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Chanson d'une bergère

CHANSON D'VNE
Bergere.


SI mon père ne me marie,
Ie ſçay bien que ie feray,
I’en iure Bergere m’amie,
Que ſans luy ie me marieray.
Et quoy ie ſuis deſia ſi grande,
Que mes deux beaux tetins hauſſez
Deuroient comme ie demande
D’vn enfant eſtre ià preſſez.
Que ie ſuis bonne meſnagere,
Il va diſant de iour en iour :
Mais il cuide qu’eſtant Bergere
Il puiſſe m’exempter d’amour.
Encor ſi i’auois eſperance
De l’eſtre en deux ou trois mois,
Quand i’en aurois la ſouuenance
Quelque peu me conſolerois.
Tant de garçons en ce village
Sont qui pourchaſſe de m’auoir :
Mais le vieillard pour tout potage
Fait ſemblant de n’en rien sçavoir.
Au fond d’vne Coudrette,
D’où n’approche le paſtoureau,
Souuent ie me trouue ſeulette
Auec vn ieune garçonneau.
Qui folaſtre ſous ma chemise
Met la main pour me chatouiller,
Mais ſi mon père ne s’aduiſe
Au trou ie le larray fouiller.
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