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Les dolens et mal mariez

Titre

LES DOLENS ET MAL MARIEZ, A LA RUE DE L'ARBRE SEC

Texte du titre

Ny Blondin espousant quelque vieille Pacquette,
Ny Barbon s'accouplant à la jeune Coquette,
Ne s'unissent jamais sans un notable eschec:
Tousjours bientost apres l'un ou l'autre en enrage,
Et l'Amour, pour former un si sot mariage,
Employe vainemant et le Vert et le Sec

Au-dessus du vieillard

Le petit bon homme.

Au-dessus de la jeune femme

C'est un beau baston a deffaire un lit.

Titre

LES DOLENTS ET MAL MARIÉS, À LA RUE DE L'ARBRE SEC

Au-dessus du jeune homme

Jeune chair et vieux poisson.

Au-dessous du veillard

Je suis soul quand son appetit commance.

Au-dessous de la vieille

Elle ne marque plus.

Titre de la première strophe

LE VIEILLARD.

Première strophe

Ma belle et jeune femme a beau me caresser,
En matiere d'Amour mes affaires sont faittes,
Et c'est à contretemps presenter des noisettes,
A celuy qui n'a plus de dents pour les casser.

Titre de la deuxième strophe

LA JEUNE FEMME.

Deuxième strophe

En vain, pour exiter sa vigueur amortie,
Ma beauté fait agir ses plus puissans ressors,
Ce qui luy peut rester d'humeur dedans le cors
Distille de son nez, et s'escoule en roupie.

Titre de la troisième strophe

LA VIEILLE.

Troisième strophe

Je pensois arrester de mon jeune eventé,
A force de ducats la vagabonde course;
Mais apres ces mespris je voy bien que ma bourse,
Luy sert pour enrichir quelque jeune beaute.

Titre de la quatrième strophe

LE JEUNE HOMME.

Quatrième strophe

Me croirois-tu d'humeur vieille Medaille antique,
A passer mon printemps avecque ton hyver,
De plus jeunes appas ont sceu me captiver,
Cherche ailleurs des Chalans, ou ferme ta boutique.

Titre de la cinquième strophe

LE COIGNE FESTU.

Graveur

I. le Porte del.
I. Lenfant exudit cum privilegio.

Cachet

B.R. [Bibliothèque Nationale]

Le vieillard (Barbon)

La jeune femme

Éventail

La vieille femme

Le jeune homme (Blondin)

L'homme qui éteint le feu

Pichet d'eau

Texte du titre

Ni blondin épousant quelque vieille Paquette,
Ni barbon s'accouplant à la jeune coquette,
Ne s'unissent jamais sans un notable échec:
Toujours bientôt après l'un ou l'autre enrage,
Et l'amour, pour former un si sot mariage,
Emploie vainement et le vert et le sec.

Au-dessus du vieillard

Le petit bon homme.

Au-dessus de la jeune femme

C'est un beau bâton à défaire un lit.

Cinquième strophe

Si l'on fait bonne mine, on à bien mauvais Jeu,
Quand le seul interest assemble une partie,
La Vieillesse et l'Amour ont de l'Antipathie,
Peu d'eau ne suffit pas, pour esteindre un grand feu.

Au-dessus du jeune homme

Jeune chair et vieux poisson.

Au-dessous du veillard

Je suis soûl quand son appétit commence.

Au-dessous de la vieille

Elle ne marque plus.

Titre de la première strophe

LE VIEILLARD.

Première strophe

Ma belle et jeune femme a beau me caresser,
En matière d'amour mes affaires sont faites,
Et c'est à contretemps présenter des noisettes,
À celui qui n'a plus de dents pour les casser.

Titre de la deuxième strophe

LA JEUNE FEMME.

Deuxième strophe

En vain, pour exiter sa vigueur amortie,
Ma beauté fait agir ses plus puissants ressorts,
Ce qui lui peut rester d'humeur dedans le corps
Distille de son nez, et s'écoule en roupie.

Titre de la troisième strophe

LA VIEILLE.

Troisième strophe

Je pensais arrêter de mon jeune éventé,
À force de ducats la vagabonde course ;
Mais après ces mépris je vois bien que ma bourse
Lui sert pour enrichir quelque jeune beauté.

Titre de la quatrième strophe

LE JEUNE HOMME.

Quatrième strophe

Me croirais-tu d'humeur, vieille médaille antique,
À passer mon printemps avec ton hiver?
De plus jeunes appats ont su me captiver.
Cherche ailleurs des dhalands, ou ferme ta boutique.

Titre de la cinquième strophe

LE COIGNE FESTU.

Titre de la cinquième strophe

Coigne: "Dans l'Aunis, cépage rouge à feuilles découpées, à grains gros et séparés." Littré, Dictionnaire de la langue française (1872-77). Festu: "Brin de paille." Jean Nicot, Le Thresor de la langue francoyse (1606). "On dit prov. d'Une chose dont on ne fait nul cas." Dictionnaire de l'Académie française (1694). Le coigne brûle, et ces mariages contre nature partent en fumée, ne valant pas un festu.

Cinquième strophe

Si l'on fait bonne mine, on a bien mauvais jeu.
Quand le seul interêt assemble une partie,
La vieillesse et l'amour ont de l'antipathie.
Peu d'eau ne suffit pas, pour éteindre un grand feu.
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