Arétin
Écrivain italien (Arezzo 1492 - Venise 1556). Au cours d'une vie mouvementée,
il fut protégé par Jean des Bandes Noires et Clément VII, lié à l'Arioste et à Titien,
admiré et redouté par les souverains les plus puissants d'Europe. Il se fit tant d'ennemis
par ses intrigues et ses
Pasquinades, poèmes satiriques, qu'il dut se réfugier à Venise (1527) où il mena une vie fastueuse
et licencieuse. Il se montra un observateur cocasse de la société et un
esprit plein d'invention dans ses comédies : La Courtisane (1525), Le Maréchal (1527), L'Hypocrite (1542), source probable du
Tartuffe de Molière, et Le Philosophe (1546). [...] Il fut, selon ses propres termes, le secrétaire du monde à travers ses
Lettres, qu'il édita de son vivant. Mais on a surtout retenu de lui les Ragionamenti, six dialogues désinvoltes et obscènes qui sont à la fois un code
de la galanterie et un savoureux tableau des mœurs de l'époque. Si l'on excepte ses
ouvrages hagiographiques à la rhétorique enflée, l'œuvre de l'Arétin se signale par
l'extraordinaire vivacité de la
narration, le réalisme et l'inventivité linguistique. Son cynisme, qui n'excluait
nullement la générosité, son outrecuidance et sa vision complexe de la vie sont comme
des signes révélateurs de la
crise de la Renaissance
.
- Arétin (Pietro BACCI, dit Aretino d'Arezzo, en fr. L'), Le Petit Robert : Dictionnaire illustré des noms propres, Paris, Dictionnaires le Robert, 1994.
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