoit eſpouſé vne fille trop ieune , trop delicate &
              d'vn trop petit corſage, de laquelle ne pourroient
              naiſtre que Roitelets, nõ Roys puiſſans forts & gene-
              reux. I'adiouſteray encores ce que dict Ariſtote que
              les filles mariees trop ieunes ne prennent plus ac-
              croiſſement de corps, mais ſont rendues à la parfin15
              intemperantes, incontinentes & libidineuſes pour
              s'eſtre trop toſt accouſtumees aux eſbats & plaiſirs
              de Venus : meſmes ſi nous croyons à Galien la ſemence ſe
              corrompt par vne certaine proprieté ſi la fille eſt trop ieune. Galẽ.
              l.1.c.2. de ſan. tuenda16
              , ie ne veux pas toutes-fois qu'el-
              les paſſent l'aage de vingt cinq ans, pour le danger
              de deux voire de pluſieurs inconueniens : l'vne eſt
              que la fille qui a deſia atteinct l'aage de vingt cinq
              ans , qui eſt vne aage confirmee & conſtante de la
              femme, ne voudra qu'à grande difficulté receuoir
              aucun aduertiſſement ny diſcipline de ſon mary , e-
              ſtant le naturel & couſtume de la femme ja aagee de
              commander & contredire pluſtoſt que de vouloir
              eſtre enſeignee, & preſter obeiſſãce aux remõſtrãces
              d'autruy:meſmement qu'en ceſt aage les filles com-
              mencent deſia à s'emanciper du ioug de leurs peres
              & meres, & à ſentir vn cœur hautain, felõ, reueſche,
              & qui ſe perſuade deſia quelque grãdeur de ſoy: l'au-
              tre inconuenient eſt , que le pere de la fille ſera con-
              traint accepter vn mary, qui ſoit plus aagé, ou d'aa-
              ge pareille à ſa fille: S'il eſt plus aagé, ſa vie ne ſera aſ-
              ſez lõgue pour bien inſtruire, enſeigner & colloquer
              
              47
              DES MALADIES DES FEMM.
              ſes enfans quãd beſoing ſera : ou il deuiendra incon-
              tinent ſi vieil qu'il ne pourra plus trauailler ny pren-
              dre peine pour amaſſer du bien, ou pour le moins il
              ſera contraint de trauailler lors qu'il deuroit prendre
              repos. Qui plus eſt pour n'eſtre d'aage conforme &
              correſpondante l'vne à l'autre, ils ſeront auſſi de vo-
              lontez , intentions & eſprits diſſemblables , ains ne
              pourront viure enſemble en amitié: ſi le mary eſt
              d'aage pareille à la fille , elle ne le reſpectera, ny luy
              portera reuerance aucune, encor que la raiſon & hõ-
              neſteté commande, que le mary comme il eſt le ſou-
              ſtien & ſupport de la maiſon , auſſi ſoit le maiſtre, &
              que la femme depende du tout de luy comme de ſon
              chef : lon doit donc marier la fille depuis dixſept ans
              à vingt cinq, & lui bailler vn mary non plus aagé que
              de trente ans , parce que ceſt aage eſt conuenable &
              parfaict pour engendrer enfans maſles, pour amaſſer,
              augmenter & contregarder ſes biens , & pour eſtre
              eſleué en quelque dignité & degré d'honneur : outre
              cela qu'il ſoit ny de plus haut ny de moindre lignage
              & parentee que la fille:car ſi le mary eſt plus noble il
              traictera ſa fẽme cõme ſa ſeruante , n'en tiẽdra cõpte
              & l'aura en deſdain : s'il eſt de moindre lieu qu'elle,
              ou elle le contentera, ou, quand ainſi ne ſeroit , les
              enfans maſles qui ſeront procreez des deux, degene-
              reront : faut donc qu'il ſoit d'egale parenté, auec ce
              ſuffiſamment riche , né de parens bien viuans ver-
              tueux & de bonne renommee : Car la nobleſſe eſt
              peu priſee qui n'eſt acompagnee de vertu,honneſte-
              té, & gentileſſe: outre ce, que nous voyons les fils de
              la plus gande part retirer & reſſembler à leur pere:fi-
              nalement auec toutes ces conditions faut qu'il ſoit
              ſain de ſa perſonne , de bonne apparence & belle re-
              
              48
              LIVRE PREMIER.
              preſentation, d'vn beau & gracieux regard: ainſi les
              enfans qui ſeront procreez d'vn tel pere ſi beau , ſi
              gentil & ſi parfaict en tout, ſeront bien formez, bien
              ſains, de bonne temperature, bien alaigres & diſpos,
              ains agreables à leur parens & tous ceux qui les re-
              garderont.

              En quel temps ſe doit faire la conionction du
              mary auec la femme.

              Chap. XXIIII.

              APres que la Damoiſelle ſera ioincte par lien de
              mariage auec vn mary doüé des perfectiõs qu'a-
              uõs remarqué, deux tẽps doiuent eſtre ſoigneuſemẽt
              par eux obſeruez pour exercer l'œuure de mariage,
              l'vn eſt ordonné ſelon les commandemens de Dieu:
              car puis que Dieu eſt l'autheur du mariage, & que
              cõme l'on dit, les mariages ſont premierement faicts
              au ciel qu'en la terre, faut tellement renger ſes ap-
              petis charnels que l'on ait quelque reuerence aux
              iours ſaincts eſquels l'on doit employer ſon eſprit &
              corps à la contemplation des choſes diuines à bõnes
              œuures, non aux actions voluptueuſes & charnelles:
              autrement Dieu ne vous fera ceſte benediction d'a-
              uoir enfans : ou ſi en auez vous les aurez maladifs,
              chetifs , & mal morigenez, outre cela voſtre mariage
              ſera plein de tous troubles & diſſentions : l'autre
              temps qu'apres auoir choiſi le temps ordonné &
              permis ſelon les commandemens diuins , l'on choi-
              ſiſſe auſſi vn iour & heure du iour en laquelle ſelon
              l'experience & obſeruatiõ des aſtrologues, l'influan-
              ce & aſpect de quelque planette & aſtre beneuole
              domine , qui puiſſe faciliter & fauoriſer la conion-
              ction du mary auec la femme : car encores que Dieu
              ſoit le ſeigneur & ſeul gouuerneur des actions de
              toutes
              
              49
              DES MALADIES DES FEMM.
              toutes les creatures contenues ſous le ciel , ſi eſt-ce
              qu'il a donné quelque vertu & puiſſance aux aſtres
              pour nous conduire & guider en toutes nos actions,
              ains l'aſpect beneuole des corps celeſtes reiglé &
              conduict de la puiſſance du grand ſeigneur ne pour-
              roit qu'apporter toute proſperité & heureuſe bene-
              diction aux œuures & effects de mariage : les aſtro-
              logues remarquẽt quelques influences & aſpects des
              corps celeſtes fauorables à cela : à ſçauoir quand la
              lune eſt en l'vn de ces trois ſignes , Cancer , Scorpiõ
              & les Poiſſons:& encor mieux ſi la lune eſt en la cin-
              quieſme dixieſme ou onzieſme maiſon du Ciel
              , en
              l'vn de ces trois ſignes : outreplus quand Iuppiter &
              Venus ſe regardent d'vn aſpect trine17 ou ſextile18, qui
              ſõt aſpects benins , les malheureux aſpects, ſont ceux
              de Saturne & de Mars, les Medecins ayans experi-
              menté que la lune a puiſſance & gouuernement ſur
              les corps humains , & que leurs humeurs ſont con-
              duites ſelon le mouuement & cours d'icelle, ont auſſi
              obſerué que la conionction du mary auec la femme
              eſt touſiours infauſte & mal-heureuſe au declin de
              la lune , ou à la cõionction d'icelle auec le ſoleil, c'eſt
              à eire, à la lune nouuelle, ains que ceux qui ſont con-
              ceus en ce temps ne naiſſent ſeulement difformes,
              mutiles, chetifs, tortns, boſſus , contre-faicts & ma-
              ladifs, mais auſſi ſont ſtupides, ſots, lourdaux, depour
              ueus de tons benefices & dons de nature, de tous ſens
              & entendement, de tout conſeil, ſageſſe & iugement:
              en tout & par tout mutiles, inhabiles entierement à
              entreprendre ou conduire quelque bon affaire:brief
              ſi mal-heureux en toutes leurs actions & entre-
              priſes , que rien ne vient à proſpere ſuccez de ce
              qu'ils attentent : De là les Latins ont tiré leur
              D
              
              50
              LIVRE PREMIER.
              Prouerbe Q'varta lvnatvs quand ils veu-
              lent deſcrire vne perſonne diſgraciee en toutes ſes
              actions: Ces deux temps ainſi bien & deuëment choi-
              ſis , faut encor de la part de la damoiſelle qu'elle ſoit
              bien nette de ſes purgations naturelles : tant pour elle
              que pour ſes enfans, pour elle19: car cela luy eſt ſouuent pesti-
              fere & mortel;pour ſes enfans
              : car le petit qui naiſtroit
              ne ſeroit ſeulement de peu de vie, mais chetif, lan-
              guide , moribond & ſuiet à vne infinité de maladies
              fœtides , ſordides & puantes , à ſauoir telles que la
              matiere dont auroit eſté conceu: comme à gratelle20:
              ladrerie, verole, feu volant, feu ſauuage, dartres, vlce-
              res virulentes & autres ſemblables infections de
              cuir : & ne ſeroit ſeulement ſubiet à ces ordures &
              imperfections de corps , mais auſſi quant à l'eſprit,
              ſeroit du tout ſtupide , morne, lourdaut : eſtourdy,
              ſot , depourueu de ſens & entendement, du tout in-
              habile à faire quelque choſe de bon. C'eſt pourquoy
              au viel Teſtament il eſtoit entierement defendu par
              Moyſe, que perſonne n'habitaſt auec les femmes qui
              auroyent leurs purgations naturelles21: Et ne faut
              croire que les enfans prodigieux,monſtrueux, difor-
              mes boſſus, boiteux , tortus, mutiles & imparfaicts
              que nous voyons iournellement , viennent d'autre
              occaſion que de telle conionction deshonneſte &
              deſordonnee. Et quand ne s'en enſuyuroit cõception
              vitale ( laquelle auſſi n'aduient que bien rarement,
              d'autant que les deux ſemences ne ſe peuuent faci-
              lement vnir enſemble à raiſon quelles ſont ſuffo-
              quees de ſes humiditez ſi puantes ) encores ap-
              porte elle tous ces mal-heurs & calamitez à la ma-
              trice, c'eſt qu'à la lõgue la matrice acquiert vn intẽ-
              perie & indiſpoſition qui la fruſtre de toute eſperãce
              
              51
              DES MALADIES DES FEMM.
              de pouuoir conceuoir , ou ſi auec le temps elle s'ef-
              force à conceuoir quelque fruict, ſera vn faux germe22
              ou amas de chair ſans forme aucune , qui apres auoir
              excité pluſieurs tourmens , douleurs & trenchees in-
              tolerables à la femme , trois ou quatre mois au dela,
              voire plus tard , ſortira hors par pieces , ou tout en-
              tier non ſans danger de mort à la patiente: Parquoy
              à fin que la conionction du mary auec la femme
              vienne à heureuſe iſſue, faut qu'elle ſe face inconti-
              nent apres que la femme eſt purgee de ſes mois, cõ-
              me deux ou trois iours apres & non plus tard que
              cinq ſelon le conſeil d'Auicenne , ſi principalement
              lon deſire lignee maſculine: vray eſt, comme dit Ga-
              lien
              au liure de la diſſectiõ de la matrice, que la cõce-
              ption ſe peut auſſi toſt faire ſur le temps des purga-
              tions naturelles , mais telle conception ne pourroit
              eſtre tant heureuſe. Nous parlerons de la conceptiõ
              plus amplement en ſon lieu.

              Quel temps de l'annee, quelle partie & heure du iour
              eſt plus conuenable pour engendrer.

              Chap. XXV.

              D'Autant que la coniõction du mary auec la fem-
              me ne ſe peut exercer ſans quelque iacture23 des
              forces tant du corps que de l'eſprit , d'autant qu'en
              ceſte action il ſe faict grande perte des eſprits & cha-
              leur naturelle, outre l'obſeruation des choſes cy deſ-
              ſus ſpecifiees , faut encor choiſir le temps de l'annee
              & l'heure du iour plus cõmodes pour s'y employer
              à fin que ceſt exercice ſoit de plus longue duree, plus
              plaiſant & de plus heureuſe iſſue. Le temps meil-
              leur & moins dangereux de toute l'annee pour
              cela, eſt le printemps ſelon le conſeil d'Hippocrates
              au liure de la Superfœtation, & de Celſe au premier
              D ij
              
              52
              LIVRE PREMIER.
              liure chap.3.lors principalement que les moys ont ceſſé ou
              deuant qu'ils commencent.
              Car lors le corps n'eſt affoi-
              bly par trop grãde chaleur, ny aſſoupy par froidures,
              apres luy l'autonne : le plus dangereux eſt l'eſté, au-
              quel ſi faire ſe peut lon ſe doit abſtenir de tel eſbat, de
              crainte que le corps ja debilité des grandes chaleurs
              & extenué des exceſſiues ſueurs & tranſpirations aſ-
              ſidues ne ſoit du tout abbattu en ce combat : l'hyuer
              ſemblablement à raiſon de ſa grande froidure n'y eſt
              conuenable : s'en faut garder ſur tout en temps pe-
              ſtilent auquel eſt beſoin d'augmenter & conforter
              les eſprits des parties nobles pluſtoſt que les dimi-
              nuer & affoiblir: Quãt à l'heure, elle doit eſtre deter-
              minee ſelõ le but que lon ſe propoſe à ceſt exercice:
              Car ſi c'eſt pour auoir lignee ( comme auſſi ſelon
              Dieu & honneſteté ne doit eſtre que pour cela) l'heu-
              re plus commode pour y vacquer eſt la nuict non
              le iour , parce que la chaleur naturelle eſt plus amaſ-
              ſee, ains le corps plus robuſte de nuit que de iour:en-
              cores apres auoir dormi la plus grande partie de
              la nuit, à ſçauoir quand la premiere & ſeconde con-
              coction ſont paracheuees & le corps repoſé du tra-
              uail du iour: car d'attenter ce combat le ventre pleiu
              incontinent qu'on eſt au lict & auant dormir iaçoit
              que24 ſelon l'opinion d'Aetius & Paulus Ægineta, cela
              apporte vn doux repos à la laſſitude du corps pour
              le dormir qui ſe preſente par apres, & que lors la
              ſemence de l'homme ſemble eſtre plus ferme , plus
              compacte & globeuſe, & les eſprits meſlez & e-
              ſpandus parmi la matiere ſpermatique plus vigou-
              reux : meſmement que la femme retient & conſer-
              ue mieux la ſemence receue par le ſommeil qui luy
              uruient par apres ( ce qui eſt fort neceſſaire pour
              
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              DES MALADIES DES FEMM.
              engendrer ) ſi eſt-ce, que ceſte agitation de corps
              & reſolution de chaleur naturelle qui ſe fait en l'e-
              xercice venerien attenté ſi toſt apres le paſt , le vẽtre
              plein , & auant dormir ne pourroit qu'extenuer le
              corps , empeſcher le ſommeil , corrompre les vian-
              des & engendrer beaucoup de cruditez ( qui ſont
              cauſes d'vne infinité de maladies ) par la fluctuation
              & mouuement deſordonné des viandes qui ſe fait
              dans l'eſtomach : leſquelles apres le paſt ont be-
              ſoin de repos non d'agitation pour eſtre digerees,
              meſmement de ſommeil qui eſt deſtiné de Dieu &
              de nature pour repoſer les corps trauaillez du la-
              beur iournel, & reparer la grand' perte d'eſprits
              & ſang ſubtil qui s'eſt faite durant le iour à l'exer-
              cice des ſens exterieurs , à parler, & à tous mouue-
              mens , negociation , diſcours , penſemens , actions
              ou paſſions d'eſprit , ſur tout à faire la concoction
              des viandes, tãt en l'eſtomach que par tout le corps:
              Auſſi Hip. au liure 6. des Epid. parlant de l'ordre qu'il
              faut tenir aux choſes non naturelles eſquelles il re-
              commande mediocrité: met le ſommeil deuant l'e-
              xercice venerien , quand il dit , le labeur , le manger,
              le boire, le ſommeil, l'acte venerien tout par medio-
              crité: vray eſt que ſi en ceſt exercice lon n'a point tãt
              deſgard à la generation de ſon ſemblable qu'à la
              conſeruation de ſanté , d'autant qu'il eſt non moins
              proffitable à l'vne qu'à l'autre, & que le ſperme rete-
              nu par ſa trop grande abondance & acrimonie fa-
              ce dommage au corps , de ceux principalement
              qui ſont ſanguins , & outre leur couſtume quelque
              temps ſe ſont contenus , lon ſi pourra employer
              autant commodement auant qu'apres le ſom-
              meil , & le ventre plein , auſſi toſt que vuide: veu
              D iij
              
              54
              LIVRE PREMIER
              que d'iceluy , le corps eſtant plein outre meſure de
              matieres ſpermatiques ne pourroit receuoir aucun
              tort, mais pluſtoſt allegement. Qui plus eſt , ſi nous
              uoulons regarder les dommages de l'exceſſif vſa-
              ge de Venus, nous les recognoiſtrons plus griefs ſans
              comparaiſon quand elle eſt exercee à ieun & le ven-
              tre fort vuide que fort plein: & le corps eſtãt froid &
              ſec que chaud & humide, parce que les forces en ſont
              beaucoup d'auantage & plus ſoudain debilitees, à
              l'occaſion de la refrigeration , inanition & ſeche-
              reſſe que Venus apporte neceſſairement à ceux qui
              l'exercent: C'eſt pourquoy Galen au ſecond liure
              de l'entretenement de ſanté, dit que ſon vſage eſt du
              tout pernicieux au corps à ieun , refroidis, vuides &
              deſeichez , ains que s'il eſt queſtion de commettre
              quelque erreur & exces en ceſte part , le meilleur
              & plus expedient ſera, le ventre eſtant fort plein, hu-
              mecté , & eſchaufé, que vuide , deſeché & refroidy.
              Dauãtage il ſe faudra abstenir de ce doux & ſuaue embraſsemẽt
              au iour de la purgation : car nature ne peut ſouffrir double &
              violente reſolution : il y a vne autre choſe à remarquer, c'eſt qu'il
              faut garder mediocrité en ceſt acte: car ſi tu excedes luy empeſ-
              cheras la generation: eſpuiſses les forces, ſaccages les eſprits vi-
              taux , ſi tu ten abſtiens trop long temps cela diminuera l'efficace
              de ta ſemence & ta virilité.
              Quoy qu'ẽ ſoit outre le choix des temps commo-
              des , faut encores s'employer à c'eſt exercice auant
              que le ventre & la veſſie ayent rendus leurs excre-
              mens, autrement le plaiſir y ſera bien petit & l'effect
              que lõ en ſouhaitte qu'aſi inutile & de nul ſuccez:par
              ce que le ſperme ne peut eſtre expulſé libremẽt quãd
              la veſſie eſt pleine d'vrine, ou le boyau droict rem-
              pli de matiere fecale à raiſon que les glandules pro-
              
              55
              DES MALADIES DES FEMM.
              ſtrates, ou eſt receu & gardé le ſperme comme vn re-
              ſeruoir ) ſituees entre le col de la veſſie & le boyau
              droict ont leur conduict (par lequel ils enuoyent le
              ſperme au membre genital) eſtouppé , par la com-
              preſſion que la tumeur de la veſſie quand eſt pleine
              d'vrine ou celle du boyau droict quand il eſt plein
              de matiere fecale y faict: ou bien parce que, comme
              dict Ariſtote en la quatrieſme ſection de ſes proble-
              mes, les conduicts ja pleins d'humeurs ne peuuent
              receuoir d'autres humeurs.

              Quelles complexions , quels corps, quelle aage plus ha-
              bile à l'exercice venerien : Qui ſont ceux qui en
              ſont plus ou moins endommageZ.


              Chap. XXVI.

              SI la mediocrité tant recommandee par Hippocra-
              tes
              és choſes nõ naturelles doit auoir lieu en quel
              ques vnes d'icelles, certainement c'eſt en l'exercice
              Venerien , car d'autant qu'il refroidiſt, rarefie, deſei-
              che & debilite le corps (tant ſobre ſoit-il) à raiſon de
              l'effuſion du ſperme, qui contient en ſoy grande quã-
              tité de chaleur naturelle & d'eſprits vitaux, dont la
              ſource & ſouſtien des vertus & forces de tout le
              corps dependent, ne faut doubter que ſon vſage tant
              ſoit peu exceſſif ne ſoit au corps fort dommageable
              & pernicieux : à raiſon dequoy Epicurus quelque
              fois interrogé en quel temps l'on doit habiter auec
              la femme , quand tu voudras , dict il, t'affoiblir d'a-
              uantage : dont les nouueaux mariez, encores que par
              le moyen de c'eſt exercice ils pretendent auoir li-
              gnee ( qui eſt le ſeul but du mariage) pluſtoſt que de
              ſatisfaire à leurs volontez, doiuent ce neantmoins
              D iiij
              
              56
              LIVRE PREMIER
              ſagement experimenter leur face en iceluy, afin de s'y
              employer auec telle mediocrité, qu'ils n'en ſoyent
              aucunement affoiblis pluſtoſt allegez & rendus plus
              allaigres & diſpos : telle mediocrité ſe doit meſurer
              ſelon les complexions, aage , habitude & diſpoſition
              des corps d'vn chacun : car ceux qui ſont de tempe-
              rament chaud & humide, qui ſont ſanguins, graſſets,
              corpulens & charneux:d'autant qu'ils abondent plus
              en ſperme , d'autant plus librement ſe peuuent e-
              manciper à ceſt exercice, duquel l'excez quel qu'il
              ſoit leur eſt moins offenſif & dommageable qu'à
              toute autre maniere & complexion de corps: apres
              eux , ſont les choleriques , puis les phlegmatiques:
              Quant aux melancholiques , il y a quelque conſide-
              ration: Car ceux qui ſont naturellemẽt melancholi-
              ques
              , pour la froideur & groſſeur de l'humeur melã-
              cholique
              qui domine en eux, ſont du tout inhabiles à
              ce cõbat ou faciles d'eſtre offenſez s'ils s'y addõnent
              outre leurs forces : mais ceux qui le ſont par accidẽt,
              ou par vne eſchange d'humeur bilieux en melãcho-
              lique
              , tels melancholique sayment & ſe plaiſent fort
              à c'eſt exercice, meſme y reçoiuent grande allegean-
              ce & ſont rendus plus eſueillez , plus allaigres , &
              plus gays par le frequent vſage d'iceluy. Quant à l'aa-
              ge, ceux qui ſont en la fleur de leur aage, & deſquels
              le corps ne prend plus de croiſſance, peuuent ſans au-
              cun dommage de leurs forces, habiter auec les fem-
              mes:mais les biẽ ieunes & qui n'ont encores atteinct
              la perfectiõ de leur aage, ne s'y doiuent hazarder que
              le moins qu'ils pourrõt tant pour l'empeſchemẽt de
              croiſtre qu'y pourroit aduenir à leurs corps, que auſſi
              pour l'immoderé deſir aux choſes veneriẽnes qu'ac-
              quierẽt ceux qui s'y addõnent trop ieunes : Sur tous
              
              57
              DES MALADIES DES FEMM.
              les vieilles gens y doiuent totalement renoncer:leur
              eſtant c'eſt exercice la ruine entiere de leur ſanté &
              de leur vie: Sommairement ceux qui ſont goutteux,
              qui ſont ſubiects à vn tremblement de membre, à
              friſſonnemens de corps, à battement de cœur, durté
              de ventre,à debilité de veuë ou d'ouye, à douleur de
              teſte, ou de reins, ou des lõbes, qui ont defaut d'ap-
              petit, l'eſtomach debile & plein de cruditez doiuent
              du tout s'abſtenir ou pour le moins vſer ſobrement
              du coyt, veu que par l'effuſion du ſperme tant peti-
              te ſoit elle le corps eſt fort rare, & les eſprits endu-
              rent vne grande perte & reſolution:à raiſon dequoi,
              Auicenne dit, que celui qui rend ſa ſemence en ſi pe-
              tite quantité que ce ſoit, mais plus grande que ſes
              forces ne peuuent porter, reçoit plus de dommage,
              & ſon corps eſt debilité d'auantage à vne ſeule fois,
              que ſi on luy auoit tiré quarantefois autant de ſang:
              auſſi nous voyons par experience, que ceux qui s'e-
              mancipent par trop aux œuures charnelles & volu-
              ptez veneriennes font grande iacture25 de leur enten-
              dement, de tous les ſens, & generalement de toutes
              les forces & vertus tant du corps que de l'eſprit.
              Ceſt exercice violent entre autres accidens infinis
              leur apportent douleurs & foibleſſes des ioinctures,
              principalemẽt de la hãche, obſcurité de la veuë, ſons
              & bruits d'oreille , imbecillité d'eſtomach , perte de
              memoire , fieures aigues, tremblemens de nerfs,
              veilles continuelles , mal d'eſchine, de reins & de
              la veſſie , renouuellement de colique, emotion du
              mal caduc26, la teſte chauue , mauuaiſe ſenteur du
              corps, principalement de la bouche & des genciues,
              le corps tout triſte, flaccide & abbatu:voila les incõ-
              moditez qu'apporte Venus immoderee & exercee
              auec plus grãd excés que les forces particulieres du
              
              58
              LIVRE PREMIER
              d'vn chacun ne peuuent permettre:auſſi ſi lon en v-
              ſe auec mediocrité & telle meſure que les vertus
              n'en ſoyent aucunement offenſees, outre que le ſuc-
              cez & yſſue de la generation en ſera beaucoup plus
              heureuſe, encores le corps & eſprit y receuront non
              pas petite allegeance : car le corps en eſt rendu plus
              agile, gaillard & diſpos, l'eſprit & entendement plus
              eſueillé , plus deliberé & plus prompt : les choleres
              en ſont appaiſées, les fureurs adoucies, les triſtes &
              melancholiques penſees dechaſſees, au lieu deſquel-
              les l'eſprit s'addonne à cogitations graues & de grã-
              de importance : le ſommeil en eſt faict meilleur, la
              chaleur naturelle qui eſtoit cõme aſſoupie , eſt exuſ-
              citee
              & augmentee:la melancholie conuertie en ga-
              yeté: la douleur des reins , lombes & teſticules ap-
              paiſée : les ſonges & cogitations impudiques s'eſ-
              uanouyſſent : les maladies pituiteuſes y reçoiuent
              grande ayde, meſmement les bubons & autres tu-
              meurs qui ſuruiennent és aynes & parties genitales,
              d'autant qu'il eſchauffe, deſeiche & euacue grande
              quantité de pituite:l'appetit perdu eſt excité: les fu-
              mees & vapeurs qui mõtent au cerueau ſont diuer-
              ties, & par ce moyẽ faict ceſſer les douleurs de teſte,
              les nuées & obſcuritez de la veuë, les tornemẽs & pe
              ſanteurs de teſte, principalemẽt celles qui procedent
              pour s'eſtre trop lõg tẽps abſtenu de la cognoiſſance
              des fẽmes. De ſorte que ceux là entre les autres pourront ſe
              ioüer auec la fẻme plus ſalutairement & allaigrement, pourueu
              qu'ils le facẽt en telle facõ, & auec tel interualle, qu'ils n'en reſ-
              ſentẽt aucune diſsipatiõ, lãgueur ou douleur, ains qu'ils s'en ſen-
              tent en quelque façõ plus diſpos & plus libres. Ce qui aduiẽdra
              ſi ſeulement on le faict deux fois la ſemaine; car le trop frequent
              vſage apporte imbecillité & langueur, non ſeulement à l'hom-

              
              59
              DES MALADIES DES FEMM.
              me, mais auſsi à la femme; comme il aduint en la femme de ce
              Taraſconnois , laquelle (comme on lit és hiſtoires) intenta pro-
              cés contre ſon mari deuant la Royne d'Aragon , de ce qu'il la
              beſongnoit dix fois le iour , & fit tant qu'elle obtint cest arreſt,
              par lequel il fut deffendu à ſon mari de continuer ceſt acte ſi
              violentement, ſur peine d'auoir la teſte tranchee: & neaumoins
              il s'en trouue de ſi puiſſantes , qu'elles le ſouffrent ſans incom-
              modité: comme ceſte pucelle qui ſouffrit l'ardeur de 30. ſoldats
              en vne nuict : & Proculus Cæſar qui engroſsa en quinze iours
              cent pucelles Alemandes : & fit en vne nuict que dix vierges
              deuindrent femmes : Mari certes propre pour Meſſaline , qui
              eſtoit ſi aſpre à ce combat , que quand elle auoit eſté foulée cent
              fois la nuict,ſe glorifioit d'eſtre laſſée non aſsouuie, & comme ſi
              c'eſtoit vne victoire royalle de ſuccer les hommes entiers & iuſ-
              ques au ſang, elle choiſit vne putain la plus puiſsante qui ſe peuſt
              trouuer pour combattre à qui en ſouffriroit le plus; & ſe trouua
              (comme dit Pline27) qu'en vn iour & nuict elle ſouffrit 25.coups
              plus que l'autre.
              Mais laiſſons ces diſcours , venons
              aux remedes qui ſont neceſſaires à ceux qui ſont
              malades pour s'eſtre trop emancipez à l'exercice ve-
              nerien28

              Les debiliteZ & foibleſſes qui ſuruiennent aux nouueaux
              marieZ pour l'vſage immoderé de Venus.

              Chap. XXVII.

              L'Vſage immoderé de Venus apporte tous les ac-
              cidens qu'auons deſcry, non toutesfois ſi griefs
              ny en tel nombre aux femmes qu'aux hommes:
              Car pour parler à la verité , la femme ne reçoit tel
              dommage ny telle iacture29 de ſa ſanté à ceſt exercice
              que les hommes , pluſtoſt profit & allegeãce de plu-
              ſieurs maux, auſquels eſt ſubiecte de ſa propre natu-
              re & imbecillité de ſon ſexe : comme à ſuppreſſion
              de mois , ſuffocation de matrice & autres tels: Car
              
              60
              LIVRE PREMIER
              outre que la femme en l'acte venerien ne ſouffre pas
              tant de trauail & n'endure ſi grande diſſipation &
              reſolution d'eſprits que l'hõme pour la petite quan-
              tité de ſemence qu'elle rend (à raiſon dequoy auſſi
              ſelon Hipp. elle eſt moins ſubiecte aux gouttes & à
              la podagre, que l'hõme) encores reçoit elle non pas
              petite delectation en icelui, pour le grand plaiſir que
              prend la matrice à attirer , ſuccer & conceuoir, &
              iouyr de la ſemence virile: qui eſt la cauſe principale
              pour laquelle Tireſius, en Ouide30, ayant experimen-
              té l'vn & l'autre ſexe, iugea que la delectation en l'a-
              cte venerien eſtoit plus grande en la femme qu'en
              l'hõme: ce que poſſible à induict le commũ prouer-
              be, de mettre la matrice de la femme entre les cho-
              ſes inſatiables : Si donc les nouueaux mariez ſe ſont
              laiſſez tellement trãſporter par vn ardent & furieux
              deſir de l'œuure charnel, qu'ils en ſoyent demeurez
              par trop debiles, ou ayent perdu la memoire, ou la
              veuë, ou tombez en autres tels accidens qu'auons cy
              deuant deſcry, on y pourra donner tel remede.
              Les ſignes euidens de tels excez, ſont : la parol-
              le abatuë, la maigreur de tout le corps, le viſage paſ-
              le ou plombé, la couleur terreſtre de tout le corps,
              les yeux enfoncés, la rarité, molleſſe & tendreté de la
              peau.
              Pour pouruoir à tous ces & autres accidens, faut
              ſecourir la partie principale par le moyẽ de laquelle
              les eſprits perdus & diſſipez puiſſent eſtre reſtaurez,
              en premier lieu & auant toute choſe, ſera bon de cõ-
              forter & donner vigueur à l'eſtomach auec bruua-
              ges, fomẽtatiõs, & eſcuſſons, afin que la digeſtiõ de-
              bilitee ſoit faicte bõne, & puiſſe recouurir ſes vertus
              accouſtumees: outre cela ſera bien faict de bailler
              
              61
              DES MALADIES DES FEMM.
              quelque bol, opiate ou antidote cordial pour alleger
              & viuifier le cœur qui en tel excez à enduré plus de
              iacture31: & par meſme moyen faire quelque linimẽt
              ou autre telle applicatiõ aux parties genitales, à fin
              de temperer l'ardent deſir aux choſes venerees, &
              refrener la fureur du membre genital , qui à toutes
              veuës & legieres occaſions eſt preſt de s'emanciper.
              Pour ceſte occaſion faut vſer de viandes delicates
              de bon ſuc & faciles à digerer , que ſoyent humides
              & chaudes quelque peu, quelles ſont boüillons de
              poulets, perdrix, pigeõneaux, colõbes, chappõneaux,
              deſquels on fera panades, ou cõſommez, ou boüillis
              auec iaunes d'œufs, & peu de ſafran ou poudre de
              muguette32 ou d'autres eſpices odoriferantes qui ne
              ſoyent beaucoup chaudes: faut mãger peu & vſer de
              viandes qui nourriſſent beaucoup en petite quãtité:
              le laict d'aneſſe, ou de chieure ou de brebis, ou de va-
              che a vne grãde vertu pour cõforter & reſtaurer les
              eſprits perdus, moyennãt qu'on en prenne au matin
              en telle quantité qu'il ſe puiſſe digerer , puis dormir
              quelque peu deſſus: le pain blãc trempé en vin gene-
              reux eſt vn ſoudain & preſent remede pour telle de-
              bilité: Les laicts d'amẽdes, auec ſemences de melõs:
              Pour le boire, le vin blãc doux biẽ odorãt eſt le meil
              leur: les bains ſont fort recommandables pour lauer
              les pieds & les mains faits d'eau cõmune, en laquelle
              ayent boüillies fleurs de roſes & de nenuphar, fueil-
              les de ſaules, de vignes, & d'agnus caſtus :Le lõg dor-
              mir eſt ſingulieremẽt loüable en ce cas, meſmement
              le repos, & la recreation priſe ſans agitation d'eſprit
              auec ris , ioye & ieux plaiſans : ne faut purger ny ſai-
              gner en tel accidẽt encores que la fieure y ſuruint: En
              fin vn Opiate compoſé des poudres des electuaires
              
              62
              LIVRE PREMIER
              diamoſchum, ou diambra auec ſuffiſante quãtité de
              theriaque ou mithridat & conſerues de bugloſes,
              borroche , en adiouſtant quelque portion de la con-
              fection alkermes, qui eſt de merueilleux effect en
              ceſt inconuenient, meſme entre les choſes de bonne
              ſenteur, vne pomme compoſee de ladanum , cloux
              de girofle, muſc, ambre, ſandaux & bien peu de ſafrã
              que lon portera pẽdue au col ou en la main : Et tous
              ces remedes ſe peuuent faire chacun à part ſelon la
              neceſſité qui ſe preſentera. Voila les moyens de re-
              ſtaurer les eſprits diſſipez , & corriger la debilité du
              corps : mais au cas que la veuë fuſt aucunement of-
              fenſee, d'autant que cela prouiendroit du cerueau
              deſeiché à raiſon de la grande inanition des eſprits,
              faudroit frotter la teſte auec huile violat, meſme en
              inſtiller quelques gouttes dedans les narines, & en
              attirer par le nez: ne ſeroit auſſi mal faict de lauer la
              teſte auec eau douce tiede en laquelle ayent boüil-
              lies quelques herbes propres pour cõforter les yeux,
              quelles ſont fenoil, eufraiſe, eſclaire, rhue, veruaine
              & autres telles.
              Et quant au tremblement de membre , veu qu'il
              ne pourroit prouenir de plenitude d'humeur, plu-
              ſtoſt de trop grande inanition ne ſera beſoin vſer de
              purgation, mais ſeulement frotter le membre trem-
              blant auec liniment faict d'huile de caſtor, de noix,
              d'aſpic , de kherua, de ſauine , de ſauge ou de autres
              ſemblables, en y adiouſtãt cyuette, muſc, ou ambre,
              ou autres choſes de bonne odeur : Et au cas que ce
              trẽblement fuſt cauſé nõ ſeulement d'inanitiõ, mais
              auſſi de quelque humeur pituiteux, qui ſe fuſt amaſ-
              ſé depuis, en la partie debile, faudroit vſer de reme-
              des qui sõt deſcrits en la curatiõ vniuerſelle des ma-
              
              63
              DES MALADIES DES FEMM.
              ladies. Il ſera bon auſsi d'ẽployer l'huile de piſtache meſlé auec
              vn peu d'ãbre gris, & tous les matins en'humer vne cueilleree,
              pour le regard du mẽbre viril qui pẽdille de laſseſse, & eſt tout
              fleſtri de trop grande inanition, faudra faire vn liniment de
              graiſse de bouc, de verrat, de Renard & d'homme, & meſler
              parmi deſsence de Romarin de ſtoechas auec vn peu de Ciuette;
              & on ſentira vn merueilleux effect.

              Laſchement de ventre & d'vrine qui ſuruient inuolon-
              tairement aux nouueaux marieZ ſi toſt qu'ils
              ont habité ou habitent enſemble.

              Chap. XXVIII.

              QVelquesfois aduient, que bien que les perſon-
              nes ſoient ſaines & ayent toutes les actions du
              corps entieres & nullement deprauées, toutesfois
              en l'acte venerien (qui eſt le diſcours par nous pre-
              ſentement intenté) ſe trouuent imparfaicts & man-
              quent en quelque deuoir , qui eſt cauſe le plus ſou-
              uent de gaſter ou diſſoudre le mariage: Parquoy eſt
              beſoin de donner ordre à tels inconueniens: & pour
              parler du premier , ce ſoudain & inuolõtaire laſche-
              ment de ventre en temps ſi importun, peut parauen-
              ture prouenir d'vn ardent deſir d'habiter, ou du grãd
              plaiſir que l'on y prend , ou du muſcle ſphincter qui
              ſe relaſche pour la grande reſolution des eſprits qui
              s'eſt faite au coït, ou d'vne grande molleſſe & deli-
              cateſſe de tout le corps, qui ne peut ſe cõtraindre, ny
              endurer la moindre moleſtie & peine qui ſe presẽte.
              Ou bien pource que ceſte faculté expulſiue , qui eſt puiſsante at-
              tire toutes les autres , & faict purger l'hõme par toutes les par-
              ties du corps, par où il ha accouſtumé ſe purger: comme i'ay veu
              maintefois des hommes , leſquels apres auoir couché auec la
              femme , aloient non ſeulement à la garde robe , mais auſsi pur-

              
              64
              LIVRE PREMIER
              geoiẽt par le nés & la bouche, & quelquesfois pleuroiẽt:& neau
              moins c'eſt la marque d'vn laſche poltron mol & effeminé de ne
              pouuoir ſouffrir ceſte ſuaue euacuation de nature, ſans quelque
              detriment.
              Pour obuier à tel inconuenient, ſera bon
              auant que de ſe ioindre enſemble s'efforcer d'aller à
              ſelle, meſmement vſer de ce remede qui eſt fort ſin-
              gulier à ce mal.
              4. acaciæ, maſtich. thuris , balauſt. gommi arab,
              boli arm. ſang. drac.añ ʒ.i. terantur ſubtiliſſ. omnia
              ſimul & excipiantur cum muccagine gommi traga-
              canthi extracta in ſucco vel aqua plantaginis aut ſo-
              lani , fiant pilulæ ad magnitudinem nucis auellanæ
              aut amygdali
              : mettez vne de ces pilules dedans le
              fondement quelque temps auant que vouliez vous
              accommoder: par meſme moyen (encores que vous
              ayez mis ces pilules ou non) frottez le dedans du
              fondement , tout à l'entour & dehors auec huile de
              maſtic, de myrtilles, de ſpique nard, de coin, de noix
              muſcade, chacune à part ou meſlees enſemble, en
              adiouſtant la plus grande part de quelque huyle
              chaude, cõme d'agnus caſtus, de ſauine, de ſoucher,
              de cypres, d'aſpic: ſera bon pour meſme effect qu'on
              vſe de quelque viande ſtiptique, & qu'on boiue vin
              vermeil couuert ou du ſyrop d'agreſte, ou de coing,
              ou de meurtre, ou de berberis, ou de grenade, ou de
              quelque autre de vertu ſemblable:le cotignac man-
              gé auec le paſt eſt fort vtile, meſmement la conſerue
              de roſes ſeches , la conſerue de grande conſoulde, le
              berberis confict.
              Quant à l'vrine que lon ne peut retenir , ſoit en
              l'acte venerien, ſoit dedans le lict, tel accident peut
              proceder de meſme cauſe que le laſchement de vẽ-
              tre: à ſcauoir, ou par trop ardent deſir, ou plaiſir ex-
              ceſſif
              
              65
              DES MALADIES DES FEMM.
              ceſſif aux choſes veneriennes, ou pour la relaxation
              du muſcle ſphincter qui eſt au col de la veſſie , le-
              quel relaſché fait paſſage à l'vrine contenue dans la
              veſſie, & fermé l'empeſche de ſortir : Pour y reme-
              dier faut auoir bien piſſé auant que liurer ou rece-
              uoir le combat, meſmes long temps auparauãt auoir
              frotté les reins, aynes & l'eſpace qui eſt entre le
              fondement & parties honteuſes d'vn liniment fait
              d'huile de coing, myrtille, maſtich & bien peu de vi-
              naigre : vſer auec eau de plantin ou de meurte, ou
              de roſes, de la poudre de veſſie de vache ou de pour-
              ceau, ou de brebis: manger viandes ſtiptiques & boi-
              re vins vermeils, & aſtringens : voyez plus ample-
              ment au chap. 35 de ce premier liure.

              Les ſtimules ardens aux choſes veneriennes.
              Chap. XXIX.

              LA plus part des nouueaux mariez reçoit ſi grand
              plaiſir & cõtentement à la iouyſſance qu'ils ont
              de la proye tant long temps affectee & deſiree, &
              auec tant de peines pourſuiuie , que ſouuentesfois
              s'oublient ſoy-meſmes , & ſans aucun eſgard que la
              ioüyſſance qu'ils ont ne leur eſt comme vſufruict,
              ou comme choſe deſrobee, ou empruntee, mais en-
              tiere poſſeſſion , ſe laiſſent tranſporter à des furieux
              & exceſſifs deſirs , qui leurs apportent à la parfin33
              grande iacture 34 de leurs forces.
              Tels deſirs encores que de prime face procedent
              de l'amour ardent conçeu entre les deux nouueaux
              mariez , toutesfois les allumettes & ſtimules en ſon
              diuers aucunefois vne bonne ſanté, & complexion
              ſanguine en ieuneſſe, qui eſt la complexion & aage
              la plus amoureuſe & ſeruiable aux dames:quelques-
              fois la ſemence retenue par trop long temps, laquel-
              E
              
              66
              LIVRE PREMIER
              le eſt comme vn venin mortel en noſtre corps, prin-
              cipalement de ceux qui ſont du naturel ſuſdit , eſ-
              quels petite quantité de ſemence eſt aſſez ſuffiſante
              pour conforter le cœur, & entretenir le corps en ſes
              forces, mais trop long temps retenuë ſe corrompt
              facilement, pour ſa ſubtilité & delicateſſe, ains gaſte
              le bon teinct , debilite la memoire, & rend l'enten-
              dement tout hebeté & eſlourdy : qui plus eſt, excite
              des accidens merueilleux , principalement és fem-
              mes ſanguines & ſucculentes:ainſi qu'auons diſcou-
              ru cy deuant : Quelquesfois auſſi, non ſeulement la
              trop grande abondance de la ſemence, mais auſſi l'a-
              crimonie & chaleur d'icelle ſtimule la concupiſcen-
              ce charnelle : aucunesfois l'exceſſiue chaleur des
              lõbes & vaiſſeaux ſpermatiques qui attirent inceſ-
              ſamment la matiere ſeminale:ou, la debilité d'iceux,
              qui reçoiuent plus grande quantité de ſperme que
              n'eſt beſoin: ou, quelque prurit & demangeſon pro-
              uenante d'vn humeur acre , ſalé & ſereux qui excite
              vn deſir inſatiable és parties honteuſes , ainſi que
              nous voyons aduenir en la bouche de l'amarry: ou,
              abondance de ventoſitez35 retenues , ainſi que nous
              obſeruons le plus ſouuent és melancholiques atra-
              biliaires , leſquels à raiſon des vents dont ils ſont
              pleins, tombent ſouuent , ainſi que dit Hipp. en vn
              priapiſme ou ſatyriaſe: ou le dormir aſſidu ſur le dos
              en lict de plumes, ou pluſieurs autres cauſes.
              La guariſon d'vn appetit ſi deſordonné, depend
              de l'entiere extirpation des cauſes , ainſi que deſcri-
              rons en particulier: & premieremẽt, ſi ce deſir char-
              nel eſt vn corps ſanguin , faudra purger auant toute
              choſe auec vne once de caſſe, & quatre ſcriptules36 de
              poudres de ſenné preparé : vſer de clyſteres refrai-
              
              67
              DES MALADIES DES FEMM.
              chiſſants: puis ſaigner du bras: prendre par quelques
              matinées iuleps ou apozemes faict de bugl. borro-
              che
              , ſcariole, cichoree, ozeille, houblon, fumeterre,
              parelle, ſemences froides tant grandes que petites,
              de pauot blanc, & d'agnus caſtus, fleurs de violes &
              de nenuphar , raiſins de Corinthe, en y adiouſtant
              iuſt depuré de pommes de courtpendu37 de limon , &
              vn peu de camphre: durant quel temps, ou inconti-
              nent apres l'vſage de ces choſes , faudra oindre les
              reins , lombes, la verge, les teſticules auec liniment
              fait d'huyle roſat, nenuphar, de pauot, y adiouſtant
              camphre & cire: ou de populeum, vnguent de li-
              tharge : ou de cerat refrigerant de Galen laué en vi-
              naigre, à la charge toutesfois, que lon ne continue
              pas long temps l'application de ces onguens, de
              crainte de rafreſchir & debiliter par trop la verge &
              les autres parties: ſera bon dormir incontinent apres
              que ce liniment ſera appliqué: lon pourra auſſi lauer
              les iambes & cuiſſes, meſme baigner tout le corps
              en decoction de fueilles de laictues, ſaules, nenu-
              phar
              , maulues, violiers de mars, fueilles de vigne, te-
              ſtes de pauot, & autres ſemblables: Quant au regi-
              me de vie: le peu manger , l'abſtinence de vin, de
              viãdes chaudes & eſpicees eſt icy neceſſaire: les cho-
              ſes aceteuſes, aigres, auſteres, aſpres, ſures, ſont fort
              propres , comme lentilles cuites & confictes en vi-
              naigre ou verjuſt : laictues crues, ou pourpier crud
              ou confict en ſel & vinaigre ou autrement : toutes
              ces choſes refrenent merueilleuſement les concu-
              piſcences charnelles.
              Si la cauſe eſt vne acrimonie de ſperme, le cognoi-
              ſtrez facilement , parce que les perſonnes ſe ſentent
              debiles & laſſez auec vne mordication & comme vn
              E ij
              
              68
              LIVRE PREMIER
              feu en la verge: vous y pouruoirez en vſant de vian-
              des qui rendent le corps froid & humide , quels
              ſont les melons, concombres, pourpier, laictues, ou
              autres telles eſpeces auec vinaigre, veriuſt, iuſt de li-
              mon
              , d'ozeille, d'orenges aigres, ou iuſt de pommes
              de grenade aigre: beuuant vin fort frais trempé auec
              quantité d'eau, ou iuſt de limon : vſant de chair d'ai-
              gneau, de cheureau, de ieune porcelet pluſtoſt boüil-
              lie que roſtie, aſſaiſonnee & conficte en vinaigre, ou
              veriuſt, ou appreſtee en forme de gelée, ou meſlée
              auec fueilles & ſemence de pauot, ou iuſt de limon,
              ou d'orenge, ou de cedre ou autre tel: ſera bon auſſi
              de frotter les aynes, verges, lombes & reins auec le
              liniment cy deſſus ordonné.
              Si tel deſir procede d'abondance de ſemence, ou
              de chaleur exceſſiue des vaiſſeaux ſpermatiques,
              vous pourrez vſer des meſmes remedes cy deuant
              deſcrits.
              Si quelque prurit & demangeſon ſtimule les par-
              ties genitales, faites tirer du ſang & purger l'humeur
              qui cauſe ce prurit.
              Si les ventoſitez38 eſmeuuent ceſt appetit deſordõ-
              né, faut aduiſer qui peut eſtre la cauſe de telles ven-
              toſitez: ſi c'eſt chaleur, vſer de choſes froides cy
              deuant ordonnées: ſi froideur, vſez des remedes qui
              ayẽt vertu de diſſoudre les vens:tel pourra eſtre ceſt
              electuaire. 4. ſem.aniſi, fen. carui, cumini, & rutæ
              añ.ʒ.ß.zingib. & cinamomi añ ℈.i.fiat puluis ſubti-
              liſſ.ex quo cum ſacch. diſſoluto in aq. fen. aut men-
              thæ, fiat electarium per tabellas pond. ʒ. ii.
              Prenez
              vne tablette de ceſte electuaire au matin trois heu-
              res auant le paſt en beuuant apres trois ou quatre
              cueillerées de vin blanc pur & fort genereux: Sou-
              
              69
              DES MALADIES DES FEMM.
              uenez vou auſſi de manger voſtre viande auec pou-
              dre de poiure ou de zingembre, ou de canelle, ou de
              cumin: ou mouſtarde, ou ſauce faite auec poudre ou
              iuſt de menthe, ou de baſilic.

              Pollution nocturne. Chap. XXX.

              IL aduient aſſez ſouuent que les ieunes hommes &
              Damoiſelles tant mariées qu'à marier ſe corrom-
              pent en dormant comme s'ils s'eſbattoyent enſem-
              ble : Ce que procede parauanture de coucher ſur le
              dos, ou ſur vn lict de plume qui ſoit trop chaud, prin
              cipalement ſi le corps eſt d'vne rare texture & de
              complexiõ chaude: ou, apres auoir vſé de beaucoup
              de viandes chaudes, eſpicees, ou de grande nourri-
              ture: ou beu beaucoup de vin doux ou nouueau, ou
              eſpicé quel eſt l'hippocras ou cleret : ou auoir penſé
              ou ſongé profondement en amour durant le iour,
              meſmemẽt veu ou deuiſer auec belles femmes, ma-
              nier, & traicter leurs mammelles ou parties ſecret-
              tes, deſquelles l'eſpece ſe repreſente en ſongeãt: ou,
              pour s'eſtre long temps abſtenu des choſes veneriẽ-
              nes: ou , pour eſtre le ſperme trop copieux ou trop
              chaud , ou trop acre, ou pour la grand force des vaiſſeaux
              ſpermatiques.
              Les vapeurs auſſi qui montent au cer-
              ueau ſont quelquesfois cauſe de pollution : à tel ac-
              cident celles femmes ſont grandement ſuiectes (ſe-
              lon Hipp.au liure des maladies des femmes, qui ſont
              fort abondantes en mois & deſquelles l'orifice de
              l'amarry eſt proche & reſpond directement à l'ou-
              uerture de la partie honteuſe. Quelquesfois les vaiſ-
              ſeaux ſpermatiques ſont ſi robuſtes , & aucunesfois
              ſi debiles que pour la moindre occaſion la ſemence
              n'y peut eſtre retenue.
              C'eſt accident ſe guarit par les meſmes remedes
              E iij
              
              70
              LIVRE PREMIER
              que deſcrirons particulierement pour le flux de ſe-
              mence : En general, ſera bon de laiſſer le lict de plu-
              me & dormir ſus vn matelas , ayant ſoubs les reins
              quelques petits couſſinets pleins de poil de Cerf,
              ou de fueilles de morelles, de Violiers, de ſaules &
              d'agnus caſtus, de fleurs de nenuphar: en quoy tou-
              tesfois faut auoir quelque conſideration ſi les reins
              pourroyent long temps ſans dommage continuer
              tels couſſinets pleins d'herbes froides: outre ce, fau-
              dra vſer de ceſte confection. 4. ſem. lactucæ ʒ. iij.
              ſeminis rutæ ʒ.ß. ſeminis agni caſti ʒ. j. pulueriſentur
              ſimul & cũ ſacchar. ſufficienti diſſoluto in aqua plã-
              tag. fiat electuarium per tabellas
              : prenez vne de ces
              tablettes tous les ſoirs allant au lict : faictes le ſem-
              blable de la confection que s'enſuyt. 4. ſem. rutæ,
              agni caſti & vrticæ mortuæ añ. ℈.ß ſem.lact. portul.
              plantag. & pap.albi añ ℈.i.ſem.coriand.præparat. &
              canabis torrefact. añ.g̃.v.diacalaminthæ ʒ. iij. cornu
              cerui vſti, Coral.rub.ſand. & ſem.roſ. ceu antheræ g̃.
              vii. ſem. melon. ʒ. iii. ſacch. diſſol.in aq.roſ. g̃. ſuff.
              fiant Trociſchi
              : prenez vn de ces trociſques tous les
              ſoirs allant au lict, ou tous les matins, auec vne cueil-
              leree ou deux de vin vermeil trempé d'eau ferree: lõ
              pourra auſſi vſer de ce Iulep. 4 ſanguinariæ, aceto-
              ſellæ, plantag.añ.m̃.i portul. capreolorum vitis, vm-
              bil. veneris & rubi añ.m̃.i.ß.ſeminis myrtill.ſem.co-
              riand. præparat ſeminis pap. albi añ.℥.ß. fol.lact. fl.
              nenuph.borrag.& viol.añ. P.39 ii.fol. rutæ, viticis, mẽ-
              thæ & calamenthi ſiccorum añ.m̃.ß. fiat decoctio in
              aqua pluuiali ad lib. iii. in quibus diſſ. ſucci roſ. rub.
              granator. & pomorum acid. añ. lib. ß. aceti ℥. iii.
              ſacch.qu.ſuff.fiat Iulep bene longum.
              Ou bien, auallez tous les matins vn poſſon40 de vin
              
              71
              DES MALADIES DES FEMM.
              rudaſtre auec farine de glãd: ou, ſemence de laictues
              auec iuſt de pourpier : cela deſeiche , aſtreinct & ra-
              freſchiſt tellement le ſperme, que paſſerez vne infi-
              nité de nuicts ſans eſtre affligé de tel accident: & au
              cas , qu'il vous fuſt moleſte vſer de ces bruuages,
              poudres & confections , ſeruez vous de l'emplaſtre
              que s'enſuit:mellez auec blanc d'œuf & vinaigre fa-
              rine de feues & de gland, & l'eſtendez ſur eſtouppes
              ou linges, & l'appliquez ſur des lombes, petit ventre
              & aynes: Semblablement faictes deux lames de plõb
              fort tenuës, ſubtiles & deliées, trouéës par tout:
              qu'elles trempent trois ou quatre iours dans vinai-
              gre rouge boüillant faict de vin debile, auquel ayent
              boüillies ſemences d'agnus caſtus, de laictues & de
              pourpier , puis auant que de les appliquer ſi vous les
              frottez de vif argent elles en rafreſchiront d'auanta-
              ge : parce que le vif argent voire à ſon premier con-
              tact rafreſchit bien fort : mais parce que l'argent vif
              à la longue, conſume la lame faudra en auoir touſ-
              iours d'appreſtées:appliquez en vne auec vne cein-
              cture tout le long de l'eſpine du dos, l'autre vn doigt
              plus bas ſur les lõbes:ce remede ne vous rafreſchira
              pas trop, lequel cependant n'a ſon pareil pour appai-
              ſer la pollution nocturne & toute autre ſorte de flux
              de ſemence.
              Aucuns quand vont dormir ſe ceindent tout au-
              tour des lombes auec vn ais de bois fort tenué troüé
              de toute part, afin que ſi en dormant ils ſe trouuent
              couchez ſur le dos, leurs reins ſoyent empeſchez
              d'eſtre eſchauffez par le moyen d'iceluy ais.
              Quand au regime de vie, faut manger peu, & vſer
              de viandes qui nourriſſent peu, ne ſont flatulentes,
              ſont quelque peu difficiles à digerer & qui ayẽt ver-
              E iiij
              
              72
              LIVRE PREMIER
              tu de rafreſchir & eſpoiſſir41 la ſemence , quelles ſont
              laictues, blettes, ozeille, cichoriée, ſcariole, courges,
              pourpier, concombres, melons: s'abſtenir du tout de
              vin, principalement blanc ou clairet , boire pluſtoſt
              vin vermeil & bien couuert, fort trempé auec eau
              de cyſterne ou ferree42.

              Flux ſpermatique. Chap. XXXI.

              NOus n'auõs icy deliberé de parler du flux ſper-
              matique & gonorrhœe virulẽte autrement di-
              cte chaudepiſſe , qui eſt excitee par la contagion de
              ceux qui ſont infectez du Virus Venerien : ny de ce-
              luy qui ſuruient quelquesfois és paroxyſmes epile-
              ptiques, & toutes autres ſortes de conuulſions:mais
              de celuy auquel ſans maladie apparente la ſemence
              decoule inuolontairement de toutes les parties de
              noſtre corps aux parties genitales:quelquesfois ſans
              apprehenſion venerienne, ſans cogitation ou ſonge
              voluptueux, ſans erection des parties genitales, meſ-
              me ſans aucune delectation & titillation ſinon bien
              petite en icelles parties : aucunesfois auec tous ou
              l'vn de ces plaiſirs ſelon que l'occurrence des cauſes
              ſe preſente , lequel flux eſt tout incontinent ſuiui és hommes
              d'vn grand deſdain, és femmes d'vne relaxation des matrices,
              & foibleſſe de tout le corps.
              Tel flux prouient de deux occaſions principales:
              L'vne eſt exterieure, l'autre interieure: la premiere
              eſt, quand vn appetit charnel nous vient en volonté,
              & nous ſtimule aux actes amoureux, pour auoir veu
              choſes qui ont puiſſance de nous embraſer, ou pour
              y auoir penſer profondemẽt: ou, quand les vaiſſeaux
              eſquels s'engendre & s'amaſſe le ſperme, ont reçeu
              quelque offence des choſes exterieures, comme d'a-
              uoir ſiz nud ſur vne pierre , d'eſtre tombé ſur les
              
              73
              DES MALADIES DES FEMM.
              reins, auoir receu quelque coup au lieu meſme, d'a-
              uoir endure trop long temps les linimens froids ſur
              les lombes , s'eſtre baigné trop ſouuent , auoir en-
              duré autre tel accident , dont leſdits vaiſſeaux ſper-
              matiques ( deſquels l'office eſt de preparer , retenir
              & garder le ſperme ) ſont rendus debiles : l'autre oc-
              caſion procede principalement de la qualité du ſper-
              me, lequel eſt trop abondant , ou trop acre ou trop
              ſubtil: le plus ſouuent de l'imbecillité naturelle de la
              vertu retentrice des vaiſſeaux ſpermatiques, ou de la
              trop grãde moleſſe & laſcheté d'iceux : Laquelle faculté
              peut eſtre debilitée par toutes ſortes d'intemperie , ſur toutes par
              l'humidité
              , quelle eſtoit en celuy qui receuant vn cly-
              ſtere ou allant à ſes affaires auoit couſtume de laſ-
              cher ſon ſperme, & en vn autre qui pour vne legiere
              penſee ou ſonge Venerien rendoit le ſang pur auec
              non moindre plaiſir que la ſemence: Ou comme vne Da-
              me de Paris laquelle en voyant ſeulement la peincture d'vn hõ-
              me nud , ſoudainement en quelque lieu que ce fuſt iettoit ſa ſe-
              mence
              , quelquesfois, d'vne imbecillité cauſee de trop
              grande inanition, quelle aduient à ceux qui ont trop
              & intempeſtiuemẽt vſé de l'accolade amoureuſe: ou
              qui trop ieunes ſe ſont emancipez à l'exercice vene-
              rien, ainſi que nous voyons iournellement aduenir
              en pluſieurs mariez, qui pour la moindre erection du
              membre laſchent le ſperme auant que d'entrer au
              cõbat. Aucunesfois de la chaleur ou autre telle indiſ-
              poſition des reins : bien ſouuent de la force des vaiſ-
              ſeaux ſpermatiques.
              Quelques fois par la reſolution des vaiſseaux, ou conuulſion des
              muſcles:car dit Auicenne , tout ainſi que la conuulſion du muſ-
              cle de l'anus retient la matiere fœcale, pource qu'il eſt deſtiné à
              retenir , ainſi la conuulſion des muſcles ſeruans à la generation,
              
              7543
              LIVRE PREMIER
              engendre la gonorrhee: il aduiẽt auſsi que la quãtité ou la quali-
              té de la ſemence l'excitent. La quantité, comme aux vefues, leſ-
              quelles accouſtumees deſia à ce doux plaiſir de Venus , ſont con-
              traintes de viure maintenant en continẽce: comme auſsi cela ad-
              uient en ceux qui retardent les nopces , & qui neantmoins ſont
              touſiours auec leurs fiancés , ſe iouent auec eux les baiſent , &
              n'ayment autre choſe que le diſcours de ce delectable ieu. La qua-
              lité ; comme l'acrimonie & la tenuité , qui prouient de la cha-
              leur des reins communiqué aux vaiſseaux ſpermatiques, & font,
              que la ſemẽce,ne peut eſtre cuicte ne retenue autãt qu'il faut pour
              la cuire eſpeſsir , & aquerir des eſprits : mais ſeſcoule toute crue
              & indigeſte : ainſi ceux qui vſent de viandes crues & acres cõ-
              me beaucoup deſpicerie, des huiſtres, aulx, oignons , artichaux,
              pignons , maluoiſie , vin pur , & qui vont trop ſouuent à cheual,
              & ſexercent trop , ſont ſubiets à ceſte maladie , auſsi ſont les ieu-
              nes gens , qui ſe ſont addonnes de trop bonne heure à l'amour &
              trop exceſsiuement , car les parties ſe debilitent, eſquelles toutes-
              fois par vne lõgue habitude les humeurs coulent abondamment.
              Ceux la auſsi y ſont ſubiets leſquels en leur adoleſcence iay honte
              de le dire branſlent vilainement le membre viril auec la main
              & par ceſte façon inouie ont fait effuſion de leur ſemence.
              La cauſe exterieure peut eſtre aſſez coneüe par
              le recit du patient : l'interieure a beſoing de la ratio-
              cination & diſcours du medecin : ſi c'eſt acrimonie
              du ſperme, lon ſent vn ardeur , ou prurit au membre
              genital : ſi c'eſt paralyſie , le ſperme decoule ſans au-
              cun ſentiment du patient : ſi c'eſt conuulſion , l'on
              ſent douleur au petit ventre & aynes: ſi c'eſt chaleur
              ou froideur , les remedes contraires y proffitent : ſi
              abondance de ſperme , le corps eſt gras & ne ſe peut
              amaigrir : ſi la ſemence eſt trop aqueuſe & ſubtile, la
              chemiſe apparoiſt peu ou point tachee. Si la vertu
              retentrice debile , l'homme deuient maigre , ains a
              
              7444
              DES MALADIES DES FEMM.
              fort grand beſoin de ſoudaine & diligente guariſon,
              autrement ſi le mal s'enuieilliſt rẽd le corps hectique
              ou tabide, ou le conduict à la mort à raiſon de la grã-
              de quantité d'eſprits uitaux qui s'exhalent auec la ſe-
              mence, parquoy , ceux qui endurent ce mal, ne doi-
              uent auoir honte de prendre ſoudain le conſeil du
              medecin.
              La guariſon de ce mal, cõſiſte en ſix choſes, de quel-
              le occaſion il procede : la premiere , eſt le regime
              de vie , qui doit eſtre contraire au mal, comme par
              exemple ſi le mal prouient de viande acre , ſalee, ou
              de qualité ſemblable, le patient vſera de viãdes natu-
              rellemẽt froides, quelles, ſõt ozeille, laictues, endiue,
              pourpier, cõcõbres, citrouilles & autres telles: le pa-
              reil doit eſtre obſerué en toute autre cauſe:la ſecõde
              que apres auoir cognu de quelle qualité eſt l'humeur
              qui decoule & entretiẽt le mal en lõgueur, lon cher-
              che tous les moyens que l'on pourra pour purger la
              ſource & matiere de ceſt humeur: comme par clyſte-
              res
              , qui ayent vertu de mollifier , ſubtilier, nettoyer,
              lenir45, & tirer hors la matiere, leſquels pour ce regard,
              ſeront preparez des blettes, laictues , pourpier, mer-
              cuire
              , aneth, orge , caſſe , huyle commune, ſel, &
              choſes ſemblables, deſquelles aucunes en purgeant
              apportent grande allegeance : meſme ſi beſoin eſt
              prendre quelque medecine purgatiue qui leniſſe le
              corps & ſoit conuenable au mal : qui plus eſt, en cas
              de neceſſité tirer du ſang de la vene commune en
              telle quantité que le mal & autres circonſtances le
              requerront : la troiſieſme, faut voir quel allegement
              ſera enſuiuy des moyens cy deuant dicts, puis vſer
              de ſyrop ou apozeme preparatif & alteratif que ſera
              conuenable : apres ( que ſera le quatrieſme ) pur-
              
              76
              LIVRE PREMIER
              gez le corps auec medicamens propres comme auec
              pilules ſine quibus46, de hyera, d'agaric, & de aroma-
              tibus : auec la caſſe , l'agaric, rhubarbe, & electuaire
              benedicta laxatiua & autres tels medicamens:mais le
              vomiſſement eſt excellent ſur tous autres medica-
              mens (fuſſent pilules, rhub , ou agaric ou autres tels
              tant violens ſoyent ils) d'autant que le vomiſſement
              reuoque & retire la matiere de la partie debile : faut
              encor noter que les choſes qui prouoquent l'vrine
              ſõt peu louables en ceſt endroict:le cinquieſme, ſera
              de prendre garde aux accidens qui peuuent ſuruenir
              aux flux de ſemence, leſquels doiuent eſtre gauris ſe-
              lon leur qualité & condition: Ces choſes ſoigneuſe-
              mẽt conſiderees, le medecin ſe cõduira de ceſte façõ.
              Si le flux procede de cauſe exterieure , la chaſſera
              en luy oppoſant ſon contraire & fortifiant la partie
              debile à retenir: Si la cauſe eſt interieure, comme par
              exemple ſi le ſperme eſt trop acre , eſteindra ceſte a-
              crimonie auec remedes froids & humides : & au cas
              que la grauité du mal fuſt inſupportable il pourra or-
              donner choſes qui engroſſiſſent & eſpoiſiſſent47 aucu-
              nement ceſte humidité , ains les viandes dont vſera
              le patient ſeront bouillons faicts de lentilles, de lai-
              ctues, pourpier, orge cuict, milet & autres ſẽblables:
              les emulſions de quatre ſemences froides tant gran-
              des que petites, de pauot & d'agnus caſtus y ſont fort
              ſouueraines auec eau froide , ſi autre plus grand mal
              ne l'empeſche. Sur tout ſera bon d'euacuer l'humeur
              par ce remede.
              4 prunor.damaſc.iuiub.ſebeſt.añ.x. num.fl. viol.
              & nenuph.añ P.48 i.myrobal, citrin.ʒ ii. fiat decoctio in
              aqua ſuff.bulliẽdo ad medias, in col. ad ℥ iiii.infunde
              rhab. opt. ʒ ii. ß, ſand.citr.℈ i.in expreſſ. diſſ. ſyr viol,  77DES MALADIES DES FEMM. ℥ j. fiat Potio cap. mane
              : ou au lieu de ce bruuage
              baillez vne once de caſſe en y adiouſtant deux drac-
              mes de l'electuaire de ſucco roſ.au cas que le patient
              ſoit aſſez robuſte , & vn peu de ſuccre. Le corps e-
              ſtant purgé ne ſera hors de raiſon tirer ſix ou ſept on-
              ces de ſang : puis preparer tant de fois l'humeur qu'il
              puiſſe eſtre diſpoſé à eſtre purgé: la maniere de le pre-
              parer ſera auec ce Syrop.4 ſyr.de myrto, Cydon. de
              ſucco a cetoſæ , añ ℥ß. cum ℥ iiii. aquarum plantag.
              portul. & acətoſæ, fiat Potio in formam Iulepi
              , fau-
              dra vſer de ce Iulep l'eſpace de cinq ou ſix matinees,
              puis purger le corps auec la medecine cy deſſus deſ-
              crite: En fin prendra tous les matins vne tablette ou
              trociſque de l'electuaire ſuyuãt. 4 Trociſch. de roſis
              ʒ ii. ſeminum lactucæ, cucum. portul. roſ. rub. añ ʒ ß.
              Caphuræ gr.ii. fiat puluis, qui excipiatur mucagine
              ſeminis cydon. extractæ in aqua plantag. fiant tabel-
              læ rotundæ vel Trochiſci pond.ʒ i. cap. vnam ſingu-
              lis matut
              . Sera bõ par meſme moyẽ frotter les reins,
              aynes & petit ventre auec quelque huyle rafraiſchiſ-
              ſante comme de violat , roſat, nenuphar , en adiou-
              ſtant ſi le mal eſt rebelle quelque peu d'Opium ou
              de Iuſquiame, ou de mãdragore: ſembablement l'õ-
              guent refrigerant de Galen
              , le cerat ſandalin, popu-
              leum
              ou autre tel en adiouſtant toutesfois quelque
              drogue chaude pour temperer la fraiſcheur des au-
              tres comme huyle de maſtich. 4 fol.roſ.fol.de myr-
              to.fol.de nenuph.añ ℥i. ſem.lact. cucum portul. pul.
              añ ʒß ſen. rub. baccar , myrti etiam pul. raſ. eboris
              añ ℈ j. cum cera ſuff. lotæ in aq. plantag. fiat vnguen-
              tum pro renibus & pectine.
              Mais ſi le ſperme eſt crud, liquide & trop aqueux,
              apres que le corps aura eſté purgé legierement auec
              
              78
              LIVRE PREMIER
              caſſe faudra preparer l humeur qui ſera occaſion de
              de ce mal auec vn iulep duquel l'on vſera tous les
              matins tel que ſenſuit. 4 ſyr. de ſtech. ℥ j. ſyr.roſ.ſicc.
              & mel. colati añ. ℥ ß cum aquis ſaluiæ , beth, & bu-
              gl. fiat doſis iulepi cap. mane & repetatur ſingulis
              matut.
              Et au cas que parmy ceſt humeur froid &
              aqueux y euſt quelque matiere chaude & ſubtile,
              comme aduient le plus ſouuent, faudra compoſer
              vn iulep qui ait eſgard à telle qualité. Les viandes
              ſeront de matiere chaude & ſeche quelles ſont le
              fourment cuit , le riz , & autres telles , L'vſage de la
              menthe eſt bon en toute maniere : l'humeur doit e-
              ſtre purgé par ce ou autre tel medicament. 4 ſem.
              plantag.acetoſ.agni caſti, coriand. præpar.añ ʒ ij. mi-
              robol, citrin.ind, & Rebul. añ ʒ j tur bit gũmoſi ſub-
              tiliſſ. pul. & nodulo incluſ. ʒ.j. fiat decoctio in aqua
              ſuff. bulliendo ad medias, in cola. infunde rhab. ele-
              cti pul.ʒ ij. ſand.citr. ℈ j. in expreſſ. diſſ. cath. ℥ j. fiat
              potus detur mane.
              Ce medicament ſera ſingulier tãt
              en cauſe froide, ou chaude, que és deux meſlees en-
              ſemble, & encores d'auantage ſi l'on ſent quelque
              ardeur és parties genitales : Le corps purgé ſera bon
              tous les matins & ſoirs prendre le poix de deux drac-
              mes de la confection ſuiuante auec deux onces d'eau
              de plantain, par lequel remede pluſieurs ont eſté gua-
              ris entierement en peu de iours. 4 pignol. recen.
              mund. lotorum in aqua roſ. piſtac. ſem. cucurb. præ-
              parati in modũ pignol. añ ℥ ß paſſ. Corinth. vel da-
              maſc. mund. ℥ j zingib. cinam. macis, ſem. agni caſti,
              aniſi, fen. dulcis añ ʒ ß croci ℈ ß piſtentur omnia. &
              miſceãtur ſimul adiectóq; ſacch. ſuff. fiat velut opia-
              ta
              :ceſte cõfection eſt bonne quand le mal eſt de cau-
              ſe froide : mais quand il eſt de cauſe chaude & mor-
              
              79
              DES MALADIES DES FEMM.
              dicante la faudra preparer autrement , & de ceſte fa-
              çon. 4 ſem.mel.mund. ℥ ij. ſem. cucurb.mund. ℥ j.
              ſem.agni caſti ℥ ß acatiæ, coral. rub. añ ʒ j. been albi &
              rub.añ ℈ ij.cum.ſacch.ſuff. fiat velut opiata
              : l'on vſe-
              ra de ceſte confection à la meſme forme qu'auõs dit
              de l'autre. Sẽblablement, prenez trois onces de laict
              de brebis, vne once de iuſt ou eau de plantain, demie
              drachme pulueriſee de bol armene ou de terre ſigil-
              lee: meſlez enſemble & le beuuez tiede l'eſpace de
              ſept iours continus.
              Et au cas que vouluſſiez auoir vn remede qui ſer-
              uiſt en toute cauſe , faites ainſi : ayez quatre onces de
              laict de brebis, deux dracmes de poil de lieure bruſlé
              & ſubtilement pulueriſé:meſlez enſemble & en vſez
              ſoir & matin deux heures auant manger : ce remede
              guariſt entierement toute ſorte de flux de ſperme.
              Mais ceste confectiõ eſt plus admirable encor, aſsauoir. 4 ſemin.
              Melon. mundat. ij. ſeminis cucurbitæ ℥ j. ſeminis viticis ℥ß.
              acaciæ, coralli rubei. ana ʒ j. been albi & rubei ana ij. cum
              ſaccharo, fiat veluti opiata
              : qui particulierement tempere lacri-
              monie de la ſemence. la doſe eſt de demi once , auec trois onces
              d'eau de plantain.
              Et encores auec tout cela pour retourner au ſper-
              me aqueux, voicy vn onguent pour frotter ſoir &
              matin les reins, lombes petit ventre , & aynes qui eſt
              miraculeux. 4 olib. ſiue thuris electi ℥ ij. acatiæ hy-
              pociſt.añ ʒ ij. ol.maſtich.de ſpica & de myrto añ ℥ ß.
              gallarũ ʒ j. labdani ʒ j.ß.puluerẽtur que puluerari po-
              terũt & cũ oleis ceráque ſuffic, fiat vnguentũ molle,
              addendo caph. ℈ ß pro litu, renũ, lumborum, imi vẽ-
              tris & inguinum mane & veſperi.
              Si en l'vſage de ces
              remedes ſentez quelque allegeance , vſez encores de
              ceſt electuaire pour deſeicher le ſperme aqueux.
              
              80
              LIVRE PREMIER.
              4 ſem. rutæ, vtricæ mortuæ, agni caſti mẽtaſtri añ ʒ
              ij.carioph. thuris, ligni aloës añ ʒ ß lapid. hæmat. gal-
              la. flo. pomor. granat. ſiue balauſt. ſem. hioſc.albi añ
              ℈ j. puluerentur omnia hæc & cum ſuff. ſacch. fiat ve-
              ſut opiata
              , prenez vne bõne demie cueilleree de ceſte
              cõfection au matin trois heures auant le paſt : ceſte
              confection auſſi ſeruira à ceux qui ſe polluent de nuit
              en dormant.
              Voicy pareillement vn ſyrop fort vtile pour deſe-
              cher le ſperme aqueux. 4 ſucci fenic. ſucci menthæ
              vtriuſque depurati añ ℔ ß decoctionis myrti & rha-
              pontici ℥ iiij. cum ſuffic. quantite ſacch. roſacei fiat
              ſyrupus mediocriter coctus : cuius ℥ j. ß diſſ.in ℥ iij.
              decocti ſem. myrthi, fl. nenuph. & cupularum glan-
              dium, ſumat tepidè mane.
              Aucuns apres auoir vſe
              quelque eſpace de temps de ſyrop prenent la mede-
              cine ſuiuante qui à vertu ſinguliere d'euacuer les a-
              quoſitez. 4 turbith gummoſi recen. correcti ac di-
              ligentiſſimè præparati, nec non ſubtiliſſ. pul. ℈ iiij.
              (euacuat enim phlegma aquoſum, crudum & tenue)
              cath. ℥ ß miſce fiat bolus , vel diſſolue in ℥ iiij.aquæ
              ſtillat. mellis & fiat potus detur mane
              : le corps e-
              ſtant purgé , frottez les reins de ceſt onguent. 4 ol.
              maſtich.rutæ & lil. añ ℥j. ſem. agni caſti, vrticæ & ru-
              tæ pulueratorũ añ ℈j.cum pauca cera fiat vnguẽtum.
              Si le flux ſpermatique procede de la faculté reten-
              trice debile des uaiſſeaux ſpermatiques: Et ſi les teſticu-
              les pendillent trop à vn homme , ce qui eſt vilain
              , faudra ſoi-
              gneuſement aduiſer qui peut eſtre la cauſe de ceſte
              debilitation , froide, ou chaude, afin que les remedes
              ſoyent ordõnez ſtiptiques ſelon la condition & qua-
              lité de la cauſe. En cauſe froide , ce ſyrop ſera ſouue-
              rain. 4 ſem.agni caſti, portul. & coriand. præp.añ ʒ j.
              raſ.  81DES MALADIES DES FEMM. raſ. eboris ℈ j. menthæ ſiccæ ʒ ß puluerentur omnia
              ſubtiliſſ. pul. infundantur ſimul per noctem in aquæ
              plantag. tepidæ ℥ iiij. poſtea colentur & exprimantur
              mane per filtrum vel linteum denſum : in colatura
              diſſ. ſyr. de mentha ℥. ij.fiat potus cap. mane
              : l'on
              pourra auſſi pour meſme effect auec heureuſe yſſue
              vſer des trochiſques faicts de ſemences de roſes ap-
              pellee vulgairement anthera, ſemences d'agnus ca-
              ſtus
              , & de pourpier, de ſandaux, mẽthe ſeiche & cho-
              ſes ſemblables : Tu vſeras de ces Topiques ſur le ventre &
              reins des femmes ſur tout aux flancs ou ſont leurs teſticules: aſ-
              ſauoir fomentations ou bain iuſque au nombril d'vne decoctiõ de
              roſes fueilles de myrthe, de coing , de lentiſque, de roſmarin.añ.
              m̃. ii.
              de noix de Cypres , d'hypocyſtis , d'acacie añ ℥ ij. & tout
              cela il faut cuire en eau de pluye trois heures durant , apres
              on y fera aſseoir la Damoiſelle iuſques au nombril , & cepen-
              dant quelque garde ou fille appliquera vn ſachet plein de ſes
              herbes aux reins , aux lombes & ſur l'emboucheure de la ma-
              trice & ne ſera point hors de propos: que l'Apoticaire arrouſe
              ſes parties la auec vne eſponge abbreuee ou d'huile de roſes ou de
              vin rouge, & quelquefois appliquer ſur l'eſpine du dos vne la-
              mine de plomb fort deliee & percee comme dit Aetius.
              Les epithemes y ſeruiront beaucoup com-
              poſez de ſandal , encens, maſtich , menthe & vio-
              les auec iuſt de plantain & vin vermeil odorife-
              rant. Pluſieurs tiennent pour vn grand ſecret de
              bailler du caſtoreum en bruuage ou en pillules , &
              diſent que nul remede luy eſt pareil pour ceux
              qui ont la vertu retentrice debile , ou qui laiſſent
              couler le ſperme , à raiſon de quelque conuulſion
              qu'ils endurent : les autres grand la matiere eſt
              chaude , baillent ſemences de laictues , de pourpier,
              F
              
              82
              LIVRE PREMIER
              de coriandre, roſes, fleurs de nenuphar , morelle &
              ſemblable. Aucuns, quand le mal procede de froidu-
              re pilent racine d'iris, ſemence d'agnus caſtus, fueilles
              de menthe, poiure, calamenth, ſemence de cheneuy,
              l'aneth , pierre hematite & pluſieurs autres drogues
              qui ont propre vertu à ce mal , comme la farine de
              noix de galle , corne de cerf bruſlee, farine de glands,
              deſquels l'on peut faire linimens, poudre & electuai-
              re quel eſt celuy cy. 4 cornu cerui vſti farinæ gland.
              lapid. hæmat. ſem agni caſti & lact. omnium puluera-
              torum añ ʒ j. cum ſuff. ſacch. fiat velut opiata.

              Autre electuaire fort vſité pour la debilité des vaiſ-
              ſeaux ſpermatiques. 4 fol. menthæ ſiccæ ʒ j. ß fol. ru-
              tæ & nenuph. etiam ſiccat. añ. ʒ ß ſem. agni caſti, &
              raſ. eboris añ.ʒ j. ß ſadanli rub. ʒ j. puluerentur om-
              nia ſimul & cum ſuff. ſacch. & pauco ſyrupo de roſ.
              ſiccis, fiat velut opiata.
              Si le flux ſpermatique procede de conuulſiõ ou de
              mollification de nerfs, faut guarir ceſte conuulſiõ &
              mollificatiõ auec remedes propres à tels ſymptomes.
              Si l'homme ou la femme pour auoir long temps en-
              duré ce flux ſpermatique amaigrit & deuient debile,
              ſera bon luy preparer quelque confection pour le re-
              ſtaurer , luy rendre les forces & bon teinct quel eſt
              ceſtuy-cy. 4 been albi & rub. doronici, zedoariæ, ma-
              cis. cinam. electi, caryoph. croci, cardam. añ. ʒ ß lign.
              aloës. ſemin , baſiliconis & cariophyllatæ , an. ℈ j.
              marg. ſelectarum hyacinthi ſapphyri & ſmaragdi añ.
              ℈ ß coral. albi & rub. gummi drag. & arab. ʒ ß ſetæ
              crudæ, corticis cecci, carabe, raſuræ eboris añ. ℈ j. pul.
              elect. diarh. abb.ʒ j. pignol. piſtac. & paſſ. corinth. añ.
              ℥.ß. ſacch.roſacei quantum ſuff. fiat opiata addendo  83DES MALADIES DES FEMM. ambræ griſæ g̃ iiij.
              vous prẽdrez tous les ſoirs & ma-
              tins deux heures auant mãger auſſi gros qu'vne noix
              de ceſt opiate auec deux ou trois cueillerees de vin
              vermeil trempé de la moitié d'eau freree49, ou de ci-
              ſterne, ou d'eau roſe:tenez pour certain que ne pour-
              riez trouuer remede pareil à ceſtuy-cy pour confor-
              ter & conſoler le cœur , & pour recouurer les forces
              perdues : mais s'il eſt beſoing ſeulement de reſtaurer
              la maigreur par nourriture , vous pourriez vſer de
              bonnes gelees , conſommez , couliz , eſpreinſtes, &
              vous ſeruir des remede s que deſcrirons au ſecond
              liure de c'eſt œuure , meſme au threſor de la beauté
              des femmes où monſtrerons la maniere d'engraiſſer
              les perſonnes maigres.
              I'ay leu en quelque autheur ancien fort docte &
              grand philoſophe naturel que l'on peut guarir toute
              ſorte de flux ſpermatique par ces moyens : faut pre-
              mierement que le patient ſoit de repos, ſans s'eſmou-
              uoir & exercer par trop le corps, qu'il mange peu,
              boiue de l'eau, qu'il porte ſur les reins les lombes
              & à l'entour du membre genital vn couſſinet de lai-
              ne baigné en vin vermeil & huyle roſat : ou vn ſa-
              chet plein des fleurs des põmes de coing, ou de fleurs
              de vigne ſauuage : ou vne eſponge le long de l'eſpi-
              ne du doz baignee en eau meſlee auec vinaigre : en
              quoy pourra perſeuerer deux ou trois iours : puis
              porter ſur les meſmes lieux emplaſtre aſtringent ,
              quel eſt ce luy qui eſt compoſé de palmes , de pom-
              mes de coing , acacia , balauſtes , hypociſtes , fleur
              de vigne ſauuage & autres ſimples ſemblables: Ou-
              tre cela faites boüillir fueilles de lentiſque , de meur-
              te, de ronce, deen quelque vin rudaſtre , & preparez
              F ij
              
              84
              LIVRE PREMIER
              comme vne fomentation ou vn demy baing dedans
              lequel le patient ſe tiendra aſſis. Il vſera de viandes
              qui malaiſemẽt ſe corrompent & ayent vertu de de-
              ſeicher : les condimẽs & ſauces de ſes viandes ſeront
              accouſtrees auec poudre faite de ſemence de chene-
              uy
              bruſlé, d'agnus caſtus, ſemence & fueilles de rue,
              ſemence de laictues, racine & tronc de nenuphar. Sõ
              boire ſera d'eau commune en laquelle on aura plu-
              ſieurs fois eſteinct quelque bille d'acier : Il prendra
              tous les matins de ceſte confection.
              4 ſemi. ſalici ſemi.calamenthi & agni caſti album
              florem ferentis añ. ℥ ß ſeminis rutæ ʒ ij antheræ ʒ ß
              puluerentur omnia & cum ſyr. roſarum ſicc, ceu, cõ-
              ſerua roſarum fiat opiata.
              Prenez en auſſi gros qu'v-
              ne noix tous les matins deux heures auant manger,
              en auallant deux ou trois gorgees de vin vermeil
              trempé d'eau ferree50. Ce remede proffite fort à ceſte
              maladie à la pollution nocturne. Cepẽdant faut s'ab-
              ſtenir de viãdes acres , de boire beaucoup, de gouſter
              aucunes herbes ſinon auec les viandes: ſa maniere de
              viure ſera deſiccatiue & ſtiptique : & les remedes to-
              piques , comme linimens , ongnens, emplaſtres de
              meſme qualité, parce les bains emolliens & relaſchãs
              ſont à euiter , au lieu deſquels ſi baigner l'ou ſe veut,
              l'õ ſe baignera en eau froide, qui ſoit minerale ou fai-
              te telle par artifice ayãt vertu de deſeicher & aſtrein-
              dre: Il faudra s'abſtenir le plus qu'on pourra, de regarder les
              beaux hõmes, ny les baiſer: ny lire aucune hiſtoire ou l'amour
              ſe face
              , les bains & eaux de plõbiere y ſeroyẽt fort ſin-
              gulieres : l'on ne dormira ſur licts de plumes mais ſur
              matelas accouſtrez d'vne partie des fueilles de cala-
              mẽt, de rue, d'agnus caſtus & autres telles, & ſe frotte-
              ra l'on le dos & lombes de linimẽs & emplaſtres tels
              
              85
              DES MALADIES DES FEMM.
              qu'auons mentionné cy deſſus.

              L'erection & tenſion continue du membre genital.
              Chap. XXXII.

              C'Eſt accident eſt appellé des Latins Priapiſmus
              & Satyriaſis, que ſont deux noms ſignifians deux
              choſes de diuerſes eſpeces: Car le premier aduient
              ſeulement aux hommes & eſt vne tenſion du mem-
              bre genital ſans aucun appetit charnel:le ſecond ad-
              uient aux hommes & aux femmes , accompaigné
              d'vn deſir furieux : outre cela, le premier eſt ſans ef-
              fuſion de ſperme, le ſecond auec effuſion: d'où vient,
              que ſi toſt que l'habitation a eſté auec la damoiſelle,
              ceſte tenſion auparauant continue & accompagnee
              d'vn deſir deſordonné , incontinent ceſſe : mais au
              premier , rien moins , qu'eſt cauſe qu'il s'augmente
              de telle façon , que ſi l'on n'y pouruoit bien toſt, ſur-
              uient vne mort cruelle , ou conuulſion inſuppor-
              table : Et quant ils meurent le ventre leur enfle ils ont vne
              ſueur froide , à cauſe de la chaleur eſpuiſee & la quantité
              des vents
              , l'vn & l'autre procede d'vne exceſſiue cha-
              leur & dilation des arteres : ou d'abondance de vens
              rempliſſans par trop le nerf caue du membre genital:
              qui peut aduenir de pluſieurs occaſions : ou pour
              eſtre plein de vens de ſon propre temperament ,
              ainſi que ſont les melancholiques atrabiliaires, ou
              pour auoir mangé viandes par trop eſchaufantes
              & venteuſes: ou pour s'eſtre ceinct trop eſtroicte-
              ment : ou pour trop grande abondance de ſperme:
              ou pour s'eſtre trop emancippé & eſchauffé auec
              les femmes , principalement qui eſtoyent vierges :
              ou , pour eſtre tranſporté d'vn deſir furieux de
              s'y emancipper : ou, pour auoir habité auec vne
              femme , laquelle eſtant de nature froide a receu
              F iij
              
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              LIVRE PREMIER
              quelque medicament ou peſſaire venerien en ſa par-
              tie honteuſe , afin d'eſtre excitee à prendre plaiſir au
              ioyeux combat: ou pour quelque inflammation ou
              vlcere acre & mordicant , que l'on a aux glandules
              paraſtates , ou au bout de la verge , lequel vlcere
              par ſa chaleur & mordication attire à ſoy quantité
              de ſang arterieux & flatulent , qui cauſe erection de
              la verge : ou , pource que la peau du prepuce eſt ſi
              dure & ſolide quelle empeſche les vens ou les
              humeurs acres de ſe reſoudre : faut cependant re-
              marquer, que quand ce mal tourmente les femmes
              au lieu de la tenſion , elles ſentent en leur partie ge-
              nitale vn prurit, ardeur & douleur accompagné d'vn
              deſir intolerable de Venus, de façon qu'elles ſont
              contrainctes porter ſouuent les mains aux lieux ſe-
              crets. pour ſe frotter la partie qui leur demange, & ſe mettre le
              doigt dedans pour le gratter : dont il aduient que le deſir d'a-
              mour & du coyt ſenflamme d'auantage, & par ainſi deuiennent
              toutes tabides de grande ardeur ce qui leur aduient d'vne abon-
              dance de l'humeur ſalee ſereuſe, nitreuſe , bilieuſe & aduſte auec
              acrimonie & mordacité: & quelquefois de la grand' abondance
              de bile
                 Toutes ces cauſes ſe cognoiſtront par ces
              moyens.
              Si ſont ventoſitez51, le membre genital auant que
              ſe reddir52 & mouuoir droictement, fera des palpita-
              tions & iactitatiõs, de faict que ſi luy appliquez quel-
              que choſe qui ait vertu reſolutiue la tenſion ceſſera
              incontinent.
              Si l'abondance de ſperme en eſt cauſe : le corps
              apparoiſtra gras, vermeil, ſanguin, les venes de la face
              & des yeux pleines: outre cela, ſi les arteres dilatees
              en ſont cauſe ſimplement , la perſonne ſentira en
              
              87
              DES MALADIES DES FEMM.
              ſoy quelque peſanteur , & principalement, ſi le long
              temps n'a eu la cognoiſſance des femmes & ne s'eſt
              exercé en façon quelconque pour diſſiper & dimi-
              nuer ceſte abondance de ſang , s'il a vſé de bonnes
              viandes & beaucoup nourriſſantes : ou chaudes &
              acres : en tels le ſperme ne peut ſortir qu'auec diffi-
              culté : finalement le patient ne peut rendre raiſon
              quelquesfois d'où luy vient ce mal: mais pour cela
              ne doit contemner53 les remedes, d'autant que comme
              auons ja aduerty , le plus ſouuent ce mal eſt ſi vio-
              lẽt que l'on n'y pouruoit ſoudainement l'yſſue en eſt
              mortelle.
              Pour la guariſon d'iceluy, faut tenir ſix moyens:
              Le Premier , eſt le regime de vie, qui doit eſtre du
              tout contraire à la cauſe du mal : par exemple ſi c'eſt
              quelque ventoſité54 groſſe & eſpoiſſe55 qui ſoit engen-
              dree de viandes ou bruuage venteux faudra laiſſer
              telle maniere de viure , & ſuyure celle qui luy ſoit
              contraire & ait la vertu de diſſoudre les vens : com-
              me ſi l'on mange viandes appareillees auec cumin, a-
              nis, fenouil, canelle , poyure , ſariette, aneth, yſſope,
              thim, mouſtarde & autres telles choſes : bien que
              pluſieurs medecins defendent en ce mal l'vſage de
              toutes les choſes qui ont tant ſoit peu la puiſſance de
              faire vriner , de crainte d'ouurir & dilater d'auãtage
              les venes & arteres: pluſieurs recommandent fort la
              grande abſtinence & le bien peu manger, ſi eſt ce, que
              la panade y eſt fort ſinguliere pour le manger , &
              pour le boire l'eau pure & ſimple, ou , en laquelle
              l'on ait fait boüillir coriandre preparee : faut euiter
              les uiandes chaudes & encor plus les acres entãt que
              quelquesfois elles apportent occaſion d'inflamma-
              tion : les clyſteres y ſont fort proffitables faicts d'vne
              F iiij
              
              88
              LIVRE PREMIER
              decoction remollitiue & refrigeratiue : l'exercice
              mediocre y eſt bon principalement le jeu de balle ou
              de paume, parce qu'il conſume & diſſipe les ventoſi-
              tez56: ſur tout, le coyt venerien y eſt contraire , ſi d'a-
              uanture n'y auoit grande abondance de ſperme pour
              la longue abſtinence des femmes: ainſi que Galen le
              conſeilla à vn ſien amy , à la charge toutesfois qu'a-
              pres iceluy il euiſtaſt tous ſpectacles, regards , paro-
              les , & penſees qui le pourroyent eſmouuoir à uolu-
              pté : faut auſſi ſe garder de coucher ſur licts de plu-
              mes , ſur les reins , ſur le coſté gauche, pluſtoſt ſur
              matelas & ſur le coſté droict : ſi la matiere eſt chau-
              de , vſez de choſes froides, ſi c'eſt chaleur de reins,
              ayez recours aux propres remedes. Si c'eſt trop gran-
              de graiſſe ou abondance de ſemence , faictes grande
              diete , & vſez des choſes qui deſeichent la ſemence.
              Si par continence & longue abſtinence de femmes,
              prenez y voſtre contentement. Si pour vous y eſtre
              trop emancippé, donnez vous repos & vſez de diete
              conuenable.
              Le ſecond moyen eſt de digerer la matiere qui eſt
              occaſion du mal , auec ſyrops leſquels en ce mal doi-
              uent eſtre de grande vertu & ſoudaine operation.
              Le troiſieſme, eſt d'euacuer la matiere non par bas,
              de crainte que le cours de la matiere n'en ſoit au-
              gmenté : mais par vomiſſemeutà fin de diuertir
              le cours des humeurs , auec iuleps que ſeront com-
              poſez d'oxymel, graine de raues, & racines de caba-
              ret
              : vray eſt que lon pourra ien vſer de medicamens
              purgatifs doux & benings. Sur tout la ſaignee de la
              baſilique y eſt neceſſaire au commencemẽt pour ap-
              paiſer les douleurs & inflãmatiõs qui accõpagnent ce
              mal, & principalemẽt ſi la matiere eſt chaude, ſi le pa-
              
              89
              DES MALADIES DES FEMM.
              tient eſt d'vn tẽperament chaud, s'il abonde en ſper-
              me, s'il a eſté continent long temps : outre la ſaignée
              du bras ne ſera mal faict appliquer ventouſes aux
              aynes, entre les cuiſſes & au gras des iambes:meſme-
              mẽt des ſangſues au membre viril, au cas que le pa-
              tient fuſt fort ſanguin, & ſe doiuent appliquer au
              prepuce ou au lieu du membre auquel lon voirra
              deux venes fort apparentes. Si c'eſt la femme qui
              ſoit agitee de ceſte furie de mal, apres qu'aura eſté
              ſaignee du bras, luy faudra ouurir la ſaphene ou la
              vene de la maleole droicte.
              La quarte & cinquieſme eſt d'empeſcher la gene-
              ration des ventoſitez57 ou changer la matiere de lieu
              en deux ſortes: l'vne, eſt l'engroſſir auec choſes froi-
              des & chaleur debile : l'autre la reſoudre & diſſiper
              auec choſes chaudes & ſeiches : par ainſi lors que la
              matiere eſt trop chaude, fuyez les choſes qui engen-
              drent & augmentent les ventoſitez58, & vſez de froi-
              des qui ont puiſſance d'eſteindre la chaleur, comme
              de tenir le membre long temps dedans l'eau froide,
              & l'oindre d'huyle refrigerãte, qu'elle eſt l'huyle ro-
              ſat, nenuphar, y meſlãt bien peu de vinaigre & cam-
              phre
              , cheminer pieds nuds ſur les lieux & places
              froides , lauer ou baigner les pieds en eau froide ou
              huyles froides:ſe pourmener en air froid:mettre ſur
              le petit ventre l'ame du plomb telle qu'auons cy de-
              uant deſcripte , à ſcauoir trouée de toute part &
              trempee diuerſes fois en vinaigre campharé : appli-
              quer ſur les lombes & à l'ẽtour du mẽbre vn empla-
              ſtre ou cataplaſme faict de morelle, ioubarde, pour-
              pier, laictues , iuſquiame, nenuphar & cigue pictee
              enſemble: expoſer ſes reins & parties honteuſes à vn
              air froid : coucher en quelque lieu qui ſoit froid de
              
              90
              LIVRE PREMIER
              nature ou par artifice, non ſur le dos mais ſur les co-
              ſtez: frotter tout le membre, reins, lombes, aynes &
              partie qui eſt entre les teſticules & le fondemẽt d'vn
              onguent fait d'eſcume d'argent, terre chimolie, ce-
              ruſe & cire , l'auez tous enſemble & piſtez par plu-
              ſieurs fois en eau & vinaigre meſlez enſemble ou à
              part: ou, au lieu de ceſt onguent , porter vn cerat fait
              d'huyle roſat & cire, tous deux pluſieurs fois lauez
              en eau froide & vinaigre roſat: mais cependant faut
              ſe donner garde d'appliquer choſes par trop froi-
              des, d'autant qu'icelles principalement les aſtringẽ-
              tes rendent la matiere difficile à ſe reſoudre, mais ſe-
              ra bon d'y meſler ſimples mediocrement chaux: au-
              cuns boyuent auec heureuſe yſſuë eau de laictue &
              de nenuphar meſlé parmy biẽ peu de camphre, mais
              auant cela ils vſent de quelque remede chaud , vray
              eſt que quand il eſt beſoing de diſſoudre les vents,
              faut fomenter le membre d'vne eſponge baignee en
              ceſte decoction:prenez pouliot, origan, calament de
              chacun demie poignée : graine de carni, cumin, anis
              & fenouil de chacũ deux dracmes:que le tout boüil-
              le à la conſomption de la moitié de l'eau. Aucuns
              par deux ou trois fois baignent le membre & les te-
              ſticules en iuſt de rue & d'agnus caſtus:ou en vin ou
              ayent bouillis rue , agnus caſtus, & cumin, & de ces
              materiaux font emplaſtre: en fin quand ils voyent
              que cela ne leur proffite de rien ils ſe frottent les te-
              ſticlues d'vn linimen faict des mucilages , de la ſe-
              mence de pſyllium , extraictes en vinaigre y adiou-
              ſtant vn peu d'opium: outre font odorer camphre
              au patient , l'odeur duquel par commun prouerbe
              lon dict chaſtrer l'homme : ils donnent à boire iuſt
              de verueine , laquelle on dict auoir ſi grande vertu à
              
              91
              DES MALADIES DES FEMM.
              cela qu'elle rend l'homme du tout impuiſſant : Faut
              faire vne iniection dans la matrice , d'vne decoction de fleurs
              de nenuphar,auec vne dragme de Trochiſques de Caphura59, ou
              tant ſoit peu du collyre blanc de Raſis, qu'il faut diſſoudre dans
              l'eau qui coule de la vigne taillee.
              Ils ſe ſeruent auſſi d'au-
              tres experiences deſquelles ie me tairay pour le pre-
              ſent.

              Fureur de l'amarry. Chap. XXXIII.

              LA fureur vterine, eſt vn deſir exceſsif & deſmeſuré du coït,
              ſi inextinguible, que la femme ſemble entrer en fureur &
              reſuerie, à raiſon d'vne ardeur exceſsiue de l'amarry , qui eſt
              communiqué au cerueau & par tout le corps , par la conduicte
              de l'eſpine du dos. Elle prouient du temperament corrompu de
              l'vterus; tellement que c'eſt l'amarry le premier bleſſé, & ſes
              parties, eſquelles giſt l'ardeur de Venus, comme ſont les coüillõs60,
              & ce clethoris qui eſt le lieu & ſiege de la volupté , & ſur tout
              le col & ſon emboucheure: & par conſentement le Diaphragme
              & le cerueau ſont bleſſés : il y a difference entre le prurit & la
              fureur ; car ceste fureur bleſse le cerueau, engendre vne reſuerie
              enragée, ſi grande que les femmes laiſsans en arriere toute hon-
              te, courent apres les hommes, les embraſſent, & les contraignent
              à leur faire cela; ou bien ſe pendent , ſe iettent dans le feu, ou le
              puits , ce que ne faict le prurit.
              Il y a beaucoup de cauſes de ceſte maladie, les vnes exterieu-
              res, les autres interieures. Les exterieures ſont, la vie oiſiue, &
              addonnée aux imaginations d'amour ; qui s'emancipe à toute
              ſorte de diſcours auec les plumets,qui les œillade , les embraſſe,
              & ne penſe qu'a eux: la vie addonnee aux poëſies amoureuſes, à
              la lecture des Amadis; & à la frequentation des comœdies.
              L'vſage aſsiduel & exceſsif des alimens chauds, & de ceux qui
              augmentent la ſemence, comme ſont les artichaux, chardons ſi-
              boules, vin muſcat, hippocras, dormir ſur le duuet, & ſur le dos,
              
              92
              LIVRE PREMIER
              l'air & le climat chaud, & quand la femme ha commencé de
              ſe iouër de trop bonne heure : tellement que deuant qu'el-
              le fuſt venuë en aage de diſcretion elle s'eſt laſchee à la vo-
              lupté.
              Les cauſes interieures ſont, le ieune aage, chaud,humide, a-
              cre & bilieux, par le moyen deſquels la ſemence s'engendre
              chaude, abondante, mordicante en ſon lieu; laquelle enuoye v-
              ne vapeur vitieuſe au cerueau par l'eſpine du dos ; que ſi elle ha
              de la mordacité & acrimonie , elle excite de deſirs deſmeſurés;
              leſquels beaucoup ſouuent de honte n'oſent manifeſter ; mais ſe
              laiſsent conſumer tacitement à ce feu percant : que ſi par deſsus
              encor il y a des vapeurs pourries, l'amour ſe conuertit en folie:a-
              lors les femmes foulant toute honte auec vne effronterie incroya-
              ble , comme piquées du taon pourſuiuent les hommes , les con-
              uoittent , meſmes quelquesfois les tentent & leur demandent la
              courtoiſie. Ce que le vulgaire attribue à des Philtres amoureux;
              & meſmes elles le font ſouuent accroire, pour cacher & excuſer
              leurs fautes, ou pour crainte d'eſtre chaſtiées, ce qui eſt vn erreur
              populaire.
              Or ceste maladie ha ſes ſignes, car ſes femmes la gazoüillẽt
              touſiours , & comme Furies ſont touſiours en inquietude, les
              yeux à l'eſcart çà & là; elle ſont en perpetuelle demangeſon,
              elles grattent ſouuent auec leurs mains les parties honteuſes; &
              ſe delectent merueilleuſement à les manier & toucher n'ima-
              ginent & ne parlent d'autre choſe que de la compaignie des
              hommes, de leurs doux embraſsemens, du coit, & autres choſes
              deshonneſtes; & bien qu'en les oyant elles facent ſemblant d'en
              rougir, neaumoins en leur cœur s'en reſiouyſsent; & ſur tout ſi
              quelque mignon la touche en cachette auec la main ou le bout
              du pied.
              Pour le regard de la gueriſon, il faut employer les meſmes re-
              medes , que nous auons enſeigné au chapitre precedent contre le
              prurit. Sur tout , faut exhorter les femmes à l'honneſteté , leur
              
              93
              DES MALADIES DES FEMM.
              propoſer l'ignominie, ſi elles ne s'amendent ; ainſi guerit on les
              filles Mileſiennes, par vne loy: que toutes celles, qui malades de
              ceſte fureur ſe tueroient, ſeroient trainees toutes nuës par le mar-
              ché; il ſe faut toutefois bien empeſcher d'eſuenter leur faute , de
              peur que meſpriſant leur honneur & la renommee, elles s'ac-
              couſtument à meſpriſer les aduertiſsimens.
              Il n'y a rien de meillleur que le coït , quand il eſt loiſible : &
              bien que l'vſage de Venus augmente l'ardeur : toutesfois quand
              il eſt moderé, il eſt fort profitable, entant que par iceluy la femme
              en eſt addoucie & rafreſchie, & ſa fureur mitigée, & la ſemen-
              ce qui les chatoüille & demange iettée dehors. Il faut appliquer
              ſur la matrice peſsaires du ſuc de plaintain, ſolanum,pourpier a-
              uec vn peu de ruë & ſuc de coriandre. Sur tout il faut dimi-
              nuer tant qu'on pourra la ſemence: que ſi la ſemence eſt corrom-
              pue, il faut cuire parties eſgales du Nitre, cardamomũ, ſaf-
              fran , ſpica nardi
              , dans le ſuc de coriandre , ou dans le miel
              roſat; & y tremper vn peſsaire, qu'il faut mettre dans la matri-
              ce. Que ſi la patiente eſtoit folle, il faudroit employer le princi-
              pal traittement ſur l'Vterus, c'eſt pourquoy il faudroit diligem-
              ment ouurir la veine, & vſer des bains iuſques au nom-
              bril , car par ainſi l habitude vniuerſelle du corps en eſt ra-
              freſchie.

              Impuiſſance d'habiter. Chap. XXXIIII.

              LOn ſcait aſſez, ou pour ouyr dire , ou pour l'a-
              uoir experimenté, que c'eſt ne pouuoir habiter
              charnellement auec la femme: mais peu de gens
              cognoiſſent d'où procede ce defaut, n'y quels ſignes
              ou coniecture lon en peut auoir, parce ne ſera trou-
              ué eſtrange ſi ie ſuis quelque peu lõg en ce diſcours,
              veu l'vtilité & proffit qui en pourra venir. Donc
              pour entrer en matiere , les plus excellens medecins
              tant anciens que modernes diſent trois choſes eſtre
              
              94
              LIVRE PREMIER.
              neceſſaires à celuy qui veut habiter auec la femme:
              la premiere l'excrement humide, bening & gracieux
              qui vient de la plus grand part du cerueau: la ſecon-
              de les ventoſitez61 pleines d'eſprits vitaux qui proce-
              dent du cœur , leſquelles diſſoudent ceſt excrement
              humide, & le conduiſent au membre genital, auquel
              par leur repletion elles apportent diſtenſion & ere-
              ction ſuffiſante: la troiſieſme, eſt vne concupiſcence
              & appetit naturel, lequel s'eſmeut & prend ſa ſour-
              ce au foye, & de la s'eſpand par tous les teſticules :
              parquoy ſont trois cauſes & occaſions principales
              des actions veneriennes, l'vne appartient à la ver-
              tu, l'autre à l'inſtrument, & la tierce à la matiere:
              ſi ainſi eſt , le defaut d'icelles trois enſemble , ou de
              l'vne, rend neceſſairement la perſonne impuiſſante à
              engendrer.
              Quand telle impuiſſance procede de la vertu, ce-
              la peut prouenir de pluſieurs occaſions : l'vne eſt, ſi
              l'appetit & concupiſcence charnelle eſt diminuée &
              faite debile: ce qu'aduient couſtumierement, quand
              nos eſprits, cogitations , & penſées ſont occupées à
              autres beſongnes , comme à la contemplation des
              choſes diuines, à quelque bonne eſtude , à quelque
              trafique & marchandiſe : leſquelles vacations di-
              uertiſſent & attirent du tout à ſoy les deſirs & affe-
              ctions de l'eſprit. Comme on dit de Zenocrates , lequel
              encor qu'il fuſt entre les bras de la plus belle Courtizane de
              Grece qui le baiſoit, le mignardoit , & taſchoit par toutes ſortes
              d'attraicts de donner la tenſion à ſa verge, ne fuſt iamais eſmeu,
              ains bandant ſon eſprit à des choſes plus hautes , euita ce ſale
              allechement.
              L'autre , quand la perſonne à l'heure
              meſme qu'elle veut ſatisfaire à ſa concupiſcence , ſe
              repreſente en l'eſprit quelque phantaſie ou imagi-
              
              95
              DES MALADIES DES FEMM.
              nation , qui luy fait perdre & oublier la volonté de
              paſſer plus outre, & executer gaillardement ſon en-
              trepriſe : ou, quand à ceſte heure meſme là luy ſur-
              uient à l'improuiſte quelque crainte d'ailleurs:quel-
              que honte & vergongne de ſa compagne: car il ad-
              uient le plus ſouuent que celuy qui a quelque ver-
              gongne de la femme auec laquelle il veut habiter,
              perd ſoudain toute ſa cõcupiſcence encor qu'il l'ai-
              me & deſire ardemment. La troiſieſme , par la foi-
              bleſſe de la vertu vitale telle qu'õ la peut remarquer
              és perſonnes maigres & extenués, qui ont trop peu
              de chaleur naturelle pour fournir aux forces neceſ-
              ſaires. La quatrieſme, procede de la vertu naturelle
              debile, comme il aduient quãd le corps & ſes mem-
              bres ſont mal nourris , d'autant que, comme dit le
              prouerbe, les plaiſirs de Venus ſont froidemẽt exer-
              cez, quand il y a defaut de la compagnie de Cerez &
              de Bacchus. La cinquieſme, peut prouenir de la ſtu-
              pidité & endormiſſement de la vertu animale ſenſi-
              tiue, quand elle eſt tellemẽt aſſoupie qu'elle ne peut
              eſtre eſueillee ny ſtimulée par chatoüillemens , alle-
              chemens ny titillations aucunes voluptueuſes, leſ-
              quelles ſont comme les auant-coureurs de la dele-
              ctation venerienne.
              Si les inſtrumens genitauls qui ſont le membre
              viril, les teſticules & autres, tant aux hõmes qu'aux
              femmes , ſont cauſe de ceſte impuiſſance , cela peut
              proceder de pluſieurs occaſions : car, ou le membre
              viril ne ſe peut eriger , à raiſon qu'il ne reçoit ſuffi-
              ſantes ventoſitez62 de la partie inferieure du ventre,
              ou des inteſtins, ou des autres parties du corps, prin-
              cipalement du cœur, dont eſt la ſource principale
              des ventoſitez63 & vapeurs ſpirituelles , qui portées
              
              96
              LIVRE PREMIER
              par les arteres au membre genital, & eſpandues par
              dedans la cauité de ſon ligamẽt & ſa chair ſpongieu-
              ſe , le font roidir & tendre , non autrement que le
              poulmon enflé de l'air inſpiré diſtend le thorax:telle
              impuiſſance ſe cognoiſt aux vieillars & perſonnes
              extenuez, au corps deſquels y a ſi peu d'humidité,
              que d'iceux ne peut ſortir beaucoup de ventoſitez64
              pour ſuffire au membre genital. Ou le membre vi-
              ril a en ſoy quelque indiſpoſition , comme quand il
              eſt de temperament froid & ſec, quand il eſt paraly-
              tique par trop grande froidure: ou, quand il eſt trop
              court & greſle, car eſtant tel il ne peut porter la ſe-
              mence iuſques à la concauité de la matrice, ains le
              ſperme demeurant à l'entrée ſe reſoult & refroidiſt:
              ou, les teſticules ſont intẽperez à ſcauoir trop froids
              ou trop ſecs, car comme les teſticules chauds & hu-
              mides ſont aptes pour engendrer , auſſi quãd ils ſont
              ſecs & froids ſont du tout ineptes: ou les teſticules
              ſont trop petits & greſles , ains non aſſez capables
              pour receuoir & retenir le ſperme : ou , trop gros, ſi
              que leur vertu ne fuſt vnie ains moins forte:ou trop
              laſches, paralytiques, ou vlcerez, ou offenſez:mais
              le plus ſouuent ceſte impuiſſance prouient des vaiſ-
              ſeaux ſpermatiques oppilez65, des reins mal temperés,
              ains faciles à eſtre offenſez, comme s'ils ſont de na-
              ture froide.
              Si la matiere, c'eſt à dire le ſperme, eſt cauſe de ce-
              ſte impuiſſance, cela peut proceder de pluſieurs oc-
              caſions : car ou, il y a trop peu de ſperme ainſi que
              nous voyons és extenuez, maigres, releuez nouuel-
              lement de maladies , vieils & ceux qui mangent peu
              ou vſent de viandes qui ſont de petite nourriture:en
              ceux auſſi qui ont receu quelque coup ou bleſſure à
              la te
              
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              DES MALADIES DES FEMM.
              la teſte, dont le cerueau eſt debilité, duquel pluſieurs
              philoſophes naturels eſtiment la plus grand part du
              ſperme deſcendre aux teſticules par les veines qui
              ſont derriere les oreilles, l'inciſiõ deſquelles ſi nous
              croyons à Hippoc. apporte ſterilité : Item en ceux
              qui ſont charmez par incantations malheureuſes,
              ainſi que nous auons veu quelques vns : En ceux
              auſſi qui ont vſé de medicamens, leſquels ont vertu,
              ſoit occulte ou manifeſte de diminuer , meſme con-
              ſumer & perdre du tout le ſperme , ou, le ſperme eſt
              vicieux & corrompu, ainſi que nous voyons aux
              perſonnes cacochymes, ou qui ont quelque partie
              noble offenſée: ou, le ſperme deſcend lentement aux
              parties genitales: ou, il eſt trop eſpois66 & quaſi ſi con-
              gelé qu'il ne peut paſſer: ou, il eſt ſi froid & pituiteux
              qu'il n'excite aucun prurit ny titillation en paſſant, à
              raiſon dequoi la vertu generatiue n'eſt aucunement
              ſtimulée.
              Aucuns Medecins recherchent autrement les oc-
              caſions de ceſte impuiſſance, & les reduiſent en trois
              cauſes que les Latins appellent primitiue , antece-
              dente & conioincte.
              La primitiue, conſiſte en regime de vie qui s'eſtẽd
              en ſix choſes non naturelles appartenãtes au corps:
              la premiere , eſt en l'air commun lequel ſi froid eſt,
              mortifiera la chaleur, quel eſt le froid des pieds:auſſi
              nous voyons les freres mineurs & capucins aller
              pieds nuds à fin de domter & mortifier leur chaleur
              naturelle : c'eſt pourquoy les philoſophes naturels
              afferment que d'aller , cheminer , ou auoir les pieds
              nuds cela oſte les ſtimules de la chair : Si l'air eſt ſec,
              il conſume l'humidité: Si humide, il ſuffoque la cha-
              leur: Si trop chaud, il reſoult & diſſipe les eſprits &
              G
              
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              LIVRE PREMIER
              ventoſitez67: or , que l'air trop chaud ou trop froid
              nuiſe à l'exercice venerien, l'experience le demon-
              ſtre aſſez, veu que ſont pluſieurs animaux leſquels
              ne pondent ny font œuf en Iuillet ny en Ianuier : la
              ſeconde, ſont les viandes, deſquelles le trop manger
              ſuffoque la chaleur naturelle: ou l'eſteindẽt par leur
              qualité, quelles ſont celles qui ſont de temperament
              froid:ou, leſquelles par leur ſechereſſe conſument,
              ou engroſiſſent l'humidité : meſme de boire trop
              frais ou autrement dont le corps en reçoiue dom-
              mage. La troiſieſme, eſt l'exercice violent & plus
              que moderé: & le bain qui eſchauffe deſeiche. La
              quatrieſme, eſt trop ou trop peu dormir. la cinquieſ-
              me , manger trop peu, ou vſer de viandes peu nour-
              riſſantes, quelles ſont les fruicts, les herbages : quel-
              que grande euacuation ou flux de ventre. La ſixieſ-
              me, les paſſions de l'eſprit , comme crainte, vergon-
              gne, les penſées & autres ſemblables.
              La cauſe antecedente, eſt la trop froide & humide
              complexion de tout le corps , ou du membre geni-
              tal, ou de quelque partie principale, quelles ſont le
              cœur, le foye, le cerueau, ou les reins : ſemblablemẽt
              la vene grande par laquelle le ſperme vient à la troi-
              ſieſme digeſtion.
              La cauſe conioincte, eſt la mauuaiſe diſpoſition
              des teſticules , chaude ou humide , froide ou ſei-
              che, ſimple ou compoſée: ou accompagnée d'humi-
              dité , excedente en quantité , qualité ou ſubſtance :
              outre cela le defaut des ventoſitez68. Mais venons aux
              ſignes.
              Les ſignes des cauſes de ceſte impuiſſance ſont
              tels. Si les teſticules en ſont la cauſe, à ſcauoir s'ils
              ſont intemperez, ſpecialement par froidure, le ſper-
              
              99
              DES MALADIES DES FEMM.
              me ſort ſouuentesfois contre la volonté , voire en
              grande quãtité, bien aqueux, & au toucher les trou-
              uerez froids : S'ils ſont d'intemperie ſeiche, le ſper-
              me ſortira en petite quantité & ne fluera qu'à peine,
              le corps ſera maigre & de peu de ſang: cela ſe co-
              gnoiſtra encor mieux ſi lon y ſent allegement à l'v-
              ſage du bain , des viandes & bruuages humides. Si
              les indiſpoſitions du foye cauſent ceſte impuiſſance,
              d'autant qu'elles ſont en grand nombre, faudra faire
              la recherche ſoigneuſe d'vne chacune. Le ſigne cõ-
              mun ſera que le corps s'amaigriſt de iour en iour &
              deuient paſle ou iaune, voire bouffi Si elle prouient
              du cœur , le deſir charnel eſt du tout amorty , & le
              membre ne ſe peut dreſſer. Si le cerueau en eſt l'oc-
              caſion, ou il eſt de temperament froid & humide: ou
              il y a quelque infirmité qui luy oſte totalement la
              vertu ſenſitiue, comme la ſtupeur, l'endormiſſement
              continu, que les Medecins appellent lethargie : ou
              quelque coup reçeu : qui eſt cauſe que le ſperme deſ-
              cend ſans aucun ſentiment & titillation. Si les reins,
              vous pourrez ſoigneuſement rechercher quelles
              ſont les indiſpoſitions d'iceux. Si defaut de ven-
              toſitez69, vous cognoiſtrez tous les autres membres
              du corps qui ſeruent à ceſte concupiſcence & action
              charnelle eſtre ſains, à ſcauoir le foye, le cœur, & au-
              tres ſemblables, meſmemẽt le membre viril:dequoy
              aurez encor plus certaine aſſeurance és hommes, ſi
              apres auoir mangé choſes venteuſes , le membre vi-
              ril ſe roidit Si ceſte impuiſſance prouient parce que
              le ſperme en paſſant n'excite aucun chatoüillement
              ny prurit : il ſortira bonne quantité de ſperme con-
              gelé, eſpois70 & ſans aucun mouuement au ſortir. Si
              de peu d'appetit charnel, le corps eſt ſec, extenué &
              G ij
              
              100
              LIVRE PREMIER
              debile, de haue71 couleur. Vous cognoiſtrez auſſi
              pourquoy le ſperme eſt diminué en ſubſtance, mou-
              uement & mordication, parce que le ſperme ſortira
              en petite quantité tardiuement , auec vn ſentiment
              manifeſte de froid és parties genitales. Si elle proce-
              de d'vn temperament froid de tout le corps, le ſper-
              me fluera en petite quantité, qui ſera crud, indige-
              ſte, liquide, fluide, froid au toucher comme l'eau , &
              ne fluera qu'à peine non aſſemblé, mais gouttes a-
              pres gouttes. Si les teſticules ſont de temperament
              froid & ſec, le corps aura peu de chair au doz, peu
              de ſang, peu de ſperme, & lequel ſortira auec diffi-
              culté. Si le ſperme eſt peu mordicant, qui ſoit quie-
              & congelé, il ſortira congelé, gros, gras & eſpois72.
              Si les penſées & cogitations en ſont cauſes, l'eſprit
              & volonté eſt du tout eſloignee du coyt, ou eſt trã-
              ſportee de quelque amour, crainte, eſperance ou tel-
              le autre paſſion. Si le membre eſt laſche, mol & pa-
              ralytique, lon ſentira foibleſſe & ſtupidité en icelui,
              il ne pourra ſe roidir , ny s'eriger à l'eau chaude, ny
              au maniment, attrectation & palpation faicte par la
              main de la femme:s'il y a abõdance de ſemence ſub-
              tile, qui flue facilement, ſoudainement , & en quan-
              tité, mais ſans aucune erection du membre, encor'
              que l'appetit charnel ſoit grand, conſtant & entier:
              Sommairement ſi ceſte impuiſſance prouient de
              cauſe primitiue , le patient le pourra diſcourir en
              ſoy meſme.
              Par ainſi venons à la curation de ce mal:mais auãt
              tout, faut ſcauoir que les enfans, les trop graſſes per-
              ſonnes, les vieilles gens, les yurongnes, les grans mã-
              geurs , ceux qui ont le membre viril trop long, ceux
              qui l'ont trop cours , ceux qui l'ont crochu , ceux qui trop ſou-
              Sceau de la Faculté de Médecine de Paris
              
              101
              DES MALADIES DES FEMM.
              uent ſe laſchent à ceſt exercice, & ne font autre choſe iour &
              nuict que le faire ou y penſer. Les femmes qui ont la partie hon-
              teuſe trop large, celles qui n'auoyent point d'ouuerture auant
              le mariage, & auſquelles il en ha falu faire par inciſion :
              celles qu'on a percé de trop bonne heure , & à qui on ha ga-
              ſté la matrice n'engendrent enfans maſles
              , ou s'ils en en-
              gendrent ſont auant terme , contrefaicts , laids
              & de lourd eſprit , pour les raiſons cy deuant di-
              ſcouruës.
              Nous diuiſerons la curation de ceſte impuiſſance
              en deux parties , en la premiere nous declarerons la
              maniere de guarir chacune cauſe d'icelle en particu-
              lier:en la ſeconde nous reciterons vne infinité de re-
              medes pour accroiſtre le ſperme, la vẽtoſité, le ſang,
              & rendre l'eſprit ſpermatique gros & eſpois73.
              Si l'impuiſſance de ne pouuoir habiter auec ſa fem
              me, prouient du peu de deſir, & de ne ſentir aucun
              ſtimule de la chair , eſt beſoing de fortifier le corps
              par nourriture conuenable, & exciter l'eſprit auec
              allegreſſe, penſées, & cogitations amoureuſes , deuis
              ioyeux, exercice temperé & ſemblables choſes tou-
              tes conduites par mediocrité : manger viandes qui
              ayent vertu d'engreſſer , beaucoup nourrir, & qui
              ſoyent de facile digeſtion , comme ſont les boüillõs
              de poules, chappons, poullets gras, la chair d'iceux,
              la chair de ieune pourceau gras, de bœuf chaſtré, de
              veau , de vedele , c'eſt à dire de veau nourry de laict,
              de cheureau, de mouton, d'aigneau, auec ſauces &
              eſpices preparées de ceſte façon. Prenez cardamo-
              me, poiure long, galange, gingembre, & cubebes de
              chacun deux drachmes , ſafran demie dracme, ca-
              nelle deux onces, pulueriſez le tout ſubtilement en
              forme de menuë eſpice, faictes en ſauces pour en v-
              G iij
              
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              LIVRE PREMIER
              ſer auec vos viãdes, meſmement pour appreſter leſ-
              dictes viandes en façon de paſtiſſerie : le ris trempé
              & cuict en laict de brebis, de cheure, ou de vache:ce-
              ſte poudre eſtant eſpandue par deſſus eſt fort profi-
              table, & incite beaucoup à Venus: deuiſez auec vo-
              ſtre femme de choſes amoureuſes , ioyeuſes & qui
              incitent au plaiſir venerien, meſmement maniez luy
              les tetins & traittez les parties ſecrettes : beuuez de
              fort bon vin doux à l'entree de vos repas, qui ſoit
              trempé de bien peu d'eau, & au ſecond voirre de vin
              genereux non ſi trempé: vſez d'electuaire qui ſoit
              de faculté eſchauffante, tel que deſcrirons cy a-
              pres : vous pourrez manger de fois à d'autre fe-
              ues, poix ciches, faſeols74 trempez & cuicts en laict,
              ou tout ſimplement en eau comme lon a accouſtu-
              mé, aſſaiſonnez de la poudre d'eſpice cy deſſus men-
              tionnée.
              Mais ſi le cerueau eſt occaſion du mal outre les
              choſes ſuſdictes , lon doit vſer de l'electuaire dia-
              moſch
              , & diambra. Si le foye, de diacurcuma, de
              diarrhodon, de theriaque, de mithridat, principa-
              lement quand l'offenſe du foye vient de froidure : ſi
              le cœur , des choſes cordiales telles que peuuent e-
              ſtre les electuaires diamarg. frig. lætit. gal. aromat.
              roſ. & autres propres pour le cerueau: ſi l'eſtomach,
              confortez le & le fortifiez : & au cas que l'eſtomach
              ou le foye fuſſent tant chauds que les ventoſitez75 n'y
              peuſſent eſtre engendrées , temperez ceſte cha-
              leur auec viandes froides & venteuſes, qu'elles ſont
              les poires , coins, meures , laict , febues, & autres
              telles, deſquelles nous parlerons amplement cy a-
              pres : mais au contraire ſi l'eſtomach ou foye e-
              ſtoyent froids , vous corrigerez ceſte intemperatu-
              
              10Ꜫ
              DES MALADIES DES FEMM.
              re par l'vſage de viandes chaudes & venteuſes, quel-
              les ſont les ciches , phaſeols76 conficts auec les eſpi-
              ces cy deſſus deſcriptes : à cela auſſi ſont fort prof-
              fitables les œufs frais, laict , le beurre, les raues,
              les amendes douces , la noix indique , les noiſettes,
              les piſtaces & autres ſemblables viandes, voire en-
              cores d'auantage ſi le corps eſt debile. Si ce defaut
              prouient de frigidité d'eſtomach ſans ſechereſſe, en
              ce cas eſt fort vtile l'electuaire diatrion pipereon,
              pris trois & quatre fois au iour , puis boire inconti-
              nent apres quelque vin doux:pareillement la theria-
              que
              , le diagalanga, le diaſpermaton & tous les ele-
              ctuaires & autres choſes chaudes : les eſpices cy de-
              uant mentionnées ſont admirables eſpandues ſur la
              viande : le vin doit eſtre cleret aſſez genereux , non
              toutesfois acre, violent & ſans eau : ſont auſſi fort v-
              tiles les noiſettes, les figues ſeiches, les auls cuicts ou
              cruds: encores d'auãtage la chair des ieunes colom-
              bes, tourds, perdrix, phaiſans, & autres tels appreſtez
              auec auls, poiure, ſafran , & cubebes : les linimens
              chauds appliquez aux reims, lombes, & membre ge-
              nital ſont auſſi de grande vertu:nous en parlerõs cy
              apres ; mais quãd ceſte impuiſſance procede de froi-
              deur & ſechereſſe , les viandes doiuent eſtre telles
              qu'elles puiſſent eſchauffer, engraiſſer & quaſi enflã-
              mer, comme les chairs aſſez graſſes & principalemẽt
              de ieune pourceau ou bœuf conficte en miel, ſucre
              & poudre de menuës eſpices : le vin doux fort peu
              trempé:le poiſſon n'eſt du tout mauuais moyennant
              qu'il ſoit roſty & appreſté auec la muguette77, ou les
              eſpices qu'auons ja par pluſieurs fois mentionnées:
              le bain eſt ſingulier , moyennant qu'on y demeure
              lõg temps & qu'on en vſe à la maniere que s'enſuit.
              G iiij
              
              104
              LIVRE PREMIER
              Ayez deux liures de laict de brebis ou de vache, &
              deux onces de vin de pomme de grenade douce:cui-
              ſez les ſi long temps qu'ils eſpoiſiſſent78 puis les gar-
              dez : prenez tous les matins à l'heure du deſieuner
              trois ou quatre onces de ceſte decoction , puis man-
              gez poiſſons fraicts cuicts auec ciboules & conficts
              auec eſpices: deux ou trois heures apres entrez en
              bain tiede d'eau douce, auquel demeurez quelque
              eſpace de temps : à l'iſſue du bain allez dormir : tel
              dormir vous ſera fort proffitable, & au cas que le
              bain & le dormir vous fuſt nuiſible pour quelque
              occurrence & conſideration, apres auoir vſé de la
              compoſition ſuſdicte, prenez bien peu de diatrion
              pipereon
              auec vne cueillerée de vin blanc doux, ou
              au lieu du diatrion pipereon, de la graine de roquet-
              te & de panaiz conficte auec les eſpices ſuſdictes &
              ſucre ou miel.
              Quand ceſte impuiſſance prouient de ce que le
              ſperme eſt quieté, congelé & peu ou point mordicãt
              lon doit conforter tout le corps auec viandes chau-
              des, quelles ſont celles dont auons cy deuant parlé:
              & auec electuaires chauds, quel eſt le diaſatyrion, le
              diatrion pipereon & ſẽblables: frotter auſſi les reins,
              lombes, teſticules & membre genital d'huiles chau-
              des:les viandes qui engraiſſent proffitent d'auanta-
              ge que les autres, quelles ſont les chairs & boüillons
              des ieunes pourceaux, de bœuf chaſtré, de moutons
              gras preparées auec eſpiceries ſuſdictes : les piſtaces,
              les pignons, les dattes , les noiſettes, les figues ſei-
              ches, & les noix, mais ſur tout le vin doux.
              Si les faſcheuſes ou profondes penſees , les gran-
              des affaires & autres telles paſſiõs d'eſprit cauſent ce
              defaut , delaiſſez les du tout & vous donnez du bon
              
              105
              DES MALADIES DES FEMM.
              temps : nourriſſez vous de bonne viande pour ac-
              croiſtre le ſperme & les ventoſitez79.
              Si le membre eſt mollaſtre, laſche & paralytique
              & le corps trop maigre : frottez les teſticules & tout
              le ventre d'huyle nardin80, coſtin, & autre onguent o-
              dorant auquel ſoit meſlé de l'euphorbe du pyrethre,
              & quelques autres drogues ſemblables : puis ſi be-
              ſoin eſt, cõfortez tout le corps auec nourriture chau-
              de & electuaires de ſemblable vertu : frottez, trait-
              tez, palpez & maniez ſouuent auec les mains les par-
              ties genitales: entrez au baing tiede de vertu eſchau-
              fante, apres qu'auez mangé quelque viande chaude,
              dans lequel ne ferez longue demeure , mais ſeulemẽt
              pour plus commodemẽt manier auec les mains, frot-
              ter tout le corps & oindre leſdites parties de quelque
              huyle ou onguent chaud : ou au lieu du bain lauez &
              eſtuuez leſdites parties en decoction chaude de poi-
              ure, ſeneué , coq, lauande , ſauge, origan, calamẽt , cu-
              min:le frottement, lauement au bain & onction deſ-
              dictes parties en attirant les humeurs , engraiſſera le
              corps, confortera le membre genital & l'incitera
              merueilleuſement : ſera bon cependant voir voſtre
              femme, deuiſer auec elle de choſes ioyeuſes, plaiſan-
              tes & pleines d'amour, ce qui ſert beaucoup en ceſt
              endroict & en tous autres accidẽs, qui ſont occaſions
              de ceſte impuiſſance.
              S'il y a defaut de ventoſitez81, faut vſer de viandes
              flatulentes, comme de phaſeols82, feues fraiches, poix,
              ciches , que l'on accouſtrera auec vn peu de ſel &
              daſſe83 douce : ou de poudre de cardamome & ga-
              langue
              : manger auſſi forces nauets cuicts ſoubs les
              cendres ou auec la chair:humer laict frais bien eſpois84
              auec miel & canelle:manger beaucoup & de viandes
              
              106
              LIVRE PREMIER
              bien nourriſſantes tant à diſner qu'à ſouper, & entre
              les viãdes vſer principalemãt des petits poiſſons frits
              ou roſtis ſur le gril appreſtez auec ciboules crues,
              poiure, canelle, & cardamome: quand au boire le vin
              vermeil doux trẽpé de quelque peu d'eau eſt le meil-
              leur : toutes ſortes d'electuaires qui ont vertu deſ-
              chauffer ſont fort requiſes en ceſte part pareillement
              les linimens & bains de vertu ſemblable.
              Bref, ſi telle infirmité prouient de l'imbecillité du
              nerf caue de la verge , aucuns medecins conſeillent
              que lon vſe deux ou trois fois la ſepmaine de la con-
              fection anarcadine , ce que i'approuue beaucoup
              moyennant que cela ce face par l'aduis du docte me-
              decin preſent pour ſçauoir quand comment &
              combien ſera beſoin d'en prendre : faut oindre la
              verge d'huyle nardin85, coſtin , d'aſpic , auſquelles l'on
              aura diſſout quelque peu de caſtoreum & d'anacarde:
              manger chair roſtie auec ſaulſe faicte de poiure & de
              vin cuit : vſer de viandes qui ſoyent chaudes , & ven-
              teuſes appreſtees auec les eſpices tãt de fois mentiõ-
              nees boire vin genereux & puiſſant bien trempé: ſe
              baigner en bains qui ayent vertu de deſeicher, & eſ-
              chauffer : ou faire eſtuues ſeiches, & en icelles frotter
              le membre d huyle d'heuphorbe , auquel l'on ait ad-
              iouſté poudre d'anacarde, de poiure & de coq : ou
              huyle de kerua, ou de noix auquel lon ait faict bouil-
              lir ou infuſer queüe de ſcynques, & cendres de vit de
              bœuf ou de cerf: vſer d'vne viande merueilleuſe qui
              ayde grandement non ſeulement à l'impuiſſance qui
              prouient pour ceſte ocaſion , mais auſſi aux perſon-
              nes vieilles & decrepitez, eſquelles elle excite prom-
              ptement les appetits & ſtimules charnels, elle eſt tel-
              le. Prenez petiz poiſſons , fricaſſes les , ou les cui-
              
              107
              DES MALADIES DES FEMM.
              ſez en huyle commune , puis les appreſtez & man-
              gez à la maniere qui s'enſuit : pulueriſez ſubtilement
              galangue , poiure long, cardamome, canelle, gingem-
              bre , noix muſcade , ſafran , reins ou queue de ſcyn-
              ques recens de chacun deux dracmes, pignons mon-
              dez, piſtaces, noiſettes, dactes, raiſins de damaz86 mon-
              dez de chaſcun vne once:meſlez & piſlez le tout en-
              ſemble, faictes en vne compoſition auec vin cuict en
              forme de mouſtarde:mangez voſtre poiſſon frit auec
              ceſte ſauce.
              Autre viande qui eſt merueilleuſe à ſtimuler aux
              choſes veneriennes : faictes cuire chaſtagnes ſeiches
              & bien mondees de leur coſſe & eſcorce, auec chair
              de mouton de coq & de paſſereau, tant bien & ſi long
              temps que quaſi elles ſe defacent toutes & ſoyent
              comme pourries de cuire : puis faites les bouillir à
              petit feu en laict de brebis ou de vache:eſpandez par
              deſſus poudre des eſpiceries cy deſſus mentionnes :
              ou meſlez parmy ſauce qu'auons maintenant deſ-
              cripte , mangez les de ceſte façon les vnes apres les
              autres.
              Mais il eſt temps que venions à la ſeconde partie
              de la curation preſente , en laquelle nous auons de-
              liberé d'enſeigner & diſcourir bien au long, quel-
              les ſont les choſes qui engendrent le ſang , rendent
              les eſprits plus eſpois87, fermes & ſtables, multiplient
              le ſperme & les ventoſitez88: toutes leſquelles condi-
              tions ſont neceſſaires à ceux qui ſont impuiſſans &
              debiles à l'acte venerien : Aucuns philoſophes natu-
              rels les diuiſent en trois ordres:en viandes, medecine
              & viande , & les choſes qui ont la proprieté de faire
              l'homme gaillard, diſpos & ſain. Parquoy les viandes
              qui ſont vtiles à la matiere par nous propoſee ſont
              
              108
              LIVRE PREMIER
              telles : mais auant que paſſer plus outre, faut ſçauoir
              en general que toutes viandes qui ſont propres au
              coyt venerien , doiuent eſtre de qualité humide à
              fin qu'elles puiſſent engendrer grande quantité de
              ventoſitez89 epoiſſes90, le pain donc ſoit de pur forment
              tres blanc:la chair de ieune volaille aſſauoir de poul-
              les, de coqs ieunes & gras, de canard, de paſſereaux, de
              poullets, de pigeonneaux gras, de coulombes, de per-
              drix, cailles, merles , griues , tourtres91, & ſemblables:
              la langue de l'oye eſt fort recommandable pour ceſt
              effect mangee ou beuë en poudre: entre les animaux
              quadrupedes , la chair de ieune mouton , de veau de
              vedelle92, de pourceau engraiſſé en la maiſon, la moëlle
              de ces animaux, ladite chair pluſtoſt roſtie, que bouil
              lie, ou fricaſſee:entre les poiſſons & animaux aquati-
              ques ſont excellẽment bons les eſcreuiſſes qui viuẽt
              és ruiſſeauz & petits fleuues ſecs & areneux , les pe-
              tis poiſſons, & les huiſtres : entre le laict , celuy de la
              femme & de brebis eſt le plus excellent de tous, en-
              tre le œufs , ceux de poulle, d'oye, de canes, de pi-
              geon , & de colombe : entre les herbes , les choux,
              la borrache, la bugloſe, la menthe, la roquette man-
              gee , & leurs ſemences : entre les graines , le fro-
              ment cuict eſt treſbon , & le ris auec laict de brebis,
              ou d'amende:les chiches, les feues , les phaſeols93, &
              les poix: entre les fruicts, ſont les raiſins frais doux,
              les poires, les coings: entre les fruicts à noyaux, les
              pignons , les pictaces, l'amende douce, les noiſettes,
              la noix iuglande, la noix indiane, la noix muſcade, la
              noix põtique94: entre les germes & virgultes95 tẽdres, les
              aſperges ſont les plus excellentes , & de la coleuree:
              entre les racines , le ſatyrium, les nauets, la ciboule
              blanche, le porreau96, lail cuict, la treuffe, l'eringe, & la
              
              109
              DES MALADIES DES FEMM.
              raue : entre les bruuages, le vin couuert, eſpois97, doux,
              nouueau ou de moyẽne aage & odoriferãt: l'eau ſoit
              boullie , en laquelle l'on pourra mettre durant l'ebul-
              lition vn peu de canelle, ou de macis, ou de noix muſ-
              cade, ou de bois d'aloës, ou de gingembre, ou autre
              ſemblable, au cas que celuy qui veut vſer d'eau euſt
              les extremitez foibles & debiles.
              Les choſes dont on peut vſer pour viande & mede-
              cine, ſont les ſemences de nauets, de menthaſtre, d'a-
              ſperges, de raues , d'ache, de perſil , de lupins , de poi-
              ure long & petit verd ou ſec : la graine de been, &
              ſon huile : la zedoare, l'angelique, l'imperatoire, le
              ſatyrium, le gingembre, la galange le pirethre, l'aza-
              rum
              , les hermodattes : l'aſſe douce , laquelle eſt ſin-
              guliere medecine ſi l'on en prend demie once auec
              du vin ; entre les choſes froides, ſont les ſemences
              de laictues de pourpier, de melon : entre les tempe-
              rees, le fenugrec, le ſaſame autrement dict Iugioline,
              & les dattes, entre les animaux , ſont le ſtellion, le
              lezard , le ſcync, & principalement la poincte de ſa
              queuë & les reins : le ſel du lezard eſt merueilleux &
              eſt ainſi faict. Oſtez la teſte à quelque lezard en tẽps
              d'eſté, vuidez le de toutes ſes entrailles, empliſſez le
              de ſel : mettez le à l'ombre iuſques à tant qu'il ſoit
              ſec : lors tirez en le ſel & iettez là le corps du lezard.
              Entre les mineraux , le hyacynthe eſt bon pour ceſt
              effect , parce qu'il conforte le cœur : puis la pierre
              qui ſe trouue en la teſte des viels coqs & quelques
              autres animaux , d'autant qu'il conforte le cerueau:
              le membre genital du taureau a grande proprieté,
              parquoy ſi les deſechez puis pulueriſez, & baillez de
              ceſte poudre meſlee parmy vn œuf , vous ver-
              rez merueilleux effect : ſont auſſi pluſieurs autres
              
              110
              LIVRE PREMIER
              choſes fort vtiles à cela cõme la racine d'acorus: lail
              cuict auec la coriãdre:le vin, l'anis, les capres:la ſemẽ-
              ce de carthames , les clyſteres faicts de la decoction
              d'vne teſte de cheure: le diaſatyriũ, la racine de cãpa-
              ne
              :la fiãte de phaiſã beüe ou reduicte en forme de li-
              nimẽt:les cloux de girofles la graine de mauue:la me-
              liſſe, l'huile de pignons , la galla moſchata, les teſti-
              cules de coq ſechez pulueriſez & beu auec vin:l'os
              du talon bruſlé de l'ours & beu : les panais:la peſche:
              la raue:les teſticules de veau, toutes leſquelles choſes
              le Medecin ordonnera ſelon la neceſſité preſente,
              ayant eſgard aux diuerſes occaſions qui empeſchent
              la puiſſance d'engendrer enfans maſles.
              Sur tous autres remedes recommandons la com-
              poſition ſuyuante laquelle apportera honneur in-
              croyable au Medecin & ſanté aſſeuree au malade.
              Prenez partie egale de iaune d'œuf, de beurre frais, de
              vit de taureau, de ciches, de galangue, de ſatyrium, de
              zedoaria , de gingembre, de menthe, des teſticules de
              coq & de renard , la ſixieſme partie ceruelle de co-
              lombe, de paſſereau bien cuict & roſty: les trois parts
              de moëlle de la noix indique, des pignõs mondez, des
              piſtaces , d'amendes douces, de iugiole ou ſeſame, de
              graine de mauues , de noiſettes & de dattes:la moitié
              de poiure long, de la langue d'oye, & de canelle : fai-
              ctes cuire tout cela en laict de brebis : puis les piſlez
              ſoigneuſement , en adiouſtant autant de la queue de
              ſcinq que de canelle , puis faictes electuaire à petit
              feu auec ſuffiſante quãtité de miel roſat & ſuccre fin :
              lon peut faire de ceſte compoſion marcepain98, ou tar-
              tre ou telle autre forme ſelon la volonté & plaiſir de
              celuy qui en veut vſer.
              Il y a vne autre compoſition fort vſitee non tou-
              
              111
              DES MALADIES DES FEMM.
              tesfois de moindre effect que celle-cy, de laquelle la
              façõ eſt telle, prenez once & demie de queüe de ſcinq,
              deux dracmes de ſemẽce de raues: graines des panets
              ſauuages, graines de ciboule blanche , graine de ro-
              quette de chacune dracme & demie : des trois ſortes
              de poiure & de la gõme arabic once & demie, des pi-
              gnons mondez : vne dracme de pirethre: dracme &
              demie de lãgue d'oye:vne dracme de cerueau de paſ-
              ſereau maſle:deux dracmes de teſticules de coq: fai-
              ctes vne meſlange de tout auec beurre de vache &
              miel ou ſucre: de laquelle prendrez demie dracme
              auec vin doux:cela multiplie le ſperme & rend l'hõ-
              me puiſſant au combat des dames : auquel auſſi ſert
              de beaucoup celuy qui s'enſuit.
              Prenez graine de panets ſauuages de nauets ou de
              raues, de ciboules, de raiforts, d'aſperges, de roquette,
              pignons mondez, graine de paradis, poiure, piſtaches,
              langue d'oyſeau, c'eſt à dire graine de fraine, erynge,
              been blanc & rouge, ſatyrion à trois fueilles , angeli-
              lique
              , gingembre, creſſon alenois de chacun vne dra-
              gme, piſlez toutes ces choſes & auec miel ou ſuccre
              faictes electuaire , prenez à chaſque fois vne once de
              ceſt electuaire parmy vne once de laict tiede & de-
              mie once de creſme, de meſme vertu eſt celuy qui
              s'enſuit.
              Prenez amendes , noiſettes, noix indique , piſta-
              ces & poiure de chaſcun vne dracme:gingembre, &
              ſemence de piuoine de chacun trois dracmes : fai-
              ctes electuaires auec miel ou ſuccre , prenez en auec
              creſme quand il vous plaira habiter auec voſtre fem-
              me : ceſtuy-cy ſtimule & incite bien fort à l'acte ve-
              nerien.
              Prenez deux dracmes de graine de roquette, vn on-
              
              112
              LIVRE PREMIER
              ce de cumin, vne dracme de graine de pourpier, pil-
              lez le tout enſemble & faictes electuaire auec ſucre:
              Prenez en tous les ſoirs & matins vne cueilleree.
              Autre qui n'eſt de moindre efficace, prenez egale
              quantité de poiure , de graine de perſil, pignons mõ-
              dez, vit de cerf deſeché, & therebenthine: Piſlez tou-
              tes ces choſes, meſlez enſemble & en faictes electuai-
              re , duquel uſez au matin auant manger la quantité
              d'vne once auec vin doux. Autre qui eſt de vertu pa-
              reille, lequel doit eſtre pluſtoſt appellé viande roſtie
              qu'electuaire : prenez teſticules de regnard , ceruelle
              de paſſereau , & de colombe de chacun vne once:fai-
              ctes les cuire quelque peu, puis fricaſſez en vne poiſle
              auec huile d'amendes douces, apres que ſeront fricaſ-
              ſez, eſpendez par deſſus poudre de canelle fine, cloux
              de girofle, de poiure & de gingembre meſlees enſem-
              ble de chacun demie once : vous pourrez auſſi pil-
              ler enſemble tout cela & faire comme vn electuaire:
              mais l'vn & l'autre ſont de vertu ſi merueilleuſe qui
              n'ont riẽ pareil à eux, quel eſt celuy auſſi que deſcri-
              rons promptement: prenez egale partie de gingem-
              bre, d'eringe, de ſatyrion & de galangue le tout con-
              fict , piſlez les & meſlez enſemble , faictes en comme
              vne conſerue, de laquelle prenez tous les matins vne
              cueilleree deux heures auant manger, & autant deux
              heures auant ſoupper, vous ſentirez vne grande cha-
              leur par tout le corps.
              Autre de non moindre vertu. Ayez ſemences de
              nauet, de ciboules, de ſeſeli, de roquette de chacune
              demie once, farines de ciches blãches & de ſeſame de
              chacune ſix onces, pulueriſez les graines & auec ega-
              le partie de miel d'eſpumé & de ſuccre fin telle quã-
              tité que ſera neceſſaire , faictes vn electuaire : non
              moins
              
              113
              DES MALADIES DES FEMM.
              moins vtile eſt celui qui s'enſuit : prenez racines de
              ſatyrion, de pignons mondez, de piſtaces, & de noiſet-
              tes roſties de chacun demie once: ſemences de panets
              ſauuages, de nauets, de ciboules, de chacune dracme:
              gingembre , cardamome, & cubebes de chacune de-
              mie once : been blanc & rouge de chacun deux
              ſcriptules99: pillez le tout ſubtilement & auec miel
              deſpumé & ſuccre penidiat100 compoſez electuaire
              qui ſera merueilleux : quel eſt auſſi le ſuiuant : pre-
              nez demie dracme de cantharides , ſcinq marin, vit
              de taureau , & vit de cerf de chacun vne dracme :
              deux ſcriptules101 de borax: poiure long & noir , gin-
              gembre & cardamome de chacun vn ſcriptule : de-
              mie dracme de cubebes:pignons, piſtaces , racines de
              ſatyrion, & de palme chriſt de chacune vne dracme:
              ſemence de langue d'oyſeau autrement dicte ſemen-
              ce fraiſne, & de roquette de chacun demie drac-
              me: faictes electuaire auec cinq onces de ſuccre apres
              auoir ſubtilement pulueriſé les choſes ſuſdictes vous
              le trouuerez ſingulier, vous cognoiſtrez le ſembla-
              ble ſi piſlez diligemment caſtoreum , vit de cerf,
              poiure , gingembre , galangue , noix indiane , ſang
              de dragon
              , borax , & ſcinq que ne ſoyent moiſis
              de chacun demie once , & deux dracmes de roquette:
              meſlez la poudre auec miel deſpumé & compoſés en
              vn electuaire.
              Et au cas que ceſte impuiſſance prouint d'vne laſ-
              cheté de cœur & du peu d'appetit charnel faictes vn
              electuaire de ceſte forme, ayez cinq dracmes de roſes
              rouges ſeches & autant de ſouchet : maſtic , ſpique
              nard
              , azarum , canelle fine & ſaffran de chacun deux
              dracmes : macis , cardamome, & noix muſcade de
              chacun dracme & demie:fleurs de meliſſe, & de Borra-
              H
              
              114
              LIVRE PREMIER
              che, racines de bugloſe , racines de caryophillata ſei-
              chees à l'õbre & d'ariſtolochie lõgue, de chaſcun trois
              dracmes:os de cœur de cerf, & perles de chacũ demie
              dracme:piſlez toutes ces choſes, (les racines & fleurs
              exceptees (& les paſſez par vn crible ou tamis fort te-
              nué & ſubtil : & quant aux racines & fleurs faictes les
              bouillir en deux liures d'eau roſe auec demie liure de
              mirobolans emblics ſi long temps que la tierce partie
              ſoit conſommee : puis adiouſtez les poudres ſuſdites
              auec telle quantité de miel deſpumé que verrez eſtre
              neceſſaire, remuez le tout auec vne ſpatule de bois de
              ſaule iuſques à l'entiere decoction eſpandez par deſ-
              ſus vn ſcriptule102 de muſc baſtu : & en vſez: il rend l'e-
              ſprit gaillard & diſpos , & par ce moyen aide à celuy
              qui par defaut d'appetit charnel prouenant d'vne laſ-
              cheté de cœur ne peut habiter auec ſa Damoiſelle.
              Pour multiplier le ſperme, le rendre acre, & accroi-
              ſtre le deſir charnel : peſez cinq dracmes de ſemences
              d'aſperges & autant de racines de ſatyrion : trois de
              been & de gingẽbre:ſemences de raues, ciboules blã-
              ches , roquette, ortie & panets ſauuages de chacune
              deux dracmes : ſquille103 roſtie & reins de ſcinq de cha-
              cun trois dracmes: ſept dracmes de cardamome : vne
              dracme de langue d'oyſeau , c'eſt à dire de ſemence de
              fraine:faictes electuaire auec autãt de miel & de ſucre
              que ſera neceſſaire : prenez en demie once auec laict
              ou eau & miel cuict enſemble : vous verrez merueil-
              leux effect.
              Ie cognois vne ieune & gentille Damoiſelle de ceſte
              ville, laquelle auparauant ſterile & nullemẽt atteincte
              des ſtimules charnels ſi toſt que commença à vſer de
              la compoſitiõ ſuyuante, deuint fecunde:prenez ſemẽ-
              ces de lin & d'aſperges de chacune vne dracme:pauot
              
              115
              DES MALADIES DES FEMM.
              blãc, ſeſame mondé, farine de ciches, & de feues,amã-
              des douces de chaſcun vne dracme , ſemence d'ortie
              & poiure de chacun demie once: trois dracmes de ſu-
              cre preuidial
              104: piſlez le tout enſemble & formez ele-
              ctuaire auec miel ou ſucre : prenez dracme & demie
              de c'eſt electuaire auec vin tous les ſoirs.
              Autre compoſition qui deliure de toute occaſion
              d'impuiſſance , prenez ſemences de cumin & de ro-
              quette, racine de ſatyriõ de chacun dix dracmes, deux
              onces de gingembre, deux onces & demie de pignõs,
              vne once d'anis , battez chacun à part ſoigneuſement
              puis piſlez & meſlez le tout enſẽble auec beurre frais:
              faictes electuaire , duquel prendrez demie once tous
              les ſoirs allant au lict: en beuuant incontinent apres
              quelque peu de laict:oindez le vẽtre d'huile de ſuzeau
              auquel huile aurez faict boüillir pirethre:ie ne ſçache
              rien qui aide dauantage que ceſt electuaire, bien que
              celuy qui s'enſuit ſoit merueilleux, principalement à
              celuy qui eſt impuiſſant par vne complexion froide,
              par ainſi eſt treſbon aux vieilles perſonnes.
              Prenez gingembre , graine d'anis & de carui, pyre-
              thre de chacun ſix dracmes:ſemences de ciboule blã-
              che & de roquette de chacũ demie once:poiure noir,
              poiure long, oliban & noix muſcade de chaſcun deux
              dracmes. Pulueriſés le tout & compoſés electuaire
              auec ſucre ou miel.
              Ceſtui-cy eſt de meſme vertu qui eſt preparé d'vne
              demie liure de racine de carotte ou panet ſauuage, de-
              mie once de gomme arabic vne once d'huile de ſeſa-
              me, trois onces de miel. Piſlez la racine & la gõme fort
              menus , meſlés les auec huile & miel: puis fricaſſés le
              tout en quelque poeſle iuſques à ce qu'ils s'eſpoiſſẽt105:
              lors iettez par deſſus cinq iaunes d'œufs & les incor-
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              LIVRE PREMIER
              porez enſemble, aprez oſtés la poeſle de deſſus le feu,
              eſpandés & meſlés les poudres ſuyuantes faites de ga-
              langue
              graine de roquette , poiure long, cloux de gi-
              rofle, canelle fine, ſemences de raue, de ciboules & de
              panets ſauuages de chacũ deux dracmes : vne dracme
              de ſafran. Vous pourrez vſer de ceſte compoſition à
              part, ou en meſler telle quantité que cognoiſtrez eſtre
              conuenable auec l'electuaire cy deuant deſcript. Vous
              trouuerez grãd effect en l'vn ou en l'autre, ou en tout
              deux meſlez enſemble.
              Aux vieilles gẽs qui ſont impuiſſans rien n'eſt meil-
              leur que quatre onces de ſemences de roquette, vne
              once de poiure en poudre accompagnes & meſlez
              treſbien enſemble auec miel d'eſpumé.
              L'on fait artificiellement des noiſettes qui ont
              grande vertu d'enflamber les amoureuſes alumettes,
              La façon eſt telle. Prenez bien trente cerueaux de paſ-
              ſereaux plus ou moins ſelon voſtre plaiſir:hachez les
              menu le plus ſoigneuſement que vous pourrez de-
              dans vne eſcuelle qui ſoit aſſez grande & capable: a-
              pres prenez quantité pareille de ſein de bouc amaſſé
              fraiſchemẽt d'al'entour les reins, nettoyez le fort biẽ,
              & le meſlés auec leſdits cerueaux: Puis fricaſſés les
              enſemble dedans la poeſle , & de là faites les cuire
              auec miel d'eſpumé ſi long temps qu'ils s'endurciſſẽt
              & acquierent conſiſtence d'electuaire : duquel ferez
              pluſieurs morceaux & taleoles106 en forme de noiſettes:
              Vous en maſcherez vne auant qu'aller au lict, & lors
              cognoiſtrez à l'experience combien elles ſeront pro-
              fitables.
              Mais ceſte confection eſt vtile à toute ſorte d'im-
              puiſſance & fortifie merueilleuſement:ayez egale par-
              tie des racines de panets ſauuages, & de graine d'iceux
              
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              DES MALADIES DES FEMM.
              panets bien mondez & nettoyez de leur eſcorce : fai-
              tes les bouillir tous enſemble en hydromel faict de
              miel blanc deſpumé, auquel ayent cuits auparauant
              ciches rouges:apres qu'ils auront bouillis ſi long tẽps
              qu'ils en ſoyent eſpoiſſis107, eſpandez par deſſus vn peu
              de ſafran , & au cas que celuy qui eſt impuiſſant fuſt
              froid ou de ſon aage, ou de ſon naturel , ne luy ſera
              mal conuenable la poudre d'eſpice diſpenſee d'egale
              quantité de galangue , canelle fine, noix muſcade,
              cloux de girofle & zingembre. A ceſte meſme impuiſ-
              ſance n'eſt moins proffitable ceſte autre compoſi-
              tion, qui eſt telle : faittes bouillir enſemble vne liure
              de laict de vache freſchement tiré & autant d'eau iuſ-
              ques à la conſomption de la moitié : puis y adiouſtés
              deux grandes cueillerees de beurre fraichement tiré
              du laict de vache, & autant de miel deſpumé:faites les
              bouillir quelque peu de temps enſemble: Gardez
              ſoigneuſement ceſte compoſition , de laquelle vſez
              ſoir & matin.
              Semblablement ayez telle quantité de ciches rou-
              ges ſelon que deſirez l'operation ſucceder : concaſſés
              les quelque peu, puis faites les tremper en l'eau de la
              decoction de roquette: quand ils ſeront bien enflez,
              departiſſés & les decoupés à l'ombre: à la parfin108 cuiſés
              les auec peu de ſuccre penidial & de laict ſi bien qu'ils
              ayent conſiſtence d'electuaire : prenés en auſſi gros
              qu'vne noiſette, & beuués incontinent apres quelque
              peu de bon vin doux: ce remede conuient à ceux qui
              ne ſentent aucunement couler le ſperme, & le rendẽt
              fort aqueux , en grande quantité, & du tout inhabile
              à engendrer.
              Outre ce remede,ayés iuſt de ciboule & miel en quã
              tité egale: faites les bouillir iuſques à la cõſomptiõ du
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              LIVRE PREMIER
              iuſt:auallés en deux cueillerees quand allés dormir, &
              bien toſt apres beuués vn peu d'eau chaude.
              Autre fort ſingulier : Prenés bouillon de teſte de
              poullet & de pigeõ:faites vn brouët auec iauue d'œuf,
              farine de froment , beurre & huyle d'amandes douces
              à la quantité de demie liure ou plus, ſi beſoin eſt ad-
              iouſtés demy ſcriptule109 de muſc , autant d'ambre , &
              deux onces d'huyle muſcelline110: que le tout cuiſe en-
              ſemble ſi long temps qu'il deuienne eſpois111: prenés v-
              ne cueilleree de ceſte confection touts les ſoirs, &
              beuuez incontinent apres vin chaud : aucuns y ad-
              iouſtent partie egale de graine de roquette, queuë
              de Scynq , ſatyrions , pignons , piſtaces , dactes , poi-
              ure , zingembre , been blanc & rouge: mais ſoit l'vn
              ſoit l'autre, il proffite merueilleuſement aux ieunes &
              aux vieils.
              Vray eſt que ceſte cy profite d'auantage aux vieils
              & de froide nature, qu'aux autres. Prenés ſeneué, ra-
              cine de panax , graine de roquette de chacun vne on-
              ce: demie once de cardamome : vingt grains de poi-
              ure : pulueriſés le tout ſubtilement , & formés petits
              paſtils auec iuſt de roquette, mangés en vne dracme
              au deieuné auec vn viel aſtringẽt: A ceux meſme auſſi
              eſt fort ſinguliere celle qui s'enſuit : Ayés demie once
              egalement de graine de lierre : & de fleurs de chamo-
              mille:graine de roquette, de poiure blanc & de ſeneué
              de chacun vne dracme : demie once de pirethre , pul-
              ueriſés le tout & auec miel compoſés electuaire &
              meſlés diligemment:prenés en auſſi gros qu'vne noi-
              ſette , ſoit dedans ou hors du bain. Celuy qui s'enſuit
              eſt de meſme vertu : Pulueriſés ſubtilement le mem-
              bre genital d'vn cerf , & prenés vne dracme de ceſte
              poudre auec vin pur : autre qui eſt bon tant aux ieu-
              
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              DBS MALADIES DES FEMM.
              nes qu'aux vieils:pulueriſés graine de toute bõne,de
              ſeſame, poiure , graine de roquette, ſeneué, queue de
              Scinq, ſatyrion, graine de porreau112 egale partie de cha-
              cun : cõpoſés vn electuaire auec raiſins de damaz113 mõ-
              dés , miel d'eſpumé ou ſuccre:vous y trouuerés mer-
              ueilleux effect pour les vieils.
              Aucuns medecins ont pour grand ſecret & bien ex-
              perimenté ce remede : prenés vn ſtelion, bruſlés-le &
              en faites poudre, laquelle laiſſerés quelques iours trẽ-
              per en huyle commune, frottés de ceſte huyle le gros
              artel114 du pied droit: l'on tient pour aſſeuré que ceſte
              onctiõ eſt beaucoup meilleure que pas vn des electuai
              res cy deſſus mẽtionnés:& que quand l'on veut auoir
              quelque relaſche & repos du combat venerien , l'on
              doit lauer le gros arteil115 du pied droit auec eau, & ſubi-
              tement le deſir charnel ceſſera.
              Ie dis d auantage, que qui oindra le membre genital
              de preſure de lieure, ou graiſſe de lyon, & frottera le
              perineum, c'eſt à dire la partie qui eſt entre le ſiege &
              les teſticules, de iuſt de dragagant auquel on aura meſ-
              lé trois grains de poiure en poudre, l'on ſentira mer-
              ueilleux effect.
              Vous pourrés auſſi compoſer certaines pilules qui
              ſeront fort profitables à ce ſeruice. Ayés ſemence de
              ciboule blanche, teſticules de regnard, cerueau de paſ-
              ſereau, fleur de palme, & encens maſle de chacune par-
              tie egale, pilés le tout & trempés en eau:faites pilules
              auſſi groſſes que poix ciches , baillés en ſept au ſoir,
              vous verrés vne fort belle & gentile experience:plu-
              ſieurs auallent incontinent apres deux ou trois gor-
              gees de vin, d'autres vſent de quelques bruuages fort
              ſinguliers , quel eſt celuy cy : meſlés auec vin , graine
              de roquette pulueriſee, ou iuſt de ceſte herbe : cela
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              LIVRE PREMIER
              ſtimule fort la concupiſcence charnelle.
              Si vous prenés vne drachme en poudre de verge de
              taureau lors qu'il eſt en ruſt ou de cerf, & l'auallés
              auec iaune d'œuf, vous ſentirés des eſguillõs merueil-
              leux & prompts aux choſes veneriennes. Vous expe-
              rimẽterés le pareil, ſi beuués vn grand gobelet de laict
              tiede de vache , ou vne dracme de cloux de girofles
              pulueriſés, ſoit meſlee.
              Mais c'eſt aſſés parlé des confections veneriennes
              qui ſe peuuent prendre par la bouche, venons main-
              tenant aux remedes exterieurs.
              Prenés huyle de grenouilles, huyle de fleurs de ci-
              boules canines, huyle de formis, & huyle de ſeſame de
              chacun deux drachmes:pirethre, ſtaphiſagre, ſemence
              d'ortie, de chacun demie drachme : pulueriſés ſubti-
              lemẽt ces choſes dernieres & les meſlés auec les huy-
              les ſuſdites , faites les bouillir aſſés long temps , puis
              adiouſtés telle quantité de cire que ſera beſoin pour
              former onguent : duquel frottés les teſticules, verge,
              reins, aynes, perineum, & le petit ventre, vous ſentirés
              operation merueilleuſe.
              Faites bouillir egale quantité de graine de laureole
              & pirethre tous deux pulueriſés en huyle de lis, ou de
              ſuzeau, ou de coſte, ou d'aluine, ou de noix:de ceſt on-
              guent frottés les lieux ſuſdits & experimenterés ef-
              fect ſingulier.
              Puis prenés euphorbe & galbanum de chacun
              deux drachmes : ſemence d'aneth, d'ortie, caſtoreum
              de chacun vne dracme:huile faicte de fleurs de cibou-
              les canines, dracme & demie: ſix dracmes de cire. Pil-
              lés les drogues ſuſdites ſoigneuſemẽt:faites les bouil-
              lir & incorporer auec l'huyle & la cire en forme d'on-
              guẽt:duquel vſerés cõme a eſté dit cy deuãt L'onguẽt
              
              121
              DES MALADIES DES FEMM.
              ſuyuant eſt de meſme effect , meſmement fort v-
              tile ponrſtimuler la damoiſelle au combat: Pul-
              ueriſez egale quantité d'euphorbe , de pirethre ,
              de cubebes, & poiure : incorporez ceſte poudre
              auec fiel de taureau ou de bœuf , & en oindez la
              verge.
              Semblablement, ayez huyle de poiure , huyle
              de ſaffran, huyle de coſte, de chacun vn once : ſty-
              rax
              , calaminthe, galangue, cloux de girofles, poiure
              blanc, & noir, canelle, de chacun demie drachme.
              Pulueriſez ces drogues & les meſlez parmy les huy-
              les, faites les chauffer ſur le feu ſuffiſamment : puis
              adiouſtez cire pour en former onguent, duquel frot-
              tez l'eſpine du dos vers les reins, le petit ventre
              & le membre genital. Vous y ſentirez grande
              vertu.
              Et ſi n'eſtes content de ceſtuy-ci. Prenés deux
              drachmes d'huyle de ſpiquenard : huiles de poiure
              long, de cubebe, de coſte doux, de noix muſcade, de
              chacun vne drachme : poudre de poiure & de pyre-
              thre, de chacun deux drachmes : meſlés & faites on-
              guent auec peu de cire , duquel vſerés à la façon ſuſ-
              dite:mais ſi vous oindez le membre genital de miel,
              ſucre, & poudre de poiure lõg meſlés enſemble, vous
              ſentirés experience manifeſte, & fort plaiſante à la
              damoiſelle : encores que tous les onguens cy deſſus
              mentionnés ſoient aſſés ſuffiſans pour exuſciter l'at-
              touchement du membre genital.
              Ou bien trouués nonante petits vermiſſeaux
              qui ſont eſpandus à l'entour du tithimal , ou autre
              herbe qui fait du laict quelle eſt l'eſpurge , ou le la-
              thyris
              : amaſſés les en eſté lors que l'herbe eſt en vi-
              gueur:iettés les dedans vne liure d'huile fort vieille,
              
              122
              LIVRE PREMIER
              que laiſſerez ſept iours entiers au ſoleil ardẽt:frottez
              de ceſte huyle les lombes, entre le ſiege & le mem-
              bre genital. Vous ne ſcauriez deſirer meilleur re-
              mede.
              Meſlez auſſi auec huyles de ſuzeau & de ſtorax
              egale partie de aſſa, pirethre, ſouchet, & graiſſe de
              lyon : oindez les lieux ſpecifiez & receurez grand
              proffit.
              Prenez demie once de cire blanche , vne once des
              ſatyrions : ſemence de ſeneué, de ciboules & d'ache
              de chacun deux drachmes : muſch & ambre de cha-
              cun demi ſcriptule116: fondez la cire, pulueriſez ſubti-
              lement le reſte:meſlez parmi autant d'huyle, qu'il y
              aura de cire fondue. Vous ne ſcauriez ſouhaitter
              meilleur onguent que ceſtuy-cy.
              Amaſſez œufs de fourmis, faites les boüillir en
              huyle dans quelque vaiſſeau de verre: & quand ils
              boüilliront, eſpandez poudre faicte d'egale quanti-
              té de ſemences de ciboules , & de roquette d'eu-
              phorbe & caſtoreum : puis ſoudainement adiouſtez
              autant de cire qui ſera ſuffiſante pour former on-
              guent: ſera choſe fort ſinguliere.
              Faites fondre egale quantité de beurre & de
              graiſſe de regnard amaſſée d'alentour les reins: ſi
              toſt que ſera fonduë, meſlez egale partie de graines
              de roquette, d'ortie, & de ſeneué toutes pulueri-
              ſées: puis adiouſtez les teſticules de regnard non
              pluſtoſt qu'vne bonne piece de temps apres: que le
              tout boüille ſi long temps que les teſticules ſoyent
              tout mollaſtres: lors mettez y de la cire & faites on-
              guent. C'eſt vn des meilleurs remedes qui ſe pour-
              royent excogiter.
              Outre cela ayez deux drachmes de myrrhe, autant
              
              123
              DES MALADIES DES FEMM.
              de cartame, deux ſcriptules117 de pirethre , trente
              grains de poyure, vingt de cardamome : pulueriſez
              le tout, & auec ſuffiſante quantité de cire faites on-
              guent.
              Aucuns oindent la plante des pieds d'huyle de ſu-
              zeau, en laquelle ayent trempez cinq iours entiers
              au ſoleil ces ſortes de fourmis qui ont des aiſles. Si
              deſirez faire l'experience plus outre , frottez en les
              teſticules, reins & petit ventre, cela incitera au coyt
              outre meſure.
              L'on peut auſſi compoſer clyſteres fort propres
              pour l'impuiſſance du coyt , qui eſt le ſuyuant. Pre-
              nez vne teſte de mouton, & trois ou quatre teſticu-
              les d'iceluy, vn demy canard, deux poignées de ci-
              ches : cuiſez les en eau ſi long temps que les os ſe
              ſeparent facilement de la chair: prenez de ceſte de-
              coction ſuffiſante quantité , en laquelle diſſoul-
              dez huyle de noix , faites clyſtere qui ſera mer-
              ueilleux.
              L'on peut diſpenſer ſuppoſitoires & clyſteres
              en pluſieurs manieres qui ſont fort recommanda-
              bles. Parquoy aucuns ſentent grande ayde d'vn
              ſuppoſitoire fait de racine de ſatyrion ſans autres
              remedes. Aucuns ont accouſtumé faire clyſteres
              de brouët de teſte de chieure, ou de brebis , de pi-
              geon, de iaunes d'œufs , de teſticules de mouton, de
              beurre, d'huyle de ſezame, d'huyle de noix indiane,
              de noiſette, de laict de brebis auec graines de roquet-
              te, de panets ſauuages, & caſtoreum: deſquelles cho-
              ſes toutes enſemble ou d'vne part d'icelles, ils ſe ſer-
              uent en clyſteres : autres prennent la decoction
              de dattes , fenugrec , & ſemblables choſes, la
              meſlent auec aucuns des broüets ſuſdits & huy-
              
              124
              LIVRE PREMIER
              les : en font clyſteres , ſur leſquels faut dormir.

              Rejoindre & reünir les nouueaux marieZ qui hayent
              & fuyent la compagnie de l'vn l'autre.

              Chap. XXXV.

              NOus voyons aduenir bien ſouuẽt que les nou-
              ueaux mariés, ſoit qu'ils ayent eſté conioins en-
              ſemble de leur bon gré , conſentement , & ſans au-
              cune contraincte: ou contre la volonté & ſouhait
              de l'vn ou de l'autre, conçoiuent l'vn contre l'autre
              vne hayne ſecrette qui engendre en eux tel diſcord,
              contemnement118, & meſpris qu'ils fuyent & abhor-
              rent du tout la compagnie de l'vn l'autre : choſe
              certes entierement contraire aux loix diuines , hu-
              maines, & naturelles, pour l'empeſchement qui ſur-
              uient à la generation qui eſt la fin & but du mariage.
              L'occaſion de ce diuorce eſt diuerſe: aucunesfois la
              diſſimilitude des meurs : quelquesfois l'imperfectiõ
              corporelle de l'vn ou de l'autre: Ou pource qu'on les a
              eſpouſez ſans qu'il ſe ſoyent iamais veus, ou pource que le mary
              ha toute ſa vie couru les bourdeaux , & ſe trouue ſi perclus la
              premiere nuict de ſes nopces, qu'il ne peuſt faire ſeulement
              erection , ce qui cauſe vne telle haine enuers la pucelle, qu'elle
              eſt comme irreconciliable; comme il aduint à vn ſeigneur lequel
              courut trois poſtes en vne nuict , pour aller en vne aſsignation
              qu'vne belle ieune dame luy auoit donné; mais eſtant dãs le lict,
              ne peust iamais, ie ne di pas faire l'effect accoustumé, mais ſeu-
              lement dõner erection à ſon mẽbre,ce qui pouſſa la femme toute
              embraſée d'amour à vne telle haine , que depuis iamais elle ne le
              vouluſt regarder, quelque ſubmiſsiõ que le ſeigneur luy ait ren-
              duë.
              Le plus ſouuent le peu de plaiſir que l'vn ou
              l'autre prend au combat venerien:car ce qui plus in-
              cite à ce combat c'eſt le plaiſir treſgrãd que les deux
              
              125
              DES MALADIES DES FEMM.
              combattãs y ſentent , à raiſon dequoy auſſi nature a
              dõné aux parties genitales vn merueilleux ſentimẽt
              plus aigu & vif qu'à nulle autre partie, par le moyen
              des nerfs qui y ſont diſperſés : outre cela a inſeré de-
              dãs les proſtates vne certaine humidité ſereuſe ſem-
              blable à la ſemence , mais plus liquide & ſubtile, la-
              quelle a vne acrimonie picquante & aiguillonnante
              auec vn petit prurit & demangeſon, qui irrite leſdi-
              tes parties genitales à faire leur action, en donnant
              volupté & plaiſir, parce qu'elle eſt accompagnée de
              grande quantité d'eſprits qui s'eſchauffent & ſont
              ſtimulez à ſortir hors. Nous laiſſerons toutes les au-
              tres occaſions & parlerons ſeulement de ceſte der-
              niere : pour la curation de laquelle deſcrirons quel-
              ques remedes faciles & vtiles:outre leſquels touteſ-
              fois nous conſeillons que l'vne & l'autre partie prie
              Dieu a ce que luy, qui eſt autheur de toute vnion
              & paix,les vueille reduire en bonne concorde & a-
              mitié.
              Donc pour eſguillonner les parties genitales à
              quelque chatoüilleuſe volupté. Ayés pirethre & aſſe
              douce de chacun vne dracme: pulueriſez les, meſlez
              auec dix dracmes d'huile de ſuzeau en forme d'on-
              guent, duquel l'homme frottera ſa verge trois iours
              durant: & la fẽme, ſa nature: cela les allechera à pren-
              dre plaiſir:ains à s'aimer infiniment:autrement, pre-
              nez poiure long, poyure noir, pirethre & galangue,
              tous pulueriſés de chacun vne dracme: meſlez ceſte
              poudre auec miel: & quand voudrés habiter enſem-
              ble frottés en les parties genitales.
              Et ſi la damoiſelle deſire vne plus belle & gen-
              tille maniere, qu'elle mette dedans ſa nature comme
              vn peſſaire aſſés long fait de demie once de gallia
              
              126
              LIVRE PREMIER
              moſchata, & vne once de ladanum, le tout incorpo-
              ré & malaxé enſemble.
              D'autrepart ſi quelque homme ſouhaitte d'eſtre
              aymé & careſſé de ſa damoyſelle, doit maſcher des
              grains de cubebes & s'en eſtuuer auec ſa ſaliue, c'eſt
              vn remede ſingulier pour engẽdrer: le pirethre faict
              le ſemblable. Ce remede auſſi ſeroit fort excellent
              pour la damoiſelle s'il ne luy apportoit vne ardeur
              & mordication appliqué ſur les lieux. Semblable-
              ment le liniment fait de dix drachmes d'huyle de
              liz, ou de ſpique nard en laquelle ait trempé trois ou
              quatre fois vne dracme d'aſſa fetida pulueriſée. Mais
              d'autant que l'aſſa eſt fort puante , vaudroit mieux
              mettre parmy l'huyle au lieu d'icelle , quelques
              grains de cubebes pulueriſez.
              Pulueriſez auſſi pirethre , zingembre, canelle de
              chacun vn dracme : malaxez ceſte poudre auec eau
              en laquelle aurez diſſoult vn peu de gomme arabi-
              que
              :de ceſte paſte faites trociſques auſſi gros que lu-
              pins:ſi toſt que ſeront ſeichez , maſchez en vn ou
              deux, & vous eſtuuez de voſtre ſaliue.
              Aucuns maſchent grains de cubebes auec demy
              grain de muſch ou d'ambre, & ſe fomẽtent les lieux
              de leur ſaliue: mais cependant faut tenir pour aſſeu-
              ré que le muſch, ambre, & ciuette ſont les meilleurs
              entre tous: ſi leur cherté n'eſtoit ſi grande.
              Autres font poudre de pirethre & de poyure en e-
              gale portion, la meſlent auec miel, & s'en oindent
              le membre genital non ſans grand fruit.
              Certains perſonnages diſſoudent dedans vn peu
              d'huyle chaude fiels de bouc & de loup deſeichez
              auparauant, & s'en frottent le membre lors du coyt,
              ils afferment que c'eſt le moyẽ plus aſſeuré pour re-
              
              127
              DES MALADIES DES FEMM.
              mettre en grande vnion le mary auec la femme : ne
              manquent auſſi d'autres qui ſe frottent auec ſuif de
              bouc ieune, & dient que rien n'eſt plus excellent en
              ceſt endroit.
              Pluſieurs autheurs dignes de croire afferment que
              ſi le mary deſire que ſa femme n'ait la cognoiſſance
              d'autre que de luy, & la femme d'autre que d'elle,
              doit recueillir les cheueux qui tombent quand elle
              ſe peigne, les bruſler & en faire poudre , meſler ceſte
              poudre auec graiſſe de bouc & fiel de poulle, & s'en
              oindre. Aucuns cerchent d'auoir vne corneille tou-
              te viue laquelle ils font mourir & tirent hors la cer-
              uelle , & l'incorporent auec miel , & s'en oindent.
              Autres font caſſer œufs de corneilles, & s'en frot-
              tent & fomentent les teſticules: ils afferment que
              rien n'eſt plus excellent pour garder la vraye amitié
              & loyauté. Les œufs d'arondelles mis en vſage de
              ceſte façon font le pareil.
              Il eſt bien vray, que tous ſes remedes non point de fondement;
              car ils ſont tous tirés de la magie. Il eſt impoſsible de forcer la
              volonté par drogues. Si Dieu ne le faict , n'attend point de ſe-
              cours des ſouris, ny des Arondelles. On peuſt auoir quelque ar-
              tifice, comme s'eſmouuoir par drogues & par allechemens ; eſ-
              chauffer la matrice de la femme : & cependant faire prouiſion
              de laict pour l'abbreuuer, & taſcher de la ſouler , faire vne eau
              de poiure, girofle auec fiel de ſanglier, & vn peu de maluoiſie,
              & en frotter la region de l'Vterus, & tout le dedans de la ma-
              trice; elle eſt de merueilleux effect. Luy faire bonne chere, & par
              bons alimens aſſoupir tellement ſon imagination , qu'elle oublie
              les premieres amours & embraſſe les preſentes, la faire preſcher
              par d'autres en telle façon qu'elle ne penſe que cela viẽne de toy;
              par ce moyen en bien trauaillant tu pourras auoir quelque en-
              fant d'elle; & alors l'amour ſe remettra , car rien ne lie tant les
              
              128
              LIVRE PREMIER
              penſées que les enfans, que ſi tu te trouues ſi poltron & ſi laſche
              des reins , que tu ne puiſses donner quelque douceur à ſa matri-
              ce; il faut que tu inuentes des nouueaux artifices; Fay luy peur
              de la pauureté, afin qu'elle s'addonne au meſnage, & que le ſoin
              chaſſe l'amour. Fay luy accroire qu'on a parlé d elle calomnieu-
              ſement, qu'on a meſdit de ſa renommee. Empeſche la d'aller au
              bal,aux compagnies, aux comœdies, d'eſtre braue , de faire trop
              bonne chere,du vin, des delices, des eſpiceries , mene la ſouuent
              aux champs,afin qu'elle s'y contente, donne luy quelque forte oc-
              cupation , qu'elle liſe les ſaincts eſcrits, les exemples des chaſtes
              femmes. Soy ſoigneux de la faire ſaigner , & frotter ſa matrice,
              reins & lombes des choſes rafreſchiſsantes, &c.
              Si quelqu'vn frotte auec huyle tiede où ſera meſ-
              lée fiente de dain, tienne pour certain que la femme
              n'aimera autre que ſon mary. L'on voit par expe-
              rience le ſemblable aduenir par le liniment faict de
              fiel de ſanglier , nous pouuons iuger que cela pro-
              uiẽt de la part de celuy qui eſt le plus amoureux plus
              que de l'autre, toutesfois les ſimples medicamẽs ont
              certaines proprietez occultes, deſquelles nous ne
              pourrions auoir aſſeuree cognoiſſance, ny rendre
              certaine raiſon ſinon par experience.

              Incontinence d'vrine au lict. Chap. XXXVI.

              ENcores que ce diſcours ſoit quelque peu eſloi-
              gné de la matiere ſuiette de ceſte œuure (auquel
              auons propoſé ſeulemẽt de traicter les propres ma-
              ladies des femmes) toutesfois parce que l'inconti-
              nence d'vrine au lict moleſte le plus ſouuẽt les nou-
              ueaux mariez , pour n'y auoir donné ordre par le
              conſeil de leurs parens auant qu'eſtre mariez: choſe
              qui eſt cauſe ſouuentesfois ou de ſeparer les mariez,
              ou d'exciter entre eux quelque diuorce, hayne &
              diſſen-
              
              129
              DES MALADIES DES FEMM.
              diſſenſion : ne ſera trouué eſtrange ſi nous traittons
              en ce paſſage les cauſes, ſignes & curation de tel
              ſymptome.
              Donc ce mal, (qui n'eſt autre que quand l'vrine
              coule & ſort inuolontairemẽt des vaiſſeaux eſquels
              eſt contenuë) prouient le plus ſouuent de la mol-
              leſſe, laſcheté & debilité du muſcle ſphincter , du-
              quel l'office eſt de retenir l'vrine en la veſſie & l'en
              pouſſer hors quand la volonté le commande : quel-
              quesfois de limbecillité & reſolution des nerfs qui
              ſont inſerés au muſcle ſphincter : aucunesfois ſans
              aucune debilité , laſcheté , & molleſſe deſdites par-
              ties, ſinon bien petite, mais d'vne ardeur & acrimo-
              nie, ou exuperance d'vrine : comme auſſi de la cha-
              leur de quelque viande qu'on a mangé. Or que la
              laſcheté & molleſſe du muſcle ſphincter cauſe ce-
              ſte incontinence d'vrine , eſt facile à cognoiſtre és
              petits enfans , leſquels en dormant profondement
              laſchent leur vrine, & ne le peuuent retenir, tant à
              raiſon de la grande molleſſe dont ſont pleines tou-
              tes les parties de leur corps , & principalement la
              veſſie qu'auſſi les facultés animales, outre qu'elles
              ſont debiles naturellement en eux, encores ſont rẽ-
              duës plus debiles, & quaſi aſſoupies au ſommeil pro-
              fond: auſſi nous voyons que quand ils ſont deuenus
              grands, ce vice ceſſe en eux, parce que leurs parties
              debiles ſe fortifiẽt, & leur ſommeil n'eſt plus ſi pro-
              fond, mais beaucoup plus leger qu'au parauant: Cela
              auſsi aduient par forte imagination, ſelon laquelle pluſieurs piſ-
              ſent dans le lict, penſants piſſer contre la muraille.
              Quant à la curation: pluſieurs ſans vſer d'autres
              remedes ont recours ſeulement aux choſes aſtringẽ-
              tes & à celles qui ont propre vertu d'eſtoupper le
              I
              
              130
              LIVRE PREMIER
              cours de l'vrine : mais ſera beaucoup le meilleur a-
              uant qu'vſer des remedes aſtringens purger le corps
              legierement de l'humeur qui plus l'offenſe.
              Donc en premier lieu ſera bon tous les matins à
              l'aube du iour vſer de quelques priſes de ſyrop, pour
              digerer & preparer l'humeur peccant : tel il pourra
              eſtre, prenés ſyrops de iuſt d'ozeille, de roſes ſeiches,
              & de meurthe de chacun demie once auec trois on-
              ces des eaux de plantain, de bugloſe & d'ozeille:ap-
              preſtés vne doſe de ſyrop : en ce ſyrop auant que le
              preniez , faites tremper vne nuict entiere deux ſcri-
              ptules de mirabolans citrins & autant de coral rou-
              ge, le tout pulueriſé & enfermé dedãs vn petit nouët
              de linge fort delié, puis le prenez au matin : ſi con-
              tinuez ce ſyrop ſept iours entiers , vous ſentirez
              grand allegement : puis ſera bon ſes priſes du ſyrop
              paracheuees, boire la medecine ſuyuante, ou autre
              telle.
              Prenez fleurs de roſes, de borroche& de bu-
              gloſe
              , de chacun demie once : ſemences de plan-
              tain & de pourpier de chacun deux drachmes : de-
              mie once d'eſcorce de mirabolans citrins : faites le
              tout boüillir en ſuffiſante quantité d'eau de plan-
              tain iuſques à la conſomption de la moitié: en l'ex-
              preſſion coulée diſſoudés ſix drachmes de caſſe fraiſ-
              chement tirée , vne drachme de rhubarbe ſubtile-
              ment pulueriſee, & autant de mirabolans citrins
              auſſi pulueriſez. Beuués ceſte medecine deux heures
              auant le iour.
              Durant les priſes des ſyrops & medecine, le per-
              ſonnage vſera de viandes ſtiptiques, & boira ſem-
              blablement comme vins vermeils bien couuers
              trempez d'eau, en laquelle auront boüillies bayes
              
              131
              DES MALADIES DES FEMM.
              de meurthe, ou fleurs de grenades, ou acier, ou
              fer ardent ſera eſteinct : mangera chair cuite & aſ-
              ſaiſonnee auec verjus, coings, nefles & fruits ſembla-
              bles : s'abſtiendra de viandes humides, & qui pro-
              uoquent l'vrine, quelles ſont les raues, raiforts,
              nauets, melons, ciboules , aulx , aneth, poiure, zin-
              gembre & autres tels : voyla les plus ſouuerains re-
              medes dont pourroit vſer celuy qui piſſe en dor-
              mant.
              Si ce faſcheux accident procede de la debilité &
              trop grande molleſſe des lieux qui contiennent l'v-
              rine,apres la priſe des ſyrops & medecine ſuſdits, ſe-
              ra bon frotter les aynes, petit ventre , verge & la
              partie voiſine du ſiege auec huyle de coſte , ou de
              been, ou de maſtich, en laquelle ſoyent diſſouts ca-
              ſtor, bol armene, mumie, myrrhe, & maſtic:par meſ-
              me moyen aualler de la theriaque auec deux doigts
              de vin vermeil auſſi gros qu'vn grain de poix ciches:
              vous cognoiſtrez que ce mal prouiendra de la debi-
              lité des vaiſſeaux, ſi l'vrine coule non ſeulement en
              dormant, mais auſſi en veillant.
              Si l'ardeur & acrimonie de l'vrine en eſt cauſe,
              on le cognoiſtra par la chaleur des reins accompa-
              gnée de quelque humidité: par les frequens voltige-
              mens & tourmens du corps çà & là dans le lict du-
              rant le ſommeil meſmement profond: par la grande
              alteration & ſoif: qui eſt le ſigne certain de chaleur,
              car encor qu'en cauſe froide des reins lon puiſſe
              bien tourner le corps çà & là dedans le lict , pour
              cela l'alteration & ſoif ne ſera point moleſte , & l'v-
              rine coulera ſans acrimonie & mordication : par-
              quoy en ardeur & acrimonie d'vrine pourrez vſer
              commodement de ceſte poudre, faicte de coriandre
              I ij
              
              132
              LIVRE PREMIER
              roſtie & infuſee vn iour & nuict entiere en vinaigre,
              myrobalans emblics , fleurs de ſtechas, bol armene,
              glands deſeichés & lẽtilles mondées de chacũ deux
              drachmes: faut prendre tous les matins trois drach-
              mes de oeſte poudre auec cotignac, ou ſyrop d'agre-
              ſte, ou eau de ſumach, ou autre telle choſe. Le viure
              ſera de ſemblables viandes qu'auons dict cy deuant,
              en ce cas rien n'eſt meilleur que manger ſouuent de
              la chair de heriſſon terreſtre cuicte auec ſumach, ou
              meurthe, ou aſſaiſonnée auec la poudre ſuſmẽtion-
              née, ou auec conficture ou gelée de coing, ou de poi-
              re ou de meurthe.
              Si ce mal prouient par ſa froidure & humidité
              ainſi que nous voyons le plus ſouuent aduenir aux
              veillards decrepites : ou, en ceux qui ſont ſubiects à
              vne infinité de diſtillations froides, ou, qui ont trop
              beu, ou qui ont ſis ſur vne place froide, ou qui ont
              long temps demeuré és eaux froides comme les peſ-
              cheurs, la pluſpart deſquels, ainſi que recite Galen,
              ſont ſubiects au flux d'vrine & de ventre inuolon-
              taire pour la froideur qui leurs eſt commuuiquée
              des pieds au ſiege & à la veſſie : les remedes de ce
              mal ſeront tels : faictes vne poudre bien ſubtile &
              bien criblée de deux onces & demie de glands de-
              ſeichés : deux onces d'encens fin: trois drachmes de
              myrrhe, cinq drachmes de coriandre roſtie , racine
              d'acorus & de ſouchet en partie eſgale : beuuez
              trois drachmes de ceſte poudre au matin à deſiuné
              auec vin vermeil bien couuert trempé d'eau, en la-
              quelle aura boüilly poiure long, galangue, cardamo-
              me, & ſaffran : aſſaiſonnés vos viandes de ceſte pou-
              dre:trempés voſtre vin auec la meſme eau Les viã-
              des cy deſſus mentionnées ſont fort bonnes, princi-
              
              133
              DES MALADIES DES FEMM.
              palement la chair de heriſſon accouſtrée de la façon
              qu'auons deſcry , parce que la ſauce en laquelle elle
              ſera appreſtée à proprieté d'empeſcher le flux d'vri-
              ne à ceux qui piſſent au lict: ne ſera auſſi hors de rai-
              ſon prendre vne fois de la theriaque auſſi gros qu'vn
              pois ciche.
              Si ce mal procede de chaleur ſans matiere, vſés
              de ces trociſques : prenés deux onces de ſpodium,
              autant de iuſt de regaliſſe, dix drachmes de ſemen-
              ce de laictuës: ſix drachmes & demie de graine de
              pourpier, autant de roſes, & de coriandre ſeiche : a-
              cacia, gõme arabique, ſandaux, l'ẽtilles pelées, fleurs
              de grenades, & bol armene de chacun vne drachme:
              vn ſcriptule119 de camphre : gardés le iuſt de regaliſſe à
              part , pulueriſés ſubtilement les autres choſes : ma-
              laxés ceſte poudre auec le iuſt & eau roſe, & la redui-
              ſés en forme de paſte: formés en des trociſques qui
              poiſent chacun trois drachmes: prenés en vn au ma-
              tin auec vin de pommes de grenades ou cotignac ou
              autre tel iuſt aſtringent: & ne trauaillés le reſte du
              iour. Aucuns medecins ordonnent ceſt empla-
              ſtre : malaxés ſemences de pourpier, de morelle , de
              melon, ou de cõcombre, moëlle ou ſemẽce de cour-
              ge auec graiſſe de porc & les piſlez fort bien enſem-
              ble: faictes emplaſtre pour les reins. Sur leſquels ſi
              vous couchés ſentirés vn prompt remede.
              Si la chaleur eſt accompagnée de quelque hu-
              meur
              , outre la poudre qu'auons enſeigné cy deuant
              en cauſe humide , ayés deux drachmes de ſpodium,
              cinq de pulpe de berberis , trois de bol armene,
              deux d'encens, deux de ſandal, ſix de ſemence de
              pourpier, cinq de ſumach, vne de camphre & trois
              de lacca : pulueriſés toutes ces eſpeces & auec ſuc
              I iij
              
              134
              LIVRE PREMIER
              de roſe, faictes trociſques qui poiſent chacun trois
              drachmes : baillez en à boire vn auec ſyrop de pa-
              uot : en ceſte part la meilleure viande eſt les lentil-
              les pelées & cuictes puis aſſaiſonnées auec vinaigre
              ou verjuſt.
              Si ce mal prouient de quelque cheute ou coup
              receu au muſcle ſphincter, ou aux nerfs qui sõt inſe-
              rez dedans ce muſcle : frottez les lombes, les aynes,
              petit ventre, & la partie pres le ſiege auec huyle nar-
              din120, maſtich , quinte eſſence de ſauge & autres
              telles.
              Si ceſt accident honteux aduient durant le ſom-
              meil profond , ainſi que voyons couſtumierement
              és ieunes enfans , ſera bon ſe preſenter pluſieurs fois
              à piſſer auant que dormir, & principalement allant
              au lict: vſer des viandes & du boire tel qu'auons cy
              deuant mentionné, outre cela ſi les enfans ſont en-
              cor petits les faut fouëtter, & menacer à fin qu'ils s'ẽ
              donnent garde : les mener quelquesfois au lict dans
              lequel auront piſſé, battre & fouëtter deuant eux
              quelque poupee que lon feindra auoir piſſé au lict, à
              fin qu'ils voyent combien ſont rudement traictez
              ceux qui piſſent au lict : & quand ils ſont grands, les
              reprendre, leur dire vergongne & honte , leur faire
              voir le lict tout baigné : & ſi lon ne peut autrement,
              faire comme les bonnes gens du temps paſſé, met-
              tre coucher dedans le lict quelque image de ſainct,
              à fin qu'ayans reuerence à ceſte image ils ſe con-
              tiennent.
              Pour la guariſon de ce mal honteux , encor
              que ne ſoit noſtre intention de parler des maladies
              des enfans , faut vſer de purgation conuenable telle
              qu'auons cy deſſus deſcry , puis vn mois entier vſer
              
              135
              DES MALADIES DES FEMM.
              du ſuiuant electuaire, qui guarira ce mal en toute aſ-
              ſeurance de quelque occaſion puiſſe il proceder, il
              eſt tel : prenez vne once de mucilage, de la ſemen-
              ce de pſylium extraicte en eau roſe , ou de plantain,
              ou de meurthe : vne once de mucilage, de ſemence
              de coing extraicte de meſme façon : mirabolans ci-
              trins
              , noyaux de dactes, coral rouge chacun à part
              pulueriſé de chacun deux drachmes : (aucuns n'ap-
              prouuent la mucilage de pſylium la tenant comme
              vne drogue dangereuſe , au lieu de laquelle met-
              tent le double de la mucilage de ſemence de coing)
              de ces mucilages & poudre auec quantité ſuffiſan-
              te de ſucre roſat formez vn electuaire : duquel
              prendrez tous les matins demie once trois heures
              auant deſieuner. Aucuns au lieu de c'eſt electuaire
              vſent à l'heure meſme l'eſpace d'vn mois de certai-
              nes pilules, & en ſont guaris: leur compoſition eſt
              telle : prenés trois drachmes des trociſques de ſpo-
              dio , autant de la ſemence d'ozeille , pulueriſez le
              tout ſubtilement & formez quinze pilules auec iuſt
              de coing : deſquelles prendrés trois tous les matins,
              lon faict vne ſorte de vin , lequel beu l'eſpace
              d'vn mois trois fois la ſepmaine arreſte entierement
              le flux d'vrine : la façon en eſt telle , prenés bayes
              de meurthe & os des grains des pommes de grena-
              des de chacun demie once : fleurs de grenades , eſ-
              corces d'icelles , & ſumach de chacun deux drach-
              mes : graines de coings, d'ozeille & de roſes rou-
              ges de chacun vne drachme : been blanc & rouge
              de chacun drachme & demie : coral rouge demie
              drachme : faictes le tout boüillir en ſuffiſante quan-
              tité de vin vermeil aſtringent à la conſomption de la
              tierce partie de vin puis le coulés. Prenés trois onces
              I iiij
              
              136
              LIVRE PREMIER
              de ce vin, auquel meſlez drachme & demie de miro-
              balans citrins
              pulueriſez ſubtilement, baillés le à
              boire au matin quatre heures auant manger : le ſui-
              uant electuaire faict le meſme qui eſt compoſé de
              deux onces de cotignac faict ſans eſpice auec ſucre
              autant de ſucre roſat vieil , deux drachmes de ſpo-
              dium, drachme & demie de coral rouge, vne drach-
              me de mirabolans citrins ſubtilement pulueriſez , le
              tout incorporé auec iuſt de coing : prenés en tous
              les matins auſſi gros qu'vne noix : aucuns mangent
              tous les matins vn mirobolan citrin confict, lequel
              à la verité eſt de grande vertu en ceſt endroict, s'il
              n'oppiloit121 beaucoup:parquoi reſte maintenãt à par-
              ler des effects des remedes exterieurs, comme lini-
              mens, emplaſtres, & epithemes qui ſont de grande
              efficace , tant en ceſtuy qu'en infinis autres accidens
              ſemblables:baignez donc vn linge blanc de lin en la
              compoſition ſuiuante & l'appliqués aux reins voire
              au foye ſi beſoing eſt:ayés eaux de plantain, de roſes
              de morelle, dozeille, de chacune demie hure: quatre
              onces d'eau d'aluyne, trois onces de fort bon vinai-
              gre : meſlez les toutes enſemble & y diſſoudés vne
              once des poudres dont eſt faict le cerat ſandalin:co-
              ral rouge, ſemences de roſe rouge, de plãtain & d'o-
              zeille de chacun partie eſgale: dix grains d'aſpic:
              baillés leur vn boüillon, puis en ceſte decoction re-
              froidie baignés deux ou trois compreſſes de linges,
              leſquelles bien exprimees appliquerés ſur les lieux
              mentionnés, parce que le foye & les reins intempe-
              rés ſont le plus ſouuent la ſource du flux d'vrine in-
              uolontaire. Apres l'epitheme , oindés les reins & le
              foye ſi beſoing eſt de quelque onguent , quel eſt ce-
              lui que deſcrirons incontinent , pulueriſés ſubtile-
              
              137
              DES MALADIES DES FEMM.
              ment coral rouge , ſandal blanc & rouge, roſes rou-
              ges, & ſpodium de chacun vne drachme : meſlés le
              tout enſemble ſur le feu auec huyles roſat , de meur-
              the, & de coing de chacun vne once:iuſt de plantain
              & de ioubarbe de chacun demye once , auec ſuffiſan-
              te quantité de cire faictes onguent mollaſtre: voicy
              vn autre qui eſt ſemblable: huyles roſat & de meur-
              the de chacun ſix drachmes , roſes rouges , bayes de
              meurthe & de ſumach , coral rouge & raſure d'yuoi-
              re de chacun un ſcriptule122: pulueriſez ces choſes & les
              meſlés ſur le feu auec vn peu de cire & les huyles ſuſ-
              dictes faictes onguent: l'on peut auſſi faire vn epithe-
              me
              ſemblable au precedent, qui ſera tel:prenez ſandal
              rouge & ſpodium , de chacun drachme & demie: ro-
              ſes rouges & ſemence de pourpier de chacun demie
              drachme : vn ſcriptule123 de camphre : iuſt de plantain,
              de ioubarbe de chacun demie once:once & demie de
              laict de fẽme qui nourriſt vne fille: pulueriſés les cho-
              ſes que peuuent eſtre pulueriſees:& les meſlez parmy
              les iuſts & laict le plus ſoigneuſement que pourrez:
              faites y tremper vne ou deux compreſſes qu'appli-
              querez ſur les reins : vous y verrez merueille. L'on
              dit qu'vne bonne poignee des ſommités de meurthe
              cuictes en vinaigre, & miſes ſur les reins ſont de ſi grã-
              de vertu que l'on ne ſçauroit imaginer choſe d'auan-
              tage : & qu'elles arreſtent toute ſorte de flux d'vrine.
              Et au cas que les reins fuſſẽt enflambés, les huyles ro-
              ſat , violat & autres choſes ſemblables froides y ſe-
              ront fort vtiles : meſmement vne lame de plomb ac-
              couſtree de la façon qu'auons monſtré cy deuant au
              chapitre du flux de ſperme y ſera de merueilleuſe ver-
              tu & appaiſera la ſoif.
              Outre les epithemes & linimens ſuſdits les mede-
              
              138
              LIVRE PREMIER
              cins approuuent fort quelques emplaſtres , cõme ce-
              ſtuy cy:prenés roſes rouges, fueilles de plãtain, eſcor-
              ce de grenade, fleurs de grenade & ſumach de chacũ
              demie poignee , piſlés ces choſes dãs vn mortier, puis
              adiouſtés deux onces de farine d'orge , faictes les tout
              bouillir enſẽble iuſques à ce qu'il ſoit cuict ſuffiſãmẽt,
              puis adiouſtez ſuffiſante quantité d'huyle de myrtille:
              faictes emplaſtres pour appliquer ſur les reins: vo9 en
              ferés vn de ſemblable vertu , ſi prenés deux dracmes
              de chacun d'acacia, dencens, iuſt de l'herbe dicte bar-
              be de bouc
              , myrrhe, galle & labdane : & en compoſés
              vn emplaſtre auec huile roſat pour eſtendre ſur les
              reins.
              Autre emplaſtre: Prenés iuſt de morelle, de ver-
              ge de paſteur , de ſummités de ronces , de concom-
              bres, de courges, de queuë de ſouris , de ioubarbe, de
              coings, de grenades aſpres, de bourgeon de vignes de
              chacun egale quantité:dans ces iuſts eſpãdés la pou-
              dre faite de quãtité egale de bol armene, maſtich, en-
              cens, acacia , ſang de dragon , ſandal blanc & rouge,
              roſes rouges, gomme arabic , ſpodium , ſumach &
              fleurs de pomme de grenades: faictes le tout bouillir
              enſemble ſur le feu , en adiouſtant autant d'huile ro-
              ſat que ſera neceſſaire & de cire , pour acquerir con-
              ſiſtence d'onguent. Il ſera bon à ceux qui ont le flux
              d'vrine pour vne trop grãde chaleur de reins: à quoy
              auſſi ſera non moins vtile le ſequent. Ayez huyles
              roſat , violat & de mandragore : iuſts de ioubarbe, &
              de vmbicilicus veneris, eau roſe & vinaigre blanc de
              chacun trois onces incorporez toutes ces choſes en-
              ſemble , mettés les ſur le feu : & comme elles ſeront
              chaudes , meſlés vne liure de farine d'orge, trois on-
              ces de roſes ſeches, deux onces de bayes de meurthe:
              
              139
              DES MALADIES DES FEMM.
              des trois ſandauls ſubtilement pulueriſez de chacun
              vne once, faites comme vn emplaſtre ſur les reins:
              outre cela à ceux qui ſont malades par quelques ex-
              cés de chaleur, les clyſteres ſont fort ſinguliers faicts
              de laict clair, quelques vns des iuſts cy deuant men-
              tionnez, auec vn peu d'huyles violat & roſat meſlez
              enſemble; Il ny a rien de meilleur que conuertir la teſte d'vn
              lieure en poudre la meſler auec corail , & en boire vne cueilleree
              auec du vin blanc en ſe leuant & couchant.
              Aucunesfois le flux d'vrine vient d'vne trop grã-
              de dureté & conſtipation de ventre, à raiſon que l'in-
              teſtin droict plein d'vne matiere fecale dure compri-
              me la veſſie laquelle eſt appuyee aux hommes ſur le-
              dict inteſtin droict: pareillement les femmes groſſes
              quand elles approchent le terme d'accoucher , ne
              peuuent quelquesfois retenir leur vrine , parce que
              l'a marry plein du petit , comprime la veſſie ſur la-
              quelle il eſt appuyé, & par ceſte compreſſion la con-
              trainct à vriner: En ceſte part ne faut autres remedes
              ſinõ à la durté de vẽtre le laſcher, & à la femme groſ-
              ſe atendre le temps de l'accouchement.
              Voicy des remedes qui ſont ſinguliers indiffe-
              remment en toute ſorte de flux d'vrine : premiere-
              ment l'on a cogneu par lõgue experiẽce que la chair
              de heriſſon terreſtre ſechée au four & redigée en
              poudre a vne vertu propre & occulte de retenir l'v-
              rine, ſi on en prend drachme & demie à la fois auec
              vn peu de vin vermeil couuert. Autres afferment
              que les reins de lieure cuits & aſſaiſõnez auec aneth,
              ſemence d'ache & perſil, font le ſemblable pour vne
              vertu qui eſt cachee en eux : combien que la qualité
              manifeſte des ſimples , auec leſquels eſt aſſaiſonnee
              ceſte chair demonſtre effects cõtraires, & pluſtoſt de
              
              140
              LIVRE PREMIER
              prouoquer l'vrine que l'arreſter : meſme que nous
              voyons par experience les reins du lieure eſtre ſin-
              guliers pour nettoyer la grauelle des reins & de la
              veſſie & faire piſſer. Aucuns baillent à boire vne
              dracme de poudre de gobelet de glãd & de corne de
              cerf bruſlee auec vin vermeil aſtringent : qui eſt vn
              remede merueilleux en toute eſpece de flux d'vrine:
              les autres eſcorchent les ſouris, & les font roſtir au four & mã-
              ger au malade: ceſt vne recepte veritable.
              Autres font ſe-
              cher au four creſte de coq, & font boire une drach-
              me de ceſte poudre auec vin vermeil bien couuert à
              celuy qui ne peut retenir ſon vrine : l'vſage continu
              de ceſte poudre par quelques matinees en peu de
              temps deliure de ce faſcheux accident : L'on faict
              auſſi ſecher vne anguille de meſme façon que la cre-
              ſte de coq, & de ceſte poudre l'on vſe auec vin ver-
              meil aſtringent au ſoir quand l'on va au lict:l'on tiẽt
              pour certain que dans quatre iours ce remede prof-
              fite:pluſieurs font ſecher quelque veſſie de cheure,
              de bœuf ou de vache, & baillẽt à boire de ceſte pou-
              dre aux petits enfans, le poix de deux drachmes pour
              vne fois auec eau & vinaigre meſlez enſemble:& af-
              fermẽt qu'en peu de iours ce remede guariſt du tout
              Le meſme ſuccez aduient d'vne demie drachme de
              la poudre de noix de galle beüe auec vn odorife-
              rant. Autant en faict le goſier de poulle, deſeché &
              mis en poudre beu à la quantité de demie once auec
              vin: Lon couppe tout le goſier à vn coq viel on le
              faict ſecher au four, & reduit on en poudre , laquelle
              priſe auec eau tiede arreſte miraculeuſemẽt l'vrine:
              l'on faict auſſi ſecher les teſticules d'vn liure, on les
              pulueriſe, & de ceſte poudre l'on boit auec vin odo-
              riferãt, en peu de temps l'on eſt deliuré : Reduiſés en
              
              141
              DES MALADIES DES FEMM.
              poudre egale partie de calament, & de myrrhe, beu-
              uez en auec eau auant ſoupper:vous y ſentirez grãd
              allegement : Aucuns couppent la lãgue à trois oyes,
              les font cuire, puis cuites les baillent à manger vne
              par iour , au troiſieſme iour ſentent manifeſtement
              l'vrine eſtre du tout arreſtee:Pluſieurs fõt cuire veſ-
              ſie de taureau ou de pourceau en vinaigre : la baillẽt
              à manger auec heureuſe yſſue à celuy qui ne peut re-
              tenir ſon vrine.

              Puanteur d'haleine. Chap. XXXVII.

              LA puanteur d'haleine, ſoit quelle prouienne de
              la bouche, ou du nez, ou de l'eſtomach, donne
              occaſion ſouuentesfois d'exciter diuorce & ſepara-
              tion entre le mary & la femme , comme meſme les
              loix diuines le permettent. Parquoy à fin d'euiter
              l'inconuenient & deshõneur qui en pourroit enſuy-
              uir ne ſera hors de propos en ce paſſage de diſcourir
              briefuement les cauſes, ſignes & curation de ce mal:
              Donc la puanteur d'haleine en general prouient ou,
              de quelque viande puante mangee comme d'ail, oi-
              gnon, ciboules:ce qui peut eſtre facilement corrigé:
              ou de la perſonne & habitude de tout le corps, qui
              ne peut parauanture eſtre oſtee, ſinon auec grãd ſoin
              & diligence du Medecin:ains pour en parler en par-
              ticulier, l'haleine puante vient ou de la bouche , ou
              du nez, ou de l'eſtomach puant.
              Le nez eſt puant, ou à raiſon des fumees & vapeurs
              puantes qui s'eſleuent de la matiere croupie & cor-
              rompue dans l'eſtomach:ou pour quelque vice par-
              ticulier du nez, ou parties voiſines d'iceluy, comme
              s'il a quelque humeur deſcendu du cerueau retenu
              & corrompu en la racine du nez, ou quelque tumeur
              ou vlcere és narines , à ſçauoir vn polypus, vne oze-
              ne
              , vn chancre.
              
              142
              LIVRE PREMIER
              La bouche eſt puante pour pluſieurs occaſions
              la premiere eſt la corruption & corroſion de la gen-
              ciue : la ſeconde, la pourriture de quelque dent ga-
              ſtee , à la cauité de laquelle ſont encloſes pluſieurs
              humiditez puantes : la tierce , quelque intemperie
              chaude de la chair & membrane qui compoſe & in-
              ueſtiſt la bouche, laquelle altere les humiditez d'i-
              celle, parce qu'eſt pleine de grande humidité, eſtant
              la ſource de la ſaliue:la quatrieſme, l'humeur pitui-
              teux pourry dans l'eſtomach , ou quelque humeur
              bilieux retenu en la bouche d'iceluy: la cinquieſme,
              vn vlcere és poulmons ainſi que nous voyons és
              phtiſiques & pulmoniques:la ſixieſme, quelque vl-
              cere en la bouche de l'eſtomach , ou dans la bouche
              meſme, principalement quand ſont vlceres puantes
              & ſordides: La ſeptieſme de la grande abondance de chair &
              varieté des viandes, que pluſieurs mangent goulumẽt ſans pain,
              ce qui leur cauſe vne puante vapeur en la bouche.
              Les ſignes du mal ſont aſſez manifeſtes: les ſignes
              des cauſes ſont tels. Si la puanteur du nez vient de
              l'eſtomach, la puanteur eſt moindre apres le paſt,
              meſmement lors la puanteur ſe ſent meſlee auec l'o-
              deur de la viande : qui plus eſt , ſi eſtant à ieun vous
              eſtouppez tellement les narines , que l'haleine ſorte
              par la bouche vous ſentirez facilement la puanteur
              ſortir auec vehemence par la bouche. Si la puanteur
              du nez procede de la part de quelque matiere deſcẽ-
              due du cerueau, retenue & corrompue à l'entour du
              colatoire & racine du nez , & parties voiſines que
              nous voyons à ceux qui ont le nez camus, ainſi vous
              ſentirez ceſte puanteur autant auant qu'apres le paſt
              & ſi vous eſtouppez les narines, il ne ſortira aucune
              puanteur de la bouche , encores qu'elle ſoit pleine
              
              143
              DES MALADIES DES FEMM.
              d'eau. Si de la part de quelque tumeur ou vlcere
              puãt & ſordide, comme d'vn polypus, d'vne ozene,
              ou d'vn chancre vous le cognoiſtrez à l'œil.
              Si la puanteur d'haleine vient de la corruption ou
              eroſion de la genciue, ou de quelque dẽt: vous le co-
              gnoiſtrez facilemẽt à l'œil: & ſi touchez auec la pul-
              pe du doigt la genciue ou la dẽt , puis portés le doigt
              au nez , vous ſentirez la puanteur : meſme ſi vous
              touchez la dent ou genciue corrompue ou rongee
              auec vn poinſſon, ou vne paille, vous ſentirez dou-
              leur à la dent & genciue, & ſi en ferez ſortir du ſang.
              Si d'vne intemperie chaude de la chair & membrane
              de la bouche , vous ſerez alteré & ſentirez chaleur
              dans la bouche. Si d'vne intemperie froide de ladite
              bouche , vous ſentirez la bouche fort froide & hu-
              mide. Si d'vne ulcere de poulmons , les ſignes de la
              phthiſe & de maigreur ſont apparens. Si d'vne em-
              pyeme, les crachats ſeront eſpois124, viſqueux , blancs,
              & purulens. Si de l'eſtomach auquel l'humeur
              contenu ſoit chaud , la puanteur ne ſera ſi grande
              apres le paſt: outre ce elle repreſẽtera vn gouſt aigu,
              bruſlé & enuoiera des roucts fumeux. Si l'humeur
              eſt froid,la puãteur n'en ſera diminuee apres le paſt,
              & ſera accompagnee auec des roucts aigres. Si du
              cerueau , la puanteur ſe ſentira encores que fermiez
              la bouche.
              Quoy qu'en ſoit , toute puanteur d'haleine de
              quelque cauſe quelle vienne, ne preſage rien de bon
              à raiſon qu'elle denote quelque pourriture dans le
              corps : celle des phtiſiques eſt la plus pernicieuſe:
              celle qui vient des poulmõs mal diſpoſez, ne ſe gua-
              riſt facilement : ceux qui ſont lubriques & exceſſifs
              apres les femmes, rendent le plus ſouuẽt vne haleine
              
              144
              LIVRE PREMIER
              puante, mais telle puanteur ſe corrige facilement:les
              boſſus ont l'haleine puante , à raiſon que l'air qu'ils
              inſpirent eſt par trop long temps retenu dedans leur
              poictrine courbe , ains ſe corrompt facilement , &
              telle puanteur eſt du tout incurable.
              Pour la curation de celles qui ſe peuuent guarir.
              Quand elle vient de la corruption & pourriture de
              quelque dent, ou des genciues, ou de la mollificatiõ
              des genciues, ou de la chair qui eſt entre & à l'entour
              des dents, ſi le corps eſt plein de ſang, faut ouurir la
              vene cephalique du coſté malade, puis appliquer v-
              ne ventouſe au col & ſur les eſpaules, à la charge que
              les forces & aage s'y accordent:purger le corps auec
              myrobalans citrins , & tamarinds , ou auec caſſe &
              rhubarbe : en fin frotter les genciues auec quelque
              drappeau rudaſtre , pour les vlcerer & faire ſortir
              bonne quantité de ſang à fin de les alleger:puis lauer
              la bouche d'vne decoctiõ faite de balauſte, gobelets
              de glãds, roſes rouges , noix de cyprés,alun bruſlé de
              chacun vne drachme:ſtaphiſagre demie drachme: le
              tout cuit en eau. Et au cas que la matiere fut phle-
              gmatique
              , faudroit purger le corps auec pilules co-
              chies
              , ou auec les drogues dont elles ſont compo-
              ſees: ou bien prenez ſix drachmes de hyere , demie
              drachme de colocynthe preparee comme auons dict
              cy deuant & reduite en trociſques que l'on appelle
              alãdaal, demi ſcriptule125 de bdellium ou d'ammoniac
              faites vne paſte , de laquelle baillez deux drachmes,
              plus ou moins , ſelon la diſpoſition du malade , &
              l'operation d'icelle : apres lauez la bouche de ce la-
              uemẽt, fait de roſes rouges, noix de cypres & de gal-
              le
              , alun bruſlé de chacũ vne drachme, le tout bouil-
              ly en eau & vinaigre ſuffiſant, adiouſtant vne quarte
              partie
              
              145
              DES MALADIES DES FEMM.
              partie de miel : puis eſpandez ſur la dent de ceſte
              poudre: prenez alun de glace bruſlé , balauſtes,
              alun de plume , bayes de myrte de chacun drach-
              me & demie , corne de cerf vne drachme , pulue-
              riſez ſubtilement & appliquez de ceſte poudre
              ſur la dent : meſlez la auec iuſt ou decoction
              de bayes de meurthe, & en faictes liniment.
              Si la puanteur de bouche vient de la pourri-
              ture ou corroſion de quelque dent qui ſoit gaſtee,
              faittes la arracher : mais ſi elle n'eſt du tout gaſtee,
              vous deuez limer la partie gaſtee, & tenir nette la
              bonne, & vous lauer la bouche tous les iours au diſ-
              né & ſouppé: puis bouillir pirethre & ſtaphiſagre en
              vinaigre, s'en lauer la bouche , ou ſe gargarizer auec
              miel ſquillitique: ie ſuis toutesfois d'aduis que l'õ ſe
              frotte les dents & genciues auec choſes aromatiques
              chaudes , an cas que l'occaſion de ceſte puanteur
              de bouche prouint de froidure, quelles ſont la ga-
              langue
              ſauuage & domeſtique , cloux de girofles,
              ſpique nard : mais ſi elle prouenoit de chaleur , a-
              uec choſes aromatiques froides , quelles ſont l'eau
              roſe, les roſes , les ſandaux , le camphre : le lini-
              ment auſſi d'huile roſat y eſt bon : tenez cepen-
              dant la cauité de la dent nette des reliquats de vian-
              des: & mettez dedans ceſte cauité vn morceau de
              galangue , vn peu de myrrhe , ou d'encens, ou vn
              grain de poiure , ou vn clou de girofle , ou vn peu de
              miel cuit auec alun bruſlé & choſes ſemblables:vous
              deuez auſſi lauer la bouche auec vin de ſauge ou vin
              tout ſeul.
              Mais , ſi la puanteur procede d'vne mauuaiſe
              diſpoſition de la chair de la bouche ou du nez , ou
              K
              
              146
              LIVRE PREMIER
              de quelque membre circonuoiſin , & que l'in-
              temperie ſoit chaude : comme il peut aduenir, vous
              ſentirez par fois au cerueau vne mordication , vne
              ponction , & chaleur au toucher , auec cela vne
              grande alteration : lors ſans aucune dilation faut
              ouurir la vene cephalique , & purger le cerueau
              auec pilules aurees & ſemblables : & ſi faudra la-
              uer la bouche auec eau roſe , de plantain , de ver-
              ge depaſteur & autres ſemblables: & ſi auez doub-
              te qu'elle vienne du cerueau ou du nez , faictes vn
              parfum de mauues ou de laictues: vne ſuffumiga-
              tion
              odorante de roſes, violes, fleurs de nenuphar,
              de ſaule , ſandaux , & ſemblables : leſquelles cho-
              ſes ſe pourront faire en la decoction ſuſdicte , la-
              quelle ſe deura tirer par le nez au cerueau & par-
              ties circonuoiſines : parce que auec tels parfums &
              odoremens, l'indiſpoſition deſdites parties ſe pourra
              corriger.
              Et ſi le cerueau ou les parties voyſines ſont in-
              diſpoſees d'vne intemperie froide accompaignee
              d'humeur:purgez le cerueau à la façon qu'auõs dict
              au commencement, auec pilules cochies, ou pilules
              faictes de hyere , bdellium , & pulpe de colocynthe:
              puis vſez d'oxymel ſquillitia : lauez encor la bou-
              che auec decoction de la racine d'ireos126, de ſouchet,
              de geneure127, de marjolaine , de baſilic , de roſmarin,
              d'origan , de calamenth , & autres ſemblables :
              quelquesfois receuez en la fumee , & quelques-
              fois tirez en par le nez , qui ſera le meilleur &
              le plus conuenable de tous : Quant au regime de
              vie, gardez vous de poiſſon, de fruict, de febues, poix,
              legumes & autres telles choſes qui ſont de difficile
              
              147
              DES MALADIES DES FEMM.
              digeſtion, & ſe corrompent legerement: finalement
              purgez l'humeur froid & corigez la mauuaiſe diſpo-
              ſition.
              Si la puanteur d'haleine prend ſa ſource de quel-
              que humeur contenu dans l'eſtomach que ſoit cor-
              rompu , meſmement que ſoit choleriq & bilieux,
              ainſi que pourrez cõiecturer par l'alteration & ſoif,
              par la ſeichereſſe, & amertume de bouche, par la puã-
              teur grande auant le paſt : digerez ceſt humeur auec
              le ſyrop aceteux : & l'oxyſachara auſquels meſle-
              rez ſyrop d'abſinte , lequel n'eſt ſeulement con-
              uenable à l'humeur froid , mais auſſi ayde beaucoup
              au chaud : puis purgez l'humeur pourry de l'eſto-
              mach auec pilules d'aloës , ou auec celles de ruffi ,
              & auec mirabolans citrins : iceluy purgé , vſez des
              electuaires triaſandali & de la roſette nouuelle, par-
              ce qu'ils temperent & rafreſchiſſent l'intemperie
              chaude : outre cela ſont fort odoriferans & alle-
              gent par ce moyen le mauuais odeur : Quant aux
              viandes , les peſches , les melons , les peſches ſei-
              ches , les coings , la laictue mangee auec le vinaigre,
              les viandes faictes d'orge & d'auoine , ſont fort
              proffitables : mais l'on ſe doit garder de poiſſon ,
              de laict & laictages , de chair ſalee, de ciboules, por-
              reaux128, & d'aulx : Les choſes aigres aydent aucunes-
              fois.
              Si voyez que l'humeur contenu dans l'eſtomach
              ſoit froid, digerez le auec le ſyrop de menthe , que
              pourrez diſpenſer de ceſte façon : Prenez iuſts de
              coing , de grenades aigres , douces , de menthe ,
              de chacun vne liure : miel & ſuccre fin de chacun
              demie liure : faictes le tout cuire en conſiſtence de
              ſyrop : qui ſera fort ſingulier pour eſchauffer l'e-
              K ij
              
              148
              LIVRE PREMIER
              ſtomach froid , arreſter le vomiſſement , reprimer
              le hoquet , & corriger la mauuaiſe qualité de l'e-
              ſtomach, & ſi voulez qu'il face meilleure operation
              à l'eſtomach , meſlez y vne tierce partie d'oxymel
              ſquillitic:puis prenez des pilules ſtomachales, quel-
              les ſont , ante cibum129, communes , elephangines,
              aſſaieret : àpres cela vſez des tablettes d'aromati-
              cum roſatum
              , de diambra, diagalanga , pliriarco-
              ticon
              , diamoſchon dulce & autres ſemblables : le
              gingembre confict y eſt encores fort bon : quant au
              regime de vie , vſez de viandes roſties, comme de
              poulets, de cheureau , veau, mouton, perdrix & au-
              tres ſemblables qui ne ſe corrompent facilement,
              leſquelles ſeront appreſtees auec eſpices odorife-
              rantes , vſez auſſi de viandes fricaſſees dans la poëſle
              à la mode de France : voſtre bruuage ne ſoit d'eau,
              mais de quelque vin genereux & odoriferant en ſuf-
              fiſance : n'vſez de fruicts ny d'herbes aucunes , ne
              mangez ny beuuez ſuperfluement : lauez la bou-
              che auec choſes odoriſerantes& frottez les gen-
              ciues & dents auec eſcorce d'arbre amere , comme
              de tamariſc130, geneſure 131, geneſt, eſcorce de pommes
              de grenades , fueilles d'oliuier & eſcorce de fraiſ-
              ne , parce que elles ſont bonnes à deſeicher , & fai-
              re cracher les ſuperfluitez & humiditez retenues
              dans la bouche & eſtomach, & ſi elles font bon ap-
              petit: ne ſera auſſi hors de propos en tel accident
              manger raues , poiſſon ſalé , mouſtarde & pourreau132
              auec miel, & boire du vin : puis prouoquer le vo-
              miſſement deux fois la ſepmaine : parce que la ma-
              tiere contenue dans l'eſtomach ne ſe peut plus prõ-
              ptement ny plus legierement euacuer par voye au-
              cune que par le vomiſſement : apres tout cela bail-
              
              149
              DES MALADIES DES FEMM.
              lez ſyrop d'abſynte , auquel ayez faict infuſer quel-
              que peu d'aloë & d'agaric, parce que l'aloë auec ce
              qu'il purge doucement l'eſtomach , encor fait il
              bonne odeur & preſerue de putrefaction : l'on peut
              auſſi bailler le medicament cy apres mentionné, qui
              purge l'eſtomach & rend l'haleine douce & ſua-
              ue : prenez canelle choiſie & groſſe, guil de cheſne,
              ſel gemme , cardamome, ſpique nard de chacun vne
              dracmes & ſix drachmes d'aloës:formez pilules auec
              iuſt de menthe, deſquelles baillerez deux ou trois
              drachmes:puis vſerez d'vn myrabolan confict prin-
              cipalement belliric , parce qu'il purge le phlegme
              & fortifie l'eſtomach : les myrobolans kebules
              ſont ſemblablement bons , comme auſſi le carda-
              mome , les cloux de girofles , & le maſtich, deſquels
              meſlez enſemble l'on peut compoſer vn tel medi-
              cament.
              Prenez lignum aloes133, cloux de girofles , noix
              muſcades , & maſtich de chacun deux drachmes :
              pulueriſez les & les enfermez dedans vn linge de
              lin : faictes les bouillir à petit feu en vin odorife-
              rant & eau roſe de chacun deux liures & demie
              iuſques à la conſomption de la moityé , puis coulez
              les, & tenez en dedans voſtre bouche ſoir & ma-
              tin deux cueillerees d'argent, les y mettant de peu à
              peu.
              Mais ſi la puanteur de bouche prouient de
              quelque vlcere des poulmons ou des parties pecto-
              rales , il y aura toux , les crachemens ſont purulens ,
              auec fieure hectique, & maigreur exceſſiue de tout
              le corps, le crachat ſera puant & l'haleine pareille-
              ment. La guariſon de telle puanteur eſt ſemblable
              à celle des phtiſiques : outre laquelle faut vſer de
              K iij
              
              150
              LIVRE PREMIER
              lauemens & gargariſmes faicts de choſes aromati-
              ques froides , & ſe ſeruir des remedes locaux qui
              ſont fort ſinguliers & de grande vertu quand il y a
              quelque humeur chaud corrompu dedans l'eſto-
              mach.
              Si la puanteur d'haleine procede d'vn humeur
              phlegmatique
              pourry en la concauité de la poictri-
              ne , faut vſer de choſes qui ayent vertu d'inciſer &
              penetrer , quel eſt le iulep faict d'eau de capilli ven.
              & d'eau diſtillee de racine de fenouil & de perſil, &
              d'hyſſope auec ſuccre : le ſyrop d'hyſſope & oxymel
              ſquillitic, ſemblablemẽt s'il n'y a point de fieure, ces
              pilules ſont auſſi fort proffitables.
              Prenez chair de paſſereau gras cuict , & ſuccre
              penidial
              de chacun vne once : macis & ſpique nard
              de chacun deux dracmes : autant de conſerue d'i-
              reos134 ou de campane que tout le reſte poiſe: faictes
              pilules & les tenez ſoubs la langue: parce que la ra-
              cine de lys celeſte , qui eſt appellee iris ou celle de
              campane , inciſe , attenue & faict cracher les ſuper-
              fluitez de la poictrine par ſou acrimonie & mor-
              dacité , & ſi elle rend l'haleine bonne , & douce &
              ſuaue.
              Si la puanteur d'haleine vient de quelque hu-
              meur
              retenu dans le colatoire du nez, ainſi que nous
              voyons à ceux qui ont le nez camus:digerez la ma-
              tiere auec le ſyrop de ſtechas, ou auec l'oximel ſquil-
              litic
              dans lequel ayent bouillies mariolaine & hyſſo-
              pe:purgez le cerueau auec hyere lagodion, ou auec
              pilules des cinq eſpeces de myrabolans autrement
              dictes ſine quibus135, ou cochies, ou fœtides: detrẽpez
              & piſlés ſeneué parmy du vin & vous en gargariſés:
              ou vſés du remede que s'enſuit , prenés ſeneué , ſta-
              
              151
              DES MALADIES DES FEMM.
              phiſagre, & rue de chacun vne once : deux drachmes
              de pirethre, pulueriſés les , & les faictes bouillir en
              vin & eau & vous en gargariſez : ſera bon ſe faire e-
              ſternuer auec la poudre d'euforbe & de cõdiſi & maſ-
              cher gingembre: ſemblablement attirer par le nez
              iuſts de marjolaine, des fueilles de laurier & de lyer-
              re:à quoy auſſi ſeruira beaucoup la ſemẽce de nigel-
              la romana
              & le pirethre pulueriſee & detrẽpee auec
              vin & attiree par le nez:tout cela doit eſtre fait auant
              le paſt.
              En fin ſi la puanteur d'haleine prouient de quel-
              que vlcere de bouche, ou des gẽciues: ou pour quel-
              que eroſiõ & defloratiõ d'icelles, vous deuez vſer de
              gargariſmes faits de la decoctiõ des fueilles d'oliuier
              en vin auec miel.
              Mais me ſemble que ne ſera hors de propos de
              mettre en auant quelques remedes proffitables à la
              puanteur de bouche de quelque cauſe puiſſe venir:
              tels pourrõt eſtre, la racine de ſanemõde, le ſouchet,
              l'encẽs, le lignum aloes136, la groſſe canelle, leſcorce de
              cedre , la ſemence de daucus , les cloux de girofles ,
              la noix muſcade, le maſtich , le cardamome , l'agnus
              caſtus
              , le ſpique nard , le ſquenanthe, les fueilles de
              laurier , l'eſcorce & fueilles de cedre, & d'orenges:
              les roſes, les ſandaux , le camphre , les fleurs de ne-
              nuphar
              , le codignac , la tormentille & choſes ſem-
              blables , mais ſur tous autres aidez vous de ce medi-
              cament qui faict l'halaine plaiſante & confort les
              genciues.
              Prenez ſandal blanc , roſes rouges de chacun
              cinq drachmes : ſandal rouge , eſcorce de cedre,
              ſquenanth ſec, gallia moſcata de chacun trois drach-
              mes: cardamome, cubebes, macis , cloux de girofles,
              K iiij
              
              152
              LIVRE PREMIER
              maſtich,lignum aloës137 de chacun deux dracmes:fai-
              ctes poudre , & d'icelle frottez vos dens , ou ſi vou-
              lés , deſtrempés les auec vin odoriferant , ou auec
              eau roſe.
              Quant la puanteur de bouche vient de quelques
              viandes mangees qui ſoyent puantes comme aulx,
              ongnons, porreaux138, eſt bon lauer la bouche de vinai-
              gre ſquillitique, maſcher fueilles de rue & de ronce,
              ſouchet , zedoare , fenouil , anis, cumin & choſes
              ſemblables.


              Fin dv premier livre.
              
              153
              Vignette

              SECOND
              LIVRE DES
              MALADIES DES
              FEMMES, ET DE
              LEVRS REMEDES.

              Le proiect de ce que ſera deſcry en ce liure ſecond.
              Chapitre Premier.

              NOvs auons diſcouru cy deuant
              le plus ſuccintement que nous a
              eſté poſſible, des maladies des
              vierges, & les accidens qui non
              ſeulement ſont communs, & ad-
              uiennent indifferemment aux
              nouueaux mariés tant mary que
              femme, qui deſirẽt auoir enfans:
              mais auſſi à chacun d'eux en particulier pour quel-
              que defaut ou imperfection de nature qui les con-
              trainct le plus ſouuent ſe ſeparer & diſſoudre leur
              mariage:meſmement ſe remarier ailleurs:nous auõs
              auſſi fait mention de pluſieurs autres infirmités &
              indiſpoſitions, deſquelles aucunes ſont propres au
              
              154
              LIVRE SECOND
              mary ſeul, les autres à la femme. Maintenant ſuiuant
              l'ordre cy deuant propoſé , nous parlerons en ce li-
              ure ſecond , quelles ſont les occaſions & empeſche-
              mens en ceux, qui de long temps mariés n'ont en-
              cores faict proffiter le talent de mariage , ains ſont
              demeurés ſteriles & ſans lignée : vray eſt qu'auons
              deſia traicté de ceſte matiere quelque peu, & recité
              quelque remede de tels empeſchemens au liure pre-
              cedent , leſquels ſi voulons conferer auec ceux que
              deduirons en ce ſecond , nous pourrons auec toute
              aſſeurance oſter toutes occaſions de ſterilité : & par
              ce moyen rendre heureux & plaiſant le mariage de
              ceux qui par defaut de lignée ſe deſplaiſẽt & abhor-
              rent entierement la compagnie l'vn de l'autre : Sui-
              uant donc noſtre intention, nous parlerons en ce li-
              ure de la ſterilité venant tant de la part du mary que
              de ſa femme: de ſes eſpeces & differences:de ſes cau-
              ſes qui ſont quaſi infinies:des ſignes & remedes d'v-
              ne chacune cauſe : ce que nous eſperons eſtre non
              ſeulement plaiſant à lire, mais grandement proffita-
              ble à ceux qui par la generation de leur ſemblable
              au lien de mariage , deſirent rendre leur nom im-
              mortel.

              Les eſpeces, differences & cauſes de ſterilité.
              Chap. II.

              STerilité en general eſt vn empeſchement de la
              generation & procreation de ſon ſemblable, pro-
              uenant tant de la part de l'homme que de la femme:
              encores qu'à proprement parler , ſterilité ſoit en la
              femme vn defaut de conceuoir & ne pouuoir deue-
              nir groſſe au temps & aage qu'elle deuroit conce-
              uoir : Si donc le mary & la femme n'ont aucunemẽt
              
              155
              DES MALADIES DES FEMM.
              eſté moleſtés de pas vn des accidens, deſquels auons
              traicté au premier liure: ou ſi moleſtés de quelques
              vns d'iceux en ont eſté entierement guaris , faut te-
              nir pour certain que ſi la femme apres auoir eſté lõg
              eſpace de temps mariée ne conçoit & deuiẽt groſſe,
              qu'elle à quelque indiſpoſitiõ en ſoy , autre que cel-
              les qu'auons cy deuãt mentionnees, qui eſt cauſe de
              ſa ſterilité. Or telle indiſpoſition lui eſt naturelle,
              ou par accident : i'appelle indiſpoſition naturelle,
              celle qu'on apporte du ventre de la mere qui eſt cõ-
              me hereditaire , & laquelle ſans grande peine & ay-
              de du Medecin ne peut eſtre corrigée ni oſtée: parce
              que le corps ne peut changer ſon naturel ſans fati-
              gues incroyables, outre que comme dit le Poëte
              Horace
              Naturam furca expellas, tamen vſque recurret?139
              Chaſſez nature de voſtre corps auec telle force &
              violence qu'il vous plaira,nonobſtant elle ne laiſſe-
              ra de retourner à ſes premieres erres: Pour ce regard
              eſt beſoin pour corriger telle indiſpoſition naturel-
              le, vſer des remedes les plus ſinguliers que lon pour-
              ra choiſir & les iterer ſouuent : encores que parauã-
              ture n'en ayés bonne yſſue, & les experimentiés inu-
              tiles, tãt pour l'obſtination & reſiſtence du mal na-
              turel, qu'auſſi le plus ſouuent la Damoiſelle eſt re-
              fractaire au conſeil du Medecin , & ne veut endurer
              en ſoy l'entiere operation des medicamens tels que
              ſon mal le requiert. Pour ceſte cauſe le ſage & bien
              aduiſé Medecin quand il cognoiſtra l'obſtination
              du mal naturel & l'inobedience de la malade, à l'en-
              droit de laquelle les plus ſinguliers & ſecrets reme-
              des qu'il a peu choiſir n'õt eu vertu ny puiſſance au-
              cune, doit ſonner la retraite & prendre honneſte &
              
              156
              LIVRE SECOND
              excuſable cõgé, & ne point infamer les remedes qui
              ont eſté autresfois proffitables à vne infinité de per-
              ſonnes: par ce moyen euitera la calomnie des hom-
              mes , & entretiendra auec honneur & loüange ſa
              bonne reputation.
              L'indiſpoſition qui eſt acquiſe par accidẽt ſe peut
              plus facilement oſter, d'autant qu'elle procede, ou
              de la part de l'homme, ou de la femme:ou de la faute
              commiſe par l'vn d'eux à l'heure du combat vene-
              rien:ou bien incontinent apres le combat venerien:
              ou de quelque cauſe qui eſt commune, tant à l'vn
              qu'à l'autre.
              Quand la ſterilité vient de la part de l'homme,
              ſont pluſieurs occaſions : la premiere eſt de la part
              tant du temperament & habitude de tout le corps
              que de l'aage de l'homme, comme, ſi l'homme eſt de
              ſon temperament ſemblable à celuy de la femme : à
              ſçauoir ſi l'homme de temperament froid & du tout
              feminin eſt conioinct auec vne femme de meſme
              naturel: ou ſi l'homme de temperament chaud eſt
              marié auec vne femme de meſme temperamẽt:d'au-
              tant que pour auoir lignée faut que les deux parties
              ſoyent ou de temperé & mediocre , ou de contraire
              temperament: aſcauoir que l'hõme froid ſoit ioinct
              auec vne femme chaude: & l'homme chaud auec v-
              ne femme froide: ou, que tous deux ſoyent tempe-
              rés : car des temperamens contraires ioincts enſem-
              ble, ſe faict vne mediocrité : Des temperés naiſt le
              temperé: L'homme trop gras ſoit de corps ou de
              ventre, ne peut accomoder ſon membre à celuy
              de la femme: outre ce il a peu de ſang , à cauſe qu'il
              eſt la pluſpart conuerty en graiſſe : parce peu de ſe-
              mence, ains fort peu cupide des choſes veneriennes:
              
              157
              DES MALADIES DES FEMM.
              pareillement l'homme plus ieune que douze ans , &
              plus vieil que ſoixante , ne peut engendrer pour la
              plus grand part, ie dis pour la plus grand part , parce
              qu'Ariſtote en ſes polit. liure 7.chapitre ſezieſme, e-
              ſtime que l'homme peut engendrer iuſques à ſoixã-
              te & dix ans : & la femme conceuoir iuſques à cin-
              quante: ſemblablement on a veu des hommes qui à
              ſeptante cinq ans & plus tard, ont eu des enfans ſans
              aucun ſoupçon qu'ils leur fuſſent attribués : Et de
              fait, il y a des hommes plus verds & vigoureux à ſep-
              tante cinq , que pluſieurs autres à cinquante ans:
              d'autant que la force de l'homme ne depend de l'aa-
              ge : ny la foibleſſe doit eſtre limitée des années paſ-
              ſées: mais toutes les deux doiuent eſtre meſurées ſe-
              lon la complexion & habitude bonne ou mauuaiſe,
              tant naturelle que acquiſe du corps: conſideré que
              pluſieurs ſont vieils auant l'aage , à raiſon de l'vſage
              du corps qui aduient principalement du trauail de
              l'eſprit, faſcheries & grands manimens, auec vne oy-
              ſiueté ou labeur & trauail exceſſif, tellement que la
              force de l'homme touchant la generation ne peut e-
              ſtre iuſtement limitée à l'aage , d'autant que l'hom-
              me pour vieil qu'il ſoit, peut engẽdrer, pourueu qu'il
              ſoit verd & vigoureux, non vſé de maladie , de faſ-
              cheries, & trauail de corps:auſſi le commun prouer-
              be tient , que l'homme peut engendrer , tant qu'il
              peut leuer de terre vn quarton de ſon.
              La ſeconde occaſion qui rend l'homme ſterile:
              quãd quelque partie noble, ou autre qui luy ſert, eſt
              offenſée : ce que l'on peut cognoiſtre facilement en
              ceux qui ſont malades du cerueau, ou du cœur , ou
              du foye, ou des reins, ou de la ratte , ou de l'eſto-
              mach, ſoit par intemperie, obſtruction, ou autre vice
              
              158
              LIVRE SECOND
              caché: à ſçauoir ſi la teſte ſent quelque douleur ou
              autre imbecillité. Si le foye, ou la ratte eſt ſcyrrheu-
              ſe
              , ſi les poulmons debilités, ſi l'eſtomach vomiſt aſ-
              ſiduëment: ſur tout ſi le corps eſt bouffy, ou hydro-
              pique
              , ou icterique, ou tabide, ou phthiſique , ou af-
              fligé d'vne fieure lente: parce que les parties nobles
              ſont la ſource de la matiere ſpermatique , leſquelles
              offenſées ne pourroient engendrer , fournir & en-
              uoyer aux parties genitales matiere vtile ny ſuffiſan-
              te, ny aſſez pleine d'eſprits benins pour ſatisfaire à la
              generation.
              La tierce occaſion, eſt de la part de la ſemence, la-
              quelle pour eſtre feconde & prolifique, doit auoir
              ces marques:craſſe non liquide, ny ſereuſe:mais viſ-
              queuſe, blanche, globeuſe à la forme de la greſle, lui-
              ſante, allant au fond de l'eau , d'odeur des fleurs de
              palme de Iaſmin, ou de ſuzeau, à l'entour de laquelle
              les mouſches voltigent ioyeuſement, comme à l'en-
              tour d'vne choſe qu'elle deſirent ſur tout, & ſe paiſ-
              ſent auidement: de quantité mediocre, car trop pe-
              tite quantité ne ſeroit ſuffiſante pour engẽdrer, trop
              grande ne pourroit eſtre conceuë ny nourrie au cõ-
              mencement par celle de la femme : outre cela , qui
              ne vient des enfans trop ieunes qui ſont au deſſoubs
              de 18.ans, des yurongnes , des grands mangeurs, des
              vieillards apres 70.ans, decrepitez, des hommes lu-
              briques & trop addonnés aux femmes, & des per-
              ſonnes qui de long temps ne peuuent plus engen-
              drer : Des filles deuant quatorze ans, & des femmes apres 50.
              ans , de ceux qui ſont trauaillés de gonorrhée, & de celles qui
              reçoiuent vn homme apres l'autre en meſme iour.
              De la lon
              peut colliger,que la ſemẽce peut eſtre vicieuſe , ains
              inepte à engendrer en pluſieurs façons : premiere-
              
              159
              DES MALADIES DES FEMM.
              ment quand elle eſt plus chaude , froide, humide &
              ſeche que n'eſt beſoin pour la generation : Elle eſt
              rẽduë froide par deux moyens, l'vn eſt naturel, l'au-
              tre eſt par accident : le naturel eſt quand l'humeur
              vient de nourriture froide , comme d'auoir mangé
              fruicts & autres telles viandes : auoir beu eau fort
              froide , ainſi que pluſieurs hommes & femmes ont
              couſtume faire:auoir veſcu en trop grande oyſiueté:
              eſtre d'vn naturel trop melancholique: telles gens
              ont naturellement leur ſemence trop froide. Elle
              eſt rendue froide par accident , ſi l'air eſt trop froid,
              ſi lon a beaucoup trauaillé , ſi lon s'eſt baigné en eau
              froide, ſi lon a eſté longuement triſte & faſché , &
              autres telles choſes qui cõcernent le regime de vie:
              outre-plus ſi la ſemence a eſté trop long temps rete-
              nuë auant qu'eſtre expulſée, parce que les eſprits en
              ſont diſſipez : ſi elle demeure trop long temps dans
              la matrice : ce qui aduient lors que l'homme iette
              beaucoup pluſtoſt ſa ſemence que la Damoiſelle: car
              les eſprits de la ſemence ſe diſſipent, & la froidure de
              la matrice la corrompt : la ſemence eſt rendue trop
              chaude par ſemblables occaſions eſchauffantes : en
              cas pareil trop ſeche ou trop humide par occaſions
              deſechantes & humectantes : tels excez donc en la
              ſemence de l'homme la rendent du tout infeconde
              & ſterile, ſi d'auanture elle n'eſt meſlée & contem-
              perée auec la ſemence de la femme qui ſoit tempe-
              rée ou de contraire temperature à elle , comme ſi la
              ſemence fort chaude ou fort ſeche de l'homme eſt
              meſlée auec la ſemence froide ou humide de la fem-
              me, & au contraire : car telle meſlange de ſemence
              contraire eſt prolifique, la ſemence auſſi eſt infecon-
              de aux hommes, leſquels en leur ieuneſſe ſe ſont par
              
              160
              LIVRE SECOND
              trop emancippés en l'acte venerien:car telle lubrici-
              té leur a tant & de ſi long temps debilité les vaiſ-
              ſeaux ſpermatiques, que la ſemence y eſt renduë de-
              bile & facile à ſe corrompre, qu'ainſi ſoit ils iettent
              vne ſemence aqueuſe, meſme auant que d'entrer au
              combat Pareillement l'acte venerien exercé auec
              vne pucelle trop ieune ou trop petite corrompt la
              ſemence : lon recognoiſt auſſi ie ne ſcay quelle pro-
              prieté inexplicable, qui rend la ſemence infeconde,
              comme nous voyons aucuns hommes eſtre enclins
              à hayr le vin , autres à aymer vne autre viande d'vn
              certain naturel qui leur eſt propre & particulier :
              auſſi à d'aucuns la ſemence eſt infeconde non pour
              autre cauſe que par vne proprieté occulte & inex-
              plicable:Semblablement pluſieurs choſes exterieu-
              res ſoyent priſes par la bouche, ou appliquées, ou
              portées font ſterile la ſemence: comme le camphre,
              l'eſcume de fer , les vermiſſeaux luiſans de nuict
              pris par la bouche : l'opium, le iuſquiame, la cigue,
              la mandragore & autres tels narcotiques appliqués
              aux teſticules , rendent la ſemence infeconde:à cau-
              ſe qu'aucuns d'iceux congelent la ſemence , ains e-
              ſteindent ſes eſprits & chaleurs : autres conſument
              la matiere de la ſemence par leur chaleur & ſeiche-
              reſſe.
              La quatrieſme occaſion, eſt de la part des inſtru-
              mens genitaux offenſés & froiſſés qui ſont les teſti-
              cules, la verge, & les vaiſſeaux ſpermatiques:la ver-
              ge rend l'homme ſterile, ſi ell'eſt trop courte , en telle
              facon, qu'elle ne puiſſe eiaculer la ſemence au profond de la ma-
              trice ; ſi elle eſt trop large ou trop eſpeſse, que la femme ne puiſſe
              ſouſtenir, ſi elle ouure ſi fort l'entree qu'il la face baailler & de
              douleur ne la puiſse ſuccer & retenir la ſemence,
              ou de nature
              ou d'aa-
              
              161
              DES MALADIES DES FEMM.
              ou d'aage, ou par accident ou de corpulẽce & graiſſe
              trop grande de tout le corps, principalement du pe-
              tit ventre, ſi qu'elle ne puiſſe paruenir iuſques à la
              bouche interieure de la matrice, ny là expulſer ſa ſe-
              mence : toutesfois pour eſtre courte la ſterilité ne
              s'enſuyura , ſi la matrice eſt puiſſante en attraction:
              la verge trop longue faict auſſi le pareil : d'autant
              que le ſperme en vn chemin & canal ſi long ſe re-
              froidiſt auant qu'il ſoit arriué au lieu où eſt beſoing:
              vray eſt que cela ſemble eſtre hors de veriſimilitu-
              de , parce qu'il eſt fort difficile que la ſemence ſe
              puiſſe refroidir dans la verge eſchauffée, & laquelle
              eſt entouree & munie du col de la matrice auſſi eſ-
              chauffé: la verge oblique, tortue & courbe, à raiſon
              du ligamẽt trop court, telle qu'ont les eunuches que
              lon appelle ſpadons : la verge trop groſſe ou trop
              greſle trop mollaſtre & paralytique, ou ſon canal e-
              ſtouppé par quelque obſtruction ou compreſſion à
              raiſon de quelque tumeur qui eſt és parties voiſi-
              nes , rend auſſi l'homme ſterile: les teſticules froids
              & humides, ſoyent tels de leur temperament, ſoient
              par quelque accident comme par applications ex-
              terieures d'emplaſtres ou de linimens, preparent &
              rendent vn ſperme aqueux, crud & peu ſouuẽt pro-
              lifique, s'il n'eſt reçeu dans vne matrice chaude &
              ſeiche, iceux auſſi ſont infeconds qui ſont par trop
              petits, contus, quels ſont ceux des eunuches que les
              Latins appellent thlibic, mal conformez, tumefiez,
              vlcerez, vulnerez, paralytiques , enfermez dedans le
              ventre, ainſi qu'on en voit à pluſieurs auſquels ils
              ne deſcendent point ſinon à la frequence & conti-
              nuation du coyt, couppez & oſtez tous deux par v-
              ne hernie ou autrement:car l'autre demeurant prin-
              L
              
              162
              LIVRE SECOND
              cipalement le droict, l'homme ne delaiſſe d'eſtre fe-
              cond:les vaiſſeaux ſpermatiques oppilez140 ou oppreſ-
              ſez de quelque tumeur en la partie voiſine ou con-
              tuz ne peuuent librement preparer ny porter la ſe-
              mence, ains ſterilité s'enſuit.
              La cinquieſme occaſion prouient de l'offenſe
              des parties qui aydent à la generation: comme il ad-
              uient à ceux qui ſont taillez du calcul , eſquels le
              plus ſouuent les corps variqueux appellés paraſta-
              tes
              qui apportent le ſperme elaboré des teſticules
              aux proſtrates, meſmement les vaiſſeaux ſperma-
              tiques , ou quelque nerf ſont bleſſez. Pareille-
              ment les veines & arteres appellées iuueniles ſi-
              tuées derriere les oreillles, vulnerées ou couppées en
              trauers par quelque chirurgien ignorant apportent
              ſterilité , d'autant que les teſticules ſont deſtituez
              de la communion & ſocieté du cerueau, tellement
              qu'ils ne peuuent de luy receuoir ny les eſprits ani-
              maux ny la matiere ſeminale qui vient la pluſpart
              du cerueau.
              Quand la ſterilité procede de la part de la femme
              ſont pluſieurs occaſiõs: la premiere eſt l'aage moin-
              dre que de quartorze ans & plus vieille que de cin-
              quante , iaçoit qu'elle141 puiſſe conceuoir pluſtoſt ou
              plus tard ainſi que nous dirons au liure troiſieſme:la
              mauuaiſe temperature ſoit naturelle ou acquiſe de
              la femme, laquelle n'eſt conforme à celle de l'hom-
              me , ains du tout diuerſe & eſloignée de celle qu'a-
              uons declaré cy deſſus: l'obeſité exceſſiue du corps:
              la grande extenuation d'iceluy ſoit naturelle ou ac-
              cidentelle:le corps plein de mauuais humeurs.
              La ſeconde occaſion eſt quand quelque partie
              noble eſt offenſée, ainſi qu'auons obſerué en l'hom-
              
              163
              DES MALADIES DES FEMM.
              me : vray eſt que telle offenſe eſt plus remarquable,
              & de plus grande conſequence en l'homme qu'en
              la femme: parce que la ſemence de la femme n'eſt
              tant neceſſaire à la generation que celle de l'hom-
              me , d'autant qu'elle a moins de vertu que celle de
              l'homme, comme eſtant moins pleine de chaleur &
              d'eſprits vitaux : qui eſt cauſe au'Ariſtote a penſé
              que la femme ne iette ſemence aucune qui aide à la
              conception , mais ſeulement quelque humeur , qui
              ſert comme de ſtimule de volupté à la femme, & de
              nourriture à la ſemence de l'homme, qui eſt l'opifi-
              ce142 & cauſe premiere efficiente de la generation.
              La tierce occaſion eſt le vice de la ſemence, qui
              doit eſtre obſerué ſelon l'aage & autres conditions
              qu'auons ſpecifié à la conſideration du ſperme de
              l'homme.
              La quatrieſme, eſt le vice des teſticules, cornes,
              qui peut eſtre tel qu'auons declaré cy deuant en
              l'homme.
              La cinquieſme , eſt le vice de la matrice : lequel
              eſt diuers ſelon que la matrice peut eſtré offenſée en
              ſoy, & pluſieurs de ſes parties , aſſauoir en ſon pro-
              pre orifice interieur qui reſpond à ſa capacité : en
              ſon propre orifice exterieur qui reſpond au col de
              la partie honteuſe: au conduict & canal qui eſt en-
              tre ſes deux artifices qui doit eſtre proprement ap-
              pelle le col de matrice : en ſes ligaments: en ſes co-
              tyledons
              : en ſes vaiſſeaux ſpermatiques & menſtru-
              aux: en ſes teſticules : en ſes cornes:& en ſes parties
              voiſines.
              Le corps de la matrice eſt offenſé, par intempe-
              ries chaude, froide, humide, ſeiche, ſimples ou com-
              poſées: ſans humeur ou auec humeur: car toutes les
              L ij
              
              164
              LIVRE SECOND
              intemperies ſoyent naturelles, aſſauoir apportées
              du ventre de la mere : ou acquiſes par mauuais regi-
              me de vie ou maladies, quand elles ſont inſignes &
              exceſſiues, elles debilitent ou proſternent la faculté
              de la matrice, par laquelle elle attire, conçoit, retiẽt,
              & entretient la ſemence : à raiſon dequoy le diuin
              Hippoc. en l'aph. 52.143 du liure 5. dit, que les femmes
              qui ont la matrice froide, denſe, chaude, humide, ſei-
              che, ne conçoiuent point. En fin il ne ſe peuſt faire que
              la femme concoiue, ſi elle ha ſa matrice ou chaude, ou embraſée,
              ou froide, ou humide, ou moiſie, ou trop charneuſe, ou trop graſſe,
              ou trop deſcharnée, ou trop eſtroitte, ou trop courte, ou qui baail-
              le trop car elle reiette la ſemence; ou trop clauſe , car elle ne l'ad-
              met pas : ou bien ſi ſes vaiſseaux ſont trop fermés, & clos par
              quelque cicatrice; ou bien ſi le col d'icelle eſt oblique, où trop
              anguſte144, ou trop ample , car par ce moyen le membre viril ne ſy
              peuſt accommoder, &c.
              Car la matrice trop chaude, reſout, diſſipe, &
              quaſi hanniſt145, en defaut d'autre nourriture , la ſe-
              mence qu'elle aura attiré: non point autrement que
              le grain de froment, ou d'auoine, ou autre tel eſ-
              pandu en vne terre trop chaude (quelle eſt durant
              les iours caniculaires) eſt corrompu & quaſi bruſlé
              en peu de iours : telle intemperie chaude de matri-
              ce, ſe cognoiſt principalement és femmes hommaſ-
              ſes & viragines , barbues, hautaines, felonnes, qui
              ont la voix groſſe & pleine : leſquelles ſentent des
              chatoüillemens & titillations veneriennes és par-
              ties honteuſes , auec ardeur & quelquesfois exulce-
              ration: & ont leur mois auec peine & en petite
              quantité, d'autant que leur grande chaleur diſſipe le
              ſang.
              La matrice trop froide congele, eſteinct & faict
              
              165
              DES MALADIES DES FEMM.
              mourir le ſperme qu'elle aura reçeu, tout ainſi que
              les grains eſpandus ſur vne terre fort froide, ou qui
              eſt glacée ou couuerte de neiges , perdent leur ver-
              tu & viennent à neant : telle intemperie froide de
              matrice ſe cognoiſt en ce que la femme n'à aucun
              deſir des choſes veneriennes , pluſtoſt les fuit &
              abhorre du tout : elle n'a ſes fleurs que bien
              peu & encor toutes blafardes : elle ſent comme
              vne ſtupeur aux cuiſſes, lombes, aynes & bas du
              ventre.
              La matrice trop humide corrompt ſuffoque
              ou ne peut retenir , ains par ſa grande lubricité
              laiſſe incontinent eſcouler le ſperme reçeu , ainſi
              que le grain ſemé en vn marais ou lieu mareſcageux
              ne proffite aucunement : les ſignes de ceſte intem-
              perie , ſont peſanteur és lombes & petit ventre: les
              fleurs copieuſes, aqueuſes & le plus ſouuent blan-
              ches.
              La matrice ſeiche conſume & quaſi deuore la
              ſemence receuë, ſinon toute pour le moins la plus
              grande partie, qui eſt cauſe que quand encore el-
              le conceuroit la ſemence receuë , elle n'en pourroit
              engendrer des ſecondines : ou ſi elle les engen-
              droit , elle ne les pourroit agglutiner à ſoy , à rai-
              ſon de ſa trop grande ſeichereſſe & denſité : outre-
              plus elle ne pourroit nourrir le petit fœtus pour
              la paucité des mois qui fluent quand elle eſt trop
              ſeiche.
              Les intemperies compoſées de la matrice , aſ-
              ſauoir, chaude & ſeiche, froide & ſeiche ſe peuuent
              facilemẽt cognoiſtre par les ſimples : outre leſquel-
              les la matrice peut eſtre offenſée par amas d'hu-
              meurs
              ſanguin, pituiteux , bilieux , melancholique,
              L iij
              
              166
              LIVRE SECOND
              ſereux, flatulent, ſemence corrompuë , leſquels, ou
              ſont contenus dedans la cauité de la matrice, dont
              ſont excités le mauuais germe146, l'hydropiſie tant a-
              queuſe que venteuſe , la ſuffocation de l'amarry, la
              procidence, les fleurs blanches , le calcul : ou ſont
              reçeus au corps de la matrice, dont luy viennent
              les phlegmons, eryſipeles , herpes, ſcyrrhes, œde-
              mes , chancres vlcerez ou non vlcerez, apoſtemes,
              abſcez, vlceres ſordides, eſtiomenes, puſtules, de-
              mangeſon, ſatyriaſe, phymoſe, carnoſitez , gratelles147,
              obſtructions de matiere craſſe, eſpaiſſe & en grande
              quantité, paralyſie, thym, verruqes, condylomes,
              nymphe , rhagadies, hemorrhoydes, i'entens he-
              morrhoydes, les extremitez des rameaux des vei-
              nes deſcendent de la veine caue, & ſe viennent
              inſerer à l'orifice exterieur du col de la matrice, par
              leſquelles veines pluſieurs anatomiſtes tiennent
              que les femmes groſſes & les vierges ſe purgent de
              leurs mois : tous les leſquels accidens empeſchent que
              la matrice ne puiſſe conceuoir : & ſur tout les vlce-
              res d'icelles leſquelles repouſſent la ſemẽce receuë,
              comme faict le ventricule les alimens : les boyaux
              les excremens: & la veſſie l'vrine quand ils ſont vl-
              cerez.
              Outre ces accidens, la matrice dolente, ou demiſe
              & chaſſée hors de ſon lieu , ne peut conceuoir : ce
              qui ſe faict en quatre ſortes : par deſcente , aſcente,
              inclination & procidence : Elle monte au foye , ra-
              te, diaphragme, eſtomach, poictrine, cœur, goſier, &
              teſte: elle deſcend aux parties honteuſes, veſſie, ay-
              nes, hanches: elle incline aux coſtez contre les lom-
              bes & ſur le petit ventre, elle eſt precipitée dedans
              les parties honteuſes, & le plus ſouuent hors les par-
              
              167
              DES MALADIES DES FEMM.
              ties honteuſes iuſques aux cuiſſes, quelquesfois iuſ-
              ques aux genoux: Semblablemẽt le corps de la ma-
              trice eſt aucunesfois ſi court & eſtroict ſoit naturel-
              lement ou par accidẽt, que ſon eſpace n'eſt pas aſſés
              ſuffiſant n'y capable pour contenir tout le ſperme
              qu'eſt neceſſaire pour la generatiõ du petit embryõ:
              ou ſi le contient & en forme quelque commence-
              ment d'embryon , il empeſche l'entiere perfection
              d'iceluy , parce qu'il ne peut eſtendre & obeyr à la
              croiſſance du petit.
              Quelquesfois la matrice n'eſt offenſée ſinon par
              l'offenſe d'autrui qui lui eſt communiquée : comme
              quand tout le corps eſt affligé de fieure ſelon l'aph.
              31. du liure 5. ou quelque partie d'iceluy eſt malade
              qui eſt proche ou a quelque ſocieté auec la matrice,
              comme par vn flux de ventre: ou, quãd tout le corps
              eſt maigre ou trop extenué, ou quãd il eſt trop gras:
              la plus grande part deſquels accidens de la matrice
              cy mentionnés ſont auſſi communs aux vaiſſeaux
              ſpermatiques, menſtruaux, cornes, ligamens, propre
              orifice & col d'icelle.
              Les deux orifices propres de la matrice, tant l'in-
              terieur, qui eſt celuy qui reſpond dans la capacité de
              la matrice, (que lon dict eſtre ſi eſtroit aux femmes
              groſſes qu'vne eſpingle ou eſguille n'y pourroit pe-
              netrer) que l'exterieur, qui eſt celuy qui reſpond au
              col de la partie honteuſe : auec ce le canal & con-
              duict ou paſſage fort eſtroit & anguſte148 qui eſt entre
              ſes deux orifices, que lon doit appeller le col de la
              matrice, dans lequel ſe rendent les vaiſſeaux ſper-
              matiques, par leſquels les femmes groſſes iettẽt leur
              ſemence au coït non dans la cauité de la matrice, &
              par lequel auſſi la ſemence tant virile que feminine
              L iiij
              
              168
              LIVRE SECOND
              entre dans la matrice & le petit fœtus en ſort: donc
              toutes ces trois parties , (qui n'en font qu'vne ap-
              pellée proprement le col de la matrice, ) mal diſpo-
              ſées empeſchent la conception : comme s'il eſt en-
              durcy par quelque ſcyrrhe ou inflammation ſelon
              l'aph. 54. du liure 5. s'il eſt precipité & pouſſé hors
              de ſon ſiege & ſort dehors, ſelon Hipp. au liu.2. des
              maladies des femmes
              : ou,s'il a vne mauuaiſe cõfor-
              mation:qui ſe peut faire en trois ſortes : la premiere
              quand il eſt fermé ou naturellemẽt, ainſi que ſe faict
              és femmes groſſes, és femmes qui n'habitent aucu-
              nemẽt auec les hommes, & pluſieurs autres qui l'ont
              du tout fermé de nature : ou par accident, à ſcauoir
              par quelque choſe eſtrangere, cõme par quelque tu-
              meur, caruncule, mẽbrane, graiſſe, verruque, cicatri-
              ce demeurée apres l'vlcere guary: ou par la coiffe du
              ventre trop graſſe ſelon l'aph 46. du liure 5. La ſecõ
              de ſorte, quand il n'eſt droict & ne reſpond pas dire-
              ctement au col de la partie honteuſe, mais eſt tourné
              en derriere, à ſcauoir ſur les inteſtins, ou en deuant,
              à ſcauoir contre la veſſie : ou de coſté, à ſçauoir con-
              tre l'vne des aynes. Hippocrates au premier liure
              des maladies des femmes, refere la principale cauſe
              de ceſte diſtorſion & mauuaiſe ſituation à la matri-
              ce, quand la fẽme eſt priuée de la ſocieté & plaiſante
              compagnie de l'homme: car lors les lieux ne ſont
              humectez de la liqueur gracieuſe virile, ains demeu-
              rans ſecs cerchent de toute part quelque humidité
              pour ſe recreer , qui faict eſmouuoir & tranſporter
              la matrice hors de ſa place, & par conſequent ſon
              orifice:quelquesfois auſſi le col de la matrice ſe tour
              ne en derriere contre les inteſtins, quãd, (dit Hipp.)
              le ventre eſt trop laſche: car d'autant que la matrice
              
              169
              DES MALADIES DES FEMM.
              eſt appuyee ſur le droit inteſtin , s'il aduient que le
              droit inteſtin ſoit vuide par vne trop grande laſche-
              té de ventre, la matrice neceſſairement tombe en
              derriere, & par conſequent ſon col : comme auſſi le
              col de la matrice ſe tourne ſur le deuant, quand l'in-
              teſtin droit eſt trop plein & la veſſie vuide : la troi-
              ſieſme , quand il eſt hiant149 & trop ouuert , quel il eſt
              aux femmes nouuellment accouchees , ou aux
              femmes qui ont leur purgations naturelles. Telles
              mauuaiſes conformation & ſituation du col de la
              matrice empeſchẽt que le ſperme ne puiſſe eſtre re-
              ceu au lieu deſtiné , ains que la femme demeure ſte-
              rile. Il eſt auſſi affligé d'oëdeme, phlegmõs, chancres,
              vlcere, & tous meſmes accidens que le corps de la
              matrice.
              Le col de la partie honteuſe, comme les anciens
              anatomiſtes diſent , le col de la matrice, qui eſt l'e-
              ſpace entier qui commẽce depuis l'orifice exterieur
              ſuſdit de la matrice, & s'eſtend iuſques à l'entree ou
              orifice exterieur de la partie honteuſe , s'il eſt mal
              diſpoſé: eſt cauſe ſouuentesfois de ſterilité, comme
              quand il eſt ſi large & ample , ſoit de nature ou par
              accidẽt , à ſçauoir ou d'vn trauail labourieux, ou par
              trop frequent coyt que le membre viril ne ſente au-
              cune delectation en l'acte venerien : quand encore
              il y ſentiroit quelque prurit plaiſant par ſa trop grã-
              de largeur ne ſe peut reſerrer & aſtreindre à la venue
              du ſperme viril. Au contraire s'il eſt par trop eſtroit,
              ainſi qu'il eſt aux femmes trop graſſes , ſi que le
              membre viril n'y puiſſe entrer ſans douleur , n'y
              ietter ſon ſperme iuſques au lieu : ou ſi ſes paroits
              ſont ſi dures & calleuſes par vn coyt trop frequent
              qui les a deſeiché à la longue ( tels que les ont les
              
              170
              LIVRE SECOND
              vieilles femmes ou les ieunes putains) ou a raiſon de
              quelque cicatrice delaiſſee apres vn vlcere guary,
              tellement qu'apres auoir receu le ſperme , ils ne ſe
              puiſſent vnir ny ioindre pour le retenir : ains le laiſ-
              ſent eſcouler , qui eſt vne des cauſes pour laquelle
              les putains n'engendrent point. Ou s'il eſt tortu &
              oblique, ou eſtouppé de quelque carnoſité, mem-
              brane graiſſe , col , verruque:ou comprimé de quel-
              que tumeur:ou fermé & non encor' ouuert: ou affli-
              gé de phlegmon, oedeme, vlcere, chancre, eryſipele ,
              verruques, thym, condylome, & pluſieurs autres ac-
              cidens , ainſi que nous declarerons plus amplement
              cy apres.
              Les ligamens de la matrice ſont pluſieurs : au-
              cuns , qui ſont comme petites fibreuſes anſules , par
              leſquels elle eſt attachee au boyau droit & à la veſ-
              ſie deſquels eſt entre deux. Autres qui ſont forts
              & puiſſans ligamens nerueux & muſculeux , par leſ-
              quels eſt attachee à l'os ſacrum , auquel les anato-
              miſtes diſent qu'elle eſt perdue. Autres tels & auſſi
              forts & valides par leſquels eſt attachee & comme
              perdue aux vertebres des lombes: ces deux ſortes de
              ligamens luy ſont annexez & inſerez en ſa partie an-
              terieure & poſterieure pour la ſouſtenir fermement
              les premiers la conioignent ſeulement par ſon col à
              la veſſie & au boyau droit : or d'autant que ces liga-
              mens icy ſont nerueux & muſculeux , ains qui ſont
              laxes & ſe peuuent eſtendre & racourcir ſelon qu'ils
              ſont pleins ou vuides d'humeurs , il aduient que la
              matrice ſe peut promptement & pour legiere occa-
              ſion, mouuoir, changer de place, monter, deſcendre,
              ſortir hors, incliner en deuant, en derriere, és coſtez,
              & tranſmuer en vne autre figure. Ie cognois vne
              
              171
              DES MALADIES DES FEMM.
              fẽme à qui la matrice ſe renuerſe & tombe iuſqu'au
              genouil, & n'a laiſſé d'engroſſir & porter à terme iuſ-
              ques à deux fois.
              Les vaiſſeaux menſtruaux de la matrice, ſont ve-
              nes qui procedent de la vene caue , deſquels aucuns
              rameaux ſõt diſtribuez au corps de la matrice, autres
              rameaux ſe rendent au propre orifice & col d'icelle:
              par leſquels les mois ſe purgent és femmes:aux vier-
              ges & femmes groſſes, par ceux qui viennent à l'o-
              rifice & au col de la matrice: aux autres femmes par
              les autres rameaux.
              Les vaiſſeaux ſpermatiques ſont vne vene & vne
              artere de chacun coſté : la vene & artere droite viẽ-
              nent de la vene caue & grande artere : la vene & ar-
              tere ſeneſtre viennent des venes & arteres renales:
              toutes les deux ſont inſerees de chacun coſté dans
              les teſticules de la femme.
              Les teſticules ſont plus petits & plus plats que
              ceux des hommes : vn de chacun coſté du ventre:
              aux coſtez de la matrice pres du fonds , ſans toutes-
              fois toucher à ſon corps : annexez auec elle , tant
              par la tunique du peritoine, que par les vaiſſeaux
              eiaculatoires deſcendans aux cornes d'icelle , & à
              tout le demeurãt du corps par les vaiſſeaux preparãs.
              Les cornes de la matrice ſont appendices ſembla-
              bles aux cornes d'vn petit veau quãd elles luy ſortẽt
              de la teſte, par leſquelles la matrice attire à ſoy la ſe-
              mence de ſes teſticules.
              Tous ces ligamens, vaiſſeaux menſtruaux ſperma-
              tiques , cornes, teſticules , vaiſſeaux eiaculatoires &
              preparans, mal diſpoſez, ou par intemperies, obſtru-
              ction, tumeur , abſcez, vlcere, chancre , ſont em-
              peſchez de faire leur office, & par ce cauſẽt ſterilité.
              
              172
              LIVRE SECOND
              Les cotyledons (qui ſont orifices & extremitez des
              venes menſtruales aboutiſſantes dans la cauité de la
              matrice par leſquelles le ſang menſtrual s'eſcoule
              tous les mois , & és femmes enceinctes eſt porté ali-
              ment au petit embryon ) quand ils ſont pleins de
              mucoſitez ils s'eſtouppent , ains empeſchent que le
              ſang menſtrual ne deſcende dans la matrice en telle
              quantité qu'eſt neceſſaire pour conceuoir, former &
              nourrir l'enfant:empeſchent ſemblablement que la
              femme groſſe ne porte à terme ſelon l'aph. 45. du 5.
              liure.
              Les parties voiſines de la matrice mal diſpoſees
              qui empeſchent de conceuoir , ſont le petit ventre
              trop gras , ſelon l'aph. 46. du 5. des aphoriſmes : les
              femmes trop graſſes qui ne conçoiuent point : en
              elles la coeffe comprime le col de la matrice, & ſi
              elles ne conçoiuent point auant qu'elles ſoyent a-
              maigries: quelque tumeur contre nature , hemor-
              rhoides , ou vlcere à l'inteſtin droict, ou au col de la
              veſſie.
              La ſixieſme occaſion de ſterilité de la part de la
              femme, eſt le vice du ſang menſtrual:lequel conſiſte
              en quantité, qualité, façon & tẽps de ſon excretion:
              car le flux exceſſif non ſeulement rend la femme ſte-
              rile , mais auſſi luy acquiert vne hydropiſie & atro-
              phie de tout le corps. La paucité d'iceluy ne pour-
              roit donner ſuffiſant alimẽt à la ſemence pour con-
              former enfant : ſelon laph.150 45. du liure 5. la nullité
              ou ſupreſſion totale d'icelui , ſans lequel la conce-
              ption ne peut eſtre pour les cauſes que nous dirons
              cy-apres. La vitieuſe qualité d'iceluy , à ſçauoir
              bilieuſe, pituiteuſe, melancholique , ſereuſe , puru-
              rulente , ne pourroit donner bonne nourriture à la
              
              173
              DES MALADIES DES FEMM.
              ſemẽce, à l'embryon, & au petit fœtus. L'excretion
              d'iceluy qui ſe fait gouttes à gouttes , iaçoit qu'elle151
              ſoit de longue duree. Quand le temps de ſon excre-
              tion eſt incertain : tantoſt pluſtoſt, tantoſt plus tard
              que le mois : nous en parlerons en ſon lieu plus am-
              plement.
              Quand la ſterilité procede de quelque faute com-
              miſe à l'heure du combat venerien, ou incontinent
              apres, ſont pluſieurs occaſions : comme, le coyt ſu-
              bit apres le coyt:le coyt cõtrainct & non amoureux
              de l'vn ou de l'autre , ou de tous les deux , tel que
              l'on voit entre ceux qui ſont mariez outre leur gré,
              ou ſe deſplaiſent enſemble : le coyt trop ardent &
              amoureux : le ſperme trop long temps retenu au col
              de la matrice auant qu'y entrer : ou trop long temps
              retenu de l'homme auant que l'expulſer , car les e-
              ſprits ſe reſoudent & diſſipent : le ſperme de l'hom-
              me & de la femme expulsé en diuers temps:car pour
              conceuoir , faut que tous les deux ſpermes ſoyent
              expulſez en meſme temps , ou ſoudain l'vn apres
              l'autre. Et au cas que l'homme ſoit le plus ſou-
              dain, pour accelerer la femme, ſera bon de oindre les
              parties muliebres152 d'huyle de lys auant le coyt , ou
              que l'homme lie legierement ſes teſticules, pour
              retenir ſon ſperme iuſques à tant que la femme ſen-
              te le ſien preſt à ſortir , ains l'vn attende l'autre : en-
              cores que fauſſement pluſieurs femmes afferment
              ne ſentir aucunement leur ſperme ſortir, & pour cela
              ne laiſſer à conceuoir. Vray eſt qu'il n'eſt du tout
              beſoing , que les deux ſpermes ſoyent expulſez en-
              ſemble, mais il ſuffit qu'il n'y ayt pas longue eſpace:
              veu que la matrice prend ſi grande delectation à la
              iouyſſance du ſperme viril , que encores qu'il ſoit
              
              174
              LIVRE SECOND
              expulsé quelque temps auant celuy de la femme, el-
              le ne laiſſe eſcouler & corrompre, mais l'attire, le re-
              tient, le contregarde, & y prend plaiſir merueilleux.
              Et toutesfois ne faut croire pour veritable ce que
              recite Albert le grand, que pluſieurs femmes con-
              ceuront pour s'eſtre baignees dans vn bain , auquel
              pluſieurs hommes s'eſtoyent lauez & y auoyent
              ſpermatizé153:l'amarry d'icelles ayant auidemment at-
              tiré à ſoy ces ſpermes ; car il n'eſt pas vray ſemblable
              que le ſperme hors de ces naturels & accouſtumez
              conceptacles , ne s'exhale & corrompe incontinent:
              encor moins vray que la femme puiſſe conceuoir
              ſans combattre , au combat prendre plaiſir. Sont
              les menſonges , impoſtures & ruſes des femmes im-
              pudiques, qui s'efforcent ſous tel pretexte fabuleux
              de celer leur impudicité:auſquels ſi on adiouſte foy,
              qu'elle liberté prendront les femmes en l'abſence de
              leur mary, les vefues , les vierges les moniales. Et ce-
              ſte fable d'Albert le grand eſt yſſue de la fauſſe opi-
              nion d'Ariſtote, qui diſoit, les femmes cõceuoir ſans
              prendre aucune delectation, ſinon petite & peu ſou-
              uent au coyt : parce que ſelon ſon aduis , elles ne iet-
              tent point de ſperme cõme fait l'homme , mais ſeu-
              lement quelque humeur ſereux, qui par la friction &
              eſchauffement de la partie faite au coyt , eſt excitee:
              mais ceſte opinion peut eſtre refutee entre autres
              raiſons , par pluſieurs enfans qui naiſſent non ſeu-
              lement ſemblables de viſage & de mœurs à leur
              mere , mais auſſi ſont heritiers de leurs maladies, in-
              diſpoſitions , & infirmitez , tant de corps que de l'e-
              ſprit , entant que la mere nephritique, ou epilepti-
              que , ou podagrique, engendre enfans ſubiets à meſ-
              mes maladies. Outre les empeſchemens ſuſdits , le
              
              175
              DES MALADIES DES FEMM.
              mouuement violent de la femme apres le coyt , le
              leuer, le tourner, le ſauter , l'eſternuer, le touſſir, em-
              peſchent que la conception ne ſe face.
              Les cauſes communes tant à l'homme qu'à la
              femme qui apportent occaſion de ſterilité ſont plu-
              ſieurs, l'obeſité tant de l'vn que de l'autre: l'air trop
              chaud, froid, humide , ſec , peſtilent gros & eſpois154: la
              cõſtellatiõ maleuole & ennemie de fecondité qui do-
              mine ſur quelque lieu ou ſur la geniture de l'hõme
              ou de la femme:la demeure en vn pays qui eſt moins
              peuplé d'hommes que les autres: l'aſpect maleuole
              de quelques planettes cõme quadrat ou oppoſite aſ-
              pect de Saturne ou de Mars auec Venus : le defaut
              de la lune ou de la conionction d'icelle auec le ſo-
              leil , ainſi qu'auons amplement declaré cy deuant :
              au 24. chapitre du liure premier : grand trauail: long
              ieuſne : le bain exceſſif tant froid que tiede : flux de
              ſemence. Venus immoderee : ioye ſubite : longues
              veilles: cholere : grandes euacuations : longue oy-
              ſiueté: yurongnerie : boire exceſſif d'eau froide :
              manger fruicts verds & nouueaux en quautité :
              baing alumineux, triſteſſe : faſcherie, faſcination :
              charme , incantation : ſorcelerie , & pluſieurs autres
              occaſions que deſcriprons au liure troiſieſme: voyla
              en general les cauſes de la ſterilité : deſquelles parle-
              rons cy apres en particulier , & deſcriprons la cura-
              tion de chacune le plus ſoigneuſement que nous ſe-
              ra poſſible.

              Les ſignes & preſages de sterilité.
              Chap. III.

              PVis que la ſterilité prouient tant de la part de
              l'homme, que de celle de la femme , faut ſçauoir
              
              176
              LIVRE SECOND
              premierement lequel des deux en eſt la cauſe: de-
              quoy l'on pourra auoir certaine aſſeurance par deux
              moyens:l'vn eſt l'experience, l'autre eſt la coniectu-
              re & ratiocination que le medecin ſage , prudent &
              bien aduisé en peut auoir.
              Quant à l'experience : les philoſophes naturels
              qui veulent que le ſperme de la femme ſoit neceſſai-
              re à la generation , vſent de ceſte preuue: ils iettent
              du ſperme de l'homme & de la femme dans l'eau,
              & diſent que celuy qui nage par deſſus eſt infecond,
              & celuy qui va au fond de l'eau eſt prolifique. Aucũs
              prennent ſept grains de froment, ſept grains d'orge,
              & ſept grains de febues , les baignent en l'vrine de
              l'vn & de l'autre : à ſçauoir aucuns de ces grains ſe-
              parement en vrine d'homme, & autres en vrine de
              femme: puis les ſement chacuns à part , dans quel-
              que pot plein de terre, hors du cours de toute eau &
              de pluye : ſi que tous les matins l'homme arrouſe les
              ſiens de ſon vrine : & la femme les ſiens auſſi de ſon
              vrine : ils continuent ceſt arrouſement l'eſpace de
              huict ou dix iours iuſques au temps que les grains
              puiſſent germer : ceux qui germent demonſtrent la
              fecondité de celuy qui les a arrousé de ſon vrine:
              ceux qui ne germent point donnẽt teſmoignage de
              ſterilité. Autres eſpãdent ſouphre parmi l'vrine, ſi de
              là naiſſent des vers , ceſt ſigne de fecondité, ſinon
              de ſterilité. Autres prenent deux poignees de fueil-
              les de mauues , ou de laictues toutes verdes, les font
              arrouſer chacunes à part : l'vne d'vrine de l'homme,
              l'autre d'vrine de la femme dont on eſt en ſoupçon:
              celles qui ſecheront pluſtoſt enſeignent la ſterilité
              de celuy ou celle qui l'aura arrousé : pluſieurs em-
              pliſſent deux pots pleins de ſon de fromẽt, font piſſer
              deſſus
              
              177
              DES MALADIES DES FEMM.
              deſſus l'homme & la femme , chacun à part l'eſpace
              de dix iours continus ou d'auantage : le ſon auquel
              naiſtront pluſtoſt des vers demonſtrera eſtre ſterile
              celuy qui aura piſſé deſſus. Auicenne approuue l'ex-
              perience faicte par le ſperme, mais il ne tient pour aſ-
              ſeurees les autres. Hippocrates au 44. aph. du liure 5.
              des aph.enſeigne de faire ceſte experiẽce par les par-
              funs : faictes aſſoir, dict-il, la damoiſelle ſur quelque
              cheze percee:entourez la cheze de toute part auec
              linges , ou draps , ſi bien que la fumee du parfun
              ne ſe puiſſe perdre : ſoubs elle mettez quelque par-
              fun, la fumee duquel monte iuſques à la matrice par
              la conduicte de quelque canal ou entonnoir: (le par-
              fun ſe pourra faire auec du ladanum, ſtorax, calami-
              ta
              155 lignum aloë156, muſch, & ambre autres telles choſes
              aromatiques, pulueriſees aſſez groſſement & eſpan-
              dues ſur les charbõs ardens.) Si l'odeur du parfun pe-
              netre au trauers du corps & viẽt iuſques à la bouche
              & narines, la ſterilité n'eſt de la part de la damoiſelle
              mais de l'homme : plus aiſément vous ferez telle ex-
              perience ſi la damoiſelle met dedãs ſa nature la teſte
              d'vn ail pelé, le lendemain ſi ſa bouche ſent l'ail, c'eſt
              ſigne manifeſte que la ſterilité ne vient de ſa part:
              ces deux experiẽces dernieres encores qu'elles ſoyẽt
              certaines : elles n'aſſeurent pas toutesfois de toute
              ſterilité, mais ſeulement de celle, qui prouient d'ob-
              ſtructiõ ou aſtrictiõ des parties genitales: ou de quel-
              que intẽperie exceſſiue, froide, humide, chaude & ſei-
              che: car l'obſtruction & aſtrictiõ des parties genitales,
              ( qu'elle eſt és femmes qui ſont graſſes ( empeſche le
              paſſage du parfũ au nez:la frigidité l'eſteinct:l'humi-
              dité le ſuffoque:la ſechereſſe le conſume : la chaleur
              le reſout & diſſipe.
              M
              
              178
              LIVRE SECOND
              Aucuns des modernes medecins font ceſte expe-
              rience, par collyres inſtillez dans les yeux:ſi bien que
              ſi les collyres de quelque couleur n'alterent point le
              crachat , c'eſt ſigne certain d'obſtruction & par ainſi
              de ſterilité : d'autant que les membres voyſins des
              yeux ſont ſemblables au ſperme, cõme l'on peut cõ-
              iecturer en ce que par l'exceſſiue emiſſion du ſper-
              me les yeux ſont rendus caues, enfoncez & battus.
              Or , ſi par toutes ces experiences l'on ne peut
              auoir ſuffiſante cognoiſſance de la ſterilité de l'hom-
              me ou de la femme , faut auoir recours aux autres
              marques qui enſeignent à l'œil les occaſions d'icel-
              le. Et puiſque , ſelon le diſcours , qu'en auons fait cy
              deuant , ſont cinq occaſions de la part de l'homme,
              qui empeſchent la femme de conceuoir : deſquelles
              la premiere eſt le ſemblable temperamẽt des deux:
              la ſeconde , l'offenſe de quelque partie noble: nous
              ne recercherons les ſignes & enſeignemens de ces
              deux occaſions pour le preſent : mais les ſoubmet-
              trons à l'inueſtigatiõ ſoigneuſe d'vn plus grãd loiſir:
              parlerons ſeulement des marques de la ſemence vi-
              cieuſe ( qui eſt la troiſieſme occaſion ) laquelle ſi eſt
              par trop chaude, la femme le cognoiſtra par la cha-
              leur & acrimonie d'icelle qu'elle ſentira l'ayant re-
              ceuë en ſa matrice : l'homme auſſi en donnera teſ-
              moignage certain, par la mordicatiõ & chaleur qu'il
              ſentira au conduict de la verge à l'eiaculation:& que
              auſſi elle ne ſera blanchaſtre, mais pluſtoſt tirant ſur
              le rouſſaſtre: Dauantage , on cognoiſtra la ſterilité, ſi ladite
              ſemence est trop intemperée, comme ou trop puante, ne ſentãt
              point l'odeur du Iaſmin, ny de la palme , ny des fleurs de ſu-
              reau, cõme elle doibt, ou trop claire, ou trop ſanieuſe, ou bien ſi
              elle eſt trop froide.
              
              179
              DES MALADIES DES FEMM.
              L'aage pareillement de l'homme: Aſsauoir s'il paſ-
              ſe ſeptante ans:s'il eſt imberbe , ſi totalement chauue: s'il ne peuſt
              faire dreſser le membre: s'il eſt trop gras, & ſon membre ſi ca-
              ché dans la graiſse, qu'il ne puiſse introduire dans la concauité
              de la matrice: Dauantage s'il eſt ſtupide & de meurs ſi brutales
              & ſauuages, que ſon imagination ne le puiſse porter à ce plaiſir:

              le temperament, la qualité du corps, les mœurs, la fa-
              çon de vie, la couleur du viſage , le teinct la couleur
              du poil, le poil gros & eſpois157, les teſticles velus &
              autres tels ſignes en donnent plus certain iugement.
              Si la ſemence eſt trop froide, elle ſe monſtrera liqui-
              de, ſereuſe, crue, ſans exciter prurit aucun au paſſage,
              les teſticules petits, les haynes & petit ventre ſans
              poils:ſans donner chaleur pluſtoſt froideur à la ma-
              trice:de nul odeur ny feteur158 quelconque:l'homme
              de naturel feminin peu addonné & fort debile au
              coyt.
              Outre ces ſignes faudra encores auoir eſgard aux
              maladies ou accidens que le perſonnage peut auoir:
              comme s'il a quelque flux de ſemence, s'il eſt ſubiect
              à quelque foibleſſe de cœur , s'il eſt trop vieil, vſé,
              paſſé. Quant à l'offenſe des parties genitales ( qui eſt
              la quatrieſme occaſiõ) elle ſe peut cognoiſtre à l'œil
              touchant la verge trop groſſe ou trop petite , trop
              courte ou trop longue , ou oblique , ou tortue , ou
              mollaſtre , ou paralytique comme auſſi les teſticules
              trop petits, cõtus, mal cõfortez, tumefiez, alterez, en
              fermez dedãs le ventre : les teſticules froids & hu-
              mides ſont demonſtrez , par le peu de deſir & plai-
              ſir en l'acte venerien : par la verge flacide & qui
              ne s'arrige ſinon par contraincte & à la longue : par
              le ſperme liquide aqueux & crud : & que la femme
              ſent froid en ſa matrice : & lequel ſi deuient fecond
              M ij
              
              180
              LIVRE SECOND
              n'engendre que des filles: nuls poils ou bien peu
              & tardifs és parties honteuſes : le cerueau offenſé
              ſera auſſi demonſtré par la petite quantité de ſper-
              me qui eſoulera fil à fil & de mauuaiſe façon : &
              par autres occaſions qui ſe manifeſteront a l'œil.
              Les occaſions de ſterilité qui dependent de la
              part de la femme ſeront auſſi declarees par leurs
              ſignes : mais cependant faut remarquer , ſuyuant
              l'aduertiſſement d'Ariſtote au premier liure de la
              generation des animaux
              , qu'il y a quelques fem-
              mes , leſquelles ont cela de leur diſpoſition natu-
              relle, qu'elles ne conçoiuent point en leur aage pre-
              miere , mais ſeulement en leur ſeconde & tierce:
              autres qui ne conçoiuent en la premiere ny ſecon-
              de , mais en la tierce : dequoy pourront teſmoi-
              gner pluſieurs femmes en ceſte ville de Paris , leſ-
              quelles ayant eſté ſteriles à leurs premieres aages
              ſont deuenuës groſſes à quarante cinq ans. Et ſur
              toutes malades la Comteſſe de Fiaſque qui ayant
              eſté mariee dixneuf ans ſans auoir enfans à la ving-
              tieſme , aagee d'enuiron quarante ans eſt accou-
              chee ceſte annee d'vn beau fils à Paris 1581. La
              cauſe eſt qu'auec le temps la mauuaiſe diſpoſition
              de la matrice qui empeſchoit la conception s'eſt
              corrigee, & s'en eſt acquiſe vne autre qui eſtoit pro-
              lifique.
              Si la temperature de la femme eſt diſſemblable à
              celle de l'hõme , on cognoiſtra par les ſignes de cel-
              le temperature qu'aura la femme : car ſi elle eſt de
              chaude temperature aura le corps maigre , grande
              chaleur au toucher , les venes pleines , le poul ſubit,
              & le cœur palpitant : ſera de mœurs oſtinees, biza-
              res, faciles à ſe cholerer, hautaines, & prõptes à tout:
              
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              DES MALADIES DES FEMM.
              dormira peu,aura forces poils , les cheueux creſpes
              & noirs , le teint roux obſcur , peu de menſtrues,
              craſſes , rouſaſtres tirans ſur le brun : l'vrine flaue159,
              ſera lubrique & voluptueuſe , au contraire ſi elle eſt
              de froide temperature , aura fort peu de poils ſubtils
              rares , tardifs à croiſtre & blonds ou blanchaſtres,
              principalement au petit ventre, aynes & cuiſſes : le
              poul petit, la reſpiration quiete ; les mois en petite
              quantité tardifs , eſpois160, blanchaſtres non rougea-
              ſtres, quelquesfois ſereux & aqueux : le corps froid
              au toucher : peu de deſir & de plaiſir aux choſes ve-
              neriennes : le ſperme en petite quantité, froid & tar-
              dif à ſortir
              Si elle eſt de temperature froide & humide , au-
              ra le corps laſche , mollaſtre : la matrice touſiours
              humide, les fleurs blanches : grande quantité de mẽ-
              ſtrues, aqueuſes, ſereuſes , le ſperme auſſi aqueux ſe-
              reux & difficile à contenir : ains difficile à conceuoir
              & facile à auorter quand l'enfant commence eſtre
              grand.
              Si elle eſt de froide & ſeiche temperature, aura le
              corps ſec & rude, peu de mois: peu de ſperme: le col
              de la matrice, & quelquesfois plein de rhagades.
              Si la femme a quelques nobles parties offenſees,
              on le cognoiſtra par les actions d'icelles parties de-
              prauees, diminuees ou abolyes.
              Le vice du ſperme de la femme eſt cognu , par la
              temperature de tout le corps d'icelle: dautant que le
              ſperme eſt vn excrement decidu, de toutes les parties
              du corps: cõme s'il eſt trop chaud, froid, humide, ou
              ſec le tẽperamẽt de tout le corps, des mœurs , la façõ
              de viure & autres telles choſes en donneront certain
              teſmoignage : vray eſt qu'il faut plus auoir d'eſgard
              M iij
              
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              LIVRE SECOND
              à celuy de l'homme que la femme , d'autant que ce-
              luy de la femme n'eſt ſi neceſſaire à la generatiõ, ains
              pluſtoſt comme vne choſe paſſiue qu'actiue.
              Le vice de la matrice de la femme à ſçauoir trop
              chaud, froid, humide, ſec eſt manifeſte principale-
              ment par le temperament de tout le corps lequel de
              la plus grand part ( comme dict Hip. ) eſt tel que ce-
              luy de la matrice : tant à raiſon de la grande ſympa-
              thie qu'elle a principalemẽt auec les parties nobles:
              qu'auſſi pour la refluxion des excremens & vapeurs
              qu'elle l'eurs enuoye: comme ſi la matrice eſt exceſ-
              ſiuement chaude vous le cognoiſtrés, ſi la damoyſel-
              le eſt maigre, pileuſe, de gros poil, ayant peu de mẽ-
              ſtrues: groſſes & noiraſtres: ſi elle eſt froide : vous le
              iuget és par les mois ſubtils, aqueuz peu rougeaſtres:
              par le poil rare, tardif blond pluſtoſt que noir, debile
              & fort ſubtil , Si elle eſt humide , par les humiditez
              qui enfluerõt quelques tẽps auant les menſtrues, par
              les mãmelles & tout le corps mollaſtre:par le ventre
              aſſez laſche, ſans qu'elle ne peut retenir le ſperme:on
              le cognoiſtra auſsi en ce qu'elle abonde en ſemence humide, vous
              lui verrez rendre ſes mois ſubtils, aqueux en grande quantité:
              elle ſera ſouuent affligee de flueurs vterines , d'vne peſanteur de
              reins & de matrice, carnoſité, molleſſe, ſera ſuiette aux fluxions,
              & frequens crachemens.
              Si elle eſt ſeche, vous le verrez
              par l'extenuation & maigreur du corps : par le peu
              des menſtrues eſpoiſſes161 & rares , par le peu de poil,
              par la grãde ſechereſſe & aſpreté d'icelle, laquelle ne
              ſe pourra humecter:encores qu'elle ſoit ſouuent hu-
              mectee par l'humidité gracieuſe de l'homme, elle fera
              peu de ſemence eſpeſse, ſon corps ſera dur, tardif, greſle, & facile-
              ment offenſé par les choſes deſſechantes.
              Les groſſes ventoſités162 qui engendrent ſouuen-
              
              183
              DES MALADIES DES FEMM.
              tesfois inflation de matrice, ſe cognoiſſent par le vẽ-
              tre & mãmelles enflees : par les viandes vẽteuſes dõt
              la femme a vſé : par les brouillement & trenchees
              qu'elle ſent au ventre , leſquelles ſe paſſent comme
              elles ſont venues.
              Si la Damoiſelle eſt trop graſſe l'œil en fera foy,
              outre que le mary ſentira au combat venerien le bas
              du ventre de ſa femme gras , redoublé & le col de la
              matrice eſtroit , vray eſt que s'il aduient que la fem-
              me ait la poitrine , eſpaules , flancs, cuiſſes & le reſte
              du corps extenué, & le ventre grand outre meſure,
              faut coniecturer que telle groſſeſſe de ventre pro-
              uient de ventoſitez163 amaſſees, ou de matiere fecale
              retenue.
              Les vices du vray col de la matrice & de ſes deux
              orifices tant interieur qu'exterieur, des cotyledons,
              des parties voiſines, des menſtrues , & de toutes au-
              tres choſes exterieures ſe doiuent remarquer auec
              grand iugement & diſcretion , à raiſon dequoy re-
              ſeruerons ceſte cognoiſſance pour en parler cy apres
              en particulier le plus ſoigneuſement que nous ſera
              poſſible.
              Quant au col de la partie honteuſe large ou eſtroit,
              oblique, tortu , eſtoupé de cal, membrane , verru-
              que, cicatrice, tumeur , carnoſité, clos & non ouuert
              de nature , le mary ſeul en doit eſtre le iuge, ou pour
              luy la ſage femme qui maniera & tentera les lieux.
              Quant aux preſages, Hippocrates au liure pre-
              mier des maladies des femmes : dit que les femmes
              fecondes ſont beaucoup plus ſaines , que les ſteriles:
              d'autant qu'elles ont les veines plus ouuertes, libres
              & patentes pour expurger les excremẽs menſtruaux
              leſquels retenus ou ſupprimez apportent occaſion à
              M iiij
              
              184
              LIVRE SECOND
              la femme d'vne infinité de maladies: vray eſt que la
              multitude d'accouchemens les rend debiles, & faict
              vieillir biẽ toſt: Au cõtraire, les femmes ſteriles ſont
              valetudinaires, parce qu'elles ne ſe purgent pas tant
              librement de leurs mois:en recompenſe elles viuent
              robuſtes, & long temps demeurent ieunes. Si la fem-
              me ſterile eſt malade de quelque maladie prouenant
              de l'amarry, ou eſtant en l'amarry , elle en ſera plus
              griefuement malade, que la feconde, pour les raiſons
              ſuſdites. Les femmes qui ont la matrice chaude, froi-
              de, humide , ſeche , ne conçoiuent point ſinon de ſe-
              mence contraire: & les hommes qui ont la ſemence
              chaude, froide, humide , ſeiche, n'engendrent point
              ſinon en vne matrice de contraire temperature. La
              ſterilité qui prouient de l'orifice propre de la matri-
              ce ferme, ou cicatricé, ou de la petiteſſe d'icelle , de
              brefueté , longitude , groſſeur du membre viril, eſt
              incurable:celle qui vient de la taille de la pierre eſt
              difficile à guarir, ſi la partie n'eſt fortifiee. La bouche
              de la matrice eſtant dure, calleuſe : parce qu'elle ne
              ſe peut fermer exactement: ou encor' qu'elle ſe fer-
              me , parce qu'elle ne ſe peut dilater, cauſe vne ſteri-
              lité incurable.
              
              485
              Vignette

              TROISIEME
              LIVRE DES
              MALADIES DES
              FEMMES.

              Le proiect des choſes qui ſeront deſcriptes en ce troiſieſme.
              Chapitre Premier.

              IVsqves à preſent auõs trai-
              cté bien au long au liure pre-
              cedent de toutes les occaſions
              qui peuuent apporter ſterilité
              & empeſcher la generatiõ, qui
              eſt le but ſouhaitté au maria-
              ge, tant de la part de l'homme
              que de la femme. Maintenant
              ſuiuant l'ordre cy deuant propoſé, ayant rẽdu la fem-
              me propre à conceuoir, nous parlerons de la conce-
              ptiõ, des choſes qui ſont neceſſaires pour cõceuoir:
              de la diuerſité & cauſes de ce qui ſe peut conceuoir:
              du gouuernement & regime de la femme qui a con-
              ceu:de la gueriſon des accidens faſcheux qui ſuruiẽ-
              nent couſtumierement aux femmes groſſes: de l'ac-
              couchement, des choſes requiſes auant , durant &
              Hh iij
              
              486
              LIVRE SECOND
              apres l'accouchement: comme auſſi des accidens qui
              ſuruiennent auant, durãt & apres l'accouchemẽt: du
              traictement de l'enfan nouueau né , de ſa nourrice.
              Par ce moyen laiſſerons peu de choſes à deduire de
              ce qui appartient à la matiere qu'auons propoſé.

              Les cauſes, ſtimules, & occaſions de la generation de l'homme.
              Chap. II.

              ENcores que les indiuidus de toute ſorte d'ani-
              maux par vne ineuitable cõdition ſoyent corru-
              ptibles & ſubiets neceſſairement à mourir : Si eſt-ce
              que les eſpeces d'iceux ſont rẽdues aucunemẽt eter-
              nelles par leur ſucceſſiue generation: pour leſquelles
              perpetuer, chacune choſe viuante, par vne prouidẽ-
              ce incroyable de Dieu & de nature, eſt douée d'vn
              deſir de procreer & de remettre quelque choſe de
              ſemblable en ſon lieu , qui le puiſſe touſiours repre-
              ſenter & renouueller ſa vie caduque & languiſſante.
              Nous voyons ce ſtimule & inſtinct naturel és plan-
              tes qui produyſent de ſoy nouueaux bourjons. Nous
              le recognoiſſons encores plus manifeſtemẽt en tou-
              te eſpece d'animaux, en laquelle le maſle & la femel-
              le volontairement ſe conioindent enſemble pour la
              generation de leur ſemblable. Mais encores que ce
              deſir de procreer & multiplier ſon ſemblable, proce-
              de d'vn conſeil indicible de Dieu:ſi eſt-ce que nature
              a donné pluſieurs eſguillons & allechemens à toute
              eſpece d'animaux , qui par vne merueilleuſe & cha-
              toüilleuſe volupté les excitent à ſe coupler enſem-
              ble , & ſe mettre en deuoir pour cõſeruer & mainte-
              nir leur genre & eſpece : autrement & ſans ce plaiſir
              l'homme abhorreroit du tout l'vſage venerien, con-
              ſideré l'action d'iceluy vile & qui reſemble à vne cõ-
              uulſion epileptique, qui pource regard d'aucuns phi-
              
              487
              DES MALADIE DES FEMM.
              loſophes eſt appellee petite epilepſie:la forme & cõ-
              poſition du champ de nature humaine:les immõdi-
              ces & ordures qui paſsẽt par ceſte cloaque: ſa ſituatiõ
              entre le boyau cueillier164, paſſage des excremẽs feculẽs
              & la veſſie receptacle de l'vrine: cõſideré auſſi les in-
              commoditez, malheurs, & deteſtables excez qui en
              ſuruiennenẽt. La fẽme d'autre coſté deteſteroit du tout
              la compagnie de l'homme ayãt eſgard au mal qu'elle
              doit endurer, à porter l'enfant neuf mois en ſon ven-
              tre: & l'extreme douleur d'ẽfanter qui luy cauſe ſou-
              uẽtesfois la mort ou la ruine perpetuelle de ſa ſanté.
              Les eſguillons & allechemens voluptueux procedẽt
              de pluſieurs occaſions. Aucunes des parties genitales
              qui ont vn ſentiment plus agu165 & plus vif que nulle
              autre partie, par le moyẽ des nerfs qui y ſont diſper-
              ſez: qui les faict ſentir vn plaiſir incroyable en leur
              action. Autres de la part de la ſemence, laquelle pro-
              uenante de tout le corps , & eſtant pleine de chaleur
              & eſprits, paſſe(dict Ariſtote aux problemes) par vne
              partie à laquelle ſe rendent tous les canaux & venes
              du corps , & en paſſant excite vn prurit , fretille-
              ment, chatouillement & titillation fort delectable.
              Pluſieurs viennent d'vne certaine humidité glaireu-
              ſe, ſaliueuſe & viſqueuſe ſemblable à la ſemẽce, mais
              plus liquide & ſubtile, engendree & contenue dedãs
              les proſtates , qui ſont deux glandules ſituees à la
              partie inferieure du commẽcement du col de la veſ-
              ſie, laquelle humidité diſtille ordinairement au canal
              de l'vrine des maſles, & quand ils habitent auec les
              femelles elle eſt iettee auec la ſemence dans la ma-
              trice : & aux femelles degoutte en leur matrice &
              hors d'icelle. Meſme les femmes la iettẽt quelques-
              fois ſeule & ſans meſlange de ſemence en l'appre-
              H h iiij
              
              488
              LIVRE TROISIESME
              henſion & imagination delectable de Venus: Et par-
              ce, tant aux maſles qu'aux femelles elle apporte ce
              proffit : C'eſt qu'ayant vne petite acrimonie picquã-
              te & eſguillonnante accompaignee de quelque pe-
              tit prurit & demangeſon, elle irrite les parties genita-
              les à faire leur action auec volupté & plaiſir incroya-
              ble : d'autant qu'eſt pleine de grande quantité d'eſ-
              prits qui s'eſchaufent & s'efforcent à ſortir hors:ains
              donne enuie extreme tant au maſle , qu'à la femelle
              de s'aſſembler : outre lequel proffit encores appor-
              te elle ceſte commodité qu'elle arrouſe & moüille
              le canal de l'vrine d'vne moüilleure proffitable
              contre l'acrimonie de l'vrine : leſquelles deux
              moüilleures & humectations faictes par c'eſt hu-
              meur
              , ſont inuentees & inſtituées de nature, afin que
              la matrice & canal de l'vrine ſecs de leur tempera-
              ment, ne ſe retirent & replient, ains empeſchent par
              ce moyen que l'vrine & ſemence n'ayent leur paſſa-
              ge libre & aiſé, tel principalement que la matrice le
              ſouhaitte , pour ſatisfaire au deſir qu'elle a à faire ge-
              neration. L'vn & l'autre vſage de c'eſt humeur , eſt
              recogneu manifeſtement par le coyt immoderé , au-
              quel aduient ſouuentesfois difficulté d'vrine pour
              la conſomption de ceſt humeur glaireux : duquel
              les parties dediées à l'vrine ont eſté trop deſechées
              pour auoir immoderément vſé du coyt : auſquels
              pour les faire vriner , nous iettons huyle dedans
              la verge. Voyla les trois principales occaſions de
              la delectation & plaiſir extreme, qui excitent les
              maſſes femelles de l'eſpece humaine à ſe ioin-
              dre enſemble & ſe mettre en deuoir de conſer-
              uer & multiplier leur genre: Dequoy ſi n'es con-
              tent & deſire ſcauoir lequel des deux prend plus de
              
              489
              DES MALADIES DES FEMM.
              plaiſir & de volupté à ce deuoir naturel : à la verité
              ſelon Hippocrates au liure de genitura, ſemble que
              le maſle y reçoiue plus grãde & plus longue volupté
              & chatouillement que la femelle: tant à raiſon de la
              ſemence qui eſt plus chaude , plus ſpiritueuſe, plus
              acre & en plus grande quantité au maſle qu'en la fe-
              melle:qu'auſſi le mouuemẽt & ſuccuſſatiõ166 du corps,
              qui eſt plus grande en l'homme qu'en la femme , eſ-
              chauffe d'auantage la ſemence, & engendre plus grã-
              de quantité d'eſprits, ains ceſte ſemence accompa-
              gnee de tant d'eſprits paſſant par les parties genitales
              eſtroictes, les titille d'auantage, & excite en elles plus
              de prurit & demangeſon : en laquelle certainement
              giſt tout le plaiſir des choſes veneriennes. Outre ce
              que les parties genitales ont naturellement vn ſenti-
              mẽt plus agu167 & exquis en l'homme qu'en la femme.
              Toutesfois ſans auoir eſgard aucun à telles raiſons
              d'Hippocrates iaçoit168 pertinentes, ny aux raiſons pro-
              bables de Macrobe & de Plutharque , qui ſemblẽt re-
              cognoiſtre plus de chaleur aux femmes qu'aux hom-
              mes169, ains eſtre plus voluptueuſes:à l'occaſiõ qu'elles
              ont plus de ſang ſelon Hippocrates au commence-
              ment de morbis mulierum : qu'elles ſont pluſtoſt nu-
              biles : pluſtoſt habiles à multiplier l'eſpece humai-
              ne : de ce qu'anciennement l'on auoit accouſtumé
              d'adiouſter vn ſeul corps mort de femme au tas &
              pile que l'on faiſoit pour bruſler le corps des morts,
              parmy dix corps morts d'homme comme eſtant plus
              facile à s'enflamber, ains plus prompt & idoine à fai-
              re plus ſoudainemẽt ardre & bruſler les autres corps
              qui eſtoyent en la pile. Que les femmes en extremes
              froidures ſe couurent moins , & ſe veſtent plus le-
              egerement d'habits que les hommes. Si donc outre
              
              490
              LIVRE TROISIESME
              le plaiſir que la femme prent à rendre ſa ſemen-
              ce, nous conſiderons la nature, les forces, facultez,
              functions & mouuemens merueilleux au corps de la
              femme de la matrice ( qui eſt l'inſtrument & comme
              le champ de noſtre generation , meſme la mere com-
              mune de tous animants, à raiſon dequoy les Grecs
              l'on appellé μπτοα) nous iugerons facillement & ne-
              ceſſairement que la femme reçoit plus de plaiſir &
              plus de contentement en ce combat naturel que
              l'hõme. Car la matrice ayant en ſoy inſeree de natu-
              re vne enuie incroyable de conceuoir & de procreer,
              elle eſt auſſi ſi cupide de la ſemẽce virile , la deſire tãt
              & prend ſi grande delectation à l'attirer, ſuccer & re-
              tenir qu'encores que de ſa part elle ne ſuggere pas
              grande quantité de matiere pour l'vſage & œuure
              commun : ſi eſt-ce qu'elle employe toutes ſes forces
              & facultés , pour exuſciter la vertu de la ſemence, à
              fin de mettre en lumiere quelque choſe qui ſoit tel-
              le que la matiere ſubiecte le pourra porter. Sembla-
              ble certainement en cela à l'eſtomach qui appete170 les
              viandes plaiſantes , embraſſe auidement celles qu'il
              aura receu , y prend quelque fruict & reſiouïſſance,
              en fin les conuertit en chyle. De façon que le diuina-
              teur Tyreſias qui auoit experimenté l'vn & l'autre
              ſexe, conſtitué iuge entre Iuppiter & Iuno ſur ce dif-
              ferent, ayant eſgard à ce plaiſir incroyable que la ma-
              trice reçoit naturellement au coyt venerien , ſemble
              iuſtement auoir prononcé: que la femme ſent plus
              de delectation & de plaiſir en ce combat, que l'hom-
              me. Meſmement le ſage Salomon ſemble à bon
              droict auoir mis la matrice171de laquelle toutesfois il
              ne dict le nom) au nombre des choſes qui ne peuuẽt
              eſtre aucunement raſſaſiees172, aſſauoir le feu, l'enfer, &
              
              491
              DES MALADIES DES FEMM.
              la terre ſeche : & dire qu'icelle ne dict iamais , c'eſt
              aſſez , voire comme parle Lucain de la femme diſſo-
              lüe.
              Sic laſſata viris ſed non ſatiata receſsit.173
              Et afin que l'on ne penſe tels propos eſtre fabu-
              leux & menſongers. Conſiderez ie vous prie com-
              bien de troubles, de ſeditions, de commendemẽts pe-
              tulans & imperieux la matrice ſuſcite au corps de la
              matrice ſuſcite au corps de la fẽme, s'il aduient quel-
              quesfois qu'elle ſoit priuee de ſes voluptueux deſirs,
              & retranchee de ſon ſeruice accouſtumé. Qu'ain-
              ſi ſoit vous voyez pluſieurs femmes pour ce defaut,
              quaſi preſtes à rendre l'ame. Autres eſtre deſtituees
              de voix, parolle , ſentiment & reſpiration totale.
              Aucunes deuenir phrenetiques, epileptiques, ma-
              niaques , melancholiques. Pluſieurs rire , plorer,
              ſaulter, danſer, ſans occaſion manifeſte. Autres eſtre
              tourmentees de conuulſiõs & d'vne infinité de ſem-
              blables accidens, tant de corps que d'eſprit:de façon
              que le Philoſophe Platõ non ſans bõne raiſon a eſti-
              mé la matrice deuoir eſtre appellee non quelque
              choſe d'animé au corps de la femme , mais vn animal
              imperieux , petulant , n'obeiſſant aucunement à rai-
              ſon, impatient de toute attente, & tranſporté de cer-
              taine rage & furieuſe cupidité174. Ne faut donc douter
              que les femmes ne reçoiuent plus de plaiſir au com-
              bat venerien que les hõmes:encores qu'elles n'ayent
              tant de chaleur , ny ſi grande quantité de ſemence
              que les hommes : principalement celles qui ſont
              ſanguines, charneuſes, doüees d'vne treſbonne ha-
              bitude de corps, pleines de ſuc, oyſiues , adonnees
              aux delices & danſes , nourries liberalement &
              de viandes delicates , ſe delectans & plaiſans fort
              
              492
              LIVRE TROISIESME
              aux compagnies, cõuerſation & colloques familiers
              des ieunes hommes. Sur tout ſi elles ſont mariees à
              ieunes maris, voluptueux , libidineux & vaillants
              combattans.

              Noms propres et Terminologie médicale

              Absinthe (en lat. artemisia absinthium L)

              Plante de la famille des Astéracées qui peut faire 1 m de hauteur. Les feuilles de cette plante sont couvertes de poils blancs et de glandes oléifères. Elle sert de vermifuge et peut provoquer des règles. L'on s'en sert également pour combattre le mal de mer la nausée.
              • Absinthe (plante), Wikipédia l'encyclopédie libre (12 août 2009), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1er octobre 2009. https://fr.wikipedia.org/wiki/Absinthe_(plante).
              • Lieutaghi, Pierre, Absinthe, Encyclopédie Universalis (2009), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 20 mai 2009.

              Liens à cette référence dans les documents

              Acore odorant (en lat. Acorus aromaticus ou Acorus verus)

              Plante de la famille des Aroïdes dont la racine est employée en médicine comme, parmi d'autres, sudorifique, stomachique et carminatif.
              • Lens, A.J. De et F.V. Mérat, Acorus, Dictionnaire universel de matière médicale et de thérapeutique générale, Paris, J.-B. Baillière, 1829, t. 1. Google livres, Internet, 3 novembre 2011.

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              Aetius d'Amide

              Médecin byzantin (502 – 575 ap. J.-C.) qui est l'auteur d'une vaste encyclopédie médicale, le Tetrabiblos, qui traite des sujets y compris l'obstétrique et la gynécologie.
              • Brossolet, Jacqueline, Aetius D'Amide (502-575), Encyclopaedia Universalis, (2011), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 4 octobre 2011.
              • Scarborough, John, Aëtius (2), The Oxford Classical Dictionary, éd. Simon Hornblower & Anthony Spawforth, Oxford University Press, 2009. Oxford Reference Online, Internet, 4 octobre 2011.

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              Agaric

              ſ. m. Terme de Pharmacie. C'eſt une excroiſſance qui naiſt comme un potiron ſur le tronc & ſur les grosses branches de divers arbres quand ils ſont vieux. Il y en a de maſle qui eſt jaunaſtre , aſſez peſant , & aſſez compacte , & plus propre pour les Teinturiers que pour la Medecine. Le femelle eſt plus recherché , & ſe trouve ſur le melaiſe , ou larix. Ses bonnes marques ſont la blancheur , la legereté , la grandeur , la friabilité , l'odeur penetrante , & la grande amertume. Il en vient des Alpes & du Levant , & c'eſt un medicament qui purge avec violence. L'agaric noir, ou boule noire pris en breuvage , cauſe des vomiſſemens & flux de ventre dangereux.
              • Furetière, Antoine. Agaric, Dictionnaire universel, La Haye, A. et R. Leers, 1690, t. 1. Bibliothèque nationale de France, Internet, 24 septembre 2009.

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              Agnus castus

              Arbuste dont les branches sont pliantes comme celles de l'osier. Sa semence est très-rafraîchissante; elle adoucit l'âcreté des humeurs, et tempère l'ardeur du sang.
              • Agnus, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1798), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 6 octobre 2011.

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              Alexandre le Grand

              Né en 356 av. J.-C. à Pella, Alexandre le Grand fut le fils du roi Philippe II et d’Olympias devenant en -336 roi de Macédoine ainsi que le chef de la Confédération hellénique. Considéré comme un des plus grands conquérants de l'histoire, Alexandre le Grand créa un empire s'étendant de la mer Ionienne à l'Himalaya. Il fonda Alexandrie en Égypte (-332- -331) et choisit Babylone comme la capitale de son empire (-331). Il mourut à Babylone en -323 après quoi ses généraux, les Diadoques, partagèrent son empire et se mirent à combattre par la suite, assassinant sa mère Olympias, son épouse, Roxane, et son fils, Alexandre IV.
              • Alexander the Great, Wikipédia l'encyclopédie libre (6 février 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 7 février 2011. https://en.wikipedia.org/wiki/Alexander_the_Great.
              • Alexandre le Grand (~356-~323), Encyclopédie Universalis (2009), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 1er octobre 2009.
              • Alexandre le Grand ou Alexandre III, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
              • Alexandrie en ar. al-Iskandarīyah, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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              Alpharabius ou Alfarabius (en ar. al-Fārābī)

              (Turkestan 872 – Damas 950 ap. J.-C.). Philosophe arabo-islamique dont la philosophie se composait d'une synthèse des pensées de Platon, d'Aristote et de l'Islam, ce qui exerça une forte influence sur son étudiant Avicenne. Ses œuvres comprennent L'Accord entre les doctrines de deux sages : Platon et Aristote et le Livre du gouvernement de la cité (traité sur le gouvernement idéal).
              • Fārābī (Abū Naṣr Muḥammad ibn Muḥammad ibn Ṭarkhān Uzalagh AL-), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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              Aluine

              Aluine est un autre nom pour l’absinthe en botanique.
              • Aluine, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1694), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 9 novembre 2011

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              Alun

              Sulfate double formé d'un sulfate de métal trivalent et d'un sulfate de métal monovalent, utilisé en médecine, en teinturerie, peausserie, etc..
              • Alun, subst. masc., Trésor de la Langue Française Informatisé (2004), Centre national de la recherche scientifique, Analyse et traitement informatique de la langue française, Université Nancy II, Internet, 2 février 2010.

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              Alun emplumé

              On appelle Alun de plume, Une espèce de Talc qui est par petits filamens, & qui s'appelle autrement Pierre d'Amiante.
              • Alun, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1762), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 4 février 2010.

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              Amadis de Gaule (en esp. Amadís de Gaula

              Roman de chevalerie espagnol dont le texte original remonte au début du XIVe s. mais qui fut refondu et publié en 1508 par Montalvo. Amadis est le type du chevalier accompli qui, après de multiples aventures, réussit à épouser sa dame, Oriane. Ce roman connut un succès considérable, en particulier en France dans la traduction de Nicolas d'Herberay des Essarts (1540). Don Quichotte prend Amadis comme modèle du beau chevalier errant et amant fidèle.
              • Amadis de Gaule en esp. Amadís de Gaula, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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              Ambre-gris

              Matiere spongieuse, inflammable & fort odoriferante, qu'on trouve sur les bords de la mer.
              • Ambre-gris, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1694), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 24 août 2009.

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              Angélique

              Angélique est aussi nom féminin et désigne une Plante odoriférante de la famille des Ombellifères, dont on confit dans le sucre les tiges encore vertes, et qui fait aussi la base de plusieurs préparations liquides. L'angélique parfume la bouche et fortifie l'estomac. Un bâton, un morceau d'angélique confite. Eau d'angélique. Baume, extrait d'angélique.
              • Angélique, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1932-5), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 2 novembre 2011.

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              Aphorismes

              Collection de maximes médicales attribuée à Hippocrate.
              • Howatson, Margaret, éd., Hippocrates, The Oxford Companion to Classical Literature, Oxford University Press, 2011. Oxford Reference Online, Internet, 25 novembre 2011.

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              Apostème

              s.m. Enflure extérieure avec putréfaction. Un abcès est un Apostème ouvert.
              • Apostème, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1762), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 25 novembre 2011.

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              Apozème

              s.m. Terme de Médecine. Potion médicinale faite d'une décoction d'herbes. Faire un apozème. Donner un apozème. Prendre un apozème.
              • Apozème, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1762), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 18 juin 2010.

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              Aragon (en esp. Aragón)

              Un des royaumes chrétiens établis en 1035 et qui exista jusqu'en 1833. Depuis 1978, l'Aragon est une communauté autonome comprenant les trois provinces de Huesca, Saragosse et Teruel dans le nord-est de l'Espagne.

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              Archidamos II

              Roi de Sparte qui régna de 469 à 427 av. J.-C. Selon Théophraste, à cause du mépris éprouvé par les Spartiates envers les gens de petite taille, les Éphores (magistrats) de Sparte condamna Archidamos à une amende pour avoir épousé une femme trop petite, disant qu'elle ne leur enfanteroit pas des Rois, mais des Roitelets.
              • Howatson, Margaret, éd., Politics, The Oxford Companion to Classical Literature, Oxford University Press, 2011. Oxford Reference Online, Internet, 27 septembre 2011.
              • Plutarque, Les vies des hommes illustres de Plutarque, Amsterdam, R. & G. Wetstein, 1724, t. 5, trad. et éd. Mr. Dacier, p. 293-294. Google livres, Internet, 28 septembre 2011.

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              Arculanus ou Herculanus (en ital. Arcolini ou Ercolini)

              Illustre médecin italien du quinzième siècle qui était professeur de la logique, de la morale et de la médecine à Bologne et ensuite la chaire de médécine à Padoue et à Ferrare. Il se donna à l'étude et à la publication des commentaires sur la médecine des Arabes (Pratica medica seu expositio vel commentarii in nonum Rhasis Arabis ad regem Almanzorem librum).
              • Raige-Delorme, Jacques, éd., Arcolini ou Ercolini (Giov.), Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales, Paris, Victor Masson et Fils, 1867, t. 6. Google livres, Internet, 15 septembre 2011.

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              Aristoloche longue

              Plante dont la racine longue et ronde fut employée principalement comme traitement des maladies de la tête, des poumons, du foie et de la matrice.
              • James, Robert, éd. et trad., Aristolochia, Dictionnaire universel de médecine, Paris, Briasson, 1746, t. 2. Google livres, Internet, 4 novembre 2011.

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              Aristote (en gr. Aristotelês, dit le Stagirite)

              Né à Stagire (Stavro), Macédoine en 384 av. J.-C. et mort à Chalcis, Eubée en 322, le philosophe grec Aristote était l'étudiant de Platon et le tuteur d’Alexandre le Grand. À Athènes, Aristote fonda le Lycée (335) où il enseigna pendant douze ans. La philosophie, selon Aristote, serait la totalité du savoir. Il gagna la réputation du père de la logique grâce à ses analyses des divers genres et parties de discours. Son recueil à ce sujet, l’Organon, parle de la logique comme un instrument du savoir. Aristote étudia également les espèces naturelles (La Physique ; Histoire des animaux) ; la morale (Éthique à Nicomaque ; Éthique à Eudème) ; la politique (Politique ; Constitution d’Athènes), parmi d'autres sujets. De plus, il fit une étude sur la création des genres littéraires, d’où La Poétique et La Rhétorique.
              • Aristote en gr. Aristotelês, dit le Stagirite, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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              Aromaticum rosatum

              Poudre médicinale dont les roses rouges firent l'ingrédient de base. La poudre aurait été efficace pour fortifier l'eſtomac, le cerveau, le cœur, le foie, & tous les autres viſceres, & pour conſumer les humeurs ſuperfluës, & diſſiper les vents.
              • Meuve, Aromaticum rosatum, Dictionnaire pharmaceutique ou apparat de médecine, pharmacie et chymie, 3e édition, Lyon, Rey, 1695. t. 1. Google livres, Internet, 18 novembre 2011.

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              Asarum

              s. m. Plante dont la tige est très-courte, et dont les fleurs sont en formes de clochettes et odorantes. Voy. Cabaret.
              • Asarum, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1798), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 4 novembre 2011.

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              Assa

              s. f. Suc végétal concret. Il y en a de deux espèces : l'Assa dulcis, qui est la résine du benjoin, et l'Assa foetida, autre résine, d'une odeur désagréable, qui est employée en médecine comme un des plus puissants antispasmodiques.
              • Assa, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1835), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 2 novembre 2011.

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              Assajeret pilulæ

              [P]ilules purgatives , stomachales ; la doſe en eſt depuis un ſcrupule juſqu'à quatre, Avicenne en eſt l'auteur. Les pilules furent composées de l'aloès, de la hierre, des mirabolans citrins, du mastic et du syrop de stecas.
              • La Framboisière, Nicolas Abraham de, Ordonnances sur la composition des pilules, Ordonnances sur la composition des medicamens, que les Apothicaires doivent dispenser en leurs boutiques, Paris, Rolin Thierry & Eustache Foucault, 1603, p. 115. Biu Santé, Internet, 18 novembre 2011.
              • Lémery, Nicolas, Assajeret pilulæ, Pharmacopée universelle, 2e édition, Paris, Charles-Maurice D'Houry, 1716. Google livres, Internet, 18 novembre 2011.

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              Avicenne (en ar. Abū 'Alī Husayn ibn 'Abd Aliāh ibn Sinā)

              (Afchana, près de Boukhara 980 – Hamadān 1037 ap. J.-C.). Médecin, philosophe et scientifique iranien. Il est l'auteur d'un des traités les plus importants dans l'histoire de la médecine orientale et occidentale, le Canon de la médecine. Un penseur novateur, il rédigea également l'encyclopédie, Livre de la guérison, où il unit la philosophie aristotélienne, platonienne et islamique.
              • Avicenne (Abū ‘Alī al-Husayn ibn ‘Abd Allāh ibn Sinā, connu sous le nom d'), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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              Bacchus, Bacchos ou Liber Pater

              Dieu romain, l'équivalent du grec Dionysos, qui représente la vigne, le vin, le délire extatique, le débordement sexuel, l'ivresse et la nature terrestre. On le caractérise souvent par la vigne, la grappe de raisin, le lierre, la panthère et un thyrse.
              • Bacchus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
              • Bacchus, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 août 2009), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1er octobre 2009. https://fr.wikipedia.org/wiki/Bacchus.
              • Dionysos, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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              Balauste

              s.f. Fruit du grenadier sauvage.
              • Balauste, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1762), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 25 octobre 2011.

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              Barbe de bouc

              s.m. Plante laiteuse, dont on connoît particulièrement deux espèces; l'une, dont les fleurs sont jaunes, croît dans les prés & autres lieux humides; l'autre a les fleurs purpurines, tirant sur le bleu. On la cultive dans les jardins; c'est le Salsifix ordinaire. Toutes deux sont stomachiques, apéritives & vulnéraires.
              • Barbe de bouc, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1762), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 16 novembre 2011.

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              Bdellium

              s.m. Arbre qui croît dans les Indes & dans l'Arabie Heureuse. Il est épineux. On en tire une gomme nommée aussi Bdellium. On l'emploie particulièrement contre la toux, & dans les maladies du poumon.
              • Bdellium, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1762), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 17 novembre 2011.

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              Ben

              C'eſt un fruit qui croiſt ſur un arbre ſemblable au tamariſe , qui eſt gros comme une avelline. On le broye comme on fait les amandes ameres pour en tirer une huile, de laquelle les Parfumeurs de gants ſe ſervent, parce qu'elle eſt tres-legere & ſubtile, & n'a point d'odeur de ſoy-même, mais elle eſt propre à en recevoir de toutes ſortes. Quelque vieille qu'elle ſoit elle ne devient point rance, & elle ſert à nettoyer les taches & les lentilles du viſage.
              • Furetière, Antoine. Behen, ou Ben, Dictionnaire universel, La Haye, A. et R. Leers, 1690, t. 1. Bibliothèque nationale de France, Internet, 29 janvier 2010.

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              Berberis

              Berberis vulgaris, c'est l'épine vinette […], arbrisseau à feuilles épineuses dentées dont le fruit est constitué par des baies rouges ovoïdes. La teinture mère est obtenue à partir des racines séchées et plus particulièrement de l'écorce.

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              Bois d’aloés

              Résine naturelle produite par le bois malade de certains arbres du sous-étage forestier de forêts tropicales d'Asie du Sud-Est; connu aussi sous les noms calambac, bois d'agar, bois d'argile (bois de gélose pour les scientifiques).

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              Bolarmene, Bolarmeni ou Boliarmeni

              [S]orte de terre argileuse employée comme remède.
              • Huguet, Edmond, Bol, Bol d'Arménie, Bol arménien, Bol armene, Bolarmeni, Boliarmeni, Dictionnaire de la langue française du seizième siècle, Paris, Librairie Ancienne Edouard Champion, 1925, t. 1.

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              Buglose

              Plante gamopétale (Borraginacées), ayant plusieurs variétés utilisées pour l'ornement (buglose d'Italie) et pour leurs propriétés tinctoriales (orcanète), ou médicinales analogues à celles de la bourrache (buglose officinale).
              • Buglos(s)e, (Buglose, Buglosse), subst. fém., Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (2009), CNRTL, Internet, 6 octobre 2011.

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              Cabaret

              s.m. Plante fort commune. On la nomme aussi Oreille d'homme, parce que ses feuilles en ont en quelque sorte la figure. Son odeur est forte & aromatique. Elle entre dans la Thériaque.
              • Cabaret, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1762), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 26 octobre 2011.

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              Cacochyme

              adj. de tout genre. Mal sain, de mauvaise complexion. Cela ne se dit proprement que des corps humains pleins de mauvaises humeurs & tousjours sujets à quelque maladie. Un corps cacochime.
              • Cacochime, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1694), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 19 janvier 2010.

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              Calament

              s.m. Plante qui porte une fleur labiée, dont l'odeur est assez agréable, & qui a été mise au nombre des céphaliques. Elle est d'usage en Médecine, sur-tout dans l'asthme & dans les ulcères du poumon.
              • Calament, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1762), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 25 octobre 2011.

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              Campane ou Aulnée (en lat. Enula campana)

              Plante de la famille des corymbifères de Jussieu dont la racine est employée en médicine comme dessicative, abstersive, discussive, apéritive, pulmonique, stomachique, alexipharmaque et sudorifique.
              • Alexandre, Nicolas, Aulnée, Dictionnaire botanique et pharmaceutique, Paris, Leconte, 1759. Google livres, Internet, 3 novembre 2011.
              • Alibert, Jean Louis, Enula Campana. Radix Enulæ., Nouveaux élémens de thérapeutique et de matière médicale, 2e édition, Paris, Crapart, Caille et Ravier, 1808, t. 1, p.571. Google livres, Internet, 3 novembre 2011.

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              Camphre

              Substance blanche, semi-transparente, d'odeur caractéristique, extraite du camphrier et utilisée notamment comme antimite, ainsi que pour la fabrication de celluloïd.
              • Camphre, subst. masc., Trésor de la Langue Française Informatisé (2004), Centre national de la recherche scientifique, Analyse et traitement informatique de la langue française, Université Nancy II, Internet, 2 février 2010.

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              Cancer

              L’un des douze signes astrologiques. Celui-ci est associé aux personnes nées entre le 22 juin et le 22 juillet. Ce signe partage l’élément classique de l’eau avec le Scorpion et les Poissons. Le Cancer est symbole des eaux maternelles, de la protection et du commencement. L'opposé du Cancer est le Capricorne.

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              Cantique des Cantiques ou Le Cantique de Salomon

              Situé dans l'Ancien Testament, le Cantique des Cantiques contient des chants d'amour qui se présente comme une suite de poèmes où les voix alternées d'une femme et d'un homme décrivent l'histoire de leur amour.

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              Capilli veneris

              Noms Communs : Capillaire de Montpellier, Cheveu-de-Vénus. C’est un genre de fougère.
              • Adiantum capillus-veneris L., Tela Botanica (2000-2009), Le réseau des Botanistes Francophones, Internet, 1er février 2010.

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              Cariophyllata ou Benoîte

              Plante dont l'odeur ressemble au clou de girofle. En médicine, sa racine fut employée comme cephalique, alexipharmaque, apéritive, stomachique et résolutive.
              • Benoîte, Encyclopédie méthodique, Paris, Panckoucke, 1790, t. 3. Google livres Internet, 4 novembre 2011.
              • James, Robert, éd. et trad., Caryophyllata, Dictionnaire universel de médecine, Paris, Briasson, 1747, t. 3. Google livres, Internet, 4 novembre 2011.

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              Carnosité

              s. f. Excrescence, tumeur de chair qui se forme dans le conduit de la verge, & qui empesche le passage de l'urine.
              • Carnosité, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1694), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 25 novembre 2011

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              Carthame ou Safran bâtard

              s. m. T. de Botan. Plante, autrement nommée Safran bâtard, dont les fleurs servent à teindre en rouge, et qui porte des semences purgatives, appelées Graines de perroquet, parce qu'elles sont bonnes pour la nourriture de cet oiseau.
              • Carthame, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1835), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 10 novembre 2011.

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              Casse

              s. f. Sorte de gomme purgative qui vient sur un arbre dans les Indes qui sert à purger doucement. Casse de Levant. baston de casse. prendre de la casse. bol de casse. prendre de la casse en bol, en morceaux, en baston.
              • Casse, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1694), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 14 octobre 2011.

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              Castoréum

              s. m. (On prononce Castoréome.) Substance grasse et odorante, que l'on tire des aines du castor, et qu'on emploie en médecine comme antispasmodique.
              • Castoréum, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1835), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 24 octobre 2011.

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              Celse (en lat. Aulus Cornelius Celsus)

              Médecin romain du Ier siècle ap. J.-C. dont le recueil sur la médecine ancienne, De arte medica, lui mérita les deux surnoms l'Hippocrate latin et le Cicéron de la médicine.
              • Aulus Cornelius Celsus, Wikipédia l'encyclopédie libre (30 septembre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 4 octobre 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Aulus_Cornelius_Celsus.
              • Celse en lat. Aulus Cornelius Celsus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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              Chenevi

              s. m. Graine de chanvre.
              • Chenevis, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1694), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 25 octobre 2011.

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              Chyle

              s. m. Suc blanc qui est fait des viandes digerées. Les aliments se tournent en chyle.
              • Chyle, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1694), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 2 décembre 2011.

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              Chypre (en gr. Kypros, en turc Kibris)

              Pays, république et île qui se trouve en Méditerranée orientale. Chypre fut occupée par les colons syriens et anatoliens au -IIIe millénaire et par les Égyptiens au -XVIe et -XVe siècles. Ensuite, hellénisée par les Achéens, ils fondèrent plusieurs villes dont quelques-unes furent consacrées à Aphrodite. Ainsi, l'île de Chypre devint dorénavant connue par les Grecs comme le lieu d'origine de la déesse.
              • Chypre en gr. Kypros, en turc Kibris, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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              Cimolie

              s.f. Espèce d'argile qui vient d'une Ile appelée Cimolis, près de Crete. Les Anciens l'employoient aux mêmes usages auxquels sert à présent la terre sigillée.
              • Cimolie, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1762), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 26 octobre 2011.

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              Clystere

              Clystere, m. penac. Est pur Grec prononcé à la Françoise, le faisant de acuto penacutum, et signifie ablution ou lavatoire, estant le nom par les medecins approprié à l'ablution des boyaux faite d'injection par le fondement de la personne avec une syringue.
              • Clystere, Jean Nicot : Le Thresor de la langue francoyse (1606), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 15 avril 2010.

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              Colatoire

              Os de la paroi supérieure des fosses nasales.
              • Colatoire, Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (2009), CNRTL, Internet, 17 novembre 2011 .

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              Coloquinte

              subs. f. Plante du genre des cucurbites, dont le fruit est moins gros et a des formes très-variées; tantôt il est à côtes comme le melon, tantôt il est long et lisse comme une poire, et bigarré de jaune et de vert, mais distingué par son amertume et sa qualité purgative. Pomme de coloquinte. Amer comme coloquinte.
              • Coloquinte, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1798), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 17 novembre 2011.

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              Condisi

              Nom italien pour l'Hellébore.
              • Morlino et De Roujoux, Condisi, Dictionnaire classique italien-français, 3e édition, Paris, Belin-Mandar et Devaux, 1828, t. 1. Google livres, Internet, 22 novembre 2011.

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              Condylome

              Petite tumeur inflammatoire d'origine infectieuse, localisée sur la muqueuse génitale ou anale.
              • Condylome, Le Grand Robert de la langue française version électronique (2009), 2e édition, Dictionnaires le Robert, Internet, 25 novembre 2011.

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              Corinthe (en gr. Kórinthos)

              Ville de Grèce située au fond du golfe appelé par le même nom qui, selon la tradition grecque, aurait été fondée par Sisyphe, fils d’Éole. Vers 50 ap. J.-C., Saint Paul y fonda une de ses églises.
              • Corinthe en gr. Kórinthos, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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              Coston

              Tige de laitue.
              • Huguet, Edmond, Coston, Dictionnaire de la langue française du XVIe siècle, Paris, Champion, 1932.

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              Cotignac

              s. m. Confitures faites de jus de coins [coing en français moderne]. Boete de cotignac. cotignac d'Orleans, d'Alençon.
              • Cotignac, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1694), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 22 novembre 2011

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              Cotylédon ou Nombril de Vénus (en lat. Umbilicus veneris)

              s.m. Plante qui croît sur les rochers & sur les vieilles murailles. On lui attribue les mêmes vertus qu'à la Rhubarbe. Veuillez consulter la référence Rubarbe.
              • Cotylédon, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1762), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 16 novembre 2011.

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              Couleuvrée ou Brioine

              s.f. Plante sarmenteuse & fort commune. On emploie sa racine dans l'hydropisie, & dans quelques autres maladies.
              • Couleuvrée, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1762), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 2 novembre 2011.

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              Cérat de Galien

              Le cérat de Galien est un excipient complexe utilisé dans différentes préparations officinales dermatologiques. La formule originale contient de la cire d'abeille, de l'huile d'amande douce, du borate de sodium ainsi que de l'eau de rose.

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              Cérès

              Fille de Saturne et de Rhéa, Cérès est la déesse romaine de la fécondité, de l’agriculture et des moissons. Elle est l’équivalente romaine de la déesse grecque Déméter.
              • Cérès, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
              • Cérès, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 août 2009), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1er octobre 2009. https://fr.wikipedia.org/wiki/Cérès_(mythologie).

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              Daucus

              Genre botanique dont le type est la carotte ; plante appartenant à ce genre.
              • Daucus, Le Grand Robert de la langue française version électronique (2009), 2e édition, Dictionnaires le Robert, Internet, 22 novembre 2011.

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              De la génération (en lat. De genitura)

              Traité d'Hippocrate qui examine les appareils reproducteurs mâle et femelle, et compare leurs fonctions dans la génération.
              • Hippocrate, De la génération, Œuvres d'Hippocrate, Paris, Gautret, 1838, t. 1, trad. Anuce Foès et J.-B. Gardeil, p. 551-557. Google livres, Internet, 1er décembre 2011.

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              De la génération des animaux d'Aristote

              Traité zoologique en cinq livres par Aristote publié vers 343 av. J.-C. Le traité se concentre sur les sujets du système de reproduction et la génération parmi des espèces d'animaux différentes.
              • Howatson, Margaret, éd., Animals, Aristotle on, The Oxford Companion to Classical Literature, Oxford University Press, 2011. Oxford Reference Online, Internet, 30 novembre 2011.

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              De succo rosarum tabellae

              [...] [É]lectuaire ſolide, purgatif & cholagogue, dont la baſe eſt le ſuc de roſe : La doſe eſt depuis une dragme juſqu'à demi-once.
              • Lémery, Nicolas, De succo rosarum tabellae, Pharmacopée universelle, Paris, De Saint & Saillant, 1763. Google livres, Internet, 19 octobre 2011.

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              Des maladies des femmes (en lat. De morbis mulierum)

              Traité d'Hippocrate en deux livres qui examine des maladies diverses qui affligent l'utérus, y compris la stérilité, des difficultés de l'accouchement et des tumeurs.
              • Hippocrate, Des maladies des femmes, Œuvres d'Hippocrate, Paris, Gautret, 1838, t. 2, trad. Anuce Foès et J.-B. Gardeil. Google livres, Internet, 14 octobre 2011.

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              Des secrets des femmes (en lat. De secretis mulierum)

              Traité attribué à Albert le grand qui examine l'embryologie et la gynécologie.

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              Despumer

              Terme de pharmacie. Clarifier une liqueur, en la faisant chauffer et bouillir pour en ôter l'écume ou toute autre impureté.
              • Despumer, Émile Littré : Dictionnaire de la langue française (1872-77), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 4 novembre 2011.

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              Diacurcuma

              [...] mot arabe ſignifiant terra merita ou racine d'une eſpece de cyperus laquelle teint en jaune ; mais on donne le nom de curcuma à pluſieurs autres drogues qui rendent une teinture approchante, comme à la racine de chelidoine, à celle du rubia major, au ſafran ; ce qu'on entend donc par diacurcuma eſt le diacrocum.
              • Lémery, Nicolas, Diacurcuma, Pharmacopée universelle, 2e édition, Paris, Charles-Maurice D'Houry, 1716, t. 51. Google livres, Internet, 27 octobre 2011.

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              Diagalangæ

              [...] [C]ompoſition de poudre ſtomachale hyſterique, dont le petit galanga fait la baſe ; la doſe en eſt depuis demi ſcrupule, juſqu'à deux ſcrupules.
              • Lémery, Nicolas, Diagalangæ, Pharmacopée universelle, 2e édition, Paris, Charles-Maurice D'Houry, 1716, t. 51. Google livres, Internet, 27 octobre 2011.

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              Diambre

              Électuaire à base d'ambre gris.
              • Diambre, Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (2009), CNRTL, Internet, 6 octobre 2011.

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              Diamoschum

              Le dawamesk ou diamoschum est un électuaire au musc. On le prépare en faisant cuire (...) des sommités fleuries (...) de chanvre. (...) l'extrait recueilli [est] enrichi d'aromates, de musc (...) et de pistache.
              • Diamoschum, Termium Plus (2011), Public Works and Government Services Canada, Internet, 7 octobre 2011.

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              Diarrhodon

              Terme de pharmacie. Préparation tonique et astringente (poudre, trochisques, électuaire) dans laquelle les roses rouges entraient en quantité notable.
              • Diarrhodon, Émile Littré : Dictionnaire de la langue française (1872-77), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 28 octobre 2011.

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              Diasatyrion

              s.m. T. De Pharmacie. Electuaire ancien dans lequel entrait spécialement le saytrion.
              • Raymond, F., Diasatyrion, Supplément au Dictionnaire de l'Académie française, Paris, Gustave Barba, 1836. Google livres, Internet, 27 octobre 2011.

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              Diaspermatum

              [...] [C]ompoſition où il entre beaucoup de ſemences.
              • Lémery, Nicolas, Diaspermatum, Pharmacopée universelle, 2e édition, Paris, Charles-Maurice D'Houry, 1716, t. 51. Google livres, Internet, 27 octobre 2011.

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              Diatrium Piperum

              [...] [C]ompoſition de poudre digeſtive, dont les poivres font la baſe ; la doſe en eſt depuis demi ſcrupule juſqu'à demi dragme, Galien en eſt l'auteur.
              • Lémery, Nicolas, Diatrium Piperum, Pharmacopée universelle, 2e édition, Paris, Charles-Maurice D'Houry, 1716, t. 51. Google livres, Internet, 27 octobre 2011.

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              Dragagant

              Gomme du tragacanthe (arbrisseau épineux du genre astragale), gomme adragante.
              • Dragagant, Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (2009), CNRTL, Internet, 9 novembre 2011 .

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              Elephangines

              Pilules qui servirent de stomachiques et de digestives.
              • Cotgrave, Randle, Elephangines, A French and English dictionary, Londres, Anthony Dole, 1673. Google livres, Internet, 18 novembre 2011.

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              Estiomène

              ESTIOMÈNE. adj. de t.g. Qui mange, qui ronge, qui corrode. Il se dit en Médecine des ulcères corrosifs qui consument les chairs.
              • Estiomène, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1762), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 10 mai 2010.

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              Eufraise

              s.f. Petite plante annuelle qui ne paroît que dans l'été & dans l'automne. Son principal usage est pour les maladies des yeux. Elle a encore quelques autres propriétés.
              • Eufraise, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1762), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 6 octobre 2011.

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              Formia (en gr. Formiæ)

              Ville italienne située dans la province sud-centrale de Latina.

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              Galanga

              Genre de plantes (maranta), de la famille des amomées, qui croissent dans les Indes orientales et dont la racine est un stimulant aujourd'hui peu usité.
              • Galanga, Émile Littré : Dictionnaire de la langue française (1872-77), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 28 octobre 2011.

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              Galbanum

              Gomme-résine balsamique fournie par diverses férules (Ombellifères), et autrefois utilisée comme antispasmodique.
              • Galbanum, Le Grand Robert de la langue française version électronique (2009), 2e édition, Dictionnaires le Robert, Internet, 9 novembre 2011.

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              Galien (Claude) (en gr. Klaudios Galênos, en lat. Claudius Galenus)

              (Pergame v. 131 - Rome ou Pergame v. 201) Médecin grec. Il commença par étudier la philosophie mais opta pour la médecine, domaine auquel il excelait : il a fait de notables découvertes grâce à ses dissections d'animaux. Comme Hippocrate, Galien croyait aux quatre humeurs (sang, bile, pituite, atrabile et les quatre éléments). Il laissa une forte influence en médecine jusqu'au XVIIe siècle; voir la liste de ses ouvrages, vaste, dans les articles en ligne notés ci-dessous.
              • Galien (Claude) en gr. Klaudios Galênos, en lat. Claudius Galenus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
              • Claude Galien, Wikipédia, L'encyclopédie libre (11 août 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1 septembre 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Claude_Galien.
              • Galenic corpus, Wikipedia, The Free Encyclopedia (7 mars 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1 septembre 2020. https://en.wikipedia.org/wiki/Galenic_corpus.

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              Galle

              GALLE. s. f. Fruit d'une espece de chesne. Noix de galle. On s'en sert aux teintures, Passé en galle. On en fait aussi de l'encre.
              • Galle, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1694), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 22 novembre 2009.

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              Gallia moschata

              [...] [C]ompoſition de trochiſques cordiaux, fortifiants, où il n'entre que le muſc, l'ambre & le bois d'aloës ; la doſe en eſt depuis huit grains, juſqu'à un ſcrupule ; Meſvé en eſt l'auteur.
              • Lémery, Nicolas, Gallia Moschata, Pharmacopée universelle, 2e édition, Paris, Charles-Maurice D'Houry, 1716. Google livres, Internet, 3 novembre 2011.

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              Gomme arabique

              Gomme arabique, gomme fournie par plusieurs plantes du genre acacia, de la famille des légumineuses mimosées.
              • Gomme, Émile Littré : Dictionnaire de la langue française (1872-77), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 16 novembre 2011.

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              Graine de paradis

              [G]raine utilisée comme condiment, produite par une plante africaine, l'amome.
              • Paradis, Reverso dictionnaire en ligne (2008), Softissimo, Internet, 3 novembre 2011.

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              Hermodatte ou Hermodacte

              Nom donné, dans le commerce de la droguerie, à des tubercules qui sont apportés du Levant par Marseille, et que beaucoup pensent provenir d'une espèce de colchique.
              • Hermodacte ou Hermodatte, Émile Littré : Dictionnaire de la langue française (1872-77), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 2 novembre 2011.

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              Hierre

              Hierre, Hedera. Une sorte de liarre qu'on appelle Hierre, Cissus.
              • Hierre, Jean Nicot : Le Thresor de la langue francoyse (1606), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 1er février 2010.

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              Hippocras

              s. m. Espece de breuvage delicieux, composé pour l'ordinaire de vin, de sucre, de canelle, d'ambre &c. De bon hippocras. hippocras blanc. hippocras clairet. hippocras d'eau. faire de l'hippocras. boire de l'hippocras. chausse à hippocras.
              • Hippocras, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1694), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 14 octobre 2011.

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              Hippocrate (en gr. Hippokratês)

              (Cos v. 460 - Lárissa, Thessalie, v. 377 av. J.-C.) Médecin grec que l'on considère le père de la médecine. Hippocrate était le premier à employer l'observation clinique pour parvenir à un diagnostic. Comme ordonnance, il préférait prescrire des traitements simples afin de céder la guérison du patient à la nature. Sa physiologie était fondée sur la théorie des quatre humeurs (sang, lymphe, bile jaune et bile noir), qui, selon lui, contrôlaient la santé, la maladie et les tempéraments. On lui attribue avec incertitude un ensemble de traités, tels que son Traité du prognostic, des fractures, des luxations, des airs, des eaux et des lieux, ainsi que les Aphorismes. Le serment d'Hippocrate continue à inspirer des pratiques médicales de nos jours dans le sens où les nouveaux médecins généralement doivent réciter une version moderne de ce serment qui leur rappelle leurs obligations morales, éthiques et légales.
              • Hippocrate (en gr. Hippokratês), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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              Horace (en lat. Quintus Horatius Flaccus)

              Poète romaine renommé (Venouse 65 – 8 av. J.-C.) dont les œuvres, qui abordent les thèmes de la philosophie, l'art de la poésie, l'amour et l'amitié, eurent une influence énorme sur la littérature latine. De nos jours, il nous reste ses Satires, ses Épodes, ses Odes et ses Épîtres.
              • Horace, Wikipédia l'encyclopédie libre (10 mai 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 4 mai 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Horace.
              • Horace (en lat. Quintus Horatius Flaccus), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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              Huile de fourmis

              Décoction préparée en mettant des fourmis et de l'huile commune dans un vaisseau bouché et puis l'exposant au soleil pendant quarante jours avant de l'épurer. Selon Lémery, [e]lle ranime les eſprits, elle excite la ſemence, elle chaſſe les vents, on frotte les parties de la generation & des reins : cette huile prend ſa vertu principale du ſel volatil des fourmis.
              • Lémery, Nicolas, Huile de fourmis, Pharmacopée universelle, 3e édition, Paris, Charles-Maurice D'Houry, 1738, p. 916. Google livres, Internet, 9 novembre 2011.

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              Huile de grenouilles

              Décoction préparée en cuisant des grenouilles en huile de lin et puis l'épurer. Selon Lémery, [e]lle adoucit, elle tempere les inflammations, elle excite le ſommeil étant appliquée aux tempes, elle appaiſe les douleurs de la goutte, on en frotte les parties douloureuſes.
              • Lémery, Nicolas, Huile de grenouilles, Pharmacopée universelle, 3e édition, Paris, Charles-Maurice D'Houry, 1738, p. 910. Google livres, Internet, 9 novembre 2011.

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              Humeur

              En termes de Medecine, on appelle les quatre humeurs, les quatre ſubſtances liquides qui abreuvent tous les corps des animaux, & qu'on croit eſtre cauſes des divers temperamments, qui ſont le flegme ou la pituite, le ſang, la bile, la melancolie. Il y en a de compoſées qui s'eſpaiſſiſſent & qui ſe corrompent, comme celles qui font le pus, les glaires, & autres qui cauſent les abſés, les obſtructions, & generalement toutes les maladies. On les appelle de divers noms, malignes, aduſtes, acres, mordicantes, cruës, peccantes, &c. [...].
              Humeur, ſe dit auſſi du temperamment particulier qui vient du meſlange de ces qualitez. Ainſi on dit, qu'un homme est d'humeur bilieuſe, colerique, emportée; d'humeur flegmatique, douce, poſée, froide ; d'humeur ; ſociable, grave ; d'humeur melancolique, chagrine , inquiete, triſte, noire, ſombre, bizarre, inſupportable , hypocondriaque ; d'humeur ſanguine, gaye, enjoüée, complaiſante, volage, amoureuſe ; de belle humeur ; d'humeur joviale, imperieuſe
              .
              • Furetière, Antoine. Humeur, Dictionnaire universel, La Haye, A. et R. Leers, 1690, t. 2. Bibliothèque nationale de France, Internet, 9 settembre 2009.

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              Hydropisie

              s. f. Maladie qui fait enfler le corps, & cause au malade une alteration qu'il ne peut estancher.
              • Hydropisie, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1694), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 9 mars 2010.

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              Hypociste

              Terme de botanique. Plante parasite (cytinus hypocistis, L.), dont on obtient le suc d'hypociste, qui prend la consistance d'extrait par son exposition au soleil, famille des aristolochiées.
              • Hypociste, Émile Littré : Dictionnaire de la langue française (1872-77), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 24 octobre 2011.

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              Ictérique

              Terme de Médecine, qui se dit Des remèdes contre la jaunisse.
              • Ictérique, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1798), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 24 août 2009.

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              Impératoire

              s.f. Angélique françoise, ou Benjoin sauvage. Plante ombellifère, ainsi nommée, dit-on, à cause de ses grandes vertus. On n'emploie guère que sa racine, dont la saveur est âcre, piquante & aromatique. L'impératoire est stomachique, & entre dans la thériaque.
              • Impératoire, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1762), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 2 novembre 2011.

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              Juglandées

              Terme de botanique. Famille de plantes dont le noyer (juglans regia, L.) est le type ; c'est une tribu détachée des amentacées.
              • Juglandées, Émile Littré : Dictionnaire de la langue française (1872-77), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 2 novembre 2011.

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              Junon (en lat. Juno)

              Déesse de la nature dans la religion romaine, Junon représentait la féminité. Junon et Jupiter, son frère de la même mère Rhéa ainsi que son époux, sont considérés comme divinités primordiaux qui constituent deux des trois figures dans la triade capitoline (Jupiter-Junon-Minerve).
              Les grecs hellénisèrent Junon et la renommèrent Héra. Ils lui attribuèrent le rôle de protectrice du mariage et des femmes mariées.
              • Héra en gr. Hêra, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
              • Junon en lat. Juno, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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              Jupiter

              D’autres noms : Stator (qui arrête), Elicius (qui fait le foudre) et Feretrius (qui frappe). L’équivalent du dieu grec, Zeus, Jupiter, fils de Saturne, est le roi des dieux considéré comme divinité primordiale faisant partie de la triade capitoline (Jupiter-Junon-Minerve) dans la mythologie romaine-italique. Jupiter gouverne le ciel, les éléments météorologiques (tonnerre, foudre) et la lumière du jour. Ainsi il est souvent représenté avec les emblèmes de l'éclair, du trône et du sceptre.
              D'un esprit licentieux, Jupiter prit maintes amantes, cependant, seulement sa sœur jumelle Junon conquit son cœur. Après plusieurs tentatives de la courtiser, il réussit finalement à gagner sa main en se transformant en coucou mouillé pour exciter la sympathie et l'affection de la déesse. Ainsi leurs noces marquèrent le premier mariage du monde.
              • Hera / Junon, Le grenier de Clio (2001-2008), Mythologica.fr, Internet, 19 juillet 2011. https://mythologica.fr/grec/hera.htm.
              • Jupiter, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
              • Zeus / Jupiter (3/4), Le grenier de Clio (2001-2008), Mythologica.fr, Internet, 19 juillet 2011. https://mythologica.fr/grec/zeus3.htm.

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              Jusquiame ou Hanebane

              s.f. Plante dont l'odeur est désagréable, le suc narcotique, & souvent mortel aux animaux qui en mangent. On ne l'emploie qu'extérieurement dans des onguents, des emplâtres, & des huiles.
              • Jusquiame, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1762), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 19 octobre 2011.

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              Juvénal (en lat. Decimus Junius Juvenalis)

              Poète latin, auteur de satires. Il naquit à Aquinum en Campanie vers l’an 55 ap. J.-C. Il produisit seize Satires qui traitent des vices de son époque, contrastant la Rome traditionnelle (pure, exaltée par Cicéron) avec la Rome contemporaine. Juvénal mourut vers 140.
              • Juvénal en lat. Decimus Junius Juvenalis, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré de noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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              Kerva

              Ricin.
              • Kerva, Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (2009), CNRTL, Internet, 6 octobre 2011.

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              Kochia

              Plante phanérogame des lieux arides (Chénopodiacées), dont une espèce appelée sapinette est cultivée comme ornementale.
              • Kochia, Le Grand Robert de la langue française version électronique (2009), 2e édition, Dictionnaires le Robert, Internet, 17 novembre 2011.

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              La Politique (en gr. Hê Politikê) d'Aristote

              Traité en huit livres dans lequel Aristote analyse la constitution des gouvernements divers (monarchie, aristocratie, démocratie, etc.) et présente sa théorie de l'État idéal. Une partie du septième livre est dédiée à la discussion sur le mariage, l'enfantement et l'éducation des enfants.
              • Howatson, Margaret, éd., Politics, The Oxford Companion to Classical Literature, Oxford University Press, 2011. Oxford Reference Online, Internet, 27 septembre 2011.

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              Lacca

              Nom qu'on a donné à un suc résineux qui nous vient de l'Inde, et qu'on employoit en médecine après l'avoir fait dissoudre dans le lait ou le miel.
              • Lacca, Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle, Paris, Deterville, 1817, t. 17. Google livres, Internet, 15 novembre 2011.

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              Lacédémone

              Veuillez consulter la référence Sparte.

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              Ladanum, Labdanum ou Laudanam

              Substance résineuse tirée de la plante Cistus creticus. Selon Gugler, le Ladanum est un tonique et stimulant diffusible, bon contre les catarrhes des diverses muqueuses, ainsi que contre les états de débilité et d'atonie des premières voies et de toute l'économie. Il faut ajouter que le Petit Robert souligne que le laudanam servit également de [t]einture alcoolique d'opium, soporifique très utilisé avant le développement des neuroleptiques modernes.
              • Gubler, Adolphe, Ladanum ou Labdanum, Commentaires thérapeutiques du Codex medicamentarius, Paris, J.-B. Baillière et fils, 1868. Google livres, Internet, 10 novembre 2011.
              • Robert, Paul, Laudanam, Le nouveau Petit Robert : Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française, éd. J. Rey-Debove et A. Rey, Paris, Dictionnaires le Robert, 1996.

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              Lathyrus

              Nom scientifique de la gesse.
              • Lathyrus, Le Grand Robert de la langue française version électronique (2009), 2e édition, Dictionnaires le Robert, Internet, 9 novembre 2011.

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              Lauréole

              s.f. Plante. On en distingue de deux sortes. La Lauréole mâle, ou toujours verte, & la Lauréole qui perd ses feuilles, & qu'on nomme autrement, Bois gentil. La première est ainsi nommée, parce que ses feuilles, quoique beaucoup plus petites, approchent de celles du laurier. Ses feuilles & ses fruits ont une âcreté qui pique & brûle la langue. Ses baies sont d'usage en Médecine.
              • Lauréole, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1762), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 9 novembre 2011.

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              Les Métamorphoses (en lat. Metamorphoseis)

              Épopée latine composée par Ovide à partir de 1 ap. J.-C. Les quinze livres sont ancrés dans la mythologie et racontent l’Histoire du monde, du chaos jusqu’à César. Les Métamorphoses contiennent plusieurs légendes racontant des transformations, que ce soit de dieux ou d’hommes en plantes et en animaux.
              • Les Métamorphoses en lat. Metamorphoseis, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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              Les Saturnales (en lat. Convivia primi diei Saturnaliorum)

              L'œuvre la plus célèbre de Macrobe dont le cadre se situe lors du festival des Saturnales vers 383 ap. J.-C. Écrit en dialogues socratiques, les discussions entre les personnages, qui visent à louer les traditions et les rites païens, sont axées sur le culte romain, la rhétorique, la grammaire, la poèsie de Virgile, des plaisanteries, ainsi que sur la physiologie.
              • Holford-Strevens, Leofranc Adrian, Macrobius, Ambrosius Theodosius, The Oxford Classical Dictionary, éd. Simon Hornblower et Anthony Spawforth, Oxford University Press, 2009. Oxford Reference Online, Internet, 1er décembre 2011.

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              Limon

              Fruit du limonier, analogue au citron à la différence près qu'il est plus acide et que son écorce est moins épaisse.
              • Limon3, subst. masc., Trésor de la Langue Française Informatisé (2004), Centre national de la recherche scientifique, Analyse et traitement informatique de la langue française, Université Nancy II, Internet, 2 février 2010.

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              Lucain (en lat. Marcus Annaeus Lucanus)

              Poète latin qui naquit à Cordoue en 39 ap. J.-C. et mourut à Rome en 65. Il fut le neveu du philosophe Sénèque ainsi que l'ami de Néron. Lorsqu'il fut encore jeune, il fut impliqué dans la conjuration du Pison et ainsi obligé de se suicider. De nos jours, il nous reste une de ses œuvres, Pharsale, qui traite de la guerre civile entre César et Pompée.
              • Lucain en lat. Marcus Annaeus Lucanus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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              Lygodion

              s. m. T. De bot. Fougère.
              • Lygodion, Nouveau dictionnaire de la langue française, d'après l'Académie, Paris, Pourrat Frères, 1843. Google livres, Internet, 22 novembre 2011.

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              Léon Hébreu ou Juda Abravanel

              Médecin et philosophe néo-platonicien juif (v. 1465 – après 1521) dont la celebrité est dûe à ses Dialogues d'amour, traité qui examine l'amour à la lumière philosophique.
              • Hughes, Aaron, Judah Abrabanel, Stanford Encyclopedia of Philosophy (2 décembre 2005), Edward N. Zalta, Internet, 20 septembre 2011. https://plato.stanford.edu/archives/fall2008/entries/abrabanel/.
              • Worth-Stylianou, Valérie, éd., Les traités d'obstétrique en langue française au seuil de la modernité, Genève, Librairie Droz, 2007, p.278. Google livres, Internet, 18 septembre 2011.

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              Lévitique (en gr. Leuitikon)

              Troisième livre du Pentateuque dans l'Ancien Testament. Il détaille les prescriptions des Israélites et le code selon lequel le peuple doit vivre pour devenir saint. Son but fut d'enseigner les préceptes moraux et les vérités religieuses de la loi de Moise au moyen du rituel.
              • Lévitique, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
              • Lévitique, Wikipédia l'encyclopédie libre (6 août 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 25 août 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Lévitique.

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              Macrobe (en lat. Ambrosius Macrobius Theodosius)

              Écrivain, philosophe et philologue latin (déb. Ve s.) illustre pour son commentaire mathématique et astronomique, Songe de Scipion et Cicéron et son ouvrage consacré à Virgile, les Saturnales.
              • Macrobe, Wikipédia l'encyclopédie libre (22 juin 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 18 août 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Macrobe.
              • Macrobe en lat. Ambrosius Macrobius Theodosius , Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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              Maisons (astrologie)

              Selon la tradition astrologique, les signes zodiaques (Bélier, Taureau, Gémeaux, Cancer, Lion, Vierge, Balance, Scorpion, Sagittaire, Capricorne, Verseau et Poissons) sont représentés comme un cercle divisé en douze secteurs ou maisons. Dans chaque maison existe un champ d'expériences et un domaine de l'existence. Le placement des planètes dans une de ces maisons et les coordonnées géographiques à l'heure de naissance d'un individu détermineront son caractère, ses expériences, ses objectifs, etc. Voir ci-dessous pour une liste des douze maisons et leurs attributions:
              • Maison I: l'égo, la personnalité apparente
              • Maison II: l'argent gagné par ses propres efforts
              • Maison III: la pensée concrète, l'entourage proche
              • Maison IV: les racines, les parents, le foyer, la vie privée, les conditions de départ dans l'existence
              • Maison V: les créations et récréations, les enfants, l'art, le jeu
              • Maison VI: la santé, les maladies aiguës, les servitudes et obligations quotidiennes
              • Maison VII: les relations avec les alter-egos, les associations et contrats (et les ennemis déclarés)
              • Maison VIII: les pertes, les crises (mort et renaissance) et l'argent provenant des autres (les héritages notamment)
              • Maison IX: la pensée abstraite, la Foi, l'extension du champ de conscience, le lointain, les pays étrangers
              • Maison X: la situation sociale, la vie publique, l'aboutissement professionnel
              • Maison XI: les amis, les objectifs collectifs, les projets et espérances
              • Maison XII (certainement la plus complexe): les maladies chroniques, les épreuves, les ennemis cachés, la dépossession de l'égo et le problème de la relation entre le Moi et le Grand Tout (il peut y être question d'isolement à l'hôpital, en prison, ou ...dans un monastère).

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              Menthastre

              Menthe sauvage.
              • Menthastre, Émile Littré : Dictionnaire de la langue française (1872-77), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 2 novembre 2011.

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              Messaline (en lat. Valeria Messalina)

              (25 av. J.-C. - Rome 48 ap. J.-C.). Fille du consul romain Marcus Valerius Messalla Barbatus, Messaline devint impératrice romaine lorsqu'elle épousa Claude Ier. Connue pour sa conduite despotique, Messaline manipula Claude pour qu'il éliminât les rivaux potentiels à elle et à leurs enfants, Octavie et Britannicus. Messaline était également réputée pour la vie dévergondée qu'elle mena. Selon le poète latin Juvenal, elle se prostituait dans des bordels de Rome et elle aménagea même une partie du palais en lupanar. Cependant, l'empereur mit fin à ses débauches lorsque l'affranchi Narcisse l'avertit du mariage prévu entre Messaline et Silius, son amant secret, et de leur attentat comploté contre lui. Effectivement, Claude fit exécuter sa femme et Silius dans les jardins de Lucullus.
              • Messaline, Wikipédia l'encyclopédie libre (18 février 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 31 mars 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Messaline.
              • Messaline en lat. Valeria Messalina, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Pars, Dictionnaires le Robert, 1994.

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              Milesiens

              Selon la mythologie celtique irlandaise, les Milesiens, un peuple venant d’Espagne, sont considérés comme les ancêtres des Celtes.

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              Mithridate

              Électuaire composé de beaucoup de substances aromatiques, d'opium, etc. que l'on dit être de l'invention de Mithridate, et auquel on attribue des vertus de contre-poison.
              • Mithridate, Reverso dictionnaire en ligne (2010), Softissimo, Internet, 6 octobre 2011.

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              Mole

              s. f. Masse de chair informe & inanimée que les femmes grosses portent quelquefois au lieu d'un enfant. Cette femme n'est accouchée que d'une mole.
              • Mole, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1694), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 22 septembre 2011.

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              Moïse (en hébr. Mosché)

              Prophète et fondateur de la religion juive et de la nation d'Israël (- XIIIe s.), on lui attribue la rédaction des premiers livres de la Bible.
              Selon le livre d’Exode, Moïse monta sur le Mont Sinaï pour recevoir La Loi (Décalogue) dicté par Dieu. Pendant ce temps, les Israélites, ne pouvant plus supporter d’avoir affaire à un dieu invisible, persuadèrent Aaron, le frère de Moïse, de leur fabriquer un veau en or, l'acte qui brisa le premier des Dix Commandements. En conséquence de cette transgression, Moïse dut remonter le Mont Sinaï pour renouveler l’alliance entre le peuple juif et Dieu, après quoi il redescendit de la montagne, la peau toute rayonnante.
              Moïse est le descendant direct d'Abrahahm.
              • Moïse, Wikipédia l'encyclopédie libre (26 mai 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 26 mai 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Moïse.
              • Moïse (en hébr. Mosché, nom d'origine égyptienne), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
              • Römer, Thomas, Les cornes de Moïse, Évangile et liberté (2005), numéro 190, Évangile et Liberté, Internet, 22 juillet 2010. http://www.evangile-et-liberte.net/elements/numeros/190/article8.html.

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              Mumie

              Matière qu'on supposait se former sur les cadavres ou dans les parties malades du corps et qui pouvait avoir des propriétés utiles, mais parfois délétères.

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              Myrobolans

              Nom pharmaceutique de plusieurs fruits purgatifs et desséchés, qui viennent des Indes Orientales et d'Amérique. Ils sont de la grosseur des prunes, et ont une couleur brunâtre, jaunâtre ou noirâtre. Ils sont tous à noyaux et à amandes. On connaît les myrobolans Chébule, Citrin, Belliric et Indique, fruits d'un Badamier, et les myrobolans Emblics, fruits du Phyllantus Emblica.
              • Cevasco, Myrobolans, Statistique de la ville de Gênes, Gênes, Imprimerie Ferrando, 1840, t. 2. Google livres, Internet, 18 novembre 2011.

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              Nenufar

              Sorte d'herbe aquatique servant à la Medecine. Du sirop de nenufar. de l'eau de nenufar.
              • Nenufar, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1694), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 28 janvier 2010.

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              Nielle romaine ou Nielle des jardins (en lat. Nigella romana)

              Plante cultivée dans les jardins dont la semence fut employée en médicine pour ses qualités discussives, carminatives et cephaliques.
              • Alembert, Jean et Dénis Diderot, Nielle, Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, Neufchâtel, Samuel Faulche, 1765, t. 11. Google livres, Internet, 22 novembre 2011.

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              Nitre

              Poudre (à canon) à base de salpêtre.
              • Nitre, subst. masc., Trésor de la Langue Française Informatisé (2004), Centre national de la recherche scientifique, Analyse et traitement informatique de la langue française, Université Nancy II, Internet, 2 février 2010.

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              Noix indiane ou Sapindus mukorossi

              Le Sapindus mukorossi, qui pousse en Inde, est utilisé en médecine ayurvédique pour guérir les maladies de la peau. Appelé aussi l'arbre à savon, il est utilisé de nos jours comme détergent par les Indiens.

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              Noix indique

              Noix de coco.
              • Société de linguistique romane, Revue de linguistique romane, 1995, vol. LIX, n° 233 à 236, p. 296. Google livres, Internet, 3 novembre 2011.

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              Nèfle

              Fruit comestible du néflier, caractérisé par sa forme globuleuse, ses cinq noyaux provenant de son endocarpe osseux, et l'œil de grande dimension que laisse au sommet le calice.
              • Nèfle, Le Grand Robert de la langue française version électronique (2009), 2e édition, Dictionnaires le Robert, Internet, 15 novembre 2011.

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              Néphritique

              Qui souffre de néphrite, une maladie inflammatoire et douloureuse du rein.
              • Néphrétique, Le Grand Robert de la langue française version électronique (2009), 2e édition, Dictionnaires le Robert, Internet, 8 mars 2010.

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              Ovide (en lat. Publius Ovidius Naso)

              Poète latin (Sulmona, Abruzzes 43 av. J.-C. – Tomes 17 ou 18 ap. J.-C.) connu pour sa poésie élégiaque. Ses œuvres sont particulièrement diverses : Les Amours, livre de poésie qui parle de son amour pour Corinne évoque un érotisme subtil; Les Héroïdes, de l’autre côté, sont des lettres fictives écrites par des femmes et des hommes légendaires; Les Fards et Les Remèdes à l'amour sont des traités qui satirisent l’élégance de la haute société romaine; Les Fastes portent sur le calendrier romain et les fêtes religieuses. L’œuvre la plus ambitieuse de sa carrière fut les Métamorphoses, poème mythologique comprenant quinze livres, qu’il n’acheva pas. Ovide fut exilé à Tomes (aujourd'hui Costantza) par Auguste, qui trouva immoral le poème L’Art d’aimer, dix années après sa publication.
              • Ovide en lat. Publius Ovidius Naso, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
              • Viarre, Simone, Ovide (~43-17), Encyclopédie Universalis (2009), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 1er octobre 2009.

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              Oxymel

              Préparation pharmaceutique qui se fait avec de l'eau, du miel et du vinaigre.
              • Oxymel, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1932-5), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 17 novembre 2011.

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              Oxysaccarum

              s.m. Mélange de sucre & de vinaigre, dont il résulte une sorte de syrop.
              • Oxysaccarum, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1762), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 18 novembre 2011.

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              Ozène

              Ulcération de la muqueuse nasale, dont le principal symptôme est l'exhalaison d'une odeur fétide (odeur de punaise écrasée).
              • Ozène, Le Grand Robert de la langue française version électronique (2009), 2e édition, Dictionnaires le Robert, Internet, 16 novembre 2011.

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              Palme Christ (en lat. palma-christi)

              Un des noms vulgaires du ricin commun (euphorbiacées). L'huile de ricin est appelée huile de palma-christi.
              • Palma-Christi, Émile Littré : Dictionnaire de la langue française (1872-77), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 4 novembre 2011.

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              Panax

              Genre de plantes appartenant à une famille dont le type est l'aralia, comprenant différentes variétés d'arbrisseaux ou d'arbres le plus souvent tropicaux et dont la racine de certaines espèces est utilisée (en particulier en Chine, mais aussi en Amérique et en Europe) pour ses propriétés toniques et aphrodisiaques.
              • Panax, subst. masc., Trésor de la langue française informatisé (2004), Centre national de la recherche scientifique, Analyse et traitement informatique de la langue française, Université Nancy II, Internet, 8 novembre 2011.

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              Parastate

              ſ. m. (Anatomie) petit corps rond couché ſur le dos de chaque teſticule. Il s'appelle aussi épididyme.
              • Alembert, Jean et Dénis Diderot, Parastate, Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des Sciences, des Arts et des Métiers, Neufchâtel, Samuel Faulche, 1765, t. 11. Google livres, Internet, 31 octobre 2011.

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              Parelle

              Plante voisine de l'oseille, appelée aussi patience.
              • Parelle, Le Grand Robert de la langue française version électronique (2009), 2e édition, Dictionnaires le Robert, Internet, 14 octobre 2011.

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              Paul D'Égine (en lat. Paulus Aegineta)

              Médecin et chirurgien (v. 625 – v. 690 ap. J.-C.) connu comme le dernier encyclopédiste médicale grec. Son œuvre majeure l'Épitomê traite en sept livres des sujets comprenant l'hygiène, la diététique, des maladies diverses, la chirurgie et la pharmacologie.
              • Brossolet, Jacqueline, Paul D'Égine (625 env.-690) , Encyclopaedia Universalis, (2011), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 4 octobre 2011.
              • Paul Of Aegina, Encyclopædia Britannica Online (2011), Encyclopædia Britannica, Internet, 4 octobre 2011. https://www.britannica.com/biography/Paul-of-Aegina.

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              Phtisie

              s. f. Sorte de maladie qui desseche tout le corps, & qui est accompagnée d'une grande langueur.
              • Phtisie, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1694), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 9 mars 2010.

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              Phymosis

              Étroitesse du prépuce, empêchant de découvrir le gland.
              • Phymosis, Le Grand Robert de la langue française version électronique (2009), 2e édition, Dictionnaires le Robert, Internet, 25 novembre 2011.

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              Pilule aurée

              Pilule d'or.
              • Huguet, Edmond, Auré, Dictionnaire de la langue française du seizième siècle, Paris, Librairie Ancienne Edouard Champion, 1925, t. 1.

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              Platon

              (Athènes -428 - -348 av. J.-C.). Étudiant de Socrate qui, comme philosophe, prit part à la formation de la pensée du monde occidental. Il était le fondateur de l'école philosophique, l'Académie, à Athènes (387) où Aristote compta parmi ses élèves. Auteur d'au moins 28 dialogues socratiques, Platon créa un genre littéraire qui le permit d’aborder certains problèmes métaphysiques et philosophiques en combinant le discours rationnel et le langage poétique. Parmi ses dialogues les plus connus on trouve le Timée, La République, Des Lois et Le Banquet.
              • Platon, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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              Pleres arconticon

              [P]oudre cephalique fortifiante compoſée ; la doſe en eſt depuis demi ſcrupule juſqu'à deux ſcrupules [...].
              • Lémery, Nicolas, Pleres Arconticon, Pharmacopée universelle, 2e édition, Paris, Charles-Maurice D'Houry, 1716. Google livres, Internet, 18 novembre 2011.

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              Pline l’Ancien

              Pline l’Ancien (23-79) est l’auteur d’une Histoire naturelle, une sorte de bilan du savoir de la Rome antique. Dans ses écrits, Pline présentait beaucoup d'information factuelle concernant la littérature, les arts, la botanique, et la gastronomie.
              • Pline l'Ancien (23-79), Encyclopédie Universalis (2010), Paris, Encyclopædia Universalis, Internet, 29 juillet 2010.
              • Pline l'ancien, Wikipédia, l'encyclopédia libre(26 octobre 2012), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 29 octobre 2012.https://fr.wikipedia.org/wiki/Pline_l'Ancien.

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              Plutarque (en gr. Ploutarkhos)

              Biographe et philosophe grec de moyen-platonisme (v.46/49 – v.125 ap. J.-C.), Plutarque est l’auteur des Vies parallèles et des Œuvres morales qui traitent la religion, la politique, la pédagogie, l'histoire et la littérature.
              Ses Préceptes du mariage (en latin Præcepta connubialia ou Conjugalia praecepta), un petit traité qui fait partie des Œuvres morales, était très connu en France à partir du XVIe siècle grâce à la traduction de Jacques Amyot.
              Les Apophtegmes de Plutarque sont souvent cités pendant la période de la première modernité aussi.

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              Poissons

              L’un des douze signes astrologiques. Celui-ci est lié aux personnes nées entre le 19 février et le 20 mars. Les Poissons partagent l’élément classique de l’eau avec le Cancer et le Scorpion. Son opposé est le Vierge.

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              Populéum

              Onguent populéum, pommade aux bourgeons de peuplier, dont l'action calmante et décongestionnante est utilisée dans le traitement des hémorroïdes.

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              Priapisme

              Érection violente, prolongée, souvent douloureuse, née sans appétit sexuel et n'aboutissant à aucune éjaculation.
              • Priapisme, Le Grand Robert de la langue française version électronique (2009), 2e édition, Dictionnaires le Robert, Internet, 8 mars 2010.

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              Problèmes (en lat. Problemata physica)

              Traité écrit au style questions-réponses qui aborde des problèmes y compris la médecine, l'éthique et la philosophie naturelle. On considère les Problèmes un texte apocryphe dans le corpus aristotélien.

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              Procidence

              Issue à l'extérieur d'un organe ou d'une partie anatomique mobile.

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              Psyllium

              Plantain des régions méditerranéennes, aux petites graines oblongues et luisantes.
              • Psyllium, subst. masc., Trésor de la Langue Française Informatisé (2004), Centre national de la recherche scientifique, Analyse et traitement informatique de la langue française, Université Nancy II, Internet, 2 février 2010.

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              R. Isaac ha-Lévi ou Hallevi

              Médecin juif de Rome au treizième siècle qui fit traduire le Canon de la médecine d' Avicenne de l'arabe en hébreu.
              • Chaikin, Moses, Avigdor, Apologie des Juifs, étude historique et littéraire sur l'état politique et social des Juifs depuis la chute de Jérusalem jusqu'à 1306, Paris, F. Vieweg, 1887, p.133 et 305. Google livres, Internet, 14 septembre 2011.

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              Rhagade

              s. f. T. de Médec. Il se dit de Certaines gerçures, de certains ulcères étroits et allongés qui se forment à l'origine des membranes muqueuses, et qui sont dus en général au virus vénérien. On ne l'emploie guère qu'au pluriel. Avoir des rhagades aux lèvres, à l'anus.
              • Rhagade, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1835), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 22 septembre 2011.

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              Rhasis ou Rhazès

              Célèbre médecin arabe (v. 865 – v. 925 ap. J.-C.) qui composa 61 traités sur la médecine.
              • Melton, J. Gordon, Rhasis, Encyclopedia of Occultism and Parapsychology, Gale Research Inc., 1996, 2.
              • Worth-Stylianou, Valérie, éd., Les traités d'obstétrique en langue française au seuil de la modernité, Genève, Librairie Droz, 2007, 181. Google livres, Internet, 15 septembre 2011.

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              Roxane

              Roxane fut la fille du satrape perse de Bactriane Oxyarte. Prise comme prisonnière par les Macédoniens pendant les nombreuses conquêtes sous Alexandre III, elle épousa le roi en 333 av. J.-C. Les deux eurent un fils, Alexandre Aigos (Alexandre IV), qui fut assassiné avec elle en 323 sous les Diadoques, successeurs d’Alexandre III.
              • Alexandre le Grand ou Alexandre III, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
              • Roxane, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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              Réglisse

              s.f. Plante dont la racine est d'un grand usage en Médecine dans les tisanes, pour adoucir les humeurs âcres, & remédier aux vices de la poitrine. Le suc de cette racine se prépare, soit en blanc, soit en noir, & se nomme Jus de réglisse.
              • Réglisse, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1762), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 15 novembre 2011.

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              Saint Albert le Grand (en lat. Albertus Magnus

              (Lauingen v. 1193 - Cologne 1280). Albert le Grand était un philosophe, théologien et scientifique allemand. Il avait une formation dominicaine et fit ses études comme maître de théologie à l'université de Paris. Ensuite, il enseigna à Cologne. D'une érudition encyclopédique, il fit des commentaires sur la Bible (In psalmos ; In matthaeum), sur la théologie (Commentaire des Sentences ; De mystica theologica), sur le corpus aristotélien (Super duos libros Aristotelis Prihermenias ; Commentarium in De generatione et corruptione) et sur les sciences De secretis mulierum ; De vegetalibus et plantis).
              • Albert le Grand, Wikipédia l'encyclopédie libre (24 novembre 2011), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 29 novembre 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_le_Grand.
              • Albert le Grand (saint), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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              Saint Augustin (en lat. Aurelius Augustinus)

              (Thagiste, auj. Souk-Ahras 354 – Hippone, auj. Annaba 430 ap. J.-C.). Évêque africain, docteur et père de l’Église, Saint Augustin a un impact énorme et durable sur la théologie chrétienne, la philosophie logique et la théorie du sens. Parmi ses nombreuses œuvres les plus éminentes sont Les Confessions (397-401), texte autobiographique introspectf sur le voyage spirituel de l'auteur, et La Cité de Dieu (413-427). Les débats suscités par sa conception de la grâce continuent de nos jours; il insista que la grâce du Christ est un don de Dieu et que ce n'est pas à nous de la gagner par nos actes. Le fait que toute l'humanité est tarée par le péché originel et l'importance de la doctrine de la prédestination a fait de la théologie augustinienne le contrepoids de la théologie jésuite en France sous l'Ancien Régime.
              • Augustin (Saint) en lat. Aurelius Augustinus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
              • Augustin d'Hippone, Wikipédia l'encyclopédie libre (26 mai 2020), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 28 mai 2020. https://fr.wikipedia.org/wiki/Augustin_d%27Hippone.

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              Salomon

              Salomon fut le roi d’Israël de 972 à 932 av. J.-C. et le fils de Bethsabée et de David. Pendant son règne, Israël vît la construction du Temple, d’un palais, d’une flotte, aussi bien qu'une alliance puissante entre Salomon et Hiram 1er de Tyr (ancienne cité phénicienne) et le maintien d’une armée équipée de chars et de cavalerie. Selon la tradition, ce roi aurait écrit le Cantique des cantiques, l’Écclésiaste, les Proverbes, la Sagesse, une partie des Psaumes et certaines Odes. I Rois, III, 16 de la Bible décrit la sagesse de Salomon. Lorsque deux femmes lui rendirent visite, prétendant être la mère d'un enfant, il annonça qu’il fallait le partager en deux dans l’espoir que la vraie mère y renoncerait. Ainsi la femme qui montra de la compassion reçut-elle l’enfant. La locution jugement de Salomon se voit associé donc à un jugement équitable.
              Malgré sa sagesse, Salomon avait une grande faiblesse – son amour des femmes, qui était témoigné par ses septs cents épouses Princesses et trois cents concubines. Selon I Rois XI, puisque Salomon se maria avec des femmes étrangères (des Moabites, des Hammonites, des Iduméènnes, des Sidoniènnes et des Héthiènes) qui avaient détourné sa dévotion vers leurs dieux, le Dieu d'Israël lui avertit que tout son royaume, à l'exception d'une tribu, serait perdu pour son fils en faveur de son serviteur.
              • Salomon, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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              Sandal ou Santal

              Sandal, m. acut. Est une espece de bois escorcé, rougeastre, qui est apporté des Indes (combien qu'il en soit de couleur blanche, et de blafastre) lequel selon ce que disent les marroquins, est de froide qualité au tiers degré, et desseichant au second, empeschant les defluxions.
              • Sandal, Jean Nicot : Le Thresor de la langue francoyse (1606), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 6 octobre 2011.

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              Sanemonde, Sanemunde, Sanamonde, ou Salemonde

              s. f., giroflée.
              • Godefroy, Frédéric, Sanemonde, Dictionnaire de l'ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, 1880-1895. DicoFro, Internet, 22 novembre 2011.

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              Sang-de-dragon

              Résine d'un rouge foncé, principalement fournie par le dragonnier, utilisée autrefois comme astringent et hémostatique, et aujourd'hui comme colorant dans la fabrication de certains vernis.
              • Sang-de-dragon, Le Grand Robert de la langue française version électronique (2009), 2e édition, Dictionnaires le Robert, Internet, 16 novembre 2011.

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              Satyriasis

              s.m. Érection continuelle de la verge, jointe au désir le plus violent du coït.
              • Satyriasis, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1762), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 9 mars 2010.

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              Satyrion

              s. m. T. de Botan. Plante de la famille des orchis, qui exhale une odeur de bouc fort désagréable, et dont les racines tuberculeuses imitent un scrotum.
              • Satyrion, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1835), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 2 novembre 2011.

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              Savine

              Genévrier du Sud de l'Europe (nom sc. juniperus sabina).
              • Savine, Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (2009), CNRTL, Internet, 6 octobre 2011.

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              Scillitique

              Qui est préparé avec des extraits de bulbe de scille.
              • Scillitique, adj., Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (2009), CNRTL, Internet, 17 novembre 2011.

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              Scorpion

              L’un des douze signes astrologiques lié aux personnes nées entre le 24 octobre et le 22 novembre qui réprésente la transition d'un cycle à un autre. Le Scorpion partage l’élément classique de l’eau avec le Cancer et les Poissons. Son opposé est le Taureau.

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              Sel gemmé

              Sel gemme. Sel fossile extrait des mines sous forme de minerai.
              • Gemme, Emploi adj., Trésor de la Langue Française Informatisé (2004), Centre national de la recherche scientifique, Analyse et traitement informatique de la langue française, Université Nancy II, Internet, 2 février 2010.

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              Sept Cieux

              Dans la religion islamique ainsi que dans certaines sectes de la religion juive, on croit en l'existence de sept Cieux. Voir ci-dessous pour une liste de noms des Sept Cieux dans l'ordre du plus bas au plus haut :
              • Premier Ciel : Rafi' (islamique) / Vilon (juif)
              • Sécond Ciel : Qaydum (islamique) / Raki'a (juif)
              • Troisième Ciel : Marum (islamique) / Shehaqim (juif)
              • Quatrième Ciel : Arfalun (islamique) / Zebul (juif)
              • Cinquième Ciel : Hay'oun (islamique) / Ma'on (juif)
              • Sixième Ciel : Arous (islamique) / Machon (juif)
              • Septième Ciel : Ajma' (islamique) / Araboth (juif)

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              Solanum

              SOLANUM. s.m. ou DULCAMARA, ou DOUCE AMÈRE Plante qui pousse des sarmens longs de deux ou trois pieds. Elle est fébrifuge & propre aux maladies de la poitrine. On lui attribue plusieurs autre vertus. Son suc efface les taches du visage. On donne aussi le nom de Solanum à toutes les Morelles.
              • Solanum, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1762), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 26 octobre 2011.

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              Sommité

              s.f. Terme de Botanique. Le petit bout, la pointe, l'extrémité du haut des herbes, des fleurs, des arbustes & des branches d'arbres. Ne prenez que la sommité de ces herbes, de ces fleurs, &c. La sommité des jeunes branches.
              • Sommité, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1762), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 16 novembre 2011.

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              Spicenard

              Plante exotique dont la racine est employée en médecine.
              • Spicenard, Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (2009), CNRTL, Internet, 6 octobre 2011.

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              Spodium

              ſ. m. (Minéralogie) eſt une eſpece de chaux ou de cendre de métaux, qu'on regarde comme un cardiaque, & à laquelle quelques-uns accordent les mêmes vertus qu'au corail.
              • Alembert, Jean et Dénis Diderot, Spodium, Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, Neufchâtel, Samuel Faulche, 1765, t. 15. Google livres, Internet, 15 novembre 2011.

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              Squenanthe

              s. f. Fleur veloutée d'une petite plante qui croît en Arabie du sud. Elle entra en médicine surtout dans la thériaque.
              • Pomet, Pierre, Chapitre I : De la Squenanthe, Histoire générale des drogues, Paris, Jean-Baptiste Loyson & Augustin Pillon, 1694. Google livres, Internet, 22 novembre 2011.

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              Squirre

              s.m. Tumeur dure & non douloureuse, causée par quelque obstruction, ou par l'épaississement des liqueurs. Le squirre se forme au foie, à la rate, dans les reins, & quelquefois en d'autres parties. Le squirre invétéré devient incurable. Une femme qui a un squirre au sein, est menacée de le voir dégénérer en cancer. Pour guérir le squirre, il faut résoudre la matière endurcie par des remèdes émolliens.
              • Squirre, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1762), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 9 mars 2010.

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              Staphisaigre ou Herbe aux poux

              s.f. Plante qui vient dans les pays chaudes. Elle s'élève à la hauteur d'un pied & demi. Ses feuilles sont grandes, larges & découpées profondément. Sa semence est un vomitif qu'on n'emploie plus à cause de sa violence. Réduite en poudre, & incorporée avec du beurre, on en frotte la tête pour faire périr la vermine, comme son nom l'indique.
              • Staphisaigre, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1762), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 9 novembre 2011.

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              Stecas

              Espèce de lavande, lavandula stoechas.
              • Stechas, Émile Littré : Dictionnaire de la langue française (1872-77), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 1er février 2010.

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              Stellion

              Sorte de lézard ou jecko. Les stellions forment, pour Cuvier, un genre de la famille des iguaniens.
              • Stellion, Émile Littré : Dictionnaire de la langue française (1872-77), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 9 novembre 2011.

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              Storax ou Styrax

              Substance résineuse aromatique provenant de certaines espèces de styrax, anciennement utilisée comme encens ou dans différentes préparations pharmaceutiques.
              • Storax, subst. masc., Trésor de la Langue Française Informatisé (2004), Centre national de la recherche scientifique, Analyse et traitement informatique de la langue française, Université Nancy II, Internet, 2 février 2010.

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              Sucre Penidial

              Sucre d'orge.
              • Godefroy, Frédéric, Penidial, Dictionnaire de l'ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, 1880-1895. DicoFro, Internet, 4 novembre 2011.

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              Suffumigation

              s. f. Action, par laquelle on fait brusler quelque chose d'odoriferant, afin que ce qu'on met dessus en reçoive la vapeur & la fumée. Les Payens usoient de suffumigations dans leurs sacrifices. dans la medecine on se sert de suffumigations. faire des suffumigations.
              • Suffumigation, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1694), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 17 novembre 2011

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              Superfétation

              Conception d'un fétus, lorsqu'il y a en déja un dans le ventre de la mère.
              • Superfétation, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1762), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 3 janvier 2011.

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              Suzeau

              Suzeau, Nom d'arbre, Sambucus.
              • Suzeau, Jean Nicot : Le Thresor de la langue francoyse (1606), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 24 novembre 2011.

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              Séséli

              s.m. Plante qui est une espèce de fenouil fort commun aux environs de Marseille. Il porte une graine longue & âcre, qui entre dans la composition de la thériaque.
              • Séséli, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1762), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 4 novembre 2011.

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              Tabide

              TABIDE. adj. de t. g. Terme de Médecine. Qui est d'une maigreur excessive par phthisie, consomption, &c..
              • Tabide, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1762), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 13 septembre 2011.

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              Thériaque

              s. f. Composition medicinale, qui est faite avec de la chair de vipere & plusieurs autres ingredients, & que l'on donne pour fortifier le coeur, & pour servir d'antidote contre le venin & le poison.
              • Theriaque, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1694), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 12 mai 2010.

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              Timée

              Dialogue socratique de Platon qui cherche à expliquer la création du monde et de l'homme. Platon consacre la fin du dialogue au sujet de la procréation chez les femmes.

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              Tirésias (en gr. Teiresias)

              Thébain dans la mythologie grecque qui fut transformé en femme lorsqu'il sépara deux serpents accouplés. Sept ans plus tard, il troubla de nouveau l'accouplement de deux serpents et aussitôt redevint un homme. À cause de son experience des deux sexes, Zeus (Jupiter) et Héra (Junon) élurent Tirésias arbitre pour juger si c'est l'homme ou la femme qui éprouve plus de plaisir en amour. Enfin, Tirésias convint avec Zeus que la femme ressente le plus de plaisir. Outrée, Héra frappa Tirésias de cécité. En compensation, Zeus donna à Tirésias le don de prophétie et une vie longue durant sept générations.
              • Tirésias, Wikipédia l'encyclopédie libre (16 juillet 2010), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 26 juillet 2010. https://fr.wikipedia.org/wiki/Tir%C3%A9sias.
              • Tirésias en gr. Teiresias, Le Petit Robert : Dictionnaire llustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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              Tithymale

              s.m. Plante dont il y a un grand nombre d'espèces. Tous les Tithymales sont hydragogues; mais comme ils sont violens, on ne les emploie qu'à très-petite dose, & corrigés par d'autres médicamens qui tempèrent l'action du sel alumineux dont ils abondent.
              • Tithymale, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1762), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 9 novembre 2011.

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              Titus Aelius Proculus

              Usurpateur romain dont la tentative de s'emparer du trône de l'empereur Probus au IIIe siècle finit par l'échec et son exécution.

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              Tormentille

              s.f. Plante qui croît dans les bois & dans les lieux ombragés. Sa racine est vulnéraire, astringente & détersive.
              • Tormentille, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1762), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 22 novembre 2011.

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              Triasandali

              Confection médicinale dont la base est le bois du santal blanc, citrin et rouge, réduit en poudre.
              • Triasandali, Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (2009), CNRTL, Internet, 18 novembre 2011.

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              Trochisque

              Terme de pharmacie. Médicament solide, composé d'une ou de plusieurs substances sèches réduites en poudre, et auquel on a donné d'abord une forme ronde, puis des formes coniques, cubiques, pyramidales, etc. C'est l'absence de sucre dans les trochisques qui les distingue des tablettes ; l'intermède est un mucilage, la mie de pain, un suc végétal.
              • Trochisque, Émile Littré : Dictionnaire de la langue française (1872-77), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 14 octobre 2011.

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              Verveine

              VERVEINE. s.f. Plante célèbre chez les Anciens, qui l'employoient dans les cérémonies religieuses, & qui la regardoient comme un préservatif contre les dangers. On l'emploie en Médecine comme vulnéraire & apéritive.
              • Verveine, Dictionnaire de l'Académie française. Quatrième édition, t. 2 (1762), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 20 juillet 2010.

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              Vénus

              Déesse romaine de la végétation et des jardins. À partir du -IIe siècle, elle fut assimilée à Aphrodite grecque acquérant ses attributs de la beauté, de l'amour et des plaisirs. C'est ainsi que la déesse attira plusieurs amants, parmi lesquels Vulcain, Mars et Jupiter. Comme déesse grecque, Vénus est parfois appelée Cythérée, surnom accordé à Aphrodite alors qu'elle fut portée à l'île de Cythère après sa naissance.

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              Xénocrate (en gr. Xenokratês)

              Philosophe grec, Xénocrate (Chalcédoine v. 400 – Athènes v. 314 av. J.-C.) était élève et ami de Platon. En 339, Xénocrate devint le directeur de l'école philosophique de Platon, l'Académie. Inspiré par les théories platonicienne et pythagoricienne, il chercha à unir les deux pensées.
              Réputé pour tenir des mœurs austères, une histoire bien connue raconte que la courtisane athénienne Phryné perdit un pari lorsqu'elle n'a pas réussi à séduire Xénocrate.
              • Xénocrate, Biographie universelle, ancienne et moderne, Paris, L.-G. Michaud, 1828, t. 51. Google livres, Internet, 27 octobre 2011.
              • Xénocrate en gr. Xenokratês, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
              • Xenocrates, Encyclopædia Britannica (2011), Encyclopædia Britannica en ligne, Internet, 27 octobre 2011. https://www.britannica.com/biography/Xenocrates.

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              Xénophon (en gr. Xenophôn)

              (dème d'Erchia, Attique v. 430/425 – v. 355/352 av. J.-C.). Historien, philosophe et chef militaire grec dont les contributions littéraires comprennent des récits sur l'histoire politico-militaire grecque de son époque (Helléniques ; Histoire de Thucydide) et des dialogues socratiques (Mémorables ; Apologie de Socrate).
              • Xénophon en gr. Xenophôn, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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              Zédoaire

              Terme de botanique. Racine employée en médecine ; on distingue : la zédoaire ronde ou zerumbet, qui vient du curcuma zedoaria, Roxburgh, ou curcuma aromatica, Roscoe, Indes et Moluques ; et la zédoaire longue, qu'on attribue à l'amomum zedoaria, W. (zingibéracées).
              • Zédoaire, Émile Littré : Dictionnaire de la langue française (1872-77), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 2 novembre 2011.

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              Épicure (en gr. Epikouros)

              (Samos ou Athènes 341 – Athènes 270 av. J.-C.). Philosophe grec qui fonda l’épicurisme, une école philosophique très importante de l’Antiquité. Cette philosophie se base sur une théorie de la connaissance qui voit les sensations physiques comme la seule preuve de la réalité.
              La plupart des ouvrages qui exposent les théories d’Épicure ont disparu. Cependant, il nous reste trois lettres :
              • Lettre à Hérodote (qui parle de la physique)
              • Lettre à Ménécée sur la morale (qui critique les fausses idées des hommes concernant les dieux et la mort)
              • Lettre à Pythoclès (qui traite des météores)
              • Épicure en gr. Epikouros, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
              • Épicure, Wikipédia l'encyclopédie libre (12 août 2009), Los Angeles, Wikimedia Foundation, Internet, 1er octobre 2009. https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89picure.

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              Épidémies

              Traité médical en sept livres ayant pour auteurs des médecins itinérants, notamment Hippocrate, qui rapportèrent leurs observations diagnostiques et prognostiques lors de leurs voyages dans le nord de la Grèce.

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              Épithème

              s. m. T. de Pharmacie. Topique sec, ou liquide, ou de consistance molle, différent de l'onguent et de l'emplâtre. La composition des épithèmes varie beaucoup. Épithème liquide. Épithème sec. On emploie les épithèmes dans les inflammations érésipélateuses.
              • Épithème, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1835), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 16 novembre 2011.

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              Épîtres (en lat. Epistulæ) de Horace

              Ensemble de lettres divisées en deux livres dont l'auteur est Horace. Le premier livre fut publié vers 20 av. J-C. et le second livre vers 14 av. J.-C. Les épîtres traitent des thèmes qui incluent l'amour, l'amitié, la philosophie et l'art de la poésie.
              • Horace, Encyclopædia Britannica Online (2011), Encyclopædia Britannica, Internet, 5 décembre 2011. https://www.britannica.com/biography/Horace-Roman-poet.
              • Horace en lat. Quintus Horatius Flaccus, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.

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              Érinyes (en gr. Erinues)

              Divinités grecques de l’Enfer que les Romains ont plus tard assimilées aux Furies, elles symbolisent les lois du monde moral, et punissent tous ceux qui les transgressent. Alecto (l'Implacable), Tisiphone (Celle qui fait châtier le meurtre) et Mégère (L'Ensorceleuse) sont dépeintes typiquement avec une chevelure de serpents et un corps ailé ; elles portent souvent des fouets et des torches. Elles punissent leurs victimes en les rendant fous. Les Érinyes sont appelées également les Euménides (les Bienveillantes), nom euphémique attribué aux déesses lorsqu'elles ont cessé de pourchasser Oreste après son acquittement du crime de matricide.
              Voir aussi Erennis.
              • Erinnyes, Le grenier de Clio (2001-2007), Mythologica.fr, Internet, 28 janvier 2010. https://mythologica.fr/grec/erinnyes.htm.
              • Érinyes n. f. pl. -en gr. Erinues, Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
              • Leeming, David, éd., Eumenides, The Oxford Companion to World Mythology, Oxford University Press, 2004. Oxford Reference Online, Internet, 2 août 2011.

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              Érynge

              ÉRYNGE. s.m. ou PANICAUT, ou CHARDON À CENT TÊTES Plante dont les feuilles encore tendres se mangent confites au vinaigre. Sa racine est apéritive, propre aux maladies du foie, & contre le poison.
              • Érynge, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1762), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 2 novembre 2011.

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              Érysipèle

              s.m. Tumeur superficielle, inflammatoire, qui s'étend facilement sur la peau, qui est accompagnée d'une chaleur âcre & brûlante.
              • Érysipèle, Dictionnaire de l'Académie française en ligne (1762), The ARTFL Project, Department of Romance Languages and Literatures, University of Chicago, Internet, 22 septembre 2011.

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              Étienne-Rodriguez de Castro

              Médecin portugais (Lisbonne 1563 – Pise 1637) qui fut professeur à Pise pendant 22 ans. Ses œuvres les plus célèbres comprennent De complexu mulierum tractatus (1624), Philomelia (1628) et Medicœ consultationes (1644).
              • Castro (Étienne-Rodriguez de), Biographie universelle, ancienne et moderne, Bruxelles, H. Ode, 1843-1847, t. 4. Google livres, Internet, 15 septembre 2011.

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              Œuvres morales (en lat. Moralia ou Ethica) de Plutarque

              Ouvrage de Plutarque qui se compose de plus de soixante traités écrits sous la forme de dialogues et de diatribes. Les traités discutent de sujets éthiques, religeux, physiques, politiques et littéraires.

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              Notes

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