Le mariage sous L'Ancien Régime
Faut-il se marier? La question de Panurge s’avère incontournable en Occident, surtout
à partir de la contre-réforme. Des débuts du Concile de Trente en 1545 jusqu’à la
fin du règne de Louis XIV, la tentative de renouveler le mariage se heurte en France
à l’intervention croissante de la monarchie dans cette institution dominée auparavent
par l’Église. La rencontre entre ces deux autorités fut tumultueuse mais propice
au foisonnement des documents qui font l’objet de ce site : « l’imaginaire nuptial »
se compose de divers genres textuels, chacun ayant son caractère propre, mais tous
traitant des peurs, des désirs et des fantasmes de plus en plus visibles dans la société
d’Ancien Régime grâce aux débats soulevés par la nouvelle problématique de l’union
conjugale.
Cette anthologie virtuelle a mis l’accent dans un premier temps (2007-2010) sur la
parole polémique relative au mariage, que nous voyons se déployer en trois tranches
chronologiques. Avant 1630, la satire, souvent misogyne, connaît une importante floraison : les topoi du Moyen Âge se renouvellent
grâce à des gloses pseudo-savantes (discours médical, récits de voyage, allusions
historiques et mythologiques). Lorsque cette « nouvelle polémique » disparaît du monde
de l’édition textuelle, la satire dirigée contre les mégères et leurs maris cocus
se trouve récupérée dans les gravures ; nous en fournissons plus de soixante exemples. La polémique de dernier tiers du
siècle vise non pas la femme, mais l’institution du mariage ; c’est dans le « petit roman » où cette critique se manifeste avec la plus grande clarté.
Ce volet de l’anthologie se termine avec un texte hétéroclite, Les agréemens et les chagrins du mariage, un roman en huit parties publié entre 1692 et 1697 qui reprend, non sans ironie,
le discours misogyne du premier XVIIe siècle. Ce retour en arrière nous permettra
de commenter sous un angle original l’évolution de la parole polémique sur le mariage
tout au long du siècle.
Nous avons élargi cette exploration de l’imaginaire nuptial en ajoutant des textes
appartenant au discours médical, religieux, et mondain. Il est à noter que ce projet
a pour but non seulement de créer un corpus particulier, mais aussi d’explorer les
potentialités de l’édition savante virtuelle, d’où le rajout à un rythme régulier
de notes, de bibliographies, de commentaires et d’analyse textuelle.
Les droits de reproduction des gravures ont été achetés de la Bibliothèque Nationale
de France grâce à une subvention accordée par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada. Les autres éléments du site (les contributions des éditeurs, les transcriptions
des textes, l'encodage et le code) sont distribués sous les termes de cette licence:
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